12 mai 1922
Ceux qui vivent dans la Divine Volonté participent à
tout ce que Dieu réalise.
Je me disais: «Qui pourrait dire quelle offense j'ai faite à mon cher Jésus. Pourquoi ne vient-il pas comme d'habitude? Comment la bonté de son Très Sacré Coeur, qui succombe si rapidement devant ceux qui l'aiment, a-t-elle cru bon de résister à tant de mes appels?»
Pendant que j'entretenais de telles pensées, il sortit de mon intérieur et il me couvrit d'un manteau resplendissant de lumière, si resplendissant que je n'étais que lumière. Il me dit: «Ma fille, que crains-tu? Regarde: afin que tu sois rassurée et que tu te sentes protégée, je t'ai couverte de ce manteau de lumière pour qu'aucune créature ne puisse te faire de mal. De plus, pourquoi perds-tu ton temps à chercher comment tu aurais pu m'offenser? Le poison de la culpabilité ne doit pas entrer chez ceux qui vivent dans ma Volonté.
«Ah, ma fille, la sainteté dans ma Volonté n'est pas encore connue. Chaque genre de sainteté comporte ses qualités distinctes. Plusieurs sont surpris d'entendre dire que je viens te voir régulièrement, vu qu'il n'est pas habituel que je fasse cela avec les âmes. La sainteté dans ma Volonté est inséparable de moi. Pour élever une âme au niveau du divin, je dois la garder, soit identifiée à mon Humanité, soit dans la lumière de ma Divinité. Je ne pourrais pas maintenir dans une âme une attitude d'agir dans ma Volonté si mes actes et les siens ne faisaient pas un. C'est pourquoi l'âme qui vit dans ma Volonté assume tous mes attributs et se fond dans chacun de mes actes, incluant les actes de ma justice.
«Pour ce motif, quand je veux châtier, je te cache mon Humanité. En effet mon Humanité est plus accessible à la nature humaine. Alors, quand tu reçois ses émanations, tu sens l'amour et la compassion que j'éprouve pour les âmes Et avec tes attributs humains, tu arrêtes les fouets avec lesquels je voudrais les punir. Ainsi, quand les âmes m'acculent au point de les punir, je te cache mon Humanité et je t'élève au niveau de ma Divinité. Là, captivée par ma Divinité, tu es heureuse et tu ne sens pas les émanations de mon Humanité. Alors je suis libre de châtier les créatures.
Ou bien je te manifeste mon Humanité pour te faire participer à mes actes de miséricorde envers les créatures, ou bien je t'absorbe dans ma Divinité pour te faire participer à mes actes de justice. Tu es toujours avec moi, mais lorsque je t'absorbe dans ma Divinité, je te donne une plus grande grâce. Pourtant, toi, ne voyant pas mon Humanité, tu te plains d'être privée de moi parce que tu ne réalises pas la grande grâce que je te fais.»
Quand j'ai appris que je participais à des actes de justice, j'ai été horrifiée et je lui ai dit: «Mon Amour, est-ce que cela signifie que lorsque tu châties les créatures, détruisant leurs foyers, je participe avec toi à ces opérations? Non, non! Que le Ciel me dispense de toucher à mes frères! Quand tu voudras punir, je deviendrai petite dans ta Volonté, et je ne me diffuserai pas en elle afin de ne pas être impliquée dans ce que tu fais. Je veux participer à tout ce que tu réalises, mais dans les actes de châtiment des créatures, non, jamais!»
Jésus répliqua: «Pourquoi es-tu choquée? Fondue dans ma Volonté, tu ne peux t'exclure de ce que je fais. Il s'agit d'une partie intrinsèque de la vie dans ma Volonté. C'est précisément la qualité distinctive de la sainteté dans ma Volonté: ne rien accomplir par soi-même, mais plutôt faire tout ce que Dieu fait. Ma justice, ma sainteté et mon amour maintiennent en équilibre les droits de la Divinité. S'il n'y avait pas la justice, la Perfection de ma Divinité ne serait pas totale. Si tu veux vivre dans ma Volonté sans participer aux actes de ma justice, ta sainteté dans ma Volonté ne pourra atteindre son plein épanouissement. Quand deux cours d'eau sont fusionnés, l'un est forcé de faire ce que fait l'autre. S'ils sont séparés, chacune suit son chemin particulier. Ma Volonté et la tienne sont ces deux cours d'eau fusionnés et, ce que l'une réalise, l'autre doit le faire.»
Alors, je m'abandonnai complètement à sa Volonté, tout en éprouvant cependant une grande répulsion par rapport à la justice. Mon doux Jésus revint et poursuivit: «Si seulement tu savais comme il m'en coûte d'utiliser ma justice et combien j'aime les créatures! La création est pour moi ce que le corps est à l'âme, ce que la pelure est au fruit. Je suis lié à l'homme par une action continue. Mais les choses créées me voilent, tout comme le corps de l'homme voile son âme. Pourtant, sans l'âme, le corps n'aurait aucune vie.
«De la même façon, je m'approche de l'homme à travers toutes les choses créées, je le touche et je maintiens sa vie. Je suis caché dans le feu et je réconforte l'homme avec sa chaleur. Si je n'étais pas en lui, le feu ne donnerait pas de chaleur; il serait comme un feu dans une peinture, sans vie. Quand je m'approche de l'homme par le feu, il ne me reconnaît pas, pas plus qu'il ne me salue. Je suis dans l'eau et, par elle, je m'approche de l'homme en étanchant sa soif. Si je n'étais pas dans l'eau, elle n'étancherait pas la soif, elle serait de l'eau morte. Pourtant, quand je visite ainsi l'homme, il passe devant moi sans même incliner la tête. Je suis caché dans la nourriture et je visite l'homme en donnant à la nourriture sa substance, sa force et sa saveur. Si je n'étais pas présent dans la nourriture, alors, même s'il mangeait, l'homme aurait toujours faim. Pourtant, bien qu'il tire sa nourriture de moi, l'homme me tourne le dos.
«Je suis caché dans le soleil et je visite l'homme avec sa lumière et sa chaleur presque à chaque moment. Mais l'homme ingrat répond à tout cela par des offenses continuelles. Je visite l'homme par toutes les choses, par l'air qu'il respire, par les fleurs parfumées, par la brise légère et rafraîchissante, par le tonnerre qui éclate, par tout. Mes visites sont innombrables. Vois-tu comme j'aime l'homme? Et toi, étant dans ma Volonté, tu participes avec moi quand je visite l'homme pour maintenir sa vie. Ne sois donc pas choquée si tu es impliquée parfois avec moi dans mes oeuvres de justice.»