21 septembre 1921
L'immense chagrin que Jésus éprouve parce que ses
enfants refusent ses bienfaits. Les révolutions entre les partis
et contre l'Église. Jésus devant Caïphe: chaque peine et chaque
bonté forment une journée lumineuse.
Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus vint
vers moi et me dit:
«Ma fille, dans quel état lamentable les créatures m'ont mis! Je suis
comme un père très riche qui aime profondément ses enfants. Alors
qu'il veut que ses enfants s'habillent, ceux-ci, extrêmement ingrats,
refusent tout habillement et veulent rester nus. Le père leur donne
à manger, mais ils veulent continuer de jeûner. S'ils mangent, ils ne
mangent que des aliments impropres et vils. Le père leur offre des
richesses et veut les garder près de lui, leur donnant sa propre maison,
mais ses enfants ne veulent rien accepter. Ils se contentent d'errer, sans
domicile et dépourvus de tout. Pauvre père, combien de peine et de larmes
il verse! Il serait plus heureux s'il n'avait rien à donner, plutôt que de
disposer de tant de richesses et de ne pas savoir quoi en faire pendant qu'il
voit ses enfants périr. C'est pour lui une peine plus grande que toute autre.
Je suis comme ce père: je veux donner, mais il n'y a personne pour recevoir.
Ainsi, les créatures me font verser des larmes amères et me causent une peine
continuelle. Sais-tu qui sèche mes larmes et change ma peine en joie? C'est celui
qui veut toujours rester avec moi, qui reçoit mes richesses avec amour et
confiance filiale, qui mange à ma table et s'habille de mes propres vêtements. À
celui-là je donne sans mesure. Il est mon confident et je le laisse reposer sur ma
poitrine. Ma fille, s'il ne se forme pas de partis, de véritables révolutions ne
peuvent survenir, spécialement contre l'Église. Mais plusieurs membres de ce parti,
qui se dit catholique, sont de véritables loups déguisés en agneaux. Ils vont causer
de grands torts à mon Église. Plusieurs croient que la religion sera défendue par ce
parti; ce sera plutôt complètement l'opposé. Les ennemis en profiteront pour invectiver davantage la religion. Plus tard, alors que je me replongeais dans la méditation, j'en
étais à l'heure où mon bien-aimé Jésus était sorti de prison et amené de nouveau devant Caïphe. »
J'essayais de l'accompagner dans ce mystère. Jésus me dit:
«Ma fille, quand j'ai été présenté à Caïphe, c'était le plein jour.
Mon amour pour les créatures était si grand que, durant ce dernier jour de ma vie,
j'ai paru devant le grand prêtre complètement défiguré et blessé pour y recevoir la condamnation à mort. Quelle peine cette condamnation m'a causée! J'ai converti ces souffrances en un plein jour éternel dont j'ai inondé chaque créature afin qu'elle
puisse y trouver la lumière nécessaire à son salut. J'ai mis à la disposition de chacune
ma condamnation à mort afin qu'elle puisse y trouver la vie. Ainsi, toutes mes peines
et tout le bien que j'ai fait se sont transformés en pleine lumière du jour pour le salut
de mes créatures. Et j'ajoute qu'il n'y a pas seulement le bien que j'ai fait moi-même
qui fait naître le jour, mais aussi celui qu'accomplissent les créatures. Tout cela pour
contrer le mal, qui est noirceur. Lorsqu'une personne tient une lampe et que dix ou vingt personnes sont à proximité, même si la lampe n'appartient qu'à une seule personne,
toutes les autres en sont éclairées. Elles peuvent lire et travailler à l'aide de la lumière dégagée par la lampe. Ce faisant, elles ne nuisent aucunement à la personne qui possède la lampe. C'est ainsi que le bien opère: - il est non seulement jour pour une personne, - mais pour beaucoup d'autres qui peut dire combien! Le bien est toujours communicatif. Les créatures me manifestent leur amour en produisant, à travers leurs bonnes œuvres, de nombreux foyers de lumière pour leurs frères.»
28 septembre 1921
Jésus est lumière. Tout ce qui vient de lui est lumière
donnant vie aux créatures, mais le péché change les choses en
noirceur. La différence entre la sainteté dans la Divine Volonté et celle
des vertus: la première est comme la vie des poissons dans
la mer et la seconde comme celle des oiseaux sur la terre
J'étais dans mon état habituel quand mon toujours aimable Jésus m'apparut, tout près, le
Cœur enflammé. Chaque battement de son Cœur émettait de la lumière m'entourant
complètement et s'étendant sur toute la Création. J'étais surprise. Jésus me dit:
«Ma fille, je suis la Lumière éternelle. Tout ce qui sort de moi est lumière, si bien que ce
ne sont pas seulement les battements de mon Cœur qui émettent de la lumière, mais mes
pensées, ma respiration, mes paroles, mes pas, chaque goutte de mon Sang.
Tous reçoivent la lumière venant de moi. Se répandant parmi les créatures, cette lumière
est vie pour chacune; elle veut se fondre avec les petits foyers de lumière des créatures
émis à partir de ma propre lumière. Le péché, pour sa part, convertit en noirceur les
actions des créatures. Ma fille, j'aime tellement la créature que je la conçois de mon souffle et lui donne naissance sur mes genoux afin de la faire reposer sur ma poitrine et de la garder en
sécurité. Mais la créature peut s'échapper de moi. Lorsque je ne la sens plus dans mon souffle, ni ne la trouve sur mes genoux, mon souffle l'appelle continuellement et mes genoux se fatiguent de l'attendre. Je la cherche partout pour l'inviter à revenir vers moi.
Ah! Dans quel gouffre de douleurs d'amour me plongent les créatures!»
Plus tard, j'ai entendu des propos sur l'humilité et je me voyais convaincue que cette vertu
n'était pas en moi et que, d'ailleurs, je n'y pensais jamais. Quand mon doux Jésus revint,
je lui mentionnai ma souffrance.
Il me dit:
«Ma fille, ne crains pas, je t'ai élevée dans la mer. Quiconque vit dans la mer ne connaît
pas la terre. Si je demandais à des poissons à quoi la terre ressemble, à quoi ressemblent
ses fruits, ses plantes, ses fleurs, ils répondraient:
«Nous sommes nés dans la mer et nous vivons dans la mer; l'eau nous alimente.
Bien que d'autres s'y noieraient, nous y fonçons dans toutes les directions et cela nous
donne vie; quoique le sang d'autres créatures se gèlerait dans notre condition, pour nous,
il se réchauffe. La mer est tout pour nous: elle nous sert de chambre à coucher et nous y nageons. Nous sommes des veinards parce que nous n'avons pas à nous fatiguer pour nous trouver de la nourriture. Les choses que nous voulons sont toujours à notre disposition. À elle
seule, l'eau nous foumait tout.» Si, maintenant, nous interrogions les oiseaux, ils nous répondraient:
«Nous connaissons bien les plantes, les grands arbres, les fleurs et les fruits. Mais il nous faut déployer beaucoup d'efforts pour trouver des graines pour nous nourrir ou une cachette pour échapper au froid et à la pluie.» L'image des poissons dans la mer correspond à l'âme qui vit dans ma Volonté. des oiseaux sur la terre à l'âme qui suit la voie des vertus. Comme tu vis dans la mer de ma Volonté, il n'est pas surprenant que ma Volonté seule te suffise pour tout.
Si l'eau formait différents avantages aux poissons tels que les aliments, la chaleur, un lit,
une chambre et tout le reste, alors, dans une plus large mesure et d'une façon plus admirable, ma Volonté fait de même pour toi. En effet, dans ma Volonté, les vertus peuvent être plus héroïques et divines. L'âme reste immergée dans ma Volonté; elle s'en alimente et marche en elle, ne connaissant qu'elle. Ma Volonté seule lui suffit pour tout. On peut dire que, parmi toutes les créatures, l'âme qui vit dans ma Volonté est la seule à avoir cette chance de ne pas avoir à mendier son pain. L'eau de ma Volonté l'envahit d'en haut, d'en bas, de la gauche et de la droite. Si l'âme veut des aliments, elle mange, si elle a besoin de force, elle la trouve, si elle veut dormir, elle trouve le lit le plus douillet pour se reposer: tout est mis à sa disposition.»