Ancienne édition : Tome 10, chapitre 18
Nouvelle édition : Tome 10, chapitre 632
Vision du mercredi 16 et jeudi 17 avril 1947.
Mardi 16 avril 30
Jérusalem
- Episode audio:
I. A la mère d’Annalia.
632.1 Elise, la mère d’Annalia, sanglote désespérément dans sa maison, enfermée dans une chambre où se trouve un petit lit sans couverture, peut-être celui d’Annalia. Elle a la tête abandonnée sur ses bras, qui s’abandonnent à leur tour, tendus vers le lit comme pour l’étreindre tout entier. Son corps repose sur ses genoux en une attitude de langueur. De vigoureux, il n’y a que ses pleurs.
Un peu de lumière pénètre par la fenêtre ouverte. Le jour revient depuis peu. Mais il se produit une vive lumière lorsque Jésus entre.
J’emploie le verbe “ entrer ”, pour dire qu’il se trouve soudain dans la pièce. Je l’emploierai toujours, désormais, pour signifier son apparition dans un endroit clos, sans répéter comment il se découvre de derrière une grande clarté qui rappelle celle de la Transfiguration, de derrière un feu blanc, si on me permet la comparaison, qui semble liquéfier les murs et les portes pour permettre à Jésus d’entrer avec son corps véritable, respirant, solide, glorifié, un feu, une clarté qui se referme sur lui et le dissimule à son départ. Mais aussitôt, il prend le bel aspect du Ressuscité, mais homme, vraiment homme, mais cent fois plus beau qu’avant la Passion. C’est lui, mais c’est lui glorieux, Roi.
632.2 « Pourquoi pleures-tu, Elise ? »
Je ne sais comment la femme ne reconnaît pas cette voix qu’on ne peut confondre. Peut-être la douleur l’étourdit-elle. Elle répond comme si elle parlait à un parent qui l’aurait rejointe après la mort d’Annalia.
« Tu as entendu hier soir ces hommes ? Il n’était rien. Il avait un pouvoir magique, mais pas divin. Et moi qui me résignais à la mort de ma fille en pensant qu’elle était aimée de Dieu, en paix… Il me l’avait assuré ! »
Elle redouble de larmes.
« Mais beaucoup l’ont vu ressuscité. Dieu seul peut se ressusciter lui-même.
– C’est ce que j’ai dit, moi aussi, à ceux d’hier. Tu l’as entendu. J’ai combattu leurs paroles, parce qu’elles représentaient la mort de mon espérance, de ma paix. Mais eux, tu as entendu ? ont affirmé : “ Tout cela, c’est de la comédie de ses partisans pour ne pas reconnaître qu’ils sont fous. Il est mort et bien mort, putréfié, ils l’ont enlevé et détruit, en prétendant qu’il est ressuscité. ” C’est ce qu’ils disaient… Et que c’est pour cela que le Très-Haut a envoyé le second tremblement de terre, pour leur faire sentir sa colère devant leur mensonge sacrilège. Oh ! je n’ai plus aucun réconfort !
– Mais si tu voyais de tes yeux le Seigneur ressuscité, et si tu le touchais de tes mains, croirais-tu ?…
– Je n’en suis pas digne… Bien évidemment, je croirais ! Il me suffirait de le voir. Je n’oserais pas toucher sa chair, car s’il en était ainsi, ce serait une chair divine, or une femme ne peut s’approcher du Saint des Saints.
632.3 – Lève la tête, Elise, et regarde qui se tient devant toi ! »
La femme lève sa tête chenue, son visage défiguré par les larmes, et elle voit… Elle tombe encore plus bas sur ses talons, se frotte les yeux, ouvre la bouche en un cri qui veut sortir, mais que la stupeur étrangle dans la gorge.
« C’est moi, le Seigneur. Touche ma main, baise-la. Tu m’as sacrifié ta fille, tu le mérites. Et retrouve, sur cette main, le baiser spirituel de ton enfant. Elle est au Ciel, et elle est bienheureuse. Tu parleras de cela aux disciples, et de ce jour-ci. »
La femme est tellement fascinée qu’elle n’ose pas faire le geste, de sorte que c’est Jésus lui-même qui presse sur ses lèvres la pointe de ses doigts.
« Oh ! Tu es vraiment ressuscité ! Que je suis heureuse ! Heureuse ! Bénis sois-tu de m’avoir consolée ! »
Elle se penche pour lui baiser les pieds, et reste ainsi. La lumière surnaturelle enveloppe le Christ de sa splendeur et soudain la pièce est vide. Mais Elise a dans le cœur une certitude inébranlable.
II. A Marie, mère de Judas, à Kérioth, avec Anne, mère de Joanne, et le vieil Ananie.
632.4 Je vois la maison d’Anne, mère de Joanne. C’est la maison de campagne où Jésus, accompagné de la mère de Judas, a accompli le miracle de la guérison d’Anne [2]. Là aussi, je vois une pièce, et une femme étendue sur un lit. Une femme qui est méconnaissable tant elle est défigurée par une angoisse mortelle. Son visage est ravagé. Une fièvre dévorante lui empourpre les pommettes, qui sont tellement saillantes que les joues en sont creusées. Les yeux, dans un cercle noir, eux aussi rougis par la fièvre et les pleurs, sont mi-clos sous des paupières gonflées. Là où il n’y a pas de rougeur de fièvre, le teint est d’un jaune intense, verdâtre comme si la bile était répandue dans le sang. Les bras décharnés, les mains effilées, sont abandonnés sur les couvertures que l’essoufflement soulève.
Près de la malade, qui n’est autre que la mère de Judas, se trouve Anne, la mère de Joanne. Elle essuie les larmes et la sueur, agite un éventail de palmier, change les linges trempés dans du vinaigre aromatisé et posés sur le front et la gorge de la malade, caresse ses mains, ses cheveux en désordre. Devenus en peu de temps plus blancs que noirs, ils sont épars sur l’oreiller et collés par la sueur sur les oreilles devenues transparentes. Anne pleure également, en disant des paroles de réconfort :
« Ce n’est pas cela, Marie ! Apaise-toi ! Assez ! C’est lui… lui, qui a péché. Mais toi, toi tu sais comme le Seigneur Jésus…
– Tais-toi ! Ce nom… quand on me le dit, on le profane… Je suis la mère… du Caïn de Dieu ! Ah ! »
Les larmes tranquilles se changent en de longs sanglots déchirants. Elle a l’impression de se noyer, s’attache au cou de son amie qui la secourt pendant qu’elle vomit de la bile.
« Paix ! Paix, Marie ! Ce n’est pas cela ! Ah, quels mots trouver pour te convaincre que le Seigneur t’aime ? Je te le répète ! Je te le jure sur ce qui est le plus sacré pour moi : mon Sauveur et mon enfant. C’est lui qui me l’a dit quand tu me l’as amené. Il a eu pour toi des paroles et des prévenances d’un amour infini. Tu es innocente. Il t’aime. Je suis certaine, je suis certaine qu’il se donnerait lui-même une autre fois pour te rendre la paix, pauvre mère martyre.
– Mère du Caïn de Dieu ! Tu entends ? Ce vent, là, dehors… Il le dit… Elle va à travers le monde, la voix… la voix du vent, et elle répète : “ Marie, femme de Simon, mère de Judas, celui qui a trahi le Maître et l’a livré à ceux qui l’ont crucifié. ” Tu entends ? Tout le dit… Le ruisseau, là dehors… Les tourterelles.., les brebis… Toute la terre crie que je suis… Non, je ne veux pas guérir. Je veux mourir !… Dieu est juste et ne me frappera pas dans l’autre vie. Mais ici, non. Le monde ne pardonne pas… ne distingue pas… Je deviens folle car le monde hurle… : “ Tu es la mère de Judas ! ” »
Elle retombe épuisée sur ses oreillers. Anne la redresse et sort pour porter dehors les linges tachés…
Marie, les yeux clos, exsangue après l’effort qu’elle a fait, gémit :
« La mère de Judas ! de Judas ! de Judas ! » Elle halète, puis reprend : « Mais qu’est-ce que Judas ? Qu’ai-je enfanté ? Qu’est-ce que Judas ? Qu’ai-je… »
632.5 Jésus est dans la pièce qu’éclaire une lumière tremblante, car la lumière du jour est encore trop faible pour éclairer la vaste pièce dans laquelle le lit est au fond, très loin de l’unique fenêtre. Il appelle doucement :
« Marie ! Marie, femme de Simon ! »
La femme délire presque et ne remarque pas la voix. Elle est absente, prise dans le vertige de sa douleur, et répète sans fin les pensées qui l’obsèdent, d’une manière monotone, comme le tic-tac d’une pendule :
« La mère de Judas ! Qu’ai-je enfanté ? Le monde hurle : “ La mère de Judas… ” »
Jésus en a presque les larmes aux yeux. Cela m’étonne beaucoup. Je ne pensais pas que Jésus pourrait pleurer encore après sa Résurrection…
Il se penche. Le lit est tellement bas pour lui, qui est si grand ! Il pose la main sur le front enfiévré, en repoussant les linges trempés dans le vinaigre, et dit :
« C’est un malheureux, rien d’autre. Si le monde crie, Dieu couvre les hurlements du monde en te disant : “ Aie la paix parce que, moi, je t’aime. ” Regarde-moi, pauvre mère ! Reprends tes esprits égarés et remets ton âme entre mes mains. Je suis Jésus !… »
Marie, femme de Simon, ouvre les yeux comme si elle sortait d’un cauchemar ; elle voit le Seigneur, sent sa main sur son front, porte ses mains tremblantes à son visage et gémit :
« Ne me maudis pas ! Si j’avais su ce que j’engendrais, je me serais arraché les entrailles pour qu’il ne naisse pas.
– Et tu aurais péché. Marie ! Oh, Marie ! Ne perds pas ta justice à cause de la faute d’un autre. Les mères qui ont fait leur devoir ne doivent pas se considérer comme responsables des péchés de leurs enfants. Tu as fait ton devoir, Marie. Donne-moi tes pauvres mains. Sois tranquille, pauvre mère.
– Je suis la mère de Judas. Je suis impure comme tout ce que ce démon a touché. Mère d’un démon ! Ne me touche pas. »
Elle se débat pour échapper aux mains divines qui veulent la tenir. Les larmes de Jésus tombent sur son visage rougi par un accès de fièvre.
« Je t’ai purifiée, Marie. Mes larmes de pitié sont sur toi. Je n’ai pleuré sur personne depuis que j’ai enduré ma souffrance. Mais je pleure sur toi avec toute mon affectueuse pitié. »
Il a réussi à lui saisir les mains et s’assied, oui, il s’assied vraiment sur le bord du lit, en tenant ces mains tremblantes dans les siennes.
La pitié affectueuse de ses yeux étincelants caresse, enveloppe, soigne la malheureuse qui se calme en pleurant silencieusement et en murmurant :
« N’as-tu pas de rancœur à mon égard ?
– J’ai de l’amour. C’est pour cela que je suis venu. Aie la paix.
– Toi, tu pardonnes ! Mais le monde ! Et ta Mère ! Elle va me haïr.
– Elle pense à toi comme à une sœur. Le monde est cruel, c’est vrai. Ma Mère est la Mère de l’Amour, et elle est bonne. Tu ne peux aller de par le monde, mais elle viendra à toi quand tout sera en paix. Le temps pacifie…
– Fais-moi mourir, si tu m’aimes…
– Encore un peu de temps. Ton fils n’a rien su me donner. Toi, donne-moi un temps de ta souffrance. Il sera court.
– Mon fils t’a trop donné… C’est l’horreur infinie qu’il t’a donnée.
– Et toi tu m’as donné la douleur infinie. L’horreur est passée, elle ne sert plus à rien. Mais ta douleur est utile : elle s’unit à mes plaies, de sorte que tes larmes et mon sang lavent le monde. Toute la souffrance s’unit pour laver le monde. Tes larmes se mêlent à mon sang et aux pleurs de ma Mère, entourés de toute la douleur des saints qui souffriront pour le Christ et pour les hommes, pour mon amour et celui des hommes. Pauvre Marie ! »
Il la couche doucement, lui croise les mains, la regarde se calmer…
632.6 Anne revient et reste, stupéfaite, sur le seuil.
Jésus, qui s’est relevé, la regarde en disant :
« Tu as obéi à mon désir. Les obéissants obtiennent la paix. Ton âme m’a compris. Vis dans ma paix. »
Il baisse de nouveau les yeux sur Marie, qui le regarde en versant des larmes plus calmes, et il lui sourit une nouvelle fois. Il ajoute :
« Place ton espérance dans le Seigneur. Il t’apportera ses consolations. »
Après l’avoir bénie, il s’apprête à partir.
Mais Marie pousse un cri passionné :
« On dit que mon fils t’a trahi par un baiser ! Est-ce vrai, Seigneur ? Si oui, laisse-moi le laver en te baisant les mains. Je ne puis faire autre chose ! Je ne puis faire autre chose pour effacer… pour effacer… »
La douleur la reprend avec force.
Jésus ne lui donne pas ses mains à baiser, ces mains sur lesquelles la large manche de son vêtement blanc retombe jusqu’au milieu du métacarpe en cachant les blessures, mais il lui prend la tête entre ses mains et se penche pour effleurer de ses lèvres divines le front brûlant de la plus malheureuse des femmes. Et il lui dit en se redressant :
« Mes larmes et un baiser ! Personne n’a autant obtenu de moi. Reste donc dans la paix puisque, entre toi et moi, il n’y a que de l’amour. »
Il la bénit et, après avoir traversé rapidement la pièce, il sort derrière Anne, qui n’a pas osé s’avancer ni parler, mais qui pleure d’émotion.
632.7 Pourtant, dès qu’ils se trouvent dans le corridor qui mène à la porte de la maison, Anne ose poser la question qui lui tient tant à cœur :
« Ma Joanne ?
– Depuis quinze jours, elle est bienheureuse au Ciel. Je n’en ai pas parlé parce qu’il y a trop de contraste entre ta fille et le fils de Marie.
– C’est vrai ! Quel déchirement ! Je crois qu’elle en meurt.
– Non. Pas tout de suite.
– Maintenant, elle sera plus en paix. Tu l’as consolée. Toi ! Toi qui, plus que tous…
– Moi qui la plains plus que tous. Je suis la divine Compassion. Je suis l’Amour. Je te le dis, femme : si seulement Judas m’avait jeté un regard de repentir, je lui aurais obtenu le pardon de Dieu… »
Quelle tristesse se peint sur le visage de Jésus ! La femme en est frappée. Paroles et silence combattent sur ses lèvres, mais elle est femme, et la curiosité l’emporte. Elle demande :
« Mais est-ce que cela a été une… un… Je veux dire : ce malheureux a-t-il péché soudainement ou bien…
– Depuis des mois il péchait, et aucune parole, aucun geste de ma part n’a pu l’arrêter tant était forte sa volonté de pécher. Mais ne lui en parle pas à elle…
– Je n’en dirai rien !… Seigneur ! Quand Ananie, qui s’était enfui de Jérusalem sans même terminer la Pâque, la nuit même de la parascève, est entré ici en hurlant : “ Ton fils a trahi le Maître et l’a livré à ses ennemis ! Il l’a trahi par un baiser. J’ai vu le Maître frappé et couvert de crachats, flagellé, couronné d’épines, chargé de la croix, crucifié et mort à cause de ton fils. Et les ennemis du Maître crient notre nom avec un air de triomphe obscène. On raconte l’acte de ton fils qui, pour moins que le prix d’un agneau, a vendu le Messie et l’a trahi par un baiser pour le désigner aux gardes ! ” Marie est tombée à terre, elle devenue noire sur le coup. Le médecin dit que son fiel s’est répandu, que son foie a éclaté et que tout le sang en est corrompu. Et… le monde est mauvais. Elle a raison… J’ai dû la transporter ici, car ils venaient crier près de sa maison de Kérioth : “ Ton fils est déicide et s’est suicidé ! Il s’est pendu ! Belzébuth a pris son âme et même Satan est venu prendre son corps. ” Cet horrible prodige est-il vrai ?
– Non, femme. On l’a trouvé mort, pendu à un olivier…
– Ah ! Ils criaient encore : “ Le Christ est ressuscité, et il est Dieu. Ton fils a trahi Dieu. Tu es la mère de celui qui a trahi Dieu. Tu es la mère de Judas. ” Pendant la nuit, avec Ananie et un serviteur fidèle, le seul qui me soit resté, car personne ne voulait rester auprès d’elle… je l’ai portée ici. Mais Marie entend ces cris dans le vent, dans les bruits de la terre, en tout.
– Pauvre mère ! C’est horrible, oui.
– Mais ce démon n’a pas pensé à cela, Seigneur ?
– C’était une des raisons que j’invoquais pour le retenir. Mais cela n’a servi à rien. Comme Judas n’a jamais aimé d’un amour véritable son père et sa mère, ni personne d’autre qui soit son prochain, il en est venu à haïr Dieu.
– C’est vrai !
– Adieu, femme. Que ma bénédiction te donne la force de supporter le mépris du monde pour ta pitié envers Marie. Baise ma main. A toi, je peux la montrer. A elle, cela lui aurait fait trop de mal de le voir. »
Il retrousse sa manche pour découvrir son poignet transpercé.
Anne pousse un gémissement en effleurant à peine de ses lèvres le bout des doigts.
632.8 On entend le bruit d’une porte qui s’ouvre et un cri étouffé : “ Le Seigneur ! ” Un homme âgé se prosterne et reste ainsi.
« Ananie, le Seigneur est bon. Il est venu consoler ta parente, et nous consoler nous aussi » dit Anne pour réconforter le petit vieillard, trop ému.
Mais l’homme n’ose faire le moindre mouvement. Il gémit en pleurant :
« Nous sommes d’un sang honni. Je ne peux pas regarder le Seigneur. »
Jésus s’avance vers lui. Il lui touche la tête en lui parlant dans les mêmes termes qu’à Marie :
« Les parents qui ont fait leur devoir ne doivent pas se tenir pour responsables du péché de leur proche. Prends courage, homme ! Dieu est juste. Paix à toi et à cette maison. Moi, je suis venu, et toi, tu te rendras là où je t’envoie. Pour la Pâque supplémentaire les disciples seront à Béthanie. Tu iras les trouver, et tu leur raconteras que, le douzième jour après sa mort, tu as vu le Seigneur à Kérioth, vivant, avec sa véritable chair, son âme et sa Divinité. Ils te croiront, car j’ai été déjà beaucoup avec eux. Mais apprendre que je me trouvais à plusieurs endroits le même jour les confirmera dans leur foi en ma nature divine. Avant cela encore, tu iras aujourd’hui même à Kérioth pour demander au chef de la synagogue de rassembler le peuple, et tu diras en présence de tout le monde que je suis venu ici, et qu’ils doivent se rappeller mes paroles d’adieu [2]. Ils te demanderont certainement : “ Pourquoi n’est-il pas venu chez nous ? ” Tu répondras ceci : “ Le Seigneur m’a recommandé de vous dire que, si vous vous étiez conduits comme il vous avait enjoint de le faire envers une mère qui n’était pas coupable, il se serait montré. Mais vous avez manqué à l’amour, c’est pourquoi le Seigneur ne s’est pas montré. ” Le feras-tu ?
– C’est difficile, Seigneur ! C’est difficile à faire ! Ils nous tiennent tous pour des cœurs lépreux… Le chef de la synagogue ne m’écoutera pas. Le peuple ne me laissera pas parler. Peut-être même me frapperont-ils… Je le ferai néanmoins, puisque tu le désires. »
Le vieillard ne lève pas la tête. Il parle courbé dans un profond prosternement.
« Regarde-moi, Ananie ! »
L’homme montre un visage que la vénération rend tout tremblant.
Jésus est resplendissant et beau comme sur le Thabor… La lumière le couvre, en cachant son aspect et son sourire… Et le couloir reste sans lui, sans qu’aucune porte n’ait bougé pour lui livrer passage.
Anne et Ananie adorent longuement, ils sont devenus tout adoration par la manifestation divine.
[1] Cf. EMV 395.
[2] En EMV 394.3.
[3] En EMV 76.9/10.
SOURCE :
http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-018.htm
https://valtorta.fr/glorification-de-jesus-et-marie/apparitions-ici-et-la-a-diverses-personnes.html