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Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Maud- Messages : 9656
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- Message n°181
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Bonsoir Marie Fleur et Merci à toi pour ton appréciation qui me fait bien plaisir
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Maud- Messages : 9656
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Azarias: "Jésus est la synthèse de l’amour de la Trinité."
Azarias explique une phrase sur Lucifer que l’écrivain n’avait pas comprise.
Le 20 janvier 1946
Occupée à des travaux d’aiguille, je contemple mentalement la figure morale de Jésus Christ. Je pense que, si je pouvais obtenir un tableau de lui d’après mes indications et, par conséquent, le plus près possible de ce qu’était son visage d’homme, je voudrais y faire écrire en légende une phrase qui reprenne "tout" ce qu’était Jésus de Nazareth. Je pense à "Venez à moi″, à "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie″, à "C’est moi, n’ayez pas peur". Mais je sens bien que ce n’est pas encore ce que mon âme désire pour désigner "le Christ".
Saint Azarias me parle
« Jésus est la synthèse de l’amour des Trois. Jésus est la synthèse de ce qu’est la Trinité et l’Unité de Dieu. Il est la perfection des Trois résumée en une seule Personne. C’est la perfection infinie et multiforme récapitulée en Jésus: un abîme de perfection devant laquelle se prosternent les armées célestes comme les bienheureuses multitudes du paradis, en adoration. Un abîme de perfection qui a pu être — et peut encore être — compris et accepté par ceux qui possèdent l’amour et par eux seuls.
A partir de là, il est possible d’expliquer comment l’archange qui était un esprit bienveillant et saint a pu devenir l’Esprit du Mal. Il n’était cependant pas saint au point d’être tout amour. Or c’est la mesure de l’amour que chacun porte en soi qui donne la mesure de sa perfection et de son aversion pour toute corruption. Quand l’amour est total, plus rien ne peut venir corrompre.
La molécule qui n’aime pas est une brèche facile pour que s’y infiltrent des éléments qui ne sont pas amour. Ils forcent [le passage], l’élargissent, envahissent et submergent les bons éléments, jusqu’à les exterminer. Lucifer avait une mesure d’amour incomplète. L’orgueil de soi prenait de la place en lui, une place dans laquelle l’amour ne pouvait exister.
Voilà la brèche par laquelle sa dépravation pénétra, destructrice. A cause d’elle, il ne put comprendre ni accepter le Christ-Amour; synthèse de l’Amour infini, unique et trine. Et le fait que, de nos jours, se répande l’hérésie qui nie l’humanité divine de la seconde Personne pour faire de lui un simple homme bon et sage, s’explique facilement grâce à cette clé: le manque d’amour dans le cœur humain, l’incapacité à aimer, la pauvreté de la possession d’amour.
Observe, mon âme, que, aussi bien à l’époque du Christ qu’à la vôtre, il y a toujours eu deux points sur lesquels bute l’intelligence arrogante de l’homme qui ne peut pas croire à moins d’être humble et plein d’amour: d’une part, que le Christ soit Dieu et Homme et qu’il accomplisse des actes uniquement spirituels pour lesquels il fut haï même par ceux qui lui étaient le plus intimes, et donc trahi; d’autre part, qu’il ait créé le sacrement de l’Amour. Il s’ensuit que, aujourd’hui comme de tout temps, les "sans amour" prétendent et prétendront encore — de façon hérétique — que Dieu ne peut être en Jésus et que Jésus ne peut se trouver dans sa sainte et adorable Eucharistie.
C’est pourquoi, mon âme, si tu devais faire inscrire une légende sous l’effigie de l’Homme-Dieu, il faudrait écrire: "Je suis la synthèse de l’Amour. »
Puis Azarias, en adoration, se tait.
Quelle paix! Quelle paix en moi, quelle lumière, quelle sensation de bien-être mental — celle d’une pensée qui s’apaise grâce à une réponse qui la convainc pleinement — pénètrent en moi pendant et après la leçon de l’ange! C’est sur ce trésor que je referme mon cahier et que je retourne à mon travail manuel, tandis que mon esprit apaisé contemple la leçon que je viens de recevoir.
Je me relis plus tard, je médite et je me concentre sur la phrase:
Lucifer n’était "pas saint au point d’être tout amour". Etant donné l’idée sublime que je me fais des anges, je n’arrive pas à comprendre comment un esprit comme celui d’un ange ait pu avoir des imperfections. Le péché des anges m’a toujours invinciblement stupéfiée! Jamais personne ne m’en a fourni une explication convaincante: comment des êtres spirituels, créés par la volonté parfaite de Dieu dans une création dont l’élément "Mal" était absent puisqu’il ne s’était pas encore formé, comment ces êtres qui contemplaient l’éternelle Perfection et celle-là seule ont pu pécher? Je m’arrête maintenant sur la phrase:
“...pas saint au point d’être tout amour", qui suscite de nouveau mon: « Comment cela est-il possible? »
Saint Azarias me dit alors:
« Les anges sont supérieurs aux hommes. J’emploie le mot “hommes" pour parler des êtres que l’on dénomme ainsi, et qui sont composés de matière et d’esprit. Nous leur sommes donc supérieurs, nous qui sommes tout esprit. Mais rappelle-toi que lorsque la grâce vit dans l’homme et que circule en lui le Sang du Corps mystique dont le Christ est le chef, tandis que les sept sacrements le confirment à chaque état et à chaque période de sa vie, alors nous reconnaissons le Seigneur en vous — qui êtes "les temples vivants du Seigneur" — et nous l’adorons en vous. Vous nous devenez alors supérieurs, vous êtes "d’autres Christ" et vous possédez ce que l’on qualifie de "Pain des anges″, qui n’est en réalité que le Pain des hommes.
Quelle faim mystique et insatiable d’Eucharistie est la nôtre! Elle nous pousse à nous presser autour de vous quand vous vous en nourrissez, pour sentir le divin parfum de cette Nourriture parfaite!
Mais, pour en revenir à notre point de départ, je t’assure que chez les anges, qui diffèrent de vous par la nature et la perfection, la libre volonté existe comme en vous. Dieu n’a rien créé qui soit esclave. A l’origine, tout n’était qu’ordre, dans la création. Mais l’ordre n’exclut pas la liberté. Au contraire, la liberté parfaite se trouve dans l’ordre. Dans l’ordre, il n’est pas de contrainte due à la peur d’une invasion, d’une intrusion, d’une anarchie due à d’autres volontés qui peuvent donner lieu à des ententes secrètes et des destructions en pénétrant dans l’orbite et dans la trajectoire d’autres êtres ou choses créées.
Tel était l’univers tout entier avant que Lucifer n’abuse de sa liberté pour susciter en lui-même le désordre des passions — et cela, par sa propre volonté — pour mettre du désordre dans l’ordre parfait. S’il avait été tout amour, il n’y aurait pas eu place en lui pour autre chose que l’amour. Mais il y eut place pour l’orgueil, auquel on pourrait donner ce nom: le désordre de l’intelligence.
Dieu aurait-il pu empêcher tout cela? Oui. Mais pourquoi faire violence à la libre volonté de cet archange si beau et si intelligent? Dans ce cas n’aurait-il pas mis lui-même — lui le Très-Juste — du désordre dans l’ordre de sa Pensée en ne voulant plus ce qu’il avait d’abord voulu, c’est-à-dire la liberté de l’archange? Dieu n’opprime pas l’esprit troublé pour le mettre de force dans l’impossibilité de pécher. Dans ce cas, il n’aurait eu aucun mérite à ne pas pécher. Pour nous aussi, il fut nécessaire de "savoir vouloir le Bien" pour continuer à mériter de jouir de la vue de Dieu, Béatitude infinie!
Puisque Dieu avait voulu que ce sublime archange se tienne à ses côtés dès les premiers actes de la création et qu’il connaisse l’avenir de la création d’amour, il voulut de même qu’il sache quelle serait la nécessité adorable mais douloureuse que son péché allait imposer à Dieu: l’Incarnation et la Mort d’un Dieu pour contrebalancer la ruine du péché qui serait créé si Lucifer ne vainquait pas l’orgueil en lui-même.
L’Amour ne pouvait tenir un autre langage. Le premier anéantissement de Dieu se trouve dans cet acte de vouloir convaincre l’orgueilleux avec douceur — presque en le suppliant, par la vision ce que son orgueil allait imposer à Dieu — de ne pas pécher pour ne pas amener d’autres êtres à pécher.
C’était un acte d’amour. Mais Lucifer, déjà satanisé, y vit de la peur, de la faiblesse et un affront, une déclaration de guerre; il engagea donc les hostilités contre le Très-Parfait en disant : Tu es? Moi aussi, je suis. Ce que tu as fait, c’est pour moi. Il n’y a pas de Dieu. Et s’il y a en a un, c’est moi. Je m’adore.
Je t’abhorre. Je me refuse à reconnaître pour Seigneur celui qui ne sait pas me vaincre. Il ne fallait pas me créer si parfait, si tu ne voulais pas que je me pose en rival. Maintenant je suis, et je m’oppose à toi. Triomphe de moi, si tu le peux. Mais je ne te crains pas. Moi aussi, je vais créer et ta création tremblera à cause de moi parce que je la secouerai comme un fin nuage pris par les vents, car je te hais et je veux détruire ce qui est tien pour créer sur ses ruines ce qui sera mien. Je ne connais et ne reconnais aucune autre puissance que moi. Et je n’adore plus, je n’adore, je n’adore plus personne d’autre que moi-même."
Vraiment, la création, la Création tout entière jusqu’en ses profondeurs, fut alors prise d’une convulsion horrifiée devant l’infamie de ces paroles sacrilèges, une convulsion comme il n’y en aura pas de semblable à la fin de la Création. Il en naquit l’enfer; le règne de la Haine.
Mon âme, comprends-tu comment le Mal est apparu? De la volonté libre — et respectée comme telle par Dieu — d’une personne qui n’était pas pleinement amour. Tu peux être sûre que le même jugement est porté sur toute faute commise depuis lors:
"Tout n’est pas amour ici." L’amour plénier interdit le péché, sans effort. Celui qui aime n’a pas d’effort à faire pour atteindre la justice! L’amour l’emporte et l’élève bien au-delà de toutes fanges et dangers, il le purifie d’instant en instant des imperfections à peine visibles qui subsistent au plus haut degré de la sainteté consumée, à cet état où l’esprit a tellement progressé qu’il est vraiment roi, déjà uni par des noces spirituelles à son Seigneur, et jouit à un niveau à peine moindre de ce qui fait la vie des bienheureux au ciel, tant Dieu se donne et se dévoile à son fils béni.
Gloire au Père, au Fils et à l’Esprit Saint. »
Cahiers de 1946- Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Emmanuel- Administrateur
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- Message n°183
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Quelle belle leçon sur l'apparition du Mal à l'origine!
Puissions-nous en tirer beaucoup de fruits.
Merci, Maud.
Puissions-nous en tirer beaucoup de fruits.
Merci, Maud.
Maud- Messages : 9656
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- Message n°184
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Merci aussi à toi Emmanuel
tu écris
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Puissions-nous en tirer beaucoup de fruits.
Carmila- Messages : 4374
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- Message n°185
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Tellement beau toutes ces explications.
Maud- Messages : 9656
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- Message n°186
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Bonjour et Merci Carmila
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Tellement beau toutes ces explications
Amicalement
Maud- Messages : 9656
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Leçons de Jésus sur les vrais et faux phénomènes surnaturels.
Le 21 janvier 1946
Jésus dit:
« Il y a de cela trente-trois jours, je t’ai dit: " Je ne donnerai rien d’autre avant que tout ne soit mis en ordre, comme la prudence l’exige." Je te l’ai dit d’une manière telle que tu as préféré que je le répète dans une dictée adressée non pas à toi seule mais aussi à celui qui te dirige. Huit jours plus tard, quand l’occasion s’est présentée, je t’ai satisfaite.[*79] Aujourd’hui tout est en ordre, copié, corrigé comme il se doit. Je te répète que, en une matière aussi grave et avec un instrument exténué, il est important de ne pas laisser le travail s’accumuler: il doit être copié puis corrigé au fur et à mesure afin qu’il n’en reste pas des parties incomplètes en cas de décès ou pour une autre raison.
N’abusez jamais d’une confiance qui n’est plus de la prudence. Faites comme si chaque heure était la dernière et soyez toujours à jour en toutes choses. Gardez ceci à l’esprit et faites le nécessaire pour rester auprès de l’instrument jusqu’à ce que tout soit achevé. Les expériences pénibles de l’automne 1944 ont marqué au feu le porte-parole, qui dit: "Je ne puis faire confiance aux autres et, si je devais rester seule, je ne transmettrais plus le moindre mot.″
Mais elle n’a pas été la seule à connaître ces pénibles expériences ! Toi aussi, Romualdo, tu les as connues. Tu as vu, toi aussi, comment l’on a agi et, même si tu en as beaucoup moins souffert _car , la souffrance de Maria fut extrêmement profonde, au point de graver en elle un signe indélébile jusque sur son corps - , tu dois comprendre que cela ne doit pas se renouveler..
Si c’était le cas, j'approuverais le désir de Maria et, sans la priver, elle, de la joie des visions, je vous en priverais, vous, car je ne lui ferais plus écrire un seul mot.
Je ne puis permettre que l’on traite ce travail comme une plaisanterie, ou guère moins, ni qu’il reste à l’état de manuscrit, c’est-à-dire ni dactylographié ni corrigé. Nous avons affaire à un monde obtus et mauvais — même dans les milieux ecclésiastiques —, à un monde qui ne se soucie guère de relire ces écrits pour pouvoir y reconnaître ma présence et les approuver mais qui porte toute son attention à éplucher l’ouvrage dans le seul dessein d’y trouver un mot qui puisse passer pour une erreur théologique ou simplement historique, que ce soit dû à l’écriture incertaine de l’écrivain ou à une erreur du copiste. C’est la pure vérité. J’agis donc en sorte que leur animosité soit déçue.
Pendant ces trente-trois jours, je t’ai seulement montré deux visions évangéliques. Et, si je l’ai fait, c’est parce que, à travers elles, c’est à toi que j’ai voulu parler, Romualdo, comme je le fais si souvent. Mes scènes évangéliques sont de vraies leçons, pour la vie quotidienne individuelle comme pour des cas particuliers. Si tel n’était pas le cas, je n’aurais pas, au début des visions, montré des scènes de temps en temps, mais j'aurais commencé par le premier mot des quatre évangiles et poursuivi dans l’ordre.
Au contraire, j'ai montré aux bons moments les épisodes nécessaires pour soutenir le porte-parole dans la grande croix qu’elle devait porter peu après (de janvier à mars 1944) et dans celle qu’elle était en train de porter (de mai à octobre 1944); mon but était aussi d’évangéliser Giuseppe B., qui luttait contre Satan, pour le préparer à la dictée qui l’a séparé définitivement de lui et de ses hérésies. Plus tard, une fois passées ces deux nécessités, j’ai poursuivi la reconstruction évangélique avec régularité et dans l’ordre.
Mais je te parle bien souvent par leur intermédiaire, Romualdo, ainsi que par les dictées non évangéliques que je donne. Toutes ont pour fonction de te servir de guide et de lumière. C’est ainsi que j’ai dicté les deux dernières pour t’aider, de façon extraordinaire parce que je ne voulais rien donner avant que tout ce qui l’avait déjà été ne soit en ordre.
Maintenant souviens-toi et réfléchis: tout comme j'ai gardé le silence durant trente-trois jours, je pourrais me taire pour toujours. Et je le ferais si mon entreprise rencontrait des obstacles susceptibles de nuire à l’ouvrage. Tu vois que, d’elle-même, Maria ne peut rien, ni voir ni parler. Si tu lui disais pour l’éprouver: "Répète aussi la dernière vision", tu verrais que, non seulement les mots lui manqueraient, mais même la description des faits serait pauvre et incomplète. Hors de ma lumière, Maria est une pauvre femme quelconque. Il ne demeure en elle que le sens spirituel de la leçon reçue, ce qui accroît sa volonté d’agir saintement en toutes choses, conformément à l’instruction qu’elle a entendue.
Mais son intelligence ne tire aucun profit de ce qu’elle a vu. Une fois la vision passée, son esprit ne peut pas la répéter. S’il n’était plus possible d’imprimer ce qu’elle écrit et si, par prudence, je cessais d’exiger de sa part les descriptions de ce qu’elle voit et entend, vous n’obtiendriez plus un seul mot. Ma fille reposerait encore et toujours dans mes bras, mais tous les autres resteraient sans nouvelles leçons. Penses-y, et fais réfléchir les autres là-dessus.
Voici maintenant une leçon qui t’est entièrement destinée mon cher serviteur. Ce n’est pas un reproche, ne le prends pas ainsi. C’est la caresse de quelqu’un qui t’aime et ne veut pas que tu fasses de faux pas ou des pas inutiles, par ingénuité. Tu ne le prendrais pas mal, si un bon père te disait: "Donne-moi la main, pour que je te guide sur ce sentier accidenté", ou bien: “Tu vois, mon fils? Cette fleur, cette baie n’est pas bonne. Elles semblent l’être, mais ne le sont pas. Ne les goûte jamais. Elles recèlent des sucs nocifs.″ Il en va de même pour toi, mon enfant immortel: tu ne dois pas être peiné que je t’instruise.
Tu fais partie de mon armée: celle des êtres qui, étant sans malice, se trouvent sans défense, au fond, contre un monde rusé et contre Satan, qui l’est plus encore pour agir. C’est une gloire, mais aussi un danger permanent. J’accorde donc à ces êtres sans défense une aide particulière, justement parce qu’ils sont ainsi, afin qu’ils ne se laissent pas tromper par des apparences mensongères.
Tu ne dois pas mesurer tout ce qui est surnaturel de la même manière. Le surnaturel comprend tout ce qui sort du monde naturel, n’est-ce pas? Mais il existe deux courants, deux fleuves dans le surnaturel, dans l’extranaturel: celui qui vient de Dieu, et celui qui vient de l’Ennemi de Dieu
.
Pris extérieurement et superficiellement, les phénomènes sont à peu près identiques, car Satan sait contrefaire Dieu avec la perfection du mal. Mais les miens se reconnaissent àcertains signes: le premier est la paix profonde, l’ordre qui accompagnent ces phénomènes et qui se communiquent aux personnes présentes; un autre consiste en l’accroissement des facultés naturelles d’intelligence et de mémoire, car le surnaturel céleste est toujours grâce; or la grâce augmente aussi les facultés naturelles de l’homme pour que l’on se souvienne avec exactitude de ses manifestations. Les phénomènes qui ne sont pas miens, en revanche, comprennent toujours l’effusion d’un je-ne-sais-quoi qui trouble ou diminue le sérieux surnaturel habituel en suscitant de la curiosité ou cet intérêt amusé et vide dont vous faites preuve quand vous allez à une représentation au théâtre, à un spectacle de jongleurs ou à d’autres semblables.
Les phénomènes qui ne proviennent pas de moi comprennent toujours du désordre; de plus, après le crépitement des fusées aveuglantes, de la fumée et de la brume enlèvent sa pureté à la lumière préexistante, si bien que vous avez beau avoir vu et entendu, vous ne vous souvenez plus de rien avec exactitude et vous tombez dans les contradictions sans même l’avoir voulu. Satan, de sa main griffue, embrouille, embrouille pour tourner en dérision et épuiser.
Enfin, le sujet lui-même est un signe très sûr. A mon action dans un être correspond toujours l’action de l’être. Je m’explique.
Lorsque j’instruis, tout se métamorphose chez la personne instruite. Il naît en elle une bonne volonté, un empressement à m’obéir, qui ne comprend pas de lentes phases d’élévation comme cela se voit dans la volonté habituelle de se sanctifier, mais des progrès rapides — mais durables — par lesquels l’âme s’élève et transforme ce qui existait précédemment en ce que je désire. Ces âmes sont prises de "bonne volonté".
Cette dernière y broie et détruit tout ce qui appartient au passé, tout ce qui formait le "moi″ antérieur, et les recompose sous une nouvelle forme à mon modèle. Elles sont les artisans inlassables de leur être immortel. Elles voient qu’elles changent en mieux. Mais elles ne sont jamais satisfaites du niveau de bien qu’elles ont atteint et travaillent à acquérir une plus grande perfection. Et cela, non par orgueil personnel, mais par amour pour moi.
A l’opposé, chez les âmes qui sont de fausses contemplatives, de faux instruments, cette inlassable métamorphose manque. En élèves de Satan à cette occasion, elles se repaissent de ce qu’elles ont, elles s’en délectent. Parfois, elles ont réellement reçu, au commencement, un don de ma part. Elles se bercent dans l’orgueil d’être "quelqu’un". Ce sentiment grandit de jour en jour, comme un animal trop nourri. En fait, il se nourrit excessivement de l’orgueil que Satan déverse silencieusement mais en abondance autour d’eux. Ce sentiment d’être "quelqu’un" grossit jusqu’à en devenir monstrueux. Oui, monstrueux. C’est un monstre parce qu’il perd son aspect primitif, le mien, pour prendre celui de Satan. Ces gens se créent une auréole de fausses lumières, ils mettent à profit leur célébrité plus ou moins relative pour s’en couronner. Ils s’admirent, ils se disent: "Je suis comme il faut.
Me voilà déjà arrivé!" C’est ainsi qu’ils s’aveuglent, au point de ne plus savoir ce qu’ils sont, c’est ainsi qu’ils se rendent sourds, au point de ne plus distinguer les voix qui parlent en eux. La mienne est pourtant si différente de celle de Satan! Mais ils ne l’entendent plus. Et tandis que je me retire, Satan leur offre ce qu’ils veulent: des vanités. Et ils s’en parent...
Qu’est-ce que Dieu peut faire à ces gens qui veulent le mal et préfèrent les vêtements aux reflets irisés, les illuminations, les applaudissements, à la croix, à la nudité, aux épines, au secret, au travail assidu sur soi-même et autour de soi dans le Bien, pour son propre bien et celui des autres? Qu’est-ce que Dieu doit faire vis-à-vis de ces histrions de la sainteté pris, tous autant qu’ils sont, par les fables et les mensonges? Dieu se retire. Il les abandonne au père du mensonge et des ténèbres.
Quant à eux, ils se délectent des dons que Satan leur accorde en récompense de leur comportement. Comme ils voient qu’ils parviennent à des choses qui dépassent le naturel, ils se proclament "saints". Ils ignorent qu’elles sont le produit de leur orgueil nourri par Satan. Et ils ne s’améliorent pas, tu sais? Ils ne s’améliorent pas
Même si, en apparence, ils ne régressent pas, il est visible même aux plus superficiels qu’ils ne font pas de progrès.
Romualdo, fais attention à l’éclat multicolore qui se dissout en brouillard! Moi, je laisse toujours les choses concrètes, bien ordonnées, claires, dans la lumière. Attention aux faux saints qui sont plus pernicieux pour mon triomphe que tous les pécheurs notoires. Le surnaturel saint existe. Je le suscite. Il faut l’accepter et y croire.
Mais il ne faut pas accepter au premier coup d’œil n’importe quel petit vase qui porte l’inscription "Huile de sagesse divine″, ou n’importe quel livre fermé sur lequel il est écrit: "Dieu est ici". Assure-toi que le premier n’exhale pas une puanteur infernale et que le second ne contient pas des formules hérétiques. Observez également l’extérieur du vase et du livre, où et comment ces gens aiment à se tenir. Observez, pour abandonner le langage figuré, si cette personne est humble d’accès, si elle agit saintement, au plus haut degré.
Si vous voyez que son évolution vers le bien est lente ou est même tout à fait absente, ouvrez les yeux. Ouvrez-les deux fois plus si vous remarquez en cette âme le plaisir d’être connue. Et ouvrez-les trois fois, soixante-dix fois plus, si vous la sentez orgueilleuse et installée dans le mensonge.
Que la paix soit avec toi, Romualdo Maria. Que la paix soit avec toi, Maria. »
(*79)Le 25 décembre 1945
Cahiers de 1946 - Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Invité- Invité
- Message n°188
Maria valtorta
Bonjour @ Maud et merci pour ce texte qui met bien "les pendules à l'heure"..
Bons éléments de discernement...
Passe une bonne journée
Marie Fleur
Bons éléments de discernement...
Passe une bonne journée
Marie Fleur
Maud- Messages : 9656
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- Message n°189
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Merci Marie Fleur , Bonne journée à toi aussi
Amicalement
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Maud- Messages : 9656
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Azarias dit: "Pourquoi qualifier de terrible ce qui vient de Dieu?"
Les 28 et 29 janvier 1946
Pendant la nuit.
Je me plains de ma souffrance excessive. Je dis: « C’est trop terrible. » Saint Azarias me dit:
« Pourquoi qualifier de terrible ce qui vient de Dieu ? Pourquoi affirmer que c’est insupportable? Comment peut dire traiter d’atroce ce qui est participation à la Rédemption du Christ ?
L’enfer est atroce. Ce qui vient de Satan est insupportable. Seul ce qui vient de la Haine peut être terrible. Dieu ne donne jamais rien de plus que ce que la créature peut supporter. Son Fils est le seul sur qui il ait appesanti sa main. Ces souffrances furent les seules à être sans mesure. Le Christ, qui en connaissait la justice, les a pourtant supportées sans les prétendre terribles, atroces ou insupportables, car cela aurait signifié accuser le Père de le frapper sans charité.
Les âmes victimes doivent se conformer à la Victime en toutes choses. Pleure, mais ne prétends pas que tu souffres trop. Ta souffrance est proportionnée à ce que tu peux supporter. Elle pourrait augmenter. Mais ta force d’endurance augmentera, parce que ton amour grandira. Or un amour accru entraîne une force accrue. T’imagines-tu que Dieu prend plaisir à te voir souffrir? Ne crois pas cela. Tout comme il souffrait pour le Fils de l’homme crucifié pour les hommes, lui, qui est la Bonté, souffre de devoir te faire souffrir. Mais c’est toi qui l’as demandé pour ressembler à Jésus en toute choses. Dieu te satisfait donc.
Regarde l’heure que vit le monde. Vois-tu son péché? Jésus a contemplé cette heure pendant les vingt-quatre dernières heures de sa vie humaine. Il t’a contemplée, toi aussi, en tant que consolatrice.
Mais ceux qui se plaignent ne consolent pas! Donc, en avant ! Un peu d’héroïsme ! Chante avec moi : "Gloire au Père, au Fils et à l’Esprit Saint.″ » Puis il se tait.
Je promets de ne plus traiter mes souffrances de "terribles".
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Pleurs des souffrants
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Idéal : Mourir en étât de grâce !
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- Message n°191
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Il s'agit de la plus grande bataille qui s'est déroulée au Ciel entre notre Créateur et Lucifer (ange de Lumière), ainsi que la rébellion des anges déchus.
Avertissement :
Bien que ces deux vidéos proviennent d'un Ministère protestant, elles ne contredisent en aucun cas nos croyances catholiques, et même les renforcent.
Bon visionnement !
Avertissement :
Bien que ces deux vidéos proviennent d'un Ministère protestant, elles ne contredisent en aucun cas nos croyances catholiques, et même les renforcent.
Bon visionnement !
_________________
"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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- Message n°192
Re: Les Cahiers de Maria Valtorta (1943, 1944, 1945-1950): enseignements de Jésus pour notre temps
Merci Gilles pour ce partage
Maud- Messages : 9656
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Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus apparaît à l’écrivain: elle lui parle des appesantissements de l’amour
Le 2 février 1946
Depuis quarante-huit heures j'ai auprès de moi la présence de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, tout à la fois humaine et glorieuse parce que rayonnante, posée sur de petits nuages lumineux, mais telle qu’elle m’est apparue dans le couvent de Lisieux. Elle ne tient pas le crucifix. Mais elle porte son manteau blanc sur son habit marron. Je ne vois pas sa main gauche, cachée par le manteau.
En revanche, je vois la main droite, très belle, qui sort jusqu’à l’avant-bras de son manteau légèrement repoussé en arrière; elle tient une rose entre les doigts. C’est une rose magnifique d’un jaune doré ravissant, l’une de ces roses un peu effeuillées que l’on dit hybrides, me semble-t-il, avec des pétales froncés, sans épine sur la tige d’un vert-rouge foncé avec des feuilles vert sombre, luisantes, pâteuses, comme en cire. Je ne connais pas leur nom botanique.
Elle la tient légèrement entre le pouce et l’index, la corolle tournée vers la terre, le bras tendu vers le bas, comme si elle était sur le point de la laisser tomber. Je lui dis: « Laisse-la tomber! Une rose pour moi ! ... » elle sourit sans rien dire; c’est un sourire joyeux, fin, encourageant.
Puis elle me fait signe qu’elle veut parler.
Pour éclaircir le sens de cette dictée, j’explique que j’étais en train de réfléchir sur les... restrictions, échappatoires et autres petites choses que les lettres venues du Carmel me laissent entendre. Je m’étonne un peu que des âmes méditatives puissent être aussi bridées et sourdes, incapable de sentir ce qui est le Bien certain et d’avoir des scrupules, etc.
La petite Thérèse s’adresse finalement à moi:
« Il s’agit là des appesantissements de l’amour. Ils se produisent très facilement. C’est un obstacle. Il faut en rechercher l’origine dans les ruses du démon, qui s’appuie sur des scrupules faciles, sur les peurs, et même sur le désir désordonné d’être bon, pour empêcher en réalité les âmes de l’être, de le devenir grâce aux moyens de Dieu, tant ordinaires qu’extraordinaires.
Un tel désir désordonné, ce peut être celui de vouloir agir avec empressement, par des moyens choisis par nous, et dans la peur de ne pas savoir comment faire. Mais qu’on laisse cela aux pauvres hommes du monde qui ne connaissent pas l’infinie bonté, la patience et la bienveillance de Dieu et du temps que Dieu accorde à ceux qui lui font confiance pour tout bien accomplir.
Pourquoi craindre puisque nous avons affaire à un Père? Pour quoi dire: "Vite, vite, sinon je n’y arriverai pas", si nous savons que le temps, étant au service de Dieu, ne peut se refuser à être comme il le veut pour chaque vie?
Pourquoi vouloir déclarer: “Je veux me sanctifier par tel moyen, par telle pratique, parce que je n’y arrive pas ici ou là″, quand nous avons un Maître qui sait comment et en quoi nous devons nous sanctifier et y pourvoit par des moyens que la personne ne saurait imaginer? Non. Ce n’est pas ainsi qu’il faut agir.
S’il est déjà facile de tomber dans ces erreurs pour les catholiques qui vivent dans le monde, ce l’est encore davantage dans les monastères. Les âmes y sont aussi nombreuses que les moyens et les modes de sanctification. Un unique canevas ne saurait suffire à toutes de la même manière. Puisque l’âme a épousé le Dieu libre, elle doit l’être, elle aussi. L’âme doit être une "épouse", puisqu’elle est épousée.
Une femme ne se marie pas quand elle est encore dans les langes, mais lorsqu’elle est en mesure d’accomplir toute seule au moins l’indispensable pour son mari et la maison n’est-ce pas?
Oh, il n’est guère aisé de se sanctifier dans les monastères. Se sauver l’est encore. Mais suivre la voie du Christ, une voie dorée mais semée de chausse-trappes, rouge de sang et baignée de larmes, ce n’est pas facile. C’est pourtant la voie de la sainteté.
Ma petite sœur, dis à mes consœurs d’avoir une piété et une obéissance bien larges, libres. Elles ne sont pas esclaves, mais "épouses". Les épouses ne sont pas assujetties à une soumission servile. Cela, c’est bon pour les inférieurs. Les reines-épouses ont le droit et le devoir de savoir comprendre et mettre en pratique les voix et les paroles prononcées par leur Epoux et Roi dans cette chambre nuptiale qu’est l’âme, avant toute autre voix. Le livre d’Esther décrit comment elle a comparu dans l’atrium intérieur en présence du roi, bien qu’elle sache qu’y paraître sans convocation signifiait la "mort".
Mais comme elle avait compris que Dieu était présent dans la prière de Mardochée, elle revêtit les vêtements royaux et se présenta dans l’atrium intérieur devant le roi assis sur son trône. Or cette épouse humble et pour tant royale plut au roi, qui lui tendit le sceptre pour la sacrer à la face du monde, et elle lui fut si chère qu’il lui promit d’exaucer chacune de ses prières. Esther, qui était épouse malgré son jeune âge, sut faire preuve d’une volonté soumise, et cependant libre et large. Qu’elles ne tombent pas dans les pièges honteux du démon, qui leur crée des scrupules pour mieux les enchaîner.
Oh! j'étais "la dernière″ à Lisieux; la grande prieure était bien puissante, et sa petite "cour″ lui était bien fidèle ! Mais l’air des âmes et pour les âmes était bien stagnant, la lumière bien grise, l’espace très réduit lorsque j'y suis entrée! Cela ne permettait pas la renaissance des âmes sous la forme de séraphins! J’ai osé y mettre de l’air, de la lumière, de l’espace, moi, la "petite". Ce n’était pas par orgueil: j’ai souffert de devoir le faire.
Mais je voulais transformer mon âme en un séraphin aux ailes d’or. Sinon, il aurait été inutile de me rendre prisonnière...! Je voulais que mon âme devienne "la forte". Pour mon corps, la tuberculose fut mon moyen d’avancer vers l’Amour. Mais pas pour mon âme, non.
Et, poussée par l’amour — qui est le but de toute vie chrétienne —, j’ai voulu pour toutes ce que je voulais pour moi: de l’air, de la lumière, de l’espace pour les ailes des séraphins de la terre, et pour le monastère. J’étais "l’enfant terrible" qui disait la vérité, qui voulait la vérité.
La vérité, c’est une dévotion aérée, alors qu’une piété bâtie sur des scrupules n’a rien à voir avec la vérité. Je semblais d’une étrange étoffe.
Mais comme je plaisais au Seigneur, ceux qui sont sauvés marchent aujourd’hui sur ma petite voie — que l’on prenait à l’époque pour de la légèreté de petit enfant —, parce qu’ils se rendent "semblables aux petits enfants à qui le royaume des cieux appartient″.
Viens, ma petite sœur, chantons notre Magnificat, nous dont Dieu a vu la "petitesse" ; c’est pourquoi il nous "a prises sur son sein, comme le fait une mère, et nous a donné un nom meilleur que des fils et des filles, un nom éternel qui jamais ne sera effacé.″
Lumineuse au point de produire en moi un sentiment d’extase, elle sourit...
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Thérèse
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Apparition et mots de réconforts de saint Pie X.
Le 8 février 1946
Douce, candide, débonnaire, le visage du saint pape Pie X m’apparaît au moment de la communion. Il s’avance tel que, certainement, il devait être dans ses derniers jours, quelque peu obèse, alourdi par les infirmités, le pas silencieux et légèrement traînant; ses épaules un peu penchées et rondes soutiennent un petit cou et une tête aux cheveux argentés déjà nimbée de splendeur; son visage de vieillard garde une grande jeunesse de traits et ses yeux limpides et sereins dégagent une douceur virginale.
Il porte le vêtement blanc des papes mais sans mantelet rouge ni bonnet papal. Oh non! C’est un prêtre vêtu de blanc au lieu du noir, rien de plus.
Mais c’est tellement "lui" qu’il est plus vénérable que s’il avait été entouré de l’éclat des apothéoses pontificales, parmi drapeaux et éventails en plumes, gardes superbes, pourpres cardinalices et ainsi de suite. C’est le saint pape.
Il lève une main courte et grassouillette pour me bénir, en me disant:
« Que le Seigneur et Marie soient toujours avec toi, qui es bénie du Seigneur et de la Vierge Immaculée.
Ne t’en fais pas, femme bénie! Continue, continue sur ton chemin. Cela plaît au Seigneur. Sois simple, toujours plus simple, comme un enfant, l’un de ces petits enfants que notre Seigneur béni aimait tant. Nourris-toi de l’eucharistie, parce que tu es la petite hostie qui es consacrée seulement lorsque notre Seigneur Jésus Christ se transsubstantie dans la grande Hostie. C’est pourquoi, plus tu te nourriras de la sainte eucharistie, plus tu deviendras hostie avec lui.
Oh, femme bénie! Si j’étais sur le trône de Pierre et que l’on m’ait appris l’existence d’une personne devenue "voix" après avoir été "croix volontaire″, je ne t’aurais pas laissée dans cette anxiété: je t’aurais réconfortée par ma bénédiction, tout en lisant à genoux les pages bénies.
Reste enfant, veux-tu? Reste toujours un petit enfant. Un petit, petit Jean, aux yeux dépourvus de toute malice, et au cœur dénué de tout orgueil, pour toujours comprendre le bienheureux Maître qui instruit pour le bien de beaucoup de gens. Eucharistie et simplicité, voilà le chemin des enfants d’amour. C’est celui de la petite Thérèse, et aussi le mien, qui suis un pauvre serviteur du Seigneur encore tout étonné d’avoir pu passer de l’état de simple prêtre à celui de souverain pontife. » (Il pleure doucement, aussi humble et saint dans ses larmes que dans son sourire).
Puis il relève la tête. Il me dévisage de nouveau; c’est lui aussi un grand "enfant″, tant est pure son expression. Il me sourit encore.
« Je te donne ma bénédiction. Tu es contente? Je te bénis, âme du Seigneur et de Marie la très sainte. Continue avec foi et patience. Au paradis, on ne se rappelle plus rien d’autre que d’avoir toujours fait la volonté de Dieu, et on en est heureux. Le paradis est si beau qu’aucune belle chose que tu vois ne l’égale! Tu ne pourrais pas voir le paradis tel qu’il est car ton cœur éclaterait.
Quand tu en auras l’occasion, envoie ma bénédiction à cette âme bénie qu’est sœur Giuseppina. Dis-lui que son patriarche se souvient encore des Instituts de Marie Enfant, et surtout de ceux, qui lui sont si chers, de sa Vénétie. La paix, la paix soit en ces lieux et sur ceux qui s’y trouvent!
Paix aussi à toi, petite enfant de mon Jésus. Adieu. Souviens-toi toujours du Pape des enfants et de l’eucharistie. »
De nouveau, il lève la main pour bénir, et la blancheur de son vêtement de laine se change en une incandescence qui transfigure saint Pie X, puis il disparaît. Désormais, je peux dire que j’ai même vu un pape! Et quel pape!
Aurai-je écrit correctement ces mots en dialecte vénitien? J’ai tenté de rendre ses paroles telles que je l’entendais les prononcer. Mais je ne connais pas ce dialecte. Je suis allée en Romagne, en Lombardie (dans le Milanais), à Pavie, à Florence, à Reggio di Calabria et à Viareggio, mais jamais en Vénétie. Par conséquent...
Néanmoins, je suis très contente qu’il m’ait parlé aussi familièrement, comme un bon curé, comme lorsqu’il était dans sa Vénétie — et il était déjà saint et grand devant Dieu —, comme lorsque, déjà patriarche puis souverain pontife, il s’entretenait familièrement avec ses intimes... avec les simples dont le très humble et saint Pie X devait tant apprécier la compagnie...
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L’écrivain a la vision d’un jeune servite, inconnu d’elle; en extase devant Marie.
Le 9 février 1946
Hier, alors que je souffrais d’une véritable agonie de la croix entre sexte et none, j'ai eu une étrange vision.
Je voyais un jeune servite, grand mais sans plus, assez frêle mais ni décharné ni d’aspect maladif. Il me rappelait un peu le Père Pennoni, mais sans lunettes ni défauts physiques.
Etait-il déjà prêtre ou seulement novice ? Je ne sais. Je le vois de face, vêtu de l’habit, sans manteau.
Etait-il mort ou en extase? Je l’ignore. Je le voyais absorbé, élevé au-dessus du sol par un vif rayon qui descendait, un peu obliquement, de la Vierge Marie, du sein de la Vierge Marie.
Vêtue de blanc et glorieuse, celle-ci apparaissait du haut des cieux pour appeler à elle son serviteur. La Vierge — qui ressemblait en tout à l’Immaculée de sœur M. Catherine Labouré — n’avait pas d’autre rayon que celui-ci, qui sortait de son sein, à la hauteur de son Cœur immaculé.
Je la voyais de profil et je ne peux donc pas dire si son sacré Cœur était visible. Je voyais sa beauté glorieuse, ainsi que la puissante lumière du rayon de son cœur qui descendait sur le servite. Ce dernier paraissait aspiré par lui et il montait, les yeux parfois à demi clos et parfois lançant à Marie un regard d’inexprimable amour.
Puis il les refermait en gardant un sourire d’extase. Il avait les mains croisées sur la poitrine, les doigts dirigés vers les épaules.
Est-ce que cela se passait de notre temps? En un autre siècle? Je ne sais.
A-t-il existé quelque bienheureux de l’ordre qui avait une dévotion particulière au Cœur immaculé de Marie? Un jeune novice ou un prêtre de l’ordre est-il mort ces jours-ci? Je n’en sais rien.
Je rapporte ce que j’ai vu. Le lieu où cette scène se déroulait semblait être une église, dans la petite nef de droite, près d’une chapelle dont j'apercevais l’entrée seulement.
En revanche, la Vierge semblait se tenir directement au-dessus de l’autel majeur, mais en haut, tout en haut, au ciel.
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A la description qu’elle lui fait du jeune servite, le Père Migliorini reconnaît le frère Venanzio M. Quadri.
Le Seigneur dit à l’écrivain de mettre par écrit les actes d’offrande qui ont préparé son état actuel. Note de l’écrivain.
Acte d’offrande en victime à la Justice.
Acte d’offrande à l’Amour.
Deux chapelets pour méditer les cinq plaies, et d’autres prières.
Calendrier mystique.
Copie de ce que Giuseppe Belfanti a écrit au bas de la dictée qui lui était adressée.
Hymne à l’amour et à la souffrance.
Le 10 février 1946
Note.
Après avoir lu cette description du jeune servite inconnu élevé dans la gloire par Marie, le Père Migliorini m’apporte ce matin un livret dont la couverture représente un jeune servite dans lequel je reconnais tout de suite celui que j'ai vu. Comme seule différence, il ne portait pas de lunettes dans la vision, et son visage était légèrement plus maigre. Mais de bien peu.
J’ignorais qu’il ait jamais existé un frère Venanzio M. Quadri[*80], et qu’il était mort en odeur de sainteté. Il m’était totalement inconnu, à tel point que j’étais incertaine: est-ce que j’avais vu une extase du bienheureux Giovanni Angelo? Ou est-ce que le Père Pennoni était mort, auquel cas la Vierge voulait-elle me faire comprendre que la miséricorde de son sacré Cœur maternel et mes prières avaient obtenu l’absolution de toutes ses fautes, si bien que sa mort signifiait son entrée au paradis? Voilà quelles étaient mes deux pensées à la suite de cette vision.
Je suis heureuse de savoir qui est ce bienheureux. .
Et je n’ hésite pas à affirmer que, comme je l’ai reconnu dans le portrait de la couverture ainsi que dans le dessin de M. Barberis à la page 47, à la position de ses bras et de sa tête légèrement inclinée vers la droite, je suis persuadée qu’il est dans la gloire et qu’il jouit de la vision du Dieu un et trine et de celle de Marie, qui me l’a montré enveloppé d’un rayon plein d’amour et très pur qui jaillissait de son Cœur; et aspiré au ciel par elle, par cette Mère belle et toute pure...
Notre Seigneur m’enjoint de mettre par écrit mon acte d’offrande, l’hymne à Jésus crucifié et d’autres choses spirituelles qui ont préparé mon état actuel. J’obéis en le faisant précéder de ces quelques brèves notes.
J’avais fait solennellement l’acte de victime de l’Amour miséricordieux le jour de la sainte Trinité, en 1925. Mais plus tard, sous l’effet d’une force qui m’y poussait et d’une prémonition — de juillet 1930 à mai 1931 — des événements mondiaux qui se sont réalisés par la suite, j'avais ressenti le besoin de préconiser, par le biais de la presse de l’Action Catholique Féminine, une véritable croisade d’âmes victimes pour sauver le monde. Ma proposition (que je sentais inspirée par Dieu, fut rejetée durement le 17 mai 1931 sous prétexte que, en Italie comme dans les autres pays, tout se passait bien entre Eglise et Etat ainsi qu’entre nations.
A peine quatorze jours plus tard, Dieu, par une douloureuse épreuve (la lutte contre l’Action Catholique) démentait ceux qui péchaient par excès d’optimisme, si bien que j'ai pensé faire toute seule ce que les autres jugeaient inutile de faire. Je tremblais un peu à l’idée de m’offrir à la Justice, car je me souvenais des paroles de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus: « Si vous vous offriez à la Justice, vous devriez trembler, mais pas pour vous offrir à l’Amour miséricordieux. Il vous traitera avec miséricorde. » Pendant que j’hésitais entre le oui et le non arriva le jour du Sacré-Cœur de Jésus, en juin 1931.
A la grand-messe chantée par les jeunes filles de l’Action Catholique, aussitôt après le Gloria, une vision mentale accompagnée de la connaissance mentale de toutes les catastrophes qui nous ont torturés au cours de ces dix dernières années se présente à moi. Une contemplation apocalyptique... Je suis saisie de larmes irrépressibles et d’une telle angoisse que je ne vois plus rien. Plus rien, si ce n’est le gouffre où le monde se précipite et la nécessité de dresser des victimes en guise de contreforts pour empêcher, ou du moins ralentir, la course du monde vers le précipice. On est obligé de me porter, de me mener hors de l’église à la fin de la messe, car je ne vois rien tellement je pleure... Arrivée à la maison, j’écris mon acte d’offrande, que j’ai fait plus tard solennellement le jour de la fête du Très-Précieux Sang. Le voici:
Acte d’offrande en victime à la Justice et à l’Amour.
Oh mon Dieu, origine et fin de toute puissance, de toute sagesse et de tout bien, Amour éternel et incréé, Trinité sainte, sois bénie maintenant et toujours, aimée et adorée pour les siècles des siècles.
Afin que cet amour pour toi s’étende et envahisse toute la terre et que le Royaume du Christ s’y instaure en apportant aux hommes la paix, cette paix qui vient de toi seul, afin que les âmes se tournent vers toi, la fontaine d’eau vive qui désaltère toutes les soifs et procure la vie éternelle, moi, malgré ma misère et mes péchés, j’ose, de l’abîme de mon néant, élever mon cœur et ma vie, tout mon être, vers toi, Trinité bienheureuse, et t’offrir ce néant en hostie d’expiation et d’amour pour l’avènement de ton règne, pour que fleurisse ta paix, pour la rédemption des âmes, de ceux que j’aime et que je connais, de celles qui me sont chères entre toutes en raison des liens qui m’unissent à elles, comme aussi de celles qui me sont inconnues ou ennemies.
Puisse ce sacrifice que je t’offre te plaire, ô Dieu, par l’intercession de Marie et de saint Joseph, malgré sa petitesse. C’est tout ce que je peux te donner, mais je le fais avec joie pour la conversion des âmes, la paix du monde, la prospérité, tranquillité, paix et tout autre bien de ma patrie, pour le triomphe de l’Eglise sur ses ennemis, pour le retour à Dieu de ces nations qui sont devenues la proie de Satan et des schismes, pour la perfection du sacerdoce, mon salut éternel, celui de mes parents et de toutes les âmes que j’ai aimées, instruites dans ta Loi et dirigées vers toi.
Si je comparais la splendeur de ta puissance à ma misère, je serais anéantie devant une telle toute-puissance; si je confrontais ma nullité et ma faute à ta perfection, il me faudrait fuir comme un indigne loin de ta face; mais j’ai confiance en toi, comme cela te plaît, et je me donne à toi tout entière, avec mon passé, mon présent, mon avenir, mes fautes, mes efforts vers le bien, mes chutes, mes immenses désirs d’amour pour toi et pour les âmes. Je pense que tu es Amour; Miséricorde, Bonté; tu es le Père, le Frère, l’Epoux de nos âmes, tu es la Charité faite chair et tu ne repousses personne de ton sein débordant d’amour. Je suis donc sûre que tu te pencheras avec pitié sur ta petite esclave pour en accueillir l’offrande, en entendre la prière et consentir à ses désirs.
Ah! Je resterai à tes pieds aussi longtemps qu’il te plaira, en attendant ton sourire qui me révélera que mon offrande est acceptée; l’attente ne m’effraiera pas, car je sais qu’elle est une épreuve que tu m’envoies pour éprouver ma foi, pas plus que ne m’effraiera ma nullité, puisque je la recouvre des mérites de mon Bien-Aimé qui vit en moi. Et je reprends les mots ineffables de mon Verbe adoré, de mon Maître et Rédempteur pour te présenter ma prière, à toi, l’Eternel: « Père, pardonne aux hommes parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, pardonne en raison des mérites du Christ, de Marie, des martyrs et des saints; et si, pour apaiser ta Justice offensée, de nouvelles hosties d’expiation sont nécessaires, me voici, ô Père, immole-moi pour la paix entre l’homme et Dieu, entre l’homme et l’homme, pour l’avènement de ton règne. »
Ô mon Bien-Aimé, ton Cœur saigne d’être sans cesse blessé par cette marée de fautes qui envahit la terre, et ta soif d’amour augmente chaque jour alors que l’humanité s’éloigne de toi. Oh! Prends-moi comme hostie consolatrice de ton amour bafoué. Je voudrais renouveler cette offrande chaque fois qu’une faute te blesse et qu’une nouvelle offense est proférée contre la sainte Trinité, je voudrais être innocente et riche de mérites pour être plus à même de te consoler; je voudrais avoir à mes côtés des multitudes d’âmes prêtes à s’offrir à ton amour. Mais je suis pauvre et seule, coupable moi aussi.
Toutefois, mon incapacité, ma misère, ma solitude ne m’effraient pas; je suis comme cela te plaît, cela me suffit et m’encourage à m’offrir à toi. C’est toi qui as mis dans mon cœur cette soif toujours croissante d’amour et d’immolation, et cela m’apprend que tu me veux moi aussi, pauvre et faible comme je le suis, un vrai rien, perdu face à ton immensité.
Consciente de cette petitesse qui est la mienne, je te prie de ne pas me traiter en épouse ou en sœur. Tu es le Maître du ciel et de la terre, je suis un grain de poussière... Tu es le Roi des rois, moi le dernier de tes Sujets. Mais de même que, dans un palais royal, il y a d’une part les intimes du souverain qui passent leurs journées avec lui, unis par l’affection, et d’autre part les serviteurs dont le seul devoir est d’obéir, je désire, mon Bien-Aimé, que tu me considères comme une servante — ou encore moins —. Je veux être l’esclave dont le seul but est de servir son Seigneur avec humilité et fidélité.
Je veux être l’instrument aveugle utilisé pour le triomphe de l’Amour miséricordieux sur terre, l’humble servante qui se donne tout entière pour la cause de son roi, la créature qui se tient dans la poussière au pied de ton trône pour recouvrir de son pauvre chant les hurlements blasphématoires des pécheurs, pour consoler par son fidèle amour ton Cœur transpercé, pour te gagner une multitude d’âmes par son sacrifice ignoré. Tu l’as dit toi-même, mon Jésus bien-aimé: celui qui montre le plus grand amour est celui qui donne sa vie pour ses amis. Voici, je viens, je m’offre à toi, mon seul et parfait ami, afin que ton Règne s’établisse sur la terre comme dans les cœurs des hommes.
Tu as encore dit: « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi. » Je désire moi aussi, à ton imitation, être élevée sur la croix de souffrance, sur ta croix de salut que la plupart fuient avec terreur; crucifiée avec toi, pour toi, je veux expier pour ceux qui pèchent, t’obéir pour ceux qui se rebellent, te bénir pour ceux qui te maudissent, t’aimer pour ceux qui te haïssent, te supplier pour ceux qui t’oublient, vivre, en un mot, dans un acte d’amour parfait, en rapportant tout à toi, en te reconnaissant en tout, en aimant tout par toi et en toi, enfin en acceptant tout de toi, mon Bien infini.
Ô mon Bien-Aimé, par la croix que je te demande, par la vie que je t’offre, par l’amour auquel j’aspire, fais de moi une heureuse victime de ton Amour miséricordieux. Que je vive en lui et de lui, que j’agisse sous son impulsion, que chacun de mes actes, paroles, pensées et actions portent le sceau de cet amour. Qu’il soit mon bouclier et ma purification, ma joie et mon martyre, qu’il soit fusion toujours plus intime avec toi, jusqu’à cette fusion ultime dans laquelle l’âme, libérée, s’envole pour s’unir à toi afin de t’adorer et t’aimer parfaitement pour l’éternité bienheureuse.
Mes deux petits chapelets aux cinq plaies.
Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, parce que par ta sainte croix tu as sauvé le monde.
J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main droite et je te prie, par sa douleur; de m’accorder l’esprit de charité. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ta main gauche et je te prie... de m’accorder l’esprit de contrition. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ton pied droit et je te prie... de m’accorder l’esprit d’apostolat. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ton pied gauche et je te prie... de m’accorder l’esprit de sacrifice. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore la sainte plaie de ton côté et je te prie, par amour pour elle, d’accepter mon offrande en victime de la Justice divine et de ton Amour miséricordieux. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
Ô mon Jésus, par la douleur de ta chair sainte et immaculée transpercée par amour, je te prie de m’accorder ce que je te demande. Fortifie-moi par le saint Sang de tes plaies que tu as versé, purifie-moi par l’eau qui a coulé de ton Cœur déchiré, enflamme mon âme par la splendeur de tes blessures divines, fais que les rayons d’amour qui en jaillissent s’enfoncent dans mon cœur comme autant de flèches de feu et y impriment l’empreinte de ton Corps transpercé, afin que je sois crucifiée d’amour. Accorde-moi, par amour pour tes saintes plaies, une soif toujours plus ardente de toi, une identification toujours plus profonde à toi, un amour toujours plus dévorant qui me purifie de mes fautes et me rende prête pour le ciel.
Autre petit chapelet pour obtenir la résignation.
Nous t’adorons, etc.
J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main droite et je te prie, par amour pour elle, de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances physiques. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ta main gauche et je te prie, par amour pour elle, de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances morales. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ton pied droit et je te prie... de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances spirituelles. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ton pied gauche et je te prie... de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances, amertumes, découragements devant les maladies, les offenses, les trahisons, les abandons, les duretés des gens. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.
J’adore, etc... de ton côté et je te demande, par amour pour elle, de m’accorder la résignation devant la mort, et même davantage. Je te demande le calme, la paix, la joie au moment de mourir. Que j’expire, je t’en prie, dans un soupir d’amour pour toi.
Ô mon Seigneur adoré, crucifié pour moi, divin Martyr par amour pour nous, je te prie de me donner une joyeuse volonté de souffrir. Intensifie en moi l’amour de toi à mesure que tu augmentes la souffrance. Si les flammes de la charité envahissent complètement mon âme, la souffrance et la mort pour l’amour de toi et des créatures me seront douces.
Cœur de Jésus, sois toujours mon bien et mon amour.
Ô Marie, ma Mère, lorsque la tempête rugit plus fort contre moi et que la croix pèse sur moi, accorde-moi la douceur de ton sourire; lorsque mon âme souffre la passion, accorde-moi le réconfort d’une caresse; lorsque la mort m’effraie, donne-moi ton sein pour m’y réfugier et ton cœur de Mère pour me consoler de mon affaiblissement. Ô ma Mère, je te confie ma vie et mon agonie, afin que je puisse mourir entre tes bras pour me réveiller au paradis.
Saint Joseph, toi le patriarche miséricordieux, quand je serai à la dernière extrémité, viens guider mon âme dans son dernier voyage vers le salut. Que ton regard mette en fuite le Tentateur infernal, que mon âme se réfugie entre tes bras qui servirent de berceau à mon Sauveur et que, de là, elle s’envole vers l’Amour éternel. Saint Joseph, sois mon bouclier dans la bataille finale afin que je meure dans le Christ.
Mon saint ange gardien, toi que la miséricorde de Dieu m’a donné, pardonne-moi de t’avoir montré aussi peu d’amour jusque là, fais que, à partir d’aujourd’hui, je t’aime et t’honore toujours et tiens-toi continuellement à mes côtés, mais plus encore à l’heure de ma mort, afin que le Malin ne puisse troubler la sérénité de mon trépas et que j’expire en toute fidélité chrétienne et soumission à la Volonté éternelle. Mon ange gardien, accompagne-moi dans la mort vers mon Jésus.
21-2-1934.
Ô mon père saint François d’Assise, par cet amour dont Jésus Christ t’aima et dont tu l’aimas, obtiens-moi, je t’en prie, la souffrance et l’amour que tu as sollicités pour toi-même. Je ne te demande pas la gloire visible des stigmates, dont je ne suis pas digne, mais la participation intime aux souffrances et à l’amour de Jésus et de toi-même, afin que, à votre imitation, je meure d’amour pour Dieu et pour les âmes.
11-3-1934.
Mon calendrier mystique.[*81]
14 mars 1897 : Naissance via G. B. Vico, à Caserte.
24 mars (?): Baptême à l’église S. Elena.
2 octobre 1901: Chez les ursulines à Milan, via Lanzone, et ma première rencontre avec Jésus vivant sa Passion.
18 mars 1904 : Première confession chez les ursulines.
30 mai 1905. Confirmation chez les sœurs marcellines, via Quadronno, à Milan.
5 octobre 1908: Première communion à Casteggio chez les sœurs de Nevers, et consécration à la Vierge immaculée.
4 mars 1909 : Je suis placée au collège Bianconi chez les sœurs de la Charité de sainte Marie-Enfant et de la Capitanio.
1er juin 1910: Fille de Marie.
11 novembre 1912 : Exercices mémorables... Je propose: « Sacrifice et devoir en toute-chose et en tout temps », et il me vient la vocation de la souffrance par amour.
11 juin 1916: Songe d’avertissement: « Il ne suffit pas de ne pas faire le mal, il faut aussi ne pas désirer le faire », me dit Jésus. Cela met un frein aux désarrois suscités par de nombreuses souffrances morales.
11 février 1922: Saint François d’Assise parle à mon cœur...
1er janvier 1923: « J’ai soif! Accorde-moi de sauver des âmes pour te les donner, et prends tout le reste... »
1er janvier 1924: Renonciation au monde et aux affections pour mon propre salut spirituel et celui d’un grand nombre. Vœu de chasteté.
28 janvier 1925 : Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Fête de la Sainte-Trinité 1925 : Acte d’offrande à l’Amour miséricordieux.
4 mai 1928: Esclavage en Marie selon le bienheureux Grignon de Montfort.
21 mai 1929: A Castelverde di Cremona. Le premier toucher de la mort et de la souffrance.
Vive l’amour!
25 juin 1929: IIe jubilé. Vœu de chasteté, pauvreté et obéissance.
6 novembre 1929: Postulante au tiers-ordre franciscain.
29 décembre 1929: Action Catholique Féminine.
Vendredi-saint 1930: L’agonie à l’église durant trois heures. La première attaque d’angine de poitrine.
29 juin 1930: « Voici l’épouse du Christ! Viens... » ; l’amour accélère les lésions cardiaques et me consume.
23 novembre 1930: Prise d’habit au tiers-ordre franciscain et renouvellement de mes vœux et offrandes.
1er juin 1931 : Acte d’offrande en victime à la Justice divine et à l’Amour. Mon acte d’offrande
4 janvier 1932: L’ange gardien et la syncope...
18 décembre 1932: Début de la clôture, du fait de l’aggravation de ma maladie.
7 avril 1933: Vendredi de la Passion. Pour accélérer mon immolation, je répète mon acte d’offrande sous la protection de Notre-Dame des Douleurs.
Vendredi-saint 1934: Tandis que j’adore Jésus crucifié, que je brûle d’amour compatissant et de désir d’immolation, je chante mon psaume de la louange de la souffrance et de l’amour (voir plus bas).
1er avril 1934: Pâques de la Résurrection. Jésus est ressuscité. Je suis clouée au lit... Mon cœur a cédé après avoir ardemment battu vendredi.
18 avril 1934: Afin que le feu dévorant ne cesse d’augmenter; je renouvelle mon acte d’offrande en unissant à la protection de Marie celle de saint Joseph, de laquelle c’est aujourd’hui la fête.
21 avril 1934: Sanctifions notre souffrance et utilisons-la! Je deviens le défenseur zélé de la souffrance.
30 juin 1935: Mort de mon père... et Jésus me demande le sacrifice de ne pas l’assister ni lui faire mes adieux, ni le voir... alors que je vis dans la même maison...
5 octobre 1938: Sœur de la congrégation de Marie-Enfant, sous la protection de laquelle je renouvelle toutes mes offrandes.
9 février 1939: « Seigneur, pour que ce père ne perde pas la foi en toi et l’espérance, sauve sa petite fille et donne-moi sa maladie » ; j’attrape une pleurite tandis qu’Anna-Maria guérit miraculeusement, alors qu’elle était déjà en agonie et qu’on s’attendait à la voir mourir d’une minute à l’autre. Cela faisait trois mois qu’elle souffrait de gangrène pulmonaire après avoir eu des pneumonies et des abcès pulmonaires. Elle avait quinze mois...
1er avril 1940: Début de ma correspondance avec Giuseppe sur ses théories, etc.
4 juin 1941: Je vois la porte mystérieuse s’ouvrir et une lumière incandescente en sortir; à l’intérieur, une Voix me conseille de ne pas mépriser Giuseppe Belfanti, mais au contraire de faire preuve d’une profonde charité à son égard, car il peut avoir trouvé miséricorde auprès du Cœur de Dieu pour avoir recherché la vérité, même par des voies erronées.
2 mars 1943: La Voix, qui se fait reconnaître comme étant celle de Jésus — après s’être adressée à moi en inconnue quand j’étais éveillée ou sous forme de songe — me dit, en joignant aux mots le toucher des mains qui m’attirent contre sa poitrine:
« Mais moi, je te reste... »
23 avril 1943 : Vendredi-saint. La 1ère dictée.[*82]
4 octobre 1943: Mort de Maman... Comme pour mon père, il m’est refusé de l’assister, de lui faire mes adieux et de la voir... alors que nous étions à quelques mètres l’une de l’autre.
Décembre 1943: Les visions.
25 — 31 mars 1944: Prise d’habit et profession dans le tiers-ordre des servites de Marie.
10 avril — 9 mai 1944: L’heure de Gethsémani! L’heure entre sexte et none. La souffrance atroce dont le ciel ne me console pas. L’heure de l’enfer...
9 mai 1944 : La Parole revient. Ma souffrance est terrible, mais je suis aidée par Jésus, mon Simon de Cyrène.
4 juillet 1944: La tentation. Satan essaie de mettre à profit l’offense subie de la part de ceux à qui j’ai fait du bien pour me tenter fortement et contrefaire la "Voix" pour les maudire. Dur combat, remporté par amour de Dieu.
15 juillet 1944: Effusion de paix pour me consoler de la cruauté des hommes et des violences tentatrices de Satan.
11 août 1944: La promesse "Dans quelques jours, vous serez libérés", dit la Voix à l’encontre des paroles des hommes sans confiance. De fait, nous sommes libérés le 3 septembre, et j’ai l’occasion de mieux connaître les égoïsmes humains, et de m’attacher à Dieu pour pouvoir pardonner... pardonner... pardonner pour gagner une âme à Dieu.
16 — 17 octobre 1944: Giuseppe se convertit de l’hérésie et se libère du spiritisme après quatre ans et six mois de combat (voir plus loin).
10 novembre 1944: L’abandon absolu dans cet exil! Dieu seul. Et pardonner... pardonner pour finir de convertir...
24 décembre 1944: Je rentre chez moi. Je consacre la maison à la Vierge de Fatima, ainsi qu’au Sacré Cœur de Jésus et à saint Joseph.
5 octobre 1945: L’extrême onction. J’offre la pénitence de la mort pour la vie spirituelle de Giuseppe, dont l’âme n’a guère progressé en ces derniers mois, et qui s’est mal comporté en tant que parent. Mais j’ai toujours pardonné pour atteindre mon but, j’ai toujours offert les souffrances dues à sa conduite dans ce même but...
21 novembre 1945: Première confession et première communion de Giuseppe à soixante-cinq ans. Merci, Seigneur!
Je pourrais aussi inscrire les dates — mystiques elles aussi — des coups de fouet (entre le 10 et le 20 novembre 1944), du calice du Sang divin (vers Pâques 1945) et du calice de Gethsémani (octobre ou novembre 1945), mais je n’ai ni l’envie ni la force d’en rechercher les dates précises.
Voilà mon calendrier mystique jusqu’à ce jour.
Je joins à l’événement daté des 16 et 17 octobre la copie de ce que Giuseppe m’écrivit en bas de la "dictée″ qui lui fut adressée. J’ai remis cette dictée au Père Migliorini, accompagnée d’autres feuillets concernant Giuseppe et les pratiques médiumniques.
Le 13 octobre 1944, Giuseppe a écrit: « Je lis le message que, dans sa grande bonté, le Maître a bien voulu m’envoyer. Je suis ému et heureux d’un tel bienfait venu calmer la douleur que j'ai ressentie ces jours derniers en apprenant que toute mon affaire était anéantie, que tous mes biens terrestres étaient détruits et volés, et que je me voyais dans la misère après tant d’années de dur labeur pour parvenir à quelque bien-être. Mais un bien plus grand s’oppose aux biens terrestres: celui d’être pardonné par le Maître. Quant à ce que le Maître révèle dans son message, c’est la pure vérité. J’avais contacté un ami qui s’imaginait, en toute bonne foi, être un "porte-parole du Maître".
Un autre de mes amis — et dans son cas, je l’avais compris moi aussi — était complètement possédé par la Bête, car il soutenait et croyait fermement pouvoir, un jour très proche, devenir "un agent de Jésus sur la terre". A plusieurs reprises, j'avais exprimé à Marie mon grand désir de connaître la vérité sur le présumé "porte-parole" de Reggio Calabria, et je n’espérais pas recevoir une telle bonté du Maître, qui m’a éclairé sur ma bonne foi et m’a montré clairement que je marchais sur une mauvaise voie
Gloire à lui, grâces lui soient rendues, et que son Nom soit béni à jamais. » Signé: “Giuseppe Belfanti".
Hymne à l’amour et à la souffrance.
Vendredi-saint 1934.
Il est l’Homme des douleurs, le Bien-aimé de mon cœur. Pour ressembler à Dieu, il me faut souffrir moi aussi.
Venez donc à moi, chères épines, doux clous! Prenez-vous-en à moi, prenez-vous-en à moi, parce que l’épouse veut se parer des joyaux de son Roi.
Vois comme son regard s’affaiblit, comme sa bouche est desséchée tandis qu’il prie sur la croix pour l’humanité mauvaise.
Mon cœur, entends-tu la "Voix" murmurer des mots d’amour au milieu des sanglots?
Comme sa douleur est grande ! Il meurt pour nous et pardonne, il nous promet le paradis; inclinant son doux visage, il dit: « J’ai soif! », et il attend notre pitié.
« Que puis-je offrir à tes lèvres bénies, à ton cœur souffrant, pour apaiser ton agonie finale? Par quel baume soulager ta poitrine, ô Rédempteur?
— Par ton affection fidèle et ta souffrance généreuse. »
Ah! Venez à moi, venez, douces épines et chers clous! Encerclez-moi, prenez-en-vous à moi, clouez-moi sur le bois dur! Que la tête de mon Roi repose sur ma poitrine et sur mon cœur! Je veux, par mon affection et mon amour, essuyer ses larmes, calmer sa fièvre, soulager son agonie.
Bénie soit la souffrance qui me fait te ressembler!
Bénie soit ta croix qui m’élève au ciel!
Béni soit l’amour qui donne des ailes à ma douleur!
Béni soit le jour où ton regard m’a fascinée, bienheureux soit l’instant où tu m’as consacrée à toi, mais séraphiques sont les tourments qui m’unissent, ô mon Rédempteur; à la croix, à la souffrance, pour ta gloire, ô Dieu!
Ah, venez à moi, douces épines, chers clous! Ornez-moi, sculptez en moi l’aspect de mon Roi!
Viens, viens, dur bois de la croix couleur de pourpre, c’est toi seul que je désire chercher ici-bas pour me soutenir!
Le Rédempteur m’attend au ciel, dans la splendeur, non plus languissant et gémissant mais resplendissant pour l’éternité.
Vers lui je m’envolerai un jour, parée de la croix, la tête ceinte de ses épines, consumée par l’amour de lui.
Et parmi les anges en louange et les splendeurs séraphiques, il transformera tourments et souffrances en autant de joyaux.
Bénie soit la souffrance, bénie soit la croix, béni soit l’amour qui se réalisera pleinement au ciel!
(*80) Clerc profès de l’ordre des servites de Marie (1916-1937).
(81) Les événements rapportés en ordre chronologique sont traités dans l’ "Autobiographie″, écrite entre février et avril 1943.
(*82) Voir "Les cahiers de 1943". On trouvera presque tous les faits qui suivent dans les "Les cahiers de 1943" et "Les cahiers de 1944", selon les dates.
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Offrir sa souffrance et remercier Dieu
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Réprimandes de Jésus aux jeunes filles de Narni, ainsi que pour Emma et Pia.
Le 11 février 1946
Aux jeunes filles de Narni, ainsi qu’à Emma et Pia.[*83]
Jésus dit:
« "Celui qui met la main à la charrue puis se retourne sur le passé et les possibilités du passé, ou qui regarde de côté et s’attarde à méditer sur ce qu’il a d’attrayant, n’est pas adapté au Royaume de Dieu.″ Il est dit également: "Quiconque veut construire une tour mais ne commence pas par calculer les dépenses et les difficultés qu’il rencontrera pour l’achever, devra laisser les travaux en plan, et on se moquera de lui.
″ Il est encore dit: “Le sel est bon, mais s’il perd sa saveur; à quoi sert-il? A rien. On le jette, et on le piétine.″ Je pourrais continuer [à citer] mes paroles d’autrefois pour vous rappeler que ce n’est pas de cette façon que l’on répond à l’amour de Dieu.
Je vous rappelle le splendide éloge que j'ai fait de saint Jean-Baptiste: "Qu’êtes-vous donc allés voir au désert ? Un roseau agité par les vents ? " Il est sous-entendu qu’ils ne sont pas allés voir un roseau inutile et irréfléchi, mais plus qu’un homme, plus qu’un prophète.
Un "ange". Par sa fermeté à servir le Seigneur de sa naissance à sa mort, cet "ange″ mérita de préparer les voies du Seigneur. En vérité, en vérité vous paraissez avoir construit votre maison sur du sable et non sur le roc.
Vous ne m’avez pas aimé pour moi, en moi.
Vous ne m’avez pas dit "oui" par amour, mais par légèreté et calcul. Et le vent contraire, qui avive les âmes qui sont de vraies flammes, vous refroidit, vous.
Voulez-vous mériter de vous entendre dire: "Je ne vous connais pas" quand vous paraîtrez devant ma face? Voulez-vous que vous soient appliquées ces paroles de l’Apocalypse: "Je connais tes œuvres et je sais que tu as renom de vivre, mais tu es
mort. Sois vigilant et affermis le reste, qui est près de mourir...
Souviens-toi donc de ce que tu as reçu — mon élection, et le nom d’épouse du Christ, qui efface toute ignominie —, et entendu — la flamme de mon amour qui te disait: 'Viens’ —. Garde-le et repens-toi"? Ou encore: "Parce que tu es tiède, et non froid ou bouillant, je vais te vomir de ma bouche
Oh, en vérité je me tiens à la porte de vos cœurs, et je frappe en disant: "Ouvre-moi, ma sœur, mon épouse!" Mais la petite porte, qui ouvre sur la voie difficile par laquelle arrive l’Amant pour vous faire marcher sur "sa" voie à lui et vous mener au ciel, vous la fermez; à l’opposé, vous ouvrez largement la grande porte qui donne sur la route commode et alléchante du monde, sur laquelle des apparences de joie masquent une réalité faite d’inquiétudes, de peines, de mépris, de condamnations — dont la dernière sera la mienne lorsque je vous dirai:
"Je ne vous connais pas!" —. Il se pourrait même que je le dise par charité, car si je n’en faisais pas preuve je devrais vous dire:
"Loin de moi, vous qui m’avez trahi et dédaigné!"
Réveillez-vous, agissez, soyez saintes. Votre conduite me déplaît. Vous ne témoignez aucune charité ni à Jésus ni à votre mère. Vous l’avez crucifiée et, maintenant, vous la rivez de nouveau à la croix sans pitié, sans vous ouvrir à elle, vous oubliez ce que vous lui coûtez, en ingrates pour ce qu’elle souffre et souffrira pour vous. Mais tout saint a ses ennemis, et ses pires ennemis sont toujours ses proches les plus aimés. Eh bien! Soyez du moins sincères, agissez avec résolution. Je vous répète, à vous, ce que j’ai dit à Judas Iscariote: "Ce que tu dois faire, fais-le vite.″ Je vous le dis.
Quant à toi, toi qui souffres, je te serre sur mon Cœur. Je ne te ferai jamais défaut même si tout le monde te délaisse. Je ne te condamnerai pas, mon épouse couronnée de ma couronne d’épines. Si tu as pu te tromper comme créature, ta souffrance actuelle t’absout de tout. Sois-en sûre. Ma paix sera le fleuve de joie qui t’enivrera quand tes douleurs s’achèveront.
A toi aussi, Pia, qui expies, qui trembles peut-être d’avoir mérité mon blâme, je te dis: "Je suis le bon Berger." La souffrance est expiation. Mais Dieu l’offre à ceux qu’il aime, et il désire te pardonner à l’heure de ta mort.
Restez toutes les deux dans ma paix. Dans ma paix...
Le 11 février 1946. Notre-Dame de Lourdes.
(*83) Il doit s’agir d’Emma Federici (voir la nota 2). Les jeunes filles sont vraisemblablement ses disciples.
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
" Je te serre sur mon cœur "
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Sur le conseil d’Azarias, son ange gardien, l’écrivain de mande un certificat médical à son médecin.
Le 14 février 1946
On a appelé le docteur pour constater les aggravations continuelles [de mon état de santé], les œdèmes qui s’étendent, les complications basilaires pleurales, et ainsi de suite, de mes nombreuses maladies. Pendant qu’il m’examine et discute — ou plutôt: pendant qu’il discute après m’avoir examinée —, affable et désireux d’apporter quelque réconfort à une malade en l’intéressant à telle ou telle chose, la voix spirituelle d’Azarias me dit:
"Il est l’un de tes témoins. Un médecin porte un témoignage de grande valeur pour la reconnaissance future d’une créature de Dieu, en particulier pour les "porte-parole" comme toi. Seul le médecin soignant peut dire si l’individu est réellement malade ou un faux malade, s’il est équilibré ou s’il est affecté de psychoses simulatrices à même d’expliquer certains phénomènes. Rappelez-vous la valeur des témoignages médicaux pour des personnes chères à Dieu. Rappelez-vous Fernanda Lorenzoni*[84], dont les médecins connaissaient et respectaient les secrets de Dieu en elle.
Qui plus est, l’homme que tu as devant toi est une bonne âme. Ne le néglige donc pas. Parle-lui, réclame-lui le certificat et va jusqu’à lui demander une attestation de ta résignation et de ta résistance, qui sont humainement inexplicables.
Ensuite, que le Père dise le reste, clairement, pour obtenir ce certificat utile. Le médecin a le même secret professionnel qu’un prêtre. Pourquoi donc faire preuve de tant de scrupules à son égard, quand les faits sont déjà publics, dans des versions pas toujours honnêtes ni charitables? Doutes-tu de cet homme? Dans peu de temps, il te lèvera lui-même ces doutes. C’est pourquoi parle-lui, comme je viens de te le dire, pour la gloire de Dieu."
J’ai donc dit: "Docteur, maintenant que vous m’avez examinée à plusieurs reprises et que vous m’avez vue traverser différentes phases et aggravations, établissez ce certificat que le Père
Migliorini demande.
— Très bien! Expliquez-moi un peu et en termes clairs quel en est le but, ce que je dois dire et dans quel sens. Je suis un homme honnête et, s’il s’agit d’un diagnostic clinique, je veux pouvoir l’établir avec précision, sur tous les organes, accompagné d’examens radiologiques, etc. Mais s’il s’agit d’un jugement sur la gravité des souffrances, je peux le faire d’une autre manière.
— Il s’agit de remettre au Père un certificat à joindre au mémoire qui sera écrit sur moi, après ma mort, comme les prêtres ont l’habitude d’en faire au sujet de personnes affligées d’une longue maladie qui, d’après son évolution et la manière dont elle est supportée, laisse penser à l’existence de forces spirituelles ayant voulu cette maladie et sa durée ainsi qu’à la présence, chez le malade, de forces spirituelles dues à un esprit de foi profonde.
Le Père désire uniquement savoir si, humainement parlant, j'aurais pu rester en vie malgré tout ce que j'endure depuis des années, si l’on peut constater en moi une souffrance sans équivoque, si cela laisse penser à des faits réels ou d’autosuggestion, et ainsi de suite.
Dans ce cas, je le ferai bien volontiers. Je peux déjà dire avec certitude que quiconque porte un regard de foi sur votre cas ne peut manquer d’y discerner des faits surnaturels. Cela fait longtemps qu’on ne devrait plus parler de vous si tout s’était déroulé humainement. D’ailleurs, la simple constatation de la patience et de la résignation avec lesquelles vous supportez tout cela — et depuis combien de temps! — permet d’entrevoir chez vous une source surnaturelle vivante.
On y croit ou on n’y croit pas. Mais si l’on y croit, ce qui est mon cas, pourquoi nier le surnaturel? J’ai aussi établi, il y a quelques jours, deux certificats attestant un miracle par l’action de la fondatrice des sœurs de l’Hôpital. La sœur du couloir me les a demandés, et c’est bien volontiers que je les ai faits. En conscience, cette guérison ne pouvait être attribuée à un acte médical; la sœur disait avoir posé l’image de la fondatrice sous le lit du malade — il était déjà mourant —, et la guérison a eu lieu. Pourquoi nier la reconnaissance des mérites de cette sœur morte en odeur de sainteté? C’est pourquoi je voudrais connaître avec précision les choses pour bien m’orienter."
Je n’ai pas précisé "les choses" parce que cela m’ennuie de le faire; d’ailleurs, Azarias ne me l’avait pas dit. Mais je suppose que, comme le docteur est en aussi bons termes avec les sœurs de l’Hôpital, il ne doit pas être complètement dans l’ignorance des dictées, etc. Même s’il n’en a qu’une vague idée. C’est pourquoi je pense utile que vous exposiez les faits au docteur, clairement. Ceci mis à part, c’est la deuxième fois qu’il me surprend en train d’écrire, et je lui semble me rebeller contre son conseil de ne plus écrire. Mais je ne puis lui dire: "Je vous désobéis à vous, parce que j’obéis à Dieu en tant que porte-parole." N’êtes-vous pas d’accord?
Il n’y a rien de déshonorant sur mon cas qui ne puisse être dit au médecin. D’ailleurs, si l’évêque n’a pas hésité à envoyer Dora chez les médecins pour la discréditer, je crois licite d’être explicite avec mon médecin pour joindre une note scientifique — quoique établie par un croyant — pour renforcer les attestations produites par mes autres témoins sur mon cas et qui portent toutes un regard spirituel ou affectif. Il ne faut pas attendre que je sois morte pour le faire. Il ne faut pas toujours attendre
[85*]. Le temps et les événements sont rapides et changeants. Ensuite, il est trop tard pour regretter et se plaindre...
(*84) Tertiaire de Notre-Dame des Douleurs (1906-1930). Voir "Les cahiers de 1944", le 16 mars.
(*85) Comme le dit un autre médecin, voir "Les cahiers de 1944 ", le 29 novembre.
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Maria Valtorta alitée très malade
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‘’En voilà assez du silence et de la discrétion!″
Le 15 février 1946
Je réfléchissais intimement sur la raison pour laquelle le Seigneur m’incite — plus encore qu’il ne me le permet — à recevoir des personnes et à ne pas cacher qui je suis — ce qui me fait peur car je redoute que ce soit d’inspiration diabolique —, quand il me répond ceci:
« Obéis, et ne crains rien. Rien ne te nuira davantage que ce qui t’a déjà été fait quand tu étais cachée. Et, pour le moins, le dommage causé par ceux qui ne savent reconnaître Dieu là où il est sera neutralisé par ce que les âmes droites constateront et diront.
Servons-nous des ruses du monde pour combattre le monde, ces ruses enseignées par le maître du monde... Je l’ai dit: "Soyez simples comme des colombes et rusés comme des serpents". Satan transforme ses élèves en serpents rusés: ils se comportent bruyamment de façon à séduire les cœurs appesantis des hommes; les esprits droits, en revanche, fuient ces manifestations car l’âme pressent qu’elles ne sont pas sincères et ne savent où chercher ce qu’elles sentent nécessaire, pour cette simple raison que, dans 90 % des cas, les vraies "voix″ restent secrètes et retirées.
Assez. Cela te suffit. Puissent les incertains être en mesure de comparer et de choisir. Chacun choisira selon ce qu’il mérite: les vrais chercheurs de Dieu iront dans un sens, les chercheurs de Dieu impurs dans un autre. Ces derniers sont ceux qui espèrent une satisfaction ou un profit humains de leur amitié avec une "voix" ou un "instrument". Je les ai en horreur, car ce n’est pas pour cela que je suscite mes voix et mes instruments.
Je ne suis pas un histrion, et mes voix pas davantage. Je ne suis pas un charlatan et un mime, et eux non plus. Je ne suis pas un oracle pour toutes leurs sottises, et eux non plus. Je ne suis pas un divertissement, et eux non plus. Ils doivent être respectés. Mais quand on essaie de les saper par des artifices humains ou diaboliques, de les déformer, de les calomnier en prétendant qu’ils sont malades — pour ne pas dire fous et menteurs —, alors je dis: "En voilà assez du silence et de la discrétion ! Sors et fais-toi connaître des meilleurs !″
Il ne faut pas y voir de l’incohérence dans ma conduite, mais une justice élevée et prévoyante, et aussi la conscience et la connaissance de cette époque. L’estuaire approche... Le fleuve alimenté par moi doit être connu avant de se perdre dans la mer surnaturelle. Que ma paix soit avec toi, Jean martyrisé! Mais tu le sais, petit Jean. Le "grand Jean" a vu la Jérusalem céleste et les gloires de l’Agneau, ainsi que les mystères des derniers temps après le martyre. Le martyre affine le voile de la chair, c’est la salive de Dieu sur les sens encore humains. Ensuite, la vision devient graduellement plus nette, car elle doit préparer à la "possession" de Dieu.
Et il en sera ainsi. Si quelqu’un ne le croit pas, ou ne peut pas le croire, son incrédulité est le tas d’où l’on prend les pierres pour lapider le "négateur", le "blasphémateur″, le "puissant" qui voudrait poser des limites à Dieu en lui déniant le pouvoir de choisir ce qui n’est rien pour en faire son instrument, le pouvoir d’accomplir un miracle.
Adieu, petit Jean des martyrs. Que la bénédiction de Dieu te serve de viatique, heure après heure, tourment après tourment. »
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Bénédiction de Jésus
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“Tu possèderas Dieu, non pas parce que tu es porte-parole, mais parce que tu es victime volontaire.″
Le 17 février 1946
Au plus profond de la nuit, j’étais en train de réfléchir quand Jésus me dit:
« Comme je te l’avais demandé, tu as mis par écrit tes prières d’amour ainsi que les étapes que tu as déjà parcourues sur le chemin de croix. Ceux-ci ont davantage de valeur que toutes les visions et les dictées. Ces dernières sont pour toi une "école" dont tu es l’écolière. Mais les premiers sont les "examens" de ce que tu es.
Or tu sais bien que l’on ne peut se prétendre instruit à moins de le prouver par des examens. Tant qu’on est sur les bancs de l’école et qu’on écoute d’une oreille distraite, sans faire preuve de bonne volonté, peut-on se dire instruit?
Non, ce n’est pas possible. Mais quand, à la fin des études, on fait la preuve des connaissances que l’on possède et que l’on parle en fonction de la sagesse que l’on a en soi au lieu d’écouter un professeur, c’est alors seulement que l’on peut dire:
"Voilà ce que pense cet étudiant."
En signe d’approbation on lui remet un certificat qui lui ouvre la porte des emplois et des revenus professionnels.
En ce qui te concerne, les portes des profits célestes, la possession de Dieu, te seront ouvertes, non pas parce que tu es "porte-parole", mais parce que tu es victime volontaire: en effet, par la parole de l’âme, par la parole de l’amour, tu as écrit "ces" paroles-ci et couché sur le papier ce que ton âme faisait déjà. Cela seulement aura de la valeur pour te juger sur la terre et au ciel. Cela seulement expliquera pourquoi j'ai fait de toi mon porte-parole: parce que tu as montré de la bonne volonté et un fort amour.
Sois en paix, avec ma bénédiction."
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" Âme victime , tu possèdes Dieu "
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Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila
Vision du voyage de l’archange Raphaèl et de Tobie
Avertissements d’Azarias au Père Migliorini au sujet du cas de Dora.
Le 20 février 1946
A 9h. L’archange Raphaël et Tobie.
L’archange Raphaël, tout seul, m’apparaît au moment de la communion. Il est d’une douce beauté, et je me sens aussitôt envahie de la joie sereine que me communique le "bon compagnon". Il reste présent jusqu’à 14h30, en souriant continuellement et sans faire d’autre geste qu’acquiescer de la tête, comme s’il voulait approuver silencieusement quelque chose que je fais. J’ignore de quoi il s’agit, car je suis en train d’écrire aux Belfanti une banale lettre familiale.
Finalement, à ma dernière sollicitation: "Mais dis-moi ce que tu veux, puisque tu me regardes, tu me souris mais tu te tais ", il se met à parler: "Tu as obéi rapidement et tu as bien fait. Toujours comme ça. Tu m’as aidé et j’ai demandé à mon Seigneur de te prendre avec moi pour refaire avec toi le voyage de Tobie, du moins aux endroits qui me sont les plus chers. Tu aimes tellement voir! Tu apprécies tellement ce qui est beau! Or comme ils étaient beaux, les bords du Tigre fendant les campagnes assyriennes! Viens avec moi."
Je l’accompagne donc. Oh, il ne me fait pas peur! Je mets ma main fiévreuse dans la sienne, qui est forte et fraîche, et je pars; de temps en temps, je jette un coup d’œil sur mon "bon compagnon", qui sourit avec une grande douceur en me montrant les beautés de la nature qui nous environne. Une plaine verte, très fertile, s’étend autour de nous à perte de vue. La saison est bonne et, je pense, printanière si l’on en juge à l’état de l’avoine, à moins que, ici, ils ne fassent deux semailles. Voici le fleuve, large, bien plus large que le Jourdain; ses eaux, beaucoup plus abondantes, coulent solennellement vers la mer lointaine. C’est une très belle région qui repose l’œil et apaise le cœur.
Raphaël me regarde et me dit en souriant: "Regarde, regarde bien: pas moi seulement, mais tout. Ici je suis Azarias, le compagnon.″ Je détourne difficilement les yeux du visage radieux de l’archange, et je deviens spectatrice...
Voici l’archange, qui, sous l’apparence d’un homme banal, marche en devisant avec Tobie; celui-ci l’écoute avec déférence
et obéit à chacun de ses gestes. Azarias lui conseille de faire une pause, et Tobie obéit sans répliquer. Azarias conseille au jeune homme de se baigner dans le fleuve pour se rafraîchir. Et Tobie obéit avec empressement. Pendant qu’il est dans le fleuve, les eaux calmes s’agitent et un poisson gros comme un enfant en sort, qui cherche à atteindre le corps nu de Tobie pour le mordre, et peut-être même, qui sait, pour l’emporter au fond et le dévorer. On dirait un énorme brochet, un gros saumon ou un esturgeon; il a une grande bouche munie de trois files de dents comme des aiguilles, le dos sombre, le ventre blanc que son frétillement fait briller sous le voile des eaux.
Tobie le voit, tout près de lui, s’interposer entre la rive et le jeune garçon et il hurle, terrifié: « Oh! mon Seigneur un monstre m’attaque! » Azarias, assis sur la rive herbeuse, se lève brusquement et crie: « N’aie pas peur! Agrippe-le par les branchies en te tenant derrière lui, et tire le à toi. Voilà! Maintenant qu’il s’est tourné! » Effectivement, au bruit d’une autre voix et au bruissement des roseaux remués par Azarias — qui, après s’être déchaussé, descend au bord du fleuve pour venir au secours de son compagnon —, le poisson se retourne en roulant ses yeux ronds, froids, impénétrables et cruels de poisson.
Tobie l’attrape alors par les branchies et le tire, en résistant aux coups de queue et aux secousses par lesquelles il essaie de se libérer. Tobie marche à reculons; il tire, il tire en arc-boutant ses pieds sur la grève du fleuve qui est toujours plus bas, recouvre déjà les premières herbes aquatiques, puis se change en vase glissante. Quel effort demandent ces derniers mètres !
Le poisson fait des efforts surhumains pour se libérer, pour se sauver. Le jeune homme fait des efforts surhumains pour bien le tenir. Tobie est sur le point de perdre force! De fatigue, sa main glisse sur la branchie gauche, son pied glisse dans la vase. Le poisson devine la fatigue de celui qui l’a capturé et il donne un coup de queue si désespéré que Tobie en perd l’équilibre et tombe; mais il cherche encore à s’accrocher au poisson qui, bien qu’il soit à sec, tente des prodiges pour parachever sa victoire.
Mais Azarias l’attrape par sa queue fourchue et le retient jusqu’à ce que Tobie se relève et puisse le reprendre et le traîner, sûr de soi désormais, sur le sable — loin de la vase — où le pied peut prendre appui et résister. Le poisson s’essouffle, il palpite encore... et meurt.
« Prends le couteau et ouvre-le. Enlève le cœur, le foie et le fiel, et mets-les dans cette petite outre. Nous trouverons toujours de l’eau pour boire sans en porter sur nous. Le cœur, le foie et le fiel sont utiles. Ce sont de bons médicaments. Je te dirai comment les utiliser.
Mais maintenant, faisons cuire le poisson. Il nous servira de viatique sur notre chemin. » Un feu de brindilles rôtit la chair du poisson découpé en grosses tranches; les deux hommes mangent de bon appétit, puis remettent dans leurs besaces ce qui reste, en prenant soin de séparer les tranches par de larges feuilles parsemées de sel.
Ils reprennent alors leur route, en bonne amitié, et Azarias enseigne et explique une foule de choses parmi lesquelles — sur la demande de Tobie qui voudrait savoir à quoi peuvent bien servir les viscères du poisson — celles rapportées par la Bible.
« Réellement? demande Tobie, tout étonné. Oh, si c’était vrai! Rendre la vue à mon père, qui l’a perdue!
— Oui, c’est vrai. Mais il se peut que tu reçoives auparavant d’autres dons de richesses et d’amours, le taquine Azarias pour tester l’esprit de son compagnon.
— Oh non! Oh non! Je suis impatient pour mon père! Moi... je vais toujours bien. Dépêchons-nous de faire ce que nous devons parce que, si l’envie de faire demi-tour me taraudait déjà auparavant, elle n’en est que plus forte maintenant. Car ce n’est pas seulement la joie d’embrasser mon père qui m’attend, mais celle de rendre la lumière à ses yeux éteints.
— Tu me crois sur parole. Et si ce que je t’affirme n’était pas vrai, mon enfant? dit Azarias pour le tenter.
— Oh non! Ton visage est limpide et serein. Tu parles de Dieu avec une grande paix. Seul un saint peut être comme toi, or les saints ne mentent pas. J’ai foi en toi. "
Azarias a un sourire lumineux. « Où allons-nous loger? », demande Tobie.
L’archange lui parle alors de Sarra, la fille de Ragouël, dans les mêmes termes que la Bible... en lui conseillant de l’épouser et de la délivrer, sans crainte, de tous les démons. Je vois alors leur entrée dans la maison de Ragouël, la reconnaissance et le mariage de la veuve vierge avec le bon Tobie. Et si douce est la nuit — mieux, les nuits nuptiales — après que le démon a été vaincu et envoyé ailleurs, quand les époux vierges s’unissent à Dieu par la prière avant de devenir une seule chair... C’est sur cette douceur que ma vision s’achève, et je me trouve de nouveau en compagnie de Raphaël, qui me dit:
« Tobie a reçu plus qu’il ne désirait parce qu’il fut obéissant et fidèle. Mais je suis celui qui guérit et apprend à guérir des pièges sataniques. Par conséquent, j’ai été proposé pour soigner cette âme tourmentée plus qu’on ne saurait le dire par un démon qui la hait. Elle a besoin d’être grandement aidée pour être délivrée de l’ennemi qui la persécute. Je suis très peiné de ne pas trouver en elle une parfaite soumission, semblable à celle du jeune Tobie. Lui, il a remporté la victoire parce qu’il fut docile et obéissant, agréable à Dieu dont il célébra la bonté d’une âme humble et sincère.
Car s’il est bon de garder le secret du roi caché et de ne pas en tirer vanité, il est très bon de publier les œuvres de Dieu non par les mots mais par une sainteté toujours plus manifeste que les misères humaines ne corrompent pas.
La tentation est épreuve et non damnation, si l’on sait tenir bon. Ensuite, nous sommes agréables à Dieu. Mais il convient d’être vigilant et de persévérer jusqu’à la dernière heure avec une grande circonspection, en toutes choses.
En ce qui te concerne, n’aie pas peur, car si j’ai été avec toi, si je suis encore là, c’est parce que Dieu m’envoie t’apporter la lumière et la paix des cieux. Je retourne maintenant là où mon Seigneur m’envoie, et que la paix que je te souhaite soit toujours avec toi. »
De l’endroit signalé par à celui-ci ,il m’a fallu abréger, car l’avocat est venu me rendre visite: j’étais donc prise entre deux feux et je ne pouvais comprendre l’homme ni me souvenir à la lettre de ce que disait l’ange pour illustrer le rôle de l’obéissance et de la prière pour vaincre Satan, présent dans les maladies, les pièges, les malheurs, pour troubler et pousser au désespoir. Il est même présent dans les circonstances de grâces extraordinaires dans l’intention de déchaîner l’orgueil, la complaisance, qui pourraient troubler le cœur et l’éloigner de Dieu.
Car je garde le fruit et je laisse tomber le reste. Je me souviens de tout cela, mais je le dirais avec mes mots. Je me rappelle la phrase: « Si tu avais ressenti de l’autosatisfaction, je t’aurais abandonnée. Mais parce que tu es humble, je t’ai protégée jusqu’au bout. » Les autres... sont parties. Et j’en souffre beaucoup quand cela m’arrive.
Je me rappelle distinctement que l’archange m’a dit ceci, au début de son discours final: « Cette vision est pour toi, entièrement pour toi. Elle ne doit pas être communiquée à Dora; telle est la volonté du Seigneur. Elle doit ignorer ce que tu vois. Elle le verra si elle le mérite. Mais elle ne doit pas posséder de canevas tout fait sur lequel elle n’aurait plus qu’à tisser ses fils. A chacun le sien. » En ce qui me concerne, elle n’obtiendra jamais rien, et Dieu veuille que personne ne le lui fournisse et contrevienne plus ou moins sciemment à la prudence et à l’ordre de Dieu.
Il est minuit et quart, je voudrais rester tranquille et me reposer. Mais voilà Azarias, mon ange gardien. Il me faut prendre le premier bout de papier que j'ai sous la main et écrire comme je le peux, en me promettant de le recopier sur mon cahier le matin venu, ce que je fais en ce moment.
Azarias me dit:
« Transmets ceci au Père : Dis à Dora de ne plus jamais recommencer — pour quelque raison que ce soit — un subterfuge comme celui auquel elle a eu recours récemment. Qu’elle laisse les malheureux agir de cette manière. Elle doit être sincère si elle veut recevoir la Vérité. Le Seigneur Jésus a été dégoûté au plus haut point par cette fourberie et pour sa désobéissance à l’évêque qui est à la tête du diocèse. Si Dora est sûre de ne rien faire de mal de son plein gré, pourquoi redoute-t-elle que la lumière se fasse? L’évêque était dans son droit de s’assurer de ce qu’il en est, et elle avait le devoir d’obéir. Pourquoi ne pas obéir simplement, sans chercher à embellir ou à broder pour occulter l’essentiel, en ayant recours au mensonge?
Il n’était pas nécessaire de parler beaucoup. Il suffisait de dire: "Rendez-moi visite, car j’en ai besoin." Elle aurait reçu un meilleur certificat humainement et surnaturellement et, surtout, elle n’aurait pas dégoûté le Seigneur par son mensonge et sa fourberie.
Ce n’est pas bien. Il faut employer son intelligence pour la justice, pas pour le mal. Le trouble auquel elle a été soumise ces jours-ci provient de son erreur. Satan en tire profit, et il rit. Et la Vérité s’éloigne, puisqu’elle ne peut coexister avec la puanteur du Mensonge. Ceux qui sont appelés à des amitiés particulières doivent être des miroirs bien nets, sans la plus légère buée volontaire.
Que le Père le lui fasse savoir. Qu’il n’y aille pas, mais qu’il l’envoie. Il n’y a rien d’autre à dire. Récitons ensemble le Gloire au Père, au Fils et à l’Esprit Saint, puis repose en paix. »
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
L' Archange Raphael et Tobie
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Mots de réconfort de Jésus pour l’écrivain et sévères pour le Père Migliorini.
L’écrivain comprend que ces mots sévères sont prononcés par le Père éternel. Retour de l’archange Raphaël le soir.
Le 23 février 1946
A 10h30.
Voici vingt minutes que le Père est parti...je rumine mes grandes amertumes...
Jésus, apparu du côté droit de mon lit au moment de la communion, me console divinement en m’attirant sur son cœur. Je profite de la tiédeur de son corps à travers l’étoffe de laine blanche de son vêtement, je me sens en sécurité comme cela, enserrée dans la douce tenaille de ses bras forts qui m’obligent à rester ainsi, tout contre lui, comme s’il était simplement un homme ami. Néanmoins, les larmes me viennent aux yeux, car les plaintes du Père et son accusation voilée de mal le diriger m’ont fait mal. Trop de choses me donnent à souffrir! L’incident clinique survenu ce matin, qui aurait terrorisé toute autre personne que moi, n’a pas provoqué en moi la moindre agitation, et pas plus maintenant que sur le moment... Au contraire! Si le murmure par lequel la voix de l’Esprit Saint dit: "Viens!″ pouvait s’adresser à moi!
Mais les autres sujets! Des âmes mensongères! Des âmes désobéissantes! Des âmes orgueilleuses! Des âmes agitées! Des âmes pécheresses! Des âmes blasphématrices! Voilà ce qui me fait souffrir! Je comprends, je comprends toujours mieux la passion spirituelle de Jésus. Toute âme qui pèche est un coup de fouet, une épine, c’est une crucifixion... Et encore, je vois bien peu d’âmes, mais lui, il les contemple toutes!
Je pleure, et Jésus me laisse pleurer. Toutefois, mes larmes, ici, dans cette tenaille d’amour, n’ont rien d’amer. Elles sont tristes, mais c’est aussi un soulagement.
Jésus m’ordonne ensuite: « Ecris ce que tu ressens, puis je te ferai une dictée pour le Père. » Il me fait donc écrire sans relâcher ton étreinte; le bras et la main gauche passés sur mes épaules, il me garde toujours contre lui. Puis il parle. Jésus dit:
« Les hommes essaient de justifier leur conduite étrange — pour ne pas employer un autre terme — et de se tranquilliser par des échappatoires ou de [fausses] raisons qui, en les soulageant, pèsent sur d’autres, car elles leur font endosser la responsabilité d’actions commises par ceux qui veulent s’en délester. Ils vont même souvent jusqu’à en attribuer les responsabilités à Dieu lui-même, jusqu’à l’accuser d’avoir laissé une âme se tromper en lui accordant trop peu de lumière, sinon aucune. Voici des dizaines de milliers d’années que les hommes accusent Dieu d’avoir induit l’homme à pécher par la tentation de l’interdit. Et il en sera ainsi jusqu’à la fin des siècles de tout ce qui n’est pas bon.
Romualdo, pourquoi me reproches-tu de ne pas avoir été plus clair? Que voulais-tu de plus? Ignores-tu que je suis charité? N’as-tu toujours pas senti l’infini de cet amour qui est mon essence? Il vient paternellement à l’aide des désirs de ses créatures, en protégeant certaines de leurs imprudences qui ne sont pas de vraies fautes — ceci afin d’empêcher qu’une âme ne soit couverte de honte pour peu de choses, pour un caprice d’enfant, et afin que sa reconnaissance pour la bienveillance du Seigneur corrige son imprudence en un point de départ pour avancer saintement sur mes voies —.
N’as-tu toujours pas senti l’infini de cet amour qui, en pardonnant aux coupables et en modifiant son dessein initial bouleversé par Satan pour faire toujours d’une âme un chef-d’œuvre, se fait tout à tous, si cela peut aider, consoler, sauver?
N’as-tu toujours pas compris que j’essaie par tous les moyens de faire de tous des saints, que je voudrais faire de chacun une "voix″, pour pouvoir vous parler à tous, vous combler de moi, me communiquer pour que vous puissiez être là où je suis, tous, tous, tous?
Ignores-tu que, dès que j’aperçois le moindre mouvement dans un cœur, un bon mouvement, je me précipite pour me communiquer? Ne diras-tu pas comme ceux qui ne me connaissent pas: "Mais alors, c’est un sot qui ne voit pas l’avenir?" Ah, tu ne le diras pas! Pense, réfléchis à ma douleur et tu comprendras ma conduite à l’égard des bons et des mauvais.
Quelqu’un est-il saint, cher à mon cœur ou simplement désireux de le devenir et a toujours l’intention de parvenir à la sainteté? Il est juste que je vienne faire ma demeure chez lui et qu’il trouve dans cette union une plus grande force pour se sanctifier.
Un autre, sans être réprouvé, est-il pourtant un pécheur qui stagne? Pourquoi ne devrais-je pas chercher à le faire sortir de l’état où il croupit en l’attirant par des dons spirituels? N’agit on pas de la sorte avec les bébés pour éveiller leur intelligence, leur désir d’apprendre, leur attention, et pour les faire grandir en sagesse comme en taille? C’est pourquoi je donne une poussée à ceux qui restent stationnaires dans leurs manquements, je les appelle, je leur offre un don, une grâce, un miracle pour susciter en eux la volonté de bouger, de trouver un élan qui les sorte de l’endroit où ils sont englués.
Y a-t-il un homme coupable, grand coupable, un futur damné prévisible? Et pourquoi, moi qui suis le bon Pasteur, le Sauveur, ne devrais-je pas encore essayer de le sauver par mon amour, jusqu’à sa dernière heure, jusqu’à ce que son âme quitte son corps? Souviens-toi de Disma[*87]... Je l’avais rencontré bien des fois, sans succès apparent, sans avoir apparemment l’intention de le rencontrer... Aux yeux du peuple, ce larron impénitent pouvait passer pour un échec pour moi.
On aura sûrement pris pour une stupide faiblesse de ma part la clémence dont j'ai fait preuve, dans les gorges de Carit, envers le voleur qui, — dans un geste de bonté à l’égard de Celui qui, dans une autre vallée, avait parlé près d’un an plus tôt au brigand avec douceur pour l’amener à se repentir — lui apportait l’agneau rôti, certainement le résultat d’un vol. Mais qu’est-ce que ce coupable pouvait faire qui ne soit une faute? Le résultat certain d’un vol était néanmoins purifié par l’acte charitable dont il devenait l’objet.
Tout a dû donner cette impression, et peut-être certains apôtres auront-ils trouvé un parfum de scandale à la viande offerte... Mais un an plus tard, les paroles d’amour de la vallée près de Modin et le regard d’amour donné, à Carit, à celui qui venait m’apporter le fruit de son horrible travail, s’unirent aux paroles et au regard d’amour d’un crucifié et d’une mère transpercée pour sauver Disma.
Voilà, Romualdo, comment je me conduis. Je ne suis jamais le premier à désigner celui qui mérite un reproche. Je ne suis jamais le premier à lancer la première pierre. Je sais à qui j'ai affaire. Je le sais. Je vous connais. Vous vous scandalisez plus facilement que si vous étiez les plus purs des anges. Je ne me scandalise pas, parce que je suis miséricorde. Je couvre les lépreux de l’esprit de mes paroles de pitié, tout comme hier j’ai couvert d’un manteau étendu Elisée[*88] qui se purifiait, pour vous donner la capacité de demeurer auprès d’un lépreux et de l’aimer tout en l’aidant, par votre amour, à hâter sa résurrection.
D’ailleurs... Comment peux-tu prétendre que je ne t’ai pas conseillé au sujet de Dora?
J’ai dit: "Que le Père se contente d’exercer les fonctions de son ministère, rien de plus″, c’est-à-dire la confession et la communion, puisque tu ne peux refuser de les administrer à une catholique non excommuniée.
J’ai dit: "Va voir l’évêque″. Je te l’ai bien dit! Si le curé manquait à son devoir envers une âme tourmentée, il était de son devoir que quelqu’un l’oblige à s’en occuper. Et pour obtenir cela, il fallait bien qu’on lui en parle. Qu’y a-t-il là de mal?
J’ai dit: "Que le Père insiste beaucoup sur la confession et sur l’eucharistie.″ Car, plus elle s’en nourrira, mieux ce sera pour son âme qui, toute seule, a moins de résistance qu’une algue de fossé.
Mais j’ai dit aussi: "Que le Père soit très vigilant à l’orgueil et au mensonge." C’est un signe très révélateur.
Et encore: "Que le Père laisse tout tomber et s’occupe uniquement de Maria et des dictées.″
Et j'ai permis les troublantes apparitions du démon du 30 décembre et des jours suivants; j'ai donné les terribles dictées sur Satan, celles, bien claires, sur les différences entre vrais mystiques et mystiques douteux sinon même complètement faux.
Que veux-tu de plus, Romualdo? Je t’ai conseillé, et tu n’es plus un enfant. De même que, à Dora, j’envoie Raphaël, "le médecin de Dieu″, je t’envoie les conseils du Verbe. Je n’ordonne rien. C’est aux serviteurs qu’on donne des ordres, pas aux enfants ni aux amis; or tu es le fils et l’ami de ton Père.
Mais "la médecine de Dieu″, ou "la médecine des médecines″ — le Verbe saint qui concentre en lui la plénitude de Dieu, avec sa volonté, sa puissance, sa connaissance, son amour et tous ses autres attributs; le Verbe saint qui possède toute la sainte Trinité — ne sert de rien si elle reste à la surface, si vous ne l’assimilez pas. Elle sera donc amère, comme bien des médicaments, mais ce sera pour guérir, pour fortifier. Il ne faut pas se contenter de la regarder. Il vous faut l’absorber, la mettre en pratique, pour qu’elle vous soit utile.
Rappelle-toi que si Lucifer — le plus beau — et Adam — le plus aimé — ont pu déchoir après avoir été créés pour une toute autre destinée, une âme qui ne correspond pas à son ministère peut bien déchoir et s’anéantir. Je donne et je reprends; personne ne peut me le reprocher.
Rappelle-toi: "Malheur aux prophètes insensés qui suivent leur propre esprit sans rien voir! Vous n’êtes pas montés aux brèches, vous n’avez pas construit une enceinte (contre Satan et pour défendre votre âme), pour tenir ferme dans le combat, au jour de Yahvé (combat des séductions sataniques pour vous empêcher de connaître le Jour: la Lumière de Dieu). [...] Dis à ceux qui la couvrent de crépi (le crépi, c’est la sainteté élaborée dans la peine et les fatigues): 'Qu’il y ait une pluie torrentielle, qu’il tombe des grêlons, qu’un vent de tempête soit déchaîné, et voilà le mur abattu!' [...] Et toi, fils d’homme, tourne-toi vers les filles de ton peuple qui prophétisent de leur propre chef, et prophétise contre elles.
Tu diras: 'Ainsi parle le Seigneur Yahvé: Malheur à celles qui travaillent [...] dans le but de prendre au piège les âmes (par leur orgueil). Vous me déshonorez devant mon peuple pour quelques poignées d’orge et quelques morceaux de pain (le désir d’être connues et encensées), en faisant mourir des gens qui ne doivent pas mourir, en épargnant ceux qui ne doivent pas vivre (en d’autres termes, en décourageant les justes par la souffrance et le scandale, et en flattant les injustes), et en mentant à mon peuple qui écoute le mensonge. Eh bien! Ainsi parle le Seigneur Yahvé: […] Je déchirerai vos voiles et je délivrerai mon peuple de votre main [...] et vous saurez que je suis Yahvé. Car vous avez intimidé le cœur du juste par des mensonges, alors que je ne l’avais pas affligé’ ″.
Dis-le. Dans ton cœur. Ce ne serait pas compris avec les mots d’Ezéchiel. Mais fonde-toi sur lui pour savoir quoi faire, et ne prétends pas qu’il te manque un guide sûr. Il faut ne pas se décourager d’être trompé, mais de ne pas suivre la voie que le Seigneur t’indique comme étant la bonne.
Que l’Esprit t’éclaire et te réconforte. »
La différence de ton, tant dans la voix que par sa majesté sévère, me fait aussitôt comprendre quand le Père Eternel se substitue à Jésus. C’est à la phrase: « Je t’ai conseillé, et tu n’es plus un enfant. » D’ailleurs, Jésus avait cessé de me tenir, et il écoutait la Voix avec le plus grand respect.
C’est le soir. Le bon Archange, mon bon compagnon, revient. Il me regarde, me sourit, mais il est triste. La radio retransmet des musiques profanes et Marta en fait ses délices. Moi, je travaille et je contemple saint Raphaël.
Comme c’est prodigieux de pouvoir ainsi se perdre dans le surnaturel sans rien pour vous en distraire! Quelles merveilles Dieu fait en nous! En nous, pauvres créatures matérielles, lourdes, superficielles, inertes! Ah, la puissance de la "bonne volonté″! Car je n’ai que celle-ci, je n’en ai jamais eu d’autre. Alors que je suis une personne très humaine, pleine de défauts, très passionnée, c’est elle qui a fait de moi ce que je suis : une petite âme, bien petite, mais capable de donner un peu de joie à mon Seigneur.
La bonne volonté d’aimer le Seigneur!
Ce fut le fil d’or qui a brillé sur tous mes actes, les a portés, les a dirigés, les a empêchés de prendre des voies dans lesquelles mon impulsion, mon ardeur de vie auraient pu les conduire. Même dans le crépuscule de mes pires moments, lorsque je n’étais rien d’autre qu’un être de chair et de sang, ce fil d’or brillait et me rappelait Dieu, si bien que mon regard s’élevait de la terre vers le ciel. Un bref coup d’œil d’abord, puis un regard toujours plus long, jusqu’à s’y connecter définitivement; la voix en solo du divin Amour qui me disait: « Viens à moi! » s’est changée en un duo dans lequel j'ai dit, moi aussi: « Viens ! Viens dans la souffrance, viens toujours, avec tout, mais viens, viens, viens, mon seul Amour. »
Et pour raccourcir l’attente et la distance, j’ai désormais suivi mon fil d’or en courant le long de lui, alors que, auparavant, je le regardais seulement ; j’ai marché, marché, sans poser de questions, sans même penser pouvoir parvenir à mon état actuel, mais uniquement parce que je voulais aimer davantage.
Il arrive maintenant que, au milieu d’une action — quelle qu’elle soit, même matérielle, distrayante ou troublante —, je reste avec lui et je le retrouve dans les mots que j’entends, dans le travail, dans ce qui est harmonieux, dans les désolations... et rien ne me sépare de lui. N’est-ce pas ainsi, mon bon archange, que tu connais, que tu vois les actions des hommes à travers le miroir de Dieu, en qui tout est reflété et connu?
Mais pourquoi es-tu ici, mon doux ange? Ta compagnie, protectrice, reposante, m’est chère. Mais ne laisse pas cette âme toute seule. Va, va auprès d’elle... Je t’en prie, parce que j’ai pitié d’elle... parce que je pense que, si tu n’es pas là, son âme n’a aucune protection. Il est si terrible de se sentir seule ! Seule aux heures de tempête dans lesquelles, que ce soit, en guise de punition ou de mise à l’épreuve, le ciel se ferme! C’est la désolation! C’est l’enfer! Toi, tu ne connais pas ces moments-là, mon doux ange. Moi oui... Et leur souvenir demeure comme un cauchemar que le ciel seul dissipera. Va, va auprès d’elle, auprès de cette pauvre, pauvre sœur...
Je suis absorbée dans ma prière, et Marta s’imagine que je le suis par la musique ou par de douces pensées. Bien au contraire... il s’agit de contemplation et de pitié. Mais saint Raphaël ne part pas. Et je pense à Dora, avec des tourments de sœur...
(*87)Dans "L’Evangile tel qu’il m’a été révélé″, Disma est le bon larron crucifié avec Jésus.
(*88) Dans un épisode de "L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ″.
Cahiers de 1946 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
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- Message n°203
De Jésus à Maria Valtorta : " Apparition d' Aglaé "
Le 24 février 1946
Le matin.
Jusqu’à quand saint Raphaël est-il resté? Je ne sais. Exténuée, je me suis endormie après une heure du matin, et il m’a regardée de son bon regard jusqu’à ce que le sommeil m’ait fermé les yeux...
A son réveil, l’archange Raphaël invite l’écrivain à se mettre au travail en dépit de sa fatigue.
Apparition d’Aglaé. ** ( voir en fin de page )
Le 25 février 1946
A mon réveil, à 7 h 25 — car je n’ai trouvé le repos qu’au matin —saint Raphaël est déjà présent. Comme hier au moment de la communion, où il se trouvait en compagnie de Notre Seigneur. Ce matin, il est seul. Mais la première action de mes sens et de ma pensée à peine éveillés, c’est la vision, la contemplation et la salutation de mon cher ange, qui me sourit et m’invite à commencer mon travail sans écouter la fatigue qui me terrasse. Puis il me salue et s’en va...
A 17 h.
Une voix légère, toute douce, presque lasse, comme épuisée, celle d’une personne qui a beaucoup souffert, dans une lumière très blanche qui prend la forme d’un corps spiritualisé.
Elle dit:
« C’est moi. Tu ne me reconnais pas ? Je suis Aglaé.[*90] La fange d’autrefois devenue lumière. Je viens parler à une sœur, toujours moins malheureuse que moi, mais qui subit mes souffrances d’autrefois, le purgatoire de la chair avide... Je lui parle par ton intermédiaire, car tu as vue mon abjection et ma rédemption et, dorénavant, tu pourras dire m’avoir vue dans la gloire. Oh, sois témoin de la bonté du Seigneur à l’égard des filles d’Eve intoxiquées, mais qui désirent se débarrasser de l’ardeur brûlante du sang pour l’aimer, lui.
Dis-lui de l’aimer, son purgatoire, et de le supporter avec patience et constance, dans un esprit de sacrifice pour les pécheresses obstinées. A mon époque pénitentielle, j’ai subi ses peines. Je sais donc de quoi je parle. Mais je ne perdais pas courage. Comme un malade qui doit supporter une plaie fétide parce que mieux vaut que la pourriture suinte plutôt que de rester dans le sang et le corrompre, j'ai supporté en esprit les réminiscences de la chair, ses hurlements de folie...
Mon âme était plus élevée, et n’y consentait pas. En bas, ma chair, hurlait comme une louve. Ses cris m’empêchaient parfois même de prier. J’offrais au Seigneur la prière de ma patience. Je fixais les yeux de mon âme sur le Sauveur et je me répétais ses paroles en esprit. Et quand je suis morte...
Un ange, mon ange gardien qui ne m’avait jamais abandonnée même à l’époque où j’étais un monstre de luxure, me dit, en recueillant mon âme dans ses mains très pures: « Plus que ce martyre-ci, c’est l’autre qui t’a transformée en blanche hostie, celui qui t’était inconnu, non sanglant, ta sensualité qui te torturait et fut ton bourreau. Réjouis-toi, car tu as remporté la victoire. La sensualité n’existe plus.
C’est la paix. » J’ai répandu des huiles de rose en guise d’adieu; mais l’huile de mon combat contre la sensualité fut plus parfumée et agréable.
Rapporte cela à ta sœur qui est dans la peine. Informe-la des paroles du Maître, dis-lui bien qu’il nous a justifiées, nous que la partie basse de nous-mêmes tourmente: "Ce ne sont pas les choses matérielles et extérieures qui corrompent l’homme, mais ce qui sort de la volonté de son cœur."
Qu’elle détourne son attention par tous les moyens. Qu’elle ne s’arrête pas, après la tentation, à réfléchir si, oui ou non, elle a péché. Qu’elle passe dessus. Réfléchir signifie ranimer le feu. Qu’elle donne un baiser au Rédempteur sur son signe de salut. Un baiser pour chaque morsure de la chair et, au beau milieu des flammes de son purgatoire sur terre, qu’elle contemple le ciel, le ciel qui nous est ouvert, même à nous, après cette cruelle bataille.
Adieu. Que la lumière du ciel soit toujours sur toi. »
Elle disparaît alors dans une lumière qui l’enveloppe.
Mon conseiller intérieur me disait, peu avant qu’elle n’apparaisse: « Dans peu de temps, la sainte que tu as vue aujourd’hui comme pécheresse viendra à toi; si tu avais une liste des saints, tu verrais qu’elle y est citée aujourd’hui.
Mais elle n’est plus très connue. Elle va te parler pour l’âme tentée de la sœur dont le Père t’a fait mention. » J’ai dû m’arrêter aussitôt après la salutation d’Aglaé, car j’ai eu une forte crise cardiaque. J’ai ajouté le reste de son message une fois la crise passée; je ne me souviens donc pas avec certitude si l’ange m’a appris qu’elle est citée aujourd’hui — le 25 février — ou si elle l’est encore aujourd’hui. Ceci dit par amour de l’exactitude
(*90)Pécheresse convertie (voir " L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ").
** http://www.maria-valtorta.org/Personnages/Aglae.htm
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Aglaé
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- Message n°204
De Jésus à Maria Valtorta : " Je suis le Fils de Dieu "
Jésus conseille à l’écrivain de se comporter "selon la vérité".
Le 5 Mars 1946
Le Père Migliorini n’est pas venu. Je vais mal. L’absence de Jésus-sacrement me fait souffrir bien plus que je ne peux le supporter. Je décide de faire prévenir le Père Mariano[*91] et je demande à Jésus: « Comment dois-je me comporter s’il me dit quelque chose ? » Il me répond:
« En disant la vérité. Il n’est jamais permis de mentir, pour aucune raison. En particulier si cela doit porter sur les actes de Dieu. Moi, lorsque l’on m’a demandé:
"Es-tu le Fils de Dieu?″, j’ai répondu: "Je le suis″, simplement, saintement, héroïquement, bien que je sache que j'allais au-devant d’outrages et de condamnations.
Marie, ma Mère, déclara sans mentir à sa cousine Elisabeth qu’elle était la mère de Dieu.
Imite-nous donc, avec humilité; que cet aveu de ce que tu es soit louange au Seigneur.
Sois en paix, en paix, mon petit Jean-Maria! »
(*91) Il s’agit du Père Mariano De Sanctis, lui aussi servite de Marie.
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Jésus console l’écrivain.
Le 8 mars 1946
Je dis: « Que cette croix est lourde! » en faisant allusion à tout ce qui me décourage: la surdité, les incompréhensions, la méfiance, les indécisions, les avarices, les jalousies, toutes spirituelles. Car c’est là ce qui me fait vraiment mal. Ce n’est pas la joyeuse souffrance qui m’unit au Christ en croix!
Jésus me dit alors: « Oui, qu’elle est lourde ! Mais c’est la dernière année[*92], la plus triste... Et je reste toujours près de toi pour te soutenir en te donnant mon épaule... Courage, petite crucifiée. Courage, par amour pour moi et pour les âmes... »
Je réponds: "Oui... » Mais quand ce sombre chemin sera-t-il terminé, quand serai-je pleinement avec toi, dans ta lumière ?...
(*92) "De vie évangélique" est inséré d’une fine écriture et fait manifestement référence à la troisième année de la vie publique de Jésus dans le récit de "L’Evangile tel qu’il m’a été révélé″.
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Lourde est la Croix à porter
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Pour le Père Migliorini à propos du cas de Dora (à partir de Juges 17 et d’Esther 10, 4-13; 11, 2-12).
Le 9 mars 1946
Cette dictée a été faite pour le Père Migliorini qui, à cette époque et depuis quatre mois, perdait du temps — et une juste vision des choses — à suivre le phénomène sensationnel de D. B., au point de le croire plus... divin que tout autre…)[*93]
Jésus dit :
« Deux instructions pour servir de guide, l’une à ceux qui peuvent être tentés de délaisser la vérité pour l’erreur, et l’autre à ceux qui peuvent avoir des doutes en fondant leur jugement sur des axiomes et des théories qui ne peuvent expliquer le surnaturel, puisqu’ils sont tous naturels.
Petit Jean, ouvre le livre des Juges là où il parle de l’idole de Mika, et le livre d’Esther là où Mardochée explique le songe. Ecoute et écris.
Ne nous occupons pas de l’histoire de la formation de l’idole. Je commence à l’endroit où il est fait mention du jeune homme de Bethléem en Judée, un lévite.
C’est un exemple — un mauvais exemple — de ceux qui doivent servir humblement le Seigneur, dans la maison de vérité, mais ne se contentent plus, après quelque temps, de leur fonction humble et sainte; ils veulent alors "trouver mieux", c’est-à-dire plus que ce que Dieu leur a accordé, bien qu’ils sachent que c’était un beau don et que, s’ils le défendaient précieusement, ce serait un motif de louange pour ce bon serviteur. Et les voilà devenus avides d’obtenir une double ou une triple part, si bien qu’ils suivent d’autres voies, en recherche. Quoi? Dieu ne se prête pas à satisfaire les concupiscences spirituelles.
Et ceux qui cherchent à obtenir plus que Dieu ne donne, soit ne trouvent rien — et ils n’en retirent que le tort d’avoir négligé la vérité pour des nuées —, soit finissent par trouver Satan déguisé en prophète.
Est-ce que cela accroît les mérites et la gloire? Non. Mieux valait à ce jeune lévite de Bethléem de rester simple lévite plutôt que de devenir le prêtre d’une idole! Mieux valait le petit don venu de Dieu que la grosse somme versée par un idolâtre, qui se pavanait en disant: "Et maintenant, je sais que Yahvé me fera du bien, puisque j'ai ce lévite pour prêtre!″ Mais ne comprenez-vous pas que là où il y a orgueil et simulation, tout concourt à les accroître, or la simulation et la fourberie enseignent ce qui peut séduire les petites âmes à grands cris?
L’homme d’Ephraïm n’était satisfait ni par son culte, ni par son fils devenu prêtre. Il savait bien que ce n’était là qu’un semblant de religion, une vaine apparence. Il savait que le dieu et le culte qu’il s’était construits n’avaient aucune valeur, ni aux yeux de Dieu ni aux yeux des hommes. Beaucoup savent cela. Ils éprouvent alors le besoin de combler leur vide grâce à l’aide d’un prêtre. Mais non. Cela ne sert à rien.
Celui qui fait cela agit mal, tout comme celui qui se prête à son jeu. Que chacun reste là où je l’ai mis, qu’il n’aille pas chercher un endroit où "il sera mieux". C’est encore l’orgueil qui s’infiltre, sous le déguisement mensonger de bonté et de zèle. Et obéissance, obéissance, obéissance! Sinon, mon châtiment est assuré.
Lorsque deux personnes sont unies par ma volonté, je suis tout à fait capable de m’en prendre à un seul, tout en laissant en paix "la petite source qui a grandi, est devenue fleuve, s’est transformée en lumière, en soleil, et a déversé des eaux abondantes", mais qui est consciente qu’elle ne le doit pas à son mérite personnel, mais à ma volonté. En outre, elle n’a pas demandé cette grâce, mais seulement celle de m’aimer.
Et elle souffre — car je suis seul à savoir ce qu’elle souffre — en voyant que tous ne partagent pas le même destin, celui du peuple de Dieu.
(*93) En ce qui concerne les initiales D. B. voir le 19 décembre 1945, note 59.
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Azarias réconforte l’écrivain (Ezéchiel 1-3).
Le 12 mars 1946
Je réfléchis... et je pense surtout au dommage irréparable qui se produirait en Giuseppe, qui est à peine né à la grâce, s’il constatait une surdité dans l’Eglise, lui qui, alors qu’il était pécheur et sacrilège, a entendu Dieu dans des paroles venues de l’au-delà. C’est uniquement pour cette raison que je redoute une injuste condamnation. C’est pour lui que je m’afflige. Pour le reste de la famille aussi, bien sûr, pour Marta, pour les autres, qui perdraient toute confiance dans le jugement et la charité de l’Eglise, mais surtout pour lui, que j’ai arraché à Satan par les sacrifices que Dieu connaît. Seigneur, ne permets pas que cela se produise pour cette âme qui t’est et m’est si chère !
En écrivant au Père Migliorini, hier, j'ai oublié de parler de ma souffrance; Dieu m’est témoin qu’elle est réelle...[1][*94] J’avais dit à mon "bon compagnon" Raphaël de me quitter pour aider le Père, à Michel le victorieux de déjouer toutes les ruses dont Satan va certainement se servir dans les jours à venir pour nuire et faire souffrir, enfin à Gabriel le lumineux de porter le décret de Dieu aux hommes chargés de décréter ; de même, je dis à Azarias, mon ange gardien: « Va, va, parle à tes semblables pour que leur ministère éclaire ceux qui doivent juger! » Et j’ajoute: « Une lumière, Azarias, une seule, pendant que Satan, invisible, qui agit de loin sans être directement présent, envoie ses puanteurs pour me faire peur! »
Azarias me dit alors: « Ouvre le Livre par hasard, et lis. Tu y trouveras ton réconfort. »
J’obéis. Il s’ouvre au chapitre I d’Ezéchiel, à partir du verset 10. Je lis, et je me perds dans la vision béatifique. Ma douleur s’évanouit. Mais ce n’est pas une réponse pour moi, puisque je ne suis pas Ezéchiel ! Moi, je ne suis rien!
Azarias ajoute: « Encore, encore, jusqu’à ce que je dise: cela suffit. »
Je lis le chapitre II, puis le III jusqu’au verset 14 inclus. Voilà la réponse... amère et douce. Amère pour le monde, douce — si douce! — pour moi, parce qu’il me réconforte, mon Seigneur...
(*94) Une ligne plus bas, une note entre parenthèses a été ajoutée d’une écriture minuscule: (Note du 9-12-1947. Effectivement, grâce à l’aide de mon martyre de ces vingt derniers mois et surtout après m’être heurtée au Père Migliorini en juin dernier, Giuseppe ne veut plus rien savoir des prêtres... Je n’ai plus d’autre espoir que l’approbation de l’Œuvre pour le ramener à la pratique des sacrements...
(*94) Une ligne plus bas, une note entre parenthèses a été ajoutée d’une écriture minuscule: (Note du 9-12-1947. Effectivement, grâce à l’aide de mon martyre de ces vingt derniers mois et surtout après m’être heurtée au Père Migliorini en juin dernier, Giuseppe ne veut plus rien savoir des prêtres... Je n’ai plus d’autre espoir que l’approbation de l’Œuvre pour le ramener à la pratique des sacrements...)
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L'Ange Azarias
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L’écrivain fait mémoire des étapes de son amour pour Jésus.
Jésus réconforte l’écrivain et lui assure que, comme toutes les âmes victimes, elle ne se perdra pas.
Le 13 mars 1946
Le tact parfait de Jésus à l’égard des petits le pousse à agir ainsi[*95], pour ne pas les humilier, pour ne pas les décevoir! Il a l’art et la manière de les rendre meilleurs et de se faire aimer de personnes qui, apparemment, sont des moins que rien, mais qui ont en réalité une perfection d’amour adapté à leur petitesse d’enfant...
Il agit de la même manière à mon égard. Oh! Il m’a toujours traitée d’ "enfant" pour m’améliorer malgré ma misère, pour se faire aimer! Plus tard, quand je l’ai aimé de tout mon être, il a fait pression, il m’a traitée en adulte, sourd à mes supplications: « Mais tu ne vois pas que je suis une bonne à rien? »
Il a souri et m’a obligée à agir en adulte... Ah! C’est seulement lorsque la pauvre Maria est tout affligée qu’il redevient le Jésus des petits enfants envers mon âme si incapable, et il se contente alors de... mes scarabées, de mes cailloux... de mes petites fleurs.... de ce que je réussis à lui donner... et il me montre qu’il les trouve beaux... et qu’il m’aime parce que je suis "le néant qui fait confiance et se perd dans le Tout".
Mon cher Jésus! Je l’aime, je l’aime à la folie! Je l’aime de tout mon être! Oui, je peux le proclamer! A la veille de mon 49e anniversaire, si je m’examine attentivement, à la veille du jugement humain sur mon œuvre de porte-parole, si je scrute scrupuleusement mon âme et tout mon être pour déchiffrer les vraies paroles qui sont en moi, je puis dire que maintenant j'aime, je comprends que j'aime Dieu de tout mon être.
J’ai mis quarante-huit ans pour arriver à cet amour total, si total que je n’ai pas la moindre crainte d’une condamnation, mais seulement la souffrance qu’elle puisse tomber sur des âmes que j’ai conduites à Dieu, et qui, j’en suis convaincue, ont été rachetées par Jésus qui vit en moi mais qui pourraient se séparer de l’Eglise, ce trait d’union entre l’humanité et Dieu.
D’aucuns diront: « N’as-tu pas honte de tout ce temps? » Non, absolument pas. J’étais si faible, si peu de choses, que je n’ai cessé de le désirer. D’ailleurs, je suis sûre de l’avoir désiré exactement le temps que Jésus l’a voulu. Pas une minute de plus, pas une minute de moins, parce que — je peux l’affirmer — je n’ai jamais rien refusé à Dieu à partir du moment où j'ai commencé à comprendre qui il est.[*96] Depuis que, à l’âge de quatre ans, je le sentais tellement omniprésent que je croyais le trouver jusque dans le bois du dossier de la chaise sur laquelle je m’asseyais: je lui demandais de m’excuser de lui tourner le dos et de m’appuyer contre lui.
Depuis que, à quatre ans encore, je pensais — même pendant mon sommeil — que nos péchés l’avaient blessé et tué; je me mettais alors debout sur mon lit pour le supplier, dans ma chemise de nuit, sans regarder aucun tableau religieux mais en me tournant vers mon Aimé tué pour nous, et je le suppliais: « Pas moi! Pas moi! Fais-moi mourir mais ne dis pas que je t’ai blessé! » Et ainsi de suite...
Tu connais mes ardeurs, ô mon Amour. Pas une ne t’est inconnue... Tu sais que le simple éclair d’une proposition venant de toi était aussitôt accepté par ta Maria. Et cela même si tu me demandais de t’offrir l’amour de la fiancée — c’est d’ailleurs à ce moment, le jour de Noël 1921, que mon amour pour toi a été confirmé —, l’amour de ma parenté, ma vie, ma santé, la prospérité... pour devenir toujours plus un "rien" dans la vie sociale une épave que le monde toise avec commisération ou mépris, une femme qui ne peut pas même attraper un verre d’eau si elle a soif ou s’il n’y a personne pour lui en apporter, une femme clouée comme toi, comme toi — comme j’ai désiré l’être, et comme je voudrais aussitôt le redevenir si tu me guérissais ! —.
Tout! Le "rien" a tout donné, tout ce qu’il possédait en tant que créature... Eh bien, même aujourd’hui, même aujourd’hui qu’on peut me juger négativement, m’interdire, me frapper, qu’est-ce que je dis? "Reste avec moi, laisse-moi ta grâce. Tout le reste compte pour rien. Je te prie seulement de ne pas me retirer ton amour et de ne pas permettre que ceux que je t’ai donnés retombent dans les ténèbres."
Mais où suis-je partie, ô mon Soleil, pendant que tu te promènes au milieu des rosiers? Là où mon cœur me porte, lui qui s’est efforcé de t’aimer. Il palpite et fait brûler mon sang dans mes veines. Les gens diront: "Elle a de la fièvre et des palpitations.
"Non. C’est que, ce matin, tu es venu en moi avec la force d’un divin ouragan d’amour, et moi... moi je m’anéantis en toi qui me pénètres, et je ne pense plus comme une créature, mais j'éprouve ce qui doit être la vie des séraphins... et je brûle, je délire et je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Pitié, dans ton amour! Pitié, si tu veux que je continue à vivre pour te servir, ô Amour divin, éternel, ô très doux Amour, ô Amour des cieux et de la création, Dieu, Dieu, Dieu... Mais non! Pas de pitié! Encore plus, au contraire! Encore plus! Jusqu’à la mort sur le brasier de l’amour! Fondons-nous l’un en l’autre ! Aimons-nous ! Afin que nous soyons dans le Père, comme tu l’as dit quand tu as prié pour nous: « Qu’ils soient (ceux qui m’aiment) un là où nous sommes. » Un! Voilà une parole de l’Evangile qui m’a toujours plongée dans un abîme d’adoration amoureuse.
Qu’as-tu demandé pour nous, mon divin Maître et Rédempteur! Qu’as-tu demandé, mon divin fou d’amour! Que nous soyons un avec toi, avec le Père, avec l’Esprit Saint, puisque qui est en Un est dans les Trois, ô indivisible Trinité du Dieu un et trine ! Béni! Béni! Béni par chaque battement de mon cœur, par chacun de mes souffles!
Mon Jésus réconforte divinement sa violette. Je suis presque continuellement en sa présence divine. Et ce matin, à la communion, il s’est déplacé et est allé se tenir à côté du Père... Ensuite, j’ai prié avec ardeur, et je m’étais même agenouillée, comme je le peux, c’est-à-dire toute tordue, pendante, tombant sur mes talons et mes oreillers; cette position me faisait souffrir mille morts. Je disais: « Tu vois, Seigneur! Tu vois! J’ai peur que Giuseppe, Paola, Marta et d’autres soient dégoûtés de l’Eglise...
Et puis... Si je tombais dans le découragement, si je doutais de la véracité de la Voix? Je pourrais me perdre, te perdre... » C’est alors qu’il a répondu: « Les âmes victimes ne se perdent jamais. » Je vis avec cette perle au cœur... et des ondes de paix, de joie, jaillissent de cette perle divine, et m’enveloppent, me comblent...
Plus tard, le facteur m’apporte, envoyées par un Carmel, une relique de sainte Thérèse d’Avila et la photographie du pape Pie X, le pape qui m’a parlé et encouragée à continuer sur ma voie qui "plaît au Seigneur"[*97]. Je suis émue par ces deux objets. Sainte Thérèse d’Avila peut me comprendre et le saint pape peut me protéger, là-bas, à Rome...
J’ai placé la relique sous mon oreiller et le pape sur la table de nuit. Pour qu’ils me protègent
(*95) Cette observation pleine d’amour de l’écrivain s’insère dans la description d’une aimable rencontre de Jésus avec quelques enfants dans une roseraie, décrit dans "L’Evangile tel qu’il m’a été révélé″
(*96) Certains événements que l’écrivain va rapporter sont relatés dans l’ "Autobiographie″, écrite en 1943.
(*97)Le 8 février 1946.
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Ste Thérèse d' Avila
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Anniversaire plein appréhensions, mais avec le réconfort de la Présence du Seigneur.
Le 14 mars 1946
Mon anniversaire ! Il est plein d’appréhensions! Pour Paola, pour Mère Teresa, malade, pour moi...
La présence [du Seigneur] me réconforte, suivie, le soir, de l’apparition de la petite Thérèse, qui était déjà venue le 12 au soir. Cette fois, elle ne tient plus sa rose dans la main droite, mais dans la gauche, et de la droite elle me fait signe de reprendre courage; elle est joyeuse et sourit avec encore plus de gaieté que lors de l’apparition de février, je crois.[*98] Comme elle sourit!
Plus tard, la nuit venue (après 22 h 30), Marta dort mais je n’arrive pas à trouver le sommeil, si bien que je lis une vieille brochure de "Civiltà Cattolica″, que Berardi[*99] m’a donnée hier après une discussion entre nous sur l’Eglise: il est communiste et ,pour lui, il faut la détruire... pour des raisons qu’il trouve dans l’article de "Civiltà Cattolica"... Je n’y comprends rien parce que mon esprit est fatigué et bien loin des lignes que je lisais en diagonale. C’est alors que je vois l’Enfant Jésus de Lisieux, celui du cloître, que j’ai déjà vu en janvier.[*100)
Ses belles mains ne tiennent pas le globe froid et piquant vu cet hiver, mais il a une rose d’or dans les doigts, semblable en tout point à celle de sa petite Thérèse. Il rit, tout heureux, en me faisant signe de la fleur et de la main de m’approcher de lui... Il ne fait pas nuit, comme dans la vision de cet hiver. C’est le jour. Une tiède journée de printemps. Le soleil réjouit la cour du cloître, il s’allonge jusque sous les arcades, sur les carreaux du sol, et même sous la petite tablette où se tient Jésus.
Tout est paisible, en fête. Ah, si seulement il voulait me signifier que la nuit est finie pour moi, qu’elle est devenue lumière, que cette grâce m’a été accordée! Comme le cloître est paisible! Paisible et serein... Je voudrais m’y trouver... et être la petite sœur de Thérèse de Lisieux...
(*98) Le 2 février 1946.
(*99) Franco Berardi, de Mantoue, locataire pendant quelques mois de la maison Valtorta avec ses parents.
(*100) Les 2, 3 et 4janvier 1946
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Les carmélites de Lisieux prient pour l’écrivain.
Le 15 mars 1946
Je reçois une lettre du Carmel de...[*101] La Mère prieure, éclairée certainement par Dieu, m’écrit au crayon, puisqu’elle est malade, pour m’avertir qu’elle a écrit le 21 février à Mère Geneviève (Céline) à Lisieux, pour lui demander que l’on prie pour moi.[*102] Comment ne pas rapprocher les invitations et les sourires de l’Enfant-Jésus de Lisieux de cette nouvelle? La sœur de ma petite sainte prie pour moi...
…Moi, aussi, je prie. Je prie non seulement pour obtenir le "oui″, moins pour moi que pour les autres, mais aussi pour que Dieu m’accorde deux grâces. Par la première, je demande de ne pas tomber dans le découragement, dans le doute, pour que je ne renie pas Jésus en disant :
« Ce n’était peut-être pas lui » si on me répond "non". Satan pourrait se servir de ce découragement pour travailler à sa victoire, à la vengeance qu’il m’a promise à la fin de ma vie: me faire peur de la mort et du jugement [*103]…
Seigneur, aie pitié de moi! Pour ce qui est de la seconde grâce, je lui demande que, dans l’hypothèse d’un "oui" qui pourrait susciter en moi de l’autosatisfaction, Jésus m’aide à rester modeste, toujours plus modeste et humble. Pécher par orgueil, jamais, Seigneur! Cela te rebute tant... Je préfèrerais être dénigrée plutôt qu’adulée, si cela devait faire de moi une orgueilleuse qui te déplaît. Pitié, Seigneur!
Je promets aussi de prier tout spécialement pour Dora dès que je serai calme. Afin que Dieu se manifeste, si c’est bien lui. Mais si c’est Satan, que cette malheureuse soit délivrée et que la vérité éclate. Mieux vaut une bonne et simple catholique sans signes extraordinaires, qu’un faux instrument.
Qu’elle soit délivrée de l’Ennemi. Car ce doit être horrible de l’avoir comme cela pour maître... du moins à certaines heures.
(*101) On devine à peine le mot Camaiore, soigneusement effacé. La Mère prieure était alors la carmélite déchaussée Teresa Maria di San Giuseppe, que nous avons déjà rencontrée. Voir la note 62.
(*102) Dans le court espace qu’il reste sur la ligne, l’annotation suivante a été écrite d’une écriture minuscule: (Note du 23.3.46: Elles répondent de Lisieux qu’elles feront un triduum pour moi les 24, 25 et 26 mars).
(*103)- Voir le 19 mars 1945.
Cahiers de 1946 – le 15 Mars – M.V.
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