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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 10 Mai 2020, 1:12 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"En allant à Aëra"

Arbela aussi est loin désormais. Dans la compagnie de Jésus il y a maintenant Philippe d'Arbela et l'autre disciple que j'entends appeler Marc.

La route est boueuse comme s'il avait beaucoup plu. Le ciel est gris. Un petit fleuve, suffisamment digne de ce nom, coupe la route pour Aëra. Gonflé par les pluies qui se sont certainement déversées sur la région, il n'est certainement pas bleu ciel mais d'un jaune rougeâtre comme s'il charriait des eaux passées sur des terrains ferreux.

"Désormais le temps est maussade. Tu as bien fait de renvoyer les femmes. Pour elles, ce n'est plus un temps pour être sur les chemins" dit sentencieusement Jacques. Et Simon le Zélote, toujours paisible dans son absolue donation au Maître, proclame : "Le Maître fait bien tout ce qu'il fait. Il n'est pas inintelligent comme nous. Lui voit et prévoit tout pour le mieux et plutôt pour nous que pour Lui."

Jean, heureux d'être à ses côtés, le regarde par en dessous avec son visage riant et il dit: "Tu es le plus cher, le meilleur Maître qu'on ait eu, a et aura, outre que tu es le plus saint."

"Ces pharisiens... Quelle déception ! Et même le mauvais temps a servi à les persuader que justement Jean d'Endor n'était pas là. Mais pourquoi se comportent-ils ainsi avec lui ?" demande Hermastée qui a beaucoup de tendresse pour Jean d'Endor.

Jésus répond : "Leur haine n'est pas sur lui ni pour lui. Mais c'est un instrument qu'ils manœuvrent contre Moi."

Philippe d'Arbela dit : "Eh bien, l'eau les a plus que persuadés qu'il était inutile d'attendre et d'avoir des soupçons sur Jean d'Endor. Vive l'eau ! Elle a servi aussi à te retenir cinq jours dans ma maison."

"Qui sait comme ils seront inquiets à Aëra ! C'est étonnant que nous ne voyons pas mon frère venir à notre rencontre" dit André.

"A notre rencontre ? Il viendra derrière nous" dit Mathieu.

"Non. Il a suivi la route du lac, car de Gadara, il allait au lac et avec une barque à Bethsaïda pour voir sa femme et lui dire que l'enfant est à Nazareth et que lui sera vite de retour. De Bethsaïda pour Méron, il prendra la route de Damas pendant quelque temps, et puis celle d'Aëra. Il est certainement à Aëra."

Il se fait un silence, puis Jean dit en souriant : "Mais cette petite vieille, Seigneur !"
"Moi, je croyais que tu lui donnerais la joie de mourir sur ton sein comme pour Saul de Kériot" observe Simon le Zélote.

"Je lui ai même voulu plus de bien parce que j'attends pour l'appeler à Moi que le Christ soit sur le point d'ouvrir les portes du Ciel. Elle ne m'attendra pas longtemps, la petite mère. Maintenant elle vit de son souvenir et avec l'aide de ton père, Philippe, sa vie sera moins triste. Je te bénis encore toi et tes parents."

La joie de Jean s'est voilée d'un nuage plus épais que celui qui  couvre le ciel. Jésus le voit et dit : "Tu n'es pas content que la petite vieille vienne vite au Paradis ?"

"Si… mais je ne le suis pas parce que cela voudra dire que tu t'en vas... Pourquoi mourir, Seigneur ?"

"Qui est né de la femme meurt."

"Tu n'auras qu'elle seule, Seigneur ?"

"Oh ! non ! Et comme elle sera joyeuse la marche de ceux que je sauve comme Dieu et que j'ai aimés comme homme..."

Deux cours d'eau, très voisins l'un de l'autre, sont franchis. Il commence à pleuvoir sur la région plate qui s'étend devant les voyageurs après qu'ils ont franchi les collines à leur croisement avec la route qui profite d'une vallée pour continuer vers le nord.
Au nord, ou plutôt au nord-ouest, se dessine une haute et puissante chaîne de montagnes sur lesquelles chevauchent des masses énormes de nuages qui forment des cimes illusoires de nuages sur les cimes réelles de roches couvertes de bois sur leurs flancs et de neige sur leurs cimes. Mais c'est une chaîne très lointaine.

"Ici de l'eau. Là-haut de la neige. C'est la chaîne de l'Hermon. Elle s'est mise un plus grand manteau de neige sur le sommet. Si nous avons le soleil à Aëra, vous verrez comme le grand pic est beau quand le soleil le rosit" dit Timon que l'amour de sa patrie pousse à louer les beautés de son pays.

"Mais en attendant, il pleut. Aëra est-elle encore loin ?" demande Mathieu.

"Oui. Nous n'y serons qu'à la fin de la soirée."

"Que Dieu alors nous épargne les ennuis de santé" termine Mathieu, peu enthousiaste de cheminer par ce temps.

Ils sont emmitouflés dans leurs manteaux et par-dessous ils ont les sacs de voyage pour les mettre à l'abri de l'humidité et ainsi épargner leurs vêtements pour pouvoir les changer dès leur arrivée, car ceux qu'ils portent ruissellent d'eau et au bas sont alourdis par la boue.

Jésus est en tête, absorbé dans ses pensées. Les autres grignotent leur pain et Jean plaisante en disant : "Pas besoin de chercher de fontaine pour la soif. Il suffit de rester la tête en arrière et la bouche ouverte et les anges nous donnent l'eau."

Hermastée, qui à cause de sa jeunesse a avec Philippe d'Arbela et Jean le sort enviable de tout prendre gaiement, dit : "Simon de Jonas se plaignait des chameaux mais je préférerais être sur cette tour secouée par un tremblement de terre que dans cette boue.  Qu'en dis-tu ?"

Et Jean : "Je dis que je suis bien partout, pourvu qu'il y ait Jésus..."

Les trois jeunes se mettent à parler sans arrêt entre eux.

Les quatre, plus âgés hâtent le pas pour rejoindre Jésus. Le groupe qui reste de Timon et Marc se met en queue en parlant.

"Maître, à Aëra, il y aura Judas de Simon..." dit André,

"Certainement. Et avec lui, Thomas, Nathanaël et Philippe."

"Maître... je regrette ces jours de paix" soupire Jacques.

"Tu ne dois pas parler ainsi, Jacques."

"Je le sais... Mais je ne puis m'en empêcher..." et il pousse un autre soupir.

"Il y aura aussi Simon Pierre avec mes frères. N'en es-tu pas content ?"

"Moi, tellement ! Maître, pourquoi Judas de Simon est-il si différent de nous ?"

"Pourquoi l'eau alterne-t-elle avec le soleil, Je chaud avec le froid, la lumière avec les ténèbres ?"

"Mais parce qu’on ne pourrait toujours avoir une même chose. Ce serait la fin de la vie sur la terre."

"Bien dit, Jacques."

"Oui, mais cela n'a pas de rapport avec Judas."

"Réponds. Pourquoi les étoiles ne sont-elles pas toutes comme le soleil, grandes, chaudes, belles, puissantes ?"

"Parce que.,. la terre brûlerait sous tant de feu."

"Pourquoi les plantes ne sont-elles pas toutes comme ce noyer ? Par plante, j'entends tout végétal."

"Parce que... les bêtes ne pourraient en manger."

"Et alors pourquoi ne sont-elles pas toutes comme l'herbe ?"

"Parce que... nous n'aurions pas de bois pour brûler, pour les maisons, les outils, les chars, les barques, les meubles."

"Pourquoi les oiseaux ne sont-ils pas tous des aigles, et les animaux tous des éléphants ou des chameaux ?"

"Nous serions frais, s'il en était ainsi !"

"Cette variété te paraît donc une bonne chose ?"

"Sans aucun doute."

"Tu juges donc que… Pourquoi, selon toi, Dieu les a-t-il faites ?"

"Pour nous donner toute l'aide possible."

"Donc dans une bonne intention? En es-tu sûr ?"

"Comme de vivre en ce moment,"

"Et alors si tu trouves juste qu'il y ait de la diversité dans les espèces animales, végétales et astrales, pourquoi prétends-tu que tous les hommes soient pareils ? Chacun a sa mission et ses dispositions. L'infinie diversité des espèces te paraît-elle signe de puissance ou d'impuissance du Créateur ?"

"De puissance. L'un fait ressortir l'autre."

"Très bien. Judas aussi sert à la même chose, et toi tu sers auprès de tes compagnons et tes compagnons auprès de toi. Nous avons trente-deux dents dans la bouche et, si tu les regardes bien, elles sont bien différentes entre elles. Non seulement dans les trois catégories, mais entre les individus d'une même catégorie. Et pourtant, puisque tu es en train de manger, observe leur office. Tu verras que celles qui semblent peu utiles, qui travaillent peu, ce sont précisément celles qui font le premier travail de couper le pain et de l'amener aux autres qui le mettent en miettes pour le passer aux autres qui le réduisent en bouillie. N'est-ce pas ainsi ? Judas à toi. semble ne rien faire ou mal agir. Je te rappelle qu'il a évangélisé, et bien, la Judée méridionale et que, tu l'as dit, il sait avoir du tact avec les pharisiens."

"C'est vrai." Mathieu observe : "Et il est encore très capable de trouver de l'argent pour les pauvres. Il demande, il sait demander comme moi je ne sais pas le faire... Peut-être parce qu'à moi, maintenant, l'argent me dégoûte."

Simon le Zélote baisse son visage qui devient cramoisi à force d'être rouge. André, qui le voit, lui demande : "Tu te sens mal ?"

"Non, non... La fatigue... je ne sais pas."

Jésus le regarde fixement, et il devient toujours plus rouge. Mais Jésus ne dit rien. Timon court en avant : "Maître, voici que l'on voit le pays qui précède Aëra. Nous pourrons nous y arrêter et demander des ânes."

"Mais voilà que la pluie cesse. Il vaut mieux continuer."

"Comme tu veux, Maître. Cependant, si tu le permets, je vais en avant"

"Vas-y."

Timon part en courant avec Marc, et Jésus en souriant observe : "Il veut que nous ayons une entrée triomphale."

Tous sont de nouveau en groupe. Jésus les laisse s'échauffer à parler de la diversité des régions et puis s'en va en arrière en prenant avec Lui le Zélote. Quand ils sont seuls, Jésus lui demande : "Pourquoi as-tu rougi, Simon ?"

Son visage devient comme de la braise et il ne parle pas. Jésus répète la question et il devient plus rouge et plus silencieux. Jésus renouvelle la question.

"Seigneur, tu le sais ! Pourquoi me le fais-tu dire ?" crie le Zélote qui souffre comme si on le torturait.

"En as-tu la certitude ?"

"Il ne l'a pas nié. Pourtant il a dit: "J'agis ainsi par prévoyance. J'ai du bon sens. Le Maître ne pense jamais au lendemain".[1][1] Si l'on veut c'est vrai. Mais cependant... c'est toujours... c'est toujours... Maître, Toi, mets le mot exact."

"C'est toujours une preuve que Judas est seulement un "homme". Il ne sait pas s'élever pour être seulement un esprit. Mais, plus ou moins, vous êtes tous pareils. Vous craignez des choses sottes. Vous vous tourmentez pour des prévoyances inutiles. Vous ne savez pas croire que la Providence est puissante et présente. Eh bien, que cela reste entre nous deux. N'est-ce pas ?"

"Oui, Maître."

Un silence. Puis Jésus dit : "Nous allons bientôt revenir au lac... Ce sera beau un peu de recueillement après tant de marches. Nous deux nous irons à Nazareth pour quelque temps, vers les Encénies. Toi, tu es seul... Les autres seront en famille. Toi, tu resteras avec Moi."

"Seigneur, Judas et Thomas, et même Mathieu sont seuls."


"N'y penses pas : Chacun fera les fêtes en famille. Mathieu a sa sœur. Toi, tu es seul. A moins que tu ne veuilles aller chez Lazare..."

"Non, Seigneur" éclate Simon. "Non. J'aime Lazare, mais être avec Toi, c'est être au Paradis. Merci, Seigneur" et il Lui baise la main.

Le petit pays est dépassé de peu quand, sous une nouvelle averse, réapparaissent sur le chemin inondé Timon et Marc qui crient : "Arrêtez-vous ! Voilà Simon Pierre avec des bourricots. Je l'ai rencontré qui venait. Cela fait trois jours qu'il vient vers cet endroit avec les animaux, sous l'eau."

Ils s'arrêtent sous le couvert de rouvres qui abritent un peu de l'averse. Et voici, venir à califourchon sur un âne en tête d'une file de montures, Pierre qui ressemble à un moine sous la couverture qui lui cache la tête et les épaules.

"Dieu te bénisse, Maître ! Mais je l'avais bien dit qu'il serait trempé comme quelqu'un tombé dans le lac ! Allons, vite, tout le monde en selle. Aëra depuis trois jours est en feu à force de tenir  les cheminées allumées pour te sécher ! Vite; vite... En quel état ! Mais regardez donc ! Mais vous n'étiez pas capables de le retenir ? Ah ! quand je n'y suis pas ! Regardez donc ? Il a les cheveux plaqués comme si c'était un noyé. Tu dois être gelé. Sous cette eau ! Quelle imprudence ! Et vous ? Et vous ? Oh ! malheureux ! Toi le premier, imbécile de frère, et puis tous les autres ! Que vous êtes beaux ! Vous ressemblez à des sacs tombés dans un étang. Allons, vite ! Ah ! je ne me fie plus à vous le confier. J'en suis noyé d'horreur..."

"Et de parler, Simon" dit calmement Jésus pendant que son âne trotte à côté de celui de Pierre, en tête de la caravane. Jésus répète : "Et de parler et de parler inutilement. Tu ne m'as pas dit si les autres sont arrivés... Si les femmes sont parties, si ta femme va bien. Tu ne m'as rien dit."

"Je te dirai tout, mais pourquoi es-tu parti sous cette pluie ?"

"Et toi, pourquoi es-tu venu ?"

"Parce que j'avais hâte de te voir, mon Maître."

"Parce que j'avais hâte de te retrouver, mon Simon."

"Oh ! mon cher Maître ! Comme je t'aime ! Epouse, enfant, maison ? Rien, rien ! Tout est laid si Toi tu n'y es pas. Tu le crois que je t'aime ainsi ?"

"Je le crois, Je sais qui tu es, Simon."

"Qui ?"

"Un grand enfant plein de petits défauts et sous ceux-ci sont ensevelies tant de belles qualités. Mais il y en a une qui n'est pas ensevelie. C'est ton honnêteté en tout. Eh bien, qui y a-t-il à Aëra ?"

"Jude, ton frère avec Jacques, et puis Judas de Kériot avec les autres. Il paraît avoir fait beaucoup de bien, Judas. Tous le louent..."

"Il t'a posé des questions ?"

"Oh ! Tant ! Je n'ai répondu à aucune, disant que je ne savais rien. En effet que sais-je, sinon que j'ai accompagné les femmes jusque près de Gadara ? Tu sais... je ne lui ai rien dit de Jean d'Endor. Il croit qu'il est avec Toi. Tu devrais le dire aux autres."
"Non. Eux aussi, comme toi, ne savent pas où est Jean. Inutile d'en dire davantage. Mais ces ânes !... pendant trois jours !... Quelle dépense ! Et les pauvres ?"

"Les pauvres... Judas est garni de deniers et il s'en occupe. Ces ânes ne me coûtent rien. Ceux d'Aëra m'en auraient donné mille sans payer pour Toi. J'ai dû faire la grosse voix pour les empêcher de venir à ta rencontre avec une armée d'ânes. Timon a raison. Ici tout le monde croit en Toi. Ils valent mieux que nous..." et il soupire.

"Simon, Simon ! Dans l'au-delà du Jourdain, nous avons été honorés : un galérien, des païennes, des pécheresses, des femmes, vous ont donné une leçon de perfection. Gardes-en le souvenir, Simon de Jonas. Toujours."

"J'essaierai, Seigneur. Voilà, voilà les premiers de Aëra. Regarde combien de gens ! Voici la mère de Timon, Voici tes frères, dans la foule. Voici les disciples que tu avais envoyés avant ceux qui sont venus avec Judas de Kériot. Voici le plus riche d'Aëra avec ses serviteurs. Il voulait que tu sois son hôte, mais la mère de Timon a fait valoir ses droits et tu es chez elle. Regarde, regarde ! Ils sont ennuyés parce que l'eau éteint les torches. Il y a beaucoup de malades, tu sais ? Ils sont restés dans la ville près des portes pour te voir tout de suite. Quelqu'un qui a un entrepôt de bois les a accueillis sous les hangars. Cela fait trois jours qu'ils sont là, les pauvres gens; depuis que nous sommes arrivés, nous étonnant que tu n'y étais pas."

Les cris de la foule empêchent Pierre de continuer et il se tait, restant aux côtés de Jésus comme un écuyer. La foule, que l'on a rejoint, s'ouvre, et Jésus passe sur son ânon ne cessant de bénir pendant qu'il passe.

Ils entrent dans la ville.

"Vers les malades, tout de suite" dit Jésus sans se soucier des protestations de ceux qui voudraient le mettre à l'abri sous un toit et Lui procurer de la nourriture et du feu, de crainte qu'il ne souffre trop. "Eux souffrent plus que Moi" répond-il.

Ils tournent à droite. Voici la rustique enceinte de l'entrepôt de bois, La porte est grande ouverte et un cri plaintif en sort : "Jésus, Fils de David, aie pitié de nous !"
Un chœur suppliant, insistant comme une litanie. Voix d'enfants, voix de femmes, voix d'hommes, voix de vieillards. Tristes comme les bêlements d'agneaux qui souffrent, affligées comme des mères qui meurent, découragées comme celles de gens qui n'ont plus qu'une seule espérance, tremblantes comme celles de gens qui ne savent plus que pleurer…

Jésus met le pied dans l'enceinte. Il se redresse le plus qu'il peut sur les étriers et, levant sa main droite, dit de sa voix puissante: "A tous ceux qui croient en Moi, salut et bénédiction."

Il s'appuie de nouveau sur la selle et essaie de revenir sur le chemin, mais la foule le presse, ceux qui ont été guéris se serrent autour de Lui. Et à la lumière des torches, qui à l'abri des portiques  brûlent et éclairent le crépuscule, on voit la foule qui manifeste en un délire de joie acclamant le Seigneur. Le Seigneur qui, pour ainsi dire, disparaît au milieu d'un bouquet d'enfants guéris que les mères Lui ont mis dans les bras, sur son sein et jusque sur le cou de l'âne, en les tenant pour qu'ils ne tombent pas. Jésus en a plein les bras comme si c'étaient des fleurs et il sourit bienheureux, les baisant car il ne peut les bénir, les tenant ainsi dans ses bras. Enfin les enfants Lui sont enlevés et ce sont les vieux qu'il a guéris qui pleurent de joie et qui baisent son vêtement, puis les hommes et les femmes...

Il est tout à fait nuit quand il peut entrer dans la maison de Timon et se reposer auprès du feu, avec des vêtements secs.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
Tome 4 /160

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Jzosu170
Jésus et Ses Apôtres


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 11 Mai 2020, 1:09 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Prêche à Aëra"

Jésus parle sur la place principale d'Aëra : "...Et Moi, je n'en suis pas à vous dire, comme j'ai dit ailleurs, les premières et indispensables choses à savoir et à faire pour se sauver. Vous les connaissez, et très bien, grâce à Timon, le sage synagogue de la Loi ancienne, maintenant très sage parce qu'il la renouvelle à la lumière de la Loi nouvelle. Mais je veux vous mettre en garde contre un danger que, dans l'état d'esprit où vous vous trouvez, vous ne pouvez pas voir. Le danger d'être dévié par des pressions et des insinuations cherchant à vous détacher de la foi que vous avez maintenant en Moi. Maintenant je vais vous laisser Timon pour quelque temps. Et avec les autres il vous expliquera les paroles du Livre à la lumière nouvelle de ma Vérité qu'il a embrassée. Mais avant de vous quitter, après avoir scruté vos cœurs et les avoir vus sincères dans leur amour, pleins de bonne volonté et humbles, je veux commenter avec vous un point du quatrième livre des Rois

Quand Ezéchias, roi de Juda, fut attaqué par Sennachérib, les trois grands du roi ennemi vinrent à lui pour le terroriser. Pour le terroriser par la crainte de la rupture des alliances, et des puissances qui déjà le cernaient. Et aux paroles des puissants envoyés, Eliacim, Sobna et Joae répondirent : "Parle de façon que le peuple ne comprenne pas" et cela dans le but que le peuple terrorisé ne demande pas la paix. Mais c'est ce que voulaient les envoyés de Sennachérib et ils dirent à haute voix dans un hébreux parfait :  "Qu'Ezéchias ne vous séduise pas... Faites avec nous ce qui vous est utile et rendez-vous; et chacun pourra manger de sa vigne et de son figuier et boire l'eau de sa citerne jusqu'à ce que l'on vienne vous transporter dans une terre semblable à la vôtre, dans une terre féconde, avec d'excellents vignobles, dans une terre qui produit en abondance le froment et les raisins, dans une terre d'olives et d'huile et de miel, et vous vivrez et ne mourrez pas.,."Et il est dit : "Le peuple ne répondit pas parce qu'il avait reçu du roi l'ordre de ne pas répondre".

Voici. Moi aussi, par pitié pour vos âmes assiégées par des forces encore plus féroces que celles de Sennachérib qui pouvait s'en prendre aux corps sans porter atteinte aux esprits, alors que pour vous c'est aux esprits qu'il fait la guerre à l'aide d'une armée commandée par le despote le plus orgueilleux et le plus cruel qui existe dans la création, j'ai prié les envoyés qui pour m'attaquer en vous essaient de nous terroriser Moi et vous par des menaces de châtiments terribles, en leur disant : "Parlez à Moi seul, mais laissez en paix les âmes qui maintenant naissent à la Lumière. Tourmentez-moi, torturez-moi, accusez-moi, tuez-moi, mais ne vous acharnez pas sur ces petits enfants de la Lumière. Ils sont faibles encore. Un jour ils seront forts, mais maintenant ils sont faibles. Ne vous acharnez pas contre eux. Ne vous attaquez pas à la liberté des esprits de choisir un chemin. Ne vous acharnez pas sur le droit de Dieu d'appeler à Lui ceux qui le cherchent avec simplicité et amour".

Mais est-ce que quelqu'un qui hait peut jamais céder aux prières de celui qu'il hait ? Est-ce que quelqu'un qui est possédé par la haine peut jamais reconnaître l'amour ? Il ne le peut. Par conséquent avec encore plus de dureté, et toujours avec plus de dureté, ils viendront vous dire : "Que le Christ ne vous séduise pas. Venez avec nous et vous aurez tout bien", Et ils vous diront : "Malheur à vous si vous le suivez, Vous serez persécutés". Et ils vous harcèleront en vous témoignant une feinte bonté : "Sauvez vos âmes. Lui c'est un Satan". Ils vous diront tant de choses sur mon compte, tant de choses pour vous persuader de quitter la Lumière.

Moi, je vous dis : "Aux tentateurs répondez par le silence", Quand ensuite la Force du Seigneur sera descendue dans le cœur des fidèles de Jésus Christ, Messie et Sauveur, alors vous pourrez parler parce que ce ne sera pas vous, mais l'Esprit même de Dieu qui parlera par vos lèvres, et vos esprits deviendront adultes dans la Grâce, forts et invincibles dans la Foi.

Soyez persévérants. Je ne vous demande que cela. Souvenez-vous que Dieu ne peut céder aux sortilèges d'un de mes ennemis. Vos malades, ceux qui ont eu réconfort et paix pour leurs esprits, qu'ils parlent toujours par leur seule présence, de qui est Celui qui est venu parmi vous pour vous dire: "Persévérez dans mon amour et dans ma doctrine et vous aurez le Royaume des Cieux". Mes oeuvres parlent plus encore que mes paroles, et bien que ce soit une béatitude parfaite de savoir croire sans avoir besoin de preuves, Moi je vous ai permis de voir les prodiges de Dieu pour que vous soyez fortifiés dans la foi. Répondez à votre cerveau tenté par les ennemis de la Lumière, par les paroles de votre esprit : "Je crois, parce que j'ai vu Dieu dans ses œuvres". Répondez aux ennemis par un silence actif. Et par ces deux réponses vous progresserez dans la lumière. La paix soit toujours avec vous."

Et il les congédie en s'éloignant ensuite de la place.

"Pourquoi, leur as-tu parlé si peu, Seigneur ? Timon pourrait en être déçu" dit Nathanaël.

"Il ne le sera pas parce que c'est un juste et il comprend qu'avertir quelqu'un d'un danger c'est l'aimer d'un amour plus fort. Ce danger est imminent."

"Toujours les pharisiens, hein ?" demande Mathieu.

"Eux et d'autres."

"Tu es accablé, Seigneur ?" demande Jean angoissé.

"Non. Pas plus qu'à l'ordinaire..."

"Et pourtant tu étais plus heureux les jours derniers..."

"Ce sera la tristesse de n'avoir plus les disciples avec Lui. Mais pourquoi les as-tu renvoyés ? Tu veux, peut-être, continuer le voyage ?" dit l’Iscariote.

"Non, c'est la dernière étape. De là, on rentre à la maison. Mais les femmes ne pouvaient plus continuer en cette saison. Elles ont beaucoup fait. Elles ne doivent pas faire davantage."

"Et Jean ?"

"Jean, malade, est dans une maison hospitalière comme tu l'as été."

Puis Jésus prend congé de Timon et des autres disciples qui restent dans la région et auxquels il a certainement donné des ordres pour l'avenir car il ne donne pas d'autres conseils.

Ils sont sur le seuil de la maison de Timon, car encore une fois Jésus a voulu bénir la maîtresse. La foule, respectueuse, l'observe et le suit quand il reprend le chemin vers le faubourg, les jardins, la campagne.  Et les plus tenaces le suivent quelque peu en groupe de plus en plus éclairci jusqu'à rester à neuf, puis cinq, puis trois, puis un...

Et même ce dernier s'en retourne à Aëra alors que Jésus prend la direction de l'ouest, seul avec les douze apôtres, parce que Hermastée est resté avec Timon.

SOURCE http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
Tome : 4/161

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 12 Mai 2020, 1:34 am

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"Marie et Mathias"

Je revois le lac de Méron en un sombre jour pluvieux... Boue et nuages. Silence et brouillard. L'horizon disparaît dans les nuages. Les chaînes de l'Hermon sont ensevelies sous des couches de nuages bas. Mais de cet endroit - un plateau surélevé situé près du petit lac tout gris et jaunâtre à cause de la boue des mille ruisseaux gonflés, et à cause du ciel nuageux de novembre - on découvre bien ce petit miroir d'eau alimenté par le Jourdain supérieur, qui en débouche ensuite pour alimenter l'autre lac plus grand de Génésareth.

Le soir descend, de plus en plus triste et pluvieux, pendant que Jésus s'achemine par la route qui coupe le Jourdain après le lac de Méron, pour prendre un sentier qui mène directement à une maison...

Une autre douce vision de Jésus et de deux enfants.

Je vois Jésus qui passe par un petit chemin à travers champs. Ils doivent être ensemencés depuis peu, car la terre est encore fine et foncée comme après un récent ensemencement. Jésus s'arrête pour caresser deux enfants : un garçon de pas plus de quatre ans et une fillette qui peut en avoir huit ou neuf, Ce doit être des enfants très pauvres car ils ont deux pauvres petits vêtements déteints et même déchirés, et une petite figure triste et souffrante.

Jésus ne demande rien. Il les regarde seulement fixement pendant qu'il les caresse. Puis il se hâte vers une maison qui est au bout du petit chemin. Une maison de campagne, mais bien tenue, avec un escalier extérieur qui monte du sol sur la terrasse, sur laquelle se trouve une tonnelle de vigne, maintenant dépouillée des grappes et des feuilles. Seules quelques dernières feuilles déjà jaunies pendent et remuent par l'effet du vent humide d'une maussade journée d'automne. Sur le parapet de la maison, des colombes roucoulent en attendant l'eau que le ciel gris et nuageux annonce.

Jésus, suivi des siens, pousse la grille rustique du petit mur en pierres sèches qui entoure la maison, et entre dans la cour, nous dirions l'aire, où se trouve un puits et dans un coin le four. Je suppose que c'est cela ce débarras aux murs plus sombres à cause de la fumée qui en sort maintenant et que le vent pousse vers la terre.

Au bruit des pas une femme se présente sur le seuil du débarras et, après avoir vu Jésus, le salue joyeusement et court vers la mai- son pour avertir.

Voici qu'un homme vieillot et gras se présente sur la porte de la maison et se hâte vers Jésus. « Grand honneur, Maître, de te voir ! » il le salue.

Jésus dit son salut : « La paix soit avec toi » et il ajoute : « La nuit arrive et la pluie va venir. Je te demande un abri et un pain pour Moi et mes disciples. »

« Entre, Maître. Ma maison est à Toi. La servante va défourner le pain. Je suis bien aise de te l'offrir avec du fromage de mes brebis et des fruits de ma propriété. Entre, entre, le vent est humide et froid... » et avec empressement il tient ouverte la porte en s'inclinant au passage de Jésus. Mais ensuite il change subitement de ton en s'adressant à quelqu'un qu'il voit et il dit en colère : « Encore toi, ici ? Va-t-en. Il n'y a rien pour toi. Va-t-en. Tu as compris ? Ici, il n'y a pas de place pour les vagabonds... »

Et il murmure entre ses dents : « ...et peut-être aussi de voleurs comme toi. »

Une petite voix plaintive répond : « Pitié, seigneur. Un pain au moins pour mon petit frère. Nous avons faim... »

Jésus, qui était entré dans la vaste cuisine égayée par un grand  feu qui fait l'office d'une lampe, vient sur le seuil. Son visage est changé. Sévère et triste, il demande, non pas à l'hôte, mais en général, il semble le demander à l'aire silencieuse, au figuier dépouillé, au puits sombre : « Qui est-ce qui a faim ? »

« Moi, Seigneur. Mon frère et moi. Un pain seulement et nous nous en irons. »

Jésus est maintenant dehors, dans l'air de plus en plus sombre, à cause du crépuscule qui avance et de la pluie imminente. « Avance » dit-il.

« J'ai peur, Seigneur ! »

« Viens, te dis-je. N'aie pas peur de Moi. »

De derrière du coin de la maison, la fillette s'amène. A son misérable petit vêtement se cramponne son petit frère. Ils viennent pleins de crainte. Un regard timide à Jésus, un regard apeuré au maître de maison qui lui fait les gros yeux et qui dit : « Ce sont des vagabonds, Maître. Et des voleurs. Il n'y a qu'un instant, je l'ai surprise à fouiller près du pressoir. Certainement elle voulait entrer pour voler. Qui sait d'où ils viennent. Ils ne sont pas du pays. »

Jésus semble l'écouter. Il regarde très fixement la fillette au petit visage pâle et aux tresses défaites, deux nattes qui lui tombent sur les oreilles, attachées au bout avec deux morceaux de chiffon. Mais le visage de Jésus n'est pas sévère quand il regarde la pauvre petite. Il est triste, mais il sourit pour l'encourager. « Est-ce vrai que tu voulais voler ? Dis la vérité. »

« Non, Seigneur. J'avais demandé un morceau de pain, parce que j'ai faim. On ne me l'a pas donné. J'ai vu une croûte huilée, là, par terre, près du pressoir et je suis allée la prendre. J'ai faim, Seigneur. Hier on m'a donné un seul pain, et je l'ai gardé pour Mathias... Pourquoi ne nous ont-ils pas mis avec maman dans le tombeau ? » La fillette pleure désolée et son frère fait comme elle.

« Ne pleure pas. » Jésus la console en la caressant et en l'attirant à Lui. « Réponds: d'où es-tu ? »

« De la plaine d'Esdrelon. »

« Et tu es venue jusqu'ici ? »

« Oui, Seigneur. »

« Il y a longtemps que ta mère est morte ? Et as-tu ton père ? »

« Mon père est mort tué par le soleil au temps de la moisson et maman à la dernière lune... elle et l'enfant qui naissait, sont morts... » Elle pleure davantage.
« Tu n'as pas de parent ? »

« Nous venions de si loin ! Nous étions pauvres... Puis le père a dû se mettre en service. Maintenant il est mort, et maman avec lui. »

«Qui était le maître ? »

«Le pharisien Ismaël. »

«Le pharisien Ismaël !... (Impossible de traduire la manière dont Jésus répète ce nom). Tu es partie volontairement où bien il t'a renvoyée ? »

« Il m'a renvoyée, Seigneur. Il a dit : "Sur le chemin, les chiens affamés". »

« Et toi, Jacob, pourquoi n'as-tu pas donné un pain à ces petits ? Un pain, un peu de lait et une poignée de foin pour délasser leur fatigue ? ... »

« Mais... Maître... j'ai du pain juste pour moi... et du lait, il y en a peu. ..et les mettre dans la maison. ..Ils sont comme des bêtes vagabondes, ces gens-là. Si on leur fait bon visage, ils ne s'en vont plus... »

« Et tu manques de place et de nourriture pour ces deux malheureux ? Tu peux le dire vraiment, Jacob ? L'abondance de la moisson, du vin, la quantité d'huile, les fruits nombreux ont rendu célèbre ton domaine cette année à cause de ce qu'il a produit ? Te le rappelles-tu encore ? L'année précédente, la grêle avait abîmé tes biens et tu étais inquiet pour ta vie... Je suis venu et je t'avais demandé un pain... Tu m'avais entendu parler un jour et tu m'étais resté fidèle. ..et dans ta peine tu m’as ouvert ton cœur et ta maison et tu m'as donné un pain et un abri. Et Moi, en sortant le matin suivant, que t'ai-je dit ? "Jacob, tu as compris la Vérité. Sois toujours miséricordieux et tu obtiendras miséricorde. Pour le pain que tu as donné au Fils de 1'homme, ces champs te donneront abondance de blé et seront chargés comme s'ils avaient sur eux les grains de sable de la mer, les oliviers seront chargés d'olives et tes pommiers plieront sous le poids des fruits". Tu as eu tout cela et tu es le plus riche de la région cette année. Et tu refuse un pain à deux enfants !... »

« Mais Toi, tu étais le Rabbi...»

« Justement parce que je l'étais, je pouvais faire du pain avec des pierre. Eux, non. Maintenant je te dis : tu vas voir un nouveau miracle et tu en auras de la peine, une grande peine ,.. Mais alors, en te frappant la poitrine, dis : "Je l'ai mérité".» Jésus s'adresse aux enfants : « Ne pleurez pas. Allez à cet arbre et cueillez. »

« Mais il est dépouillé, Seigneur » objecte la fillette.

« Va. »

La fillette va et revient avec son vêtement relevé et rempli de belles pommes rouges.

« Mangez et venez avec Moi » et aux apôtres: « Allons porter ces deux petits à Jeanne de Chouza. Elle sait se rappeler les bienfaits reçus et elle est miséricordieuse pour l'amour de Celui qui a été miséricordieux avec elle. Allons. »

L'homme, abasourdi et mortifié, essaie de se faire pardonner : « Il fait nuit, Maître. La pluie peut tomber pendant que tu es en route. Rentre dans ma maison. Voici que la servante va défourner le pain... Je t'en donnerai aussi pour eux. »

« Inutile. Tu le donnerai non par amour, mais par peur du châtiment promis. »

« Ce n'est donc pas cela (et il montre les pommes cueillies sur l'arbre d'abord dépouillé et que les deux affamés mangent avec avidité) ce n'est donc pas cela le miracle ? »
« Non. » Jésus est très sévère.

« Oh ! Seigneur, Seigneur, aie pitié de moi ! J'ai compris ! Tu veux me punir dans mes récoltes ! Pitié, Seigneur ! »

« Ce ne sont pas tous ceux qui me disent, "Seigneur", qui me possèderont car ce n'est pas par la parole, mais par les actes que l'on montre de l'amour et du respect.[1] Tu auras la pitié que tu as eue. »

« Je t'aime, Seigneur. »

« Ce n'est pas vrai. M'aime celui qui aime, car cela est mon enseignement. Tu n'aimes que toi-même. Quand tu m'aimeras comme je l'ai enseigné, le Seigneur reviendra. Maintenant je m'en vais. Ma demeure est dans l'accomplissement du bien, dans la consolation des affligés, quand j'essuie les larmes des orphelins. Comme une poule déploie ses ailes sur ses poussins sans défense, de même je déploie mon pouvoir sur ceux qui souffrent et qui sont tourmentés. Venez, enfants. Vous aurez bientôt une maison et du pain. Adieu, Jacob. »

Et non content de marcher, il fait prendre dans les bras la fillette fatiguée. C'est André qui la prend et l'enveloppe dans son manteau. Jésus prend le petit et ils s'en vont, par le petit chemin désormais obscur, avec leur charge pitoyable qui ne pleure plus.
Pierre dit : « Maître ! C'est une grande chance pour eux que tu sois survenu. Mais pour Jacob« ... Que vas-tu faire, Maître ? »

« Justice. Il ne connaîtra pas la faim car ses greniers sont garnis pour longtemps encore, mais la disette, car la semence ne donnera pas de grain et les oliviers et les pommiers n'auront que des feuilles. Ces innocents ont eu, non pas de Moi, mais du Père, du pain et  un toit. Car mon Père est aussi le Père des orphelins, Lui qui donne , un nid et de la nourriture aux oiseaux des bois. Eux pourront dire, et tous les malheureux avec eux, les malheureux qui savent rester pour Lui "des fils innocents et affectueux", que dans leur petite main Dieu a mis la nourriture et qu'avec un soin paternel Il les con- duit à un toit hospitalier. »

La vision se termine et il m'en reste une grande paix.

SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
Tome : 4 /162
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Jesus_59


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 13 Mai 2020, 1:17 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"La fréquentation des sacrements est inutile si la Charité fait défaut"

Jésus dit :

« Ceci est spécialement pour toi, âme qui pleure en regardant les croix du passé et les nuages de l'avenir. Le Père aura toujours un pain à mettre dans ta main et un nid pour recueillir sa tourterelle en pleurs.

C'est pour tous l'enseignement que je sais être le "Seigneur" avec Justice. Mais on ne me trompe et on ne me flatte pas par un, respect mensonger.

Celui qui ferme son cœur à son frère, ferme son cœur à Dieu et Dieu à lui.

C'est le premier commandement, ô hommes. Amour et amour. Celui qui n'aime pas ment quand il se donne pour chrétien. Inutile la fréquentation des sacrements et des offices, inutile la prière s'il manque la charité. Cela devient des formules et même des sacrilèges. Comment pouvez-vous venir au Pain éternel et vous rassasier quand vous avez refusé un pain à un affamé ? Est-ce que votre pain est plus précieux que le mien ? Plus saint ? Ô hypocrites ! Moi, je ne mets pas de limite en me donnant à votre misère et vous, vous qui êtes misère, vous n'avez pas pitié des misères qui, aux yeux de Dieu, ne sont pas odieuses comme les vôtres, car ce sont des malheurs, et les vôtres ce sont des péchés. Trop souvent vous dites : "Seigneur, Seigneur" pour que je sois bienveillant à l'égard de vos intérêts. Mais vous ne le dites pas par amour pour le prochain. Mais vous ne faites rien au nom du Seigneur pour le prochain.

Regardez : dans les collectivités et chez les individus, que vous a donné votre religion mensongère et votre vrai manque de charité ? L'abandon de Dieu. Et le Seigneur reviendra quand vous saurez  aimer comme je l'ai enseigné. Mais pour vous, petit troupeau de ceux qui souffrent en étant bons, je dis : "Vous n'êtes jamais orphelins. Vous n'êtes jamais abandonnés. Dieu n'existerait pas si la Providence manquait à ses fils. Tendez la main : le Père vous donne tout en "père", c'est-à-dire avec un amour qui n'avilit pas. Essuyez vos larmes. Je vous prend et je vous porte parce que j'ai pitié de votre langueur". La plus aimée des créatures c'est l'homme. Voudrez-vous douter que le Père aura plus de pitié pour l'oiseau que pour l'homme fidèle ? A l'homme fidèle, Lui qui a de la longanimité même pour le pécheur et lui donne le temps et la possibilité de venir à Lui ? Oh ! Si le monde comprenait ce qu'est Dieu !

« Va en paix, Maria. Tu m'es chère comme les deux orphelins que tu as vus, et plus encore. Va en paix. Je suis avec toi. »

Quand je te dévoile les épisodes inconnus de ma vie publique, j'entends déjà le chœur des docteurs pointilleux qui dit : "Mais ce fait n'est pas mentionné dans les Évangiles. Comment peut-elle dire : "J'ai vu ceci ?". A eux, je réponds par les paroles des Évangiles.

"Et Jésus allait par toutes les villes et par tous les villages, les enseignant dans leurs synagogues, prêchant l'Évangile du Royaume et guérissant toutes les langueurs et les maladies" dit Mathieu.

Et encore : "Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, aux pauvres est annoncée la bonne nouvelle".

Et encore : "Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi, Bethsaïda, car si à Tyr et à Sidon étaient survenus les miracles faits au milieu de vous, depuis longtemps déjà, dans le cilice et la cendre, ils auraient fait pénitence... Et toi, Capharnaüm, tu seras peut-être exaltée jusqu'au ciel ? Tu descendras jusque dans l'enfer : car si à Sodome étaient survenus les miracles opérés chez toi, peut-être elle subsisterait encore".

Et Marc : "...et le suivaient de grandes foules de la Galilée, de la Judée, de Jérusalem, de l'Idumée et d'au-delà du Jourdain. Même des environs de Tyr et de Sidon venaient à Lui, ayant entendu parler des choses qu'il faisait...".

Et Luc : " Jésus allait par les villes et les villages prêchant et annonçant la Bonne Nouvelle et le Royaume de Dieu et avec Lui étaient les douze et quelques femmes qui avaient été délivrées des esprits malins et des infirmités".

Et mon Jean : "Après cela, Jésus alla au-delà de la Mer de Galilée et une grande foule le suivait parce qu'elle voyait les prodiges opérés par Lui sur les infirmes".

Et puisque Jean fut présent à tous les prodiges, quelle qu'en fût la nature, que j'ai accomplis en trois ans, le Préféré me donne un témoignage illimité : "C'est ce même disciple qui a vu ces choses et les a écrites. Nous savons que son témoignage est vrai. Il y a aussi d'autres choses faites par Jésus. Si on les écrivait une par une, je crois que le monde ne pourrait contenir les livres qu'il faudrait écrire".

Et alors ? Que disent maintenant les docteurs de la chicane ?

Si ma Bonté, pour soulager une de mes amantes qui porte ma Croix pour vous - elle me l'a enlevée de mes épaules et l'a prise sur elle parce qu'elle m'aime au point de vouloir mourir plutôt que de me savoir affligé - si ma Bonté, pour vous éveiller de la  léthargie dans laquelle vous mourez, fait connaître des épisodes de son ministère, voudriez-vous en faire à cette Bonté un reproche ? Vraiment vous ne méritez pas ce don et l'effort que fait votre Sauveur pour vous sortir des miasmes qui vous asphyxient. Mais puisque je vous le donne, acceptez-le et relevez-vous. Ce sont des notes nouvelles dans le chœur que chantent mes Évangiles. Qu'elles servent au moins à réveiller votre attention qui désormais est et reste inerte devant les épisodes connus des Évangiles que, par-dessus tout, vous lisez si mal et avec l'esprit absent.

Vous ne voulez tout de même pas penser qu'en trois ans je n'ai fait que le peu de miracles racontés ? Vous ne voulez pas penser qu'il n'y a eu de guéries que le petit nombre de femmes qui y sont citées, ou que les prodiges racontés sont les seuls qui aient été accomplis ? Mais si l'ombre de Pierre servait à guérir, qu'a dû faire mon ombre ? Ma respiration ? Mon regard ? Rappelez-vous l'hémorroïsse : "Si j'arrive à effleurer le bord de son vêtement, je suis guérie", Et il en fut ainsi. Une puissance miraculeuse sortait de Moi, continuellement. J'étais venu pour amener à Dieu et pour ouvrir les digues de l'Amour, fermées depuis le jour du péché. Des siècles d'amour se répandaient à flots sur le petit monde de la Palestine. Tout l'amour de Dieu pour l'homme, qui finalement pouvait se répandre comme il aspirait à racheter les hommes par l’Amour avant de le faire par le Sang.

Mais vous dites peut-être : "Mais pourquoi à elle, qui est une si misérable chose ?" Je vous répondrai quand celle que vous méprisez et que Moi j'aime sera moins épuisée. Vous mériteriez le silence que j'ai gardé devant Hérode. Mais je veux essayer de vous racheter, vous que l'orgueil rend les plus difficiles à persuader. » :

« Et je vous répondrai par les paroles de l'apôtre Paul : "Les membres qui semblent les plus faibles sont les plus nécessaires; ceux que nous estimons les moins nobles dans le corps; nous les revêtons avec le plus d'ornement; et ceux qui sont moins décents nous les traitons avec le plus de respect, alors que les parties honnêtes n'ont pas besoin d'attentions. Maintenant Dieu a disposé le corps de manière à donner un plus grand honneur aux membres qui n'en avaient pas".

Cette "petite voix", vous croyez peut-être qu'elle se considère comme quelque chose de grand ? Si vous l'interrogiez, elle vous répondrait: "Je suis le membre le plus faible et le moins noble du Corps du Christ". C'est cela qu'elle vous répondrait avec une sincérité réelle. Mais vous, vous ne la croiriez pas, car chacun applique aux autres sa mesure. Et vous, qui n'avez pas d'humilité ni de sincérité et qui dites : "Je suis mauvais" pour vous entendre dire : "Mais non, vous êtes si bon", et pensez cela de vous superlativement; et si quelqu'un qui est sincère et qui ne vous attribue que peu ou pas du tout de bonté, se tait par charité, mais ne vous loue pas par sincérité, vous vous mettez en colère contre lui et le haïssez parce qu'il ne vous a pas loué; mais vous ne pouvez croire qu'elle soit sincère. Mais Moi, Moi qui lis dans sa pensée, et qui vois l'intérieur de son cœur, Moi je sais si elle a, ou si elle n'a pas, cette pensée sur elle-même. Les entretiens de cette âme et de son Dieu, combien de fois ils ont résonné des paroles rassurantes de son Dieu, parce qu'elle dit : "Mais comment peux-Tu m'avoir prise, Seigneur, moi qui ne vaux rien, qui t'ai tant manqué, qui te manque tant encore ?" Et elle semble douter de Moi parce qu’il lui semble impossible que je l'aie choisie pour cette mission.

Elle se croit faible, très faible. Et si on 1a compare à la Perfection, elle est plus faible qu'un cheveu de nouveau-né. Elle se croit ignoble. Et si nous la comparons à Dieu, elle est moins qu'un ver né de la terre. Mais elle a une seule force : un amour total. Quand  elle donne ou se donne, elle ne pense jamais à elle-même ou au bénéfice qui peut lui venir des autres. Elle pense à me plaire à Moi seul, à être utile à Moi seul, même en devenant odieuse au monde pour ce motif. Elle en est venue à se haïr comme chair, de cette haine sainte que j'ai enseignée en disant : "Celui qui voudra sauver sa vie (terrestre), la perdra (même en tant qu'éternelle) et celui qui pour mon amour la perdra, la trouvera". Sainte haine de celui qui a compris la Parole !

C'est pour cet amour qui surmonte les faiblesses que je l'ai choisie. Un jour j'ai pris un enfant et l'ai placé au milieu de mes apôtres en le leur donnant en exemple. Parce que l'enfant aime avec toutes ses forces et n'a pas de pensées d'orgueil. Le petit enfant, le tout petit, parce que la semence de Satan donne comme premier épi l'orgueil et il fleurit quand la semence a à peine sorti sa tige du sein maternel, et ensuite sort le second épi de la sensualité; le troisième celui de la puissance soit du pouvoir, soit de l'argent. Mais le premier épi est toujours l'orgueil, et il sort des lèvres qui ont à peine oublié la douceur du lait maternel.

C'est comme des tout petits, comme des tout petits que je veux mes disciples pour leur donner les paroles de vie. Comme il était beau de les voir venir à Moi, avec leurs petites mains pleines de fleurs et me dire : "Tiens" et s'échapper en riant pour venir de nouveau avec d'autres fleurettes par un jeu d'amour, confiants, sincères, affectueux... Les tout petits, je les veux dans le monde pour sanctifier le monde. Et puisque l'innocence qui passe et vit au milieu de vous n'a pas le pouvoir de vous rendre meilleurs - elle le devrait car l'innocent est un être du Ciel, un être qui exhale la pureté et la paix, qui parle, sans parler, du Dieu qui l'a fait, qui impose, sans parler, le respect pour ce qui appartient à Dieu, qui implore la pitié et l'amour pour sa jeunesse qui ne doit pas être contaminée, pour sa faiblesse qu'il faut aimer, fleur de votre prochain comme est une fleur le malade et celui qui souffre, peur candide le premier, rouge et violette les deux autres fleurs que vous devriez aimer d'un amour de préférence au milieu de tout le prochain qui a droit à notre amour - puisque donc l'innocence de ceux qui sont innocents par leur âge ne suffit pas, Moi je crée les enfants spirituels, ceux-ci ont une Science infuse que vous n'avez pas, et sont humbles, simples, confiants et francs, comme des enfants qui font en souriant leurs premiers pas et qui savent, cela ils le savent, que sans la mère ils tomberaient et ne la lâchent jamais.

Aussi eux, aussi elle ne me lâche jamais. Voilà pourquoi à elle, et à ceux qui sont comme elle, membres faibles -tels ils vous paraissent - membres ignobles - tels ils vous paraissent - se trouve donné ce qui n'est pas donné à vous.

Dans le Corps mystique ce sont justement ces membres, méprisés par le monde des orgueilleux, qui agissent le plus. Un doigt n'est pas le cerveau. Mais sans doigts, que feriez-vous ? Vous ne pourriez même pas accomplir les actes les plus ordinaires et les plus humbles, vous seriez comme le nouveau-né dans les langes qui ne peut pas même prendre la tétine et en recevoir la nourriture si la mère ne la lui met pas entre les lèvres. Même si vous étiez très instruits et très intelligents vous seriez incapables de fixer sur le papier la pensée de votre cerveau.

Il en est ainsi d'elle. C'est un doigt… Mais à ce petit membre, j'ai donné la mission de vous indiquer la Lumière et de vous rappeler à la Lumière. La Lumière qui veut vous rallumer, ô lampes que font fumer les vapeurs du rationalisme, ou éteintes pour de multiples causes qui vont du manque d'amour à l'argent, de l'argent à la sensualité, de la sensualité à l'anticharité. Allons, à genoux. Non pas devant la "petite voix", mais devant la Parole qui parle. La "petite voix" répète ses paroles. Instrument de son Dieu. Adorez le Seigneur qui parle. Le Seigneur. La "petite voix" est anonyme. Je veux qu'elle soit cachée au monde. Plus tard elle sera connue. Maintenant elle n'est qu'une "voix". C'est celle qui porte ma Voix. Son honneur est son martyre, car toute  élection de Dieu est crucifixion de l'être.

Je ne vous demande même pas de l'aimer. A cela je suffis et elle ne demande rien d'autre. Mais je veux que vous la laissiez en paix, avec le respect que vous devez avoir pour une chose dont Dieu se sert. »

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/04-163.htm
Tome : 4/163

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Aimez_16
" Aimez vous les uns les autres"


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 14 Mai 2020, 1:53 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Il n’est pas de misère que Jésus ne puisse changer en richesse"

Marie dit :

« Maria, c'est la Mère qui parle. Mon Jésus t'a parlé de l'enfance de l'esprit, nécessairement requise pour conquérir le Royaume. Hier il t'a montré une page de sa vie de Maître. Tu as vu des enfants, de pauvres enfants. N'y aurait-il rien d'autre à dire ? Si, et c'est moi qui le dis. A toi que je veux rendre toujours plus chère à Jésus. C'est une nuance dans le tableau qui a parlé à ton esprit pour l'esprit d'un grand nombre de gens. Mais ce sont les nuances qui font la beauté du tableau, ce sont elles qui révèlent les talents du peintre et la sagesse de l'observateur. Je veux te faire remarquer l'humilité de mon Jésus.

Cette pauvre fillette, dans la simplicité de son ignorance, ne traite pas autrement le pécheur au cœur de pierre que mon Fils. Elle ne sait rien du Rabbi ni du Messie. Un peu moins qu'une petite sauvagesse, ayant vécu dans les champs, dans une maison où l'on méprisait le Maître, car le pharisien Ismaël méprisait mon Jésus, elle n'a jamais entendu parler de Lui et ne l'a jamais vu.

Le père et la mère, brisés par un travail épuisant qu'exigeait le maître cruel, n'avaient pas le temps et la possibilité de lever la tête de la terre qu'ils défrichaient. Peut-être avaient-ils entendu, pendant qu'ils fauchaient les moissons, ou pendant la cueillette des fruits et des grappes, ou pendant qu'ils écrasaient les olives à la dure meule, une clameur d'hosannas et peut-être avaient-ils levé un moment leur tête fatiguée. Mais la peur et la fatigue avaient tout de suite rabaissé leur tête sous le joug. Et ils étaient morts, en pensant que le monde n'était que haine et souffrance, alors qu'au contraire le monde était amour et bien, depuis le moment où mon Jésus le foulait sous ses très saints pieds. Esclaves d'un maître sans pitié, ils sont morts sans avoir rencontré une seule fois le regard et le sourire de mon Jésus, ni entendu sa parole qui donnait à l'esprit une richesse grâce à laquelle les indigents se sentaient riches, les affamés rassasiés, les malades en bonne santé, ceux qui  souffraient consolés.

Eh bien, Jésus ne dit pas: "Moi, qui suis le Seigneur, je te dis : fais cela". Il garde son anonymat.

Et la petite, ignorante au point de ne pas comprendre même devant le miracle du pommier dépouillé même de ses feuilles qui charge une de ses branches de fruits pour apaiser leur faim, continue de l'appeler : "Seigneur" comme elle appelait Ismaël son maître et le cruel Jacob. Elle se sent attirée vers le bon Seigneur parce que la bonté attire toujours. Mais rien de plus. Elle le suit avec confiance. Elle l'aime tout de suite, par instinct, pauvre petit être perdu dans le monde et dans l'ignorance voulue par le monde, "par le grand monde des puissants et des jouisseurs" qui veulent tenir dans l'ignorance les inférieurs pour pouvoir les torturer plus à leur aise et les exploiter plus odieusement. Elle saura ensuite qui était ce "Seigneur" qui, pauvre comme elle, sans maison ni nourriture, sans mère, parce qu'il avait tout quitté pour l'amour de l'homme, même pour ce petit bout d'homme qu'elle était, pauvre créature de fillette, ce Seigneur qui lui avait donné les fruits miraculeux en voulant enlever de ses lèvres et de son cœur l'amertume de la méchanceté humaine qui crée la haine des malheureux contre les puissants, avec un fruit du Père, pas avec un quignon de pain offert tardivement et qui pour elle aurait toujours eu le goût de la dureté et des pleurs.

Vraiment ces pommes rappelaient les fruits du Paradis Terrestre. Fruit venu sur la branche pour le Bien et pour le Mal, il aurait marqué la rédemption de toutes les misères, d'abord celle de l'ignorance de Dieu, pour les deux orphelins, et marqué le châtiment pour celui qui, connaissait déjà la Parole, avait agi comme s'il ne la connaissait pas. Elle saura ensuite, par la femme de bien qui l'accueillit au nom de Jésus, qui était Jésus. Pour elle plusieurs fois Sauveur. De la faim, des intempéries, des périls du monde, de la faute d'origine.

Mais pour elle, elle a toujours vu Jésus dans la lumière de ce jour et il est toujours apparu comme le Seigneur bon, d'une bonté de conte de fée, le Seigneur qui donnait des caresses et des cadeaux, le Seigneur qui lui avait fait oublier qu'elle était sans père ni mère, sans toit et sans vêtements, parce qu'il avait été bon comme le père et doux comme la mère et qu'il avait donné un nid à leur fatigue et une couverture à leur nudité avec sa poitrine et son manteau et celui des autres gens de bien qui étaient avec Lui.

Une lumière paternelle et suave qui n'a pas péri sous le flot de  ses larmes même lorsqu'elle a su qu'il était mort tourmenté sur une croix, ni, non plus lorsque, petite fidèle de la première Église, elle a vu ce qu'était devenu le visage de son "Seigneur" sous les coups et les épines et après avoir réfléchi comment il est maintenant, au Ciel, à la droite du Père. Une lumière qui lui a souri à sa dernière heure sur la terre, l'amenant sans crainte vers son Sauveur, une lumière qui lui a souri encore, si ineffablement douce, dans la splendeur du Paradis.

Jésus te regarde aussi comme cela. Vois-le toujours comme ta lointaine homonyme et sois heureuse de l'amour qu'il a pour toi. Sois simple, humble et fidèle comme la pauvre petite Marie que tu as connue. Vois où elle est arrivée, bien que pauvre petite ignorante d'Israël : sur le Cœur de Dieu. L'Amour s'est révélé à elle comme à toi, et elle est devenue docte de la véritable Sagesse.

Aie foi, reste en paix. Il n'y a pas de misère que mon Fils ne puisse changer en richesse et il n'y a pas de solitude que Lui ne puisse combler, comme il n'y a pas de manquement que Lui ne puisse effacer. Le passé n'existe plus, lorsque l'amour l'annule.

Même pas un passé redoutable. Veux-tu craindre, toi, alors que le larron Dismas n'a pas craint ? Aime, aime et n'aie peur de rien.

La Mère te quitte avec sa bénédiction. »


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
Tome 4 /164

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Jésus en compagnie de Sa Mère


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 15 Mai 2020, 1:35 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Je voudrais que les orphelins aient une mère"

Le lac de Tibériade n'est qu'une nappe grise. Il semble du mercure embué, pesant comme il est dans la bonace qui permet tout juste un semblant de flot fatigué qui n'arrive pas à faire de l'écume et s'arrête et s'immobilise après avoir marqué un léger mouvement, en prenant sur toute son étendue une teinte uniforme sous un ciel sans splendeur.

Pierre et André sont autour de leur barque, Jacques et Jean près de la leur. Ils préparent le départ sur la petite plage de Bethsaïda. Odeur d'herbes et de terroir saturé d'eau, légères brumes sur les étendues herbeuses vers Corozaïn, tristesse de novembre sur toutes choses.

Jésus sort de la maison de Pierre, tenant par la main les petits Mathias et Marie que la main de Porphyrée a revêtus avec un soin maternel en remplaçant le petit vêtement de Maria par un de Margziam. Mais Mathias est trop petit pour profiter de la même faveur et il tremble encore dans sa tunique déteinte de coton, si bien que Porphyrée, prise de pitié, revient à la maison et en sort  avec un morceau de couverture dont elle enveloppe le petit comme si la couverture était un manteau. Jésus la remercie pendant qu'elle s'agenouille en prenant congé et se retire après un dernier baiser aux deux orphelins.

« Pour avoir des enfants, elle aurait bien encore pris ceux-ci » commente Pierre qui avait observé la scène et à son tour il se penche pour offrir aux deux petits un morceau de pain et miel, qu'il tenait en réserve sous un banc de la barque. Cela fait rire André qui lui dit : « Et toi non, hein ? Tu as même volé le miel à ta femme pour donner un peu de joie à ces deux enfants. »

«Volé ! Volé ! Le miel est à moi ! »

« Oui, mais ma belle-sœur en est jalouse parce que c'est celui de Margziam. Et toi, qui le sais, tu as pénétré, cette nuit, déchaussé comme un voleur, dans la cuisine pour en prendre de quoi garnir ce pain. Je t'ai vu, frère, et j'ai ri, parce que tu regardais tout autour comme un enfant qui craint les claques maternelles. »

« Espion de malheur » dit en riant Pierre qui embrasse son frère qui, à son tour, l'embrasse en disant : « Mon frère chéri. »

Jésus observe et sourit ouvertement se trouvant entre les deux enfants qui dévorent leur pain.

De l'intérieur de Bethsaïda arrivent les huit autres apôtres. Peut-être étaient-ils les hôtes de Philippe et de Barthélemy.

« Vite ! » crie Pierre et il prend en une seule brassée les deux petits pour les porter dans la barque sans qu'ils trempent leurs pieds nus. « Vous n'avez pas peur, n'est-ce pas ? » demande-t-il pendant qu'il patauge dans l'eau avec ses jambes courtes et robustes, nu jusqu'à une bonne palme au-dessus du genou.

« Non, seigneur » dit la petite en se serrant convulsivement au cou de Pierre et en fermant les yeux quand il la met dans la barque qui se balance sous le poids de Jésus, qui y monte à son tour. Le petit plus courageux ou plus ébahi, ne parle même pas. Jésus s'assoit en attirant à Lui les deux petits et en les couvrant de son manteau qui semble une aile étendue pour protéger deux poussins.

Six dans une barque, six dans l'autre, tout le monde est embarqué. Pierre enlève la planche qui sert pour embarquer. D'un vigoureux coup de pied il pousse la barque loin du bord et y saute en enjambant le bord. Jacques l'imite pour sa barque. La poussée donnée par Pierre a fait balancer la barque, et la petite gémit en disant : « Maman ! » et en cachant son visage sur la poitrine de Jésus elle saisit ses genoux. Mais désormais la marche est douce bien que fatigante pour Pierre, André et le garçon qui doivent ramer avec  Philippe qui fait le quatrième rameur. La voile pend flasque dans la bonace lourde et humide et ne sert à rien. Il leur faut avancer à force de rames.

« Une belle promenade ! » crie Pierre à ceux de la barque jumelle où l'Iscariote fait le quatrième rameur avec un coup de rame parfait dont Pierre le félicite.

« Force, Simon ! » répond Jacques. « Force ou nous te dépassons. Judas est fort comme un galérien. Bravo, Judas ! »

« Oui, nous te ferons chef de chiourme » confirme Pierre qui rame pour deux. Et il rit en disant : « Pourtant à Simon de Jonas on ne lui enlève pas la première place. A vingt ans, j'étais déjà chef de rameurs dans les compétitions entre différents pays » et allègrement il donne le rythme à sa chiourme : « Oh !... hisse ! Oh !... hisse ! » les voix se répandent dans le silence du lac, désert à cette heure matinale.

Les enfants prennent de la hardiesse. Toujours sous le manteau, ils sortent leurs visages émaciés de chaque côté du Maître qui les tient embrassés et ils esquissent un sourire. Ils s'intéressent au travail des rameurs, Ils échangent des commentaires.
« On dirait qu'on avance sur un char sans roues » dit le petit. « Non, sur un char au-dessus des nuages. Regarde ! On dirait que l'on marche au-dessus du ciel. Voilà, voilà que nous montons sur un nuage ! » dit Marie en voyant la barque enfoncer sa pointe dans un endroit qui reflète un nuage cotonneux. Et elle esquisse un sourire. Mais le soleil dissipe la brume et, bien que ce soit un pâle soleil de novembre, les nuages deviennent dorés et le lac en donne un reflet brillant.

« Oh ! c'est beau ! Maintenant nous marchons sur le feu. Oh ! que c'est beau ! que c'est beau ! » et l'enfant bat des mains.

Mais la fillette se tait et puis éclate en sanglots. Tout le monde lui demande pourquoi ces pleurs. Au milieu des sanglots, elle explique: « Maman disait une poésie, un psaume, je ne sais, pour nous garder bons pour que nous puissions encore prier avec tant de chagrin... et elle disait cette poésie d'un Paradis qui sera comme un lac de lumière, d'un doux feu où il n'y aura que Dieu et la joie et où iront tous ceux qui sont bons... après que sera venu le Sauveur... Ce lac d'or m'en a fait souvenir... Maman ! »

Mathias pleure aussi et tous compatissent.

Mais voilà que s'élève, au-dessus du murmure de voix variées et au-dessus de la lamentation des deux orphelins, la douce voix de Jésus. « Ne pleurez pas, votre maman vous a conduits vers Moi et  elle est ici avec vous, pendant que je vous porte chez une mère qui n'a pas d'enfants. Elle sera si contente d'avoir deux braves enfants à la place du sien qui se trouve là où est votre maman. Car elle aussi a pleuré, vous savez ? Son petit est mort comme votre maman est morte... »

« Oh ! Alors nous irons chez elle et son petit ira chez notre maman ! » dit Marie.

« C'est tout à fait cela et vous serez tous heureux. »

« Comment est-elle cette femme ? Que fait-elle ? Est-elle paysanne ? A-t-elle un bon maître ? » Les petits montrent de l'intérêt.

« Elle n'est pas paysanne, mais elle a un jardin plein de roses et elle est bonne comme un ange. Elle a un bon mari. Lui aussi vous aimera bien. »

« Tu crois, Maître ? » demande Mathieu un peu incrédule.

« J'en suis certain, et vous vous en persuaderez. Il y a quelque temps Chouza voulait Margziam pour en faire un chevalier. »

« Ah ! pour cela, non ! » crie Pierre.

« Margziam sera un chevalier du Christ. Seulement cela, Simon. Sois tranquille. »

Le lac redevient gris. Il s'élève un vent léger qui plisse le lac. La voile se tend, la barque file en vibrant. Mais les enfants ne rêvent qu'à leur nouvelle maman au point qu'ils n'éprouvent plus de peur.

On passe Magdala avec ses maisons blanches dans la verdure. On passe la campagne entre Magdala et Tibériade. Voilà les premières maison de Tibériade.

« Où, Maître ? »

« Au petit port de Chouza. »

Pierre vire et donne des ordres au mousse. La voile est descendue pendant que la barque accoste au petit port et puis y entre, en s'arrêtant au petit môle, suivi de l'autre barque. Elles sont à côté l'une de l'autre comme deux canetons fatigués. Tout le monde descend, et Jean court en avant pour avertir les jardiniers.

Les petits se serrent timidement à Jésus, et Marie demande en soupirant et en tirant le vêtement de Jésus : « Mais sera-t-elle vraiment bonne ? »

Jean revient : « Maître, un serviteur est en train d'ouvrir la grille. Jeanne est déjà levée. »

« C'est bien. Attendez tous ici. Je vais devant. »

Et Jésus se met seul en marche. Les autres le regardent aller en faisant des commentaires plus ou moins favorables au sujet de ce que tente Jésus. Les doutes et les critiques ne manquent pas. Mais de l'endroit où ils sont, ils ne voient que Chouza, qui est accouru et qui s'incline jusqu'à terre sur le seuil de la grille et puis entre dans le jardin à la gauche de Jésus. Après, ils ne voient plus rien.

Mais moi, je vois. Je vois Jésus qui avance lentement à côté de Chouza qui montre toute sa joie de l'avoir comme hôte : « Ma Jeanne en sera très heureuse. Moi aussi. Elle va toujours mieux. Elle m'a parlé du voyage. Quel triomphe, mon Seigneur ! »

« Tu ne t'en es pas chagriné ? »

« Jeanne est heureuse, je suis heureux de l’avoir ainsi. Je pouvais ne l'avoir plus depuis des mois, Seigneur. »

« Tu pouvais... et Moi, je te l'ai rendue. Sache en être reconnaissant à Dieu. »

Chouza le regarde interdit... puis il murmure : « Un reproche, Seigneur ? »

« Non, un conseil. Sois bon, Chouza. »

« Maître, je suis serviteur d'Hérode... »

« Je le sais. Mais ton âme n'est servante de personne hors Dieu, si tu le veux. »
« C'est vrai, Seigneur, je me corrigerai. Parfois je suis pris par le respect humain... »
« L'aurais-tu eu l'an dernier quand tu voulais sauver Jeanne ? »

« Oh ! non. Au risque de perdre tout honneur, je me serais adressé à celui dont j'avais pensé qu'il pouvait la sauver. »

« Fais autant polir ton âme. Elle est plus précieuse encore que Jeanne. La voilà qui vient. »

Ils hâtent le pas vers elle qui accourt à leur rencontre.

« Mon Maître ! Je n'espérais pas te revoir si tôt. Quelle bonté te conduit chez ta disciple ! »

« Un besoin, Jeanne. »

« Un besoin ? Lequel ? Parle et si nous le pouvons, nous t'aiderons » disent ensemble les deux époux.

« J'ai trouvé hier soir sur une route déserte deux pauvres enfants... un garçonnet et une fillette... Nu-pieds, affamés, déchirés, seuls... et je les ai vus chassés comme des loups, par un homme au cœur de loup. Ils mouraient de faim... A cet homme j'ai donné le bien-être, l'an dernier. Et lui a refusé un pain à deux orphelins. Car ce sont des orphelins. Orphelins et sur les chemins du monde cruel. Cet homme aura sa punition. Voulez-vous avoir ma bénédiction ? Je vous tends la main, Mendiant d'amour, pour les orphelins sans maison, sans vêtements, sans nourriture, sans  amour. Voulez-vous m'aider ? »

« Mais, Maître, tu le demandes ? Dis ce que tu veux, tout ce que tu veux, dis tout !... » dit Chouza impétueusement.

Et Jeanne ne parle pas, mais les mains serrées sur le cœur, une larme sur ses longs cils, un sourire de désir sur ses lèvres rouges, elle attend et parle plus que si elle parlait.

Jésus la regarde et sourit : « Je voudrais que ces petits aient une mère, un père, une maison. Et que la mère eût le nom de Jeanne... »

Il n'a pas le temps de finir que le cri de Jeanne est comme celui de quelqu'un qui sort de prison, alors qu'elle se prosterne pour baiser les pieds de son Seigneur.

« Et toi, Chouza, qu'en dis-tu ? Accueilles-tu en mon nom ces enfants que j'aime, chers, oh ! beaucoup plus chers que des joyaux à mon cœur ? »

« Maître, où sont-ils ? Conduis-moi vers eux et, sur mon honneur, je te jure que du moment où je poserai ma main sur leur tête innocente, je les aimerai en vrai père, en ton nom. »

« Venez, alors. Je savais bien que je ne viendrais pas pour rien. Venez. Ils sont grossiers, effrayés, mais bons. Fiez-vous à Moi qui y lis les cœurs et l'avenir. Ils donneront paix et union à votre union, non pas tant maintenant mais dans l'avenir. Dans leur amour, vous retrouverez votre amour. Leurs innocents embrassements seront le meilleur ciment pour votre maison d'époux. Et le Ciel sera sur vous bienveillant, miséricordieux toujours pour votre charité. Ils sont à l'extérieur de la grille. Nous venons de Bethsaïda... »

Jeanne n'écoute plus. Elle court en avant, prise du désir ardent de caresser les enfants.  

Et elle le fait en tombant à genoux pour serrer sur son sein les deux orphelins, en baisant leurs joues émaciées, pendant qu'eux regardent étonnés la belle dame aux vêtements couverts de joyaux. Et ils regardent Chouza qui les caresse et prend dans ses bras Mathias. Et ils regardent le splendide jardin et les serviteurs qui accourent. ..Et ils regardent la maison qui ouvre ses vestibules pleins de richesses à Jésus et à ses apôtres. Et ils regardent Esther qui les couvre de baisers.

Le monde des rêves s'est ouvert pour les petits perdus... Jésus observe et sourit...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
Tome : 4/165

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Jeanne de Chouza


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 16 Mai 2020, 1:57 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Naïm dans la maison du ressuscité Daniel"
           
La ville de Naïm est toute en fête, Jésus est son hôte, pour la première fois depuis la résurrection du jeune Daniel.

Précédé et suivi par un grand nombre de personnes, Jésus traverse la ville en la bénissant. A ceux de Naïm se sont unies d'autres personnes d'autres lieux, provenant de Capharnaüm où ils étaient allés le chercher et d'où on les avait envoyés à Cana; et de là à Naïm. J'ai l'impression que maintenant qu'il a de nombreux disciples, Jésus a organisé une sorte de réseau d'informations, de sorte que les voyageurs qui le cherchent puissent le trouver malgré ses continuels déplacements, bien que de quelques milles par jour, suivant que le permettent la saison et la brièveté des jours. Et parmi ceux qui sont allés le chercher d'ailleurs, il ne manque pas de pharisiens et de scribes très polis en apparence...

Jésus est reçu dans la maison du jeune ressuscité. S'y trouvent aussi rassemblés les notables du pays, la mère de Daniel, voyant les scribes et les pharisiens : sept comme les vices capitaux, les invite humblement en s'excusant de ne pas leur offrir une demeure plus digne.

« Il y a le Maître, il y a le Maître, femme. Cela donne de la valeur même à une caverne, mais ta maison est bien mieux qu'une caverne et nous y entrons en disant : "Paix à toi et à ta maison". »

En effet la femme, tout en n'étant certainement pas riche, s'est mise en quatre pour honorer Jésus. Certainement sont entrées en lice toutes les richesses de Naïm réunies pour orner la maison et la table. Et les propriétaires respectives observent, de tous les points possibles, la troupe qui passe dans le couloir d'entrée donnant accès à deux pièces dans lesquelles la maîtresse de maison a préparé les tables. Peut-être ont-elles demandé cela seulement pour le prêt de la vaisselle, des nappes et des sièges et pour le travail aux fours : voir de près le Maître et respirer là où il respire. Et maintenant elles se présentent ça et là, rouges, enfarinées, couvertes de cendre ou avec leurs mains dégoulinantes, selon leurs occupations culinaires. Elles regardent, elles prennent leur petite part de regard divin, leur petite part de voix divine, boivent la douce bénédiction et la douce figure de tous leurs yeux et de toutes leurs oreilles, et elles retournent encore plus rouges à leurs fours, leurs huches et leurs éviers : heureuses.

Très heureuse aussi celle qui, avec la maîtresse de maison, offres  les bassins des ablutions aux hôtes de marque. C'est une jeune fille aux cheveux et aux yeux noirs et au teint couleur de rose. Et elle devient encore plus rose, lorsque la maîtresse de maison avertit Jésus que c'est l'épouse de son fils et que ce sera bientôt les noces. « Nous avons attendu ta venue pour les célébrer, pour que la maison toute entière fût sanctifiée par Toi, Mais maintenant bénis-la elle aussi pour qu'elle soit une bonne épouse dans cette maison. » Jésus la regarde et comme la jeune épouse s'incline, il lui impose les mains en disant : « Que refleurissent en toi les vertus de Sara. de Rébecca et de Rachel et que de toi naissent de vrais enfants de Dieu, pour sa gloire et pour la joie de cette demeure. »

Maintenant Jésus et les notables sont purifiés et ils entrent dans la salle du festin avec le jeune maître de maison, alors que les apôtres et d'autres hommes de Naïm moins influents entrent dans la pièce en face. Et le repas a lieu.

Je comprends d'après les conversations qu'avant le commencement de la vision, Jésus avait prêché et opéré des guérisons à Naïm, mais les pharisiens s'arrêtent peu à cela. Par contre ils accablent de questions les gens de Naïm pour avoir des détails sur la maladie dont était mort Daniel, combien d'heures s'étaient écoulées entre la mort et la résurrection, si on l'avait complètement embaumé, etc., etc. Jésus s'abstrait de toutes ces recherches et il parle avec le ressuscité qui est tout à fait bien et qui mange avec un appétit formidable.

Mais un pharisien appelle Jésus pour Lui demander s'il était au courant de la maladie de Daniel.

« J'arrivais d'Endor, tout à fait par hasard, ayant voulu faire plaisir à Judas de Kériot comme je l'avais fait pour Jean de Zébédée. Je ne savais même pas que je devrais passer par Naïm quand j'avais commencé le voyage pour le pèlerinage pasca1 » répond Jésus.

« Ah ! Tu n'étais pas allé exprès à Endor ? » demande un scribe étonné.

« Non. Je n'avais pas la moindre intention d'y aller, alors. »

« Et pourquoi donc alors y es-tu allé ? »

« Je l'ai dit : parce que Judas de Simon voulait y aller. »

« Et pourquoi ce caprice ? »

« Pour voir la grotte de la magicienne. »

« Peut-être tu lui en avais parlé... »

« Jamais ! Je n'avais pas de raison. »

« Je veux dire... peut-être tu as expliqué avec cet épisode d'autres sortilèges, pour initier tes disciples à... »

« A quoi ? Pour initier à la sainteté, il n'est pas besoin de pèlerinages. Une cellule ou une lande déserte, un pic sur la montagne ou une maison solitaire suffit pour cela. Il suffit que chez celui qui enseigne il y ait austérité et sainteté, et en celui qui écoute la volonté de se sanctifier. Voilà ce que j'enseigne, et rien d'autre. »

« Mais les miracles qu'ils font eux, les disciples, que sont-ils, sinon des prodiges et... »
« Et volonté de Dieu. Cela seulement. Et plus ils deviendront saints, et plus ils en feront. Par l'oraison, le sacrifice et l'obéissance à Dieu. Pas autrement. »

« En es-tu sûr ? » demande un scribe en tenant son menton dans sa main et en regardant Jésus par-dessous. Et son ton est discrètement ironique et même compatissant.

« Moi, je leur ai donné ces armes et cette doctrine. Si ensuite, parmi eux, et ils sont si nombreux, il se trouve quelqu'un qui s'abaisse à d'indignes pratiques, par orgueil ou autre chose, ce n'est pas de Moi que sera venu le conseil. Je peux prier pour essayer de racheter le coupable. Je peux m'imposer de dures pénitences expiatoires pour obtenir de Dieu qu'Il l'aide particulièrement par les lumières de sa sagesse à voir l'erreur. Je peux me jeter à ses pieds pour le supplier, de tout mon amour de Frère, de Maître, d'Ami, de quitter la faute. Et je ne penserais pas m'avilir en le faisant, car le prix d'une âme est tel qu'il vaut la peine de subir n'importe quelle humiliation pour obtenir cette âme. Mais je ne peux faire plus que cela. Et si malgré cela, la faute continue, mes yeux et mon cœur de trahi et incompris Maître et Ami répandront pleurs et sang. » Quelle douceur et quelle tristesse dans la voix et dans l'aspect de Jésus !

Scribes et pharisiens se regardent entre eux. Tout un jeu de regards, mais ils ne disent rien d'autre sur ce sujet.  . Au contraire ils demandent au jeune Daniel s'il se souvient ce que c'est que la mort, ce qu'il a éprouvé en revenant à la vie, et ce qu'il a vu dans l'intervalle entre la vie et la mort.

« Moi, je sais que j'étais mortellement malade et j'ai souffert l'agonie. Oh ! quelle chose redoutable ! Ne m'y faites pas penser !... Et pourtant un jour viendra où je devrai la souffrir de nouveau ! Oh ! Maître !... » Il le regarde terrorisé, pâle à la pensée de devoir mourir de nouveau.

Jésus le réconforte doucement en disant : « La mort en elle-même est expiation. Toi, en mourant deux fois, tu seras complètement  purifié des taches et tu jouiras tout de suite du Ciel. Que cette pensée pourtant te fasse vivre en saint, pour qu'il n'y ait en toi que des fautes involontaires et vénielles. »

Mais les pharisiens reviennent à l'attaque : « Mais. qu'as-tu éprouvé en revenant à la vie ? »

« Rien. Je me suis trouvé vivant et sain comme si je m'étais éveillé d'un long et lourd sommeil. »

« Mais tu te rappelais que tu étais mort ? »

« Je me souvenais que j'avais été très malade, jusqu'à l'agonie. C'est tout. »

« Et qu'est-ce que tu te rappelles de l'autre monde ? »

« Rien. Il n'y a rien. Un trou noir, un espace vide dans ma vie... Rien. »

« Alors, pour toi, il n'y a pas de Limbes, pas de Purgatoire, pas d'Enfer ? »

« Qui dit qu'il n'y en a pas ? Bien sûr qu'il y en a. Mais moi, je ne m'en souviens pas. »

« Mais es-tu sûr d’avoir été mort ? »

Tous les gens de Naïm bondissent : « S'il était mort ? Et que voulez-vous de plus ? Quand nous l'avons mis sur la civière, il commençait déjà à sentir mauvais. Et puis ! Avec tous les baumes et toutes les bandelettes un géant même en serait mort. »
« Mais toi, tu ne te souviens pas d’être mort ? »

« Je vous ai dit que non. » Le jeune homme s'impatiente et il ajoute : « Mais qu'est-ce que vous voulez prouver avec ces longs discours ? Que tout un pays a fait semblant que j'étais mort, y compris ma mère, y compris mon épouse qui était au lit, mourant de chagrin, y compris moi-même ligoté, embaumé, alors que ce n'était pas vrai ? Que dites-vous ? Qu'à Naïm tous étaient des enfants ou des idiots qui voulaient plaisanter ? Ma mère a blanchi en quelques heures. On a dû soigner mon épouse parce que le chagrin et la joie l'avaient rendue comme folle. Et vous, vous doutez ? Et pourquoi aurions-nous fait cela ? »

« Pourquoi ? C'est vrai ! Pourquoi l'aurions-nous fait ? » disent les gens de Naïm.

Jésus ne parle pas. Il joue avec la nappe comme s'il était absent. Les pharisiens ne savent que dire... Mais Jésus ouvre la bouche à l'improviste quand la conversation et la discussion semblent terminées, et il dit : « Voici le pourquoi. Eux (et il montre les pharisiens et les scribes) veulent prouver que ta résurrection n’est qu'un jeu bien combiné pour accroître ma réputation auprès des foules.             Moi l'inventeur ,vous les complices pour trahir Dieu et le prochain. Non. Je laisse les tromperies aux indignes. Je n'ai pas besoin de sorcelleries ni de stratagèmes, de jeux ou de complicités, pour être ce que Je suis. Pourquoi voulez-vous refuser à Dieu le pouvoir de rendre l'âme à une chair ? Si Lui la donne quand la chair se forme, et quand Il crée les âmes à chaque fois, ne pourra-t-Il pas là rendre quand l'âme, revenant à la chair à la prière de son Messie, peut être, la cause de la venue à la Vérité de foules nombreuses ? Pouvez-vous refuser à Dieu le pouvoir du miracle ? Pourquoi voulez-vous le Lui refuser ? »

« Es-tu Dieu ! »

« Je suis celui qui suis. Mes miracles et ma doctrine disent qui je suis. »

« Mais alors pourquoi ne se souvient-il pas, alors que les esprits évoqués savent dire ce qu'est l'au-delà ? »

« Parce que cette âme dit la vérité, déjà sanctifiée comme elle l'est par la pénitence d'une première mort, alors que ce qui parle sur les lèvres des nécromanciens n'est pas vérité. »

« Mais Samuel... »

« Mais Samuel vint sur l'ordre de Dieu, non de la magicienne, pour apporter à celui qui était traître à la Loi le verdict du Seigneur dont on ne se moque pas dans ses commandements. »      

« Et alors pourquoi tes disciples le font-ils ? »    La voix arrogante d'un pharisien qui, piqué au vif, monte le ton de la discussion, appelle l'attention des apôtres qui sont dans la pièce en face, séparée par un couloir large d'un mètre, sans portes ni lourdes tentures qui isolent. Entendant qu'on les met en cause, ils se lèvent et viennent, sans faire de bruit, dans le couloir où ils écoutent.

« En quoi le font-ils ? Explique-toi, et si ton accusation est vraie, je les avertirai de ne plus faire de choses contraires à la Loi. »

« En quoi, moi, je le sais et avec moi, beaucoup d'autres. Mais Toi qui ressuscites les morts et qui te dis plus qu'un prophète, découvre-la par Toi-même. Nous ne te la dirons certainement pas. Tu as des yeux, du reste, pour voir aussi beaucoup d'autres choses faites quand on ne doit pas les faire ou omises quand on doit les faire, et qui sont commises par tes disciples. Et tu ne t'en soucies pas. »

« Voulez-vous m'en indiquer quelqu'une. »

« Pourquoi tes disciples transgressent-ils les prescriptions des anciens ? Aujourd'hui, nous les avons observés. Aujourd'hui même, pas plus tard qu'il y a une heure ! Ils sont entrés dans leur salle pour manger et ne se sont pas purifiés, auparavant, les mains ! » Si   les pharisiens avaient dit : « et ils ont avant égorgé des habitants » ils n'auraient pas eu un ton d'aussi profonde horreur.

« Vous les avez observés, oui. Il y a tant de choses à voir, et qui sont belles et bonnes. Des choses qui font bénir le Seigneur de nous avoir donné la vie pour que nous ayons la possibilité de les voir et parce qu'Il a créé ou permis ces choses. Et pourtant vous ne les regardez pas, et avec vous beaucoup d'autres. Mais vous perdez votre temps et la paix à poursuivre ce qui n'est pas bon.

Vous semblez des chacals : ou plutôt des hyènes qui suivent à la trace une puanteur en négligeant les ondes parfumées que le vent apporte des jardins pleins d'arômes. Les hyènes n'aiment pas les lys et les roses, le jasmin et le camphre, les cinnamomes et les œillets. Pour elles ce sont des odeurs désagréables. Mais la puanteur d'un corps en putréfaction au fond d'un ravin, ou dans une ornière, enseveli sous les ronces où l'a enseveli un assassin, ou rejeté par la tempête sur une plage déserte, gonflé, violet, crevé, horrible, oh ! quel parfum agréable pour les hyènes ! Et elles flairent le vent du soir, qui condense et transporte avec lui toutes les odeurs que le soleil a évaporées après les avoir chauffées, pour sentir cette vague odeur qui les attire et, après les avoir découvertes et en avoir trouvé la direction, les voilà qui partent en courant, le museau à l'air, les dents déjà découvertes dans ce frémissement des mâchoires semblable à un rire hystérique, pour aller là où se trouve la putréfaction. Et que ce soit un cadavre d'homme ou de quadrupède, ou d'une couleuvre tuée par le paysan, ou d'une fouine tuée par la ménagère, serait-ce simplement un rat oh ! voilà qui plaît, qui plaît, qui plaît ! Et dans cette puanteur repoussante, elles enfoncent leur crocs et se régalent et se pourlèchent les lèvres...

Des hommes se sanctifient de jour en jour ? Ce n'est pas une chose qui intéresse ! Mais si un seul fait du mal, ou plus d'un néglige une chose qui n'est pas un commandement divin mais une pratique humaine - appelez-la même tradition, précepte, comme vous voulez, c'est toujours une chose humaine - voilà alors qu'on se dérange, que l'on note. On suit même un soupçon... seulement pour se réjouir, en voyant que le soupçon est une réalité.

Mais alors répondez, répondez vous qui êtes venus non par amour, non par foi, non par honnêteté, mais dans une intention méchante, répondez : pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu par une de vos traditions ? Vous ne viendrez tout de même pas dire qu'une tradition est plus qu'un commandement ? Et pourtant Dieu a dit : "Honore ton père et ta mère, et qui maudira son père ou sa mère mérite la mort" !      Et vous au contraire vous dites : "Quiconque a dit à son père et à sa mère : 'Corban[i] est ce que tu devrais avoir de moi' celui-là n'est plus obligé de s'en servir pour son père et sa mère". Vous avez donc par votre tradition annulé le commandement de Dieu.

Hypocrites ! C'est bien de vous qu'Isaïe en prophétisant, a dit : "Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de Moi, car il m'honore vainement en enseignant des doctrines et des commandements humains".  
     
Vous, alors que vous transgressez les commandements de Dieu, vous vous en tenez aux traditions des hommes, au lavage des amphores et des calices, des plats et des mains, et d'autres choses semblables. Alors que vous justifiez l'ingratitude et l'avarice d'un fils en lui offrant l'échappatoire de l'offrande du sacrifice pour ne pas donner un pain à celui qui l'a engendré et qui a besoin d'aide et qu'on a l'obligation d'honorer parce qu'il est père, vous vous scandalisez pour quelqu'un qui ne se lave pas les mains. Vous altérez et violez la parole de Dieu pour obéir à des paroles que vous avez faites et que vous avez élevées à la dignité de préceptes. Vous vous proclamez ainsi plus justes que Dieu. Vous vous arrogez le droit de législateurs alors que Dieu seul est le Législateur dans son peuple. Vous... » et il continuerait, mais le groupe ennemi sort sous la grêle des accusations en bousculant les apôtres et ceux qui étaient dans la maison, hôtes ou aides de la maîtresse, et qui s'étaient rassemblés dans le couloir, attirés par l'éclat de la voix de Jésus.

Jésus, qui s'était levé, s'assoit en faisant signe à ceux qui sont là d'entrer tous là où il est, et il leur dit : « Écoutez-moi tous et entendez cette vérité. Il n'est rien en dehors de l'homme qui, entrant en lui, puisse le contaminer. Mais ce qui sort de l'homme, c'est cela qui contamine.    
     
Entende qui a des oreilles pour entendre et qu'il mette en oeuvre son intelligence pour comprendre, et sa volonté pour agir. Et maintenant allons. Vous de Naïm, persévérez dans le bien et que ma paix soit avec vous. »

Il se lève, salue en particulier le maître et la maîtresse de maison, et s'éloigne par le couloir. Mais il voit les femmes amies qui, rassemblées dans un coin, le regardent enchantées et il va directement vers elles en disant : « Paix à vous aussi. Que le Ciel vous récompense pour m'avoir reçu avec un amour qui ne m'a pas fait regretter la table maternelle. J'ai ressenti votre amour de mère en toute miette de pain, en toute sauce ou rôti, dans la douceur du miel, dans le vin frais et parfumé. Aimez-moi toujours ainsi, braves femmes de Naïm. Et une autre fois ne vous donnez pas tant de mal pour Moi. Il me suffit d'un pain et d'une poignée d'olives assaisonnée de votre sourire maternel et de votre regard honnête et bon. Soyez heureuses dans vos maisons car la reconnaissance du Persécuté est sur vous et il part consolé par votre amour . »

Les femmes, heureuses et pourtant en pleurs, sont toutes à genoux et Lui, une par une, en passant effleure leurs cheveux blancs ou noirs, comme pour les bénir. Et puis il sort et reprend la route...

Les premières ombres du soir descendent, cachant la pâleur de Jésus attristé par trop de choses.
 
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 17 Mai 2020, 1:34 am

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"Dans le bercail d’Endor"

Jésus ne revient plus qu'à Endor. Il s'arrête à la première maison du pays qui est plus un bercail qu'une maison. Mais justement parce qu'elle est telle avec ses étables basses, fermées, pleines de foin, elle peut mettre à l'abri les treize voyageurs. Le maître de maison, un homme rude mais bon, se hâte d'apporter une lampe et un seau de lait écumeux en plus des miches de pain très noir. Puis il se retire, béni par Jésus qui reste seul avec ses douze.

Jésus offre et distribue le pain et, faute d'écuelles ou de coupes, chacun trempe son morceau de pain dans le seau et quand il a soif, y boit à même. Jésus se contente de boire un peu de lait. Il est sérieux, silencieux... Tellement, qu'une fois le repas terminé et apaisée la faim chez les apôtres qui ont toujours bon appétit, ils finissent par remarquer son mutisme.  

André est le premier à Lui demander : "Qu'as-tu Maître ? Tu me sembles triste ou fatigué..."

"Je ne nie pas que je le suis."  

"Pourquoi ? A cause de ces pharisiens ? Mais maintenant tu devrais en avoir pris l'habitude... Je m'y suis presque fait moi qui... allons ! Tu sais comment j'étais les premières fois avec eux. Ils chantent toujours cette chanson !... Les serpents, en effet, ne peuvent que siffler et jamais aucun d'eux ne réussira à reproduire le chant du rossignol. On finit par ne plus en faire cas." dit Pierre en partie par conviction, en partie pour rasséréner Jésus.        

"Et c'est de cette façon que l'on perd le contrôle et qu'on tombe dans leurs nœuds. Je vous prie de ne vous habituer jamais aux voix du Mal, comme si elles étaient inoffensives."

"Oh ! bien ! Mais si c'est pour cela seulement que tu es triste, tu as tort. Tu vois comme le monde t'aime" dit Matthieu.    

"Mais est-ce pour cela seulement que tu es si triste ? Dis-le-moi, bon Maître. Ou t'a-t-on rapporté des mensonges, insinué des calomnies, des soupçons, que sais-je ? sur nous qui t'aimons ?" demande prévenant et caressant l'Iscariote, en passant un bras autour de Jésus qui est assis sur le foin à côté de lui.            

Jésus tourne son visage dans la direction de Judas. Ses yeux ont un éclat phosphorescent à la clarté tremblante de la lampe posée sur le sol au milieu du cercle des apôtres assis sur le foin, disposé en rond comme pour servir de siège. Jésus regarde très fixement Judas de Kériot et en le regardant lui demande : "Et tu me prends peut-être pour tellement sot que j'accueille les insinuations de n'importe qui, jusqu'à m'en troubler ? Ce sont les réalités, Judas, qui me troublent" et son regard ne cesse de s'enfoncer droit comme une sonde dans la pupille brune de Judas.

"Quelles réalités te troublent, alors ?" insiste avec aplomb l'Iscariote.    

"Celles que je vois au fond des cœurs et que je lis sur les fronts de ceux qui sont détrônés." Jésus insiste beaucoup sur ce mot.            

Tous sont en émoi : "Détrônés ? Pourquoi ? Que veux-tu dire ?"            

"Un roi tombe de son trône quand il est indigne d’y rester et on commence par lui enlever la couronne qu'il a sur son front comme sur l'endroit le plus noble de l’homme, l'unique animal qui porte son front élevé vers le ciel, parce qu'il est matériellement un animal, mais un être surnaturel en tant qu'être possédant une âme. Mais il n'est pas besoin d'être roi sur un trône terrestre pour être détrôné.  Tout homme est roi par l'âme et son trône est dans le Ciel. Mais quand un homme prostitue son âme et devient une brute, et devient un démon, alors il tombe de son trône. Le monde est rempli de fronts qui ont perdu leur couronne royale et qui ne regardent plus vers le Ciel mais penchent vers l'abîme, alourdis par la parole que Satan a gravée sur eux. Vous voulez la connaître ? C'est celle que je lis sur les fronts. Il y est écrit : "Vendu !" Et pour que vous n'ayez pas de doutes sur l'acheteur, je vous dis que c'est Satan, par lui-même ou par ses serviteurs qui sont dans le monde."            

"J'ai compris ! Ces pharisiens, par exemple, sont les serviteurs d'un serviteur plus grand qu'eux, qui est lui-même serviteur de Satan" dit Pierre avec conviction. Jésus ne réplique rien.        

"Cependant... Sais-tu, Maître, que ces pharisiens, après avoir entendu les paroles que tu as prononcées, s'en sont allés scandalisés ? A la sortie, ils le disaient en me bousculant... Tu as été très tranchant" observe Barthélemy.          

Et Jésus réplique : "C'est bien vrai. Ce n'est pas ma faute mais la leur si je dois dire certaines choses. Et c'est encore charité de ma part, de les leur dire. Toute plante qui n'est pas plantée par mon Père sera arrachée. Et c'est une plante qui n'a pas été plantée par Lui que l'inutile bruyère des plantes parasites, étouffantes, épineuses, qui étouffent la semence de la Vérité sainte. C'est charité d'extirper les traditions et les préceptes qui étouffent le Décalogue, le défigurent, le rendent inerte et impossible à observer. C'est charité pour les âmes honnêtes de le faire. En ce qui concerne ceux-ci, arrogants, têtus et fermés à toute influence et à tout conseil de l'Amour, laissez-les faire, et que les suivent ceux qui, par leur esprit et leurs tendances, leur ressemblent. Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. Si un aveugle en guide un autre, ils ne pourront que tomber tous les deux dans la fosse. Laissez-les se nourrir de leurs contaminations auxquelles ils donnent le nom de "pureté". Elles ne peuvent les contaminer davantage parce qu'elles ne font que s'adapter à la matrice d'où elles proviennent."        

"Ce que tu dis maintenant se rattache à ce que tu as dit dans la maison de Daniel, n'est-ce pas ? Que ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le contamine, mais ce qui sort de lui" demande pensif Simon le Zélote.    

"Oui" dit brièvement Jésus.      

Pierre, après un moment de silence, parce que le sérieux de Jésus glace les caractères les plus exubérants, demande : "Maître, moi et je ne suis pas le seul, je n'ai pas bien compris la parabole. Explique-la-nous un peu. Comment se fait-il que ce qui entre ne contamine pas et que ce qui sort contamine ? Moi, si je prends une amphore propre et que j'y verse de l'eau sale, je la contamine. Par conséquent, ce qui entre dedans la contamine. Mais si d'une amphore remplie d'eau pure je verse sur le sol de l'eau, je ne contamine pas l'amphore parce que de l'amphore, il sort de l'eau pure. Et alors ?"      

Et Jésus : "Nous ne sommes pas une amphore, Simon. Nous ne sommes pas une amphore, amis. Et tout n'est pas pur dans l'homme ! Mais maintenant encore vous êtes sans intelligence ? Réfléchissez au cas sur lequel les pharisiens vous accusaient. Vous, disaient-ils, vous vous contaminez parce que vous portez de la nourriture à votre bouche avec des mains poussiéreuses, en sueur, impures en somme. Mais cette nourriture où allait-elle ? De la bouche à l'estomac, de celui-ci au ventre, du ventre à l'égout. Mais cela peut-il donc apporter l'impureté à tout le corps, et à ce qui est contenu dans le corps, si cela passe seulement par le canal à cela destiné pour remplir son office de nourrir la chair, uniquement celle-ci et en finissant comme il est juste que cela finisse, à l'égout? Ce n'est pas cela qui contamine l'homme !      

Ce qui contamine l'homme, c'est ce qui est le sien, uniquement le sien, engendré et enfanté par son moi. C'est-à-dire ce qu'il a dans le cœur, et qui du cœur monte aux lèvres et à la tête et corrompt la pensée et la parole et contamine l'homme tout entier. C'est du cœur que viennent les pensées mauvaises, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages et les blasphèmes. C'est du cœur que viennent les cupidités, les penchants vicieux, les orgueils, les envies, les colères, les appétits exagérés, l'oisiveté coupable. C'est du cœur que vient l'excitation à toutes les actions. Et si le cœur est mauvais, elles seront mauvaises comme le cœur. Toutes les actions : des idolâtries aux médisances sans sincérité... Toutes ces choses mauvaises qui vont de l'intérieur à l'extérieur contaminent l'homme, mais pas le fait de manger sans se laver les mains. La science de Dieu n'est pas une chose terre à terre, une boue que tout pied peut fouler. Mais c'est une chose sublime qui vit dans les régions des étoiles et de là descend avec des rayons de lumière pour se faire clarté aux justes. Ne veuillez pas, vous au moins, l'arracher aux cieux pour l'avilir dans la boue...

Allez-vous reposer, maintenant. Moi, je sors pour prier."    

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 18 Mai 2020, 1:43 am

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"De Endor à Magdala"

De l'eau, de l'eau, de l'eau... Les apôtres, peu satisfaits de cette marche sous la pluie, insinuent à Jésus qu'il vaudrait mieux s'abriter à Nazareth qui n'est pas loin... et Pierre dit : "Puis on pourrait en partir avec l'enfant..."

Le "non" de Jésus est tellement tranchant que personne n'ose insister. Jésus va en avant tout seul... Les autres derrière, en deux groupes, renfrognés.

Puis Pierre ne peut y résister et va près de Jésus. "Maître, tu me veux ?" demande-t-il un peu mortifié.

"Tu m'es toujours cher, Simon. Viens."

Pierre se rassérène. Il trottine aux côtés de Jésus qui, avec ses longs pas, fait aisément beaucoup de chemin. Après un moment, il dit : "Maître... ce serait beau d'avoir l'enfant pour la fête..."

Jésus ne répond pas.

"Maître, pourquoi ne me fais-tu pas plaisir ?"

"Simon, tu cours le risque que je t'enlève l'enfant."

"Non ! Seigneur ! Pourquoi ?" Pierre est épouvanté par la menace et désolé.
"Parce que je ne veux pas que tu sois retenu par aucune chose. Je te l'ai dit quand je t'ai accordé Margziam. Toi, au contraire, tu t'enlise dans cette affection."

"Ce n'est pas un péché d'aimer, et d'aimer Margziam. Tu l'aimes, Toi, aussi…"

"Mais cet amour ne m'empêche pas de me donner tout entier à ma mission. Tu ne te rappelles pas mes paroles sur les affections humaines ? Mes conseils, si nets qu'ils sont déjà des ordres, pour celui qui veut mettre la main à la charrue ? Tu es en train de te lasser, Simon de Jonas, d'être héroïquement mon disciple ?"

La voix de Pierre est devenue rauque par les larmes quand il répond : "Non, Seigneur. Je me rappelle tout, et je ne suis pas lassé. Mais j'ai l'impression que c'est le contraire... Que c'est Toi qui es lassé de moi, du pauvre Simon qui a tout quitté pour te suivre..."

"Qui a tout trouvé en me suivant, veux-tu dire."

"Non... Oui... Maître... Je suis un pauvre homme, moi..."

"Je le sais. C'est précisément pour cela que je te travaille. C'est pour faire d'un pauvre homme un homme, et de celui-ci un saint, mon Apôtre, ma Pierre. Je suis dur pour te rendre dur. Je ne veux pas que tu sois mou comme cette boue. Je veux que tu sois un bloc taillé, parfait : la Pierre de base. Ne comprends-tu pas que cela c'est de l'amour ? Tu ne te souviens pas du Sage ? Lui dit que celui qui aime est sévère. Mais comprends-moi ! Comprends-moi, toi, au moins ! Ne vois-tu pas comme je suis accablé, désolé par tant d'incompréhensions, par trop de feintes, par de nombreux manques d'amour et par des déceptions encore plus nombreuses ?"

"Tu es... tu es ainsi, Maître ? Oh ! Miséricorde divine ! Et moi, je ne m'en apercevais pas ! La grande bête que je suis !... Mais depuis quand ? Mais par qui ? Dis-le moi..."

"Inutile. Tu n'y pourrais rien faire. Je n'y puis rien Moi non plus…"

"Je ne pourrais réellement rien faire pour te soulager ?"

"Je te l’ai dit: comprendre que ma sévérité est de l'amour. Voir dans toute ma conduite à ton égard l'amour."

"Oui, oui. Je ne parle plus, mon Maître bien cher ! Je ne parle plus. Et Toi, pardonne à cette grande bête que je suis. Donne-moi la preuve que tu me pardonnes..."

"La preuve ! Vraiment ma parole devrait te suffire, mais je te la donne. Écoute : je ne puis aller à Nazareth, car à Nazareth il y a Jean d'Endor et Sintica, en plus de Margziam. Et cela ne doit pas être connu."

"Même de nous ? Pourquoi ?… Ah !… Maître ?! Maître ?! tu te méfies de quelqu’un de nous ?"

"La prudence enseigne que quand une chose doit être tenue secrète, c'est déjà trop que deux en soient au courant. On peut faire du mal même avec une parole qui échappe. Et ce n'est pas tous, ni toujours, que vous êtes réfléchis."

"Vraiment... je ne le suis pas moi non plus. Mais quand je veux, je sais garder le silence. Et maintenant, je me tairai. Oh ! oui, je me tairai. Je ne serais plus Simon de Jonas si je ne sais pas me taire. Merci, Maître, de ton estime. C'est une grande preuve d'amour... Alors maintenant on va à Tarichée ?"

"Oui. De là, avec les barques, à Magdala. Je dois retirer l'or des joyaux."

"Tu vois si je sais me taire. Je n'ai jamais rien dit à Judas, tu sais ?"

Jésus ne commente pas l'interruption. Il poursuit : "Une fois que j'aurai l'or, je vous mets tous en liberté jusqu'au lendemain des Encénies. Si je veux quelqu’un de vous, je l'appellerai à Nazareth. Les juifs, sauf Simon le Zélote, accompagneront les sœurs de Lazare et leurs servantes, et en plus Élise de Béthsur, à la maison de Béthanie. Puis ils iront dans leurs foyers pour les Encénies. Il me suffira qu'ils soient de retour pour la fin de Scebat [2] quand nous reprendrons les voyages. Cela, tu es seul à le savoir, n'est-ce pas, Simon Pierre ?"

"Moi seul le sais. Mais... tu devras pourtant le dire..."

"Je le dirai au moment voulu. Maintenant, va vers tes compagnons et sois assuré de mon amour."

Pierre obéit, content, et Jésus s'enfonce de nouveau dans ses pensées.
Les vagues se brisent sur la petite plage de Magdala quand les deux barques y abordent à la fin d'un après-midi de novembre. Ce ne sont pas de fortes vagues, mais elles sont toujours désagréables pour ceux qui débarquent, car les vêtements se mouillent. Mais la perspective de se trouver bientôt dans la maison de Marie de Magdala fait supporter sans murmurer le bain indésirable.

"Mettez à l'abri les barques et rejoignez-nous" dit Jésus aux mousses. Et il se met tout de suite en chemin le long de la côte, car ils ont débarqué dans une petite cale en dehors de la ville, là où se trouvent d'autres barques de pêcheurs de Magdala.
"Judas de Simon et Thomas, venez ici, avec Moi" appelle Jésus. Les deux accourent.
"J'ai décidé de vous confier une charge de confiance qui sera aussi une joie. La charge sera d'accompagner les sœurs de Lazare à Béthanie et, avec elles, Élise. Je vous estime assez pour vous confier les disciples. En même temps, vous porterez une lettre de Moi à Lazare. Puis, après vous être acquittés de cette charge, vous irez chez vous pour les Encénies... Ne m'interromps pas, Judas. Nous ferons tous les Encénies dans nos maisons, cette année. C'est un hiver trop pluvieux pour pouvoir voyager. Vous voyez aussi que les malades se font rares. Nous en profiterons donc pour nous reposer et faire plaisir à nos familles. Je vous attends à Capharnaüm pour la fin de Scebat."

"Mais Toi, tu restes à Capharnaüm ?" demande Thomas.

"Je ne suis pas encore sûr où je resterai. Ici ou là, pour Moi, c'est égal. Il suffit que ma Mère soit proche."

"Je préférerais faire les Encénies avec Toi" dit l'Iscariote.

"Je le crois. Mais obéis, si tu veux me faire plaisir. D'autant plus que votre obéissance vous donnera la possibilité d'aider les disciples revenus s'éparpiller un peu partout. Il faut bien que vous m'aidiez en cela ! Dans les familles, ce sont les aînés qui aident les parents à former les fils plus jeunes. Vous êtes les frères aînés des disciples qui sont vos cadets, et vous devez être heureux que je me fie à vous. Cela prouve que je suis content de votre récent travail."

Thomas dit simplement : "Tu es trop bon, Maître. Mais quant à moi, je chercherai à faire encore mieux maintenant. Il me déplaît pourtant de te quitter... Mais cela passera vite... Et mon vieux père sera content de m'avoir pour la fête... et aussi mes sœurs... Et ma jumelle !... Elle doit avoir eu, ou est sur le point d'avoir, un enfant... Mon premier neveu... Si c'est un garçon et s'il naît pendant que je serai là, quel nom lui donner ?"
"Joseph."

"Et si c'est une fille ?"

"Marie. Il n'y a pas de noms plus doux."

Mais Judas, fier de la charge, déjà se pavane et fait projets sur projets... Il a absolument oublié qu'il s'éloignait de Jésus et que peu de temps avant, vers les Tabernacles, si je m'en souviens bien, il avait renâclé comme un poulain sauvage, à l'ordre de Jésus de se séparer de Lui pendant quelque temps et perd aussi absolument de vue le soupçon, qu'il avait eu alors, que c'était un désir de Jésus de l'éloigner. Il oublie tout... et il est heureux d'être considéré comme quelqu'un à qui on puisse confier des charges délicates. Il promet : "Je t'apporterai beaucoup d'argent pour les pauvres" et il sort sa bourse et dit : "Voilà, prends. C'est tout ce que nous avons. Je n'ai rien d'autre. Donne-moi le viatique pour notre voyage de Béthanie à la maison."

"Mais, nous ne partons pas ce soir" objecte Thomas.

"Peu importe. Il n'est plus besoin d'argent dans la maison de Marie et donc...
Bienheureux de ne plus avoir à en manier... A mon retour, j'apporterai à ta Mère des graines de fleurs. Je me les ferai donner par ma mère. Je veux apporter aussi un cadeau à Margziam..." Il est exalté.

Jésus le regarde... Ils sont maintenant à la maison de Marie de Magdala. Ils se font reconnaître et ils entrent tous. Les femmes accourent joyeuses à la rencontre du Maître, venu s'abriter à leur foyer...

Et c'est après le souper, quand les apôtres fatigués se sont retirés que Jésus, assis au milieu d'une salle dans le cercle des femmes disciples, leur fait part de son désir qu'elles partent au plus tôt. Aucune d'elles ne proteste, au contraire des apôtres. Elles inclinent la tête pour marquer leur assentiment, et puis elles sortent pour préparer leurs bagages. Mais Jésus rappelle Marie-Magdeleine qui est déjà sur le seuil.

"Eh bien, Marie, pourquoi m'as-tu dit tout bas à mon arrivée : "Je dois te parler en secret" ?"

"Maître, j'ai vendu les pierres précieuses. A Tibériade. C'est Marcelle qui les a vendues avec l'aide d'Isaac. J'ai la somme dans ma chambre. J'ai voulu que Judas n'en vît rien…" et elle rougit vivement.

Jésus la regarde fixement, mais ne dit pas un mot. Marie-Magdeleine sort pour revenir avec une lourde bourse qu'elle donne à Jésus : "Voici" dit-elle. "Elles ont été bien payées."

"Merci, Marie."

"Merci, Rabboni, de m'avoir demandé ce service. As-tu autre chose à me demander ? ..."
"Non, Marie. Et toi, as-tu autre chose à me dire ?"

"Non, Seigneur. Bénis-moi, mon Maître."

"Oui. Je te bénis... Marie... Es-tu contente de retourner vers Lazare ? Pense que je ne suis plus en Palestine. Tu retournerais volontiers à la maison, alors ?"
"Oui, Seigneur. Mais..."

"Achève, Marie. N'aie pas peur de me dire ta pensée."

"Mais j'y serais retournée plus volontiers si à la place de Judas de Kériot il y avait Simon le Zélote, grand ami de notre famille."

"J'en ai besoin pour une mission importante."

"Tes frères, alors, ou bien Jean au cœur de colombe. Tous, voilà, sauf lui... Seigneur, ne me regarde pas sévèrement... Qui a goûté à la luxure en sent le voisinage... Je ne la crains pas. Je sais mettre en place quelqu'un qui est bien plus que Judas. Et c'est ma terreur de n'être pas pardonnée, et c'est mon moi, et c'est Satan qui certainement me tourne autour, et c'est le monde... Mais si Marie de Théophile n'a peur de personne, Marie de Jésus a le dégoût du vice qui l'avait subjuguée, et la... Seigneur... L'homme qui se livre aux sens me dégoûte..."

"Tu n'es pas seule dans le voyage, Marie. Et avec toi, je suis certain que lui ne reviendra pas en arrière... Rappelle-toi que je dois faire partir Sintica et Jean pour Antioche, et qu'il ne faut pas que la chose soit connue par un imprudent..."

"C'est vrai. Alors, j'irai... Maître, quand nous reverrons-nous ?"

"Je ne sais pas, Marie. Peut-être seulement à Pâque. Va en paix, maintenant. Je te bénis ce soir et chaque soir et avec toi, ta sœur et le bon Lazare."

Marie se penche pour baiser les pieds de Jésus et sort, laissant Jésus seul, dans la pièce silencieuse.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
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Marie- Magdeleine baise les pieds de Jésus


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 19 Mai 2020, 1:27 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Jésus à Nazareth pour les Encénies"

Une soirée déjà sombre de décembre, froide, venteuse. A part les feuilles arrachées aux arbres qui en ont encore et qui bruissent au sifflement du vent, il n'y a pas d'autre bruit dans les rues de Nazareth, obscures comme celles d'une ville morte. Des maisons fermées il ne sort ni lumière ni bruit. Une vraie soirée de loups...

Et par contre, par les rues de Nazareth, se dirige l'Agneau de Dieu, tout droit vers sa maison. Grande ombre obscure dans son vêtement sombre, il semble se perdre dans les ténèbres de la nuit sans étoiles. Son pas est à peine perceptible quand il le pose sur un amoncellement de feuilles sèches qui, après avoir tournoyé dans l'air, ont été déposées par le vent sur le sol, prêtes à repartir pour être transportées ailleurs.
Il arrive devant la maison de Marie de Cléophas.

Il reste un instant indécis s'il doit entrer dans le jardin et frapper à la porte de la cuisine ou bien poursuivre... Mais ensuite, il continue sa route sans s'arrêter. Le voilà maintenant dans la ruelle où se trouve sa maison. On voit déjà le balancement tourmenté des oliviers sur le talus auquel la maison s'adosse, on les voit se balancer noirs sur le ciel noir. Il hâte le pas. Il arrive à la porte, il écoute attentivement. Il est si facile d'entendre ce qui se passe dans cette maison si petite ! Il suffit d'appuyer l'oreille sur l'huisserie pour n'avoir que quelques centimètres de bois de la porte entre celui qui écoute et celui qui parle... Et pourtant il n'entend aucune voix.

« Il est tard » soupire-t-il. « J'attendrai l'aube pour frapper. »

Mais au moment où il va s'éloigner, il est rejoint par le bruit rythmique du métier à tisser. Il sourit, il dit : « Elle est levée. Elle tisse. C'est sûrement elle... C'est bien la cadence de Maman. »

Je ne puis voir son visage, mais je suis certaine qu'il sourit, car il y a un sourire dans sa voix qui d'abord était triste et maintenant est gaie.

Il frappe. Le bruit cesse un moment et puis voilà le bruit d'un siège que l'on repousse et puis la voix argentine qui demande : « Qui frappe ? »

« Moi, Maman ! »

« Mon Fils ! » un doux cri de joie, un cri, bien que tenu dans un registre bas. On entend le bruit du verrou et son déplacement. et la porte s'ouvre, faisant apparaître une déchirure d'or sur le noir de la nuit. Marie tombe dans les bras de Jésus, là sur le seuil, comme si Lui ne pouvait attendre une minute pour la recevoir, et elle pour se jeter sur ce Cœur.

« Fils ! Fils ! Mon Fils ! » Les baisers et les douces paroles de « Maman-Fils »... Ensuite ils entrent; et la porte se referme

Marie explique tout bas : « Ils dorment tous. Moi, je veillais... Depuis le moment où Jacques et Jean sont revenus en disant que tu les suivais, je t'ai toujours attendu jusqu'à une heure tardive. Tu as froid, Jésus ? Oui, tu es gelé. Viens. J'ai gardé le foyer allumé. J'y jetterai un fagot. Tu te réchaufferas. » Et elle le conduit par la main comme s'il était toujours le petit Jésus...

La flamme brille joyeuse et crépite dans le foyer ravivé. Marie regarde Jésus qui tend ses mains à la flamme pour les réchauffer. « Comme tu es amaigri ! Tu n'étais pas ainsi quand nous nous sommes quittés... Tu deviens de plus en plus maigre et exsangue, mon Fils. Autrefois tu étais couleur de lait et de rose. Mais maintenant, tu semble fait de vieil ivoire. Qu'as-tu eu de nouveau, mon Fils ? Toujours les pharisiens ? »

« Oui... et autre chose encore. Mais maintenant je suis heureux, ici avec toi, et je vais être tout de suite bien. Cette année, les Encénies se font ici, Maman ! J'arrive à l'âge parfait, ici à tes côtés. Es-tu contente ? »

« Oui. Mais l'âge parfait, pour Toi, mon cœur, est encore loin. Tu es jeune, et pour moi, tu es toujours mon petit. Voici, le lait est chaud. Veux-tu le boire ici où là-bas ? »

« Là-bas, maman. J'ai chaud maintenant. Je vais le boire pendant que tu recouvres ton métier. »

Ils reviennent dans la petite pièce et Jésus s'assied sur le banc près de la table et il boit son lait. Marie le regarde et sourit. Elle sourit quand elle prend le sac de Jésus et le pose sur une console. Elle sourit tellement que Jésus demande : « A quoi penses-tu ? »

« Je pense que tu es arrivé juste pour l'anniversaire de notre départ pour Bethléem... Alors aussi, il y avait des sacs et des coffres ouverts et pleins de vêtements et spécialement de petits langes... pour un tout Petit qui pouvait naître, disais-je à Joseph, qui devait naître, me disais-je à moi-même, à Bethléem de Juda... Je les avais cachés au fond, parce que Joseph avait peur de cela... il ne savait pas encore que la naissance du Fils de Dieu n'aurait pas été sujette ni pour Lui-même, ni pour sa Mère, aux misères habituelles de l'enfantement et de la naissance. Il ne savait pas, et il avait peur d'être loin de Nazareth avec moi, dans cet état. Moi, j'étais certaine que c'était là que je serais Mère... Tu exultais trop en moi par la joie d'être arrivé à ton jour natal, et au jour natal de la Rédemption, par conséquent, pour que je puisse me tromper.

Les anges tourbillonnaient autour de la Femme qui te portait, mon Dieu... Ce n'était plus l'Archange sublime, plus le très doux Ange qui me garde, comme c'était dans les mois précédents. Maintenant c'étaient des chœurs et des chœurs d'anges qui allaient du Ciel de Dieu à mon petit Ciel : le sein où tu étais... Je les entendais chanter et échanger leurs paroles de lumière... des paroles anxieuses de te voir, Toi, le Dieu Incarné… Je les entendais pendant leurs fugues d'amour du Paradis, pour venir t'adorer Toi, Amour du Père, caché dans mon sein. Et je cherchais à apprendre leurs paroles... leurs chants... leurs ardeurs... Mais une créature humaine ne peut dire et posséder des choses du Ciel... »

Jésus l'écoute, Lui assis, elle debout près de la table, songeant comme Lui est bienheureux... une main abandonnée sur le bois sombre, l'autre qui s'appuie sur le cœur... Et Jésus couvre la petite, blanche et délicate main de sa main longue et moins claire, et il serre dans sa main cette main sainte... Et quand elle se tait, comme si elle regrettait de n'avoir pu apprendre des anges leurs paroles, leurs chants et leurs ardeurs, Jésus dit : « Toutes les paroles des anges, tous leurs chants, toutes leurs ardeurs, ne m'auraient pas rendu heureux sur la terre, si je n'avais pas eu les tiens, Maman ! Tu m'as dit et donné ce qu'eux n'ont pu me donner. Ce n'est pas toi qui as appris d'eux, mais eux qui ont appris de toi... Viens ici, Maman, à côté de Moi, et raconte encore... non pas d'alors... mais de maintenant. Que faisais-tu ? »

« Je travaillais... »

« Je le sais, mais qu'était-ce ? Je parie que tu te fatiguais pour Moi. Fais voir... »
Marie devient plus rouge que l'étoffe qui est sur le métier et que Jésus, qui s'est levé, regarde.

« De la pourpre ? Qui te l'a donnée ? »

« Judas de Kériot. Il se l'est fait donner par des pêcheurs de Sidon, je crois. Il veut que je te lasse un vêtement de roi… Le vêtement, je te le fais, mais pour Toi, il n'est pas besoin de pourpre pour être roi. »

« Judas est têtu plus qu'un mulet » c'est le seul commentaire sur la pourpre qui a été donnée... Puis il se tourne vers sa Mère : « Et on peut faire un vêtement avec ce qu'il t'a donné ? »

« Oh ! non, Fils ! Cela pourra servir pour les franges du vêtement et du manteau. Pas plus. »

« C'est bien. J'ai compris pourquoi tu les fais avec des bandes étroites. Alors... Maman : cette idée me plaît. Tu me mettras de côté ces bandes, et un jour je te dirais de t'en servir pour un beau vêtement. Mais maintenant, ce n'est pas le moment. Ne te fatigue pas. »

« Je travaille quand je suis à Nazareth... »

« C'est vrai... Et les autres, qu'ont-ils fait pendant ce temps ? »

« Ils se sont instruits. »

« Ou plutôt : tu les as instruits. Qu'en penses-tu? »

« Oh! ce sont trois bons écoliers. A part Toi, je n'ai jamais eu d'élèves plus dociles et plus attentifs. J'ai cherché aussi à fortifier un peu Jean. Il est bien malade. Il ne vivra pas longtemps... »

« Je le sais. Mais pour lui, c'est un bien. Du reste, lui-même le désire. Il a compris spontanément la valeur de la souffrance et de la mort. Et Sintica ? »

« C'est dommage de l'éloigner. Elle vaut cent disciples pour la sainteté et son aptitude pour comprendre le surnaturel. »

« Je comprends, mais je devrai le faire. »

«Ce que tu fais est toujours bien fait, mon Fils. »

« Et l'enfant ? »

« Lui aussi apprend. Mais il est très triste ces jours-ci... il se souvient du malheur d'il y a un an... Oh ! ce n'était pas très gai, ici !... Jean et Sintica soupirent en pensant à leur départ d'ici, l'enfant pleure en pensant à sa mère morte... »
« Et toi ? »

« Moi... tu le sais, Fils. Il n'y a pas de soleil quand tu es loin de moi. Il n'y serait pas non plus si le monde t'aimait. Mais au moins il y aurait la tranquillité... Au contraire... »

« Il y a des pleurs. Pauvre Maman !... On ne t'a pas posé de questions sur Jean et Sintica ? »

« Et qui veux-tu donc qui en fasse? Marie d'Alphée sait et se tait. Alphée de Sara a déjà vu Jean, et il n'est pas curieux. Il l'appelle "le disciple". »

« Et les autres? »

« A part Marie d'Alphée, il ne vient personne chez moi, Quelque femme pour un travail ou un conseil. Mais les hommes de Nazareth ne franchissent plus mon seuil. »
« Pas même Joseph et Simon ? »

« ...Non... Simon m'envoie de l'huile, de la farine, des olives, du bois, des oeufs... comme pour se faire pardonner de ne pas te comprendre, comme pour parler par ses cadeaux. Mais il les donne à Marie, sa mère, et il ne vient pas ici. Du reste, si quelqu'un venait, il ne verrait que moi, car Sintica et Jean se retirent quand quelqu'un frappe... »

« Une vie bien triste. »

« Oui. Et l'enfant en souffre un peu, si bien que maintenant Mari l'emmène avec elle quand elle fait les commissions. Mais maintenant nous ne serons plus tristes, mon Jésus, tu es ici! »

« J'y suis, Moi... Maintenant allons dormir. Bénis-moi, Maman, comme quand j'étais petit.»

« Bénis-moi, Fils, je suis ta disciple.
»
Ils s'embrassent... Allument une nouvelle lampe et sortent pour aller se reposer


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#160
Tome :4/169

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Jzosu175




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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 20 Mai 2020, 1:38 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Jésus avec Jean d’Endor et Sintica à Nazareth"

« Maître ! Maître ! Maître ! » Les trois cris de Jean d'Endor qui sort de sa petite chambre pour aller se laver au bassin et se trouve en face de Jésus qui en vient, éveillent Margziam qui court hors de la pièce de Marie avec sa seule tunique sans manches et courte, encore déchaussé, tout yeux et bouche pour voir et crie : « Il y a Jésus ! » et toutes jambes pour courir et grimper dans ses bras. Et ils éveillent aussi Sintica qui dort dans l'ancien atelier de Joseph et qui en sort après un moment, déjà habillée, mais avec ses tresses très noires encore à moitié défaites et qui retombent sur ses épaules.

Jésus, qui a encore l'enfant dans les bras, salue Jean et Sintica et les exhorte à entrer dans la maison car la tramontane est très forte. Et Lui entre le premier, portant Margziam à moitié nu qui claque des dents malgré son enthousiasme, près du foyer déjà allumé où Marie se hâte de chauffer du lait et puis les habits de l'enfant pour qu'il n'attrape du mal.

Les deux autres ne parlent pas, mais semblent la personnification de la joie extatique. Jésus est assis avec l'enfant sur ses genoux, alors que Marie s'empresse de lui passer les vêtements qu'elle a fait chauffer. Jésus relève son visage et leur sourit en disant : « Je vous avais promis que je serais venu. Et aujourd'hui ou demain arrive aussi Simon le Zélote. Il est allé ailleurs pour une chose dont je l'ai chargé. Mais il ne va pas tarder et nous resterons plusieurs jours ensemble. »

La toilette de Margziam est terminée et les couleurs reviennent sur ses petites joues rendues hâves par le froid. Jésus le fait descendre de ses genoux et se lève pour passer dans la petite pièce à côté, suivi de tout le monde. Marie arrive la dernière, tenant l'enfant par la main et doucement elle lui fait des reproches : « Qu'est-ce que je devrais te faire maintenant, moi ? Tu as désobéi. Je t'avais dit : "Reste au lit, jusqu'à ce que je revienne" et tu es venu avant... »

« Je me suis éveillé aux cris de Jean.… » dit Margziam pour s'excuser.

« C'est justement alors que tu devais savoir obéir. Rester autant que l'on dort, ce n'est pas de l'obéissance et il n'y a aucun mérite à le faire. Tu devais savoir le faire quand il y avait un mérite à le faire, car cela exigeait de la volonté. Je t'aurais amené Jésus. Tu l'aurais eu tout entier pour toi et sans risquer de prendre du mal. »

« Je ne savais pas qu'il faisait si froid. »

« Mais je le savais moi. Je suis affligée de te voir désobéissant. »

« Non, Maman. Cela me donne plus de peine de te voir ainsi... Si cela n'avait pas été pour Jésus, je ne me serais pas levé, même si tu m'avais oublié au lit sans manger, Maman belle, Maman !... Donne-moi un baiser, Maman. Tu sais que je suis un pauvre enfant !... »

Marie le prend dans ses bras et l'embrasse, arrêtant ainsi les larmes sur le petit visage et y ramenant le sourire avec la promesse : « Je ne te désobéirai plus jamais, jamais, jamais plus ! »

Jésus pendant ce temps parle avec les deux disciples. Il s'informe de leurs progrès en Sagesse et, comme ils disent que tout s'éclaire en eux avec la parole de Marie, il dit : « Je le sais. La Sagesse surnaturellement lumineuse de Dieu devient une lumière intelligible même pour ceux qui ont le cœur le plus dur, quand elle est dite par elle. Mais vous n'avez pas le cœur dur et, à cause de cela, vous bénéficiez complètement de son enseignement. »

« Maintenant, tu es ici, Fils. La maîtresse redevient écolière. »

« Oh ! non ! Tu continues à être maîtresse. Je t'écouterai comme eux. Je suis seulement "le Fils" en ces jours. Rien de plus. Tu seras la Mère et la Maîtresse des chrétiens. Tu l'es dès maintenant: Moi, ton premier-né et ton premier élève, ceux-ci et avec eux Simon, quand il viendra, les autres... Vois-tu, Mère ? Le monde est ici. Le monde de demain dans le petit israélite pur qui ne s'apercevra même pas qu'il deviendra le "chrétien"; le monde, le vieux monde d'Israël dans le Zélote; l'humanité dans Jean, les gentils dans Sintica. Et ils viennent tous à toi, sainte Nourricière qui donne le lait de la Sagesse et la Vie au monde et aux siècles. Combien de bouches ont désiré s'attacher à ton sein ! Et combien le feront dans l'avenir ! Les Patriarches et les Prophètes ont soupiré après toi parce que de ton sein fécond devait venir la Nourriture de l'homme. Et ils te chercheront, les "miens", pour être pardonnés, instruits, défendus, aimés comme autant de Margziam. Et bienheureux ceux qui le feront ! Car il ne sera pas possible de persévérer dans le Christ si la grâce ne se fortifie pas par ton aide, Mère pleine de Grâce. »

Marie semble une rose dans son vêtement foncé tant son visage s'allume à la louange de son Fils. Une rose splendide dans un vêtement bien humble de grosse laine marron foncé...

Frappent et entrent en groupe Marie d'Alphée, Jacques et Jude, ces derniers chargés de brocs d'eau et de fagots. La joie de se voir est réciproque. Et elle augmente quand on apprend que bientôt viendra le Zélote. L'affection des fils d' Alphée pour lui est visible, même sans la phrase que Jude dit en réponse à l'observation de sa mère qui remarque cette joie qui est la leur : « Maman, justement dans cette maison et dans une soirée bien triste pour nous, il nous a donné une affection de père et nous l'a gardée. Nous ne pouvons l'oublier. Pour nous il est "le père". Nous sommes pour lui des "fils". Quels fils ne se réjouiraient pas de revoir un bon père ? »

Marie d'Alphée réfléchit et soupire... Puis, très pratique même dans ses peines, elle demande: « Et où va-t-il dormir ? Vous n'avez pas de place. Envoyez-le chez moi. »

« Non, Marie, il vivra sous mon toit. Mais cela va être vite fait. Sintica va dormir avec ma Mère, Moi avec Margziam, Simon dans l'atelier. Et même, il vaut mieux préparer tout de suite. Allons-y. »

Et les hommes sortent dans le jardin avec Sintica pendant que les deux Marie vont à la cuisine pour leurs occupations.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome : 4/170

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 21 Mai 2020, 1:35 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Instruction de Jésus à Margziam"

Jésus sort de la maison, tenant l'enfant par la main. Ils n'entrent pas dans le centre de Nazareth, mais au contraire en sortent par le même chemin suivi par Jésus la première fois qu'il quitta sa maison pour sa vie publique et, arrivés aux premières oliveraies, ils quittent la route principale pour prendre des sentiers à travers les arbres, en cherchant le faible soleil qui a succédé aux jours de bourrasque. Jésus invite l'enfant à courir et à sauter. Mais Margziam répond : "Je préfère rester près de Toi. Je suis grand, maintenant, et je suis un disciple."

Jésus sourit de cette... profession sérieuse d'âge et de dignité. Il est vrai que c'est un bien petit adulte qui chemine à ses côtés. Personne ne lui donnerait plus de dix ans. Mais personne ne peut dire qu'il n'est pas un disciple, et moins que tous Jésus, qui se borne à dire : "Tu vas t'ennuyer à rester silencieux pendant que je fais oraison. Je t'avais amené avec Moi pour te faire amuser."

"Je ne pourrais pas me divertir ces jours-ci... Mais rester près de Toi me soulage tant... Je t'ai tant désiré ces temps-ci... parce que... parce que..." L'enfant serre ses lèvres tremblantes et ne parle plus.

Jésus lui met la main sur la tête en disant : "Celui qui croit à ma parole ne doit pas être triste comme ceux qui ne croient pas. Je dis toujours la vérité. Même quand j'affirme qu'il n'y a pas de séparation pour les âmes des justes qui sont dans le sein d'Abraham et celles des justes qui sont sur la terre. Je suis la Résurrection et la Vie, Margziam. Et cette Vie, je l'apporte même avant d'accomplir ma mission. Tu m'as toujours dit que tes parents soupiraient après la venue du Messie et qu'ils demandaient à Dieu de vivre assez pour le voir. Ils croyaient donc en Moi. Ils se sont endormis dans cette foi. Ils sont par conséquent déjà sauvés par elle, déjà ressuscités et vivants par elle. Car c'est une foi qui donne la vie en donnant la soif de la justice. Pense au nombre de fois qu'ils ont dû résister aux tentations, pour être dignes de rencontrer le Sauveur..."

"Mais ils sont morts sans t'avoir vu, Seigneur... Et morts de quelle manière... Je les ai vus, tu sais, quand ils ont dégagé de la terre tous les morts du pays... Ma mère, mon père... mes petits frères... Que m'importe si pour me consoler ils me disaient : "Les tiens ne sont pas ainsi. Ils n'ont pas souffert" Oh ! ils n'ont pas souffert ! C'étaient donc des plumes, les pierres qui sont tombées sur eux ? C'était de l'air la terre et l'eau qui les ont suffoqués ? Et leur raison n'aura pas réagi quand ils se sentaient mourir, en pensant à moi ?.." L'enfant est très agité par la douleur. Il gesticule debout devant Jésus, quasi agressif...

Mais Jésus comprend cette douleur, ce besoin de parler et il le laisse dire. Jésus n'est pas de ceux qui disent : "Tais-toi. Tu me scandalises" à ceux qui délirent à cause d'une douleur vraie.

L'enfant continue : "Et après ? Qu'est-ce qui est arrivé après ? Tu le sais ce qui est arrivé après ! Si tu n'étais pas venu, je serais devenu une bête fauve, ou bien je serais mort comme un serpent dans le bois. Et je ne serais plus allé vers maman, vers mon père, mes petits frères car je haïssais Doras et... et je n'aimais plus Dieu comme avant, quand maman était là pour m'aimer, pour me faire aimer le prochain. J'avais presque de la haine pour les oiseaux qui se remplissaient le jabot, qui avaient des plumes chaudes, qui refaisaient leurs nids, moi qui avais faim, qui avais un vêtement déchiré, qui n'avais plus de maison... Je les chassais, moi qui aime les oiseaux, à cause de la colère qui montait en moi quand je me comparais avec eux, et puis je pleurais parce je me rendais compte que j'avais été méchant et que je méritais l'Enfer…"

"Ah ! tu te repentais donc d'avoir été méchant ?"

"Oui, Seigneur. Mais comment faire pour être bon ? Le vieux père l'était. Mais lui disait : "Bientôt tout finira. Je suis vieux..." Mais moi, je n'étais pas vieux ! Combien d'années encore avant de pouvoir travailler et manger comme un homme et non comme un chien errant ? Je serais devenu un voleur, moi, si tu n'étais pas venu."
"Tu ne le serais pas devenu, car ta mère priait pour toi. Tu vois que je suis venu et que je t'ai pris ? Cela prouve que Dieu t'aimait et que ta mère veillait sur toi."

L'enfant se tait et réfléchit. il semble demander une lumière au sol qu'il piétine, tant il le regarde, en marchant à côté de Jésus sur l'herbe un peu roussie par la tramontane des jours précédents. Puis il lève la tête en demandant : "Mais est-ce que ce n'aurait pas été une preuve plus belle s'Il n'avait pas fait mourir ma mère ?"

Jésus sourit pour la logique humaine de cette petite intelligence. Mais il explique avec sérieux et bonté : "Voici, Margziam, je vais te faire comprendre les choses par une comparaison. Tu m'as dit que tu aimés les oiseaux, n'est-ce pas ? Maintenant écoute un peu. Les oiseaux sont-ils faits pour voler ou pour rester en cage ?"

"Pour voler."

"C'est bien. Et les mères des oiseaux, comment font-elles pour les nourrir quand ils sont petits ?"

"Elles leur donnent la becquée."

"Oui, mais avec quoi ?"

"Avec des graines, des mouches, des chenilles, des miettes de pain, ou des morceaux de fruit qu'elles trouvent en volant ça et là."

"Très bien. Maintenant écoute. Si en ce printemps tu trouvais un nid par terre, avec les petits dedans et la mère dessus, que ferais- tu ?"

"Je le prendrais."

"Tout entier ? Comme il est ? La mère comprise ?"

"Tout entier, car c'est trop vilain qu'il y ait des petits sans mère."

"En réalité, dans le Deutéronome, il est dit de prendre seulement les petits en laissant libre la mère qui est sacrée pour la prolification." Mais si c'est une bonne mère, elle ne s'en va pas, elle court là où sont ses petits. C'est ainsi qu'aurait fait ma mère. Elle ne m'aurait pas donné pour toujours, même à Toi, car je suis encore enfant, Elle n'aurait pas pu venir non plus elle avec moi, car mes petits frères étaient encore plus petits que moi. Et alors, elle ne m'aurait pas laissé aller."

"C'est bien, mais écoute : selon toi, aimerais-tu mieux la mère de ces oiseaux et eux-mêmes si tu tenais la cage ouverte pour les allées et venues de la mère leur apportant une nourriture appropriée, ou bien en la gardant prisonnière ?"

"Hé !... je l'aimerais mieux en la laissant aller et venir jusqu'à ce que les petits aient grandi... et je l'aimerais tout à fait si, en gardant les petits, une fois devenus grands, je la laissais libre, elle, car l'oiseau est fait pour voler... Vraiment... pour être tout à fait bon... je devrais laisser les petits s'envoler une fois devenus grands et les rendre à la liberté... Ce serait le plus véritable amour que je pourrais avoir pour eux. Et le plus juste,… Hé ! oui ! Le plus juste, car je ne ferais que permettre que s'accomplisse ce que Dieu a voulu pour les oiseaux..."

"Mais brave Margziam ! Tu as vraiment parlé en sage. Tu seras un grand maître de ton Seigneur, et celui qui t'écoutera te croira parce que tu parleras en sage !"

"Est-ce vrai, Jésus ?" Le petit visage, d'abord inquiet et triste, puis rendu sombre par la réflexion, fermé par l'effort de juger ce qui était le meilleur, s'épanouit et s'éclaire dans la joie de la louange.

"C'est vrai. Maintenant vois un peu ! Toi, seulement parce que tu es un brave garçon, tu juges ainsi. Réfléchis comment Dieu jugera, Lui qui est la Perfection en tout, en ce qui concerne les âmes et leur vrai bien. Les âmes sont comme autant d'oiseaux que la chair emprisonne dans sa cage. La terre est le lieu où ils sont amenés dans la cage. Mais elles aspirent à la liberté du Ciel; au Soleil qui est Dieu; à la Nourriture faite pour elles qui est la contemplation de Dieu. Aucun amour humain, même le saint amour de la mère pour ses enfants ou des enfants pour leur mère, n'est assez fort pour étouffer ce désir des âmes de se réunir à leur Origine qui est Dieu. Ainsi, comme Dieu, à cause de son amour parfait pour nous, ne trouve aucune raison assez forte pour dépasser son désir de s'unir a l'âme qui le désire. Et alors, qu'arrive-t-il ? Parfois Il l'aime tant qu'il lui dit : "Viens ! Je te libère". Et il le dit même s'il y a des enfants autour d'une mère. Lui voit tout. Luisait tout. Lui fait bien tout ce qu'il fait. Quand Il libère une âme - cela n'est pas évident pour les hommes dont l'intelligence est relative - quand il libère une âme, il le fait toujours pour un bien plus grand, de l'âme elle-même et de ceux qui lui sont unis.

Lui, alors, je te l'ai déjà dit d'autres fois, ajoute au ministère de l'ange gardien le ministère de l'âme qu'Il a rappelée à Lui, et qui aime d'un amour qui est pur des pesanteurs humaines ses parents qu'elle aime en Dieu. Quand Il libère une âme, Il s'emploie à la remplacer pour les soins dont ont besoin ceux qui restent. Ne l'a-t-Il pas fait pour toi ? N'a-t-Il pas fait de toi, petit fils d'Israël, mon disciple, mon prêtre de demain ?"

"Si, Seigneur."

"Maintenant, réfléchis un peu. Ta mère sera libérée par Moi et n'aura pas besoin de tes suffrages. Mais toi, si elle était morte après la Rédemption, et qu'elle aurait eu besoin de suffrages, aurais-tu pu les lui procurer comme prêtre. Réfléchis : tu n'aurais pu que faire les frais d'une offrande à un prêtre du Temple pour qu'il fasse pour elle un sacrifice de victimes telles que des agneaux ou des colombes ou des produits de la terre. Cela seulement, si tu étais resté le petit paysan Jabé près de ta mère. Au contraire toi, Margziam, prêtre du Christ, tu pourrais célébrer directement pour elle le Sacrifice vrai de la Victime Parfaite, au nom de laquelle tous les pardons sont accordés !"

"Et je ne pourrai plus le faire ?"

"Non pour ton père, ta mère et tes petits frères. Mais tu pourras le faire pour des amis et tes disciples. N'est-ce pas beau tout cela ?"

"Oui, Seigneur."

"Alors retournons à la maison, rassérénés."

"Oui... mais je ne t'ai pas laissé faire oraison !... Cela me déplaît..."

"Mais nous avons fait oraison ! Nous avons considéré la vérité, contemplé Dieu dans ses bontés, Tout cela, c'est de l'oraison. Et tu l'as faite en véritable adulte. Allons !

Maintenant chantons un beau psaume de louange, pour la joie qui est en nous.»

Et il entonne : "Un beau chant m'est sorti du cœur..." Margziam unit sa voix argentine au bronze et or de celle de Jésus.

SOURCE: http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome : 4/171

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 22 Mai 2020, 1:22 am


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Simon le zélote à Nazareth"

Le soir tombe vite en décembre, et on allume de bonne heure les lampes et la famille se réunit dans une seule pièce. Il en est de même dans la petite maison de Nazareth, et pendant que les deux femmes travaillent l'une au métier à tisser et l'autre à la couture, Jésus assis près de la table avec Jean d'Endor parle doucement avec lui pendant que Margziam achève de polir deux coffres posés par terre.

L'enfant y emploie toutes forces jusqu'au moment où Jésus, s'étant levé et penché sur le bois, dit en le touchant : "Maintenant cela suffit. Il est bien poli et nous pourrons le vernir demain. Maintenant range tout pour que demain nous travaillions encore." Et pendant que Margziam sort avec les outils de polissage - spatules dures avec clouées dessus des peaux rugueuses de poissons, qui remplissent l'office de notre papier de verre, et des espèces de couteaux qui ne sont sûrement pas en acier employés pour le même travail - Jésus prend dans ses bras robustes un des coffres et le porte à l'atelier, où certainement on a travaillé car il y a de la sciure et des copeaux près de l'un des établis remis pour la circonstance au milieu de la pièce. Margziam a remis ses outils en place sur leurs supports et maintenant il ramasse les copeaux pour les jeter dans le feu, et il voudrait enlever la sciure, mais Jean d'Endor préfère le faire.

Tout est en ordre maintenant quand Jésus revient avec le second coffre qu'il place près du premier. Et tous les trois vont sortir quand on entend frapper à la porte de la maison et, tout de suite après, la voix grave du Zélote résonne dans un salut profond donné à Marie : "Je te salue, Mère de mon Seigneur, et je bénis votre bonté qui me permet d'habiter sous votre toit."

"Simon est arrivé. Maintenant nous allons savoir le pourquoi de son retard. Allons..." dit Jésus.

Quand ils entrent dans la petite pièce où l'apôtre se trouve avec les femmes, il est en train de déposer un gros paquet qu'il a sur ses épaules.

"La paix à toi, Simon..."

"Oh ! Maître béni ! Je suis en retard, n'est-ce pas ? Mais j'ai tout fait et bien fait..."
Ils s'embrassent. Puis Simon continue son exposé: "Je suis allé chez la veuve du menuisier .Tes secours sont très utiles. La vieille femme est très malade et par conséquent les dépenses augmentent. Le petit menuisier s'ingénie à travailler sur des objets petits comme lui et se souvient toujours de Toi. Tous te bénissent. Puis je suis allé chez Nara, Samira et Sira. Le frère est plus dur que jamais .Mais elles sont en paix, comme des saintes qu'elles sont, et elles mangent leur pauvre pain assaisonné de larmes et de pardon. Elles te bénissent pour le secours envoyé. Mais elles te supplient de prier pour que leur dur frère se convertisse.

La vieille Rachel aussi te bénit pour l'obole. Enfin je suis allé à Tibériade pour les achats. J'espère avoir bien fait. Maintenant les femmes observeront... Mais à Tibériade j'ai été retenu par certains qui me croyaient ton estafette : Ils m'ont séquestré pendant trois jours... Oh ! une prison dorée, si l'on veut ! Mais tout de même une prison... Ils voulaient savoir tant de choses… J'ai dit la vérité en disant que tu nous avais congédiés tous, te retirant de ton côté pour le plus fort de l'hiver... Quand ils ont été persuadés que c'était vrai, parce qu'ils sont allés chez Simon de Jonas et Philippe sans te trouver et sans apprendre rien de plus, ils m'ont laissé aller. Même l'excuse du mauvais temps était tombée avec ces belles journées. Voilà pourquoi j'ai tardé."

"Peu importe. Nous aurons du temps pour rester ensemble. Je te remercie de tout... Mère, regarde avec Sintica ce qu'il y a dans le paquet, et dis-moi s'il te paraît que cela suffise pour ce que tu sais..." et, pendant que les femmes défont le paquet, Jésus s'assied pour parler avec Simon.

"Et Toi, qu'as-tu fait, Maître ?"

"J'ai fait deux coffres pour ne pas rester oisif et parce qu'ils seront utiles. Je me suis promené, j'ai joui de ma maison..." Simon le regarde fixement, fixement... mais il ne dit rien. Les exclamations de Margziam qui voit sortir du paquet de la toile, de la laine, des sandales, des voiles et des ceintures, font tourner de ce côté Jésus et les deux compagnons.

Marie dit : "Tout va bien, très bien. Nous nous mettrons tout de suite au travail, et bientôt tout sera cousu."

L'enfant demande : "Tu te maries, Jésus !"

Tous rient et Jésus demande : "D'où te vient cette idée ?"

"De ce trousseau qui est pour homme et pour dame, et des deux coffres que tu as faits. C'est pour ton trousseau et celui de l'épouse. Tu me la feras connaître ?"

"Tu veux vraiment connaître mon épouse ?"

"Oh ! oui ! Qui sait comme elle sera belle et bonne ! Comment s'appelle-t-elle ? ..."

"C'est un secret, pour le moment, car elle a deux noms, comme toi qui d'abord étais Jabé, puis Margziam."

"Et je ne peux pas les savoir ?"

"Pour le moment, non. Mais un jour, tu les sauras."

"Tu m'inviteras au mariage ?"

"Ce ne sera pas une fête pour les enfants. Je t'inviterai pour la fête nuptiale. Tu seras un des invités et des témoins. Cela te va-t-il ?"

"Mais dans combien de temps ? Un mois ?"

"Oh ! Beaucoup plus !"

"Et alors pourquoi as-tu travaillé au point de t'amener des ampoules aux mains ?"

"Elles sont venues parce que je ne travaille plus des mains. Tu vois, enfant, que l'oisiveté est pénible ? Toujours. Quand ensuite on se remet au travail, on souffre doublement parce qu'on est devenu trop délicat. Réfléchis ! Si cela nuit pareillement aux mains, quel mal cela fera à l'âme ? Vois-tu ? Moi, ce soir, j'ai dû te dire : "aide-moi" parce que je souffrais tellement que je ne pouvais tenir la râpe, alors qu'il y a seulement deux ans, je travaillais jusqu'à quatorze heures par jour sans éprouver de souffrance.

C'est la même chose pour celui qui s'attiédit dans la ferveur, dans sa volonté. Il se rend mou, il s'affaiblit. il se lasse plus facilement de tout. Avec plus de facilité, à cause de sa faiblesse, pénètrent en lui les poisons des maladies spirituelles. C'est avec une double difficulté, au contraire, qu'il accomplit les œuvres bonnes dont l'exécution ne lui coûtait pas auparavant parce qu'il était entraîné. Oh ! il ne faut pas rester oisif, en disant : "Une fois cette période passée, je me remettrai plus dispos au travail" On n'y réussirait jamais, ou bien ce serait avec une très grande fatigue."

"Mais Toi, tu n'as pas pressé !"

"Non, j'ai fait d'autre travail. Mais tu vois que l'oisiveté de mes mains leur a été nuisible." Et Jésus montre ses paumes rougies avec çà et là des ampoules.

Margziam les baise en disant : "Ma mère me faisait cela quand j'avais mal, parce que l'amour guérit."

"Oui, l'amour guérit de tant de choses... Eh bien... Viens, Simon. Tu dormiras dans l'atelier du menuisier. Viens donc que je te fasse voir où tu peux mettre tes vêtements et..."

ils sortent et tout prend fin.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
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Simon le zélote



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 23 Mai 2020, 1:30 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Une soirée dans la maison de Nazareth"

Le métier à tisser est au repos, car Marie et Sintica cousent vivement les étoffes apportées par le Zélote. Les morceaux des vêtements, déjà taillés, sont pliés en tas bien rangé sur la table, couleur par couleur, et de temps à autre, les femmes en prennent un morceau, en le faufilant ensuite sur la table, de sorte que les hommes sont repoussés vers le coin où se trouve le métier au repos, tout près, mais sans s'y intéresser, du travail des femmes. Il y a là aussi les deux apôtres, Jude et Jacques d'Alphée, qui de leur côté regardent le travail féminin sans poser de questions mais, je crois, pas sans curiosité.

Et les deux cousins parlent de leurs frères, en particulier de Simon qui les a accompagnés jusqu'à la porte et puis s'en est allé "parce qu'il a un enfant souffrant" dit Jacques pour apaiser la nouvelle et excuser son frère. Jude est plus sévère et il dit : « C'est justement pour cela qu'il aurait dû venir, mais il semble que lui aussi soit devenu hébété. Comme tous les nazaréens, d'ailleurs, si on met à part Alphée et les deux disciples et qui sait maintenant où ils sont. On comprend que Nazareth n'a rien d'autre de bon. La bonté, elle l'a crachée toute entière comme si elle avait une saveur désagréable à notre ville... »

« Ne parle pas ainsi » prie Jésus. « N'empoisonne pas ton esprit... Ce n'est pas leur faute… »

« De qui, alors?»

« De tant de choses... Ne cherche pas. Mais Nazareth n'est pas toute entière ennemie. Les enfants...»

« Parce que ce sont des enfants. »

« Les femmes... »

« Parce que ce sont des femmes. Mais ce ne seront pas les enfants et les femmes qui affermiront ton Royaume. »

« Pourquoi, Jude ? Tu es dans l'erreur. Les enfants d'aujourd'hui seront justement les disciples de demain, ceux qui propageront le Royaume sur toute la terre. Et les femmes... pourquoi ne peuvent-elles pas le faire ? »

« Tu ne pourras certainement pas faire des femmes des apôtres. Elles seront tout au plus des femmes disciples, comme tu as dit, pour aider les disciples. »

« Tu changeras d'avis sur tant de choses à l'avenir, mon frère. Mais Moi, je n'essaie même pas de te faire changer d'avis. Je me heurterais à une mentalité qui te vient de siècles d'idées et de préjugés erronés sur la femme. Je te prie seulement d'observer, de remarquer, en toi, les différences que tu vois entre les femmes disciples et les disciples, et de remarquer, impartialement, comment elles répondent à mon enseignement. Tu verras, en commençant par ta mère qui, si on veut, a été la première des femmes disciples dans l'ordre du temps et de l'héroïsme, et l'est toujours, en tenant tête courageusement à un pays qui se moque d'elle parce qu'elle m'est fidèle, en résistant même aux voix de son sang qui ne lui épargne pas les reproches parce qu'elle m'est fidèle, tu verras que les femmes sont meilleures que vous. »

« Je le reconnais, c'est vrai. Mais à Nazareth même les femmes disciples, où sont-elles ? Les filles d'Alphée, les mères d'Ismaël et d'Aser et leurs sœurs. Et c'est tout. Trop peu. Je voudrais ne plus venir à Nazareth pour ne pas voir tout cela. »

« Pauvre mère ! Tu lui donnerais une grande douleur » dit Marie en intervenant dans la conversation.

« C'est vrai» dit Jacques. « Elle espère tant d'arriver à réconcilier nos frères avec Jésus et nous. Je crois qu'elle ne désire que cela. Mais ce n'est certainement pas en restant éloignés que nous le ferons. Jusqu'à présent je t'ai donné raison en restant isolé mais, à partir de demain, je veux sortir, approcher celui-ci ou celui-là... Car, si nous devons avoir à évangéliser même les gentils, pourquoi n'évangéliserions-nous pas notre ville ? Moi, je me refuse à la croire tout entière mauvaise, impossible à convertir. »
Jude Thaddée ne réplique pas, mais il est visiblement inquiet.

Simon le Zélote qui était resté toujours silencieux, intervient : « Moi, je ne voudrais pas insinuer des soupçons. Mais permettez que, pour soulager votre esprit, je vous pose une question. Celle-ci : êtes-vous sûrs que dans la réserve de Nazareth il n'y ait pas des forces étrangères venues d'ailleurs, qui ici travaillent bien d'après un élément qui devrait, si on raisonnait avec justice, donner les meilleures garanties pour donner la certitude que le Maître est le Saint de Dieu ? La connaissance de la vie parfaite de Jésus, citoyen de Nazareth, devrait rendre plus facile aux nazaréens de l'accepter comme le Messie promis. Moi, plus que vous et avec moi beaucoup d'hommes de mon âge, à Nazareth, nous avons connu, au moins de réputation, des prétendus Messies. Et je vous assure que leur vie intime démentait en eux la plus obstinée affirmation de messianité. Rome les a poursuivis férocement comme rebelles, Mais en dehors de l'idée politique, que Rome ne pouvait permettre, là où elle règne, l'existence de ces faux Messies, pour de nombreuses raisons particulières, ils auraient mérité d'être punis. Nous les agitions et les soutenions parce qu'ils nous servaient à nourrir notre esprit de révolte contre Rome. Nous les secondions parce que, obtus comme nous l'étions, nous voulions voir en eux le "roi" promis. Cela jusqu'à ce que le Maître ait manifesté clairement la vérité et malheureusement, malgré cela, nous ne croyons pas comme nous devrions, c'est-à-dire totalement.

Ces faux Messies berçaient notre esprit affligé, d'espérances d'indépendance nationale et de rétablissement du royaume d'Israël. Mais, oh ! misère ! Quel royaume instable et corrompu cela aurait été ?! Non, vraiment proclamer ces faux Messies rois d'Israël et fondateurs du Royaume promis, c'était avilir l'idée messianique. Chez le Maître, à la profondeur de la doctrine s'unit la sainteté de la vie. Et Nazareth le connaît comme aucune autre ville. Je ne pense même pas à accuser Nazareth d'incroyance à cause du caractère surnaturel de sa venue qu'eux, les nazaréens, ignorent. Mais la vie ! Mais sa vie !... Maintenant tant de rancœur, tant d'impénétrable résistance... Mais que dis-je ! Une résistance si développée ne pourrait-elle avoir pour origine des manœuvres ennemies ? Nous les connaissons les ennemis de Jésus. Nous savons ce qu'ils valent. Croyez-vous qu'il n'y a qu'ici qu'ils soient inactifs et absents, si partout ils nous ont ou précédés ou accompagnés ou suivis pour détruire l’œuvre du Christ ? N'accusez pas Nazareth comme l'unique coupable. Mais pleurez sur elle dévoyée par les ennemis de Jésus. »

« Tu as bien parlé Simon. Pleurez sur elle... » dit Jésus. Et il est attristé.

Jean d'Endor observe : « Tu as bien parlé aussi en disant que les éléments favorables deviennent défavorables Car l'homme use rarement de justice dans sa réflexion. Ici, le premier obstacle est l'humilité de la naissance, l'humilité de l'enfance, l'humilité de l'adolescence, l'humilité de la jeunesse de notre Jésus. L'homme oublie que la vraie valeur se cache sous des apparences modestes alors que la nullité se déguise en êtres puissants pour s'imposer à la foule. »

« C'est possible... Mais rien ne change ma pensée au sujet de mes concitoyens. Quelque chose qu'on ait pu leur dire, ils devaient savoir juger d'après les œuvres réelles du Maître et non d'après les paroles d'inconnus. »

Un long silence, rompu seulement par le bruit de la toile que la Vierge coupe en bandes pour en faire des volants. Sintica n'a jamais parlé tout en restant très attentive. Elle garde toujours son attitude de profond respect, de réserve qui ne se fait moins rigide qu'avec la Vierge et l'enfant. Mais maintenant l'enfant s'est endormi, assis sur un banc, juste aux pieds de Sintica et la tête appuyée sur les genoux de celle-ci, sur son bras replié; Aussi elle ne bouge pas et elle attend que Marie lui passe les morceaux d'étoffe.

« Quel sommeil innocent ! Il sourit... » remarque Marie en se penchant sur le petit visage du dormeur.

« Qui sait à quoi il rêve ? » dit en souriant Simon.

« C'est un enfant très intelligent » dit Jean.

« Il apprend rapidement et il veut avoir des explications claires. Il pose des questions, très subtiles et il veut des réponses claires. Sur tout. Je reconnais que parfois je suis embarrassé sur la réponse à donner. Ce sont des raisonnements supérieurs à son âge et aussi à mes possibilités d'explication. »

« Oui! Comme ce jour... Te rappelles-tu, Jean ? Tu avais deux élèves très difficiles, ce jour-là ! Et très ignorants ! » dit Sintica en souriant légèrement et en fixant le disciple de son regard profond.

Jean sourit à son tour et dit : « Oui. Et vous avez un maître très incapable qui doit appeler à son secours la vraie Maîtresse... car, dans aucun des nombreux livres que j'avais lus, je n'avais trouvé la réponse à donner à un enfant, sot pédagogue que j'étais. C'est signe que je suis un pédagogue encore ignorant. »

« La science humaine est encore de l'ignorance, Jean. Ce n'est pas le pédagogue, mais ce qu'on lui avait donné pour l'être qui était insuffisant. La pauvre science humaine ! Oh ! comme elle me semble mutilée ! Cela me fait penser à une déité qui était honorée en Grèce. Il fallait le matérialisme païen pour pouvoir croire qu'étant privée d'ailes, la victoire serait pour toujours en possession des grecs ! Non seulement ce furent les ailes pour la Victoire, mais la liberté nous fut enlevée...

Il aurait mieux valu qu'elle eût des ailes, d'après notre croyance. Nous aurions pu la croire capable de voler pour dérober les foudres célestes afin de flécher les ennemis. Mais dans l'état où elle était, elle ne donnait pas l'espérance mais le découragement, mais une parole de tristesse. Je ne pouvais la voir sans souffrir:.. Elle me paraissait souffrante, avilie par sa mutilation. Un symbole de douleur et non pas de joie... Et elle le fut. Mais comme pour la Victoire l'homme agit avec la Science. Il lui mutile les ailes qui permettraient d'atteindre le savoir du Surnaturel, en lui donnant des clefs pour ouvrir tant de secrets du connaissable et de la création. Ils ont cru et ils croient la tenir captive en lui mutilant les ailes... Ils n'en ont fait qu'une déficiente... La science ailée ce serait la Sagesse. Comme elle est, ce n'est qu'une compréhension partielle. »

« Et ma Mère vous a répondu ce jour-là ? »

« Avec une clarté parfaite et une chaste parole, pouvant être entendue par un enfant et deux adultes de sexe différent sans que personne eût à rougir . »

« Sur quoi portait-elle ? »

« Sur la faute d'origine, Maître. J'ai écrit l'explication de ta Mère pour m'en souvenir » dit encore Sintica, et Jean d'Endor dit aussi : « Moi de même. Je crois que c'est une chose sur laquelle on nous interrogera beaucoup, si un jour on va parmi les gentils. Moi, je ne pense pas y aller parce que... »

« Pourquoi, Jean ? »

« Parce que j'ai peu de temps à vivre. »

« Mais tu y irais volontiers ? »

« Plus que beaucoup d'autres en Israël, parce que je n'ai pas de préventions. Et aussi... Oui, aussi pour cela. J'ai donné le mauvais exemple parmi les gentils, à Cintium, et en Anatolie. J'aurais voulu arriver à faire le bien où j'ai fait du mal. Le bien à faire : apporter ta parole là-bas, te faire connaître... Mais ce serait trop d'honneur... Je ne le mérite pas. »

Jésus le regarde en souriant, mais ne dit rien à ce sujet. Il demande : « Et vous n'avez pas d'autres questions à me poser ? »

« Moi, j'en ai une. Elle m'est venue l'autre soir, quand tu parlais de l'oisiveté avec l'enfant. J'ai cherché à me donner une réponse, mais sans y réussir. J'attendais le sabbat pour te la faire, quand les mains sont inoccupées et que notre âme, entre tes mains, s'élève vers Dieu » dit Sintica.

« Pose maintenant ta question pendant que l'on attend l'heure du repos. »

« Voici, Maître. Tu as dit que si quelqu'un s'attiédit dans le travail spirituel, il s'affaiblit et se prédispose aux maladies de l'esprit. N'est-ce pas ? »

« Oui, femme. »

« Maintenant cela me semble en opposition avec ce que j'ai entendu de Toi et de ta Mère sur la faute d'origine, ses effets en nous, la libération de cette faute par ton intermédiaire. Vous m'avez enseigné que par la Rédemption sera annulée la faute d'origine. Je crois ne pas me tromper en disant qu'elle sera annulée non pas pour tous, mais seulement pour ceux qui croiront en Toi. »

« C'est vrai. »

« Je laisse donc les autres et je prends un de ces sauvés. Je le considère après les effets de la Rédemption. Son âme n'a plus la faute d'origine. Elle revient donc en possession de la Grâce comme l'avaient les premiers Parents. Cela ne lui donne-t-il pas alors une vigueur, qu'aucune langueur ne peut attaquer ? Tu diras : "L'homme fait aussi des péchés personnels". C'est d'accord, mais je pense qu'eux aussi tomberont avec ta Rédemption. Je ne te demande pas comment. Mais je suppose que pour témoigner qu'elle a vraiment existé - et je ne sais pas d'ailleurs comment elle se produira, bien que tout ce qui se rapporte à Toi dans le Livre sacré fasse trembler, et j'espère qu'il s'agit d'une souffrance symbolique, limitée au moral, bien que la douleur morale ne soit pas une illusion mais un spasme peut-être plus atroce que le spasme physique - je suppose que tu laisseras, des moyens, des symboles. Toutes les religions en ont et on les appelle alors des mystères... Le baptême actuel en vigueur en Israël, en est un, n'est-ce pas ? »

« Oui. Et il y aura, avec des noms différents de ceux que tu leur donnes, dans ma religion aussi des signes de ma Rédemption appliqués aux âmes pour les purifier, les fortifier, les éclairer, les soutenir, les nourrir, les absoudre. »

« Et alors ? Si elles sont absoutes aussi des péchés personnels, elles seront toujours en grâce... Comment alors seront-elles faibles et prédisposées à des maladies spirituelles ? »

« Je t'apporte une comparaison. Prenons un enfant qui vient de naître de parents très sains, sain et robuste lui aussi. Il n'y a en lui aucune tare physique, héréditaire. Son organisme est parfait pour le squelette et les organes. Il jouit d'un sang qui est sain. Il a, par conséquent, tout ce qui est requis pour grandir fort et sain, parce qu'aussi la mère a un lait abondant et nourrissant. Mais dès le premier instant de sa vie, il est atteint par une très grave maladie, dont on ne connaît pas la cause. Une maladie vraiment mortelle. Il s'en tire difficilement, grâce à la pitié de Dieu qui lui garde la vie, déjà sur le point de quitter son petit corps. Eh bien, crois-tu qu'après cela cet enfant sera robuste comme s'il n'avait pas eu ce mal ? Non, il y aura une faiblesse permanente en lui. Même si elle n'est pas visible, elle existera et le prédisposera aux maladies qu'il aurait évitées s'il n'avait pas été malade. Quelque organe ne sera plus intègre comme avant. Son sang sera moins résistant et moins pur qu'auparavant, toutes raisons pour lesquelles il contractera plus facilement des maladies et celles-ci, quand elles l'atteindront, le prédisposeront à tomber de nouveau malade.

Il en est de même dans le domaine spirituel. La Faute d'origine sera effacée chez ceux qui croient en Moi. Mais l'esprit conservera une tendance au péché que sans la Faute originelle il n'aurait pas eue. C'est pour cela qu'il faut surveiller et soigner continuellement son esprit comme le fait une mère soucieuse pour son cher petit resté affaibli à la suite d'une maladie infantile. Il faut donc éviter l'oisiveté et être toujours actif pour fortifier les vertus. Si quelqu'un tombe dans la paresse ou la tiédeur il sera plus facilement séduit par Satan. Et tout péché grave, parce qu'il ressemble à une grave rechute, le disposera toujours plus à l'infirmité et à la mort de l'esprit. Au contraire, si rendue par la Rédemption, la Grâce est aidée par une volonté active et infatigable, voilà qu'elle se garde. Et non seulement cela. Mais elle grandit associée aux vertus conquises par l'homme. Sainteté et Grâce ! Quelles ailes sûres pour voler vers Dieu ! As-tu compris ? »

« Oui, mon Seigneur. Toi, c'est-à-dire la Trinité très sainte, vous donnez à l'homme la base qu'il lui faut. L'homme, grâce à son travail et à son attention, doit éviter sa destruction. J'ai compris, Tout péché grave détruit la Grâce, c'est-à-dire la santé de l'esprit. Les signes que tu nous laisseras rendront la santé, c'est vrai, mais le pécheur obstiné, qui refuse la lutte contre le péché, deviendra à chaque fois plus faible même si chaque fois il reçoit le pardon. Il faut donc lutter pour ne pas périr. Merci, Seigneur... Margziam s'éveille. Il est tard... »

« Oui, prions tous ensemble, et puis allons nous reposer. » Jésus se lève, et tous l'imitent, même l'enfant encore à moitié endormi.

Et le "Pater noster" résonne plein de force et d'harmonie dans la petite pièce.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome : 4/173

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Jésus prie e " Notre Père " avec Ses disciples


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 24 Mai 2020, 1:12 am

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"Jésus avec Salomé, épouse du cousin Simon"

Jésus, avec Simon le Zélote et Margziam, traverse Nazareth en se dirigeant vers la campagne qui s'étend vers Cana. Et il la traverse, sa ville, incrédule et hostile, en prenant justement les rues les plus centrales et en coupant de biais la place du marché, fréquentée à cette heure matinale. Plusieurs se retournent pour le regarder : quelques rares habitants le saluent, les femmes, surtout les plus âgées, Lui sourient mais, à part quelques enfants, personne ne vient à Lui. Un murmure le suit quand il est passé. Jésus voit certainement tout, mais ne le manifeste pas. Il parle avec Simon ou avec l'enfant, qui est entre les deux hommes, et il suit son chemin.

Ils sont maintenant aux dernières maisons. Sur le seuil d'une porte se trouve. Il semble qu'elle attende quelqu'un. Quand elle voit Jésus, elle est sur le point d'avancer, puis elle s'arrête et baisse la tête en rougissant.

"C'est une parente, c'est l'épouse de Simon d'Alphée" dit Jésus à l'apôtre.
La femme parait sur les épines, en proie à des sentiments opposés. Elle change de couleur, lève les yeux et les abaisse. Tout son visage exprime un désir de parler que quelque motif retient.

"La paix à toi, Salomé" lui dit pour la saluer Jésus qui est à sa hauteur.

La femme le regarde comme étonnée par le ton affectueux de son Parent, et elle répond, en rougissant encore davantage : "La paix à..." L'envie de pleurer l'empêche de finir la phrase, Elle couvre son visage en repliant son bras et elle pleure angoissée, contre l'huisserie de la porte de la maison.

"Pourquoi pleures-tu ainsi, Salomé ? Ne puis-je rien faire pour te consoler ? Viens ici, dans ce coin, et dis-moi ce que tu as..." et il la prend par le coude et la conduit dans une petite ruelle entre sa maison et le jardin d'une autre maison. Simon avec Margziam, tout étonné, restent à l'entrée de la ruelle.

"Qu'as-tu, Salomé ? Tu sais que je t'aime bien, que je vous ai toujours bien aimés.
Tous. Et qu'il en est toujours ainsi. Tu dois y croire et pour ce motif avoir confiance..."
Les pleurs s'arrêtent comme pour écouter ces paroles et en comprendre le vrai sens, et puis reprennent plus forts, alternant avec des paroles décousues : "Toi oui… Nous... Pas moi, pourtant... Et pas même Simon... Mais lui est plus sot que moi... Moi, je lui disais... "Appelle Jésus"... Mais tout le pays est contre nous... contre Toi... contre moi... contre mon enfant..." Arrivé au point tragique, les pleurs deviennent à leur tour tragiques. La femme se tord et gémit en se frappant le visage comme si la douleur la faisait délirer.

Jésus lui prend les mains en disant : "Non pas ainsi. Je suis ici pour te consoler. Parle et Moi, je ferai tout..."

La femme le regarde en écarquillant les yeux par l'étonnement et la souffrance. Mais l'espoir lui donne la force de parler, et elle parle posément : "Même si Simon est coupable, auras-tu pitié de moi ? Vraiment ? ...Oh ! Jésus qui sauves tout le monde ! Mon petit ! Alphée, le dernier, il est malade... il meurt !... Tu l'aimais, Alphée. Tu lui découpais des jouets dans le bois... Tu le soulevais pour qu'il cueille le raisin et les figues de tes arbres... et avant de partir pour ...pour aller dans le monde, tu lui enseignais déjà tant de bonnes choses... Maintenant, tu ne pourrais plus... Il est comme mort... Il ne mangera plus de raisin ni de figues. Il n'apprendra plus rien..." et elle pleure à chaudes larmes.

"Salomé, sois bonne. Dis-moi ce qu'il a."

"Son ventre est très malade. Il a crié, éprouvé des spasmes, déliré pendant tant de jours. Maintenant il ne parle plus. Il est comme quelqu'un que l'on a frappé à la tête. Il gémit, mais ne répond pas. Il ne sait même pas qu'il gémit. Il est livide. Déjà il se refroidit. Et il y a tant de jours que je supplie Simon d'aller te trouver. Mais... Oh ! je l'ai toujours aimé, mais à présent je le hais car c'est un sot qui pour une idée stupide fait mourir mon enfant. Mais lui mort, je m'en irai, dans ma maison avec mes autres enfants. Il n'est pas capable d'être père quand il le faut. Et moi, je défends mes enfants. Je m'en vais. Oui. Que le monde dise ce qu'il veut. Je m'en vais."

"Ne parle pas ainsi. Renonce tout de suite à cette pensée de vengeance."

"De justice. Je me révolte, tu le vois ? Moi, je t'ai attendu parce que personne ne te disait : "Viens". Moi, je te le dis. Mais j'ai dû le faire comme si c'était une mauvaise action, et je ne puis te dire : "Entre" car dans la maison, il y a les gens de Joseph et..."

"Il n'est pas nécessaire. Me promets-tu de pardonner à Simon ? D'être toujours bonne épouse ? Si tu me le promets Moi, je te dis : "Rentre chez toi, et ton fils guéri te sourira". Peux-tu le croire ?"

"Moi, je crois en Toi. Même contre tout le monde, je crois."

"Et comme tu as la foi, peux-tu avoir le pardon ?"

"...Vas-tu vraiment me le guérir ?"

"Non seulement cela. Je te promets que cessera le doute de Simon sur Moi, et le petit Alphée, et avec lui les autres enfants, et toi avec ton époux, leur père, vous reviendrez dans ma maison. Marie dit si souvent ton nom..."

"Oh ! Marie, Marie ! Il est né quand elle était là, Alphée... Oui, Jésus, je pardonnerai. Je ne lui dirai rien... Non, plutôt je lui dirai : "Voici comme Jésus répond à ta manière d'agir : en te rendant un fils". Cela, je peux le dire !"

"Tu peux le dire... Va, Salomé. Va ! Ne pleure plus. Adieu. La paix à toi, bonne Salomé. Va, Va !" Il la ramène à la porte, la regarde entrer, sourit en voyant que toute anxieuse elle court vers l'entrée sans même fermer la porte, et Lui s'approche lentement pour la fermer complètement.

Il se tourne vers ses deux compagnons et il dit : "Et maintenant allons où nous devions aller..."

"Crois-tu que Simon se convertira ?" demande le Zélote.

"Ce n'est pas un infidèle. C'est seulement quelqu'un qui se laisse dominer par le plus fort."

"Oh! mais alors! Plus fort que le miracle !"

"Tu vois que tu te réponds par toi-même... Je suis content d'avoir sauvé l'enfant. Je l'ai vu quand il avait quelques heures et il m'a toujours bien aimé..."

"Comme moi? Et il deviendra disciple ?" demande Margziam intéressé et qui a du mal à croire que quelqu'un puisse aimer Jésus comme il l'aime.

"Toi, tu m'aimes comme enfant et comme disciple. Alphée m'aimait seulement comme enfant, Mais après, il m'aimera aussi comme disciple. Mais maintenant il est encore enfant. Il a huit ans environ. Tu le verras."

"Alors, comme enfant et disciple, il n'y a que moi ?"

"Toi seul, pour l'instant. Tu es le chef des enfants disciples. Quand tu seras tout à fait homme, rappelle-toi que tu as su être un disciple qui n'est pas inférieur aux hommes, et par conséquent ouvre les bras à tous les enfants qui viendront à toi en me cher- chant et en disant: " Je veux être disciple du Christ". Le feras-tu ?"

"Je le ferai" promet sérieusement Margziam...

La campagne découverte, toute ensoleillée, les entoure maintenant et ils s'éloignent de moi, dans le soleil...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome : 4/174

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Simon le zélote


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 25 Mai 2020, 1:22 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Le cousin Simon revient à Jésus"

Ils sont accueillis dans une pauvre maison où se trouve une petite vieille entourée d'une ribambelle d'enfants de dix à deux ans, plus ou moins. La maison est au milieu de petits champs peu entretenus, plusieurs transformés en prés où émergent des arbres fruitiers qui ont survécu.

"La paix à toi, Jeanne. Cela va mieux aujourd'hui ? Ils sont venus t'apporter de l'aide ?"

"Oui, Maître et Jésus. Et ils m'ont dit qu'ils reviendront pour semer. Ce sera tard, mais ils m'ont dit que cela poussera encore."

"Certainement cela poussera. Ce qui serait un miracle de la terre et de la semence deviendra miracle de Dieu. Par conséquent un miracle parfait. Tes champs seront les plus beaux de cette région, et ces oiseaux qui t'entourent auront du grain en abondance pour remplir leurs bouches. Ne pleure plus. L'année qui vient, cela ira déjà beaucoup mieux. Mais je t'aiderai encore. Ou plutôt tu seras aidée par une personne qui a le même nom que toi et qui ne se rassasie jamais d'être bonne. Regarde : ceci est pour toi. Avec cela, tu pourras aller jusqu'aux récoltes." La petite vieille prend la bourse et en même temps elle prend la main, de Jésus et elle baise cette main en pleurant. Puis elle demande : "Dis-moi quelle est cette bonne créature pour que je dise son nom au Seigneur."

"Une de mes disciples et ta sœur. Le nom est connu de Moi et du Père des Cieux."
"Oh ! c'est Toi !..."

"Moi, je suis pauvre, Jeanne. Je donne ce que l'on me donne. De moi-même, je ne puis donner que le miracle. Et je regrette de n'avoir pas su plus tôt ton malheur. Je suis venu dès que Suzanne me l'a dit. C'était tard désormais. Mais ainsi resplendira davantage l’œuvre de Dieu."

"Tard ! Oui. Tard ! Si rapide a été la mort pour faucher ici ! Et elle a pris les jeunes. Non pas moi qui étais inutile. Ni ceux-ci : incapables. Mais ceux qui étaient solides pour le travail, Maudite lune de Ellul, chargée d'influences malignes !"

"Ne maudis pas la planète. Elle n'y est pour rien..: Sont-ils bons. ces petits ? Venez ici. Vous voyez ? Lui aussi est un enfant sans père et sans mère. Et il ne peut pas même vivre avec son grand-père. Mais Dieu ne l'abandonne tout de même pas. Et Il ne l'abandonnera pas tant qu'il sera bon. N'est-ce pas Margziam ?"

Margziam est d'accord et il parle aux petits qui se serrent autour de lui, petits pour l'âge plus que lui, mais certains sont sensiblement plus grands que lui. Il dit : "Oh ! c'est bien vrai que Dieu n'abandonne pas. Moi, je peux le dire. Le grand-père a prié pour moi et certainement aussi le père et la mère de l'autre vie. Et Dieu a écouté ces prières car Lui est très bon, et Il écoute toujours les prières des justes, qu'ils soient morts ou vivants. Pour vous certainement vos morts ont prié et cette chère petite grand-mère. L'aimez-vous bien ?"

"Oui, oui..." Le pépiement de la nichée orpheline s'élève enthousiaste.

Jésus se tait pour écouter la conversation de son petit disciple et des orphelins.

"Vous avez raison. Les vieillards, il ne faut pas les faire pleurer. D'ailleurs, on ne doit faire pleurer personne car celui qui donne douleur au prochain donne douleur à Dieu. Mais les vieillards ! Le Maître traite bien tout le monde, mais avec les vieillards, il est toute caresse comme avec les enfants. Car les enfants sont innocents et les vieillards sont souffrants. Ils ont déjà tant pleuré ! Il faut les aimer deux fois, trois fois, dix fois, pour tous ceux qui ne les aiment plus. Jésus dit toujours que celui qui n'honore pas le vieillard est deux fois méchant comme celui qui maltraite l'enfant. C'est que les vieillards et les enfants ne peuvent se défendre. Vous par conséquent soyez bons avec la vieille mère."

"Moi, quelque fois, je ne l'aide pas..." dit un des grands.

"Pourquoi ? Tu manges pourtant le pain qu'elle te présente avec sa fatigue ! N'y sens-tu pas le goût de ses larmes quand tu l'affliges ? Et toi, femme, l'aides-tu ? (la femme en question a au plus dix ans et c'est une frêle et pâle fille)."

Les petits frères disent en chœur : "Oh ! Rachel est bonne ! Elle veille tard pour filer le peu de laine et de coton que nous avons, et elle a pris la fièvre dans le champ pour le préparer aux semailles pendant que le père mourait."

"Dieu t'en récompensera" dit sérieusement Margziam.

"Il m'a déjà récompensée en soulageant la peine de la grand-mère."

Jésus intervient: "Tu ne demandes pas davantage ?"

"Non, Seigneur."

"Mais es-tu guérie ?"

"Non, Seigneur. Mais peu importe. Maintenant, si je meurs, la grand-mère est secourue. Avant, il me déplaisait de mourir, parce que je l'aidais."

"Mais la mort est une vilaine chose, fillette..."

"Comme Dieu m'aide pendant ma vie, Il m'aidera à la mort et j'irai trouver maman... Oh ! ne pleure pas grand-mère ! Je t'aime bien, chérie. Je ne le dirai plus, si cela doit te faire pleurer. Et même, si tu le veux, je dirai au Seigneur qu'il me guérisse... Ne pleure pas ma petite maman..." et elle embrasse la petite vieille désolée.

"Fais qu'elle guérisse, Seigneur. Mon grand-père, tu l'as rendu heureux à cause de moi. Rends heureuse cette petite vieille, maintenant…"

"Les grâces s'obtiennent par le sacrifice. Toi, quel sacrifice fais-tu pour l'obtenir ?" demande sérieusement Jésus.

Margziam réfléchit... Il cherche ce à quoi il lui sera plus pénible de renoncer... puis il sourit : "Je ne prendrai plus de miel pendant toute une lune."

"C'est peu ! Celle de Casleu est déjà bien avancée..."

"Je parle d'une lune pour dire quatre phases. Et pense... que ces jours c'est la Fête des Lumières et il y a les fouaces au miel..."

"C'est vrai. Eh bien, Rachel guérira grâce à toi. Maintenant, partons. Adieu, Jeanne. Avant de partir, je viendrai encore. Adieu, Rachel, et toi Tobie, sois toujours bon. Adieu, vous tous, petits. Que reste sur vous ma bénédiction et en vous ma paix."

Ils sortent suivis par les bénédictions de la petite vieille et des enfants.

Margziam, une fois joué son rôle "d'apôtre et victime" se met à sauter comme un cabri en courant en avant.

Simon observe avec un sourire : "Son premier sermon et son premier sacrifice. Voilà qui promet, ne te semble-t-il pas, Maître ?"

"Oui, mais il a déjà prêché plusieurs fois. Même pour Judas de Simon..."

"...auquel il semble que le Seigneur fasse parler par les enfants... Peut-être pour éviter des vengeances de sa part..."

"Des vengeances, non... Je ne crois pas qu'il arrive à pareille chose. Mais des réactions vives, oui. Il n'aime pas la vérité, celui qui mérite le reproche... Et pourtant, il faut la dire..."

Simon l'observe, puis il demande : "Maître, dis-moi la vérité. Tu l'as éloigné, et tu as pris la décision d'envoyer tout le monde à la maison pour les Encénies, pour empêcher que Judas soit en Galilée à ce moment-là. Je ne te demande pas et je ne veux pas que tu me dises pourquoi il est bien que l'homme de Kériot ne soit pas parmi nous. Il me suffit de savoir si j'ai deviné. Tous le pensent, tu sais ? Thomas lui-même. Et il m'a dit : "Je pars sans réagir, car je comprends qu'il y a par-dessous un motif sérieux". Et il a ajouté : "Et le Maître fait bien d'agir comme il le fait. Trop de Nahum, Sadoc, Giocana et Eléazar, dans les amitiés de Judas..." Il n'est pas stupide Thomas !.. Et il n'est pas mauvais, bien que très homme. Dans son affection pour Toi, il est très sincère..."
"Je le sais. Et c'est vrai ce que vous avez pensé. Bientôt, vous en saurez la raison..."
"Nous ne te la demandons pas."

"Mais j'aurai à vous demander de l'aide et je devrai vous la dire." Margziam revient en vitesse : "Maître, là-bas, là où le sentier débouche sur la route, il y a ton cousin Simon, tout en sueur comme s'il avait beaucoup couru. Il m'a demandé : "Où est Jésus ?". J'ai répondu : "Ici, en arrière, avec Simon le Zélote". Il m'a dit : "Il passe par ici ?" "Certainement" ai-je répondu. "On passe par ici pour revenir à la maison, à moins de faire comme les oiseaux qui volent et vont de tous les côtés pour revenir à leurs nids. Tu le veux ?" lui ai-je demandé aussi. Ton frère est resté incertain. Et pourtant, il te veut, j'en suis sûr."

"Maître, il a déjà vu sa femme... Voici ce que nous allons faire. Margziam et moi, nous te laissons libre. Nous passerons par derrière. De toutes façons... nous ne sommes pas pressés d'arriver... Et Toi, tu suis le chemin direct."

"Oui. Merci, Simon. Adieu à tous les deux."

Ils se séparent et Jésus presse le pas vers la grand-route. Voilà Simon, adossé à un tronc d'arbre qui halète et essuie sa sueur. En voyant Jésus, il lève les bras... et puis les laisse retomber, et baisse la tête, humilié.

Jésus le rejoint et lui met la main sur l'épaule en lui demandant : "Que veux-tu de Moi, Simon ? Me faire plaisir en me disant une parole d'amour que j'attends depuis de nombreux jours ?"

Simon baisse encore davantage la tête et garde le silence... "Parle donc. Est-ce que peut-être je suis un étranger pour toi ? Non, en vérité tu es toujours mon bon frère Simon et Moi, je suis pour toi le petit Jésus que tu portais péniblement dans tes bras mais avec tant d'amour quand nous sommes revenus à Nazareth."

L'homme cache son visage avec ses mains et se laisse tomber à genoux en gémissant : "Oh ! Mon Jésus ! C'est moi le coupable, mais je suis suffisamment puni..."

"Allons, lève-toi ! Nous sommes parents. Allons ! Que veux-tu ?"

"Mon enfant ! Est..." les pleurs l'étranglent.

"Ton enfant ? Eh bien ?"

"Il est vraiment mourant, et avec lui meurt l'amour de Salomé... et je reste avec deux remords : d'avoir perdu l'enfant et l'épouse à la fois... Cette nuit, j'ai cru qu'il était déjà mort, et elle me paraissait une hyène. Elle me criait au visage : " Assassin de ton fils !" J'ai prié que cela ne soit pas, en me jurant à moi-même de venir à Toi si l'enfant revenait, même si on devait me chasser - je le mérite, du reste - pour te faire savoir que Toi seul pouvais empêcher mon malheur. A l'aurore, l'enfant s'est repris un peu... Je me suis enfui de ma maison pour aller à la tienne par derrière la ville, pour ne pas trouver d'obstacles... J'ai frappé. Ta Mère m'a ouvert, étonnée. Elle aurait pu me recevoir mal. Elle m'a seulement dit : "Qu'as-tu, pauvre Simon?" Et elle m'a caressé comme si j'étais encore un enfant... Cela m'a fait beaucoup pleurer. Et l'orgueil, l'hésitation ont ainsi disparu. Ce n'est pas possible que ce soit vrai ce que nous a dit Judas, ton apôtre, pas mon frère. Cela, je ne l'ai pas dit à Marie, mais je me le dis à moi-même, en me battant la poitrine et en me traitant de tous les noms, depuis ce moment-là. A elle j'ai dit : "Jésus est-il là? C'est pour Alphée. Il va mourir..." Marie m'a dit : "Cours ! Il est vers Cana avec l'enfant et un apôtre. Sur la route de Cana. Mais fais vite. Il est sorti à l'aurore. Il va revenir. Je prierai pour que tu le trouves". Pas un mot de reproche, pas un, pour moi qui en mérite tant !"

"Moi non plus je ne te ferai pas de reproches. Mais je t'ouvre les bras pour..."

"Hélas ! pour me dire qu'Alphée est mort !..."

"Non. Pour te dire que je t'aime bien."

"Viens, alors ! Vite ! Vite !..."

"Non. Ce n'est pas nécessaire."

"Tu ne viens pas ? Ah ! tu ne pardonnes pas ? Ou bien Alphée est mort ? Mais même s'il l'est, Jésus, Jésus, Jésus, Toi qui ressuscites les morts, rends-moi mon fils ! Oh ! Jésus bon !... Oh ! Jésus saint !... Oh ! Jésus que j'ai abandonné... Oh ! Jésus, Jésus, Jésus..." Les pleurs de l'homme remplissent la route solitaire pendant que lui, de nouveau à genoux, chiffonne convulsivement le vêtement de Jésus ou Lui baise les pieds, brisé par la douleur, le remords, l'amour paternel...

"Tu n'es pas passé chez toi avant devenir ici ?"

"Non. Je suis accouru comme un fou, jusqu'ici... Pourquoi ? Il y a une autre douleur ?

Salomé est déjà en fuite ? Elle est devenue folle ? Elle semblait déjà l'être cette nuit…"

"Salomé m'a parlé. Elle a pleuré. Elle a cru. Va chez toi, Simon. Ton fils est guéri."

"Toi !... Toi !... Tu as fait cela pour moi qui t'ai offensé en croyant à ce serpent ? Oh ! Seigneur ! Je ne suis pas digne de tant ! Pardon ! Pardon ! Pardon ! Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour réparer, pour te dire que je t'aime, pour te persuader que je souffrais de garder les distances, pour te dire que depuis que tu es ici, même avant qu'Alphée soit si malade, moi, je désirais te parler !... Mais... Mais..."

"Laisse tomber. Tout cela, c'est du passé. Moi, je ne m'en souviens plus. fais de même, et oublie aussi les paroles de Judas de Kériot. C'est un enfant. De toi, je veux seulement ceci : que ni maintenant ni jamais tu ne répètes ces paroles à mes disciples, à mes apôtres et, moins encore qu'à tous, à ma Mère. Cela seulement. Maintenant, Simon, va chez toi. Va. Sois en paix... Ne tarde pas à jouir de la joie qui remplit ta demeure. Va." Il l'embrasse et le pousse doucement vers Nazareth.

"Tu ne viens pas avec moi ?"

"Je t'attends à ma maison avec Salomé et Alphée. Va. Et souviens-toi que c'est à cause de ton épouse, qui a su croire seulement à la vérité, que tu as la joie actuelle. A cause d'elle."
"Tu veux dire qu'à moi..."

"Non. Je veux dire que j'ai senti en toi le repentir. Et ton repentir est venu de son ton accusateur... Vraiment Dieu crie par la bouche de ceux qui sont bons et Il avertit par eux et conseille !... Et j'ai vu la foi humble et forte de Salomé. Va, je te dis. Ne tarde pas davantage à lui dire "merci"

Il le pousse presque rudement pour le persuader d'aller. Et quand finalement Simon s'en va, il le bénit... et puis, il hoche la tête en un muet soliloque et des larmes coulent lentement sur son pâle visage... Un seul mot dit où se porte sa pensée : "Judas !"...

Il prend le même petit chemin pris par le Zélote, en arrière des limites de la ville, en direction de sa maison.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome : 4/175

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Jesus_61



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 26 Mai 2020, 1:18 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Simon Pierre à Nazareth. La générosité de Margziam"


La matinée est avancée quand Pierre seul, et sans être attendu, arrive à la maison de Nazareth. Il est chargé comme un portefaix de paniers et de sacs, mais il est si heureux, qu'il ne sent pas le poids et la fatigue.

A Marie, qui va lui ouvrir, il adresse un sourire bienheureux et un salut à la fois joyeux et respectueux. Puis il demande : « Où sont le Maître et Margziam ? »

« Ils sont sur le talus, au-dessus de la grotte, mais du côté de la maison d'Alphée. Je crois que Margziam cueille les olives et Jésus certainement médite. Je vais les appeler. »

« Je m'en charge, moi. »

« Débarrasse-toi au moins de tous ces colis. »

« Non, non. Ce sont des surprises pour l'enfant. J'aime le voir écarquiller les yeux et fouiller anxieusement... Ses joies, mon pauvre enfant. »

Il sort dans le jardin, va au-dessous du talus, se cache bien à l'intérieur de la grotte et puis il crie en changeant un peu sa voix : « La paix à Toi, Maître » et puis d'une voix naturelle : « Margziam !... »

La petite voix de Margziam qui remplissait d'exclamations l'air tranquille, se tait... Une pause, puis la petite voix semblable à celle d'une fillette demande ! « Maître, n'était-ce pas mon père celui qui m'a appelé ? »

Peut-être Jésus était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'a rien entendu et il le reconnaît, simplement.

Pierre appelle de nouveau : « Margziam ! » et puis il pousse un grand éclat de rire.

« Oh ! c'est bien lui ! Père ! Mon père ! Où es-tu ? »

Il se penche pour regarder dans le jardin, mais il ne voit rien... Jésus aussi s'avance et regarde... Il voit Marie qui sourit à la porte et Jean et Sintica qui l'imitent de la pièce au fond du jardin, près du four.

Mais Margziam se décide et se jette du haut du talus tout près de la grotte et Pierre le saisit rapidement avant qu'il ne touche le sol. Il est émouvant le salut des deux. Jésus, Marie et les deux qui sont au fond du jardin les observent en souriant, et puis s'approchent du petit groupe affectueux.

Pierre se libère comme il peut de l'étreinte de l'enfant pour s'incliner devant Jésus et le saluer de nouveau. Et Jésus l'embrasse, embrassant aussi l'enfant qui ne se détache pas de l'apôtre et qui demande : « Et la mère ? »

Mais Pierre répond à Jésus qui lui demande : « Pourquoi es-tu venu si tôt ? »

« Et il te semblait que je pourrais rester si longtemps sans te voir ? Et puis... Hé ! Et c'était Porphyrée qui ne me laissait pas tranquille : "Va voir Margziam. Porte-lui ceci, porte-lui cela". Elle semblait penser que Margziam était au milieu des voleurs ou dans un désert. Puis la nuit dernière, elle s'est levée exprès pour faire les fouaces et à peine furent-elles cuites qu'elle me fit partir... »

« Oh ! les fouaces !... » crie Margziam, mais ensuite il se tait.

« Oui. Elles sont ici dedans avec les figues séchées au four et les olives et les pommes rouges. Et puis elle t'a fait un pain à l'huile, et puis elle t'a envoyé les petits fromages de tes brebis. Et puis il y a un vêtement qui ne prend pas l'eau. Et puis, et puis... je ne sais quoi d'autre : Comment ? Tu n'es plus pressé ? Tu pleures ? Oh ! Pourquoi ? »
« Parce que j'aurais préféré que tu me l'amènes elle, plutôt que toutes ces choses... Je l'aime bien, sais-tu, moi ? »

« Oh ! Divine Miséricorde ! Mais qui l'aurait pensé ?! Si c'était elle qui entende ces choses, elle fondrait comme du beurre... »

« Margziam a raison. Tu aurais pu venir avec elle. Sûrement elle désire le voir, depuis si longtemps. Nous femmes, nous sommes ainsi avec nos enfants... » dit Marie.
« Bien... Mais sous peu, elle le verra, n'est-ce pas Maître ? »

« Oui, après les Encénies, quand nous partirons... Mais, même... Oui, quand tu reviendras après les Encénies, tu viendras avec elle. Elle sera avec lui, quelques jours, et puis ils retourneront ensemble à Bethsaïda. »

« Oh ! comme c'est beau ! Ici avec deux mères ! » L'enfant est rasséréné et heureux.
Ils entrent tous dans la maison et Pierre se débarrasse de ses paquets.

« Voici : du poisson sec, du salé, du frais. Ce sera pratique pour ta Mère. Voici ce fromage tendre qui te plaît tant, Maître. Et ici des oeufs pour Jean. Espérons qu'ils ne sont pas cassés... Non, heureusement. Et puis du raisin. C'est Suzanne qui me l'a donné à Cana, où j'ai dormi. Et puis... Ah ! Et puis cela ! Regarde, Margziam comme il est blond, On dirait des cheveux de Marie... » Et il ouvre un pot rempli de miel filant.

« Mais pourquoi tant de choses ? Tu t'es sacrifié, Simon » dit Marie devant les gros paquets et les petits, les vases et les pots qui couvrent la table.

« Sacrifié ? Non. J'ai beaucoup pêché et avec beaucoup de succès. Cela pour le poisson. Pour le reste : des produits de la maison. Cela ne coûte rien, et en revanche cela donne tant de joie de les apporter. Et puis... Ce sont les Encénies... C'est l'usage. Non ?! Tu ne goûtes pas le miel ? »

« Je ne peux pas » dit sérieusement Margziam.

« Pourquoi ? Tu te sens mal ? »

« Non. Mais je ne peux le manger. »

« Mais pourquoi ? »

L'enfant devient rouge mais il ne répond pas. Il regarde Jésus et se tait. Jésus sourit et explique : « Margziam a fait un vœu pour obtenir une grâce. Il ne peut prendre de miel pendant quatre semaines. »

« Ah ! bien ! Tu le prendras après... Prends quand même le vase... Mais regarde ! Je ne le croyais pas si.., si... »

« Si généreux, Simon. Celui qui se met à la pénitence dès l'enfance trouvera facilement le chemin de la vertu pendant toute sa vie » dit Jésus pendant que l'enfant s'éloigne avec le petit vase dans les mains.

Pierre le regarde aller, plein d'admiration. Puis il demande:« Le Zélote n'est pas ici ? »

« Il est chez Marie d'Alphée, Mais il va bientôt venir. Ce soir vous dormirez ensemble. Viens ici, Simon Pierre. »

Ils sortent pendant que Marie et Sintica mettent en ordre la pièce encombrée par les paquets.

« Maître... je suis venu pour vous voir, Toi et l'enfant. C'est vrai. Mais aussi parce que j'ai beaucoup réfléchi, ces jours-ci, surtout depuis la venue de ces trois empoisonneurs... auxquels j'ai dit plus de mensonges qu'il n'y a de poissons dans la mer. Maintenant ils sont en route pour Gethsémani, croyant y trouver Jean d'Endor, et puis ils iront chez Lazare espérant y trouver Sintica et aussi Toi. Qu'ils y aillent !... Mais ensuite, ils reviendront et... Maître, ils veulent te causer des ennuis pour ces deux malheureux... »

« J'ai déjà pourvu à tout, depuis des mois. Quand ils reviendront à la recherche de ces deux qu'ils poursuivent, ils ne les trouveront plus, en aucun lieu de la Palestine. Tu vois ces coffres ? C'est pour eux. Tu as vu tous ces vêtements pliés près du métier ? C'est pour eux. Tu es étonné ? »

« Oui, Maître. Mais où les envoies-tu ? »

« A Antioche. »

Pierre fait un sifflement significatif et puis il demande : « Et chez qui ? et comment y vont-ils ? »

« Dans une maison de Lazare. La dernière que possède Lazare là où son père gouverna au nom de Rome. Et ils y iront par mer... »

« Ah! ! voilà ! Car si Jean devait y aller sur ses jambes... »

« Par mer. J'ai plaisir de pouvoir t'en parler. J'aurais envoyé Simon pour te dire : "Viens", pour tout préparer. Écoute. Deux ou trois jours après les Encénies, nous partirons d'ici par petits groupes, pour ne pas attirer l'attention. De la troupe feront partie Moi, toi, ton frère, Jacques et Jean et mes deux frères, avec en plus Jean et Sintica. Nous irons à Ptolémaïs ! De là, en barque, tu les accompagneras jusqu'à Tyr. Là vous prendrez place sur un navire qui va à Antioche, comme des prosélytes qui reviennent à leur maison. Puis vous reviendrez et me trouverez à Aczib. Je serai au sommet de la montagne chaque jour et, du reste, l'Esprit vous guidera... »

« Comment ? Tu ne viens pas avec nous ? »

« Je serais trop remarqué. Je veux donner la paix à l'esprit de Jean. »

« Et comment vais-je faire, moi qui ne suis jamais allé hors d'ici ?! »

« Tu n'es pas un enfant... et bientôt tu devras aller beaucoup plus loin qu'Antioche. Je me fie à toi. Tu vois que je t'estime... »

« Et Philippe et Barthélemy ? »

« Ils viendront à notre rencontre à Jotapate, évangélisant en nous attendant. Je leur écrirai et tu porteras la lettre. »

« Et... ces deux d'ici, savent-ils leur destinée ? »

« Non. Je leur ferai faire la fête en paix. .. »

« Oh ! les pauvres ! Regarde donc, si quelqu'un doit être persécuté par des criminels et... »

« Ne te souille pas la bouche, Simon. »

« Oui, Maître... Ecoute... Pourtant comment allons-nous faire pour porter ces coffres ? Et pour porter Jean ? Il me semble vrai- ment très malade. »

« Nous prendrons un âne. »

« Non. Nous prendrons un petit char. »

« Et qui va le conduire ? »

« Hé ! Si Judas de Simon a appris à ramer, Simon de Jonas apprendra à conduire. Et puis ce ne doit pas être une chose difficile de conduire un âne par la bride ! Sur le char nous mettons le coffre et ces deux... et nous, nous allons à pied. Oui, oui ! C'est bien de faire ainsi, crois-le. »

« Et le char, qui est-ce qui nous le donne ? Rappelle-toi que je ne veux pas que le départ soit connu. »

Pierre réfléchit... Il décide : « Tu as de l'argent? »

« Oui. Beaucoup encore des bijoux de Misace. »

« Alors, tout est facile. Donne-moi une somme. Je me procurerai un âne et un char auprès de quelqu'un et... oui, oui... après nous donnerons l'âne à quelque malheureux et le char... nous verrons... J'ai bien fait de venir et dois-je vraiment revenir avec l'épouse ? »

« Oui. C'est bien. »

« Et ce sera bien. Mais ces deux pauvres ! Il me déplaît, voilà, de ne plus avoir Jean avec nous. Déjà, nous l'aurions pour peu de temps... Mais le pauvre ! Il pouvait mourir ici, comme Jonas... »

« Il ne le lui aurait pas permis. Le monde hait celui qui se rachète. »

« Cela va le peiner... »

« Je trouverai une raison pour le faire partir sans trop de regrets ? »

« Laquelle ? »

« La même qui m'a servi pour envoyer Judas de Simon : celle de travailler pour Moi. »

« Ah !... Seulement en Jean il y aura la sainteté, mais en Judas il n'y a que l'orgueil. »

« Simon, ne médis pas. »

« C'est plus difficile que de faire chanter un poisson. C'est la vérité, Maître, ce n'est pas de la médisance... Mais il me semble que le Zélote soit venu avec tes frères. Allons-y. »

« Allons. Et silence avec tout le monde. »

« Tu me le dis ? Je ne puis cacher la vérité quand je parle, mais je sais me taire tout à fait, si je veux. Et je le veux. Je me le suis juré à moi-même. Moi aller jusqu'à Antioche ! Au bout du monde ! Oh ! je ne vois pas l'heure du retour ! Je ne dormirai pas tant que tout ne sera pas fini... »

Ils sortent et je ne sais plus rien.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome: 4/176

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Simon-Pierre


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 27 Mai 2020, 1:08 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Rien ne se perd dans l’économie sainte de l’Amour Universel"

Je ne sais si c'est le même jour, mais je le suppose à cause de la présence de Pierre à la table de famille de Nazareth. Le repas est presque fini et Sintica se lève pour mettre sur la table des pommes, des noix, du raisin et des amandes qui finissent le souper, car c'est le soir et les lampes sont déjà allumées.

C'est sur les lampes justement que roule la conversation pendant que Sintica apporte les fruits. Pierre dit : "Cette année, nous allons en allumer une de plus, et ensuite toujours une de plus, pour toi, mon fils. Car nous voulons l'allumer nous pour toi, même si tu es ici. La première fois que nous l'allumons pour un enfant..." et Simon s'émeut un peu en terminant : "Sûrement... si tu y étais toi, ce serait plus beau..."

"L'an dernier, c'était moi, Simon, qui soupirais ainsi pour le Fils si loin, et avec moi Marie d'Alphée et Salomé, et aussi Marie de Simon, dans la maison de Kériot, et la mère de Thomas..."

"Oh ! La mère de Judas ! Cette année, elle aura son fils... mais je ne crois pas qu'elle soit plus heureuse... N'y pensons pas... Nous étions chez Lazare. Que de lumières !... Cela ressemblait à un ciel d’or et de feu. Cette année, Lazare a sa sœur... Mais je peux bien dire qu'ils soupireront en pensant que tu n'y es pas. Et l'année prochaine ? Où serons-nous ?"

"Moi, je serai très loin..." murmure Jean.

Pierre se tourne pour le regarder car il l'a à son côté, et il va lui demander quelque chose mais, heureusement, il sait s'arrêter par suite d'un coup d’œil de Jésus.

Margziam demande : "Où seras-tu ?"

"Par la miséricorde du Seigneur, j'espère dans le sein d'Abraham..."

"Oh ! tu veux mourir ? Tu ne veux pas évangéliser ? Tu ne regrettes pas de mourir sans l'avoir fait ?"

"La parole du Seigneur doit sortir de lèvres saintes. C'est beaucoup qu'Il m'ait permis de l'entendre et de me racheter grâce à elle. Cela m'aurait plu, mais c'est tard..."

"Et pourtant, tu évangéliseras. Tu l'as déjà fait, tant que tu as attiré l'attention sur toi. Pour cela tu seras également appelé disciple évangélisateur, même si tu ne voyages pas en répandant la bonne Nouvelle et tu auras dans l'autre vie la récompense réservée à mes évangélisateurs."

"Ta promesse me fait désirer la mort... Chaque minute de vie peut cacher un piège, et moi, faible comme je suis, je ne pourrais peut-être pas l'éviter. Si Dieu m'accueille, satisfait de ce que j'ai accompli, n'est-ce pas une grande bonté qu'il faut bénir ?"

"En vérité, je te dis que la mort sera bonté suprême pour beaucoup qui de cette façon connaîtront jusqu'à quel point l'homme devient démoniaque pour arriver à un point où la paix les consolera de cette connaissance et la changera en hosanna parce qu'elle sera unie à l'inexprimable joie de la libération des Limbes."

"Et les années suivantes où serons-nous, Seigneur ?" demande le Zélote attentif.
"Où il plaira à l'Éternel. Veux-tu connaître d'avance les temps éloignés quand nous ne sommes pas sûrs du moment que nous vivons et s'il nous sera accordé de le finir ? Du reste, quel que soit l'endroit où se feront les futures Encénies, il sera toujours saint si vous y êtes pour accomplir la volonté de Dieu."

"Vous y serez ? Et Toi ?" demande Pierre.

"Moi, je serai toujours où se trouveront ceux que j'aime."

Marie n'a jamais parlé, mais ses yeux n'ont pas cessé un moment de scruter le visage du Fils... Elle en est détournée par l'observation de Margziam qui dit : "Pourquoi, Mère, n'as-tu pas mis sur la table les fouaces au miel ? Elles plaisent à Jésus et elles feraient du bien à Jean pour sa gorge. Et puis elles plaisent aussi à mon père..."

"Et aussi à toi" termine Pierre.

"Pour moi... c'est comme si elles n'existaient pas. J'ai promis..."

"Et c'est pour cela, mon chéri, que je ne les ai pas mises..." dit Marie en le caressant, car Margziam est entre elle et Sintica d'un côté de la table, alors que les quatre hommes sont du côté opposé.

"Non, non. Tu peux les apporter à tout le monde. Et même, tu dois les apporter et moi, je les donnerai à tout le monde."

Sintica prend une lampe, sort et revient avec les fouaces. Margziam prend le plateau et commence la distribution. La plus belle, dorée, levée comme celle d'un maître pâtissier, il la donne à Jésus. Une autre, aussi parfaite, à Marie. Puis c'est le tour de Pierre, de Simon, de Sintica. Mais pour la donner à Jean, l'enfant se lève et il va à côté du pédagogue vieux et malade, et lui dit : "Pour toi la tienne et la mienne, et en plus un baiser pour tout ce que tu m'enseignes." Puis il revient à sa place, en posant résolument le plateau au milieu de la table et en croisant les bras.

"Tu me fais avaler de travers ce délice" dit Pierre en voyant que Margziam n'en prend vraiment pas. Et il ajoute : "Un petit morceau, au moins. Tiens, de la mienne, seulement pour ne pas mourir d'envie. Tu souffres trop... Jésus te le permet."

"Mais si je ne souffrais pas, je n'aurais pas de mérite, mon père. C'est bien parce que je savais que cela m'aurait fait souffrir que j'ai offert ce sacrifice... Et du reste... Je suis si content de l'avoir fait, qu'il me paraît d'être plein de miel. J'en sens le goût partout, il me semble le respirer avec l'air..."

"C'est parce que tu en meurs d'envie."

"Non, c'est parce que je sais que Dieu me dit : "Tu fais bien, mon fils"

"Le Maître t'aurait fait plaisir, même sans ce sacrifice. Il t'aime tant !"

"Oui. Mais il n'est pas juste, étant aimé, que j'en profite. Lui le dit, du reste, que grande est la récompense au Ciel même pour une coupe d'eau offerte en son nom. Je pense que si elle est grande pour un calice d'eau donné à un autre en son nom, elle le sera aussi pour une fouace ou un peu de miel que l'on se refuse pour l'amour d'un frère. Est-ce que je parle mal, Maître ?"

"Tu parles avec sagesse. Moi, je pouvais, en effet, t'accorder ce que tu demandais pour la petite Rachel même sans ton sacrifice, car c’était une chose qui était bonne à faire et mon cœur la voulait. Mais c'est avec plus de joie que je l'ai faite, parce que j'étais aidé par toi. L'amour pour nos frères ne se borne pas à des moyens et des limites humaines, mais il s'élève bien plus haut. Quand il est parfait, il touche le trône de Dieu et se fond avec son infinie Charité et Bonté. La communion des saints est précisément cette continuelle action, de même que continuellement et de toutes les façons Dieu agit, pour donner de l'aide aux frères que ce soit dans leurs besoins matériels ou dans leurs besoins spirituels, ou dans les deux à la fois, comme c'est le cas pour Margziam qui, en obtenant la guérison de Rachel, la soulage de la maladie et en même temps soulage l'esprit abattu de la vieille Jeanne, et allume une confiance toujours plus grande dans le Seigneur dans le cœur de tous ceux de cette famille.

Même une cuillerée de miel que l'on sacrifie, peut servir à ramener la paix et l'espoir à un affligé, comme la fouace ou une autre nourriture, dont on s'est privé dans un but d'amour, peut obtenir un pain, miraculeusement offert, à un affamé éloigné et qui sera toujours pour nous un inconnu; et une parole de colère, même d'une juste colère, retenue par esprit de sacrifice, peut empêcher un crime lointain, comme de résister au désir de cueillir un fruit, par amour, peut servir à donner une pensée de regret à un voleur et ainsi empêcher un vol. Rien ne se perd dans l'économie sainte de l'amour universel. Pas plus l'héroïque sacrifice d'un enfant devant un plat de fouaces que l'holocauste d'un martyr. Je vous dis même que l'holocauste d'un martyr a souvent pour origine l'éducation héroïque qui lui a été donnée dès l'enfance pour l'amour de Dieu et du prochain."

"Alors il est vraiment utile que je fasse toujours des sacrifices pour le temps où nous serons persécutés" dit Margziam avec conviction.

"Persécutés ?" demande Pierre.

"Oui. Tu ne te rappelles pas que Lui l'a dit ? "Vous serez persécutés à cause de Moi". Toi, tu me l'as dit quand tu es venu pour la première fois seul, évangéliser à Bethsaïda, pendant l'été."

"Il se souvient de tout, cet enfant" dit Pierre plein d'admiration.

Le souper est terminé. Jésus se lève, il prie pour tous et bénit. Et puis, pendant que les femmes vont faire la vaisselle, Jésus se met avec les hommes daris un coin de la pièce et il taille un morceau de bois qui sous le regard admiratif de Margziam devient une brebis...

SOURCE ; http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 28 Mai 2020, 1:11 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

''Jean d’Endor, tu iras à Antioche''

C'est une pluvieuse matinée d'hiver. Jésus est déjà levé et il est au travail dans son atelier. Il travaille à de petits objets. Mais dans un coin il y a un nouveau métier à tisser, nouveau, pas très grand mais bien tourné.

Marie entre avec une tasse fumante de lait. "Bois, Jésus. Il y a si longtemps que tu es levé. Le temps est humide et froid..."

"Oui. Mais, au moins, j'ai pu tout finir... Ces huit jours de fête avaient paralysé le travail..." Jésus s'est assis sur l'établi de menuisier, un peu de biais, et il boit son lait pendant que Marie observe le métier et le caresse de la main.

"Tu le bénis, Maman ?" demande Jésus en souriant.

"Non, je le caresse parce c'est Toi qui l'as fait. La bénédiction, tu la lui as donnée en le faisant. Tu as eu une bonne idée. Il servira à Sintica. Elle est très adroite pour le tissage. Et il lui servira pour approcher des femmes et des jeunes filles. Qu'as-tu fait d'autre car je vois des copeaux d'olivier, me semble-t-il près du tour ?"

"J'ai fait des choses utiles pour Jean. Tu vois ? Un étui pour les styles et une petite table pour écrire. Et puis ces pupitres pour y renfermer ses livres. Je n'aurais pas pu faire cela si Simon de Jonas n'avait pas pensé à un petit char. Mais maintenant, nous pourrons charger aussi ces objets... et eux sentiront que je les ai aimés aussi dans ces petites choses..."

"Tu souffres de les éloigner, n'est-ce pas ?"

"Je souffre... Pour Moi et pour eux. J'ai attendu jusqu'à présent pour leur parler... et c'est déjà beaucoup que Simon ne soit pas arrivé avec Porphyrée... C'est le moment de parler... Une souffrance qui m'est restée sur le cœur tous ces jours et qui a rendues tristes même les lumières des nombreuses lampes... Une souffrance que maintenant je dois donner aux autres... Ah ! Maman, j'aurais voulu l'avoir pour Moi seul !..."
"Mon bon Fils !" Marie Lui caresse la main pour le consoler. Un silence, puis Jésus recommence à parler : "Jean est-il levé ?"

"Oui. Je l'ai entendu tousser. Peut-être est-il à la cuisine pour boire du lait. Pauvre Jean !..." Une larme coule sur les joues de Marie.

Jésus se lève : "J'y vais... Je dois aller le lui dire. Avec Sintica, ce sera plus facile... Mais pour lui... Maman, va trouver Margziam, et éveille-le, et priez pendant que je parle à cet homme... C'est comme si je devais fouiller dans ses entrailles. Je puis le tuer ou le paralyser dans sa vie spirituelle... Quelle peine, mon Père !... J'y vais..." et il sort, réellement accablé.

Il fait les quelques pas qui de l'atelier conduisent à la pièce de Jean, qui est la même où est mort Jonas, c'est-à-dire celle de Joseph. Il rencontre Sintica qui rentre avec un fagot qu'elle a pris dans le four et qui le salue, sans rien savoir. Il répond absorbé au salut de la grecque, et puis il reste immobile à regarder un parterre de lys qui à peine entrouvrent leurs boutons. Mais il n'est pas dit qu'il les voie... Puis il se décide. Il se retourne et frappe à la porte de Jean qui se présente et dont le visage s'éclaire tout entier en voyant que Jésus vient le trouver.

"Puis-je entrer un peu chez toi ?" lui demande Jésus.

"Oh ! Maître ! Mais toujours ! J'étais en train d'écrire ce que tu disais hier soir sur la prudence et l'obéissance. Et même il est bien que tu le regardes, car il me semble n'avoir pas bien retenu ce que tu as dit sur la prudence."

Jésus est entré dans la petite pièce, déjà bien rangée, dans laquelle on a ajouté une petite table pour la commodité du vieux maître.

Jésus se penche sur le parchemin et il lit. "Très bien. Tu as bien répété."

"Voilà, vois-tu. Il me semblait m'être mal expliqué dans cette phrase. Tu dis toujours qu'il ne faut pas avoir de soucis pour le lendemain et pour son propre corps. Maintenant dire que la prudence, même pour les choses qui se rapportent au lendemain, c'est une vertu, cela me paraissait une erreur qui venait de moi, naturellement."

"Non. Tu ne t'es pas trompé. C'est bien ce que j'ai dit. Différent est le souci exagéré et apeuré de l'égoïste et le soin prudent du juste. C'est un péché que l'avarice pour le lendemain dont peut-être nous ne jouirons jamais, mais ce n'est pas un péché que la parcimonie pour se garantir le pain, et le garantir pour ses parents, en période de disette. C'est un péché que le soin égoïste de son propre corps, en exigeant que ceux qui sont autour de nous s'en préoccupent, en s'épargnant tout travail et tout sacrifice de peur que la chair n'en souffre, mais ce n'est pas un péché de la préserver de maladies inutiles qu'on attrape par imprudence et qui sont une charge pour là famille et une perte de travail fructueux pour nous. Dieu a donné la vie. C'est un don qui vient de Lui. Nous devons en user saintement sans imprudence comme sans égoïsme. Vois-tu ? Parfois la prudence conseille des actions qui, pour des sots, peuvent paraître lâcheté ou inconstance, alors qu'elles ne sont que simple prudence, conséquences de faits nouveaux qui se sont présentés. Par exemple : si je t'envoyais maintenant justement au milieu de gens qui pourraient te nuire... les parents de ta femme par exemple, ou les gardiens des mines où tu as travaillé, ferai-je bien ou mal ?"

"Moi... je ne voudrais pas te juger, mais je dirais qu'il serait mieux de m'envoyer ailleurs où il n'y a pas de danger que mon peu de vertu soit mis à trop dure épreuve."
"Voilà ! Tu jugerais avec sagesse et prudence. C'est pour cela que je ne t'enverrais jamais en Bithynie ou en Mysie [1] où tu as déjà été ni non plus à Cintium bien que toi, spirituellement, aies désiré d'y aller. Ton esprit pourrait s'y trouver accablé par de nombreuses duretés humaines et pourrait revenir en arrière. La prudence, donc, enseigne à ne pas t'envoyer là où tu serais inutile alors que je pourrais t'envoyer ailleurs avec profit pour Moi et pour les âmes du prochain et la tienne. N'est-ce pas ?"
Jean, ignorant comme il l'est de ce que le destin lui réserve, ne saisit pas les allusions de Jésus à une possibilité de mission en dehors de la Palestine. Jésus étudie son visage et le voit calme, bienheureux de l'écouter, prêt à répondre : "Sûrement, Maître, je serais plus utile ailleurs. Moi-même quand, il y a quelques jours, j'ai dit : "Je voudrais aller parmi les gentils pour donner le bon exemple où j'ai donné le mauvais exemple" je me le suis reproché en disant : "Parmi les gentils, oui, parce que tu n'as pas les préventions des autres d'Israël. Mais à Cintium, non, ni non plus sur les monts désolés où tu as vécu comme un galérien et un loup, aux mines de plomb et aux carrières de marbres précieux. Tu n'y pourrais y aller même par soif de sacrifice absolu. Ton cœur serait bouleversé par des souvenirs cruels, et si tu venais à être reconnu, même s'ils ne se jetaient pas sur toi, ils diraient : 'Tais-toi, assassin. Nous ne pouvons pas t'écouter' et il serait inutile alors d'y aller".

Voilà ce que je me suis dit. Et c'est une pensée juste."

"Tu vois donc que tu possèdes aussi la prudence. Moi aussi, je la possède. C'est pour cela que je t'ai épargné les fatigues de l'apostolat comme les autres l'exercent et je t'ai amené ici dans le repos et la paix."

"Oh ! oui ! Quelle paix ! Si je vivais cent ans ici, elle serait toujours la même. C'est une paix surnaturelle. Et si je partais, je l'amènerais avec moi, même dans l'autre vie je l'emmènerais... Les souvenirs pourront encore me troubler le cœur, et les offenses me faire souffrir, car je suis homme. Mais je ne serais plus capable de haïr car, ici, la haine a été stérilisée pour toujours, jusque dans ses rejetons les plus lointains. Je n'ai même plus d'antipathie pour la femme, moi qui la regardais comme l'animal le plus immonde et le plus méprisable de la terre. Ta Mère est hors de cause. Elle, je l'ai vénérée dès que je l'ai vue, car je l'ai vue différente de toutes les femmes. Elle est le parfum de la femme, mais de la femme sainte. Qui n'aime pas le parfum des fleurs les plus pures ? Mais aussi les autres femmes, les disciples bonnes, affectueuses, patientes sous leur fardeau de chagrin, comme Marie de Cléophas et Élise, généreuses comme Marie de Magdala, si absolue dans son changement de vie; suaves et pures comme Marthe et Jeanne; dignes, intelligentes, toute pensée et toute rectitude comme Sintica, m'ont réconcilié avec la femme. Sintica, je te l'avoue, est celle que je préfère. Son affinité d'esprit me la rend chère, et son affinité de condition : elle esclave, moi galérien, me permettent d'avoir pour elle la confiance que la différence des autres m'interdit
Elle est un repos pour moi, Sintica. Je ne saurais te dire avec précision ce quelle est pour moi et comment je la vois. Moi, qui suis vieux par rapport à elle, je la vois comme une fille, la fille sage et studieuse que j'avais désiré avoir...

Moi, malade qu'elle soigne avec tant d'affection, moi, homme triste et solitaire qui ai pleuré et regretté ma mère pendant toute ma vie, et cherché la femme-mère dans toutes les femmes sans la trouver, voilà que je vois en elle la réalité du rêve que j'avais songé, et sur ma tête lasse et mon âme qui va à la rencontre de la mort, je sens descendre la rosée d'une affection maternelle… Tu vois qu'en sentant en Sintica une âme de fille et de mère, je sens en elle la perfection de la femme et, à cause d'elle, je pardonne tout le mal qui m'est venu de la femme. Si, par un hasard impossible, cette malheureuse qui fut ma femme, et que j'ai tuée, ressuscitait, je sens que je lui pardonnerais car maintenant j'ai compris l'âme féminine, facilement affectueuse, ardente quand elle se donne... que ce soit au mal ou au bien."

"Il me plaît beaucoup que tu aies trouvé tout cela en Sintica. Elle sera pour toi une bonne compagne pour le reste de ta vie et vous ferez ensemble tant de bien. Aussi, je te l'associerai..."

Jésus scrute Jean de nouveau. Mais il n'y a aucun signe que soit réveillée l'attention du disciple qui pourtant n'est pas superficiel. Quelle miséricorde divine lui voile jusqu'au moment décisif la sentence ? Je ne sais. Je sais que Jean sourit en disant : "Nous chercherons à te servir avec le meilleur de nous-mêmes."

"Oui. Et je suis certain que vous le ferez sans discuter le travail et le lieu que je vous donnerai, même si ce n'est pas celui que vous désirez..."

Jean a un premier pressentiment de ce qui l'attend. Il change de visage et de couleur. Il devient sérieux et il pâlit. Son œil unique fixe maintenant, attentif et scrutateur, le visage de Jésus qui continue : "Te souviens-tu, Jean, qu'un jour pour calmer tes doutes sur le pardon de Dieu, je t'ai dit : "Pour te faire comprendre la Miséricorde, je t'emploierai à des œuvres spéciales de miséricorde et, pour toi, j'aurai les paraboles de la miséricorde" ?"

"Oui. Et ce fut vrai. Tu m'as persuadé et m'as accordé justement de faire des œuvres de miséricorde et je dirais les plus délicates comme les aumônes, et l'instruction d'un enfant, d'un philistin et d'une grecque. Cela m'a dit que Dieu avait assez connu mon vrai repentir, et l'avait vu réel, pour me confier des âmes innocentes ou des âmes à convertir afin que je les forme à Lui."

Jésus embrasse Jean et l'attire contre son côté dans l'attitude qu'il a habituellement avec l'autre Jean et, pâlissant pour la douleur qu'il doit donner, il dit : "Maintenant aussi Dieu te confie une tâche délicate et sainte. Une tâche de prédilection. Toi seul, qui es généreux, qui es sans étroitesses ni préventions, qui es sage, qui surtout t'es offert à tous les renoncements et à toutes les pénitences pour expier ce reste de purgation, cette dette que tu avais encore envers Dieu, toi seul peux le faire. Tout autre s'y refuserait, et aurait raison, parce qu'il manquerait de ce qui est requis et nécessaire, Aucun de mes apôtres ne possède ce que tu as, pour aller préparer les voies du Seigneur... D'ailleurs, tu t'appelles Jean. Tu seras donc un précurseur de ma Doctrine... tu prépareras les voies à ton Maître... tu remplaceras même le Maître qui ne peut aller si loin... (Jean sursaute et cherche à se libérer du bras de Jésus pour le regarder en face, et il n'y réussit pas car l'étreinte de Jésus est douce mais autoritaire pendant que sa bouche donne le coup de grâce...) ...Ne peut aller si loin... jusqu'en Syrie... à Antioche..."

"Seigneur !" crie Jean en se libérant violemment de l'embrassement de Jésus. "Seigneur ! À Antioche ? Dis-moi que j'ai mal compris ! Dis-le-moi, par pitié !..." Il est debout... toute supplication dans son œil unique, dans son visage qui a pris la couleur de la cendre, dans ses lèvres qui tremblent, dans ses mains tremblantes tendues en avant, dans sa tête qui paraît s'incliner vers la terre comme s'il était accablé par la nouvelle.

Mais Jésus ne peut dire : "Tu as mal compris." Il ouvre les bras, se levant à son tour pour accueillir sur son cœur le vieux pédagogue et il ouvre les bras pour confirmer : "A Antioche, oui. Dans la maison de Lazare, avec Sintica. Vous partirez demain ou après demain."

La désolation de Jean est vraiment déchirante. Il se dégage à moitié de l'embrassement et, contre le visage de Jésus, avec son visage mouillé de larmes qui coulent sur ses joues amaigries, il crie : "Ah ! Tu ne me veux plus avec Toi ! En quoi t'ai-je déplu, mon Seigneur ?" et puis il se dégage et tombe sur la table, secoué par des sanglots déchirants, torturants, entrecoupés de quintes de toux, sourd à toutes les caresses de Jésus, et murmurant : "Tu me chasses, tu me chasses, je ne te verrai jamais plus..."
Jésus souffre visiblement et il prie... Puis il sort doucement et il voit sur le pas de la porte de la cuisine Marie avec Margziam, qui est effrayé par ces pleurs... En plus, il y a Sintica, surprise elle aussi. "Mère, viens ici un moment."

Marie vient tout de suite, très pâle. Ils entrent ensemble. Marie se penche sur l'homme qui pleure, comme si c'était un pauvre enfant, en disant : "Bon, bon, mon pauvre fils ! Pas ainsi ! Tu vas te faire du mal.

Jean lève son visage bouleversé et crie : "Il me renvoie !... Je vais mourir seul, au loin... Oh ! Il pouvait bien attendre quelques mois et me laisser mourir ici. Pourquoi cette punition ? En quoi ai-je péché ? T'ai-je causé des ennuis ? Pourquoi m'avoir donné cette paix pour ensuite... pour ensuite..." Il retombe sur la table, pleurant plus fort, haletant...

Jésus pose sa main sur ses épaules maigres et qui tressautent en disant : "Et peux-tu croire que, si je l'avais pu, je ne t'aurais pas gardé ici ? Oh ! Jean ! Sur la route du Seigneur il y a de terribles nécessités ! Et le premier à en souffrir, c'est Moi. Moi, qui porte ma douleur et celle de tout le monde. Regarde-moi, Jean. Regarde si mon visage est celui de quelqu'un qui te hait, qui est las de toi... Viens ici, dans mes bras, écoute comme mon cœur palpite de douleur, Écoute-moi, Jean, ne me comprends pas mal. C'est la dernière expiation que Dieu t'impose pour t'ouvrir les portes du Ciel. Écoute…" il le soulève et le tient dans ses bras. "Écoute... Maman, sors un moment... Maintenant que nous sommes seuls, écoute. Tu sais qui je suis. Crois-tu fermement que je suis le Rédempteur ?"

"Et comment ne le croirais-je pas ? C'est pour cela que je voulais rester avec Toi, toujours, jusqu'à la mort..."

"Jusqu'à la mort... Horrible sera ma mort !..."

"La mienne, dis-je. La mienne !..."

"La tienne sera tranquille, réconfortée par ma présence qui t'infusera la certitude de l'amour de Dieu, et par l'amour de Sintica, en plus que de la joie d'avoir préparé le triomphe de l'Évangile à Antioche . Mais la mienne ! Tu me verrais réduit à un amas de chair couverte de plaies, couverte de crachats, outragée, abandonnée à une foule furieuse, suspendue pour mourir à une croix comme celle d'un malfaiteur... Est-ce que toi, tu pourrais supporter cela ?"

Jean, qui à chaque détail de ce que Jésus sera dans la Passion, a gémi : "Non, non !" crie un "non" brutal et ajoute : "J'en reviendrais à haïr l'humanité... Mais moi, je serai mort, parce tu es jeune et..."

"Et je ne verrai plus qu'une Encénie." Jean le fixe terrifié...

"Je te l'ai dit en secret pour t'expliquer que l'une des raisons pour lesquelles je t'envoie au loin est celle-là. Tu ne seras pas seul à avoir ce sort. Tous ceux dont je ne veux pas qu'ils soient troublés d'une manière supérieure à leurs forces, je les éloignerais auparavant. Et cela te paraît-il un manque d'amour ?..."

"Non, mon martyr Dieu... Mais moi, pourtant, je dois te quitter... et mourir au loin."
"Au nom de la Vérité que Moi je suis, je te promets que je serai penché sur l'oreiller de ton agonie."

"Et comment si moi je suis si loin, si tu me dis que Toi si loin tu ne viens pas ? Tu le dis pour me renvoyer moins triste..."

"Jeanne de Chouza, qui se mourait aux pieds du Liban, me vit, et j'étais bien loin et elle ne me connaissait pas encore, et de là je l'ai ramenée à la pauvre vie de la terre. Crois, qu'au jour de ma mort elle regrettera d'avoir vécu !... Mais pour toi, joie de mon cœur en cette seconde année du Maître, je ferai davantage. Je viendrai te porter dans la paix, en te donnant la mission de dire à ceux qui attendent: "L'heure du Seigneur est arrivée. Comme maintenant arrive le printemps sur la terre, de même pour nous se lève le printemps du Paradis". Mais je ne viendrai pas seul alors... Je viendrai, tu me sentiras toujours... Moi, je le peux et je le ferai. Tu posséderas le Maître en toi, comme jamais tu ne m'as possédé. Car l'Amour peut se communiquer à celui qu'il aime et assez sensiblement pour toucher non seulement l'esprit, mais les sens eux-mêmes. Es-tu plus tranquille maintenant, Jean ?"

"Oui, mon Seigneur. Mais quelle douleur !"

"Tu ne te révoltes pas pourtant..."

"Me révolter ? Jamais ! Je te perdrais tout à fait. Je dis "mon" Notre Père : Que soit faite ta volonté."

"Je le savais que tu m'aurais compris..." Il le baise sur ses joues sur lesquelles coulent des larmes continuelles bien qu'apaisées.

"Me laisses-tu saluer l'enfant ? ...Cela est une autre douleur... Je l'aimais bien..." les pleurs coulent plus fort...

"Oui. Je l'appelle tout de suite... Et j'appelle aussi Sintica. Elle aussi souffrira... tu dois l'aider, toi, homme..."

"Oui, Seigneur."

Jésus sort pendant que Jean pleure et caresse les murs et les objets de la petite chambre hospitalière.

Marie et Margziam entrent ensemble.

"Oh ! Mère ! Tu as entendu ? Tu le savais ?"

"Je le savais et je m'en affligeais... Mais moi aussi je me suis séparée de Jésus... Et je suis la Mère..."

"C'est vrai !... Margziam, viens ici. Tu sais que je pars et que nous ne nous reverrons plus ?" Il veut être courageux, mais il prend l'enfant dans ses bras, s'assied sur le bord du lit, et il pleure, il pleure sur la tête brune de Margziam qui est bien prêt de l'imiter.
Jésus entre avec Sintica qui demande : "Pourquoi, Jean, tant de larmes ?"

"Il nous renvoie, tu ne le sais pas ? Tu ne le sais pas encore ? Il nous envoie à Antioche !"

"Eh bien ? N'a-t-il pas dit que là où deux sont réunis en son nom, il est au milieu d'eux ? Allons, Jean ! Toi, peut-être jusqu'à présent, tu as choisi ton sort toi-même et pour toi de subir une autre volonté, même venant de l'amour, cela t'effraies. Moi... j'ai l'habitude de subir le sort que m'impose autrui. Et quel sort !... Aussi je me soumets volontiers à ce nouveau destin. Et quoi ? Je ne me suis pas révoltée contre un esclavage despotique autrement que quand on a voulu l'exercer sur mon âme. Et je devrais maintenant me révolter contre ce doux esclavage d'amour qui ne blesse pas, mais élève notre âme et nous confère le titre et la réalité d'être ses serviteurs ? Tu as peur de demain, parce que tu souffres ? Moi, je travaillerai pour toi. Tu as peur de rester seul ? Mais moi, je ne te quitterai jamais. Sois-en certain. Je n'ai pas d'autre but dans ma vie que d'aimer Dieu et le prochain. Tu es le prochain que Dieu me confie. Pense si tu me seras cher !"

"Vous n'aurez pas besoin de travailler pour vivre, car vous êtes dans la maison de Lazare. Mais je vous conseille de vous servir des méthodes d'enseignement pour approcher le peuple : Toi, comme maître, toi, femme, par tes travaux féminins. Cela servira à l'apostolat et à donner un but à vos journées."

"Ce sera fait, Seigneur" répond avec fermeté Sintica.

Jean est toujours avec l'enfant dans ses bras et il pleure doucement. Margziam le caresse...

"Tu te souviendras de moi ?"

"Toujours, Jean, et je prierai pour toi... Même... Attends un moment..." Il sort en courant.

Sintica demande : "Comment irons-nous à Antioche ?"

"Par la mer. Tu as peur ?"

"Non, Seigneur. Tu nous envoies, du reste, et cela nous protégera."

"Vous irez avec les deux Simon, mes frères, les fils de Zébédée, André et Mathieu. D'ici jusqu'à Ptolémaïs sur un char où on mettra les coffres et un métier que j'ai fait pour toi, Sintica, et quelques objets utiles pour Jean..."

"Moi, je m'étais imaginé quelque chose en voyant les coffres et les vêtements, et j'ai préparé mon âme au détachement. C'était trop beau de vivre ici !..." un sanglot qu'elle retient, brise la voix de Sintica. Mais elle se reprend pour soutenir le courage de Jean. Elle demande d'une voix raffermie : "Quand partirons-nous ?"

"Dès l'arrivée des apôtres, peut-être demain."

"Alors, si tu permets, je vais ranger les vêtements dans les coffres. Donne-moi tes livres, Jean."

Je crois que Sintica désire être seule pour pleurer. ..Jean répond : "Prends-les... Cependant, donne-moi ce rouleau avec son ruban bleu."

Margziam rentre avec son vase de miel.

"Tiens, Jean. Tu le mangeras à ma place..."

"Mais non, mon enfant ! Pourquoi ?"

"Parce que Jésus a dit qu'une cuillerée de miel sacrifiée peut donner paix et espoir à un affligé. Tu es affligé... Moi, je te donne tout le miel, pour que tu sois tout consolé."
"Mais c'est trop de sacrifice, mon enfant."

"Oh, non ! Dans la prière de Jésus, on dit : "Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal". Ce vase était une tentation pour moi... et, il pouvait être un mal, car il pouvait me faire rompre mon vœu. Ainsi, je ne le vois plus... et c'est plus facile... et je suis certain que Dieu t'aide par ce nouveau sacrifice. Mais ne pleure plus. Ni toi non plus, Sintica..."

En effet la grecque pleure maintenant sans bruit, pendant qu'elle rassemble les livres de Jean. Et Margziam les caresse à tour de rôle, avec une grand envie de pleurer lui aussi. Mais Sintica sort, chargée de rouleaux, et Marie la suit avec le vase de miel.
Jean reste avec Jésus qui est assis à côté de lui et avec l'enfant dans les bras. Il est calme, mais accablé.

"Mets aussi ton dernier écrit dans le rouleau" conseille Jésus. "Je pense que tu veux le donner à Margziam..."

"Oui... j'en ai une copie pour moi... Voici, garçon, ce sont les paroles du Maître. Celles qui ont été dites quand tu n'étais pas là et d'autres aussi... Je voulais continuer à les copier pour toi parce que tu as la vie devant toi... et qui sait combien tu évangéliseras... Mais je ne peux plus le faire... Maintenant c'est moi qui reste sans ses paroles..." Il recommence à pleurer fortement.

Margziam est doux et viril dans sa nouvelle attitude. Il s'attache au cou de Jean et il dit : "Maintenant c'est moi qui les écrirai pour toi et je te les enverrai... N'est-ce pas Maître ? C'est possible, n'est- ce pas ?"

"Certainement que c'est possible. Et ce sera une grande charité de le faire."

"Je le ferai. Et quand je serai absent, je le ferai faire à Simon le Zélote. Il m'aime bien et t'aime bien, et il le fera pour être charitable envers nous. Ne pleure donc plus. Puis je viendrai te voir, moi... Tu n'iras certainement pas si loin..."

"Oh ! combien ! A des centaines de milles... Et bientôt je mourrai."

L'enfant est déçu et découragé. Mais il se ressaisit avec la belle sérénité de l'enfant auquel tout semble facile. "Comme tu y vas, toi, je pourrai y aller avec mon père. Et puis... nous nous écrirons. Quand on lit les pages sacrées, c'est comme si on était avec Dieu, n'est- ce pas ? Donc, quand on lit une lettre, c'est comme si on était avec celui qu'on aime et qui nous l'a écrite. Allons, viens à côté, avec moi..."

"Oui, allons-y, Jean. Sous peu vont arriver mes frères avec le Zélote. Je les ai fait appeler."

"Ils le savent ?"

"Pas encore. J'attends pour le dire que tous soient présents..."

"C'est bien, Seigneur. Allons..."

C'est un vieux bien courbé celui qui sort de la pièce de Joseph, un vieux qui semble saluer chaque plante, chaque aurore, et le bassin et la grotte, pendant qu'il se dirige vers l'atelier où Marie et Sintica rangent en silence les objets et les vêtements dans le fond des coffres. ..

Et c'est ainsi, silencieux et éplorés, que les trouvent Simon, Jude et Jacques. Ils regardent... mais ne posent pas de questions et je n'arrive pas à comprendre s'ils se rendent compte de la vérité.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#170
Tome4/178

https://i.servimg.com/u/f72/17/42/59/07/antioc10.jpg

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Antioc10
Antioche sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Jeu 28 Mai 2020, 4:09 am

Merci Maud pour ce bel et triste épisode.

C'est l'un des passages de l'Oeuvre qui m'a toujours profondément touchée. J'ai souffert de voir Jésus souffrir, et puis voir les larmes de Jean d'Endor, de Sintica, de Marziam... La première fois que j'ai lu ce passage, j'ai pleuré à mon tour, parce que je compatissais à leurs souffrances et je regrettais tellement que Judas cause tellement de douleur au groupe apostolique ! C'est malheureusement sa faute si Sintica et Jean ont dû partir pour Antioche.

Jésus a bien sûr pris la bonne décision, parce que Jean n'aurait pu voir la Passion de Jésus sans voir resurgir sa haine. De plus, ils ont préparé le terrain aux Apôtres quand ceux-ci s'en allèrent à Antioche, lors des premiers temps de l'évangélisation.

Mais ça n'empêche pas la souffrance, et on ne peut que compatir dans notre coeur face à ce qu'ils ont vécu.

En tout cas, merci pour ton assiduité à poster l'Oeuvre ^^

Fraternellement,
Anayel
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 28 Mai 2020, 5:41 am

Bonjour  @Anayel et Merci , en personne avertie, pour ton bon et gentil  commentaire éclairé et encourageant   Smile

Amicalement


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 29 Mai 2020, 1:16 am

Commencement de la troisième année.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"À Nazareth. Réconciliation. Préparatifs de départ"

Jean, Jacques, Matthieu et André sont déjà arrivés à Nazareth et, en attendant Pierre, se promènent dans le jardin de Nazareth, plaisantant avec Margziam ou bien parlant entre eux. Je ne vois personne d'autre, comme si Jésus était sorti et Marie occupée au ménage. À cause du four qui fume, je dirais qu'elle est occupée au pain.

Ils sont contents les quatre apôtres d'être dans la maison du Maître, et ils le manifestent. Margziam, par au moins trois fois, leur dit : "Ne riez pas ainsi !" Et la troisième fois, Matthieu remarque la recommandation et demande : "Pourquoi, mon garçon ? N'est-il pas juste d'être contents d'être ici ? Toi, tu as joui de cet endroit, hein ? Maintenant, c'est notre tour" et il lui donne une chiquenaude amicale. Margziam le regarde avec beaucoup de sérieux, mais il sait se taire.

Jésus rentre avec les cousins Jude et Jacques qui, avec force démonstration, saluent les compagnons dont ils ont été séparés pendant de longs jours.

Marie d'Alphée sort la tête du fournil, toute rouge et enfarinée, et elle sourit à ses fils.

En dernier revient le Zélote en disant : "J'ai tout fait, Maître. D'ici peu, Simon sera ici."

"Quel Simon ? Mon frère ou Simon de Jonas ?"

"Ton frère, Jacques. Il vient avec toute sa famille te saluer."

En effet, quelques minutes après, des coups à la porte et un bavardage annoncent l'arrivée de Simon d'Alphée qui entre le premier en tenant par la main un petit d'environ huit ans, derrière lui entre Salomé, entourée de sa nichée.

Marie d'Alphée sort du fournil et embrasse ses petits-enfants, heureuse de les voir là.

"Tu pars donc de nouveau ?" demande Simon alors que ses enfants lient amitié avec Margziam qui, me semble-t-il, ne connaît bien que le seul Alphée qui a été guéri.

"Oui, c'est le moment."

"Tu auras encore des jours de pluie !"

"Peu importe. Chaque jour nous rapproche du printemps."

"Tu vas à Capharnaüm ?"

"J'y irai certainement, mais pas tout de suite. Maintenant je vais aller à travers la Galilée et au-delà."

"Je viendrai te trouver quand je te saurai à Capharnaüm. Je t'amènerai ta Mère et la mienne."
"Je t'en serai reconnaissant. Maintenant, ne la néglige pas. Elle reste toute seule. Amène-lui les petits. Ici, ils ne se corrompent pas. Sois-en certain..."

Simon rougit violemment à cause de l'allusion que fait Jésus à son ancienne manière de voir, et du coup d’œil très significatif de sa femme qui semble lui dire : "Tu entends ? C'est pour toi."

Mais Simon détourne la conversation en disant : "Où est ta Mère ?"

"Elle est en train de faire le pain, mais elle va venir..."

Les enfants de Simon, cependant, n'attendent pas davantage, et ils s'en vont, derrière la grand-mère, dans le fournil. Et voilà qu'une fillette, à peine plus grande que le petit Alphée qui a été guéri, en sort presque aussitôt en disant : "Marie pleure. Pourquoi ? Hein ! Jésus ? Pourquoi pleure-t-elle ta Mère ?"

"Elle pleure ? Oh ! chérie ! .Je vais la trouver" dit Salomé avec empressement.

Et Jésus explique : "Elle pleure parce que je pars... Mais tu viendras lui tenir compagnie, n'est-ce pas ? Elle t'apprendra à broder et tu la réjouiras. Me le promets-tu ?"

"J'y viendrai moi aussi, maintenant que le père m'y laisse venir" dit Alphée, en mangeant une petite fouace chaude qu'on lui a donnée.

Mais si chaude que soit la fouace qu'on peut à peine tenir entre les doigts, je la crois froide en comparaison de la chaleur que produit la honte de Simon d'Alphée quand il entend les paroles de son petit garçon. Bien que ce soit une matinée d'hiver plutôt froide, avec un vent du nord qui chasse les nuages du ciel mais qui pique aussi l'épiderme, Simon est couvert d'une sueur abondante, comme en plein été...

Mais Jésus fait semblant de ne pas s'en apercevoir et les apôtres paraissent prendre un grand intérêt à ce que disent les enfants de Simon, ainsi l'incident prend fin et Simon peut se ressaisir et demander à Jésus pourquoi tous les apôtres ne sont pas là.

"Simon de Jonas va arriver. Les autres me rejoindront au bon moment. Nous avons déjà convenu."

"Tous ?"

"Tous."

"Même Judas de Kériot ?"

"Même lui..."

"Jésus, viens un moment avec moi" demande instamment le cousin Simon. Et après qu'ils se soient écartés vers le fond du jardin, Simon demande : "Mais, sais-tu bien ce qu'est Judas de Simon ?"

"C'est un homme d'Israël. Rien de plus, rien de moins."

"Oh ! Tu ne voudras pas me dire qu'il est..." il va s'échauffer et élever la voix.

Mais Jésus le calme en l'interrompant et en lui mettant la main sur l'épaule, et il lui dit : "Il est tel que le font les idées dominantes et les gens qui l'approchent. C'est pourquoi, à titre d'exemple, si ici (et il appuie fortement sur le mot) il avait trouvé toutes les âmes justes et les esprits ouverts à la vérité, il n'aurait pas eu le désir de pécher. Mais il ne les a pas trouvés. Au contraire, il a trouvé un milieu tout humain auquel il a adapté à son aise et d'une façon absolue son moi très humain qui rêve, voit, travaille pour Moi et en Moi comme roi d'Israël, au sens humain du terme, comme tu me rêves et que tu voudrais me voir et comme tu aurais envie de travailler, toi, et avec toi Joseph ton frère, et avec vous deux, Lévi, le chef de la synagogue de Nazareth, et Mattathias et Siméon et Matthias et Benjamin et Jacob et, à part trois ou quatre, vous tous de Nazareth. Et non seulement de Nazareth... Et il a de la peine à se former parce que vous tous contribuez à le déformer, Toujours davantage, C'est le plus faible de mes apôtres. Mais, pour l'instant, il n'est pas plus qu'un faible. Il a de bons mouvements, il a des volontés qui sont droites, il a de l'amour pour Moi. De l'amour dévié dans sa forme, mais toujours de l'amour. Vous ne l'aidez pas à séparer ces tendances bonnes de celles qui ne le sont pas et que forment son moi, ces dernières vous les aggravez de plus en plus en faisant pénétrer en son intérieur vos incrédulités et vos limites humaines. Mais allons à la maison, les autres nous y ont précédés..."

Simon le suit un peu mortifié. Ils sont presque sur le seuil quand il retient Jésus et Lui dit : "Mon Frère, tu es en colère contre moi ?"

"Non. Mais j'essaie de te former toi aussi comme je forme tous les autres disciples. Ne m'as-tu pas dit que tu voulais l'être ?"

"Oui, Jésus. Mais les autres fois, tu ne parlais pas ainsi, même quand tu faisais des reproches. Tu étais plus doux…"


"Et à quoi cela a-t-il servi ? Je l'ai été autrefois. Cela fait deux années que je le suis... Vous vous êtes reposés sur ma patience et ma bonté, ou bien vous avez affilé vos crocs et vos griffes. L'amour vous a servi à me nuire. N'est-ce pas vrai ? ..."

"Oui. c'est vrai. Mais alors tu ne seras plus bon ?"

"Je serai juste. Et même, en l'étant, je serai toujours Celui que vous ne méritez pas, ô vous d'Israël, qui ne voulez pas reconnaître en Moi le Messie promis."

Ils entrent dans la petite pièce qui est tellement bondée que plusieurs sont passés dans la cuisine ou l'atelier de Joseph, et ce sont les apôtres, sauf les deux fils d'Alphée restés près de leur mère et de leur belle-sœur, auxquels s'unissent maintenant Marie qui entre, tenant par la main le petit Alphée. Sur le visage de Marie on voit clairement les traces des larmes qu'elle a versées.

Elle est sur le point de répondre à Simon qui lui assure qu'il viendra chez elle tous les jours, quand, dans la ruelle tranquille, s'avance un petit char et avec un tel bruit de grelots qu'il attire par le vacarme qu'il fait l'attention des fils d'Alphée, et pendant que l'on frappe du dehors, on ouvre en même temps du dedans. Voici qu'apparaît le visage joyeux de Simon Pierre, encore assis sur le char, qui frappe avec le manche du fouet... À côté de lui, timide mais souriante, Porphyrée est assise sur des tas de caisses qui lui font comme un trône.

Margziam accourt dehors pour saluer sa mère adoptive. Les autres sortent aussi et avec eux Jésus.

"Maître, me voici. J'ai amené mon épouse, et de cette façon, parce que c'est une femme qui ne peut faire une longue route. Marie, que le Seigneur soit avec toi. Et avec toi, Marie d'Alphée." Il regarde tout le monde pendant qu'il descend de son véhicule et qu'il aide sa femme à descendre, et il adresse un salut à tout le monde.

On voudrait l'aider à décharger le char, mais lui s'y oppose énergiquement. "Plus tard, plus tard" dit-il et, sans façons, il va vers la large porte de l'atelier de Joseph et il l'ouvre toute grande en essayant d'y faire entrer le char tout chargé. Mais, naturellement, il ne peut pas passer. Pourtant la manœuvre sert à distraire les hôtes et à leur faire comprendre qu'ils sont de trop... Et en effet Simon d'Alphée prend congé avec toute sa famille...

"Oh ! Maintenant que nous sommes seuls pensons à nous..." dit Simon de Jonas en faisant reculer l'âne qui fait du vacarme comme dix, couvert comme il l'est de sonnailles, au point que Jacques de Zébédée ne peut s'empêcher de demander en riant : "Mais où l'as-tu trouvé ainsi harnaché ?"

Mais Pierre est occupé à prendre les caisses qui étaient sur le char et à les passer à Jean et à André, qui s'attendent à en sentir le poids et qui restent stupéfaits de la légèreté des caisses et qui expriment tout haut leur étonnement...

"Filez dans le jardin et ne faites pas les moineaux apeurés" ordonne Pierre en descendant à son tour avec une petite caisse réellement lourde qu'il met dans un coin de la petite pièce.

"Et maintenant, au tour de L'âne et du char. L'âne et le char ? L'âne et le char !... Cela c'est difficile !... Et pourtant il faut que tout soit dans la maison..."

"Dans le jardin, Simon" dit à mi-voix Marie. "Il y a un abri dans la haie, au fond. Il n'est pas visible parce qu'il est couvert de branches. ..Mais il y en a un. Suis le sentier le long de la maison, entre celle-ci et le jardin voisin, et je vais venir te montrer où est l'entrée... Qui vient dégager les ronces qui le couvrent ?"

"Moi. Moi." Tout le monde accourt dans le fond du jardin pendant que Pierre s'en va avec son bruyant équipage et que Marie d'Alphée ferme la porte... Et à coups de faucille on dégage la grille rustique et on ouvre l'abri où on fait entrer l'âne et le char.

"C'est bien ! Et maintenant, enlevons tout cela qui me casse les oreilles !" et Pierre se met à couper tous les liens qui tiennent les sonnailles attachées au harnachement.

"Mais pourquoi alors as-tu laissé tout cela ?" demande André.

"Pour que tout Nazareth m'entende arriver. Et j'y ai réussi... Maintenant je les enlève pour que tout Nazareth ne nous entende pas partir. C'est pour cela que j'ai mis les caisses vides... Nous partirons avec les caisses pleines, et personne, si quelqu'un nous voit, ne s'étonnera de voir une femme assise sur les caisses à côté de moi. Celui qui est loin d'ici se vante de posséder le bon sens et le sens pratique, Mais quand je veux, je l'ai moi aussi…"

"Mais pourquoi, mon frère, tout cela est-il nécessaire ?" demande André qui a donné à boire à l'âne, en l'amenant près du bûcher rustique près du four.

"Pourquoi ? Mais tu ne sais pas ? ...Maître, mais ils ne savent encore rien ?"

"Non, Simon. Je t'attendais pour parler. Venez tous dans l'atelier. Les femmes sont bien là où elles sont, et tu as bien fait d'agir ainsi, Simon de Jonas."

Ils vont dans l'atelier alors que Porphyrée avec l'enfant et les deux Marie restent dans la maison.

"J'ai voulu que vous veniez ici parce que vous devez m'aider à faire partir très loin Jean et Sintica. C'est depuis les Tabernacles que j'ai pris cette décision. Vous avez bien vu qu'il était impossible de les garder avec nous et même de les garder ici, sous peine de mettre en danger leur paix. Comme toujours, Lazare de Béthanie m'aide dans cette œuvre. Ils sont déjà prévenus. Simon Pierre le sait depuis quelques jours. Vous le savez maintenant. Cette nuit nous allons quitter Nazareth, même s'il y a de l'eau et du vent au lieu de la première lune. Nous aurions dû déjà être partis, mais je suppose que Simon a eu des difficultés pour trouver le moyen de transport..."

"Et comment ! J'allais désespérer de le trouver. Mais grâce à un grec dégoûtant de Tibériade, j'ai pu finalement l'avoir... Et ce sera commode..."

"Oui. Ce sera commode, surtout pour Jean d'Endor."

"Où est-il, on ne le voit pas ?" demande Pierre.

"Dans sa pièce avec Sintica."

"Et... comment a-t-il pris la chose ?" demande encore Pierre.

"Avec beaucoup de douleur, la femme aussi..."

"Et Toi aussi, Maître. Ton front est marqué d'une ride qui n'y était pas, et tu as l’œil sévère et triste" observe Jean.

"C'est vrai. J'ai beaucoup de douleur... Mais parlons de ce que nous devons faire. Écoutez-moi bien, car ensuite nous devrons nous quitter. Nous partirons ce soir, au milieu de la première veille. Nous partirons comme des gens qui s'enfuient... parce qu'ils sont coupables. Au contraire nous n'allons pas faire du mal, nous ne nous enfuyons pas pour avoir mal agi. Mais nous nous en allons pour empêcher d'autres de le faire à qui n'aurait pas la force de le supporter. Nous partirons donc... Nous prendrons la route de Sephoris... Et nous ferons la pause à mi-chemin, dans une maison, pour partir à l'aube. C'est une maison avec beaucoup de portiques pour les animaux. Il s'y trouve des bergers amis d'Isaac. Je les connais, ils m'abriteront sans rien demander. Puis nous devrons absolument atteindre Jiphtaël avant le soir et s'y reposer. Penses-tu que l'animal le puisse ?"

"Bien sûr ! Il me l'a fait payer ce sale grec, mais c'est une bonne bête, solide."

"C'est bien. Le matin suivant, nous irons à Ptolémaïs et nous nous séparerons. Vous, sous la conduite de Pierre qui est votre chef et auquel vous devrez obéir aveuglément, vous irez par mer jusqu'à Tyr. Là, vous trouverez un bateau en partance pour Antioche. Vous y monterez en donnant cette lettre à lire au patron du navire.

Elle est de Lazare de Théophile. Vous passerez pour ses serviteurs, envoyés sur ses terres d'Antioche, ou plutôt à ses jardins d'Antigonea. C'est ce que vous êtes pour tous. Sachez être attentifs, sérieux, prudents et silencieux. En arrivant à Antioche, allez tout de suite chez Philippe, intendant de Lazare, auquel vous donnerez cette lettre..."

"Maître, il me connaît" dit le Zélote. "Très bien."

"Mais comment me croira-t-il un serviteur ?"

"Pour Philippe, il n'est pas besoin. Il sait qu'il doit recevoir loger deux amis de Lazare et les aider en tout. C'est-ce qui est écrit. Quant à vous, vous les avez accompagnés. Rien de plus. Il vous appelle : "ses chers amis de Palestine". Et c'est ce que vous êtes tous ensemble unis dans la foi et dans l'action que vous accomplissez. Vous vous reposerez jusqu'à ce que le navire, après avoir terminé ses opérations de déchargement et de chargement, reparte pour Tyr. De Tyr, vous viendrez en barque jusqu'à Ptolémaïs et, là, vous me rejoindrez à Aczib..."

"Pourquoi ne viens-tu pas avec nous, Seigneur ?" dit Jean en soupirant.

"Parce que je reste à prier pour vous et spécialement pour ces malheureux. Je reste à prier. Ainsi commence ma troisième année de vie publique.

Elle commence par un départ bien triste, comme la première et seconde, Elle commence par une grande prière et une grande pénitence comme la première... Car celle-ci a les difficultés douloureuses de la première, et davantage encore. Alors je me préparais convertir le monde, maintenant je me prépare à une œuvre bien plus vaste et bien plus puissante. Mais, écoutez-moi bien : sachez que si la première année j'ai été l'Homme-Maître, le Sage qui appelle à la Sagesse par une humanité parfaite et la perfection de l'intelligence, et si la seconde, j'ai été le Sauveur et l'Ami, le Miséricordieux qui passe en accueillant, en pardonnant, en compatissant, en supportant, la troisième, je serai le Dieu Rédempteur Roi, le Juste. Ne vous étonnez donc pas si vous voyez en Moi des apparences nouvelles, si dans l'Agneau vous voyez briller le Fort Qu'a répondu Israël à mon invitation d'amour, à mes bras ouverts qui disaient : "Viens : j'aime et je pardonne" ? Par une fermeture une dureté de cœur toujours croissante, par le mensonge, les pièges. Eh bien, soit.

Je l'avais appelé, dans toutes ses classes, en abaissant mon front jusqu'à la poussière. Sur la Sainteté qui s'humiliait, il a craché.

Je l'avais invité à se sanctifier. Il m'a répondu en se livrant au démon.

J'ai fait mon devoir, en tout. Mon devoir, il l'a appelé "péché".

Je me suis tu. Mon silence, il l'a appelé preuve de culpabilité.

J'ai parlé. Ma parole, il l'a appelée blasphème.

Maintenant, cela suffit !

Il ne m'a pas laissé un moment de répit. Il ne m'a pas accordé une joie. Et la joie, pour Moi, c'était de voir grandir dans la vie de l'esprit ceux qui venaient de naître à la Grâce. Ils leur ont dressé des embûches, ils les ont arrachés à mon cœur en leur donnant, en même temps qu'à Moi, la douleur des pères et des enfants arrachés l'un à l'autre, pour les protéger contre un Israël mauvais.

Eux, les puissants d'Israël qui se disent "sanctificateurs" et se vantent de l'être, m'empêchent, voudraient m'empêcher, de sauver et de jouir de ceux que j'ai sauvés.

J'ai maintenant depuis des mois et des mois un Lévi publicain pour ami et à mon service, et le monde voit si Mathieu est scandale ou émulation, mais l'accusation ne tombe pas. Et elle ne tombera pas pour Marie de Lazare et tant, tant d'autres que je sauverai.

Maintenant, c'est assez !

Je m'en vais sur ma route toujours plus âpre et baignée de pleurs... Je m'en vais... Mais aucune de mes larmes ne tombera inutilement. Elles crient à mon Père... Et puis criera une humeur bien plus puissante. Moi, je m'en vais. Qui m'aime me suive et se virilise, car l'heure de la sévérité arrive. Je ne m'arrête pas. Rien ne m'arrête.

Eux aussi ne s'arrêteront pas... Mais malheur à eux ! Malheur à eux ! Malheur à ceux pour qui l'Amour devient Justice !... Le signe du Nouveau Temps sera d'une Justice sévère pour tous ceux qui sont obstinés dans leur péché contre les paroles du Seigneur et contre l'action du Verbe du Seigneur !..."

Jésus semble un archange punisseur. Je dirais qu'il flamboie contre le mur noir de fumée tant ses yeux resplendissent... Il semble que resplendisse jusqu'à sa voix, qui a les tons aigus du bronze et de l'argent quand on les frappe violemment.

Les huit apôtres sont pâles et comme recroquevillés par la crainte. Jésus les regarde avec pitié et amour. Il dit : "Je ne le dis pas pour vous, mes amis. Elles ne sont pas pour vous ces menaces. Vous êtes mes apôtres, et c'est Moi qui vous ai choisis." Sa voix est devenue douce et profonde. Il termine : "Allons dans l'autre pièce.

Faisons sentir aux deux persécutés - et je vous rappelle qu'eux croient partir pour me préparer les voies à Antioche - que nous les aimons plus que nous-mêmes. Venez..."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-001.htm
Tome 5 /01

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 30 Mai 2020, 1:05 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Le départ de Nazareth"

C'est le soir. Une nouvelle soirée d'adieux pour la petite maison de Nazareth et ses habitants. Un autre souper durant lequel la peine rend la nourriture sans attrait pour les bouches, et taciturnes les personnes. À la table est assis Jésus avec Jean et Sintica, et Pierre, Jean, Simon et Mathieu. Les autres n'ont pas pu s'y asseoir. Elle est si petite la table de Nazareth ! Tout juste faite pour une petite famille de justes où on peut tout au plus faire asseoir le pèlerin et l'affligé pour les restaurer par l'amour plus que par la nourriture ! Au maximum, ce soir-là, Margziam aurait pu s'asseoir, parce que c'est un enfant, et très mince, qui occupe peu de place...

Mais Margziam, très sérieux et silencieux, mange dans un coin, assis sur un petit banc aux pieds de Porphyrée que la Vierge a installée sur le siège du métier et qui, douce et silencieuse, mange la nourriture qu'on lui a donnée, en portant un regard de pitié sur les deux qui vont bientôt partir et qui essaient d'avaler leurs bouchées en restant la tête baissée pour cacher leurs visages brûlés par les larmes.

Les autres, c'est-à-dire les deux fils d'Alphée, André et Jacques de Zébédée, se sont installés dans la cuisine près d'une sorte de maie, mais on les voit par la porte ouverte.

Marie très Sainte et Marie d'Alphée vont et viennent en servant les uns et les autres, maternelles, angoissées, tristes. Et si Marie très Sainte caresse de son sourire, si douloureux ce soir-là, ceux qu'elle approche, Marie d'Alphée, moins réservée et plus familière, joint au sourire l'acte et la parole y ajoutant un baiser ou une caresse suivant le bénéficiaire, encourageant tel ou tel à prendre de la nourriture et présentant les mets les plus indiqués selon les besoins de chacun et en vue du voyage. Je crois que, par une pitié affectueuse pour Jean qui est épuisé et qui en ces jours d'attente est encore plus amaigri, elle se donnerait elle-même à manger tant elle s'efforce de le persuader de prendre ceci ou cela en en vantant la saveur et les propriétés salutaires. Mais malgré toutes ses... séductions, les mets restent presque intacts dans l'assiette de Jean, et Marie d'Alphée s'en afflige comme une mère qui voit son bébé repousser son sein.

"Mais tu ne peux partir ainsi, fils !" s'écrie-t-elle. Et dans son âme maternelle elle ne réfléchit pas que Jean a à peu près le même âge qu'elle et que le nom de fils ne convient guère. Mais elle ne voit en lui qu'une créature qui souffre et ainsi elle ne trouve que ce nom pour le consoler... "Voyager l'estomac vide, sur ce char cahotant dans le froid humide de la nuit, cela te fera mal. Et puis ! qui sait comment vous mangerez pendant cet horrible et long voyage !... Éternelle pitié ! En mer, pendant tant de milles ! Moi, je mourrais de peur. Et le long des côtes phéniciennes, et puis !... ce sera encore pire ! Et sûrement le patron du bateau sera un philistin ou un phénicien ou de quelque nation d'enfer... et il n'aura pas pitié... Allons donc, pendant que tu es encore près d'une mère qui t'aime bien !... Mange : rien qu'un petit morceau de cet excellent poisson. Seulement pour faire plaisir à Simon de Jonas qui l'a préparé à Bethsaïda avec tant d'amour et qui aujourd'hui m'a indiqué comment le préparer, pour toi et pour Jésus, pour bien vous restaurer. Cela ne te va pas ? ...Alors... oh ! cela tu vas le manger !" et elle court vers la cuisine et en rapporte un plat de bouillie fumante. Je ne sais pas ce que c'est... C'est certainement une sorte de farine ou bien de grains cuits dans du lait jusqu'à en devenir de la bouillie : "Regarde, cela je l'ai fait parce je me souviens qu'un jour tu m'en as parlé comme d'un doux souvenir de ta petite enfance... C'est bon et cela fait du bien. Allons, un petit peu."

Jean se laisse servir quelques cuillerées de cette bouillie dans son assiette et essaie de l'avaler, mais des larmes descendent pour mêler leur sel à la nourriture pendant qu'il baisse encore plus la tête.

Les autres font grand honneur à ce plat qui doit être pour eux un délice. Leurs visages se sont éclairés en le voyant et Margziam s'est levé... mais ensuite, il a éprouvé le besoin de demander à Marie très Sainte: "Est-ce que je peux en manger ? Il manque cinq jours pour la fin du vœu..."

"Oui, mon fils, tu peux en manger" dit Marie en le caressant. Mais l'enfant est encore hésitant et alors Marie, pour calmer les scrupules du petit disciple, interpelle son Fils : "Jésus, Margziam demande s'il peut manger de l'orge mondé... à cause du miel qui en fait un plat doux, tu sais..."

"Oui, oui, Margziam. Ce soir, je te dispense de ton sacrifice à condition que Jean mange lui aussi son orge au miel. Vois comme l'enfant le désire ? Aide-le donc à obtenir cette chose" et Jésus, qui a Jean près de Lui, lui prend la main et la lui tient pendant que Jean s'efforce, par obéissance, de finir son orge.

Marie d'Alphée est plus contente maintenant, et elle revient l'assaut avec un beau plat de poires cuites au four, toutes fumantes. Elle rentre du jardin avec son plateau et elle dit : "Il pleut. Cela commence. Quel malheur !"

"Mais non ! Cela vaut mieux, au contraire ! Ainsi il n'y aura personne sur les routes. Quand on part, les salutations font toujours mal... Il vaut mieux filer avec le vent dans les voiles et sans trouver des bas-fonds ou des écueils qui imposent des arrêts et une marche lente. Et les curieux sont justement des bas-fonds et de écueils..." dit Pierre qui voit en tout événement les voiles et la navigation.

"Merci, Marie. Mais je ne mange rien d'autre" dit Jean en cherchant à repousser les fruits.

"Ah ! cela, non ! C'est Marie qui les a cuites. Veux-tu mépriser la nourriture qu'elle a préparée ? Regarde comme elle les a bien préparées ! Avec leurs épices dans le petit trou... et leur beurre à la base... Ce doit être un dessert de roi, un sirop. Elle s'est rougie elle aussi au feu du four pour les dorer à point. Et elles sont bonnes pour la gorge, pour la toux... Elles réchauffent et guérissent. Marie, dis-lui, toi, comme elles réussissaient bien à mon Alphée quand il était malade. Mais il les voulait faites par toi. Hé ! oui c'est que tes mains sont saintes et donnent la santé !... Bénis sont les mets que tu prépares !... Il était plus tranquille, mon Alphée après avoir mangé ces poires... sa respiration était plus douce... Mon pauvre mari !..." et Marie saisit l'occasion de ce souvenir pour pouvoir finalement pleurer et sortir pour pleurer. Je fais peut-être une supposition méchante, mais je crois que sans la pitié qu'elle a pour les deux qui vont partir, le "pauvre Alphée" n'aurait pas eu une seule larme de son épouse, ce soir-là... Marie d'Alphée était toute éplorée pour Jean et Sintica, et pour Jésus, Jacques et Jude qui s'en allaient, tellement qu'elle a ouvert une issue à ses larmes pour ne pas étouffer.

Marie lui succède alors, en mettant sa main sur l'épaule de Sintica qui est en face de Jésus, entre Simon et Mathieu. "Allons, mangez. Voulez-vous donc partir en me laissant aussi l'angoisse que vous êtes partis presque à jeun ?"

"Moi, j'ai mangé, Mère" dit Sintica en levant son visage fatigué et marqué par les pleurs qu'elle a versés depuis plusieurs jours. Et puis elle incline son visage sur l'épaule où se trouve la main de Marie, en frottant sa joue sur la petite main pour en être caressée. Marie caresse avec l'autre main ses cheveux et attire à elle la tête de Sintica qui maintenant appuie son visage sur son sein.

"Mange, Jean, cela te fera réellement du bien. Tu as besoin de ne pas te refroidir. Toi, Simon de Jonas, tu veilleras à lui donner le lait chaud avec le miel tous les soirs ou, au moins, de l'eau très chaude et miellée. Souviens-le-toi."

"Je pourvoirai moi aussi, Mère. Sois tranquille" dit Sintica.

"En effet, j'en suis sûre. Mais tu feras cela lorsque tu seras installée à Antioche. Pour le moment y pensera Simon de Jonas. Et rappelle-toi, Simon, de lui donner beaucoup d'huile d'olive. C'est pour cela que je t'ai donné ce flacon. Attention à ne pas le casser. Et si tu vois que sa respiration est plus difficile, fais comme je t'ai dit avec l'autre vase de baume. Prends ce qu'il faut pour oindre la poitrine, les épaules et les reins, et réchauffe-le jusqu'à pouvoir le toucher sans te brûler, et puis masse-le et couvre-le tout de suite avec ces bandes de laine que je t'ai données. Je l'ai préparé exprès. Et toi, Sintica, souviens-toi de sa composition, pour en refaire. Tu pourras toujours trouver des lys, et du camphre et des dictames, de la résine et des œillets avec des lauriers et de l'armoise et le reste. J'ai entendu dire que Lazare a là-bas, à Antigonea, des jardins d'essences."

"Et splendides" dit le Zélote qui les a vus. Et il ajoute : "Moi, je ne conseille rien, mais je dis que pour Jean cet endroit devrait lui être salutaire aussi bien pour l'esprit que pour la chair, plus qu'Antioche. Il est abrité des vents, l'air est léger, qui vient des bois de résineux situés sur les pentes d'une petite colline qui protège des vents de la mer mais qui cependant permet aux sels de mer bienfaisants de se répandre jusque-là : un endroit tranquille, silencieux, gai pourtant avec les myriades de fleurs et les oiseaux qui y vivent en paix... Enfin vous verrez vous ce qui vous convient le mieux. Sintica est si judicieuse ! Parce qu'en ces choses, il vaut mieux s'en remettre aux femmes, n'est-ce pas ?"

"En effet je confie mon Jean précisément au bon sens et au bon cœur de Sintica" dit Jésus.

"Et moi aussi" dit Jean d'Endor. "Moi... moi... moi, je n'ai plus aucune énergie... et... je ne serai jamais plus utile à rien..."

"Jean, ne dis pas cela ! Quand l'automne dépouille les arbres, il n'est pas dit qu'ils soient inertes. Au contraire, ils travaillent avec une énergie cachée à préparer le triomphe de la prochaine fructification. Pour toi, c'est la même chose. Maintenant tu es dépouillé par le vent froid de cette douleur. Mais en réalité, au plus profond de toi-même, tu travailles déjà pour les nouveaux ministères. Ta peine elle-même te poussera à l'action. Moi, j'en suis certaine. Et alors, toi tu seras, tu seras toujours celui qui m'aidera, moi, pauvre femme, qui ai encore tant à apprendre pour devenir quelque chose de Jésus."

"Oh ! que veux-tu donc que je sois désormais ?! Je n'ai plus rien faire... Je suis fini !"

"Non, ce n'est pas bien de dire cela ! Seulement celui qui meurt peut dire : "Je suis fini comme homme". Pas les autres. Tu crois que tu n'as plus rien à faire ? Il te reste encore ce que tu m'as dit un jour: accomplir le sacrifice. Et comment, sinon par la souffrance Jean, à toi, démagogue, il est prétentieux de citer les sages, mais je te rappelle Gorgias de Léontine. Lui enseignait qu'on n'expie, en cette vie ou dans l'autre, que par les douleurs et les souffrances. Et je te rappelle encore notre grand Socrate : "Désobéir à celui qui nous est supérieur, qu'il soit dieu ou homme, c'est mal et honteux". Or, si c'était juste de le faire pour obéir à une injuste sentence donnée par des hommes injustes, que sera-ce s'il s'agit d'un ordre donné par l'Homme très saint et par notre Dieu ? C'est une grande chose d'obéir, seulement parce que c'est obéir. C'est donc une très grande chose que d'obéir à un ordre saint, que moi je juge et qu'avec moi tu dois également juger, comme une grande miséricorde. Tu ne cesses de dire que ta vie arrive à son terme que tu ne sens pas encore d'avoir annulé tes dettes envers la Justice. Et pourquoi ne prends-tu pas cette grande douleur comme un moyen d'arriver à annuler ces dettes, et de le faire dans le court laps de temps qui te reste encore ? Une grande douleur pour avoir une grande paix ! Crois-moi qu'il vaut la peine de la souffrir. L'un que chose qui soit importante dans la vie, c'est d'arriver à la mort après avoir conquis la Vertu."

"Tu me redonnes du courage, Sintica... Fais-le toujours."

"Je le ferai. Je te le promets ici. Mais seconde-moi, en homme et en chrétien."

Le repas est fini. Marie ramasse les poires qui restent et les met dans un vase pour les donner à André, qui sort et revient en disant "Il pleut toujours plus. Moi, je dirais qu'il vaut mieux..."

"Oui. Attendre, c'est toujours prolonger l'agonie. Je vais tout de suite préparer la bête. Et vous aussi, venez avec les coffres et le reste. Toi aussi, Porphyrée. Vite ! Tu es si patiente que l'âne en est charmé et se laisse habiller (c'est le mot qu'il emploie) sans entêtement. Après, s'en chargera André qui te ressemble. Allons, en route !" et Pierre pousse hors de la pièce et de la cuisine tout le monde sauf Marie, Jésus, Jean d'Endor et Sintica.

"Maître ! Oh ! Maître, aide-moi ! C'est l'heure de... me sentir fendre le cœur ! Oui, elle est venue ! Oh ! pourquoi, bon Jésus, ne m'as-tu pas fait mourir ici, après avoir eu déjà le déchirement de ma condamnation et après avoir fait l'effort de l'accepter ?!" Et Jean tombe sur la poitrine de Jésus, en pleurant tout angoissé.

Marie et Sintica essaient de le calmer et Marie, bien que toujours si réservée, le détache de Jésus en l'embrassant, en l'appelant : "Fils chéri, mon fils préféré"...

Sintica, à ce moment, s'agenouille aux pieds de Jésus en disant : "Bénis-moi, consacre-moi pour que je sois fortifiée. Seigneur, Sauveur et Roi, ici, en présence de ta Mère, je jure et je promets de suivre ta doctrine et de te servir jusqu'à mon dernier soupir. Je jure et je promets de me vouer à ta doctrine et à ceux qui te suivent, par amour pour Toi, Maître et Sauveur. Je jure et je promets que ma vie n'aura pas d'autre but, et que tout ce qu'est le monde et la chair est pour moi définitivement mort, alors qu'avec l'aide de Dieu et des prières de ta Mère, j'espère vaincre le démon pour qu'il ne m'induise pas en erreur et qu'à l'heure de ton Jugement je ne sois pas condamnée. Je jure et je promets que les séductions et les menaces ne me feront pas plier et que je m'en souviendrai, à moins que Dieu n'en dispose autrement. Mais j'espère en Lui et je crois en sa Bonté, ce qui me donne la certitude qu'il ne me laissera pas à la merci de forces obscures plus fortes que les miennes. Consacre ta servante, ô Seigneur, pour qu'elle soit défendue contre les embûches de tout ennemi."

Jésus lui met les mains sur la tête, les paumes ouvertes comme font aussi les prêtres, et prie sur elle.

Marie conduit Jean auprès de Sintica et le fait agenouiller en disant : "Lui aussi, mon Fils, pour qu'il te serve dans la sainteté et la paix."

Et Jésus répète son geste sur la tête inclinée du pauvre Jean. Puis il le relève et fait lever Sintica, en mettant leurs mains dans les mains de Marie et en disant : "Et que ce soit elle, la dernière qui vous caresse ici" et il sort rapidement pour aller je ne sais où.

"Mère, adieu ! Je n'oublierai jamais ces jours" gémit Jean.

"Moi non plus, je ne t'oublierai pas, fils chéri."

"Moi aussi, Mère... Adieu. Permets-moi de t'embrasser encore. Oh ! après tant d'années je m'étais rassasiée de baisers maternels ! Maintenant, plus..." Sintica pleure dans les bras de Marie qui l'embrasse.

Jean sanglote sans retenue. Marie l'embrasse lui aussi. Maintenant, elle les a tous les deux dans ses bras, vraie Mère des chrétiens, et elle effleure de ses lèvres très pures la joue rugueuse de Jean, un baiser pudique, mais si affectueux. Et, avec le baiser restent les larmes de la Vierge sur la joue émaciée...

Pierre entre : "C'est prêt. Allons..." et il ne dit rien d'autre cause de l'émotion.

Margziam qui suit son père comme l'ombre suit le corps, s'attache au cou de Sintica et l'embrasse, il embrasse Jean et lui donne des baisers, des baisers... Mais il pleure lui aussi.

Ils sortent, Marie tenant Sintica par la main et Margziam à la main de Jean.

"Nos manteaux..." dit en pleurant Sintica, et elle va rentrer.

"Ils sont ici, ils sont ici. Vite, prenez..." dit Pierre rudement pour ne pas s'émouvoir mais, derrière les deux qui s'enveloppent da leurs manteaux, il essuie ses larmes avec le dos de la main...

Là-bas, au-delà de la haie, la lumière mouvante du char met une tache jaune dans l'air obscur... La pluie bruit dans les feuillages des oliviers, résonne sur le bassin plein d'eau... Un pigeon, éveillé par la lumière des lampes que les apôtres tiennent à l'abri des manteaux, tout bas pour éclairer les sentiers pleins de flaque d'eau, roucoule lamentablement...

Jésus est déjà près du char sur lequel on a tendu une couverture pour servir de capote.

"Allons, allons ! Il pleut beaucoup !" dit Pierre pour les faire presser. Et, pendant que Jacques de Zébédée remplace Porphyrée à la bride, lui, sans façons, soulève de terre Sintica et la pose sur le char et, avec encore plus de promptitude, il saisit Jean d'Endor et il le met dessus et il monte lui aussi, en donnant immédiatement au pauvre âne un coup de fouet si énergique que celui-ci se précipite en avant bousculant presque Jacques. Et Pierre insiste jusqu’à ce qu'ils se trouvent sur la vraie route à une bonne distance des maisons... Un dernier cri d'adieu suit ceux qui partent et qui pleurent sans se retenir...

Pierre arrête ensuite la monture hors de Nazareth, en attend Jésus et les autres qui ne tardent pas à les rejoindre en marchant rapidement sous la pluie battante.

Ils prennent une route à travers les jardins pour arriver de nouveau au nord de la ville, sans la traverser, Mais Nazareth est plongée dans la nuit et elle dort sous l'eau glacée de la nuit d'hiver... et je crois que le bruit des sabots de l'âne, peu sensible sur le terrain détrempé, en terre battue, n'est pas même perçu par des veilleurs éventuels...

La troupe avance dans le plus grand silence. Seuls les sanglots des deux disciples se font entendre, mêlés au bruit de la pluie sur le feuillage des oliviers.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm
Tome : 5/02

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Jésus en compagnie de Sa Mère


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 31 Mai 2020, 1:03 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Vers Jiphtaël"

Il doit avoir plu toute la nuit. Mais, avec l'aube, s'est levé un vent sec qui a repoussé les nuages vers le sud, au-delà des collines de Nazareth. Aussi un timide soleil d'hiver ose paraître et, par son rayonnement, il allume un diamant sur chaque feuille d'olivier. Mais c'est un vêtement de gala que les oliviers auront vite fait de perdre parce que le vent le secoue de leurs frondaisons qui semblent pleurer des éclats de diamants qui se perdent ensuite dans les herbes couvertes de rosée ou sur la route boueuse.

Pierre, avec l'aide de Jacques et d'André, prépare le char et l'âne. Les autres ne se montrent pas encore. Mais ensuite ils sortent, l'un après l'autre, d'une cuisine peut-être, parce qu'ils disent aux trois qui sont dehors : "Maintenant allez vous restaurer." Et ces derniers s'en vont pour sortir peu après, et cette fois avec Jésus.

"J'ai remis la couverture à cause du vent" explique Pierre. "Si tu veux vraiment aller à Jiphtaël, nous allons l'avoir en face... et il sera piquant. Je ne sais pas pourquoi nous ne prenons pas la route directe pour Sicaminon, et puis celle de la côte... Elle est plus longue mais moins difficile. Tu as entendu ce que disait ce berger que j'ai fait habilement chanter ? Il a dit : "Jotapate dans les mois d'hiver est isolée. Il n'y a qu'une route pour y aller, et avec les agneaux on n'y va pas... On ne doit rien avoir sur les épaules car il y a des passages où l'on avance plutôt avec les mains qu'avec les pieds, et les agneaux ne peuvent pas nager... Il y a deux cours d'eau souvent en crue et la route elle-même est un torrent qui coule sur un fond de roches. Moi, j'y vais après les Tabernacles et en plein printemps, et j'y fais de bonnes ventes parce qu'alors il s'approvisionnent pour des mois". Voilà ce qu'il a dit... Et nous. avec cet équipage... (et il donne un coup de pied à la roue du char). et avec ce bourricot... Hum !..."

"Le chemin direct de Sephoris a Sicaminon était meilleur. Mais il est très fréquenté... Rappelle-toi qu'il est bien de ne pas laisser de traces de Jean..."

"Le Maître a raison. Nous pourrions trouver aussi Isaac avec de disciples... Et puis à Sicaminon !..." dit le Zélote.

"Et alors... allons-y..."

"Je vais appeler ces deux..." dit André.

Et pendant qu'il le fait, Jésus prend congé d'une vieille et d'un enfant qui sortent d'un bercail avec des seaux de lait. Surviennent aussi des bergers barbus que Jésus remercie pour l'hospitalité de la nuit pluvieuse. Jean et Sintica sont déjà sur le char qui, conduit par Pierre, se dirige sur la route. Jésus, accompagné du Zélote et de Mathieu, suivi d'André, de Jacques, de Jean et des deux fi d'Alphée, hâte le pas pour le rejoindre.
Le vent coupe le visage et gonfle les manteaux. La couverture étendue sur les cercles du char, claque comme une voile bien que la pluie de la nuit l'ait alourdie : "Allons, qu'elle sèche vite !" murmure Pierre en la regardant. "Pourvu que ne se dessèchent pas les poumons de ce pauvre homme !... Attends, Simon de Jonas... On fait ainsi." Il arrête l'âne et enlève son manteau, monte sur le char et en enveloppe Jean soigneusement.

"Mais, pourquoi ? J'ai déjà le mien…"

"Parce que moi à tirer l'âne j'ai déjà chaud comme si j'étais dans un four. Et puis je suis habitué, moi, à rester déshabillé sur la barque, et plus que jamais déshabillé quand il y a de la tempête. Le froid m'aiguillonne et je suis plus leste. Allons, reste bien couvert Elle m'a fait tant et tant de recommandations Marie à Nazareth que si tu prends mal, je ne pourrai plus jamais paraître devant elle..."

Il descend du char et reprend la bride en activant la marche de l'âne. Mais bien vite, il doit appeler à l'aide son frère et aussi Jacques, pour aider l'âne à sortir d'un passage boueux où la roue s'est enfoncée. Et ils avancent, en poussant à tour de rôle le char pour aider l'âne qui raidit ses pattes robustes dans la boue et qui tire, pauvre bête, éclaboussant et haletant de fatigue et de gourmandise, car Pierre excite sa marche en lui montrant des bouchées pain et des trognons de pommes qu'il ne lui donne pourtant que pendant les arrêts.

"Tu es un trompeur, Simon de Jonas" dit en plaisantant Mathieu qui observe la manœuvre.

"Non. J'applique la bête à son devoir, et avec douceur. Si je n'agissais pas ainsi, il faudrait me servir du fouet. Et il me déplaît de le faire. Je ne pique pas la barque quand elle fait des caprices, et c'est du bois. Pourquoi devrais-je piquer celui-là qui est chair ? Maintenant, c'est lui ma barque... elle est dans l'eau... et comment ! Aussi je le traite comme je traite ma barque. Je ne suis pas Doras, moi ! Vous savez ? Je voulais l'appeler Doras avant de l'acheter. Mais j'ai entendu son nom, et il ma plu. Je le lui ai laissé..."

"Comment s'appelle-t-il ?" demandent-ils curieux. "Devinez !" et Pierre rit dans sa barbe.

On dit les noms les plus étranges et ceux des plus féroces pharisiens ou sadducéens et cætera. Mais Pierre hoche toujours la tête. Ils s'avouent vaincus.

"Il s'appelle Antoine. N'est-ce pas un beau nom ? Ce maudit romain ! On voit que le grec qui m'a vendu l'âne était brouillé lui aussi avec Antoine !"

Tout le monde rit, pendant que Jean d'Endor explique : "Ce sera un des collecteurs d'impôts après la mort de César. Est-il vieux ?"

"Il peut avoir soixante-dix ans... et il doit avoir fait tous les métiers... Maintenant il a une auberge à Tibériade..."

Ils sont au triple carrefour de Sephoris au croisement des routes Nazareth-Ptolémaïs, Nazareth-Sicaminon, Nazareth-Jotapate. La borne consulaire porte la triple indication : Ptolémaïs, Sicaminon, Jotapate.

"Entrons-nous à Sephoris, Maître ?"

"C'est inutile. Allons à Jiphtaël, sans nous arrêter. Nous mangerons en marchant. Il faut y être avant le soir."

Ils vont, ils vont, franchissant deux torrents en crue et ils attaquent les premières pentes d'un ensemble de collines en direction nord-sud, qui au nord forment un nœud à pic qui ensuite se prolonge vers l'est.

"Là se trouve Jiphtaël" dit Jésus.

"Je ne vois rien" dit Pierre.

"C'est au nord. De notre côté, il y a des pentes à pic et de même à l'orient et au couchant."

"De sorte qu'il faut contourner toute la montagne ?"

"Non. Il y a un chemin près de la montagne plus haute, à son pied, dans la vallée. C'est un sérieux raccourci, mais très escarpé."

"Tu y es allé ?"

"Non, mais je le sais."

Vraiment, quel chemin escarpé ! Il paraît se précipiter à la rencontre de la nuit tant la lumière est réduite au fond de cette vallée qui me fait penser aux Malebolge dantesques tant elle est effroyable et escarpée, une route vraiment taillée dans le roc, pour ainsi dire en escalier, tant elle est hérissée de dénivellements, un chemin étroit, sauvage, resserré entre un torrent rageur et une côte encore plus escarpée qui monte rapide vers le nord. C'est au point que quand ils y arrivent, ils en sont effarés...

Si la lumière augmente au fur et à mesure que l'on monte, en revanche la fatigue croît aussi. Les apôtres déchargent le char des sacs personnels, et Sintica descend aussi pour que le char soit le plus léger possible. Jean d'Endor, qui après ses quelques paroles n'avait plus ouvert la bouche que pour tousser, voudrait descendre lui aussi. Mais on ne le lui permet pas et il reste où il est pendant que tous poussent et tirent bête et véhicule, et suent à chaque changement de niveau. Mais personne ne proteste, au contraire tous essaient de se montrer satisfaits. de l'exercice pour ne pas humilier les deux pour lesquels ils le font et qui, plus d'une fois, ont exprimé des paroles de regret pour cette fatigue.

La route fait un angle droit et puis un autre détour, encore plus court, qui se termine dans une ville juchée sur une pente si rapide que, comme dit Jean de Zébédée, elle donne l'impression qu'elle va glisser dans la vallée avec ses maisons.

"Mais elle est très solide, elle ne fait qu'un avec le roc."

"Comme Ramot, alors..." dit Sintica qui s'en souvient.

"Plus encore. Ici le roc est une partie des maisons et pas seulement leur base. Cela rappelle davantage Gamala. Vous en souvenez-vous ?"

"Oui, et avec elle nous pensons aux porcs..." dit André.

"C'est justement de là que nous sommes partis pour Tarichée et le Thabor et Endor" rappelle Simon le Zélote.

"Je suis destiné à vous donner des souvenirs pénibles et de grandes fatigues..." soupire Jean d'Endor.

"Mais non ! Tu nous a donné une fidèle amitié, rien de plus, ami" dit impétueusement Jude d'Alphée; Et tous s'unissent à lui pour le confirmer plus nettement.

"Et pourtant... je n'ai pas été aimé... Personne ne me le dit... Mais je sais réfléchir, rassembler les faits dispersés en un seul tableau. Ce départ, non, il n'était pas prévu, et la décision n'a pas été spontanée..."

"Pourquoi parles-tu ainsi, Jean ?" demande doucement Jésus, affligé.
"Parce que c'est vrai. On n'a pas voulu de moi. C'est moi, pas d'autres, même pas les grands disciples, qui ai été choisi pour aller au loin."

"Et Sintica, alors ?" demande Jacques d'Alphée qui s'attriste de la clarté qui vient à la pensée de l'homme d'Endor.
"Sintica vient pour que je ne sois pas renvoyé seul... pour me cacher, par pitié, la vérité..."

"Non, Jean !..."

"Si, Maître. Et tu vois ? Je pourrais te dire le nom de celui qui me torture. Sais-tu où je le lis ? Je le lis rien qu'à regarder ces huit bons ! Il me suffit de réfléchir à l'absence des autres pour le lire ! Celui par lequel tu m'as trouvé, est aussi celui qui voudrait me faire trouver par Belzébuth. C'est lui qui m'a amené à cette heure et qui t'y a amené, Maître, car Toi aussi, tu souffres Comme moi et peut-être plus que moi, et il m'a amené à cette heure pour me faire revenir au désespoir et à la haine. Car il est mauvais, il est cruel, il est envieux et il est autre chose encore. C'est Judas de Kériot, l'âme ténébreuse parmi tes serviteurs toute lumière..."

"Ne parle pas ainsi, Jean. Il n'est pas le seul qui manque. Tous ont été absents pour les Encénies, sauf le Zélote qui n'avait pas de famille. De Kériot, et en cette saison, on n'arrive pas en quelques étapes. Il y a environ deux cent milles à parcourir[1][1] et il était juste qu'il aille chez sa mère comme Thomas. Nathanaël aussi, je l'ai épargné parce qu'il est âgé, et avec lui Philippe pour lui tenir compagnie..."

"Oui, les trois autres ne sont pas ici... Mais, ô bon Jésus, tu connais les cœurs car tu es le Saint ! Mais tu n'es pas seul à les connaître ! Même les pervers connaissent Les pervers car ils se reconnaissent en eux. Moi, j'ai été pervers, et je me suis retrouvé dans mes pires instincts en Judas. Mais je lui pardonne. Pour une seule raison je lui pardonne de m'envoyer mourir si loin : car c'est justement par lui que je suis venu à Toi. Et que Dieu Lui pardonne le reste... tout le reste."

Jésus n'ose pas démentir... Il se tait. Les apôtres se regardent entre eux alors qu'à force de bras ils poussent Le char sur le chemin glissant.

Le soir est proche quand ils arrivent à la ville où, inconnus parmi les inconnus, ils prennent leur logement dans une auberge située sur la hauteur au sud du pays. Une hauteur qui donne le vertige quand on regarde en bas, le long de son mur, tant elle est à pic et profonde.

Au fond, une rumeur et rien de plus, dans l'ombre paisible qui envahit la vallée et où rugit un torrent.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-003.htm
Tome : 5/03

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Jiphta10
Jiphtaël : le Nid d' aigle


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 01 Juin 2020, 1:15 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"L'adieu de Jésus aux deux disciples"

C'est par la même route, la seule du reste de ce pays qui paraît un nid d'aigle sur le sommet d'un pic solitaire, qu'ils repartent le lendemain, poursuivis par un temps pluvieux et froid qui gêne la marche. Même Jean d'Endor doit descendre du char, car le chemin effectué en descente est encore plus dangereux qu'à la montée, et si l'âne par lui-même ne serait pas en danger, le poids du char que la pente de la route pousse en avant, fait que la pauvre bête se trouve très mal. Et se trouvent mal aussi ses conducteurs qui doivent, aujourd'hui, non plus suer pour pousser mais plutôt pour retenir le véhicule qui pourrait s'emballer en provoquant des malheurs ou, au moins, la perte du chargement.

La route est ainsi horrible jusqu'à un tiers environ de sa longueur, le dernier vers la vallée, puis elle bifurque et une de ses branches se dirige vers l'ouest et devient plus praticable et plane. Ils s'arrêtent pour se reposer et essuyer la sueur, et Pierre récompense le bourricot qui halète en frémissant et qui secoue ses oreilles en s'ébrouant, certainement absorbé dans une méditation pro- fonde sur la douloureuse condition des ânes et sur les caprices des hommes qui choisissent certaines routes. Du moins Simon de Jonas attribue à ces considérations l'expression pensive de la bête et, pour améliorer son humeur, lui met au cou un sac rempli de féveroles et pendant que le baudet broie son dur repas avec un plaisir plein d'avidité, les hommes aussi mangent du pain et du fromage et boivent le lait dont ils ont rempli les cruches.

Le repas est fini, mais Pierre veut abreuver "son Antoine qui mérite des honneurs plus que César" dit-il, et il va avec un seau qu'il a sur le char prendre de l'eau à un torrent qui se dirige vers la mer.

« Maintenant nous pouvons marcher... Et nous marcherons même au trot, car je pense qu'au-delà de ces coteaux il n 'y a plus que la plaine... Mais nous, nous ne pouvons pas trotter. Pourtant nous irons vite. Allons, Jean et toi, femme, montez et partons. »

« Je monte, Moi aussi, Simon, et je conduis. Vous tous suivez-nous… » dit Jésus après que les deux sont montés.

« Pourquoi ? Tu te sens mal ? Tu es tellement pâle !... »

« Non, Simon. Je veux parler en particulier avec eux... » et il indique les deux qui eux aussi sont devenus tout pâles, devinant qu'est venu le moment de l'adieu.
« Ah ! Très bien. Monte donc et nous te suivrons. »

Jésus s'assoit sur la table qui sert de banc au conducteur et il dit : « Viens ici à côté de Moi, Jean. Et toi, Sintica, viens tout près... »

Jean s'assoit à la gauche du Seigneur et Sintica à ses pieds, presque sur le bord du char, tournant le dos à la route et tenant son visage levé vers Jésus. Dans cette position, assise sur les talons, détendue comme si elle était chargée d'un poids qui l'épuise, les mains abandonnées sur ses genoux et jointes à cause du tremblement qui les agite, le visage fatigué, ses yeux très beaux d'un noir violet comme embués par tant de pleurs qu'elle a versés, sous l'ombre de son manteau et de son voile qui descendent très bas, elle semble une Pietà désolée.

Et puis Jean !... Je crois que s'il avait son gibet au bout de la route, il serait moins bouleversé.

L'âne se met au pas si obéissant et bien avisé qu'il n'oblige pas Jésus à une stricte surveillance. Jésus en profite pour laisser aller les rênes et prendre la main de Jean et poser l'autre sur la tête de Sintica.

« Mes enfants, je vous remercie de toute la joie que vous m'avez donnée. Cette année a été pour Moi parsemée de fleurs de joie parce que j'ai pu cueillir vos âmes et les garder en ma présence pour me cacher les brutalités du monde, pour parfumer l'air corrompu par le péché du monde, pour verser en Moi la douceur, pour me confirmer dans l'espoir que ma mission n'est pas inutile. Margziam, toi, mon Jean, Hermastée, toi, Sintica, et Marie de Lazare, et Alexandre Misace, et d'autres encore... Les fleurs triomphales du Sauveur, que seulement les cœurs droits savent apprécier comme tels... Pourquoi hoches-tu la tête, Jean ? »

« Parce que tu es bon de me mettre parmi les cœurs droits, mais mon péché est toujours présent à ma pensée... »

« Ton péché est le fruit d'une chair excitée par deux méchants. La rectitude de ton cœur, c'est le fond de ton moi honnête, qui désire des choses honnêtes, malheureux parce qu'elles t'ont été enlevées par la mort ou par la méchanceté, mais non moins vif pour cela sous l'épaisseur d'une si grande douleur. Il a suffi que la voix du Sauveur s'infiltrât dans les profondeurs où languissait ton moi pour que tu bondisses debout, secouant tout poids, pour venir à Moi. N'est-ce pas ainsi ? Tu es donc un cœur droit. Beaucoup, beaucoup plus droit que d'autres qui n'ont pas ton péché, mais en ont de beaucoup plus graves parce que réfléchis et obstinément conservés vivants...

Vous, donc, vous mes fleurs de mon triomphe de Sauveur, soyez bénis. Dans ce monde fermé et hostile, qui abreuve d'amertume et de dégoût le Sauveur, vous avez représenté l'amour. Merci ! Dans les heures les plus pénibles que j'ai eues cette année, je vous a gardés présents à mon esprit pour en avoir consolation et soutien. Dans celles encore plus pénibles que j'aurai, je vous garderai encore plus présents à mon esprit. Jusqu'à la mort. Et vous serez avec Moi, pour l'éternité. Je vous le promets.

Je vous confie mes intérêts les plus chers, c'est-à-dire la préparation de mon Eglise en Asie mineure, là où Moi je ne puis aller parc que c'est ici, en Palestine, le terrain de ma mission, et parce que la mentalité rétrograde des grands d'Israël emploierait tous le moyens pour me nuire si j'allais ailleurs. C'est ainsi que je ferais si j'avais d'autres Jean et d'autres Sintica pour d'autres pays. De cette façon mes apôtres trouveraient le terrain labouré pour répandre la semence à l'heure qui viendra !

Soyez doux et patients, et en même temps forts, pour pénétrer et supporter. Vous trouverez des esprits obtus et railleurs. Ne vous désolez pas pour cela, Pensez ainsi : "Nous mangeons le même pain et nous buvons le même calice que notre Jésus". Vous n'êtes pas plus que votre Maître et vous ne pouvez pas prétendre avoir un meilleur sort. Voici le meilleur sort : partager ce qu'a le Maître.

Je ne vous donne qu'un ordre : celui de ne pas vous avilir, de ne pas vouloir vous donner une réponse à cet éloignement qui n'es pas un exil, comme Jean veut le penser, mais une approche du seuil de la Patrie avant tous les autres, comme des serviteurs formé comme aucun autre ne l'est. Le Ciel s'est abaissé sur vous comme un voile maternel et le Roi des Cieux vous accueille déjà sur son sein, vous protège sous ses ailes de lumière et d'amour comme les premiers-nés de la nichée sans bornes des serviteurs de Dieu, du Verbe de Dieu qui, au nom du Père et de l'Éternel Esprit, vous bénit pour cette heure et pour toujours.

Et priez pour Moi, Fils de l'Homme qui va à la rencontre de toutes ses tortures de Rédempteur. Oh ! en vérité mon Humanité va être écrasée par les plus amères expériences !... Priez pour Moi. J'aurai besoin de vos prières... Elles seront des caresses... Elles seront des aveux d'amour... Elles seront une aide pour ne pas arriver à dire : "L'Humanité n'est faite que de satans"...

Adieu, Jean ! Donnons-nous le baiser d'adieu... Ne pleure pas ainsi... Au prix de vouloir m'arracher des lambeaux de chair, je t'aurais gardé si je n'avais pas vu tout le bien qui vient de cette séparation, pour toi et pour Moi. Éternel bien...

Adieu, Sintica. Oui, baise aussi mes mains, mais pense que si la différence de sexe m'interdit de t'embrasser comme une sœur, Moi, je donne à ton âme le fraternel baiser...

Et attendez-moi, avec votre esprit. Je viendrai. Vous m'aurez près de vos fatigues et près de vos âmes. Oui, car si l'amour pour l'homme a renfermé ma Nature divine dans une chair mortelle, il n'a pas cependant pu imposer des limites à ma liberté. Et je suis libre d'aller comme Dieu auprès de ceux qui méritent d'avoir Dieu avec eux. Adieu, mes fils. Le Seigneur est avec vous... »

Jésus s'arrache à l'étreinte convulsive de Jean qui se serre à ses épaules, de Sintica qui s'est agrippée à ses genoux, et il saute vivement du char. Il fait un signe d'adieu à ses apôtres et s'éloigne en courant par le chemin déjà parcouru comme un cerf que l'on poursuit... L'âne s'est arrêté en sentant tomber tout à fait les rênes qui étaient avant sur les genoux de Jésus. Et ils s'arrêtent, étonnés, les huit apôtres, regardant le Maître qui s'éloigne toujours plus.

« Il pleurait... » murmure Jean.

« Et il était pâle comme un mort... » murmure Jacques d'Alphée.

« Il n'a pas même pris son sac... Le voilà sur le char... » observe l'autre Jacques.

« Et comment va-t-il faire maintenant ? » se demande Mathieu. Jude d'Alphée déploie toutes les ressources de sa voix puissante pour crier : « Jésus ! Jésus ! Jésus !... » L'écho des collines répond au loin: « Jésus. Jésus. Jésus !... » Mais un détour du chemin engloutit dans la verdure de ses arbres le Maître, sans même que Lui se retourne pour regarder qui l'appelle...

« Il s'en est allé... Il ne nous reste qu'à partir, nous aussi... » dit Pierre désolé en montant sur le char et en prenant les rênes pour faire avancer la bourrique.
Et le char s'éloigne, en grinçant, dans le rythme bruyant des sabots ferrés et les pleurs angoissés des deux qui, abandonnés au fond du char, gémissent :

« Nous ne le verrons plus, jamais plus jamais

*SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 5/04

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Jésus et Ses Disciples


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 02 Juin 2020, 1:11 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Douleur, prière, pénitence de Jésus"

Jésus est de nouveau au pied du massif sur lequel est construit Jiphtaël, mais pas sur la route principale (donnons lui ce nom) ou muletière, suivie auparavant par le char. Mais il est sur un sentier de chèvres, très en pente, tout en brèches, en fissures profondes qui s'appuie à la montagne, je dirais taillé dans sa paroi verticale comme si elle était griffée par un monstrueux coup d'ongle, borné par un gouffre qui descend à pic vers de nouvelles profondeurs, au fond desquelles écume un torrent rageur. Là, un faux pas veut dire une chute sans espoir, en rebondissant de buisson en buisson de ronces ou autres plantes sauvages, qui ont poussé je ne sais comment dans les fissures du rocher et qui ne se dressent pas verticalement comme d'ordinaire les plantes mais obliquement ou même suivant une direction horizontale que leur impose leur situation Un faux pas, cela veut dire se faire déchirer par tous les peignes épineux de ces plantes, ou avoir les reins brisés par le choc de troncs rigides qui se penchent sur l'abîme. Un faux pas, cela veut dire être déchiré par les pierres acérées qui dépassent des parois du précipice. Un faux pas, cela veut dire arriver sanglant et brisé dan les eaux écumeuses du torrent rageur et se noyer en restant submergé sur un lit de roches pointues, giflées par la violence du courant.

Et pourtant Jésus parcourt ce sentier, cette griffure dans le roc encore plus dangereuse par l'humidité qui monte en fumant du torrent, qui suinte de la paroi supérieure, qui dégoutte des arbres qui ont poussé sur cette paroi à pic, je dirais légèrement concave.
Il va avec lenteur et prudence, calculant ses pas sur les pierre pointues, certaines branlantes, obligé parfois de s'écraser contre la paroi tant le sentier devient étroit et, pour franchir des passages extrêmement dangereux, il doit s'agripper aux branches qui pendent de la paroi. Il contourne ainsi le côté ouest et arrive au côté sud sur lequel la montagne, après être descendue à pic du sommet devient concave plus qu'ailleurs, en donnant plus de largeur au sentier, mais en revanche en lui enlevant de la hauteur au point qu'en certains endroits Jésus doit avancer en se baissant pour ne pas se frapper la tête contre les roches.

Peut-être il a l'intention de s'arrêter là où le sentier finit brusquement comme par un éboulis. Mais, en observant, il voit que sous l'éboulis il y a une caverne, une fissure dans la montagne plutôt qu'une caverne, et il y descend à travers l'éboulement. Il y entre. Une fissure au début, mais une vaste grotte à l'intérieur comme si la montagne avait été creusée il y a bien longtemps à coups de pic, dans je ne sais quel but. On voit clairement les endroits où à la courbure naturelle de la roche s'est associée celle produite par l'homme qui, du côté opposé à la fissure d'entrée, a ouvert une sorte d'étroit couloir au fond duquel il y a une bande de lumière où on aperçoit des bois qui indiquent comment il s'y enfonce du sud à l'est en coupant l'éperon de la montagne.
Jésus s'enfile par ce couloir sombre et étroit et le parcourt jusqu'à ce qu'il arrive à l'ouverture qui se trouve au-dessus de la route faite par Lui avec les disciples et le char pour monter à Jiphtaël. Il a en face de Lui les monts qui entourent le lac de Galilée, au-delà de la vallée, et en direction nord-est resplendit le grand Hermon sous son habit de neige. Un escalier primitif est creusé dans le flanc de la montagne qui ici n'est pas verticale, ni en montée, ni en descente, et cet escalier conduit à la route muletière qui est dans la vallée et aussi au sommet où se trouve le pays de Jiphtaël.

Jésus est satisfait de son exploration. Il revient en arrière dans l'ample caverne et cherche un endroit abrité où il entasse des feuilles sèches poussées dans l'antre par les vents. Une bien misérable couchette, une épaisseur de feuilles sèches mise entre son corps et le sol nu et glacé... Il se laisse tomber dessus en restant inerte, étendu, les mains sous la tête, les yeux fixés sur la voûte rocheuse, pensif, abasourdi dirais-je, comme quelqu'un qui a supporté un effort ou une douleur supérieure à ses forces. Puis lentement des larmes, sans sanglots, commencent à descendre de ses yeux et cou- lent sur les deux côtés du visage, en se perdant dans les cheveux du côté des oreilles et en finissant certainement dans les feuilles sèches...

Il pleure ainsi, longuement, sans parler ni faire de mouvements... Puis il s'assoit, la tête entre les genoux qu'il soulève et entoure de ses mains entrelacées, il appelle de toute son âme la Mère lointaine : « Maman ! Maman ! Maman ! Mon éternelle douceur ! Oh ! Maman ! Oh ! Maman ! comme je te voudrais tout près ! Pourquoi ne t'ai-je pas toujours, seul réconfort de Dieu ? »

Seule la cavité de la grotte répond par un murmure d'écho imparfait à ses paroles, à ses sanglots, et il semble qu'elle sanglote elle aussi dans ses recoins, ses roches et dans les petites stalactites qui pendent dans un coin, celui peut-être qui est le plus exposé au travail des eaux intérieures.

Les pleurs de Jésus continuent, bien que plus calmes, comme si seulement d'avoir appelé sa Mère l'avait réconforté, et lentement ils se sont changés en monologue.
« Ils sont partis... Et pourquoi ? Et pour qui ? Pourquoi ai-je dû donner cette douleur ? Et pourquoi me la donner, puisque déjà le monde en remplit ma journée ? ... Judas ! »...

Qui sait où s'envole la pensée de Jésus qui relève sa tête de ses genoux et regarde devant Lui, les yeux dilatés et le visage tendu de quelqu'un qui est absorbé par les spectacles spirituels de l'avenir ou par de grandes méditations. Il ne pleure plus, mais il souffre visiblement. Puis il semble répondre à un interlocuteur invisible et, pour le faire, il se dresse debout.

« Je suis homme, Père. Je suis l'Homme. La vertu d'amitié, blessée et déchirée en Moi, se tord et se lamente douloureusement...

Je sais que je dois tout souffrir. Je le sais. Comme Dieu, je le sais, et comme Dieu je le veux, pour le bien du monde. Comme homme aussi je le sais, parce que mon esprit divin le communique à mon humanité. Et comme homme aussi, je le veux, pour le bien du monde. Mais quelle douleur, ô mon Père !

Cette heure est beaucoup plus pénible que celle que j'ai vécue avec ton esprit et le mien au désert... Et elle est bien plus forte la tentation présente de ne pas aimer et de ne pas supporter à mes côtés l'être visqueux et tortueux qui a pour nom Judas, la cause de la grande douleur qui m'abreuve et me sature, et qui torture les âmes auxquelles j'avais donné la paix.

Père, je le sens. Tu deviens plus sévère avec ton Fils à mesure que j'approche du terme de cette expiation que je fais mienne en faveur du Genre Humain. De plus en plus s'éloigne de Moi ta douceur, et apparaît sévère ton visage à mon esprit, qui se trouve toujours plus repoussé dans les profondeurs, là où l'Humanité, frappée par ton châtiment, gémit depuis des millénaires.

Elle m'était douce la souffrance, doux le chemin au commencement de l'existence, douce aussi quand, de fils du menuisier, je devins le Maître du monde en m'arrachant à une Mère pour Te donner Toi, Père, à l'homme tombé. Elle m'était douce encore, en comparaison de maintenant, la lutte avec l'Ennemi, dans la tentation du désert. Je l'ai affrontée avec la hardiesse d'un héros aux forces intactes... Oh ! mon Père !...
maintenant mes forces sont alourdies par l'absence d'amour et par la connaissance de trop de personnes et de trop de choses...

Satan, je le savais, s'en serait allé, et il s'en est allé, une fois la tentation finie, et les anges vinrent pour consoler ton Fils d'être homme, soumis à la tentation du Démon.
Mais maintenant elle ne cessera pas, une fois passée l'heure où l'Ami a souffert pour les amis envoyés au loin, et pour l'ami parjure qui lui nuit de près et de loin. Elle ne cessera pas. Ils ne viendront pas tes anges me consoler de cette heure et après cette heure. Mais il viendra le monde, avec toute sa haine, ses moqueries, son incompréhension. Mais il viendra, et il sera toujours plus près et plus tortueux et plus visqueux, le parjure, le traître, le vendu à Satan. Père !!... »

Ce cri est vraiment déchirant, c'est un cri d'épouvante, un appel, et l'agitation de Jésus me rappelle l'heure du Gethsémani.

« Père ! Je le sais, je le vois... Pendant que Moi ici je souffre et vais souffrir, et que je t'offre ma souffrance pour sa conversion, et pour ceux qui ont été arrachés à mes bras, et qui sont en train d'aller, le cœur transpercé, à leur destin, lui se vend pour devenir plus grand que Moi, le Fils de 1'homme !

C'est Moi, n'est-ce pas, le Fils de l'homme ? Oui. Mais je ne suis pas seul à l'être. L'Humanité, l'Ève prolifique a engendré ses fils, et si je suis l'Abel, l'Innocent, Caïn ne manque pas dans la descendance de l'Humanité. Et si je suis le Premier-Né, parce que je suis tel qu'auraient dû l'être les fils de l'homme, sans tache à tes yeux, lui, engendré dans le péché, est le premier de ce qu'ils sont devenus après avoir mordu le fruit empoisonné. Et maintenant, non content d'avoir en lui les ferments répugnants et les blasphèmes du mensonge, la contre-charité, la soif de sang, le désir cupide de l'argent, l'orgueil et la luxure, il s'insatanise, homme qui pouvait devenir ange, pour être l'homme qui devient démon... "Et Lucifer voulut être semblable à Dieu, et pour cela il fut chassé du Paradis et, changé en démon, il habita l'Enfer".

Mais, Père ! Oh ! mon Père ! Je l'aime... je l'aime encore. C'est un homme... C'est un de ceux pour lesquels je t'ai quitté... Au nom de mon humiliation, sauve-le... permets-moi de le racheter, Seigneur Très-Haut ! Cette pénitence est plus pour lui que pour les autres !

Oh ! je sais l'inconséquence de ce que je demande, Moi qui sais tout ce qu'il est !... Mais, mon Père, pour un instant, ne vois pas en Moi ton Verbe. Contemple seulement mon Humanité de Juste... et permets que Moi, pour un instant, je puisse être seulement "l'Homme" grâce à Toi, l'Homme qui ne connaît pas l'avenir, qui peut s'illusionner... l'Homme qui, ne sachant pas l'inéluctable destin, peut prier avec une espérance absolue pour t'arracher le miracle.

Un miracle ! Un miracle pour Jésus de Nazareth, pour Jésus de Marie de Nazareth, notre Éternelle Aimée ! Un miracle qui viole ce qui est marqué et l'annule ! Le salut de Judas ! Il a vécu à mes côté. Il a bu mes paroles, il a partagé la nourriture avec Moi, il a dormi sur ma poitrine... Pas Lui, que ce ne soit pas lui mon satan !...

Je ne te demande pas de n'être pas trahi... Cela doit être et sera... pour que, par ma douleur de trahi soient annulés tous les mensonges, comme par ma douleur de vendu soient expiées toutes les avarices, comme par mon déchirement de blasphémé soient réparés tous les blasphèmes, et pour celui de n'être pas cru soit donnée la foi à ceux qui sont et seront sans foi, comme par ma torture soient purifiées toutes les fautes de la chair... Mais, je t'en prie : pas lui, pas lui, Judas, mon ami, mon apôtre !

Je voudrais que personne ne trahisse... Personne... Pas même le plus éloigné dans les glaces hyperboréennes ou les feux de la zone torride... Je voudrais que le Sacrificateur ce fût Toi seul... comme les autres fois Tu l'as été en brûlant par tes feux les holocaustes... Mais puisque je dois mourir de la main de l'homme, et plus que vrai bourreau sera un bourreau l'ami traître, le putréfié qui aura en lui la puanteur de Satan, et déjà l'aspire en lui, pour être semblable à Moi en puissance... ainsi pense-t-il dans son orgueil et dans sa convoitise, puisque c'est par la main de l'homme que je dois mourir, Père, accorde-moi que ce ne soit pas celui que j'ai appelé ami et aimé comme tel, qui soit le Traître.

Multiplie, mon Père, mes tortures, mais donne-moi l'âme de Judas... Je mets cette prière sur l'autel de ma Personne victime... Père, accueille-la !...

Le Ciel est fermé et muet !... C'est donc cela l'horreur que j'aurai avec Moi jusqu'à la Mort ?

Le Ciel est muet et fermé !... Ce sera donc cela le silence et la prison dans laquelle expirera mon esprit ?

Le Ciel est fermé et muet !... Ce sera donc cela la suprême torture du Martyr ? ...

Père, que soit faite ta Volonté et non la mienne... Mais, à cause de mes peines, oh ! cela au moins ! à cause de mes peines, donne paix et illusion à l'autre martyr de Judas, à Jean d'Endor, mon Père... Lui est réellement meilleur que beaucoup. Il a parcouru un chemin que peu connaissent et connaîtront. Pour lui, tout ce qui est de la Rédemption est déjà accompli. Donne-lui donc ta paix pleine et complète, pour que Moi, je l'aie dans ma Gloire quand pour Moi aussi tout sera accompli pour t'honorer et t'obéir... Mon Père !... »

Jésus a glissé tout doucement à genoux, et maintenant il pleure, le visage contre terre, et il prie pendant que la lumière du court jour d'hiver meurt avant l'heure dans la caverne obscure, et le fracas du torrent semble prendre plus de force à mesure que l'ombre envahit la vallée...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm
Tome : 5/05

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Jésus pleure


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 03 Juin 2020, 1:01 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Le départ de Ptolémaïs pour Tyr"

La ville de Ptolémaïs semble devoir rester écrasée sous un ciel bas, de plomb, sans une échancrure d'azur, sans même une nuance dans sa noirceur. Non. Pas un nuage, un cirrus, un nimbus, qui se déplace sur la chape close du firmament, mais une seule voûte convexe et pesante comme un couvercle que l'on va abattre sur une caisse. Un couvercle énorme d'un étain crasseux, fuligineux, opaque, qui accable. Les maisons blanches de la ville semblent être en plâtre, un plâtre rêche, grossier, désolé, sous cette lumière... et la couleur verte des plantes semper virens semble embuée, triste, et livides ou spectraux les visages des personnes, et pâles les couleurs des vêtements. La ville se noie dans le sirocco accablant.

La mer répond au ciel par le même aspect de mort. Une mer infinie, immobile, déserte. Elle n'a même pas l'aspect plombé, ce serait inexact de le dire. C'est une étendue sans fin, et je dirais sans rides, d'une substance huileuse, grise comme doivent l'être des lacs de pétrole brut, ou plutôt, si c'était possible, des lacs d'argent mélangé à de la suie, à de la cendre, pour en faire une pâte qui a une splendeur particulière qui rappelle celle du quartz, et qui pourtant ne semble pas briller tant elle est morte et opaque. Cet éclat ne se remarque qu'à cause du désagrément qu'il apporte à l’œil, ébloui par ce scintillement de nacre noirâtre qui fatigue sans réjouir. Pas une vague à perte de vue.

Le regard rejoint l'horizon là où la mer morte touche le ciel mort, sans que l'on aperçoive un mouvement de l'eau; mais cependant on se rend compte que ce ne sont pas des eaux solidifiées car elles ont une houle profonde à peine sensible à la surface à cause du miroitement obscur des eaux. Elle est morte à ce point qu'à la rive les eaux sont là, immobiles comme les eaux d'un bassin, sans le moindre indice de vague ou de ressac. Et le sable est nettement humide là, à un mètre, un peu plus, indiquant ainsi qu'il n'y a pas eu de mouvement de l'eau là, à la rive, depuis de longues heures. Le calme plat.

Les navires, qui en petit nombre se trouvent dans le port, n'ont pas le moindre mouvement. Ils semblent figés dans une matière: solide tant ils sont immobiles, et les quelques morceaux d'étoffes qui sont étendus sur les ponts, vêtements ou enseignes, pendent inertes.

D'une ruelle populaire du port arrivent à la côte les apôtres avec les deux voyageurs pour Antioche. Je ne sais pas ce que sont devenus l'âne et le char. Ils ont disparu. Pierre et André portent un coffre, Jacques et Jean le second, alors que Jude d'Alphée s'est chargé sur les épaules le métier démonté, et Mathieu, Jacques d'Alphée et Simon le Zélote se sont chargés de tous les sacs y compris celui de Jésus. Sintica a dans les mains un panier de vivres. Jean d'Endor ne porte rien.

Ils vont rapidement parmi les gens qui reviennent, pour la plupart, du marché avec les provisions, ou se hâtent, s'il s'agit de matelots, vers le port pour charger ou décharger les navires ou les réparer, suivant les besoins.

Simon de Jonas avance, sûr de lui. Il doit savoir déjà où se rendre car il ne regarde pas autour de lui. Tout rouge il transporte, avec un cordage qui sert de poignée, le coffre avec l'aide d'André. Et on voit, tant pour eux que pour leurs compagnons Jacques et Jean, l'effort que leur impose le poids qu'ils portent, dans la contraction des muscles des mollets et des bras car, pour être plus libres, ils n'ont que le sous-vêtement court et sans manches, semblables en tout aux portefaix qui se hâtent des entrepôts aux navires, ou vice-versa, pour leurs opérations. Aussi ils passent absolument inaperçus.
Pierre ne va pas à la grande cale, mais par une passerelle grinçante il se rend à la cale plus petite, un petit môle arqué qui abrite un second bassin beaucoup plus petit pour les barques de pêche. Il regarde et lance un appel.

Un homme répond, en se levant d'une barque robuste suffisamment grande.

« Tu veux absolument partir? Remarque que la voile ne sert a rien aujourd'hui. Il faudra avancer à force de rames.»

« Cela servira à me réchauffer et à me donner de l'appétit.»

« Mais es-tu vraiment capable de naviguer ? »

« Ohé ! l'homme ! Je ne savais pas encore dire "maman" que déjà le père m'avait mis dans les mains la drisse et la corde des voiles. J'y ai roulé les dents de lait... »
« C'est parce que, tu sais, cette barque est tout mon bien, tu sais ?... »

« Et tu me l'as déjà dit hier... Tu ne sais pas une autre chanson ? »

« Je sais que si tu coules, je serai ruiné et... »

« Je serai ruiné moi, qui perds la peau, pas toi!»

« Mais c'est mon bien. mon pain, ma joie, et celle de l'épouse, et la dot de ma fillette, et... »

« Ouf ! Ecoute, ne m'excite pas les nerfs qui ont déjà une crampe... une crampe ! plus terrible que celle des nageurs. Je t'ai tant donné que je pourrais dire : "La barque, je l'ai achetée", je n'ai pas marchandé, voleur que tu es, je t'ai montré que je connais la rame et la voile mieux que toi, et tout était conclu. Maintenant, si la salade de poireaux que tu as mangée hier soir, et ta bouche en sent mauvais comme une sentine, t'a donné des cauchemars et des remords, à moi cela ne me regarde pas. L'affaire a été conclue avec deux témoins, un pour toi et un pour moi, et cela suffit. Saute hors d'ici, crabe poilu, et laisse-moi entrer. »

« Mais... une garantie au moins... Si tu meurs, qui me paiera le navire ? »

« Le navire ? C'est le nom que tu donnes à cette courge creuse ? Oh ! misérable et orgueilleux ! Mais je vais te tranquilliser pourvu que tu te décides : je vais te donner cent autres drachmes. Avec celles-ci et ce que tu as voulu pour la location, tu t'en fais trois autres de ces taupes... Non, ou plutôt. Pas d'argent. Tu serais capable de me traiter de fou et d'en vouloir davantage au retour. Parce qu'en ce qui est de revenir, je reviendrai sois-en certain. Sûrement pour te faire la barbe avec des claques si tu m'as donné une barque dont la carène est défectueuse. Je te donnerai l'âne et le char en gage...

Non ! Pas même cela ! Mon Antoine, je ne te le confie pas. Tu serais capable d'échanger ton métier de passeur contre celui ce cocher et de filer pendant que je suis parti. Et mon Antoine vaut dix fois ta barque. Il vaut mieux te donner de l'argent. Remarque pourtant que c'est à titre de garantie, et que tu me le rendras à mon retour.
Tu as compris ? Oui ou non ? Ohé, vous du bateau ! Qui est de Ptolémaïs ? »

D'un bateau voisin, se penchent trois visages : « Nous. »

« Venez ici... »

« Non, non, c'est inutile. Réglons l'affaire entre nous » dit le passeur.

Pierre le regarde d'un oeil scrutateur, il réfléchit, et voyant que l'autre quitte la barque et s'empresse d'y mettre le métier que Jude avait posé par terre, il murmure : « J'ai compris ! » Il crie à ceux du bateau : « Plus besoin ! Restez » et puis il sort d'une petite bourse des pièces de monnaie, les compte et les baise en disant : « Adieu, chéries ! » puis il les donne au passeur.

« Pourquoi les as-tu baisées ? » demande ce dernier étonné.

« Un... rite. Adieu, voleur ! Allons, vous ! Toi, tiens au moins la barque. Tu les compteras après. Tu y trouveras ton compte. Je ne veux pas t'avoir comme compagnon en enfer, tu sais ? Moi, je ne vole pas. Ho, hisse ! Ho, hisse ! » et il embarque le premier coffre, puis il aide les autres à arrimer le leur, et les sacs, et tout, en équilibrant le chargement et en rangeant les objets de manière à laisser libres les manœuvres et, après les objets, les personnes.

« Tu vois que je sais y faire, vampire ? Débarrasse le plancher maintenant et va à ton destin. »

Et avec André il appuie la rame contre le petit môle et s'en détache. Après avoir pris le fil du courant, il passe la barre à Mathieu, en disant : « De toutes façons, toi, pour nous plumer, tu venais nous pincer quand nous péchions, et tu sais la tenir passablement » et puis il s'assied à la proue en lui tournant le dos, sur le premier banc, avec André à côté de lui. Devant lui sont assis Jacques et Jean de Zébédée et ils rament d'un rythme régulier et puissant. La barque avance sans secousses et rapidement, malgré sa lourde charge, en frôlant les flancs des gros navires, du bord desquels descendent des paroles d'éloge pour la perfection du coup de rame.

Et puis voici le large en dehors des digues... Ptolémaïs défile devant les yeux des voyageurs, étendue comme elle l'est sur la rive et avec le port au sud de la ville.
Dans la barque, c'est le silence absolu. On n'entend que le grincement des rames dans les tolets.

Après un bon moment, Ptolémaïs est déjà dépassée, Pierre dit : « Pourtant, s'il y avait un peu de vent... Mais rien ! Pas un brin !... »

« Pourvu qu'il ne pleuve pas !... » dit Jacques de Zébédée.

« Hum ! Il en a bien envie... »

Silence et lassitude des rames pendant un long moment.

Puis André demande : « Pourquoi as-tu baisé les pièces de monnaie ? »

« Parce que, au départ, on doit se saluer. Je ne les verrai plus, et j'en suis désolé. J'aurais préféré les donner à quelque malheureux... Mais, patience ! La barque est réellement bonne, solide, et bien construite. La meilleure de Ptolémaïs. C'est pour cela que j'ai cédé aux prétentions de son maître, et aussi pour qu'on ne nous pose pas de questions sur notre destination. C'est pour cela que j'ai dit : "Pour acheter au Jardin blanc"... Hélas ! Hélas ! Il commence à pleuvoir. Couvrez-vous, vous qui le pouvez, et toi, Sintica, donne l’œuf à Jean. C'est l'heure... D'autant plus qu'avec une mer aussi calme, l'estomac se creuse... Et Jésus, qu'est-ce qu'il va faire ? Que peut-il bien faire ? Sans vêtement, sans argent ! Mais où peut-il bien être maintenant ? »

« A prier pour nous, certainement » répond Jean de Zébédée.

« C'est bien. Mais, où ? … »

Personne ne peut dire où. Et la barque louvoie, lourde, avec peine, sous un ciel de plomb, sur une mer de bitume couleur de cendre, sous une pluie fine comme la brume, ennuyeuse comme une démangeaison qui n'en finit pas. Les montagnes, qui après une zone de plaine reviennent vers la mer, se rapprochent, livides dans l'air brumeux. La mer à proximité continue de fatiguer les yeux par sa phosphorescence étrange, plus loin elle se perd dans la brume.

« Nous allons nous arrêter dans ce village pour nous reposer et pour manger » dit Pierre qui est infatigable dans la manœuvre des rames. Et tout le monde est d'accord.
On arrive au village. Quelques maisons de pêcheurs à l'abri d'un éperon de la montagne qui s'avance vers la mer.

« Ici, on ne peut débarquer. Il n'y a pas de fond... C'est bon, nous allons manger où nous sommes » bougonne Pierre.

Et, en effet, les rameurs mangent de bon appétit, mais pas les exilés. La pluie reprend et cesse alternativement. Le village est désert comme s'il n'y avait pas d'habitants, et pourtant des vols de colombes d'une maison à l'autre et des vêtements étendus sur les hauteurs, disent qu'il y a des gens. Enfin on voit sur une route un homme à peine vêtu, qui va à une petite barque tirée sur la rive.

« Hé ! 1'homme ! tu es pêcheur ? » crie Pierre en faisant un porte-voix de ses mains.
« Oui. » Le oui arrive affaibli à cause de Ja distance.

« Quel temps va-t-il faire ? »

« La mer va être agitée d'ici peu. Si tu n'es pas d'ici, je te dis d'aller tout de suite au-delà du cap. De ce côté-là l'eau est plus tranquille, surtout si tu louvoies, et tu le peux parce que la mer est profonde. Mais vas-y tout de suite... »

« Oui. Paix à toi ! »

« Paix et bonne chance à vous ! »

« Allons, alors » dit Pierre à ses compagnons. « Et que Dieu soit avec nous. »

« Il l'est sûrement. Jésus prie certainement pour nous » répond André en reprenant la rame.

Mais la houle en fait s'est déjà formée et elle repousse et attire là barque à chaque va et vient, et la pluie tombe plus drue... et un vent syncopé s'y unit pour tourmenter les pauvres navigateurs. Simon de Jonas le gratifie de toutes les épithètes les plus pittoresques, parce que c'est un mauvais vent qui ne peut servir pour la voile et qui tend à pousser la barque contre les écueils du cap désormais tout proche. La barque a du mal à naviguer dans la courbe de ce petit golfe qui est noir comme de l'encre. Ils rament, ils rament, épuisés, rouges, en sueur, serrant les dents, sans plus gaspiller le moindre brin de force en paroles. Les autres, assis en face d'eux - et je les vois de dos -se taisent muets sous la pluie ennuyeuse, Jean et Sintica au milieu, près du mât de la voile, derrière eux les fils d'Alphée, et en dernier Mathieu et Simon qui luttent pour maintenir la barre à chaque vague.

C'est une dure entreprise de doubler le cap.[1][1] Enfin, c'est fait... Et un peu de relâche est accordé aux rameurs qui doivent être épuisés. Ils s'interrogent pour savoir s'ils doivent se réfugier dans un petit village, au-delà du cap. Mais l'avis dominant est "qu'il faut obéir au Maître même contre le bon sens. Et Lui a dit qu'ils doivent arriver à Tyr dans la journée". Et ils vont...

La mer se calme à l'improviste. Ils remarquent le phénomène, et Jacques d'Alphée dit: « La récompense de l'obéissance. »

« Oui. Satan s'en est allé parce qu'il n'a pas réussi à nous faire désobéir » confirme Pierre.

« Nous arriverons à Tyr à la nuit, pourtant. Cela nous a beaucoup retardés... » dit Mathieu.

« Peu importe. Nous irons dormir, et demain nous chercherons le navire » répond Simon le Zélote.

« Mais allons-nous le trouver ? »

« Jésus l'a dit. Nous le trouverons donc » dit le Thaddée avec assurance.

« Nous pouvons lever la voile, frère » observe André. « Il y a maintenant un bon vent et nous irons plus vite. »

La voile, en effet, se gonfle, pas beaucoup mais suffisamment pour rendre moins nécessaire le travail des rameurs, et la barque glisse, comme allégée, vers Tyr dont le promontoire, ou plutôt l'isthme, apparaît blanc là-bas, au nord, dans les dernières lueurs du jour.

Et la nuit tombe, très vite. Et il paraît étrange, après la grisaille du jour, de voir pointer les étoiles avec une imprévisible clarté, et palpiter les étoiles de la Grande Ourse, alors qu'arrive sur la mer la lumière d'un clair de lune si blanc qu'il semble que l'aube pointe après le jour pénible, sans nuit...

Jean de Zébédée lève la tête vers le ciel, regarde et rit, et à l'improviste se met à chanter, activant le mouvement des rames par son chant et le rythmant par celui-ci :

« Salut, Étoile du Matin

Jasmin de la nuit,

Lune d'or de mon Ciel,

Mère sainte de Jésus.

Espérance des navigateurs,

Te rêve celui qui souffre et meurt,

Rayonne, Étoile sainte et pieuse,

Vers celui qui t'aime, ô Marie !... »

Il chante en déployant sa voix de ténor, bienheureux. « Mais que fais-tu ? Nous parlons de Jésus et toi tu parles de Marie ? » demande son frère.

« Lui est en elle et elle en Lui. Mais il y a Lui parce qu'il y a eu elle... Laisse-moi chanter... » Et il s'y donne, entraînant les autres...

Ils arrivent ainsi à Tyr, et le débarquement est facile dans le port le plus petit, celui qui est au sud de l'isthme et que veillent les lampes de nombreuses barques, et ceux qui sont là ne refusent pas leur aide à ceux qui viennent d'arriver.

Alors que Pierre reste dans la barque avec Jacques, pour veiller sur les coffres, les autres, avec un homme d'une autre barque, vont vers l'auberge pour se reposer.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm
Tome : 5/06

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Vierge13


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 04 Juin 2020, 1:16 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Le départ de Tyr dans le navire crétois"

Tyr s'éveille parmi des souffles de tramontane. La mer est un frémissement de petites vagues, une splendeur bleue-blanche, agitée sous un ciel bleu, sous des cirrus blancs en mouvement là-haut, comme l'écume ici-bas. Le soleil jouit de sa journée de serein après tant de grisaille de mauvais temps.  

"J'ai compris, dit Pierre se mettant debout dans la barque où il a dormi. Il est temps de bouger. Et "elle" (et il montre la mer qui entre agitée jusqu'au port) nous a donné l'eau lustrale... Hum ! Allons faire la deuxième partie du sacrifice... Dis, Jacques... Ne te semble-t-il pas de porter au sacrifice deux victimes ? À moi, oui."    

"À moi aussi, Simon. Et... je remercie le Maître de l'estime qu'il a pour nous. Mais... moi, je n'aurais pas voulu voir tant de souffrance. Et je n'aurais jamais pensé voir cela..."            

"Moi non plus… Mais... Tu sais ? Je dis que le Maître ne l'aurait pas fait si le Sanhédrin n'y avait fourré son nez…"          

"Il l'a dit, en effet... Mais qui a bien pu avertir le Sanhédrin ? C'est ce que je voudrais savoir..."            

"Qui ? Dieu éternel, fais que je me taise et fais que je ne pense pas ! [1] Je l'ai fait, moi, ce vœu, pour éloigner ce soupçon qui me ronge. Aide-moi, Jacques, à ne pas penser. Parle d'autre chose."          

"Mais de quoi ? Du temps ?"    

"Oui, peut-être."    

"En fait de mer, moi je ne connais rien..."      

"Je crois que nous bougerons" dit Pierre en regardant la mer.    

"Non ! Quelques vagues, mais ce n'est rien. Hier, elle était plus mauvaise. Du haut du navire elle doit être très belle, cette mer ainsi agitée. Elle plaira à Jean... Elle le fera chanter. Quel sera le navire ?"  

Il se met debout lui aussi en regardant les navires qui se trouvent de l'autre côté [2] et que l'on peut voir, avec leurs hautes superstructures, surtout quand la vague soulève le petit navire avec un mouvement de bascule. Ils regardent attentivement les divers navires, en faisant des pronostics... Le port s'anime.

Pierre consulte un batelier, ou quelqu'un du même genre, qui trafique sur le quai : "Sais-tu s'il y a dans le port, ce port-là, le navire de... attends que je lis ce nom... (et il sort un parchemin lié qu'il a à la ceinture), voilà : Nicomède Philadelphius de Philippe, crétois de Paleocastro... "        

"Oh ! le grand navigateur ! Et qui ne le connaît pas ? Je crois qu'il est connu non seulement du Golfe des Perles  aux Colonnes d'Hercule, mais jusqu'aux mers froides, où on dit que c'est la nuit pendant des mois entiers ! Comment est-ce possible que tu ne le connaisses pas, toi qui es marin ?"

"Non. Je ne le connais pas, mais bientôt je le connaîtrai car je le cherche pour notre ami Lazare de Théophile, autrefois gouverneur en Syrie."            

"Ah ! Quand je naviguais - maintenant je suis âgé - il était à Antioche... Le bon temps... Ton ami ? Et tu cherches le crétois Nicomède ? Vas-y sûr, alors. Tu vois ce navire-là, le plus haut, avec ces drapeaux au vent ? C'est le sien. Il lève l'ancre avant sexte  Il ne craint pas la mer, lui !..."      

"On ne doit pas la craindre, en effet. Ce n'est pas grand-chose" observe Jacques. Mais une brusque vague lui donne un démenti, en arrosant les deux de la tête aux pieds.          

"Hier elle était trop calme, aujourd'hui elle est trop agitée. Un peu trop folle ! Je préfère le lac..." bougonne Pierre en s'essuyant le visage.      

"Je vous conseille d'entrer dans les darses . Ils y vont tous, vous voyez ?"      

"Mais nous devons partir, nous devons prendre le navire de... de... attends : Nicomède, avec tout le reste !" dit Pierre qui n'arrive pas à se rappeler les noms étranges du crétois.        

"Vous n'allez pas charger même la barque dans le navire ?"      

"Non, cela se comprend !"        

"Alors dans les darses il y a de la place pour les gardes, et des hommes qui font la garde jusqu'au retour. Une pièce par jour jusqu'au retour, parce que je pense que vous devez revenir..."        

"Bien sûr. On va et on revient après avoir vu l'état des jardins de Lazare, voilà."        

"Ah ! vous êtes ses intendants ?"        

"Et davantage encore..."            

"Bien. Venez avec moi. Je vous montre l'endroit. Il est fait justement pour ceux qui laissent, comme vous, les barques..."        

"Attends... Voilà les autres. Dans un moment nous te rejoindrons." Et Pierre saute sur le quai et court à la rencontre de ses compagnons qui arrivent.        

"Tu as bien dormi, frère ?" demande affectueusement André.    

"Comme un enfant au berceau. On m'a même bercé et chanté la berceuse..."          

"Il me semble que l'on t'a fait aussi la toilette" dit en souriant le Thaddée.        

"Oui ! La mer est... si bonne qu'elle m'a lavé le visage pour me réveiller."        

"Elle est un peu houleuse, me semble-t-il" objecte Matthieu.      

"Oh ! si vous saviez avec qui on va ! Quelqu'un qui est connu jusque par les poissons des glaces."    

"Tu l'as déjà vu ?"            

"Non, mais m'en a parlé quelqu'un, qui m'a dit qu'il y a une place pour les barques, un dépôt... Venez décharger les coffres et allons-y car Nicodème, non, Nicomède le crétois va partir."    

"Dans le canal de Chypre, nous allons danser" dit Jean d'Endor.          

"Oui, hein !" demande Mathieu préoccupé.  

"Oui. Mais Dieu nous aidera."

Ils sont de nouveau près de la barque.          

"Voilà, homme. On sort toutes les affaires et puis on y va, puisque tu es si bon."          

"On s'aide..." dit celui de Tyr.    

"Hé ! oui ! On s'aide, on devrait s'aider. On devrait s'aimer, car c'est la Loi de Dieu..."      

"On m'a dit qu'un nouveau Prophète qui s'est levé en Israël enseigne cela. Est-ce vrai ?"        

"Si c'est vrai ! Cela et autre chose ! Et qui fait des miracles ! Allons André, hisse, hisse, plus à droite. Allons, au moment où le flot monte la barque... Hop là ! C'est fait !... Je te disais, homme : et quels miracles ! Des morts qui ressuscitent, des malades qui guérissent, des aveugles qui voient, des voleurs qui se convertissent et jusque... Tu vois ? S'il était là, il dirait à la mer : "Tiens-toi tranquille" et la mer se calmerait... Tu y arrives, Jean ! Attends, je viens. Vous, tenez fort et tout près... Allons, allons... Encore un peu... Toi, Simon : prends la poignée... Attention à la main, Jude Allons, allons... Merci, homme... Attention à ne pas tomber dans l'eau, vous d'Alphée... Allons... nous y voilà ! Louange à Dieu ! Or s'est moins fatigué à les descendre qu'à les monter... Mais j'ai les bras rompus par le travail d'hier... Je parlais donc de la mer..."    

"Mais c'est bien vrai ?"    

"Vrai? J'y étais pour le voir !"    

"Oui ? Oh !… Mais où ?"            

"Sur le lac de Génésareth. Viens en barque pour que je t'en parle pendant que l'on va au dépôt..." et il s'en va avec l'homme et Jacques, en ramant, dans le canal qui va aux darses.        

"Et Pierre dit qu'il ne sait pas y faire, observe le Zélote. Au contraire, il a l'art de faire connaître les choses simplement, et il fait plus que tous."          

"Ce qui me plaît tant en lui c'est son honnêteté" dit l'homme d'Endor.  

"Et sa constance" ajoute Mathieu.      

"Et son humilité. Regardez s'il s'enorgueillit alors qu'il sait qu'il est "le chef" ! Il se fatigue plus que tous, il se préoccupe davantage de nous que de lui..." dit Jacques d'Alphée.          

"Et il est si vertueux dans ses sentiments. Un bon frère. Rien de plus..." achève Sintica.    

"Donc c'est bien dit ? C'est ainsi que vous vous dites ?" demande après quelque temps le Zélote aux deux disciples.            

"Oui, répond Sintica. C'est mieux. Et ce n'est pas mensonge mais vérité spirituelle. C'est pour moi un frère aîné, et d'un autre lit, mais du même père. Le Père, c'est Dieu, les lits différents : Israël et la Grèce. Et Jean est mon aîné et cela se voit par l'âge et - cela ne se voit pas, mais c'est réel - parce qu'il est disciple depuis plus longtemps que moi. Voici Simon qui revient..."      

"Tout est fait. Allons..." Ils se chargent des coffres et, par l'isthme étroit, ils passent à l'autre port  L'homme de Tyr les accompagne, pratique comme il l'est, à travers les ruelles que font les tas de marchandises entassées sous de vastes hangars, jusqu'au puissant navire du crétois qui déjà est en train de faire les manœuvres du très proche départ, et il appelle les gens du bord pour qu'ils redescendent la passerelle qu'ils ont levée.  

"Impossible ! Le chargement est fait" crie le chef de la chiourme.            

"Il a une lettre à donner" dit l'homme en montrant Simon de Jonas.      

"Une lettre ? De qui ?"    

"De Lazare de Théophile, autrefois gouverneur d'Antioche."      

"Ah ! Je vais chercher le maître."        

Simon dit à l'autre Simon et à Mathieu : "À vous d'agir, maintenant. Moi, je suis trop rustre pour traiter avec un tel homme..."    

"Non. Tu es le chef, et tu sais bien faire. Nous t'aiderons, si jamais. Mais il n'en sera pas besoin."    

"Où est l'homme de la lettre ? Qu'il monte" dit un homme brun comme un égyptien, maigre, beau, svelte, sévère, d'environ quarante ans, un peu plus, qui se penche du haut du bord, et il fait redescendre la passerelle. Simon de Jonas, qui a remis son vêtement et son manteau pendant qu'il attendait la réponse, monte avec dignité. Derrière lui, le Zélote et Mathieu.  

"La paix à toi, homme" dit gravement Pierre.            

"Salut. La lettre où est-elle ?" demande le crétois.  

"La voici."  

Le crétois brise le sceau, la déroule et lit.      

"La bienvenue aux envoyés de la famille de Théophile ! Le crétois n'oublient pas celui qui était bon et gentil. Mais faites vite. Avez-vous beaucoup de bagages ?"            

"Ce que vous voyez sur le quai."        

"Et vous êtes ?"    

"Dix."          

"C'est bien. Nous ferons une place pour la femme. Vous, vous vous arrangerez au mieux. Allons, vite ! Il faut sortir et prendre le large avant que le vent ne soit trop fort, et après sexte, il en sera ainsi."          

Et il commande, par des coups de sifflets qui déchirent les oreilles, le chargement des coffres et leur mise en place. Puis les apôtres montent avec les deux disciples. On monte la passerelle, on ferme les hublots, on largue les amarres, on lève les voiles. Et le navire avance avec un fort roulis au sortir du port. Puis les voiles se tendent en claquant, tellement le vent les gonfle, et avec un tangage prononcé le navire prend le large, en fuyant rapidement ver Antioche...

Malgré le vent violent, Jean et Sintica, l'un près de l'autre, se tenant à un palan, à la poupe, regardent la côte qui s'éloigne, la terre de Palestine, et ils pleurent...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm

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Navire crêtois


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 05 Juin 2020, 1:23 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"La tempête et les miracles sur le navire"

La Méditerranée est une immense étendue d'eaux d'un bleu vert qui se heurtent furieusement sous la forme de vagues élevées, toutes crêtées d'écume. Pas de brume, aujourd'hui. Mais l'eau de mer pulvérisée par les chocs continuels des vagues entre elles, se transforme en une poussière salée, brûlante, qui pénètre jusque sous le vêtements, rougit les yeux, brûle la gorge, et semble se répandre partout comme un voile de poudre saline, aussi bien dans l'air qu'elle rend opaque comme par l'effet d'une fine brume, que sur les objets qui semblent saupoudrés d'une farine brillante : les fins cristaux salins.

Cela, cependant, là où n'arrivent pas les claques des vagues ou bien leurs rinçages énergiques qui lavent le pont d'un bord à l'autre, en se précipitant à l'intérieur, en franchissant le bordage, pour ensuite retomber à la mer avec un bruit de cascade par les ouvertures du bordage opposé.

Et le navire s'élève et s'enfonce comme un fétu à la merci de l'océan, c'est un rien en face de l'autre. Il grince et se lamente depuis la sentine jusqu'aux mâts... La mer est réellement maîtresse et le navire est pour elle un jouet...

Hormis ceux qui sont aux manœuvres, il n'y a plus personne sur le pont, et plus de marchandises. Seulement les chaloupes de sauvetage. Et les hommes de l'équipage, avec en tête Nicomède, absolument nus, entraînés par le roulis du navire, courent çà et là aux abris et aux manœuvres rendues difficiles sur le pont toujours inondé et glissant.

Les écoutilles bâchées ne permettent pas de voir ce qui se passe sous le pont. Mais je ne crois pas qu'ils soient tranquilles à l'intérieur Je n'arrive pas à comprendre où l'on est, car il n'y a que la mer tout autour et au loin une côte qui paraît très montueuse, de vraies montagnes, pas des collines. Je dirais qu'il y a déjà plus d'un jour que l'on navigue car l'on voit clairement que ce sont des heures du matin puisque le soleil, qui apparaît et disparaît sous des nuages très épais, vient encore de l'orient.

Je crois que le navire avance bien peu malgré le mouvement qui l'agite, et la mer semble devenir de plus en plus déchaînée.

Avec un bruit terrible un morceau du mât s'en va, je ne connais pas le nom de cette partie de la mâture et, en tombant, entraîné maintenant par une avalanche d'eau qui se précipite sur le pont en même temps qu'un vrai tourbillon de vent, abat un morceau du bordage.

Ceux qui sont à l'intérieur doivent avoir l'impression de naufrager... Et, pour le montrer, après un moment on voit s'entrouvrir une porte d'écoutille et se pencher la tête grisonnante de Pierre. Il regarde, se rend compte, et referme à temps pour empêcher un torrent d'eau de descendre par l'écoutille entrouverte, mais ensuite, après une pause des vagues, il rouvre et saute dehors. Il s'agrippe à des appuis, observe cet enfer qu'est la mer et, pour tout commentaire, siffle et gémit.

Nicomède le voit : "Va-t'en ! crie-t-il. Ferme cette porte. Si le navire s'alourdit, on coule à fond. C'est déjà bien si je ne dois pas jeter la cargaison à la mer... Jamais vu une pareille tempête [1] ! Va-t'en, te dis-je ! Je ne veux pas avoir de terriens dans les jambes. Ce n'est pas une place pour les jardiniers, ici, et..." Il ne peut continuer parce qu'une autre lame balaie le pont en recouvrant tout ce qui s'y trouve.

"Tu vois ?" crie-t-il à Pierre qui est inondé.

"Je vois, mais cela ne m'émeut pas. Je ne suis pas seulement capable de garder des jardins. Je suis né sur l'eau, du lac c'est vrai... Mais même le lac !... Avant d'être... cultivateur j'ai été pêcheur et je sais..."

Pierre est très calme et il sait suivre le roulis à la perfection avec ses jambes écartées et musclées. Le crétois l'observe pendant qu'i se déplace pour l'approcher.

"Tu n'as pas peur ?" lui demande-t-il.

"Pas le moins du monde !"

"Et les autres ?"

"Trois sont pêcheurs comme moi, ou plutôt l'étaient... Le autres, sauf le malade, sont forts."

"Même la femme ? ...Attention ! Attention ! Tiens-toi !"

Une autre avalanche prend possession du pont. Pierre attend qu'elle soit passée, puis il dit : "Cette douche aurait été la bienvenue cet été... Patience ! Tu me demandais ce que fait la femme ? Elle prie,.. et tu ferais bien de le faire, toi aussi. Mais où sommes-nous maintenant, exactement ? Dans le canal de Chypre ?"

"S'il pouvait en être ainsi ! Je m'accosterais à l'île en attendant que les éléments se calment. Nous sommes à peine à la hauteur de la Colonie Julia, ou Béritus, [2] si tu préfères. Et c'est maintenant que vient le pire... Ces montagnes sont celles du Liban."

"Et tu ne pourrais pas entrer là, dans ce pays ?"

"Le port n'est pas bon, et il y a des écueils dangereux [3]. Impossible ! Attention !..."

C'est un autre tourbillon, et un autre morceau de mât s'en va après avoir blessé un homme, qui n'est pas emporté seulement parce que la vague le jette contre un obstacle.

"Va dessous ! Va dessous ! Tu vois ?"

"Je vois, je vois… Mais cet homme ?…"

"S'il n'est pas mort, il reviendra à lui. Je ne puis le soigner... Tu le vois !..." En effet le crétois doit avoir l’œil à tout pour la vie de tous.

"Donne-le-moi, la femme le soignera..."

"Tout ce que tu veux, mais va-t'en !…"

Pierre se glisse jusqu'à l'homme immobile, le saisit par un pied et l'amène à lui. Il le regarde, il siffle... Il murmure : "Il a la tête ouverte comme une grenade mûre. Il faudrait le Seigneur ici... Oh ! s'il y était ! Seigneur Jésus ! Mon Maître, pourquoi nous as-tu quittés ?" Sa voix tremble de douleur...

Il charge le mourant sur ses épaules en se couvrant de sang, et revient à l'écoutille. Le crétois lui crie : "Fatigue inutile. Rien à faire. Tu le vois !..."

Mais Pierre, chargé comme il l'est, lui fait un signe comme pour dire : "Nous allons voir" et il se serre contre un mât pour résister à une nouvelle vague, puis il ouvre l'écoutille et il crie : "Jacques, Jean, ici !" et avec leur aide il descend le blessé et descend lui aussi en barrant l'écoutille.

À la lumière fumeuse des lampes suspendues ils voient que Pierre est couvert de sang : "Es-tu blessé ?" demandent-ils.

"Moi, non. C'est le sang de celui-là... Mais... priez pour que... Sintica, regarde un peu ici. Tu m'as dit une fois que tu sais soigner les blessés. Regarde cette tête, alors..."

Sintica cesse de soutenir Jean d'Endor, très souffrant, pour venir à la table sur laquelle est étendu le malheureux et elle regarde... "Mauvaise blessure ! Je l'ai vue deux fois, chez deux esclaves blessés, l'un par son maître, l'autre par un rocher à Caprarola [4]. Il faudrait de l'eau, beaucoup d'eau pour nettoyer et arrêter le sang..."

"Si tu ne veux que de l'eau !... Il n'y en a que trop ! Viens, Jacques, avec le baquet. À deux, nous ferons mieux."

Ils vont et reviennent ruisselants. Et Sintica, avec des linges trempés, lave et applique des compresses à la nuque... Mais c'est une mauvaise blessure. De la tempe à la nuque, l'os est découvert. Cependant, l'homme rouvre les yeux, des yeux vagues, et bafouille en râlant. Il est pris par la peur instinctive de la mort.

"Du calme ! Allons ! Maintenant tu vas guérir" lui dit maternellement la grecque pour le réconforter, et elle le lui dit en grec, parce que lui parle grec.

L'homme la regarde et, bien qu'étourdi, il la regarde étonné et en esquissant un sourire quand il entend parler sa langue maternelle. Il cherche la main de Sintica... l'homme qui devient un enfant quand il souffre et cherche la femme qui est toujours mère dans ce cas.

"Je vais essayer l'onguent de Marie" dit Sintica quand la blessure saigne moins.

"Mais c'est pour les douleurs" objecte Matthieu qui est pâle comme un mort, je ne sais si c'est l'effet de la mer ou à cause du sang, ou pour les deux à la fois. [5]

"Oh ! c'est Marie qui l'a fait de ses mains ! Et je l'applique en priant... Priez, vous aussi. Il ne peut faire de mal. L'huile est toujours un remède..."

Elle va au sac de Pierre, y prend un récipient, de bronze je dirais, elle l'ouvre, prend un peu d'onguent et le réchauffe à une lampe dans le couvercle même du vase. Elle l'étend sur un linge replié et l'applique sur la blessure de la tête. Puis elle le bande bien serré avec du lin qu'elle a coupé par bandes. Elle met un manteau roulé sous la tête du blessé qui paraît s'assoupir, et elle s'assoit près de lui en priant. Les autres prient aussi.

Sur le pont, c'est toujours le roulis : le navire ne cesse de se cabrer et de s'enfoncer. Après un moment l'écoutille s'ouvre et un matelot se précipite à l'intérieur.

"Qu'y a-t-il ?" demande Pierre.

"On va sombrer. Je viens prendre l'encens et les offrandes pour un sacrifice..."

"Laisse tomber ces histoires !"

"Mais Nicomède veut sacrifier à Vénus ! Nous sommes dans sa mer..." [6]

"Qui est frénétique comme elle" murmure doucement Pierre. Puis, plus fort : "Vous, venez. Allons sur le pont. Peut-être il y a quelque chose à faire... Tu as peur, toi, de rester avec le blessé et ces deux ?" Les deux sont Mathieu et Jean d'Endor que le mal de mer a rendu deux loques.

"Non, non. Allez-y" répond Sintica. Alors qu'ils sortent sur le pont ils rencontrent le crétois qui essaie d'allumer l'encens, et qui les aborde furieux pour les renvoyer à l'intérieur en criant : "Mais vous ne voyez pas que sans un miracle on va faire naufrage ? La première fois ! La première fois depuis que je navigue !"

"Fais attention il va dire maintenant que c'est de nous que vient le maléfice !" murmure Jude d'Alphée.

Et, en effet, l'homme crie plus fort : "Maudits israélites, qu'avez- vous sur vous ? Sales hébreux, vous m'avez apporté le maléfice ! Hors d'ici ! Que maintenant je sacrifie à Vénus naissante..."

"Non, pas du tout. C'est nous qui allons sacrifier..."

"Hors d'ici ! Vous êtes des païens, vous êtes des démons, vous êtes..."

"Écoute-le ! Je te jure que si tu nous laisses faire tu verras le prodige."

"Non ! Hors d'ici !" et il allume l'encens pour le jeter dans la mer, comme il peut, avec des liquides qu'il a d'abord offerts et goûtés et des poudres que je ne connais pas. Mais les vagues éteignent l'encens et, au lieu de se calmer, la mer devient plus furieuse, en balayant tout l'attirail du rite et pour un peu, Nicomède lui- même...

"C'est une belle réponse que te donne ta déesse ! Maintenant, à nous. Nous aussi, nous en avons Une qui est plus pure que celle-ci faite d'écume, et puis... Chante, Jean, comme hier et nous t'appuierons, et nous allons voir un peu !"

"Oui, voyons un peu ! Mais si cela empire, je vous jette à la mer comme victimes propitiatoires."

"C'est bien. Vas-y, Jean !" Et Jean entonne son chant, aidé par tous les autres, même par Pierre qui d'ordinaire ne chante jamais, parce qu'il détonne. Le crétois, les bras croisés et, un sourire moitié fâché, moitié ironique sur le visage, les regarde. Puis, après le chant, ils prient les bras ouverts. Ce doit être le Pater noster, mais dit en langue hébraïque, et je ne comprends rien. Puis ils chantent plus fort. Et ils alternent ainsi, sans peur, sans s'interrompre, malgré les vagues qui les giflent. Ils ne se tiennent même plus aux poteaux, et pourtant ils sont pleins d'assurance comme s'ils ne faisaient qu'un avec le plancher du pont. Et les flots réellement perdent de leur violence, tout doucement. Ils ne s'arrêtent pas tout à fait, comme le vent ne tombe pas tout à fait. Mais ce n'est plus la furie d'avant et les flots n'atteignent plus le pont.

Le visage du crétois est un poème de stupeur... Pierre le regarde du coin de l’œil et ne cesse pas de prier. Jean sourit et chante plus fort... Les autres l'aident en dominant toujours plus nettement le fracas alors que la mer s'apaise en prenant un mouvement normal et le vent un souffle proportionné. "Et maintenant, qu'en dis-tu ?.."

"Mais qu'est-ce que vous avez dit ? Quelle formule est-elle ?"

"Celle du Dieu Vrai et de sa sainte Servante. Dresse donc les voiles et ajuste-les, ici... Mais n'est-ce pas une île ?"

"Oui. C'est Chypre...Et la mer est encore plus tranquille dans son canal... Étrange ! Mais cette étoile que vous adorez, qui est-ce ? Toujours Vénus, non ?"

"On dit : que vous vénérez. On n'adore que Dieu. Ce n'est pas Vénus. C'est Marie, Marie de Nazareth, Marie israélite, la Mère de Jésus, Messie d'Israël."

"Et cette autre chose, qu'est-ce que c'était ? Ce n'était pas de l'hébreu ..."

"Non, c'était notre dialecte de notre lac, de notre patrie. Mais on ne peut le dire à toi, païen. C'est un discours fait à Jéhovah et seuls les croyants peuvent le connaître. Adieu, Nicomède. Et ne regrette pas ce qui est allé au fond. Un... sortilège de moins pour te porter malheur. Adieu, hé ? Es-tu de sel ?"

"Non... Mais... Excusez-moi... Je vous ai d'abord insultés !"

"Oh ! Cela ne fait rien ! C'est un effet du... du culte de Vénus. Garçons, allons voir les autres..." et riant joyeusement Pierre se dirige vers l'écoutille.

Le crétois les suit : "Écoutez ! Et l'homme ? Mort ?"

"Mais non ! Peut-être nous allons te le rendre tout de suite en bonne santé... C'est une autre plaisanterie de nos... maléfices..."

"Oh ! excusez-moi, excusez-moi ! Mais dites, où peut-on les apprendre, pour en avoir de l'aide ? Moi, je paierais bien pour cela..."

"Adieu, Nicomède ! C'est une longue affaire et... qui n'est pas permise. Qu'on ne donne pas les choses sacrées aux païens ! Adieu Porte-toi bien, ami ! Porte-toi bien !"

Et Pierre, suivi de tous, descend sous le pont, en riant pendant que rit aussi la mer apaisée sous un mistral modéré qui favorise la navigation pendant que le soleil descend, et que vers l'orient se dessine un premier quartier qui tend vers la pleine lune...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 06 Juin 2020, 1:37 am

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 12 Maria_28

"Arrivée et débarquement à Séleucie"

C'est sous un merveilleux crépuscule que la ville de Séleucie se dessine comme un amas blanc au bord des eaux bleues de la mer qui est tranquille et riante, toute une fantaisie de petites vagues sous le ciel qui fond son cobalt sans nuages avec la pourpre du crépuscule. Le navire, toutes voiles dehors, se dirige rapidement vers la ville lointaine, et semble être incendié de feux joyeux pour la fête de l'arrivée prochaine tant il est revêtu des splendeurs du soleil couchant.

Sur le pont, parmi les marins, qui ne sont plus affairés et inquiets, se trouvent les passagers qui voient s'approcher le but.

Et assis près de Jean d'Endor, encore plus amaigri qu'à son départ, se trouve le marin blessé. Il a encore la tête entourée par une bande légère, et il est d'une pâleur d'ivoire à cause du sang qu'il a perdu. Mais pourtant il est souriant, et il parle avec ses sauveurs et ses compagnons qui, en passant, se félicitent avec lui de le revoir sur le pont. Le crétois le remarque aussi et il quitte un moment son poste, en le confiant au chef de la chiourme, pour venir saluer "son excellent Démété" revenu sur le pont pour la première fois depuis sa blessure. "Et merci à vous tous" dit-il aux apôtres. "Je ne croyais pas qu'il pût vivre encore, blessé comme il l'était par la lourde poutre et le fer qui la rendait encore plus pesante. Vraiment, Démété, ils t'ont redonné la vie car tu étais déjà mort une première et une deuxième fois. La première fois en te laissant tomber sur la marchandise du pont où, à cause du sang que tu perdais et des vagues qui t'auraient jeté à la mer, tu aurais péri en descendant au royaume de Neptune au milieu des Néréides et des Tritons. Et la seconde fois pour t'avoir guéri avec ce merveilleux onguent. Fais-moi donc voir la blessure ?"

L'homme défait la bande et montre la cicatrice bien refermée, lisse, qui ressemble à une marque rouge de la tempe à la nuque, à la limite des cheveux qui paraissent coupés, peut-être par Sintica, pour les empêcher d'entrer dans la blessure. Nicomède effleure légèrement cette marque : "L'os lui-même est soudé ! Tu es aimé par Vénus marine ! Et elle ne voulait t'avoir qu'à la surface de la mer et sur les rivages de la Grèce. Qu'Eros te soit donc propice, maintenant que nous descendons à terre, et qu'il t'aide à perdre le souvenir du malheur et la terreur de Thanatos qui t'étreignait déjà."
Le visage de Pierre est un panorama d'impressions quand il entend toutes ces allusions mythologiques. Appuyé à un mât, les mains derrière le dos, il ne parle pas, mais tout parle en lui pour appliquer une épithète salée au païen Nicomède et à son paganisme, et pour marquer son mépris pour tout ce qui est gentil.
Les autres aussi ne sont pas moins dédaigneux... Jude d'Alphée a le visage fermé de ses plus mauvais moments, son frère tourne sur lui-même en s'intéressant beaucoup à la mer. Jacques de Zébédée et André sont disposés à plaquer tout le monde et à descendre prendre les sacs et le métier. Mathieu joue avec sa ceinture et le Zélote l'imite en s'occupant de ses sandales trop grandes comme si c'était une chose nouvelle et Jean de Zébédée s'hypnotise à regarder la mer.

Si manifeste est le mépris et l'ennui des huit - et ne l'est pas moins le mutisme des deux disciples assis près du blessé - que le crétois s'en aperçoit et s'en excuse : "C'est notre religion, savez vous ? Comme vous croyez à la vôtre, nous tous et moi nous croyons à la nôtre..."

Personne ne répond et le crétois juge opportun de laisser en paix ses dieux et de descendre de l'Olympe sur la terre, ou plutôt sur la mer, sur son navire, en invitant les apôtres à venir à la proue pour bien voir la ville qui approche. "Voilà, voyez-vous ? Vous n'êtes jamais venus ici ?"

"Moi, une fois, mais par voie de terre" dit le Zélote d'un ton sérieux et tranchant.
"Ah ! bien ! Mais alors tu sais au moins que le vrai port d'Antioche c'est Séleucie, sur la mer, à l'embouchure de l'Oronte, qui se prête gracieusement à accueillir les navires, et par des temps d'eaux profondes peut être remonté par des barques légères jusqu'à Antioche. La ville que vous voyez, la plus grande, c'est Séleucie. L'autre vers le midi, n'est pas une ville, mais les ruines d'un endroit dévasté. Elles trompent, mais c'est un pays mort. Cette chaîne est le Pierios qui fait donner à la ville de Séleucie le nom de Pieria. Ce pic plus vers l'intérieur, au-delà de la plaine, c'est le mont Casio qui domine comme un géant la plaine d'Antioche ; l'autre chaîne au nord, est celle de l'Aman. Oh ! vous verrez à Séleucie et à Antioche quels travaux ont fait les romains ! Ils ne pouvaient rien faire de plus grand. Un port qui est un des meilleurs avec trois bassins et des canaux et des jetées et des digues. Il n'y en a pas autant en Palestine. Mais la Syrie est meilleure que d'autres provinces de l'Empire..."

Ses paroles tombent dans un silence glacial. Même Sintica qui étant grecque, est moins susceptible que les autres, serre les lèvres et son visage prend plus que jamais le relief d'un visage de médaille ou de bas-relief : un visage de déesse, dédaigneuse de contacts terrestres.

Le crétois s'en aperçoit et il s'excuse : "Que voulez-vous ! Au fond je gagne ma vie avec les romains !..."

La réponse de Sintica est tranchante comme un coup de sabre "Et l'or émousse le fil à l'épée de l'honneur national et de la liberté", et elle le dit sur un tel ton et dans un latin si pur que l'autre en reste pétrifié...

Puis il ose demander : "Mais n'es-tu pas grecque ?"

"Je suis grecque. Mais, toi, tu aimes les romains. Je te parle dans la langue de tes maîtres, pas dans la mienne, celle de la Patrie martyre."

Le crétois est confus et les apôtres éprouvent un muet enthousiasme pour la leçon qu'elle donne au panégyriste de Rome. Celui-ci pense bien détourner la conversation en demandant par quel moyen ils iront de Séleucie à Antioche.

"Avec nos jambes, homme" répond Pierre.

"Mais c'est le soir. Il fera nuit quand vous débarquerez..."

"Il y aura où dormir."

"Oh ! certainement. Mais vous pourriez dormir aussi ici jusqu'à demain."

Jude Thaddée, qui a déjà vu apporter tout ce qu'il faut pour un sacrifice aux dieux, qui sera peut-être fait à l'arrivée au port, dit : "Pas besoin. Nous te sommes reconnaissants de ta bonté, mais nous préférons descendre. N'est-ce pas, Simon ?"

"Oui, oui. Nous aussi nous devons faire nos prières et... ou toi et tes dieux, ou bien nous et notre Dieu."

"Faites comme vous croyez. Il me plaisait de faire une chose agréable au fils de Théophile."

"Et nous aussi au Fils de Dieu, en te persuadant qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Mais tu es un rocher inébranlable. Comme tu vois, nous sommes pareils. Mais qui sait si un jour, on ne se reverra pas, en te retrouvant moins entêté..." dit le Zélote.

Nicomède fait un geste comme pour dire : "Qui sait quand ?" Un geste d'indifférence ironique devant l'invitation de reconnaître le Dieu vrai et d'abandonner le faux. Puis il reprend son poste de pilote car désormais le port est tout proche.

"Descendons prendre les coffres. Débrouillons-nous tout seuls. J'ai hâte de quitter cet infect païen" dit Pierre. Et ils descendent tous, sauf Sintica et Jean.

Eux, les deux exilés, sont près l'un de l'autre et ils regardent les digues qui approchent toujours plus.

"Sintica, un autre pas vers l'inconnu, un autre arrachement au doux passé, une autre agonie, Sintica... Je n'en peux plus..."

Sintica lui prend la main. Elle est très pâle, affligée. Mais elle est toujours la femme forte qui sait donner de la force : "Oui, Jean, un autre arrachement, une autre agonie. Mais ne dis pas : un autre pas vers l'inconnu... Ce n'est pas juste. Nous connaissons notre mission ici. Jésus l'a dite. Nous n'allons donc pas vers l'inconnu mais, au contraire, nous nous fondons de plus en plus avec ce que nous connaissons, avec la Volonté de Dieu. Il n'est pas juste non plus de dire : "un autre arrachement". Nous nous unissons à sa volonté L'arrachement sépare. Nous, nous nous unissons. Il n'y a donc pas d'arrachement. Nous nous séparons uniquement de tous les plaisirs sensibles de notre amour pour Lui, notre Maître, en gardant les délices suprasensibles, en portant l'amour et le devoir à un niveau ultra-terrestre. En es-tu persuadé qu'il en est ainsi ? Oui ? Et alors, tu ne dois pas dire non plus : "une autre agonie". L'agonie annonce une mort prochaine mais nous, en rejoignant le plan spirituel pour en faire notre demeure, notre atmosphère et notre nourriture, nous ne mourrons pas, mais "nous vivons" car ce qui est spirituel est éternel. Par conséquent nous montons vers une vie plus vivante qui anticipe la grande Vie des Cieux. Donc, allons ! Oublie d'être l'homme-Jean, et souviens-toi que tu es le destiné au Ciel. Raisonne, pense, agis et espère seulement comme étant un citoyen de cette Patrie immortelle..."

Les autres reviennent avec leurs charges, juste au moment de l'entrée majestueuse du navire dans le port de Séleucie.

"Et maintenant filons au plus tôt vers la première auberge que nous verrons. Il y en a certainement tout près, et demain... en barque ou en char nous irons vers notre destination."

Au milieu des coups de sifflets stridents de commandement du navire aborde et on descend la passerelle.

Nicomède s'approche des partants. "Adieu, homme. Et merci" dit Pierre au nom de tous.

"Adieu, hébreux. Et merci aussi de ma part. En suivant cette rue vous trouverez tout de suite un logement. Adieu."

Les apôtres descendent du navire, lui s'éloigne vers son autel et pendant que Pierre et les autres, chargés comme des porteurs, vont se reposer, le païen commence son rite inutile...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/index.htm
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Séleucie sur la carte


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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