Messages du jour de Jésus à la
petite fille de la Divine Volonté Union de prière 16 novembre 1902
La parole de Dieu est joie. Le confesseur dit à Luisa que
Monseigneur a donné l'ordre absolu que le prêtre ne
vienne plus pour la faire sortir de son état habituel.
J'ai passé une nuit très angoissée. Je voyais mon confesseur sur le point de me donner des interdictions et des ordres. Jésus béni est venu pendant quelque instants et seulement pour me dire : «Ma fille, la parole de Dieu est joie. Celui qui l'écoute sans la faire fructifier par ses oeuvres lui donne une teinte sombre et la souille. »
Me sentant très souffrante, je me suis efforcée de ne pas prêter attention à ce que je voyais. C'est alors que mon confesseur est venu pour me dire que Monseigneur avait donné l'ordre absolu que le prêtre ne vienne plus pour me faire sortir de mon état habituel, mais que je devais en sortir par moi-même. Or, cela est une chose que, pendant plus de dix-huit ans, je n'ai jamais pu obtenir, malgré mes larmes et mes prières, mes promesses et mes voeux faits auprès du Très Haut. Je peux confesser devant Dieu que toutes les souffrances que j'ai pu endurer n'ont pas été pour moi de véritables croix, mais des délicatesses et des grâces de Dieu ; l'unique et véritable croix pour moi a été la venue du prêtre.
Par conséquent, en connaissant, après autant d'années d'expérience, l'impossibilité de sortir par moi-même de mon état habituel, mon coeur était déchiré par la crainte de ne pas pouvoir obéir. Je ne faisais rien d'autre que de verser des larmes très amères en priant ce Dieu qui seul scrute la profondeur du coeur d'avoir pitié de moi dans la situation dans laquelle je me trouvais.
Pendant que je priais et pleurais, j'ai vu un éclair de lumière et j'ai entendu une voix qui disait : «Ma fille, pour faire connaître au Père confesseur que c'est moi, je lui obéirai et, après que je lui aurai donné une preuve d'obéissance, c'est lui qui m'obéira. » J'ai dit à Jésus : «Seigneur, je crains beaucoup de ne pas pouvoir obéir. » Jésus ajouta : « L'obéissance délie et enchaîne. Et comme elle est une chaîne, elle lie la Volonté Divine à la volonté humaine pour former une seule volonté, de sorte que l'âme n'agit pas avec le pouvoir de sa propre volonté, mais avec le pouvoir de la Volonté Divine. D'ailleurs, ce ne sera pas toi qui obéiras, mais moi qui obéirai en toi. »
Puis, tout affligé, il ajouta : « Ma fille, n'est-ce pas ce que je te disais ? Qu'il m'est presque impossible de te garder dans cet état de victime et de commencer le massacre en Italie. »
Alors, je suis devenue un peu plus calme. Mais je ne savais pas de quelle façon allait s'effectuer cette obéissance.
17 novembre 1902
Impossibilité de perdre connaissance. C'est un décret de
la Volonté de Dieu que Luisa quitte son état de
souffrance par l'action d'un prêtre.
L'heure habituelle étant venue d'entrer dans mon état habituel de souffrance, à cause de ma grande amertume — une amertume telle que je n'en avais pas éprouvé de semblable dans toute ma vie —, mon esprit ne pouvait pas perdre connaissance. Ma Vie, mon Trésor, celui qui est tout mon bonheur, mon tout aimable Jésus ne venait pas. Je cherchais à me recueillir du mieux que je le pouvais, mais je sentais mon esprit tellement éveillé que je ne pouvais ni perdre les sens, ni dormir. Par conséquent, je ne faisais rien d'autre que de laisser couler mes larmes.
Je faisais tout ce que je pouvais pour effectuer dans mon intérieur ce que je faisais les autres fois quand j'étais sur le point de perdre connaissance. Un à un, je me souvenais des enseignements, des paroles et de la façon dont je devais toujours me tenir unie à Jésus. Ces souvenirs étaient autant de flèches qui blessaient âprement mon coeur en me disant : «Aïe ! depuis quinze ans que tu l'as vu chaque jour, tantôt plus longtemps, tantôt moins longtemps, tantôt trois ou quatre fois et tantôt une seule. Tantôt il te parlait et tantôt tu le voyais en silence, mais tu le voyais toujours. À présent, tu l'as perdu, tu ne le verras plus, tu n'entendras plus sa voix douce et suave. Pour toi, tout est fini. »
Mon pauvre coeur se remplissait de tellement d'amertume et de douleur que je peux dire que ma douleur était mon pain et que mes larmes étaient ma boisson. Mon coeur en était tellement rassasié que je ne pouvais pas avaler une seule goutte d'eau. À cela s'ajoutait une autre épine. J'avais souvent dit à mon adorable Jésus : « Comme je crains que je sois la cause de mon état, que mon état soit entièrement le fruit de mon imagination ! Je crains que ce soit de la simple fiction. »
Jésus me répondait : « Écarte ces craintes. Plus tard, tu verras des jours où, au prix de n'importe quel effort et de n'importe quel sacrifice pour perdre connaissance, tu ne le pourras pas. » Malgré tout cela, j'étais calme dans mon intérieur, puisque, au moins, j'obéissais, bien qu'il m'en coûtait la vie. Je croyais que les choses allaient continuer ainsi en me convainquant que le Seigneur, puisqu'il ne me voulait plus dans cet état, s'était servi de l'entremise de Monseigneur pour me donner cette directive.
Après deux jours passés ainsi, le soir, alors que j'étais en train de faire l'adoration du crucifix, un éclair de lumière se présenta devant mon esprit. Je sentis qu'on m'ouvrait le coeur et qu'une voix me disait : « Pendant quelques jours, je te tiendrai suspendue de ton état de victime et, ensuite, je te ferai tomber de nouveau dans cet état. » Alors, je dis : « Seigneur, ne me feras-tu pas toi-même revenir à mes sens, si tu me fais tomber ? »
La voix répondit : «Non, c'est un décret de ma Volonté que tu quittes ton état de souffrance par l'action du prêtre. S'ils veulent savoir pourquoi, qu'ils viennent à moi pour me le demander.
«Ma sagesse est incompréhensible. Elle utilise beaucoup de moyens inusités pour obtenir le salut des âmes. Cependant, bien qu'elle soit incompréhensible, s'ils veulent trouver ses raisons, qu'ils descendent dans la profondeur de la chose et ils les trouveront, claires comme le soleil. Ma justice est comme une nuée chargée de grêle, de tonnerre et de foudre. En toi, elle trouvait un frein pour ne pas trop peser sur les populations. Il ne faudrait pas qu'ils cherchent à anticiper le temps de ma colère ! »
Je répondis : «Tu as réservé ce châtiment pour moi seule, sans que je puisse espérer être libérée. Tu as accordé tellement de grâces aux autres âmes, elles ont tellement souffert pour ton amour et, pourtant, elles n'avaient besoin d'aucune action du prêtre. » La voix continua : «Tu seras libérée, mais pas maintenant ; au moment où commenceront les massacres en Italie. »
Cela fut pour moi un nouveau motif de douleur et de larmes amères. Tellement que mon très aimable Jésus, par compassion pour moi, remua en mon intérieur en plaçant comme un voile devant les paroles qu'il m'avait dites. Sans se faire voir, il me fit entendre sa voix qui me disait : « Ma fille, viens à moi, il ne faut pas t'affliger, éloignons un peu la justice. Donnons-nous longuement à l'amour de peur que tu ne succombes. Écoute-moi, j'ai tellement de choses à t'enseigner. Crois-tu que j'ai fini de te parler ? Non. » Je pleurais tant que mes yeux étaient devenus deux rivières de larmes.
Jésus poursuivit : « Ne pleure pas ma bien-aimée, mais écoute-moi bien. Ce matin, je veux entendre la messe avec toi pour t'enseigner comment tu dois l'entendre. » Ainsi, Jésus expliquait et je suivais de près.
Puisque je ne le voyais pas, mon coeur était continuellement déchiré par la douleur et, de temps en temps, pour interrompre le flot de mes larmes, il m'appelait. Tantôt, il m'enseignait quelque chose sur la Passion en m'expliquant sa signification et, tantôt, il m'enseignait à faire ce qu'il faisait dans son intérieur durant sa Passion. Pour le moment, j'omets d'écrire ces choses. Je les réserve pour un autre temps, s'il plaît à Dieu.
Je continuai ainsi pendant deux autres jours.