J'étais dans mon état habituel. Après avoir été en grande difficulté pendant quelque temps, j'ai vu mon adorable Jésus dans mes bras. Une lumière rayonnait de son front et, dans cette lumière, les paroles suivantes étaient écrites:
«L'Amour est tout, et pour Dieu et pour l'homme; si l'Amour cesse, la vie elle-même cesse. Il y a cependant deux sortes d'amour: l'un est spirituel et divin, l'autre corporel et désordonné. Entre ces deux amours, il y a une grande différence. On pourrait dire que cette différence est aussi grande que la différence entre penser à quelque chose dans son esprit et faire quel¬que chose de ses mains. L'esprit peut, en un instant, penser à cent choses, mais les mains peuvent accomplir seulement une chose à la fois.
«Le divin Créateur fit les créatures par Amour uniquement. Si Dieu garde ses attributs orientés continuellement vers les créatures, c'est l'Amour qui le presse de faire ainsi. Ses attributs résultent de l'Amour. L'amour désordonné, tel celui des richesses et des plaisirs, ne soutient pas la vie de l'homme. Ces choses, non seulement ne conduisent pas à la sanctification, mais l'homme peut finir par en faire des dieux. Si l'amour est saint, il conduit à la sanctification; si l'amour est pervers, il conduit à la damnation.»
Ce matin, après des jours très amers, Jésus béni est venu et a communiqué avec moi d'une manière tout particulièrement familière, à tel point que j'ai cru le posséder à tout jamais. Mais, à la vitesse de l'éclair, il disparut. Ma peine fut alors si grande que je me suis sentie devenir folle, surtout parce que j'avais la certitude que je ne le perdrais jamais plus.
Pendant que je m'effondrais de douleur, il revint à la vitesse de l'éclair et, d'une voix résonnante et sérieuse, me dit: «Qui es-tu pour prétendre me garder toujours avec toi?» Folle comme j'étais, je répondis avec audace: «Je suis tout quand je suis avec Toi. Je me sens comme une volonté sortie du Sein de son Créateur. Avec cette volonté, pour autant qu'elle reste unie à Toi, j'expérimente l'existence, la vie, la paix et tous les biens. Sans Toi, au contraire, je me sens brisée, perdue, agitée, sans vie, avec seulement des choses mauvaises. Pour avoir la vie et pour ne pas être perdue, ma volonté, sortie de Toi, doit toujours rechercher ton Sein et y demeurer à jamais.»
Jésus sembla tout comprendre mais, une fois encore, il me demanda: «Mais qui es-tu?» Je repris: «Seigneur, je ne suis rien de plus qu'une goutte d'eau. Et aussi longtemps que cette goutte d'eau reste dans la mer, elle se sent comme si elle était la mer tout entière; elle demeure propre et claire comme les autres eaux, mais si elle quitte la mer, elle devient boueuse et, à cause de sa petitesse, elle est perdue.»
Ému, il se pencha vers moi, m'étreignit et me dit: «Ma fille, celui qui veut toujours rester dans ma Volonté participe à la Vie divine. Même s'il peut momentanément quitter ma Volonté, puisque je l'ai créé avec une volonté libre, ma Puissance fait un miracle en lui permettant de continuer à participer à la Vie divine. À cause de cette participation continuelle, il expérimente une union si forte avec la Divine Volonté que, même s'il le voulait, il ne pourrait pas la quitter. Cela est le miracle continuel que j'accorde à celui qui fait toujours ma Volonté.»