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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 9 Avr - 7:28


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Jésus travaille comme menuisier pour une veuve à Corozaïn"

Jésus travaille activement dans un atelier de menuisier. Il est en train de finir une roue. Un enfant, grêle et triste, l'aide en Lui apportant une chose ou l'autre. Manaën, témoin inutile mais admirateur, est assis sur un banc près du mur.

Jésus a quitté son beau vêtement de lin et en a revêtu un foncé qui, n'étant pas le sien, Lui arrive à mi-jambes. Un habit de travail, propre, mais ravaudé, peut-être celui du menuisier mort.

Jésus encourage l'enfant par des sourires et des bonnes paroles, lui apprenant ce qu’il faut faire pour amener la colle au point juste, pour faire briller les parois du coffre.

"Tu as vite fait de le finir, Maître" dit Manaën en se levant et en passant le doigt sur les moulures du coffre terminé que l'enfant fait briller avec un liquide.

"Il était presque fini!..."

"Je voudrais l'avoir, ce travail que tu as fait, mais est déjà venu l'acheteur, qui semble avoir des droits,.. Tu l'as déçu. Il espérait pouvoir prendre tout pour compenser le peu de deniers qu'il avait avancés. Au lieu de cela, il prend ses objets et c'est tout. Si c’était au moins quelqu'un qui croit en Toi, ils auraient une valeur infinie pour lui. Mais tu as entendu ?…"

"Laisse-le faire. Du reste ici il y a du bois et la femme sera très heureuse qu'on l'emploi pour en tirer profit, Commande-moi un coffre, et je te le ferai..."

"Vraiment, Maître ? Mais tu as l'intention de travailler encore ?"

"Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de bois. Je suis un ouvrier consciencieux" dit-il en souriant plus ouvertement.

"Un coffre fait par Toi ! Oh ! quelle relique ! Mais que mettrai-je dedans ?"
"Tout ce que tu veux, Manaën. Cela ne sera qu'un coffre."

"Mais, c'est Toi qui l'auras fait !"

"Eh bien ? Le Père aussi a fait l'homme, Il a fait tous les hommes. Et pourtant qu'est-ce que l'homme a mis en lui et qu'y mettent les hommes ?" Jésus parle et travaille, cherchant ça et là des outils dont il a besoin, serrant l'étau, vrillant, rabotant, tournant, selon les besoins.

"C'est le péché que nous y avons mis. C'est vrai."

"Tu vois ! Et crois bien que l'homme créé par Dieu est beaucoup plus qu'un coffre fabriqué par Moi. Ne confonds jamais l'objet et l'action. De mon travail fais-en une relique pour ton esprit."

"Qu'est-ce à dire ?"

"C'est-à-dire : donne à ton esprit l'enseignement déduit de ce que je fais."

"Ta charité, ton humilité, ton activité, alors… Ces vertus, n'est- ce pas ?"

"Oui, et toi fais la même chose à l'avenir."

"Oui, Maître, mais tu me le fais, le coffre ?"

"Je te le fais. Mais prends garde que, puisque tu y vois toujours une relique, je te le ferai payer comme tel. Au moins on pourra dire qu'une fois j'ai été Moi aussi avide d'argent... Mais tu sais pour qui est cet argent... Pour ces orphelins..."

"Demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai. Au moins j'aurai une excuse pour mon oisiveté, alors que Toi, Fils de Dieu, tu travailles."

"Il est dit : "Tu mangeras ton pain arrosé par la sueur de ton front"."

"Mais cela est dit pour l'homme coupable. Pas pour Toi !"

"Oh ! Un jour je serai le Coupable et j'aurai sur Moi tous les péchés du monde. Je les emmènerai avec Moi à mon premier départ."

"Et crois-tu que le monde ne péchera plus ?"

"Il le devrait... Mais il péchera toujours. A cause de cela, le poids que j'aurai sur Moi sera tel qu'il me brisera le cœur. Car j'aurai tous les péchés faits depuis Adam jusqu'à cette heure, et depuis cette heure jusqu'à la fin des siècles. J'expierai tous les péchés des hommes."

"Et l'homme ne te comprendra et ne t'aimera pas encore... Crois-tu que Corozaïn se convertisse par cet enseignement silencieux et saint que tu es en train de donner par ton travail accompli pour secourir une famille ?"

"Non. Elle dira : "Il a préféré travailler pour passer le temps et gagner de l'argent". Mais Moi, je n'avais plus d'argent. J'avais tout donné. Je donne toujours tout ce que j'ai jusqu'à la dernière piécette et j'ai travaillé pour donner de l'argent."

"Et à manger pour Toi et Matthieu ?"

"Dieu y aurait pourvu."

"Mais tu nous as donné à manger."

"C'est vrai."

"Comment as-tu fait ?"

"Demande-le au maître de maison."

"Je le lui demanderai certainement dès notre retour à Capharnaüm."

Jésus rit paisiblement dans sa barbe blonde.

Un silence pendant lequel on n'entend que le grincement de l'étau serré sur deux pièces d'une roue.

Puis Manaën demande : "Que comptes-tu faire avant le sabbat ?"

"Aller à Capharnaüm attendre les apôtres. Il est convenu de nous réunir chaque vendredi soir et de rester ensemble tout le sabbat. Puis je donnerai les ordres. Et si Mathieu est guéri, il y aura six couples pour évangéliser. Sinon... Veux-tu aller avec eux ?"

"Je préfère rester avec Toi, Maître... Mais laisse-moi pourtant te donner un conseil ?"
"Dis-le. S'il est juste, je l'accepterai."

"Ne reste jamais tout seul. Tu as beaucoup d'ennemis, Maître."

"Je le sais. Mais crois-tu que les apôtres feraient grand-chose en cas de danger ?"
"Ils t'aiment, je crois."

"Certainement, mais ce serait inutile. Les ennemis, s'ils avaient l'idée de s'emparer de Moi, viendraient avec des forces beaucoup plus grandes que celles des apôtres."
"Peu importe. Ne reste pas seul"

"Dans deux semaines, je serai rejoint par de nombreux disciples. Je les prépare pour les envoyer eux aussi évangéliser. Je ne serai plus seul. Sois tranquille."

Pendant qu'ils parlent ainsi, de nombreux curieux de Corozaïn viennent jeter un coup d'œil et puis s'en vont sans parler.

"Ils sont étonnés de te voir au travail."

"Oui. Mais ils ne savent pas être humbles au point de dire : "Il nous fait ainsi la leçon". Les meilleurs que j'avais ici sont avec les disciples, sauf un vieillard qui est mort. Peu importe. La leçon est toujours une leçon."

"Que diront les apôtres en sachant que tu es ouvrier ?"

"Ils sont onze, car Mathieu s'est déjà prononcé. Il y aura onze avis différents et pour la plupart opposés. Mais cela me servira pour les instruire."

"Me permets tu d'assister à ton instruction ?"

"Si tu veux rester..."

"Mais je suis un disciple, et eux des apôtres !"

"Ce qui fera du bien aux apôtres sera utile aussi au disciple."

"Eux se trouveront gênés d'être rappelés à la justice en ma présence."

"Ce sera utile pour leur humilité. Reste, reste, Manaën. Je te garde volontiers avec Moi."

"Et moi, je reste volontiers."

La veuve se présente et dit : "Le repas est prêt, Maître, mais tu travailles trop..."
"Je gagne mon pain, femme. Et puis... Voici un autre client. Il veut un coffre, lui aussi. Et puis il paie bien. La place du bois restera vide" dit Jésus en enlevant un tablier déchiré qu'il avait devant Lui et en sortant de la pièce pour se laver à une bassine que la femme Lui a apportée dans le jardin. Et elle, avec un de ces sourires indécis qui affleurent après une longue période de pleurs; dit : "Vide l'emplacement du bois, la maison pleine de ta présence et le cœur plein de paix. Je n'ai plus peur du lendemain, Maître. Et Toi, n'aie pas peur que nous puissions t'oublier."

Ils entrent dans la cuisine et la vision prend fin.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome: 4/130

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 10 Avr - 7:25

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"L'amour est le secret et le commandement de la gloire"

Jésus, accompagné de Manaën, sort de la maison de la veuve en disant : "Paix à toi et aux tiens. Après le sabbat, nous nous retrouverons. Adieu, petit Joseph. Demain, repose-toi et joue, après tu m'aideras encore. Pourquoi pleures-tu ?"

"J'ai peur que tu ne reviennes plus..."

"Je dis toujours la vérité. Mais te déplaît-il tant que je m'en aille ?"

L'enfant acquiesce de la tête.

Jésus le caresse et dit : "Un jour est vite passé. Demain tu restes avec ta mère et tes frères. Et moi, je reste avec mes apôtres et je leur parle. Ces jours-ci, je t'ai parlé pour t'apprendre à travailler. Maintenant je vais les trouver pour leur apprendre à prêcher et à être bons. Tu ne te divertirais pas avec Moi, seul enfant parmi tant d'hommes."
"Oh ! Je me divertirais parce que je serai avec Toi."

"J'ai compris, femme ! Ton fils fait comme beaucoup, et ce sont les meilleurs. Il ne veut pas me quitter. Me fais-tu confiance de me le laisser jusqu'à après-demain ?"

"Oh ! Seigneur ! Mais je te les donnerais tous ! Avec Toi, ils sont en sécurité comme au Ciel... Et cet enfant, qui était celui qui restait le plus avec son père, a trop souffert. Il s'y est trouvé, lui, au moment... Tu vois ?.. Il ne fait que pleurer et languir. Ne pleure pas, mon fils. Demande au Seigneur si ce n'est pas vrai ce que je dis. Maître, moi, pour le consoler, je lui dis toujours que son père n'est pas perdu, mais seulement parti momentanément loin de nous."

"C'est la vérité. C'est exactement comme te dit ta mère, petit Joseph."

"Mais jusqu'à ce que je meure je ne vais pas le retrouver. Et je suis petit. Et si je deviens vieux comme l'était Isaac, combien je dois attendre ?"

"Pauvre enfant ! Mais le temps passe vite."

"Non, Seigneur. Cela fait trois semaines que je n'ai plus le père, et cela me paraît si long, si long !... Moi, je ne peux me passer de lui..." et il pleure sans bruit, mais avec une profonde peine.

"Tu le vois ? Il est toujours ainsi. Et spécialement quand il n'est pas pris par des choses qui l'absorbent. Le sabbat est un tourment. J'ai peur qu’il ne meure..."

"Non. J'ai un autre petit, sans père et sans mère. Il était amaigri et triste. Maintenant, auprès d'une brave femme de Bethsaïda, et avec la certitude de ne pas être séparé de ses parents, il a refleuri en sa chair et en son esprit. Il en sera ainsi du tien et, à cause de ce que je lui dirai, et parce que le temps est un grand médecin, et aussi parce que quand il te verra plus tranquille pour le pain quotidien il sera plus tranquille, lui aussi. Adieu, femme. Le soleil descend et je dois partir. Viens, Joseph. Salue ta mère, tes frères et la grand-mère et puis rejoins-moi en courant."

Et Jésus s'en va.

"Et maintenant que vas-tu dire aux apôtres ?"

"Que j'ai un disciple ancien et un neuf."

Ils traversent Corozaïn qu'anime une foule de gens. Un groupe d'hommes arrête Jésus : "Tu t'en vas ? Tu ne restes pas pour le sabbat ?"

"Non, je vais à Capharnaüm."

"Sans dire un mot de toute la semaine. Nous ne sommes pas dignes de ta parole ?"
"Ne vous ai-je pas donné pendant six jours la meilleure parole ?"

"Quand ? Et à qui ?"

"A tous. De l'établi du menuisier. Pendant des jours j"ai prêché qu’il faut aimer le prochain et l'aider de toutes manières, spécialement quand cil s'agit d'êtres faibles, comme sont les veuves et les orpheLins. Adieu, vous de Corozaïn. Méditez pendant le sabbat la leçon que je vous ai donnée." Et Jésus se remet en route, laissant les citadins interdits.

Mais l'enfant, qui rejoint Jésus en courant, réveille leur curiosité, et ils disent à Jésus que de nouveau ils arrêtent : "Tu emmènes le garçon de la veuve ? Pourquoi ?"
"Pour lui apprendre à croire que Dieu est Père et qu'en Dieu il trouvera aussi le père perdu. Et aussi pour qu'il y ait quelqu'un qui croit, ici, à la place du vieil Isaac."

"Avec tes disciples, il y en a trois de Corozaïn"

"Avec les miens. Pas ici. Celui-là sera ici. Adieu." Et tenant l'enfant entre Lui et Manaën, il se dirige rapidement à travers la campagne vers Capharnaüm, tout en parlant avec Manaën.

Ils rejoignent Capharnaüm où les apôtres sont déjà arrivés. Assis sur la terrasse, à l'ombre de la tonnelle, autour de Matthieu, ils racontent ce qu'ils ont fait à leur compagnon qui n'est pas encore guéri. Ils se retournent au léger bruit des sandales sur l'escalier et ils voient la tête blonde de Jésus qui émerge graduellement du muret de la terrasse. Ils courent vers Lui qui sourit... et restent pétrifiés en voyant que derrière Jésus il y a un pauvre enfant. Manaën monte aussi, magnifique en son vêtement de lin blanc que fait ressortir davantage la beauté de sa ceinture précieuse, son manteau rouge flamme de lin teint, si brillant qu'il paraît être en soie, à peine fixé aux épaules pour lui faire en arrière une sorte de traîne, son couvre-chef de byssos que tient un fin diadème d'or, une lame burinée qui coupe en son milieu son large front en lui donnant en quelque sorte un air de roi d'Égypte. Sa présence arrête une avalanche de questions que les yeux pourtant expriment clairement.

Mais, après les salutations réciproques, assis maintenant près de Jésus, les apôtres demandent : "Et lui ?" en montrant l'enfant.

"C'est ma dernière conquête : un petit Joseph, menuisier comme le grand Joseph qui me servit de père. Il m'est donc très cher, comme je lui suis très cher. N'est-ce pas, enfant ? Viens ici, que je te fasse connaître mes amis dont tu as tant entendu parler. Celui-ci, c'est Simon Pierre : l'homme le meilleur pour les enfants qui existe. Et celui-ci, c'est Jean : un grand enfant qui te parlera de Dieu même en jouant. Et cet autre c'est Jacques, son frère, sérieux et bon comme un frère aîné.

Celui-là, c'est André, frère de Simon Pierre : tu t'entendras tout de suite bien avec lui car il est doux comme un agneau. Et. puis voilà Simon le Zélote : il aime tant les enfants sans père qu'il ferait, je crois, le tour de la terre pour les chercher, s'il n'était pas avec Moi. Puis voilà Judas de Simon et avec lui Philippe de Bethsaïda et Nathanaël. Vois-tu comme ils te regardent ? Ils ont des enfants, eux aussi, et ils aiment les enfants. Et ces deux, ce sont mes frères, Jacques et Jude : ils aiment tout ce que j'aime et donc ils t'aimeront. Maintenant allons trouver Matthieu qui a mal au pied et pourtant n'a pas de rancœur pour les enfants qui, en jouant étourdiment, l'ont atteint avec un caillou pointu. N'est-ce pas, Matthieu ?"
"Oh ! non, Maître. C'est le fils de la veuve ?"

"Oui. Il est très brave, mais il est resté très triste."

"Oh ! le pauvre enfant ! Je ferai appeler Jacquot et tu joueras avec lui" et Matthieu le caresse en l'attirant par la main près de lui.

Jésus termine la présentation avec Thomas qui, en homme pratique, la complète en offrant au petit une grappe de raisin qu'il détache de la tonnelle.

"Maintenant vous êtes amis" conclut Jésus en s'asseyant de nouveau pendant que l'enfant mange son raisin en répondant à Matthieu qui le garde près de lui.

"Mais où as-tu été tout seul pendant toute la semaine ?"

"A Corozaïn, Simon de Jonas."

"Cela je le sais. Mais qu'y as-tu fait ? Tu es allé chez Isaac ?"

"Isaac l'Adulte est mort"

"Et alors ?"

"Matthieu ne te l'a pas dit ?"

"Non. Il a dit seulement que tu étais à Corozaïn depuis le lendemain de notre départ."

"Matthieu est plus brave que toi. Lui sait se taire, et toi tu ne sais pas freiner ta curiosité."

"Pas la mienne. Celle de tout le monde."

"Eh bien : je suis allé à Corozaïn pour prêcher la charité en acte."

"La charité en acte ? Que veux-tu dire ?" demandent plusieurs.

"A Corozaïn il y a une veuve avec cinq enfants et une vieille malade. L'homme est mort subitement près de son établi, laissant derrière lui la misère et des travaux inachevés. Corozaïn n'a pas su trouver un brin de pitié pour cette famille malheureuse. Je suis allé achever les travaux et..."

Il se produit un vacarme. C'est à qui demande, à qui proteste, à qui gourmande Matthieu de l'avoir permis, à qui admire, à qui critique. Et d'ailleurs ceux qui critiquent ou protestent sont la majorité.

Jésus laisse l'orage se calmer comme il s'est formé, et dit pour toute réponse : "Et je vais y retourner après-demain et je ferai ainsi jusqu'à ce que j'aie fini. Et je veux espérer que vous au moins comprendrez. Corozaïn est un noyau compact et qui est dépourvu de germe. Que vous soyez, vous au moins, des noyaux qui ont un germe. Toi, enfant, donne-moi la noix que Simon t'a donnée et écoute-moi, toi aussi.

Vous voyez cette noix ? Et je la prends parce que je n'ai pas d'autres noyaux sous la main mais, pour comprendre la parabole, pensez aux noyaux des pignons, ou des palmiers, aux plus durs, à ceux des olives, par exemple . Ce sont des étuis fermés, sans fente, très durs, d'un bois compact. Ils semblent des écrins magiques que seule la violence peut ouvrir. Et pourtant, s'il arrive qu'on en mette un en terre, même simplement à terre, et qu'un passant l'enfonce, en passant dessus, juste assez pour qu'il s'enfonce dans le sol, qu'arrive-t-il ?

Que le coffre s'ouvre et produit des racines et des feuilles. Comment y arrive-t-il par lui-même ? Nous, nous devons frapper fort avec le marteau pour y réussir, et au contraire le noyau s'ouvre tout seul. Cette semence est donc magique ? Non. Elle a, à l'intérieur , une pulpe. Oh ! une chose faible, comparée à la dure coque ! Et pourtant elle nourrit une chose encore plus petite : le germe. Et c'est lui qui fait levier, qui force, ouvre, et donne une plante avec des racines et des feuilles. Essayez de mettre en terre des noyaux, et puis attendez. Vous verrez que certains lèvent, d'autres pas. Sortez ceux qui n'ont pas poussé, ouvrez-les avec le marteau, et vous verrez que ce sont des semences vides. Ce n'est donc pas l'humidité du sol ou la chaleur qui font ouvrir le noyau. Mais c'est la pulpe et plutôt l'âme de la pulpe : le germe qui, en se gonflant, fait office de levier et ouvre.

C'est la parabole. Mais appliquons-la à nous. Qu'ai-je fait qu'il ne fallait pas faire ? Nous nous sommes donc encore si peu compris, pour ne pas comprendre que l'hypocrisie est un péché et que la parole n'est que du vent si l'action ne vient pas lui donner sa force ? Que vous ai-je toujours dit, Moi ? "Aimez-vous les uns les autres. L'amour est le commandement et le secret de la gloire". Et Moi, qui prêche, devrais-je être sans charité ? Vous donner l'exemple d'un maître menteur ? Non, jamais !

Oh ! mes amis. Notre corps est le dur noyau. dans ce dur noyau est renfermée la pulpe : l'âme, en elle se trouve le germe que j'y ai déposé. Il est fait d'éléments multiples, mais le principal, c'est la charité. C'est elle qui fait office de levier pour ouvrir le noyau et libérer l'esprit des contraintes de la matière en l'unissant à Dieu qui est Charité. On ne fait pas seulement la charité avec des paroles ou de l'argent. On fait la charité avec la seule charité. Et que cela ne vous paraisse pas un jeu de mots. Moi, je n'avais pas d'argent et les paroles ne suffisaient pas pour ce cas. Ici il y avait sept personnes, au bord de la faim et de l'angoisse. Le désespoir avançait ses griffes noires pour saisir et noyer. Le monde s'éloignait, dur et égoïste, devant ce malheur. Le monde ne semblait pas avoir compris les paroles du Maître. Le Maître a évangélisé par le moyen des œuvres. J'avais la capacité et la liberté de le faire. Et j'avais le devoir d'aimer pour tout le monde ces petits que le monde laisse sans amour.

C'est tout cela que j'ai fait : Pouvez-vous encore me critiquer ? Ou bien est-ce Moi - en présence d'un disciple qui ne s'est pas scandalisé d’amener sa personne au milieu de la sciure et des copeaux pour ne pas abandonner le Maître et qui, j'en suis convaincu, me sera devenu plus attaché en me voyant penché sur le bois qu'il ne l'aurait été en me voyant sur un trône, et en présence d'un enfant qui m'a connu pour ce que je suis, malgré son ignorance, le malheur qui l'accable, et son absolue virginité de connaissance du Messie tel qu'il est en réalité – ou bien est-ce Moi qui doit vous critiquer ?

Vous ne parlez pas ? Ne vous mortifiez pas seulement pendant que j'élève la voix pour redresser des idées erronées. C'est par amour que je le fais, Mais mettez en vous le germe qui sanctifie et ouvre le noyau. Ou vous serez toujours des êtres inutiles, Ce que j'ai fait, vous devez être prêts à le faire. Pour l'amour du prochain, pour amener à Dieu une âme, aucun travail ne doit vous être trop lourd. Le travail, quel qu’il soit, n'est jamais humiliant. Mais humiliantes sont les actions basses, les faussetés, les dénonciations menteuses, les duretés, les injustices, l'usure, les calomnies, la luxure.

C'est cela qui mortifie l'homme. Et pourtant cela se fait sans honte, même par ceux qui veulent se dire parfaits et qui sûrement se sont scandalisés de me voir travailler avec la scie et le marteau. Oh ! Oh ! le marteau ! Le méprisable marteau, s'il sert à enfoncer des clous dans le bois pour fabriquer un objet qui donne à manger à des orphelins, comme il deviendra noble ! Le marteau sans noblesse, s'il est dans mes mains et pour une fin sainte, comme il n'aura plus cette apparence et comme voudront l'avoir tous ceux qui maintenant se mettraient à crier au scandale, à cause de lui !

Oh ! homme, créature qui devrait être lumière et vérité, comme tu es ténèbre et mensonge ! Mais vous, vous au moins, comprenez ce que c'est que le Bien, ce que c'est que la Charité, ce que c'est que l'Obéissance ! En vérité je vous dis que nombreux sont les pharisiens et qu'ils ne sont pas absents parmi ceux qui m'entourent."

"Non, Maître. Ne le dis pas ! Nous... c'est parce que nous t'aimons que nous ne voulons pas certaines choses !..."

"C'est parce que vous n'avez encore rien compris. Je vous ai parlé de la Foi et de l'Espérance et je croyais qu'il n'y avait pas besoin d'une nouvelle parole pour vous parler de la Charité, parce que je l'exhale tellement que vous devriez en être saturés. Mais je vois que vous ne la connaissez que de nom sans en connaître la nature et la forme. .De la même façon que vous connaissez la lune.

Vous rappelez-vous le jour où je vous ai dit que l'Espérance est comme le bras transversal du doux joug qui soutient la Foi et la Charité, et qu'elle est le gibet de l'humanité et le trône du salut ? Oui ? Mais vous n'avez pas compris le sens de mes paroles. Et pourquoi ne m'en avez-vous pas demandé l'explication ? Moi, je vous la donne. C'est un joug, car elle oblige l'homme à rabaisser son sot orgueil sous le poids des vérités éternelles, et c'est le gibet de cet orgueil. L'homme qui espère en Dieu son Seigneur, humilie nécessairement son orgueil qui voudrait se proclamer "dieu", et il reconnaît que lui n'est rien et que Dieu est tout, que lui ne peut rien et que Dieu peut tout, que lui-homme est poussière qui passe et que Dieu est une éternité qui élève la poussière à un degré supérieur, en lui donnant une récompense d'éternité.

L'homme se cloue à sa croix sainte pour rejoindre la Vie et il s'y trouve cloué par les flammes de la Foi, de la Charité, mais il est élevé vers le Ciel par l'Espérance qui est entre elles deux. Mais retenez cet enseignement : si la Charité fait défaut, le trône est sans lumière et le corps, décloué d'un côté, s'incline vers la fange parce qu'il ne voit plus le Ciel. Il annule ainsi les effets salutaires de l'Espérance et finit par rendre stérile la Foi elle-même parce que, détaché de deux des trois vertus théologales, on tombe en langueur et dans un froid mortel.

Ne repoussez pas Dieu, même dans les choses les plus petites, et c'est repousser Dieu que de refuser une aide au prochain à cause d'un orgueil païen.

Ma Doctrine est un joug qui fait plier l'humanité coupable et c'est un maillet qui brise la rude écorce pour en libérer l'esprit. C'est un joug et un maillet, oui. Mais pourtant qui l'accepte ne sent pas la lassitude que donnent les autres doctrines humaines et toutes les autres choses humaines, Mais pourtant celui qui s'en fait frapper ne ressent pas la douleur d'être brisé dans son moi humain, mais il éprouve un sentiment de libération. Pourquoi cherchez-vous à en être délivrés pour la remplacer par tout ce qui est plomb et douleur ? Vous tous avez vos douleurs et vos fatigues. Toute l'humanité a des douleurs et des fatigues supérieures parfois aux forces humaines. Depuis l'enfant comme celui-ci qui déjà porte sur ses petites épaules un grand fardeau qui le fait se courber et enlève le sourire enfantin à ses lèvres et l'insouciance à son esprit qui, toujours humainement parlant, ne sera plus jamais enfantin, jusqu'au vieillard qui penche vers la tombe avec toutes les déceptions et les fatigues et le poids et les blessures de sa longue vie.

Mais dans ma Doctrine et dans ma Foi se trouve le soulagement de ces poids écrasants. C'est pour cela qu'on l'appelle la "Bonne Nouvelle". Et qui l'accepte et lui obéit sera bienheureux dès la terre parce qu'il aura Dieu pour le soulager et les Vertus pour lui rendre facile et lumineux le chemin, comme s'il avait des sœurs affectueuses qui, en le tenant par la main, avec des lampes allumées éclairent sa route et sa vie et lui chantent les éternelles promesses de Dieu jusqu'au moment où, laissant tomber en paix sur la terre le corps fatigué, il se réveille au Paradis.

Pourquoi voulez-vous, ô hommes, être fatigués, désolés, lassés dégoûtés, désespérés, quand vous pouvez être soulagés et réconfortés ? Pourquoi vous aussi, mes apôtres, voulez-vous ressentir la lassitude de la mission: sa difficulté, sa sévérité, alors qu'en ayant la confiance d'un enfant, vous pouvez n'avoir qu'un joyeux empressement, une lumineuse facilité pour l'accomplir et comprendre et sentir qu'elle n’est sévère que pour les impénitents qui ne connaissent pas Dieu, mais est pour ceux qui lui sont fidèles comme une mère qui soutient sur le chemin, indiquant aux pieds incertains de son petit, les cailloux et les ronces, les nids de serpents et les fossés, pour qu'il les connaisse et n'y périsse pas ?

En ce moment, vous êtes désolés. Votre désolation a eu un commencement bien misérable ! Vous êtes désolés d'abord de mon humilité comme d'un crime contre Moi-même. Ensuite vous êtes désolés parce que vous avez compris que vous m'avez peiné et qu'ainsi vous êtes encore loin de la perfection. Mais pour peu d'entre vous cette désolation est dépourvue d'orgueil. De l'orgueil blessé par la constatation de n'être encore rien, alors que par orgueil vous voudriez être parfaits. Ayez seulement l'humilité consentie d'accepter le reproche et de reconnaître que vous vous êtes trompés, en promettant en votre cœur de vouloir la perfection pour un but qui dépasse l'humain. Et puis venez à Moi. Je vous corrige, mais je vous comprends et compatis.

Venez à Moi, vous apôtres, et venez à Moi vous tous, hommes qui souffrez par des douleurs matérielles, par douleurs morales, par des douleurs spirituelles. Ces dernières qui vous sont données par la douleur de ne pas savoir vous sanctifier comme vous le voudriez, pour l'amour de Dieu, et avec empressement et sans revenir au Mal. Le chemin de la sanctification est long et mystérieux, et parfois il s'accomplit à l'insu du voyageur qui s'avance dans les ténèbres avec le goût du poison dans la bouche, et qui croit qu'il n'avance pas et ne boit pas le liquide céleste et qui ne sait pas non plus que cette cécité spirituelle est un élément de perfection.

Bienheureux ceux, trois fois bienheureux ceux qui continuent d'avancer sans jouir de la lumière et des douceurs et qui ne cèdent pas parce qu'ils ne voient et ne sentent rien et qui ne s'arrêtent pas en disant : "Je n'avance pas tant que Dieu ne me donne pas des délices". Je vous le dis : le chemin le plus obscur deviendra très lumineux tout d'un coup, en débouchant sur des paysages célestes. Le poison, après avoir enlevé tout goût pour les choses humaines, se changera en douceur de Paradis pour ces courageux qui diront étonnés : "Comment cela ? Pourquoi pour moi une telle douceur et une telle joie ?" C'est parce qu’ils auront persévéré et Dieu les fera exulter dès cette terre de ce qu'il y a au Ciel.

Mais en attendant, pour résister, venez à Moi vous qui êtes fatigués et lassés, vous, apôtres, et avec vous tous les hommes qui cherchent Dieu, qui pleurent à cause de la douleur qu'ils rencontrent sur la terre, qui s'épuisent dans la solitude et je vous restaurerai. Prenez sur vous mon joug. Ce n'est pas un fardeau. C'est un soutien. Embrassez ma Doctrine comme si c'était une épouse aimée. Imitez votre Maître qui ne se borne pas à la bénir , mais fait ce qu'elle enseigne. Apprenez de Moi qui suis doux et humble de cœur. Vous trouverez le repos de vos âmes parce que la douceur et l'humilité procurent le royaume sur la terre et dans les Cieux. Je vous l'ai déjà dit que les vrais triomphateurs parmi les hommes sont ceux qui le conquièrent par l'amour, et l'amour est toujours doux et humble. Je ne vous donnerais jamais à faire des choses qui dépassent vos forces, parce que je vous aime et que je vous veux avec Moi dans mon Royaume. Prenez donc mon insigne et mon uniforme, et efforcez-vous d'être
semblables à Moi et tels que ma Doctrine vous enseigne. N'ayez pas peur, parce que mon joug est doux et son poids est léger, alors qu'infiniment puissante est la gloire dont vous jouirez si vous êtes fidèles. Infinie et éternelle...

Je vous quitte pour un moment. Je vais avec l'enfant près du lac. Il trouvera des amis... Ensuite nous romprons le pain ensemble.

Viens, Joseph. Je te ferai connaître les petits qui m'aiment."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#130
Tome 4 /131

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L' Amour : Jésus aime et console


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 11 Avr - 7:22

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

''Le cœur n’est plus circoncis''

Vision du dimanche 2 septembre 1945

Même scène qu'à la vision précédente. Jésus a fait ses adieux à la veuve, tout en tenant déjà par la main le petit Joseph et il dit à la femme : "Il ne viendra personne avant mon retour, à moins que ce ne soit un gentil. Mais, s'il vient quelqu'un; retiens-le jusqu'à après-demain en lui disant que je viendrai sans faute."      

"Je le dirai, Maître. Et s'il y a des malades, je leur donnerai l'hospitalité comme tu me l'as enseigné."    

"Adieu, alors; et la paix soit avec vous. Viens, Manaën." Par cette brève indication, je comprends que des malades et des malheureux l'ont rejoint à Corozaïn et qu'à la leçon du travail Jésus a uni celle du miracle. Et si Corozaïn reste toujours indifférente, c'est signe que c'est un terrain sauvage, qu'on ne peut cultiver. Cependant Jésus la traverse, en saluant ceux qui le saluent comme si de rien n'était, et il reprend sa conversation avec Manaën qui se demande s'il va repartir pour Machéronte ou rester encore une semaine...    

...Pendant ce temps, dans la maison de Capharnaüm, on se prépare au sabbat. Matthieu, un peu boiteux, [1] reçoit ses compagnons, leur sert de l'eau et des fruits frais, en s'informant de leurs missions.

Pierre fait la moue en voyant que déjà des pharisiens flânent près de la maison : "Ils veulent nous empoisonner le sabbat. Je dirais bien d'aller à la rencontre du Maître et Lui dire d'aller à Bethsaïda en laissant déçus ces gens-là"    

"Et crois-tu que le Maître le ferait ?" demande son frère.    

"Et puis, il y a dans la pièce du bas ce pauvre malheureux qui attend" observe Matthieu.

"On pourrait l'emmener en barque à Bethsaïda, et moi ou un autre aller à la rencontre du Maître" dit Pierre.            

"Peut-être, peut-être..." dit Philippe qui, ayant de la famille à Bethsaïda, y irait volontiers.

"D'autant plus que... Voyez, voyez ! Aujourd'hui la garde est renforcée par les scribes. Allons, sans perdre de temps. Vous, avec le malade, passez par le jardin, et en route par derrière la maison. Je vous amène la barque au "Puits du figuier" et Jacques fait de même. Simon le Zélote et les frères de Jésus vont à la rencontre du Maître."

"Moi, je ne m'en vais pas avec le possédé" annonce l'Iscariote.  

"Pourquoi ? Tu as peur que le démon s'attaque à toi ?"    

"Ne m'ennuie pas, Simon de Jonas. J'ai dit que je ne viens pas et je ne viens pas."            

"Va avec les cousins au-devant de Jésus."  

"Non."        

"Ouf ! Viens en barque."            

"Non."        

"Mais ! en sommes que veux-tu ? Tu es toujours celui qui met des obstacles..."          

"Je veux rester où je suis : ici. Je n'ai peur de personne et je ne m'échappe pas. Et du reste, le Maître ne vous serait pas reconnaissant de votre idée. Et ce serait un autre sermon de reproches  et je ne veux pas le subir à cause de vous. Allez-y vous. Moi, je resterai pour donner des renseignements..."          

"Non, justement ! Tout le monde ou personne" crie Pierre.          

"Alors, personne, parce que le Maître est ici, le voilà qui vient" dit sérieusement le Zélote qui guettait sur la route. Pierre, mécontent, maugrée dans sa barbe.      

Il va à la rencontre de Jésus avec les autres. Après les premières salutations, on Lui parle d'un possédé aveugle et muet qui attend avec ses parents sa venue depuis plusieurs heures.

Matthieu explique : "Il est comme inerte. Il s'est jeté sur des sacs vides et il n'a plus bougé. Les parents espèrent en Toi. Viens te restaurer et puis tu le secourras."            

"Non. Je vais tout de suite le trouver. Où est-il ?"    

"Dans la pièce du bas près du four. Je l'ai mis là avec ses parents, car il y a beaucoup de pharisiens et aussi des scribes qui semblent aux aguets..."          

"Oui, et il vaudrait mieux ne pas leur faire plaisir" bougonne Pierre.      

"Judas de Simon n'est pas là ?" demande Jésus.  

"Il est resté à la maison. Il faut toujours qu'il fasse autrement que les autres" bougonne encore Pierre.          

Jésus le regarde, mais ne lui fait pas de reproches. Il se hâte vers la maison en confiant l'enfant justement à Pierre qui le caresse en sortant tout de suite un sifflet, de sa ceinture et en disant : "Un pour toi et un pour mon fils. Demain soir, je t'amène le voir. Je me les suis fait faire par un berger à qui j'ai parlé de Jésus."        

Jésus entre dans la maison, salue Judas qui semble tout occupé à ranger la vaisselle, et puis s'en va directement vers une sorte de dépense basse et obscure adossée au four.

"Faites sortir le malade" commande Jésus.  

Un pharisien qui n'est pas de Capharnaüm, mais qui a l'air plus maussade encore que les pharisiens du pays, dit : "Ce n'est pas un malade, c'est un possédé."  

"C'est toujours une maladie de l'esprit..."      

"Mais lui a les yeux et la langue liés..."                      

"C'est toujours une maladie de l'esprit qui étend la possession aux membres et aux organes. Si tu m'avais laissé achever, tu aurais su ce que cela voulait dire. Même la fièvre est dans le sang quand on est malade mais, à partir du sang, elle attaque telle ou telle partie du corps."      

Le pharisien ne sait que répliquer et se tait. Le possédé a été conduit en face de Jésus. Inerte, comme l'a bien dit Matthieu. Il est très gêné par le démon. Les gens pendant ce temps viennent nombreux. C'est incroyable comment aux heures, je dirais de distraction, les gens ont vite fait d'accourir là où il y a quelque chose à voir. Il y a maintenant les notables de Capharnaüm, parmi lesquels les quatre pharisiens, il y a Jaïre, et dans un coin, avec l'excuse de veiller sur l'ordre, il y le centurion romain et avec lui des citoyens d'autres villes.

"Au nom de Dieu, quitte les pupilles et la langue de cet homme ! Je le veux ! Délivre de toi cette créature ! Il ne t'est plus permis de la tenir. Va-t-en !" crie Jésus qui tend les mains en commandant.  

Le miracle commence par un hurlement de rage du démon et se termine par un cri de joie de celui qui a été délivré qui crie : "Fils de David ! Fils de David ! Saint et Roi !"      

"Comment fait-il pour savoir qui est celui qui l'a guéri ?" demande un scribe.          

"Mais tout cela, c'est de la comédie ! Ces gens sont payés pour la faire !" dit un pharisien en haussant les épaules.          

"Mais par qui ? S'il est permis de vous le demander" interroge Jaïre.      

"Même par toi."    

"Et dans quel but ?"        

"Pour rendre célèbre Capharnaüm."  

"Ne rabaisse pas ton intelligence en disant des sottises et ne souille pas ta langue par des mensonges. Tu sais que ce n'est pas vrai, et tu devrais comprendre que tu dis une sottise. Ce qui est arrivé ici est arrivé dans beaucoup d'endroits en Israël. Alors partout il y en a qui paie ? En vérité je ne savais pas qu'en Israël le petit peuple était très riche ! Parce que vous, et avec vous tous les grands, vous ne payez certainement pas pour cela. Alors c'est le petit peuple qui paie, lui qui est le seul qui aime le Maître."        

"Tu es chef de la synagogue et tu l'aimes. Ici, il y a Manaën et, à Béthanie, il y a Lazare de Théophile. Ceux-ci ne sont pas du petit peuple."  

"Mais ils sont honnêtes, et moi aussi et nous n'escroquons personne, en rien, Et encore moins dans les choses de la foi. Nous autres, nous ne nous le permettons pas car nous craignons Dieu et nous avons compris que ce qui plaît à Dieu c'est l'honnêteté."

Les pharisiens tournent le dos à Jaïre et s'en prennent aux parents de l'homme guéri : "Qui vous a dit de venir ici ?"          

"Qui ? Beaucoup de gens, déjà guéris ou leurs parents."

"Mais, que vous ont-ils donné ?"        

"Donné ? L'assurance que Lui l'aurait guéri."          

"Mais était-il vraiment malade ?"          

"Oh ! Esprits sournois ! Vous croyez que tout ceci est une feinte ? Allez à Gadara et, si vous ne croyez pas, informez-vous du malheur de la famille Anna d'Ismaël"    

Les gens de Capharnaüm, indignés, manifestent bruyamment alors que des galiléens, venus des environs de Nazareth, disent : "Et pourtant, c'est le fils du menuisier Joseph !"

Les habitants de Capharnaüm, fidèles à Jésus, crient : "Non. C'est celui qu'il se dit et que l'homme guéri appelé :"Fils de Dieu et Fils de David".        

"Mais n'exaltez pas davantage le peuple avec vos affirmations !" dit un scribe avec mépris.

"Et qui est-il alors, selon vous ?"          

"Un Belzébuth !"            

"Oh ! Langues de vipères ! Blasphémateurs ! Possédés ! Cœurs aveugles ! Notre ruine ! Même la joie du Messie, vous voudriez nous l'enlever, hein ? Usuriers ! Cailloux arides !" Un beau vacarme !      

Jésus, qui s'était retiré à la cuisine pour boire un peu d'eau, se présente sur le seuil juste à temps pour entendre, une fois encore, la sotte accusation que ressassent les pharisiens : "Ce n'est qu'un Belzébuth, puisque les démons Lui obéissent. Le grand Belzébuth son père, l'aide et il ne chasse les démons que par l'influence de Belzébuth, prince des démons."      

Jésus descend les deux marches du seuil et s'avance tout droit, sévère et calme en s'arrêtant justement en face du groupe scribo-pharisaïque, En les fixant d'un regard perçant il dit : "Même sur la terre, nous voyons qu'un royaume divisé en factions opposées devient intérieurement faible qu'on attaque facilement et que les états voisins dévastent pour en faire leur esclave. Sur la terre aussi, nous voyons qu'une cité divisée en factions contraires perd sa prospérité, et il en est de même d'une famille dont les membres sont divisés entre eux par la haine.          

Elle s'effrite et devient un émiettement qui ne sert à personne et qui fait rire ses concitoyens. La concorde n'est pas seulement un devoir, mais une habilité, car elle garde les hommes indépendants, forts et aimants. C'est à cela que devraient réfléchir les patriotes, les gens de la même cité ou les membres d'une même famille quand, par le désir d'un intérêt particulier, ils se trouvent portés à des séparations et à des vexations qui sont toujours dangereuses parce qu'elles opposent les groupes les uns aux autres et détruisent les affections.            

C'est cette habileté, en fait, que mettent en œuvre ceux qui sont les maîtres du monde. Observez Rome dans son indéniable puissance, si pénible pour nous. Elle domine le monde, mais elle est unie dans un même dessein, une seule volonté : "dominer", Même parmi eux, il y aura certainement des divergences, des antipathies, des révoltes. Mais cela reste au fond. À la surface c'est un seul bloc, sans failles, sans turbulences. Ils veulent tous la même chose et réussissent parce qu'ils la veulent. Et ils réussiront tant qu'ils voudront la même chose.            

Regardez cet exemple humain d'une habile cohésion et pensez : si ces enfants du siècle sont ainsi, qu'est-ce que ne sera pas Satan ? Eux, pour nous, sont des satans, mais leur satanicité de païens n'est rien en comparaison du satanisme parfait de Satan et de ses démons. Là, dans ce royaume éternel, sans siècles, sans fin, sans limite de ruse et de méchanceté, là où on jouit de nuire à Dieu et aux hommes et où leur respiration est de nuire, leur douloureuse jouissance, unique, atroce avec une perfection maudite, s'est opérée la fusion des esprits unis dans une seule volonté : "nuire".  

Maintenant si, comme vous voulez le soutenir pour faire douter de Ma puissance, Satan est celui qui m'aide parce que Moi je suis un Belzébuth inférieur, n'arrive-t-il pas que Satan est en désaccord avec lui-même et avec ses démons s'il chasse ceux-ci de ses possédés ? Et s'il y a désaccord, son royaume pourra-t-il jamais durer ? Non, cela n'est pas. Satan est tout ce qu'il y a de plus fourbe et ne se nuit pas à lui-même, Lui vise à étendre et non pas à réduire son royaume dans les cœurs. Sa vie, c'est de "dérober, nuire, mentir, blesser, troubler". Dérober les âmes à Dieu et la paix aux hommes. Nuire aux créatures du Père en Lui donnant un grand chagrin. Mentir pour dévoyer. Blesser pour jouir, Troubler parce qu'il est le Désordre. Et il ne peut changer, Il est éternel en son être et dans ses méthodes.

Mais répondez à cette question : si Moi je chasse les démons au nom de Belzébuth, au nom de qui vos fils les chassent-ils ? Vous voudrez reconnaître alors qu'eux aussi sont des Belzébuth ? Maintenant, si vous le dites, eux verront en vous des calomniateurs. Et si leur sainteté est telle qu'ils ne réagissent pas à l'accusation, vous vous jugerez par vous-mêmes en avouant qu'il y a beaucoup de démons en Israël, et Dieu vous jugera au nom des fils d'Israël accusés d'être des démons. Car, d'où que vienne le jugement, eux, au fond, seront vos juges, là où le jugement n'est pas suborné par des influences humaines.        

Si, ensuite, comme il est vrai, je chasse les démons par l'Esprit de Dieu, c'est donc la preuve qu'est arrivé à vous le Royaume de Dieu et le Roi de ce Royaume. Ce Roi a une puissance telle qu'aucune force opposée à son Royaume ne peut lui résister. C'est pour cela que j'attache et contrains ceux qui sont les usurpateurs des fils de mon Royaume à sortir des endroits qu'ils occupent et à me rendre leur proie pour que j'en prenne possession. Est-ce que par hasard ce n'est pas ce que fait quelqu'un qui veut entrer dans une maison habitée par un homme fort pour lui enlever ses biens, bien ou mal acquis ? C'est ainsi qu'il fait, Il entre et le ligote et, après l'avoir fait, il peut piller la maison. Moi, je ligote l'ange des ténèbres qui a pris ce qui m'appartient et je lui enlève le bien qu'il m'a dérobé, Et Moi seul je peux le faire, parce que je suis le seul Fort, le Père du siècle à venir, le Prince de la Paix."          

"Explique-nous ce que tu veux dire quand tu dis : "Père du siècle à venir". Crois-tu vivre jusqu'au nouveau siècle et, plus sottement encore, penses-tu créer le temps ? Toi, pauvre homme ? Le temps appartient à Dieu" demande un scribe.  

"Et c'est toi, scribe, qui me le demandes ? Ne sais-tu donc pas qu'il y aura un siècle qui aura un commencement et qui n'aura pas de fin, et qui sera le mien ? C'est en lui que je triompherai, rassemblant autour de Moi ceux qui sont ses fils et eux vivront éternellement comme ce siècle que j'aurai créé, et déjà je suis en train de le créer en mettant l'esprit en valeur, au-dessus de la chair et au. dessus du monde et au-dessus des enfers que je chasse parce que je peux tout.

Pour ce motif, je vous dis que celui qui n'est pas avec Moi est contre Moi et que celui qui ne rassemble pas avec Moi, disperse. Parce que je suis Celui qui suis. Et celui qui ne croit pas à cela, qui est déjà prophétisé, pèche contre l'Esprit Saint dont la parole a été dite par les prophètes, et qui n'est ni mensonge ni erreur, et qui doit être crue sans résistance.

Parce que je vous le dis : tout sera pardonné aux hommes, tout péché et tout blasphème, parce que Dieu sait que l'homme n'est pas seulement esprit mais chair, et chair tentée qui est soumise à des faiblesses imprévues.  Mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas pardonné. Qui aura parlé contre le Fils de l'homme sera encore pardonné parce que la pesanteur de la chair qui enveloppe ma Personne et enveloppe l'homme qui parle contre Moi, peut encore induire en l'erreur. Mais celui qui aura parlé contre l'Esprit Saint ne sera pas pardonné ni dans cette vie, ni dans la vie future, parce que la Vérité est ce qu'elle est : nette, sainte, indéniable et exprimée à l'esprit d'une manière qui ne conduit pas à l'erreur, en ce sens que commettent l'erreur ceux qui volontairement veulent l'erreur. Nier la Vérité dite par l'Esprit Saint, c'est nier la Parole de Dieu et l'Amour que cette parole a donné par amour pour les hommes. Et le péché contre l'Amour n'est pas pardonné.        

Mais chacun donne les fruits de son arbre. Vous donnez les vôtres et ce ne sont pas de bons fruits. Si vous donnez un arbre bon pour qu'il soit planté dans le verger, il donnera de bons fruits, mais si vous donnez un arbre mauvais, mauvais sera le fruit qu'on cueillera sur lui, et tout le monde dira: "C'est arbre n'est pas bon". Car c'est à ses fruits que l'on reconnaît l'arbre.          

Et vous, comment croyez-vous pouvoir bien parler, vous qui êtes mauvais ? Car la bouche parle de ce qui remplit le cœur. Et c'est de la surabondance de ce que nous avons en nous que proviennent nos actes et nos paroles. L'homme bon tire de son bon trésor des choses bonnes, L'homme mauvais tire de son trésor des choses mauvaises. Il parle, il agit d'après ce qu'il a en son intérieur.        

Et en vérité, je vous dis que la paresse est une faute, mais mieux vaut ne rien faire que de faire des choses mauvaises. Et je vous dis aussi qu'il vaut mieux se taire que de tenir des propos oiseux et méchants. Même si le silence est oisiveté, pratiquez-le plutôt que de pécher par la langue. Je vous assure que de toute parole dite par oisiveté, on demandera aux hommes de se justifier au jour du Jugement, et je vous dis que les hommes seront justifiés par les paroles qu'ils auront dites et que c'est par leurs paroles qu'ils seront condamnés. Attention, par conséquent, vous qui en dites tant qui sont plus que oiseuses, parce que non seulement elles sont oiseuses, mais font du mal, et dans le but d'éloigner les cœurs de la Vérité qui vous parle."          

Les pharisiens se consultent avec les scribes, et puis tous ensemble, faisant semblant d'être polis, ils demandent : "Maître, il est plus facile de croire à ce que l'on voit. Donne-nous donc un signe pour que nous puissions croire que tu es ce que tu dis être."          

"Est-ce que vous vous rendez compte qu'en vous se trouve le péché contre l'Esprit Saint qui a indiqué à plusieurs reprises que je suis le Verbe Incarné ? Verbe et Sauveur, venu au temps marqué, précédé et suivi par des signes prophétiques, opérant ce que dit l'Esprit."        

Ils répondent : "Nous croyons à l'Esprit, mais comment pouvons-nous croire en Toi si, de nos yeux, nous ne voyons pas un signe ?"  

"Comment alors pouvez-vous croire à l'esprit dont les actions sont spirituelles si vous ne croyez pas aux miennes qui sont sensibles pour vos yeux ? Ma vie en est pleine. Cela ne suffit pas encore ? Non. Je réponds Moi-même que non. Ce n'est pas suffisant. . À cette génération adultère et perverse qui cherche un signe, il ne sera donné qu'un signe : celui du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté trois jours dans le ventre de la baleine, ainsi le Fils de l'homme restera trois jours dans les entrailles de la terre. En vérité; je vous dis que les Ninivites ressusciteront le jour du Jugement avec tous les hommes et ils se lèveront contre cette génération et la condamneront. Car ils ont fait pénitence à la voix du prophète Jonas et vous pas. Et ici il y a quelqu'un qui est plus que Jonas. Et ainsi ressuscitera et se dressera contre vous la Reine du Midi et elle vous condamnera, parce qu'elle est venue des confins de la terre pour entendre la Sagesse de Salomon. Et ici, il y a quelqu'un qui est plus que Salomon."        

"Pourquoi dis-tu que cette génération est adultère et perverse ? Elle ne l'est pas plus que les autres. Il y a les mêmes saints qu'il y avait dans les autres. La société d'Israël n'a pas changé. Tu nous offenses."      

"C'est vous qui vous offensez de vous-mêmes en nuisant à vos âmes, car vous les éloignez de la Vérité, et du Salut par conséquent. Mais je vais vous répondre quand même. Cette génération n'est sainte que dans ses vêtements et son extérieur.

Intérieurement elle n'est pas sainte. Il y a en Israël les mêmes noms pour désigner1es mêmes choses, mais il n'y a pas la réalité des choses. Ce sont les mêmes coutumes, les mêmes vêtements et les mêmes rites, mais il leur manque l'esprit. Vous êtes adultères parce que vous avez répudié le mariage spirituel avec la Loi divine, et dans une seconde union adultère, vous avez épousé la loi de Satan. Vous n'êtes circoncis que dans un membre caduc. Le cœur n'est plus circoncis; Et vous êtes mauvais parce que vous vous êtes vendus au Mauvais. J'ai parlé."          
     
"Tu nous offenses trop, mais pourquoi, s'il en est ainsi, ne délivres-tu pas Israël du démon pour qu'il devienne saint ?"            

"Israël en a-t-il la volonté ? Non. Ils l'ont, ces pauvres qui viennent pour être délivrés du démon parce qu'ils le sentent en eux comme un fardeau et une honte. Vous vous ne ressentez pas cela. Et c'est inutilement que vous en seriez délivrés, parce que, n'ayant pas la volonté de l'être, vous seriez tout de suite repris et d'une manière encore plus forte. Quand un esprit immonde est sorti d'un homme, il erre dans des lieux arides pour chercher du repos et ne le trouve pas. Notez qu'il ne s'agit pas de lieux matériellement arides. Ils sont arides parce qu'ils lui sont hostiles en ne l'accueillant pas, comme la terre aride est hostile à la semence. Alors il dit: "Je reviendrai à ma maison d'où j'ai été chassé de force et contre ma volonté. Et je suis certain qu'il m’accueillera et me donnera le repos". En effet; il revient vers celui qui lui appartenait et souvent il le trouve disposé à l'accueillir parce que, je vous le dis en vérité, que l'homme a plutôt la nostalgie de Satan que celle de Dieu, et si Satan ne s’empare pas de ses membres par une autre possession, il se lamente. Il s'en va donc, et il trouve la maison vide, balayée, ornée, parfumée par la pureté  .

Alors il va prendre sept autres démons parce qu'il ne veut plus la perdre et, avec ces sept esprits pires que lui, il y entre et s'y établissent tous. Et ce second état de quelqu'un qui s'est converti une première fois et qui s'est perverti une seconde fois est pire que le premier. Car le démon peut apprécier à quel point cet homme est affectionné à Satan et ingrat envers Dieu et parce qu'aussi Dieu ne revient pas là où on a piétiné ses grâces, et ceux qui ont déjà éprouvé une possession rouvrent leurs bras à une possession plus forte. La rechute dans le satanisme est pire qu'une rechute dans une phtisie mortelle déjà guérie une première fois. Elle n'est plus susceptible d'amélioration ni de guéri- son. Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération qui, convertie par le Baptiste, a voulu de nouveau être pécheresse parce qu'elle est affectionnée au Mauvais et non pas à Moi."          

Une rumeur qui ne vient pas d'une approbation ou d'une protestation court à travers la foule qui se presse maintenant si nombreuse que la rue est pleine outre le jardin et la terrasse. Il y a des gens à cheval sur le muret, d'autres qui sont sur le figuier du jardin et sur les arbres des jardins voisins, car tout le monde veut entendre la discussion entre Jésus et ses ennemis. La rumeur, comme un flot qui arrive du large au rivage, arrive de bouche en bouche jusqu'aux apôtres qui sont le plus près de Jésus, c'est-à-dire Pierre, Jean, le Zélote et les fils d'Alphée. Les autres, en effet, sont les uns sur la terrasse, les autres dans la cuisine, sauf Judas Iscariote qui est sur la route, parmi la foule.                  

Et Pierre, Jean, le Zélote et les fils d'Alphée saisissent cette rumeur et disent à Jésus : "Maître, il y a ta Mère et tes frères. Ils sont là dehors, sur la route, et ils te cherchent car ils veulent te parler. Donne l'ordre à la foule de s'écarter pour qu'ils puissent venir vers Toi, parce que c'est sûrement un motif important qui les a amenés jusqu'ici pour te chercher."

Jésus lève la tête et voit, derrière les gens, le visage angoissé de sa Mère qui lutte pour ne pas pleurer pendant que Joseph d'Alphée lui parle tout excité, et il voit les signes de dénégation de sa Mère, répétés, énergiques, malgré l'insistance de Joseph. Il voit aussi le visage embarrassé de Simon (d’Alphée) qui est visiblement affligé, dégoûté... Mais Jésus ne sourit pas et ne donne pas d'ordre. Il laisse l'Affligée à sa douleur et ses cousins là où ils sont.            

Il abaisse les yeux sur la foule et, répondant aux apôtres qui sont près de Lui, il répond aussi à ceux qui sont loin et qui essaient de faire valoir le sang plus que le devoir. "Qui est ma Mère ? Qui sont mes frères ?" Il tourne son regard sévère, dans son visage qui pâlit à cause de la violence qu'il doit se faire pour placer le devoir au-dessus de l'affection et du sang et pour désavouer le lien qui l'attache à la Mère, pour servir le Père et il dit, en désignant d'un large geste la foule qui s'empresse autour de Lui, à la lumière rouge des torches et à celle argentée de la lune presque pleine : "Voici ma mère et voici mes frères. Ceux qui font la volonté de Dieu sont mes frères et mes sœurs, ils sont ma mère. Je n'en ai pas d'autres. Et les miens seront tels si les premiers et avec une plus grande perfection que tous les autres ils feront la volonté de Dieu jusqu'au sacrifice total de toute autre volonté ou voix du sang et des affections."    

La foule fait entendre un murmure plus fort, comme celle d'une mer soudain soulevée par le vent.      

Les scribes se mettent à fuir en disant : "C'est un possédé. Il renie jusqu'à son sang !"

Les parents avancent en disant : "C'est un fou ! Il torture jusqu'à sa Mère !"          

Les apôtres disent : "En vérité cette parole est toute héroïsme !"

La foule dit : "Comme il nous aime !"

À grand-peine, Marie avec Joseph et Simon fendent la foule. Marie n'est que douceur, Joseph absolument furieux, Simon embarrassé. Ils arrivent près de Jésus.            

Et Joseph l'attaque tout de suite : "Tu es fou ! Tu offenses tout le monde. Tu ne respectes pas même ta Mère. Mais, maintenant, je suis ici, moi, et je t'en empêcherai. Est-il vrai que tu vas comme ouvrier çà et là ? Et alors, si c'est vrai, pourquoi ne travailles-tu pas dans ta boutique pour nourrir ta Mère ? Pourquoi mens-tu en disant que ton travail c'est la prédication, paresseux et ingrat que tu es, si ensuite tu vas travailler pour de l'argent dans une maison étrangère ? Vraiment, tu me sembles possédé par un démon qui te fait divaguer. Réponds !" Jésus se retourne et prend par la main le petit Joseph, l'approche près de Lui et le lève en le prenant par dessous les bras et dit : "Mon travail a été de donner à manger à cet innocent et à ses parents et de les persuader que Dieu est bon, Il a été de prêcher à Corozaïn l'humilité et la charité. Et pas seulement à Corozaïn, mais aussi à toi, Joseph, frère injuste. Mais Moi, je te pardonne parce que je sais que tu as été mordu par les dents de serpent. Et je te pardonne aussi à toi, Simon inconstant. Je n'ai rien à pardonner à ma Mère ni à me faire pardonner par elle parce qu'Elle juge avec justice. Que le monde fasse ce qu'il veut. Moi, je fais ce que Dieu veut et, avec la bénédiction du Père et de ma Mère, je suis heureux plus que si le monde entier m'acclamait roi selon le monde. Viens, Mère, ne pleure pas. Eux ne savent pas ce qu'ils font. Pardonne-leur."          

"Oh ! mon Fils ! Je sais. Tu sais. Il n'y a rien d'autre à dire..."        

"Il n'y a rien d'autre à dire aux gens que ceci : "Allez en paix"

Jésus bénit la foule puis, tenant Marie de la main droite et de la gauche l'enfant, il se dirige vers l'escalier et le monte le premier.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#130
Tome : 4/132

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Jzosu158
Jésus guérit un possédé aveugle


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 12 Avr - 7:48

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"La mort de Jean-Baptiste"

Jésus est en train de guérir des malades, sans autre assistance que celle de Manaën. Ils sont dans la maison de Capharnaüm, dans le jardin ombragé à cette heure matinale. Manaën n'a plus de précieuse ceinture ni de lame d'or au front. Son vêtement est retenu serré par un cordon de laine et son couvre-chef par une bande étroite de toile. Jésus est tête nue comme toujours quand il est à la maison.

Après avoir fini de guérir et de consoler les malades, Jésus monte avec Manaën dans la chambre du haut et ils s'assoient tous les deux sur Je bord de la fenêtre qui regarde la colline, parce que le côté du lac est tout inondé par le soleil, encore bien chaud bien que la canicule soit passée depuis quelque temps.

"D'ici peu les vendanges vont commencer" dit Manaën,

"Oui, et puis les Tabernacles vont arriver et l'hiver sera vite là, Toi, quand comptes-tu partir ?"

"Hum !... Moi je ne partirais jamais... Mais je pense au Baptiste, Hérode est un faible. Quand on a su l'influencer en bien, il ne devient pas bon, il reste au moins… non sanguinaire. Mais peu nombreux sont ceux qui lui donnent de bons conseils. Et cette femme !… Cette femme !… Mais je voudrais rester ici jusqu'au retour de tes apôtres. Non pas que je présume beaucoup de moi… mais je vaux encore quelque chose… bien que mon crédit soit très diminué depuis qu'ils ont compris que je suis les chemins du Bien. Mais cela ne m'importe pas. Je voudrais avoir le vrai courage de tout abandonner pour te suivre complètement, comme ces disciples que tu attends, Mais y réussirai-je jamais ? Nous qui ne sommes pas du peuple, nous hésitons davantage à te suivre, Pourquoi ?"

"Parce que pour vous retenir, vous avez les tentacules des pauvres richesses."

"A vrai dire je sais aussi que certains qui ne sont pas riches, à proprement parler, mais savants ou en passe de le devenir, eux aussi ne viennent pas."

"Eux aussi ont les tentacules des pauvres richesses qui les retiennent. On n'est pas riche seulement d'argent. Il y a aussi la richesse du savoir. Peu de gens arrivent à reconnaître comme Salomon : "Vanité des vanités. Tout n'est que vanité",[1][1] reprise et amplifiée non seulement matériellement mais en profondeur dans le Cioelet. As-tu cette pensée présente à l'esprit ? La science humaine est vanité, car augmenter seulement le savoir humain "c'est fatigue et affliction de l'esprit et qui développe la science développe aussi les ennuis", En vérité je te dis qu'il en est ainsi, Et je dis aussi qu'il n'en serait pas ainsi si la science humaine était soutenue et consolidée par la sagesse surnaturelle et le saint amour de Dieu.

Le plaisir est vanité parce qu'il ne dure pas, mais se dissipe rapidement après avoir brûlé en laissant cendres et vide, Les biens accumulés par des industries variées sont vanité pour l'homme qui meurt et qui les laisse à d'autres et qu'avec ses biens il ne peut repousser la mort. La femme, vue en tant que femme et désirée comme telle, est vanité. On en conclut que l'unique chose qui ne soit pas vanité, c'est la sainte crainte de Dieu et l'obéissance à ses commandements, c'est-à-dire la sagesse de l'homme qui n'est pas seulement chair mais possède la seconde nature : la spirituelle. Qui sait conclure ainsi et vouloir, sait se détacher de tout tentacule de pauvre possession et aller librement à la rencontre du Soleil.

"Je veux me rappeler ces paroles. Combien tu m'as donné en ces jours ! Maintenant je peux aller dans les laideurs de la Cour, qui ne paraît lumineuse qu'aux sots, qui paraît puissante et libre et n'est que misère, prison et ténèbre, et y aller avec un trésor qui me permettra d'y vivre mieux en attendant le mieux. Mais arriverai-je jamais à ce mieux qui consiste à t'appartenir totalement ?"

"Tu y arriveras."

"Quand ? L'an prochain ? Ou plus tard ? Ou quand la vieillesse me rendra sage ?"
"Tu y arriveras en atteignant la maturité d'esprit et la perfection du vouloir dans le déroulement de quelques heures."

Manaën le regard pensif, interrogateur... Mais il ne demande pas autre chose.
Un silence. Puis Jésus dit : "As-tu jamais approché Lazare de Béthanie ?"

"Non, Maître. Je peux dire que non. Que s'il y a eu quelque rencontre, cela ne peut s'appeler amitié. Tu sais... Hérode avec moi, et Hérode contre lui... Donc..."

"Lazare maintenant te verrait au-delà des choses, en Dieu. Tu dois chercher à t'en approcher comme condisciple."

"Je le ferai, si tu le veux..."

Des voix de gens agités se font entendre dans1e jardin. Ils demandent avec anxiété : "Le Maître ! Le Maître ! Est-il ici ?"

La voix chantante de la maîtresse de maison leur répond : "Il est dans la chambre du haut. Qui êtes-vous ? Des malades ?"

"Non, des disciples de Jean et nous voulons Jésus de Nazareth."

Jésus se présente à la fenêtre en disant : "La paix soit à vous... Oh ! C'est vous ? Venez ! Venez !"

Ce sont les trois bergers : Jean, Matthias et Siméon. "Oh! Maître !" disent-ils en levant la tête et en montrant un visage affligé. Même la vue de Jésus ne les rassérène pas.
Jésus quitte la pièce en allant à leur rencontre sur la terrasse. Manaën le suit. Ils se rencontrent justement là où l'escalier débouche sur la terrasse ensoleillée.

Les trois s'agenouillent en baisant le sol. Et puis Jean dit, au nom de tous : "C'est l'heure de nous recueillir, Seigneur, parce que nous sommes ton héritage" et des larmes descendent sur le visage du disciple et de ses compagnons.

Jésus et Manaën poussent un seul cri : "Jean !?"

"On l'a tué..."

La parole tombe comme si c'était un énorme fracas qui couvre toute rumeur du monde. Et pourtant elle a été dite très doucement. Mais elle pétrifie celui qui la dit et ceux qui l'entendent. Il semble que la terre, pour la recueillir et pour frémir d'horreur, suspende toute rumeur tant il y a un moment de silence profond et de profonde immobilité chez les animaux, dans les frondaisons, dans l'air. Suspendu le roucoulement des colombes, coupée la flûte d'un merle, rendu muet le chœur des passereaux, et comme si s'était brisé tout d'un coup son organe, une cigale qui stridule se tait à l'improviste pendant que s'arrête le vent qui caressait les pampres et les feuilles, en faisant un bruit qui imite le froissement de la soie et le grincement des pieux.

Jésus devient d'une pâleur d'ivoire alors que ses yeux se dilatent en s'humectant de larmes. Il ouvre les bras en parlant, et sa voix est profonde par l'effort qu'il fait pour la rendre assurée : "Paix au martyr de la justice et à mon Précurseur" Puis il croise les bras et recueille son esprit et certainement il prie, en s'unissant à l'Esprit de Dieu et à celui du Baptiste.

Manaën n'ose pas faire un geste. Au contraire de Jésus, il a vivement rougi et il a eu un mouvement de colère. Puis il s'est raidi, et tout son trouble se manifeste par le mouvement mécanique de sa main droite qui tiraille le cordon de son vêtement et de sa main gauche qui, involontairement, cherche le poignard... et Manaën secoue la tête en se plaignant de la faiblesse de son esprit qui ne se souvient pas qu'il s'est désarmé pour être "le disciple de Celui qui est doux, auprès de Celui qui est doux"

Jésus rouvre sa bouche et ses yeux. Son visage, son regard, sa voix ont repris la majesté divine qui Lui est habituelle. Il ne Lui reste qu'une tristesse grave que tempère la paix. "Venez. Vous allez me raconter. A partir d'aujourd'hui vous êtes miens."
Et il les conduit dans la pièce dont il ferme la porte laissant les rideaux à demi-fermés pour tempérer la lumière et créer une atmosphère de recueillement autour de leur douleur et de la beauté de la mort du Baptiste, pour mettre une séparation entre cette perfection de vie et le monde corrompu. "Parlez" commande-t-il.

Manaën semble pétrifié. Il est près du groupe mais ne dit pas un mot. "C'était le soir de la fête... L'événement était imprévisible... Deux heures seulement auparavant, Hérode s'était entretenu avec Jean et l'avait congédié avec bienveillance... Et peu, peu avant qu'arrivât... l'homicide, le martyre, le crime, la glorification, il avait envoyé au prisonnier un serviteur avec des fruits glacés et des vins rares. Jean nous avait distribué ces choses... Lui n'a jamais changé son austérité... Il n'y avait que nous parce que, grâce à Manaën, nous étions au palais pour servir aux cuisines et aux écuries. Et c'était une faveur qui nous permettait de voir toujours notre Jean... Nous étions aux cuisines, Jean et moi, pendant que Siméon surveillait les serviteurs de l'écurie pour qu'ils traitassent avec soin les montures des hôtes... Le palais était plein de grands, de chefs militaires et de seigneurs de Galilée. Hérodiade s'était enfermée dans ses appartements à la suite d'une violente scène entre elle et Hérode, survenue le matin..."

Manaën interrompt : "Mais quand la hyène est-elle venue ?"

"Deux jours avant. On ne l'attendait pas... Elle avait dit au monarque qu'elle ne pouvait vivre loin de lui et être absente le jour de sa fête. Vipère et magicienne comme toujours, elle avait fait d'Hérode un jouet... Mais le matin de ce jour Hérode, bien que déjà ivre de vin et de luxure, avait refusé d'accorder à la femme ce qu'elle demandait à grands cris... Et personne ne pensait que c'était la vie de Jean !...

Elle était restée dans ses appartements, dédaigneuse. Elle avait renvoyé les mets royaux envoyés par Hérode dans de la vaisselle précieuse. Elle avait gardé seulement un plateau précieux plein de fruits, et en échange elle avait donné pour Hérode une amphore de vin drogué,.. Drogué... Ah ! Ivre comme il l'était, sa nature vicieuse suffisait bien pour le pousser au crime !

Par ceux qui faisaient le service de la table nous avons su, qu'après la danse des mimes de la cour ou plutôt au milieu, Salomé avait fait irruption en dansant dans la salle du banquet, et les mimes, devant la princesse, s'étaient plaquées contre les murs. La danse était parfaite, nous a-t-on dit, lubrique et parfaite. Digne des hôtes... Hérode... Oh ! peut-être un nouveau désir d'inceste fermentait en son intérieur !... Hérode, à la fin de cette danse dit, enthousiasmé, à Salomé : "Tu as bien dansé ! Je jure que tu as mérité une récompense. Je jure que je te la donnerai. Je jure que je te donnerai tout ce que tu peux me demander. Je le jure en présence de tous. Et une parole de roi est fidèle, même sans serments. Demande donc ce que tu veux".

Et Salomé, feignant l'embarras, l'innocence et la modestie, s'enveloppant de ses voiles, avec une moue pudique, après tant d'impudicité, dit : "Permets-moi. ô grand, de réfléchir un moment. Je vais me retirer et puis je reviendrai, parce que ta faveur m'a troublée"... et elle se retira pour aller trouver sa mère.

Selma m'a dit qu'elle entra en riant et en disant : "Mère, tu as gagné. Donne-moi le plateau" Hérodiade, avec un cri de triomphe, ordonna à l'esclave de remettre à sa fille le plateau qu'elle avait conservé auparavant, en disant : "Va, et reviens avec la tête haïe et je t'habillerai de perles et d'or". Et Selma, horrifiée, obéit...

Salomé rentra en dansant dans la salle et, en dansant, alla se prosterner aux pieds du roi, Elle dit : "Sur ce plateau que tu as envoyé à ma mère, pour marquer que tu l'aimes et que tu m'aimes, je veux la tête de Jean. Et puis je danserai encore, puisque cela te plaît tant. Je danserai la danse de la victoire parce que j'ai vaincu ! Je t'ai vaincu, roi ! J'ai vaincu la vie et je suis heureuse !" Voilà ce qu'elle a dit et que nous a répété un échanson ami.

Et Hérode se troubla, pris entre deux décisions : être fidèle à sa parole, être juste. Mais il ne sut pas être juste, car c'est un injuste. Il fit signe au bourreau qui était derrière le siège royal, et celui-ci, ayant pris des mains de Salomé le plateau qu'elle présentait, descendit de la salle du festin vers les pièces du bas. Nous le vîmes, Jean et moi, traverser la cour... et peu après nous entendîmes le cri de Siméon : "Assassins !" et puis nous le vîmes repasser avec la tête sur le plateau... Jean, ton Précurseur était mort..."

"Siméon, peux-tu me dire comment il est mort ?" demande Jésus après un moment.
"Oui. Il était en prière... Il m'avait dit auparavant : "D'ici peu les deux envoyés vont revenir et ceux qui ne croient pas croiront. Mais, cependant, rappelle-toi que si je ne vivais plus à leur retour, comme quelqu'un qui est près de la mort, je te dis encore pour que tu le leur redises : 'Jésus de Nazareth est le vrai Messie' ". Il pensait toujours à Toi... Le bourreau entra. Je criai à haute voix. Jean leva la tête et le vit, Il se leva et dit : "Tu ne peux que m'enlever la vie.

Mais la vérité qui dure, c'est qu'il n'est pas permis de faire le mal". Et il allait me dire quelque chose quand le .bourreau fit tournoyer sa lourde épée, pendant que Jean était debout, et la tête tomba du buste avec un grand flot de sang qui rougit sa peau de chèvre et rendit blanc comme de la cire le visage maigre où les  yeux restèrent vivants, ouverts, accusateurs. Elle roula à mes pieds... Je tombai en même temps que son corps, évanoui par le trop de douleur... Après... après… Après qu'Hérodiade l'eut lacérée, la tête fut jetée aux chiens. Mais nous la recueillîmes promptement et nous l'attachâmes avec le tronc dans un voile précieux. De nuit nous avons recomposé le corps et nous l'avons transporté hors de Machéronte. Nous l'avons embaumé dans un bosquet d'acacias tout près de là dès le lever du soleil avec l'aide d'autres disciples... Mais il fut encore pris pour être de nouveau lacéré. Car elle ne peut le détruire et elle ne peut lui pardonner... Et ses esclaves, craignant d'être mis à mort, ont été plus féroces que des chacals pour nous enlever cette tête. Si tu avais été là, Manaën..."

"Si j'y avais été... Mais c'est sa malédiction, cette tête... Cela n'enlève rien à la gloire du Précurseur même si le corps est incomplet. N'est-ce pas, Maître ?"

"C'est vrai. Même si les chiens l'avaient détruit, sa gloire n'aurait pas changé."

"Et sa parole n'a pas changé, Maître. Ses yeux, bien que blessés, lacérés, disent encore : "Cela ne t'est pas permis". Mais nous l'avons perdu !" dit Mathias.

"Et maintenant nous sommes à Toi, parce que c'est ce que lui a dit, en disant aussi que tu le sais déjà."

"Oui. Depuis des mois vous m'appartenez. Comment êtes-vous venus ?"

"A pied, par étapes. Long, pénible le chemin, sous le soleil brûlant et parmi les sables brûlants, encore plus brûlant par la douleur. Il y a environ vingt jours que nous marchons..."

"Maintenant vous allez vous reposer."

Manaën demande : "Dites : est-ce que Hérode ne s'est pas étonné de mon absence ?"
"Si. Il a été d'abord inquiet, puis furieux mais passée sa fureur, il a dit : "Un juge de moins"; C'est ce que nous a rapporté l'échanson ami."

Jésus dit : "Un juge de moins ! Il a Dieu pour juge et cela lui suffit. Venez où nous dormons. Vous êtes fatigués et poussiéreux, vous trouverez des vêtements et des sandales de vos compagnons. Prenez-les, changez-vous. Ce qui appartient à l'un, appartient à tous. Toi, Mathias, qui es grand, tu peux prendre l’un de mes vêtements. Puis nous pourvoirons. Dans la soirée, puisque c'est la veille du sabbat, mes apôtres viendront. La semaine prochaine Isaac viendra avec ses disciples, puis viendront Benjamin et Daniel, après les Tabernacles, Élie, Joseph et Lévi viendront aussi. Il est temps qu'aux douze s'unissent les autres. Allez maintenant vous reposer."

Manaën les accompagne et puis revient. Jésus reste avec Manaën. Il s'assied, pensif, visiblement attristé, la tête inclinée sur la main, le coude appuyé sur le genou pour le soutenir. Manaën est assis près de la table et ne bouge pas. Mais il est sombre; Son visage est une tempête.

Longtemps après, Jésus lève la tête, le regarde et demande : "Et toi ? Que vas-tu faire maintenant ?"
"Je ne le sais pas encore... Le projet de rester à Machéronte est fini. Mais je voudrais encore rester près de la cour, pour savoir... et ainsi pouvoir te protéger."

"Il te conviendrait mieux de me suivre sans atermoiement. Mais je ne te force pas. Tu viendras quand sera détruit, molécule après molécule, le vieux Manaën."

"Je voudrais aussi enlever cette tête à cette femme. Elle n'est pas digne de la posséder..."

Jésus esquisse un pâle sourire et dit franchement : "Et puis, tu n'es pas encore mort aux richesses humaines, mais tu m'es quand même cher. Je sais que je ne te perds pas, même si j'attends. Je sais attendre..."

"Maître, je voudrais te donner ma générosité pour te consoler... parce que tu souffres. Je le vois."

"C'est vrai. Je souffre. Beaucoup ! Beaucoup !..."

"Seulement pour Jean ? Je ne crois pas. Tu le sais en paix."

"Je le sais en paix et je le sens tout près."

"Et alors ?
"
"Et alors !... Manaën, qu'est-ce que l'aube précède ?"

"Le jour, Maître. Pourquoi le demandes-tu ?"

"Parce que la mort de Jean précède le jour où je serai le Rédempteur. Et ce qu'il y a d'humain en Moi frémit à cette pensée... Manaën, je vais sur la colline. Toi reste pour recevoir ceux qui viennent, pour secourir ceux qui sont déjà venus. Reste jusqu'à mon retour. Puis... tu feras ce que tu voudras. Adieu."

Et Jésus quitte la pièce. Il descend doucement l'escalier, traverse le jardinet, par derrière, il prend un sentier au milieu des jardins abandonnés et des vergers d'oliviers, de pommiers, de vignes et de figuiers. Il remonte la pente d'une petite colline d'où il disparaît à ma vue.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /133

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 La_mor10
La Mort de Jean le Baptiste


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 13 Avr - 8:50

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Allons à Tarichée"

Il fait nuit quand Jésus revient à la maison. Il entre sans bruit dans le jardin, s'arrête un instant devant la cuisine sombre. Il voit qu'elle est vide. Il se rend dans les deux pièces où sont les nattes et les lits. Vides, elles aussi. Seuls les vêtements qu'on a changés, en tas par terre, indiquent que les apôtres sont revenus. La maison semble inhabitée, tant elle est silencieuse.

Jésus, en faisant moins de bruit qu'une ombre, monte l'escalier, blancheur dans la blancheur de la pleine lune, et arrive sur la terrasse. Il la parcourt. Il semble un spectre qui se meut sans bruit, un spectre lumineux. Dans l'éclat de la lumière lunaire, il semble s'affiner, grandir encore. Il lève avec la main le rideau qui est à la porte de la chambre du haut. Il était resté abaissé depuis le moment où les disciples de Jean y étaient entrés avec Jésus. A l'intérieur, assis ça et là, en groupes ou seuls, il y a les apôtres avec les disciples de Jean et Manaën, et endormi avec la tête sur les genoux de Pierre, il y a Margziam. La lune se charge d'éclairer la pièce en entrant avec ses flots phosphoriques par les fenêtres ouvertes. Personne ne parle. Et personne ne dort, sauf l'enfant assis par terre sur une natte.

Jésus entre doucement, et le premier qui le voit c'est Thomas. « Oh ! Maître ! » dit-il en sursautant.

Tous les autres se secouent. Pierre, dans son impétuosité va se lever brusquement, mais il se souvient de l'enfant et le fait douce- ment, en appuyant la tête brune de Margziam sur son siège, de sorte qu'il arrive le dernier près de Jésus pendant que le Maître, avec la voix fatiguée de quelqu'un qui a beaucoup souffert, répond à Jean, Jacques et André qui Lui disent leur douleur : « Je le comprends. Mais seul celui qui ne croit pas doit se sentir désolé par une mort. Pas nous qui savons et croyons. Jean n'est plus séparé de nous. Il l'était auparavant. Auparavant, il nous séparait, même. Ou avec Moi, ou avec lui. Maintenant c'est fini. Où il est, Moi, je suis. Il est près de Moi. »

Pierre passe sa tête grisonnante au milieu des têtes jeunes et Jésus le voit : « Toi aussi, tu as pleuré, Simon de Jonas ! » et Pierre, d'une voix plus rauque qu'à l'ordinaire :

« Oui, Seigneur, car moi aussi j'avais été disciple de Jean... Et puis... et puis... Et penser que vendredi dernier je m'attristais que la présence des pharisiens nous aurait rempli d'amertume le sabbat ! Celui-ci, oui, c'est un sabbat d'amertume ! J'avais amené l'enfant... pour avoir un sabbat encore plus beau... Au contraire... »

« Ne te laisse pas abattre, Simon de Jonas. Jean n'est pas perdu. Je te le dis aussi à toi. Et, en échange, nous avons trois disciples bien formés. Où est l'enfant ? »
« Là, Maître. Il dort... »

« Laisse-le dormir » dit Jésus en se penchant sur la petite tête brune qui dort tranquille. Et puis il demande encore : « Avez-vous soupé ? »

« Non, Maître, Nous t'attendions et nous étions préoccupé maintenant à cause du retard, ne sachant pas où te chercher... Il nous semblait t'avoir perdu Toi aussi. »

« Nous avons encore le temps de rester ensemble. Allons, préparez le souper parce que, après, nous allons ailleurs. J'ai besoin de m'isoler parmi des amis et demain, si nous restons ici, il y aura toujours des personnes pour nous entourer. »

« Et moi, je te jure que je ne les supporterais pas, spécialement ces manœuvres de serpents des âmes des pharisiens. Et ce serait dangereux s'il leur échappait même un sourire s'adressant à nous, dans la synagogue ! »

« Du calme, Simon !... Mais Moi, j'y avais pensé aussi. C'est pour cela que je suis revenu vous prendre avec Moi. »

A la lueur des petites lampes allumées des deux côtés de la table, on voit mieux l'altération des visages. Seul Jésus garde sa majesté solennelle et Margziam sourit dans son sommeil.

« L'enfant a déjà mangé » explique Simon.

« Il vaut mieux alors le laisser dormir » dit Jésus.

Et, au milieu des siens, il offre et distribue un peu de nourriture que l'on mange sans appétit. Et le souper est vite terminé.

« Dites-moi, maintenant, ce que vous avez fait... » dit Jésus pour les encourager.

« Moi, je suis allé avec Philippe dans les campagnes de Bethsaïda. Nous avons évangélisé et guéri un enfant malade » dit Pierre.

« En réalité, c'est Simon qui l'a guéri » dit Philippe qui ne veut pas s'attribuer une gloire qui ne lui appartient pas.

«Oh ! Seigneur ! Je ne sais pas comment j'ai fait. J'ai prié beaucoup, de tout mon cœur, parce que le petit malade me faisait pitié. Puis, je l'ai oint avec de 1'huile et je l'ai frotté avec mes grosses mains... et il a guéri. Quand j'ai vu son visage se colorer et ses yeux s'ouvrir, revivre en somme, j'ai eu presque peur. »

Jésus lui met la main sur la tête, sans parler.

« Jean a beaucoup étonné parce qu'il avait chassé un démon, mais c'est à moi qu'il est revenu de parler » dit Thomas.

« Ton frère Jude l'a fait aussi » dit Mathieu.

« Alors même André » dit Jacques d'Alphée.

« De son côté, Simon le Zélote a guéri un lépreux. Oh ! Il n'a pas eu peur de le toucher ! Mais il m'a dit ensuite : "Ne crains pas. Par la volonté de Dieu, aucun mal physique ne s'attaque à nous" » dit Barthélemy.

« Tu as bien parlé, Simon. Et vous deux ? » demande Jésus à Jacques de Zébédée et à l'Iscariote, qui se trouvent un peu loin, le premier qui parle avec les trois disciples de Jean, le second seul et renfrogné.

« Oh ! Moi, je n'ai rien fait » dit Jacques. « Mais Judas a fait trois miracles formidables : un aveugle, un paralytique, un possédé, A moi, il me semblait un lunatique, mais les gens l'appelaient ainsi... »

« Et toi, tu nous fais cette tête, alors que Dieu t'a tant aidé ? »dit Pierre.

« Je sais être humble, moi aussi » répond l'Iscariote.

« Et ensuite nous avons été reçus par un pharisien. Moi, je me trouvais mal à l'aise. Mais Judas sait mieux s'y prendre et l'a vraiment apprivoisé. Le premier jour, il était sur ses gardes mais ensuite... N'est-ce pas, Judas ? »

Judas acquiesce sans parler.

« Très bien. Et vous ferez toujours mieux. La semaine prochaine, nous restons ensemble. En attendant... Simon, va préparer les barques. Toi aussi, Jacques. »

« Pour tous, Maître ? Nous n'y tiendrons pas tous. »

« Ne peux-tu pas en avoir une autre ? »

« En la demandant à mon beau-frère, oui. J'y vais. »

« Va, et après l'avoir fait, reviens tout de suite et ne donne pas beaucoup d'explications. »

Les quatre pêcheurs partent. Les autres descendent prendre sacs et manteaux. Il reste Manaën avec Jésus. L'enfant continue de dormir.

« Maître, tu vas loin ? »

« Je ne sais pas encore... Eux sont fatigués et affligés. Moi aussi. Je compte aller à Tarichée, dans les campagnes, pour nous isoler et être en paix. »

« J'ai mon cheval, Maître, Mais, si tu le permets, je vais venir en suivant le lac. Tu y resteras longtemps ? »

« Peut-être toute la semaine. Pas davantage. »

« Alors, je vais venir. Maître, bénis-moi en ce premier adieu. Et enlève-moi un poids du cœur. »

« Lequel, Manaën ? »

« J'ai le remords d'avoir laissé Jean. Peut-être, si j'y avais été... »

« Non. C'était son heure. Et lui certainement a été content de te voir venir à Moi. N'aie pas ce poids. Cherche, au contraire, à te libérer vite et bien de l'unique poids que tu as : le, goût d'être homme. Deviens esprit, Manaën. Tu le peux. Tu as en toi la capacité de l'être. Adieu; Manaën. Ma paix soit avec toi. Nous nous reverrons bientôt en Judée. »
Manaën s'agenouille et Jésus le bénit. Puis il le lève et l'embrasse.

Les autres rentrent et se saluent entre eux, aussi bien les apôtres que les disciples de Jean. Viennent, en dernier lieu, les pêcheurs : « C'est fait, Maître. Nous pouvons partir. »

« C'est bien. Saluez Manaën qui reste ici jusqu'au crépuscule de demain. Rassemblez les vivres, prenez de l'eau et partons. Faites peu de bruit. »
Pierre se penche pour réveiller Margziam.

« Non, laisse-le. Il pourrait pleurer. Je le prends Moi dans mes bras » dit Jésus et il soulève délicatement l'enfant qui gémit un peu, mais instinctivement se met à l'aise dans les bras de Jésus.

Ils éteignent les lampes. Ils sortent. Ils ferment la porte. Ils descendent. Au seuil du jardin, ils saluent de nouveau Manaën et puis, en file, le long du chemin plein de lune, ils se rendent au lac : immense miroir d'argent sous la lune au zénith. Trois taches rouges sur le miroir tranquille, c'est ce que paraissent les trois fanaux des proues déjà immergées. Ils montent en se répartissant dans les barques, les pêcheurs montent les derniers. Pierre et un garçon là où est Jésus, Jean et André dans la seconde, Jacques et un garçon dans la troisième.

« Où allons-nous, Maître ? » demande Pierre.

« A Tarichée. Où nous avons débarqué après le miracle des Géraséniens. Maintenant il n'y aura pas de marécage et nous y serons tranquilles. »

Pierre prend le large, et les autres avec les barques par derrière, dans le sillage de celle qui précède. Personne ne parle. Quand ils sont au large et que Capharnaüm s'évanouit dans la clarté de la lune qui uniformise tout par sa poussière d'argent, alors Pierre, comme s'il parlait à la barre du timon, dit : «Et cela me plaît. Demain, ils vont nous chercher, ma vieille, et grâce à toi ils ne nous trouveront pas. »

« A qui parles-tu, Simon ? » demande Barthélemy.

« A la barque. Ne sais-tu pas que pour les pêcheurs elle est comme une épouse ?

Combien j'ai parlé avec elle ! Plus qu'avec Porphyrée. Maître !... Est-il bien couvert, l'enfant ? Il y a de la rosée, sur le lac, la nuit... »

« Oui. Ecoute, Simon. Viens ici. Je dois te parler... »

Pierre passe la barre du timon au mousse et va vers Jésus.

« J'ai dit Tarichée. Mais il suffira d'y être après le sabbat pour saluer de nouveau Manaën. Ne pourrais-tu pas trouver un endroit près de là où nous pourrions être en paix ? »

« Oh ! Maître ! En paix; nous ou aussi les barques ? Pour elles, il faut Tarichée ou bien les ports de l'autre rive. Mais, si c'est pour nous, il suffit que tu t'enfonces au-delà du Jourdain où seuls les animaux te découvriront… et peut-être quelque pêcheur qui surveille des nasses. Nous pourrons laisser les barques à Tarichée. Nous y arriverons à l'aube et nous filerons rapidement au-delà du gué. Il est facile d'y passer en ce moment. »

« C'est bien. Nous ferons ainsi... »

« Le monde te dégoûte, Toi aussi, hein ? Tu préfères les poissons et les moustiques, hein ? Tu as raison. »

« Je n'éprouve pas de dégoût. Il ne faut pas en avoir. Mais je veux éviter que vous fassiez des scandales et je veux me consoler en votre compagnie pendant ces heures de sabbat. »

« Mon Maître !... » Pierre le baise au front et s'éloigne en essuyant une grosse larme qui veut vraiment couler de l’œil et descendre vers la barbe. Il revient à son timon et met le cap au sud avec décision pendant que la lumière de la lune décroît au coucher de la planète qui descend au-delà d'une colline, en dérobant son large visage à la vue des hommes, mais en laissant encore le ciel blanchi par sa lumière et une lueur d'argent sur la plage orientale du lac.

Le reste est couleur d'indigo foncé qu'on distingue à peine à la lumière des fanaux de proue.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/134

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Jesus_51


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 14 Avr - 7:46

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"En parlant avec un scribe"

Jésus met le pied sur la rive droite du Jourdain à un bon mille, peut-être plus, de la petite péninsule de Tarichée. Ce ne sont que des campagnes bien vertes car le terrain, maintenant sec mais humide en profondeur, garde en vie les plantes les plus faibles. Jésus trouve alors une foule de gens qui l'attendent.

Ses cousins viennent à sa rencontre avec Simon le Zélote : "Maître, les barques nous ont trahi... Peut-être Manaën leur a fourni une indication..."

"Maître" s'excuse Manaën, "je suis parti de nuit pour qu'on ne me voie pas et je n'ai parlé à personne. Crois-le. Plusieurs m'ont demandé où tu étais. Mais j'ai seulement dit à tous: "Il est parti". Mais je crois que le mal vient d'un pêcheur qui a dit t'avoir donné sa barque..."

"Mon imbécile de beau-frère !" tonne Pierre. "Et je lui avais dit de ne pas parler ! Et je lui avais dit que nous allions à Bethsaïda ! Et je lui avais dit que, s'il parlait, je lui arracherais la barbe ! Et je le ferai ! Pour sûr que je le ferai. Et maintenant ? Adieu paix, solitude, repos !"

"Du calme, Simon ! Nous avons déjà eu nos journées de paix. Et du reste, j'ai atteint en partie le but que je poursuivais : vous instruire, vous consoler et vous calmer pour empêcher des offenses et des heurts entre vous et les pharisiens de Capharnaüm. Maintenant allons trouver ces gens qui nous attendent. Pour récompenser leur foi et leur amour. Et même cet amour n'est- il pas pour nous un soulagement ? Nous souffrons de ce qui est de la haine. Ici il y a l'amour, et donc la joie."

Pierre se calme comme un vent qui tombe tout d'un coup. Et Jésus va vers la foule des malades qui l'attendent avec un désir marqué sur leurs figures, et il les guérit l'un après l'autre, bienveillant, patient même à l'égard d'un scribe qui Lui présente son petit enfant malade.

C'est ce scribe qui Lui dit : "Tu le vois ? Tu fuis. Mais c'est inutile. La haine et l'amour sont ingénieux pour te trouver. Ici, c'est l'amour qui t'a trouvé comme dit le Cantique. Désormais pour trop de gens tu es comme l'Époux des Cantiques et on vient à Toi comme la Sulamite va vers son époux en bravant les gardes de ronde et les quadriges d'Aminadab !"

"Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi ?"

"Parce que c'est vrai. Venir à Toi est dangereux parce qu'on te hait. Ne sais-tu pas que Rome te surveille et que le Temple te hait ?"

"Pourquoi me tentes-tu, homme ? Tes paroles sont des pièges pour porter à Rome et au Temple mes réponses. Je ne t'ai pas tendu un piège en guérissant ton fils..."
Le scribe, sous ce doux reproche, baisse la tête, confus, et avoue : "Je vois que réellement tu vois les cœurs des hommes. Pardonne. Je vois que réellement tu es saint. Pardonne. Oui, j'étais venu alors que fermentait en moi le levain que d'autres y avaient mis..."

"Et qui avait trouvé en toi la chaleur qui convenait pour sa fermentation."

"Oui, c'est vrai... Mais maintenant je m'en vais sans levain, ou plutôt avec un levain nouveau."

"Je le sais et n'ai pas de rancune. Beaucoup sont en faute par leur propre volonté, beaucoup par la volonté d'autrui. Différente sera la mesure dont se servira pour les juger le juste Dieu. Toi., scribe, sois juste, et à l'avenir ne corromps pas comme on t'a corrompu. Quand le monde exercera sur toi sa pression, regarde la grâce vivante qu'est ton fils, sauvé de la mort, et sois-en reconnaissant à Dieu."

"À Toi."

"A Dieu. A Lui toute gloire et louange. Je suis son Messie et je suis le premier à le louer et à le glorifier. Le premier à Lui obéir. Car l'homme ne se rabaisse pas en honorant et en servant Dieu avec fidélité, mais il se dégrade en servant le péché."

"Tu parles bien. Parles-tu toujours ainsi, à tous ?"

"A tous. Que je parle à Anna ou à Gamaliel, ou que je parle au mendiant lépreux, sur un chemin de campagne, les paroles sont les mêmes, car la Vérité est une."

"Parle, alors, car nous sommes tous ici pour mendier une de tes paroles ou l'une de tes grâces."

"Je parlerai, pour qu'on ne dise pas que je suis prévenu contre ceux qui sont honnêtes dans leurs convictions."

"Elles sont mortes, celles que j'avais. Mais c'est vrai. J'étais honnête, je croyais servir Dieu en te combattant."

"Tu es sincère, et pour cela tu mérites de comprendre Dieu qui n'est jamais mensonge. Mais tes convictions ne sont pas encore mortes. C'est Moi qui te le dis. C'est comme du chiendent qu'on a brûlé. En surface il semble détruit et en vérité il a subi un rude assaut qui l'a affaibli. Mais les racines sont vivantes, mais le terrain les nourrit, mais la rosée les invite à mettre de nouvelles tiges et celles-ci de nouvelles feuilles. Il faut surveiller pour que cela n'arrive pas ou tu seras de nouveau envahi par le chiendent. Israël a la vie dure !"

"Israël doit donc mourir ? C'est une plante mauvaise ?"

"Il doit mourir pour ressusciter."

"Une réincarnation spirituelle ?"

"Une évolution spirituelle. Il n 'y a pas de réincarnation d'aucune sorte."

"Il y en a qui y croient."

"Ils sont dans l'erreur."

"L'hellénisme a mis en nous aussi ces croyances. Et les savants s'en repaissent et s'en glorifient comme d'une très noble nourriture."

"Contradiction absurde, pour ceux qui crient à l'anathème pour la négligence de l'un des six cent treize préceptes mineurs."

"C'est vrai. Mais... c'est ainsi. On prend plaisir à imiter ce que pourtant on hait."

"Alors imitez Moi, puisque vous me haïssez. Ce sera mieux pour vous."

Le scribe doit par force esquisser un sourire devant cette sortie de Jésus. Les gens sont bouche bée à écouter et ceux qui sont loin se font répéter par les plus proches les paroles des deux.

"Mais Toi, entre nous, que penses-tu de la réincarnation ?"

"C'est une erreur. Je l'ai dit."

"Il y en a qui soutiennent que les vivants proviennent des morts et les morts des vivants, parce que qui existe ne peut se détruire."

"Ce qui est éternel, en effet, ne se détruit pas. Mais, dis-moi. Selon toi le Créateur a t-il des limites à Lui-même ?"

«Non, Maître. Le penser serait l'amoindrir."

"Tu l'as dit. Et est-il possible alors de penser que Lui permet la réincarnation d'un esprit parce qu'il ne pourrait y avoir qu'un nombre donné d'esprits ?"

"On ne devrait pas le penser, et pourtant il y en a qui le pensent."

"Et, ce qui est pire, on le pense en Israël. Cette pensée de l'immortalité de l'esprit qui est déjà grande, même si elle est unie chez un païen à une erreur d'appréciation inexacte sur la façon dont se produit cette immortalité, devrait être parfaite en Israël. Au contraire, chez ceux qui l'admettent d'après les termes de la thèse païenne, elle devient une pensée amoindrie, rabaissée, coupable.

Ce n'est pas la gloire d'une pensée qui se montre digne d'admiration pour avoir frôlé par elle seule la Vérité et qui, par conséquent, témoigne de la nature composite de l'homme comme elle l'est chez le païen à cause de son intuition d'une vie immortelle de la chose mystérieuse qu'on appelle l'âme et qui nous distingue des brutes. Mais c'est une dégradation de la pensée qui, connaissant la Divine Sagesse et le Dieu Vrai, devient matérialiste, même dans une chose aussi profondément spirituelle. Il n'y a de transmigration de l'esprit que du Créateur à l'être et de l'être au Créateur, auquel on se présente après la vie pour recevoir un jugement de vie ou de mort. Voilà la vérité. Et là où il est envoyé, il reste, pour toujours."

"Tu n'admets pas le Purgatoire ?"

"Si. Pourquoi me le demandes-tu ?"

"Parce que tu dis : "Là où on l'envoie, il reste". Le Purgatoire est temporaire."

"C'est que, dans ma pensée, je l'assimile à la Vie éternelle. Le Purgatoire est déjà "vie". Amoindrie, liée, mais toujours de la vie.

Une fois terminé le séjour temporaire dans le Purgatoire, l'esprit conquiert la Vie parfaite, 1a rejoint sans plus de limites et de liens. Il y aura deux choses qui resteront : le Ciel - l'Abîme. Le Paradis - l'Enfer. Il y aura deux catégories : les bienheureux - les damnés. Mais, de ces trois royaumes qui existent maintenant, aucun esprit ne reviendra jamais se revêtir de chair. Et cela jusqu'à la résurrection finale qui terminera pour toujours l'incarnation des esprits dans la chair, de l'immortel dans le mortel."

"De l'éternel, non ?"

"Dieu est éternel. L'éternité, c'est de n'avoir ni commencement ni fin. Et cela, c'est Dieu. L'immortalité c'est de continuer à vivre du moment où l'on a commencé à vivre. Et cela c'est pour l'esprit de l'homme. Voilà la différence."

"Tu dis : "Vie éternelle"."

"Oui. Du moment où quelqu'un est créé pour vivre, il peut par l'esprit, par la Grâce et sa volonté, arriver à la Vie éternelle, pas à l'éternité. La vie suppose un commencement. On ne dit pas "Vie de Dieu" car Dieu n'a pas eu de commencement."

"Et Toi ?"

"Moi, je vivrai parce que je suis chair aussi, et à l'esprit divin j'ai uni l'âme du Christ en une chair d'homme."

"Dieu est dit le "Vivant"."
"En effet Il ne connaît pas la mort. Lui est Vie. La Vie inépuisable. Non pas Vie de Dieu, mais Vie. Cela seulement. Ce sont des nuances, ô scribe, mais c'est de nuances que se revêt la Sagesse et la Vérité."

"Parles-tu ainsi aux gentils ?"

"Pas ainsi. Ils ne comprendraient pas, mais je leur montre le Soleil. Mais comme je le montrerais à un enfant jusqu'alors aveugle et idiot, et arrivé par miracle à la vue et à l'intelligence. Ainsi,  comme un astre, sans arriver à en expliquer la composition. Mais vous d'Israël, vous n'êtes ni aveugles ni idiots. Depuis des siècles, le doigt de Dieu vous a ouvert les yeux et éclairci l'esprit..."

"C'est vrai, Maître. Et pourtant nous sommes aveugles et idiots."

"Vous vous êtes rendus tels. Et vous ne voulez pas du miracle de Celui qui vous aime."
"Maître..."

"C'est la vérité, scribe." Celui-ci baisse la tête et se tait, Jésus le quitte et va plus loin. Et en passant, il caresse Margziam et le petit garçon du scribe qui se sont mis à jouer avec des cailloux multicolores. Sa prédication est plutôt une conversation avec tel ou tel groupe. Mais c'est une prédication continuelle car elle résout tous les doutes, éclaircit toute pensée, résume ou développe des choses déjà dites ou des idées partiellement retenues par quelqu'un.

Et les heures passent ainsi...


http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm

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Jésus parlant au scribe


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 15 Avr - 7:42

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"La première multiplication des pains"

C'est toujours le même endroit. Seulement le soleil ne vient plus de l'orient en filtrant à travers le fourré qui borde le Jourdain en ce lieu sauvage près de l'endroit où les eaux du lac débouchent dans le lit du fleuve, mais il arrive, pareillement oblique, du couchant, pendant qu'il descend dans une gloire de rouge, en rayant le ciel de ses derniers rayons. Et sous l'épais feuillage, la lumière est très adoucie et tend vers les teintes paisibles du soir. Les oiseaux, enivrés du soleil qu'ils ont eu tout le jour, de la nourriture abondante qu'ils ont prise dans les campagnes voisines, se livrent à une bacchanale de trilles et de chants au sommet des arbres. Le soir tombe avec les pompes finales de la journée. Les apôtres le font remarquer à Jésus qui donne toujours son enseignement d'après les exemples qui se présentent à Lui.

"Maître, le soir approche, l'endroit est désert, éloigné des maisons et des villages, ombreux et humide. Sous peu, ici il ne sera plus possible de nous voir ni de marcher. La lune se lève tard. Renvoie le peuple pour qu'il aille à Tarichée ou aux villages du Jourdain pour acheter de la nourriture et chercher un logement."

"Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent. Donnez-leur à manger. Ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m'attendant."

"Il ne nous reste que cinq pains et deux poissons, Maître, tu le sais."

"Apportez-les-moi."

"André, va chercher l'enfant. C'est lui qui garde la bourse. Il y a peu de temps il était avec le fils du scribe et deux autres, occupé à se faire des couronnes de fleurs en jouant au roi." André y va vivement et aussi Jean et Philippe se mettent à chercher Margziam dans la foule toujours en déplacement. Ils le trouvent presque en même temps, avec son sac de vivres en bandoulière, un long sarment de clématite enroulé autour de la tête et une ceinture de clématite de laquelle pend, en guise d'épée, une massette dont la garde est la massette proprement dite, la lame sa tige. Avec lui, il y en a sept autres pareillement chamarrés, et ils font un cortège au fils du scribe, un enfant très grêle, avec l’œil très sérieux de qui a tant souffert qui, plus fleuri que les autres, tient le rôle de roi.

"Viens, Margziam. Le Maître te demande !"

Margziam plante là ses amis et s'en va rapidement, sans même enlever ses... ornements floraux, mais les autres le suivent aussi et Jésus est vite entouré d'une couronne d'enfants enguirlandés. Il les caresse pendant que Philippe sort du sac un paquet avec du pain, au milieu duquel sont enveloppés deux gros poissons : deux kilos de poissons, un peu plus. Insuffisants même pour les dix-sept, ou plutôt les dix-huit avec Manaën, de la troupe de Jésus. On apporte ces vivres au Maître.

"C'est bien. Maintenant apportez-moi des paniers. Dix-sept, un pour chacun. Margziam donnera la nourriture aux enfants ..."

Jésus regarde fixement le scribe qui est toujours resté près de Lui et lui demande : "Veux-tu donner, toi aussi, la nourriture aux affamés ?"

"Cela me plairait, mais moi aussi j'en suis démuni."

"Donne la mienne. Je te le permets."

"Mais... tu as l'intention de rassasier presque cinq mille hommes, et en plus les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains ?"

"Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit, verra s'accomplir le miracle."
"Oh ! alors, je veux bien distribuer la nourriture, moi aussi !"

"Alors, fais-toi donner un panier, toi aussi."

Les apôtres reviennent avec des paniers et des corbeilles larges et peu profonds, ou bien profonds et étroits. Et le scribe revient avec un panier plutôt petit. On se rend compte que sa foi ou son manque de foi lui a fait l’a fait choisir comme le plus grand possible.

"C'est bien. Mettez tout ici devant et faites asseoir les foules en ordre, en rangs réguliers, autant que possible."

Et pendant cette opération, Jésus élève les pains avec les poissons par dessus, les offre, prie et bénit. Le scribe ne le quitte pas un instant des yeux .Puis, Jésus rompt les cinq pains en dix-huit parts et de même les deux poissons en dix-huit parts. Il met un morceau de poisson, un bien petit morceau, dans chaque panier et fait des bouchées avec les dix-huit morceaux de pain. Chaque morceau en plusieurs bouchées. Elles sont nombreuses relativement : une vingtaine, pas plus. Chaque morceau est placé dans un panier, après avoir été fragmenté, avec le poisson.

"Et maintenant prenez et donnez à satiété. Allez. Va, Margziam, le donner à tes compagnons."

"Oh ! comme c'est lourd !" dit Margziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s'il portait un fardeau.

Les apôtres, les disciples, Manaën, le scribe le regardent partir ne sachant que penser... Puis ils prennent les paniers, et en secouant la tête, se disent l'un à l'autre : "Le gamin plaisante !  Ce n'est pas plus lourd qu'avant." Le scribe regarde aussi à l'intérieur et met la main pour tâter au fond du panier parce qu'il n'y a plus beaucoup de lumière, là, sous le couvert où Jésus se trouve, alors que plus loin, dans la clairière, il fait encore assez clair. Mais pourtant, malgré la constatation, ils vont vers les gens et commencent la distribution. Ils donnent, ils donnent, ils donnent. Et de temps à autre, ils se retournent, étonnés, de plus en plus loin, vers Jésus qui, les bras croisés, adossé à un arbre, sourit finement de leur stupeur.

La distribution est longue et abondante... Le seul qui ne manifeste pas d'étonnement c'est Margziam qui rit, heureux de remplir de pain et de poisson les mains de tant de pauvres enfants. Il est aussi le premier à revenir vers Jésus, en disant : "J'ai tant donné, tant, tant !... car je sais ce que c'est que la faim ..." et il lève son visage qui n'est plus émacié qu'en un souvenir maintenant disparu cependant il pâlit, en écarquillant les yeux... Mais Jésus le caresse et le sourire revient, lumineux, sur ce visage enfantin qui, confiant, s'appuie contre Jésus, son Maître et Protecteur.

Tout doucement les apôtres et les disciples reviennent, rendus muets par la stupeur. Le dernier, le scribe qui ne dit rien. Mais il fait un geste qui est plus qu'un discours : il s'agenouille et baise la frange du vêtement de Jésus.

"Prenez votre part, et donnez m'en un peu.  Mangeons la nourriture de Dieu."
Ils mangent en effet du pain et du poisson, chacun selon son appétit... Pendant ce temps, les gens, rassasiés, échangent leurs impressions. Même ceux qui sont autour de Jésus se risquent à parler en regardant Margziam qui, en finissant son poisson, plaisante avec les autres enfants.

"Maître" demande le scribe, "pourquoi l'enfant a-t-il tout de suite senti le poids, et nous pas ? J'ai même fouillé à l'intérieur. Il n'y avait toujours que ces quelques bouchées de pain et cet unique morceau de poisson. J'ai commencé à sentir le poids en allant vers la foule, mais si cela avait pesé pour la quantité que j'ai donné, il aurait fallu un couple de mulets pour le transport, non plus le panier, mais un char complet chargé de nourriture. Au début, j'y allais doucement... puis je me suis mis à donner, à donner, et pour ne pas être injuste, je suis revenu vers les premiers en faisant une nouvelle distribution parce qu'aux premiers j'avais donné peu de chose. Et pourtant, il y en a eu assez."

"Moi aussi, j'ai senti que le panier devenait lourd pendant que j'avançais, et tout de suite j'ai donné abondamment, car j'ai compris que tu avais fait un miracle" dit Jean.

"Moi, au contraire, je me suis arrêté et me suis assis, pour renverser sur mon vêtement le fardeau et me rendre compte... Alors j'ai vu des pains et des pains, et j'y suis allé" dit Manaën.

"Moi, je les ai même compté pour ne pas faire piètre figure. Il y avait cinquante petits pains. Je me suis dit : "Je vais les donner à cinquante personnes, et puis je reviendrai".  Et j'ai compté. Mais, arrivé à cinquante, il y avait toujours le même poids. J'ai regardé à l'intérieur. Il y en avait encore tant. Je suis allé de l'avant et j'en ai donné par centaine. Mais cela ne diminuait jamais" dit Barthélemy.

"Moi, je le reconnais, je n'y croyais pas. J'ai pris dans mes mains les bouchées de pain et ce petit morceau de poisson et je les regardais en disant : "A quoi cela va servir ? Jésus a voulu plaisanter !..." et je les regardais, je les regardais, restant caché derrière un arbre, espérant et désespérant de les voir croître. Mais c'était toujours la même chose. J'allais revenir quand Mathieu est passé et m'a dit: "Tu as vu comme ils sont beaux ?".  "Quoi ?" ai-je dit. "Mais les pains et les poissons !... " "Tu es fou ? Moi je vois toujours des morceaux de pain"

"Va les distribuer avec foi, et tu verras". J’ai jeté dans le panier ces quelques bouchées et je suis allé avec réticence… Et puis… pardonne-moi, Jésus car je suis pécheur !" dit Thomas.

"Non, tu es un esprit du monde. Tu raisonnes comme les gens du monde."

"Moi aussi, Seigneur, alors" dit l’Iscariote. "Au point que j’ai pensé donner une pièce avec le pain en pensant : "ils mangeront ailleurs". J’espérais t’aider à faire meilleure figure. Que suis-je donc, moi ? Comme Thomas ou davantage ?"

"Bien plus que Thomas, tu es "monde"."

"Mais pourtant j’ai pensé faire l’aumône pour être Ciel ! C’étaient mes deniers à moi…"
"Aumône à toi-même et à ton orgueil et non pas à Dieu. Ce dernier n’en a pas besoin et l’aumône à ton orgueil est une faute, pas un mérite."

Judas baisse la tête et se tait.

"Moi de mon côté" dit Simon le Zélote "je pensais que cette bouchée de poisson, ces bouchées de pain, il me fallait les fragmenter pour qu’elles suffisent. Mais je ne doutais pas qu’elles auraient suffit pour le nombre et la valeur nutritive. Une goutte d’eau, donnée par Toi, peut être plus nourrissante qu’un banquet".

"Et vous, que pensiez-vous ?" demande Pierre aux cousins de Jésus.

"Nous nous rappelions Cana… et nous ne doutions pas" dit sérieusement Jude.

"Et toi, Jacques, mon frère, tu n’as pensé qu’à cela ?"

"Non. J’ai pensé que c’était un sacrement. Comme tu m’en as parlé… Est-ce ainsi ou je me trompe ?"

Jésus sourit : "Oui et non. A la vérité de la puissance d’une goutte d’eau, exprimée par Simon, il faut ajouter ta pensée pour une figure lointaine. Mais ce n’est pas encore un sacrement."

Le scribe garde une croûte entre ses doigts.

"Qu’en fais-tu ?"

"Un… souvenir."

"Je la garde moi aussi. Je la mettrai au cou de Margziam dans un sachet" dit Pierre.
"Moi, je la porterai à notre mère" dit Jean.

"Et nous ? Nous avons tout mangé…" disent les autres, mortifiés.

"Levez-vous. Faite de nouveau le tour avec les paniers, recueillez les restes. Séparez les gens les plus pauvres d’avec les autres et amenez-les moi ici, avec les paniers.  Et puis vous, mes disciples, allez tous vers les barques et prenez le large pour aller à la plaine de Génésareth. Je vais congédier les gens après avoir fait une distribution aux plus pauvres et puis je vous rejoindrai."

Les apôtres obéissent... et reviennent avec douze paniers combles de restes, et suivis d'une trentaine de mendiants ou de personnes très misérables.

"C'est bien. Allez."

Les apôtres et ceux de Jean saluent Manaën et s'en vont avec un peu de regret de quitter Jésus. Mais ils obéissent. Manaën attend, pour quitter Jésus, que la foule, aux dernières lueurs du jour, s'en aille vers les villages ou cherche une place pour dormir parmi les joncs hauts et secs. Puis il fait ses adieux. Avant lui s'en est allé le scribe, un des premiers même, parce que, avec son petit garçon, il a suivi les apôtres.

Lorsque tout le monde est parti ou s'est endormi, Jésus se lève, bénit les dormeurs et à pas lents se dirige vers le lac, vers la péninsule de Tarichée élevée de quelques mètres comme si c'était une avancée de colline dans le lac.

Lorsqu'il en a rejoint le pied, sans entrer dans la ville, mais en la côtoyant, il gravit le monticule et s'installe sur un rocher, pour prier, face à l'azur et à la blancheur du clair de lune dans la nuit sereine.

SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome: 4/136

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La Multiplication des pains


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 16 Avr - 7:39

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"Jésus marche sur les eaux"

Vision du 4 samedi mars 1944

La soirée est avancée. Il fait presque nuit car on voit à peine sur le sentier qui grimpe sur un coteau où l'on voit ça et là des arbres qui me semblent être des oliviers mais étant donné le peu de lumière, je ne puis l'assurer. En somme, ce sont des arbres de taille moyenne, avec une épaisse frondaison et tordus comme le sont d'ordinaire les oliviers.

Jésus est seul, habillé de blanc avec son manteau bleu foncé. Il monte et s'enfonce parmi les arbres. Il chemine d'un pas allongé et tranquille, sans hâte, mais à cause de la longueur de ses foulées il fait, sans se presser, beaucoup de chemin. Il marche jusqu'à ce qu'il rejoigne une sorte de balcon naturel d'où la vue s'étend sur le lac tout à fait paisible sous la lumière des étoiles dont les yeux de lumière fourmillent maintenant dans le ciel. Le silence enveloppe Jésus de son embrassement reposant. Il le détache des foules et de la terre et les Lui fait oublier, en l'unissant au ciel qui semble s'abaisser pour adorer le Verbe de Dieu et le caresser de la lumière de ses astres.      

Jésus prie dans sa pose habituelle : debout et les bras en croix. Il a derrière Lui un olivier et paraît crucifié sur ce fût obscur. La frondaison le dépasse de peu, grand comme il est, et remplace, par une parole qui convient au Christ, l'inscription de la croix. Là-bas : "Roi des juifs". Ici : "Prince de la paix". L'olivier pacifique s'exprime bien pour qui sait entendre. Jésus prie longuement, puis il s'assied sur le balcon qui sert de base à l'olivier, sur une grosse racine qui dépasse et il prend son attitude habituelle : les mains jointes et les coudes sur les genoux. Il médite. Qui sait quelle divine conversation il échange avec le Père et l'Esprit en ce moment où il est seul et peut être tout à Dieu. Dieu avec Dieu !          

Il me semble que plusieurs heures passent ainsi car je vois les étoiles se déplacer et plusieurs sont déjà descendues à l'occident.

Justement pendant qu'un semblant de lumière, ou plutôt de luminosité parce que cela ne peut encore s'appeler lumière, se dessine à l'extrême horizon du côté de l'orient, un frisson de vent secoue l'olivier. Puis, c'est le calme. Puis, il reprend. plus fort. Avec des pauses syncopées, il devient de plus en plus violent. La lumière de l'aube qui commençait à peine, est arrêtée dans sa progression par une masse de nuages noirs qui viennent occuper le ciel, poussée par des rafales de vent toujours plus fortes. Le lac aussi a perdu sa tranquillité. Il me semble qu'il va subir une bourrasque comme celle que j'ai déjà vue dans la vision de la tempête. Le bruissement des feuilles et le grondement des flots remplissent maintenant l'espace, il y a un moment si tranquille.          

Jésus sort de sa méditation. Il se lève. Il regarde le lac. Il y cherche, à la lumière des étoiles qui restent et de l'aube malade, et il voit la barque de Pierre qui avance péniblement vers la rive opposée, mais n'y arrive pas. Jésus s'enveloppe étroitement dans son manteau dont il relève le bord, qui traîne et qui le gênerait dans la descente, sur sa tête, comme si c'était un capuchon, et il descend rapidement, non par la route qu'il avait suivie mais par un sentier rapide qui rejoint directement le lac. Il va si vite qu'il semble voler.      

Il parvient à la rive fouettée par les vagues qui font sur la grève une bordure bruyante et écumeuse. Il poursuit rapidement son chemin comme s'il ne marchait pas sur l'élément liquide tout agité, mais sur un plancher lisse et solide. Maintenant Lui devient lumière.

Il semble que le peu de lumière qui arrive encore des rares étoiles qui s'éteignent et de l'aube orageuse se concentre sur Lui et elle forme une sorte de phosphorescence qui éclaire son corps élancé. Il vole sur les flots, sur les crêtes écumeuses, dans les replis obscurs entre les vagues, les bras tendus en avant avec son manteau qui se gonfle autour des joues et qui flotte, comme il peut, serré comme il est autour du corps, avec un battement d'ailes.

Les apôtres le voient et poussent un cri d'effroi que le vent apporte à Jésus.

"Ne craignez pas. C'est Moi." La voix de Jésus, malgré le vent contraire, se répand sans difficulté sur le lac.    

"Est-ce bien Toi, Maître ?" demande Pierre. "Si c'est Toi, dis-moi de venir à ta rencontre en marchant comme Toi sur les eaux."    

Jésus sourit : "Viens" dit-il simplement, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde de marcher sur l'eau. Et Pierre, demi-nu comme il est avec une courte tunique sans manches, fait un saut par-dessus bord et va vers Jésus.            

Mais, quand il est à une cinquantaine de mètres de la barque et à peu près autant de Jésus, il est pris par la peur. Jusque-là, il a été soutenu par son élan d'amour. Maintenant l'humanité a raison de lui et... il tremble pour sa vie. Comme quelqu'un qui se trouve sur un sol qui se dérobe ou sur des sables mouvants, il commence à chanceler, à s'agiter, à s'enfoncer. Plus il s'agite et tremble de peur, plus il s'enfonce.            

Jésus s'est arrêté, et le regarde. Sérieux, il attend mais il ne lui tend même pas la main. Il garde ses bras croisés. Il ne fait plus un pas et ne dit plus un mot.    

Pierre s'enfonce. Disparaissent les chevilles, puis les jambes, puis les genoux. Les eaux arrivent à l'aine, la dépassent, montent vers la ceinture. La terreur se lit sur son visage. Une terreur qui paralyse aussi sa pensée. Ce n'est plus qu'une chair qui a peur de se noyer. Il ne pense même pas à se jeter à l'eau. À rien. Il est hébété par la peur.    

Finalement, il se décide à regarder Jésus. Et il suffit qu'il le regarde pour que son esprit commence à raisonner, à saisir où se trouve le salut. "Maître, Seigneur, sauve-moi."  

Jésus desserre ses bras et, comme s'il était porté par le vent et par l'eau, il se précipite vers l'apôtre et lui tend la main en disant :  "Oh ! homme de peu de foi. Pourquoi as-tu douté de Moi ? Pourquoi as-tu voulu agir tout seul ?"    

Pierre, qui s'est agrippé convulsivement à la main de Jésus, ne répond pas. Il le regarde pour voir s'il est en colère, il le regarde avec un reste de peur qui se mêle au repentir qui s'éveille. Mais Jésus sourit et le tient étroitement par le poignet jusqu'à ce que, après avoir rejoint la barque, ils en franchissent le bord et y entrent. Et Jésus commande : "Allez à la rive. Lui est tout trempé." Et il sourit en regardant le disciple humilié.

Les vagues s'apaisent pour faciliter l'abordage et la ville, vue l'autre fois du haut d'une colline, apparaît au-delà de la rive.      

La vision s'arrête ici.
 
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Jésus marche sur les eaux


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 17 Avr - 7:54

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"La rencontre avec les disciples"

Vision du samedi 8 septembre 1945 (Nativité de la Vierge Marie)

Jésus se trouve dans les plaines de Corozaïn, le long de la vallée du haut Jourdain, entre le lac de Génésareth et le lac de Méron. Une campagne pleine de vignobles où déjà commencent les vendanges. Il doit y être depuis déjà quelques jours parce que, ce matin, sont avec Lui les disciples qui étaient à Sicaminon et parmi eux, de nouveau Etienne et Hermas. Isaac s'excuse de n'avoir pu être là plus tôt, c'est que, dit-il, il se demandait s'il était bien d'amener ou non avec lui les nouveaux venus et ces réflexions l'avaient retardé.

"Mais" dit-il encore "j'ai pensé que le chemin du Ciel est ouvert à tous ceux de bonne volonté et il me semble que ceux-ci, bien que disciples de Gamaliel, sont tels"    

"Tu as bien dit et bien fait. Amène-les-moi ici."        

Isaac s'en va et revient avec les deux.            

"La paix à vous. Est-ce que la parole des apôtres vous a semblé si vraie que vous voulez vous y unir ?"          

"Oui, et la tienne davantage. Ne nous repousse pas, Maître."      

"Pourquoi le devrais-je ?"          

"Parce que nous appartenons à Gamaliel."

"Et avec cela ? Moi, j'honore le grand Gamaliel et je le voudrais avec Moi car il est digne d'y être. Il ne lui manque que cela pour faire de sa sagesse une perfection. Que vous a-t-il dit quand vous l'avez quitté ? Parce que, certainement, vous l'avez salué."        

"Oui. Il nous a dit : "Heureux êtes-vous de pouvoir croire. Priez pour que moi j'oublie pour pouvoir me souvenir"  

Les apôtres qui, curieux se serrent autour de Jésus, se regardent l'un l'autre et se demandent à voix basse : "Qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Que veut-il ? Oublier pour se souvenir ?"        

Jésus entend ce chuchotement et explique : "Il veut oublier sa sagesse pour prendre la mienne. Il veut oublier qu'il est le rabbi Gamaliel pour se rappeler qu'il est un fils d'Israël qui attend le Christ. Il veut s'oublier lui-même pour se rappeler la Vérité."        

"Ce n'est pas un menteur, Gamaliel, Maître" dit Hermas pour l'excuser.            

"Non. Mais c'est le fatras des pauvres mots humains qui est mensonge. Les paroles qui remplacent la Parole, il faut les oublier, s'en dépouiller, venir nu et vierge à la Vérité pour être revêtu et fécondé. Cela requiert l'humilité. L'écueil ..."  

"Alors, nous aussi, nous devons oublier ?"  

"Sans aucun doute. Oublier tout ce qui est chose humaine. Se rappeler tout ce qui est chose de Dieu. Venez, vous pouvez le faire."  

"Nous voulons le faire" assure Hermas.        

"Avez-vous déjà vécu la vie des disciples ?"            

"Oui, du jour où nous avons appris le meurtre du Baptiste. La nouvelle arriva très vite à Jérusalem, apportée par des courtisans et des officiers d'Hérode. Sa mort nous a tirés de notre torpeur" répond Etienne.    

"Le sang des martyrs est toujours vie pour ceux qui sont dans la torpeur. Rappelle-le-toi, Etienne."          

"Oui, Maître. Parleras-tu aujourd'hui ? J'ai faim de ta parole."      

"J'ai déjà parlé, mais je parlerai encore beaucoup, à vous les disciples. Vos compagnons, les apôtres, on déjà commencé la mission après une active préparation. Mais ils ne suffisent pas aux besoins du monde, Et il faut avoir tout fait, dans un temps précis. Je suis comme quelqu'un qui a une échéance et qui doit avoir tout fait dans un temps limité. Je vous demande, à tous, de l'aide et, au nom de Dieu, je vous promets, de l'aide et un avenir de gloire." L’œil perçant de Jésus découvre un homme tout enveloppé dans un manteau de lin : "N'es-tu pas le prêtre Jean ?
"        
"Si, Maître. Plus aride que le vallon maudit est le cœur des juifs. Je me suis enfui à ta recherche."          

"Et le sacerdoce ?"          

"La lèpre m'en avait banni la première fois, les hommes pour la seconde, parce que je t'aime. Ta Grâce m'attire à elle : à Toi. Elle aussi m'avait expulsé d'un lieu profané pour m'amener dans un lieu pur. Tu m'as purifié, Maître, en mon corps et en mon esprit. Et une chose pure ne peut pas, ne doit pas, s'approcher d'une chose impure. Ce serait une offense pour celui qui a purifié."      

"Tu as un jugement sévère, mais il n'est pas injuste."        

"Maître, les laideurs de famille sont connues de celui qui vit dans la famille et ne doivent être dites qu'à celui qui est un esprit droit. Tu l'es et, d'ailleurs, tu sais. Aux autres, je ne le dirais pas. Ici, il y a Toi, tes apôtres et deux qui sont au courant, comme Toi et comme moi. Par conséquent..."    

"Cela va bien.  Mais... oh ! toi aussi ?! La paix soit à toi !  Tu es venu pour donner d'autre nourriture ?"    

"Non. Pour avoir, moi, ta nourriture."  

"Est-ce que tes récoltes sont perdues ?"        

"Oh ! non. Jamais elles n'ont été si belles. Mais, mon Maître, je cherche un autre pain, une autre récolte : les tiens. Et, avec moi, j'ai le lépreux que tu as guéri sur mes terres. Il est revenu à son Maître. Mais lui et moi, avons maintenant un maître à suivre et à servir : Toi."

"Venez. Un, deux, trois, quatre... Une bonne récolte ! Mais avez-vous réfléchi à votre situation auprès du Temple ? Vous savez, et Moi je sais... et je ne dis rien d'autre ..."

"Je suis un homme libre et je vais avec qui je veux" dit le prêtre Jean.  

"Et moi aussi" dit le nouveau venu, le scribe Jean, qui est l'homme qui a donné de la nourriture le sabbat au pied du Mont des Béatitudes.        

"Et nous aussi" disent Hermas et Etienne.    

Et Etienne ajoute : "Parle-nous, Seigneur. Nous ignorons ce qu'est précisément notre mission. Donne-nous le minimum pour pouvoir te servir tout de suite. Le reste viendra en te suivant."          

"Oui. Sur la montagne, tu as parlé des béatitudes. Et c'était une instruction pour nous. Mais nous, auprès des autres, pour le second amour, celui du prochain, que devons-nous faire ?" demande le scribe Jean.          

"Où est Jean d'Endor ?" demande Jésus pour toute réponse.      

"Là-bas, Maître, avec ceux qui ont été guéris."        

"Qu'il vienne ici"  

Jean d'Endor accourt. Jésus lui met la main sur l'épaule en le saluant en particulier et il dit : "Voilà, maintenant, je vais parler. Je veux vous avoir devant Moi, vous qui portez le nom saint. Toi, mon apôtre; toi, le prêtre; toi, le scribe; toi, Jean du Baptiste; et toi, enfin, pour fermer la couronne des grâces faites par Dieu. Et si je te nomme le dernier, tu sais que tu n'es pas le dernier dans mon cœur. Je te l'ai promis, un jour, ce discours, Tu vas l'avoir."

Et Jésus, comme il le fait d'ordinaire, monte sur un petit talus pour que tous puissent le voir. Il a devant Lui, au premier rang les cinq Jean. En arrière se trouvent les disciples, mêlés à ceux qui sont accourus de toutes parts de la Palestine, pour leur santé ou pour entendre la parole.    

"La paix à vous tous, et la sagesse sur vous.          

Écoutez. Quelqu'un, en un jour lointain, m'a demandé si Dieu est miséricordieux envers les pêcheurs et jusqu'à quel point Il l'est. Celui qui le demandait était un pécheur pardonné qui n'arrivait pas à se persuader de l'absolu pardon de Dieu. Et Moi, par des paraboles, je le calmai, le rassurai et lui promis que pour lui j'aurais toujours parlé de miséricorde pour que son cœur repenti qui, semblable à un enfant égaré lui pleurait au-dedans, se sentît assuré d'être déjà en possession de son Père des Cieux.

Dieu est Miséricorde parce que Dieu est Amour.    

Le serviteur de Dieu doit être miséricordieux pour imiter Dieu. Dieu se sert de la miséricorde pour attirer à Lui ses fils dévoyés. Le serviteur de Dieu doit se servir de la miséricorde comme d'un moyen pour amener à Dieu les fils dévoyés.          

Le précepte de l'amour doit être obligatoire pour tous, mais il doit l'être trois fois pour les serviteurs de Dieu.          

On ne conquiert pas le Ciel si en n'aime pas. Mais cela, il suffit de le dire aux croyants. Aux serviteurs de Dieu, Moi je dis : "On ne fait pas conquérir le Ciel aux croyants si on n'aime pas avec perfection". Et vous, qui êtes-vous, vous qui vous pressez tout autour ? En plus grande partie, vous êtes des créatures qui tendez à une vie parfaite, à la vie bénie, à la vie pénible, lumineuse du serviteur de Dieu, du ministre du Christ. Et quels devoirs avez-vous en cette vie de serviteurs et de ministres ? Un amour total pour Dieu, un amour total pour le prochain. Votre but : servir. Comment ?  En rendant à Dieu ceux que le monde, la chair, le démon ont pris à Dieu. De quelle façon ? Par l'amour. L'amour qui a mille façons de s'exercer et une fin unique : faire aimer.            

Pensons à notre beau Jourdain. Comme il est imposant à Jéricho ! Mais, était-il ainsi à sa source ? Non, c'était un filet d'eau, et tel il serait resté s'il avait toujours été seul. Au contraire, voilà que des montagnes, et des collines, de l'une et l'autre rive de sa vallée, descendent mille et mille affluents, les uns seuls, d'autres déjà formés de cent ruisseaux, et tous se déversent dans son lit, qui croit, croît, croît, jusqu'à devenir, de doux ruisseau qu'il était, cours d'eau d'argent azuré qui rit et s'amuse dans son enfance de fleuve, le fleuve large, solennel, tranquille qui déroule son ruban d'azur au milieu de ses rives fertiles couleur d'émeraude.        

Ainsi en est-il de l'amour. Un filet initial chez ceux qui sont des enfants sur le Chemin de la Vie qui savent à peine se garder du péché grave par crainte de la punition et puis, avançant sur le chemin de la perfection, voilà que des montagnes de l'humanité rugueuses, arides, orgueilleuses, dures, sortent par la volonté de l'amour de nombreuses rivières de cette principale vertus et tout sert à la faire surgir et jaillir : les douleurs et les joies, comme sur les montagnes servent à faire des ruisseaux les neiges gelées et le soleil qui les fait fondre. Tout sert à leur ouvrir le chemin : l'humilité comme le repentir. Tout sert à les diriger vers le fleuve initial, car l'âme, poussée sur cette voie, aime descendre dans l'anéantissement du moi aspirant à remonter, attirée par le Soleil-Dieu, après être devenue un fleuve puissant, magnifique, bienfaisant.      

Les ruisseaux qui nourrissent le ruisseau embryonnaire de l'amour de respect sont, outre les vertus, les œuvres que les vertus apprennent à accomplir, les œuvres qui justement, pour être des ruisselets d'amour, sont des œuvres de miséricorde. Voyons-les ensemble. Certaines étaient déjà connues à Israël, d'autres, c'est Moi qui vous les fais connaître parce que ma loi est perfection d'amour.        

Donner à manger aux affamés.        

Devoir de reconnaissance et d'amour. Devoir d'imitation. Les enfants sont reconnaissants au père du pain qu'il leur procure et, devenus hommes, ils l'imitent en procurant du pain à leurs enfants, et à leur père que l'âge rend désormais incapable de travailler, ils procurent le pain par leur propre travail, affectueuse restitution, juste restitution du bien qu'ils ont reçu. Le quatrième commandement le dit : "Honore ton père et ta mère" . C'est aussi honorer leurs cheveux blancs de ne pas les réduire à demander leur pain à d'autres.            

Mais, avant le quatrième commandement, il y a le premier : "Aime Dieu de tout toi-même" et le second : "Aime ton prochain comme toi-même". Aimer Dieu pour Lui-même et l'aimer dans le prochain, c'est la perfection.            

On l'aime en donnant du pain à qui a faim en souvenir de tant de fois où Lui a rassasié l'homme par des actes miraculeux. Mais sans regarder uniquement la manne et les cailles, regardons le miracle continuel, du grain qui germe par la bonté de Dieu qui a donné une terre propre à la culture et qui règle les vents, les pluies, la chaleur, les saisons pour que la semence devienne épi et que l'épi devienne pain.    

Et est-ce que cela n'a pas été un miracle de sa miséricorde d'avoir enseigné par une lumière surnaturelle à ses fils coupables que ces herbes grandes et fines, qui se terminent par un épi de grains d'or à la chaude odeur de soleil, renfermés dans la dure enveloppe d'écailles épineuses, étaient une nourriture qu'il fallait récolter, égrener, réduire en farine, pétrir, cuire ? Dieu a enseigné tout cela. Et comment le récolter, le trier, l'écraser, le pétrir, le cuire. Il a mis les pierres près des épis et l'eau près des pierres, Il a allumé par des réverbérations de l'eau et du soleil le premier feu sur la terre et le vent a amené sur le feu des grains qui ont grillé en. répandant une odeur agréable pour faire comprendre à l'homme qu'il est meilleur ainsi qu'au sortir de l'épi, comme les consomment les oiseaux, ou pétri après avoir été moulu formant ainsi une pâte gluante que l'on cuit au feu. Vous n'y pensez pas, vous qui maintenant mangez le bon pain cuit dans le four familial, de quelle miséricorde est la preuve, ce fait d'être arrivés à cette perfection de cuisson, quel chemin on a fait faire à la connaissance humaine depuis le premier épi que l'homme a mastiqué comme le fait le cheval, jusqu'au pain actuel ? Et, grâce à qui ? A Celui qui a donné le pain. Et ainsi pour toute espèce de nourriture que l'homme a su, par une lumière bienfaisante, distinguer parmi les plantes et les animaux dont le Créateur a couvert la terre, lieu de châtiment paternel pour le fils coupable.      

Donc, donner à manger aux affamés, c'est une prière de reconnaissance au Seigneur et Père qui nous rassasie, et c'est imiter le Père duquel nous avons la ressemblance gratuitement donnée, et qu’il faut augmenter toujours plus en imitant ses actions.          

Donner à boire à ceux qui ont soif.

Avez-vous jamais pensé à ce qui arriverait si le Père ne faisait plus pleuvoir ? Ou bien s'Il disait : "A cause de votre dureté pour celui qui a soif, J'empêcherai les nuages de descendre sur la terre" pourrions-nous protester et maudire ? L'eau, plus encore que le grain, appartient à Dieu. Car le grain est cultivé par l'homme, mais c'est Dieu seul qui cultive les champs de nuages qui descendent en pluie ou en rosée, comme les brouillards et les neiges, et alimentent les champs et les citernes et remplissent les fleuves et les lacs, en donnant un refuge aux poissons qui, avec d'autres animaux, rassasient l'homme. Pouvez-vous donc dire à celui qui vous dit : "Donne-moi à boire" "Non. Cette eau m'appartient et je ne te la donne pas" ? Farceurs ! Qui de vous a fait un seul flacon de neige ou une seule goutte de pluie ? Qui a évaporé un seul diamant de rosée par sa chaleur astrale ? Personne. C'est Dieu seul qui. le fait. Et si les eaux descendent du ciel et y remontent, c'est seulement parce que Dieu règle cette partie de la création comme Il règle le reste.        

Donnez donc à qui a soif la bonne eau franche qui sort des veines du sol, ou l'eau pure de votre puits, ou celle qui remplit vos citernes. Les eaux appartiennent à Dieu. Elles sont pour tous. Donnez-les à qui a soif. Pour une si petite œuvre, qui ne vous coûte pas d'argent, qui n'impose pas d'autre fatigue que celle de présenter une tasse ou un broc, je vous le dis, vous aurez une récompense au Ciel. Car ce n'est pas l'eau, mais l'acte de charité qui est grand aux yeux et à l'appréciation de, Dieu.          

Vêtir ceux qui sont nus.          

Il passe sur les routes de la terre des misères nues, honteuses, pitoyables. Il y a les vieillards abandonnés, ceux qui sont invalides par maladies ou accidents; il y a les lépreux qui reviennent à la vie par la bonté du Seigneur; il y a les veuves, chargées de famille, il y a ceux qui ont été frappés par des malheurs qui leur ont enlevé toute aisance, il y a les orphelins innocents. Si je porte les yeux sur la vaste terre, je vois partout des personnes nues ou couvertes de haillons qui protègent à peine la décence et ne mettent pas à l'abri du froid, et ces personnes regardent d'un œil humilié les riches qui passent en vêtements somptueux, les pieds chaussés de confortables sandales. Humiliation et bonté chez ceux qui sont bons, humiliation et haine chez qui sont moins bons. Mais pourquoi ne venez-vous pas en aide à leur humiliation, en les rendant meilleurs s'ils sont bons, en détruisant la haine par votre amour s'ils sont moins bons ?

Ne dites pas : "Je n'en ai que pour moi". Comme pour le pain, sur les tables et dans les armoires vous avez quelque chose dé plus que ceux qui sont absolument délaissés. Parmi ceux qui m'écoutent, il en est plus d'un qui a su, d'un vêtement mis de côté à cause de l'usure, tirer un petit vêtement pour un orphelin ou pour un enfant pauvre, et d'un vieux drap faire des larges pour un innocent qui n'en a pas, et il en est un qui, mendiant, a su pendant des années partager le pain, qu'il s'était péniblement procuré par l'aumône, avec un lépreux qui ne pouvait aller tendre la main à la porte des riches. Et, en vérité, je vous dis que ces gens miséricordieux, il ne faut pas les chercher parmi les gens nantis, mais dans les humbles rangs des pauvres qui savent, par leur condition, combien est pénible la pauvreté.    

Et ici aussi, comme pour l'eau et le pain, pensez que la laine et le lin, dont vous vous vêtez, viennent d'animaux et de plantes que le Père a créés, non pas seulement pour ceux qui parmi les hommes sont riches, mais pour tous les hommes. Car Dieu a donné une seule richesse à l'homme : celle de sa Grâce, de la santé, de l'intelligence, mais pas la richesse souillée qu'est l'or. Vous l'avez élevé, du rang de métal qui n'est pas plus beau qu'un autre, beaucoup moins utile que le fer avec lequel on fabrique les houes et les charrues, les herses et les faux, les burins, les marteaux, les scies, les rabots, les outils saints du saint travail, au rang d'un métal noble, d'une noblesse inutile, mensongère, à l'instigation de Satan qui, de fils de Dieu, vous a rendus sauvages comme des fauves. La richesse de ce qui est saint vous avait donné de quoi devenir toujours plus saints ! Non pas cette richesse homicide qui fait couler tant de sang et de larmes. Et donnez comme on vous a donné. Donnez au nom du Seigneur, sans craindre de rester nus. Il vaudrait mieux mourir de froid pour s'être dépouillé en faveur d'un mendiant, que de se laisser geler le cœur, même sous des vêtements moelleux, par manque de charité.      

La tiédeur du bien que l'on a fait est plus douce que celle d'un manteau de très pure laine, et le corps du pauvre qui a été recou¬vert parle à Dieu et Lui dit : "Bénis ceux qui nous ont vêtus".        

Si rassasier, désaltérer, vêtir, en se privant pour donner aux autres, unit la sainte tempérance à la très sainte charité et si la bienheureuse justice vous unit aussi, elle par qui on modifie saintement le sort des frères malheureux en donnant de ce que nous avons en abondance, par la permission de Dieu, en faveur de ceux qui, par la méchanceté des hommes ou par les maladies en sont privés,  l'hospitalité donnée aux voyageurs unit là charité à la confiance et à l'estime du prochain. C'est aussi une vertu, savez-vous ? Une vertu qui dénote, chez ceux qui la possèdent, en plus de la charité, l'honnêteté. En effet celui qui est honnête agit bien et puisqu'on pense que les autres agissent comme on agit à l'ordinaire, voilà que la confiance, la simplicité qui croient à la sincérité des paroles d'autrui, dénotent que celui qui les écoute est quelqu'un qui dit la vérité dans les grandes et les petites choses, sans arriver par conséquent à se méfier des récits d'autrui.          

Pourquoi penser, en présence du voyageur qui vous demande l'hospitalité : "Et puis, si c'est un voleur et un meurtrier ?" Tenez-vous tant à vos richesses que vous fait trembler, pour elles, tout étranger qui se présente ? Tenez-vous tant à votre vie que vous vous sentez frémir d'horreur à la pensée de pouvoir en être privés ? Et quoi ? Vous pensez que Dieu ne peut pas vous défendre des voleurs ? Et quoi ? Vous craignez dans le passant un voleur et vous n'avez pas peur de l'hôte ténébreux qui vous dérobe ce qui est irremplaçable ? Combien logent le démon dans leurs cœurs ! Je pourrais dire : tous logent le péché capital, et pourtant personne ne tremble à cause de lui. N'y a-t-il donc de précieux que le bien de la richesse et de l'existence ? Et n'est-elle pas plus précieuse l'éternité que vous vous laissez dérober et tuer par le péché ? Pauvres, pauvres âmes, dépouillées de leur trésor, tombées aux mains des assassins, comme si c'était une chose insignifiante, alors qu'ils barricadent les maisons, mettent des verrous, des chiens, des coffres-forts pour défendre des choses qu'ils n'emportent pas avec eux dans l'autre vie !  

Pourquoi vouloir voir dans tout voyageur un voleur ? Nous sommes frères. La maison s'ouvre aux frères de passage. Le voyageur n'est pas de notre sang ? Oh ! si ! Il est du sang d'Adam et Eve. Il n'est pas notre frère ? Et comment non ?! Il n'y a qu'un seul Père : Dieu qui nous a donné une même âme, comme un père donne un même sang aux enfants d'un même lit. Il est pauvre ? Faites en sorte que ne soit pas plus pauvre que lui votre esprit, privé de l'amitié du Seigneur. Son vêtement est déchiré ? Faites en sorte que votre âme ne soit pas davantage déchirée par le péché, Ses pieds sont boueux ou poussiéreux ? Faites que, plus que sa sandale souillée par tant de chemin, usée par un long voyage, votre moi ne soit pas abîmé par les vices. Son aspect est désagréable ?          

Faites que le vôtre ne le soit pas davantage aux yeux de Dieu. Il parle une langue étrangère ? Faites en sorte que le langage de voire cœur ne soit pas incompréhensible dans la Cité de Dieu.            

Voyez dans le voyageur un frère. Nous sommes tous des voyageurs en route pour le Ciel et tous nous frappons aux portes qui sont le long de la route qui va au Ciel. Les portes sont les patriarches et les justes, les anges et les archanges, auxquels nous nous recommandons pour avoir aide et protection pour arriver au but, sans tomber épuisés dans l'obscurité de la nuit, dans la rigueur du froid, proie des pièges des loups et des chacals des passions mauvaises et des démons. Comme nous voulons que les anges et les saints nous ouvrent leur amour pour nous abriter et nous redonner des forces pour continuer la route, agissons de même nous pour les voyageurs de la terre. Et chaque fois que nous ouvrirons notre maison et nos bras en saluant du doux nom de frère un inconnu, en pensant à Dieu qui le connaît, je vous dis que vous aurez parcouru plusieurs milles sur le chemin qui va aux Cieux.      

Visiter les malades.    

Oh ! en vérité, comme les hommes sont des voyageurs, ils sont tous malades. Et les maladies les plus graves sont celles de l'esprit, les maladies invisibles et les plus mortelles.  Et pourtant elles ne provoquent pas le dégoût. La plaie morale n'inspire pas de répugnance. La puanteur du vice ne donne pas la nausée. La folie démoniaque ne fait pas peur. La gangrène d'un lépreux spirituel ne repousse pas. Le tombeau rempli d'ordure d'un homme dont l'âme est morte et putréfiée ne fait pas fuir. Ce n'est pas un anathème de s'approcher de l'une de ces impuretés. Pauvre, étroite pensée de l'homme ! Mais dites : est-ce l'esprit qui a le plus de valeur ou bien la chair et le sang ? Ce qui est matériel a-t-il le pouvoir de corrompre ce qui est incorporel, par l'effet du voisinage ? Non. Je vous dis que non. L'esprit a une valeur infinie en comparaison de la chair et du sang, cela, oui, mais la chair n'a pas un pouvoir supérieur à celui de l'esprit. Et l'esprit peut être corrompu non par des choses matérielles, mais par des choses spirituelles. Même si quelqu'un soigne un lépreux, son esprit ne devient pas lépreux, mais au contraire, à cause de la charité qu'il pratique héroïquement jusqu'à s'isoler dans des vallées de mort, par pitié pour le frère, toute tache de péché tombe de lui, Car la charité est absolution du péché et la première des purifications.        

Partez toujours de la pensée : "Que voudrais-je qu'on me fasse, si j'étais comme celui-ci ?" Et faites comme vous voudriez qu'on vous fasse. Maintenant encore, Israël a ses anciennes lois. Mais un jour viendra, et son aurore n'est plus très lointaine, où on vénérera comme un symbole d'absolue beauté, l'image de Quelqu'un en qui sera reproduit matériellement l'Homme des douleurs d'Isaïe et le Torturé du psaume de David , Celui qui, pour s'être rendu semblable à un lépreux, deviendra le Rédempteur du genre humain et vers ses plaies accourront, comme des cerfs vers les sources, tous ceux qui ont soif, qui sont malades, épuisés, tous ceux qui pleurent sur la terre, et Il les désaltérera, les guérira:, les restaurera, les consolera en leur esprit et en leur chair, et les meilleurs aspireront à devenir semblables à Lui, couverts de blessures, exsangues, frappés; couronnés d'épines, crucifiés, par amour des hommes qu'il faut racheter, continuant l’œuvre de Celui qui est le Roi des rois et le Rédempteur du monde.      

Vous qui êtes encore d'Israël, mais qui déjà dressez vos ailes pour voler vers le Royaume des Cieux, commencez dès maintenant à concevoir cette valeur nouvelle des infirmités et, en bénissant Dieu qui vous garde en bonne santé, penchez-vous sur ceux qui souffrent et qui meurent. Un de mes apôtres a dit un jour à un de ses frères : "Ne crains pas de toucher les lépreux. Par la volonté de Dieu aucun mal ne s'attachera à nous" . Il a bien parlé. Dieu protège ses serviteurs. Mais même si vous étiez contaminés en soignant les malades, vous seriez portés dans l'autre vie sur la liste des martyrs de l'amour.      

Visiter les prisonniers.          

Croyez-vous que dans les galères il n'y ait que des criminels ? La justice humaine est aveugle d'un oeil, et l'autre a des troubles visuels, Elle voit des chameaux où il y a des nuages et prend un serpent pour un rameau fleuri. Elle juge mal. Plus mal encore parce que celui qui préside crée volontairement des nuages de fumée pour qu'elle voie encore plus mal. Mais même si tous les prisonniers étaient des voleurs et des meurtriers, il n'est pas juste de nous rendre voleurs et homicides en leur enlevant par notre mépris l'espoir du pardon.          

Pauvres prisonniers ! Ils n'osent pas lever vers Dieu leurs yeux accablés comme ils le sont par leurs fautes. Les chaînes, en vérité, lient davantage leurs esprits que leurs pieds. Mais malheur s'ils désespèrent de Dieu ! Au crime envers le prochain, ils ajoutent celui de désespérer du pardon.    

La galère est expiation comme l'est la mort sur le gibet. Mais il ne suffit pas de payer ce qui est dû à la société humaine pour le crime accompli. Il faut payer aussi et surtout la part qui doit être payée à Dieu pour expier, pour avoir la vie éternelle. Et celui qui est révolté et désespéré n'expie qu'à l'égard de la société humaine. Qu'au condamné ou au prisonnier aille l'amour des frères. Ce sera une lumière dans les ténèbres, ce sera une voix, ce sera une main qui montre les hauteurs alors que la voix dit : "Que mon amour te dise que Dieu aussi t'aime. C'est Lui qui m'a mis au cœur cet amour pour toi, frère infortuné" et la lumière permet d'entrevoir Dieu, Père plein de pitié.      

Que votre charité aille avec plus de raison consoler les martyrs de l'injustice humaine. Ceux qui ne sont pas du tout coupables ou ceux qu'une force cruelle a amenés à tuer. Ne jugez pas vous aussi là où un jugement a été porté. Vous, vous ne savez pas pourquoi un homme peut tuer. Vous ne savez pas que bien des fois, ce n'est qu'un mort celui qui tue, un automate privé de raison parce que, sans verser le sang, un assassin lui a enlevé la raison par la lâcheté d'une trahison cruelle. Dieu sait. Cela suffit. Dans l'autre vie  on verra au Ciel beaucoup de galériens, beaucoup qui auront tué et volé, et on en verra en Enfer beaucoup qui sembleront avoir été volés ou tués parce qu'en réalité ils auront été les vrais voleurs de la paix d'autrui, de l'honnêteté, de la confiance, les véritables assassins d'un cœur : les pseudo-victimes. Victimes, parce qu'ils ont été à la fin frappés, mais après que, pendant des années, ils ont eux-mêmes silencieusement frappé. L'homicide et le vol sont des péchés, mais entre celui qui tue et vole parce qu'il y a été amené par d'autres et puis s'en repent, et celui qui en porte d'autres au péché et ne se repent pas, sera davantage puni celui qui amène au péché sans en éprouver de remords.      

Par conséquent, sans jamais juger, soyez pleins de pitié pour les prisonniers. Pensez toujours que si tous les homicides et les vols devaient se trouver punis, il y aurait peu d'hommes et peu de femmes qui ne mourraient pas aux galères ou sur un gibet. Ces mères qui conçoivent et qui ne veulent pas amener leur fruit à la lumière, comment les appellera-t-on ? Oh ! ne faisons pas de jeux de mots ! Disons-leur sincèrement leur nom : "Assassins". Ces hommes qui volent des réputations et des places, quel nom leur donnera-t-on ? Mais simplement ce qu'ils sont : "Voleurs". Ces hommes et ces femmes qui sont adultères ou qui, tourmentant leurs conjoints, les poussent à l'homicide ou au suicide et semblablement ceux qui, étant les grands de la terre, portent au désespoir leurs sujets et par le désespoir à la violence, quel est leur nom ? Le voilà : "Homicides".      

Eh bien ? Personne ne fuit ? Vous voyez bien que parmi ces galériens, échappés à la justice, qui remplissent maisons et villes et nous frôlent sur les routes, et dorment avec nous dans les auberges, et partagent les repas avec nous, on vit sans y penser. Eh bien, qui est sans péché ? Si le doigt de Dieu écrivait sur les murs de la pièce où banquettent les pensées de l'homme: sur le front, les paroles accusatrices de ce que vous avez été, êtes ou serez, peu de fronts porteraient en lettres de lumière, la parole: "Innocent". Les autres fronts, en caractères verts comme l'envie, ou noirs comme la trahison, ou rouges comme le crime, porteraient les mots : "Adultère" "Assassins" "Voleurs" "Homicides".        

Soyez donc, sans orgueil, miséricordieux pour vos frères moins heureux humainement qui sont aux galères, expiant ce que vous n'expiez pas pour la même faute. Cela profitera à votre humilité.      

Ensevelir les morts.    

La contemplation de la mort est une école de la vie. Je voudrais pouvoir vous amener tous en face de la mort et vous dire : "Sachez vivre en saints pour n'avoir que cette mort : séparation temporaire du corps et de l'esprit pour ressusciter ensuite triomphalement pour l'éternité, réunis, bienheureux".            

Tous, nous naissons nus. Tous nous mourons en devenant des dépouilles vouées à la décomposition. Rois ou gueux, on meurt comme on vient au monde. Et si le luxe des rois permet une plus longue conservation des cadavres, la décomposition est toujours le sort de ce qui est la chair morte. Les momies elles-mêmes, que sont-elles ? De la chair ? Non. Une matière fossilisée par les résines, lignifiée. Pas la proie des vers parce qu'elle est vidée et brûlée par des essences, mais proie des vers rongeurs comme le vieux bois.

Mais la poussière redevient poussière, comme Dieu l'a dit. Et pourtant, uniquement parce que cette poussière a enveloppé l'esprit et en a été vivifiée, voici que comme une chose qui a touché une gloire de Dieu - telle est l'âme de l'homme - il faut penser que c'est une poussière sanctifiée d'une manière qui ne diffère pas des objets qui ont touché le Tabernacle. Il y a eu un moment, au moins, où l'âme a été parfaite : pendant que Dieu la créait. Et si ensuite la Tache l'a souillée, en lui enlevant sa perfection, par sa seule origine elle communique de la beauté à la matière et, à cause de cette beauté qui vient de Dieu le corps s'embellit et mérite le respect. Nous sommes des temples, et comme tels nous méritons l'honneur comme ont toujours été honorés les endroits où avait séjourné le Tabernacle.

Faites donc aux morts la charité d'un repos honoré dans l'attente de la résurrection, en voyant dans les admirables harmonies du corps humain l'esprit et la main de Dieu qui l'a pensé et modelé avec perfection, en vénérant même dans sa dépouille l’œuvre du Seigneur.            

Mais l'homme n'est pas seulement chair et sang. Il est aussi âme et pensée. Celles-ci souffrent aussi et il faut miséricordieusement subvenir à leurs besoins.        

Il y a des ignorants qui font le mal parce qu'ils ne connaissent pas le bien. Combien ne connaissent pas ou connaissent mal les choses de Dieu et même les lois morales ! Ils languissent comme des affamés parce qu'il n'y a personne pour leur donner la nourriture et ils tombent en langueur par manque de vérités qui les nourrissent. Allez les instruire car c'est pour cela que je vous rassemble et vous envoie. Donnez le pain de l'esprit à la faim des esprits.
Instruire les ignorants correspond, dans l'ordre spirituel, à rassasier les affamés, et si on donne une récompense pour un pain donné au corps qui languit pour qu'il ne meure pas ce jour-là, quelle récompense sera donnée à celui qui rassasie un esprit des vérités éternelles, en lui donnant la vie éternelle ? Ne soyez pas avares de ce que vous savez. Cela vous a été donné gratuitement et sans mesure. Donnez-le sans avarice car c'est chose de Dieu comme l'eau du ciel, et il faut la donner comme elle a été donnée.        

Ne soyez pas avares et orgueilleux des choses que vous savez, mais donnez avec une humble générosité.  Et donnez le rafraîchissement limpide et bienfaisant de la prière aux vivants et aux morts qui ont soif de grâces. On ne doit pas refuser l'eau aux gosiers desséchés. Que faut-il donner alors aux cœurs des vivants angoissés et aux esprits souffrants des morts ? Des prières, des prières, fécondes parce qu'elles sont inspirées par l'amour et l'esprit de sacrifice.        

La prière doit être vraie, non pas mécanique comme le bruit d'une roue sur le chemin. Est-ce le bruit ou la roue qui fait avancer le char ? C'est la roue qui s'emploie à faire avancer le char. Il en est de même de la prière vocale et mécanique et de la prière active. La première : du bruit, rien de plus. La seconde : un travail où les forces s'usent et où s'accroît la souffrance, mais on arrive au but. Priez davantage par vos sacrifices que par vos lèvres et vous donnerez le repos aux vivants et aux morts en faisant la seconde œuvre de miséricorde spirituelle. Le monde sera davantage sauvé par les prières de ceux qui savent prier, que par les batailles bruyantes, inutiles, meurtrières.    

Beaucoup de personnes dans le monde savent. Mais ne savent pas croire avec fermeté. Comme si elles étaient prises entre deux camps opposés, elles hésitent, elles hésitent sans avancer d'un seul pas, et elles épuisent leurs forces sans arriver à rien. Ce sont les hésitants. Les gens des "mais" des "si" des "et puis". Ceux qui. Demandent : "Après, il en sera ainsi ?" "Et si ce n'était pas ainsi ?" "Et est-ce que je pourrai ?" "Et si je ne réussis pas ?" et ainsi de suite. Ce sont les velléitaires qui, s'ils ne trouvent pas où s'accrocher, ne montent pas et, même s'ils trouvent, s'agrippent ici et là, et non seulement il faut les soutenir, relais les faire monter à chaque nouveau tournant de la journée.    

Oh ! vraiment ils exercent la patience et la charité plus qu'un enfant retardé ! Mais, au nom du Seigneur, ne les abandonnez pas ! Donnez toute voire foi lumineuse, toute votre force ardente à ces gens prisonniers d'eux-mêmes, de leur maladie brumeuse. Conduisez-les vers le soleil et les hauteurs. Soyez des maîtres et des pères pour ces hésitants, sans vous lasser ni vous impatienter. Ils vous font tomber les bras ? Très bien. Vous aussi, tant de fois, vous me les faites tomber, à Moi, et encore plus au Père qui est dans les Cieux, qui doit souvent penser qu'il semble inutile que la Parole se soit faite Chair, puisque l'homme est encore hésitant, même maintenant qu'il entend parler le Verbe de Dieu.      

Vous ne voudrez pas présumer d'être plus que Dieu et que Moi ! Ouvrez donc les prisons à ces prisonniers des "mais" et des "si". Délivrez-les des chaînes des "Pourrai-je ?" "Si je ne réussis pas ?". Persuadez-les qu'il suffit de tout faire de son mieux pour que Dieu soit content. Et si vous les voyez tomber de l'appui, ne les laissez pas, mais relevez-les une fois de plus. Comme font les mères qui ne passent pas outre si leur petit vient à tomber, mais s'arrêtent, le relèvent, le nettoient, le consolent, le soutiennent jusqu'à ce qu'il ne craigne plus une nouvelle chute. Et elles agissent ainsi pendant des mois et des années si l'enfant a des jambes faibles.          

Revêtez ceux dont l'esprit est nu en pardonnant à ceux qui vous offensent.          

L'offense est une contrecharité. La contrecharité dépouille de Dieu. Aussi celui qui commet l'offense s'est dévêtu et seulement le pardon de celui qu'il a offensé revêt cette nudité, parce qu'il lui redonne Dieu. Dieu attend, pour pardonner, que l'offensé ait pardonné. Pardonner aussi bien l'homme qui a été offensé, que celui qui a offensé l'homme et Dieu. Parce que, allons ! Il n'est personne qui n'ait offensé son Seigneur. Mais Dieu nous pardonne à nous, si nous pardonnons au prochain, et Il pardonne au prochain si celui qui a été offensé pardonne. Il vous sera fait comme vous avez fait. Pardonnez par conséquent si vous voulez qu'on vous pardonne et vous jouirez au Ciel à cause de la charité que vous avez donnée, comme si on mettait un manteau d'étoiles sur vos épaules saintes.    

Soyez miséricordieux envers ceux qui pleurent. Ce sont ceux que la vie a blessés, ceux dont le cœur a été brisé dans ses affections.            

Ne vous enfermez pas dans votre sérénité comme dans une forteresse. Sachez pleurer avec ceux qui pleurent, consoler ceux qui sont affligés, combler le vide de celui qui est privé d'un parent par la mort. Pères avec les orphelins, enfants avec les parents, frères les uns pour les autres.    

Aimez. Pourquoi n'aimer que ceux qui sont heureux ? Ils ont déjà leur part de soleil. Aimez ceux qui pleurent. Ce sont les moins aimables pour le monde, mais le monde ne connaît pas la valeur des larmes, Vous, vous la connaissez. Aimez donc ceux qui pleurent. Aimez-les si dans leur chagrin ils sont résignés. Aimez-les, et plus encore, si la douleur les révolte. Pas de reproches, mais de la douceur pour les persuader dans leur douleur de l'utilité de la souffrance. Ils peuvent, à travers le voile des larmes, voir d'une manière déformée le visage de Dieu qu'ils réduisent à l'expression d'une toute puissance vengeresse. Non. Ne vous scandalisez pas ! Non, ce n'est qu'une hallucination qui vient de la fièvre de la souffrance. Secourez-les pour faire tomber leur fièvre.    

Que votre foi toute fraîche soit comme la glace qu'on applique à celui qui délire. Puis, quand le plus fort de la fièvre tombe et qu'arrive l'abattement et la stupeur hébétée de celui qui a subi un traumatisme, alors, comme pour des enfants que la maladie a retardés, recommencez à parler de Dieu, comme d'une chose nouvelle, doucement, patiemment... Oh ! une belle histoire que l'on dit pour distraire l'éternel enfant qu'est l'homme ! Et puis, taisez-vous. N'insistez pas... L'âme se travaille elle-même. Aidez-la par des caresses et par la prière. Et quand elle dit : "Alors, ce n'était pas Dieu ?"dites: "Non, Lui ne voulait pas te faire du mal, parce qu'Il t'aime, même pour qui ne t'aime plus à cause de la mort ou d'autre chose". Et quand l'âme dit : "Mais moi, je l'ai accusé" dites : "Lui l'a oublié parce que c'était la fièvre". Et quand elle dit : "Alors, je le voudrais", dites : "Le voici ! Il est à la porte de ton cœur qui attend que tu Lui ouvres".  

Supportez les importuns. Ils viennent déranger la petite maison de notre moi, comme les voyageurs viennent déranger la maison que nous habitons. Mais, comme je vous ai dit d'accueillir ces derniers, accueillez aussi les premiers.  

Ce sont des importuns ? Mais, si vous, vous ne les aimez pas à cause du dérangement qu'ils vous donnent, eux, plus ou moins bien, vous aiment. Accueillez-les à cause de cet amour. Et même s'ils venaient poser des questions indiscrètes, vous dire leur haine, vous insulter, usez de patience et de charité. Vous pouvez les rendre meilleurs par votre patience, vous pouvez les scandaliser par votre manque de charité. Vous souffrez de les voir pécher, d'eux-mêmes; mais souffrez davantage de les faire pécher et de pécher vous-mêmes. Recevez-les en mon nom si vous ne pouvez les recevoir avec votre amour. Et Dieu vous donnera une compensation en venant Lui, ensuite, vous rendre visite et effacer le souvenir désagréable par ses surnaturelles caresses.            

Enfin  efforcez-vous d'ensevelir les pécheurs pour préparer leur retour à la vie de la Grâce. Savez-vous quand vous le faites ? Quand vous les réprimandez avec une insistance paternelle, patiente, affectueuse. C'est comme si vous ensevelissiez peu à peu les laideurs du corps avant de le confier au tombeau en attendant le commandement de Dieu : "Lève-toi et viens à Moi".

Ne purifions-nous pas les corps, nous les hébreux, par respect pour le corps qui doit ressusciter ? Réprimander les pécheurs, c'est comme purifier leurs membres avant l'opération de l'ensevelissement. Le reste, c'est la Grâce du Seigneur qui le fera. Purifiez-les par la charité, les larmes et les sacrifices. Soyez héroïques pour arracher un esprit à la corruption. Soyez héroïques.    

Cela ne restera pas sans récompense. Car si on donne une récompense pour un calice d'eau donné pour étancher une soif maté¬rielle, qu'est-ce qu'on donnera pour avoir enlevé à un esprit la soif infernale ?

J'ai parlé. Telles sont les œuvres de miséricorde du corps et de l'esprit qui font croître l'amour. Allez et accomplissez-les "

"Et que la paix de Dieu et la mienne soit avec vous maintenant et, toujours."      

Source : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /139

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Jesus_56
Jésus et Ses Disciples


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 18 Avr - 7:32

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"L'avarice et le riche imbécile"

Vision du lundi 10 septembre 1945

Jésus se trouve sur une des collines de la rive occidentale du lac. À ses yeux apparaissent les villes et les pays épars sur les rivages de l'une et l'autre côte, mais exactement au-dessous de la colline, se trouvent Magdala et Tibériade, la première avec son quartier riche, avec ses nombreux jardins, nettement séparé des pauvres maisons des pêcheurs, paysans et du menu peuple par un torrent maintenant tout à fait à sec. L'autre qui n'est que splendeur, ignorante de tout ce qui est misère et décadence, et qui rit, belle et toute neuve au soleil, en face du lac. Entre les deux, les jardins potagers, peu nombreux mais bien tenus, de la plaine étroite, et puis les oliviers qui montent à l'assaut des collines. Derrière Jésus, on voit de cette cime la selle du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade. C'est peut- être à cause de la proximité de cette voie principale très fréquentée que Jésus a choisi cette localité à laquelle beaucoup de gens peuvent accéder des nombreuses villes du lac ou de l'intérieur de la Galilée et d'où, le soir, il est facile de revenir chez soi ou de trouver l'hospitalité dans beaucoup de pays. La chaleur aussi est tempérée par l'altitude et par les arbres de haute futaie qui, au sommet, ont pris la place des oliviers.            

Il y a en effet beaucoup de gens, outre les apôtres et les disciples. Des gens qui ont besoin de Jésus pour leur santé, ou pour des conseils, des gens venus par curiosité, des gens qu'ont amené des amis, ou venus pour faire comme les autres. Une foule, en somme. La saison n'est plus sous l'influence de la canicule mais elle tend aux grâces languissantes de l'automne et elle invite plus que jamais à se mettre en route à la recherche du Maître.

Jésus a déjà guéri les malades et parlé aux gens et certainement sur le thème des richesses injustes et de la nécessité de s'en détacher pour gagner le Ciel, et de l'absolue nécessité de ce détachement pour être son disciple. Et maintenant, il est en train de répondre aux questions de tel ou tel des disciples riches qui sont un peu troublés par cette exigence.

Le scribe Jean dit : "Dois-je donc détruire ce que je possède, en en dépouillant les miens ?  

"Non. Dieu t'a donné des biens. Fais-les servir à la Justice et uses-en avec justice. C'est-à-dire sers-t-en pour subvenir aux besoins de ta famille, c'est un devoir; traite humainement les serviteurs, c'est de la charité; fais-en profiter les pauvres, subviens aux besoins des disciples pauvres. Voilà que les richesses ne seront pas pour toi un obstacle mais une aide."            

Et puis, parlant à tous, il dit : "En vérité je vous dis que le même danger de perdre le Ciel par amour des richesses peut-être aussi le fait d'un disciple plus pauvre si, devenu mon prêtre, il manque à la justice en pactisant avec le riche, Celui qui est riche ou mauvais, bien des fois essaiera de vous séduire par des cadeaux pour que vous approuviez sa manière de vivre et son péché. Et il y en aura, parmi mes disciples, qui succomberont à la tentation des cadeaux. Cela ne doit pas être. Que le Baptiste vous instruise. Vraiment lui, bien qu'il ne fût ni juge ni magistrat, avait la perfection du juge et du magistrat, tels que les décrit le Deutéronome : "Tu n'auras pas de préférences, tu n'accepteras pas de cadeaux, parce qu'ils aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des justes" [1]. Trop souvent l'homme laisse ébrécher l'épée de la justice par l'or qu'un pécheur passe sur le fil. Non, cela ne doit pas être. Sachez être pauvres, sachez savoir mourir, mais ne pactisez jamais avec la faute. Même pas avec l'excuse de faire servir cet or au profit des pauvres. C'est un or maudit et il ne leur procurerait pas du bien. C'est l'or d'une compromission infâme. Vous vous êtes constitués disciples pour être maîtres, médecins et rédempteurs. Que seriez-vous si vous consentiez au mal par intérêt ? Des maîtres d'une science mauvaise, des médecins qui tuent le malade, non pas des rédempteurs mais des gens qui coopèrent à la ruine des cœurs."

Un homme de la foule s'avance et dit : "Je ne suis pas disciple, mais je t'admire. Réponds donc à cette question : "Est-il permis à quelqu'un de retenir l'argent d'un autre ?"      

"Non, homme. C'est un vol, comme d'enlever la bourse à un passant."          

"Même si c'est l'argent de la famille ?"            

"Oui Il n'est pas juste que quelqu'un s'approprie l'argent de tous les autres."          

"Alors, Maître, viens à Abelmain sur la route de Damas et ordonne à mon frère de partager avec moi l'héritage du père qui est mort sans avoir laissé un mot d'écrit, Il a tout pris pour lui, et remarque que nous sommes jumeaux nés d'un premier et unique enfantement. J'ai donc les mêmes droits que lui."

Jésus le regarde et dit : "C'est une situation pénible et certainement ton frère n'agit pas bien. Mais tout ce que je peux faire, c'est de prier pour toi et davantage pour lui pour qu'il se convertisse, et venir dans ton pays pour évangéliser en touchant ainsi son cœur. Le chemin ne m'est pas pénible si je peux mettre la paix entre vous."      

L'homme, furieux, bondit : "Et que veux-tu que j'en fasse de tes paroles ? Il faut bien autre chose que des paroles, en ce cas !"            

"Mais ne m'as-tu pas dit de commander à ton frère de..."  

"Commander ce n'est pas évangéliser. Un ordre est toujours accompagné d'une menace. Menace-le de le frapper dans sa personne, s'il ne me donne pas ce qui m'appartient. Tu peux le faire. Comme tu donnes la santé, tu peux donner la maladie."          

"Homme, je suis venu pour convertir, non pour frapper. Mais, si tu as foi dans mes paroles, tu trouveras la paix."        

"Quelles paroles ?"        

"Je t'ai dit que je prierai pour toi et pour ton frère, pour que tu sois consolé et que lui se convertisse."

"Des histoires ! Des histoires ! Je n'ai pas la naïveté d'y croire. Viens et commande."

Jésus, qui était doux et patient, se fait imposant et sévère. Il se redresse - auparavant il se tenait un peu penché sur le petit homme corpulent et enflammé de colère - et il dit :  "Homme, qui m'a établi juge et arbitre entre vous ? Personne. Mais pour faire disparaître un désaccord entre deux frères, j'acceptais de venir pour remplir ma mission de pacificateur et de rédempteur et, si tu avais cru à mes paroles, en revenant à Abelmain tu aurais trouvé ton frère déjà converti. Tu ne sais pas croire, et tu n'auras pas le miracle. Toi, si le premier tu avais pu mettre la main sur le trésor, tu l'aurais gardé en en privant ton frère parce que, en vérité, si vous êtes nés jumeaux, vous avez aussi des passions jumelles et toi, comme ton frère, vous avez un seul amour : l'or, une seule foi : l'or. Reste donc avec ta foi. Adieu."

L'homme s'en va en maudissant, au scandale de la foule qui voudrait le punir. Mais Jésus s'y oppose. Il dit : "Laissez-le aller. Pourquoi voulez-vous vous salir les mains en frappant une brute ? Moi, je lui pardonne, parce qu'il est possédé par le démon de l'or qui fait de lui un dévoyé. Faites-le, vous aussi. Prions plutôt pour ce malheureux afin qu'il redevienne homme à l'âme belle de liberté."    

"C'est vrai. Son visage même est devenu horrible par l'effet de sa cupidité. Tu l'as vu ?" se demandent l'un à l'autre les disciples et ceux qui étaient près de l'homme cupide.

"C'est vrai ! C'est vrai ! Il ne semblait plus être ce qu'il était avant."          

"Oui. Quand ensuite il a repoussé le Maître, pour un peu il l'aurait frappé tout en le maudissant, son visage est devenu celui d'un démon."          

"D'un démon tentateur. Il voulait porter le Maître à la méchanceté..."      

"Écoutez" dit Jésus. "Vraiment les altérations de l'âme se reflètent sur le visage. C'est comme si le démon affleurait à la surface de celui qu'il possède. Ils sont peu nombreux ceux qui, étant des démons par leurs actes ou leur attitude, ne trahissent pas ce qu'ils sont. Et ces gens peu nombreux sont parfaits dans le mal et parfaitement possédés.            

Le visage du juste, au contraire, est toujours beau même s'il est matériellement difforme, par suite d'une beauté surnaturelle qui se répand de l'intérieur sur l'extérieur. Et ce n'est pas par manière de parler mais les faits le démontrent, nous observons chez celui qui est pur de tout vice la fraîcheur de la chair elle-même. L'âme est en nous et nous possède tout entier. Les puanteurs d'une âme corrompue corrompent même la chair, alors que les parfums d'une âme pure la préservent. L'âme impure pousse la chair à des péchés obscènes, et ces derniers vieillissent et déforment. L'âme pure pousse la chair à une vie pure et cela conserve la fraîcheur et communique la majesté.            

Faites en sorte qu'en vous demeure la pure jeunesse de l'esprit, ou qu'elle ressuscite si elle est déjà perdue, et veillez à vous garder de toute cupidité que ce soit des sens ou du pouvoir. La vie de l'homme ne dépend pas de l'abondance des biens qu'il possède. Ni cette vie, ni encore moins l'autre : celle qui est éternelle, mais de sa manière de vivre. Et avec la vie, le bonheur de cette terre et du Ciel. Car le vicieux n'est jamais heureux, réellement heureux. Alors que celui qui est vertueux est toujours heureux d'une céleste allégresse, même s'il est pauvre et seul. La mort même ne l'impressionne pas, parce qu'il n'a pas de fautes ni de remords qui lui fassent craindre la rencontre avec Dieu, et qu'il n'a pas de regrets pour ce qu'il laisse sur la terre. Lui sait que c'est au Ciel que se trouve son trésor et, comme quelqu'un qui s'en va prendre possession de l'héritage qui lui revient et d'un héritage saint, il s'en va joyeux, empressé, à la rencontre de la mort qui lui ouvre les portes du Royaume où se trouve son trésor.    

Faites-vous tout de suite votre trésor. Commencez-le dès votre jeunesse, vous qui êtes jeunes; travaillez infatigablement, vous les plus âgés qui, à cause de votre âge, êtes plus près de la mort. Mais, puisque la mort est une échéance inconnue et que souvent l'enfant tombe avant le vieillard, ne renvoyez pas au lendemain le travail de vous faire un trésor de vertu et de bonnes œuvres pour l'autre vie, de peur que la mort ne vous rejoigne sans que vous ayez mis de côté un trésor pour le Ciel. Nombreux sont ceux qui disent : "Oh ! je suis jeune et fort ! Pour le moment, je jouis sur la terre, après je me convertirai" Grande erreur !        

Écoutez cette parabole. La campagne d'un homme riche lui avait rapporté d'abondantes récoltes. Elles étaient vraiment miraculeuses. Il contemple avec joie toute cette richesse qui s'accumule sur ses champs et sur son aire et qui ne trouve pas de place dans les greniers et qu'on abrite sous des hangars provisoires et jusque dans les pièces de la maison, et il dit : "J'ai travaillé comme un esclave, mais la terre ne m'a pas déçu. J'ai travaillé pour dix récoltes et maintenant je veux me reposer pour autant de temps. Comment ferai-je pour loger toute cette récolte ? Je ne veux pas la vendre, car cela m'obligerait à travailler pour avoir, l'an prochain, une nouvelle récolte. Voici ce que je vais faire : je démolirai mes greniers et j'en ferai de plus grands pour loger toutes mes récoltes et tous mes biens. Et puis, je dirai à mon âme : 'Oh ! mon âme ! Tu as maintenant des biens pour plusieurs années. Repose-toi donc, mange et bois et profites-en' ". Cet homme, comme beaucoup, confondait le corps et l'esprit et il mélangeait le sacré au profane, parce que réellement dans les jouissances et l'oisiveté l'âme ne jouit pas mais languit, et celui-là aussi, comme beaucoup, après la première bonne récolte dans les champs du bien, s'arrêtait car il lui semblait avoir tout fait.

Mais, ne savez-vous pas que quand on a mis la main à la charrue, il faut persévérer une année, dix, cent, tant que dure la vie, car s'arrêter est un crime envers soi-même, parce qu'on se refuse une gloire plus grande, et c'est régresser, car celui qui s'arrête, généralement, non seulement ne progresse plus mais revient en arrière ? Le trésor du Ciel doit augmenter d'année en année pour être bon, puisque si la Miséricorde divine doit être bienveillante, même avec ceux qui ont eu peu d'années pour le former, elle ne sera pas complice des paresseux qui, ayant une longue vie, font peu de chose. Le trésor doit être en continuelle croissance. Autrement ce n'est plus un trésor qui porte du fruit, mais un trésor inerte et cela se produit au détriment de la paix promise du Ciel. Dieu dit à l'homme sot : "Homme sot qui confonds le corps et les biens de la terre avec ce qui est esprit et qui, d'une grâce de Dieu te fais un mal, sache que cette nuit même on te demandera ton âme et quand elle sera partie, le corps restera sans vie. Ce que tu as préparé, à qui cela reviendra-t-il ? L'emporteras-tu avec toi ? Non. Tu viendras, dépouillé des récoltes terrestres et des œuvres spirituelles, en ma présence et tu seras pauvre dans l'autre vie. Il valait mieux faire de tes récoltes des œuvres de miséricorde pour le prochain et pour toi car, en étant miséricordieux pour les autres, tu serais miséricordieux pour ton âme. Et au lieu de nourrir des pensées d'oisiveté, mettre en œuvre des activités d'où tu pouvais tirer un profit utile pour ton corps et de grands mérites pour ton âme, jusqu'au moment où je t'aurais appelé". Et l'homme mourut cette nuit-là, et fut jugé avec sévérité.    

En vérité, je vous dis qu'il en arrive ainsi pour celui qui thésaurise pour lui-même et ne s'enrichit pas aux yeux de Dieu. Mainte- nant allez et faites-vous un trésor de l'enseignement qui vous est donné. La paix soit avec vous."        

Et Jésus bénit et il se retire dans un bois avec les apôtres et les disciples pour se restaurer et se reposer. Mais, tout en mangeant, il parle encore en continuant l'instruction précédente, en reprenant un thème déjà présenté aux apôtres plusieurs fois et je crois qu'il le sera toujours insuffisamment car l'homme est trop en proie aux peurs sans fondement.      

"Croyez" dit-il, "que c'est seulement de cet enrichissement de vertu qu'il faut se préoccuper. Et veillez à ce que la vôtre ne soit jamais une préoccupation agitée, inquiète. Le Bien est l'ennemi des inquiétudes, des peurs, des empressements qui se ressentent encore trop de la cupidité, de la jalousie, des méfiances humaines.        

Que votre travail soit constant, confiant, paisible, sans brusques départs et brusques arrêts. Ainsi font les onagres sauvages, mais personne ne les utilise, à moins d'être fou, pour cheminer en sécurité. Paisibles dans les victoires, paisibles dans les défaites. Même le chagrin pour une erreur commise, qui vous afflige parce que par cette erreur vous avez déplu à Dieu, doit être paisible, réconforté par l'humilité et la confiance.

L'accablement, la rancœur envers soi-même est toujours l'indice de l'orgueil, et ainsi même de la défiance. Si quelqu'un est humble, il sait qu'il est un pauvre homme sujet aux misères de la chair qui parfois triomphe. Si quelqu'un est humble, il a confiance non pas tant en lui-même qu'en Dieu et il reste calme, même dans les défaites, en disant : "Pardonne-moi, Père. Je sais que Tu connais ma faiblesse qui parfois l'emporte. Je crois que Tu as pitié de moi. J'ai la ferme confiance que Tu m'aideras à l'avenir encore plus qu'auparavant, bien que je Te donne si peu de satisfaction".          

Et ne soyez ni indifférents ni avares des biens de Dieu. Donnez de ce que vous avez en fait de sagesse et de vertu. Soyez actifs en matière spirituelle comme les hommes le sont pour les choses de la chair. Et, en ce qui concerne la chair, n'imitez pas les gens du monde qui ne cessent de trembler pour leur lendemain, par peur qu'il leur manque le superflu, que la maladie arrive, qu'arrive la mort, que leurs ennemis puissent leur nuire, et ainsi de suite.

Dieu sait de quoi vous avez besoin. Ne craignez donc pas pour votre lendemain. Dégagez-vous des peurs, plus lourdes que les chaînes des galériens. Ne vous mettez pas en peine pour votre vie, ni pour la nourriture, ni pour la boisson, ni pour le vêtement. La vie de l'esprit est plus que celle du corps, et le corps est plus que le vêtement, car c’est par le corps et non par le vêtement que vous vivez et que, par la mortification du corps, vous aidez l'esprit à obtenir la vie éternelle. Dieu sait jusqu'à quand il laissera votre âme dans votre corps, et jusqu'à ce moment, il vous donnera ce qui vous est nécessaire. Il le donne aux corbeaux, animaux impurs qui se repaissent de cadavres et qui ont leur raison d'exister justement dans cette fonction qui est la leur de nous débarrasser des corps en putréfaction, et ne vous le donnera-t-il pas à vous ? Eux n'ont pas de locaux pour les vivres, ni de greniers, et pourtant Dieu les nourrit quand même. Vous êtes des hommes et non pas des corbeaux. Et puis, présentement, vous êtes la fleur des hommes parce que vous êtes les disciples du Maître, les évangélisateurs du monde, les serviteurs de Dieu. Et pouvez-vous penser que Dieu, qui a soin des lys des vallées et les fait croître et les revêt d'un vêtement plus beau que n'en a eu Salomon, sans qu'ils fassent d'autre travail que parfumer en adorant, croyez-vous qu'il puisse vous oublier même pour le vêtement ?          

Vous qui ne pouvez ajouter par vous-mêmes une dent à votre bouche dégarnie, ni allonger d'un pouce une jambe raccourcie, ni rendre l'acuité à une vue brouillée. Et, si vous ne pouvez faire ces choses, pouvez-vous penser pouvoir éloigner de vous la misère et la maladie et faire sortir de la nourriture de la poussière ? Vous ne le pouvez. Mais ne soyez pas des gens de peu de foi. Vous aurez toujours ce qui vous est nécessaire. Ne vous mettez pas en peine comme les gens du monde qui se donnent du mal pour pourvoir à leurs plaisirs. Vous avez votre Père qui sait de quoi vous avez besoin. Vous devez seulement chercher, et que ce soit le premier de vos soucis, le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus.    

Ne craignez pas, vous qui êtes de mon petit troupeau. Il a plu à mon Père de vous appeler au Royaume pour que vous possédiez ce Royaume. Vous pouvez donc y aspirer et aider le Père par votre bonne volonté et votre sainte activité. Vendez vos biens, faites-en l'aumône si vous êtes seuls. Donnez aux vôtres les moyens d'existence qui compensent votre abandon de la maison pour me suivre, car il est juste de ne pas enlever le pain aux enfants et aux épouses. Et, si vous ne pouvez sacrifier les richesses d'argent, sacrifiez les richesses d'affection. Elles aussi sont une monnaie que Dieu estime pour ce qu'elles sont : de l'or plus pur que tout autre, des perles plus précieuses que celles qui sont arrachées aux mers, et des rubis plus rares que ceux des entrailles de la terre. Car renoncer à la famille pour Moi, c'est charité parfaite plus que de l'or sans un atome impur, c'est une perle faite de larmes, un rubis fait du sang qui gémit de la blessure du cœur déchiré par la séparation d'avec le père et la mère, l'épouse et les enfants.          

Mais ces bourses ne s'usent pas, ce trésor ne s'amoindrit jamais. Les voleurs ne pénètrent pas au Ciel. Le ver ne ronge pas ce qui y a été déposé. Et ayez le Ciel dans votre cœur et votre cœur au Ciel, près de votre trésor. Car le cœur, chez l'homme bon ou chez le méchant, est là où se trouve ce qui vous semble votre cher trésor. Car, de même que le cœur est là où se trouve le trésor (au Ciel), ainsi le trésor est là où se trouve le cœur (c'est-à-dire en vous), et même le trésor est dans le cœur, et avec le trésor des saints se trouve, dans le cœur, le Ciel des saints.  

Soyez toujours prêts comme celui qui est sur le point de partir en voyage, ou qui attend son maître. Vous êtes les serviteurs du Maître-Dieu. A toute heure Il peut vous appeler où Il est, ou bien venir où vous êtes. Soyez donc toujours prêts à partir ou à Lui faire honneur, la taille ceinte de la ceinture de voyage ou de travail et avec à la main la lampe allumée. Sortant d'une fête de noces avec quelqu'un qui vous a précédés dans les Cieux ou dans la consécration à Dieu sur la terre. Dieu peut se souvenir de vous qui attendez et peut dire : "Allons chez Etienne ou chez Jean ou bien chez Jacques et chez Pierre". Et Dieu est rapide dans sa venue, ou pour dire : "Viens". Soyez donc prêts à Lui ouvrir la porte quand Il arrivera ou à partir s'Il vous appelle.      

Bienheureux ces serviteurs que le Maître, en arrivant, trouvera en train de veiller. En vérité, pour les récompenser de leur attente fidèle, il se ceindra le vêtement et, après les avoir fait asseoir à table, Il se mettra à les servir. Il peut venir à la première veille, comme à la seconde ou à la troisième. Vous ne le savez pas. Soyez donc toujours vigilants. Et bienheureux si vous l'êtes et qu'ainsi vous trouve le Maître ! Ne vous flattez pas en disant : "On a le temps ! Cette nuit Il ne vient pas", il vous en arriverait du mal. Vous ne savez pas. Si quelqu'un savait quand le voleur va venir, il ne laisserait pas sa maison sans surveillance pour que le malandrin puisse en forcer la porte ou les coffres-forts. Vous aussi, soyez prêts car, au moment où vous y penserez le moins, le Fils de l'homme viendra en disant : "C'est l'heure".          

Pierre qui a été jusqu'à oublier de finir son repas pour écouter le Seigneur, voyant que Jésus se tait, demande : "Ce que tu dis, c'est pour nous ou pour tous ?"        

"C'est pour vous et pour tous, mais c'est davantage pour vous, car vous êtes comme des intendants mis par le Maître à la tête des serviteurs et vous êtes doublement obligés d'être prêts, à la fois pour vous comme intendants et pour vous comme simples fidèles.      

Que doit être l'intendant mis par le maître à la tête de ses serviteurs pour donner à chacun au moment voulu sa juste part ? Il doit être avisé et fidèle. Pour accomplir son propre devoir, pour faire accomplir à ceux qui sont au-dessous de lui leur propre devoir. Autrement en souffriraient les intérêts du maître qui paie l'intendant pour qu'il agisse en son nom et veille sur ses intérêts en son absence. Bienheureux le serviteur que le maître, en revenant à sa maison, trouve en train d'agir avec fidélité, habileté et justice. En vérité je vous dis qu'il l'établira intendant des autres propriétés aussi, de toutes ses propriétés, se reposant et se réjouissant en son cœur pour la sécurité que ce serviteur lui donne.    

Mais si ce serviteur dit : "Oh ! c’est bon ! Le maître est très loin et il m'a écrit que son retour sera retardé. Je peux donc faire ce que bon me semble et puis, quand je verrai que son retour est proche, j'y pourvoirai". Et il commencera à manger et à boire jusqu'à en être ivre et à donner des ordres d'ivrogne. Comme les bons serviteurs qui dépendent de lui refusent de les exécuter pour ne pas faire tort à leur maître, il se met à battre les serviteurs et les servantes jusqu'à les rendre malades et languissants. Il croit être heureux et il dit : "Je goûte enfin ce que c'est qu'être maître et d'être craint de tous". Mais, que lui arrivera-t-il ? Il lui arrivera que le maître reviendra au moment où il s'y attend le moins, en le surprenant justement en train d'empocher l'argent ou de corrompre quelque serviteur parmi les plus faibles. Alors, je vous le dis, le maître le chassera de sa place d'intendant et jusque des rangs de ses serviteurs, car il n'est pas permis de garder les infidèles et les traîtres parmi des serviteurs honnêtes. Et il sera d'autant plus puni que le maître l'avait davantage aimé et instruit.          

Car plus on connaît la volonté et la pensée du maître, plus on est tenu de l'accomplir avec exactitude. S'il n'agit pas comme le maître le lui a dit, en détail, comme à aucun autre, il recevra de nombreux coups, alors que celui, en tant que serviteur de second rang est bien peu au courant et se trompe tout en croyant bien faire, sera moins puni. A qui on a beaucoup donné, il sera beau- coup demandé, et il devra rendre beaucoup, celui qui a été chargé de beaucoup, car mes intendants devront rendre compte même de l'âme d'un tout petit d'une heure.        

Mon choix n'est pas un frais repos dans un bosquet fleuri. Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que puis-je désirer sinon qu'il s'enflamme ? Aussi je m'épuise et je veux que vous vous épuisiez jusqu'à la mort et jusqu'à ce que toute la terre soit un brasier de feu céleste.          

Quant à Moi, je dois être baptisé d'un baptême. Et comme je serai angoissé tant qu'il ne sera pas accompli ! Vous ne vous demandez pas pourquoi ? Parce que, par ce baptême, je pourrai faire de vous des porteurs du Feu, des agitateurs qui se mouvront dans toutes et contre toutes les couches de la société pour en faire une unique chose : le troupeau du Christ.            

Croyez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Et selon la manière de voir de la terre ? Non, mais au contraire, la discorde et la désunion. Parce que, désormais et jusqu'à ce que toute la terre soit un unique troupeau, de cinq qui sont dans une maison, il y en aura deux contre trois, et le père sera contre le fils, et ce dernier contre son père, et la mère contre ses filles, et celles-ci contre celle-là, et les belles-filles et les belles-mères auront un motif de plus de ne pas s'entendre, car il y aura un langage nouveau sur certaines lèvres, et il se produira une sorte de Babel, parce qu'un soulèvement profond ébranlera le royaume des affections humaines et surhumaines. Mais ensuite viendra l'heure où tout s'unifiera en une langue nouvelle que parleront tous ceux que le Nazaréen aura sauvés, et les eaux des sentiments s'épureront alors que les scories tomberont au fond et que brilleront à la surface les eaux limpides des lacs célestes.    

En vérité, mon service n'est pas un repos selon le sens que l'homme donne à ce mot. Il faut un héroïsme inlassable. Mais je vous le dis : à la fin il y aura Jésus, toujours et encore Jésus, qui ceindra son vêtement pour vous servir et puis s'assiéra avec vous à un banquet éternel et on oubliera fatigue et douleur.

Maintenant, puisque plus personne ne nous a cherchés, allons vers le lac. Nous nous reposerons à Magdala. Dans les jardins de Marie de Lazare il y a place pour tous et elle a mis sa maison à la disposition du Pèlerin et de ses amis. Il n'est pas besoin de vous dire que Marie de Magdala est morte avec son péché et que, de son repentir, est née Marie de Lazare, la disciple de Jésus de Nazareth. Vous le savez déjà car la nouvelle a couru comme le frémissement du vent dans une forêt.

Mais Moi, je vous dis ce que vous ne savez pas : que tous les biens personnels de Marie de Lazare sont pour les serviteurs de Dieu et pour les pauvres du Christ. Allons..."      

***

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome 4 /140

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Le_ric10
Le riche imbécile



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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 20 Avr - 7:36

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Dans le jardin de Marie de Magdala. La correction fraternelle"

Vision du dimanche 16 septembre 2012

Jésus n'est plus dans le même endroit qu'à la dernière vision, mais il se trouve dans un vaste jardin qui se prolonge jusqu'au lac. Au-delà du jardin, ou plutôt en son milieu, se trouve la maison, précédée et entourée de ce jardin qui en arrière se prolonge au moins trois fois plus que sur les côtés et en avant de la maison.  

Il y a des fleurs, mais surtout des arbres et des bosquets et de tranquilles coins de verdure, fermés autour de vasques de marbre précieux, comme des pavillons autour de tables et de sièges de pierre. Et il devait y avoir des statues ça et là, le long des sentiers et au centre des vasques mais, à présent, il ne reste que les piédestaux des statues pour rappeler leur souvenir près des lauriers et des buis, ou se contempler dans les vasques remplies d'eau limpide.  

La présence de Jésus avec les siens et celle de gens de Magdala, parmi lesquels le petit Benjamin qui avait osé dire à l'Iscariote qu'il était méchant, me fait penser que ce sont les jardins de la maison de Marie-Madeleine... revus et corrigés en vue de leur nouvelle fonction par la suppression de ce qui aurait pu produire le dégoût et le scandale et rappeler le passé.      
Le lac est tout entier un crêpe soyeux gris azuré qui reflète le ciel sur lequel courent les nuages chargés des premières pluies de l'automne. Et pourtant il est beau aussi sous cette lumière tranquille et paisible d'un jour qui, pour n'être pas serein, n'est pas tout à fait pluvieux. Ses rives n'ont plus beaucoup de fleurs mais, en revanche, sont colorées par ce grand peintre qu'est l'automne et présentent des coups de pinceaux d'ocre et de pourpre, et la pâleur exténuée des feuilles mourantes pour les arbres et les vignes qui changent de couleur avant de céder à la terre leur vêtement vivant.          

Il y a tout un coin, dans le jardin d'une villa qui est sur le lac comme celle-ci, qui rougit comme si dans les eaux il avait débordé du sang par la présence d'une haie aux branches flexibles auxquelles l'automne a donné une teinte de cuivre qui reflète un brasier alors que, dans les saules répandus sur la rive à peu de distance, tremble leur feuillage glauque-argenté, fin et encore plus pâle que d'ordinaire avant de mourir.    

Jésus ne regarde pas ce que je regarde. il regarde de pauvres malades qu'il gratifie de la guérison. Il regarde des vieux mendiants auxquels il donne de l'argent. Il regarde des enfants que les mères Lui présentent pour qu'il les bénisse. Il regarde avec pitié un groupe de sœurs qui Lui parlent de la conduite de leur frère unique qui a fait mourir leur mère de chagrin et les a ruinées. Elles le prient, ces pauvres femmes, de les conseiller et de prier pour elles.

"Bien sûr que je prierai. Je prierai Dieu qu'il vous donne la paix et que votre frère se convertisse et qu'il se souvienne de vous en vous rendant ce qu'il vous doit et surtout en revenant vous aimer. Car, s'il fait cela, il fera tout le reste. Mais vous, l'aimez-vous ou y a-t-il en vous de la rancœur ? Est-ce que vous le pardonnez du fond du cœur ou bien est-ce que votre chagrin est du dédain ? Car lui aussi est malheureux, plus que vous. Et malgré ses richesses, il est plus pauvre que vous, et il faut en avoir pitié. il ne possède plus l'amour et il est sans l'amour de Dieu. Voyez-vous combien il est malheureux ? Vous, à commencer par votre mère, par la mort vous terminerez dans. la joie la vie triste qu'il vous a fait mener, mais lui, non. Au contraire, il passerait d'une fausse jouissance d'une heure à un tourment éternel et atroce. Venez près de Moi.

Je m'adresserai à tous, en vous parlant à vous." Et Jésus se dirige au milieu d'une pelouse parsemée de buissons de fleurs, au milieu de laquelle il devait y avoir auparavant une statue. Maintenant il reste la base, entourée d'une haie basse de myrtes et de petites roses. Jésus tourne le dos à cette haie et commence à parler. Tous se taisent et se groupent autour de Lui.          
"La paix soit à vous. Écoutez. il est dit : "Aime ton prochain comme toi-même" . Mais, sous ce nom, de qui s'agit-il ? Tout le genre humain pris dans son ensemble. Ensuite, plus particulièrement, tous les hommes de la même nation; plus particulièrement encore, tous les concitoyens; puis, en resserrant toujours plus le cercle, tous les parents; enfin, dernier cercle de cette couronne d'amour resserrée comme les pétales d'une rose autour du cœur de la fleur, l'amour pour les frères de sang; les premiers des prochains. Le centre du cœur de la fleur d'amour, c'est Dieu, l'amour pour Lui est le premier qu'il faut avoir. Autour de son centre, voici l'amour pour les parents, le second qu'il faut avoir parce que les parents sont les petits 'Dieu', de la terre, parce qu'ils nous créent et coopèrent avec Dieu pour nous créer, sans compter qu'ils s'occupent de nous avec un amour inlassable. Autour de cet ovaire qui flamboie de pistils et exhale les parfums les plus choisis des amours, voici que se serrent les cercles des différents amours. Le premier est celui des frères nés du même sein et du même sang duquel nous naissons.

Mais, comment faut-il aimer le frère ? Seulement parce que sa chair et son sang sont les mêmes que les nôtres ? C'est ce que savent faire aussi les oisillons rassemblés dans un nid. Eux, en fait, n'ont que cela de commun : d'être nés d'une même couvée et d'avoir en commun sur la langue la saveur de la salive paternelle et maternelle. Nous, hommes, nous sommes plus que des oiseaux, nous avons plus que la chair et le sang. Nous avons le Père, en plus d'un père et d'une mère. Nous avons l'âme et nous avons Dieu qui est le Père de tous. Et voilà qu'il faut savoir aimer le frère comme frère, à cause du père et de la mère qui nous ont engendrés, et comme frère à cause de Dieu qui est le Père universel.    

L'aimer par conséquent d'un amour spirituel en plus de l'amour charnel. L'aimer non seulement à cause de la chair et du sang, mais à cause de l'esprit que nous avons en commun. Aimer, comme il se doit, l'esprit plus que la chair de notre frère, car l'esprit est plus que la chair. Parce que le Dieu Père est plus que l'homme père. Parce que la valeur de l'esprit est au-dessus de la valeur de la chair. Parce que notre frère serait beaucoup plus malheureux de perdre le Dieu Père que l'homme père.    

La privation du père homme est déchirante, mais ne rend qu'à moitié orphelin. Elle ne blesse que ce qui est terrestre, notre besoin d'aide et de caresses. Mais l'esprit, s'il sait croire, n'est pas blessé par la mort du père. Au contraire, pour le suivre là où le juste se trouve, l'esprit du fils monte, comme attiré par la force de l'amour. Et en vérité, je vous dis que cela est amour, amour de Dieu et du père, monté par son esprit au lieu où réside la sagesse. Il monte vers ces lieux où Dieu est plus proche, et agit avec une plus grande droiture parce que ne lui manque pas l'aide véritable que sont les prières du père qui maintenant sait aimer complètement, le frein que lui donne la certitude que maintenant son père voit, mieux que pendant sa vie, les œuvres de son fils, le désir de pouvoir le retrouver moyennant une vie sainte.        

C'est pour cela qu'il faut se préoccuper davantage de l'esprit que du corps de son propre frère. Ce serait un bien pauvre amour celui qui s'adresse seulement à ce qui périt en négligeant ce qui ne périt pas et qui, si on le néglige, peut perdre la joie éternelle. Trop nombreux sont ceux qui se fatiguent pour des choses inutiles, qui s'épuisent pour ce qui n'a qu'un intérêt relatif, en perdant de vue ce qui est vraiment nécessaire. Les vraies sœurs, les bons frères ne doivent pas seulement se préoccuper de garder en ordre les vêtements, de tenir prêts les repas, ou d'aider leurs frères par leur travail. Mais ils doivent se pencher sur leurs esprits, en écouter les voix, en percevoir les défauts, et avec une affectueuse patience, peiner pour leur donner un esprit qui respire la santé et la sainteté, si en ces voix et en ces défauts ils voient un danger pour leur vie éternelle. Et ils doivent, s'ils ont péché contre eux, s'appliquer à pardonner et à obtenir pour eux le pardon de Dieu par leur retour à l'amour sans lequel Dieu ne pardonne pas.    
Il est dit dans le Lévitique : "N'aie pas de haine dans ton cœur pour ton frère, mais reprends-le publiquement pour n'être pas chargé de péchés à cause de lui"   Mais, de l'absence de haine à l'amour, il y a encore un abîme. Il peut vous sembler que l'antipathie, l'absence de relations et l'indifférence ne sont pas des péchés parce que ce n'est pas de la haine. Non. Je viens vous donner de nouvelles lumières sur l'amour et nécessairement sur la haine, car ce qui éclaire le premier en tous ses détails, sait éclairer en tous ses détails la seconde. L'élévation même du premier vers les hautes sphères entraîne une plus grande séparation d'avec la seconde, car plus le premier s'élève, plus la seconde sombre en un abîme toujours plus profond.          

Ma doctrine est perfection. Elle est finesse de sentiment et de jugement. C'est la vérité sans métaphores ni périphrases.  Et je vous dis que l'antipathie, l'absence de relations et l'indifférence sont déjà de la haine. Simplement parce qu'elles ne sont pas de l'amour. Le contraire de l'amour est la haine. Pouvez-vous donner un autre nom à l'antipathie ? Au détachement d'un être ? À l'indifférence ? Celui qui aime a de la sympathie pour celui qu'il aime. Donc, celui qui a de l'antipathie, ne l'aime plus. Celui qui aime, même si la vie l'éloigne matériellement de l'aimé, continue de lui être proche par l'esprit. Donc si quelqu'un se sépare d'un autre par l'esprit, il ne l'aime plus. Celui qui aime n'a jamais d'indifférence pour l'aimé mais, au contraire, tout ce qui se rapporte à lui l'intéresse. Si donc quelqu'un est indifférent pour un autre, c'est signe qu'il ne l'aime plus. Vous voyez donc que ces trois choses sont des ramifications d'une même plante : celle de la haine. Or, qu'arrive-t-il dès que quelqu'un que nous aimons nous offense ? Quatre-vingt-dix fois sur cent, si la haine n'arrive pas, c'est l'antipathie, l'éloignement ou l'indifférence qui surviennent. Non. N'agissez pas ainsi. Ne glacez pas votre cœur par ces trois formes de la haine. Aimez.        

Mais, vous vous demandez : "Comment le pouvons-nous ?" Je vous réponds : "Comme le peut Dieu qui aime même celui qui l'offense. Un amour douloureux, mais toujours bon". Vous dites : "Et comment allons-nous faire ?"  . Je donne la loi nouvelle sur les rapports avec le frère coupable, et je dis : "Si ton frère t'offense, ne l'humilie pas en public en le reprenant publiquement, mais pousse ton amour à cacher la faute du frère aux yeux du monde". Car tu en auras grand mérite aux yeux de Dieu, en coupant par amour toute satisfaction à ton orgueil.            

Oh ! Comme il plaît à l'homme de faire savoir qu'il a été offensé et qu'il en a souffert! Il s'en va comme un mendiant fou non pas pour demander une obole d'or au roi, mais il s'en va vers d'autres sots et des gueux comme lui demander des poignées de cendre et du fumier et des gorgées de poison brûlant. C'est ce que le monde donne à celui qui a été offensé et qui s'en va, se plaignant et quémandant du réconfort. Dieu, le Roi, donne de l'or pur à celui qui, offensé, mais sans rancœur, ne va pleurer qu'à ses pieds sa douleur et à Lui demander, à Lui, à l'Amour et à la Sagesse, un réconfort d'amour et un enseignement pour une contingence pénible.      

Si donc vous voulez du réconfort, allez à Dieu et agissez avec amour. Moi, je vous le dis, en corrigeant la loi ancienne : "Si ton frère a péché contre toi, va, reprends-le en particulier entre lui et toi seul. S'il t'écoute, tu as de nouveau gagné ton frère et, en même temps, tu as gagné tant de bénédictions de Dieu. Et si ton frère ne t'écoute pas mais te repousse, entêté dans sa faute, toi, pour qu'on ne dise pas que tu es complice de la faute ou indifférent au bien spirituel de ton frère, prends avec toi deux ou trois témoins sérieux, bons, sûrs, et reviens avec eux vers ton frère et, en leur présence, répète avec bienveillance tes observations afin que les témoins puissent, de leur bouche, dire que tu as fait tout ce que tu as pu pour corriger saintement ton frère ! Car c'est le devoir d'un bon frère, puisque le péché, qu'il a commis à ton égard, est une blessure pour son âme et que tu dois te préoccuper de son âme. Si cela aussi ne sert à rien, fais-le savoir à la synagogue pour qu'elle le rappelle à l'ordre au nom de Dieu; S'il ne se corrige même pas dans ce cas et s'il repousse la synagogue ou le Temple comme il t'a repoussé, considère-le comme un publicain et un païen".        

Cela, faites-le avec ceux qui sont vos frères par le sang ou ceux qui vous sont liés par une fraternité d'amour. Car, même avec votre prochain le plus éloigné, vous devez agir avec sainteté sans avidité, sans être inexorables, sans haine.  Et quand ce sont des différends pour lesquels il est nécessaire de s'adresser aux juges et que tu y vas avec ton adversaire, Moi, je te dis, ô homme, qui souvent te trouves par ta faute dans une plus mauvaise situation, de t'efforcer, pendant que tu es en chemin, de te réconcilier avec lui que tu aies tort ou raison. Car la justice humaine est toujours imparfaite et généralement l'astuce l'emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, innocent, pour coupable. Et alors il t'arriverait non seulement de ne pas voir reconnu ton droit mais de perdre aussi ton procès et, alors que tu es innocent, d'être considéré comme coupable de diffamation et alors le juge t'enverrait à l'exécuteur de justice qui ne te laisserait pas aller tant que tu n'aurais pas payé le dernier centime.      

Sois conciliant. Ton orgueil en souffre ! Très bien. Ta bourse se vide ? Mieux encore. Il suffit que croisse ta sainteté. N'ayez pas un amour nostalgique de l'or. Ne soyez pas avides de louanges. Faites que ce soit Dieu qui vous loue. Faites en sorte de vous constituer un grand trésor au Ciel. Et priez pour ceux qui vous offensent pour qu'ils se repentent. Si cela arrive, eux-mêmes vous rendront honneur et vous restitueront vos biens. S'ils ne le font pas, Dieu y pensera.

Allez, maintenant, car c'est l'heure du repas. Qu'il reste seulement les mendiants pour s'asseoir à la table des apôtres. La paix soit avec vous."          


Source :
http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 21 Avr - 7:37

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"Jésus envoie les soixante-douze pour l’annoncer"

Vision du lundi 17 septembre 1945

Une fois les pauvres renvoyés après le repas, Jésus reste avec les apôtres et les disciples dans le jardin de Marie de Magdala. Ils vont s'asseoir à sa limite, justement près des eaux tranquilles du lac sur lequel font voile des barques occupées à la pêche.

"Ils vont faire une bonne pêche" commente Pierre qui les observe.      

"Toi aussi, tu feras une bonne pêche, Simon de Jonas."

"Moi, Seigneur, quand ? Tu veux que je sorte pour pêcher pour la nourriture de demain ? J'y vais de suite et ..."      

"Nous n'avons pas besoin de nourriture dans cette maison. La pêche que tu feras, c'est dans l'avenir, et dans le domaine spirituel. Et avec toi seront d'excellents pêcheurs, la plus grande partie de ceux-ci."  

"Pas tous, Maître ?" demande Matthieu.        

"Pas tous. Mais ceux qui en persévérant deviendront mes prêtres, feront bonne pêche."

"Des conversions, hein ?" demande Jacques de Zébédée.          

"Conversions, pardons, retours à Dieu. Oh ! tant de choses."      

"Écoute, Maître. Tu nous as dit précédemment que si quelqu'un n'écoute pas son frère, pas même en présence de témoins, que la synagogue le reprenne. Maintenant, si j'ai bien compris ce que tu nous as dit, depuis que nous nous connaissons, il me semble que la synagogue sera remplacée par l'Église, cette chose que tu fonderas. Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés ?"          

"Vous irez chez vous, parce que c'est vous qui serez mon Église. Par conséquent, les fidèles viendront à vous ou pour avoir un conseil pour eux-mêmes, ou pour donner un conseil à d'autres. Je vous dis davantage : non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi absoudre en mon Nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez lier deux personnes qui s'aiment en en faisant une seule chair.
     
Et ce que vous aurez fait, sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu Lui-même l'avait fait.  En vérité, je vous dis : ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire comprendre la puissance de mon Nom, à propos de l'amour fraternel et de la prière :  si deux de mes disciples, et je considère maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ, se réunissent pour demander quelque chose de juste en mon Nom, cela leur sera accordé par mon Père. Car c'est une grande puissance que la prière, une grande puissance que l'union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon Nom et ma présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon Nom, je serai au milieu d'eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à ceux qui prient avec Moi. Car beaucoup n'obtiennent pas parce qu'ils prient seuls, ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur. Faites-vous un cœur pur pour que je puise être avec vous et puis priez, et vous serez écoutés."      

Pierre est pensif, Jésus le voit et lui en demande la raison. Et Pierre explique : "Je réfléchis à quel grand devoir nous sommes destinés, et j'en ai peur, peur de ne pas savoir bien faire."          

"En effet, Simon de Jonas ou Jacques d'Alphée ou Philippe ou d'autres ne sauraient pas bien faire, mais le prêtre Pierre, le prêtre Jacques, le prêtre Philippe ou Thomas, sauront bien faire parce qu'ils agiront en même temps que la Divine Sagesse."            

"Et... combien de fois devrons-nous Pardonner aux frères ? Combien de fois s'ils pèchent contre les prêtres, et combien de fois s'ils pèchent contre Dieu ? Parce que si cela se passe comme maintenant, certainement ils pécheront contre nous puisqu'ils pèchent contre Toi, tant et tant de fois. Dis-moi si je dois pardonner toujours ou un certain nombre de fois. Sept fois, ou plus encore, par exemple ?"      

"Je ne te dis pas sept fois mais septante fois sept fois. Un nombre illimité. Car le Père des Cieux vous pardonnera à vous bien des fois, un grand nombre de fois, à vous qui devriez être parfaits. Et comme Il se comporte avec vous, vous devez aussi vous comporter parce que vous représenterez Dieu sur la terre. D'ailleurs, écoutez. Je vais vous raconter une parabole qui sera utile à tous."            
     
Et Jésus, qui était entouré des seuls apôtres en un endroit enclos par des buis, se dirige vers les disciples qui sont, de leur côté, respectueusement groupés sur un emplacement agrémenté d'une vasque pleine d'une eau limpide. Le sourire de Jésus est comme un signal qu'il va parler. Et pendant que Lui va, de son pas lent et allongé, avec lequel il fait beaucoup de chemin en peu de temps, et donc sans hâte, eux se réjouissent tous, et comme des enfants autour de quelqu'un qui leur fait plaisir, ils l'entourent en formant un cercle. Une couronne de visages attentifs jusqu'à ce que Jésus se place contre un grand arbre et commence à parler.      

"Ce que j'ai d'abord dit au peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux. Il m'a été demandé par l'apôtre Simon de Jonas : "Combien de fois je dois pardonner ? A qui ? Pourquoi ?" Je lui ai répondu en particulier, et maintenant, je répète pour tous ma réponse parce qu'il est juste que vous le sachiez désormais.            

Écoutez combien de fois, et comment, et pourquoi il faut pardonner. Il faut pardonner comme Dieu pardonne Lui qui, si on pèche mille fois et si on s'en repent, pardonne mille fois, pourvu qu'Il voie que chez le coupable il n'y a pas la volonté de pécher, la recherche de ce qui fait pécher, mais si au contraire le péché n'est que le fruit d'une faiblesse de l'homme. Dans le cas où l'on persiste volontairement dans le péché, il ne peut y avoir de pardon pour les offenses à la Loi. Mais bien que ces fautes vous affligent vous, individuellement, pardonnez. Pardonnez toujours à qui vous fait du mal. Pardonnez pour être pardonnés; car vous aussi commettez des fautes contre Dieu et vos frères. Le pardon ouvre le Royaume des Cieux, tant à celui qui reçoit le pardon qu'à celui qui l'accorde. Cela ressemble à ce fait survenu entre un roi et ses serviteurs.          

Un roi voulut faire ses comptes avec ses serviteurs. Il les appela donc l'un après l'autre, en commençant par ceux du plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents [1], mais celui-ci n'avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait faites pour pouvoir se construire des maisons et pour des biens de tous genres. C'est qu'en réalité, pour des raisons plus ou moins justes, il n'avait pas employé avec beaucoup de soin la somme reçue pour ces projets. Le roi-maître, indigné de sa paresse et de son manque de parole, commanda qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait jusqu'à ce qu'il eût payé sa dette. Mais le serviteur se jeta aux pieds du roi et il le priait avec des larmes et des supplications : "Laisse-moi aller. Aie encore un peu de patience et je te rendrai tout ce que je te dois, jusqu'au dernier denier". Le roi ému par tant de douleur - c'était un bon roi - non seulement consentit à sa demande mais, ayant su que parmi les causes de son peu de soin et de l'inobservation des échéances, il y avait aussi les maladies, en arriva à lui faire remise de sa dette.                

Le sujet s'en alla heureux. En sortant de là pourtant, il trouva sur son chemin un autre sujet, un pauvre sujet auquel il avait prêté cent deniers [2] pris sur les dix mille talents qu'il avait eus du roi. Persuadé de la faveur du souverain, il se crut tout permis et, ayant saisi le malheureux à la gorge, il lui dit : "Rends-moi, tout de suite, ce que tu me dois". Inutilement l'homme se courba en pleurant pour lui baiser les pieds, en gémissant: "Aie pitié de moi qui aie tant de malheurs. Aie encore un peu de patience et je te rendrai tout jusqu'à la dernière piécette". Le serviteur impitoyable appela les soldats et fit conduire le malheureux en prison pour le décider à le payer, sous peine de perdre la liberté ou même la vie.          

La chose fut connue par les amis du malheureux, qui, tout contristés, allèrent la rapporter au roi et maître. Ce dernier, informé, ordonna de lui amener le serviteur impitoyable, et le regardant sévèrement, il lui dit : "Mauvais serviteur, moi je t'avais aidé précédemment pour que tu deviennes miséricordieux puisque je t'avais rendu riche et que je t'ai aidé encore en te remettant ta dette pour laquelle tu m'avais tant demandé de patienter. Tu n'as pas eu pitié d'un de tes semblables, alors que moi, le roi, j'en avais tant eu pour toi. Pourquoi n'as tu pas fait ce que j'ai fait pour toi ?" Et, indigné, il le remit aux gardiens de prison pour qu'ils le gardassent jusqu'à ce qu'il eût tout payé, en disant : "Comme il n'a pas eu pitié de quelqu'un qui lui devait bien peu, alors que moi qui suis roi ai eu tant pitié de lui, de la même façon qu'il ne bénéficie pas de ma pitié".      

De la même façon mon Père agira avec vous si vous êtes impitoyables pour vos frères, si vous, ayant tant reçu de Dieu, devenez coupables plus que ne l'est un fidèle.  Rappelez-vous que vous avez l'obligation d'être plus que tous les autres sans faute. Rappelez-vous que Dieu vous avance un grand trésor mais Il veut que vous Lui en rendiez compte. Rappelez-vous que personne comme vous ne doit savoir pratiquer l'amour et le pardon.

Ne soyez pas des serviteurs qui, pour vous, exigez beaucoup et puis ne donnez rien à ceux qui vous demandent. Comme vous faites, ainsi on vous fera. Et il vous sera demandé compte aussi de la conduite des autres entraînés au bien ou au mal par votre exemple. Oh ! en vérité, si vous êtes des sanctificateurs, vous posséderez une gloire immense dans les Cie1 Mais de la même façon, si vous êtes causes de la perversion ou même seulement paresseux dans le travail de sanctification, vous serez durement punis.        
     
Je vous le dis encore une fois, si quelqu'un de vous ne se sent pas le courage d'être victime de sa propre mission, qu'il s’en aille. Mais qu'il n'y manque pas. Et je dis qu'il n'y manque pas dans les choses vraiment ruineuses pour sa propre formation et celle d’autrui. Et qu'il sache avoir Dieu pour ami, en ayant toujours au cœur le pardon pour les faibles. Alors voilà qu'à chacun de vous qui sait pardonner, il sera, par le Dieu Père, donné le pardon.            

Le séjour est terminé. Le temps des Tabernacles [3] est proche. Ceux auxquels j'ai parlé en particulier ce matin, à partir de demain iront en me précédant et en m'annonçant aux populations. Que ceux qui restent ne se découragent pas. J'ai gardé certains d'entre eux pour une raison de prudence, non par mépris à leur égard. Ils vont rester avec Moi, et bientôt je les enverrai comme j'envoie les soixante-douze premiers.  La moisson est abondante, et les ouvriers sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail pour tous. Et ils n'y suffiront pas encore. Donc, sans jalousie, priez le Maître de la moisson qu'Il envoie toujours de nouveaux ouvriers pour sa moisson.        

Pour le moment, allez. Les apôtres et Moi, en ces jours de repos, nous avons complété votre instruction pour le travail que vous avez à faire, en répétant ce que j'ai dit avant d'envoyer les douze. L'un de vous m'a demandé : "Mais comment je guérirai en ton nom ?" Guérissez d'abord l'esprit. Promettez aux infirmes le Royaume de Dieu s'ils savent croire en Moi et, après avoir vu en eux la foi, commandez à la maladie de s'en aller, et elle s'en ira. Et agissez ainsi pour ceux qui ont l'esprit malade. Allumez tout d'abord la Foi. Par une parole assurée communiquez l'Espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la divine Charité, comme je l'ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en Moi et espéré en ma Miséricorde. Et n'ayez peur ni des hommes ni du démon. Ils ne vous feront pas de mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce sont la sensualité, l'orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi.          

Allez donc en me précédant sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem, allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver avec eux à l'endroit que vous savez (le champ des galiléens au mont des oliviers). Ensemble, nous célébrerons la fête sainte en revenant ensuite plus affermis que jamais à notre ministère.

Allez avec la paix. Je vous bénis au Nom Saint du Seigneur."    

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
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Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 22 Avr - 7:44

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"La rencontre avec Lazare au Champ des Galiléens"

Vision du mardi 18 septembre 1945

Le fameux Champ des Galiléens - je crois que c'est le sens de la parole dont s'est servi Jésus pour indiquer le lieu de rendez-vous aux soixante-douze disciples envoyés en avant - n'est autre qu’une partie du Mont des Oliviers plus proche de la route de Béthanie et même cette dernière y passe, Et c'est aussi précisément le lieu où, dans une vision lointaine, j'ai vu camper Joachim et Anne avec Alphée alors tout petit, près d'autres cabanes de branchages aux Tabernacles qui précédèrent la conception de la Vierge.

Le mont des Oliviers à un sommet arrondi. Tout est doux sur ce mont : les montées, les panoramas, le sommet. Il respire réellement la paix, enveloppé, comme il l'est, d'oliviers et de silence. Pas en ce moment, car il y a un fourmillement de gens occupés à faire les cabanes. Mais d'habitude c'est vraiment un lieu de repos, de méditation. À sa gauche, pour qui regarde en se tournant vers le nord, il y a une légère dépression et puis une nouvelle cime encore moins en pente que celle de l'Oliveraie. C'est ici, sur ce plateau, que campent les galiléens. Je ne sais si c'est un usage religieux et désormais séculaire, ou si c'est par suite d'un ordre romain dans le but d'éviter des désaccords avec les juifs ou des habitants d'autres régions, peu courtois avec les galiléens. Cela, je ne le sais pas. Je sais que je vois beaucoup de galiléens parmi lesquels Alphée de Sara de Nazareth, Jude, le vieux propriétaire près du lac de Méron, le chef de synagogue Jaïre, et d'autres qui sont de Bethsaïda, Capharnaüm et d'autres villes de Galilée, mais dont je ne connais pas le nom.

Jésus indique la place à occuper pour leurs cabanes, exactement à la limite orientale du champ des galiléens. Les apôtres, avec quelques disciples parmi lesquels le prêtre Jean et le scribe Jean, le chef de synagogue Timon, et en plus Étienne, Hermastée, Joseph d'Emmaüs, Abel de Bethléem de Galilée, s'occupent de construire les cabanes. Ils y sont occupés et Jésus est en train de parler avec des enfants de Capharnaüm qui se serrent autour de Lui en Lui demandant cent choses et en Lui en confiant cent autres lorsque, du chemin qui vient de Béthanie, arrive Lazare avec son inséparable Maximin. Jésus a le dos tourné et ne le voit pas venir. Mais, par contre, l'Iscariote le voit et prévient le Maître qui plante là les enfants et va en souriant vers l'ami. Maximin s'arrête pour laisser pleine liberté aux deux dans leur première rencontre. Et Lazare fait les derniers mètres, aussi vite qu'il le peut, en marchant plus que jamais péniblement avec un sourire où tremblent la souffrance et les larmes à la fois sur la bouche et dans les yeux. Jésus lui ouvre les bras, et Lazare tombe sur son cœur dans une grande crise de larmes.

"Et quoi, mon ami ? Tu pleures encore ?..." lui demande Jésus en le baisant sur les tempes. Lui, tellement plus grand que Lazare de toute la tête, et qui paraît encore plus grand parce que, plein d'amour et de respect, Lazare se tient penché dans son embrassement.

Finalement Lazare lève la tête et dit : "Je pleure, oui. Je t'ai donné l'an dernier les perles de mes tristes pleurs, il est juste que tu aies les perles de mes pleurs de joie. Oh ! Maître, mon Maître ! Je crois qu'il n'y a pas de chose plus humble et plus sainte que des larmes de joie... Et je te les donne pour te dire : "Merci" pour ma Marie qui, maintenant, n'est plus qu'une douce petite, heureuse, sereine, pure, bonne... Oh ! bien meilleure encore que quand elle était une fillette. Et moi, moi qui me sentais tant au-dessus d'elle, dans mon orgueil d'israélite fidèle à la Loi, maintenant je me sens si petit, presque rien, en comparaison d'elle qui n'est plus une créature, mais une flamme. Une flamme sanctifiante. Moi... je ne puis comprendre où elle trouve la sagesse, les paroles, les actes qu'elle trouve et qui édifient toute la maison. Moi, je la regarde comme on regarde un mystère. Mais comment tant de feu, tant de gemmes pouvaient-ils être cachés sous tant d'ordure et y vivre à leur aise ? Ni moi, ni Marthe ne nous élevons ou elle, s'élève. Comment le peut-elle si elle a eu ses ailes brisées par le vice ? Moi, je ne comprends pas..."

"Et il n'est pas nécessaire que tu comprennes. Il suffit que je comprenne, Moi. Mais je te le dis : Marie a retourné vers le Bien les puissantes énergies de son être. Elle a dirigé son tempérament vers la Perfection. Et comme elle a un tempérament d'une puissance absolue, elle s'élance sans réserve par ce chemin. Elle fait servir son expérience du mal pour être puissante dans le bien comme elle l'a été dans le mal, et mettant en œuvre la même méthode de se donner toute entière qu'elle avait dans le péché, elle se donne toute entière à Dieu. Elle a compris la loi "d'aimer Dieu avec tout soi- même, avec son corps, avec son âme, avec toutes ses forces" Si Israël était composé de Marie, si le monde était fait de Marie, nous aurions sur la terre le Royaume de Dieu, tel qu'il sera dans les hauteurs du Ciel."

"Oh ! Maître, Maître ! Et c'est Marie de Magdala, celle qui mérite ces paroles !..."

"C'est Marie de Lazare. La grande amie, sœur de mon grand ami. Comment avez-vous su que j'étais ici, puisque ma Mère n'est pas encore arrivée à Béthanie ?"

"En forçant le pas, le régisseur de "La Belle Eau " est venu en me disant que tu venais. Et moi, chaque jour, j'ai envoyé ici un serviteur. Tout à l'heure, il est venu me dire : "Il est arrivé et il est au champ galiléen". Je suis parti tout de suite..."

"Mais tu es souffrant..."

"Tellement, Maître ! Ces jambes..."

"Et tu es venu ! Moi, je serais venu, vite..."

"Mais mon empressement. de te dire ma joie me tourmentait trop. Il y a des mois que je l'ai en moi. Une lettre ! Qu'est-ce qu'une lettre pour dire semblable chose ? Moi, je ne pouvais attendre davantage... Tu viendras à Béthanie ?"

"Certainement. Tout de suite après la Fête."

"Tu es très attendu... Cette grecque... Quel esprit ! Je parle beaucoup avec elle qui est avide de s'informer sur Dieu. Mais elle est très cultivée... et moi, je reste à court car je ne connais pas bien certaines choses. C'est Toi qu'il faut."

"Et je viendrai. Maintenant allons trouver Maximin, et ensuite je te prie d'être mon hôte. Ma Mère te verra avec joie et tu te reposeras. Sous peu, elle va venir avec l'enfant."

Et Jésus rejoint Maximin qui s'agenouille pour le saluer...


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 23 Avr - 7:49

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"Les soixante-douze rapportent à Jésus ce qu’ils ont fait"

Vision du mercredi 19 septembre 1945

Au cours du long crépuscule d'une sereine journée d'octobre, les soixante-douze disciples reviennent avec Élie, Joseph et Lévi. Fatigués, couverts de poussière, mais si heureux ! Les trois bergers heureux d'être désormais libres de servir le Maître. Heureux aussi d'être, après tant d'années de séparation, réunis à leurs compagnons d'autrefois. Heureux les soixante-douze d'avoir bien exercé leur première mission. Les visages brillent davantage que les petites lampes qui éclairent les cabanes construites pour ce nombreux groupe de pèlerins.        

Au milieu se trouve celle de Jésus et dessous Marie avec Margziam qui l'aide à préparer le souper. Autour, les cabanes des apôtres. Marie d'Alphée est dans celle de Jacques et Jude, dans celle de Jean. et de Jacques, Marie Salomé, avec son mari; dans celle d'à côté, il y a Suzanne avec son mari qui n'est pas apôtre, ni... officiellement disciple mais qui doit avoir fait valoir son droit d'y rester, étant donné qu'il a permis à sa femme d'appartenir toute entière à Jésus. Puis, autour, les cabanes des disciples, de ceux qui ont une famille et de ceux qui n'en ont pas. Et ceux qui sont seuls, et ce sont les plus nombreux, se réunissent avec un ou plusieurs compagnons. Jean d'Endor est avec le solitaire Hermastée, mais il a cherché d'être le plus près possible de la cabane de Jésus, de sorte que Margziam va souvent le trouver, lui apportant une chose ou une autre, ou le réjouissant par ses réflexions d'enfant intelligent qui est heureux d'être avec Jésus, Marie et Pierre, et à une fête.        

Après le souper, Jésus se dirige vers les pentes de l'oliveraie et les disciples le suivent en masse. Isolés du bruit et de la foule, après avoir prié en commun, ils font à Jésus une relation plus développée que celle qu'ils avaient pu faire auparavant, au milieu des allants et venants.    

Ils sont étonnés et joyeux lorsqu'ils disent :  "Sais-tu, Maître, que non seulement les malades, mais les démons aussi nous ont été soumis par la force de ton Nom ? Quelle affaire, Maître ! Nous, nous, pauvres hommes, seulement parce que tu nous a envoyés, nous pouvions délivrer l'homme de la puissance redoutable d'un démon ! ..." et ils racontent les nombreux faits arrivés ici et là. C'est d'un seul qu'ils disent : "Les parents, ou plutôt la mère et les voisins, nous l'ont amené de force, mais le démon s'est moqué de nous en disant : "Je suis revenu ici, par sa volonté, après que Jésus de Nazareth m'avait chassé et je ne le lâche plus parce qu'il m'aime plus que votre Maître et qu'il m'a recherché" et d'un seul coup, avec une force indomptable, il arracha l'homme à celui qui le tenait et le jeta en bas d'un escarpement. Nous sommes accourus pour voir s'il s'était cassé quelque chose. Mais non ! Il courait comme une jeune gazelle en disant des blasphèmes et des moqueries qui ne sont vraiment pas de cette terre... La mère nous fit pitié. Mais lui ! Mais lui ! Oh ! le démon peut-il agir ainsi ?"          

"Il peut faire cela, et même davantage" dit Jésus attristé.  

"Peut-être, si tu avais été là ..."            

"Non. Je le lui avais dit : "Va et n'aie pas la volonté de retomber dans ton péché". Il l'a voulu. Il savait qu'il voulait le Mal et il l'a voulu. Il est perdu. Différent est celui qui devient possédé par suite de son ignorance primitive et celui qui se livre à la possession, sachant qu'en agissant ainsi il se vend de nouveau au démon. Mais ne parlez pas de lui. C'est un membre retranché, sans espoir. C'est un volontaire du Mal. Louons plutôt le Seigneur pour les victoires qu'Il vous a données. Je connais le nom du coupable et je connais les noms de ceux qui sont sauvés.  Je voyais Satan tomber du Ciel, comme la foudre, grâce à vous et à mon Nom. Parce que j'ai vu aussi vos sacrifices, vos prières, l'amour avec lequel vous alliez vers les malheureux pour faire ce que je vous avais dit de faire. Vous avez agi avec amour, et Dieu vous a bénis. D'autres feront ce que vous faites, mais le feront sans amour. Et ils n'obtiendront pas de conversions... Cependant, ne vous réjouissez pas d'avoir assujettis les esprits, mais réjouissez-vous de ce que vos noms soit écrits au Ciel. Ne les enlevez jamais de là ..."            

"Maître" dit un disciple dont je ne connais pas le nom "quand viendront ceux qui n'obtiendront pas de conversions ? Peut-être quand tu ne seras plus avec nous ?"            

"Non, Agapo, en tout temps."    

"Comment ? Même pendant que tu nous instruis et nous aimes ?"        

"Même alors. Et, pour ce qui est d'aimer, je vous aimerai toujours, même si vous êtes loin de Moi. Mon amour viendra toujours à vous et vous le sentirez".    

"Oh ! C'est vrai, Je l'ai éprouvé un soir que j'étais affligé parce que je ne savais que dire à quelqu'un qui m'interrogeait. J'allais m'enfuir honteusement, mais je me suis souvenu de tes paroles : "N'ayez pas peur, Elles vous seront données au bon moment les paroles qu'il faut dire" et je t'ai invoqué avec mon esprit. J'ai dit : "Certainement Jésus m'aime. J'appelle son amour à mon secours" et l'amour m'est venu, comme un feu, une lumière... une force... L'homme qui était en face de moi m'observait et ricanait, ironique, en faisant des clins d’œil à ses amis. Il était sûr de triompher dans la discussion. J'ai ouvert la bouche, et c'était comme un flot de paroles qui sortait joyeusement de ma bouche imbécile. Maître, es-tu réellement venu ou était-ce une illusion ? Moi, je ne sais pas. Je sais qu'à la fin l'homme et c'était un jeune scribe, m'a jeté les bras au cou, en me disant : "Tu es bienheureux et bienheureux celui qui t'a conduit à cette sagesse" et il me semblait désireux de te chercher. Viendra-t-il ?"          

"La pensée de l'homme est instable comme un mot écrit sur l'eau, et sa volonté est agitée comme l'aile de l'hirondelle qui volette pour le dernier repas de la journée. Mais toi, prie pour lui... Et, oui. C'est Moi qui suis venu à toi. Et avec toi m'ont eu Mathias et Timon, et Jean d'Endor et Simon et Samuel et Jonas. Les uns m'ont remarqué, les autres pas. Mais j'ai été avec vous. Et je serai avec celui qui me sert dans l'amour et la vérité, jusqu'à la fin des siècles."    

"Maître, tu ne nous as pas encore dit si parmi ceux qui sont présents il y aura des personnes sans amour ..."    

"Il n'est pas nécessaire de le savoir. Ce serait un manque d'amour de ma part de manifester du dédain envers un compagnon qui ne sait pas aimer."          

"Mais, y en a-t-il ? Cela, tu peux le dire ..."    

"Il y en a. L'amour est la chose la plus simple, la plus douce et la plus rare qui soit. Et ce n'est pas toujours, même si elle est semée, qu'elle pousse.          

"Mais, si nous ne t'aimons pas, nous, qui peut t'aimer ?" Il y a, pour ainsi dire, de l’indignation parmi les apôtres et les disciples qu'agitent le soupçon et la douleur.        

Jésus abaisse les paupières sur ses yeux. Il cache même son regard pour ne pas donner une indication. Mais il fait l'acte plein de résignation, de douceur et de tristesse des mains qui s'ouvrent avec les paumes en dehors, son acte d'aveu résigné, de constatation résignée, et il dit : "Il devrait en être ainsi. Mais il n'en est pas ainsi. Beaucoup encore ne se connaissent pas, mais Moi, je les connais et j'en ai pitié."          

"Oh ! Maître, Maître ! Mais ce ne sera pas moi, hein ?" demande Pierre en allant tout près de Jésus, écrasant le pauvre Margziam entre lui et le Maître, et jetant ses bras courts et musclés sur les épaules de Jésus, qu'il saisit et secoue, fou de terreur d'être quelqu'un qui n'aime pas Jésus.    

Jésus rouvre les yeux, lumineux et pourtant tristes, et regarde le visage interrogateur et effrayé de Pierre et il lui dit : "Non, Simon de Jonas. Ce n'est pas toi. Tu sais aimer et tu sauras toujours plus aimer. Tu es ma Pierre, Simon de Jonas, une bonne pierre. C'est sur elle que j'appuierai les choses qui me sont les plus chères, et je suis certain que tu les soutiendras sans connaître le trouble."      

"Moi, alors ?"        

"Moi ?"        

"Moi ?" Les questions se répètent comme un écho de bouche en bouche.          

"Paix ! Paix ! Restez tranquilles, et efforcez-vous de posséder tous l'amour."          

"Mais qui de nous sait aimer le plus ?"          

Jésus tourne son regard successivement vers tous : une caresse souriante... puis il abaisse son regard sur Margziam, toujours serré entre Lui et Pierre, et écartant un peu Pierre, et tournant le visage de l'enfant vers la petite foule, il dit : "Voilà celui qui sait aimer le plus parmi vous, L'enfant. Mais ne tremblez pas vous qui avez déjà de la barbe sur les joues et même des fils d'argent dans les cheveux. Quiconque renaît en Moi devient "un enfant". Oh ! allez en paix ! Dites les louanges de Dieu qui vous a appelés car vous voyez réellement de vos yeux les prodiges du Seigneur.  Bienheureux ceux qui verront également ce que vous voyez. Car je vous assure que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré ardemment voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, et que beaucoup de patriarches auraient voulu savoir ce que vous savez et ne l'ont pas su, et que beaucoup de justes auraient voulu entendre ce que vous entendez et n'ont pas pu l'entendre. Mais désormais ceux qui m'aimeront connaîtront toutes choses."          

"Et ensuite ? Quand tu t'en seras allé, comme tu dis ?"    

"Ensuite vous parlerez pour Moi. Et puis... Oh ! les grandes foules, pas pour le nombre, mais pour la grâce de ceux qui verront, sauront et entendront, ce que maintenant vous voyez, savez, entendez ! Oh ! les grandes, les foules aimées de mes "petits-grands" ! Yeux éternels, esprits éternels, oreilles éternelles !  Comment puis-je vous expliquer, à vous qui m'entourez, ce que sera de vivre de manière éternelle, plus qu'éternelle, sans mesure, de ceux qui m'aimeront et que j'aimerai jusqu'à abolir le temps, et ils seront "les citoyens d'Israël" même s'ils vivent quand Israël ne sera plus qu'un souvenir de nation et ils seront les contemporains de Jésus vivant en Israël. Et ils seront avec Moi, en Moi, jusqu'à connaître ce que le temps a effacé et ce que l'orgueil a confondu.  Quel nom leur donnerai-je ? Vous apôtres, vous disciples, les croyants seront appelés "chrétiens". Et ceux-ci ? Quel nom auront-ils ? Un nom qui ne sera connu qu'au Ciel. Quelle récompense auront-ils dès cette terre ? Mon baiser, ma parole, la tiédeur de ma chair. Tout, tout, tout Moi-même. Moi, eux. Eux, Moi. La communion totale...

Allez. Moi, je reste à me délecter l'esprit dans la contemplation de ceux qui, dans l'avenir, me connaîtront et m'aimeront sans réserve. La paix soit avec vous."        
*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/144

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 Les  soixante douze  Apôtres


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 24 Avr - 7:29

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"Au Temple pour les Tabernacles"

Vision du jeudi 20 septembre 1945

Jésus se dirige vers le Temple. Il est précédé par les disciples en groupes, et suivi par les femmes disciples en groupe : sa Mère, Marie de Cléophas, Marie Salomé, Suzanne, Jeanne de Chouza, Élise de Béthsur, Annalia de Jérusalem, Marthe et Marcelle. Marie de Magdala n'est pas là. Autour de Jésus, les douze apôtres et Margziam.          

Jérusalem est dans la pompe de ses jours de solennité. Des gens sur toutes les routes, et de toutes les régions. Cantiques, discours, murmures de prières, imprécations des âniers, quelques pleurs de bébés et, au-dessus de tout cela, un ciel clair qui se montre entre les maisons et un soleil qui descend joyeux pour raviver les couleurs des vêtements, pour embraser les couleurs mourantes des tonnelles et des arbres que l'on aperçoit ça et là au-delà des murs des jardins clos ou des terrasses.    

Parfois Jésus croise des personnes de sa connaissance et le salut est plus ou moins respectueux selon l'humeur de celui qu'il croise. C'est ainsi qu'est profond, mais condescendant, celui de Gamaliel. Ce dernier regarde fixement Etienne, qui lui sourit du groupe des disciples, et qu'après s'être incliné devant Jésus, Gamaliel appelle à part et lui dit quelques mots, après quoi Étienne revient dans son groupe. Plein de vénération est le salut du vieux chef de la synagogue Cléophas d'Emmaüs, qui se dirige avec ses concitoyens vers le Temple. Dur comme une malédiction la réponse au salut de Jésus des pharisiens de Capharnaüm.      

De la part des paysans de Giocana, conduits par l'intendant, c'est un prosternement dans la poussière de la route pendant qu'ils baisent les pieds de Jésus. La foule s'arrête pour observer avec étonnement ce groupe d'hommes qui. à un carrefour se précipitent en criant aux pieds d'un homme jeune qui n'est pas un pharisien ni un scribe renommé, qui n'est pas un satrape ni un courtisan puissant, et quelqu'un demande qui c'est. Et un chuchotement se répand : "C'est le Rabbi de Nazareth, celui dont on dit qu'il est le Messie."      
     
Prosélytes et gentils l'entourent alors avec curiosité, poussant le groupe contre le mur, créant un encombrement dans la toute petite place, jusqu'à ce qu'un groupe d'âniers les disperse en maudissant l'obstruction. Mais la foule, sans tarder, se rassemble de nouveau, séparant les femmes des hommes, exigeante, brutale dans ses manifestations qui sont encore de la foi. Tout le monde veut toucher les vêtements de Jésus, Lui dire un mot, l'interroger. Et c'est un effort inutile parce que leur hâte elle-même, leur anxiété, leur agitation pour passer aux premiers rangs, en se repoussant mutuellement, fait que personne n'y réussit, et même les questions et les réponses se fondent en une rumeur inintelligible.

Le seul qui s'arrache à la scène, c'est le grand-père de Margziam, qui a répondu par un cri au cri de son petit-fils et, tout de suite après avoir vénéré le Maître, a serré sur son cœur son enfant et se tenant ainsi, appuyé sur les talons, les genoux à terre, l'a assis sur son sein, l'admire et le caresse avec des larmes et des baisers joyeux, le questionne et l'écoute. Le vieillard est déjà au Paradis, tant il est heureux.    

Les soldats romains accourent, croyant qu'il y a quelque rixe et se font un passage. Mais, quand ils voient Jésus, ils ont un sourire et se retirent tranquillement, se bornant à conseiller à ceux qui sont là de laisser libre l'important carrefour. Et Jésus obéit de suite, profitant de l'espace libre qu'ont fait les romains qui le précèdent de quelques pas comme pour Lui ouvrir le chemin, en réalité pour revenir à leur poste de garde car la garnison romaine est très renforcée, comme si Pilate savait qu'il y a du mécontentement dans la foule et comme s'il craignait un soulèvement dans ces jours où Jérusalem est remplie d'hébreux venus de toute part.        

Et il est beau de le voir aller, précédé du détachement romain comme un roi dont on dégage la route pendant qu'il se rend à ses propriétés. Il a dit, tout en se déplaçant, à l'enfant et au vieillard : "Restez ensemble et suivez-moi" et à l'intendant : "Je te prie de me laisser tes hommes. Ils seront mes hôtes jusqu'au soir."      

L'intendant répond avec déférence : "Qu'il en soit en tout comme tu veux" et il s'en va seul après un profond salut.            

Il est désormais près du Temple, et le fourmillement de la foule, réellement comme des fourmis près de la fourmilière, est encore plus dense, lorsqu'un paysan de Giocana crie : "Voici le maître !" et, imité par les autres, il tombe à genoux pour le saluer. Jésus reste debout au milieu du groupe des paysans parce qu'ils étaient serrés autour de Lui, et il tourne son regard vers le point indiqué. Il rencontre le regard d'un pharisien richement vêtu, qui n'est pas nouveau pour moi, mais je ne sais pas où je l'ai vu. Le pharisien Giocana est avec d'autres de sa caste : un tas d'étoffes précieuses, de franges, de boucles, de ceintures, de phylactères, tout cela plus ample que d'ordinaire.

Giocana regarde attentivement Jésus : un regard de pure curiosité mais pourtant pas irrévérencieux. Il a même un salut plutôt empesé : il incline tout juste la tête. Mais c'est toujours un salut auquel Jésus répond avec déférence. Et même deux ou trois autres pharisiens saluent pendant que d'autres regardent avec mépris ou font semblant de regarder ailleurs, et un seul lance une insulte. C'est sûr car je vois que ceux qui entourent Jésus sursautent, et même Giocana se retourne tout d'un coup pour foudroyer du regard l'insulteur, un homme plus jeune que lui, aux traits marqués et durs.    
 
Quand on les a dépassés et les paysans osent parler, l'un d'eux dit : "C'est Doras, Maître, celui qui t'a maudit."    

"Laisse-le faire. J'ai vous qui me bénissez" dit calmement Jésus.          

Appuyé, avec d'autres, à une archivolte, se trouve Manaën, et comme il voit Jésus, il lève les bras avec une exclamation de joie : "C'est une agréable journée, puisque je te trouve !" et il vient vers Jésus, suivi de ceux qui l'accompagnent. Il le vénère sous l'archivolte ombragée où les voix résonnent comme sous une coupole.            

Juste au moment où il le vénère, passent tout près du groupe apostolique les cousins Simon et Joseph avec d'autres nazaréens... et ils ne saluent pas... Jésus les regarde avec tristesse mais ne dit rien. Jude et Jacques, excités, se parlent entre eux. Et Jude s'enflamme d'indignation et puis il part en courant, sans que son frère puisse le retenir. Mais Jésus le rappelle d'un si impérieux : "Jude, viens ici !" que le fils agité d'Alphée revient en arrière...  
   
"Laisse-les faire. Ce sont des semences qui n'ont pas encore senti le printemps. Laisse-les dans l'obscurité de la motte rétive. Je les pénétrerai quand même, même si la motte devient du jaspe qui enveloppe la semence. Je le ferai au moment voulu."  

Mais plus forts que la réponse de Jude d'Alphée, résonnent les pleurs de Marie d'Alphée, désolée. La longue plainte d'une personne humiliée...          
Mais Jésus ne se retourne pas pour la consoler bien que cette plainte résonne nettement sous l'archivolte qui lui fait de multiples échos. Il continue de parler avec Manaën qui lui dit : "Ceux qui sont avec moi, sont des disciples de Jean. Ils veulent, comme moi, t'appartenir."

"La paix soit aux bons disciples. Là, en avant, ce sont Mathias, Jean et Siméon, avec Moi pour toujours. Je vous accueille comme je les ai accueillis parce que m'est cher tout ce qui me vient du saint Précurseur."

Et, après avoir rejoint l'enceinte du Temple, Jésus donne des ordres à l'Iscariote et à Simon le Zélote pour les achats d'usage et les offrandes d'usage. Puis il appelle le prêtre Jean et dit : "Toi qui appartiens à ce lieu, tu t'occuperas d'inviter quelque lévite que tu sais digne de connaître la Vérité. Car vraiment, cette année, je puis célébrer une fête joyeuse. Jamais plus il n'y aura un jour aussi doux..."

"Pourquoi, Seigneur ?" demande le scribe Jean.    

"Parce que je vous ai autour de Moi, tous, présents visiblement ou spirituellement."  

"Mais toujours nous y serons ! Et avec nous beaucoup d'autres" affirme avec véhémence l'apôtre Jean et tous font chorus.            

Jésus sourit et se tait pendant que le prêtre Jean va en avant avec Etienne dans le Temple pour exécuter l'ordre. Jésus lui crie par derrière : "Rejoignez-nous au Portique des Païens."

Ils entrent et presque aussitôt rencontrent Nicodème qui fait un profond salut, mais ne s'approche pas de Jésus. Pourtant il échange avec Jésus un sourire entendu et paisible.

Pendant que les femmes s'arrêtent à l'endroit qui leur est permis, Jésus, avec les hommes, se rend à la prière à l'endroit réservé aux hébreux, et puis il revient, après avoir accompli tous les rites, pour retrouver ceux qui l'attendent au Portique des Païens.    

Les portiques très vastes et très élevés sont remplis d'une foule qui écoute les instructions des rabbins. Jésus se dirige vers l'endroit où il voit arrêtés les deux apôtres et les deux disciples envoyés en avant. Tout de suite on fait cercle autour de Lui, et aux apôtres et disciples s'unissent aussi d'autres personnes nombreuses qui étaient ça et là dans la cour de marbre remplie de gens. La curiosité est telle que certains élèves des rabbins, je ne sais si c'est spontanément ou envoyés par les maîtres, s'approchent du cercle qui se serre autour de Jésus.          

Jésus demande à brûle-pourpoint : "Pourquoi vous pressez-vous autour de Moi ? Dites-le. Vous avez des rabbis connus et sages, bien vus de tout le monde. Moi, je suis l'Inconnu et le Mal vu. Pourquoi alors venez-vous à Moi ?"        

"Parce que nous t'aimons" disent certains, et d'autres : "Parce que tu as des paroles différentes des autres", et d'autres encore : "Pour voir tes miracles" et "Parce que nous avons entendu parler de Toi" et "Parce que Toi seul as des paroles de vie éternelle et des œuvres qui correspondent aux paroles" et enfin : "Parce que nous voulons nous unir à tes disciples"      

Jésus regarde les gens au fur et à mesure qu'ils parlent comme s'il voulait les transpercer par le regard pour lire leurs impressions les plus cachées, et certains, ne résistant pas à ce regard, s'éloignent ou bien se cachent derrière une colonne ou des gens plus grands qu'eux.    

Jésus reprend :  "Mais savez-vous ce que cela veut dire et ce que cela impose de venir derrière Moi ? Je vais répondre à ces seules paroles, parce que la curiosité ne mérite pas qu'on lui réponde et parce que celui qui a faim de mes paroles me donne, en conséquence, son amour et désire s'unir à Moi. Car, parmi ceux qui ont parlé, il y a deux groupes : les curieux, dont je ne m'occupe pas, les volontaires que j'instruis, sans feinte, de la sévérité de cette vocation.      

Venir à Moi comme disciple, cela veut dire renoncer à tous les amours pour un seul amour : le mien. Amour égoïste pour soi-même, amour coupable pour les richesses, pour la sensualité ou la puissance, amour honnête pour l'épouse, amour saint pour la mère, le père, amour affectueux des fils et des frères ou pour les fils et les frères, tout doit céder à mon amour, si on veut être mien. En vérité je vous dis que plus libres que les oiseaux qui planent dans les cieux doivent être mes disciples, plus libres que les vents qui parcourent les espaces sans que personne les retienne, personne ni rien. Libres, sans lourdes chaînes, sans lacets d'amour matériel, sans même les fils d'araignée fins des plus légères barrières. L'esprit est comme un papillon délicat enfermé dans un lourd cocon de chair, et son vol peut s'alourdir ou s'arrêter tout a fait, par l'action d'une iridescente et impalpable toile d'araignée, l'araignée de la sensualité, du manque de générosité dans le sacrifice. Moi, je veux tout, sans réserve. L'esprit a besoin de cette liberté de donner, de cette générosité de donner, pour pouvoir être certain de ne pas rester pris dans la toile d'araignée des affections, des coutumes, des réflexions, des peurs, tendues comme les fils de cette araignée monstrueuse qu'est Satan, voleur des âmes.          

Si quelqu'un veut venir à Moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu'à sa vie, il ne peut être mon disciple. J'ai dit : "hait saintement". Vous, dans votre cœur, vous dites : "La haine, Lui l'enseigne, n'est jamais sainte. Lui, donc se contredit". Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l'amour, la passion chamelle de l'amour pour le père et la mère, l'épouse et les enfants, les frères et les sœurs, et la vie elle-même mais, d'autre part, j'ordonne d'aimer avec la liberté légère, qui est le propre des esprits, les parents et la vie.
     
Aimez-les en Dieu et pour Dieu, ne faisant jamais passer Dieu après eux, vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c'est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement les parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang non pas un poids mais une aile, non pas une faute, mais la justice. Même votre vie, vous devez être prêts à la haïr pour me suivre. Hait sa vie celui qui, sans peur de la perdre ou de la rendre humainement triste, la consacre à mon service. Mais ce n'est qu'un semblant de haine. Un sentiment qui est appelé de manière incorrecte : "haine", par la pensée de l'homme qui ne sait pas s'élever, de l'homme uniquement terrestre, de peu supérieur à la brute. En réalité cette haine apparente qui est le refus des satisfactions sensuelles à l'existence, pour donner une vie toujours plus grande à l'esprit, c'est de l'amour. C'est de l'amour, le plus élevé qui existe, le plus béni.  

Ce refus des basses satisfactions, cette interdiction de la sensualité des affections, ce risque des reproches et des commentaires injustes, des punitions, des répudiations, des malédictions et, peut-être des persécutions, est une suite de peines. Mais il faut les embrasser et se les imposer comme une croix, un gibet sur lequel on expie toutes les fautes passées pour aller justifiés vers Dieu, et par lequel on obtient de Dieu toute grâce vraie, puissante, sainte, pour ceux que nous aimons. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, celui qui ne sait pas le faire, ne peut pas être mon disciple.      

Pensez-y donc beaucoup, beaucoup, vous qui dites : "Nous sommes venus parce que nous voulons nous unir à tes disciples". Ce n'est pas de la honte, mais de la sagesse, de se peser, de se juger, d'avouer à soi-même et aux autres: "Je n'ai pas l'étoffe d'un disciple". Et quoi ? Les païens ont, à la base de l'un de leurs enseignements, la nécessité de "se connaître soi-même", et vous, Israélites, pour conquérir le Ciel, vous ne sauriez pas le faire ?    

Car, rappelez-le vous toujours, bienheureux ceux qui viendront à Moi. Mais, plutôt que de venir pour me trahir Moi et Celui qui m'a envoyé, il vaut mieux ne pas venir du tout et rester les fils de la Loi comme vous l'avez été jusqu'à présent.      

Malheur à ceux qui, ayant dit : "Je viens", nuisent au Christ en trahissant l'idée chrétienne, en scandalisant les petits, les gens honnêtes ! Malheur à eux ! Et pourtant il y en aura et toujours il y en aura !        

Imitez donc celui qui veut construire une tour. Il commence par calculer attentivement les dépenses nécessaires et il compte son argent pour voir s'il a de quoi la terminer pour qu'après avoir fait les fondations il ne doive pas suspendre les travaux parce qu'il n'a plus d'argent. En ce cas, il perdrait aussi ce qu'il possédait avant, en restant sans tour et sans talents et en échange il s'attirerait les moqueries du peuple qui dirait : "Il a commencé à construire sans pouvoir finir. Maintenant, il peut s'emplir l'estomac avec les ruines de sa construction inachevée".          

Imitez encore les rois de la terre, en faisant servir les pauvres événements du monde à un enseignement surnaturel. Eux, quand ils veulent faire la guerre à un autre roi, examinent tout avec calme et attention, le pour et le contre, ils réfléchissent pour voir si l'intérêt de la conquête vaut le sacrifice de la vie des sujets, ils étudient s'il est possible de conquérir ce lieu, si leurs troupes, inférieures de moitié en nombre à celles de leur rival, même si elles sont plus combatives, peuvent vaincre, et pensant avec justesse qu'il est improbable que dix mille viennent à bout de vingt mille, avant que se produise la rencontre ils envoient au rival une ambassade avec de riches présents, et apaisant le rival déjà inquiet des mouvements de troupes de l'autre, le désarment par des témoignages d'amitié, font disparaître ses soupçons et font avec lui un traité de paix, en vérité toujours plus avantageux qu'une guerre, aussi bien humainement que spirituellement.  
     
Ainsi vous devez agir avant de commencer la nouvelle vie et se mettre contre le monde. Parce que voici ce qu'implique d'être mes disciples : aller contre le tourbillonnement et la violence de l'entraînement du monde, de la chair, de Satan. Et si vous ne vous sentez pas le courage de renoncer à tout par amour pour Moi, ne venez pas à Moi, parce que vous ne pouvez pas être mes disciples."        

"C'est bien. Ce que tu dis est vrai" admet un scribe qui s'est mêlé au groupe. "Mais si nous nous dépouillons de tout, avec quoi allons-nous te servir ensuite ? La Loi a des commandements qui sont comme de la monnaie que Dieu donne à l'homme pour que, en s'en servant, il se procure la vie éternelle. Tu dis : "Renoncez a tout" et tu indiques le père, la mère, les richesses, les honneurs. Dieu a pourtant donné ces choses et nous a dit, par la bouche de Moïse, de s'en servir saintement pour paraître juste aux yeux de Dieu. Si tu nous enlèves tout, qu'est-ce que tu nous donnes ?"          

"Le véritable amour, je l'ai dit, ô rabbi. Je vous donne ma doctrine qui n'enlève pas un iota à la Loi ancienne, mais au contraire la perfectionne."          

"Alors, nous sommes tous des disciples égaux parce que nous avons tous les mêmes choses."        

"Nous les avons tous, selon la Loi mosaïque. Pas tous selon la Loi perfectionnée par Moi selon l'Amour. Mais tous n'atteignent pas, dans cette Loi, la même somme de mérites. Même parmi les disciples qui m'appartiennent, tous n'arriveront pas à avoir une égale somme de mérites et certains, parmi eux, non seulement n'auront pas cette somme, mais perdront aussi leur unique monnaie : leur âme."    

"Comment ? À qui on a donné davantage, il restera davantage. Tes disciples, ou mieux tes apôtres, te suivent dans ta mission et sont au courant de tes façons de faire, ils ont reçu énormément, tes disciples effectifs ont beaucoup reçu, moins ceux qui ne sont disciples que de nom, rien ceux qui, comme moi, ne t'écoutent que par hasard. Il est évident que les apôtres recevront énormément au Ciel, beaucoup les disciples effectifs, moins ceux qui ne le sont que de nom, rien ceux qui sont comme moi."          

"Humainement c'est évident, et c'est mal aussi humainement. Car tous ne sont pas capables de faire fructifier les biens qu'ils ont reçus. Écoute cette parabole et pardonne-moi si je développe trop ici mon enseignement. Mais Moi je suis l'hirondelle de passage et je ne séjourne que peu de temps dans la Maison du Père, car je suis venu pour le monde entier et ce petit monde du Temple de Jérusalem ne veut pas que je suspende mon vol et que je reste là où la gloire de Dieu m'appelle."        

"Pourquoi dis-tu cela ?"            

"Parce que c'est la vérité."        

Le scribe regarde autour de lui, et puis il baisse la tête. Que ce soit la vérité, il le voit écrit sur trop de visages de membres du Sanhédrin, de rabbis et de pharisiens qui ont grossi de plus en plus le groupe qui entoure Jésus. Visages bleus de rage ou rouges de colère, regards qui équivalent à des paroles de malédiction et crachats empoisonnés, rancœur qui fermente de tous côtés, désir de brutaliser le Christ, qui reste seulement un désir par peur de la foule qui entoure le Maître, dévouée et prête à tout pour le défendre, peur aussi peut-être d'être punis par Rome qui est bienveillante envers le doux Maître galiléen.            

Jésus se remet calmement à exposer sa pensée par la parabole : "Un homme, qui était sur le point de faire un long voyage et de s'absenter pour longtemps, appela tous ses serviteurs et leur confia tous ses biens. À l'un il donna cinq talents d'argent, à un autre deux talents d'argent, à un troisième un seul talent d'or [1]. À chacun selon sa situation et son habileté. Et puis il partit.          
     
Maintenant le serviteur qui avait reçu cinq talents d'argent s'en alla faire valoir habilement ses talents et, après quelque temps, ceux-ci lui en rapportèrent cinq autres. Celui qui avait reçu deux talents fit la même chose et il doubla la somme qu'il avait reçue. Mais celui auquel le maître avait donné davantage, un talent d'or pur, paralysé par la peur de ne pas savoir faire, par celle des voleurs, de mille choses chimériques et surtout par la paresse, fit un grand trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.          

De nombreux mois passèrent, et le maître revint. Il appela tout de suite ses serviteurs pour qu'ils lui rendissent l'argent donné en dépôt. Celui qui avait reçu cinq talents d'argent se présenta et il dit : "Voici, mon seigneur. Tu m'en as donné cinq. Comme il me semblait qu'il était mal de ne pas faire fructifier l'argent que tu m'avais donné, je me suis débrouillé et je t'ai gagné cinq autres talents. Je n'ai pas pu faire davantage...". "C'est bien, très bien, serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle pour le peu. actif et honnête. Je te donnerai de l'autorité sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître".      

Puis celui qui avait reçu deux talents se présenta et dit : "Je me suis permis d'employer tes biens dans ton intérêt. Voici les comptes qui montrent comment j'ai employé ton argent. Tu vois ? Il y avait deux talents d'argent, maintenant il y en a quatre. Es-tu content. mon seigneur ?" Et le maître fit au bon serviteur la même réponse qu'au premier.        

Arriva en dernier celui qui, jouissant de la plus grande confiance de son maître, avait reçu le talent d'or. Il le sortit de sa cachette et il dit : "Tu m'as confié la plus grande valeur parce que tu sais que je suis prudent et fidèle, comme moi je sais que tu es intransigeant et exigeant, et que tu ne supportes pas des pertes pour ton argent mais en cas de perte, tu t'en prends à celui qui est près de toi. Car, en vérité, tu moissonnes où tu n'as pas semé et tu récoltes où tu n'as rien répandu, ne faisant pas cadeau de la moindre pièce de monnaie à ton banquier ou à ton régisseur, pour aucune raison. Il te faut autant d'argent que tu en réclames. Or moi, craignant de diminuer ce trésor, je l'ai pris et l'ai caché. Je ne me suis fié à personne ni non plus à moi-même. Maintenant, je l'ai déterré et je te le rends. Voici ton talent".        

"O serviteur injuste et paresseux ! En vérité, tu ne m'as pas aimé puisque tu ne m'as pas connu et que tu n'as pas aimé mon bien-être, ayant laissé mon argent improductif. Tu as trahi l'estime que j'avais eue pour toi et c'est toi-même qui te contredis, t'accuses et te condamnes. Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, que je récolte où je n'ai rien répandu. Et pourquoi alors n'as-tu pas fait en sorte que je puisse moissonner et récolter ? C'est ainsi que tu réponds à ma confiance ? C'est ainsi que tu me connais ? Pourquoi n'as-tu pas porté mon argent aux banquiers pour qu'à mon retour je le retire avec les intérêts ? Je t'avais instruit avec un soin particulier dans ce but et toi, paresseux et imbécile, tu n'en as pas tenu compte. Que te soit donc enlevé le talent et tout autre bien, et qu'on le donne à celui qui a les dix talents".    

"Mais lui en a déjà dix alors que celui-ci reste sans rien..." lui objecta-t-on.          

"C'est bien. À celui qui possède et le fait fructifier, il sera donné encore davantage et au point qu'il surabonde. Mais à celui qui n'a pas parce qu'il n'a pas la volonté d'avoir, on enlèvera ce qui lui a été donné. Quant au serviteur inutile qui a trahi ma confiance et a laissé improductifs les dons que je lui avais fait, qu'on l'expulse de ma propriété et qu'il s'en aille pleurer et se ronger le cœur".    

Voilà la parabole. Comme tu le vois, ô rabbi, à qui avait reçu le plus il est resté le moins, car il n'a pas su mériter de conserver le don de Dieu. Et il n'est pas dit qu'un de ceux dont tu dis qu'ils ne sont disciples que de nom ayant par conséquent peu de chose à faire valoir et même de ceux qui, comme tu dis, m'entendent par hasard et qui n'ont comme unique capital que leur âme, n'arrive pas à avoir le talent d'or et même ce qu'il aura rapporté, qu'on aura enlevé à quelqu'un qui avait davantage reçu. Infinies sont les surprises du Seigneur parce qu'innombrables sont les réactions de l'homme. Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des Israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie."            

Jésus se tait, et comme s'il voulait couper court à toute discussion, se tourne vers l'enceinte du Temple. Mais un docteur de la Loi, qui s'était assis pour écouter sérieusement sous le portique, se lève et s'avance en demandant :  "Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? Tu as répondu à d'autres, réponds-moi à moi aussi."    

"Pourquoi veux-tu me tenter ? Pourquoi veux-tu mentir ? Espères-tu que je dise des choses qui déforment la Loi parce que je lui ajoute des idées plus lumineuses et plus parfaites ? Qu'est-ce qui est écrit dans la Loi ? Réponds ! Quel est son principal commandement ?"
     

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de toute ton intelligence. Tu aimeras ton prochain comme toi-même"  

"Voilà, tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie éternelle."          

"Et, qui est mon prochain ? Le monde est plein de gens qui sont bons et mauvais, connus ou inconnus, amis et ennemis d'Israël. Qui est mon prochain ?"          

"Un homme qui allait de Jérusalem à Jéricho, par les défilés des montagnes, tomba aux mains de voleurs. Ceux-ci, après l'avoir cruellement blessé, le dépouillèrent de tout son avoir et même de ses vêtements, le laissant plus mort que vif sur le bord de la route.

Par le même chemin, passa un prêtre qui avait terminé son office au Temple. Oh ! il était encore parfumé par les encens du Saint! Et il aurait dû avoir l'âme parfumée de bonté surnaturelle et d'amour puisqu'il avait été dans la Maison de Dieu, pour ainsi dire au contact du Très-Haut. Le prêtre avait hâte de revenir à sa maison. Il regarda donc le blessé, mais ne s'arrêta pas. Il passa outre rapidement laissant le malheureux sur le bord du chemin.      

Un lévite vint à passer. Devait-il se contaminer, lui qui devait servir au Temple ? Allons donc ! Il releva son vêtement pour ne pas se souiller de sang. Il jeta un regard fuyant sur celui qui gémissait dans son sang et hâta le pas vers Jérusalem, vers le Temple.          

En troisième lieu, venant de la Samarie, en direction du gué, arriva un samaritain. Il vit le sang, s'arrêta, découvrit le blessé dans le crépuscule qui avançait, descendit de sa monture, s'approcha du blessé, lui donna des forces avec une gorgée d'un vin généreux. Il déchira son manteau pour en faire des bandages, puis il lava les blessures avec du vinaigre et les oignit avec de l'huile, et le banda affectueusement. Après avoir chargé le blessé sur sa monture, il conduisit avec précaution l'animal, soulevant en même temps le blessé, le réconfortant par de bonnes paroles sans se préoccuper de la fatigue et sans dédain pour ce blessé, bien qu'il fût de nationalité juive. Arrivé en ville, il le conduisit à l'auberge, le veilla toute la nuit et à l'aube, voyant qu'il allait mieux, le confia à l'hôtelier lui donnant d'avance des deniers pour le payer et lui dit : "Aies-en soin comme si c'était moi-même. À mon retour, ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai, et bonne mesure si tu as bien fait ce qu'il fallait". Et il s'en alla.      

Docteur de la Loi, réponds-moi. Lequel de ces trois a été le "prochain" pour l'homme tombé aux mains des voleurs ? Le prêtre, peut-être ? Peut-être le lévite ? Ou non pas plutôt le samaritain ? Il ne se demanda pas qui était le blessé, pourquoi il était blessé, s'il agissait mal en le secourant, en perdant son temps, son argent et en risquant d'être accusé de l'avoir blessé ?"          
Le docteur de la Loi répond : "Le prochain c'est ce dernier car il a usé de miséricorde."

"Toi aussi, fais la même chose et tu aimeras le prochain et Dieu dans le prochain, méritant ainsi la vie éternelle."      

Personne n'ose plus parler et Jésus en profite pour rejoindre les femmes qui l'attendaient près de l'enceinte et, avec elles, aller de nouveau dans la ville. Maintenant aux disciples se sont unis deux prêtres, ou plutôt un prêtre et un lévite, ce dernier très jeune, l'autre d'âge patriarcal.            

Mais Jésus maintenant parle avec sa Mère, ayant au milieu, entre Lui et elle, Margziam. Et il lui demande : "Tu m'as entendu, Mère ?"      

"Oui, mon Fils, et à la tristesse de Marie de Cléophas s'est ajoutée la mienne. Elle a pleuré un peu avant d'entrer au Temple..."            

"Je le sais Mère, et j'en connais le motif. Mais elle ne doit pas pleurer. Seulement prier."

"Oh ! Elle prie tant ! Ces soirs-ci, dans sa cabane, entre ses fils endormis, elle priait et pleurait. Je l'entendais pleurer à travers la mince paroi de feuillage voisine. De voir à quelques pas Joseph et Simon, tout près mais ainsi séparés !... Et elle n'est pas la seule à pleurer. Avec moi a pleuré Jeanne qui te paraît si sereine..."        

"Pourquoi, Mère ?"          

"Parce que Chouza... a une conduite... inexplicable. Il la seconde un peu en tout. Il la repousse un peu en tout. S'ils sont seuls et que personne ne les voit, c'est le mari exemplaire de toujours. Mais si avec lui il y a d'autres personnes, de la Cour c'est naturel, voilà alors qu'il devient autoritaire et méprisant pour sa douée épouse. Elle ne comprend pas pourquoi..."    

"Moi, je te le dis. Chouza est serviteur d'Hérode, comprends-moi, Mère. "Serviteur". Moi, je ne le dis pas à Jeanne pour ne pas lui causer de la douleur. Mais c'est ainsi. Quand il ne craint pas de blâme et de moquerie du souverain, c'est le bon Chouza. Quand il peut les craindre, il n'est plus le même."      

"C'est parce que Hérode est très irrité à cause de Manaën et..."  

"Et parce que Hérode est devenu fou par le remords tardif d'avoir cédé à Hérodiade. Mais Jeanne a déjà tant de bien dans sa vie. Elle doit, sous le diadème, porter son cilice."

"Annalia aussi pleure..."            

"Pourquoi ?"        

"Parce que le fiancé se retourne contre Toi."            

"Qu'elle ne pleure pas. Dis-le-lui. C'est une résolution. Une bonté de Dieu. Son sacrifice amènera de nouveau Samuel au Bien. Pour le moment ce dernier la laissera libre de pressions pour le mariage. Je lui ai promis de la prendre avec Moi. Elle me précédera dans la mort..."          

"Fils !..." Marie serre la main de Jésus. Son visage devient exsangue.  

"Maman bien aimée ! C'est pour les hommes. Tu le sais. C'est pour l'amour des hommes. Buvons notre calice de bon cœur, n'est-ce pas ?"            

Marie avale ses larmes et répond : "Oui." Un "oui" tellement déchiré et déchirant.

Margziam lève le visage et dit à Jésus : "Pourquoi dis-tu ces choses si dures qui attristent la Mère ? Moi, je ne te laisserai pas mourir. Comme j'ai défendu les agneaux, ainsi je te défendrai."    

Jésus le caresse et, pour remonter le moral des deux affligés, il demande à l'enfant: "Que vont faire maintenant tes brebis ? Tu ne les regrettes pas ?"          

"Oh ! je suis avec Toi ! Cependant j'y pense toujours, et je me demande : "Est-ce que Porphyrée les aura amenées au pâturage ? et aura-t-elle veillé à ce que Spuma n'aille pas dans le lac ?" Elle est si vive, Spuma, sais-tu ? Sa mère l'appelle, l'appelle... Mais rien à faire ! Elle fait ce qu'elle veut. Et Neve, si gloutonne qu'elle mange à s'en rendre malade ? Sais-tu, Maître ? Moi, je comprends ce que c'est que d'être prêtre en ton Nom. Mieux que les autres je le comprends. Eux (et il montre de la main les apôtres qui viennent derrière) eux, ils disent tant de belles paroles, font tant de projets... pour ensuite. Moi, je dis : "Je ferai le berger pour les hommes comme pour les brebis. Et cela suffira". La Mère, la mienne et la tienne, m'a dit hier un si beau passage des prophètes... et m'a dit : "C'est exactement ainsi qu'est notre Jésus". Et moi, dans mon cœur, j'ai dit : "Et moi aussi, je serai tout à fait ainsi". Puis j'ai dit à notre Mère : "Pour le moment, je suis agneau, ensuite je serai berger. Au contraire, maintenant Jésus est Berger et puis il est aussi Agneau. Mais toi, tu es toujours l'Agnelle, seulement notre Agnelle blanche, belle, aimée, aux paroles plus douées que le lait. C'est pour cela que Jésus est tellement Agneau : parce qu'il est né de toi, Agnelle du Seigneur".            

Jésus se penche vivement et l'embrasse. Puis il demande : "Tu veux donc vraiment être prêtre ?"    

"Certainement, mon Seigneur ! C'est pour cela que je m'efforce de devenir bon et de tant savoir. Je vais toujours près de Jean d'Endor. Il me traite toujours en homme et avec tant de bonté. Je veux être berger des brebis dévoyées et non dévoyées, et médecin-berger de celles qui sont blessées et fracturées, comme dit le Prophète. Oh ! que c'est beau !" et l'enfant saute en battant des mains.          

"Qu'est-ce qu'il a, cette petite tête noire, à être si heureux ?" demande Pierre en s'approchant.

"Il voit sa route. Nettement, jusqu'à la fin... Et Moi, je consacre la vision qu'il en a, avec mon "oui".      

Ils s'arrêtent devant une haute maison qui, si je ne me trompe, est du côté du faubourg d'Ophel, mais l'endroit est plus riche.

"Est-ce ici que nous nous arrêtons ?"            

"C'est la maison que Lazare m'a offerte pour le banquet de réjouissance. Marie est déjà là."

"Pourquoi n'est-elle pas venue avec nous ? Par peur des moqueries ?"          

"Oh ! non ! Je lui l'ai seulement ordonné."    

"Pourquoi, Seigneur ?"

"Parce que le Temple est plus susceptible qu'une épouse enceinte. Tant que je le peux, et non par lâcheté, je ne veux pas le heurter."      

"Cela ne te servira à rien, Maître. Moi, si j'étais Toi, non seulement je le heurterais, mais je le jetterais en bas du Moriah avec tous ceux qui sont dedans."    

"Tu es un pécheur, Simon. Il faut prier pour ses propres semblables, non pas les tuer."

"Je suis un pécheur. Mais, Toi, non... et... tu devrais le faire."      

"Il y aura quelqu'un pour le faire. Et après qu'on aura atteint la mesure du péché."      

"Quelle mesure ?"          

"Une mesure telle qu'elle emplira tout le Temple et débordera sur Jérusalem. Tu ne peux comprendre... Oh ! Marthe ! Ouvre donc ta maison au Pèlerin !"          

Marthe se fait reconnaître et ouvrir. Ils entrent tous dans un long atrium qui débouche dans une cour pavée possédant quatre arbres aux quatre coins. Une vaste salle s'ouvre au-dessus du rez-de-chaussée et, par les fenêtres ouvertes, on découvre toute la Cité avec ses montées et descentes. J'en conclus donc que la maison est sur les pentes sud ou sud-est de la ville.        

La salle est préparée pour un très grand nombre d'hôtes. Des tables, en grand nombre, sont disposées parallèlement. Une centaine de personnes peuvent s'y restaurer commodément. Marie-Madeleine accourt. Elle était ailleurs, occupée dans les communs, et elle se prosterne devant Jésus. Lazare arrive aussi, avec un sourire bienheureux sur son visage maladif. Les hôtes entrent peu à peu, certains un peu embarrassés, d'autres avec plus d'assurance. Mais la gentillesse des femmes les met vite à l'aise.

Le prêtre Jean amène à Jésus les deux qu'il a pris au Temple. "Maître, mon bon ami Jonathas et mon jeune ami Zacharie. Ce sont de vrais Israélites, sans malice et sans rancœur."            

"Paix à vous. Je suis heureux de vous avoir. Il faut observer le rite, même dans ces douces coutumes. Il est beau que la Foi ancienne donne une main amie à la nouvelle Foi venue de son propre cep. Assoyez-vous à mes côtés en attendant qu'arrive l'heure du repas."        

Le patriarcal Jonathas parle, alors que le jeune lévite regarde ça et là, curieux, étonné, et peut-être même intimidé. Je pense qu'il veut se donner un air dégagé, mais qu'en réalité il est comme un poisson hors de l'eau. Heureusement Etienne vient à son secours et lui amène l'un après l'autre les apôtres et les principaux disciples.          

Le vieux prêtre dit, en caressant sa barbe neigeuse : "Quand Jean est venu me trouver, justement moi, son maître, pour me montrer sa guérison, j'ai voulu te connaître. Mais, Maître, je ne sors pour ainsi dire plus de mon enceinte. Je suis vieux... J'espérais te voir cependant avant de mourir et Jéhovah m'a exaucé. Qu'il en soit loué ! Aujourd'hui je t'ai entendu au Temple. Tu surpasses Hillel, l'ancien, le sage. Je ne veux pas, même je ne peux douter que tu es Celui que mon cœur attend. Mais sais-tu ce que c'est que d'avoir bu pendant près de quatre-vingts ans la foi d'Israël comme elle est devenue pendant des siècles... d'élaboration humaine ? Elle est devenue notre sang. Et je suis si vieux ! T'entendre, c'est comme boire de l'eau qui sort d'une source fraîche. Oh ! Oui ! Une eau vierge ! Mais moi... mais moi, je suis saturé de l'eau usée qui vient de si loin... que tant de choses ont alourdie. Comment ferai-je pour me débarrasser de cette saturation et te goûter, Toi ?"    

"Croire en Moi et m'aimer. Il ne faut pas autre chose pour le juste Jonathas."          

"Mais je mourrai bientôt ! Arriverai-je à temps pour croire tout ce que tu dis ? Je n'arriverai même pas à suivre toutes tes paroles ou à les connaître de la bouche d'autrui. Et alors ?"

"Tu les apprendras au Ciel. Il n'y a que le damné qui meurt à la Sagesse, alors que celui qui meurt dans la grâce de Dieu arrive à la Vie et vit dans la Sagesse. Que crois-tu que je suis ?"

"Tu ne peux être que l'Attendu qu'a précédé le fils de mon ami Zacharie. L'as-tu connu ?"

"C'était mon parent."      

"Oh! alors, tu es parent du Baptiste ?"            

"Oui, prêtre."        

"Lui est mort... et je ne peux dire : "Malheureux !" Car il est mort fidèle à la justice et après avoir accompli sa mission et parce que... Oh ! les temps atroces que nous vivons ! Ne vaut-il pas mieux revenir vers Abraham ?"          

"Oui, mais il en viendra de plus atroces, prêtre."      

"Tu dis ? Rome, hein ?"            

"Pas Rome seule. C'est Israël coupable qui en sera la première cause."          

"C'est vrai. Dieu nous frappe. Nous le méritons. Mais pourtant même Rome... Tu as entendu parler des galiléens tués par Pilate pendant qu'ils accomplissaient un sacrifice. Leur sang s'est mélangé avec celui de la victime. Tout près de l'autel ! Tout près de l'autel !"

"Je l'ai appris."      

Tous les galiléens sont révoltés par cette injustice. Ils crient : "C'est vrai qu'il s'agissait d'un faux Messie. Mais pourquoi tuer ses partisans, après l'avoir frappé, lui ? Et pourquoi à ce moment-là ? Ils étaient plus pécheurs, peut-être ?"        

Jésus impose la paix, et puis il dit : "Vous vous demandez s'ils étaient plus pécheurs que tant d'autres galiléens et si c'est pour cela qu'ils ont été tués ? Non, ils ne l'étaient pas. En vérité je vous dis qu'ils ont payé et que beaucoup d'autres paieront si vous ne vous convertissez pas au Seigneur. Si vous ne faites pas tous pénitence, vous périrez tous de la même façon, en Galilée et ailleurs. Dieu est indigné contre son peuple. Je vous le dis. Il ne faut pas croire que ceux qui sont frappés sont toujours les plus mauvais. Que chacun s'examine soi-même, qu'il se juge, lui, et pas les autres.  Ces dix-huit aussi, sur lesquels est tombée la tour de Siloé qui les a tués, n'étaient pas les plus coupables de Jérusalem. Je vous le dis : faites, faites pénitence si vous ne voulez pas être écrasés comme eux, et même en votre esprit. Viens, prêtre d'Israël. La table est servie. Il t'appartient à toi, car le prêtre est toujours celui qu'il faut honorer pour l'Idée qu'il représente et rappelle, il t'appartient à toi, patriarche parmi nous, tous plus jeunes, d'offrir et de bénir."          
   
"Non. Maître ! Non ! Je ne puis devant Toi ! Tu es le Fils de Dieu !"        

"Tu offres bien l'encens devant l'autel ! Et tu ne crois pas, peut-être, que Dieu est là ?"

"Oui, je le crois ! De toutes mes forces !"

"Et alors ? Si tu ne crains pas de faire l'offrande devant la Gloire Très Sainte du Très-Haut, pourquoi veux-tu craindre devant la Miséricorde qui s'est revêtue de chair pour t'apporter, à toi aussi, la bénédiction de Dieu avant que vienne à toi la nuit ? Oh ! vous ne savez pas, vous d'Israël, que c'est justement pour que l'homme puisse approcher Dieu sans en mourir, que j'ai mis sur mon insoutenable Divinité le voile de la chair. Viens et crois, et sois heureux.

En toi je vénère tous les prêtres saints, depuis Aaron jusqu'au dernier qui, avec justice, sera prêtre d'Israël, jusqu'à toi peut-être, parce qu'en vérité la sainteté sacerdotale languit parmi nous comme une plante qu'on a délaissée."            

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/145

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Temple10
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 25 Avr - 7:25

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Joseph et Nicodème rapportent qu’au Temple on est informé de la présence de Jean d’Endor et de Sintica"

Vision du vendredi 21 septembre 1945

Jésus, avec les apôtres et les disciples, se dirige vers Béthanie et il est précisément en train de parler aux disciples auxquels il donne l'ordre de se séparer en allant, les juifs à travers la Judée, les galiléens remontant par l'au-delà du Jourdain pour annoncer le Messie. Cet ordre soulève quelques objections. Il me semble que l'au-delà du Jourdain ne jouissait pas d'une bonne réputation parmi les israélites. Ils en parlent comme de régions païennes, mais cela offense les disciples d'au-delà du Jourdain, parmi eux, la voix la plus autorisée de tous, le chef de la synagogue de "La Belle Eau" et puis un jeune dont j'ignore le nom, qui défendent avec acharnement leurs villes et leurs concitoyens.          

Tion dit : "Viens, Seigneur, à Aëra et tu verras si là on ne te respecte pas. Tu ne trouveras pas autant de foi en Judée que là. Et même moi, je ne veux pas y aller. Garde-moi avec Toi et qu'aille dans ma ville un juif avec un galiléen. Ils verront comment elle a su croire en Toi sur ma seule parole." Et le jeune dit : "Moi, j'ai su croire même sans t'avoir jamais vu. Et je t'ai cherché après le pardon de ma mère. Mais je suis heureux de retourner là-haut, bien que cela voudra dire railleries de mes concitoyens mauvais comme je l'étais autrefois, et reproches des bons à cause de ma conduite passée. Mais cela ne m'importe pas. Je te prêcherai par mon exemple."        

"Tu as bien parlé. Tu feras comme tu as dit. Et puis je viendrai et toi aussi, Timon, tu as bien parlé. Hermas ira donc avec Abel de Bethléem de Galilée pour m'annoncer à Aëra, alors que toi, Timon, tu resteras avec Moi. Mais pourtant, je ne veux pas de ces discussions. Vous n'êtes plus des juifs ou des galiléens : vous êtes les disciples. Cela suffit. Le nom et la mission vous mettent au même rang pour la région, pour la catégorie, pour tout. Il n'y a qu'une chose où vous pouvez vous distinguer : la sainteté. Elle sera individuelle et proportionnée à ce que chacun saura atteindre. Mais Moi, je voudrais que vous arriviez tous au même degré : à la perfection. Voyez-vous les apôtres ? Ils étaient, comme vous, séparés par la race ou autre chose. Maintenant, après une année et plus de formation, ils sont uniquement : les apôtres. Agissez, vous aussi, de même et comme, parmi vous, le prêtre est près de l'ancien pécheur et le riche à côté de celui qui autrefois mendiait, le jeune près du vieillard, faites en sorte de supprimer la séparation d'appartenir à telle ou telle région. Vous avez une seule patrie : le Ciel, désormais. Parce que vous vous êtes mis volontairement sur le chemin du Ciel. Ne donnez jamais à mes ennemis l'impression d'être ennemis entre vous, L'ennemi c'est le péché. Pas autre chose."            

Ils avancent un moment en silence, puis Etienne s'approche du Maître et dit : «Je devrais te dire une chose. J'espérais que tu me la demanderais, mais tu ne l'as pas fait, Hier Gamaliel m'a parlé..."  

"Je l'ai vu."            

"Tu ne me demandes pas ce qu'il m'a dit ?"

"J'attends que tu me le dises, car un bon disciple n'a pas de secret pour son Maître."

"Gamaliel... Maître, viens quelques mètres en avant avec moi..."            

"Oui, allons, mais tu pouvais parler en présence de tous..."          

Ils s'éloignent de quelques mètres. Etienne dit en rougissant : "Je dois te donner un conseil, Maître. Pardonne-moi..."            

"S'il est bon, je l'accepterai. Parle donc."        

"Maître, au Sanhédrin, on sait tout, tôt ou tard. C'est une institution qui a mille yeux et cent ramifications. Il pénètre partout, il voit tout, il entend tout. Il a davantage... d'informateurs qu'il n'y a de briques dans les murs du Temple. Beaucoup vivent ainsi..."

"En faisant de l'espionnage. Termine donc, c'est la vérité et je le sais. Eh bien ? Qu'est-ce qu'on a dit de plus ou moins vrai, au Sanhédrin ?"      

"On a dit... tout. Moi, je ne sais pas comment ils peuvent savoir certaines choses. Je ne sais pas non plus si elles sont vraies... Mais je te dis textuellement ce que m'a dit Gamaliel : "Dis au Maître qu'il fasse circoncire Hermastée ou qu'il l'éloigne pour toujours. Il n'y a rien d'autre à dire".  

"En fait, il ne faut rien dire d'autre, premièrement parce que justement je vais à Béthanie pour cela et j'y resterai jusqu'à ce que Hermastée puisse voyager de nouveau. En second lieu parce qu'aucune justification ne pourrait faire tomber les préventions et... les réserves de Gamaliel scandalisé du fait que j'ai avec Moi quelqu'un incirconcis corporellement. Oh ! s'il regardait autour de lui et en lui ! Que d'incirconcis en Israël !"  

"Mais Gamaliel..."            

"C'est le parfait représentant du vieil Israël. Il n'est pas mauvais mais... Regarde ce caillou. Je pourrais le briser mais non le rendre malléable. Ainsi de lui. Il faudra l'écraser pour le recomposer, et je le ferai."          

"Tu veux combattre Gamaliel ? Prends garde ! Il est puissant !"  

"Le combattre ? Comme si c'était un ennemi ? Non. Au lieu de le combattre, je l'aimerai en contentant un de ses désirs à cause de son cerveau momifié et je répandrai sur lui un baume qui le désagrègera pour le refaire différent."          

"Je prierai, moi aussi, pour que cela arrive, parce que je l'aime bien. Est-ce que je fais mal ?"            

"Non. Tu dois l'aimer en priant pour lui. Et tu le feras. Certainement que tu le feras. Et même c'est toi qui m'aideras à composer le baume... Cependant tu diras à Gamaliel, pour qu'il se tranquillise, que j'ai déjà prévu pour Hermastée et que je le remercie de son conseil. Nous voici à Béthanie. Arrêtons-nous ici pour que je vous bénisse tous, parce que c'est ici l'endroit où nous allons nous séparer."            

Et, s'étant réuni au groupe nombreux des apôtres mêlés aux disciples, il les bénit et les congédie, tous, sauf Hermastée, Jean d'Endor et Timon.    

Puis, avec ceux qui sont restés, il fait rapidement les quelques pas qui le séparent de la grille de Lazare, déjà grande ouverte pour le recevoir, et il entre dans le jardin en levant la main pour bénir la maison hospitalière, dans le vaste parc de laquelle se trouvent çà et là les maîtres de maison et les pieuses femmes, qui rient des courses de Margziam à travers les sentiers ornés des dernières roses. Et, avec les maîtres et les femmes, au cri de ces dernières, débouchent d'un sentier Joseph d'Arimathie et Nicodème, eux aussi hôtes de Lazare pour pouvoir rester en paix avec le Maître. Et tous accourent au-devant de Jésus, Marie avec son doux sourire et Marie de Magdala avec son cri d'amour : "Mon Maître!", et Lazare qui boite, et les deux solennels membres du Sanhédrin et, en queue, les pieuses femmes de Jérusalem et de Galilée, visages ridés et visages lisses des jeunes femmes, et doux comme un visage d'ange le visage virginal d’Annalia qui rougit en saluant le Maître.

"Sintica n’est pas ici ?" demande Jésus, après les premières salutations.          

"Elle est avec Sara et Marcelle et Noémi, à préparer les tables. Mais les voilà qui viennent."

Et, en effet, arrivent avec la vieille Esther de Jeanne, deux visages marqués par l’âge et les souffrances passées, au milieu de deux autres visages sereins, et différent pour la race et un je ne sais quoi qui la distingue en tout, le visage sévère et pourtant lumineux de paix de la grecque.          

Je ne pourrais pas néanmoins la considérer comme une vraie et authentique beauté. Mais pourtant ses yeux d'un noir adouci par des nuances d'indigo foncé, sous un front haut et plein de noblesse, attirent l'attention plus encore que son corps qui est certainement plus beau que son visage, assurément. Un corps mince sans maigreur, proportionné, harmonieux dans sa démarche et dans ses mouvements. Mais c'est le regard qui attire l'attention : ce regard intelligent, ouvert, profond, qui semble aspirer le monde, en faire le tri, retenir ce qui est bon, utile, saint, et repousser ce qui est mauvais, ce regard sincère et qui se laisse fouiller jusque dans ses profondeurs et dont l'âme ressort pour scruter ce qui l'environne. S'il est vrai que le regard permet de connaître une personne, je dis que Sintica est une femme d'un jugement sûr, aux pensées fermes et honnêtes. Elle s'agenouille, elle aussi avec les autres, et attend pour se relever que le Maître le commande.    

Jésus s'avance à travers le vert jardin jusqu'au portique qui précède la maison, et il entre ensuite dans une salle où les serviteurs sont prêts à offrir des rafraîchissements et à aider ceux qui arrivent à faire les purifications qui précèdent le repas. Alors que les femmes se retirent, toutes, Jésus reste avec les apôtres dans la salle, alors que Jean d'Endor s'en va avec Hermastée dans la maison de Simon le Zélote pour déposer les sacs dont ils sont chargé
"Ce jeune homme qui est allé avec Jean le borgne, c'est le philistin que tu as accepté ?" demande Joseph.          

"Oui, Joseph. Comment fais-tu pour le savoir ?"      

"Maître... Nicodème et moi, nous nous demandions depuis quelques jours comment nous pouvions le savoir et comment peuvent malheureusement le savoir les autres du Temple. Mais ce qui est certain, c'est que nous le savons. Avant les Tabernacles, à la séance qui précède toujours la fête, certains pharisiens ont dit savoir avec exactitude que parmi tes disciples, outre les... - pardon, Lazare - les pécheresses connues et inconnues et les publicains - pardon, Mathieu, fils d'Alphée - et les anciens galériens, s'étaient unis un philistin incirconcis et une païenne. Pour la païenne qui est certainement Sintica, on comprend que l'on puisse le savoir ou, au moins, le deviner. Le romain en a fait grand bruit, et s'est fait tourner en ridicule parmi ses compatriotes et parmi les juifs parce qu'il est allé aussi, plaintif et en même temps menaçant, chercher partout sa fugitive, allant jusqu'à importuner Hérode, parce qu'il disait qu'elle s'était cachée dans la maison de Jeanne et que le Tétrarque devait obliger son intendant à la rendre à son maître. Mais que parmi tant d'hommes qui te suivent on puisse savoir que l'un d'eux est philistin et incirconcis, et qu'un autre était autrefois galérien !... C'est étrange, très étrange. Ne te semble-t-il pas ?"  

"Oui et non. J'y pourvoirai pour Sintica et pour l'ancien galérien."          

"Oui. Tu feras bien surtout d'éloigner Jean. Il ne fait pas bien dans ta troupe."      

"Joseph, es-tu peut-être devenu pharisien ?" demande sévèrement Jésus.          

"Non... mais..."      

"Et Moi, je devrais humilier une âme qui s'est régénérée par sot scrupule de pur pharisaïsme ? Non, je ne le ferai pas ! Je vais pourvoir à sa tranquillité, à la sienne, pas à la mienne. Je veillerai à sa formation comme je veille à celle de l'innocent Margziam. En vérité, il n'y a pas de différence dans leur ignorance spirituelle ! L'un dit pour la première fois des paroles de sagesse parce que Dieu lui a pardonné, parce qu'il est né de nouveau en Dieu, parce que Dieu a attiré à Lui le pécheur. L'autre les dit parce que, passant d'une enfance abandonnée à une adolescence sur laquelle veille l'amour de l'homme en plus de celui de Dieu, il ouvre son âme comme une corolle au soleil, et le Soleil l'éclaire par Lui- même. Son Soleil : Dieu.    

Et le premier va dire ses dernières paroles... Vous n'avez pas des yeux pour voir qu'il se consume de pénitence et d'amour ? Oh! en vérité, je voudrais avoir beaucoup de Jean d'Endor en Israël et parmi mes serviteurs. Je voudrais que toi aussi, Joseph, et toi, Nicodème, ayez son cœur, et surtout celui qui l'a dénoncé; l'abject serpent qui se cache sous l'extérieur d'un ami et qui est un espion avant d'être un assassin. Le serpent qui envie à l'oiseau ses ailes et lui tend des pièges pour les lui arracher et le jeter en prison. Oh ! non ! L'oiseau va se changer en ange. Et même si le serpent pouvait s'emparer de ses ailes, mais il ne le pourra pas, adaptées à son corps visqueux, elles se changeraient en ailes de démon. Tout délateur est déjà un démon."  

"Mais où est cet individu ? Dites-le-moi pour que je puisse aller tout de suite lui arracher la langue" s'écrie Pierre.

"Tu ferais mieux de lui enlever ses dents venimeuses" dit Jude d'Alphée.          

"Mais non !" dit l'Iscariote d'un ton tranchant. "Il vaut mieux l'étrangler ! Ainsi il ne fera plus de mal, d'aucune façon. Ce sont des êtres qui peuvent toujours nuire..."  

Jésus le fixe et achève : "...et mentir. Mais personne ne doit faire quoi que ce soit contre lui. Il ne faut pas, en s'occupant du serpent, laisser périr l'oiseau. En ce qui concerne Hermastée, je vais le garder ici, précisément dans la maison de Lazare, pour la circoncision d'Hermastée qui embrasse la religion sainte de notre peuple par amour pour Moi et pour éviter des persécutions de la part des petits esprits hébreux. Ce n'est qu'un passage des ténèbres à la Lumière. Et il n'est pas nécessaire pour que la Lumière vienne dans un cœur. Mais je l'accorde pour calmer les susceptibilités d'Israël et pour montrer la volonté réelle du philistin d'arriver à Dieu. Mais, je vous le dis, dans le temps du Christ ce n'est pas nécessaire pour appartenir à Dieu. Il suffit d'avoir la volonté et l'amour, il suffit d'avoir la rectitude de la conscience. Et où circoncirons-nous la grecque ? En quel point de son esprit si, par elle-même, elle a su sentir Dieu mieux que tant de gens en Israël ? En vérité, parmi ceux qui sont ici, beaucoup sont ténèbres comparés à ceux que vous méprisez comme ténèbres. De toutes façons le délateur et vous, membres du Sanhédrin, vous pouvez informer qui de droit que ce scandale est enlevé à partir d'aujourd'hui même."

"Pour qui ? Pour tous les trois !"        

"Non, Judas de Simon. Pour Hermastée. Pour les autres j'y pourvoirai. As-tu autre chose à demander ?"      

"Moi, non, Maître."          

"Et Moi non plus, je n'ai rien d'autre à te dire, Cependant je vous demande de me dire, si vous le savez, ce qu'il en est du maître de Sintica."          

"C'est que Pilate l'a expédié en Italie par le premier bateau en partance, pour ne pas avoir d'ennuis avec Hérode et avec les hébreux en général. Il traverse des moments difficiles Pilate... et cela lui suffit..." dit Nicodème.          

"La nouvelle est-elle sûre ?"    

"Je peux la contrôler, Maître, si tu le juges bon" dit Lazare.          

"Oui, fais-le et dis-moi ensuite la vérité."        

"Mais dans ma maison Sintica est tout à fait en sûreté."    

"Je le sais. Israël aussi protège l'esclave fugitive contre un maître étranger et cruel. Mais je veux le savoir."          

"Et moi, je voudrais savoir quel est le délateur, l'informateur, le gracieux espion des pharisiens... et, cela on peut le savoir et je veux le savoir, quels sont les pharisiens dénonciateurs. Savoir les noms des pharisiens et de leur ville. Je parle des pharisiens qui ont fait le joli travail d'informer, grâce à la trahison préalable de l'un de nous, parce que nous sommes les seuls à savoir certaines choses, nous les disciples, anciens et nouveaux, le joli travail d'informer le Sanhédrin sur les actes du Maître. Ces faits sont exacts et il n'y a qu'un démon qui dise et pense le contraire et..."            

"Cela suffit, Simon de Jonas. Je te le commande."            

"Et moi, j'obéis, même si l'effort que je fais me fait éclater les veines du cœur. Mais, en attendant, l'agrément de cette journée est parti..."

"Non. Pourquoi ? Y a-t-il quelque chose de changé entre nous ? Et alors ? O mon Simon ! Mais viens ici, près de Moi, et parlons de ce qui est bon…"        

"On vient nous dire que le repas est servi, Maître" dit Lazare.      

"Allons-y, alors..."            

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/146


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Nicodème


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 27 Avr - 7:36

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Sintica parle dans la maison de Lazare"

Vision du samedi 22 septembre 1945

Jésus est assis dans la cour à portiques qui se trouve à l'intérieur de la maison de Béthanie, la cour que j'ai vue remplie de disciples le matin de la Résurrection de Jésus. Assis sur un siège de marbre couvert de coussins, le dos appuyé au mur de la maison, entouré des maîtres de maison, des apôtres et des disciples Jean et Timon, plus Joseph et Nicodème, et des pieuses femmes, il écoute Sintica qui, debout devant Lui, semble répondre à quelque question qu'il a posée. Tous, plus ou moins intéressés, écoutent dans des poses variées, les uns assis sur des sièges, d'autres sur le sol, d'autres debout, d'autres appuyés aux colonnes ou au mur.    

" ...c'était une nécessité, pour ne pas sentir tout le poids de ma condition. C'était ne pas être persuadée, un refus d'être persuadée de penser que j'étais seule, esclave, exilée de ma patrie, penser que ma mère et mes frères que mon père et la si tendre et douce Ismène n'étaient pas pour toujours perdus. Mais que si même le monde entier s'acharnait à nous séparer, comme Rome nous avait séparés et vendus, nous, qui étions libres, comme des bêtes de somme, un endroit nous aurait réunis, au-delà de la vie.      

Penser que notre vie n'est pas seulement une matière, une matière qu'on enchaîne, mais qu'elle a à l'intérieur une force libre qu'aucune chaîne ne tient captive, sauf la volonté de vivre dans le désordre moral et la ripaille. Vous appelez cela : "péché". Celui et ceux qui étaient mes lumières dans l'obscurité de ma nuit d'esclave expliquent cela d'une autre façon. Mais eux aussi admettent qu'une âme clouée au corps par des passions mauvaises et corporelles, n'arrive pas à ce que vous, vous appelez le Royaume de Dieu, et nous la vie commune dans l'Hadès avec les dieux. Et par conséquent il faut éviter de tomber dans la matérialité et s'efforcer d'atteindre la liberté du corps, en se donnant un héritage de vertu pour posséder une immortalité heureuse et être réunis à ceux qu’on a aimés.            

Penser que rien n'empêche l'âme des morts d'assister l'âme des vivants, et sentir par conséquent auprès de soi l'âme maternelle, retrouver son regard et sa voix quand elle parle à l'âme de sa fille, et pouvoir dire : "Oui, mère, pour venir vers toi, oui. Pour ne pas troubler ton regard, oui. Pour ne pas mettre des larmes dans ta voix, oui. Pour ne pas endeuiller l'Hadès où tu es en paix, oui. C'est pour tout cela que je garderai mon âme libre, l'unique possession que j'aie et que personne ne peut m'enlever et que je veux conserver pure pour pouvoir soumettre ma raison à la vertu. Penser ainsi c'était liberté et joie. Et c'est ainsi que je voulais penser et agir. Parce que c'est une philosophie tronquée et fausse de penser, et puis d'agir d'une manière qui n'est pas conforme à la pensée.          

Penser ainsi, c'était se reconstruire une patrie, même dans l'exil, une patrie intime dans le moi, avec ses autels, sa foi, sa croyance, ses affections... Une patrie grande, mystérieuse, et pas telle pourtant, dans ce mystère de l'âme qui sait qu'elle n'ignore pas l'au-delà même si présentement elle le connaît comme un marin, au milieu de la vaste mer, dans un matin brumeux connaît les détails de la côte : confusément, comme une ébauche avec à peine quelque point qui se dessine nettement et qui, pourtant, suffit, oh ! suffit au navigateur fatigué que les tempêtes ont tourmenté, pour dire : "Voilà, c'est le port, c'est la paix": La patrie des âmes, le lieu d'où elles viennent... le lieu de la Vie.            

Parce que la vie prend naissance de la mort... Oh ! cela, je ne l'ai compris qu'à moitié, tant que je n'ai pas connu une de tes paroles, Après... après, ce fut comme si un rayon de soleil eût frappé le diamant de ma pensée. Tout fut lumière, et  j'ai compris jusqu'où étaient arrivés les maîtres grecs et comment ensuite ils s'étaient perdus, car il leur manquait une donnée, une seule pour résoudre exactement le théorème de la Vie et de la Mort. Cette donnée : le Vrai Dieu, Seigneur et Créateur de tout ce qui existe !      

Puis-je le nommer avec mes lèvres païennes ?  Oui, je le peux, parce que c'est de Lui que je viens comme tous. Car Lui en a mis la capacité dans l'esprit de tous les hommes et, chez les plus sages, une intelligence supérieure qui les fait paraître vraiment des demi-dieux par une puissance qui dépasse les limites de l'humanité. Oui, parce que c'est Lui qui leur a fait écrire ces vérités qui déjà sont de la religion sinon divine comme la tienne, du moins morale, et capable de garder les âmes "vivantes" non pas pour la durée du séjour ici, sur la terre, mais pour toujours.      

Depuis j'ai compris ce que veut dire : "C'est par la mort que la vie prend naissance". Celui qui l'a dit était comme quelqu'un pas tout à fait ivre, mais bien d'une intelligence alourdie. Il a dit une parole sublime, mais ne l'a pas comprise entièrement. Moi, ô Seigneur, pardonne mon orgueil, j'ai compris mieux que lui et, depuis ce moment, j'en suis heureuse."    

"Qu'est-ce que tu as compris ?"        

"Que cette existence n'est que le principe embryonnaire de la vie et que la vraie Vie commence quand la Mort nous enfante... à l'Hadès comme païenne, à la Vie éternelle comme croyante en Toi. Ai-je mal parlé ?"      

"Tu as bien parlé. Femme" approuve Jésus.  

Nicodème interrompt : "Mais comment as-tu pu être informée des paroles du Maître ?"

"Celui qui a faim cherche la nourriture, seigneur. Moi, je cherchais ma nourriture. Lectrice, grâce à ma culture, à ma belle voix, à ma prononciation, je pouvais lire beaucoup dans les bibliothèques de mes maîtres. Mais je n'étais pas encore rassasiée. Je sentais qu'il y avait autre chose, au-delà des murs historiés de la science humaine et, comme prisonnière dans une prison d'or, je battais les murs, je forçais les portes pour sortir, pour trouver... Quand je suis venue en Palestine avec le dernier maître, je craignais de tomber dans les ténèbres... au contraire, j'allais vers la Lumière. Les paroles des serviteurs de Césarée étaient comme autant de coups de pics qui effritaient les murs, en ouvrant des fissures de plus en plus grandes par où pénétrait ta Parole. Et moi, je les recueillais, ces paroles et ces connaissances et, comme un enfant enfile des perles, je les alignais, je m'en faisais un ornement, j'en tirais de la force afin d'être toujours plus purifiée pour recevoir la Vérité. Je me rendis compte qu'en me purifiant j'aurais trouvé. Et dès la terre. Je voulus être pure, même au prix de ma vie, pour la rencontre avec la Vérité, avec la Sagesse, avec la Divinité. Seigneur, je dis des paroles folles. Eux me regardent étonnés. Mais c'est Toi qui me les as demandées..."          

"Parle, parle, C'est nécessaire."        

"Avec force et tempérance, j'ai résisté aux pressions extérieures. J'aurais pu être libre et heureuse, selon le monde. Il m'aurait suffi de le vouloir. Mais je n'ai pas voulu troquer la sagesse contre le plaisir, car sans la sagesse, il ne sert à rien d'avoir les autres vertus. Lui, le philosophe, l'a dit : "La justice, la tempérance et la force, si elles n'ont pas pour compagne la sagesse, c'est comme un décor peint, une vraie vertu d'esclaves, sans rien de solide ni réel". Moi, je voulais avoir des choses réelles. Le maître, imbécile, parlait de Toi en ma présence. Alors, ce fut comme si les murs devenaient un voile. Il suffisait de vouloir pour déchirer le voile et s'unir à la Vérité. Je l'ai fait."            

"Tu ne savais pas que tu nous aurais trouvés"  dit l'Iscariote.            

"Je savais croire que le dieu récompense la vertu. Moi, je ne voulais pas l'or, ni les honneurs, ni la liberté physique, pas même cette dernière. Mais je voulais la Vérité. C'était elle que je demandais à Dieu, ou bien de mourir. Je voulais que me fût épargné l'avilissement de devenir "un objet" et davantage encore de consentir à l'être. Je renonçais à tout ce qui est corporel, en te cherchant, ô Seigneur, car les recherches, quand elles passent par les sens, sont toujours imparfaites - et tu l'as vu quand, pour t'avoir vu, je me suis enfuie, trompée par mes yeux - alors, je me suis abandonnée à Dieu qui est au-dessus de nous et en nous et qui informe l'âme de Lui. Et je t'ai trouvé parce que mon âme m'a conduite à Toi."        

"La tienne est une âme païenne"  dit encore l'Iscariote.          

"Mais l'âme a toujours du divin en elle surtout quand, par l'effort, elle s'est préservée de l'erreur... Et tend par conséquent aux choses de sa propre nature."    

"Tu te compares à Dieu, toi ?"          

"Non."          

"Et alors, pourquoi dis-tu cela ?"      

"Comment ? C'est toi, disciple du Maître, qui me le demandes ? A moi, grecque et libre depuis peu ? Quand il parle, tu n'entends pas ? Ou bien en toi le ferment du corps est-il tel qu'il te rend sourd ? Lui, ne dit-il pas toujours que nous sommes des enfants de Dieu ? Nous sommes donc des dieux, si nous sommes des enfants du Père, du Père qui est le sien et le nôtre, dont il parle toujours. Tu pourrais me reprocher de n'être pas humble, mais non pas d'être incrédule et inattentive."          

"De sorte que tu te crois plus que moi ? Crois-tu avoir tout appris dans les livres de ta Grèce ?"        

"Non. Ni l'un, ni l'autre. Mais les livres des sages, d'où qu'ils soient, m'ont donné le minimum pour me conduire. Je ne doute pas qu'un israélite soit plus que moi. Mais je suis heureuse dans mon sort qui me vient de Dieu. Que puis-je désirer de plus ? J'ai tout trouvé en trouvant le Maître. Et je pense que cela a été ma destinée car réellement je vois que veille sur moi une puissance qui m'a marqué un grand destin que je n'ai fait que seconder, parce que je me rendais compte qu'il était bon."        

"Bon ? Tu as été esclave et de maîtres cruels... Si le dernier t'avait reprise, par exemple, comment aurais-tu secondé le destin, toi, si sage ?"

"Tu t'appelles Judas, n'est-ce pas ?"

"Oui, eh bien ?"        

"Eh bien... rien. Je veux me souvenir de ton nom en plus de ton ironie. Prends garde que l'ironie est imprudente, même chez ceux qui sont vertueux... Comment aurais-je secondé le destin ? Je me serais peut-être tuée. Car réellement, en certains cas, il vaut mieux mourir que vivre, bien que le philosophe dise qu'il n'est pas bien et qu'il est impie de se procurer ce bien par soi-même, car seuls les dieux ont le droit de nous appeler à eux. Et c'est cette attente d'un signe des dieux pour le faire, qui m'a toujours empêchée de le faire dans les chaînes de mon triste sort. Mais alors, si j'avais été reprise par ce maître immonde, j'y aurais vu le signe suprême et j'aurais préféré la mort à la vie, J'ai une dignité, moi aussi, homme."      

"Et s'il te reprenait maintenant ? Tu serais toujours dans les mêmes dispositions..."  

"Maintenant je ne me tuerais plus. Maintenant je sais que les violences contre la chair ne blessent pas l'esprit qui ne consent pas. Maintenant je résisterais jusqu'à être brisée par la force, jusqu'à être tuée par la violence. Car cela aussi je le prendrais pour un signe de Dieu qui m'aurait appelée à Lui par cette violence. Et maintenant je mourrais tranquille, sachant que ce ne serait que pour perdre ce qui est périssable."        

"Tu as bien répondu, femme"  dit Lazare, et Nicodème approuve lui aussi.    

"Le suicide n'est jamais permis" dit l'Iscariote.          

"Nombreuses sont les choses interdites, et on ne respecte pas l'interdiction. Mais toi, Sintica, tu dois penser que Dieu, comme Il t'a toujours guidée, t'aurait préservée même de la violence sur toi-même. Maintenant, va. Je te serais reconnaissant que tu cherches l'enfant et que tu me l'amènes"  dit doucement Jésus.          

La femme s'incline jusqu'à terre et s'en va. Tous la suivent du regard.            

Lazare murmure : "Et c'est toujours ainsi ! Moi, je ne peux comprendre pourquoi les choses qui, en elle, ont été "vie", ont été "mort" pour nous d'Israël. Si j'avais la possibilité de l'examiner encore; je verrais que l'hellénisme qui nous a corrompus, nous, déjà en possession d'une Sagesse, l'a sauvée, elle. Pourquoi ?"      

"Parce qu'admirables sont les voies du Seigneur et Lui les ouvre à ceux qui le méritent. Et maintenant, amis, je vous congédie puisque la soirée s'avance. Il me plaît que vous tous ayez entendu parler la grecque. En constatant comment Dieu se révèle aux meilleurs, tirez-en la conclusion que l'exclusion de toute personne qui n'appartient pas à Israël, des troupes de Dieu, est haineuse et dangereuse. Prenez-la comme règle pour l'avenir... Ne bougonne pas, Judas de Simon. Et toi, Joseph, n'aie pas de scrupules déplacés.    

Vous n'êtes contaminés en rien, personne d'entre vous, pour avoir approché une grecque. Faites, faites, faites en sorte de ne pas approcher le démon et de ne pas lui donner l'hospitalité. Adieu, Joseph. Adieu, Nicodème. Pourrai-je vous voir encore pendant que je suis ici ? Voici Margziam... Viens, mon enfant, salue les chefs du Sanhédrin. Que vas-tu leur dire ?"    

"La paix soit avec vous et... je dis encore : à l'heure de l'encens, priez pour moi."      

"Tu n'en as pas besoin, petit. Mais pourquoi justement à cette heure ?"          

"Parce que la première fois que je suis entré au Temple, avec Jésus, il m'a parlé de la prière du soir... Oh ! c'est si beau !..."        

"Et toi, tu prieras pour nous ? Quand ?"        

"Je prierai... je prierai matin et soir. Pour que Dieu vous préserve du péché pendant le jour et pendant la nuit."    

"Et que diras-tu, petit ?"

"Je dirai : "Seigneur Très-Haut, fais de Joseph et de Nicodème des vrais amis de Jésus". Et cela suffira, car celui qui est un véritable ami ne cause pas de douleur à l'ami. Et celui qui ne cause pas de douleur à Jésus est certain de posséder le Ciel"

"Que Dieu te conserve ainsi, mon enfant !"  disent les deux membres du Sanhédrin. Puis saluent le Maître, puis la Vierge et Lazare en particulier, tous les autres ensemble, et ils s'en vont.            

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/147

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Sintic11
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 29 Avr - 7:15

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"La mission des quatre apôtres en Judée"

Jésus revient avec les apôtres d'une tournée apostolique dans les environs de Béthanie. La tournée a dû être brève car ils n'ont même pas les sacs pour les provisions. Ils parlent entre eux. Ils disent : « Il a eu une bonne idée Salomon, le passeur, n'est-ce pas, Maître ? »

« Oui, une bonne idée. »

Naturellement l'Iscariote n'est pas de l'avis des autres : « Moi, je ne vois pas grand-chose de bon en cela. Il a donné ce qui à lui, disciple ne servait plus. Il n'y a pas de quoi le vanter... »

« Une maison est toujours utile » dit avec sérieux le Zélote.

« Si elle était comme la tienne. Mais, qu'est-ce que c'est ? Une bicoque malsaine. »

« C'est tout ce qu'a Salomon » réplique le Zélote. « Et comme lui y a vieilli sans infirmité nous pourrons y séjourner, nous, de temps à autre. Qu'est-ce que tu veux ?

Toutes les maisons comme celles de Lazare ? » ajoute Pierre.

« Moi, je ne veux rien. Je ne vois pas la nécessité de ce cadeau. Quand on est à cet endroit, on peut être aussi à Jéricho. Il n'y a que quelques stades entre les deux. Et pour des gens comme nous, qui ressemblons à des persécutés, obligés de toujours marcher, qu'est-ce que c'est que quelques stades ? »

Jésus intervient avant que la patience des autres ne soit à bout comme le montrent des signes déjà clairs. « Salomon, proportionnellement à ce qu'il possède, a donné plus que tous. Car il a tout donné. Il l'a donné paf amour. Il l'a donnée, cette maison, pour nous procurer un abri en cas de pluie qui nous bloque dans cette région peu hospitalière, ou de crue, ou surtout dans le cas où la malveillance des juifs devient si forte qu'elle nous conseille de mettre le fleuve entre eux et nous. Ceci dit pour le don. Qu'un disciple, humble et peu cultivé, mais si fidèle et si plein de bonne volonté, ait su arriver à cette générosité qui manifeste en lui la volonté évidente d'être pour toujours mon disciple, cela me procure une grande joie. En vérité, je vois que de nombreux disciples, avec le peu d'instruction qu'ils ont reçus de Moi, vous ont surpassés, vous qui avez tant reçu. Vous ne savez pas me sacrifier, toi spécialement, même ce qui ne coûte rien : le jugement personnel. Le tien tu le conserves dur, résistant à tout changement. »

« Tu dis que la lutte contre soi-même c'est ce qui coûte le plus... »

« Et tu veux, avec cela, me dire que je me trompe en disant qu'elle ne coûte rien. Est-ce vrai ? Mais tu as bien compris ce que je veux dire ! Pour l'homme, et en vérité tu es vraiment un homme, n'a de valeur que ce qui est objet de commerce. Le "moi" ne se vend pas à prix d'argent, A moins... à moins de se vendre à quelqu'un en espérant en tirer profit. Un trafic semblable à celui que l'âme pratique avec Satan et même plus vaste. Parce que, en plus de l'âme, il embrasse aussi la pensée, ou le jugement, ou la liberté de l'homme. Appelle-la comme bon te semble. Il y a aussi de ces malheureux... Mais pour le moment ne pensons pas à eux. J'ai louangé Salomon parce que je vois tout ce qu'il y a de bon dans son acte. Et cela suffit. »

Il se produit un silence, et puis Jésus recommence à parler : « Dans quelques jours Hermastée sera en mesure de marcher sans difficulté. Et Moi, je reviendrai en Galilée. Cependant vous ne viendrez  pas tous avec Moi. Une partie restera en Judée pour remonter avec les disciples juifs, de façon à être tous unis pour la fête des Lumières. »

« Si longtemps ? Hélas ! A qui jamais cela reviendra-t-il ? » disent entre eux les apôtres.

Jésus entend la discussion et répond : « Cela reviendra à Judas de Simon, à Thomas, à Barthélemy et à Philippe. Mais je n'ai pas dit de rester en Judée jusqu'à la fête des Lumières. Je veux au contraire que vous rassembliez ou avisiez les disciples d'être ici pour la fête des Lumières. Par conséquent, maintenant vous irez, les chercherez, les rassemblerez et les aviserez. Entre temps vous les contrôlerez et les aiderez et puis vous viendrez derrière Moi, en amenant avec vous ceux que vous aurez trouvés, en répandant pour les autres la nouvelle de venir. Désormais nous avons des amis dans les principales régions de la Judée. Ils nous feront le plaisir d'aviser les disciples. En remontant la Galilée, le long de l'autre rive du Jourdain, en vous souvenant que je passerai par Gerasa, Bozra, Arbèle jusqu'à Aëra, rassemblez aussi ceux qui à mon passage n'auront pas osé s'avancer pour demander l'instruction ou le miracle, mais souffriront ensuite de ne pas l'avoir fait. Vous me les amènerez. Je resterai à Aëra jusqu'à votre arrivée. »

« Alors ce serait bien d'y aller tout de suite » dit l'Iscariote.

« Non, vous partirez le soir d'avant mon départ en allant de Jonas à Gethsémani

jusqu'au jour suivant et puis vous partirez pour la Judée. Ainsi tu verras ta mère et tu lui viendras en aide en cette période de travaux agricoles. »

« Désormais, depuis des années, elle a appris à se tirer d'affaire seule. »

« Oh! tu ne te souviens pas que l'année passée tu lui étais indispensable pour les vendanges ? » demande Pierre quelque peu sournois.

Judas devient plus rouge qu'un coquelicot, laid dans sa colère et sa honte. Mais Jésus prévient toute riposte en parlant, Lui : « Un fils est toujours pour sa mère aide et réconfort. Ensuite, jusqu'à la Pâque, et après la Pâque, elle ne te verra plus, Par conséquent va, et fais ce que je te dis. »

Judas ne réplique pas à Pierre, mais reporte son dépit sur Jésus : « Maître, sais-tu ce que je dois te dire ? J'ai l'impression que tu veux te débarrasser de moi, pour le moins m'éloigner, parce que tu me soupçonnes, parce que tu me crois injustement coupable de quelque chose, parce que tu manqués de charité envers moi, parce  que... »

« Judas ! C'est assez ! Je pourrais te dire tant de paroles. Je te dis seulement : "Obéis". » Jésus est majestueux en le disant. Grand, l’œil étincelant et le visage sévère... Il fait trembler. Judas même tremble. Il se met derrière tous les autres, pendant que Jésus se met seul en tête.

Entre l'un et l'autre, le groupe des apôtres devenus muets.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome 4 /148

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Carte de la Palestine



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 30 Avr - 7:13

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Jésus quitte Béthanie pour l’autre rive du Jourdain"

"Lazare, mon ami, je te demande de venir avec Moi" dit Jésus en apparaissant sur le seuil de la salle où Lazare se trouve à demi-couché sur un lit, en train de lire un rouleau.

"Tout de suite, Maître. où allons-nous ?" demande Lazare en se levant immédiatement.
"Dans la campagne. J'ai besoin d'être seul avec toi." Lazare le regarde troublé, et demande : "As-tu de tristes nouvelles à me donner secrètement ? Ou bien. ..Non, je ne veux pas y penser..."

"Non, j'ai à prendre conseil de toi et l'air lui-même ne doit pas savoir ce que nous dirons. Commande le char parce que je ne veux pas te fatiguer. Quand nous serons en pleine campagne, je te parlerai."

"Alors c'est moi qui conduis. Ainsi même le serviteur ne saura pas ce que nous aurons dit."

"Oui, c'est d'accord."

"J'y vais tout de suite, Maître. Dans un moment je vais être prêt" et il sort.

Jésus sort aussi, après être resté un peu pensif au milieu de la riche pièce. Tout en pensant, il a déplacé machinalement deux ou trois objets, ramasse le rouleau tombé par terre et enfin, en le remettant en place sur une étagère, par cet instinct inné de l'ordre qui est si fort en Jésus, il reste, les bras levés, à regarder des objets d'un art pour le moins étrange, différent de celui courant en Palestine, alignés sur les degrés de l'étagère. Ce sont des amphores et des coupes très anciennes, semble-t-il, en métal repoussé, ornées de dessins reproduisant des détails des temples de l'ancienne Grèce, et des urnes funéraires. Ce qu'il voit Lui-même, au-delà de l'objet, je ne sais pas... Il sort et va dans la cour intérieure où se trouvent les apôtres.

"Où allons-nous, Maître ?" demandent-ils, en voyant Jésus mettre son manteau.

"Nulle part. Moi, je sors avec Lazare. Vous restez ici à m'attendre, tous ensemble. Je serai vite de retour."

Les douze se regardent entre eux... Ils sont peu contents... Pierre dit : "Tu vas seul ? Fais attention..."

"Ne crains rien. Tout en m'attendant, ne restez pas oisifs. Instruisez encore Hermastée pour qu'il connaisse toujours plus la Loi et soyez de bons compagnons. Pas de disputes ni d'impolitesses. Soyez gentils, aimez-vous."

Il se dirige vers le jardin et tous le suivent. Tout de suite arrive un char léger et couvert, sur lequel est déjà Lazare.

"Tu pars avec le char ?"

"Oui, pour que Lazare ne se fatigue pas les jambes. Adieu, Margziam. Sois bon. La paix à vous tous."

Il monte sur le char qui, en faisant grincer le gravier du chemin, sort du jardin en prenant la grand-route.

"Tu vas à "La Belle Eau", Maître ?" lui crie par derrière Thomas.

"Non. Je vous dis encore une fois : soyez bons."

Le cheval part rapidement au trot. La route, qui va de Béthanie à Jéricho, passe à travers la campagne qui se dépouille et on remarque la mort de la nature à mesure que l'on descend vers la plaine.

Jésus réfléchit. Lazare se tait occupé seulement à la conduite du cheval. Quand ils sont bien dans la plaine, une plaine fertile déjà toute prête pour nourrir la semence du futur grain, aux vignobles déjà tout endormis comme une femme qui vient de mettre au jour son fruit et se repose de sa douce fatigue, Jésus lui fait signe d'arrêter. Et Lazare, obéissant, s'arrête et conduit le cheval sur un petit chemin secondaire qui mène à des maisons éloignées... et il explique : "Ici nous serons encore plus tranquilles que sur la grand-route. Ces arbres nous cachent à la vue de beaucoup." En effet un bouquet d'arbres bas et feuillus fait office de paravent contre la curiosité des passants. Et Lazare se tient debout devant Jésus, dans l'attente.

"Lazare, il faut que j'éloigne Jean d'Endor et Sintica. Tu vois que la prudence le conseille et aussi la charité. Pour l'un et pour l'autre, ce serait une épreuve dangereuse, une souffrance inutile de connaître les persécutions lancées contre eux... et qui pourrait, au  moins pour l'un d'eux, provoquer des surprises très pénibles."

"Dans ma maison..."

"Non. Pas même dans ta maison. Ils ne seraient pas, peut-être, touchés matériellement. Mais ils seraient moralement humiliés. Le monde est cruel. Il brise ses victimes. Moi, je ne veux pas que ces deux belles énergies se perdent ainsi. Par conséquent, comme j'ai uni un jour le vieil Ismaël à Sara, maintenant je vais unir mon pauvre Jean à Sintica.

Je veux qu'il meure en paix et qu'il ne soit pas seul, et avec l'illusion d'être envoyé ailleurs non parce que c'est "l'ancien galérien", mais parce que c'est le disciple prosélyte qu'on peut envoyer ailleurs pour prêcher .le Maître. Et Sintica l'aidera...

Sintica est une belle âme et sera une grande force dans l'Église future et pour l'Église future. Peux-tu me conseiller où les envoyer ? Pas en Judée, en Galilée, ni même dans la Décapole, là où je vais et avec Moi les apôtres et les disciples. Pas dans le monde païen. Où, alors ? Où pour qu'ils soient utiles et en sécurité ?"

"Maître... moi... Mais-moi te conseiller !"

"Non, non. Parle. Tu m'aimes bien, tu ne trahis pas. Tu aimes ceux que j'aime, tu n'as pas de pensées étroites comme d'autres."

"Moi... Oui. Je te conseillerais de les envoyer là où j'ai des amis. A Chypre ou en Syrie. Choisis. A Chypre j'ai des personnes sûres. Et en Syrie !... J'ai encore là-bas une petite maison dirigée par un intendant, fidèle plus qu'une brebis. Notre Philippe ! Pour moi, il fera tout ce que je dis. Et, si tu me le permets, eux qu'Israël persécute et qui te sont chers, pourront se dire mes hôtes dès maintenant, en sécurité dans la maison... Oh ! ce n'est pas un palais ! C'est une maison où Philippe habite seul avec un petit-fils qui s'occupe des jardins d'Antigonio. Les jardins que ma mère aimait. Nous les avons gardés en souvenir d'elle. Elle y avait apporté des plantes de ses jardins de Judée, c'étaient des essences rares... Maman... Avec elles que de bien elle faisait aux pauvres... C'était son fief secret... Ma mère... Maître, j'irai vite lui dire : "Réjouis-toi, bonne mère. Le Sauveur est sur la terre". Elle t'attendait..." Il y a deux traces de pleurs sur le visage souffrant de Lazare. Jésus le regarde et sourit. Lazare se remet : "Mais parlons de Toi. L'endroit te paraît bon ?"

"Oui. Et une fois de plus, je te remercie pour Moi et pour eux. Tu m'enlève un grand poids..."

"Quand partiront-ils ? Je le demande pour préparer une lettre pour Philippe. Je dirai que ce sont deux de mes amis d'ici qui ont  besoin de paix. Et cela suffira."

"Oui, cela suffira. Cependant, je t'en prie, que l'air lui-même ne sache pas tout cela. Tu le vois ! Je suis espionné..."

"Je le vois. Je n'en parlerai même pas à mes sœurs. Mais comment feras-tu pour les conduire là ? Tu as les apôtres avec Toi…"

"Maintenant je vais remonter jusqu'à Aëra sans Judas de Simon, Thomas, Philippe et Barthélemy. Pendant ce temps, j'instruirai à fond Sintica et Jean... pour qu'ils partent avec une grande provision de Vérité. Puis je descendrai au Méron et de là à Capharnaüm. Et là... et là je renverrai encore les quatre avec d'autres missions, et alors je ferai partir les deux pour Antioche. J'y suis obligé..."

"A devoir craindre des tiens. Tu as raison... Maître, je souffre de te voir tourmenté..."

"Mais ta bonne amitié me réconforte tellement... Lazare, je te remercie... Après-demain je pars et j'emmène tes sœurs. J'ai besoin de nombreuses disciples pour que Sintica se confonde avec elles. Jeanne de Chouza vient aussi. De Méron, elle ira à Tibériade parce qu'elle y passera l'hiver. Ainsi le veut son mari pour l'avoir plus près de lui. Car Hérode revient à Tibériade pour quelque temps."

"Il sera fait comme tu le désires. Mes sœurs sont à Toi, comme je le suis, moi, mes maisons, mes serviteurs, mes biens. Tout t'appartient, Maître. Uses-en pour le bien. Je te préparerai la lettre pour Philippe. Il vaut mieux que tu l'aies directement."

"Merci, Lazare."

"C'est tout ce que je puis faire... Si j'étais en bonne santé, je viendrais... Guéris-moi, Maître, et je viendrai."

"Non, ami, j'ai besoin de toi comme tu es."

"Même si je ne fais rien ?"

"Même. Oh ! mon Lazare !" Jésus l'embrasse et le baise.

Ils remontent sur le char et reviennent. Maintenant c'est Lazare qui est très silencieux et pensif, et Jésus lui en demande la raison.

"Je pense que je perds Sintica. J'étais attiré par sa science et sa bonté..."

"C'est Jésus qui l'acquiert..."

"C'est vrai, c'est vrai. Quand te reverrai-je, Maître ?"

"Au printemps."

"Plus jusqu'au printemps ? L'an passé tu étais chez moi pour les Encénies.."

"Cette année je contente les apôtres. Mais l'an prochain je serai beaucoup avec toi. Je te le promets."

Béthanie apparaît sous le soleil d'octobre. Ils sont sur le point d'arriver lorsque Lazare arrête le cheval pour dire : "Maître, tu fais bien d'éloigner l'homme de Kériot. J'ai peur de lui. Il ne t'aime pas. Il ne me plaît pas. Il ne m'a jamais plu. C'est un sensuel et un avide. Aussi il est capable d'arriver à n'importe quel péché : Maître, c'est lui qui t'a dénoncé..."

"En as-tu les preuves ?"

"Non."

"Alors ne juge pas. Tu n'es pas très expert en fait de jugement. Rappelle-toi que tu jugeais ta Marie inexorablement perdue... Ne dis pas que c'est grâce à Moi. C'est elle qui m'a d'abord cherché."

"C'est vrai cela aussi. Mais, enfin, méfie-toi de Judas."

Peu après ils entrent dans le jardin où les apôtres les attendent avec curiosité.
L'absence des quatre apôtres et surtout de Judas rend plus intime et plus épanoui le groupe de ceux qui restent. C'est vraiment une famille, dont les chefs sont Jésus et Marie, celle qui en tournant le dos à Béthanie en une sereine matinée d'octobre, se dirige vers Jéricho pour passer sur la rive opposée du Jourdain.

Les femmes se groupent autour de Marie et il ne manque qu'Annalia au groupe des femmes disciples, c'est-à-dire des trois Marie, Jeanne, Suzanne, Élise, Marcelle, Sara et Sintica. Groupés autour de Jésus, Pierre, André, Jacques et Jude d'Alphée, Mathieu, Jean et Jacques de Zébédée, Simon le Zélote, Jean d'Endor, Hermastée et Timon, alors que Margziam, sautant comme un chevreau, fait la navette entre les deux groupes qui avancent à quelques mètres l'un de l'autre. Chargés de sacs pesants, ils vont joyeux sur la route doucement ensoleillée, dans le repos solennel de la campagne.

Jean d'Endor avance péniblement sous le poids qui charge ses épaules. Pierre s'en aperçoit et dit : "Donne-le donc, puisque tu as voulu reprendre ce fardeau. Tu en avais la nostalgie ?"

"C'est le Maître qui me l'a ordonné."

"Oui ? Oh ! par exemple ! Pourquoi donc ?"

"Je ne sais pas. Hier soir il m'a dit : "Reprends tes livres et suis-moi avec eux."

"Oh ! très bien, très bien !... Mais si Lui l'a dit, c'est certainement une bonne chose.

Peut-être est-ce pour cette femme. Que de choses elle sait, hein ? Les sais-tu, toi aussi ?"

"A peu près autant qu'elle. Elle est très instruite."

"Mais tu ne peux pas continuer à nous suivre avec ce fardeau, hein ?"

"Oh ! je ne crois pas, mais je ne sais pas. Mais je peux encore le porter..."

"Non, mon ami. Je tiens à ce que tu ne sois pas malade. Tu n'es pas bien, le sais-tu ?"

"Je le sais, je me sens mourir."

"Ne fais pas de blagues ! Laisse-nous au moins arriver à Capharnaüm. On est si bien, maintenant que nous sommes entre nous sans ce... Maudite langue ! J'ai encore manqué à la promesse faite au Maître !... Maître ! Maître !"

"Que veux-tu, Simon ?"

«J'ai dit du mal de Judas et je t'avais promis que je ne l'aurais plus fait. Pardonne-moi."
"Oui, essaie de ne plus le faire."

"J'ai encore 489 fois à avoir ton pardon..."

"Mais que dis-tu, frère ?" demande André étonné. Et Pierre, avec un éclair de malice sur son bon visage, avec le cou de travers sous le poids du sac de Jean d'Endor : "Et tu ne te souviens pas que Lui a dit de pardonner septante fois sept ? Par conséquent j'ai encore à recevoir 489 pardons. Je tiendrai soigneusement les comptes..."

Tout le monde rit, Jésus même est obligé de sourire. Mais il répond : "Tu ferais mieux de tenir les comptes de toutes les fois que tu sais être bon, ô grand enfant que tu es."

Pierre va près de Lui et de son bras droit il entoure la taille de Jésus en disant : "Mon Maître chéri ! Comme je suis heureux d'être avec Toi sans... Allons ! Tu es content Toi aussi... Et tu comprends ce que je veux dire. Nous sommes entre nous. Il y a ta Mère. Il y a l'enfant. On va vers Capharnaüm. La saison est belle.., Cinq raisons d'être heureux. Oh ! c'est vraiment beau de venir avec Toi ! Où nous arrêtons-nous ce soir ?"

«A Jéricho."

"L'an dernier nous y avons vu la femme voilée. Mais qui sait ce qu'elle est devenue... Je serais curieux de le savoir... Et nous avons trouvé celui des vignes..." L'éclat de rire de Pierre est contagieux tant il est bruyant. Tout le monde rit en pensant de nouveau à la scène de la rencontre avec Judas de Kériot.

"Mais tu es incorrigible, Simon !" lui reproche Jésus. «Je n'ai rien dit, Maître. Mais je n'ai pu m'empêcher de rire en pensant à la tête qu'il a faite quand il nous a trouvés là... dans ses vignes..." Pierre rit de si bon cœur qu'il doit s'arrêter pendant que les autres continuent, riant malgré eux.

Pierre est rejoint par les femmes. Marie lui demande doucement : "Qu'est-ce que tu as Simon ?"

"Ah ! Je ne peux pas le dire car je manquerais une autre fois à la charité. Mais... voilà, Mère, dis-moi un peu toi qui es sage, Si je fais une insinuation ou, pis encore une calomnie, je pèche, naturellement. Mais si je ris d'une chose connue de tous, d'un fait que tous connaissent, d'un fait qui fait rire comme par exemple de rappeler la surprise d'un menteur, son embarras, ses excuses, et se remettre à rire comme alors nous avons ri, est-ce encore mal ?"

"C'est une imperfection pour la charité. Ce n'est pas un péché comme la médisance et la calomnie et même comme 1’insinuation, mais c'est toujours un manquement à la charité. C’est comme un fil enlevé dans un tissu. Ce n'est pas une vraie déchirure, ce n'est pas non plus une étoffe usée; mais c'est toujours une chose qui atteint l'intégrité de l'étoffe et sa beauté, quelque chose qui prépare des déchirures et des trous. ne crois-tu pas ?"

Pierre se frotte le front et dit un peu mortifié : "Oui. Je n'y avais jamais pensé."

"Penses-y maintenant et ne le fais plus. Il y a des éclats de rire qui blessent la charité plus que des gifles. Quelqu'un a-t-il péché ? L'avons-nous pris à mentir ou à commettre une autre faute ? Eh bien ? Pourquoi le rappeler ? Et y faire penser les autres ? Jetons un voile sur les fautes d'un frère, en pensant toujours : "Si j'étais le coupable est-ce que j'aimerais qu'un autre rappelle cette faute ou y fasse penser ?" Il y a des choses qui font rougir intérieurement, Simon, qui font tant souffrir. Ne secoue pas la tête. Je sais ce que tu veux dire... Mais les coupables aussi en souffrent, crois-le. Pars, pars toujours de cette pensée : "Aimerais-je cela pour moi ?" Tu verras que tu ne pécheras jamais plus contre la charité et tu auras toujours une si grande paix en toi. Regarde là Margziam, avec quelle joie il saute et il chante. C'est parce que lui n'a aucune pensée dans le cœur. Lui n'a pas à penser à des itinéraires, à des dépenses, à des paroles à dire. Lui sait que d'autres pensent à tout cela pour lui.

Toi aussi, agis de même. Abandonne tout à Dieu, même le jugement sur les personnes. Tant que tu peux être comme un enfant que le bon Dieu conduit, pourquoi vouloir te charger du poids de décider et de juger ? Le moment viendra où tu devras être juge et arbitre, et alors tu diras : "Oh ! comme c'était plus facile alors, moins dangereux !" et tu te traiteras de sot pour avoir voulu te charger avant le temps de tant de responsabilités. Juger ! Quelle chose difficile ! Tu as entendu ce qu'a dit Sintica, il y a quelques  jours ? "Ce que l'on recherche par les sens, est toujours imparfait". Elle a très bien parlé. Bien des fois nous jugeons d'après les réactions de nos sens, avec une très grande imperfection, par conséquent. Ne juge pas..."

"Oui, Marie. A toi, je le promets vraiment. Mais toutes les belles choses que sait Sintica, je ne les connais pas !"

"Et tu t'en affliges, homme ? Ne sais-tu pas que moi, je veux m'en débarrasser pour prendre seulement ce que tu sais ?"

"Vraiment ? Pourquoi ?"

"Parce qu'avec la science tu peux te conduire sur la terre, mais c'est avec la sagesse que tu conquiers le Ciel. J'ai la science, tu as la sagesse."

"Mais avec ta science, tu as su venir à Jésus ! C'est donc une bonne chose."

"Mêlée à tant d'erreurs dont je voudrais me dépouiller pour me revêtir de la seule sagesse. Loin de moi les vêtements parés et inutiles. Que mon vêtement soit le vêtement sévère et sans apparence extérieure de la Sagesse qui revêt d'un vêtement impérissable non ce qui est corruptible mais ce qui est immortel. La lumière de la Science tremble et vacille. La lumière de la Sagesse resplendit uniforme et invariablement constante comme le Divin qui l'engendre."

Jésus a ralenti son pas pour entendre. Il se retourne et dit à la grecque : "Tu ne dois pas aspirer à te dépouiller de tout ce que tu sais, mais tu dois choisir dans ce que tu connais ce qui est un atome de l'Intelligence éternelle, conquis par des esprits d'une valeur indéniable."

"Ces esprits ont donc réalisé en eux-mêmes le mythe du feu dérobé aux dieux ?"

"Oui, femme. Mais ici ils ne l'ont pas dérobé, mais ils ont su le recueillir quand 1a Divinité les effleurait de ses feux, en les caressant comme des exemples, répandus dans une humanité déchue, de ce qu'est l'homme, être doué de raison."

"Maître, tu devrais m'indiquer ce que je dois garder et ce que je dois laisser. Moi, je ne serais pas bon juge et puis, pour combler les vides, mettre les lumières de ta Sagesse."

"C'est ce que j'ai l'intention de faire. Je t'indiquerai jusqu'à quel point est sage la pensée que tu connais et je la prolongerai, à partir de ce point jusqu'au bout de l'idée vraie. Pour que tu saches. Ce sera bon aussi pour ceux qui sont destinés à avoir dans l'avenir beaucoup de contacts avec les gentils."

"Nous n'y comprendrons rien, Seigneur" gémit Jacques de Zébédée.

"Peu de chose pour le moment. Mais un jour vous comprendrez et les instructions présentes et leur nécessité. Et toi, Sintica, expose-moi les points qui sont pour toi les plus obscurs. Pendant les haltes, je te les éclaircirai."

"Oui, mon Seigneur. C'est le désir de mon âme qui se fond dans ton désir. Moi, disciple de la Vérité et Toi, le Maître.

Le rêve de toute ma vie : la possession de la Vérité."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
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Béthanie sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 1 Mai - 7:38

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Le marchand d’au-delà de l’Euphrate"

Après une plaine fertile qui s'étend sur un large espace au-delà du Jourdain, il est beau d'aller pendant la saison sereine et douce qu'est celle d'une fin d'octobre, et après un arrêt dans un petit village qui s'étend au pied des premières pentes d'une chaîne montueuse au relief prononcé - et quelque cime peut prendre le vrai nom de montagne

- Jésus se met de nouveau en marche, en se joignant à une longue caravane comptant de nombreux quadrupèdes et des hommes bien armés, auxquels il a parlé pendant que ceux-ci faisaient boire leurs bêtes au bassin de la place.

Ce sont des hommes la plupart de grande taille et très bruns, déjà d'aspect asiatique. Sur un mulet très puissant, se trouve le chef de la caravane, armé jusqu'aux dents et avec des armes accrochées à la selle. Cependant il a été très respectueux avec Jésus.

Les apôtres demandent à Jésus : « Qui est-ce ? »

« Un riche marchand d'au-delà de l'Euphrate. Je lui ai demandé où il allait et il a été poli, Il passe par les villes où je compte aller . C'est une providence sur ces montagnes, alors que nous avons des femmes avec nous. »

« Tu crains quelque chose ? »

« En fait de vols rien, puisque nous n'avons rien. Mais il suffirait de la peur pour les femmes. Une poignée de voleurs n'attaque jamais une caravane aussi forte, et cela pourra nous être utile pour connaître les meilleurs passages et franchir les plus difficiles. Il m'a demandé : "Es-tu le Messie ?" et en ayant eu confirmation, il a dit : "J'étais dans la cour des Païens il y a quelques jours,[1][1] et je t'ai plutôt entendu que vu, parce que je suis petit. C'est bien, je te protégerai et Toi, tu me protégeras. J'ai un chargement de grande valeur." »

« Il est prosélyte ? »

« Je ne crois pas, mais peut-être provient-il encore de notre peuple. »

La caravane avance lentement, comme si on ne voulait pas épuiser les forces des quadrupèdes en les faisant trop marcher. Il est donc facile de la suivre au pas, et même souvent il faut s'arrêter parce que les conducteurs font passer les animaux chargés un par un, en les tenant par la bride dans les passages difficiles.

Bien que ce soit la montagne proprement dite, la région est très fertile et bien cultivée. Peut-être les monts de plus en plus hauts qui sont au nord-est protègent-ils des courants froids du nord, nuisibles de l'est, et cela favorise les cultures. La caravane côtoie un torrent qui va certainement se jeter dans le Jourdain, aux eaux abondantes qui descendent de je ne sais quelle cime. La vue est belle, toujours plus belle à mesure que l'on monte, se développant à l'ouest vers la plaine du Jourdain. Au-delà ce sont les gracieux aspects des collines et des montagnes de la Judée du nord, alors qu'à l'orient et au nord c'est un continuel changement de panoramas, les uns s'ouvrant sur de vastes lointains, les autres offrant aux regards un enchevêtrement de mamelons et de cimes verdoyantes ou rocheuses qui semble fermer la route comme le mur inattendu d'un labyrinthe.

Le soleil va descendre derrière les monts de la Judée, rougissant vivement le ciel et les côtes, lorsque le riche marchand qui s'est arrêté en laissant passer la caravane, interpelle Jésus : « Il faut arriver au pays avant la nuit, mais beaucoup de ceux qui sont avec Toi paraissent fatigués. C'est une dure étape. Fais-les monter sur les mulets de l'escorte. Ce sont des animaux tranquilles. Ils auront toute la nuit pour se reposer et ce n'est pas fatiguant de porter une femme. »

Jésus accepte et l'homme commande la halte pour faire monter les femmes sur les animaux. Jésus fait monter aussi Jean d'Endor. Ceux qui vont à pied, y compris Jésus, prennent les rênes pour rendre la marche plus sûre pour les femmes. Margziam veut faire... l'homme et, bien qu'il tombe de fatigue, il ne veut absolument pas monter en selle avec personne, mais au contraire il prend les rênes du mulet de Marie très Sainte qui se trouve ainsi entre Jésus et l'enfant, et ce dernier chemine bravement.

Le marchand est resté près de Jésus et il dit à Marie : « Tu vois, Femme, ce pays ? C'est Ramot. Nous nous y arrêterons. Je suis connu de l'hôtelier parce que je fais cette route deux fois par an, alors que pendant les deux autres je fais la côte pour vendre et acheter. C'est ma vie : dure vie. Mais j'ai douze enfants et qui sont petits. Je me suis marié tard. J'ai quitté le dernier qui avait neuf jours. Et maintenant, je le retrouverai avec ses premières dents. »

« Une belle famille...» commente Marie, et elle termine : « Que le Ciel te la conserve ! »
« Je ne me plains pas de son aide bien que je la mérite bien peu. »

Jésus lui demande : « Tu es au moins prosélyte ? »

« Je devrais l'être… mes ancêtres étaient de vrais israélites. Puis... nous nous sommes acclimatés là... »

« Il n'y a qu'un air dans lequel l'âme s'acclimate : celui du Ciel. »

« Tu as raison. Mais tu sais... Le bisaïeul épousa une femme qui n'était pas d'Israël. Les fils ont été moins fidèles.,. Les fils des fils se sont mariés avec des femmes qui n'appartenaient pas à Israël, en donnant des enfants qui étaient seulement respectueux du nom juif, car nous sommes juifs d'origine. Maintenant moi, petit-fils des petits-fils... plus rien : Au contact de tout le monde, j'ai emprunté à tout le monde, jusqu'à n'appartenir plus à personne. »

« Tu raisonnes mal et je vais te le prouver. Si en allant par cette route que tu sais être la bonne tu trouvais cinq ou six personnes qui te diraient : "Mais non, va de ce côté", "Reviens en arrière", "Arrête-toi", "Va vers l'est", "Tourne vers l'ouest", que dirais-tu ? »

« Je dirais : "Je sais que celle-ci est la plus courte et la plus facile, et je ne la quitte pas". »

« Ou encore : toi, devant traiter une affaire et sachant la manière d'aboutir, écouterais-tu ceux qui par pure forfanterie ou par un calcul astucieux te diraient d'agir autrement ? »

« Non. Je suivrais ce que mon expérience m'indique de meilleur. »

« Très bien. Toi, originaire d'Israël, tu as derrière toi des millénaires de foi. Tu n'es pas stupide ni inculte, pourquoi alors absorbes-tu les contacts de tout le monde en matière de foi, alors que tu sais les repousser en matière d' argent ou de sécurité des routes ? Cela ne te semble-t-il pas une chose déshonorante même humainement parlant ? Faire passer Dieu après l'argent et le chemin... »

« Je ne fais pas passer Dieu après, mais je l'ai perdu de vue... »

« Car tu prends pour des dieux le commerce, l'argent, la vie. Mais c'est encore Dieu qui te permet de les avoir, ces choses... Pourquoi alors es-tu entré au Temple ? »
« Par curiosité. Sur le chemin, en sortant d'une maison où j'avais négocié des marchandises, j'ai vu un groupe d'hommes qui te vénéraient et il m'est revenu à la mémoire une conversation que j'avais entendue à Ascalon chez une femme qui fabriquait des tapis. J'ai demandé qui tu étais parce que j'avais soupçonné que tu étais celui dont la femme m'avait parlé. Et l'ayant appris, je suis venu derrière Toi. J'avais fini mes affaires pour ce jour-là... Puis je t'ai perdu de vue. A Jéricho, je t'ai revu mais seulement un moment. Aujourd'hui, je t'ai retrouvé... Voilà... »

« Voici donc que Dieu unit et entrecroise nos routes. Moi, je n'ai pas de dons à t'offrir pour te remercier de ta bonté. Mais avant de te quitter, j'espère te faire un don, à moins que tu ne m'abandonnes auparavant. »

« Non, je ne le ferai pas ! Alexandre Misace ne se retire pas quand il s'est offert ! Voici : derrière ce tournant commence le pays. Je vais en avant. Nous nous reverrons à l'hôtellerie » et il éperonne sa monture et part presque au galop sur le bord de la route.
« C'est un homme honnête et malheureux, mon Fils » dit Marie. « Et tu le voudrais heureux selon la Sagesse, n'est-ce pas ? »

Ils Se sourient doucement dans les premières ombres du soir.

...Dans la longue soirée d'octobre, réunis tous dans une vaste pièce de l'hôtellerie, les voyageurs attendent l'heure du coucher. Dans un coin, tout seul, le marchand est occupé à ses comptes. Dans le coin en face, Jésus avec tous les siens. Il n'y a pas d'autres hôtes. Des écuries arrivent des braiments, des hennissements et des bêlements. Cela laisse supposer qu'il y a à l'hôtellerie d'autres personnes, mais peut-être sont-elles déjà au lit.

Margziam s'est endormi dans les bras de la Madone, oubliant du coup qu'il est "un homme". Pierre sommeille et il n'est pas le seul. Même les bavardes femmes âgées sont à moitié endormies et se taisent. Sont bien éveillés Jésus, Marie, les sœurs de Lazare, Sintica, Simon le Zélote, Jean et Jude.

Sintica est en train de fouiller dans le sac de Jean d'Endor comme pour y chercher quelque chose. Mais ensuite elle préfère venir près des autres et écouter Jude d'Alphée qui parle des conséquences de l'exil de Babylone et dit en finissant : « ...peut-être cet homme en est-il encore une conséquence. Tout exil est une ruine... » Sintica fait un signe involontaire de la tête, mais elle ne dit rien et Jude d'Alphée termine : « Pourtant il est étrange que quelqu'un puisse se dépouiller de ce qui est le trésor de siècles entiers pour devenir entièrement nouveau, surtout en ces choses de religion, et d'une religion telle que la nôtre... »

Jésus répond : « Tu ne dois pas t'étonner en voyant Samarie au sein d'Israël »
Un silence... Les yeux sombres de Sintica regardent fixement le profil serein de Jésus. Elle le regarde avec intensité, mais elle ne parle pas. Jésus sent ce regard et se tourne pour la regarder.

« Tu n'as rien trouvé à ton goût ? »

« Non, Seigneur. Je suis arrivée au point de ne savoir plus concilier le passé avec le présent, les idées d'auparavant avec celles de maintenant. Et il me semble que c'est pour ainsi dire une trahison, car mes anciennes idées m'ont vraiment aidée à avoir celles de maintenant. Ton apôtre parlait bien,.. Cependant ma ruine est une heureuse ruine. »

« Qu'est-ce qui est en ruines pour toi ? »

« Toute la foi dans l'Olympe païen, Seigneur. Et pourtant je suis un peu troublée, parce qu'en lisant votre Écriture - Jean me l'a donnée et je la lis parce que sans connaissance il n'y a pas de possession - j'ai trouvé qu'il y a même dans votre histoire... des commencements, dirai-je, il y a des faits qui ne sont pas très différents des nôtres. Maintenant, je voudrais savoir... »

« Je t'ai dit : demande et je répondrai. »

« Est-ce que tout est erreur dans la religion des dieux ? »

« Oui, femme. Il n'y a qu’un Dieu qui ne provient pas d'autres dieux, qui n'est pas soumis aux passions ni aux besoins humains, un Dieu Unique, Eternel, Parfait, Créateur. »

« Moi, je le crois. Mais je veux pouvoir répondre non pas sous une forme qui n'admet pas la discussion, mais sous une forme qui discute pour convaincre, pour répondre aux questions que d'autres païens pourraient me poser. Moi, par moi-même et grâce à ce Dieu bienfaisant et paternel, je me suis donnée des réponses informes mais suffisantes pour donner la paix à mon esprit. Mais j'avais la volonté d'arriver à la Vérité. D'autres la chercheront avec moins d'angoisse que moi, et pourtant tous devraient désirer cette recherche. Je n'ai pas l'intention de rester inerte auprès des âmes. Ce que j'ai eu, je voudrais le donner. Pour donner, je dois savoir. Permets-moi de savoir et je te servirai au nom de l'amour. Aujourd'hui, en route, pendant que je contemplais les montagnes, et certains aspects me ramenaient vivantes à la mémoire les chaînes de l'Hellade et 1'histoire de la Patrie, par association d'idées se présentaient à moi le mythe de Prométhée, celui de Deucalion... Vous avez vous aussi quelque chose de semblable dans le foudroiement de Lucifer, dans l'infusion de la vie dans l'argile et dans le déluge de Noé. Légères concomitances, mais qui sont pourtant un souvenir... Maintenant, dis-moi : comment avons-nous pu les connaître s'il n'y a pas eu de contacts entre nous et vous, si vous les avez eues certainement avant nous, et nous aussi les avons eues, et s'il n'y a pas moyen de remonter à leur origine ? Nous sommes dans l'ignorance maintenant, pour tant de choses. Comment alors, il y a des millénaires, avons-nous eu des légendes qui rappellent vos vérités ? »

« Femme, moins que d'autres tu devrais me le demander. Tu as lu en effet des œuvres qui pourraient par elles seules répondre à ta question. Toi, aujourd'hui, par associations d'idées, tu es passée du souvenir de tes montagnes natales au souvenir des mythes natals et à leur comparaison. N'est-ce pas ? Pourquoi cela ? »

« Parce que ma pensée en se réveillant, s'est souvenue. »

« Très bien. Même les âmes des plus anciens qui ont donné une religion à ta terre se sont souvenues. Confusément comme peut le faire quelqu'un qui est, imparfait, séparé de la religion révélée. Mais elles se sont toujours souvenues. Dans le monde il y a beaucoup de religions. Eh bien, si nous avions ici, en un tableau net, toutes leurs particularités, nous verrions qu'il y a comme un fil d'or perdu dans l'abondante boue, un fil qui a des nœuds où sont renfermées des parcelles de la Vérité vraie. »

« Mais ne venons-nous pas tous d'un même cep ? Tu le dis. Alors, pourquoi les anciens des anciens venant du cep originel n'ont-ils pas su apporter avec eux la Vérité ? N'est-ce pas une injustice de les en avoir privés ? »

« Tu as lu la Genèse, n'est-ce pas ? Qu'as-tu trouvé ? Au début un péché complexe embrassant les trois états de l'homme : matière, pensée et esprit. Ensuite un fratricide, puis un double homicide pour contrebalancer l’œuvre d'Hénoch de garder la lumière dans les cœurs, puis la corruption par union sensuelle des fils de Dieu avec les filles du sang. Et malgré la purification du déluge et la réfection de la race à partir d'une semence bonne, non pas à partir de pierres comme le disent vos mythes, ni à partir du vol du feu vital par une œuvre humaine, mais par infusion du Feu vital par l’œuvre de Dieu, s'était animée la première argile modelée par Dieu à son image et à forme humaine, voilà de nouveau le ferment de l'orgueil, l'outrage à Dieu : "Nous atteignons le ciel" et la malédiction divine : "Qu'ils soient dispersés et ne se comprennent plus"... Et le cep unique, comme l'eau qui en heurtant un rocher se divise en ruisseaux qui ne se réunissent plus, voilà qu'il se divisa, la race devint des races. L'Humanité, mise en fuite par son péché et par punition divine, voilà qu'elle se disperse et ne se réunit plus, emportant avec elle la confusion que l'orgueil avait créée. Mais les âmes se souviennent : Quelque chose reste en elles toujours, et les plus vertueuses et les plus sages entrevoient une lumière bien que faible dans les ténèbres des mythes : la lumière de la Vérité. C'est ce souvenir de la Lumière vue avant la vie qui remue en elles des vérités où se trouvent les bribes de la Vérité révélée. M'as-tu compris ? »

« En partie. Mais maintenant je vais y réfléchir. La nuit est l'amie de celui qui réfléchit et se recueille en lui-même. »

« Alors allons nous recueillir chacun en nous-mêmes. Allons, amis. La paix à vous, femmes, La paix à vous, mes disciples. La paix à toi, Alexandre Misace. »

« Adieu, Seigneur. Dieu soit avec Toi » dit le marchand en s'inclinant...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
Tome : 4/150

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par sofoyal Ven 1 Mai - 16:36

Bonjour @Maud,  et merci pour ce partage!
Pouvez-vous me dire comment faire pour afficher le lien source vers la page, S'il vous plaît?
Merci d'avance!


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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 1 Mai - 17:54

Bonjour @Sofoyal, je vous remercie pour votre intérêt  Smile
Pour répondre à votre demande

Pouvez-vous me dire comment faire pour afficher le lien source vers la page,  
Je vous explique cela par MP

Amicalement


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 2 Mai - 7:22

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"La prédication à Gerasa"

Il croyait être inconnu ! Quand la matinée du lendemain il pose le pied hors du magasin d'Alexandre, il trouve déjà des personnes qui l'attendent. Jésus est avec les seuls apôtres, les femmes et les disciples sont restés à la maison à se reposer.

Les gens le saluent et l'entourent en Lui disant qu'ils le connaissent parce qu'ils ont entendu parler un homme guéri de la possession diabolique. Ce dernier est maintenant absent parce qu'il est parti avec deux disciples passés par là quelques jours auparavant. Jésus écoute avec bienveillance ces discours tout en marchant à travers la ville qui présente souvent des zones où l'on entend un furieux fracas de chantiers. Maçons, terrassiers, tailleurs de pierres, forgerons, menuisiers, travaillent à construire, à aplanir ou à combler des terrains de niveaux différents, à dégrossir des pierres pour les murs, à travailler le fer pour différents usages, à scier, à raboter, à façonner des pieux avec des troncs robustes.                      

Jésus passe et regarde, il franchit un pont jeté sur un petit torrent bavard qui passe juste au milieu du pays, et les maisons se sont alignées sur les deux rives avec la prétention de former un quai. Il monte ensuite vers la partie haute de la ville qui est un peu en dénivellation, de sorte que le côté sud-ouest est plus élevé que le côté nord-est, mais les deux côtés sont plus hauts que le centre de la ville coupée en deux par le petit cours d'eau. La vue est belle au point où s'est arrêté Jésus. On voit toute la ville passablement grande et en arrière, à l'orient, au midi et à l'occident, se trouve un fer à cheval de collines en pente douce toutes vertes, alors qu'au nord la vue s'étend sur une plaine découverte et vaste qui présente à l'horizon un relief léger qu'on peut difficilement appeler collines, tout blondi par le soleil matinal qui dore les pampres jaunâtres des vignes qui couvrent cette vague de terrain comme s'il voulait adoucir la mélancolie des feuilles mortes par le faste d'une couche de dorure.

Jésus observe et les gens de Gerasa restent à le regarder. Jésus les conquiert en leur disant : "Cette ville est très belle. Rendez-la belle aussi de justice et de sainteté. Les collines, le ruisseau, la verte plaine, c'est Dieu qui vous les a donnés. Rome vous aide maintenant à vous faire des maisons et de beaux édifices, mais il revient à vous seuls de donner à votre ville le nom de ville sainte et juste. Une ville est ce que la font ses habitants, parce qu'une ville est une partie de la société qui s'enferme dans des murs, mais ce qui fait la ville, ce sont les habitants. La ville en elle-même ne pèche pas. Ils ne peuvent pécher le ruisseau, le pont, les maisons, les tours. Ce sont des matières, non des âmes. Mais peuvent pécher ceux qui sont enfermés dans les murailles de la ville, dans les maisons, dans les boutiques, ceux qui passent sur le pont et ceux qui se baignent dans le ruisseau, On dit d'une ville factieuse et cruelle : "C'est une ville très mauvaise". Mais c'est mal dit. Ce n'est pas la ville qui est mauvaise, ce sont les habitants qui sont mauvais.

Ces individus qui deviennent, en s'unissant, une seule chose complexe, et pourtant encore une seule chose c'est cela qui mérite le nom de ville. Maintenant écoutez. Si dans une ville dix mille habitants sont bons et que mille seulement ne le sont pas, pourrait-on dire que cette ville est mauvaise ? Non, on ne pourrait le dire. De même, si dans une ville de dix mille habitants il y a beaucoup de partis et que chacun tend à faire valoir le sien, peut encore dire que cette ville est unie ? Non, on ne peut le dire. Et pensez-vous que cette ville sera prospère ? Non, elle ne le sera pas.    
       
Vous, habitants de Gerasa, vous êtes maintenant tous unis dans la pensée de faire de votre ville une grande chose. Et vous y réussirez parce que tous vous voulez la même chose et vous rivalisez entre vous pour atteindre ce but. Mais si parmi vous s'élevaient des partis différents et que l'un vienne à dire : "Non, il vaut mieux s'étendre vers l'occident", et un autre : "Pas du tout. Nous irons vers le nord du côté de la plaine", et un troisième : "Ni ici, ni là. Nous voulons nous grouper au centre près du ruisseau", qu'arriverait-il ? Il arriverait que les travaux commencés s'arrêteraient, que ceux qui prêtent des capitaux les retireraient et que ceux qui ont l'intention de s'établir ici s'en iraient dans une autre ville plus unie, et ce qui est déjà fait tomberait en ruines parce que cela serait exposé aux intempéries sans être terminé à cause des divisions des habitants.

C'est ainsi ou non ? Vous dites que c'est ainsi, et vous dites bien. Il faut donc l'entente entre les habitants pour faire le bien de la ville et, par conséquent des habitants, parce que dans une société son bien propre fait le bien-être de ceux qui la composent.
Mais il n'y a pas seulement la société à laquelle vous pensez, la société de ceux qui appartiennent à la même ville, ou au même pays, ou la petite et chère société de la famille. Il est une société plus vaste, infinie : celle des esprits. Nous tous qui sommes vivants, nous avons une âme. Cette âme ne meurt pas avec le corps mais lui survit éternellement.

La pensée du Créateur Dieu, qui a donné l'âme à l'homme, était que toutes le âmes humaines se rassemblent en un même lieu : le Ciel, qui constitue le Royaume des Cieux dont le monarque est Dieu et dont les sujets bienheureux auraient été les hommes après une vie sainte et une tranquille dormition. Satan est venu diviser et bouleverser, pour détruire et affliger Dieu et les esprits. Il a apporté le péché dans les cœurs et avec lui la mort pour les corps au terme de l'existence, espérant donner la mort même aux esprits. Leur mort c'est la damnation qui est encore existence, oui, mais une existence dépourvue de ce qui est la Vie vraie et la joie éternelle, c'est-à-dire de la vision béatifique de Dieu et de son éternelle possession dans la lumière éternelle. Et l'Humanité se divisa dans ses volontés comme une société se divise en partis contraires. Et en agissant ainsi, elle alla à sa ruine.                      

Je l'ai dit ailleurs à ceux qui m'accusaient de chasser les démons avec l'aide de Belzébuth : "Tout royaume divisé en lui-même ira à sa ruine". En effet si Satan se chassait lui-même, lui et son royaume ténébreux iraient à leur ruine. Moi, à cause de l'amour que Dieu a pour l'humanité créée par Lui, je suis venu rappeler qu'un seul Royaume est saint : celui des Cieux. Je suis venu le prêcher pour que les meilleurs accourent vers lui. Oh ! Je voudrais que tous, même les plus mauvais, y viennent en se convertissant, en se délivrant du démon qui, ouvertement dans les possessions corporelles en plus que spirituelles, ou secrètement dans celles qui ne sont que spirituelles, les tiennent esclaves.

C'est pour cela que je vais guérissant les malades, chassant les démons des corps possédés, convertissant les pécheurs, pardonnant au nom du Seigneur, instruisant en vue du Royaume, accomplissant des miracles pour vous persuader de mon pouvoir et que Dieu est avec Moi. Car on ne peut faire des miracles si on n'a pas pour ami Dieu, parce que si je chasse les démons par le doigt de Dieu, que je guéris les malades, que je purifie les lépreux, que je convertis les pécheurs, que j'annonce le Royaume, que je donne l'enseignement pour y parvenir, et que j'y appelle au nom de Dieu, et que Dieu est condescendant à mon égard d'une manière claire et indiscutable, et que seuls les ennemis déloyaux peuvent dire le contraire, tout cela est le signe que le Royaume est arrivé parmi vous et doit être construit car c'est l'heure de sa fondation.

Comment se fonde le Royaume de Dieu dans le monde et dans les cœurs ? Par le retour à la Loi mosaïque et par la connaissance exacte si on l'ignore, et surtout par l'application totale de la Loi à soi-même, dans tout événement et à tout moment de la vie. De quelle nature est cette Loi ? Une chose tellement sévère qu'elle est impraticable ? Non. C'est un ensemble de dix préceptes saints et faciles que l'homme moralement bon, vraiment bon, a conscience qu'il faut observer même s'il est enseveli sous l'inextricable toit végétal des forêts les plus impénétrables de l'Afrique mystérieuse. Elle dit :

"Je suis le Seigneur ton Dieu et il n'y a pas d'autre Dieu que Moi. Ne nommez pas le Nom du Seigneur inutilement.

Respectez le sabbat selon le commandement de Dieu et le besoin de la créature.
Honorez vos pères et vos mères afin de vivre longuement et d'obtenir le bien sur la terre et dans le Ciel.

Ne tuez pas.

Ne dérobez pas.

Ne commettez pas l'adultère.

Ne dites pas de faux témoignages contre le prochain.

Ne désirez pas la femme d'autrui.

N'enviez pas ce que possède autrui".

Quel est l'homme qui, ayant une âme bonne même si c'est un sauvage, qui en tournant son regard sur ce qui l'entoure, n'arrive à se dire : "Tout cela n'a pu se faire tout seul. Il y a donc Quelqu'un, plus puissant que la nature et que l'homme lui-même, qui a fait cela" ? Et il adore ce Puissant dont il connaît ou ne connaît pas le Nom très Saint mais dont il sent l'existence. Et il en a un tel respect en prononçant le nom qu'il Lui a donné ou qu'on lui a appris à dire pour le nommer, qu'il tremble de respect et a conscience de le prier rien qu'à le nommer avec respect. En fait, c'est une prière de prononcer le Nom de Dieu dans l'intention de l'adorer ou de le faire connaître aux gens qui l'ignorent.

De même aussi par simple prudence morale, tout homme sent qu'il doit donner du repos à ses membres pour qu'ils résistent tant que dure la vie. Avec plus de raison ce repos animal, l'homme qui n'ignore pas le Dieu d'Israël, le Créateur et Seigneur de l'univers, a conscience qu'il doit le consacrer au Seigneur pour ne pas être semblable à la bête de somme qui fatiguée se repose sur sa litière en mâchant de l'avoine entre ses dents robustes.

Le sang lui-même crie amour pour ceux dont il est venu et nous le constatons dans ce petit âne qui court en ce moment en brayant à la rencontre de sa mère qui revient du marché. Il jouait dans le troupeau et l'ayant vue, il se souvient d'avoir été allaité par elle et léché affectueusement, défendu, réchauffé par sa mère et vous voyez ? Avec son tendre naseau il lui frotte le cou et saute de joie en frottant sa jeune croupe contre le flanc qui l'a porté. Aimer les parents, c'est un devoir et un plaisir. Et il n'y a pas d'animal qui n'aime celui qui l'a engendré. Et quoi ? L'homme sera au-dessous du ver qui vit dans la boue ?

L'homme moralement bon ne tue pas. La violence lui inspire du dégoût. Il a conscience qu'il n'est pas permis d'enlever la vie à quiconque, que seulement Dieu qui l'a donnée a le droit de l'enlever. Et il se refuse à l'homicide.

De même celui qui est moralement sain ne s'empare pas des choses d'autrui. Il préfère le pain mangé avec une conscience tranquille auprès de la fontaine argentine, à un succulent rôti qui est le produit d'un vol. Il préfère dormir sur le sol avec la tête sur une pierre et les étoiles amies au-dessus de la tête qui pleuvent la paix et le réconfort sur une conscience honnête, au sommeil troublé sur un lit volé.          

Et s'il est moralement sain il ne désire pas d'autres femmes que les siennes, il n'entre pas avec lâcheté dans le lit d'autrui pour le souiller. Mais dans la femme de l'ami il voit une sœur et n'a pas pour elle les regards et le désir que l'on n'a pas pour une sœur. L'homme dont l'âme est droite, même seulement naturellement, sans autre connaissance du Bien que celle que lui donne sa conscience pleine de droiture, ne se permet jamais de donner un témoignage qui lèse la vérité car cela lui paraît semblable à l'homicide et au vol et il en est ainsi. Mais ses lèvres sont honnêtes comme son cœur et il n'a pas de regards pour désirer la femme d'autrui. Il n'en a même pas le désir, parce qu'il sait que le désir est ce qui pousse au péché. Et il n'a pas d'envie parce qu'il est bon. Celui qui est bon n'envie jamais. Il est content de son sort.

Cette loi avec ses exigences vous paraît-elle impraticable ? Ne vous faites pas tort ! Je suis certain que vous ne le ferez pas, et si vous ne le faites pas vous fonderez le Royaume de Dieu en vous et dans votre ville. Et vous vous retrouverez un jour heureux avec ceux que vous avez aimés et qui, comme vous, ont conquis le Royaume éternel dans les joies sans fin du Ciel.

Mais dans notre intérieur même se trouvent les passions comme des habitants renfermés dans les murs d'une ville. Il faut que toutes les passions de l'homme veuillent la même chose : à savoir la sainteté. Autrement c'est inutilement qu'une partie tendra au Ciel si ensuite une autre laisse sans les garder les portes et y laisse pénétrer le séducteur ou neutralise par des discussions et des paresses l'action d'une partie des habitants spirituels en faisant périr l'intérieur de la ville et en l'abandonnant aux orties, aux herbes empoisonnées, au chiendent, aux serpents, aux scorpions, rats et chacals, aux hiboux, c'est-à-dire aux mauvaises passions et aux anges de Satan. Il faut veiller sans jamais y manquer, comme des sentinelles que l'on met aux murs pour empêcher le Malin d'entrer là où nous voulons construire le Royaume de Dieu.

En vérité je vous dis que tant que l'homme fort garde en armes l'entrée de sa maison, tout ce qui s'y trouve est en sécurité. Mais s'il vient un autre plus fort que lui, ou s'il laisse sa porte sans la garder, alors le plus fort en vient à bout, le désarme et lui, privé des armes auxquelles il se confiait, il s'humilie et se rend, et le fort le fait prisonnier en prenant les dépouilles de celui qu'il a vaincu [1]. Mais si l'homme vit en Dieu, moyennant la fidélité à la Loi et à la justice saintement pratiquée, Dieu est avec Lui, Moi je suis avec lui, et rien de mal ne peut lui arriver. L'union avec Dieu est l'arme qu'aucun fort ne peut vaincre. L'union avec Moi est certitude de victoire et d'un butin de vertus éternelles pour lesquelles éternellement lui sera donnée une place dans le Royaume de Dieu. Mais celui qui se sépare de Moi ou se fait mon ennemi, repousse en conséquence les armes et la sécurité de ma Parole. Celui qui repousse le Verbe repousse Dieu. Celui qui repousse Dieu appelle Satan. Celui qui appelle Satan détruit ce qu'il avait pour conquérir le Royaume.      

Par conséquent celui qui n'est pas avec Moi, est contre Moi. Et celui qui ne cultive pas ce que j'ai semé, récolte ce qu'a semé l'Ennemi. Celui qui ne récolte pas avec Moi dissipe et il viendra, pauvre et nu, vers le Juge Suprême qui l'enverra au maître auquel il s'est vendu, en préférant Belzébuth au Christ.

Habitants de Gerasa construisez en vous et dans votre ville le Royaume de Dieu."

La voix perçante d'une femme s'élève limpide comme un chant de louange au-dessus du bruit de la foule pleine d'admiration, chantant la nouvelle béatitude, c'est-à-dire la gloire de Marie : "Bienheureux le sein qui t'a portée et les mamelles que tu as sucées."

Jésus se tourne vers la femme qui exalte la Mère par admiration pour le Fils. Il sourit parce que douce Lui est la louange donnée à la Mère. Mais il dit ensuite : "Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique, Fais cela, ô femme."

Ensuite Jésus bénit et se dirige vers la campagne,. suivi des apôtres qui Lui demandent : "Pourquoi as-tu dit cela ?"

"Parce qu'en vérité je vous dis qu'au Ciel on ne mesure pas avec les mesures de la terre. Et ma Mère elle-même sera heureuse non pas tant pour son âme immaculée que pour avoir écouté la Parole de Dieu et l'avoir mise en pratique par l'obéissance.  Le "que l'âme de Marie soit faite sans faute" c'est un prodige du Créateur. C'est à Lui donc qu'en va la louange. Mais le "qu'il soit fait de moi selon ta parole" c'est un prodige de ma Mère. C'est donc pour cela qu'est grand son mérite. Si grand que pour cette capacité d'écouter Dieu, parlant par la bouche de Gabriel, et pour sa volonté de mettre en pratique la parole de Dieu sans rester à soupeser les difficultés et les douleurs immédiates et futures qui viendraient de son adhésion, est venu le Sauveur du monde. Vous voyez donc qu'elle est ma bienheureuse Mère non seulement parce qu'elle m'a engendré et allaité, mais parce qu'elle a écouté la Parole de Dieu et l'a mise en pratique par l'obéissance. Mais maintenant rentrons à la maison. Ma mère savait que j'étais dehors pour peu de temps et pourrait craindre en voyant que je tarde. Nous sommes dans un pays à demi païen. Mais, en vérité, il est meilleur que les autres.

Aussi partons, et tournons par derrière les murs pour échapper à la foule qui me retiendrait encore. Allons vite par derrière ces bosquets touffus..."        

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
Tome :   4/152

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 3 Mai - 7:14

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Le sabbat à Gerasa"

Elles sont longues les heures d'un jour quand on ne sait que faire. Et ils ne savent vraiment pas que faire pendant ce sabbat ceux qui sont avec Jésus, dans un pays où ils n'ont pas de connaissances, dans une maison où les différences de langues et de coutumes les séparent, comme s'il ne suffisait pas des préjugés hébraïques pour les tenir séparés des caravaniers et des serviteurs d'Alexandre Misace. Aussi plusieurs sont restés au lit ou bien somnolent au soleil qui chauffe la vaste cour carrée de la maison, Une cour faite vraiment pour accueillir des caravanes avec des bassins et des anneaux fixés aux murs ou aux colonnes d'un portique rustique qui s'étend le long des quatre côtés, et des écuries nombreuses avec des greniers à foin ou à paille sur trois côtés. Les femmes se sont retirées dans leur pièce. Je n'en vois aucune.

Margziam trouve aussi de la distraction dans la cour fermée. Il observe le travail des palefreniers qui étrillent les mulets, changent les litières, observent les sabots, réajustent les fers qui ne tiennent plus, ou bien, cela est pour lui d'un intérêt encore plus grand parce que c'est une chose nouvelle, il observe avec enchantement la façon dont les chameliers s'y prennent avec les chameaux pour préparer dès ce jour la charge de chaque animal, en la proportionnant à la bête, en l'équilibrant, et comment ils font agenouiller et se dresser l'animal pour pouvoir le charger et le décharger; en le récompensant ensuite avec une poignée de légumes secs qui me paraissent des fèves et en finissant par une distribution de baies de caroubiers que les hommes aussi mâchonnent avec plaisir.

Margziam est vraiment étonné et il regarde autour de lui pour trouver quelqu'un qui partage son étonnement. Mais il est déçu parce que les adultes ne s’intéressent pas aux chameaux. Ou bien ils parlent entre eux ou bien ils sommeillent. Il va trouver Pierre qui dort comme un bienheureux, la tête appuyée sur du foin moelleux et il le secoue par la manche. Pierre ouvre l’œil à demi et demande : « Qu'est-ce qu'il y a ? Qui me veut ? »

« C'est moi. Viens voir les chameaux. »

« Laisse-moi dormir. J'en ai tant vus... De vilaines bêtes. »

L'enfant va trouver Mathieu qui fait les comptes de la caisse, car dans ce voyage c'est lui le trésorier : « J'ai été auprès des chameaux, tu sais ? Ils mangent comme des brebis, tu sais ? Et ils s'agenouillent comme des hommes et ils semblent des barques avec leur mouvement de roulis quand ils marchent. Les as-tu vus ? »

Mathieu, qui ne sait plus où il en est dans ses comptes par suite de l'interruption, répond sèchement : « Oui » et il revient à son argent.

Autre déception... Margziam regarde autour de lui... Voilà Simon le Zélote et Jude Thaddée qui parlent... « Comme ils sont beaux les chameaux ! Et bons ! Ils les ont chargés et déchargés, et ils se sont mis par terre pour que l'homme ne se fatigue pas. Puis ils ont mangé les caroubes. Les hommes aussi en ont mangé. Cela me plairait... Mais je ne sais me faire comprendre, Viens, toi... » et il prend Simon par la main.

Ce dernier, absorbé en une paisible discussion avec le Thaddée, répond distraitement: « Oui chéri... Va, va et fais attention à ne pas te faire mal. »

Margziam le regarde étonné... Simon ne lui a pas répondu sur le même ton. Il va presque pleurer. Il s'éloigne découragé et va s'appuyer à une colonne...

Jésus sort d'une pièce et le voit en train de bouder, et seul. Il va trouver l'enfant et lui met une main sur la tête : « Que fais-tu tout seul et chagrin ? »
« Personne ne m'écoute... »

« Que voulais-tu dire aux autres ? »

« Rien... Je parlais des chameaux... Ils sont beaux... ils me plaisent. Ce doit être comme d'aller en barque d'aller là-haut... Et ils mangent des caroubes, même les hommes... »

« Et tu veux aller là-haut et manger des caroubes. Viens, allons voir les chameaux » et Jésus le prend par la main et va avec l'enfant tout rasséréné au fond de la cour. Il va tout droit vers un chamelier et le salue d'un sourire. Celui-ci s'incline et il continue à observer son animal auquel il ajuste le fronton et règle la bride.

« Homme, tu me comprends ? »

« Oui, Seigneur, depuis vingt ans je vous connais. »

« Cet enfant a un grand désir : monter à chameau... Et un petit : manger une caroube » et Jésus sourit encore plus vivement.

« Ton fils ? »

« Je n'ai pas de fils, Moi. Je n'ai pas d'épouse. »

« Toi, si beau et si fort, tu n'as pas trouvé de femme ? »

« Je ne l'ai pas cherchée. »

« Tu ne sens pas le désir d'une femme ? »

« Non. Jamais. »

L'homme le regarde abasourdi, puis il dit : « Moi, j'ai neuf enfants à Ischilo... J'y vais : un enfant. J'y vais : un enfant. Toujours. »

« Tu les aimes bien tes enfants ? »

« Mon sang ! Mais le travail est dur. Moi ici, les enfants là-bas. Au loin:.. Mais c'est pour leur pain. Tu comprends ? »

« Je comprends. Alors tu peux comprendre l'enfant qui veut monter à chameau et manger les caroubes ? »

« Oui, viens. Peur ? Non ? Bravo. Un bel enfant ! Moi aussi j'en ai un comme cela. Noir comme cela. Prends ici. Serre bien » et il lui met dans les mains le manche bizarre qui se trouve au devant de la selle. « Tiens-toi. Maintenant je viens, et le chameau se lève. Pas peur, hein ? »

Et l'homme grimpe sur la selle élevée et s'installe et appelle le chameau qui se dresse obéissant en tanguant fortement. Margziam rit, heureux, d'autant plus heureux que l'homme lui a mis dans la bouche une magnifique caroube. L'homme met le chameau au pas, dans la cour, puis au trot. Enfin, voyant que Margziam n'a pas peur, il crie quelque chose à l'un de ses compagnons et celui-ci ouvre la grande porte qui est sur l'arrière de la cour et le chameau disparaît, avec sa charge, dans la verdure de la campagne.

Jésus rentre à la maison, dans une pièce où sont les femmes. Son sourire est tellement épanoui que Marie Lui demande : « Qu'as-tu, mon Fils, pour être si heureux ? »
« J'ai la joie de Margziam qui est en train de galoper sur un chameau. Sortez pour le voir revenir. »

Tout le monde sort dans la cour et s'assoit sur un muret près des bassins. Les apôtres, ceux qui ne dorment pas, s'approchent. Ceux qui étaient aux fenêtres des chambres du haut regardent en bas, ils voient et viennent aussi. Des voix claires et juvéniles, qui annoncent Jean et les deux Jacques, éveillent aussi Pierre et André et secouent Mathieu. Maintenant ils sont au complet car Jean d'Endor vient aussi avec deux disciples.

« Mais où est Margziam, je ne le vois pas ? » demande Pierre.

« En promenade sur le chameau. Personne de vous ne l'écoutait... Je l'ai vu triste et j'y ai remédié. »

Pierre, Mathieu et Simon se souviennent: « Ah ! oui ! Il parlait des chameaux… et des caroubes. Mais moi, j'avais sommeil ! »

« Moi, j'avais des comptes à faire, pour te rendre compte de ce que j'avais reçu des géraséniens et de ce que j'avais donné en aumônes »

« Et Moi, je parlais de la foi avec ton frère ! »

« Peu importe. J'y ai pensé Moi. Pourtant, incidemment, je vous dis que c'est de l'amour de s'occuper des jeux d'un enfant... Mais parlons d'autre chose. Au dehors, la ville est toute en fête. De notre sabbat, il n'y a que le souvenir, que celui d'une réjouissance générale. Alors, il vaut mieux rester à l'intérieur, d'autant plus que s'ils veulent, ils peuvent nous trouver. Ils savent où nous sommes. Voilà Alexandre qui passe en revue ses chameaux. Maintenant je vais lui dire qu'il en manque un, par ma faute. »

Jésus s'en va rapidement trouver le marchand et lui parle. Ils reviennent ensemble. Le marchand dit : « Très bien, il s'amusera et la course au soleil lui fera du bien. Tu peux être sûr que l'homme le traitera bien. Calipio est un brave homme. En échange de la course, je te demande de me dire quelque chose. Cette nuit, je pensais à tes paroles... à celles entendues à Ramot, entre Toi et la femme, à celles d'hier. Hier il me semblait monter sur une montagne élevée comme celles des terres que j'habite, qui ont réellement leurs sommets dans les nuages, Tu m'amenais en haut, en haut, en haut. Il me semblait que j'étais pris par un aigle, un de ceux de notre plus grande montagne, la première sortie du Déluge. Je voyais des choses nouvelles, jamais imaginées, tout n'était qu'une lumière... Et je les comprenais. Ensuite, elles se sont brouillées. Dis encore. »

« Que dois-je dire ? »

« Mais, je ne sais pas... Tout était beau. Tu parlais qu'on se retrouverait au Ciel... J'ai compris qu'on s'y aimerait différemment mais pourtant également. Par exemple, nous n'aurons plus les soucis de maintenant et pourtant nous serons tous pour un et un pour tous, comme si nous étions une seule famille, Je m'exprime mal ? »

« Non, au contraire ! Nous serons une seule famille même avec les vivants. Les âmes ne sont pas séparées par la mort. Je parle des justes. Ils forment une seule grande famille. Imagine un grand temple où il y a des gens qui adorent et prient et d'autres qui se fatiguent. Les premiers prient aussi pour ceux qui se fatiguent, les seconds travaillent pour ceux qui prient. Il en est ainsi des âmes. Nous nous fatiguons sur la terre ; eux, nous soutiennent par leurs prières. Mais nous devons offrir nos souffrances pour leur donner la paix. C'est une chaîne sans fin. C'est l'Amour qui lie ceux qui ont été avec ceux qui sont. Et ceux qui sont doivent être bons pour pouvoir retrouver ceux qui ont été et qui nous désirent avec eux. »

Sintica fait un geste involontaire, qu'elle arrête tout de suite.
Mais Jésus la voit et l'invite à sortir de la réserve que la femme garde toujours.

« Je réfléchissais... et cela fait plusieurs jours que j'y réfléchis et pour dire vrai, cela me trouble, car il me semble que croire à ton Paradis c'est perdre pour toujours ma mère et mes sœurs... » un sanglot brise la voix de Sintica qui s'arrête pour ne pas pleurer.
« Quelle est cette pensée qui te trouble à ce point ? »

« Maintenant je crois en Toi. Ma Mère, je ne puis la voir autrement que païenne. Elle était bonne... Oh ! tellement ! Et tellement mes sœurs ! La petite Ismène était la meilleure créature que la terre ait porté. Mais elles étaient païennes... Or moi, tant que j'étais comme elles, je pensais à l'Hadès et je disais : "Nous nous réunirons".

Maintenant il n'y a plus d'Hadès, Il y a ton Paradis, le Royaume des Cieux pour ceux qui ont servi avec justice le Dieu Vrai. Et ces pauvres âmes ! Ce n'est pas leur faute si elles sont nées grecques ! Aucun des prêtres d'Israël n'est venu nous dire : "Le Vrai Dieu, c'est le nôtre". Et alors ? Leurs vertus, rien ? Leurs souffrances, rien ? Et ténèbres éternelles et éternelle séparation de moi ? Je te le dis : un tourment ! Il me semble presque les avoir reniées. Pardon, Seigneur... Je pleure... » et elle s'agenouille en pleurant désolée.

Alexandre Misace dit : « Voilà ! Je me demandais moi aussi si, en devenant un juste, je retrouverais jamais le père, la mère, les frères, les amis... »

Jésus met ses doigts sur la tête brune de Sintica et dit : « Il y a faute quand en connaissant le Vrai on persiste dans l'Erreur. Pas quand on est convaincu d'être dans la Vérité et qu'aucune voix n'est venue dire : "Ce que je vous apporte est la Vérité.

Laissez vos chimères pour cette Vérité et vous aurez le Ciel". Dieu est juste. Veux-tu qu'Il ne récompense pas la vertu si elle s'est formée toute seule au milieu de la corruption d'un monde païen ? Donne-toi la paix, ma fille. »

« Mais la faute d'origine ? Mais le culte infâme ? Mais... » Autre chose serait dite par les israélites qui oppresserait l'âme déjà affligée de Sintica, si Jésus par un geste n'avait , imposé le silence.

Il dit : « La faute d'origine est commune à tous, israélites ou non. Ce n'est pas une prérogative des païens. Le culte païen sera coupable du moment où sera diffusée dans le monde la Loi du Christ. La vertu sera toujours vertu aux yeux de Dieu. Et par mon union avec le Père je dis, et je dis en son nom, en traduisant par des paroles la  Pensée très Sainte, que les voies du pouvoir miséricordieux sont si grandes et tendent toutes à réjouir les vertueux que seront enlevées les barrières d'une âme à une autre âme et que la paix existera pour ceux qui méritent la paix. Non seulement cela. Je dis qu'à l'avenir ceux qui, convaincus d'être dans la Vérité suivront la religion de leurs pères avec justice et sainteté, ne seront pas mal vus par Dieu et punis par Lui. C'est la malice, la mauvaise volonté, le refus délibéré de la Vérité connue, et surtout d'attaquer la Vérité révélée et de la combattre, c'est la vie vicieuse, qui séparera réellement pour toujours les âmes des justes de celles des pécheurs. Relève ton esprit abattu, Sintica. Cette mélancolie est un assaut infernal, qui vient de la colère que Satan éprouve contre toi, proie pour toujours perdue pour lui. L'Hadès n’existe pas. Il y a mon Paradis. Il ne cause pas la douleur, mais au contraire la joie. Rien, qui vient de la Vérité, ne doit être une cause d'abattement ou de doute, mais au contraire une force pour toujours croire davantage et avec une joyeuse sécurité. Mais toi, dis-moi toujours tes raisons. Je veux en toi une lumière tranquille et stable comme celle du soleil »

Sintica, qui est encore à genoux, Lui prend la main et la baise... Le crrr, crrr du chamelier fait comprendre que le chameau va rentrer au pas, sans faire de bruit sur l'herbe épaisse qui est en dehors de la porte postérieure qu'un serviteur ouvre tout de suite. Et Margziam revient, heureux, tout rouge de la course : un tout petit bonhomme hissé en haut de la croupe du chameau et qui rit en agitant les bras, pendant que le chameau s'agenouille, et qui glisse en bas de la selle bizarre, en caressant le brun chamelier. Et puis il court vers Jésus en criant : « Que c'est beau ! C'est sur ces bêtes que sont venus pour t'adorer les sages d'Orient ? Et moi, j'irai avec eux pour te prêcher partout ! Le monde semble plus grand vu de là-haut et il dit : "Venez, venez vous qui savez la Bonne Nouvelle !" Oh ! Tu sais ?.. Même cet homme en a besoin... Et toi aussi, marchand, et tous tes serviteurs... Que de gens qui l'attendent et qui meurent sans qu'ils puissent l'avoir... Plus de gens que de grains de sable dans le fleuve. Tous, sans Toi, Jésus ! Oh ! mais fais vite de la dire à tous ! » et il s'accroche à ses côtés en levant la tête. Et Jésus se penche et l'embrasse, en promettant : « Tu verras le Royaume de Dieu évangélisé jusqu'aux confins les plus lointains de Rome. Es-tu content ? »

« Moi, oui. Et puis je viendrai te dire : "Voilà, celui-ci, celui-là et cet autre pays te connaissent", Alors je saurai les noms de ces Terres  lointaines. Et Toi, que me diras-tu ? »

« Je te dirai : "Viens, petit Margziam. Reçois une couronne pour chaque pays où tu m'as prêché, et puis viens ici à côté de Moi, comme ce jour-là à Gerasa, et repose-toi de tes fatigues, car tu as été un serviteur fidèle, et maintenant il est juste que tu sois bien- heureux dans mon Royaume". »

Source : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
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Jésus Maitre du Sabbat


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 4 Mai - 7:21

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Le départ de Gerasa"

La caravane sort de la cour d'Alexandre, rangée comme pour une parade militaire. En queue, Jésus avec tous les siens. Les chameaux, avec leur lourde charge, s'avancent en se dodelinant d'un pas rythmé, et leurs têtes semblent demander à chaque pas : "Pourquoi ? Pourquoi ?" en un mouvement muet mais typique comme celui des colombes qui à chaque instant semblent dire : "Oui, oui" à tout ce qu'elles voient. La caravane doit traverser la ville. Elle défile dans la claire atmosphère du matin. Tous les hommes sont emmitouflés parce qu'il fait froid. Les sonnailles des chameaux, les crrr, crrr des chameliers, la plainte d'un chameau qui regrette l'étable tranquille, préviennent les géraséniens du départ de Jésus.

La nouvelle se répand, rapide comme l'éclair, et des géraséniens viennent le saluer et Lui apporter des cadeaux de fruits et autres nourritures. Voici qu'un homme accourt avec un petit malade : "Bénis-le pour qu'il guérisse. Aie pitié !"

Jésus lève la main et bénit en ajoutant : "Va tranquille. Aie foi." Et l'homme répond un oui si plein de confiance qu'une femme demande : "Mon homme malade d'ulcères aux yeux, le guérirais-tu ?"

"Si vous êtes capables de croire, oui."

"Alors, je vais le chercher. Attends-moi, Seigneur" et elle vole, rapide comme une hirondelle.

Attendre, c'est vite dit ! Les chameaux avancent. Alexandre, en tête de la colonne, ne sait ce qui se passe en queue. Il n'y a qu'à prévenir l'homme.

"Cours, Margziam. Va dire au marchand qu'il s'arrête avant de sortir des murs" dit Jésus. Et Margziam file pour accomplir sa mission.

La caravane s'arrête pendant que le marchand vient vers Jésus. "Qu'est-ce qui arrive ?"

"Reste et tu verras." La femme de Gerasa est vite de retour avec son mari qui a les yeux malades. C'est autre chose que des ulcères ! Ce sont deux trous pleins de pourriture qui s'ouvrent au milieu du visage. L’œil est là au milieu, embué, rougi, à moitié aveugle, et il en sort un liquide répugnant. A peine l'homme enlève-t-il le bandeau sombre qui lui cache la lumière, que sa plainte augmente parce que la lumière avive la douleur de l’œil malade.

L'homme gémit : "Pitié ! Je souffre tant !"

"Tu as aussi beaucoup péché. De cela, tu ne te lamentes pas ? Tu ne t'affliges que de pouvoir perdre cette pauvre vue du monde ? Ne sais-tu rien de Dieu ? N'as-tu pas peur des ténèbres éternelles ? Pourquoi as-tu péché ?"

L'homme pleure et se baisse sans parler. Sa femme aussi pleure et gémit : "Moi, j'ai pardonné…"

"Et Moi, je lui pardonnerai s'il me jure ici qu'il ne retombera plus dans son péché."

"Oui, oui ! Pardonne-moi. Je sais maintenant ce qu'amène le péché avec lui. Pardonne-moi. Comme la femme, pardonne-moi. Tu es le Bon."

"Moi, je te pardonne. Va à ce ruisseau et lave-toile visage dans l'eau et tu guériras."

"L'eau froide lui est nuisible, Seigneur" gémit la femme. Mais l'homme ne pense qu'à y aller et s'y rend à tâtons jusqu'à ce que l'apôtre Jean, pris de pitié, le prenne par la main et le conduise seul, mais ensuite la femme le prend par l'autre main. L'homme descend jusqu'au bord de l'eau glacée qui barbote sur les cailloux, il se penche, prend de l'eau dans le creux de ses mains, se lave et se relave le visage. Il ne donne pas de signe de souffrance et paraît au contraire éprouver du soulagement.

Puis, le visage encore mouillé, il remonte la berge, revient vers Jésus qui lui demande : "Eh ! bien ? Tu es guéri ?"

"Non Seigneur, pas pour l'instant. Mais tu l'as dit et je guérirai."

"Alors garde ton espérance. Adieu."

La femme s'affaisse en pleurant... Elle est déçue. Jésus fait signe au marchand qu'il peut repartir, et le marchand, déçu lui aussi, fait passer l'ordre. Les chameaux se remettent en marche avec leur mouvement de barque qui tangue, et ils sortent des murs, Ils prennent la route des caravanes qui s'en va, large et poussiéreuse, vers le sud-ouest.

Les deux derniers du groupe apostolique, c'est-à-dire Jean d'Endor et Simon le Zélote, ont dépassé les murs d'une vingtaine de mètres quand un cri retentit dans l'air silencieux. Il paraît remplir le monde, il se répète toujours plus haut, plus joyeux, plus triomphal : "Je vois ! Jésus ! Jésus béni ! Je vois ! Je vois ! J'ai cru ! Je vois ! Jésus, Jésus ! Jésus béni !" et l'homme, dont le visage est redevenu complètement sain, les yeux redevenus beaux, deux escarboucles lumineuses et vivantes, fend les rangs des apôtres et tombe aux pieds de Jésus presque sous les pieds du chameau du marchand qu'il a juste le temps d'écarter de l'homme prosterné.

L'homme baise le vêtement de Jésus en répétant : "J'ai cru ! J'ai cru et je vois. Jésus béni !"

"Lève-toi et sois heureux, et surtout bon. Dis à ta femme qu'elle sache croire complètement. Adieu." Et Jésus se dégage de l'étreinte du miraculé et reprend sa marche.

Le marchand caresse sa barbe pensif... Finalement il demande : "Et s'il n'avait pas su continuer de croire après la déception du lavage ?"

"Il serait resté tel qu'il était avant."

"Pourquoi exiges-tu tant de foi pour faire un miracle ?"

"Parce que la foi témoigne de la présence de l'espérance et de l'amour pour Dieu."

"Et pourquoi as-tu voulu d'abord le repentir ?"

"Parce que le repentir rend ami de Dieu."

"Moi, qui n'ai pas de maladies, que devrais-je faire pour témoigner que j'ai la foi ?"
"Venir à la Vérité."

"Et pourrais-je venir sans l'amitié de Dieu ?"

"Tu ne pourrais y venir sans la bonté de Dieu. Le Seigneur permet que celui qui, encore sans repentir, le cherche, arrive à le trouver. Car le repentir vient généralement lorsque l'homme, consciemment ou avec un peu de conscience de ce que veut son âme, connaît Dieu. Auparavant il est comme hébété, guidé par son seul instinct. Tu n'as jamais éprouvé le besoin de croire ?"

«Bien des fois. Je n'étais pas satisfait, voilà, de ce que j'avais. Je sentais qu'il y avait autre chose de plus fort que l'argent, que mes enfants, mes espérances... Mais je ne me donnais pas ensuite la peine de chercher à savoir ce que inconsciemment je cherchais."

"Ton âme cherchait Dieu. La bonté de Dieu a permis que tu trouves Dieu. Le repentir pour ton stérile passé loin de Dieu te donnera l'amitié de Dieu."

"Alors, pour... pour avoir le miracle de voir par l'âme la Vérité, je devrais me repentir du passé ?"

"Certainement. Te repentir et te décider à un complet changement de vie..."

L'homme se remet à caresser sa barbe et il semble être en train d'étudier et de compter les poils du cou du chameau tant il reste le regard fixe. Sans le vouloir, il heurte la bête avec le talon et celle-ci y voit une invitation à accélérer le pas et elle le fait en amenant le marchand en tête de la caravane. Jésus ne le retient pas. Au contraire, il s'arrête en se laissant dépasser par les femmes et les apôtres jusqu'à ce que le rejoignent Simon le Zélote et Jean d'Endor. Jésus s'unit à eux.

"De quoi parlez-vous ?" demande-t-il.

"Nous parlions du découragement que doit éprouver celui qui ne croit à rien ou qui a perdu la foi qu'il avait. Hier Sintica était réellement angoissée, bien qu'elle soit passée à une foi parfaite" répond le Zélote.

"Moi, je disais à Simon que s'il est pénible de passer du Bien au Mal il est déconcertant aussi de passer du Mal au Bien. Dans le premier cas, on est torturé par la conscience qui vous réprimande. Dans le second, on est... déchiré... Comme doit l'être quelqu'un qui se trouve amené dans un pays étranger absolument inconnu... Ou bien c'est l'effroi d'un homme misérable et inculte qui se trouve amené au milieu d'une cour de roi, parmi des savants et des riches. C'est une souffrance... Moi, je la connais... Une si grande souffrance... On ne peut croire que ce soit vrai, que cela puisse durer... qu'on puisse le mériter... surtout quand on a l'âme souillée... comme l'était la mienne..."
"Et maintenant, Jean ?" demande Jésus.

Le visage exténué de Jean d'Endor, exténué et triste, s'illumine d'un sourire qui le fait paraître moins émacié. Il dit : "Maintenant cela n'est plus. Il reste la reconnaissance, et même elle croît, pour le Seigneur qui a voulu cela. Il reste le souvenir du passé pour me garder humble. Mais il y a la sécurité. Je me sens acclimaté, non plus étranger dans ce monde de douceur qu'est le tien, de pardon et d'amour. Et je suis pacifié, serein, heureux."

"Juges-tu bonne ton expérience ?"

"Oui. S'il n'y avait pas ma souffrance d'avoir péché, parce que par ce péché j'ai affligé Dieu, je dirais qu'il a été un bien, ce passé, qui est le mien. Il peut me servir beaucoup à soutenir les âmes de bonne volonté mais égarées dans les premiers moments de leur nouvelle croyance."

"Simon, va dire au garçon de ne pas tant sauter. Ce soir il sera épuisé."
Simon regarde Jésus, mais comprend la vérité du commandement. Il a un sourire d'intelligence et il laisse les deux seuls.

"Maintenant que nous sommes seuls, Jean, écoute mon désir. Toi, pour beaucoup de raisons, tu as la largeur de jugement et de pensée qu'aucun autre ne possède parmi ceux qui me suivent. Et tu as une culture plus vaste que le commun des israélites : Aussi je te prie de m'aider..."

"Moi, t'aider ? En quoi ?"

"Pour Sintica. Tu es un si brave pédagogue ! Margziam apprend vite et bien avec toi. Si bien que je compte vous laisser ensemble pour quelques mois, parce que je veux pour Margziam une connaissance plus vaste que celle du petit monde d'Israël. Pour toi c'est une joie de t'occuper de lui. Pour Moi aussi c'est une joie de vous voir unis, toi pour l'instruire, lui pour apprendre; toi pour rajeunir, lui pour mûrir en s'occupant. Mais tu devrais t'occuper aussi de Sintica. Comme une sœur égarée. Tu l'as dit : c'est un égarement... Aide-la à s'acclimater dans mon atmosphère. Me fais-tu cette faveur ?"
"Mais c'est une grâce pour moi de le faire, mon Seigneur ! Je ne l'approchais pas parce que cela me paraissait superflu. Mais si tu veux. Elle lit mes rouleaux; il y en a de sacrés et d'autres qui sont uniquement pour la culture : de Rome et d'Athènes. Je vois qu'elle réfléchit et les compulse, mais je ne m'étais jamais entremis pour l'aider. Si tu le veux..."

"Oui, je le veux, je veux vous voir amis. Elle aussi, comme Margziam et comme toi, vous resterez quelque temps à Nazareth. Ce sera beau. Ma Mère et toi, maîtres de deux âmes qui s'ouvrent à Dieu. Ma Mère : l'angélique Maîtresse de la science de Dieu; toi : le maître expert du savoir humain que pourtant maintenant tu peux expliquer avec des applications surnaturelles. Ce sera beau et bon."

"Oui, mon béni Seigneur ! Trop beau pour le pauvre Jean !..." et l 'homme sourit à la pensée de ces jours prochains de paix auprès de Marie, dans la maison de Jésus...
Et la route se déroule dans une tiédeur du soleil de plus en plus sensible, dans une campagne charmante désormais toute plane, après avoir côtoyé ces petites hauteurs qui se trouvent après Gerasa. Une route en bon état aussi sur laquelle la marche est facile, Et on reprend la marche après la pause du midi.  C'est presque le soir quand j'entends pour la première fois Sintica rire de bon cœur lorsque Margziam lui a raconté, je ne sais quoi, qui fait rire toutes les femmes. Je vois la grecque se pencher pour caresser l'enfant et effleurer son front par un baiser, après quoi l'enfant se remet à sauter comme s'il ne sentait pas la fatigue.

Mais tous les autres sont fatigués, et c'est avec joie qu'ils apprennent la décision de passer la nuit à la "Fontaine des Chameliers". Le marchand dit : "J'y passe toujours la nuit. Trop longue est l'étape de Gerasa à Bozra pour les hommes et pour les bêtes."

"Il est humain ce marchand" observent entre eux les apôtres, en le comparant à Doras...

La "Fontaine des Chameliers" n'est qu'une poignée de maisons autour de puits nombreux. Une sorte d'oasis, non pas dans le désert aride, parce qu'ici il n'y a pas d'aridité, mais c'est une oasis dans l'immensité inhabitée des champs et des vergers qui se succèdent sur des milles et des milles et qui, dans l'arrivée de la soirée d'octobre, exhalent la même tristesse que la mer au crépuscule. Aussi, de voir les maisons, d'entendre le bruit des voix, les pleurs des bébés, de sentir l'odeur des cheminées qui fument et de voir les premières lampes allumées, c'est doux comme d'arriver à son propre foyer.

Alors que les chameliers s'arrêtent pour abreuver une première fois les chameaux, les apôtres et les femmes suivent Jésus qui, avec le marchand, entre dans... la très préhistorique hôtellerie qui les abritera pour la nuit...

...Dans la pièce enfumée où ils ont pris le repas, où dormiront les hommes et, pendant que déjà les serviteurs préparent les couchettes de foin amoncelé sur des treillis, tout le monde se réunit près d'un large foyer qui occupe tout le fond étroit de la pièce. On a allumé le feu, car le soir a amené l'humidité et le froid.

"Pourvu que le temps ne se mette pas à l'eau" soupire Pierre. Le marchand le rassure : "Il faut encore attendre la fin de cette lune pour que le mauvais temps arrive.

C'est le temps qu'il fait ici le soir, mais demain nous aurons le soleil."

"C'est pour les femmes, tu sais ? Ce n'est pas pour moi. Je suis pêcheur et je vis dans l'eau. Et je t'assure que je préfère l'eau à la montagne et à la poussière."

Jésus parle avec les femmes et avec ses deux cousins. Jean d'Endor et le Zélote l'écoutent aussi. De leur côté Timon et Hermastée et Mathieu lisent un des rouleaux de Jean et les deux israélites expliquent à Hermastée les passages bibliques les plus obscurs pour lui. Margziam les écoute, enchanté, mais avec un visage somnolent. Marie d'Alphée le voit et dit : "Cet enfant est fatigué. Viens, mon chéri, nous allons dormir nous. Viens, Élise. Viens, Salomé. Les vieillards et les enfants sont mieux au lit. Et vous feriez bien d'y aller tous. Vous êtes fatigués."

Mais en dehors des femmes âgées, à l'exception de Marcelle et de Jeanne de Chouza, personne ne bouge.

Quand après avoir été bénies, elles s'en sont allées, Mathieu murmure : "Qui aurait dit à ces femmes qu’il leur faudrait dormir sur la paille loin de leurs maisons, il y a seulement peu de temps !"

"Je n'ai jamais aussi bien dormi" affirme avec décision Marie de Magdala, et Marthe affirme la même chose.

Cependant Pierre donne raison à son compagnon : "Mathieu a raison. Et je me demande, sans comprendre, pourquoi le Maître vous a amenées ici."

"Mais parce que nous sommes les femmes disciples !"

"Alors s'il allait. où il y a des lions, vous y iriez ?"

"Mais bien sûr, Simon Pierre ! La belle affaire de faire quelques pas ! Et avec Lui tout près !"

"Voilà : cela fait vraiment beaucoup de pas, et pour des femmes qui n'y sont pas habituées..."

Mais les femmes protestent tant que Pierre hausse les épaules et se tait.

Jacques d'Alphée, en levant la tête, voit un sourire si lumineux sur le visage de Jésus qu'il Lui demande : "Veux-tu nous dire le vrai but de ce voyage, entre nous, avec les femmes et... avec si peu de fruit par rapport à la fatigue ?"

"Pourrais-tu prétendre voir maintenant le fruit des semences ensevelies dans les champs que nous avons traversés ?"

"Moi, non. Je le verrai au printemps"

"Moi aussi, je te le dis : "Tu le verras en son temps"."

Les apôtres ne répliquent rien. Voici que s'élève la voix argentine de Marie : «Mon Fils, aujourd'hui nous parlions entre nous de ce que tu as dit à Ramot. Et chacune de nous avait des impressions et des réflexions différentes. Voudrais-tu nous dire ta pensée ? Moi, je disais qu'il valait mieux t'appeler tout de suite, mais tu parlais avec Jean d'Endor."

"Vraiment, c’était moi qui avais provoqué la question. Car je suis une pauvre païenne, moi, et je n'ai pas les lumières splendides de votre foi. Il faut me plaindre."

"Mais moi, je voudrais avoir ton âme, ma sœur !" dit vivement Marie de Magdala. Et, toujours exubérante, elle l'embrasse en la tenant étroitement serrée contre elle par un bras. Splendide dans sa beauté, elle semble éclairer à elle seule le misérable taudis et y apporter l'opulence de sa demeure somptueuse. Serrée contre elle la grecque, tout à fait différente et pourtant personnelle, apporte une note de pensée auprès du cri d'amour qui semble toujours se dégager de Marie, la passionnée, alors que, assise avec son doux visage levé vers son Fils, les mains jointes comme si elle priait, son profil très pur ressortant sur le mur sombre, la Vierge est l'Adorante perpétuelle.

Suzanne se tient dans la pénombre d'un coin et somnole, pendant que Marthe profite de la lumière du foyer pour fixer des boucles au petit vêtement de Margziam, active elle aussi malgré la lassitude et l'insistance d'autrui.

Jésus dit à Sintica : "Mais ce n'était pas une pensée pénible. Je t'ai entendu rire."

"Oui, à cause de l'enfant qui tranchait vivement la question en disant : "Moi, je ne veux revenir que si Jésus revient. Mais si tu veux tout savoir, éloigne-toi d'ici et reviens nous dire si tu te souviens"..." Toutes en rient encore et disent que Sintica demandait à Marie qu'on lui expliquât ce qu'elle n'avait pas bien compris à propos du souvenir que les âmes conservent et qui explique certaines possibilités chez les païens d'avoir des souvenirs vagues de la Vérité.

"Moi, je disais : ''Peut-être que cela confirme la théorie de la réincarnation à laquelle croient beaucoup de païens ?" et ta Mère, Maître, m'expliquait que ce que tu dis c'est autre chose. Maintenant, veuille m'expliquer ceci aussi, mon Seigneur."

"Écoute. Tu ne dois pas croire, du fait que les esprits ont des souvenirs spontanés de la Vérité, que cela prouve que nous vivons plusieurs vies. Désormais tu es déjà suffisamment instruite pour savoir comment 1'homme a été créé, comment 1'homme a péché, comment il a été puni. On t'a expliqué comment dans l'homme-animal a été incorporée par Dieu une âme unique. Cette dernière est créée à chaque fois et n'est jamais utilisée pour des incarnations successives. Cette certitude devrait annuler ce que j'affirme sur les souvenirs des âmes. Elle le devrait pour tout être autre que l'homme, doué d'une âme faite par Dieu. L'animal ne peut se souvenir de rien parce qu'il naît une seule fois.  L'homme peut se souvenir bien que ne naissant qu'une seule fois. Se rappeler avec ce qu'il y a de meilleur en lui : l'âme. D'où vient l'âme ? Toute âme humaine ? De Dieu. Qui est Dieu? L'Esprit très intelligent, très puissant, parfait. Cette chose admirable qu'est l'âme, chose créée par Dieu pour donner à l'homme son image et sa ressemblance comme signe indiscutable de sa Paternité très Sainte, résulte des qualités propres de Celui qui l'a créée.

Elle est donc intelligente, spirituelle, libre, immortelle comme le Père qui l'a créée. Elle sort parfaite de la pensée divine et, à l'instant de sa création, elle est semblable, pour un millième d'instant, à celle du premier homme : une perfection qui comprend la Vérité par suite d'un don gratuitement donné. Un millième d'instant. Puis, une fois formée, elle est blessée par la faute d'origine. Pour te faire mieux comprendre, je dirai que c'est comme si Dieu portait l'âme qu'il crée et que l'être créé, en naissant, soit blessé par un signe ineffaçable. Me comprends-tu ?"

"Oui, tant qu'elle est pensée, elle est parfaite. Un millième d'instant, cette pensée créée. Puis, la pensée traduite dans le fait, le fait est sujet à la loi causée par la Faute."

"Tu as bien répondu. L'âme s'incarne donc ainsi dans le corps humain en apportant avec elle cette gemme secrète dans le mystère de son être spirituel, le souvenir de l'Être Créateur, c'est-à-dire de la Vérité. Le bébé naît. il peut être bon, excellent, aussi bien que perfide. Il peut tout devenir car il est libre de vouloir. Sur ses ''souvenirs" le ministère des anges jette ses lumières et le semeur de pièges ses ténèbres. A mesure que l'homme poursuit les lumières et par conséquent aussi des vertus de plus en plus grandes en rendant l'âme maîtresse de son être, voilà que se développe en elle la faculté de se souvenir comme si la vertu rendait de plus en plus mince la cloison qui s'interpose entre l'âme et Dieu. Voilà pour- quoi les hommes vertueux de tous pays sentent la Vérité, pas parfaitement parce que obnubilés par des doctrines contraires ou par des ignorances mortelles, mais suffisamment pour fournir des pages de formation morale aux peuples auxquels ils appartiennent. As-tu compris ? Es-tu convaincue ?"

"Oui. Pour conclure : la religion des vertus pratiquées héroïquement prédispose l'âme à la Religion vraie et à la connaissance de Dieu."

"C'est tout à fait cela. Et maintenant va te reposer et sois bénie. Et toi aussi, Maman, et vous, sœurs et disciples. Que la paix de Dieu soit sur votre repos."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 5 Mai - 7:30

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"En allant à Bozra"

Le marchand avait raison. Journée plus belle ne pouvait être offerte aux voyageurs en ce mois d'octobre. Une fois dissipées les brumes qui voilaient la campagne, comme si la nature avait voulu étendre un voile sur le sommeil des plantes pendant la nuit, la campagne apparaît dans sa majestueuse étendue de cultures que le soleil réchauffe. Il semble que les brumes se soient rassemblées pour enrubanner d'une écume transparente les cimes lointaines en les estompant davantage dans le ciel serein.
"Que sont-elles ? Des montagnes que nous devons gravir ?" demande Pierre préoccupé.
"Non, non. Ce sont les monts d'Auran. Nous restons dans la plaine, au-delà de ces montagnes. Dans la soirée, nous serons à Bozra de l'Auranite, belle et bonne ville, beaucoup de commerces" assure le marchand et il en fait l'éloge, lui qui, à la base de la beauté d'un lieu, met toujours la prospérité du commerce.

Jésus est tout seul, en arrière, comme chaque fois qu'il veut s'isoler. Margziam se retourne pour le regarder plusieurs fois. Puis, il n'y résiste plus, il quitte Pierre et Jean de Zébédée, s'assied sur le bord de la route sur une borne qui doit être un signe militaire des romains, et il attend. Quand Jésus est à sa hauteur, l'enfant se lève et sans parler se place à côté de Jésus, en restant un peu en arrière pour ne pas le gêner même pas par la vue de sa présence, et il observe, il observe...

Et il continue d'observer jusqu'à ce que Jésus sorte de sa méditation et se retourne en entendant le léger bruit de pas derrière Lui. Il sourit en tendant la main à l'enfant et en disant : "Oh ! Margziam ! Que fais-tu ici tout seul ?"

"Je te regardais, cela fait des jours que je te regarde. Tout le monde a des yeux, mais tous ne voient pas la même chose. Moi, j'ai vu que bien souvent tu te mets seul, seul... Les premiers jours je pensais que tu étais offusqué par quelque chose. Mais ensuite, j'ai vu que tu le fais toujours aux mêmes heures et que la Mère, qui te console toujours quand tu es triste, ne te dit rien quand tu prends ce visage. Mais, au contraire, si elle parle, elle se tait elle aussi et se recueille. Moi, je vois, tu sais ? Car je vous regarde toujours, Toi et elle, pour faire ce que vous faites. Je l'ai demandé aux apôtres ce que tu fais, car certainement tu fais quelque chose. Ils m'ont dit : "Il prie". Et moi, j'ai demandé : "Que dit-il ?" Personne ne m'a répondu, parce qu'ils ne le savaient pas. Depuis des années ils sont avec Toi et ils ne le savent pas. Aujourd'hui je t'ai suivi toutes les fois que j’ai vu que tu avais ce visage; et je t'ai regardé quand tu priais. Mais ce n'est pas toujours le même visage.

Ce matin, à l'aurore, tu paraissais un ange de lumière. Tu regardais les choses avec un tel regard qui, je crois, les enlevait des ténèbres plus que le soleil. Les choses et les personnes. Et puis tu regardais le ciel et tu avais le visage que tu as quand tu offres le pain à table. Plus tard, quand nous traversions ce pays, tu t'es mis seul en dernier et tu me paraissais un père tant tu étais empressé de dire en passant de bonnes paroles aux pauvres de ce pays. A l'un d'eux. tu as dit : "Supporte avec patience car bientôt je te soulagerai et je soulagerai ceux qui sont comme toi". C'était l'esclave de cette brute qui a lancé contre nous ses chiens. Puis, pendant que l'on préparait la nourriture, tu nous regardais avec les yeux d'une bonté toute amour. Tu paraissais une mère... Mais maintenant ton visage a été un visage de douleur… A quoi penses-tu, Jésus, en ce moment pour être toujours ainsi ?.:. Car aussi le soir parfois, si je ne dors pas, je te vois très sérieux. dis-moi comment tu pries, pourquoi tu pries ?"

"Certainement je vais te le dire. Ainsi tu prieras avec Moi.La journée c'est Dieu qui la donne, toute entière, celle qui est lumineuse comme celle qui est sombre : le jour et la nuit. C'est un don de vivre et d'avoir la lumière. C'est une sorte de sanctification la manière dont on vit. N'est-ce pas ? Alors il faut sanctifier les moments du jour entier pour se garder dans la sainteté et garder présent à notre cœur le Très-Haut et sa bonté, et en même temps retenir au loin le démon. Observe les oiseaux : au premier rayon du soleil, ils chantent, ils bénissent la lumière. Nous aussi nous devons bénir la lumière qui est un don de Dieu, et bénir Dieu qui nous la donne et qui est Lumière. Le désirer dès la première clarté du matin comme pour mettre un sceau de lumière, une note de lumière surtout le jour qui s’avance, pour qu'il soit tout entier lumineux et saint, et s'unir à toute la création pour chanter l'hosanna au Créateur.

Puis, quand les heures passent, et à mesure qu'elles passent, elles nous apportent la constatation de ce qu'il y a de douleur et d'ignorance dans le monde : prier encore pour que la douleur soit soulagée, que l'ignorance disparaisse, et que Dieu soit connu, aimé, prié par tous les hommes qui, s'ils connaissaient Dieu, seraient toujours consolés, même dans leurs souffrances. Et à la sixième heure, prier pour l'amour de la famille, goûter ce don d'être unis avec ceux qui nous aiment. Cela aussi est un don de Dieu. Et prier pour que la nourriture ne passe pas de son caractère d'utilité à celui d'occasion de péché. Et au crépuscule prier en pensant que la mort est le crépuscule qui nous attend tous. Prier pour que le crépuscule de notre journée ou de notre vie s'accomplisse toujours avec notre âme en grâce. Et quand les lampes s'allument, prier pour remercier du jour qui s'achève et pour demander la protection et le pardon afin de se livrer au sommeil sans craindre le jugement imprévu et les assauts du démon. Prier enfin pendant la nuit - mais ceci est pour ceux qui ne sont pas enfants - pour parer aux péchés des nuits, pour éloigner Satan des faibles, pour que chez les coupables survienne la contrition avec la réflexion et de bonnes résolutions qui deviendront réalités au lever du jour. Voilà comment et pourquoi prie un juste pendant toute la journée."

"Mais tu ne m'as pas dit pourquoi tu t'abstrais, si sérieux et imposant, à l'heure de none..."

"Parce que... Moi, je dis : "Que par le Sacrifice de cette heure vienne ton Règne dans le monde, et que soient rachetés tous ceux qui croient en ton Verbe". Dis-le toi aussi..."

"Quel sacrifice est-ce ? L'encens, tu l'as dit, s'offre matin et soir. Les victimes à la même heure, chaque jour, sur l'autel du Temple. Les victimes ensuite pour les vœux et l'expiation s'offrent à toutes les heures. La neuvième heure n'est pas indiquée pour un rite spécial."

Jésus s'arrête et prend l'enfant avec les deux mains. Il le soulève en le tenant en face de Lui, et comme s'il récitait un psaume, le visage levé, il dit : «"Et entre la sixième et la neuvième heure, Celui qui est venu comme Sauveur et Rédempteur, Celui dont parlent les prophètes, consommera son Sacrifice, après avoir mangé le pain amer de la trahison et donné le doux Pain de la Vie, après s'être pressé Lui-même comme la grappe dans la cuve, après avoir désaltéré avec tout Lui-même les hommes et les plantes, et s'être fait une pourpre royale avec son sang et avoir ceint la couronne et pris le sceptre et transporté son trône sur un haut lieu pour être vu par Sion, Israël et le monde. Élevé dans le vêtement pourpre de ses plaies innombrables, dans les ténèbres pour donner la Lumière, dans la mort pour donner la Vie, il mourra à la neuvième heure et le monde sera racheté"."

Margziam le regarde épouvanté, tout pâle, avec une grande envie de pleurer sur les lèvres et dans ses yeux effrayés. D'une voix hésitante il dit : "Mais le Sauveur, c'est Toi ! Et alors ce sera Toi qui mourras à cette heure ?" des larmes commencent à descendre le long de ses joues et la petite bouche entrouverte les boit, pendant qu'il attend un démenti.

Mais Jésus dit : "Ce sera Moi, petit disciple. Et ce sera aussi pour toi." Et comme l'enfant éclate en sanglots convulsifs, il le prend sur son cœur et lui dit : "Tu as donc du chagrin que je meure ?"

"Oh ! mon unique joie ! Moi, je ne veux pas cela ! Moi... Fais-moi mourir à ta place..."

"Tu dois me prêcher dans le monde entier. C'est dit. Mais écoute. Je mourrai content parce que je sais que tu m'aimes. Et puis je ressusciterai. Tu te souviens de Jonas ? Il sortit plus beau du ventre de la baleine, reposé, fort. Moi aussi, et je viendrai tout de suite vers toi et je te dirai : "Petit Margziam, tes pleurs m'ont enlevé la soif. Ton amour m'a tenu compagnie au tombeau. Maintenant je viens te dire : 'Sois mon prêtre' " et je t'embrasserai avec encore l'odeur du Paradis sur Moi.»

"Mais où serai-je ? Pas avec Pierre ? Pas avec la Mère ?"

"Moi, je te sauverai des flots infernaux de ces jours. Les plus faibles et les plus innocents; je les sauverai. Sauf un... Margziam, petit apôtre, veux-tu m'aider à prier pour cette heure ?"

"Oh ! oui, Seigneur ! Et les autres ?"

"Ceci est un secret entre toi et Moi. Un grand secret. Car Dieu aime à se révéler aux petits... Ne pleure plus. Souris en pensant qu'ensuite je ne souffrirai jamais plus et que je me souviendrai seulement de tout l'amour des hommes, du tien pour commencer. Viens, viens. Regarde comme les autres sont loin. Courons pour les rattraper" et Jésus le dépose à terre. Il le prend par la main et ils se mettent à courir jusqu'à ce qu'ils rattrapent le groupe.

"Maître, qu'as-tu fait ?"

"J'expliquais à Margziam les heures du jour."

"Et le garçon a pleuré ? Aura-t-il été méchant et Toi, tu l'excuses par bonté" dit Pierre.
"Non, Simon. Il m'a regardé prier. Vous, vous ne l'avez pas tait. Il m'en a demandé la raison. Je la lui ai donné. L'enfant a été ému par mes paroles. Maintenant, laissez-le tranquille. Va auprès de ma Mère, Margziam. Et vous tous écoutez. Cela ne vous fera pas de mal à vous aussi d'entendre la leçon."

Et Jésus explique de nouveau l'utilité de la prière dans les heures principales de la journée, sans parler de l'explication de l'heure de none. Et il dit en terminant : "L'union avec Dieu, c'est de l'avoir présent à tout moment pour le louer et l'invoquer. Faites-le et vous progresserez dans la vie de l'esprit."Bozra est proche désormais. Étendue dans la plaine, elle paraît grande et semble belle avec ses murs et ses tours. Le soir qui descend nuance les tons des murs des maisons et des campagnes, en leur donnant une couleur lilas grisâtre pleine de langueur dans lequel les contours s'évanouissent, alors que les bêlements et les grognements des porcs, renfermés dans des enceintes hors des murs, rompent le silence de la campagne. Le silence cesse alors que, une fois franchie la porte, la caravane entre dans un dédale de ruelles qui déçoivent ceux qui, de l'extérieur, trouvaient belle la ville. Voix, odeurs et... puanteur stagnent dans les ruelles compliquées et accompagnent les voyageurs jusqu'à une place, certainement un marché, où se trouve l'hôtellerie.

Et les voilà arrivés à Bozra.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
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Bozra


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 6 Mai - 7:57

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"À Bozra"

Bozra, soit à cause de la saison, soit parce qu'elle est renfermée dans ses ruelles, se montre au matin toute embrumée. Embrumée et très sale. Les apôtres, revenus de faire des achats au marché, en parlent entre eux. C'est que l'industrie hôtelière de cette époque et de cette localité est tellement préhistorique que chacun doit s'occuper de son ravitaillement. On comprend que les hôteliers ne veulent pas y perdre. Ils se bornent à cuire ce que les clients leur apportent et espérons qu'ils n'en prennent pas leur part, tout au plus ils achètent pour le client ou lui vendent le ravitaillement dont ils ont des provisions en exerçant à l'occasion le métier de bouchers sur les pauvres agneaux destinés à être rôtis.

Ce fait d'acheter à l'hôtelier ne plaît pas à Pierre et maintenant il y a une prise de bec entre l'apôtre et l'hôtelier : presque une tête de malandrin qui ne manque pas d'insulter l'apôtre, en le traitant de "galiléen" alors que ce dernier réplique en lui montrant un porcelet égorgé par l'hôtelier pour le compte de clients de passage : « Moi, galiléen, toi, un cochon de païen. Dans ta puante hôtellerie je n'y resterais pas une heure, si j'étais le maître. Voleur et... (je laisse dans l'encrier un autre terme. ..plus expressif). »
J'en conclus qu'entre ceux de Bozra et les galiléens il y a une de ces nombreuses incompatibilités régionales et religieuses dont était plein Israël ou plutôt la Palestine.

L'hôtelier crie plus fort : « Si ce n'était pas que tu es avec le Nazaréen  et que je vaux mieux que vos dégoûtants pharisiens qui le haïssent sans raison, je te laverais la figure avec le sang du porc. Comme cela, tu devrais débarrasser le plancher et aller te laver . Mais je le respecte, Lui, dont la puissance est certaine. Et je te dis qu'avec toutes vos histoires, vous êtes des pécheurs. Nous valons mieux que vous. Nous, nous ne dressons pas d'embûches, nous ne sommes pas des traîtres. Vous, pouah ! Race de traîtres injustes et criminels qui ne respectez pas même le peu de saints que vous avez parmi vous. »

« Pour qui, traîtres ? Pour nous ? Ah ! fasse le Ciel que maintenant... » Pierre est furieux et il est sur le point d'en venir aux mains alors que son frère et Jacques le retiennent et que Simon le Zélote s'interpose avec Mathieu.

Mais plus que leur intervention vaut, pour faire tomber la colère, la voix de Jésus qui se montre à une porte et dit : « Simon, maintenant, tais-toi et toi aussi, homme. »

« Seigneur, cet hôtelier m'a insulté et menacé le premier. »

« Nazaréen, c'est lui qui m'a offensé le premier. »

Moi, lui. Lui et moi. Ils se renvoient mutuellement la faute. Jésus s'avance sérieux et calme.

« Vous avez tort tous les deux. Et toi, Simon, plus que lui. Car toi, tu connais la doctrine de 1'amour, du pardon, de la douceur, de la patience, de la fraternité. Pour ne pas être maltraité comme galiléen, il faut se faire respecter comme saint. Et toi, homme, si tu te sens meilleur que les autres, bénis-en Dieu et sois digne de devenir toujours meilleur. Et surtout ne souille pas ton âme avec des accusations mensongères. Mes apôtres ne sont pas des traîtres ni des dresseurs d'embûches. »

« En es-tu certain, Nazaréen ? Et alors pourquoi ces quatre sont-ils venus me demander si tu étais venu, avec qui tu étais, et tant de belles choses ? »

« Quoi ? Quoi ? Qui est-ce ? Où sont-ils ? » Les apôtres l'entourent, oubliant qu'ils s'approchent d'un homme couvert de sang de porc, ce qui auparavant les horrifiait et les tenait à distance.

« Vous, allez à vos affaires. Toi pourtant, Misace, reste. » Les apôtres s'en vont dans la pièce d'où est sorti Jésus et dans la cour il ne reste, en face l'un de l'autre, que Jésus et l'hôtelier. A quelques pas de Jésus, se trouve le marchand qui reste à observer la scène, étonné.

« Réponds, homme, avec sincérité. Et pardonne si le sang a rendu furieux l'un de mes disciples. Qui sont ces quatre et qu'ont-ils dit ? »

« Qui ils sont, je ne sais rien de précis, mais certainement ce sont des scribes et des pharisiens de l'autre côté. Qui les a amenés ici, je ne sais pas. Je ne les ai jamais vus. Mais ils sont bien au courant de ce qui te concerne. Ils savent d'où tu viens, où tu vas, avec qui tu es. Mais ils voulaient que je le leur confirme. Non. Je serai un scélérat, mais je connais mon métier. Moi, je ne connais personne, je ne vois rien, je ne sais rien. Pour les autres, bien entendu. Car pour moi, je sais tout. Mais pourquoi dois-je dire aux autres ce que je sais et en particulier à ces hypocrites ? Un ribaud, moi ? Oui. A l'occasion je rends service aux voleurs. Tu le sais très bien... Mais je ne saurais voler ou tenter de te voler la liberté, l'honneur, la vie. Et eux - je ne suis plus Fara de Tolomée si ce n'est pas vrai ce que je dis - eux te pistent pour te faire du mal. Et qui les envoie ? Peut-être quelqu'un de la Pérée ou de la Décapole? Peut-être quelqu'un de la Trachonitide ou de la Gaulanitide ou de l'Auranitide ? Non. Nous, ou bien nous ne te connaissons pas, ou bien si nous te connaissons nous te respectons comme un juste si nous ne croyons en Toi comme un saint, Qui alors les a envoyés ? Quelqu'un de ton côté et peut-être un de tes amis, car ils savent trop de choses... »

« Etre renseigné sur ma caravane c'est facile... » dit Misace. « Non, marchand, pas sur toi, mais sur les autres qui sont avec Jésus. Moi, je ne sais pas et je ne veux pas savoir.

Je ne vois pas et je ne veux pas voir. Pourtant je te dis : si tu te sais coupable, tu dois remédier. Si tu te sais trahi, tu dois pourvoir. »

« Pas de coupable, homme, pas de trahison. Il y a seulement qu'Israël ne me comprend pas. Mais comment me connais-tu ? »

« Par un garçon. Un garnement qui faisait parler de lui à Bozra et à Arbela. Ici parce qu'il venait accomplir ses péchés, là-bas parce qu'il déshonorait sa famille. Et puis il s'est converti, Il est devenu plus honnête qu'un juste et maintenant il est passé avec tes disciples, disciple lui aussi, et il t'attend à Arbela pour t'honorer avec son père et sa mè~re. Et il raconte à tout le monde que tu as changé son cœur à la prière de sa mère. Philippe de Jacob, si jamais cette région devient sainte, il aura le mérite de l'avoir sanctifiée. Et si à Bozra il y a quelqu'un qui croit en Toi, c'est grâce à lui. »

« Où sont maintenant les scribes venus ici ? »

« Je ne sais pas. Ils s'en sont allés parce que je leur ai dit qu'il n'y avait pas de place pour eux. J'avais de la place, mais je ne voulais pas loger les serpents à côté de la colombe. Ils sont dans la région, c'est certain. Fais attention. »

«Je te remercie, homme, comment t'appelles-tu?»

« Fara. J'ai fait mon devoir, souviens-toi de moi. »

« Oui. Et toi souviens-toi de Dieu et pardonne à mon Simon. Le grand amour qu'il me porte l'aveugle parfois. »

« Rien de mal, je l'ai offensé moi aussi... Mais cela fait mal de s'entendre insulter. Toi, tu n'insultes pas... »

Jésus soupire, puis il dit : « Veux-tu aider le Nazaréen ? »

« Si je puis... »

« Je parlerais volontiers de cette cour... »

« Je te laisserai parler. Quand ? »

« Entre la sixième et la neuvième heure. »

« Va tranquillement où tu veux. Bozra saura que tu parles. Moi, j'y pense. »

« Dieu t'en récompense» et Jésus lui fait un sourire qui est déjà une récompense. Puis il se dirige vers la pièce où il était d'abord.

Alexandre Misace Lui dit : « Maître, souris-moi aussi de cette manière... Je vais moi aussi dire aux habitants de venir écouter la Bonté qui parle. J'en connais beaucoup. Adieu. »

« A toi aussi que Dieu te donne la récompense » et Jésus lui sourit. Il entre dans la pièce. Les femmes sont autour de Marie qui a le visage attristé et qui se lève tout de suite en allant vers son Fils. Elle ne parle pas, mais tout en elle est interrogation. Jésus lui sourit et lui répond en disant à tous : « Rendez-vous libres pour la sixième heure. Ensuite je parlerai ici à la foule. En attendant, allez, sauf Simon Pierre, Jean et Hermastée. Annoncez-moi et faites beaucoup d'aumônes. »

Les apôtres s'en vont. Pierre s'approche lentement de Jésus qui est près des femmes et il demande : « Pourquoi pas moi ? »

« Quand on est trop impulsif, on reste à la maison. Simon, Simon ! Quand donc sauras-tu exercer la charité envers le prochain ? Pour le moment, c'est une flamme allumée mais uniquement pour Moi, c'est une lame droite et raide, mais seulement pour Moi. Sois doux, Simon de Jonas. »

« Tu as raison, Seigneur. Ta Mère m'a déjà réprimandé comme elle le sait, sans faire souffrir, mais son reproche m'a pénétré profondément. Cependant... fais-moi des reproches Toi aussi, mais... ensuite ne me regarde plus avec cet air triste. »

« Sois bon. Sois bon... Sintica, je voudrais te parler en particulier. Monte sur la terrasse. Viens toi aussi ma Mère... »

Et sur la terrasse rustique qui couvre une aile du bâtiment, dans le tiède rayonnement du soleil, Jésus se promène lentement entre  Marie et la grecque, et il dit : « Demain, nous nous séparerons pour quelque temps. Près d'Arbela vous, les femmes, accompagnées par Jean d'Endor, vous irez vers la Mer de Galilée en continuant ensemble jusqu'à Nazareth. Mais pour ne pas vous envoyer seules avec un homme un peu maladroit, je vous ferai accompagner par mes frères et par Simon Pierre. Je prévois qu'il y aura des répugnances pour cette séparation, mais l'obéissance est la vertu du juste.

Comme vous passez par le territoire que Chouza est chargé de surveiller au nom d'Hérode, Jeanne pourra avoir une escorte pour le reste de la route. Alors vous renverrez les fils d'Alphée et Simon Pierre. Mais voici pourquoi je t'ai demandé de monter ici. Je veux te dire, Sintica, que j'ai décidé pour toi un séjour dans la maison de ma Mère. Elle le sait déjà. Avec toi, il y aura Jean d'Endor et Margziam. Soyez-y de bon cœur, en vous formant toujours plus à la Sagesse. Je veux que tu aies grand soin du pauvre Jean. Je ne le dis pas à ma Mère parce qu'elle n'a pas besoin de conseils. Tu peux comprendre et avoir pitié de Jean et lui peut te faire tant de bien car c'est un maître avisé. Puis je viendrai, Moi. Oh ! bientôt ! Et nous nous verrons souvent, J'espère te trouver toujours plus sage dans la Vérité. Je te bénis, Sintica, en particulier.

C'est mon adieu pour toi, cette fois. A Nazareth, tu trouveras l'amour et la haine comme partout. Mais dans ma maison tu trouveras la paix. Toujours. »

« Nazareth m'ignorera et moi, je l'ignorerai. Je vivrai en me nourrissant de la Vérité, et le monde ne sera rien pour moi, Seigneur. »

« C'est bien. Tu peux disposer, Sintica, et silence pour l'instant. Mère, tu es au courant... Je te confie mes perles les plus chères. Pendant que nous sommes en paix, entre nous, Maman, fais que ton Jésus se réconforte par tes caresses... »

« Que de haine, mon Fils ! »

« Que d'amour ! »

« Que d'amertume.. Jésus bien-aimé ! »

« Que de douceur ! »

« Que d'incompréhension, mon Fils ! »

« Que de compréhension Maman ! »

« Oh! mon Trésor, Fils chéri ! »

« Maman ! Joie de Dieu et la mienne ! Maman ! » Ils s'embrassent, en restant ensuite, l'un à côté de l'autre, sur le banc de pierre qui longe le muret de la terrasse. Jésus tient sa mère embrassée, protecteur et affectueux. Elle a la tête sur l'épaule de son Fils, ses mains dans sa main: bienheureux... Le monde est si loin… enseveli par des flots d'amour et de fidélité...


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Jzosu165
Jésus en compagnie de Sa Mère Marie


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 7 Mai - 7:30

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"Le discours et les miracles de Bozra"

...Et le monde est aussi tellement voisin avec ses flots de haine, de trahison, de douleur, de besoin, de curiosité. Et les flots viennent, comme ceux de la mer dans un port, mourir ici dans la cour de l'hôtellerie de Bozra que le respect de l'hôtelier, dont le cœur est meilleur que ne le laisse supposer sa figure, a nettoyé des excréments et des ordures. Des tas de gens de l'endroit ou d'ailleurs, mais pourtant de la région, et des gens dont les conversations me font comprendre qu'ils viennent de loin, des rives du lac ou d'au-delà du lac. Des noms de pays, témoignages de douleurs qui s'expriment dans les conversations qui s'entremêlent pendant que l'on attend Jésus. Gadara, Ippo, Gerghesa, Gamala, Afeca, et Naïm, Endor, Jezraël, Magdala et Corozaïn passent de bouche en bouche et, avec eux, l'explication des motifs pour lesquels ils sont venus de si loin jusque là.

"Quand j'ai su qu'il était venu à travers les pays d'au-delà du Jourdain je me suis découragé. Mais alors que j'allais retourner à Jezraël, des disciples sont venus et nous ont dit à nous qui attendions à Capharnaüm : "A cette heure-ci il est certainement au-delà de Gerasa. Ne perdez pas de temps pour aller à Bozra ou à Arbela, et je suis venu avec eux..."

"Moi, de mon côté, venant de Gadara, j'ai vu passer des pharisiens. Ils demandaient si c'était Jésus de Nazareth qui était dans la région. J'ai ma femme malade. Je me suis uni à eux. Puis, hier à Arbela, j'ai appris qu'il venait d'abord à Bozra et je suis venu ici."

"Moi, je viens de Gamala à cause de cet enfant. Il a été frappé par une vache furieuse. Il est resté dans cet état…" et il montre son enfant tout recroquevillé, incapable même de remuer librement les bras.

"Moi, je n'ai pas pu amener le mien. Je viens de Mageddo. Qu'en dites-vous ? Me le guérira-t-il aussi de cet endroit ?" dit en gémissant une femme au visage rougi parles pleurs.

"Mais il faut le malade !"

"Non. Il suffit d'avoir foi."

"Non. S'il n'impose pas les mains, pas de guérison. C'est ce que font aussi ses disciples."

"Tu as fait tant de chemin pour rien, femme !"

La femme se met à pleurer en disant : "Oh ! Malheureuse que je suis ! Et je l'ai laissé presque moribond, espérant,.. Il ne le guérira pas et moi, je ne le consolerai pas au moment de la mort..."

Une autre femme la console. "Ne le crois pas, femme. Moi, je viens le remercier car il m'a fait un grand miracle sans quitter la montagne sur laquelle il parlait."
"Quel mal avait ton enfant ?"

"Ce n'était mon enfant, c'était mon mari qui était devenu fou..." et les deux femmes continuent de parler à voix basse.

"C'est vrai. Même la mère d’Arbela eut son fils racheté sans que le Maître l'ait vu" dit quelqu'un d'Arbela, et il continue de parler avec ses voisins...

"Place, par pitié ! Place !" crient des gens qui portent une litière toute couverte.

La foule s'ouvre et la litière passe avec sa charge de souffrance. Ils vont se mettre au fond, presque derrière une meule de paille. Homme ou femme, la personne étendue sur la litière ? Qui sait !

Entrent deux pharisiens hautains et bien portants, fiers plus que jamais. Ils assaillent le pauvre hôtelier comme deux fous en criant : "Maudit menteur ! Pourquoi nous as-tu dit qu'il n'était pas ici ? Tu es son complice ? Te moquer ainsi de nous, les saints d'Israël, pour favoriser... Qui ? Que sais-tu de Lui ? Qu'est-ce qu'il est pour toi ?"

"Qu'est-ce qu'il est ? Ce que vous n'êtes pas. Mais je n'ai pas menti. Il est venu peu de temps après votre arrivée. Il ne s'est pas caché et moi, je ne le cache pas. Mais comme ici je suis le maître, je vous dis à l'instant : "Sortez de ma maison !" Ici on ne fait pas injure au Nazaréen. Vous comprenez ? Et si vous ne comprenez pas les paroles, je pourrai vous parler par des gestes, chacals que vous êtes !"

L'hôtelier musclé paraît si décidé à l'action que les deux pharisiens changent de ton et se font rampants comme dès chiens menacés de la cravache. "Mais nous le cherchions pour le vénérer ! Que crois-tu ? Ce qui nous a rendus furieux, c'est la pensée de ne pouvoir le voir par ta faute. Nous, nous savons qui il est. Le Messie saint et béni vers lequel nous ne sommes pas dignes de lever le regard. Nous la poussière, Lui la gloire d'Israël. Conduis-nous à Lui. Notre cœur brûle du désir d'entendre sa parole."

L'hôtelier leur rend la monnaie de leur pièce en répondant : "Oh ! tiens donc ! Comment ai-je pu penser qu'il n'en était pas ainsi, moi qui connais de réputation la justice des pharisiens ! Mais bien sûr, vous êtes venus pour l'adorer ! Vous brûlez de ce désir ! Je vais le Lui dire. J'y vais... Non, par Satan ! Ne me suis pas ! Et toi non plus, ou je vous cogne l'un contre l'autre, vieilles momies venimeuses,  au point de vous faire rentrer l'un dans l'autre. Restez ici. Toi, ici où je te plante, et toi là. Je regrette de ne pouvoir vous enfoncer dans la terre jusqu'au cou afin de me servir de vous comme d'un pieu pour y attacher les porcs qu'il me faut tuer" et unissant le geste à la parole, il prend d'abord le pharisien le plus maigre par-dessous les bras, le soulève, et puis le plante par terre si violemment que si le sol n'avait pas été aussi dur il y aurait pénétré au moins jusqu'à la cheville. Mais le sol est dur et, après une forte secousse, 1'homme reste debout comme un pantin. Puis 1'hôtelier s'empare de l'autre et, bien qu'il soit plutôt obèse, il le soulève et le redescend avec la même furie et comme il réagit et se débat, au lieu de le planter debout, il le plaque, assis, par terre : un vrai paquet de chair et d'étoffes... Et il s'en va, en disant un vilain mot qui se perd dans les lamentations des deux et les éclats de rire d'un grand nombre de gens.

Il entre dans un couloir, passe dans une petite cour, monte un escalier, pose le pied sur une galerie à portique et de là, dans une vaste pièce où Jésus, avec tous les siens et le marchand, achève le repas.

"Il est arrivé deux des quatre pharisiens. Vois un peu. Pour l'instant, je les ai remis en place. Ils voulaient me suivre, je n'ai pas voulu. Ils sont maintenant en bas, dans la cour, où il y a beaucoup de malades et d'autres aussi."

"J'y vais tout de suite. Merci, Fara. Tu peux aller." Tout le monde se lève, mais Jésus ordonne aux disciples de rester où ils sont et de même les femmes, sauf sa Mère, Marie de Cléophas, Suzanne et Salomé. Voyant la peine qui paraît sur les visages de ceux qui sont exclus, il dit : "Allez sur la terrasse, vous entendrez aussi bien."

Il sort avec les et les quatre femmes. Il refait le chemin fait par 1'hôtelier et entre dans la grande cour. Les gens lèvent la tête pour voir et les plus malins montent sur le tas de paille, sur les chars arrêtés sur un côté, sur le bord des bassins...

Les deux pharisiens vont à sa rencontre tout obséquieux. Jésus les salue de son salut habituel, comme s'ils étaient ses plus fidèles amis. Cependant il ne s'arrête pas pour répondre à leurs questions onctueuses : "Êtes-vous si peu nombreux ? Et sans disciples ? Ils t'ont donc abandonnés ?"

Jésus, tout en marchant, répond avec sérieux : "Pas d'abandon. Vous venez d'Arbela où vous avez rencontré ceux qui m'ont précédé, et en Judée vous avez rencontré Judas de Simon, Thomas, Nathanaël et Philippe."

Le pharisien corpulent n'ose plus le suivre et il s'arrête tout à coup, rouge comme de la braise. L'autre, plus effronté, insiste : "C'est vrai. Mais justement nous savions que tu étais avec des disciples fidèles et avec les femmes et nous étions étonnés de te voir avec si peu de monde. Nous voulions voir tes nouvelles conquêtes pour nous féliciter avec Toi" et il rit d'un rire faux.

"Mes nouvelles conquêtes ? Les voilà !" et Jésus trace devant Lui un demi-cercle montrant les foules venant pour la plus grande partie de l'au-delà du Jourdain, c'est-à-dire de ces régions où se trouve Bozra. Et puis sans laisser au pharisien le temps de répliquer, il commence à parler.

"Des gens m'ont cherché qui d'abord ne s'enquéraient pas de Moi. Des gens m'ont trouvé, qui d'abord ne me cherchaient pas. Et j'ai dit : "Me voici, me voici" à une nation qui n'invoquait pas mon Nom. Gloire au Seigneur qui met la vérité sur la bouche des prophètes ! Vraiment, en voyant cette foule qui se serre autour de Moi, j'exulte dans le Seigneur parce que je vois accomplies les promesses que l'Eternel m'a faites quand Il m'a envoyé dans le monde. Ces promesses que Moi-même j'ai allumées, avec le Père et le Paraclet, dans la pensée, dans la bouche, dans le cœur des prophètes, ces promesses que j'ai connues avant d'être Chair et qui m'ont encouragé à revêtir une chair. Et qui me donnent la force. Oui. Me réconfortent contre toute haine, rancœur, doute et mensonge. Ils m'ont cherché ceux qui d'abord ne s'enquéraient pas de Moi. Ils m'ont trouvé ceux qui ne me cherchaient pas. Pourquoi, au contraire, m'ont-ils repoussé ceux auxquels j'avais tendu les mains en leur disant : "Me voici" ? Et pourtant ces derniers me connaissaient alors que les premiers ne me connaissaient pas. Et alors ?

Voici la clef du mystère. Ce n'est pas une faute d'ignorer, mais c'est une faute de renier. Et trop de ceux qui étaient informés sur mon compte et auxquels j'ai tendu les mains, m'ont renié comme si j'étais un bâtard ou un voleur, un satan corrupteur, parce que dans leur orgueil ils ont éteint la foi et se sont égarés dans des chemins qui n'étaient pas bons, tortueux, coupables en quittant la route que ma voix leur indiquait. Le péché est dans le cœur, dans les plats, dans les lits, dans les cœurs, dans les esprits de ce peuple qui me repousse et qui, voyant partout le reflet de sa propre impureté, la voit même sur Moi, et sa haine l'accumule encore plus et alors il me dit : "Eloigne-toi, Toi qui es impur".

Et que dira alors Celui qui vient avec ses vêtements teints de  rouge, beau dans ses vêtements, et qui marche dans la grandeur de sa force ?[1][4] Accomplira-t-il ce que dit Isaïe, et ne se taira pas, mais versera dans leur sein ce qu'ils méritent ? Non. Il faut d'abord qu'il pile dans son pressoir, tout seul, abandonné de tous, pour faire le vin de la Rédemption. Le vin qui enivre les justes pour en faire des bienheureux, le vin qui enivre ceux qui sont coupables de la grande faute pour mettre en miettes leur sacrilège puissance. Oui. Mon vin, qui mûrit heure par heure au soleil de l'Éternel Amour, sera ruine et salut pour beaucoup comme il est dit dans une prophétie qui n'est pas encore écrite mais déposée dans la roche sans fissure d'où est jaillie la Vigne qui donne le Vin de la Vie éternelle.

Vous comprenez ? Non, vous ne comprenez pas, ô docteurs d'Israël. Peu importe que vous compreniez. Elles vont descendre sur vous les ténèbres dont parle Isaïe : "Ils ont des yeux et ils ne voient pas. Ils ont des oreilles et ils n'entendent pas". Vous faites écran à la Lumière par votre haine, et pour cela on peut dire que la Lumière a été repoussée par les ténèbres et que le monde n'a pas voulu la connaître.

Mais vous, vous exultez! Vous qui, étant dans les ténèbres, avez su croire à la Lumière qui vous était annoncée, vous qui l'avez désirée, cherchée, trouvée. Exulte, ô peuple des fidèles, qui par monts, vallées, fleuves et lacs, es venu au Salut sans tenir compte de la fatigue du long chemin. Il en sera de même pour l'autre, le chemin spirituel qui, des ténèbres de l'ignorance, te conduira, ô peuple de Bozra, à la lumière de la Sagesse.
Exulte, ô peuple de l'Auranitide ! Exulte dans la joie de la connaissance. Vraiment il est dit aussi de toi, et des peuples qui t'entourent, quand le Prophète chante que vos chameaux et vos dromadaires se presseront sur les chemins de Nephtali et de Zabulon[2][8] pour apporter l'adoration au vrai Dieu, et pour être ses serviteurs dans la sainte et douce loi qui n'impose pas autre chose pour donner la paternité divine et la béatitude éternelle que d'observer les dix commandements du Seigneur : aimer le vrai Dieu avec tout soi-même, aimer le prochain comme soi-même, respecter les sabbats sans les profaner, honorer les parents, ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre l'adultère, n'être pas faux dans les témoignages, ne pas désirer la femme ni les biens d'autrui. Oh ! vous êtes bienheureux si, venant de plus loin, vous surpassez ceux qui étaient de la maison du Seigneur et qui en sont sortis, aiguillonnés par les dix commandements de Satan de l'inimitié avec Dieu, de  l'amour propre, de la corruption du culte, de la dureté pour les parents, du désir de l'homicide, de l'essai de voler la sainteté d'autrui, de la fornication avec Satan, des témoignages faux, de l'envie pour la nature et la mission du Verbe, et du péché horrible qui fermente et mûrit au fond des cœurs, de trop de cœurs.

Exultez, vous qui avez soif ! Exultez, vous qui avez faim ! Exultez, vous qui êtes affligés ! Vous étiez rejetés ? Vous étiez proscrits ? Vous étiez méprisés ? Vous étiez étrangers ? Venez ! Exultez ! Maintenant ce n'est plus vrai. Moi, je vous donne maison, biens, paternité, patrie. Je vous donne le Ciel. Suivez-moi, Moi qui suis le Sauveur ! Suivez-moi, Moi qui suis le Rédempteur ! Suivez-moi, Moi qui suis la Vie ! Suivez-moi, Moi qui suis Celui auquel le Père ne refuse pas de grâces ! Exultez dans mon amour ! Exultez ! Et pour que vous voyiez que je vous aime, ô vous qui m'avez cherché avec vos souffrances, ô vous qui avez cru en Moi avant même de m'avoir connu, pour que ce jour soit un vrai jour d'exultation, je prie ainsi : "Père ! Père Saint ! Que sur toutes les blessures, les maladies, les plaies des corps, les angoisses, les tourments, les remords des cœurs, sur toutes les fois qui naissent, sur celles qui vacillent, sur celles qui se raffermissent, descende, oh ! descende salut, grâce, paix ! Paix en mon nom ! Grâce en ton nom ! Salut pour notre amour réciproque ! Bénis, ô Père Très Saint ! Rassemble et fond en un seul troupeau tous ces fils, miens et tiens, dispersés ! Fais que où je suis, eux y soient, une seule chose avec Toi, Père Saint, avec Toi, avec Moi, avec le très Divin Esprit"."

Jésus, les bras en croix, les paumes tournées en haut vers le Ciel, le visage levé, la voix éclatante comme une trompette d'argent, est irrésistible dans ses paroles... Il reste ainsi, en silence, pendant quelques minutes. Puis ses yeux de saphir cessent de regarder le ciel pour regarder la vaste cour pleine d'une foule qui soupire émue, ou frémit d'espérance, ses mains se joignent comme pour se porter en avant, et avec un sourire qui le transfigure, il jette le dernier cri : "Exultez, ô vous qui croyez et espérez ! Peuple des souffrants, Lève-toi et aime le Seigneur ton Dieu !"

C'est la guérison simultanée et complète de tous les malades. Des cris délirants, un tonnerre de voix qui chantent l'hosanna au Sauveur. Et du fond de la cour, traînant encore le drap qui la couvrait, une femme fend la foule en tombant aux pieds du Seigneur. La foule pousse un autre cri, un cri de terreur : "Marie, la lépreuse. La femme de Joachim !" et on fuit dans toutes les directions.

"Ne craignez pas ! Elle est guérie. Son contact ne peut plus vous faire de mal" rassure Jésus et puis il dit à la femme prosternée : "Lève-toi, femme. Ta grande espérance t'a récompensée et te fait pardonner d'avoir manqué à la prudence envers tes frères. Retourne à ta maison après les purifications salutaires."

La femme, jeune et assez belle, pleure en se levant. Jésus la montre à la foule qui s'approche un peu et admire le miracle en criant son émerveillement.

"Son mari, qui l'adorait, lui avait construit un refuge au fond de ses terres et chaque soir il allait vers son enclos et, en pleurant, lui apportait la nourriture..."

"Elle était tombée malade à cause de sa pitié, en soignant un mendiant qui ne s'était pas déclaré lépreux."

"Mais comment est venue la brave Marie?"

"Sur ce brancard. Comment n'avons-nous pas pensé que c'étaient des serviteurs de Joachim ?"

"Pour cela, ils ont risqué la lapidation."

"Leur maîtresse ! Ils l'aiment, elle sait se faire aimer, plus qu'on ne s'aime soi-même…"
Jésus fait un geste et tout le monde se tait. "Vous voyez que l'amour et la bonté amènent miracle et joie. Sachez donc être bons. Va, femme. Personne ne te fera du mal. La paix soit avec toi et dans ta maison."

La femme, suivie de ses serviteurs qui ont brûlé le brancard au milieu de la cour, sort suivie de nombreuses personnes.

Jésus congédie la foule et, après avoir écouté quelques personnes, se retire suivi de ceux qui étaient avec Lui.

"Quelles paroles, Maître !"

"Comme tu étais transfiguré !"

"Quelle voix !"

"Et quels miracles !"

"Tu as vu quand les pharisiens se sont enfuis ?"

"Ils s'en sont allés en rampant comme deux lézards après les premières paroles."

"Les gens de Bozra et des autres pays ont de Toi un souvenir merveilleux..."

"Mère, et toi, que dis-tu ?"

"Je te bénis, Fils, pour moi et pour eux."

"Eh bien, ta bénédiction me suivra jusqu'à ce que nous nous retrouvions."

"Pourquoi dis-tu cela, Seigneur ? Les femmes nous quittent donc ?"

"Oui, Simon. Demain, au point du jour, Alexandre part pour Aëra. Nous irons avec lui jusqu'à la route d'Arbela et puis nous le quitterons. Et c'est avec peine, crois-le Alexandre Misace, toi qui as été un guide courtois du Pèlerin. Je me souviendrai toujours de toi, Alexandre..."

Le vieillard est profondément ému. Il reste, les bras croisés sur la poitrine, dans le profond salut oriental, un peu courbé en face de Jésus. Mais en entendant ces paroles, il dit : "Surtout, souviens-toi de moi, quand tu seras dans ton Royaume."

"Tu le désires, Misace ?"

"Oui, mon Seigneur."

"Moi aussi, je désire une chose de toi."

"Quoi, Seigneur ? Seulement que je puisse, je te la donnerai, fût-ce la plus précieuse des choses que je possède."

"C'est la plus précieuse. C'est ton âme que je veux. Viens à Moi. Je t'ai dit, au commencement du voyage, que j'espérais te donner un don à la fin. Le don, c'est la Foi. Crois-tu en Moi, Misace ?"

"Je crois, Seigneur."

"Alors sanctifie ton âme pour que la foi ne soit pas pour toi un don non seulement inerte mais dommageable."

"Elle est vieille mon âme. Mais je m'efforcerai de la rendre neuve. Seigneur, je suis un vieux pécheur. Mais Toi absous-moi et bénis-moi pour qu'à partir de maintenant je commence une vie nouvelle. J'emporterai avec moi ta bénédiction comme la meilleure escorte dans mon chemin vers ton Royaume... Nous nous reverrons jamais plus, Seigneur ?"

"Jamais plus sur cette terre. Mais tu auras de mes nouvelles et tu croiras encore davantage parce que je ne te laisserai pas sans évangélisation. Adieu, Misace. Demain nous aurons peu de temps pour le faire. Faisons-le maintenant, avant de prendre ensemble, pour la dernière fois, notre nourriture."

Il l’embrasse et le baise. Les apôtres et aussi les disciples le font. Les femmes lui adressent un salut unique. Mais Misace s'age- nouille presque devant Marie en disant : "Que ta lumière de pure étoile du matin resplendisse dans ma pensée jusqu'à la mort."

"A la Vie, Alexandre. Aime mon Fils et tu m'aimeras et moi, je t'aimerai."

Simon Pierre demande : "Mais d'Arbela, nous irons à Aëra ? J'ai peur que nous soyons surpris par le mauvais temps. Tant de brouillard... Cela fait trois jours qu'il y en a à l'aube et au crépuscule..."

"C'est parce que nous sommes descendus ici. Il ne te semble pas être descendu beaucoup ? Mais, c'est ainsi. A partir de demain tu remonteras vers les monts de la Décapole et tu n'auras plus de brouillard" explique Misace.

"Descendus ? Quand ? La route était plane..."

"Oui, mais en continuelle descente. Oh ! si lente qu'on ne s'en aperçoit pas. Mais sur des milles et des milles !..."

"A Arbela, combien de temps nous y restons ?"

"Toi, Jacques et Jude, pas même une heure" tranche Jésus.

"Moi... Jacques et Jude... pas même une heure ? Et où est-ce que je vais, si je ne reste pas avec vous tous ?"

"En route, jusqu'aux terres dont Chouza a la garde. Tu accompagneras, avec les autres, ma Mère et les femmes jusque là. Puis elles iront seules avec les serviteurs de Jeanne et vous reviendrez me rejoindre à Aëra."

"Oh ! Seigneur ! Tu es en colère contre moi et tu me punis. ..Quelle douleur tu me donnes, Seigneur !"

"Simon, se sent puni celui qui est en faute. Cette culpabilité doit te donner de la douleur mais pas la punition en elle-même. Mais je ne crois pas que ce soit une punition d'accompagner ma Mère et les femmes disciples sur le chemin du retour."

"Mais ne valait-il pas mieux que tu viennes avec nous ? Laisse tomber Aëra et ces localités, et viens avec nous."

"J'ai promis d'y aller et j'y vais."

"Alors j'y viens moi aussi."

"Obéis comme, sans protester, le font mes frères."

"Et si tu trouves les pharisiens ?"

"Tu n'es certainement pas le plus indiqué pour les convertir. Mais c'est justement parce que je les trouverai que je veux que toi avec Jacques et Jude vous vous écartiez d'Arbela avec les femmes et avec Jean d’Endor et Margziam."

"Ah !... j'ai compris ! C'est bon."

Jésus se tourne vers les femmes et il les bénit une à une, en donnant à chacune les conseils qui conviennent.

Marie-Magdeleine, en s'inclinant pour baiser les pieds de son Sauveur, demande : "Te verrais-je encore avant de retourner à Béthanie ?"

"Sans aucun doute, Marie. Au mois d'Etanim, je serai sur le lac."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
Tome : 4/157

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 8 Mai - 7:52


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"L'adieu aux femmes disciples"

La vénération de Misace se révèle au matin suivant. Pour les premiers kilomètres de route, il a fait arranger la charge des chameaux de manière à former un berceau commode pour les cavaliers inexperts. Et c'est assez amusant de voir émerger des paquets et des caisses, les têtes brunes ou blondes, aux cheveux longs jusqu'aux oreilles des hommes ou des tresses qui apparaissent sous le voile des femmes. De temps à autre le vent, produit par la course accélérée des chameaux, rejette en arrière ces voiles et on voit briller au soleil les cheveux d'or de Marie de Magdala ou ceux d'un blond plus doux de Marie très Sainte, alors que les têtes de couleurs plus ou moins foncées de Jeanne, Sintica, Marthe, Marcelle, Suzanne et Sara prennent des reflets d'indigo ou de bronze foncé, et que les têtes chenues d'Élise, de Salomé et de Marie de Cléophas, saupoudrées d'argent, brillent sous le clair soleil qui les chauffe.

Les hommes avancent sur leur nouveau moyen de transport et Margziam rit heureux. On s'aperçoit que l'explication du marchand est vraie quand, en se retournant, on voit tout en bas Bozra avec ses tours et ses hautes maisons dans le dédale de ses rues étroites. Des collines en pente douce se présentent au nord-ouest. C'est à leur base que s'allonge la route pour Arbela, c'est là que s'arrête la caravane pour faire descendre les voyageurs et se séparer. Les chameaux s'agenouillent avec leur charge mouvante, ce qui fait pousser des cris à plus d'une femme. Je m'aperçois maintenant que les femmes avaient été prudemment attachées à leurs selles. Elles descendent un peu étourdies par le roulis, mais reposées.

Misace aussi descend, qui avait pris en selle Margziam et, pendant que les chameliers refont les chargements suivant la méthode habituelle, il s'approche de Jésus pour un nouveau salut.

« Je te remercie, Misace. Tu nous as épargné beaucoup de fatigue et de perte de temps. »

« Oui, vingt milles se sont faits en une petite heure. Ils ont de longues jambes les chameaux, même si leur démarche n'est pas douce. Je veux espérer que les femmes n'en ont pas trop souffert. »

Les femmes assurent toutes qu'elles se sont reposées et sans souffrance.

« Maintenant vous êtes à six milles d'Arbela. Que le Ciel vous accompagne et vous donne un agréable chemin. Adieu, mon Seigneur. Permets-moi de baiser tes pieds saints. Heureux de t'avoir rencontré, Seigneur. Souviens-toi de moi. » Misace baise les pieds de Jésus et puis remonte en selle et son crrr, crrr fait relever les chameaux... Et la caravane part au galop sur la route plate, parmi des nuages de poussière.

« Le brave homme ! Je suis tout mal fichu mais, en revanche, mes pieds sont délassés. Mais quelles secousses ! C'est autre chose qu'une tempête du Nord sur le lac ! Vous riez ? Moi, je n'avais pas de coussins comme les femmes. Vive ma barque ! C'est encore la chose la plus propre et la plus sûre. Et maintenant, mettons-nous les sacs au dos et allons-y. »

C'est une compétition à qui prendrait la plus lourde charge. Mais les vainqueurs sont ceux qui doivent rester avec Jésus, c'est-à-dire Mathieu, le Zélote, Jacques et Jean, Hermastée et Timon. Ils prennent tout pour épargner les trois qui doivent aller avec les femmes, ou plutôt les quatre s'il faut compter Jean d'Endor, mais comme il est mal en point, son aide aurait été toute relative.

Ils marchent à vive allure pendant quelques kilomètres. Ils arrivent au sommet de la colline qui servait de paravent du côté ouest, et là réapparaît une plaine fertile entourée par un cercle de collines plus élevées que celles d'abord rencontrées et qui a, en son milieu, une colline longue et isolée. Dans la plaine, une ville : Arbela.

Ils descendent et ils sont vite dans la plaine. Ils marchent encore quelque temps, puis Jésus s'arrête en disant : « Voici l'heure de la séparation. Prenons ensemble la nourriture et puis séparons-nous. C'est la bifurcation pour Gadara, Vous prendrez cette route et, avant le soir, vous pourrez être sur les terres que Chouza a en garde.»
Il n'y a pas beaucoup d'enthousiasme... Mais enfin, on obéit. Pendant le repas Margziam dit : « Alors, c'est le moment de te donner cette bourse. Elle m'a été donnée par le marchand quand j'étais en selle avec lui. Il m'a dit : "Tu la donneras à Jésus avant de le quitter et tu Lui diras qu'il m'aime comme il t'aime". La voilà. Elle me pesait ici, dans mon vêtement. Elle semble pleine de cailloux. »

« Fais voir ! Fais voir ! L'argent c'est lourd ! » Tout le monde est curieux. Jésus délie les cordons de cuir qui ferment la bourse en peau de gazelle, je crois, parce qu'elle me semble en peau de chamois, et il renverse le contenu sur son vêtement. Des pièces de monnaie roulent. Mais c'est ce qu'il y a en moins grande quantité. Il en sort tant de sachets de byssos : des sachets attachés avec un fil. Des couleurs délicates transparaissent à travers le lin très fin et le soleil semble allumer un petit brasier dans ces paquets, comme si c'étaient des braises sous une couche de cendre.

« Qu'est-ce ? Qu'est-ce ? Délie, Maître. »

Tous sont penchés sur Lui qui calmement dénoue le nœud d'un premier paquet de feu blond : topazes de différentes tailles, encore bruts, resplendissent libres au soleil. Un autre paquet : des rubis, des gouttes de sang coagulé. Un autre : des éclats d'émeraude à la riante couleur verte. Un autre : des morceaux de ciel avec de purs saphirs. Un autre : des douces améthystes. Un autre : l'indigo violet des béryls. Un autre : la splendeur noire des onyx... Et ainsi de suite pour les douze paquets. Dans le dernier, le plus lourd, toute la splendeur d'or des chrysolithes, il y a un petit parchemin : « Pour ton Rational de vrai Pontife et Roi. »

Le vêtement de Jésus est un petit pré sur lequel sont effeuillés des pétales lumineux... Les apôtres plongent les mains dans cette lumière qui est devenue matière multicolore. Ils sont stupéfaits... Pierre murmure : « Si Judas de Kériot était là !... »

« Tais-toi ! Il vaut mieux qu'il n'y soit pas » dit brusquement le Thaddée.

Jésus demande un morceau de toile pour faire un seul paquet des pierres et, pendant que durent les commentaires, il réfléchit.

Les apôtres disent : « Mais il était bien riche cet homme ! » et Pierre provoque les rires lorsqu'il dit : « Nous avons trotté sur un trône de gemmes. Je ne croyais pas être sur une pareille splendeur. Mais si cela avait été un peu plus moelleux ! Que vas-tu en faire maintenant ? »

« Je vais le vendre pour les pauvres. » Il lève les yeux et souriant regarde les femmes.

« Et où vas-tu trouver ici un joaillier qui achète cette marchandise ? »

« Où ? Ici. Jeanne, Marthe, Marie, achetez-vous mon trésor ? »

Les trois femmes, sans même se consulter, disent : « Oui » avec vivacité. Mais Marthe ajoute : « Ici nous avons peu d'argent. »

« Vous me le ferez trouver à Magdala pour la nouvelle lune. »

« Combien veux-tu, Seigneur ? »

« Pour Moi, rien. Pour mes pauvres, beaucoup. »

« Donne donc. Tu auras beaucoup » dit Marie-Magdeleine qui prend la bourse et la met dans son sein.

Jésus garde seulement les pièces de monnaie. Il se lève, embrasse sa Mère, embrasse sa tante, ses cousins, Pierre, Jean d'Endor et Margziam. Il bénit les femmes et les congédie. Et elles s'en vont se retournant encore, encore jusqu'à ce qu'un tournant de la route les cache.

Jésus, avec ceux qui restent, se dirige vers Arbela. Une toute petite troupe, désormais, avec seulement huit personnes.

Ils marchent rapidement et en silence vers la ville qui se rapproche de plus en plus.

Source : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150
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Les Femmes Disciples



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 9 Mai - 7:27

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 11 Maria_28

"A Arbela"

A la première personne à laquelle ils s'adressent pour demander des nouvelles de Philippe de Jacob, ils se rendent compte du travail qu'a fait le jeune disciple. Celle qu'ils interrogent, une vieille femme ridée qui porte avec beaucoup de peine un broc plein d'eau, fixe de ses yeux creusés par l'âge le beau visage de Jean. Il lui a posé en souriant la question, en disant auparavant : "La paix soit avec toi" si doux que la vieille en a été conquise, elle dit : "Tu es le Messie ?"

"Non, mais son apôtre. Le voici qui vient." La petite vieille met par terre son broc et s'en va dans la direction indiquée pour ensuite s'agenouiller devant Jésus.

Jean, resté seul avec Simon devant le broc qui s'est renversé en répandant la moitié de son contenu, sourit en disant à son compagnon: "Il convient de prendre ce broc et d'aller retrouver la petite vieille." Et il le fait en se mettant en route, alors que son compagnon ajoute : "Et il servira pour

Ils rejoignent la petite vieille qui, ne sachant ce qu'elle doit dire précisément, continue de répéter : "Beau, saint Fils de la plus sainte Mère !" Elle se tient à genoux buvant des yeux le visage de Jésus qui lui sourit en disant à son tour : "Lève-toi, mère. Mais lève-toi donc !" Quand ils la rejoignent, Jean lui dit : "Nous avons pris ton broc, mais il s'est renversé. Il y a peu d'eau. Mais si tu le permets, nous boirons cette eau et puis nous remplirons le broc."

"Oui, fils, oui. Et il me déplaît de n'avoir que de l'eau pour vous. Je voudrais avoir du lait, comme quand je nourrissais mon Jude, pour vous donner la chose la plus douce qui existe sur la terre : le lait d'une mère. Je voudrais avoir du vin, du meilleur; pour vous donner des forces. Mais Marianne d'Élisée est vieille et pauvre..."

"Ton eau est pour Moi du vin et du lait, mère, parce qu'il est donné avec amour" répond Jésus en buvant le premier au broc que Jean Lui présente. Puis les autres boivent.
La petite vieille, qui à la fin s'est levée, les regarde comme elle regarderait le Paradis. Elle s'aperçoit quand ils ont tous bu qu'ils vont jeter l'eau qui reste pour aller à la fontaine qui coule au bout de la route, voilà qu'alors la petite vieille se jette en avant en défendant le broc et en disant : "Non, non.

Plus que de l'eau lustrale cette eau est sainte dont Lui a bu. Je la garderai soigneusement pour qu’on me purifie avec elle, après ma mort." Et elle saisit son broc en disant : "Je l’emporte à la maison. J'en ai d'autres, je les remplirai. Mais viens d'abord ? Saint, que je te montre la maison de Philippe" et elle trottine toute courbée avec un sourire sur son visage ridé et dans ses yeux que la joie ravive. Elle trottine en tenant un pan du manteau de Jésus entre ses doigts, comme si elle craignait qu'il puisse lui échapper, et elle défend son broc contre l'insistance des apôtres qui voudraient la décharger de ce poids. Elle trottine bienheureuse, regardant la route déserte et les maisons d'Arbela qui sont fermées dans le soir qui descend, avec le regard d'un conquérant heureux de sa victoire.

Finalement on passe de ce chemin secondaire à un autre plus central où il y a des gens qui se hâtent de rentrer chez eux. Les gens l'observent étonnés, la montrent du doigt et l'interpellent. Elle, après avoir attendu qu'il y ait un cercle assez important de gens, crie : "J'ai avec moi le Messie de Philippe. Courez en donner la nouvelle partout et d'abord à la maison de Jacob. Qu'ils soient prêts à honorer le Saint." Elle crie à en perdre haleine. Elle sait se faire obéir. C'est son heure de commandement, à la pauvre petite vieille du peuple, seule, inconnue. Et elle voit toute la ville s'ébranler à son commandement.

Jésus, tellement plus grand qu'elle, lui sourit quand elle le regarde de temps à autre, et pose sa main sur sa tête sénile en la caressant comme un fils, ce qui la fait presque s'évanouir de joie.

La maison de Jacob est dans une rue du centre. Toute ouverte et illuminée, elle présente après le portail une longue entrée où des gens s'agitent avec des lampes et sortent joyeux dès que Jésus apparaît sur le chemin. Le jeune disciple Philippe, puis la mère et le père, les parents, les serviteurs, les amis.

Jésus s'arrête et répond avec majesté au salut profond de Jacob, puis il s'incline sur la mère de Philippe qui le vénère à genoux, il la fait lever la bénit et lui dit : "Sois toujours heureuse pour ta foi." Puis il salue le disciple qui est accouru avec son ami, que Jésus salue aussi.

La vieille Marianne, malgré tout, ne lâche pas le pan du manteau et sa place à côté de Jésus jusqu'à ce qu'ils vont poser le pied dans l'atrium. Alors elle gémit : "Une bénédiction pour que je sois heureuse ! Maintenant tu restes ici... moi, je vais dans ma pauvre maison et... toute cette belle chose est finie !" Quel chagrin dans la voix sénile !
Jacob, auquel sa femme a parlé doucement, dit : "Non, Marianne d'Elisée. Reste toi aussi dans ma maison comme si tu étais une disciple. Reste tant que le Maître sera avec nous et sois heureuse."

"Dieu te bénisse, homme. Tu comprends la charité."

"Maître... Elle t'a conduit dans ma maison. Tu m'as fait grâce et charité. Je ne fais que rendre, et toujours d'une manière mesquine, le beaucoup que j'ai reçu de Toi. Entre, entrez et que ma maison vous soit accueillante."

La foule, de dehors sur le chemin, le voit entrer et elle crie : "Et nous ? Nous voulons entendre ta parole."

Jésus se retourne : "Il fait nuit. Vous êtes fatigués, Préparez votre âme par un saint repos et demain vous entendrez la Voix de Dieu. Pour l'instant que soient avec vous paix et bénédiction." Et le portail se ferme sur la félicité de cette maison.

Jacques de Zébédée dit au Seigneur pendant la purification qui suit le voyage : "Peut-être il aurait mieux valu parler tout de suite et partir à l'aube. Les pharisiens sont dans la ville. Philippe me l'a dit. Ils vont te causer des ennuis."

"Ceux qui auraient pu être ennuyés par eux sont loin d'ici. Les ennuis qu'ils pourront me causer n'ont pas de valeur. Il y a l'amour pour les annuler."

Le lendemain matin... La sortie joyeuse parmi les familiers de Philippe et les apôtres. La petite vieille est derrière. La rencontre avec ceux d'Arbela qui attendent patiemment. L'arrivée à la place principale où Jésus commence à parler.

"On lit au huitième chapitre du second livre d'Esdras  ce que maintenant je vous répète ici : "Au début du septième mois..." (Jésus me dit: "N'ajoute rien d'autre. Je répète intégralement les paroles du livre").

Quand est-ce qu'un peuple est rapatrié ? Quand il revient dans les terres de ses pères. Moi, je viens vous ramener dans les terres de votre Père, dans le Royaume du Père. Et je le puis parce que j'ai été envoyé pour cela. Je viens donc vous amener au Royaume de Dieu et par conséquent il est juste de vous comparer à ceux qui furent rapatriés avec Zorobabel à Jérusalem, la cité du Seigneur, et il est juste de faire avec vous comme le scribe Esdras fit avec le peuple rassemblé de nouveau dans les murs sacrés. Car reconstruire une cité en la dédiant au Seigneur, mais ne pas reconstruire les âmes qui sont semblables à autant de petites cités de Dieu, c'est une sottise sans pareille.

Comment reconstruire ces petites cités spirituelles que tant de raisons ont démolies ? Quels matériaux employer pour les faire solides, belles, durables ?

Les matériaux sont dans les préceptes du Seigneur. Les dix commandements, et vous les connaissez parce que Philippe, votre fils et mon disciple, vous les a rappelés. Les deux saints parmi les saints préceptes : "Aime Dieu avec tout toi-même. Aime le prochain comme toi-même". C'est l'abrégé de la Loi et ce sont ceux-ci que je prêche parce que, avec eux, on est sûr de conquérir le Royaume de Dieu. Dans l'amour se trouve la force de se conserver saint ou de le devenir, la force de pardonner, la force de l'héroïsme dans la vertu. Tout se trouve dans l'amour.

Ce n'est pas la peur qui sauve. La peur du jugement de Dieu, la peur des sanctions humaines, la peur des maladies. La peur n'est jamais constructive. Elle provoque l'éboulement, l'effritement, la dislocation, la ruine. La peur porte au désespoir, elle porte aux astuces pour cacher la mauvaise conduite, elle porte seulement à craindre quand la crainte est désormais inutile parce que le mal est désormais en nous. Qui pense, pendant qu'il est en bonne santé, à agir avec prudence par pitié pour son corps? Personne. Mais dès que le premier frisson de fièvre court dans les veines, ou qu'une tache fait penser à des maladies immondes, voici alors qu'arrive la peur, tourment qui s'ajoute à la maladie, force de désagrégation dans un corps que déjà la maladie désagrège. L'amour au contraire est constructeur. Il construit, affermit, maintient compact, préserve. L'amour apporte l'espérance en Dieu. L'amour fait fuir le mal. L'amour porte à la prudence envers sa propre personne qui n'est pas le centre de l'univers, comme le croient et le font les égoïstes, les faux amoureux d'eux-mêmes car ils n'aiment qu'une partie d'eux-mêmes : la moins noble, au détriment de la partie immortelle et sainte; mais c'est un devoir, cependant, de toujours en prendre soin pour la conserver en bonne santé tant qu'il plaira à Dieu, pour être utile à soi-même, aux parents, à sa cité, à son pays tout entier.

Il est inévitable que surviennent les maladies. Il n'est pas dit que toute maladie soit la conséquence d'un vice ou d'une punition.

Il y a les saintes maladies envoyées par le Seigneur à ses justes pour que dans le monde, qui fait du plaisir son tout et qui lui fait tout servir, il y ait des saints qui sont comme des otages de guerre pour le salut des autres, et qui paient de leur personne pour que soit expiée par leurs souffrances la masse de fautes que le monde accumule journellement et qui finirait par s'écrouler sur l'Humanité en l'ensevelissant sous sa malédiction. Vous vous souvenez de Moïse devenu vieux et qui priait pendant que Josué combattait au nom du Seigneur ? Vous devez savoir que celui qui souffre saintement livre la plus grande bataille au plus féroce guerrier qui existe dans le monde, caché sous les apparences des hommes et des peuples, à Satan, le Tortionnaire, l'Origine de tout mal, et qu'il se bat pour tous les autres hommes. Mais quelle différence entre ces maladies saintes que Dieu envoie et celles qui proviennent du vice par suite d'un amour coupable pour les plaisirs sensuels ! Les premières, preuves de la volonté bienfaisante de Dieu; les secondes, preuves de la corruption satanique.

Il faut donc aimer pour être saints parce que l'amour crée, préserve, sanctifie.
Moi aussi, en vous annonçant cette vérité, je vous parle comme Néhémie et Esdras : "Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu. Pas de deuil, pas de pleurs". Car tout deuil cesse quand on vit le jour du Seigneur. La mort perd sa dureté, car la perte d'un fils, d'un époux, d'un père, d'une mère ou d'un frère, devient une séparation momentanée et limitée. Momentanée parce qu'elle cesse avec notre propre mort. Limitée parce qu'elle se limite au corps, au sens. L'âme ne perd rien par la mort d'un parent qui s'est éteint. Mais au contraire, la liberté n'est limitée que d'un côté : celui du survivant dont l'âme est encore enserrée dans la chair, alors que l'autre côté, celui qui est passé à une seconde vie, jouit de la liberté et de la possibilité de veiller sur nous et de nous obtenir davantage, bien davantage que quand il nous aimait dans la prison du corps.

Je vous dis comme Néhémie et Esdras : "Allez manger de la viande grasse et boire du vin doux, et envoyez-en des parts a ceux qui n'en ont pas, car c'est un jour saint pour le Seigneur et personne ne doit souffrir ce jour-là. Ne vous attristez pas, car la joie .du Seigneur qui est parmi vous est la force de celui qui reçoit la grâce du Seigneur Très-Haut dans ses murs et dans son cœur".

Vous ne pouvez plus faire les Tabernacles. Le temps en est passé, mais élevez-en de spirituels dans vos cœurs. Gravissez la montagne, c'est-à-dire montez vers la Perfection. Cueillez des branches d'oliviers, de myrtes, de palmiers, de chênes, d'hysopes, de tous les arbres les plus beaux. Rameaux des vertus de paix, de pureté, d'héroïsme, de mortification, de force, d'espérance, de justice, de toutes, toutes les vertus. Ornez-vous l'esprit en célébrant la fête du Seigneur. Ses tabernacles vous attendent. Les siens. Et ils sont beaux; saints, éternels, ouverts à tous ceux qui vivent dans le Seigneur. Et avec Moi, aujourd'hui, proposez-vous de faire pénitence pour le passé et de commencer une vie nouvelle.

Ne craignez rien du Seigneur. Lui vous appelle parce qu'il vous aime. Ne craignez pas. Soyez ses fils comme tous ceux d'Israël. C'est aussi pour vous qu'Il a fait la Création et le Ciel, qu'il a suscité Abraham et Moïse, qu'il a ouvert la mer et créé la nuée qui indique la route, et qu'il est descendu du Ciel pour donner la Loi, qu'il a ouvert les nuées pour faire pleuvoir la manne, et qu'il a rendu le rocher fécond pour qu'il vous donne de l'eau. Et maintenant, oh ! maintenant que pour vous aussi, il envoie le Pain vivant du Ciel pour votre faim, la vraie Vigne et la Source de la Vie éternelle pour votre soif. Et par ma bouche il vous dit : "Entrez pour posséder la Terre sur laquelle J'ai levé la main pour vous la donner". Ma Terre spirituelle : le Royaume des Cieux." La foule échange des paroles enthousiastes. ..Puis voilà les malades. Si nombreux. Jésus les fait ranger sur deux files et, pendant que cela se fait, il demande à Philippe d'Arbela : "Pourquoi ne les as-tu pas guéris ?"

"Pour qu'ils aient ce que moi j'ai eu : la guérison par tes mains." Jésus passe en bénissant, un par un, les malades et c'est le prodige habituel qui se répète : des aveugles qui voient et des sourds qui entendent, des muets qui parlent, des bossus qui se redressent, des fièvres qui tombent, des faiblesses qui disparaissent.

Les guérisons sont terminées. Puis, après le dernier malade, il y a les deux pharisiens qui étaient allés à Bozra et deux autres. "La paix à Toi, Maître. Et à nous, tu ne dis rien ?"

"J'ai parlé, pour tout le monde."

"Mais nous n'avions pas besoin de ces paroles. Nous sommes les saints d'Israël."

"A vous qui êtes des maîtres, je dis : commentez entre vous le chapitre suivant, le neuvième du second livre d'Esdras, en vous rappelant combien de fois Dieu a usé jusqu'ici de miséricorde envers vous, et dites en vous frappant la poitrine, comme si c'était une prière, la conclusion du chapitre."

"Bien dit, bien dit, Maître ! Et tes disciples, ils le font ?"

"Oui. C'est la première chose que j'exige."

"Tous ? Même les homicides qui sont dans tes rangs ?"

"Vous sentez l'odeur du sang ?"

"C'est une voix qui crie vers le Ciel."

"Efforcez-vous alors de ne pas imiter ceux qui le répandent."

"Nous ne sommes pas des assassins !"

Jésus les fixe en les transperçant de son regard. Ils n'osent pas ajouter un mot pendant quelque temps, mais ils suivent le groupe qui revient à la maison de Philippe qui croit devoir les inviter à entrer en prenant part au banquet.

"Très volontiers ! Nous serons plus longtemps avec le Maître" disent-ils avec de grandes révérences.

Mais arrivés dans la maison, ils semblent des limiers... Ils regardent, jettent dans toutes les directions des regards furtifs, posent des questions astucieuses aux serviteurs et jusqu'à la petite vieille qui me semble attirée par Jésus comme le fer par l'aimant. Mais elle répond vivement : "Moi, hier, je n'ai vu qu'eux. Vous rêvez. Moi, je les ai accompagnés ici, et en fait de Jean, il n'y avait que ce garçon blond et bon comme un ange."

Ils foudroient la petite vieille en l'insultant et se tournent dans une autre direction. Mais un serviteur, sans leur répondre directement, se penche sur Jésus qui est assis et parle avec le maître de maison, et il Lui demande : "Où est Jean d'Endor ? Ce seigneur le cherche."

Le pharisien foudroie du regard le serviteur et le traite d'imbécile. Mais Jésus est au courant de leurs intentions et il faut y remédier comme on peut. Le pharisien dit donc : "C'était pour nous féliciter de ce miracle de ton enseignement, Maître, et te faire honneur pour cette conversion."

"Jean est pour toujours au loin et le sera de plus en plus."

"Il est retombé dans son péché ?"

"Non. Il monte vers le Ciel. Imitez-le, et dans l'autre vie vous le trouverez."

Les quatre ne savent plus que dire et prudemment parlent d'autre chose. Les serviteurs annoncent que les tables sont prêtes et tout le monde passe dans la salle du festin.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#150

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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