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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Maud
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Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 12 Sep - 7:42

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

" Prédication près d’Emmaüs de la plaine"

Près de la porte d'Emmaüs il y a une maison de paysans. Silencieuse car tout le monde est aux champs, au travail. Sur l'aire il y a déjà des tas de gerbes des jours précédents et les foins sont entassés dans les fenils rustiques. Le soleil brûlant de midi dégage une odeur chaude des foins et des gerbes. Il n'y a pas d'autres bruits que le roucoulement des colombes et le piaillement des moineaux, toujours bruyants et querelleurs. Les uns et les autres vont sans arrêt du toit ou des arbres voisins aux tas de gerbes et de foin et, les premiers parmi ceux qui goûteront de ces produits, becquettent les épis dressés, se battent à coups d'ailes, luttent pour prendre le plus de graines possible, pour s'emparer des brins de foin les plus soyeux, avides, batailleurs, sans scrupules. Les uniques voleurs que l'on rencontre en Israël où, je l'ai remarqué, on a un très grand respect pour la propriété d'autrui. On laisse ouvertes les maisons et l'on ne garde pas les aires ou les vignobles ! À part les très rares voleurs de métier, les vrais brigands qui attaquent les gens dans les gorges des montagnes, il n'y a pas de petits voleurs ou même simplement... de gourmands qui mettent la main sur les arbres à fruits ou sur le pigeonneau d'autrui.

Chacun va son chemin, et même en traversant la propriété du prochain, c'est comme s'il n'avait pas d'yeux ni de mains. Il est vrai que l'on pratique si largement l'hospitalité, qu'il n'est pas nécessaire de voler pour pouvoir manger. C'est seulement pour Jésus, et à cause d'une haine si grande qu'elle fait négliger l'habitude séculaire de l'hospitalité pour le pèlerin, seulement pour Lui que se vérifie le fait de maisons qui refusent l'hospitalité et la nourriture. Mais pour les autres il y a généralement de la pitié et spécialement dans les classes les plus humbles.

Aussi c'est sans peur que les apôtres, après avoir frappé à la porte de la maison fermée et n'avoir trouvé personne, se sont mis à l'abri d'un hangar sous lequel se trouvent des outils agricoles et des jarres vides. Comme s'ils étaient les maîtres, ils ont pris comme sièges des bottes de foin, des seilles pour puiser de l'eau au puits, des cruches pour boire et pour tremper les bouchées de pain rassis et d'agneau froid qu'ils mangent quasi en silence tant ils sont engourdis et abasourdis par le soleil. Et c'est avec la même liberté avec laquelle ils ont utilisé les bottes de foin et les vases qu'ils s'allongent ensuite sur le foin odorant et c'est tout de suite un chœur de ronflements aux tons et aux rythmes variés.

Jésus Lui-même est fatigué, attristé plus que fatigué. Il regarde pendant un moment les douze dormeurs. Il prie, il réfléchit Il réfléchit en suivant machinalement des yeux les combats des moineaux et ceux des colombes, et le vol en flèche des hirondelles sur l'aire ensoleillée. Il semble que les cris stridents de ces rapides maîtresses de l'air apportent des réponses précises aux questions douloureuses que se pose Jésus. Puis Lui aussi s'allonge sur le foin et bientôt ses yeux tristes et doux de saphir se voilent sous ses paupières. Son visage s'immobilise dans le sommeil et, peut-être parce qu'il s'abîme dans le sommeil avec la tristesse au cœur, son visage prend beaucoup de l'expression d'épuisement et de douleur qu'il aura dans la mort...

Puis reviennent les paysans propriétaires de la maison: hommes, femmes, enfants. Et avec eux les disciples vus auparavant. Ils voient Jésus et les siens qui dorment sur le foin et leurs voix s'éteignent en un murmure pour ne pas les éveiller. Quelque mère donne une gifle à son petit qui ne veut pas se taire, ou du moins elle fait semblant. Un petit va, de son pas de tourtereau, et un doigt à la bouche, pour observer Jésus, "le plus beau" dit-il, qui dort, la tête appuyée sur son bras replié qui Lui sert d'oreiller. Et tous, déchaussés, sur la pointe des pieds, finissent par l'imiter, les premiers de tous, Mathias et Jean qui s'émeuvent de le voir ainsi sur le foin, et Mathias observe : "Comme dans son premier sommeil, maintenant aussi notre Maître, et moins heureux qu'alors... Sa Mère aussi Lui manque..."

"Oui. Il n'a que la persécution toujours proche. Mais nous, nous l'aimerons toujours, nous l'aimons toujours comme à cette heure-là..." répond Jean.

"Davantage encore, Mathias, davantage encore. Alors nous l’aimions seulement par notre foi et parce qu'il est doux d'aimer un bébé. Mais maintenant nous l'aimons aussi parce que nous avons la connaissance..."

"Tout petit il a été haï, Jean. Rappelle-toi ce qui arriva pour le frapper !..." et Mathias change de couleur à ce souvenir.

"C'est vrai... Mais qu'elle soit bénie cette douleur ! Nous avons tout perdu, sauf Lui. Et cela seul compte. À quoi nous aurait servi d'avoir encore les parents, la maison, notre petit bien-être, si Lui était mort ?"

"C'est vrai, tu as raison Mathias. Et à quoi nous servira d’avoir même le monde entier quand Lui ne sera plus dans le monde ?"

"Ne m'en parle pas... Alors nous serons vraiment abandonnés... Allez, vous autres, nous allons rester près du Maître" dit ensuite Jean en congédiant les paysans.

"Nous regrettons de n'avoir pas pensé à leur donner la clef. Ils auraient pu entrer dans la maison et être mieux..." dit l'homme le plus âgé de la maison.

"Nous le Lui dirons... Mais Lui sera heureux, rien qu’à cause de votre amour. Allez, allez..."

Les paysans vont à la maison et bientôt une fumée qui s élevé de la cheminée dit qu'ils sont en train de préparer la nourriture. Mais ils le font gentiment, en retenant les petits, en faisant peu de bruit... et sans bruit ils apportent ensuite la nourriture aux disciples et murmurent : "Pour eux, nous l'avons mise de côté... Pour quand ils s'éveilleront"

Puis le silence enveloppe la maison. Peut-être les moissonneurs, au travail depuis l'aube, se sont jetés sur les lits en ces heures où il serait impossible de rester dans les champs sous le soleil brûlant.

Les disciples aussi sommeillent... Même les colombes et les moineaux restent tranquilles. Seules les hirondelles dardent inlassablement, et leur vol rapide écrit des paroles azurées dans l'espace et des paroles d'ombre sur l'aire blanche...

Le petit de tout à l'heure, très beau dans la courte chemise à laquelle s'est réduit son vêtement à cette heure torride. met sa petite tête brune dans l'ouverture de la cuisine, jette un coup d’œil, avance avec précaution de ses pieds délicats qui souffrent sur le sol que le soleil rend brûlant. Sa chemise décolletée glisse presque en bas de son épaule grassouillette. Il rejoint les disciples, essaie de passer dessus pour aller de nouveau regarder Jésus. Mais ses petites jambes sont trop courtes pour pouvoir enjamber les corps musculeux des adultes et il bute en tombant sur Mathias qui s'éveille et voit le petit visage attristé presque aux larmes. Il sourit et dit en comprenant la manœuvre de l'enfant : "Viens ici, je vais te mettre entre Jésus et moi. mais reste silencieux et tranquille. Laisse-le faire dodo car il est fatigué." Et le petit, heureux, s'assoit et reste en admiration devant le beau visage de Jésus. Il le regarde, l'étudie et il a bien envie de Lui faire une caresse, de toucher ses cheveux d'or. Mais Mathias veille en souriant et ne le lui permet pas. Alors le petit demande doucement : "Fait-il dodo toujours ainsi ?"

"Toujours ainsi" répond Mathias.

"Il est fatigué ? Pourquoi ?"

"Parce qu'il marche tant, et il parle tant."

"Pourquoi parle-t-il et marche-t-il ?"

"Pour apprendre aux enfants à être bons, à aimer le Seigneur pour aller avec Lui au Ciel."

"Là-haut? Comment fait-on? C'est loin..."

"L'âme, sais-tu ce que c'est que l'âme ?"

"Non !"

"C'est la chose la plus belle qu'il y a en toi, et..."

"Plus belle que les yeux ? Maman dit que mes yeux sont deux étoiles. Elles sont belles les étoiles, sais-tu ?!"

Le disciple sourit et répond : "Elle est plus belle que les petites étoiles de tes yeux. car l'âme bonne est plus belle que le soleil."

"Oh ! Et où est-elle ? Où est-ce que je l'ai ?"

"Ici, dans ton petit cœur. Et elle voit, entend tout, et ne meurt jamais. Et quand quelqu'un ne fait jamais le méchant, et meurt en juste, son âme vole là-haut, avec le Seigneur."

"Avec Lui ?" et le petit montre Jésus.

"Avec Lui."

"Mais Lui, il l'a l'âme ?"

"Il a l'âme et la divinité, car il est Dieu cet Homme que tu regardes."

"Comment le sais-tu ? Qui te l'a dit ?"

"Les anges."

L'enfant, qui était complètement assis sur Mathias, ne peut recevoir tranquillement cette nouvelle et il se lève vivement en disant : "Tu as vu les anges ?" et il regarde Mathias en écarquillant les yeux. Si étonnante est la nouvelle qu'un instant il oublie Jésus et ainsi ne voit pas qu'il entrouvre ses yeux, réveillé par le léger cri de l'enfant et puis, avec un sourire, les referme en détournant la tête.

"Tais-toi ! Tu vois ? Tu l'éveilles... Je vais te renvoyer."

"Je reste tranquille. Mais comment sont les anges. Quand les as-tu vus ?" La petite voix est devenue un murmure et Mathias patiemment raconte la nuit de Noël au petit qui est revenu s’asseoir sur sa poitrine, extasié. Patiemment il répond à tous ses pourquoi : "Pourquoi était-il né dans une étable ? Il n'avait pas de maison ? Si pauvre au point de ne pas trouver une maison ? Et maintenant il n'a pas de maison ? Il n'a pas sa Mère ? Où est sa Mère ? Pourquoi le laisse-t-elle seul. elle qui sait que déjà on a voulu le tuer ? Elle ne l'aime pas ?..." Une pluie de questions et une pluie de réponses. Et la dernière - à laquelle Mathias répond : "Cette Mère sainte aime beaucoup son divin Fils, mais elle fait le sacrifice de sa douleur de le laisser aller pour que les hommes se sauvent. Pour se consoler, elle pense qu'il y a encore des hommes bons capables de l'aimer" - cela provoque cette réponse : "Et elle ne sait pas qu'il y a des enfants bons qui l'aiment ? Où est-elle ? Dis-le-moi que j'aille lui dire : "Ne pleure pas. Moi je donne l'amour à ton Fils"

Qu'en dis-tu ? Sera-t-elle contente ?"

"Tellement, enfant" dit Mathias en l'embrassant.

"Et Lui sera content ?"

"Tellement, tellement. Tu vas le Lui dire quand il va s'éveiller."

"Oh ! oui ! Mais quand va-t-il s'éveiller ?" L'enfant est anxieux.

Jésus n'y tient plus. Il se tourne, les yeux grand ouverts et avec un sourire lumineux, et il dit : "Tu me l'as déjà dit car j’ai tout entendu. Viens ici, enfant."

Oh ! l'enfant ne se le fait pas dire deux fois. Il se renverse sur Jésus, le caresse, Lui donne des baisers, touche son front avec le doigt et aussi ses sourcils, ses cils d'or, en se regardant dans les yeux bleus, en caressant sa barbe et ses cheveux soyeux, et en disant à chaque découverte : "Comme tu es beau ! Beau ! Beau !"

Jésus sourit et aussi Mathias. Et puis, à mesure que les autres s'éveillent, parce que maintenant le petit ne prend plus tant de précautions, les disciples et les apôtres sourient à la vue de cet examen attentif, répété de l'homme en miniature, à moitié nu, grassouillet, qui prend plaisir à passer sur le corps de Jésus pour l'observer de la tête aux pieds et finit par Lui dire : "Tourne-toi !" et explique ensuite : "Pour voir les ailes" et qui demande, déçu "Pourquoi ne les as-tu pas ?"

"Je ne suis pas un ange, mon enfant."

"Mais tu es Dieu ! Comment fais-tu pour être Dieu, si tu n'es pas plein d’ailes ? Comment feras-tu pour aller au Ciel ?"

"Je suis Dieu. Et justement parce que je suis Dieu, je n'ai pas besoin d’ailes. Je fais ce que je veux et je puis tout."

"Alors fais-moi des yeux comme les tiens. Ils sont beaux "

"Non. Ceux que tu as, c'est Moi qui te les ai donnés, et ils me plaisent ainsi. Demande plutôt que je te donne une âme de juste pour que tu m'aimes de plus en plus."

"Elle aussi, c'est Toi qui me l'as donnée et alors elle te plaira comme elle est" dit le petit avec sa logique enfantine.

"Oui. elle me plaît maintenant parce qu'elle est innocente Mais alors que tes yeux seront toujours de cette couleur d'olive mûre ton âme de blanche, peut devenir noire, si tu deviens méchant".

"Méchant, non. Je t'aime bien et je veux faire comme disaient les anges quand tu es né : "Paix à Dieu au Ciel, et gloire aux hommes de bonne volonté"" dit le petit en se trompant, ce qui provoque un bruyant éclat de rire chez les adultes, ce qui le mortifie et le rend muet.

Mais Jésus le console tout en rectifiant : "Dieu est toujours Paix mon enfant. Il est la Paix. Mais les anges Lui donnaient gloire pour la naissance du Sauveur, et ils donnaient aux hommes la première règle pour obtenir la paix qui serait venue de ma naissance : "avoir bonne volonté". Celle que tu veux."

"Oui. Alors donne-la-moi. Mets-la à l'endroit où cet homme dit que j'ai l'âme" et avec les deux index, il frappe plusieurs fois sur sa petite poitrine.

"Oui, petit ami. Comment t'appelles-tu?"

"Micaël !"

"Le nom du puissant Archange. Alors, la bonne volonté pour toi Micaël. Et que tu sois un confesseur du Dieu vrai, en disant aux persécuteurs comme ton angélique patron : "Qui est comme Dieu ?" Sois béni maintenant et toujours" et il lui impose les mains

Mais le petit n'est pas convaincu. Il dit : "Non. embrasses ici, sur l’âme. Et c'est à l'intérieur qu'entrera ta bénédiction et elle y restera enfermée" et il découvre sa petite poitrine pour que Jésus la baise afin qu'aucun obstacle ne s'interpose entre son petit corps et les lèvres divines.


Ceux qui sont là sourient et en même temps sont émus. Et il y a de quoi ! La foi merveilleuse de l'innocent qui, par instinct diraient certains, moi je dis sous la poussée de l'esprit, est allé vers Jésus, est vraiment émouvante et Jésus le fait remarquer en disant : "Ah ! si tous avaient le cœur des enfants !..."

Pendant ce temps les heures ont passé. La maison se ranime : des voix de femmes, d'enfants, d'hommes se font entendre. Et une mère crie : "Micaël ! Micaël ! Où es-tu ?" et on la voit apeurée qui regarde le puits profond avec une atroce pensée dans le cœur.

"Ne crains pas, femme. Ton fils est avec Moi."

"Oh ! je craignais... Il aime tant l'eau..."

"Et en effet il est venu à l'Eau Vive qui descend du Ciel pour donner la Vie aux hommes."

"Il t'a dérangé... Il m'a échappé si doucement que je ne m'en suis pas aperçue..." dit la femme pour s'excuser.

"Oh ! non ! Il ne m'a pas dérangé. Il m'a consolé ! Les enfants ne donnent jamais de douleur à Jésus."

Les hommes s'approchent et les autres femmes. Le chef de famille dit : "Entre pour te restaurer. Et pardonne-nous si nous ne t'avons pas fait le maître de la maison du moment où nous t'avons vu..."

"Je n'ai rien à pardonner. Je me suis trouvé bien ici. Ton respect me donne tout honneur. Nous avions de la nourriture et ton puits est frais, le foin est moelleux. C'est plus qu'il n'en faut pour le Fils de l'Homme. Je ne suis pas un satrape syrien."

Et Jésus, suivi des siens, entre dans la vaste cuisine pour prendre la nourriture, pendant que sur l'aire les hommes s'arrangent pour qu'il y ait de la place pour ceux qui déjà viennent de tous côtés afin d'entendre le Maître, et d'autres se hâtent de préparer des boissons, des vivres et à dépouiller un agnelet pour donner une provision de voyage aux évangélisateurs, et les femmes apportent des œufs et du beurre. Le beurre provoque les protestations de Pierre qui a raison de dire qu'on ne peut porter dans les besaces un aliment qui fond si facilement par ces chaleurs. Mais ce n'est pas pour rien qu'il y a des cruches... Et elles en emplissent une de beurre, la ferment et la descendent dans le puits pour la refroidir le plus possible.

Jésus remercie et voudrait limiter ces offrandes. Mais oui ! C'est peine perdue. D'autres dons arrivent de tous côtés et tous s'excusent de donner peu de chose...

Pierre murmure : "On voit bien qu'ici il y a eu les bergers. C'est une terre amendée... une bonne terre."

L'aire est pleine de gens, impassibles, bien que la fraîcheur ne soit pas encore venue et qu'un dernier rayon de soleil effleure encore l'aire.

Jésus commence à parler : "La paix soit avec vous ! Je ne suis pas ici, où je vois que déjà est connue la doctrine du Maître d'Israël par les soins des bons disciples, pour répéter ce que vous savez déjà. Je laisse aux bons disciples la gloire et le soin de vous avoir instruits et de le faire de plus en plus jusqu'à vous donner la parfaite assurance que je suis le Promis de Dieu et que ma Parole est de Dieu."

"Et tes miracles sont de Dieu, Béni que tu es !" crie une voix de femme du milieu de la foule, et beaucoup se retournent pour regarder dans cette direction. La femme élève en l'air un enfant rieur à la mine florissante et elle crie : "Maître, c'est le petit Jean que tu as guéri à "La Belle Eau". L'enfant, aux hanches brisées qu'aucun médecin ne pouvait guérir, que je t'ai apporté avec foi et que tu as guéri, en le tenant assis sur ton sein."

"Je m'en souviens, femme. Ta foi a mérité le miracle."

"Elle a grandi, Maître. Toute ma parenté croit en Toi. Va, fils, remercier le Sauveur. Laissez-le aller à Lui..." prie la femme. Et la foule s'écarte pour laisser passer l'enfant qui s'en va vivement vers Jésus en Lui tendant les bras pour pouvoir l'embrasser. Ce qui se produit au milieu des hosannas et des commentaires des gens de la ville ou des environs, car ceux de la campagne connaissent déjà le fait et n'en sont pas surpris.

Jésus reprend la parole en tenant l'enfant par la main.

"Et voici confirmée par une mère reconnaissante ma Nature, et confirmé le pouvoir de la foi sur le cœur de Dieu qui ne déçoit jamais les confiantes et justes demandes de ses fils.

Je vous invite à vous rappeler Judas Maccabée, quand il se présenta sur cette plaine pour étudier le formidable campement de Gorgias, fort de cinq mille fantassins et de mille cavaliers exercés à la bataille, bien pourvus de cuirasses, d'armes et de tours de guerre. Judas regardait avec ses trois mille fantassins, sans boucliers ni épées, et il sentait la crainte s'insinuer dans le cœur de ses soldats. Alors il parla, fort de son bon droit que Dieu approuvait parce qu'il ne visait pas l'injustice, mais la défense de la patrie envahie et profanée. Et il dit : "Que leur nombre ne vous effraie pas, n'ayez pas peur de leur attaque. Rappelez-vous comment nos pères furent sauvés dans la Mer Rouge, quand le Pharaon les poursuivait avec sa grande armée". Et ayant ranimé la foi dans la puissance de Dieu qui est toujours avec les justes, il apprit aux siens le moyen d'obtenir de l'aide. Il dit : "Élevons donc la voix vers le Ciel et le Seigneur aura pitié de nous, et se rappelant de l’alliance faite avec nos pères, aujourd'hui Il détruira devant nous cette armée, et toutes les nations sauront qu'il y a un Sauveur qui délivre Israël"

Voilà : je vous indique deux éléments capitaux pour avoir Dieu avec soi pour nous aider dans les justes entreprises. Le premier : pour posséder l'alliance, avoir l'âme juste de nos pères Rappelez-vous la sainteté, la promptitude des patriarches dans l’obéissance au Seigneur, que la chose demandée fût de faible ou de très grande importance. Rappelez-vous avec quelle fidélité ils restèrent fidèles au Seigneur. Nous nous lamentons beaucoup en Israël de ne plus avoir le Seigneur avec nous, bienveillant comme il l'était autrefois. Mais Israël a-t-il encore l'âme de ses pères ? Qui a rompu et ne cesse de rompre l'alliance avec le Père ?

Seconde chose capitale pour avoir Dieu avec soi : l’humilité. Judas Maccabée était un grand Israélite et un grand soldat, mais il ne dit pas : "Aujourd'hui je vais détruire cette armée et les nations auront que je suis le sauveur d'Israël". Non. Il dit : "Et le Seigneur détruira cette armée devant nous, qui sommes incapables de le faire, faibles comme nous sommes". Car Dieu est Père et Il a soin de ses petits et, pour les empêcher de périr, Il envoie ses puissants bataillons combattre avec des armes surhumaines les ennemis de ses enfants. Quand Dieu est avec nous, qui peut nous vaincre ? Ne cessez pas de vous dire cela maintenant et davantage dans l’avenir quand on voudra vous vaincre et non plus pour une chose d’importance relative comme une lutte nationale, mais pour une chose d'importance beaucoup plus grande dans le temps et dans ses conséquences comme elle l'est pour votre âme. Ne vous laissez pas dominer par la frayeur ou l'orgueil. Les deux sont dommageables.

Dieu sera avec vous si vous êtes persécutés à cause de mon Nom et Il vous donnera la force dans les persécutions. Dieu sera avec vous si vous êtes humbles, si vous reconnaissez que vous par vous-mêmes. n'êtes capables de rien. mais que vous pouvez tout si vous êtes unis au Père.

Judas ne se fit pas valoir en se parant du titre de Sauveur d'Israël Mais c'est au Dieu éternel qu'il donna ce titre. En effet c'est inutilement que les hommes s'agitent si Dieu n'est pas présent à leurs efforts. Au contraire, sans s'agiter est victorieux celui qui se fie dans le Seigneur.

Lui sait quand il est juste de récompenser par des victoires et quand il est juste de punir par des défaites. Bien sot est l'homme qui veut juger Dieu, le conseiller ou le critiquer. Vous imaginez une fourmi qui en observant le travail d'un sculpteur dirait : "Tu ne sais pas y faire, je ferais mieux et plus vite que toi" ? L'homme lui ressemble tout à fait quand il veut faire la leçon à Dieu. Et à sa figure ridicule, il unit celle d'un ingrat et d'un prétentieux, oublieux de ce qu'il est : une créature, et de ce qu'est Dieu : le Créateur. Donc si Dieu a créé un être si bien créé qu'il peut se croire capable de conseiller Dieu Lui-même, quelle sera la perfection de l'Auteur de toute créature ? Cette seule pensée devrait suffire pour rabaisser l'orgueil, pour détruire cette plante mauvaise et satanique, ce parasite qui, en s'insinuant dans un esprit, l'envahit, la supplante, l'étouffe, tue tout arbre bon, toute vertu qui sur la Terre rend l'homme grand, vraiment grand, non par la richesse ni par les couronnes, mais par la justice et la sagesse surnaturelle, et bienheureux dans le Ciel pour l'éternité.

Et regardons un autre conseil que nous donne le grand Judas Maccabée et les événements de ce jour-là dans cette plaine.

S'étant engagées dans la bataille, les troupes de Judas avec lesquelles Dieu était, vainquirent et mirent en déroute les ennemis, en les poursuivant jusqu'à Jézeron, Azot, Idumée et Jamnia dit l'histoire, et en passant une partie au fil de l'épée, en laissant sur les champs plus de trois mille cadavres. Mais Judas dit à ses soldats que la victoire avait enivrés: "Ne restez pas là à faire du butin car la guerre n'est pas finie, et Gorgias, avec son armée, est dans la montagne près de nous. Maintenant nous avons encore à combattre nos ennemis et à les vaincre complètement, et ensuite, tranquillement, vous ferez le butin". Et ils agirent ainsi et ils eurent une victoire assurée et un riche butin, et la délivrance, et en rentrant ils chantaient des bénédictions à Dieu car "Il est bon et sa miséricorde est éternelle".

L'homme aussi, n'importe quel homme, est comme les champs qui entourent la cité sainte des juifs. Entouré d'ennemis extérieurs et intérieurs, tous cruels, ayant tous l'espoir de livrer bataille à la cité sainte de chaque homme : son esprit, et de la livrer à l'improviste pour la prendre par surprise par mille ruses et la détruire. Les passions, que Satan cultive et excite, et que l'homme ne surveille pas par toute sa volonté pour les freiner, dangereuses s'il n'arrive pas à les maîtriser, mais inoffensives si elles sont surveillées comme un voleur enchaîné, et avec lesquelles le monde complote au moyen de toutes les séductions de la chair, de l'argent, de l'orgueil, ressemblent aux puissantes armées de Gorgias, cuirassées, pourvues de tours de guerre, d'archers, excellents tireurs, de cavaliers rapides, toujours prêts à commencer l'attaque sur les ordres du Mal.

Mais que peut le Mal si Dieu est avec l'homme qui veut être juste ? L'homme souffrira, restera blessé, mais sauvera sa liberté et sa vie, et il connaîtra la victoire après la bataille favorable. Mais celle-ci ne se produit pas une seule fois, mais recommence toujours, tant que dure la vie, ou tant que l'homme ne se dépouille pas suffisamment de son humanité et ne devient pas esprit plus que chair, esprit fondu avec Dieu que les flèches, les morsures, les feux de guerre ne peuvent blesser profondément et tombent après l'avoir frappé superficiellement comme peut le faire une goutte d'eau tombant sur un jaspe dur et brillant.

Ne vous arrêtez pas à faire du butin, ne vous distrayez pas tant que vous n'êtes pas au seuil de la vie, non pas de cette vie de la terre, mais de la vraie Vie des Cieux. Alors, victorieux, rassemblez votre butin et entrez, avancez glorieux devant le Roi des rois et dites : "J'ai vaincu. Voici mon butin. Je l'ai fait avec ton aide et ma bonne volonté, et je te bénis, Seigneur, parce que Tu es bon et que ta miséricorde est éternelle".

Cela c'est pour la vie en général, pour tout le monde. Mais pour vous, pour vous qui croyez en Moi, il y a une autre bataille qui vous guette. Plusieurs batailles. La bataille contre le doute, contre les paroles que l'on viendra vous dire, contre les persécutions.

Moi, je vais être élevé au lieu pour lequel je suis venu du Ciel. Ce lieu vous fera peur, vous paraîtra un démenti à mes paroles. Non. Regardez l'événement avec l’œil de l'esprit et vous verrez que ce qui arrivera sera la confirmation de ce que je suis réellement : non le pauvre roi d'un pauvre royaume, mais le Roi prédit par les prophètes, et aux pieds de son trône unique, immortel, comme les fleuves vont à l'océan, toutes les nations de la Terre viendront, en disant : "Nous t'adorons, ô Roi des rois et Juge éternel, parce que par ton saint Sacrifice tu as racheté le monde".

Résistez au doute. Moi, je ne mens pas. Je suis Celui dont parlent les prophètes. Comme la mère de Jean il y a un instant, élevez le souvenir de ce que j'ai fait pour vous, et dites : "Telles sont les œuvres de Dieu. Il nous les a laissées comme un souvenir, une confirmation, une aide pour croire et pour croire justement en cette heure". Luttez et vous vaincrez le doute qui étrangle la respiration de l'âme. Luttez contre les paroles qui vous seront dites.

Rappelez-vous les prophètes et mes œuvres, et répondez aux paroles hostiles par les prophètes et par les miracles que vous m'avez vu faire. N'ayez pas peur et ne soyez pas ingrats par peur, en taisant les miracles que j'ai faits pour vous. Luttez contre les persécutions, mais ne luttez pas en persécutant ceux qui vous persécutent, mais en donnant une confession héroïque à ceux qui voudront, par des menaces de mort, vous persuader de me renier. Luttez sans cesse contre les ennemis. Tous. Contre votre humanité, contre vos peurs, contre les compromissions indignes, les alliances intéressées, les pressions, les menaces, les tortures, la mort.

La mort !

Je ne suis pas un chef de peuple qui dit à son peuple : "Souffrez pour moi, alors que moi, je jouis". Non. Je souffre le premier pour vous donner l'exemple. Je ne suis pas un chef d'armées qui dit à ses armées : "Combattez pour me défendre, mourez pour me donner la vie". Non. Je combats le premier. Je mourrai le premier pour vous apprendre à mourir. Ainsi, comme j'ai toujours fait ce que j'ai dit de faire, prêchant la pauvreté je suis resté pauvre, la continence chaste, la tempérance tempérant, la justice juste, le pardon et j'ai pardonné et je pardonnerai. Comme j'ai fait tout cela, je ferai encore la dernière chose. Je vous apprendrai comment on rachète. Je vous l'enseignerai non pas avec des paroles mais avec des faits. Je vous apprendrai à obéir, en me soumettant à la plus dure obéissance : celle de ma mort...

Je vous apprendrai à pardonner, en pardonnant dans les derniers tourments comme j'ai pardonné sur la paille de mon berceau à l'Humanité qui m'avait arraché au Ciel. Je pardonnerai comme j'ai toujours pardonné. À tous. Pour ce qui me concerne, à tous. À mes petits ennemis, à ceux qui sont passifs, indifférents, changeants, et aux grands ennemis qui non seulement me donnent la douleur d'être apathiques à mon pouvoir et à mon désir de les sauver, mais qui me donnent et me donneront la douleur d'être les déicides. Je pardonnerai. Et comme je ne pourrai donner l'absolution aux déicides impénitents, je prierai encore, par les dernières douleurs, le Père pour eux... pour qu'il leur pardonne... parce qu'ils sont enivrés d'une liqueur satanique... Je pardonnerai... Et vous, pardonnez en mon Nom. Et aimez, aimez comme Moi j'aime, comme je vous aime et vous aimerai, éternellement.

Adieu. Le soir descend. Prions ensemble et puis que chacun retourne chez lui avec les paroles du Seigneur dans le cœur, et qu'elles se transforment en épis grenus pour vos faims futures, quand vous désirerez entendre encore l'Ami, le Maître, votre Sauveur, et seulement en lançant votre esprit dans les Cieux vous pourrez trouver Celui qui vous a aimés plus que Lui-même.

Notre Père qui êtes aux Cieux..." et Jésus, les bras ouverts, haute et blanche croix contre le mur foncé de la façade du nord, dit lentement le Pater.

Puis il bénit avec la bénédiction mosaïque. Il embrasse les enfants, il les bénit encore. Il prend congé et s'en va vers le nord en côtoyant Emmaüs sans y entrer.

Les teintes violacées du crépuscule absorbent lentement la douce vision du Maître qui s'en va, qui s'en va de plus en plus vers son destin. Dans la cour demi-obscure, c'est un silence de douleur paisible... Une sorte d'attente.

Puis les pleurs du petit Micaël, les pleurs d'un agnelet qui se trouve seul, rompt l'enchantement, et beaucoup d'yeux se baignent de larmes et beaucoup de lèvres répètent les paroles innocentes du petit : "Oh ! pourquoi es-tu parti ? Reviens ! Reviens !... Fais-le revenir. Seigneur !" et quand Jésus est vraiment disparu, la constatation désolée du fait accompli: "Jésus n'est plus là !» C'est inutilement que cherche à le consoler la mère du petit Micaël qui pleure comme s'il avait perdu plus que sa mère, et qui dans ses bras n'a plus d'yeux que pour le point où est disparu Jésus, et tend les bras en appelant : "Jésus ! Jésus !"... Jésus attend d'être un peu loin, puis il dit : "Nous irons à Joppé. Les disciples y ont beaucoup travaillé et on y attend la parole du Seigneur."

Il n'y a pas beaucoup d'enthousiasme pour le projet d'allonger encore la route, mais Simon le Zélote fait observer que de Joppé aux domaines de Nicodème et de Joseph on y va rapidement et par de belles routes. Jean est content d'aller vers la mer.

Et les autres, entraînés par ces considérations, finissent par aller plus volontiers par la route qui se dirige vers la mer.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-094.htm
TOME : 6/94

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jzosu204


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 14 Sep - 7:40

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"À Joppé Jésus parle à Judas de Kériot et à des gentils"

Je vois Jésus assis dans la cour intérieure d'une maison d'aspect convenable sans être luxueuse. Il paraît très fatigué. Il est assis sur un banc de pierre situé près d'un puits aux rebords peu élevés, que recouvre l'arceau d'une tonnelle verte. Les grappes de raisin commencent à se former. La fleur doit être tombée depuis peu et les grains semblent être des grains de mil suspendus à des pédoncules verts. Jésus tient sur son genou droit la pointe du coude droit et il appuie son menton dans le creux de la main. Parfois, comme pour trouver une position plus confortable, il appuie son bras replié sur le rebord du puits et sa tête repose sur son bras, comme s'il voulait dormir. Alors ses cheveux voilent son visage fatigué, qui autrement apparaît pâle et sérieux entre les boucles d'un blond roux.
Une femme va et vient les mains enfarinées, en passant d'une pièce de la maison à un cagibi situé du côté opposé de la cour et où doit se trouver le four. A chaque fois, elle regarde Jésus, mais elle ne trouble pas son repos. Le soir doit être proche car le soleil effleure à peine le haut de la terrasse au-dessus du toit, de moins en moins, jusqu'à ce qu'il la quitte.

Une dizaine de colombes descendent en roucoulant dans la cour pour leur dernier repas. Elles tournoient autour de Jésus comme pour voir quel est cet inconnu et, défiantes, elles n'osent se poser sur le sol. Jésus quitte ses réflexions, il sourit, tend une main, la paume en dessus, et il dit : "Vous avez faim ? Venez" comme s'il parlait à des humains. La plus audacieuse se pose sur cette main et, après elle, une autre et une autre. Jésus sourit. "Je n'ai rien, Moi" dit-il devant leur roucoulement insistant. Et puis il appelle à haute voix: "Femme ! Tes colombes ont faim. As-tu du grain pour elles ?"

"Oui, Maître. Il est dans un sac sous le portique. J'arrive."

"Laisse-moi faire. Je vais le donner. Cela me plaît."

"Elles ne viendront pas. Elles ne te connaissent pas."

"Oh ! J'en ai sur les épaules et jusque sur la tête !..."

Jésus, en fait, marche avec son étrange plumet fait d'une colombe à la poitrine couleur de plomb qui semble une cuirasse précieuse aux reflets changeants.

La femme, incrédule, se montre et dit : "Oh !"

"Tu le vois ? Les colombes sont meilleures que les hommes. Elles comprennent qui les aime. Les hommes... non."

"Ne pense pas, Maître, à ce qui est arrivé. Il y en a peu ici qui te haïssent. Les autres, à peu près tous, t'aiment, te respectent au moins."

"Oh ! Je ne me trouble pas pour cela. Je le dis pour te faire remarquer que souvent les bêtes sont meilleures que les hommes."

Jésus a ouvert le sac, y a plongé sa longue main et il en a sorti du grain blond qu'il a mis dans un repli de son manteau. Il referme le sac et revient au milieu de la cour en se défendant contre l'invasion des colombes qui veulent se servir elles-mêmes. Il ouvre le pli de son manteau et jette le grain sur le sol, et il rit de voir la lutte et les rixes des oiseaux goulus. Le repas est vite consommé, et les colombes boivent à un plat creux qui est près du puits, en regardant encore Jésus.

"Allez maintenant, il n'y a plus rien."

Les bestioles volettent encore un peu sur les épaules et les genoux de Jésus, et puis elles retournent à leurs nids. Jésus retombe dans sa méditation.

Des coups violents à la porte. La femme court ouvrir: ce sont les disciples.

"Venez" dit Jésus. "Avez-vous distribué l'argent aux pauvres ?"

"Oui, Maître."

"Jusqu'à la dernière piécette ? Rappelez-vous que ce qui nous est donné n'est pas pour nous, mais pour la Charité. Nous sommes pauvres et nous vivons de la pitié d'autrui. Malheureux l'apôtre qui exploite sa mission à des fins humaines !"

"Et si un jour on se trouve sans pain et que l'on est accusé de violer la Loi parce qu'on égrène des épis comme font les moineaux ?"

"As-tu jamais manqué de quelque chose, Judas ? De quelque chose d'essentiel depuis que tu es avec Moi ? Es-tu quelquefois tombé de langueur sur la route ?"

"Non, Maître."

"Quand je t'ai dit : "Viens" t'ai-je promis du confort et des richesses ? Et dans mes paroles à ceux qui m'écoutent ai-je jamais dit que je donnerai aux "miens" des avantages sur la Terre ?"

"Non, Maître."

"Et alors, Judas ? Pourquoi es-tu à ce point changé ? Ne sais-tu pas, ne sens-tu pas que ton mécontentement, ta froideur me donnent de la douleur ? Ne vois-tu pas que ce mécontentement se communique à tes frères ? Pourquoi, Judas, ami, toi appelé à un pareil sort, toi venu avec tant d'enthousiasme à mon amour et à ma Lumière, m'abandonnes-tu maintenant ?"

"Maître, moi je ne t'abandonne pas. Je suis celui qui se soucie le plus de Toi, de tes intérêts, de ta réussite. Je voudrais te voir triompher partout, crois-le."

"Je le sais. Humainement tu veux cela. C'est déjà beaucoup. Mais ce n'est pas cela que je veux, Judas, mon ami... Je suis venu pour bien autre chose qu'un triomphe humain et une royauté humaine... Je suis venu, non pas pour donner à des amis des bribes d'un triomphe humain, mais pour vous donner une récompense large, bien tassée, abondante, une récompense qui n'est plus une récompense tellement elle est pleine: c'est, une participation à mon Règne éternel, c'est une union dans les droits des fils de Dieu... Oh ! Judas ! Pourquoi ce sublime héritage ne t'exalte-t-il pas ? On y accède par le renoncement, mais il ne connaît pas de crépuscule. Viens encore plus près, Judas.

Tu le vois ? Nous sommes seuls. Les autres ont compris que je voulais te parler, à toi, distributeur de mes... richesses, des aumônes que le Fils de l'Homme, que le Fils de Dieu reçoit pour les donner au nom de Dieu et de l'Homme à l'homme. Ils sont rentrés. Nous sommes seuls, Judas, dans cette heure si douce du soir dans laquelle nos cœurs volent vers nos maisons lointaines, vers nos mères qui certainement, en préparant leur souper solitaire, pensent à nous et caressent de la main la place où nous nous assoyions avant cette heure de Dieu en laquelle le Vouloir très Saint nous a pris pour le faire aimer en esprit et en vérité.

Nos mères ! La mienne, si sainte et si pure, qui vous aime tant et prie pour vous, amis de son Jésus... La mienne, qui n'a que cette paix dans l'angoisse de sa Maternité de Mère du Christ: celle de me savoir entouré de votre affection... Ne décevez pas, ne blessez pas ce cœur de Mère, amis. Ne le brisez pas par une seule mauvaise action ! Ta mère, Judas. Ta mère, la dernière fois que nous sommes passés par Kériot, elle n'en finissait pas de me bénir et elle voulait me baiser les pieds parce qu'elle est heureuse que son Judas soit dans la Lumière de Dieu, et elle me disait : "Oh ! Maître ! Rends-le saint mon Judas ! Que veut un cœur de mère, sinon le bien de son enfant ? Et quel bien qui soit plus grand que le Bien éternel ?" En effet quel bien plus grand, Judas, que celui auquel je veux vous amener et auquel on arrive en suivant mon Chemin ? C'est une sainte femme que ta mère, Judas, une vraie fille d'Israël. Je n'ai pas voulu qu'elle me baise les pieds, car vous êtes mes amis et parce que dans toutes vos mères, dans toute mère bonne, je vois la mienne, Judas. Et je voudrais que vous, dans la vôtre, vous voyiez la mienne dans son redoutable destin de Corédemptrice, et vous ne voudriez pas, non, vous ne voudriez pas la tuer parce que... parce qu'il vous semblerait tuer la vôtre.

Judas, ne pleure pas. Pourquoi pleurer ? Si tu n'as rien sur le cœur qui soit un remords envers ta mère et la mienne, pourquoi répandre ces larmes ? Viens ici, mets ta tête sur mon épaule et dis à ton Ami ton angoisse. Tu as manqué ? Tu te sens près de manquer ?

Oh ! ne reste pas seul ! Triomphe de Satan avec l'aide de Celui qui t'aime. Je suis Jésus, Judas. Je suis le Jésus qui guérit les malades et qui chasse les démons. Je suis le Jésus qui sauve... et qui t'aime tant, et qui se tourmente de te voir ainsi affaibli. Je suis le Jésus qui enseigne à pardonner soixante-dix fois sept fois. Mais Moi, Moi, en ce qui me concerne, ce n'est pas soixante-dix fois, mais sept cent fois, sept mille fois sept fois que je vous pardonne... et il n'y a pas de faute. Judas, il n'y a pas de faute. Judas, il n'y a pas de faute. Judas, que Moi je ne pardonne, que Moi je ne pardonne, que Moi je ne pardonne si le coupable repentant me dit : "Jésus, j'ai péché". Moins encore : s'il dit seulement: "Jésus !". Encore moins : s'il me regarde seulement, suppliant. Et les premières fautes que je pardonne, sais-tu, ami, à qui je les pardonne ? Aux plus coupables et aux plus repentis. Et les toutes premières que je pardonne, sais-tu quelles elles sont : celles faites contre Moi.

Judas ?... Tu ne trouves pas un mot à répondre à ton Maître ?... Si lourde est ton angoisse qu'elle te coupe la parole ? Crains-tu que je te dénonce ? Ne le crains pas ! Il y a si longtemps que je veux te parler ainsi, en te tenant sur mon cœur, comme deux jumeaux dans un seul berceau, enfantés ensemble, presque une seule chair, deux enfants qui ont échangé entre eux les seins tièdes et senti le goût de la salive du frère en même temps que la douceur du lait maternel. Maintenant je te possède et je ne te quitte pas jusqu'à ce que tu me dises que je t'ai guéri. Ne crains pas, Judas. C'est une confession que je veux. Mais tes compagnons penseront que c'est un colloque d'amour, tant rayonneront de paix réciproque, d'amour réciproque nos visages après ce colloque. Et je ferai en sorte qu'ils le croient de plus en plus en te tenant contre ma poitrine ce soir au souper, en trempant mon propre pain et en te le présentant comme à un préféré, et c'est à toi le premier que je donnerai la coupe après avoir rendu grâces à Dieu. Tu seras le roi du banquet, Judas, et tu le seras réellement. Épouse de l'Époux tu seras, ô âme que j'aime, si tu te rends pure et libre, en déposant ta poussière en mon sein purificateur.

Tu ne parles pas encore pour me dire ton chagrin ?"

"Tu m'as parlé avec tant de douceur... de la mère... de la maison... de ton amour... Un moment de faiblesse... Je suis tellement las !... Et il me semblait que tu ne m'aimais plus ainsi depuis quelque temps..."

"Non. Ce n'est pas cela. Dans tes paroles il n'y a qu'une seule vérité, et c'est que tu es las. Pas de la route, de la poussière, du soleil, de la boue, de la foule. Tu es las de toi. Ton âme est lasse de ta chair et de ton esprit. Si lasse qu'elle finira par s'éteindre de lassitude mortelle. Pauvre âme que Moi j'ai appelée aux splendeurs éternelles ! Pauvre âme qui sait que je t'aime, et qui te reproche de l'arracher à mon amour ! Pauvre âme qui te reproche, inutilement, comme Moi je te caresse inutilement de mon amour, d'agir sournoisement avec ton Maître. Mais ce n'est pas toi qui agis. C'est celui qui te hait et qui me hait. C'est pour cela que je te disais : "Ne reste pas seul". Eh bien, écoute. Mes nuits, tu sais que je les passe en grande partie à prier. Si un jour tu sens en toi le courage d'être un homme et la volonté d'être mien, viens à Moi pendant que tes compagnons dorment. Les étoiles, les fleurs, les oiseaux sont des témoins prudents et bons, silencieux, pleins de pitié. Les étoiles sont saisies d'horreur devant le crime qui arrive sous leur lumière, mais elles n'ont pas de voix pour dire aux hommes: "Celui-ci est un Caïn de son frère". Tu as compris, Judas ?"

"Oui, Maître. Mais crois-moi: je n'ai rien d'autre que de la lassitude et de l'émotion. Moi je t'aime de tout mon cœur et..."

"C'est bien. Il suffit."

"Tu me donnes un baiser, Maître ?"

"Oui, Judas, et je t'en donnerai d'autres..."

Jésus pousse un profond soupir, avec peine. Mais il baise Judas sur la joue. Et puis il lui prend la tête dans ses mains, et la tenant bien serrée en face de Lui à quelques décimètres, il la fixe, l'étudie, la transperce de son regard magnétique. Et Judas, ce malheureux, ne tressaille pas. Il reste en apparence imperturbable sous cet examen. Il devient seulement un peu pâle et pendant un instant il ferme les yeux.

Et Jésus baise ses paupières abaissées, et puis sa bouche, et puis son cœur, baissant la tête pour trouver le cœur du disciple... et il dit : «Voilà : pour chasser les nuées, pour te faire sentir la douceur de Jésus, pour fortifier ton cœur." Puis il le laisse et se dirige vers la maison, suivi de Judas.

"Tu arrives bien, Maître ! Tout est prêt, on n'attendait que Toi" dit Pierre.

"Bien. Je parlais avec Judas de tant de choses... N'est-ce pas, Judas ? Il faudrait s'occuper de ce pauvre vieux qui a eu son fils tué."

"Ah !" Judas saisit au vol l'occasion pour achever de se remettre et pour détourner, si jamais ils existaient, les soupçons des autres. "Ah ! Sais-tu, Maître ? Aujourd'hui nous avons été arrêtés par un groupe de gentils mêlés à des juifs des colonies romaines de Grèce. Ils voulaient savoir beaucoup de choses. Nous avons répondu comme nous avons pu. Mais nous ne les avons sûrement pas convaincus. Pourtant ils ont été bons et ils nous ont donné beaucoup d'argent. Le voilà, Maître. Nous pourrons faire beaucoup de bien." Et Judas met un gros sac de peau luxueuse sur la table et en tombant il émet un son argentin. Il est gros comme la tête d'un enfant.

"C'est bien, Judas, tu distribueras l'argent avec équité. Que voulaient savoir ces gentils ?"
"Des choses de la vie future... si l'homme a une âme et si elle est immortelle. Ils donnaient des noms de leurs maîtres. Mais nous... que pouvions-nous dire ?"

"Vous deviez leur dire de venir."

"Nous le leur avons dit. Ils viendront, peut-être."

Le repas se poursuit.

Jésus a pour voisin Judas et il lui donne du pain trempé dans la sauce qui se trouve sur le plat de la viande rôtie. Ils sont en train de manger des petites olives noires, quand on entend frapper à la porte. Et peu après la maîtresse de maison entre et elle dit : "Maître, c'est Toi qu'ils veulent."

"Qui est-ce ?"

"Des étrangers."

"Mais c'est impossible !"
"Le Maître est fatigué !"

"C'est toute la journée qu'il marche et qu'il parle !"

"Et puis ! Des gentils dans la maison ! Allons donc !" Les douze sont en émoi comme un essaim que l'on a dérangé.

"Chut ! Paix ! Ce n'est pas une fatigue pour Moi d'écouter qui me cherche. C'est mon repos."

"Ce pourrait être un piège, à cette heure !..."

"Non. Ce ne l'est pas. Restez tranquilles et reposez-vous. Moi, je me suis déjà reposé en vous attendant. J'y vais. Je ne vous demande pas de venir avec Moi... bien que... bien que je vous le dis : c'est justement parmi les gentils que vous devrez porter votre judaïsme qui ne sera plus que christianisme. Attendez-moi ici."

"Tu y vas seul ? Ah ! cela jamais !" dit Pierre, et il se lève.

"Reste où tu es. J'y vais seul."

Il sort. Il se présente à la porte qui donne sur la route. Dans le crépuscule, il y a une quantité d'hommes qui attendent.

"La paix soit avec vous. Vous voulez me voir ?"

"Salut, Maître !" C'est un vieillard imposant qui parle enveloppé dans un vêtement romain qui dépasse d'un petit manteau rond avec un capuchon relevé sur la tête. "Nous avons parlé aujourd'hui avec tes disciples, mais ils n'ont pas su nous donner beaucoup d'explications. Nous voudrions parler avec Toi."

"Vous êtes ceux de la riche obole ? Merci pour les pauvres de Dieu." Jésus s'adresse à la maîtresse de maison et lui dit : "Femme, je sors avec eux. Dis aux miens qu'ils viennent me retrouver près de la rive car, si je vois juste, ces gens sont des commerçants des magasins..."

"Et des navigateurs, Maître. Tu as vu juste."

Ils sortent tous ensemble sur la route illuminée par un beau clair de lune.

"Vous venez de loin ?" Jésus est au milieu du groupe avec, à côté de Lui, le vieillard qui a parlé le premier, un beau vieillard avec un net profil latin. De l'autre côté se trouve un autre d'un certain âge, au visage nettement hébraïque, et puis autour deux ou trois plutôt maigres au teint olivâtre, aux yeux éveillés et un peu ironiques, et d'autres plus robustes d'âges variables. Une dizaine de personnes.

"Nous sommes des colonies romaines de Grèce et d'Asie. En partie des juifs et en partie des gentils... Nous n'osions pas venir à cause de cela... Mais on nous a assuré que tu ne méprises pas les gentils... comme font les autres... Les juifs scrupuleux, je veux dire, ceux d'Israël, car ailleurs il y a aussi des juifs... moins rigides. Si bien que moi, romain, j'ai pour épouse une juive de Lycaonie, alors que lui a pour épouse une romaine, lui hébreux d'Éphèse."

"Je ne méprise personne, mais il faut être indulgent envers ceux qui ne savent pas encore penser que : le Créateur étant un, tous les hommes sont d'un même sang."

"Nous savons que tu es grand parmi les philosophes. Et ce que tu dis le confirme : grand et bon."

"Est bon celui qui fait le bien, non celui qui parle bien."

"Tu parles bien et tu agis bien. Tu es donc bon."

"Que voulez-vous savoir de Moi ?"

"Aujourd'hui, Maître, pardonne-nous si nous te fatiguons par notre curiosité. Mais il y a une curiosité qui est bonne parce qu'elle cherche la Vérité... Aujourd'hui nous voulions savoir des tiens la vérité sur une doctrine déjà ébauchée par les philosophes de l'Antiquité grecque et que Toi, nous dit-on, tu reviens enseigner plus vaste et plus belle. Eunique, mon épouse, a parlé avec des juifs qui t'ont entendu, et elle m'a répété ces paroles. Tu sais, Eunique qui est grecque, est cultivée et elle connaît les paroles des sages de sa patrie. Elle a trouvé des correspondances entre tes paroles et celles d'un grand philosophe grec, et même les paroles que tu as dites sont arrivées à Éphèse. Aussi, venus dans ce port, les uns pour le commerce, les autres pour les rites, nous nous sommes retrouvés entre amis et nous avons parlé. Les affaires n'empêchent pas de penser aussi à des choses plus élevées. Ayant rempli les magasins et chargé les bateaux, nous avons le temps de résoudre ce doute. Tu dis que l'âme est éternelle. Socrate a dit qu'elle est immortelle. Connais-tu les paroles du maître grec ?"

"Non. Je n'ai pas étudié dans les écoles de Rome et d'Athènes, mais parle. Je te comprends quand même. Je n'ignore pas la pensée du philosophe grec."

"Socrate, contrairement à ce que nous de Rome croyons, et contrairement aussi à ce que croient vos sadducéens, admet et soutient que l'homme a une âme et qu'elle est immortelle. Il dit que l'âme étant telle, la mort n'est pour elle qu'une libération et le passage d'une prison à un lieu libre où elle rejoint ceux qu'elle a aimés, et là elle connaît les sages, de la pensée desquels elle a entendu parler, et les grands, les héros, les poètes, et elle n'y trouve plus d'injustices ni de douleur, mais une félicité éternelle dans un séjour de paix, ouvert aux âmes immortelles qui ont vécu avec justice. Toi, Maître, qu'en dis-tu ?"

"En vérité je te dis que le maître grec, tout en étant dans l'erreur d'une religion qui n'est pas vraie, était dans la vérité en disant l'âme immortelle. En quête du Vrai et pratiquant la Vertu, il sentait au fond de son esprit murmurer la Voix du Dieu inconnu, du Vrai Dieu, du Dieu Unique : le Père très Haut, d'où je viens pour amener les hommes à la Vérité. L'homme a une âme, Une, Vraie, Éternelle, Maîtresse, capable de mériter la récompense ou le châtiment. Toute sienne, créée par Dieu, destinée dans la Pensée Créatrice à retourner à Dieu. Vous, gentils, vous vous adonnez trop au culte de la chair, œuvre admirable en vérité, sur laquelle se trouve la marque du Pouce éternel. Vous admirez trop l'intelligence, joyau renfermé dans l'écrin de votre tête et faisant couler de là ses rayons sublimes. Grand don, don supérieur du Dieu Créateur qui vous a formés selon sa Pensée et conforme à elle, et donc œuvre parfaite d'organes et de membres, et vous a donné la ressemblance avec sa Pensée et avec son Esprit. Mais la perfection de la ressemblance se trouve dans l'esprit. Car Dieu n'a pas les membres et l'opacité de la chair, comme Il n'a pas les sens et le foyer de la luxure. Mais c'est un Esprit très pur, éternel, parfait, immuable, infatigable en son action, se renouvelant sans cesse dans ses œuvres qu'il adapte paternellement au chemin d'ascension de sa créature. L'esprit, créé pour tous les hommes à partir d'une même Source de puissance et de bonté, ne connaît pas de différence de perfection initiale. Il n'y a qu'un seul Esprit Incréé, parfait et resté tel. Il y a trois esprits créés parfaits..."

"Tu es l'un d'eux, Maître."

"Pas Moi. Moi, dans ma chair, j'ai l'Esprit qui n'a pas été créé, mais qui a été engendré par le Père, par exubérance d'Amour."

"Qui donc ?"

"Les deux premiers parents d'où vient la race, créés parfaits et puis tombés, volontairement, dans l'imperfection. Le troisième, créé pour la joie de Dieu et de l'Univers, est trop au-dessus des possibilités de pensée et de foi du monde de maintenant pour que Moi je vous l'indique. Les esprits, disais-je, créés, venant d'une même Source avec une égale mesure de perfection, subissent ensuite, d'après leur mérite et leur volonté, une double métamorphose."

"Alors tu admets une seconde vie ?"

"Il n'y a qu'une seule vie. En elle, l'âme, qui a eu la ressemblance initiale avec Dieu, passe, grâce à la justice fidèlement pratiquée en toutes choses, à une plus parfaite ressemblance, je dirais à une seconde création d'elle-même, par laquelle elle évolue vers une double ressemblance avec le Créateur, en se rendant capable de posséder la sainteté qui est perfection de justice et ressemblance des fils avec le Père. Elle se trouve chez les bienheureux, c'est-à-dire en ceux dont votre Socrate dit qu'ils habitent l'Hadès. Mais je vous dis que quand la Sagesse aura dit ses paroles et les aura confirmées par le sang, ils seront les bienheureux du Paradis, du Royaume, c'est-à-dire, de Dieu."

"Et où sont-ils maintenant ?"

"Dans l'attente."

"De quoi ?"

"Du Sacrifice, du Pardon, de la Libération."

"On dit que le Messie sera le Rédempteur et que c'est Toi... C'est vrai ?"

"C'est vrai. Je le suis, Moi qui vous parle."

"Alors, tu devras mourir ? Pourquoi, Maître ? Le monde a tant besoin de Lumière, et tu veux le quitter ?"

"C'est toi, grec, qui me demande cela ? Toi, en qui trônent les paroles de Socrate ?"
"Maître, Socrate était un juste. Toi, tu es saint. Regarde quel besoin de sainteté a la Terre."

"Elle croîtra de dix mille puissances pour chaque douleur, pour chaque blessure, pour chaque goutte de mon Sang."

"Par Jupiter ! Jamais stoïque ne fut plus grand que Toi, qui ne te bornes pas à prêcher le mépris de la vie, mais qui t'apprêtes à t'en débarrasser."

"Je ne méprise pas la vie. Je l'aime comme la chose la plus utile pour acheter le salut du monde."

"Mais tu es jeune, Maître, pour mourir !"

"Ton philosophe dit qu'il est cher aux dieux celui qui est saint, et tu m'as appelé saint. Si je suis saint, je dois avoir soif de retourner à la Sainteté d'où je suis venu. On n'est jamais assez jeune, par conséquent, pour n'avoir pas cette soif. Socrate dit aussi que celui qui est saint aime à faire des choses agréables aux dieux. Quelle chose plus agréable que de rendre à l'embrassement du Père les enfants que la faute a éloignés et de donner à l'homme la paix avec Dieu, source de tout bien ?"

"Tu dis que tu ne connais pas les paroles de Socrate. Comment alors sais-tu ce que tu dis ?"

"Moi, je sais tout. La pensée des hommes, en tant que pensée bonne, n'est que la réflexion d'une de mes pensées. Ce qui n'est pas bon n'est pas de Moi, mais je l'ai lu dans la succession des temps, et j'ai su, je sais et je saurai quand cela a été, est, et sera dit. Moi, je sais."

"Seigneur, viens à Rome, phare du monde. Ici la haine t'environne. Là-bas la vénération t'environnera."

"Elle entourera l'homme, pas le Maître du surnaturel. Moi, je suis venu pour le surnaturel. Je dois l'apporter aux fils du Peuple de Dieu, bien qu'ils soient les plus durs avec le Verbe."
"Rome et Athènes ne te posséderont pas, alors ?"

"Elles me posséderont, ne craignez pas. Elles me posséderont. Ceux qui me voudront me posséderont."

"Mais s'ils te tuent..."

"L'esprit est immortel. Celui de tout homme. Ne le sera-t-il pas le mien, l'Esprit du Fils de Dieu ? Je viendrai par mon Esprit qui agira... Je viendrai... Je vois les foules sans nombre, et les Maisons que l'on élève en mon Nom... Je suis partout... Je parlerai dans les cathédrales et dans les cœurs... Mon évangélisation ne connaîtra pas de répit... L'Évangile parcourra la Terre... Tous les bons vers Moi... Et voilà... Je passe à la tête de mon armée de saints et je les amène au Ciel. Venez à la Vérité..."

"Oh ! Seigneur ! Nous avons l'âme enveloppée de formules et d'erreurs. Comment ferons-nous pour lui ouvrir les portes ?"

"Moi, je desserrerai les portes de l'Enfer. J'ouvrirai les portes de votre Hadès et de mes Limbes. Et je ne pourrai pas ouvrir les vôtres ? Dites : "Je veux" et comme une serrure faite d'ailes de papillons, elles tomberont en poussière au passage de mon Rayon."

"Qui viendra en ton Nom ?"

"Vous voyez cet homme qui vient en ce moment avec un autre un peu plus qu'adolescent ? Ils viendront à Rome et à la Terre. Et avec eux, beaucoup d'autres. Empressés, comme maintenant, à cause de mon amour qui les pousse et ne leur fait trouver de repos qu'à côté de Moi, ils viendront, pour l'amour de ceux qui sont rachetés par mon Sacrifice, vous chercher, vous rassembler, vous amener à la Lumière. Pierre ! Jean ! Venez. J'ai fini, je crois, et je suis à vous. Avez-vous autre chose à me dire ?"

"Rien d'autre, Maître. Nous partons emmenant avec nous tes paroles."

"Qu'elles germent en vous et poussent avec des racines éternelles. Allez. La paix soit avec vous."

"Salut à Toi, Maître."

Et la vision se termine...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-095.htm
TOME : 6/95


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Judas_10
Judas


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 16 Sep - 7:51

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Dans le domaine de Nicodème"

Jésus y arrive par une fraîche aurore. Et elles sont belles ces fertiles campagnes du bon Nicodème aux premiers rayons du soleil. Belles, bien que beaucoup de champs soient déjà fauchés et présentent le même aspect des champs après la mort des blés, qui en meules d'or ou encore étendus comme des cadavres sur le sol, attendent d'être transportés sur les aires. Et avec eux meurent les bleuets étoiles couleur de saphir, les gueules-de-loup violettes, les corolles minuscules des scabieuses, les calices fragiles des campanules, les corolles riantes des camomilles et des marguerites, les coquelicots aux couleurs criardes, et cent autres fleurs en étoiles, en épis, en grappes, en corolles, riaient auparavant là où s'étend maintenant la couleur jaune des chaumes. Mais pour consoler le deuil de la terre dépouillée des blés il y a les frondaisons des arbres fruitiers de plus en plus pimpants avec leurs fruits qui grossissent et prennent des teintes variées et qui, en ce moment, brillent d'une poussière de diamants formée par la rosée que le soleil n'a pas encore évaporée.

Les paysans sont déjà au travail, heureux d'arriver à la fin du pénible travail de la moisson. Ils chantent tout en fauchant et rient gaiement rivalisant à qui sera le plus agile et le plus adroit à manier la faux et lier les gerbes... De nombreux bataillons de paysans bien nourris qui sont heureux de travailler pour un bon maître. Et, aux bords des champs ou derrière ceux qui lient les gerbes, des enfants, des veuves, des vieillards qui attendent pour glaner et qui attendent sans inquiétude, parce qu'ils savent qu'il y en aura pour tout le monde, comme toujours, "par ordre de Nicodème" comme l'explique une veuve à Jésus qui l'interroge.

"Lui surveille" dit-elle "pour qu'on laisse exprès de nombreux épis hors des gerbes, pour nous. Et non content encore d'une telle charité, après avoir pris une quantité convenable proportionnée à la semence, il nous distribue le reste. Oh ! il n'attend pas pour le faire l'année sabbatique ! Mais toujours il fait bénéficier le pauvre de son blé et il fait de même pour les oliviers et les vignes. C'est pour cela que Dieu le bénit par des récoltes miraculeuses. Les bénédictions des pauvres sont comme la rosée sur les graines et sur les fleurs et font que chaque graine produise plus d'épis et qu'aucune fleur ne tombe sans qu'un fruit se forme. Puis, cette année, il nous a fait savoir que tout est pour nous, parce que c'est une année de grâce. De quelle grâce parle-t-il, je ne sais pas. Si ce n'est qu'on dit entre nous les pauvres et parmi ses heureux serviteurs, que lui est secrètement un disciple de Celui qui se dit le Christ qui prêche l'amour pour les pauvres pour témoigner de l'amour à Dieu... Peut-être Toi tu le connais si tu es un ami de Nicodème... Car les amis ont habituellement les mêmes affections... Joseph d'Arimathie, par exemple, est un grand ami de Nicodème et on dit aussi de lui qu'il est un ami du Rabbi... Oh ! Qu'ai-je dit ! Que Dieu me pardonne ! J'ai nui à deux bons de la plaine !..." La femme est consternée.

Jésus sourit et demande : "Pourquoi, femme ?"

"Parce que... Oh ! Dis-moi, es-tu un véritable ami de Nicodème et de Joseph, ou es-tu quelqu'un du Sanhédrin, un des faux amis qui nuiraient aux deux bons s'ils avaient la certitude qu'ils sont des amis du Galiléen ?"

"Rassure-toi. Je suis un véritable ami des deux bons. Mais tu sais beaucoup de choses, ô femme ! Comment les sais-tu ?"

"Oh ! nous les connaissons tous ! Ceux de la haute avec haine, les petits gens avec amour. Parce que, même si nous ne le connaissons pas, nous aimons le Christ, nous les abandonnés que Lui seul aime et qu'il apprend à aimer. Et nous tremblons pour Lui... Si perfides sont les juifs, les pharisiens, les scribes et les prêtres !... Mais je te scandalise... Pardonne-moi. C'est une langue de femme et qui ne sait pas se taire...

Mais c'est parce que toute la douleur nous vient d'eux, les puissants qui nous oppriment sans pitié et qui nous obligent à des jeûnes que ne prescrit pas la Loi, mais qui sont imposés par la nécessité de trouver de l'argent pour payer toutes les dîmes qu'eux, les riches, ont mises sur les pauvres... Et c'est pour cela que tout l'espoir est dans le Royaume de ce Rabbi qui, s'il est si bon maintenant qu'il est persécuté, que sera-t-il donc quand il pourra être roi ?"

"Son Royaume n'est pas de ce monde, ô femme. Lui n'aura ni palais ni armées. Il n'imposera pas de lois humaines. Il ne distribuera pas de l'argent, mais il apprendra aux meilleurs à le faire. Et les pauvres trouveront non pas deux ou dix ou cent amis parmi les riches, mais tous ceux qui croient dans le Maître uniront leurs biens pour aider leurs frères sans biens. Car, désormais, on n'appellera plus "prochain" son semblable, mais "frère", au nom du Seigneur."

"Oh !..." La femme est stupéfaite en songeant à cette ère d'amour. Elle caresse ses enfants, sourit, puis elle lève la tête, et elle dit : "Alors tu m'assures que je n'ai pas nui à Nicodème... en parlant avec Toi ? Cela m'est venu si spontanément... Tes yeux sont si doux !... Si serein est ton aspect !... Je ne sais pas... Je me sens en sécurité comme si j'étais près d'un ange de Dieu... C'est pour cela que j'ai parlé..."

"Tu ne lui as pas nui, sois-en certaine. Au contraire tu as donné à mon ami une grande louange pour laquelle je le féliciterai, et il me sera plus cher que jamais. Tu es de cette région ?"

"Oh ! non, Seigneur. Je suis d'entre Lida et Bettegon. Mais quand il s'agit d'être soulagé, Seigneur, on court, même si la route est longue ! Plus longs sont les mois d'hiver et de faim..."

"Et plus longue que la vie est l'éternité. Il faudrait avoir pour l'âme la sollicitude que l'on a pour la chair, et courir là où sont les paroles de vie..."

"C'est ce que je fais avec les disciples du Rabbi Jésus, cet homme bon, sais-tu ? Le seul qui soit bon des trop nombreux rabbins que nous avons."

"Tu fais bien, femme" dit Jésus en souriant. Mais il fait signe à André et à Jacques de Zébédée qui sont avec Lui, pendant que les autres sont allés à la maison de Nicodème, de ne pas faire tout un manège pour faire comprendre à la femme que le Rabbi Jésus est celui qui lui parle.

"Certes que je fais bien. Moi, je veux être exempte du péché de ne pas l'avoir aimé et cru... Ils disent que c'est le Christ... Moi, je ne le connais pas, mais je veux croire car je pense qu'il arrivera malheur à ceux qui ne veulent pas le reconnaître comme tel."

"Et si ses disciples se trompaient ?" dit Jésus pour la tenter.

"Cela ne peut-être, Seigneur. Ils sont trop bons, humbles et pauvres pour penser qu'ils suivent quelqu'un qui n'est pas saint. Et puis... J'ai parlé avec des gens guéris par Lui. Ne fais pas le péché de ne pas croire, Seigneur ! Tu damnerais ton âme... Enfin... moi je pense que, même si nous nous trompions tous et si Lui n'était pas le Roi promis, il est certainement saint et ami de Dieu, s'il dit ces paroles et guérit les âmes et les corps... Et avoir de l'estime pour les bons, cela fait toujours du bien."

"Tu as bien parlé, persiste dans ta foi... Voilà Nicodème..."

"Oui. Avec des disciples du Rabbi. En effet ils sont dans les campagnes en train d'évangéliser les moissonneurs. Pas plus tard qu'hier, nous avons mangé de leur pain."
Nicodème, en vêtements courts, avance pendant ce temps sans apercevoir le Maître et il ordonne aux paysans de ne pas enlever un seul des épis qu'ils ont coupés. "Pour nous, nous en avons, du pain... Donnons le don de Dieu à ceux qui en sont privés. Et donnons-le sans crainte. Nous aurions pu avoir les moissons détruites par une gelée tardive. Il ne s'en est pas perdu un grain. Rendons à Dieu son pain en le donnant à ses enfants malheureux. Et je vous assure qu'elle sera encore plus fructueuse, à mille pour cent, la récolte de l'année prochaine parce que Lui a dit : "Une mesure débordante sera donnée à celui qui a donné"

Les paysans, respectueux et joyeux, écoutent et approuvent le Maître. Et Nicodème, de champ en champ, de groupe en groupe, répète son bon ordre.

Jésus, à demi caché par un rideau de roseaux près d'un fossé de séparation, approuve et sourit. Il sourit d'autant plus que Nicodème approche davantage et est imminente la rencontre et la surprise.

Le voilà qui saute le petit fossé pour aller vers d'autres champs... Et voilà qu'il reste pétrifié en face de Jésus qui lui tend les bras.

Il retrouve enfin la parole : "Maître saint, mais comment donc chez moi, Toi bénit ?"
"Pour te connaître, s'il y en avait encore besoin, par les paroles de tes témoins les plus vrais : ceux que tu combles de bienfaits..."

Nicodème est à genoux, courbé jusqu'au sol, et à genoux aussi les disciples dirigés par Etienne et Joseph d'Emmaüs de la montagne. Les paysans comprennent, les pauvres comprennent, et tous sont à terre, dans leur stupeur pleine de vénération.

"Levez-vous. Jusqu'à tout à l'heure, j'étais le voyageur qui inspire confiance... Voyez-moi encore comme tel, et aimez-moi sans peur. Nicodème, j'ai envoyé chez toi les dix qui manquent..."

"J'ai passé la nuit dehors pour veiller à ce que fût exécuté un ordre..."

"Oui. Dieu te bénit pour cet ordre. Quelle voix t'a dit que c'est une année de grâce, et pas l'année qui vient, par exemple ?"

"...Je ne sais pas... et je sais... Je ne suis pas prophète. Mais je ne suis pas obtus et à mon intelligence s'est unie une lumière du Ciel. Mon Maître... je voulais que les pauvres jouissent des dons de Dieu, pendant que Dieu est encore parmi les pauvres... Et je n'osais pas espérer te posséder, pour donner une suave saveur et une puissance sanctificatrice à ces blés, à mes olives, et aux vignes et aux vergers qui seront pour les pauvres enfants de Dieu, mes frères... Mais maintenant que tu es ici, lève ta main bénie et donne ta bénédiction, afin que, avec la nourriture de la chair, descende sur ceux qui s'en nourriront la sainteté qui émane de Toi."

"Oui, Nicodème, c'est un juste désir que le Ciel approuve." Et Jésus ouvre les bras pour bénir.

"Oh ! Attends ! Que j'appelle les paysans" et avec un sifflet, il siffle par trois fois, un sifflement aigu qui se répand dans l'air tranquille et provoque la course des moissonneurs, des glaneurs, des curieux qui arrivent de tous côtés. Une petite foule...

Jésus ouvre les bras et dit : "Par la vertu du Seigneur, par le désir de son serviteur, que la grâce du salut de l'esprit et de la chair descende dans chaque graine, chaque grain de raisin, et toute olive ou en tout fruit, qu'elle rende prospères et sanctifie ceux qui s'en nourrissent avec un esprit bon. pur de concupiscence et de haine, et désireux de servir le Seigneur en obéissant à sa divine et parfaite Volonté."

"Qu'il en soit ainsi" répondent Nicodème, André, Jacques et les autres disciples... "Qu'il en soit ainsi" répète la petite foule, en se levant, car elle s'était agenouillée pour que Jésus la bénisse.

"Suspends les travaux, ami. Je veux leur parler."

"Un don dans le don. Merci pour eux, ô Maître !"

Ils vont à l'ombre d'un verger feuillu et attendent d'être rejoints par les dix envoyés à la maison qui accourent essoufflés et déçus de ne pas avoir trouvé Nicodème.

Puis Jésus parle:

"La paix soit avec vous. À vous tous qui m'entourez, je veux proposer une parabole et que chacun en recueille l'enseignement et la partie qui lui convient davantage.
Écoutez : un homme avait deux fils. S'étant approché du premier, il lui dit : "Mon fils, viens travailler aujourd'hui dans la vigne de ton père". C'était une grande marque d'honneur de son père ! Il jugeait le fils capable de travailler là où jusqu'alors c'était le père qui avait travaillé. C'était signe qu'il voyait en son fils de la bonne volonté, de la constance, des capacités, de l'expérience, et de l'amour pour le père. Mais le fils, un peu distrait par des choses du monde, craignant de paraître un serviteur — Satan use de ces mirages pour éloigner du bien — craignant des moqueries et peut-être aussi des représailles des ennemis de son père, qui n'osaient pas lever la main sur lui mais qui auraient eu moins d'égards pour le fils, répondit : "Je n'y vais pas. Je ne désire pas y aller". Le père alla alors trouver l'autre fils pour lui dire ce qu'il avait dit au premier. Et le second fils répondit aussitôt : "Oui, père, j'y vais tout de suite".

Pourtant qu'arriva-t-il ? Le premier fils avait l'âme droite. Après un moment de faiblesse dans la tentation, de révolte, il se repentit d'avoir déplu à son père, et sans rien dire il s'en alla à la vigne. Il travailla tout le jour jusque tard dans la soirée. Il revint satisfait à la maison avec dans le cœur la paix du devoir accompli. Le second, au contraire, menteur et faible, sortit de la maison, c'est vrai, mais ensuite il perdit son temps à flâner dans le village, à faire des visites inutiles à des amis influents dont il espérait tirer du profit. Et il disait dans son cœur : "Le père est vieux et il ne sort pas de la maison. Je lui dirai que j'ai obéi, et il le croira..."

Mais le soir venu pour lui aussi, il revint à la maison, son aspect las d'homme oisif, ses vêtements sans faux plis, le manque d'assurance du salut donné au père qui l'observait et le comparaît avec l'aîné, qui était revenu fatigué, sale, mal peigné, mais joyeux et sincère avec son regard franc, humble et bon, qui, sans vouloir se vanter du devoir accompli, voulait pourtant dire au père : "Je t'aime et avec vérité, tellement que pour te faire plaisir, j'ai vaincu la tentation", parlaient clairement à l'intelligence du père, qui embrassa son fils fatigué en lui disant : "Tu es béni parce que tu as compris l'amour !"
En effet qu'en pensez-vous ? Lequel des deux avait aimé ? Certainement Vous dites : "Celui qui avait fait la volonté de son père". Et qui l'avait faite ? Le premier ou le second fils? ?"

"Le premier" répond la foule unanime.

"Le premier. Oui. En Israël aussi, et vous vous en lamentez, ce ne sont pas ceux qui disent : "Seigneur ! Seigneur !" en se frappant la poitrine sans avoir au cœur un vrai repentir de leurs péchés - et c'est si vrai que leur cœur devient de plus en plus dur - ce ne sont pas ceux qui observent les rites avec ostentation pour qu'on les appelle saints, mais dans la vie privée sont sans charité et sans justice; ce ne sont pas eux, qui se révoltent, en vérité, contre la Volonté de Dieu qui m'envoie et qui l'attaquent comme si c'était la volonté de Satan, et cela ne sera pas pardonné; ce ne sont pas eux qui sont les saints aux yeux de Dieu. Mais ce sont ceux qui, en reconnaissant que Dieu fait bien tout ce qu'il fait, accueillent l'Envoyé de Dieu et écoutent ses paroles pour savoir mieux faire, toujours mieux ce que veut le Père, qui sont saints et chers au Très-Haut.

En vérité je vous le dis : les ignorants, les pauvres, les publicains, les courtisanes passeront avant beaucoup de ceux que l'on appelle "maîtres", "puissants", "saints", et entreront dans le Royaume de Dieu. Et ce sera justice. En effet Jean est venu vers Israël pour le conduire sur les chemins de la Justice, et une trop grande partie en Israël ne l'a pas cru, l'Israël qui se donne à lui-même les titres de "docte et saint", mais les publicains et les courtisanes ont cru en lui. Et Moi je suis venu, et les doctes et les saints ne me croient pas, mais croient en Moi les pauvres, les ignorants, les pécheurs. Et j'ai fait des miracles, et à ces miracles ils n'ont même pas cru, et il ne leur est pas venu le repentir de ne pas croire en Moi. Au contraire leur haine est venue sur Moi et sur ceux qui m'aiment.

Eh bien je dis : "Bienheureux ceux qui savent croire en Moi, et faire cette volonté du Seigneur en laquelle se trouve le salut éternel". Augmentez votre foi et soyez constants. Vous posséderez le Ciel parce que vous aurez su aimer la Vérité.
Allez. Dieu soit avec vous, toujours."

Il les bénit et les congédie, et puis, à côté de Nicodème, il va vers la maison du disciple pour y rester pendant la grosse chaleur...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-096.htm
TOME : 6/96

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jzosu205
Jésus en compagnie de Nicodème


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 17 Sep - 7:52

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Chez Joseph d’Arimathie"

Là aussi on est en pleine moisson. Il vaudrait mieux dire : on était... maintenant les faux ne servent plus car il n'y a plus un seul épi dans ces champs encore plus proches du rivage de la Méditerranée que ceux de Nicodème. En effet Jésus n'est pas allé à Arimathie mais dans le domaine que Joseph possède dans la plaine, du côté de la mer, et qui, avant la moisson, devait être une autre petite mer d'épis tant il est étendu.

Une maison large, basse, toute blanche se trouve là, au milieu des champs moissonnés. Une maison de campagne, mais bien tenue. Ses quatre aires sont remplies de quantité de gerbes, disposées en faisceaux comme font les soldats avec leurs armes quand ils font la pause au camp. Des nombreux chars amènent ce trésor des champs aux aires, et des hommes nombreux les déchargent et les mettent en tas. Joseph va d'une aire à l'autre et veille à ce que tout soit fait et bien fait.

Un paysan, du haut d'un tas de gerbes amoncelées sur un char, annonce : "Nous avons fini, maître. Tout le grain est sur tes aires. C'est le dernier char de la dernière pièce."
"C'est bien. Décharge les gerbes et puis dételle les bœufs et conduis-les aux abreuvoirs et aux étables. Ils ont bien travaillé et mérité leur repos. Vous aussi vous avez bien travaillé et mérité le repos. Mais la dernière fatigue sera légère car, pour des bons cœurs, la joie d'autrui est un soulagement. Maintenant nous allons faire venir les fils de Dieu pour leur donner le don du Père. Abraham, va les appeler" dit-il ensuite en s'adressant à un patriarche qui est peut-être le premier des serviteurs paysans de ce domaine de Joseph Je le pense, en voyant le respect évident des autres serviteurs pour ce vieillard qui ne travaille pas mais qui surveille et donne des conseils pour aider le maître.

Et le vieillard s'en va... Je le vois qui se dirige vers une construction vaste et très basse, plus semblable à un hangar qu'à une maison, pourvue de deux portails gigantesques qui montent jusqu'à la gouttière. Je pense que c'est une sorte de magasin où l'on abrite les chars et tout l'attirail agricole. Il entre à l'intérieur et en sort suivi d'une foule hétérogène de tous les âges... et de toutes les misères... Il y a des êtres efflanqués mais sans disgrâces physiques, et il y a des estropiés, des aveugles, des manchots, des yeux malades... Beaucoup de veuves entourées de nombreux orphelins et aussi des femmes dont le mari est malade, tristes, abattues, décharnées à cause des veilles et des sacrifices qu'elles font pour soigner le malade.

Ils avancent avec cet aspect particulier des pauvres qui se rendent là où ils vont recevoir des bienfaits : regards timides, embarras de pauvres honnêtes, et pourtant un sourire qui affleure par dessus la tristesse que des jours de douleur ont imprimée sur les pâles visages et pourtant une petite étincelle triomphale, une sorte de réponse à l'acharnement du destin dans la longue série des jours tristes, un défi : "Pour nous aussi, c'est un jour de fête. Aujourd’hui, c'est fête, réjouissance, et soulagement pour nous !"

Les petits écarquillent les yeux devant les tas de gerbes plus hauts que la maison, et en les montrant disent à leurs mères : "Pour nous ? Oh ? c'est beau !" Les vieillards murmurent : "Que le Bénit bénisse celui qui a pitié !" Les mendiants, les estropiés, les aveugles, les manchots, ceux qui ont les yeux malades : "Nous aurons du pain, nous aussi, sans devoir tendre la main !" Et les malades à leurs parents : "Au moins nous pourrons nous soigner en sachant que vous ne souffrirez pas pour nous. Les remèdes nous feront du bien, maintenant." Et les parents aux malades : "Vous voyez ?

Maintenant vous ne direz plus que nous jeûnons pour vous laisser une bouchée de pain. A présent, soyez donc heureux !..." Et les veuves aux orphelins : "Mes enfants, il faudra bénir beaucoup le Père des cieux qui vous tient lieu de père et le bon Joseph qui est son administrateur. Maintenant nous ne vous entendrons plus pleurer de faim, ô fils qui n'avez que vos mères pour vous donner de l'aide... Les pauvres mères qui n'ont de riche que leur cœur..."

C'est un chœur et un spectacle réjouissant, mais qui fait venir aussi les larmes aux yeux...

Joseph, qui a devant lui ces malheureux, se met à parcourir les rangs, appelant les gens un par un, leur demandant combien ils sont dans la famille, de quand date le veuvage, ou la maladie, et le reste... et il prend note. Et pour chaque cas il commande aux paysans serviteurs : "Donnes-en dix." "Donnes-en trente."

"Donnes-en soixante" dit-il après avoir entendu un vieillard à moitié aveugle qui vient à lui avec dix-sept petits-enfants, tous au-dessous de douze ans, enfants de ses enfants, morts l'un pendant la moisson de l'année précédente, l'autre en enfantant... "et, dit le vieillard, le mari s'est consolé en se remariant au bout d'un an, me laissant les cinq fils en me disant qu'il s'en serait occupé. Jamais d'argent par contre !... Maintenant ma femme est morte, et je suis seul... avec eux..."

"Donnes-en soixante au vieux père. Et toi, père. reste pour que je te donne des vêtements pour les petits."

Le serviteur fait remarquer que s'il en donne soixante chaque fois, il n'y aura pas assez de grain pour tout le monde.

"Et où est ta foi ? Est-ce pour moi, peut-être, que j'entasse les gerbes et que je les distribue ? Non. Pour les fils les plus chers au Seigneur. Le Seigneur, Lui-même, pourvoira à ce qu'il y en ait assez pour tous" répond Joseph au serviteur.
"Oui, maître. Mais le nombre, c'est le nombre..."

"Mais la foi, c'est la foi. Et moi, pour te montrer que la foi peut tout. j'ordonne de doubler la mesure déjà donnée aux premiers. Qui a eu dix en ait dix autres, et qui vingt, vingt autres, et qu'on en donne cent vingt au vieillard. Fais ! Faites !"
Les serviteurs haussent les épaules et obéissent.

Et la distribution continue au milieu de l'étonnement joyeux des bénéficiaires qui se voient donner une mesure dépassant leurs plus folles espérances.

Et Joseph en sourit, caressant les petits qui s'affairent à aider leurs mères, ou aide les estropiés à faire leur petit tas, aide les vieux trop chancelants pour le faire, ou les femmes trop affaiblies. Il fait mettre de côté deux malades pour les faire bénéficier d'autres secours, comme il a fait pour le vieillard aux dix-sept petits-enfants. Les tas qui étaient plus hauts que la maison sont maintenant très bas, presque au sol. Mais tous ont eu leur part, et abondamment. Joseph demande : "Combien de gerbes reste-t-il encore ?"

"Cent douze, maître" disent les serviteurs après avoir compté les gerbes qui restent.

"Bien. Vous en prendrez..." Joseph parcourt la liste des noms qu'il a relevés et puis il dit : "Vous en prendrez cinquante. Vous les emporterez pour la semence car c'est une semence sainte, et que le reste soit donné aux chefs de familles à raison d'une gerbe par tête. Ils sont exactement soixante-deux ici."

Les serviteurs obéissent. Ils portent les cinquante gerbes et donnent le reste.

Maintenant les aires n'ont plus les gros tas d'or, mais par terre il y a soixante-deux tas de tailles différentes. Leurs propriétaires s'affairent à les lier et à les charger sur des carrioles primitives, ou sur des ânes qu'ils sont allés détacher d'une palissade à l'arrière de la maison.

Le vieil Abraham, qui a parlé avec les principaux des paysans serviteurs, s'avance avec eux vers le maître qui leur demande : "Eh bien ? Vous avez vu ? Il y en a eu pour tous et il en restait !"

"Mais, maître, ici il y a un mystère ! Nos champs ne peuvent pas donner le nombre de gerbes que tu as distribuées. Je suis né ici et j'ai soixante-dix-huit ans. Je fais la moisson depuis soixante six ans. Et je sais. Mon fils avait raison. Sans un mystère, nous n'aurions pas pu donner autant !..."

"Mais nous les avons pourtant bien données, Abraham. Tu étais à côté de moi. Les gerbes ont été données par les serviteurs. Il n'y a pas de sortilège, ce n'est pas une irréalité. Les gerbes, on peut encore les compter. Elles sont encore là, bien que séparées en tant de parties."

"Oui, maître. Mais... il n'est pas possible que les champs en aient donné autant !"

"Et la foi, mes fils ? Et la foi ? Qu'en faites-vous ? Le Seigneur pouvait-il démentir son serviteur qui promettait en son Nom et pour une fin qui était sainte ?"

"Alors tu as fait un miracle ?!" disent les serviteurs déjà prêts pour l'hosanna.

"Je ne suis pas un homme à faire des miracles, moi. Je suis un pauvre homme. C'est le Seigneur qui a agi. Il a lu dans mon cœur et II y a vu deux désirs : le premier était de vous amener à ma propre foi. Le second était de donner tant, tant, tant à mes frères malheureux. Dieu a consenti à mes désirs... et Il a agi... Que Lui en soit béni !" dit Joseph en s'inclinant respectueusement comme s'il était devant un autel.

"Et son serviteur avec Lui" dit Jésus qui jusqu'alors était resté caché au coin d'une maisonnette entourée d'une haie, four ou pressoir, et qui maintenant apparaît ouvertement sur l'aire où se trouve Joseph.

"Mon Maître et mon Seigneur !!" s'écrie Joseph en tombant à genoux pour vénérer Jésus.

"La paix à toi. Je suis venu pour te bénir au nom du Père, pour récompenser ta charité et ta foi. Je suis ton hôte. ce soir. Veux-tu ?"

"Oh ! Maître ! Tu me le demandes ? Seulement... Seulement, ici, ]e ne pourrai te faire honneur... Je suis au milieu des serviteurs et des paysans... dans ma maison de campagne... Je n'ai pas de nappes fines je n'ai pas de majordomes ni de serviteurs qualifiés... Je n’ai pas de mets raffinés... Je n'ai pas de vins choisis... Je n’ai pas d'amis . Ce sera une bien pauvre hospitalité... Mais tu m'excuseras. Pourquoi, Seigneur, ne m'as-tu pas fait prévenir ? J'aurais pourvu à tout... Mais. avant hier. Hermas avec les siens était ici... Je m'en suis même servi pour prévenir ceux auxquels je voulais donner, rendre, ce qui appartient à Dieu... Mais, il ne m'a rien dit, Hermas ! Si j'avais su !... Permets-moi. Maître, de donner des ordres que je cherche à y remédier...

Pourquoi souris-tu ainsi ?" demande Joseph, finalement. Il est tout sens dessus dessous a cause de la joie imprévue et de la situation que lui juge... désastreuse.

"Je souris pour tes tracas inutiles. Mais, Joseph, que cherches-tu ! Ce que tu as ?"

"Ce que j'ai ? Je n'ai rien."

"Oh ! comme tu es homme maintenant ! Pourquoi n’es-tu plus le Joseph spirituel d'il y a un instant, quand tu parlais en sage ? Quand tu promettais avec assurance à cause de ta foi, et pour donner la foi ?"

"Oh ! Tu as entendu ?"

"J'ai entendu et vu. Joseph. Cette haie de lauriers est très pratique pour voir que ce que j'ai semé n'est pas mort en toi, et c’est pour cela que je te dis que tu te donnes des tracas inutiles. Tu n’as pas de majordomes ni de domestiques qualifiés ? Mais ou la charité s'exerce il y a Dieu. et où il y a Dieu. il y a ses anges. Et quels majordomes veux-tu avoir qui soient plus capables qu’eux ? Tu n'as pas de mets ni de vins recherchés ? Et quelle nourriture veux-tu me donner et quelle boisson plus recherchée que l'amour que tu as eu pour eux et que celui que tu as pour Moi ? Tu n'as pas d'amis pour me faire honneur ? Et eux ? Quels amis plus chers que les pauvres et les malheureux pour le Maître qui a nom Jésus ? Allons.

Joseph ! Même si Hérode se convertissait et m'ouvrait ses appartements pour me recevoir et me faire honneur dans un palais purifié, et s'il y avait avec lui, pour m'honorer, les chefs de toutes les castes, je n'aurais pas une cour plus choisie que celle-là à laquelle je veux Moi aussi dire une parole et faire un cadeau. Permets-tu ?"
"Oh ! Maître ! Mais tout ce que tu veux, je le veux ! Commande."

"Dis-leur qu'ils se réunissent, ainsi que les serviteurs. Pour nous il y aura toujours un pain... Il vaut mieux qu'ils écoutent ma parole que courir ça et là affairés en pauvres soins."

Les gens s'entassent, empressés, étonnés...

Jésus parle : "Ici vous avez déjà appris que la foi peut multiplier le grain quand ce désir vient d'un désir d'amour. Mais ne bornez pas votre foi aux besoins matériels. Dieu a créé le premier grain de froment et, depuis lors, le froment a épié pour fournir le pain des hommes. Mais Dieu a créé aussi le Paradis qui attend ses habitants. Et il a été créé pour ceux qui vivent dans la Loi et restent fidèles malgré les épreuves douloureuses de la vie. Ayez foi, et vous réussirez à vous garder saints avec l'aide du Seigneur, tout comme Joseph a réussi à vous distribuer le grain en double mesure pour vous rendre deux fois heureux et confirmer ses serviteurs dans la foi. En vérité, en vérité je vous dis que si l'homme avait foi dans le Seigneur, et s'il agissait pour un juste motif, les montagnes elles-mêmes, enracinées dans le sol par leurs viscères de roches, ne pourraient résister et, sur l'ordre de celui qui a foi dans le Seigneur, elles se déplaceraient. Avez-vous foi en Dieu ?" demande-t-il en s'adressant à tous.

"Oui, ô Seigneur !"

"Qui est Dieu pour vous ?"

"Le Père très Saint, comme les disciples du Christ l'enseignent."

"Et le Christ, qui est-il pour vous ?"

"Le Sauveur, le Maître, le Saint !"

"Cela seulement ?"

"Le Fils de Dieu. Mais il ne faut pas le dire car les pharisiens nous persécutent si nous le disons."

"Mais vous, vous croyez qu'il l'est ?"

"Oui, ô Seigneur."

"C'est bien, croissez dans votre foi. Même si vous vous taisez, les pierres, les arbres, les étoiles, le sol, toutes les choses, proclameront que le Christ est le vrai Rédempteur et Roi. Ils le proclameront à l'heure de son élévation, quand Lui sera dans la pourpre très sainte et avec la couronne de la Rédemption. Bienheureux ceux qui sauront le croire dès maintenant, et le croiront davantage à ce moment-là, et auront foi dans le Christ et par conséquent la vie éternelle. L'avez-vous cette foi inébranlable dans le Christ ?"
"Oui, ô Seigneur. Apprends-nous où Il est, et nous le prierons d'augmenter notre foi pour être heureux ainsi." Et la dernière partie de la prière, la font non seulement les pauvres, mais aussi les serviteurs, les apôtres et Joseph.

"Si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, et si cette foi qui est une perle précieuse vous la gardez dans votre cœur, sans vous la faire enlever par aucune chose humaine, ou surhumaine et mauvaise, vous pourriez tous même dire à ce mûrier puissant qui ombrage le puits de Joseph : "Déracine-toi et transplante-toi dans les flots de la mer".

"Mais le Christ, où est-Il ? Nous l'attendions pour être guéris. Les disciples ne nous ont pas guéris, mais ils nous ont dit : "Lui le peut". Nous, nous voudrions guérir pour travailler" disent les hommes malades ou handicapés.

"Et croyez-vous que le Christ le puisse ?" demande Jésus en faisant signe à Joseph de ne pas dire que le Christ c'est Lui.

"Nous le croyons. Lui est le Fils de Dieu. Il peut tout."

"Oui. Il peut tout... et il veut tout !" crie Jésus en étendant avec autorité le bras droit et en l'abaissant comme pour jurer. Et il termine par un cri puissant: "Et qu'il en soit ainsi, pour la gloire de Dieu !"

Et il va s'en aller vers la maison. Mais ceux qui ont été guéris, une vingtaine, crient, accourent, et l'enserrent dans un emmêlement de mains tendues pour le toucher, le bénir, chercher ses mains, ses vêtements, pour le baiser, le caresser. Ils l'isolent de Joseph, de tout le monde...

Et Jésus sourit, caresse, bénit... Il se dégage lentement et, encore poursuivi, il disparaît dans la maison alors que les hosannas s'élèvent dans le ciel qui prend des couleurs violacées au commencement du crépuscule.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-097.htm
TOME : 6/97

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Joseph17
Joseph d' Arimathie


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 18 Sep - 7:22

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Le sabbat dans la maison de Joseph d’Arimathie. Le synhédriste Jean"

Joseph d'Arimathie se repose dans une pièce à demi-obscure car tous les rideaux sont descendus pour s'abriter du soleil. Un silence absolu règne dans toute la maison. Joseph sommeille sur un siège bas couvert d'une natte... Entre un serviteur qui se dirige vers son maître et le touche pour l'éveiller. Joseph ouvre les yeux encore mal éveillés et lève vers son serviteur un regard interrogatif.

"Maître, il y a ton ami Jean..."

"Mon ami Jean ?! Comment est-il ici si le sabbat n'est pas fini ?!" Joseph est réveillé sur le coup par la surprise de la visite d'un synhédriste un jour de sabbat et il ordonne : "Fais-le entrer tout de suite."

Le serviteur sort, et pendant qu'il attend, Joseph va et vient pensif, dans la pièce à demi-obscure et fraîche...

"Dieu soit avec toi, Joseph !" dit le synhédriste Jean, celui que nous avons vu lors du premier banquet donné pour Jésus à Arimathie et aussi dans la maison de Lazare à la dernière Pâque, toujours en qualité, sinon de disciple, du moins de personne qui n'a pas de haine pour Jésus.

"Et avec toi, Jean ! Mais... te sachant juste, je m'étonne de te voir avant le crépuscule..."

"C'est vrai. J'ai violé la loi du Sabbat. Et j'ai péché, sachant que je péchais. Il est donc grand mon péché... Et grand sera le sacrifice que je consommerai pour être pardonné. Mais beaucoup plus grand encore le motif qui m'a poussé à ce péché... Jéhovah, qui est juste, aura pitié de son serviteur coupable, à cause du grand motif qui m'a poussé à la faute..."

"Autrefois tu ne parlais pas ainsi. Pour toi le Très-Haut était seulement rigoureux, inflexible. Et tu étais parfait parce que tu le craignais comme un Dieu inexorable..."

"Oh ! parfait !... Joseph, je ne t'ai jamais confessé mes fautes secrètes... Mais, c'est vrai, je jugeais Dieu inexorable, comme beaucoup de personnes en Israël. On nous a appris à le croire ainsi : le Dieu des vengeances..."

"Et tu as continué de le croire même après que le Rabbi est venu pour faire connaître à son peuple le vrai Visage de Dieu, son vrai Cœur... Un Visage, un Cœur de Père..."

"C'est vrai. C'est vrai. Mais... je ne l'avais pas encore entendu parler longuement... Cependant... tu te rappelleras que dès la première fois que je l'ai vu au banquet dans ta maison, j'ai eu une attitude de respect... sinon d'amour pour le Rabbi."

"C'est vrai... Mais pour le bien que je te veux, je voudrais que tu arrives à une attitude d'amour pour Lui. C'est trop peu que le respect..."

"Toi, tu l'aimes, n'est-ce pas, Joseph ?"

"Oui. Et je te le dis bien que je sache que les Princes des Prêtres haïssent ceux qui aiment le Rabbi. Mais tu n'es pas capable d'être un délateur..."

"Non. Je n'en suis pas capable... Et je voudrais être comme toi. Mais y arriverai-je jamais ?"

"Je prierai pour que tu y arrives. Ce serait ton salut éternel, mon ami..."

Un silence plein de réflexions...

Puis Joseph demande : "Tu m'as dit qu'un grand motif t'a poussé à violer le sabbat. Quel est-il ? Puis-je te le demander sans être trop indiscret ? Je pense que tu es venu pour avoir de l'aide de ton ami... Et pour t'aider, je dois savoir..."

Jean se passe la main sur le front, large, légèrement dégarni d'un homme fait, il se serre le front, caresse machinalement ses cheveux qui commencent seulement à grisonner, sa barbe touffue et carrée... Puis il lève la tête et fixe Joseph en disant : "Oui, un grand motif et un motif pénible. Et... et une grande espérance..."

"Lesquels ?"

"Joseph, tu penses que ma maison est un enfer et bientôt ce ne sera plus une maison mais... mais une chose dévastée, perdue, détruite, finie ?"

"Quoi ? Que dis-tu ? Tu divagues ?"

"Non, je ne délire pas. Ma femme veut s'en aller... Cela t'étonne ?"

"...Oui... parce que... je l'ai toujours connue bonne et... parce que votre famille me paraissait exemplaire... toi, toute bonté... elle, toute vertu..."

Jean s'assoit, la tête dans les mains...

Joseph poursuit : "Maintenant... cette... cette décision... Moi... Voilà... je ne puis croire qu'elle ait manqué... ou que tu aies manqué... Mais je le crois encore moins d'elle... qui ne connaît que sa maison, ses enfants... Non !... En elle il ne peut y avoir de faute !..."
"En es-tu sûr ? Vraiment sûr ?"

"Oh ! pauvre ami ! Moi je n'ai pas l’œil de Dieu, mais pour autant que je puisse en juger, je le juge ainsi..."

"Tu ne penses pas qu'Anne soit.. infidèle... ?"

"Anne ?! Mais, mon ami ! Le soleil d'été t'a fait perdre la tête ? Infidèle avec qui ? Elle ne sort jamais de la maison, elle préfère la campagne à la ville. Elle travaille comme la première des servantes, elle est humble, réservée, travailleuse, affectueuse pour toi, pour les enfants. Une femme légère n'aime pas ces choses. Crois-le. Oh ! Jean, mais sur quoi fondes-tu tes soupçons ? Depuis quand ?"

"Depuis toujours."

"Depuis toujours ? Mais alors, c'est une maladie !…"

"Oui. Et... Joseph, moi j'ai beaucoup de torts. Mais je ne veux pas les avouer à toi seul. Avant hier, sont passés chez moi des disciples et des pauvres. Ils disaient que le Rabbi venait chez toi. Et hier... hier ce fut une journée de grande tempête pour ma maison... si bien qu'Anne a pris la décision que j'ai dite... Pendant la nuit, et quelle nuit, j'ai beaucoup réfléchi... Et j'ai conclu que seulement Lui, le Rabbi parfait..."

"Divin, Jean, divin !"

"...Comme tu veux... Que Lui seul peut me guérir et réparer... reconstruire ma maison, me rendre mon Anne... mes enfants... tout..." L'homme pleure et au milieu de ses larmes, il continue : "Parce que Lui seul voit et dit la vérité... Et je croirai à Lui... Joseph, mon ami, laisse-moi rester ici à l'attendre..."

"Le Maître est ici. Il va partir après le crépuscule. Je vais te le chercher" et Joseph sort...
Quelques minutes d'attente, puis de nouveau le rideau s'écarte pour laisser passer Jésus... Jean se lève, puis se courbe en un salut respectueux.

"La paix à toi, Jean. Pour quel motif m'as-tu cherché ?"

"Pour que tu m'aides à voir... et pour que tu me sauves. Je suis très malheureux. J'ai péché contre Dieu et contre ma chair jumelle. Et de péché en péché, j'en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître."

"La loi du sabbat ! Grande et sainte loi ! Et loin de Moi la pensée de la juger de peu d'importance et périmée. Mais pourquoi la places-tu avant le premier des commandements ? Et quoi ? Tu demandes l'absolution pour avoir violé le sabbat et tu ne demandes pas de l'être pour avoir manqué à l'amour et avoir torturé une innocente et pour avoir amené au désespoir et au seuil du péché l'âme de ton épouse ? Mais c'est de cela que tu devais te tourmenter plus que de toute autre chose ! De la calomnie que tu as commise à son égard..."

"Seigneur, je n'en ai parlé qu'avec Joseph, il y a un instant, avec personne d'autre, crois-le. Je tenais ma douleur tellement cachée que Joseph, mon bon ami, ne s'est aperçu de rien et qu'il en a été étonné. Maintenant, lui t'en a parlé, mais pour me venir en aide. Avec personne d'autre le juste Joseph ne parlera."

"Avec Moi, il n'a pas parlé, il m'a seulement dit que tu me cherchais."

"Oh! alors, comment sais-tu ?"

"Comment je sais? Comme Dieu connaît les secrets des cœurs.
Veux-tu que je te dise l'état du tien ?"...

Joseph est sur le point de se retirer discrètement, mais Jean lui-même l'arrête en disant : "Oh ! reste ! Tu es pour moi un ami ! Tu peux m'aider auprès du Rabbi, toi paranymphe de mon mariage !..." et Joseph revient.

"Veux-tu que je te le dise ? Veux-tu que je t'aide à te connaître ? Oh ! ne crains pas ! Je n'ai pas la main cruelle. Je sais découvrir les blessures, mais je ne les fais pas saigner pour les soigner. Je sais comprendre et être indulgent. Et je sais soigner et guérir, il suffit que l'on veuille être guéri. Toi tu as cette volonté, c'est pourquoi tu m'as cherché. Assois-toi ici, à côté de Moi, entre Joseph et Moi. Il a été le paranymphe de tes noces terrestres, je voudrais être Moi, le paranymphe de tes noces spirituelles... Oh ! si je le veux !... Ainsi ! Et maintenant écoute bien, et réponds avec franchise à tout. Toi, que penses-tu que soit l'acte de Dieu de la création de l'homme et de la femme pour qu'ils fussent unis ? Un acte bon ou un acte mauvais ?"

"Bon, Seigneur, comme toutes les choses faites par Dieu."

"Tu as bien répondu. Maintenant, dis-moi : si l'acte était bon, quelles devaient être ses conséquences ?"

"Bonnes pareillement, ô Seigneur. Et elles furent bonnes, bien que Satan soit entré pour les troubler, car Adam eut toujours réconfort d'Eve, et Eve réconfort d'Adam, et même le réconfort fut encore plus sensible lorsque seuls, exilés sur la terre, ils furent le soutien l'un de l'autre. Et bonnes les conséquences matérielles, c'est-à-dire les enfants par lesquels se propagea l'homme, et à travers lesquels brilla la puissance et la bonté de Dieu."

"Pourquoi ? Quelle puissance et quelle bonté ?"

"Mais... celle qui s'exerce en faveur des hommes. Si nous regardons en arrière... oui... il y a de justes punitions mais il y a, et plus nombreuses, les bontés... et c'est une bonté infinie que le pacte conclu avec Abraham et répété à Jacob et puis, et puis... répété jusqu'au jour d'aujourd'hui et répété par des bouches sans mensonge : les prophètes... jusqu'à Jean..."

"Et par celle du Rabbi, Jean" interrompt Joseph.

"Celle-là n'est pas une bouche de prophète... Ce n'est pas une bouche de Maître... C'est... davantage."

Jésus a un sourire à peine esquissé devant la... profession de foi encore implicite du synhédriste qui n'arrive pas à dire : "C'est une bouche divine" mais qui déjà le pense.

"Donc Dieu a bien fait d'unir l'homme et la femme. C'est dit. Mais comment veut-Il que soient homme et femme ?" demande Jésus.

"Une seule chair."

"C'est bien. Alors la chair peut-elle se haïr elle-même ?"

"Non."

"Un membre peut-il haïr l'autre membre ?"

"Non."

"Un membre peut-il se séparer de l'autre membre ?"

"Non. Une gangrène seule, ou une lèpre, ou un malheur peuvent couper un membre du reste du corps."

"Très bien. Par conséquent seule une chose douloureuse ou mauvaise peut séparer ce qui de par la volonté de Dieu, n'est qu'une unité ?"

"C'est ainsi, Maître."

"Et alors, pourquoi toi, convaincu de ces choses, n'aimes-tu pas ta chair, et pourquoi la hais-tu au point de faire naître une gangrène entre l'un et l'autre membre à cause de laquelle le membre mortifié, le membre le plus faible se sépare et te laisse seul ?"
Jean baisse la tête silencieusement en tordant les franges de son vêtement.

"Je vais te dire le pourquoi. C'est que Satan est entré, perturbateur comme toujours, entre toi et ton épouse. Ou plutôt: il est entré en toi avec un amour désordonné pour ton épouse. L'amour, quand il est désordonné, devient de la haine, Jean. Satan a travaillé ta sensualité de mâle pour arriver à te faire pécher. C'est par là qu'a commencé ton péché. Par un désordre qui a produit de plus en plus de nouveaux et graves désordres. En ton épouse, tu n'as pas vu seulement la bonne compagne et la mère de tes enfants, mais aussi un objet de plaisir, et cela a fait devenir tes pupilles comme celles du bœuf qui voit tout altéré. Tu as vu comme tu voyais. C'est ainsi que tu as vu ton épouse. Objet de plaisir pour toi, tu l'as jugée telle aussi pour les autres, d'où ta jalousie fiévreuse, ta peur sans raison, ta tyrannie coupable qui a fait d'elle une apeurée, une prisonnière, une torturée, une calomniée. Et qu'importe si tu ne lui donnes pas des coups de bâton, si tu ne lui fais pas des reproches publics ? Mais ton soupçon est bâton ! Mais ton doute est calomnie ! Tu la calomnies en pensant qu'elle est capable d'arriver à te trahir. Qu'importe si tu la traites comme son rang te l'impose ? Mais elle est pour toi pire qu'une esclave dans l'intimité de la maison, à cause de ta luxure bestiale qui l'avilit plus que tout, qu'elle a toujours supporté en silence et avec docilité, espérant te calmer, te persuader, te rendre bon, et qui n'a servi qu'à t'exaspérer de plus en plus, jusqu'à faire de ta maison un enfer où rugissent les démons de la luxure et de la jalousie. La jalousie ! Mais que veux-tu qu'il y ait de plus calomnieux pour une femme que la jalousie ? Et quelle chose indique plus clairement l'état réel d'un cœur que la jalousie ? Crois bien que là où elle se niche, si sotte, si déraisonnable, si dénuée de fondements, si outrageante, si obstinée, non, il n'existe pas d'amour du prochain ni de Dieu, mais il y a l'égoïsme. C'est de cela, pas d'une fin de sabbat violée, que tu dois te tourmenter ! Pour que l'on te pardonne, tu dois remédier à la dévastation que tu as provoquée..."

"Mais Anne veut s'en aller désormais... Viens la persuader, Toi... Toi seul, en l'entendant parler, tu peux juger si elle est réellement innocente et..."

"Jean !! Tu veux guérir et tu ne veux pas croire ce que je te dis ?"

"Tu as raison, Seigneur. Change-moi le cœur. C'est vrai : je n'ai pas de motif d'un soupçon fondé. Mais je l'aime tant... luxurieusement, c'est vrai... Tu as bien vu... et tout me porte ombrage..."

"Entre dans la Lumière, sors de la fièvre ardente des sens si atroce. Cela te coûtera au début... Mais il te coûterait beaucoup plus de perdre une bonne épouse et de gagner l'enfer pour payer ton péché de manque d'amour, de calomnie et d'adultère, et le sien, car je te rappelle que celui qui pousse une femme au divorce se met et la met sur le chemin de l'adultère. Si tu sais résister pendant une lune, au moins pendant une lune à ton démon, Moi, je te promets que ton cauchemar sera fini. Me le promets-tu ?"
"Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Je voudrais... mais c'est un feu... Éteins-le-moi, Toi, Toi qui es puissant !..." Le synhédriste Jean est glissé à genoux devant Jésus et il pleure la tête dans ses mains qu'il appuie au sol.

"Je vais te l'apaiser, te le circonscrire. Je vais mettre un frein et des limites à ce démon. Mais tu as beaucoup péché, Jean, et tu dois travailler par toi-même à te relever. Ceux que j'ai convertis sont venus à Moi avec une volonté entière de devenir nouveaux, libres... Ils avaient déjà opéré, par leurs seules forces, le commencement de leur rédemption. Ainsi Mathieu, ainsi Marie de Lazare et d'autres encore. Tu es venu ici seulement pour savoir si elle était coupable et pour que je t'aide à ne pas perdre la source où s'abreuvait ton plaisir. Je circonscrirai le pouvoir de ton démon, non pendant une lune mais pendant trois lunes. Pendant ce temps, médite et élève-toi. Propose-toi de prendre une nouvelle vie d'époux, une vie d'homme doté d'une âme, et non la vie de brute que tu as menée jusqu'à présent. Et fortifie-toi par la prière et par la méditation, par la paix que je te donne pour trois mois, sache lutter et te conquérir la Vie éternelle et te reconquérir l'amour et la paix de ton épouse et de ta maison. Va !"

"Mais que vais-je dire à Anne ? Peut-être je vais la trouver déjà prête à partir... Quelles paroles après tant d'années... d'offenses, pour la persuader que je l'aime et que je ne veux pas la perdre ? Viens, Toi..."

"Je ne puis. Mais c'est si simple... Sois humble. Prends-la à part et avoue ton tourment. Dis-lui que tu es venu à Moi parce que tu veux que Dieu te pardonne. Et dis-lui de te pardonner car le pardon de Dieu te sera donné seulement si elle le demande pour toi et d'abord te le donne... Oh ! malheureux ! Quel bien, quelle paix tu as perdus avec ta fièvre ! Quel mal crée l'indiscipline des sens, le désordre dans les affections ! Allons, lève-toi, et va tranquille. Mais ne comprends-tu pas qu'elle, parce qu'elle est bonne et qu'elle t'est fidèle, est plus déchirée que toi à la pensée de te quitter et qu'elle n'attend qu'une parole de toi pour te dire : "Tout est pardonné" ? Allons, va. Le crépuscule est accompli désormais. Tu ne commets donc pas de péché en retournant à la maison... Et de l'avoir fait pour venir à ton Sauveur, ton Sauveur t'en absout. Va en paix et. ne pèche plus."

"Oh ! Maître ! Maître... je ne mérite pas ces paroles !... Maître... moi... Je voudrais t'aimer désormais..."

"Oui, oui. Va. Ne tarde pas. Et souviens-toi de cette heure, à l'heure où je serai l'Innocent calomnié."

"Que veux-tu dire ?"

"Rien. Va. Adieu" et Jésus se retire en quittant les deux synhédristes émus et enflammés de le juger vraiment saint et sage, comme Dieu seul peut l'être.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-098.htm
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jzosus62
Jésus Maitre du Sabbat


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 19 Sep - 7:36

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Les apôtres parlent"

"J'ai hâte d'arriver sur les montagnes !" s'écrie Pierre haletant et essuyant la sueur qui coule le long des joues et du cou.

"Comment ? Toi qui haïssais les montagnes, tu les désires maintenant ?" demande, sarcastique, Judas l'Iscariote qui voyant s'évanouir la peur d'être découvert est redevenu prétentieux et insolent.

"Oui, vraiment, maintenant je les désire. En cette saison, elles sont favorables. Jamais comme ma mer... Elle, ah !... Mais d'ailleurs... je ne sais pas pourquoi les champs sont plus chauds après la moisson. C'est toujours le même soleil, pourtant..."

"Ce n'est pas qu'ils soient plus chauds. C'est qu'ils sont plus tristes et que l'on se lasse de les voir ainsi plus que quand ils ont les blés" répond avec bon sens Mathieu.

"Non, Simon a raison. Ils sont chauds de manière insupportable après la moisson. On n'a jamais eu pareille chaleur" dit Jacques de Zébédée.

"Jamais ? Et que fais-tu de celle que nous avons ressentie en allant chez Nike ?" réplique Judas.

"Jamais comme celle-ci" lui répond André.

"Bien sûr ! L'été est en avance de quarante jours et le soleil tape en conséquence" insiste Judas.

"C'est un fait que les chaumes dégagent plus de chaleur que les champs couverts d'épis, et cela aussi s'explique. Le soleil, qui auparavant s'arrêtait sur la surface des épis, échauffe maintenant directement le sol dénudé et brûlé. Ce dernier réverbère sa chaleur vers le haut, au contraire du soleil dont les rayons descendent vers le bas et l'homme se trouve entre deux feux" dit sentencieusement Barthélemy.

L'Iscariote rit ironiquement et il fait un grand salut à son compagnon en disant : "Rabbi Nathanaël, je te salue et je te remercie de ta docte leçon." Il est insolent comme jamais.
Barthélemy le regarde... et se tait. Mais Philippe le défend : "Il n'y a pas de quoi ironiser ! Son explication est juste ! Tu ne voudrais sûrement pas nier une vérité que des millions de cerveaux de bon sens ont jugée vraie, logique, facile à constater."

"Mais oui, mais oui ! Je le sais, je le sais que vous êtes doctes, expérimentés, pleins de bon sens, bons, parfaits... Vous êtes tout ! Tout ! Moi seul suis la brebis noire du blanc troupeau !... Moi seul suis l'agneau bâtard, l'opprobre qui se révèle et prend des cornes de bélier... Moi seul suis le pécheur, l'imparfait, la cause de tout le mal parmi nous, en Israël, dans le monde... peut-être aussi dans les étoiles... Je n'en puis plus ! Je n'en puis plus de voir que je suis le dernier, de voir que des nullités comme ces deux imbéciles qui parlent avec le Maître sont admirés comme deux oracles saints, je suis las de..."

"Écoute, mon garçon..." se met à dire Pierre qui est rouge plus par l'effort qu'il fait pour se contenir que par la chaleur.

Mais Jude Thaddée l'interrompt : "Tu mesures les autres avec ta mesure ? Toi, cherche à être une "nullité" comme le sont mon frère Jacques et Jean de Zébédée, et il n'y aura plus d'imperfections dans le groupe apostolique."

"Mais, n'ai-je pas raison ! L'imperfection, c'est moi. Ah ! c'en est trop ! Mais c'en est..."
"Oui, en effet je crois que Joseph nous a fait boire trop de vin... et avec cette chaleur, cela fait mal... Cela fait tourner le sang..." dit calmement, très calmement Thomas pour faire tourner en plaisanterie la dispute qui s'enflamme.

Mais Pierre a épuisé ses ressources de patience. Serrant les dents, fermant les poings, pour continuer de se dominer, il dit : "Écoute, mon garçon. Pour toi, il n'y a qu'un conseil à te donner : sépare-toi pour un peu de temps..."

"Moi ? Moi me séparer ? Sur ton ordre ? Seul le Maître peut me donner des ordres et c'est à Lui seul que j'obéis. Qui es-tu, toi ? Un pauvre..."

"Pêcheur, ignorant, grossier, bon à rien. Tu as raison... C'est ce que je me dis avant toi. Et devant notre Jéhovah omniprésent et qui voit tout, j'affirme que je préférerais la dernière place à la première, j'affirme que je voudrais te voir, toi, ou tout autre à ma place, mais plutôt toi, pour que tu sois délivré du monstre de la jalousie qui te rend injuste, et n'avoir qu'à obéir, à t'obéir, mon garçon... Et crois bien que cela me coûterait moins de fatigue que de devoir te parler en tant que "premier". Mais c'est Lui, le Maître, qui m'a fait le "premier" parmi vous... Et c'est à Lui que je dois obéir pour commencer, et à Lui plus qu'à tout autre... Et toi, tu dois obéir. Et avec mon bon sens de pêcheur, je te dis, non pas de te séparer, comme toi tu l'as compris en voyant du feu dans mes paroles les plus fraîches, mais de t'éloigner pour un peu de temps, de rester seul, de réfléchir... Tu te tenais bien de Béther à la vallée, derrière tout le monde ? Fais de même maintenant aussi... Le Maître en tête... toi en queue... Au milieu nous autres... les nullités... Il n'y a qu'à rester seul pour comprendre et se calmer...

Crois-moi... cela vaut mieux pour tous, pour toi tout le premier..." Et il le prend par le bras et le sort du groupe, en disant : "Reste ici pendant que nous rejoignons le Maître. Et puis... avance lentement, lentement... et tu verras passer... ton orage" et il le plante là pour rejoindre ses compagnons qui ont avancé de quelques mètres.

"Ouf ! J'ai plus sué en lui parlant qu'en marchant... Quel tempérament ! Mais on ne pourra jamais rien obtenir de lui ?"

"Jamais, Simon. Mon Frère s'obstine à le garder. Mais... il n'en fera jamais rien de bon" lui répond Jude Thaddée.

"C'est un vrai fléau que nous avons parmi nous !" murmure André et il dit pour finir : "Jean et moi, nous en avons presque peur et nous nous taisons toujours par crainte d'autres disputes."

"C'est la meilleure façon de faire" dit Barthélemy.

"Moi, je n'arrive pas à me taire" avoue le Thaddée.

"J'y arrive mal moi aussi... Mais j'ai trouvé le secret pour le faire" dit Pierre.

"Lequel ? Lequel ? Enseigne-le nous..." disent-ils tous.

"En travaillant comme un bœuf à la charrue. Un travail inutile, sûrement... Mais qui me sert à me faire déverser ce qui bout en mon intérieur sur... quelque chose qui ne soit pas Judas."

"Ah ! J'ai compris ! C'est pour cela que tu as fait cette hécatombe d'arbustes à la descente de la vallée ! C'est pour cela, hein ?" lui demande Jacques de Zébédée.

"Oui, c'est pour cela... Mais aujourd'hui... ici... je n'avais rien à briser sans faire de dégâts. Il n'y a que des arbres fruitiers et c'était dommage de les saccager... J'ai eu trois fois plus de fatigue à... me briser moi-même... pour ne pas être le vieux Simon de Capharnaüm... J'en ai les os endoloris..."

Barthélemy et le Zélote ont le même mouvement et les mêmes paroles : ils embrassent Pierre en s'écriant : "Et tu t'étonnes que Lui t'ait fait le premier parmi nous ? Tu es pour nous un maître..."

"Moi ? Pour cela ?... Cette bagatelle !... Je suis un pauvre homme... Mais je vous demande seulement de m'aimer en me donnant de doctes conseils, des conseils affectueux et simples. De l'amour et de la simplicité pour que je devienne comme vous... Et uniquement par amour pour Lui qui a déjà tant de peines..."

"Tu as raison. Que nous au moins nous ne Lui en donnions pas !" s'exclame Mathieu.
"J'ai eu une grande peur quand Jeanne l'a appelé. Vous ne savez vraiment rien, vous deux qui étiez allés en avant ?" demande Thomas.

"Non, certainement pas. Mais nous avons pensé intérieurement que c'était celui qui est derrière qui... en a fait une belle" répond Pierre.

"Tais-toi ! J'ai eu la même pensée en entendant le Maître parler le jour du sabbat" avoue Jude Thaddée.

"Moi aussi" ajoute Jacques de Zébédée.

"Tiens !... Je n'y avais pas pensé... pas même en voyant Judas si sombre, ce soir-là, et aussi grossier, il faut le dire" dit Thomas.

"Bon ! N'en parlons plus. Et cherchons à... le rendre meilleur par tant d'amour, tant de sacrifices, comme nous l'a appris Margziam..." dit Pierre.

"Que peut bien faire Margziam ?" demande André en souriant.

"Mais !... Nous serons bientôt avec lui. Je meurs d'impatience... Elles me coûtent vraiment ces séparations."

"Qui sait pourquoi le Maître les veut. Désormais... Margziam pourrait rester avec nous. Ce n'est plus un enfant et il n'est pas délicat" observe Jacques de Zébédée.

"Et puis... s'il a fait tant de chemin l'an passé alors qu'il était si grêle, à plus forte raison pourrait-il maintenant" dit Philippe.

"Moi, je pense que c'est pour lui éviter d'être présent à certaines choses déplaisantes..." dit Mathieu.

"Ou pour lui éviter certains contacts..." murmure le Thaddée qui ne supporte vraiment pas l'Iscariote.

"Peut-être avez-vous raison tous les deux" dit Pierre.

"Mais non ! Il doit le faire pour qu'il achève de devenir robuste ! Vous verrez que l'an prochain il va être avec nous" affirme Thomas.

"L'an prochain ! Le Maître sera-t-il encore avec nous, l'an prochain ?" demande Barthélemy pensif. "Ses discours me semblent à moi si... suggestifs..."

"N'en parle pas !" supplient les autres.

"Je ne voudrais pas en parler, mais s'en abstenir n'éloigne pas ce qui est marqué."

"Eh bien... Raison de plus pour nous de devenir bien meilleurs en ces mois... Pour ne pas Lui donner de douleurs et pour être prêts. Je veux Lui dire que maintenant, que nous allons être au repos en Galilée, il nous instruise beaucoup, beaucoup, spécialement nous les douze... Nous allons y être bientôt..."

"Oui, et il me tarde d'y être. Je suis âgé, et ces marches, par cette chaleur me donnent beaucoup d'ennuis secrets" avoue Barthélemy.

"A moi aussi. J'ai été un débauché et je suis plus vieux que l'on ne pense en comptant les années. Les débauches... hein ! Maintenant je les ressens toutes dans mes os... Et puis nous, fils de Lévi, nous souffrons de douleurs, vraiment par nature..."

"Et moi, j'ai été malade pendant des années... et cette vie, dans les cavernes, avec une nourriture peu abondante et misérable. Tout cela se ressent..." dit le Zélote.

"Mais si tu as toujours dit que depuis que tu as été guéri, tu t'es senti toujours fort ?"

demande derrière lui Judas qui les a rejoints. "L'effet du miracle est peut-être fini pour toi ?"

Le Zélote a une moue typique sur son visage laid et expressif. Il semble dire : "Il est ici ! Seigneur, donne-moi la patience !" Mais il répond avec la plus grande politesse : "Non. L'effet du miracle n'est pas fini. Et cela se voit. Je n'ai plus été malade, je suis fort, résistant. Mais les années sont les années et les fatigues sont les fatigues. Et ces chaleurs qui nous mettent en sueur comme si nous étions tombés dans un fossé, et puis ces nuits, je dirais glaciales en comparaison de la chaleur du jour, et qui gèlent la sueur sur nous, alors que la rosée finit d'humidifier les vêtements déjà trempés de sueur, tout cela ne me fait sûrement pas de bien. Et il me tarde d'être au repos pour m'occuper un peu de moi. Le matin, surtout si on dort à la belle étoile, je suis tout endolori. Si je deviens complètement malade, à quoi puis-je servir ?"

"A souffrir. Lui dit que la souffrance vaut le travail et la prière" lui répond André.

"Cela va bien, mais je préférerais le servir apostoliquement et..."

"Et tu es las, toi aussi. Avoue-le. Tu es las de continuer cette vie sans la perspective d'heures agréables, mais au contraire avec la perspective de persécutions et... de défaites. Tu commences à réfléchir que tu risques de redevenir le proscrit" dit Judas de Kériot.

"Je ne réfléchis à rien. Je dis que je me sens devenir malade."

"Oh ! comme il t'a guéri une fois !..." et Judas a un rire ironique.

Barthélemy sent l'imminence d'une autre discussion et il la détourne en appelant Jésus. "Maître ! Il n'y a rien pour nous? Tu es toujours en avant !..."

"Tu as raison, Barthélemy. Mais nous allons nous arrêter. Tu vois cette maisonnette ?

Allons-y car le soleil est trop fort. Ce soir nous reprendrons la marche. Il faut se hâter pour le retour à Jérusalem car la Pentecôte est toute proche."

"De quoi parliez-vous entre vous ?" demande Jude Thaddée à son frère.

"Mais figure-toi ! Nous avions commencé à parler de Joseph d'Arimathie et nous en sommes arrivés à parler de l'ancien domaine de Joachim à Nazareth et de son habitude, tant que cela lui fut possible, de garder pour lui la moitié des récoltes et de donner le reste aux pauvres, chose dont les anciens de Nazareth se souviennent si bien. Que de privations pour les deux justes Anne et Joachim ! Forcément, ils ont obtenu le miracle de la Fille, de cette Fille !...

Et avec Jésus, j'évoquais nos années d'enfance..." La conversation continue alors qu'ils avancent vers la maison au milieu des champs ensoleillés.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-099.htm
TOME : 6/99

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Jésus en compagnie de Ses Apôtres


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 21 Sep - 7:26

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Miracle du glanage dans la plaine"

C'est par une campagne toute blonde de moissons que Jésus passe avec ses disciples. Il fait très chaud bien que l'on soit aux premières heures de la journée. Les moissonneurs fauchent les sillons tout garnis d'épis, en faisant des vides dans l'or des blés. Les faux brillent un instant au soleil, disparaissent dans les épis pour réapparaître de l'autre côté pour un autre instant, et les javelles plient et se couchent comme si elles étaient lasses d'être restées debout pendant des mois sur la terre échauffée par le soleil.

Des femmes passent, liant les gerbes derrière les faucheurs. Partout la campagne est occupée à ce travail. La moisson a été très bonne et les moissonneurs en sont tout réjouis.

Quand le groupe apostolique passe le long du chemin et quand les travailleurs en sont proches, plusieurs suspendent un instant leur travail. Ils s'appuient à leur faux, essuient leur sueur et regardent, et de même les femmes qui lient les gerbes. Dans leurs vêtements clairs, la tête couverte d'un linge blanc, elles paraissent autant de fleurs qui émergent de la terre dépouillée des blés, coquelicots, bleuets et marguerites. Les hommes, en tuniques courtes, bises ou jaunâtres, attirent moins le regard. Ils n'ont de clair que le linge lié par une ficelle sur la tête et qui retombe sur le cou et les joues. Dans cette blancheur, les visages bronzés par le soleil paraissent encore plus noirs.
Jésus, quand il voit qu'on le remarque, passe en saluant : "La paix et la bénédiction de Dieu soient avec vous" et les autres répondent : "Que la bénédiction de Dieu vienne sur Toi" ou bien plus simplement : "Qu'elle soit aussi avec Toi."

Certains, plus loquaces, intéressent Jésus aux moissons en disant : "Elle a été bonne cette année. Regarde ces épis grenus et comme ils sont serrés dans les sillons. On fatigue à les couper, mais c'est le pain !..."

"Soyez-en reconnaissants au Seigneur. Et vous savez que ce n'est pas en paroles, mais en actes, que l'on doit montrer sa reconnaissance. Soyez miséricordieux avec cette récolte en pensant que le Tout Puissant a été miséricordieux en donnant ses rosées et son soleil à vos champs pour que vous ayez beaucoup de grain. Rappelez-vous le précepte du Deutéronome. En récoltant la richesse que Dieu vous a donnée, pensez à celui qui n'a rien, et laissez-lui un peu du vôtre. Saint mensonge que celui-là qui est charité pour votre prochain et que Dieu voit. Il vaut mieux en laisser que de tout ramasser avec avidité. Dieu bénit ceux qui sont généreux. Donner vaut mieux que recevoir parce que cela oblige Dieu qui est juste à donner une récompense plus copieuse à celui qui a eu pitié."

Jésus passe et répète ses conseils d'amour.

Le soleil devient plus chaud. Les moissonneurs cessent le travail. Ceux qui sont à proximité rentrent chez eux, les autres se mettent à l'ombre des arbres et là se reposent, mangent, sommeillent.

Jésus aussi s'abrite dans un bosquet très touffu à l'intérieur de la campagne et, assis sur l'herbe, après avoir prié et offert la nourriture frugale de pain, de fromage et d'olives, il distribue les parts et mange en parlant avec les siens.

Il y a de l'ombre, de la fraîcheur et un grand silence. Le silence des heures ensoleillées de l'été. Un silence qui invite au sommeil et, en effet, la plupart sommeillent après le repas.

Jésus, non. Il repose, les épaules appuyées à un arbre, et pendant ce temps il s'intéresse au travail des insectes sur les fleurs. A un certain moment il fait signe à Jean, à Judas l'Iscariote et à un des plus âgés, qu'il appelle Barthélemy, et quand il les a autour de Lui, il dit : "Mais regardez ce petit insecte, quel travail il est en train de faire. Regardez : cela fait un moment que je le surveille. Il veut enlever à ce calice si petit le miel qui en remplit le fond et, comme il ne peut y arriver, regardez : il allonge d'abord une de ses petites pattes et puis l'autre, la plonge dans le miel et puis s'en nourrit. Au bout d'un moment il l'a vidé. Voyez quelle admirable chose est la Providence de Dieu ! N'ignorant pas que sans certains organes l'insecte, créé pour être une chrysolite volante au-dessus de la verdure des prés, n'aurait pu se nourrir, voilà qu'elle a muni les petites pattes de ces poils minuscules. Vous les voyez ? Toi, Barthélemy ?

Non ? Regarde. Maintenant je le prend et je te le montre à contre-jour" et délicatement il prend le scarabée qui semble d'or bruni et il le renverse sur sa main. Le scarabée fait le mort et tous les trois observent ses petites pattes. Et puis il remue ses pattes pour s'enfuir. Naturellement il n'y arrive pas, mais Jésus l'aide et le met sur ses pattes. La bestiole avance sur la paume et s'en va au bout des doigts, elle se penche, ouvre ses ailes, mais elle est méfiante. "Elle ne sait pas que Moi, je ne veux que le bien de tout être. Elle n'a que son petit instinct, parfait si on le compare à sa nature, suffisant pour tout ce dont elle a besoin, mais si inférieur à la pensée humaine. Aussi l'insecte n'est pas responsable s'il fait de mauvaises actions. L'homme, non. L'homme possède en lui-même une lumière de l'intelligence supérieure et il la possédera d'autant plus qu'il sera davantage instruit des choses de Dieu. Il sera donc responsable de ses actions."
"Alors, Maître" dit Barthélemy "nous que tu instruis, nous avons une grande responsabilité ?"

"Grande. Et dans l'avenir, vous en aurez davantage, quand le Sacrifice sera accompli et que la Rédemption sera venue, et avec elle la Grâce qui est force et lumière. Et après elle, viendra Celui qui vous rendra encore plus capable de vouloir. Celui, ensuite, qui ne voudra pas, sera très responsable."

"Alors, bien peu se sauveront !"

"Pourquoi, Barthélemy ?"

"Parce que l'homme est si faible !"

"Mais s'il fortifie sa faiblesse par sa confiance en Moi, il devient fort. Croyez-vous que Moi je ne comprends pas vos luttes ? Et que je ne compatis pas à vos faiblesses ? Vous voyez ? Satan est comme cette araignée qui est en train de tendre son piège, de cette petite branche à cette tige. Il est si fin et si traître ! Regardez comme resplendit ce fil. Il paraît être de l'argent d'un filigrane impalpable. Il sera invisible pendant la nuit et demain, à l'aube, il sera couvert de gemmes splendides, et les mouches imprudentes, qui tourniquent pendant la nuit à la recherche de nourritures plus ou moins propres, tomberont dedans, et aussi les légers papillons qui sont attirés par ce qui brille..."

Les autres apôtres se sont approchés, et ils écoutent la leçon tirée du règne végétal et du règne animal.

"...Eh bien, mon amour fait, à l'égard de Satan, ce que fait maintenant ma main. Il détruit la toile. Regardez comment l'araignée fuit et se cache. Elle a peur du plus fort. Satan aussi a peur du plus fort. Et le plus fort c'est l'Amour."

"Ne vaudrait-il pas mieux détruire l'araignée ?" dit Pierre, très pratique dans ses conclusions.

"Cela vaudrait mieux. Mais cette araignée fait son devoir. Il est vrai qu'elle tue les pauvres petits papillons si beaux, mais elle extermine aussi un grand nombre de mouches sales qui transportent les germes de maladies des malades à ceux qui sont sains, des morts aux vivants."

"Mais dans notre cas, que fait l'araignée ?"

"Que fait-elle Simon ? (Simon aussi est très âgé, et c'est lui qui se plaignait des rhumatismes.) Elle fait ce que fait la bonne volonté en vous. Elle détruit les tiédeurs, les apathies, les vaines présomptions. Elle vous oblige à rester vigilants. Quelle est la chose qui vous rend dignes de récompense ? La lutte et la victoire. Pouvez-vous avoir la victoire si vous n'avez pas de lutte ? La présence de Satan oblige à une vigilance continuelle. L'Amour, ensuite, qui vous aime, fait que cette présence n'est pas forcément nocive. Si vous restez près de l'Amour, Satan tente, mais il devient incapable de nuire vraiment."

"Toujours ?"

"Toujours, dans les grandes et les petites choses. Par exemple : une petite chose. A toi il conseille inutilement d'avoir soin de ta santé. Conseil rusé pour chercher à t'enlever à Moi. L'Amour te tient étroitement Simon, et tes douleurs perdent leur importance même à tes yeux."

"Oh ! Seigneur, tu sais ?..."

"Oui. Mais ne t'en accable pas. Allons, allons ! L'Amour te donnera tant de courage qu'il est maintenant le premier à sourire de ton humanité qui tremble à cause de ses rhumatismes..." Jésus rit de la confusion du disciple et il le serre contre Lui pour le consoler. Même en riant, il est plein de dignité. Les autres aussi rient.

"Qui vient aider cette pauvre vieille ?" dit Jésus en montrant une petite vieille qui, bravant la canicule, glane dans les sillons fauchés.

"Moi" dit Jean et avec lui Thomas et Jacques.

Mais Pierre tire Jean par la manche et, l'amenant un peu de côté, il lui dit : "Demande au Maître ce qui le rend si heureux. Je le Lui ai demandé, mais il m'a seulement dit: "Mon bonheur est de voir une âme qui recherche la Lumière". Mais si tu le Lui demandes... à toi il dit tout."

Jean est pris entre la retenue et, d'autre part, le désir de savoir et de contenter Pierre. Il rejoint lentement Jésus qui est déjà dans le champ en train de glaner. La petite vieille en voyant tous ces jeunes a un geste de désolation et se fatigue à s'activer.

"Femme ! Femme !" crie Jésus. "Je glane pour toi. Ne reste pas au soleil, mère. Je vais venir."

La petite vieille, interdite par tant de bonté, le regarde fixement, puis elle obéit, et elle dirige sa mince personne, courbée et un peu tremblante le long du filet d'ombre du talus qui limite le champ. Jésus marche rapidement en ramassant des épis. Jean le suit de près, plus loin Thomas et Jacques.

"Maître" dit Jean haletant "comment trouves-tu tant d'épis ? Moi, dans le sillon à côté, j'en trouve si peu !"

Jésus sourit et ne parle pas. Je ne pourrais le jurer, mais il me semble que les épis fauchés et non récoltés se lèvent là où l’œil divin se pose. Jésus ramasse et sourit. Il a une vraie gerbe d'épis dans les bras.

"Tiens, Jean, prends la mienne. Ainsi tu en as une quantité toi aussi, et la petite mère va être heureuse."

"Mais, Maître... Tu fais un miracle ? Il n'est pas possible que tu en trouves tant !"

"Chut ! C'est pour la petite mère... en pensant à la mienne et à la tienne. Regarde quelle petite vieille c'est !... Le bon Dieu, qui rassasie l'oiseau à peine né, veut remplir le minuscule grenier de cette petite grand-mère. Cela lui fera du pain pour les mois qui lui restent encore. Elle ne verra pas la prochaine moisson. Mais je ne veux pas qu'elle ait faim pendant son dernier hiver. Maintenant tu vas entendre ses exclamations.

Prépare-toi, Jean, à en avoir les oreilles déchirées, comme Moi, je me prépare à être baigné de larmes et de baisers..."

"Comme tu es gai, Jésus, depuis quelques jours ! Pourquoi ?"

"C'est toi qui veux le savoir ou quelqu'un qui t'envoie ?"

Jean, déjà rouge par la fatigue, devient cramoisi.

Jésus comprend : "Dis à celui qui t'envoie qu'il y a un de mes frères qui est malade et qui cherche sa guérison. Sa volonté de guérir me remplit de joie."

"Qui est-ce, Maître ?"

"Un de tes frères. Quelqu'un que Jésus aime. Un pécheur."

"Alors, ce n'est pas l'un de nous."

"Jean, tu crois que parmi vous il n'y a pas de péché ? Tu crois que je n'ai de joie qu'à cause de vous ?"

"Non, Maître. Je sais que nous aussi, nous sommes pécheurs, et que tu veux sauver tous les hommes."

"Et alors ? Je t'ai dit : "Ne cherche pas à savoir" quand il s'agissait de découvrir le mal. Je te dis la même chose maintenant qu'il s'agit d'une aurore de bien... La paix à toi, mère ! Voici nos épis. Mes compagnons vont venir avec les leurs."

"Dieu te bénisse, fils. Comment donc en as-tu trouvé autant ? Il est vrai que je n'y vois pas bien clair, mais ce sont deux gerbes, grosses, grosses..." La vieille les palpe, de sa main tremblante, elle les caresse, elle veut les soulever... Mais elle ne le peut.
"Nous allons t'aider. Où est ta maison ?"

"Celle-là" et elle montre une maisonnette au-delà des champs.

"Tu es seule, n'est-ce pas ?"

"Oui. Comment le sais-tu ? Et Toi, qui es-tu ?"

"Je suis quelqu'un qui a une mère."

"Et lui, c'est ton frère ?"

"C'est mon ami."

Par derrière Jésus, l'ami fait de grands signes à la vieille, mais elle a ses pupilles voilées et elle ne les voit pas, et d'autre part elle est trop occupée à regarder Jésus. Son cœur de vieille mère est tout ému.

"Tu es en sueur, fils. Viens ici, à l'abri de cet arbre. Assieds-toi. Regarde comme la sueur coule ! Essuie-toi avec mon voile. Il est usé, mais propre. Prends, prends, mon fils."

"Merci, mère."

"Bénie celle qui est ta mère, à Toi si bon. Dis-moi ton nom et le sien, pour que moi je les dise à Dieu afin qu'il vous bénisse."

"Marie et Jésus."

"Marie et Jésus... Marie et Jésus... Attends. Une fois j'ai beaucoup pleuré... Le fils de mon fils fut tué en défendant son garçon et cela fit mourir mon fils de chagrin... On disait que l'innocent fut tué parce qu'on cherchait quelqu'un du nom de Jésus... Maintenant je suis au seuil de la mort, et ce Nom revient..."

"Alors, tu pleurais à cause de ce Nom, mère. Que maintenant ce Nom te donne la bénédiction..."

"Tu es ce Jésus... Dis-le à une femme qui va mourir et qui a vécu sans maudire, parce qu'on lui dit que sa douleur servait à sauver le Messie pour Israël."

Jean redouble ses gestes. Jésus se tait.

"Oh ! dis-le-moi. Est-ce Toi ? Toi qui me bénirais à la fin de ma vie ? Au nom de Dieu, parle."

"C'est Moi."

"Ah !" La petite vieille se prosterne contre terre. "Mon Sauveur ! J'ai vécu dans l'attente et je n'espérais pas te voir. Est-ce que je verrai ton triomphe ?"

"Non, mère. Comme Moïse, tu mourras sans connaître ce jour. Mais je te donne à l'avance la paix de Dieu. Je suis la Paix. Moi la Route. Moi la Vie. Toi, mère et grand-mère de justes, tu me verras dans un autre triomphe qui sera éternel, et c'est Moi qui t'ouvrirai les portes, à toi, à ton fils, au fils de ton fils et à son garçon. Il est sacré pour le Seigneur ce garçon qui est mort pour Moi ! Ne pleure pas, mère..."

"Et moi, je t'ai touché ! Et Toi, tu as glané pour moi les épis! Oh ! comment ai-je mérité cet honneur ?!"

"A cause de ta sainte résignation. Viens, mère, à ta maison. Et que ce grain te donne du pain pour l'âme plus que pour le corps. Moi, je suis le vrai Pain qui est descendu du Ciel pour rassasier la faim de tous les cœurs. Vous (Thomas et Jacques les ont rejoints avec leurs javelles) prenez ces gerbes. Et allons."

Ils s'en vont tous les trois avec leur chargement d'épis. Jésus les suit avec la petite grand-mère qui pleure et murmure des prières. Ils arrivent à la maisonnette : deux petites pièces, un four minuscule, un figuier, un peu de vigne. Propreté et pauvreté.
"C'est ton asile ?"

"Oui. Bénis-le, Seigneur !"

"Appelle-moi : fils. Et prie pour que ma Mère ait du réconfort dans sa douleur, toi qui sais ce que c'est que la douleur d'une mère. Adieu, mère. Je te bénis au nom du Dieu vrai."

Et Jésus lève la main et bénit la petite demeure et puis il se penche, embrasse la petite vieille et la serre contre son cœur et baise sa tête couverte de quelques cheveux blancs. Elle pleure et effleure de ses lèvres les mains de Jésus, le vénère, l'aime...

****

Jésus dit :

"II y a beaucoup de pourquoi dans ton cœur après cette dictée.

Un pourquoi que tu as dans le cœur, est toujours si je savais que Judas ne se serait pas sauvé malgré cet effort vers le salut.

Je le savais.

Et alors pourquoi étais-je heureux ?

Parce que ce seul désir présent, fleur dans la lande du cœur de Judas, faisait regarder avec bienveillance par mon Père mon disciple que j'aimais et que je n'aurais pas pu sauver. L’œil de Dieu sur un cœur ! Que voudrais-je sinon que le Père vous regarde tous et avec amour ?

Et je devais être heureux pour donner à ce malheureux jusqu'à ce moyen pour se relever. L'aiguillon de ma joie de le voir revenir à Moi.

Un jour, après ma Mort, Jean connut cette vérité et il la dit à Pierre, Jacques, André et aux autres, parce que j'en avais donné l'ordre au Préféré, auquel ne fut inconnu aucun secret de mon cœur. Il le sut et le dit pour que tous eussent une règle de conduite pour la direction des disciples et des fidèles.

A l'âme, qui après une chute, vient au ministre de Dieu et avoue son erreur envers l'ami ou le fils, envers l'époux ou le frère, et qui après s'être trompée vient dire : "Garde-moi avec toi, je ne veux plus errer pour ne pas donner de douleur à Dieu et à toi", on ne doit pas, entre autres choses, refuser la satisfaction de voir notre bonheur de la voir désireuse de nous rendre heureux.

Il faut un tact infini dans le soin des cœurs. Moi, la Sagesse, tout en sachant que dans le cas de Judas c'était inutile, je l'ai eu pour enseigner à tous l'art de racheter, d'aider celui qui se rachète.

Et maintenant, je te dis, à toi aussi comme à Simon le chananéen: "Allons, allons !" et je te serre contre Moi, pour te faire sentir qu'il y a quelqu'un qui t'aime.

De ces mains descendent les punitions, mais aussi les caresses, et de mes lèvres, des paroles sévères, mais aussi, plus nombreuses et dites avec plus de joie, des paroles de complaisance.

Va en paix, Marie. Tu n'as pas donné de peine à ton Jésus, et que cela soit ton réconfort."

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-100.htm
TOME : 6/100

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Ble10
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 22 Sep - 7:34

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Les apôtres entre eux et avec Jésus. Jésus et Pierre"

Le groupe apostolique a tourné le dos à la plaine et c'est par des routes accidentées, par monts et par vallées, qu'il se dirige vers Jérusalem. Pour abréger le chemin, ils ont délaissé les grandes artères, pour prendre des raccourcis peu fréquentés, fatigants, mais très rapides.

En ce moment ils sont au fond d'une verte vallée bien arrosée et riche de fleurs et il n'y manque pas les plantes odorantes, chose qui fait observer au Thaddée qu'il est très juste d'appeler le muguet "lys de la vallée" et d'en louer la beauté fragile et pourtant résistante et si délicatement parfumée.

« Cependant ce sont des lys à l'envers. Ils regardent en bas au lieu de regarder en haut » observe Thomas.

« Et comme ils sont petits ! Nous avons des fleurs plus pimpantes. Je ne sais pourquoi on l'a tant loué... » dit Judas en heurtant du pied avec mépris une touffe de muguets en fleurs.

« Non ! Pourquoi ? Ils sont si gracieux ! » intervient André pour défendre les pauvres fleurs et il se penche pour ramasser les tiges brisées.

« On dirait du foin, rien de plus. Plus belle est la fleur de l'agave, si majestueuse, si puissante, digne de Dieu et de fleurir pour Dieu. »

« Moi, je vois davantage Dieu dans ces calices minuscules... Mais regarde quelle grâce !... Dentelés, presque concaves... Ils semblent en albâtre, en cire vierge, et travaillés par des mains extrêmement petites... Au contraire c'est l'Immense qui l'es a faits ! Oh ! Puissance de Dieu !... » André est presque extasié dans la contemplation des fleurs et la méditation de la Perfection créatrice.

« Tu me sembles une femmelette qui a les nerfs malades !... » bougonne Judas de Kériot avec un rire mauvais.

« Non » dit Thomas. « Je suis orfèvre et je m'y entends, moi aussi, et je trouve que ces fleurs sont une perfection. Il est bien plus difficile de les faire en métal que de faire une agave. Car, sache-le bien, ami, c'est l'infiniment petit qui révèle le talent de l'artiste. Donne-moi une fleur, André... Et toi, avec ton oeil bovin qui n'admire que le grandiose, viens ici et observe. Mais quel artiste pouvait faire ces coupes si légères, si parfaites, les orner de ces topazes minuscules là au fond, et les raccorder au pied par cette tige de filigrane ainsi courbée, si aérienne... Mais c'est une merveille !... »

« Oh ! que de poètes se sont levés parmi nous ! Toi aussi, Thomas, ainsi... »

« Je ne suis pas un imbécile, ni une femmelette, sais-tu ? Mais un artiste, un artiste sensible et je m'en vante. Maître, te plaisent-elles ? » Thomas interpelle le Maître qui a tout entendu sans parler.

« Tout me plaît de la Création, mais ces fleurs sont parmi mes préférées... »

« Pourquoi? » demandent plusieurs. Et en même temps Judas demande : « Même les vipères te plaisent ? » et il rit.

« Même elles, elles sont utiles... »

« Pour quoi ? » demandent plusieurs.

« Pour mordre. Ah !Ah !Ah ! » dit Judas avec un rire blessant.

« Alors elles devraient te plaire énormément à toi » lui réplique le Thaddée en coupant son rire sous un sous-entendu bien explicite. Maintenant ce sont les autres qui rient du coup bien porté.

Jésus ne rit pas. Au contraire, il est pâle et triste. Il regarde ses douze et en particulier les deux antagonistes qui se regardent l'un avec colère, l'autre avec sévérité, et il répond à tous, tout en répondant à l'Iscariote en particulier.

« Si Dieu les a faites, c'est qu'elles sont utiles. Il n'y a rien de totalement nuisible dans la création. Seul le Mal est nettement et seulement nuisible, et malheur à ceux qui se laissent mordre par lui. Un des fruits de sa morsure c'est l'incapacité de ne plus distinguer le Bien du Mal, c'est la déviation de la raison et de la conscience pervertie vers des choses qui ne sont pas bonnes, et c'est la cécité spirituelle par laquelle, ô Judas de Simon, on ne voit plus resplendir la puissance de Dieu dans les choses, même les plus petites. Elle est inscrite dans cette fleur par sa beauté, son parfum, sa forme si différente de celle de toute autre fleur, par cette goutte de rosée qui tremble et resplendit suspendue au cil cireux du minuscule pétale et qui paraît une larme de reconnaissance pour le Créateur qui a tout fait, et tout bien fait, tout utile, tout varié. Mais il est dit que tout était beau pour les premiers parents, jusqu'au moment où ils eurent la cataracte du péché... Et tout leur parlait de Dieu, jusqu'à ce que sur les choses ou plutôt dans leurs pupilles fût instillé le liquide qui déforma leur capacité de voir Dieu... Même actuellement, Dieu se révèle d'autant plus que l'esprit est davantage roi dans une créature... »

« Salomon a chanté les merveilles de Dieu, et de même David... et leur esprit n'était certainement pas roi ! Maître, cette fois, je te prends en défaut. »

« Mais impudent que tu es ! Comment oses-tu dire cela ? » dit Barthélemy en s'emportant.

« Laisse-le parler... Je n'en tiens pas compte. Ce sont des paroles que le vent emporte et dont les herbes et les arbres ne sont pas scandalisés. Nous, les seuls qui les entendions, nous savons leur donner le poids qu'elles méritent, n'est-ce pas ? Et nous ne nous en souvenons plus. La jeunesse est souvent irréfléchie, Barthélemy. Aies-en compassion... Mais quelqu'un m'avait demandé pourquoi je préférais le lys des vallées... Voici ce que je réponds : "A cause de son humilité". Tout en lui parle d'humilité... Les endroits qu'il aime... l'attitude de la fleur... Elle me fait penser à ma Mère... Cette fleur... Si petite ! Et pourtant voyez quelle odeur exhale une seule fleur. Tout autour, l'air en est parfumé... Ma mère aussi, humble, réservée, inconnue, qui ne demandait qu'à rester inconnue... Pourtant son parfum de sainteté fut si fort qu'il m'aspira du Ciel... »

« Tu vois un symbole de ta Mère, en cette fleur ? »

« Oui, Thomas. »

« Et tu penses que nos anciens, en louant le lys des vallées, en avaient le pressentiment ? » demande Jacques d'Alphée. « Alors ils l'ont comparée à d'autres plantes et d'autres fleurs : à la rose, à l'olivier, et aux plus gentils animaux :
tourterelles, colombes... »

« Chacun en disait ce qu'il voyait de plus beau dans la création. Et de la création. Elle est réellement la Toute Belle. Mais je l'appellerais Lys de la vallée et Olivier pacifique, si je devais célébrer ses louanges » et Jésus se rassérène et s'illumine en pensant à sa Mère et il s'éloigne pour s'isoler...

La marche continue, malgré la chaleur du milieu du jour, car le fond de la vallée présente une succession d'arbres qui abritent du soleil.

Pierre, après un moment, hâte sa marche et rejoint le Maître. Il l'appelle doucement: « Mon Maître ! »

« Mon Pierre ! »

« Est-ce que je te dérange si je viens avec Toi ? »

« Non, ami. Que veux-tu me dire de si urgent qui te pousse à venir près de ton Maître? »

« Une question... Maître, je suis un homme curieux... »

« Eh bien ? » Jésus sourit en regardant son apôtre.

« Et il me plaît de savoir tant de choses... »

« C'est un défaut, mon Pierre. »

« Je le sais... mais je crois que cette fois, ce n'est pas un défaut. Si je voulais savoir des choses qu'il ne faut pas, des friponneries pour pouvoir critiquer celui qui les a faites, oh ! alors ce serait un défaut. Mais tu vois que je ne t'ai pas demandé si Judas était pour quelque chose dans l'appel à Béther, et pourquoi... »

« Mais tu en avais un grand désir... »

« Oui. C'est vrai. Mais, au contraire, n'est-ce pas un mérite plus grand ? »

« C'est un mérite plus grand, comme c'est un grand mérite de se maîtriser soi-même. Ceci montre, en celui qui le fait, une bonne, une sérieuse évolution dans les choses spirituelles, une intelligence et une assimilation vraiment actives des enseignements du Maître. »

« Oui, hein ? Et en es-tu content ? »

« Oh ! Pierre, tu me le demandes ? J'en suis bienheureux. »

« Oui ? Vraiment ? O mon Maître ! Mais alors ton pauvre Simon est celui qui te rend si heureux ? »

« Oui. Mais ne le savais-tu pas déjà ? »

« Je n'osais pas le croire, mais en te voyant si heureux hier, je t'ai fait questionner. Car je pensais que ce pouvait être aussi Judas qui devenait meilleur... bien que je n'en ai pas de preuves... Mais je puis y voir mal. Jean m'a dit que tu lui as dit que tu es heureux parce qu'il y a quelqu'un qui devient saint... Puis, il y a un instant, tu me dis que tu es content de moi parce que je me rends meilleur. Maintenant je sais. Celui qui te rend heureux et réjoui, c'est moi, le pauvre Simon... Pourtant maintenant je voudrais que mes sacrifices fassent changer Judas. Je ne suis pas jaloux. Je voudrais que tous soient parfaits pour te rendre parfaitement heureux. Est-ce que j'y réussirai ? »
« Aie confiance, Simon, aie confiance et persévère. »

« Je le ferai ! Certes que je le ferai. Pour Toi... et aussi pour lui. Parce que ce n'est certainement pas réjouissant d'être toujours ainsi. Au fond... il pourrait presque être mon fils... Hum ! Vraiment je préfère servir de père à Margziam ! Mais... je lui servirai de père en travaillant pour lui donner une âme digne de Toi. »

« Et de toi, Simon » et Jésus se penche et baise ses cheveux.

Pierre est tout à fait heureux... Après un moment, il demande : « Et tu ne me dis pas autre chose ? Il n'y a rien d'autre de bon ? Quelque fleur parmi les épines que tu trouves partout ? »

« Si. Un ami de Joseph qui vient à la Lumière. »

« Vraiment ? Un synhédriste ? »

« Oui, mais il ne faut pas le dire. On doit prier, souffrir pour lui. Tu ne me demandes pas qui c'est ? Tu n'es pas curieux ? »

« Très ! Mais je ne le demande pas. Un sacrifice pour cet inconnu. »

« Béni sois-tu Simon ! Aujourd'hui tu me rends vraiment heureux. Continue ainsi et je t'aimerai de plus en plus, et de plus en plus Dieu t'aimera. Maintenant arrêtons-nous pour attendre les autres... »

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-101.htm
TOME : 6/101

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jzosu206
Jésus et Pierre Apôtre
 



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 23 Sep - 7:45

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"A Jérusalem pour la Pentecôte"

vision du 9 avril 1946

La ville est pleine de gens. Le Temple est bondé. Jésus y monte dès son entrée à Jérusalem, et il y entre par la porte près de la Probatique donc presque immédiatement, avant que les gens puissent s'apercevoir qu'il est dans la ville et que la nouvelle se propage de la maison où ils déposent leurs sacs et où ils nettoient la poussière et la sueur pour entrer propres dans le Temple.

L'habituelle cohue malséante des vendeurs et des changeurs. L'habituel kaléidoscope des couleurs, des visages.

Jésus, accompagné des apôtres qui ont acheté ce qu'il fallait pour l'offrande, va directement au lieu de la prière et y reste longuement. Naturellement il est remarqué par plusieurs, tant bons que mauvais, et un murmure court comme le vent et avec un bruit de vent dans les branches à travers la vaste cour extérieure où les gens s'arrêtent pour prier.

Et quand, après la prière, il se retourne pour revenir sur ses pas, une troupe de gens qui grossit de plus en plus le suit à travers les atriums, les portiques, les cours, jusqu'à ce que devenue une foule, elle l'entoure et Lui demande de parler.

"À un autre moment, ô fils ! Dans un autre endroit !" dit Jésus et il lève la main pour bénir en cherchant à s'éloigner.

Les scribes, les pharisiens, les docteurs et leurs élèves, mêlés à la foule, raillent en se disant l'un à l'autre des bouts de phrases qui sont autant de moqueries, comme :

"La prudence fait réfléchir"

ou bien: "Hé ! un peu de peur..."

ou: "Il a atteint l'âge de raison"

ou encore : "Moins sot qu'on ne croyait..."

Mais le plus grand nombre, ou parce qu'ils le connaissent et l'aiment, ou parce qu'ils désirent sincèrement le connaître, étant sans haine, insistent en disant : "Tu nous enlèveras donc cette fête dans la Fête ? Bon Maître, tu ne peux le faire ! Beaucoup de nous ont fait des sacrifices pour rester ici à t'attendre..." et certains font taire les railleurs ou répondent sur le même ton aux persifleurs.

Il est clair que la masse serait toute disposée à faire un mauvais parti à la minorité de malveillants. Ces derniers, rusés et sournois, le comprennent et non seulement se taisent, mais cherchent à s'éloigner. Bien qu'ils soient dans l'enceinte du Temple, plusieurs n'hésitent pas à persifler ceux qui s'en vont et à leur lancer des épithètes peu flatteuses. Alors que d'autres, plus âgés, et donc plus réfléchis, interpellent Jésus en disant : "Mais que va-t-il advenir, Toi qui sais, de ce lieu, de cette ville, de tout Israël qui ne se rend pas à la Voix du Seigneur ?"

Jésus regarde avec pitié ces têtes grisonnantes ou tout à fait blanches, et il répond : "Jérémie vous a dit ce qu'il adviendra de ceux qui à l'éclair du courroux divin répondent en péchant davantage, en considérant la pitié divine comme une preuve de faiblesse de la part de Dieu, car on ne se moque pas de Dieu, ô fils. Vous, comme dit l'Éternel par la bouche de Jérémie, vous êtes comme l'argile dans les mains du potier, comme de l'argile sont ceux qui se croient puissants, comme de l'argile sont les habitants de ce lieu et ceux du palais royal. Il n'y a pas de puissance humaine qui puisse résister à Dieu. Et si l'argile résiste au potier, et veut prendre des formes étranges, horribles, le potier réduit l'ébauche à n'être plus de nouveau qu'une poignée d'argile, et il modèle à nouveau son vase jusqu'à ce qu'il se persuade que le potier est le plus fort et qu'il se plie à sa volonté. Et il peut arriver encore que le vase se brise en morceaux parce qu'il s'obstine à ne pas se laisser modeler, parce qu'il refuse l'eau dont le potier l'humecte pour pouvoir le modeler sans fissures. Et alors le potier jette l'argile récalcitrante, les coquilles inutiles, rebelles au travail, aux ordures et il prend de l'argile neuve et la façonne en lui donnant la forme qui lui paraît la meilleure.

N'est-ce pas ainsi que parle le Prophète en racontant le symbole du potier et du vase d'argile ? C'est ainsi. Et en répétant les paroles du Seigneur, il dit : "Comme l'argile est dans la main du potier, ainsi tu es, ô Israël, dans les mains de Dieu" [1] Et le Seigneur ajoute, pour avertir les récalcitrants, que seules la pénitence et l'acceptation des reproches de Dieu peuvent faire modifier le décret de punition de Dieu à l'égard du peuple rebelle.

Israël ne s'est pas repenti. Aussi les menaces de Dieu se sont acharnées une et dix fois sur Israël. Israël pas même maintenant ne se repent, maintenant que ce n'est pas un prophète, mais plus qu'un prophète qui parle à Israël. Et Dieu qui a eu pour Israël la suprême miséricorde et qui m'a envoyé, vous dit maintenant : "Puisque vous ne prêtez pas l'oreille à ma propre Voix, Je vais me repentir du bien que Je vous ai fait et Je préparerai contre vous le malheur". Et Moi, qui suis la Miséricorde, bien que je sache que je fais retentir inutilement ma voix, je crie à Israël : "Que chacun revienne de sa route mauvaise. Que chacun redresse sa conduite et ses tendances pour qu'au moins, quand le dessein de Dieu s'accomplira sur la nation coupable, les meilleurs de ses citoyens, dans la perte totale des biens, de la liberté, de l'union, conservent l'esprit libre de la faute, uni à Dieu, et ne perdent pas les biens éternels, comme ils auront perdu les biens terrestres".

Les visions des prophètes ne sont pas sans but : le but est d'avertir les hommes de ce qui peut arriver. Il est dit par le symbole du vase d'argile cuite, brisé en présence du peuple, ce qui attend les villes et les royaumes qui ne se soumettent pas au Seigneur, et..."

Les anciens, les scribes, docteurs et pharisiens, qui s'étaient éloignés auparavant, sont allés prévenir les milices du Temple et les magistrats préposés à l'ordre. L'un d'eux, suivi d'une poignée de ces comiques soldats de carton-pâte, qui n'ont de batailleur que les visages qui sont un mélange de sottise et d'un peu de malice avec passablement de dureté, pour ne pas dire de brutalité, vient vers Jésus. Le Maître parle, appuyé à une colonne du Portique des Païens et il est entouré d'une foule qui forme autour de Lui un cercle impénétrable. Le magistrat crie à Jésus : "Va-t'en ! Ou je te fais expulser par mes soldats..."

"Hou ! Hou ! Les grosses mouches vertes ! Les héros sur les agneaux ! Et vous ne savez pas emprisonner ceux qui font de Jérusalem, un lupanar du Temple, un marché ? Hors d'ici, face de lapin, va-t'en chez les belettes... Hou ! Hou !" Les gens se révoltent contre ces fantoches armés et ils montrent clairement qu'ils ne veulent pas que l'on fasse injure au Maître.

"Moi, j'obéis aux ordres que j'ai reçus..." dit pour s'excuser ce chef des gardiens de l'ordre.

"Tu obéis à Satan et tu ne t'en aperçois pas. Va, va maintenant implorer pitié pour avoir osé insulter et menacer le Maître ! Le Maître, on n'y touche pas ! Vous avez compris ? Vous nos oppresseurs, Lui l'ami des pauvres. Vous nos corrupteurs, Lui notre Maître saint. Vous notre ruine, Lui notre Salut. Vous pleins de perfidie, Lui plein de bonté. Hors d'ici, ou nous vous ferons ce que Mattathias fit à Modin. Nous vous balancerons en bas de la pente du Moriah, comme autant d'autels d'idoles et nous ferons le nettoyage, en lavant avec votre sang le lieu profané. Les pieds de l'unique Saint d'Israël marcheront sur ce sang pour aller au Saint des Saints et y régner, Lui qui le mérite ! Hors d'ici ! Vous et vos maîtres ! Hors d'ici, sbires qui servez les sbires..."

Un tumulte craintif... De l'Antonia accourent les gardes romains avec un officier âgé, sévère, expéditif.

"Faites place, vauriens ! Qu'arrive-t-il? Vous êtes en train de vous dévorer entre vous pour un de vos agneaux galeux ?"

"Ils se révoltent contre les milices..." veut expliquer le magistrat.

"Par Mars invaincu ! Eux... les milices ? Ah ! Ah ! Va faire la guerre aux cafards, guerrier de cantine. Parlez, vous..." ordonne-t-il aux gens.

"Ils voulaient imposer silence au Rabbi Galiléen. Ils voulaient le chasser, peut-être le prendre..."

"Au Galiléen ? Non licet. C'est dans la langue de Rome que je vous dis la parole du décollé. Ah ! Ah ! Va-t'en à la niche, toi et tes roquets. C'est à la niche que restent aussi les mâtins. Eux aussi la Louve sait les mettre en pièces... Compris ? Rome seule a le droit de juger Et Toi, Galiléen, raconte aussi tes fables... Ah ! Ah!" et il se retourne tout d'une pièce et il s'en va avec sa cuirasse qui brille au soleil.

"Tout à fait comme à Jérémie..."

"Comme à tous les prophètes, dois-tu dire..."

"Mais Dieu triomphe quand même."

"Maître, parle encore. Les vipères se sont enfuies."

"Non, laissez-le aller, pour que les nouveaux Phassur ne reviennent pas en force et l'enchaînent..."

"Pas de danger... Tant que dure le rugissement du lion, les hyènes ne sortent pas..."

Les gens parlent et commentent au milieu d'une belle confusion.

"Vous vous trompez, dit un pharisien, tout mielleux, enveloppé dans son manteau et suivi de quelques-uns de ses semblables et de certains docteurs de la Loi. Vous vous trompez. Vous ne devez pas croire que toute une caste soit comme quelques-uns de ceux qui lui appartiennent. Hé ! Hé ! Du bon et du mauvais, il y en a sur toute plante."

"Oui. En effet les figues sont généralement douces, mais pourtant, si elles sont vertes ou trop mûres, elles sont acres ou acides. Vous vous êtes acides comme celles du mauvais panier du prophète Jérémie" dit du milieu de la foule quelqu'un que je ne connais pas, mais qui doit être bien connu de plusieurs, et puissant aussi, car je vois dans la foule des clins d’œil et je remarque que le pharisien encaisse le coup sans réagir.

Au contraire, plus doucereux encore, il se tourne vers le Maître et il Lui dit : "Splendide sujet pour ta sagesse. Parle-nous, ô Rabbi, sur ce sujet. Tes explications sont si... neuves... si... doctes... Nous les goûtons, affamés, avides."

Jésus regarde fixement ce champion pharisaïque et puis il lui répond : "Tu as aussi une autre faim inavouée, ô Elchias, et tes amis aussi Mais elle vous sera donnée aussi cette nourriture... et plus acide que des figues. Et elle vous corrompra l'intérieur comme les figues aigries corrompent les viscères."

"Non Maître, je te le jure, au nom du Dieu vivant ! Mes amis et moi, nous n'avons pas d'autre faim que de t'entendre parler... Dieu nous voit si..."

"Cela suffit. L'homme honnête n'a pas besoin de serments. Ses actions sont des serments et des témoignages. Mais je ne vais pas parler des figues excellentes et des figues gâtées..."

"Pourquoi, Maître ? Tu crains que les faits ne contredisent tes explications ?"

"Oh, non ! Au contraire..."

"Alors tu prévois pour nous des tourments, des opprobres, l'épée, la peste, la faim ?"

"Cela et davantage."

"Davantage ? Et quoi ? Dieu ne nous aime donc plus ?"

"Il vous aime tant qu'il a accompli la promesse."

"Toi? Parce que tu es la promesse ?"

"Je le suis."

"Et alors quand fondes-tu ton Royaume ?"

"Ses fondements existent déjà."

"Où? Où ?"

"Dans le cœur des bons."

"Mais cela n'est pas un Royaume ! C'est un endoctrinement !"

"Mon Royaume, étant spirituel, a pour sujet les esprit. Et les esprits n'ont pas besoin de palais, de maisons, de milices, de murs, mais de connaître la Parole de Dieu et de la mettre en pratique. C'est ce qui est en train d'arriver chez les bons."

"Mais peux-tu dire cette Parole? Qui t'y autorise ?"

"La possession."

"Quelle possession ?"

"La possession de la Parole. Moi, je donne ce que je suis. Quelqu'un qui a la vie, peut donner la vie. Quelqu'un qui a de l'argent peut donner de l'argent. Moi, j'ai comme éternelle Nature la Parole qui traduit la Divine Pensée et la Parole je la donne, parce que l'Amour me pousse à ce don de faire connaître la Pensée du Très-Haut qui est mon Père."

"Attention à ce que tu dis ! C'est un langage audacieux ! Il pourrait te nuire !"

"Il me serait plus nuisible de mentir, car ce serait dénaturer ma Nature et renier Celui de qui je procède."

"Tu es donc Dieu, le Verbe de Dieu ?"

"Je le suis."

"Et c'est ainsi que tu le dis ? En présence de tant de témoins qui pourraient dénoncer la chose ?"

"La Vérité ne ment pas. La Vérité ne calcule pas. La Vérité est héroïque."

"Et cela c'est la vérité ?"

"La Vérité c'est Celui qui vous parle, parce que le Verbe de Dieu traduit la Pensée de Dieu, et que Dieu est Vérité."

Les gens sont toutes oreilles, silencieux, attentifs pour suivre la discussion qui pourtant se déroule sans âpreté. D'autres ont afflué d'autres endroits et la cour est pleine, bondée de gens. Des centaines de visages sont tournés vers un seul point, et par les ouvertures qui conduisent des autres cours à celle-ci, se montrent en foule des visages, le cou tendu pour voir et entendre...

Le synhédriste Elchias et ses amis se regardent... Une vraie téléphonie de regards. Mais ils se contiennent. Et même un vieux docteur demande tout à fait courtois : "Et pour éviter les châtiments que tu prévois, que devrait-on faire ?"

"Me suivre, et surtout me croire, et plus encore m'aimer."

"Tu es un porte-bonheur ?"

"Non. Je suis le Sauveur."

"Mais tu n'as pas d'armée..."

"J'ai Moi-même. Rappelle-toi, rappelez-vous pour votre bien, par pitié pour vos âmes, rappelez-vous les paroles du Seigneur à Moïse et à Aaron quand ils étaient encore en Égypte "Que chacun du peuple de Dieu prenne un agneau sans tache, un mâle d'un an. Un par maison et. si le nombre des gens de la famille n'est pas suffisant pour terminer l'agneau, que l'on prenne les voisins Et vous l'immolerez le quatorzième jour du mois d'Abid, qu'on appelle maintenant Nisan et qu'avec le sang de l'agneau immolé on badigeonne les montants et l'architrave de la porte de vos maisons Et pendant la nuit, vous en mangerez la viande rôtie au feu, avec du pain sans levain et des laitues sauvages. Ce qui pourrait rester, vous le détruirez par le feu Vous mangerez, les reins ceints et les chaussures aux pieds, le bâton à la main, en toute hâte parce que c'est le passage du Seigneur Et cette nuit-là, Je passerai en frappant tous les premiers-nés d'hommes ou d'animaux qui se trouveront dans les maisons qui ne seront pas marquées du sang de l'agneau". À présent, dans le nouveau passage de Dieu, le plus vrai passage, parce que réellement Dieu passe parmi vous, visible, reconnaissable à ses signes, le salut sera sur ceux qui seront marqués du Sang de l'Agneau avec le signe salutaire. Parce que, en vérité, tous en seront marqués. Mais seuls ceux qui aiment l'Agneau et aimeront son Signe auront le salut par ce Sang [2]. Pour les autres, il sera la marque de Caïn. Et vous savez que Caïn ne mérita plus de voir le visage du Seigneur et ne connut plus jamais de repos, frappé par le remords qui le suivait, par le châtiment, par Satan, son maître cruel, il s'en alla, errant et fugitif par la Terre. tant qu'il vécut. Une grande, grande figure du Peuple qui frappera le nouvel Abel..."

"Ézéchiel aussi parle du Tau... Tu crois que c'est ton Signe le Tau d'Ézéchiel ?"

"Oui, ce l'est."

"Alors tu nous accuses que dans Jérusalem il y a des abominations ?"

"Je voudrais ne pas pouvoir le faire, mais il en est ainsi."

"Et parmi ceux qui sont marqués du Tau, il n'y a pas de pécheurs ? Tu peux le jurer ?"
"Je ne jure rien. Pourtant je dis que si parmi ceux qui sont marqués il y a des pécheurs, encore plus redoutable sera leur châtiment, parce que les adultères de l'esprit, ceux qui renient, les assassins de Dieu, qui l'auront été après avoir été ses disciples, seront les plus grands dans l'Enfer."

"Mais ceux qui ne peuvent croire que tu es Dieu, ils n'auront pas de péché. Ils seront justifiés..."

"Non. Si vous ne m'aviez pas connu, si vous n'aviez pu constater mes œuvres, si vous n'aviez pu contrôler mes paroles, vous n'auriez pas de faute. Si vous n'étiez pas docteurs en Israël, vous n'auriez pas de faute. Mais vous connaissez les Écritures et vous voyez mes œuvres. Vous pouvez faire un parallèle et, si vous le faites honnêtement, vous me voyez dans les paroles de l'Écriture, et les paroles de l'Écriture vous les voyez en Moi, traduites en actes. Vous ne serez donc pas justifiés de me méconnaître et de me haïr. Il y a trop d'abominations, trop d'idoles, trop de fornications là où Dieu seul devrait être. Et en tout endroit où vous êtes. Le salut consiste à les répudier et à accueillir la Vérité qui vous parle. Et par conséquent, là où vous tuez ou tentez de tuer, vous serez mis à mort. Et pour ce motif, vous serez jugés aux frontières d'Israël, là où tombe tout pouvoir humain, et où seul l'Éternel est Juge de ceux qu'il a créés."

"Pourquoi parles-tu ainsi, Seigneur ? Tu es sévère."

"Je suis véridique. Je suis la Lumière. La Lumière a été envoyée pour illuminer les Ténèbres. Mais la Lumière doit resplendir librement. Il serait inutile que le Très-Haut ait envoyé sa Lumière, si ensuite sur cette Lumière Il avait mis le boisseau Les hommes ne font-ils pas ainsi quand ils allument une lumière, car alors il aurait été inutile de l'avoir allumée. S'ils l'allument, c'est pour qu'elle éclaire et que celui qui entre puisse y voir. Moi, dans la maison terrestre de mon Père, rendue obscure, je viens mettre la Lumière pour que ceux qui s'y trouvent voient clair. Et la Lumière éclaire. Et bénissez-la si, de son rayon très pur, elle vous découvre les reptiles, les scorpions, les pièges, les araignées, les fissures des murailles. C'est par amour pour vous qu'elle le fait, pour vous donner manière de vous connaître, pour vous faire redevenir propres, pour chasser les animaux nuisibles : les passions et les péchés, pour vous reconstruire avant qu'il soit trop tard, pour que vous voyiez où vous mettez le pied: sur le piège de Satan, avant que vous vous y précipitiez. Mais pour voir, en plus de la lumière nette, il faut un œil net. La lumière ne passe pas par un œil que la maladie a couvert d'impuretés.

Nettoyez vos yeux, nettoyez votre esprit pour que la Lumière puisse descendre en vous. Pourquoi périr dans les Ténèbres, quand le Très Bon vous envoie la Lumière et le Remède pour vous guérir ? Il n'est pas encore trop tard. Venez, dans l'heure qui vous reste, venez à la Lumière, à la Vérité, à la Vie. Venez à votre Sauveur qui vous tend les bras, qui vous ouvre son cœur, qui vous supplie de l'accueillir pour votre bien éternel."
Jésus est vraiment suppliant, amoureusement suppliant, dépouillé de toute chose qui ne soit pas amour... Même les fauves les plus endurcis, les plus enivrés de haine, le ressentent et leurs armes s'avouent vaincues, et leurs venins n'ont plus la force de faire jaillir leur acide.

Ils se regardent. Puis Elchias parle au nom de tous : "Tu as bien parlé, Maître ! Je te prie d'accepter le banquet que j'offre pour t'honorer."

"Je ne demande pas d'autre honneur que celui de conquérir vos âmes. Laisse-moi à ma pauvreté..."

"Tu ne voudras pas me faire l'affront de refuser ?!"

"Pas question d'offense. Je te prie de me laisser avec mes amis."

"Mais eux aussi, qui pourrait en douter ? Eux aussi avec Toi. Grand honneur pour ma maison !... Grand honneur !... Tu vas aussi chez d'autres qui sont des grands ! Pourquoi pas chez Elchias ?"

"Eh bien... je viendrai. Mais crois bien que je ne pourrai pas te dire dans le secret de ta maison des paroles différentes de celles que je t'ai dites ici, au milieu du peuple."
"Ni moi non plus ! Ni mes amis ! En douterais-tu peut-être ?.."

Jésus le regarde fixement, fixement. Et puis il dit : "Je ne doute que de ce que j'ignore. Mais je n'ignore pas la pensée des hommes. Allons à ta maison... La paix à ceux qui m'ont écouté."

Et à côté d'Elchias, il se dirige hors du Temple, suivi du groupe de ses apôtres mêlés, sans enthousiasme, aux amis d'Elchias.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-102.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jeremi10
Jérémie dictant ses Prophéties


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 24 Sep - 7:30

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Jésus au banquet du synhédriste et pharisien"

vision du 10 avril 1946

Jésus entre dans la maison de son hôte, peu éloignée du Temple mais dans la direction du quartier qui est aux pieds de Tophet.

C'est une maison pleine de dignité, un peu austère, de strict pratiquant, et même de pratiquant exagéré. Je crois que les clous eux-mêmes sont placés pour leur nombre et leur position comme le prescrit quelques-uns des six cent treize préceptes. Pas un dessin dans les étoffes, pas un ornement sur les murs, pas un bibelot... rien de ces petites choses qui, même dans les maisons de Joseph et de Nicodème et des pharisiens de Capharnaüm eux-mêmes, sont là pour embellir la maison. Cette maison transpire de toutes parts l'esprit de son propre maître. Glaciale, tellement elle est dépouillée de tout ornement. Austère dans les meubles sombres et lourds, équarris comme autant de sarcophages. Repoussante. Une maison qui n'accueille pas mais enserre hostilement celui qui y pénètre.

Et Elchias le fait remarquer et s'en vante. "Tu vois, ô Maître, comme je suis respectueux? Tout le dit. Regarde: des rideaux sans dessins, des meubles sans ornements, rien comme vases sculptés ou comme lampadaires qui imitent les fleurs. Il y a tout, mais tout est réglé suivant le précepte: "Tu ne te feras pas de sculptures, ni de représentations de ce qui est là-haut au ciel, ni en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre" Ainsi en est-il dans ma maison comme dans mes vêtements et ceux de ma maison. Moi, par exemple, je n'approuve pas en ton disciple (l'Iscariote) ces travaux sur le vêtement ou sur le manteau. Tu me diras: "Il y en a beaucoup qui en portent". Tu diras: "Ce n'est qu'une grecque" Bon ! Mais avec ces angles, avec ces formes, cela rappelle trop les signes de l'Égypte. Horreur ! Chiffres démoniaques ! Signes de nécromancie ! Sigles de Belzébuth ! Cela ne te fait pas honneur, ô Judas de Simon, de les porter, ni à Toi, Maître, de le lui permettre."

Judas répond par un petit rire sarcastique. Jésus répond humblement : "Plus que les signes des vêtements, je veille à ce qu'il n'y ait pas de signes d'horreur dans les cœurs. Mais je vais prier et même je prie dès maintenant mon disciple de porter des habits moins ornés pour ne scandaliser personne."

Judas a un bon mouvement : "Vraiment mon Maître m'a dit plusieurs fois qu'il aurait préféré plus de simplicité dans mes vêtements. Mais moi... j'ai fait ce que je voulais parce qu'il me plaît d'être habillé ainsi."

"C'est mal, très mal. Qu'un galiléen fasse la leçon à un juif c'est très mal pour toi qui étais du Temple... oh !" Elchias se montre tout à fait scandalisé et ses amis font chorus.

Judas est déjà las d'être bon. Et il réplique: "Oh ! alors il y aurait tant de choses pompeuses à enlever même pour vous du Sanhédrin ! S'il vous fallait enlever tous les dessins mis pour couvrir la physionomie de vos âmes, vous feriez bien triste figure."

"Comment parles-tu ?"

"Comme quelqu'un qui vous connaît."

"Maître ! Mais tu l'entends ?"

"J'entends et je dis qu'il faut de l'humilité de part et d'autre, et dans les deux la vérité, et une compassion réciproque. Dieu seul est parfait."

"Bien dit, ô Rabbi !" dit l'un des amis... Une voix timide, solitaire, dans le groupe pharisaïque et doctoral.

"Mal dit, au contraire, réplique Elchias. Le Deutéronome est clair dans ses malédictions. Il dit : "Maudit celui qui fait des images sculptées ou fondues, choses abominables, œuvres de mains d'artisans et... "

"Mais ce sont des vêtements, ce ne sont pas des sculptures" répond Judas.

"Fais silence, toi. Ton Maître parle. Elchias, sois juste et fait la distinction. Maudit celui qui fait des idoles, mais pas celui qui fait des dessins en copiant ce que le Créateur a mis de beau dans la création. Nous cueillons aussi des fleurs pour orner..."

"Moi, je n'en cueille pas et je ne veux pas en voir ornées les pièces. Malheur aux femmes de ma maison si elles font ce péché même dans leurs pièces. Il n'y a que Dieu qu'il faut admirer."

"Juste pensée. Dieu seul. Mais on peut admirer Dieu même dans une fleur, en reconnaissant que c'est Lui l'Artisan de la fleur."

"Non ! non ! Paganisme ! Paganisme !"

"Judith s'est parée et aussi Esther dans un but qui était saint..."

"Des femmes ! Et la femme est toujours un être méprisable. Mais je te prie, Maître, d'entrer dans la salle du banquet pendant que je me retire un moment car je dois parler avec mes amis." [1]

Jésus accepte sans discuter.

"Maître... je respire mal !..." s'exclame Pierre.

"Pourquoi ? Tu te sens mal ?" demandent certains.

"Non. Mais mal à l'aise... comme quelqu'un qui est tombé dans un piège."

"Ne t'agite pas et soyez tous très prudents" conseille Jésus.

Ils restent en groupe et debout jusqu'à ce que rentrent les pharisiens suivis des serviteurs.

"Aux tables, sans tarder. Nous avons une réunion et nous ne pouvons nous attarder" ordonne Elchias et il assigne les places alors que déjà les serviteurs découpent les viandes.

Jésus est à côté d'Elchias et près de Lui se trouve Pierre. Elchias offre les mets, et le repas commence dans un silence terrifiant...

Mais ensuite s'échangent les premiers mots, adressés naturellement à Jésus car on délaisse les douze autres comme s'ils n'étaient pas là.

Le premier qui interroge est un docteur de la Loi. "Maître, tu es donc sûr d'être ce que tu dis ?"

"Ce n'est pas Moi qui le dis de ma bouche. Les prophètes l'ont dit avant que je fusse parmi vous."

"Les prophètes !... Toi qui nies que nous soyons saints, peux-tu aussi considérer comme bonne ma parole si je dis que nos prophètes peuvent être des exaltés ?"

"Les prophètes sont saints."

"Et pas nous, n'est-ce pas ? Mais regarde que Sophonie joint les prophètes aux prêtres dans sa condamnation de Jérusalem : "Ses prophètes sont des exaltés, des hommes sans foi, et ses prêtres profanent les choses saintes et violent la Loi" Toi, tu nous reproches cela continuellement. Mais si tu acceptes le prophète dans la seconde partie de ce qu'il dit, tu dois l'accepter aussi dans la première et reconnaître que l'on ne peut s'appuyer sur des paroles qui sont dites par des exaltés."

"Rabbi d'Israël, réponds-moi. Quand quelques lignes plus loin, Sophonie dit : "Chante et réjouis-toi, ô fille de Sion... Le Seigneur a retiré le décret contre toi... le Roi d'Israël est au milieu de toi", ton cœur accepte-t-il ces paroles ?"

"C'est ma gloire de me les répéter en songeant à ce jour."

"Mais ce sont des paroles d'un prophète, d'un exalté, par conséquent..."

Le docteur de la Loi reste un moment interdit. Un ami vient à son secours. "Personne ne peut mettre en doute qu'Israël régnera. Ce n'est pas un, mais tous les prophètes et les pré-prophètes, c'est-à-dire les patriarches, qui ont dit cette promesse de Dieu."

"Et pas un des pré-prophètes et des prophètes n'a manqué de m'indiquer pour ce que je suis."

"Oh ! bien ! Mais nous n'avons pas les preuves ! Tu peux être, Toi aussi, un exalté. Quelles preuves nous donnes-tu que tu es le Messie, le Fils de Dieu ? Donne-moi un délai pour que je puisse le juger."

"Je ne te parle pas de ma mort décrite par David et par Isaïe mais je te parle de ma Résurrection."

"Toi ? Toi ? Toi ressusciter ? Et qui te fera ressusciter ?"

"Certainement pas vous, ni le Pontife, ni le monarque, ni les castes, ni le peuple. C'est par Moi-même que je ressusciterai."

"Ne blasphème pas, ô Galiléen, et ne mens pas !"

"Je ne fais que rendre honneur à Dieu et dire la vérité. Et avec Sophonie je te dis : "Attends-moi à ma résurrection" Jusqu'alors tu pourras avoir des doutes, vous pourrez tous en avoir et vous pourrez travailler à les inoculer au peuple. Mais vous ne le pourrez plus quand l'Éternel Vivant, après avoir racheté, ressuscitera par Lui-même pour ne plus mourir. Juge intangible, Roi parfait avec son sceptre et sa justice il gouvernera et jugera jusqu'à la fin des siècles et il continuera de régner dans le Ciel pour toujours."

"Mais tu ne sais pas que tu parles à des docteurs et à des synhédristes ?" dit Elchias.

"Et par conséquent ? Vous m'interrogez, Moi je vous réponds. Vous montrez le désir de savoir. Moi, je vous illustre la vérité. Toi qui pour un dessin sur un vêtement as rappelé la malédiction du Deutéronome tu ne voudras pas me faire venir à l'esprit son autre malédiction : "Maudit celui qui frappe en cachette son prochain".

"Moi, je ne te frappe pas. Je te donne de la nourriture."

"Non. Mais les questions insidieuses sont des coups donnés dans le dos. Attention, Elchias, car les malédictions de Dieu se suivent et celle que j'ai citée est suivie de cette autre : "Maudit celui qui accepte des cadeaux pour condamner à mort un innocent."

"En ce cas les cadeaux c'est Toi qui les acceptes, Toi, mon hôte."

"Moi, je ne condamne pas, pas même les coupables s'ils se sont convertis."

"Tu n'es pas juste, alors."

"Non, il est juste. Car il compte que le repentir mérite le pardon, et c'est pour cela qu'il ne condamne pas" dit cet homme qui dans l'atrium de la maison a déjà approuvé Jésus.

"Tais-toi donc, Daniel ! Tu veux en savoir plus que nous ? Ou bien tu es séduit par quelqu'un sur qui il y a encore beaucoup à décider, et qui ne fait rien pour nous aider à décider en sa faveur?" dit un docteur.

"Je sais que vous êtes les sages et moi un simple juif qui ne sais même pas pourquoi vous me voulez si souvent parmi vous..."

"Mais parce que tu es un parent ! C'est facile à comprendre ! Et moi, je veux que soient saints et sages ceux qui entrent dans ma parenté ! Je ne puis permettre l'ignorance en ce qui concerne l'Écriture, la Loi, les Halachah, Midrashim et l'Hagadah Et je ne la supporte pas. Il faut tout connaître, tout observer..."

"Et je te suis reconnaissant pour tant de soin. Mais moi, simple cultivateur, devenu indignement ton parent, je ne me suis préoccupé de connaître l'Écriture et les Prophètes que pour avoir du réconfort dans ma vie. Et avec la simplicité de quelqu'un qui n'est pas savant, je t'avoue que je reconnais dans le Rabbi le Messie précédé de son Précurseur qui nous l'a indiqué... Et Jean, tu ne peux le nier, était possédé par l'Esprit de Dieu."

Un silence. Nier que le Baptiste fût infaillible, ils ne le veulent pas. Le reconnaître infaillible, non plus.

Et alors un autre dit : "Allons... Disons que le Précurseur est le précurseur de cet ange que Dieu envoie pour préparer la voie au Christ. Et... admettons que dans le Galiléen, il y a une sainteté suffisante pour juger que c'est Lui cet ange. Après Lui viendra le temps du Messie. Est-ce que ma pensée ne vous paraît pas conciliante pour tous ? L'acceptes-tu, Elchias ? Et vous, mes amis ? Et Toi, Nazaréen ?"

"Non." "Non." "Non." Les trois non sont pleins d'assurance.

"Comment ? Pourquoi n'approuvez-vous pas ?"

Elchias se tait, ses amis se taisent. Seul Jésus, sincère, répond : "Parce que je ne puis approuver une erreur. Je suis plus qu'un ange. L'ange c'était le Baptiste, Précurseur du Christ, et le Christ, c'est Moi."

Un silence glacial, prolongé. Elchias, le coude appuyé sur le lit de table, la joue appuyée à la main, réfléchit, dur, fermé, comme tous ceux de sa maison.

Jésus se tourne et le regarde, et puis il dit: "Elchias, Elchias, ne confonds pas la Loi et les Prophètes avec des bagatelles !"

"Je vois que tu as lu ma pensée. Mais tu ne peux nier que tu as péché en transgressant le précepte."

"Comme toi, et par ruse, par conséquent en faisant une faute plus grande, tu as transgressé le devoir de l'hospitalité, et tu l'as fait avec la volonté de le faire. Tu m'as distrait et puis tu m'as envoyé ici, pendant que tu te purifiais avec tes amis et, à ton retour, tu nous as prié d'être expéditifs, à cause d'une réunion que tu avais, et tout cela pour pouvoir me dire : "Tu as péché". [2]

"Tu pouvais me rappeler mon devoir de te donner de quoi te purifier."

"Il y a tant de choses que je pourrais te rappeler, mais cela ne servirait qu'à te rendre plus intransigeant et plus hostile."


"Non. Dis-les, dis-les. Nous voulons t'écouter et..."

"Et m'accuser auprès du Prince des Prêtres. C'est pour cela que je t'ai rappelé la dernière et l'avant-dernière malédiction [3]. Je le sais. Je vous connais. Je suis ici, désarmé, parmi vous. Je suis ici, isolé du peuple qui m'aime et devant lequel vous n'osez pas m'attaquer. Mais je n'ai pas peur. Mais je ne me plierai pas à des compromissions et je ne commettrai pas de lâchetés. Et je vous dis votre péché, et celui de toute votre caste et le vôtre, ô pharisiens, faux purs observateurs de la Loi, ô docteurs, faux sages, qui confondez et mélangez volontairement le vrai et le faux bien, qui imposez aux autres et exigez d'eux la perfection jusque dans les choses extérieures et de vous n'exigez rien. Vous me reprochez, d'accord avec votre hôte et le mien, de ne pas m'être lavé avant le déjeuner. Vous savez que je viens du Temple auquel on ne peut accéder qu'après s'être purifié des impuretés de la poussière et de la route. Voulez-vous alors avouer que le Lieu Saint est contamination ?"

"Nous nous sommes purifiés avant d'être allés à table."

"Et à nous, on nous a imposé : "Allez-y, attendez". Et ensuite : "Aux tables sans tarder". Entre tes murs vierges de dessins il y avait donc un dessein : celui de me tromper. Quelle main l'a écrit sur les murs, le motif d'une accusation possible ? Ton esprit ou une autre puissance qui le conduit et que tu écoutes ? Eh bien, écoutez tous."

Jésus se dresse debout, et tenant ses mains appuyées sur le bord de la table, il commence ses invectives : "Vous autres pharisiens, vous lavez l'extérieur de la coupe et du plat, et vous vous lavez les mains et les pieds, comme si le plat et la coupe, les mains et les pieds devaient entrer dans votre esprit que vous aimez proclamer pur et parfait. Mais ce n'est pas vous, mais Dieu qui doit le proclamer. Eh bien sachez ce que Dieu pense de votre esprit. Lui pense qu'il est rempli de mensonge, de souillure et de violence, il est plein de méchanceté et rien de ce qui vient de l'extérieur ne peut corrompre ce qui est déjà corruption."

Il détache sa main droite de la table et involontairement commence à faire des gestes alors qu'il continue : "Mais Celui qui a fait votre esprit comme Il a fait votre corps, ne peut-Il pas exiger, au moins dans une égale mesure, pour l'intérieur le respect que vous avez pour l'extérieur ?

O sots qui changez les deux valeurs et en intervertissez l'importance, mais est-ce que le Très-Haut ne voudra pas pour l'esprit un soin plus grand, lui qu'il a fait à sa ressemblance et qui par la corruption perd la vie éternelle, que pour la main ou le pied dont la saleté peut être lavée facilement et qui, même s'ils restaient sales n'auraient pas d'influence sur la pureté intérieure ? Et est-ce que Dieu peut se préoccuper de la propreté d'une coupe ou d'un plateau alors que ce sont des choses sans âmes et qui ne peuvent avoir de l'influence sur votre âme ?

Je lis ta pensée, Simon Boetos. Non. Elle ne s'impose pas. Ce n'est pas par souci de santé, pour protéger la chair, la vie, que vous prenez ces soins, que vous pratiquez ces purifications. Le péché charnel, et aussi les péchés de gourmandise, d'intempérance, de luxure, sont plus nuisibles à la chair qu'un peu de poussière sur les mains ou sur un plat. Et pourtant vous les pratiquez sans vous préoccuper de protéger votre existence et de sauvegarder votre famille. Et vous faites des péchés de plusieurs espèces car, outre la contamination de l'esprit et de votre corps, le gaspillage de substance, le manque de respect pour les vôtres, vous offensez le Seigneur par la profanation de votre corps, temple de votre esprit, où devrait se trouver le trône de l'Esprit Saint; et vous offensez aussi le Seigneur par le péché que vous faites en estimant qu'il vous revient de vous protéger des maladies qui viendraient d'un peu de poussière, comme si Dieu ne pouvait intervenir pour vous protéger des maux physiques si vous recourez à Lui avec un esprit pur.

Mais Celui qui a créé l'intérieur n'a-t-Il pas peut-être créé l'extérieur et réciproquement ? Et n'est-ce pas l'intérieur qui est le plus noble et qui porte davantage l'empreinte de la divine ressemblance ?

Faites alors des œuvres qui soient dignes de Dieu et non pas des mesquineries qui ne s'élèvent pas au-dessus de la poussière pour laquelle et de laquelle elles sont faites, de la pauvre poussière qu'est l'homme considéré comme créature animale, fange qui a reçu une forme et qui redevient poussière que disperse le vent des siècles. Faites des œuvres qui demeurent, qui soient des œuvres royales et saintes, des œuvres couronnées par la divine bénédiction. Faites des œuvres de charité et faites l'aumône, soyez honnêtes, soyez purs dans vos œuvres et dans vos intentions et, sans recourir à l'eau des ablutions, tout sera pur en vous.

Mais que vous croyez-vous ? Que vous êtes en règle parce que vous payez les dîmes sur les épices ? Non. Malheur à vous, ô pharisiens, qui payez les dîmes de la menthe et de la rue, de la moutarde et du cumin, du fenouil et des autres herbes, et qui négligez ensuite la justice et l'amour de Dieu. Payer les dîmes est un devoir et il faut le faire, mais il y a des devoirs plus élevés et eux aussi il faut les accomplir.

Malheur à celui qui observe les choses extérieures et néglige celles intérieures basées sur l'amour de Dieu et du prochain. Malheur à vous, pharisiens, qui aimez les premières places dans les synagogues et dans les assemblées et qui aimez à être honorés sur les places publiques et qui ne pensez pas à faire des œuvres qui vous donnent une place au Ciel et qui vous méritent le respect des anges. Vous êtes semblables à des tombeaux cachés qui passent inaperçus pour celui qui les frôle et n'en éprouve pas de dégoût, mais qui serait dégoûté s'il pouvait voir ce qu'ils renferment. Dieu pourtant voit les choses les plus secrètes et ne se trompe pas quand Il vous juge."

Il est interrompu par un docteur de la Loi, qui lui aussi se lève pour le contredire : "Maître, en parlant ainsi, tu nous offenses nous aussi; et cela ne te convient pas parce que nous ensuite nous devons te juger."

"Non. Pas vous. Vous ne pouvez pas me juger. Vous êtes ceux qu'on juge et non pas ceux qui jugent, et Celui qui vous juge c'est Dieu. Vous pouvez parler, émettre des sons avec vos lèvres. Mais même la voix la plus puissante n'arrive pas aux Cieux et ne parcourt pas toute la terre. Après un peu d'espace, c'est le silence... et après un peu de temps, c'est l'oubli. Mais le jugement de Dieu c'est une voix qui demeure et n'est pas sujette à l'oubli. Des siècles et des siècles se sont écoulés depuis que Dieu a jugé Lucifer et qu'il a jugé Adam, mais la voix de ce jugement ne s'éteint pas, mais les conséquences de ce jugement existent [4]. Et si maintenant je suis venu rapporter la Grâce aux hommes, par l'intermédiaire du Sacrifice parfait, le jugement sur l'acte d'Adam reste ce qu'il est et il sera toujours appelé "Faute d'origine". Les hommes seront rachetés, lavés par une purification supérieure à toute autre. Mais ils naîtront avec cette marque, car Dieu a jugé que cette marque doit exister sur tout être né de la femme, sauf pour Celui qui a été fait non par œuvre d'homme mais par l'Esprit Saint, et pour la Préservée et le Présanctifié, vierges pour l'éternité. La Première pour pouvoir être la Vierge Mère de Dieu, le second pour pouvoir être le Précurseur de l'Innocent en naissant déjà pur, par l'effet d'une jouissance anticipée des mérites infinis du Sauveur Rédempteur.

Et Moi, je vous dis que Dieu vous juge, et il vous juge en disant : "Malheur à vous, docteurs de la Loi, car vous chargez les gens de fardeaux qu'ils ne peuvent porter, en faisant un châtiment du Décalogue paternel donné par le Très-Haut à son Peuple". Lui c'est avec amour et par amour qu'il l'avait donné, pour que fût aidé par un juste guide, l'homme, l'éternel enfant, imprudent et ignorant. Et vous à la place des lisières par lesquelles Dieu soutenait affectueusement ses créatures, pour leur permettre d'avancer sur sa route et d'arriver à son cœur, vous avez substitué des montagnes de pierres coupantes, lourdes, torturantes, un labyrinthe de prescriptions, un cauchemar de scrupules, qui écrasent l'homme, l’égarent, l'arrêtent, lui font craindre Dieu comme un ennemi. Vous semez d'obstacles la marche des cœurs vers Dieu. Vous séparez le Père de ses fils. Vous niez, par vos surcharges, cette douce, bénie, véritable Paternité. Mais vous, de votre côté, ces fardeaux que vous imposez aux autres, vous ne les touchez pas, pas même du bout du doigt. Vous vous croyez justifiés seulement pour les avoir imposés. Mais, ô sots, vous ne savez pas que vous serez jugés sur ce que vous avez jugé être nécessaire pour se sauver ? Vous ne savez pas que Dieu vous dira : "Vous disiez que votre parole était sacrée, qu'elle était juste. Eh bien, Moi aussi, Je la considère comme telle. Et puisque vous l'avez imposée à tous et que vous avez jugé vos frères sur la façon dont ils l'ont accueillie et pratiquée, voilà que Moi, Je vous juge sur votre parole et puisque vous n'avez pas fait ce que vous avez dit de faire, soyez condamnés" ?

Malheur à vous qui élevez des tombeaux aux prophètes que vos pères ont tués. Et quoi ? Vous croyez diminuer avec cela la grandeur de la faute de vos pères ? De la supprimer aux yeux de la postérité ? Non, au contraire, vous témoignez que vos pères ont fait ces œuvres. Non seulement cela, mais les approuvez, tout disposés à les imiter, en élevant ensuite un tombeau au prophète persécuté, pour pouvoir dire : "Nous nous l'avons honoré". Hypocrites ! C'est pour cela que la Sagesse de Dieu a dit : "Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, et eux en tueront certains et persécuteront les autres, pour que l'on puisse demander à cette génération le sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la création du monde et par la suite, depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie, tué entre l'Autel et le Sanctuaire". Oui, en vérité, en vérité je vous dis que de tout ce sang des saints il en sera demandé compte à cette génération qui ne sait reconnaître Dieu là où Il est, et persécute le juste et lui perce le cœur parce que le juste est une. confrontation vivante avec leur injustice.

Malheur à vous, docteurs de la Loi, qui vous vous êtes emparés de la clef de la science et avez fermé son temple pour éviter d'y entrer et d'être jugés par elle, et qui n'avez pas permis aux autres d'y entrer. En effet vous savez que si le peuple était instruit de la vraie Science, c'est-à-dire de la Science sainte, il pourrait vous juger. Et alors vous préférez qu'il soit ignorant pour qu'il ne vous juge pas [5]. Et vous me haïssez parce que je suis la Parole de Sagesse, et vous voudriez m'enfermer avant le temps dans une prison, dans un tombeau pour que je ne parle plus.

Mais je parlerai tant qu'il plaira à mon Père que je parle. Et ensuite ce seront mes œuvres qui parleront plus encore que mes paroles. Et ils parleront mes mérites plus encore que les œuvres, et le monde sera instruit et il saura, et il vous jugera. Le premier jugement sur vous. Et puis viendra le second, le jugement particulier pour chacun de vous à sa mort, et enfin le dernier : l'Universel. Et vous vous souviendrez de ce jour, de ces jours et vous, vous seuls connaîtrez le Dieu terrible que vous vous êtes efforcés d'agiter comme une vision de cauchemar devant les esprits des simples, alors que vous, à l'intérieur de votre tombeau, vous vous êtes moqués de Lui et du premier et principal commandement : celui de l'amour, le dernier donné sur le Sinaï, que vous n'avez pas respecté et auquel vous n'avez pas obéi.

C'est inutilement, ô Elchias, que tu n'as pas de représentations figurées dans ta maison. C'est inutilement, ô vous tous, que vous n'avez pas d'objets sculptés dans vos maisons. C'est à l'intérieur du cœur que vous avez l'idole, plusieurs idoles. Celle de vous croire des dieux, celles de vos concupiscences. Venez, vous autres. Partons."

Et, en se faisant précéder par les douze, il sort le dernier.

Un silence...

Puis ceux qui sont restés poussent un grand cri en disant tous ensemble : "Il faut le poursuivre, le prendre en défaut, trouver des objets d'accusation ! Il faut le tuer !"

Un autre silence.

Et puis deux s'en vont dégoûtés par la haine et les propos des pharisiens : l'un est le parent d'Elchias et l'autre celui qui. par deux fois, a défendu le Maître. Alors que ceux qui sont restés se demandent : "Et comment ?"

Un autre silence.

Puis, avec un éclat de rire éraillé, Elchias dit : "Il faut travailler Judas de Simon..."

"Bon ! C'est une bonne idée, mais tu l'as offensé !..."

"Moi, j'y pense" dit celui que Jésus a appelé Simon Boetos. "Moi, et Éléazar d'Anna... Nous allons le circonvenir..."

"Un peu de promesses..."

"Un peu de peur..."

"Beaucoup d'argent..."

"Non. Pas beaucoup... Des promesses, des promesses de beaucoup d'argent..."

"Et puis ?"

"Quoi : et puis ?"

"Hé ! Puis. Tout terminé, que lui donnerons-nous ?"

"Mais rien ! La mort. Ainsi... il ne parlera plus" dit lentement et cruellement Elchias.

"Hou ! la mort..."

"Tu en as horreur ? Mais, allons ! Si nous tuons le Nazaréen qui... est un juste... nous pourrons tuer aussi l'Iscariote qui est un pécheur..."

Il y a des hésitations...

Mais Elchias, se levant, dit : "Nous demanderons conseil aussi à Anna... Et vous verrez qu'il... dira que l'idée est bonne. Et vous y viendrez, vous aussi... Oh ! vous y viendrez..."

Ils sortent tous derrière leur hôte qui s'en va en disant : "Vous y viendrez... Vous y viendrez !"

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-103.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Imprec10
Imprécations de Jésus contre les Pharisiens


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 25 Sep - 7:57

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Jésus et le mendiant sur la route qui va à Jéricho"

Je vois Jésus sur une grand-route, très poussiéreuse et très ensoleillée. Il n'y a pas un brin d'ombre, pas un brin de verdure. Ce n'est que poussière sur la route et sur la campagne inculte qui la borde.

Certes ce ne sont pas les douces collines de Galilée, ni les monts plus boisés de la Judée, si riches d'eaux et de pâtures. Ici c'est un terrain qui n'est pas naturellement désertique, mais que l'homme a rendu tel en le laissant inculte. C'est une plaine, et je ne vois pas de collines même au loin. Ne connaissant pas du tout la Palestine, je ne puis dire quelle région c'est. Certainement une région que je n'ai jamais vue dans les précédentes visions. Il y a des tas de pierres sur un côté de la route, peut-être entassées pour la réparer, car elle est dans un très piteux état. Pour l'instant, elle est couverte d'une couche épaisse de poussière. Quand il pleut, ce doit être un torrent boueux. Je ne vois pas de maisons, ni à proximité, ni au loin.

Jésus, comme toujours, marche à quelques mètres en avant des apôtres qui le suivent en groupe, en sueur et fatigués. Pour s'abriter du soleil ils ont relevé leurs manteaux sur leurs têtes et ils paraissent une confrérie vêtue d'habits multicolores. Jésus, au contraire, a la tête nue. Il semble que le soleil ne le gêne pas. Il est vêtu d'une tunique de lin blanc avec des manches qui Lui arrivent au coude. Elle est large et floue, elle n'a même pas le cordon qui fait d'ordinaire office de ceinture. C'est vraiment un habit fait pour ce lieu torride. Même le manteau doit être en lin teint de bleu, car il est très fin et il retombe avec légèreté autour du corps qu'il enveloppe beaucoup moins que d'ordinaire. Il couvre les épaules, mais en laissant libres les bras. Je ne sais pas comment il l'a fixé pour le faire tenir ainsi.

Assis, à demi-allongé même sur un tas de cailloux, il y a un homme. Un pauvre, un mendiant certainement. Il est vêtu (si on peut dire) d'une tunique sale et déguenillée, qui peut-être a été blanche, mais qui est maintenant couleur de boue. Il a deux misérables sandales éculées, deux semelles à moitié usées, retenues par des bouts de ficelle. Dans les mains un bâton fait d'une branche d'arbre. Au front une bande sale, et à la cuisse gauche, entre le genou et la hanche, un autre chiffon sale et ensanglanté. Le malheureux est amaigri, il n'a que la peau et les os, humilié, sale, hirsute, dépeigné.
Avant même qu'il implore Jésus, Jésus va à lui. Il s'approche du malheureux et lui demande : « Qui es-tu ? »

« Un pauvre qui demande du pain. »

« Le long de cette route ? »

« Je vais à Jéricho. »

« La route est longue et la contrée dépeuplée. »

« Je le sais, mais il est plus facile d'avoir du pain et une pièce de monnaie avec les gentils qui passent par cette route qu'avec les juifs de chez qui je viens. »

« Tu viens de la Judée ? »

« Oui, de Jérusalem. Mais j'ai dû faire un long détour pour passer chez des braves gens des campagnes qui me donnent toujours de l'aide. En ville, non. Il n'y a pas de pitié. »
« Tu as bien dit. Il n'y a pas de pitié. »

« Toi, tu as pitié. Tu es juif ? »

« Non, de Nazareth. »

«Autrefois les nazaréens avaient mauvaise réputation, mais maintenant il faut dire qu'ils sont meilleurs que ceux de Juda. Même à Jérusalem, il n'y a de bons que ceux qui suivent ce Nazaréen que l'on dit Prophète. Le connais-tu ? »

«Et toi, est-ce que tu le connais ? »

« Non. J'y étais allé car, tu vois, j'ai une jambe morte et tordue et je me traîne péniblement. Je ne puis travailler et je meurs de faim et sous les coups. J'espérais le rencontrer, car on me dit qu'il guérit ceux qu'il touche. C'est vrai que je ne suis pas du peuple élu... mais on dit qu'il est bon avec tout le monde. On m'avait dit qu'il était à Jérusalem pour la fête des semaines. Mais moi, je marche lentement... et on m'a frappé et j'ai été malade en route... Quand je suis arrivé à Jérusalem il était parti parce que, m'a-t-on dit, les juifs l'ont maltraité Lui aussi. »

« Et toi, ils t'ont maltraité ? »

« Toujours. Seuls les soldats romains me donnent du pain. »

« Et que dit-on, à Jérusalem, dans le peuple, de ce Nazaréen ? »

« Que c'est le Fils de Dieu, un grand Prophète, un Saint, un Juste. »

« Et toi, qui crois-tu qu'il soit ? »

« Moi, je suis... je suis un idolâtre, mais je crois qu'il est le Fils de Dieu. »

« Comment peux-tu le croire si tu ne le connais même pas ? »

« Je connais ses œuvres. Seul un Dieu peut être bon et avoir des paroles comme Lui en a. »

« Qui te les a dites, ces paroles ? »

« D'autres pauvres, des malades guéris, des enfants qui m'apportaient du pain... Les enfants sont bons et ils ne savent rien des croyants et des idolâtres.»

« Mais d'où es-tu ? »

« ... »

« Dis-le. Moi, je suis comme les enfants. N'aie pas peur. Que seulement tu sois sincère. »

« Je suis... samaritain. Ne me frappe pas... »

« Je ne frappe jamais personne. Je ne méprise personne. J'ai pitié de tout le monde. »
« Alors... Alors, tu es le Rabbi de Galilée ! »

Le mendiant se prosterne, tombe comme une masse, le visage dans la poussière, en bas de son tas de cailloux, devant Jésus.

« Lève-toi, c'est Moi. Ne crains pas. Lève-toi et regarde-moi. »

Le mendiant lève son visage en restant toujours à genoux, tout recroquevillé à cause de sa difformité.

« Donnez du pain et à boire à cet homme » commande Jésus aux disciples qui sont survenus.

C'est Jean qui donne de l'eau et du pain.

« Mettez-le assis pour qu'il mange commodément. Mange, frère. »

Le malheureux pleure. Il ne mange pas. Il regarde Jésus avec les yeux d'un pauvre chien perdu qui, pour la première fois, se voit caresser et rassasier par quelqu'un qui a pitié.

« Mange ! » lui commande Jésus en souriant.

Le malheureux mange entre deux sanglots et les larmes imprègnent son pain, mais dans ses larmes il y a aussi un sourire. Il se rassure tout doucement.

« Qui t'a fait cette blessure ? » demande Jésus en touchant du doigt la bande souillée du front.

« C'est un riche pharisien qui m'a renversé exprès avec son char... Je m'étais mis a un carrefour pour demander du pain. Il a envoyé sur moi ses chevaux, si vite que je n'ai pas pu m'écarter. J'ai failli en mourir. J'ai encore un trou dans la tête et il en sort du pus. »

« Et là, qui t'a frappé ? »

« Je m'étais approché de la maison d'un sadducéen, où il y avait un banquet, pour demander les restes des tables, après que les chiens en avaient pris le meilleur. Il me vit et lança les chiens contre moi. L'un d'eux m'a déchiré la cuisse. »

« Et cette grande cicatrice qui t'a estropié la main ? »

« C'est un coup de bâton qui m'a été donné par un scribe, il y a trois ans. Il reconnut que j'étais samaritain et il me frappa en me brisant les doigts. Ainsi je ne peux pas travailler. Ma main droite estropiée, une jambe morte, comment puis-je gagner ma vie ? »

« Mais pourquoi sors-tu de la Samarie ? »

« Le besoin est une vilaine chose, Maître. Nous sommes beaucoup de malheureux, et il n'y a pas de pain pour tous. Si tu m'aidais... »

« Que veux-tu que je te fasse ? »

« Guérir pour travailler. »

« Crois-tu que je puisse le faire »

« Oui, je le crois, car tu es le Fils de Dieu. »

« Tu crois cela ? »

« Je le crois. »

« Toi, samaritain, tu le crois? Pourquoi ? »

« Pourquoi, je ne le sais pas. Je sais que je crois en Toi et en Celui qui t'a envoyé. Maintenant que tu es venu, il n'y a plus de différence d'adoration. Il suffit de t'adorer pour adorer ton Père, Seigneur éternel. Là où tu es, là est le Père. »

« Amis, entendez-vous ? (Jésus se tourne vers les disciples). Cet homme parle par la vertu de l'Esprit Saint qui lui éclaire la vérité. Et lui, en vérité, est supérieur aux scribes et aux pharisiens, aux sadducéens cruels, à tous ces idolâtres qui se disent mensongèrement les fils de la Loi. La Loi dit qu'après Dieu, il faut aimer le prochain. Et ces gens, au prochain qui souffre et demande du pain, donnent des coups, contre le prochain qui supplie, ils lancent des chevaux et des chiens, contre le prochain qui s'abaisse plus bas que les chiens du riche, ils lancent les chiens eux-mêmes pour le rendre plus malheureux encore que l'infirmité ne le faisait. Méprisants, cruels, hypocrites, ils ne veulent pas que Dieu soit connu et aimé. S'ils le voulaient, ils le feraient connaître à travers leurs œuvres, comme celui-ci l'a dit.

Ce sont les œuvres et non les pratiques, qui font voir Dieu vivant dans le cœur des hommes et qui mènent les hommes à Dieu.

Et, ô Judas, toi qui me reproches d'être imprudent, je ne devrais pas, je ne devrais pas les frapper par mes reproches ? Me taire, faire semblant que je les approuve, ce serait approuver leur conduite. Non. Pour la gloire de Dieu, je ne puis, Moi, son Fils, permettre que les humbles, les malheureux, ceux qui sont bons croient que Moi j'approuve leurs péchés. Je suis venu pour faire des gentils des fils de Dieu, mais je ne puis le faire si eux voient que les fils de la Loi — ils se disent tels, mais ce sont des bâtards — pratiquent un paganisme plus coupable que le leur. En effet ces hébreux ont connu la Loi de Dieu et maintenant ils crachent dessus, comme des animaux immondes, le dégorgement de leurs passions satisfaites. Dois-je croire, Judas, que tu es comme eux ? Toi qui me fais un reproche des vérités que je dis ? Ou dois-je penser que tu es inquiet pour ta vie ? Celui qui me suit ne doit pas avoir de préoccupations humaines. Moi, je l'ai dit. Il est encore temps, Judas, de choisir entre ma route et celle des juifs que tu approuves. Cependant réfléchis : la mienne mène à Dieu, l'autre à l'Ennemi de Dieu. Réfléchis et décide, mais sois franc.

Et toi, ami, lève-toi et marche. Enlève ces bandes. Retourne chez toi. Tu es guéri à cause de ta foi. »

Le mendiant le regarde étonné. Il n'ose pas essayer d'allonger la main... puis il essaye. Elle est intacte, redevenue identique à la main gauche. Il laisse de côté le bâton, appuie les mains sur le tas de pierre et fait un effort. Il se lève. Il se tient debout. La paralysie qui déformait la jambe est guérie. Il remue la jambe, la plie... il fait un pas, deux, trois. Il marche... Il regarde Jésus, en poussant un cri et en pleurant de joie. Il enlève la bande de sa tête. Il se tâte du côté de l'occiput où se trouvait le trou infecté. Plus rien. Tout est guéri. Il arrache de la hanche le chiffon taché de sang : la peau est intacte.
« Maître, Maître et mon Dieu ! » crie-t-il en levant les bras et en se jetant ensuite à genoux pour baiser les pieds de Jésus.

« Va à ta maison maintenant, et crois toujours dans le Seigneur. »

« Et que dois-je faire, mon Maître et mon Dieu, si ce n'est te suivre Toi qui es saint et bon ? Ne me repousse pas, Maître... »

« Va en Samarie et parle de Jésus de Nazareth. L'heure de la Rédemption est proche. Sois mon disciple auprès de tes frères. Va en paix. »

Jésus le bénit et puis ils se séparent. L'homme guéri s'en va agilement vers le nord, en se retournant de temps à autre pour regarder encore.

Jésus, avec les apôtres, quitte la route et ils pénètrent dans des champs incultes vers l'orient par un sentier qui coupe la grand-route et qui ne s'élargit que beaucoup plus loin. Peut-être la route de Jéricho. Je ne sais pas

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-105.htm
TOME : 6/105

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Le_men10
Le mendiant


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 26 Sep - 7:19

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"La conversion de Zachée"

Je vois une grande place qui semble un marché, ombragée de palmiers et d'autres arbres plus bas et feuillus. Les palmiers ont poussé ça et là, en désordre, et balancent leurs touffes de feuilles que fait craquer un vent chaud et élevé. Le vent soulève une poussière rougeâtre comme s'il venait d'un désert, ou au moins de terres incultes, de terres rougeâtres. Les autres arbres par contre forment une sorte de long portique le long des côtés de la place, un portique d'ombre, et dessous se sont réfugiés vendeurs et acheteurs dans une cohue agitée et hurlante.

Dans un coin de la place, précisément là où débouche la rue principale, il y a un primordial office de collecteur d'impôts. Il y a des balances et des mesures, un banc sur lequel est assis un petit homme qui surveille, observe et encaisse. Tout le monde parle avec lui comme s'il était très connu. J'apprends que c'est Zachée le gabeleur parce que beaucoup l'appellent, les uns pour lui poser des questions sur les événements de la ville, et ce sont les étrangers, et les autres pour lui verser leurs taxes. Plusieurs s'étonnent de le voir préoccupé. En effet il paraît distrait et absorbé dans une réflexion. Il répond par monosyllabes et parfois par signes. Cela étonne beaucoup de gens et on comprend qu'à l'ordinaire Zachée est loquace. Quelqu'un lui demande s'il se sent mal, ou bien s'il a des parents malades. Mais il dit que non.

Deux fois seulement il marque un vif intérêt. La première, quand il interroge deux hommes qui viennent de Jérusalem et qui parlent du Nazaréen en racontant ses miracles et ses prédications. Alors Zachée pose de nombreuses questions : "Est-il vraiment bon comme on le dit ? Ses paroles correspondent-elles à ce qu'il fait ? La miséricorde qu'il prêche en use-t-il ensuite réellement ? Pour tous ? Même pour les publicains ? Est-il vrai qu'il ne repousse personne ?" Et il écoute et réfléchit et soupire.
Une autre fois c'est quand quelqu'un lui montre un homme barbu qui passe sur son âne, chargé de mobilier. "Tu vois, Zachée ? C'est Zacharie, le lépreux. Depuis dix ans, il vivait dans un tombeau. Maintenant qu'il est guéri, il rachète du mobilier pour sa maison vidée par application de la Loi quand lui et les siens furent déclarés lépreux. "
"Appelez-le."

Zacharie vient.

"Tu étais lépreux?"

"Je l'étais et, avec moi, ma femme et mes deux enfants. La maladie prit d'abord la femme, et nous ne nous en sommes pas aperçus tout de suite. Les enfants la prirent en dormant sur la mère, et moi en m'approchant de ma femme. Nous étions tous lépreux ! Quand les gens s'en aperçurent, ils nous expulsèrent du village... Ils auraient pu nous laisser dans notre maison. C'était la dernière... au bout de la route. Nous ne leur aurions pas donné d'ennuis... Nous avions déjà laissé pousser la haie, haute, très haute pour n'être même pas vus. C'était déjà un tombeau... mais c'était notre maison... On nous a chassés. Dehors ! Dehors ! Aucun village ne voulait de nous. C'était juste ! Même notre village ne voulait pas de nous. Nous nous sommes installés près de Jérusalem, dans un tombeau vide. Là il y a beaucoup de malheureux. Mais les enfants, dans le froid de la caverne, sont morts. La maladie, le froid et la faim les ont vite tués... C'étaient deux garçons... ils étaient beaux avant de tomber malades, robustes et beaux, bruns comme deux mûres d'août, bouclés, éveillés. Ils étaient devenus deux squelettes couverts de plaies... Plus de cheveux, les yeux fermés par des croûtes, leurs petits pieds et leurs mains tombaient en squames blanches.

Ils sont tombés en poussière sous mes yeux, mes enfants !... Ils n'avaient plus figure humaine ce matin-là où ils sont morts à quelques heures d'intervalle... Je les ai ensevelis au milieu des cris de la mère, sous un peu de terre et beaucoup de pierres comme des charognes d'animaux... Quelques mois plus tard, la mère est morte... et je suis resté seul...

J'attendais la mort, et je n'aurais même pas eu une fosse creusée de mains
d'hommes... J'étais déjà presque aveugle quand un jour est passé le Nazaréen. De mon tombeau j'ai crié : "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi !" Un mendiant, qui n'avait pas eu peur de m'apporter son pain, m'avait dit qu'il avait été guéri de sa cécité en appelant le Nazaréen par ce cri. Et il disait : "Il ne m'a pas seulement donné la vue des yeux, mais celle de l'âme. J'ai vu que Lui est le Fils de Dieu et je vois tout à travers Lui. C'est pour cela que je ne te fuis pas, frère, mais que je t'apporte du pain et la foi. Va vers le Christ. Qu'il y en ait un de plus pour le bénir" .

Je ne pouvais marcher. Mes pieds, ulcérés jusqu'à l'os, ne me permettaient pas de marcher... et puis... j'aurais été lapidé si on m'avait vu. Je suis resté attentif à son passage. Lui passait souvent pour aller à Jérusalem. Un jour j'ai vu, comme je pouvais voir, un nuage de poussière sur la route et une foule et j'ai entendu des cris. Je me suis traîné au sommet de la colline où étaient les grottes sépulcrales et, quand il m'a semblé voir une tête blonde qui brillait nue parmi les autres couvertes, j'ai crié, fort, de toutes mes forces. J'ai crié trois fois, jusqu'à ce que mon cri Lui arriva.

Il s'est retourné, il s'est arrêté. Puis il s'est avancé, seul. Il est venu juste au-dessous de l'endroit où j'étais et il m'a regardé. Beau, bon, avec une voix, un sourire !... Il a dit : "Que veux-tu que je te fasse ?"

"Je veux être guéri".

"Crois-tu que je le puisse ? Pourquoi ?" m'a-t-il demandé.

"Parce que tu es le Fils de Dieu".

"Tu le crois ?"

"Je le crois" ai-je répondu. "Je vois le Très-Haut étinceler de toute sa gloire sur ta tête. Fils de Dieu, aie pitié de moi !"

Et Lui alors a étendu une main avec un visage qui était tout feu. Ses yeux semblaient deux soleils d'azur, et il a dit : "Je le veux. Sois purifié" et il m'a béni avec un sourire !... Ah ! quel sourire ! J'ai senti une force qui entrait en moi comme une épée de feu qui courait chercher mon cœur, qui courait dans les veines. Le cœur, qui était si malade, avait retrouvé ses vingt ans; le sang, glacé dans mes veines, est redevenu chaud et vif. Plus de douleur, plus de faiblesse et une joie, une joie !... Il me regardait et de son sourire, il me rendait bienheureux. Puis il a dit : "Va, montre-toi aux prêtres. Ta foi t'a sauvé". Alors j'ai compris que j'étais guéri et j'ai regardé mes mains, mes jambes. Les plaies n'existaient plus. Où l'os était avant découvert il y avait une chair rosée et fraîche. J'ai couru à un ruisseau et je me suis regardé. Le visage aussi était pur. J'étais pur ! J'étais pur après dix ans d'horreur !... Ah ! pourquoi n'était-il pas passé avant, pendant les années où ma femme et mes enfants étaient vivants ? Lui nous aurait guéris. Maintenant, tu vois ? Je fais des achats pour ma maison... Mais je suis seul !... "

"Tu ne l'as plus vu ? "

"Non. Mais je sais qu'il est dans les parages et je suis venu ici exprès. Je voudrais le bénir encore et qu'il me bénisse pour avoir la force dans ma solitude. "

Zachée baisse la tête et se tait. Le groupe se sépare.

Il passe du temps. L'heure devient chaude. Le marché se disperse. Le gabeleur, la tête appuyée sur la main, réfléchit assis à son banc.

"Voici, voici le Nazaréen ! " crient des enfants en montrant la rue principale.

Femmes, hommes, malades, mendiants, s'empressent de courir à sa rencontre. La place reste vide. Seuls des mulets et des chameaux, attachés aux palmiers, restent à leurs places, et Zachée reste à son banc.

Mais ensuite il se lève et il monte sur son banc. Il ne voit encore rien car beaucoup de gens ont détaché des branches et les balancent comme pour faire fête à Jésus qui apparaît penché sur des malades. Alors Zachée enlève son vêtement et, ne gardant que sa seule tunique courte, il grimpe sur l'un des arbres. Il monte non sans peine sur le tronc gros et lisse qu'il embrasse mal avec ses jambes et ses bras courts. Mais il y réussit, et il se met à califourchon sur deux branches comme sur un perchoir. Ses jambes pendent de cette balustrade et lui se penche, à partir de la ceinture, comme quelqu'un qui est à une fenêtre et qui regarde.

La foule arrive sur la place. Jésus lève les yeux et il sourit au spectateur solitaire perché dans les branches. "Zachée, descends tout de suite. Aujourd'hui je reste chez toi " ordonne-t-il.

Zachée, après un moment de stupeur, le visage tout rouge d'émotion, se laisse glisser à terre comme un sac. Il est agité et il n'en finit plus de remettre son vêtement. Il ferme ses registres et sa caisse avec des gestes qu'il voudrait rapides et qui n'en sont que plus lents. Mais Jésus est patient et, en attendant, il caresse des enfants.

Enfin Zachée est prêt. Il s'approche du Maître et le conduit vers une belle maison entourée d'un vaste jardin et qui est au centre du village. C'est un beau village, et même une ville de peu inférieure à Jérusalem pour ses bâtiments, sinon pour son étendue.

Jésus entre et, pendant qu'il attend que le repas soit préparé, il s'occupe des malades et des biens portants. Avec une patience... dont Lui seul est capable.

Zachée va et vient en se donnant beaucoup de mal. Il ne se tient pas de joie. Il voudrait parler avec Jésus, mais Jésus est toujours entouré par une foule de gens.
Finalement Jésus les congédie tous en disant : "Revenez au coucher du soleil. Maintenant rentrez chez vous. La paix à vous. "

Le jardin se vide, et l'on sert le repas dans une salle belle et fraîche qui donne sur le jardin. Zachée a très bien fait les choses. Je ne vois pas de gens de sa famille, aussi je pense que Zachée était célibataire, entouré seulement de nombreux serviteurs.
À la fin du repas, quand les disciples s'éparpillent à l'ombre des buissons pour se reposer, Zachée reste avec Jésus dans la salle fraîche. Et même pendant un moment Jésus reste seul car Zachée se retire comme pour laisser reposer Jésus. Mais ensuite il revient et il regarde en écartant un peu le rideau. Il voit que Jésus ne dort pas, mais réfléchit. Alors il s'approche. Il a dans ses bras un coffre pesant. Il le pose sur la table, près de Jésus, et il dit : "Maître... on m'a parlé de Toi, il y a un certain temps. Un jour, sur une montagne, tu as dit tant de vérités que nos docteurs ne savent plus dire. Elles me sont restées dans le cœur... et depuis lors, je pense à Toi... Puis on m'a dit que tu es bon et que tu ne repousses pas les pécheurs. Moi, je suis pécheur, Maître. On m'a dit que tu guéris les malades. J'ai le cœur malade, parce que j'ai fraudé, parce que j'ai pratiqué l'usure, parce que j'ai été vicieux, voleur, dur envers les pauvres. Mais maintenant, voici, je suis guéri parce que tu m'as parlé. Tu t'es approché de moi, et le démon de la sensualité et de la richesse s'est enfui. Et moi, à partir d'aujourd'hui, je suis tien, si tu ne me refuses pas, et pour te montrer que je nais de nouveau en Toi, voici que je me dépouille des richesses mal acquises. Je te donne la moitié de mon avoir pour les pauvres et l'autre moitié servira à restituer en quadruple ce que j'ai pris frauduleusement. Je sais qui j'ai fraudé. Et puis, après avoir rendu à chacun ce qui lui appartient, je te suivrai, Maître, si tu le permets... "

"Je le veux. Viens. Je suis venu pour sauver et appeler à la Lumière. Aujourd'hui la Lumière et le Salut sont venus à la maison de ton cœur. Ceux qui, au-delà du portail, murmurent parce que je t'ai racheté en m'assoyant à ton banquet, oublient que comme eux, tu es fils d'Abraham et que je suis venu sauver ce qui était perdu et pour donner la Vie à ceux dont l'esprit était mort. Viens, Zachée. Tu as compris ma parole mieux que beaucoup de ceux qui me suivent seulement pour pouvoir m'accuser. Aussi, désormais, tu seras avec Moi. "

La vision se termine ainsi.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-106.htm
TOME : 6/106

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Zachzo12
Zachée interpellé par Jésus


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 27 Sep - 7:29

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Zachée publicain et pécheur mais non par mauvaise volonté"

Jésus dit :

"Il y a levain et levain. Il y a le levain du Bien et celui du Mal. Le levain du Mal, poison satanique, fermente plus facilement que celui du Bien car il trouve une matière plus adaptée à son action dans le cœur de l'homme, dans la pensée de l'homme, dans la chair de l'homme, séduits tous les trois par une volonté égoïste, contraire par conséquent à une Volonté universelle qui est celle de Dieu.

La volonté de Dieu est universelle car elle ne s'arrête jamais à une pensée personnelle, mais elle considère le bien de l'univers entier. A Dieu rien ne peut augmenter sa perfection d'aucune façon, car Il a toujours possédé toutes les choses d'une manière parfaite. Par conséquent il ne peut exister en Lui de pensée d'intérêt propre pour mettre en œuvre quoi que ce soit de son action. Quand on dit : "On accomplit ceci pour une plus grande gloire de Dieu, dans l'intérêt de Dieu" ce n'est pas que la gloire divine soit en elle-même susceptible de grandir, mais parce que toute chose qui se trouve dans la Création porte une empreinte de bien et que toute personne qui accomplit le bien, et par conséquent mérite de le posséder, se pare du signe de la Gloire divine, en donnant ainsi gloire à la Gloire elle-même qui a glorieusement créé toutes choses. C'est un témoignage, en somme, que personnes et choses donnent à Dieu en donnant par leurs oeuvres un témoignage de l'Origine parfaite dont elles proviennent.

Ainsi donc Dieu, quand Il vous commande ou vous conseille ou vous inspire une action, ne le fait pas dans un intérêt égoïste, mais dans une pensée altruiste, charitable, pour votre bien-être. Voici la raison pour laquelle la Volonté de Dieu n'est jamais égoïste, mais est une Volonté toute tendue vers l'altruisme, vers l'universalité. L'unique et vraie Force du monde entier qui ait en vue le bien universel.

Le levain du Bien, germe spirituel qui vient de Dieu, rencontre au contraire dans sa croissance beaucoup d'oppositions et de difficultés, il a beaucoup de mal à se développer car il a contre lui les réactions qui sont favorables à l'autre levain: la chair, le cœur et la pensée de l'homme, envahis par un égoïsme qui est l'antithèse du Bien qui, par son origine, ne peut être qu'Amour. Chez la plupart des hommes, la volonté du Bien fait défaut et pour cette raison le Bien devient stérile et meurt, ou bien il vit avec tant de mal qu'il ne lève pas : il reste là. Il n'y a pas de faute grave, mais il n'y a pas non plus d'effort pour faire le plus grand bien. Aussi l'esprit gît inerte, pas mort, mais infécond.

Faites attention que de ne pas faire le mal ne sert qu'à éviter l'Enfer. Pour jouir tout de suite du beau Paradis, il faut faire le bien. Absolument, dans la mesure où on arrive à le faire. En luttant contre soi-même et contre les autres. C'est pour cela que j'ai dit que j'étais venu mettre la guerre et non pas la paix entre père et enfants, entre frères et sœurs, quand cette guerre devait défendre la Volonté de Dieu et sa Loi contre les oppositions des volontés humaines tournées dans des directions contraires à ce que veut Dieu.

En Zachée la petite poignée de levain du bien avait produit une grande fermentation. En son cœur il n'en était tombé que des bribes à l'origine : on lui avait rapporté mon discours de la Montagne. Défectueusement même, certainement mutilé d'un grand nombre de ses parties, comme il arrive quand on rapporte des discours.

Zachée était publicain et pécheur, mais non par mauvaise volonté. Il était comme quelqu'un qui avec un voile de cataracte sur les pupilles voit mal les choses. Mais il sait que l’œil, dégagé de ce voile, se retrouve en état de bien voir et ce malade désire qu'on lui enlève ce voile. Ainsi pour Zachée. Il n'était pas convaincu ni heureux. Pas convaincus des pratiques pharisaïques qui désormais avaient remplacé la vraie Loi, et pas heureux de sa manière de vivre.

Il cherchait instinctivement la Lumière, la vraie Lumière. Il en vit une étincelle dans ce fragment de discours et il l'enferma dans son cœur comme un trésor. Parce qu'il l'aimait, remarque cela, Marie : parce qu'il l'aimait, l'étincelle devint de plus en plus vive, vaste et impétueuse, et l'amena à voir nettement le Bien et le Mal et à choisir judicieusement, en coupant généreusement les tentacules qui auparavant : des choses au cœur, et du cœur aux choses, l'avaient enveloppé dans un filet qui avait fait de lui perfidement un esclave.

"Parce qu'il l'aimait" voilà le secret de la réussite ou non. On réussit quand on aime. On ne réussit que peu quand on aime chichement. On ne réussit pas du tout quand on n'aime pas. En n'importe quoi. A plus .forte raison dans les choses de Dieu où, bien que Dieu soit invisible pour les sens corporels, il faut avoir un amour, j'ose dire parfait, dans la mesure où une créature peut atteindre la perfection, pour réussir dans une entreprise. Dans la sainteté, dans ce cas.

Zachée, dégoûté du monde et de la chair, comme il était dégoûté du caractère mesquin des pratiques pharisaïques si vétilleuses, intransigeantes pour les autres, trop complaisantes pour eux, aima ce petit trésor d'une de mes paroles, arrivé à lui par pur hasard, humainement parlant. Il l'aima comme la chose la plus belle que sa vie de quarante années eût possédé et, de ce moment, il polarisa son cœur et sa pensée sur ce point. Ce n'est pas seulement pour le mal que le cœur de l'homme est là où est son trésor. Mais aussi pour le bien. Est-ce que peut-être les saints n'ont pas eu, au cours de leur vie, leur cœur là où était Dieu, leur trésor ? Si. Et c'est pour cela qu'en regardant seulement Dieu, ils surent passer sur la Terre sans corrompre leur âme dans la boue de la Terre.

Ce matin-là, si je n'avais pas paru, j'aurais pareillement fait un prosélyte car la conversation du lépreux avait achevé la métamorphose de Zachée. Au comptoir de la gabelle, ce n'était plus l'homme fraudeur et vicieux, mais l'homme qui se repentait de son passé et qui avait décidé de changer de vie. Si Moi. je n'avais pas paru à Jéricho, il aurait fermé son comptoir, pris son argent, et serait venu me chercher, car il ne pouvait demeurer sans l'eau de la Vérité, sans le pain de l'Amour, sans le baiser du Pardon.
Cela les censeurs habituels qui m'observaient pour toujours me faire des reproches, ne le voyaient pas et le comprenaient encore moins. Et ainsi ils s'étonnaient que je mange avec un pécheur. Oh ! si vous ne jugiez jamais, en en laissant la charge à Dieu, pauvres aveugles incapables de vous juger vous-mêmes !

Je ne suis jamais allé avec les pécheurs pour approuver leur péché. J'allais pour les soustraire au péché, souvent parce qu'à ce moment, ils n'avaient plus que l'extérieur du péché : l'âme contrite était déjà changée en une âme vivante, nouvelle, décidée à expier. Et alors, est-ce que j'étais avec un pécheur ? Non. Avec un racheté qui avait uniquement besoin d'être guidé pour se diriger dans sa faiblesse de ressuscité.
Combien de choses peut vous apprendre l'épisode de Zachée ! La puissance de l'intention droite qui suscite le désir, le vrai désir qui pousse à chercher une connaissance toujours plus grande du Bien et à chercher Dieu continuellement jusqu'à ce qu'on l'ait trouvé, un réel repentir qui donne le courage du renoncement. Zachée avait l'intention sincère d'écouter des paroles de vraie Doctrine. En ayant eu quelques-unes, la droiture de son désir le pousse à un plus grand désir et donc à une recherche continuelle de cette Doctrine. La recherche de Dieu, caché dans la vraie Doctrine, le détache des dieux mesquins de l'argent et de la sensualité et en fait un héros du renoncement.

"Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et suis-moi" ai-je dit au jeune homme riche, et lui n'a pas su le faire. Mais Zachée, bien que plus endurci dans l'avarice et la sensualité, sait le faire. Car à travers le peu de paroles qui lui avaient été rapportées, comme le mendiant aveugle et le lépreux que j'avais guéris, il avait vu Dieu
.
Est-ce qu'un esprit, qui a vu Dieu, peut jamais trouver quelque attirance dans les petites choses de la Terre ? Le peut-il jamais, ma petite épouse ?"

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-107.htm
TOME : 6/107

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Zachée ( icône )


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 28 Sep - 7:28

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Heureux les pauvres en esprit"

Jésus dit

« Dans mes diverses béatitudes j'ai énoncé ce qui était nécessairement requis pour les atteindre, et les récompenses qui seront données à ces bienheureux. Mais si les catégories que j'ai nommées sont différentes, la récompense est la même si vous regardez bien : jouir des mêmes choses dont jouit Dieu.

Catégories diverses. J'ai déjà montré comment Dieu pourvoit par sa pensée à la création d'âmes de tendances diverses pour que la Terre jouisse d'un juste équilibre en tous ses besoins inférieurs et supérieurs. Que si par la suite, la révolte de l'homme altère cet équilibre en voulant aller toujours à l'encontre de la Volonté divine, qui le guide amoureusement par le juste chemin, la faute n'en est pas à Dieu.

Les humains, perpétuellement mécontents de leur situation, ou par des injustices caractérisées, ou par des tentatives d'injustice, envahissent ou troublent le domaine d'autrui. Que sont les guerres mondiales et les guerres de famille, et celles des professions, sinon des injustices en action ? Que sont les révolutions sociales, que sont les doctrines qui se revêtent du nom de "sociales" mais qui en réalité ne sont que violentes et opposées à la charité, car elles ne savent pas vouloir et pratiquer la justice qu'elles préconisent, mais aboutissent à des débordements de violences qui ne soulagent pas les opprimés, mais en augmentent le nombre au profit d'un petit nombre de tyrans ?

Mais là où Je règne, Moi, Dieu, ces altérations n'arrivent pas. Dans les esprits vraiment miens et dans mon Royaume, rien ne trouble l'ordre. Voilà donc que sont vécues et récompensées les formes diverses de la multiforme sainteté de Dieu qui est juste, pur, pacifique, miséricordieux, dégagé de l'avidité des richesses éphémères, joyeux de la joie de son amour.

Parmi les âmes, les unes tendent vers une forme, les autres vers une forme différente. Elles tendent d'une manière éminente parce que dans un saint les vertus sont toutes présentes. Mais il y en a une qui domine qui fait que ce saint est particulièrement célébré parmi les hommes. Moi, je le bénis et le récompense cependant pour toutes, car la récompense c'est de "jouir de Dieu" aussi bien pour les pacifiques que pour les miséricordieux, pour ceux qui aiment la justice aussi bien que pour ceux qui sont persécutés par l'injustice, pour les purs comme pour les affligés, pour les doux comme pour les pauvres en esprit.

Les pauvres en esprit ! Comme elle est toujours mal comprise, même par ceux qui la comprennent dans un sens juste, cette définition ! Pauvre en esprit pour les humains superficiels et leur sotte ironie, et pour l'ignorance qui se croit sagesse, cela veut dire "stupide". Les meilleurs croient que l'esprit c'est l'intelligence, la pensée; pour les plus matériels, c'est la fourberie et la malignité.

Non. L'esprit est très au-dessus de l'intelligence. C'est le roi de tout ce qui est en vous. Toutes les qualités physiques et morales sont pour ce roi des sujettes et des servantes. Là où une créature finalement dévouée à Dieu sait garder les choses à leur juste place. Là où, au contraire, elle n'est pas filialement dévouée, surviennent alors les idolâtries, et les servantes deviennent reines en détrônant l'esprit roi. Anarchie qui produit la ruine comme toutes les anarchies.

La pauvreté en esprit consiste dans cette liberté souveraine à l'égard de toutes les choses qui sont les délices de l'homme, et pour lesquelles l'homme arrive même au délit matériel ou au délit moral impuni qui échappe trop souvent à la loi humaine, mais qui ne fait pas moins de victimes, et même en fait de plus nombreuses et avec des conséquences qui ne se bornent pas à enlever la vie à la victime, mais parfois enlèvent l'estime et le pain aux victimes et aux membres de leurs familles.

Le pauvre en esprit n'est plus l'esclave des richesses. Même s'il n'arrive pas à y renoncer matériellement, en s'en dépouillant comme de toute aisance, en entrant dans un ordre monastique, il sait s'en servir pour son compte avec une parcimonie qui est un double sacrifice pour en être, au contraire, prodigue pour les pauvres du monde. Lui a compris ma phrase : "Faites-vous des amis avec les richesses injustes". De son argent, qui pourrait être un ennemi de son esprit en le portant à la luxure, la gourmandise et l'anticharité, il fait son serviteur qui lui aplanit le chemin du Ciel, tout tapissé - pour le riche : pauvre en esprit - de ses mortifications et de ses œuvres de charité pour les misères de ses semblables.

Que d'injustices ne répare pas et ne guérit pas le pauvre en esprit ! Ses propres injustices du temps où, comme Zachée, il n'était qu'un cœur avide et dur. Injustices de son prochain, vivant ou défunt. Injustices sociales.

Vous élevez des monuments à des gens qui n'ont été grands que par leur puissance. Pourquoi n'élevez-vous pas des monuments aux bienfaiteurs cachés de l'humanité besogneuse, pauvre et travailleuse, à ceux qui ont fait servir leurs richesses non pas à faire de leur propre vie un continuel festin mais à rendre la vie lumineuse, meilleure, plus élevée pour ceux qui sont pauvres, souffrants, pour ceux dont sont diminuées les capacités fonctionnelles, pour ceux que les puissants laissent dans l'ignorance parce que leur ignorance est plus utile à leurs projets maudits ? Combien y en a-t-il, même parmi ceux qui ne sont pas dans l'abondance, qui au contraire sont un peu moins que pauvres et qui pourtant savent sacrifier jusqu'aux "deux piécettes" qu'ils possèdent pour soulager une misère qui, parce qu'elle est sans la Lumière, telle qu'ils l'ont - et qu'ils l'aient, on le comprend par la façon dont ils agissent - est plus grande que la leur !

Ce sont des pauvres en esprit ceux qui, perdant les ressources grandes ou modestes qu'ils possèdent, savent conserver la paix et l'espérance, ne maudire et ne haïr personne, ni Dieu, ni les hommes.

La grande catégorie des "pauvres en esprit" que j'ai nommée en premier lieu - car je pourrais dire que sans cette liberté de l'esprit, qui s'élève au-dessus de toutes les délices de la vie, on ne peut avoir les autres vertus que donnent les béatitudes - se divise et se subdivise en tant de formes.

Humilité de la pensée qui ne se gonfle pas et ne se proclame pas supérieure, mais use du don de Dieu en en reconnaissant l'Origine, pour le Bien. Seulement pour cela.
Générosité dans les affections, pour laquelle il sait se dépouiller même de celles-ci afin de suivre Dieu, même de la vie. La richesse la plus vraie et la plus instinctivement aimée de la créature animale. Mes martyrs ont été tous généreux en ce sens parce que leur esprit avait su se rendre pauvre pour devenir "riche" de l'unique richesse éternelle : Dieu.

Justice dans l'amour des choses personnelles. Les aimer, parce qu'en tant que témoignage de la Providence, c'est un devoir. J'en ai déjà parlé dans les dictées précédentes. Mais ne pas les aimer au point de les aimer plus que Dieu et que sa Volonté; les aimer, mais pas au point de maudire Dieu si une main d'homme vous les arrache.

Enfin, je le répète, liberté de l'esclavage de l'argent.

Voilà les formes diverses de cette pauvreté spirituelle dont j'ai dit qu'avec justice elle possédera les deux. Sous les pieds, toutes les richesses passagères de la vie humaine, pour posséder les richesses éternelles. Mettre la Terre et ses fruits à la saveur trompeuse, douce à la surface et amère au milieu, à la dernière place et vivre en travaillant pour la conquête du Ciel. Oh ! là, il n'y a pas de fruit à la saveur trompeuse. Là se trouve l'ineffable fruit de la jouissance de Dieu.

Cela, Zachée l'avait compris. Cette phrase fut la flèche qui lui ouvrit le cœur à la Lumière et à la Charité, à Moi qui venais à lui pour lui dire : "Viens". Et quand je vins à lui pour l'appeler, lui était déjà "un pauvre en esprit", c'est pour cela qu'il fut capable de posséder le Ciel. »

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-108.htm
TOME : 6/108

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Jésus proclame les " Béatitudes "


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 29 Sep - 8:12

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Au village de Salomon"

Jésus y arrive en pleine nuit. La lune, à cause de la position où elle se trouve, me fait penser qu'il est environ deux heures du matin. Une belle lune qui commence seulement à décroître, et qui rayonne au milieu du ciel serein en répandant la paix sur la terre. La paix et des rosées abondantes, les fortes rosées des pays chauds, bienfaisantes pour les plantes après la brûlure diurne du soleil.

Les pèlerins doivent avoir suivi la rive du fleuve qui est sèche car le fleuve est plus resserré dans son cours à cause de l'étiage estival. Et ils remontent des roseaux jusqu'au bois qui garnit le bord et le soutient par le filet que forment les racines des arbres dans la terre près de l'eau.

« Arrêtons-nous ici en attendant le matin » dit Jésus.

« Maître... je suis tout endolori... » dit Mathieu.

« Et moi, je crains d'avoir la fièvre. Le fleuve n'est pas sain en été... Tu le sais »
renchérit Philippe.

« Cela aurait été pire si du fleuve nous étions remontés sur les monts de Judée, cependant. Cela aussi, on le sait » dit le Zélote qui a pitié de Jésus auquel tous racontent leurs petites peines et font entendre leurs lamentations et dont personne ne comprend l'état d'âme.

« Laisse faire, Simon, ils ont raison. Mais, d'ici peu, nous allons nous reposer... Je vous en prie, encore un peu de route... Et un peu d'attente ici. Voyez comme la lune tourne vers l'occident. Pourquoi réveiller ce vieillard et peut-être Joseph encore malade, quand d'ici peu il va faire jour ?... »

« C'est qu'ici, tout est trempé de rosée. On ne sait pas où se mettre... » bougonne l'Iscariote.

« Tu as peur d'abîmer tes vêtements ? » dit Thomas toujours joyeux. « Allons, après ces marches de galériens dans la poussière et la rosée, il n'y a plus lieu de faire le paon ! Et du reste... ainsi tu plairais davantage à l'aimable Elchias. Tes grecques, celles de la bordure et celles des manches sont restées en lambeaux sur les arbustes épineux du désert de Juda, et celle du col c'est la sueur qui l'a détruite... Maintenant tu es un juif parfait... »

« Une parfaite saleté, et j'en suis dégoûté » réplique l'Iscariote en colère.

« Qu'il te suffit, Judas, d'avoir le cœur pur » dit paisiblement Jésus. « C'est lui qui a de la valeur... »

« Valeur ! Valeur ! Nous sommes exténués de fatigue, de faim... Nous perdons notre santé et elle seule a de la valeur » dit impoliment Judas.

« Moi, je ne te retiens pas de force... C'est toi qui veux rester. »

« Désormais !... Il me convient de le faire. Je suis... »

« Mais dis-la donc la parole qui te brûle les lèvres : "Tu es compromis aux yeux du Sanhédrin". Mais tu peux toujours réparer... et acquérir de nouveau sa confiance... »
« Je ne veux pas réparer... car je t'aime et je veux rester avec Toi. »

« Vraiment tu le dis d'une manière qui plus que l'amour semble exprimer la haine » mâchonne Jude d'Alphée.

« Eh bien... chacun a sa façon d'exprimer son amour. »

« Hé ! Oui ! Il y en a qui aiment leurs femmes mais qui les rouent de coups... Ce genre d'amour ne me plairait pas » dit Jacques de Zébédée en essayant de couper court à l'incident par une plaisanterie. Mais personne ne rit. Cependant, grâce à Dieu, personne ne réplique.

Jésus conseille : « Allons nous asseoir sur le seuil de la maison. La gouttière est large et abrite de la rosée et il y a ce soubassement qui sert de base à la maisonnette...»

Ils obéissent sans parler et, après avoir rejoint la maison, ils s'assoient en ligne le long du mur. Mais la simple observation de Thomas : « J'ai faim. Ces marches nocturnes creusent » ranime la discussion.

« Mais quelles marches ! C'est que depuis des jours on vit de rien !! » lui répond toujours l'Iscariote.

« Vraiment, chez Nike et chez Zachée, on a mangé et bien mangé, et Nike nous a tant donné que nous avons dû en donner aux pauvres pour que cela ne se gâte pas. Le pain ne nous a jamais manqué. Ce caravanier aussi nous a donné du pain et de quoi manger avec... » observe André.

Judas, qui ne peut le démentir, se tait.

Un coq, au loin, salue la première lueur du jour.

« Oh ! Bien ! D'ici peu, c'est l'aube ! » dit Pierre en s'étirant, car il s'était presque endormi.

Ils attendent en silence l'arrivée du jour.

Un bêlement dans un parc... Puis une sonnaille au loin sur la grand-route, à l'opposé... Tout près un crou-crou des colombes d'Ananias. Une voix rauque d'homme dans les roseaux... C'est un pêcheur qui revient avec sa pêche nocturne et maugrée du peu de résultat. Il voit Jésus et s'arrête. Il hésite, puis il dit : « Si je te la donne, me promets-tu abondance pour l'avenir ? »

« Par gain ou par besoin ? »

« Par besoin. J'ai sept enfants, ma femme et la mère de ma femme. »

« Tu as raison. Sois généreux et je te promets qu'il ne te manquera pas le nécessaire.»

« Prends alors. Il y a là à l'intérieur ce blessé qui ne se remet pas, malgré les soins... »

« Que Dieu te récompense et te donne la paix » dit Jésus.

L'homme salue et s'en va, laissant ses poissons enfilés par la bouche dans une branche de saule.

Le silence retombe, à peine rompu par le bruissement des roseaux, par quelque cri d'oiseau... Puis un grincement proche. La grille rustique qu'Ananias a construite tourne en grinçant, et le petit vieux s'amène sur la route en scrutant le ciel. La brebis le suit en bêlant...

« La paix à toi, Ananias ! »

« Maître ! Mais... depuis quand es-tu ici ? Pourquoi ne pas appeler, te faire ouvrir ?! »

« Depuis peu. Je ne voulais déranger personne... Comment va Joseph ? »

« Tu sais ?... Il va mal. Il sort du pus d'une oreille et il souffre beaucoup de la tête. Je crois qu'il va mourir. Ou plutôt : je croyais. Maintenant tu es ici et je crois qu'il va guérir. Je sortais chercher de l'herbe pour des emplâtres... »
« Les compagnons de Joseph sont-ils ici ? »

« Il y en a deux. Les autres sont allés en avant. Ici, il y a Salomon et Élie. »

« Les pharisiens vous ont-ils ennuyés ? »

« Tout de suite après ton départ, plus après. Ils voulaient savoir où tu étais allé. J'ai dit : "Chez ma bru, à Masada". Ai-je mal fait ? »

« Tu as bien fait. »

« Et... Tu y es vraiment allé ? » Le vieil homme est tout anxieux.

« Oui. Elle va bien. »

« Mais... elle ne t'a pas écouté ?... »

« Non. Il faut prier beaucoup pour elle. »

« Et pour les petits... Qu'elle les élève pour le Seigneur... » dit le vieillard, et deux grosses larmes descendent pour dire ce qu'il tait. Il dit pour finir : « Les as-tu vus ? »

« Pour l'un, je peux dire que je l'ai vu... Les autres, je les ai entrevus. Ils vont tous bien. »

« J'offre à Dieu mon renoncement et mon pardon... Pourtant... il est si amer de dire : "Je ne les verrai plus"... »

« Tu verras bientôt ton fils, et avec lui, tu seras en paix au Ciel. »
« Merci, Seigneur. Entre... »

« Oui. Allons tout de suite auprès du blessé. Où est-il ? »

« Sur le meilleur lit. »

Ils entrent dans le jardin qui est très bien tenu, et de là dans la cuisine, puis de la cuisine dans la petite chambre. Jésus se penche sur le malade qui dort en gémissant. Il se penche, il se penche... et il souffle sur l'oreille enveloppée de charpie déjà pleine de pus. Il se relève, puis se retire sans bruit.

« Tu ne le réveilles pas ? » demande à voix basse le vieillard.

« Non. Laisse-le dormir. Il ne souffre plus, il va se reposer. Allons voir les autres. » Jésus s'approche sans bruit de la porte et il passe dans la pièce où se trouvent les deux lits achetés l'autre fois. Les deux disciples, fatigués, dorment encore.

« Ils veillent jusqu'au matin; moi du matin au soir. Ils sont donc fatigués. Ils sont si bons. »

Les deux doivent dormir les oreilles ouvertes, car ils se réveillent tout de suite : « Maître ! Notre Maître ! Tu arrives à temps ! Joseph est... »

« Guéri. J'ai déjà opéré. Il dort et ne le sait pas, mais il n'a plus rien. Il n'aura qu'à nettoyer la pourriture et il sera sain comme auparavant. »

« Oh ! Alors purifie-nous aussi car nous avons péché. »

« En quoi ? »

« Pour assister Joseph, nous n'avons pas été au Temple... »

« La charité fait un temple en tout lieu. Et c'est dans le Temple de la charité que Dieu se trouve. Si nous nous aimions tous, la Terre ne serait qu'un Temple. Restez en paix. Un jour viendra où Pentecôte voudra dire : "Amour", manifestation de l'amour. Vous avez fait, en la devançant, la Pentecôte de l'avenir, puisque vous avez aimé votre frère. »

De l'autre pièce, la voix de Joseph retentit : « Ananias ! Elie ! Salomon ! Mais je suis guéri ! » et l'homme apparaît, revêtu seulement de la tunique courte, amaigri, encore pâle, mais ne souffrant plus. Il voit Jésus et dit : « Ah ! c'est Toi, mon Maître ! » et il court Lui baiser les pieds.

« Que Dieu te donne la paix, Joseph, et pardonne-moi si tu as souffert à cause de Moi. »

« Je me fais gloire d'avoir versé du sang pour Toi, comme en versa mon père autrefois. Je te bénis de m'en avoir rendu digne ! » Le visage vulgaire de Joseph étincelle dans la joie de ces paroles et prend une noblesse, une beauté, qui lui vient d'une lumière intérieure.

Jésus le caresse et parle à Salomon : « Ta maison sert à faire beaucoup de bien. »

« Oh ! C'est qu'elle est à Toi maintenant. Auparavant elle ne servait qu'au lourd sommeil du passeur. Mais je suis content qu'elle t'ait servi et qu'elle ait servi à ce juste. Maintenant, nous allons avoir quelques bonnes journées, ici avec Toi. »

« Non, ami. Vous allez partir tout de suite. Il ne nous est plus permis de nous reposer. Ce temps qui vient sera vraiment un temps d'épreuve et seules les fortes volontés resteront fidèles. Maintenant nous allons partager le pain ensemble et puis vous allez partir, tout de suite, le long du fleuve en me précédant d'une demi-journée. »

« Oui, Maître. Joseph aussi ? »

« Aussi, à moins qu'il ne craigne une nouvelle blessure... »

« Oh ! Maître ! Plût à Dieu que j'eusse à te précéder dans la mort en donnant mon sang pour Toi ! »

Ils sortent dans le jardin dont le premier soleil fait briller la rosée. Ananias fait les honneurs de la maison en cueillant les premières figues sur les branches les mieux exposées, et il s'excuse de ne pouvoir offrir un pigeonneau parce que les deux nichées ont servi pour le malade. Mais il y a les poissons et, vite, vite, on se met à préparer la nourriture.

Jésus se promène entre Elie et Joseph qui racontent leur aventure et la force de Salomon qui a porté le blessé sur ses épaules pendant de longs kilomètres parcourus de nuit, un peu à la fois...

« Mais toi, Joseph, tu pardonnes, n'est-ce pas, à celui qui t'a frappé ? »

« Je n'ai jamais eu de rancœur pour ces malheureux. J'ai offert le pardon et la souffrance pour leur rédemption. »

« C'est ce qu'il faut faire, bon disciple ! Et Ogla ? »

« Ogla est allé avec Timon. Je ne sais s'il continuera à le suivre ou s'il s'arrêtera à l'Hermon. Il disait toujours qu'il voulait aller au Liban. »

« Bon ! Que Dieu le guide pour le mieux. »

Maintenant, dans les feuillages, les oiseaux gazouillent en chœur. Les bêlements, les voix d'enfants, de femmes, le braiment des ânes, le grincement des poulies au-dessus des puits annoncent que le village est réveillé.

C'est dans le jardin lui-même que l'on rompt le pain et que l'on distribue les poissons, puis on consomme le repas et, tout de suite après, bénis par Jésus, les trois disciples quittent la maison, parcourent rapidement le chemin qui mène au fleuve pour se plonger dans la fraîcheur et l'ombre des roseaux...

On ne les voit plus...

« Et maintenant reposons-nous jusqu'au soir, et puis suivons-les nous aussi » ordonne Jésus.

Il y a là un tas de filets confectionnés par Ananias qui dit qu'ainsi il ne reste pas oisif et qu'il gagne son pain quotidien. C'est en partie sur eux, en partie sur des lits, que les apôtres s'étendent pour chercher un sommeil réparateur.

Ananias, pendant ce temps, ramasse les vêtements trempés de sueur, sort sans faire de bruit, ferme la porte et la grille, et descend au fleuve afin de les nettoyer pour qu'ils soient propres et secs pour le soir...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-109.htm

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Jésus


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 30 Sep - 8:32

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Jésus dans un village de la Décapole"

Au bord du fleuve, un village de quelques maisons très modestes. Ce doit être de là qu'est parti Jésus quand il traversa en barque le Jourdain en crue. En effet je vois venir à la rencontre de Jésus, qui avait envoyé en avant l'Iscariote et Thomas pour Lui préparer le chemin, le passeur avec ses parents.

Le passeur, voyant de loin venir Jésus, hâte le pas et, arrivé devant Jésus, s'incline en une très profonde révérence en disant : "Tu arrives bien, ô Maître, pour nos malades. Ils t'attendent. J'ai beaucoup parlé de Toi. Tout le village te salue par mon intermédiaire en disant: "Béni le Messie du Dieu Très Haut"."

"La paix à toi et à ce village. Je suis ici pour vous. Vous ne serez pas déçus dans vos espérances. Le Ciel aura pitié de celui qui croit. Allons."

Et Jésus se met à côté du passeur pour se diriger vers le centre du village.

Femmes, enfants, hommes se montrent sur les seuils et puis suivent le petit cortège à mesure qu'il avance. A chaque mètre la foule augmente car il arrive toujours des gens pour se joindre à ceux qui étaient déjà là. On salue, on bénit, on invoque.

"Maître" crie une mère "mon enfant est malade. Viens, béni !"

Et Jésus se détourne vers une pauvre maison, met une main sur l'épaule de la mère toute en larmes et il demande : "Où est ton fils ?"

"Ici, Maître, viens."

Entrent dans la maison la mère, Jésus, le passeur, Pierre, Jean, le Thaddée et des gens du peuple. Les autres se massent à la porte et allongent le cou pour voir.

Dans un coin de la pauvre et sombre cuisine, il y a un petit lit près d'un feu allumé et sur lui le petit cadavre d'un enfant d'environ sept ans. Je dis un petit cadavre tellement il est réduit, jaunâtre, sans mouvement. Seul le râle haletant de la petite poitrine, malade, je dirais, de tuberculose.

"Regarde, Maître. J'ai dépensé toutes mes ressources pour le sauver, au moins lui. Je n'ai plus de mari. Mes deux autres enfants sont morts à peu près au même âge que lui. Je l'ai conduit jusqu'à Césarée Maritime pour le montrer à un médecin romain. Mais il n'a su que me dire : "Résigne-toi. La carie le ronge". Regarde..."

Et la mère découvre le pauvre petit être en rejetant en arrière les couvertures. Là où il n'y a pas de bandes, ce sont de petits os qui font saillie sous une peau brûlée et jaunâtre. Mais seule une petite partie du corps est découverte, l'autre est sous les bandes et les linges qui, lorsque la mère les enlève, montrent les trous suintants caractéristiques de la carie osseuse. Un spectacle pitoyable. Le petit malade est si abattu qu'il ne fait pas un geste. Il semble qu'il ne s'agit même pas de lui. Il ouvre à peine ses yeux caves et hébétés et jette un regard indifférent, je dirais ennuyé, sur la foule, puis il les referme.

Jésus le caresse. Il pose sa longue main sur la petite tête qui s'abandonne, et l'enfant rouvre ses yeux regardant avec plus d'intérêt cet inconnu qui le touche avec tant d'amour et lui sourit avec tant de pitié.

"Veux-tu guérir ?" Jésus parle doucement en se penchant sur la petite figure pâle. Il a d'abord recouvert le petit corps, en disant à la mère qui voulait changer les linges : "Pas besoin, femme. Laisse-le ainsi."

Sans parler, le petit malade fait signe que oui.

"Pourquoi ?"

"Pour maman" dit la petite voix faible, si faible. La mère pleure plus fort.

"Seras-tu toujours bon si tu guéris ? Un bon fils ? Un bon citoyen ? Un bon fidèle ?" Il pose les questions en les détachant bien, pour donner au petit le temps de répondre à chacune. "Te souviendras-tu de ce que tu promets maintenant? Toujours ?"

Les "oui" faibles et exprimant pourtant un si profond désir tombent, l'un après l'autre, comme autant de soupirs de l'âme.

"Donne-moi une main, petit." Le petit malade veut donner la gauche qui est saine. Mais Jésus dit : "Donne-moi l'autre. Je ne te ferai pas mal."

"Seigneur" dit la mère "ce n'est qu'une plaie. Laisse-moi l'envelopper, pour Toi..."

"N'importe, femme. Je n'ai de dégoût que pour les impuretés des cœurs. Donne-moi la main et dis avec Moi : "Je veux être toujours bon comme fils, comme homme et comme croyant dans le Dieu vrai"."

L'enfant répète en forçant sa petite voix. Oh ! c'est toute son âme qui est dans cette voix, et l'espérance... et certainement aussi celle de la mère.

Il s'est fait un silence solennel dans la pièce et dans la rue. Jésus, qui tient de la main gauche la main droite du malade, lève sa main droite - c'est son geste quand il annonce une vérité ou quand il impose sa volonté aux maladies et aux éléments - et se redressant, solennel, il dit d'une voix puissante : "Et Moi, je veux que tu sois guéri. Lève-toi, enfant, et loue le Seigneur" et il laisse la petite main qui maintenant est tout à fait saine, maigre, mais sans la moindre excoriation, et il dit à la mère : "Découvre ton enfant."

La femme a le visage de quelqu'un qui attend une sentence de mort ou de grâce. En hésitant, elle enlève les couvertures... elle pousse un cri et se jette sur le petit corps, très maigre, mais sain, le baise, l'étreint... elle est folle de joie. Si bien qu'elle ne voit pas que Jésus s'éloigne du lit et se dirige vers la porte.

Mais le petit malade le voit et dit : "Bénis-moi, ô Seigneur, et permets-moi de te bénir. Maman... tu ne remercies pas ?"

"Oh ! pardon !..." La femme, avec l'enfant dans les bras, se jette aux pieds de Jésus.

"Je comprends, femme. Va en paix et sois heureuse. Adieu, enfant, sois bon. Adieu à tous." Et il sort.

Des femmes nombreuses lèvent leurs enfants pour que la bénédiction de Jésus les préserve du mal, à l'avenir. Les petits se faufilent parmi les grandes personnes pour se faire caresser. Et Jésus bénit, caresse, écoute, s'arrête encore pour guérir trois personnes qui ont les yeux malades et quelqu'un qui tremble comme s'il avait la danse de Saint-Gui. Maintenant il est au centre du village.

"Il y a ici un de mes parents, qui est sourd-muet de naissance. Il aurait l'esprit éveillé, mais il ne peut rien faire. Guéris-le, Jésus" dit le passeur.

"Conduis-moi à lui."

Ils entrent dans un petit jardin au fond duquel se trouve un homme jeune, d'environ trente ans, qui puise de l'eau à un puits pour arroser les légumes. Étant sourd et tournant le dos, il ne s'aperçoit pas de ce qui arrive et il continue imperturbable son travail, malgré les cris de la foule, si forts que les colombes s'enfuient effrayées sur les toits.

Le passeur le rejoint, le prend par le bras et le conduit à Jésus.

Jésus se met en face du malheureux, tout près, vraiment corps contre corps, de façon qu'avec sa langue il touche la langue du muet qui reste la bouche ouverte. Et, les deux médiums dans les oreilles du sourd-muet, il prie un instant, les yeux levés au ciel, puis il dit : "Ouvrez-vous !" et il enlève ses mains et s'écarte.

"Qui es-tu, Toi qui me délies la parole et l'ouïe ?" dit le miraculé.

Jésus fait un geste et cherche à continuer sa route en sortant par l'arrière de la maison. Mais aussi bien l'homme guéri que le passeur, le retiennent. L'un dit : "C'est Jésus de Nazareth, le Messie" et l'autre en exclamant : "Oh! reste, pour que je t'adore !"

"Adore le Seigneur Très Haut, et sois-Lui toujours fidèle. Va; Ne perds pas le temps en paroles inutiles, ne fais pas du miracle un objet de distraction. Sers-toi de la parole pour le bien, plus qu’avec les oreilles écoute avec te cœur les voix de l'Esprit Créateur qui t'aime et te bénit."

Mais oui ! Dire à quelqu'un, qui est si heureux, de ne pas parler de son bonheur, c'est inutile ! L'homme guéri se remet de tant d'années de mutisme et de surdité en. parlant à tous ceux qui sont présents.

Le passeur insiste pour que Jésus entre dans sa maison pour se reposer et se restaurer. Il se prend pour l'auteur de tout le respect qui entoure Jésus, et s'attache à cette idée. Il veut que soit reconnu son droit.

"Mais c'est moi le notable du village" dit un vieillard imposant.

"Mais, si moi je n'avais pas été là avec mes barques, tu n'auras pas vu Jésus" répond le passeur.

Et Pierre, toujours franc et impulsif : "Vraiment... si je n’avais pas été là pour te dire quelque chose, toi... les barques..."

Jésus intervient providentiellement pour mettre tout le monde d'accord. "Allons près du fleuve. Là, en attendant la nourriture, et qu'elle soit parcimonieuse et frugale car la nourriture doit servir au corps et ne pas être le but du corps. Moi, j'évangéliserai. Que ceux qui veulent m'entendre et m'interroger viennent avec Moi."

Je pourrais dire que le village tout entier le suit.

Jésus monte sur une barque qui a été tirée au sec sur la grève et, de cette tribune improvisée, ayant les auditeurs en face de Lui, assis en demi-cercle sur la rive et parmi les arbres, il leur parle.

Il prend le sujet de la question que Lui pose un homme : "Notre Loi, Maître, a l'air d'indiquer comme frappés par Dieu ceux qui naissent malheureux, au point qu'elle leur interdit tout service à l'autel. Mais quelle faute en ont-ils ? Ne serait-il pas juste de réputer coupables les parents qui ont donné le jour à ces malheureux ? Leurs mères en particulier ? Et comment devons-nous nous comporter avec ceux qui sont nés malheureux ?"

"Écoutez :

Un très grand sculpteur, un sculpteur parfait, fit un jour la forme d'une statue et il en fit une œuvre tellement parfaite qu'il s'y complut et dit : "Je veux que la Terre soit remplie de pareilles merveilles". Mais il ne pouvait suffire à tant de travail. Il appela donc à son aide d'autres personnes et leur dit : "Faites, sur ce modèle, mille et dix mille statues pareillement parfaites. Je leur donnerai la dernière touche en imprimant l'expression à leur physionomie". Mais ses aides n'étaient pas capables d'y arriver. En effet ils étaient d'une capacité très inférieure à celle de leur maître et, en plus de cela, ils s'étaient rendus quelque peu ivres pour avoir goûté un fruit dont le suc créait des délires et des brumes. Alors le sculpteur leur donna des moules et il leur dit : "Coulez-y la matière pour la modeler. Ce sera une oeuvre exacte et, pour la finir, je lui donnerai la dernière touche pour l'animer". Et les aides se mirent au travail.

Mais le sculpteur avait un grand ennemi : ennemi personnel et ennemi de ses aides. Cet ennemi cherchait de toutes manières à faire faire mauvaise figure au sculpteur et à faire naître des dissentiments entre lui et ses aides. Pour cela, il fit agir son astuce dans leurs œuvres : tantôt en altérant la matière qu'il fallait couler dans les moules, tantôt en rendant le feu moins vif, tantôt en exaltant exagérément les aides. Il advint donc que le recteur du monde, pour éviter le plus possible que l’œuvre ne sortît pas en copies imparfaites, établit des sanctions graves contre les modèles sortis sous une forme imparfaite.

Et l'une fut que de tels modèles ne pourraient être exposés dans la Maison de Dieu. Là tout doit, ou devrait être, parfait. Je dis "devrait" parce qu'il n'en est pas ainsi. Même si l'apparence est bonne, la réalité ne l'est pas. Ceux qui sont présents dans la Maison de Dieu paraissent sans défauts, mais l’œil de Dieu découvre en eux les plus graves : ceux qui appartiennent au cœur.

Oh ! le cœur ! C'est avec lui que l'on sert Dieu. En vérité, c'est avec lui. Il n'est pas besoin et il ne suffit pas d'avoir l’œil limpide et l'ouïe parfaite, une voix harmonieuse, un beau physique, pour chanter des louanges agréables à Dieu. Il n'est pas besoin et il ne suffit pas d'avoir de beaux vêtements, propres et parfumés. Limpide et parfait, harmonieux et bien fait doit être l'esprit dans le regard, dans l'ouïe, dans la voix, dans les formes spirituelles, et celles-ci doivent être ornées de pureté; voilà le beau vêtement, propre et parfumé de charité : voilà l'huile saturée d'essences qui plaît à Dieu.

Et quelle charité serait celle de quelqu'un qui, étant heureux et voyant un malheureux, aurait pour lui mépris et haine ? Mais, au contraire, double et triple charité doit être donnée à celui qui, innocent, est né malheureux. Le malheur est une peine qui donne du mérite à celui qui la supporte et à celui qui est frappé de le voir supporter, et en souffre par amour de parent et peut-être se bat la poitrine, en pensant : "C'est moi, par mes vices, qui suis la cause de cette peine". Et le malheur ne doit jamais devenir cause de faute spirituelle pour celui qui le voit. La vue devient une faute si elle provoque l'anticharité. Voilà pourquoi je vous dis : "Ne soyez jamais dépourvus de charité envers votre prochain. Il est né malheureux ? Aimez-le parce qu'il porte sa grande peine. Il est devenu malheureux par sa faute ? Aimez-le car sa faute s'est déjà changée en châtiment. C'est le père de quelqu'un qui est né malheureux ou qui l'est devenu ? Aimez-le car il n'y a pas de douleur plus grande que la douleur d'un père frappé dans son enfant. C'est une mère qui a engendré un monstre ? Aimez-la car elle est littéralement écrasée par cette douleur qu'elle croit la plus inhumaine. C'est une douleur inhumaine. Mais elle l'est davantage encore celle de la femme qui a engendré quelqu'un qui dans l'âme est un monstre, qui s'aperçoit qu'elle a engendré un démon et un danger pour la Terre, pour la Patrie, pour la Famille, pour les amis. Oh ! cette mère qui n'ose même plus lever le front, pauvre mère d'un être féroce, abject, homicide, traître, voleur, corrompu !

Eh bien, je vous dis : "Aimez aussi ces mères, les plus malheureuses". Celles qui passeront dans l'histoire avec le nom de mères d'un assassin, d'un traître.

Partout, la Terre a entendu les pleurs des mères déchirées par la mort cruelle de leur propre enfant. Depuis Ève, que de mères ont senti leurs entrailles se déchirer plus que par les douleurs de l'enfantement, mais, que dis-je ?, se sont senti arracher les entrailles, et avec elles le cœur, par une main féroce, devant le cadavre du fils assassiné, supplicié, martyrisé par les hommes. Elles ont crié leur affreuse douleur, en se jetant dans un délire spasmodique de leur amour douloureux sur la dépouille qui ne les entendait plus, qui ne se réchauffait plus à leur chaleur, qui ne pouvait plus faire un seul mouvement pour dire par le regard, ou par un geste, s'il ne le pouvait plus le dire : "Mère, je t'entends".

Et pourtant je vous dis que la Terre n'a pas encore entendu le cri, ni recueilli les pleurs de la femme la plus sainte et de la femme la plus malheureuse, de celles qui resteront éternellement dans le souvenir de l'homme : la Mère du Rédempteur mis à mort, et la mère de celui qui l'aura trahi. Ces deux, martyres de manières différentes, s'entendront à des milles de distance, s'entendront gémir, et ce sera la Mère innocente et sainte, la plus innocente, l'Innocente Mère de l'Innocent, qui dira à sa sœur lointaine, martyre d'un fils cruel plus que tout autre chose : "Sœur, je t'aime".

Aimez pour être dignes de Celle qui aimera pour tous les hommes et aimera tous les hommes. L'amour, c'est ce qui sauvera la Terre."

Jésus descend de sa chaire rustique et se penche pour caresser un enfant à demi-nu dans sa chemisette, qui se roule dans l'herbe de la rive. Après tant de sublimes paroles, il est doux de voir ainsi le Maître qui s'intéresse à un tout petit, comme un homme ordinaire, et qui ensuite rompt le pain, l'offre et le donne à ses plus proches voisins et qui s'assoit et mange comme les autres hommes alors que, certainement, dans son cœur il entend déjà le cri douloureux de sa Mère, et qu'il voit à côté de Lui Judas.

Pour moi, si impulsive, cette maîtrise de ses sentiments m'impressionne plus que beaucoup d'autres choses. C'est une instruction continuelle que j'en reçois. Mais pour ceux qui sont là, il semble qu'ils soient restés absolument fascinés.
Ils mangent, pensifs et silencieux, en regardant avec vénération le doux Maître d'amour

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-110.htm
TOME : 6/110
 
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La Décapole Césaré Panéade


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 1 Oct - 7:31

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Le possédé"

Vision du vendredi 29 septembre 1944 (Saint Michel).

Jésus et les siens sont à travers les campagnes. Ici la moisson du blé est déjà terminée et les champs montrent leurs chaumes brûlés. Jésus suit un sentier ombreux et il parle avec des hommes qui se sont joints au groupe des apôtres.

"Oui" dit quelqu'un. "Rien ne le guérit, il est plus que fou. Et, tu sais, il est la terreur de tout le monde, spécialement des femmes car il les poursuit avec des plaisanteries obscènes. Et malheur s'il les prenait !"

"On ne sait jamais où il est" dit un autre. "Sur les monts, dans les bois, dans les sillons des prés... il débouche à l'improviste comme un serpent... Les femmes en ont grand peur. Une, toute jeune, qui revenait du fleuve, se voyant saisie par le forcené a été prise d'une grande fièvre qui l'a emportée en quelques jours."

"L'autre jour, mon beau-frère était allé à l'endroit où il a préparé un tombeau pour lui et les siens, ayant perdu son beau-père, il faisait les préparatifs de la sépulture. Mais il a dû fuir car il y avait à l'intérieur l'obsédé, nu et criant comme toujours, qui le menaçait à coups de pierres... Il l'a suivi presque jusqu'au village et puis il est retourné au tombeau, et il a dû ensevelir le mort dans mon tombeau."

"Et cette fois qu'il s'est rappelé que Tobie et Daniel l'avaient pris de force, lié et ramené chez lui ? Il les a attendus, à moitié enseveli dans les roseaux et la boue du fleuve et, quand ils sont montés dans la barque pour pêcher ou traverser, je ne sais pas au juste, avec sa force démoniaque il a soulevé l'embarcation et l'a retournée. Ils se sont sauvés par miracle, mais tout ce qu'il y avait dans la barque a été perdu et elle en est sortie avec la quille rompue et les rames brisées."

"Mais vous ne l'avez pas fait voir aux prêtres ?"

"Oui. On l'a amené lié comme un ballot jusqu'à Jérusalem... Un voyage ! un voyage !... J'y étais et je te dis qu'il n'est pas besoin de descendre dans l'enfer pour savoir ce qui s'y passe et ce qui s'y dit. Mais cela n'a servi à rien..."

"Comme avant ?"

"Pire !"

"Et pourtant... le Prêtre !..."

"Mais que veux-tu !... Il faudrait que..."

"Quoi ? Continue..."

Silence.

"Parle donc. Ne crains pas, je ne t'accuserai pas."

"Voilà... je disais... mais je ne veux pas pécher... je disais... que... oui... le prêtre pourrait réussir si... si..."

"S'il était saint, tu veux dire, et tu n'oses pas le dire. Moi, je te dis : évite de juger. Mais ce que tu dis est vrai, c'est douloureusement vrai !..."

Jésus se tait et soupire. Un bref silence gêné.

Puis quelqu'un ose de nouveau. "Si nous le rencontrions, le guérirais-tu ? Délivrerais-tu cette contrée ?"

"Tu espères que je le puisse ? Pourquoi ?"

"Parce que tu es saint."

"Dieu est saint."

"Et tu es son Fils."

"Comment peux-tu le savoir ?"

"Hé ! on le dit, et puis nous sommes du fleuve et nous savons ce que tu as fait, il y a trois lunes. Qui arrête une crue, s'il n'est pas Fils de Dieu[1] ?"

"Et Moïse ? Et Josué ?"

"Ils agissaient au nom de Dieu et pour sa gloire, et ils l'ont pu, parce qu'ils étaient saints. Tu l'es plus qu'eux."

"Le feras-tu, Maître ?"

"Je le ferai si nous le rencontrons."

Ils continuent leur route. La chaleur qui augmente les amène à quitter la route et à chercher du repos dans un bouquet d'arbres qui sont le long du fleuve, qui n'est plus troublé comme quand il était en crue. Mais bien qu'il soit encore riche en eaux, les eaux sont tranquilles et bleues et toutes scintillantes sous le soleil.

Le sentier s'élargit et l'on aperçoit un groupe de maisons blanches. On doit approcher d'un village. Aux abords se trouvent des petites constructions très blanches et avec une seule ouverture dans une paroi; une partie sont ouvertes, les autres sont fermées hermétiquement. Autour, il n'y a personne. Elles sont éparses sur un terrain aride et inculte qui semble abandonné. Il n'y a que des mauvaises herbes et des cailloux.

"Va-t-en ! Va-t-en ! Recule ou je te tue !"

"Voilà le possédé qui nous a vus ! Moi, je m'en vais."

"Et moi, aussi."

"Et moi, je vous suis."

"Ne craignez rien. Restez et voyez."

Jésus montre tant d'assurance que les hommes... courageux obéissent. Pourtant, ils se mettent derrière Jésus. Les disciples aussi restent en arrière. Jésus s'avance seul et solennel comme s'il ne voyait et n'entendait rien.

"Va-t-en !" Le cri est déchirant : il participe du grondement et du hurlement. Il paraît impossible qu'il puisse sortir d'une gorge humaine. "Va-t-en ! En arrière ! Je te tue ! Pourquoi me poursuis-tu ? Je ne veux pas te voir !" Le possédé bondit, complètement nu, brun, avec la barbe et les cheveux longs et ébouriffés. Les mèches noires et hirsutes remplies de feuilles sèches et de poussière, retombent sur ses yeux torves, injectés de sang, qui roulent dans leurs orbites, jusque sur la bouche ouverte dans ses cris et ses éclats de rire de fou, qui semblent un cauchemar, sur la bouche qui écume et saigne car le forcené la frappe avec une pierre pointue et il dit : "Pourquoi je ne peux pas te tuer ? Qui lie ma force ? Toi ? Toi ?"

Jésus le regarde et avance.

Le fou se roule sur le sol, il se mord, écume encore davantage, se frappe avec son caillou, se redresse, pointe son index vers Jésus qu'il fixe bouleversé et il dit : "Écoutez ! Écoutez ! Celui qui vient, c'est..."

"Tais-toi, démon de l'homme ! Je te le commande."

"Non ! Non ! Non ! Je ne me tais pas, non, je ne me tais pas. Qu'y a-t-il entre nous et Toi ? Pourquoi ne nous traites-tu pas bien ? Il ne t'a pas suffi de nous avoir confinés dans le royaume de l'enfer ? Il ne te suffit pas de venir, d'être venu pour nous arracher l'homme ? Pourquoi nous repousses-tu là-bas ? Laisse-nous habiter dans nos proies ! Toi, grand et puissant, passe et conquiers, si tu le peux, mais laisse-nous jouir et nuire. C'est pour cela que nous existons. Oh ! mau...

Non ! Je ne peux pas le dire ! Ne te le fais pas dire ! Ne te le fais pas dire ! Je ne puis te maudire ! Je te hais ! Je te persécute ! Je t'attends pour te torturer ! Je te hais, Toi et Celui de qui tu procèdes, et je hais Celui qui est votre Esprit. L'Amour, je le hais, moi qui suis la Haine ! Je veux te maudire ! Je veux te tuer ! Mais je ne peux pas. Je ne peux pas ! Je ne peux pas encore ! Mais je t'attends, ô Christ, je t'attends. Je te verrai mort ! Oh, heure de joie ! Non ! Pas de joie ! Toi, mort ? Non, pas mort. Et moi vaincu ! Vaincu ! Toujours vaincu !... Ah !!!..." Le paroxysme est à son comble.

Jésus s'avance vers le possédé en le tenant sous le rayonnement de ses yeux magnétiques. Il est tout seul, maintenant, Jésus. Les apôtres et le peuple sont restés en arrière; celui-ci derrière les apôtres et les apôtres à une trentaine de mètres au moins de Jésus.


Des habitants du village, qui paraît très peuplé et qui me paraît aussi riche, sont sortis, attirés par les cris, et ils regardent la scène, tout prêts eux aussi à s'enfuir comme l'autre groupe. Voici la disposition de la scène : au centre le possédé et Jésus, à quelques mètres désormais l'un de l'autre; en arrière de Jésus, à gauche, les apôtres et des gens du peuple; à droite, derrière le possédé, les citadins.

Jésus, après lui avoir commandé de se taire, n'a plus parlé. Il fixe seulement le possédé. Mais maintenant Jésus s'arrête et lève les bras, les tend vers le possédé, il va parler. Les cris deviennent vraiment infernaux. Le possédé se contorsionne, saute à droite, à gauche, en l'air. Il semble qu'il veuille ou s'enfuir ou s'élancer, mais il ne le peut. Il est cloué là et, en dehors de son continuel tortillement, rien ne lui est permis en fait de mouvement.

Quand Jésus tend les bras, les mains tendues comme s'il faisait un serment, le fou crie plus fort et après avoir fait tant d'imprécations, ri et blasphémé, il se met à pleurer et à supplier. "A l'enfer, non ! Non, pas à l'enfer ! Ne m'y envoie pas ! Elle est horrible ma vie même ici, dans cette prison d'homme, car je voudrais parcourir le monde et mettre en pièces tes créatures. Mais là, là, là !... Non ! Non ! Non ! Laisse-moi dehors !..."

"Sors de lui. Je te le commande."

"Non !"

"Sors !"

"Non !"

"Sors !"

"Non !"

"Au nom du Dieu vrai, sors !"

"Oh ! Pourquoi tu me vaincs ? Mais je ne sors pas, non. Tu es le Christ, Fils de Dieu, mais moi je suis..."

"Qui es-tu ?"

"Je suis Belzébuth, je suis Belzébuth, le maître du monde, et je ne me soumets pas. Je te défie, ô Christ !"

Le possédé s'immobilise tout à coup, raide, presque hiératique, et il fixe Jésus de ses yeux phosphorescents, remuant à peine les lèvres pour prononcer des paroles inintelligibles, les mains vers les épaules et les coudes pliés, il fait de légers mouvements.

Jésus aussi s'est arrêté; maintenant, les bras croisés sur la poitrine, il le fixe. Jésus aussi remue à peine les lèvres, mais je n'entends pas de paroles.

Les assistants attendent, mais ils ne sont pas tous du même avis:

"Il n'y arrive pas !"

"Si, maintenant le Christ y arrive."

"Non, c'est l'autre qui a le dessus."

"Il est vraiment fort."

"Oui."

"Non."

Jésus desserre ses bras. Son visage est un éclat impérieux. Sa voix est un tonnerre. "Sors. Pour la dernière fois, sors, ô Satan ! C'est Moi qui commande !"

"Aaaaah !" (c'est le cri prolongé d'un déchirement infini. Plus que celui de quelqu'un que l'on transperce lentement d'une épée). Et puis le cri se transforme en paroles : "Je sors, oui, tu m'as vaincu. Mais je me vengerai. Tu me chasses, mais tu as un démon à ton côté et j'entrerai en lui pour le posséder, en l'assaillant de tout mon pouvoir. Et ce ne sera pas ton commandement qui l'arrachera à moi. En tout temps, en tout lieu, je m'engendre des fils, moi, l'auteur du Mal. Et comme Dieu s'est engendré de Lui-même, moi, voilà que je m'engendre de moi-même. Je me conçois dans le cœur de l'homme, et lui m'enfante, il enfante un nouveau Satan qui est lui-même, et j'en jubile, je jubile d'avoir une pareille descendance ! Toi et les hommes, vous trouverez toujours ces créatures qui m'appartiennent, qui sont autant d'autres moi-même. Je vais, ô Christ, prendre possession de mon nouveau royaume, comme tu veux, et je te laisse cette loque maltraitée par moi. En échange de celui que je te laisse, aumône que Satan te fait à Toi, Dieu, j'en prends pour moi mille et dix mille maintenant, et tu les trouveras quand Toi tu seras une loque dégoûtante de chair exposée à la risée des chiens. Dans la succession des temps j'en prendrai dix mille et cent mille pour en faire mon instrument et ton tourment. Tu crois me vaincre en levant ton Signe ? Les miens l'abattront et je vaincrai... Ah ! non, je ne te vaincs pas ! Mais je te torture en Toi et dans les tiens !..."

On entend un fracas comme un coup de foudre mais il n'y a pas de lueur d'éclair ni de grondement de tonnerre, seulement un éclatement sec et déchirant et, alors que le possédé tombe comme mort sur le sol et y reste, près des disciples un gros tronc tombe à terre, comme si à environ un mètre du sol il avait été scié par une scie foudroyante. Le groupe apostolique a juste le temps de s'écarter, puis les gens du peuple s'enfuient de tous côtés.

Mais Jésus, qui s'est penché sur l'homme jeté à terre et l'a pris par la main se retourne, restant ainsi penché et avec la main de l'homme délivré dans la sienne, il dit : "Venez. Ne craignez rien !"

Les gens s'approchent, craintifs. "Il est guéri. Apportez un vêtement." Quelqu'un part en courant.

L'homme revient à lui tout doucement. Il ouvre les yeux et rencontre le regard de Jésus. Il se met assis. Avec sa main libre, il s'essuie la sueur, le sang et la bave, il rejette en arrière ses cheveux, se regarde, se voit nu devant tant de gens et il a honte de lui. Il se recroqueville sur lui-même et demande : "Qu'est-ce qu'il y a ? Qui es-tu ? Pourquoi suis-je ici, nu ?"

"Rien, ami. Maintenant, on va t'apporter des vêtements et tu vas retourner à ta maison."

"D'où est-ce que je viens ? Et Toi, d'où viens-tu ?" Il parle avec la voix fatiguée et blanche d'un malade.

"Moi, je viens de la Mer de Galilée."

"Et comment me connais-tu ? Pourquoi me secours-tu ? Comment t'appelles-tu ?"

Des hommes arrivent avec un vêtement qu'ils présentent au miraculé, et arrive une pauvre vieille en pleurs qui serre l'homme guéri sur son cœur.

"Mon fils !"

"Maman, pourquoi m'as-tu laissé si longtemps ?"

La pauvre vieille pleure plus fort, l'embrasse et le caresse. Peut-être lui dirait-elle d'autres paroles, mais Jésus la domine du regard et lui en inspire d'autres, plus affectueuses : "Tu as été si malade, mon fils ! Loue Dieu qui t'a guéri et son Messie qui a opéré au nom de Dieu."

"Lui ? Comment s'appelle-t-il ?"

"Jésus de Galilée, mais son nom est Bonté. Baise-lui les mains, fils, dis-lui qu'il te pardonne pour ce que tu as fait ou dit... Certainement tu as parlé dans ta..."

"Oui, il a parlé dans sa fièvre" dit Jésus pour arrêter les paroles imprudentes. "Mais ce n'était pas lui qui parlait et Moi, je ne suis pas sévère avec lui. Sois bon, maintenant. Sois continent." Jésus appuie sur ces mots. L'homme baisse la tête, confus.

Mais ce que Jésus lui épargne, ne lui est pas épargné par les riches citadins qui maintenant se sont approchés. Il y a parmi eux les ineffables pharisiens.

"Cela t'a bien réussi ! Heureusement pour toi, que tu l'as rencontré Lui, le maître des démons."

"Possédé, moi ?" L'homme est terrorisé.

La petite vieille s'emporte : "Maudits ! Sans pitié, ni respect ! Vipères odieuses et cruelles ! Et toi aussi, ministre inutile de la synagogue. Maître des démons le Saint !"


"Et qui veux-tu qui ait du pouvoir sur eux, sinon leur roi et père ?"

"Oh ! sacrilèges ! Blasphémateurs ! Soyez m..."

"Silence, femme. Sois heureuse avec ton fils. Pas d'imprécations. Cela ne me cause ni chagrin, ni angoisse. Allez tous en paix. Aux bons ma bénédiction. Allons, amis."

"Puis-je te suivre ?" C'est l'homme guéri qui parle.

"Non, reste. Sois un témoignage de Moi et la joie de ta mère. Va !"

Et au milieu des cris qui l'applaudissent et les murmures méprisants, Jésus traverse en partie la petite ville et puis il rentre dans l'ombre des arbres le long du fleuve. Les apôtres se serrent à Lui.

Pierre demande : "Pourquoi, Maître, l'esprit immonde a-t-il fait tant de résistance ?"

"Parce que c'était un esprit complet."

"Que veut dire ce mot ?"

"Écoutez-moi. Il en est qui se donnent à Satan en ouvrant une porte à un vice principal. Il en est qui se donnent deux, trois, sept fois. Quand quelqu'un ouvre son esprit aux sept vices, alors il entre en lui un esprit complet. C'est Satan qui entre, le prince noir."

"Cet homme, jeune encore, comment pouvait-il être pris par Satan ?"

"Oh ! amis ! Savez-vous par quel sentier vient Satan ? Trois sont les chemins généralement battus, et il en est un qui ne manque jamais. Trois : la sensualité, l'argent, l'orgueil de l'esprit. La sensualité c'est ce qui ne manque jamais. Estafette des autres concupiscences, elle passe en semant son poison, et c'est toute une floraison de fleurs sataniques. C'est pour cela que je vous dis : "Soyez maîtres de votre chair". Que cette maîtrise soit le commencement de toute autre, comme cet esclavage est le commencement de tout autre. L'esclave de la luxure devient voleur et prévaricateur, cruel, homicide, pour servir sa maîtresse. La soif de puissance est elle-même apparentée avec la chair. Il ne vous semble pas ? Il en est ainsi. Méditez et vous verrez si je me trompe. C'est par la chair que Satan est entré dans l'homme et, heureux s'il le peut faire, c'est par la chair qu'il y rentre. Lui, un et septuple, avec la prolifération de ses légions de démons inférieurs."

"Marie de Magdala, tu disais qu'elle avait sept démons, tu l'as dit, et certainement c'étaient des démons de luxure, et pourtant tu l'as délivrée avec beaucoup de facilité."

"Oui, Judas, c'est vrai."

"Et alors ?"

"Et alors, tu dis, ma théorie ne tient pas debout. Non, ami. La femme voulait, désormais, être délivrée de sa possession. Elle voulait. La volonté, c'est tout."

"Pourquoi, Maître, nous voyons que beaucoup de femmes sont prises par le démon et, on peut le dire, par ce démon?"

"Tu vois, Matthieu, la femme n'est pas pareille à l'homme dans sa formation et dans ses réactions à la faute d'origine. L'homme a d'autres buts pour ses désirs plus ou moins bons. La femme a un but : l'amour. L'homme a une autre formation. La femme a celle-là : sensible, encore plus parfaite parce qu'elle est destinée à engendrer. Tu sais que toute perfection produit une augmentation de sensibilité. Une ouïe parfaite entend ce qui échappe à une oreille moins parfaite et en jouit. Il en est ainsi de l’œil, ainsi du palais et de l'odorat.

La femme devait être la douceur de Dieu sur la Terre, elle devait être l'amour, l'incarnation de ce feu qui meut Celui qui est, la manifestation, le témoignage de cet amour. Dieu l'avait par conséquent douée d'un esprit suréminement sensible pour que, devant être mère un jour, elle sût et pût ouvrir à ses enfants les yeux du cœur à l'amour de Dieu et de leurs semblables, de même que l'homme aurait ouvert à ses enfants les yeux de l'intelligence pour comprendre et agir. Réfléchis au commandement que Dieu se donna à Lui-même : "Faisons à Adam une compagne". Dieu-Bonté ne pouvait que vouloir faire une bonne compagne à Adam. Qui est bon, aime. La compagne d'Adam devait donc être assez capable d'aimer pour finir de rendre bienheureux le jour de l'homme dans l'heureux Jardin. Elle devait être assez capable pour être seconde, collaboratrice et remplaçante de Dieu dans l'amour de l'homme, sa créature, de façon que même aux heures où la Divinité ne se manifestait pas à sa créature avec sa voix d'amour, l'homme ne se sentît pas malheureux par manque d'amour.

Satan connaissait cette perfection. Satan sait tant de choses. C'est lui qui parle par les lèvres des pythons en disant des mensonges mêlés à des vérités. Et ces vérités que lui hait parce qu'il est Mensonge, il les dit seulement - retenez-le bien, vous tous et vous qui viendrez plus tard - pour vous séduire par la chimère que ce n'est pas la Ténèbre qui parle, mais la Lumière. Satan, rusé, sournois et cruel, s'est insinué dans cette perfection et y a mordu et y a laissé son poison. La perfection de la femme en amour est ainsi devenue pour Satan un instrument pour dominer la femme et l'homme, et propager le mal..."

"Mais nos mères, alors ?"

"Jean, tu crains pour elles ? Toutes les femmes ne sont pas des instruments pour Satan. Parfaites dans le sentiment, elles sont toujours excessives dans l'action : anges si elles veulent appartenir à Dieu, démons si elles veulent appartenir à Satan. Les femmes saintes - et ta mère est de celles-là - veulent appartenir à Dieu, et elles sont des anges."

"Ne te semble-t-elle pas injuste, Maître, la punition pour la femme ? L'homme aussi a péché."

"Et la récompense, alors ? Il est dit que c'est par la Femme que le Bien reviendra dans le monde et que Satan sera vaincu."

"Ne jugez jamais les œuvres de Dieu. Cela pour commencer. Mais pensez que, comme c'est par la femme que le Mal est entré, il est juste que ce soit par la Femme que le Bien entre dans le monde. Il s'agit d'anéantir une page écrite par Satan, et ce seront les larmes d'une Femme qui le feront. Et puisque Satan poussera éternellement ses cris, voilà qu'une voix de Femme chantera pour les couvrir."

"Quand ?"

"En vérité je vous dis que sa voix est déjà descendue des Cieux où elle chantait éternellement son alléluia."

"Elle sera plus grande que Judith ?"

"Plus grande que toute femme."

"Que fera-t-elle ? Que fera-t-elle donc ?"

"Elle renversera Ève dans son triple péché. Obéissance absolue. Pureté absolue. Humilité absolue. C'est sur cela qu'elle se dressera, reine et victorieuse..."

"Mais, n'est-ce pas ta Mère, Jésus, la plus grande pour t'avoir engendré ?"

"Grand est celui qui fait la volonté de Dieu, et c'est pour cela que Marie est grande. Tout autre mérite vient de Dieu, mais celui-là est tout à fait sien, et qu'elle en soit bénie."

Et tout prend fin.

*********

Jésus dit :

"Tu as vu un "possédé" de Satan. Il y a beaucoup de réponses dans mes paroles. Pas tant pour toi que pour les autres. Serviront-elles ? Non. Elles ne serviront pas à ceux qui en ont le plus besoin. Repose avec ma paix."

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-111.htm
TOME : 6/111

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jesus_75
Jésus délivre un possédé du Démon


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 5 Oct - 7:53

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Le levain des pharisiens"

Vision du 22 avril 1946, Lundi de Pâques

Une fois passée la Semaine Sainte et par conséquent la pénitence de ne pas voir, revient ce matin (22-4-46) la vision spirituelle de l'Évangile. Et toute mon anxiété s'oublie dans cette joie qui s'annonce toujours par un indescriptible sentiment de jubilation surhumaine...

********

...Et voilà que je vois Jésus qui marche encore le long des bosquets qui bordent le fleuve. Il s'arrête pour commander une halte en ces heures trop chaudes pour permettre la marche. En effet l'épais entrelacement des branches met à l'abri du soleil, mais c'est comme une chape qui s'oppose au mouvement à peine sensible de la brise et par-dessous l'air est chaud, immobile, lourd, d'une humidité qui se dégage du sol près du fleuve, une humidité qui ne détend pas mais qui colle au corps en se mêlant à la sueur qui est déjà un tourment.

"Arrêtons-nous jusqu'au soir. Ensuite nous descendrons sur la grève qui blanchit sous la lumière des étoiles et nous continuerons la route pendant la nuit. Maintenant mangeons et reposons-nous."

"Ah! avant de manger je vais me rafraîchir en prenant un bain. L'eau sera tiède comme une tisane pour la toux, mais cela servira à m'enlever la sueur. Qui vient avec moi ?" demande Pierre.

Tous vont avec lui. Tous, même Jésus qui, comme les autres, est tout en sueur et a son vêtement alourdi par la poussière et la sueur. Chacun d'eux prend un vêtement propre dans son sac et ils descendent au fleuve. Sur l'herbe, pour signaler leur halte, il ne reste que les treize sacs et les gourdes que gardent les vieux arbres et d'innombrables oiseaux qui regardent, curieux, de leurs petits yeux de jais, les treize sacs gonflés et multicolores épars sur l'herbe.

Les voix des baigneurs s'éloignent et se perdent dans le bruit du fleuve. Seul, de temps à autre, quelque bruyant éclat de rire des plus jeunes résonne comme une note aiguë au-dessus des accords bas et monotones du fleuve.

Mais le silence est bientôt rompu par un bruit de pas. Des têtes se montrent de derrière un enchevêtrement de branches, elles jettent un coup d’œil, disent avec une expression de contentement : "Ils sont ici. Ils se sont arrêtés. Allons le dire aux autres" et ils disparaissent en s'éloignant derrière les buissons...

Pendant ce temps, rafraîchis, les cheveux encore humides, bien qu'essuyés d'une manière rudimentaire, déchaussés avec leurs sandales lavées et ruisselantes tenues par les brides, les vêtements frais endossés, les autres sont étendus peut-être sur les roseaux après un lavage dans les eaux bleues du Jourdain, les apôtres reviennent avec le Maître. Ils sont visiblement plus en forme après ce bain prolongé.

Ignorant qu'ils ont été découverts, ils s'assoient, après que Jésus ait offert et distribué la nourriture. Et après le repas, somnolents, ils voudraient bien s'allonger et dormir, mais voici qu'arrive un homme, et après lui un second et un troisième...

"Que voulez-vous ?" demande Jacques de Zébédée qui les voit venir et s'arrêter près d'un buisson, se demandant s'ils doivent avancer ou non. Les autres, y compris Jésus, se retournent pour voir avec qui parle Jacques.

"Ah ! ce sont ceux du village... Ils nous ont suivis !" dit sans enthousiasme Thomas qui se disposait à dormir un peu.

Cependant ceux que Jacques a interrogés, répondent, un peu intimidés devant la répugnance visible des apôtres à les recevoir: "Nous voulions parler au Maître... Dire que... N'est-ce pas, Samuel ?..." et ils s'arrêtent, n'osant parler davantage.

Mais Jésus, bienveillant, les encourage : "Dites, dites. Vous avez d'autres malades ?..." et il se lève pour aller vers eux.

"Maître, tu es fatigué Toi aussi, plus que nous. Repose-toi un peu et qu'ils attendent..." disent plusieurs apôtres.

"Ici il y a des créatures qui désirent me voir. Eux aussi n'ont donc pas leur cœur en paix. Et la fatigue du cœur est plus que celle des membres. Laissez-moi les écouter."

"C'est bien ! Adieu notre repos !..." murmurent les apôtres, abrutis par la fatigue et la chaleur au point de faire des reproches à leur Maître en présence d'étrangers, au point de dire : "Et quand, par défaut de prudence, tu nous auras rendus tous malades, tu comprendras trop tard que nous t'étions nécessaires."

Jésus les regarde... avec pitié. Il n'y a rien d'autre dans ses doux yeux fatigués... Mais il répond : "Non, mes amis. Je ne prétends pas que vous m'imitiez. Regardez : vous restez ici, au repos. Moi, je m'éloigne avec eux. Je les écoute et puis je viens me reposer parmi vous."

Sa réponse est si douce qu'elle obtient plus qu'un reproche. Le bon cœur, l'affection des douze se réveille et reprend le dessus : "Mais non, Seigneur ! Reste où tu es pour leur parler. Nous irons retourner nos vêtements pour les faire sécher de l'autre côté. Ainsi, nous vaincrons le sommeil et puis nous viendrons nous reposer ensemble." Les plus ensommeillés s'en vont vers le fleuve... Il reste Matthieu, Jean et Barthélemy. Mais pendant ce temps, les trois citadins sont devenus plus de dix et il en arrive toujours...

"Donc ? Avancez et parlez sans crainte."

"Maître, après ton départ, les pharisiens sont devenus encore plus violents... Ils ont assailli l'homme que tu as délivré et... s'il ne devient pas fou, ce sera un nouveau miracle... car... ils ont dit que... que tu l'as débarrassé d'un démon qui ne possédait que sa raison, mais que tu lui as donné un démon plus fort. Ce démon serait fort au point qu'il aurait vaincu le premier, plus fort que le premier parce qu'il damne et possède son esprit. Alors qu'il n'aurait pas eu à porter les conséquences dans l'autre vie de sa première possession parce que ses actions n'étaient pas... comment ont-ils dit, Abraham ? ..."

"Ils ont dit... oh ! un mot étrange... En somme, de ces actions Dieu ne lui aurait pas demandé compte parce qu'elles étaient faites sans liberté d'esprit. Maintenant, au contraire, adorant sous l'influence du démon qu'il a dans le cœur, du démon que tu lui as mis – oh ! pardonne-nous de le dire ! - que tu lui as mis, Toi, prince des démons, t'adorant Toi avec un esprit qui n'est plus fou, il est sacrilège et maudit et il sera damné. Alors le pauvre malheureux regrette son premier état et arrive presque... à faire des imprécations contre Toi... Plus fou qu'auparavant par conséquent... et la mère se désespère à cause du fils qui désespère de se sauver, et toute leur joie s'est changée en tourment. Nous t'avons cherché pour que tu lui donnes la paix, et c'est sûrement l'ange qui nous a conduits ici... Seigneur, nous croyons que tu es le Messie, et nous croyons que le Messie a en Lui l'Esprit de Dieu, qu'Il est donc Vérité et Sagesse et nous te demandons de nous donner la paix et l'explication..."

"Vous êtes dans la justice et dans la charité. Soyez bénis. Mais où est le malheureux ?"

"Il nous suit avec la mère en pleurant son désespoir. Tu vois ? Le village entier, sauf eux, les cruels pharisiens, vient ici, Sans souci de leurs menaces, car ils nous ont menacés de punitions à cause de notre croyance en Toi. Mais Dieu nous protégera."

"Dieu vous protégera. Conduisez-moi au miraculé."

"Non, nous te l'amènerons. Attends" et plusieurs s'en vont vers le groupe le plus nombreux qui s'avance avec de grands gestes alors que deux plaintes aiguës dominent le bruit de la foule. Les autres, ceux qui sont restés, sont déjà nombreux et quand à ceux-ci se joignent les autres avec au milieu le possédé guéri et sa mère, c'est vraiment une grande foule qui se presse parmi les arbres autour de Jésus, grimpant même aux arbres afin de trouver une place pour entendre et voir.

Jésus va à la rencontre de son miraculé qui, en le voyant, s'arrachant les cheveux en s'agenouillant, dit : "Rends-moi le premier démon ! Par pitié pour moi, pour mon âme ! Que t'ai-je fait pour que tu me nuises à ce point ?"

Et sa mère, elle aussi à genoux : "Il délire de peur, Seigneur ! N'accueille pas ses paroles blasphématrices, mais délivre-le de la peur que ces cruels ont mise en lui, pour qu'il ne perde pas la vie de l'âme. Tu l'as délivré une fois !... Oh ! par pitié pour une mère, délivre-le encore !"

"Oui, femme, ne crains pas ! Fils de Dieu, écoute !" Et Jésus appuie ses mains sur la chevelure en désordre du malheureux que fait délirer une peur surnaturelle : "Écoute et juge. Juge par toi-même car maintenant ton jugement est libre et tu peux juger avec justice. Il y a une manière sûre pour savoir si un prodige vient de Dieu ou du démon. Et c'est ce que l'âme éprouve. Si le fait extraordinaire vient de Dieu, il verse dans l'âme la paix, La paix et une joie pleine de majesté. S'il vient d'un démon, c'est le trouble et la souffrance qui viennent avec ce prodige. Et c'est aussi des paroles de Dieu que viennent la paix et la joie, alors que de celles d'un démon, que ce soit un démon esprit ou un démon homme, viennent le trouble et la souffrance. Et c'est aussi du voisinage de Dieu que viennent la paix et la joie, alors que du voisinage des esprits ou des hommes mauvais viennent le trouble et la souffrance. Maintenant réfléchis, fils de Dieu. Quand, en cédant au démon de la luxure, tu as commencé à accueillir en toi ton oppresseur, jouissais-tu de la joie et de la paix ?"

L'homme réfléchit, et en rougissant, il répond : "Non, Seigneur."

"Et quand ton perpétuel Adversaire t'a pris tout à fait, avais-tu la paix et la joie ?"

"Non, Seigneur, jamais. Tant que j'ai compris, tant que j'ai eu un reste de liberté d'esprit, il m'est venu trouble et souffrance de la violence de l'Adversaire. Ensuite.,. je ne sais pas... Je n'avais plus une intelligence capable de comprendre ce que je souffrais… J'étais inférieur à une bête... Mais même dans cet état où je paraissais moins intelligent qu'un animal... oh ! Comme je pouvais encore souffrir ! Je ne sais dire de quoi... L'enfer est terrible ! Ce n'est qu'horreur... on ne peut dire ce que c'est..." L'homme tremble au souvenir rudimentaire de ses souffrances de possédé. Il tremble, il pâlit, il sue... Sa mère l'embrasse, le baise sur la joue pour l'arracher à ce cauchemar... Les gens commentent à mi-voix.

"Et quand tu t'es réveillé avec ta main dans la mienne ? Qu'as-tu éprouvé ?"

"Oh ! un étonnement si doux... et puis une joie, une paix plus grande encore... Il me semblait sortir d'une sombre prison remplie d'un grouillement de serpents innombrables et d'un air horriblement empuanti et, en même temps, j'entrais dans un jardin en fleurs, plein de soleil, de chants... J'ai connu le Paradis.., mais lui aussi ne peut se décrire..." L'homme sourit, comme ravi par le souvenir de sa brève et récente heure de joie. Puis il soupire et dit pour finir : "Mais cela a été vite fini..."

"En es-tu sûr ? Dis-moi, maintenant que tu es près de Moi et que tu es loin de ceux qui t'ont troublé, qu'éprouves-tu ?"

"La paix encore. Ici, près de Toi, je ne puis croire que je suis damné, et leurs paroles me semblent des blasphèmes... Mais moi, je les ai crues... N'ai-je donc pas péché contre Toi ?"

"Ce n'est pas toi qui as péché, mais eux. Lève-toi, fils de Dieu, et crois à la paix qui est en toi. La paix vient de Dieu. Tu es avec Dieu. Ne pèche pas et ne crains pas" et il enlève les mains de dessus la tête de l'homme en le faisant lever.

"Il en est vraiment ainsi, Seigneur ?" demandent plusieurs.

"Vraiment, il en est ainsi. Le doute suscité par des paroles intentionnellement nuisibles a été la dernière vengeance de Satan sorti de lui, vaincu, désireux de reprendre sa proie perdue."

Avec beaucoup de bon sens, un homme du peuple dit : "Mais alors... les pharisiens... ils ont servi Satan !" et beaucoup applaudissent cette juste observation.

"Ne jugez pas. Il est quelqu'un qui juge."

"Mais, au moins, nous sommes francs dans notre jugement... et Dieu voit que nous jugeons des fautes évidentes. Eux feignent d'être ce qu'ils ne sont pas. Leurs actions sont mensongères et leurs intentions ne sont pas bonnes. Et pourtant ils ont plus de succès que nous, qui sommes honnêtes et sincères. Ils sont notre terreur. Ils étendent leur puissance jusque sur la liberté de croyance. On doit croire et pratiquer comme il leur plaît, et ils nous menacent parce que nous t'aimons. Ils essaient de ramener tes miracles à des sorcelleries, à inspirer la peur de Toi. Ils conspirent, oppriment, nuisent..."

La foule parle tumultueusement. Jésus fait un geste pour imposer silence et il dit : "N'accueillez pas dans votre cœur ce qui vient d'eux, ni leurs insinuations, ni leurs explications, et pas même l'idée : "Ils sont méchants et pourtant ils triomphent". Ne vous rappelez-vous pas les paroles de la Sagesse : "Bref est le triomphe des criminels" et celles des Proverbes : "Ne suis pas, ô fils, les exemples des pécheurs et n'écoute pas les paroles des impies, car ils resteront empêtrés dans les chaînes de leurs fautes et trompés par leur grande sottise" ? Ne mettez pas en vous ce qui vient de ceux que vous-mêmes, malgré votre imperfection, vous jugez injustes. Vous mettriez en vous le même levain qui les corrompt. Le levain des pharisiens, c'est l'hypocrisie. Qu'elle n'existe jamais en vous, ni à l'égard des formes du culte envers Dieu, ni dans vos relations avec vos frères. Gardez-vous du levain des pharisiens. Pensez qu'il n'y a rien de secret qui ne puisse être découvert, rien de caché qui ne finisse par être connu.

Vous voyez. Ils m'avaient laissé partir et puis ils avaient semé la zizanie là où le Seigneur avait semé le bon grain. Ils croyaient avoir agi avec finesse et en sortir victorieux. Et il aurait suffit que vous ne m'ayez pas trouvé, que j'eusse passé le fleuve sans laisser de traces sur l'eau qui reprend son aspect après que la proue l'ait ouverte, pour que triomphe leur mauvaise action, présentée sous un jour favorable. Mais leur jeu a été vite découvert et leur action mauvaise neutralisée. Et il en est ainsi de toutes les actions de l'homme. Il en est Un au moins qui les connaît et sait y parer. Ce qui a été dit dans l'obscurité finit par être dévoilé par la Lumière, ce que l'on trame dans le secret d'une chambre peut être découvert comme si on l'avait préparé sur une place. C'est que tout homme peut avoir quelqu'un qui le dénonce. C'est que tout homme est vu par Dieu qui peut intervenir pour démasquer les coupables. Il faut donc agir toujours honnêtement pour vivre dans la paix. Et que celui qui vit ainsi n’ait pas peur, ni en cette vie, ni pour l'autre vie. Non, mes amis, je vous le dis: que celui qui agit en juste n'aie pas peur.

Pas peur de ceux qui tuent, oui, de ceux qui peuvent tuer le corps mais qui, après cela, ne peuvent faire rien d'autre. Moi, je vous dis ce que vous avez à craindre. Craignez ceux qui, après vous avoir fait mourir, peuvent vous envoyer en enfer, c'est-à-dire les vices, les mauvais compagnons, les faux maîtres, tous ceux qui insinuent le péché ou le doute dans le cœur, ceux qui essaient de corrompre l'âme en plus du corps et de vous amener à vous séparer de Dieu et à avoir des pensées de désespoir à l'égard de la divine Miséricorde. C'est cela que vous avez à craindre, je vous le répète, car alors vous serez morts pour toujours.

Mais pour le reste, pour votre existence, ne craignez pas. Votre Père ne perd pas de vue un seul de ces petits oiseaux qui font leurs nids dans le feuillage des arbres, aucun d'eux ne tombe dans le filet sans que son Créateur le sache. Et pourtant leur valeur matérielle est bien petite : cinq passereaux pour deux as [1]. Et nulle est leur valeur spirituelle. Malgré cela, Dieu s'en occupe. Comment donc n'aurait-Il pas soin de vous ? De votre vie ?? De votre bien ?? Même les cheveux de votre tête sont connus du Père, et aucune injustice que l'on fait à ses fils ne passe inaperçue, parce que vous êtes ses fils, donc beaucoup plus que des passereaux qui font leurs nids sur les toits et dans les feuillages. Et vous restez des fils tant que de vous-mêmes vous ne renoncez pas à l'être, par votre libre volonté.

Et on renonce à cette filiation quand on renie Dieu et le Verbe que Dieu a envoyé parmi les hommes pour amener les hommes à Dieu. Alors, lorsque quelqu'un ne veut pas me reconnaître devant les hommes, craignant que cette reconnaissance ne lui soit dommageable, alors aussi Dieu ne le reconnaîtra pas pour son fils, et le Fils de Dieu et de l'homme ne le reconnaîtra pas devant les anges du Ciel. Qui m'aura renié devant les hommes sera renié comme fils devant les anges de Dieu. Et celui qui aura mal parlé et parlé contre le Fils de l'homme, il lui sera encore pardonné parce que je réclamerai son pardon auprès du Père, mais celui qui aura blasphémé contre l'Esprit Saint, ne sera pas pardonné

Pourquoi cela ? Parce que tous ne peuvent connaître l'étendue de l'Amour, sa parfaite infinité, et voir Dieu dans une chair semblable à toute chair d’homme. Les gentils, les païens ne peuvent croire cela par croyance, car leur religion n’est pas amour. Même parmi nous, le respect craintif qu'Israël a pour Jéhovah peut empêcher de croire que Dieu se soit fait homme et le plus humble des hommes. C'est une faute de ne pas croire en Moi, mais quand elle s'appuie sur une crainte excessive de Dieu elle est encore pardonnée. Mais il ne peut être pardonné celui qui ne se rend pas à la vérité qui transparaît de mes actes et qui refuse à l'Esprit d'Amour d'avoir pu tenir la parole donnée d'envoyer le Seigneur au temps fixé, le Sauveur précédé et accompagné par les signes prédits.

Eux, ceux qui me persécutent, connaissent les prophètes. Les prophéties sont remplies de Moi. Ils connaissent les prophéties et ils savent ce que je fais. La vérité est manifeste. Mais ils la nient parce qu'ils veulent la nier. Ils nient systématiquement que je sois non seulement le Fils de l'homme, mais le Fils de Dieu prédit par les prophètes, Celui qui est né d'une Vierge non par le vouloir de l'homme mais de l'Amour Éternel, de l'Esprit Éternel qui m'a annoncé pour que les hommes puissent me reconnaître. Eux, pour pouvoir dire que persiste la nuit de l'Attente du Christ, s'obstinent à garder leurs yeux fermés pour ne pas voir la Lumière qui est dans le monde, et par conséquent renient l'Esprit Saint, sa Vérité, sa Lumière. Et pour eux il y aura un jugement plus sévère que pour ceux qui ne savent pas. Et de me dire "satan" ne leur sera pas pardonné car l'Esprit fait, par Moi, des œuvres divines et non sataniques. Et de porter les autres au désespoir, quand l'Amour les a portés à la paix, cela ne sera pas pardonné, parce que ce sont toutes des offenses au Saint-Esprit.

À cet Esprit Paraclet qui est Amour et donne l'amour et demande l'amour et qui attend mon holocauste d'amour pour se répandre en amour sage, illuminateur dans le cœur de mes fidèles.  Et quand cela sera arrivé, ils vous persécuteront encore en vous accusant devant les magistrats et les princes dans les synagogues et les tribunaux, alors ne vous préoccupez pas de penser à la manière de vous défendre. L'Esprit Lui-même vous dira ce que vous avez à répondre pour servir la Vérité et conquérir la Vie, de la même manière que le Verbe est en train de vous donner ce qu'il faut pour pouvoir entrer dans le Royaume de la Vie Éternelle.

Allez en paix, dans ma Paix, dans cette Paix qui est Dieu et que Dieu exhale pour en saturer ses fils. Allez et ne craignez pas. Je ne suis pas venu pour vous tromper mais pour vous instruire, non pour vous perdre mais pour vous racheter. Bienheureux ceux qui sauront croire à mes paroles.

Et toi, homme, deux fois sauvé, sois fort et souviens-toi de ma paix pour dire aux tentateurs : "N'essayez pas de me séduire. Ma foi est que Lui est le Christ". Va, ô femme. Va avec lui et restez en paix..

Adieu. Retournez à vos maisons et laissez le Fils de l’homme à son humble repos sur l'herbe avant qu'il reprenne sa route de persécuté, à la recherche d'autres personnes à sauver, jusqu'à la fin. Que ma paix reste avec vous."

Il les bénit et retourne à l'endroit où ils ont mangé, et les apôtres avec Lui. Une fois les gens partis, ils s'étendent, la tête sur les sacs, et le sommeilles prend bientôt dans la lourde chaleur de l'après-midi et le lourd silence de ces heures torrides


*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-112.htm
TOME : 6/112
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 6 Oct - 7:17

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

Vous devez dire : "Nous sommes des serviteurs inutiles"

La grève blanchit dans la nuit sans lune, mais éclairée par des milliers d'étoiles, des étoiles larges, invraisemblablement larges d'un ciel d'Orient. Ce n'est pas une lumière intense comme celle de la lune, mais c'est déjà une douce phosphorescence qui permet à celui, dont l’œil est fait à l'obscurité, de voir où il marche et ce qui l'entoure. Ici, sur la droite des voyageurs qui remontent vers le nord en côtoyant le fleuve, la douce luminosité stellaire découvre la frontière végétale que forment les roseaux, les saules et les arbres de haute futaie et, comme la lumière est très légère, ils semblent former une muraille compacte, continue, sans interruption, sans possibilité de pénétration, à peine rompue là où le lit d'un ruisseau ou d'un torrent, complètement à sec, trace une ligne blanche qui s'en va vers l'orient et disparaît au premier coude du minuscule affluent maintenant à sec. À leur gauche, par contre, les voyageurs discernent le reflet des eaux qui descendent vers la Mer Morte en murmurant, soupirant, bruissant, tranquilles et sereines. Et entre la ligne brillante des eaux couleur d'indigo, dans la nuit, et la masse noire opaque des herbes, des arbustes et des arbres, la bande claire de la grève, tantôt plus large, tantôt plus étroite, est parfois interrompue par un minuscule étang, reste d'une ancienne crue, avec encore un peu d'eau que le sol peu à peu absorbe, et où il reste des touffes d'herbes encore vertes alors qu'ailleurs elles se sont desséchées sur la grève certainement brûlante aux heures de soleil.

Ces mares ou les touffes de joncs secs qui peuvent blesser les pieds nus dans les sandales, obligent les apôtres à se séparer de temps à autre pour ensuite se réunir en groupe autour du Maître qui avance de son pas allongé, toujours majestueux, le plus souvent en silence, le regard levé vers les étoiles plutôt que courbé vers le sol.

Les apôtres, non, ils ne se taisent pas. Ils parlent entre eux, récapitulant les événements de la journée, en tirant des conclusions ou bien en prévoyant les développements futurs. Quelque rare parole de Jésus, souvent dite pour répondre à une question directe ou pour corriger quelque raisonnement défectueux ou peu charitable, ponctue le bavardage des douze.

Et la marche se poursuit dans la nuit, en rythmant le silence nocturne d'un élément nouveau sur ces rives désertes : les voix humaines et le bruit des pas. Et les rossignols se taisent dans les feuillages, étonnés d'entendre des sons discordants et désagréables qui se mêlent, en la troublant, à l'habituelle rumeur des eaux et des brises, accompagnement habituel de leurs soli de virtuoses.

Mais une question directe, qui ne concerne pas le passé mais l'avenir, vient rompre avec la violence d'une révolte, sans parler du ton plus aigu des voix agitées par le dédain ou la colère, la paix non seulement de la nuit mais celle plus intime des cœurs. Philippe demande s'ils seront à leurs maisons et dans combien de jours. Un secret besoin de repos, un désir inexprimé mais sous-entendu d'affections familiales, se trouve dans la simple question de l'apôtre déjà âgé, qui est mari et père en plus qu'apôtre, et qui a des intérêts dont il doit s'occuper...

Jésus se rend compte de tout cela et il se retourne pour regarder Philippe. Il s'arrête pour l'attendre, car Philippe est un peu en arrière avec Matthieu et Nathanaël. Arrivé près de Lui, il lui passe un bras autour des épaules en lui disant : "Bientôt, mon ami. Cependant je demande à ta bonté un autre petit sacrifice pourvu que tu ne veuilles pas te séparer auparavant de Moi…"

"Moi, me séparer ? Jamais !"

"Et alors... je vais t'éloigner encore quelque temps de Bethsaida, Je veux aller à Césarée Maritime, en passant par la Samarie. Au retour, nous irons à Nazareth et resteront avec Moi ceux qui n'ont pas de famille en Galilée. Puis, après quelque temps, je vous rejoindrai à Capharnaüm... Et là je vous évangéliserai pour vous rendre encore plus capables. Mais, si tu crois que ta présence à Bethsaida est nécessaire... vas-y, Philippe. Nous nous retrouverons là..."

"Non, Maître. Il est plus nécessaire de rester avec Toi ! Mais, tu sais..., Elle est douce la maison... et mes filles... Je pense que dans l'avenir je ne les aurai pas beaucoup avec moi... et je voudrais jouir un peu de leur chaste douceur. Mais si je dois choisir entre elles et Toi, c'est Toi que je choisis... et pour plusieurs raisons..." conclut Philippe en soupirant.

"Et tu fais bien, mon ami, car je te serai enlevé avant tes filles…"

"Oh ! Maître !..." dit l'apôtre attristé.

"C'est ainsi, Philippe" termine Jésus en baisant l'apôtre sur les tempes.

Judas Iscariote, qui a bougonné entre ses dents depuis que Jésus a parlé de Césarée élève la voix comme si d'avoir vu le baiser donné à Philippe lui avait fait perdre le contrôle de ses actes. Et il dit : "Que de choses inutiles ! Moi, je ne sais vraiment pas quelle nécessité il y a d'aller à Césarée !" et il le dit avec une impétuosité débordante de fiel. Il semble vouloir sous entendre : "Toi qui y vas, tu es un sot."

"Ce n'est pas toi, mais le Maître qui doit juger de la nécessité des choses que nous faisons" lui répond Barthélemy.

"Oui, hein ? Comme si Lui se rendait bien compte des nécessités naturelles !"

"Ohé ! Tu es fou ou tu es sain ? Sais-tu de qui tu parles ?" lui demande Pierre en le secouant par le bras.

"Je ne suis pas fou. Je suis le seul qui ait le cerveau sain, et je sais ce que je dis."

"Les belles choses que tu dis !"

"Prie Dieu qu'Il ne te les compte pas !"

"La modestie n'est pas ton fort !"

"On dirait que tu as peur que l'on puisse te reconnaître pour ce que tu es, en allant à Césarée" disent ensemble et respectivement Jacques de Zébédée, Simon le Zélote, Thomas et Jude d'Alphée.

L'Iscariote répond à ce dernier : "Je n'ai rien à craindre et vous rien à savoir. Mais je suis las de voir que l'on va d'erreur en erreur et que l'on se ruine. Des heurts avec les synhédristes, disputes avec les pharisiens, il ne manque plus que les romains..."

"Comment ? Mais il n 'y a pas deux lunes tu étais fou de joie, tu étais plein d'assurance, tu étais, tu étais, tu étais... tu étais tout car tu avais pour amie Claudia !" observe ironiquement Barthélemy qui, tout en étant le plus... intransigeant, est le seul qui uniquement pour obéir au Maître ne se refuse pas à des contacts avec les romains.

Judas reste un moment silencieux, car la logique de la question ironique est évidente et, à moins de paraître illogique, il ne peut démentir ce qu'il avait dit auparavant, mais ensuite il se reprend : "Ce n'est pas pour les romains que je dis cela. Je veux dire pour les romains comme ennemis. Elles, car au fond elles ne sont que quatre dames romaines, cinq ou six au maximum, ont promis de l'aide et seront fidèles à leurs promesses. Mais c'est parce que cela augmentera la rancœur de ses ennemis et Lui ne le comprend pas et..."

"Leur rancœur est complète, Judas. Et tu le sais comme Moi, et encore mieux que Moi" dit calmement Jésus en appuyant sur le "mieux".

"Moi ? Moi? ? Que veux-tu dire? ? Qui sait les choses mieux que Toi ?"

"Tu viens de dire que toi seul connais les nécessités et la façon de s'y comporter..." lui réplique Jésus.

"Mais pour les choses naturelles, oui. Je dis que tu connais les choses surnaturelles mieux que tous."

"C'est vrai, mais justement je te disais que tu connais mieux que Moi les choses, laides si tu veux, avilissantes si tu veux, naturelles, comme la rancœur de mes ennemis, comme leurs projets..."

"Moi, je ne sais rien ! Je ne sais rien. Je le jure sur mon âme, sur ma mère, sur Jéhovah..."

"Assez ! Il est dit de ne pas jurer" lui intime Jésus avec une sévérité qui semble Lui durcir jusqu'aux traits du visage qui s'immobilisent comme ceux d'une statue.

"Eh bien, je ne vais pas jurer. Mais il me sera permis de dire, car je ne suis pas un esclave, qu'il n'est pas nécessaire, qu'il n'est pas utile, qu'il est même dangereux d'aller à Césarée, de parler avec les romaines..."

"Et qui te dit que cela arrivera ?" demande Jésus.

"Qui ? Mais tout ! Tu as besoin de t'assurer d'une chose. Tu es sur les traces d'une..." il s'arrête, comprenant que la colère le fait trop parler. Puis il reprend : "Et moi, je te dis que tu devrais aussi penser à nos intérêts. Tu nous as tout enlevé : maison, gain, affections, tranquillité. Nous sommes des persécutés pour ta cause, et nous le serons aussi par la suite. Parce que Toi, tu le dis sur tous les tons, un beau jour tu t'en iras. Mais nous, nous restons, mais nous resterons ruinés, mais nous..."

"Tu ne seras pas persécuté lorsque je ne serai plus parmi vous. Je te le dis, Moi qui suis la Vérité. Et je te dis que j'ai pris ce que vous m’avez donné spontanément, d'une manière insistante. Tu ne peux donc pas m'accuser de vous avoir enlevé d'autorité un seul de vos cheveux qui tombent quand vous les peignez, Pourquoi m'accuses-tu ?" Jésus est déjà moins sévère, il est maintenant d'une tristesse qui veut ramener avec douceur à la raison, et je crois que la miséricorde qu'il montre, si pleine, si divine, est un frein pour les autres qui ne l'auraient pas, assurément, pour le coupable.

Judas lui-même s'en rend compte et dans un de ces brusques revirements de son âme, sollicitée par deux forces contraires, il se jette à terre, se frappant la tête et la poitrine et criant : "Parce que je suis un démon, je suis un démon. Sauve-moi, Maître, comme tu sauves tant de possédés, sauve-moi ! Sauve-moi !"

"Que ne soit pas inerte ta volonté d'être sauvé."

"Elle existe, tu le vois. Je veux être sauvé."

"Par Moi. Tu exiges que je fasse tout. Mais je suis Dieu, et je respecte ton libre arbitre. Je te donnerai la force pour arriver à "vouloir". Mais vouloir n'être pas esclave, cela doit venir de toi."

"Je le veux ! Je le veux! ! Mais ne va pas à Césarée ! N'y va pas ! Écoute-moi, comme tu as écouté Jean quand tu voulais aller à Acor [1]. Nous avons tous les mêmes droits. Nous te servons tous de la même manière. Tu es obligé de nous satisfaire; à cause de ce que nous faisons... Traite-moi comme Jean! Je le veux! ! Quelle différence y a-t-il entre lui et moi ?"

"Il y a l'esprit ! Mon frère n'aurait jamais parlé comme tu parles. Mon frère ne..."

"Silence, Jacques. C'est Moi qui parle et à tous. Et toi, lève-toi et comporte-toi en homme, comme Moi je te traite, non comme un esclave qui gémit aux pieds de son maître. Sois homme, puisque tu tiens tant à être traité comme Jean qui, en vérité, est plus qu'un homme parce qu'il est chaste et qu'il est saturé de Charité.

Allons, il est tard et je veux passer le fleuve à l'aube. C'est à cette heure que les pêcheurs rentrent ayant retiré les nasses, et il est facile de trouver une embarcation. La lune en ses derniers jours lève toujours plus haut son fin croissant. Nous pouvons, grâce à sa plus grande lumière, aller plus vite.

Écoutez. En vérité je vous dis que personne ne doit se vanter de faire son propre devoir et exiger pour cela, qui est un devoir, des faveurs spéciales.

Judas a rappelé que vous m'avez tout donné; et il m'a dit qu'en retour j'ai le devoir de vous satisfaire pour ce que vous faites.

Mais rendez-vous un peu compte. Parmi vous, il y a des pêcheurs, des propriétaires terriens, plus d'un qui possède un atelier, et le Zélote qui avait un serviteur. Eh bien, quand les garçons de la barque, ou les hommes qui comme serviteurs vous aidaient à l'oliveraie, à la vigne ou dans les champs, ou les apprentis de l'atelier, ou simplement le serviteur fidèle qui s'occupait de la maison ou de la table, avaient fini leur travail, vous mettiez-vous par hasard à les servir ?

Et n'en est-il pas ainsi dans toutes les maisons et toutes les affaires ? Quel homme, ayant un serviteur qui laboure ou qui fait paître, ou un ouvrier à l'atelier, lui dit quand il a fini le travail : "Va tout de suite à table" ? Personne. Mais soit qu'il revienne des champs, soit qu'il ait déposé ses outils, tout patron dit : "Fais-moi à manger, mets-toi en tenue et, avec des vêtements propres, sers-moi pendant que je mange et bois. Après, tu mangeras et boiras". Et on ne peut pas dire que cela soit dureté de cœur.

En effet le serviteur doit servir son maître et le maître ne lui a pas d'obligation, parce que le serviteur a fait ce que son maître au matin lui avait commandé. En effet, si le maître a le devoir d'être humain avec son propre serviteur, le serviteur a aussi le devoir de ne pas être paresseux et dissipateur, mais de coopérer au bien-être de celui qui l'habille et le nourrit. Supporteriez-vous que vos mousses, vos ouvriers agricoles ou autres, votre domestique, vous disent : "Sers-moi, puisque j'ai travaillé" ? Je ne crois pas.

De même vous, en regardant ce que vous avez fait et ce que vous faites pour Moi - et, dans l'avenir, en regardant ce que vous ferez pour continuer mon œuvre et continuer à servir votre Maître - vous devez toujours dire, parce que vous verrez aussi que vous avez toujours fait beaucoup moins que ce qu'il était juste de faire pour être au pair avec tout ce que vous avez eu de Dieu : "Nous sommes des serviteurs inutiles car nous n'avons fait que notre devoir". Si vous raisonnez ainsi, vous ne sentirez plus de prétentions ni de mécontentements s'élever en vous, et vous agirez avec justice."

Jésus se tait. Tous réfléchissent. Pierre donne un coup de coude à Jean qui réfléchit en tenant ses yeux bleu clair fixés sur les eaux, qui de la couleur indigo passent à l'argent azuré sous les rayons de la lune, et il lui dit : "Demande-lui quand quelqu'un fait plus que son devoir. Moi, je voudrais arriver à faire plus que mon devoir..."

"Moi aussi, Simon. Je pensais justement à cela" lui répond Jean avec son beau sourire sur les lèvres, et il demande à haute voix : "Maître, dis-moi : l'homme, ton serviteur, ne pourra-t-il jamais faire plus que son devoir pour te dire avec ce plus, qu'il t'aime complètement ?"

"Enfant, Dieu t'a tant donné, qu'en toute justice, ton héroïsme serait toujours peu, Mais le Seigneur est si bon qu’Il ne mesure pas ce que vous Lui donnez avec sa mesure infinie, mais qu'Il le mesure avec la mesure limitée de la capacité humaine. Et quand Il voit que vous avez donné sans parcimonie, avec une mesure comble, débordante, généreuse, alors Il dit : "Ce serviteur m'a donné plus que son devoir ne lui imposait; Aussi Je lui donnerai la surabondance de mes récompenses".

"Oh ! Comme je suis content ! Moi, alors, je te donnerai une mesure débordante pour avoir cette surabondance !" s'écrie Pierre.

"Oui, tu me la donneras, vous me la donnerez. Tout homme aimant la Vérité, la Lumière, me la donnera. Et ils seront avec Moi surnaturellement heureux."

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-113.htm
TOME : 6/113

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Jésus marchant avec Ses Apôtres


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 7 Oct - 7:57

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"S’il se repent, pardonne-lui sept fois"

Vision du jeudi 25 avril 1946.

Ils sont désormais sur l'autre rive. Ils ont sur leur droite le mont Thabor et le petit Hermon, sur leur gauche les montagnes de la Samarie, par derrière le Jourdain, en face, au-delà de la plaine, les collines devant lesquelles se trouve Mageddo (si j'ai bon souvenir, c'est le nom que j'ai entendu dans une vision désormais lointaine, celle où Jésus retrouva Judas de Kériot et Thomas, après la séparation causée par la nécessité de tenir caché le départ de Sintica et de Jean d'Endor) [1].

Ils ont dû se reposer tout le jour dans quelque maison hospitalière, car c'est de nouveau le soir, et il est visible qu'ils se sont reposés. Il fait encore chaud mais la rosée commence déjà à descendre, tempérant la chaleur. Et les ombres violacées du crépuscule descendent, succédant aux dernières rougeurs d'un brûlant coucher de soleil.

"Ici, la marche est aisée" observe Matthieu tout content.

"Oui. En marchant de ce train, nous serons à Mageddo avant le chant du coq" lui répond le Zélote.

"Et, à l'aube, au-delà des collines, en vue de la plaine de Saron" ajoute Jean.

"Et de ta mer, hein ?" lui dit son frère pour le taquiner.

"Oui, de ma mer..." répond Jean en souriant.

"Et tu partiras en esprit pour une de tes pérégrinations spirituelles" lui dit Pierre en l'embrassant avec une affection rude et débonnaire. Et il termine en disant : "Apprends à moi aussi Comment on fait pour sortir ainsi certaines pensées... d'ange, de la vue des choses. Moi, l'eau, je l'ai regardée tant de fois... je l'ai aimée... mais... elle ne m'a jamais servi que pour manger et pour pêcher. Qu'est-ce que tu y vois, toi ?.."

"Je vois l'eau, Simon, comme toi et comme tout le monde, de la même façon que je vois maintenant les champs et les vergers... Mais ensuite, en plus des yeux du corps j'ai comme d'autres yeux ici, à l'intérieur, et ce n'est plus l'herbe et l'eau que je vois, mais des paroles de sagesse qui sortent de ces choses matérielles. Ce n'est pas moi qui pense, je n'en serais pas capable, mais c'est un autre qui pense en moi."

"Tu es peut-être prophète ?" demande l'Iscariote un peu ironique.

"Oh ! non ! Je ne suis pas prophète..."

"Et alors ? Tu crois posséder Dieu ?"

"Encore moins..."

"Alors, tu délires."

"Cela pourrait bien être, tellement je suis petit et faible. Mais, s'il en est ainsi, il est bien doux de délirer, et cela me porte à Dieu. Ma maladie devient alors un don, et j'en bénis le Seigneur."

"Ah ! Ah ! Ah !" rit bruyamment et faussement Judas.

Jésus, qui a entendu, dit : "Il n'est pas malade, il n'est pas prophète. Mais l'âme pure possède la sagesse. C'est elle qui parle dans le cœur de l'homme juste."

"Alors moi je n'y arriverai jamais, car je n'ai pas toujours été bon..." dit Pierre découragé.

"Et moi, alors ?" lui répond Matthieu.

"Amis, peu nombreux, trop peu nombreux seraient ceux qui pourraient posséder la sagesse parce qu'ils sont purs depuis toujours. Mais le repentir et la bonne volonté font que l'homme, d'abord coupable et imparfait, devient juste, et alors la conscience se purifie dans le bain de l'humilité, de la contrition et de l'amour et, ainsi purifiée elle peut rivaliser avec ceux qui sont purs."

"Merci, Seigneur" dit Matthieu en se penchant pour baiser la main du Maître.

Un silence. Puis Judas Iscariote s'exclame : "Je suis las ! Je ne sais pas si j'arriverai à marcher toute la nuit."

"Naturellement ! lui répond Jacques de Zébédée. Aujourd'hui tu as voulu tourniquer comme une grosse mouche, pendant qu'on dormait !"

"Je voulais voir si je rencontrais des disciples..."

"Et qu'est-ce que cela t'importait ? Le Maître ne l'a pas dit : Donc..."

"Eh bien, je l'ai fait. Et si le Maître me le permet, je vais rester à Mageddo. Je crois qu'il s'y trouve un de nos amis qui y descend chaque année à cette époque, après la récolte des blés. Je voudrais lui parler de ma mère et..."

"Fais donc ce que tu crois bon. Ton affaire terminée, tu te dirigeras vers Nazareth. Nous te retrouverons là. Ainsi tu aviseras ma Mère et Marie d'Alphée que nous serons bientôt à la maison."

"Moi aussi je te dis comme Matthieu : "Merci, Seigneur"

Jésus ne répond rien et il reçoit le baiser sur la main comme il a reçu celui de Matthieu, Il n'est pas possible de voir l'expression des visages car c'est le moment de la soirée où la lumière du jour est complètement disparue et il n 'y a pas encore la lumière des étoiles.

Il fait si noir qu'ils ont du mal à avancer sur la route et, pour parer à tout inconvénient, Pierre et Thomas se décident à cueillir dans les haies et à allumer des branches qui brûlent en crépitant... Mais l'absence de lumière d'abord, puis la lumière mobile et fumeuse, ne permet pas de bien voir l'expression des visages.

Les collines approchent pendant ce temps et leurs sombres mamelons se dessinent grâce â un noir plus marqué que celui des champs où les récoltes ont laissé des chaumes blanchâtres dans le noir de la nuit, et elles se dessinent de plus en plus à mesure qu'elles se rapprochent et que la clarté des premières étoiles vient les éclairer...

"Je te laisserais bien ici, car mon ami habite un peu en dehors de Mageddo. Je suis si fatigué..."

"Vas-y ! Que le Seigneur veille sur tes pas."

"Merci, Maître. Adieu, mes amis."

"Adieu, adieu" disent les autres sans donner beaucoup d'importance au salut.

Jésus répète : "Que le Seigneur veille sur tes actions." Judas s'en va d'un pas dégagé.

"Hum ! Il ne paraît plus si fatigué" observe Pierre.

"Oui ! ici il traînait ses sandales. Maintenant, il court comme une gazelle..." dit Nathanaël.

"Ton adieu a été saint, frère. Mais à moins que le Seigneur ne lui impose sa volonté, l'assistance de Dieu ne l'aidera pas à lui faire faire de bonnes démarches et des actions justes."

"Jude, ce n'est pas parce que tu es mon frère que tu es exempt de reproches ! Aussi je te reproche d'être désagréable et sans pitié pour ton compagnon. Il a ses fautes, mais toi, tu as les tiennes. Et la première, c'est de ne pas savoir m'aider à former cette âme. Tu l'exaspères par tes paroles. Ce n'est pas par la violence que l'on gagne les cœurs. Crois-tu avoir le droit de censurer toutes ses actions ? Te sens-tu assez parfait pour pouvoir le faire ? Je te rappelle que Moi, ton Maître, je ne le fais pas, parce que j'aime cette âme informe. C'est celle qui me fait pitié plus que toute autre... parce que justement elle est informe. Crois-tu qu'il est satisfait de son état ? Et comment pourras-tu demain être maître des esprits si tu ne t'exerces pas Sur un compagnon à user de la charité infinie qui rachète les pécheurs ?"

Jude d'Alphée baisse la tête dès les premières paroles. Mais à la fin, il s'agenouille sur le sol en disant : "Pardonne-moi. Je suis un pécheur et fais-moi des reproches quand je suis en faute, car la correction est amour et il n'y a que le sot qui ne comprend pas la grâce d'être corrigé par le sage."

"Tu vois que je le fais pour ton bien. Mais au reproche se joint le pardon parce que je sais comprendre les raisons de ta rigueur et parce que l'humilité de celui que l'on corrige désarme celui qui le corrige. Relève-toi, Jude, et ne pèche plus" et il le garde près de Lui avec Jean.

Les autres apôtres font entre eux le commentaire, d'abord à voix basse, puis plus fort à cause de l'habitude qu'ils ont de parler à haute voix, et c'est ainsi que je les entends faire le parallèle entre Jude et Judas.

"Si c'était Judas de Kériot qui entende ces reproches ! Qui sait quelles révoltes ! Ton frère est bon" dit Thomas à Jacques.

"Pourtant... voilà... On ne peut pas dire qu'il parlait mal. Il a dit une vérité sur Judas de Kériot. Tu y crois toi, à l'ami qui va en Judée ? Moi, pas" dit franchement Matthieu.

"Il s'agit peut-être... des affaires de vignes, comme au marché de Jéricho" [2] dit Pierre, au souvenir de la scène qu'il ne peut oublier. Tout le monde rit.

"Il est certain que seul le Maître peut avoir tant de compassion à son égard..." observe Philippe.

"Tant ? Toujours, devrais-tu dire" lui réplique Jacques de Zébédée.

"Si c'était moi, je ne serais pas si patient" dit Nathanaël.

"Et moi non plus, confirme Matthieu. La scène d'hier a été dégoûtante."

"L'homme ne doit pas être tout à fait conscient" dit le Zélote, conciliant.

"Pourtant, dit Pierre, ses affaires, il sait toujours bien les faire, même trop bien. Je parierais ma barque, mes filets, même ma maison, assuré de ne rien perdre, que lui est en train d'aller chez quelque pharisien en quête de protection..."

"C'est vrai ! Ismaël ! Ismaël est à Mageddo ! Comment n'y avons-nous pas pensé ?! Mais il faut le dire au Maître !" s'écrie Thomas en se frappant vigoureusement le front.

"Inutile. Le Maître l'excuserait encore et nous ferait des reproches" dit le Zélote.

"Eh bien... essayons. Vas-y, toi, Jacques. Il t'aime, tu es son parent..."

"Pour Lui, nous sommes tous égaux. Ici, en nous, Lui ne voit pas les parents ou les amis, il ne voit que les apôtres et il est impartial. Mais j'irai pour vous faire plaisir" dit Jacques d'Alphée et il se hâte de quitter ses compagnons et de rejoindre Jésus.

"Vous pensez qu'il est allé chez un pharisien. Lui ou un autre, peu importe... Mais je pense qu'il l'a fait pour ne pas venir à Césarée. Il n'y vient pas volontiers..." dit André.

"Il semble que depuis quelque temps il ait de la répulsion pour les romaines" remarque Thomas.

"Et pourtant… pendant que vous alliez à Engaddi et que moi, j'allais avec lui chez Lazare, il fut tout heureux de parler avec Claudia..." observe le Zélote.

"Oui... mais... Je crois que justement c'est alors qu'il a commis quelque erreur, et je pense que Jeanne l'a su et que c'est pour cela qu'elle a appelé Jésus et... et... je broie tant de choses ici dedans depuis que Judas s'est ainsi emporté à Béthsour..." mâchonne Pierre entre ses dents.

"Tu dis que ? ..." demande Matthieu curieux.

"Mais... Je ne sais pas... Des idées... Nous verrons..."

"Oh ! ne pensons pas à mal ! Le Maître ne veut pas. Et nous n'avons pas de preuves que lui ait fait du mal" supplie André.

"Tu ne voudrais pas me dire qu'il fait bien d'affliger le Maître, de Lui manquer de respect, d’émettre des mécontentements, de..."

"Bon ! Simon ! Je t'assure qu'il est un peu fou…" dit le Zélote.

"Bien ! Possible. Mais il pèche contre la bonté de notre Seigneur. Moi, même s'il me crachait au visage, s'il me giflait, je le supporterais afin d'offrir cela à Dieu pour sa rédemption. Je me suis mis en tête de faire toutes sortes de sacrifices à son intention, et je me mords la langue, je m'enfonce tes ongles dans les paumes quand il fait le fou, pour me dominer. Mais ce que je ne peux pas pardonner, c'est qu'il soit mauvais avec notre Maître. Le péché qu'il fait contre Lui, c'est comme s'il le faisait contre moi, et je ne le pardonne pas. Puis... si c'était rare ! Mais, c'est toujours à recommencer ! Je n'arrive pas à me faire passer l'irritation qui me bout là-dedans pour une scène qu'il a faite, que voilà qu'il en fait une autre ! Une, deux, trois... Il y a une limite !" Pierre parle en criant presque et en faisant des gestes avec toute son impétuosité.

Jésus, qui est en avant d'une dizaine de mètres, se retourne, ombre blanche dans la nuit, et il dit : "Il n'y a pas de limite pour l'amour et le pardon. Il n'y en a pas. Ni en Dieu, ni dans les vrais fils de Dieu. Tant qu'il y a de la vie, il n'y a pas de limite. L'unique barrière à la descente du pardon et de l'amour, c'est la résistance impénitente du pécheur. Mais s'il se repent, il est toujours pardonné. Pécherait-il même non pas une, deux, trois fois par jour, mais davantage.

Vous aussi, vous péchez et vous voulez que Dieu vous pardonne et vous allez vers Lui en disant : "J'ai péché ! Pardonne-moi", et le pardon vous est doux, comme il est doux à Dieu de pardonner. Vous n'êtes pas des dieux, par conséquent moins grave est l'offense que vous fait un de vos semblables que ne l'est l'offense qu'il fait à Celui qui n'est semblable à aucun autre. Ne vous semble-t-il pas ? Et pourtant Dieu pardonne. Vous aussi, faites de même. Prenez garde à vous ! Prenez garde que votre intransigeance ne se change pour vous en dommage, en provoquant l'intransigeance de Dieu envers vous.

Je l'ai déjà dit, mais je le répète encore : soyez miséricordieux pour obtenir miséricorde. Personne n'est assez exempt de péché pour pouvoir être inexorable envers le pécheur. Regardez les poids qui pèsent sur votre cœur avant ceux qui pèsent sur le cœur d'autrui. Enlevez d'abord les vôtres de votre esprit et puis tournez-vous vers ceux des autres pour montrer aux autres non pas la rigueur qui condamne, mais l'amour qui instruit et aide à se délivrer du mal. Pour pouvoir dire, sans que le pécheur vous impose silence, pour pouvoir dire : "Tu as péché envers Dieu et envers le prochain" il faut n'avoir pas péché ou au moins avoir réparé le péché. Pour pouvoir dire à celui qui est mortifié d'avoir péché : "Aie foi que Dieu pardonne à qui se repent" comme serviteurs de ce Dieu qui pardonne à qui se repent, vous devez montrer tant de miséricorde dans le pardon. Alors vous pourrez dire : "Vois-tu, ô pécheur repenti ? Moi, je pardonne tes fautes sept et sept fois parce que je suis le serviteur de Celui qui pardonne un nombre incalculable de fois à celui qui se repent autant de fois de ses péchés. Pense alors comme te pardonne le Parfait si moi, parce que seulement je suis son serviteur, je sais pardonner. Aie foi !"

C'est ainsi que vous devez pouvoir dire et le dire par l'action, non par les paroles. Le dire en pardonnant. Par conséquent si votre frère pèche, reprenez-le avec amour, et s'il se repent, pardonnez-lui. Et si au commencement du jour il a péché sept fois et qu'il vous dise sept fois : "Je me repens", pardonnez-lui autant de fois. Avez-vous compris ? Me promettez-vous de le faire ? Pendant que lui est au loin, me promettez-vous d'en avoir compassion ? De m'aider à le guérir par le sacrifice de vous maîtriser quand lui se trompe? Ne voulez-vous pas m'aider à le sauver?

C'est un frère d'esprit, votre frère qui vient d'un unique Père, un frère de race qui vient d'un unique peuple, un frère de mission puisqu'il est apôtre comme vous. C'est trois fois que vous devez l'aimer par conséquent. Si dans votre famille vous aviez un frère qui cause de la peine à votre père, et qui fait parler de lui, ne chercheriez-vous pas à le corriger pour que votre père ne souffre plus et que les gens ne parlent plus de votre famille ? Et alors ? Votre famille n'est-elle pas une plus grande et plus sainte famille, dont le Père est Dieu et dont je suis l'Aîné ? Pourquoi alors ne voulez-vous pas consoler le Père et Moi-même et nous aider à rendre bon le pauvre frère qui, croyez-le, n'est pas heureux d'être ainsi..."

Jésus implore anxieusement pour l'apôtre si plein de défauts... Et il dit pour finir : "Je suis le Grand Mendiant, et je vous demande l'obole la plus précieuse : ce sont les âmes que je vous demande. Moi, je vais à leur recherche, mais vous, vous devez m'aider... Rassasiez la faim de mon Cœur qui cherche l'amour et ne le trouve qu'en trop peu de personnes. Car ceux qui ne tendent pas à la perfection sont pour Moi autant de pains enlevés à ma faim spirituelle. Donnez des âmes à votre Maître affligé de ne pas être aimé et d'être incompris..."

Les apôtres sont émus... Ils voudraient tant Lui dire et toute parole leur paraît mesquine... Ils se serrent près du Maître, tous voudraient le caresser pour Lui faire sentir qu'ils l'aiment.

Finalement c'est le doux André qui dit : "Oui, Seigneur, Par la patience, le silence et le sacrifice, les armes qui convertissent, nous te donnerons des âmes. Celle-là aussi,., si Dieu nous aide..."

"Oui, Seigneur. Et Toi, aide-nous par ta prière."

"Oui, amis. Et, en attendant, prions ensemble pour le compagnon qui s'en est allé: "Notre Père, qui es aux Cieux…"

La voix parfaite de Jésus dit les paroles du Pater en les scandant lentement. Les autres l'accompagnent à mi-voix. Et tout en priant, ils s'éloignent dans la nuit.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-114.htm
TOME : 6/114

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Jzosus63
Jésus aime et  pardonne


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 8 Oct - 7:18

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

« C’est un martyre de vivre pour instruire les autres quand on aspire à aller au ciel »

Du sommet des dernières hauteurs, que l'on ne peut appeler des collines tant est faible leur altitude, la côte de la Méditerranée apparaît dans un large rayon, limité au nord par le promontoire du Carmel, dégagé au sud jusqu'aux distances extrêmes que peut atteindre la vue humaine.

Une côte tranquille, presque droite, dont l'arrière-pays est une plaine fertile à peine rompue par des ondulations très légères. Les villes maritimes se voient avec leurs maisons blanches qui se trouvent entre la verdure de l'intérieur et l'azur d'une mer tranquille, sereine, d'un azur éclatant qui reflète le pur azur du ciel.

Césarée est un peu au nord de l'endroit où se trouvent les apôtres avec Jésus et certains disciples rencontrés peut-être dans les villages traversés le soir ou à l'aube, parce que maintenant l'aube est passée et aussi l'aurore bien qu'on n'en soit encore qu'aux premières heures du jour. Dans ces heures si belles des matins d'été où le ciel, après le rose de l'aurore, devient bleu, où l'air limpide est plein de fraîcheur, où sont fraîches les campagnes, où aucune voile n'apparaît sur la mer, heures virginales du jour où s'ouvrent les fleurs nouvelles, où la rosée s'évaporant aux premiers rayons du soleil exhale avec elle les senteurs des herbes, en confiant fraîcheur et parfum à la respiration légère de la brise matinale, qui remue à peine les feuilles sur les tiges et ride à peine la surface plane de la mer.

La ville apparaît étendue sur la rive, belle comme tout endroit où se manifeste la civilisation raffinée des romains. Des thermes et des palais de marbre étalent leur blancheur comme des blocs de neige congelée dans les quartiers les plus proches de la mer, gardés par une tour blanche elle aussi, de forme carrée, élevée près du port. Peut-être un Camp ou un observatoire. Puis les maisons plus modestes de la périphérie, de style hébraïque, et partout la verdure des tonnelles, des jardins suspendus élevés plus ou moins fastueusement sur les terrasses au-dessus des maisons, et les arbres qui s'élèvent partout.

Les apôtres admirent en restant à l'ombre de platanes plantés presque sur la crête des collines.

"On respire mieux en voyant cette immensité!" s'exclame Philippe.

"Et il me semble déjà sentir toute la fraîcheur de ces belles eaux bleues" dit Pierre.

"Vraiment ! Après tant de poussière, de cailloux, de ronces... regarde quelle limpidité ! Quelle fraîcheur ! Quelle paix ! La mer donne toujours la paix..." commente Jacques d'Alphée.

"Hum ! Excepté quand... elle vous gifle et qu'elle vous fait tourner vous et le bateau comme des toupies dans la main des garçons..." lui répond Mathieu qui probablement se souvient de son mal de mer.

"Maître... je pense... Je pense à toutes les paroles de nos psalmistes, au livre de Job, aux paroles des livres sapientiaux, où est célébrée la puissance de Dieu. Et, je ne sais pourquoi, cette pensée qui me vient de la vue des choses fait naître en moi cette autre pensée que nous serons ainsi élevés à une beauté parfaite sur une pureté azurée et lumineuse, si nous sommes justes jusqu'à la fin, dans le grand rassemblement, dans ton triomphe éternel, dans celui que tu nous décris, et qui sera la fin du Mal... Et il me semble voir cette immensité céleste peuplée des corps lumineux des ressuscités et Toi, plus resplendissant que mille soleils, au milieu des bienheureux, où il n'y aura plus de douleurs, de larmes, d'insultes, de dénigrements comme ceux d'hier soir. ..et la paix, la paix, la paix... Mais quand le Mal finira-t-il de nuire ? [1] Peut-être qu'émoussera-t-il ses flèches contre ton Sacrifice ? Se persuadera-t-il qu'il est vaincu ?" dit Jean d'abord souriant et ensuite angoissé.

"Jamais. Il croira toujours triompher malgré les démentis que les justes lui donneront. Et mon Sacrifice n'émoussera pas ses flèches. Mais l'heure finale viendra où le Mal sera vaincu et, dans une beauté plus infinie que celle que ton esprit entrevoyait, les élus seront l'unique Peuple, éternel, saint, le vrai Peuple du vrai Dieu."

"Et nous y serons tous ?" demandent les apôtres.

"Tous."

"Et nous ?" demande le groupe déjà nombreux des disciples.

"Vous aussi y serez tous."

"Tous ceux qui sont présents ou tous les disciples? Nous sommes nombreux désormais malgré ceux qui se sont séparés."

"Et vous serez de plus en plus nombreux. Mais tous ne seront pas fidèles jusqu'à la fin, pourtant beaucoup seront avec Moi dans le Paradis. Certains auront la récompense après l'expiation, d'autres sitôt après la mort, mais la récompense sera telle que comme vous oublierez la Terre et ses douleurs, ainsi vous oublierez le Purgatoire avec ses nostalgies pénitentielles d'amour."

"Maître, tu nous as dit que nous subirons des persécutions et des martyres. Pourrons-nous alors être pris et tués sans avoir le temps de nous repentir, Ou bien notre faiblesse ne nous fera-t-elle pas manquer de résignation à la mort sanglante... Et alors ?" demande Nicolaï d'Antioche qui est parmi les disciples.

"Ne le crois pas. À cause de votre faiblesse d'hommes, vous ne pourriez en effet subir le martyre avec résignation. Mais aux grands esprits qui doivent rendre témoignage au Seigneur, le Seigneur infuse une aide surnaturelle..."

"Quelle aide ? L'insensibilité, peut-être ?"

"Non, Nicolaï. L'amour parfait. Ils arriveront à un amour si complet que les tourments de la torture, ceux des accusations, de la séparation des parents, de la vie, de tout, cesseront d'être chose déprimante mais, au contraire, tout se changera en tremplin pour s'élever vers le Ciel, pour l'accueillir, le voir et par conséquent tendre leurs bras et leur cœur aux tortures, pour aller là où déjà sera leur cœur : dans le Ciel."

"À quelqu'un qui meurt ainsi, il sera beaucoup pardonné" dit un disciple âgé dont je ne connais pas le nom.

"Ce n'est pas beaucoup, Papias, mais tout qui lui sera pardonné, car l'amour est absolution, le sacrifice est absolution, et la confession héroïque de la foi est absolution. Tu vois par conséquent que les martyrs auront une triple purification."

"Oh ! alors ... Moi, j'ai beaucoup péché, Maître, et je les ai suivis pour avoir le pardon, et hier tu me l'as donné et, pour ce motif, tu as été insulté par des gens qui ne pardonnent pas et sont coupables. Je crois que ton pardon est valide mais, à cause de mes longues années de fautes, donne-moi le martyre qui absout."

"Tu me demandes beaucoup, homme !"

"Jamais autant que ce que je dois donner pour avoir la béatitude que Jean de Zébédée a décrite et que Toi, tu as confirmée. Je t'en supplie, Seigneur, fais que je meure pour Toi, pour ta doctrine..."

"Tu me demandes beaucoup, homme ! La vie de l'homme est dans les mains de mon Père..."

"Mais toute prière de Toi est accueillie, comme est accueilli tout jugement qui vient de Toi. Demande à l'Éternel ce pardon pour moi..."

L'homme est à genoux aux pieds de Jésus, qui le regarde dans les yeux et lui dit ensuite : "Et cela ne te paraît-il pas un martyre de vivre quand le monde a perdu tout attrait et que le cœur aspire au Ciel, et de vivre pour apprendre aux autres l'amour, et connaître les déceptions du Maître et persévérer sans lassitude pour donner au Maître des âmes ? Fais la volonté de Dieu, toujours, même si la tienne te paraît plus héroïque, et tu seras saint... Mais voici les compagnons qui viennent avec les provisions. Mettons-nous en route pour arriver à la ville avant les heures torrides."

Et il se dirige en tête par la pente douce, qui atteint vite la plaine coupée par le blanc ruban de la route qui mène à Césarée Maritime.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-115.htm
TOME : 6/115

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Cesare10
Césarée maritime


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 9 Oct - 7:11

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"Césarée Maritime"

Césarée possède de vastes marchés où affluent les fines denrées pour les tables raffinées des romains, et près des places, où dans un kaléidoscope de visages, de couleurs, de races se trouvent les aliments plus humbles, il y a des magasins pour les aliments plus riches de toutes provenances, aussi bien des diverses colonies romaines que de la lointaine Italie pour rendre moins pénible l'éloignement de la Patrie. Il y a des commerces de vins ou de mets précieux importés d'ailleurs, sous des portiques profonds car les romains n'aiment pas être brûlés par le soleil ou mouillés par la pluie quand ils se procurent pour leurs bouches raffinées les aliments qu'ils consommeront dans les festins. C'est bien d'être épicurien pour satisfaire le palais, mais il faut aussi veiller à la protection des autres membres... et c'est pour cela que la fraîcheur des portiques ombreux et des galeries protégées de la pluie conduisent du quartier romain, groupé presque tout entier autour du palais du Proconsul, resserré entre la route littorale et la place des casernes et des impôts, aux magasins romains près du marché des juifs.

Il y a beaucoup de gens sous les portiques, pratiques sinon beaux, à l'extrémité qui donne sur les marchés. Des gens de toutes espèces : esclaves et affranchis, et même quelque rare riche jouisseur entouré d'esclaves, qui, ayant laissé sa litière dans la rue, s'en va indolemment d'un comptoir à l'autre en faisant des emplettes que les esclaves portent vers leur maison. Les habituelles conversations oiseuses quand deux riches romains se rencontrent : le temps, l'ennui du pays qui n'offre pas les joies de l'Italie lointaine, regrets des spectacles grandioses, menus des festins et conversations licencieuses.

Un romain, précédé d'une dizaine d'esclaves chargés de sacs et de paquets, se rencontre avec deux autres de son rang. Saluts réciproques : "Salut, ô Ennius !"

"Salut, ô Florus Tullius Cornelius ! Salut, ô Marcus Heracleus Flavius !"

"Quand es-tu revenu ?"

"Fatigué, à l'aube d'avant-hier."

"Toi, fatigué ? Quand donc es-tu en sueur ?" plaisante le jeune, dénommé Florus.

"Ne te moque pas, Florus Tullius Cornelius. Maintenant justement je suis en train de suer pour les amis !"

"Pour les amis ? Nous ne t'avons pas demandé de te fatiguer" objecte l'autre plus âgé, appelé Marcus Heracleus Flavius.

"Mais mon amour pense à vous. O cruels qui me méprisez, voyez-vous cette file d'esclaves chargés de paquets ? D'autres les ont précédés avec d'autres paquets. Et tout cela pour vous, pour vous faire honneur."

"Alors, c'est ton travail ? Un banquet ?"

"Et pourquoi ?" crient bruyamment les deux amis. "Chut ! Un pareil vacarme entre nobles patriciens ! Vous ressemblez à la plèbe de ce pays où nous nous usons en..."
"Orgies et oisiveté. Nous ne faisons rien d'autre. Je me demande encore pourquoi nous sommes ici. Quels devoirs avons-nous ?"

"Mourir d'ennui en est un."

"Enseigner à vivre à ces lamentables pleureuses, en est un autre."

"Et... semer Rome dans les bassins sacrés des femmes hébraïques, en est un autre encore."

"Et jouir, ici comme ailleurs, de nos ressources et de notre puissance à laquelle tout est permis, en est encore un autre."

Les trois alternent comme pour une litanie et ils rient. Cependant le jeune Florus s'arrête et devient sombre en disant : "Mais depuis quelque temps une brume tombe sur la joyeuse Cour de Pilate. Les plus belles femmes semblent de chastes vestales et les maris favorisent leur caprice. Cela fait grand tort aux fêtes habituelles..."

"Oui! Le caprice à cause de ce grossier Galiléen. ,. Mais cela pas- sera vite..."

"Tu te trompes, ô Ennius. Je sais que Claudia elle-même est une de ses conquêtes et à cause de cela, une... étrange réserve dans les mœurs s'est installée dans son palais. Il semble que là revive l'austère Rome républicaine..."

"Hou ! cela sent le moisi ! Mais depuis quand ?"

"Depuis le doux avril favorable aux amours. Tu ne sais pas.., tu étais absent. Mais nos dames sont devenues funèbres comme les pleureuses des urnes funéraires, et nous autres pauvres hommes nous devons chercher ailleurs beaucoup de consolations. Elles ne nous sont même pas permises en présence des pudiques!"

"C'est une raison de plus pour que je vous secoure. Ce soir grand souper.., et, en plus, grande orgie dans ma maison. A Cintium, où j'ai été, j'ai trouvé des délices que ces dégoûtants regardent comme immondes : des paons, des perdrix, des râles de toutes espèces, et des marcassins enlevés vivants à leur mère qu'on avait tuée et élevés pour nos repas Et les vins... Ah ! les doux et précieux vins des collines romaines, de mes chaudes côtes de Liternum et de tes plages ensoleillées près de l'Aciri !... Et les vins parfumés de Chio et de l'île dont Cintium est la perle. Et les vins enivrants de l'Ibérie, propres à enflammer les sens pour la jouissance finale. Oh ! ce doit être une grande fête ! Pourchasser l'ennui de cet exil. Pour nous persuader que nous sommes encore virils..."

"Des femmes aussi ?"

"Aussi... Et plus belles que des roses. De toutes couleurs et... de toutes saveurs. C'est un trésor que m'a coûté l'acquisition de toutes les marchandises, parmi lesquelles les femmes... Mais je suis généreux pour les amis !... Je terminais ici les derniers achats, ce qui pouvait se gâter pendant le voyage. Après le banquet, à nous l'amour"
"Tu as fait un bon voyage ?"

"Excellent. Vénus marine m'a favorisé. Du reste, c'est à elle que je dédie le rite de cette nuit..."

Les trois rient grassement, goûtant d'avance leurs prochaines et indignes joies.
Mais Florus demande : "Pourquoi cette fête extraordinaire ? Quel motif ?.."

"Trois motifs : mon cher neveu revêt ces jours-ci la toge virile. Je dois célébrer l'événement. Une obéissance au présage qui me disait que Césarée devenait un séjour affligeant et il fallait aller à l'encontre du sort par un rite à Vénus. Le troisième... je vous le dis tout doucement : je suis de noces..."

"Toi ? Farceur !"

"Je suis de noces. C'est "noces" chaque fois que l'on goûte la première gorgée d'une amphore fermée. C'est ce que je ferai ce soir. C'est vingt mille sesterces, ou si vous préférez, deux cents pièces d'or - qu'en réalité j'ai fini par débourser entre courtiers et... autres du même genre - que je l'ai payée. Mais même si Vénus l'avait enfantée dans une aurore d'avril, et faite d'écume et de rayons d'or, je ne l'aurais pas trouvée plus belle et plus pure ! Un bouton, un bouton clos… Ah ! et moi, j'en suis le maître !"
"Profanateur !" dit en plaisantant Marcus Heracleus.

"Ne fais pas le censeur, toi qui ne vaux pas mieux !... Après le départ de Valérien, ici on mourait d'ennui. Mais je le remplace... Il faut profiter de l'expérience de ceux qui sont venus avant nous. Je ne serai pas comme lui assez sot pour attendre que celle qui est plus blonde que le miel que j'ai nommée Galla Ciprina, soit corrompue par les tristesses et les philosophies des émasculés qui ne savent pas jouir de la vie..."
"Bravo !!! Mais pourtant... l'esclave de Valérien était instruite et…"

"...et folle avec ses lectures philosophiques... Mais quelle âme ! Mais quelle autre vie ! Mais quelle vertu !... Vivre, c'est jouir ! Et ici on vit. Hier j'ai jeté au feu tous les rouleaux funestes et j'ai commandé aux esclaves, sous peine de mort, de ne pas rappeler les misères des philosophes et des galiléens. Et la fillette ne connaîtra que moi..."

"Mais où l'as-tu trouvée ?"

"Hé ! C'est quelqu'un qui fut avisé et acquit des esclaves après la guerre de Gaule et il ne s'en servit que comme reproducteurs, en les traitant bien, ne leur demandant que de procréer pour donner des fleurs nouvelles de beauté... Et Galla est une d'elles.

Maintenant elle est pubère et son maître l'a vendue... et moi je l'ai achetée… ah ! ah ! ah !"

"Libidineux !"

"Si ce n'était pas moi, c'était un autre... Donc... Elle ne devait pas naître femme..."

"S'il t'entendait... Oh ! le voilà !"

"Qui ?"

"Le Nazaréen qui a ensorcelé nos dames. Il est derrière toi..." Ennius se retourne comme s'il avait un aspic derrière lui. Il regarde Jésus qui avance lentement au milieu des gens qui se pressent autour de Lui, pauvres gens du peuple et même esclaves des romains, et il raille : "Ce gueux ?! Les femmes sont dépravées. Mais fuyons, qu'il ne nous ensorcelle pas nous aussi ! Vous" dit-il finalement à ses pauvres esclaves, qui sont restés tout le temps avec leurs fardeaux comme des cariatides et pour lesquels il n'y a pas de pitié "vous, allez à la maison, et vite puisque vous avez perdu du temps jusqu'à présent et que ceux qui préparent attendent les épices et les parfums. En vitesse ! Et rappelez-vous qu'il y a le fouet si tout n'est pas prêt au crépuscule."

Les esclaves s'en vont en courant, suivis plus lentement par le romain et ses deux amis...

Jésus s'avance. Attristé parce qu'il a entendu la fin de la conversation d'Ennius et, du haut de sa grande taille, il regarde avec une infinie compassion les esclaves qui courent sous leurs fardeaux. Il regarde tout autour de Lui cherchant d'autres visages d'esclaves romains... Il en voit quelques-uns, tremblants de peur d'être surpris par les intendants ou chassés par les hébreux, mêlés à la foule qui l'enserre, et il dit en s'arrêtant : "N'y a-t-il personne de cette maison parmi vous ?"

"Non, Seigneur, mais nous les connaissons" répondent les esclaves présents.
"Mathieu, donne-leur une obole abondante : Ils la partageront avec leurs compagnons, pour qu'ils sachent qu'il y a quelqu'un qui les aime. Et vous sachez-le, et dites-le aux autres, qu'avec la vie ne cesse que la douleur pour ceux qui auront été bons et honnêtes dans leurs chaînes, et avec la douleur la différence entre riches et pauvres, entre hommes libres et esclaves. Après il y a un Dieu unique et juste pour tous. Lui, sans tenir compte de la richesse ou des chaînes, récompensera les bons et châtiera ceux qui ne le sont pas. Souvenez-vous-en."

"Oui, Seigneur, Mais nous qui sommes de la maison de Claudia et de Plautina, nous sommes assez heureux, comme ceux de Livia et de Valeria, et nous te bénissons car tu as amélioré notre sort" dit un vieil esclave que tous écoutent comme un chef.
"Pour me montrer que vous m'êtes reconnaissants, soyez toujours meilleurs, et vous aurez le vrai Dieu pour éternel Ami." Et Jésus lève la main comme pour les congédier et les bénir, et puis il s’adosse à une colonne et il commence à parler au milieu du silence attentif de la foule. Les esclaves ne s'éloignent pas, mais ils restent pour entendre les paroles qui sortent de la bouche divine.

"Écoutez. Un père qui avait beaucoup d'enfants donna à chacun d'eux, devenus adultes, deux pièces de monnaie de grande valeur et il leur dit : "Je n'ai plus l'intention de travailler pour chacun de vous. Vous êtes maintenant en âge de gagner votre vie. Je donne donc à chacun la même quantité d'argent pour l'employer comme il vous plaît davantage et dans votre intérêt. Je resterai ici à attendre, disposé à vous conseiller, prêt aussi à vous aider si par suite d'un malheur involontaire vous perdez en tout ou en partie l'argent que je vous donne maintenant. Cependant rappelez-vous bien que je serai inexorable pour celui qui l'aura perdu par malice volontaire, et pour les paresseux qui le dépensent ou le laissent improductif par oisiveté ou par vice. A tous j'ai enseigné le Bien et le Mal. Vous ne pouvez donc pas dire que vous allez ignorants au-devant de la vie. J'ai donné à tous l'exemple d'une activité sage et juste et d'une vie honnête. Vous ne pouvez pas dire, par conséquent, que je vous ai corrompu l'esprit par mes mauvais exemples. J'ai fait mon devoir. Maintenant faites le vôtre, car vous n'êtes pas sots, ni non préparés, ni analphabètes. Allez" et il les congédia, restant seul, à attendre, dans sa maison.

Ses enfants se répandirent dans le monde. Ils avaient tous les mêmes choses : deux pièces de monnaie de grande valeur dont ils pouvaient librement disposer, et un plus grand trésor de santé, d'énergies, de connaissances et d'exemples paternels. Ils auraient donc dû réussir tous de la même façon. Mais qu'advint-il ? Parmi les enfants, certains usèrent bien de leurs ressources et se firent vite un grand et honnête trésor grâce à un travail infatigable et honnête et à une bonne conduite réglée sur les enseignements paternels ; d'autres firent d'abord honnêtement fortune, mais ensuite ils la dispersèrent dans l'oisiveté et la bonne chère ; d'autres firent fortune par l'usure et des commerces indignes ; d'autres ne firent rien à cause de leur inertie, de leur paresse, de leur indécision et ils arrivèrent à la fin de leurs monnaies de grande valeur sans avoir pu encore trouver une occupation quelconque.

Après quelque temps, le père de famille envoya des serviteurs, partout où il savait que se trouvaient ses enfants, et il dit aux serviteurs : "Vous direz à mes enfants de se réunir dans ma maison. Je veux qu'ils me rendent compte de ce qu'ils ont fait pendant ce temps et je veux me rendre compte par moi-même de leur situation". Et les serviteurs allèrent rejoindre les enfants de leur maître. Ils portèrent le message et chacun d'eux revint avec l'enfant du maître qu'il avait rejoint.

Le père de famille les accueillit très solennellement, en père, mais aussi en juge, et tous les parents de la famille étaient présents, et avec les parents, les amis, les connaissances, les serviteurs, les compatriotes et les gens des alentours. Une grande assemblée. Le père était sur son siège de chef de famille et autour, en demi-cercle, tous les parents, amis, connaissances, serviteurs, gens du village ou des alentours. En face, alignés, les enfants.

Même sans qu'ils fussent interrogés, leur aspect différent manifestait la vérité. Ceux qui avaient été travailleurs, honnêtes, d'une conduite correcte et qui avaient fait saintement fortune, avaient l'air florissant, tranquille et à l'aise de ceux qui ont de larges moyens, une bonne santé et la conscience tranquille. Ils regardaient le père avec un sourire bon, reconnaissant, humble, mais en même, temps triomphant, éclairé par la joie d'avoir honoré le père et la famille, et d'avoir été de bons fils, de bons citoyens et de bons fidèles. Ceux qui avaient dissipé leurs ressources dans la paresse ou le vice étaient mortifiés, penauds, d'aspect minable et de tenue négligée, marqués par la bombance ou par la faim dont ils portaient l'empreinte sur toute leur personne. Ceux qui avaient fait fortune par des manœuvres délictueuses, avaient le visage dur, agressif, le regard cruel et troublé des fauves qui craignent le dompteur et s'apprêtent à réagir...

Le père commença l'interrogatoire par ces derniers : "Comment donc, vous qui aviez l'air si tranquille quand vous êtes partis, paraissez-vous être maintenant des fauves prêts à déchirer ? D'où vous vient cet aspect ?"

"C'est la vie qui nous l'a donné, et ta dureté de nous envoyer hors de la maison. C'est toi qui nous as mis au contact du monde".

"C'est bien. Et qu'avez-vous fait dans Je monde ?"

"Ce que nous pouvions pour obéir à ton ordre de gagner notre vie avec le rien que tu nous as donné".

"C'est bien. Mettez-vous dans ce coin... Et maintenant à vous, maigres, malades et mal vêtus. Qu'avez-vous fait pour vous réduire ainsi ? Vous étiez pourtant sains et bien vêtus quand vous êtes partis ?"

"En dix ans les habits s'usent..." objectèrent les paresseux.


"Il n'y a donc plus de toile dans le monde qui serve pour les vêtements d'hommes ?"

"Oui... Mais il faut de l'argent pour en acheter..."

"Vous en aviez".

"En dix ans... il était plus que fini. Tout ce qui commence a une fin".

"Oui, si vous en prenez sans en mettre. Mais pourquoi en avez-vous seulement pris ? Si vous aviez travaillé, vous auriez pu en mettre et en enlever sans fin et même augmenter vos réserves. Vous avez peut-être été malades ?"

"Non, père."

"Et alors ?"

"Nous nous sentions perdus... Nous ne savions que faire, ce qui convenait,.. Nous craignions de mal faire et pour ne pas mal faire, nous ne faisions rien"

"Et n'aviez-vous pas votre père, à qui vous pouviez vous adresser pour demander conseil ? Ai-je jamais été peut-être un père exigeant, inabordable ?"

''Oh ! non ! Mais nous rougissions de te dire : 'Nous ne sommes pas capables de prendre des initiatives'. Tu as été toujours si actif... Nous nous sommes cachés par honte".

"C'est bien. Allez au milieu de la pièce. A vous ! Et vous que me dites-vous ? Vous qui semblez avoir souffert de la faim et de la maladie ? Peut-être l'excès de travail vous a rendus malades ? Soyez sincères et je ne vous gronderai pas".

Certains de ceux qui étaient interpellés se jetèrent à genoux en se battant la poitrine et en disant : "Pardonne-nous, ô père ! Déjà Dieu nous a châtiés et nous le méritons. Mais toi, qui es notre père, pardonne-nous!... Nous avons bien commencé, mais nous n'avons pas persévéré. Nous étant enrichis facilement, nous disions : 'Bon ! Jouissons un peu comme le suggèrent les amis et puis nous retournerons au travail et nous fermerons les brèches'. Et, en vérité, nous voulions faire ainsi : revenir aux deux pièces et puis les faire fructifier de nouveau comme par jeu. Et par deux fois (disent deux d'entre eux), par trois fois (dit un autre) nous avons réussi. Mais ensuite la chance nous a abandonnés et nous avons perdu tout notre argent".

"Mais pourquoi ne vous êtes-vous pas repris après la première fois ?".

"Parce que le pain épicé par le vice corrompt le palais, et on ne peut plus s'en passer..."
"Il y avait votre père..."

"C'est vrai. Et nous soupirions vers toi avec regret et nostalgie. Mais nous t'avions offensé... Nous suppliions le Ciel de t'inspirer de nous appeler pour recevoir tes reproches et ton pardon; nous le demandions et nous le demandons plutôt que les richesses dont nous ne voulons plus parce qu'elles nous ont dévoyés".

"C'est bien. Mettez-vous aussi près de ceux d'auparavant, au milieu de la pièce. Et vous, malades et pauvres comme eux, mais qui vous taisez et ne montrez pas de douleur, que dites-vous ?"

"Ce qu'ont dit les premiers. Que nous te haïssons parce que tu nous as ruinés par ton imprudente façon d'agir. Toi qui nous con- naissais, tu ne devais pas nous lancer dans les tentations. Tu nous as haïs et nous te haïssons. Tu nous as tendu ce piège pour te débarrasser de nous. Sois maudit".

"C'est bien. Allez avec les premiers dans ce coin. Et maintenant à vous, mes fils, florissants, sereins, riches. Dites. Comment êtes- vous arrivés à cela ?"

"En mettant en pratique tes enseignements, tes exemples, tes conseils, tes ordres, tout. En résistant aux tentations par amour pour toi, père béni qui nous as donné la vie et la sagesse".

"C'est bien. Mettez-vous à ma droite et écoutez tous mon jugement et ma défense. J'ai donné à tous autant d'argent, de bons exemples et de sagesse. Mes enfants ont répondu de manières différentes. D'un père travailleur, honnête, de bonne conduite, sont sortis des fils qui lui ressemblent, puis des paresseux, des faibles succombant facilement à la tentation, et des cruels qui haïssent le père, les frères et le prochain sur lequel, je le sais même s'ils ne le disent pas, ils ont exercé l'usure et le crime. Et parmi les faibles et les paresseux, il y a ceux qui se sont repentis et les impénitents.

Maintenant je juge. Les parfaits, déjà sont à ma droite, égaux à moi dans la gloire, comme dans les œuvres ; ceux qui se sont repentis seront de nouveau, comme des enfants qu'il faut encore instruire, soumis à l'épreuve jusqu'à ce qu'ils aient atteint le degré de capacité qui les rende de nouveau adultes ; les impénitents et les coupables qu'ils soient jetés hors de chez moi et poursuivis par la malédiction de celui qui n'est plus leur père, puisque leur haine pour moi anéantit entre nous les rapports de paternité et de filiation. Pourtant je rappelle à tous que chacun s'est fait son destin, car j'ai donné à tous les mêmes choses qui, en ceux qui les ont reçues ; ont produit quatre destins différents, et je ne puis être accusé d'avoir voulu leur mal".

La parabole est finie, ô vous qui l'avez entendue. Et maintenant je vous dis ce qu'elle représente.

Le Père des Cieux est représenté par le père d'une nombreuse famille. Les deux pièces de monnaie données à tous les fils avant leur envoi dans le monde, ce sont le temps et la libre volonté que Dieu donne à tout homme pour qu'il en use comme il croit bon après avoir été instruit et formé par la Loi et les exemples des justes.

Pour tous des dons égaux. Mais chaque homme en use comme il le veut. Il y en a qui thésaurisent le temps, leurs moyens, l'éducation, la richesse, les biens, tout, pour le bien et qui se gardent sains et saints, riches d'une richesse qu'ils ont multipliée. Il en est d'autres qui commencent bien et puis se lassent et perdent tout. Il en est qui ne font rien et prétendent que c'est aux autres d'agir. Il en est qui accusent le Père de leurs erreurs; qui se repentent, disposés à réparer, qui ne se repentent pas et qui accusent et maudissent comme si leur ruine avait été imposée par d'autres.

Dieu donne aux justes une récompense immédiate, à ceux qui se sont repentis la miséricorde et le temps d'expier pour arriver à la récompense par leur repentir et leur expiation, et Il donne malédiction et châtiment à celui qui piétine l'amour avec l'impénitence qui suit le péché. A chacun Il donne ce qui lui appartient.

Ne dissipez donc pas les deux pièces de monnaie : le temps et le libre arbitre, mais usez-en avec justice pour être à la droite du Père, et si vous avez manqué, repentez-vous et ayez foi dans le Miséricordieux Amour.

Allez. La paix soit avec vous !"

Il les bénit et les regarde s'éloigner sous le soleil qui inonde la place et les rues. Mais les esclaves sont encore là...

"Encore ici, pauvres amis ? Mais n'allez-vous pas être punis ?"

"Non, Seigneur, si nous disons que nous t'avons écouté, Nos maîtresses te vénèrent. Où vas-tu aller maintenant, Seigneur ? Elles te désirent depuis si longtemps..."

"Chez le cordier du port. Mais je pars ce soir, et vos maîtresses seront à la fête..."

"Nous le dirons quand même. Elles nous ont ordonné depuis des mois et des mois de signaler tous tes passages."

"C'est bien. Allez. Et vous aussi faites bon usage du temps et de la pensée qui est toujours libre, même si l'homme est enchaîné."

Les esclaves s'inclinent jusqu'à terre et s'en vont vers les quartiers romains. Jésus et les siens, par une ruelle modeste, se dirigent vers le port.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-116.htm
TOME : 6/116

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Cézarée antique


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 10 Oct - 8:07

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

'La sagesse, étant une forme de sainteté, donne la lumière de jugement'


Jésus loge chez l'humble famille du cordier. Une maisonnette basse enveloppée d'une odeur saumâtre, proche comme elle l'est des eaux de la mer. À l'arrière de la maison, des magasins qui dégagent une odeur peu agréable, où l'on décharge les marchandises avant qu'elles ne soient enlevées par les différents acquéreurs. Sur le devant une rue poussiéreuse, sillonnée par de lourds véhicules, bruyante à cause des déchargeurs, des gamins, des charretiers, des marins qui vont et viennent sans arrêt. Au-delà de la rue, une petite darse dont l'eau dormante est rendue huileuse par les détritus qu'on y jette. De cette darse part un petit port canal qui débouche dans un vrai port vaste et capable de recevoir les gros navires.

Du côté ouest, une esplanade sableuse ou on fabrique des cordages au milieu d'un grincement de treuils de torsion manœuvrés à la main. Du côté est, une autre place beaucoup plus petite et encore plus bruyante et désordonnée où des hommes et des femmes réparent des filets et des voiles. Puis des cabanes basses aux relents saumâtres, remplies de garçonnets demi-nus.

On ne peut sûrement pas dire que Jésus ait choisi un logement riche. Des mouches, de la poussière, du bruit, une odeur de mare stagnante, de chanvre en train de rouir, sont les maîtres de cet endroit. Et le Roi des rois, étendu avec ses apôtres sur des tas de chanvre brut, dort fatigué dans ce pauvre local, moitié débarras, moitié magasin, qui est à l'arrière de la maisonnette et duquel on entre par une porte noire comme du goudron dans la cuisine noire elle aussi, et par une porte vermoulue, rongée par la poussière et le sel qui lui donnent une couleur blanc-gris de pierre ponce, on sort sur la place où on fabrique les cordages et d'où vient l'odeur fétide du chanvre en train de rouir.

Le soleil tape dur sur la place, malgré quatre énormes platanes, deux à chaque bout de la place rectangulaire, sous lesquels se trou- vent les treuils qui servent à tordre le chanvre. Je ne sais si je m'explique bien pour nommer l'outillage. Les hommes, couverts d'une tunique vraiment réduite à l'essentiel pour sauvegarder la décence, trempés de sueur comme s'ils étaient sous une douche, ne cessent de tourner leurs treuils auxquels ils impriment un mouvement continu comme s'ils étaient condamnés aux galères... Ils ne parlent que pour dire les paroles indispensables à leur travail. À part donc le grincement des roues des treuils et de celui du chanvre étiré par la torsion, il n'y a pas d'autre bruit sur la place, étrange contraste avec le bruit des autres lieux qui entourent la maison du cordier.

Aussi elle est surprenante, comme une chose impensable, cette exclamation de l'un des cordiers : "Des femmes ?! À cette heure épouvantable ?! Regardez ! Elles viennent justement ici..."

"Elles doivent avoir besoin de cordes pour attacher leurs maris..." plaisante un jeune cordier.

"Elles peuvent avoir besoin de chanvre pour des travaux."

"Oh ! de notre chanvre si grossier alors qu'il y en a qui le fournissent tout peigné !?"

"Le nôtre coûte moins cher. Tu vois ? Elles sont pauvres..."

"Cependant, ce ne sont pas des femmes d'ici. Vois leur manteau différent..."

"Elles ne sont pas d'ici. Il y a un peu de tout maintenant à Césarée..."

"Peut-être elles cherchent le Rabbi. Elles sont peut-être malades... Vois comme elles sont toutes couvertes, même par cette chaleur ..."

"Pourvu qu'elles ne soient pas lépreuses… La misère oui, mais pas la lèpre. Je n'en veux pas, même par résignation envers Dieu" dit le maître cordier.

"Mais tu as entendu le Maître : "Il faut accepter tout ce que Dieu envoie".

"Mais la lèpre, ce n'est pas Dieu qui l'envoie. Ce sont les péchés, les vices et les contagions..."

Les femmes sont arrivées par derrière, non pas de ceux qui parlent et qui sont tout au bout de la place, mais de ceux qui sont du côté de la maison, les plus proches par conséquent à rejoindre, et l'une d'elles se penche pour dire quelque chose à l'un des cordiers, qui se retourne étonné et reste comme hébété.

"Allons un peu écouter... Ainsi couvertes... Mais il ne me manquerait plus que d'avoir la lèpre à la maison, avec tous les enfants que j'ai !..." dit le maître cordier en arrêtant le mouvement des treuils et en se mettant en route. Ses compagnons le suivent...

"Simon, cette femme veut quelque chose, mais elle parle une langue étrangère. Ecoute un peu, toi qui as navigué" dit celui auquel s'était adressée la femme.

"Que veux-tu ?" demande rudement le cordier en cherchant à la voir à travers le voile sombre qui lui descend sur le visage.

Et dans un grec très pur, la femme répond : "Le Roi d'Israël. Le Maître."

"Ah! j'ai compris. Mais... vous êtes lépreuses ?"

"Non."

"Qui me le prouve ?"

"Lui-même. Demande-le-lui."

L'homme hésite... Puis il dit : "Bien. Je ferai un acte de foi et Dieu me protégera... Je vais l'appeler. Restez ici."

Les femmes, quatre, ne bougent pas, groupe grisâtre et muet, que regardent avec étonnement et une crainte manifeste les cordiers qui se sont réunis à quelques pas de distance.

L'homme va dans le magasin et il touche Jésus qui dort. "Maître... Viens dehors. On te cherche."

Jésus s'éveille et il se lève tout de suite en demandant : "Qui ?"

"Je ne sais pas !... Des femmes grecques... toutes couvertes... Elles disent qu'elles ne sont pas lépreuses et que tu peux me le certifier..."

"Je viens de suite" dit Jésus en laçant ses sandales qu'il avait enlevées et le col de son vêtement et en renouant sa ceinture qu'il avait défaite pour être plus libre pendant le sommeil. Et il sort avec le cordier. Les femmes esquissent le geste d'aller à sa rencontre.

"Restez là, vous dis-je ! Je ne veux pas que vous marchiez là où jouent mes enfants... D'abord je veux que Lui dise que vous êtes saines."

Les femmes s'arrêtent. Jésus les rejoint. La plus grande, non celle qui auparavant a parlé en grec, dit un mot à mi-voix. Jésus se tourne vers le cordier : "Simon, tu peux être tranquille. Les femmes sont saines et j'ai besoin de les écouter en paix. Puis-je entrer dans la maison ?"

"Non. La vieille est bavarde et curieuse plus qu'une pie. Va là, au fond, sous le hangar des bassins. Il y a une petite pièce où tu seras seul et tranquille."

"Venez..." dit Jésus aux femmes. Et il va avec elles au fond de la place, sous le hangar empuanti, dans une pièce étroite comme une cellule où se trouvent des outils en mauvais état, des chiffons, des déchets de chanvre, des araignées géantes, et où l'odeur du rouissage et de moisi est si forte qu'elle prend à la gorge. Jésus, qui est très sérieux et très pâle, a un léger sourire en disant : "Ce n'est pas un endroit qui flatte vos goûts... Mais je n'en ai pas d'autre..."

"Nous ne voyons pas l'endroit parce que nous regardons Celui qui l'habite en ce moment" répond Plautina en enlevant son voile et son manteau, imitée par les autres qui sont Lidia, Valeria, et l'affranchie Albula Domitilla.

"Je conclus de cela que, malgré tout, vous me croyez encore un juste."

"Plus qu'un juste. Et Claudia nous envoie justement parce qu'elle croit que tu es plus qu'un juste et qu'elle ne tient pas compte des paroles qu'elle a entendues. Cependant elle veut que tu le confirmes pour doubler la vénération qu'elle te porte."

"Ou me l'enlever si je lui apparais sous le jour où ils ont voulu me faire voir. Mais rassurez-la : je n'ai pas de visées humaines. Mon ministère et mon désir sont tout et seulement surnaturels. Oui, je veux réunir dans un royaume unique tous les hommes. Mais quoi, des hommes ? La chair et le sang? Non. Cela, je le laisse, matière instable, aux monarchies instables, aux empires incertains.

Je ne veux réunir sous mon sceptre que les esprits des hommes, esprits immortels dans un royaume immortel. Je répudie tout autre sens de ma volonté, donné par qui que ce soit, et différent de celui-là, Et je vous prie de croire et de dire à celle qui vous envoie que la Vérité n'a qu'une seule parole..."

"Ton apôtre parlait avec tant d'assurance..."

"C'est un enfant exalté. Il faut le prendre pour ce qu'il est."

"Mais il te fait tort ! Fais-lui des reproches... Chasse-le..."

"Et ma miséricorde, où serait-elle, alors ? Il le fait par suite d'un amour erroné. Ne dois-je donc pas en avoir pitié ? Et qu'est-ce que cela changerait si je le chassais ? Il ferait deux fois plus de mal, à lui et à Moi."

"Alors il est pour Toi comme un boulet au pied !..."

"Il est pour Moi comme un malheureux à racheter..." Plautina tombe à genoux entendant les bras et en disant: "Ah ! Maître, grand plus que tout autre, comme il est facile de te croire saint quand on sent ton cœur dans tes paroles ! Comme il est facile de t'aimer et de te suivre à cause de ta charité qui est encore plus grande que ton intelligence !"

"Pas plus grande, mais plus compréhensible pour vous... qui avez l'intelligence entravée par trop d'erreurs, et n'êtes pas assez généreuses pour vous dépouiller de tout afin d'accueillir le Vrai."

"Tu as raison. Tu es devin aussi bien que sage."

"La sagesse, étant une forme de sainteté, donne toujours la lumière de jugement, que ce soit pour les événements passés ou présents, que ce soit pour l'annonce des événements futurs."

"C'est pour cela que vos prophètes..."

"C'étaient des saints. C'est pour cela que Dieu se communiquait à eux avec une grande plénitude."

"Étaient-ils saints parce qu'ils appartenaient à Israël ?"

"Ils étaient saints parce qu'ils appartenaient à Israël et parce que leurs actions étaient justes. Car ce n'est pas Israël tout entier qui est et a été saint, tout en étant Israël. Ce n'est pas l'appartenance fortuite à un peuple ou à une religion qui peut rendre saint. Ces deux choses peuvent aider beaucoup à l'être, mais elles ne sont pas le facteur absolu de la sainteté."

"Quel est le facteur alors ?"

"La volonté de l'homme. La volonté qui mène les actions de l'homme à la sainteté si elle est bonne, à la perversion si elle est mauvaise."

"Alors... il n'est pas dit qu'il n'y ait pas de justes parmi nous."

"Ce n'est pas dit. Au contraire, certainement il y a des justes parmi vos ancêtres, et certainement il y en aura parmi ceux qui vivent. Car il serait trop horrible que tout le monde païen appartienne aux démons. Ceux d'entre vous qui sentent l'attirance vers le Bien, vers la Vérité, et répugnance pour le vice et qui fuient les mauvaises actions comme avilissantes pour l'homme, croyez bien qu'ils sont déjà sur le sentier de la justice"

"Alors Claudia..."

"Oui. Et vous. Persévérez."

"Mais si on devait mourir avant d'être... converties à Toi ? À quoi servirait-il d'avoir été vertueuses ?.."

"Dieu est juste dans ses jugements. Mais pourquoi hésiter à venir au Dieu vrai ?"

Les trois dames baissent la tête... Un silence... Et puis le grand aveu qui sera ce qui donnera l'explication de tant de cruautés et de résistances romaines envers le Christianisme... "Parce que, en le faisant, on semblerait trahir la Patrie..."

"Vous serviriez la Patrie au contraire, en la rendant moralement et spirituellement plus forte par la possession et la protection de Dieu, en plus de son armée et de ses richesses. Rome, la Ville mondiale, la Ville de la religion universelle !... Pensez..."

Un silence... Puis Livia dit, en rougissant comme une flamme : "Maître, il y a quelque temps, nous te cherchions aussi dans les pages de notre Virgile [1]. Parce que pour nous ont plus de valeur les... prophéties de ceux qui sont vierges de toute la foi d'Israël, que celles de vos prophètes, chez lesquels on pourrait sentir l'influence de croyances millénaires... Et entre nous, on discute... En confrontant ceux qui en tout temps, en toute nation et religion, t'ont pressenti. Mais personne ne t'a pressenti aussi justement que notre Virgile. Combien en avons nous parlé ce jour-là même avec Diomède, l'affranchi grec, astrologue, cher à Claudia ! Lui soutenait que cela arrivait parce que les temps étaient plus proches et que les astres parlaient par leurs conjonctions... Et à l'appui de sa thèse, il apportait le fait des trois Sages des trois pays d'Orient, venus pour t'adorer enfant, en provoquant le massacre qui horrifia Rome... Mais nous n'avons pas été convaincues parce que... pendant plus de cinquante ans, aucun des sages du monde entier n'a plus parlé de Toi en invoquant les astres, bien qu'ils fussent plus proches encore de ta manifestation actuelle. Claudia s'est écriée : "Il nous faudrait le Maître ! Lui donnerait la parole de vérité et nous saurions le lieu et le destin immortel de notre plus grand poète !" Voudrais-tu nous dire... pour Claudia... Un cadeau pour nous montrer qu'elle ne t'est pas odieuse pour avoir douté de Toi."

"J'ai compris sa réaction de romaine et je ne lui ai pas gardé rancune. Rassurez-la, et écoutez. Virgile n'a pas été grand uniquement comme poète, n'est-ce pas ?"

"Oh ! non ! Comme homme aussi. Au milieu d'une société déjà corrompue et vicieuse, il fut lumineux de pureté spirituelle. Personne ne peut dire l'avoir vu luxurieux, amateur d'orgies et de débauches. Ses écrits sont chastes, mais plus chaste fut son cœur. C'est au point que dans les lieux qu'il habitait le plus, on l'appelait "la jeune fille", les vicieux par mépris, les bons par vénération."

"Et donc, dans l'âme limpide d'un homme chaste, Dieu n'aurait pas pu se refléter, même si cet homme était païen ? La Vertu parfaite n'aurait pas aimé l'homme vertueux ? Et si l'amour et la vue du Vrai lui ont été accordés à cause de la pure beauté de son esprit, ne pourra-t-il pas avoir eu un éclair prophétique ? D'une prophétie qui n'est pas autre chose que la vérité qui se révèle à celui qui mérite de connaître le Vrai pour le récompenser et le pousser à une vertu toujours plus grande ?"

"Alors... il t'a réellement prophétisé ?"

"Son esprit enflammé de pureté et de génie s'est élevé jusqu'à la connaissance d'une page qui me concerne, et on peut l'appeler le poète païen et juste, un esprit prophétique et préchrétien récompensant ses vertus."

"Oh ! Notre Virgile !! Et il sera récompensé ?"

"J'ai dit : "Dieu est juste". Mais vous, n'imitez pas le poète en vous arrêtant à ses limites. Allez de l'avant, parce qu'à vous la Vérité ne s'est pas manifestée par intuition ni partiellement, mais complètement, et elle vous a parlé."

"Merci, Maître... Nous nous retirons. Claudia nous a dit de te demander si elle pouvait t'être utile dans une question morale" dit Plautina, sans donner suite à la remarque de Jésus.

"Et elle vous a dit de m'en parler, si je n'étais pas un usurpateur..."

"Oh ! Maître ! Comment le sais-tu ?"

"Je suis plus que Virgile et que les prophètes..."

"C'est vrai ! Tout est vrai ! Pouvons-nous te servir ?.."

"Pour Moi, je n'ai besoin que de foi et d'amour. Mais il y a une créature qui est en grand danger et dont l'âme sera tuée ce soir. Claudia pourrait la sauver."

"Ici ? Qui ? Une âme tuée ?"

"Un de vos patriciens donne un festin et..."

"Ah ! Oui ! Ennius Cassius, Mon mari aussi est invité..." dit Livia.

"Et le mien aussi..."

"Et nous aussi, vraiment. Mais puisque Claudia s'abstient d'y aller, nous aussi nous nous en abstiendrons. Dans le cas où nous y serions allées, nous avions décidé de nous retirer tout de suite après le souper… Car... Nos soupers finissent en orgies... que nous ne pouvons plus supporter... Et avec le dédain d'épouses négligées, nous y laissons nos maris..." dit Livia.

"Pas avec dédain... Mais avec pitié de leur misère morale" corrige Jésus.

"C'est difficile, Maître. Nous savons ce qui s'y passe..."

"Moi aussi, je sais tant de choses qui se passent dans les cœurs... et pourtant je pardonne..."

"Toi, tu es saint..."

"Vous devez le devenir. Parce que je le désire et que votre volonté vous aiguillonne…"

"Maître !..."

"Oui. Pouvez-vous dire que vous êtes heureuses comme avant de me connaître, heureuses d'un pauvre bonheur dégradant, sensuel de païennes qui ignorent qu'elles sont plus que de la chair, maintenant que vous connaissez un peu de Sagesse?…"

"Non, Maître. Nous l'avouons. Nous sommes mécontentes, inquiètes, comme quelqu'un qui cherche un trésor et ne le trouve pas."

"Et il est devant vous ! Ce qui vous rend inquiètes, c'est l'aspiration de votre esprit vers la Lumière, sa souffrance de vos retardements... à donner à votre esprit ce qu'il vous demande..."

Un silence... Puis de nouveau Plautina, sans poursuivre ce sujet dit : "Et que pourrait faire Claudia ?"

"Sauver cette créature. Une enfant achetée pour la jouissance du romain, une vierge qui demain ne le sera plus."

"S'il l'a achetée... elle lui appartient."

"Ce n'est pas un meuble: à l'intérieur de la matière, il y a un esprit..."

"Maître... nos lois..."

"Femmes : la Loi de Dieu !..."

"Claudia ne va pas à la fête..."

"Je ne lui dis pas d'y aller. Je vous dis de lui dire : "Le Maître, pour avoir la certitude que Claudia ne l'accuse pas, demande son aide pour cette âme enfantine"..."

"Nous le dirons, mais elle ne pourra rien... Esclave achetée... objet dont on peut disposer..."

"Le Christianisme enseignera que l'esclave a une âme pareille à celle de César, meilleure dans la plupart des cas, et que cette âme appartient à Dieu, et que celui qui la corrompt est maudit." Jésus est imposant en le disant.

Les femmes en ressentent l'autorité et la sévérité. Elles s'inclinent sans faire d'objections. Elles remettent leurs manteaux et leurs voiles et elles disent : "Nous le rapporterons. Salut, Maître."

"Adieu." Les femmes sortent sur la place toujours chaude. Mais Plautina se retourne et dit : "Pour tout le monde, nous étions des grecques, c'est entendu ?"

"D'accord. Allez tranquilles." Jésus reste sous le portique bas et elles reprennent le chemin par lequel elles sont venues.

Les cordiers retournent à leur travail... Jésus revient lentement au magasin. Il est pensif. Il ne s'allonge plus. Assis sur un tas de cordages enroulés, il prie intensément... Les onze continuent de dormir lourdement...

Un certain temps passe ainsi... Une heure environ. Puis le cordier passe la tête et fait signe à Jésus de venir à la porte. "C'est un esclave. Il te demande."

L'esclave, un numide, est dehors sur la place encore ensoleillée. Il s'incline et, sans parler, il remet une tablette de cire. Jésus la lit et lui dit : "Tu diras que j'attendrai jusqu'à l'aube. Tu as compris ?" L'homme de la tête acquiesce, et pour faire comprendre pourquoi il ne parle pas, il ouvre la bouche pour montrer que sa langue est coupée. "Malheureux !" dit Jésus en le caressant.

L'esclave a deux larmes qui roulent sur ses joues noires et il prend la main blanche de Jésus dans ses mains noires de grosse guenon et il la passe sur son visage, la baise, la met sur son cœur et puis se jette à terre. Il prend le pied de Jésus et le met sur sa tête... Tout un langage de gestes pour dire sa reconnaissance pour ce geste d'amour plein de pitié... Et Jésus répète : "Malheureux !" mais ne le guérit pas.

L'esclave se relève et réclame la tablette de cire... Claudia ne veut pas laisser de traces de ses relations épistolaires... Jésus sourit et rend la tablette. Le numide part, et Jésus va près du cordier.

"Je dois rester jusqu'à l'aube... Le permets-tu ? ..."

"Tout ce que tu veux. Je regrette d'être pauvre..."

"Il me plaît que tu sois honnête."

"Qui étaient ces femmes ?"

"Des étrangères qui avaient besoin de conseil."

"Saines ?"

"Comme toi et Moi."

"Ah ! bien ! voici tes apôtres…"

En effet, en se frottant les yeux, en s'étirant, dormant encore à moitié, les onze sortent du magasin pour aller vers le Maître.

"Maître... il faudra souper si tu veux partir ce soir..." dit Pierre.

"Non. Je ne pars plus qu'à l'aube."

"Pourquoi ?"

"Parce qu'on m'a prié de le faire."

"Mais pourquoi ? Qui ? Il valait mieux marcher de nuit. Maintenant, c'est la nouvelle lune..."

"J'espère sauver une créature... Et cela est plus lumineux que la lune, et plus rafraîchissant pour Moi que la fraîcheur de la nuit."

Pierre le tire à part. "Qu'est-il arrivé ? Tu as vu les romaines ? Quelle est leur humeur ? Est-ce que ce sont elles qui convertissent ? Dis-le moi-…"

Jésus sourit : "Si tu me laisses répondre, je te le dirai, homme trop curieux. J'ai vu les romaines. Elles ne vont que lentement à la Vérité, mais elles ne reviennent pas en arrière. C'est déjà beaucoup."

"Et... pour ce que disait Judas... qu'en est-il ?"

"Elles continuent de me vénérer comme un sage."

"Mais... pour Judas ? N'est-il pas en cause ?…"

"Elles sont venues me chercher Moi, pas lui..."

"Mais alors, pourquoi a-t-il eu peur de les rencontrer ? Pourquoi ne voulait-il pas que tu viennes à Césarée ?"

"Simon, ce n'est pas la première fois que Judas a d'étranges caprices..."

"C'est vrai. Et... elles viennent cette nuit, les romaines ?"

"Elles sont déjà venues."

"Et alors, pourquoi attendre l'aube ?"

"Et pourquoi es-tu si curieux ?"

"Maître, sois bon... Dis-moi tout."

"Oui, pour t'enlever tout doute... Tu as entendu toi aussi les conversations de ces trois romains..."

"Oui. Les immondes ! Les pestes ! Les démons ! Mais, en quoi, cela nous touche-t-il ? ...Ah ! je comprends !! Les romaines vont au souper, et puis elles viennent demander pardon d'avoir été dans ces horreurs... Je m'étonne que Toi tu acceptes."

"Je m'étonne que tu fasses des jugements téméraires !"

"Pardonne-moi, Maître !"

"Oui, mais sache que les romaines ne vont pas au souper et que j'ai demandé à Claudia d'intervenir en faveur de cette fillette..."

"Oh ! mais Claudia ne peut rien ! La fillette est achetée par le romain et lui peut tout sur elle !"

"Mais Claudia peut beaucoup sur le romain. Et Claudia m'a envoyé dire d'attendre jusqu'à l'aube pour le départ. Rien. d'autre. Es-tu content ?"

"Oui, Maître. Mais, en attendant, tu ne t'es pas reposé... Viens maintenant... Tu es si fatigué ! Je veillerai à ce qu'on te laisse en paix... Viens, viens..." et amoureusement tyrannique, il le tire, le pousse, l'oblige à s'allonger de nouveau...

Les heures passent. Le crépuscule descend, le travail cesse, et plus fort crient les enfants dans les rues et sur les petites places, et les hirondelles dans le ciel. Et puis les premières ombres descendent, et les hirondelles vont à leurs nids et les enfants au lit. Les bruits cessent l'un après l'autre jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le léger clapotement de l'eau qui moutonne le long du canal et la rumeur des vagues sur le rivage. Les maisons se ferment, ces maisons de travailleurs fatigués, et à l'intérieur, les lumières s'éteignent et le repos vient fermer tous les yeux, rendre les gens aveugles et muets... lointains... La lune se lève et ennoblit de ses rayons argentés jusqu'au miroir malpropre de la petite darse qui maintenant semble une plaque d'argent...

Les apôtres sont de nouveau endormis sur le chanvre... Jésus, assis sur l'un des treuils arrêtés, les mains sur la poitrine, prie, réfléchit, attend... Il ne perd pas de vue la rue qui vient de la ville.

La lune ne cesse de s'élever dans le ciel. Elle est au-dessus de sa tête. Le bruit de la mer s'accentue et les vagues exhalent une plus forte odeur. Le cône lumineux des rayons de la lune s'élargit davantage, il embrasse tout le miroir des eaux en face de Jésus, et ses rayons se perdent de plus en plus loin. C'est un chemin de lumière qui depuis les confins du monde semble venir vers Jésus, en remontant le canal, pour finir dans le bassin de la darse.

Et sur ce chemin s'avance une barque, petite, blanche. Elle avance, avance, sans laisser de traces de son passage sur le chemin liquide qui se recompose dès qu'elle est passée... Elle remonte le canal... La voilà dans la darse silencieuse; elle accoste, s'arrête. Et trois ombres en descendent: un homme musclé, une femme, et entre les deux une mince silhouette. Ils se dirigent vers la maison du cordier. Jésus va à leur rencontre.

"Paix à vous. Qui cherchez-vous ?"

"Toi, Maître" dit Lidia en se découvrant et en avançant seule. Et elle continue : "Claudia t'a servi car c'était une chose juste et toute morale. C'est la fillette. Valeria la prendra d'ici quelque temps comme nurse de la petite Fausta. Mais elle te prie de la garder en attendant, ou plutôt de la confier à ta Mère ou à la mère de tes parents. Elle est tout à fait païenne, et même plus que païenne. Le maître qui l'a élevée a mis en elle le néant absolu. Elle ne sait ce qu'est l'Olympe ou autre chose. Elle a seulement une terreur folle des hommes car, depuis quelques heures, la vie s'est découverte à elle toute entière, dans toute sa brutalité..."

"Oh ! triste parole ! Trop tard ?"

"Non, matériellement... Mais il la préparait à son... disons : sacrilège. Et la jeune fille est épouvantée... Claudia a dû la laisser pendant tout le souper près de ce satyre, en se réservant d'agir quand le vin l'aurait rendu incapable de réfléchir. Il n'est pas besoin que je te rappelle que si l'homme est toujours lubrique dans ses amours sensuels, il l'est au plus haut degré quand il est ivre... Mais alors, c'est un jouet qu'une force peut contraindre et déposséder de son trésor. Et Claudia en a profité. Ennius désire retourner en Italie d'où il a été éloigné par disgrâce... Claudia lui a promis son retour en échange de la fillette. Ennius a mordu à l'hameçon... Mais demain, n'étant plus ivre, il se révoltera, la cherchera, fera du bruit. Il est vrai que demain Claudia trouvera manière de le faire taire."

"Violence ? Non !"

"Oh ! la violence, pour une bonne fin, c'est utile ! Mais elle n'en fera pas usage... Seulement Pilate, encore abruti par la quantité de vin qu'il a bue ce soir, va signer l'ordre pour Ennius d'aller rendre compte à Rome... Ah ! Ah !... Et il va partir par le premier bateau militaire. Mais, en attendant... il vaut mieux que la fillette soit ailleurs, de peur que Pilate ne regrette et n'annule son ordre... Il est si changeant ! Et il est bien que la fillette oublie, si possible, les saletés humaines. Oh ! Maître !... C'est à cause de cela que nous avons été au souper. ..Mais comment pouvions-nous y aller à ces orgies, il y a seulement quelques mois, sans en éprouver la nausée ? Nous avons fui tout de suite, une fois notre but atteint... Là, nos maris rivalisent encore avec les brutes... Quelle nausée, Maître !... Et nous devons les recevoir après que... après que..."

"Soyez austères et patientes. C'est par l'exemple que vous rendrez meilleurs vos maris."

"Oh ! ce n'est pas possible !... Tu ne sais pas..." La femme pleure plus par dépit que par douleur. Jésus soupire. Lidia reprend : "Claudia t'envoie dire qu'elle a fait cela pour te montrer qu'elle te vénère comme l'Unique Homme qui mérite la vénération. Et elle veut que je te dise qu'elle te rend grâce de lui avoir appris la valeur d'une âme et de la pureté. Elle s'en souviendra. Veux-tu voir la fillette !"

"Oui. Et l'homme, qui est-ce ?"

"C'est le numide dont Claudia se sert dans les choses les plus secrètes. Il n'y a pas de danger de délation... Il n'a pas de langue..."

Jésus répète, comme dans l'après-midi : "Malheureux !" mais encore maintenant, il ne fait pas de miracle.

Lidia va prendre par la main la fillette et la traîne, pour ainsi dire, devant Jésus. Elle explique : "Elle sait quelques mots de latin et connaît encore moins la langue des juifs… Une petite bête sauvage... Uniquement objet de plaisir." Et à la fillette : "N'aie pas peur. Dis-lui "merci". C'est Lui qui t'a sauvée. Agenouille-toi, baise ses pieds. Allons ! Ne tremble pas !... Pardonne, Maître ! Elle est terrorisée par les dernières caresses d'Ennius ivre..."

"Pauvre fille !" dit Jésus en posant sa main sur la tête voilée de la fillette. "Ne crains pas ! Je vais te conduire chez ma Mère, pour quelque temps, chez une Mère, comprends-tu ? Et tu auras tout autour tant de bons frères... Ne crains pas, ma fille !"

Qu'y a-t-il dans la voix de Jésus et dans son regard ? Il y a tout : la paix, la sécurité, la pureté, l'amour saint. La fillette le sent, elle rejette en arrière son manteau et sa capuche pour mieux le voir, et avec la jolie silhouette mince d'une fillette qui arrive à peine au seuil de la puberté, presque encore enfant, avec la beauté un peu immature de l'adolescence, l'air innocent, elle apparaît dans un vêtement trop grand pour elle...

"Elle était à moitié nue... J'ai mis dans le sac et je lui ai passé les premiers vêtements que j'ai trouvés..." explique Lidia.

"Une enfant !" dit avec pitié Jésus. Et la prenant par la main, il lui demande : "Veux-tu venir sans peur avec Moi ?"

"Oui, patron."

"Non, pas patron. Dis-moi : Maître."

"Oui, Maître" dit avec plus d'assurance la fillette et un timide sourire remplace l'expression craintive de son visage très blanc.

"Es-tu capable de faire un long chemin ?"

"Oui, Maître."

"Ensuite tu te reposeras chez ma Mère, dans ma maison, en attendant Fausta... une enfant que tu aimeras beaucoup... Cela te plaît ?"

"Oh ! Oui !..." et la fillette lève avec assurance ses yeux clairs d'un gris bleu, très beau, entre ses cils d'or et elle ose demander : "Plus ce patron ?" et un éclair de terreur trouble encore son regard.

"Jamais plus" lui promet de nouveau Jésus en mettant de nouveau sa main sur la chevelure touffue couleur de miel blond de la fillette.

"Adieu, Maître. Dans quelques jours, nous serons sur le lac nous aussi. Peut-être nous verrons-nous encore. Prie pour les pauvres romaines."

"Adieu, Lidia. Dis à Claudia que ce sont les conquêtes auxquelles je prétends, pas à d'autres. Viens, fillette, nous allons partir de suite..."

Et, la tenant par la main, il se présente à la porte du magasin pour appeler les apôtres.

Pendant que la barque, sans laisser de traces de sa venue, retourne en pleine mer, Jésus et les apôtres, avec la fillette enveloppée de son manteau au milieu du groupe, par des ruelles périphériques, s'en vont vers la campagne...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-117.htm
TOME : 6/117

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Virgil10
Le poête Virgile


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 11 Oct - 7:29

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

"La religion, c’est l’amour et le désir d’aller vers celui en qui nous croyons"

Vision du jeudi 2 mai 1946.

Elles sont si précoces les aubes d'été que bien court est le temps qui s'écoule entre le coucher de la lune et l'apparition des premières clartés de l'aube. Aussi, ils ont eu beau forcer la marche, le moment le plus obscur de la nuit les surprend encore aux alentours de la ville de Césarée et une branche de broussailles allumée ne donne pas une clarté suffisante, n faut s'arrêter un moment aussi parce que la fillette, peu habituée à marcher dans la nuit, bute souvent contre les pierres à moitié ensevelies dans la poussière.

« Il vaut mieux s'arrêter un moment. La fillette n'y voit pas, et elle est fatiguée » dit Jésus.

« Non, non, je peux... Allons loin, loin... Il pourrait venir. C'est par ici que nous sommes passés pour aller à cette maison » dit, en claquant des dents la fillette, en mêlant l'hébreu au latin en un nouvel idiome pour se faire comprendre.

« Nous allons derrière ces arbres et personne ne nous verra. Ne crains pas » lui répond Jésus.

« Oui, ne crains pas. Ce... romain, à cette heure est ivre mort sous la table... » dit Barthélemy pour la rassurer.

« Et puis tu es avec nous, et nous t'aimons bien, nous ! Nous ne te laisserons pas faire du mal. Ohé ! Nous sommes douze hommes robustes... » dit Pierre à peine plus grand qu'elle, mais trapu autant qu'elle est grêle, brûlé par le soleil autant qu'elle est cou- leur de neige, pauvre fleur poussée à l'ombre pour être plus attirante et plus précieuse.

« Tu es une petite sœur, et les frères défendent leurs sœurs... » dit Jean.

La fillette, à la dernière lueur de la torche improvisée, lève vers ceux qui la réconfortent le clair iris gris fer, à peine teinté de bleu, deux iris limpides encore humides des pleurs qu'elle a versés peu avant. ..Elle est méfiante. Pourtant elle se fie à eux et passe le ruisseau à sec au-delà de la route pour entrer dans une propriété qui se termine là en un verger touffu.

Ils s'assoient dans l'obscurité et attendent. Les hommes dormiraient peut-être, mais le moindre bruit fait pousser un gémissement à la fillette et le galop d'un cheval la fait s'agripper convulsivement au cou de Barthélemy qui, peut-être parce qu'il est plus âgé, attire sa confiance et la familiarité. Dans ces conditions, il est impossible de dormir.

« Mais ne crains pas ! Quand on est avec Jésus, il n’arrive plus rien de mal » dit Barthélemy.

« Pourquoi ? » demande la fillette tremblante et encore accrochée au cou de l'apôtre.

« Parce que Jésus c'est Dieu sur la Terre, et Dieu est plus fort que les hommes. »

« Dieu? Qu'est-ce Dieu ? »

« Pauvre fille ! Mais comment t'ont-ils élevée ? Ils ne t'ont rien enseigné ? »

« À garder ma peau blanche, mes cheveux brillants, à obéir aux maîtres... à dire toujours oui... Mais je ne pouvais pas dire oui au romain... il était laid et me faisait peur... Peur toute la journée... Toujours là... au bain, quand on s'habillait... et ces yeux... ces mains... Oh !... Et qui ne dit pas "oui" reçoit des coups de bâton... »

« On ne te donnera plus le bâton. Le romain n'est plus là, ni ses mains... Il y a la paix... » lui répond Jésus. Et les autres commentent : « Mais c'est une horreur ! Comme à des bêtes de prix, pas plus qu'à des bêtes ! Et pis encore.., Car un animal sait au moins qu'on lui apprend à labourer, à porter la selle et le mors car c'est son travail. Mais cette enfant a été jetée là sans rien savoir !… »

« Si j'avais su, je me serais jetée à la mer. Il avait dit : "Je te rendrai heureuse"... »

« En effet il t'a rendue heureuse, d'une manière qu'il n'imaginait pas; Heureuse pour la Terre et pour le Ciel, car connaître Jésus, c'est le bonheur » lui dit le Zélote.

Un silence pendant lequel chacun médite sur les horreurs du monde. Puis à mi-voix, la fillette demande à Barthélemy : « Dis-moi ce qu'est Dieu ? Et. pourquoi Lui est Dieu ? Parce qu'il est beau et bon ? »

« Dieu... Comment faire pour te l'apprendre à toi qui es tellement vide de toute idée religieuse ? »

« Religieuse ? Qu'est-ce que c'est ? »

« Très Haute Sagesse ! Je suis comme quelqu'un qui se noie dans une mer immense ! Comment faire devant cet abîme ? »

« C'est si simple, Barthélemy, ce qui te paraît difficile. C'est un abîme, oui, mais il est vide, et tu peux le combler avec le Vrai. C'est pire quand les abîmes sont remplis de boue, de poisons, de serpents… Parle avec la simplicité dont tu userais avec un enfant. Et elle te comprendra mieux que ne le ferait un adulte. »

« Oh ! Maître ! Mais ne pourrais-tu le faire, Toi ? »

« Je le pourrais. Mais la fillette acceptera les paroles de l'un de ses semblables plus facilement que mes paroles de Dieu. Et d'autre part... c'est devant ces abîmes que vous vous trouverez dans l'avenir, pour les emplir de Moi. Vous devez aussi apprendre à le faire. »

« C'est vrai ! Je m'y essaierai. Écoute, fillette... Te souviens-tu de ta mère, toi ? »

« Oui, seigneur, depuis sept printemps les fleurs ont fleuri sans qu'elle soit près de moi. Mais avant, j'étais avec elle. »

« C'est bien. Et tu t'en souviens ? Tu l'aimes bien ? »

« Oh ! » un sanglot qui accompagne l'exclamation, dit tout.

« Ne pleure pas, pauvre enfant. Écoute. ..l'amour que tu as pour la mère... »

« ...et le père... et les petits frères... » dit en sanglotant la fillette.

« Oui, pour ta famille, l'amour pour ta famille, ta pensée qui va vers elle, le désir de retourner vers elle... »

« Jamais plus !!… »

« Tout cela c'est une chose que l'on peut appeler la religion de la famille. Les religions, les idées religieuses par conséquent, ce sont l'amour, la pensée et le désir d'aller là où se trouve Celui ou ceux en qui nous croyons, que nous aimons et désirons. »
« Ah ! Et si je crois en ce Dieu-là, j'aurai une religion... C'est facile ! »

« Bien. Qu'est-ce qui est facile ? Avoir une religion ou bien croire en ce Dieu là ? »

« Ceci et cela. Car on croit facilement en un Dieu bon comme Lui. Le romain en nommait une quantité et il jurait... il disait : "par la déesse Vénus !", "par le dieu Cupidon !". Mais ce devait être des dieux qui n'étaient pas bons car lui, en les nommant, faisait des choses qui n'étaient pas bonnes. »

« Elle n'est pas stupide la fillette » commente Pierre à voix basse.

« Mais moi, je ne vois pas encore ce qu'est Dieu. Je le vois homme comme toi... C'est un homme, Dieu, alors ? Et comment alors peut-on le comprendre ? En quoi est-il plus fort que tous ? il n'a ni épée, ni serviteurs... »

« Maître, aide-moi… »

« Mais non, Nathanaël ! Tu enseignes si bien... »

« Tu le dis par bonté... Tâchons en tout cas d'aller de l'avant. Écoute, fillette... Dieu n'est pas un homme. il est comme une lumière, un regard, un son, si grand qu'il emplit ciel et terre, et éclaire tout, voit tout, instruit tout et commande tout... »

« Même le romain ? Alors ce n'est pas un Dieu bon. J'ai peur ! »

« Dieu est bon et il donne des ordres qui sont bons, et il avait donné aux hommes l'ordre de ne pas faire de guerres, de ne pas faire d'esclaves, de laisser les petites à leurs mères et de ne pas épouvanter les fillettes. Mais les hommes n'écoutent pas toujours les ordres de Dieu. »

« Toi, oui, pourtant... »

« Moi, oui. »

« Mais s'il est plus fort que tous, pourquoi ne se fait-il pas obéir ? Et comment parle-t-Il s'il n'est pas homme ? »

"Dieu… Oh ! Maître !… »

« Va de l'avant, Barthélemy. Tu es un maître si sage, tu sais exprimer avec simplicité les pensées les plus élevées, et tu as peur ? Ne sais-tu pas que l'Esprit-Saint est sur les lèvres de ceux qui enseignent la justice ? »

« Cela semble si facile quand on t'écoute... et toutes tes paroles sont ici dedans... Mais pour les faire sortir quand on doit faire ce que tu fais !... Oh ! misère de nous, pauvres hommes ! Quels maîtres de rien ! »

« Reconnaître votre rien, c'est vous disposer à l'enseignement de l'Esprit Paraclet... »

« C'est bien. Écoute, enfant. Dieu est fort, très fort, plus que César, plus que tous les hommes ensemble avec leurs armées et leurs machines de guerre. Mais ce n'est pas un maître impitoyable, qui fait toujours dire oui sous peine du fouet pour qui ne le dit pas. C'est un père, Dieu. Ton père t'aimait-t-il bien ? »

« Tellement ! Il m'a appelée Aurea Galla parce que l'or est précieux et que la Gaule c'est la patrie[1], et il disait que je lui étais plus chère que l'or qu'il avait possédé autrefois et que la patrie... »

« Ton père te donnait le bâton ? »

« Non. Jamais. Même si j'étais méchante, il me disait : "Ma pauvre fille !" et il pleurait... »

« Voilà ! C'est ainsi que Dieu fait. Il est Père, Il nous aime et Il pleure si nous sommes mauvais, mais Il ne nous force pas à obéir. Pourtant celui qui est mauvais sera châtié un jour par des supplices horribles... »

« Oh ! très bien ! Le maître qui m'a enlevée à ma mère et amenée dans l'île, et le romain dans les supplices ! Et je les verrai ? »

« Et tu le verras d'auprès de Dieu, si tu crois en Lui et si tu es bonne. Mais pour être bonne, tu ne dois pas haïr, même le romain. »

« Non ? Comment faire ?!... »

« Prier pour lui ou... »

« Qu'est-ce que c'est prier ? »

« Parler à Dieu en Lui disant ce que nous voulons... »

« Mais moi, je veux la malemort pour les maîtres ! » dit la fillette avec une violence sauvage.

« Non, tu ne dois pas. Jésus ne t'aime pas si tu parles ainsi... »

« Pourquoi ? »

« Parce qu'on ne doit pas haïr celui qui nous a fait du mal »

« Je ne puis les aimer, cependant... »

« Pour le moment, oublie-les... Essaie de les oublier. Puis, quand tu seras plus... instruite sur Dieu, tu prieras pour eux... Nous disions donc que Dieu est puissant, mais qu'Il laisse ses fils libres. »

« Moi, fille de Dieu ? J'ai deux pères ? Combien de fils a-t-Il ? »

« Tous les hommes sont des fils de Dieu, parce que c'est Lui qui les a faits. Tu vois les étoiles là-haut ? C'est Lui qui les a faites. Et ces arbres ? Lui les a faits. Et la terre sur laquelle nous sommes assis, et cet oiseau qui chante, et la mer qui est si grande, Il a tout fait, et tous les hommes. Et les hommes sont davantage ses fils que toute autre chose, car ils sont fils pour cette chose qu'on appelle âme et qui est lumière, son, regard, qui ne sont pas grands comme les siens qui emplissent entièrement le Ciel et la Terre, mais qui pourtant sont beaux et ne meurent jamais, comme Lui-même ne meurt pas. »

« Où est l'âme ? Est-ce que je l'ai ? »

« Oui. Dans ton cœur, et c'est elle qui t'a fait comprendre que le romain était mauvais, et qui ne te fera sûrement pas désirer d'être comme lui. N'est-ce pas ? »

« Oui... » La fillette réfléchit après son oui incertain... Puis elle dit avec assurance : « Oui ! C'était comme une voix à l'intérieur et un besoin d'avoir du secours... et avec une autre voix à l'intérieur, mais c'était la mienne, j'appelais maman... car je ne savais pas qu'il y avait Dieu, qu'il y avait Jésus... Si je l'avais su, je l'aurais appelé avec cette voix que j'avais à l'intérieur... »

« Tu as bien compris, fillette, et tu grandiras dans la Lumière. Je te le dis. Crois dans le Dieu vrai, écoute la voix de ton âme, qui est vierge de sagesse acquise, mais vierge aussi de volonté mauvaise, et tu auras en Dieu un Père. Dans la mort, passage de la Terre au Ciel pour ceux qui croient au Dieu vrai et qui sont bons, tu auras une place au Ciel, auprès de ton Seigneur » dit Jésus en posant la main sur la tête de la fillette, qui change de position et s'agenouille en disant :

« Près de Toi. Il est beau d'être avec Toi. Ne te sépare pas de moi, Jésus. Maintenant je sais qui tu es et je me prosterne. À Césarée, j'avais peur de le faire... Mais tu me paraissais un homme. Maintenant je sais que tu es un Dieu caché dans un homme et que tu es pour moi Père et Protecteur. »

« Et Sauveur, Aurea Galla. »

« Et Sauveur. Tu m'as sauvée. »

"Et je te sauverai davantage. Tu auras un nom nouveau... »

« Tu m'enlèves le nom que m'a donné mon père ? Le maître, dans l'île, m'appelait Aurea Quintillia car il nous répartissait par couleurs et par numéros, et moi j'étais ainsi la cinquième blonde... Mais pourquoi ne me laisses-tu pas le nom que m'a donné mon père ? »

« Je ne te l'enlève pas. Mais tu porteras, ajouté à ton ancien nom, le nom nouveau, éternel. »

« Lequel ? »

« Christiane, parce que le Christ t'a sauvée. Mais voici que le ciel blanchit. Partons. ..Tu vois, Nathanaël, qu'il est facile de parler de Dieu à des abîmes vides... Tu as très bien parlé. La fillette se formera rapidement dans la Vérité... Va en avant avec mes frères, Aurea..."

La fillette obéit, mais avec crainte. Elle préférerait rester près de Barthélemy qui comprend et promet : « Je viens tout de suite, moi aussi, obéis..." Et resté près de Jésus, avec Pierre, Simon et Matthieu, il observe : « Dommage que Valeria la garde. C'est toujours une païenne... »

« Je ne puis l'imposer à Lazare... »

« Il y a Nike, Maître » suggère Matthieu.

« Et Elise... » dit Pierre.

« Et Jeanne... C'est une amie de Valeria et Valeria la lui céderait certainement volontiers. Elle serait dans une bonne maison » dit le Zélote.

Jésus réfléchit et se tait... « À Toi d'y penser... Moi je vais retrouver la fillette qui ne cesse de se retourner. Elle se fie à moi, parce que je suis âgé... Je pourrais la garder... une fille de plus... Mais elle n'est pas d'Israël... » et il s'en va, le bon mais trop israélite Nathanaël.

Jésus le regarde partir et il hoche la tête. « Pourquoi ce geste, Maître ? » Lui demande le Zélote.

« Parce que... cela me fait de la peine de voir que même les sages sont esclaves des préventions... »

« Cependant... soit dit entre nous... Barthélemy a raison.., et même... tu devrais y penser... Rappelle-toi Sintica et Jean... Qu'il n'arrive pas la même chose... Envoie-la à Sintica..." dit Pierre qui a peur d'ennuis à cause de la présence de la petite païenne parmi eux.

« Jean[2] sera bientôt mort... Sintica est encore trop peu formée pour être maîtresse d'une fillette comme elle... L'ambiance ne lui convient pas... »

« Et pourtant, tu ne dois pas La garder. Pense que Judas va bientôt être avec nous. Et Judas, Maître, laisse-moi le dire, est un luxurieux et un... un qui parle facilement pour en tirer profit... et qui a trop d'amis parmi les pharisiens... » appuie le Zélote.

« Voilà, Simon a raison ! C'est justement ce que moi je pensais ! » s'exclame Pierre. "Écoute-le, Maître !..."

Jésus réfléchit et se tait... Puis il dit : « Prions ! Et le Père nous aidera... » et, en arrière des autres, ils prient avec ferveur...

L'aube se change en aurore... Ils dépassent un petit village, pour reprendre la route à travers les campagnes... Le soleil devient de plus en plus fort. Ils s'arrêtent pour manger, à l'ombre d'un noyer géant.

« Tu es fatiguée ? demande Jésus à la fillette qui mange à contrecœur. Dis-le et nous nous arrêterons. »

« Non, non. Allons... »

« Nous le lui avons demandé plusieurs fois, mais elle dit toujours non... » dit Jacques d'Alphée.

« Je puis ! Je puis ! Allons loin... » Ils reprennent la marche, mais Aurea se souvient : « J'ai une bourse, Les dames m'ont dit : "Tu la donneras quand commenceront les monts". Les monts sont ici, et je la donne » et elle fouille dans son sac où Livia a mis quelques vêtements... Elle en sort la bourse et la donne à Jésus.

« L'obole... Elles n'ont pas voulu qu'on les remercie. Elles sont meilleures que beaucoup d'entre nous... Prends, Matthieu, et conserve cet argent. Il servira pour des aumônes secrètes. »

« Je ne dois pas le dire à Judas de Kériot ? »

« Non. »

« Il va voir la fillette... »

Jésus ne répond pas... Ils reprennent la marche fatigante à cause de la grande chaleur, de la poussière, de la lumière éblouissante. Puis ils commencent la montée sur les premiers contreforts du Carmel, je crois. Mais bien qu'il y ait plus d'ombre et plus de fraîcheur, Aurea avance lentement en trébuchant souvent.

Barthélemy revient en arrière, près du Maître : « Maître, la fillette est fiévreuse et épuisée. Comment allons-nous faire ? »

Ils se consultent. Faire halte ? La porter et continuer ? Oui. Non. Enfin ils décident qu'il faut au moins rejoindre la route qui va à Sicaminon pour demander de l'aide à quelque voyageur ayant une monture ou un char. Et ils voudraient bien prendre la fillette dans leurs bras, mais elle, héroïque dans sa volonté de s'éloigner, répète son : « Je puis ! Je puis ! » et veut marcher toute seule, Elle est rouge, avec les yeux fiévreux, réellement épuisée. Mais elle ne cède pas... Elle avance lentement, acceptant d'être soutenue par Barthélemy et Philippe... Mais elle marche... Ils sont tous épuisés, mais ils comprennent qu'il est nécessaire de marcher et ils vont...

La colline est franchie. Voici l'autre versant... La plaine d'Esdrelon tout en bas, et au-delà les collines dans lesquelles se trouve Nazareth...

« Si nous ne trouvons pas, nous nous arrêterons chez des paysans... » dit Jésus.

Ils vont, ils vont... Arrivés presque à la plaine, ils voient un groupe de disciples. Il y a Isaac d'Ephèse avec sa mère et Abel de Bethléem avec la sienne parmi d'autres dont je ne connais pas les noms. Et il y a pour les femmes un char rustique tiré par un fort mulet. Il y a aussi les bergers Daniel et Benjamin, le passeur Joseph et d'autres.

« C'est la Providence qui nous secours ! » s'exclame Jésus et il ordonne de s'arrêter pendant que Lui va parler aux disciples et spécialement aux femmes disciples.

Il les prend en particulier, avec Isaac, et raconte en partie les épreuves d'Aurea : « Nous l'avons soustraite à un maître immonde... Je voudrais l'amener à Nazareth pour la soigner, car elle est malade de peur et de fatigue. Mais nous n'avons pas de véhicule. Où alliez-vous ? »

« À Bethléem de Galilée, chez Myrta. Il est impossible de résister à la chaleur de la plaine » répond Isaac.

« Allez d'abord à Nazareth, je vous le demande par charité. Amenez la fillette à ma Mère et dites-lui que d'ici deux ou trois jours, je serai chez elle. La fillette est fiévreuse, ne faites pas attention à ses délires. Je vous dirai plus tard... »

« Oui, Maître, ce que tu veux. Nous partons de suite. Pauvre fille ! Il la frappait ? » demandent les trois.

« Il voulait la profaner. »

« Oh !... Quel âge a-t-elle ? »

« Treize ans environ... »

« Le lâche ! L'immonde ! Mais nous l'aimerons. Nous sommes des mères, n'est-ce pas, Noémi ? »

« Certainement, Myrta, Seigneur, tu la prends comme disciple ?"

« Je ne sais pas encore… »

« Si tu la gardes, nous sommes ici. Moi, je ne retourne pas à Éphèse. J'ai envoyé des amis pour tout liquider. Je reste avec Myrta... Souviens-toi de nous, pour la fillette. Tu as sauvé nos fils. Nous voulons la sauver. »

« Nous verrons par la suite… »

« Maître, les deux disciples donnent toute garantie de sainteté... » plaide Isaac.

« Cela ne dépend pas de Moi... Priez beaucoup et taisez-vous avec tout le monde. Vous entendez ? Avec tout le monde. »

« Nous nous tairons. »

« Venez avec le char. »Et Jésus revient en arrière, suivi par Isaac qui conduit le char, et par les deux femmes.

La fillette s'est allongée sur l'herbe pour y chercher un peu de fraîcheur pour sa grande fièvre...

« Pauvre fille ! Mais elle ne va pas mourir, n'est-ce pas ? »

« Quelle belle enfant ! »

« Chérie, ne crains pas. Je suis une mère, sais-tu ? Viens... Soutiens-la, Myrta... Elle vacille... Aide-nous, Isaac... Ici, où elle a moins de secousses... Le sac sous la tête... Mettons nos manteaux par dessous... Isaac, mouille ces linges pour les lui mettre sur le front... Quelle fièvre, pauvre fille !... »

Les deux femmes sont empressées et maternelles. Aurea, étourdie par la fièvre, est pour ainsi dire absente...

Tout est en place. Le char peut partir... Isaac, avant de fouetter, se rappelle : « Maître, si tu vas au pont, tu vas trouver Judas de Kériot. Il t'y attend comme un mendiant... C'est lui qui nous a dit que tu serais passé par ici. Paix à toi, Maître. Nous serons dans la nuit à Nazareth ! »

« Paix à Toi, Maître » disent les deux femmes disciples.

« Paix à vous ! »…

Le char part au trot...

« Que soit remercié le Seigneur !... » dit Jésus.

« Oui, c'est bien pour la fillette et c'est bien à cause de Judas... Il vaut mieux qu'il ne sache rien... »

« Oui. C'est mieux. Tellement mieux que je demande à votre cœur un sacrifice. Nous nous séparerons avant d'être à Nazareth et vous, du lac, vous irez avec Judas à Capharnaüm, alors qu'avec les frères, Thomas et Simon, j'irai à Nazareth. »

« Nous ferons ainsi, Maître, Et à ceux qui t'attendent, que diras-tu ? »

« Qu'il y avait urgence pour nous d’avertir ma Mère de notre arrivée... Allons... » et il rejoint les disciples qui, trop heureux d'avoir le Maître avec eux, ne posent pas de questions.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-118.htm
TOME : 6/118

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 12 Oct - 7:21

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Maria_28

" La parabole de la vigne et du libre-arbitre"

« Paix à vous, mes amis. Le Seigneur est bon. Il nous permet de nous réunir pour un repas fraternel. Où alliez-vous ? »

« Les uns vers la mer, les autres vers les monts. Mais jusqu'ici nous allions ensemble en nombre toujours croissant à cause des autres groupes que nous avons trouvés en route » dit Daniel qui était berger au Liban.

« Oui, et nous deux, nous voudrions pousser jusqu'au grand Hermon où nous faisions paître les troupeaux pour y faire paître les cœurs » dit Benjamin, son compagnon.
« C'est une bonne idée. Moi, j'irai quelque temps à Nazareth, puis je serai entre Capharnaüm et Bethsaïda jusqu'à la nouvelle lune de Elul. Je vous dis cela, pour que vous puissiez me trouver en cas de besoin. Assoyez-vous et mettons nos vivres en commun pour pouvoir les distribuer équitablement. »

Ils font ainsi en étendant sur un linge leurs richesses : fouaces, fromage, poisson salé, des olives, quelques œufs, les premières pommes... et de même qu'ils ont fourni le menu, ils le répartissent joyeusement après que Jésus ait offert et bénit.

Comme ils sont heureux de ce festin d'amour inespéré ! Ils ont vite oublié la lassitude et la chaleur, perdus comme ils le sont dans la joie d'entendre Jésus qui leur demande ce qu'ils ont fait, et leur donne des conseils, ou bien leur raconte ce qu'il a fait. Et bien que l'heure très chaude d'une journée très lourde les étourdisse de somnolence, l'intérêt est si grand que personne ne s'abandonne au sommeil. Puis, une fois le repas fini, les restes des provisions remises dans les sacs en les répartissant en parts égales, ils s'enfoncent encore plus dans les premiers maquis des collines, et à l'ombre des arbres, assis en cercle autour de Jésus, ils le prient de leur dire une belle parabole qui leur serve de règle de vie et pour l'enseignement.

Jésus est assis de manière à avoir en face de Lui la plaine d'Esdrelon, maintenant dépouillée des moissons mais riche de vignes et de vergers, et, du regard, il fait le tour du panorama comme s'il cherchait un sujet dans ce qu'il a sous les yeux. Il sourit. Il a trouvé. Il commence par une question générale : « Elles sont belles, n'est-ce pas, les vignes de cette plaine ? »

« Très belles. Elles ont des charges invraisemblables de raisins en train de mûrir. Et elles sont très bien entretenues. C'est pour cela qu'elles ont un si beau rendement. »
« Ce doit être pourtant des plantes choisies... » insinue Jésus. Et il termine : « Comme la plaine est divisée presque toute entière en domaines de riches pharisiens, ils y ont mis des plants excellents sans avoir à regretter les dépenses d'acquisition. »

« Oh ! Il ne servirait pas d'avoir acheté les meilleurs plants si ensuite on n'avait pas continué de les soigner ! Moi, je m'y connais car mes biens sont tous en vignes. Mais si moi je n'y sue pas ou plutôt si je n'y avais pas sué, comme maintenant mes frères continuent d'y suer, crois bien, Maître, que je ne pourrais t'offrir à la vendange des raisins pareils à ceux de l'an dernier » dit un homme vigoureux d'environ quarante ans, qu'il me semble avoir déjà vu, mais dont je ne me rappelle pas le nom.

« Tu as raison, Cléophas. Le secret pour avoir de bons fruits tient tout entier dans le soin que l'on donne à son domaine » dit un autre.

« De bons fruits et de bons gains. Car si la terre donnait seulement ce que l'on a dépensé pour elle, ce serait un mauvais placement de l'argent. La terre doit donner l'intérêt du capital engagé, et en plus un gain qui nous permette d'accroître nos richesses, En effet il faut penser qu'un père doit faire des parts pour ses enfants, et que d'un avoir en terres ou en argent il doit faire plusieurs parts suivant le nombre d'enfants pour donner à tous de quoi vivre. Je ne crois pas que cet accroissement du patrimoine pour en faire bénéficier les enfants mérite des reproches » insiste Cléophas.

« Il ne l'est pas si on l'atteint par un travail honnête et d'une manière honnête. Tu dis donc que, malgré l'excellence des plants mis en place, pour en tirer profit il faut y travailler beaucoup ? »

« Et comment ! Avant qu'ils donnent les premiers grains de raisin... car il faut du temps, hein ! Et donc patienter et aussi travailler jusqu'au moment où les plants ont seulement des feuilles. Et ensuite, quand déjà ils donnent du fruit et sont forts, prendre garde qu'ils n'aient pas de branches inutiles, d'insectes nuisibles, que les herbes parasites n'épuisent pas la terre ou que les sarments n'étouffent pas sous les feuilles des ronces ou des liserons, bêcher autour des pieds pour que la rosée pénètre et que les eaux séjournent un peu plus qu'ailleurs pour nourrir la plante, et apporter de l'engrais... Un dur travail ! Mais il le faut même s'il est épuisant, car le raisin, si beau, si doux que chaque grappe paraît une récolte de pierres précieuses, se forme justement en suçant cet engrais noir et fétide. Cela paraît impossible, mais c'est ainsi ! Et effeuiller pour faire descendre le soleil sur les grappes. Puis, la vendange terminée, arranger les plantes en les attachant, en les taillant, en les liant, en couvrant leurs racines de paille et de fumier pour les défendre de la gelée. Et, même en hiver, aller voir si le vent ou quelque malandrin n'a pas arraché les échalas, et si le temps n'a pas défait les osiers employés pour attacher les branches aux échalas... Oh ! Il y a toujours à faire jusqu'à ce que la vigne ne soit complètement morte… Et après il y a encore à faire, pour l'enlever du sol et débarrasser ce dernier des racines pour le préparer à recevoir un nouveau plant. Et tu sais comme il faut avoir la main légère et patiente et l'œil éveillé pour dégager les sarments des plantes mortes mélangés à ceux des plantes encore vivantes ? Si on y allait sottement et avec une main lourde, on en ferait des dégâts ! Il faut être du métier pour le savoir !... Les vignes ? Mais c'est comme des enfants ! Et avant qu'un enfant soit homme, combien il faut suer pour le garder sain de corps et d'esprit !... Mais je parle et je parle et je ne te laisse pas parler… Tu nous as promis une parabole... »

« Vraiment, tu l'as déjà faite. Il suffirait d'appliquer ta conclusion et de dire que les âmes sont comme les vignes… »

« Non, Maître ! Parle Toi. Moi... j'ai dit des bêtises et nous ne pouvons faire de nous-mêmes le travail d'application... »

« C'est bien. Écoutez. Quand nous avons eu une chair animale dans le sein de notre mère, Dieu dans les Cieux a créé l'âme pour faire à sa ressemblance l'homme futur et Il l'a placée dans la chair qui se formait dans le sein. Et l'homme, arrivé au moment de naître, est né avec son âme qui jusqu'à l'âge de raison a été comme une terre laissée en friche par son maître. Mais, arrivé à l'âge de raison, l'homme a commencé à raisonner et à distinguer le Bien et le Mal. C'est alors qu'il s'est aperçu qu'il avait une vigne à cultiver à son gré, Et il s'est aperçu qu'il avait un vigneron chargé de cette vigne : son libre arbitre.

En effet la liberté de se conduire, laissée par Dieu à l'homme son enfant, c'est comme un serviteur capable donné par Dieu à l'homme, son enfant, pour l'aider à rendre fertile la vigne, c'est-à-dire l'âme.

Si l'homme ne devait pas se fatiguer lui-même pour devenir riche, pour se faire un avenir éternel de prospérité surnaturelle, s'il avait dû tout recevoir de Dieu, quel mérite aurait-il eu de se recréer une sainteté après que Lucifer ait corrompu la sainteté donnée au début et gratuitement par Dieu aux premiers hommes ? C'est déjà beaucoup qu'aux créatures tombées par suite de l'hérédité de la faute, Dieu accorde de mériter la récompense et d'être saints, en renaissant, par leur propre volonté, à cette nature initiale de créatures parfaites que le Créateur avait donnée à Adam et Ève, et à leurs enfants, si les parents s'étaient conservés exempts de la Faute originelle.

L'homme tombé doit redevenir un homme élu, par sa propre volonté libre. Or, qu'arrive-t-il dans les âmes ? Cela. L'homme confie son âme à sa volonté, à son libre arbitre, qui se met à cultiver la vigne restée jusqu'alors un terrain sans plantes, bon, mais dépouillé de plantes durables. Il n'y avait eu dans les premières années d'existence que des herbes grêles et des fleurettes caduques poussées çà et là : la bonté instinctive de l'enfant qui est bon parce qu'il est encore un ange qui ignore le Bien et le Mal.

Vous direz : "Combien de temps reste-t-il ainsi ?" On dit généralement : pendant les six premières années. Mais, en vérité, il y a des raisons précoces à cause desquelles il y a des enfants qui avant leurs six ans accomplis sont déjà responsables de leurs actes. Il y a des enfants responsables de leurs actes même a trois, quatre ans, car ils savent ce qui est Bien et ce qui est Mal, et veulent librement l'un ou l'autre. Du moment que l'enfant sait distinguer la mauvaise action de la bonne action, il est responsable. Pas avant. Donc un sot, même à cent ans est un irresponsable, mais à sa place sont responsables les tuteurs, qui doivent avec amour veiller sur lui, et sur le prochain auquel l'idiot ou le fou peut faire du tort, pour que celui qui est inconscient ne fasse pas de tort ni à lui-même ni aux autres. C'est pourquoi Dieu n'impute pas de fautes à l'idiot ou au fou, parce que pour son malheur il est privé de raison.

Mais nous parlons des êtres qui sont intelligents et sains d'esprit et de corps.
L'homme confie donc sa vigne inculte à celui qui la travaille : le libre arbitre; et lui commence à la cultiver. L'âme : la vigne, a pourtant une voix et elle la fait entendre au libre arbitre, une voix surnaturelle nourrie des voix surnaturelles que Dieu ne refuse jamais aux âmes : celle du Gardien, celle des esprits envoyés par Dieu, celle de la Sagesse, celle des souvenirs surnaturels dont toute âme se rappelle même sans que l'homme en ait exactement conscience. Et elle parle au libre arbitre, d'une voix suave, suppliante même, pour le prier de l'orner de plantes bonnes, d'être actif et sage pour ne pas faire d'elle une ronceraie sauvage, mauvaise, empoisonnée, où nichent les serpents et les scorpions et où font leurs terriers le renard et la fouine et autres quadrupèdes malfaisants.

Le libre arbitre n'est pas toujours un bon cultivateur. Il ne garde pas toujours la vigne, et il ne la défend pas toujours avec une haie infranchissable, c'est-à-dire avec une volonté ferme et bonne, qui tend à défendre l'âme des voleurs, des parasites, de toutes les choses pernicieuses, des vents violents qui pourraient faire tomber les fleurs des bonnes résolutions quand elles sont à peine formées dans le désir. Oh ! quelle haie haute et forte il faut élever autour du cœur pour le sauver du mal ! Comme il faut veiller pour qu'elle ne soit pas forcée, pour que n'y soient pas ouvertes ni de grandes ouvertures, par lesquelles passent les dissipations, ni des ouvertures petites et traîtresses, à la base, par lesquelles s'insinuent les vipères : les sept vices capitaux !

Comme il faut sarcler, brûler les herbes nuisibles, tailler, bêcher, fumer par la mortification, soigner sa propre âme par l'amour envers Dieu et le prochain. Et Sur- veiller, avec les yeux ouverts et éclairés et avec un esprit éveillé, pour que les plants, qui avaient pu paraître bons, ne se révèlent pas mauvais par la suite, et si cela arrive, les arracher sans pitié. Mieux vaut une plante unique et parfaite qu'un grand nombre inutiles ou nuisibles.

Nous avons des cœurs, nous avons donc des vignes qui sont toujours cultivées, garnies de nouvelles plantes par un cultivateur désordonné qui entasse toujours de nouvelles plantes : tel travail, telle idée, telle volonté, pas même primitivement mauvaises mais qui, par la suite, si on ne s'en occupe pas et deviennent mauvaises, tombent sur le sol, s'abâtardissent, meurent... Que de vertus périssent, parce qu'elles se mêlent à la sensualité, parce qu'elles ne sont pas cultivées, parce que, pour conclure, le libre arbitre n'est pas soutenu par l'amour ! Combien de voleurs entrent pour dérober , pour mettre le désordre, pour arracher, parce que la conscience dort au lieu de veiller, parce que la volonté s'affaiblit et se corrompt, parce que le libre arbitre se laisse séduire par le Mal, et que lui, qui est libre, en devient l'esclave.

Mais, pensez ! Dieu le laisse libre, et l'arbitre devient esclave des passions, du péché, des concupiscences; du Mal en somme, L'orgueil, la colère, l'avarice, la luxure, d'abord mélangés aux plantes bonnes, ensuite triomphants à leur détriment !... Un désastre ! Quel feu qui dessèche les plantes parce qu'il n'y a plus l'oraison qui est union avec Dieu, ni par conséquent la rosée des sucs bienfaisants sur l'âme ! Quelle gelée pour glacer les racines par le manque d'amour pour Dieu et le prochain ! Quel épuisement du terrain parce que l'on refuse la fumure de la mortification, de l'humilité ! Quel entrelacement inextricable des branches qui sont bonnes et de celles qui ne le sont pas, parce que l'on n'a pas le courage de souffrir pour s'amputer de ce qui est nuisible ! Tel est l'état d'une âme qui a pour la garder et la cultiver un arbitre désordonné et qui se tourne vers le Mal.

Au contraire, l'âme qui a un arbitre qui vit dans l'ordre, vit dans l'obéissance à la Loi, qui a été donnée pour que l'homme sache ce qu'est l'ordre et en quoi il consiste, comment on le conserve, et qui est héroïquement fidèle au Bien, parce que le Bien élève l'homme et le rend semblable à Dieu, alors que le Mal l'abrutit et le rend semblable au démon, est une vigne arrosée par les eaux pures, abondantes, utiles de la foi, dûment ombragée par les plantes de l'espérance, ensoleillée par le soleil de la charité, corrigée par la volonté, fumée par la mortification, taillée par la force, conduite par la justice, surveillée par la prudence et la conscience. Et la Grâce croît, aidée par tant de choses, la Sainteté croît, et la vigne devient un jardin merveilleux où Dieu descend pour prendre ses délices, jusqu'à ce que la vigne se gardant elle-même toujours comme un jardin parfait, jusqu'à la mort de la créature, Dieu fasse porter par ses anges ce travail d'un libre arbitre plein de bonne volonté et bon dans le grand et éternel Jardin des Cieux.

C'est certainement ce sort que vous voulez. Alors veillez pour que le Démon, le Monde, la Chair ne séduisent pas votre arbitre et ne dévastent pas votre âme. Veillez pour qu'existe en vous l'amour véritable et non l'amour propre qui l'éteint et jette l'âme aux fantaisies de toutes les sortes de sensualité et du désordre. Veillez jusqu'à la fin, et les tempêtes pourront vous tremper mais sans vous nuire, et vous irez, chargés de fruits, vers votre Seigneur pour la récompense éternelle.

J'ai fini. Maintenant méditez et reposez-vous jusqu'au crépuscule, pendant que je me retire pour prier. »

« Non, Maître. Nous ne devons pas tarder à nous mettre en route pour arriver aux maisons » dit Pierre.

« Mais pourquoi ? Il y a encore du temps avant le crépuscule ! » disent plusieurs.

« Moi, je ne pense pas au crépuscule, ni au sabbat. Je pense qu'il ne passera pas une heure avant qu'il arrive une tempête furieuse. Voyez-vous ces langues noires qui se lèvent doucement des chaînes de la Samarie ? Et celles si blanches qui arrivent au galop de l'occident ? Un vent élevé pousse celles-ci, et un vent bas celles-là. Mais quand elles seront au-dessus d'ici, le vent élevé cédera au sirocco et les nuages noirs, chargés de grêle, s'abaisseront et heurteront les blancs chargés de foudre, et quelle musique vous allez entendre ! Allons, vite ! Je suis pêcheur et je lis dans le ciel. »

Jésus obéit tout le premier, et tous se mettent à marcher vivement vers les fermes de la plaine...

Au pont ils rencontrent Judas qui crie : « Oh ! Mon Maître ! Comme j'ai souffert loin de Toi ! Louange à Dieu qui a récompensé ma constance pour t'attendre ici ! Comment s'est passé le voyage à Césarée ? »

« Paix à toi, Judas » répond brièvement Jésus, et il ajoute : « Nous parlerons dans les maisons. Viens. L'orage menace. »

En effet commencent les rafales de vent qui soulèvent des nuages de poussière sur les routes brûlées par le soleil. Le ciel se couvre de nuages de toutes formes et de toutes couleurs, et l'air devient jaune et blême... Les premières gouttes, énormes, chaudes, clairsemées se mettent à tomber et les premiers éclairs sillonnent le ciel devenu presque noir...

Ils se mettent à courir à toutes jambes. Grand est leur désir d'échapper à l'averse et ils arrivent ainsi aux premières maisons, quand dans le vacarme de la foudre tombée à peu de distance, un déluge de pluie et de grêle s'abat sur la contrée, dégageant une forte odeur de terre détrempée et d'ozone produit par les éclairs qui se succèdent sans arrêt...

Ils entrent, et heureusement la maison possède des portiques, et elle est habitée par des paysans qui croient au Messie. Et avec vénération, ils invitent le Maître à y prendre son logement avec ses compagnons « comme si la maison était à Toi. Mais lève ta main pour repousser la grêle, par pitié pour notre travail » disent-ils en entourant Jésus.
Jésus lève la main en se tournant vers les quatre points cardinaux, et l'eau descend seule du ciel pour abreuver les vergers, les vignes, les prés et pour purifier l'atmosphère si lourde.

« Sois béni, Seigneur ! » dit le chef de famille. « Entre, mon Seigneur ! »
Et pendant que dure la pluie, Jésus entre dans une pièce très vaste, certainement un magasin, et il s'assoit, fatigué, entouré des siens.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-119.htm
TOME : 6/119

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 13 Oct - 7:35

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"En allant par la plaine d’Esdrelon"

Vision du lundi 6 mai 1946.

Il a dû pleuvoir toute la journée précédente et pendant la nuit, car la terre est très humide et les routes deviennent boueuses. Mais, en revanche, l'atmosphère est claire, dégagée de toute poussière à toute altitude. Le ciel rit là-haut comme redevenu printanier après l'orage qui l'a purifié, et la terre rit, elle aussi, rafraîchie par la pluie, propre, évoquant elle aussi un souvenir printanier par la fraîcheur de cette aurore sereine qui suit la tempête. Les dernières gouttes, retenues dans l'entrelacement des feuillages ou suspendues aux vrilles, brillent comme des diamants sous le soleil qui les frappe, alors que les fruits lavés par les averses montrent les couleurs de leurs peaux qui avec les tons de pastel prennent jour après jour les teintes parfaites de la maturation complète. Seuls les raisins et les olives, verts, durs, se confondent avec le vert du feuillage, mais chaque petite olive a sa gouttelette suspendue à son extrémité et les grains serrés forment un vrai filet de gouttelettes suspendus aux pétioles.

« Comme il fait bon marcher, aujourd'hui ! » dit Pierre qui foule avec plaisir le terrain qui ne fait pas de poussière, qui n'est pas brûlant et qui n'est pas rendu glissant par la boue.

« Il semble qu'on respire la pureté » lui répond Jude Thaddée. « Mais regarde cette couleur de ciel ! »

« Et ces pommes ? dit le Zélote. Ce groupe là tout autour de la branche dont je ne sais pas comment elle résiste au poids et qui se dégage avec une touffe de feuilles de l'amas de pommes ? Que de couleurs ! Celles-ci plus cachées dont le vert commence seulement à jaunir, les autres déjà rosies et les deux plus exposées tout à fait rouges Sur le côté qui regarde le soleil. Elles semblent couvertes de cire à cacheter ! »

Et ils s'en vont joyeux en contemplant la beauté de la création jusqu'au moment où le Thaddée, tout de suite imité par Thomas, puis par les autres, entonne un psaume qui célèbre les gloires de la création divine

Jésus sourit en les entendant chanter joyeusement et il unit au chœur sa belle voix. Mais il ne peut finir car l'Iscariote, pendant que les autres continuent de chanter, s'approche et Lui dit : « Maître, pendant qu'ils sont occupés et distraits par le chant, dis-moi : comment s'est passé le voyage à Césarée et qu'y as-tu fait ? Tu ne m'en as pas encore parlé... Et seulement maintenant il est possible de parler. Ce fût d'abord les compagnons, les disciples et les paysans qui nous ont accueillis, puis les compagnons et les disciples, puis les compagnons, maintenant que les disciples nous ont quittés, en prenant les devants... Je n'ai jamais pu te questionner... »

« Cela t'intéresse beaucoup... Mais, à Césarée, je n'ai fait que ce que je vais faire dans le domaine de Giocana. J'ai parlé de la Loi et du Royaume des Cieux. »

« À qui ? »

« Aux habitants, près des marchés. »

« Ah ! Pas aux romains ?! Tu ne les as pas vus ? »

« Comment est-il possible d'être à Césarée, siège du Proconsul, et de ne pas voir des romains ? »

« Je le sais, mais je dis... Voilà... À eux personnellement, tu ne leur as pas parlé ? »

« Je répète: cela t'intéresse beaucoup ! »

« Non, Maître, simple curiosité. »

« Eh bien, j'ai parlé aux romaines. »

« À Claudia aussi ? Que t'a-t-elle dit ? »

« Rien, car Claudia ne s'est pas montrée. Et même elle m'a fait comprendre qu'elle ne désire pas que l'on sache qu'elle a des relations avec nous. » Jésus marque fortement la phrase et observe beaucoup Judas qui, malgré son effronterie, change de couleur et prend un teint terreux après avoir légèrement rougi.

Mais il a vite fait de se reprendre et il dit : « Elle ne veut pas ? Elle n'a plus de considération pour Toi ? C'est une folle. »

« Non. Elle n'est pas folle, elle est équilibrée. Elle sait distinguer et séparer son devoir de romaine et ses devoirs envers elle-même. À elle-même, à son esprit, elle procure la lumière et la respiration en venant vers la Lumière et la Pureté, car c'est une créature qui cherche instinctivement la Vérité et elle n'est pas satisfaite du mensonge du paganisme, mais elle ne veut pas nuire à sa Patrie, pas même théoriquement, comme ce pourrait l'être, de faire penser qu'elle serait partisane d'un possible compétiteur de Rome... »

« Oh ! mais... Tu es Roi de l'esprit !... »

« Mais vous-mêmes, qui le savez, vous n'arrivez pas à vous en persuader. Peux-tu le nier ? »

Judas rougit, puis pâlit. Il ne peut mentir et il dit : « Non ! Mais c'est le trop d'amour qui... »

« À plus forte raison, celui qui ne me connaît pas, c'est-à-dire Rome, peut craindre en Moi un compétiteur. Claudia agit avec droiture aussi bien envers Dieu qu'envers sa Patrie, en me donnant à Moi honneur, sinon comme Dieu du moins comme roi et maître spirituel, et en donnant à la Patrie sa fidélité. Moi, j'admire les esprits fidèles et justes et pas obstinés. Et je voudrais que mes apôtres méritent la louange que je donne à la païenne. »

Judas ne sait que dire. Il va se séparer du Maître, mais ensuite la curiosité l'aiguillonne encore. C'est plus que de la curiosité: le désir de savoir jusqu'à quel point le Maître est au courant... et il demande : « Elles m'ont demandé ? »

« Ni toi, ni aucun autre apôtre. »

« Mais, alors, de quoi avez-vous parlé ? »

« De la vie chaste et de leur poète Virgile. Tu vois que c'était un sujet qui n'intéressait ni Pierre, ni Jean, ni d'autres.»

« Mais… quel intérêt ? Des conversations inutiles... »

« Non. Elles m'ont servi à leur faire considérer que l'homme chaste a l'intelligence lucide et le cœur honnête. C'est très intéressant pour des païennes... et pas pour elles seules. »

« Tu as raison... Je ne te retiens pas davantage, Maître » et il s'en va presque en courant rejoindre ceux qui ont fini de chanter et attendent les deux restés en arrière...

Jésus les rejoint plus lentement et se réunit à eux en disant : « Prenons ce sentier boisé, nous abrégerons la route et nous serons à l'abri du soleil qui déjà reprend de la force. Nous pourrons aussi nous arrêter à l'ombre et manger tranquillement entre nous. »

Et c'est ce qu'ils font avant de se diriger vers le nord-ouest, vers les terres de Giocana certainement, car je les entends parler des paysans de ce pharisien...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-120.htm
TOME : 6/120

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Esdrelon sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 14 Oct - 7:48

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"Jésus et le nid tombé"

Je vois Jésus, habillé de blanc et avec son manteau bleu foncé rejeté sur les épaules, qui chemine par un petit chemin boisé, Il est boisé car d'un côté et de l'autre il y a des arbres et des arbustes, et des sentiers coupent les verts taillis mais ce ne doit pas être un endroit désert et éloigné des habitations car on y rencontre souvent d'autres personnes. On dirait que c'est un chemin qui unit deux villages voisins en traversant les propriétés agricoles des habitants. C'est une région de plaines, et au loin on voit des montagnes. Je ne sais pas quel est cet endroit.

Jésus, qui parlait avec ses disciples, s'arrête et écoute en regardant tout autour de Lui, puis il prend un sentier dans le bois et va vers un groupe de petits arbres et d'arbustes. Il se penche et cherche. Il trouve. Dans l'herbe, il y a un nid. Je ne sais pas s'il a été abattu par la tempête, comme le fait penser le sol humide et les branches qui dégouttent encore comme après un orage, ou bien enlevé par quelqu'un puis laissé. sur place pour éviter d'être surpris, la couvée en mains. Cela, je ne le sais pas. Je vois seulement un petit nid de brins de foin entrelacés, rempli de feuilles sèches, de duvet et de laine, dans lequel s'agitent en piaillant cinq petits oiseaux de quelques jours, rouges, sans plumes, laids avec leurs becs grands ouverts et leurs yeux exorbités. En haut, sur un arbre, les parents poussent des cris désespérés.

Jésus ramasse soigneusement le nid. Il le tient dans le creux de la main et il cherche des yeux l'endroit où il était, ou une place où il pourrait être mis en sécurité. Il trouve un entrelacement de tiges de ronces si bien disposé qu'il semble former un panier et si bien enfoncé dans le buisson que le nid y sera en sécurité. Jésus confie le nid à Pierre et il est curieux de voir cet homme trapu avec le petit nid dans ses mains courtes et calleuses. Sans s'occuper des épines qui lui griffent les bras, il retrousse ses manches longues et larges et travaille à rendre plus creux et plus abrité l'entrelacement des ronces. C'est fait. Il reprend le nid et le place au milieu et il le fixe avec de longues herbes cylindriques qui me semblent des joncs très fins.

Le nid est en sûreté. Jésus s'écarte et sourit. Puis il se fait donner un morceau de pain par un disciple qui a un sac en bandoulière et il en émiette un peu par terre, sur une grosse roche. Jésus, maintenant, est content. Il se tourne pour revenir sur la grand-route, alors que les oiseaux se précipitent avec des cris de joie sur le nid maintenant sauvé.

Un petit groupe d'hommes est arrêté au bord du chemin. Jésus les trouve devant Lui et les regarde. Le sourire disparaît sur son visage qui devient très sévère, je dirais sombre, alors qu'il était si plein de pitié quand il ramassait le nid et si heureux quand il le voyait en place.

Jésus s'arrête, et il continue de regarder ses témoins imprévus. Il semble regarder leurs cœurs avec leurs pensées secrètes. Il ne peut passer, parce que le petit groupe barre le sentier, mais il se tait.

Pierre ne se tait pas. « Laissez passer le Maître » dit-il.

« Tais-toi, nazaréen » répond un homme du groupe. « Comment ton Maître s'est-il permis d'entrer dans mon bois et y accomplir un travail manuel un jour de sabbat ? »

Jésus le regarde en face avec une expression étrange. C'est et ce n'est pas un sourire.

En tous cas, ce n'est pas un sourire d'approbation. Pierre va répliquer, mais Jésus prend la parole : « Qui es-tu ? »

« Le maître de ce lieu : Giocana ben Zacchaï. »

« Illustre scribe. Et que me reproches-tu ? »

« D'avoir violé le sabbat. »

« Giocana ben Zacchaï, tu connais le Deutéronome ? »

« C'est à moi que tu le demandes ? A moi, vrai rabbi d'Israël ?
»
« Je sais ce que tu veux me dire : que Moi, n'étant pas scribe, mais un pauvre galiléen, je ne puis être "rabbi". Mais je te demande encore : "Connais-tu le Deutéronome?". »
« Mieux que Toi, certainement. »

« A la lettre... certainement, si c'est ce que tu veux dire. Mais son véritable sens, Je connais-tu ? »

« Ce qui est dit, est dit. Il n'y a qu'un sens. »

« Il n'y a qu'un sens en fait. Et c'est un sens d'amour, ou de miséricorde si tu ne veux pas l'appeler amour, ou même, si cela te choque de l'appeler ainsi, appelle-le humanité.
Et le Deutéronome dit : "Si tu vois s'égarer la brebis ou le bœuf de ton frère, même s'il n'est pas près de toi, tu ne passeras pas outre, mais tu le lui reconduiras ou tu le lui garderas jusqu'à ce qu'il vienne le reprendre". Il dit : "Si tu vois tomber l'âne ou le bœuf de ton frère, ne fais pas semblant de ne pas l'avoir vu, mais aide-le à le relever". Il dit : "Si tu trouves parterre ou sur un arbre un nid, avec la mère en train de couver les petits ou les oeufs, tu ne prendras pas la mère car elle est consacrée à la procréation, mais tu prendras seulement les petits".

J'ai vu par terre un nid, et une mère qui pleurait sur lui. J'en ai eu pitié, parce que c'était une mère et je lui ai rendu ses petits. Je n'ai pas cru avoir violé le sabbat pour avoir consolé une mère. On ne doit pas laisser s'égarer .la brebis d'un frère, la Loi ne dit pas que ce soit une faute de relever un âne le jour du sabbat. Elle dit seulement qu'il faut user de miséricorde envers le frère et d'humanité envers l'âne, créature de Dieu. J'ai pensé que Dieu avait créé cette mère pour qu'elle procréât et qu'elle avait obéi au commandement de Dieu et que l'empêcher d'élever ses petits, c'était faire obstacle à son obéissance à un commandement divin, Mais toi, cela, tu ne le comprends pas. Toi et les tiens, vous regardez la lettre et non l'esprit. Toi et les tiens, vous ne pensez pas que vous violez deux et même trois fois le sabbat, en rabaissant la Parole divine à la petitesse de la mentalité humaine, en faisant obstacle à un ordre de Dieu, en manquant de miséricorde à l'égard du prochain. Pour blesser par un reproche, vous ne jugez pas qu'il est mal de parler sans qu'il en soit besoin. Cela, qui est pourtant un travail et qui n'est pas utile, pas nécessaire, pas bon, ne vous paraît pas une violation du sabbat.
Giocana ben Zacchaï, écoute-moi. Aujourd'hui tu n'as pas pitié d'une fauvette à tête noire, et au nom des pratiques pharisaïques tu la ferais mourir de douleur, et tu ferais périr ses petits laissés à la portée de l'aspic et de l'homme pervers. Demain, de la même manière, tu n'auras pas pitié d'une mère et tu la feras mourir de douleur en faisant tuer sa descendance en disant qu 'il est bien qu'il en soit ainsi par respect pour ta loi, pour la tienne, pas pour celle de Dieu, pour celle que toi et tes pareils vous vous êtes faite pour opprimer les faibles et triompher, vous, les forts. Mais tu vois ? Les faibles trouvent toujours un sauveur. Alors que les orgueilleux, ceux qui sont forts selon la loi du monde, seront broyés par le poids même de leur lourde loi. Adieu, Giocana ben Zacchaï. Souviens-toi de cette heure et veille, toi, à ne pas violer un autre sabbat par complaisance envers un crime accompli. »

Et Jésus lance un regard foudroyant sur le visage du vieil homme enflammé de colère, en le regardant de haut en bas, car le scribe est un petit homme replet et Jésus, devant lui, est élancé comme un palmier. Il lui passe à côté, en foulant l'herbe car le scribe ne s'écarte pas.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-121.htm
TOME : 6/121

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Jésus face aux docteurs de la Loi


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 15 Oct - 7:19

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« Heureux ceux qui, en toute chose, savent voir Dieu"


Jésus dit :

J'ai voulu relever ton esprit par une vision vraie, encore qu'elle ne soit pas offerte à la contemplation par les Évangiles.

Pour toi, voici l'enseignement : que j'ai une si grande pitié pour les oiseaux sans nid, même si au lieu de s'appeler fauvettes, elles ont nom Marie ou Jean. Et je m'occupe de leur redonner un nid, quand un événement les en a privés.

Voici l'enseignement pour tout le monde.

Trop de gens connaissent les mots de la Loi, trop encore bien qu'ils soient peu nombreux, alors que tous devraient les connaître, mais ils connaissent uniquement les "mots". Ils ne les vivent pas.

Voilà l'erreur. Le Deutéronome prescrivait des lois d'humanité, car alors les hommes avaient une spiritualité puérile, ils étaient grossiers, à demi-sauvages. Il fallait les conduire par la main par les sentiers fleuris de la pitié, du respect, de l'amour envers le frère qui perd un animal, envers l'animal qui tombe, envers l'oiseau qui couve, pour leur enseigner à s'élever à une pitié, un respect, un amour plus hauts.

Mais quand je suis venu, j'ai perfectionné les règles mosaïques et j'ai ouvert des horizons plus vastes. La lettre n'est plus "le tout". C'est l'esprit qui est devenu "le tout"; Au-delà d'un petit acte humain envers un nid et ses habitants, il faut voir la réponse que signifie mon geste : m'incliner, Moi, le Fils du Créateur, devant l’œuvre du Créateur. Même cette couvée est son œuvre.

Oh ! heureux ceux qui en toute chose savent voir Dieu et le servir avec un esprit d'amour respectueux ! Et malheur à ceux qui, semblables au serpent, ne savent pas lever la tête de leur boue, et qui ne pouvant avoir un chant de louange pour Dieu qui se manifeste dans les œuvres des frères, les mordent par exubérance de poison qui les étouffe. Il y en a trop qui torturent les meilleurs, en disant pour justifier leur perversité qu'il est bien de le faire par respect pour la loi, pour leur loi, pas celle de Dieu. Si Dieu ne peut empêcher leurs œuvres méchantes, Il sait aussi venger ses "petits".

Et que cela aille à qui ce doit être donné.

Que ma paix vigilante soit sur toi. »

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-122.htm
TOME : 6/122

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 16 Oct - 7:16

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"En continuant la marche dans la plaine d’Esdrelon"

Vision du lundi 6 mai 1941

Après l'incident, ils ont avancé en silence pendant quelque temps, mais quand ils sont arrivés à une bifurcation dans les champs, Jacques de Zébédée dit : "Voilà ! D'ici, on va chez Michée... Mais... y allons-nous encore ? Certainement cet homme nous attend dans son domaine pour nous maltraiter..."

"Et pour t'empêcher de parler aux paysans. Jacques a raison. N'y va pas" conseille l'Iscariote.

"Ils m'attendent. Je leur ai envoyé dire que j'y vais. Leur cœur est en fête. Je suis l'Ami qui vient les consoler..."

"Tu y iras une autre fois. Ils se résigneront" dit Judas en haussant les épaules.

"Toi, tu ne te résignes pas facilement quand on t'enlève une chose que tu espérais."

"Les miennes sont des choses sérieuses, les leurs..."

"Et qu'y a-t-il de plus sérieux, plus grand que la formation, le réconfort d'un cœur ? Eux sont des cœurs que tout conspire à éloigner de la paix, de l'espérance... Et ils n'ont qu'une espérance: celle de la vie future. Et ils n'ont qu'un moyen pour y aller : mon aide. Oui, j'irai vers eux au risque d'être lapidé."

"Non, frère ! Non, Seigneur !" disent ensemble le Zélote et Jacques d'Alphée. "Cela ne servirait qu'à faire punir ces pauvres serviteurs. Tu n'as pas entendu, mais Giocana a dit : "Jusqu'à présent, j'ai supporté, mais maintenant je ne supporterai plus, et malheur au serviteur qui ira vers Lui ou qui l'accueillera. C'est un réprouvé, c'est un démon. Je ne veux pas de corruption dans ma maison", et à un compagnon il a dit : "Même s'il faut les tuer, je les guérirai de leur insatanation pour ce maudit"."

Jésus baisse la tête, réfléchissant... et souffrant. Sa douleur est visible... Les autres s'en affligent, mais que faire ? C'est la sérénité pratique de Thomas qui dénoue la situation : "Faisons ainsi : restons ici jusqu'au crépuscule pour ne pas violer le sabbat. Pendant ce temps, l'un de nous va jusqu'aux maisons et il dit : "En pleine nuit, près de la fontaine hors de Sephoris". Et nous, après le crépuscule, nous y allons et nous les attendons dans les bosquets qui sont au bas de la montagne sur laquelle se trouve Sephoris. Le Maître parle à ces malheureux, les console et, à la première lueur du jour, ils retournent à leurs maisons. Nous, en franchissant la colline, nous allons à Nazareth."

"Thomas a raison. Bravo Thomas !" disent plusieurs. Mais Philippe fait remarquer : "Et qui va les avertir ? Il nous connaît tous et il peut nous voir..."

"Judas de Simon pourrait y aller. Lui connaît bien les pharisiens..." dit innocemment André.

"Que veux-tu insinuer ?" demande Judas agressif.

"Moi ? Rien. Je dis que tu les connais parce que tu as été si longtemps au Temple et que tu y as de bonnes amitiés. Tu t'en vantes toujours : à un ami, ils ne feront pas de mal..." dit le doux André.

"Ne le pense pas, tu sais ? Que personne ne le pense. Si nous étions encore sous la protection de Claudia, peut-être… je pourrais, mais maintenant c'est fini. Car maintenant, pour conclure, elle s'est désintéressée de nous, n'est-ce pas, Maître ?"

"Claudia continue à admirer le Sage. Elle n'a jamais rien fait de plus que cela. De cette admiration elle passera, peut-être, à la foi dans le Dieu vrai. Mais seule l'illusion d'un esprit exalté pouvait croire qu'elle avait d'autres sentiments pour Moi. Et, si elle les avait, Moi je n'en voudrais pas. Je peux encore accepter leur paganisme parce que j'espère le changer en christianisme. Je ne puis accepter ce qui serait de leur part idolâtrie: l'adoration d'un Homme, pauvre idole sur un pauvre trône humain."

Jésus dit cela calmement, comme s'il faisait une instruction pour tous. Mais le ton est si tranchant qu'il ne laisse aucun doute sur son intention et sur sa volonté de réprimer toute déviation en ce sens parmi les apôtres. Personne ne réplique en ce qui concerne la royauté humaine, mais ils demandent : "Alors que fait-on pour les paysans?"

"Moi, j'y vais. C'est moi qui l'ai proposé, j'y vais, si le Maître le permet. Les pharisiens ne me mangeront sûrement pas..." dit Thomas.

"Vas-y. Et que ta charité soit bénie."

"Oh ! Maître, c'est si peu de chose !"

"C'est une si grande chose, Thomas. Tu ressens les désirs de tes frères : Jésus et les paysans, et tu en as pitié. Et ton Frère selon la chair te bénit aussi en leur nom" dit Jésus en mettant sa main sur la tête de Thomas incliné devant Lui et qui, ému, murmure : "Moi... ton... frère ?! C'est trop d'honneur, mon Seigneur. Moi ton serviteur, Toi mon Dieu... Cela, oui... J'y vais."

"Tu vas seul ? J'y vais aussi !" disent le Thaddée et Pierre.

"Non, vous êtes trop fougueux. Moi, je sais tourner tout en dérision... C'est le meilleur moyen pour désarmer certains... caractères. Vous prenez feu tout de suite... J'y vais seul."

"Moi, je viens" disent Jean et André.

"Oh ! oui ! L'un de vous, oui, et même un comme Simon le Zélote et Jacques d'Alphée

"Non, non, moi. Je ne réagis jamais, je me tais et j'agis" insiste André.

"Viens" et ils s'en vont d'un côté alors que Jésus, avec ceux qui sont restés, poursuit sa route de l'autre...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-123.htm
TOME : 6/123
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 17 Oct - 7:24

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"Avec les paysans de Giocana"

Vision du mercredi 8 mai 1946

"Vont-ils venir ?" demande Mathieu à ses compagnons qui sont assis sous un bois de chênes verts sur les premières pentes de la colline où s'élève Sephoris. La plaine d'Esdrelon n'est plus visible car elle est au-delà de la colline où ils se trouvent. Mais il y a une plaine beaucoup plus petite entre cette colline et celles de la région de Nazareth que l'on voit nettement dans la limpide clarté de la lune.

"Ils l'ont promis, et ils vont venir" répond André.

"Au moins quelques-uns d'entre eux. Ils sont partis au milieu de la première veille et ils arriveront au début de la seconde" dit Thomas.

"Plus tard" dit le Thaddée. "Il nous a fallu moins de trois heures" objecte André. "Nous sommes des hommes et en pleine force. Eux sont fatigués et ils auront des femmes avec eux" répond encore le Thaddée.

"Pourvu que le maître ne s'en aperçoive pas !" soupire Mathieu.

"Il n'y a pas de danger : il est parti pour Jezraël, chez un ami. Il y a l'intendant, mais il vient lui aussi, car il ne hait pas le Maître" dit Thomas.

"Cet homme est-il sincère ?" demande Philippe.

"Oui, car il n'a pas de raison de ne pas l'être."

"Hé ! Avoir les bonnes grâces du maître et..."

"Non, Philippe. Après les vendanges Giocana le renvoie, précisément parce qu'il ne hait pas le Maître" répond André.

"Qui vous l'a dit ?" demandent plusieurs.

"Lui et les paysans... chacun de leur côté. Et quand deux hommes de catégories différentes sont d'accord pour dire une chose, c'est signe que ce qu'ils disent est vrai. Les paysans pleuraient car l'intendant s'en va. Il était devenu très humain. Et lui nous a dit : "Je suis un homme et pas une marionnette. L'an dernier il m'a dit : 'Honore le Maître, approche-le, sois son fidèle'. J'ai obéi. Maintenant il me dit : 'Malheur à toi si tu aimes mon ennemi et si tu leur permets de l'aimer. Je ne veux pas d'anathème sur mes terres en accueillant ce maudit'. Mais, maintenant que je l'ai connu, comment puis-je considérer cet ordre comme juste ? J'ai dit à mon maître : 'Tu parlais autrement l'an passé, et Lui est toujours le même'. Il m'a frappé une première fois. J'ai dit : 'Je ne suis pas un esclave, et même si je l'étais, tu ne posséderais pas ma pensée.

Ma pensée juge saint Celui que tu appelles maudit'. Il m'a frappé de nouveau. Ce matin il m'a dit : 'L'anathème d'Israël est dans mes terres. Malheur à toi si tu transgresses mon ordre, Tu ne seras plus mon serviteur'. J'ai répondu : 'Tu as bien dit, je ne serai plus ton serviteur. Cherches-en un autre qui ait ton cœur et qui soit un rapace pour tes biens comme tu l'es pour les âmes d'autrui'. Il m'a jeté parterre et frappé... Mais le travail de l'année va bientôt finir, et avec la lune de Tisri je vais être libre. Je le regrette seulement pour eux..." et il montrait les paysans" raconte Thomas.

"Mais où l'avez-vous vu ? ..."

"Dans le bois, comme si nous étions des voleurs. Michée, à qui nous avions parlé, l'avait averti et il était venu encore couvert de sang, et les serviteurs et les servantes étaient venus par petits groupes..." dit André.

"Hum ! Alors Judas avait raison ! Lui connaît l'humeur du pharisien..." fait remarquer Barthélemy.

"Judas sait trop de choses !..." dit Jacques de Zébédée.

"Tais-toi ! Il peut t'entendre !" conseille Mathieu.

"Non. Il s'est éloigné en disant qu'il a sommeil et mal à la tête" répond Jacques.

"Lune ! Lune dans le ciel et lune dans sa tête. Il est ainsi, plus changeant que le vent" dit sentencieusement Pierre, jusqu'alors muet.

"Hé ! Oui ! Un vrai malheur parmi nous !" soupire Barthélemy.

"Non. Ne parle pas ainsi ! Ne parle pas de malheur ! Dis plutôt moyen de se sanctifier..." dit le Zélote.

"Ou de se damner, car il fait perdre les vertus..." dit le Thaddée d'un ton tranchant.

"C'est un malheureux !" commente tristement André, Un silence. Puis Pierre demande : "Mais le Maître prie-t-il encore ?"

"Non. Pendant que tu dormais, il est passé pour rejoindre Jean et son frère Jacques, placés en sentinelles sur la route, il veut être tout de suite près des pauvres paysans. Peut-être ce sera la dernière fois qu'il les voit" répond le Zélote.

"Pourquoi la dernière fois ? Pourquoi ? Ne dis pas cela. Tu sembles porter malheur !" dit le Thaddée tout agité.

"Mais parce que, tu le vois... Nous sommes de plus en plus persécutés... Je ne sais pas comment nous ferons à l'avenir..."

"Simon a raison. ..Hé ! ce sera une belle chose d'être tous spirituels... Mais... s'il était permis d'avoir un petit peu... d'humanité… un tout petit peu de protection de Claudia ne nous aurait pas fait de mal" dit Mathieu.

"Non. Il vaut mieux être seuls... et surtout purs de contacts avec les gentils. Moi... je ne suis pas d'accord" dit avec décision Barthélemy.

"Assez peu, moi aussi…" dit le Thaddée. "Mais pourtant le Maître dit que sa Doctrine doit s'étendre sur le monde entier et que c'est nous qui devrons le faire... Semer partout sa parole. ..Et alors nous devrons nous habituer à approcher les gentils et les idolâtres..."

"Des gens immondes. Il me semble faire quelque chose de sacrilège. La Sagesse aux porcs !…"

"Ils ont une âme, eux aussi, Nathanaël ! Tu avais pitié de la fillette hier..."

"Parce que... c'est un... c'est un rien qu'il faut former. C'est comme un nouveau-né... Mais les autres !... Et puis elle n'est pas romaine..."

"Tu crois que les gaulois sont moins idolâtres ? Ils ont leurs dieux cruels eux aussi. Tu t'en apercevras si tu dois aller les convertir !..." dit le Zélote qui est plus cultivé que les autres, je dirais plus cosmopolite.

"Mais elle n'est pas de la race des profanateurs d'Israël. Moi, je ne prêcherai pas aux ennemis d'Israël, ni aux actuels ni aux anciens."

"Alors... tu devras aller très loin, chez les hyperboréens, parce que... il ne semble pas, mais Israël a goûté tous les peuples voisins..." dit Thomas.

"J'irai au loin... Mais voici le Maître. Allons à sa rencontre. Que de gens ! Mais ils sont tous venus ! Jusqu'aux enfants..."

"Le Maître va être heureux..." Ils se joignent au Maître qui avance avec peine dans la prairie, serré comme il l'est par tant de gens qui l'entourent.

"Judas est-il encore absent ?" demande Jésus.

"Oui, Maître. Mais si tu veux, nous allons l'appeler..."

"Pas besoin. Ma voix l'atteindra là où il est. Et sa conscience, libre, lui parle avec sa propre voix. Il ne faut pas y unir vos voix et forcer une volonté. Venez, assoyons-nous ici avec eux qui sont nos frères, et pardonnez-moi si je n'ai pu rompre le pain avec vous dans un repas d'amour."

Ils s'assoient en cercle avec Jésus au centre, et Jésus veut avoir autour de Lui les enfants qui se serrent à Lui caressants et pleins de confiance.

"Bénis-les, Seigneur ! Qu'eux voient ce que nous, nous espérons voir. La liberté de t'aimer !" crie une femme.

"Oui, Ils nous enlèvent même celle-là. Ils ne veulent pas que dans notre cœur soient gravées tes paroles et maintenant ils nous empêchent de nous voir en nous défendant de venir vers Toi... et nous n'aurons plus de paroles saintes !" gémit un vieil homme.

"Nous deviendrons pécheurs, ainsi abandonnés. Tu nous as enseigné le pardon... tu nous as donné tant d'amour que nous pouvions supporter le maître avec sa méchanceté... Mais maintenant..." dit un jeune homme. Je distingue mal les visages et je ne sais pas exactement qui parle, mais je me base sur le ton des voix.

"Ne pleurez pas. Je ne vous ferai pas manquer ma parole. Je viendrai encore, tant que je le pourrai..."

"Non, Maître et Seigneur. Lui est méchant, et aussi ses amis. Il pourrait te faire du mal et ce serait à cause de nous. Nous faisons le sacrifice de te perdre, mais ne nous donne pas la peine de dire : "C'est à cause de nous qu'il a été pris."

"Oui, sauve-toi, Maître !"

"Ne craignez pas. On lit dans Jérémie comment il dit à son secrétaire Baruch d'écrire ce que le Seigneur lui disait, et d'aller lire cet écrit à ceux qui étaient rassemblés dans la maison du Seigneur, de le lire à la place du prophète qui était prisonnier et ne pouvait pas y aller. C'est ainsi que je ferai. J'ai de nombreux et fidèles Baruch parmi mes apôtres et mes disciples. Ils viendront vous dire la parole du Seigneur et vos âmes ne périront pas. Et Moi, je ne serai pas pris à cause de vous, car le Dieu Très-Haut me cachera à leurs yeux tant que ce n'est pas l'heure où le Roi d'Israël doive être montré aux foules pour être connu par tout le monde.

Et ne craignez pas non plus de perdre les paroles qui sont en vous. On lit, toujours dans Jérémie, que même après la destruction du volume par Joachim roi de Juda, qui, en brûlant le rouleau espéra détruire les paroles éternelles et véridiques, ce qui avait été dicté par Dieu demeura parce que le Seigneur commanda au prophète : "Prends un autre rouleau pour y écrire tout ce qu'il y avait dans le rouleau brûlé par le roi". Et Jérémie donna un volume à Baruch, un rouleau qui n'avait pas servi et il dicta de nouveau à son secrétaire les paroles éternelles et d'autres encore pour compléter les premières[1], car le Seigneur répare les dégâts faits par les hommes quand c'est une bonne chose pour les âmes, et Il ne permet pas que la haine anéantisse ce qui est œuvre d'amour.

Eh bien, Moi aussi, en me comparant à un volume plein de vérités saintes, si je viens à être détruit, croyez-vous que le Seigneur vous laissera périr sans que vous soyez aidés par d'autres volumes, où se trouveront mes paroles et celles de mes témoins qui raconteront ce que je ne pourrai pas dire, parce qu'emprisonné par la Violence et détruit par elle ? Et croyez-vous que ce qui est imprimé dans le volume de vos cœurs puisse s'anéantir quand le temps passera sur mes paroles ? Non. L'Ange du Seigneur vous les répétera ces paroles et les gardera fraîches dans vos esprits qui veulent la Sagesse. Non seulement cela, mais il vous les expliquera et vous serez sages dans la parole de votre Maître. Vous scellez par la douleur votre amour pour Moi. Peut-il jamais périr ce qui résiste même à la persécution ? Cela ne peut périr. C'est Moi qui vous le dis.

Le don de Dieu ne s'efface pas. Seul le péché l'anéantit. Mais vous, vous ne voulez certainement pas pécher, n'est-ce pas, mes amis ?"

"Non, Seigneur. Ce serait te perdre même dans l'autre vie" disent plusieurs.

"Mais ils nous feront pécher. Il nous a imposé de ne plus sortir du domaine le sabbat... et il n'y aura plus de Pâque pour nous. Nous pécherons donc…" disent d'autres.

"Non, vous ne pécherez pas. C'est lui qui péchera. Lui seulement, lui qui fait violence au droit de Dieu et des fils de Dieu de s'embrasser et de s'aimer dans un doux colloque d'amour et d'enseignement le jour du Seigneur."

"Mais lui répare par de nombreux jeûnes et offrandes. Nous, nous ne le pouvons pas parce que trop peu déjà est la nourriture pour la fatigue de notre travail et nous n'avons rien à offrir... Nous sommes pauvres..."

"Vous offrez ce que Dieu apprécie : votre cœur. Isaïe, parlant au nom de Dieu, dit aux faux pénitents : "Voilà, au jour de votre jeûne apparaît votre volonté et vous accablez vos débiteurs. Voilà que vous jeûnez pour vous quereller et discutailler et vous battre à coups de poings d'une manière impie. Ne jeûnez pas comme jusqu'à aujourd'hui pour pousser haut les cris. Est-ce cela le jeûne que Je veux ? Que l'homme, pendant un jour, se borne à affliger son âme et qu'il tourmente son corps et dorme dans la cendre! Est-ce cela que tu appelleras jeûne et jour agréable au Seigneur ? Tout autre est le jeûne que Je préfère. Romps les chaînes du péché, dénoue les engagements qui oppriment, mets en liberté celui qui est emprisonné, enlève toute charge. Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille les pauvres et les pèlerins, habille ceux qui sont nus et ne méprise pas ton prochain[2]".

Mais ce n'est pas cela que fait Giocana. Vous, à cause du travail que vous faites pour lui en l'enrichissant, vous êtes ses créanciers, et il vous traite plus mal que des débiteurs retardataires et il élève la voix pour vous menacer et la main pour vous frapper. Il n'est pas miséricordieux pour vous, et il vous méprise parce que vous êtes serviteurs. Mais le serviteur est homme comme son maître, et s'il a le devoir de servir, il a pourtant le droit de recevoir ce qui est nécessaire à un homme, aussi bien matériellement que dans son esprit. On n'honore pas le sabbat même en le passant à la synagogue, si le même jour celui qui le pratique enchaîne ses frères et les abreuve d'aloès. Vous, faites vos sabbats en parlant du Seigneur entre vous, et le Seigneur sera parmi vous. Vous, pardonnez et le Seigneur vous glorifiera.

Je suis le Bon Berger, et j'ai pitié de toutes les brebis. Mais Certainement j'aime d'un amour particulier celles que les bergers idolâtres ont frappées pour qu'elles s'éloignent de mon chemin. C'est pour elles, plus que pour toute autre, que je suis venu. Parce que mon Père, qui est aussi le vôtre, m'a donné cet ordre : "Fais paître ces brebis d'abattoir, tuées sans pitié par leurs maîtres qui les ont vendues en disant : 'Nous nous sommes enrichis!' et desquelles les bergers n'ont pas eu compassion".

Eh bien, je ferai paître le troupeau d'abattoir, ô pauvres du troupeau, en abandonnant à leur méchanceté ceux qui vous affligent et affligent le Père qui souffre en ses fils. Je tendrai la main aux plus petits parmi les fils de Dieu et je les attirerai à Moi, pour qu'ils aient ma gloire.

Le Seigneur le promet par la bouche des prophètes qui célèbrent ma pitié et ma puissance de Berger. Et Moi, je le promets directement à vous qui m'aimez. Je veillerai sur mon troupeau. A ceux qui accusent les bonnes brebis de troubler l'eau et d'abîmer la pâture pour venir à Moi, je dirai : "Retirez-vous, c'est vous qui faites tarir la source et dessécher la pâture de mes fils. Mais je les ai amenés et je les amènerai à d'autres pâturages, aux pâturages qui rassasient l'esprit. Je vous laisserai à vous le pâturage pour vos grosses panses, je vous laisserai la source amère que vous avez fait couler et Moi, je m'en irai avec elles en séparant les vraies brebis de Dieu des fausses[3], et mes agneaux ne seront plus tourmentés par rien, mais ils jubileront pour toujours dans les pâturages du Ciel.

Persévérez, fils bien-aimés ! Ayez encore un peu de patience ainsi comme Moi j'en ai. Soyez fidèles, en faisant ce qui vous est permis par votre maître injuste. Et Dieu jugera que vous avez tout accompli et vous récompensera pour tout. Ne haïssez pas, même si tout conspire à vous enseigner la haine. Ayez foi en Dieu. Vous voyez : Jonas a été soustrait à sa souffrance, et Jabé a été amené à l'amour. Mais le Seigneur agira avec vous de la même façon qu'avec le vieil homme et avec l'enfant, partiellement en cette vie, totalement dans l'autre.

Je n'ai que des pièces de monnaie à vous donner pour rendre moins dure votre situation matérielle. Je vous les donne. Donne-les Mathieu, qu'ils se les partagent[4]. Il y en a beaucoup, mais c'est toujours peu pour vous qui êtes si nombreux et si besogneux. Mais je n'ai rien d'autre... de matériel. Mais j'ai mon amour, la puissance que je tiens de ma qualité de Fils du Père, pour demander pour vous les infinis trésors surnaturels, afin de consoler vos pleurs et de donner la lumière à vos brumes. Oh ! triste vie que Dieu peut rendre lumineuse ! Lui seul ! Lui seul !...

Et Moi, je dis : "Père c'est pour eux que je te prie. Je ne te prie pas pour les heureux et les riches du monde, mais pour eux qui n'ont que Toi et Moi. Fais-les s'élever si haut dans les chemins de l'esprit, qu'ils trouvent tout réconfort dans notre amour, et donnons-nous à eux avec l'amour, avec tout notre amour infini, pour recouvrir de paix, de sérénité, de courage, de la paix, sérénité, force surnaturelle, leurs journées, leurs occupations, afin que éloignés du monde par amour pour nous, ils puissent résister à leur calvaire, et après la mort, te posséder Toi, Nous, béatitude infinie"."

Jésus a prié debout, s'étant dégagé doucement des enfants qui s'étaient endormis sur Lui. Il est majestueux et doux dans sa prière.

Maintenant il abaisse les yeux et dit : "Je pars. C'est pour vous le moment de partir pour arriver à temps dans vos maisons. Nous nous verrons encore. Je vous amènerai Margziam. Mais même quand je ne pourrai plus venir, mon Esprit sera toujours avec vous, et mes apôtres vous aimeront comme je vous ai aimés. Que le Seigneur fasse reposer sur vous sa bénédiction. Allez !" Il se penche pour caresser les enfants endormis et il s'abandonne aux effusions de la pauvre foule qui ne sait pas se détacher de Lui...

Mais enfin chacun s'en va dans sa direction et les deux groupes se séparent pendant que la lune descend et que l'on allume des branches pour éclairer la route, L'âcre fumée des branches encore humides est une bonne excuse pour les larmes qui coulent...

Judas les attend, adossé à un tronc d'arbre, Jésus le regarde et ne lui dit rien, pas même quand Judas dit : "Je vais mieux."

Ils avancent ainsi, du mieux qu'ils peuvent dans la nuit, puis plus aisément à l'aube.

En voyant un carrefour, Jésus s'arrête et dit : "Séparons-nous. Que viennent avec Moi Thomas, Simon le Zélote et mes frères. Que les autres aillent au lac pour m'y attendre."

"Merci, Maître... je n'osais pas te le demander, mais tu viens au-devant de mes désirs. Je suis vraiment las et, si tu le permets, je m'arrête à Tibériade..."

"Chez un ami" ne peut s'empêcher de dire Jacques de Zébédée. Judas écarquille les yeux, Mais il se borne à cela.

Jésus se hâte de dire : "Il me suffit qu'au sabbat tu ailles à Capharnaüm avec tes compagnons. Venez que je vous embrasse, vous qui me quittez." Et il embrasse affectueusement ceux qui s'en vont en donnant à chacun un conseil à voix basse...

Personne ne fait d'objection. Seul Pierre dit en partant : "Viens vite, Maître."

"Oui, viens vite" disent les autres et Jean termine : "Il sera bien triste le lac sans Toi."

Jésus les bénit encore et il promet : "Bientôt !" et puis chacun s'en va de son côté

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-124.htm
TOME : 6/124

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Matthi12
Mathieu l' Apôtre


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 16 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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