Mercredi des Cendres
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes
quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. » :copyright: AELF
Méditation
Oui, bien sûr, tout cela fait partie du Carême. Mais ce ne sont que des moyens. Le but du Carême est à chercher ailleurs. Le but de ces quarante jours c’est de nous débarrasser de tout ce qui nous encombre, à l’extérieur comme à l’intérieur de nous. Nous nous en libérons pour n’avoir plus dans le cœur que l’essentiel : Jésus mort et ressuscité.
Parmi les moyens qui conduisent à ce but, l’Évangile nous en donne un qui est décisif. Tout d’abord celui de l’isolement : « Retire-toi… ferme ta porte… » Pour se rendre plus proche de Dieu, il faut s’éloigner de bruits extérieurs. Nous ne pourrons vraiment rencontrer et contempler Dieu que dans l’intimité.
Pendant ce Carême et tout au long de notre vie, c’est le Seigneur lui-même qui nous appelle : « Revenez à moi de tout votre cœur… » Il voit bien que trop souvent, nous sommes loin de lui. C’est ce qui se passe quand nous organisons notre vie en dehors de lui, sans tenir compte de lui. Dieu voit tout cela et il en souffre. Il souffre de nous voir nous engager sur des chemins de perdition. Il ne pense qu’à chercher et sauver ceux qui vont à leur perte.
Le Carême n’est donc pas le temps du manque. C’est au contraire celui des retrouvailles ; on s’écarte du superflu qui encombre ; on délaisse les bagages qui embarrassent ; on se retrouve tel qu’on est devant le Christ tel qu’il est. Il est là pour nous combler de son amour. Ce temps du Carême nous est donné pour redécouvrir cette tendresse et cette miséricorde de Dieu.
Vivons ce carême comme une marche joyeuse vers la vie et vers Pâques. Car c’est vrai, il s’agit véritablement d’un temps de joie. Seul le péché est triste. Mais ces quarante jours nous sont offerts pour nous bruler au feu de l’amour de Dieu. Nous t’en prions Seigneur : que ce temps de conversion nous tourne d’avantage vers toi et vers le service des hommes. Amen