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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Dim 8 Mar - 18:54

237. La moisson et les ouvriers. Marie de Magdala est allée trouver la Vierge Marie.

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 100.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 237


Vision du dimanche 29 juillet 1945

Vendredi 2 juin 28
Vers le lac Mérom

      237.1 Jésus se trouve sur le chemin qui va du lac de Méron à celui de Galilée. Il est accompagné de Simon le Zélote et de Barthélemy et, auprès d’un torrent réduit à un filet d’eau qui pourtant nourrit des plantes touffues, ils semblent attendre les autres qui arrivent de deux côtés différents.

      La journée a beau être torride, beaucoup de monde a suivi les trois groupes qui doivent avoir prêché à travers les campagnes et acheminent les malades vers le groupe de Jésus, se réservant de parler de lui aux personnes en bonne santé. Un grand nombre de miraculés forment un groupe heureux assis au milieu des arbres ; leur joie est telle qu’ils ne sentent pas même la fatigue due à la chaleur, à la poussière, à la lumière aveuglante, toutes choses qui accablent considérablement tous les autres.

      Lorsque le groupe dirigé par Jude arrive le premier auprès de Jésus, la fatigue de tous ceux qui le forment et le suivent est manifeste. Le groupe conduit par Pierre, où se trouvent bon nombre d’habitants de Chorazeïn et de Bethsaïde, arrive en dernier.

      « Nous avons fait du bon travail, Maître, mais il faudrait plus de groupes… Tu vois : il est impossible d’aller loin à cause de la chaleur. Alors, comment faire ? On dirait que le monde s’agrandit au fur et à mesure que nous travaillons, en éparpillant les villages et en allongeant les distances. Je ne m’étais jamais rendu compte que la Galilée était si étendue. Nous n’en travaillons qu’un coin, tout juste un coin, et nous n’arrivons pas à l’évangéliser tant elle est vaste et vu le nombre de ceux qui ont besoin de toi et te désirent, soupire Pierre.

      – Ce n’est pas le monde qui s’agrandit, Simon, c’est la notoriété de notre Maître qui s’étend, répond Jude.

      – Oui, c’est vrai. Regarde toute cette foule : certains nous suivent depuis ce matin. Aux heures les plus chaudes, nous nous sommes réfugiés dans un bois. Mais même maintenant que le soir approche, la marche est pénible. Et ces pauvres gens sont bien plus loin de chez eux que nous. Si cela continue à augmenter ainsi, je ne sais pas comment nous allons faire…, dit Jacques, fils de Zébédée.

      – En octobre, les bergers viendront eux aussi, intervient André pour le réconforter.

      – Eh oui, les bergers, les disciples, c’est bien beau ! Mais ils ne servent qu’à dire : “ Jésus est le Sauveur. Il est là. ” Rien de plus, constate Pierre.

      – Du moins les gens sauront où le trouver. Mais maintenant, c’est le contraire ! Nous venons ici, et ils accourent ici ; pendant qu’ils arrivent nous partons ailleurs, et ils doivent nous courir après. Et avec des enfants et des malades, ce n’est pas très commode ! »

      237.2 Jésus prend la parole :

      « Tu as raison, Simon-Pierre. Moi aussi, j’éprouve de la compassion pour ces âmes et ces foules. Pour beaucoup, ne pas me trouver à un moment donné peut être une cause irrémédiable de malheur. Voyez comme ceux qui n’ont pas encore la certitude de ma vérité sont las et troublés, et comme ceux qui ont déjà goûté à ma parole et ne peuvent plus s’en passer – aucune autre parole ne peut les satisfaire – sont affamés. On dirait des brebis sans pasteur qui errent de-ci de-là sans trouver personne pour les guider et les nourrir. J’y pourvoirai, mais vous devez m’y aider, de toutes vos forces spirituelles, morales et physiques. Ce n’est plus par groupes nombreux que vous devrez savoir aller, mais deux par deux. Et j’enverrai par deux les meilleurs des disciples. Car la moisson est vraiment grande. Cet été, je vous préparerai à cette grande mission. Pour le mois de Tamuz [1], Isaac et les meilleurs disciples nous rejoindront. Et je vous préparerai. Vous n’y suffirez pas encore car, si la moisson est abondante, les ouvriers sont en revanche peu nombreux. Priez donc le Maître de la terre d’envoyer beaucoup d’ouvriers à sa moisson.

      – Oui, mon Seigneur. Mais cela ne changera pas beaucoup la situation de ceux qui te cherchent, dit Jacques, fils d’Alphée.

      – Pourquoi donc, mon frère ?

      – Parce qu’ils ne recherchent pas seulement ton enseignement et la parole de vie, mais aussi la guérison de leurs fatigues, de leurs maladies, de toutes les infirmités que la vie ou Satan apportent à la partie inférieure ou supérieure de leur être. Or tu es le seul à pouvoir le faire, car c’est en toi qu’est la Puissance.

      – Ceux qui me sont unis parviendront à faire ce que je fais et ils viendront au secours de toutes les misères des pauvres. Mais vous n’avez pas encore en vous ce qu’il faut pour cela. Efforcez-vous donc de vous dépasser vous-mêmes, de réprimer vos tendances humaines pour faire triompher l’esprit. N’assimilez pas seulement ma parole, mais son esprit, c’est-à-dire sanctifiez-vous par elle, et vous serez capables de tout. Et maintenant, allons leur dire ma parole, puisqu’ils ne veulent pas partir avant que je ne leur aie apporté la parole Dieu. Ensuite, nous retournerons à Capharnaüm. Là aussi, il doit y avoir des gens qui attendent…

      237.3 – Seigneur, est-il vrai que Marie de Magdala a demandé ton pardon dans la maison du pharisien ?

      – C’est vrai, Thomas.

      – Et tu le lui as accordé ? demande Philippe.

      – Je le lui ai accordé.

      – Mais tu as mal fait ! S’écrie Barthélemy.

      – Pourquoi ? Elle avait un repentir sincère et méritait le pardon.

      – Mais tu ne devais pas le lui donner dans cette maison, publiquement…, lui reproche Judas.

      – Je ne vois pas où est mon erreur.

      – En ceci : tu sais comme sont les pharisiens, combien d’arguties ils ont en tête, comme ils te surveillent, comme ils te calomnient, comme ils te haïssent. Il y en avait un, à Capharnaüm, qui était un ami et c’était Simon. Et tu fais venir chez lui une prostituée pour profaner sa maison et scandaliser ton ami Simon.

      – Ce n’est pas moi qui l’ai appelée. Elle est venue d’elle-même. Ce n’était pas une prostituée, c’était une repentie. C’est très différent. Si on n’avait pas de dégoût de l’approcher avant et de toujours la désirer, même en ma présence, maintenant qu’elle n’est plus seulement un corps, mais une âme, on ne doit pas éprouver du dégoût de la voir entrer pour s’agenouiller à mes pieds et pleurer, s’accuser et s’humilier par une humble confession publique qu’expriment ces pleurs. Simon le pharisien a eu sa maison sanctifiée par un grand miracle : la résurrection d’une âme. Sur la place de Capharnaüm, il y a maintenant cinq jours, il me demandait : “ Tu as fait ce seul miracle ? ” et il répondait lui-même : “ Certainement pas ” ; il avait un grand désir d’en voir un. Je le lui ai donné. Je l’ai choisi pour être le témoin, le faiseur de mariage de ces fiançailles de l’âme avec la grâce. Il doit en être fier.

      – Au contraire, il en est scandalisé. Peut-être as-tu perdu un ami, reprend Judas.

      – J’ai trouvé une âme. Cela vaut la peine de perdre l’amitié d’un homme, sa pauvre amitié d’homme, pour rendre à une âme l’amitié avec Dieu.

      – C’est inutile : avec toi, on ne peut pas obtenir de réflexion humaine. Nous sommes sur la terre, Maître ! Rappelle-le-toi. Et ce sont les lois et les idées de la terre qui prédominent. Tu agis suivant la méthode du Ciel, tu évolues dans ton Ciel que tu as dans le cœur, tu vois tout à travers les clartés du Ciel. Mon pauvre Maître ! Comme tu es divinement incapable de vivre parmi nous qui sommes pervers ! »

      Judas l’embrasse, admiratif et désolé, puis achève :

      « Et je m’en afflige, parce que tu te crées plein d’ennemis par excès de perfection.

      – Ne t’en afflige pas, Judas. Il est écrit qu’il doit en être ainsi. Mais comment sais-tu que Simon est offensé ?

      – Il n’a pas dit qu’il est offensé, mais il nous a fait comprendre, à Thomas et à moi, que ce n’est pas une chose à faire. Tu ne devais pas accueillir Marie dans sa maison, où il n’entre que des personnes honnêtes.

      – Pour ce qui est de l’honnêteté des gens qui vont chez Simon, n’en parlons pas ! Rétorque Pierre.

      – Et je pourrais dire que la sueur des prostituées a coulé plusieurs fois sur le dallage, sur les tables, et ailleurs chez Simon le pharisien, ajoute Matthieu.

      – Mais pas publiquement, réplique Judas.

      – Non, avec une hypocrisie attentive à le cacher.

      – Tu vois qu’il change alors !

      – C’est un changement aussi, l’entrée d’une prostituée qui vient dire : “ Je délaisse mon péché infâme ” au lieu de celle qui entre pour dire : “ Me voici à toi pour pécher ensemble. ”

      – Matthieu a raison, approuvent-ils tous.

      – Oui, il a raison. Mais eux ne pensent pas comme nous et il faut en venir à des compromis avec eux, s’adapter à eux pour les avoir comme amis.

      – Cela, jamais, Judas. En matière de vérité, d’honnêteté, de conduite morale, il n’y a ni adaptation ni compromis » dit Jésus d’une voix de tonnerre. Et il achève : « Du reste, je sais que j’ai bien agi, et en vue du bien. Cela suffit.

      237.4 Allons congédier ces gens fatigués. »

      Et il se dirige vers ceux qui, éparpillés sous les arbres, regardent dans sa direction, impatients de l’écouter.

      « Que la paix soit avec vous tous, qui avez parcouru des stades et marché sous la canicule pour venir entendre la Bonne Nouvelle.

      En vérité, je vous dis que vous commencez à comprendre réellement ce qu’est le Royaume de Dieu, combien il est précieux de le posséder et heureux de lui appartenir. Pour vous, toute fatigue perd la valeur qu’elle a pour les autres, puisque votre âme commande et enjoint à la chair : “ Réjouis-toi que je t’accable. C’est pour ton bonheur que je le fais. Quand tu seras réunie à moi, après la résurrection finale, tu m’aimeras dans la mesure où je t’ai foulée aux pieds et tu verras en moi ton second sauveur. ” N’est-ce pas ce que dit votre âme ? Mais bien sûr que oui !

      Actuellement, vous basez vos actions sur l’enseignement de mes paraboles lointaines. Mais je vais vous donner d’autres lumières pour vous faire aimer toujours davantage ce Royaume qui vous attend et dont la valeur est inestimable.

      Ecoutez : Un homme était allé par hasard dans un champ y prendre du terreau pour l’emporter dans son jardin ; en creusant avec effort le sol dur, il trouve, sous une couche de terre, un filon de métal précieux. Que fait-il donc ? Il recouvre de terre sa découverte. Il n’hésite pas à travailler davantage, car cette découverte en vaut la peine. Puis il rentre chez lui, rassemble toutes ses richesses en argent ou en objets et les vend contre une belle somme. Puis il va trouver le propriétaire du terrain et lui dit :

      “ Ton champ me plaît. Combien en veux-tu ? ”

      “ – Mais il n’est pas à vendre ”, répond l’autre.

      Mais l’homme offre des sommes toujours plus grandes, disproportionnées par rapport à la valeur du terrain, et il finit par décider le propriétaire qui se dit : “ C’est homme est fou ! Mais puisqu’il l’est, j’en profite. Je prends la somme qu’il me propose. Ce n’est pas de l’usure, puisque c’est lui qui me l’offre. Grâce à elle, je m’achèterai au moins trois autres champs, et plus beaux. ” Et il vend, persuadé d’avoir fait une excellente affaire.

      Or c’est l’autre, au contraire, qui a fait une excellente affaire, car il se prive d’objets qui auraient pu être volés, perdus ou usés, et il acquiert un trésor qui, parce qu’il est vrai, naturel, est inépuisable. Cela vaut donc la peine qu’il sacrifie ce qu’il possède pour faire cet achat : car s’il reste quelque temps avec ce seul champ pour tout bien, en réalité il possède pour toujours le trésor qu’il recèle.

      Vous, vous l’avez compris et vous agissez comme l’homme de la parabole. Abandonnez les richesses éphémères pour posséder le Royaume de Dieu. Vous les vendez aux imbéciles de ce monde, vous les leur cédez, vous acceptez qu’on se moque de vous pour ce qui, aux yeux du monde, paraît être une sotte manière d’agir. Agissez toujours de la sorte et, un jour, votre Père qui est aux Cieux vous donnera avec joie votre place dans le Royaume.

      Rentrez chez vous avant que ne vienne le sabbat et, pendant le jour du Seigneur, réfléchissez sur la parabole du trésor, qui est le Royaume des Cieux. Que la paix soit avec vous. »

      237.5 Les gens s’éparpillent lentement sur les routes et les sentiers de campagne pendant que Jésus part en direction de Capharnaüm dans le soir qui descend.

      Il y arrive en pleine nuit. Ils traversent en silence la ville silencieuse au clair de la lune, la seule lampe qui existe pour éclairer les ruelles obscures et mal pavées. Ils entrent en silence dans le petit jardin à côté de la maison, croyant que tout le monde est au lit. Mais une lampe luit dans la cuisine et trois ombres, rendues mobiles par le mouvement de la flamme, se projettent sur le muret blanc du four qui est tout près.

      « Il y a des gens qui t’attendent, Maître. Mais ce n’est pas possible ! Je vais leur dire que tu es trop fatigué. Monte sur la terrasse en attendant.

      – Non, Simon. Je vais à la cuisine. Si Thomas a retenu ces personnes, c’est signe qu’il y a un motif sérieux. »

      Mais, pendant ce temps, ceux qui sont à l’intérieur ont entendu les chuchotements et Thomas, le propriétaire de la maison, sort sur le seuil.

      « Maître, il y a la dame habituelle. Elle t’attend depuis hier au coucher du soleil. Elle est avec un serviteur. »

      Puis il ajoute à voix basse :

      « Elle est très agitée. Elle pleure sans arrêt…

      – Elle va bien. Dis-lui de venir en haut. Où a-t-elle dormi ?

      – Elle ne voulait pas dormir, mais finalement elle s’est retirée quelques heures vers l’aube, dans ma chambre. Quant au serviteur, je l’ai fait dormir dans l’un de vos lits.

      – C’est bien, il y dormira cette nuit encore et toi, tu dormiras dans le mien.

      – Non, Maître. J’irai sur la terrasse, sur des nattes. Je dormirai aussi bien. »

      237.6 Jésus monte sur la terrasse. Voilà Marthe qui monte, elle aussi.

      « Que la paix soit avec toi, Marthe. »

      Un sanglot lui répond.

      « Tu pleures encore ? Tu n’es donc pas heureuse ? »

      De la tête Marthe fait signe que non.

      « Mais pourquoi donc ?… »

      Une longue pause, pleine de sanglots. Enfin, dans un gémissement :

      « Depuis plusieurs soirs, Marie n’est plus revenue. Et on ne la trouve pas. Ni moi, ni la nourrice, ni Marcelle ne la trouvons… Elle était sortie en commandant le char. Elle était très élégante… Ah ! Elle n’avait pas voulu remettre mon vêtement !… Elle n’était pas à moitié nue, elle en a encore de ce genre, mais elle était très provocante dans ce… Et elle avait emporté or et parfums… et elle n’est plus revenue. Elle a renvoyé le serviteur dès les premières maisons de Capharnaüm en disant : “ Je reviendrai avec une autre compagnie. ” Mais elle n’est plus revenue. Elle nous a trompés ! Ou bien elle s’est sentie seule, peut-être tentée… ou il lui est arrivé malheur… Elle n’est plus revenue… »

      Marthe tombe à genoux, en larmes, la tête appuyée sur son avant-bras posé sur un tas de sacs vides.

      Jésus la regarde et dit lentement, avec assurance, d’un air dominateur :

      « Ne pleure pas. Marie est venue à moi il y a trois soirs. Elle m’a parfumé les pieds, elle a déposé tous ses bijoux à mes pieds. Elle s’est consacrée ainsi, et pour toujours, en prenant place parmi mes disciples. Ne la dénigre pas dans ton cœur. Elle t’a surpassée.

      – Mais où est donc ma sœur ? » crie Marthe en levant un vi­sage bouleversé. « Pourquoi n’est-elle pas rentrée à la maison ? Elle a peut-être été attaquée ? Aurait-elle pris une barque et s’est-elle noyée ? Peut-être un amant qu’elle a repoussé l’a-t-il enlevée ? Oh, Marie ! Ma Marie ! Je l’avais retrouvée et je l’ai aussitôt perdue ! »

      Marthe est vraiment hors d’elle. Elle ne pense plus que ceux qui sont en bas peuvent l’entendre. Elle ne pense plus que Jésus peut lui dire où est sa sœur. Elle se désespère sans plus réfléchir à rien.

      237.7 Jésus la saisit par les poignets et la force à rester tranquille, à l’écouter, la dominant de sa haute taille et de son regard magnétique.

      « Assez ! Je veux que tu aies foi en mes paroles. Je veux que tu sois généreuse. Tu as compris ? »

      Il ne lâche Marthe que lorsqu’elle s’est un peu calmée.

      « Ta sœur est allée savourer sa joie, en s’entourant d’une solitude sainte, parce qu’elle a cette pudeur très sensible des rachetés. Je te l’avais dit d’avance. Elle ne peut supporter le regard doux, mais inquisiteur, de sa famille sur son nouveau vêtement d’épouse de la grâce. Et ce que je te dis est toujours vrai. Tu dois me croire.

      – Oui, Seigneur, oui. Mais ma Marie a trop été au pouvoir du démon. Il l’a reprise tout d’un coup, il…

      – Il se venge sur toi de la proie qu’il a perdue pour toujours. Dois-je donc voir que toi, la courageuse, tu deviens sa proie par une frayeur folle et sans raison d’être ? Dois-je voir qu’à cause d’elle qui maintenant croit en moi, tu perds la belle foi que je t’ai toujours connue ? Marthe ! Regarde-moi bien. Ecoute-moi. N’écoute pas Satan. Ne sais-tu pas que, lorsqu’il est obligé d’abandonner sa proie par une victoire que Dieu remporte sur lui, cet inlassable bourreau des êtres, cet inlassable voleur des droits de Dieu se met aussitôt à l’œuvre pour dénicher d’autres proies ? Ne sais-tu pas que ce sont les tortures d’une tierce personne, qui résiste aux assauts parce qu’elle est bonne et fidèle, qui affermissent la guérison d’une autre âme ? Ne sais-tu pas que rien n’est isolé de tout ce qui arrive et existe dans la création, mais que tout suit une loi éternelle de dépendances et de conséquences qui fait que l’acte d’une personne a des répercussions naturelles et surnaturelles très étendues ?

      237.8 Toi, tu pleures ici, tu connais ici ce doute atroce et tu restes fidèle à ton Christ même en cette heure de ténèbres. Là-bas, dans un endroit voisin que tu ne connais pas, Marie sent se dissoudre ses derniers doutes sur l’infinité du pardon qu’elle a obtenu. Ses pleurs se changent en sourire et ses ombres en lumière. C’est ton tourment qui l’a conduite là où se trouve la paix, là où les âmes se régénèrent auprès de la Génératrice immaculée, auprès de celle qui est tellement Vie qu’elle a obtenu de donner au monde le Christ, qui est la Vie. Ta sœur est chez ma Mère. Ah ! Elle n’est pas la première à rentrer sa voile dans ce port paisible après que le doux rayon de la vivante Etoile Marie l’a appelée sur ce sein d’amour, par l’amour muet et actif de son Fils ! Ta sœur est à Nazareth.

      – Mais comment s’y est-elle rendue, puisqu’elle ne connaît ni ta Mère, ni ta maison ?… toute seule… De nuit… Comme cela… Sans moyens… Avec ce vêtement… Un si long chemin… Comment ?

      – Comment ? De la même manière que l’hirondelle fatiguée revient au nid de sa naissance en traversant mers et montagnes, en triomphant des tempêtes, des nuages et des vents contraires. De la même manière que les hirondelles volent vers leurs lieux d’hivernage, par un instinct qui les guide, par une tiédeur qui les y invite, par le soleil qui les appelle. Elle aussi est accourue vers le rayon qui l’appelle… vers la Mère universelle. Et nous la verrons revenir à l’aurore, heureuse… sortie pour toujours des ténèbres, avec une Mère à son côté, la mienne, et pour n’être jamais plus orpheline. Peux-tu croire cela ?

      – Oui, mon Seigneur. »

      Marthe est comme fascinée. En effet Jésus a vraiment été dominateur. Grand, debout, et pourtant légèrement incliné au-dessus de Marthe agenouillée, il a parlé lentement d’un ton pénétrant, comme pour se transmettre lui-même à la disciple bouleversée. Je l’ai rarement vu faire preuve d’une telle puissance pour persuader par sa parole son auditeur. Mais à la fin, quelle lumière, quel sourire sur son visage ! Marthe le reflète par un sourire et une lumière plus apaisée sur son propre visage.

      « Et maintenant va te reposer en paix. »

      Marthe lui baise les mains et descend, rassérénée…

[...] [2]

[1] Tammuz : juin/juillet.

[2] Le même jour, Jésus console Maria Valtorta. Son amour remplace les affections qu’elle a perdues (Les Cahiers de 1945 à 1960, 29 juillet 1945).


Cahiers de 1945 - 29 juillet:
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Mar 10 Mar - 21:25

238. L’arrivée à Capharnaüm de la Vierge Marie et de Marie de Magdala

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 101.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 238.


Vision du lundi 30 juillet 1945.

Mardi 6 juin 28
Capharnaüm

      238.1 « Il y aura peut-être de la tempête aujourd’hui, Maître. Tu vois ces bandes couleur de plomb qui arrivent de derrière l’Hermon ? Et tu vois comme le lac se ride ? Tu sens le souffle de la tramontane qui alterne avec les bouffées chaudes de sirocco ? Ces tourbillons sont un signe évident de tempête.

– Dans combien de temps, Simon ?

– Avant la fin de l’heure de prime[1]. Regarde comme les pêcheurs se hâtent de revenir. Ils sentent le lac qui menace. Dans peu de temps, il va prendre lui aussi la couleur du plomb, puis de la poix. Alors la furie se déchaînera.

– Mais il paraît si calme ! Dit Thomas, incrédule [2].

– Toi, tu connais l’or [3], et moi je connais l’eau ! Ça va se passer comme je le dis. Ce n’est même pas une tempête imprévue. Elle se prépare avec des signes évidents. L’eau est calme en surface, à peine ce crêpé qui a l’air d’une plaisanterie. Mais si tu étais en barque ! Tu sentirais comme des milliers de chiquenaudes qui heurtent la carène et secouent étrangement la barque. L’eau bouillonne déjà au-dessous. Attends que le ciel donne le signal, et tu verras ensuite !… Laisse la tramontane se mêler au sirocco ! Et puis… Ohé, les femmes ! Rentrez ce que vous avez étendu et mettez vos bêtes à l’abri ! Il va bientôt tomber des cordes. »

En effet le ciel devient de plus en plus verdâtre, avec des traînées couleur d’ardoise dues à l’invasion continuelle de bandes de nuages qui semblent être vomies par le grand mont Hermon. Elles repoussent l’aurore dans la direction d’où elle venait, comme si l’heure revenait vers la nuit au lieu d’avancer vers midi. Seule une éclaircie continue de fuir en oblique de derrière le barrage des nuages couleur de poix et jette un irréel coup de pinceau jaune-vert sur la cime d’une colline au sud-ouest de Capharnaüm. Le lac a déjà perdu sa couleur d’azur pour prendre une couleur bleu foncé, et les premiers moutons entre les vagues, courtes, brisées, semblent d’une blancheur irréelle sur le fond sombre de l’eau. Sur le lac, il n’y a plus une barque. Les hommes se hâtent d’échouer leurs bateaux, de ramener les filets, les paniers, les voiles et les rames ou, si ce sont des paysans, de débarquer leurs denrées, d’assurer les pieux et les cordages, de rentrer le bétail dans les étables. Les femmes se dépêchent d’aller à la fontaine avant qu’il ne pleuve, ou bien rassemblent les enfants levés aux premiers rayons du soleil et les font rentrer à la maison, puis ferment les portes, soucieuses comme des mères poules qui sentent arriver la grêle.

238.2 « Simon, viens avec moi. Appelle le serviteur de Marthe [4] et Jacques, mon frère. Prends une grosse toile large. Deux femmes sont sur la route et il faut aller à leur rencontre. »

Pierre le regarde, curieux, mais obéit sans perdre de temps.

C’est en chemin, alors qu’ils traversent le village au pas de course en direction du sud, que Simon demande :

« De qui s’agit-il ?

– De ma Mère et de Marie de Magdala. »

La surprise est telle que Pierre s’arrête un moment, comme cloué au sol, et dit :

« Ta Mère et Marie de Magdala ? Ensemble ? »

Puis il se remet à courir parce que Jésus ne s’arrête pas, pas plus que Jacques et le serviteur. Mais il répète :

« Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble ! Depuis quand ?

– Depuis qu’elle n’est plus que Marie de Jésus. Dépêche-toi, Simon. Voilà les premières gouttes… »

Pierre essaie d’avancer aussi vite que ses compagnons plus grands et plus rapides que lui. La poussière s’élève maintenant en nuage de la route brûlée, poussée par un vent qui se renforce d’un instant à l’autre, un vent qui brise le lac et le soulève en formant des crêtes qui commencent à se fouetter avec fracas sur le rivage. Quand il est possible d’apercevoir le lac, on le voit devenir un gigantesque chaudron où l’eau bout furieusement. Des vagues d’au moins un mètre de haut le parcourent dans tous les sens, se heurtent, s’élèvent en se confondant, se séparent en courant dans des directions opposées à la recherche d’une autre vague pour s’y heurter. C’est tout un duel d’écumes, de crêtes, de bosses pansues, de bruits éclatants, de mugissements, de gifles qui atteignent les maisons les plus proches de la rive. Quand les maisons cachent la vue, le lac fait entendre sa présence par un fracas plus fort que le sifflement du vent qui plie les arbres en leur arrachant les feuilles et en faisant tomber les fruits, plus fort même que le grondement des coups de tonnerre qui se prolongent, menaçants, précédés d’éclairs de plus en plus fréquents et puissants.

« Ces femmes doivent avoir bien peur ! Dit Pierre, à bout de souffle.

– Pas ma Mère. Quant à l’autre, je ne sais pas. Mais si nous ne faisons pas vite, elles vont sûrement être trempées. »

238.3 Ils ont dépassé Capharnaüm de quelques centaines de mètres quand, dans des nuages de poussière, au milieu du premier grondement d’une averse qui se précipite en oblique avec violence, en rayant l’air obscurci, en devenant tout de suite une cataracte qui se pulvérise, qui aveugle, qui coupe la respiration, ils voient deux femmes courir à la recherche d’un abri sous un arbre touffu.

« Les voilà ! Courons ! »

Mais bien que son amour pour Marie lui donne des ailes, Pierre, avec ses jambes courtes qui n’ont rien de celles d’un coureur, arrive quand Jésus et Jacques ont déjà recueilli les femmes sous un lourd morceau de voile.

« On ne peut pas rester ici. On risque d’être foudroyés et, d’ici peu, la route sera un torrent. Maître, allons au moins jusqu’à la première maison » dit Pierre, tout essoufflé.

Ils marchent, avec les femmes au milieu, en tenant la toile étendue sur leur tête et leur dos.

238.4 Le premier mot que Jésus dit à Marie-Madeleine, qui porte encore le vêtement du soir du banquet dans la maison de Simon [5], mais a en plus un manteau de Marie la très sainte sur les épaules, c’est pour dire :

« Tu as peur, Marie ? »

Elle, qui est toujours restée la tête inclinée sous le voile de sa chevelure qui s’est défaite pendant sa course, rougit, baisse encore davantage la tête et murmure :

« Non, Seigneur. »

La Vierge, elle aussi, a perdu ses épingles et les tresses qui lui retombent sur les épaules lui donnent l’air d’une fillette. Mais elle sourit à son Fils qui est à côté d’elle, d’un sourire qui exprime mille choses.

« Tu es trempée, Marie, dit Jacques, fils d’Alphée, en touchant le voile et le manteau de la Vierge.

– Cela ne fait rien, et maintenant nous sommes à l’abri. N’est-ce pas, Marie ? Il nous a aussi sauvées de la pluie » dit doucement Marie à Marie-Madeleine dont elle sent le douloureux embarras. Celle-ci, de la tête, fait signe que oui.

« Ta sœur sera contente de te revoir. Elle est à Capharnaüm. Elle te cherchait » dit Jésus.

Marie lève un moment la tête et fixe de ses yeux splendides le visage de Jésus qui lui parle avec le même naturel qu’aux autres disciples. Mais elle ne dit rien. Elle est brisée par trop d’émotions.

Jésus ajoute :

« Je suis content de l’avoir retenue. Je vous laisserai partir après vous avoir bénies. »

238.5 Sa parole se perd dans le claquement d’un coup de foudre proche. Marie-Madeleine a un geste de frayeur… Elle porte les mains à son visage et se courbe en éclatant en sanglots.

« N’aie pas peur ! » dit Pierre pour la rassurer. « Le coup est passé et, avec Jésus, il n’y a rien à craindre. »

Jacques aussi, qui est à côté de Marie-Madeleine, lui dit :

« Ne pleure pas. Les maisons sont toutes proches.

– Je ne pleure pas de peur… Je pleure parce qu’il m’a dit qu’il me bénira… moi… moi… »

Elle ne peut rien ajouter. La Vierge intervient pour la calmer :

« Toi, Marie, tu as déjà franchi ton orage. N’y pense plus. Maintenant, tout est sérénité et paix. N’est-ce pas, mon Fils ?

– Oui, Mère, c’est tout à fait vrai. Bientôt le soleil va revenir, et tout sera plus beau, plus pur, plus frais qu’hier. Ce sera la même chose pour toi, Marie. »

La Mère reprend, en serrant la main de Marie-Madeleine :

« Je rapporterai tes paroles à Marthe. Je suis contente de pouvoir la voir tout de suite et lui dire combien sa Marie est pleine de bonne volonté. »

Pierre, qui patauge dans la boue et supporte le déluge avec patience, quitte l’abri pour aller vers une maison demander refuge.

« Non, Simon. Nous préférons tous revenir dans notre maison, n’est-ce pas ?» dit Jésus.

Tous approuvent, et Pierre revient sous la toile.

238.6 Capharnaüm est un désert. Le vent, la pluie, le tonnerre, les éclairs y règnent en maîtres, et voici maintenant la grêle qui résonne et rebondit sur les terrasses et les façades. Le lac est terrible à faire peur. Les maisons voisines sont giflées par les vagues car la petite plage n’existe plus. Les barques, tirées à l’abri près des maisons, semblent naufragées tant elles sont remplies d’une eau trouble que chaque nouvelle vague rejette à son tour en giclée par-dessus bord.

Ils entrent en courant dans le jardin, devenu un énorme marécage où flottent des débris sur l’eau agitée, et de là dans la cuisine où tout le monde est rassemblé.

Marthe pousse un cri aigu quand elle voit sa sœur que Marie tient par la main. Elle se jette à son cou sans remarquer comme elle se mouille en le faisant, elle l’embrasse, l’appelle : « Miri, Miri, ma joie ! » Peut-être était-ce le diminutif qui leur servait quand Marie-Madeleine était toute petite.

Marie pleure, penchée, la tête sur l’épaule de sa sœur, couvrant le vêtement sombre de Marthe d’un lourd voile d’or, unique chose qui brille dans la cuisine obscure où brûle seulement un feu de brindilles pour dissiper les ténèbres qu’une petite lampe allumée n’arrive pas à vaincre.

Les apôtres sont stupéfaits, de même que le maître de maison et sa femme qui se sont montrés au cri de Marthe, mais qui, après un moment de curiosité bien compréhensible, se retirent discrètement.

238.7 Quand l’ardeur des embrassements s’est un peu calmée, Marthe pense de nouveau à Jésus, à Marie, à l’étrangeté de leur arrivée tous ensemble et elle demande à sa sœur, à la Vierge, à Jésus, et je ne saurais dire à qui avec plus d’insistance :

« Mais comment ? Comment se fait-il que nous soyons tous réunis ?

– L’orage, Marthe, approchait. Je suis allé avec Simon, Jacques et ton serviteur à la rencontre des deux voyageuses. »

Marthe est tellement étonnée qu’elle ne réfléchit pas au fait que Jésus venait ainsi avec assurance à leur rencontre et elle ne demande pas : « Mais tu savais ? » C’est Thomas qui le demande à Jésus, mais il n’obtient pas de réponse, car Marthe dit à sa sœur :

« Mais comment se fait-il que tu sois avec Marie ? »

Marie-Madeleine baisse la tête. La Vierge vient à son secours et la prend par la main :

« Elle est venue chez moi comme une voyageuse qui va là où on peut lui enseigner le chemin pour arriver à son but. Elle m’a dit : “ Apprends-moi comment faire pour appartenir à Jésus. ” Comme elle a une volonté réelle et complète, elle a immédiatement compris et appris cette sagesse ! Et moi, je l’ai trouvée tout de suite prête pour la prendre par la main, comme je le fais, afin de la conduire à toi, mon Fils, à toi, ma bonne Marthe, à vous, mes frères disciples, et pour vous dire : “ Voici la disciple et la sœur qui ne donnera que des joies surnaturelles à son Seigneur et à ses frères. ” Veuillez me croire et l’aimer tous, comme Jésus et moi nous l’aimons. »

238.8 Les apôtres s’approchent alors pour saluer leur nouvelle sœur. Il n’est pas exclu qu’il y ait de la curiosité… mais comment faire ? ! Oui, ce sont encore des hommes…

Avec son bon sens habituel, Pierre dit :

« Tout va bien. Vous les assurez de votre aide et de votre amitié sainte. Mais il faudrait penser que la Mère et notre sœur sont mouillées jusqu’aux os… Nous le sommes, nous aussi, à vrai dire… Mais, pour elles, c’est pire. Leurs cheveux dégouttent comme les saules après l’ouragan, leurs vêtements sont salis par la boue et trempés. Faisons du feu, demandons des vêtements, préparons de la nourriture chaude… »

Tout le monde se met au travail et Marthe conduit dans leur chambre les deux voyageuses ruisselantes, pendant qu’on active le feu et qu’on étend devant la flamme les manteaux, les voiles, les vêtements absolument à tordre. Je ne sais pas comment ils y arrivent… Je sais que Marthe, qui a retrouvé son allant d’excellente maîtresse de maison, va et vient, pleine d’empressement, portant des chaudrons d’eau chaude, des tasses de lait fumant, des vêtements prêtés par la maîtresse de maison pour venir au secours des deux Marie…

[1] Prime : première heure de la journée, soit 6 heures du matin. Au mois de juin, les jours sont au plus long.

[2] Cela semble un trait de son caractère : ne croire que ce qu'il voit.

[3] Il est bijoutier de métier, comme son père.

[4] Probablement Marcelle, car Marthe n'a pas de serviteur homme avec elle.

[5] Voir EMV 236

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Mer 11 Mar - 20:06

239. Paraboles rapportées par Matthieu : la parabole des poissons et celle de la perle. Le trésor des enseignements anciens et récents.

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 102.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 239.


Vision du mardi 31 juillet 1945

Mardi 6 juin 28
Capharnaüm

Matthieu 13, 44-52:

           239.1 Tout le monde s’est réuni dans la vaste pièce de l’étage supérieur. L’orage violent [1] a tourné en une pluie persistante qui, tantôt se fait légère comme si elle voulait finir, tantôt redouble avec une furie imprévue. Le lac, aujourd’hui, n’est vraiment pas bleu mais jaunâtre, avec des traînées d’écume quand l’orage s’accompagne de rafales de vent, ou gris de plomb avec de l’écume blanche quand l’orage se calme. Les collines, toutes ruisselantes, avec leurs frondaisons qui ploient encore sous le poids de la pluie, avec des branches qui pendent, brisées par le vent, et quantité de feuilles arrachées par la grêle, forment de tous côtés des petits bras d’eaux jaunâtres qui charrient dans le lac des feuilles, des pierres, de la terre arrachée aux pentes. La lumière est restée voilée, verdâtre.

      Assise près de la fenêtre qui ouvre sur les collines, Marie se tient dans la pièce avec Marthe et Marie-Madeleine, ainsi que deux autres femmes dont je ne sais trop qui elles sont. Mais j’ai l’impression qu’elles sont déjà connues de Jésus, de Marie et des apôtres, car elles sont à l’aise. Certainement plus que Marie-Madeleine qui reste immobile, la tête baissée, entre la Vierge et Marthe. Elles ont remis leurs vêtements, séchés devant le feu et débarrassés de la boue. Mais je m’exprime mal. La Vierge a remis son vêtement de laine bleu foncé, mais Marie-Madeleine porte un vêtement d’emprunt, court et étroit pour elle qui est grande et bien formée, et elle cherche à parer aux défauts du vêtement en restant enveloppée dans le manteau de sa sœur. Elle a rassemblé ses cheveux en deux grosses tresses qu’elle noue sur la nuque n’importe comment parce que, pour soutenir leur poids, il faudrait bien plus que quelques épingles rassemblées par-ci par-là. En effet, depuis, j’ai toujours remarqué que Marie-Madeleine complète les épingles avec un ruban qui est une sorte de fin diadème dont la couleur paille se confond avec l’or de ses cheveux.

      De l’autre côté de la pièce, assis sur des tabourets ou sur les rebords des fenêtres, il y a Jésus avec les apôtres et le propriétaire de la maison [2]. Il manque le serviteur de Marthe. Pierre et les autres pêcheurs étudient le temps en faisant des pronostics pour le lendemain. Jésus écoute ou répond à ceci et à cela.

      « Si j’avais su, j’aurais dit à ma mère de venir. Il serait bon qu’elle s’habitue à ses compagnes, dit Jacques, fils de Zébédée, en regardant du côté des femmes.

      – Hé ! Si on avait su !…

      239.2 Mais pourquoi maman n’est-elle pas venue avec Marie ? demande Jude à son frère Jacques.

      – Je ne sais pas. Je me le demande moi aussi.

      – N’est-elle pas malade ?

      – Marie nous l’aurait dit.

      – Je vais le lui demander. »

      Et Jude va trouver les femmes. On entend la voix claire de Marie répondre :

      « Elle va bien. C’est moi qui lui ai épargné une grande fatigue par cette chaleur. Nous nous sommes échappées comme deux fillettes, n’est-ce pas, Marie ? Marie de Magdala est arrivée le soir, à la nuit, et nous sommes parties à l’aube. J’ai seulement dit à Alphée [3] : “ Voici la clé. Je reviendrai bientôt. Dis-le à Marie [la mère de Jude et de Jacques]. ” Et je suis venue.

      239.3 – Nous reviendrons ensemble, Mère. Dès que le temps sera beau et que Marie aura un vêtement, nous traverserons tous ensemble la Galilée en accompagnant les sœurs jusqu’au chemin le plus sûr. Ainsi elles seront connues aussi de Porphyrée, de Suzanne, de vos femmes et de vos filles, Philippe et Barthélemy. »

      Elle est pleine de tact, cette parole : “ elles seront connues ”, pour ne pas dire : “ Marie sera connue ! ” Elle est forte aussi et elle abat toutes les préventions et restrictions mentales des apôtres envers celle qui a été rachetée. Il l’impose, en vainquant leurs oppositions, la gêne qu’elle éprouve, tout. Marthe est rayonnante, Marie-Madeleine rougit et elle a un regard suppliant, reconnaissant, troublé, que sais-je ?… Marie la très sainte a son doux sourire.

      « Où irons-nous pour commencer, Maître ?

      – A Bethsaïde, puis à Nazareth en passant par Magdala, Tibériade et Cana. De là, par Japhia et Sémeron, nous irons à Bethléem de Galilée et puis à Sycaminon et à Césarée… »

      Jésus est interrompu par un sanglot de Marie-Madeleine. Il lève la tête, la regarde, puis reprend comme si de rien n’était :

      « A Césarée, vous trouverez votre char. J’ai donné cet ordre au serviteur et vous irez à Béthanie. Nous nous reverrons ensuite, à la fête des Tentes. »

      Marie-Madeleine se reprend vite et ne répond pas aux questions de sa sœur, mais elle sort de la pièce et se retire, à la cuisine peut-être, pendant un moment.

      « Marie souffre, Jésus, en entendant dire qu’elle doit aller dans certaines villes. Il faut la comprendre… je le dis davantage pour les disciples que pour toi, Maître, dit Marthe, humble et angoissée.

      – C’est vrai, Marthe. Mais il faut qu’il en soit ainsi. Si elle n’affronte pas tout de suite le monde et ne brise pas cet horrible tyran qu’est le respect humain, son héroïque conversion restera paralysée. Tout de suite et avec nous.

      239.4 – Avec nous, personne ne lui dira rien. Je te l’assure, Marthe, et au nom de tous mes compagnons, promet Pierre.

      – Mais bien sûr ! Nous l’entourerons comme une sœur. C’est ce qu’elle est, comme l’a dit Marie, et c’est ce qu’elle sera pour nous, confirme Jude.

      – D’ailleurs… nous sommes tous pécheurs, et le monde ne nous a pas épargnés, nous non plus. C’est pourquoi nous comprenons ses combats, dit Simon le Zélote.

      – Moi, je la comprends mieux que tous. Il est très méritoire de vivre dans les lieux où nous avons péché. Les gens savent qui nous sommes ! C’est une torture, mais c’est aussi une justice et une gloire d’y résister. C’est parce que la puissance de Dieu est évidente en nous, précisément, que nous suscitons des conversions, sans même ouvrir la bouche, dit Matthieu.

      – Tu le vois, Marthe, ta sœur est comprise et aimée de tous. Et elle le sera toujours plus. Elle deviendra un signal indicateur pour nombre d’âmes coupables et tremblantes. C’est une grande force pour les bons aussi. Car, lorsque Marie aura brisé les dernières chaînes de ses sentiments humains, elle sera un feu d’amour. Elle a seulement orienté différemment l’exubérance de son sentiment. Elle a reporté sur un plan surnaturel la puissante faculté d’aimer qu’elle possède, et ensuite elle accomplira des prodiges. Je vous l’assure. Elle est encore troublée maintenant, mais vous la verrez, jour après jour, se pacifier et se fortifier dans sa nouvelle vie. Dans la maison de Simon [4], j’ai dit : “ Il lui a été beaucoup pardonné parce qu’elle aime beaucoup. ” Maintenant, je vous dis qu’en vérité tout lui sera pardonné parce qu’elle aimera son Dieu de toute sa force, de toute son âme, de toute sa pensée, de tout son sang, de toute sa chair [5], jusqu’à l’holocauste.

      – Bienheureuse est-elle de mériter de telles paroles ! Je voudrais bien les mériter moi aussi, soupire André.

      – Toi ? Mais tu les mérites déjà !

      239.5 Approche, mon pêcheur ! Je veux te raconter une parabole qui semble faite pour toi.

      – Maître, attends : je vais chercher Marie. Elle désire tellement connaître ton enseignement ! »

      Pendant que Marthe sort, les autres disposent les sièges de façon à former un demi-cercle autour de celui de Jésus. Les deux sœurs reviennent et reprennent leur place à côté de la Vierge.

      Jésus commence à parler :

      « Des pêcheurs sortirent au large et jetèrent leurs filets à la mer puis, après le temps nécessaire, ils les tirèrent à bord. C’était un travail pénible qu’ils accomplissaient ainsi sur l’ordre d’un patron qui les avait chargés de fournir sa ville en poissons de premier choix. Il avait ajouté : “ Quant aux poissons nocifs ou de mauvaise qualité, inutile de les ramener à terre : rejetez-les à la mer. D’autres pêcheurs les prendront et, comme ils travaillent pour un autre patron, ils les amèneront à sa ville à lui parce que, là-bas, on consomme ce qui est nocif, ce qui rend de plus en plus horrible la ville de mon ennemi. Mais dans la mienne, qui est belle, lumineuse, sainte, il ne doit rien entrer de malsain. ”

      Une fois le filet tiré à bord, les pêcheurs commencèrent le tri. Les poissons étaient abondants, de forme, de taille et de couleur différentes. Il y en avait de bel aspect, mais dont la chair était pleine d’arêtes, dont le goût était mauvais et dont l’estomac était rempli de boue, de vers, d’herbes en décomposition qui augmentaient encore le goût détestable de leur chair. D’autres au contraire paraissaient laids, ils avaient une gueule qui ressemblait à une face de criminel ou d’un monstre de cauchemar, mais les pêcheurs savaient que leur chair était exquise. D’autres enfin étaient si insignifiants qu’ils passaient inaperçus. Les pêcheurs travaillaient tant et plus. Leurs paniers étaient déjà pleins de poisson délicieux, mais il restait dans les filets les poissons insignifiants. “ Maintenant, cela suffit. Les paniers sont remplis. Rejetons tout le reste à la mer ”, dirent plusieurs pêcheurs.

      Mais l’un d’eux qui avait peu parlé, alors que les autres vantaient ou tournaient en dérision les poissons qui leur passaient dans les mains, resta à fouiller dans le filet et découvrit encore dans le menu fretin deux ou trois poissons qu’il mit par-dessus les autres dans les paniers.

      “ Mais que fais-tu là ? ” demandèrent ses collègues. “ Les paniers sont pleins, superbes. Tu les enlaidis en posant par-dessus, de travers, ces pauvres poissons-là. On dirait que tu veux les faire passer pour les plus beaux. ”

      – “Laissez-moi faire : je connais cette sorte de poissons et je sais quel profit et quelle plaisir ils donnent. ”

      Voilà donc cette parabole, qui se termine par la bénédiction du patron au pêcheur patient, expert et silencieux, qui a su discerner dans la masse les meilleurs poissons.

      239.6 Maintenant, écoutez-en l’application.

      Le patron de la ville belle, lumineuse et sainte, c’est le Seigneur. La ville, c’est le Royaume de Dieu, les pêcheurs, ce sont mes apôtres, les poissons de la mer, l’humanité où se trouvent toutes sortes de personnes. Quant aux bons poissons, ce sont les saints.

      Le patron de la ville horrible, c’est Satan; la ville horrible, l’enfer. Ses pêcheurs représentent le monde, la chair, les passions mauvaises incarnées dans les serviteurs de Satan soit spirituels – autrement dit, les démons –, soit humains – autrement dit ceux qui sont les corrupteurs de leurs semblables –. Quant aux mauvais poissons, c’est l’humanité indigne du Royaume de Dieu : les damnés.

      Parmi ceux qui pêchent les âmes pour la Cité de Dieu, il y aura toujours ceux qui rivaliseront avec le savoir-faire patient du pêcheur qui sait persévérer dans la recherche, justement dans les couches de l’humanité où ses autres compagnons, plus impatients, ont pris seulement ce qui paraissait bon à première vue. Malheureusement, il y aura aussi de ces pêcheurs qui, pour être trop distraits ou bavards, ne verront pas les bons poissons et les perdront : car le travail de tri exige attention et silence pour bien entendre les voix des âmes et les indications surnaturelles. Enfin, il y aura ceux qui, par excès d’intransigeance, repousseront aussi des âmes qui, si elles ne sont pas parfaites extérieurement, sont excellentes pour tout le reste.

      Que vous importe si l’un de poissons que vous capturez pour moi montre des signes de luttes passées, ou présente des mutilations dues à toutes sortes de causes, si elles ne blessent pas son esprit ? Que vous importe si l’un d’eux, pour se libérer de l’Ennemi, s’est blessé et se présente avec ces blessures, s’il montre intérieurement la volonté ferme d’appartenir à Dieu ? Les âmes éprouvées sont des âmes sûres, plus que celles qui sont comme des enfants préservés par les langes, par le berceau et par leur mère, et qui dorment, sages et rassasiés, ou sourient tranquillement, mais qui peuvent par la suite, sous l’effet de l’âge, de la raison et des vicissitudes de la vie, donner lieu à de douloureuses surprises de déviations morales.

      239.7 Je vous rappelle la parabole de l’enfant prodigue [6]. Vous en entendrez d’autres, car je m’efforcerai toujours de faire pénétrer en vous un juste discernement dans la manière d’examiner les consciences et de choisir comment les guider : car toutes sont uniques, si bien que chacune a sa propre façon de sentir et de réagir aux tentations et aux enseignements.

      Ne croyez pas qu’il soit facile de faire le tri des âmes. Bien au contraire. Cela demande un regard spirituel éclairé par la lumière divine, une intelligence pénétrée de sagesse divine et la possession héroïque des vertus, en particulier de la charité. Cela suppose la capacité à se concentrer dans la méditation, car toute âme est un texte obscur qu’il convient de lire et de pénétrer. Cela exige l’union continuelle à Dieu, en oubliant tous ses intérêts égoïstes. Vivre pour les âmes et pour Dieu. Surmonter les préventions, les ressentiments, les antipathies. Etre doux comme des pères et avoir une main de fer comme des guerriers : être doux pour conseiller et rendre courage, avoir une main de fer pour dire : “ Ce n’est pas permis et tu ne le feras pas. ” Ou encore : “ Voilà ce qu’il est bon de faire, et tu vas le faire. ” Car, pensez-y bien, beaucoup d’âmes seront jetées dans les marais infernaux, mais ce ne seront pas seulement des âmes de pécheurs : il y aura aussi des âmes de pêcheurs évangéliques, celles des hommes qui auront failli à leur ministère en contribuant à la perte de beaucoup d’autres âmes.

      Un jour viendra – le dernier jour de la terre, le premier de la Jérusalem complète et éternelle – où les anges, comme les pêcheurs de la parabole, sépareront les justes des mauvais, afin que, sur l’ordre inexorable du Juge, les bons aillent au Ciel et les mauvais au feu éternel. C’est alors que sera connue la vérité sur les pêcheurs et les pêchés, alors les hypocrisies tomberont et le peuple de Dieu apparaîtra tel qu’il est, avec ses chefs et ceux qu’ils auront sauvés. Nous verrons alors que nombre de ceux qui paraissaient extérieurement les plus insignifiants ou les plus malmenés feront les splendeurs du Ciel, et que les pêcheurs tranquilles et patients sont ceux qui auront le plus œuvré, et ils resplendiront de joyaux pour tous ceux qu’ils auront sauvés.

      Voilà l’explication de la parabole que je vous ai contée.

      239.8 – Et mon frère ? Oh, mais !… »

      Pierre le regarde longuement… puis regarde Marie-Madeleine…

      « Non, Simon : pour elle, je n’ai aucun mérite. C’est le Maître seul qui a agi, dit André avec franchise.

      – Mais les autres pêcheurs, ceux de Satan, prennent donc les restes ? demande Philippe.

      – Ils essaient d’attraper les meilleurs, les âmes capables d’un plus grand prodige de la grâce, et ils se servent des hommes eux-mêmes pour le faire, en plus de leurs tentations. Il y en a tant dans le monde qui renoncent à leur droit d’aînesse pour un plat de lentilles !

      – Maître, tu nous disais l’autre jour que ceux qui se laissent séduire par les choses du monde sont nombreux. Ce seraient encore ceux qui pêchent pour Satan ? demande Jacques, fils d’Alphée.

      – Oui, mon frère. Dans cette parabole, l’homme se laisse séduire par la richesse qui pouvait lui permettre beaucoup de jouissances, en perdant tout droit au trésor du Royaume. Mais, en vérité, je vous dis que sur cent hommes, un tiers seulement sait résister à la tentation de l’or ou à d’autres séductions, et seule la moitié de ces derniers y arrive de manière héroïque. Pour s’être enserré volontairement dans les lacets du péché, le monde meurt d’asphyxie. Mieux vaut être dépouillé de tout que de posséder des richesses dérisoires et illusoires. Sachez agir comme des bijoutiers avisés : lorsqu’ils apprennent que, à un endroit, on a pêché une perle rarissime, ils ne se soucient guère de garder dans leurs coffres-forts quantité de petits bijoux, mais ils liquident tout pour acquérir cette merveilleuse perle [7].

      – Dans ce cas, pourquoi fais-tu toi-même des différences dans les missions que tu confies aux personnes qui te suivent, et pourquoi nous dis-tu que nous devons considérer les missions comme des dons de Dieu ? Il faudrait donc renoncer même à celles-ci, puisqu’elles sont insignifiantes en comparaison du Royaume des Cieux ? demande Barthélemy.

      – Elles ne sont pas insignifiantes, mais ce sont des moyens. Elles seraient insignifiantes (pis encore, elles ne seraient que des fétus de paille souillés) si elles devenaient un but humain dans la vie. Ceux qui manœuvrent pour obtenir un poste dans un but humain intéressé font de ce poste, même s’il est saint, un fétu de paille souillé. Mais faites-en une acceptation obéissante, un devoir joyeux, un holocauste total, et vous en ferez une perle rarissime. La mission est un holocauste, si elle est accomplie sans réserve, c’est un martyre, c’est une gloire. Elle fait couler larmes, sueur et sang, mais elle forme la couronne d’une royauté éternelle.

      239.9 – Tu as vraiment réponse à tout !

      – Mais m’avez-vous bien compris ? Comprenez-vous ce que je vous dis par des comparaisons trouvées dans les réalités quotidiennes, éclairées cependant par une lumière surnaturelle qui en fait une explication de réalités éternelles ?

      – Oui, Maître.

      – Alors souvenez-vous de cette méthode pour instruire les foules. Car c’est l’un des secrets des scribes et des rabbins : le souvenir. En vérité, je vous dis que chacun de vous, instruit par la sagesse qui assure la possession du Royaume des Cieux, est semblable à un père de famille qui tire de son trésor ce qui est utile à sa famille, en se servant de choses anciennes ou neuves, mais toutes dans le seul but de procurer du bien-être à ses enfants.

      La pluie s’est arrêtée. Laissons les femmes en paix et allons chez le vieux Tobie qui va spirituellement ouvrir les yeux sur les réalités de l’au-delà. La paix soit avec vous, femmes. »

[1] Voir le violent orage au chapitre précédent.

[2] Thomas de Capharnaüm.

[3] Alphée de Sara. Voisin et ami de la Vierge Marie.

[4] Simon le pharisien. Voir EMV 236.

[5] Deutéronome 6, 5.

[6] Cf. EMV 205.

[7] Cf. Matthieu 13, 45-46.

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Jeu 12 Mar - 21:50

240. Marziam enseigne à Marie-Madeleine la prière de Jésus

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 103.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 240.


Vision du mercredi 1er août 1945.

Mercredi 7 juin 28
Bethsaïde

240.1 Le beau temps est revenu sur la mer de Galilée. C’est même plus beau qu’avant la tempête, car tout a été débarrassé de la poussière. L’atmosphère est d’une transparence totale et l’œil, en regardant le firmament, a l’impression qu’il s’est relevé, qu’il est devenu plus léger… c’est un voile presque transparent qui s’étend entre la terre et les splendeurs du paradis. Le lac reflète cet azur parfait, et ses eaux, d’une couleur bleu turquoise, sont riantes, paisibles.

L’aurore pointe. Jésus, Marie, Marthe et Marie-Madeleine montent dans la barque de Pierre. En plus de Pierre et d’André, il y a aussi Simon le Zélote, Philippe et Barthélemy. En revanche, Matthieu, Thomas, les cousins de Jésus et Judas Iscariote sont dans la barque de Jacques et de Jean. Ils mettent le cap sur Bethsaïde. C’est un bref trajet que le vent favorise. Le parcours ne prend que quelques minutes.

Quand ils sont sur le point d’arriver, Jésus dit à Barthélemy et à son inséparable compagnon Philippe [1] :

« Vous irez prévenir vos femmes. Aujourd’hui, je viendrai chez vous. »

Et il les regarde tous deux d’une manière expressive.

« Ce sera fait, Maître. Tu ne m’accordes pas à moi ni à Philippe de te garder avec nous ?

– Nous ne restons ici que jusqu’au coucher du soleil et je ne veux pas priver Simon-Pierre de la joie de la compagnie de Marziam. »

La barque parvient au rivage et s’arrête. On débarque. Philippe et Barthélemy se séparent de leurs compagnons pour aller au village.

« Où vont-ils, ces deux-là ? demande Pierre au Maître, qui est descendu le premier et se trouve à ses côtés.

– Ils vont prévenir leurs femmes.

– Alors moi aussi, je vais prévenir Porphyrée.

– Inutile. Porphyrée est si bonne qu’il n’est pas nécessaire de la préparer. Son cœur ne sait donner que de la douceur. »

Le visage de Simon-Pierre s’illumine quand il entend louer son épouse, et il n’ajoute rien. Entre-temps, les femmes sont descendues de la barque à l’aide d’une table qui a servi de débarcadère et elles se dirigent vers la maison de Simon.

240.2 Le premier qui les voit, c’est Marziam qui est en train de sortir ses brebis pour les mener brouter l’herbe fraîche sur les premières pentes de Bethsaïde. Avec un cri de joie, il en donne la nouvelle en courant se réfugier sur la poitrine de Jésus qui s’est incliné pour l’embrasser. Puis il va vers Pierre. Porphyrée accourt, les mains enfarinées, et s’incline pour saluer.

« Paix à toi, Porphyrée. Tu ne nous attendais pas si tôt, n’est-ce pas ? Mais j’ai voulu t’amener ma Mère et deux disciples, en plus de ma bénédiction. Ma Mère désirait revoir l’enfant… Le voici dans ses bras. Et les femmes disciples désiraient faire ta connaissance… Voici l’épouse de Simon, une disciple bonne et silencieuse, active par son obéissance plus que beaucoup d’autres. Elles, ce sont Marthe et Marie de Béthanie. Deux sœurs. Aimez-vous bien.

– Ceux que tu m’amènes me sont plus chers que mon sang, Maître. Viens. La maison se fait plus belle chaque fois que tu y mets les pieds. »

Marie s’approche, souriante, et embrasse Porphyrée :

« Je vois qu’en toi la mère est vraiment vivante. L’enfant a déjà une meilleure mine et il est heureux. Merci.

– Oh ! Femme plus que toute autre bénie ! Je sais que c’est grâce à toi que j’ai eu la joie de m’entendre appeler maman. Et sache que je ne te ferai pas la peine de ne pas prendre le meilleur de moi-même pour l’être. Entre, entre avec les sœurs… »

240.3 Margziam regarde Marie-Madeleine avec curiosité. Il se fait dans sa tête tout un travail de réflexion. A la fin, il dit :

« Pourtant… tu n’étais pas à Béthanie…

– Je n’y étais pas, mais maintenant j’y serai toujours », rétorque Marie-Madeleine en rougissant et en ébauchant un sourire.

Et elle fait une caresse à l’enfant, en lui disant :

« Tu m’aimes bien, même si nous ne faisons connaissance que maintenant ?

– Oui, parce que tu es bonne. Tu as pleuré, n’est-ce pas ? C’est pour ça que tu es bonne. Et tu t’appelles Marie, n’est-ce pas ? Ma mère aussi s’appelait comme ça et elle était bonne. Toutes les femmes qui s’appellent Marie sont bonnes. Pourtant, poursuit-il pour ne pas blesser Porphyrée et Marthe, pourtant il y en a de bonnes parmi celles qui portent un autre nom. Comment s’appelait ta mère ?

– Euchérie… et elle était si bonne ! »

Deux grosses larmes tombent des yeux de Marie de Magdala.

« Tu pleures parce qu’elle est morte ? » demande l’enfant en caressant ses très belles mains jointes sur son vêtement foncé, sûrement un de ceux de Marthe mis à ses mesures, car on voit que l’ourlet a été défait.

Et il ajoute :

« Mais tu ne dois pas pleurer. Nous ne sommes pas seuls, tu sais ? Nos mères sont toujours près de nous. C’est Jésus qui le dit. Et elles sont comme des anges gardiens. Ça aussi, Jésus le dit. Et si on est bon, elles viennent à notre rencontre quand on meurt et on monte vers Dieu dans les bras de sa mère. Mais c’est vrai, tu sais ? C’est lui qui l’a dit ! »

Marie de Magdala serre bien fort dans ses bras son petit consolateur et lui donne un baiser :

« Alors prie pour que je devienne bonne comme ça.

– Mais est-ce que tu ne l’es pas ? Avec Jésus ne vont que ceux qui sont bons… Et, si on ne l’est pas tout à fait, on le devient pour pouvoir être les disciples de Jésus, puisqu’on ne peut enseigner ce qu’on ne sait pas. On ne peut pas dire : “ Pardonne ” si d’abord nous ne pardonnons pas, nous. On ne peut pas dire : “ Tu dois aimer ton prochain ” si d’abord nous ne l’aimons pas, nous. Tu connais la prière de Jésus ?

– Non.

– Ah, c’est vrai ! Ça ne fait pas longtemps que tu es avec lui. Elle est si belle, tu sais ? Elle dit toutes ces choses. Ecoute comme elle est belle. »

Et Marziam récite lentement le “ Notre-Père ” avec sentiment et foi.

« Comme tu la sais bien ! Dit Marie de Magdala, saisie d’admiration.

– C’est ma mère qui me l’a enseignée la nuit, et la Mère de Jésus le jour. Mais, si tu veux, je vais te l’apprendre. Veux-tu venir avec moi ? Les brebis bêlent, elles ont faim. Je vais les emmener au pâturage. Viens avec moi. Je t’apprendrai à prier et tu deviendras tout à fait bonne. »

Et il lui prend la main.

« Mais je ne sais pas si le Maître le veut…

– Va, va, Marie. Tu as un innocent pour ami, et des agneaux… Va en paix… »

Marie de Magdala sort avec l’enfant et on la voit s’éloigner, précédée des trois brebis. Jésus regarde… les autres regardent aussi.

« Ma pauvre sœur ! Dit Marthe.

– Ne la plains pas. C’est une fleur qui redresse sa tige après l’ouragan. Tu entends ?… Elle rit… L’innocence réconforte toujours. »


[1] C'est Philippe qui a amené Nathanaël (Barthélemy) à Jésus (cf. Tome 2, chapitre 12, EMV 50). Ils habitent tous les deux Bethsaïde, sont tous les deux mariés et pères de plusieurs filles. Leurs épouses sont elles-mêmes des amies. Philippe et Barthélemy représentent le courant traditionaliste dans les apôtres.

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Ven 13 Mar - 19:40

241. Vocation de la fille de Philippe. L'arrivée à Magdala et la parabole de la drachme perdue.

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 104.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 241.


Vision du jeudi 2 août 1945.

Jeudi 8 juin 28
Magdala

Luc 15, 8-10:

    241.1 La barque longe la côte de Capharnaüm à Magdala.

Marie de Magdala prend pour la première fois sa pose habituelle de convertie : assise au fond de la barque aux pieds de Jésus qui, de son côté, est assis austèrement sur une des banquettes de la barque. Le visage de Marie-Madeleine est très différent de celui d’hier. Ce n’est pas encore l’expression radieuse qu’elle a lorsqu’elle court à la rencontre de Jésus chaque fois qu’il arrive à Béthanie, mais c’est déjà un visage débarrassé des craintes et des tourments, et son regard, d’abord aussi humble qu’il avait été effronté, est maintenant serein et assuré ; dans ce sérieux plein de dignité brille de temps à autre une étincelle de joie quand elle entend Jésus s’entretenir avec les apôtres ou avec sa Mère et Marthe.

Ils parlent de la bonté de Porphyrée, si simple et si aimante, ils parlent de l’accueil affectueux de Salomé et des femmes de la famille de Barthélemy et de Philippe ; ce dernier dit :

« S’il n’y avait pas cette raison qu’elles sont encore bien jeunes et que leur mère ne veut pas les savoir sur les routes, elles aussi te suivraient, Maître.

– Leur âme me suit, et c’est également un saint amour…

241.2 Philippe, écoute-moi : ta fille aînée est sur le point de se fiancer, n’est-ce pas ?

– Oui, Maître. Un fiancé digne et un bon époux. N’est-ce pas, Barthélémy ?

– C’est vrai. Je m’en porte garant, car je connais la famille. Je n’ai pu accepter d’être celui qui propose l’affaire, mais je l’aurais bien fait si je n’avais pas été retenu auprès du Maître, avec la pleine assurance de voir se fonder une famille sainte.

– Mais la jeune fille m’a prié de te dire de n’en rien faire.

– Le fiancé ne lui plaît pas ? Elle se trompe. Mais la jeunesse est folle ! J’espère qu’elle se laissera convaincre. Il n’y a aucune raison de repousser un excellent époux. A moins que…. Non, ce n’est pas possible ! Dit Philippe.

– A moins que ? Achève, Philippe, dit Jésus pour l’encourager.

– A moins qu’elle en aime un autre. Mais c’est impossible ! Elle ne sort jamais de la maison, où elle mène une vie très retirée. C’est impossible !

– Philippe, il y a des amants qui pénètrent même dans les maisons les mieux fermées : qui savent parler, malgré toutes les barrières et surveillances, à celles qu’ils aiment ; il y en a qui renversent tous les obstacles, qu’ils soient de veuvage, de jeunesse bien gardée ou… d’autre sorte encore, et qui prennent celles qu’ils veulent. Et il y a aussi des amants qu’on ne peut refuser parce qu’il est impossible de résister à leur toute puissante volonté, et parce qu’ils sont assez séduisants pour vaincre toute résistance, fût-elle celle du démon. Ta fille aime l’un d’eux, et c’est le plus puissant.

– Mais qui ? Quelqu’un de la cour d’Hérode ?

– Ce n’est pas une puissance !

– Quelqu’un… de la maison du Proconsul, un patricien romain ? Je ne le permettrai à aucun prix. Le sang pur d’Israël n’entrera pas en contact avec un sang impur. Je tuerais plutôt ma fille ! 241.3Ne souris pas, Maître ! Je souffre !

– C’est parce que te voilà comme un cheval emballé ! Tu vois des ombres là où il n’y a que lumière. Mais sois tranquille : le Proconsul n’est qu’un serviteur, de même que ses amis patriciens, et César lui-même.

– Tu veux rire, Maître ! Tu as voulu me faire peur. Personne n’est plus grand que César, il n’y a pas de plus grand maître que lui.

– Il y a moi, Philippe.

– Toi ? tu veux épouser ma fille ???

– Non, son âme. Je suis l’amant qui pénètre dans les maisons les mieux fermées et dans les cœurs les mieux verrouillés par une multitude de clés. Je suis celui qui sait parler malgré toutes les barrières et surveillances. Je suis celui qui abat tous les obstacles et je prends ce que je veux prendre : les purs et les pécheurs, les vierges et les veuves, ceux que le vice n’enchaîne pas et ceux qui en sont esclaves. Et je leur donne à tous une âme unique et nouvelle, régénérée, béatifiée, éternellement jeune. Ce sont mes fiançailles. Et personne ne peut refuser de me donner mes douces proies, ni le père, ni la mère, ni les enfants et pas même Satan. Que je parle à l’âme d’une fillette comme ta fille ou à celle d’un pécheur plongé dans le péché et ligoté par Satan par sept chaînes, l’âme vient à moi. Et rien ni personne ne me l’arrache plus. Et aucune richesse, puissance, joie du monde ne procure la joie parfaite qui est le lot de ceux qui s’unissent à ma pauvreté, à ma mortification. Dépourvus de tout pauvre bien, revêtus de tous les biens célestes, ils sont joyeux de la paix d’appartenir à Dieu, et à Dieu seul… Ce sont eux, les maîtres de la terre et du Ciel : de la première parce qu’ils la dominent, du second parce qu’ils le conquièrent.

– Mais cela n’a jamais existé dans notre Loi ! S’exclame Barthélemy.

– Dépouille-toi du vieil homme, Nathanaël ! Quand je t’ai vu pour la première fois, je t’ai salué [1] en te qualifiant de parfait israélite, sans fraude. Mais tu appartiens maintenant au Christ, pas à Israël. Sois donc au Christ sans fraude ni réticence. Revêts-toi de cette nouvelle mentalité, sans quoi tu ne pourras jamais comprendre toutes ces beautés de la Rédemption que je suis venu apporter à l’humanité tout entière. »

Philippe intervient :

«Tu dis que ma fille a été appelée par toi ? Et qu’est-ce qu’elle va faire, maintenant ? Je n’y fais pas obstacle, loin de là. Mais je veux savoir, ne serait-ce que pour l’aider, en quoi consiste son appel…

– A apporter les lys consacrés par un amour virginal dans le jardin du Christ. Il y en aura tellement au cours des siècles à venir ! Tellement ! Des parterres parfumés par l’encens pour contrebalancer les sentines des vices. Des âmes de prière pour contrebalancer les blasphémateurs et les athées. Elles viendront en aide à tous ceux qu’accablent les malheurs humains et feront la joie de Dieu.»

241.4 Marie de Magdala ouvre la bouche pour poser une question et elle le fait en rougissant encore, mais avec plus d’aisance que les autres jours :

« Et nous, les ruines que tu relèves, que devenons-nous ?

– Ce que sont vos sœurs vierges…

– Oh ! Ce n’est pas possible ! Nous avons foulé trop de boue et… et… et ce n’est pas possible.

– Marie, Marie ! Jésus ne pardonne jamais à moitié. Je t’ai dit que je t’ai pardonné. Et c’est bien le cas. Toi, et tous ceux qui ont péché comme toi, à qui mon amour pardonne et qu’il épouse, vous parfumerez, vous prierez, vous aimerez, vous réconforterez. Rendues conscientes du mal et capables de le soigner là où il est, âmes qui, aux yeux de Dieu, sont des martyres. Elles lui sont donc aussi chères que les vierges.

– Martyres ? En quoi, Maître ?

– Contre vous-mêmes et les souvenirs du passé, et par soif d’amour et d’expiation.

– Dois-je le croire ?… »

Marie-Madeleine regarde tous ceux qui sont dans la barque, cherchant une confirmation pour l’espérance qui s’allume en elle.

« Demande-le à Simon. Je parlais [2] de toi et de vous autres, pécheurs, en général, un soir éclairé par les étoiles, dans ton jardin. Et tous tes frères peuvent te dire si ma parole n’a pas chanté pour tous les rachetés les prodiges de la miséricorde et de la conversion.

– L’enfant m’en a parlé lui aussi, de sa voix angélique [3]. Je suis revenue de sa leçon l’âme rafraîchie. Il m’a permis de te connaître mieux encore que ma sœur, si bien qu’aujourd’hui je me sens plus courageuse pour affronter Magdala. Maintenant que tu m’as dit cela, je sens grandir ma force. J’ai scandalisé le monde mais, je te le jure, mon Seigneur, désormais le monde, en me regardant, arrivera à comprendre ce qu’est ton pouvoir. »

Jésus lui pose un instant la main sur la tête, alors que la Vierge Marie lui sourit comme elle sait le faire : un sourire de paradis.

241.5 Voici Magdala qui s’étend au bord du lac, avec le soleil qui se lève en face, la montagne d’Arbèle qui la protège des vents par derrière, et l’étroite vallée aux pentes abruptes et sauvages d’où débouche dans le lac un petit torrent qui se dirige vers l’occident ; ses rives escarpées sont d’une beauté fascinante et sévère.

« Maître, crie Jean de l’autre barque, voici la vallée de notre retraite [4]… »

Son visage resplendit comme si un soleil s’était allumé en lui.

« Notre vallée, oui. Je l’ai bien reconnue.

– Impossible de ne pas se souvenir des lieux où l’on a connu Dieu [5], répond Jean.

– Alors, moi, je me rappellerai toujours ce lac parce que c’est sur lui que je t’ai connu. Sais-tu, Marthe, que c’est ici que j’ai vu le Maître [6], un matin ? dit Marie-Madeleine.

– Oui, et pour un peu, nous allions tous au fond, vous et nous. Femme, crois bien que tes rameurs ne valaient pas grand-chose, intervient Pierre, en faisant la manœuvre d’accostage.

– Nous ne valions rien, ni les rameurs ni ceux qui étaient avec eux… Mais il reste que cela a été la première rencontre et cela a une grande valeur. Plus tard, je t’ai revu sur la montagne, puis à Magdala, et encore à Capharnaüm… Autant de rencontres, autant de chaînes brisées… Mais Capharnaüm a été l’endroit le plus beau. C’est là que tu m’as délivrée… »

241.6 Ils descendent à terre, alors que les passagers de l’autre barque sont déjà descendus, puis entrent en ville.

La simple curiosité ou… une curiosité qui n’est pas si simple que cela de la part des habitants de Magdala doit être une torture pour Marie-Madeleine, mais elle la supporte héroïquement en suivant le Maître qui marche devant au milieu de tous ses apôtres, alors que les trois femmes restent en arrière. Les chuchotements sont audibles. L’ironie n’y fait pas défaut. Tous ceux qui, à l’époque où Marie était la maîtresse influente de Magdala, la respectaient par crainte de représailles, maintenant qu’ils la voient et la savent séparée de ses amis puissants, humble et chaste, se permettent de lui montrer du mépris et de lui lancer des épithètes peu flatteuses.

Marthe, qui en souffre autant qu’elle, lui demande :

« Veux-tu rentrer à la maison ?

– Non, je ne quitte pas le Maître. Et je ne l’invite pas à entrer avant que la maison ne soit purifiée de toute trace du passé.

– Mais tu souffres, ma sœur !

– Je l’ai mérité. »

On voit bien qu’elle souffre ! La sueur qui perle sur son visage, la rougeur qui se répand jusqu’à son cou ne sont pas dues uniquement à la chaleur…

Ils traversent toute la ville de Magdala en se rendant dans les quartiers pauvres, jusqu’à la maison où ils se sont arrêtés l’autre fois [7]. La femme est stupéfaite quand, levant la tête au-dessus du lavoir pour voir qui la salue, elle se trouve en face de Jésus et de la bien connue dame de Magdala, qui n’est plus vêtue luxueusement, plus chargée de bijoux, mais qui a la tête couverte d’un voile de lin léger, vêtue de bleu pervenche, un habit montant, étroit – qui n’est certainement pas le sien, bien que l’on ait essayé de le mettre à ses mesures –, enveloppée dans un lourd manteau qui doit être un supplice par cette chaleur.

« Me permets-tu de m’arrêter chez toi et de parler à ceux qui me suivent ? » (C’est-à-dire à tout Magdala, car la population tout entière a suivi le groupe apostolique).

« Tu me le demandes, Seigneur ? Mais ma maison est à toi ! »

Et elle s’empresse d’apporter des sièges et des bancs pour les femmes et les apôtres. En passant près de Marie-Madeleine, elle s’incline comme une esclave.

« Paix à toi, ma sœur » répond celle-ci.

La surprise de la femme est telle qu’elle laisse tomber le petit banc qu’elle tient dans ses mains. Mais elle ne souffle mot. Son geste me fait pourtant penser que Marie traitait plutôt avec hauteur les gens qui dépendaient d’elle. L’étonnement de la femme grandit encore quand elle s’entend demander comment vont les enfants, où ils sont, et si la pêche a été bonne.

« Ils vont bien…. Ils sont à l’école ou chez ma mère. Seul le petit dernier dort dans son berceau. La pêche est bonne. Mon mari te portera la dîme…

– Non, ce n’est plus nécessaire. Garde-la pour tes enfants. Me permets-tu de voir le petit ?

– Viens. »…

241.7 Les gens affluent dans la rue.

Jésus commence à parler :

« Une femme avait dix drachmes dans sa bourse [8]. A cause d’un faux mouvement, sa bourse tomba de sa poitrine, s’ouvrit, et les pièces de monnaie roulèrent par terre. Elle les ramassa avec l’aide des voisines présentes, et les compta. Il y en avait neuf. La dixième était introuvable. Etant donné que le soir tombait et qu’on manquait de lumière, la femme alluma sa lampe, la posa sur le sol, prit un balai et se mit à balayer attentivement pour voir si la pièce avait roulé loin de l’endroit où elle était tombée. Mais la drachme restait introuvable. Lassées de rechercher, ses amies s’en al­lèrent. La femme déplaça alors le coffre, l’étagère, un autre coffre lourd, changea de place les amphores et les cruches posées dans la niche du mur. Mais impossible de trouver la drachme. Elle se mit alors à quatre pattes et chercha dans le tas de balayures près de la porte de la maison pour voir si elle avait roulé hors de la maison en se mélangeant aux épluchures de légumes. Et elle trouva enfin la drachme, toute sale, presque ensevelie sous les ordures qui étaient tombées sur elle.

Toute joyeuse, la femme la prit, la lava, la sécha. Elle était devenue plus belle qu’avant. Elle rappela à grands cris ses voisines – qui s’étaient retirées après les premières recherches – pour la leur montrer : “ Voilà ! Vous voyez ? Vous m’avez conseillé de ne pas me fatiguer davantage, mais j’ai insisté et j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue. Réjouissez-vous donc avec moi, car je n’ai pas eu la douleur de perdre un seul de mes trésors. ”

241.8 Votre Maître, et avec lui ses apôtres, agit comme la femme de la parabole. Il sait qu’un simple déséquilibre peut faire tomber un trésor. Chaque âme est un trésor et Satan, qui hait Dieu, provoque les faux mouvements capables de faire tomber les pauvres âmes. Devant cette chute, il en est qui s’arrêtent près de la bourse, c’est-à-dire qui s’éloignent peu de la Loi de Dieu qui recueille les âmes sous la protection des commandements. D’autres vont plus loin, c’est-à-dire s’éloignent encore de Dieu et de sa Loi. Enfin, d’autres encore roulent jusque dans les balayures, dans les ordures, dans la boue. Là, elles finiraient par périr et par être brûlées dans le feu éternel, où sont les immondices que l’on brûle dans des lieux appropriés.

Le Maître le sait et cherche inlassablement les pièces perdues. Il les cherche partout, avec amour. Ce sont ses trésors, et il ne se fatigue pas, ne se laisse dégoûter par rien. Il fouille tant et plus, remue, balaie jusqu’à ce qu’il trouve. Et lorsqu’il l’a retrouvée, il lave l’âme par son pardon, appelle ses amis, tout le Paradis et tous les hommes bons de la terre, et leur dit : “ Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ce qui était perdu, et c’est plus beau qu’auparavant, car mon pardon le renouvelle. ”

En vérité, je vous dis qu’il y a grande fête au Ciel et que les anges de Dieu et les hommes bons de la terre se réjouissent pour un pécheur qui se convertit. En vérité, je vous dis que rien n’est plus beau que les larmes du repentir. En vérité, je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d’un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu. Que la paix soit avec vous. »

Les gens comprennent l’instruction et regardent Marie-Madeleine venue s’asseoir à la porte avec le petit bébé dans les bras, peut-être pour se donner une contenance. Les gens s’éloignent lentement et il ne reste que la maîtresse de la petite maison et sa mère, arrivée avec les enfants. Il manque Benjamin, encore à l’école.


[1] Je t’ai salué : en EMV 50.6.

[2] Je parlais : en EMV 136.2.

[3] En EMV 240.3.

[4] Cf. EMV 164 et EMV 165 au début de l’année.

[5] Des lieux où l'on a connu Dieu : en EMV 165.3/4.

[6] C'est ici que j'ai vu le Maître : en EMV 98.2/3. Il y a un an.

[7] ils se sont arrêtés : en EMV 184.1.

[8] Une drachme est le montant d’une journée de salaire, d’où l’acharnement à la retrouver.

Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 14 Mar - 8:04

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

242. Crispus le Romain à la recherche de la vérité. "Le savoir n’est pas corruption quand il est religion"

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 105.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 242.


Vision du vendredi 3 août 1945

Jeudi 8 juin 28
Tibériade

Quand la barque s'arrête dans le petit port de Tibériade, accourent pour les voir quelques désœuvrés qui se promènent près du petit môle. Il y a des gens de toutes classes et de toutes nationalités. Ainsi les vêtements longs et de toutes les couleurs des hébreux, les tignasses et les barbes imposantes des israélites se mêlent aux habits de laine blanche plus courts et sans manches, et aux visages glabres, aux cheveux courts des romains robustes, et aux vêtements encore plus réduits qui couvrent les corps agiles et efféminés des grecs. Ces derniers semblent avoir assimilé jusque dans leurs poses l'art de leur nation lointaine, ils ressemblent à des statues de dieux descendus sur la terre en des corps d'hommes, enveloppés dans leurs tuniques souples, figures classiques sous des chevelures frisées et parfumées, bras chargés de bracelets qui scintillent dans leurs mouvements étudiés.

De nombreuses courtisanes se mêlent à ces deux dernières catégories de gens car les romains et les grecs n'hésitent pas à afficher leurs amours sur les places et dans les rues, alors que les palestiniens s'en abstiennent, quitte ensuite à se livrer au libre amour avec les courtisanes à l'intérieur de leurs maisons. Ceci est bien visible car les courtisanes, malgré les gros yeux que leur font ceux qu'elles interpellent, appellent familièrement par leurs noms divers hébreux parmi lesquels se trouve un pharisien enrubanné.

Jésus se dirige vers la ville précisément là où la foule la plus élégante se rassemble en plus grand nombre. La foule élégante, c'est-à-dire romaine et grecque en majorité, avec une poignée de courtisans d'Hérode et d'autres individus que je crois de riches marchands de la côte phénicienne, vers Sidon et Tyr, car ils parlent de ces villes et de magasins et de bateaux.

Les thermes ont leurs portiques extérieurs remplis de cette foule élégante et oisive qui perd ainsi son temps à discuter sur des sujets de très petite importance tels que le discobole ou l'athlète le plus agile et le plus harmonieux dans la lutte gréco-romaine; ou bien ils parlent de modes et de banquets et prennent des rendez-vous pour des promenades joyeuses en allant inviter les plus belles courtisanes ou les dames qui, parfumées et frisées, sortent des thermes ou des palais, en se dispersant dans ce centre de Tibériade, tout de marbre, décoré artistement comme un salon.

Naturellement le passage du groupe provoque une curiosité intense et qui devient tout à fait extraordinaire quand quelqu'un reconnaît Jésus pour l'avoir vu à Césarée ou quand quelqu'un reconnaît Marie-Magde¬leine. Pourtant elle marche toute enveloppée dans son manteau et avec un voile blanc qui lui tombe très bas sur le front et sur les joues, de sorte qu'ainsi voilée et de plus la tête baissée, on voit bien peu son visage.

"C'est le Nazaréen qui a guéri la petite de Valeria [1]" dit un romain.

"J'aimerais bien voir un miracle" lui répond un autre romain.

"Moi, je voudrais l'entendre parler. On dit que c'est un grand philosophe. Est-ce que nous Lui disons de parler ?" demande un grec.

"Ne t'en occupe pas, Théodate. Il ne prêche que du vent. Il aurait convenu au tragédien pour une satire" répond un autre grec.

"Ne t'inquiète pas, Aristobule. Il semble qu'il descend des nuées et s'en va sur la terre ferme. Tu vois qu'il a une escorte de femmes jeunes et belles ?" plaisante un romain.

"Mais celle-là c'est Marie de Magdala !" crie un grec et puis il appelle : "Lucius ! Cornelius ! Titus ! Mais regardez, c'est Marie !"

"Mais ce n'est pas elle ! Marie en cette tenue ! Tu es ivre ?"

"C'est elle, je te dis. Je ne puis me tromper même si elle est ainsi déguisée."

Les romains et les grecs se rassemblent du côté du groupe apostolique qui traverse de biais la place remplie de portiques et de fontaines. Même des femmes se joignent aux curieux et c'est justement une femme qui va presque sous le voile de Marie pour mieux la voir et qui reste stupéfaite en voyant que c'est bien elle. Elle demande : "Que fais-tu ainsi mise ?" et elle rit avec mépris.

Marie s'arrête, se redresse, lève la main et découvre son visage en rejetant son voile en arrière. C'est Marie de Magdala, dame souveraine sur tout ce qui est méprisable et maîtresse, déjà maîtresse de ses impressions, qui apparaît.

"C'est moi, oui" dit-elle de sa splendide voix et avec des éclairs dans ses yeux très beaux. "C'est moi, et j'enlève mon voile pour que vous ne pensiez pas que j'ai honte d'être avec ces saints."

"Oh ! Oh ! Marie avec des saints ! Mais laisse-les ! Ne t'humilie pas toi-même !" dit la femme.

"Humiliée, je l'ai été jusqu'à présent. Maintenant, je ne le suis plus."

"Mais tu es folle ? Ou c'est un caprice ?" dit-elle. Un romain dit d'un ton méprisant et en lui jetant un coup d’œil.

"Viens avec moi. Je suis plus beau et plus gai que cette pleureuse moustachue qui mortifie la vie et en fait un enterrement. La vie est belle ! Un triomphe ! Une orgie de joie ! Viens. Je saurai les surpasser tous pour te rendre heureuse" dit un jeune homme un peu brun, au visage pointu et pourtant agréable, et il va la toucher.

"Arrière ! Ne me touche pas. Tu as bien dit : la vie que vous menez est une orgie et des plus honteuses. J'en ai la nausée."

"Oh ! Oh ! Il y a peu de temps, c'était pourtant ta vie" répond le grec.

"Maintenant elle fait la vierge" raille un hérodien.

"Tu ruines les saints ! Ton Nazaréen perdra son auréole avec toi. Viens avec nous" insiste un romain.

"Vous, venez avec moi à sa suite. Cessez d'être des animaux et devenez au moins des hommes."

Un chœur d'éclats de rire et de railleries lui répond.

Seul, un vieux romain dit : "Respectez une femme. Elle est libre de faire ce qu'elle veut. Moi, je la défends."

"Le démagogue ! Tu l'entends ! Il t'a fait mal, le vin d'hier soir ?" demande un jeune.
"Non, il est hypocondriaque, parce qu'il a mal au dos" lui répond un autre.

"Va vers le Nazaréen pour qu'il te le gratte."

"J'y vais pour qu'il me gratte la boue que j'ai prise à votre contact" répond le vieillard.
"Oh ! Crispus s'est débauché à soixante ans !" plaisantent un grand nombre en formant un cercle autour de lui.

Mais l'homme appelé Crispus ne se préoccupe pas des railleries et se met à marcher derrière Marie-Magdeleine qui rejoint le Maître qui s'est mis à l'ombre d'un très bel édifice qui s'étend en forme d'exèdre [2] sur les deux côtés d'une place.

Et Jésus est déjà aux prises avec un scribe qui Lui reproche d'être à Tibériade et en cette compagnie.

"Et toi, pourquoi y es-tu ? Pourquoi me reproches-tu d'être à Tibériade ? Et même je te dis qu'à Tibériade aussi et même plus ici qu'ailleurs, il y a des âmes à sauver" lui répond Jésus.

"Elles ne peuvent être sauvées : ce sont des gentils, des païens, des pécheurs."

"C'est pour les pécheurs que je suis venu. Pour faire connaître le Dieu Vrai. A tous. Pour toi aussi, je suis venu."

"Je n'ai pas besoin de maître ni de rédempteur. Je suis pur et instruit."

"Si au moins tu l'étais assez pour connaître ton état !"

"Et Toi, pour connaître combien t'est préjudiciable la compagnie d'une prostituée."
"Je te pardonne aussi en son nom. Elle, dans son humilité, efface son péché. Toi, par ton orgueil, tu doubles tes fautes."

"Je n'ai pas de fautes."

"Tu as la plus grande. Tu es sans amour."

Le scribe dit : "Raca [3]" et Lui tourne le dos.

"C'est ma faute, Maître !" dit Marie-Magdeleine et, voyant la pâleur de la Vierge Marie, elle gémit : "Pardonne-moi. Je fais insulter ton Fils. Je vais me retirer..."

"Non. Toi, reste où tu es. Je le veux, Moi" dit Jésus d'une voix dominatrice et avec un tel éclair dans les yeux, et une maîtrise dans toute sa personne qui empêche presque de le regarder. Et puis, plus doucement : "Toi, reste où tu es. Et si quelqu'un ne supporte pas ton voisinage qu'il s'en aille, lui seulement."

Et Jésus se remet en route en se dirigeant vers la partie occidentale de la ville.

"Maître !" crie le romain corpulent et âgé qui a défendu Marie-Magdeleine.

Jésus se retourne.

"Ils t'appellent Maître, et moi aussi je te donne ce nom. Je désirais t'entendre parler. Je suis à moitié philosophe, à moitié jouisseur, mais tu pourrais, Toi, peut-être faire de moi un homme honnête."

Jésus le regarde fixement et dit : "Je quitte la ville où règne la bassesse de l'animalité humaine et où le mépris est souverain." Et il se remet à marcher.

L'homme, derrière, suant et se fatiguant car le pas de Jésus est alerte, et lui est gros et vieillot, alourdi aussi par les vices. Pierre qui s'est retourné en avertit Jésus.

"Laisse-le marcher. Ne t'en occupe pas."

Peu après, c'est l'Iscariote qui dit : "Mais cet homme nous suit. Ce n'est pas bien !"

"Pourquoi ? Par pitié ou pour un autre motif ?"

"Pitié de lui ? Non. C'est parce que un peu plus en arrière le scribe de tout à l'heure nous suit avec d'autres juifs."

"Laisse-les faire. Mais il aurait mieux valu que tu aies pitié de lui que de toi."

"De Toi, Maître."

"Non, de toi, Judas. Sois franc pour te rendre compte de tes sentiments et pour les reconnaître."

"Moi, j'ai vraiment pitié de ce vieil homme. On se fatigue, sais-tu, à te suivre ?" dit Pierre tout en sueur.

"Pour suivre la Perfection, on se fatigue toujours, Simon."

L'homme les suit infatigable, en cherchant à rester près des femmes, auxquelles pourtant il n'adresse jamais la parole. Marie-Magdeleine pleure silencieusement sous son voile.

"Ne pleure pas, Marie" lui dit la Madone pour la réconforter en lui prenant la main. "Après, le monde te respectera, ce sont les premiers jours qui sont les plus pénibles."

"Oh ! Ce n'est pas pour moi ! Mais pour Lui. Si je devais Lui faire du mal, je ne me le pardonnerais pas. Tu as entendu le scribe, ce qu'il a dit ? Moi, je le compromets."

"Pauvre fille ! Mais ne sais-tu pas que ces paroles sifflent comme autant de serpents autour de Lui, avant même que tu n'aies pensé à venir vers Lui ? Simon m'a dit qu'ils l'accusaient de cela dès l'an dernier parce qu'il avait guéri une lépreuse, autrefois pécheresse [4], qu'il avait vue au moment du miracle et puis plus jamais par la suite, une femme plus âgée que moi, qui suis sa mère. Mais, ne sais-tu pas qu'il a dû s'enfuir de "La Belle Eau" parce qu'une de tes sœurs, malheureuse, y était allée pour se racheter [5] ? Comment veux-tu qu'ils l'accusent si Lui est sans péché ? Par des mensonges. Et en quoi les trouver ? Dans sa mission parmi les hommes. Un acte bon, on le présente comme preuve d'une faute. Et quelque chose que fasse mon Fils, ce serait toujours une faute pour eux. S'il se renfermait dans un ermitage, il serait coupable de négliger le peuple de Dieu. Il descend dans le peuple de Dieu et il est coupable de le faire. Pour eux, il est toujours coupable."

"Ils sont odieusement méchants, alors !"

"Non, ils sont obstinément fermés à la Lumière. Lui, mon Jésus, est l'Éternel Incompris et il le sera toujours et toujours plus."

"Et tu n'en souffres pas ? Tu me parais tellement sereine."

"Tais-toi. C'est comme si mon cœur était enveloppé d'épines piquantes [6]. A chaque respiration, elles me blessent, mais que Lui ne le sache pas ! Je me fais voir ainsi pour le soutenir par ma sérénité. Si sa Mère ne le réconforte pas, où pourra-t-il trouver du réconfort, mon Jésus ? Sur quel sein pourra-t-il pencher sa tête sans se trouver blessé ou calomnié parce qu'il le fait ? Il est donc bien juste que moi, sans égard pour les épines qui déjà me déchirent le cœur, et pour les larmes que je bois aux heures de solitude, je mette un délicat manteau d'amour, que je donne un sourire, à n'importe quel prix pour le laisser plus tranquille, plus tranquille  jusqu'au moment où le flot de la haine sera tel que rien ne servira plus, pas même l'amour de la Mère..." Deux larmes sillonnent le visage pâle de Marie.

Les deux sœurs la regardent, vivement émues. "Mais il a nous, qui l'aimons. Et les apôtres..." dit Marthe pour la consoler.

"Il a vous, oui. Il a les apôtres... encore bien inférieurs à leur tâche... Et ma douleur est plus forte, parce que je sais que Lui n’ignore rien..."

"Alors, il doit savoir aussi que je veux Lui obéir jusqu'à l'immolation, s'il le faut ?" demande Marie-Magdeleine.

"Il le sait. Tu es une grande joie sur son dur chemin."

"Oh ! Mère !" et Marie-Magdeleine prend la main de Marie et la baise avec effusion.

Tibériade finit dans les jardins du faubourg. Au-delà, il y a la route poussiéreuse qui mène à Cana, bornée d'un côté par des vergers, de l'autre par une suite de prés et de champs brûlés par le soleil de l'été.

Jésus pénètre dans un verger et s'arrête à l'ombre des arbres touffus. Les femmes le rejoignent et ensuite le romain essoufflé qui vraiment n'en peut plus. Il se place un peu à l'écart, ne parle pas, mais regarde.

"Pendant que nous nous reposons, prenons de la nourriture" dit Jésus. "Ici il y a un puits et tout près un paysan. Allez lui demander de l'eau."

Jean et Thaddée y vont. Ils reviennent avec une cruche remplie d'eau jusqu'au bord, suivis du paysan qui offre des figues magnifiques.

"Dieu t'en récompense dans ta santé et dans ta récolte."

"Dieu te protège. Tu es le Maître, n'est-ce pas ?"

"Je le suis."

"Tu parles ici ?"

"Il n'y a personne qui le désire."

"Moi, Maître. Plus que l'eau qui est si bonne quand on a soif" crie le romain.

"Tu as soif ?"

"Tellement. Je t'ai suivi depuis la ville."

"Il ne manque pas, à Tibériade, de fontaines d'eau fraîche."

"Ne te méprends pas, Maître, ou ne fais pas semblant. Je t'ai suivi pour t'entendre parler."

"Mais pourquoi ?"

"Je ne sais pas pourquoi ni comment. En la voyant (et il montre Marie-Magdeleine). Je ne sais pas. Quelque chose qui m!a dit : "Il va te dire des choses que tu ne sais pas encore". Et je suis venu."

"Donnez à l'homme de l'eau et des figues. Qu'il restaure son corps."

"Et l'esprit ?"

"L'esprit se restaure dans la Vérité."

"C'est pour cela que je t'ai suivi. J'ai cherché la vérité dans la science. J'ai trouvé la corruption. Dans les doctrines, même les meilleures, il y a toujours quelque chose qui n'est pas bon. Je me suis avili jusqu'à en avoir la nausée et devenir un homme nauséabond sans autre avenir que l'heure où je vis."

Jésus le regarde fixement, tout en mangeant le pain et les figues que Lui ont apportés les apôtres.

Le repas est vite terminé. Jésus, resté assis, commence à parler comme s'il faisait une simple instruction à ses apôtres. Le paysan aussi reste tout près.

"Nombreux sont ceux qui cherchent la Vérité pendant toute leur vie sans arriver à la trouver. Ils semblent des fous qui veulent voir tout en tenant une plaque de bronze sur leurs yeux et ils tâtonnent convulsivement de sorte qu'ils s'éloignent toujours plus de la Vérité, ou bien ils la cachent en renversant sur elle des choses que leur recherche folle déplace et fait tomber. Il ne peut leur arriver que cela, parce qu'ils cherchent la Vérité où elle ne peut être.

Pour trouver la Vérité, il faut unir l'intelligence et l'amour, et regarder les choses non seulement avec des yeux sages, mais avec des yeux bons, car la bonté a plus de valeur que la sagesse. Celui qui aime arrive toujours à avoir un chemin vers la Vérité. Aimer ne signifie pas jouir de la chair et par la chair. Cela, ce n'est pas de l'amour, c'est de la sensualité. L'amour est une affection d'âme à âme, de partie supérieure à partie supérieure. Par elle, dans la compagne, on ne voit pas une esclave mais celle qui donne le jour aux enfants, seulement cela, c'est-à-dire la moitié qui forme avec l'homme un tout capable de créer une vie, plusieurs vies ; c'est-à-dire la compagne qui est mère et sœur et fille de l'homme, qui est faible plus qu'un nouveau-né ou plus forte qu'un lion, suivant les cas, et qui comme mère, sœur, fille doit être aimée avec un respect confiant et protecteur. Ce qui n'est pas ce que je dis, ce n'est pas de l'amour, c'est du vice. Il ne mène pas en haut mais en bas, pas vers la Lumière mais vers les ténèbres, pas vers les étoiles mais vers la boue. Aimer la femme pour savoir aimer le prochain. Aimer le prochain pour savoir aimer Dieu.

Voilà trouvée la route de la Vérité. La Vérité est ici, hommes qui la cherchez. La Vérité est Dieu. C'est là la clef pour comprendre la science.

Il n'y a de doctrine sans défaut que celle de Dieu. Comment l'homme peut-il donner des réponses à ses pourquoi, s'il n'a pas Dieu pour lui répondre ? Qui peut dévoiler les mystères de la création, même seulement et simplement ceux-ci, sinon le Suprême Ouvrier qui a fait toute cette création ? Comment comprendre le prodige vivant qu'est l'homme, en qui se fondent la perfection animale et la perfection immortelle qu'est l'âme, par laquelle nous sommes des dieux si nous avons en nous une âme vivante, c'est-à-dire libre des fautes qui aviliraient la brute et que pourtant l'homme accomplit et se vante d'accomplir ?

Je vous dis les paroles de Job, ô chercheurs de la Vérité : "Interroge les bêtes de somme et elles t'instruiront, les oiseaux et ils te feront comprendre [7]. Parle, à la terre et elle te répondra, aux poissons et ils te feront savoir [8]".

Oui, la terre, cette terre verdoyante et fleurie, ces fruits qui se gonflent sur les arbres, ces oiseaux qui prolifèrent, ces courants de vents qui répartissent les nuages, ce soleil qui ne se trompe pas dans son lever depuis des siècles et des millénaires, tout parle de Dieu, tout explique Dieu, tout dévoile et découvre Dieu.

Si la science ne s'appuie pas sur Dieu, elle devient l'erreur qui n'élève pas mais avilit. Le savoir n'est pas corruption s'il est religion. Qui connaît en Dieu ne tombe pas, car il a le sentiment de sa dignité, parce qu'il croit en son avenir éternel. Mais il faut chercher le Dieu réel. Pas les fantômes qui ne sont pas des dieux mais des délires des hommes encore enveloppés dans les langes de l'ignorance spirituelle, pour lesquels il n'y a pas ombre de sagesse dans leur religion ni ombre de vérité dans leur foi.

Tout âge est bon pour devenir sage. Cela aussi est encore dit dans Job : "Sur le soir, il se lèvera pour toi une lumière qui ressemble à celle du midi et, quand tu te croiras fini, tu te lèveras comme l'étoile du matin [9]. Tu seras plein de confiance par l'espérance qui t'attend [10]".

Il suffit de la bonne volonté de trouver la Vérité, et tôt ou tard elle se laissera découvrir. Mais une fois qu'elle est trouvée, malheur à qui ne la suit pas, imitant les gens têtus d'Israël qui, ayant déjà en mains le fil conducteur pour trouver Dieu : toutes les choses qui sont dites de Moi dans le Livre, ne veulent pas se rendre à la Vérité et la haïssent, accumulant sur leur intelligence et sur leur cœur les sécheresses de la haine et des formules.

Ils ne savent pas que par leur pesanteur la terre s'ouvrira sous leurs pas qu'ils prennent pour une marche triomphale et qui n'est que la démarche asservissante des formalismes, de la rancœur, des égoïsmes. Ils seront engloutis, en tombant là où vont les coupables conscients d'un paganisme plus coupable encore que celui que des peuples se sont donnés par eux-mêmes pour avoir une religion sur laquelle régler leur conduite.

Pour Moi, comme je ne repousse pas ceux qui se repentent parmi les enfants d'Israël, ainsi je ne repousse pas non plus ces idolâtres qui croient à ce qu'on leur a donné à croire et qui au-dedans, dans leur intérieur, disent en gémissant : "Donnez-nous la Vérité !"

J'ai dit. Maintenant, reposons-nous dans cette verdure si l'homme le permet. Ce soir, nous irons à Cana."

"Seigneur, je te quitte. Mais comme je ne veux pas profaner la science que tu m'as donnée, je partirai ce soir de Tibériade. Je quitte cette terre. Je vais me retirer avec mon serviteur sur les côtes de la Lucania [11]. J'ai là-bas une maison. Tu m'as beaucoup donné. Je comprends que tu ne puisses donner davantage au vieil épicurien. Mais avec ce que tu m'as donné, j'ai déjà de quoi reconstruire ma pensée. Et... Toi, prie ton Dieu pour le vieux Crispus, ton unique auditeur de Tibériade. Prie pour qu'avant l'étreinte de Libitina [12] je puisse t'entendre de nouveau et, avec les ressources que je crois pouvoir créer en moi avec tes paroles, te comprendre mieux et comprendre mieux la Vérité.

Salut, Maître."

Et il salue à la romaine. Mais ensuite, en passant près des femmes assises un peu à part, il s'incline devant Marie de Magdala et lui dit : "Merci, Marie, cela a été un bien que je te connaisse. A ton vieux compagnon de festins tu as donné le trésor qu'il cherchait. Si j'arrive où tu es déjà, c'est à toi que je le devrai. Adieu."

Et il s'en va. Marie-Magdeleine serre ses mains sur son cœur, avec un visage étonné et radieux. Puis, à genoux, elle se traîne devant Jésus. "Oh ! Seigneur ! Seigneur ! C'est donc vrai que je puisse amener au Bien ? Oh ! mon Seigneur ! C'est trop de bonté !"

Et se baissant, le visage dans l'herbe, elle baise les pieds de Jésus, les lavant de nouveau des pleurs, maintenant reconnaissants, de la grande amante de Magdala.

[1] Faustina. Cf. EMV 155.

[2] Bâtiment en hémicycle, muni de sièges pour la conversation.

[3] Insulte araméenne équivalente à crétin, imbécile, vaurien. Cf. Matthieu 5. 22.

[4] La Belle de Corozaïn, il y a un an en effet (juillet-août). Cf. EMV 94.

[5] Aglaé. Cf. EMV 133.

[6] C'est comme si mon cœur était entouré d'épines acérées: "Parmi les catholiques aussi. "
Ainsi commence une longue note de Maria Valtorta écrite sur les quatre pages d'un feuillet plié et inséré à ce passage de la copie dactylographiée.    

"Certains prétendent que Marie, étant pleine de grâce, a connu uniquement la joie et n'a pas eu l'héritage de la souffrance, car celle-ci est l'un des châtiments dus au péché originel et à l'héritage d'Adam, déchu de son état de grâce. Ceux-là trouveront donc inexacts ces mots de Marie, Vierge et Mère, de même qu'ils jugeront inadmissible son déchirement du soir du vendredi-saint.        

Mais ils doivent considérer ceci - poursuit la note, que nous ne citons que partiellement -: s'il est vrai que Marie, étant immaculée, aurait dû être exemptée de la souffrance comme elle l'a été de la corruption de la mort, il est aussi vrai que, en tant que Corédemptrice, elle "devait" souffrir, dans son cœur et dans son âme immaculés, ce que son Fils souffrit dans sa chair, dans son cœur et dans son esprit.      

Mieux, elle comprit, précisément grâce à la plénitude de tous les dons divins qu'elle avait en elle, que ses conditions privilégiées et "uniques " d'Immaculée et de Mère de Dieu lui étaient accordées en vue de la Passion du Rédempteur et donc que sa condition toute particulière de gloire, inférieure seulement à l'infinie gloire de Dieu, lui avait été donnée au prix du sacrifice du Fils de Dieu, son enfant, de la totale effusion de ce Sang divin et de l'immolation de cette Chair divine qui avaient été formés dans son sein virginal, avec son sang virginal, et qui avaient été nourris de son lait virginal. Même cette connaissance était occasion de douleur. Douleur qui s'unissait à la joie, aussi vaste et profonde qu'elle. Car celui "qui fut placé en signe de contradiction parmi les hommes" (Luc 2, 34) fut cause d'opposition entre des joies et des souffrances immenses pour la Femme aussi: sa Mère.    

Et j'ajoute ceci : toujours grâce à la plénitude de dons divins qui était en elle, Marie connut par anticipation ou simultanément et intellectuellement toute la complexe souffrance de son Fils. Sur son âme d'Immaculée, pleine de la lumière de Dieu, se projeta toujours l'ombre douloureuse de la Croix et de tous les combats et obstacles qui devaient précéder la Passion et affliger son Jésus. [...]".          

Nous rapporterons d'autres passages de cette note - mais sans la reproduire entièrement - en note d’EMV 612.7, pour justifier "L'angoisse de Marie au Sépulcre" et les "Lamentations de la Vierge".

[7] Job 12, 7.

[8] Job 12, 8.

[9] Job 11, 17.

[10] Job 11, 18.

[11] Entre la Campanie (Naples) et le golfe de Tarente, au-dessus de la Calabre.

[12] Périphrase pour signifier "la mort". Libitina est la déesse romaine des funérailles.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /105


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Palest10
Sur la Carte vers Cana


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 15 Mar - 7:52

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

243. À Cana chez Suzanne. L’allure, le comportement et la voix de Jésus. Une dispute sur les possessions.

Ancienne édition : Tome 4, chapitre 106.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 243.


Vision du samedi 4 août 1945.

Jeudi 8 juin 28
Cana

Dans la maison de Cana, c'est la fête pour la venue de Jésus et une fête peu inférieure à celle qu'il y eut pour les noces miraculeuses [1]. Il manque les musiciens, il n'y a pas d'invités, la maison n'est pas enguirlandée de fleurs et de verts rameaux, il n'y a pas de tables pour des hôtes nombreux, ni le majordome près des crédences et des jarres remplies de vin. Mais tout est dépassé par l'amour que maintenant on donne dans sa juste forme et sa juste mesure, c'est-à-dire non pas à l'hôte, peut-être un peu parent [2] mais qui n'est jamais qu'un homme, mais à l'Hôte Maître dont on connaît et reconnaît la vraie Nature et dont on révère la Parole comme une chose divine. Aussi les cœurs de Cana aiment avec tout eux-mêmes le Grand Ami qui s'est présenté avec son habit de lin à l'entrée du jardin, au milieu de la verdure du sol et de la rougeur du crépuscule, embellissant toutes choses par sa présence, communiquant sa paix non seulement aux âmes auxquelles il adresse son salut, mais jusqu'aux choses.

Vraiment il semble s'étendre, partout où se tourne son œil bleu, un voile de paix solennelle et pourtant joyeuse. La pureté et la paix s'écoulent de ses pupilles, comme la science de sa bouche et l'amour de son cœur.

Pour qui lira ces pages, ce que je dis paraîtra peut-être impossible. Et pourtant le même lieu qui, avant l'arrivée de Jésus était un endroit ordinaire, ou bien un endroit où un mouvement affairé exclue la paix qu'on suppose étrangère à l'agitation du travail, ce lieu dès qu'il se présente, s'ennoblit, et le travail lui-même prend un je ne sais quoi d'ordonné qui n'exclut pas la présence d'une pensée surnaturelle qui se fonde avec le travail manuel. Je ne sais si je m'explique bien. Jésus n'est jamais renfrogné, pas même aux heures de plus grand ennui pour quelque événement qui Lui arrive, mais il est toujours majestueusement digne et il communique cette dignité surnaturelle au cadre où il se meut. Jésus n'est jamais d'une gaieté étourdissante, ni pleurnicheur, avec une figure déformée par le rire, ni un hypocondriaque, même aux moments de plus grande joie ou de plus grand découragement.

Son sourire est inimitable. Aucun peintre ne pourra jamais le reproduire. Il semble que ce soit une lumière qui émane de son cœur, une lumière radieuse aux heures de plus grande joie pour une âme qui se rachète ou une autre qui s'approche de la Perfection; un sourire je dirais couleur de rose quand il approuve les actions spontanées de ses amis ou de ses disciples et il se réjouit de leur voisinage; un sourire azuré, toujours pour rester dans les couleurs, angélique quand il se penche sur des enfants pour les écouter, les instruire, les bénir; un sourire tempéré par la pitié quand il regarde quelque misère de la chair ou de l'esprit; enfin un sourire divin quand il parle du Père ou de sa Mère, ou qu'il regarde et écoute cette Mère très pure.      

Je ne puis dire l'avoir vu hypocondriaque même aux heures de plus grand déchirement. Dans les tortures de la trahison, dans les angoisses de la sueur de sang, dans les affres de la Passion. Si la tristesse submerge l'éclat très doux de son sourire, cela ne suffit pas pour effacer cette paix qui semble un diadème de gemmes paradisiaques qui resplendit sur son front sans rides et éclaire de sa lumière toute sa divine personne.

Et ainsi je ne puis dire l'avoir jamais vu s'abandonner à une gaieté excessive. Pas étranger à un franc éclat de rire, si les circonstances le demandent, il reprend tout de suite après sa sérénité pleine de dignité. Mais quand il rit, il rajeunit prodigieusement au point de prendre le visage d'un jeune de vingt ans et il semble que le monde rajeunisse par l'effet de son beau rire franc, sonore, nuancé.

Je ne peux pas dire non plus Lui avoir vu faire les choses avec hâte. Qu'il parle ou qu'il se meuve, il le fait toujours paisiblement sans être jamais lent ou nonchalant. C'est peut-être parce que, grand comme il l'est, il peut faire de grands pas sans pour cela se mettre à courir pour faire beaucoup de chemin, et parce qu'également il peut atteindre avec facilité les objets éloignés sans avoir besoin de se lever pour les atteindre. Il est certain que jusque dans ses gestes il a l'air majestueux d'un grand seigneur.

Et la voix ? Voilà : cela fait presque deux ans que je l'entends parler et pourtant parfois je perds le fil de ce qu'il me dit, tellement je me plonge dans l'étude de sa voix:’ Et le bon Jésus, patiemment, répète ce qu'il a dit en me regardant avec son sourire de bon Maître, pour éviter que dans les dictées il ne s'ensuive des coupures dues à la béatitude que j'éprouve en écoutant sa voix, en la goûtant, en étudiant son timbre et sa beauté. Mais, après deux ans, je ne saurais pas dire avec précision à quel endroit du registre des voix le classer. J'exclus absolument la voix de basse, comme j'exclus celle de ténor léger. Mais je ne sais toujours pas s'il a une puissante voix de ténor ou celle d'un parfait baryton avec une très grande étendue de son registre vocal. Je dirais que c'est cela parce que sa voix prend parfois des intonations de bronze, presque ouatées tant elles sont profondes, spécialement quand il parle en tête à tête avec un pécheur pour le ramener à la Grâce, ou quand il indique aux foules les déviations des hommes.

Mais ensuite, quand il s'agit d'analyser et de mettre à l'index les choses défendues, et de dévoiler les hypocrisies, le bronze se fait plus clair, et il devient tranchant comme un coup de foudre quand il impose la Vérité et sa volonté, jusqu'à arriver à résonner comme une plaque d'or frappée par un marteau de cristal quand elle s'élève pour chanter un hymne à la Miséricorde ou pour magnifier les œuvres de Dieu; Ou bien encore elle prend un timbre affectueux pour parler à la Mère et de la Mère. Alors elle est vraiment imprégnée d'amour, cette voix, d'un amour respectueux de fils et d'un amour de Dieu qui loue la plus parfaite de ses œuvres. Et ce ton, bien que moins appuyé, il s'en sert pour parler aux préférés, aux convertis, ou aux enfants. Et il ne fatigue jamais, pas même dans les plus longs discours parce que cette voix revêt la pensée et la parole en en exprimant la puissance ou la douceur selon le besoin.

Et moi, je reste parfois la plume à la main à écouter et puis je m'aperçois que le développement de la pensée est trop avancé et qu'il est impossible de ressaisir... et je reste là jusqu'à ce que le bon Jésus répète, comme il fait quand on m'interrompt ! pour m'apprendre à supporter patiemment les choses ou les personnes ennuyeuses dont je vous laisse à penser combien elles sont "ennuyeuses" quand elles m'enlèvent la joie parfaite d'écouter Jésus.

Maintenant, à Cana, Jésus remercie Suzanne de l'hospitalité qu'elle a donnée à Aglaé [3] . Ils sont à part, sous une tonnelle touffue chargée de grappes qui commencent à mûrir, alors que tous les autres se restaurent dans la vaste cuisine.        
             
"La femme était très bonne, Maître. Elle n'était vraiment pas une charge. Elle voulait m'aider dans toutes les lessives, dans le nettoyage de la maison pour la Pâque comme une servante et elle travailla, je te l'assure, comme une esclave pour m'aider à terminer les vêtements de la Pâque. Prudente, elle se retirait dès qu'il arrivait quelqu'un, et elle cherchait à ne pas rester même avec mon mari. Elle parlait peu en présence de la famille, elle mangeait peu. Elle se levait avant le jour pour faire sa toilette avant que les hommes ne soient éveillés, et je trouvais toujours le feu allumé et la maison balayée. Mais quand nous étions seules, elle m'interrogeait sur Toi et me demandait de lui apprendre les psaumes de notre religion. Elle disait : "Pour savoir prier comme prie le Maître". Et maintenant, a-t-elle fini de souffrir ? Car pour souffrir, elle souffrait beaucoup. Elle avait peur de tout et elle soupirait et pleurait beaucoup. Est-elle heureuse maintenant ?"

"Oui, surnaturellement heureuse. Délivrée de ses peurs. En paix. Je te remercie encore du bien que tu lui as fait."

"Oh ! mon Seigneur ! Quel bien ? Je ne lui ai donné que l'amour en ton nom, car je ne sais faire autre chose. C'était une pauvre sœur. Je le comprenais. Et moi, par reconnaissance pour le Très-Haut qui m'a gardée dans sa grâce, je l'ai aimée."

"Et tu as fait davantage que si tu avais prêché au Bel Nidrasc [4]. Maintenant, tu en as ici une autre. L'as-tu reconnue?"

"Et qui ne la connaît pas, dans ces régions?"

"Personne, c'est vrai. Mais vous ignorez encore, vous et le pays, la seconde Marie, celle qui sera toujours fidèle à sa vocation. Toujours. Je te prie de le croire."

"Tu le dis. Toi, tu sais. Moi, je crois."

"Dis aussi : "J'aime". Je sais qu'il est plus difficile de compatir et de pardonner à quelqu'un quand il est des nôtres qu'à quelqu'un qui a l'excuse d'être païen. Mais si la douleur de voir des apostasies dans la famille fut forte, que plus forte soit la compassion et aussi le pardon. Moi, j'ai pardonné pour tout Israël" termine Jésus, en détachant les mots.

"Et moi, je pardonnerai, de mon côté, car je pense qu'un disciple doit faire ce que fait le. Maître."

"Tu es dans la vérité, et Dieu s'en réjouit. Allons trouver les autres. La nuit tombe. Il sera doux le repos dans le silence du soir."

"Tu ne nous diras rien, Maître ?"

"Je ne sais pas encore."        
       
Ils entrent dans la cuisine où sont préparés les plats et les boissons pour le souper tout proche.

Suzanne s'avance et dit, avec son visage juvénile qui rougit légèrement : "Mes sœurs veulent-elles venir avec moi dans la chambre du haut ? Nous devons préparer rapidement les tables pour le repas, car ensuite nous devons étendre les couches pour les hommes. Je pourrais y arriver seule, mais cela demanderait plus de temps."
"Je viens moi aussi, Suzanne" dit la Vierge.

"Non. Nous y suffirons, et cela servira à faire connaissance, car le travail unit comme des frères."

Elles sortent ensemble, pendant que Jésus, après avoir bu de l'eau mélangée à je ne sais quel sirop, va s'asseoir avec la Mère, les apôtres et les hommes de la maison au frais sous la tonnelle pour laisser libres les servantes et la patronne âgée de terminer les préparatifs du repas.

On entend venir de la chambre du haut les voix des trois femmes disciples qui préparent les tables. Suzanne raconte le miracle survenu à ses noces et Marie de Magdala répond : "Changer l'eau en vin, c'est fort. Mais changer une pécheresse en disciple, c'est encore plus fort. Dieu veuille que je fasse comme ce vin, que je devienne meilleure."

"N'en doute pas. Il change tout d'une manière parfaite. Il y en a eu une ici, et de plus une païenne, convertie par Lui dans ses sentiments et dans sa foi. Peux-tu douter que cela n'arrive pas pour toi qui appartiens déjà à Israël ?"

"Une femme ? Jeune ?"

"Jeune, très belle."

"Et où est-elle, maintenant ?"demande Marthe.

"Seul le Maître le sait."

"Ah ! alors c'est celle dont je t'ai parlé. Lazare était chez Jésus ce soir-là, et il a entendu les paroles dites pour elle. Quel parfum il y avait dans cette pièce ! [5] Lazare l'a conservé dans ses vêtements pendant plusieurs jours. Et pourtant Jésus a dit que le cœur de la convertie le dépassait par le parfum de son repentir. Qui sait où elle est allée ? Dans la solitude, je crois..."

"Elle, elle vit dans la solitude, et c'était une étrangère. Moi ici, et je suis connue. Son expiation dans la solitude, la mienne de vivre au milieu du monde qui me connaît. Je n'envie pas son sort parce que je suis avec le Maître. Mais j'espère pouvoir l'imiter un jour pour être sans rien qui me distraie de Lui."

"Tu le quitterais ?"    

"Non. Mais Lui dit qu'il s'en va. Et alors mon esprit le suivra. Avec Lui, je peux défier le monde. Sans Lui, j'aurais peur du monde. Je mettrai le désert entre le monde et moi."
"Et Lazare et moi ? Comment ferons-nous ?"

"Comme vous avez fait dans la douleur. Vous vous aimerez et vous m'aimerez. Et sans rougir. Parce qu'alors vous serez seuls, mais vous saurez que je suis avec le Seigneur. Et que dans le Seigneur, je vous aimerai."

"Elle est forte et nette, Marie, dans ses résolutions" dit Pierre qui a entendu.
Et le Zélote répond : "C'est une lame droite, comme son père. Elle a les traits de sa mère, mais l'esprit indomptable de son père."

Et la femme à l'esprit indomptable descend maintenant rapidement pour dire à ses compagnons que les tables sont prêtes.

...La campagne disparaît dans la nuit sereine, mais pour l'instant sans lune. Seule une légère clarté qui vient des étoiles fait apparaître les masses sombres des arbres et les masses blanches des maisons. Rien d'autre. Des oiseaux nocturnes se déplacent dans leur vol silencieux autour de la maison de Suzanne, en quête de mouches, rasant aussi les personnes assises sur la terrasse autour d'une lampe qui projette une légère lumière jaunâtre sur les visages des personnes rassemblées autour de Jésus. Marthe, qui doit avoir grand-peur des chauves-souris [6], jette un cri chaque fois que l'une d'elles l'effleure. De son côté, Jésus se préoccupe des papillons que la lampe attire et, de sa longue main, il cherche à les éloigner de la flamme.

"Ce sont des bêtes absolument stupides, les unes comme les autres" dit Thomas. "Les premières nous prennent pour des mouches, les secondes prennent la flamme pour un soleil et s'y brûlent. Elles n'ont même pas l'ombre d'une cervelle."

"Ce sont des animaux. Tu veux qu'ils raisonnent ?" dit l'Iscariote.

"Non. Je voudrais qu'elles aient au moins l'instinct."

"Elles n'ont pas le temps de l'acquérir. Je parle des papillons, car au premier essai, ils sont bel et bien morts. L'instinct s'éveille et se développe après les premières surprises douloureuses" commente Jacques d'Alphée.

"Et les chauves-souris ? Elles devraient l'avoir car elles vivent des années. Elles sont stupides, voilà" réplique Thomas.      

"Non, Thomas, pas plus que les hommes, Même les hommes semblent souvent de stupides chauves-souris. Ils volent, ou plutôt ils volettent comme s'ils étaient ivres autour de choses qui ne servent qu'à faire souffrir. Voilà : mon frère, en agitant son manteau, en a abattu une. Donnez-la-moi" dit Jésus.

Jacques de Zébédée, au pied duquel est tombée la chauve-souris qui, maintenant, étourdie, s'agite sur le sol avec des mouvements désordonnés, la prend avec deux doigts par une des ailes membraneuses et, la tenant en l'air comme si c'était un chiffon sale, la met sur les genoux de Jésus.

"La voilà, 1'imprudente. Laissez-la faire, et vous verrez qu'elle se ressaisit mais ne se corrige pas."

"Un singulier sauvetage, Maître. Moi, je l'aurais tuée" dit l'Iscariote.

"Non. Pourquoi ? Elle aussi a une vie et elle y tient" dit Jésus.

"On ne dirait pas. Ou bien elle ne sait pas qu'elle l'a, ou bien elle n'y tient pas. Elle la met en danger !"

"Oh ! Judas ! Judas ! Comme tu serais sévère avec les pécheurs, avec les hommes ! Même les hommes savent qu'ils ont une et une vie, et ils n'hésitent pas à mettre en péril l'une et l'autre."

"Nous avons deux vies ?"

"Celle du corps et celle de l'esprit, tu le sais."

"Ah ! Je croyais que tu faisais allusion aux réincarnations. Il y en a qui y croient."

"Il n'y a pas de réincarnation, mais il y a deux vies. Et pourtant l'homme les met en danger toutes les deux. Si tu étais Dieu, comment jugerais-tu les hommes qui sont doués de raison en plus de l'instinct ?"

"Sévèrement. A moins qu'il ne s'agisse d'hommes diminués intellectuellement."

"Tu ne considérerais pas les circonstances qui rendent fou moralement ?"

"Je n'en tiendrais pas compte."

"De sorte que toi, tu n'aurais pas pitié de quelqu'un qui connaît Dieu et la Loi et qui pourtant pèche."

"Je n'en aurais pas pitié, car l'homme doit savoir se conduire."

"Devrait."

"Doit, Maître. C'est une honte impardonnable qu'un adulte tombe surtout dans certains péchés, d'autant plus qu'aucune force ne l'y pousse."

"Quels péchés, selon toi ?"    
       
"Ceux de la sensualité, pour commencer. C'est une dégradation irrémédiable..." Marie de Magdala baisse la tête... Judas continue : "... c'est une corruption même pour les autres parce que du corps des impurs se dégage une sorte de ferment qui trouble aussi les plus purs et les amène à les imiter..."

Alors que Marie-Magdeleine baisse toujours plus la tête, Pierre dit : "Oh ! là, là ! Ne sois pas si sévère. La première qui a commis cette honte impardonnable a été Eve. Et tu ne voudrais pas me dire qu'elle a été corrompue par un ferment impur exhalé par un luxurieux. D'ailleurs sache qu'en ce qui me concerne, je n'éprouve aucun trouble même si je m'assois à côté d'un luxurieux. C'est son affaire..."

"Le voisinage souille toujours. Si ce n'est pas la chair, c'est l'âme, et c'est encore pire."
"Tu me sembles un pharisien ! Mais excuse-moi : alors, de cette façon, il faudrait se renfermer dans une tour de cristal et rester là, sous scellés."

"Et ne crois pas, Simon, que cela te servirait. C'est dans la solitude que se trouvent les plus redoutables tentations" dit le Zélote.

"Oh ! bien ! il resterait les rêves. Rien de mal" dit Pierre.

"Rien de mal ? Mais ne sais-tu pas que la tentation influence l'imagination et pousse celle-ci à rechercher un moyen pour satisfaire de quelque façon les cris de l'instinct et ce moyen ouvre la voie à un raffinement dans le péché où la sensualité s'unit à la pensée?" demande l'Iscariote.

"Je ne sais rien de cela, cher Judas. C'est peut-être parce que je n'ai jamais été porté, comme tu dis, à réfléchir sur certaines choses. Je vois, me semble-t-il que nous sommes partis loin des chauves-souris et qu'il vaut mieux que tu ne sois pas Dieu. Autrement avec ta sévérité, tu resterais seul au Paradis. Qu'en dis-tu, Maître ?"

"Je dis qu'il est bien de ne pas être trop absolu. En effet les anges du Seigneur entendent les paroles des hommes et les notent sur les livres éternels, et il pourrait être déplaisant un jour de s'entendre dire : "Qu'il te soit fait comme tu as jugé". Je dis que si Dieu m'a envoyé, c'est parce qu'il veut pardonner toutes les fautes dont un homme se repent, sachant combien l'homme est faible à cause de Satan. Judas, réponds-moi : admets-tu que Satan puisse posséder une âme de façon à exercer sur elle une coercition qui diminue son péché aux yeux de Dieu ?"

"Non, je ne l'admets pas. Satan ne peut attaquer que la partie inférieure."

"Mais tu blasphèmes, Judas de Simon !" disent presque ensemble le Zélote et Barthélémy      

"Pourquoi ? En quoi ?"

"En démentant Dieu et le Livre. On y lit [7] que Lucifer attaqua aussi la partie supérieure, et Dieu, par la bouche de son Verbe, nous l'a dit un nombre infini de fois" répond Barthélemy.

"Il est dit aussi [8] que l'homme possède le libre arbitre, ce qui signifie que sur la liberté humaine de la pensée et du sentiment Satan ne peut exercer sa violence. Dieu ne le fait pas non plus."

"Dieu non, parce qu'Il est Ordre et Loyauté, mais Satan oui, parce qu'il est le Désordre et la Haine" réplique le Zélote.

"La Haine n'est pas le sentiment opposé à la Loyauté, tu parles mal"

"Je parle bien, car si Dieu est Loyauté, et pour cette raison Il ne manque pas à la parole qu'Il a donnée de laisser l'homme libre de ses actions, le démon ne peut mentir à cette parole puisqu'il n'a pas promis à l'homme le libre arbitre. Mais il est pourtant vrai qu'il est la Haine et que pour cette raison il s'attaque à Dieu et à l'homme, et qu'il s'y attaque en assaillant la liberté intellectuelle de l'homme, outre sa chair, et en conduisant cette liberté de pensée à l'esclavage, à des possessions pour lesquelles l'homme fait des choses qu'il ne ferait pas s'il était délivré de Satan" soutient le Zélote.

"Je ne l'admets pas."

"Mais les possédés, alors ? Tu nies l'évidence" crie Jude Thaddée.

"Les possédés sont sourds, ou muets, ou fous, pas luxurieux."

"Tu ne penses qu'à ce vice ?"dit ironiquement Thomas.

"Parce qu'il est le plus répandu et le plus avilissant."

"Ah ! Je croyais que c'était celui que tu connaissais le mieux" dit Thomas en riant.

Mais Judas bondit sur ses pieds comme pour réagir. Puis il se domine et descend l'escalier pour s'éloigner à travers champs.

Un silence... Puis André dit : "Son idée n'est pas complètement fausse. On dirait qu'en fait Satan n'exerce sa possession que sur les sens : les yeux, l'ouïe, la parole, et sur le cerveau. Mais alors, Maître, comment expliquer certaines perversions ? Ce ne sont peut-être pas des possessions ? Un Doras, par exemple ?..."

"Un Doras, comme tu dis, pour ne pas manquer de charité envers personne, et que de cela Dieu te récompense, ou bien une Marie comme tous nous pensons, à commencer par elle, après les allusions claires et vraiment pas charitables de Judas, sont ceux qui sont possédés plus complètement par Satan, qui étend son pouvoir sur les trois grandes puissances de l'homme. Les possessions les plus tyranniques et les plus subtiles, dont se libèrent seulement ceux qui sont toujours assez peu dégradés dans leur esprit pour savoir encore comprendre l'invitation de la Lumière. Doras n'était pas un luxurieux, mais malgré cela, il ne sut pas venir au Libérateur. En cela se trouve la différence. Alors que pour ceux qui sont lunatiques, et muets, sourds ou aveugles, par l'action du démon, les parents cherchent et pensent à me les amener, pour ceux qui sont possédés dans leur esprit, il n'y a que leur esprit qui s'occupe de chercher la liberté. A cause de cela, ils reçoivent le pardon en plus de leur libération, parce que leur vouloir a d'abord commencé la dépossession du démon.  
   
Et maintenant allons nous reposer. Marie, tu sais ce que c'est que d'être prise, prie pour ceux qui se prêtent par intermittence à l'action de l'Ennemi, en commettant le péché et en faisant souffrir."

"Oui, mon Maître. Et sans rancœur."

"La paix à tous. Laissons ici la cause de tant de discussions. Les ténèbres avec les ténèbres, dehors, dans la nuit [9]. Et nous, rentrons pour dormir sous le regard des anges."

Et il dépose sur un banc la chauve-souris qui fait ses premières tentatives de vol, et il se retire avec les apôtres dans la chambre du haut, pendant que les femmes et les propriétaires de la maison s'en vont en bas.  
       
[1] Voir les noces de Cana, EMV 52.

[2] L'époux des noces de Cana reste anonyme dans l'Évangile, comme dans l'œuvre de Maria Valtorta, mais on le suppose frère de Salomé, l'épouse de Simon d'Alphée, l'un des quatre cousins de Jésus.

[3] Aglaé, en démarche de conversion et pourchassée, se réfugie chez la Vierge Marie à Nazareth qui la confie à Suzanne. Cf. EMV 168.

[4] Ici Maria Valtorta transcrit phonétiquement ce qu'elle entend. Bel Nidrasc est en fait Beth Midrash, un lieu réservé à l'enseignement sacré.

[5] Cf. EMV 200.7.

[6] Le texte italien original parle de pipistrelle. En Palestine, il s'agit de la pipistrelle géante (pipistrelle de Kuhl) qui explique la terreur de Marthe. Les pipistrelles communes sont beaucoup plus petites.

[7] On y lit : Tu blasphèmes en interprétant le texte de Genèse 3, 1-15.

[8] Il y est dit également en Siracide 15, 14, et implicitement, partout où l’on parle de libre choix entre le bien et le mal, à commencer par le précédent renvoi au livre de la Genèse.

[9] Allusion prophétique à la nuit de la Passion où Judas sort pour l'ultime trahison : Cf. Jean 13, 30.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/106
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 16 Mar - 7:17

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

244. Jean répète le discours de Jésus sur le Thabor


Ancienne édition : Tome 4, chapitre 107.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 244.

Vision du dimanche 5 août 1945.

Vendredi 16 juin 28
Nazareth


Ils sont tous en train de monter par le frais raccourci qui mène à Nazareth. Les pentes des collines de Galilée semblent avoir été créées en ce matin, tant la récente bourrasque les a lavées et la rosée les garde lumineuses et fraîches. Tout scintille aux premiers rayons du soleil. L'air est si transparent que l'on découvre tous les détails des monts plus ou moins voisins, et il donne une impression de lumineuse légèreté.  
   
Quand on atteint le sommet d'une colline, c'est un enchantement que la vue d'un coin du lac suprêmement beau sous cette lumière matinale. Tout le monde admire, comme le fait Jésus. Mais Marie de Magdala détourne bien vite son regard de ce spectacle, elle cherche quelque chose dans une autre direction. Ses yeux s'arrêtent sur les crêtes montagneuses qui sont au nord-ouest de l'endroit où elle se trouve, et elle semble ne pas trouver.            

Suzanne, qui est là aussi, lui demande: "Que cherches-tu ?"      

"Je voudrais reconnaître la montagne où j'ai rencontré le Maître [1]."          

"Demande-le-lui."    

"Oh ! Cela ne vaut pas la peine de le déranger. Il parle avec Judas de Kériot."  

"Quel homme, ce Judas !" murmure Suzanne. Elle ne dit rien d'autre, mais on devine le reste.        
"Cette montagne n'est sûrement pas sur notre route. Mais un jour, je t'y conduirai, Marthe. Il y avait une aurore comme celle-ci et tant de fleurs... Et tant de gens... Oh ! Marthe ! Et moi, j'ai osé me montrer à tous, avec cette tenue coupable et avec ces amis... Non, je ne puis être offensée par les paroles de Judas. Je les ai méritées. J'ai tout mérité. Et cette souffrance que j'éprouve c'est mon expiation. Tous se souviennent, tous ont le droit de me dire la vérité. Et moi, je dois me taire. Oh ! si on réfléchissait avant de pécher ! Celui qui m'offense maintenant est mon plus grand ami, parce qu'il m'aide à expier."        

"Mais cela n'empêche pas qu'il a mal agi. Mère, est-ce que ton Fils est vraiment content de cet homme ?"  

"Il faut beaucoup prier pour lui. C'est ce que dit Jésus."  

Jean laisse les apôtres pour venir aider les femmes dans un passage difficile sur lequel les sandales glissent, d'autant plus que le sentier est couvert de pierres lisses qui semblent des ardoises rougeâtres, et il y a une herbe courte, brillante et dure qui trahit les pieds qui n'ont pas prise sur elle. Le Zélote l'imite et, en s'appuyant sur eux, les femmes franchissent le passage dangereux.

"Ce chemin est un peu fatigant. Mais il n'y a pas de poussière, ni de foule et il est plus court" dit le Zélote.      

"Je le connais, Simon. Je suis venue dans ce petit pays à mi-coteau, avec mes neveux quand Jésus fut chassé de Nazareth [2]" dit Marie Très Sainte et elle pousse un soupir.          

"Cependant il est beau d'ici le monde. Voici le Thabor et l'Hermon, et au nord les monts d'Arbela et là-bas, au fond, le grand Hermon. Dommage qu'on ne voie pas la mer comme on la voit du Thabor" dit Jean.
     
"Tu y es allé ?"  
 
"Oui, avec le Maître."          

"Jean, avec son amour pour l'infini, nous a obtenu une grande joie, car Jésus, là-haut, parla de Dieu dans un ravissement que nous n'avions jamais constaté [3]. Et puis, après avoir déjà tant reçu, nous avons obtenu une grande conversion. Tu le connaîtras, toi aussi, Marie, et ton esprit deviendra plus fort encore qu'il ne l'est. Nous avons trouvé un homme endurci dans la haine, abruti par les remords, et Jésus en a fait quelqu'un qui, je n'hésite pas à le dire, sera un grand disciple. Comme toi, Marie. Crois en effet que c'est bien vrai ce que je te dis, que nous, pécheurs, nous sommes plus malléables pour le Bien quand il nous saisit, parce que nous ressentons le besoin d'être pardonnés, par nous-mêmes aussi" dit le Zélote.          

"C'est vrai. Mais tu es bien bon de dire : "nous, pécheurs". Tu as été un malheureux, pas un pécheur."    

"Nous le sommes tous, les uns plus, les autres moins, et celui qui croit l'être moins est plus enclin à le devenir, s'il ne l'est pas déjà. Nous le sommes tous, mais les plus grands pécheurs, quand ils se convertissent, savent être les plus absolus dans le Bien, comme ils l'ont été dans le mal."      

"Ton réconfort me soulage. Toi, tu as toujours été un père pour les enfants de Théophile."

"Et, comme un père, je me réjouis de vous voir tous les trois amis de Jésus."  

"Où l'avez-vous trouvé ce disciple grand pécheur ?"      

"À Endor, Marie. Simon veut donner à mon désir de voir la mer le mérite de tant de belles et bonnes choses. Mais si Jean l'ancien est venu à Jésus, ce n'est pas grâce à Jean le sot. C'est grâce à Judas de Simon" dit en souriant le fils de Zébédée.          

"Il l'a converti ?" demande Marthe sceptique.      

"Non, mais il a voulu aller à Endor et..."    

"Oui" dit Simon. "Pour voir l'antre de la magicienne... C'est un homme très étrange, Judas de Simon... Il faut le prendre comme il est... Bien sûr !... Et Jean d'Endor nous a conduits à la caverne, et puis il est resté avec nous. Mais, mon fils, c'est toujours à toi qu'en revient le mérite. En effet, sans ton désir de l'infini, nous n'aurions pas suivi cette route, et Judas de Simon n'aurait pas désiré aller faire cette étrange recherche."

"J'aimerais savoir ce qu'a dit Jésus sur le Thabor [4]... comme j'aimerais reconnaître la montagne où je l'ai vu" soupire Marie- Magdeleine.        

"La montagne est celle sur laquelle, à cette heure, paraît s'allumer un soleil à cause d'une mare qui sert aux troupeaux et qui recueille des eaux de source. Nous étions plus haut, là où la cime paraît fourchue comme un large bident qui voudrait embrocher les nuages et les diriger ailleurs. Pour le discours de Jésus, je crois que Jean peut te le dire."          

"Oh ! Simon ! Est-il jamais possible qu'un garçon redise les paroles de Dieu ?"          

"Un garçon, non. Toi, oui. Essaie, pour faire plaisir aux sœurs, et à moi qui t'aime bien."          

Jean est très rouge quand il commence à redire le discours de Jésus.

"Lui a dit : "Voici la page sans limites sur laquelle les courants écrivent le mot 'Je crois'. Pensez au chaos de l'Univers avant que le Créateur ait voulu mettre en ordre les éléments et les associer merveilleusement et qui a donné aux hommes la terre et ce qu'elle contient, et au firmament les astres et les planètes. Tout, d'abord, était inexistant, comme chaos informe et comme chose organisée.  

Dieu a tout fait. Il a donc fait, pour commencer, les éléments, car ils sont nécessaires, même si parfois ils semblent nuisibles. Mais, pensez-y toujours :  il n'est pas une goutte de rosée, même la plus petite qui n'ait pas sa bonne raison d'exister. Il n'y a pas d'insecte, pour petit et ennuyeux qu'il soit, qui n'ait pas sa bonne raison d'être.

Et, de même, il n'est pas de monstrueuse montagne vomissant du feu et des pierres incandescentes, qui n'ait pas sa bonne raison d'être. Et il n'y a pas de cyclone sans raison. Et, en passant des choses aux personnes, il n'y a pas d'événement, pas de larmes, pas de joie, pas de naissance, pas de mort, pas de stérilité ou de maternité abondante, pas de longue vie commune ni de rapide veuvage, pas de malheurs venant de la misère ou de la maladie, comme pas de prospérité et de santé, qui n'ait pas sa bonne raison d'exister, même si cela n'apparaît pas tel à la myopie et à l'orgueil humain, qui voit et juge avec toutes les cataractes et les nuages qui sont propres aux choses imparfaites.

Mais l'œil de Dieu, mais la Pensée sans limite de Dieu, voit et sait. Le secret, pour vivre à l'abri des doutes stériles qui fatiguent les nerfs, épuisent, empoisonnent les journées de la terre, c'est de savoir que Dieu fait tout pour une intelligente et bonne raison, que Dieu fait ce qu'Il fait par amour, non dans l'intention stupide de faire souffrir pour faire souffrir.          

Dieu avait déjà créé les anges. Une partie d'entre eux n'avaient pas voulu croire qu'était bon le niveau de gloire où Dieu les avait placés, ils s'étaient révoltés, et l'âme brûlée par le manque de foi en leur Seigneur, ils avaient essayé d'assaillir le trône inattaquable de Dieu. Aux raisons pleines d'harmonie des anges croyants, ils avaient opposé leur discorde, leur injuste et pessimiste pensée, et  le pessimisme, qui est manque de foi, les avait fait devenir des esprits de ténèbres, eux qui avaient été des esprits de lumière.      

Que vivent éternellement ceux qui, au Ciel comme sur la terre, savent donner comme base à leur pensée un optimisme plein de lumière ! Jamais ils ne se tromperont complètement, même si les faits les démentent au moins en ce qui concerne leur esprit, qui continuera à croire, à espérer, à aimer par-dessus tout Dieu et le prochain, en restant par conséquent en Dieu jusqu'aux siècles des siècles !          

Le Paradis était déjà libéré de ces orgueilleux pessimistes qui voient trouble même dans les œuvres les plus lumineuses de Dieu, de même sur la terre, les pessimistes voient trouble même dans les plus franches et les plus lumineuses actions de l'homme. Voulant se mettre à part dans une tour d'ivoire, se croyant des perfections uniques, ils se condamnent à une obscure prison qui aboutit dans les ténèbres du royaume infernal, le royaume de la Négation. Car le pessimisme est Négation, lui aussi.          

Dieu a donc fait la création. Pour comprendre le mystère glorieux de Notre être Un et Trin, il faut savoir croire et voir qu'au commencement était le Verbe et qu'il était avec Dieu [5], unis tous les deux par l'Amour très parfait que seuls peuvent répandre deux êtres qui sont des Dieux tout en étant un Seul Être ; de même aussi, pour voir la création pour ce qu'elle est, il faut la regarder avec des yeux de croyant car elle porte dans son être l'ineffaçable reflet de son Créateur comme un fils porte l'ineffaçable reflet de son père.

Nous verrons alors qu'ici aussi il y eut au commencement le ciel et la terre et qu'il y eut après la lumière, comparable à l'amour. Car la lumière est joie, comme l'est l'amour. Et la lumière est l'atmosphère du Paradis. Et l'Etre incorporel qu'est Dieu est Lumière, et Père de toute lumière intellectuelle, affective, matérielle, spirituelle, au Ciel comme sur la terre.  
   
Au commencement [6], il y eut le ciel et la terre et c'est pour eux que fut donnée la lumière et par la lumière toutes choses furent faites. Comme au plus haut des Cieux les esprits de lumière furent séparés des esprits de ténèbres, ainsi dans La création les ténèbres furent séparées de la lumière et furent faits le jour et la Nuit. Le premier jour de la création eut son matin et son soir, avec son midi et son minuit.          

Et quand le sourire de Dieu : la lumière, revint après la nuit, voilà que la main de Dieu, sa volonté puissante s'étendit sur la terre informe et vide, s'étendit sur le ciel que parcouraient les eaux, un des éléments libres du chaos, et Il voulut que le firmament séparât la course désordonnée des eaux entre le ciel et la terre pour servir de voile aux clartés paradisiaques et de limite aux eaux supérieures, pour empêcher les déluges de descendre sur le bouillonnement des métaux et des atomes, pour raviner et désagréger ce que Dieu réunissait.        
L'ordre était, établi au ciel. Et l'ordre exista sur la terre par le commandement que Dieu prononça pour les eaux répandues sur la terre. Et la mer fut. La voilà. Sur elle, comme sur le firmament, est écrit : 'Dieu existe'. Quelle que soit l'intelligence d'un homme et sa foi, ou son absence de foi, devant cette page où brille une étincelle de l'infinité qu'est Dieu et qui est un témoignage de sa puissance, tout homme est obligé de croire, parce qu'aucune puissance humaine ni une organisation naturelle des éléments ne peut, même dans une mesure minime, répéter un semblable prodige.

À croire, non seulement à la puissance mais à la bonté du Seigneur qui par cette mer donne à l'homme la nourriture et des chemins, des sels salutaires, tempère le soleil et donne libre champs aux vents, donne des semences aux terres éloignées les unes des autres, fait entendre la voix des tempêtes pour rappeler à l'Infini la fourmi qu'est l'homme, l'Infini qui est son Père, donne un moyen de s'élever, en contemplant des spectacles plus élevés, vers des sphères plus élevées.          

Il y a trois choses qui nous parlent davantage de Dieu dans la création qui toute entière est un témoignage de Lui : la lumière, le firmament, la mer. L'ordre astral et météorologique, reflets de l'ordre divin; la lumière, que seul un Dieu pouvait faire; la mer, la puissance que Dieu seul, après l'avoir créée pouvait mettre dans des limites définies, en lui donnant le mouvement et la voix sans que, pour cela, comme élément agité de désordre, elle cause un dommage à la terre qui la porte sur sa surface.      

Pénétrez le mystère de la lumière qui jamais ne s'épuise. Levez le regard vers le firmament où rient les étoiles et les planètes. Abaissez-le vers la mer. Voyez-la pour ce qu'elle est, non pas une séparation, mais un pont entre les peuples qui sont sur d'autres rives, invisibles, ignorées encore, mais qu'il faut croire qu'elles existent car c'est pour cela qu'il y a la mer. Dieu ne fait rien d'inutile. Il n'aurait donc pas fait cette étendue infinie si elle n'avait pas eu comme limites, là-bas, au-delà de l'horizon qui nous empêche de voir d'autres terres, peuplées d'autres hommes, tous venus d'un Dieu unique, amenés là, par la volonté de Dieu, par les tempêtes et les courants pour peupler les continents et les régions. Et cette mer porte dans ses flots, dans la voix de ses eaux et de ses marées, des appels lointains.

C'est un intermédiaire, non une séparation. Cette douce anxiété qui affecte Jean vient de l'appel de frères lointains. . Plus l'esprit domine la chair, et plus il est capable d'entendre les voix des esprits qui sont unis, même s'ils sont séparés, comme les branches issues d'une unique racine sont unies, même si l'une ne voit même pas l'autre parce qu'un obstacle s'interpose entre elles. Regardez la mer avec des yeux de lumière. Vous verrez des terres et des terres, éparses sur ses plages, à ses limites, et à l'intérieur des terres et des terres encore, et de toutes arrive un cri :

'Venez ! Apportez-nous la Lumière que vous possédez. Apportez-nous la Vie qui vous est donnée. Dites à notre cœur le mot que nous ignorons, mais que nous savons être la base de l'univers : amour. Apprenez-nous à lire la parole que nous voyons tracée sur les pages infinies du firmament et de la mer: Dieu. Illuminez-nous, parce que nous pressentons qu'il y a une lumière plus vraie encore que celle qui rougit les cieux et transforme la mer en un scintillement de gemmes. Donnez à nos ténèbres la lumière que Dieu vous a donnée après l'avoir engendrée par .son amour l'a donnée à vous mais pour tous, comme Il l'a donnée aux astres mais pour qu'ils la donnassent à la terre. Vous êtes les astres, nous la poussière. Mais formez-nous de la même façon que le Créateur a créé avec la poussière la terre pour que l'homme la peuplât, en L'adorant maintenant et toujours jusqu'à ce que vienne l'heure où il n'y aura plus de terre mais où viendra le Royaume. Le Royaume de la lumière, de l’amour, de la paix, comme le Dieu vivant vous a dit qu'il sera, car nous aussi nous sommes fils de ce Dieu et nous demandons de connaître notre Père.      

Et sachez aller sur les routes de l'infini. Sans crainte et sans mépris à la rencontre de ceux qui appellent et qui pleurent, vers ceux qui aussi vous feront souffrir parce qu'ils pressentent Dieu, mais ne savent pas adorer Dieu, mais qui pourtant vous donneront la gloire parce que vous serez d'autant plus grands que, possédant l'amour vous saurez le donner, en amenant à la Vérité les peuples qui attendent".          

C'est ainsi que Jésus a parlé, beaucoup mieux que je ne l'ai fait, mais au moins c'est sa pensée."

"Jean, tu as exactement répété le Maître. Tu as seulement laissé de côté ce qu'il a dit de ton pouvoir de comprendre Dieu grâce à la générosité du don de ta personne. Tu es bon, Jean. Le meilleur d'entre nous ! Nous avons fait le chemin sans nous en apercevoir. Voici Nazareth sur ses collines. Le Maître nous regarde et sourit. Rejoignons-le avec empressement pour entrer en groupe dans la cité."            

"Je te remercie, Jean" dit la Madone. "Tu as fait un grand cadeau à la Mère."

"Moi aussi. À la pauvre Marie aussi, tu as ouvert des horizons infinis..."            

"De quoi parliez-vous tant ?" demande Jésus à ceux qui viennent d'arriver.      

"Jean nous a répété ton discours du Thabor. Parfaitement. Et nous en avons été heureux."

"Je suis content que la Mère l'ait entendu, elle qui porte un nom auquel la mer n'est pas étrangère et qui possède une charité vaste comme la mer."
"Mon Fils, tu la possèdes comme Homme et ce n'est encore rien au regard de ta charité infinie de Verbe divin. Mon doux Jésus !"            

"Viens, Maman, à côté de Moi, comme quand nous revenions de Cana ou de Jérusalem quand j'étais petit et que tu me tenais par la main."    

Et ils se regardent de leur regard d'amour.

[1] Où je l’ai rencontré : en EMV 174.11/14.

[2] Cf. EMV 106.

[3] Cf. EMV 187.4.

[4] L’Œuvre ne relate pas cet arrêt sur le Thabor, mais seulement le parcours d’aller (EMV 187.5) et de retour (EMV 188.1).

[5] Cf. le prologue de Jean 1,1-4.

[6] Genèse 1,1-10.
 
       

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Apotre11
Apôtre Jean

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/107


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 17 Mar - 7:30

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Jésus à Nazareth"

Le premier arrêt que Jésus fait à Nazareth, c'est à la maison d'Alphée. Il est sur le point d'entrer dans le jardin, quand il rencontre Marie d'Alphée qui sort avec deux amphores de cuivre pour aller à la fontaine.

"La paix soit avec toi, Marie !" dit Jésus et il embrasse sa parente qui, expansive comme toujours, l'embrasse avec un cri de joie.

"Ce sera sûrement un jour de paix et de joie, mon Jésus, puisque tu es venu ! Oh ! mes fils bien-aimés ! Quelle joie de vous voir, pour votre maman !" et elle embrasse affectueusement ses deux fils qui étaient immédiatement derrière Jésus. "Vous restez avec moi, aujourd'hui, n'est-ce pas ? J'ai justement allumé le four pour le pain. J'allais chercher l'eau pour ne plus avoir à arrêter la cuisson."

"Maman, nous y allons, nous" disent les fils en s'emparant des cruches.

"Comme ils sont bons ! N'est-ce pas, Jésus ?"

"Tellement" confirme Jésus.

"Mais avec Toi aussi, n'est-ce pas ? Car s'ils devaient t'aimer moins qu'ils ne m'aiment, ils me seraient moins chers."

"Ne crains pas, Marie. Ils ne sont que joie pour Moi."

"Es-tu seul ? Marie s'en est allée ainsi à l'improviste... Je serais venue, moi aussi. Elle était avec une femme... Une disciple ?"

"Oui, la sœur de Marthe."

"Oh ! Que Dieu en soit béni ! J'ai tant prié pour cela !

Où est-elle ?"

"La voilà qui arrive avec ma Mère, Marthe et Suzanne."

En effet les femmes sont au détour du chemin, suivies par les apôtres, Marie d'Alphée court à leur rencontre et s'écrie : "Comme je suis heureuse de t'avoir pour sœur ! Je devrais te dire "fille" car tu es jeune et moi vieille. Mais je t'appelle du nom qui m'est si cher depuis que je le donne à ma Marie. Chérie ! Viens. Tu dois être fatiguée... Mais sûrement heureuse aussi" et elle embrasse Marie-Magdeleine, en la tenant ensuite par la main comme pour lui faire sentir encore mieux qu'elle l'aime.

La fraîche beauté de Marie-Magdeleine semble encore plus éclatante près de la figure fanée de la bonne Marie d'Alphée

"Aujourd'hui, tous chez moi. Je ne vous laisse pas partir" et, avec un soupir de l'âme qui sort involontairement, s'échappe l'aveu : "Je suis toujours tellement seule ! Quand ma belle-sœur n'est pas là, je passe des jours bien tristes et solitaires."

"Tes fils sont absents ?" demande Marthe.

Marie d'Alphée rougit et soupire : "Par l'âme, oui, encore. Etre disciple unit et sépare... Mais comme toi, Marie, tu es venue, eux aussi viendront" et elle essuie une larme. Elle regarde Jésus qui l'observe avec pitié et s'efforce de sourire pour Lui demander : "ce sont des choses qui demandent du temps, n'est-ce pas ?"

"Oui, Marie, mais tu les verras."

"J'espérais... Après que Simon.. Mais ensuite, il a su d'autres... choses et il est revenu à ses hésitations. Aime-le quand même, Jésus !"

"Peux-tu en douter ?"

Marie, tout en parlant, prépare des rafraîchissements pour les voyageurs, sourde aux paroles de toutes les personnes qui déclarent n'avoir besoin de rien.

"Laissons les femmes disciples en paix" dit Jésus et il ajoute : "Et allons par le pays."

"Tu t'en vas ? Peut-être mes autres fils viendront-ils ?"
"Je reste toute la journée demain, Nous serons donc ensemble. Maintenant, je vais trouver des amis. La paix à vous, femmes. Mère, adieu."

Nazareth est déjà en émoi pour l'arrivée de Jésus et de Marie de Magdala qui le suit. Il y en a qui se précipite vers la maison de Marie d'Alphée, d'autres vers celle de Jésus pour voir, et trouvant cette dernière fermée, ils refluent tous vers Jésus qui traverse Nazareth, allant vers le centre du pays. La cité est toujours fermée au Maître. En partie ironique, en partie incrédule, avec quelques groupes de gens manifestement méchants dont les sentiments se révèlent par certaines phrases blessantes, la cité suit par curiosité, mais sans amour, son grand Fils qu'elle ne comprend pas. Même dans les questions qu'ils Lui posent, il n'y a pas d'amour mais de l'incrédulité et de la raillerie. Mais Lui ne montre pas qu'il les relève, et il répond avec douceur à ceux qui Lui parlent.

"Tu donnes à tout le monde, mais tu sembles un fils qui n'a aucun lien avec sa patrie, puisqu'à elle tu ne donnes rien."

"Je suis ici pour donner ce que vous demandez."

"Mais tu préfères ne pas être ici. Nous sommes peut-être plus pécheurs que les autres?"

"Il n'y a pas de pécheur, si grand qu'il soit, que je ne veuille convertir. Et vous, vous ne l'êtes pas plus que les autres."

"Tu ne dis pas cependant que nous sommes meilleurs que les autres. Un bon fils dit toujours que sa mère est meilleure que les autres, même si elle ne l'est pas. C'est peut-être pour Toi une marâtre, Nazareth?"

"Je ne dis rien. Le silence est une règle de charité envers les autres et envers soi-même, quand on ne peut dire que quelqu'un est bon et qu'on ne veut pas mentir. Mais la louange à votre égard viendrait bien vite si seulement vous veniez à ma doctrine."

"Tu veux donc qu'on t'admire ?"

"Non. Seulement que vous m’écoutiez et me croyiez pour le bien de vos âmes."

"Et parle, alors ! Nous t'écouterons."

"Dites-moi sur quel sujet je dois vous parler."

Un homme d'environ quarante, quarante-cinq ans, dit : "Voilà. Je voudrais que tu entres dans la synagogue et que tu m'expliques un point."

"Je viens tout de suite, Lévi."

Et ils vont à la synagogue alors que les gens se pressent derrière Jésus et le chef de la synagogue, remplissant subitement cette dernière.

Le chef prend un rouleau et lit : ""Il fit monter la fille du Pharaon de la cité de David dans la maison qu'il lui avait fait construire, car il disait : 'Ma femme ne doit pas habiter dans la maison de David, roi d'Israël, qui fut sanctifiée lorsque y entra l'arche du Seigneur' " .Voilà, je voudrais que tu me dises si tu juges que cette mesure fut juste ou non, et pourquoi."
"Sans aucun doute elle était juste car le respect pour la maison de David sanctifiée du fait que l'arche du Seigneur y était entrée, l'exigeait."

"Mais le fait d'être l'épouse de Salomon ne rendait-il pas la fille du Pharaon digne d'habiter dans la maison de David ? La femme ne devient-elle pas selon la parole d'Adam "os des os" du mari et "chair de sa chair" ? Si elle est telle, comment peut-elle profaner si elle ne profane pas l'époux ?"

"Il est dit dans le premier livre d'Esdras : "Vous avez péché en épousant des femmes étrangères et ajouté ce délit aux nombreux délits d'Israël".. Et une des causes de l'idolâtrie de Salomon est justement due à ces mariages avec des femmes étrangères. Dieu l'avait dit : "Elles, les étrangères, pervertiront vos cœurs jusqu'à vous faire suivre des dieux étrangers". Les conséquences, nous les connaissons."

"Mais, pourtant, il ne s'était pas perverti pour avoir épousé la fille du Pharaon puisqu'il arrivait à juger sagement qu'elle ne devait pas rester dans la maison sanctifiée."

"La bonté de Dieu n'a pas de commune mesure avec la nôtre. L'homme, après une faute, ne pardonne pas, même si lui est toujours coupable. Dieu n'est pas inexorable après une première faute, mais cependant Il ne permet pas que l'homme s'endurcisse impunément dans le même péché. C'est pourquoi Il ne punit pas à la première chute, Il parle alors au cœur. Mais Il punit quand sa bonté ne sert pas à convertir et quand 1'homme la prend pour de la faiblesse. Alors descend la punition, car on ne se moque pas de Dieu. Os de son os et chair de sa chair, la fille du Pharaon avait déposé les premiers germes de corruption dans le cœur du Sage, et vous savez qu'une maladie éclate non pas quand il y a un seul germe dans le sang mais quand le sang est corrompu par de nombreux germes qui se sont multipliés à partir du premier. La chute de l'homme dans les bas fonds commence toujours par une légèreté apparemment inoffensive. Puis la complaisance pour le mal grandit. On s'habitue aux compromissions, à la négligence des devoirs et à la désobéissance envers Dieu, et graduellement on arrive à de grands péchés, chez Salomon jusqu'à l'idolâtrie, en provoquant le schisme dont les conséquences persistent encore maintenant."

"Alors tu dis qu'il faut apporter la plus grande attention et le plus grand respect aux choses sacrées ?"

"Sans aucun doute."

"Maintenant, explique-moi encore ceci. Tu te dis le Verbe de Dieu. Est-ce vrai ?"

"Je le suis. C'est Lui qui m'a envoyé pour apporter la bonne nouvelle à tous les hommes et pour les racheter de tous leurs péchés."

"Toi donc, si tu l'es, tu es plus que l'arche. Parce que Dieu ne serait pas sur la gloire qui domine l'arche, mais en Toi-même."

"Tu le dis, et c'est la vérité."

"Et alors, pourquoi te profanes-tu ?"

"Et c'est pour me dire cela que tu m'as amené ici ? Mais j'ai pitié de toi, de toi et de celui qui t'a poussé à parler. Je ne devrais pas me justifier parce que toute justification est inutile, brisée qu'elle est par votre rancœur. Mais à vous qui me reprochez mon manque d'amour à votre égard et de profaner ma personne, je vais vous donner, Moi, ma justification. Écoutez. Je sais à quoi vous faites allusion. Mais je vous réponds : "Vous êtes dans l'erreur". De même que j'ouvre les bras aux mourants pour les ramener à la vie et que j'appelle les morts pour les rendre à la vie, j'ouvre les bras à ceux qui sont davantage moribonds et j'appelle ceux qui sont les plus réellement morts : les pécheurs, pour les ramener à la Vie éternelle et les ressusciter s'ils sont déjà décomposés, pour qu'ils ne meurent plus. .Mais je vais vous dire une parabole. Un homme, par l'effet de ses nombreux vices, devint lépreux. Les hommes l'éloignèrent de leur société et l'homme, dans une solitude atroce, réfléchit sur son état et le péché qui 1'y a réduit. De longues années passent ainsi, et au moment où il s'y attend le moins, le lépreux guérit. Le Seigneur a usé envers lui de miséricorde à cause de ses nombreuses prières et de ses larmes. Que fait alors l'homme ? Peut-il retourner chez lui parce que Dieu a usé de miséricorde envers lui ? Non. Il doit se montrer au prêtre. Celui-ci, après l'avoir quelque temps examiné avec attention, le fait purifier après un premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives de ses vêtements, l'homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux sans tache, l'agnelle et la farine et l'huile prescrits. Le prêtre le conduit alors à la porte du Tabernacle. Voilà alors que l'homme est religieusement admis de nouveau dans le peuple d'Israël. Mais vous, dites-moi : quand l'homme va pour la première fois vers le prêtre, pourquoi y va-t-il ?"

"Pour être purifié une première fois, de manière à pouvoir accomplir la plus grande purification qui le réintroduit dans le peuple saint !"

"Vous avez bien dit. Mais alors, il n'est pas tout à fait purifié ?"

"Oh ! non. Il lui manque encore beaucoup pour l'être matériellement et spirituellement."

"Comment alors ose-t-il s'approcher du prêtre une première fois alors qu'il est tout à fait immonde, et une seconde fois s'approcher même du Tabernacle ?"

"Parce que le prêtre est le moyen nécessaire pour pouvoir être réadmis parmi les vivants."

"Et le Tabernacle ?"

"Parce que Dieu seul peut annuler les fautes et c'est avoir foi que de croire qu'au-delà du saint Voile, Dieu repose dans sa gloire dispensant de là son pardon."

"Mais alors le lépreux guéri n'est pas encore sans faute quand il s'approche du prêtre et du Tabernacle ?"

"Non. Certainement pas !"

"Hommes à la pensée retorse et au cœur sans limpidité, pourquoi alors m'accusez-vous si Moi, Prêtre et Tabernacle, je me laisse approcher par ceux qui sont spirituellement lépreux ? Pourquoi, pour juger, avez-vous deux mesures ? Oui, la femme qui était perdue, comme Lévi le publicain, ici présente maintenant avec sa nouvelle âme et sa nouvelle fonction, et avec eux d'autres hommes et d'autres femmes déjà venus avant eux, sont maintenant à mes côtés. Ils peuvent y être parce qu'ils sont maintenant réadmis dans le peuple du Seigneur. Ils ont été ramenés auprès de Moi par la volonté de Dieu qui m'a remis le pouvoir de juger et d'absoudre, de guérir et de ressusciter. Il y aurait profanation si en eux demeurait leur idolâtrie comme elle demeurait dans la fille du Pharaon. Mais il n'y a pas de profanation puisqu'ils ont embrassé la doctrine que j'ai apportée sur la terre et que par elle ils sont ressuscités à la Grâce du Seigneur.
Hommes de Nazareth, qui me tendez des pièges parce qu'il ne vous paraît pas possible que réside en Moi la vraie Sagesse et la Justice du Verbe du Père, Moi, je vous dis : "Imitez les pécheurs".

En vérité ils vous sont supérieurs quand il s'agit de venir à la Vérité. Et je vous dis aussi : "Ne recourez pas à des manœuvres déshonorantes pour pouvoir vous opposer à Moi". Ne le faites pas. Demandez et Moi, je vous donnerai la Parole de vie, comme je la donne à tous ceux qui viennent à Moi. Accueillez-moi comme un fils de cette terre qui est la nôtre. Moi, je ne vous garde pas rancune. Mes mains sont pleines de caresses, et mon cœur du désir de vous instruire et de vous rendre heureux. Je le suis tellement que, si vous voulez, je passerai le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi Nouvelle."

Les gens ne sont pas d'accord entre eux. Mais la curiosité prévaut ou bien l'amour, et un grand nombre crient : "Oui, oui. Demain viens ici. Nous t'écouterons."
"Je prierai pour que tombe, cette nuit, le crépi qui vous durcit le cœur, pour que tombent tous les préjugés et pour qu'en étant délivrés, vous puissiez comprendre la Voix de Dieu, venue apporter l'Évangile à toute la terre, mais avec le désir que la première région capable de l'accueillir soit la cité où j'ai grandi.

La paix à vous tous."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/108

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 18 Mar - 7:43

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"Le sabbat à la synagogue de Nazareth"

De nouveau la synagogue de Nazareth, le jour du sabbat, cependant.
Jésus a lu l'apologue contre Abimélech et termine avec les paroles : "qu'il sorte de lui un feu, et qu'il dévore les cèdres du Liban " Puis il rend le rouleau au chef de la synagogue.

"Le reste, tu ne le-lis pas ? Ce serait bon pour faire comprendre l'apologue" Lui dit ce dernier.

"Ce n'est pas nécessaire. Le temps d'Abimélech est très lointain. J'applique au moment présent l'apologue antique.

Écoutez, gens de Nazareth. Vous connaissez déjà, par les enseignements du chef de votre synagogue, les applications de l'apologue contre Abimélech. En effet, il a été instruit en son temps par un rabbi et celui-ci par un autre encore et ainsi de suite au cours des siècles, et toujours avec la même méthode et les mêmes conclusions.

De Moi, vous entendrez une autre application. Et je vous prie, du reste, de savoir appliquer votre intelligence et ne pas être comme les cordes disposées sur la poulie du puits, et qui tant qu'elles ne sont pas usées vont de la poulie à l'eau, de l'eau à la poulie sans jamais pouvoir changer. L'homme n'est pas un cordage lié, ni un instrument mécanique. L'homme est pourvu d'un cerveau intelligent et il doit s'en servir par lui-même selon les besoins et les circonstances.

Car si la lettre de la parole est éternelle, les circonstances sont changeantes. Malheureux les maîtres qui ne savent pas vouloir la fatigue et la satisfaction d'en faire sortir à chaque fois un enseignement nouveau, c'est-à-dire l'esprit que les paroles anciennes et sages contiennent toujours. Ils seront semblables à l'écho qui ne peut que répéter dix et dix fois un seul mot sans rien y mettre du leur.

Les arbres, c'est-à-dire l'humanité représentée par le bois où se trouvent les arbres, les arbustes et les herbes, éprouvent le besoin d'être conduits par quelqu’un qui se charge de toutes les gloires mais aussi, et cela pèse bien davantage, de toutes les charges de l'autorité, d'être responsable du bonheur ou du malheur de ses sujets, le responsable auprès des sujets, auprès des peuples voisins et, ce qui est redoutable, auprès de Dieu. Car les couronnes, ou les hautes situations sociales quelles qu'elles soient, sont données par les hommes, c'est vrai, mais avec la permission de Dieu, sans l'agrément duquel aucune force humaine ne peut s'imposer. C'est ce qui explique les changements impensables et imprévus de dynasties qui semblaient éternelles et de puissances qui semblaient intouchables et qui, quand elles dépassèrent la mesure dans leur rôle de punitions ou d'épreuves pour les peuples, ont été renversées par eux avec la permission de Dieu, réduites à n'être plus rien que poussière, parfois fanges d'égout.

J'ai dit : les peuples sentent le besoin d'élire quelqu'un qui se charge de toutes les responsabilités, envers les sujets, envers les nations voisines et envers Dieu, ce qui est le plus redoutable de tout.

Le jugement de l'histoire est terrible, et c'est en vain que les intérêts des peuples cherchent à le changer, car les événements et les peuples futurs le rendront à sa vérité première, terrible, mais plus dur est le jugement de Dieu qui ne subit aucunes pressions et qui n'est pas sujet à des changements d'humeur ou de jugement, comme trop souvent les hommes le sont, et encore moins sujet à des erreurs de jugement.  .Il faudrait donc que ceux qui sont élus pour être les chefs de peuples et les créateurs de l'histoire agissent avec la justice héroïque qui est propre aux saints pour n'être pas déshonorés dans les siècles futurs et punis par Dieu dans les siècles des siècles.

Mais, revenons à l'apologue d'Abimélech.

Les arbres donc voulurent élire un roi et allèrent trouver l'olivier. Mais ce dernier, arbre sacré et consacré à des usages surnaturels à cause de l'huile qui brûle devant le Seigneur et a une place prépondérante dans les dîmes et les sacrifices, qui fournit son huile pour former le baume saint pour l'onction de l'autel, des prêtres et des rois, et descend avec des propriétés, je dirais de thaumaturgie, dans les corps ou sur les corps malades, celui-ci répondit : "Comment puis-je manquer à ma vocation sainte et surnaturelle pour m'abaisser aux choses de la terre ?"

Oh ! la douce réponse de l'olivier !

Pourquoi n'est-elle pas apprise et pratiquée par tous ceux que Dieu choisit pour une sainte mission, au moins par eux, je dis au moins ? Parce que, en vérité, il faudrait bien qu'elle soit dite par tout homme pour répondre aux suggestions du démon, étant donné que tout homme est roi et fils de Dieu, doué d'une âme qui le rend tel, royal, filialement divin, appelé à un destin surnaturel. Il a une âme qui est un autel et une demeure. L'autel de Dieu, la demeure où le Père des Cieux descend pour recevoir l'amour et le respect de celui qui est fils et sujet. Tout homme a une âme, et toute âme, étant un autel, fait de 1'homme qui la contient un prêtre, gardien de l'autel, et il est dit dans le Lévitique : "Que le prêtre ne se contamine pas".

L'homme donc aurait le devoir de répondre à la tentation du Démon, du monde et de la chair : "Puis-je cesser d'être spirituel pour m'occuper de choses matérielles et qui portent au péché ?"

Les arbres allèrent alors trouver le figuier en l'invitant à régner sur eux. Mais le figuier répondit : "Comment puis-je renoncer à ma douceur et à mes fruits si savoureux pour devenir votre roi ?"

Nombreux sont ceux qui se tournent vers celui qui est doux pour l'avoir comme roi, pas tant par admiration pour sa douceur que parce qu'ils espèrent qu'à force d'être doux il finira par devenir un roi de comédie duquel on peut attendre tout consentement et avec lequel on peut se permettre toutes libertés.

Mais la douceur n'est pas la faiblesse, c'est la bonté. Elle est juste, intelligente, ferme. Ne confondez jamais la douceur avec la faiblesse. La première est une vertu, la seconde un défaut. .Et parce qu'elle est une vertu, elle communique à celui qui la possède une droiture de conscience qui lui permet de résister aux sollicitations et aux séductions humaines, attentives à le tourner vers leurs intérêts, qui ne sont pas les intérêts de Dieu. Elle demeure à tout prix fidèle à sa destinée.

Celui qui est doux ne rejettera jamais avec âpreté les réprimandes d'autrui. Il ne repoussera jamais avec dureté celui qui le réclame. Mais en pardonnant et en souriant, il dira toujours : "Frère, laisse-moi à ma douce destinée. Je suis ici pour te consoler et t'aider, mais je ne peux devenir un roi tel que tu l'envisages parce que je me soucie et me préoccupe d'une seule royauté, pour mon âme et la tienne : de celle de l'esprit".

Les arbres allèrent trouver la vigne et lui demandèrent d'être leur roi. Mais la vigne répondit : "Comment puis-je, moi, renoncer à être l'allégresse et la force pour devenir votre roi ?"

Etre roi, à cause de la responsabilité et des remords, car plus rare que le diamant noir est le roi qui ne pèche pas et ne se crée pas des remords, cela amène toujours à s'obscurcir l'esprit. La puissance séduit tant qu'elle brille de loin comme un phare, mais quand on l'a rejointe, on voit que ce n'est qu'une lumière de luciole et non d'étoile.

Et encore : la puissance n'est qu'une force liée par les mille cordages des mille intérêts qui s'agitent autour d'un roi. Intérêts des courtisans, intérêts des alliés, intérêts personnels et de la parenté. Combien de rois se jurent, pendant que 1'huile les consacre: "Moi, je serai impartial" et ensuite, ils ne savent pas l'être ? Comme un arbre puissant qui ne se révolte pas au premier embrassement du lierre tendre ou fin en disant : "Il est si faible qu'il ne peut me nuire" et même il se plaît à en être enguirlandé et d'en être le protecteur qui le soutient quand il s'élève, souvent je pourrais dire : toujours, le roi cède au premier embrassement d'un intérêt courtisan, allié, personnel ou de parenté qui se tourne vers lui, et il se plaît à en être un munificent protecteur. "C'est si peu de chose !" dit-il quand la conscience lui crie : "Gare à toi !" et il pense que cela ne peut pas lui nuire ni dans sa puissance, ni dans son renom, L'arbre aussi le croit. Mais un jour vient où, branche après branche, croissant en force et en longueur, croissant par sa voracité de sucer la sève du sol et de monter à la conquête de la lumière et du soleil, le lierre embrasse tout entier l'arbre puissant, l'accable, l'étouffe, le tue. Et il était si faible ! Et lui était si fort !

Pour les rois aussi, c'est la même chose. Un premier compromis avec sa propre mission, un premier haussement d'épaules à la voix de la conscience parce que les louanges sont douces, parce que l'air de protecteur que l'on recherche est agréable, et il vient un moment où le roi ne règne pas mais où règnent les intérêts des autres et ils l'emprisonnent, le bâillonnent jusqu'à l'étouffer, et ils le suppriment si, devenus plus forts que lui, ils voient qu'il n'est pas pressé de mourir.

L'homme ordinaire aussi, toujours roi en son esprit, se perd s'il accepte une royauté inférieure, par orgueil, par avidité. Et il perd sa sérénité spirituelle qui lui vient de l'union avec Dieu. Car le Démon, le monde et la chair peuvent donner un pouvoir et une jouissance illusoires, mais aux dépens de l'allégresse spirituelle qui lui vient de l'union avec Dieu, allégresse et force des pauvres en esprit, vous méritez bien que l'homme sache dire : "Et comment puis-je accepter de devenir roi dans mon être inférieur si, en arrivant à m'allier avec vous, je perds la force et la joie intérieure et le Ciel et sa royauté vraie ?"

Et ils peuvent dire encore ces bienheureux pauvres en esprit qui ne visent qu'à posséder le Royaume des Cieux et méprisent toute richesse qui n'est pas ce royaume, et ils peuvent dire aussi : "Et comment pourrions-nous en venir à amoindrir notre mission qui est de faire mûrir des sucs fortifiants et porteurs de joie, pour cette humanité, notre sœur qui vit dans le désert aride de l'animalité et qui a besoin d'être désaltérée pour ne pas mourir, pour être nourrie de sucs vitaux comme un enfant privé de nourrice ? Nous sommes les nourrices de 1'humanité qui a perdu le sein de Dieu, qui erre, stérile et malade, qui en arriverait à la mort désespérée, au noir scepticisme, si elle ne nous trouvait pas nous qui, par le joyeux labeur de ceux qui sont libres de toute attache terrestre, nous ne leur donnions pas la certitude qu'il existe une Vie, une Joie, une Liberté, une Paix. Nous ne pouvons renoncer à cette charité pour un intérêt mesquin".

Les arbres s'en allèrent alors vers la ronce. Elle ne les repoussa pas mais leur imposa un pacte sévère : "Si vous me voulez pour roi, venez au-dessous de moi. Mais, si vous ne voulez pas le faire, après m'avoir élue, je ferai de toute épine un tourment ardent et je vous brûlerai tous, même les cèdres du Liban".

Voici la royauté que pourtant le monde regarde comme vraie ! L'humanité corrompue prend la tyrannie et la férocité pour la vraie royauté, alors que l'on considère la douceur et la bonté comme de la sottise et de la bassesse.

L'homme ne se soumet pas au Bien, mais il se soumet au Mal. Il en est séduit et en conséquence il en est brûlé.

C'est l'apologue d'Abimélech. Mais Moi, je vous en propose un autre, non pas lointain et pour des faits lointains, mais voisin, présent.

Les animaux pensèrent à élire un roi et comme ils étaient astucieux pensèrent choisir un animal qui ne leur donnât pas la crainte d'être fort ou féroce.

Ils écartèrent donc le lion et tous les félins. Ils déclarèrent ne pas vouloir des aigles à cause de leurs becs, ni d'aucun oiseau de proie. Ils se défièrent du cheval qui, grâce à sa rapidité, pouvait les rattraper et voir ce qu’ils faisaient. Ils se défièrent encore plus de l'âne dont ils connaissaient la patience, mais aussi les subites furies et les puissants sabots. Ils étaient horrifiés à l'idée d'avoir pour roi la guenon parce que trop intelligente et vindicative. Avec l'excuse que le serpent s'était prêté à Satan pour séduire l'homme, ils déclarèrent ne pas le vouloir pour roi malgré ses couleurs gracieuses et l'élégance de ses mouvements. En réalité, ils n'en voulurent pas parce qu'ils connaissaient sa marche silencieuse, la grande puissance de ses muscles, l’action redoutable de son venin. Se donner pour roi un taureau ou un autre animal armé de cornes pointues ? Fi donc ! "Le diable aussi en a" dirent-ils. Mais ils pensaient: "Si un jour nous nous révoltons, il va nous exterminer avec ses cornes".

Après des recherches inutiles, ils virent un agnelet grassouillet et blanc qui gambadait joyeusement dans un pré vert et qui s'alimentait à la mamelle gonflée de sa mère. Il n'avait pas de cornes, mais il avait des yeux doux comme un ciel d'avril. Il était doux et simple. Il était content de tout : de l'eau d'un petit ruisseau où il buvait en y plongeant son petit museau rose; des fleurs de goûts différents qui plaisaient à son oeil et à son palais; de l'herbe touffue où il était agréable de se coucher quand il était rassasié; et des nuées qui paraissaient être d'autres agneaux qui s'ébattaient là- haut, au-dessus des prés azurés et qui l'invitaient à jouer en courant dans le pré, comme eux dans le ciel, et surtout des caresses de la mère qui lui permettait encore de téter son lait tiède, pendant qu'elle léchait la blanche toison avec sa langue rose; du bercail bien protégé et à l'abri du vent, de la litière douce et parfumée sur laquelle il était agréable de dormir près de sa mère.

"Il est facile à contenter. Il est sans armes ni venin. Il est naïf. Faisons-Le roi".

Et ils le firent roi. Et ils s'en glorifiaient parce qu'il était beau et bon, admiré des peuples voisins, aimé de ses sujets à cause de sa patiente douceur.

Le temps passa et l'agneau devint mouton et dit : "Maintenant c'est le moment de gouverner réellement. Maintenant je possède pleinement la connaissance de ma mission. La volonté de Dieu qui a permis que je fusse élu roi, m'a formé à cette mission en me donnant la capacité de régner. Il est donc juste que je l'exerce d'une manière parfaite, même pour ne pas négliger les dons de Dieu".

Voyant des sujets qui faisaient des choses contraires à l'honnêteté des mœurs, ou à la charité, ou à la douceur, ou à la loyauté, à la tempérance, à l'obéissance, au respect, à la prudence et ainsi de suite, il éleva la voix pour les réprimander.

Ses sujets se gaussèrent de son bêlement sage et doux qui ne faisait pas peur comme le rugissement des félins, ni comme le cri des vautours quand ils descendent d'un vol rapide sur leur proie, ni comme le sifflement du serpent, et ni même comme l'aboiement du chien qui inspire la crainte.

L'agneau devenu mouton ne se borna pas à bêler, mais il alla trouver les coupables pour les ramener à leur devoir. Mais le serpent se glissa dans ses pattes. L'aigle s'éleva dans les hauteurs en le laissant en plan. Les félins, d'un coup de patte feutrée, le bous- culèrent en le menaçant : "Tu vois ce qu'il y a dans notre patte feutrée qui pour l'instant te bouscule seulement ? Les griffes". Les chevaux, et tous les coureurs en général, se mirent à courir au galop autour de lui, en le tournant en ridicule. Les éléphants massifs et autres pachydermes, d'un coup de museau, le jetèrent çà et là, pendant que les guenons du haut des arbres lui lançaient des projectiles.

L'agneau devenu mouton finit par s'inquiéter et il dit : " Je ne voulais pas me servir de mes cornes ni de ma force car, moi aussi, j'ai une force dans ce cou et on la prendra comme modèle pour abattre les obstacles en temps de guerre. Je ne voulais pas m'en servir, parce que je voulais user d'amour et de persuasion, mais puisque vous m'attaquez avec ces armes, voilà que je vais user de ma force parce que, si vous manquez à votre devoir envers moi et envers Dieu, moi, je ne veux pas manquer à mon devoir envers Dieu et envers vous. J'ai été mis à cette place, par vous et par Dieu, pour vous conduire à la Justice et au Bien. Et je veux que règnent ici la Justice et le Bien, c'est-à-dire l'Ordre".

Et il se servit de ses cornes pour punir, légèrement parce qu'il était bon, un roquet têtu qui continuait à importuner ses voisins et puis, de son cou puissant, il défonça la porte d'une tanière où un porc goulu et égoïste avait accumulé des vivres au détriment des autres, et il abattit aussi le buisson de lianes choisi par deux singes luxurieux pour leurs amours illicites.

"Ce roi est devenu trop puissant. Il veut vraiment régner. Il veut absolument que nous vivions en sages. Cela ne nous plaît pas. Il faut le détrôner" décidèrent-ils.

Mais un astucieux petit singe leur conseilla: "Ne le faisons que sous l'apparence d'un juste motif. Autrement nous ferions piètre figure auprès des peuples et nous serions odieux à Dieu. Epions donc chaque action de l'agneau devenu mouton pour pouvoir l'accuser avec un semblant de justice".

"J'y pense, moi" dit le serpent.

"Et moi aussi" dit la guenon.

L'un, en se glissant dans les herbes, l'autre, en restant en haut des arbres ne perdirent plus de vue l'agneau devenu mouton. Chaque soir, quand lui se retirait pour se reposer des fatigues de la mission et réfléchir sur les mesures à adopter et les paroles à employer pour dompter la révolte et triompher des péchés de ses sujets, ceux-ci, à part quelques rares personnes honnêtes et fidèles, se réunissaient pour écouter le rapport des deux espions et des deux traîtres.

Car c'était bien cela qu'ils étaient. Le serpent disait à son roi : " Je te suis parce que je t'aime et si je voyais qu'on t'attaque, je veux pouvoir te défendre".

La guenon disait à son roi : "Comme je t'admire ! Je veux t'aider. Regarde : d'ici je vois qu'au-delà du pré on est en train de pécher. Cours !" et ensuite, elle disait à ses compagnons: " Aujourd'hui aussi, il a pris part au banquet de certains pécheurs. Il a feint d'y aller pour les convertir mais ensuite, en réalité, il a été complice de leur ripaille".

Et le serpent rapportait : "Il est allé jusqu'en dehors de son peuple, fréquentant les papillons, les mouches et les limaces visqueuses. C'est un infidèle. il entretient des relations avec des étrangers immondes".

Ainsi parlaient-ils aux dépens de l'innocent, s'imaginant que celui-ci ne savait rien.

Mais l'esprit du Seigneur, qui l'avait formé pour sa mission, l'éclairait aussi sur les complots de ses sujets. Il aurait pu s'enfuir, indigné, en les maudissant. Mais l'agneau était doux et humble de cœur. . Il aimait. Il avait le tort d'aimer, et il avait le tort encore plus grand de persévérer, en aimant et pardonnant, dans sa mission, au prix de sa vie, pour accomplir la volonté de Dieu.

Oh ! quels torts que ceux-là, auprès des hommes ! Impardonnables ! Et ils l'étaient tant qu'ils lui valurent la condamnation. "Qu'il soit tué ! Pour qu'on soit délivré de son oppression". Et le serpent se chargea de le tuer, parce que le serpent est toujours le traître...

C'est le second apologue. À toi de le comprendre, peuple de Nazareth ! Quant à Moi, à cause de l'amour qui m’attache à toi, je te souhaite d'en rester au moins à l'hostilité, et de ne pas aller au-delà. L'amour de la terre où je suis venu tout enfant, où j'ai grandi en vous aimant et en recevant de l'amour, me fait vous dire à vous tous : "Ne soyez pas plus qu'hostiles. N'agissez pas de façon que l'histoire dise : C'est de Nazareth qu'est venu le traître qui l'a livré et aussi ses juges iniques".

Adieu. Soyez droits dans vos jugements et constants dans votre volonté. La première chose, pour vous tous, mes concitoyens. La seconde pour ceux d'entre vous qui sont troublés par des pensées qui ne sont pas honnêtes. Je pars... La paix soit avec vous."

Et Jésus, au milieu d'un silence pénible, rompu seulement par deux ou trois voix qui l'approuvent, sort, triste, la tête baissée, de la synagogue de Nazareth. Il est suivi par les apôtres.

Tout à fait en queue sont les fils d'Alphée et leurs yeux ne sont certainement pas les yeux d'un doux agneau... Ils regardent sévèrement la foule hostile et Jude Thaddée n'hésite pas à se planter droit en face de son frère Simon et à lui dire : "Je croyais avoir un frère plus honnête et ayant plus de caractère."

Simon baisse la tête et se tait, mais l'autre frère, encouragé par les autres de Nazareth, dit : "Tu n'a pas honte d'offenser ton frère aîné !"

"Non. J'ai honte de vous, de vous tous. Ce n'est pas une marâtre, mais une marâtre dépravée qu'est Nazareth pour le Messie. Écoutez pourtant ma prophétie. Vous pleurerez des larmes, assez pour alimenter une fontaine, mais elles ne suffiront pas à effacer des livres de l'histoire le vrai nom de cette cité et le vôtre. Vous savez lequel ? "Sottise". Adieu."

Jacques ajoute un salut plus large en leur souhaitant la lumière de la sagesse et ils sortent avec Alphée de Sara et deux jeunes garçons, si je les reconnais bien, ce sont les deux âniers qui escortèrent les ânes qui avaient servi pour aller à la rencontre de Jeanne de Chouza mourante.

La foule, restée interdite, murmure : "Mais d'où Lui vient tant de sagesse ?"

"Et les miracles d'où en a-t-il le pouvoir ? Car, pour en faire, il en fait. Toute la Palestine en parle."

"N'est-ce pas le fils de Joseph le menuisier ? Nous l'avons tous vu à son établi de Nazareth faire des tables et des lits, et ajuster des roues et des serrures. Il n'est même pas allé à l'école et sa Mère seule fut sa maîtresse."

"Un scandale aussi cela que notre père a critiqué" dit Joseph d'Alphée.
"Mais tes frères aussi ont terminé l'école avec Marie de Joseph."

"Hé ! mon père fut faible avec son épouse..." répond encore Joseph.
"Et aussi le frère de ton père, alors?"

"Aussi."

"Mais est-ce bien le fils du menuisier ?"

"Et tu ne le vois pas ?"

"Oh ! il y en a tant qui se ressemblent ! Moi je pense que c'est quelqu'un qui veut se faire passer pour lui."

"Et alors où est Jésus de Joseph ?"

"Crois-tu que sa Mère ne le connaît pas?"

"Il a ici ses frères et ses sœurs et tous l'appellent parent. N'est-ce pas vrai, peut-être, vous deux ?"

Les deux aînés d'Alphée font signe que oui.

"Alors il est devenu fou ou possédé, car ce qu'il dit ne peut venir d'un menuisier."

"Il faudrait ne pas l'écouter. Sa prétendue doctrine c'est du délire ou de la possession."

Jésus s'est arrêté sur la place, attendant Alphée de Sara qui parle avec un homme. Et pendant qu'il attend, un des deux âniers qui était resté près de la porte de la synagogue Lui rapporte les calomnies qu'on y a dites.

"Ne t'en afflige pas. Un prophète généralement n'est pas honoré dans sa patrie et dans sa maison. L'homme est sot au point de croire que, pour être prophètes, il faut être des êtres pour ainsi dire étrangers à la vie. Et les concitoyens et ceux de la famille plus que tous connaissent et se rappellent le caractère humain de leur concitoyen et parent, mais la vérité triomphera. Et maintenant je te salue. La paix soit avec toi."

"Merci, Maître, d'avoir guéri ma mère."

"Tu le méritais parce que tu as su croire. Mon pouvoir, ici, est impuissant, car il n'y a pas de foi, Allons, amis.

Demain à l'aube nous partirons."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/109

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Jzosu146


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 19 Mar - 7:16

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"La Mère instruit Marie de Magdala"

8 août 1945

"Où ferons-nous étape, mon Seigneur?" demande Jacques de Zébédée alors qu'ils cheminent à travers une gorge entre deux collines entièrement cultivées et vertes de la base au sommet.

"À Bethléem de Galilée. Mais pendant les heures les plus chaudes, nous nous arrêterons sur la montagne qui surplombe Mérala. Ainsi ton frère sera heureux une deuxième fois en voyant la mer" Jésus sourit et ajoute : "Nous, les hommes, nous aurions pu faire plus de chemin mais nous avons à notre suite les femmes disciples qui ne se plaignent jamais mais que nous ne devons pas fatiguer à l'excès."

"Elles ne se plaignent jamais, c'est vrai. Nous nous plaignons plus facilement" admet Barthélemy.

"Et pourtant elles sont moins habituées que nous à cette vie..." dit Pierre.
"C'est peut-être pour cela qu'elles la font volontiers" dit Thomas.

"Non, Thomas. C'est par amour qu'elles la font volontiers. Crois bien que ma Mère et aussi les autres maîtresses de maison comme Marie d'Alphée, Salomé et Suzanne, ne quittent pas par plaisir leurs maisons pour venir par les chemins du monde et au milieu des gens. Et Marthe et Jeanne, quand elle aussi viendra, qui ne sont pas habituées à la fatigue, ne le feraient pas volontiers si l'amour ne les y poussait. En ce qui concerne Marie de Magdala seul un puissant amour peut lui donner la force de subir cette torture" dit Jésus.

"Pourquoi la lui as-tu imposée alors, si tu sais que c'est une torture ?" demande l'Iscariote. "Ce n'est pas une bonne chose pour elle, ni pour nous."

"Rien d'autre que la preuve manifeste, indubitable de son changement ne pouvait persuader le monde. Marie veut en persuader le monde. Sa rupture avec le passé a été complète. Elle est complète."

"C'est à voir. C'est bien tôt maintenant pour le dire. Quand on s'est habitué à un genre de vie, il est difficile de s'en détacher tout à fait. Les amitiés et la nostalgie nous y ramènent" dit l'Iscariote.

"Alors tu as la nostalgie de ta vie précédente ?" demande Mathieu.

"Moi... non. Mais c'est une façon de parler. Je suis moi : un homme, qui aime le Maître et... Enfin, j'ai en moi des éléments qui me servent à rester fidèle à mon projet. Mais elle, c'est une femme et quelle femme ! Et puis, même si elle ne manque pas de fermeté, c'est toujours peu agréable de l'avoir avec nous. Si on devait rencontrer des rabbins, des prêtres ou des pharisiens puissants, croyez bien que leurs commentaires ne seraient pas agréables. Je rougis à l'avance d'y penser."

"Ne te contredis pas, Judas. Si tu as réellement coupé les ponts avec le passé, comme tu veux le dire, pourquoi tant t'affliger qu'une pauvre âme nous suive pour compléter sa transformation dans le Bien ?"

"Mais par amour, Maître, Moi aussi je fais tout par amour. Envers Toi."

"Alors perfectionne-toi dans cet amour. Un amour, pour être, vraiment tel, ne doit jamais être exclusif. Quand quelqu'un ne sait aimer qu'un objet et ne sait en aimer aucun autre, même s'il est aimé de l'objet de son amour, il manifeste qu'il n'est pas dans le véritable amour. L'amour parfait aime, avec les degrés qui s'imposent, tout le genre humain, et même les animaux et les végétaux, les étoiles et les eaux, parce qu'il voit tout en Dieu. Il aime Dieu, comme il convient, et il aime tout en Dieu. Prends garde que l'amour exclusif est souvent de l'égoïsme. Sache donc arriver à aimer les autres aussi par amour ."

"Oui, Maître." L'objet de la discussion avance pendant ce temps avec les autres femmes à côté de Marie, sans se douter qu'elle est la cause d'une si grande discussion.

Ils ont atteint, traversé, dépassé, l'agglomération de Jafia sans qu'aucun citadin manifeste le désir de suivre le Maître ou de le retenir. Ils continuent leur route, les apôtres inquiets de l'indifférence de cette localité, et Jésus qui cherche à les calmer.

La vallée continue vers l'ouest, et on voit à son extrémité un autre pays qui s'étend au pied d'une autre montagne.

Ce pays aussi, que j'entends nommer Méraba, est indifférent. Des enfants seulement s'approchent des apôtres pendant qu'ils prennent de l'eau à une limpide fontaine adossée à une maison.

Jésus les caresse en leur demandant leurs noms, et les enfants Lui demandent le sien et qui il est, où il va, ce qu'il fait. un mendiant aussi s'approche, à moitié aveugle, vieux, courbé et il tend la main pour recevoir l'aumône qu'en effet il reçoit.

La marche recommence avec la montée d'une colline qui barre la vallée dans laquelle elle déverse les eaux de ses petits ruisseaux maintenant réduits à un filet d'eau ou à des pierres brûlées par le soleil, mais la route est bonne, ouverte d'abord au milieu de bois d'oliviers, puis d'autres arbres, qui entrelacent leurs branches en formant une galerie verte au-dessus de la route. Ils atteignent le sommet qui est couronné d'un bois dont on entend le bruissement, un bois de frênes, si je ne me trompe. Et là ils s'assoient pour se reposer et prendre de la nourriture. Et avec la nourriture et le repos, ils jouissent d'une vue charmante, car le panorama est merveilleux avec la chaîne du Carmel à la gauche quand on regarde vers l'ouest. C'est une chaîne très verte où l'on découvre toutes les plus belles tonalités de vert. Là où elle finit, c'est la mer qui scintille, découverte, sans limites, qui s'étend, avec son drap agité par de légères vagues, vers le nord. Elle baigne les rivages qui, de l'extrémité du promontoire formé par les contreforts du Carmel, montent vers Ptolémaïs et les autres villes, pour finalement se perdre dans une légère brume du côté de la Syro-Phénicie. Par contre, on ne voit pas la mer au sud du promontoire du Carmel car la chaîne plus haute que les collines où ils se trouvent en cache la vue.

Les heures passent dans l'ombre bruissante du bois bien aéré. Certains dorment, d'autres parlent à mi-voix, d'autres regardent. Jean s'éloigne de ses compagnons en montant le plus haut possible pour mieux voir. Jésus s'isole dans un endroit couvert pour prier et méditer. Les femmes, à leur tour, se sont retirées derrière le rideau ondulant d'un chèvrefeuille tout en fleurs. Là, elles se sont rafraîchies à une source minuscule qui, réduite à un filet d'eau, forme dans la terre une flaque qui n'arrive pas à se changer en ruisseau. Puis les plus âgées se sont endormies, fatiguées, alors que Marie très Sainte avec Marthe et Suzanne parlent de leurs maisons lointaines et que Marie dit qu'elle voudrait bien avoir ce beau buisson tout en fleurs pour orner sa petite grotte.

Marie-Magdeleine, qui avait dénoué ses cheveux, ne pouvant en supporter le poids, les rassemble de nouveau et dit : "Je vais vers Jean maintenant qu'il est avec Simon, pour regarder avec eux la mer."

"J'y vais moi aussi" répond Marie très Sainte.

Marthe et Suzanne restent auprès de leurs compagnes endormies.

Pour rejoindre les deux apôtres, elles doivent passer près du buisson où Jésus s'est isolé pour prier.

"Mon Fils trouve son repos dans la prière" dit doucement Marie. Marie-Magdeleine lui répond : "Je crois qu'il Lui est indispensable aussi de s'isoler pour garder sa merveilleuse maîtrise que le monde met à dure épreuve. Tu sais, Mère ?  J'ai fait ce que tu m'as dit. Toutes les nuits je m'isole plus ou moins longtemps pour rétablir en moi-même le calme que troublent beaucoup de choses. Je me sens beaucoup plus forte après."

"Plus forte maintenant, plus tard tu te sentiras heureuse. Crois-le aussi, Marie : dans la joie comme dans la douleur, dans la paix comme dans la lutte, notre esprit a besoin de se plonger tout entier dans l'océan de la méditation pour reconstruire ce qu'abattent le monde et les vicissitudes de-la vie et pour créer de nouvelles forces pour s'élever toujours davantage. En Israël, nous usons et abusons de la prière vocale. Je ne veux pourtant pas dire qu'elle soit inutile et mal vue de Dieu. Mais je dis pourtant que beaucoup plus utile à l'esprit est l'élévation mentale vers Dieu, la méditation où, en contemplant sa divine perfection et notre misère, ou celle de tant de pauvres âmes, non pas pour les critiquer mais pour les plaindre et les comprendre, et pour remercier le Seigneur qui nous a soutenues pour nous empêcher de pécher, ou nous a pardonnées pour ne pas nous laisser par terre, nous arrivons à prier réellement, c'est-à-dire à aimer. Parce que l'oraison pour être réellement ce qu'elle doit être, doit être amour. Autrement c'est une agitation des lèvres d'où l'âme est absente."

"Mais, est-il permis de parler à Dieu quand on a les lèvres souillées par tant de paroles profanes ? Moi, dans mes heures de recueillement que je passe comme tu me l'as enseigné, toi, mon très doux apôtre, je fais violence à mon cœur qui voudrait dire à Dieu : "Je t'aime"..."

"Non ! Pourquoi ?"

"Parce qu'il me semble que je ferais une offrande sacrilège en offrant mon cœur..."
Ne fais pas cela, ma fille, ne le fais pas. Ton cœur, avant tout, est reconsacré par le pardon du Fils, et le Père ne voit que ce par- don. Mais, même si Jésus ne t'avait pas encore pardonné, et si toi, dans une solitude ignorée, qui peut être aussi bien matérielle que morale, tu criais vers Dieu : "Je t'aime, Père, pardonne mes misères parce qu'elles me déplaisent à cause de la douleur qu'elles te donnent", crois bien, ô Marie, que le Dieu Père t'absoudrait de Lui-même et que cher Lui serait ton cri d'amour. Abandonne-toi, abandonne-toi à l'amour. Ne lui fais pas violence. Laisse-le même devenir violent comme un incendie. L'incendie consume tout ce qui est matériel mais ne détruit pas une molécule d'air, car l'air est incorporel. Au contraire il le purifie des minuscules déchets que les vents y apportent, le rend plus léger. Il en est ainsi de l'amour pour l'esprit. Il consumera plus rapidement la matière de l'homme, si Dieu le permet, mais il ne détruit pas l'esprit. Au contraire il en augmente la vitalité et le fait pur et agile pour monter vers Dieu. Vois-tu Jean là-bas ? C'est vraiment un garçon. Mais pourtant c’est un aigle. Il est le plus fort de tous les apôtres, car il a compris le secret de la force, de la formation spirituelle : l'amoureuse méditation."

"Mais lui est pur. Moi... Lui c'est un garçon. Moi..."

"Regarde alors le Zélote. Ce n'est pas un garçon. Il a vécu, il a lutté, il a haï. Il le reconnaît sincèrement. Mais il a appris à méditer. Et lui aussi, crois-moi, est bien haut.

Tu vois ? Ils se cherchent tous les deux, parce qu'ils se ressemblent. Ils ont atteint le même âge parfait de l'esprit et par le même moyen : l'oraison mentale. C'est par elle que le garçon est devenu viril en son esprit et c'est par elle que celui qui était déjà vieux et fatigué est revenu à une forte virilité. Et tu connais un autre qui, sans être apôtre sera et même est très avancé à cause de sa tendance naturelle à la méditation qui, depuis qu'il est l'ami de Jésus, est devenue en lui une nécessité spirituelle ? Ton frère."

"Mon Lazare ? ...Oh ! Mère ! Dis-le-moi, toi qui sais tant de choses parce que Dieu te les montre, comment me traitera Lazare à la première rencontre ? Avant, il se taisait, méprisant, mais il le faisait parce que moi, je ne supportais pas les observations. J'ai été très cruelle avec mon frère et ma sœur... Maintenant je le comprends. Maintenant qu'il sait qu'il peut parler, que me dira-t-il ? Je crains de lui un franc reproche. Oh ! certainement il me rappellera toutes les peines dont j'ai été la cause. Je voudrais voler vers Lazare, mais j'en ai peur. Auparavant j'y allais, mais les souvenirs de maman qui était morte, ses larmes présentes encore sur les objets dont elle se servait, les larmes répandues pour moi, par ma faute, rien ne m'émouvait. Mon cœur était cynique, effronté, fermé à toute voix qui n'était pas celle du "mal". Mais maintenant je n'ai plus la force mauvaise du Mal et je tremble... Que me fera Lazare ?"

"Il t'ouvrira les bras et t'appellera "sœur bien-aimée" plus avec son cœur qu'avec ses lèvres. Il est si bien formé en Dieu qu'il ne peut user que de cette manière. Ne crains pas. Il ne te dira pas un mot du passé. Lui, c'est comme si je le voyais, il est là-bas à Béthanie et les jours d'attente sont pour lui bien longs. Il t'attend pour te serrer sur son cœur, pour contenter son amour fraternel. Tu n'as qu'à l'aimer comme il t'aime, lui, pour goûter la douceur d'être nés d'un même sein."

"Je l'aimerais même s'il m'adressait des reproches. Je les mérite."

"Mais lui t'aimera seulement, sans plus."

Elles ont rejoint Jean et Simon qui parlent des futurs voyages et qui se lèvent, respectueux, quand arrive la Mère du Seigneur.

"Nous venons nous aussi pour louer le Seigneur pour les belles œuvres de sa création."
"Mère, as-tu jamais vu la mer ?"

"Oh ! Je l'ai vue. Et alors elle était moins agitée, dans sa tempête, que mon cœur, et moins salée que mes larmes pendant que je fuyais le long de la côte de Gaza vers la Mer Rouge, avec mon Bébé dans mes bras et la peur d'Hérode qui me poursuivait . Et je l'ai vue au retour. Mais alors c'était le printemps sur la terre et dans mon cœur. Le printemps du retour dans la patrie. Et Jésus battait de ses petites mains, heureux de voir des choses nouvelles... Joseph et moi, nous étions heureux aussi, bien que la bonté du Seigneur nous eût rendu moins dur l'exil à Matarea, de mille manières." .

Leur conversation se poursuit alors que je n'ai plus la possibilité de voir et d'entendre.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome: 4 /110

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Marie de Magdala


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 20 Mar - 7:23

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"À Bethléem de Galilée"

Vision du 9 août 1945

C'est le soir quand ils arrivent à Bethléem de Galilée. On comprend que c'est la destinée des villes qui portent ce nom de s'étendre sur des collines ondulées, entourées de verdure, de bois, de prairies sur lesquels paissent les troupeaux qui descendent vers les bercails pour la nuit.

Le ciel est rouge, reste d'un crépuscule puissant qui s'achève. L'atmosphère est pleine de la musique pastorale des cloches et des bêlements tremblants auxquels s'unissent les cris joyeux des enfants qui jouent et les voix de leurs mères qui les appellent.
"Judas de Simon, va avec Simon chercher un logement pour nous et les femmes. L'auberge est au centre du pays et nous vous rejoindrons là." Alors que Judas et le Zélote obéissent, Jésus se tourne vers la Mère et dit : "Cette fois ce ne sera pas comme à l'autre Bethléem. Tu trouveras où te reposer, ma Mère. Il n'y a pas beaucoup de voyageurs en cette saison et il n'y a pas d'édit."

"En cette saison, il serait même agréable de dormir dans les prés ou au milieu de ces bergers, parmi les agneaux" et Marie sourit à son Fils et sourit à des pastoureaux curieux qui la regardent fixement. Elle sourit de telle manière que l'un d'eux donne un coup de coude à un autre et lui dit tout bas : "Ce ne peut être qu'Elle" et il s'avance, sûr de lui, en disant : "Je te salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est-il avec toi ?"
Marie répond par un sourire encore plus doux : "Voilà le Seigneur" et elle montre Jésus qui s'est retourné pour parler avec ses cousins, en les chargeant de donner des oboles aux pauvres qui s'approchent avec des demandes plaintives. Et la Mère touche légèrement son Fils en Lui disant : "Mon Fils, ces pastoureaux te cherchent et ils m'ont reconnue, je ne sais comment..."

"Sûrement qu'Isaac est passé par ici en y laissant le parfum de la révélation. Garçon, viens ici."

Le pastoureau, un brunet d'environ douze-quatorze ans, robuste malgré sa maigreur, aux yeux noirs très vifs, aux cheveux qui retombent en une tignasse d'ébène, enveloppé dans sa peau de brebis - il me semble une copie du jeune Précurseur - s'approche de Jésus, avec un sourire de bonheur, comme fasciné.

"La paix à toi, enfant, comment as-tu reconnu Marie ?"

"Parce que seule la Mère du Sauveur pouvait avoir ce sourire et ce visage. On m'a dit : "Un visage d'ange, des yeux comme des étoiles et un sourire qui est plus doux que le baiser d'une mère, doux comme son nom Marie, saint au point de pouvoir se pencher sur le Dieu nouveau-né". J'ai vu cela en Elle et je l'ai saluée parce que je te cherchais. Nous te cherchions, Seigneur, et... je n'osais pas te saluer Toi, en premier."
"Qui t'a parlé de nous ?"

"Isaac de l'autre Bethléem. Il nous a promis de nous amener vers Toi à l'automne."
"Isaac est venu ici ?"

"Il est encore dans ces contrées, avec tant de disciples. Mais à nous, bergers, c'est lui qui a parlé. Et nous avons cru à sa parole. Seigneur, permets-nous aussi de t'adorer comme nos compagnons de la nuit bienheureuse" et, tout en s'agenouillant dans la poussière du chemin, il lance un cri aux autres bergers qui ont arrêté le troupeau aux portes de la cité (portes, c'est une façon de dire car cette cité n'a pas de murs) là où Jésus aussi s'était arrêté pour attendre les femmes et entrer avec elles dans le pays.
Le pastoureau crie : "Père, frères et amis, nous avons trouvé le Seigneur. Venez et adorons."

Les bergers viennent se grouper avec leur troupeau auprès de Jésus et le prient de ne pas aller ailleurs, mais d'accepter leur pauvre maison, qui n'est pas éloignée, pour y habiter avec ses amis.

"Il y a un grand bercai1" expliquent-ils "puisque Dieu nous protège, et il y a des pièces et des portiques pleins de foin odorant. Les pièces pour la Mère et ses sœurs, puisque ce sont des femmes, mais il y en a une aussi pour Toi. Les autres peuvent dormir avec nous sur le foin, sous les portiques."

"Moi aussi, je resterai avec vous et ce sera pour Moi un plus doux repos que si je dormais dans l'appartement d'un roi. Mais allons d'abord prévenir Judas et Simon."
"J'y vais, moi, Maître" dit Pierre et il s'en va avec Jacques de Zébédée.

Ils s'arrêtent sur le bord de la route, en attendant le retour des quatre apôtres.
Les bergers regardent Jésus comme si c'était déjà Dieu dans sa gloire. Et les plus jeunes sont réellement bienheureux et semblent vouloir s'imprimer dans l'esprit tous détails sur Jésus et sur Marie qui s'est penchée pour caresser des agneaux, venus frotter leurs museaux en bêlant contre ses genoux.

"Il y en avait un, dans la maison d'Elisabeth ma parente, qui léchait mes tresses toutes les fois qu'il me voyait. Je l'appelais "ami", car il était vraiment pour moi un ami comme un enfant et, dès qu'il le pouvait, il courait vers moi. Celui-ci me le rappelle tout à fait, avec ses yeux de deux couleurs. Ne le tuez pas ! L'autre aussi, on le laissa vivre à cause de son amour pour moi."

"C'est une agnelle, Femme, et nous voulions la vendre parce qu'elle a des yeux de deux couleurs et je crois que d'un œil elle y voit peu. Mais nous la garderons si tu veux."

"Oh ! oui ! Je voudrais bien que jamais on ne tue un agneau... Ils sont tellement innocents et leur voix est une voix d'enfant qui appelle la mère. Il me semble qu'on tue un enfant en tuant un de ceux-ci."

"Mais alors, Femme, il n'y aurait plus de place pour nous sur la terre si tous les agneaux restaient en vie" dit le berger le plus âgé.

"Je le sais. Mais je pense à leur douleur et à celle des brebis, leurs mères. Elles pleurent tant quand on leur enlève leurs petits. Elles semblent vraiment des mères, comme nous. Et moi, je ne peux voir souffrir personne, mais j'éprouve un déchirement pour une mère ainsi déchirée. C'est une douleur différente de toute autre, car pour nous se déchirent non seulement le cœur et le cerveau par le choc de la mort d'un enfant, mais jusqu'à nos entrailles. Nous, les mères, restons unies à notre enfant, toujours. Et c'est nous déchirer complètement que de nous l'enlever." Marie ne sourit plus, mais une larme brille dans son œil bleu et elle regarde Jésus qui l'écoute et la regarde et elle Lui met une main sur le bras, comme si elle craignait qu'on fût sur le point de l'arracher à son côté.

Sur la route poussiéreuse arrive un petit groupe de gens armés : six hommes accompagnés de gens qui poussent des cris. Les bergers regardent et parlent entre eux à voix basse. Puis, ils regardent Marie et Jésus. Le plus âgé parle : "Heureusement que tu n'entres pas à Bethléem ce soir."

"Pourquoi ?"

"Parce que ces gens, qui viennent de passer et qui entrent dans la cité, y vont pour arracher un fils à une mère."

"Oh ! mais pourquoi ?"

"Pour le tuer."

"Oh ! non ! Qu'a-t-il fait ?" Jésus aussi le demande et les apôtres s'approchent pour écouter. "On a trouvé, tué sur le chemin de la montagne, le riche Joël. Il revenait de Sicaminon avec beaucoup d'argent. Mais ce n'étaient pas des voleurs car l'argent était encore sur le mort. Le serviteur qui l'accompagnait a dit que son maître lui avait dit de courir en avant pour prévenir de son retour, et sur la route, se dirigeant vers le lieu où fut commis l'homicide, il vit seul le jeune homme que l'on va tuer. Deux hommes du pays, ensuite, jurent qu'ils l'ont vu attaquer Joël. Maintenant les parents du mort exigent la mort du jeune homme. Et s'il est homicide..."

"Tu ne le crois pas ?"

"Cela ne me paraît pas possible. Le jeune est un peu plus âgé qu'un adolescent. Il est bon. Il vit toujours avec sa mère dont il est le fils unique, et elle est veuve, une sainte veuve. Il ne manque pas de ressources, il ne pense pas aux femmes. Il n'est pas querelleur, il n'est pas fou. Pourquoi alors a-t-il tué ?"

"Mais il a peut-être des ennemis ?"

"Qui ? Joël qui est mort ou Abel l'accusé ?"

"L’accusé."

"Ah ! Je ne saurais... Mais... Je ne saurais."

"Sois franc, homme."

"Seigneur, c'est une chose que je pense, et Isaac nous a dit de ne pas penser du mal du prochain."

"Mais on doit avoir le courage de parler pour sauver un innocent."

"Si je parle, que j'aie raison ou tort, je devrai m'enfuir d'ici parce que Aser et Jacob sont puissants."

"Parle sans crainte : Tu ne seras pas contraint de fuir."

"Seigneur, la mère d'Abel est belle, jeune et sage. Aser n'est pas sage, ni non plus Jacob. Au premier, la veuve plaît, et au second... le pays sait que le second c’est un coucou dans le ménage de Joël. Je pense que..."

"J'ai compris. Allons, amis. Vous, les femmes, restez donc avec les bergers. Je reviendrai bientôt."

"Non, Fils. Je viens avec Toi." Jésus s'en va rapidement vers le centre de la cité. Les bergers restent indécis, mais ensuite ils laissent le troupeau aux plus jeunes qui restent avec toutes les femmes, sauf la Mère et Marie d'Alphée qui suivent Jésus et se hâtent de rejoindre le groupe apostolique.

A la troisième rue qui coupe la voie principale de Bethléem, ils rencontrent l'Iscariote, Simon, Pierre et Jacques qui arrivent en gesticulant et en criant.

"Quelle affaire, Maître ! Quelle affaire ! et quelle peine !" dit Pierre bouleversé.

"Un fils enlevé de force à sa mère pour qu'on le tue. Elle le défend comme une hyène. Mais c'est une femme contre des gens armés" ajoute Simon le Zélote.

"Elle saigne déjà de partout !" dit l'Iscariote.

"Ils ont défoncé sa porte car elle s'était barricadée dans sa maison" termine Jacques de Zébédée.

"Je vais la trouver."

"Oh ! oui ! Toi seul peux la consoler."

Ils tournent à droite, puis à gauche vers le centre du pays. Déjà on voit l'attroupement tumultueux qui s'agite et se presse près de la maison d'Abel, et les cris d'une femme, déchirants, inhumains, féroces, en même temps que pitoyables, arrivent jusqu'ici.
Jésus se hâte en arrivant sur une place minuscule, un élargissement de la rue plutôt qu'une place, où le tumulte est à son comble.

La femme dispute encore son fils aux gardes. Elle s'accroche d'une main qui est devenue une griffe de fer aux débris de la porte abattue et de l'autre reste attachée à la ceinture de son fils. Si quelqu'un cherche à l'en séparer elle le mord férocement, insensible aux coups qu'elle reçoit et à la souffrance des cheveux qu'on lui tire d'une manière si féroce qui amène sa tête en arrière. Et, quand elle ne mord pas, elle crie : "Lâchez-le ! Assassins ! Il est innocent ! La nuit du meurtre de Joël il était au lit près de moi ! Assassins ! Assassins ! Calomniateurs ! Immondes ! Parjures !"

Le jeune garçon, saisi aux épaules par ceux qui veulent l'enlever, traîné par les bras, se retourne, le visage bouleversé et crie : "Maman ! Maman, pourquoi dois-je mourir si je n'ai rien fait ?"

C'est un bel adolescent, grand et élancé, aux yeux noirs et doux, aux cheveux noirs foncés, légèrement frisés. Son vêtement déchiré laisse voir son corps souple et jeune presque comme celui d'un enfant.

Jésus, aidé par ceux qui l'accompagnent, fend la foule compacte et se fraie un chemin jusqu'au groupe pitoyable juste au moment où la femme, à bout de forces, a été arrachée à la porte et traînée comme un sac lié au corps de son fils sur les pierres du chemin. Mais cela dure pendant quelques mètres seulement. Un coup plus violent arrache la main de la mère à la ceinture du fils et la femme tombe en avant, en frappant durement son visage contre le sol et en saignant encore davantage. Mais tout de suite elle se redresse sur les genoux, en tendant les bras pendant que le fils, qu'on emporte rapidement autant que le permet la foule qui s'écarte difficilement, libère son bras gauche et l'agite en se tordant en arrière et en criant : "Maman ! Adieu ! Rappelle-toi, toi au moins, que je suis innocent !"

La femme le regarde avec des yeux de folle, et puis tombe à terre, évanouie.

Jésus se présente devant le groupe des gardes : "Arrêtez-vous un moment. Je vous l'ordonne !" et son visage ne souffre pas de réplique.

"Qui es-tu ?" demande, agressif, un citadin du groupe. "Nous ne te connaissons pas. Ecarte-toi et laisse-nous aller pour qu'il soit tué avant que la nuit arrive."

"Je suis un Rabbi. Le plus grand. Au nom de Jéhovah, arrêtez-vous ou Dieu vous foudroiera." A ce moment, il semble que Lui va les foudroyer. "Qui est témoin contre celui-ci ?"

"Moi, lui et lui" répond celui qui a parlé le premier.

"Votre témoignage n'est pas valable parce qu'il n'est pas vrai."

"Et pourquoi peux-tu le dire ? Nous sommes prêts à le jurer."

"Votre serment est un péché."

"Nous, pécher ? Nous ?"

"Vous. De même que vous couvez la luxure, que vous nourrissez la haine, que vous êtes avides des richesses, que vous êtes homicides, vous êtes également parjures. Vous vous êtes vendus à l'Impureté. Vous êtes capables d'accomplir n'importe quelle infamie."

"Fais attention à tes paroles. Je suis Aser..."

"Et Moi, je suis Jésus."

"Tu n'es pas d'ici. Tu n'es pas prêtre, ni juge. Tu n'es rien. Tu es l'étranger."

"Oui, je suis l'Etranger car la Terre n'est pas mon Royaume. Mais je suis Juge et Prêtre. Non seulement de cette petite portion d'Israël, mais de tout Israël et du monde entier."

"Allons, allons ! Nous n'avons affaire avec un fou" dit l'autre témoin et il pousse Jésus pour l'écarter.

"Tu ne feras pas un pas de plus" tonne Jésus en le regardant d'un regard de miracle qui subjugue et paralyse, comme il rend la vie et la joie quand il le veut. "Tu ne fais pas un pas de plus, Tu ne crois pas à ce que je dis ? Eh bien, alors, regarde. Ici, il n'y a pas la poussière du Temple, ni son eau, et il n'y a pas de paroles écrites avec de l'encre pour rendre très amère l'eau qui est le jugement pour la jalousie et l'adultère. Mais ici, il y a Moi. Et c'est Moi qui rends le jugement." La voix de Jésus est une sonnerie de trompette tant elle est pénétrante.

Les gens se bousculent pour voir. Seules Marie très Sainte et Marie d'Alphée sont restées pour secourir la mère évanouie.

"Et voici comment je juge. Donnez-moi une pincée de la poussière de la route et une goutte d'eau dans un vase. Et pendant qu'on me les donne, vous les accusateurs, et toi l'accusé, répondez-moi. Es-tu innocent, fils ? Dis-le avec sincérité à Celui qui est pour toi le Sauveur."

"Je le suis, Seigneur."

"Aser, peux-tu jurer n'avoir dit que la vérité ?"

"Je le jure. Je n'aurais pas de raison de mentir. Je le jure par l'autel. Que descende du Ciel une flamme qui me brûle si je ne dis pas la vérité."

"Jacob, peux-tu jurer que tu es sincère dans l'accusation et sans un motif secret qui te pousse à mentir ?"

"Je le jure par Jéhovah. Seul l'amour pour mon ami assassiné me pousse à parler. Avec celui-ci, je n'ai rien de personnel."

"Et toi, serviteur, peux-tu jurer d'avoir dit la vérité ?"

"Je le jure mille fois, s'il le faut ! Mon maître ! Mon pauvre maître !" et il pleure en cachant sa tête avec son manteau.

"C'est bien. Voici l'eau et voici la poussière. Et voici la parole : "Toi, Père Saint et Dieu Très-Haut, accomplis par mon intermédiaire le jugement de vérité pour que vie et honneur soient rendus à l'innocent et à sa mère désolée, et un juste châtiment à qui n'est pas innocent. Mais, pour la grâce que j'ai à tes yeux, ni flamme, ni mort, mais qu'une longue expiation arrive à ceux qui ont commis le péché."

Il dit ces paroles en tenant les mains étendues sur le vase comme fait le prêtre pendant la Messe, à l'offertoire. Puis il plonge sa main droite dans le vase et de sa main mouillée il asperge les quatre qui sont soumis au jugement et leur fait boire une gorgée de cette eau, d'abord au jeune homme, puis aux trois autres.

Ensuite il croise les bras sur sa poitrine et les regarde. La foule aussi regarde et après un moment pousse un cri et se jette le visage contre terre. Alors les quatre qui étaient alignés se regardent entre eux, et crient à leur tour. Le premier, le jeune homme, crie de stupeur, les autres d'horreur, car ils voient leurs visages couverts d'une lèpre subite, alors que le jeune homme en est indemne.

Le serviteur se jette aux pieds de Jésus qui s'écarte comme tout le monde, y compris les soldats, et il s'écarte en prenant par la main le jeune Abel pour qu'il ne se contamine pas près des trois lépreux. Et le serviteur crie : "Non ! Non ! Pardon ! Je suis lépreux ! Ce sont eux qui m'ont payé pour retarder le maître jusqu'au soir pour le frapper sur le chemin désert. Ils m'ont fait exprès déferrer la mule. Ils m'ont appris à mentir en disant que j'étais venu en avant. Au contraire, j'étais avec eux pour le tuer et je dis aussi pourquoi ils l'ont fait. Parce que Joël s'était aperçu que Jacob aimait sa jeune femme et parce que Aser voulait la mère d'Abel et qu'elle le repoussait. Ils se sont mis d'accord pour se débarrasser en même temps de Joël et d'Abel et jouir des femmes. J'ai parlé. Enlève-moi la lèpre, enlève-la-moi ! Abel, tu es bon, prie pour moi !"
"Toi, va auprès de ta mère. Qu'en sortant de son évanouissement elle voie ton visage et revienne à une vie tranquille. Et vous... A vous je devrais dire : "Qu'il vous soit fait ce que vous avez fait". Et ce serait humaine justice. Mais je vous livre à une expiation surhumaine. La lèpre, dont vous êtes horrifiés, vous préserve d'être saisis et tués comme vous le méritez. Peuple de Bethléem, écartez- vous, ouvrez-vous comme les eaux de la mer pour les laisser aller à leur longue galère. Galère terrible ! Plus atroce qu'une mort immédiate. Et c'est une pitié de Dieu pour leur donner possibilité de se repentir, s'ils le veulent. Allez !"

La foule se colle aux murs pour laisser libre le milieu du chemin. Les trois, recouverts de la lèpre comme s'ils étaient malades depuis des années, s'en vont, l'un derrière l'autre, vers la montagne. Dans le silence du crépuscule qui descend et qui a fait taire toutes les voix d'oiseaux et de quadrupèdes, on n'entend que leurs pleurs.

"Purifiez le chemin avec quantité d'eau après y avoir allumé le feu. Et vous, soldats : allez rapporter que justice est faite et faite selon la plus parfaite loi mosaïque."
Jésus se dispose à aller où sa Mère et Marie d'Alphée continuent de secourir la femme qui revient lentement à elle, pendant que son fils caresse ses mains glacées et les baise. Mais les gens de Bethléem, avec un respect mêlé de crainte, le prient : "Parle-nous, Seigneur. Tu es réellement puissant. Tu es certainement Celui dont a parlé l'homme qui en passant par ici a annoncé le Messie."

"Je parlerai à la nuit, près du bercail des bergers. Pour l'instant, je vais aider la mère à se rétablir."

Et il va trouver la femme qui est assise sur les genoux de Marie d'Alphée. Elle se remet de plus en plus en regardant le visage affectueux de Marie qui lui sourit. Elle ne se rend pas bien compte jusqu'au moment où elle dirige son regard sur la chevelure d'ébène de son fils qui est penché sur ses mains tremblantes et elle demande : "Je suis morte, moi aussi ? Ce sont les Limbes ?"

"Non, femme, c'est la Terre et celui-ci est ton fils, sauvé de la mort. Et Celui-là, c'est Jésus, mon Fils, le Sauveur."

La femme a un premier mouvement, bien humain. Elle rassemble ses forces et s'avance pour prendre la tête inclinée de son enfant. Elle le voit sain et sauf, l'embrasse avec frénésie, pleurant, riant, retrouvant tous les noms qu'elle lui donnait quand il était petit pour lui dire sa joie.

"Oui, maman, oui. Mais maintenant, regarde, non pas moi, mais Lui. Lui qui m'a sauvé. Bénis le Seigneur."

La femme, encore trop faible pour se lever ou pour se mettre à genoux, tend ses mains qui tremblent et saignent encore. Elle prend la main de Jésus en la couvrant de baisers et de larmes.

Jésus lui met sa main gauche sur la tête, en lui disant : "Sois heureuse, en paix et sois toujours bonne. Et toi aussi, Abel"

"Non, mon Seigneur. Ma vie et celle de mon fils sont à Toi parce que tu les as sauvées. Permets-lui d'aller avec les disciples, comme déjà il le désirait depuis qu'ils sont venus ici. Je te le donne avec tant de joie et je te prie de permettre que moi je le suive pour le servir et servir les serviteurs de Dieu."

"Et ta maison ?"

"Oh ! Seigneur ! Est-ce que quelqu'un qui renaît à la vie peut avoir les sentiments qu'il avait avant de mourir ? Par Toi, Mirta est sortie de la mort et de l'enfer. Dans ce pays, je pourrais arriver à haïr ceux qui m'ont torturée dans mon enfant. Et tu prêches l'amour, je le sais. Permets donc à la pauvre Mirta d'aimer le Seul qui mérite l'amour, sa mission, ses serviteurs. Maintenant, je suis encore épuisée et ne pourrais te suivre. Mais, dès que je le pourrai, permets-le-moi, Seigneur. Je serai à ta suite et près de mon Abel..."

"Tu suivras ton fils, et Moi avec lui. Sois heureuse. Sois en paix, maintenant. Avec ma paix. Adieu."

Et, pendant que la femme soutenue par son fils et quelques pieuses personnes rentre à la maison, Jésus, avec les bergers, les apôtres, la Mère et Marie d'Alphée, sort du pays pour se rendre ensuite au bercail situé à l'extrémité d'une rue qui débouche dans les champs...

...Un grand feu a été allumé pour éclairer la réunion. Assis en demi-cercle dans les champs, un grand nombre de gens attendent que Jésus vienne parler. En attendant, ils parlent des événements du jour. Abel aussi est là avec beaucoup de gens qui se félicitent en disant que tous croyaient à son innocence.

"Mais, vous étiez prêts à me tuer, pourtant ! Même toi qui m'avais salué à la porte de ma maison, à 1'heure où on tuait Joël" ne peut se retenir de répondre le jeune homme. Et il ajoute : "Mais moi, je te pardonne au nom de Jésus.
"
Voilà que Jésus vient du bercail vers eux. Grand, vêtu de blanc, entouré par les apôtres, suivi par les bergers et les femmes.

"La paix à vous tous. Si ma venue a servi à instaurer le Règne de Dieu parmi vous, que béni soit le Seigneur. Si ma venue a servi à faire éclater une innocence, que béni soit le Seigneur. Si le fait d'être arrivé à temps pour empêcher un crime sert aussi à donner à trois coupables un moyen de se racheter, que béni soit le Seigneur.

Maintenant cette journée nous incite à méditer un grand nombre de choses. Nous les méditerons pendant que la nuit descend pour envelopper de ténèbres la joie de deux cœurs et le remords de trois autres. Dans ses ténèbres, elle voile comme sous un voile pudique les larmes joyeuses des premiers et les larmes brûlantes des autres que cependant Dieu voit. Entre toutes ces choses, il y a cette tendance à considérer comme nul et inutile ce que Dieu a donné par la Loi.

La Loi donnée par Dieu est théoriquement très observée en Israël, mais réellement elle ne l'est pas. La Loi est là, analysée, disséquée, mise en morceaux au point de la faire mourir par des tortures subtiles. Elle est là. Mais comme un cadavre momifié, elle est sans vie, sans respiration, sans circulation de sang bien qu'elle ait l'apparence de quelqu'un que le sommeil a immobilisé, ainsi la Loi n'a ni vie, ni respiration, ni sang en trop, trop, trop de cœurs. Sur une momie, on s'assoit comme sur un tabouret, sur une momie on peut poser des objets, des vêtements, même des ordures si on veut, et elle ne se révolte pas parce qu'elle n'a pas de vie. Ainsi trop de gens font de la Loi un tabouret, un appui, une décharge pour leurs ordures, certains qu'elle ne se révolte pas en leur conscience parce que, pour eux, elle est morte.

Je pourrais comparer une grande partie d'Israël aux forêts pétrifiées que l'on voit çà et là dans la vallée du Nil et dans le désert de l'Égypte  .C'étaient des bois et des bois de plantes vivantes, nourries par la sève, bruissantes au soleil, couvertes de beaux feuillages, de fleurs, de fruits. Elles faisaient du lieu où elles avaient grandi un petit paradis terrestre, chers aux hommes et aux animaux qui oubliaient l'aridité désolée du désert, la soif ardente que le sable donne à l'homme par sa poussière brûlante qui pénètre dans la gorge. Ils oubliaient le soleil impitoyable qui, en peu de temps, calcifie les cadavres en les décharnant, en consumant les chairs en poussière, et en laissant couchés dans les vagues des sables, des squelettes et encore des squelettes polis comme par un ouvrier soigneux. Ils oubliaient tout sous cette ombre verte, bruissante, riche en eau et en fruits qui restauraient, consolaient, redonnaient du courage pour de nouveaux parcours.

Puis, pour une cause inconnue, comme des choses maudites, elles se sont non seulement desséchées comme font les arbres qui, bien que morts, servent encore à faire du feu dans les foyers de l'homme ou des braisiers pour éclairer la nuit, éloigner les fauves et chasser l'humidité de la nuit pour les voyageurs éloignés des pays. Mais ces arbres n'ont pas servi comme bois. Ils sont devenus de la pierre. De la pierre. La silice du sol semble, par un sortilège, être montée des racines, au tronc, aux branches, au feuillage. Puis les vents ont brisé les branches les plus faibles, devenues semblables à de l'albâtre qui est, à la fois, dur et mou. Mais les branches, les plus grosses, sont là, sur leurs troncs puissants pour tromper les caravanes fatiguées, qui sous les reflets éblouissants du soleil ou sous la lumière spectrale de la lune, voient se profiler les ombres des troncs qui se dressent sur les plaines ou dans le fond des vallées qui ne voient l'eau qu'aux époques des crues fécondes, cherchant avec angoisse un refuge, de quoi se restaurer, un puits, des fruits frais et, les yeux fatigués par le reflet du soleil sur les sables sans rien qui en abrite, les caravaniers se précipitent vers les forêts fantômes. De vrais fantômes ! Apparences illusoires de corps vivants, présence réelle de choses mortes.

Je les ai vues. J'en ai gardé le souvenir, bien que je fusse seulement un peu plus grand qu'un tout petit , comme d'une des plus tristes choses de la Terre. C'est ainsi qu'elles m'étaient apparues tant que je n'ai pas eu touché, mesuré, pesé les choses de la Terre qui sont totalement tristes parce qu'elles sont complètement mortes. Les choses immatérielles, c'est-à-dire les vertus et les âmes mortes. Les premières, mortes dans les âmes, mortes les âmes parce qu'elles se sont tuées.

La Loi est en Israël, mais elle y est comme les arbres pétrifiés dans le désert : devenue silice. Morte. Cause d'erreur, objet destiné à se corroder sans utilité. Objets nuisibles même comme les arbres pétrifiés parce qu'ils créent des mirages qui attirent en éloignant des vraies oasis, en faisant mourir de faim, de soif, de désolation, en attirant vers leur mort. Choses mortes qui en attirent d'autres à la mort, comme on lit dans certains récits de mythes païens.

Aujourd'hui, vous avez eu un exemple de ce que c'est qu'une Loi réduite à l'état de pierre dans une âme devenue elle aussi de pierre. C'est la source de toutes sortes de péchés et de malheurs. Que cela vous serve à savoir vivre et à savoir faire vivre la Loi en vous, dans son intégrité que Moi j'éclaire par des lumières de miséricorde.

La nuit est profonde. Les étoiles nous regardent, et Dieu avec elles. Levez votre regard vers le ciel étoilé et élevez votre esprit vers Dieu. Et sans critiquer les malheureux déjà punis par Dieu, sans orgueil pour n'avoir pas leur péché, promettez à Dieu et à vous-mêmes de ne pas tomber dans l'aridité des plantes maudites des déserts et des vallées d'Égypte.
La paix soit avec vous."

Il les bénit, et puis se retire dans la vaste enceinte du bercail entouré de portiques rustiques sous lesquels les bergers ont étendu une bonne couche de foin pour servir de lit aux serviteurs du Seigneur.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/111

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Bethléem sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 21 Mar - 7:12

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"La vocation est plus que le sang".

En allant à Sicaminon

La matinée calme et ensoleillée favorise la montée sur des collines toujours orientées vers l'ouest, c'est-à-dire vers la mer.

"Nous avons bien fait d'arriver aux collines dans les premières heures de la matinée. Nous n'aurions pas pu rester dans la plaine sous ce soleil. Mais ici, il y a de l'ombre et de la fraîcheur. Je plains ceux qui suivent la voie romaine, bonne pour l'hiver" dit Mathieu.

"Après ces collines, nous allons trouver le vent de la mer. L'air en est toujours tempéré" dit Jésus.

"Nous mangerons là-haut. L'autre jour c'était tellement beau et d'ici ce doit l'être encore d'avantage, car le Carmel est plus proche, et aussi la mer" ajoute Jacques d'Alphée.

"Elle est pourtant belle, notre patrie !" s'exclame André.

"Oui. Il y a vraiment de tout : monts neigeux et collines aux douces pentes, lacs, fleuves, arbres de toutes espèces, et il n'y manque pas la mer. C'est vraiment le pays délicieux qu'ont célébré nos psalmistes, nos prophètes, nos grands guerriers et nos poètes" dit le Thaddée.

"Dis-en quelque passage, toi qui sais tant de choses" demande instamment Jacques de Zébédée.

"C'est avec la beauté du Paradis qu'Il a formé la terre de Juda. Du sourire de ses anges Il a décoré la terre de Nephtali et avec les fleuves de miel du ciel Il a donné leur saveur aux fruits de sa terre. Toute la création se mire en toi, gemme de Dieu, donnée par Dieu à son peuple saint. Plus douce que les grappes serrées qui mûrissent sur les pentes de tes monts, plus suave que le lait qui gonfle les mamelles de tes agnelles, plus enivrante que le miel qui ale goût des fleurs qui te revêtent, terre bienheureuse, est ta beauté pour le cœur de tes fils.

Le ciel est descendu pour former un fleuve qui unit deux gemmes, pour te faire sur ton vert vêtement des pendentifs et une ceinture.

Ton Jourdain chante, la mer est souriante, et la seconde rappelle que Dieu est terrible, pendant que les collines semblent danser vers le soir comme de gaies fillettes dans un pré, et tes montagnes prient pendant les aubes angéliques ou chantent l'alléluia sous les feux du soleil, ou encore adorent en même temps que les étoiles, ta puissance, ô Dieu Très Haut.

Tu ne nous as pas renfermés dans des frontières resserrées, mais tu as laissé devant nous la mer ouverte pour nous dire que le monde est à nous"

"C'est beau! Oh ! c'est vraiment beau ! Moi, je n'ai été que sur le lac et à Jérusalem pendant des années et des années, je n'ai vu rien d'autre. Ce n'est que maintenant que je connais la Palestine, mais je suis certain qu'il n'y a rien de plus beau au monde" affirme Pierre, plein de fierté pour son pays.

"Marie me disait que très belle aussi est la vallée du Ni1" dit Jean.

"Et l'homme d'Endor parle de Chypre comme d'un paradis" ajoute Simon.

"Oh ! oui, mais notre terre !..."... Les apôtres, sauf l'Iscariote et Thomas qui sont peu en avant avec Jésus, continuent à louer les beautés de la Palestine.

Par derrière viennent les femmes qui ne peuvent se retenir de recueillir des graines de fleurs pour les semer dans leurs parterres ou leurs jardins parce qu'elles sont belles et que ce sera un souvenir de leur voyage.

Des aigles, de mer je crois, ou des vautours, font de larges cercles sur les crêtes des collines, plongeant, de temps à autre, à la recherche d'une proie et un duel commence entre deux vautours qui luttent, qui luttent, en perdant leurs plumes, en un combat distingué et féroce qui se termine par la fuite du vaincu. Sans doute il s'en va mourir sur un pic éloigné. C'est au moins le jugement de tout le monde, tant son vol est pénible, épuisé.

"La goinfrerie lui a fait du mal" commente Thomas.

"La goinfrerie et l'obstination font toujours mal. Même ces trois d'hier !... Miséricorde éternelle ! Quel sort terrible !" dit Mathieu.

"Ne guériront-ils jamais ?" demande André.

"Demande-le au Maître."

Jésus, interrogé, répond : "Il vaudrait mieux demander s'ils se convertiront. Car, en vérité, je vous dis qu'il est préférable de mourir lépreux et saint que sain et pécheur. La lèpre reste sur la terre, dans la tombe, mais le péché reste pour l'éternité."

"Ton discours d'hier soir m'a beaucoup plu, à moi" dit le Zélote.

"A moi, non. Il était très sévère pour beaucoup de gens en Israël" dit l'Iscariote.

"Es-tu de ceux-là ?"

"Non, Maître."

"Mais alors, pourquoi te fâches-tu ?"

"Mais parce que cela peut te nuire."

"Devrais-je alors, pour éviter ces ennuis, pactiser avec les pécheurs et être leur complice ?"

"Je ne dis pas cela. Tu ne pourrais pas le faire. Mais te taire, ne pas dresser les grands contre Toi..."

"Se taire, c'est être d'accord. Moi, je ne suis pas d'accord avec les fautes; ni des petits ni des grands."

"Mais tu vois ce qui est arrivé au Baptiste ?"

"Sa gloire."

"Sa gloire ? Il me semble sa ruine."

"Persécution et mort par fidélité à notre devoir sont gloire à 1'homme. Le martyre est toujours glorieux."

"Mais la mort lui empêche d'être maître et donne de la douleur aux disciples et à ceux de sa famille. Lui échappe à toute peine, mais il laisse aux autres des peines bien plus grandes. Le Baptiste n'a pas de parents, c'est vrai. Mais il a toujours des devoirs envers ses disciples."

"Même s'il eût des parents, c'était la même chose. La vocation est plus que le sang."
"Et le quatrième commandement ?"

"Il vient après ceux qui concernent Dieu."

"Une mère, tu l'as vu hier comme elle souffre à cause de son fils..."

"Mère ! Viens ici" dit Jésus.

Marie accourt près de Jésus et demande: "Que veux-tu, mon Fils?"

"Mère, Judas de Kériot plaide ta cause parce qu'il t'aime et qu'il m'aime."

"Ma cause ? En quoi ?"

"Il veut me décider à une plus grande prudence, pour que je ne sois pas frappé comme notre parent, le Baptiste. Il me dit qu'il faut avoir pitié des mères, en se ménageant pour elles, car ainsi le veut le quatrième commandement. Toi, qu'en dis-tu ? Je te donne la parole, Mère, pour que tu instruises avec douceur notre Judas."

"Moi, je dis que je n'aimerais plus mon Fils en tant que Dieu, que j'en arriverais à me demander si je ne m'étais pas toujours trompée, de m'être toujours méprise sur sa Nature si je le voyais transiger avec sa perfection, en abaissant sa pensée à des considérations humaines, en perdant de vue les considérations surhumaines : à savoir racheter, chercher à racheter les hommes par amour pour eux et pour la gloire de Dieu, quitte à se créer des peines et des rancœurs. Je l'aimerais encore comme un fils dévoyé par une force malfaisante, par pitié, parce que c'est mon fils, parce que ce serait un malheureux, mais plus avec cette plénitude d'amour dont je l'aime maintenant que je le vois fidèle au Seigneur"

"A Lui-même, tu veux dire."

"Au Seigneur. Maintenant il est le Messie du Seigneur et il doit être fidèle au Seigneur, comme tout autre et même plus que tout autre, parce que Lui a une mission plus grande qu'il n'y en a jamais eu, comme il n'y en a pas et comme il n'y en aura pas sur la Terre, et il a certainement de Dieu une aide en rapport avec une si grande mission."
"Mais s'il Lui arrivait du mal, ne pleurerais-tu pas ?"

"Toutes les larmes de mes yeux. Mais je pleurerais des larmes et du sang si je le voyais infidèle à Dieu."

"Cela diminuera beaucoup les fautes de ceux qui le persécuteront."

"Pourquoi ?"

"Parce que Lui, autant que toi, vous les justifiez en quelque sorte."

"Ne le pense pas. Ce seront toujours les mêmes fautes aux yeux de Dieu, que nous jugions que cela est inévitable ou que nous jugions qu'aucun homme d'Israël ne devrait être coupable à l'égard du Messie."

"Pour un homme d'Israël? Et si c'était un gentil ce ne serait pas la même chose?"
"Non, pour les gentils, ce ne serait qu'une faute à l'égard de l'un de leurs semblables. Israël sait qui est Jésus."

"Une grande partie d'Israël ne le sait pas."

"Ne veut pas le savoir. Est consciemment incrédule. A l'anticharité elle joint donc l'incrédulité et elle nie l'espérance. Piétiner les trois vertus principales n'est pas une petite faute, Judas. C'est grave, spirituellement plus grave qu'un acte matériel contre mon Fils."

Judas, à court d'arguments, se baisse pour lacer une sandale, et reste en arrière.
On a atteint le sommet ou plutôt une saillie du sommet qui s'avance comme si elle voulait courir vers l'azur riant de la mer sans limites.  Un bois épais de chênes verts produit une lumière d'émeraude claire, marquée d'agréables déchirures de soleil sur cette crête montagneuse agréable, aérée, ouverte sur la côte toute proche, en face de la chaîne majestueuse du Carmel. En bas, au pied de la montagne dont l'avancée se penche comme si elle voulait voler, après de petits champs à mi-pente, il y a une étroite vallée avec un torrent profond, certainement puissant par la violence de son cours en temps de crue, maintenant réduit à une écume d'argent au milieu de son lit. Le torrent court vers la mer en rasant la bas~ du Carmel. Un chemin suit le torrent, surélevé à droite du cours d'eau qui relie une ville située au milieu d'une baie aux villes de l'intérieur peut-être de la Samarie si je m'oriente bien.

"Cette ville, c'est Sicaminon" dit Jésus. "Nous y serons ce soir à la tombée de la nuit. Reposons-nous maintenant car la descente est difficile, bien que fraîche et courte."

Ils s'assoient en cercle, pendant que rôtit sur une broche rustique un agneau, certainement un cadeau des bergers. Ils parlent entre eux et avec les femmes...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/112

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Collines de Galilée


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 23 Mar - 7:16

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

Aux disciples de Sicaminon :  "Se brûler soi-même"

C’est justement sur les rives du torrent profond que Jésus trouve Isaac avec de nombreux disciples, connus et inconnus.

Parmi ceux qui sont connus, il y a le chef de la synagogue de "La Belle Eau" : Timon; Joseph d'Emmaüs qu'on avait accusé d'inceste; le jeune homme qui abandonna l'ensevelissement de son père pour suivre Jésus;  Etienne; le lépreux Abel purifié l'année précédente près de Corozaïn avec son ami Samuel; il y a le passeur de Jéricho : Salomon, et d'autres, d'autres, d'autres que je reconnais mais dont je ne me rappelle absolument pas l'endroit où je les ai vus ni leurs noms. Visages connus, et désormais il y en a tant, tous connus comme visages de disciples. Et puis d'autres, conquis par Isaac ou par les disciples eux-mêmes que je viens de nommer, qui suivent le groupe principal en espérant trouver Jésus.

La rencontre est affectueuse, joyeuse et respectueuse. Isaac rayonne de joie de voir le Maître et de Lui montrer son nouveau troupeau et, comme récompense, il demande une parole de Jésus pour la foule qu'il a avec lui.

"Connais-tu un endroit tranquille où l'on peut se réunir ?"

"A l'extrémité du golfe, il y a une plage déserte où se trouvent des cabanes de pêcheurs, vides en cette saison parce que malsaines, et parce que la saison de la pêche des poissons pour la salaison est terminée, et ils vont en Syro-Phénicie pour pêcher la pourpre. Beaucoup d'entre eux croient déjà en Toi pour t'avoir entendu parler dans les villes maritimes ou pour avoir trouvé les disciples, et ils m'ont cédé leurs cabanes pour nous y reposer. Nous y revenons après une mission. Car il y a beaucoup à faire sur cette côte. Elle est totalement corrompue par tant de choses. Je voudrais arriver jusqu'à la Syro-Phénicie et ce serait possible par la mer car la côte est trop brûlée par le soleil pour la faire à pied . Mais je suis berger pas marin, et parmi ceux-ci il n'y en a pas un qui sache diriger un bateau à voile."

Jésus écoute attentivement avec un léger sourire. Il est un peu penché, Lui si grand, devant le petit berger qui, comme un soldat, rapporte tout à son général. Jésus répond : "Dieu t'aide à cause de ton humilité. Si je suis connu ici, mon disciple, c'est par toi, pas par les autres. Maintenant nous allons demander à ceux du lac s'ils se sentent capables d'aller à la voile sur la mer, et nous irons, si nous pouvons, en Syro-Phénicie." Et il se retourne pour chercher Pierre, André, Jacques et Jean qui ont une conversation animée avec quelques disciples, pendant que Judas Iscariote est en arrière, occupé à faire des compliments à Etienne, et le Zélote, Barthélemy et Philippe sont à côté des femmes. Les quatre autres sont près de Jésus.

Les quatre pêcheurs viennent tout de suite : "Est-ce que vous vous sentez à même d'aller en barque sur la mer ?" demande Jésus.

Les quatre se regardent, perplexes. Pierre, tout en réfléchissant, se passe la main dans les cheveux, puis il demande : "Mais où ? Au grand large ? Nous, nous sommes des poissons d'eau douce..."

"Non, le long de la côte jusqu'à Sidon."

"Hum! Je crois que c'est possible. Qu'en dites-vous?"

"Moi aussi, je le crois. Mer ou lac, ce sera toujours la même chose : de l'eau" dit Jacques.

"Et même ce sera plus beau et plus facile" dit Jean.

"Mais cela je ne sais pas d'après quoi tu le juges" lui répond son frère.

"C'est à cause de son amour pour la mer. Celui qui aime quelque chose y voit toutes les perfections. Si tu aimais ainsi une femme, tu serais un parfait époux" plaisante Pierre en secouant Jean amicalement.

"Non. Je le dis parce qu'à Ascalon j'ai vu que les manœuvres sont les mêmes et la navigation est tellement agréable" répond Jean.

"Alors, allons-y !" s'exclame Pierre. "Il vaudrait pourtant toujours mieux avoir quelqu'un du pays. Nous ne connaissons pas cette mer, ni ses hauts fonds" observe Jacques.
"Oh ! Je n'y pense même pas ! Nous avons Jésus avec nous ! Autrefois je n'étais pas tranquille, mais depuis qu'il a apaisé le lac ! Allons, allons avec le Maître à Sidon. Peut-être il y a du bien à faire" dit André.

"Alors nous irons. Tu te procureras les barques pour demain. Fais-toi donner la bourse par Judas de Simon."

Les apôtres et les disciples sont mêlés ensemble. Il n'est pas nécessaire de dire quelle fête c'est pour un grand nombre et ce sont ceux qui sont bien connus de Jésus. Ils reviennent sur leurs pas, se dirigeant vers la ville et se promènent dans la banlieue jusqu'à rejoindre la pointe extrême de la baie qui s'allonge dans la mer comme un bras recourbé. Les cabanes, disséminées en petit nombre sur la petite côte couverte de graviers, représentent l'endroit le plus misérable de la ville, le plus dépeuplé et qui n'est habité qu'occasionnellement. Les maisonnettes sont des cubes aux murs effrités par l'air salin et par leur vétusté. Elles sont toutes fermées et, quand les disciples les ouvrent, elles font voir leur misère enfumée, leur mobilier vraiment réduit au strict minimum.

"Voilà, elles sont très commodes et propres à défaut de beauté" dit Isaac qui en fait les honneurs.

"Belles non, les pauvres. "La Belle Eau" était un palais en comparaison. Et il y en avait qui se plaignaient..." bougonne Pierre.

"Mais, pour nous, c'est une fortune."

"Bien sûr, bien sûr ! L'important c'est d'avoir un toit et de s'aimer. Oh ! mais regarde où est notre Jean ! Comment vas-tu ? Où étais-tu ?"

Mais Jean d'Endor, tout en souriant à Pierre, court vénérer Jésus qui le salue avec de très bonnes paroles.

"Je ne l'ai pas fait venir parce qu'il n'était pas très bien... Je préfère qu'il reste ici. Il sait si bien y faire avec les gens de la ville et avec ceux qui demandent des renseignement sur le Messie..." dit Isaac.

En fait l'homme d'Endor est beaucoup plus maigre qu'auparavant, mais son visage est serein. La maigreur ennoblit ses traits et fait penser à quelqu'un qui est déjà touché par le double martyre de la chair et de l'esprit.

Jésus l'observe et lui demande : "Es-tu malade, Jean ?"

"Pas plus qu'avant de te voir. Et cela pour la chair. Mais pour l'âme, si je me juge bien, je suis en train de me guérir de mes blessures personnelles."

Jésus regarde encore son œil apaisé et son front creusé aux tempes et n'ajoute rien. Mais il lui met une main sur l'épaule pendant qu'il entre avec lui dans une maisonnette où l'on a apporté des bassines d'eau de mer pour rafraîchir les pieds fatigués et des brocs d'eau fraîche pour la soif, pendant que dehors, sur une table rustique ombragée par un semblant de tonnelle de plantes grimpantes, on prépare les tables.

Et c'est un beau spectacle, pendant que descend la nuit et que la mer murmure les prières du soir par le bruit léger du ressac sur la petite plage caillouteuse, de voir le souper de Jésus avec les femmes et les apôtres assis à une table grossière alors que les autres, ou bien assis par terre, ou sur des sièges, ou sur des paniers renversés, font cercle autour de la table principale. Le repas est vite terminé et encore plus vite est desservie la table; car il y avait peu de vaisselle et pour les hôtes les plus importants. La mer a pris une couleur indigo dans la nuit encore sans lune, et toute sa majesté se dévoile à cette heure pleine d'une tristesse solennelle particulière aux rivages marins.

Jésus, grandeur blanche parmi des ombres de plus en plus obscures, se lève de table et vient au milieu de la petite foule des disciples, pendant que les femmes se retirent. Isaac et un autre allument de petits jeux sur la grève pour éclairer et pour éloigner les nuées de moustiques qui viennent sans doute de marécages tout proches.

"La paix à vous tous. La miséricorde de Dieu nous réunit en avance sur le temps fixé en donnant à nos cœurs une joie réciproque. Je les ai tous scrutés, ces cœurs, vos cœurs moralement bons, comme le montre votre présence ici, en m'attendant, en vous formant en Moi, encore imparfaits spirituellement comme le montrent certaines de vos réactions. Elles manifestent comment persiste encore en vous le vieil homme d'Israël avec ses idées et ses préjugés, et il n'est pas encore sorti de lui, comme le papillon de la chrysalide, 1'homme nouveau, 1'homme du Christ qui du Christ possède la large, la lumineuse, miséricordieuse mentalité et la charité encore plus  large. Mais n'en soyez pas mortifiés si je vous ai scrutés et lus en tous vos secrets. Un Maître doit connaître ses élèves pour pouvoir corriger leurs défauts et, croyez-moi, s'il est un bon maître, il n'est pas dégoûté par ceux qui ont le plus de défauts, mais au contraire il se penche sur eux pour les rendre meilleurs. Vous, vous savez que je suis un bon Maître.

Et maintenant voyons ensemble ces réactions et ces préjugés, envisageons de considérer ensemble le motif pour lequel nous sommes ici et, à cause de la joie que cette réunion nous donne, sachons bénir le Seigneur qui toujours, d'un bien particulier, tire un bien collectif.

J'ai entendu de vos lèvres votre admiration pour Jean d'Endor, d'autant plus grande qu'il se reconnaît pécheur converti, et c'est son ancienne manière d'être et la nouvelle qu'il prend comme base de prédication pour ceux qu'il veut amener à Moi. C'est vrai. C'était un pécheur. Maintenant c'est un disciple. Beaucoup de vous sont désormais venus au Messie grâce à lui. Vous voyez donc que c'est précisément par ces moyens que le vieil homme d'Israël mépriserait, que Dieu crée le nouveau peuple de Dieu.

Maintenant je vous prie de vous abstenir de porter un jugement qui ne serait pas sain sur une sœur que le vieil Israël ne comprend pas qu'elle soit une disciple. J'ai ordonné aux femmes d'aller se reposer, mais ce n'était pas tant par désir de leur donner du repos que pour avoir la possibilité de vous donner à vous une sainte appréciation d'une conversion et pour vous empêcher de commettre un péché contre l'amour et la justice. C'est la raison pour laquelle je leur ai donné cet ordre qui n'a pas manqué d'attrister les femmes disciples.

Marie de Magdala, la grande pécheresse d'Israël, celle qui n'avait pas d'excuse pour son péché, est revenue au Seigneur. Et de qui attendra-t-elle la fidélité et la miséricorde sinon de Dieu et des serviteurs de Dieu ? Israël tout entier, et avec Israël les étrangers qui sont parmi nous, ceux qui la connaissent bien et qui la jugent sévèrement maintenant qu'elle n'est plus leur complice dans leurs débauches, critiquent et tournent en ridicule cette résurrection.

Résurrection. C'est le mot le plus exact. Ce n'est pas le plus grand miracle que de ressusciter une chair, c'est un miracle toujours relatif parce qu'il est destiné à être un jour annulé par la mort. Je ne donne pas l'immortalité à celui que je ressuscite dans sa chair, mais je donne l'immortalité à celui qui est ressuscité dans son esprit. Et alors que celui qui est mort dans sa chair n'unit pas sa volonté de ressusciter à la mienne, et par conséquent n'a en cela aucun mérite, en celui qui ressuscite en son esprit se trouve présente sa volonté et même elle est la première à être présente. Il n'est donc pas inexistant son mérite pour sa résurrection.

Je ne vous dis pas cela pour me justifier : C’est à Dieu seul que je dois rendre compte de mes actions. Mais vous êtes mes disciples. Mes disciples doivent être d'autres Jésus. Il ne doit y avoir en eux aucune ignorance et aucune de ces fautes invétérées à cause desquelles beaucoup de gens ne sont unis à Dieu que de nom.

Tout peut produire de bonnes actions. Même ce qui paraît en être le moins capable. Quand une matière se présente à la volonté de Dieu, fût-elle la plus inerte, la plus froide, la plus dégoûtante, elle peut devenir mouvement, flamme, beauté pure. Je vous présente une comparaison tirée du libre des Macchabées.

Quand Néhémie fut renvoyé par le roi de Perse à Jérusalem, dans le Temple reconstruit on voulut offrir des sacrifices sur l'autel purifié. Néhémie se rappela comment au moment où ils allaient être faits prisonniers par les Perses, les prêtres préposés au culte de Dieu prirent le feu de l'autel et le cachèrent dans un endroit secret, au fond d'une vallée, dans un puits profond et sec, et le firent si bien et si secrètement qu'eux seuls savaient où était le feu sacré. Néhémie se rappelait cela et se le rappelant, il envoya les descendants de ces prêtres au lieu où l'on avait porté le feu - en effet les prêtres l'avaient dit à leurs fils et ceux-ci à leurs fils et le secret s'était ainsi transmis de père en fils - y prendre le feu sacré pour allumer le feu du sacrifice.

Mais descendus dans le puits secret, les petits-fils n'y trouvèrent pas de feu mais une eau épaisse, une vase putride, fétide, pesante, le résidu de tous les égouts encombrés de Jérusalem en ruines. Ils le dirent à Néhémie, mais il leur dit de prendre de cette eau et de la lui apporter. Il fit placer le bois sur l'autel, et sur le bois les sacrifices, il aspergea le tout abondamment de façon que tout fût mouillé par l'eau vaseuse. Le peuple étonné et les prêtres scandalisés regardaient et firent cela avec respect uniquement parce que c'était Néhémie qui l'ordonnait. Mais quelle tristesse dans les cœurs ! Quelle méfiance ! Comme dans le ciel il y avait des nuages pour rendre le jour maussade, ainsi dans les cœurs il y avait le doute pour rendre les hommes mélancoliques.

Mais le soleil dispersa les nuages et ses rayons descendirent sur l'autel et le bois arrosé avec l'eau fangeuse s'alluma en produisant un grand feu qui consuma tout d'un coup le sacrifice pendant que  les prêtres récitaient les prières composées par Néhémie et les plus belles hymnes d'Israël jusqu'à ce que tout le sacrifice fut brûlé. Et, pour persuader les foules que Dieu peut aussi avec les matériaux les moins convenables, mais employés avec une intention droite, produire des prodiges, Néhémie fit répandre le reste de l'eau sur de grandes pierres. Les pierres arrosées s'enflammèrent et se consumèrent dans la grande lumière qui venait de l'autel.

Toute âme est un feu sacré placé par Dieu sur l'autel du cœur pour servir â consumer le sacrifice de la vie par amour pour son Créateur. Toute vie est un holocauste, si on la dépense bien, toute journée est un sacrifice qu'il faut consumer par la sainteté.

Mais viennent les pillards, ceux qui accablent l'homme et l'âme de l'homme. Le feu s'enfonce dans le puits profond. Ce n'est pas par une nécessité sainte, mais par une sottise néfaste. Et là, submergé par les égouts de toutes les sentines des vices, il devient une boue putride et lourde jusqu’à ce que dans ces profondeurs descende un prêtre et qu'il ramène cette boue à la lumière du soleil en la plaçant sur l'holocauste de son propre sacrifice. Car, sachez-le, il ne suffit pas de l'héroïsme de celui qui doit être converti, il faut aussi celui de celui qui convertit. Et même c'est ce dernier qui doit précéder l'autre car les âmes ne se sauvent que par notre sacrifice. Car c'est ainsi qu'on arrive à obtenir que la boue se change en flamme et que Dieu juge parfait et agréable à sa sainteté le sacrifice qui se consume.

Alors qu'il ne suffit pas pour persuader le monde qu'une fange qui s'est repentie soit encore plus ardente qu'un feu ordinaire, même si c'est un feu consacré, ce feu ordinaire ne servant qu'à brûler le bois et les victimes, matières qui conviennent à la combustion, voilà que cette fange repentie devient puissante au point d'allumer et de brûler les pierres mêmes qui sont incombustibles.

Et vous ne demandez pas de qui vient à cette fange cette propriété ? Vous ne le savez pas ?

Moi, je vous le dis : c'est que dans l'ardeur du repentir, elle se fond avec Dieu, flamme avec flamme; flamme qui monte, flamme qui descend; flamme qui s'offre par amour, flamme qui se donne par amour; embrassement de deux êtres qui s'aiment, qui se retrouvent, qui s'unissent en faisant une seule chose. Et comme la flamme la plus grande est celle de Dieu, voilà qu'elle déborde, surabonde, pénètre, absorbe, et la flamme de la fange repentie n'est plus une flamme relative d'une chose créée, mais la flamme infinie de la Chose Incréée : du Très-Haut, du Très Puissant, de l'Infini, de Dieu. Tels sont les grands pécheurs convertis vraiment, totalement convertis, qui se sont généreusement donnés à la conversion sans rien retenir du passé, se brûlant d'abord eux-mêmes dans la partie la plus pesante, par la flamme qui s'élève de leur fange, qui sont allés à la rencontre de la Grâce et ont été touchés par Elle.

En vérité, en vérité je vous dis qu'en Israël beaucoup de pierres seront pénétrées par le feu de Dieu pour ces fournaises ardentes qui brûleront toujours plus, jusqu'à consumer la nature humaine et qui continueront de brûler les pierres, les tiédeurs, les incertitudes, les timidités de la Terre, de leurs trônes au Ciel, vrais miroirs ardents surnaturels qui rassemblent les Lumières Unes et Trines pour les faire converger sur 1'humanité et l'enflammer de Dieu.

Je vous répète que je n'avais pas besoin de justifier mes actions, mais j'ai voulu vous faire entrer dans ma pensée et la faire vôtre, pour l'instant, pour d'autres cas semblables dans l'avenir quand je ne serai pas avec vous.

Qu'une pensée dévoyée, une suspicion pharisaïque de contaminer Dieu en Lui adressant un pécheur repenti ne vous retienne jamais de faire cette oeuvre qui est le parfait couronnement de la mission à laquelle je vous destine. Ayez toujours présent à l'esprit que je ne suis pas venu sauver les saints mais les pécheurs. Et vous faites la même chose car le disciple n'est pas au-dessus du Maître et si Moi je ne répugne pas à prendre par la main les rebuts de la Terre qui éprouvent le besoin du Ciel, qui finalement l'éprouvent, c'est avec grande joie que je les amène à Dieu, car c'est là ma mission, et toute conquête est une justification de mon Incarnation qui mortifie l'Infini. N'ayez pas de répugnance à le faire vous non plus, hommes bornés qui avez tous, plus ou moins, connu l'imperfection, étant faits de la même nature que vos frères pécheurs, hommes que je choisis comme sauveurs pour que soit continuée mon oeuvre dans les siècles des siècles de la Terre, comme si je continuais à y vivre, dans une existence séculaire. Et il en sera ainsi, car l'union de mes prêtres sera comme la partie vitale du grand corps de mon Eglise, dont je serai l'Esprit animateur, et autour de cette partie vitale se grouperont toutes les infinies parcelles des croyants pour faire un corps unique qui tirera son nom de mon Nom. Mais si la vitalité manquait dans le groupe sacerdotal, est-ce que ces parcelles en nombre infini pourraient avoir la vie ?

En vérité Moi, résidant dans ce corps, je pourrais envoyer ma vie jusque dans les parcelles les plus lointaines, en laissant de côté les citernes et les canalisations, obstruées et inutiles, se refusant à leur service. En effet la pluie descend où elle veut et les parcelles bonnes, capables par elles-mêmes de vouloir la vie, vivraient également ma Vie. Mais que serait alors le Christianisme ? Un voisinage entre âmes et âmes. Voisines et pourtant séparées par des canalisations et des citernes qui ne seraient plus un lien qui unit en distribuant à chaque parcelle le sang vital venu d'un centre unique. Mais ils seraient des murs et des précipices de séparation à travers lesquels les parcelles se regarderaient, humainement hostiles, dans une surnaturelle affliction, en se disant dans leurs esprits : "Et pourtant nous étions frères et nous nous sentons encore tels bien que nous nous trouvions divisés !". Un voisinage, non pas une fusion, pas un organisme. Et sur cette ruine resplendirait avec douleur mon amour...

Et de plus. Ne pensez pas que cela s'applique seulement aux schismes religieux. Non, cela s'applique aussi à toutes les âmes qui restent seules parce que les prêtres refusent de les soutenir, de s'en occuper, de les aimer, en contredisant leur mission qui est de dire et de faire ce que je dis et ce que je fais, à savoir : "Venez à Moi, tous, et Moi je vous conduirai à Dieu".

Allez en paix maintenant, et que Dieu soit avec vous."

Les gens se séparent lentement, chacun gagnant la cabane qui doit l'abriter. Jean d'Endor se lève aussi. Il n'a pas cessé de prendre des notes pendant que Jésus parlait, se faisant rôtir par le feu pour avoir la possibilité de voir ce qu'il écrivait. Mais Jésus l'arrête en lui disant : "Reste un peu avec ton Maître." Et il le garde près de Lui jusqu'à ce que tous les gens soient partis.

"Allons jusqu'à ce rocher qui se trouve au bord de l'eau. La lune est de plus en plus haute et l'on voit le chemin."

Jean acquiesce sans rien dire. Ils s'éloignent des habitations à environ deux cents mètres, et ils s'assoient sur un gros rocher. Je ne sais pas si c'est les restes d'un môle, ou te prolongement d'un écueil qui plonge dans la mer, ou les ruines d'une cabane à demi engloutie par les eaux, peut-être une avancée de la côte qui s'est produite au cours des siècles. Je sais qu'alors que de la petite plage on peut y monter en posant le pied sur des creux et des saillies qui forment des marches, du côté de la mer la paroi descend pour ainsi dire à pic et plonge dans l'eau glauque. Maintenant la marée l'entoure d'un flot qui mouille et frappe légèrement cet obstacle, se retire en faisant le bruit d'une énorme aspiration et puis se tait un moment pour revenir encore avec un mouvement et un bruit régulier  fait de gifles et d'aspirations et de silences, comme une musique syncopée.

Ils s'assoient précisément en haut de ce bloc frappé par la mer. La lune produit un chemin argenté sur les eaux et rend d'un bleu très foncé la mer qui, avant son lever, n'était qu'une vague étendue noirâtre dans le noir de la nuit.

"Jean, tu ne dis pas à ton Maître la raison pour laquelle souffre ton corps ?"

"Tu le sais, Seigneur. Mais ne dis pas : "souffre". Dis : "se consume". C'est plus exact, et tu le sais, et tu sais qu'il se consume avec joie. Merci, Seigneur. Je me suis reconnu, moi aussi, dans la fange qui devient flamme, mais moi, je n'aurai pas le temps d'allumer les pierres. Mon Seigneur, je vais bientôt mourir. J'ai trop souffert de la haine du monde, et je jubile de l'amour de Dieu. Mais je ne regrette pas la vie. Ici je pourrais encore pécher, manquer à la mission à laquelle tu nous destines. Déjà par deux fois j'ai manqué dans ma vie : à ma mission de maître, car je devais savoir y trouver de quoi me former moi-même et je ne me suis pas formé; à ma mission de mari, car je n'ai pas su former ma femme. C'était logique. Je n'avais pas su me former et je n'ai pu savoir la former. Je pourrais manquer aussi à la mission de disciple. Et manquer à Toi, je ne le veux pas. Que soit donc bénie la mort si elle me conduit là où l'on ne peut plus pécher ! Mais si je n'ai pas le sort de disciple enseignant, j'aurai celui de disciple victime, et ce sera celui qui ressemble le plus à ton sort. Tu l'as dit ce soir : "En se brûlant, pour commencer, soi-même"

"Jean, est-ce un sort que tu subis ou une offrande que tu fais ?"

"  Une offrande que je fais, si Dieu ne dédaigne pas la fange qui est devenue feu."
"Jean, tu fais beaucoup de pénitences."

"Les saints aussi. Toi le premier. Il est juste que les fasse celui qui a tant à payer. Mais Toi peut-être tu trouves que les miennes ne sont pas agréables à Dieu ? Tu me les défends ?"

"Moi, je n'apporte jamais d'obstacles aux bonnes aspirations de l'âme énamourée. Je suis venu prêcher par les faits que dans la souffrance se trouve l'expiation, et dans la douleur la rédemption. Je ne puis me contredire."

"Merci, Seigneur. Ce sera ma mission."

"Qu'écrivais-tu, Jean ?"

"Oh ! Maître ! Parfois le vieux Félix réapparaît encore avec ses habitudes de maître. Je pense à Margziam. Lui a toute une vie pour  te prêcher et, à cause de son âge, il n'est pas présent à tes prédications. J'ai pensé à noter certains enseignements que tu nous a donnés et que l'enfant n'a pas entendus parce qu'il était occupé à ses jeux, ou au loin avec un de nous. Dans tes paroles, même les plus petites, il y a tant de sagesse ! Tes conversations familières sont déjà un enseignement, et justement sur les choses de chaque jour, de chaque homme, sur ces petits détails qui, au fond, sont les grandes choses de la vie car leur ensemble forme un total important qui exige patience, constance, résignation pour être accomplies avec sainteté. Il est plus facile d'accomplir un grand et unique acte d'héroïsme que mille et dix mille petites choses qui exigent une constante application de la vertu. Et pourtant on n'arrive à l'acte important, soit dans le mal soit dans le bien, je le sais pour le mal, si l'on n'accumule pas longuement de petits actes, en apparence insignifiants. J'ai commencé de tuer lorsque, fatigué par les frivolités de ma femme, je lui ai donné le premier regard de mépris. C'est pour Margziam que j'ai noté tes petites explications.

Et ce soir, j'ai désiré noter ton grand enseignement. Je laisserai mon travail à l'enfant pour qu'il se souvienne de moi, le vieux maître, et pour qu'il ait aussi ces enseignements qu'autrement il n'aurait pas. Son splendide trésor. Tes paroles. Me le permets-tu ?"

"Oui, Jean. Mais sois en paix surtout, comme cette mer. Vois-tu ? Pour toi ce serait trop accablant de subir l'ardeur du soleil, et la vie apostolique est vraiment une ardeur. Tu as tant lutté pendant ta vie. Maintenant Dieu t'appelle à Lui sous ce tranquille clair de lune qui apaise et purifie toutes choses. Marche dans la douceur de Dieu. Je te le dis : Dieu est content de toi."

Jean d'Endor prend la main de Jésus, la baise et murmure : "Et Pourtant il aurait été beau aussi de dire au monde : "Viens à Jésus !"

"Tu le diras du Paradis. Toi aussi tu seras un miroir ardent. Allons, Jean, Je voudrais lire ce que tu as écrit."

"Voici le rouleau, Seigneur. Et demain je te donnerai l'autre sur lequel j'ai noté les autres paroles."

Ils descendent de leur écueil et, dans sa blancheur resplendissante du clair de lune qui a changé en argent les cailloux de la rive, ils reviennent aux habitations.

Ils se saluent, Jean en s'agenouillant, Jésus en le bénissant de la main qu'il lui pose sur la tête en lui donnant sa paix.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Jzosu149


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 24 Mar - 7:15

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

À Tyr. "Persévérer, voilà le grand mot"

C'est aux premières heures du matin que Jésus arrive devant une ville sur la mer. Quatre barques suivent la sienne. La ville s'avance étrangement sur la mer, comme si elle était construite sur un isthme, ou plutôt comme si un isthme étroit unissait la partie qui émerge sur la mer à celle qui s'étend sur la rive.

Vue de la mer, elle semble un énorme champignon qui s'étend avec sa tête sur les flots et enfonce ses racines sur la côte. C'est l'isthme qui est son pied. Des deux côtés de l'isthme, il y a deux ports. L'un, celui du nord, moins fermé est couvert de petites embarcations; l'autre, au sud, bien mieux abrité, a de gros vaisseaux qui arrivent ou s'en vont.

"Il faut aller là-bas" dit Isaac en montrant du doigt le port des petites barques. "C'est là que sont les pêcheurs."

Ils contournent l'île, et je m'aperçois que l'isthme est artificiel, une sorte de digue cyclopéenne qui unit l'île à la terre ferme. On construisait sans difficultés, autrefois! Je déduis de cette oeuvre et du nombre de vaisseaux dans les ports combien la ville était riche et commerçante. Derrière la ville, après une zone plate, il y a des petites collines d'aspect agréable, et très loin on découvre le grand Hermon et la chaîne libanaise. J'en conclus aussi que c'est une des villes que je voyais du Liban.

La barque de Jésus en ce moment est en train d'arriver dans le port du nord, dans la rade du port. Il n'aborde pas mais va lente- ment, à force de rames en avant et en arrière jusqu'à ce qu'Isaac découvre ceux qu'il cherche et les appelle à haute voix.
Voilà que s'avancent deux belles barques de pêche et l'équipage se penche sur les barques plus petites des disciples.

"Le Maître est avec nous, amis. Venez, si vous voulez entendre sa parole. Ce soir il retourne à Sicaminon" dit Isaac.

"Nous venons tout de suite, Où allons nous ?"

"Dans un endroit tranquille. Le Maître ne descend pas à Tyr, ni à la ville sur la rive. Il va parler de la barque. Choisissez un endroit ombragé et abrité."

"Venez vers les rochers, derrière nous. Il y a des baies tranquilles et ombragées. Vous pourrez même descendre."

Ils vont dans un rentrant des rochers, plus au nord. La côte, coupée à pic, abrite du soleil. L'endroit est solitaire. Seuls les mouettes et les ramiers y habitent. Ils sortent faire des incursions sur la mer et reviennent en poussant de grands cris vers leurs nids dans les rochers.

Mais d'autres embarcations se sont unies à celles qui dirigent formant une minuscule flottille. Au fond de ce golfe minuscule, il y a une plage étroite, un semblant de plage: une place étroite semée de cailloux. Mais une centaine de personnes peuvent y tenir.
Ils descendent en utilisant un écueil large et plat qui émerge des eaux comme un môle naturel et ils prennent place sur la petite plage caillouteuse, brillante de sel. Ce sont des hommes bruns, maigres, brûlés par le soleil et la mer. De courts sous-vêtements laissent à découvert leurs membres agiles et maigres. La différence de race est très visible avec les juifs présents, elle est moins apparente avec les galiléens. Je dirais que ces syro-phéniciens ressemblent plutôt aux philistins assez éloignés, qu'aux peuples qui leur sont plus voisins, Au moins, ceux que je vois.

Jésus tourne le dos à la côte et commence à parler. "On lit, dans le livre des Rois comment le Seigneur commanda à Elie d'aller à Sarepta de Sidon pendant la sécheresse et la disette qui affligea la Terre pendant plus de trois ans.

Le Seigneur ne manquait pas de moyens pour rassasier son prophète en n'importe quel endroit. Et il ne l'envoya pas à Sarepta parce que cette cité était bien approvisionnée. Non, là aussi, on mourait déjà de faim. Pourquoi alors Dieu y envoya-t-il Elie Tesbite ?
Il y avait à Sarepta une femme au cœur droit, veuve et sainte, qui avait un jeune enfant. Elle était pauvre, seule, pas révoltée pourtant par le terrible châtiment, pas égoïste malgré sa faim, pas désobéissante. Dieu voulut la favoriser en lui donnant trois miracles. Un pour l'eau qu'elle avait apportée à Elie assoiffé, un second pour le petit pain cuit sous la cendre quand elle n'avait plus qu'une poignée de farine, un troisième pour l'hospitalité donnée au prophète. Il lui donna le pain et 1'huile, la vie de son fils et la connaissance de la parole de Dieu.

Vous voyez qu'un acte de charité, non seulement rassasie le corps, enlève la douleur de la mort, mais instruit l'âme dans la sagesse du Seigneur.

Vous avez donné le logement aux serviteurs du Seigneur et Lui vous donne la parole de la Sagesse. Sur cette terre où n'arrive pas la parole du Seigneur, voilà qu'un acte de bonté l'amène. Je peux vous comparer à l'unique femme de Sarepta qui accueillit le prophète. Vous aussi, êtes ici les seuls à accueillir le Prophète. .Car si j'étais descendu dans. la ville, les riches et les puissants ne m'auraient pas accueilli, les marchands affairés et les matelots des grands navires m'auraient laissé de côté, et ma venue serait restée sans effet.

Maintenant je vais vous quitter et vous direz : "Mais que sommes-nous ? Une poignée d'hommes. Que possédons-nous ? Une goutte de sagesse". Et pourtant, je vous dis : "Je vous quitte avec la charge d'annoncer l'heure du Rédempteur". Je vous laisse en répétant les paroles du prophète Elie : "L'amphore de farine ne s'épuisera pas, l'huile ne manquera pas, jusqu'à ce que vienne celui qui la distribue plus largement.

Déjà vous l'avez fait, car ici il y a des phéniciens mélangés à vous d'au-delà du Carmel. C'est un signe que vous avez parlé comme on vous a parlé. Vous voyez que la poignée de farine et la goutte d'huile ne se sont pas épuisées, mais au contraire n'ont pas cessé de croître. Continuez à les faire croître. Et s'il vous paraît étrange que Dieu vous ait choisis pour cette œuvre, alors que vous ne vous sentez pas capables de l'exécuter, dites la parole de la grande con- fiance : "Je ferai ce que Tu dis, en me fiant à ta parole"."

"Maître, mais comment nous comporter avec ces païens ? Eux, nous les connaissons par la pêche. Un même travail nous unit. Mais les autres ?" demande un pêcheur d'Israël.
"Le même travail nous unit, dis-tu. Et alors est-ce qu'une même provenance ne devrait pas unir ? Dieu a créé les israélites comme les phéniciens. Ceux de la plaine de Saron ou de la Haute Judée ne diffèrent pas de ceux de cette côte. Le Paradis était pour tous les fils de l'homme. Et le Fils de l'homme vient pour amener au Paradis tous les hommes, Le but c'est de conquérir le Ciel et de donner la joie au Père. Trouvez-vous donc sur le même chemin et aimez- vous spirituellement comme vous vous aimez pour des raisons de travail."

"Isaac nous a dit beaucoup de choses, mais nous voudrions en savoir davantage. Est-il possible d'avoir un disciple pour nous qui sommes dans un lieu si éloigné ?"

"Envoie Jean d'Endor, Maître. Il est si capable et il est habitué à vivre avec des païens" suggère Judas de Kériot.

"Non, Jean reste avec nous" répond Jésus d'une manière tranchante. Et puis, en se tournant vers les pêcheurs : "Quand finit la pêche de la pourpre ?"

"Aux tempêtes d'automne. Ensuite la mer est trop agitée ici."

"Vous retournerez alors à Sicaminon ?"

"Là et à Césarée. Nous vendons beaucoup aux romains."

"Vous pourrez vous retrouver alors avec les disciples. En attendant, persévérez."

"Il y a quelqu'un à bord de ma barque dont je ne voulais pas, et qui est venu en ton nom, soit disant."

"Qui est-ce ?"

"Un jeune pêcheur d'Ascalon."

"Fais-le descendre et venir ici."

L'homme va à bord et revient avec un tout jeune homme plutôt confus d'être l'objet de tant d'attention.

L'apôtre Jean le reconnaît. "C'est un de ceux qui nous ont donné le poisson, Maître" et il se lève pour le saluer. "Tu es venu, Hermastée ? Tu es seul ?"

"Seul. A Capharnaüm, j'ai eu honte... Je suis resté sur la côte, espérant..."

"Quoi ?"

"Voir ton Maître."

"Et n'est-il pas encore le tien ? Pourquoi, ami, tergiverser encore ? Viens à la Lumière qui t'attend. Regarde comme il t'observe et sourit."

"Comment serai-je accueilli ?"

"Maître, viens à nous un moment." Jésus se lève et va vers Jean.

"Il n'ose pas car il est étranger."

"Il n'y a pas d'étrangers pour Moi. Et tes compagnons ? N'étiez-vous pas nombreux ? ...Ne te trouble pas. Toi seul as su persévérer. Mais je suis heureux même pour toi seul. Viens avec Moi."

Jésus revient à sa place avec la nouvelle conquête.

"Celui-ci oui, nous allons le donner à Jean d'Endor" dit-il à l'Iscariote. Et puis il s'adresse à tout le monde.

"Un groupe de mineurs descendirent dans une mine où ils savaient qu'il y avait des trésors, bien cachés pourtant dans les profondeurs du sol. Et ils se mirent à creuser. Mais le terrain était dur et le travail fatigant.

Un grand nombre se lassèrent et, jetant leurs pics, s'en allèrent. D'autres se moquèrent du chef d'équipe en le traitant presque d'imbécile. D'autres s'en prirent à leur sort, au travail, à la terre, au métal et frappèrent avec colère les entrailles de la terre, brisant le filon en fragments inutilisables et puis, ayant tout gâté et n'étant arrivés à rien, ils s'en allèrent, eux aussi. Il n'en resta qu'un, le plus persévérant. Il traita avec douceur les couches de terre qui résistaient, pour les percer sans rien gâter, il fit des essais, il creusa plus profond. Il finit par découvrir un merveilleux filon de métal précieux. La persévérance du mineur fut récompensée et, avec le métal très pur qu'il avait découvert, il put mettre en train de nombreux travaux, acquérir beaucoup de gloire et une nombreuse clientèle parce que tout le monde voulait de ce métal que seule la persévérance avait su trouver, là où les autres, paresseux ou coléreux, n'avaient rien obtenu.

Mais l'or découvert, pour être beau et au point voulu pour servir à l'orfèvre, doit à son tour persévérer dans la volonté de se faire travailler. Si l'or, après le premier travail de découverte, ne voulait pas souffrir de peines, il resterait brut et on ne pourrait le travailler. Vous voyez donc que le premier enthousiasme ne suffit pas pour réussir, ni comme apôtre, ni comme disciple, ni comme fidèle. Il faut persévérer.

Nombreux étaient les compagnons d'Hermastée et, dans le feu de l'enthousiasme, ils avaient promis de venir tous. Lui seul est venu. Nombreux sont mes disciples et ils le seront de plus en plus. Mais seulement le tiers de la moitié saura l'être jusqu'à la fin. Persévérer. C'est le grand mot. Pour toutes les choses bonnes.

Vous, quand vous jetez le tramail pour saisir les coquillages de pourpre, est-ce que par hasard vous le faites une seule fois ? Non. Mais, un coup après l'autre, pendant des heures, pendant des journées, pendant des mois, tout disposés à revenir sur les lieux l'année suivante, parce que cela donne du pain et de l'aisance à vous et à vos familles. Et vous voudriez agir autrement pour les choses plus grandes que sont les intérêts de Dieu et de vos âmes, si vous êtes fidèles; les vôtres et celles de vos frères, si vous êtes disciples ? En vérité je vous dis que, pour extraire la pourpre des vêtements éternels, il faut persévérer jusqu'à la fin.

Et maintenant comportons-nous en bons amis jusqu'à l'heure du retour, ainsi nous nous connaîtrons mieux et il sera facile de nous reconnaître..."

Et ils se dispersent dans la petite baie rocheuse. Ils cuisent des moules et des crabes enlevés aux rochers., et des poissons pris avec de petits filets; ils dorment sur un lit d'algues desséchées à l'intérieur de cavernes ouvertes par des tremblements de terre ou par les vagues dans la côte rocheuse, pendant que ciel et mer sont un éblouissant azur et qui s'embrasse à l'horizon et que les mouettes font un continuel carrousel de vols, de la mer aux nids, en poussant des cris et en battant des ailes, uniques voix qui, avec le  clapotis des flots, se font entendre en ces heures d'étouffante chaleur d'été.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/114


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Jzosu151
Jésus et Ses disciples


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 25 Mar - 7:15

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"Aux disciples de Sicaminon : la Foi"


Les gens de Sicaminon, attirés par la curiosité ont, pendant toute la journée, assiégé l'endroit où se trouvent les disciples qui attendent le retour du Maître. Mais les femmes disciples, en attendant n'ont pas perdu leur temps, elles ont lavé les vêtements couverts de poussière et imprégnés de sueur, et sur la petite plage il y a une joyeuse exposition de vêtements qui sèchent au vent et au soleil. Maintenant que le soir va descendre et qu'avec le soir va se faire sentir l'humidité saline, elles se hâtent de ramasser les vêtements encore un peu humides, de les battre et de les tirer en tous sens avant de les plier, pour qu'ils se présentent bien rangés à leurs propriétaires respectifs.

"Apportons tout de suite les vêtements à Marie" dit Marie d'Alphée. Et elle ajoute : "Cela a été pour elle un gros sacrifice, hier et aujourd'hui dans cette cabane sans air !..."

Je comprends ainsi que l'absence de Jésus a duré plus d'une journée et que pendant ce temps Marie de Magdala, qui ne possède qu'un seul vêtement, a dû rester cachée jusqu'à ce que son vêtement d'emprunt soit sec.

Suzanne répond : "Heureusement elle ne se plaint jamais! Je ne pensais pas qu'elle fût aussi bonne."

"Et aussi humble, dois-tu dire, et réservée. Pauvre fille ! C'était vraiment le diable qui la tourmentait ! Délivrée par mon Jésus elle est redevenue elle-même, telle sûrement qu'elle était toute petite."

Et, parlant entre elles deux, elles reviennent à la maison apporter les vêtements lavés.
Dans la cuisine, pendant ce temps, Marthe est occupée à préparer, la nourriture pendant que la Vierge lave les légumes dans une bassine de cuivre et les met ensuite à cuire pour le souper.

"Voilà. Tout est sec, tout est propre et plié. Il y en avait besoin. Va trouver Marie et donne-lui ses vêtements" dit Suzanne, en donnant les vêtements à Marthe.

Les sœurs reviennent ensemble peu après. "Merci à toutes les deux. Le sacrifice du vêtement que je n'avais pas changé depuis des jours m'était le plus pénible" dit Marie de Magdala en souriant. "Maintenant il me semble être toute fraîche."

"Va t'asseoir dehors. Il y a un bonne brise. Tu dois en avoir besoin après avoir été si longtemps renfermée" observe Marthe qui, étant moins grande et moins forte que sa sœur, a pu mettre un vêtement de Suzanne ou de Marie d'Alphée pendant que les siens étaient à la lessive.

"Pour cette fois on s'est débrouillé ainsi. Mais à l'avenir, nous ferons notre petit sac comme les autres et nous n'aurons pas cet ennui" dit Marie-Magdeleine.

"Comment ? Tu as l'intention de le suivre comme nous ?"

"Certainement. A moins qu'il ne me commande le contraire. Je vais maintenant sur la rive voir s'ils reviennent. Reviendront-ils ce soir ?"

"Je l'espère" répond Marie très Sainte. "Je suis inquiète parce qu'il est allé en Phénicie. Mais je pense qu'il est avec les apôtres, et je pense aussi que les phéniciens sont peut-être meilleurs que tant d'autres. Mais je voudrais qu'il revienne à cause des gens qui l'attendent. Quand je suis allée à la fontaine, une mère m'a arrêtée en me disant : "Tu es avec le Maître galiléen, celui qu'on appelle Messie ? Viens alors et regarde mon enfant. Voilà un an que la fièvre le tourmente". Je suis entrée dans une petite maison. Pauvre enfant ! On dirait une fleurette en train de mourir ! Je le dirai à Jésus."

Marthe dit : "Il y en a d'autres qui demandent la guérison. Plus la guérison que l'enseignement."

"L'homme difficilement est un être tout spirituel. Il entend davantage les appels de la chair et ses besoins" répond la Vierge.

"Cependant, beaucoup après le miracle naissent à la vie de l'esprit."

"Oui, Marthe. Et c'est pour cela que mon Fils fait tant de miracles. Par bonté envers l'homme, mais aussi pour l'attirer, par ce moyen, à son chemin qu'autrement un trop grand nombre ne suivraient pas."

A la maison revient, Jean d'Endor qui n'était pas allé avec Jésus, et avec lui un grand nombre de disciples qui étaient allés vers les maisonnettes qu'ils habitaient. Presque en même temps Marie-Magdeleine revient en disant : "Ils arrivent. Ce sont les cinq barques parties à l'aube hier. Je les ai très bien reconnues."

"Ils seront fatigués et assoiffés. Je vais prendre encore de l'eau. La fontaine est très fraîche" dit Marie d'Alphée et elle sort avec les brocs.

"Allons à la rencontre de Jésus. Venez" dit la Vierge. Et elle sort avec Marie-Magdeleine et Jean d'Endor parce que Marthe et Suzanne restent aux fourneaux, toutes rouges et fort occupées à finir la préparation du repas.

En côtoyant la rive, elles arrivent à un petit môle où d'autres barques de pêche sont rentrées et sont au repos. De l'extrémité on découvre bien tout le golfe et la ville qui lui donne son nom, et on voit, aussi les cinq barques qui filent rapidement un peu penchées dans leur course. Leurs voiles sont bien gonflées par un vent du nord qui leur est favorable et soulage les hommes accablés par la chaleur.

"Regarde comme Simon et les autres se débrouillent bien. Ils suivent à merveille la barque du pilote. Voilà qu'ils ont dépassé l'écueil; maintenant ils prennent le large pour contourner le courant qui est fort à cet endroit. Voilà... maintenant tout va bien. Bientôt ils seront ici" dit Jean d'Endor. En effet les barques s'approchent de plus en plus et l'on distingue ceux qui s'y trouvent.

Jésus est dans la première, avec Isaac. Il, s'est levé et sa grande taille apparaît dans toute sa majesté jusqu'à ce que les voiles qu'on amène le cachent pour quelques minutes. En effet la barque vire et se retourne pour se mettre à l'abri du petit môle en passant devant les femmes qui sont juste en haut du môle. Jésus sourit pour les saluer alors qu'elles se mettent à marcher rapidement pour arriver en même temps que la barque au point de débarquement.

"Dieu te bénisse, mon Fils !" dit Marie en saluant Jésus qui descend sur le quai.

"Dieu te bénisse, Maman, Tu as été inquiète ! A Sidon, il n'y avait pas celui que nous cherchions. Nous sommes allés jusqu'à Tyr, et là nous avons trouvé. Viens, Hermastée... Voilà, Jean. Ce jeune homme veut qu'on l'instruise, je te le confie."

"Je ne te décevrai pas en l'instruisant sur ta parole, Merci, Maître ! Il y en a beaucoup qui t'attendent" dit Jean d'Endor.

"Il y a aussi un pauvre petit malade, mon Fils, et sa mère te désire"

"J'y vais tout de suite."

"Je sais qui c'est, Maître. Je t'y accompagne. Viens, toi aussi, Hermastée, Commence à connaître la bonté infinie de notre Seigneur" dit l'homme d'Endor.

Descendent de la deuxième barque Pierre, de la troisième Jacques, de la quatrième André, de la cinquième Jean, les quatre pilotes suivis des autres apôtres ou disciples qui étaient avec eux et qui se groupent autour de Jésus et de Marie.

"Allez à la maison. J'arrive tout de suite Moi aussi. Préparez pendant ce temps ce qu'il faut pour le repas et dites à ceux qui attendent que je parlerai vers la fin de la soirée."
"Et s'il y a des malades ?"

"Je commencerai par les guérir, même avant le repas pour qu'ils puissent rentrer heureux à la maison."

Ils se séparent. Jésus s'en va avec l'homme d'Endor et Hermastée vers la ville. Les autres refont le chemin sur la plage caillouteuse, racontent tout ce qu'ils ont vu et entendu, contents comme des enfants qui reviennent chez la mère. Judas de Kériot aussi est content. Il montre toutes les oboles que les pêcheurs de pourpre ont voulu lui donner et surtout un beau paquet de la précieuse matière.

"Ceci est pour le Maître. Si Lui ne la porte pas, qui peut la porter ? Ils m'ont appelé à part en disant : "Nous avons des coraux précieux dans la barque, et nous avons même une perle. Pense ! Un trésor. Je ne sais pas comment nous est arrivée pareille fortune, mais nous te les donnons volontiers pour le Maître. Viens les voir". J’y suis allé pour leur faire plaisir pendant que le Maître s'était retiré dans une grotte pour prier. Il y avait de très beaux coraux et une perle, pas grosse, mais belle. Je leur ai dit : "Ne vous privez pas de ces choses, Le Maître ne porte pas de bijoux. Donnez-moi plutôt un peu de cette pourpre, on en fera un ornement pour son vêtement. Ils n'avaient que ce paquet. A tout prix ils ont voulu me le donner tout entier. Tiens, Mère, fais-en un beau travail, comme tu le sais pour notre Seigneur. Mais fais-le, tu sais ? Si Lui s'en aperçoit, il voudra qu'on le vende pour les pauvres. Et à nous, il nous plaît de le voir vêtu comme il le mérite, n'est-ce pas ?"

"Oh ! oui, c'est vrai ! Moi je souffre quand je le vois si simple au milieu des autres, Lui qui est Roi, eux, pires que des esclaves et tout enrubannés et brillants. Et ils le regardent comme un pauvre indigne d'eux !" dit Pierre.

"Tu as vu, hein ? les rires des seigneurs de Tyr, pendant que nous prenions congé des pêcheurs ?!" lui répond son frère.

Jacques de Zébédée déclare : "Je leur ai dit : "Soyez honteux, chiens que vous êtes ! Un fil de son vêtement blanc a plus de prix que toutes vos fanfreluches."

"Je voudrais, puisque Judas a pu avoir cette chose, que tu la prépares pour les Tabernacles" dit l'autre Judas, le Thaddée.

"Je n'ai jamais filé avec de la pourpre, mais j'essaierai..." dit Marie très Sainte en touchant le soyeux étaim, léger, moelleux, de couleur magnifique.

"Ma nourrice connaît bien cela" dit Marie-Magdeleine experte en fait de beauté. "Nous la trouverons à Césarée. Elle te fera voir. Tu apprendras vite, car tu sais tout bien faire. Moi, je mettrais un galon au cou, aux manches et au bas du vêtement : pourpre sur du lin très blanc ou de la laine très blanche, avec des palmes et des rosaces, comme il y en a sur les marbres du Saint, et avec le nœud de David au milieu. Cela irait très bien."
Marthe dit : "Notre mère fit ce dessin, à cause de sa beauté, sur le vêtement que Lazare prit pour son voyage dans les terres de Syrie quand il en prit possession. Je l'ai conservé parce que c'était le dernier travail de notre mère. Je te l'enverrai."

"Je le ferai en priant pour votre mère."

On a rejoint les maisons. Les apôtres se dispersent pour rassembler ceux qui veulent le Maître, spécialement les malades...

Jésus revient avec Jean d'Endor et Hermastée, et il passe en saluant au milieu de ceux qui se pressent devant les maisonnettes. Son sourire est une bénédiction.

On Lui présente l'inévitable malade des yeux, à peu près aveugle par suite d'ophtalmies ulcéreuses, et il le guérit. C'est ensuite le tour de quelqu'un qui a sûrement la malaria, amaigri et jaune comme un chinois, et il le guérit. Puis c'est une femme qui Lui demande un miracle singulier : le Lait pour son sein qui en manque, et elle montre un enfant de quelques jours, sous-alimenté et tout rouge comme par échauffement. Elle pleure : "Tu vois. Nous avons le commandement d'obéir à l'homme et de procréer, mais à quoi cela sert-il si ensuite nous voyons languir nos enfants ? C'est le troisième que j'engendre et j'en ai déjà conduit deux au tombeau, à cause de cette poitrine stérile. Celui-ci déjà meurt parce qu'il est né au moment des chaleurs, Les autres ont vécu l'un dix lunes, l'autre six, pour me faire pleurer encore davantage quand ils moururent de maladies intestinales. Si j'avais eu du lait, cela ne serait pas arrivé..."

Jésus la regarde et dit : "Ton enfant vivra. Aie foi. Va à ta maison, et quand tu seras arrivée donne le sein au petit. Aie foi."

La femme s'en va obéissante avec le pauvre petit qui se plaint comme un petit chat et qu'elle serre sur son cœur.

"Mais est-ce que le lait lui viendra ?"

"Bien sûr qu'il viendra."

"Moi, je dis que l'enfant vivra mais que le lait ne viendra pas et ce sera déjà un miracle s'il vit. Il est pour ainsi dire mort de privations."

"Pas du tout. Je dis que le lait va lui venir."

"Oui."

"Non."

Les avis varient avec les personnes. Entre-temps, Jésus se retire pour manger. Quand il sort pour prêcher de nouveau, les gens sont encore plus nombreux. En effet le miracle de l'enfant fiévreux accompli par Jésus dès son débarquement s'est répandu, dans la ville.

"Je vous donne ma paix pour préparer votre esprit à m'entendre. Dans la tempête, la voix du Seigneur ne peut arriver. Tout trouble nuit à la Sagesse car elle est pacifique, puisqu'elle vient de Dieu. Le trouble, au contraire, ne vient pas de Dieu, car les inquiétudes, les angoisses, les doutes, sont des œuvres du Malin pour troubler les fils des hommes et les séparer de Dieu.

Je vous propose cette parabole pour que vous compreniez mieux l'enseignement.
Un agriculteur avait dans ses champs un grand nombre d'arbres et de vignes qui donnaient beaucoup de fruit et, parmi ces dernières, une de grande valeur dont il était très fier.

Une année cette vigne produisit une abondante frondaison mais peu de raisin. Un ami dit à l'agriculteur : "C'est parce que tu l'as trop peu taillée". L'année suivante, l'homme la tailla abondamment. La vigne fit peu de sarments, encore moins de raisin. Un autre ami dit : "C'est parce que tu l'as trop taillée". La troisième année, 1'homme la laissa à elle-même.

La vigne ne produisit même pas une grappe de raisin et eut des feuilles peu nombreuses, maigres, recroquevillées et couvertes de taches de rouille. Un troisième ami décréta : "La vigne meurt parce que le terrain n'est pas bon. Tu n'as qu'à la brûler". "Mais pourquoi si c'est le même terrain que pour les autres et je lui donne les mêmes soins ? Au début elle donnait une bonne récolter" L'ami haussa les épaules et s'en alla.

Un voyageur inconnu passa et s'arrêta pour observer l'agriculteur tristement appuyé contre le tronc de la pauvre vigne.

"Qu'as-tu ?" lui demanda-t-il. "Un mort à la maison ?".

"Non, mais elle est en train de mourir cette vigne que j'aimais tant. Elle n'a plus de sève pour produire le fruit. Une année peu, la suivante moins, celle-ci rien. J'ai fait ce qu'on ma dit, mais cela n'a servi à rien".

Le voyageur inconnu entra dans le champ et s'approcha de la vigne. Il toucha les feuilles, prit dans sa main une motte de terre, la sentit, la brisa entre ses doigts, leva son regard vers le tronc d'un arbre qui soutenait la vigne.

"Il faut enlever ce tronc. C'est lui qui stérilise la vigne".

"Mais elle s'y appuie depuis des années ?!"
.
"Réponds-moi, homme : quand tu as mis cette vigne en place comment était-elle et comment était-il, lui ?".

"Oh ! c'était un beau plant de vigne de trois ans. Je l'avais pris sur une autre de mes vignes et pour le mettre ici, j'avais fait un trou profond pour ne pas blesser les racines en l'enlevant de la terre où' il avait poussé, Ici aussi, j'avais fait un trou pareil et même encore plus grand pour qu'il fût tout de suite à l'aise.

Et, auparavant, j'avais biné toute la terre autour pour la rendre plus moelleuse pour les racines afin qu'elles puissent se répandre rapidement, sans difficulté. Je l'ai soigneusement arrangée, en mettant au fond du fumier consommé. Les racines, tu le sais, se fortifient quand elles trouvent tout de suite de la nourriture. Je me suis moins occupé de l'orme. C'était un arbuste destiné seulement à soutenir le plant de vigne. Aussi, je l'ai mis presque en surface près du plant. Je l'ai butté et je suis parti. Tous les deux ont pris racine, parce que la terre est bonne. Mais la vigne croissait d'une année à l'autre, aimée, taillée, sarclée. L'orme, au contraire, végétait. Mais pour ce qu'il valait!... Puis il est devenu robuste. Tu vois maintenant comme il est beau ?

Quand je reviens de loin, je vois sa cime qui s’élève, haute comme une tour, et on dirait l'enseigne de mon petit royaume. Avant la vigne le recouvrait et l'on ne voyait pas sa belle frondaison, Mais maintenant regarde comme elle est belle là en haut, dans le soleil ! Et quel tronc ! Élancé, puissant. Il pouvait soutenir la vigne des années et des années, même si elle était devenue aussi puissante que celles prises sur le Torrent de la Grappe par les explorateurs d'Israël. Au contraire..."

"Au contraire il l'a tuée. Il l'a étouffée. Tout favorisait sa vie : le terrain, la situation, la lumière, le soleil, les soins que tu lui as donnés. Mais celui-la l'a tuée. Il est devenu trop fort. Il a lié les racines jusqu'à les étouffer, il a pris toute la sève du sol, il lui a mis un bâillon pour l'empêcher de respirer, de profiter de la lumière. Coupe tout de suite cet arbre inutile et puissant, et ta vigne ressuscitera. Et mieux encore, elle ressuscitera si, avec patience, tu creuseras le sol pour mettre à nu les racines de l'orme et les couper pour être sûr qu'elles ne donnent pas de rejetons.  Leurs dernières ramifications pourriront dans le sol et au lieu de donner la mort, elles donneront la vie parce qu'elles deviendront du fumier, digne châtiment de leur égoïsme. Le tronc, tu le brûleras et ainsi il te fera du profit. Il ne sert qu'au feu un arbre inutile et nuisible, et il faut l'enlever pour que tout ce qui est bon aille à l'arbre bon et utile. Aie foi en ce que je dis et tu seras content".

"Mais toi, qui es-tu ? Dis-le-moi pour que je puisse avoir foi".

"Je suis le Sage. Celui qui croit en Moi sera en sécurité" et il s'en alla.

L'homme resta un peu hésitant. Puis il se décida et mit la main à la scie. Il appela aussi ses amis pour qu'ils l'aident.

"Mais tu es sot ?" "Tu vas perdre l'orme en plus de la vigne". "Moi, je me contenterais de couper la cime pour donner de l'air à la vigne. Rien de plus". "Il lui faudra pourtant un tuteur. Tu fais un travail inutile". "Qui sait qui était ton conseiller ! Peut-être, à ton insu, quelqu'un qui te hait". "Ou bien un fou" et ainsi de suite.

"Je fais ce qu'il m'a dit. J'ai foi en cet homme" et il scia l'orme au ras du sol, et non content de cela, dans un large rayon il mit à nu les racines des deux arbres.

Patiemment il coupa celles de l'orme en prenant soin de ne pas abîmer celles de la vigne. Il reboucha le grand trou et il mit à la vigne, restée sans tuteur, un solide pieu de fer portant le mot "Foi" écrit sur une tablette attachée en haut du pieu.

Les autres s'en allèrent en secouant la tête. L'automne passa, et l'hiver. Le printemps arriva. Les sarments enroulés autour du tuteur se garnirent de nombreux bourgeons d'abord fermés comme dans un étui de velours argenté, et puis entrouverts sur l'émeraude des petites feuilles naissantes, et puis ouvertes, et puis poussant à partir du tronc de nouveaux sarments robustes, tout un épanouissement de fleurettes, et puis une profusion de grains de raisin. Plus de grappes que de feuilles, et celles-ci larges, vertes, robustes avec des groupes de deux, trois grappes et plus encore et chaque grappe portait, serrés les uns contre les autres, des grains charnus, succulents, splendides.

"Et maintenant, que dites-vous ? Oui ou non, était-ce l'arbre qui faisait mourir ma vigne ? Oui ou non, le Sage avait-il bien parlé ? Oui ou non, ai-je eu raison d'écrire sur cette tablette le mot 'Foi' ?" dit l'homme à ses amis incrédules.

"Tu as eu raison, et heureux es-tu d'avoir su avoir foi et d'être capable de détruire le passé et les choses nuisibles qui te furent dites".

Voilà pour la parabole. Pour le fait de la femme aux seins desséchés, voici la réponse. Regardez vers la ville."

Tout le monde se tourne du côté de la ville et voit la femme de tout à l'heure qui court et qui tout en courant ne détache pas son bébé de la mamelle gonflée, bien gonflée de lait que le petit affamé suce avec une voracité telle qu'il semble s'y noyer. Et la femme ne s'arrête qu'aux pieds de Jésus devant qui elle détache un moment le bébé de son sein en criant : "Bénis, bénis, pour qu'il vive pour Toi !"

Après cet intermède, Jésus reprend : "Et pour vos suppositions sur le miracle, vous avez eu une réponse. Mais la parabole a un sens plus large que ce petit épisode d'une foi récompensée, et le voici.

Dieu avait placé sa vigne, son peuple, dans un endroit favorable, en lui procurant tout ce qu'il lui fallait pour croître et donner des fruits toujours plus grands, en l'appuyant sur des maîtres pour qu'il pût plus facilement comprendre la Loi et s'en faire une force. Mais les maîtres voulurent se mettre au-dessus du Législateur et ils crûrent, crûrent, crûrent, jusqu'à s'imposer plus que l'éternelle parole. Et Israël est devenu stérile. Le Seigneur a alors envoyé le Sage pour que ceux qui, en Israël, avec une âme droite souffrent de cette stérilité et essaient tel ou tel remède selon les paroles ou les conseils des maîtres pourvus de science humaine mais non de science surnaturelle et par conséquent éloignés de la connaissance de ce qu'il faut faire pour rendre la vie à l'esprit d'Israël, puissent avoir un conseil vraiment salutaire.

Or qu'arrive-t-il ? Pourquoi Israël ne reprend-il pas de forces et ne redevient-il, pas vigoureux comme aux beaux temps de sa fidélité au Seigneur ? Parce qu'il faudrait conseiller d'enlever, tous les parasites qui se sont développés au détriment de la Chose sainte : la Loi du Décalogue, telle qu'elle a été donnée, sans compromissions, sans tergiversations, sans hypocrisies, de les enlever pour laisser de l'air, de l'espace, de la nourriture à la Vigne, au Peuple de Dieu, en lui donnant un tuteur puissant, droit, qui ne plie pas, unique, au nom solaire : la Foi. Et ce conseil, on ne l'accepte pas.

Aussi je vous dis qu'Israël périra, alors qu'il pourrait ressusciter et posséder le Royaume de Dieu, s'il savait croire et se repentir avec générosité et changer foncièrement.

Allez en paix et que le Seigneur soit avec vous."


Source : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome 4/115

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 26 Mar - 7:37

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"Jésus à Marie-Magdeleine : Je te travaillerais par le feu et sur l’enclume"

Vision du mardi 14 août 1945

Il fait encore nuit, une très belle nuit de lune à son couchant, lorsque silencieusement Jésus, avec les apôtres et les femmes et en plus Jean d'Endor et Hermastée, font leurs adieux à Isaac, le seul qui soit réveillé, et ils commencent à marcher le long de la rive. Le bruit des pas ne fait entendre qu'un léger craquement sur les cailloux que foulent les sandales, et personne ne parle jusqu'à ce que soit dépassée de quelques mètres la derrière maisonnette. Certainement les dormeurs dans celle-ci ou dans les autres qui la précèdent n'ont pas remarqué le départ silencieux du Maître et de ses amis. Le silence est profond. Seule la mer parle à la lune qui va bientôt se coucher, et elle raconte à la plage les histoires des profondeurs avec son flot allongé de haute marée qui commence, laissant sur la rive un espace sec toujours plus étroit.        

Cette fois les femmes sont devant avec Jean, le Zélote, Jude Thaddée et Jacques d'Alphée qui aident les femmes à franchir les petits écueils parsemés ça et là, humides de sel et glissants. Le Zélote est avec Marie-Magdeleine, Jean avec Marthe, alors que Jacques d'Alphée s'occupe de sa mère et de Suzanne et que le Thaddée ne cède à personne l'honneur de prendre dans sa robuste et longue main, qui est une autre ressemblance avec Jésus, la petite main de Marie pour l'aider dans les passages difficiles. Chacun parle à voix basse avec celle qu'il accompagne. Tous veulent, semble-t-il, respecter le sommeil de la Terre.            

Le Zélote parle sans interruption avec Marie de Magdala et je vois plusieurs fois Simon ouvrir les bras en un geste qui exprime : "C'est ainsi, et il n'y a rien d'autre à faire" mais je n'entends pas ce qu'ils disent, se trouvant plus en avant. Jean parle seulement de temps en temps avec Marthe qu'il accompagne, en lui montrant la mer et le Carmel dont la pente tournée vers le couchant reçoit encore la lumière blanche de la lune. Peut-être parle-t-il de la route qu'il a parcourue l'autre fois en côtoyant le Carmel de l'autre côté. Jacques aussi, qui est entre Marie d'Alphée et Suzanne, parle du Carmel. Il dit à sa mère : "Jésus m'a promis de monter là-haut seul avec moi, et de me dire quelque chose, à moi seulement."      

"Que voudra-t-il te dire, mon fils ? Tu me le répéteras après ?"          

"Maman, si c'est un secret, je ne puis te le dire" répond en souriant de son sourire si affectueux Jacques, dont la ressemblance avec Joseph, époux de Marie, est très sensible pour les traits et encore davantage dans sa paisible douceur.            

"Pour la mère, il n'y a pas de secrets."          

"Je n'en ai pas, en effet. Mais si Jésus veut m'emmener là-haut pour me parler seul à seu1 c'est signe qu'il veut que personne ne sache ce qu'il a à me dire. Et toi, maman, tu es ma chère maman que j'aime tant, mais Jésus est au-dessus de toi et aussi sa volonté. Mais je Lui demanderai; quand ce sera le moment, si je peux te dire ses paroles. Es-tu contente ?"

"Tu oublieras de le Lui demander..."  

"Non, maman. Je ne t'oublie jamais, même si tu es loin de moi.        

Quand j'entends ou que je vois quelque chose de beau, je pense toujours : "si maman était là!"    

"Chéri ! Donne-moi un baiser, mon fils." Marie d'Alphée est émue. Mais l'émotion ne tue pas la curiosité. Elle revient à l'assaut après quelques instants de silence : "Tu as dit : sa Volonté. Alors tu as compris qu'il veut t'exprimer une de ses volontés. Allons, cela au moins tu peux le dire. Cela, il te l'a dit en présence des autres."        

"À vrai dire j'étais devant avec Lui seulement" dit Jacques en souriant.          

"Mais les autres pouvaient entendre."            

"Il ne m'a pas beaucoup parlé, maman. Il m'a rappelé les paroles et la prière d'Élie sur le Carmel : "Des prophètes du Seigneur, je suis le seul qui soit resté"  "Exauce-moi, afin que le peuple reconnaisse que Tu es le Seigneur Dieu".

"Et que voulait-il dire ?"        

"Que de choses, maman, tu veux savoir ! Va trouver Jésus, alors, et il te le dira" dit Jacques en éludant la question.        

"Il aura voulu dire que, puisque le Baptiste est pris, Lui seul reste prophète en Israël et que Dieu doit le conserver longtemps pour que le, peuple soit instruit" dit Suzanne.        

"Hum ! J'ai du mal à croire que Jésus demande de rester longtemps. Pour Lui, il ne demande rien... Allons, mon Jacques, dis-le à ta mère !"        

"La curiosité est un défaut, maman. C'est une chose inutile, dangereuse, parfois douloureuse. Fais un bel acte de mortification..."      

"Hélas ! N'aura-t-il pas voulu dire que ton frère sera emprisonné, tué peut-être ?" demande Marie d'Alphée toute bouleversée.    

"Jude n'est pas tous les prophètes, maman, même si, pour ton amour, chacun de tes fils est le monde entier..."          

"Je pense aussi aux autres parce que... parce que vous faites certainement partie des prophètes de l'avenir, Alors... alors, si tu restes seul... Si toi tu restes seul, c'est signe que les autres, que mon Jude... oh !..." Marie d'Alphée plante là Jacques et Suzanne et vive, comme une jeune fille, elle revient en arrière sans se soucier de la question que lui pose le Thaddée. Elle arrive, comme si elle était poursuivie, dans le groupe de Jésus.          

"Mon Jésus... je parlais avec mon fils... de ce que tu lui a dit... du Carmel... d'Élie,.. des prophètes... Tu as dit... que Jacques restera seul... Et de Jude, qu'adviendra-t-il ? C'est mon fils, tu le sais ?" dit-elle toute essoufflée par l'angoisse et par la course qu'elle a faite.

"Je le sais, Marie. Et je sais aussi que tu es heureuse qu'il soit mon apôtre. Tu vois que tu as tous les droits comme mère et Moi, je les ai comme Maître et Seigneur."  

"C'est vrai... c'est vrai... mais Jude est mon enfant !..." et Marie; entrevoyant l'avenir, pleure abondamment.          

"Oh ! que de larmes versées inutilement ! Mais on pardonne tout à un cœur de mère. Viens ici, Marie. Ne pleure pas : Je t'ai déjà réconfortée une autre fois. Alors aussi, je t'ai promis que la grande douleur que tu éprouvais, t'aurait valu, de la part de Dieu, de grandes grâces, pour toi, pour ton Alphée, pour tes enfants..." Jésus a posé son bras sur l'épaule de sa tante l'attirant tout près de Lui. ..Il commande à ceux qui étaient avec Lui : "Vous, allez de l'avant..."      

Puis, seul avec Marie de Cléophas, il recommence à parler.  "Et je n'ai pas menti. Alphée est mort en m'appelant. Pour ce motif, toutes ses dettes envers Dieu ont été annulées. Cette conversion au parent incompris, au Messie qu'il n'avait pas voulu reconnaître auparavant, c'est ta douleur qui l'a obtenue, Marie. Maintenant cette douleur que tu éprouves obtiendra que l'indécis Simon et l'entêté Joseph imitent ton Alphée."          

"Oui, mais... Que lui feras-tu à Jude, à mon Jude ?"  

"Je l'aimerai encore plus que je ne l'aime maintenant."            

"Non, non. Il y a une menace dans ces paroles. Oh ! Jésus ! Oh! Jésus !..."  

La Vierge Marie revient en arrière elle aussi pour consoler sa belle-sœur de la douleur dont elle ne connaît pas encore la nature et, quand elle l'apprend, car sa belle-sœur la voyant à son côté pleure encore plus fort en lui en faisant part, alors elle devient plus pâle que la lune elle-même. Marie d'Alphée gémit : "Dis-le-lui, toi. Non, non, pas la mort pour mon Jude..."        

La Vierge Marie, encore plus exsangue lui dit: "Et puis-je demander cela pour toi si je ne peux même pas demander pour mon Fils qu'il soit sauvé de la mort ? Marie, dis avec moi : "Que soit faite ta volonté, Père, au Ciel, sur la Terre et dans le cœur des mères". Faire la volonté de Dieu, à travers le sort des enfants, c'est le martyre rédempteur de nous, les mères... Et, d'autre part... Il n'est pas dit que Jude doive être tué, ou tué avant que tu ne meures. Ta prière de maintenant pour qu'il arrive jusqu'à un âge très avancé, comme elle te pèserait alors, quand, dans le Royaume de la Vérité et de l'Amour, tu verras toutes choses à travers les lumières de Dieu et à travers ta maternité spiritualisée. Alors, j'en suis certaine, et comme bienheureuse et comme mère, tu voudras que Jude soit semblable à mon Jésus, dans son sort de rédempteur, et tu brûleras de l’avoir près de toi de nouveau, pour toujours. Car le tourment des mères, c'est d'être séparées de leurs enfants. Un tourment si grand qu'il subsistera, je crois, comme angoisse d'amour même dans le Ciel qui nous accueillera."

Les pleurs de Marie, si forts dans le silence de l'aube naissante, ont fait que tout le monde est revenu en arrière pour savoir ce qui est arrivé. Ainsi on entend les paroles de la Vierge Marie et l'émotion gagne tout le monde.        

Marie de Magdala pleure en murmurent : "Et moi, ce tourment je l'ai donné à ma mère, dès cette Terre."  

Marthe pleure en disant : "C'est une douleur réciproque la séparation entre les enfants et la mère."          

Pierre aussi a des larmes aux yeux, et le Zélote dit à Barthélemy : "Quelles paroles de sagesse pour expliquer ce que sera la maternité d'une bienheureuse !"          

"Et comme les choses seront appréciées par une mère bienheureuse au travers des lumières de Dieu et de la maternité spiritualisée... Cela vous coupe le souffle comme devant un lumineux mystère" lui répond Nathanaël.    

L'Iscariote dit à André : "La maternité se dépouille de toute pesanteur des sens et devient toute ailée, dite de cette façon. Il nous semble voir nos mères déjà transformées en une inconcevable beauté."          

"C'est vrai. La nôtre, Jacques, nous aimera ainsi. Imagines-tu comme sera alors parfait son amour ?" dit Jean à son frère, et c'est le seul qui ait un sourire lumineux tant il est joyeusement ému par la pensée que sa mère arrive à aimer d'une manière parfaite.    

"Je regrette d'avoir causé tant de douleur" dit Jacques d'Alphée. "Mais elle en a vu plus que je ne lui en ai dit... Crois-moi, Jésus."            

"Je le sais, je le sais. Mais Marie est en train de se travailler elle-même et c'est un coup plus fort de scalpel. Pourtant il lui enlève un si grand poids mort" dit Jésus.          

"Allons, mère. C'est assez pleuré ! Cela me fait de la peine que tu souffres comme une pauvre femme qui ne connaît pas les certitudes du Royaume de Dieu. Tu ne ressembles en rien à la mère des fils Macchabées" lui reproche sévèrement le Thaddée tout en embrassant sa mère et il achève, en la baisant sur la tête parmi ses cheveux grisonnants : "Tu sembles une fillette qui a peur des ombres et des histoires qu'on lui raconte pour l'épouvanter. Et pourtant tu sais où me trouver : en Jésus. Quelle maman ! Quelle maman ! Tu devrais pleurer si on t'avait dit que moi, plus tard, je devais trahir Jésus, l'abandonner, devenir un damné. Alors, oui.    

Tu devrais pleurer du sang même. Mais, avec l'aide de Dieu, cette douleur je ne te la donnerai jamais, ma mère. Je veux rester avec toi pour toute l'éternité..."      

Le reproche d'abord, les caresses ensuite, finissent par tarir les pleurs de Marie d'Alphée qui maintenant est toute honteuse de sa faiblesse.    

La lumière, dans le passage de la nuit au jour, s'est affaiblie car la lune s'est couchée et le jour n'a pas encore commencé. Mais c'est un court intermède crépusculaire. Tout de suite après la lumière, d'abord couleur de plomb puis grisâtre, puis verdâtre, puis laiteuse avec des traces bleues, finalement claire presque comme de l'argent immatériel, s'affirme toujours plus, facilitant le chemin sur la grève humide restée découverte par le flot, pendant que l’œil se réjouit à la vue de la mer qui devient d'un bleu plus clair qui va bientôt s'éclairer de facettes brillantes comme des gemmes. Puis l'air imprègne son argent d'un rose toujours plus net jusqu'à ce que ce rose doré de l'aurore devienne une pluie rose rouge sur la mer, sur les visages, sur les campagnes, avec des contrastes de teintes toujours plus vives, qui arrivent à leur plus grande perfection au moment qui pour moi est le plus beau du jour, lorsque le soleil, bondissant hors des limites de l'orient, envoie son premier rayon sur les montagnes et les pentes, les bois, les prés et les immenses espaces de la mer et du ciel, accentuant toutes les couleurs, que ce soit la blancheur des neiges ou des lointains montagneux d'un indigo qui se change en un vert de jaspe, ou que ce soit le cobalt d'un ciel qui s'atténue pour recevoir le rose, ou que ce soit le saphir veiné de jade et rayé de perles de la mer.      

Et aujourd'hui la mer est un véritable miracle de beauté. Non pas morte dans un calme pesant, non pas bouleversée par la lutte des vents, mais d'une vie majestueuse rendue vivante par des vagues très faibles que marquent des rides couronnées d'une crête d'écume.      

"Nous arriverons à Dora avant que le soleil ne soit brûlant et nous repartirons au crépuscule. Demain, à Césarée, ce sera la fin de votre fatigue, mes sœurs. Et nous aussi nous nous reposerons. Votre char vous attend certainement. Là, nous nous séparerons... Pourquoi pleures-tu, Marie ? Me faudra-t-il donc voir aujourd'hui pleurer toutes les Marie ?" dit Jésus à Marie-Magdeleine.    

"Cela la peine de te quitter" dit sa sœur en l'excusant.            

"Il n'est pas dit que 1'on ne se revoie pas, et bientôt."          

Marie fait signe que non. Ce n'est pas pour cela qu'elle pleure. Le Zélote explique : "Elle craint de ne pas savoir être bonne sans ton voisinage. Elle craint... elle craint d'être tentée trop fortement quand tu n'es pas tout près pour éloigner le démon. Elle m'en parlait tout à l'heure."        

"N'aie pas cette crainte. Je ne retire jamais une grâce que j'ai accordée. Veux-tu pécher ? Non ? Alors sois tranquille. Veille, cela oui, mais ne crains pas."        

"Seigneur... je pleure aussi, parce qu'à Césarée... Césarée est remplie de mes péchés. Maintenant je les vois tous… J'aurai beau- coup à souffrir dans mon humanité..."      

"Cela me fait plaisir. Plus tu souffriras et mieux cela vaudra. Parce que, ensuite, tu ne souffriras plus de ces peines inutiles.            

Marie de Théophile, je te rappelle que tu es la fille d'un fort, et que tu es une âme forte, et que je veux te rendre très forte. J'excuse les faiblesses chez les autres, parce qu'elles ont toujours été des femmes douces et timides, y compris ta sœur. En toi, je ne les supporte pas. Je te travaillerai par le feu et sur l'enclume. Car tu es un tempérament qu'il faut travailler ainsi pour ne pas gâter le miracle de ta volonté et de la mienne. Sache cela toi et ceux qui, parmi ceux qui sont là ou qui sont. absents, pourraient croire que de t'avoir tant aimée, je pourrais devenir faible avec toi. Je te permets de pleurer par repentir et par amour, pas pour autre chose. Tu as compris ?" Jésus est suggestionnant et sévère.

Marie de Magdala s'efforce d'avaler ses larmes et ses sanglots et tombe à genoux. Elle baise les pieds de Jésus et, s'efforçant d'affermir sa voix, elle dit : "Oui, mon Seigneur. Je ferai ce que tu veux."            

"Lève-toi alors et sois sereine."        


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Les femmes entourant Jésus


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 27 Mar - 8:01

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Sintica, l’esclave grecque"

Vision du mercredi 15 août 1945

Je ne vois pas la ville de Dora. Le soleil va se coucher. Les voyageurs sont en marche vers Césarée... Mais l'arrêt à Dora, je ne l'ai pas vu. Peut-être cela a été une halte sans rien de notable à signaler. La mer semble embrasée tellement dans son calme elle reflète la couleur rouge du ciel, un rouge presque irréel tant il est violent. On dirait qu'on, a répandu du sang sur la voûte du firmament.

Il fait encore chaud, bien que l'air marin rende cette chaleur supportable. Ils cheminent toujours le long de la mer pour fuir l'ardeur du terrain sec. Beaucoup ont même tout bonnement quitté leurs sandales et ont relevé leurs vêtements pour entrer dans l'eau. Pierre déclare : "S'il n'y avait pas les femmes, je me mettrais nu et j'entrerais dans l'eau jusqu'au cou."

Mais il doit aussi sortir de là, car Marie-Magdeleine, qui était devant avec les autres, revient en arrière et dit : "Maître, je connais bien ces parages. Tu vois là-bas où la mer présente une ligne jaune au milieu de son azur ? Là se jette un cours d'eau toujours alimenté, même en été, et il faut pouvoir le franchir..."

"Nous en avons tant franchis ! Ce ne sera pas le Nil ! Celui-ci aussi, nous le franchirons" dit Pierre.

"Ce n'est pas le Nil, mais dans ses eaux et sur ses rives il y a des animaux aquatiques qui peuvent nuire. Il ne faut pas passer sans précautions, ni déchaussés pour éviter des blessures."

"Oh ! Que sont-ils ? Des Léviathans ?"

"Tu as bien dit, Simon. Exactement ce sont des crocodiles, petits, c'est vrai, mais capables de t'empêcher de marcher pendant un bon moment."

"Et qu'est-ce qu'ils font là ?"

"Ils y ont été amenés pour le culte, je crois depuis l'époque où les phéniciens dominaient le pays. Et ils y sont restés, en devenant de plus en plus petits mais pas moins agressifs pour autant, en passant des temples à la vase du cours d'eau. Maintenant ce sont de gros lézards, mais avec de ces dents ! Les romains viennent ici pour des parties de chasse et des divertissements variés... J'y suis venue moi aussi avec eux. Tout sert à... tuer le temps. Et puis les peaux sont très belles et servent à différents usages. Permettez donc qu'à cause de mon expérience des lieux, je vous guide."

"Bon. J'aimerais les voir..." dit Pierre.

"Peut-être en verrons-nous quelques-uns bien qu'ils soient presque exterminés, tellement on les chasse." La troupe quitte la rive et se dirigé vers l'intérieur, jusqu'à ce qu’elle trouve une grand-route à mi-chemin entre les collines et la mer. Ils arrivent bientôt à un pont très arqué jeté sur un petit fleuve dont le lit est plutôt large mais où il passe peu d'eau, au milieu du lit, là où il n'y pas d'eau, on voit des joncs et des roseaux, à demi-desséchés par la chaleur de l'été, formant en d'autres saisons des îles minuscules au milieu de l'eau. Sur les rives, d'autre part, il y a des buissons et des arbres touffus.

Bien que les voyageurs fouillent tout du regard, ils ne voient aucun animal et plusieurs en sont déçus. Mais, au moment où ils vont finir de franchir le pont, dont l'arc unique est très haut, peut-être pour ne pas être emporté par le courant en temps de crue - une robuste construction sans doute romaine - Marthe pousse un cri aigu et s'enfuit en arrière, terrorisée. Un gros lézard, il ne semble pas que ce soit autre chose, mais avec la tête classique de crocodile, se trouve en travers de la route faisant semblant de dormir.

"Mais n'aie pas peur !" crie Marie-Magdeleine. "Quand ils sont là, ils ne sont pas dangereux. Le danger c'est quand ils sont cachés et que l'on passe dessus sans les voir."
Mais Marthe reste prudemment en arrière, Suzanne aussi ne s'en amuse pas... Marie d'Alphée est plus courageuse et, tout en restant prudente, elle reste près de ses fils. Elle va de l'avant et regarde. Les apôtres, eux, n'ont pas vraiment peur et ils regardent en faisant des commentaires sur cette bête désagréable qui daigne tourner lentement la tête pour se faire voir aussi par devant. Puis elle fait mine de bouger et semble vouloir se diriger vers ceux qui la dérangent. Un autre cri de Marthe qui s'enfuit plus en arrière, imitée maintenant aussi par Suzanne et Marie de Cléophas. Mais Marie-Magdeleine ramasse un caillou et le lance contre la bête. Celle-ci, frappée au flanc, dévale la grève et s'enfonce dans l'eau.

"Avance, peureuse. Il n'y est plus" dit-elle à sa sœur. Les femmes se rapprochent.
"Pourtant c'est une sale bête" commente Pierre.

"Est-il vrai, Maître, qu'autrefois on leur donnait en nourriture des victimes humaines ?" demande l'Iscariote.

"Le crocodile était considéré comme un animal sacré. Il représentait un dieu, et comme nous consommons le sacrifice offert à notre Dieu, eux, les pauvres idolâtres, le faisaient avec les pratiques et les erreurs que leur condition comportait."
"Mais, maintenant, c'est fini ?" demande Suzanne.

"Je crois qu'il n'est pas impossible que cela se pratique dans des contrées idolâtres" dit Jean d’Endor.

"Mon Dieu ! Mais ils les donnent morts, au moins ?"

"Non, ils les donnent vivants, si cela se fait encore. Des jeunes filles, des enfants, en général. Ce qu'il y a de mieux dans le peuple. C’est du moins ce que j'ai lu" répond toujours Jean aux femmes qui regardent de tous côtés, effrayées.

"Moi, je mourrais de peur si je devais en approcher" dit Marthe.

"Vraiment ? Mais cela n'est rien, femme, à côté du vrai crocodile. Il est au moins trois fois plus long et plus gros."

"Et affamé aussi, celui-là était rassasié de couleuvres ou de lapins sauvages."
"Miséricorde ! Des couleuvres aussi ! Mais où nous as-tu amenés, Seigneur !" gémit Marthe. Elle est si effrayée que tout le monde se laisse gagner irrésistiblement par l'hilarité.

Hermastée, qui s'est toujours tu, dit : "N'ayez aucune crainte, Il suffit de faire beaucoup de bruit et tous s'enfuient. Je m'y connais. J'ai été plusieurs fois en basse Égypte."
On se met en marche en battant des mains et en frappant sur les troncs d'arbres. Le passage dangereux est franchi. Marthe s'est placée près de Jésus et demande souvent : "Mais il n'y en aura vraiment plus ?"

Jésus la regarde et secoue la tête en souriant, mais il la rassure : "La plaine de Saron n'est que beauté, et désormais nous y sommes. Mais en vérité, aujourd'hui les femmes disciples m'ont réservé des surprises ! Je ne sais vraiment pas pourquoi tu es si peureuse."

"Je ne le sais pas moi-même. Mais tout ce qui rampe me terrorise. Il me semble sentir la froidure de ces corps, certainement froids et visqueux, sur moi. Et je me demande aussi pourquoi ils existent. Ils sont peut-être nécessaires ?"

"Cela, il faudrait le demander à Celui qui les a faits. Mais crois bien que, s'Il les a faits, c'est signe qu'ils sont utiles, ne serait ce que pour faire briller l'héroïsme de Marthe" dit Jésus avec un fin scintillement dans les yeux.

"Oh ! Seigneur ! Tu plaisantes et tu as raison, mais moi j'ai peur et je ne me vaincrai jamais."

"Nous verrons cela... Qu'est-ce qui remue là-bas, dans ces buissons ?" dit Jésus en dressant la tête et en regardant devant vers un enchevêtrement de ronces et d'autres plantes, qui montent à l'assaut d'une haie de figuiers d'Inde, qui sont plus en arrière avec leurs palettes qui sont dures autant que les branches des autres plantes sont flexibles.

"Un autre crocodile, Seigneur ?!..." gémit Marthe terrorisée. Mais le bruit augmente et il sort de là un visage humain, de femme. Elle regarde et voit tous ces hommes; et se demande si elle va fuir à travers la campagne ou se cacher dans la galerie sauvage. Mais la première idée l'emporte et elle s'enfuit en poussant un cri.

"Lépreuse ?" "Folle ?" "Possédée ?" se demandent-ils et ils restent perplexes.

Mais la femme revient en arrière parce que, de Césarée déjà très proche, s'avance un char romain. La femme est comme un rat dans un piège. Elle ne sait où aller car Jésus et les siens sont maintenant près du buisson qui lui servait de refuge et elle ne peut y retourner, et elle ne veut pas aller vers le char… Dans les premières brumes du soir, car la nuit tombe rapidement après un puissant crépuscule, on voit qu'elle est jeune et gracieuse, bien qu'échevelée et avec des vêtements déchirés.

"Femme ! Viens ici !" commande impérieusement Jésus. La femme tend les bras en suppliant : "Ne me fais pas de mal !"

"Viens ici, Qui es-tu ? Je ne vais pas te faire de mal" Jésus lui parle si doucement qu'il la persuade.

La femme s'avance, courbée, et elle se jette par terre en disant : "Qui que tu sois, aie pitié. Tue-moi, mais ne me livre pas au maître. Je suis une esclave fugitive..."

"Qui était ton maître ? Et toi, d'où es-tu ? Tu n'es sûrement pas hébreuse. Ton accent l'indique, et aussi ton vêtement."

"Je suis grecque. L'esclave grecque de... Oh ! pitié ! Cachez-moi ! Le char va arriver..."
Ils forment tous un groupe autour de la malheureuse qui se pelotonne par terre. Le vêtement déchiré par les ronces laisse voir les épaules sillonnées de coups et marquées de griffures. Le char passe sans qu'aucun de ses occupants manifeste de l'intérêt pour le groupe arrêté près de la haie.

"Ils sont allés plus loin. Parle. Si nous le pouvons, nous allons t'aider" dit Jésus en mettant la pointe des doigts sur sa chevelure défaite.

"Je suis Sintica, l'esclave grecque d'un noble romain de la suite du Proconsul."
"Mais alors, tu es l'esclave de Valérien !" s'écrie Marie de Magdala.

"Ah ! pitié, pitié ! Ne me dénonce pas à lui" supplie la malheureuse.

"Ne crains pas. Je ne parlerai jamais plus à Valérien" répond Marie-Magdeleine. Et elle explique à Jésus : "C'est un des romains les plus riches et les plus dégoûtants que nous avons ici. Et il est cruel autant que dégoûtant."

"Pourquoi t'es-tu enfuie ?" demande Jésus.

"Parce que j'ai une âme. Je ne suis pas une marchandise. (la femme s'enhardit, en voyant qu'elle a trouvé des gens qui ont pitié d'elle). Je ne suis pas une marchandise. Lui m'a achetée, c'est vrai. Mais il peut avoir acheté ma personne pour orner sa maison, pour que j'égaie ses heures par la lecture, pour que je le serve. Mais rien d'autre. Mon âme m'appartient ! Ce n'est pas une chose qu'on achète. Lui la voulait aussi."
"Comment sais-tu que tu as une âme ?"

"Je ne suis pas illettrée, Seigneur. Butin de guerre dès mon plus jeune âge, mais pas plébéienne. C'est mon troisième maître et c'est un faune dégoûtant. Mais il me reste les paroles de nos philosophes. Et je sais qu'il n'y a pas que la chair en nous. Il y a quelque chose d'immortel enfermé en nous, quelque chose qui n'a pas un nom précis pour nous. Mais, depuis peu, son nom, je le sais. Il est passé un jour un Homme par Césarée. Il faisait des prodiges et parlait mieux que Socrate et Platon. On en a beaucoup parlé, dans les thermes et dans les triclinium, ou dans les péristyles dorés, souillant son auguste Nom en le prononçant dans les salles d'immondes orgies. Et mon maître à moi, justement à moi qui déjà pressentais qu'il y avait quelque chose d'immortel qui n'appartient qu'à Dieu et ne s'achète pas comme une marchandise sur un marché d'esclaves, m'a fait relire les œuvres des philosophes pour les confronter et chercher si cette chose ignorée, que 1'Homme venu à Césarée a nommé : "âme", y était mentionnée. C'est à moi qu'il a fait lire cela !

A moi qu'il voulait asservir à ses instincts ! C'est ainsi que j'ai su que cette chose immortelle c'est l'âme. Et pendant que Valérien et ses pareils écoutaient ma voix, et entre une éructation et un bâillement essayaient de comprendre, de comparer et de discuter, moi je rassemblais leurs discours, rapprochant les paroles de l'Inconnu de celles des philosophes et je me les mettais ici, en concevant une dignité toujours plus forte pour repousser sa passion... il m'a battue à mort, il y a quelques soirs parce que je l'ai repoussé avec mes dents... et je me suis enfuie le jour suivant.,. Cela fait cinq jours que je vis dans ces buissons cueillant la nuit des mûres et des figues d'Inde. Mais on finira par me prendre. Il me cherche certainement.

Il m'a achetée trop cher et je plais trop à ses sens pour qu'il me laisse aller... Aie pitié ! Je te le demande, tu es hébreux et certainement tu sais où il se trouve, je te demande de me conduire à l'Inconnu qui parle aux esclaves et qui parle de l'âme. On m'a dit qu'il est pauvre. Je souffrirai la faim, mais je veux être auprès de lui pour qu'il m'instruise et me relève. On s'abrutit de vivre avec des brutes, même si on leur résiste. Je veux revenir à la possession de ma dignité morale."

"Cet homme, l'Inconnu que tu cherches, il est devant toi."

"Toi ? O Dieu inconnu de l'Acropole, salut !" et elle courbe son front jusqu'à terre.

"Tu ne peux rester ici, mais Moi, je vais à Césarée."

"Ne me laisse pas, Seigneur !"

"Je ne te laisse pas... Je réfléchis."

"Maître, notre char est certainement à l'endroit convenu. Il attend. Envoie quelqu'un avertir. Dans le char, elle sera en sécurité comme dans notre maison" conseille Marie de Magdala.

"Oh ! oui Seigneur. Auprès de nous, à la place du vieil Ismaël. Nous l'instruirons sur Toi. Elle sera arrachée au paganisme" supplie Marthe.

"Veux-tu venir avec nous ?" demande Jésus.

"Avec n'importe qui des tiens. Pourvu que je ne sois plus avec cet homme. Mais... mais, ici il y a une femme qui m'a dit qu'elle le connaissait ? Ne me trahira-t-elle pas ? Ne viendra-t-il pas des romains dans sa maison ? Ne..."

"N'aie pas peur. A Béthanie, il ne vient pas de romains, surtout de cette espèce" dit Marie-Magdeleine pour la rassurer.

"Simon et Simon Pierre, allez chercher le char. Nous vous attendrons ici. Nous entrerons après dans la ville" commande Jésus.

Quand le lourd char couvert s'annonce par le bruit des sabots et des roues et par la lanterne suspendue tout en haut, ceux qui attendaient se lèvent du bord de la route, où certainement ils ont soupé, et s'en vont sur la route. Le char s'arrête cahotant sur le bord du chemin disloqué, et Pierre et Jean en descendent, immédiatement suivis d'une femme âgée qui court embrasser Marie-Magdeleine en disant : "Je ne veux pas tarder un seul instant pour te dire que je suis heureuse, pour te dire que ta mère se réjouit avec moi, pour te dire que tu es redevenue la blonde rose de notre maison, comme quand tu dormais dans ton berceau après avoir sucé mon sein !" et elle n'en finit plus de l'embrasser.

Marie pleure dans ses bras.

"Femme, je te confie cette jeune personne et je te demande le sacrifice d'attendre ici toute la nuit. Demain, tu pourras aller au premier village sur la route consulaire et attendre. Nous viendrons avant l'heure de tierce" dit Jésus à la nourrice.

"Que tout soit comme tu veux, béni que tu es ! Permets-moi seulement de donner à Marie les vêtements que je lui ai apporté." Elle remonte dans le char avec Marie très Sainte et Marie et Marthe. Quand elles en sortent, Marie-Magdeleine est telle que nous la verrons par la suite, toujours: un vêtement simple, un fin voile de lin très ample et un manteau sans ornements.

"Va tranquille, Sintica. Demain, nous viendrons nous aussi. Adieu" dit Jésus en la saluant. Et il reprend le chemin vers Césarée...

La promenade fourmille de gens qui se promènent à la lueur des torches ou de lanternes portées par des esclaves et y respirent l'air qui vient de la mer qui rafraîchit grandement les poumons fatigués par la chaleur étouffante de l'été. Et ces promeneurs appartiennent à la classe des riches romains. Les hébreux sont dans leurs maisons et prennent le frais sur les terrasses. La promenade ressemble à un très vaste salon à l'heure des visites. S'y promener implique d'y être observé en détail. Et pourtant c'est par là que passe Jésus... pour toute la longueur de la promenade sans se soucier de qui l'observe, fait des commentaires et se moque.

"Maître, Toi ici ? A cette heure ?" demande Lidia assise sur une sorte de fauteuil, ou de divan, porté par des esclaves sur le bord du chemin. Et elle se lève.

"Je viens de Dora et je me suis attardé. Je vais à la recherche d'un logement."

"Je te dirais : voici ma maison" et elle Lui montre un bel édifice derrière elle. "Mais je ne sais pas si..."

"Non. Je te remercie, mais je n'accepte pas. J'ai avec Moi une nombreuse compagnie et deux sont déjà allés en avant avertir des personnes que je connais. Je crois qu'elles me donneront l'hospitalité."

Le regard de Lidia se pose aussi sur les femmes que Jésus lui a montrées avec les disciples, et tout de suite elle reconnaît Marie-Magdeleine.

"Marie ? Toi ? Mais alors c'est vrai ?" Marie de Magdala a le regard torturé d'une gazelle aux abois. Et elle a raison, car ce n'est pas seulement Lidia qu'elle doit affronter mais de nombreuses personnes qui la regardent... Mais elle regarde aussi Jésus et elle prend courage.

"C'est vrai."

"Alors, nous t'avons perdue !"

"Non, vous m'avez trouvée. Du moins j'espère vous retrouver un jour et avec une meilleure amitié sur le chemin que j'ai finalement trouvé. Dis-le, je t'en prie, à tous ceux qui me connaissent. Adieu, Lidia. Oublie tout le mal que tu m'as vu faire, je t'en demande pardon..."

"Mais, Marie ! Pourquoi te dégrades-tu ? Nous avons mené la même vie de riches et de désœuvrés, et il n'y a pas..."

"Non. J'ai mené une vie plus mauvaise. Mais j'en suis sortie. Et pour toujours."
"Je te salue Lidia" abrège le Seigneur, et il se dirige vers son cousin Jude qui vient vers Lui avec Thomas.

Lidia retient encore un instant Marie-Magdeleine : "Mais dis-moi la vérité, maintenant que nous sommes entre nous : es-tu vraiment convaincue ?"

"Pas convaincue : heureuse d'être une disciple. Je n'ai qu'un regret : de n'avoir pas connu plus tôt la Lumière et, au lieu de m'en avoir nourrie, d'avoir mangé la fange. Adieu, Lidia."

La réponse résonne avec netteté dans le silence qui s'est fait autour des deux femmes. Personne de ceux qui sont là, nombreux, ne parle plus...

Marie se retourne et cherche à rejoindre rapidement le Maître. Un jeune homme lui coupe la route : "C'est ta dernière folie ?" dit-il et il veut l'embrasser. Mais à moitié ivre comme il l'est, il n'y réussit pas, et Marie lui échappe en lui criant : "Non, c'est mon unique sagesse."

Elle rejoint ses compagnes, voilées comme des musulmanes, tant il leur répugne d'être vues par ces gens vicieux.

"Marie" dit Marthe toute anxieuse "tu as beaucoup souffert ?"

"Non. Et il a raison, et maintenant je ne souffrirai jamais plus de cela. Il a raison Lui..."

Tout le monde tourne par une ruelle obscure pour entrer ensuite dans une vaste maison, certainement une auberge, pour la nuit.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /117

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Sintica l'esclave grecque


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 28 Mar - 7:39

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"L’adieu à Marthe, à Marie-Magdeleine et à Sintica"

Ils sont de nouveau en route, tournant à l'est en direction de la campagne.
Maintenant les apôtres et les deux disciples sont avec Marie de Cléophas et Suzanne, à quelques mètres de Jésus qui est avec sa Mère et les deux sœurs de Lazare. Jésus parle sans arrêt. Les apôtres au contraire ne parlent pas. Ils semblent fatigués ou découragés. Ils ne sont même pas séduits par la beauté de la campagne qui est vraiment splendide dans ses légères ondulations jetées sur la plaine comme autant de coussins verts sous les pieds d'un roi géant, avec ses collines qui s'élèvent de quelques mètres, çà et là, pour préluder aux chaînes du Carmel et de la Samarie. Tant dans la plaine, qui domine en ces parages, que sur les petites collines et les ondulations, il y a toute une floraison de plantes et une odeur de fruits qui arrivent à maturation. Ce doit être un endroit bien irrigué malgré sa situation et la saison, car il y a trop de fleurs pour qu'il n'y ait pas beaucoup d'eau. Je comprends maintenant pourquoi la plaine de Saron est tant de fois nommée avec enthousiasme dans la Sainte Écriture. Mais les apôtres ne partagent pas du tout cet enthousiasme. Ils marchent, un peu maussades, les seuls attristés en cette journée sereine et en cette riante contrée.

La route consulaire, en très bon état, coupe par son ruban blanc cette campagne très fertile et, à cette heure encore matinale, on rencontre fréquemment des paysans avec des chargements de denrées, ou des voyageurs qui se dirigent vers Césarée. L'un d'eux, avec une file d'ânes chargés de sacs, rejoint les apôtres et les force à s'écarter pour laisser la place à sa caravane. Il demande avec arrogance : "Kison c'est ici ?"
"Plus en arrière" répond sèchement Thomas, et il bougonne entre ses dents : «Espèce de goujat !"

"C'est un samaritain, c'est tout dire !" répond Philippe.

Ils retombent dans le silence. Après quelques mètres, Pierre dit comme s'il terminait un discours intérieur : "Pour ce que cela a servi ! Était-ce la peine de faire tant de chemin !"
"Mais, oui ! Pourquoi ensuite sommes-nous allés à Césarée, puisqu'il n'y a pas dit un mot ? Je croyais qu'il voulait faire quel- que miracle stupéfiant pour persuader les romains. Au contraire..." dit Jacques de Zébédée.

"Il nous a fait tourner en dérision et c'est tout" commente Thomas. Et l'Iscariote renchérit : "Il nous a fait souffrir. Mais à Lui, les offenses Lui plaisent et il croit qu'elles nous plaisent, à nous aussi."

"Vraiment celle qui a souffert en cette circonstance, c'est Marie de Théophile" observe paisiblement le Zélote.

"Marie ! Marie ! Elle est devenue le centre de 1'univers. Marie ? Il n'y a qu'elle qui souffre, il n'y a qu'elle d'héroïque, il n'y a qu'elle qui se forme ! C'est à désirer d'être larron et homicide pour être ensuite l'objet de tant d'égards" dit en colère, l'Iscariote.

"A vrai dire, l'autre fois que nous sommes venus à Césarée, et que Lui a fait un miracle et a évangélisé, nous l'avons affligé par notre mécontentement parce qu'il l'avait fait"[1][1] observe le cousin du Seigneur.

"Ce qu'il y a" dit sérieusement Jean "c'est que nous ne savons pas ce que nous voulons... Il agit d'une façon, nous bougonnons; il fait le contraire, nous bougonnons. Nous sommes pleins de défauts."

"Oh ! voilà l'autre sage qui parle ! Il est certain qu'on ne fait rien de bon depuis longtemps."

"Rien, Judas ? Mais cette grecque, mais Hermastée, mais Abel, mais Marie, mais..."
"Ce n'est pas avec ces nullités qu'il fondera le Royaume" réplique l'Iscariote, obsédé par l'idée d'un triomphe terrestre.

"Judas, je te prie de ne pas juger les oeuvres de mon Frère. C'est une prétention ridicule. Un enfant qui veut juger le maître, pour ne pas dire : une nullité qui veut tout dominer" dit le Thaddée qui, s'il a le même nom, a pourtant une invincible antipathie pour son homonyme.

"Je te remercie de t'être borné à m'appeler enfant. Vraiment, après avoir vécu si longtemps au Temple, je croyais qu'on m'accorderait au moins la majorité" répond, sarcastique, l'Iscariote.

"Oh ! comme elles sont désagréables ces disputes !" soupire André.

"Vraiment !» observe Mathieu. "Au lieu de nous fondre entre nous, plus nous vivons ensemble, plus on se sépare. Et penser qu'à Sicaminon il a dit qu'il nous faut être unis au troupeau. Comment le serons-nous, si entre pasteurs nous ne le sommes pas ?"

"Alors, on ne doit pas parler ? On ne doit jamais dire sa pensée ? Nous ne sommes pas des esclaves, je crois."

"Non, Judas" dit calmement le Zélote. "Nous ne sommes pas esclaves, mais nous sommes indignes de le suivre parce que nous ne le comprenons pas."
"Moi, je le comprends très bien."

"Non. Tu ne le comprends pas. Et, comme toi, ne le comprennent pas, plus ou moins, tous ceux qui le critiquent. Comprendre c'est obéir sans discuter parce que l'on est persuadé de la sainteté de Celui qui guide" dit encore le Zélote.

"Ah ! mais tu fais allusion à l'intelligence de sa sainteté ! Moi, je parlais de ses paroles. Sa sainteté est indiscutée et indiscutable" se hâte de dire l'Iscariote.

"Et tu peux séparer l'une de l'autre ? Un saint possédera toujours la Sagesse, et ses paroles seront sages."

"C'est vrai. Mais il fait des actes nuisibles. Certainement par excès de sainteté, je l'accorde. Mais le monde n'est pas saint, et Lui se crée des ennuis. Par exemple ce philistin et cette grecque, crois-tu qu'ils nous soient utiles ?"

«Mais, si je dois nuire, je me retire. J'étais venu avec l'idée de 1'honorer et de faire quelque chose de juste" dit Hermastée, blessé.

"Tu Lui donnerais de la douleur en t'en allant pour ce motif" lui répond Jacques d'Alphée.

"Je Lui laisserai croire que j'ai changé d'idée. Puis, je le saluerai et... je m'en irai."
"Non, vraiment ! Toi, tu ne t'en vas pas. Il n'est pas juste qu'à cause du nervosisme d'autrui, le Maître perde un bon disciple" s'emporte Pierre.

"Mais s'il veut s'en aller pour si peu, c'est signe qu'il n'est pas sûr de sa volonté. Laisse-le donc s'en aller" répond l'Iscariote.

Pierre perd patience : "Je Lui ai promis, quand il m'a donné Margziam, de devenir paternel avec tout le monde, et il me déplaît de manquer à ma promesse. Mais tu m'y obliges. Hermastée est ici, et il y reste, Sais-tu ce que je dois te dire ? C'est toi qui troubles la volonté des autres et les rends indécis, Tu es une cause de séparation et de désordre. Voilà ce que tu es. Et sois-en honteux."

"Qui es-tu, toi ? Le protecteur des..."

"Parfaitement ! Tu as bien dit. Je sais ce que tu veux dire. Protecteur de la femme voilée, protecteur de Jean d'Endor, protecteur d'Hermastée, protecteur de cette esclave, protecteur de tous les autres qu'a trouvés Jésus et qui ne sont pas de magnifiques exemplaires des paons du Temple, ceux qui sont fabriqués avec le mortier sacré et les toiles d'araignées du Temple, les mèches malodorantes des lumières du Temple, ceux qui sont comme toi, en somme, pour rendre plus claire la parabole, car si le Temple est beaucoup, à moins que je ne sois devenu un imbécile, le Maître est plus que le Temple, et c'est à Lui que tu manques..." il crie si fort que le Maître s'arrête et se retourne et il va revenir en arrière, quittant les femmes.

"Il a entendu ! Maintenant il va être affligé !" dit l'apôtre Jean.

"Non, Maître. Ne viens pas. Nous discutions... pour tromper l'ennui de la route" dit tout de suite Thomas.

Mais Jésus reste arrêté de façon qu'on le rejoigne.

"De quoi discutiez-vous ? Encore une fois dois-je vous dire que les femmes vous sont supérieures ?" Le doux reproche touche tous les cœurs. Ils se taisent en baissant la tête.

"Amis, amis ! Ne soyez pas un objet de scandale pour ceux qui naissent maintenant seulement à la Lumière ! Ne savez-vous pas qu'une imperfection en vous nuit davantage que les erreurs qui se trouvent dans le paganisme, à la rédemption d'un païen ou d'un pécheur ?"

Personne ne répond, car ils ne savent que dire pour se justifier ou pour ne pas accuser.
Près d'un pont sur un torrent à sec est arrêté le char des sœurs de Lazare. Les deux chevaux paissent l'herbe épaisse des rives du torrent, peut-être à sec depuis peu, qui sont couvertes d'une épaisse couche d'herbe. Le serviteur de Marthe et un autre, peut-être le conducteur, sont sur la grève alors que les femmes sont enfermées dans le char tout couvert d'une lourde capote faite de peaux tannées qui descendent comme de lourds rideaux jusqu'au plancher du char. Les femmes disciples se hâtent vers lui et le serviteur qui les voit le premier avertit la nourrice, pendant que l'autre se hâte d'atteler les chevaux.

Entre temps, le serviteur court vers ses maîtresses en s'inclinant jusqu'à terre. La nourrice âgée, une belle femme au teint olivâtre mais agréable, descend lestement et va vers ses maîtresses. Mais Marie de Magdala lui dit quelque chose et elle se dirige tout de suite vers la Vierge en disant : "Pardonne-moi... Mais la joie de la voir est si grande que je ne vois qu'elle. Viens, bénie, le soleil est brûlant, dans le char il y a de l'ombre."

Et elles montent toutes en attendant les hommes restés très en arrière. Pendant qu'elles attendent et pendant que Sintica, revêtue de l'habit que Marie-Magdeleine avait la veille, baise les pieds de ses maîtresses - comme elle s'obstine à les appeler, bien que pour elles, disent-elles, elle n'est ni servante ni esclave mais seulement une invitée reçue au nom de Jésus - la Vierge montre le précieux paquet de pourpre, demandant comment on peut filer cette courte filasse qui refuse l'humidité et le tordage.
"Ce n'est pas ainsi qu'on l'emploie, Femme. Il faut la réduire en poudre, et on l'emploie comme n'importe quelle autre teinture. C'est la bave d'un coquillage, ce n'est pas un cheveu ni un poil. Vois-tu comme elle est friable maintenant qu'elle est sèche ? Tu la réduis en fine poudre, tu la tamises pour qu'il ne reste pas de longs filaments qui tacheraient le filou l'étoffe. Le fil se teint mieux en écheveau. Quand tu es sûre que tout est réduit en poudre, comme on fait avec la cochenille ou le safran ou la poudre d’indigo, ou d'autres écorces, ou racines ou fruits, et on s'en sert. On fixe la teinte avec du vinaigre fort au dernier rinçage."

"Merci, Noémi. Je ferai comme tu me l'indiques. J'ai brodé avec des fils couleur de pourpre, mais on me les avait donnés déjà prêts à l'usage... Voici Jésus qui arrive. C'est le moment de nous saluer, mes filles. Je vous bénis toutes au nom du Seigneur. Allez en paix, en apportant la paix et la joie à Lazare.

Adieu, Marie. Souviens-toi que c'est sur ma poitrine que tu as versé tes premières larmes de bonheur. Je suis ainsi pour toi une mère, parce qu'un enfant verse ses premières larmes sur la poitrine de sa maman. Je suis pour toi une mère, et je le serai toujours. Ce qu'il peut te coûter de dire à la plus douce des sœurs, à la plus aimante des nourrices, viens me le dire, à moi. Je te comprendrai toujours. Ce que tu n'oserais dire à mon Jésus, parce que trop pétri d'une humanité qu'il ne veut pas en toi, viens me le dire, à moi. Je serai toujours indulgente pour toi. Et si, ensuite, tu veux aussi me dire tes triomphes - mais ceux-ci, je préfère que tu les présentes à Lui comme des fleurs parfumées, parce que c'est Lui, ton Sauveur, et pas moi - je me réjouirai avec toi.
Adieu, Marthe. Maintenant tu t'en vas heureuse et tu resteras dans ce bonheur surnaturel. Tu n'as donc besoin que de progresser dans la justice au milieu de la paix que rien ne trouble plus en toi. Fais-le pour l'amour de Jésus qui t'a aimée au point d'aimer celle que tu aimes complètement.

Adieu, Noémi. Va avec ton trésor retrouvé. Comme tu la nourrissais de ton lait, nourris-toi maintenant des paroles qu'elle et Marthe te diront, et arrive à voir en mon Fils beaucoup plus que l'exorciste qui délivre les cœurs du Mal.

Adieu, Sintica, fleur de la Grèce, qui as su voir par toi seule qu'il y a quelque chose de plus que la chair. Maintenant fleuris en Dieu, et sois la première des fleurs nouvelles de la Grèce du Christ.

Je suis très contente de vous laisser ainsi unies. Je vous bénis  avec amour."

Le bruit des pas est désormais tout proche. Elles lèvent la capote et voient que Jésus est à quelque deux mètres du char. Elles descendent sous le soleil brûlant qui envahit la route.

Marie de Magdala s'agenouille aux pieds de Jésus en disant : "Je te remercie, de tout. Et aussi beaucoup de m'avoir fait faire ce voyage. Toi seulement as la sagesse. Maintenant je pars dépouillée des restes de la Marie d'autrefois. Bénis-moi, Seigneur, pour me fortifier toujours plus."

"Oui, je te bénis. Jouis de la présence des frères, et avec les frères forme-toi toujours plus en Moi. Adieu, Marie. Adieu, Marthe. Tu diras à Lazare que je le bénis. Je vous confie cette femme. Je ne vous la donne pas. C'est ma disciple, mais je veux que vous lui donniez un minimum de possibilités de comprendre ma doctrine. Puis je viendrai. Noémi, je te bénis et aussi vous deux."

Marthe et Marie ont les larmes aux yeux. Le Zélote les salue en particulier, en leur donnant un écrit pour son serviteur. Les autres les saluent ensemble. Puis le char se met en mouvement.

"Et maintenant allons chercher de l'ombre. Que Dieu les accompagne... Tu regrettes tant, Marie, qu'elles s'en soient allées ?" demande-t-il à Marie d'Alphée qui pleure silencieusement.

"Oui. Elles étaient très bonnes..."

"Nous les retrouverons bientôt, et plus nombreuses. Tu auras beaucoup de sœurs... ou de filles, si tu préfères. C'est tout de l'amour, tant le maternel que le fraternel" lui dit Jésus pour la réconforter.

"Pourvu que cela ne lui crée pas des ennuis..." dit l'Iscariote.
"Des ennuis, de s'aimer ?"

"Non. Ennuis d'avoir des personnes d'autres races et d'autres provenances.»
"Sintica, tu veux dire ?"

"Oui, Maître. En fin de compte, c'était l'objet du romain et c'est mal de se l'approprier. Cela le disposera mal à notre égard et nous nous mettrons à dos Ponce Pilate avec ses rigueurs."

"Mais que veux-tu que cela lui fasse, à Pilate, que quelqu'un qui dépende de lui perde une esclave ? Il saura ce qu'il vaut ! Et s'il est un peu honnête, comme on dit qu'il l'est, en famille au moins, il dira que cette femme a bien fait de s'enfuir. Puis, s'il est malhonnête, il dira : "C'est bien fait ! Ainsi, peut-être, je la trouverais, moi". Les gens malhonnêtes ne sont pas sensibles aux douleurs d'autrui. Et puis ! Oh ! Pauvre Ponce ! Avec tous les ennuis que nous lui donnons, il a bien autre chose à faire que de perdre du temps à cause des plaintes d'un individu qui laisse échapper une esclave !" dit Pierre et plusieurs lui donnent raison en se moquant du lubrique romain.

Mais Jésus porte la question sur un plan plus haut : "Judas, tu connais le Deutéronome ?"

"Certainement, Maître. Et je n'hésite pas à dire: comme il y en a peu."

"Comment le juges-tu ?"

"Comme porte-parole de Dieu."

"Porte-parole. Donc qui répète la parole de Dieu ?"

"Exactement ainsi."

"Tu as bien jugé. Mais alors pourquoi ne juges-tu pas bien de faire ce qu'il ordonne ?"
"Je n'ai jamais dit cela. Au contraire ! Je trouve que c'est justement nous qui le négligeons trop en suivant la nouvelle Loi."

"La Nouvelle Loi est le fruit de l'Ancienne ou plutôt c'est la perfection atteinte par l'arbre de la Foi. Mais personne d'entre nous ne la néglige, pour autant que je sache, parce que Moi,.. je suis le premier à la respecter et à empêcher que les autres la négligent." Jésus est très tranchant, en disant ces mots. Il reprend : "Le Deutéronome est intouchable. Même quand triomphera mon Royaume, et, avec mon Royaume, la Nouvelle Loi avec ses neuf codes et paragraphes, il sera toujours appliqué aux nouveaux préceptes, comme les pierres de taille des anciennes constructions servent aux nouvelles parce que ce sont des pierres parfaites qui font de solides murailles. Mais maintenant, ce n'est pas encore mon Royaume et Moi, en fidèle israélite, je n'offense ni ne néglige le livre mosaïque. C'est la base de ma façon d'agir et de mon enseignement. C'est sur la base de l'Homme et du Maître que le Fils du Père fait reposer la céleste construction de sa Nature et de sa Sagesse.

Dans le Deutéronome, il est dit : "Tu ne remettras pas à son maître l'esclave qui s'est réfugié près de toi. Il habitera avec toi dans l'endroit qu'il jugera bon, il restera tranquille dans une de tes cités et tu ne lui feras pas de peine"[i][i]. Cela s'applique au cas où quelqu'un est contraint de fuir un esclavage inhumain. Dans mon cas, dans celui de Sintica, c'est la fuite, non vers une liberté limitée, mais vers la liberté illimitée du Fils de Dieu. Et tu veux qu'à cette alouette, qui a échappé au filet des chasseurs, je mette de nouveau le filet pour la rendre à sa prison, pour lui enlever jusqu'à l'espérance après la liberté ? Non, jamais ! Je bénis Dieu de ce que, comme le voyage à Endor a amené ce fils au Père, le voyage à Césarée m'ait amené cette fille pour que je l'amène au Père. A Sicaminon, je vous ai parlé de la puissance de la Foi. Aujourd'hui je vous parlerai de la lumière de l'Espérance.

Mais maintenant, dans ce verger touffu, arrêtons-nous pour manger et nous reposer car le soleil est brûlant comme si l'enfer était ouvert."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome/4/118

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Marthe et Marie-Magdeleine avec Jésus


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 29 Mar - 7:49

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Jésus parle de l’espérance"

Aperçus par quelques vignerons qui passent par le verger, chargés de paniers d'un raisin blond comme s'il était fait avec de l'ambre, les apôtres se voient interrogés.
"Vous êtes des voyageurs ou des étrangers ?"

"Nous sommes galiléens et nous allons vers le Carmel" répond au nom de tous Jacques de Zébédée qui, avec ses compagnons pêcheurs, se dégourdit les jambes pour essayer de vaincre un reste de somnolence. L'Iscariote et Mathieu sont en train de se réveiller sur l'herbe sur laquelle ils s'étaient allongés, et les plus âgés, au contraire, fatigués, dorment encore. Jésus parle avec Jean d'Endor et Hermastée, pendant que Marie et Marie de Cléophas se tiennent près d'eux, mais silencieuses.

Les vignerons disent : "Et vous venez de loin ?"

"De Césarée comme dernière étape. Mais avant, nous étions à Sicaminon et plus loin encore. Nous venons de Capharnaüm."

"Oh ! quelle longue route en cette saison ! Mais pourquoi n'êtes-vous pas venus à notre maison ? Elle est là-bas, vous la voyez ? Nous vous aurions donné de l'eau fraîche pour reposer vos membres et de la nourriture campagnarde, mais bonne. Venez maintenant."

"Nous allons partir. Dieu vous récompense tout de même."

"Le Carmel ne va pas s'enfuir sur un char de feu comme son prophète" dit un paysan mi-sérieux.

"Il ne vient plus de chars du Ciel pour emporter les prophètes. Il n 'y a plus de prophètes en Israël. On dit que Jean est déjà mort" dit l'autre paysan.

"Mort ? Et depuis quand ?"

"C'est ce que nous ont dit des gens venus d'au-delà du Jourdain. Vous le vénériez ?"
"Nous étions ses disciples."

"Pourquoi l'avez-vous quitté ?"

"Pour suivre l'Agneau de Dieu, le Messie que lui a annoncé. Il y a encore cela en Israël, hommes. Et il faudrait bien mieux qu'un char de feu pour le transporter dignement au Ciel ! Vous ne croyez pas au Messie ?"

"Si nous y croyons ! Nous avons décidé qu'une fois la récolte finie nous irons à sa recherche. On dit qu'il est zélé pour l'obéissance à la Loi et qu'il va au Temple aux solennités de règle. Nous irons bientôt aux Tabernacles et nous serons au Temple tous les jours pour le voir. Et si nous ne le trouvons pas, nous irons à sa recherche jusqu'à ce que nous l'ayons trouvé. Vous qui le connaissez, dites-nous : est-il vrai qu'il est presque toujours à Capharnaüm ? Est-il vrai qu'il est grand, jeune, pâle, blond et qu'il a une voix différente de celle de tous les hommes, qu'elle touche les cœurs et que les animaux et les plantes l'entendent ?"

"Tous les cœurs, sauf ceux des pharisiens, Gamala. Eux sont devenus plus revêches."
"Eux ne sont même pas des animaux. Ce sont des démons y compris celui dont je porte le nom . Mais dites : est-il vrai qu'il est ainsi, et qu'il est si bon qu'il parle avec tout le monde, qu'il console tout le monde, qu'il guérit les maladies et convertit les pécheurs ?"

"Vous le croyez ?"

"Oui, mais nous voudrions le savoir de vous qui le suivez. Oh ! si vous nous conduisiez à Lui !"

"Mais n'avez-vous pas les vignes à soigner ?"

"Nous avons aussi notre âme à soigner et elle est plus que les vignes. Est-il à Capharnaüm ? En forçant la marche nous pourrions faire l'aller et retour en dix jours..."

"Il est ici, celui que vous cherchez. Il s'est reposé dans votre verger et en ce moment il parle avec cet homme âgé et ce jeune homme. Il a à côté de Lui sa Mère et la sœur de sa Mère."

"Celui-là ! … Oh ! Qu’est-ce qu’on fait ?"

Ils restent figés par la stupeur. Ils sont tout yeux pour le regarder. Toute leur vitalité se concentre dans leurs pupilles.

"Eh bien ! Vous désiriez tant le voir et maintenant vous ne bougez plus ? Etes-vous devenus des statues de sel ?" plaisante Pierre.

"Non... c'est que... Mais, est-il simple, le Messie ?"

"Mais que vouliez-vous qu'il fût ? Assis sur un trône fulgurant et couvert du manteau royal ? Le croyiez-vous un nouvel Assuérus ?"

"Non. Mais... si simple, Lui si saint !"

"Il est simple parce qu'il est saint, homme. Bien, faisons ainsi... Maître ! Viens, viens ici faire un miracle. Il y a ici des hommes qui te cherchent et de te voir les a pétrifiés, Viens leur rendre le mouvement et la parole."

Jésus, qui s'est retourné en s'entendant appeler, se lève en souriant et vient vers les vignerons qui le regardent tellement stupéfaits qu'ils en paraissent apeurés.

"Paix à vous. Vous me vouliez ? Me voici" et il fait son geste habituel d'ouvrir les bras en les tendant un peu, comme pour s'offrir. Les vignerons tombent à genoux et restent muets.

"Ne craignez pas. Dites-moi ce que vous voulez." Sans parler, ils tendent les paniers remplis de raisin. Jésus admire les fruits magnifiques et, en disant : "Merci" allonge la main pour prendre une trappe et il commence à manger les grains.

"O Dieu Très Haut ! Il mange comme nous !" dit en soupirant celui qu'on appelle Gamala.

Il est impossible de ne pas rire de cette sortie. Jésus même a un sourire plus accentué, et comme s'il s'excusait, il dit : "Je suis le Fils de l'homme !"

Mais son geste a vaincu leur torpeur extatique, et Gamala dit : "N'entrerais-tu pas dans notre maison, au moins jusqu'au soir ? Nous sommes nombreux, car nous sommes sept frères avec nos femmes et nos enfants, et en plus nos parents âgés qui attendent paisiblement la mort."

"Allons. Vous, appelIez vos compagnons et rejoignez-nous. Mère, viens avec Marie."
Et Jésus se met en route derrière les paysans qui se sont relevés et marchent un peu de biais pour le voir marcher. Le sentier est étroit entre les troncs d'arbres reliés les uns aux autres par les vignes.

Ils ont vite fait d'arriver à la maison, ou plutôt aux maisons car elles forment un petit carré avec au milieu une large cour commune où se trouve un puits. On y accède par un couloir profond qui fait office de vestibule et que l'on ferme certainement la nuit avec le lourd portail.

"La paix soit à cette maison et à ceux qui l'habitent" dit Jésus en entrant et en levant la main pour bénir. Il l'abaisse ensuite pour caresser un amour de bébé à moitié nu qui fixe sur Lui un regard extatique. Il est très gracieux dans sa chemisette sans manches, qui retombe de ses épaules grassouillettes, debout avec ses pieds nus, avec un doigt dans la bouche et une croûte de pain trempée dans l'huile dans l'autre menotte.
"C'est David, le bébé. de mon jeune frère" explique Gamala pendant qu'un autre vigneron entre dans la maison la plus proche pour prévenir. Puis il en sort pour entrer dans une autre et il fait ainsi pour toutes, de sorte que des visages de tout âge se présentent, puis se retirent pour revenir après une toilette sommaire. Assis à l'ombre d'un auvent qui fait saillie et qu'abrite un figuier gigantesque, se trouve un vieillard avec un bâtonnet dans les mains. Il ne lève même pas la tête, comme si rien ne l'intéressait.

"C'est notre père" explique Gamala. "Un des vieillards de la maison, car même la femme de Jacques a amené ici son père resté seul. Et puis il y a la vieille mère de Lia, la plus jeune épouse. Notre père est aveugle. il s'est formé une taie sur ses pupilles. Il y a tant de soleil dans les champs ! Tant de chaleur sur la terre ! Pauvre père ! Il est très triste, mais il est très bon. En ce moment il attend ses petits-enfants parce qu'ils sont son unique joie."

Jésus se dirige vers le vieillard. "Que Dieu te bénisse, père."

"Qui que tu sois, que Dieu te rende ta bénédiction" répond le vieillard en levant la tête dans la direction de la voix.

"Ton sort est pénible, n'est-ce pas ?" demande doucement Jésus et il fait signe de ne pas dire qui est celui qui parle.

"Il vient de Dieu, après tant de bien qu'il m'a donné dans ma longue vie. Comme j'ai reçu le bien de Dieu, je dois accepter aussi le malheur de ma vue. Il n'est pas éternel, enfin. Il finira sur le sein d'Abraham."

"Tu parles bien. Ce serait pire si ton âme était aveugle."

"J'ai cherché à lui garder toujours la vue.»

"Comment as-tu fait ?"

"Tu es jeune, toi qui parles, ta voix me le montre. Tu ne seras pas comme ces jeunes de maintenant qui sont tous aveugles parce qu'ils sont sans religion, hein ? C'est vraiment un grand malheur de ne pas croire et de ne pas faire ce que Dieu a dit. C'est un vieillard qui te le dit, garçon. Si tu abandonnes la Loi, tu seras aveugle sur terre et dans l'autre vie. Jamais plus tu ne verras Dieu. Car il viendra certainement un jour où le Messie Rédempteur nous ouvrira les portes de Dieu. Je suis trop âgé pour voir ce jour sur la terre, mais je le verrai du sein d'Abraham. Aussi, je ne me plains de rien, car j'espère payer par cette ombre mes ingratitudes envers Dieu et de le mériter pour la vie éternelle. Mais Toi, tu es jeune. Sois fidèle, fils, pour que le Messie tu puisses le voir, car le temps est proche. Le Baptiste l'a dit. Tu le verras. Mais si ton âme est aveugle, tu seras comme ceux dont parle Isaïe. Tu auras des yeux et tu ne verras pas."

"Tu voudrais le voir, père ?" demande Jésus en posant une main sur la tête blanche.
"Je voudrais le voir. Oui. Mais pourtant je préfère m'en aller sans le voir, au lieu de le voir, moi, et que mes enfants ne le reconnaissent pas. Moi, j'ai encore l'ancienne foi et elle me suffit. Eux... Oh ! le monde de maintenant !..."

"Père, vois donc le Messie, et que ton soir soit couronné par la joie" et Jésus fait glisser sa main des cheveux blancs sur le front jusqu'au menton barbu du vieillard comme pour le caresser, et en même temps il se penche pour se mettre au niveau de son visage sénile.

"Oh ! Très Haut Seigneur ! Mais moi je vois ! Je vois... Qui es-tu avec ce visage inconnu et pourtant familier, comme si je t'avais déjà vu ? ...Mais... Oh ! sot que je suis ! Toi qui m'as rendu la vue, tu es le Messie béni ! Oh ! Oh !" Le vieillard pleure sur les mains de Jésus qu'il a saisies, lès couvrant de baisers et de larmes. Toute la parenté est en émoi.
Jésus dégage une main et caresse encore le vieillard en disant : "Oui, c'est Moi. Viens, qu'en plus de mon visage tu connaisses ma parole." Et il se dirige vers un escalier qui mène à une terrasse ombragée par une tonnelle épaisse qui l'ombrage toute entière. Et tout le monde le suit.

"J'avais promis de parler de l'espérance à mes disciples et j'aurais expliqué une parabole. La parabole, la voilà : ce vieil israélite. C'est le Père des Cieux qui m'en donne le sujet pour vous enseigner à vous tous la grande vertu qui, comme les bras d'un joug, soutient la Foi et la Charité.

Joug plein de douceur.  Gibet de l'humanité comme le bras transversal de la croix, trône du salut comme appui du serpent salutaire élevé dans le désert. Gibet de l'humanité. Pont de l'âme, pour qu'elle libère son vol dans la Lumière, et elle est placée au milieu entre l'indispensable Foi et la très parfaite Charité, parce que sans l'Espérance il ne peut y avoir de Foi, et sans l'espérance la Charité meurt

La Foi présuppose une espérance pleine de certitude. Comment croire arriver à Dieu si on n'espère pas en sa Bonté ? Comment trouver un appui dans la vie si on n'espère pas en une éternité ? Comment pouvoir persévérer dans la justice si on n'est pas animé par l'espérance que chacune de nos bonnes actions est vue par Dieu et pour en recevoir de Lui une récompense ? De la même manière, comment faire vivre la Charité s'il n'y a pas en nous l'espérance ? L'espérance précède la Charité et la prépare. Car un homme a besoin d'espérer pour pouvoir aimer. Les désespérés n'aiment plus. Voilà l'échelle faite de barreau et de montants : la Foi c'est le barreau, l'Espérance les montants; en haut c'est la Charité vers laquelle on monte moyennant les deux autres. L'homme espère pour croire, il croit pour aimer.

Cet homme a su espérer. A sa naissance, c'était un bébé d'Israël comme tous les autres. Il a grandi avec les mêmes enseignements que les autres. Il est devenu fils de la Loi comme tous les autres. Il est devenu homme, époux, père, vieillard, en espérant toujours dans les promesses faites aux patriarches et répétées par les prophètes. Dans sa vieillesse, les ombres sont descendues sur ses pupilles, mais pas dans son cœur. En lui est toujours restée allumée l'Espérance. L'espérance de voir Dieu, de voir Dieu dans l'autre vie. Et, dans l'espérance de cette vue éternelle, une espérance plus intime et plus chère : "voir le Messie". Et il m'a dit, ne sachant pas quel était le jeune homme qui lui parlait : "Si tu abandonnes la Loi, tu seras aveugle sur la terre et au Ciel. Tu ne verras pas Dieu et tu ne reconnaîtras pas le Messie".

Il a parlé en sage. Il y en a trop maintenant en Israël qui sont aveugles. Ils n'ont plus l'espérance parce que l'a tuée en eux  la révolte contre la Loi, qui est toujours révolte, même si elle se cache sous des ornements sacrés, si elle n'est pas acceptation intégrale de la parole de Dieu, je dis de Dieu, je ne parle pas des superstructures qui y ont été mises par l'homme et qui, parce qu'elles sont trop, et toutes humaines, se trouvent négligées par ceux mêmes qui les ont établies, et suivies machinalement, par force, avec lassitude, stérilement par les autres. Ils n'ont plus d'espérance, mais se moquent des vérités éternelles. Ils n'ont donc plus de Foi ni plus de Charité.  Le joug divin de Dieu donné à l'homme pour qu'il s'en fasse obéissance et mérite, la croix céleste que Dieu a donnée à l'homme pour conjurer les serpents du Mal pour en tirer le salut, a perdu son bras transversal, celui qui soutenait la flamme blanche et la flamme rouge : la Foi et la Charité, et les ténèbres sont descendues dans leurs cœurs.

Le vieillard m'a dit : "C'est un grand malheur de ne pas croire et de ne pas faire ce que Dieu nous a dit".

C'est vrai. Je vous le confirme. C'est pire que la cécité matérielle que l'on peut encore guérir pour donner à un juste la joie de revoir le soleil, les prés, les fruits de la terre, les visages des fils et petits-fils et, par-dessus tout, ce qui était l'espérance de son espérance : "Voir le Messie du Seigneur". Je voudrais qu'une pareille vertu fût vivante dans l'âme d'Israël tout entier et particulièrement chez ceux qui sont plus instruits dans la Loi. Il ne suffit pas d'être allé au Temple ou d'avoir appartenu au Temple, il ne suffit pas de savoir par cœur les paroles du Livre. Il faut savoir en faire la vie de notre vie moyennant les trois vertus divines.

Vous en avez un exemple : où elles sont vivantes, tout est facile à supporter, même le malheur. Car le joug de Dieu est toujours un joug léger qui pèse seulement sur la chair, mais n'abat pas l'esprit. Allez en paix, vous qui restez dans cette maison de bons israélites. Va en paix, vieux père. Que Dieu t'aime, tu en as la certitude. Termine ta journée de juste en déposant ta sagesse dans le cœur des petits de ton sang.

Je ne puis rester, mais ma bénédiction reste dans ces murs, riche de grâces comme les grappes de cette vigne."

Et Jésus voudrait s'en aller, mais il doit rester tant pour connaître cette tribu de tous les âges que pour recevoir tout ce qu'on veut Lui donner jusqu'à rendre les sacs de voyage pansus comme des outres...

Puis il peut reprendre la route par un raccourci entre les vignes que Lui indiquent les vignerons qui ne le laissent qu'à la voie maîtresse déjà en vue d'un pays où Jésus et les siens pourront passer la nuit.


Source : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/119

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Jésus parle de l’espérance


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 30 Mar - 8:14

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Jésus va sur le Carmel avec Jacques d’Alphée"

« Évangélisez dans la plaine d'Esdrelon jusqu'à ce que je revienne parmi vous » commande Jésus aux apôtres, au cours d'une sereine matinée pendant qu'aux abords de Kison ils consomment un peu de nourriture: du pain et des fruits.

Les apôtres ne semblent pas très enthousiastes, mais Jésus les réconforte en leur donnant une ligne à suivre dans leur manière de se comporter, et il termine : « Du reste vous avez avec vous ma Mère. Elle vous sera d'un bon conseil. Allez chez les paysans de Giocana et cherchez, pendant le sabbat, à parler avec ceux de Doras. Donnez-leur des secours, et réconfortez le grand-père de Margziam en lui donnant des nouvelles de l'enfant, en lui disant que pour les Tabernacles nous lui l'amènerons. Donnez beaucoup, tout ce que vous avez, à ces malheureux, tout ce que vous savez, toute l'affection dont vous êtes capables, tout l'argent que nous avons. N'ayez pas peur. Il rentre comme il sort. Nous ne mourrons jamais de faim, même si nous ne vivons que de pain et de fruits. Et si vous en voyez qui sont nus, donnez les vêtements, même les miens, et même les miens en premier. Nous ne resterons jamais nus. Et surtout, si vous trouvez des misères qui me cherchent, ne les dédaignez pas. Vous n'en avez pas le droit. Adieu, Mère. Que Dieu vous bénisse tous par ma bouche. Allez en toute sécurité. Viens, Jacques. »

« Tu ne prends même pas ton sac ? » demande Thomas en voyant que le Seigneur se met en route et ne le prend pas.

« Pas besoin. Je serai plus libre pour cheminer. » Jacques aussi laisse le sien, bien que sa mère se fût hâtée de le remplir de pain, de fromages et de fruits.

Ils s'en vont, en suivant pendant quelque temps la levée de terre du Kison, puis, attaquant les premières pentes qui mènent au Carmel disparaissent à la vue de ceux qui sont restés.

« Mère, nous sommes entre tes mains. Guide-nous parce que… nous ne sommes capables de rien » reconnaît humble¬ment Pierre.

Marie a un sourire rassurant et elle dit : « C'est très simple. Vous n'avez qu'à obéir à ses ordres, et tout ira bien. Allons. »

Jésus monte avec son cousin Jacques et ne parle pas et l'autre aussi ne parle pas. Jésus est concentré dans ses pensées. Jacques, qui se sent au seuil d'une révélation, est tout saisi d'un amour respectueux, d'une crainte spirituelle et il regarde de temps en temps Jésus qui a un sourire lumineux sur son visage solennel. Il le regarde, comme il regarderait Dieu non encore incarné et resplendissant de toute son immense majesté, et son visage qui ressemble tant à celui de Saint-Joseph, d'un brun qui ne dédaigne pas le rouge en haut de ses pommettes, devient pâle d'émotion. Mais il respecte toujours le silence de Jésus.

Par des raccourcis rapides, comme s'ils ne voyaient pas les bergers qui font paître leurs troupeaux dans les verts pâturages qui sont au-dessous des bois de chênes verts, de rouvres, de frênes et autres arbres de haute futaie, ils ne cessent de monter en effleurant de leurs manteaux les buissons glauques des genièvres et les buissons d'or des genêts, ou les touffes couleur d'émeraude par- semée de perles des myrtes, ou les rideaux mouvants des chèvre-feuilles et des clématites en fleurs. Ils montent, laissant derrière eux les bûcherons et les bergers jusqu'à ce qu'ils rejoignent, après une marche infatigable, la crête de la montagne ou plutôt un petit plateau adossé à une crête couronnée de rouvres géants, limité par une rangée d'arbres de haute futaie auxquels servent de base les sommets des autres arbres de la côte, de sorte qu'il semble que le petit pré soit comme adossé à cet appui bruissant, isolé du reste de la montagne que les frondaisons qui sont au-dessous empêchent de voir, avec par derrière le pic qui lance ses arbres vers le ciel, et au-dessus le ciel découvert et en face l'horizon découvert qui rougit dans le crépuscule et s'arrête sur la mer toute enflammée. Une fissure ouverte dans la terre, qui ne s'éboule pas seulement parce que les racines des rouvres géants la retiennent dans un filet qui les tient comme des tenailles, s'ouvre dans la corniche, tout juste assez large pour laisser passer un homme et qui ne soit pas corpulent. Un buisson ébouriffé semble la prolonger en s'étendant horizontalement à partir du flanc de la corniche.

Jésus dit : « Jacques, mon frère, nous resterons ici cette nuit et, malgré la grande fatigue de la chair, je te prie de passer la nuit en prière, la nuit et toute la journée de demain jusqu'à cette heure. Une journée entière, ce n'est pas trop pour recevoir ce que je veux te donner. »

« Jésus, Seigneur et mon Maître, je ferai toujours ce que tu veux » répond Jacques qui était devenu encore plus pâle quand Jésus avait commencé à parler.

« Je le sais. Allons maintenant cueillir des mûres et des myrtilles pour notre estomac et nous désaltérer à une source que j'ai entendue au-dessous. Laisse donc ton manteau dans la caverne. Personne ne le prendra. »

Et avec son cousin, il contourne la corniche en cueillant des fruits sauvages des buissons du sous-bois et puis, à quelques mètres plus bas, du côté opposé à celui qu'ils avaient utilisé pour monter, ils remplissent leurs gourdes, unique chose qu'ils avaient emportée avec eux, à une source bavarde qui débouche dans un fouillis de racines, et ils se lavent pour se rafraîchir de la chaleur encore forte malgré l'altitude. Puis ils remontent à leur plateau et, pendant que l'atmosphère est toute rouge sur le sommet revêtu du soleil qui va disparaître à l'occident, ils mangent ce qu'ils ont ramassé et boivent encore en se souriant comme deux enfants heureux ou comme deux anges. Peu de paroles : le souvenir de ceux qui sont restés  dans la plaine, un cri d'admiration pour l'extrême beauté du jour, le nom des deux mères... Rien de plus.

Puis Jésus attire à Lui son cousin et celui-ci prend la pose habituelle de Jean, la tête appuyée sur le sommet de la poitrine de Jésus, une main abandonnée sur ses genoux, l'autre dans la main de son Cousin, et ils restent ainsi, pendant que le soir descend au milieu d'un grand pépiement d'oiseaux qui se retirent dans le feuillage, d'un tintement de sonnailles qui s'éloignent et devient de plus en plus indistinct, et d'un léger bruissement du vent qui caresse les cimes en les rafraîchissant et en les animant après la chaleur inerte du jour, préludant à la rosée.

Ils restent ainsi longuement, et je crois que ce n'est qu'un silence des lèvres alors que les esprits, plus que jamais actifs, nouent des conversations surnaturelles.

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SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#120
Tome : 4/120

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 31 Mar - 7:45

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"Aimer parfaitement pour être saintement chef "

Vision du lundi 20 août 1945

C'est la même heure, mais le lendemain. Jacques, qui est encore retiré dans la fente de la montagne et assis tout pelotonné avec la tête penchée presque jusqu'aux genoux qui sont levés et qu'il tient avec ses bras, est dans une profonde méditation, ou bien il dort. Je ne me rends pas bien compte. Certainement il est insensible à ce qui se passe autour de lui, c'est-à-dire au combat de deux gros oiseaux qui, pour quelque motif particulier, se battent férocement dans le petit pré. Je dirais que ce sont des coqs de montagne, ou des coqs de bruyère, ou des faisans car ils ont la grosseur d'un jeune coq, des plumes de toutes les couleurs, mais ils n'ont pas de crête, seulement un petit casque de chair rouge comme du corail sur le sommet de la tête et sur les joues, et je vous assure que, si la tête est petite, le bec doit être comme une pointe d'acier. Les plumes volent en l'air et le sang coule par terre dans un fracas violent qui fait taire les sifflements, les trilles et les roulades dans les branches des arbres. Peut-être les oiseaux observent la joute féroce...        

Jacques n'entend rien. Jésus, au contraire entend et descend du sommet où il était monté et, en battant des mains, sépare les combattants qui s'enfuient, sanglants, l'un vers la côte, l'autre au sommet d'un rouvre et là remet en ordre ses plumes toutes hérissées et emmêlées.            

Jacques ne lève pas la tête, même au bruit fait par Jésus qui, en souriant, fait encore quelques pas et s'arrête au milieu du petit pré. Son vêtement blanc semble se teinter de rouge du côté droit tant est violent le rouge du crépuscule. On dirait vraiment que le ciel soit en feu. Et pourtant Jacques ne doit pas dormir car, dès que Jésus susurre, exactement susurre "Jacques, viens ici", il lève sa tête appuyée sur ses genoux et défait l'enlacement de ses bras, en se levant et en allant vers Jésus.    

Il s'arrête en face de Lui, à deux pas de distance et le regarde. Jésus aussi le regarde, sérieux et pourtant il encourage Jacques d'un sourire qui ne vient pas des lèvres ni du regard et qui pourtant est visible. Il le regarde fixement comme s'il voulait lire les plus petites réactions et émotions de son cousin et apôtre qui comme hier, en se sentant au seuil d'une révélation, devient pâle et le devient davantage encore au point que son visage a la couleur de son vêtement de lin quand Jésus lève les bras et lui met les mains sur les épaules, en restant ainsi, les bras tendus. Alors Jacques semble bien être une hostie. Seuls ses doux yeux châtain foncé et sa barbe châtaine colorent ce visage attentif.    

"Jacques, mon frère, tu sais pourquoi je t'ai voulu ici, seul à seul, pour te parler après des heures de prière et de méditation ?"        

Jacques paraît éprouver de la difficulté à répondre tant il est ému. Mais il ouvre enfin les lèvres pour répondre à voix basse : "Pour me donner une instruction spéciale, ou pour l'avenir, ou parce que je suis le plus incapable de tous. Je te remercie dès main- tenant, même s'il s'agit d'un reproche. Mais crois-moi, Maître et Seigneur : si je suis lent et incapable, c'est par défaut de moyens, non par mauvaise volonté."      

"Ce n'est pas un reproche mais une instruction, oui, pour le temps où je ne serai plus avec vous. Dans ton cœur, pendant ces mois, tu as beaucoup pensé à ce que je t'ai dit un jour, au pied de cette montagne, en te promettant de venir ici avec toi, non seulement pour parler du prophète Élie et pour regarder la mer qui resplendit là, à l'infini, mais pour te parler d'une autre mer, encore plus grande, changeante, traîtresse, que cette mer qui paraît aujourd'hui le plus tranquille des bassins et qui peut-être dans quelques heures engloutira navires et hommes dans sa faim vorace. Et tu n'as jamais séparé la pensée de ce que je t'ai dit alors de celle que la venue ici avait rapport à ton futur destin. Si bien que maintenant tu pâlis de plus en plus en voyant que c'est un lourd destin, un héritage plein d'une responsabilité telle qu'elle ferait trembler un héros; une responsabilité et une mission qu'il faut exécuter avec toute la sainteté possible dans un homme pour ne pas décevoir la volonté de Dieu.

N'aie pas peur, Jacques. Je ne veux pas ta ruine. Car si je te destine à cela, c'est signe que je sais que tu en auras non un dommage mais une gloire surnaturelle.

Ecoute-moi, Jacques. Fais en toi la paix par un bel acte d'abandon en Moi, pour pouvoir entendre et te rappeler mes paroles.  

Jamais plus nous ne serons ainsi seuls et avec l'esprit ainsi préparé à nous entendre. Je m'en irai un jour, comme tous les hommes qui ont un temps de séjour sur la terre. Mon séjour cessera d'une façon différente de celui des hommes, mais il faudra qu'il cesse et vous ne m'aurez plus à côté de vous autrement que par mon Esprit qui, je vous en donne l'assurance, ne vous abandonnera jamais.      

Quant à Moi, je m'en irai, après vous avoir donné tout ce qui est nécessaire pour faire progresser ma Doctrine dans le monde, après avoir accompli le Sacrifice et vous avoir obtenu la Grâce. Par elle et par le Feu sapientiel et septiforme vous pourrez faire ce qui maintenant vous paraîtrait folie et présomption même à seulement l'imaginer.

Je m'en irai et vous resterez. Et le monde qui n'a pas compris le Christ ne comprendra pas les apôtres du Christ. Aussi vous serez persécutés et dispersés comme les gens les plus dangereux pour le bien-être d'Israël. Mais, puisque vous êtes mes disciples, vous devez être heureux de subir les mêmes afflictions que votre Maître.          

Je t'ai dit un jour de Nisan : "Tu seras celui qui reste des prophètes du Seigneur" Ta mère, par une influence spirituelle, a presque compris le sens de ces paroles. Mais, avant qu'elles se vérifient pour mes apôtres, en ce qui te concerne elles se seront vérifiées.

Jacques, tous seront dispersés sauf toi, et cela jusqu'à ce que Dieu t'appelle à son Ciel. Tu resteras au poste auquel t'aura élu Dieu par la bouche de tes frères, toi descendant de la race royale, dans la cité royale, pour élever mon sceptre et parler du vrai Roi. Roi d'Israël et du monde selon une royauté sublime que personne ne comprend, excepté ceux auxquels elle a été révélée. Ce sera des temps où il te faudra une force, une constance, une patience, une sagacité sans limites.          

Tu devras être juste avec charité, avec une foi simple et pure comme celle d'un enfant et, en même temps, érudite, en vrai maître, pour soutenir la foi assaillie en tant de cœurs et par tant de choses qui lui sont opposées, et pour réfuter les erreurs des faux chrétiens et les subtilités doctrinales du vieil Israël qui, aveugle dès maintenant, sera plus que jamais aveugle après avoir tué la Lumière, et qui déformera les paroles prophétiques et jusqu'aux commandements du Père de qui je procède, pour persuader lui-même et se donner ainsi la paix, et le monde, que Celui dont parlent les patriarches et les prophètes ce n'était pas Moi.

Mais que Moi, au contraire, je n'étais qu'un pauvre homme, un utopiste, un fou pour les meilleurs, un hérétique possédé pour les moins bons du vieil Israël.          

Je te prie d'être alors un autre Moi-même. Non, ce n'est pas impossible ! Cela l'est. Tu devras avoir présent à ton esprit ton Jésus, ses actes, sa parole, ses œuvres. Comme si tu t'adaptais à la forme d'argile dont se servent les fondeurs pour donner une empreinte au métal, tu devras te couler en Moi. Je serai toujours présent, si présent et vivant pour vous, mes fidèles, que vous pourrez vous unir à Moi, devenir un autre Moi-même. Il suffit de le vouloir.

Mais toi, toi qui as été avec Moi dès la plus tendre enfance et qui as eu la nourriture de la Sagesse par les mains de Marie, avant de l'avoir par les miennes, toi qui es le neveu de l'homme le plus juste qu'a eu Israël, tu dois être un Christ parfait..."  

"Je ne peux pas, Seigneur ! Donne cette charge à mon frère, donne-la à Jean, donne-la à Simon Pierre, donne-la à l'autre Simon. Pas à moi, Seigneur ! Pourquoi à moi ? Qu'ai-je fait pour la mériter ? Tu ne vois pas que je suis un bien pauvre homme qui ne peut qu'une seule chose : t'aimer tellement bien et croire fermement à tout ce que tu dis !"  

"Jude a un tempérament trop entier. Il fera très bien là où il s'agit d'abattre le paganisme. Pas ici où il faudra amener au Christianisme des gens qui, étant déjà le peuple de Dieu, se croient absolument dans le juste. Pas ici où il faudra convaincre tous ceux qui, croyant en Moi, seront déçus par le déroulement des événements. Les convaincre que mon Royaume n'est pas de ce monde, mais que ce Royaume est tout spirituel, un Royaume des Cieux, dont la préparation est une vie chrétienne, c'est-à-dire une vie où les valeurs prépondérantes sont celles de l'esprit.        

La conviction s'obtient par une ferme douceur. Malheur à celui qui sautera à la gorge des gens pour les persuader. Ceux qui seront assaillis, diront : "oui" sur le moment pour se dégager de l'étreinte, mais ensuite ils s'enfuiront sans plus vouloir se retourner, sans plus vouloir accepter de discuter, s'il ne s'agit pas de pervers mais seulement de dévoyés. Fuyant pour aller s'armer et donner la mort à ceux qui veulent les convaincre de doctrines différentes des leurs, s'il s'agit de pervers ou seulement de fanatiques.            

Et tu seras entouré de fanatiques: fanatiques parmi les chrétiens, fanatiques parmi les israélites. Les premiers voudront de toi des actes de violence ou la permission, au moins, de les accomplir, car le vieil Israël, avec ses intransigeances et ses restrictions, agitera encore en eux sa queue vénéneuse. Les seconds marcheront contre toi et les autres comme dans une guerre sainte pour défendre l'ancienne Foi, ses symboles, ses cérémonies.

Et tu seras au milieu de cette mer en tempête.        

Tel est le sort des chefs. Et tu seras le chef de ceux qui seront dans la Jérusalem christianisée par ton Jésus. Tu devras savoir aimer parfaitement pour pouvoir être chef saintement. Ce ne sont pas les armes et les anathèmes mais ton cœur que tu devras opposer aux armes et aux anathèmes des juifs. Ne te permets jamais d'imiter les pharisiens en considérant les gentils comme du fumier. C'est aussi pour eux que je suis venu, parce que, en vérité, pour le seul Israël aurait été disproportionné l'anéantissement de Dieu en une chair pouvant endurer la mort.
S'il est vrai que mon Amour m'aurait fait m'incarner avec joie même pour le salut d'une seule âme, la Justice, qui fait partie de Dieu, impose que l'Infini s'anéantisse pour une infinité : le Genre Humain.

Tu devras aussi être doux avec eux pour ne pas les éloigner, te bornant à être inébranlable dans la doctrine, mais condescendant pour les autres formes de vie qui ne sont pas semblables aux nôtres, et toutes matérielles, mais sans blesser l'esprit. Tu auras beaucoup à combattre avec les frères pour cela parce qu'Israël est tout enveloppé de pratiques. Toutes extérieures, toutes inutiles parce qu'elles ne changent pas l'esprit.
Toi au contraire sois, et enseigne aux autres à être, uniquement préoccupé de l'esprit. Ne prétends pas que les gentils changent tout de suite leurs habitudes. Toi aussi, tu ne changeras pas d'un seul coup les tiennes. Ne reste pas ancré à ton écueil car, pour recueillir en mer les épaves et les amener aux chantiers pour les reformer à une nouvelle vie, il faut naviguer et ne pas rester sur place. Et tu dois aller à la recherche des épaves. Il y en a dans la gentilité et aussi en Israël.

Au bout de la mer immense, il y a Dieu qui ouvre ses bras à toutes ses créatures, qu'elles soient riches de leur origine sainte comme les israélites, ou bien pauvres parce que païennes.
     
J'ai dit : "Vous aimerez votre prochain". Le prochain ce n'est pas seulement le parent ou le compatriote. C'est votre prochain aussi l'homme hyperboréen dont vous ne connaissez pas l'aspect, c'est votre prochain aussi celui qui, à cette heure, regarde une aurore dans des pays qui vous sont inconnus, ou qui parcourt les neiges des chaînes fabuleuses de l'Asie, ou qui boit à un fleuve qui s'ouvre un lit au milieu des forêts inconnues du centre africain.
Et s'il venait à toi un adorateur du soleil, ou bien quelqu'un qui a pour dieu le crocodile vorace, ou quelqu'un qui se croit le Sage réincarné qui a su voir la Vérité, mais sans en atteindre la perfection ni la donner comme Salut à ses fidèles, ou bien un dégoûté habitant de Rome ou d'Athènes qui vient te demander la connaissance de Dieu, tu ne peux pas et ne dois pas leur dire : "Je vous chasse, car ce serait une profanation de vous amener à Dieu".        

Aie présent à ton esprit qu'eux ne savent pas, alors qu'Israël sait. Et pourtant, en vérité, beaucoup en Israël sont et seront plus idolâtres et plus cruels que l'idolâtre le plus barbare qui soit au monde, et ce n'est pas a telle ou telle Idole qu'ils sacrifieront des victimes humaines, mais à eux-mêmes, à leur orgueil, avides de sang après qu'en eux se sera allumée une soif inextinguible qui durera jusqu'à la fin des siècles.  Seul le fait de boire de nouveau et avec foi ce qui a allumé cette soif atroce pourrait l'éteindre. Mais alors ce sera aussi la fin du monde car les derniers à dire : "Nous croyons que tu es Dieu et Messie" seront les israélites, malgré toutes les preuves que j'ai données et que je donnerai de ma Divinité.

Tu veilleras et feras attention à ce que la foi des chrétiens ne soit pas vaine. Elle serait vaine si elle n'était que paroles ou pratiques hypocrites. C'est l'esprit qui vivifie. L'esprit manque dans une pratique machinale ou pharisaïque qui n'est qu'une foi feinte et non pas la vraie foi. A quoi servirait à l'homme de chanter des louanges à Dieu dans l'assemblée des fidèles si ensuite toute sa conduite est une insulte à Dieu qui ne se rend pas le jouet du fidèle mais, dans sa paternité, conserve toujours ses prérogatives de Dieu et de Roi ?          

Veille et surveille pour que personne ne prenne une place qui n'est pas la sienne. Dieu vous donnera la Lumière selon votre situation. Dieu ne vous fera pas manquer de Lumière, à moins que la Grâce ne se trouve éteinte en vous par le péché. Beaucoup aimeront s'entendre appeler "maître". Il n'y a qu'un Maître : Celui qui te parle; et une seule Maîtresse : l'Église qui le perpétue.
     
Dans l'Église seront maîtres ceux qui seront consacrés par une charge spéciale à l'enseignement. Cependant parmi les fidèles il y en aura qui par la volonté de Dieu et leur volonté personnelle, c'est-à-dire par leur bonne volonté, seront pris par le tourbillon de la Sagesse et parleront. Il y en aura d'autres qui, sans être sages par eux- mêmes mais dociles comme instruments entre les mains de l'artiste, parleront au nom de l'artiste en répétant comme de braves enfants ce que le Père leur dit de dire, même sans comprendre toute la portée de ce qu'ils disent. Il y en aura enfin qui parleront comme s’ils étaient des maîtres et avec une splendeur qui séduira les simples, mais seront orgueilleux avec de la dureté de cœur, jaloux, irascibles, menteurs et luxurieux.        

Alors que je te dis de recueillir les paroles de ceux qui sont des sages dans le Seigneur et de sublimes petits enfants de l'Esprit Saint, en les aidant même à comprendre la profondeur des divines paroles parce que, s'ils sont les porteurs de la Divine Voix, vous, mes apôtres, serez toujours les enseignants de mon Église, et vous devez venir en aide à ceux qui sont surnaturellement épuisés par l'extasiante et lourde richesse que Dieu a déposée en eux pour qu'ils l'apportent aux frères, de la même manière je te dis :  repousse les paroles mensongères des faux prophètes dont la vie n'est pas conforme à ma doctrine. L'excellence de la vie, la mansuétude, la pureté, la charité et l'humilité ne feront jamais défaut chez les sages et les petites voix de Dieu. Toujours chez les autres.

Veille et surveille pour qu'il n'y ait pas de jalousies ni de calomnies dans l'assemblée des fidèles, ni non plus de ressentiments ni d'esprit de vengeance. Veille et surveille pour que la chair ne prenne pas le dessus sur l'esprit. Il ne pourrait pas supporter les persécutions celui dont l'esprit ne domine pas la chair.        

Jacques, je sais que tu le feras, mais fais à ton Frère la promesse que tu ne le décevras pas."

"Mais Seigneur, Seigneur ! Je n'ai qu'une peur : c'est de n'en être pas capable. Mon Seigneur, je t'en prie, donne à un autre cette charge."    

"Non. Je ne peux pas..."            

"Simon de Jonas t'aime et tu l'aimes..."          

"Simon de Jonas n'est pas Jacques de David."      

"Jean ! Jean ! l'ange instruit. Fais-en ton serviteur ici."      

"Non. Je ne peux pas. Ni Simon, ni Jean ne possèdent ce rien qui est pourtant beaucoup auprès des hommes : la parenté. Tu es mon parent. Après m'avoir... après m'avoir méconnu, la meilleure partie d'Israël cherchera à avoir son pardon auprès de Dieu et auprès d'elle-même en cherchant à connaître le Seigneur qu'ils auront maudit à l'heure de Satan, et il leur semblera avoir le pardon, et par conséquent la force de se mettre sur mon chemin, s'il y a à ma place quelqu'un de mon sang. Jacques, sur cette montagne se sont accomplies de bien grandes choses. Ici le feu de Dieu consuma non seulement l'holocauste, le bois, les pierres, mais aussi la poussière et jusqu'à l'eau qui était dans le fossé. Jacques, crois-tu que Dieu ne puisse plus faire semblable chose, en allumant et consumant tout ce qu'il y a de matériel dans l'homme-Jacques, pour faire un Jacques-feu de Dieu ? Nous avons parlé pendant que le crépuscule a rendu de flamme jusqu'à nos vêtements. Ainsi crois-tu que le char qui emporta Élie fut plus ou moins resplendissant ?"

"Beaucoup plus resplendissant parce qu'il était fait de feu céleste."      

"Et pense alors à ce que deviendra le cœur quand il sera devenu feu parce qu'il aura Dieu en lui, car Dieu veut qu'il perpétue son Verbe dans la prédication de la Nouvelle du Salut."

"Mais Toi, mais Toi, Verbe de Dieu, Verbe éternel, pourquoi ne restes-tu pas ?"        

"Parce que je suis Verbe et Chair. Comme Verbe je dois instruire et comme Chair racheter."

"Oh ! mon Jésus, mais comment rachèteras-tu ? A la rencontre de quoi vas-tu ?"            

"Jacques, rappelle-toi les prophètes."            

"Mais ne sont-elles pas allégoriques leurs paroles ? Peux-tu, Verbe de Dieu, être maltraité par les hommes ? Ne veulent-ils pas dire peut-être que c'est à ta Divinité que sera donné le martyre, à ta perfection, mais rien de plus, rien de plus que cela ? Ma mère se préoccupe pour moi et pour Jude, mais moi pour Toi et pour Marie, et puis aussi pour nous qui sommes si faibles. Jésus, Jésus, si l'homme triomphait de Toi, ne crois-tu pas que beaucoup d'entre nous te croiraient coupable et s'éloigneraient, déçus par Toi ?"          

"J'en suis sûr. Il y aura un bouleversement dans toutes les couches de mes disciples. Mais ensuite la paix reviendra et même il viendra une cohésion des parties les meilleures sur lesquelles, après mon sacrifice et mon triomphe, viendra l'Esprit de force et de sagesse : le Divin Esprit."          

"Jésus, pour que je ne fléchisse pas; et que je ne sois pas scandalisé à l'heure redoutable, dis-moi : que te feront-ils ?"      

"C'est une grande chose ce que tu me demandes."          

"Dis-la-moi, Seigneur."  

"Ce sera pour toi un tourment de la connaître exactement."        

"Peu importe. Au nom de cet amour qui nous a unis..."    

"Il ne faut pas que cela soit connu."    

"Dis-la-moi, et puis fais m'en perdre le souvenir jusqu'à l'heure où elle devra s'accomplir, Alors remets-la-moi en mémoire ainsi que cette heure. Ainsi je ne me scandaliserai de rien et je ne deviendrai pas ton ennemi au fond de mon cœur."          

"Cela ne servira à rien, car toi aussi tu céderas à la bourrasque."          

"Dis-la-moi Seigneur !"  

"Je serai accusé, trahi, pris, torturé, soumis à la mort de la croix."            

"Oh ! non, non !" Jacques crie et se tord comme si c'était lui qui serait mis à mort. "Non !" répète-t-il. "S'ils te font cela, que nous feront-ils, à nous ? Comment pourrons-nous continuer ton œuvre ? Je ne puis, je ne puis accepter la charge que tu me réserves... Je ne puis !... Je ne puis ! Toi mort, je serai un mort, moi aussi, dépourvu de toute force. Jésus, Jésus ! Écoute-moi. Ne me laisse pas sans Toi. Promets-moi, promets-moi cela au moins !"          

"Je, te promets que je viendrai te guider par mon Esprit, lorsque la glorieuse Résurrection m'aura délivré des limites de la matière. Moi et toi serons encore une seule chose, comme maintenant que tu es entre mes bras" car en effet Jacques s'est abandonné et pleure sur la poitrine de Jésus.    

"Ne pleure plus. Sortons de cette heure d'extase, lumineuse et pénible, comme quelqu'un qui sort des ombres de la mort se souvenant de tout, sauf ce que c'est que mourir, effroi qui vous glace et dure une minute et qui comme fait accompli dure pendant des siècles.

Viens, je t'embrasse ainsi pour t'aider à oublier la charge de ma destinée d'Homme. Tu en retrouveras le souvenir au moment voulu, comme tu l'as demandé. Tiens, je te baise sur ta bouche qui devra répéter ma parole aux gens d'Israël, et sur ton cœur qui devra aimer comme je l'ai dit, et ici, sur ta tempe, où la vie cessera en même temps que la dernière parole d'affectueuse foi en Moi.

De même que je viendrai, frère que j'aime, près de toi, dans les assemblées des fidèles, aux heures de méditation, aux heures de danger, à 1'heure de la mort ! Personne, et pas même ton ange, ne recueillera ton âme, mais Moi, dans un baiser, ainsi..."

Ils restent embrassés longuement et Jacques paraît presque s'assoupir dans la joie des baisers de Dieu qui lui font oublier sa souffrance.        

Quand il relève la tête, il est redevenu le Jacques d'Alphée, paisible et bon, qui ressemble tant à Joseph, l'époux de Marie, Il sourit à Jésus, un sourire plus mûr, un peu triste, mais toujours si doux.          

"Prenons notre repas, Jacques, et puis dormons sous les étoiles. Aux premières lueurs du jour, nous descendrons dans la vallée... pour aller parmi les hommes..." et Jésus pousse un soupir... Mais il termine avec un sourire : "... et près de Marie."    

"Et à ma mère que dirai-je, Jésus ? Et aux compagnons ? Ils ne me laisseront pas sans m'interroger..."

"Tu pourras leur dire tout ce que je t'ai dit en faisant considérer Elie dans ses réponses à Achab, au peuple sur la montagne, et sur la puissance de celui qui est aimé de Dieu pour obtenir ce qu'il veut des peuples et de tous les éléments, son zèle dévorant pour le Seigneur, et comment je t'ai fait considérer que c'est par la paix et dans la paix qu'on entend et qu'on sert Dieu. Tu leur diras que comme je vous ai dit : "Venez", vous, de la même façon comme Élie le fit avec son manteau qu’il mit sur Élisée, vous avec le manteau de la charité, vous pourrez gagner au Seigneur de nouveaux serviteurs de Dieu.

Et à ceux qui ont toujours des préoccupations, dis comme je t'ai fait remarquer la joyeuse libération des choses du passé que montre Élisée en se séparant des bœufs et de la charrue. Dis-leur comment j'ai rappelé qu'à ceux qui veulent obtenir des miracles par Belzébuth, il arrive du mal et pas du bien, comme il advint à Ochosias  selon la parole d'Élie. Dis-leur enfin comment je t'ai promis que pour celui qui sera fidèle jusqu'à la mort viendra le feu purificateur de l'Amour pour brûler les imperfections et l'amener directement au Ciel.

Le reste c'est pour toi seul."      

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/121

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Je_sui17



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 1 Avr - 7:38

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Appelle fils celui qui te causera de la douleur"

Jésus quitte le plateau du Carmel et descend par les sentiers humides de rosée, à travers les bois qu'animent de plus en plus les trilles et les voix, sous le premier soleil qui dore là pente orientale de la montagne. Quand la légère nuée produite par la chaleur se dissipe sous le soleil, la plaine d'Esdrelon apparaît dans toute sa beauté de ses vergers et de ses vignes qui entourent les maisons. Elle semble un tapis, en général vert, avec de rares oasis jaunâtres parsemées de plaques rouges que sont les champs où l'on a coupé le blé et où flamboient maintenant les coquelicots, un tapis enserré par le chaton triangulaire des monts Carmel, Thabor, Hermon (le petit Hermon) et par des monts plus lointains, dont je ne sais pas le nom, qui cachent le Jourdain et rejoignent au sud-est les monts de la Samarie.

Jésus s'arrête à regarder, pensif, toute cette partie de la Palestine. Jacques le regarde et Lui dit : "Tu regardes la beauté de cette région ?"

"Oui, cela aussi. Mais je pense surtout aux futures pérégrinations, et à la nécessité de vous envoyer, et d'envoyer sans retard les disciples, non au travail limité de maintenant, mais à un vrai travail missionnaire. Nous avons des régions et des régions qui ne me connaissent pas encore et je ne veux pas laisser d'endroits sans Moi. C'est ma continuelle préoccupation : aller, agir, tant que je puis, et tout faire..."

"De temps en temps des choses viennent te ralentir."

"Plutôt que de me ralentir, elles m'imposent des changements dans l'itinéraire que je dois suivre, car les voyages que nous faisons ne sont jamais inutiles. Mais il y a encore tant, tant à faire... Et aussi parce qu'après une absence je retrouve beaucoup de cœurs revenus au point de départ et il me faut recommencer"

"Oui, elle est accablante, et elle dégoûte cette apathie des esprits, cette inconstance et cette préférence pour le mal."

"Accablante. Il ne faut pas dire qu'elle dégoûte. Le travail de Dieu ne dégoûte jamais. Les pauvres âmes doivent nous inspirer de la pitié, pas du dégoût. Nous devons toujours avoir un cœur de père, de bon père. Un bon père n'éprouve jamais de dégoût pour les maladies de ses fils. Nous ne devons pas en éprouver, nous, pour personne."

"Jésus, me permets-tu de te poser des questions ? Moi, cette nuit aussi, je n'ai pas dormi. Mais j'ai beaucoup réfléchi en te regardant dormir. Dans ton sommeil, tu sembles si jeune, Frère ! Tu souriais, la tête appuyée sur ton bras replié par dessous, tout à fait comme un enfant. Je te voyais bien sous la lune si lumineuse de cette nuit. Je réfléchissais et beaucoup de questions me sont venues au cœur..."

"Dis-les."

"Je me disais : il faut que je demande à Jésus comment nous pourrons arriver à cet organisme, que tu as appelé Église, et dans lequel, si j'ai bien compris, il y aura une hiérarchie, étant donné notre insuffisance. Nous diras-tu tout ce que nous devrons faire, ou devrons-nous le faire par nous-mêmes ?"

"Moi, quand ce sera le moment, je vous indiquerai le chef de celle-ci. Pas davantage. Pendant ma présence parmi vous, je vous ai déjà indiqué les différentes catégories avec les différences entre apôtres et disciples, hommes et femmes. En effet, elles s'imposent. Cependant, de même que je veux chez les disciples respect et obéissance aux apôtres, je veux que les apôtres aient amour et patience à l'égard des disciples."

"Et que devrons-nous faire ? Toujours et seulement te prêcher ?"

"C'est l'essentiel. Puis vous devrez en mon nom absoudre et bénir, ramener à la Grâce, administrer les Sacrements que j'instituerai..."

"Que sont ces choses ?"

"Ce sont des moyens surnaturels et spirituels, appliqués aussi avec des moyens matériels, employés pour persuader les hommes que le prêtre fait réellement quelque chose. Tu vois que l'homme s'il ne voit pas ne croit pas. Il a toujours besoin de quelque chose qui lui dise qu 'il y a quelque chose. Pour ce motif, quand je fais des miracles, j'impose les mains, ou je mouille avec de la salive, ou je donne une bouchée de pain trempé. Je pourrais faire un miracle par ma seule pensée. Mais crois-tu qu'alors les gens diraient : "Dieu a fait le miracle" ? Ils diraient : "Il est guéri parce que c'était le moment de guérir". Et ils en attribueraient le mérite au médecin, aux remèdes, à la résistance physique du malade. Ce sera la même chose pour les sacrements : des formes du culte pour administrer la Grâce, ou la rendre, ou la fortifier chez les fidèles. Jean, par exemple, se servait de l'immersion dans l'eau pour représenter la purification des péchés. En réalité, plus que l'eau qui lavait les membres, était utile la mortification de se reconnaître impur pour les péchés commis. Moi aussi, j'aurai le baptême, mon baptême, qui ne sera pas seulement symbole mais sera vraiment purification de la tache d'origine de l'âme et restitution à l'âme de l'état spirituel que possédaient Adam et Ève avant leur faute, augmenté encore ici parce qu'il sera donné grâce aux mérites de l'Homme-Dieu."

"Mais... l'eau ne descend pas sur l'âme ! L'âme est spirituelle. Qui la saisit dans le nouveau-né, ou l'adulte, ou le vieillard ? Personne."

"Tu vois que tu admets que l'eau est un moyen matériel sans effet sur une chose spirituelle ? Ce ne sera donc pas l'eau, mais la parole du prêtre, membre de l'Église du Christ, consacré à son service, ou d'un autre vrai croyant qui dans des cas exceptionnels le remplace, qui opérera le miracle de la rédemption de la faute d'origine du baptisé."

"C'est bien. Mais l'homme est pécheur aussi de lui-même... Et les autres péchés, qui les enlèvera ?"

"Toujours le prêtre, Jacques. Si c'est un adulte, en même temps que la faute d'origine, disparaîtront les autres fautes. Si l'homme est déjà baptisé et revient au péché, le prêtre l'absoudra au nom de Dieu, Un et Trin, et grâce aux mérites du Verbe Incarné, comme je le fais pour les pécheurs."

"Mais Toi, tu es saint ! Nous..."

"Vous devez être saints parce que vous touchez des choses saintes et administrez ce qui est à Dieu."

"Alors nous baptiserons plusieurs fois le même homme, comme fait Jean qui accorde l'immersion dans l'eau autant de fois que quelqu'un vient à lui ?"

"Jean, dans son baptême, ne purifie que par l'humilité de celui qui s'immerge. Je te l'ai déjà dit. Vous, vous ne rebaptiserez pas quelqu'un qui est déjà baptisé, sauf dans le cas où il l'a été avec une formule non apostolique, mais schismatique, auquel cas on peut administrer un second baptême après une demande précise de celui qui doit être baptisé, s'il est adulte, de vouloir l'être et une nette déclaration qu'il veut faire partie de la véritable Église. Les autres fois, pour rendre l'amitié de Dieu et pour être en paix avec Lui, vous vous servirez de la parole du pardon unie aux mérites du Christ, et l'âme, venue à vous avec un vrai repentir et une humble accusation, sera absoute."
"Et si quelqu'un est malade au point de ne pouvoir se déplacer ? Mourra-t-il alors dans le péché ? A la souffrance de l'agonie, ajoutera-t-il celle de la peur du jugement de Dieu ?"

"Non. Le prêtre ira trouver le mourant et l'absoudra. Il lui donnera même une forme plus large d'absolution, non pas globale, mais pour chaque organe des sens par lequel l'homme arrive généralement à pécher.

Nous avons en Israël l'Huile Sainte, composée suivant la règle donnée par le Très-Haut, et avec laquelle on consacre l'autel, le Pontife, les prêtres et les rois. L'homme est vraiment un autel, et il devient roi par son élection au siège du Ciel. Il peut donc être consacré avec l'Huile de l'Onction. L'Huile Sainte sera prise avec d'autres parties du culte israélite et employée dans mon Église, bien qu'avec d'autres emplois. Parce que, en Israël, tout n'est pas mal et ne doit pas être répudié mais, au contraire, il y aura beaucoup de souvenirs des usages anciens dans mon Église. Et l'un d'eux sera l'Huile de l'Onction, employée aussi dans l'Église pour consacrer l'autel, les pontifes et toutes les hiérarchies ecclésiastiques, toutes, et pour consacrer les rois et les fidèles quand ils deviendront les princes-héritiers du Royaume, ou bien quand ils auront besoin d'une aide très grande pour comparaître devant Dieu avec les membres et les sens purifiés de toute faute. La grâce du Seigneur secourra l'âme et même le corps, s'il plaît à Dieu pour le bien du malade.

Le corps, bien des fois, ne réagit pas à la maladie même à cause des remords qui troublent sa paix et de l'action de Satan qui, par cette mort, espère gagner une âme pour son royaume et même porter les survivants au désespoir. Le malade passe de l'étreinte satanique et du trouble intérieur à la paix, par la certitude du pardon de Dieu qui lui obtient aussi l'éloignement de Satan. Et comme le don de la Grâce était accompagné, chez les premiers parents, de celui de l'immunité des maladies et de toute sorte de douleur, le malade, rendu à la Grâce aussi grande que celle d'un nouveau-né baptisé par mon baptême, peut obtenir aussi la victoire sur la maladie, aidé aussi par la prière de ses frères dans la foi, qui sont dans l'obligation d'avoir de la pitié envers le malade, pitié non seulement corporelle, mais surtout spirituelle, visant à obtenir le salut physique et spirituel du frère. La prière est déjà une forme de miracle, Jacques. La prière d'un juste, tu l'as vu chez Elie, a tant de puissance."

"Je te comprends peu, mais ce que je comprends me remplit de respect pour le caractère sacerdotal de tes prêtres. Si je te comprends bien, nous aurons avec Toi beaucoup de points communs : la prédication, l'absolution, le miracle. Trois sacrements, donc."

"Non, Jacques. La prédication et le miracle ne sont pas des sacrements. Mais il y aura davantage de sacrements. Sept comme le candélabre sacré du Temple et les dons de l'Esprit d'Amour. Et en vérité les Sacrements sont des dons et sont des flammes, donnés pour que l'homme brûle devant le Seigneur dans les siècles des siècles. Il y aura aussi le Sacrement pour les noces de l'homme. Celui qui est représenté dans le symbole des noces saintes de Sara de Raguël délivrée du démon.[1][1] Il donnera aux époux tous les secours pour une sainte vie commune selon les lois et les désirs de Dieu. L'époux et l'épouse deviennent aussi les ministres d'un rite : celui de la procréation. Le mari et la femme deviennent aussi les prêtres d'une petite église : la famille. Ils doivent par conséquent être consacrés pour procréer avec la bénédiction de Dieu et pour élever une descendance dans laquelle on bénit le Nom Très Saint de Dieu."

"Et nous, les prêtres, qui nous consacrera ?"

"Moi, avant de vous quitter. Vous, ensuite, consacrerez les successeurs et ceux que vous vous agrégerez pour propager la foi chrétienne."

"Toi, tu nous apprendras, n'est-ce pas ?"

"Moi et Celui que je vous enverrai. Cette venue aussi sera un Sacrement. Donné volontairement par Dieu Très Saint dans sa première épiphanie, donné ensuite par ceux qui auront reçu la plénitude du sacerdoce. Il sera force et intelligence, il sera confirmation dans la Foi, il sera piété sainte et sainte crainte, il sera aide de conseil et sagesse surnaturelle, et possession d'une justice qui par sa nature et sa puissance rendra adulte celui qui la reçoit. Mais tu ne peux pour le moment le comprendre. Lui-même te le fera comprendre. Lui, le Divin Paraclet, Amour Éternel, quand vous serez arrivés au moment de le recevoir en vous. Et ainsi il y a un autre Sacrement que pour le moment vous ne pouvez comprendre. Il est presque incompréhensible pour les anges tant il est sublime. Et pourtant vous, simples hommes, le comprendrez par la force de la foi et de l'amour. En vérité je te dis que celui qui l'aimera et s'en nourrira l'esprit pourra piétiner le démon sans en subir de dommage, parce qu'alors je serai avec lui. Tâche de te souvenir de ces choses, frère. A toi il appartiendra de les dire à tes compagnons et aux fidèles, de très nombreuses fois. Vous alors les saurez déjà par ministère divin, mais tu pourras dire : "Il me l'a dit un jour en descendant du Carmel. Il m'a tout dit parce que j'étais dès ce moment destiné à être le chef de l'Église d'Israël"."

"Voici une autre question. J'y pensais cette nuit. Mais faut-il que ce soit moi qui dise aux compagnons : "Je serai le chef, ici" ? Cela ne me plaît pas. Je le ferai si tu me le commandes, mais cela ne me plaît pas."

"Ne crains pas. L'Esprit Paraclet descendra sur tous et vous donnera des pensées saintes. Vous aurez tous les mêmes pensées pour la gloire de Dieu dans son Église."
"Et il n'y aura plus ces discussions si... si déplaisantes qu'il y a maintenant ? Même Judas de Simon ne sera plus une cause de désaccord ?"

"Il ne le sera plus, sois tranquille. Mais des divergences, il y en aura encore. C'est pour cela que je t'ai dit : veille et surveille sans jamais te lasser en faisant jusqu'au bout ton devoir."

"Encore une question, mon Seigneur. En temps de persécution, comment dois-je me comporter ? Il semble, d'après ce que tu dis, que je doive rester seul des douze. Les autres donc s'en iront pour fuir la persécution. Et moi ?"

"Tu resteras à ton poste. En effet, s'il est nécessaire que vous ne soyez pas exterminés jusqu'à ce que l'Église soit bien affermie, et cela justifie la dispersion de beaucoup de disciples et de presque tous les apôtres, rien ne justifierait ta désertion et l'abandon de ta part de l'Église de Jérusalem. Au contraire, plus elle sera en danger et plus tu devras veiller comme si elle était ton enfant la plus chère et en danger de mort. Ton exemple fortifiera l'esprit des fidèles. Ils en auront besoin pour surmonter l'épreuve. Plus tu les verras faibles et plus tu devras les soutenir, avec compassion et avec sagesse. Si tu seras fort, ne sois pas sans pitié pour les faibles, mais soutiens-les en pensant : "Moi, j'ai tout eu de Dieu pour arriver à cette force qui est mienne. Je dois le dire humblement et je dois agir charitablement envers ceux qui ont été moins bénis pour les dons de Dieu" et donner, donner ta force avec la parole, avec le secours, par le calme, par l’exemple."

"Et si parmi les fidèles il y en avait de mauvais, cause de scandale et de danger pour les autres, que dois-je faire ?"

"Etre prudent en les acceptant, car il vaut mieux être peu nombreux et bons que nombreux et pas bons. Tu connais l'antique apologue des pommes saines et des pommes gâtées. Fais en sorte qu'il ne s'applique pas dans ton église. Mais si tu trouveras toi aussi tes traîtres, cherche à les ramener par tous les moyens, en gardant la sévérité comme dernière ressource. Mais s'il s'agira de petites fautes, individuelles, ne sois pas d'une sévérité qui effraye. Pardonne, pardonne... Le pardon joint aux larmes et aux paroles d'amour agit plus que l'anathème pour racheter un cœur. Si la faute est grave, mais le fruit d'un assaut imprévu de Satan, si grave que le coupable éprouve le besoin de fuir ta présence, va à la recherche du coupable parce que c'est un agneau dévoyé, et tu es le berger.

Ne crains pas de te rabaisser toi-même en descendant par les chemins fangeux, en allant à la recherche des âmes à travers les marécages et les précipices. Ton front se couronnera alors de la couronne du martyre de l'amour, et ce sera la première des trois couronnes… Et si toi-même tu seras trahi comme l'ont été le Baptiste et tant d'autres, parce que tout saint a son traître, pardonne. Plus à lui qu'à aucun autre. Pardonne comme Dieu a pardonné aux hommes et comme Il pardonnera. Appelle encore "fils"celui qui te donnera de la douleur car c'est ainsi que le Père vous appelle par ma bouche et, en vérité, il n 'y a pas d 'homme qui n'ait pas causé dé la douleur au Père des Cieux..."

Un long silence pendant la traversée des pâturages où ça et là broutent des brebis.
Enfin Jésus demande : "Tu n'as pas d'autres questions à me poser ?"

"Non, Jésus. Et ce matin j'ai mieux compris ma redoutable mission..."

"Parce que tu es moins bouleversé qu'hier. Quand ce sera ton heure, tu seras encore plus en paix et tu comprendras mieux encore."

"Je me rappellerai toutes ces choses... toutes... sauf..."

"Quoi, Jacques ?"

"Sauf ce qui ne me permettait pas de te regarder sans pleurer, cette nuit. Ce que je ne sais pas exactement si tu me l'as dit, et je devrais y croire si c'est Toi qui l'as dit, ou bien si cela venait du démon qui voulait m'effrayer. Mais, comment peux-tu être si calme si... si ces choses devaient vraiment se produire ?"

"Et serais-tu calme si je te disais : "Il y a un berger qui se traîne avec peine car il est estropié. Tâche de le guérir au nom de Dieu" ?"

"Non, mon Seigneur. Je serai comme hors de moi en pensant être tenté d'usurper ta place."

"Et si je te le commandais ?"

"Je le ferais par obéissance et je n'aurais plus de trouble, parce que je saurais que tu le veux et je ne craindrais pas de ne pas savoir faire. Car, sûrement, si tu m'envoyais, tu me donnerais la force de faire ce que tu veux."

"Tu le dis, et tu dis bien. Tu vois donc que Moi, en obéissant au Père, je suis toujours en paix."

Jacques pleure en baissant la tête.

"Veux-tu vraiment oublier ?"

"Ce que tu veux, Seigneur..."

"Tu as deux choix possibles : oublier ou te souvenir. L'oubli te délivrera de la douleur et du silence absolu auprès de tes compagnons, mais te laissera non préparé. Le souvenir te préparera à ta mission, car il n'y a qu'à se rappeler ce que souffre dans sa vie terrestre le Fils de l'homme, pour ne jamais se plaindre et pour se viriliser spirituellement en voyant tout du Christ, dans la lumière la plus lumineuse. Choisis."

"Croire, me souvenir, aimer. Voilà ce que je voudrais. Et mourir au plus tôt, Seigneur..." et Jacques pleure toujours sans bruit. Sans les larmes qui brillent sur sa barbe châtaine, on ne se rendrait pas compte qu'il pleure.

Jésus le laisse faire... Enfin Jacques dit : "Et si dans l'avenir tu faisais de nouvelles allusions à... à ton martyre, dois-je dire que je sais ?"

"Non. Tais-toi. Joseph a su se taire sur sa douleur d'époux qui se croyait trahi, et sur le mystère de ma conception virginale et de ma Nature. Imite-le. Cela aussi était un redoutable secret. Et pourtant il devait être gardé, parce que ne pas le garder, par orgueil ou par légèreté, aurait été mettre en danger toute la Rédemption. Satan ne cesse de veiller et d'agir. Rappelle-toi cela. Si tu parlais maintenant, ce serait un dommage pour trop de gens, pour trop de raisons. Tais-toi."

"Je me tairai... et cela me pèsera doublement..."

Jésus ne répond pas. Il laisse Jacques, à l'abri de son couvre-chef de lin, pleurer à son aise.

Ils rencontrent un homme avec un malheureux enfant qu'il tient sur ses épaules.
"C'est ton fils ?" demande Jésus.

"Oui. Il est né, en tuant la mère, dans cet état. Maintenant que ma mère aussi est morte, en allant au travail je l'emmène avec moi pour le surveiller. Je suis bûcheron. Je l'étends sur l'herbe, sur mon manteau, et pendant que je scie les arbres, lui s'amuse avec les fleurs, mon malheureux enfant !"

"C'est pour toi un grand malheur."

"Hé ! oui. Mais ce que Dieu veut, il faut l'accepter avec paix."

"Adieu, homme. La paix soit avec toi."

"Adieu. A vous aussi la paix."

L'homme gravit la montagne, Jésus et Jacques descendent encore.

"Quel malheur ! J'espérais que tu le guérirais" dit Jacques en soupirant.

Jésus ne semble pas avoir entendu.

"Maître, si cet homme avait su que tu es le Messie, peut-être il t'aurait demandé un miracle..."

Jésus ne répond pas.

"Jésus, me laisses-tu revenir en arrière pour le dire à cet homme ? J'ai pitié de cet enfant. J'ai le cœur déjà si rempli de douleur. Donne-moi, au moins, la joie de voir guéri ce petit."

"Vas-y, donc. Je t'attends ici."

Jacques part en courant. Il rejoint l'homme, il l'appelle : "Homme, arrête-toi, écoute ! Celui qui était avec moi, c'est le Messie. Donne-moi ton enfant pour que je le Lui porte. Viens, toi aussi, si tu veux, pour voir si le Maître va te le guérir."

"Vas-y toi, homme. Je dois couper tout ce bois. Je suis déjà en retard à cause de l'enfant. Si je ne travaille pas, je ne mange pas. Je suis pauvre, et lui me coûte si cher. Je crois au Messie, mais il vaut mieux que tu Lui parles pour moi."

Jacques se penche pour prendre l'enfant étendu sur l'herbe.

"Doucement" l'avertit le bûcheron "il souffre de partout."

En effet, dès que Jacques essaie de le soulever, l'enfant pleure lamentablement.
"Oh ! quelle peine !" soupire Jacques.

"Une grande peine"dit le bûcheron tout en sciant un tronc très dur, et il ajoute : "Ne pourrais-tu pas le guérir, toi ?"

"Je ne suis pas le Messie, moi. Je ne suis qu'un disciple..."

"Eh bien ? Les médecins s'instruisent auprès d'autres médecins. Les disciples auprès de leur Maître. Allons, sois bon, Ne le fais pas souffrir. Essaie toi. Si le Maître avait voulu venir ici, il l'aurait fait. Il t'a envoyé ou bien parce qu'il ne veut pas le guérir, ou bien parce qu'il veut que ce soit toi qui le fasses."

Jacques est perplexe. Puis il se décide. Il se redresse et prie comme il le voit faire à son Jésus et puis il commande : "Au nom de Jésus Christ, Messie d'Israël et Fils de Dieu, sois guéri" et tout de suite après il s'agenouille en disant : "Oh ! mon Seigneur, pardon ! J'ai agis sans ta permission ! Mais j'ai eu pitié de cet enfant d'Israël. Pitié, mon Dieu ! Pour lui et pour moi, pécheur !" et il pleure abondamment, penché sur l'enfant étendu. Les larmes tombent sur les petites jambes tordues et inertes.

Jésus débouche du sentier. Mais personne ne le voit, car le bûcheron travaille, Jacques pleure, l'enfant le regarde avec curiosité et puis, tendrement, demande : "Pourquoi pleures-tu ?" et il tend une menotte pour le caresser et, sans s'en apercevoir, il s'assoit seul, se lève et embrasse Jacques pour le consoler. C'est le cri de Jacques qui fait se retourner le bûcheron qui voit son enfant debout sur ses jambes qui ne sont plus mortes ni tordues. Et, en se retournant, il voit Jésus.

"Le voilà ! Le voilà !" crie-t-il en désignant par derrière Jacques qui se tourne et voit Jésus qui le regarde avec un visage éclairé par la joie.

"Maître ! Maître ! Je ne sais pas comment cela s'est fait... la pitié.. cet homme... ce petit... Pardon !"

"Lève-toi. Les disciples ne sont pas plus que le Maître, mais ils peuvent faire ce que fait le Maître quand ils le font pour un motif saint. Lève-toi et viens avec Moi. Soyez bénis, tous les deux, et souvenez-vous que même les serviteurs de Dieu font les œuvres du Fils de Dieu" et il s'en va en traînant vers Lui Jacques qui ne cesse de dire : "Mais comment ai-je pu ? Je ne comprends pas encore. Avec quoi ai-je fait le miracle en ton nom ?"

"Par ta pitié Jacques, Par ton désir de me faire aimer par cet innocent et par cet homme qui croyait et doutait en même temps. Jean, près de Jabnia, a fait un miracle par amour en guérissant un mourant par une onction et la prière. Ici, tu as guéris par tes pleurs et ta pitié, et par ta confiance en mon Nom. Tu vois comme c'est une chose paisible de servir le Seigneur quand il y a dans le disciple une intention droite ? Maintenant marchons vite car cet homme nous suit. Ce n'est pas bien que tes compagnons soient informés de cela, pas encore. Bientôt, je vous enverrai en mon nom... (Jésus pousse un grand soupir) comme Judas de Simon brûle de le faire (Jésus soupire de nouveau). Et vous le ferez... Mais ce ne sera pas pour tous un bien. Vite, Jacques ! Simon Pierre, ton frère et aussi les autres, souffriraient de savoir cela comme d'une partialité. Mais ce n'est pas cela. Il s'agit de préparer parmi vous douze quelqu'un qui sache guider les autres.

Descendons dans le lit, couvert de feuilles, de ce torrent. Nous ferons perdre nos traces... Cela te déplaît pour l'enfant ? Oh ! Nous le retrouverons..."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm
Tome : 4/122

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Allez_11


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 2 Avr - 7:44

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

Pierre prêche à Esdrelon : "L’amour, c’est le salut"

« Que faites-vous, amis, près de ce feu ? » demande Jésus en trouvant ses disciples autour d'un feu bien nourri qui resplendit dans les premières ombres du soir à un carrefour de la plaine d'Esdrelon.

Les apôtres sursautent car ils ne l'ont pas vu venir, et ils oublient le feu pour saluer le Maître. On dirait qu'il y a un siècle qu'ils ne l'ont pas vu. Puis ils expliquent : « Nous avons arrangé un différend entre deux frères de Jezraël et ils ont été si contents qu'ils ont voulu nous donner chacun un agneau. Nous avons pensé les cuire pour les donner à ceux de Doras. Michée de Giocana les a égorgés et préparés et maintenant nous allons les mettre à rôtir. Ta Mère avec Marie et Suzanne sont allées avertir ceux de Doras de venir à la fin de la soirée, quand l'intendant s'enferme chez lui pour boire. Les femmes se font moins remarquer... Nous, nous avons essayé de les voir en passant comme des voyageurs à travers les champs, mais on a fait peu de chose. Nous avions décidé de nous réunir ce soir, ici, et de dire... quelque chose de plus, pour l'âme, et pour qu'ils se sentent bien aussi en leurs corps, comme tu as fait les autres fois. Mais maintenant il y a Toi, et ce sera plus beau. »

« Qui aurait parlé ? »

« Mais!... Un peu tous... Ainsi, sans façon. On ne peut pas davantage, d'autant plus que Jean, le Zélote et ton frère ne veulent pas parler et pas même Judas de Simon, et aussi Barthélemy cherche à ne pas parler... Nous nous sommes même disputés pour cela... » dit Pierre.

« Et pourquoi ne veulent-ils pas parler, ces cinq ? »

« Jean et Simon, parce qu'ils disent que ce n'est pas bien que ce soit toujours eux... Ton frère parce qu'il veut que moi je parle, disant que si je ne commence jamais...

Barthélemy parce que... parce qu'il a peur de parler trop en maître et de ne pas savoir convaincre. Tu vois que ce sont des excuses... »

« Et toi, Judas de Simon, pourquoi ne veux-tu pas parler ? »

« Mais pour les mêmes raisons que les autres ! Pour toutes à la fois car elles sont toutes justes... »

« Beaucoup de raisons. Et il y en a une qu'on n'a pas dite. Maintenant c'est Moi qui juge, et mon jugement est sans appel. Toi, Simon de Jonas, tu parleras comme dit le Thaddée, et il le dit avec sagesse. Et toi, Judas de Simon, tu parleras aussi. Ainsi, une des multiples raisons, celle que Dieu connaît et toi aussi, cessera d'exister. »
« Maître, crois-le, il n'y a rien d'autre... » cherche à répliquer Judas.

Mais Pierre lui coupe la parole en disant : « Oh ! Seigneur ! Moi, parler en ta présence ? Je ne réussirai pas. J'ai peur de te faire rire... »

« Tu ne veux pas être seul, tu ne veux pas être avec Moi... Que veux-tu, alors ? »
« Tu as raison. Mais... que dois-je dire ? »

« Regarde ton frère, qui vient avec les agneaux. Aide-le, et pendant qu'ils cuisent, penses-y. Tout sert à trouver des sujets. »

« Même un agneau sur la flamme ? » demande Pierre incrédule.

« Oui. Obéis. »

Pierre pousse un soupir vraiment pitoyable, mais ne réplique plus. Il va à la rencontre d'André et l'aide à embrocher les animaux dans un bâton appointé qui fait office de broche, et il se met à surveiller la cuisson avec sur le visage une concentration qui lui donne l'air d'un jugé au moment de la sentence.

« Allons à la rencontre des femmes, Judas de Simon » commande Jésus et il s'en va vers les champs désolés de Doras.

« Un bon disciple ne méprise pas ce que le Maître ne méprise pas, Judas » dit-il après un moment et sans préambule.

« Maître, je n'ai pas de mépris. Mais, comme Barthélemy, je sens que je ne serais pas compris et je préfère me taire. »

« Nathanaël le fait parce qu'il craint de ne pas satisfaire mon désir, c'est-à-dire éclairer et soulager les cœurs. Il fait mal, lui aussi, parce qu'il manque de confiance dans le Seigneur. Mais tu fais beaucoup plus mal, parce que, chez toi, ce n'est pas la peur de n'être pas compris mais dédain de te faire comprendre par de pauvres paysans ignorants en tout, sauf en matière de vertu. En cette matière, ils surpassent vraiment beaucoup d'entre vous. Tu n'as encore rien compris, Judas. L'Evangile est justement la Bonne Nouvelle apportée aux pauvres, aux malades, aux esclaves, à ceux qui sont désolés. Ensuite, elle sera aussi pour les autres, mais c'est précisément pour que ceux qui subissent les malheurs aient de l'aide et du réconfort, qu'elle est donnée. »

Judas baisse la tête et ne répond pas. D'un bosquet débouchent Marie, Marie de Cléophas et Suzanne.

« Mère, je te salue ! La paix-à vous, femmes ! »

« Mon Fils ! J'étais allé chez ces gens... torturés. Mais j'ai eu une bonne nouvelle pour ne pas me faire souffrir outre mesure, Doras s'est débarrassé de ces terres et Giocana les a prises. Ce n'est pas le paradis... mais ce n'est plus l'enfer. L'intendant l'a dit aujourd'hui aux paysans. Lui est déjà parti, emportant sur les chars jusqu'au dernier grain de blé et les laissant tous sans vivres. Et comme le surveillant de Giocana n'a aujourd'hui des vivres que pour les siens, ceux de Doras auraient dû rester sans manger. Cela a été vraiment une providence d'avoir ces agneaux ! »

« C'est une providence aussi qu'ils n'appartiennent plus à Doras. Nous avons vu leurs maisons... des porcheries... » dit Suzanne scandalisée.

« Ils sont tout heureux, ces pauvres ! » termine Marie de Cléophas.

« Moi aussi, je suis content. Ils seront toujours mieux qu'auparavant » répond Jésus qui revient vers les apôtres.

Jean d'Endor le rejoint avec des brocs d'eau qu'il porte avec Hermastée. « Ce sont ceux de Giocana qui nous les ont donnés » explique-t-il après avoir vénéré Jésus.

Tous reviennent à l'endroit où rôtissent les deux agneaux au milieu de nuées de fumée grasse. Pierre continue à tourner sa broche et, pendant ce temps, rumine ses pensées. De son côté, Jude Thaddée, tenant son frère par la taille, va de long en large en parlant sans arrêt. Pour les autres, c'est qui apporte du bois, à qui prépare... la table, en apportant de grosses pierres pour servir de sièges ou de tables, je ne sais.

Arrivent les paysans de Doras, encore plus maigres et plus déguenillés. Mais tellement heureux ! Ils sont une vingtaine et il n'y a même pas un enfant, ni une femme. Pauvres hommes seuls...

« La paix soit à vous tous, et bénissons ensemble le Seigneur de vous avoir donné un meilleur maître. Bénissons-le en priant pour la conversion de celui qui vous a tant fait souffrir. N'est-ce pas ? Tu es heureux, vieux père ? Moi aussi. Je pourrai venir plus souvent avec l'enfant. Ils t'en ont parlé ? Tu pleures de joie, n'est-ce pas ? Viens, viens sans crainte... » dit-il en parlant avec le grand-père de Margziam, qui tout courbé Lui baise les mains en pleurant et murmurant : « Je ne demande plus rien au Très-Haut. Il m'a donné plus que je ne demandais. Maintenant je voudrais mourir par peur de vivre si longtemps encore que je retombe dans mes souffrances. »

Un peu embarrassés de se trouver avec le Maître, les paysans ont vite fait de s'enhardir. Sur de larges feuilles étendues sur les pierres qu'on a apportées auparavant, on dépose les deux agneaux et on fait les parts en déposant chacune sur une mince et large fouace qui sert de plat. Ils sont déjà tranquilles dans leur simplicité et mangent avec appétit, rassasiant la faim qu'ils ont accumulée et parlant des derniers événements.

L'un d'eux dit : « J'ai toujours maudit les sauterelles, les taupes et les fourmis. Mais désormais elles me sembleront autant de messagères du Seigneur car c'est grâce à elles que nous avons quitté l'enfer. » Bien que la comparaison des sauterelles et des fourmis aux troupes angéliques soit un peu forte, personne ne rit, parce que tout le monde sent le tragique qui se cache sous ces mots.

La flamme illumine ce groupe de personnes, mais les visages ne sont pas tournés vers la flamme et il en est peu qui regardent ce qu'ils ont devant eux. Tous les yeux se portent sur le visage de Jésus, ne s'en détournant que pour un instant quand Marie d'Alphée, qui s'occupe de faire les parts, revient mettre une nouvelle portion sur les fouaces des paysans affamés, et termine son travail en enveloppant deux gigots rôtis dans d'autres larges feuilles en disant au grand-père de Margziam : « Tiens. Vous en aurez encore une bouchée chacun, demain. En attendant, le surveillant de Giocana pourvoira. »

« Mais vous… »

« Nous, nous serons moins chargés. Prends, prends, homme. » Des deux agneaux il ne reste que les os rongés et une odeur persistante de gras fondu qui brûle encore sur le bois qui s'éteint, remplacé pour l'éclairage parle clair de lune.

Les paysans de Giocana se réunissent aussi aux autres. C'est le moment de parler. Les yeux bleus de Jésus se lèvent cherchant Judas Iscariote qui s'est mis près d'un arbre, un peu dans l'ombre. Et comme il fait semblant de ne pas comprendre ce regard, Jésus appelle à haute voix : « Judas ! » Et il le force à se lever et à se présenter.

« Ne t'écarte pas. Je te prie d'évangéliser à ma place. Je suis très fatigué, et si je n'étais pas arrivé ce soir, vous auriez bien dû parler, vous ! »

« Maître... je ne sais que dire... Pose-moi au moins des questions. »

« Ce n'est pas à Moi de le faire. A vous : que désirez-vous entendre ou voulez-vous avoir des explications ? » demande-t-il ensuite aux paysans.

Les hommes se regardent l'un l'autre... ils sont embarrassés... Enfin un paysan demande : « Nous avons connu la puissance du Seigneur et sa bonté, mais nous savons bien peu de chose de sa doctrine. Peut-être nous pourrons en savoir davantage, maintenant que nous sommes avec Giocana. Mais nous avons un vif désir de savoir quelles sont les choses indispensables qu'il faut faire pour obtenir le Royaume que le Messie promet. Avec ce rien que nous pouvons faire, pourrons-nous l'obtenir ? »

Judas répond : « Il est certain que vous êtes dans des conditions très pénibles. Tout en vous et autour de vous se ligue pour vous éloigner du Royaume. La liberté que vous n'avez pas de venir au Maître quand il vous semble bon, le fait d'être serviteur d'un maître qui, s'il n'est pas une hyène comme Doras est, quoiqu'il en soit un molosse qui tient prisonniers ses serviteurs, les souffrances et l'avilissement où vous êtes, sont autant de conditions défavorables à votre élection au Royaume.

C'est qu'il vous sera difficile de ne pas avoir en vous des ressentiments et des sentiments de rancœur, de critique et de vengeance à l'égard de celui qui vous traite durement; Et le minimum nécessaire, c'est d'aimer Dieu et le prochain. Sans cela, il n 'y a pas de salut. Vous devez veiller à maintenir votre cœur dans une soumission passive à la volonté de Dieu qui se manifeste dans votre sort et vous devez supporter avec patience votre maître, sans même laisser à votre pensée la liberté d'un jugement qui certainement ne pourrait être bienveillant à l'égard de votre maître, ni de remerciement pour votre... pour votre... En somme, vous ne devez pas réfléchir pour ne pas vous révolter., car cette révolte tuerait l'amour. Et celui qui n'a pas l'amour n'a pas le salut, car il contrevient au premier commandement. Moi, cependant, je suis pour ainsi dire certain que vous pourrez vous sauver car je vois en vous de la bonne volonté unie à la douceur d'âme qui donne l'espoir que vous saurez tenir loin de vous la haine et l'esprit de vengeance. Du reste, la miséricorde de Dieu est si grande qu'il vous pardonnera ce qui manque encore à votre perfection. »

Un silence. Jésus reste la tête très penchée, ce qui empêche de voir l'expression de son visage. Mais on peut voir les autres visages, et ce ne sont vraiment pas des visages heureux. Les paysans semblent plus humiliés qu'auparavant, les apôtres et les femmes sont stupéfaits, je dirais presque épouvantés.

« Nous chercherons à ne faire surgir en nous aucune pensée qui ne soit de patience et de pardon. » répond humblement le vieillard.

Un autre paysan dit en soupirant : « Il nous sera sûrement difficile d'arriver à la perfection de l'amour. Pour nous, c'est déjà beaucoup de ne pas être devenus assassins de ceux qui nous torturent ! L'esprit souffre, souffre, souffre, et même s'il ne hait pas, il a du mal à aimer comme ces enfants émaciés qui ont du mal à grandir...
»
« Mais non, homme. Moi, au contraire, je crois que justement parce que vous avez tant souffert sans en arriver à l'assassinat et à la vengeance, vous avez l'esprit plus fort que le nôtre en fait d'amour. Vous aimez sans même le remarquer » dit Pierre pour les consoler. Pierre s'aperçoit qu'il a pris la parole et s'interrompt pour dire : « Oh ! Maître !... Mais... tu m'as dit que je devais parler... et même d'illustrer mes dires par l'agneau que je faisais rôtir. J'ai continué de le regarder pour chercher de bonnes paroles à l'intention de nos frères, dans leur situation. Mais certainement, parce que je suis sot, je n'ai rien trouvé qui convienne et, je ne sais comment, je me suis trouvé très loin dans des pensées dont je ne sais dire si elles sont extravagantes et alors elles sont bien de moi, ou saintes et alors elles sont sûrement venues du Ciel. Je les dis comme elles me sont venues et Toi, Maître, tu m'en donneras l'explication ou tu me désapprouveras et vous tous compatirez.

Je regardais donc, en premier lieu, la flamme, et il m'est venu cette pensée : "Voilà : de quoi est faite la flamme ? Du bois. Mais le bois, par lui-même ne s’enflamme pas. Et même, s'il n'est pas bien sec, il ne s'allume pas du tout car l'eau l'alourdit et empêche l'amadou de l'enflammer. Le bois, quand il est mort, arrive à pourrir et à se réduire en poussière par l'action des vers mais, par lui-même, il ne s'allume pas. et voilà que, si quelqu'un l'arrange d'une manière convenable et en approche l'amadou et le briquet et fait surgir l'étincelle et favorise l'allumage en soufflant sur les brindilles pour faire grandir la flamme, car on commence toujours par les branches les plus fines, voilà que la flamme surgit et devient belle et utile et elle envahit tout, même les grosses bûches". Et je me disais : "Nous sommes le bois. Par nous-mêmes, nous ne nous allumons pas.

Mais pourtant il faut prendre soin de ne pas trop nous laisser imprégner par les lourdes eaux de la chair et du sang pour permettre à l'amadou de nous allumer. Et nous devons désirer d'être brûlés car, si nous restons inertes, nous pouvons être détruits par les intempéries et les vers, c'est-à-dire par l'humanité et le démon. Alors que, si nous nous abandonnons au feu de l'amour, il commencera par brûler les brindilles et les détruira - et pour moi, ces brindilles, c'étaient les imperfections - et puis croîtra et attaquera les bûches les plus grosses, c'est-à-dire les passions les plus fortes. Et nous, le bois, chose matérielle, dure, opaque, grossière aussi, nous deviendrons cette chose belle, immatérielle, agile, qu'est la flamme et tout cela parce que nous nous serons prêtés à l'amour qui est le briquet et l'amadou qui, de notre être misérable d'hommes pécheurs font l'ange du temps futur, le citoyen du Royaume des Cieux".
Cela a été ma première pensée. »

Jésus a levé un peu la tête et reste à écouter, les yeux fermés, avec une ombre de sourire sur les lèvres. Les autres regardent Pierre, encore étonnés, mais ne sont plus effrayés. Lui continue tranquillement.

« Une autre pensée m'est venue en regardant les animaux qui cuisaient. Ne dites pas que mes pensées sont puériles. Le Maître m'a dit de les chercher dans ce que je voyais... Et j'ai obéi.

Je regardais donc les animaux et je me disais : "Voilà, ce sont deux êtres innocents et doux. Notre Ecriture est pleine de douces allusions à l'agneau, à la fois pour rappeler Celui qui est le Messie promis et Sauveur depuis le moment où il fut représenté par l'agneau mosaïque, et pour dire que Dieu aura pitié de nous. C'est ce que disent les prophètes. Il vient rassembler ses brebis, secourir ceux qui sont blessés, porter ceux qui ont un membre fracturé. Quelle bonté !" je me disais. "Comme il ne faut pas avoir peur d'un Dieu qui nous promet tant de pitié pour nous, misérables ! Mais" me disais-je encore, "il faut être doux, doux au moins, puisque nous ne sommes pas innocents. Doux et désireux d'être consumés par l'amour, car même l'agneau le plus doux et le plus pur, que devient-il une fois tué, si la flamme ne le cuit pas ? Une charogne putride, alors que si le feu l'enveloppe, il devient une nourriture saine et bénie"
.
Et je concluais : "En somme, tout le bien est fait par l'amour. Il nous dépouille des lourdeurs de l'humanité, nous rend brillants et utiles, nous rend bons pour les frères et agréables à Dieu. Il sublime nos bonnes qualités naturelles en les portant à une hauteur où elles prennent le nom de vertus surnaturelles. Et qui est vertueux est saint, qui est saint possède le Ciel. Car ce qui ouvre les chemins de la perfection, ce n'est pas la science et ce n'est pas la peur, mais c'est l'amour. Lui, beaucoup plus que la crainte du châtiment, nous tient éloignés du mal par le désir de ne pas contrister le Seigneur. Il nous donne de la compassion pour nos frères et de l'amour, parce qu'ils viennent de Dieu. L'amour est donc le salut et la sanctification de l'homme".

Voilà ce que je pensais en regardant mon rôti et en obéissant à mon Jésus. Et pardonnez-moi s'il n'y a que ces seules pensées. Mais à moi, elles m'ont fait du bien. Je vous les donne dans l'espoir qu'elles vous fassent du bien, à vous aussi.»

Jésus ouvre les yeux. Il est radieux. Il allonge le bras et pose sa main sur l'épaule de Pierre : « En vérité, tu as trouvé les paroles qu'il fallait. L'obéissance et l'amour te les ont fait trouver. L'humilité et le désir de donner des consolations aux frères feront d'elles tant d'étoiles dans la nuit de leur ciel. Que Dieu te bénisse, Simon de Jonas ! »

« Que Dieu te bénisse, Toi, mon Maître ! Et Toi, tu ne parles pas ? »
« Demain ils vont entrer dans leur nouvelle dépendance. Je bénirai leur entrée par mes paroles.

Maintenant allez en paix, et que Dieu soit avec vous. »


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /123

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l' Apôtre Pierre


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 3 Avr - 8:07

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Jésus aux paysans de Giocana : "L’amour est obéissance"

Ce n'est pas encore tout à fait l'aurore. Jésus est debout au milieu du verger dévasté de Doras. Des lignes d'arbres morts Ou mourants dont beaucoup ont été déjà abattus et arrachés. Autour de Lui, les paysans de Doras et de Giocana et les apôtres, en partie debout, en partie assis sur des troncs renversés.

Jésus commence à parler : « Une nouvelle journée et un nouveau départ. Et ce n'est pas Moi seul qui pars, mais vous aussi vous partez, moralement sinon matériellement, en passant sous un autre maître. Vous serez donc unis à d'autres paysans bons et pieux et vous formerez une seule famille où vous pourrez parler de Dieu et de son Verbe sans user de subterfuges pour le faire. Soutenez-vous les uns les autres dans la foi. Aidez-vous réciproquement. Soyez indulgents pour les défauts des autres. Soyez les uns les autres une cause d'édification. C'est cela l'amour. Et, bien que de façons différentes, vous avez entendu hier soir des apôtres que le salut est dans l'amour.

Simon Pierre, par sa parole simple et bonne, vous a fait remarquer comment l'amour change la lourde nature en une nature surnaturelle, comment un individu qui sans l'amour peut devenir corrompu et corrupteur, comme un animal abattu qu'on n'a pas cuit, ou du moins être inutile comme le bois qui pourrit dans l'eau sans être bon pour faire du feu, comment l'amour peut faire de cet individu un homme qui vit déjà dans l'atmosphère de Dieu et par conséquent un être qui échappe à la corruption et devient utile à son prochain.

Parce que croyez-le, fils, la grande force de l'Univers c'est l'amour. Je ne me lasserai jamais de le dire. Tous les malheurs de la terre viennent du manque d'amour , en commençant par la mort et par les maladies qui sont nées du refus d'amour d'Adam et Ève au Seigneur Très Haut.

Car l'amour est obéissance. Celui qui n'obéit pas est un révolté. Celui qui est un révolté n'aime pas celui contre lequel il se révolte. Mais aussi les autres malheurs généraux ou particuliers, comme les guerres ou les ruines dans une ou deux familles dans leurs rivalités, d'où viennent-ils ? De l'égoïsme qui est manque d'amour. Et avec les ruines des familles viennent aussi les ruines matérielles par un châtiment de Dieu, car Dieu, tôt ou tard, frappe toujours celui qui vit sans amour. Je sais qu'ici circule la légende - et que à cause d'elle je suis haï par certains, regardé avec crainte par d'autres, ou cité comme un nouveau châtiment, ou supporté par peur d'une punition - je sais qu'ici circule la légende que c'est mon regard qui a apporté la malédiction sur ces champs. Ce n'est pas mon regard, mais la punition de l'égoïsme d'un homme injuste et cruel. Si mon regard devait brûler les terres de tous ceux qui me haïssent, en vérité combien peu de verdure il resterait en Palestine !

Je ne me venge jamais des offenses qui me sont faites à Moi-même, mais je remets au Père ceux qui avec entêtement restent dans leur péché d'égoïsme à l'égard du prochain et se moquent de manière sacrilège du commandement, et qui plus ils entendent de paroles qui cherchent à les persuader et des paroles capables de les gagner à l'amour, plus ils deviennent cruels. Je suis toujours prêt à lever la main pour dire à celui qui se repent : "Je t'absous. Va en paix". Mais je n'offense pas l'Amour en consentant à des duretés qui ne veulent pas changer. Cela, ayez-le toujours présent à votre esprit pour voir les choses dans une lumière conforme à la justice et pour démentir les légendes qui, causées par la vénération ou par une crainte coléreuse, sont toujours différentes de la vérité. .Vous passez sous un autre maître, mais vous ne quittez pas ces terres dans l'état où elles sont, il semble que ce soit une folie de s'en occuper. Et pourtant je vous dis : faites en elles votre devoir. Vous l'avez fait jusqu'à présent par peur de punitions inhumaines.

Faites-le encore maintenant, tout en sachant que vous ne serez pas traités comme vous l'avez été. Et même je vous dis : plus on vous traitera avec humanité, et plus il vous faut travailler avec un joyeux zèle pour rendre, par le travail, humanité à qui vous donne humanité. Les maîtres, il est vrai, ont le devoir d'être humains envers ceux qui sont sous leur dépendance - se souvenant que nous venons tous d'une même souche et qu'en vérité tous les hommes naissent nus de la même manière et deviennent après la mort de la pourriture de la même manière, aussi bien les pauvres que les riches, et que les richesses ne viennent pas du travail de ceux qui les possèdent mais de ceux qui les ont accumulés, honnêtement ou malhonnêtement, et qu'il ne faut pas s'en glorifier et opprimer à cause d'elles, mais en faire une chose bonne, même pour les autres en s'en servant avec amour, discrétion et justice pour être regardés sans sévérité par le vrai Maître qui est Dieu, car on n'achète pas Dieu et on ne Le séduit pas avec des joyaux et des talents d'or, mais on se Le fait ami grâce à nos bonnes actions - car si cela est vrai, il est vrai d'autre part que les serviteurs ont le devoir d'être bons avec leurs maîtres.

Faites avec simplicité et bonne volonté la volonté de Dieu qui vous veut dans cette humble condition. Vous connaissez la parabole du mauvais riche. Vous voyez qu'au Ciel ce n'est pas l'or, mais la vertu qui est récompensée. Les vertus et la soumission à la volonté de Dieu rendent Dieu ami de l'homme. Je sais qu'il est très difficile d'être capable de voir Dieu à travers les œuvres des hommes. Dans la prospérité c'est facile. Dans une situation mauvaise c'est difficile parce qu'elle peut amener l'esprit à penser que Dieu n'est pas bon. Mais vous, triomphez du mal qui vous est fait par l'homme tenté par Satan et, au-delà de cette barrière qui vous coûte des larmes, voyez la vérité de la douleur et sa beauté. La douleur vient du Mal. Mais Dieu ne pouvant l'abolir, car cette force existe et c'est un essai de l'or spirituel des fils de Dieu, le contraint à extraire de son venin le suc d'un remède qui donne la vie éternelle. Car la douleur, par son mordant, provoque chez les bons des réactions telles qu'elles les spiritualisent toujours davantage en faisant d'eux des saints.

Vous, donc, soyez bons, respectueux, soumis. Ne jugez pas les maîtres. Ils ont déjà leur Juge. Je voudrais que celui qui vous commande devienne un juste pour vous rendre la route plus facile et pour lui donner la vie éternelle. Mais rappelez-vous que plus le devoir est pénible à accomplir, et plus grand est le mérite aux yeux de Dieu. Ne cherchez pas à tromper le maître. L'argent et les denrées prises frauduleusement, ni n'enrichissent ni ne rassasient. Gardez purs vos mains, vos lèvres et vos cœurs. Et alors vous ferez vos sabbats, vos fêtes de précepte avec grâce aux yeux de Dieu, même si l'on vous tient attachés à la glèbe.

En vérité, votre fatigue aura plus de valeur que la prière hypocrite de ceux qui vont accomplir le précepte pour avoir les louanges du monde, en contrevenant en réalité au précepte par leur désobéissance à la Loi qui dit d'obéir pour soi-même et pour ceux qui sont de la maison au précepte du sabbat et des solennités d'Israël. Car la prière n'est pas dans l'acte mais dans le sentiment. Et si votre cœur aime Dieu saintement, et toutes circonstances, il accomplira les rites du sabbat et des fêtes mieux que les autres qui vous empêchent d'y participer.

Je vous bénis et je vous quitte parce que le soleil se lève et que je veux arriver aux collines avant que la chaleur ne soit trop forte. Nous nous reverrons bientôt car l'automne n'est plus très loin. La paix soit avec vous tous, nouveaux et anciens serviteurs de Giocana et qu'elle vous rende le cœur tranquille. »

Et Jésus s'éloigne en passant au milieu des paysans et en les bénissant un par un.

Derrière un grand pommier sec, il y a un homme à moitié caché. Mais quand Jésus va passer, en feignant de ne pas le voir, lui surgit et dit : « Je suis l'intendant de Giocana. Il m'a dit : "Si le Rabbi d'Israël vient, laisse-le s'arrêter sur mes terres et laisse-le parler aux serviteurs. J'en tirerai un meilleur travail, car Lui n'enseigne que de bonnes choses". Et hier, en me faisant connaître qu'à partir d'aujourd'hui eux (et il indique ceux de Doras) sont avec moi, et ces terres appartiennent à Giocana, il m'a écrit : "Si le Rabbi vient, écoute ce qu'il dit et agis en conséquence. Qu'il ne nous arrive pas malheur. Couvre-le d'honneurs, mais vois s'il va révoquer la malédiction des terres", Car sache que Giocana s'est fait un point d'honneur de les acheter. Mais je crois qu'il l'a déjà regretté. Ce sera bien si nous en faisons des pâturages... »

« Tu m'as entendu parler ? »

« Oui, Maître. »

« Alors vous saurez comment vous comporter, toi et ton maître, pour avoir les bénédictions de Dieu. Rapporte cela à ton maître et, pour ton compte, modère aussi ses ordres, toi qui vois pratiquement ce qu'est la fatigue de l'homme des champs et qui es bien vu du maître. Il vaut mieux pourtant perdre sa bienveillance et ta place que de perdre ton âme. Adieu. »

« Mais je dois te faire honneur. »

« Je ne suis pas une idole. Je n'ai pas besoin d'honneurs intéressés pour donner des grâces. Honore-moi par ton esprit, en mettant en pratique ce que tu as entendu, et tu auras servi Dieu et le maître en même temps. »

Et Jésus, suivi des disciples et des femmes et puis de tous les paysans, traverse les champs et prend la route des collines, salué de nouveau par tous.

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Jésus parle de l' Amour


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 4 Avr - 8:03

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Marie Très Sainte : "Ma pitié est plus forte que tout"

Dans une suite de collines sur lesquelles se déroule le chemin qui va à Nazareth, en profitant de l'ombre des oliveraies et des vergers qui recouvrent en grande partie cette région fertile et cultivée, Jésus se dirige vers Nazareth.

Pourtant, arrivé à un carrefour où on croise la route pour Ptolémaïs, il s'arrête et dit : « Arrêtons-nous près de cette maison où je me suis arrêté d'autres fois, prenons notre repas et, pendant que le soleil poursuit sa course, restons unis avant de nous séparer de nouveau. Nous, en allant vers Tibériade, ma Mère et Marie à Nazareth, et Jean avec Hermastée à Sicaminon. »

Ils se dirigent à travers une oliveraie vers une maison de paysans large et basse, ornée de l'inévitable figuier et enguirlandée par les festons d'une vigne qui monte le long du petit escalier pour étendre ensuite ses branches sut la terrasse.
« La paix soit avec vous. Me voici de nouveau. »

« Viens, Maître, ta présence est toujours bienvenue. Que Dieu te rende la paix, à Toi et aux tiens » répond un homme âgé qui traversait la cour avec une brassée de branchages. Et puis il appelle : « Sara ! Sara ! C'est le Maître avec ses disciples. Ajoute de la farine à ton pain ! »

Il sort d'une pièce une femme toute blanche de farine qu'elle tamisait car elle a encore à la main le tamis avec les repasses à l'intérieur, et elle s'agenouille en souriant devant Jésus.

« Paix à toi, femme. Je t'ai amené la Mère comme je l'avais promis. La voici. Et elle c'est sa belle-sœur, mère de Jacques et de Jude. Où sont Dina et Philippe ? »

La femme, après avoir salué les deux Marie, répond : « Dina a eu hier sa troisième petite fille. Nous sommes un peu tristes car il ne nous a pas été donné d'avoir un petit-fils, mais contents tout de même, n'est-ce pas Mathatias ? »

« Oui, parce que c'est une belle petite fille et c'est toujours notre sang. Nous allons te la faire voir. Philippe est allé reprendre Anna et Noémi chez ses parents, mais il sera bientôt de retour. »

La femme retourne à son pain pendant que l'homme, après avoir mis les branches, dans le four, s'occupe de ses hôtes en leur donnant des sièges et du lait frais tiré pour ceux qui en veulent, des fruits et des olives pour ceux qui les préfèrent.

Le rez-de-chaussée est frais et ombragé, large comme il est, ouvert sur le devant et l'arrière de la maison, avec les deux portes ombragées l'une par un figuier puissant, l'autre par une grande haie de fleurs étoilées, sortes de tournesols pour la forme mais moins grands qu'eux pour les corolles. Une grande clarté, couleur d'émeraude, entre ainsi dans la grande pièce, soulageant les yeux fatigués par une lumière solaire excessive. Il y a des bancs et des tables dans la grande pièce qui est peut-être celle où les femmes filent et tissent et où les hommes réparent les outils agricoles, ou bien abritent les provisions de farine et de fruits, comme le font penser des soliveaux hérissés de crochets et des tablettes disposées sur des consoles en plus des longues caisses de bois le long des murs. Des étoupes floconneuses de lin ou de chanvre semblent des tresses défaites le long du mur blanchi à la chaux, et un tissu rouge feu, étendu sur un métier resté découvert, semble égayer toute l'ambiance par sa couleur pompeuse et riante.

La maîtresse de maison revient, après en avoir fini de faire son pain, et demande aux hôtes s'ils veulent voir la nouveau-née.

Jésus répond : « Certainement, je vais la bénir. » Marie, de son côté, se lève et dit : « Je vais saluer la mère. » Toutes les femmes sortent.

« On est bien ici » dit Barthélemy qui visiblement est très fatigué.

« Oui, il y a l'ombre et le silence. Nous allons finir par nous endormir » confirme Pierre déjà à demi-assoupi.

« D'ici trois jours, nous serons pour longtemps dans nos maisons. Vous vous reposerez, car vous irez évangéliser dans les environs immédiats de Capharnaüm » dit Jésus.

« Et Toi ? »

« Moi, je resterai à Capharnaüm presque toujours avec des séjours à Bethsaïda. Et j'évangéliserai ceux qui me rejoignent là. Puis, au début de la lune de Tisri,[1][2] nous reprendrons nos voyages. Le soir, cependant, je continuerai à vous perfectionner... »
Jésus se tait, voyant que le sommeil rend ses paroles inutiles. Il sourit en secouant la tête, en regardant le groupe de personnes que la fatigue a épuisées et qui, dans des poses plus ou moins commodes, se laissent aller au sommeil. Le silence de la maison et de la campagne ensoleillée est complet. On dirait un lieu enchanté. Jésus se met sur le seuil de la porte, près de la haie fleurie, et il regarde à travers les branches les douces collines de Galilée rendues toutes grises par les oliviers immobiles.

Un léger bruit de pas qu'accompagne la plainte incertaine de nouveau-né résonne au-dessus de sa tête. Jésus lève son visage en souriant à sa Mère qui descend, portant dans ses bras un petit paquet tout blanc d'où émergent trois petites choses rouges : une petite tête et deux petits poings qui s'agitent.

« Regarde, Jésus, quelle belle enfant ! Elle te ressemble un peu quand tu avais un jour.

Tu étais blond comme cela, au point de paraître sans cheveux s'ils ne s'étaient dès ce moment soulevés en légères boucles, comme un flocon de nuage, et tu étais ainsi comme une rose pour le teint. Et regarde, regarde, maintenant qu'elle ouvre ses petits yeux dans cette ombre et qu'elle cherche le sein, elle a tes yeux bleu foncé...Oh ! chérie ! Mais moi, je n'ai pas le lait, petite, petite rose, ma petite tourterelle ! » et la Madone berce la petite qui apaise son vagissement en un vrai gargouillis de petite tourterelle, et s'endort.

« Maman, c'est ainsi que tu faisais avec Moi ? » demande Jésus qui regarde sa Mère bercer la petite, en appuyant sa joue sur la petite tête blonde.

« Oui, Fils. Mais à Toi Je disais : "Mon petit agneau". Elle est belle, n'est-ce pas ? »

« Elle est belle et robuste. La mère peut en être heureuse » approuve Jésus, penché Lui aussi pour regarder le sommeil de l'innocente.

« Par contre, elle ne l'est pas... Le mari est fâché parce que tous ses enfants sont des filles. C'est vrai qu'avec les champs que nous avons, il vaut mieux des garçons, mais ce n'est pas la faute de notre fille... » dit en soupirant la maîtresse de maison, qui vient d'arriver.

« Ils sont jeunes. Ils s'aiment et auront aussi des garçons » dit avec assurance le Seigneur.

« Voici Philippe... maintenant il va faire sombre… » dit la femme, troublée. Et elle dit plus fort : « Philippe, il y a le Rabbi de Nazareth. »

« Très heureux de le voir. Paix à Toi, Maître. »

« Et à toi, Philippe. J'ai vu ta belle petite. Je suis même encore en train de la regarder car elle mérite des compliments. Dieu te bénit en te donnant de beaux enfants, sains et bons. Tu dois Lui en être reconnaissant... Tu ne réponds pas ? Tu sembles fâché... »

« J'espérais avoir un garçon, moi ! »

« Tu ne voudras pourtant pas me dire que tu es injuste en accusant l'innocente d'être une fille, et encore moins en te montrant dur envers ton épouse ? » demande Jésus avec sévérité.

« Moi, je voulais un garçon ! Pour le Seigneur et pour moi ! » s'écrie Philippe, fâché.

« Et c'est par l'injustice et la révolte que tu crois l'obtenir ? Tu as lu peut-être la pensée de Dieu ? Es-tu plus que Lui pour Lui dire : "Fais ainsi, car c'est juste" ? Cette femme qui est ma disciple n'a pas d'enfants et elle est arrivée à me dire : "Je bénis ma stérilité qui me donne des ailes pour te suivre". Et elle, mère de quatre garçons, aspire au moment où tous les quatre ne lui appartiendront plus. Est-ce v:rai, Suzanne et Marie ? Tu les entends ? Et toi, marié depuis peu d'années à une femme féconde, béni par trois boutons de rose qui demandent ton amour, tu es fâché ? Avec qui ? Pourquoi  ? Tu ne veux pas le dire ? Moi, je te le dis : parce que tu es un égoïste. Quitte tout de suite ta rancœur, ouvre les bras à cette enfant qui est née de toi et aime-la. Allons ! Prends-la ! » et Jésus prend le paquet de lin et le met dans les bras du jeune père. Jésus reprend : « Va auprès de ta femme qui pleure, et dis-lui que tu l'aimes. Ou bien Dieu vraiment ne te donnera jamais à l'avenir de garçon. Je te le dis. Va !... »

L'homme monte dans la chambre où se trouve son épouse. « Merci, Maître ! » dit tout bas la belle-mère. « Lui, depuis hier, était très cruel... »

L'homme redescend après quelques minutes et dit : « Je l'ai fait, Seigneur. La femme te remercie et elle dit de te demander le nom de la petite car... car je lui avais destiné un nom trop déplaisant dans ma haine injuste... »

« Appelle-la Marie. Elle a bu des larmes amères avec la première goutte de lait, amères aussi à cause de ta dureté. Elle peut s'appeler Marie, et Marie l'aimera. N'est-ce pas, Mère ? »

« Oui, pauvre petite. Elle est si gracieuse et sûrement elle sera bonne en devenant une petite étoile du Cie ! »

Ils reviennent dans la pièce où les apôtres fatigués dorment d'un lourd sommeil, sauf l'Iscariote qui semble sur les épines.

« Tu voulais me voir, Judas ? » demande Jésus.

« Non Maître, mais je n'arrive pas à dormir et je voudrais sortir un peu. »

«Qui t'en empêche ? Moi aussi je sors. Je monte sur ce petit coteau. Il est tout ombragé... Je me reposerai en priant. Veux-tu venir avec Moi ? »

«Non, Maître. Je te troublerais car je ne suis pas en état de prier. Peut-être... peut-être je ne me sens pas bien et cela me trouble... »

«Reste, alors. Je ne force personne. Adieu. Adieu, femmes. Mère, quand Jean d'Endor se réveillera, envoie-le-moi, tout seul »

« Oui, Fils. La paix soit avec Toi. »

Jésus sort. Marie et Suzanne se penchent pour regarder l'étoffe sur le métier. Marie s'assied, les mains sur les genoux. Peut-être prie-t-elle, elle aussi.

Marie d'Alphée se lasse vite de regarder le travail. Elle s'assoit dans le coin le plus sombre et s'endort rapidement. Suzanne pense bien à l'imiter. Restent éveillés Marie et Judas. L'une toute recueillie en elle-même, l'autre qui la regarde, les yeux bien ouverts sans jamais la perdre de vue.

Enfin il se lève et s'approche d'elle lentement, sans faire de bruit. Je ne sais pourquoi, mais malgré son indéniable beauté, il me fait penser à un félin ou un serpent qui s'approche de sa proie. Peut-être est-ce l'antipathie que j'ai pour lui qui me fait voir sournois et cruel même son pas... Il appelle à voix basse : « Marie ! »

« Que veux-tu de moi, Judas ? » demande doucement Marie et elle le regarde de son œil très doux.

« Je voudrais te parler… »

« Parle. Je t'écoute. »

« Pas ici... Je ne voudrais pas qu'on m'entende... Ne pourrais-tu sortir un peu, là dehors ? Là aussi il y a de l'ombre... »

« Allons-y donc. Mais, tu vois... Tout le monde dort... Tu pouvais parler aussi ici » dit la Vierge. Pourtant elle se lève et sort la première en s'appuyant à la haute haie fleurie.

« Que veux-tu de moi, Judas? » demande-t-elle de nouveau en fixant d'un regard pénétrant l’apôtre qui se trouble un peu et semble avoir du mal à trouver les mots. « Tu te sens mal ? Ou bien tu as fait du mal et tu ne sais comment le dire ? Ou encore tu te sens sur le point de mal agir et il t'est pénible d'avouer que tu es tenté ? Parle, fils. Comme j'ai soigné ta chair, je soignerai ton âme. Dis-moi ce qui te trouble, et si je peux, je te rendrai la sérénité. Si je ne pour- rai toute seule, je le dirai à Jésus. Même si tu avais beaucoup péché, Lui te pardonnera si je Lui demande pardon pour toi. Vrai- ment Jésus aussi te pardonnerait tout de suite... Mais peut-être, à Lui, le Maître, tu as honte de t'adresser. Je suis une mère... Tu n'as pas honte de t'adresser à moi... »

« Oui. Je n'éprouve pas de honte parce que tu es mère et tellement bonne. Tu es vraiment la paix parmi nous. Moi... moi, je me sens très troublé. j'ai un très mauvais caractère, Marie. Je ne sais ce que j'ai dans le sang et dans le cœur... De temps en temps je ne sais plus leur commander... et alors je ferais les choses les plus étranges... et les plus mauvaises. »

« Même avec Jésus tout près, tu ne réussis plus à résister à celui qui te tente ? »

« Même alors. Et j'en souffre, crois-le. Mais c'est ainsi. Je suis un malheureux. »

« Je prierai pour toi, Judas. »

« Cela ne suffit pas. »

« Je ferai prier sans dire pour qui est la prière que je demande aux justes. »

« Ce n'est pas suffisant. »

« Je ferai prier les enfants. Il y en a tant qui viennent chez moi, dans mon jardin, comme des oiseaux qui cherchent du grain. Et le grain, ce sont les caresses et les paroles que je leur donne. Je parle de Dieu... Et eux, innocents, préfèrent cela aux jeux et aux histoires. La prière des enfants est agréable au Seigneur. »

« Jamais autant que la tienne, mais cela ne suffit pas encore. »

« Je dirai à Jésus de prier le Père pour toi. »

« Cela ne suffit pas encore. »

« Mais il n'y a rien de plus que cela ! La prière de Jésus triomphe même des démons... »

« Oui, mais Jésus ne prierait pas toujours et j'en reviendrais à être moi... Jésus ne cesse de le dire, il s’en ira un jour. Je dois penser au moment où je serai sans Lui. Jésus, maintenant, veut nous envoyer évangéliser. J'ai peur de m'en aller avec cet ennemi qui est le mien, que je suis moi-même, pour répandre la parole de Dieu. Je voudrais être formé pour cette heure. »

« Mais, mon fils, si Jésus Lui-même ne réussit pas, qui veux-tu qui le puisse ? »

« Toi, Mère ! Permets-moi de rester un peu de temps avec toi. Les païens et les courtisanes y sont restés. Je peux y rester moi aussi. Si tu ne veux pas que je reste pendant la nuit là où tu vis, j'irai dormir chez Alphée et chez Marie de Cléophas, mais la journée, je la passerai avec toi, avec les enfants. Les autres fois j'ai cherché à agir par moi-même et cela a été pire. Si je vais à Jérusalem, j'ai trop d'amis mauvais, et dans les conditions où je me trouve, quand cela me prend, je deviens leur jouet. ..Si je vais dans une autre ville, c'est la même chose. La tentation de la route m'enflamme en même temps que celle que j'ai déjà. Si je vais à Kériot, près de ma mère, l'orgueil me rend esclave. Si je vais dans la solitude, le silence me déchire par les voix de Satan. Mais, chez toi... Oh ! chez toi, je sens que ce sera différent !... Permets-moi de venir ! Dis à Jésus qu'il me l'accorde ! Veux-tu que je me perde ? As-tu peur de moi ? Tu me regardes avec le regard d'une gazelle blessée qui n'a plus la force de fuir devant ceux qui l'assaillent. Mais je ne t'offenserai pas. j'ai une mère, moi aussi... et je t'aime plus que ma mère. Aie pitié d'un pécheur, Marie ! Regarde : je pleure à tes pieds... Si tu me repousses, ce peut être ma mort spirituelle... » et Judas pleure réellement aux pieds de Marie qui le regarde d'un regard de pitié et d'angoisse mêlées de peur. Elle est très pâle.

Mais pourtant elle fait un pas en avant car elle s'était presque enfoncée dans la haie pour fuir Judas qui s'approchait trop, et elle met la main sur les cheveux bruns de l'Iscariote. « Tais-toi! Qu'on ne t'entende pas. Je parlerai à Jésus et si Lui le veut... tu viendras dans ma maison. Je ne me soucie pas du jugement du monde. Il ne blesse pas mon âme et ce serait seulement d'être coupable moi envers Dieu que j'aurais horreur. La calomnie me laisse indifférente. Mais je ne serai pas calomniée parce que Nazareth sait que sa fille n'est pas un scandale pour sa ville. Et puis, advienne que pourra, je tiens à ce que tu te sauves en ton esprit. Je vais trouver Jésus. Reste en paix. » Elle s'enveloppe dans son voile, blanc comme son vêtement, elle s'en va rapidement par le sentier qui mène à un petit coteau couvert d'oliviers.

Elle cherche son Jésus et le trouve absorbé dans une méditation profonde. « Fils, c'est moi... Ecoute-moi ! »

« Oh ! Maman ! Tu viens prier avec Moi ? Quelle joie, quel soulagement tu me donnes ! »

« Quoi, mon Fils ? Tu es fatigué en ton esprit ? Triste ? Dis-le à ta Mère ! »

« Fatigué, tu l'as dit, et affligé. Non pas tant par la fatigue et les misères que je vois dans les cœurs, que de voir que ne changent pas ceux qui sont mes amis. Mais je ne veux pas être injuste envers eux. Un seul me fatigue et c'est Judas de Simon... »
« Fils, je venais t'en parler... »

« Il a fait du mal ? Il t'a causé de la douleur ? »

« Non. Mais il m'a fait la peine que j'aurais en voyant quelqu'un très infecté... Pauvre fils ! Comme son esprit est malade ! »

« Et tu en as pitié ? Tu n'en as plus peur ? Autrefois tu en avais peur... »

« Mon Fils, ma pitié est encore plus grande que ma peur. Et je voudrais t'aider, Toi et lui, à sauver son esprit. Tu peux tout, et tu n'as pas besoin de moi. Mais tu dis que tous doivent coopérer avec le Christ au rachat... et ce fils a tellement besoin de rédemption ! »

« Que dois-je faire de plus que ce que je fais pour lui ? »

« Tu ne peux pas faire plus, mais tu pourrais me laisser faire. Il m'a prié de lui permettre de rester dans notre maison, car il lui semble que là il pourra se délivrer de son monstre... Tu secoues la tête ? Tu ne veux pas ? Je le lui dirai...»

« Non, Maman. Ce n'est pas que je ne veuille pas. Je secoue la tête parce que je sais que c'est inutile. Judas est comme quelqu'un qui se noie et qui, bien qu'il sente qu'il se noie, repousse par orgueil la corde qu'on lui envoie pour le ramener à la rive. Parfois, pris par la terreur de se noyer, il cherche et appelle à l'aide, il s'y cramponne... et puis, repris par l'orgueil, il lâche la corde, la repousse, veut se tirer d'affaire tout seul... et il s'enfonce toujours plus dans l'eau fangeuse qui l'engloutit. Mais pour qu'on ne dise pas que j'ai laissé un remède sans l'essayer, qu'on fasse encore cet essai, pauvre Maman... Oui, pauvre Maman qui te soumets, pour l'amour d'une âme, à la souffrance d'avoir tout près... quelqu'un qui te fait peur »

« Non, Jésus. Ne dis pas cela. Je suis une pauvre femme car je suis encore sujette aux antipathies. Reproche-le-moi. Je le mérite. Je ne devrais avoir de répulsion pour personne, par amour pour Toi. Mais je ne suis pas pauvre pour autre chose. Oh ! si je pouvais te rendre Judas spirituellement guéri ! Te donner une âme, c'est te donner un trésor, et qui donne des trésors n'est pas pauvre. Fils !... Je vais dire à Judas que oui, tu le permets ? Tu l'as dit : "Il viendra un temps où tu diras : 'Comme il est difficile d'être la Mère du Rédempteur' ". Je l'ai déjà dit une fois... pour Aglaé... Mais qu'est- ce jamais qu'une fois ? L'humanité est si nombreuse ! Et tu es le Rédempteur de tous. Fils !... Fils !... Comme j'ai tenu dans mes bras le bébé pour que tu lui donnes ta bénédiction, laisse-moi prendre Judas dans mes bras pour l'amener à ta bénédiction... »

« Maman... Maman il ne te mérite pas... »

« Mon Jésus, quand tu hésitais à donner Margziam à Pierre, je t'ai dit que cela l'aurait épanoui. Tu ne peux pas dire que Pierre n'est pas devenu un autre homme, depuis ce moment... Laisse-moi faire avec Judas. »

« Qu'il en soit comme tu veux ! Et que tu sois bénie pour ton intention d'amour envers Moi et envers Judas ! Maintenant prions ensemble, Maman. C'est si doux de prier avec toi !... »

...Le crépuscule est à peine commencé quand je vois le départ de la maison qui les a reçus.

Jean d'Endor et Hermastée font leurs adieux à Jésus tout de suite après avoir rejoint la route. Marie, de son côté, avec les femmes poursuit sa route avec le Fils à travers les oliviers des collines. Ils parlent, et naturellement des événements du jour. Pierre dit : « Un beau fou, ce Philippe ! Il allait presque renier sa femme et sa fille si tu ne lui avais pas fait entendre raison. »

« Espérons pourtant qu'il garde son actuel repentir et qu'il ne soit pas repris tout de suite par la manie de déprécier les femmes. Au fond... c'est grâce aux femmes que le monde progresse » dit Thomas et plusieurs rient de la sortie.

« Bien sûr, c'est vrai. Mais elles sont plus impures que nous et... » répond Barthélemy.

« Allons ! Quant à l'impureté !... Nous aussi nous ne sommes pas des anges. Voilà, je voudrais savoir si, après la Rédemption, ce sera toujours la même chose pour la femme. Nous apprenons à honorer la mère, à avoir le plus grand respect pour les sœurs, les filles, les tantes, les belles-filles, les belles-sœurs, et puis... Anathème par ci, anathème par là ! Au Temple, pas question. Les fréquenter souvent, non... C'est Eve qui a péché ? D'accord. Mais Adam aussi. Dieu a donné à Eve sa punition, n'est-ce pas assez ? »

« Mais, Thomas ! Même Moïse regarde la femme comme impure. »

« Et lui, sans les femmes, serait mort noyé... Pourtant, écoute Barthélemy, je te rappelle, bien que je ne sois pas instruit comme toi mais seulement un orfèvre, que Moïse parle des impuretés charnelles de la femme, pour qu'on la respecte, non pas pour jeter sur elle l'anathème. »

La discussion s'enflamme. Jésus, qui était en avant justement avec les femmes et avec Jean et Judas Iscariote, s'arrête, se retourne et intervient : « Dieu avait devant Lui un peuple moralement et spirituellement informe, contaminé par les contacts avec les idolâtres. Il voulait en faire un peuple fort, physiquement et spirituellement. Il donna comme préceptes des normes salutaires à la robustesse physique, salutaires aussi à l'honnêteté des mœurs, Il ne pouvait faire autrement pour freiner les passions masculines, afin que les péchés, pour lesquels la terre fut submergée et Sodome et Gomorrhe brûlées, ne se répètent pas, Mais, dans l'avenir, la femme rachetée ne sera pas aussi opprimée qu'elle l'est maintenant. Il restera les interdictions concernant la prudence physique, mais seront supprimés les obstacles qui l'empêchent de venir au Seigneur. Moi, je les enlève déjà pour préparer les premières prêtresses de l'avenir. »

« Oh! il y aura des prêtresses ?! » demande Philippe stupéfait.

« Ne vous méprenez pas. Elles n'auront pas le sacerdoce des hommes, elles ne consacreront pas et n'administreront pas les dons de Dieu, ces dons que vous ne pouvez maintenant connaître. Mais elles appartiendront quand même à la classe sacerdotale en coopérant avec le prêtre au bien des âmes, de multiples façons. »

« Prêcheront-elles ? » demande Barthélemy incrédule.

« Comme déjà prêche ma Mère. »

« Feront-elles, des pèlerinages apostoliques ? » demande Mathieu.

« Oui, en portant au loin la Foi et, je dois le dire, avec encore plus d'héroïsme que les hommes. »

« Feront-elles des miracles ? » demande en riant l'Iscariote.

« Quelques-unes feront aussi des miracles. Mais ne vous basez pas sur le miracle comme sur la chose essentielle. Elles, les femmes saintes, feront aussi beaucoup de miracles de conversions par la prière. »

« Hum ! les femmes, prier au point de faire des miracles ! » bougonne Nathanaël.

« Ne sois pas borné comme un scribe, Barthélemy. Selon toi, qu'est-ce que c'est que la prière ? »

« S'adresser à Dieu avec les formules que nous savons. »

« Cela et davantage encore. La prière, c'est la conversation du cœur avec Dieu et elle devrait être l'état habituel de l'homme. La femme, à cause de sa vie plus retirée que la nôtre et par ses facultés affectives plus fortes que les nôtres, est portée plus que nous à cette conversation avec Dieu. En elle, elle trouve le réconfort pour ses douleurs, le soulagement pour ses fatigues, qui ne sont pas seulement celles du ménage et des enfantements, mais aussi celles de nous supporter, nous les hommes, , elle trouve ce qui essuie les pleurs et ramène un sourire au cœur. Car elle sait parler avec Dieu, et le saura plus encore dans l'avenir. Les hommes seront les géants de l'enseignement, les femmes seront toujours celles qui, par leurs prières, soutiennent les géants et même le monde, car beaucoup de malheurs seront évités grâce à leurs prières et beaucoup de châtiments évités. Elle feront donc le miracle, invisible la plupart du temps et connu de Dieu seul, mais non irréel pour autant. »

« Toi aussi, aujourd'hui, tu as fait un miracle invisible et pourtant réel, n'est-ce pas, Maître ? » demande le Thaddée.

« Oui, frère. »

« Il était préférable de le faire visible » observe Philippe.

« Voulais-tu que je change la petite en garçon ? Le miracle, en réalité, est une altération des choses qui sont fixées, un désordre bénéfique par conséquent, que Dieu accorde pour consentir à la prière de l'homme, pour lui montrer qu'Il l'aime ou le persuader qu'Il est Celui qui est. Mais étant donné que Dieu est ordre, Il ne viole pas l'ordre exagérément. La fillette est née femme et elle reste femme. »

« J'étais tellement affligée ce matin ! » soupire la Vierge.

« Pourquoi ? La fillette mal vue n'était pas la tienne » dit Suzanne et elle ajoute : « Moi, quand je vois quelque malheur chez un enfant, je dis : "Heureusement pour moi que je n'en ai pas !" »

« Ne le dis pas, Suzanne ! Ce n'est pas de la charité. Moi aussi, je pourrais le dire car mon unique Maternité dépassait les lois naturelles. Mais je ne le dis pas, car je pense toujours: "Si Dieu ne m'avait pas voulue vierge, peut-être cette semence serait tombée en moi, et je serais la mère de ce malheureux" et ainsi j'ai pitié de tous... car je dis : "Il aurait pu être mon fils"et, comme mère je les voudrais tous bons, sains, aimés et aimables, car c'est le désir des mères pour leurs enfants » répond doucement Marie. Et Jésus paraît la revêtir de lumière, tant il est radieux quand il la regarde.

« C'est pour cela que tu as pitié de moi... » dit l'Iscariote à voix basse.

« De tous. Même s'il s'agissait de l'assassin de mon Fils, car je pense qu'il aurait le plus besoin de pardon... et d'amour. Car tout le monde le haïrait certainement. »

« Femme, tu devrais te donner beaucoup de mal à le défendre pour lui donner le temps de se convertir... Moi, je commencerais par m'en débarrasser tout de suite... » dit Pierre.

« Nous voici au lieu où nous nous séparons, Mère. Dieu soit avec toi. Et avec toi, Marie. Et aussi avec toi, Judas. »

Ils s'embrassent et Jésus ajoute encore : « Souviens-toi que je t'ai accordé une grande chose, Judas. Fais-en un bien, pas un mal. Adieu. »

Et Jésus avec les onze discipLes qui sont restés et avec Suzanne s'en vont rapidement vers l'orient alors que Marie, sa belle-sœur et l'Iscariote vont tout droit.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/125


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Jésus et Sa Mère


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 5 Avr - 7:36

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"L'accomplissement du bien est une prière plus grandes que les Psaumes"

Jésus est  dans la synagogue de Capharnaüm qui se remplit lentement de fidèles, car c'est le sabbat. On est grandement étonné de le voir. Tous se le montrent du doigt en chuchotant, et quelqu'un tire le vêtement de tel ou tel apôtre pour demander quand ils sont revenus, car personne ne savait qu'ils étaient de retour.        

"Nous venons juste de débarquer au "Puits du figuier" venant de Bethsaïda, pour ne pas faire un pas de plus qu'il n'est permis, ami" répond Pierre à Urie le pharisien, et celui-ci, blessé de s'entendre appeler ami par un pêcheur, s'en va, dédaigneux, rejoindre les siens au premier rang.        

"Ne les excite pas, Simon !" avertit André.    

"Les exciter ? Il m'a interrogé et j'ai répondu en disant aussi que nous avions évité de marcher, par respect pour le sabbat."            

"Ils diront que nous avons fatigué avec la barque..."

"Ils en arriveront à dire que nous avons fatigué en respirant! Imbécile! C'est la barque qui fatigue, c'est le vent et l'eau, pas nous quand nous allons en barque."          

André encaisse la réprimande et se tait.        

Après les prières préliminaires, vient le moment de la lecture d'un passage et son explication. Le chef de la synagogue demande à Jésus de le faire, mais Jésus montre les pharisiens en disant : "Qu'ils le fassent eux." Mais, comme ils ne veulent pas le faire, il Lui faut parler.    

Jésus lit le passage du premier livre des Rois où on raconte comment David, trahi par les Zipheis, fut signalé à Saül qui était à Gabaa . Il rend le rouleau et commence à parler.          

"Violer le commandement de la charité, de l'hospitalité, de l'honnêteté, est toujours mal. Mais l'homme n'hésite pas à le faire avec la plus grande indifférence. Nous avons ici un double récit de cette violation et la punition de Dieu qui la sanctionna.          

La conduite des Zipheis était fourbe. Celle de Saül ne l'était pas moins. Les premiers, lâches dans l'intention de se concilier le plus fort et d'en tirer profit. Le second, lâche dans l'intention de se débarrasser de l'oint du Seigneur. L'égoïsme, par conséquent, les associait. Et à l'indigne proposition, le faux et pécheur roi d'Israël ose donner une réponse où se trouve nommé le Seigneur : "Soyez bénis par le Seigneur". Dérision à l'égard de la justice de Dieu ! Dérision habituelle ! Sur les méchancetés de l'homme, trop souvent on invoque à titre de récompense ou de garantie le Nom du Seigneur et sa bénédiction. Il est dit : "Ne nomme pas en vain le Nom de Dieu" . Et peut-il y avoir chose plus vaine, pire : plus mauvaise que celle de le nommer pour accomplir un crime contre le prochain ?? Et pourtant c'est un péché plus commun que tout autre, accompli avec indifférence même par ceux qui sont toujours les premiers dans les assemblées du Seigneur, dans les cérémonies et dans l'enseignement. Rappelez-vous que c'est un péché de chercher, de noter, de préparer tout ce qui peut nuire au prochain. C'est aussi un péché de faire chercher, noter, préparer par d'autres tout ce qui peut nuire au prochain. C'est amener les autres au péché en les tentant par des récompenses ou des menaces de représailles.            

Je vous préviens que c'est un péché. Je vous préviens qu'une semblable conduite est égoïsme et haine. Et vous savez que la haine et l'égoïsme sont les ennemis de l'amour. Je vous le fais remarquer parce que je me préoccupe de vos âmes. Parce que je vous aime. Parce que je ne vous veux pas pécheurs. Parce que je ne veux pas que Dieu vous punisse, comme il advint à Saül qui, pendant qu'il poursuivait David pour le prendre et le tuer, eut son pays détruit par les Philistins. En vérité, cela arrivera toujours à qui nuit au prochain. Sa victoire durera autant que l'herbe dans le pré. Elle aura vite fait de pousser, mais aussi de sécher et d'être écrasée par les pieds indifférents des passants. Alors que la bonne conduite, une vie honnête, peine à naître et à s'affermir, mais une fois formée comme vie habituelle, devient un arbre puissant et feuillu que les tourbillons eux-mêmes ne sauraient arracher et que la canicule ne brûle pas. En vérité, celui qui est fidèle à la Loi, mais réellement fidèle, devient un arbre puissant que les passions ne plient pas, et qui n'est pas brûlé par le feu de Satan. J'ai parlé. Si quelqu'un veut ajouter quelque chose, qu'il le fasse."          

"Nous te demandons si c'est pour nous, les pharisiens, que tu as parlé."      

"La synagogue serait-elle pleine de pharisiens ? Vous êtes quatre. La foule comprend des centaines de personnes. La parole est pour tout le monde."  

"L'allusion pourtant était claire."        
       
"En vérité, on n'a jamais vu que quelqu'un, seulement indiqué par une comparaison, s'accuse de lui-même ! Et c'est ce que vous faites, Mais pourquoi vous accusez-vous si Moi je ne vous accuse pas ? Vous savez peut-être que vous agissez comme je l'ai dit ? Moi, je ne le sais pas. Mais, s'il en est ainsi, repentez-vous-en. Car l'homme est faible et peut pécher. Mais Dieu lui pardonne s'il s'élève en lui un repentir sincère et le désir de ne plus pécher. Mais certainement persévérer dans le mal est un double péché et sur lui ne descend pas le pardon."      

"Nous, nous n'avons pas ce péché."

"Et alors ne vous affligez pas de mes paroles." L'incident est clos et la synagogue se remplit du chant des hymnes. Puis il semble que l'assemblée va se séparer sans autres incidents. Mais le pharisien Joachim découvre un homme dans la foule et lui indique par des signes et le regard de venir au premier rang. C'est un homme d'environ cinquante ans et il a un bras atrophié devenu, même pour la main, beaucoup plus petit que l'autre, car l'atrophie a détruit les muscles.          

Jésus le voit et voit tout ce qu'on a combiné pour le Lui faire voir. Il a sur le visage une expression de dégoût et de compassion qui passe comme un éclair mais qui est très visible. Pourtant il ne dévie pas le coup. Au contraire, il fait face à la situation avec fermeté.          

"Viens ici, au milieu" commande-t-il à l'homme. Et, quand il l'a devant Lui, il se tourne vers les pharisiens et leur dit : "Pourquoi me tentez-vous ? N'ai-je pas à peine cessé de parler contre les pièges et la haine ? Et vous, ne venez-vous pas de dire : "Nous n'avons pas ce péché" ? Vous ne répondez pas ? Répondez au moins à ceci : est-il permis de faire du bien ou du mal le jour du sabbat ? Est-il permis de sauver ou d'enlever la vie? Vous ne répondez pas? Moi, je répondrai pour vous, et en présence de tout le peuple qui jugera mieux que vous, parce qu'il est simple et sans haine ni orgueil. Il n'est pas permis le sabbat de faire un travail. Mais, comme il est permis de prier, de même il est permis de faire du bien, car le bien est une prière plus grande encore que les hymnes et les psaumes que nous avons chantés. Alors que ni le sabbat, ni un autre jour, il n'est permis de faire le mal. Et vous, vous l'avez fait, en manœuvrant pour avoir ici cet homme qui n'est même pas de Capharnaüm et que vous avez fait venir depuis deux jours, sachant que j'étais à Bethsaïda et pensant que je serais venu dans ma ville. Et vous l'avez fait pour essayer de me mettre en accusation

.Et vous commettez ainsi le péché de tuer votre âme au lieu de la sauver. Mais pour ce qui me concerne, je vous pardonne et je ne décevrai pas la foi de cet homme que vous avez fait venir en disant que je le guérirais alors que vous vouliez me tendre un piège. Lui n'est pas coupable, car il est venu sans autre intention que celle de guérir. Et que cela soit. Homme, étends ta main et va en paix."      
       
L'homme obéit et sa main devient saine, comme l'autre. Il s'en sert tout de suite pour prendre un pan du manteau de Jésus pour le baiser en Lui disant : "Tu sais que je ne connaissais pas leur véritable intention. Si je l'avais sue, je ne serai pas venu, préférant garder ma main morte plutôt que de m'en servir contre Toi. Ne m'en veux donc pas."          

"Va en paix, homme. le sais la vérité, et à ton égard je n'ai que bienveillance."

La foule sort en faisant des commentaires et Jésus sort en dernier avec les onze apôtres.        

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#120
Tome : 4 / 126

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Jzosus43
Jésus dans la Synagogue de Capharnaüm


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 6 Avr - 7:30

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Une journée de l’Iscariote à Nazareth"

Vision du 27 août 1945

La maison de Nazareth serait la plus indiquée pour élever l'esprit. Là, c'est la paix, le silence, l'ordre. La sainteté semble se dégager de ses pierres, s'exhaler des plantes du jardin, pleuvoir du ciel serein qui la couvre comme une coupole céleste. En réalité, elle émane de Celle qui l'habite et s'y déplace, agile et silencieuse avec des gestes juvéniles, intacts, avec le pas léger qu'elle avait quand elle y entra comme épouse et le même doux sourire apaisant et caressant.  

Le soleil, à cette heure matinale, couvre la maison sur le côté droit, celui qui s'appuie à la première ondulation des collines et seuls les sommets des arbres en bénéficient, et tout d'abord les oliviers qu'on a plantés pour retenir la terre du talus avec leurs racines, les oliviers qui ont survécu, tordus, puissants, dont les branches les plus grosses s'élèvent vers le ciel comme si elles invoquaient sa bénédiction ou si elles aussi priaient de ce lieu de paix, les oliviers survivants de l'oliveraie de Joachim, aux arbres autrefois nombreux qui poursuivaient leur route de voyageurs en prière jusqu'aux champs lointains où l'oliveraie et les champs faisaient place aux pâturages, aujourd'hui réduits à quelques arbres restés à la limite de la propriété mutilée de Joachim.        

En bénéficient ensuite l'amandier et les pommiers, grands et puissants, qui ouvrent sur le jardin l'ombrelle de leurs branches, en troisième lieu c'est le grenadier qui boit ses rayons, et enfin le figuier tout contre la maison quand déjà le soleil caresse les fleurs et les légumes bien soignés dans les plates-bandes rectangulaires et le long des haies disposées sous le couvert de la tonnelle chargée de grappes. Les abeilles bourdonnent, gouttes d'or qui volent sur tout ce qui peut leur donner des sucs doux et parfumés. Il y a une petite pousse de chèvrefeuille qu'elles prennent d'assaut et des fleurs en forme de campanules qui forment des touffes, et dont j'ignore le nom, qui sont en train de se refermer - sans doute des fleurs nocturnes - au parfum pénétrant. Les abeilles se hâtent de sucer ces fleurs, avant que leurs pétales se replient dans le sommeil de la corolle.    

Marie va avec légèreté des nids des colombes à la petite fontaine qui coule près de la petite grotte, de celle-ci à la maison pour ses occupations, et pourtant dans son travail elle trouve le moyen d'admirer les fleurs ou les colombes qui sautillent dans les sentiers ou décrivent un cercle au-dessus de la maison et du jardin.          

Judas Iscariote rentre, chargé de plantes et de boutures. "Je te salue, Mère. Ils m'ont donné tout ce que je voulais. J'ai fait vite pour qu'elles ne souffrent pas, mais j'espère qu'elles s'enracineront comme le chèvrefeuille. L'an prochain, tu auras un jardin qui ressemblera à une corbeille de fleurs, et ainsi, tu te souviendras du pauvre Judas et de son séjour ici" dit-il en sortant avec précaution d'un sac des plantes avec leurs racines entourées de terre et de feuilles humides, et d'un autre sac des boutures.      

"Je te remercie, Judas, vraiment. Tu ne peux savoir comme je suis heureuse d'avoir ce chèvrefeuille près de la petite grotte. Quand j'étais toute petite, là-bas, au bout de ces champs qui étaient alors à nous, il y en avait une encore plus belle. Des lierres et des chèvrefeuilles la couvraient de branches et de fleurs, faisant un rideau et un abri pour les lys minuscules qui poussaient jusqu'à l'intérieur de la grotte qui était toute verte sous la fine broderie des capillaires. Car là il y avait justement une source... Au Temple, je pensais toujours à cette grotte et, je te le dis, quand je priais devant le Voile du Saint, moi, vierge du Temple, je ne sentais pas davantage la présence de Dieu. Bien plus, je dois dire que là-bas me revenaient comme un songe les doux entretiens de mon esprit avec le Seigneur...

Mon Joseph me fit trouver celle-ci, avec un filet d'eau pour mon utilité, mais davantage pour me donner la joie d'une petite grotte qui était la copie de l'autre... Il était bon, Joseph, jusque dans les plus petites choses... Et il y avait planté un chèvrefeuille, et le lierre qui vit encore, alors que le premier est mort pendant les années d'exil... Puis il en avait planté un autre, mais il est mort il y a trois ans. Maintenant, tu l'as remplacé. Il a pris, tu vois ? Tu es un excellent jardinier."    

"Oui, quand j'étais enfant, j'aimais énormément les plantes et maman m'apprenait à en prendre soin... Maintenant je redeviens enfant à tes côtés, Mère, et je retrouve mes talents d'autrefois. Pour te faire plaisir. Tu es si bonne avec moi !..." répond Judas en travaillant d'une main experte à placer ses plantes aux endroits les plus favorables. Et il va mettre, près de la haie des fleurs de nuit, des mottes de racines dont je ne sais si ce sont des muguets ou d'autres fleurs. "Ici, elles seront bien" dit-il en rabattant avec une binette une légère couche de terre sur les racines enterrées. "Il ne leur faut pas beaucoup de soleil. Le serviteur d'Eléazar ne voulait pas me les donner, mais j'ai tant insisté qu'il me les a cédées."            

"Ces jasmins d'Inde aussi, ils ne voulaient pas les donner à Joseph. Mais il leur a fait des travaux gratuits pour me les procurer. Ils n'ont pas cessé de prospérer."            

"Voilà qui est fait, Mère. Je les arrose et tout ira bien." Il arrose et puis se lave les mains à la fontaine.    

Marie le regarde, si différent de son Fils et aussi si différent du Judas de certaines heures de bourrasque. Elle le scrute, réfléchit, s'en approche, et lui mettant la main sur le bras, lui demande doucement : "Tu vas mieux, Judas ? En ton esprit, je veux dire."    

"Oh ! Mère ! Tellement mieux ! Je suis en paix, et tu le vois. Je trouve plaisir et salut dans les choses humbles et dans mon séjour près de toi. Je ne devrais jamais sortir de cette paix, de ce recueillement. Ici... comme il est loin de cette maison, le monde !..." Et Judas regarde le jardin, les arbres, la petite maison... Il achève : "Mais si je restais ici, je ne serais jamais un apôtre. Et moi, je veux l'être..."        

"Pourtant, crois-le, il te vaudrait mieux être une âme juste qu'un apôtre injuste. Si tu comprends que le contact avec le monde te trouble, si tu comprends que les louanges et les honneurs que reçoit l'apôtre te font du mal, renonce, Judas. Il vaut mieux pour toi être un simple fidèle auprès de mon Jésus qu'un apôtre pécheur."    

Judas baisse la tête, pensif. Marie le laisse à ses réflexions et rentre à la maison pour ses occupations.

Judas reste immobile pendant un moment, puis se promène de long en large sous la tonnelle. il a les bras croisés, la tête basse. il réfléchit, réfléchit et se met à monologuer et à faire des gestes, tout seul... Un monologue incompréhensible. Mais les gestes sont ceux d'un homme dont les idées se heurtent violemment. il semble supplier et repousser, ou bien il se plaint, ou il maudit quelque chose, passant de l'expression de quelqu'un qui s'interroge à celle d'un homme apeuré, angoissé, jusqu'à prendre le visage de ses pires moments avec lequel il s'arrête brusquement au milieu du sentier en restant ainsi pendant un moment, avec un visage de véritable démon... Et puis, il porte les mains à son visage et s'enfuit sur le talus des oliviers, hors de la vue de Marie. Il pleure, le visage caché dans ses mains, jusqu'à ce qu'il se calme et reste assis, le dos appuyé à un olivier, comme abasourdi...          

...Et ce n'est plus le matin, mais la fin d'un crépuscule puissant. Nazareth ouvre les portes de ses maisons, fermées pendant tout le jour à la féroce chaleur estivale du jour, et d'un jour d'Orient en plus. Femmes, hommes, enfants sortent dans les jardins ou dans les rues encore chaudes, mais où il n'y a plus de soleil, à la recherche de l'air, ou à la fontaine, ou aux jeux, à leurs conversations... en attendant le souper. Grandes salutations, bavardages, éclats de rire et cris, respectivement entre hommes, femmes et enfants.      

Judas sort aussi et se dirige vers la fontaine avec les brocs de cuivre. Les nazaréens le voient et le désignent par son surnom "le disciple du Temple", ce qui résonne comme une musique en arrivant aux oreilles de Judas. Il passe en saluant aimablement, mais avec une réserve qui, si elle n'est pas encore de l'orgueil hautain, en est très voisin.        

"Tu es très bon avec Marie, Judas" lui dit un nazaréen barbu.    

"Elle mérite cela et davantage encore. C'est vraiment une grande femme d'Israël. Heureux êtes-vous de l'avoir comme concitoyenne."      

L'éloge de la femme de Nazareth plaît beaucoup aux nazaréens qui se répètent l'un à l'autre ce que Judas a dit.      

Lui, pendant ce temps, arrivé à la fontaine, attend son tour et pousse la courtoisie jusqu'à porter les brocs d'une petite vieille qui n'en finit plus de le bénir, et jusqu'à prendre de l'eau pour deux femmes qui sont gênées par un bébé qu'elles tiennent dans leurs bras. En relevant un peu leurs voiles, elles murmurent : "Dieu t'en récompense."  

"L'amour du prochain est le premier devoir d'un ami de Jésus" dit en s'inclinant l'Iscariote et il remplit ses brocs pour revenir ensuite à la maison.          

Il est arrêté, pendant qu'il y revient, par le chef de la synagogue de Nazareth et d'autres qui l'invitent à parler le sabbat suivant.  

"Il y a deux semaines que tu es avec nous et tu n'as pas fait d'autre instruction que celle d'une grande courtoisie pour nous tous" dit, en se lamentant, le chef de la synagogue qui est avec d'autres anciens du pays.          

"Mais s'il ne vous plaît pas d'entendre la parole de votre fils le plus grand, est-ce que celle de son disciple peut jamais vous être agréable et si de plus il est juif ?" répond Judas.        

"Ton soupçon est injuste et nous attriste. Notre invitation est franche. Tu es disciple et juif, c'est vrai. Mais tu es du Temple. Tu peux donc parler, car au Temple il y a la doctrine. Le fils de Joseph n'est qu'un menuisier..."      

"Mais, c'est le Messie !"            

"Il le dit, Lui... Mais est-de que c'est vrai ? Ou bien ne délire-t-il pas ?"  

"Mais sa sainteté, nazaréen ! Sa sainteté !" Judas est scandalisé de l'incrédulité des nazaréens.      

"Elle est grande, c'est vrai. Mais de là à être le Messie !... Et puis... pourquoi son langage est-il si dur ?"        

"Dur ? Non ! A moi il ne semble pas dur. Mais plutôt, voilà, cela oui, il est trop sincère et trop intransigeant. Il ne laisse pas une faute cachée. Il n'hésite pas à dénoncer un abus... et cela déplaît. Il met le doigt juste sur la plaie, et cela fait mal. Mais c'est par sainteté. Oh ! certainement ! Ce n'est que pour cela qu'il agit ainsi. Je Lui l'ai dit plusieurs fois : "Jésus, tu te lais tort". Mais il ne veut pas en convenir"            

"Tu l'aimes beaucoup et, instruit comme tu l'es, tu pourrais le guider."  

"Oh ! Instruit, non... Mais pratique, cela oui. Du Temple vous savez !? Je connais les usages. J'ai des amis. Le fils d'Anna est pour moi comme un frère. Et même, si vous voulez quelque chose du Sanhédrin, dites-le, dites-le... Mais maintenant, laissez-moi porter l'eau à Marie qui m'attend pour le souper."    

"Reviens après. Sur ma terrasse, il fait frais. Nous serons entre amis et nous parlerons..."          
"Oui. Adieu" et Judas va à la maison où il s'excuse auprès de Marie d'avoir tardé parce qu'il a été retenu par le chef de la synagogue et des anciens du pays. Et il dit en terminant : "Ils voudraient que je parle au prochain sabbat... Le .Maître ne me l'a pas commandé. Toi, qu'en dis-tu, Mère ? Toi, guide-moi."          

"Parler au chef de la synagogue... ou parler dans la synagogue ?"        

"L'un et l'autre. Moi, je ne voudrais parler avec personne ni à personne parce que je sais qu'ils sont opposés à Jésus, et aussi parce que parler là où Lui seul a le droit d'être le Maître me paraît un sacrilège. Mais ils ont tant insisté ! Ils veulent me voir après le souper... J’ai presque promis. Et si tu crois que je puisse, par ma parole, leur enlever cet esprit de résistance au Maître, qui est si pénible, moi, bien que la chose me pèse, j'irai et je parlerai. Comme je sais le faire, simplement, cherchant à être très patient devant leur entêtement. Car j'ai bien compris que cela ne vaut rien d'être dur. Oh ! je ne tomberai plus dans l'erreur que j'ai faite à Esdrelon !  .Le Maître en a été chagriné ! Il ne m'a rien dit, mais j'ai compris. Je ne le ferai plus. Mais je voudrais quitter Nazareth après l'avoir persuadée que le Maître est le Messie et qu'il faut le croire et l'aimer."            

Judas parle, pendant qu'assis à la table, à la place de Jésus, il mange ce que Marie a préparé. Et cela me fait mal de voir Judas assis à cette place, en face de Marie qui l'écoute et le sert comme une mère.      

Maintenant elle répond : "Ce serait bien, en effet, que les nazaréens comprennent la vérité et l'acceptent. Je ne te retiens pas. Vas-y. Personne plus que toi ne peut dire si Jésus mérite l'amour. Pense à comme il t'aime et il le montre en t'excusant toujours et en te contentant dès qu'il le peut... Que cette pensée te donne des paroles et une conduite saintes."      

Le souper est vite fini. Judas va arroser les fleurs du jardin avant que la lumière ne baisse trop, et puis il sort, laissant Marie sur la terrasse, occupée à replier le linge qu'elle avait mis à sécher.  

Et Judas, après avoir salué Alphée de Sara et Marie de Cléophas qui parlent ensemble à la porte de la maison de cette dernière, va directement à la maison du chef de la synagogue. Il y trouve aussi les deux cousins du Seigneur, outre six autres anciens.

Après de pompeuses salutations, tous s'assoient gravement sur des sièges garnis de coussins et ils se rafraîchissent en buvant des boissons à l'anis ou à la menthe. Elles doivent être bien fraîches, car le broc de métal sue par la différence de température entre le liquide gelé et l'air encore chaud, malgré la brise qui agite le sommet des arbres en venant des collines au nord de Nazareth.            

"Je suis content que tu aies accepté de venir. Tu es jeune Un peu de distraction fait du bien" dit le chef de la synagogue qui est plein d'égards pour Judas.          

"Je craignais d'être importun en venant avant. Je vous sais dédaigneux à l'égard de Jésus et de ceux qui le suivent..."            

"Dédaigneux ? Non. Incrédules... et blessés par ses... admettons-le, ses vérités trop crues. Nous croyions que tu nous dédaignais et nous ne t'invitions pas pour ce motif."    

"Vous dédaigner, moi ? Mais, au contraire ! Je vous comprends très bien... Hé ! oui ! Mais je crois que la paix finira par se faire entre vous et Lui. A Lui cela convient toujours et de même à vous. A Lui parce qu'il a besoin de tout le monde, et à vous parce qu'il ne vous convient pas de prendre le nom d'ennemis du Messie."  

"Et tu le crois vraiment tel ?" demande Joseph d'Alphée. "En Lui il n'y a rien de la figure royale qu'on nous a prophétisée. C'est peut-être parce que nous nous souvenons qu'il était menuisier... Mais... Où est en Lui le roi libérateur ?"          

"David aussi ne semblait être qu'un pastoureau [2]. Mais vous voyez qu'il n'y a pas eu de roi plus grand que David. Salomon lui-même, dans sa gloire, ne l'a pas égalé. Car, enfin, Salomon n'a fait que continuer David, et il n'a jamais été inspiré comme lui. Alors que, David ! Mais considérez la figure de David ! Elle est gigantesque, d'une royauté qui déjà effleure le Ciel. Ne vous basez donc pas sur les origines du Christ pour douter de sa royauté. David, roi et pasteur, ou mieux pasteur puis roi. Jésus, roi et menuisier ou plutôt menuisier et puis roi."    

"Tu parles comme un rabbi. On sent en toi quelqu'un qui a reçu l'éducation du Temple" dit le chef de la synagogue. "Et tu pourrais faire savoir au Sanhédrin que moi, le chef de la synagogue, j'ai besoin de l'aide du Temple pour une cause particulière ?"            

"Mais oui ! Mais certainement ! Avec Eléazar ! Imagine ! Et puis Joseph l'Ancien, tu sais ? Le riche d'Arimathie. Et puis le scribe Sadoc... et puis... oh ! Tu n’as qu’à parler."            

"Alors, demain, sois mon hôte. Nous parlerons."    

"Ton hôte. Non. Je n'abandonne pas cette femme sainte et affligée qu'est Marie. Je suis venu exprès pour lui tenir compagnie..."    

"Qu'a donc notre parente ? Nous savons qu'elle est en bonne santé et heureuse dans sa pauvreté..." dit Simon d'Alphée.            

"Oui, et nous ne l'abandonnons pas" dit en soupirant Joseph d'Alphée. "Ma mère est toujours auprès d'elle, et moi aussi de même que ma femme. Bien que... bien que je ne puisse lui pardonner sa faiblesse envers son Fils et aussi la douleur de mon père qui, à cause de Jésus, est mort avec seulement deux de ses fils près de son lit. Et puis ! Et puis !... Mais les ennuis de famille ne se crient pas sur les toits !"    

"Tu as raison. On en parle à voix basse et en secret, en les épanchant dans un cœur ami. Mais, il en est ainsi de beaucoup de douleurs ! Moi aussi, j'ai les miennes, comme disciple... Mais n'en parlons pas !"    

"Parlons-en, au contraire ! Qu'y a-t-il ? Des ennuis pour Jésus ? Nous n'approuvons pas sa conduite. Mais nous sommes quand même parents. Et disposés à faire cause commune avec Lui, contre ses ennemis. Parle !" dit encore Joseph.    

"Des ennuis ? Non ! Je parlais ainsi pour dire... Et puis les douleurs d'un disciple sont si nombreuses ! Ce n'est pas seulement la douleur pour la façon dont le Maître agit avec les amis et les ennemis, en se faisant tort, mais aussi de voir qu'il n'est pas aimé. Je voudrais que vous tous l'aimiez..."          

"Mais comment faire ? Tu le dis, toi-même! Il a une façon d'agir... Il n'était pas ainsi avant de quitter sa Mère" dit en s'excusant le chef de la synagogue. "N'est-ce pas, vous tous ?"        

Tous approuvent gravement en disant beaucoup de bien du Jésus silencieux, doux, réservé d'autrefois.

"Qui aurait pu penser qu'il aurait pu jaillir de Lui un homme tel qu'il est maintenant ? La maison et les parents, c'était tout pour Lui. Et maintenant ?" dit un nazaréen très âgé.          

Judas soupire : "Pauvre femme !"        

"Mais, enfin, que sais-tu ? Parle" crie Joseph.        

"Mais rien que tu ne saches. Crois-tu qu'il soit doux pour elle d'être abandonnée ?"    

"Si Joseph s'était conduit comme votre père, cela ne serait pas arrivé" dit sentencieusement un autre nazaréen très âgé lui aussi.

"Ne le pense pas, homme, Il en aurait été de même. Quand on est pris par certaines... idées !" dit Judas.    

Un serviteur apporte des lampes et les met sur la table, car c'est une nuit sans lune, malgré tout un scintillement d'étoiles. Et, avec la lumière, on apporte d'autres boissons que le chef de la synagogue veut offrir tout de suite à Judas.      

"Merci. Je ne reste pas plus longtemps. J'ai des devoirs à l'égard de Marie" dit Judas en se levant. Les deux fils d'Alphée se lèvent aussi en disant : "Nous venons avec toi, c'est le même chemin..." et après de grandes salutations, l'assemblée se sépare, le chef de la synagogue restant avec les six anciens.          

Les rues sont désormais désertes et silencieuses. Des terrasses des maisons arrivent les chuchotements à voix basse des adultes. Les enfants dorment déjà dans leurs petits lits, aussi on n'entend plus leurs trilles d'oiseaux joyeux. Avec les voix, des terrasses des maisons les plus riches, arrivent des lueurs des lampes à huile.          

Les deux fils d'Alphée et Judas marchent pendant quelques mètres en silence, puis Joseph s'arrête et prend Judas par le bras en lui disant : "Ecoute. J'ai vu que tu sais quelque chose mais que tu n'as pas voulu parler en présence d'étrangers. Mais maintenant, avec moi, tu dois parler. Je suis l'aîné de la maison et j'ai le droit et le devoir de tout savoir."            

"Et moi, je suis venu ici dans l'intention de vous le dire et de protéger le Maître, Marie.. vos frères et votre réputation. C'est quelque chose de pénible à dire et à entendre, de très pénible à faire, car cela paraît de l'espionnage, Mais je vous prie de me comprendre. Il n'en est pas ainsi. Ce n'est qu'amour et sagesse. Je sais beaucoup de choses que vous aussi n'ignorez pas, du reste. Je les tiens de mes amis du Temple. Et je sais qu'elles sont dangereuses pour Jésus et aussi pour le bon renom de la famille. J'ai essayé de le faire comprendre au Maître, mais je n'ai pas réussi. Au contraire ! Plus je le conseille et pire est sa conduite, s'attirant toujours plus les critiques et la haine. Cela parce qu'il est tellement saint qu'il ne peut comprendre ce qu'est le monde. Mais, enfin, c'est bien triste de voir périr une chose sainte par l'imprudence de son fondateur."      

"Mais, enfin, qu'y a-t-il ? Dis tout. Et nous pourvoirons. N'est-ce pas, Simon ?"    

"Certainement. Mais il me paraît impossible que Jésus fasse des choses imprudentes et contre sa mission..."    

"Mais si ce brave jeune homme, qui pourtant aime Jésus, le dit !? Tu vois comme tu es ? C'est toujours ainsi ! Incertain, hésitant. Tu me laisses toujours seul au bon moment. Moi, contre toute la parenté. Tu n'as même pas pitié de notre renom et de notre pauvre frère qui se ruine !"

"Non ! Se ruiner, non ! Mais il se fait tort, voilà."      

"Parle, parle !"'insiste Joseph alors que Simon, perplexe, garde le silence.          

"Je vous parlerais .,. mais je voudrais être sûr que vous ne prononcerez pas mon nom devant Jésus... Jurez-le."    

"Sur le saint Voile, nous le jurons. Parle."    

"Et ce que je vais vous dire, ne le dites pas même à votre mère et encore moins à vos frères."        

"Sois assuré du silence."          

"Et vous tairez-vous avec Marie ? Pour ne pas lui donner de douleur. Comme moi je le fais, en silence, c'est un devoir de veiller aussi à la paix de cette pauvre Mère..."      

"Nous nous tairons avec tout le monde. Nous te le jurons."          

"Alors, écoutez... Jésus ne se limite plus à fréquenter les païens, les publicains et les courtisanes, à offenser les pharisiens et les autres grands. Mais il fait maintenant des choses vraiment absurdes. Imaginez-vous qu'il est allé au pays des philistins et qu'il nous y a fait voyager en amenant avec nous un bouc tout noir. Et maintenant il a mis un philistin parmi les disciples. Et auparavant cet enfant qu'il a recueilli ? Vous ne savez pas quels commentaires il y eut ? Et, justement, il y a quelques jours, une grecque, une esclave échappée à son maître romain.. Et puis des discours qui blessent la sagesse. En somme, il semble fou et se fait tort. Au pays des philistins, il s'est même fourvoyé dans une cérémonie de sorciers, en entrant directement en compétition avec eux. Il en a triomphé, mais... Déjà les scribes et les pharisiens le haïssent. Mais si ces choses viennent à leurs oreilles, que va-t-il arriver ? Vous avez le devoir d'intervenir, d'empêcher..."          

"Ceci est grave, très grave. Mais comment pouvions-nous le savoir ? Nous sommes ici... et même maintenant, comment pourrons-nous le savoir ?"          

"Et pourtant il vous appartient d'intervenir et d'empêcher. La Mère est mère, et elle est trop bonne. Vous ne devez pas l'abandonner ainsi. Ni pour Lui, ni pour le inonde. Et puis cet entêtement à chasser les démons... Il circule une rumeur qu'il est aidé par Belzébuth. Rendez-vous compte si cela peut Lui être utile. Et puis ! Mais quel roi pourra-t-il jamais devenir si les foules, dès maintenant, se rient de Lui ou sont scandalisées ?"          

"Mais... il les fait réellement, ces choses ?" demande Simon incrédule.          

"Demandez-le-lui à Lui. Il vous dira que oui, car il va jusqu'à s'en vanter."          

"Tu devrais nous avertir..."        

"Bien entendu que je le ferai ! Quand j'aurai vu quelque chose de nouveau, je vous en aviserai. Mais je vous en prie ! Silence, maintenant et toujours avec tout le monde !"      

"Nous l'avons juré. Quand pars-tu ?"

"Après le sabbat. Désormais je n'ai plus de raisons de rester ici. J'ai fait mon devoir."      

"Et nous t'en remercions. Hé ! je le disais qu'il avait changé ! Toi, mon frère, tu ne voulais pas me croire... Tu vois si j'ai raison ?" dit Joseph d'Alphée.          

"Moi... moi, j'hésite encore à le croire. Enfin, Jude et Jacques ne sont pas des imbéciles. Pourquoi ne nous ont-ils rien dit ? Pourquoi ne pourvoient-ils pas si ces choses arrivent réellement ?" dit Simon d'Alphée.      

"Homme, tu ne me feras pas l'affront de ne pas croire à mes paroles ?!" réplique Judas fâché.    

"Non !... mais... Cela suffit. Pardonne-moi si je te dis : je croirai quand je verrai."        

"C'est bien. Tu verras bientôt et tu devras me dire : "Tu avais raison". Eh bien. Nous voici chez vous, Je vous quitte. Dieu soit avec vous."          

"Dieu soit avec toi, Judas. Et... écoute. Toi aussi, n'en parle pas à d'autres. A cause de notre honneur..."        

"Je ne le dirai pas même à l'air. Adieu."        

Et marchant rapidement, il rentre à la maison et monte sur la terrasse où Marie, les mains sur les genoux, contemple le ciel qui fourmille d'étoiles et, à la lueur de la petite lampe que Judas a allumée pour monter l'escalier, on voit des larmes qui brillent sur les joues de Marie.  

"Pourquoi pleures-tu, Mère ?" demande Judas avec une attention anxieuse.          

"Parce qu'il me semble que le monde fourmille de pièges plus que le ciel d'étoiles. Des pièges pour mon Jésus..." Judas la fixe, attentif et troublé. Mais elle ajoute doucement : "Mais je suis réconfortée par l'amour des disciples... Aimez-le tant, mon Jésus... aimez-le... Tu veux rester, Judas ? Moi, je descends dans ma chambre. Déjà Marie de Cléophas s'est couchée après avoir préparé le levain pour demain"

"Oui, je reste. On est bien ici."  

"La paix soit avec toi, Judas."    

"La paix soit avec toi, Marie."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#120
Tome : 4/127

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Judas_11
Judas l' Iscariote


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 7 Avr - 7:25

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Instructions aux apôtres pour le début de l’apostolat"

Vision du mardi 28 août 1945

Jésus est avec les apôtres et ils sont tous là, ce qui montre que Judas Iscariote, son œuvre accomplie, a rejoint ses compagnons. Ils sont assis à table dans la maison de Capharnaüm. C'est le soir. La lumière du jour qui meurt entre par la porte et par les fenêtres grandes ouvertes, laissant voir la transformation de la pourpre du crépuscule en un rouge violet foncé irréel, qui s'effrange à ses bords en recroquevillements d'une couleur violet ardoise qui passe au gris. Cela me fait penser à une feuille de papier qu’on a jetée sur le feu, qui s'allume comme le charbon sur lequel on l'a jetée, mais qui, à ses bords, après la flambée, se recroqueville et s'éteint en une couleur de plomb bleuâtre qui finit en un gris perle presque blanc.        

"Ce sera de la chaleur" dit sentencieusement Pierre en montrant le gros nuage qui couvre l'occident de ces couleurs. "De la chaleur, pas d'eau. C'est du brouillard, pas un nuage. Moi, cette nuit, je dors dans la barque pour être plus au frais."

"Non. Cette nuit nous allons au milieu des oliviers, J'ai besoin de vous parler; Maintenant Judas est revenu. C'est le moment de parler. Je connais un endroit aéré. Nous y serons bien. Levez-vous et allons-y."    

"C'est loin ?" demandent-ils en prenant leurs manteaux.

"Non, très proche. À un jet de pierre de la dernière maison. Vous pouvez laisser les manteaux. Cependant prenez l'amadou et un briquet pour y voir en rentrant."          

Ils sortent de la chambre du haut et descendent l'escalier après avoir salué le maître de maison et sa femme qui prennent le frais sur la terrasse. Jésus tourne résolument le dos au lac et, après avoir traversé le pays, fait deux ou trois cent mètres parmi les oliviers d'une première petite colline qui se trouve en arrière du pays. Il s'arrête sur une butte qui, par sa situation dégagée et libre d'obstacles, profite de tout l'air dont on peut jouir en cette nuit de chaleur étouffante.          

"Assoyons-nous et prêtez-moi attention. L'heure est venue pour vous d'évangéliser. Je suis à peu près au milieu de ma vie publique pour préparer les cœurs à mon Royaume. C'est le moment que mes disciples aussi prennent part à la préparation de ce Royaume. Les rois agissent ainsi quand ils ont décidé la conquête d'un royaume.    

D'abord ils enquêtent et fréquentent les personnes pour se rendre compte des réactions et les gagner à l'idée qu'ils poursuivent. Puis ils développent la préparation de l'entreprise en envoyant des éclaireurs sûrs dans les pays à conquérir. Et ils les envoient de plus en plus nombreux jusqu'à ce que soit connu le pays dans toutes ses particularités géographiques et morales. Puis, après cela, le roi achève son œuvre en se proclamant roi du pays et en se faisant couronner. Et il coule du sang pour y arriver, car les victoires coûtent toujours du sang..."      

"Nous sommes prêts à combattre pour Toi et à verser notre sang" promettent unanimement les apôtres.        

"Je ne verserai d'autre sang que celui du Saint et des saints."    

"Tu veux commencer la conquête par le Temple en faisant irruption à l'heure des sacrifices ?..."          

"Ne divaguons pas, amis. L'avenir, vous le connaîtrez en son temps. Mais ne frémissez pas d'horreur. Je vous assure que je ne bouleverserai pas les cérémonies par la violence d'une irruption. Pourtant elles seront bouleversées et il y aura un soir où la terreur empêchera les prières rituelles. La terreur des pécheurs. Mais Moi, ce soir-là, je serai en paix. En paix, en mon esprit et en mon corps. Une paix totale, bienheureuse..."    

Jésus regarde, un par un, ses douze et c'est comme s'il regardait à douze reprises la même page et y lisait à douze reprises la parole qui y est inscrite : incompréhension. Il sourit et poursuit.          

"J'ai donc décidé de vous envoyer pour pénétrer plus avant et plus à fond que je ne pourrais le faire, Moi tout seul. Cependant entre ma manière d'évangéliser et la vôtre, il y aura des différences imposées par la prudence, dont je dois user pour ne pas vous exposer à de trop grandes difficultés, à des dangers trop sérieux pour votre âme et aussi pour votre corps, et pour ne pas nuire à mon œuvre. Vous n'êtes pas encore assez formés pour pouvoir aborder n'importe qui sans dommage pour vous ou pour lui, et vous êtes encore moins héroïques, au point de défier le monde par l'Idée en allant au devant des vengeances du monde.    

Aussi dans vos tournées, vous n'irez pas me prêcher parmi les gentils et n'entrerez pas dans les villes de samaritains, mais vous irez vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Il y a encore tant à faire parmi elles, car en vérité je vous dis que les foules qui vous paraissent si nombreuses autour de Moi sont la centième partie de celles qui, en Israël, attendent encore le Messie et ne le connaissent pas et ne savent pas qu'il est vivant.

Portez-leur la foi et la connaissance de ma personne. Sur votre chemin, prêchez en disant : "  Le Royaume des Cieux est proche". Que ce soit la base de ce que vous annoncez. Appuyez sur elle votre prédication. Vous avez tant entendu parler par Moi du Royaume ! Vous n'avez qu'à répéter ce que je vous ai dit. Mais l'homme, pour être attiré et convaincu par les vérités spirituelles, a besoin de douceurs matérielles comme s'il était un éternel enfant qui n'étudie pas une leçon et n’apprend pas un métier s'il n'est pas alléché par une douceur de la mère ou d'une récompense du maître d'école ou du maître d'apprentissage. Moi, afin que vous ayez le moyen que l'on vous croie et qu'on vous recherche, je vous accorde le don du miracle..."          

Les apôtres, sauf Jacques d'Alphée et Jean, bondissent debout, criant, protestant, s'exaltant, chacun suivant son tempérament.  

Réellement, pour se pavaner à l'idée de faire un miracle, il n'y a que l'Iscariote qui, avec l'inconscience d'une accusation fausse et intéressée, s'écrie : "Il était temps pour nous de le faire pour que nous ayons un minimum d'autorité sur les foules !"    

Jésus le regarde, mais ne dit rien. Pierre et le Zélote qui sont en train de dire : "Non, Seigneur ! Nous ne sommes pas dignes d'une si grande chose ! Cela revient aux saints", interloquent Judas auquel Le Zélote dit : "Comment te permets-tu de faire un reproche au Maître, homme sot et orgueilleux ?" et Pierre : "Le minimum ? Et que veux-tu faire de plus que le miracle ? Devenir Dieu, toi aussi ? As-tu la même démangeaison que Lucifer ?"

"Silence" intime Jésus, et il poursuit : "Il y a une chose qui est plus que le miracle et qui convainc également les foules et avec plus de profondeur et de durée : une vie sainte. Mais, vous en êtes encore loin et toi, Judas, plus loin que les autres. Mais laissez-moi parler, car c'est une longue instruction.          

Allez donc, guérissant les infirmes, purifiant les lépreux, ressuscitant les morts du corps et de l'esprit, car le corps et l'esprit peuvent être également infirmes, lépreux, morts. Et vous aussi sachez comment on s'y prend pour opérer le miracle : par une vie de pénitence, une prière fervente, un désir sincère de faire briller la puissance de Dieu, une humilité profonde, une charité vivante, une foi enflammée, une espérance qui ne se trouble pas pour les difficultés d'aucune sorte. En vérité, je vous dis que tout est possible à celui qui possède en lui ces éléments. Même les démons s'enfuiront au Nom du Seigneur prononcé par vous, si vous avez en vous ce que j'ai dit. Ce pouvoir vous est donné par Moi et par notre Père. Il ne s'achète pas à prix d'argent. Seule notre volonté l'accorde et seule une vie juste le maintient.            

Mais comme il vous est donné gratuitement, donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous, si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse. Ce n'est pas votre puissance, c'est la puissance de Dieu. Usez-en, mais n'en faites pas votre propriété en disant : "Elle m'appartient". Comme elle vous est donnée, elle peut vous être enlevée. Il y a un instant Simon de Jonas a dit à Judas de Simon : "As-tu la même démangeaison que Lucifer ?" Il a donné une juste définition. Dire : "Je fais ce que Dieu fait parce que je suis comme Dieu" c'est imiter Lucifer. Et son châtiment est connu. Comme est connu ce qui arriva aux deux du paradis terrestre qui mangèrent le fruit défendu, à l'instigation de l'Envieux qui voulait mettre des autres malheureux en son Enfer, en plus des anges rebelles qui déjà y étaient, mais aussi par leur démangeaison personnelle de parfait orgueil. L'unique fruit de ce que vous faites, qu'il vous est permis de prendre, ce sont les âmes que, par le miracle, vous conquerrez au Seigneur et qui doivent Lui être données. Voilà votre argent, rien d'autre. Dans l'autre vie vous jouirez de ce trésor.    

Allez sans richesses. Ne portez sur vous ni or, ni argent, ni pièces monnaie dans vos ceintures, pas de sacs de voyage avec deux ou plusieurs vêtements, ni sandales de rechange, ni bâton de voyage, ni armes. Car, pour le moment, vos visites apostoliques seront courtes, et à chaque veille de sabbat nous nous retrouverons et vous pourrez changer vos vêtements humides de sueur sans avoir à emporter de vêtements de rechange. Pas besoin de bâton car le chemin est plus doux et ce qui sert sur les collines et les plaines est bien différent de ce qui sert dans les déserts et sur les hautes montagnes. Pas besoin d'armes. Elles sont bonnes pour les hommes qui ne connaissent pas la sainte pauvreté et qui ignorent le divin pardon. Mais vous n'avez pas de trésors à garder et à défendre des voleurs. Le seul à craindre, l'unique larron pour vous, c'est Satan. Et lui se vainc par la constance et la prière, pas avec les épées et les poignards. Si l'on vous offense, pardonnez. Si on vous dépouille de votre manteau, donnez aussi votre vêtement. Restez même tout à fait nus par douceur et détachement des richesses, vous ne scandaliserez pas les anges du Seigneur, ni non plus l'infinie chasteté de Dieu, car votre charité vêtirait d'or votre corps nu, la douceur ferait office de ceinture et le pardon à l'égard du voleur vous donnerait un manteau et aussi une couronne royale. Vous seriez donc mieux vêtus qu'un roi. Et non pas d'étoffes corruptibles, mais de matière incorruptible.        

N'ayez pas de préoccupations pour votre nourriture. Vous aurez toujours ce qui convient à votre condition et à votre ministère car l'ouvrier mérite la nourriture qu'on lui apporte. Toujours. Si les hommes n'y pourvoyaient pas, Dieu pourvoirait aux besoins de son ouvrier. Je vous ai déjà montré que, pour vivre et pour prêcher, il n'est pas nécessaire d'avoir le ventre plein de la nourriture que l'on a ingurgitée. C'est la destinée des animaux immondes dont là mission est celle de s'engraisser pour qu'on les tue et qu'ils engraissent les hommes. Mais vous, vous ne devez engraisser votre esprit et celui des autres que de nourritures qui apportent la sagesse. Et la Sagesse se dévoile à un esprit que n'obscurcit pas l'excès de nourriture et à un cœur qui se nourrit de choses surnaturelles. Vous n'avez jamais été aussi éloquents qu'après votre retraite sur la montagne. Et vous ne mangiez alors que l'indispensable pour ne pas mourir. Et pourtant, à la fin de la retraite, vous étiez forts et joyeux comme jamais. N'est-ce pas vrai, peut-être ?          

Dans toute ville ou localité où vous entrerez, informez-vous qu'il y ait qui mérite de vous accueillir. Non parce que vous êtes Simon ou Judas ou Barthélemy ou Jacques ou Jean et ainsi de suite, mais parce que vous êtes les envoyés du Seigneur. Quand bien même vous seriez des rebuts, des assassins, des voleurs, des publicains, maintenant repentis et à mon service, vous méritez le respect parce que vous êtes mes envoyés. Je dis plus encore. Je dis : malheur à vous si vous vous présentez comme mes envoyés et si vous êtes intérieurement abjects et insatanisés. Malheur à vous ! L'enfer c'est encore peu pour récompenser votre duperie. Mais même si vous étiez ouvertement des envoyés de Dieu et secrètement des rebuts, des publicains, des voleurs, des assassins, ou même si les cœurs avaient des soupçons à votre égard, presque une certitude, on doit encore vous donner honneur et respect parce que vous êtes mes envoyés. L’œil, de l'homme doit dépasser l'intermédiaire, et voir l'envoyé et le but, voir Dieu et son œuvre au-delà de l'intermédiaire trop souvent défectueux.  Ce n'est que dans les cas de fautes graves qui blessent la foi des cœurs, que Moi présentement, puis mes successeurs, devront décider de couper le membre corrompu. En effet il n'est pas permis qu'à cause d'un prêtre qui est un démon, les âmes des fidèles se perdent. il ne sera jamais permis, pour cacher les plaies qui naîtraient dans le corps apostolique, de permettre qu 'y restent des corps gangrenés qui éloignent les fidèles par leur aspect répugnant et les empoisonnent par leur puanteur démoniaque.

Vous prendrez donc des renseignements sur la famille dont la vie est la plus correcte, là où les femmes savent rester à part, et où les mœurs sont intègres. Vous entrerez là et y demeurerez jusqu'à votre départ de la localité. N'imitez pas les faux-bourdons qui, après avoir sucé une fleur, passent à une autre plus nourrissante. Vous, que vous soyez pris en charge par des gens qui vous offrent bon gîte et bonne table, ou par une famille qui n'est riche que de vertus, restez où vous êtes. Ne cherchez jamais ce qui est le mieux pour le corps qui périt, mais au contraire donnez-lui toujours ce qu'il y a de pire, en réservant tous les droits à l'esprit. Et, je vous le dis parce qu'il est bien que vous le fassiez, donnez, dès que vous pouvez le faire,  la préférence aux pauvres pour votre séjour. Pour ne pas les humilier, en souvenir de Moi qui suis et reste pauvre, et qui me fais gloire d'être pauvre, et aussi parce que les pauvres sont souvent meilleurs que les riches. Vous trouverez toujours des pauvres qui sont justes alors que vous aurez rarement l'occasion de trouver un riche sans injustice. Vous n'avez donc pas l'excuse de dire : "Je n'ai trouvé de bonté que chez les riches" pour justifier votre désir de bien-être.          

En entrant dans une maison, saluez avec mon salut qui est le plus doux qui soit. Dites : "La paix soit avec vous, la paix soit dans cette demeure" ou bien : "Que la paix vienne dans cette maison". En effet, vous, envoyés de Jésus et de la Bonne Nouvelle, vous portez avec vous la paix, et votre venue daris un endroit est pour y apporter la paix. Si la maison en est digne, la paix viendra et demeurera en elle; si elle n'en est pas digne, la paix reviendra vers vous. Cependant, efforcez-vous d'être pacifiques pour que vous ayez Dieu pour Père. Un père aide toujours. Et vous, aidés par Dieu, ferez et ferez bien toutes choses.        

Il peut arriver aussi, et même certainement il arrivera, qu'il y aura une ville ou une maison qui ne vous recevra pas, où les gens ne voudront pas écouter vos paroles, vous chasseront, vous tourneront en dérision ou même vous poursuivront à coups de pierres comme des prophètes ennuyeux. Et alors vous aurez plus que jamais besoin d'être pacifiques, humbles, doux, dans votre manière de vivre. Autrement, en effet, la colère prendra le dessus et vous pécherez en scandalisant ceux que vous devez convertir et en augmentant leur incrédulité. Alors que si vous acceptez avec paix l'offense de vous voir chassés, ridiculisés, poursuivis, vous convertirez par la plus belle prédication: la prédication silencieuse de la vraie vertu.      

Vous retrouverez un jour les ennemis d'aujourd'hui sur votre chemin, et ils vous diront : "Nous vous avons cherchés, parce que votre manière d'agir nous a persuadés de la Vérité que vous annoncez. Veuillez nous pardonner et nous accueillir comme disciples. Car nous ne vous connaissions pas, mais maintenant nous vous connaissons pour saints et, si vous êtes saints, vous devez être les envoyés d'un saint, et nous croyons maintenant en Lui". Mais en sortant de la ville ou de la maison où vous n'avez pas été accueillis,  secouez jusqu'à la poussière de vos sandales pour que l'orgueil et la dureté de ce lieu ne s'attache même pas à vos semelles. En vérité je vous dis : "Au jour du Jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins durement que cette ville".      

Voici que je vous envoie comme des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Car vous savez comment le monde, qui en vérité compte plus de loups que de brebis, agit même avec Moi qui suis le Christ. Moi, je puis me défendre par ma puissance, et je le ferai jusqu'à ce que ce soit l'heure du triomphe temporaire du monde. Mais vous, vous n'avez pas cette puissance, et vous avez besoin d'une plus grande prudence et de simplicité. Donc plus de sagacité pour éviter présentement les prisons et les flagellations. En vérité vous, pour le moment, malgré vos protestations que vous voudriez donner votre sang pour Moi, vous ne supportez même pas un regard ironique ou coléreux. Puis viendra le temps où vous serez forts comme des héros contre toutes les persécutions, plus forts que des héros, d'un héroïsme inconcevable pour le monde, inexplicable, et qu'on qualifiera de ''folie". Non, ce ne sera pas de la folie ! Ce sera l'identification de l'homme avec l'Homme-Dieu, par la force de l'amour, et vous saurez faire ce que j'aurai déjà fait. Pour comprendre cet héroïsme, il faudra le voir, l'étudier et le juger d'un point de vue ultra-terrestre. Car c'est une chose surnaturelle qui dépasse toutes les limites de la nature humaine. Mes héros seront des rois, des rois de l'esprit, éternellement rois et héros…    

En ce temps-là, ils vous arrêteront en mettant la main sur vous, ils vous traîneront devant les tribunaux, devant les chefs et les rois pour qu'ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui est un grand péché, aux yeux du monde, d'être les serviteurs de Dieu, les ministres et les tuteurs du Bien, les maîtres des vertus. Et à cause de cela vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu'à subir la mort. Et vous rendrez témoignage de Moi devant les rois, les présidents de tribunaux, les nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le Vrai Fils du Vrai Dieu.        

Quand vous serez dans leurs mains, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devez répondre et de ce que vous aurez à dire. N'ayez alors aucune peine sauf l'affliction à l'égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point de les rendre aveugles pour la Vérité. Les paroles à dire vous seront données à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, parce que, alors, ce ne sera pas vous qui parlerez pour convertir à la Foi et professer la Vérité, mais ce sera l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.          

Alors le frère donnera la mort à son frère, le père à son fils, les fils se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez pas ! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime : de tuer un père, un, frère, un enfant ou Dieu Lui-même ?"        

"Dieu, on ne peut le tuer" dit sèchement Judas Iscariote.

"C'est vrai. C'est un Esprit qu'on ne peut saisir" confirme Barthélemy. Et les autres, tout en se taisant, sont du même avis.          

"Moi, je suis Dieu et Chair" dit calmement Jésus.    

"Personne ne pense à te tuer" réplique l'Iscariote.

"Je vous en prie: répondez à ma question."

"Mais il est plus grave de tuer Dieu ! Cela s'entend !"        

"Eh bien : Dieu sera tué par l'homme, dans sa Chair d'Homme-Dieu et dans l'âme de ceux qui tueront l'Homme-Dieu. Donc, comme on arrivera à ce crime sans que son auteur en éprouve de l'horreur, on en arrivera pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les frères, les pères. Vous serez haïs de tous, à cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé.  Et quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l'Église du Christ qui vient de naître, d'arriver à l'âge, non plus d'un bébé faible et incapable, mais à l'âge de la majorité où elle sera capable d'affronter la vie et la mort sans craindre la Mort. À ceux auxquels l'Esprit conseillera de fuir, qu'ils fuient. Comme j'ai fui quand j'étais tout petit.  En vérité, dans la vie de mon Église se répéteront toutes les vicissitudes de ma vie d'homme. Toutes. Depuis le mystère de sa formation à l'humilité des premiers temps, jusqu'aux troubles et aux embûches qu'amènera la férocité des hommes, jusqu'à la nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté, et le travail assidu, jusqu'à beaucoup d'autres choses que je vis actuellement, que je souffrirai par la suite, avant d'arriver au triomphe éternel. Pour ceux, au contraire, auxquels l'Esprit conseille de rester, qu'ils restent, car s'ils tombent morts, ils vivront et seront utiles à l'Église. Car c'est toujours bien ce que l'Esprit de Dieu conseille.        

En vérité je vous dis que vous ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'Homme. Car Israël, à cause de son redoutable péché, sera dispersé comme la balle saisie par un tourbillon, et répandu sur toute la terre. Et des siècles et des millénaires, l'un après l'autre et davantage se succéderont avant qu'il soit de nouveau rassemblé sur l'aire d'Arauna le Jébuséen [1]. Toutes les fois qu'il essaiera, avant l'heure marquée, il sera de nouveau pris par le tourbillon et dispersé, parce qu'Israël devra pleurer son péché pendant autant de siècles qu'il y a de gouttes qui pleuvront des veines de l'Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. Et mon Église devra aussi elle, qui aura été frappée par Israël en Moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme une poule le fait avec ses poussins qui se sont écartés. Quand Israël sera tout entier sous le manteau de l'Église du Christ, alors je viendrai.    

Mais cela c'est l'avenir. Parlons des temps qui ne vont pas tarder de venir.          

Rappelez-vous que le disciple n'est pas plus que le Maître, et le serviteur plus que le Maître qui commande. Il suffit par conséquent au disciple d'être comme le Maître et c'est déjà un honneur immérité, et le serviteur comme celui qui le commande et c'est déjà de la bonté surnaturelle de vous accorder qu'il en soit ainsi.        

S'ils ont appelé Belzébuth le Maître de maison, comment appelleront-ils ses serviteurs ? Et les serviteurs pourront-ils se révolter si le Maître ne se révolte pas, ne hait, ni ne maudit, mais calme dans sa justice continue ses œuvres, en remettant le jugement à un autre moment quand... après avoir tout essayé pour les persuader, il aura constaté en eux l'obstination dans le Mal ? Non. Les serviteurs ne pourront pas faire ce que leur Maître ne fait pas, mais plutôt l'imiter en pensant qu'eux sont aussi des pécheurs, alors que Lui était sans péché.          

Ne craignez donc pas ceux qui vous appelleront : "démons", Il arrivera un jour où la vérité sera connue et on verra alors qui était le "démon". Vous ou eux. Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni rien de secret qui ne doive être connu.            

Ce que je vous dis maintenant dans l'obscurité et en secret, car le monde n'est pas digne de connaître toutes les paroles du Verbe, n'en est pas encore digne et ce n'est pas l'heure de le dire aussi aux indignes, vous, quand ce sera l'heure que tout doive être connu, dites-le en plein jour, criez du haut des toits ce que maintenant je vous dis tout bas m'adressant davantage à votre âme qu'à votre oreille. Car alors le monde aura été baptisé par le Sang et Satan aura contre lui un étendard grâce auquel le monde pourra, s'il le veut, comprendre les secrets de Dieu, alors que Satan ne pourra nuire qu'à ceux qui désirent la morsure de Satan et la préfèrent à mon baiser.  Mais huit parties du monde sur dix ne voudront pas comprendre. Seule la minorité voudra savoir tout pour suivre tout ce qu'est ma Doctrine. Peu importe. Comme on ne peut séparer ces deux parties saintes de la masse injuste, prêchez aussi du haut des toits ma Doctrine, prêchez-la du haut des montagnes, sur les mers sans bornes, dans les entrailles de la terre.

Quand bien même les hommes ne l'écouteraient pas, les divines paroles seront recueil- lies par les oiseaux et les vents, les poissons et les flots, et les entrailles de la terre en garderont l'écho pour le dire aux sources, aux minéraux, aux métaux', et tous en jouiront car eux aussi ont été créés par Dieu pour servir d'escabeau à mes pieds et être une joie pour mon cœur. " Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme, mais craignez seulement celui qui peut envoyer votre âme à la perdition et, au Jugement Dernier, la réunir au corps ressuscité pour les jeter dans les feux de l'Enfer. Ne craignez pas. Est-ce que peut-être on ne vend pas deux passereaux pour un sou ? Et pourtant, sans la permission du Père, pas un d'eux ne tombera malgré tous les pièges de l'homme'. Ne craignez donc pas. Vous êtes connus de mon Père. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez sur la tête. Vous avez plus de valeur qu'un grand nombre de passereaux !            

Et je vous dis que celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai, Moi, devant mon Père qui est aux Cieux, Mais celui qui me reniera devant les hommes, Moi aussi, je le renierai devant mon Père. Reconnaître, ici, veut dire suivre et mettre en pratique; renier veut dire abandonner mon chemin par lâcheté, par la triple concupiscence, ou par un calcul mesquin, par affection humaine envers un des vôtres qui m'est opposé. Parce que cela se produira.  

Ne pensez pas que je sois venu établir la concorde sur la terre et à travers la terre. Ma Paix est plus élevée que les paix faites par calcul pour se tirer d'affaire jour après jour. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Le glaive tranchant pour couper les lianes qui retiennent dans la boue et ouvrir les chemins aux vols du surnaturel.    

Je suis donc venu séparer le fils du père, la fille de la mère, la bru de la belle-mère. Car je suis celui qui règne et qui a tous les droits sur ses sujets. Car personne n'est plus grand que Moi quand il s'agit des droits sur les affections. Car c'est en Moi que tous les amours se centralisent et se subliment : Moi je suis Père, Mère, Époux, Frère, Ami et je vous aime comme tel, et comme tel je dois être aimé. Et quand je dis : "Je veux", il n'y a pas de lien qui puisse résister et la créature est mienne. C'est Moi qui l'ai créée avec le Père, c'est par Moi-même que je la sauve et Moi j'ai le droit de la posséder.  

En vérité, les ennemis de l'homme ce sont les hommes, en plus des démons; et les ennemis de l'homme, du chrétien, ce seront ceux de sa famille par leurs lamentations, leurs menaces ou leurs supplications.  Qui donc désormais aimera son père et sa mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi, qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n'est pas digne de Moi. Celui qui ne prend pas sa croix quotidienne, complexe, faite de résignation, de renoncement, d'obéissance, d'héroïsme, de douleurs, de maladies, de luttes, de tout ce que manifeste la volonté de Dieu ou une épreuve qui vient de l'homme, et ne me suit pas avec elle, n'est pas digne de Moi. Celui qui tient compte de la vie de la terre plus que de la vie spirituelle, perdra la vraie Vie. Celui qui aura perdu la vie de la terre par amour pour Moi la retrouvera, éternelle et bienheureuse.        

Celui qui vous reçoit, Me reçoit. Celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en tant que prophète, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au prophète. Celui qui reçoit un juste en tant que juste, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au juste. Et cela parce que celui qui, dans un prophète reconnaît un prophète, c'est signe qu'il est prophète lui aussi, c'est-à-dire très saint, parce que l'Esprit de Dieu le tient dans ses bras; et celui qui aura reconnu un juste comme juste, prouve que lui-même est juste, car les âmes qui se ressemblent se reconnaissent. À chacun donc il sera donné selon sa justice.        

Mais à qui aura donné même un seul calice d'eau pure à un de mes serviteurs, fût-il même le plus petit - et sont des serviteurs de Jésus tous ceux qui le prêchent par une vie sainte, et peuvent l'être les rois comme les mendiants, les sages comme ceux qui ne savent rien, les vieillards comme les tout petits, car à tous les âges et dans toutes les classes on peut être mes disciples - qui donc aura donné à un de mes disciples ne serait ce qu'un calice d'eau en mon nom et parce que c'est mon disciple, en vérité je vous dis qu'il ne perdra pas sa récompense.  

J'ai parlé. Maintenant prions et allons à la maison. Vous partirez à l'aube et ainsi : Simon de Jonas avec Jean, Simon le Zélote avec Judas Iscariote, André avec Mathieu, Jacques d'Alphée avec Thomas, Philippe avec Jacques de Zébédée, Jude, mon frère, avec Barthélemy. Ainsi pour cette semaine. Puis je vous donnerai un nouvel ordre. Prions."

Et ils prient à haute voix...        


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /128


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Jzosu157
"Instructions aux apôtres pour le début de l’apostolat


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 8 Avr - 8:15

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Maria_28

"Es-tu le Messie ?" demandent les envoyés du Baptiste

Jésus est seul avec Matthieu qui, blessé à un pied; n'a pas pu aller prêcher avec les autres. Mais cependant des malades et des gens désireux d'entendre la Bonne Nouvelle occupent la terrasse et l'espace libre du jardin pour l'entendre et obtenir son aide.
Jésus achève son discours en disant : "Après avoir contemplé ensemble la grande phrase de Salomon : "C'est dans l'abondance de la justice que se trouve la plus grande force" je vous exhorte à posséder cette abondance parce que c'est la monnaie qu'il faut pour entrer dans le Royaume des Cieux. Demeurez avec ma paix et que Dieu soit avec vous."

Puis il se tourne vers les pauvres et les malades - et, dans beaucoup de cas, ce sont à la fois l'un et l'autre - et il écoute avec bonté leurs doléances, donne un secours en argent, conseille par ses paroles, guérit par l'imposition des mains et par la parole. Mathieu, à ses côtés, fait la distribution de l'argent.

Jésus écoute avec attention une pauvre veuve qui Lui parle en pleurant de la mort imprévue de son mari menuisier, à son établi, survenue quelques jours auparavant : "Je suis accourue pour te chercher ici, et toute la parenté du mort m'a accusée d'être inconvenante et dure de cœur, et maintenant elle me maudit. Mais moi, j'étais venue parce que je sais que tu ressuscites et je sais que, si j'avais pu te trouver, mon mari serait ressuscité. Tu n'y étais pas... Maintenant lui est dans le tombeau depuis deux semaines... et je reste avec cinq enfants... Les parents me haïssent et ne m'aident pas. J'ai des oliviers et des vignes.Pas beaucoup, mais ils me donneraient du pain pour l'hiver si je pouvais les garder jusqu'à la récolte.

Mais je n'ai pas d'argent car l'homme, depuis quelque temps, n'était pas en bonne santé. Il travaillait peu et, pour se soutenir, mangeait et ne buvait que trop. Il disait que le vin lui faisait du bien... au contraire, il a fait le double mal de le tuer et de dissiper les économies déjà réduites par son peu de travail. Il allait finir un char et un coffre, et avait mis en chantier deux lits, des étagères et des tables. Mais maintenant... Rien n'est fini, et mon garçon n'a pas encore huit ans. Je vais perdre l'argent... Je devrai vendre l'outillage, le bois. Le char et le coffre, je ne peux même pas les vendre comme tels, bien qu'ils soient presque terminés, et je devrai les céder comme bois de chauffage. Et l'argent ne suffira pas car, moi, ma mère âgée et malade, et cinq enfants, nous sommes sept personnes. ..Je vendrai le vignoble et les oliviers. ..Mais tu sais comme est le monde... Il étrangle ceux qui sont dans le besoin. Dis-moi, que dois-je faire ? Je voulais garder l'établi et les outils pour le fils qui connaît déjà quelque chose du bois,.. je voulais garder la terre pour vivre, et pour doter mes filles..."

Il est en train d'écouter tout cela quand un remue-ménage parmi les gens l'avertit qu'il y a quelque chose de nouveau. Il se retourne pour voir et voit trois hommes qui se fraient un chemin à travers la foule. Il se tourne de nouveau pour parler à la veuve: "Où habites- tu ?"

"A Corozaïn, près du chemin qui mène à la Fontaine Chaude. Une maison basse entre deux figuiers."

"C'est bien. Je viendrai finir le char et le coffre, et tu les vendras à ceux qui les ont commandés. Attends-moi demain à l'aurore."

"Toi ! Toi, travailler pour moi !" l'étonnement suffoque la femme.

"Je reprendrai mon travail et je te donnerai la paix, En même temps, aux gens sans cœur de Corozaïn, je donnerai une leçon de charité."

"Oh ! oui ! Sans cœur ! S'il y avait eu encore le vieil Isaac ! Il ne m'aurait pas laissée mourir de faim. Mais lui est retourné vers Abraham..."

"Ne pleure pas. Va-t-en tranquille. Voilà ce dont tu as besoin pour aujourd'hui. Demain, Moi je viendrai. Va en paix."

La femme se prosterne pour baiser ses vêtements et s'en va plus tranquille.

"Maître trois fois saint, puis-je te saluer ?" demande l'un des trois hommes qui sont survenus et qui se sont arrêtés respectueusement derrière Jésus, en attendant qu'il congédie la femme, et qui ont donc entendu la promesse de Jésus. Et cet homme qui salue, c'est Manaën.

Jésus se tourne et dit avec un sourire : "Paix à toi, Manaën ! Tu t'es donc souvenu de Moi ?"

"Toujours, Maître. Et j'avais décidé de venir te trouver chez Lazare ou au Jardin des Oliviers pour être avec Toi. Mais avant la Pâque, le Baptiste a été pris. Il a été repris par trahison, et moi je craignais qu'en l'absence d'Hérode, venu à Jérusalem pour la Pâque, Hérodiade ne commandât de tuer le Saint. Elle n'a pas voulu aller à Sion pour les fêtes, disant qu'elle était malade. Malade, oui, de haine et de luxure... Je suis allé à Machéronte pour surveiller... et retenir la femme perfide qui serait capable de tuer de sa main... Et elle ne le fait pas par crainte de perdre la faveur d'Hérode qui... par peur ou par conviction, défend Jean, en se limitant à le garder en prison. En ce moment Hérodiade a fui la chaleur accablante de Machéronte pour aller dans un château qui lui appartient. Et je suis venu avec mes amis et disciples de Jean. Il les a envoyés pour t'interroger et je me suis uni à eux."

Les gens, entendant parler d'Hérode et comprenant quel est celui qui en parle, s'empressent avec curiosité autour du groupe de Jésus et des trois.

"Que vouliez-vous me demander ?" demande Jésus après les échanges de salutations avec les deux austères personnages.

"Parle, Manaën, toi qui sais tout, et Lui es plus attaché" dit l'un des deux.

"Voici, Maître. Tu dois être indulgent si, par trop d'amour, les disciples arrivent à se méfier de Celui qu'ils croient opposés à leur maître ou désireux de le supplanter. C'est ce que font les tiens et de même ceux de Jean. C'est une jalousie compréhensible qui montre tout l'amour des disciples pour leurs maîtres. Quant à moi,.. je suis impartial, et eux qui sont avec moi peuvent le dire, car je te connais et je connais Jean; et je vous aime avec justice, au point que t'aimant Toi, pour ce que tu es, j'ai préféré faire le sacrifice de rester près de Jean parce que je le vénère, lui aussi, pour ce qu'il est, et actuellement parce qu'il est plus en danger que Toi.

Maintenant, à cause de cet amour qu'attisent par leur rancœur les pharisiens, eux sont arrivés à douter que tu es le Messie. Et ils l'ont avoué à Jean, croyant lui faire plaisir en lui disant : "Pour nous, c'est toi qui es le Messie. Il ne peut y avoir quelqu'un de plus saint que toi". Jean a commencé par leur faire des reproches en les appelant blasphémateurs et puis, après les reproches, avec plus de douceur, il leur a expliqué tout ce qui te désigne comme le vrai Messie. Enfin, voyant qu'ils n'étaient pas encore persuadés, il a pris deux d'entre eux, ceux-ci, et leur a dit : "Allez le trouver et dites-lui en mon nom : 'Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?' ". Il n'a pas envoyé les disciples autrefois bergers, car eux croient et il n'aurait servi à rien de les envoyer. Mais il a choisi parmi ceux qui doutent pour qu'ils t'approchent et que leurs paroles dissipent les doutes de ceux qui sont comme eux. Je les ai accompagnés pour pouvoir te voir. J'ai parlé. Toi, maintenant, apaise leurs doutes."

"Mais ne nous crois pas hostiles, Maître ! Les paroles de Manaën pourraient te le faire penser. Nous... nous... Nous connaissons depuis des années le Baptiste et nous l'avons toujours vu saint, pénitent, inspiré. Toi... nous ne te connaissons que par les paroles d'autrui. Et tu sais ce qu'est la parole des hommes... Elle crée et détruit renommée et louange par le contraste entre ceux qui exaltent et ceux qui dénigrent, comme un nuage se forme et se dissipe par l'effet de deux vents contraires."

"Je sais, je sais. Je lis dans votre esprit, et vos yeux lisent la vérité dans ce qui vous entoure, de même que vos oreilles ont entendu mon entretien avec la veuve. Cela suffirait pour vous persuader. Mais je vous dis : observez ce qui m'entoure. Ici, il n'y a pas de riches ni de jouisseurs, il n'y a pas de personnes scandaleuses. Mais des pauvres, des malades, des israélites honnêtes qui veulent connaître la Parole de Dieu. Et rien d'autre. Celui-ci, celui-là, cette femme, et puis cette fillette, et ce vieillard sont venus ici malades et maintenant ils sont en bonne santé. Interrogez-les et ils vous diront ce qu:ils avaient et comment je les ai guéris, et comme ils sont maintenant. Faites, faites. Moi, pendant ce temps, je parle avec Manaën" et Jésus va se retirer.
"Non, Maître. Nous ne doutons pas de tes paroles. Donne-nous seulement une réponse à apporter à Jean, pour qu'il voie que nous sommes venus et pour qu'il puisse se baser sur elle pour persuader nos compagnons."

"Allez rapporter ceci à Jean : "Les sourds entendent, cette fillette était sourde et muette, Les muets parlent, et cet homme était muet de naissance. Les aveugles voient". Homme, viens ici. Dis-leur ce que tu avais» dit Jésus en prenant un miraculé par le bras.

Celui-ci dit : "Je suis maçon, et il m'est tombé sur la figure un seau plein de chaux vive. Elle m'a brûlé les yeux. Depuis quatre ans j'étais dans les ténèbres. Le Messie a humecté mes yeux desséchés avec sa salive et ils sont redevenus plus frais que quand j'avais vingt ans. Qu'il en soit béni."

Jésus reprend : "Et avec les aveugles, les sourds, les muets guéris, se redressent les boiteux et courent les estropiés. Voilà ce vieillard qui était tout à l'heure déformé et qui maintenant est droit comme un palmier du désert et agile comme une gazelle. Se guérissent les maladies les plus graves. Toi, femme, qu'avais-tu ?"

"Un mal au sein pour avoir trop donné de lait à des bouches voraces et le mal, avec le sein, me rongeait la vie. Maintenant, re- gardez" et elle entrouvre son vêtement, montrant son sein intact et elle ajoute : "Ce n'était qu'une plaie et ma tunique encore couverte de pus le montre. Maintenant je m'en vais à la maison mettre un vêtement propre. Je suis forte et heureuse. Alors que seulement hier j'étais mourante, amenée ici par des gens charitables, et si malheureuse... à cause des enfants qui allaient être sans mère. Louange éternelle au Sauveur !"

"Vous entendez ? Et vous pouvez interroger le chef de la synagogue de cette ville sur la résurrection de sa fille et, en allant à Jéricho, passez par Naïm. Informez-vous au sujet du jeune homme ressuscité en présence de toute la ville et au moment où on allait le mettre au tombeau. Vous pourrez ainsi rapporter que les morts ressuscitent. Que beaucoup de lépreux sont guéris, vous pouvez le savoir dans de nombreuses localités d'Israël, mais si vous voulez aller à Sicaminon, cherchez-en parmi les disciples et vous en trouverez plusieurs. Dites donc à Jean que les lépreux sont purifiés. Et dites, puisque vous le voyez, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé à mon sujet. Dites cela à Jean. Et dites-lui que je le bénis avec tout mon amour."

"Merci, Maître. Bénis-nous aussi avant notre départ."

"Vous ne pouvez partir par cette chaleur. Soyez donc mes hôtes jusqu'au soir. Vous vivrez pendant un jour la vie de ce Maître qui n'est pas Jean, mais que Jean aime parce qu'il sait qui il est. Venez à la maison. Il y fait frais et je vous restaurerai. Adieu, mes auditeurs. La paix soit avec vous" et après avoir congédié les foules, il rentre à la maison avec les trois hôtes...

...Je ne sais pas ce qu'ils disent pendant ces heures de chaleur étouffante. Ce que je vois maintenant, ce sont les préparatifs du départ des deux disciples pour Jéricho. Il semble que Manaën reste car on n'a pas amené son cheval avec les deux ânes robustes devant l'ouverture du mur de la cour. Les deux envoyés de Jean, après plusieurs inclinations au Maître et à Manaën, montent en selle et se retournent encore pour regarder et saluer jusqu'à ce qu'un détour de la route les dérobe à la vue.

Beaucoup de gens de Capharnaüm se sont rassemblés pour voir ce départ, car la nouvelle de la venue des disciples de Jean et la réponse que leur a faite Jésus ont fait le tour du pays et je crois aussi des autres pays voisins. Je vois des personnes de Bethsaïda et de Corozaïn, qui se sont présentées aux envoyés de Jean en demandant de ses nouvelles et en lui envoyant leurs salutations -ce sont peut-être d'anciens disciples du Baptiste - qui restent maintenant en groupe avec des gens de Capharnaüm pour commenter. Jésus, avec à son côté Manaën, va rentrer dans la maison en parlant. Mais les gens se pressent autour de Lui, curieux d'observer le frère de lait d'Hérode et ses manières pleines de respect pour Jésus et ils désirent parler avec le Maître.

Il y a aussi Jaïre, le chef de synagogue mais, grâce à Dieu, il n'y a pas de pharisiens. C'est justement Jaïre qui dit : "Jean sera content ! Non seulement tu lui as envoyé une réponse exhaustive mais aussi, en les retenant, tu as pu les instruire et leur montrer un miracle."

"Et puis, quel miracle !" dit un homme. "J'avais amené exprès ma fillette aujourd'hui pour qu'ils la voient. Elle n'a jamais été aussi bien et, pour elle, c'est une joie de venir trouver le Maître. Vous avez entendu, hein ? sa réponse ? "Je ne me souviens pas de ce que c'est que la mort. Mais je me souviens qu'un ange m'a appelée en me faisant passer à travers une lumière de plus en plus vive au bout de laquelle était Jésus. Et comme je l'ai vu alors, avec mon esprit qui revenait en moi, je ne le vois plus maintenant. Vous et moi, en ce moment, nous voyons l'Homme, mais mon esprit a vu le Dieu renfermé dans l'Homme". Et comme elle est devenue bonne, depuis lors ! Elle l'était bonne, mais maintenant c'est vraiment un ange. Ah ! pour moi, que tous disent ce qu'ils veulent, il n'y a de saint que Toi !"

"Mais Jean aussi est saint" dit quelqu'un de Bethsaida.

"Oui, mais il est trop sévère."

"Il ne l'est pas davantage pour les autres que pour lui-même."

"Mais il ne fait pas de miracles et l'on dit qu'il jeûne pour être comme un mage."
"Et pourtant il est saint" la discussion s'étend dans la foule. Jésus lève la main et l'étend avec le geste habituel qu'il a quand il réclame le silence et l'attention parce qu'il veut parler. Le silence se fait tout de suite. Jésus dit : "Jean est saint et grand. Ne regardez pas ses manières de faire ni l'absence de miracles. En vérité je vous le dis : "C'est un grand du Royaume de Dieu". C'est là qu'il apparaîtra dans toute sa grandeur.

Plusieurs se lamentent de ce qu'il était et est sévère jusqu'à paraître dur. En vérité je vous dis que lui a fait un travail de géant pour préparer les voies du Seigneur, Et celui qui travaille ainsi n'a pas de temps à perdre en mollesses. Ne disait-il pas lui, quand il était le long du Jourdain, les paroles où Isaïe l'annonce, lui et le Messie : "Toute vallée sera comblée, toute montagne sera abaissée, les voies tortueuses seront redressées et les voies raboteuses aplanies" et cela pour préparer les voies au Sauveur et Roi ?

Mais, en vérité, il a fait, lui, plus que tout Israël pour me préparer la route ! Et qui doit abattre les montagnes et combler les vallées, redresser les chemins et rendre douces les montées pénibles, ne peut que travailler avec rudesse. C'est qu'il était le Précurseur et il ne me devançait que de quelques lunes et il fallait que tout soit fait avant que le Soleil soit haut sur le jour de la Rédemption.

Ce jour est arrivé, le Soleil monte pour resplendir sur Sion et de là sur tout le monde. Jean a préparé la route, comme il le devait. .Qu'êtes-vous allés voir dans le désert ? Un roseau que le vent courbe dans toutes les directions ? Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu souplement ? Mais ces gens habitent les maisons des rois, enveloppés de vêtements souples et servis avec respect par mille serviteurs et courtisans, courtisans eux aussi d'un pauvre homme. Ici, il y en a un. Demandez-lui s'il n'a pas de dégoût pour la vie de cour et de l'admiration pour le rocher solitaire et rugueux sur lequel en vain se ruent la foudre et la grêle et sur lequel luttent les vents imbéciles pour l'arracher alors qu'il reste solide avec l'élan de toutes ses parties vers le ciel, avec sa pointe qui d'en haut prêche la joie tant elle est élancée, pointue comme une flamme qui s'élève.

Voilà ce qu'est Jean. C'est ainsi que le voit Manaën car il a compris la vérité de la vie et de la mort, et il voit la grandeur là où elle se trouve, même si elle se cache sous des apparences sauvages.

Et vous, qu'avez-vous vu en Jean quand vous êtes allés le voir ? Un prophète ? Un saint ? Je vous le dis : il est plus qu'un prophète. Il est plus que beaucoup de saints, plus que des saints car c'est lui dont il est écrit : "Voici que J'envoie devant vous mon ange pour préparer ton chemin devant Toi".

Réfléchissez. Vous savez que les anges sont de purs esprits créés par Dieu à sa ressemblance spirituelle, servant de lien entre l'homme : perfection de la création visible et matérielle, et Dieu : perfection du Ciel et de la Terre, Créateur du Royaume spirituel et du règne animal. Dans l'homme, même le plus saint, il y a toujours la chair et le sang pour mettre un abîme entre lui et Dieu. Et l'abîme s'approfondit par suite du péché qui alourdit même ce qu'il y a de spirituel dans l'homme. Voici alors que Dieu crée les anges, créatures qui atteignent le sommet de l'échelle de la création comme les minéraux en marquent la base, les minéraux, la poussière qui forme la terre, les matières inorganiques en général. Purs miroirs de la Pensée de Dieu, flammes qui s'appliquent à agir par amour, prêts pour comprendre, empressés d'agir, libres dans leur volonté comme nous, mais d'une volonté toute sainte qui ignore les révoltes et l'entraînement du péché. Voilà ce que sont les anges adorateurs de Dieu, ses messagers auprès des hommes, nos protecteurs, qui nous donnent la Lumière qui les enveloppe et le Feu qu'ils recueillent de leur adoration.

Jean est appelé : "ange" par la parole prophétique. Eh bien, je vous le dis : "Parmi ceux qui sont nés de la femme, il ne s'en est jamais levé un plus grand que Jean Baptiste". Et pourtant le plus petit du Royaume des Cieux sera plus grand que lui-homme. Car quelqu'un du Royaume des Cieux est fils de Dieu et non fils de la femme. Tendez donc tous à devenir citoyens du Royaume.

Que vous demandiez-vous l'un à l'autre ?"

"Nous disions : "Mais est-ce que Jean sera dans le Royaume ? Et comment y sera-t-il ?""
"Lui, en son esprit est déjà du Royaume et il y sera après la mort comme un des soleils les plus brillants de l'éternelle Jérusalem. Et cela à cause de la Grâce qui, en lui, est sans défaut et à cause de sa propre volonté. Car il a été et il est violent même avec lui-même, pour une fin sainte...A partir du Baptiste le Royaume des Cieux appartient à ceux qui savent le conquérir par la force opposée au Mal et ce sont les violents qui le conquièrent. Car maintenant, on connaît ce qu'il faut faire et tout est donné pour cette conquête. Ce n'est plus le temps où ne parlaient que la Loi et les Prophètes. Eux ont parlé jusqu'à Jean.

Maintenant c'est la Parole de Dieu qui parle et elle ne cache pas un iota de ce qu'il faut savoir pour cette conquête. Si vous croyez en Moi, vous devez donc voir Jean comme l'Elie qui doit venir. Qu'entende qui a des oreilles pour entendre.
Mais, à qui comparerai-je cette génération ? Elle est semblable à celle que décrivent ces garçons qui, assis sur la place, crient à leurs compagnons : "Nous avons joué et vous n'avez pas dansé; nous avons entonné des lamentations et vous n'avez pas pleuré". De fait, est venu Jean qui ne mange ni ne boit, et cette génération dit : "Il peut agir ainsi, car il a le démon qui l'aide". Le Fils de l'homme est venu, qui mange et boit, et ils disent : "C'est un gros mangeur et un buveur, ami de publicains et de pécheurs". Ainsi la Sagesse voit ses fils lui rendre justice ! En vérité je vous le dis que seuls les tout petits savent reconnaître la vérité parce qu'il n'y a pas de malice en eux."

"Tu as bien parlé, Maître" dit le chef de la synagogue. "Voilà pourquoi ma fille, encore sans malice, te voit tel que nous n'arrivons pas à te voir. Et pourtant cette ville et celles voisines voient déborder sur elles ta puissance, ta sagesse et ta bonté et, je dois le reconnaître, elles ne progressent qu'en méchanceté à ton égard. Elles ne se repentent pas et le bien que tu leur donnes produit une fermentation de haine envers Toi."
"Comment parles-tu, Jaïre ? Tu nous calomnies ! Nous sommes ici parce que fidèles au Christ" dit quelqu'un de Bethsaïda.

"Oui. Nous. Mais combien sommes-nous ? Moins de cent sur trois villes qui devraient être aux pieds de Jésus. Parmi ceux qui manquent, et je parle des hommes, la moitié est hostile, un quart indifférent, l'autre je veux penser qu'il ne peut pas venir. N'est-ce pas une faute aux yeux de Dieu ? Et est-ce qu'Il ne punira pas toute cette rancœur et cet entêtement dans le mal ? Parle Toi, Maître, qui sais et qui, si tu te tais, c'est à cause de ta bonté mais pas parce que tu ignores. Tu es généreux et on prend cela pour de l'ignorance et de la faiblesse. Parle donc, et que ta parole puisse secouer au moins les indifférents, puisque les méchants ne se convertissent pas mais deviennent toujours plus méchants."

"Oui, c'est une faute et elle sera punie. Car le don de Dieu ne doit jamais être méprisé ni servir à faire du mal. Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi Bethsaïda, vous qui faites un mauvais usage des dons de Dieu ! Si à Tyr et à Sidon il y avait eu les miracles produits parmi vous déjà depuis longtemps, vêtus de cilice et couverts de cendre, ses habitants auraient fait pénitence et seraient venus à Moi. Aussi je vous dis que pour Tyr et Sidon on usera d'une plus grande clémence que pour vous le jour du Jugement. Et toi, Capharnaüm, tu crois que seulement pour m'avoir donné l'hospitalité tu seras exaltée jusqu'au Ciel ? Tu descendras jusqu'à l'enfer. Car si à Sodome avaient été faits les miracles que je t'ai donnés, elle serait encore florissante, parce qu'elle aurait cru en Moi et se serait convertie, Aussi il y aura plus de clémence pour Sodome au jour du Jugement dernier, parce qu'elle n'a pas connu le Sauveur et sa Parole et par conséquent sa faute est moins grande, que pour toi qui as connu le Messie et entendu sa parole et ne t'es pas convertie.

Cependant, puisque Dieu est juste, pour ceux de Capharnaüm, de Bethsaïda et de Corozaïn qui ont cru et se sanctifient en obéissant à ma parole, on usera d'une grande miséricorde. Car il n'est pas juste que les justes soient englobés dans la ruine des pécheurs. Pour ce qui concerne ta fille, Jaïre, et la tienne, Simon, et ton enfant, Zacharie, et tes petits-enfants, Benjamin, je vous dis qu'eux qui sont sans malice voient déjà Dieu. Et vous voyez comme leur foi est pure et travaille en eux, unie à la sagesse céleste et au désir de charité que les adultes ne possèdent pas."

Et Jésus, levant les yeux vers le ciel qui s'assombrit vers le soir, s'écrie : "Je te remercie, ô Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, d'avoir caché ces choses aux sages et aux savants et de les avoir révélées aux petits. C'est ainsi, Père, parce que c'est ainsi qu'il t'a plu de le faire. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne le connaît en dehors du Fils et de ceux auxquels le Fils aura voulu le révéler. Et Moi, je l'ai révélé aux petits, aux humbles, aux purs, car Dieu se communique à eux, et la vérité descend comme une semence sur les terres libres, et sur elle le Père fait pleuvoir ses lumières pour qu'elle s'enracine et produise une plante.

En vérité le Père prépare ces esprits de ceux qui sont petits par l'âge ou par leur volonté pour qu'ils connaissent la vérité et que j'aie la joie de leur foi."

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Les_di14
"Es-tu le Messie ?" demandent les envoyés du Baptiste


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 10 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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