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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 7 Aoû - 7:15

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"La Parascève :  Deuxième partie : au Temple"

Jésus entre dans le Temple et dès les premiers pas qu'il y fait, il est facile de comprendre les sentiments des âmes envers le Nazaréen. Regards mauvais, ordres pour les gardes du Temple de surveiller le "perturbateur", et donnés ouvertement pour que tous voient et entendent; paroles de mépris pour ceux qui sont avec Lui; et même heurts volontairement donnés à des disciples... En résumé, la haine est telle que les splendides pharisiens, scribes et docteurs prennent des poses et ont des manières de débardeur, et pire encore. Ils ne pensent pas, tellement ils sont aveuglés par la haine, qu'ils s'avilissent au plus haut point en agissant ainsi.

Jésus passe tranquillement, comme si cette attitude ne le concernait même pas ! Il est le premier à saluer dès qu'il voit un personnage qui pour son rang dans le Temple ou par son autorité est un "supérieur" du monde hébraïque. Et si quelqu'un ne répond pas au salut respectueux que Jésus lui adresse, Jésus ne change pas pour cela son comportement. Certes son visage, quand il passe de l'un de ces orgueilleux à l'un ou à plusieurs de ces humbles si nombreux, change d'expression — et nombreux sont les mendiants et les pauvres malades qu'il a rassemblés hier et qui, par une chance impensable qu'ils ont eue, peuvent faire une Pâque comme peut-être depuis des années ils n'en faisaient pas, et qui réunis en petits groupes, en petites compagnies formées spontanément, s'en vont acheter les agneaux à immoler, heureux d'être, eux, les délaissés, égaux aux autres pour leurs vêtements et leurs moyens — alors son visage s'épanouit en un très doux sourire. Et il s'arrête avec bienveillance pour écouter leurs propos, leurs récits étonnés, leurs bénédictions... Vieillards, enfants, veuves, infirmes hier : aujourd’hui guéris; misérables hier, déchirés, affamés, délaissés ; aujourd'hui bien vêtus, et heureux d'être comme les autres hommes pendant les journées de la grande Fête des Azymes !

Les voix très variées, depuis celles argentines des petits jusqu'à celles tremblantes des vieillards et, au milieu des deux extrêmes, les voix émues des femmes, saluent, accompagnent, suivent Jésus. Les baisers pleuvent sur ses vêtements, sur ses mains. Jésus sourit et bénit pendant que ses ennemis, livides de dépit autant que Lui est lumineux de paix, se rongent de colère impuissante.

J'entends des fragments de conversations...

"Tu parles bien, toi, mais si nous passions à des voies de fait, eux (et un pharisien montre le peuple qui entoure Jésus) nous mettraient en morceaux."

..."Pensez !" dit un homme qui était peut-être hier infirme et mendiant. "Il nous a recueillis, rassasiés, vêtus, guéris, et beaucoup ont trouvé travail et assistance par l'intermédiaire des disciples riches. Mais c'est par Lui que tout est venu, que Dieu le sauve toujours !"

..."Je crois bien ! C'est ainsi qu'il achète le menu peuple, ce séditieux, pour le lancer contre nous !" murmure entre ses dents un scribe qui parle à un collègue.

"Une de ses disciples a pris mon nom et m'a dit d'aller chez elle après la Pâque. Elle me conduira dans ses propriétés à Béther. Tu comprends, femme ? Mes enfants et moi. Je vais travailler. Mais qu'est-ce qu'un travail protégé et sûr ? C'est de la joie ! Et mon Lévi ne s'éreintera pas aux travaux agricoles, car la disciple qui nous prend le met aux roseraies... Un jeu, je te dis ! Ah ! que l'Éternel donne gloire et bien à son Messie !" dit la veuve de la plaine de Saron à une Israélite aisée qui l'interroge.

"Oh ! et moi, je ne pourrais pas ?... Vous êtes tous placés, maintenant, vous qu'il a rassemblés hier ?" dit la riche Israélite.

"Non, femme. Il y a encore d'autres veuves avec des enfants et d'autres hommes."
"Je voudrais Lui dire qu'il me fasse la grâce de l'aider."

"Appelle-le"

"Je n'ose pas."

"Va, toi, mon Lévi, dire qu'il y a une femme qui veut Lui parler..."

L'enfant s'y rend vivement et rapporte la chose à Jésus.

A ce moment-là un sadducéen rudoie un vieil homme qui pontifie au milieu d'une foule venue d'au-delà du Jourdain, et qui fait l'éloge du Maître de Galilée.

Le vieillard se défend en disant : "Qu'est-ce que je fais de mal ? Tu voulais que je te loue, toi ? Tu n'as qu'à faire ce que Lui fait. Mais toi, que Dieu te pardonne, aux cheveux blancs et à la misère, c'est du mépris que tu donnes et non de l'amour. Faux Israélite qui ne respectes pas le Deutéronome en ayant pitié des pauvres."

"Vous entendez ? Voilà le fruit de la doctrine de ce meneur ! Il apprend à la plèbe à offenser les saints d'Israël."

Un prêtre du Temple lui répond : "C'est notre faute si cela arrive ! Nous nous bornons aux menaces sans les traduire en actes !"

...Pendant ce temps, Jésus dit à la femme d'Israël : "Si tu veux t'employer vraiment à être une mère pour les orphelins et une sœur pour les veuves, va au palais de Chouza, au Siste. Dis à Jeanne que c'est Moi qui t'envoie. Va et que tes terres soient fertiles comme celles de l'Eden à cause de ta pitié, et que fertile devienne ton cœur dans un amour toujours plus grand pour ton prochain." Jésus voit à ce moment-là les gardes traîner le vieillard qui avait parlé auparavant. Il crie : "Que faites-vous à ce vieil homme ? Et qu'est-ce qu'il a fait ?"

"Il a insulté les officiers qui le réprimandaient."

"Ce n'est pas vrai. Un sadducéen m'a maltraité parce que je parlais de Toi à ces pèlerins. Et comme il avait levé la main sur moi, parce que je suis vieux et pauvre, je lui ai dit qu'il était un faux Israélite qui piétine les paroles du Deutéronome."

"Relâchez ce vieil homme. Il est avec Moi. C'est la vérité qui était sur ses lèvres. Pas la sincérité : la Vérité. Dieu, s'il parle par les lèvres des petits enfants, parle aussi par les lèvres des vieillards. Il est dit : "Ne méprise pas l'homme dans sa vieillesse, parce qu'ils sont des nôtres ceux qui vieillissent" Et encore : "Ne méprise pas les paroles de ceux qui sont âgés et sages; que leurs maximes te soient familières, car c'est d'eux que tu apprendras la sagesse et les enseignements de l'intelligence", et encore: "Là où il y a des vieillards, ne parle pas beaucoup". Que se souvienne de cela, Israël, cette partie d'Israël qui prétend être parfaite, car autrement le Très-Haut a la possibilité de la démentir. Père, viens à côté de Moi."

Le pauvre vieux va vers Jésus alors que les sadducéens, frappés par le reproche, s'en vont en colère.

"Je suis une femme hébraïque de la Diaspora, ô Roi attendu. Pourrais-je te servir comme cette femme que tu as envoyée chez Jeanne ?" dit une femme qui me paraît tout à fait celle appelée Nike qui essuya le visage de Jésus sur le Golgotha et en eut le Suaire. Mais ces femmes de Palestine se ressemblent beaucoup entre elles et, à quelques mois de cette vision, je pourrais me tromper.

Jésus la regarde. Il voit une femme d'environ quarante ans, une femme bien vêtue, d'allure franche. Il lui demande : "Tu es veuve, n'est-ce pas ?"

"Oui, et sans enfants. Je suis revenue récemment et j'ai acquis des terres à Jéricho, pour être à proximité de la Cité Sainte. Mais maintenant je vois que tu es plus grand qu'elle, et je te suis. Et je te prie de me prendre pour servante. Je te connais par tes disciples, mais tu dépasses ce qu'ils m'ont dit."

"C'est bien. Mais que veux-tu, au juste ?"

"T'aider dans les pauvres et, comme je puis, te faire aimer et connaître. Je connais beaucoup de colonies de la Diaspora, car j'ai suivi mon mari dans ses affaires commerciales. J'ai des moyens et je me contente de peu. Je peux faire beaucoup par conséquent. Et je veux faire beaucoup pour ton amour et pour aider l'esprit de celui qui m'a prise vierge il y a vingt ans et qui a été pour moi un compagnon aimable jusqu'à son dernier soupir. Il me le disait en mourant. Il paraissait prophétiser : "A ma mort, confie à la tombe la chair qui t'a aimée, et va dans notre patrie. Tu trouveras le Promis. Oh ! tu le verras ! Cherche-le. Suis-le. C'est Lui le Rédempteur et Celui qui ressuscite, et il m'ouvrira les portes de la Vie. Sois bonne pour m'aider à être prêt quand il ouvrira les Cieux à ceux qui n'ont plus de dettes envers la Justice, et sois bonne pour mériter de le rencontrer sans tarder. Jure que tu le feras et que tu changeras les larmes stériles du veuvage en une courageuse activité. Prends Judith comme exemple, ô mon épouse, et toutes les nations connaîtront ton nom". Mon pauvre époux ! Moi, je demande seulement que Toi, tu me connaisses..."

"Je te connaîtrai comme une bonne disciple. Va, toi aussi, chez Jeanne et que Dieu soit avec toi."...

...Ennuyeux comme des abeilles, les ennemis de Jésus reviennent à l'assaut. Lui a fait immoler l'agneau et il a attendu que fussent immolés ceux amenés par les disciples pour en avoir autant qu'il en faut pour un si grand nombre. Il retourne vers l'enceinte du Temple.

"Quand comptes-tu en finir avec tes attitudes de roi ? Tu n'es pas roi ! Tu n'es pas prophète ! Jusqu'à quand vas-tu abuser de notre bonté, homme pécheur, rebelle, cause de mal pour Israël ? Combien de fois devrons-nous te dire que tu n'as pas le droit de faire le rabbi ici à l'intérieur ?"

"Je suis venu pour immoler l'agneau. Vous ne pouvez pas m'en empêcher. Mais du reste je vous rappelle Adonias et Salomon."

"Qu'ont-ils à voir ? Que veux-tu dire ? Est-ce Toi, Adonias?"

"Non. Adonias frauduleusement se fit roi, mais la Sagesse veillait et conseillait, et Salomon seulement fut roi. Je ne suis pas Adonias, je suis Salomon."

"Et Adonias, qui est-ce ?"

"Vous tous."

"Nous ? Comment parles-tu ?"

"Avec vérité et justice."

"Nous observons la Loi, en tout point, nous croyons aux prophètes et..."

"Non. Vous ne croyez pas aux prophètes. Eux me nomment et vous, vous ne croyez pas en Moi. Non. Vous n'observez pas la Loi. Elle conseille des actes justes, vous ne les faites pas. Même ces offrandes que vous venez faire ne sont pas justes.

Il est dit : "Immonde est l'offrande de celui qui sacrifie un bien mal acquis". Il est dit : "Le Très-Haut n'accepte pas les dons des hommes iniques, Il ne tourne pas son regard vers leurs offrandes, et Il ne sera pas propice à leurs péchés à cause du grand nombre de leurs sacrifices". Il est dit : "Celui qui offre un sacrifice avec le bien des pauvres est comme celui qui égorge un fils sous les yeux de son père". Cela est dit, ô Giocana !

Il est dit : "Le pain des besogneux est la vie des pauvres, celui qui le leur enlève est un assassin". Cela est dit, ô Ismaël !

Il est dit : "Celui qui enlève le pain de la sueur c'est comme s'il tuait le pauvre". Cela est dit, ô Doras, fils de Doras !

Il est dit : "Celui qui répand le sang et celui qui frustre un travailleur de son salaire sont frères". Cela est dit, ô Giocana, Ismaël, Chanania, Doras, Jonathas ! Et rappelez-vous aussi qu'il est dit : "Quiconque ferme ses oreilles aux cris du pauvre, criera lui aussi, mais ne sera pas écouté".

Et toi, Eléazar ben Anna, rappelle-toi et rappelle à ton père qu'il est dit : "Que mes prêtres soient saints et ne se souillent pour aucune raison".

Et toi, Cornélius, sache qu'il est dit : "Celui qui aura maudit son père et sa mère qu'il soit puni de mort", et la mort ce n'est pas seulement celle que donne le bourreau. Une plus grande attend ceux qui pèchent contre leurs parents, une mort éternelle, redoutable.

Et toi, Tolmé, rappelle-toi qu'il est dit : "Que celui qui s'adonne à la magie, est exterminé par Moi".

Et toi, Sadoc, scribe d'or, rappelle-toi qu'entre l'adultère et son entremetteur, il n'y a pas de différence aux yeux de Dieu, et qu'il est dit que celui qui jure une chose fausse est la proie des flammes éternelles. Et dis à celui qui l'a oublié que celui qui prend une vierge et qui, repu, l'éloigné de lui par des accusations mensongères doit être condamné. Oh ! pas ici-bas. Dans l'autre vie, à la fois pour le mensonge, le serment faux, le tort fait à la femme et pour l'adultère.

Et quoi ? Vous fuyez ? Devant le Désarmé, qui dit des paroles qui ne sont pas les siennes mais de ceux que vous reconnaissez pour des saints en Israël, et vous ne pouvez donc pas dire que le Désarmé est un blasphémateur puisqu'on le disant vous déclareriez blasphémateurs les livres sapientiels et ceux de Moïse qui sont dictés par Dieu ? C'est devant le Désarmé que vous fuyez ? Est-ce que par hasard ce sont des pierres mes paroles ? Ou vous réveillent-elles, en frappant le bronze dur de votre dur cœur, votre conscience, et elle sent qu'elle a le devoir de se purifier, elle, non seulement les membres, en cette Parascève, pour pouvoir consommer sans péché d'impureté l'agneau saint ? Oh ! s'il en est ainsi, louanges au Seigneur ! Parce que la véritable sagesse, ô vous qui voulez être loués comme sages, c'est de se connaître soi-même, de reconnaître ses propres erreurs, s'en repentir et aller aux cérémonies avec une "vraie" dévotion. C'est-à-dire avec le culte et le rite de l'âme et non le rite extérieur...

Ils sont partis ! Et nous aussi, allons donner la paix à ceux qui nous attendent..."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-063.htm
TOME : 5/63

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jzosu196



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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 8 Aoû - 6:54

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

" La Parascève. Troisième partie :  Dans les rues de Jérusalem"

Ils sortent du Temple où fourmille une foule pour se plonger dans le grouillement des rues où tous les gens courent affairés par les derniers préparatifs de la Pâque, et les retardataires cherchent anxieusement une pièce, un vestibule, n'importe quoi, pour en faire un cénacle pour consommer l'agneau.

Il est facile dans ces conditions de se rencontrer et de ne pas se reconnaître dans la bousculade continuelle qui fait défiler sous les yeux des visages de tous les âges, de toutes les régions où il y a des Israélites, où le sang pur d'Israël a contracté, par mélanges de sangs ou même simplement par mimétisme, des ressemblances avec d'autres races. C'est ainsi que l'on voit des hébreux de type égyptien; d'autres, avec leurs grosses lèvres, leurs nez camus et leur angle facial, semblent provenir de croisements avec les nubiens; d'autres aux traits bien dessinés, fins, aux membres grêles, aux yeux vifs, trahissent leur appartenance aux colonies grecques ou des mélanges avec les grecs; alors que des hommes robustes et de grande taille, au visage plutôt carré, annoncent clairement qu'ils ne sont pas tout à fait étrangers aux latins; il y en a beaucoup aussi que nous modernes nous dirions circassiens ou perses, avec déjà quelque chose qui rappelle les yeux mongols ou indiens dans le visage très blanc des premiers et le visage olivâtre des seconds. Un beau kaléidoscope de visages et de vêtements ! L’œil en est fatigué, au point qu'il finit facilement par regarder sans voir. Mais ce qui échappe à l'un est remarqué par l'autre. Il est donc compréhensible que ce qui échappe au Maître, toujours un peu absorbé en Lui-même quand on le laisse en paix, sans l'interroger, est remarqué par l'un ou l'autre de ceux qui sont avec Lui. Et les apôtres, les plus voisins de Jésus, se montrent ce qu'ils voient et chuchotent entre eux en faisant des commentaires... très humains sur les personnes qu'ils se montrent.
Un de ces commentaires salés sur un ancien disciple qui passe raide, feignant de ne pas les voir, est remarqué par Jésus : "Pour qui dites-vous ces paroles ?" demande-t-il.
"Pour ce balourd-là" indique Jacques de Zébédée. "Il a feint de ne pas nous voir, et il n'est pas le seul à agir ainsi. Pourtant quand tu devais le guérir et qu'il te cherchait, alors, il savait te voir ! Qu'il attrape la pustule maligne !"

"Jacques !! C'est avec ces sentiments que tu es à côté de Moi et que tu te prépares à consommer l'agneau ? En vérité tu es plus incohérent que lui. Lui s'est séparé franchement quand il a senti qu'il ne pouvait pas faire ce que je disais. Toi, tu restes, mais tu ne fais pas ce que je dis. N'es-tu pas peut-être plus pécheur que lui ?"
Jacques rougit à en être congestionné et, mortifié, se retire en arrière de ses compagnons.

"C'est que cela fait mal de les voir agir ainsi, Maître !" dit Jean pour aider son frère qui a reçu les reproches. "Notre amour se révolte de voir leur manque d'amour..."

"Oui. Mais croyez-vous les amener à l'amour en agissant ainsi ? Impolitesses, paroles méchantes, insultes, n'ont jamais amené au point où l'on devrait amener un rival ou quelqu'un qui pense autrement. C'est la douceur, la patience, la charité, la persévérance malgré tous les refus, qui finissent par obtenir un résultat. Je comprends votre cœur qui souffre de ne pas me voir aimé et je partage vos sentiments. Mais je voudrais vous savoir, vous voir plus surnaturels dans vos actions et dans vos moyens pour me faire aimer. Allons, Jacques, viens ici. Ce n'est pas pour te mortifier que t'ai parlé. Comprenons-nous, aimons-nous, au moins entre nous, mes amis... Il y a déjà tant d'incompréhension et de douleur pour le Fils de l'homme !"

Jacques, rasséréné, revient à côté de Lui.

Ils marchent un moment en silence, puis Thomas explose en une exclamation de tonnerre : "Pourtant, c'est vraiment une honte!"

"Quoi?" demande Jésus.

"Mais la lâcheté d'un si grand nombre! Maître, ne vois-tu pas combien font semblant de ne pas te connaître ?"

"Et qu'est-ce que cela fait ? Est-ce que leur manière de faire changera un iota de ce qui est écrit de Moi ? Non. Ce n'est que pour eux que changera ce qui pourrait être écrit. Car dans les livres éternels, il pouvait être dit d'eux : "Les bons disciples"; alors qu'on écrira: "Ceux qui ne furent pas bons, ceux pour qui ne servit à rien la venue du Messie". Parole redoutable, vous savez ? Plus que celle de : "Adam, avec Ève, pécha". Parce que Moi, je puis annuler ce péché. Mais je ne pourrai pas annuler le reniement du Verbe Sauveur... Tournons de ce côté. Moi, je m'arrêterai avec les frères, avec Simon Pierre et Jacques dans le faubourg d'Ophel. Judas de Simon restera aussi. Mais Simon le Zélote, Jean et Thomas iront au Gethsémani prendre les sacs..."

"Oui, ainsi Jonas n'avalera pas son agneau de travers" dit Pierre encore fâché. Les autres rient...

"Bon, bon ! Ne t'étonne pas s'il a peur. Demain ce pourrait être toi."

"Moi, Maître ? Il est plus facile que la mer de Galilée devienne du vin que moi j'aie peur" assure Pierre.

"Et pourtant... L'autre soir... Oh ! Simon ! Tu ne paraissais pas très courageux dans l'escalier du palais de Chouza" dit, caustique, Judas de Kériot sans beaucoup d'ironie mais... assez sarcastique pour piquer Pierre.

"C'est parce que... je craignais pour le Seigneur que j'étais agité, moi ! Pas pour autre chose."

"Bien ! Bien ! Souhaitons-nous de n'avoir jamais... peur pour ne pas faire piètre figure, hein !" répond Judas de Kériot en lui frappant l'épaule de la main, d'un air protecteur et mauvais... A d'autres moments, sa manière de faire aurait déchaîné une réaction. Mais Pierre, depuis le soir précédent, est en... admiration devant Judas et supporte tout de lui.

Jésus dit : "Que Philippe et Nathanaël, avec André et Matthieu, aillent au palais de Lazare dire que nous arrivons."

Ces derniers se séparent et les autres avancent avec Jésus. Les disciples, sauf Étienne et Isaac, vont avec les apôtres envoyés au palais. Au faubourg d'Ophel, nouvelle séparation. Ceux qui sont envoyés au Gethsémani y vont rapidement avec Isaac.

Étienne reste avec Jésus, les fils d'Alphée, Pierre, Jacques et l'Iscariote et, pour ne pas rester arrêtés au carrefour, ils avancent lentement dans la même direction que ceux qui sont allés au Gethsémani. Ils font exactement le raccourci qui dans la nuit du Jeudi Saint sera parcouru par Jésus entre ceux qui le torturent. Maintenant, vers midi, le chemin est désert. Une toute petite place, avec une fontaine ombragée par un figuier qui ouvre ses feuilles tendres sur le miroir d'une eau tranquille, se rencontre après quelques pas.

"Voilà Samuel d'Annalia" dit Jacques d'Alphée qui doit bien le connaître. Le jeune homme va entrer dans la maison avec l'agneau... Il est chargé aussi d'autres aliments
.
"Il s'occupe du repas pascal aussi pour le parent" observe Jude d'Alphée.

"Mais maintenant s'est-il établi ici ? N'était-il pas parti ?" dit Pierre.

"Oui, il s'est établi ici. On dit qu'il fréquente la fille de Cléophas, le sandalier. Elle a de l'argent..."

"Ah ! et alors pourquoi dit-il qu'Annalia l'a abandonné ?" demande l'Iscariote. "C'est un mensonge !"

"L'homme" dit Jésus à Judas de Kériot "s'en sert facilement. Et il ne sait pas qu'en agissant ainsi, il se met sur la voie du mal. Il suffit d'un premier pas, d'un pas, pour ne plus pouvoir s'en dégager... C'est de la glu... c'est un labyrinthe... c'est une trappe. Une trappe d'où on ne remonte pas..."

"Dommage ! L'homme paraissait si bon, l'an dernier !" dit Jacques de Zébédée.

"Oui. Moi, je croyais vraiment qu'il aurait imité son épouse en se donnant tout entier à Toi pour faire un couple angélique à ton service. Je l'aurais juré... !" dit Pierre.

"Mon Simon ! Ne jure jamais de l'avenir d'un homme. Il n'y a rien de plus incertain. Aucun élément, qui existe au moment du serment, ne peut être une garantie de certitude. Il y a des criminels qui deviennent saints, et il y a des justes, ou des gens qui semblent l'être, qui deviennent criminels" lui répond Jésus.

Samuel, pendant ce temps, après être entré dans la maison en est sorti de nouveau pour aller prendre de l'eau pure à la fontaine... Il voit ainsi Jésus. Il le regarde avec un mépris manifeste et Lui lance certainement une insulte, mais elle est dite en hébreux et je ne la comprends pas.

L'Iscariote se précipite en avant, lui saisit un bras et le secoue comme un arbre dont on veut faire tomber les fruits mûrs : "Est-ce ainsi que tu parles au Maître, ô pécheur ? Par terre, à genoux ! Tout de suite. Demande-lui pardon, langue souillée d'ordure de porc ! Par terre ! Ou je te mets en morceaux !" Il est terrible dans sa violence subite, le beau Judas ! Son visage s'altère et fait peur. C'est inutilement que Jésus essaie de le calmer. Tant qu'il ne voit pas le blasphémateur à genoux dans la terre boueuse qui entoure la fontaine, il ne ralentit pas la pression.

"Pardon" dit entre ses dents le malheureux qui doit être torturé par la tenaille des doigts de Judas, mais il le dit mal. Uniquement parce qu'il y est forcé.

Jésus répond : "Je n'ai pas de rancœur. Toi, si, malgré ce que tu dis. La parole est inutile si elle n'est pas accompagnée par le mouvement du cœur. Toi, dans ton cœur, tu blasphèmes encore contre Moi. Et tu es doublement fautif. En effet tu m'accuses et tu me hais, pour un motif dont, au fond de ta conscience, tu sais qu'il n'est pas vrai et parce que c'est toi seul qui as manqué à ton devoir, pas Annalia, pas Moi. Mais je te pardonne tout. Va et fais en sorte de redevenir honnête et agréable à Dieu. Laisse-le, Judas."

"Je pars. Mais je te hais ! Tu m'as enlevé Annalia, et je te hais..."

"Tu te consoles pourtant avec Rébecca, la fille du sandalier. Et tu t'en consolais encore du temps où Annalia était ton épouse et où, malade, elle ne pensait qu'à toi..."

"J'étais veuf... je pensais l'être déjà... et je cherchais une épouse... Maintenant je reviens vers Rébecca parce que... parce que... Annalia ne veut pas de moi" s'excuse Samuel qui voit ses manigances découvertes.

Judas Iscariote termine : "...et parce que Rébecca est très riche, laide comme une sandale éculée... et vieille comme une semelle perdue sur un sentier... mais riche, oh ! riche..." et il rit, sarcastique, alors que l'autre s'enfuit.

"Comment le sais-tu ?" demande Pierre.

"Oh !... il est facile de savoir où sont les filles à marier et l'argent !"

"Bien ! Allons-nous par le sentier, Maître ? Cette place est un vrai four. Là. il y a de l'ombre et de l'air" supplie Pierre en sueur.

Ils vont lentement, attendant le retour des autres. La ruelle est déserte.

Une femme sort d'une porte et vient se prosterner en pleurant aux pieds de Jésus.

"Qu'as-tu ?"

"Maître !... Tu es déjà purifié?"

"Oui. Pourquoi le demandes-tu?"

"Parce que je voulais te dire... Mais tu ne peux pas t'en approcher. Ce n'est qu'une pourriture... Le médecin le dit infecté. Après Pâque j'appellerai le prêtre... et... et Hinnon l'accueillera. Ne dis pas que je suis coupable. Moi, je ne savais pas... Il a travaillé plusieurs mois à Joppé, et il est revenu dans cet état, en disant qu'il s'était blessé. J'ai employé les baumes et les lavages avec les aromates... Mais cela n'a servi à rien. J'ai consulté un herboriste. Il m'a donné des poudres pour le sang... J'ai éloigné les enfants... j'ai mis son lit à part... car... je commençais à comprendre. Le mal a empiré. J'ai appelé le médecin. Il m'a dit : "Femme, tu connais ton devoir et moi le mien. C'est une plaie de luxure. Sépare-le de toi. Moi, je le séparerai du peuple, et le prêtre d'Israël. Il aurait dû y penser quand il offensait Dieu, toi. et lui-même.

Maintenant qu'il expie". J'ai obtenu son silence jusqu'après les Azymes. Mais si tu avais pitié du pécheur, de moi qui l'aime encore, et des cinq enfants innocents..."

"Que veux-tu que je fasse ? Ne penses-tu pas qu'il a péché et qu'il est juste qu'il expie ?"

"Si, ô Seigneur! Mais tu es la vivante Miséricorde!" Toute la foi, dont une femme est capable, se manifeste dans sa voix, dans son regard, dans son attitude de femme agenouillée, les bras tendus vers le Sauveur.

"Et lui, qu'a-t-il dans le cœur ?"

"Le découragement... Que veux-tu qu'il ait d'autre, Seigneur ?"

"Il suffirait d'un sentiment de repentir surnaturel, de justice, pour obtenir la pitié !..."

"De justice ?"

"Oui, dire : "J'ai péché. Ma faute mérite cela et bien davantage, mais à ceux que j'ai offensé, je demande pitié"."

"Moi, je la lui ai déjà donnée. Toi, Dieu, donne-la lui. Je ne puis te dire d'entrer. Tu vois que moi je ne te touche pas non plus... Mais, si tu veux, je vais l'appeler et, du haut de la terrasse, je le ferai parler."

"Oui."

La femme, la tête dans l'entrée de la maison, appelle à haute voix : "Jacob ! Jacob ! Monte sur le toit. Montre-toi. Ne crains pas."

L'homme, au bout d'un moment, se montre au parapet de la terrasse : un visage jaunâtre, bouffi, la gorge bandée, une main bandée... une ruine d'homme corrompu... Il regarde avec des yeux aqueux du malade de maladies ignobles. Il demande : "Qui me veut?"

"Jacob, il y a le Sauveur !..." La femme ne dit rien de plus, mais elle semble vouloir hypnotiser le malade, lui transmettre sa pensée...

L'homme, soit qu'il sente la pensée de sa femme, soit qu'il ait un mouvement spontané, tend les bras et il dit: "Oh ! délivre-moi ! Je crois en Toi ! Il est horrible de mourir ainsi !"

"Il est horrible de manquer à son propre devoir. Tu ne pensais pas à elle ? Pas à tes enfants ?"

"Pitié, Seigneur... Pour eux, pour moi... Pardon ! Pardon !" et il s'abat en pleurant sur le muret, les mains bandées dépassant avec tout le bras, qui reste découvert à cause des manches qui sont remontées, souillé déjà par les pustules toutes proches, enflé, repoussant... L'homme, dans cette position, semble une marionnette macabre, une dépouille jetée là, déjà sur le point de se décomposer. Il fait peine à voir et donne la nausée.

La femme pleure, toujours agenouillée dans la poussière. Jésus semble attendre encore un mot...

Finalement, il descend, entre les sanglots : "Je gémis près de Toi dans la contrition de mon cœur ! Promets au moins qu'eux ne souffriront pas de la faim... et puis... je m'en irai résigné à l'expiation. Et Toi, sauve mon âme, Sauveur béni ! Elle au moins ! Elle au moins !"

"Oui. Je te guéris. A cause des innocents. Pour te donner la possibilité de te montrer juste. Tu comprends ? Rappelle-toi que le Sauveur t'a guéri. Dieu, selon la façon dont tu répondras à cette grâce, te pardonnera tes fautes. Adieu ! Paix à toi, femme." Et il s'en va presque en courant à la rencontre de ceux qui viennent du Gethsémani, sans même se laisser arrêter par les cris de l'homme qui se sent et se voit guéri, ni par ceux de sa femme...

"Prenons cette ruelle pour ne pas passer de nouveau par là" dit Jésus après s'être rassemblé avec les autres.

Ils prennent une ruelle misérable, si étroite que l'on a du mal à passer deux à la fois et si un âne y passe avec un bât, il n'y a plus qu'à se coller au mur comme un timbre-poste. C'est la pénombre à cause des toits qui se touchent presque, la solitude, le silence et des odeurs nauséabondes. Ils s'en vont en file comme un défilé de moines tout le long de la ruelle misérable. Puis ils se réunissent sur une petite place remplie de garçons.

"Pourquoi as-tu parlé ainsi à cet homme ? Tu ne le fais jamais..." demande Pierre curieux.

"Parce que cet homme sera un de mes ennemis et cette faute à venir aggravera celles qu'il a déjà."

"Et tu l'as guéri ?!" demandent tous stupéfaits.

"Oui. A cause des petits innocents."

"Hum ! Il se rendra de nouveau malade..."

"Non. Pour la vie du corps, après l'épouvante et la souffrance qu'il a eues, il fera attention. Il ne se rendra plus malade."

"Mais il péchera contre Toi, dis-tu ? Moi je l'aurais fait mourir."

"Tu es un pécheur, Simon de Jonas."

"Et Toi, tu es trop bon, Jésus de Nazareth" réplique Pierre.

Ils disparaissent dans une rue centrale, et je ne vois plus rien.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-064.htm
TOME : 5/64

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 10 Aoû - 7:28

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"La Parascève. Quatrième partie : le repas pascal avec Lazare"

Quand Jésus entre dans le palais, je le vois envahi par une foule de serviteurs venus de Béthanie, tout occupés aux préparatifs. Lazare, étendu sur un lit est très souffrant. Il salue d'un pâle sourire son Maître qui se hâte vers lui et qui se penche tout affectueux sur son lit en demandant : "Tu as beaucoup souffert, n'est-ce pas, mon ami, avec les secousses du char ?"

"Beaucoup, Maître" répond Lazare, épuisé au point que d'évoquer ce qu'il a éprouvé, il en a les larmes aux yeux.

"C'est ma faute ! Pardonne-moi !"

Lazare prend une des mains de Jésus et la porte à son visage. Il la passe sur sa joue décharnée, la baise et murmure : "Oh ! Ce n'est pas ta faute, Seigneur ! Et je suis tellement content que tu fasses la Pâque avec moi... ma dernière Pâque !..."

"Si Dieu le veut, malgré tout, tu en feras encore beaucoup, Lazare. Et toujours ton cœur sera avec Moi."

"Oh ! Moi, je suis fini ! Tu me réconfortes... mais c'est fini. Et cela me désole..." Il pleure.

"Tu le vois. Seigneur ? Lazare ne fait que pleurer" dit Marthe avec pitié. "Dis-lui de ne pas le faire. Il s'épuise !"

"La chair a encore ses droits. La souffrance est pénible, Marthe, et la chair pleure. Elle a besoin de ce soulagement. Mais l'âme est résignée, n'est-ce pas. mon ami ? Ton âme de juste fait volontiers la volonté du Seigneur..."

"Oui... Mais je pleure parce que Toi, ainsi persécuté, tu ne pourras m'assister à ma mort... J'ai horreur, j'ai peur de la mort... Si tu étais là, je n'aurais pas tous ces sentiments. Je me réfugierais dans tes bras... et je m'endormirais ainsi... Comment ferai-je ? Comment ferai-je à mourir sans réagir contre l'obéissance à cette redoutable Volonté ?"

"Allons ! Ne pense pas à ces choses ! Tu vois ? Tu fais pleurer tes sœurs... Le Seigneur t'aidera si paternellement que tu n'auras pas peur. La peur, ce sont les pécheurs qui doivent l'avoir..."

"Mais Toi, si tu peux venir, tu viendras à mon agonie ? Promets-le-moi !"

"Je te le promets. Cela et davantage encore."

"Pendant qu'on fait les préparatifs, raconte-moi ce que tu as fait ce matin..."

Jésus, assis sur le bord du lit, avec dans ses mains une des mains décharnées de Lazare, raconte par le menu tout ce qui est arrivé jusqu'à ce que Lazare, épuisé, s'assoupit. Et Jésus ne le quitte pas même alors. Il reste immobile pour ne pas troubler ce sommeil réparateur, en faisant signe que l'on fasse le moins de bruit possible, si bien que Marthe, après avoir apporté à Jésus de quoi se restaurer, se retire sur la pointe des pieds en abaissant le lourd rideau et en fermant la porte massive. Le bruit de la maison toute en mouvement s'atténue ainsi en un bourdonnement à peine sensible. Lazare dort. Jésus prie et médite. Les heures passent ainsi jusqu'à ce que Marie vienne apporter un lumignon parce que la nuit arrive et que l'on va fermer les fenêtres.

"Il dort encore ?" murmure-t-elle.

"Oui. Il est tranquille. Cela va lui faire du bien."

"Depuis des mois, il n'avait pas tant dormi... Je crois qu'il était très agité par la crainte de la mort. Avec Toi auprès de lui, il n'a plus peur... de rien... Il a de la chance, lui !"

"Pourquoi, Marie ?"

"Parce qu'il pourra t'avoir près de lui en mourant. Mais moi..."

"Pourquoi pas toi ?"

"Parce que tu veux mourir... et bientôt. Et moi, qui sait quand je mourrai. Fais-moi mourir avant toi, Maître !"

"Non, tu dois me servir encore pendant longtemps."

"Et alors j'ai raison de dire que Lazare a de la chance !"

"Les bien-aimés auront tous de la chance comme lui, plus que lui."

"Qui sont-ils ? Les purs, n'est-ce pas ?"

"Ceux qui savent aimer totalement. Toi, par exemple, Marie."

"Oh ! mon Maître !" Marie glisse par terre sur la natte multicolore qui couvre le dallage de cette pièce, et elle reste là dans l'adoration de son Jésus.

Marthe, qui la cherche, passe la tête à l'intérieur. "Viens, donc ! Nous devons préparer la salle rouge pour la cène du Seigneur."

"Non, Marthe. Celle-là, vous la donnerez aux plus humbles, aux paysans de Giocana, par exemple."

"Mais pourquoi, Maître ?"

"Parce que les pauvres sont autant de Jésus et que je suis en eux. Honorez toujours le pauvre que personne n'aime, si vous voulez être parfaites. Pour Moi, vous préparerez dans l'atrium. En tenant ouvertes les nombreuses portes qui donnent en son intérieur, tous me verront, et Moi, je verrai tout le monde."

Marthe, pas trop satisfaite, objecte : "Mais Toi, dans un vestibule !... Cela n'est pas digne de Toi !..."

"Va, va. Fais ce que je te dis. C'est très digne de faire ce que le Maître conseille."

Marthe et Marie sortent sans faire de bruit, et Jésus reste patiemment pour veiller l'ami qui repose.

Les cènes sont toutes en train. La répartition des hôtes n'est guère juste du point de vue humain, mais elle est faite d'un point de vue supérieur de manière à donner honneur et amour à ceux que le monde néglige habituellement.

Ainsi dans la splendide, royale salle rouge, dont la voûte est soutenue par deux colonnes de porphyre rouge entre lesquelles on a dressé la longue table, sont assis les paysans de Giocana, avec Margziam, Isaac, et d'autres disciples pour arriver au nombre requis. Dans la salle, où eut lieu le repas le soir précédent, il y a d'autres disciples parmi les plus humbles. Dans la salle blanche, un rêve de candeur, se trouvent les disciples vierges, et avec elles, qui sont seulement quatre, il y a les sœurs de Lazare et Anastasica et d'autres jeunes. Mais la reine de la fête c'est Marie, la Vierge par excellence. Dans la pièce voisine, qui peut-être est une bibliothèque car elle est garnie de hauts coffres sombres qui peut-être contiennent des rouleaux ou en contenaient, se trouvent les veuves et les épouses, avec à leur tête Élise de Béthsur et Marie d'Alphée. Et ainsi de suite.

Mais ce qui frappe, c'est de voir Jésus dans l'atrium de marbre. Il est vrai que le goût raffiné des deux sœurs de Lazare a fait du vestibule carré un véritable salon éclairé, fleuri, plus splendide qu'une salle. Mais c'est toujours un vestibule ! Jésus est avec les douze, mais à côté de Lui, il y a Lazare. Et avec Lazare, il y a aussi Maximin.

Les cènes se poursuivent selon le rite... et Jésus rayonne de joie d'être au milieu de tous ses disciples fidèles.

Une fois les cènes terminées, après qu'a été consommé le dernier calice, qu'a été chanté le dernier psaume, tous ceux qui étaient dans les différentes salles affluent dans l'atrium. Mais ils n'y entrent pas à cause de la table trop encombrante.

"Allons dans la salle rouge, Maître. Nous pousserons la table contre le mur et nous nous tiendrons tous autour de Toi" suggère Lazare, et il fait signe aux serviteurs de prendre cette disposition.

Maintenant Jésus, assis au milieu, entre les deux précieuses colonnes, sous un lampadaire qui l'éclairé vivement, élevé sur un piédestal fait de deux lits sièges qui servaient pour la cène, semble vraiment un roi assis sur son trône au milieu de ses courtisans. Son habit de lin qu'il a mis avant la cène brille comme s'il était fait de fils précieux et il semble encore plus blanc en se détachant sur le rouge sombre des murs et le rouge lumineux des colonnes. Son visage est vraiment divin et royal pendant qu'il parle ou écoute ceux qui l'entourent. Même les plus humbles, qu'il a voulus très proches, se sentant aimés par les autres comme des frères, parlent avec assurance en disant leurs espérances et leurs ennuis avec simplicité et foi.

Mais le plus heureux parmi tant d'heureux, c'est le grand-père de Margziam ! Il ne quitte pas son petit-fils un seul instant et il se délecte à le regarder, à l'écouter... De temps à autre, assis près de Margziam qui est debout, il penche sa tête chenue sur la poitrine de son petit-fils qui la caresse.

Jésus le voit faire plusieurs fois et il interpelle le vieillard : "Père, ton cœur est heureux ?"

"Oh ! bien heureux, mon Seigneur ! Et cela ne me semble même pas vrai. Je n'ai plus qu'un désir..."

"Lequel ?"

"Celui que j'ai dit à mon fils, mais lui ne l'approuve pas."

"Quel désir est-ce ?"

"C'est que je voudrais, si possible, mourir dans cette paix. Bientôt, au moins. Car désormais le plus grand bien je l'ai eu. Une créature ne peut en avoir davantage sur la Terre. M'en aller... ne plus peiner... Aller... Comme tu l'as bien dit au Temple, Seigneur ! "Celui qui offre un sacrifice avec le bien des pauvres est comme celui qui égorge un fils sous les yeux de son père" [1]. Seule la crainte que tu lui inspires retient Giocana de rivaliser avec Doras. Il est en train de perdre le souvenir de ce qui est arrivé à l'autre. Ses champs prospèrent, et il les fertilise avec notre sueur. La sueur n'est-elle pas peut-être le bien du pauvre, son propre lui-même qu'il épuise dans des fatigues supérieures à ses forces ? Il ne nous frappe pas, il nous donne seulement de quoi résister au travail. Mais ne nous exploite-t-il pas plus que des bœufs ? Dites-le vous, mes compagnons..."

Les paysans anciens et nouveaux de Giocana acquiescent.

"Hum ! Je crains que... Oui, que tes paroles le rendent plus vampire que jamais, et à leur détriment... Pourquoi les as-tu dites, Maître" demande Pierre.

"Parce qu'il les méritait déjà. N'est-ce pas, vous des champs ?"

"Oh ! oui ! Les premiers mois... cela allait bien. Mais maintenant... c'est pire qu'avant" affirme Michée.

"Le seau du puits descend par son propre poids" dit sentencieusement le prêtre Jean.

"Oui, et le loup se lasse vite de faire l'agneau" renchérit Hermas.

Les femmes murmurent entre elles, apitoyées.

Jésus, les yeux dilatés par la pitié, regarde les pauvres paysans, affligé de son impuissance à les soulager.

Lazare dit : "J'avais offert des sommes folles pour avoir ces champs et leur donner la paix. Mais je n'ai pas réussi à les avoir. Doras me hait, semblable en tout à son père."

"Eh bien... nous mourrons ainsi. C'est notre sort. Mais il viendra bien le repos dans le sein d'Abraham !" s'exclame Saul, autre paysan de Giocana.

"Dans le sein de Dieu, fils ! Dans le sein de Dieu. La Rédemption sera accomplie, les Cieux seront ouverts et vous vous irez au Ciel et..."

Mais voilà qu'au portail on frappe des coups vigoureux qui retentissent fortement. Toute l'assemblée est en état d'alerte.

"Qui est-ce ?"

"Qui circule un soir de Pâque ?"

"Des troupes ?"

"Des pharisiens ?"

"Des soldats d'Hérode ?"

Mais alors que l'agitation s'étend, apparaît Lévi, le gardien du palais : "Pardonne, ô Rabbi" dit-il. "Il y a un homme qui te demande. Il est dans l'entrée. Il paraît très affligé. Il est âgé et me semble être du peuple. Il te veut, Toi, et vite."

"Oh ! là, là ! Ce n'est pas un soir de miracles ! Qu'il revienne demain..." dit Pierre.

"Non. Toute soirée est une heure de miracles et de miséricorde" dit Jésus et il se lève et descend de son siège pour aller vers l'atrium.

"Tu vas seul ? Je viens moi aussi" dit Pierre.

"Non. Toi, reste où tu te trouves."

Il sort à côté de Lévi.

Au fond, près du lourd portail, dans l'atrium à demi obscur, car on a éteint les lampes qui éclairaient auparavant, il y a un vieillard très agité. Jésus l'aborde.

"Arrête-Toi, Maître. J'ai peut-être touché un mort, et je ne veux pas te contaminer. Je suis le parent de Samuel, l'époux d'Annalia. Nous consommions la cène et Samuel buvait, buvait... comme il n'est pas permis de le faire. Mais le jeune homme me paraissait fou depuis quelque temps. C'est le remords, Seigneur ! A moitié ivre, il disait en buvant de nouveau : "Ainsi je ne me rappelle plus de Lui avoir dit que je le hais. Car moi, sachez-le, j'ai maudit le Rabbi". Et il me semblait être Caïn parce qu'il répétait : "Mon iniquité est trop grande. Je ne mérite pas le pardon ! Il faut que je boive ! Boire pour ne pas me rappeler ! Car il est dit que celui qui maudit son Dieu portera son péché et qu'il est passible de mort". Il délirait déjà ainsi, quand est entré dans la maison un parent de la mère d'Annalia pour demander raison de la répudiation. Samuel, à moitié ivre. réagit par de mauvaises paroles et l'homme le menaça de l'amener devant le magistrat pour le tort qu'il fait à l'honneur de la famille. Samuel commença par le gifler. Ils en vinrent aux mains...

Moi, je suis vieux, et ma sœur est âgée, le serviteur et la servante sont âgés. Que pouvions-nous faire, nous quatre et les deux filles, les sœurs de Samuel ? Nous pouvions crier ! Essayer de les séparer! Rien de plus... Et Samuel prit la hache à l'aide de laquelle nous avions préparé le bois pour l'agneau et il en asséna un coup sur la tête de l'autre... Il ne lui fendit pas la tête car il frappa avec le revers, pas avec la lame. Mais l'autre chancela en gargouillant et tomba... Nous n'avons plus crié... pour... pour ne pas attirer les gens... Nous nous sommes barricadés dans la maison... Atterrés... Nous espérions que l'homme reviendrait à lui, en lui jetant de l'eau sur la tête. Mais il gargouille, il gargouille. Certainement il va mourir. Par moments il semble déjà mort. Je me suis enfui pour t'appeler à un de ces moments. Demain... peut-être avant, les parents vont chercher l'homme. Et chez nous. car ils savent certainement qu'il est venu et ils vont le trouver mort... Et Samuel, selon la Loi, sera tué... Seigneur ! Seigneur ! Le déshonneur est déjà sur nous... Mais cela, non ! Pitié pour ma sœur, Seigneur ! Lui t'a maudit... Mais sa mère t'aime... Que devons-nous faire ?"

"Attends-moi ici. Je viens" et Jésus revient vers la salle en appelant de la porte : "Judas de Kériot, viens avec Moi."

"Où, Seigneur ?" dit Judas en obéissant aussitôt.

"Tu vas le savoir. Vous, restez en paix et amour. Nous serons bientôt de retour."

Ils sortent de la salle, du vestibule, de la maison. Les rues désertes et sombres sont vite parcourues. Ils arrivent à la maison fatale.

"La maison de Samuel ?! Pourquoi..."

"Silence, Judas. Je t'ai pris parce que j'ai confiance en ton bon sens."

Le vieillard s'est fait reconnaître. Ils entrent. Ils montent à la pièce du cénacle où on a traîné celui qui a été frappé.

"Un mort ?! Mais, Maître ! Nous allons nous contaminer !"

"Il n'est pas mort. Tu vois qu'il respire et tu entends qu'il râle. Maintenant je vais le guérir..."

"Mais il a un coup à la tête ! Ici, il y a eu un crime ! Qui l'a frappé ?... Et le jour de l'agneau !" Judas est terrifié.

"C'est lui" dit Jésus en montrant Samuel, qui s'est jeté dans un coin pelotonné sur lui-même, plus mourant que le mourant lui-même, râlant de terreur comme l'autre râle dans l'agonie, un pan de son manteau sur la tête pour ne pas voir et n'être pas vu. Tous le regardent avec horreur, à l'exception de la mère qui, à l'horreur de l'homicide, unit le déchirement pour son fils coupable et condamné d'avance par la loi de fer d'Israël. "Tu vois à quoi conduit un premier péché ? À cela, ô Judas ! Il a commencé par être parjure à sa femme, puis à Dieu; puis il est devenu calomniateur, menteur, blasphémateur, puis il s'est adonné au vin et maintenant il est homicide. C'est ainsi que l'on devient la possession de Satan, ô Judas. Gardes-en toujours le souvenir..." Jésus est terrible alors que, les bras tendus, il montre Samuel.

Mais ensuite il regarde la mère qui, appuyée à la fenêtre, peine à rester debout, secouée par un tremblement et qui paraît près de mourir. Et Jésus dit avec tristesse : "Et ainsi, ô Judas, les mères sont tuées, sans autre arme que celle du crime de leur fils, les pauvres mères !... C'est pour elle que j'ai pitié. J'ai pitié des mères, Moi ! Moi, le Fils qui ne verra pas de pitié pour sa Mère..."

Jésus pleure... Judas le regarde stupéfait...

Jésus se penche sur le mourant et lui met une main sur la tête. Il prie. L'homme ouvre les yeux, il paraît un peu ivre, étonné... Mais bientôt il revient à lui. Il s'assoit en appuyant ses poings au sol. Il regarde Jésus. Il demande: "Qui es-tu ?"

"Jésus de Nazareth."

"Le Saint ! Pourquoi es-tu auprès de moi ? Où suis-je ? Où est ma sœur et sa fille ? Qu'est-il arrivé ?" Il cherche à se rappeler.

"Homme, tu m'appelles saint. Tu me crois donc tel ?"

"Oui, Seigneur. Tu es le Messie du Seigneur."

"Ma parole est donc sacrée pour toi ?"

"Oui, ô Seigneur."

"Alors..." Jésus se dresse debout. Il est imposant : "Alors, Moi, comme Maître et comme Messie, je t'ordonne de pardonner. Tu es venu ici et tu as été insulté..."

"Ah ! Samuel ! Oui !... La hache ! Je le dénon..." dit-il en se levant.

"Non. Pardonne au nom de Dieu. C'est pour cela que je t'ai guéri. Tu as à cœur la mère d'Annalia, parce qu'elle a souffert. Celle de Samuel souffrirait plus encore. Pardonne."

L'homme tergiverse quelque peu. Il regarde celui qui l'a frappé, avec une rancœur visible. Il regarde la mère angoissée. Il regarde Jésus qui le domine... Il ne sait pas se décider.

Jésus lui ouvre les bras et l'attire sur sa poitrine en disant : "Par amour pour Moi !"

L'homme se met à pleurer... Être ainsi dans les bras du Messie, sentir son haleine dans ses cheveux, et un baiser là où il avait reçu le coup !... Il pleure, il pleure...

"Oui, n'est-ce pas ?" dit Jésus. "Tu pardonnes par amour pour Moi ? Oh ! bienheureux les miséricordieux ! Pleure, pleure sur mon cœur. Que sorte avec les pleurs toute rancœur ! Tout nouveau ! Tout pur ! Voilà, ainsi ! Doux ! oh ! doux comme doit l'être un fils de Dieu..."

L'homme lève son visage et, en pleurant, il dit : "Oui, oui. Ton amour est si doux ! Elle a raison, Annalia ! Maintenant je la comprends... Femme, ne pleure plus ! Le passé est passé. Personne ne saura rien de ma bouche. Jouis de ton fils retrouvé, s'il peut te donner de la joie. Adieu, femme. Je retourne chez moi" et il va sortir.

Jésus lui dit : "Je viens avec toi, homme. Adieu, mère. Adieu, Abraham. Adieu, mes filles." Pas un mot pour Samuel qui de son côté ne trouve pas de mot.

La mère lui enlève de la tête le manteau et, par réaction de ce qui s'est passé, elle se jette sur son fils : "Remercie ton Sauveur, âme dure ! Remercie-le, indigne que tu es !..."

"Laisse-le, laisse-le, femme ! Sa parole serait sans valeur. Le vin le rend stupide et son âme est fermée. Prie pour lui... Adieu."

Il descend l'escalier, et rejoint sur la route Judas et l'autre. Il se dégage du vieil Abraham qui veut Lui baiser les mains et se met à marcher rapidement dans la clarté de la lune qui se lève.

"Tu habites loin ?" demande-t-il à l'homme.

"Au pied du Moriah."

"Alors nous devons nous séparer."

"Seigneur, tu m'as conservé à mes enfants, à mon épouse, à la vie. Que dois-je faire pour Toi ?"

"Être bon, pardonner et te taire. Jamais, pour aucune raison, tu ne dois dire un mot de ce qui est arrivé. Tu le promets ?"

"Je le jure sur le Temple sacré ! Bien que je souffre de ne pouvoir dire que tu m'as sauvé..."

"Sois juste, et Moi, je sauverai ton âme. Et cela tu pourras le dire. Adieu, homme, la paix soit avec toi."

L'homme s'agenouille, salue. Ils se séparent.

"Quelles choses ! Quelles choses !" dit Judas maintenant qu'ils sont seuls.

"Oui. Horribles. Judas, toi non plus tu n'en parleras pas."

"Non, Seigneur, mais pourquoi as-tu voulu que je sois avec Toi ?"

"Tu n'es pas content de ma confiance ?"

"Oh ! tellement ! Mais..."

"Mais parce que je voulais que tu réfléchisses à quoi peut conduire le mensonge, le désir de l'argent, l'ivrognerie et les pratiques mortes d'une religion dépourvue de sentiments et de pratiques spirituelles. Et qu'était le repas symbolique pour Samuel ? Rien ! Une ripaille. Un sacrilège. Et c'est pendant ce repas qu'il devint homicide. Beaucoup, dans l'avenir, seront comme lui. Avec le goût de l'Agneau sur la langue, non pas de l'agneau né d'une brebis, mais de l'Agneau divin, ils s'en iront vers le crime. Pourquoi cela ? Comment cela ? Tu ne te le demandes pas ? Mais Moi, je te le dis quand même : parce qu'ils auront préparé cette heure par beaucoup d'étourderies, au commencement; par entêtement ensuite. Souviens-toi de cela, Judas."

"Oui, Maître. Et qu'allons-nous dire aux autres ?"

"Qu'il y avait quelqu'un très grave. C'est la vérité."

Ils tournent rapidement par une route, et je les perds de vue.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-065.htm
TOME : 5/65

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Lazare


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 12 Aoû - 7:18

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"Le samedi des azymes"

Un grand nombre de disciples, hommes et femmes, ont pris congé pour revenir aux maisons où ils logent, ou pour reprendre les chemins par lesquels ils étaient venus.
Dans le splendide après-midi de cette fin d'avril, il reste à la maison de Lazare les disciples proprement dits, et particulièrement ceux qui sont le plus voués à la prédication. C'est-à-dire les bergers, Hermas et Étienne, le prêtre Jean, Timon, Hermastée, Joseph d'Emmaüs, Salomon, Abel de Bethléem de Galilée, Samuel et Abel de Corozaïn, Agape, Aser et Ismaël de Nazareth, Élie de Corozaïn, Philippe d'Arbela, Joseph le passeur de Tibériade, Jean d'Éphèse, Nicolaï d'Antioche. Il reste des femmes, en plus des disciples connues, Annalia, Dorca, la mère de Judas, Myrta, Anastasica, les filles de Philippe. Je ne vois plus Miryam de Jaïre, ni Jaïre lui-même. Peut-être est-t-il retourné où il logeait.

Ils circulent lentement dans les cours ou sur la terrasse de la maison, alors qu'autour de Jésus, qui est assis près du lit de Lazare, se trouvent presque toutes les femmes et toutes les anciennes disciples. Elles écoutent Jésus qui parle avec Lazare, décrivant les pays traversés au cours des dernières semaines avant le voyage pascal.

"Tu es arrivé juste à temps pour sauver le bébé" commente Lazare après le récit du fort de Césarée de Philippe, en montrant le poupon qui dort heureux dans les bras de sa mère. Et Lazare ajoute : "C'est un bel enfant ! Femme, fais-le-moi voir de près !"

Dorca se lève et, silencieuse mais triomphante, elle offre son bébé à l'admiration du malade.

"Un bel enfant ! Vraiment beau ! Que le Seigneur le protège et le fasse croître en force et en sainteté."

"Et fidèle à son Sauveur. S'il ne devait pas l'être à l'avenir, je le voudrais mort, même maintenant. Tout, mais qu'après avoir été sauvé, il ne soit pas ingrat envers le Seigneur !" dit Dorca fermement en revenant à sa place.

"Le Seigneur arrive toujours à temps pour sauver" dit Myrta, mère d'Abel de Bethléem. "Le mien n'était pas moins proche de la mort, et de quelle mort ! que le bébé de Dorca. Mais Lui est arrivé et il l'a sauvé. Quelle heure terrible !..." Myrta pâlit encore à ce souvenir...

"Alors tu viendras à temps aussi pour moi, n'est-ce pas ? Pour me donner la paix..." dit Lazare en caressant la main de Jésus.

"Mais n'es-tu pas un peu mieux, mon frère ?" demande Marthe. "Depuis hier tu me semblés plus soulagé..."

"Oui, et je m'en étonne moi-même. Peut-être Jésus..."

"Non, mon ami. C'est que j'ai versé en toi ma paix. Ton âme en est saturée et cela assoupit la souffrance des membres. C'est un décret de Dieu que tu souffres."

"Et que je meure. Dis-le aussi. Eh bien... que soit faite sa volonté, comme tu l'enseignes. Désormais je ne demanderai plus la guérison, ni de soulagement. J'ai tant eu de Dieu (et il regarde involontairement Marie, sa sœur) qu'il est juste que je donne ma soumission en échange de pareil bien..."

"Fais davantage, mon ami. C'est déjà beaucoup de se résigner et de supporter la douleur. Mais, toi, donne-lui une valeur plus grande."

"Laquelle, mon Seigneur ?"

"Offre-la pour la rédemption des hommes."

"Je suis un pauvre homme, moi aussi, Maître. Je ne puis aspirer à être un rédempteur."

"Tu le dis, mais tu es dans l'erreur. Dieu s'est fait Homme pour aider les hommes. Mais les hommes peuvent aider Dieu. Les œuvres des justes seront unies aux miennes à l'heure de la Rédemption. Des justes qui sont morts depuis des siècles, de ceux qui vivent maintenant ou qui vivront dans l'avenir. Toi, unis-leur les tiennes dès maintenant. C'est si beau de s'unir à la Bonté divine, d'y ajouter ce que nous pouvons donner de notre bonté limitée, et de dire : "Moi aussi, ô Père, je coopère au bien de mes frères". Il ne peut pas y avoir d'amour plus grand pour le Seigneur et pour le prochain que de savoir souffrir et mourir pour donner gloire au Seigneur et salut éternel à nos frères. Se sauver soi-même ? C'est peu. C'est un "minimum" de sainteté. Il est beau de sauver, de se donner pour sauver, de pousser l'amour jusqu'à se rendre un brasier d'immolation pour sauver. Alors l'amour est parfait. Et très grande sera la sainteté de celui qui est généreux."

"Comme c'est beau, tout cela, n'est-ce pas, mes sœurs ?" dit Lazare avec un sourire de rêve sur son fin visage.

Marthe, émue, approuve d'un signe de tête.

Marie, qui est assise sur un coussin aux pieds de Jésus, dans sa pose habituelle d'humble et ardente adoratrice, dit : "Peut-être que c'est moi qui coûte ces souffrances à mon frère ? Dis-le-moi, Seigneur, pour que mon angoisse soit complète !..."

Lazare s'écrie : "Non, Marie, non. Moi... je devais mourir de cela. Ne te transperce pas le cœur."

Mais Jésus, sincère jusqu'au bout, dit : "Certainement que oui ! Moi, j'ai entendu ton bon frère dans ses prières, dans ses palpitations. Mais cela ne doit pas te donner une angoisse qui t'alourdisse, mais au contraire le désir de devenir parfaite à cause de ce que tu as coûté. Et réjouis-toi ! Réjouis-toi car, pour t'avoir, Lazare t'a arrachée au démon..."

"Non pas moi ! Toi, Maître."

"...pour t'avoir arrachée au démon, il a mérité de Dieu une future récompense grâce à laquelle parleront de lui les nations et les anges. Et comme pour Lazare, ils parleront d'autres hommes, et surtout d'autres femmes, qui par leur héroïsme ont arraché sa proie à Satan."

"Qui est-ce ? Qui est-ce ?" demandent les femmes curieuses et peut-être que toutes espèrent qu'il s'agit d'elles, chacune pour son compte.

Marie de Judas ne parle pas, mais elle regarde, elle regarde le Maître... Jésus aussi la regarde. Il pourrait la garder dans l'illusion. Il ne le fait pas. Il ne la mortifie pas, mais il ne l'illusionne pas. Il répond à toutes : "Vous le saurez au Ciel."

La mère de Judas, qui vit dans une angoisse continuelle, demande : "Et si quelqu'une ne réussit pas malgré son désir ? Quel sera son sort ?"

"Celui que son âme mérite par sa bonté."

"Le Ciel ? Mais, ô Seigneur, une femme, une sœur ou une mère qui... qui ne réussit pas à sauver ceux qu'elle aime et qui les voit damnés, pourrait-elle posséder le Paradis, tout en étant au Paradis ? Ne crois-tu pas qu'elle n'aura jamais de joie puisque... la chair de sa chair, le sang de son sang auront mérité la condamnation éternelle ? Moi, je pense qu'elle ne pourra pas jouir en voyant celui qu'elle aime en proie à une peine atroce..."
"Tu es dans l'erreur, Marie. La vue de Dieu, la possession de Dieu, sont les sources d'une béatitude tellement infinie qu'il ne subsiste pas de peine pour les bienheureux. Actifs et attentifs pour aider ceux qui peuvent encore être sauvés, ils ne souffrent plus pour ceux qui sont séparés de Dieu, et séparés d'eux-mêmes, qui sont en Dieu. La Communion des saints existe pour les saints."

"Mais s'ils aident ceux qui peuvent être encore sauvés, c'est signe que ces derniers ne sont pas encore saints" objecte Pierre.

"Mais ils ont la volonté, au moins passive, de l'être. Ceux qui sont saints en Dieu, aident même dans les besoins matériels pour faire passer ceux qui n'ont qu'une volonté passive à une volonté active. Me comprends-tu ?"

"Oui et non. Voici un exemple. Si moi j'étais au Ciel et si je voyais, supposons, un mouvement fugitif de bonté chez... Eli le pharisien, admettons, que ferais-je ?"
"Tu te servirais de tous les moyens pour accroître ses bons mouvements."
"Et si cela ne servait à rien ? Ensuite ?"

"Ensuite, quand lui serait damné, tu t'en désintéresserais."

"Et si, comme il l'est maintenant, il était tout à fait digne de damnation, mais m'était cher — chose qui ne sera jamais — que devrais-je faire ?"

"Avant tout sache que tu risques de te damner en disant qu'il ne t'est pas cher et qu'il ne le sera jamais. Ensuite sache que si tu étais au Ciel, tout un avec la Charité, tu prierais pour lui, pour son salut, jusqu'au moment de son jugement. Il y aura des esprits sauvés au dernier moment après une vie de prière pour eux."

Il entre un serviteur qui dit : "Manaën est venu. Il veut voir le Maître."

"Qu'il vienne. Il veut certainement parler de choses sérieuses."

Les femmes, par discrétion, se retirent et les disciples les suivent. Mais Jésus rappelle Isaac, le prêtre Jean, Etienne et Hermas, et Mathias et Joseph, des bergers disciples. "Il est bien que vous, qui êtes des disciples, vous soyez au courant" explique-t-il.
Manaën entre et il s'incline.

"La paix à toi" dit Jésus pour le saluer.

"La paix à Toi, Maître. Le soleil se couche. Mes premiers pas, après le sabbat, sont pour Toi, mon Seigneur."

"Tu as eu une bonne Pâque ?"

"Bonne !! Il ne peut y avoir rien de bon là où se trouvent Hérode et Hérodiade !

J'espère que c'est la dernière fois que j'ai mangé l'agneau avec eux. Même si je dois en mourir, je ne resterai plus longtemps avec eux !"

"Je crois que tu fais une erreur. Tu peux servir le Maître en restant..." objecte l'Iscariote.
"C'est vrai, et c'est cela qui m'a retenu jusqu'à présent. Mais quelle nausée ! Chouza pourrait me remplacer..."

Barthélemy fait remarquer : "Chouza ce n'est pas Manaën. Chouza est... Oui, lui sait mener sa barque. Il ne critiquerait jamais son maître. Toi, tu es plus franc."

"Cela est vrai et c'est vrai ce que tu dis. Chouza est un courtisan. Il subit la fascination de la royauté... Royauté ! Que dis-je !? De la fange royale ! Mais il lui semble être roi, parce qu'il est avec le roi... Et il a peur de la disgrâce royale. L'autre soir il était comme un chien battu. C'est presque en rampant qu'il a paru devant Hérode qui l'avait appelé après avoir entendu les lamentations de Salomé chassée par Toi. Chouza a passé un mauvais quart d'heure. On lisait sur son visage le désir de se sauver, à tout prix, même en t'accusant, en te donnant tort. Mais Hérode !... Il voulait seulement rire aux dépens de la jeune fille dont il a désormais la nausée, comme il a la nausée de sa mère. Et il riait comme un fou en entendant répéter tes paroles par Chouza. Il répétait : "Trop, trop doux encore pour cette jeune... (et il disait un mot si grossier que je ne te le répète pas). Il aurait dû piétiner son sein avide... Mais il se serait contaminé !" et il riait. Puis, devenant sérieux, il dit : "Pourtant... l'affront, mérité par la femme, n'est pas permis pour la couronne. Je suis magnanime (c'est son idée fixe de l'être, et comme personne ne le lui dit, il le dit de lui-même) et je pardonne au Rabbi parce qu'il a dit à Salomé la vérité. Mais pourtant je veux qu'il vienne à la Cour pour Lui pardonner tout à fait. Je veux le voir, l'entendre et Lui faire opérer des miracles. Qu'il vienne, et je me ferai son protecteur". C'est ainsi qu'il parlait l'autre soir, et Chouza ne savait que dire. Au monarque, il ne voulait pas dire non. Il ne pouvait pas dire oui. Car tu ne peux certainement pas accéder aux volontés d'Hérode. Aujourd'hui il m'a dit : "Tu vas certainement le trouver... Dis-lui ma volonté". Je la dis, mais... je connais déjà la réponse. Dis-la-moi, pourtant, pour que je puisse la transmettre."

"Non !" Un non qui paraît un coup de foudre.

"Ne vas-tu pas t'en faire un ennemi trop puissant ?" demande Thomas.

"Un bourreau, même. Mais je ne puis que répondre: "non"."

"Il nous persécutera..."

"Oh : d'ici trois jours, il ne s'en souviendra plus" dit Manaën haussant les épaules. Puis il ajoute: "On lui a promis des... mimes... Elles vont arriver demain... Et il oubliera tout :..."

Le serviteur revient : "Maître, il y a Nicodème, Joseph et d'autres pharisiens et chefs du Sanhédrin. Ils veulent te saluer."

Lazare regarde Jésus, l'air interrogateur. Jésus comprend : "Qu'ils viennent ! Je les saluerai volontiers."

Peu après entrent Nicodème, Joseph, Eléazar (le juste du banquet d'Ismaël), Jean (celui du lointain banquet d'Arimathie), un autre que j'entends appeler Josué, un Philippe, un Jude, et le dernier Joachim. Les salutations n'en finissent plus. Heureusement que la pièce est vaste, autrement comment feraient-ils pour déployer tant d'inclinations et d'embrassades et de luxueux manteaux ? Mais si grande qu'elle soit elle est vite comble, et les disciples s'esquivent. Il ne reste plus que Lazare avec Jésus. Peut-être aussi il ne leur paraît pas indiqué de se trouver sous le feu de tant de pupilles synhédristes !

"Nous savons que tu es à Jérusalem, ô Lazare. Et nous sommes venus !" dit celui qu'on appelle Joachim.

"J'en suis étonné et réjouis. Parfois je ne me rappelais plus ton visage..." dit Lazare, un peu ironique.

"Mais... tu sais... On voulait toujours venir. Mais... Tu étais disparu..."

"Et il ne semblait pas vrai que je l'étais ! Il est très difficile en effet de venir chez un malheureux !"

"Non ! Ne dis pas cela ! Nous... respections ton désir. Mais maintenant que... maintenant que... n'est-ce pas Nicodème?"

"Oui, Lazare. Les anciens amis reviennent, désireux d'avoir de tes nouvelles et de vénérer le Rabbi."

"Quelles nouvelles m'apportez-vous ?"

"Hum !... Voilà... Les choses ordinaires... Le monde... Oui..." ils regardent du côté de Jésus qui est droit sur son siège, un peu absorbé.

"Comment donc tous ensemble aujourd'hui, alors que le sabbat est à peine fini ?"
"Il y a eu une assemblée extraordinaire."

"Aujourd'hui ?! Pour quelle raison si urgente ?"

Ceux qui sont présents regardent Jésus de manière significative. Mais Lui est absorbé... "Plusieurs motifs..." répondent-ils ensuite.

"Et qui ne concernent pas le Rabbi ?"

"Si, Lazare. Lui aussi. Mais un grave fait a été jugé aussi, pendant que les fêtes nous ont tous rassemblés dans la ville..." explique Joseph d'Arimathie.

"Un fait grave ? Lequel ?"

"Une... une erreur de... jeunesse... Hum ! Oui ! Une discussion violente parce que... Rabbi, écoute-nous. Tu es parmi des gens honnêtes. Même si nous ne sommes pas disciples, nous ne sommes pas des ennemis. Dans la maison d'Ismaël tu m'as dit que je ne suis pas loin de la justice" dit Eléazar.

"C'est vrai. Et je le confirme."

"Et moi, je t'ai défendu au banquet de Joseph, contre Félix" dit Jean.

"Cela est vrai aussi."

"Et eux pensent comme nous. Nous avons été convoqués aujourd’hui pour décider... et nous ne sommes pas contents de ce qui a été décidé. Car le plus grand nombre l'a emporté contre nous. Toi, qui es sage plus que Salomon, écoute et juge."
Jésus les pénètre de son regard profond, puis il dit : "Parlez."

"Sommes-nous sûrs de n'être pas entendus ? Car c'est... une chose horrible..." dit celui qui a nom Jude.

"Ferme la porte et le rideau, et nous serons dans un tombeau" lui répond Lazare.
"Maître, hier matin, tu as dit à Eléazar d'Anna de ne pas se contaminer pour aucune raison. Pourquoi le lui as-tu dit ?" demande Philippe.

"Parce qu'il fallait le dire. Lui se contamine, mais pas Moi. Les livres sacrés le disent."
"C'est vrai. Mais comment sais-tu qu'il se contamine. Peut-être la jeune fille t'a parlé avant de mourir ?" demande Eléazar.

"Quelle jeune fille ?"

"Celle qui est morte après avoir été violentée, et avec elle sa mère. On ne sait pas si c'est la douleur qui les a tuées, ou si elles se sont tuées, ou si on les a empoisonnées pour les empêcher de parler."

"Moi, je ne savais rien de tout cela. Je voyais l'âme corrompue du fils d'Anna. J'en sentais la puanteur. J'ai parlé. Je ne savais ni ne voyais rien d'autre."

"Mais qu'est-il arrivé ?" demande Lazare intéressé.

"Il est arrivé qu'Eléazar d'Anna a vu une jeune fille, fille unique d'une veuve et... il l'a attirée soi-disant pour lui commander du travail, parce que pour vivre elle travaillait dans le vêtement, et... il en a abusé. La jeune fille est morte... trois jours après, et la mère avec elle. Mais avant de mourir, malgré les menaces reçues, elles ont tout dit à leur unique parent... Et lui est allé chez Anna porter l'accusation et, non content de cela, il l'a dit à Joseph, à moi, à d'autres... Anna l'a fait saisir et jeter en prison. De là, il ira à la mort ou restera toujours prisonnier. Aujourd'hui Anna a voulu savoir ce que nous en pensions" dit Nicodème.

"Il ne l'aurait pas fait s'il n'avait pas su que nous savions déjà" murmure Joseph entre ses dents.

"Oui... Après un semblant de vote, un simulacre de jugement, on a décidé de l'honneur et de la vie de trois malheureux et de la punition du coupable" dit pour finir Nicodème.

"Eh bien?"

"Eh bien ! C'est naturel ! Nous qui avons voté pour la liberté de l'homme et la punition d'Eléazar, nous avons été menacés et chassés comme injustes. Toi, qu'en dis-tu ?"

"Que Jérusalem m'inspire du dégoût et qu'à Jérusalem l'abcès le plus fétide, c'est le Temple" prononce lentement et d'une voix terrible Jésus. Et il termine : "Rapportez-le donc à ceux du Temple."

"Et Gamaliel, qu'a-t-il fait ?" demande Lazare.

"Dès qu'il a connu le fait, il s'est couvert le visage et il est sorti en disant : "Que vienne vite le nouveau Samson pour faire périr les philistins corrompus"."

"Il a bien parlé ! Mais bientôt il viendra." Un silence.

"Et de Lui. on n'a pas parlé ?" demande Lazare en montrant Jésus.

"Oh ! si ! Avant tout le reste. On a rapporté que tu as déclaré "mesquin" le royaume d'Israël et par conséquent on t'a déclaré blasphémateur. Sacrilège même, car le royaume d'Israël appartient à Dieu."

"Ah ! oui ?! Et comment le Pontife a-t-il appelé celui qui a violé une vierge ? Celui qui a souillé son ministère ? Répondez !" demande Jésus.

"Lui, c'est le fils du Grand Prêtre, car Anna est toujours le vrai roi là-dedans" dit Joachim, intimidé par la majesté de Jésus, qui est en face de lui, debout, le bras tendu...
"Oui, le roi de la corruption. Et vous voulez que je n'appelle pas "mesquin" un Pays où nous avons un Tétrarque souillé et homicide, un Grand Prêtre complice de celui qui a violé et assassiné ?..."

"Peut-être la jeune fille s'est tuée ou est morte de douleur" murmure Eléazar.
"Elle a toujours été assassinée par celui qui l'a violée... Et maintenant n'est-ce pas une troisième victime que l'on fait en gardant le parent prisonnier pour qu'il ne parle pas ? Et ne profane-t-on pas l'autel en l'approchant, souillé de tant de crimes ? Et n'étouffe-t-on pas la justice en imposant le silence aux justes, trop peu nombreux, du Sanhédrin ? Oui, qu'il vienne vite le nouveau Samson et qu'il abatte ce lieu profané, qu'il extermine pour guérir !... Moi, à cause du vomissement que me fait éprouver la nausée, non seulement j'appelle mesquin ce malheureux Pays, mais je m'éloigne de son cœur pourri, rempli de crimes sans nom, foyer de Satan... Je pars. Non par peur de la mort. Je vous montrerai que je n'ai pas peur. Mais je pars parce que ce n'est pas mon heure et pour ne pas donner des perles aux pourceaux d'Israël, mais pour les apporter aux humbles disséminés dans les masures, les montagnes, les vallées des pays pauvres. Là où encore on sait croire et aimer, s'il y a quelqu'un pour l'enseigner. Là où il y a des esprits sous des vêtements grossiers, alors qu'ici les tuniques et les manteaux sacrés, et plus encore l'Ephod et le Rational, servent à couvrir d'immondes charognes et à dissimuler des armes homicides. Dites-leur qu'au nom du Dieu vrai je les voue à la condamnation et que, nouveau Michel, je les chasse du Paradis. Et pour toujours. Eux qui veulent être des dieux et qui sont des démons. Il n'est pas besoin qu'ils soient morts pour être jugés. Ils le sont déjà. Et sans rémission."

Les imposants membres du Sanhédrin et les pharisiens semblent devenus tout petits tant ils se rencognent devant la colère terrible du Christ, qui paraît, au contraire, devenir un géant tellement ses regards sont fulgurants et ses gestes violents.

Lazare gémit : "Jésus ! Jésus ! Jésus !"...

Jésus l'entend, et changeant de ton et d'aspect, il dit : "Qu'as-tu, mon ami ?"

"Oh ! ne sois pas si terrible ! Ce n'est plus Toi ! Comment avoir espoir dans la miséricorde, si Toi, tu te montres si terrible ?"

"Et pourtant c'est ainsi, et plus encore je le serai, quand je jugerai les douze tribus d'Israël. Mais, rassure-toi, Lazare. Celui qui croit dans le Christ est déjà jugé..." Il se rassoit.

Un silence.

Finalement Jean demande : "Et nous, pour avoir préféré les reproches au mensonge contre la justice, comment serons-nous jugés ?"

"Avec justice. Persévérez et vous parviendrez là où Lazare se trouve déjà: dans l'amitié de Dieu."

Ils se lèvent.

"Maître, nous nous retirons. Paix à Toi. Et à toi, Lazare."

"Paix à vous."

"Que ce qu'on a dit reste ici" supplient plusieurs.

"Ne craignez pas ! Allez. Que Dieu vous guide dans toute votre conduite."

Ils sortent.

Restent seulement Jésus et Lazare. Après un moment, il dit : "Quelle horreur !"

"Oui. Quelle horreur !... Lazare, je vais préparer mon départ de Jérusalem. Je serai ton hôte à Béthanie jusqu'à la fin des Azymes." Et il sort...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-066.htm
TOME : 5/66

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jzosu197
Jésus et Ses Apôtres


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 13 Aoû - 11:32

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Marthe, Marthe, tu te soucies de beaucoup de choses"

Je comprends tout de suite que l'on est encore autour de la figure de Marie-Magdeleine car c'est elle que je vois tout d'abord en un simple vêtement de couleur lilas comme la fleur de la mauve. Aucun ornement précieux. Les cheveux sont simplement rassemblés en tresses sur la nuque. Elle paraît plus jeune qu'à l'époque où elle était un vrai chef-d’œuvre de toilette. Elle n'a plus le regard effronté du temps où elle était la "pécheresse", ni le regard humilié du moment où elle écoutait la parabole de la brebis perdue, ni celui honteux et mouillé de larmes du soir où elle était dans la salle du pharisien... Maintenant elle a l’œil paisible, redevenu limpide comme celui d'un enfant, et où brille un sourire plein de paix.

Elle est appuyée contre un arbre à la limite de la propriété de Béthanie et elle regarde vers le chemin. Elle attend. Et puis elle pousse un cri de joie. Elle se tourne vers la maison et puis elle crie très fort pour qu'on l'entende, elle crie de sa voix splendide veloutée et passionnée, unique : "Il arrive !... Marthe, ils nous l'ont bien dit. Le Rabbi est ici ! " et elle court pour ouvrir le lourd portail qui grince. Elle ne donne pas le temps aux serviteurs de le faire, et elle sort sur la route, les bras tendus comme un enfant qui va vers sa maman et avec un cri de joie affectueuse, elle s'écrie : "O mon Rabbouni ! " et elle se prosterne aux pieds de Jésus, qu'elle baise dans la poussière de la route.

"Paix à toi, Marie. Je viens me reposer sous ton toit. "

"O mon Maître ! " répète Marie en levant son visage avec une expression de respect et d'amour qui dit tant de choses... C'est remerciement, c'est bénédiction, c'est joie et invitation à entrer et jubilation parce qu'il entre...

Jésus lui a mis la main sur la tête et il semble encore l'absoudre.

Marie se lève et à côté de Jésus elle entre dans l'enceinte de la propriété. Pendant ce temps, les serviteurs et Marthe sont accourus. Les serviteurs avec des amphores et des coupes, Marthe avec son seul amour. Mais il est si grand.

Les apôtres, échauffés boivent les rafraîchissements que les serviteurs leur servent. Ils voudraient les offrir tout d'abord à Jésus, mais Marthe les a devancés. Elle a pris une coupe de lait et l'a offerte à Jésus. Elle doit savoir que cela Lui plaît beaucoup.

Quand les disciples se sont désaltérés, Jésus leur dit : "Allez prévenir les fidèles. Ce soir je leur parlerai. "

Les apôtres, sitôt hors du jardin, s'éparpillent en diverses directions.

Jésus avance entre Marthe et Marie.

"Viens, Maître " dit Marthe. "En attendant Lazare, restaure-toi et prends du repos. "
Pendant qu'ils pénètrent dans une pièce fraîche qui donne sur le portique ombragé, Marie, qui s'était éloignée rapidement, revient avec un broc d'eau, suivie d'un serviteur qui porte un bassin. Mais c'est Marie qui veut laver les pieds de Jésus. Elle délace ses sandales poussiéreuses et les donne à un serviteur pour qu'il les rapporte nettoyées en même temps que son manteau pour qu'il en secoue la poussière. Puis elle plonge les pieds dans l'eau que des aromates rendent légèrement rosé, les essuie, les baise. Ensuite elle change l'eau et en apporte de la propre pour les mains. Pendant qu'elle attend le serviteur avec les sandales, accroupie sur le tapis aux pieds de Jésus, elle les caresse, et avant de Lui mettre les sandales, elle les baise encore en disant : "Pieds saints qui avez tant marché pour me chercher ! "

Marthe, plus pratique dans son amour, pense à ce qui est humainement utile et demande : "Maître, qui viendra en plus de tes disciples ? "

Et Jésus répond : "Je ne sais pas encore au juste, mais tu peux préparer pour cinq autres, en plus des apôtres. "

Marthe s'en va.

Jésus sort dans le jardin ombragé et frais. Il a simplement son habit bleu foncé. Le manteau, replié avec soin par Marie, reste sur un banc de la pièce. Marie sort avec Jésus. Ils vont par des allées bien entretenues, entre des parterres de fleurs, jusqu'à un vivier qui semble un miroir tombé dans la verdure.

L'eau très limpide est à peine remuée ça et là par le frétillement d'un poisson ou la pluie très fine du jet d'eau qui est au centre. Il y a des sièges près de la large vasque qui semble un petit lac d'où partent des petits canaux d'irrigation. Je crois même que l'un d'eux alimente le vivier et que les autres, plus petits, servent à l'écoulement pour l'irrigation.

Jésus s'assoit sur un siège placé exactement sur le bord de la vasque. Marie s'assoit à ses pieds sur l'herbe verte et bien entretenue. Au début, ils ne parlent pas. Jésus jouit visiblement du silence et du repos dans la fraîcheur du jardin. Marie se délecte de le regarder.

Jésus joue avec l'eau limpide de la vasque. Il y plonge les doigts. Il la peigne en la séparant en petits sillages et puis il laisse la main s'y plonger toute entière dans sa fraîcheur. "Comme elle est belle cette eau limpide ! " dit-il.

"Maître, elle te plaît tellement ? " dit Marie.

"Oui, Marie, parce qu'elle est si limpide. Regarde. Pas une trace de boue. C'est de l'eau, mais elle est si pure qu'il semble qu'il n'y ait rien, comme si elle n'était pas un élément mais esprit. Nous pourrions lire sur le fond les paroles que se disent les petits poissons... "

"Comme on lit au fond des âmes pures, n'est-ce pas, Maître ? " et Marie soupire avec un regret caché.

Jésus remarque le soupir qu'elle étouffe, et il lit le regret que voile un sourire. Il guérit tout de suite la peine de Marie.

"Les âmes pures, où y en a-t-il, Marie ? Il est plus facile à une montagne de se déplacer qu'à une créature de savoir se maintenir pure des trois impuretés. Trop de choses s'agitent et fermentent autour d'un adulte. Et il ne peut toujours empêcher qu'elles pénètrent à l'intérieur. Il n'y a que les enfants qui ont l'âme angélique, l'âme préservée par leur innocence des connaissances qui peuvent se changer en fange. C'est pour cela que je les aime tant. Je vois en eux un reflet de la Pureté infinie. Ce sont les seuls qui portent avec eux ce souvenir du Ciel.

Ma Mère est la femme à l'âme d'enfant. Plus encore. Elle est la Femme à l'âme angélique. Telle Ève sortie des mains du Père. Imagines-tu, Marie, ce qu'aura été le premier lys fleuri dans le jardin terrestre ? Ils sont si beaux aussi ceux qui conduisent à cette eau. Mais le premier sorti des mains du Créateur ! Était-ce une fleur ou un diamant ? Était-ce des pétales ou des feuilles d'argent très pur ? Eh bien, ma Mère est plus pure que ce premier lys qui a parfumé les vents. Et son parfum de Vierge inviolée emplit le Ciel et la Terre, et c'est derrière elle que marcheront ceux qui seront bons dans les siècles des siècles.

Le Paradis est lumière, parfum et harmonie. Mais si en lui le Père ne se délectait pas dans la contemplation de la Toute Belle qui fait de la Terre un paradis, mais si le Paradis devait dans l'avenir ne pas posséder le Lys vivant dans lequel se trouvent les trois pistils de feu de la Divine Trinité, lumière, parfum et harmonie, la joie du Paradis seraient amoindris de moitié. La pureté de la Mère sera la gemme du Paradis. Mais le Paradis est sans limites ! Que dirais-tu d'un roi qui n'aurait qu'une gemme dans son trésor ? Même si c'était la gemme par excellence ?

Quand j'aurai ouvert les portes du Royaume des Cieux... - ne soupire pas, Marie, c'est pour cela que je suis venu - beaucoup de justes et de petits entreront, troupe candide derrière la pourpre du Rédempteur. Mais ce sera encore peu pour peupler les Cieux de gemmes et former les citoyens de la Jérusalem éternelle. Et ensuite... lorsque la Doctrine de Vérité et de Sanctification sera connue par les hommes, lorsque ma Mort aura redonné la Grâce aux hommes, comment les adultes pourraient-ils conquérir les Cieux, si la pauvre vie humaine est une fange continuelle qui rend impur ? Alors donc est-ce que mon Paradis appartiendra aux seuls petits ? Oh ! non ! Il faut savoir devenir des enfants, mais c'est aussi aux adultes qu'est ouvert le Royaume.

Comme des petits... Voilà la pureté. Tu vois cette eau ? Elle paraît si limpide, mais observe : il suffit qu'avec un jonc j'en remue le fond pour qu'elle se trouble. Des détritus et de la boue affleurent. Son cristal devient jaunâtre et personne n'en boirait plus. Mais si j'enlève le jonc, la paix revient et l'eau revient peu à peu à sa limpidité et à sa beauté. Le jonc c'est le péché. Il en est ainsi des âmes. Le repentir, crois-le, est ce qui purifie les âmes... "

Marthe survient toute essoufflée : "Tu es encore ici, Marie ? Et moi je me fais tant de soucis !... L'heure avance. Les invités seront bientôt là, et il y a tant à faire. Les servantes sont au pain, les serviteurs découpent et font cuire les viandes. Moi je prépare les nappes, les tables et les boissons. Mais il y a encore les fruits à cueillir et l'eau de menthe et de miel à préparer... "

Marie écoute tant soit peu les lamentations de sa sœur. Avec un sourire bienheureux, elle continue de regarder Jésus sans bouger de place.

Marthe réclame l'aide de Jésus : "Maître, regarde comme je suis échauffée. Te paraît-il juste que je sois seule à faire les préparatifs ? Dis-lui, Toi, de m'aider. " Marthe est vraiment fâchée.

Jésus la regarde avec un sourire qui est à moitié doux, à moitié un peu ironique, ou plutôt moqueur.

Marthe s'offense un peu : "Je parle sérieusement, Maître. Regarde-la comment elle est oisive pendant que je travaille. Et elle est ici à regarder... "

Jésus prend un air plus sérieux : "Ce n'est pas de l'oisiveté, Marthe. C'est de l'amour. L'oisiveté, c'était avant. Et tu as tant pleuré pour cette oisiveté indigne. Tes larmes ont rendu encore plus agile ma démarche pour la sauver pour Moi et la rendre à ton honnête affection. Voudrais-tu lui disputer l'amour qu'elle a pour son Sauveur ?

Préférerais-tu alors qu'elle soit loin d'ici pour ne pas te voir travailler, mais aussi loin de Moi ? Marthe, Marthe ! Dois-je donc te dire qu'elle (et Jésus lui met la main sur la tête), venue de si loin, t'a surpassée en amour ? Dois-je donc dire qu'elle, qui ne savait pas une seule parole de bien, est maintenant savante dans la science de l'amour ? Laisse-la à sa paix ! Elle a été si malade ! Maintenant c'est une convalescente qui revient à la santé en buvant les boissons qui la fortifient. Elle a été tellement tourmentée...

Maintenant, sortie du cauchemar, elle regarde autour d'elle et en elle, et elle se découvre nouvelle et elle découvre un monde nouveau. Laisse-la s'en donner la sécurité. C'est avec son "nouveau" qu'elle doit oublier le passé et se conquérir l'éternité... Elle ne sera pas seulement conquise par le travail, mais aussi par l'adoration. Il aura une récompense celui qui aura donné un pain à l'apôtre et au prophète, mais double récompense aura celui qui aura oublié même de se nourrir pour m'aimer, parce qu'il aura eu l'esprit plus grand que la chair, un esprit qui aura crié plus fort que les besoins humains, même licites. Tu te préoccupes de trop de choses, Marthe. Pour elle, il n'y en a qu'une seule. Mais c'est celle qui suffit à son esprit et surtout à son Seigneur qui est aussi le tien. Laisse tomber les choses inutiles. Imite ta sœur. Marie a choisi la meilleure part. Celle qui ne lui sera jamais ôtée. Quand toutes les vertus seront dépassées, parce qu'elles ne seront plus nécessaires aux citoyens du Royaume, la seule qui restera sera la Charité. Elle restera toujours. Elle seule, souveraine. Marie, elle l'a choisie, elle l'a prise comme écu et comme bourdon. Avec elle, comme sur des ailes d'anges, elle arrivera dans mon Ciel. "
Marthe, mortifiée, baisse la tête et s'en va.

"Ma sœur t'aime beaucoup et se donne du mal pour te faire honneur..." dit Marie pour l'excuser.

"Je le sais et elle en sera récompensée. Mais elle a besoin d'être purifiée, comme s'est purifiée cette eau, de sa façon de penser humaine. Regarde comme l'eau est redevenue limpide pendant que nous parlions. Marthe se purifiera grâce aux paroles que je lui ai dites. Toi... toi, par la sincérité de ton repentir... "

"Non, par ton pardon, Maître. Mon repentir ne suffisait pas pour laver mon grand péché... "

"Il suffisait et il suffira pour toutes tes sœurs qui t'imiteront. Pour tous les pauvres infirmes de l'esprit. Le repentir sincère est un filtre qui purifie; l'amour ensuite est la substance qui préserve de toute nouvelle souillure. Voilà la raison pour laquelle ceux que la vie a rendus adultes et pécheurs pourront redevenir innocents comme des enfants et entrer comme eux dans mon Royaume. Allons maintenant à la maison. Que Marthe ne reste pas trop dans sa douleur. Apportons-lui notre sourire d'Ami et de sœur. »

Jésus dit :

"Il n'est pas besoin de commentaire. La parabole de l'eau est un commentaire pour l'opération du repentir dans les cœurs.

Tu as ainsi le cycle complet de Marie-Magdeleine. De la mort à la Vie. C'est la plus grande ressuscitée de mon Évangile. Elle est ressuscitée de sept morts. Elle est revenue à la Vie. Tu l'as vue comme une plante à fleur relever de la fange la tige de sa nouvelle fleur de plus en plus haut, et puis fleurir pour Moi, répandre ses parfums pour Moi, mourir pour Moi. Tu l'as vue pécheresse, puis assoiffée s'approchant de la Source, puis repentie, puis pardonnée, puis aimante, puis penchée avec pitié sur le Corps inerte de son Seigneur, puis servante de la Mère, qu'elle aime parce que c'est ma Mère, enfin pénitente sur le seuil de son Paradis.

Âmes qui craignez, apprenez à ne pas craindre de Moi en lisant la vie de Marie de Magdala.

Âmes qui aimez, apprenez d'elle à aimer avec une séraphique ardeur.
Âmes qui avez erré, apprenez d'elle la Science qui prépare au Ciel.
Je vous bénis tous pour vous aider à vous élever.

Va en paix. "

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-067.htm
TOME : 5/67

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 14 Aoû - 7:59

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Jésus parle à Béthanie"

Jésus se trouve à Béthanie, riche et toute fleurie en ce beau mois de Nisan, serein, pur comme si la création avait été lavée de toute souillure. Mais il y est rejoint par les foules qui certainement l'ont cherché à Jérusalem, et qui ne veulent pas partir sans l'avoir entendu. Elles veulent pouvoir emporter avec elles sa parole dans leur cœur. Elles sont si nombreuses que Jésus commande de les rassembler pour pouvoir leur disposer l'enseignement. Les douze et les soixante-douze, qui se sont regroupés à ce nombre, ou à un nombre un peu moindre, avec les nouveaux disciples qui se sont joints à eux en ces derniers temps, se dispersent de tous côtés pour exécuter l'ordre reçu.

Pendant ce temps, Jésus, dans le jardin de Lazare, prend congé des femmes et en particulier de sa Mère. Par son ordre elles retournent en Galilée accompagnées de Simon d'Alphée, Jaïre, Alphée de Sara, Margziam, le mari de Suzanne et Zébédée. Il y a des salutations et des larmes. Il y aurait bien aussi un grand désir de ne pas obéir, un désir inspiré par l'amour du Maître. Mais plus fort encore est la force de l'amour parfait, parce que tout surnaturel, pour le Verbe Très Saint, et cette force les fait obéir, en acceptant la pénible séparation.

Celle qui parle le moins, c'est Marie, la Mère. Mais son regard dit plus de choses que ce que disent toutes les autres femmes ensemble. Jésus interprète ce regard et la rassure, la console, la rassasie de caresses, s'il est jamais possible d'en rassasier une mère et surtout cette Mère, toute amour et toute angoisse pour son Fils persécuté. Et les femmes s'en vont, enfin, se retournant encore pour saluer le Maître et pour saluer leurs fils et les heureuses disciples juives qui restent encore avec le Maître.

"Elles ont souffert de partir..." observe Simon le Zélote.

"Mais il est bien qu'elles soient parties, Simon."

"Tu prévois des journées tristes ?"

"Agitées pour le moins. Les femmes ne peuvent supporter la fatigue comme nous. Du reste, maintenant qu'il y a un nombre à peu près égal de juives et de galiléennes, il est bien qu'elles soient divisées. A tour de rôle elles me posséderont, avec à tour de rôle la joie de me servir, elles; et Moi le réconfort de leur affection sainte."

Le nombre des gens pendant ce temps augmente toujours plus. Le verger situé entre la maison de Lazare et celle qui appartenait au Zélote en contiennent une foule. Il y en a de toutes les castes et de toutes les conditions, et il y a aussi des pharisiens de Judée, des membres du Sanhédrin et des femmes voilées.

De la maison de Lazare sortent en groupe, entourant une litière sur laquelle on transporte Lazare, les membres du Sanhédrin qui le sabbat de Pâque étaient en visite chez lui à Jérusalem, et d'autres encore. Lazare, en passant, adresse à Jésus un geste et un sourire joyeux. Jésus lui rend sa politesse en suivant le petit cortège pour se rendre là où la foule l'attend.

Les apôtres s'unissent à Lui. Judas Iscariote, tout triomphant depuis quelques jours et dans les meilleures dispositions, jette ça et là les regards de ses yeux très noirs et brillants et il annonce à l'oreille de Jésus les découvertes qu'il fait.

"Oh ! regarde, il y a aussi des prêtres !... Voilà, voilà ! Il y a aussi Simon du Sanhédrin, et il y a Elchias. Regarde quel menteur ! Il y a seulement quelques mois, de Lazare il disait pis que pendre et maintenant il lui rend hommage comme à un dieu !... Et là-bas Doro l'Ancien et Trison. Tu vois qu'il salue Joseph ? Et le scribe Samuel avec Saul... Et le fils de Gamaliel ! Et là il y a un groupe de ceux d'Hérode... Et ce groupe de femmes voilées ce sont certainement les romaines. Elles se tiennent à part, mais tu vois comme elles observent où tu te diriges pour pouvoir se déplacer et t'entendre ? Je reconnais les personnes malgré les manteaux. Tu vois ? Deux grandes, une plus forte que grande, les autres de taille moyenne, mais bien proportionnées. Vais-je les saluer ?"

"Non. Elles viennent comme inconnues, comme des anonymes qui désirent la parole du Rabbi. C'est comme telles que nous devons les considérer."

"Comme tu veux, Maître. Je pensais... rappeler à Claudia sa promesse..."

"Il n'en est pas besoin et même dans le cas contraire, ne devenons jamais des quémandeurs, Judas. N'est-ce pas? L'héroïsme de la foi doit se former au milieu des difficultés."

"Mais c'était pour... pour Toi, Maître."

"Et pour ton idée tenace d'un triomphe humain. Judas, ne te crée pas des illusions, ni sur ma future façon d'agir, ni sur les promesses reçues. Tu crois à ce que tu te dis à toi-même. Mais rien ne pourra changer la pensée de Dieu qui est que je sois Rédempteur et Roi d'un Royaume spirituel."

Judas ne réplique rien.

Jésus est à sa place, au milieu des apôtres. Il a presque à ses pieds Lazare sur sa litière. À peu de distance de Lui, les disciples juives, à savoir les sœurs de Lazare, Élise, Anastasica, Jeanne avec les enfants, Annalia, Sara, Marcelle, Nike.

Les romaines, ou du moins celles que Judas a appelées telles, sont plus en arrière, presque au fond, mêlées à un tas de gens du peuple. Les membres du Sanhédrin, les pharisiens, les scribes, les prêtre sont, c'est inévitable, au premier rang. Mais Jésus les prie de laisser de la place pour trois brancards sur lesquels il y a des malades. Jésus interroge ces derniers mais il ne les guérit pas tout de suite.

Jésus, pour présenter l'idée de son discours, attire l'attention des auditeurs sur le grand nombre d'oiseaux qui nichent dans les feuillages du jardin de Lazare et dans le verger où sont réunis les auditeurs.

"Observez : il y en a des indigènes et des exotiques, de toutes races et de toutes tailles. Et quand la nuit va descendre, ils seront remplacés par des oiseaux de nuit, eux aussi nombreux ici, bien qu'il soit facile de les oublier du seul fait que nous ne les voyons pas. Pourquoi tant d'oiseaux ici ? Parce qu'ils trouvent de quoi vivre heureux. Ici le soleil, ici le repos, ici la nourriture abondante, des abris sûrs, des eaux fraîches. Et eux se rassemblent venant de l'orient et de l'occident, du sud et du nord si ce sont des migrateurs, et restant fidèles à cet endroit si ce sont des indigènes. Et quoi ? Verrons-nous donc que les oiseaux soient supérieurs en sagesse aux fils de l'homme ? Combien, parmi ces oiseaux, sont des fils d'oiseaux maintenant morts mais qui, l'an passé, ou il y a encore plus longtemps, ont niché ici où ils trouvaient ce qu'il leur fallait. Eux l'ont dit à leurs petits avant de mourir, ils ont indiqué cet endroit et les petits, obéissants, y sont venus.

Le Père qui est dans les Cieux, le Père de tous les hommes, n'a-t-Il peut-être pas dit à ses saints ses vérités, donné toutes les indications possibles pour le bien-être de ses enfants ? Toutes les indications. Celles qui concernent le bien de la chair et celles qui concernent le bien de l'esprit. Mais que voyons-nous ? Nous voyons que ce qui a été enseigné pour la chair — depuis les tuniques de peau, que Lui fit pour les premiers parents désormais dépouillés à leurs yeux du vêtement de l'innocence que le péché avait déchiré, jusqu'aux dernières découvertes que l'homme a faites grâce aux lumières de Dieu — on se le rappelle, on le transmet, on l'enseigne; mais pour ce qui concerne l'esprit, ce qui a été enseigné, commandé, indiqué, n'est ni conservé, ni enseigné, ni pratiqué."

Beaucoup de gens du Temple murmurent, mais Jésus les calme d'un geste.

"Le Père, bon comme l'homme ne peut pas le moins du monde l'imaginer, envoie son Serviteur pour rappeler son enseignement, pour rassembler les oiseaux dans les lieux salutaires, pour leur donner une exacte connaissance de ce qui est utile et saint, pour fonder le Royaume où tout oiseau angélique, tout esprit, trouvera grâce et paix, sagesse et salut. Et en vérité, en vérité je vous dis : comme les oiseaux nés en ce lieu au printemps diront aux autres qui sont ailleurs : "Venez avec nous, il y a un bon endroit où vous jouirez de la paix et de l'abondance du Seigneur", et on verra la prochaine année de nouveaux oiseaux affluer ici, de la même façon, de partout, comme l'ont dit les prophètes, nous verrons affluer des esprits et des esprits vers la Doctrine venue de Dieu, vers le Sauveur fondateur du Royaume de Dieu.

Mais les oiseaux diurnes sont mêlés en ce lieu aux oiseaux nocturnes, oiseaux de proie, perturbateurs, capables de jeter la terreur et la mort parmi les bons oiselets. Et ce sont des oiseaux qui depuis des années, des générations, sont tels et rien ne peut les dénicher parce que leurs œuvres se font dans les ténèbres et dans des endroits où l'homme ne peut pénétrer. Ces oiseaux, avec leur œil cruel, leur vol silencieux, leur voracité, leur cruauté, travaillent dans les ténèbres et, immondes, répandent les impuretés et la douleur. A qui les comparerons-nous ? A tout ceux qui en Israël ne veulent pas accepter la Lumière venue pour éclairer les ténèbres, la Parole venue pour enseigner, la Justice venue pour sanctifier. Pour eux, c'est inutilement que je suis venu. Et même, pour eux, je suis cause de péché, parce qu'ils me persécutent et persécutent ceux qui me sont fidèles. Que dirai-je alors ? Une chose que j'ai déjà dite bien des fois : "Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et s'assoiront avec Abraham et Jacob dans le Royaume des Cieux. Mais les fils de ce royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures".

"Les fils de Dieu dans les ténèbres ? Tu blasphèmes !" crie un des membres du Sanhédrin qui Lui sont opposés. C'est le premier jet de la bave des reptiles, restés trop longtemps muets, et qui ne peuvent plus se taire parce que leur venin les étouffe.

"Pas les fils de Dieu" répond Jésus.

"C'est Toi qui l'as dit ! Tu as dit : "Les fils de ce royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures".

"Et je le répète : les fils de ce royaume. Du royaume où la chair, le sang, l'avarice, la fraude, la luxure, le crime sont maîtres. Mais ce n'est pas mon Royaume. Le mien est le Royaume de la Lumière. Le vôtre est le royaume des ténèbres. Au Royaume de la Lumière viendront de l'orient et de l'occident, du midi et du nord les esprits droits, même ceux qui pour Israël sont présentement des païens, des idolâtres, des gens méprisables . Et ils vivront dans une sainte union avec Dieu, ayant accueilli en eux la lumière de Dieu, en attendant de monter vers la vraie Jérusalem, où il n'y a plus de larmes ni de douleurs ni surtout plus de mensonges. Le Mensonge qui maintenant dirige le monde des ténèbres et sature ses fils au point qu'il n'entre pas en eux le moindre rayon de la Lumière divine. Oh ! qu'ils viennent les nouveaux fils pour prendre la place des fils renégats ! Qu'ils viennent ! Et quelle que soit leur provenance, Dieu les illuminera et ils régneront dans les siècles des siècles !"

"Tu as parlé pour nous insulter !" crient les juifs ennemis.

"J'ai parlé pour dire la vérité."

"Ton pouvoir réside dans ta langue dont tu te sers, nouveau serpent, pour séduire les foules et les dévoyer."

"Mon pouvoir réside dans la puissance qui me vient de mon union avec mon Père."

"Blasphémateur !" crient les prêtres.

"Sauveur ! Toi qui gis à mes pieds, de quoi souffres-tu ?"

"Tout enfant, j'ai eu la colonne vertébrale rompue, et depuis trente ans je suis sur le dos."

"Lève-toi et marche ! Et toi, femme, de quoi souffres-tu ?"

"Mes jambes pendent inertes depuis que celui qui me porte avec mon mari a vu le jour" et elle montre un adolescent d'au moins seize ans.

"Toi aussi, lève-toi et loue le Seigneur. Et cet enfant, pourquoi ne marche-t-il pas seul ?"
"Parce qu'il est né idiot, sourd, aveugle, muet. Un monceau de chair qui respire" disent ceux qui sont avec le malheureux.

"Au Nom de Dieu, aie l'intelligence, la parole, la vue et l'ouïe. Je le veux !" Et, après avoir accompli le troisième miracle, il se tourne vers ceux qui Lui sont hostiles et il leur dit : "Et qu'en dites-vous ?"

"Miracles douteux. Pourquoi ne guéris-tu pas ton ami et défenseur, alors, si tu peux tout ?"
"Parce que ce n'est pas la volonté de Dieu."

"Ah ! Ah ! Bien ! Dieu ! Excuse commode ! Si nous t'amenions un malade, ou plutôt deux, les guérirais-tu ?"

"Oui, s'ils le méritent."

"Attends-nous alors" et ils s'en vont vivement en ricanant.

"Maître, attention ! Ils te tendent un piège !" disent plusieurs.

Jésus fait un geste comme pour dire : "Laissez-les faire !" et il se penche pour caresser des enfants qui tout doucement, quittant leurs parents, se sont approchés de Lui. Quelques mères les imitent en Lui apportant des enfants dont la marche n'est pas sûre, ou qui sont encore au sein.

"Bénis nos enfants, Toi béni, pour qu'ils soient des amis de la Lumière !" disent les mères.

Et Jésus leur impose les mains pour les bénir. Cela produit un remous dans la foule. Tous ceux qui ont des enfants veulent la même bénédiction. Ils poussent et crient pour qu'on leur fasse place.

Les apôtres, en partie parce qu'ils sont énervés par les méchancetés habituelles des scribes et des pharisiens, en partie par pitié pour Lazare qui risque d'être renversé par les flots de parents qui apportent les petits à la divine bénédiction, se fâchent et crient, en grondant tel ou tel, en repoussant l'un ou l'autre, surtout les enfants venus seuls. Mais Jésus, doux, affectueux, leur dit : "Non, non ! Ne faites pas cela ! N'empêchez jamais les enfants de venir à Moi, ni leurs parents de me les apporter. C'est justement à ces innocents qu'appartient le Royaume. Eux seront innocents du grand Crime et ils grandiront dans ma Foi. Laissez-les donc pour que je les consacre à elle. Ce sont leurs anges qui me les conduisent."

Jésus est maintenant au milieu d'une couronne d'enfants qui le regardent extasiés; tant de petits visages levés, tant d'yeux innocents, tant de bouches souriantes...

Les femmes voilées ont profité de la confusion pour faire le tour derrière la foule et venir derrière Jésus comme si la curiosité les y poussait.

Les pharisiens, scribes et compagnie reviennent avec deux hommes qui paraissent très souffrants. L'un des deux surtout gémit sur son brancard tout couvert par son manteau. L'autre, en apparence est moins souffrant, mais il est très malade car il est décharné et haletant.

"Voici nos amis, guéris-les ! Ils sont vraiment malades, celui-ci surtout !" et ils montrent l'homme qui gémit.

Jésus abaisse les yeux sur les malades et puis il les relève sur les juifs. Il darde sur ses ennemis un regard terrible. Tout droit derrière la haie des enfants qui ne lui arrivent qu'au-dessous de la taille, il semble se lever d'un buisson de pureté, pour être le Vengeur, comme si c'était de cette pureté qu'il tirait sa force pour l'être. Il ouvre les bras et il crie : "Menteurs ! Celui-ci n'est pas malade ! C'est Moi qui vous le dis. Découvrez-le ! Ou il sera réellement mort dans un instant pour l'escroquerie essayée contre Dieu."

L'homme bondit hors du brancard en disant : "Non, non ! Ne me frappe pas ! Et vous, maudits, prenez votre argent !" et il jette une bourse aux pieds des pharisiens, s'enfuyant à toutes jambes...

La foule murmure, rit, siffle, applaudit...

L'autre malade dit : "Et moi, Seigneur ? J'ai été tiré de force de mon lit et, depuis ce matin, je subis cette violence... Mais je ne savais pas que j'étais aux mains de tes ennemis..."

"Toi, pauvre fils, sois guéri et béni !" et il lui impose les mains en fendant la haie vivante des enfants.

L'homme lève un instant la couverture étendue sur son corps, il regarde je ne sais quoi... Puis il se dresse debout. Ainsi il apparaît nu des cuisses jusqu'aux pieds. Et il crie, il crie à en perdre la voix: « Mon pied! Mon pied! Mais qui es-tu, qui es-tu pour rendre les choses perdues ?" et puis il tombe aux pieds de Jésus et puis il se relève et puis il saute en équilibre sur le lit et il crie : "Le mal me rongeait les os. Le médecin m'avait enlevé les doigts, brûlé la chair, il m'avait entaillé jusqu'à l'os du genou. Regardez ! Regardez les marques. Et je serais quand même mort. Et maintenant... Tout est guéri ! Mon pied ! Mon pied est reconstitué !... Et je ne souffre plus ! C'est la force, le bien-être... La poitrine dégagée !... Le cœur sain !... Oh ! Maman ! Maman ! Je viens t'apporter la joie !"

Il se dispose à partir en courant, mais ensuite la reconnaissance l'arrête. Il revient de nouveau vers Jésus et il baise, il baise encore les pieds bénis jusqu'au moment où Jésus lui dit en caressant ses cheveux : "Va ! Va trouver ta mère et sois bon." Puis il regarde ses ennemis anéantis et d'une voix de tonnerre : "Et maintenant ? Que devrais-je vous faire ? Que devrais-je faire, ô foules, après ce jugement de Dieu ?"

La foule crie : "À la lapidation ceux qui offensent Dieu ! A mort ! Assez d'embûches au Saint ! Soyez maudits !" et ils prennent des mottes de terre, des branches, des petits cailloux, tout près de commencer la lapidation.

Jésus les arrête. "Voilà la parole de la foule, voilà sa réponse. La mienne est différente. Moi, je dis: Allez ! Je ne vais pas me souiller en vous frappant. Que le Très-Haut se charge de vous. C'est Lui ma défense contre les impies."

Les coupables, au lieu de se taire, malgré la peur qu'ils ont de la plèbe, continuent d'offenser le Maître, et écumant de colère, ils crient : "Nous sommes juifs et puissants ! Nous t'ordonnons de t'en aller. Nous t'interdisons d'enseigner. Nous te chassons. Hors d'ici ! Nous en avons assez de Toi. Le pouvoir est en nos mains et nous nous en servons; et nous le ferons toujours plus, ô maudit, ô usurpateur, ô..."


Ils sont sur le point de dire autre chose dans un tumulte de cris, de pleurs, de sifflets, alors que, venue en avant pour se placer entre Jésus et ses ennemis, d'un mouvement rapide et impérieux, le regard et la voix plus impérieux encore, une femme voilée découvre son visage et d'un ton tranchant, cinglant plus qu'un fouet sur des galériens, qu'une hache sur le cou, elle laisse tomber sa phrase : "Qui oublie qu'il est esclave de Rome ?" C'est Claudia. Elle rabaisse son voile. Elle s'incline légèrement devant le Maître, et revient à sa place. Mais cela a suffi.

Les pharisiens se calment tout à coup. Un seul, au nom de tous et avec une servilité rampante, dit : "Domina, pardon ! Mais Lui trouble le vieil esprit d'Israël. Toi, qui es puissante, tu devrais l'empêcher, le Lui faire interdire par le juste et brave Proconsul. A lui longue vie et santé !"

"Cela ne nous concerne pas. Il suffit qu'il ne trouble pas l'ordre de Rome. Et il ne le fait pas !" répond dédaigneusement la patricienne. Elle donne un ordre sec à ses compagnes, elles s'éloignent vers un bouquet d'arbres qui est au bout du sentier derrière lequel elles disparaissent pour reparaître sur le char couvert qui grince et dont Claudia fait descendre tous les rideaux.

"Tu es content de nous avoir fait insulter ?" demandent en revenant à l'attaque les juifs, pharisiens, scribes et compagnie.

La foule crie dédaigneuse. Joseph, Nicodème et tous ceux qui se sont montrés amis — et avec eux, sans s'y unir mais avec les mêmes réflexions, se trouve le fils de Gamaliel — tous sentent le besoin d'intervenir en blâmant les autres qui dépassent la mesure. La discussion passe des ennemis de Jésus aux deux groupes opposés, en laissant de côté Celui qui y est le plus intéressé.

Et Jésus se tait, les bras croisés, alors, je crois, qu'il dégage une force pour retenir la foule et particulièrement les apôtres qui deviennent bleus de colère.

"Nous devons nous défendre et défendre" crie un énergumène juif.

"Cela suffit de voir les foules fascinées à sa suite" dit un autre.

"Nous sommes les puissants ! Nous seuls ! Et il n'y a que nous que l'on doive écouter et suivre" claironne un scribe.

"Qu'il s'en aille d'ici ! Jérusalem est à nous !" braille un prêtre, rouge comme un dindon.

"Vous êtes des perfides !"

"Vous êtes plus qu'aveugles !"

"Les foules vous abandonnent parce que vous le méritez."

"Soyez saints si vous voulez que l'on vous aime. Ce n'est pas en commettant des injustices que l'on conserve le pouvoir, car il s'appuie sur l'estime du peuple pour ceux qui le gouvernent !" crient à leur tour ceux du parti opposé et plusieurs de la foule.

"Silence !" impose Jésus. Et quand il est établi, il dit : "La tyrannie et les contraintes ne peuvent changer les affections et les conséquences du bien reçu. Moi, je récolte ce que j'ai donné : l'amour. Vous, avec vos persécutions, vous ne faites qu'accroître cet amour qui veut me dédommager de votre manque d'amour. Ne savez-vous pas, avec toute votre sagesse, que de persécuter une doctrine ne sert qu'à accroître sa puissance, surtout quand elle correspond dans les faits à ce qui est enseigné ? Écoutez une de mes prophéties, ô vous d'Israël. Plus vous persécuterez le Rabbi de Galilée et ceux qui le suivent, en essayant d'anéantir par la tyrannie sa Doctrine qui est divine, et plus vous la rendrez prospère et plus elle s'étendra dans le monde. Chaque goutte de sang des martyrs que vous ferez, en espérant triompher et régner par vos lois et vos préceptes corrompus et hypocrites qui ne correspondent plus à la Loi de Dieu, chaque larme des saints que vous piétinez sera une semence de futurs croyants. Et vous serez vaincus lorsque vous vous croirez triomphateurs. Allez. Moi aussi, je m'en vais. Que ceux qui m'aiment me cherchent aux frontières de la Judée et au-delà du Jourdain, ou qu'ils m'y attendent, car comme l'éclair qui va de l'orient à l'occident, rapide sera le déplacement du Fils de l'homme, jusqu'au moment où il montera sur l'autel et sur le trône, Pontife et nouveau Roi, et s'y tiendra solidement en présence du monde, de la création et des Cieux, dans l'une de ses si nombreuses épiphanies que seuls les bons savent comprendre."

Les pharisiens hostiles s'en sont allés avec leurs compagnons. Les autres restent. Le fils de Gamaliel lutte en lui-même pour venir à Jésus, mais ensuite il s'en va sans parler...

"Maître, tu ne nous haïras pas parce que nous sommes des mêmes castes ?" demande Eléazar.

"Je ne frappe pas d'anathème un particulier parce que sa classe est coupable. Ne crains pas" répond Jésus.

"Maintenant ils vont nous haïr..." murmure Joachim.

"C'est un honneur pour nous de l'être !" s'exclame le synhédriste Jean.

"Que Dieu fortifie ceux qui vacillent et bénisse les forts. Je vous bénis tous au nom du Seigneur" et, les bras ouverts, il donne la bénédiction mosaïque à tous ceux qui sont présents.

Puis il fait ses adieux à Lazare et à ses sœurs, à Maximin, aux femmes disciples et il commence sa marche...

Les vertes campagnes qui bordent la route en direction de Jéricho l'accueillent dans leur verdure que rougit un crépuscule fastueux.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-068.htm
TOME : 5/68

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Béthanie sur la carte



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 15 Aoû - 8:14

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"Vers le mont Adomin"

"Où allons-nous alors que la nuit descend ?" se demandent entre eux les apôtres. Et ils parlent de ce qui est arrivé. Mais ils ne disent rien à haute voix pour ne pas accabler le Maître qui visiblement est très préoccupé.

La nuit descend alors qu'ils cheminent toujours derrière le Maître pensif. Mais un village se montre au pied d'une chaîne de monts très découpés.

"Arrêtons-nous ici pour passer la nuit" ordonne Jésus. "Ou plutôt, arrêtez-vous ici. Moi, je vais prier sur ces monts..."

"Seul ? Ah ! non ! Sur l'Adomin, tu n'y va pas seul ! Avec tous ces voleurs qui sont à l'affût, non tu n'y vas pas !..." dit Pierre bien décidé.

"Et que veux-tu qu'ils me fassent? Je n'ai rien !"

"Tu as... Toi-même. Je parle des vrais voleurs, ceux qui te haïssent. Et pour eux ta vie suffit. Tu ne dois pas être tué comme... comme... ainsi, voilà, dans une vile embuscade. Pour donner la possibilité à tes ennemis d'inventer je ne sais quoi pour éloigner les foules même de ta doctrine" réplique Pierre.

"Simon de Jonas a raison, Maître" dit Jude Thaddée. "Ils seraient capables de faire disparaître ton corps et de dire que tu t'es enfui, te sachant démasqué. Ou bien de... te porter dans un endroit malfamé, dans la maison d'une courtisane, pour pouvoir dire : "Voyez où et comment il est mort ? Dans une rixe pour une courtisane". Tu as bien dit : "Persécuter une doctrine signifie en accroître la puissance" et j'ai remarqué, parce que je ne l'ai jamais perdu de vue, que le fils de Gamaliel t'approuvait de la tête pendant que tu le disais. Mais cependant on dit avec raison que couvrir de ridicule un saint et sa doctrine est l'arme la plus sûre pour faire tomber et enlever l'estime des foules pour le saint."

"Oui, et cela ne doit pas arriver pour Toi" termine Barthélemy.

"Ne te prête pas au jeu de tes ennemis" ajoute le Zélote. "Pense que ce ne serait pas seulement Toi, mais la Volonté qui t'a envoyé, qui serait anéantie par cette imprudence, et on verrait ainsi que les fils des Ténèbres ont été, au moins momentanément, victorieux de la Lumière."

"Mais oui ! Tu ne cesses de dire, et tu nous transperces le cœur en le disant, que tu dois être tué. Je me rappelle ton reproche à Simon Pierre et je ne te dis pas : "Que cela n'arrive jamais". Mais je ne crois pas être Satan si je dis : "Au moins que cela arrive de telle manière que tu en sois glorifié, que ce soit un sceau non équivoque pour ton Être saint et une condamnation certaine pour tes ennemis. Que les foules sachent, puissent avoir des indices qui leur permettent de se rendre compte et de croire". Cela au moins, ô Maître. La mission sainte des Macchabées n'apparut jamais telle que lorsque Jude, fils de Matthatias, mourut en héros et en sauveur sur le champs de bataille. Tu veux aller sur l'Adomin ? Nous aussi avec Toi. Nous sommes tes apôtres ! Où tu vas, Toi le Chef, nous devons aller, nous tes ministres" dit Thomas, et peu de fois je l'ai entendu parler avec une éloquence aussi solennelle.

"C'est vrai ! C'est vrai ! Et s'ils t'assaillent, ils doivent nous assaillir les premiers !" disent plusieurs.

"Oh ! ils ne vont pas nous assaillir si facilement ! Ils sont en train de soigner la brûlure des paroles de Claudia et... ils sont rusés, tellement, trop ! Ils ne manqueront pas de réfléchir que Ponce saurait qui frapper pour ta mort. Ils se sont trop trahis, et aux yeux de Claudia, et ils vont y penser pour étudier des pièges plus sûrs qu'une vulgaire agression. Peut-être notre peur est stupide. Nous ne sommes plus de pauvres inconnus comme auparavant. Maintenant il y a Claudia !" dit l'Iscariote.

"C'est bien, c'est bien... Mais ne risquons pas le coup. Que veux-tu faire ensuite sur l'Adomin ?" demande Jacques de Zébédée.

"Prier et chercher un endroit où nous pourrons prier tous, dans les jours à venir, pour nous préparer à de nouvelles luttes et de plus en plus acharnées."

"Des ennemis ?"

"Et aussi de notre moi. Il a grand besoin d'être fortifié."

"Mais n'as-tu pas dit que tu veux aller aux confins de la Judée et au-delà du Jourdain ?"

"Oui et j'y irai. Mais après la prière. J'irai à Acor et puis, par Doco, à Jéricho."

"Non, non Seigneur ! Ce sont des endroits funestes pour les saints d'Israël. N'y va pas, n'y va pas. Je te le dis, je le sens ! Il y a quelque chose qui le dit en moi : n'y va pas ! Au nom de Dieu, n'y va pas !" crie Jean qui semble près de perdre connaissance comme s'il était pris par un sentiment de peur extatique... Tous le regardent étonnés car ils ne l'ont jamais vu ainsi. Mais personne ne se moque de lui. Ils ont tous l'impression d'être devant un fait surnaturel, et ils gardent respectueusement le silence. Jésus même se tait tant qu'il ne voit pas Jean revenir à son aspect habituel et dire : "O mon Seigneur, comme j'ai souffert !"

"Je le sais. Nous irons à Carit. Que dit ton esprit ?" Je suis profondément frappée par le respect avec lequel Jésus s'adresse à l'apôtre inspiré...

"C'est à moi que tu le demandes, Seigneur ? Au pauvre enfant sot, Toi, Sagesse toute Sainte ?"

"A toi, oui. Le plus petit est le plus grand quand, avec humilité, il entre en communication avec son Seigneur, pour le bien des frères. Parle..."

"Oui, Seigneur. Allons à Carit. Il s'y trouvent des gorges sûres pour se recueillir en Dieu, et toutes proches sont les routes de Jéricho et pour la Samarie. Nous descendrons pour réunir ceux qui t'aiment et qui espèrent en Toi, et nous te les conduirons, ou nous te conduirons à eux, et ensuite encore nous nous nourrirons de prière... Et le Seigneur descendra pour parler à nos esprits... pour ouvrir nos oreilles qui entendent le Verbe, mais ne le comprennent pas entièrement... pour envahir surtout nos cœurs par ses feux. Car c'est seulement si nous brûlons que nous saurons résister aux martyres de la Terre. Car c'est seulement si auparavant nous avons éprouvé le doux martyre du complet amour, que nous pourrons être prêts à subir ceux de la haine humaine... Seigneur... qu'ai-je dit?"

"Mes paroles, Jean. Ne crains pas. Alors arrêtons-nous ici et demain, à l'aube, nous irons sur les monts."

SOURCE : http://maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-069.htm
TOME :5/69

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Mont Adonim


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 17 Aoû - 7:45

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Après la retraite sur le Carit"

C'est un groupe de montagnes qui semble occupé et préoccupé de s'élever toujours plus. Et chaque phase, dirais-je, de son effort, est marquée par une chaîne escarpée de collines rocheuses, aux pentes très fortes, entaillées de vallées étroites comme des incisions gigantesques, couronnées de crêtes sauvages. De là, on peut entrevoir incidemment des parties de la Mer Morte située au sud-est de l'endroit où se trouvent les apôtres avec le Maître. Le Jourdain et sa vallée fertile et paisible ne se voit pas, et on ne voit pas non plus Jéricho ni les autres villes. Il n'y a que des montagnes et encore des montagnes qui se dressent en direction de la Samarie, et la sombre Mer Morte entre deux escarpements montagneux. En bas, un torrent en direction est-ouest qui va certainement au Jourdain.

Grands cris de faucons et croassements de corbeaux dans le ciel bleu clair. Bruyants pépiements d'oiseaux dans les feuillages des pentes sauvages. Un sifflement des vents dans les gorges et qui apportent des odeurs et des rumeurs lointaines, balayant même celles qui sont proches, suivant qu'elles sont légères ou intenses. Quelque bruit de sonnailles qui monte de la route qui passe certainement dans la vallée. Quelque bêlement de brebis qui paît sur les plateaux. Quelque bruit d'eaux qui dégouttent des roches ou des torrents qui grondent. Mais la saison est bonne, sèche, tiède, les pentes ne sont qu'un émail de fleurs sur l'émeraude de l'herbe, et encore des fleurs, en grappes ou en festons, pendent des troncs et des feuillages, donnant aux lieux un air de gaieté.

Très gais, d'une gaieté surnaturelle, sont les visages des treize qui sont réunis ici. Ils ont oublié le monde. Il est loin... Les esprits ont repris leur équilibre secoué par tant de heurts, ils ont pu rentrer dans le halo de Dieu, c'est-à-dire dans la paix. Et la paix se lit sur les visages.

Mais le séjour est fini, et Jésus en parle. Et Pierre répète sa prière du Thabor : "Oh ! pourquoi ne pas rester ici ? Il est beau d'être ici avec Toi !"

"Parce que le travail nous attend, Simon de Jonas. Nous ne pouvons pas être seulement des contemplatifs. Le monde nous attend pour être instruit. Ils ne peuvent pas s'arrêter les ouvriers du Seigneur tant qu'il y a des champs à ensemencer."

"Mais alors... moi, qui ne me bonifie un peu que quand je m'isole ainsi, je ne pourrai jamais... Le monde est si grand ! Comment pourrons-nous le travailler tout entier et réussir avant de mourir à le rassembler en Toi ?"

"Vous ne le travaillerez sûrement pas tout entier. Il faudra des siècles et des siècles et, quand une partie sera travaillée, Satan y entrera pour abîmer ce qui a été fait. Ce sera donc un travail continuel jusqu'à la fin des siècles."

"Oh ! alors comment pourrai-je me préparer à mourir ?" Pierre est vraiment désolé.
Jésus le rassure en l'embrassant et en disant : "Tu en auras le temps. Il n'en faut pas beaucoup. Il suffit d'un acte de recueillement parfait pour se préparer à paraître devant Dieu. Mais tu en auras tout le temps. Du reste, sache que l'exécution de la volonté de Dieu est toujours une préparation pour mourir saintement. Si Dieu te veut actif et si tu obéis, tu te prépares mieux dans l'action obéissante que si tu t'enfermais dans les rochers les plus solitaires pour prier et contempler. En es-tu convaincu ?"

"Certainement puisque tu le dis ! Alors que devons-nous faire ?"

"Disséminez-vous dans les chemins des vallées. Rassemblez ceux qui seront là à m'attendre. Prêchez le Seigneur et la Foi jusqu'à ce que je vienne."

"Tu restes seul ?"

"Mais oui. Ne craignez pas. Vous voyez que le mal sert parfois au bien. Ici Élie fut nourri par des corbeaux . Nous pouvons dire que les vautours féroces nous nourrirent."

"Penses-tu que ce soit un mouvement de conversion ?"

"Non. Mais la charité, même si elle leur vient de la pensée qu'en usant de générosité ils nous auraient mis dans l'obligation de ne pas les trahir..."

"Mais nous ne les aurions pas trahis" s'exclame André.

"Non. Mais eux, les malheureux voleurs, ne le savent pas. Rien de spirituel ne travaille en eux, chargés de crimes comme ils le sont."

"Seigneur, tu disais que la charité... Que voulais-tu dire ?" demande Jean.
"Je voulais dire que la charité qu'ils ont eue à notre égard ne sera pas sans récompense, au moins chez les meilleurs. La conversion, qui n'est pas arrivée maintenant, peut s'opérer lentement, mais elle peut venir. C'est pour cela que je vous ai dit : "Ne repoussez pas leurs offrandes". Et je les ai acceptées, bien que pour Moi elles avaient la puanteur du péché."

"Mais Toi non plus, tu n'en as pas mangé..."

"Mais je n'ai pas mortifié les pécheurs en les repoussant. Ils avaient un mouvement initial de bonté. Pourquoi le détruire ? Ce torrent là-bas ne commence-t-il pas à la source qui coule de cette pente ? Rappelez-le-vous toujours. C'est une leçon pour votre vie future, quand je ne serai plus parmi vous. Si vous trouvez des criminels sur les routes de vos voyages apostoliques, ne soyez pas comme les pharisiens qui méprisent tout le monde et qui ne se soucient pas de se mépriser eux-mêmes, les premiers, corrompus comme ils le sont. Approchez-les avec un grand amour. Je voudrais pouvoir dire avec "un amour infini". Je le dis même. Et c'est possible que cela arrive, même si l'homme est "fini, limité" dans ses actions. Savez-vous comment l'homme peut posséder un amour infini ? En étant tellement uni à Dieu, qu'il n'est qu'un avec Lui. Alors vraiment, la créature disparaissant dans le Créateur, c'est le Créateur qui opère, et Il est infini.

Et c'est ainsi, unis avec leur Dieu par la puissance de l'amour qui se serre à son Origine au point de se fondre avec elle, que doivent être mes apôtres. Ce ne sera pas par la façon dont vous parlerez, mais par la façon dont vous aimerez que vous convertirez les cœurs. Trouverez-vous des pécheurs ? Aimez-les. Souffrirez-vous à cause de disciples qui se dévoient ? Cherchez à les sauver par l'amour. Rappelez-vous la parabole de la brebis égarée. Oh ! pendant des siècles et des siècles, elle sera l'appel très doux adressé aux pécheurs. Mais ce sera aussi l'ordre sûr donné à mes prêtres. De toutes les manières, par tous les sacrifices, même s'il faut perdre la vie en essayant de sauver une âme, avec toute la patience possible, vous devrez aller à la recherche des égarés pour les ramener au Bercail.

L'amour vous donnera la joie. Il vous dira : "Ne crains pas". Il vous donnera un pouvoir d'expansion dans le monde tel que Moi-même je ne l'ai pas eu. Dans l'avenir, l'amour des justes ne doit plus être placé comme un signe extérieur sur le cœur et sur le bras, comme dit le Cantique des Cantiques, mais il doit être mis dans le cœur [3]. Il doit être le levier qui pousse l'âme à toute action. Et toute action doit être surabondante de charité, d'une charité qui ne se contente pas d'aimer Dieu ou le prochain d'une manière seulement mentale, mais qui descend dans l'arène pour lutter contre les ennemis de Dieu, pour aimer aussi Dieu et le prochain concrètement, dans des actions même matérielles, qui sont un chemin pour des actions plus vastes et plus parfaites qui aboutissent à la rédemption et à la sanctification des frères.

Par la contemplation on aime Dieu, mais par l'action on aime le prochain, et les deux amours ne sont pas séparés car il n'y a qu'un amour, et en aimant le prochain nous aimons Dieu qui nous commande cet amour et qui nous a donné le prochain pour frère. Vous ne pouvez pas dire vous, et les futurs prêtres ne pourront pas dire qu'ils sont mes amis si votre charité et la leur ne se tourne pas toute entière vers le salut des âmes, pour lesquelles je me suis incarné et pour lesquelles je souffrirai. Je vous donne l'exemple de la façon dont on aime. Mais ce que je fais, vous devez le faire et de même ceux qui viendront après vous. Le temps nouveau arrive : celui de l'amour. Je suis venu pour jeter ce feu dans les cœurs, et il croîtra encore après ma Passion et mon Ascension et vous incendiera quand l'Amour du Père et du Fils descendra pour vous consacrer au ministère.

Très divin Amour ! Pourquoi tardes-tu à consumer la Victime et à ouvrir les yeux et les oreilles et à délier les langues et les membres à mon troupeau pour qu'il aille parmi les loups et enseigne que Dieu est charité et que celui qui n'a pas en lui-même la charité n'est qu'une brute ou un démon ? Oh ! viens, Esprit très doux et très fort, et incendie la Terre, non pour la détruire mais pour la purifier. Incendie les cœurs ! Fais-en d'autres Moi-même, des Christ, c'est-à-dire des âmes qui ont reçu l'onction de l'amour, agissant par amour, saints et sanctifiants par amour.

Bienheureux ceux qui aiment parce qu'ils seront aimés et leur âme ne cessera pas un seul moment de chanter pour Dieu avec les anges jusqu'au moment où ils chanteront l'éternelle gloire dans la lumière des Cieux. Qu'il en soit ainsi de vous, mes amis.

Maintenant allez et faites avec amour ce que je vous ai dit."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-070.htm
TOME : 5/70

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Le_car10
Le Carit
(lieu désert situé entre le Sud d' Ephraïm et à l'Ouest de Jéricho )


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 18 Aoû - 7:50

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Esséniens et pharisiens : Parabole de l’intendant fidèle"

Une grande foule attend le Maître, disséminée tout en bas des pentes d'une montagne presque isolée. Elle émerge d'un entrecroisement de vallées qui l'entourent et desquelles ses pentes surgissent, ou plutôt bondissent escarpées, presque à pic, en certains endroits vraiment à pic. Pour arriver au sommet, un sentier taillé dans la roche calcaire qui en certains points érafle les pentes de la montagne en faisant des lacets et se trouve parfois pris entre la paroi abrupte de la montagne et un précipice. Ce sentier raboteux, d'une couleur jaunâtre qui tend presque au rouge, semble un ruban jeté dans la verdure poussiéreuse de buissons bas et épineux. Je dirais que les feuilles sont elles-mêmes des piquants qui couvrent les pentes arides et pierreuses, fleurissant ça et là en une fleur vivace de couleur rouge violet semblable à un panache ou à un flocon de soie arraché aux vêtements de quelques malheureux passés par cette ronceraie. Ce revêtement tourmenté fait de pointes épineuses, d'un vert glauque, triste comme s'il était couvert d'une cendre impalpable, se répand par bandes même au pied de la montagne et sur le plateau entre ce mont et d'autres monts, tant au nord-ouest qu'au sud-est, alternant avec les premiers emplacements où il y a de l'herbe véritable et de véritables arbustes qui ne soient pas torture et inutilité.

Les gens sont campés là, attendant patiemment la venue du Seigneur. Ce doit être le jour d'après le discours aux apôtres car la matinée est fraîche et la rosée n'est pas encore évaporée sur toutes les tiges. Il en est ainsi surtout dans l'ombre où elle embellit les épines et les feuilles et change en flocons diamantés les fleurs bizarres des arbustes épineux. C'est certainement l'heure de beauté pour la triste montagne. En effet aux autres heures, sous le soleil impitoyable ou dans les nuits de lune, elle doit avoir l'aspect horrible d'un lieu d'expiation infernale.

À l'est on aperçoit une riche et grande ville dans la plaine très fertile. On ne voit pas autre chose de cette côte encore basse où sont les pèlerins, mais au sommet l’œil doit jouir d'une vue incomparable sur les régions voisines. Je crois qu'à cause de l'altitude de la montagne, elle doit s'étendre sur la Mer Morte et les régions à l'est de celle-ci, comme aussi jusqu'aux chaînes de la Samarie et à celles qui cachent Jérusalem, mais je ne suis pas allée au sommet, aussi...
Les apôtres circulent dans la foule, essayant de la tenir tranquille et en ordre, de placer les malades aux meilleurs endroits. Ils sont aidés par des disciples, peut-être ceux qui travaillent dans la région et qui avaient conduit près des confins de la Judée les pèlerins désireux d'entendre le Maître.

Jésus apparaît tout à coup dans son habit de lin blanc, enveloppé de son manteau rouge pour concilier la chaleur des heures ensoleillées avec la fraîcheur des nuits qui ne sont pas encore des nuits d'été. Il regarde, sans être vu, les gens qui l'attendent et il sourit. Il semble arriver par derrière le mont de faible altitude qui est à l'ouest et il descend rapidement par le sentier difficile. C'est un enfant qui l'aperçoit le premier.

Peut-être a-t-il suivi un vol d'oiseaux dans les buissons et qui se sont envolés effrayés par une pierre qui a roulé d'en haut, ou peut-être Jésus a-t-il attiré son regard. Le voyant, il crie, en sautant sur ses pieds : "Le Seigneur !"

Tous les gens se retournent et voient Jésus qui est maintenant à peu de distance, deux cent mètres au maximum. Ils s'apprêtent à courir vers Lui, mais il fait un geste et de sa voix qui arrive nettement, peut-être renforcée par l'écho de la montagne, il dit : "Restez où vous êtes." Et toujours souriant, il descend vers ceux qui l'attendent, en s'arrêtant au point le plus élevé du plateau. De là, il salue : "La paix à tous" et avec un sourire particulier il répète le salut aux apôtres et aux disciples qui se serrent autour de Lui.
Jésus est d'une beauté radieuse. Avec le soleil qui éclaire son visage et la côte verdâtre de la montagne en arrière, on dirait une vision de rêve. Les heures passées dans la solitude, quelques faits ignorés de nous, peut-être un débordement sur Lui des caresses paternelles, je ne sais quoi, accentuent sa toujours parfaite beauté, la rendent glorieuse et imposante, pacifique, sereine, je dirais joyeuse, comme qui revient d'un rendez-vous d'amour et en porte avec lui la gaieté dans tout son aspect, dans son sourire, dans son regard.

Ici le reflet de ce rendez-vous d'amour, qui est divin, se communique au dehors. C'est multiplié par cent et par cent ce qui se voit après le rendez-vous d'un pauvre amour humain. C'est une vision fulgurante. Elle subjugue ceux qui sont là, et eux, frappés d'admiration, le contemplent en silence comme s'ils étaient intimidés par l'intuition d'un mystère d'union du Très-Haut avec son Verbe... C'est un secret, une heure secrète d'amour entre le Père et son Fils. Personne ne la connaîtra jamais. Mais le Fils en conserve l'empreinte comme si, après avoir été le Verbe du Père tel qu'il est au Ciel, il avait du mal à redevenir le Fils de l'homme. L'infinité, la sublimité a du mal à redevenir "l'Homme". La Divinité déborde, explose, irradie de l'Humanité comme une huile suave d'un vase d'argile poreuse ou la lumière venant d'une fournaise à travers un voile de verre translucide.

Jésus baisse ses yeux radieux, incline son visage bienheureux, cache son prodigieux sourire en se penchant sur les malades qu'il caresse et guérit et qui regardent étonnés ce visage de soleil et d'amour penché sur leur misère pour leur donner de la joie. Mais ensuite il doit enfin le relever et il doit montrer aux foules ce qu'est le visage du Pacifique, du Saint, de Dieu fait Chair, encore tout enveloppé par la clarté laissée par l'extase. Il répète : "La paix à vous." Même sa voix est plus musicale que d'ordinaire, elle fait entendre des notes douées et triomphales... Puissante, elle se répand sur les auditeurs muets, recherche les cœurs, les caresse, les émeut, les convie à l'amour.
À part ce groupe de pharisiens, secs et revêches, épineux et renfrognés plus que la montagne elle-même, debout dans un coin comme des statues de l'incompréhension et de la haine, à part l'autre groupe, habillé de blanc, qui se tient à part et écoute du haut d'un talus, et que j'entends indiquer comme "esséniens" par Barthélemy et l'Iscariote - et Pierre murmure : "Et ainsi cela fait un poulailler d'éperviers en plus !" - tout le monde est fortement ému.

"Oh! laisse-les faire. Le Verbe est pour tous !" dit Jésus en souriant à son Pierre, en faisant allusion aux esséniens. Puis il commence à parler.

"Ce serait beau si l'homme était parfait comme le veut le Père des Cieux. Parfait dans toutes ses pensées, ses affections, ses actes. Mais l'homme ne sait pas être parfait et il use mal des dons de Dieu qui a donné à l'homme la liberté d'agir, en lui commandant pourtant les choses bonnes, en lui conseillant les parfaites pour que l'homme ne puisse pas dire : "Je ne savais pas".

Comment l'homme use-t-il de la liberté que Dieu lui a donnée ? Comme pourrait en user un enfant pour la plus grande partie de l'humanité, ou comme un sot, ou comme un criminel pour le reste de l'humanité. Mais ensuite vient la mort et l'homme est soumis au Juge qui lui demandera sévèrement : "Comment as-tu usé et abusé de ce que Je t'avais donné ?". Terrible question ! Comment alors paraîtront moins que des fétus de paille les biens de la Terre pour lesquels si souvent l'homme se rend pécheur ! Pauvre d'une indigence éternelle, dépouillé d'un vêtement que rien ne peut remplacer, il restera humilié et tremblant devant la Majesté du Seigneur, et il ne trouvera pas de mot pour se justifier. Sur la Terre, en effet, il est facile de se justifier en trompant les pauvres hommes mais, au Ciel, il est impossible de tromper Dieu. Jamais. Et Dieu ne s'abaisse pas à des compromis. Jamais.

Comment alors se sauver ? Comment faire servir au salut tout, même ce qui est venu de la Corruption qui a enseigné les métaux précieux et les gemmes comme instruments de la richesse, qui a allumé les désirs de puissance et les appétits charnels ? Est-ce que l'homme ne pourra pas lui qui, si pauvre qu'il soit peut toujours pécher en désirant immodérément l'or, les honneurs et les femmes — et alors il devient voleur pour avoir ce que le riche possédait — l'homme riche ou pauvre ne pourra-t-il jamais se sauver ? Si, il le peut. Et comment ? En faisant servir les richesses au Bien, en faisant servir la misère au Bien. Le pauvre qui n'envie pas, qui ne fait pas d'imprécations, qui ne porte pas atteinte à ce qui appartient à autrui, mais se contente de ce qu'il a, fait servir son humble état à l'obtention de sa sainteté future et, en vérité, la majorité des pauvres sait agir ainsi. Moins savent le faire les riches, pour lesquels la richesse est un piège continuel de Satan, de la triple concupiscence.

Mais écoutez une parabole et vous verrez que les riches aussi peuvent se sauver tout en étant riches, ou réparer leurs erreurs passées en usant bien des richesses même si elles ont été mal acquises. Car Dieu, le Très Bon, laisse toujours de nombreux moyens à ses fils pour qu'ils se sauvent.

Il y avait donc un riche qui avait un intendant. Certains qui étaient ses ennemis parce qu'ils enviaient sa bonne situation, ou bien très amis du riche et par conséquent soucieux de son bien-être, accusèrent l'intendant devant son maître. "Il dissipe tes biens, ou bien il se les approprie, ou bien il néglige de les faire fructifier. Fais attention ! Défends-toi !"

Le riche, après avoir entendu ces accusations répétées, commanda à l'intendant de comparaître devant lui. Et il lui dit : "On m'a dit de toi telle et telle chose. Pourquoi donc as-tu agi de cette façon ? Rends-moi compte de ta gestion, car je ne te permets plus de t'en occuper. Je ne puis me fier à toi et je ne puis donner un exemple d'injustice et de laisser faire qui encouragerait les autres serviteurs à agir comme tu as agi. Va et reviens demain avec toutes les écritures, pour que je les examine afin de me rendre compte de l'état de mes biens avant de les confier à un nouvel intendant". Et il renvoya l'intendant qui s'en alla préoccupé se disant en lui-même : "Et maintenant ? Comment vais-je faire maintenant que le maître m'enlève l'intendance ? Je n'ai pas d'économies parce que, persuadé comme je l'étais de l'échapper belle, je dépensais tout ce que je prenais. M'embaucher comme paysan sous un maître, cela ne me va pas car je ne suis plus habitué au travail et alourdi par la bonne chère. Demander l'aumône, cela me va encore moins. C'est trop humiliant ! Que faire ?"

En réfléchissant longuement, il trouva un moyen de sortir de sa pénible situation. Il dit ! "J'ai trouvé ! De la même façon que je me suis assuré jusqu'à présent une existence confortable, désormais je vais m'assurer des amis qui me reçoivent par reconnaissance lorsque je n'aurai plus l'intendance. Celui qui rend service a toujours des amis. Allons donc rendre service pour que l'on me rende service, et allons-y de suite avant que la nouvelle se répande et qu'il soit trop tard".

Il alla chez plusieurs débiteurs de son maître, et il dit au premier : "Combien dois-tu à mon maître pour la somme qu'il t'a prêtée au printemps il y a trois ans ?"

Et l'autre répondit : "Cent barils d'huile pour la somme et les intérêts".

"Oh ! mon pauvre ! Toi, avec tant d'enfants, toi, avec des enfants malades, devoir tant donner ?! Mais ne t'a-t-il pas donné pour une valeur de trente barils ?"

"Si. Mais j'étais dans un besoin pressant, et lui me dit: 'Je te le donne, mais à condition que tu me donnes ce que la somme te rapportera en trois ans'. Elle m'a rapporté une valeur de cent barils, et je dois les donner".

"Mais c'est un usurier ! Non. Non. Lui est riche et tu as à peine de quoi manger. Lui a peu de famille, et toi une famille si nombreuse. Écris que cela t'a rapporté cinquante barils et n'y pense plus. Je jurerai que c'est vrai, et tu en profiteras".

"Mais tu ne me trahiras pas ? S'il vient à savoir ?"

"Penses-tu ? Je suis l'intendant et ce que je jure est sacré. Fais comme je te dis, et sois heureux".

L'homme écrivit, signa et il dit : "Sois béni ! Mon ami et mon sauveur ! Comment t'en récompenser ?"

"Mais en aucune façon ! Mais si à cause de toi je devais souffrir et être chassé tu m'accueillerais par reconnaissance".

"Mais bien sûr ! Bien sûr ! Tu peux y compter".

L'intendant alla trouver un autre débiteur auquel il tint à peu près le même discours. Celui-ci devait rendre cent boisseaux de grain car pendant trois années la sécheresse avait détruit ses récoltes et il avait dû emprunter au riche pour nourrir sa famille.

"Mais tu n'y penses pas : doubler ce qu'il t'a donné ! Refuser le blé ! Exiger le double de quelqu'un qui a faim et a des enfants, alors que les vers attaquent ses réserves trop abondantes ! Ecris quatre-vingts".

"Mais s'il se souvient qu'il m'en a donné vingt et puis vingt et puis dix ?"

"Mais que veux-tu qu'il se rappelle ? C'est moi qui te les ai donnés, et moi je ne veux pas m'en souvenir. Fais, fais ainsi et tire-toi d'affaire. Il faut de la justice entre pauvres et riches ! Pour moi, si j'étais le patron, je n'en réclamerais que cinquante, et peut-être même, je t'en ferais cadeau".

"Tu es bon. Si tout le monde était comme toi! Souviens-toi que ma maison est pour toi une maison amie".

L'intendant alla chez les autres avec la même méthode, se déclarant prêt à souffrir pour remettre les choses en place avec justice. Et promesses d'aides et de bénédictions plurent sur lui. Rassuré pour l'avenir, il s'en alla tranquillement trouver le maître qui, de son côté, avait filé l'intendant et découvert son jeu. Il le loua pourtant en disant : "Ta manière d'agir n'est pas bonne et je ne l'approuve pas. Mais je loue ton adresse. En vérité, en vérité, les enfants du siècle sont plus avisés que ceux de la Lumière".
Et ce que disait le riche, Moi aussi, je vous le dis : "La fraude n'est pas belle, et pour elle je ne louerai jamais personne. Mais je vous exhorte à être au moins comme les enfants du siècle, avisés avec les moyens du siècle, pour les faire servir de monnaie pour entrer dans le Royaume de la Lumière". C'est-à-dire, avec les richesses terrestres, moyens injustement répartis et employés pour acquérir un bien-être passager, sans valeur dans le Royaume éternel, faites-vous-en des amis qui vous en ouvriront les portes. Faites du bien avec les moyens dont vous disposez, restituez ce que vous ou d'autres de votre famille, ont pris indûment, détachez-vous de l'affection maladive et coupable pour les richesses. Et toutes ces choses seront comme des amis qui à l'heure de la mort vous ouvriront les portes éternelles et vous recevront dans les demeures bienheureuses.

Comment pouvez-vous exiger que Dieu vous donne ses biens paradisiaques, s'il voit que vous ne savez pas faire bon usage même des biens terrestres ? Voulez-vous, supposition impossible, qu'il admette dans la Jérusalem céleste des éléments dissipateurs ? Non, jamais. Là-haut on vivra dans la charité et la générosité et la justice. Tous pour Un et tous pour tous. La Communion des Saints est une société active et honnête, c'est une société sainte. Et il n'y a personne qui puisse y entrer, s'il s'est montré injuste et infidèle.

Ne dites pas : "Là-haut nous serons fidèles et justes car là-haut nous aurons tout sans crainte d'aucune sorte". Non. Qui est infidèle dans les petites choses serait infidèle même s'il possédait le Tout et qui est injuste dans les petites choses est injuste dans les grandes. Dieu ne confie pas les vraies richesses à celui qui dans l'épreuve terrestre montre qu'il ne sait pas user des richesses terrestres. Comment Dieu pourrait-Il vous confier un jour au Ciel la mission de soutenir vos frères sur la Terre quand vous avez montré que vous ne savez que soutirer et frauder ou conserver avidement ? Il vous refusera donc votre trésor, celui qu'il vous avait réservé, pour le donner à ceux qui ont su être avisés sur la Terre, en faisant servir à des œuvres justes et saines ce qui est injuste et malsain.

Personne ne peut servir deux maîtres. Car il appartiendra à l'un ou à l'autre, ou bien il haïra l'un ou l'autre. Les deux maîtres que l'homme peut choisir sont Dieu ou Mammon. Mais si vous voulez appartenir au premier, vous ne pouvez revêtir les uniformes, écoutez la voix, employer les moyens du second. "

Une voix s'élève du groupe des esséniens : "L'homme n'est pas libre de choisir. Il est contraint de suivre sa destinée. Nous ne disons pas qu'elle soit distribuée sans sagesse. Au contraire la Pensée parfaite a établi, pour un dessein parfait qu'elle a fixé, le nombre de ceux qui seront dignes des Cieux. C'est inutilement que les autres s'efforceront d'y arriver. C'est ainsi. Cela ne peut être autrement. Quelqu'un qui sort de sa maison peut trouver la mort à cause d'une pierre qui se détache de la corniche, alors qu'un autre au plus fort d'une bataille peut s'en tirer sans la plus petite blessure, de la même façon, celui qui veut se sauver, alors que cela n'est pas écrit, ne fera que pécher même sans le savoir parce que sa damnation est marquée."

"Non, homme. Il n'en est pas ainsi, détrompe-toi. En pensant ainsi, tu fais une grave injure au Seigneur."

"Pourquoi ? Montre-le-moi et je me raviserai."

"Parce que toi, en disant cela, tu admets mentalement que Dieu est injuste envers ses créatures. Il les a créées de la même façon et avec un même amour. Lui est Père. Parfait en sa paternité comme en toute autre chose. Comment alors peut-Il faire des différences, et quand un homme est conçu le maudire alors qu'il n'est qu'un innocent embryon ? Dès ce moment où il est incapable de pécher?"

"Pour avoir une revanche de l'offense qu'il a reçue de l'homme."

"Non. Dieu ne se revanche pas ainsi ! Il ne se contenterait pas d'un misérable sacrifice tel que celui-là, d'un sacrifice injuste, imposé. L'offense faite à Dieu ne peut être enlevée que par Dieu fait Homme. C'est Lui qui expiera, non pas tel ou tel homme. Oh ! s'il avait été possible que je n'eusse à enlever que la faute d'origine ! Si la Terre n'avait pas eu de Caïn, pas de Lamech, pas de sodomite corrompu, pas d'homicide, de voleur, de fornicateur, d'adultère, de blasphémateur, pas d'enfants sans amour pour leurs parents, pas de parjures, et cætera ! Mais de chacun de ces péchés ce n'est pas Dieu qui en est l'auteur, mais l'homme qui en est coupable. Dieu a laissé à ses fils la liberté de choisir le Bien ou le Mal."

"Il n'a pas bien agi" crie un scribe. "Il nous a tentés au-delà de nos forces. Nous sachant faibles, ignorants, empoisonnés, Il nous a exposé à la tentation. C'est de l'imprudence ou de la méchanceté. Toi, qui es juste, tu dois convenir que je dis une vérité."

"Tu dis un mensonge pour me tenter. Dieu avait donné à Adam et à Ève tous les conseils, et à quoi ont-ils servi ?"

"Il a mal agi alors aussi. Il ne devait pas mettre l'arbre, la tentation, dans le Jardin."
"Et alors où serait le mérite de l'homme ?"

«Il s'en passait. Il vivait sans mérite personnel et par le seul mérite de Dieu."

"Eux veulent te tenter, Maître. Laisse ces serpents, et écoute-nous, nous qui vivons dans la continence et la méditation" crie de nouveau l'essénien.

"Oui, vous y vivez, mais mal. Pourquoi ne pas y vivre saintement ?"

L'essénien ne répond pas à cette question, mais il demande : "De même que tu m'as donné une raison valable sur le libre arbitre, et moi je la méditerai sans préventions, en espérant pouvoir l'accepter, dis-moi maintenant. Crois-tu réellement à une résurrection de la chair et à une vie des esprits qu'elle viendra compléter ?"

"Et tu veux que Dieu mette fin ainsi à la vie de l'homme ?"

"Mais l'âme... puisque la récompense la rendra bienheureuse, à quoi sert de faire ressusciter la matière ? Cela augmentera-t-il la joie des saints ?"

"Rien n'augmentera la joie qu'un saint aura quand il possédera Dieu. Ou plutôt une seule chose l'augmentera le Dernier Jour : celle de savoir que le péché n'existe plus. Mais ne te paraît-il pas juste que, comme en ce jour chair et âme ont été unies dans la lutte pour posséder le Ciel, qu'au Jour de l'éternité chair et âme soient unies pour jouir de la récompense ? N'en es-tu pas persuadé ? Et alors pourquoi vis-tu dans la continence et la méditation ?"

"Pour... pour être davantage homme, seigneur au-dessus des autres animaux qui obéissent irrésistiblement à leurs désirs, et pour être supérieur à la plus grande partie des hommes qui sont barbouillés d'animalité, même s'ils étalent des phylactères et des franges, et des houppettes et de larges vêtements et s'ils se disent des "séparés"

Anathème ! Les pharisiens ont reçu de plein fouet la flèche qui provoque dans la foule des murmures admiratifs. Ils se contorsionnent et crient comme des possédés. "Il nous insulte, Maître ! Tu connais notre sainteté. Défends-nous" crient-ils en gesticulant.

Jésus répond : "Lui aussi connaît votre hypocrisie. Les vêtements n'ont rien à voir avec la sainteté. Méritez d'être loués et je pourrai parler. Mais à toi, essénien, je te réponds que tu te sacrifies pour trop peu de chose. Pourquoi ? Pour qui ? Pour combien de temps ? Pour une louange humaine. Pour un corps mortel. Pour un temps rapide comme le vol d'un faucon. Élève ton sacrifice. Crois au Dieu vrai, à la bienheureuse résurrection, à la volonté libre de l'homme. Vis en ascète, mais pour ces raisons surnaturelles. Et avec ta chair ressuscitée. tu jouiras de l'éternelle joie."

"C'est trop tard ! Je suis vieux ! J'ai peut-être gâché ma vie en restant dans une secte erronée... C'est fini !..."

"Non. Ce n'est jamais fini pour celui qui veut le bien ! Écoutez, ô vous pécheurs, ô vous qui êtes dans l'erreur, ô vous, quel que soit votre passé. Repentez-vous. Venez à la Miséricorde. Elle vous ouvre les bras. Elle vous montre le chemin. Je suis la source pure, la source de vie. Rejetez les choses qui vous ont dévoyés jusqu'ici ! Venez nus au bain. Revêtez-vous de lumière. Naissez de nouveau. Vous avez dérobé, comme des voleurs sur les routes, ou en grands seigneurs astucieusement dans les commerces et les administrations ? Venez. Vous avez eu des vices ou des passions impures ? Venez.

Vous avez été oppresseurs ? Venez. Venez. Repentez-vous. Venez à l'amour et à la paix. Oh ! mais permettez à l'amour de Dieu de se déverser sur vous. Soulagez-le cet amour angoissé par votre résistance, votre peur, vos hésitations. Moi, je vous en prie, au nom de mon Père et du vôtre. Venez à la Vie et à la Vérité et vous aurez la vie éternelle."

Un homme crie du milieu de la foule : "Moi, je suis riche et pécheur. Que dois-je faire pour venir ?"

"Renonce à tout pour l'amour de Dieu et de ton âme."

Les pharisiens murmurent contre Jésus et le méprisent comme "marchand d'illusions et d'hérésies", comme "pécheur qui feint d'être saint", et ils Lui font remarquer que les hérétiques sont toujours des hérétiques, et que tels sont les esséniens. Ils disent que les conversions subites ne sont qu'exaltation temporaire et que l'impur sera toujours tel; le voleur, voleur; l'homicide, homicide; et ils terminent en disant qu'eux seuls, qui vivent dans une sainteté parfaite, ont droit au Ciel et à la prédication.

"C'était un jour heureux. Une semence de sainteté tombait dans les cœurs. Mon amour, nourri par le baiser de Dieu, donnait la vie aux semences. Le Fils de l'homme était heureux de sanctifier... Vous m'avez empoisonné la journée. Mais n'importe. Moi je vous dis - et si je ne suis pas doux, la faute en sera à vous - je vous dis que vous êtes de ceux qui se donnent comme justes, ou essaient de le faire en présence des hommes, mais vous n'êtes pas justes. Dieu connaît vos cœurs. Ce qui est grand aux yeux des hommes est abominable devant l'immensité et la perfection de Dieu.

Vous citez l'ancienne Loi. Pourquoi alors ne la vivez-vous pas ? Vous modifiez à votre avantage la Loi, en l'alourdissant de poids qui vous rapportent du profit. Pourquoi alors ne me permettez-vous pas de la modifier au profit de ces petits, en en supprimant toutes les houppettes et les lourdes complications inutiles, ces préceptes que vous avez faits et qui sont tels et si nombreux que l'essentiel de la Loi disparaît sous eux et meurt étouffé ? J'ai pitié de ces foules, de ces âmes qui cherchent un soulagement dans la Religion et y trouvent un nœud coulant, qui cherchent l'amour et trouvent la terreur...
Non. Venez, ô petits d'Israël. La Loi est amour ! Dieu est amour ! C'est ainsi que je parle à ceux que vous avez effrayés. La Loi sévère et les prophètes menaçants qui m'ont prédit, mais n'ont pas réussi à écarter le péché malgré les cris de leurs prophéties angoissantes, s'arrêtent à Jean. Après Jean vient le Royaume de Dieu, le Royaume de l'amour. Et Moi, je dis aux humbles : "Entrez-y, il est pour vous". Et que tous ceux qui sont de bonne volonté s'efforcent d'y entrer. Mais pour ceux qui ne veulent pas courber la tête, se frapper la poitrine, dire : "J'ai péché", il n'y aura pas de Royaume. Il est dit : "Circoncisez votre cœur, et ne raidissez plus votre nuque" .

Cette terre vit le prodige d'Élisée qui adoucit les eaux amères en y jetant du sel . Et Moi est-ce que je ne jette pas le sel de la Sagesse dans vos cœurs ? Et alors pourquoi êtes-vous inférieurs aux eaux et ne changez-vous pas votre esprit ? Imprégnez vos formules de mon sel et elles auront une nouvelle saveur parce qu'elles rendront à la Loi sa force primitive. En vous, pour commencer, qui en avez le plus besoin. Vous dites que je change la Loi ? Non. Ne mentez pas. Je rends à la Loi sa forme primitive que vous avez déformée. Car c'est une Loi qui durera autant que la Terre, et le ciel et la terre disparaîtront avant que disparaissent un seul de ses éléments ou de ses conseils. Et si vous la changez, parce que cela vous plaît, et si vous ergotez pour chercher des échappatoires à vos fautes, sachez que cela ne sert à rien. Cela ne sert pas, ô Samuel ! Cela ne sert pas, ô Isaïe ! Il est toujours dit : "Ne commets pas l'adultère ", et Moi je complète : "Celui qui renvoie une épouse pour en prendre une autre est adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari est adultère, car ce que Dieu a uni la mort seule peut le séparer".

Mais les paroles dures sont pour les pécheurs impénitents. Ceux qui ont péché mais s'affligent et se désolent de l'avoir fait, qu'ils sachent, qu'ils croient que Dieu est Bonté, et qu'ils viennent à Celui qui absout, pardonne et amène à la Vie. Allez avec cette certitude. Répandez-la dans les cœurs. Prêchez la miséricorde qui vous donne la paix, en vous bénissant au nom du Seigneur."

Les gens s'éloignent lentement soit à cause de l'étroitesse du sentier, soit à cause de l'attirance de Jésus. Mais ils s'en vont...

Il reste les apôtres avec Jésus, et tout en parlant, ils se mettent en route. Ils cherchent de l'ombre en cheminant près d'un petit bosquet de tamaris ébouriffés. Mais dedans il y a un essénien. C'est celui qui a parlé avec Jésus. Il est en train de quitter ses vêtements blancs.

Pierre, qui est en avant, reste stupéfait en voyant que l'homme ne garde que ses culottes courtes. Il revient en arrière en courant et il dit : "Maître ! Un fou ! Celui qui parlait avec Toi, l'essénien. Il s'est mis nu, il pleure et soupire. Nous ne pouvons aller là."

Mais l'homme maigre, barbu, qui n'a gardé que ses culottes courtes et ses sandales, sort déjà du bosquet et vient vers Jésus en pleurant et en se frappant la poitrine. Il se prosterne : "Moi, je suis miraculé du cœur. Tu m'as guéri l'esprit. J'obéis à ta parole. Je me revêts de lumière en quittant toute autre pensée qui me revêtait d'erreur. Je me sépare pour méditer le Dieu vrai, pour obtenir vie et résurrection. Cela suffit-il ? Donne-moi un nouveau nom et indique-moi un endroit où je vivrai de Toi et de tes paroles."
"Il est fou ! Nous ne saurions y vivre, nous qui en entendons tant ! Et lui... pour un seul discours..." disent entre eux les apôtres.

Mais l'homme qui les entend, dit : "Et vous voulez mettre des bornes à Dieu ? Lui m'a brisé le cœur pour me donner un esprit libre. Seigneur !..." et il supplie en tendant les bras vers Jésus.

"Oui. Appelle-toi Elie et sois feu. Cette montagne est remplie de cavernes. Vas-y et quand tu sentiras la terre secouée par un terrible tremblement, sors et cherche les serviteurs du Seigneur pour t'unir à eux. Tu seras revenu à la vie pour être serviteur toi aussi. Va."

L'homme Lui baise les pieds, se lève et s'en va.

"Mais il s'en va nu ?" demandent-ils stupéfaits.

"Donnez-lui un manteau, un couteau, une mèche, un briquet et un pain. Il cheminera aujourd'hui et demain et puis, où nous avons séjourné, il se retirera pour prier, et Dieu pourvoira aux besoins de son fils."

André et Jean partent en courant et le rejoignent au moment où il va disparaître à un détour.

Ils reviennent en disant : "Il les a pris. Nous lui avons indiqué aussi l'endroit où nous étions. Quelle proie imprévue, Seigneur !"

"Même sur les roches, Dieu fait fleurir des fleurs. Même dans les déserts des cœurs, II fait lever pour mon réconfort des esprits de bonne volonté.

Maintenant allons vers Jéricho. Nous nous arrêterons dans quelque maison de campagne."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-071.htm
TOME : 5/71

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Esseni10
Des Esséniens


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 19 Aoû - 7:58

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Dans la maison de Nike"

La route, bien qu'elle traverse des vertes campagnes bordées jusqu'à la limite de la route d'arbres feuillus, est une fournaise sous le soleil de midi. Des champs, où les moissons vont très rapidement mûrir, arrive une chaleur et une odeur de four où la fleur de farine devient du pain. La lumière est aveuglante. Chaque épi semble une petite lampe d'or dans les enveloppes d'or et les barbes piquantes, et le scintillement du soleil sur la paille des tiges est pour l’œil un tourment comme le scintillement du chemin que le soleil rend aveuglant. C'est en vain que l’œil cherche à se reposer sur les feuillages. S'il se lève pour les chercher, il est encore davantage à la merci d'un soleil impitoyable et il doit le baisser tout de suite pour fuir sa violence et il doit le fermer et se contenter d'une fente à travers les cils poussiéreux, rougis et irrités. La sueur trace des lignes brillantes sur les joues poussiéreuses. Les pieds fatigués se traînent en soulevant une nouvelle poussière qui est un perpétuel tourment.

Jésus réconforte ses apôtres fatigués. Comme il sue, Lui aussi, il s'est mis son manteau sur la tête pour se défendre du soleil et il conseille aux autres de l'imiter. Ils obéissent sans parler. Ils sont trop épuisés pour pouvoir se livrer à leurs habituelles lamentations. Ils marchent comme des gens ivres...

« Prenez courage. Voici une maison là-bas dans les champs... » dit .Jésus.

« Si elle est comme les autres... il n'y a que le découragement de faire beaucoup de chemin sans but, à travers des champs enflammés » bougonne Pierre dans son manteau. Et les autres approuvent par un "hum !" découragé.

« Moi, j'y vais. Vous, restez ici à l'abri de ce peu d'ombre. »

« Non, non. Nous venons nous aussi. Au moins nous y trouverons un puits, ici où l'eau ne manque pas... et nous boirons pour éteindre le feu que nous avons à l'intérieur. »

« Boire, ainsi échauffés, vous ferait mal. »

« Nous mourrons... mais ce sera toujours mieux que ce que nous avons maintenant... »
Jésus ne réplique rien. Il soupire et s'en va en avant le premier par un petit sentier à travers les moissons.

Les champs ne vont pas jusqu'à la maison, mais s'arrêtent à la limite d'un merveilleux verger, ombragé et où les feuillages tempèrent la lumière et la chaleur, qui forme autour de la maison une couronne épaisse et reposante. Et les apôtres, avec un "ah !" de soulagement, y entrent.

Et Jésus va de l'avant sans se soucier de leurs requêtes de s'arrêter un peu. Un roucoulement de pigeons, un grincement de poulie, des voix paisibles de femmes arrivent de la maison et se répandent dans le silence absolu de la campagne.
Jésus débouche sur une petite place qui entoure la maison, comme un trottoir large et propre sur lequel une tonnelle de vigne étend une dentelle de feuillage et une ombre protectrice. Deux puits, l'un à droite de la maison, l'autre à gauche, ombragés par la vigne. Des parterres contre les murs de la maison. Des rideaux légers, à rayures sombres, ondoient aux portes ouvertes. Voix de femmes et bruits de vaisselle sortent d'une pièce. Jésus va dans cette direction et à son passage une douzaine de pigeons, qui becquetaient du grain jeté sur le sol, prennent leur vol avec de grands battements d'ailes. Le bruit attire l'attention des gens qui se trou-vent dans la pièce et on remarque le déplacement du rideau que Jésus écarte de la main droite. Une servante le déplace aussi à gauche et reste étonnée devant l'Inconnu.

« La paix à cette maison ! Puis-je, comme pèlerin, me restaurer ? » dit Jésus en restant sur le seuil de la pièce. C'est une vaste cuisine dans laquelle les servantes sont en train de ranger la vaisselle qui a servi pour le repas du midi.

« La maîtresse ne te repoussera pas. Je vais l'avertir. »

« J'en ai douze autres avec Moi, et si je devais me restaurer Moi seul, je préférerais m'en passer. »

« Nous le dirons à la maîtresse et certainement... »

« Maître et Seigneur ! Toi, ici ? Chez moi ? Quelle grâce est-ce donc ? » interrompt une voix, et une femme, Nike, avance rapidement et elle s'agenouille pour baiser les pieds de Jésus.

Les servantes sont comme des statues. Celle qui lavait les assiettes est restée avec un torchon dans la main droite et une assiette qui dégoutte dans la main gauche, rougie par l'eau bouillante. Une autre, occupée à nettoyer les couteaux, assise par terre dans un coin sur ses talons, se dresse sur les genoux pour mieux voir et les couteaux tombent avec fracas sur le sol. Une troisième, qui est en train de vider la cendre des fourneaux, lève son visage couvert de cendre et elle reste ainsi, la bouche ouverte, au-dessus du foyer.

« Je suis ici. On nous a repoussés de plusieurs maisons. Nous sommes fatigués et assoiffés. »

« Oh ! Viens ! Viens ! Pas ici. Dans les salles situées au nord qui sont fraîches et ombragées. Et vous, préparez de l'eau pour la toilette et les boissons aromatisées. Et toi, fillette, cours éveiller l'intendant pour qu'il s'occupe d'un casse-croûte en attendant le repas... »

« Non, Nike ! Je ne suis pas un hôte mondain. Je suis ton Maître persécuté. Je te demande abri et amour plutôt que de la nourriture. Je demande de la pitié, plutôt pour mes amis que pour Moi-même... »

« Oui, Seigneur. Mais quand avez-vous fait le dernier repas ? »

« Eux, je ne sais pas. Moi, hier à l'aurore avec eux. »

« Tu vois donc... Je ne ferai pas de gaspillage. Mais comme une sœur ou une mère, je donnerai à tous ce qu'il faut et à Toi, comme servante et disciple, je donnerai amour et aide. Où sont les frères ? »

« Dans le verger. Mais peut-être ils arrivent déjà. J'entends leurs voix. »

Nike court au-dehors, elle les voit et les appelle, et puis elle les conduit avec Jésus dans un frais vestibule où il y a déjà des bassins et des serviettes et où ils peuvent se rafraîchir le visage, les bras et les pieds de la poussière et de la sueur.

« Je vous en prie, enlevez vos vêtements trempés de sueur. Donnez-les tout de suite aux servantes. Cela vous fera grand bien d'avoir des vêtements propres et des sandales fraîches. Et puis venez dans cette salle. Je vous y attends. »
Et Nike s'en va en fermant la porte...

...« Ah ! on est bien dans cette ombre et ainsi rafraîchis ! » soupire Pierre en entrant dans la salle où Nike les attend, prévenante et respectueuse.

« Ma joie de pouvoir vous soulager est certainement plus grande que le soulagement lui-même, ô apôtre de mon Seigneur. »

« Hum ! Apôtre... Oui... Mais, vois-tu Nike, pas de façons. Toi, sans faire peser que tu es riche et sage, moi sans faire peser que je suis apôtre. Ainsi... en bons frères qui ont besoin l'un de l'autre pour l'âme et pour la chair. Cela me fait trop... peur de penser que je suis "apôtre". »

« Peur de quoi ? » demande la femme stupéfaite, et elle sourit.

« De... d'être trop... trop gros par rapport à la glaise que je suis et que le poids me fasse crouler... Peur de... d'y aller en coq pour l'orgueil... Peur que... avec l'idée que je suis l'apôtre, les autres... les disciples, je veux dire, et les bonnes âmes se tiennent à dis-tance, en gardant le silence même si je me trompe... Et cela je ne le veux pas car parmi les disciples, même parmi ceux qui croient, ainsi, simplement et seulement, il y en a tant qui sont meilleurs que moi, les uns en ceci, les autres en cela et moi, je veux faire comme... comme cette abeille qui est entrée et qui des paniers de fruits que tu as fait apporter pour nous s'est régalée un peu de ceci, un peu de cela, et maintenant y met pour compléter les sucs de ces fleurs et qui ensuite sortira pour sucer les trèfles et les bleuets, les camomilles et les liserons. Elle prend de tout, et moi, j'ai besoin de faire comme elle... »

« Mais tu goûtes la plus belle fleur ! Le Maître. »

« Oui, Nike. Mais de Lui j'apprends à devenir fils de Dieu. Des hommes bons, j'apprendrai à devenir homme. »

« Tu l'es. »

« Non, femme. Je suis un peu moins qu'un animal, et je ne sais vraiment pas comment le Maître me supporte... »

« Je te supporte parce que tu sais ce que tu es, et parce qu'à cause de cela on peut te travailler comme une pâte. Mais si tu étais obstiné, têtu, orgueilleux surtout, je te chasserais comme un démon » dit Jésus.

Des servantes arrivent avec des tasses de lait froid et des amphores poreuses où les liquides sont certainement très frais.

« Veuillez vous restaurer » dit Nike. « Ensuite vous pourrez vous reposer jusqu'au soir.

La maison a des pièces et des lits et s'il n'y en avait pas, je donnerais les miens pour votre repos. Maître, je me retire pour les occupations de la maison. Vous savez tous où me trouver et où trouver les servantes. »

« Va, et ne te tourmente pas pour nous. »

Nike sort. Les apôtres font honneur au goûter qui leur a été offert. Ils mangent de bon appétit, parlent et commentent.

« De bons fruits ! »

« Et une bonne disciple. »

« Une belle maison, sans luxe, mais sans misère. »

« Et dirigée par une femme qui exerce une douce autorité. Ordre, propreté, respect et en même temps tendresse. »

« Quels beaux champs elle a autour ! Une richesse ! »

« Oui. Et une fournaise !... » dit Pierre qui n'a pas encore oublié ce qu'il a souffert. Les autres rient.

« Pourtant ici, on est bien. Mais savais-tu que Nike habitait ici ? » demande Thomas.

« Pas plus que vous. Je savais qu'elle avait près de Jéricho des terres récemment acquises. Rien de plus. Le cher ange des pèlerins nous a guidés. »

« Vraiment c'est Toi qu'il a guidé. Nous ne voulions pas venir. »

« Moi, j'étais prêt à me jeter par terre et à me faire brûler par le soleil plutôt que de faire un pas de plus » dit Mathieu.

« On ne peut plus marcher de jour. Cette année le soleil a déjà pris beaucoup de force. Il semble devenir fou lui aussi. »

« Oui, nous marcherons aux premières heures du jour et dans la soirée. Mais bientôt nous irons sur les montagnes. Là, la chaleur est plus tempérée. »

« Chez moi ? » demande l'Iscariote.

« Oui, Judas. Et à Jutta et à Hébron. »

« Mais nous n'irons pas à Ascalon, hein ? »

« Non, Pierre. Nous irons là où nous ne sommes pas encore allés. Mais certainement nous aurons encore du soleil et de la chaleur. Un peu de sacrifice pour amour de Moi et celui des âmes. Maintenant reposez-vous. Moi, je vais prier dans le verger. »

« Mais n'est-tu jamais fatigué. Toi ? Ne vaudrait-il pas mieux que tu te reposes Toi aussi ? » demande Jacques d'Alphée.

« Peut-être le Maître veut-il s'arrêter ici... » observe le Zélote.

« Non. Nous allons partir à l'aube pour traverser le fleuve à gué aux heures fraîches. »
« Où allons-nous au-delà du Jourdain ? »

« Les foules reviennent à leurs maisons après la Pâque. A Jérusalem un trop grand nombre m'ont cherché en vain. Je prêcherai et guérirai au gué. Ensuite nous irons mettre en ordre la maisonnette de Salomon. Elle nous sera précieuse... »

« Mais ne revenons pas en Galilée ? »

« Nous y irons aussi. Mais nous resterons beaucoup dans cette partie méridionale et ce sera un précieux abri. Dormez, Moi je vais. »

Le souper doit avoir eu lieu. C'est la nuit. Une rosée abondante tombe bruyamment des corniches sur les feuilles de vigne. Au ciel des étoiles en nombre invraisemblable. Le regard se perd dans leur contemplation. Chants des grillons et cris des oiseaux nocturnes. Silence de la campagne.

Les apôtres se sont déjà retirés. Mais Nike est levée et elle écoute le Maître.
Lui est assis tout droit sur un siège de pierre contre la maison. La femme est debout, devant Lui, dans une attitude d'attention respectueuse. Jésus doit terminer un discours déjà commencé. Il dit : « Oui, l'observation est juste. Mais j'étais certain qu'au pénitent, ou plutôt à celui "qui allait renaître", l'aide du Seigneur ne ferait pas défaut. Pendant qu'on soupait et que tu interrogeais en servant, je pensais que l'aide ce serait toi. Tu as dit : "Je ne peux te suivre que pendant de courtes périodes parce qu'il me faut surveiller la maison et la nouvelle domesticité". Et tu le regrettais, en disant que si tu avais su que tu m'aurais trouvé de suite, tu n'aurais pas fait l'acquisition qui te lie. Tu vois qu'elle a servi à recevoir les évangélisateurs. Elle est donc bonne. Mais tu peux servir encore... en attendant de servir parfaitement ton Seigneur. Je te demande un service, pour l'amour de cette âme qui est en train de renaître, qui est pleine de bonne volonté, mais qui est très faible. L'excès de pénitence pourrait l'angoisser et Satan pourrait se servir de cette angoisse. »

« Que dois-je faire, ô mon Seigneur ? »

« Y aller. A chaque lune y aller comme si c'était un rite. Il l'est. C'est un rite d'amour fraternel. Tu iras à Carit et, montant par le sentier parmi les ronces, tu appelleras: "Élie ! Élie !" Lui se montrera étonné et tu le salueras ainsi: "La paix à toi, frère, au nom de Jésus le Nazaréen". Tu lui apporteras autant de pains biscuités qu'il y a de jours dans une lune. Rien de plus en été. A partir des Tabernacles, avec les pains tu lui apporteras quatre mesures d'huile chaque mois. Aux Tabernacles, tu lui apporteras une peau de chèvre, lourde et ne prenant pas l'eau, et une couverture. Pas plus. »

« Et pas un mot ? »

« Ce qui est strictement utile. Il te demandera de mes nouvelles. Tu diras ce que tu sais. Il te confiera ses doutes, ses espoirs, et ce qui l'accablera. Tu diras ce que ta foi et ta pitié t'inspireront. Il ne durera pas longtemps, d'ailleurs, le sacrifice... Pas même douze lunes... Veux-tu user de pitié envers Moi et envers le pénitent ? »

« Oui, mon Seigneur... Mais pourquoi es-tu si triste ? »

« Et toi, pourquoi pleures-tu ? »

« Parce que dans tes paroles je sens un présage de mort... Si tôt te perdre, Seigneur ? » Nike pleure dans son voile.

« Ne pleure pas ! Ce sera une telle paix pour Moi ensuite.... Plus de haine. Plus de pièges. Plus de toute cette... horreur du péché sur Moi, autour de Moi... Plus de contacts atroces... Oh ! Ne pleure pas, Nike ! Ton Sauveur sera en paix. Il sera victorieux...»

« Mais avant... mais avant... Avec mon mari, nous lisions toujours les prophètes... Et nous tremblions d'horreur à cause des paroles de David et d'Isaïe... Mais vraiment, vraiment, en sera-t-il ainsi de Toi ? »

« Cela et davantage encore... »

« Oh !... Qui te réconfortera ? Qui te fera mourir avec... l'espoir encore ? »

« L'amour des disciples et spécialement des femmes disciples fidèles. »

« Le mien aussi, alors. Car à aucun prix je ne serai loin de mon Rédempteur.

Seulement... oh ! Seigneur ! Exige de moi n'importe quelle pénitence, n'importe quel sacrifice, mais donne-moi un courage viril pour cette heure-là. Quand tu seras "comme une terre desséchée", "avec la langue attachée au palais" à cause de la soif, quand tu sembleras "le lépreux qui se couvre le visage", fais que moi je te reconnaisse pour le Roi des rois, et que je te secoure comme une servante dévouée. Ne me cache pas ton visage torturé, ô mon Dieu ! Mais comme maintenant permets-moi de me délecter dans la splendeur de ton visage, Étoile du matin, fais que je puisse te regarder alors et que ton visage s'imprime dans mon cœur qui, oh ! le mien aussi comme le tien, sera mou comme de la cire, ce jour-là, à cause de la douleur... » Nike est maintenant à genoux, presque prosternée et de temps à autre, elle lève son visage en larmes pour regarder son Seigneur, candeur de chair dans la candeur de la lune, sur le fond obscur du mur.
« Tu auras tout cela. Et Moi, j'aurai ta pitié. Elle montera avec Moi sur mon gibet et de là elle montera avec Moi au Ciel. Ta couronne pour l'éternité. Les anges et les hommes diront de toi la louange la plus belle : "A l'heure du malheur, du péché, du doute, elle fut fidèle, elle ne pécha pas et secourut son Seigneur". Lève-toi, femme, et que tu sois bénie dès maintenant et pour toujours.»

Il lui impose les mains alors qu'elle est en train de se lever, et puis ils rentrent dans la maison silencieuse pour le repos de la nuit.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-072.htm
TOME : 5/72

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 22 Aoû - 8:05

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Au gué du Jourdain entre Jéricho et Béthabara"

Les rives du Jourdain près du gué ressemblent tout à fait à un campement de nomades, en ces jours où les caravanes reviennent vers leurs pays de résidence. Des tentes, ou même simplement des couvertures, étendues d'un tronc d'arbre à un autre, appuyées sur des bâtons plantés dans le sol, liées à la haute selle d'un chameau, fixées en somme de quelque façon pour permettre de s'abriter dessous, à l'abri de la rosée qui doit être une vraie pluie, dans ces endroits au-dessous du niveau de la mer, sont disséminées partout le long des bosquets qui font une bordure verte autour du fleuve.
Quand Jésus arrive avec les siens près de la rive, au nord du gué, tous les campeurs sont en train de s'éveiller tout doucement.

Jésus doit être parti de la maison de Nike dès la première lueur, car maintenant ce n'est pas tout à fait l'aurore et l'aspect des lieux n'est que beauté, fraîcheur, sérénité. Les plus empressés, éveillés par les hennissements des chevaux, le braiment des ânes, les cris des chameaux et par les rixes ou les chants de centaines de passereaux et autres oiseaux dans les feuillages des saules, des roseaux et des grands arbres qui forment une galerie verte au-dessus des rives fleuries, commencent à se glisser hors des tentes de toutes les couleurs et à descendre au fleuve pour s'y laver. Quelques pleurs de bébés et des voix douées de mères qui parlent à leurs enfants. D'une minute à l'autre, la vie commence à se manifester sous toutes ses formes. De Jéricho qui est proche arrivent des marchands de toutes sortes et des nouveaux pèlerins, des gardes et des soldats préposés à la surveillance et au maintien de l'ordre en ces jours où se rencontrent des tribus de toutes régions, qui ne s'épargnent pas les insultes et les reproches, et dans lesquels il doit y avoir des vols nombreux commis par des voleurs qui, en habits de pèlerins, se mêlent aux foules, en réalité pour commettre des larcins, et il y a aussi les prostituées qui cherchent à faire leur pèlerinage pascal, en soutirant aux pèlerins les plus riches et les plus luxurieux argent et cadeaux pour payer une heure de plaisir dans laquelle s'anéantissent toutes les purifications pascales...

Les femmes honnêtes qui sont parmi les pèlerins, avec leurs maris ou leurs fils adultes, sifflent comme des pies fâchées pour rappeler à elles leurs hommes qui prennent plaisir, ou c'est ce qui semble aux épouses et aux mères, à regarder les courtisanes. Celles-ci rient effrontément et répondent aux... qualificatifs que les femmes honnêtes leur adressent. Les hommes, et surtout les soldats, rient et ne refusent pas de plaisanter avec ces femmes. Quelque Israélite vraiment rigide en matière de morale, ou seulement hypocritement rigide, s'éloigne avec dédain et d'autres... anticipent l'alphabet des sourds-muets car ils se comprennent vraiment bien par signes avec les prostituées.

Jésus ne suit pas le chemin direct qui l'amènerait au milieu du campement, mais il descend sur la grève du fleuve, se déchausse et il marche là où déjà l'eau frôle les herbes, et les apôtres le suivent.

Les plus âgés, qui sont les plus intransigeants, murmurent : "Et dire qu'ici le Baptiste a prêché la pénitence !"

"Oui ! Et ce lieu est devenu pire qu'un portique de thermes romains !"

"Et ils ne dédaignent pas de s'y divertir ceux qui se disent saints !"

"Tu as vu, toi aussi ?"

"J'ai des yeux dans la tête, moi aussi. J'ai vu ! J'ai vu !..."

Les plus jeunes ou les moins sévères - c'est-à-dire Judas de Kériot qui rit et regarde avec beaucoup d'attention ce qui se passe dans les campements et ne dédaigne pas de contempler les belles effrontées venues en quête de clients; et Thomas qui rit à la vue des colères des épouses et du dédain des pharisiens; et Matthieu qui, pécheur autrefois, ne peut parler sévèrement contre le vice et les vicieux, et qui se borne à soupirer et à secouer la tête; et Jacques de Zébédée qui observe sans prêter intérêt et sans critiquer, avec indifférence - sont en queue de la petite troupe qui a Jésus en tête entre André, Jean, Jude et Jacques d'Alphée.

Le visage de Jésus est fermé, de marbre. Et il se ferme toujours plus, d'autant plus que du haut de la rive arrivent à Lui des phrases admiratives ou des conversations provocantes entre un homme peu honnête et une femme de plaisir. Il regarde toujours devant Lui fixement. Il ne veut pas voir. Et son intention est manifeste en tout son aspect.

Mais un jeune homme très richement vêtu, qui avec d'autres du même genre est en train de parler avec deux mondaines, dit à haute voix à l'une d'elles : "Va, va ! Nous voulons rire un peu. Offre-toi ! Console-le. Il est triste car, pauvre comme il l'est, il ne peut se payer des femmes."

Une onde de rougeur parcourt le visage de Jésus qui ensuite pâlit. Mais il ne tourne pas son regard. L'altération est l'unique signe qu'il a senti. L'effrontée, tout un carillon de colliers, dans un léger vol de vêtements, saute avec un cri maniéré de la rive basse sur la grève, et trouve moyen en le faisant de faire briller plusieurs secrètes beautés. Elle tombe aux pieds de Jésus et, avec tout un trille de rire sur la belle bouche, une invite des yeux et des formes, elle crie : "Oh ! beau parmi les enfants de la femme ! Pour un baiser de ta bouche, toute moi-même gratuitement !"

Jean, André, Jude, Jacques d'Alphée sont scandalisés et paralysés par la stupeur et ne savent pas faire un geste. Mais Pierre ! Il fait un bond de panthère et de son groupe tombe sur la malheureuse qui est à genoux, à moitié renversée en arrière, il la secoue, la relève, la jette, avec une épithète terrible, contre la rive et la charge sur lui pour lui donner le reste.

Jésus dit : "Simon !" Un cri où il y a plus qu'un discours.

Et Simon revient, rouge de colère, vers son Seigneur. "Pourquoi ne me laisses-tu pas la punir ?"

"Simon, on ne punit pas le vêtement qui s'est souillé, mais on le lave. Celle-là a pour vêtement sa chair souillée, et son âme est profanée. Prions pour la purifier dans son âme et dans sa chair." Il le dit doucement, à voix basse, pas si bas pourtant que la femme ne puisse entendre. Il se remet en route. Il tourne, oui, maintenant il tourne un instant, le regard de ses doux yeux vers la malheureuse. Un regard, un seul ! Un instant, un seul ! Mais il s'y trouve toute la puissance de son amour miséricordieux ! La femme baisse la tête, elle relève son voile et s'en enveloppe... Jésus continue son chemin.

Voilà le gué. Les eaux basses permettent aux adultes de le passer à pied. Il suffit de relever les vêtements au-dessus des genoux et de chercher les larges pierres submergées qui blanchissent sous les eaux cristallines pour servir de trottoir à ceux qui passent. Plus en aval, au contraire, passent ceux qui sont à cheval.

Les apôtres heureux pataugent jusqu'à mi-cuisses et cela ne semble à Pierre trop beau de le faire. Il promet et il se promet que, pendant le séjour dans la maison de Salomon, il ne manquera pas de se payer un bain "rafraîchissant" dit-il pour compenser le "rôtissage" de la veille.

Les voilà de l'autre côté. Là aussi il y a une foule qui se met en marche après la nuit ou qui s'essuie après avoir passé le gué.

Jésus commande : "Répandez-vous pour dire que le Rabbi est là. Je vais près de ce tronc abattu et je vous attends."

Une foule nombreuse est vite prévenue et elle accourt.

Jésus commence à parler et il prend occasion du passage d'un cortège en larmes qui suit une litière où se trouve quelqu'un qui est tombé malade à Jérusalem et, condamné par les médecins, est ramené en hâte à sa maison pour y mourir. Tout le monde en parle car il est riche et jeune encore. Plusieurs disent : "Pourtant ce doit être une grande douleur de mourir quand on a tant de richesses et si peu d'années !" Et il y en a qui disent - peut-être ce sont des personnes qui croient déjà en Jésus - : "C'est bien fait pour lui ! Il ne sait pas avoir foi. Les disciples sont allés dire aux parents : "Le Sauveur est là. Si vous avez foi et Lui le demandez, le malade guérira". Mais lui le premier, a refusé d'aller vers le Rabbi." Les critiques succèdent aux marques de sympathie et Jésus se sert de tout cela pour commencer à parler.

"La paix à vous tous ! Certainement la mort déplaît à ceux qui sont riches et jeunes, riches seulement d'argent et jeune d'années. Mais pour ceux qui sont riches de vertus et jeunes grâce à la pureté de leurs mœurs, la mort n'est pas douloureuse. Le véritable sage, dès qu'il a l'usage de la raison, règle sa conduite de façon à se ménager une mort tranquille. La vie est la préparation de la mort, comme la mort est la préparation à la plus grande Vie. Le vrai sage, du moment où il comprend la vérité de la vie et de la mort, de la mort pour ressusciter, s'efforce de toutes manières à se dépouiller de tout ce qui est inutile et à s'enrichir de ce qui est utile, à savoir des vertus et des actes de bonté pour avoir un bagage de biens devant Celui qui le rappelle à Lui pour le juger, pour le récompenser ou le punir avec une justice parfaite. Le vrai sage mène une vie qui le rend plus adulte qu'un vieillard en sagesse, et jeune plus qu'un adolescent, car en vivant dans la vertu et la justice, il conserve à son cœur une fraîcheur de sentiments que parfois les tout jeunes ne possèdent pas. Comme alors il est doux de mourir ! D'incliner sur le sein du Père sa tête fatiguée, de se recueillir dans son embrassement, dire au travers des nuages de la vie qui fuit : "Je t'aime, j'espère en Toi, c'est en Toi que je crois", le dire pour la dernière fois sur la terre pour le dire ensuite, le joyeux "Je t'aime !", pendant toute l'éternité au milieu des splendeurs du Paradis.

Dure pensée, la mort ? Non. Juste décret pour tous les mortels. Elle n'est lourde d'angoisse que pour ceux qui ne croient pas et sont chargés de fautes. C'est inutilement que l'homme, pour expliquer les angoisses sans nom de quelqu'un qui meurt et qui pendant sa vie ne fut pas bon, dit : "C'est qu'il ne voudrait pas mourir encore, parce qu'il n'a accompli aucun bien, ou en a fait bien peu, et qu'il voudrait vivre encore pour réparer". En vain il dit : "S'il avait vécu davantage, il aurait pu avoir une plus grande récompense car il aurait fait davantage". L'âme sait, au moins confusément, combien de temps lui est donné. Un rien de temps comparé à l'éternité. Et l'âme pousse le moi tout entier à agir. Mais, pauvre âme ! Combien de fois elle est écrasée, piétinée, bâillonnée pour qu'on n'entende pas ses paroles ! Cela arrive chez ceux qui manquent de bonne volonté.

Au contraire ceux qui sont justes, dès leur jeune âge sont à l'écoute de l'âme, obéissants à ses conseils et en état de continuelle activité. Et c'est jeune d'années, mais riche de mérites que meurt le saint, parfois dès l'aurore de la vie. Et avec cent ou mille années de plus, il ne pourrait être plus saint qu'il ne l'est déjà, car l'amour de Dieu et du prochain pratiqués sous toutes les formes et avec une entière générosité, le rendent parfait. Au Ciel on ne regarde pas au nombre d'années, mais à la façon dont on a vécu.

On mène le deuil sur les cadavres; on pleure sur eux. Mais le cadavre ne pleure pas. On tremble de devoir mourir, mais on ne se soucie pas de vivre de manière à ne pas trembler à l'heure de la mort. Et pourquoi ne pleure-t-on pas et ne mène-t-on pas le deuil sur des cadavres vivants, les cadavres les plus réels, ceux qui, comme dans un tombeau, portent dans le corps une âme morte ? Et pourquoi ceux qui pleurent en pensant que leur chair doit mourir, ne pleurent-ils pas sur le cadavre qu'ils ont en leur intérieur ?

Combien de cadavres je vois, et qui rient et plaisantent et ne pleurent pas sur eux-mêmes ! Combien de pères, de mères, d'époux, de frères, de fils, d'amis, de prêtres, de maîtres, je vois qui pleurent sottement pour un fils, un époux, un frère, un père, un ami, un fidèle, un disciple, qui sont morts dans une évidente amitié avec Dieu, après une vie qui est une guirlande de perfections, et qui ne pleurent pas sur les cadavres des âmes d'un fils, d'un époux, d'un frère, d'un père, d'un ami, d'un fidèle, d'un disciple, qui est mort par le vice, par le péché, et qui est mort pour toujours, perdu pour toujours, s'il ne se ravise pas ! Pourquoi ne pas chercher à les ressusciter ? Cela est l'amour, vous savez ? Et le plus grand amour. Oh ! sottes larmes sur une poussière redevenue poussière ! Idolâtrie des affections ! Hypocrisie des affections ! Pleurez, mais sur les âmes mortes de ceux qui vous sont les plus chers. Cherchez à les ramener à la Vie. Et je parle spécialement à vous, femmes qui pouvez tant sur ceux que vous aimez.
Maintenant regardons ensemble ce que la Sagesse indique comme causes de mort et de honte.

N'insultez pas Dieu en faisant un mauvais usage de la vie que Dieu vous a donnée, en la souillant par des actions mauvaises qui déshonorent l'homme. N'insultez pas vos parents par une conduite qui jette de la boue sur leurs cheveux blancs et des brandons enflammés sur leurs derniers jours. N'offensez pas ceux qui vous font du bien pour n'être pas maudits par l'amour que vous piétinez. Ne vous dressez pas contre ceux qui gouvernent.

Ce n'est pas par la révolte contre ceux qui gouvernent que les nations se rendent grandes et libres, mais c'est par la conduite sainte des citoyens que l'on obtient l'aide du Seigneur. Lui peut toucher le cœur des gouvernants, leur enlever leur situation ou même la vie, comme il est arrivé à plusieurs reprises dans notre histoire d'Israël, quand ils dépassent la mesure et spécialement lorsque le peuple, en se sanctifiant, mérite le pardon de Dieu qui, pour cette raison, fait disparaître l'oppression qui accablait ceux qui étaient punis. N'offensez pas l'épouse en lui faisant l'affront d'amours adultères, et ne blessez pas l'innocence des enfants par la connaissance d'amours illicites. Soyez saints devant ceux qui voient en vous, par affection et par devoir, celui qui doit être l'exemple de leur vie. Vous ne pouvez pas séparer la sainteté envers le prochain le plus proche de la sainteté envers Dieu, parce que l'une est le germe de l'autre de même que les deux amours: celui de Dieu et celui du prochain, sont le germe l'un de l'autre.

Soyez justes auprès de vos amis. L'amitié est une parenté des âmes. Il est dit : "Comme il est beau pour des amis de marcher ensemble". Mais c'est beau si on marche sur le bon chemin. Malheur à celui qui corrompt ou trahit l'amitié en en faisant un égoïsme ou une trahison, ou un vice ou une injustice. Trop nombreux sont ceux qui disent : "Je t'aime" pour connaître les affaires de l'ami et en tirer profit ! Trop nombreux ceux qui s'approprient les droits de l'ami!

Soyez honnêtes auprès des juges. De tous les juges. Depuis le juge très haut qu'est Dieu que l'on ne trompe pas par des pratiques hypocrites, jusqu'au juge intime qu'est la conscience, et jusqu'à ceux affectueux et souffrants et attentifs dans leur amour vigilant, que sont les yeux des membres de la famille et ceux sévères des juges du peuple. Ne mentez pas en prenant Dieu à témoin pour confirmer le mensonge.

Soyez honnêtes dans les ventes et les achats. Dans les ventes, la concupiscence vous dit : "Vole pour gagner davantage", alors que la conscience vous dit : "Sois honnête parce que tu aurais horreur d'être volé", écoutez cette dernière voix, en vous souvenant qu'on ne doit pas faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas qu'il nous fût fait à nous-mêmes. L'argent, qui vous est donné en échange de la marchandise, est souvent baigné de la sueur et des larmes du pauvre. Il coûte de la fatigue. Vous ne savez pas combien de souffrance il coûte, quelle souffrance se cache derrière cet argent qui, pour vous vendeurs, paraît toujours trop peu pour ce que vous donnez. Créatures malades, enfants sans pères, vieillards aux ressources modiques... Oh ! douleur sainte et sainte dignité du pauvre, que le riche ne comprend pas, pourquoi ne pense-t-on pas à toi ? Pourquoi est-on honnête quand on vend à celui qui est fort et puissant par peur de ses représailles, alors que l'on abuse du frère sans défense, inconnu ? Cela est un crime plutôt contre l'amour que contre l'honnêteté elle-même. Et Dieu le maudit car les larmes, arrachées au pauvre qui n'a qu'elles pour réagir contre l'injustice, crient vers le Seigneur comme le sang enlevé aux veines d'un homme par un homicide, par un Caïn de son propre semblable.

Soyez honnêtes dans les regards comme dans la parole et les actions. Un regard, donné à celui qui ne le mérite pas, ou refusé à celui qui le mérite, ressemble à un lacet et à un poignard. Le regard qui s'enlace à la pupille effrontée de la courtisane et lui dit : "Tu es belle !" et répond à son regard d'invite par son regard d'assentiment est pire que le nœud coulant pour le pendu. Le regard refusé au parent pauvre ou à l'ami tombé dans la misère est semblable à un poignard planté dans le cœur de ces malheureux. Et ainsi pour le regard de haine à l'ennemi et celui de mépris au mendiant. L'ennemi doit être pardonné et aimé par l'esprit si la chair se refuse à l'aimer. Le pardon est amour de l'esprit, le refus de la vengeance est amour de l'esprit. Le mendiant doit être aimé parce que personne ne le réconforte. Il ne suffit pas de jeter une obole et de passer méprisant. L'obole sert pour la chair affamée, nue, sans abri. Mais la pitié qui sourit en donnant, qui s'intéresse aux pleurs du malheureux, c'est le pain du cœur.

Aimez ! Aimez ! Aimez !

Soyez honnêtes pour les dîmes et les coutumes, honnêtes à l'intérieur des maisons, en n'abusant pas outre mesure du serviteur et en respectant la servante qui dort sous votre toit. Même si le monde ignore le péché commis dans le secret de votre maison, l'infidélité à l'épouse ignorante et l'outrage à la servante, Dieu connaît votre péché.
Soyez honnêtes en paroles. Honnêtes dans l'éducation des fils et des filles. Il est dit : "Agis de façon que ta fille ne te fait pas la risée de la cité". Moi, je dis : "Faites en sorte que l'esprit de votre fille ne meure pas".

Et maintenant, allez. Moi aussi je m'en vais après vous avoir donné un viatique de sagesse. Que le Seigneur soit avec ceux qui s'efforcent de l'aimer."

Il les bénit d'un geste et descend rapidement du tronc abattu pour prendre un petit sentier au milieu des arbres. Il remonte le fleuve et disparaît vite dans l'entrelacement des branches vertes.

La foule commente avec animation et avec des avis contraires. Naturellement les opposants sont les échantillons peu nombreux de scribes et de pharisiens présents parmi la foule des humbles.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-073.htm
TOME : 5/73

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Gué du Jourdain


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 23 Aoû - 8:00

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"À la maison de Salomon"

La petite maison de Salomon, celle que sans en connaître le propriétaire j'ai vue en mars 1944, dans la vision de la résurrection de Lazare, est une des dernières de l'unique route qui débouche au fleuve, de ce petit village pauvre et perdu. C'est un petit village de pêcheurs, avec les maisonnettes les plus... riches situées le long de la petite route poussiéreuse et les autres éparpillées au hasard parmi les arbres de la rive. Et elles ne sont pas nombreuses. Je crois qu'elles n'arrivent pas à cinquante, et elles sont si petites que toutes entreraient dans un de ces immeubles populaires des villes actuelles. Maintenant le printemps les fait paraître moins misérables car il les décore de sa fraîcheur, et des guirlandes de liserons, et des festons de vignes, ou le rire franc des fleurs jaunes des courges, garnissent les palissades rudimentaires qui limitent les propriétés, au bord des toits, autour des portes des maisons, sans compter quelques rosés dont la beauté paraît dépaysée au milieu des paniers et des filets, de la teinte jaunâtre de la moutarde en fleur et de l'humble balancement des premières cosses de légumes.

La route elle-même paraît moins laide parce que la cannaie là-bas au fond n'a pas seulement les baies dures des broussins poussiéreux mais s'enrubanne de panaches et, parmi les rubans des feuilles des roseaux, dresse les couteaux des glaïeuls sauvages qui étalent les épis multicolores de leurs fleurs alors que les liserons légers aux tiges filiformes entourent de leurs spirales les broussins et les roseaux et mettent à chaque tour le calice très délicat de leur petite fleur d'un rosé lilas très tendre. Des oiseaux, par myriades, se font la cour dans les roseaux, et coquettent sur les roseaux, se balançant perchés sur les tiges des liserons, animant par leurs trilles et leurs couleurs la verdure des rives marécageuses.

Jésus pousse la petite grille rustique qui permet d'entrer dans un petit jardin ou une courette. Certainement si c'était un jardin, c'est maintenant un fouillis sauvage d'herbes qui l'ont envahi; si c'était une cour c'est également un désordre de plantes semées par les vents. Seules des courges ont fait preuve de sagesse en s'attachant à l'unique pied de vigne et au figuier et grimpant pour mettre les bouches riantes de leurs fleurs à côté des grappes miniatures de la vigne ou des feuilles tendres du figuier qui à la base, dans le berceau du pétiole, ont la gemme dure des figues, fleurs à peine formées. Les orties font souffrir les pieds nus. Aussi Pierre et Thomas, ayant trouvé deux rames vermoulues, se mettent à battre les plantes irritantes pour atténuer leur venin.
Pendant ce temps Jacques et Jean essaient de faire fonctionner la grosse serrure rouillée et, après avoir réussi, ouvrent la porte grossière et pénètrent dans une cuisine qui exhale une forte odeur de moisi et de renfermé. Les murs sont couverts de poussière et de toiles d'araignées. Une table grossière, des bancs et des sièges, une console la meublent, et deux portes s'ouvrent dans un mur.

Pierre explore... "Ici il y a une petite pièce avec un seul lit : bien pour Jésus... Et ici ? Ah ! J'ai compris ! C'est la réserve, l'arsenal, le grenier, et le nid de rats... Regarde quelles courses de rats ! Ils ont tout rongé pendant ces mois. Mais moi, je pense à vous maintenant, n'en doutez pas. Maître... peut-on agir en maîtres ici ?"

"C'est ce qu'à dit Salomon."

"Très bien ! Dis, frère, et toi, Jacques. Venez ici boucher tous les trous. Et toi, Mathieu, avec Judas, mets-toi à la porte et fais attention qu'il ne sorte pas un seul rat. Pense que tu es encore l'aimable gabeleur de Capharnaüm. Alors il ne t'échappait pas un client même s'il se rendait agile comme un lézard qui s'éveille... Et vous, allez prendre dans le jardin le plus d'herbes possible et apportez-les ici. Et Toi, Maître, va... où bon te semble, pendant que... je m'occupe de ces satans malpropres qui ont gâté ces filets commodes et mangé une quille de barque toute entière..." Et tout en parlant, il entasse des bois rongés, des morceaux de filets réduits à l'état d'étoupe, des fagots... le tout au milieu de la pièce et, quand il a les herbes vertes, il les met par dessus le reste, y met le feu et s'échappe alors que les premières volutes de fumée s'élèvent du tas. Et il dit en riant : "Et que meurent tous les philistins !"

"Mais ne vas-tu pas tout incendier ?" demande Simon le Zélote.

"Non, mon cher. Car l'humidité des branches retient les flammes et les flammes dégagent de la fumée des herbes. Ainsi, par une bonne alliance, le sec et le vert s'aident pour exercer la vengeance. Tu sens cette puanteur ? Bientôt tu n'entendras que des cris ! Qui est-ce qui me parlait des cygnes qui chantent avant de mourir ? Ah ! Sintica ! Les rats vont bientôt chanter."

Judas Iscariote interrompt l'éclat de rire et il observe : "On n'a rien pu savoir d'elle, ni de Jean d'Endor. Qui sait où ils sont ?"

"Au bon endroit certainement" répond Pierre.

"Tu le sais ?"

"Je sais qu'ils ne sont plus à servir de cible à la malveillance."

"Tu n'as demandé à personne ? Moi, si."

"Et moi, non. Ce n'est pas une chose qui m'intéresse de savoir où ils sont. Il me suffit de penser à eux et de prier pour qu'ils se gardent saints."

Thomas dit : "A moi l'ont demandé de riches pharisiens, clients de mon père. Mais je leur ai répondu que je n'en sais rien."

"Et tu n'es pas curieux de le savoir ?" insiste Judas.

"Moi, non et je dis vrai..."

"Ecoutez ! Ecoutez ! La fumée fait son effet. Mais allons dehors pour qu'elle ne nous étouffe pas nous aussi" dit Pierre, et la diversion met fin à la discussion.

Jésus est dans le jardin. Il redresse des tiges de légumes qui sont couchées, nés de graines qui sont tombées.

"Tu fais le jardinier, Maître ?" demande Philippe en souriant.

"Oui. Il me fait peine aussi de voir une plante qui rampe, inutile, alors qu'elle est destinée à s'élever vers le soleil et à fructifier."

"Beau sujet pour un discours, Maître" observe Barthélemy.

"Oui. Beau. Mais tout sert de sujet pour qui sait méditer."

"Nous allons t'aider nous aussi. Allons ! Qui va aux roseaux du fleuve en prendre pour les légumes ?"

Les jeunes y vont en riant, et les plus âgés se mettent à nettoyer en arrachant
attentivement les plantes parasites.

"Oh ! ainsi on voit que c'est un jardin. Il n'y a pas de salade. Mais des poireaux, des ails, des herbes fines, des légumes, il y en a. Et les courges ! Que de courges ! Il faut tailler la vigne, dégager le figuier et..."

"Mais Simon, nous ne restons pas ici !..." dit Mathieu.

"Mais nous y viendrons plusieurs fois. Lui l'a dit et cela ne nous gênera pas d'avoir un peu d'ordre autour. Regarde, regarde ! Jusqu'à un jasmin, pauvre, sous cette cascade de courges. Si Porphyrée voyait cette plante ainsi maltraitée elle pleurerait sur elle et lui parlerait comme à un enfant. Oui, car avant d'avoir Margziam, elle parlait à ses fleurs comme à des enfants... Voilà. Ici aussi j'ai fait de la place. J'ai enlevé les courges parce que... Oh ! voici les garçons avec les roseaux et avec un... Maître, c'est ton affaire. Il est aveugle !"

Entrent en effet Jacques et Jean, André et Thomas, chargés de roseaux, et Thomas porte comme un fardeau un pauvre petit vieux tout dépenaillé, et aux yeux blanchis par la cataracte.

"Maître, il cherchait de la chicorée sur les berges et pour un peu il tombait à l'eau. Il est resté seul depuis quelques mois, car son fils qui l'entretenait est mort, sa belle-fille est retournée chez elle et lui... il vit comme il peut. N'est-ce pas, père ?"

"Oui ! Oui ! Où est le Seigneur ?" demande-t-il en tournant ses yeux voilés.

"Il est ici. Tu vois cette haute blancheur ? C'est Lui."

Mais Jésus avance déjà vers lui et le prend par la main. "Tu es seul, pauvre père, et tu n'y vois pas ?"

"Non. Tant que j'ai vu j'ai tressé des paniers et des nasses et je faisais des filets, mais maintenant... Je vois avec les doigts plutôt qu'avec les yeux. En cherchant des herbes, je me trompe et j'attrape mal au ventre à cause des herbes nuisibles."

"Mais dans le village..."

"Oh ! ils sont tous pauvres et chargés d'enfants, et moi, je suis âgé... S'il meurt un âne... cela désole. Mais s'il meurt un vieux !... Qu'est-ce qu'un vieux ? Que suis-je ? La bru m'a tout enlevé. Si au moins elle m'avait emmené avec elle, comme une vieille brebis, pour avoir avec moi mes petits-enfants... les enfants de mon fils..." il pleure en s'abandonnant sur la poitrine de Jésus qui le tient dans ses bras et le caresse.

"Tu n'as pas de maison ?"

"Elle l'a vendue."

"Et comment vis-tu ?"

"Comme les bêtes. Les premiers jours le village m'aidait. Mais ensuite il s'est lassé..."

"Salomon alors n'est pas de la même race car lui est généreux" observe Mathieu.
"Avec nous pourtant. Pourquoi n'a-t-il pas donné la maison au vieil homme ?" demande Philippe.

"Parce que quand il est passé ici la dernière fois, j'avais encore une maison. Salomon est bon, mais le village l'appelle "le fou" depuis quelque temps et ne fait plus ce que Salomon avait enseigné" dit le vieil homme.

"Resterais-tu volontiers ici, avec Moi ?"

"Oh ! je ne regretterais plus mes petits-enfants !"

"Même si tu restais pauvre et aveugle te suffirait-il de me servir pour être heureux ?"

"Oui !" Un oui tremblant mais si assuré...

"C'est bien, père, écoute. Tu ne peux faire le chemin que je fais. Moi, je ne puis rester ici. Mais nous pouvons nous aimer et nous faire du bien l'un à l'autre."

"Toi, oui, à moi. Mais moi... Que peut faire le vieil Ananias ?"

"Garde-moi la maison et le jardin pour que je la trouve rangée à chaque retour. Cela te plaît-il ?"

"Oh ! oui ! Mais je suis aveugle... La maison... je m'habituerais aux murs. Mais le jardin... Comment faire pour m'en occuper si je ne distingue pas les plantes? Oh ! ce serait si beau de te servir, Seigneur ! Finir ainsi ma vie..." Le petit vieux met la main sur son cœur en rêvant l'impossible chose.

Jésus se baisse en souriant et baise ses yeux aveugles...

"Mais moi... je commence à voir... Je vois... Oh ! Oh ! Oh !..." La joie le fait vaciller, et il tomberait si Jésus ne le soutenait pas.

"Hé ! la joie !..." dit Pierre d'une voix très émue.

"Et la faim aussi... Il a dit que depuis plusieurs jours il ne vit que de chicorée sans huile ni sel..." termine Thomas.

"Oui, nous l'avons amené pour cela, pour lui donner à manger..."

"Pauvre vieux !" disent-ils tous avec tristesse.

Le pauvre vieux revient à lui, et il pleure, il pleure. Les pauvres pleurs des vieux... si tristes même quand ce sont des pleurs de joie, et il murmure : "Maintenant oui, maintenant je puis te servir, béni ! Béni ! Béni !" et il voudrait se pencher pour baiser les pieds de Jésus.

"Non, père. Entrons maintenant et nous allons manger. Ensuite nous te donnerons un vêtement et tu seras parmi des fils et nous aurons un père qui nous souhaitera la bienvenue à chaque retour et nous donnera sa bénédiction à chaque départ. Nous irons chercher deux colombes pour que tu aies des créatures vivantes près de toi. Nous allons chercher des graines pour le jardin, et tu sèmeras des graines dans les parterres et la foi en Moi dans les cœurs de ce village."

"J'enseignerai la charité. Ils ne l'ont pas !"

"La charité aussi, mais sois doux..."

"Oh ! je le serai. Je n'ai pas dit une seule parole dure à ma bru qui m'abandonnait. J'ai compris et pardonné."

"J'ai vu cela dans ton cœur. C'est pour cela que je t'ai aimé. Viens, viens avec Moi..." Et Jésus entre dans la maison en tenant le petit vieux par la main.

Pierre les regarde aller et s'essuie une larme du revers de la main avant de reprendre le travail interrompu.

"Tu pleures, frère ?"

Pierre ne répond pas.

André insiste : "Pourquoi pleures-tu, frère ?"

"Toi, occupe-toi du chiendent. Si je pleure c'est parce que... parce je le sais, moi..."
"Dis-nous-le. Sois gentil" disent plusieurs.

"C'est parce que... C'est parce que cela me touche davantage le cœur ces instructions-là... oui... en somme faites ainsi, plus que quand imposant il tonne..."

"Mais alors on voit en Lui le Roi !" s'exclame Judas.

"Et ici on voit le Saint. Pierre a raison" dit Barthélemy.

"Mais pour régner, il doit être fort."

"Mais pour racheter, il doit être saint."

"Pour les âmes, oui. Mais pour Israël..."

"Israël ne sera jamais Israël, si les âmes ne se sanctifient pas."

Les "oui" et les "non" s'entrecroisent et chacun apporte son avis particulier.

Le petit vieux retourne dehors avec un petit broc dans la main. Il va prendre de l'eau à la source. Il ne paraît plus ce qu'il était avant, tellement il est heureux.

"Vieux père, écoute. D'après toi, de quoi a besoin Israël pour être grand, d'un roi ou d'un saint ?" demande André.

"C'est de Dieu qu'il a besoin. De ce Dieu qui là, à l'intérieur, prie et médite. Ah ! fils, fils ! Soyez bons, vous qui le suivez ! Soyez bons, bons, bons ! Ah ! quel don vous a fait le Seigneur ! Quel don ! Quel don !" et il s'en va, en levant les bras vers le ciel et en murmurant: "Quel don ! Quel don !"...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-074.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jzosus59


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 24 Aoû - 9:46

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Prédication au carrefour près du village de Salomon"

La petite troupe sort de la maisonnette, augmentée du vieillard qui s'admire dans le vêtement d'un apôtre de petite taille.

"Si tu veux rester, père..." va lui dire Jésus.

Mais le vieil homme l'interrompt : "Non, non. Je viens moi aussi. Oh ! laisse-moi venir ! J'ai mangé hier ! J'ai dormi cette nuit, et dans un lit ! Je n'ai plus de douleur au cœur ! Je suis fort comme un jeune..."

"Alors viens. Tu resteras avec Moi, avec Barthélemy et mon frère Jude. Vous, allez deux par deux, comme on a dit. Avant sexte, tous ici de nouveau. Allez et que la paix soit avec vous."

Ils se séparent, les uns allant vers le fleuve, les autres vers les campagnes. Jésus les laisse aller en avant et puis, le dernier. Lui se met en route. Il traverse lentement le village, remarqué par les pêcheurs qui reviennent du fleuve ou qui y vont, et par les ménagères actives qui se sont levées à l'aube pour la lessive, pour arroser les jardins ou faire le pain. Mais personne ne parle.

Seul un jeune garçon, qui pousse vers le fleuve sept brebis, interroge le vieillard : "Où vas-tu. Ananias ? Tu quittes le pays ?"

"Je vais avec le Rabbi, mais je reviens avec Lui. Je suis son serviteur."

"Non. Tu es mon père. Tout vieillard juste est un père et une bénédiction pour l'endroit qui le loge et pour celui qui le secourt. Bienheureux ceux qui aiment et honorent les vieillards" dit Jésus d'un air solennel.

L'enfant le regarde, intimidé, puis il murmure : "Moi de mon pain, j'en donnais toujours un peu à Ananias..." comme pour dire : "Ne me fais pas un reproche que je ne mérite pas."

"Oui, Michel était bon avec moi. Il était l'ami de mes petits-enfants... et il l'est resté aussi du grand-père. Sa mère aussi n'est pas mauvaise et me secourait, mais elle a onze enfants et ils vivent tous de la pêche..."

Des femmes s'approchent avec curiosité et elles écoutent.

"Dieu aidera toujours celui qui fait ce qu'il peut pour le pauvre. Et il y a toujours moyen d'aider. Bien souvent, dire : "Je ne puis" c'est mentir. En effet, quand on le veut, on trouve toujours la bouchée superflue, la couverture usagée, le vêtement mis de côté pour les offrir à qui n'en a pas. Et le Ciel récompense le don. Dieu te rendra, Michel, les bouchées données au vieillard." Jésus caresse l'enfant et se met en route.

Les femmes restent mortifiées où elles étaient, et puis elles interrogent le garçon qui dit ce qu'il sait. Et la peur s'empare des femmes avares qui avaient fermé leurs cœurs aux besoins du vieillard...

Pendant ce temps Jésus, arrivé à la dernière maison, se dirige vers un carrefour qui de la route principale tourne vers le petit village. On voit de là qu'il passe sur la route des caravanes qui reviennent vers les villes de la Décapole et de la Pérée.

"Allons-y et prêchons. Veux-tu le faire, toi aussi, père ?"

"Je ne suis pas capable. Que dois-je dire ?"

"Tu es capable. Ton âme connaît la sagesse du pardon et de la fidélité à Dieu et aussi la résignation aux heures de douleur. Et tu sais que Dieu secourt celui qui espère en Lui. Va et dis-le aux pèlerins."

"Oh ! cela, oui !"

"Jude, va avec lui. Moi, je reste avec Barthélemy au carrefour."

En effet, arrivé là, il se met à l'ombre d'un groupe de platanes feuillus et il attend patiemment.

Les champs aux alentours ont de belles moissons et de beaux vergers. Pleins de fraîcheur à cette heure matinale, l’œil les regarde avec plaisir. Les caravanes passent sur la route... Peu de gens regardent les deux qui sont adossés aux troncs des platanes. Peut-être les prennent-ils pour des voyageurs fatigués. Mais il y en a qui reconnaissent Jésus et le montrent du doigt ou s'inclinent en le saluant.

Finalement il y en a un qui arrête son âne et ceux de ses parents et qui en descend pour se diriger vers Jésus : "Dieu soit avec Toi, ô Rabbi ! Je suis d'Arbela. Je t'ai entendu à l'automne. Voici mon épouse, et sa sœur veuve, et puis ma mère. Cet homme âgé est son frère et ce jeune homme est le frère de ma femme. Et voici tous nos enfants. Ta bénédiction, Maître. J'ai appris que tu as parlé au gué. Mais j'y suis arrivé le soir... Pas une parole pour nous ?"

"La Parole ne se refuse jamais. Mais attends quelques minutes parce que d'autres vont arriver..."

En effet les habitants du village rejoignent tout doucement la bifurcation. D'autres, qui sont déjà passés sur la route se dirigeant vers le nord, reviennent en arrière; d'autres, intrigués, s'arrêtent descendant de leurs montures ou même restant en selle. Il se forme un petit auditoire qui ne cesse d'augmenter.

Jude d'Alphée revient aussi avec le vieillard et il y a avec eux deux malades et des gens en bonne santé. Jésus commence à parler.

"Ceux qui parcourent les chemins du Seigneur, les chemins indiqués par le Seigneur, et les parcourent avec une volonté bonne, finissent par trouver le Seigneur. Vous, vous trouvez le Seigneur après avoir fait votre devoir de fidèles Israélites pour la Pâque sainte. Et voici que la Sagesse vous parle, comme vous le désirez, à ce carrefour où la Bonté Divine nous fait nous rencontrer.

Si nombreux sont les carrefours que l'homme rencontre sur le chemin de sa vie. Encore plus de carrefours surnaturels que de carrefours matériels. Chaque jour la conscience se trouve en face de bifurcations ou de carrefours du Bien et du Mal. Et elle doit choisir avec attention pour ne pas se tromper. Et si elle se trompe, elle doit savoir revenir humblement en arrière quand on la rappelle et qu'on l'avertit. Et s'il lui paraît plus beau le chemin du Mal, ou même simplement de la tiédeur, il doit savoir choisir le chemin raboteux mais assuré du Bien.

Écoutez une parabole.

Un groupe de pèlerins, venus de régions lointaines pour chercher du travail, se trouva aux frontières d'un état. A ces frontières, il y avait des embaucheurs envoyés par divers patrons. Il y en avait qui cherchaient des hommes pour les mines et d'autres pour des champs et des bois, d'autres comme serviteurs d'un riche infâme, d'autres comme soldats pour un roi qui résidait au sommet d'une montagne, dans son château auquel on accédait par une route très abrupte. Le roi voulait avoir des milices, mais il exigeait qu'elles ne fussent pas tant des milices de violence que de sagesse, afin de les envoyer ensuite dans les villes pour sanctifier ses sujets. Aussi il vivait là-haut, comme dans un ermitage, pour former ses serviteurs sans que les distractions mondaines les corrompent en ralentissant ou en anéantissant la formation de leur esprit. Il ne promettait pas de grandes récompenses. Il ne promettait pas une vie facile, mais il donnait l'assurance que de son service sortirait sainteté et récompense.

Ainsi parlaient ses envoyés à ceux qu'ils rejoignaient aux frontières. De leur côté, les envoyés des patrons des mines ou des champs disaient : "Ce ne sera pas une vie facile, mais cependant vous serez libres et vous gagnerez de quoi vous payer un peu d'amusement". Ceux qui cherchaient des serviteurs pour le maître infâme promettaient tout de suite une nourriture abondante, des loisirs, des jouissances, des richesses : "II suffit que vous consentiez à ses caprices exigeants – oh ! nullement pénibles ! - et vous jouirez comme autant de satrapes".

Les pèlerins se consultèrent entre eux. Ils ne voulaient pas se séparer... Ils demandèrent : "Mais les champs et les mines, le palais du jouisseur et celui du roi sont-ils voisins ?"

"Oh ! non !" répondirent les embaucheurs. "Venez à ce carrefour et nous vous montrerons les différentes routes".

Ils y allèrent.

"Voilà ! Cette route splendide, ombragée, fleurie, plane, avec des sources fraîches, descend au palais du seigneur" dirent les embaucheurs de serviteurs.

"Voilà ! Celle qui est poussiéreuse, à travers des champs paisibles, conduit aux champs. Elle est exposée au soleil, mais vous voyez qu'elle est belle malgré tout" dirent les embaucheurs pour les champs.

"Voilà ! Celle ainsi sillonnée par de lourdes roues et couverte de taches sombres indique la direction des mines. Elle n'est ni belle ni désagréable..." dirent ceux qui embauchaient pour les mines.

"Voilà ! Ce sentier abrupt, taillé dans le roc, brûlé par le soleil, couvert de ronces et coupé de ravins qui ralentissent la marche, mais en revanche rendent la défense facile contre les attaques des ennemis, conduit vers l'orient, à ce château sévère, nous dirions sacré, où les esprits se forment au Bien" dirent les embaucheurs du roi.

Et les pèlerins regardaient, regardaient. Ils calculaient... Tentés par plusieurs choses dont une seule était totalement bonne. Lentement ils se divisèrent. Ils étaient dix : trois penchèrent pour les champs... et deux pour les mines. Ceux qui restaient se regardèrent et deux d'entre eux dirent : "Venez avec nous chez le roi. Nous n'aurons pas de gros gains et nous ne jouirons pas sur la terre, mais nous serons saints pour toujours".

"Ce sentier-là ? Nous serions fous ! Pas de gains ? Pas de jouissance ? Ce n'était pas la peine de quitter tout et de venir en exil pour avoir encore moins que ce que nous avions dans notre patrie. Nous voulons gagner et jouir..."

"Mais vous perdrez le Bien éternel ! N'avez- vous pas entendu que le maître est un infâme ?"

"Fariboles ! Après quelque temps nous le quitterons, mais nous aurons joui et nous serons riches".

"Vous ne vous en libérerez plus. Les premiers ont mal fait de suivre l'attrait de l'argent. Mais vous ! Vous suivez l'attrait du plaisir. Oh ! n'échangez pas contre une heure qui fuit votre sort éternel !"

"Vous êtes des imbéciles de croire à des promesses idéales. Nous, nous allons vers la réalité. Adieu !..." et ils prirent vivement la belle route ombragée, fleurie, avec ses sources fraîches, régulière au bout de laquelle brillait au soleil le palais magique du jouisseur.

Les deux qui restaient prirent en pleurant et en priant le sentier escarpé. Après quelques pas, ils faillirent se décourager tant il était difficile. Mais ils persévérèrent. Et la chair se faisait de plus en plus légère à mesure qu'ils avançaient. La fatigue se trouvait allégée par une jubilation étrange. Ils arrivèrent haletants, égratignés, au sommet de la montagne et ils furent admis en présence du roi. Il leur dit tout ce qu'il exigeait pour faire d'eux des preux et il dit pour finir : "Pensez-y pendant huit jours et ensuite répondez".

Ils réfléchirent beaucoup et soutinrent de durs combats contre le Tentateur qui voulait les effrayer, avec la chair qui disait : "Vous me sacrifiez", avec le monde dont les souvenirs les séduisaient encore. Mais ils vainquirent. Ils restèrent. Ils devinrent des héros du Bien. Arriva la mort, c'est-à-dire la glorification. Du haut des Cieux, ils virent dans l'abîme ceux qui étaient allés chez le patron infâme. Enchaînés aussi au-delà de la vie, ils gémissaient dans l'obscurité de l'Enfer. "Et ils voulaient être libres et jouir !" dirent les deux saints.

Les trois damnés les virent et, effrayants, les maudirent, maudirent tout, Dieu pour commencer, en disant : "Vous nous avez tous trompés !"

"Non, vous ne pouvez pas le dire. On vous avait dit le danger. Vous avez voulu votre mal" répondirent les bienheureux conservant leur sérénité même en voyant et en entendant les railleries obscènes et les obscènes blasphèmes lancés contre eux.
Ils virent aussi ceux des champs et des mines en diverses régions du Purgatoire et eux aussi les virent et leur dirent : "Nous n'avons été ni bons ni mauvais, et maintenant nous expions notre tiédeur. Priez pour nous !"

"Oh ! nous le ferons ! Mais pourquoi donc n'êtes-vous pas venus avec nous ?"

"C'est que nous n'avons pas été des démons mais des hommes... Nous avons été sans générosité. Nous avons aimé ce qui passe, bien qu'honnête, plus que ce qui est Éternel et Saint. Maintenant nous apprenons à connaître et à aimer avec justice".

La parabole est finie. Tout homme est au carrefour, à un perpétuel carrefour.

Bienheureux ceux qui sont fermes et généreux dans la volonté de suivre les chemins du Bien. Que Dieu soit avec eux, et que Dieu touche et convertisse ceux qui ne sont pas ainsi et les amène à l'être. Allez en paix."

"Et les malades ?"

"Qu'a la femme ?"

"Des fièvres malignes qui lui tordent les os. Elle est allée jusqu'aux eaux miraculeuses de la Grande Mer, mais aucun soulagement."

Jésus se penche sur la malade et lui demande : "Qui crois-tu que je suis ?"

"Celui que je cherchais. Le Messie de Dieu. Aie pitié de moi qui t'ai tant cherché !"

"Que ta foi te donne la santé des membres comme celle du cœur. Et toi, homme ?"

L'homme ne répond pas. La femme qui l'accompagne parle pour lui : "Un cancer lui ronge la langue. Il ne peut parler et il meurt de faim." En effet l'homme est un squelette.

"As-tu la foi qui peut te guérir ?"

L'homme avec la tête fait signe que oui.

"Ouvre la bouche" commande Jésus. Et il approche son visage de l'horrible bouche rongée par le cancer. Il souffle en elle. Il dit : "Je veux !"

Un moment d'attente puis deux cris : "Mes os redevenus sains !"; "Marie, je suis guéri !

Regardez ! Regardez ma bouche. Hosanna ! Hosanna !" et il veut se lever, mais il vacille à cause de la faiblesse.

"Donnez-lui à manger" commande Jésus et il va se retirer.

"Ne t'en va pas ! D'autres malades viendront ! D'autres reviendront en arrière... Pour eux, pour eux aussi !" crie la foule.

"Chaque matin, de l'aurore à l'heure de sexte, je viendrai ici. Que quelques hommes de bonne volonté s'occupent de rassembler les pèlerins."

"Moi, moi, Seigneur !" disent plusieurs.

"Que Dieu vous bénisse pour cela."

Et Jésus retourne vers le village avec ses premiers compagnons et d'autres, venus par petits groupes pendant qu'il parlait, et tous avec des gens.

"Mais où sont Pierre et Judas de Kériot ?" demande Jésus.

"Ils sont allés à la ville voisine avec beaucoup d'argent. Ils font des achats..."

"Oui. Judas a fait un miracle et il est en fête" observe en souriant Simon le Zélote.

"André aussi, et il a une brebis en souvenir. Il a guéri la jambe cassée d'un berger et lui l'a ainsi récompensé. Nous la donnerons au père. Le lait fait du bien aux vieillards..." dit Jean en caressant le petit vieux qui est bienheureux.

Ils rentrent et préparent un peu de nourriture...

Ils vont s'asseoir à table quand, chargés comme des ânes et suivis d'une charrette chargée de ces claies qui servent de lits aux pauvres de Palestine, arrivent les deux manquants.

"Pardon, Maître. Mais il fallait cela. Maintenant nous serons bien" dit Pierre.
Et Judas : "Remarque. Nous avons pris le strict nécessaire, propre et pauvre, comme tu l'aimes" et ils se mettent à décharger pour congédier le charretier.

"Douze lits et douze nattes. Quelques nappes. Ici les graines. Là les colombes et puis l'argent. Et demain beaucoup de gens. Ouf ! quelle chaleur ! Mais maintenant tout va bien. Qu'as-tu fait, Maître ?..."

Et pendant que Jésus fait son récit, ils s'assoient à table, contents.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-075.htm
TOME : 5/75

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jourda11
Les rives du Jourdain


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 25 Aoû - 8:12

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"En direction de la rive occidentale du Jourdain"

Jésus est de nouveau en route. Il tourne le dos au nord, côtoie les méandres du fleuve pour chercher quelqu'un qui le passe. Les siens sont tous autour de Lui et ils évoquent les événements des quelques jours passés dans le petit village de Salomon et dans sa maison. D'après ce que je comprends, ils sont restés jusqu'à ce que se répande dans les milieux hostiles le bruit de la présence du Maître. Quand la chose s'est produite ils s'en sont allés, laissant pour garder la maisonnette remise en ordre le vieil Ananias, tranquille dans sa pauvreté qui n'est plus désolée.

« Espérons que les âmes restent dans l'état où elles sont maintenant» dit Barthélemy.
« Si nous allons et venons comme dit le Maître, nous les garderons dans ces dispositions» répond Jude d'Alphée.

« Il pleurait, pauvre vieillard ! Il s'était attaché... » dit André encore tout ému.

« Et ses dernières paroles m'ont plu. N'est-ce pas. Maître, qu'il a parlé en sage ? » dit Jacques de Zébédée.

« Moi je dis qu'il a parlé en saint ! » s'exclame Thomas.

« Oui. Et je n'oublierai pas son désir » répond Jésus.

« Mais qu'a-t-il dit précisément ? Je m'étais éloigné avec Jean pour dire à la mère de Micaël de se souvenir de faire ce que le Maître a dit, et je ne sais rien de précis » dit l'Iscariote.

« Il a dit : "Seigneur, si tu passes par le village de ma bru, dis-lui que je ne lui garde pas rancune et que je suis content de n'être plus délaissé car, de cette manière, moins sévère sera pour elle le jugement de Dieu. Dis-lui qu'elle fasse grandir les petits dans la foi au Messie pour qu'ainsi je les aie avec moi au Ciel, et dès que je serai dans la paix, je prierai pour eux et pour leur salut". Et je le dirai. Je chercherai la femme et je le lui dirai car il est bien de le faire » dit Jésus.

« Pas un mot de reproche ! Et même il se félicite que ne mourant plus de faim et d'abandon, le péché de la femme en soit diminué. C'est admirable ! » observe Jacques d'Alphée.

« Mais aux yeux de Dieu cela diminuera-t-il vraiment la faute de la bru ? C'est à savoir!! » dit Jude d'Alphée.

Les avis sont contraires. Mathieu s'adresse à Jésus : « Quel est ton jugement, Maître ? Les choses resteront-elles comme elles étaient avant ou bien changeront-elles ? »

« Elles changeront... »

« Tu vois que j'ai raison ?... » dit Thomas triomphant.

Mais Jésus fait signe de le laisser parler et il dit : « Elles changeront pour le vieillard, elles changeront au Ciel comme elles changèrent sur la Terre pour son indulgente douceur. Pour la femme, elles ne changeront pas. Sa faute crie toujours aux yeux de Dieu. Seul le repentir pourrait changer le jugement sévère. Et je le lui dirai. »

« Où habite-t-elle ? »

« A Masada, auprès de ses frères. »

« Et tu veux aller jusque là ? »

« Ces lieux aussi doivent être évangélisés...»

« Et à Kériot ? »

« Nous remonterons de Masada à Kériot et nous irons à Jutta, Hébron, Béthsur, Béther, pour être de nouveau à Jérusalem pour la Pentecôte. »

« Masada est un lieu d'Hérode... »

« Qu'importe ? C'est une forteresse, mais lui n'y est pas. Et même s'il y était !... Ce n'est pas la présence d'un homme qui m'empêchera d'être le Sauveur. »

« Mais où passons-nous le fleuve ? »

« Vers Galgala. De là nous le côtoierons en suivant les montagnes. Les nuits sont fraîches, et la nouvelle lune de Ziv éclaire le ciel serein. »

« Si nous allons par ces lieux, pourquoi ne pas aller à la montagne où tu as jeûné ? Il est juste que tous aient la possibilité de la bien connaître » dit Mathieu.

« Nous y irons aussi. Mais voici une barque. Négociez le trajet pour que l'on puisse passer de l'autre côté. »

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-076.htm
TOME : 6/76

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Rive occidentale du Jourdain


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 26 Aoû - 7:28

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"À Galgala"

Je ne sais pas comment est maintenant Galgala. Au moment où Jésus y entre, c'est une ville ordinaire de Palestine, assez peuplée, située sur une colline peu élevée, couverte surtout de vignes et d'oliviers. Mais le soleil y est si fort que les blés aussi peuvent y trouver place, semés au hasard sous les arbres ou entre les rangs de vignes. Et ils mûrissent malgré les feuillages parce qu'ils sont rôtis à souhait par le soleil qui déjà se ressent du voisinage du désert.

Poussière, brouhaha, saleté, confusion de jour de marché. Et, inévitables comme le destin, les habituels pharisiens et scribes zélés et non convaincus, qui avec de grands gestes discutent doctoralement dans le meilleur coin de la place et qui font semblant de ne pas voir Jésus ou de ne pas le connaître. Jésus va tout droit consommer son repas sur une petite place secondaire, presque à la périphérie, toute ombragée par un enchevêtrement de branches d'arbres de toutes espèces. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une portion de montagne faisant partie depuis peu de l'agglomération et qui garde encore le souvenir de son état naturel.

Le premier à s'approcher de Jésus, qui mange du pain et des olives. est un homme déguenillé. Il demande un peu de pain. Jésus lui passe le sien avec toutes les olives qu'il a en main.

« Et Toi? Nous n'avons pas d'argent, tu le sais » observe Pierre. « Nous avons tout laissé à Ananias... »

« N'importe. Je n'ai pas faim. Soif, si... »

Le mendiant dit : « Ici derrière il y a un puits. Mais pourquoi m'as-tu tout donné ? Tu pouvais me donner la moitié de ton pain... Si tu n'éprouves pas du dégoût de le reprendre... »

« Mange, mange. Moi, je puis m'en passer. Mais pour que tu ne penses pas que j'aie du dégoût, donne-moi de tes mains une seule bouchée et je la mangerai pour être ton ami... »

L'homme, au visage triste et sombre, s'éclaire d'un sourire étonné et il dit : « Oh ! c'est la première fois depuis que je suis le pauvre Ogla que quelqu'un me dit qu'il veut être mon ami ! » et il donne une bouchée de pain à Jésus. Et il demande : « Qui es-tu ? Comment t'appelles-tu ? »

« Je suis Jésus de Nazareth, le Rabbi de Galilée. »

« Ah !... J'ai entendu par d'autres parler de Toi... Mais... n'es-tu pas le Messie ?... »

« Je le suis. »
« Et Toi, Messie, tu es si bon avec les mendiants ? Le Tétrarque nous fait battre par ses serviteurs s'il nous voit sur sa route... »

« Moi, je suis le Sauveur. Je ne bats pas. J'aime. »

L'homme le regarde fixement. Puis il se met à pleurer lentement.

« Pourquoi pleures-tu ? »

« Parce que... je voudrais être sauvé... Tu n'as plus soif, Seigneur ? Je pourrais te conduire au puits et je parler... »

Jésus comprend que l'homme veut avouer quelque chose et il se lève en disant : « Allons. »

« Je viens moi aussi ! » déclare vivement Pierre.

« Non. Je reviens tout de suite, d'ailleurs... Et il faut respecter celui qui se repent. »

Il va avec l'homme derrière une maison au-delà de laquelle s'étend la campagne.

« Là il y a le puits... Bois, et puis écoute-moi. »

«Non, homme. Verse d'abord en Moi ta peine et ensuite... je boirai. Et puis j'aurai peut-être une eau plus douée pour ma soif que celle du sol. »
« Laquelle, Maître ? »

« Ton repentir. Allons sous ces arbres. Ici les femmes nous observent. Viens » et il lui met la main sur l'épaule et le pousse vers un massif d'oliviers.

« Comment sais-tu que je suis coupable et que je me repens ? »

« Oh !... Mais parle et n'aie pas peur de Moi. »

« Seigneur... Nous étions sept frères d'un même père, mais moi j'étais né d'une femme que mon père avait épousée une fois veuf. J'étais haï par les six autres. Le père. en mourant, nous laissa à tous des parts égales. Mais quand il fut mort, les six autres, en corrompant les juges, m'enlevèrent tout mon bien. Ils chassèrent ma mère et moi-même, avec des accusations infâmes. Elle mourut alors que j'avais seize ans... et elle mourut de privations... Et dès lors, je n'ai plus eu personne pour m'aimer... » et il pleure tout abattu. Il se reprend et continue : « Les six, riches et heureux, connaissaient la prospérité, grâce aussi à mon bien, et moi je mourais de faim car j'étais tombé malade en assistant ma mère épuisée... Mais Dieu les à frappés l'un après l'autre. Je les ai tant maudits, tant haïs, qu'ils ont été victimes du sortilège. Faisais-je mal ? Certainement. Je le sais. Et je le savais. Mais comment aurais-je pu ne pas les haïr et les maudire ? Le dernier, qui était en réalité le troisième par rang d'âge, résistait à toutes les malédictions. Il prospérait même, grâce aux biens des cinq autres, il avait hérité légitimement des trois plus jeunes, morts sans épouses, il avait épousé la veuve du premier, mort sans enfants, et il avait frauduleusement, par des prêts et des ruses, enlevé une bonne partie de la succession du second à la veuve et aux orphelins. Quand il me rencontrait par hasard aux marchés où j'allais comme serviteur d'un riche pour vendre des denrées, il m'insultait et me frappait... Un soir, je l'ai rencontré... J'étais seul, il était seul. Lui était un peu ivre de vin... Et moi, j'étais ivre de souvenirs et de haine... Il y avait dix ans que ma mère était morte... Il m'insulta, en insultant la morte... Il l'appela "chienne immonde" et il m'appela "fils de la hyène..." Seigneur, s'il n'avait pas touché ma mère... j'aurais supporté. Mais il l'a insultée... Je l'ai pris au collet. Nous avons lutté... Je voulais seulement le frapper... Mais il a glissé à terre... et la terre était couverte d'une herbe glissante, en pente... et dessous il y avait un ravin et un torrent... Il a roulé, ivre comme il l'était, et il est tombé... On le cherche encore depuis tant d'années... Mais il est enseveli dans les pierres et le sable d'un torrent du Liban. Moi, je ne suis plus revenu chez mon maître, et lui n'est plus revenu à Césarée Panéade. J'ai marché sans paix... Ah ! la malédiction de Caïn ! Peur de vivre... et peur de mourir... Je suis tombé malade... Et puis... j'ai entendu parler de Toi... Mais j'avais peur... On disait que tu voyais dans le cœur de l'homme. Et ils sont si méchants les rabbis d'Israël !... Ils ne connaissent pas la pitié... Toi, Rabbi des rabbis, tu étais ma terreur... Et je fuyais devant Toi. Et pourtant je voudrais être pardonné... » Il pleure, affaissé sur le sol...

Jésus le regarde et murmure : « Et prenons sur Moi même ces péchés !... Fils ! Ecoute. Je suis la Pitié, pas la terreur. C'est aussi pour toi que je suis venu. N'aie pas honte de Moi... Je suis le Rédempteur. Tu veux être pardonné ? De quoi ? »

« De mon crime. Tu me le demandes ? J'ai tué mon frère. »

« Tu as dit : "Je voulais seulement le frapper" parce qu'à ce moment-là tu étais offensé et irrité. Mais quand tu haïssais et maudissais non pas un mais six frères, tu n'étais pas offensé et irrité. Tu le faisais comme tu respirais, spontanément. La haine et la malédiction, la joie de les voir frappés, c'était ton pain spirituel, n'est-ce pas ? »

« Oui, Seigneur. Pendant dix années ce fut mon pain. »

« Eh bien, en réalité, le plus grand crime, tu l'as commencé du moment où tu as haï et maudit. Tu es six fois homicide de tes frères. »

« Mais, Seigneur, ils m'avaient ruiné et haï... Et ma mère était morte de faim... »

« Tu veux dire que tu avais raison de te venger. »

« Oui, je veux le dire. »

« Tu n'as pas raison. Il y avait Dieu pour punir. Toi, tu devais aimer. Et Dieu t'aurait béni sur la Terre et dans le Ciel. »

« Il ne me bénira donc jamais ? »

« Le repentir ramène la bénédiction. Mais que de douleurs, que d’angoisses tu t'es donné ! Par ta haine tu t'en es données beaucoup plus que ne t'en avaient données tes frères !... »

« C'est vrai ! C'est vrai ! Une horreur qui dure depuis vingt-six ans. Oh ! Pardonne-moi, au nom de Dieu. Tu vois que j'ai en moi la douleur de ma faute ! Je ne demande rien pour ma vie. Je suis mendiant et malade. Mais je veux rester tel, souffrir, expier. Mais donne-moi la paix de Dieu ! J'ai fait des sacrifices au Temple en souffrant de la faim, pour accumuler la somme pour l'holocauste. Mais je ne pouvais dire mon crime, et je ne sais pas si mon sacrifice a été accepté.»

« Nullement. Même si chaque jour tu en avais consommé un, à quoi aurait-il servi quand tu mentais en l'offrant ? C'est un rite superstitieux et inutile celui qui n'est pas précédé du sincère aveu de la faute. Faute ajoutée à une faute, et donc encore plus qu'inutile. Offrande sacrilège. Que disais-tu au prêtre ? »

« Je disais : "J'ai péché par ignorance en faisant des choses interdites par le Seigneur et je veux expier". Je pensais : "Je sais en quoi j'ai péché, et Dieu le sait. Mais à l'homme je ne peux le dire clairement. Dieu, qui voit tout, sait que je pense à mon péché". »
« Restrictions mentales, échappatoires indignes. Le Très-Haut les hait. Quand on pèche, on expie. Ne le fais plus. »

« Non, Seigneur. Et serai-je pardonné ? Ou dois-je aller tout avouer? Payer de ma vie la vie que j'ai prise? Il me suffit de mourir avec le pardon de Dieu.»

« Vis pour expier. Tu ne pourrais pas rendre son mari à la veuve et leur père aux enfants... Avant de tuer, avant de permettre que la haine devienne maîtresse, il faudrait réfléchir ! Mais lève-toi et marche par ton nouveau chemin. En marchant, tu trouveras de mes disciples. Les monts de Judée, si tu vas de Tecua à Bethléem, et au-delà vers Hébron, sont certainement parcourus par eux. Dis-leur que Jésus t'envoie et dis-leur qu'avant la Pentecôte il remontera vers Jérusalem en passant par Béthsur et Béther. Demande Elie, Joseph, Lévi, Mathias, Jean, Benjamin, Daniel, Isaac. Te rappelleras-tu ces noms ? Adresse-toi à eux particulièrement. Maintenant allons...»
« Et tu ne bois pas ? »

« J'ai bu tes larmes. Une âme qui revient à Dieu ! Il n'y a rien de plus réconfortant pour Moi. »

« Je suis pardonné, alors ?! Tu dis : "Qui revient à Dieu"... »

« Oui. Tu es pardonné. Et ne hais jamais plus. »

L'homme se penche de nouveau, car il s'était redressé, et il baise les pieds de Jésus.
Ils reviennent vers les apôtres et ils les trouvent en discussion avec des scribes.
« Voici le Maître. Lui peut vous répondre et vous dire que vous êtes pécheurs. »
« Qu'y a-t-il ? » demande Jésus dont le salut déférent n'obtient pas de réponse.
« Maître, ils nous vexent avec leurs questions et leurs moqueries...»

« Supporter les ennuis, c'est une œuvre de miséricorde.»

« Mais ils t'offensent Toi. Ils font de Toi un objet de mépris... et les gens hésitent. Tu le vois ? Nous avions réussi à rassembler des personnes... Maintenant qui reste-t-il ? Deux ou trois femmes... »

« Oh ! non ! Vous avez aussi un homme, un homme crasseux ! C'est encore trop pour vous ! Seulement, ô Maître, ne te semble-t-il pas de te contaminer trop, Toi qui dis toujours que les saletés te dégoûtent ? » raille un jeune scribe en montrant le mendiant qui est à côté de Jésus.

« Lui n'est pas sale. Il n'a pas la saleté qui me répugne. Lui c'est "le pauvre". Le pauvre ne me dégoûte pas. Sa misère doit seulement ouvrir l'âme à des sentiments de pitié fraternelle. J'ai le dégoût des misères morales, des cœurs empuantis, des âmes en lambeaux, des esprits couverts de plaies. »

« Et tu sais si lui n'est pas tel ? »

« Je sais qu'il croit et espère en Dieu et en sa miséricorde, maintenant qu'il l'a connue. »

« Connue ? Où habite-t-elle ? Dis-le pour que nous aussi nous puissions y aller et voir son visage. Ah ! Ah ! Le Dieu terrible, que Moïse n'osait pas regarder, doit avoir une bien terrible face même dans sa miséricorde, même si après tant de siècles s'est adoucie sa rigueur ! » réplique le jeune scribe et il rit d'un rire qui est plus négateur qu'un blasphème.

« Moi qui te parle, je suis la Miséricorde de Dieu ! » crie Jésus. Il s'est dressé, et fulgurante est la puissance de son regard et de son geste. Je ne sais pas comment l'autre n'aie pas peur...

Cependant, même s'il ne fuit pas, il ne sait plus continuer ses sarcasmes et il se tait alors qu'un autre le remplace : « Oh ! que de paroles inutiles ! Nous voudrions seulement pouvoir croire. Nous ne demanderions pas mieux. Mais, pour croire, il faut avoir des preuves. Maître, sais-tu ce qu'est Galgala pour nous ? »

« Et tu me prends pour un sot ? » dit Jésus. Et prenant le ton de la psalmodie, lent, un peu traînant, il commence : « "Et Josué, s'étant levé avant le jour, leva le camp. Partis de Setim, lui et tous les fils d'Israël arrivèrent au Jourdain où ils s'arrêtèrent trois jours, à la fin desquels les hérauts parcoururent le camp en criant : 'Quand vous verrez l'Arche de l'Alliance du Seigneur votre Dieu, portée par les prêtres de la race de Lévi, partez vous aussi et suivez-les, mais qu'il y ait entre vous et l'Arche un intervalle de deux mille coudées, afin que vous puissiez voir de loin et distinguer le chemin par lequel vous devez marcher, n'y étant jamais passé et...' ". »

« Assez ! Assez ! La leçon tu la sais. Eh bien, nous voudrions avoir de Toi, pour croire, un pareil miracle. Au Temple, à Pâque, on nous a rebattu les oreilles de la nouvelle apportée par un passeur, que tu as arrêté le fleuve en crue. Donc si pour un homme quelconque tu as tant fait, pour nous, qui sommes tellement plus qu'un homme, fais le miracle de descendre dans le Jourdain avec les tiens et de le passer à pied sec comme Moïse à la Mer Rouge et Josué à Galgala. Allons ! Les sortilèges ne servent que pour les ignorants, mais nous nous ne serons pas séduits par ta nécromancie, bien que Toi, c'est connu, tu connaisses les secrets de l'Égypte et les formules magiques. »

« Je n'en ai pas besoin. »

« Descendons au fleuve et nous croirons en Toi. »

« Il est dit: "Ne tente pas le Seigneur ton Dieu" ! »

« Tu n'es pas Dieu ! Tu es un pauvre fou. Tu es quelqu'un qui soulève les foules ignorantes. Avec elles c'est facile, car tu as Belzébuth avec Toi. Mais avec nous qui sommes pourvus des insignes d'exorcistes, tu es moins que rien » dit un scribe sur un ton agressif.

« Ne l'offense pas ! Prie-le de nous contenter. Comme tu le traites, il s'avilit et perd sa puissance. Allons, Rabbi de Nazareth ! Donne-nous une preuve et nous t'adorerons » dit un vieux scribe, astucieux comme un serpent, et il est plus hostile dans ses flatteries tortueuses que les autres dans leur férocité déclarée.

Jésus le regarde. Puis il se tourne vers le sud-ouest et il ouvre les bras en les tendant en avant. Il dit : « Là-bas se trouve le désert de Juda et là il me fut dit par l'Esprit du Mal de tenter le Seigneur mon Dieu. Et j'ai répondu : "Va-t-en Satan ! Il est dit que Dieu doit être adoré, non tenté. Et il faut pour le suivre dépasser la chair et le sang". C'est ce que je vous dis à vous. »

« C'est à nous que tu donnes le nom de Satan ? A nous ? Ah! Maudit ! » et, plus semblables à des voyous qu'à des docteurs de la Loi, ils prennent des pierres éparses sur le sol pour le frapper, et ils crient : « Va-t-en ! Va-t-en ! Maudit sois-tu éternellement ! »

Jésus les regarde, sans peur. Il paralyse leur geste sacrilège, ramasse son manteau et il dit : « Allons ! Homme, marche devant Moi » et il revient vers le puits, vers l'oliveraie de la confession, il y pénètre... Et accablé, il baisse la tête alors que deux larmes qu'il ne peut retenir roulent de ses cils sur son visage pâle.

Ils arrivent à une route. Jésus s'arrête et il dit au mendiant : « Je ne peux te donner de l'argent. Je n'en ai pas. Je te bénis. Adieu. Fais ce que je t'ai dit. »

Ils se séparent... Les apôtres sont affligés. Ils ne parlent pas. Ils se regardent en dessous...

Jésus rompt le silence en reprenant le ton du psaume interrompu par le scribe « "Et le Seigneur dit à Josué : 'Prends douze hommes, un par tribu, et fais leur prendre au milieu du lit du Jourdain, à l'endroit où se sont arrêtés les pieds des prêtres, douze pierres très dures que vous érigerez à l'endroit des campements, là où vous planterez les tentes cette nuit'. Et Josué, après avoir appelé à lui les douze hommes choisis parmi les fils d'Israël, un par tribu, leur dit : 'Allez en avant de l'Arche du Seigneur votre Dieu au milieu du Jourdain et prenez de là, sur vos épaules, chacun une pierre selon le nombre des fils d'Israël, pour en faire un monument au milieu de vous. Et quand dans l'avenir vos fils vous interrogeront, en disant : Que signifient ces pierres ? Vous leur répondrez : Les eaux du Jourdain disparurent devant l'Arche de l'Alliance du Seigneur qui les traversa, et ces pierres furent placées comme monument éternel des fils d'Israël' ". »

Jésus relève sa tête qu'il tenait baissée. Il tourne son regard vers les douze qui le regardent. Il dit avec une autre voix, sa voix des moments de plus grande tristesse : « Et l'Arche a été dans le fleuve. Et ce ne furent pas les eaux, mais les cieux qui s'ouvrirent par respect pour le Verbe qui s'y trouvait pour les sanctifier, les rendre plus saintes qu'elles ne le furent à cause de l'Arche arrêtée dans le lit du fleuve. Et le Verbe s'est choisi douze pierres. Très dures, car elles doivent durer jusqu'à la fin du monde. Et parce qu'elles doivent être les fondations pour le Temple nouveau et pour la Jérusalem éternelle. Douze. Rappelez-le-vous. Ce doit être le nombre. Et puis il en a choisi douze autres pour un second témoignage. Les premiers disciples bergers, et Abel le lépreux, et Samuel l'estropié, les premiers guéris... et reconnaissants... Très dures aussi, car elles devront résister aux coups d'Israël qui hait Dieu !... Qui hait Dieu !... »

Quelle voix déchirée, affaiblie, presque blanche a Jésus alors qu'il pleure sur la dureté d'Israël. Il reprend : « Dans le fleuve, les siècles et l'homme éparpillèrent les pierres souvenir... Sur la Terre la haine éparpillera mes douze. Sur les rives du fleuve, les siècles et les hommes ont détruit l'autel souvenir... Les premières et les secondes pierres, ayant servi à tous les usages à cause de la haine des démons qui ne sont pas seulement dans l'enfer mais aussi dans les hommes, ne se reconnaissent plus. Telles d'entre elles servirent même pour tuer. Et qui me dit que dans les pierres levées contre Moi il n'y avait pas des éclats des pierres très dures choisies par Josué ? Très dures ! Ennemies ! Oh ! très dures ! Même parmi les miens, il y en aura qui, séparés, serviront de trottoir aux démons qui marchent sur Moi... et se feront cailloux pour me frapper et ils ne seront plus les pierres choisies... mais les satans... Oh ! Jacques, mon frère ! Très dur est Israël avec son Seigneur ! » et, chose jamais vue, Jésus accablé par je ne sais quel découragement qui le domine, se penche sur l'épaule de Jacques d'Alphée et l'embrasse en pleurant...


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-077.htm
TOME : 6/77

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Pierre12
Pierres de  Galgala


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 28 Aoû - 7:58

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Vers Engaddi. Séparation et adieux de Judas et Simon"


Ils doivent avoir continué leur route au clair de lune et séjourné dans quelque caverne pendant quelques heures et repris le chemin à l'aube Et ils sont visiblement fatigués par le cheminement difficile sur la rocaille, à travers les arbustes épineux et les lianes qui rampent et embarrassent les pieds. La marche est guidée par Simon le Zélote qui semble bien connaître les parages et qui s'excuse de la difficulté de la marche comme si elle dépendait de lui.

"Maintenant, quand nous serons de nouveau sur les monts que vous voyez, nous marcherons mieux et je vous promets du miel sauvage en abondance et de l'eau pure en abondance..."

"De l'eau ? J'y patauge ! Le sable m'a rongé les pieds comme si j'avais marché sur le sel et ma peau est toute en feu. Quels lieux maudits ! Oh ! on sent, oui, on sent que l'on est dans le voisinage des lieux punis par le feu du Ciel ! Il est resté dans le vent, dans la terre, dans les épines. Dans tout !" s'exclame Pierre.

"Et pourtant c'était beau ici autrefois, n'est-ce pas, Maître ?"

"Très beau. Dans les premiers siècles du monde ces lieux étaient un petit Eden. Le sol très fertile, riche en sources servant à tant d'usages, mais disposées de façon à ne donner que du bien. Ensuite... le désordre des hommes parut s'emparer des éléments. Et ce fut la ruine. Les sages du monde païen expliquent de plusieurs manières le terrible châtiment. A la manière des hommes, cependant, parfois avec une terreur superstitieuse. Mais croyez-le : ce fut seulement la volonté de Dieu qui changea l'ordre des éléments. Ceux du ciel appelèrent ceux des profondeurs, ils se heurtèrent, ils s'excitèrent l'un l'autre en une ronde maléfique, les éclairs incendièrent le bitume que les veines ouvertes du sol avaient répandu en désordre, et le feu des entrailles de la terre et le feu sur la terre, et le feu du ciel pour alimenter celui de la terre et pour ouvrir, par les épées des éclairs, de nouvelles blessures dans la terre qui tremblait dans des convulsions effrayantes, brûla, détruisit, rongea des stades et des stades d'un lieu qui était auparavant un paradis en en faisant l'enfer que vous voyez et où il ne peut y avoir de vie."

Les apôtres écoutent attentivement...

Barthélemy demande : "Tu crois que si on pouvait assécher le voile épais des eaux, nous trouverions au fond de la Grande Mer les restes des villes punies ?"

"Certainement. Et presque intactes, car l'épaisseur des eaux fait un linceul de chaux aux villes ensevelies. Mais le Jourdain a répandu sur elles une épaisse couche de sable. Et elles sont ensevelies deux fois pour qu'elles ne se redressent plus, symbole de ceux qui, obstinés dans leurs fautes, sont inexorablement ensevelis par la malédiction de Dieu et la domination de Satan qu'ils ont servi avec tant d'anxiété pendant leur vie."

"Et est-ce ici que se réfugia Matthatias de Jean de Siméon, le juste asmonéen qui est, avec ses fils, la gloire d'Israël tout entier ?"

"Ici. Entre les montagnes et les déserts, et c'est ici qu'il remit de l'ordre dans le peuple et l'armée, et Dieu fut avec lui."

"Cependant, du moins... Ce fut pour lui plus facile car les Assidiens furent plus justes que ne le sont les pharisiens avec Toi !"

"Oh ! être plus juste que les pharisiens c'est bien facile ! Plus facile encore que de piquer pour cette épine qui s'est attachée à mes jambes... Regardez ici !" dit Pierre qui, en écoutant, n'a pas regardé par terre et s'est trouvé enveloppé par un buisson épineux qui fait saigner ses mollets.

"Sur les montagnes, il y en a moins. Tu vois qu'il y en a déjà moins ?" dit Simon le Zélote pour le réconforter.

"Hum ! Tu es très au courant..."

"J'y ai vécu proscrit et persécuté..."

"Ah ! Alors !..."

En effet, les petits monts deviennent verts, d'un vert moins torturant, bien qu'ils soient moins ombragés et si leur herbette est peu développée, elle est en revanche très odorante et parsemée de fleurs qui en font un tapis coloré. Des nuées d'abeilles y font leurs provisions et puis de là vont aux cavernes dont sont criblés les flancs de la montagne et là, sous des rideaux de lierre et de chèvrefeuille, déposent le miel dans des ruches naturelles. Simon le Zélote va à une caverne et il en sort avec des rayons de miel d'or, et à une autre, et à une autre encore jusqu'à ce qu'il en ait pour tous, et il en offre au Maître et aux amis qui mangent volontiers le miel doux et filant.

"Si on avait du pain ! Comme c'est bon !" dit Thomas.

"Oh ! même sans pain, c'est bon ! Meilleur que les épis philistins. Et... on espère qu'il n'y aura pas de pharisien qui vienne nous dire de ne pas en manger !" dit Jacques de Zébédée.

Ils s'en vont tout en mangeant et ils arrivent à une citerne où se déversent des ruisselets dont l'eau s'en va ensuite je ne sais où. L'eau qui déborde sort du bassin et elle est fraîche, cristalline, étant protégée du soleil et des débris par la voûte du rocher où la citerne est creusée. En retombant, elle forme un petit lac minuscule dans la roche de silice noirâtre.

C'est avec un plaisir visible que les apôtres se déshabillent et se plongent, à tour de rôle, dans le bassin inattendu. Mais auparavant, ils ont voulu que Jésus en profite "pour que leurs membres en soient sanctifiés" dit Mathieu.

Ils reprennent la marche, restaurés bien que plus affamés, et les plus affamés, en plus du miel qu'ils mangent, rongent des tiges de fenouil sauvage et d'autres pousses comestibles dont je ne connais pas le nom.

La vue est belle des plateaux de ces monts bizarres qui semblent avoir eu leurs cimes tranchées d'un coup d'épée. Des déchirures d'autres montagnes vertes et de plaines fertiles se voient au sud, et aussi quelque arrière-plan sur la Mer Morte, qui par contre est visible à l'orient, avec les montagnes lointaines de l'autre rive, estompées par un brouillard de nuées légères qui s'élèvent du sud-est. Au nord, quand on la découvre entre les crêtes des montagnes, on voit la verdure lointaine de la plaine jordanienne, à l'ouest les hautes montagnes de la Judée.

Le soleil commence à brûler et Pierre dit sentencieusement que "ces nuées sur les monts de Moab sont signe de fortes chaleurs."

"Maintenant nous allons descendre dans la vallée du Cédron. Elle est ombragée..." dit Simon.

"Le Cédron ?! Oh ! comment a-t-on fait pour arriver si vite au Cédron ?"

"Oui, Simon de Jonas. Le chemin a été rude, mais comme il a abrégé le parcours ! En suivant sa vallée, on arrive vite à Jérusalem" explique le Zélote.

"Et à Béthanie... Je devrais envoyer certains d'entre vous à Béthanie pour dire aux sœurs de conduire Egla chez Nike. Elle m'en a tant prié, et c'est une juste prière. La veuve sans enfants aura elle aussi un saint amour, et la fillette sans parents une mère vraiment Israélite qui la fera grandir dans notre foi antique et dans la mienne. Je voudrais venir Moi aussi... Un repos paisible pour mon esprit attristé... Dans la maison de Lazare le cœur du Christ ne trouve qu'amour... Mais long est le voyage que je veux accomplir avant la Pentecôte !"

"Envoie-moi, Seigneur, et avec moi un bon marcheur. Nous irons à Béthanie et ensuite je remonterai à Kériot et là nous nous rencontrerons" dit l'Iscariote enthousiaste. Les autres, au contraire, dans l'attente d'être choisis pour ce voyage qui les séparerait du Maître, ne sont pas du tout enthousiastes. Jésus réfléchit. Et tout en réfléchissant, il regarde Judas. Il se demande s'il va consentir. Judas insiste : "Oui, Maître ! Dis oui ! Fais-moi plaisir !...
"
"Tu es le moins indiqué de tous, ô Judas, pour aller à Jérusalem !"

"Pourquoi. Seigneur ? Je la connais plus que tout autre !"

"C'est bien pour cela !... Non seulement elle t'est connue, mais elle pénètre en toi plus qu'en tout autre."

"Maître, je te donne ma parole que je ne m'arrêterai pas à Jérusalem et je ne verrai personne d'Israël, de par ma volonté... Mais laisse-moi aller. Je te précéderai à Kériot et..."

"Et tu ne feras pas pression pour me donner des honneurs humains ?"

"Non, Maître. Je le promets."

Jésus réfléchit encore.

"Pourquoi, Maître, tant d'hésitation ? Tu te méfies tellement de moi ?"

"Tu es un faible. Judas. Et en t'éloignant de la Force, tu tombes ! Tu es si bon depuis quelque temps ! Pourquoi veux-tu te troubler et me causer du chagrin ?"

"Mais non, Maître, je ne veux pas ces choses! . Il me faudra bien un jour être sans Toi !
Et alors ? Comment ferai-je si je ne me suis pas préparé ?"

"Judas a raison" disent plusieurs

"C'est bien !... Va. Va avec Jacques mon frère."

Les autres respirent soulagés. Jacques, peiné, soupire, mais il dit docilement : "Oui, mon Seigneur ! Bénis-nous et nous partirons."

Simon le Zélote a pitié de sa peine et il dit : "Maître, les pères remplacent volontiers les fils pour leur donner de la joie. Lui je l'ai pris pour fils en même temps que Jude. Le temps a passé, mais mon idée est toujours la même. Accueille ma prière... Envoie-moi avec Judas de Simon. Je suis âgé, mais résistant comme un jeune, et Judas n'aura pas à se plaindre de moi."

"Non, ce n'est pas juste que tu te sacrifies en t'éloignant du Maître à ma place. Certes c'est pour toi une souffrance de ne pas aller avec Lui..." dit Jacques d'Alphée.

"Ma souffrance s'adoucit par la joie de te laisser avec le Maître. Tu me raconteras ensuite ce que vous avez fait... D'ailleurs... je vais volontiers à Béthanie..." termine le Zélote comme pour amoindrir la valeur de ce qu'il a offert.

"C'est bien, vous irez tous deux. En attendant poursuivons jusqu'à ce petit village. Qui y monte pour chercher du pain au nom de Dieu ?"

"Moi! Moi !" Tous veulent y aller, mais Jésus retient Judas de Kériot.

Quand ils se sont tous éloignés, Jésus lui prend les mains et lui parle vraiment visage contre visage. Il semble qu'il veuille faire passer en lui sa pensée, le suggestionner au point que Judas ne puisse avoir d'autres pensées qui ne soient pas celles que Jésus veut. "Judas... Ne te fais pas du mal ! Ne te fais pas du mal, mon Judas ! Ne te sens-tu pas plus calme et plus heureux depuis quelque temps, libéré des pieuvres de ton moi le plus mauvais, de ce moi humain qui est si facilement le jouet de Satan et du monde ?

Oui, tu te sens ainsi ! Préserve donc ta paix, ton bien-être. Ne te nuis pas, Judas ! Je lis en toi. Tu es à un si bon moment ! Oh ! si je pouvais, si je pouvais au prix de tout mon Sang te garder ainsi, détruire jusqu'au dernier rempart où se niche un grand ennemi pour toi et te faire tout esprit, intelligence d'esprit, amour d'esprit, esprit, esprit !"

Judas, poitrine contre poitrine, visage contre visage avec Jésus, les mains dans les mains, est presque abasourdi. Il murmure : "Me nuire ? Dernier rempart ? Lequel ?..."

"Lequel ?! Tu le sais. Tu sais avec quoi tu te nuis ! En cultivant tes pensées de grandeur humaine et des amitiés que tu supposes être utiles pour te donner cette grandeur. Il ne t'aime pas, Israël, crois-le. Il te hait comme il me hait et comme il hait quiconque peut avoir l'apparence d'un probable triomphateur. Et toi, justement parce que tu ne caches pas ta pensée de vouloir être tel, tu es haï. Ne crois pas à leurs paroles mensongères, à leurs fausses questions qu'ils font sous prétexte de s'intéresser à tes pensées pour t'aider. Ils te circonviennent pour nuire, pour savoir et pour nuire. Et je ne te prie pas pour Moi, mais pour toi, pour toi seul. Moi, si je suis en butte à l'iniquité, je serai toujours le Seigneur. Ils pourront torturer la chair, la tuer. Rien de plus. Mais toi, mais toi ! C'est ton âme qu'ils tueraient... Fuis la tentation, mon ami ! Dis-moi que tu la fuiras ! Donne à ton pauvre Maître persécuté, tourmenté, cette parole de paix !"
Il l'a pris dans ses bras maintenant, et il lui parle joue contre joue, près de l'oreille, et les cheveux d'or foncé de Jésus se mêlent aux lourdes boucles brunes de Judas.

"Moi, je le sais que je dois souffrir et mourir. Je sais que ma couronne ne sera que celle du martyr. Je sais que ma pourpre ne sera que celle de mon Sang. C'est pour cela que je suis venu. Car c'est par ce martyre que je rachèterai l'Humanité, et l'amour me presse depuis un temps sans limite vers l'accomplissement de cette action. Mais je voudrais qu'aucun des miens ne se perde. Oh ! tous les hommes me sont chers, car ils ont en eux l'image et la ressemblance de mon Père et l'âme immortelle que Lui a créée. Mais vous, vous aimés et préférés, vous, sang de mon sang, pupille de mon oeil, non, non, perdus non ! Oh ! il n'y aura pas de torture semblable à celle-là, même si Satan enfonçait en Moi ses armes brûlantes de soufres infernaux et me mordait, m'enveloppait, lui, le Péché, l'Horreur, le Dégoût, il n'y aura pas de torture pour Moi semblable à celle d'un de mes élus qui se perd... Judas, Judas, mon Judas ! Mais veux-tu que je demande au Père de souffrir trois fois ma Passion horrible et que de ces trois, deux soient pour te sauver toi seul ? Dis-le-moi, ami, et je le ferai. Je dirai de multiplier à l'infini mes souffrances pour cela. Je t'aime, Judas, je t'aime tellement. Et je voudrais, je voudrais te donner Moi-même, te rendre Moi-même, pour te sauver de toi-même..."
"Ne pleure pas, ne parle pas ainsi, Maître. Moi aussi, je t'aime. Moi aussi, je me donnerais moi-même pour te voir fort, respecté, craint, triomphant. Je ne t'aime peut-être pas parfaitement. Je ne pense peut-être pas parfaitement. Mais tout ce que je suis, je l'emploie, et peut-être j'en abuse, si anxieux que je suis de te voir aimé. Mais, je te jure, je te jure sur Jéhovah, que je n'approcherai pas des scribes, ni des pharisiens, ni des sadducéens, ni des juifs, ni des prêtres. Ils diront que je suis fou. Mais cela ne m'importe pas. Il me suffit que tu n'aies pas de chagrin à cause de moi. Es-tu content ? Un baiser, Maître, un baiser pour ta bénédiction et ta protection."

Ils s'embrassent et ils se séparent alors que les autres reviennent, descendant en courant la colline, en agitant de larges fouaces et des fromages frais.

Ils s'assoient sur l'herbe verte et partagent la nourriture en racontant qu'ils ont été bien accueillis parce que, dans les quelques maisons, il y a des gens qui connaissent les bergers disciples et qui sont favorables au Messie.

"Nous n'avons pas dit que tu étais là, car autrement..." termine Thomas.

"Nous tâcherons de passer par ici un jour. Il ne faut négliger personne" répond Jésus.
Le repas prend fin. Jésus se lève et bénit les deux qui vont à Béthanie et qui n'attendent pas le soir pour reprendre la route, car la vallée est ombragée et pleine de sources.

Jésus, et les dix qui restent, de leur côté s'étendent sur l'herbe et se reposent en attendant le crépuscule, pour revenir vers la route d'Engaddi et de Masada, comme je l'entends dire à ceux qui sont restés.
*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-078.htm
TOME : 6/78
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Vallée du Cédron



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 29 Aoû - 7:18

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Arrivée à Engaddi"

Les pèlerins, malgré la fatigue d'une longue marche faite peut-être en deux étapes du crépuscule à l'aurore par des sentiers certainement pas faciles, ne peuvent retenir une exclamation admirative. Après avoir franchi le dernier tronçon de route sur une côte où des diamants étincellent au premier soleil du matin, ils ont devant eux le panorama complet des deux rives de la Mer Morte.

La rive occidentale laisse un petit espace de plaine entre la Mer Morte et la ligne des petits monts qui avec leur faible altitude semblent la dernière vague des montagnes de Judée qui s'est avancée sur le rivage désolé et est restée là avec une belle végétation, après avoir mis le désert nu entre elle et la plus proche chaîne de Judée.

La rive orientale, au contraire, a des montagnes qui tombent presque à pic dans le bassin de la Mer Morte. On a vraiment l'impression que le terrain, au cours d'une épouvantable catastrophe tellurique, ait ainsi été brisé avec une coupure nette en laissant auprès du lac des lézardes verticales par où descendent des torrents plus ou moins alimentés dont les eaux, destinées à s'évaporer, se jettent dans les eaux sombres, maudites, de la Mer Morte. En arrière, au-delà du lac et de la première corniche des monts, d'autres et d'autres monts qui resplendissent dans le soleil du matin. Au nord l'embouchure vert-azur du Jourdain, au sud des monts qui font une corniche au lac.

C'est un spectacle d'une grandeur solennelle, triste, réprobatrice, où se fondent les riants aspects des montagnes et la sombre image de la Mer Morte qui semble rappeler, par son aspect, ce que peut le péché et ce que peut la colère du Seigneur. Il est en effet d'un aspect terrible cet immense miroir d'eau sans une voile, sans une barque qui le sillonne, sans un oiseau qui le survole, sans un animal qui vienne boire sur ses rives !

Contrastant avec cette évocation de châtiment de la mer, les effets miraculeux du soleil sur les collines et sur les dunes, jusque sur les sables du désert, où les cristaux de sel prennent l'aspect de jaspes précieux répandus sur le sable, sur les pierres, sur les tiges rigides des plantes désertiques, en faisant de tout un spectacle de beauté par la poussière de diamant qui recouvre toutes choses. Plus miraculeux encore l'aspect d'un plateau fertile de cent à cent cinquante mètres qui domine la mer avec des palmiers splendides, des vignes et des arbres de toutes espèces, parcouru par des eaux azurées et où s'étend une belle ville entourée de campagnes luxuriantes. Quand le regard passe du sombre aspect de la mer, de l'aspect tourmenté de la rive orientale qui ne présente une tristesse paisible que dans une langue de terre basse et verte qui s'avance au sud-est dans la mer, de l'aspect désolé du désert de Juda, de celui sévère des monts de Judée, à cette vue si douée, si riante, si fleurie, il semble que ce soit un cauchemar de fièvre qui s'évanouisse, pour faire place à une suave vision de paix.

« C'est Engaddi, chantée par les poètes de notre Patrie. Admirez comme elle est belle la région alimentée par des eaux gracieuses au milieu d'une pareille désolation ! Descendons dans ses jardins, car tout est jardin ici: le pré, le bois, la vigne. C'est l'antique Asason-Tamar dont le nom évoque les belles palmeraies sous lesquelles il était plus beau encore de construire les cabanes et de cultiver la terre de s'aimer, d'élever les enfants et les troupeaux au bruissement harmonieux des frondaisons des palmiers. C'est l'oasis souriante qui a survécu aux terres de l’Eden puni par Dieu, entourée, comme une perle enchâssée, de sentiers qui ne sont praticables que pour les chèvres et les chevreuils, comme il est dit au Livre des Rois.Sur ces sentiers s'ouvrent pour ceux qui sont persécutés, fatigués et abandonnés, des cavernes hospitalières. Rappelez-vous David notre roi, et rappelez-vous sa bonté pour Saül son ennemi. C’est Asason-Tamar, c'est Engaddi, la fontaine, la bénie, la beauté d'où partirent les ennemis contre le roi Josaphat et les fils de son peuple qui effrayés, furent réconfortés par Jahaziel fils de Zacharie en qui parlait l'Esprit de Dieu. Et ils remportèrent une grande victoire parce qu'ils eurent foi dans le Seigneur et méritèrent son aide grâce à la pénitence et à la prière auxquelles ils se livrèrent avant la bataille. C'est celle qu’a chantée Salomon comme un modèle pour les beautés de la Belle entre les belles C'est celle qu'a nommée Ezéchiel comme une de celles qu’ont alimenées les eaux du Seigneur... Descendons ! Allons porter a la gemme d'Israël, l'Eau vive qui descend du Ciel. »

Et il commence presque en courant la descente par un sentier casse-cou tout en tournants et en zigzag dans la roche calcaire rougeâtre qui, aux points où elle s'approche le plus de la mer, va vraiment jusqu’à l'extrémité où la montagne fait une corniche à cette dernière Un sentier à donner le vertige même aux montagnards les plus adroits. Les apôtres ont du mal à le suivre, et les plus âgés sont tout à fait distancés par le Maître quand celui-ci s'arrête aux premier palmiers et aux premières vignes du fertile plateau ou chutent les eaux cristallines et des oiseaux de toutes espèces.

Des brebis blanches paissent sous le toit bruissant des palmeraies, des mimosas, des plantes balsamiques, des pistachiers, et des arbres qui exhalent des parfums fins ou pénétrants qui se fondent avec ceux des roseraies, de la lavande en fleur, de la cannelle, du cinnamome, de la myrrhe, de l'encens, du safran, des jasmins, des lys, des muguets et de la fleur d'aloès qui ici est géante, des œillets et des benjoins qui pleurent avec d'autres résines par les entailles pratiquées dans les troncs. C'est vraiment "le jardin clos, la source du jardin", et de tous côtés se présentent les fruits et les fleurs, les parfums, la beauté ! Il n'y a pas en Palestine un endroit aussi beau, dans son étendue et sa beauté naturelle. On comprend en le regardant, beaucoup de pages des poètes de l’Orient ou ils chantent les beautés des oasis comme celles de paradis répandus sur la Terre.

Les apôtres tout en sueur, mais remplis d'admiration, se joignent au Maître et ensemble ils descendent par une route bien entretenue vers la rive que l'on rejoint après avoir franchi des terrasses successives toutes cultivées d'où descendent, en cascades riantes, les eaux bienfaisantes qui arrosent toutes les cultures jusqu'à la plaine qui se termine sur le rivage. A mi-côte ils entrent dans la ville blanche où bruissent les palmeraies, embaumée par les rosiers et les mille fleurs de ses jardins, et ils cherchent, au nom de Dieu, un logement aux premières maisons. Les maisons, bienveillantes comme la nature, s'ouvrent sans hésitation et leurs habitants demandent qui est "ce Prophète qui ressemble au roi Salomon, vêtu de lin et rayonnant la beauté."...

Jésus entre avec Jean et Pierre dans une maisonnette où une veuve habite avec son fils.

Les autres s'éparpillent ça et là après la bénédiction du Maître et avec le projet de se réunir au crépuscule sur la place la plus grande.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/index.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jourda10
Le Lac du Jourdain


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 30 Aoû - 7:12

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Prédication et miracles à Engaddi"

Jésus, vers le crépuscule, un crépuscule de feu qui rougit les maisons toutes blanches d'Engaddi et donne à la Mer Morte des reflets de nacre noire, se dirige vers la place principale. Il a avec Lui le jeune homme qui l'a logé et qui le guide à travers les méandres de la ville, à l'architecture vraiment orientale.

Le soleil doit être très fort dans ces lieux ainsi ouverts en face de la lourde surface de la Mer Salée. J'ai l'impression qu'aux mois d'été il doit en sortir des souffles brûlants, isolés comme ils le sont au milieu du désert aride que le soleil doit battre sans pitié en rendant brûlant le terrain. Pour s'en défendre les habitants d'Engaddi ont construit des rues étroites qui paraissent l'être encore plus à cause des gouttières et des corniches des maisons qui s'avancent largement, de sorte qu'en levant les yeux on ne voit qu'une bande étroite du ciel, d'un azur violent, qui apparaît là-haut.

Les maisons sont hautes, presque toutes à deux étages, surmontées d'une terrasse sur laquelle, malgré la hauteur, grimpent et s'étendent des vignes pour faire de l'ombre et donner le plaisir des grappes qui, une fois mûries sous le soleil souverain, dans la réverbération des murs et du sol de la terrasse, doivent être douces comme le raisin sec de Damas. Et les vignes rivalisent pour donner le plaisir aux hommes et aux oiseaux très nombreux qui. des passereaux aux pigeons, font leurs nids à Engaddi, avec les palmiers élevés, poussés un peu partout, et avec les opulents arbres à fruits qui s'élèvent dans les cours, dans les jardins resserrés entre les maisons et se penchent au-dessus des ruelles et retombent des murs blanchis avec leurs branches chargées de fruits qui mûrissent au joyeux soleil, et dépassent les archivoltes très nombreuses qui en certains endroits forment de véritables galeries interrompues çà et là par les exigences architectoniques, et montent vers le ciel bleu, si uni, d'une couleur si moelleuse qu'il donne l'impression que, s'il était possible de le toucher, on toucherait un lourd velours ou un cuir lisse peint et teint par un sage artiste avec cette teinte parfaite plus chargée qu'une turquoise, moins qu'un saphir, très belle, inoubliable.

Et les eaux... Que de sources et de fontaines doivent jaillir dans les cours et les jardins des maisons parmi la verdure de mille plantes ! En passant dans les ruelles encore désertes, car les habitants sont encore au travail ou dans leurs maisons, on entend l'eau qui coule, qui clapote, qui bruit, comme autant de notes d'une harpe pincée par un artiste caché. Et pour en augmenter le charme, les archivoltes, les détours continuels des rues recueillent ces bruits des eaux, les amplifient, augmentent leur nombre par l'effet des échos pour en faire tout un arpège.

Et des palmiers, des palmiers, des palmiers ! Sur la moindre petite place large comme une pièce d'habitation, voilà les fûts, minces, très élevés qui montent vers le ciel avec à peine là-haut un mouvement de balancement dans les feuilles qui bruissent serrées comme un panache en haut du fût. L'ombre, qui en plein midi tombe à pic sur la place minuscule et la couvre toute entière, se reflète maintenant d'une manière bizarre sur les murets des terrasses plus hautes.

Pourtant la ville est propre si on la compare aux villes de Palestine. Peut-être le fait que les maisons soient serrées les unes contre les autres, qu'elles aient toutes des cours et des jardins cultivés, a contribué à enseigner aux habitants à ne pas jeter toutes les immondices dans les rues, à les recueillir, au contraire, avec les ordures des animaux pour en faire des tas de fumier destinés aux arbres et aux plates-bandes ou bien... par rare souci d'ordre. Les ruelles sont propres, asséchées par le soleil, et on n'y trouve pas les peu gracieux tas de légumes jetés au rebut, les sandales éculées, les chiffons sales, les excréments et autres choses désagréables que l'on voit dans Jérusalem elle-même, dans les rues à peine périphériques.

Voici le premier cultivateur qui revient du travail sur un âne gris. Pour le défendre contre les mouches, l'homme a caparaçonné complètement avec des branches de jasmin son âne qui s'en va au petit trot en secouant ses oreilles et ses grelots sous la couverture ondulante des branches parfumées. L'homme regarde et salue. Le jeune homme lui dit : "Viens à la grande place. Tu entendras le Rabbi qui est chez moi."

Voilà un troupeau de brebis qui envahit la rue, s'y engageant en venant d'une petite place au fond de laquelle on aperçoit la campagne. Elles marchent étroitement serrées l'une contre l'autre, mettant leurs sabots là où les a mis celle qui les précède, la tête penchée comme si leur tête était trop lourde pour leur cou trop grêle sur leur corps obèse. Elles trottinent de leur pas bizarre et leur corps trop gras semble un baluchon fixé sur quatre piquets... Jésus, Jean et Pierre imitent l'homme qui est avec eux et s'adossent au mur chaud d'une maison pour les laisser passer. Un homme et un enfant suivent le troupeau. Ils regardent et saluent. Le jeune homme dit : "Renfermez les brebis et venez à la grande place avec vos parents. Le Rabbi de Galilée est parmi nous. Il va nous parler."

Voici la première femme qui sort, entourée d'une nichée d'enfants, et qui va je ne sais où. Le jeune homme lui dit : "Viens avec Jean et les enfants écouter le Rabbi que l'on nomme Messie."

Les maisons s'ouvrent peu à peu dans le soir qui vient et laissent entrevoir les fonds verts des jardins, ou ceux paisibles des courettes où les pigeons font leur dernier repas. Le jeune homme passe la tête par chacune des portes ouvertes et il dit : "Venez entendre le Rabbi, le Seigneur."

Ils débouchent enfin dans une rue droite, l'unique rue droite de cette ville qui n'a pas été construite comme on l'a voulu, mais comme l'ont voulu les palmiers ou les puissants pistachiers certainement centenaires et respectés comme des notables par les habitants qui leur doivent de ne pas mourir d'insolation. Voici, au fond, une place où font office de colonne les fûts de nombreux palmiers. On dirait une de ces salles hypostyles des temples ou des palais très anciens, faites d'un vaste espace rempli de colonnes placées à des distances régulières pour faire une forêt de pierre soutenant le plafond. Ici les palmiers font office de colonnes et, serrés comme ils sont, forment avec les feuilles qui se rejoignent. un plafond émeraude sur la place blanche au milieu de laquelle se trouve une fontaine élevée, de forme carrée, remplie d’eaux cristallines qui jaillissent d'une colonnette au centre du bassin et retombent dans des vasques plus basses où peuvent s’abreuver les animaux. En ce moment les paisibles pigeons domestiques l’ont prise d'assaut et ils boivent ou dansent un menuet avec leurs pattes roses sur le bord le plus haut, ou bien ils éclaboussent leurs plumes en produisant des reflets dûs aux gouttes d'eau qui s’accrochent un moment aux barbes des plumes.

Il y a du monde et il y a les huit apôtres qui étaient allés çà et là en quête de logement et chacun a rassemblé ses fidèles désireux d'entendre celui que l'apôtre a indiqué comme le Messie promis. Les apôtres se hâtent d'accourir de tous côtés vers le Maître, comme autant de comètes qui traînent à leur suite les petits groupes de leurs conquêtes.

Jésus lève la main pour bénir les disciples et les gens d’Engaddi.

Jude d'Alphée parle au nom de tous : "Voici, Maître et Seigneur. Nous avons fait ce que tu as dit et eux savent qu'aujourd’hui la Grâce de Dieu est parmi eux. Mais ils veulent aussi la Parole. Plusieurs te connaissent par ouï-dire, certains pour t'avoir rencontré à Jérusalem. Tous, les femmes en particulier, désirent te connaître et en premier lieu le chef de la synagogue. Le voici. Avance, Abraham."

L’homme. vraiment très âgé, s'avance. Il est ému. Il voudrait parler, parler, mais dans son émotion il ne trouve plus un mot de ce qu'il avait préparé. Il se penche pour s'agenouiller en s'appuyant sur son bâton, mais Jésus l'en empêche et commence par l’embrasser en disant : "Paix au vieux et juste serviteur de Dieu !" et l’autre, de plus en plus ému, ne sait que répondre: "Louange à Dieu ! Mes yeux ont vu le Promis ! Et que puis-je demander de plus a Dieu ?" et, levant les bras dans une pose hiératique, il entonne le psaume de David (34) : "J'ai attendu anxieusement le Seigneur, et Lui s’est tourné vers moi".

Mais il ne le dit pas tout. Il dit les passages qui se rapportent davantage à l'événement : "Il a entendu mon cri et Il m’a tiré de l'abîme de la misère et de la boue du marécage...

Il a mis sur mes lèvres un cantique nouveau.

Bienheureux l'homme qui a mis son espoir dans le Seigneur.

Tu as fait beaucoup de choses merveilleuses, ô Seigneur mon Dieu, et il n'est personne qui t'égale dans tes desseins. Je voudrais les énumérer, en parler, mais leur multitude dépasse toute énumération.

Tu n'as pas voulu de sacrifice, ni d'oblation, mais Tu as ouvert mes oreilles... (il est de plus en plus ému).

Il est dit que je dois faire ta volonté... Ta Loi est dans mon cœur.

J'ai annoncé ta justice à la grande assemblée. Voici : je n'ai pas gardé mes lèvres closes, Tu le sais, ô Seigneur.

Je n'ai pas tenu ta justice cachée au dedans de moi, j'ai proclamé ta vérité et le salut qui vient de Toi...

Mais Toi, ô Seigneur, n'éloigne pas de moi ta compassion...

Des malheurs sans nombre sont tombés sur moi... (et il pleure vraiment, en disant les paroles d'une voix que les larmes rendent encore plus vieille et plus tremblante).

Je suis mendiant et besogneux, mais le Seigneur a soin de moi. Tu es mon aide, mon protecteur, ô mon Dieu, ne tarde pas!..."

Voilà le psaume, mon Seigneur, et j'ajoute de mon côté : "Dis-moi: 'Viens' et je te dirai ce que dit le psaume : 'Voilà, je viens!' ".

Il se tait et pleure avec toute sa foi dans ses yeux brouillés par les années.

Les gens expliquent : "Il a perdu sa fille qui lui laisse des petits-enfants. Sa femme est devenue aveugle et idiote à cause des nombreuses souffrances, et l'on ne sait rien de leur unique garçon. Il est disparu ainsi, du jour au lendemain..."

Jésus pose sa main sur l'épaule du vieil homme et lui dit : "Les souffrances des justes passent aussi rapidement que l'hirondelle en comparaison de la durée de la récompense éternelle. Mais nous allons rendre à ta Saraï ses yeux d'autrefois et l'intelligence de sa jeunesse pour qu'elle réconforte ta vieillesse."

"Elle s'appelle Colombe" avertit quelqu'un du peuple...

"Pour lui elle est sa princesse. Mais écoutez la parabole que je vous propose."

"Tu ne vas pas auparavant délivrer des ténèbres les yeux et l'esprit de mon épouse pour qu'elle puisse goûter la Sagesse ?" demande anxieusement le vieux chef de la synagogue.
"Peux-tu croire que Dieu peut tout, et que d'un autre monde vient son pouvoir ?"

"Oui, ô Seigneur. Je me rappelle un soir d'il y a plusieurs années. Alors, j'étais heureux, mais je croyais, même dans la joie. Car c'est ainsi ! L'homme, quand il est heureux, peut même oublier Dieu.

Moi, je croyais en Dieu, même en ce temps joyeux où j'étais jeune et ma femme en bonne santé et mon Élise grandissait, une jeune fille belle comme un palmier, qui était déjà fiancée, et Elisée l'égalait en beauté et la surpassait en force comme il convient à un homme... J'étais allé avec l'enfant aux sources qui sont près des vignes qui sont la dot de Colombe, laissant ma femme et ma fille aux métiers sur lesquels se tissait le trousseau nuptial... Mais peut-être je t'ennuie ? Le malheureux songe, en se souvenant, à sa joie . passée... mais cela n'intéresse pas les autres..."

"Parle, parle !"

"J'étais allé avec l'enfant... Les sources... Si tu es venu par la route à l'occident, tu sais où elles sont... Les sources étaient à la limite du lieu béni, et en regardant, on voyait au-delà le désert et la route blanche à cause des pierres romaines encore bien visibles alors dans les sables de Juda... Plus tard... fini aussi ce signe ! Et ce n'est rien qu'un signe se perde dans les sables ! Mais c'est mal que ce soit effacé le signe de Dieu, envoyé pour te désigner, dans les esprits d'Israël. Dans trop d'esprits ! Mon garçon me dit : "Père, regarde ! Une grande caravane, et des chevaux, et des chameaux, et des serviteurs et des seigneurs, en direction d'Engaddi. Ils viennent peut-être aux sources avant la tombée de la nuit..." Je levai les yeux des branches que je relevais et qui traînaient après la vendange abondante, et je vis... Les hommes venaient bien aux sources. Ils descendirent et me virent et ils me demandèrent s'ils pouvaient camper en cet endroit pour une nuit.

"Engaddi a des maisons hospitalières, et elle est toute proche" répondis-je.

"Non. Nous veillons pour être prêts à fuir, car Hérode nous recherche. D'ici, les sentinelles verront toute la route et il sera facile d'échapper à ceux qui nous recherchent".

"Quel péché avez-vous commis ?" demandai-je étonné et prêt à leur indiquer les cavernes de nos montagnes, comme c'est pour nous une coutume sacrée à l'égard des persécutés. Et j'ajoutai : "Vous êtes étrangers et de lieux différents... Je ne sais pas comment vous avez pu pécher contre Hérode..."

"Nous avons adoré le Messie qui est né à Bethléem de Juda et vers lequel nous a guidé l'étoile du Seigneur. Hérode le cherche et donc il nous cherche pour que nous lui indiquions l'endroit où Il se trouve. Et il le cherche pour le tuer. Nous. peut-être, nous trouverons la mort dans les déserts, sur cette route longue et inconnue, mais nous ne dénoncerons pas le Saint descendu du Ciel !"

Le Messie ! Le rêve de tout véritable Israélite ! Mon rêve ! Et Il était au monde ! Et Il était à Bethléem de Juda selon la prédiction !... Je demandai, en tenant mon garçon sur mon cœur, des nouvelles et des nouvelles en disant : "Écoute, Élisée ! Rappelle-toi ! Toi, certainement tu le verras !" J'avais cinquante ans et je n'espérais plus le voir... et je n'espérais pas vivre assez pour le voir homme... Élisée... ne peut plus l'adorer..."

Le vieillard pleure de nouveau, mais il se ressaisit et dit : "Les trois Sages parlèrent avec une patiente douceur. Ils m'ont décrit ta sainte enfance, et la Mère, et le père... J'aurais passé la nuit avec eux... Mais Elisée s'endormait sur mon sein. Je saluai les trois Sages en leur promettant de me taire pour ne pas leur faire tort par des dénonciations possibles. Mais à Colombe, dans la chambre nuptiale, je racontai tout, et ce fut le soleil au milieu des malheurs qui nous frappèrent ensuite. Ensuite j'appris le massacre... et pendant des années, j'ai ignoré si tu étais sauf. Maintenant, je le sais. Mais moi seulement, car Elise est morte, Elisée n'est plus, et Colombe ne peut entendre l'heureuse nouvelle... Mais la foi dans le pouvoir de Dieu, déjà vive, est devenue parfaite depuis cette soirée lointaine où trois hommes, de races différentes, ont témoigné de la puissance de Dieu, par leur union d'âmes, grâce à l'étoile miraculeuse, sur le chemin de Dieu pour adorer son Verbe."

"Et ta foi sera récompensée. Maintenant, écoutez.

Qu'est-ce que la foi ? Elle est parfois pareille à une dure semence de palmier, minuscule, formée d'une brève phrase : "Dieu existe", nourrie par une seule affirmation: "Je l'ai vu". Ainsi il en a été de la foi d'Abraham en Moi, grâce aux paroles des trois Sages d'Orient. Ainsi il en a été de la foi de notre peuple, depuis les plus lointains patriarches, transmise d'une génération à l'autre, depuis Adam à sa postérité, depuis Adam, pécheur, mais auquel on a cru quand il a dit : "Dieu existe, et nous existons parce qu'il nous a créés. Et moi, je l'ai connu". Ainsi il en a été de cette foi, toujours plus parfaite car toujours plus manifestée, qui est venue par la suite, et qui est pour nous un héritage, éclairé de manifestations divines, d'apparitions angéliques, de lumières de l'Esprit. Semences toujours minuscules en comparaison de l'Infini.

Semences minuscules. Mais en mettant des racines, en fendant la dure écorce de l'animalité avec ses doutes et ses tendances, en triomphant des herbes nuisibles des passions, des péchés, des moisissures des dégradations, des vers rongeurs des vices, de tout, elle s'élève dans les cœurs, grandit, s'élance vers le soleil, vers le ciel, s'élève, s'élève jusqu'à se libérer des limites de la chair et se fondre en Dieu dans sa connaissance parfaite, dans sa possession complète, au-delà de la vie et de la mort, dans la vraie Vie.

Celui qui possède la foi possède le chemin de la Vie. Celui qui sait croire n'erre pas. Il voit, il reconnaît, il sert le Seigneur et il possède le salut éternel. Pour lui le Décalogue est quelque chose de vital et tout ordre qui vient de lui est une perle dont s’orne sa future couronne. Pour lui est le salut, la promesse du Rédempteur. Il est déjà mort celui qui croyait avant que je ne vienne sur la Terre ? Il n'importe. Sa foi le rend égal à ceux qui maintenant s'approchent de Moi avec amour et foi. Les justes trépassés seront bientôt dans la joie car leur foi va avoir sa récompense Après avoir accompli la volonté de mon Père, j'irai et je dirai : "Venez !" et tous ceux qui sont morts dans la Foi monteront avec Moi dans le Royaume du Seigneur. Imitez dans la foi les palmiers de votre terre qui sont nés d'une petite semence, mais avec une si forte volonté de croître, et de pousser si droit, oublieux du sol mais énamourés du soleil, des astres, du ciel. Ayez foi en Moi. Sachez croire ce que trop peu croient en Israël et je vous promets la possession du Royaume céleste, par le pardon de la faute d’origine et par la juste récompense pour tous ceux qui pratiquent ma doctrine qui est la très douce perfection du parfait Décalogue de Dieu.

Je vais rester parmi vous aujourd'hui et demain, jour du sabbat sacré, et je partirai à l'aube du lendemain du sabbat. Que celui qui est affligé vienne à Moi ! Que celui qui doute vienne a Moi ! Que celui qui veut la Vie vienne à Moi ! Sans crainte, car je suis la Miséricorde et l'Amour."

Et Jésus fait un large geste de bénédiction pour congédier ses auditeurs afin qu'ils puissent aller au repas du soir et au repos. Il va s'éloigner quand une petite vieille, jusqu'alors cachée dans le coin d'une ruelle, fend la foule qui veut encore rester avec le Maître, et parmi les cris étonnés de cette foule va s'agenouiller aux pieds de Jésus en criant : "Bénis sois-tu et le Très-Haut qui t'envoie ! Et le sein qui t'a engendré qui est plus qu'un sein de femme puisqu'elle a pu te porter Toi !"

Un cri d'homme se fond avec le sien : "Colombe ! Colombe Oh ! Tu vois ! Tu entends ! Tu parles avec sagesse en reconnaissant le Seigneur ! Oh ! Dieu ! Dieu de mes pères ! Dieu d'Abraham, Isaac et Jacob ! Dieu des prophètes ! Dieu de Jean. le Prophète. Dieu ! Mon Dieu ! Fils du Père ! Roi comme le Père ! Sauveur par obéissance au Père ! Dieu comme le Père, et mon Dieu, Dieu de ton serviteur ! Que tu sois béni, aimé, suivi, adoré éternellement !"

Et le vieux chef de la synagogue glisse à genoux, à côté de sa petite vieille, et l'embrassant avec le bras gauche, la serrant contre son cœur, il se penche et la fait pencher pour baiser les pieds du Sauveur, alors qu'un cri de joie de la foule toute entière fait vibrer les troncs tant il est puissant et effraie les pigeons qui, déjà dans leurs nids, prennent leur vol en tournant au-dessus d'Engaddi comme pour répandre dans toute la ville la nouvelle que le Sauveur est dans ses murs.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-080.htm
TOME : 6/80

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La carte de la Palestine


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 31 Aoû - 7:15

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Guérison du lépreux Élisée d’Engaddi"

Ils doivent, peut-être sur le conseil des habitants d'Engaddi eux-mêmes, avoir anticipé leur départ, car il est absolument nuit et la lune presque pleine éclaire la ville d'une lumière très vive. Les ruelles sont des rubans d'argent au milieu des cubes des maisons et les murailles des jardins, qui semblent avoir changé la chaux en marbre de sculpteur par l'effet magique des rayons lunaires. Les palmiers et les autres arbres prennent un aspect fantastique, enveloppés dans la phosphorescence de la lune. Les sources et les petits ruisseaux sont des petites cascades et des colliers de diamants. Dans les feuillages les rossignols défilent des colliers de notes, unissant leur chant prodigieux au chant des eaux qui, dans la nuit, font entendre des sons plus nets.

La ville est endormie, mais il y a quelques personnes avec Jésus qui s'en va. Ce sont les hommes des maisons qui logeaient Jésus et les apôtres, et quelques autres habitants qui se sont unis à eux. Le chef de la synagogue marche à côté de Jésus. Oh ! il ne veut pas renoncer à l'accompagner, même quand Jésus le prie de le faire, avant d'entrer en pleine campagne.

Et ils s'en vont en direction de la route qui mène à Masada, pas la route basse qui côtoie la Mer Morte et dont j'entends dire qu'elle est malsaine et dangereuse à parcourir de nuit, mais vers la route intérieure taillée dans la côte, presque sur la cime des collines qui bordent le lac.

Elle est splendide l'oasis au clair de lune ! On semble marcher dans un pays de rêve. Puis l'oasis, la véritable oasis, cesse et les palmiers deviennent rares. C'est la montagne proprement dite avec ses arbres de haute futaie, ses prés, ses flancs creusés de cavernes comme presque toutes les montagnes de Palestine. Mais ici je dirais qu'elles sont en plus grand nombre, et leurs ouvertures sont étranges, en longueur ou en largeur, les unes droites, d'autres de biais, certaines rondes à mi-côte, d'autres qui sont une simple fissure, elles ont des aspects effrayants au clair de lune.

"Abraham, la route est plus en bas. Pourquoi continues-tu de monter en allongeant la route et en prenant ce sentier impraticable ?" reproche quelqu'un d'Engaddi.

"Parce que je dois montrer quelque chose au Messie et Lui demander de faire encore une chose en plus des grands bienfaits qu'il nous a faits. Mais si vous êtes fatigués, retournez chez vous ou attendez-moi ici. J'irai seul" dit le vieillard qui marche péniblement en haletant sur le sentier difficile et abrupt.

"Oh ! non ! Nous venons avec toi. Mais ta fatigue nous fait peine. Tu es tout essoufflé..."
"Oh ! ce n'est pas le sentier !... C'est autre chose ! C'est une épée qui se retourne dans mon cœur... c'est une espérance qui le gonfle. Venez, mes fils, et vous saurez quelle douleur, quelle douleur était dans le cœur de celui qui consolait toutes vos douleurs ! Quelle... non désespoir, cela non, mais... résignation à ne plus espérer aucune joie à tout jamais, était dans le cœur de celui qui vous disait toujours d'espérer en Dieu qui peut tout... Je vous ai appris à croire au Messie... Vous souvenez-vous, quand je pouvais le faire désormais sans Lui causer du tort, comme je parlais de Lui avec assurance ? Vous disiez : "Mais le massacre d'Hérode ?" Eh ! oui ! C'était une grande épine dans le cœur ! Mais je m'attachais de tout moi-même à l'espérance... Je disais : "Si à ces trois, qui n'étaient même pas d'Israël, Dieu a envoyé l'étoile pour les inviter à adorer le Messie enfant, s'il les a guidés par elle vers la pauvre maison qu'ignoraient les rabbins d'Israël, les princes des prêtres et les scribes, si par un songe Il les a avertis de ne pas repasser chez Hérode, pour sauver l'Enfant, n'aura-t-Il pas, en usant d'une puissance encore plus grande, averti le père et la Mère de s'enfuir, en emportant en lieu sûr l'espérance de Dieu et de l'homme ?"

Et la foi dans son salut grandissait, vainement attaquée par le doute humain et les paroles des autres... Et quand... et quand la plus grande douleur que puisse avoir un père s'empara de moi... quand je dus conduire à un tombeau un vivant... et lui dire... et lui dire... "Reste ici tant que durera ta vie... et pense que si l'amour des caresses maternelles ou un autre motif te poussait vers les maisons, je devrais te maudire, te frapper tout le premier, et te reléguer dans un endroit où mon amour désolé ne pourrait même plus te secourir", quand je dus faire cela... je m'accrochai encore davantage à la foi en Dieu, Sauveur de son Sauveur, et me dire à moi et à mon fils... à mon fils lépreux... vous entendez ? lépreux... dire... "Inclinons notre tête sous la volonté du Seigneur et croyons en son Messie ! Moi Abraham... toi Isaac, immolé par le mal, non par le feu, offrons notre douleur pour avoir le miracle..." Et chaque mois, à chaque nouvelle lune... en venant ici en cachette, chargé de nourriture... de vêtements... d'amour... que je devais déposer loin de mon enfant... parce que je devais retourner auprès de vous... mes fils... et auprès de mon épouse aveugle, de mon épouse hébétée, rendue aveugle et hébétée par la terrible douleur... revenir à ma maison où il n'y avait plus d'enfant... sans plus de paix d'un amour réciproque conscient... à ma synagogue et y parler de Dieu, de ses grandeurs... de ses beautés répandues dans la création... et j'avais dans les yeux la vue de mon garçon rongé par le mal... et je ne pouvais même pas le défendre quand j'entendais des médisances offensantes pour lui, le présentant comme un ingrat, comme un criminel enfui de la maison... et chaque mois je disais, en faisant ce pèlerinage d'un père au tombeau de son fils vivant, à lui, pour soutenir son cœur, je répétais : "Le Messie existe. Il viendra. Il te guérira..."

L'an dernier, au moment de la Pâque à Jérusalem, je te cherchais dans le court espace de temps où je restais loin de mon épouse aveugle et on me dit : "II existe vraiment. Il était là hier. Il a guéri même des lépreux. Il fait le tour de la Palestine, en guérissant, en consolant, en instruisant". Oh ! je revins si vite que je ressemblais à un jeune homme qui va aux noces ! Je ne me suis pas même arrêté à Engaddi, mais je suis venu ici, et j'ai appelé mon enfant, mon garçon, ma race qui meurt, en lui disant: "Il va venir !"

Seigneur... Tu as fait toutes sortes de biens dans notre ville. Tu pars sans laisser quelqu'un qui soit encore malade... Tu y as béni jusqu'aux arbres et aux animaux... Et tu ne voudrais pas... Tu as déjà guéri mon épouse... mais tu n'aurais pas pitié du fruit de ses entrailles ?... Un fils pour la mère ! Rends un fils à la mère, Toi, le Fils parfait de la Mère de toute grâce ! Au nom de ta Mère, aie pitié de moi, de nous !..."

Tout le monde pleure avec le vieillard, dont les paroles étaient émouvantes et déchirantes...

Jésus le prend dans ses bras pendant qu'il sanglote et il lui dit : "Ne pleure plus ! Allons trouver ton Élisée. Ta foi, ta justice, ton espérance, méritent cela et davantage. Ne pleure pas, ô père !

Et ne tardons pas davantage pour délivrer de l'horreur une créature."

"La lune descend, le sentier est difficile. Ne pourrions-nous pas attendre l'aurore ?" disent certains.

"Non. Les plantes résineuses sont nombreuses autour de nous.

Cueillez-en des branches, allumez-les, et allons" ordonne Jésus.

Ils montent encore par un sentier étroit et difficile. On dirait le lit desséché de quelque cours d'eau temporaire. Les torches crépitent fumeuses et rougeâtres en répandant dans l'air une forte odeur de résine.

Une caverne à l'ouverture étroite, presque cachée par des pousses plantureuses qui sont nées près des bords d'une source, se montre au-delà d'un étroit plateau coupé en son milieu par une crevasse où se déverse la source.

"C'est là que se trouve Élisée, depuis des années... dans l'attente de la mort ou de la grâce de Dieu..." dit le vieil homme à voix basse, en montrant la caverne.

"Appelle ton enfant, encourage-le. Qu'il n'ait pas peur, mais qu'il ait foi."

Abraham appelle à haute voix : "Élisée ! Élisée ! Mon fils !" et il répète le cri, tremblant de peur à cause du silence qui seul lui répond.

"Il est mort, peut-être ?" disent certains.

"Non ! Mort, maintenant, non ! Au terme de sa torture ! Sans une joie, non ! Oh ! mon garçon !" gémit le père...

"Ne pleure pas. Appelle encore."

"Élisée ! Élisée ! Pourquoi ne réponds-tu pas au..."

"Père ! Mon père ! Pourquoi viens-tu en dehors du temps habituel ? Peut-être ma mère est morte, et tu viens pour..." la voix, d'abord lointaine, s'est rapprochée, et un spectre écarte les branches qui ferment l'entrée. Un spectre horrible, un squelette, à moitié nu, rongé par la lèpre... Voyant tant de gens avec des flambeaux et des bâtons, il s'imagine je ne sais quoi, et il recule en criant : "Père, pourquoi m'as-tu trahi ? Je ne suis jamais sorti d'ici... Pourquoi amènes-tu des gens pour me lapider ?!" La voix s'est éloignée et de l'apparition il ne reste comme souvenir que des branches qui remuent.

"Encourage-le ! Dis-lui que le Sauveur est ici !" incite Jésus.

Mais l'homme n'a plus la force... Il pleure désolé...

C'est Jésus qui parle : "Fils d'Abraham et du Père des Cieux, écoute. Il s'accomplit ce que ton juste père te prophétisait. Le Sauveur est ici. et avec Lui il y a tes amis d'Engaddi et les apôtres du Messie, venus pour jouir de ta résurrection. Viens sans peur ! Avance jusqu'à la crevasse, et Moi aussi je viendrai et je te toucherai et tu seras purifié. Viens sans peur au Seigneur qui t'aime !"

Les branches s'écartent de nouveau et le lépreux apeuré regarde au dehors. Il regarde Jésus, forme blanche qui marche sur les herbes du plateau, et qui s'arrête devant la crevasse... Il regarde les autres... et en particulier son vieux père qui comme fasciné suit Jésus, les bras tendus, le regard fixé sur le visage du fils lépreux. Il avance, rassuré. Il boite fortement à cause des plaies de ses pieds... il tend les bras avec ses mains corrodées... Il vient en face de Jésus... Il le regarde... Jésus tend ses mains très belles, lève les yeux au ciel, rassemble, paraît rassembler en Lui toute la lumière des étoiles innombrables et en rayonner la splendeur très pure sur les chairs impures, pourries, tombant en lambeaux, que les flambeaux agités pour qu'ils donnent plus de lumière font apparaître encore plus horribles dans la lumière rouge des branches allumées. .

Jésus se penche sur la crevasse, touche avec l'extrémité de ses doigts l'extrémité des doigts lépreux et il dit : "Je veux !" et il lé dit avec un sourire d'une beauté qu'on ne peut décrire. Il répète : "Je veux !" deux autres fois. Il prie et commande par cette parole...

Puis il se sépare, recule d'un pas, en ouvrant les bras en croix et il dit : "Quand tu seras purifié, prêche le Seigneur car c'est à Lui que tu appartiens. Rappelle-toi que Dieu t'a aimé parce que tu as été un bon Israélite et un bon fils. Aie une épouse et des enfants et fais-les grandir pour le Seigneur. Voici qu'est anéantie ta très amère amertume. Bénis-en Dieu et sois bienheureux !"

Puis il se retourne et dit : "Vous, avec vos torches, avancez et voyez ce que peut le Seigneur pour ceux qui le méritent."

Il abaisse les bras qui, ainsi ouverts et enveloppés par son manteau, empêchaient de voir le lépreux, et il s'écarte.

Le premier cri est celui du vieillard, agenouillé derrière Jésus : "Fils ! Fils ! Fils tel que tu étais à vingt ans ! Beau comme alors ! Sain comme alors ! Beau, oh ! beau plus qu'alors !... Oh ! une table, une branche, quelque chose pour arriver jusqu'à toi !" et il va s'élancer.

Mais Jésus le retient: "Non! Que la joie ne te fasse pas violer la Loi. Il faut d'abord qu'il se purifie! Regarde-le! Baise-le avec les yeux et le cœur, sois fort maintenant comme tu l'as été pendant tant d'années. Et sois heureux..."

En fait c'est un miracle complet. Ce n'est pas seulement une guérison mais une reconstitution de ce que le mal avait détruit, et l'homme, d'environ quarante ans, est intact comme s'il n'avait jamais rien eu. Il reste seulement d'une grande maigreur qui lui donne un aspect ascétique d'une beauté peu commune et surnaturelle. Et il agite les bras, s'agenouille, bénit... ne sait que faire pour dire à Jésus qu'il le remercie. Enfin il voit des fleurs dans l'herbe, les cueille, les baise et les jette au-delà de la crevasse aux pieds du Sauveur.

"Allons ! Vous d'Engaddi, restez avec le chef de votre synagogue. Nous, nous continuons vers Masada."

"Mais vous ne savez pas... Vous n'y voyez pas..."

"Je connais, je connais le chemin. Je connais tout ! Et les chemins de la Terre, et ceux des cœurs par lesquels passe Dieu et l'Ennemi de Dieu, et je vois qui accueille l’Un ou l'Autre. Demeurez ! Demeurez avec ma paix ! D'ailleurs le jour va vite arriver et, avec des branches allumées, nous nous éclairerons jusqu'à l'aube. Abraham, viens, que je te donne le baiser d'adieu. Que le Seigneur soit toujours avec toi comme Il l'a été jusqu'à présent, et avec les tiens, et avec ta bonne ville."

"Tu n'y reviendras plus, Seigneur ? Pour voir ma maison heureuse ?"

"Non. Mon chemin va arriver à sa destination. Mais au Ciel tu seras avec Moi et les tiens avec toi. Aimez-vous et faites grandir les petits dans la foi au Christ... Adieu à tous. Paix et bénédiction à tous ceux qui sont présents et à leurs familles. Paix à toi, Élisée. Sois parfait par reconnaissance pour le Seigneur. Venez, vous, mes apôtres..."

Et il se met en tête de la petite troupe qui lève des branches allumées, et il avance, et il contourne un rocher qui fait saillie, puis il disparaît avec son vêtement blanc, et les apôtres disparaissent l'un après l'autre, le bruit de leurs pas s'éloigne, la flamme rouge des branches enflammées s'efface...

Il reste sur le plateau le père et le fils assis au bord de la crevasse se contemplant l'un l'autre... Et par derrière, en groupe, avec des murmures admiratifs, ceux d'Engaddi...

Ils attendent l'aube pour retourner à la ville avec la nouvelle de la prodigieuse guérison.

SOURCE: http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-081.htm
TOME : 6/31

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jzosu201
Jésus guérit le lépreux


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 1 Sep - 8:18

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"À Massada"

Ils sont en train de monter par un sentier de chèvre vers une ville qui semble un nid d'aigle sur un sommet alpin. Ils y arrivent avec beaucoup de difficultés, en allant de l'occident vers l'orient, en tournant le dos à une chaîne ininterrompue de montagnes qui font déjà partie de l'ensemble montagneux de la Judée. Par une avancée puissante, semblable au contrefort d'une muraille colossale, elle s'avance vers la Mer Morte à son extrémité occidentale, c'est-à-dire vers l'extrémité sud de la Mer Morte. C'est vraiment un pic élevé, solitaire, escarpé, tels que les aiment les aigles pour leurs amours royales, dédaigneux des témoins et de toute société.

"Quel chemin, mon Dieu !" gémit Pierre.

"Pire encore que celui de Jiphtaël" confirme Mathieu. "Cependant, ici il ne pleut pas, il n'y a pas d'humidité, on ne glisse pas. C'est déjà quelque chose..." observe Jude Thaddée.

"Hé ! oui ! C'est une consolation... Mais il n'y a pas que cela. Pas de danger que les ennemis te prennent ! Si un tremblement de terre ne te fait pas écrouler, ce n'est pas l'homme qui peut te faire tomber !" dit Pierre en parlant à la cité-forteresse, resserrée dans l'anneau étroit de ses deux défenses, avec ses maisons tassées, serrées l'une contre l'autre comme les grains d'une grenade dans l'écrin de sa peau épaisse.
"Tu le crois, Pierre ?" demande Jésus.

"Si je le crois ? Je le vois ! Et c'est davantage !"

Jésus hoche la tête et ne réplique rien.

"Peut-être il aurait mieux valu venir du côté de la mer. S'il y avait eu Simon... lui connaît ces parages" soupire Barthélemy qui n'en peut plus.

"Quand nous serons dans la ville et que vous verrez l'autre chemin, vous me remercierez d'avoir choisi celui-là. D'ici, avec difficulté, un homme peut monter. Sur l'autre sentier une chèvre y parvient difficilement" répond Jésus.

"Comment le sais-tu ? Quelqu'un t'en a-t-il parlé, ou bien ?..."

"Je le sais. Et d'ailleurs c'est de ce côté que se trouve la bru d'Ananias. Je veux, tout d'abord, lui parler."

"Maître... il n'y aura pas des dangers là-haut ?... C'est que... d'ici on ne peut sortir rapidement, et s'ils nous poursuivent... on ne revient plus à la maison. Regarde quels précipices et quelles pierres tranchantes !..." dit Thomas.

"N'ayez pas peur. Nous n'allons pas trouver une Engaddi. Des Engaddi, il y en a bien peu en Israël, mais il ne nous arrivera rien de mal."

"C'est que... tu sais que c'est une forteresse d'Hérode ?..."

"Eh bien ? Ne crains pas, Thomas ! Tant que ce n'est pas l'heure, rien n'arrive de vraiment grave."

Ils vont, ils vont et ils arrivent près des murs à l'aspect peu engageant alors que le soleil est maintenant très haut, mais l'altitude tempère la chaleur.

Ils entrent dans la cité en passant sous l'arceau d'une porte étroite, sombre. Les murs des bastions sont puissants avec des tours épaisses et des percées de meurtrières.

"Quel piège à gibier !" dit Mathieu.

"Moi, je pense à ces malheureux qui ont transporté ici ces matériaux, ces blocs, ces plaques de fer..." dit Jacques d'Alphée.

"L'amour saint de la patrie et de l'indépendance ont rendu légers les fardeaux aux hommes de Jonathas Maccabée. L'amour pervers de soi-même et la terreur de la colère du peuple a imposé un joug pesant, non à des sujets mais à des gens devenus pires que des esclaves, par la volonté d'Hérode le Grand. Et baptisée dans le sang et les larmes, elle périra dans le sang et les larmes quand ce sera l'heure de la punition divine."

"Mais, Maître, les habitants y sont-ils pour quelque chose ?"

"Pour rien et pour tout. Quand les sujets rivalisent avec les chefs pour les fautes ou les bonnes actions, ils partagent leurs récompenses ou leurs châtiments. Mais voici la maison qui est la troisième de la seconde rue et avec le puits par devant. Allons..."
Jésus frappe à la porte fermée d'une maison haute et étroite. Un enfant Lui ouvre.
"Es-tu parent d'Ananias ?"

"Je porte son nom, car c'est le père de mon père."

"Appelle ta mère. Dis-lui que je viens du pays où se trouve Ananias et le tombeau de son époux défunt."

L'enfant va et revient. "Elle a dit qu'il ne lui importe pas d'avoir des nouvelles du vieillard. Que tu peux t'en aller."

Jésus prend un visage très sévère. "Je ne partirai qu'après lui avoir parlé. Enfant, va et dis-lui que Jésus de Nazareth, auquel croyait son mari, est ici, et qu'il veut lui parler. Dis-lui qu'elle ne craigne pas. Le vieil homme n'est pas ici..."

Le garçon va de nouveau. L'attente est longue. Des gens se sont arrêtés pour observer et certains interrogent les disciples. Mais l'ambiance est dure, ou indifférente, ou ironique... Les apôtres essaient d'être polis mais sont visiblement impressionnés. Et ils le sont davantage quand surviennent des notables et des gens armés, les uns et les autres avec des visages... de galériens qui ne donnent guère confiance.

Jésus sur le seuil, adossé au chambranle, les bras croisés, attend patient, absorbé.
Finalement voilà la femme. Grande, brune, l’œil dur, le profil accentué, elle n'est pas laide ni vieille, mais son expression la rend vieille et laide. "Que veux-tu ? Fais vite, j'ai à faire" dit-elle avec hauteur.

"Je ne veux rien, rien. Rassure-toi. Je t'apporte seulement le pardon d'Ananias, son affection, sa prière..."

"Je ne le reprends pas. Inutile de prier. Je ne veux pas de vieux pleurnicheurs. Tout est fini entre nous. Du reste, je vais bientôt me remarier et je ne puis imposer à la maison d'un riche ce grossier paysan. J'en ai eu assez de l'erreur d'avoir accepté d'épouser son fils ! Mais alors j'étais une sotte fille et je ne regardais qu'à la beauté de l'homme. Malheur à moi ! Malheur à moi ! Qu'il soit maudit le motif qui l'a mis sur mon chemin !

Soit anathème même le souvenir de..." on dirait une machine...

"Assez ! Respecte les vivants et les morts que tu ne méritais pas d'avoir, femme plus aride qu'un silex. Malheur à toi ! Oui ! Malheur ! Car en toi il n'y a pas d'amour du prochain et donc Satan est en toi. Mais tremble, ô femme ! Tremble que les larmes du vieillard, que celles de ton époux, que certainement tu as accablé par ton manque d'amour, ne deviennent une pluie de feu sur ce qui t'est cher ! Tu as des enfants, ô femme !..."

"Des enfants ! Ah ! si je pouvais ne pas en avoir ! Même le dernier lien serait rompu ! Et du reste, je ne veux rien entendre. Je ne veux pas t'écouter. Va-t-en ! Je suis dans ma maison, dans la maison de mon frère. Je ne te connais pas. Je ne veux pas me rappeler le vieillard. Non..." elle crie comme une pie plumée toute vivante. C'est une véritable harpie...

"Gare à toi !" dit Jésus.

"Tu me menaces ?"

"Je te rappelle à Dieu, à sa Loi, par pitié pour ton âme. Quels enfants veux-tu élever avec ces sentiments ? Ne crains-tu pas le jugement de Dieu ?"

"Oh ! assez ! Saül, va appeler mon frère et dis-lui qu'il vienne avec Jonathas. Je te ferai voir ! A Toi..."

"Oh ! pas besoin. Ton âme ne sera pas forcée par Dieu. Adieu."

Et Jésus s'en va à travers les gens. La rue est étroite entre les hautes maisons. Mais la ville, faite pour la défense, a le cœur de cette même défense dans sa partie orientale, là où tout surplombe sur des centaines de mètres et où l'étroit ruban d'un sentier qui serpente, d'une rapidité vraiment impressionnante, monte de la plaine, des rives de la mer, vers le sommet du pic.

C'est justement là que Jésus va, là où il y a une petite place pour les machines de guerre. Il commence à parler en répétant une nouvelle fois son invitation au Royaume des Cieux dont il donne les lignes schématiques. Il va les développer quand, se frayant un chemin dans la petite foule plus curieuse que croyante, s'avancent des notables qui discutent entre eux. À peine sont-ils en face de Jésus, que parlant confusément tous ensemble d'accord seulement dans l'intention de chasser Jésus, ils Lui ordonnent : "Va-t-en ! Ici, il y a assez de nous pour éduquer les fils d'Israël."

"Va-t-en ! Nos femmes n'ont pas besoin de recevoir des reproches de Toi, galiléen !"

"Va-t-en, offenseur ! Comment te permets-tu d'offenser la femme d'un hérodien, dans une des villes préférées du grand Hérode ? Usurpateur, dès ta naissance, de ses droits souverains ! Hors d'ici !"

Jésus les regarde, spécialement ces derniers, et leur dit un seul mot: «Hypocrites !"
"Va-t-en ! Va-t-en !"

C'est un vrai tumulte de voix discordantes. Chacun pour son compte accuse ou défend sa caste. On ne comprend plus rien. Sur l'étroite petite place, des femmes crient et s'évanouissent, des enfants pleurent, des hommes armés cherchent à se frayer un chemin en descendant de la forteresse proprement dite. Ce faisant, ils blessent des gens entassés sur la place qui réagissent en lançant des imprécations contre Hérode et ses soldats, contre le Messie et ceux qui le suivent. Un beau vacarme ! Les apôtres, serrés autour de Jésus, les seuls qui le défendent plus ou moins courageusement, crient à leur tour des injures salées, et il y en a pour tous.

Jésus les appelle en disant : "Sortons d'ici. Faisons le tour par derrière la ville et nous nous en irons..."

"Et pour toujours, tu sais ? Et pour toujours !" crie Pierre rouge de colère.
"Oui, pour toujours..."

Ils défilent, l'un derrière l'autre, et le dernier, malgré les instances des siens, c'est Jésus. Les gardes, tout en plaisantant le "prophète éconduit" comme ils disent en faisant des plaisanteries de toutes sortes, ont assez de bon sens pour se hâter de fermer la porte des remparts et de s'y adosser, leurs armes tournées vers la place.

Jésus avance par un étroit sentier qui côtoie les murs, un sentier large de deux palmes, et dessous c'est le vide, la mort. Les apôtres le suivent en évitant de regarder l'abîme effrayant.

Les voilà de nouveau devant la porte par laquelle ils sont entrés. Jésus, sans s'arrêter, commence la descente. La cité a aussi fermé la porte de ce côté...

A plusieurs mètres de la ville, Jésus s'arrête et pose la main sur l'épaule de Pierre qui dit en essuyant sa sueur : "Nous l'avons échappée belle ! Maudite ville ! Et maudite femme ! Oh ! pauvre Ananias ! Elle est pire que ma belle-mère !... Quel serpent !"

"Oui, elle a le cœur froid des serpents... Simon de Jonas, qu'en dis-tu ? Malgré toutes ses défenses, cette ville te paraît-elle sûre ?"

"Non, Seigneur. Elle n'a pas Dieu en elle. Je dis qu'elle aura le même sort que Sodome et Gomorrhe."

"Tu as bien parlé, Simon de Jonas ! Elle est en train d'amonceler contre elle les foudres de la colère divine. Et ce n'est pas tant pour m'avoir chassé que parce que, en elle, le Décalogue est violé en tous ses commandements. Allons maintenant. Une grotte nous accueillera dans son ombre fraîche en ces heures de soleil. Et au crépuscule nous irons vers Kériot tant que la lune le permettra..."

"Mon Maître!" gémit Jean dans un sanglot inattendu.

"Mais qu'as-tu?" demandent tous les autres.

Jean ne s'explique pas. Il pleure en cachant son visage dans ses mains, un peu penché... Il semble déjà le Jean torturé de la journée de la Passion...

"Ne pleure pas! Viens ici... Nous avons encore de douées heures devant nous" dit Jésus
en l'attirant à Lui. Cela console son cœur mais fait couler des larmes plus abondantes.

"Oh! Maître! Mon Maître! Comment ferai-je?! Comment ferai-je?!"

"Mais pour quoi, frère?"

"Pour quoi, ami?" demandent Jacques et les autres.

Jean hésite à parler, puis, levant son visage et jetant ses bras au cou de Jésus et l'obligeant à se pencher vers son visage bouleversé, 'il crie et répond à Jésus au lieu de répondre à ceux qui l'interrogent: "Pour te voir mourir!"

"Dieu te secourra, toi qui es son enfant bien-aimé! Son aide ne te manquera pas. Ne pleure plus. Allons! Allons..."

et Jésus marche en tenant par la main l'apôtre aveuglé par les larmes...*

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-082.htm
TOME : 6/82

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Massada


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 2 Sep - 7:53

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"À la maison de campagne de Marie, mère de Judas"

Ils arrivent à la maison de campagne de Judas en une fraîche et radieuse matinée. Les pommiers sont humides de rosée et à leurs pieds l'herbe n'est qu'un tapis de fleurs sur lequel bourdonnent les abeilles. Les fenêtres de la maison sont déjà grandes ouvertes. Celle qui la dirige, la femme forte qui tempère son autorité par une grande douceur, est en train de donner des ordres aux serviteurs et aux paysans et, de sa main, elle distribue la nourriture avant d'envoyer chacun à son travail. Par la large porte grande ouverte de la vaste cuisine, on la voit passer et repasser dans son vêtement foncé, parlant avec l'un ou l'autre, faisant les parts selon les besoins du travailleur.

Une troupe de colombes attendent, en roucoulant, devant la porte, d'avoir elles aussi leur part.

Jésus s'avance en souriant, et il est presque sur le pas de la porte quand, un sachet de graines dans les mains, Marie de Simon se présente en disant : "Et maintenant à vous, les colombes. Voici le premier repas, puis allez heureuses, au soleil, pour louer Dieu. Du calme ! Il y en a pour toutes sans qu'il soit nécessaire de vous donner des coups de bec..." Et elle répand le grain, en le jetant en tous sens pour empêcher des rixes violentes entre les colombes avides. Elle ne voit pas Jésus parce qu'elle a la tête baissée et qu'elle se penche aussi pour caresser des volatiles qui lui becquettent les doigts des pieds par affection. Marie en prend une dans ses mains et la caresse, puis elle la dépose et soupire.

Jésus fait un pas en avant et il dit : "La paix à toi, Marie, et à ta maison !"

"Le Maître !" s'écrie la femme en laissant tomber le sachet de graines qu'elle tenait sous son bras, et elle court à la rencontre de Jésus en faisant fuir les colombes qui pourtant se posent de nouveau sur le sol et travaillent avec acharnement après la ficelle du sachet pour la défaire, après la toile pour la déchirer et satisfaire ' leur voracité. "Oh ! Seigneur ! Quel jour saint et heureux !" et elle va s'agenouiller pour baiser les pieds de Jésus.

Mais Lui l'en empêche en disant : "Les mères de mes apôtres et les Israélites saintes ne doivent pas s'humilier comme des esclaves en ma présence. Elles m'ont donné leur esprit fidèle et leur fils. Je leur donne à elles un amour de prédilection."
La mère de Judas, émue, Lui baise alors les mains en murmurant : "Merci, Seigneur !"
Puis elle lève la tête et regarde le petit groupe des apôtres qui s'est arrêté aux derniers arbres et, étonnée de ne pas voir son fils venir à sa rencontre, elle observe plus attentivement le groupe. La peur fait pâlir son visage. C'est presque en criant qu'elle demande : "Mon fils, où est-il ?" et elle regarde Jésus, craintive et angoissée.
"Ne crains pas, Marie. Je l'ai envoyé avec Simon le Zélote chez Lazare pour une mission. Si j'avais pu m'arrêter à Masada autant que je l'avais décidé, je l'aurais trouvé ici. Mais je n'ai pas pu m'arrêter. La ville, hostile, m'a chassé. Et je suis venu ici avec empressement pour trouver du réconfort auprès d'une mère et pour lui donner le réconfort de savoir que son fils sert le Seigneur" dit Jésus en appuyant sur les derniers mots pour leur donner plus de poids.

Marie est comme une fleur fanée qui recouvre sa fraîcheur. Les couleurs reviennent sur ses joues, la lumière revient dans son regard. Elle demande : "Vraiment, Seigneur ? Il est bon ? Il te rend heureux ? Oui ? Oh ! joie ! Joie du cœur de la mère ! J'ai tant prié ! Tant ! J'ai fait tant d'aumônes ! Tant ! Et de pénitences... tant... Et que ne ferais-je pour faire de mon fils un saint ? Merci, Seigneur ! Merci de tant l'aimer ! Car c'est ton amour qui le sauve, mon Judas..."

"Oui. C'est "notre" amour qui le... soutient..."

"Notre amour ! Comme tu es bon, Seigneur ! Mettre mon pauvre amour tout proche, uni au tien qui est divin !... Oh ! quelle parole tu m'as dite ! Quelle sécurité ! Quel réconfort et quelle paix tu me donnes avec elle ! Tant qu'il n'y avait que mon pauvre amour, Judas pouvait en tirer peu de profit. Mais Toi, avec ton pardon... car tu les connais ses fautes, Toi, avec ton amour infini qui semble croître dans la mesure où il en a besoin après une faute, oh ! Toi... mon Judas se vaincra lui-même enfin, pour toujours, n'est-ce pas, Maître ?" La femme le regarde fixement, de ses yeux sérieux et profonds, les mains jointes en prière.

Jésus... oh ! Jésus qui ne peut lui dire oui et qui ne veut pas lui refuser cette heure de paix, qui dissipe ses craintes, trouve une parole qui n'est pas un mensonge, qui n'est pas une promesse, mais que la femme peut accueillir avec soulagement. Il dit : "Sa bonne volonté, jointe à notre amour, peut faire de vrais miracles, Marie. Aie la paix dans le cœur en pensant toujours que Dieu t'aime. Beaucoup. Qu'il te comprend. Beaucoup. Et qu'il te sera ami, toujours."

Marie baise de nouveau ses mains pour le remercier et puis elle dit : "Entre alors dans ma maison en attendant Judas. Ici, il y a amour et paix, Maître béni."

Jésus, après avoir appelé les siens, entre dans la maison pour se restaurer et se reposer.

C'est le soir. La nuit descend lentement sur la campagne. Les bruits cessent un à un et il ne reste que le vent léger dans les feuillages pour mettre une voix dans le silence. Puis voilà le premier grillon dans les moissons mûres des champs. Un autre... un autre. Et toute la campagne stridule en un chant monotone... jusqu'à ce qu'un rossignol lance aux étoiles son premier chant interrogatif... se tait, écoute et puis reprend. Il se tait de nouveau... Qu'attend-il ?... Peut-être le premier rayon de lune ?... Il chuchote doucement, il doit s'être posé sur le noyer touffu près de la maison où il doit y avoir son nid. Il semble parler avec sa compagne qui peut-être est en train de couver... Un bêlement insistant à peu de distance. Un bruit de sonnailles sur le chemin qui mène à Kériot. Puis le silence.

Jésus est assis près de Marie, ils sont sur des sièges placés devant la maison. Il repose tranquillement parmi les siens et les gens de la maison. L'heure est douce, tranquille. Les corps et les esprits en sont soulagés. Jésus parle peu, par intervalles. Il laisse les apôtres parler d'Engaddi, du vieux chef de la synagogue, du miracle. Marie et les serviteurs écoutent attentivement.

Quelque chose remue parmi les pommiers. Mais si ici, sur la petite place qui est devant la maison, on voit encore un peu grâce aux claires étoiles qui fourmillent dans le ciel, là-bas sous les feuillages touffus il n'y a pas du tout de lumière et seul le bruit de quel-que chose qui remue arrive à l'oreille.

"Quelque animal nocturne ? Quelque brebis perdue ?" se demandent plusieurs. Et le souvenir de la brebis ramène à la pensée de plusieurs la brebis qui se lamente parce qu'on lui a enlevé son agneau pour le tuer.

"Elle ne peut se consoler, cette bête !" dit l'intendant. "Je crains qu'elle ne se fasse tourner le lait. Depuis ce matin elle ne mange pas et elle bêle, elle bêle... Écoutez-la !..."

"Cela lui passera... Elles ont des petits pour que l'on mange l'agneau" dit philosophiquement un serviteur.

"Mais elles ne sont pas toutes pareilles. Celle-ci est moins sotte et elle souffre davantage. Tu entends ? On dirait qu'elle pleure. Ne dis pas que je suis sotte, Maître... Cela me peine comme si c'était les pleurs d'une femme qui a perdu son fils..."

"Mais au contraire, ô mère, toi tu le trouves ton fils !" dit Judas de Kériot en apparaissant par derrière, avec Simon et en faisant sursauter tout le monde par l'effet de surprise.

"Maître ! Ta bénédiction au retour comme tu nous l'a donnée au départ."

"Oui, Judas" et Jésus embrasse les deux apôtres de retour.

"La tienne, maman..." Marie aussi embrasse son fils.

"Nous ne pensions pas te trouver déjà ici, Maître. Nous avons marché presque sans arrêt, et le plus souvent par des raccourcis pour éviter d'être retenus. Mais nous avons rencontré des disciples et nous avons avisé Jeanne et Elise qu'elles nous verront bientôt" explique Simon.

"Oui. Et Simon marchait comme un jeune homme. Maître, nous avons porté le message. Lazare est très mal. La chaleur le fait souffrir encore plus. Il est conseillé d'aller au plus tôt chez lui... Maître, sauf à l'Antonia, où je suis allé pour faire plaisir à Egla qui avant de partir pour Jéricho voulait remercier Claudia, je ne suis allé nulle part. N'est-ce pas, Simon ?"

"C'est vrai. Et à l'Antonia nous y sommes allés à l'heure de sexte, en une journée de chaleur étouffante qui conseillait à tout le monde de rester à la maison. Pendant que Judas parlait avec Claudia, qu'Albula Domitilla avait appelée au jardin, j'ai été interrogé par d'autres femmes. Je ne crois pas avoir mal fait en expliquant comme je pouvais ce qu'elles voulaient savoir."

"Tu as bien fait. Il y a en elles une vraie volonté de connaître la Vérité."

"Et en Claudia il y a une vraie volonté de t'aider. Elle a congédié Egla, qui est allée saluer Plautina et les autres, et elle m'a posé plusieurs questions. Si j'ai bien compris, elle veut persuader Ponce de ne pas croire aux calomnies des pharisiens, sadducéens et autres. Ponce se fie jusqu'à un certain point à ses centurions, bons pour la bataille mais très peu pour les rapports. Et il se sert beaucoup de son épouse qui doit être intelligente et même astucieuse pour avoir des informations sûres. En vérité le Proconsul c'est Claudia. Lui doit être une nullité qui garde sa situation parce qu'il y a elle comme puissance et comme conseillère. Elles ont voulu donner de l'argent pour tes pauvres : le voilà."

"Quand êtes-vous arrivés ? Vous ne paraissez pas fatigués ni couverts de poussière" demande Jacques de Zébédée.

"Entre tierce et sexte. Nous sommes allés à Kériot pour voir si ma mère y était et pour la prévenir de ton arrivée. Mais j'ai été comme tu le veux, Maître. Je ne me suis pas laissé tenter par des désirs humains. N'est-ce pas, Simon ?"

"C'est vrai."

"Tu as bien fait. Obéis toujours et tu te sauveras."

"Oui, Maître. Oh ! maintenant que je sais que Claudia est avec nous, je n'ai plus mes sottes hâtes ! Toutes amour, cependant. Tu dois en convenir. Amour désordonné... Désordonné parce qu'il se sentait sans protection, sans aide pour atteindre le but, qui est de te faire aimer, respecter, comme tu le mérites, comme ce doit être. Maintenant je suis plus calme. Je ne crains plus, et il m'est doux même d'attendre..." Judas rêve les yeux ouverts.

"Ne t'abandonne pas aux rêves, Judas. Reste dans la vérité. Je suis la Lumière du monde, et la lumière sera toujours odieuse aux ténèbres..." dit Jésus pour l'avertir.

La lune s'est levée. Sa blancheur baigne la campagne, rend les visages pâles, argenté les maisons et les arbres. Le noyer en est tout enveloppé à l'orient. Le rossignol accueille l'invitation de la lune et il élève un chant, prolongé, mélodieux, qu'il tenait en réserve, pour saluer la nuit et la lune.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-083.htm

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Judas l' Iscariote


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 3 Sep - 7:43

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Adieu à Jutta"

En une tranquille matinée, Jésus parle au peuple de Jutta. Oh! on peut vraiment dire que Jutta toute entière est à ses pieds. Même les bergers, habituellement dispersés sur les mamelons des montagnes, sont là, en arrière de la foule avec leurs brebis. Même ceux qui d'habitude vont ailleurs, aux champs, aux bois, aux marchés, sont là. Et ils y sont les vieillards croulants et, tout autour de Jésus, les enfants rieurs, et les fillettes et les jeunes mariées et celles qui mettront bientôt au monde un enfant et celles qui le portent sur leur sein. Jutta toute entière.

L'éperon de la montagne qui s'étend vers le sud est l'amphithéâtre qui accueille ce paisible rassemblement. Assis sur l'herbe ou à cheval sur le muret de pierres sèches, avec autour un vaste horizon, au-dessus le ciel sans limites, en bas le torrent qui rit et scintille au soleil du matin, dans la beauté des monts herbeux, boisés, eux, les gens de Jutta. écoutent le Maître qui parle, debout, adossé à un noyer très élevé, la blancheur de son vêtement de lin se détachant sur le fond sombre du tronc, le visage souriant, les yeux brillants de la joie d'être aimé, les cheveux illuminés par la caresse des rayons venant de l'orient.

Dans un silence respectueux, attentif, rompu seulement par les chants des oiseaux et le bruit du torrent qui coule en bas, ses paroles descendent lentement dans les cœurs et sa voix parfaite emplit l'air tranquille de son harmonie.
Pendant que j'écris, il est en train de répéter encore une fois la nécessité d'obéir au Décalogue, perfectionné, dans son application aux cœurs, par sa doctrine d'amour "pour édifier dans les esprits la demeure où le Seigneur habitera jusqu'au jour où ceux qui ont vécu dans la fidélité à la Loi iront habiter en Lui dans le Royaume des Cieux." Ce sont ses paroles. Et il continue : "Parce qu'il en est ainsi. L'inhabitation de Dieu dans les hommes et des hommes en Dieu se fait par l'obéissance à sa Loi, qui commence par un commandement d'amour et qui est toute amour du premier au dernier précepte du Décalogue. C'est la vraie maison que Dieu veut, où Dieu habite, et la récompense du Ciel. possédée par l'obéissance à la Loi, est la vraie Maison où vous habiterez avec Dieu, éternellement

Car - rappelez-vous Isaïe dans son chapitre 66 - Dieu n’a pas de demeure sur la Terre, qui n'est qu'un escabeau, un escabeau seulement pour son immensité, et Il a pour trône le ciel. qui est toujours petit, un rien, pour contenir l'Infini, mais Il l'a dans le cœur des hommes. Seule la très parfaite bonté du Père de tout amour peut accorder à ses fils de l'accueillir, et c'est un mystère infini, qui se perfectionne de plus en plus, que le Dieu Un et Trine, le très pur Esprit Triniforme, puisse être dans le cœur des hommes. Oh ! quand, quand, ô Père Saint, me permettras-Tu de faire de ceux qui t'aiment non plus seulement un temple pour notre Esprit, mais grâce à ta perfection d'amour et de pardon, un tabernacle, en faisant de tout cœur fidèle l'arche où se trouve le vrai Pain du Ciel, comme il le fut dans le sein de celle qui est Bénie entre toutes les femmes ?

Oh ! très aimés disciples de Jutta qui m'a été préparée par un juste, ayez à l'esprit le Prophète et ce qu'il dit, et c'est le Seigneur qui parle, en s'adressant à ceux qui construisent des vides temples de pierre, où il n'y a pas de justice ni d'amour, et qui ne savent pas construire en eux-mêmes le trône de leur Seigneur par l'obéissance à ses commandements. Le Prophète dit : "Qu'est-ce que cette maison que vous m'édifiez et qu'est-ce que ce lieu de mon repos ?" Et il veut dire : "Croyez-vous me posséder parce que vous m'élevez de pauvres murs ? Croyez-vous me rendre heureux par vos pratiques mensongères auxquelles ne correspond pas la sainteté de la vie ?" Non. On ne possède pas Dieu par des choses extérieures qui cachent des plaies et le vide, comme un manteau d'or jeté sur un lépreux ou sur une statue d'argile dont l'intérieur est creux, sans la vie de l'âme.

Et le Seigneur le dit, en reconnaissant. Lui, le Maître du monde, sa pauvreté de Roi qui a trop peu de sujets, de Père qui a trop de fils qui ont fui de sa demeure : "Vers qui tournerai-je mon regard sinon vers le pauvre, vers celui qui a un cœur contrit qui tremble à mes paroles ?" Pourquoi tremble-t-il ? Par la seule peur de Dieu ? Non. Par un profond respect, par un amour véritable. Par humilité de sujet, de fils qui dit, qui reconnaît que le Seigneur est le Tout et que lui n'est rien et qui tremble d'émotion en se sentant aimé, pardonné, aidé par le Tout.

Oh ! Ne cherchez pas Dieu parmi les orgueilleux ! Il n'est pas là. Ne le cherchez pas parmi les cœurs durs. Il n'est pas là. Ne le cherchez pas parmi ceux qui sont endurcis. Il n'est pas là. Il est chez les simples, chez les purs, chez les miséricordieux, chez ceux qui sont pauvres en esprit, chez les doux, chez ceux qui pleurent sans faire d'imprécations, chez ceux qui recherchent la justice, chez les persécutés, chez les pacifiques. C'est là qu'est Dieu. Il est en ceux qui se repentent et qui veulent le pardon et qui cherchent l'expiation. Et eux ne font pas le sacrifice d'un bœuf ou d'une brebis, l'offrande de ceci ou de cela, pour être applaudis, par la superstitieuse terreur d'un châtiment, par l'orgueil de paraître parfaits. Mais ils font le sacrifice de leur cœur contrit et humilié, s'ils sont pécheurs; de leur cœur obéissant jusqu'à l'héroïsme, s'ils sont justes. Voilà ce qui plaît au Seigneur.

Voilà pour quelles offrandes Il se donne avec ses ineffables trésors d'amour et de délices surnaturelles. Aux autres, II ne se donne pas. Eux ont déjà leurs pauvres délices dans les abominations, et il est inutile que Dieu les appelle sur ses chemins, puisqu'ils ont déjà choisi le leur. A eux, II n'enverra que l'abandon, l'épouvante et la punition, parce qu'ils n'ont pas répondu au Seigneur, ils n'ont pas obéi, ils ont fait le mal sous les yeux de Dieu, avec le mépris et la perversité qu'ils ont choisie.

Mais vous, vous mes aimés de Jutta, vous qui tremblez d'amour dans la connaissance de Dieu, vous qui, à cause de Moi, êtes méprisés comme des sots par les puissants, et qui continuez de m'aimer malgré les mépris, vous qui êtes repoussés, et le serez de plus en plus à cause de mon Nom et de Moi, répudiés comme des bâtards d'Israël, comme des bâtards de Dieu, alors que justement en vous et en ceux qui sont comme vous est greffée la bouture de la Vie éternelle, de Celui qui a sa racine dans le Père, et qui pour cela êtes une partie de Dieu, qui êtes de Dieu, vous qui vivez de sa sève, vous à qui on voudrait persuader que vous êtes dans l'erreur, vous dont les yeux sont simples mais éclairés par la Grâce. Ils voudraient se justifier à vos yeux pour ne pas paraître sacrilèges et malfaiteurs, à vous auxquels il est dit : "Que le Seigneur montre sa gloire et nous le reconnaîtrons par votre joie elle-même". Vous aurez la joie. Eux seront confondus.

Oh ! J'entends déjà, après la confusion qui les écrasera, mais ne les rendra pas meilleurs, j'entends déjà les vipères qui ne cessent d'être nuisibles que quand on a écrasé leurs têtes exécrables, et qui mordent et tuent même si elles sont coupées en deux, même s'il n'émerge que leurs têtes d'une manifestation écrasante de Dieu, déjà je les entends crier : "Comment le Seigneur peut-Il avoir enfanté tout d'un coup son nouveau peuple, si nous, portés depuis si longtemps dans son sein, nous ne sommes pas encore nés à la Lumière ? Est-ce que quelqu'une peut enfanter sans que le cri des douleurs emplisse la maison ? Le Seigneur a-t-Il pu enfanter avant le temps ? La Terre peut-elle jamais enfanter en un seul jour et est-ce qu'un peuple entier peut être enfanté en même temps ?"

Moi, je réponds et rappelez-vous-la cette réponse pour la donner à ceux qui vous persécuteront en vous méprisant : "Ils n'auraient jamais pu naître à la Lumière ceux qui sont un fruit mort dans le sein de Dieu, fruit qui s'est desséché parce qu'il s'est détaché de la matrice et est resté inerte, comme un mal caché dans le sein au lieu d'être un embryon qui se développe. n Et pour rejeter de son sein la semence morte et avoir des fils, pour que son Nom ne meure pas sur la Terre, Dieu s'est rendu fécond de nouveaux fils, marqués de son Tau et, dans le secret, dans le silence, pour que Satan et les satans qui servent Lucifer ne puissent nuire, en devançant le temps par l'ardeur de son amour, Il a enfanté son Fils et Il enfante en même temps son nouveau peuple, car le Seigneur peut tout. Oh ! Lui le dit par la bouche du prophète Isaïe : "Est-ce que peut-être Je ne pourrai pas enfanter, Moi qui fais enfanter les autres ? Moi qui donne aux autres la fécondité, Je serai stérile ?"

Réjouissez-vous avec la Jérusalem des Cieux, exultez avec elle, vous tous qui aimez le Seigneur ! Réjouissez-vous avec elle d'une vraie joie, vous qui attendez, vous qui espérez, vous qui souffrez !

Oh ! revenez, revenez à Moi, paroles ! Paroles venues du Verbe de Dieu. Paroles dites par le porte-parole de Dieu : Isaïe, son prophète. Venez, revenez à la Source, ô paroles éternelles, pour être répandues sur ce parterre de Dieu, sur ce troupeau, sur cette race !
Oh ! Venez ! C'est une des heures et des assemblées pour lesquelles vous avez été données, ô paroles prophétiques, ô résonances d'amour, ô voix de vérité !

Voici qu'elles viennent ! Voici qu'elles reviennent à Celui qui les a inspirées ! Voici que Moi, au nom du Père, de mon Être, et de l'Esprit, je les dis à ceux qui sont aimés de Dieu, choisis parmi le troupeau de Dieu, qui ne devait compter que des agneaux, et s'est corrompu avec des béliers et des animaux encore plus immondes. Vous boirez et serez rassasiés aux mamelles de la Consolation Divine et tirerez d'abondantes délices de la gloire multiforme de Dieu.

Voilà ! Le Seigneur vous dit : Je verserai sur vous comme un fleuve de paix et comme un torrent qui inonde, il y aura sur vous beaucoup plus que la gloire des nations. La gloire du Ciel vous inondera. Vous la sucerez portés sur son sein, et sur ses genoux vous recevrez ses caresses. Oui, comme une mère caresse son enfant, comme Moi je caresse ce petit auquel j'ai donné mon nom (et Jésus prend le petit Jésaï des bras de sa mère qui est presque à ses pieds, au milieu de ses trois enfants) ainsi je vous consolerai vous qui m'aimez et continuerez de m'aimer et bientôt vous serez consolés pour toujours dans mon Royaume. Vous le verrez et votre cœur sera dans la joie, et vos os reverdiront comme l'herbe, étant libérés de toute peur à cause de votre fidélité, quand le Seigneur viendra dans le feu, sur un bige semblable à un tourbillon, pour conduire dans le feu de l'amour et de la justice, et pour punir ou exalter, en séparant les agneaux des loups, c'est-à-dire de ceux qui croyaient se sanctifier et se rendre purs et qui, au contraire, se rendaient idolâtres.

Le Seigneur, qui part maintenant, viendra, et bienheureux ceux qu'il trouvera persévérants jusqu'à la fin.

Voici mon adieu et avec lui ma bénédiction. Agenouillez-vous pour que je vous fortifie par elle. Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Que le Seigneur vous montre sa face et ait pitié de vous. Que le Seigneur vous donne sa paix.

Allez ! Laissez-moi congédier les bons d'entre les bons de Jutta."

Les gens s'en vont à regret. Mais voilà qu'un enfant dit à Jésus : "Seigneur, laisse-moi te baiser la main", et comme Jésus y consent, tous veulent donner un baiser à la chair sainte de l'Agneau de Dieu. Même ceux qui s'étaient éloignés vers le village reviennent et c'est une pluie de baisers : baisers d'enfants sur le visage, baisers des vieillards sur les mains, et baisers des femmes sur les pieds nus dans l'herbe, avec des larmes et des paroles d'adieu et de bénédiction.

Jésus les accueille patiemment et il a pour tous un salut particulier.

Finalement il a satisfait tout le monde... Il reste la famille hospitalière... Et elle se serre contre Jésus. Et Sara dit : "Tu ne viendras vraiment plus ?"

"Non, femme, jamais plus. Mais nous ne serons pas séparés. Mon amour sera toujours avec toi, avec vous, et le vôtre avec Moi. Vous ne m'oublierez pas, je le sais. Mais je vous dis : même aux heures les plus terribles qui viendront, n'accueillez pas le Mensonge, pas même comme hôte de passage ou comme envahisseur imprévu... Donne-moi le petit, Sara."

La femme donne Jésaï, et Jésus s'assoit sur l'herbe avec Jésaï sur son sein et il parle penché sur les cheveux du bébé : "Rappelez-vous toujours que je suis l'Agneau qu'Isaac vous a fait aimer avant même que vous me connaissiez, et qu'un agneau est toujours innocent, comme ce petit, même si on le couvre d'une peau de loup pour le faire passer pour un malfaiteur. Rappelez-vous que je suis encore plus innocent que ce tout petit... qui, lui bienheureux ! à cause de son innocence et de sa jeunesse ne pourra comprendre les calomnies des hommes sur son Seigneur et ainsi n'en sera pas troublé... et il continuera de m'aimer ainsi... comme maintenant... Ayez son cœur, ayez-le pour l'Agneau, pour l'Ami, pour l'Innocent, pour le Sauveur, qui vous aime et vous bénit d'une manière toute spéciale. Adieu, Marie ! Viens me donner un baiser... Adieu, Emmanuel ! Viens toi aussi... Adieu, Jésaï, agnelet de l'Agneau... Soyez bons... Aimez-moi..."

"Tu pleures, Seigneur !?" demande la fillette étonnée, en voyant briller une larme dans les cheveux de Jésaï.

"Il pleure ?" demande le mari de Sara.

"Tu pleures, ô Maître ! Pourquoi ?" demande la femme.

"Ne vous affligez pas de mes larmes. Elles sont amour et bénédiction... Adieu, Sara. Adieu, homme. Venez comme les autres, baiser votre Ami qui part..." et, après avoir reçu sur les mains les baisers des deux époux, il remet l'enfant dans les bras de la mère. Il bénit encore et puis rapidement commence la descente par le sentier par où il était venu.

Les voix d'adieu de ceux qui sont restés le suivent : profonde celle de l'homme, émue celle de la femme, perçantes celles des enfants, jusqu'au bas de la colline. Puis ce n'est plus que le torrent, qu'ils remontent vers le nord, qui salue encore le Maître qui quitte pour toujours la terre de Jutta.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-086.htm
TOME : 6/84

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Jzosu203
Jésus


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 4 Sep - 7:56

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Anne et Marie de Kériot. Adieux à la mère de Judas"

« Seigneur, tu ne viendrais pas avec moi, avec moi seule, chez une mère malheureuse ? C'est ce que je désire plus que toute autre chose » dit Marie de Simon. Elle se tient respectueusement en face de Jésus, alors qu'après le repas de midi les apôtres se sont dispersés pour se reposer, avant de reprendre la route dans la soirée. Jésus, de son côté, est à l'ombre des pommiers chargés de pommes vertes qui commencent à mûrir. Il semble que Marie reprenne une conversation déjà commencée.
« Oui, femme. Moi aussi, je désire rester avec toi, seuls dans ces dernières heures, comme je l'ai été dans les premières. Allons. » Ils rentrent dans la maison, Jésus pour prendre son manteau, Marie pour prendre son voile et son manteau.

Ils s'en vont par des chemins à travers les champs, parmi les pommiers et d'autres arbres de haute futaie. Il fait encore chaud. Des champs de moissons mûres arrivent des souffles brûlants. Mais le vent de la montagne tempère la chaleur qui en plaine serait insupportable.

« Il me déplaît de te faire marcher par cette chaleur. Mais plus tard... nous ne pourrions plus. Et j'ai tant désiré cette chose, sans jamais oser te la demander. Tout à l'heure tu m'as dit : "Marie, pour te montrer que je t'aime comme si tu étais pour Moi une mère, je te dis : demande-moi ce que tu désires, et je te contenterai" et alors j'ai osé. Seigneur, sais-tu où nous allons ? »

« Non, femme. »

« Nous allons chez celle qui devait être la belle-mère de Judas... (Marie soupire douloureusement). Elle devait... Elle ne l'est pas et elle ne le sera jamais car Judas a abandonné la jeune fille qui est morte de chagrin... et la mère a de la rancœur pour moi et pour mon fils. Elle ne cesse de nous maudire... Judas est tellement... est tellement... tellement faible devant le Mal qu'il n'a besoin que des seules bénédictions !... Je voudrais que tu lui parles... Tu peux la persuader... lui dire que cela a été une grâce qu'il n'y ait pas eu les noces... lui dire que je n'y suis pour rien... lui dire qu'elle meure sans rancœur; car la femme meurt lentement, l'âme étranglée. Je voudrais qu'entre nous il y eût la paix... car moi, j'en ai souffert, honteuse de ce qui est arrivé, et c'est avec douleur que je vois déchirée une amitié avec une femme qui était pour moi une compagne depuis le moment où je suis venue ici comme épouse. En somme tu sais, Seigneur... »

« Oui, n'aie pas d'inquiétude. Ta demande est juste, et je me charge de cette bonne démarche. »

Après avoir franchi une petite vallée, ils montent sur une autre élévation de terrain sur laquelle se trouve un village.

« Anne réside ici depuis la mort de sa fille, dans sa propriété. Avant, elle était à Kériot. Mais tant qu'elle y vivait et qu'on s'y rencontrait, ses reproches me déchiraient le cœur. »

Ils obliquent par un sentier peu avant le village et arrivent à une maison basse au milieu des champs.

« Voilà ! Oh ! le cœur me tremble maintenant que je suis ici ! Elle ne voudra pas me voir... elle me chassera... elle sera fâchée, et son pauvre cœur souffrira davantage... Maître... »

« Oui. J'y vais, Moi. Reste jusqu'à ce que je t'appelle. Et prie pour m'aider. »

Jésus s'avance, seul, jusqu'à la porte grande ouverte de la maison où il entre avec son doux salut.

Une femme accourt : « Que veux-tu ? Qui es-tu ? »

« Je viens apporter du soulagement à ta maîtresse. Conduis-moi à elle. »

« Un médecin ? Inutile ! Il n'y a plus d'espoir, son cœur meurt. »

« Il y a encore l'âme à soigner. Je suis le Rabbi. »

« Inutile aussi à ce titre. Elle ne se repose pas sur l'Éternel et elle ne veut pas entendre de sermons. Laisse-la tranquille. »

« C'est parce qu'elle est dans cet état que je suis venu. Laisse-moi passer et elle sera moins malheureuse dans ses derniers jours. »

La femme hausse les épaules et elle dit : « Entre ! »

Un couloir à demi obscur et frais, des portes. Au fond, la dernière est entrouverte, et il en sort des lamentations. La femme y va et entre en disant : « Maîtresse, c'est un rabbi qui veut te parler. »

« Pourquoi ?... Pour me dire que je suis maudite ? Que je n'aurai pas la paix même dans l'autre vie ? » dit-elle haletante, fâchée.

« Non. Pour te dire que ta paix sera complète, pourvu que tu le veuilles et tu seras heureuse avec ta Jeanne éternellement » dit Jésus en apparaissant sur le seuil.
La malade, jaune, enflée, haletante sur son lit, appuyée à de nombreux oreillers, le regarde et dit : « Oh ! Quelles paroles ! C'est la première fois qu'un rabbi ne me fait pas de reproches... Quelle espérance !... Ma Jeanne... avec moi... dans la béatitude... plus de douleur... la douleur donnée par un maudit... que n'a pas empêché celle qui l'a engendré... et qui m'a trahie... après m'avoir flattée... Ma pauvre fille... » et elle halète de plus en plus fort.

« Tu le vois, tu la rends malade. Je le savais. Sors. »

« Non. Va-t-en. Laisse-moi seul... »

La femme sort en secouant la tête. Jésus s'approche du lit lentement. Il essuie avec bonté la sueur de la malade qui a du mal à le faire avec ses mains invraisemblablement enflées, lui donne de l'air avec un éventail de palmier. Il lui donne à boire, car elle cherche à se rafraîchir avec la boisson qui est sur sa petite table. Il ressemble à un fils près de sa mère malade. Puis il s'assied, doucement mais fermement décidé à accomplir sa mission.

La femme l'observe tout en se calmant et, avec un sourire de souffrance, elle Lui dit : « Tu es beau et tu es bon. Qui es-tu, ô Rabbi? Tu as la délicatesse de ma fille bien-aimée en me donnant du réconfort. »

« Je suis Jésus de Nazareth ! »

« Toi ?! Toi ?!... Chez moi ?... Pourquoi ?...»

« Parce que je t'aime. J'ai une Mère, Moi aussi, et en toute mère, je vois la mienne, et dans les larmes des mères, je vois celles de ma Mère... »

« Pourquoi ? Ta Mère pleure ? Pourquoi ? Elle a perdu un autre fils ? »

« Pas encore... Je suis son Fils unique et je vis encore. Mais elle pleure déjà parce qu'elle sait que je dois mourir. »

« Oh ! Oh ! La malheureuse ! Savoir à l'avance qu'un fils va mourir ! Mais comment le sait-elle ? Tu es sain. Tu es fort. Tu es bon. Moi, je me suis fait des illusions jusqu'à sa mort et elle était si malade !... Comment ta Mère peut-elle savoir que tu dois mourir ? »

« Parce que je suis le Fils de l'homme, prédit par les prophètes. Je suis l'Homme des douleurs qu'a vu Isaïe, le Messie chanté par David et décrit dans ses tortures de Rédempteur. Je suis le Sauveur, le Rédempteur, ô femme. Et la mort m'attend, horrible... et ma Mère y assistera... et ma Mère sait, depuis le moment où je suis né, que son cœur sera ouvert comme le mien par la douleur... Ne pleure pas... Par ma mort j'ouvrirai à ta Jeanne les portes du Paradis... »

« A moi aussi ! A moi aussi ! »

« Oui. En son temps. Mais tu dois d'abord apprendre à aimer et à pardonner. A revenir à l'amour, à être juste, et à pardonner... Autrement tu ne pourras pas aller au Ciel, avec Jeanne, avec Moi... »

La femme pleure angoissée. Elle gémit : « Aimer... Aimer quand les hommes nous ont appris à haïr... quand Dieu a cessé de nous aimer en manquant pour nous de pitié, c'est difficile... Comment aimer quand les hommes nous ont torturées, et les amies blessées, et quand Dieu nous a abandonnées ?... »

« Non. Pas abandonnées. Moi, je suis ici. Pour te dire les promesses célestes. Pour te donner l'assurance que ta douleur finira en joie pourvu que tu le veuilles. Anne, écoute-moi... Tu pleures à cause des noces annulées, tu en fais la cause de toute ta douleur, tu accuses d'assassinat un homme pour ce motif et de complicité sa mère malheureuse. Ecoute, Anne. Il ne se passera que peu de mois pour que tu voies que ce fut une grâce du Ciel que Jeanne n'ait pas été l'épouse de Judas... »

« Ne le nomme pas ! » crie la femme.

« Je le nomme. Et pour te dire que tu dois remercier le Seigneur et que tu le remercieras dans quelques mois... »

« Je serai bientôt morte... »

« Non. Tu seras vivante et tu te souviendras de Moi, et tu comprendras qu'il y a des douleurs plus grandes que la tienne... »

« Plus grandes ? Ce n'est pas possible ! »

« Et que sera celle de ma Mère qui me verra mourir en croix ? » Jésus s'est levé. Il est imposant. « Et celle de la mère de celui qui trahira Jésus Christ, le Fils de Dieu ? Pense, ô femme, à cette mère... Toi... Kériot toute entière, et les campagnes et au-delà, ont eu compassion de ta douleur ! Tu as pu t'en glorifier comme d'une couronne de martyre. Mais cette mère ! Comme Caïn, mais étant Abel : la victime de son fils traître, meurtrier de Dieu, sacrilège, maudit, elle ne pourra supporter un regard d'homme, car tout regard sera comme une pierre pour la lapider, et en toute voix d'homme, en toute parole, il lui semblera entendre une malédiction, une injure, et elle ne trouvera pas de refuge sur la Terre, jamais, jusqu'à sa mort, jusqu'à ce que Dieu qui est juste prenne avec Lui la martyre, en lui faisant oublier qu'elle est la mère du meurtrier de Dieu, en lui donnant la possession de Dieu... N'est-ce pas la plus grande douleur celle de cette mère ?... »
« Oh ! douleur immense !... »

« Tu vois... Sois bonne, Anne. Reconnais que Dieu a été bon dans sa manière d'agir... »

« Mais ma fille est morte ! Judas l'a faite mourir pour chercher une plus grande dot... Sa mère l'a approuvé. »

« Non. Cela, non. C'est Moi qui te le dis, Moi qui vois dans les cœurs. Judas - c'est mon apôtre mais je le dis - il a mal agi et en sera puni. Mais la mère est innocente. Elle t'aime, elle voudrait que tu l'aimes... Anne, vous êtes deux mères malheureuses. Mais si toi, tu te glorifies de ta fille morte, innocente, pure, que le monde célèbre avec honneur... Marie de Simon ne peut se glorifier de son fils. Ses actions sont blâmées par les hommes. »

« C'est vrai. Mais s'il avait épousé Jeanne, il ne serait pas blâmé. »

« Mais d'ici peu tu aurais vu Jeanne mourir de chagrin, car Judas périra de mort violente. »

« Que dis-tu ? Oh ! malheureuse Marie ! Quand ? Comment ? Où ? »

« Bientôt. Et d'une manière horrible... Anne ! Anne ! Tu es bonne ! Tu. es mère ! Tu sais ce que c'est que la douleur d'une mère ! Anne, redeviens l'amie de Marie ! Que la douleur vous unisse comme devait vous unir la joie. Permets-moi de partir content de savoir qu'elle aura une amie, une seule, une au moins... »

« Seigneur... l'aimer... cela veut dire lui pardonner... C'est très pénible... Il me semble ensevelir de nouveau ma fille... De la tuer, moi aussi... »

« Ce sont des pensées qui viennent des Ténèbres ! Ne les écoute pas. Écoute-moi, Moi qui suis la Lumière du monde. La Lumière te dit que moins amer a été le sort de Jeanne mourant vierge que si elle était morte veuve de Judas. Crois-moi, Anne. Et pense que plus malheureuse que toi est Marie de Simon... »

La femme pense, pense, lutte, pleure, et dit : « Mais moi, je l'ai maudite, elle et le fruit de ses entrailles ! J'ai péché... »

« Et Moi, je t'en absous. Et plus tu l'aimeras, plus le Ciel t'absoudra. »

« Mais si je suis son amie... je rencontrerai Judas. Je ne puis. Seigneur, faire cela !... »

« Tu ne le rencontreras plus. Moi, je ne reviendrai plus jamais à Kériot et Judas non plus. Nous avons déjà salué les habitants... »

« Oh ! Tu as dit... »

« Que je ne reviendrai plus. Judas a dit qu'il ne pourra plus venir jusqu'après mon élévation. Mais lui croit qu'il me verra monter sur un trône et ce qui m'attend, au contraire, c'est la mort de la croix. Et il croit devenir un de mes ministres. Au contraire, c'est la mort qui l'attend. Mais toi, tu ne diras pas cela. Jamais. Que la mère ignore jusqu'à ce que tout soit accompli. Tu l'as dit : "La malheureuse ! Savoir à l'avance que le fils doit mourir". Mais si les souffrances de ma Mère, même pour cela, tendent déjà à augmenter les mérites de mon Sacrifice, pour Marie de Simon c'est de la pitié de se taire. Tu ne parleras pas. »

« Non, Seigneur. Je le jure au nom de ma Jeanne. »

« Je veux une autre promesse ! Grande ! Sainte ! Tu es bonne. Tu m'aimes déjà... »
« Oui. Tellement. Je suis en paix depuis que tu es ici... »

« Quand Marie de Simon n'aura plus de fils, et que le monde la couvrira de... mépris, toi, toi seule tu lui ouvriras ta maison et ton cœur. Me le promets-tu ? Au nom de Dieu et de Jeanne. Elle, elle l'aurait fait car Marie était toujours pour elle la mère de celui qu'elle aimait toujours » continue Jésus.

« ... Oui ! » et elle pleure...

« Que Dieu te bénisse, ô femme, et te donne la paix... et la santé... Viens, allons à la rencontre de Marie, pour lui donner le baiser de paix... »

« Mais... Seigneur... Moi, je ne peux pas marcher. J'ai les jambes enflées et inertes. Tu vois ? Je suis ici, habillée, mais je ne suis qu'un tronc...»

« Tu l'étais. Viens ! » et il lui tend la main pour l'inviter.

La femme, les yeux dans les yeux de Jésus, déplace ses jambes, les sort du lit. pose par terre ses pieds déchaussés, se lève, marche... Elle paraît fascinée. Elle ne se rend même pas compte de la guérison qui est survenue... Elle sort. la main toujours dans celle de Jésus, dans le couloir à moitié obscur... Elle va vers la sortie. Elle y est presque arrivée quand elle rencontre la servante d'auparavant qui pousse un cri de joie effrayée... Les autres serviteurs accourent, craignant que ce ne soit signe de mort. Ils voient leur maîtresse, tout à l'heure mourante et avec de la rancœur pour Marie de Simon, qui court, les bras tendus, après avoir quitté Jésus, vers Marie humiliée, elle l'appelle, l'accueille sur son cœur, et toutes les deux pleurent...

...Pendant le retour à sa maison, après l'adieu de paix, Marie de Simon remercie le Seigneur et demande : « Quand viendras-tu faire d'autres bienfaits ? »

« Jamais plus, ô femme. Je l'ai déjà dit aux habitants. Mais mon cœur sera toujours avec toi. Rappelle-toi, rappelle-toi toujours que je t'ai aimée et que je t'aime. Rappelle-toi que je sais que tu es bonne, et que Dieu t'aime pour cela. Rappelle-le-toi toujours.
Même au moment des heures terribles. Que jamais l'idée ne te vienne que Dieu te juge coupable. A ses yeux ton âme apparaîtra toujours comme ornée des pierres précieuses de tes vertus et des perles de ta souffrance. Marie de Simon, mère de Judas, je veux te bénir, je veux t'embrasser et te donner un baiser pour que ton baiser maternel, sincère, fidèle, soit pour Moi une compensation de tout autre... pour que mon baiser soit pour toi une compensation de toute douleur. Viens, mère de Judas. Et merci, merci pour tout ce que tu m'as donné d'amour et d'honneur » et il l'embrasse et il la baise au front, comme il le fait pour Marie d'Alphée.

« Mais, nous nous verrons encore ! Je viendrai à la Pâque... »

« Non. Ne viens pas. Je t'en prie. Veux-tu me faire plaisir ? Ne viens pas. Les femmes à la Pâque prochaine, non ! »

« Mais pourquoi ?... »

« Parce qu'il y aura un terrible soulèvement à Jérusalem, à la prochaine Pâque. Ce ne sera pas la place des femmes ! Et même... Marie, j'ordonnerai à ton parent de te rejoindre. Restez ensemble. Tu en as besoin car... désormais Judas ne pourra plus t'aider, ni venir... »

« Je ferai comme tu dis... Donc jamais plus, jamais plus je ne verrai ton visage où se reflète la paix du Ciel ? Quelle paix tu as déversé de tes yeux dans mon cœur douloureux... » Marie pleure.

« Ne pleure pas. La vie est courte. Ensuite tu me verras pour toujours dans mon Royaume. »

« Alors tu penses que ton humble servante y entrera ?... »

« Je vois déjà ta place dans la troupe des martyrs et des corrédempteurs. Ne crains pas. ô Marie. Le Seigneur sera ton éternelle récompense. Allons. Le soir arrive et c'est l'heure de se remettre en route... »

Et ils refont la route à travers les champs et les pommeraies jusqu'à la maison où les apôtres attendent. Jésus brusque les adieux, bénit, se met à la tête des siens... Il s'en va... Marie pleure, à genoux...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-085.htm
TOME: 6/85

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Judas12
Judas


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 5 Sep - 7:22

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Adieu à Hébron"

Et voici Hébron au milieu de ses bois et de ses prés. L'entrée de Jésus est saluée par des cris d'hosannas par les premiers qui le voient et qui en partie vont l'annoncer dans tout le village.

Le chef de la synagogue accourt, accourent les miraculés de l'année précédente et puis les notables. Chacun veut avoir le Seigneur comme hôte. Mais Jésus dit, en remerciant tout le monde : "Non, je ne reste que le temps de vous parler... Allons donc à la pauvre, à la sainte maison du Baptiste. Que je la salue elle aussi... C'est une terre de miracle. Vous ne le savez pas."

"Oh! nous le savons, Maître. Ceux qui ont été guéris là sont parmi nous!..." disent plusieurs.

"Bien avant l'an dernier elle a été une terre de miracle. Elle l'a été il y a trente-trois ans pour la première fois, quand la grâce du Seigneur reverdit les entrailles desséchées afin d'en faire un arbre pour la douce pomme de mon Précurseur. Elle le fut il y a trente-deux ans quand par une opération mystérieuse, je l'ai présanctifié alors que nous étions, lui et Moi, deux fruits qui mûrissaient dans un sein profond.

Et puis quand j'ai rendu au père de Jean l'usage de la parole. Mais, aux secrètes opérations de l'Incarné pas encore né, se rattache depuis deux ans un grand miracle que vous tous ignorez. Vous rappelez-vous la femme qui habitait à l'intérieur de cette maison ?..."

"Qui, Aglaé ?" demandent plusieurs.

"Elle. Je lui ai rendu la vie, non pas dans ses entrailles mais dans son âme desséchée par le paganisme et par le péché, et je l'ai rendue féconde en justice, en la délivrant de ce qui la retenait, aidé par sa bonne volonté. Et je vous la donne en modèle. Ne vous scandalisez pas. En vérité je vous dis qu'elle mérite d'être citée en exemple et imitée, car il y en a peu en Israël qui ont fait autant de chemin que cette païenne pécheresse pour rejoindre les sources de Dieu."

"Nous la croyions enfuie avec d'autres amants... Certains disaient qu'elle était changée, qu'elle était bonne... Mais nous disions : "C'est un caprice !" Et il y en avait même qui disaient qu'elle était venue à Toi pour... pécher..." explique le chef de la synagogue.

"Elle est venue en fait me trouver, mais pour être rachetée."

"Nous avons fait un péché de jugement..."

"Pour cela je vous dis: "Ne jugez pas".

"Et où est-elle maintenant ?"

"Dieu seul le sait. Dans une dure pénitence, certainement. Priez pour la soutenir... Je te salue, ô maison sainte de mon Parent et Précurseur ! Paix à toi ! Bien que maintenant tu sois vide et désolée, toujours paix à toi, ô sainte demeure de paix et de foi !" Jésus entre, en bénissant, dans le jardin devenu inculte et avance au milieu des herbes envahissantes. Il côtoie ce qui autrefois était une tonnelle ou des espaliers bien rangés de lauriers et de buis, et qui maintenant sont un fouillis ébouriffé de lierres, de clématites, de liserons qui les étouffent. Il va au fond, vers les restes de ce qui était le tombeau, et il reste là.

Les gens forment un cercle silencieux autour de Lui.

"Fils de Dieu, peuple d'Hébron, écoute !

Pour que vous ne soyez pas troublés et induits en erreur de jugement sur votre Sauveur comme vous l'avez été pour la pécheresse, je viens vous confirmer et vous fortifier dans la foi. Je viens vous donner le viatique de ma parole pour qu'elle reste lumineuse en vous à l'heure des ténèbres et pour que Satan ne vous fasse pas perdre le chemin du Ciel.


Il viendra bientôt des heures où vos cœurs diront en gémissant les paroles du psaume d'Asaph, chantre prophétique, et vous direz : "Pourquoi, ô Dieu, nous as-tu rejetés pour toujours ? Pourquoi ta fureur s'enflamme-t-elle contre les petites brebis que Tu fais paître?" et vous pourrez vraiment alors élever comme un droit de protection la Rédemption désormais accomplie, et crier : "Ce peuple est le tien et Tu l'as racheté !" pour invoquer la protection contre les ennemis qui auront fait tout le mal possible dans le Sanctuaire véritable où Dieu réside comme au Ciel, dans le Christ du Seigneur, et qui, après avoir, pour commencer, abattu le Saint, chercheront ensuite à abattre ses murs : ses fidèles. Vrais profanateurs et persécuteurs de Dieu, plus que Nabuchodonosor et qu'Antiochos, plus que ceux qui viendront après, ils lèvent déjà les mains pour m'abattre dans leur orgueil sans limites qui ne veut pas de conversion, qui ne veut pas de foi, de charité, de justice et qui, comme le levain dans une masse de pâte, gonfle et déborde du Sanctuaire, devenu la citadelle des ennemis de Dieu.

Fils, écoutez ! Quand vous serez persécutés pour m'avoir aimé, fortifiez votre cœur en pensant qu'avant vous j'ai été le Persécuté. Souvenez-vous qu'ils ont déjà dans la gorge le hurlement de leur cri de triomphe et qu'ils préparent les bannières pour qu'elles flottent au vent dans une heure de victoire, et que sur chaque bannière il y aura un mensonge contre Moi qui semblerai être le Vaincu, le Malfaiteur, le Maudit.

Vous secouez la tête ? Vous ne croyez pas ? Votre amour vous empêche de croire... C'est une grande chose que l'amour ! Une grande force... et un grand danger ! Oui, un danger. Le choc de la réalité à l'heure des ténèbres sera d'une violence surhumaine dans les cœurs que l'amour, pas encore parfaitement réglé, rend aveugles. Vous ne pouvez pas croire que Moi, le Roi, le Puissant, je puisse être à la merci de gens de rien. Vous ne pourrez le croire alors surtout, et un doute naîtra : "Etait-ce vraiment Lui ? Et s'il l'était, comment a-t-il pu être vaincu ?"

Rendez vos cœurs plus forts pour cette heure-là ! Sachez-le : "en un instant" les ennemis du Saint auront brisé les portes, jetant tout par terre, et allumé un feu de haine pour le Saint de Dieu; ils auront abattu et jeté par terre le Tabernacle du Nom très Saint, en disant dans leurs cœurs : "Faisons cesser sur la Terre toutes les fêtes de Dieu" car c'est une fête d'avoir Dieu parmi vous, en disant : "Que ne se voient plus ses enseignes, qu'il n'y ait plus aucun prophète qui nous connaisse pour ce que nous sommes".

Mais rapidement, plus rapidement encore, Celui qui a donné ses limites à la mer et qui a écrasé dans les eaux les têtes immondes des crocodiles sacrés et de leurs adorateurs, Celui qui a fait jaillir les sources et couler les torrents et desséché des fleuves pérennes, Celui qui a fait le jour et la nuit, l'été et le printemps, la vie et la mort, Celui qui a tout fait, fera ressusciter, comme il est dit, son Christ, et Il sera Roi. Roi pour l'éternité. Et ceux qui seront restés fermes dans la foi régneront avec Lui au Ciel.

Rappelez-vous cela. Et quand vous me verrez élevé et méprisé, ne chancelez pas. Et quand vous serez élevés et méprisés, ne chancelez pas.

Oh ! Père ! mon Père ! Moi, je te prie, au nom de ceux-ci qui te sont chers et qui me sont chers. Exauce ton Verbe, écoute le Propitiateur ! N'abandonne pas aux animaux les âmes de ceux qui te louent en m'aimant, n'oublie pas pour toujours les âmes de tes petits. Prends soin, ô Dieu bon, de tes promesses parce que les lieux ténébreux de la Terre sont des repaires d'iniquité d'où sort la terreur pour effrayer tes petits. Père ! Oh ! mon Père ! Que l'humble qui espère en Toi ne reparte pas confondu ! Que le pauvre et le besogneux louent ton Nom pour l'aide que Tu leur donneras !

Lève-toi, ô Dieu ! Je t'en prie pour cette heure, pour ces heures ! Lève-toi, ô Dieu ! A cause du sacrifice de Jean et de la sainteté de tes patriarches et de tes prophètes ! A cause de mon sacrifice, mon Père, défends ce troupeau qui est le tien et le mien ! Donne-lui la lumière dans les ténèbres, la foi et la force contre les séducteurs ! Donne-toi, ô Père ! Donne-nous, maintenant, demain et toujours jusqu'à l'entrée dans ton Royaume ! Nous, dans leurs cœurs jusqu'au moment où eux soient là où Nous sommes dans les siècles des siècles. Et qu'il en soit ainsi."

Comme il n'y a pas de miracles à accomplir, Jésus passe dans les rangs de la foule extasiée et il bénit, un par un, ses auditeurs. Il reprend sa marche sous le soleil déjà haut que rendent supportable les frondaisons des arbres et l'air de la montagne. Par derrière, en groupes, les apôtres parlent entre eux.

Ils parlent sans arrêt. "Quels discours ! Ils font frémir !" dit Barthélemy.

"Mais comme ils sont tristes ! Ils font pleurer !" soupire André.

"Hé ! c'est son adieu. J'ai raison, moi. Il va vraiment vers le trône" s'exclame Judas Iscariote.

"Le trône ? Hum ! Il me semble qu'il parle de persécutions plutôt que d'honneurs !" observe Pierre.

"Mais non ! Le temps des persécutions est fini ! Ah ! moi, je suis heureux !" crie l'Iscariote.

"Tant mieux pour toi ! Moi je voudrais être encore aux jours où nous étions inconnus, il y a deux ans... ou à "La Belle Eau"... J'ai peur des jours à venir..." dit Jean.

"Parce que tu as un cœur de faon... Mais moi ! Je vois déjà l'avenir... Des cortèges !... Des chanteurs !... Un peuple prosterné !... Les honneurs des autres nations !... Oh ! c'est l'heure ! Les chameaux de Madian et les foules de partout viendront... et ce ne seront pas les trois pauvres Mages... mais une multitude... Israël grand comme Rome. Plus que Rome... Dépassées les gloires des Macchabées, celles de Salomon... toutes les gloires... Lui, le Roi des rois... et nous ses amis... Oh ! Dieu Très-Haut ! Qui me donnera la force pour cette heure ?... Si mon père vivait encore !..." Judas est exalté. Son visage resplendit quand il évoque l'avenir qu'il rêve de vivre...

Jésus est très en avant. Mais il s'arrête, le futur roi selon Judas, et assoiffé, il joint ses mains pour prendre de l'eau dans un ruisselet et boire... comme l'oiseau du bois ou l'agneau en train de paître. Puis il se retourne et dit : "Ici il y a des fruits sauvages. Cueillons-en pour apaiser notre faim..."

"Tu as faim, Maître ?" demande le Zélote.

"Oui" avoue humblement Jésus.

"Bien sûr ! Hier soir tu as tout donné à ce malheureux !" s'exclame Pierre.

"Mais pourquoi n'as-tu pas voulu t'arrêter à Hébron ?" demande Philippe.

"Parce que Dieu m'appelle ailleurs. Vous, vous ne savez pas."

Les apôtres haussent les épaules et se mettent à cueillir les petits fruits encore verts des arbres sauvages épars sur les pentes des montagnes. Il semble que ce sont des petites pommes sauvages. Et le Roi des rois s'en nourrit en même temps que ses compagnons qui font des grimaces à cause de l'âpreté du fruit sauvage et vert. Jésus, absorbé, mange et sourit.

"Tu me fais presque enrager !" s'exclame Pierre.

"Pourquoi ?"

"Parce que tu pouvais être bien et faire plaisir à ceux d'Hébron et, au contraire, tu te fais mal au ventre et tu t'agaces les dents sur ce poison amer et plus acide que de l'herbe au vitriol !"

"Oh ! J'ai vous qui m'aimez ! Quand je serai élevé et que j'aurai soif et faim, je penserai avec regret à cette heure, à cette nourriture, à vous qui maintenant êtes avec Moi, et qui alors..."

"Mais alors tu n'auras ni soif ni faim ! Un roi a de tout ! Et nous te serons encore plus proches !" s'exclame l'Iscariote.

"Tu le dis."

"Et tu penses que cela ne sera pas, Maître ?" demande Barthélemy.

"Non, Barthélemy. Quand je t'ai vu sous le figuier, ses fruits étaient si verts que qui les aurait cueillis en aurait eu la langue et la gorge brûlées... Mais plus doux que les rayons de miel sont les fruits verts du figuier ou de ces arbres en comparaison de ce que sera pour Moi mon élévation... Allons..."

et il se remet en marche le premier, tout en avant, méditatif, alors que, derrière, les douze bavardent sans arrêt

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-087.htm
TOME : 6/87

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Hébron


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 6 Sep - 7:22

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"Adieu à Béthsur"

Il fait à peine jour quand les voyageurs infatigables arrivent en vue de Béthsur.

Fatigués, les vêtements fripés à cause d'un repos certainement très inconfortable dans les bois, ils regardent avec joie la ville désormais proche où ils sont certains de trouver l'hospitalité.

Les paysans qui se rendent à leurs travaux sont les premiers à rencontrer Jésus, et ils pensent bien faire de laisser en plan leurs travaux pour revenir à la ville écouter le Maître. Et ainsi font des bergers après Lui avoir demandé s'il reste ou non.

"Je quitterai Béthsur ce soir" répond Jésus.

"Et tu parleras, Maître ?"

"Certainement."

"Quand ?"

"Tout de suite."

"Nous avons les troupeaux... Ne pourrais-tu pas parler ici, dans la campagne ? Les brebis brouteraient l'herbe et nous ne perdrions pas ta parole."

"Suivez-moi. Je le ferai sur les pâtures au nord. Je dois d'abord voir Élise."

Les bergers avec leurs bâtons font revenir leurs brebis, et ils se mettent en arrière des hommes avec leurs troupeaux bêlants. Ils traversent le village. Mais la nouvelle est déjà parvenue à la maison d'Élise, et c'est sur la place qui se trouve devant la maison qu'Élise et Anastasica rendent leurs hommages de disciples au Maître qui les bénit.
"Entre dans ma maison, Seigneur. Tu l'as libérée de la douleur et elle veut être pour Toi un réconfort en tous ses habitants et en ses meubles" dit Élise.

"Oui, Élise. Mais tu vois quelle foule nous suit ? Maintenant je vais parler à tous et puis, après l'heure de tierce, je viendrai et je resterai dans ta maison pour repartir le soir. Et nous parlerons entre nous..." promet Jésus pour consoler Élise qui espérait un plus long séjour et qui montre un visage déçu en apprenant les intentions de Jésus. Mais Élise est une bonne disciple et elle n'objecte rien. Elle demande seulement la permission de donner des ordres aux serviteurs avant d'aller avec les autres là où Jésus se dirige. Et elle le fait avec empressement, bien différente de la femme inerte de l'année précédente...

Jésus est déjà en place dans un pré où joue le soleil dont les rayons passent à travers le mince feuillage des arbres de haute futaie qui, si je ne me trompe, sont des frênes. Il est en train de guérir un jeune enfant et un vieillard qui sont malades, le premier d'un mal interne, l'autre des yeux. Il n'y a pas d'autres malades et Jésus bénit les petits que les mères Lui présentent, en attendant patiemment qu'Élise le rejoigne avec Anastasica.
Les voilà enfin, et Jésus commence tout de suite à parler.

"Peuple de Béthsur, écoute.

L'an dernier je vous ai dit ce qu'il fallait faire pour gagner le Royaume de Dieu. Maintenant je vous le confirme pour que vous ne perdiez pas ce que vous avez gagné. C'est la dernière fois que le Maître vous parle ainsi, à une réunion où il ne manque personne. Par la suite, je pourrai vous rencontrer encore, par hasard, en particulier ou en petits groupes, sur les routes de notre patrie terrestre. Ensuite, plus tard encore, je pourrai vous voir dans mon Royaume. Mais ce ne sera jamais plus comme maintenant.
Dans l'avenir, tant de choses vous seront dites sur Moi, contre Moi, de vous et contre vous. Ils voudront vous terroriser.

Moi, je vous dis avec Isaïe : Ne craignez pas car je vous ai rachetés et je vous ai appelés par votre nom. Seuls ceux qui voudront m'abandonner auront une raison de craindre. Pas ceux qui, m'étant fidèles, m'appartiennent. Ne craignez pas ! Vous êtes miens et je suis vôtre. Ni les eaux des fleuves, ni les flammes des bûchers, ni les pierres, ni les épées, ne pourront vous séparer de Moi si vous restez en Moi. Au contraire, de plus en plus les flammes, les eaux, les épées et les pierres vous uniront à Moi, et vous serez d'autres Moi-même et vous aurez ma récompense. Je serai avec vous à l'heure des tourments, avec vous dans les épreuves, avec vous jusqu'à la mort; et ensuite, rien ne pourra plus nous séparer.

Oh ! mon peuple ! Peuple que j'ai appelé et rassemblé, que j'appellerai et rassemblerai plus encore quand je serai élevé pour attirer tout à Moi, ô peuple choisi, peuple saint, ne crains pas car je suis et je serai avec toi, et tu m'annonceras, mon peuple, et pour cela vous qui le composez serez appelés mes ministres et à vous je donnerai, je donne dès maintenant l'ordre de parler au septentrion, à l'orient, à l'occident et au midi, de faire en sorte que les fils et les filles du Dieu Créateur, même ceux des extrêmes confins du monde, me reconnaissent pour leur Roi et m'appellent par mon vrai Nom, et possèdent la gloire pour laquelle ils ont été créés et soient la gloire de Celui qui les a faits et formés.

Isaïe le dit que, pour croire, les tribus et les nations appelleront des témoins de ma gloire. Et où trouverai-je des témoins si le Temple et le palais royal, si les castes puissantes me haïssent et mentent parce qu'elles ne veulent pas dire que je suis Celui que Je suis ? Où les trouverai-je ? Les voilà, ô Dieu, mes témoins ! Ceux que j'ai instruits dans la Loi, ceux que j'ai guéris dans leur corps et leur esprit, ceux qui étaient aveugles et qui voient maintenant, sourds et maintenant entendent, muets et qui savent maintenant dire ton Nom, ceux qui étaient opprimés et sont maintenant délivrés, tous, tous ceux pour lesquels ton Verbe a été Lumière, Vérité, Chemin, Vie.

Vous êtes mes témoins, les serviteurs que j'ai choisis pour que vous sachiez et croyiez et compreniez qui je suis vraiment. Moi, je suis le Seigneur, le Sauveur. Croyez-le pour votre bien. En dehors de Moi, il n'y a pas d'autre Sauveur. Sachez-le croire contre toute insinuation humaine ou satanique. Oubliez toute chose qui vous a été dite par une bouche autre que la mienne et qui est différente de ma parole. Repoussez tout autre chose qui pourra vous être dite dans l'avenir. A quiconque voudra vous faire abjurer le Christ, dites : "Ses œuvres parlent à notre esprit" et soyez persévérants dans la foi.
J'ai beaucoup fait pour vous donner une foi intrépide. J'ai guéri vos malades et soulagé vos douleurs, comme un bon Maître je vous ai instruits, et comme un Ami je vous ai écoutés, j'ai rompu avec vous le pain et partagé la boisson. Mais ces choses sont encore œuvres de saint et de prophète. J'en ferai d'autres, et qui seront capables d'enlever tout doute que pourront susciter les ténèbres, comme un tourbillon soulève des nuages de tempête dans la sérénité d'un ciel d'été. Laissez passer la nuée en restant fermes dans la charité pour votre Jésus, pour ce Jésus qui a laissé le Père pour venir vous sauver et qui laissera la vie pour vous donner le Salut.

Vous, vous que j'ai aimés et que j'aime bien plus que Moi-même, car il n'y a pas d'amour plus grand que de s'immoler pour le bien de ceux qu'on aime, veuillez n'être pas inférieurs à ceux qui dans la prophétie d'Isaïe sont appelés bêtes sauvages, dragons et autruches, c'est-à-dire gentils, idolâtres, païens, immondes. Eux, quand j'aurai donné par Moi-même le témoignage de la puissance de mon amour et de ma Nature, en triomphant par Moi seul même de la Mort - c'est en effet une chose que l'on peut constater et que personne, s'il n'est menteur, ne pourra nier – diront : "C'était le Fils de Dieu!" et triomphant des obstacles en apparence insurmontables, de siècles et de siècles d'un paganisme immonde, de ténèbres. de vices, viendront à la Lumière, à la Source, à la Vie. Ne soyez, ne soyez pas comme trop en Israël qui ne m'offrent pas d'holocauste, qui ne m'honorent pas par des victimes, mais au contraire me peinent par leurs iniquités et me rendent victime de la dureté de leur âme, qui à mon amour qui pardonne répondent par une haine souterraine qui mine le terrain pour me faire tomber et pour pouvoir dire : "Vous voyez ? Il est tombé parce que Dieu l'a foudroyé".

Habitants de Béthsur, soyez forts. Aimez ma Parole parce qu'elle est vraie, et mon Signe parce qu'il est saint. Que le Seigneur soit toujours avec vous et que vous soyez avec les serviteurs du Seigneur, tous unis, pour que chacun de vous soit là où je vais et qu'il se fasse une éternelle demeure dans le Ciel, pour tous ceux qui, après avoir surmonté la tribulation et remporté la victoire, mourront dans le Seigneur et dans le Seigneur ressusciteront pour toujours !"

"Seigneur, mais qu'as-tu voulu dire ? Il y avait dans ton discours des cris de triomphe et des cris de douleur !" disent certains.

"Oui. Tu ressembles à quelqu'un qui se sait environné d'ennemis" disent d'autres.

"Et tu as l'air de dire que nous aussi le serons" disent d'autres.

"Qu'y a-t-il dans ton avenir, ô Seigneur ?" disent d'autres encore.

"La gloire !" dit Judas de Kériot.

"La mort !" soupire Élise en pleurant.

"La Rédemption. L'accomplissement de ma mission. Ne craignez pas. Ne pleurez pas. Aimez-moi. Je suis heureux d'être le Rédempteur. Viens, Élise. Allons à ta maison..." et il se met en tête pour s'y diriger en fendant la foule troublée par des émotions contraires.

"Mais pourquoi, Seigneur, toujours ces discours ?!" demande sur un ton de reproche Judas. Et il ajoute : "Ils ne sont pas d'un roi."

Jésus ne lui répond pas. Il répond par contre à son cousin Jacques qui Lui demande, avec des larmes qui brillent dans ses yeux : "Pourquoi, ô Frère, cites-tu toujours des passages du Livre dans tes adieux ?"

"Pour que ceux qui m'accusent ne disent pas que je délire et que je blasphème, et pour que ceux qui ne veulent pas se rendre à la réalité comprennent que depuis toujours la Révélation m'a montré comme le Roi d'un Royaume qui n'est pas humain, qui se dessine, se construit et se cimente par l'immolation de la Victime, de l'unique Victime qui peut recréer le Royaume des deux détruit par Satan et les premiers parents. L'orgueil, la haine, le mensonge, la luxure, la désobéissance, ont détruit. L'humilité, l'obéissance, l'amour, la pureté, le sacrifice, reconstruiront... Ne pleure pas, femme. Ceux que tu aimes et qui m'attendent soupirent après l'heure de mon immolation..."
Ils entrent dans la maison et pendant que les apôtres s'occupent à se reposer et à calmer leur faim, Jésus va dans le jardin rangé, fleuri, et, seul avec Élise, il l'écoute parler : "Maître, moi seule sais que Jeanne veut te parler en secret. Elle m'a envoyé Jonathas. Il m'a dit : "Pour des choses très graves". Même la fille que tu m'as donné - et que tu en sois béni - l'ignore. Jeanne a envoyé des serviteurs dans toutes les directions pour te chercher. Mais ils ne t'ont pas trouvé..."

"J'étais très loin et je serais allé encore plus loin si l'esprit ne m'avait pas poussé à revenir... Élise, tu vas venir avec Moi et le Zélote chez Jeanne. Les autres resteront ici pendant deux jours à se reposer et puis ils viendront à Béther. Tu reviendras avec Jonathas."

"Oui, mon Seigneur..." Élise le regarde, maternelle, elle le scrute... Elle ne peut retenir une parole : "Tu souffres ?"

Jésus hoche la tête sans dire vraiment non, mais avec un découragement visible.
"Je suis une mère... Tu es mon Dieu... mais... Oh ! mon Seigneur ! Que penses-tu que veuille Jeanne ? Tu as parlé de mort, et moi je l'ai compris parce qu'au Temple les jeunes filles lisaient beaucoup les Écritures qui parlent de Toi Sauveur, et je me souviens de ces paroles. Tu parlais de mort et ton visage resplendissait d'une joie céleste... Maintenant ton visage ne resplendit pas... Marie était pour moi comme une fille... et tu es son Fils... Aussi, si ce n'est pas péché de le dire, je te vois un peu comme mon fils... Ta Mère est au loin... Mais c'est une mère qui est à côté de Toi. Béni de Dieu, ne puis-je soulager ta peine ?"

"Déjà tu la soulages parce que tu m'aimes. Qu'est-ce je pense de ce que Jeanne doit me dire ? Ma vie est comme ce rosier. Les rosés c'est vous, bonnes disciples. Mais, les rosés enlevées, que reste-t-il ? Des épines..."

"Mais nous te resterons fidèles jusqu'à la mort."

"C'est vrai. Jusqu'à la mort ! Et le Père vous bénira pour le réconfort que vous me donnez. Entrons dans la maison.

Reposons-nous. Au crépuscule nous partirons pour Béther."

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-088.htm
TOME : 6/88

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Jésus en route


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 7 Sep - 7:21

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"À Béther"

Jésus, suivi du Zélote qui conduit par la bride l'âne monté par Elise, frappe à la porte du gardien de Béther. Ils n'ont pas fait la même route que l'autre fois et ils sont arrivés aux possessions de Jeanne du petit village qui s'étale sur les pentes occidentales de la montagne sur laquelle s'élève le château.

Le gardien, qui reconnaît le Seigneur, s'empresse d'ouvrir toute grande la grille qui est à côté de sa petite maison et qui donne accès au jardin qui précède l'habitation. C'est le commencement de ce lieu de rêve que sont les jardins des roseraies de Jeanne. Une odeur pénétrante de roses fraîches et d'essence de rose flotte dans l'air chaud du crépuscule et, quand la brise du soir venant de l'orient passe en faisant onduler les rosiers en fleurs, le parfum se fait plus pénétrant, plus frais, plus vrai, car il provient des coteaux plantés de rosiers et il triomphe du lourd parfum d'essence qui sort d'un bas et large appentis appuyé contre le mur occidental de la propriété.

Le gardien explique : "Ma maîtresse est là. Chaque soir elle y vient à l'heure où se rassemblent ceux qui s'occupent de la cueillette et de l'essence. Elle leur parle, les interroge, les soigne, les réconforte. Oh ! Elle est bonne, notre maîtresse ! Elle l'a toujours été. Mais depuis qu'elle est ta disciple !... Maintenant je vais l'appeler. C'est une période de gros travaux et les cueilleurs habituels ne suffisent pas, bien que depuis Pâque il y a en plus de nouveaux serviteurs et de nouvelles servantes qu'elle a engagés. Attends-moi, Seigneur..."

"Non, j'y vais Moi. Que Dieu te bénisse et te donne la paix" dit Jésus en levant la main pour bénir le vieux gardien que jusqu'alors il a écouté patiemment. Et après l'avoir quitté, il s'en va vers le bas et large appentis.

Mais le bruit des pas sur la terre dure du sentier fait lever la tête à Mathias quelque peu curieux et, avec un cri, l'enfant se précipite dehors, les bras déjà ouverts et levés pour inviter à l'embrassement qu'il désire. "Il y a Jésus ! Il y a Jésus !" crie-t-il en courant. Et quand il est déjà dans les bras du Seigneur qui le baise, Jeanne s'avance au milieu de ses serviteurs.

"Le Seigneur !" crie-t-elle à son tour, et elle tombe à genoux pour le vénérer tout de suite de l'endroit où elle se trouve. Elle se prosterne et puis se relève, avec un visage que l'émotion colore d'une teinte pourpre semblable aux pétales d'une rosé épanouie. Puis elle vient vers Jésus et se prosterne encore pour baiser ses pieds.

"La paix à toi, Jeanne. Tu voulais me voir ? Je suis venu."

"Je voulais te voir... Oui, Seigneur..." Jeanne devient pâle et sérieuse. Jésus le remarque.

"Lève-toi, Jeanne. Chouza se porte bien?"

"Oui, mon Seigneur."

"Et la petite Marie, que je ne vois pas ici ?"

"Elle aussi, Seigneur... Elle est allée avec Esther apporter des remèdes à un serviteur malade."

"C'est pour ce serviteur que tu m'as appelé ?"

"Non, Seigneur... Pour... Toi." Jeanne, c'est bien visible, ne veut pas parler en présence de tous les gens qui les ont entourés.

Jésus le comprend et il dit : "C'est bien. Allons voir tes rosiers..."

"Tu dois être fatigué, Seigneur. Tu as besoin de manger... Tu as soif..."

"Non. Nous nous sommes arrêtés pendant les heures chaudes dans une maison des disciples des bergers. Je ne suis pas fatigué..."

"Alors allons... Jonathas, tu prépareras tout pour le Seigneur et pour ceux qui l'accompagnent... Descends, Mathias..." commande-t-elle à l'intendant qui se tient respectueusement près d'elle et à l'enfant qui s'est fait un nid dans les bras de Jésus et, caressant, tient sa petite tête brune dans le creux du cou de Jésus comme un tourtereau sous l'aile paternelle. L'enfant soupire de peine, pourtant il s'apprête à obéir.
Mais Jésus dit : "Non. Il va venir avec nous et ne nous dérangera pas. Ce sera le petit ange devant lequel il ne peut y avoir d'actes ou d'entretiens scandaleux, et qui empêchera le plus léger soupçon de naître dans les cœurs. Allons..."

"Maître, Élise et moi, nous entrons dans la maison ou bien nous veux-tu tout près ?" demande le Zélote.

"Allez, vous aussi."

Jeanne conduit Jésus par une large allée qui traverse le jardin. Ils se dirigent vers les roseraies qui descendent et remontent les versants opposés qui forment le domaine fleuri de la disciple. Et Jeanne continue. On dirait qu'elle veut vraiment s'isoler là où il n'y a que des rosiers et des arbres et des oiseaux dans les branches, qui se disputent une place pour dormir ou font un dernier tour à leurs nids.

Les roses, ce soir encore en boutons et qui demain épanouies tomberont sous les ciseaux, exhalent un puissant parfum avant de se reposer sous la rosée. Ils s'arrêtent dans une petite vallée entre deux replis de terrain sur lesquels forment de riants festons d'un côté des roses carnées et de l'autre des roses rouges comme des taches de sang en train de se coaguler. Il y a là un rocher qui peut servir de siège ou d'appui pour poser les paniers des cueilleurs. Il y a dans l'herbe et sur le rocher des roses et des pétales froissés qui témoignent du travail de la journée.

Jeanne, de sa main ornée de bagues, dégage le siège de ces débris et elle dit : "Assieds-toi, Maître. Je dois te parler... longuement."

Jésus s'assoit et Mathias se met à courir ça et là sur l'herbette jusqu'à ce qu'il s'intéresse grandement à la poursuite d'un gros crapaud venu prendre le frais dans la soirée, et il s'éloigne en criant et en sautant de joie, allant et venant derrière le pauvre crapaud, jusqu'à ce que le distraie le gîte d'un grillon dans lequel il se met à fouiller avec une petite brindille.

"Jeanne, je suis ici pour t'écouter... Tu ne parles pas ?" demande Jésus après un moment de silence et il cesse d'observer l'enfant pour regarder la disciple qui se tient debout devant Lui, sérieuse et silencieuse.

"Oui, Maître. Mais... c'est très difficile... et je crois que ce sera pénible à entendre..."
"Parle avec simplicité et confiance..."

Jeanne se laisse glisser sur l'herbe et à moitié assise sur les talons en contre bas par rapport à Jésus qui est assis sur le rocher, dans une pose austère et raide, distant comme homme plus que s'il était séparé par plusieurs mètres et de nombreux obstacles, mais voisin comme Dieu et Ami grâce à la bonté du regard et du sourire. Et Jeanne le regarde, le regarde dans la douceur du crépuscule d'un soir de mai. Enfin elle parle : "Mon Seigneur... avant de parler... j'ai besoin de t'interroger... de connaître ta pensée... de comprendre si je me suis trompée sur le sens de tes paroles... Je suis une femme, une sotte femme... peut-être ai-je rêvé... et que maintenant seulement je me rends compte... des choses comme tu les as dites, comme tu les as préparées, comme tu les veux pour ton Royaume... Peut-être Chouza a-t-il raison et moi tort..."
"Chouza t'a fait des reproches ?"

"Oui et non, Seigneur. Il m'a seulement dit. au nom de sa puissance maritale, que s'il en est comme les derniers faits le font penser, je dois te quitter car lui, dignitaire d'Hérode, ne peut permettre que son épouse conspire contre Hérode."

"Et quand donc as-tu été conspiratrice ? Qui pense à faire du tort à Hérode? Son pauvre trône si dégoûtant ne vaut pas ce siège au milieu des rosiers. Je m'assois ici, mais je ne m'assoirais pas sur son siège. Que Chouza se rassure! Ni le trône d'Hérode, ni même celui de César ne me font envie. Ce ne sont pas mes trônes et ce ne sont pas mes royaumes."

"Oh ! Oui, Seigneur ?! Béni que tu es ! Quelle paix tu me donnes ! Cela fait des jours que j'en souffre ! Mon Maître, saint et divin, mon cher Maître, mon Maître de toujours, tel que je t'ai compris, vu, aimé, tel que je t'ai cru. si élevé, si élevé au-dessus de la Terre, si... si divin, ô mon Seigneur et Roi céleste !" et Jeanne, ayant pris la main de Jésus, en baise respectueusement le dos, en restant à genoux comme en adoration.
"Mais qu'est-il donc arrivé ? Une chose que j'ignore, capable de te troubler ainsi, de brouiller en toi la limpidité de ma figure morale et spirituelle ? Parle !"

"Quoi ? Maître, les fumées de l'erreur, de l'orgueil, de la cupidité, de l'entêtement se sont élevées comme de puants cratères et ont embrouillé ton image dans la pensée de certains, de certaines... et ont essayé de faire la même chose en moi. Mais moi, je suis ta Jeanne, ta grâce, ô Dieu ! Et je ne me serais pas perdue. Au moins je l'espère, sachant combien Dieu est bon. Mais celui qui n'est qu'un embryon d'âme qui lutte pour se former, peut bien mourir à cause d'une déception. Mais celui qui n'est que quelqu'un qui d'une mer fangeuse, troublée par des courants violents, essaie de gagner le rivage, le port, de se purifier, de connaître d'autres lieux de paix, de justice, peut bien être vaincu par la fatigue s'il perd la confiance en ce rivage, en ces lieux, et se laisser reprendre par les courants, par la fange. Et moi j'étais affligée, torturée, par cette ruine des âmes, pour lesquelles j'implore Lumière. Les âmes que nous formons pour la Lumière éternelle nous sont encore plus chères que les corps auxquels nous donnons la lumière terrestre. Maintenant je comprends ce que c'est que d'être mère d'une chair et d'être mère d'une âme. On pleure pour notre petit enfant qui est mort, mais c'est seulement notre douleur. Pour un esprit que nous avons essayé de faire grandir dans ta Lumière et qui meurt, nous ne souffrons pas pour nous seuls. Mais avec Toi, avec Dieu... car notre Douleur pour la mort spirituelle d'une âme est aussi ta douleur, une infinie douleur de Dieu... Je ne sais pas si je m'explique bien..."

"Oh ! très bien. Mais fais un récit ordonné, si tu veux que je te console."

"Oui, Maître. Tu as envoyé à Béthanie Simon le Zélote et Judas de Kériot, n'est-ce pas ? Pour cette jeune fille hébraïque que les romaines t'ont donnée et que tu as envoyée à Nike..."

"Oui ! Eh bien ?..."

"Elle a voulu saluer ses bonnes maîtresses et Simon et Judas l'ont accompagnée à l'Antonia. Tu le sais ?"

"Je le sais. Eh bien ?"

"Maître... je dois te donner une douleur... Maître, tu n'es vraiment qu'un Roi de l'esprit ? Tu ne penses pas à des royaumes terrestres?"

"Mais non, Jeanne! Comment peux-tu encore le penser ?"

"Maître pour avoir la joie de te voir une fois de plus divin, seulement divin. Mais précisément parce que tu es tel, je dois te causer une douleur... Maître, l'homme de Kériot ne te comprend pas, et il ne comprend pas celle qui te respecte comme un sage, comme un grand philosophe, comme une Vertu sur la Terre, mais t'admire seulement pour cela et pour cela se fait ta protectrice. C'est étrange que des païennes comprennent ce que ne comprend pas un de tes apôtres, après avoir été si longtemps avec Toi..."

"Il est aveuglé par l'humanité, l'amour humain."

"Tu l'excuses... Mais il te nuit, Maître. Pendant que Simon parlait avec Plautina, Lidia et Valeria, Judas a parlé avec Claudia en ton nom, comme ton ambassadeur. Il voulait lui arracher des promesses pour une restauration du royaume d'Israël. Claudia l'a longuement interrogé... Lui a beaucoup parlé. Il pense certainement être au seuil de son rêve fou, là où le rêve se change en réalité. Maître. Claudia en est indignée. C'est une fille de Rome... Elle a l'empire dans le sang... Comment veux-tu qu'elle, justement elle, la fille de la gens Claudia, marche contre Rome ? Elle en a été si profondément choquée qu'elle a douté de Toi et de la sainteté de ta doctrine. Elle ne peut encore concevoir, comprendre la sainteté de ton Origine... Mais elle y arrivera parce qu'elle a bonne volonté. Elle y arrivera quand elle se sera rassurée sur ton compte. Pour l'instant tu lui parais un rebelle, un usurpateur, avide, faux... Plautina et les autres ont essayé de la rassurer... Mais elle veut de Toi une réponse immédiate."

"Dis-lui qu'elle ne craigne pas. Je suis le Roi des rois, Celui qui les crée et qui les juge, mais je n'aurai pas d'autre trône que celui de l'Agneau, d'abord immolé, ensuite triomphant au Ciel. Fais-le-lui savoir sans tarder."

"Oui Maître, je vais y aller personnellement. Avant qu'elles ne quittent Jérusalem, car Claudia est tellement indignée qu'elle ne reste pas davantage à l'Antonia... pour ne pas... voir les ennemis de Rome, dit-elle."

"Qui t'a dit cela ?"

"Plautina et Lidia. Elles sont venues... et Chouza était présent... et depuis... il m'a posé le dilemme. Ou bien tu es le Messie spirituel, ou bien je te quitte pour toujours."

Jésus a un sourire lassé sur son visage qui a pâli de douleur au récit de Jeanne, et il dit : "Chouza ne vient-il pas ici ?"

"Demain c'est le sabbat et il y sera."

"Et Moi je le rassurerai. Ne crains pas. Que personne ne craigne. Ni Chouza pour sa place à la Cour, ni Hérode pour d'éventuelles usurpations, ni Claudia pour l'amour de Rome, ni toi par la crainte de t'être trompée, de pouvoir être séparée... Que personne ne craigne... Moi seul je dois craindre... et souffrir..."

"Maître, cette douleur, je n'aurais pas voulu te la donner. Mais le silence aurait été une tromperie... Maître, comment te comporteras-tu avec Judas ?... J'ai peur de ses réactions... pour Toi, toujours pour Toi..."

"Avec vérité. Je lui ferai comprendre que je sais et que je désapprouve son acte et son obstination."

"Il me haïra car il comprendra que c'est par moi que tu sais..."

"Tu en souffres ?"

"Ta haine serait pour moi une douleur. Pas la sienne. Je suis une femme, mais plus virile que lui à ton service. Je te sers parce que je t'aime, non pour avoir des honneurs de Toi. Si demain, à cause de Toi, je perdais les richesses, l'amour de mon époux et même la liberté et la vie, je t'aimerais davantage parce que, alors, je n'aurais que Toi à aimer et pour m'aimer" dit Jeanne impétueusement en se levant.

Jésus aussi se lève et il dit : "Sois bénie, Jeanne, pour cette parole. Et reste en paix. Ni la haine ni l'amour de Judas ne peuvent changer ce qui est écrit dans le Ciel. Ma mission sera accomplie comme c'est décidé. N'aie pas de remords, jamais. Sois tranquille comme le petit Mathias qui, après avoir travaillé à faire une maison selon lui plus belle à son grillon, s'est endormi le front sur des pétales de roses et qui sourit... en croyant l'avoir sur les roses. Car la vie est belle quand on est innocent. Moi aussi je souris, même si ma vie humaine n'a pas de fleurs mais des pétales effeuillés, fanés. Mais au Ciel j'aurai toutes les roses de ceux qui sont sauvés... Viens. La nuit tombe. Bientôt nous n'allons plus voir le sentier."

Jeanne va prendre l'enfant dans ses bras.

"Laisse... Je le prends. Regarde comme il sourit ! Certainement il rêve au Ciel, à sa maman. Et toi... Moi aussi, dans mes peines de toutes les heures, je rêve au Ciel, à Maman et aux bonnes disciples."

Et lentement ils se dirigent vers la maison..

* SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-089.htm
TOME: 6/89

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Jeanne de Chouza


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 8 Sep - 7:49

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

"Jésus avec Pierre et Barthélemy à Béther"

Jésus se promène à travers les bosquets de roses où s'active le travail des cueilleurs. Il trouve ainsi le moyen de parler avec tel ou tel et aussi avec la veuve et ses enfants, que Jeanne par amour pour Lui a prise comme servante à Pâque, après le banquet des pauvres. Ils ne semblent plus les mêmes. Refleuris, sereins, ils accomplissent joyeusement leur travail chacun selon ses capacités et les plus petits, qui ne savent pas encore distinguer une rose d'une autre pour la fraîcheur ou la couleur, pour le triage, jouent avec d'autres petits dans des endroits plus tranquilles et leurs cris d'oisillons humains se confondent avec ceux des oiseaux qui pépient dans le feuillage des arbres pour saluer leurs parents qui reviennent avec la becquée.

Jésus se dirige vers ces petits oisillons humains et il se penche, s'intéresse, caresse, apaise les petites disputes, relève ceux qui sont tombés et qui pleurnichent, souillés de terre, le front ou les menottes égratignées par le sol. Et les pleurs, les rixes, les jalousies s'arrêtent sur le coup sous la caresse et la parole de l'Innocent aux innocents, elles se changent en offrande de l'objet de la contestation ou de la chute du carabe doré, du caillou coloré ou brillant, de la fleur cueillie... Jésus en a les mains et la ceinture pleines, et il ne se fait pas voir quand il dépose les carabes ou les coccinelles sur les feuillages pour les rendre à la liberté. Combien de fois j'ai remarqué le tact parfait de Jésus même avec les tout petits, pour ne pas les mortifier, pour ne pas les décevoir ! Il a l'art et le charme de savoir les rendre meilleurs et de se faire aimer avec des riens, en apparence, qui en réalité sont des perfections d'un amour adapté à la petitesse de l'enfant...

Voici que je vois s'avancer d'un pas rapide, au point que ses vêtements s'agitent comme une voile remuée par le vent, Pierre, suivi de Barthélemy qui marche plus lentement.

Il arrive derrière le Maître penché sur des bébés qu'il caresse, certainement des enfants des cueilleuses, installés sur des paillasses à l'ombre des arbres. « Maître ! »

« Simon, comment donc es-tu ici ? Et toi, Barthélemy ? Vous deviez partir demain soir après le crépuscule du sabbat... »

« Maître, ne nous fais pas de reproches... Écoute-nous d'abord. »

« Je vous écoute. Et je ne vous fais pas de reproches, car je pense que c'est pour un motif grave que vous avez désobéi. Donnez-moi seulement l'assurance que personne de vous n'est malade ou blessé. »

« Non, non, Seigneur, aucun mal n'est arrivé » s'empresse de dire Barthélemy. Mais Pierre, sincère et toujours impétueux dit : « Hum ! Moi, je dis qu'il vaudrait mieux que nous avions tous les jambes cassées, et même la tête, plutôt que... »

« Qu'est-il arrivé alors ? »

« Maître, nous avons pensé qu'il valait mieux venir pour mettre fin à... » est en train de dire Barthélemy, quand Pierre l'interrompt : « Mais dépêche-toi de le dire ! » Et il termine : « Judas est devenu un démon depuis que tu es parti. On ne pouvait plus parler, plus discuter. Il querelle tout le monde... Et il a scandalisé tous les serviteurs d'Élise et d'autres encore... »

« Peut-être est-il devenu jaloux parce que tu as pris Simon avec Toi... » dit Barthélemy pour l'excuser en voyant que le visage de Jésus devient très sévère.

« Bien sûr, de la jalousie ! Vas-tu finir de l'excuser !... Ou bien je me querelle avec toi pour me défouler de n'avoir pu le quereller... Parce que, Maître, j'ai réussi à me taire ! Pense donc, à me taire ! Justement par obéissance et par amour pour Toi... Mais quel mal pour y arriver ! Bon ! A un moment que Judas s'est éloigné en claquant les portes, nous nous sommes consultés... Et nous avons pensé qu'il valait mieux partir pour mettre fin au scandale à Béthsur et... éviter de... de le gifler... Et je suis parti tout de suite avec Barthélemy. J'ai prié les autres qu'ils me laissent partir sans tarder avant son retour... car... car je sentais que je ne me serais plus contenu... Voilà. J'ai parlé. Maintenant fais-moi des reproches s'il te paraît que je me suis trompé. »

« Tu as bien fait. Vous avez tous bien fait. »

« Même Judas ? Ah ! non, mon Seigneur ! Ne dis pas cela ! Il a donné un indigne spectacle ! »

« Non. Lui n'a pas bien agi. Mais toi, ne le juge pas. »

« ...Non, Seigneur... » Le "non" a du mal à sortir. Un silence. Puis Pierre demande : « Mais au moins, dis-moi pourquoi Judas est devenu ainsi tout d'un coup ? Il paraissait devenu si bon ! On était si bien ! J'avais fait des prières et des sacrifices pour que cela dure... Car je ne peux pas te voir affligé. Et tu es affligé quand nous agissons mal... Et depuis les Encénies je sais que même le sacrifice d'une cuillerée de miel a de la valeur... Il a fallu que me l'enseigne un disciple, le plus petit des disciples, un pauvre enfant, cette vérité, à moi, ton sot apôtre. Mais je ne l'ai pas négligée, car j'en ai vu le fruit. Car j'ai compris, moi aussi, tête dure, quelque chose grâce à la lumière de la Sagesse qui s'est penchée avec bonté sur moi, qui est descendue jusqu'à moi, le grossier pêcheur, l'homme pécheur.

J'ai compris qu'il ne faut pas seulement t'aimer en paroles mais en te sauvant les âmes par le sacrifice. Pour te donner une joie. Pour ne pas te voir comme tu es maintenant, comme tu étais au mois de Scebat.[1] Si pâle et si affligé, mon Maître et Seigneur que nous ne sommes pas dignes d'avoir, nous qui ne te comprenons pas, nous vers de terre près de Toi, Fils de Dieu, nous fange près de Toi, Etoile, nous ténèbres près de Toi, Lumière. Mais cela n'a servi à rien ! A rien ! C'est vrai. Mes pauvres offrandes... si pauvres... si mal faites... A quoi devaient-elles servir ? J'ai été orgueilleux en croyant qu'elles pouvaient servir... Pardonne-moi. Mais je t'ai donné ce que j'avais. Je me suis offert pour te donner tout ce que j'ai Et je croyais être justifié, parce que je t'ai aimé. ô mon Dieu, avec tout moi-même, avec tout mon cœur, avec toute mon âme, avec toutes mes forces, comme il est dit. Et maintenant je comprends cela aussi et je le dis, moi comme le dit toujours Jean. notre ange et je te prie (et il s'agenouille aux pieds de Jésus) d'augmenter ton amour en ton pauvre Simon, pour augmenter mon amour pour Toi, ô mon Dieu. » Et Pierre se courbe pour baiser les pieds de Jésus et reste ainsi. Barthélemy qui a écouté, l'admirant et l'approuvant, l'imite.

« Levez-vous, amis. Mon amour ne cesse de grandir en vous et il grandira de plus en plus. Et soyez bénis pour le cœur que vous avez. Quand les autres vont-ils venir ? »
« Avant le crépuscule. »

« C'est bien. Jeanne aussi, avec Élise et Chouza, reviendra avant le crépuscule. Nous passerons le sabbat ici et puis nous partirons. »

« Oui Seigneur. Mais pourquoi Jeanne t'a-t-elle appelé d'une manière si pressante ? Ne pouvait-elle pas attendre ? Il était décidé que l'on venait ici ! Par son imprudence elle a été cause de toute cette histoire !... »

« Ne lui fais pas de reproches, Simon de Jonas. Elle a agi avec prudence et amour. Elle m'a appelé parce qu'il y avait des âmes dont il fallait raffermir la bonne volonté. »

« Ah ! Alors je ne parle plus... Mais, Seigneur, pourquoi Judas a-t-il ainsi changé ? »

« N'y pense pas ! N'y pense pas ! Jouis de cet Eden tout fleuri et paisible. Jouis de ton Seigneur. Laisse et oublie l'humanité sous ses pires formes, dans les assauts qu'elle livre à l'esprit de ton pauvre compagnon. Rappelle-toi seulement de prier pour lui, beaucoup beaucoup. Venez. Allons trouver ces petits qui nous regardent étonnés. Je leur parlais de Dieu, il y a un instant, d'âme a âme avec amour, et aux plus grands avec les beautés de Dieu... »

Et il prend par la taille ses deux apôtres tout en se dirigeant vers un groupe d'enfants qui l'attendent.

* SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-090.htm
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 9 Sep - 7:45

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

" Adieu à Béther"

Je ne sais pas comment je vais faire pour écrire, à bout de forces comme je suis par suite de continuelles crises cardiaques de jour et de nuit... Mais je vois et je dois écrire.
Je vois Jésus devant le palais de Jeanne à Béther. A cet endroit le jardin qui précède la maison s'élargit, en faisant deux ailes qui l'encerclent, formant ainsi une petite place semi-circulaire, sans arbres au milieu, entourée d'arbres très élevés et très vieux. Leur feuillage touffu frissonne sous la brise qui souffle sur le sommet de la colline et ils projettent une ombre favorable pour protéger du soleil quand il est à l'occident. Sous les arbres une haie de roses décrit un demi-cercle coloré et parfumé au bord de l'esplanade. C'est le crépuscule. En effet, à cause de la position élevée du château, on voit nettement que le soleil est descendu d'un arc important de son orbite sur l'horizon, et qu'il va se coucher derrière les montagnes qui sont à l'occident. André les montre à Philippe en rappelant la peur qu'ils ont éprouvée, là-bas à Bétginna, de devoir annoncer le Seigneur. On comprend que c'est sur ces montagnes que se trouve Bétginna où le Seigneur, il y a un an, guérit la fille de l'hôtelier, au commencement de sa pérégrination vers les rivages de la Méditerranée, si j'ai bon souvenir. Je suis seule, je ne puis me faire donner les fascicules des mois écoulés pour vérifier, et ma tête n'arrive pas à se rappeler.

Les apôtres sont tous présents. Je ne sais pas comment s'est passée la rencontre de Jésus avec Judas. En apparence il semble pour le mieux, en effet son visage ne trahit pas de réserve ni d'altération et Judas est désinvolte, gai, comme si de rien n'était. C'est au point qu'il est tout à fait aimable même avec les serviteurs les plus humbles, chose qui ne lui arrive pas facilement et qui disparaît complètement quand il est fâché.
Il y a encore Élise et, certainement venue avec les apôtres et la servante d'Élise, il y a Anastasica. Il y a aussi Chouza tout obséquieux et qui tient Mathias par la main; et Jeanne près d'Élise avec la petite Marie à son côté. Jonathas est en arrière de sa maîtresse.

Jésus est abrité du soleil, qui encore tape dur sur la façade occidentale, par une toile tendue au moyen de cordes et de poteaux, comme un baldaquin. En face de Lui sont tous les serviteurs et jardiniers de Béther et non seulement ceux qui sont au service habituel de la propriété, mais aussi les auxiliaires venus du village qui dépend du château. Ils sont à l'ombre du demi-cercle, abrités du soleil par le feuillage des arbres, silencieux, en rangs, attendant la bénédiction de Jésus qui semble prêt à partir attendant seulement que le crépuscule marque la fin du sabbat.

Jésus est maintenant un peu à part, en train de parler avec Chouza. Je ne sais pas ce qu'ils disent car ils parlent à voix basse, mais je vois que Chouza se confond en inclinations et en protestations, en mettant sa main droite sur sa poitrine comme pour dire : « Sur ma parole, tu peux être sûr que pour mon compte » et cætera.

Les apôtres par discrétion se sont groupés dans un coin. Mais personne ne peut les empêcher d'observer. Sur le visage de Pierre et de Barthélemy c'est le simple regard de quelqu'un qui sait un peu de quoi il s'agit. Sur le visage des autres, sauf de Judas, il y a de la crainte, une expression pénible spécialement sur les visages de Jacques d'Alphée, de Jean, de Simon et d'André alors que Jude d'Alphée paraît inquiet et sévère; et que Judas qui veut paraître désinvolte, regarde plus attentivement que tous et semble vouloir déchiffrer, d'après les gestes et le mouvement des lèvres, ce que disent Jésus et Chouza.

Les femmes disciples, silencieuses, respectueuses, observent elles aussi. Jeanne esquisse un sourire involontaire, un peu ironique dans sa tristesse, et elle semble avoir pitié de son époux quand Chouza, élevant la voix à la fin de l'entretien, proclame : « Ma dette de reconnaissance est telle qu'en aucune manière je ne pourrai jamais m'en acquitter. Aussi je t'accorde tout ce que j'ai de plus cher : ma Jeanne... Mais tu dois comprendre mon prévoyant amour pour elle... L'indignation d'Hérode... sa légitime défense... auraient éclaté en représailles sur nos biens, sur... sur notre influence... et Jeanne est habituée à ces choses, elle est délicate... elle en a besoin... Je veille sur ses intérêts. Mais je te jure, maintenant que je suis sûr qu'Hérode n'aura pas à s'indigner contre moi, comme d'un serviteur complice de son ennemi, que je ne ferai que te servir avec une joie complète, en accordant à Jeanne toute liberté... »

« C'est bien. Mais rappelle-toi que troquer les biens éternels contre un honneur humain temporel c'est comme troquer le droit d'aînesse contre un plat de lentilles. Et bien pire encore... »

Les paroles ont été entendues par les femmes disciples, mais aussi par les apôtres. A la plupart elles ont fait l'effet d'un discours académique, mais Judas de Kériot y a trouvé une intonation spéciale et il change de couleur et de physionomie en jetant un regard à la fois effrayé et irrité sur Jeanne... Je comprends que jusqu'à présent Jésus ne lui a pas parlé de ce qui est arrivé et que seulement maintenant Judas commence à soupçonner que son jeu est découvert.

Jésus s'adresse à Jeanne en lui disant : « Eh bien, maintenant faisons plaisir à la bonne disciple. Comme tu l'as désiré, je parlerai à tes serviteurs avant de partir. »

Il s'avance jusqu'à la limite de l'ombre qui s'allonge de plus en plus à mesure que le soleil descend. Il descend lentement et il ressemble déjà à une orange coupée à sa base et la coupure s'élargit alors que l'astre descend derrière les montagnes de Bétginna en laissant une rougeur de feu sur le ciel clair.

« Chers amis Chouza et Jeanne, et vous, leurs bons serviteurs qui connaissez déjà le Seigneur grâce à mon disciple Jonathas depuis de longues années, et grâce à Jeanne depuis qu'elle est ma disciple fidèle, écoutez.

J'ai fait mes adieux à tous les villages de Judée, où j'ai des disciples plus nombreux, grâce au travail des premiers disciples, les bergers, et à cause de la manière dont ils ont répondu au Verbe qui est passé en instruisant pour sauver. Maintenant je prends congé de vous, car jamais plus je ne reviendrai dans cet Eden si beau. Mais sa beauté ne lui vient pas seulement des rosiers et de la paix qui y règne, pas seulement de la bonne maîtresse qui en est la reine, mais de ce qu'ici on croit au Seigneur et qu'on vit selon sa Parole. Un paradis ! Oui. Qu'était le paradis d'Adam et d'Eve ? Un splendide jardin où on vivait sans pécher et où retentissait la voix de Dieu, aimée, accueillie avec joie par ses deux premiers enfants...

Eh bien, je vous exhorte à veiller pour que n'arrive pas ce qui est survenu dans l'Eden: que ne s'y insinue pas le serpent du mensonge, de la calomnie, du péché, pour qu'il ne morde pas votre cœur en vous séparant de Dieu. Veillez et restez fermes dans la Foi... Ne vous agitez pas. Ne faites pas des actes d'incrédulité. Cela pourrait arriver parce que le Maudit entrera, essaiera d'entrer, partout, comme il est déjà entré en beaucoup d'endroits pour détruire l’œuvre de Dieu. Et tant qu'il entre dans l'endroit, le Subtil, l'Astucieux, l'Infatigable, et qu'il scrute et qu'il prête l'oreille, dresse des embûches, bave, tente de séduire, il y a encore peu de mal. Rien ni personne ne peut l'empêcher de le faire. Il l'a fait au Paradis Terrestre...

Mais le plus grand mal c'est de le laisser séjourner sans le chasser. L'ennemi que l'on ne chasse pas finit par devenir le maître de l'endroit car il s'y installe et y construit ses repaires et ses citadelles. Donnez-lui tout de suite la chasse, mettez-le en fuite avec l'arme de la Foi, de la Charité, de l'Espérance dans le Seigneur. Mais le plus grand mal, le mal suprême, ensuite, c'est quand non seulement on le laisse vivre tranquillement parmi les hommes, mais quand on le laisse pénétrer de l'extérieur à l'intérieur, et qu'on le laisse se faire un nid dans le cœur de l'homme. Oh ! alors !! Et pourtant déjà beaucoup d'hommes l'ont accueilli dans leur cœur pour faire échec au Christ.

Ils ont accueilli Satan avec ses mauvaises passions en chassant le Christ. Et si encore ils n'avaient pas connu le Christ dans la vérité, si leur connaissance avait été superficielle, comme on se connaît entre voyageurs en se rencontrant par hasard sur une route, en ne se regardant souvent qu'un instant, en inconnus qui se voient pour la première et la dernière fois, parfois pour échanger seulement quelques mots pour s'enquérir du bon chemin, pour demander une pincée de sel, pour demander le briquet pour allumer le feu ou le couteau pour préparer la viande, s'il en avait été ainsi de la connaissance du Christ dans des cœurs qui maintenant, et davantage demain, de plus en plus, chassent le Christ pour faire place à Satan, on pourrait encore avoir pitié d'eux et les traiter avec miséricorde parce qu'ils ignorent le Christ.

Mais malheur à ceux qui me connaissent pour ce que je suis. réellement, qui se sont nourris de ma parole et de mon amour et maintenant me chassent pour accueillir Satan qui les séduit par des promesses trompeuses de triomphes humains dont la réalité sera l'éternelle damnation.

Vous, vous qui êtes humbles et ne rêvez pas aux trônes ni aux couronnes, vous qui ne cherchez pas les gloires humaines, mais la paix et le triomphe de Dieu, son Royaume, son amour, la vie éternelle, et cela seulement, ne les imitez jamais. Veillez ! Veillez ! Gardez-vous purs de toute corruption, forts contre les insinuations, contre les menaces, contre tout. »

Judas, qui a compris que Jésus sait quelque chose, est devenu un masque terreux. Ses yeux dardent des éclairs mauvais sur le Maître et Jeanne... Il se retire derrière ses compagnons, comme pour s'appuyer au mur. En réalité il le fait pour cacher son désappointement.

Jésus continue après une brève interruption qui semble destinée à séparer la première partie de son instruction de la seconde.

Il dit : « Il fut un temps où le jezraélite Naboth avait une vigne près du palais d'Achab, roi de Samarie. C'était une vigne de ses pères, très chère par conséquent à son cœur, quasi sacrée pour lui car c'était l'héritage que lui avait laissé son père, après l'avoir hérité à son tour de son propre père, et ce dernier du sien, et ainsi de suite. Des générations d'ancêtres avaient sué dans cette vigne pour la rendre toujours plus florissante et plus belle. Naboth l'aimait beaucoup. Achab lui dit : "Cède-moi ta vigne qui touche ma maison et me sera donc très utile pour en faire un jardin pour moi et pour ceux qui sont avec moi. En échange, je te donnerai une vigne meilleure, ou de l'argent si tu préfères". Mais Naboth répondit : "Je regrette de te déplaire, ô roi, mais je ne peux te faire ce plaisir. Cette vigne est un héritage de mes pères et elle est sacrée pour moi. Dieu me garde de te céder l'héritage de mes pères".

Méditons cette réponse. Trop peu la méditent, trop peu en Israël. Beaucoup, la plupart, ceux dont j'ai parlé d'abord, chassent facilement le Christ pour accueillir Satan, sans respect pour l'héritage des pères, pourvu qu'ils aient beaucoup d'argent ou beaucoup de terrain, c'est-à-dire beaucoup d'honneurs et l'assurance de n'être pas supplantés facilement, ils consentent à céder l'héritage des pères, c'est-à-dire l'idée messianique pour ce qu'elle est en vérité, ainsi qu'elle a été révélée aux saints d'Israël et qui devrait être sacrée dans ses plus petits détails, pas négligée, pas altérée, pas rabaissée par des limitations humaines. Combien, combien, combien troquent la lumineuse idée messianique, toute sainte et toute spirituelle, contre un fantoche de royauté humaine agité comme un épouvantail pour contrer, pour blasphémer les autorités et la vérité !
Moi, qui suis Miséricorde, je n'arrive pas à les maudire par les terribles malédictions de Moïse aux transgresseurs de la Loi. Mais derrière la Miséricorde il y a la Justice. Que chacun s'en souvienne !

Moi, pour mon compte, je leur rappelle - et s'il y a quelqu'un d'eux parmi ceux qui sont ici, qu'il reçoive de bonne grâce l'avertissement - je rappelle d'autres paroles de Moïse dites à ceux qui voulaient être plus que ce que Dieu avait fixé pour eux. Moïse dit à Coré, Dathan et Abiron, qui se disaient égaux à Moïse et Aaron et qui se révoltaient de n'être que des fils de Lévi dans le peuple d'Israël : "Demain le Seigneur fera connaître qui Lui appartient et II fera approcher de Lui les saints, ceux qu'il aura choisis s'approcheront de Lui. Mettez du feu dans vos encensoirs et sur le feu de l'encens en présence du Seigneur, et venez vous et les vôtres avec Aaron. Et nous verrons qui le Seigneur choisit. Vous vous élevez un peu trop, fils de Lévi !"
Vous, bons Israélites, vous savez quelle fut la réponse de Dieu à ceux qui voulaient s'élever un peu trop, en oubliant que Dieu choisit les places de ses fils, et choisit, et choisit avec justice, et choisit avec exactitude. Moi aussi, je dois dire : "Il y en a certains qui veulent s'élever un peu trop et seront punis de façon que les bons comprendront qu'eux ont blasphémé le Seigneur".

Ceux qui troquent l'idée messianique, telle que l'a révélée le Très-Haut, contre leur pauvre idée, humaine, lourde, bornée, vindicative, ne sont-ils pas semblables à ceux qui voulaient juger le saint qui était en Moïse et Aaron ? Ceux qui pour atteindre leur but, la réalisation de leur pauvre idée, veulent d'eux-mêmes prendre des initiatives, par orgueil en les disant plus justes que celles de Dieu, ne vous semble-t-il pas qu'ils veulent trop s'élever et de race de Lévi devenir illégalement race d'Aaron ? Ceux qui rêvent d'un pauvre roi d'Israël et le préfèrent au Roi des rois spirituel, ceux qui, à cause de leurs pupilles malades sécrètent l'orgueil et la cupidité qui leur donnent une image déformée des vérités éternelles écrites dans les livres saints, et auxquels la fièvre d'une humanité pleine de désirs charnels rend incompréhensibles les paroles claires de la Vérité révélée, ne sont-ils pas peut-être ceux qui troquent contre un rien sans valeur l'héritage de toute leur race ? L'héritage le plus sacré ?

Mais si eux le font, Moi, je ne troquerai pas l'héritage du Père et des pères et je mourrai fidèle à cette promesse qui vit depuis le moment où la Rédemption fut nécessaire, à cette obéissance qui est de toujours, car je n'ai jamais déçu mon Père et jamais ne le décevrai par la crainte d'une mort si horrible qu'elle soit. Qu'ils procurent, mes ennemis, les faux témoins, qu'ils feignent le zèle et des pratiques parfaites, cela ne changera rien à leur crime et à ma sainteté. Mais celui et ceux qui seront ses complices après l'avoir corrompu, croiront pouvoir étendre la main sur ce qui est a Moi, trouveront les chiens et les vautours qui se repaîtront de leur sang, de leur corps sur la Terre, et les démons qui se repaîtront de leur esprit sacrilège, sacrilège et déicide, dans l'Enfer.
Je vous ai dit cela pour que vous le sachiez. Pour que chacun le sache. Pour que celui qui est mauvais puisse se repentir, pendant qu'il peut encore le faire en imitant Achab. et pour que celui qui est bon ne soit pas troublé à l'heure des ténèbres.

O fils de Béther, adieu. Que le Dieu d'Israël soit toujours avec vous et que la Rédemption fasse descendre sa rosée sur un champ qui est pur pour qu'y germent toutes les semences répandues dans vos cœurs par le Maître qui vous a aimés jusqu'à la mort. »

Jésus les bénit et les regarde s'en aller lentement. Le crépuscule est arrivé. Seule une coloration rouge, qui se dégrade lentement en une couleur violacée, reste comme simple souvenir du soleil. Le repos sabbatique est fini. Jésus peut partir. Il embrasse les petits, salue les femmes disciples, salue Chouza. Et sur le seuil du portail, il se retourne encore et dit à haute voix, de manière que tous entendent : « Je parlerai, quand je pourrai le faire, à ces créatures. Mais toi, Jeanne, veille à leur faire savoir qu'en Moi il n'y a que l'ennemi de la Faute et le Roi de l'esprit. Et souviens-t-en, toi aussi, Chouza. Et ne crains pas. Personne n'a à craindre de Moi. Pas même les pécheurs puisque je suis le Salut. Seuls les impénitents jusqu'à la mort auront à craindre du Christ qui sera le Juge après avoir été le Tout Amour...

La paix soit avec vous » et il sort en tête et commence la descente...

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-091.htm
TOME : 6/91

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Judée


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 10 Sep - 8:15

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"Lutte et victoire spirituelle de Simon de Jonas"

Je puis te contempler, mon Seigneur, pendant que tu descends par des chemins rapides vers une fertile vallée en laissant derrière Toi le château de Béther, encore lumineux dans le jour qui meurt là-haut, au sommet de sa colline fleurie... Laissant là-haut l'amour des femmes disciples, des petits, des humbles, et descendant vers les routes qui vont à Jérusalem, vers le monde… vers le bas... Et elles ne sont pas seulement plus obscures que les sommets parce que ce sont des "vallées" et que par conséquent le soleil, la lumière les a quittées depuis un moment, mais parce que surtout en bas, dans le monde, il y a l'embuscade, il y a la haine, il y a tant de mal qui t'attendent, mon Seigneur...

Jésus est tout à fait en tête. Forme blanche et silencieuse qui avance, majestueuse même en descendant par des sentiers malaisés et irréguliers qu'il a pris pour raccourcir le chemin. Dans la descente son long vêtement, son large manteau, balaient la pente et Jésus paraît déjà enveloppé du manteau royal qui fait une traîne derrière ses pas.

Derrière Lui, moins majestueux mais pareillement silencieux, les apôtres... Le dernier, à quelque distance, Judas dans son sombre dépit qui le rend laid. Parfois les plus simples : André, Thomas, se retournent pour le regarder et André lui dit même :

« Pourquoi restes-tu ainsi seul, si loin en arrière ? Tu te sens mal ? » Cela provoque une brutale repartie : « Pense pour toi » qui étonne André, d'autant plus qu'elle est accompagnée d'une épithète grossière.

Pierre est le second de la file des apôtres, derrière Jacques d'Alphée qui suit immédiatement le Maître. Et, dans le grand silence du soir dans les montagnes, Pierre a entendu. Il se retourne brusquement, et brusquement il va aller en arrière vers Judas. Puis il s'arrête. Il réfléchit un moment, et il court vers Jésus. Il le saisit rudement par un bras et le secoue en disant, angoissé : « Maître, tu m'assures qu'il en est bien comme tu l'as dit l'autre soir ? Que les sacrifices et les prières ne restent jamais sans résultat, même s'il semble qu'ils ne servent pas ?... »

Jésus, doux, triste, pâle, regarde son Simon qui sue dans l'effort qu'il fait pour ne pas réagir tout de suite à l'insulte, qui est tout rouge, qui tremble même. qui peut-être Lui fait mal tellement il Lui serre le bras, et il lui répond avec un sourire paisible et attristé : « Ils ne sont jamais sans récompense. Sois-en certain. »

Pierre le quitte et s'en va, non pas à sa place, mais sur la pente de la montagne parmi les arbres, et il se défoule en brisant, en brisant arbustes et jeunes plantes avec une violence qui visait ailleurs et qui se décharge ici sur les plantes.

« Mais que fais-tu ? Tu es fou ? » lui demandent plusieurs.

Pierre ne répond pas : il casse, casse, casse. Il se fait dépasser de tous les apôtres, de Judas... et il casse, casse, casse. Il semble travailler aux pièces tant il y met d'entrain. A ses pieds il a tout un fagot qui suffirait à rôtir un veau. Il s'en charge péniblement et se met à rejoindre ses compagnons. Je ne sais comment il fait ainsi empêtré par son manteau, le fardeau, la besace, sur le sentier malaisé. Mais il avance tout courbé, comme sous un joug...

Judas rit en le voyant arriver et lui dit : « Tu ressembles à un esclave ! »

Pierre a du mal à détourner la tête de dessous le joug et il va lui dire quelque chose, mais il se tait, serre les dents et avance.

« Je vais t'aider, frère » dit André.

« Non. »

« Mais pour un agneau cela fait trop de bois » observe Jacques de Zébédée.
Pierre ne répond pas. Il avance, ainsi chargé et il n en peut plus, semble-t-il, mais il tient bon.

Enfin Jésus s'arrête près d'une grotte, presque au bas de la descente et tous avec Lui. « Nous allons rester ici pour partir au point du jour » ordonne le Maître. « Préparez le souper. »

Alors Pierre jette son chargement par terre et il s'assoit dessus. sans expliquer à personne le motif de sa grande fatigue, alors qu'il y a du bois partout.

Mais pendant que l'un va ici, l'autre là pour prendre de l'eau de boisson, pour nettoyer le sol de la grotte et laver l'agneau qu'on va cuire, et Pierre reste seul avec son Maître, Jésus, debout, pose sa main sur la tête grisonnante de son Simon et il caresse cette tête honnête... Alors Pierre prend cette main et la baise. Il la tient contre sa joue et il la baise de nouveau, la caresse... Une goutte tombe sur la main blanche, qui n'est pas de la sueur de son rude et honnête apôtre, mais une larme silencieuse d'amour et de peine, de victoire après l'effort. Jésus se penche et l'embrasse en lui disant : « Merci, Simon ! »

Voilà : Pierre n'est sûrement pas un bel homme, mais quand il renverse sa tête en arrière pour regarder son Jésus qui l'a embrassé et remercié, car Lui, Lui seul a compris, la vénération, la joie le rendent beau...

C'est sur cette transformation que la vision cesse pour moi.

* SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-092.htm

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Jésus avec Simon de Jonas


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 11 Sep - 7:54

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 15 Maria_28

" En allant vers Emmaüs de la plaine"

L'aube met une clarté verte laiteuse sur la voûte du ciel, au-dessus de la vallée fraîche et silencieuse. Puis cette clarté si indéfinie, qui est et qui n'est pas encore de la lumière, baigne le haut des deux pentes. Elle semble caresser doucement les plus hauts sommets des monts de Judée et dire aux vieux arbres qui les couronnent : "Me voici, je descends du ciel, je viens de l'orient, précédant l'aurore, chassant les ombres, apportant la lumière, l'activité, la bénédiction d'un nouveau jour que Dieu vous accorde." Et les cimes s'éveillent avec le soupir des feuillages, le pépiement des premiers oiseaux, réveillés par ce premier frémissement des branchages, par cette première clarté. Et l'aube continue de descendre vers les buissons du sous-bois, puis vers les herbes, puis vers les pentes, de plus en plus bas et elle est saluée par des gazouillements de plus en plus nombreux dans les feuillages et le bruissement dans les herbes des lézards réveillés. Et puis elle atteint le petit torrent du fond, change ses eaux sombres en un opaque scintillement d'argent qui ne cesse de s'éclaircir et de devenir brillant. Et là-haut, dans le ciel, où l'indigo de la nuit s'était à peine éclairci en un pâle bleu verdâtre d'aube, se dessine la première annonce de l'aurore en le colorant de bleu clair teinté de rosé... Et puis voici un cirrus léger, floconneux, qui arrive, déjà tout mousseux et rosé...

Jésus sort de la grotte et regarde... Puis il se lave au torrent, se coiffe, s'habille, jette un coup d’œil dans la grotte... Il n'appelle pas... Il gravit au contraire la montagne et il va prier sur un pic qui fait saillie et qui est déjà assez élevé pour donner une large vue sur l'orient déjà tout rosi par l'aurore, sur l'occident encore teinté d'indigo. Il prie... il prie ardemment à genoux, les coudes à terre, presque allongé... Et il prie ainsi jusqu'à ce que d'en bas montent les voix des douze qui se sont réveillés et qui l'appellent.
Il se lève et répond : « J'arrive ! » et l'écho de l'étroite vallée répercute plusieurs fois l'écho de la voix parfaite. Il semble que la vallée transmette à la plaine, qu'on entrevoit à l'occident, la promesse du Seigneur : "J'arrive" pour que la plaine s'en réjouisse à l'avance.

Jésus se met en route en soupirant et en prononçant une phrase qui résume sa longue prière et l'explique : « Et Toi, Père, donne-moi ton réconfort... »

Il descend rapidement et, arrivé en bas, il salue d'un sourire très doux ses apôtres et avec les paroles habituelles : « La paix soit avec vous en cette nouvelle journée. »

« Et à Toi, Maître » répondent les apôtres. Tous, même Judas. Je ne sais pas s'il est rassuré par le silence de Jésus qui ne lui a pas fait de reproches et qui le traite comme tous les autres, ou si pendant la nuit il a médité un plan pour se tirer d'affaire. Son regard est moins torve et il se tient moins à l'écart, et même c'est justement lui qui pose la question au nom de tous : « Nous allons à Jérusalem ? Si oui, il faut revenir un peu en arrière et prendre ce pont. Au-delà il y a une route qui va directement à Jérusalem. »

« Non. Nous allons à Emmaüs de la plaine. »

« Mais pourquoi ? Et la Pentecôte ? »

« Il y a le temps. Je veux aller chez Nicodème et chez Joseph, par les plaines vers la mer... »

« Mais pourquoi ? »

« Parce que je n'y suis pas encore allé et ce peuple m'attend... Et parce que les bons disciples l'ont désiré. Nous aurons le temps de tout faire. »

« C'est cela que t'a dit Jeanne, C'est pour cela qu'elle t'a appelé ? »

« Il n'en était pas besoin. C'est à Moi, directement à Moi qu'ils l'ont dit, dans les jours de Pâque. Et je suis fidèle au rendez-vous. »

« Moi, je n'y irais pas... Ils sont peut-être déjà à Jérusalem... La fête est proche... Et puis... Tu pourrais rencontrer des ennemis, et... »

« Des ennemis, j'en rencontre partout et je les ai toujours près de Moi... » et Jésus darde son regard sur l'apôtre qui est sa douleur... Judas ne parle plus. Il est trop dangereux d'aller plus loin ! Il le sent et se tait.

Jean et André reviennent avec des petits fruits qui semblent appartenir à la famille des framboises ou des caprons, mais plus foncés, presque comme des mûres pas encore mûres, et ils les offrent au Maître : « Ils vont te plaire. Nous les avons remarqués hier soir, et nous sommes montés les cueillir pour Toi. Mange-les, Maître. Ils sont bons. »
Jésus caresse les deux bons et jeunes apôtres qui Lui offrent leurs fruits sur une large feuille lavée au torrent et qui, plus que les fruits, Lui offrent leur amour. Jésus choisit les plus beaux fruits et en donne un peu à chaque apôtre. Ils les mangent avec du pain.
« Nous avons cherché du lait pour Toi, mais il n'y avait pas encore de bergers... » dit André en s'excusant.

« N'importe. Allons vite pour être à Emmaüs avant la grande chaleur. »

Ils s'en vont et ceux qui ont le plus d'appétit mangent encore en marchant. La fraîche vallée s'élargit de plus en plus et elle finit par déboucher dans une plaine fertile où déjà les moissonneurs sont en plein travail.

« Je ne savais pas que Nicodème avait des maisons à Emmaüs » remarque Barthélemy.
« Pas à Emmaüs, plus loin. Des champs de parents dont il a hérité... » explique Jésus.
« Quelles belles campagnes ! » s'exclame le Thaddée.

En effet c'est une mer d'épis dorés où s'intercalent des vergers de rêve, des vignes qui déjà promettent une gloire de grappes. Arrosées comme elles sont par les centaines de petits torrents qui descendent des montagnes toutes proches, aux mois où l'irrigation est la plus nécessaire, avec des veines d'eaux souterraines, c'est un véritable éden agricole.

« Hum ! elle est plus belle que celle de l'an dernier. Au moins, il y a de l'eau et des fruits... » murmure Pierre.

« Celle de Saron est encore plus belle » lui répond le Zélote.

« Mais n'est-ce pas déjà celle-là ? »

« Non. elle vient après celle-là. Mais celle-là s'en rapproche... » Les deux apôtres se mettent à parler entre eux, en s'éloignant un peu.

« Propriétés de pharisiens, hein ? » demande Jacques de Zébédée en montrant la belle campagne.

« De juifs certainement. Ils ont pris les meilleures terres en les enlevant de mille manières aux premiers possesseurs ! » lui répond le Thaddée qui peut-être se souvient des biens paternels de Judée dont ils furent chassés en perdant une grande partie de leur fortune.

L'Iscariote est piqué au vif : « S'ils vous ont été pris, c'est parce que vous, galiléens, vous êtes moins saints, inférieurs... »

« Je te prie de te souvenir qu'Alphée et Joseph étaient de la race de David. Si bien que l'Édit les obligea d'aller s'inscrire à Bethléem de Juda. Et Lui, il est né là pour ce motif » répond calmement Jacques d'Alphée, en prévenant la riposte mordante de son fougueux frère, et en montrant le Seigneur qui est en train de parler avec Mathieu et Philippe.

« Oh ! c'est bien ! » dit Thomas conciliant et juste. « Moi, pour mon compte, je dis que du bon et du mauvais il y en a partout. Dans notre commerce, nous avons approché des gens de toutes races et je vous assure que j'ai trouvé des gens honnêtes et des gens malhonnêtes dans toutes les races. Et puis... Pourquoi se vanter d'être juifs ? Est-ce que par hasard c'est nous qui l'avons voulu ? Hum ! Est-ce que je savais quand j'étais dans le sein de ma mère ce que c'était que d'être juif ou galiléen ?! J'étais là... et j'y restais. Une fois né, j'étais dans les langes, bien au chaud, sans me demander si l'air que je respirais était juif ou galiléen... Je ne connaissais que le sein maternel... Et nous tous comme moi. Maintenant pourquoi se fâcher ainsi parce que l'un est né plus haut et l'autre plus bas ? Ne sommes-nous pas pareillement d'Israël ? »

« Tu as raison, Thomas » répond Jean. Et il conclut : « Et puis maintenant, nous sommes d'une seule race, celle de Jésus. »

« Oui, Lui - et je crois que cela a été voulu par le Très-Haut, pour nous apprendre que les divisions vont contre l'amour du prochain et que Lui est envoyé pour nous rassembler tous comme l'affectueuse poule dont parlent les livres saints - Lui est d'origine juive, mais conçu et habitant en Galilée, après être né à Bethléem, comme pour nous dire par la voix des faits que Lui est le Rédempteur d'Israël tout entier, du nord au midi. Et pour la seule raison qu'il est appelé "le Galiléen" on ne devrait pas avoir de mépris pour les galiléens » dit Jacques d'Alphée avec douceur et fermeté.
Jésus, qui en avant de quelques mètres semblait occupé à parler avec Mathieu et Philippe, se retourne pour dire : « Tu as bien parlé, Jacques d'Alphée. Tu comprends la Vérité et les vérités, et la justice de tous les actes de Dieu. En effet, rappelez-vous tous et toujours, que Dieu ne fait jamais rien sans but de même qu'il ne laisse sans récompense rien de ce qu'ont fait ceux qui ont le cœur droit.

Bienheureux ceux qui savent voir les raisons de Dieu dans les événements même les plus insignifiants et les réponses de Dieu aux sacrifices des hommes. »

Pierre se retourne et il est sur le point de parler. Puis il se tait et se borne à sourire à son Maître qui maintenant se réunit à ses apôtres car ils marchent maintenant sur une route de grande circulation à travers des champs dorés.

Ils marchent vers Emmaüs qui est déjà proche, un groupe de maisons d'un blanc aveuglant au milieu de la couleur blonde des grains mûrs et des vergers verdoyants.
« Maître ! Maître ! Arrête-toi ! Tes disciples ! » crient des voix lointaines, et une poignée d'hommes, laissant en plan des paysans qui se reposent un peu à l'ombre d'un pommier, courent vers Jésus par un sentier ensoleillé. Ce sont Mathias et Jean, ex-bergers, et disciples ensuite du Baptiste, et avec eux il y a Nicolaï, Abel ex-lépreux, Samuel, Hermastée et d'autres encore.

« Paix à vous. Vous êtes ici ? »

« Oui, Maître. Nous avons fait toutes les côtes de la mer. Maintenant nous allions vers Jérusalem. Plus haut se trouve Etienne avec d'autres, et plus haut encore, Hermas et d'autres. Et puis Isaac notre petit maître à tous, est encore plus haut, du moins il y était. Comme Timon était au-delà du Jourdain. Mais désormais ils seront tous en train d'aller à la fête de la Pentecôte. Nous nous sommes repartis en tant de groupes, petits, mais pas inactifs. Ainsi s'ils nous persécutent, ils pourront en capturer quelques-uns, mais pas tous » explique Mathias.

«Vous avez bien fait. Je me suis étonné de ne pas vous avoir trouvés dans toute la Judée méridionale... »

« Maître... Tu y allais... Qui mieux que Toi ? Et puis... Oh ! elle a eu plus qu'il ne faut pour devenir sainte !... Et au contraire !... Elle donne des pierres à qui apporte la parole du Ciel. Dans les gorges du Cédron, Élie et Joseph ont été frappés et ils sont allés au-delà du Jourdain, dans la maison de Salomon. Joseph a failli être tué par une pierre à la tête. Pendant huit jours, ils ont vécu dans une grotte profonde, avec quelqu'un que tu avais envoyé qui connaissait tous les secrets des montagnes. Puis, de nuit, lentement ils sont allés de l'autre côté... »

Les disciples et les apôtres sont agités par le souvenir et la nouvelle de ces persécutions, mais Jésus les calme en disant : « Les Innocents ont teint de la pourpre de leur sang innocent le chemin du Christ. Mais ce chemin devra être toujours empourpré pour effacer les empreintes du Mal sur le chemin de Dieu. C'est le chemin royal. Les martyrs l'empourprent par amour pour Moi. Bienheureux, entre les bienheureux, ceux qui à cause de Moi souffrent la persécution. »

« Maître, nous parlions à ces paysans. Toi, maintenant, ne vas-tu pas parler ? »

« Allez leur dire qu'au crépuscule je parlerai près de la porte d'Emmaüs. Maintenant le soleil m'en empêche. Allez. Et que Dieu soit avec vous. Je serai au bout de cette route. »

Il les bénit et reprend sa marche en cherchant de l'ombre, car le soleil est brûlant sur la route blanche sur laquelle donnent un peu d'ombre des platanes plantés sur les bords, à cet effet.

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-093.htm
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Joseph d' Arimathie

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Nicodème


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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