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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 21 Sep - 7:58

"Guérison de Jeanne de Chouza près de Cana"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Les disciples sont à l'arrière de la maison en train de souper dans le grand atelier de Joseph. L'établi sert de table et tout ce qu'il faut se trouve dessus. Mais je vois que l'atelier sert aussi de dortoir. Sur les deux autres tables de menuisier, il y a des nattes qui se changent en couchettes et on a mis le long des murs de petits lits bas (des nattes sur des claies). Les apôtres parlent entre eux et avec le Maître.

"Alors, il est vrai que tu vas sur le Liban ?" demande l'Iscariote.

"Je ne fais jamais de promesses pour ne pas les tenir. Et ici je l'ai promis deux fois : aux bergers et à la nourrice de Jeanne de Chouza. J'ai attendu les cinq jours dont j'avais parlé et, par prudence, j'y ai encore ajouté aujourd’hui. Mais maintenant je m'en vais. Dès le lever de la lune, nous partirons. Le chemin sera long même si nous utilisons la barque jusqu'à Bethsaïda. Mais je veux donner cette joie à mon cœur, en saluant aussi Benjamin et Daniel. Tu vois quelles âmes ont les bergers. Oh ! ils méritent qu'on aille les honorer, car Dieu Lui-même ne s'amoindrit pas en honorant un de ses serviteurs mais, au contraire, Il déploie sa justice."

"Avec cette chaleur ! Prends garde à ce que tu fais. C'est pour Toi que je le dis."

"Les nuits sont déjà moins étouffantes. Le soleil est encore pour peu de temps dans le Lion et les orages tempèrent la chaleur. Et puis, je le répète, Je n'oblige personne à venir. Tout est spontané en Moi et autour de Moi. Si vous avez des affaires, ou si vous vous sentez fatigués, restez. Nous nous retrouverons plus tard."

"Voilà, c'est comme tu dis. Il me faudrait penser à des intérêts de famille. Le temps des moissons arrive et ma mère m'avait prié de voir des amis... Tu sais, au fond, je suis le chef de famille. Je veux dire : je suis l'homme de ma famille."

Pierre bougonne : "Heureusement qu'il se rappelle que la mère est toujours la première après le père."

Judas, soit qu'il n'entend pas ou qu'il ne veuille pas entendre ne montre pas qu'il ait entendu Pierre bougonner. Du reste Jésus arrête Pierre d'un coup d’œil pendant que Jacques de Zébédée assis près de Pierre, tire son vêtement pour le faire taire.


"Vas-y Judas. Tu dois au contraire y aller. Il ne faut pas manquer d'obéissance à la mère."

"Alors, je pars tout de suite, si tu permets. Je serai à temps à Naïm pour trouver encore où loger. Adieu, Maître. Adieu, amis."

"Sois ami de la paix et mérite d'avoir toujours Dieu avec toi. Adieu." dit Jésus pendant que les autres le saluent en groupe.

On ne souffre pas beaucoup de le voir partir et même... Pierre, craignant peut-être que Judas se repente, l'aide à serrer les courroies de son sac et à le mettre en bandoulière. Il l'accompagne jusqu'à la porte de l'atelier déjà ouverte comme l'autre qui donne sur le jardin, certainement pour aérer la pièce dont l'air est étouffant après un jour torride. Il se tient à la sortie pour le regarder partir et, quand il voit que décidément il s'éloigne, il lui fait une joyeuse grimace et un ironique adieu et il revient en se frottant les mains. Il ne dit rien... mais il a déjà tout dit.

Quelqu'un qui a vu, rit dans sa barbe. Mais Jésus n'y prête pas attention, car il observe le cousin Jacques qui est devenu tout rouge et triste, laissant de côté ses olives. Il l'interroge : "Qu'as- tu ?"

"Tu as dit : "Il ne faut pas manquer d'obéissance à la mère..." Et nous, alors ?"

"N'aie pas de scrupules. En règle générale, c'est comme cela qu'on doit faire, quand on n'est qu'hommes et fils de chair. Mais, quand on a pris une autre nature et une autre paternité, non. Celle-ci, plus élevée, il faut la suivre suivant ce qu'elle commande et désire. Judas est arrivé avant toi et avant Matthieu... mais il est encore en retard. Il faut qu'il se forme, et il le fera très lentement. Ayez de la charité pour lui. Aie de la charité, Pierre ! Je comprends... mais je te dis : sois charitable. Supporter les personnes désagréables c'est une vertu qui n'est pas sans valeur. Mets-la en pratique."

"Oui, Maître... Mais quand je le vois comme ça... comme ça... Bon, tais-toi, Pierre, car Lui comprend si bien... il me semble être une voile trop tendue par le vent... Je craque, je craque sous la poussée et en moi se casse toujours quelque chose... Mais, tu sais, ou plutôt tu ne sais pas, parce que comme batelier tu ne vaux rien, et c'est pour cela que je te le dis, que si une voile par excès de tension rompt toutes ses attaches, je te jure qu'elle donne une telle gifle au batelier inexpérimenté qu'il en est abasourdi... Voilà, moi je sens que... je risque d'avoir toutes mes attaches rompues... et alors... Il vaut mieux, en ce cas, qu'il s'en aille. Ainsi la voile se calme faute de vent, et j'arrive à temps pour renforcer les attaches."

Jésus sourit et secoue la tête plein d'indulgence pour le juste et bouillant Pierre.

Un grand vacarme de sabots ferrés et des cris de gamins se font entendre dans la rue. "C'est ici ! C'est ici ! Arrête, homme."

Et avant que Jésus et ses disciples se rendent, compte, devant l'embrasure de la porte extérieure, se présente la forme sombre d'un cheval tout fumant de sueur, et il en descend un cavalier qui se précipite à l'intérieur comme un bolide et se jette aux pieds de Jésus qu'il baise avec vénération.

Tous regardent, ébahis.

"Qui es-tu ? Que veux-tu ?"

"Je suis Jonathas."

Un cri de Joseph lui répond, car assis en arrière du grand établi dans le tonnerre de son arrivée, Joseph n'a pu reconnaître son ami. Le berger se précipite sur l'homme encore à terre : "Toi, c’est bien toi !…"

"Oui. J'adore mon Seigneur adoré ! Trente années d'espérance oh ! La longue attente ! voilà : maintenant elles sont fleuries comme la fleur de l'agave solitaire et, de plus, fleuries d'un coup, dans une extase bienheureuse, et encore plus heureuse que l'autre si lointaine ! Oh ! mon Sauveur !"

Femmes, enfants et quelques hommes, parmi lesquels le bon Alphée de Sara avec encore à la main un morceau de pain et du fromage, s'empressent à l'entrée et jusqu'à l'intérieur de la pièce.

"Lève-toi, Jonathas. J'étais sur le point d'aller te chercher, et avec toi Benjamin et Daniel..."

"Je sais..."

"Lève-toi que je te donne le baiser que j'ai donné à tes compagnons." Il le force à se lever et l'embrasse.

"Je sais" répète le robuste vieillard, bien portant et bien vêtu "Je sais. Elle avait raison. Ce n'était pas délire de mourante ! Oh Seigneur Dieu ! Comme l'âme voit et entend quand Tu l'appelles !" Jonathas est ému.

Mais Il se ressaisit. Il ne perd pas de temps. Adorant et pour tant actif, il va droit au but : "Jésus, notre Sauveur et notre Messie, je suis venu te prier de venir avec moi. J'ai parlé avec Esther et elle m'a dit... Mais auparavant, auparavant Jeanne t'avait parlé et m'a dit... Oh ! ne riez pas d'un homme heureux vous qui m'entendez, heureux et angoissé jusqu'à ce que j'aie ton "Je viens". Tu sais que j'étais en voyage avec la maîtresse mourante. Quel voyage ! De Tibériade à Bethsaïda, ce fut bien. Mais ensuite, après avoir quitté la barque, je pris un char et, bien que je l'eusse équipé de mon mieux, ce fut une torture. On allait doucement pendant la nuit, mais elle souffrait.

À Césarée de Philippe, elle faillit mourir en crachant le sang. Nous arrêtâmes... Le troisième matin, il y a sept jours, elle me fit appeler. Elle paraissait déjà morte, tant elle était pâle et épuisée. Mais, quand je l'ai appelée, elle a ouvert ses doux yeux de gazelle mourante et elle m'a souri. Elle m'a fait signe, de sa main glacée, de me pencher, car elle n'avait qu'un filet de voix, et elle m'a dit : "Jonathas, ramène-moi à la maison. Mais tout de suite". Si grand était son effort en me commandant, elle qui est toujours plus douce qu'une gentille enfant, que ses joues se sont colorées et qu'un éclair a brillé dans ses yeux. Elle a continué : "J'ai rêvé ma maison de Tibériade. À l'intérieur, il y avait Quelqu'un dont le visage était comme une étoile. Il était grand, blond, avec des yeux célestes et une voix plus douce que le son de la harpe. Il me disait : 'Je suis la Vie.

Viens. Reviens. Je t'attends pour te la donner'. Je veux aller". Je lui disais : "Mais, maîtresse ! Tu ne peux pas ! Tu te sens mal ! Dès que tu iras mieux, nous verrons". Je croyais que c'était délire de mourante. Mais elle a pleuré et puis oh ! c'est la première fois qu'elle l'a dit depuis ces six ans qu'elle est ma maîtresse, et, oui, elle s'est même assise, et en colère, elle qui ne peut remuer, elle m'a dit : "Serviteur, je le veux. Je suis ta maîtresse. Obéis !", et puis elle s'est renversée, toute en sang. J'ai cru qu'elle mourait... et j'ai dit : "Faisons-lui plaisir. Mourir pour mourir !...

Je n'aurai pas de remords de l'avoir mécontentée à la fin, après avoir toujours voulu la satisfaire". Quel voyage ! Elle n'avait de repos qu'entre la troisième et la sixième heure. J'ai crevé les chevaux pour aller plus vite. Nous sommes arrivés à Tibériade à la neuvième heure, ce matin... Et Esther m'a parlé... Alors, j'ai compris que c'était Toi qui l'avais appelée. Car c'était l'heure et le jour où tu avais promis un miracle à Esther et que tu étais apparu à l'esprit de ma maîtresse. Elle a voulu repartir tout de suite à l'heure de none et m'a envoyé pour la devancer... Oh ! viens, mon Sauveur !"

"Je viens tout de suite. La foi mérite récompense. Qui me désire me possède. Allons."

"Attends. J'ai jeté une bourse à un jeune, en disant : "Trois, cinq, autant d'ânes que vous voulez, si vous n'avez pas de chevaux, et vite, à la maison de Jésus". Ils vont arriver. Nous irons plus vite. J'espère la rencontrer près de Cana. Si, du moins..."

"Quoi, Jonathas ?"

"Si, du moins, elle est vivante..."

"Vivante, elle l'est. Mais même fût-elle morte, je suis la Vie Voici ma Mère."

La Vierge, certainement avertie par quelqu'un est en effet en train d'accourir, suivie de Marie d'Alphée. "Fils, tu pars ?"

"Oui, Mère. Je vais avec Jonathas. Il est venu. Je savais que je pourrais te le présenter. C'est pour cela que j'ai attendu un jour de plus."

Jonathas a d'abord fait une salutation profonde, les bras croisé sur la poitrine, maintenant il s'agenouille et soulève à peine le vêtement de Marie et en baise le bord, en disant : "Je salue ! Mère de mon Seigneur !"

Alphée de Sara dit aux curieux : "Eh bien, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas honteux d'être nous les seuls sans foi ?"

Un bruit de nombreux sabots se fait entendre dans la rue. Ce sont les ânes. Je crois qu'il y a tous ceux de Nazareth et ils sont si nombreux qu'il y en aurait assez pour un escadron. Jonathas choisit les meilleurs et les marchande, en payant sans lésiner. Il prend deux Nazaréens avec d'autres ânes, par crainte que quelque animal ne déferre en route et pour qu'ils puissent ramener toute cette bruyante cavalerie. Pendant ce temps, les deux Marie aident pour boucler sacs et besaces.

Marie d'Alphée dit aux fils : "Je laisserai en place vos lits et je les caresserai... Il me semblera que je vous fais des caresses. Soyez bons, dignes de Jésus, mes fils... et moi... moi, je serai heureuse." et pendant ce temps, elle pleure à chaudes larmes.

Marie, de son côté, aide son Jésus, le caresse avec amour, en Lui faisant mille recommandations et en le chargeant de ses affectueuses salutations pour les bergers du Liban, car Jésus annonce qu'il ne reviendra pas avant de les avoir retrouvés.

Ils partent. La nuit descend et la lune, à son premier quartier se lève en ce moment. En tête, sont Jésus et Jonathas. Derrière tous les autres. Tant qu'ils sont dans la ville, ils vont au pas, car les gens s'attroupent, mais à peine sortis, ils vont au trot. C'est une troupe qui résonne du bruit des sabots et des grelots.

"Elle est dans le char avec Esther." explique Jonathas. "Oh ! ma maîtresse ! Quelle joie de te faire plaisir ! T'amener Jésus ! O mon Seigneur ! T'avoir ici à côté de moi ! Te posséder ! Tu as bien sur ton visage l’éclat d'une étoile : comme elle t'a vu, et tu es blond, avec des yeux couleur de ciel et ta voix a bien le son de la harpe... Oh ! mais ta Mère ! Tu l’amèneras à ma maîtresse, un jour ?"

"La maîtresse viendra à Elle. Elles seront amies."

"Oui ? Oh !... Oui, elle peut l'être. Elle est épouse et a été mère, Jeanne. Mais elle a une âme pure comme une vierge. Elle peut rester à côté de Marie, la bénie."

Jésus se retourne en entendant un frais éclat de rire de Jean, que tous les autres imitent.

"C'est moi, Maître, qui les fais rire, Sur la barque, je suis plus à l'aise qu'un chat... mais là-dessus ! Il me semble être un tonneau qui roule librement sur le pont d'un navire que fait tanguer le vent de suroît !" dit Pierre.

Jésus lui sourit et l'encourage, lui promettant que le trot sera bientôt fini.

"Oh! ce n'est rien. Si les garçons rient, il n'y a pas de mal. Allons, allons faire plaisir à cette brave femme."

Jésus se retourne encore à un autre éclat de rire. Pierre s'écrie : "Non, cela, je ne te le dis pas, Maître. Mais, après tout, pourquoi pas ? Je disais : "Notre grand ministre se rongera les mains, quand il saura qu’il a manqué l'occasion de faire le paon devant une dame ". Eux rient, mais c'est comme ça. Je suis sûr que s'il avait pu l'imaginer, il aurait oublié le soin des vignes paternelles."

Jésus ne réplique pas.

La route se fait vitement sur ces ânes bien nourris. Dans le clair de lune, on a dépassé Cana.

"Si tu permets, je vais en avant. J'arrête le char. Les secousses la font tellement souffrir."

"Vas-y."

Jonathas met le cheval au galop.

Encore un parcours assez long au clair de lune, et voilà que se dessine la forme sombre d'un grand char couvert, arrêté au bord du chemin. Jésus excite son âne qui part au petit galop. Le voilà près du char. Il descend.

"Le Messie !" annonce Jonathas.

La vieille nourrice se précipite du char sur la route, et de la route dans la poussière. “Oh! Sauve-la ! Elle est en train de mourir."

"Me voici." Et Jésus monte sur le char où on a étendu un tas de coussins et sur eux un corps fragile. Dans un coin, il y a une lanterne, des coupes, des amphores. À côté, une jeune servante qui pleure, essuyant la sueur froide de la mourante. Jonathas accourt avec une des lanternes du char.

Jésus se penche sur la femme qui se laisse aller, vraiment mourante. Il n'y a pas de différence entre la blancheur de son vêtement de lin et la pâleur légèrement azurée des mains et du visage amaigris. Seuls d'épais sourcils et de longs cils très noirs donnent une couleur à ce visage de neige. Elle n'a même plus ce rouge de mauvais augure des poitrinaires sur ses pommettes décolorées. On voit une ombre rose violette, ce sont ses lèvres entrouvertes à cause de la respiration difficile.

Jésus s'agenouille à côté d'elle et l'observe. La nourrice lui saisit une main et l'appelle. Mais l'âme, déjà sur le seuil de l'éternité n'a plus aucune conscience.

Les disciples et les deux jeunes gens de Nazareth sont arrivés et entourent le char.

Jésus met une main sur le front de la mourante qui ouvre un moment ses yeux embrumés et vagues et puis les referme.

"Elle a perdu conscience." gémit la nourrice. Et elle pleure plus fortement.

Jésus fait un geste : "Mère, elle va entendre. Aie confiance." Et puis il appelle : "Jeanne ! Jeanne ! C'est Moi ! Moi qui t'appelle, Je suis la Vie. Regarde-Moi, Jeanne."

Avec un regard plus vivant, la mourante ouvre ses grands yeux noirs, et regarde le visage penché sur elle. Elle a un mouvement de joie et sourit. Elle remue doucement les lèvres pour dire une parole qui, pourtant, n'arrive pas à se faire entendre.

"Oui, c'est Moi. Tu es venue et je suis venu pour te sauver. Peux-tu croire en Moi ?"

La mourante fait signe de la tête. Toute sa vitalité s'accumule dans son regard qui dit tout ce que la parole ne peut exprimer autrement.

Jésus, tout en restant à genoux et la main gauche sur son front se redresse et prend son attitude de miracle : "Eh bien ! Je le veux. Sois guérie. Lève-toi." Il enlève la main et se met debout.

Une fraction de minute et puis Jeanne de Chouza, sans aide d'aucune sorte, s'assied, pousse un cri et se jette aux pieds de Jésus en criant d'une voix forte, heureuse : "Oh ! t'aimer, ô ma Vie ! Pour toujours ! À Toi ! Pour toujours à Toi ! Nourrice ! Jonathas ! Je suis guérie ! Oh ! vite ! Courez pour le dire à Chouza. Qu'il vienne adorer le Seigneur ! Oh ! bénis-moi, encore, encore, encore ! Oh ! mon Sauveur." Elle pleure et rit en embrassant les vêtements et les mains de Jésus.

"Je te bénis, oui. Que veux-tu que je te fasse d'autre ?"

"Rien, Seigneur. Que seulement tu m'aimes et me permette de t’aimer."

"Et, tu ne voudrais pas un bébé ?"

"Oh ! un bébé !... Mais, fais ce que tu veux, Seigneur. Je t'abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Toi, donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur."

"La vie éternelle, alors. Sois heureuse. Dieu t'aime. Je m'en vais. Je te bénis et vous bénis."

"Non, Seigneur. Arrête-Toi dans ma maison qui, maintenant, oh ! maintenant est réellement un rosier fleuri. Permets-moi d'y rentrer avec Toi... Oh ! que je suis heureuse !"

"Je viens, mais j'ai mes disciples."

"Mes frères, Seigneur. Jeanne aura pour eux comme pour Toi, nourriture et boisson et tout ce qu'il faut. Fais-moi plaisir !"

"Allons. Renvoyez les montures et suivez à pied. Il y a peu de chemin à faire maintenant. Nous irons doucement pour que vous puissiez suivre. Adieu, Ismaël et Aser. Saluez encore ma Mère pour Moi, et aussi mes amis."

Les deux Nazaréens, stupéfaits, s'en vont avec leur bruyante cavalerie pendant que le char retourne maintenant avec sa charge joyeuse, Derrière, en groupe, les disciples commentent le fait.

Tout prend fin.

***

Jeanne, femme de Chouza
une des saintes femmes

Présentation générale

Princesse royale , elle est, si on en croit ses frères d'une famille "descendant des preux de David, les premiers aux côtés du saint roi, les premiers aux côtés des Macchabées". Jeanne est native de Béther où elle possède encore son château natal. Celui-ci est entouré, sur plusieurs collines, de grandes et magnifiques roseraies qui servent à faire du parfum .. Plusieurs centaines d’employés y travaillent sous les directives de Jeanne.

Cette judéenne devient orpheline très jeune et trouve auprès de sa nourrice Esther, l'affection qui lui manque. Devenue femme de l’intendant d’Hérode, elle tombe malade et est guérie à distance par Jésus d’une phtisie attrapée semble-t-il suite à une fausse couche .

Jonathas, un des bergers de la Nativité, devenu intendant de cette riche famille, raconte cette guérison : "Le troisième matin, il y a sept jours, elle me fit appeler. Elle paraissait déjà morte, tant elle était pâle et épuisée. Mais, quand je l'ai appelée, elle a ouvert ses doux yeux de gazelle mourante et elle m'a souri. Elle m'a fait signe, de sa main glacée, de me pencher, car elle n'avait qu'un filet de voix, et elle m'a dit : "Jonathas, ramène-moi à la maison. Mais tout de suite". Si grand était son effort en me commandant, elle qui est toujours plus douce qu'une gentille enfant, que ses joues se sont colorées et qu'un éclair a brillé dans ses yeux. Elle a continué : "J'ai rêvé ma maison de Tibériade. À l'intérieur, il y avait Quelqu'un dont le visage était comme une étoile. Il était grand, blond, avec des yeux célestes et une voix plus douce que le son de la harpe. Il me disait : 'Je suis la Vie. Viens. Reviens. Je t'attends pour te la donner'. Je veux aller". Je lui disais : "Mais, maîtresse ! Tu ne peux pas ! Tu te sens mal ! Dès que tu iras mieux, nous verrons". Je croyais que c'était délire de mourante. Mais elle a pleuré et puis oh ! c'est la première fois qu'elle l'à dit depuis ces six ans qu'elle est ma maîtresse, et, oui, elle s'est même assise, et en colère, elle qui ne peut remuer, elle m'a dit : "Serviteur, je le veux. Je suis ta maîtresse. Obéis !", et puis elle s'est renversée, toute en sang. J'ai cru qu'elle mourait... et j'ai dit : "Faisons-lui plaisir. Mourir pour mourir !... Je n'aurai pas de remords de l'avoir mécontentée à la fin, après avoir toujours voulu la satisfaire". Quel voyage ! Elle n'avait de repos qu'entre la troisième et la sixième heure. J'ai crevé les chevaux pour aller plus vite.

Nous sommes arrivés à Tibériade à la neuvième heure, ce matin... Et Esther m'a parlé... Alors, j'ai compris que c'était Toi qui l'avais appelée. Car c'était l'heure et le jour où tu avais promis un miracle à Esther et que tu étais apparu à l'esprit de ma maîtresse. Elle a voulu repartir tout de suite à l'heure de none et m'a envoyé pour la devancer..."

Jeanne, reconnaissante de sa guérison, dit à Jésus cette sublime prière : "Fais ce que tu veux, Seigneur. Je t'abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Toi, donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur."

Elle possède une maison à Tibériade où la troupe apostolique se retrouve parfois à l'issue des voyages en Galilée. Elle perdu un enfant mais reçoit deux enfants adoptifs, confiés par Jésus, Marie et Matthias, enfants chassés de propriété d’Ismaël Ben Fabi

Grande amie des romaines, elle négocie plusieurs missions, notamment le rattrapage de la faute de Judas qui a fait croire secrètement que Jésus voulait restaurer le royaume d’Israël . Sa fidélité affichée pour Jésus lui vaudra de devenir un lieu de regroupement des femmes fidèles : "C'est si beau de se sentir sœurs dans une seule foi en Toi"

Caractère et aspect

Douce et timide . "Jeanne est plus grande que son mari. De sa précédente maladie, elle ne garde qu'une sveltesse caractérisée, moins squelettique pourtant qu'alors. Elle semble un palmier élancé et flexible que termine une tête gracieuse aux yeux profonds, noirs et très doux. Sa chevelure touffue, couleur de jais est soigneusement peignée. Le front lisse et dégagé paraît encore plus blanc sous cette sombre couleur. La bouche petite, bien dessinée se détache avec sa couleur rouge naturelle au milieu des joues d'une pâleur délicate, comme les pétales de certains camélias. C'est une très belle femme... et c'est elle qui, au Calvaire, donne la bourse à Longin."

Parcours apostolique

Sa guérison sera un témoignage pour la Cour d’Hérode, notamment auprès de l’officier royal dont le fils sera guéri .. Son mari a une position ambiguë par rapport à Jésus, ce dont elle souffre ). A une nourrice qui s’appelle Esther et qui sera, comme Jeanne, l’une des femmes disciples qui suivront régulièrement Jésus dans ses voyages apostoliques.

Lors de la 3ème Pâque, elle donne à Jérusalem, dans sa maison située près du Siste (Xyste) non loin du palais d’Hérode, un magnifique banquet de charité commandé par Jésus . La princesse Salomé y fait une irruption perturbante.

Jeanne fait partie des femmes présentes au Calvaire et au tombeau. "La faible épouse de Chouza. Faible ? En réalité, elle vous (les apôtres) surpasse tous ! Première martyre de ma foi." dira d'elle Jésus en faisant allusion sans doute au rejet de son mari suite à la Passion.
Ses deux frères, Éliel et Elcana, suivront Jésus

Son nom : היוהנ (Johanna)

Johanna, féminin de YoHanan, "l’Éternel a fait grâce, a été favorable".

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jeanne10
Jeanne de Chouza

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-068.htm

http://www.maria-valtorta.org/Personnages/JeanneChouza.htm


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 24 Sep - 7:46

"Jésus sur le Liban, chez les bergers Benjamin et Daniel"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Jésus marche à côté de Jonathas le long d'une chaussée verte et ombragée. Derrière, les apôtres qui parlent entre eux. Mais Pierre se détache, va en avant et, franc comme toujours, demande à Jonathas : "Mais n'était-elle pas plus courte, la route qui va à Césarée de Philippe ? Nous avons pris celle-là... et quand allons-nous arriver ? Toi, avec la maîtresse, tu avais pris l'autre ?"

"Avec une malade, j'ai tout risqué. Mais tu dois penser que j'appartiens au personnel d'un courtisan d'Antipas, et Philippe après cet inceste honteux, il ne voit pas d'un bon œil les courtisans d'Hérode... ce n'est pas pour moi, tu sais, que je crains. Mais pour vous, et pour le Maître en particulier, je ne veux pas vous donner des ennuis et vous créer des ennemis. Dans la Tétrarchie de Philippe, il faut la Parole comme dans celle d'Antipas... et, s'ils vous haïssent, comment cela serait-il possible ? Au retour, vous prendrez l'autre route, si vous la croyez meilleure."

"Je loue ta prudence, Jonathas, mais au retour je compte passer par le territoire de la Phénicie." dit Jésus.

"Elle est enveloppée dans les ténèbres de l'erreur."

"J'irai sur les frontières pour leur rappeler qu'il existe une Lumière."

"Tu crois que Philippe se vengerait sur un serviteur du tort que lui a fait son frère ?"

"Oui, Pierre. L'un vaut l'autre. Ils sont dominés par tous les plus bas instincts et ne font pas de distinction. Ils semblent de animaux et non pas des hommes, crois-le."

"Et pourtant nous, je veux dire Lui, parent de Jean, devrait lui être cher. Au fond, Jean, en parlant au nom de Dieu, a parlé aussi en son nom et en sa faveur."

"Il ne vous demanderait même pas d'où vous venez, ni qui vous êtes. Si on vous voyait avec moi, si on me reconnaissait ou si j'étais dénoncé par un ennemi de la maison d'Antipas comme serviteur de son Procurateur, on vous emprisonnerait tout de suite. Si vous saviez quelle fange il y a derrière les vêtements de pourpre ! Vengeances, injustices, dénonciations, luxure et vols c'est la nourriture de leur âme. Âme ? … Nous parlons ainsi, mais je crois qu'ils n'ont même plus d'âme. Vous le voyez.

Ça s'est bien terminé mais pourquoi Jean a-t-il été libéré ? Par suite d'une querelle entre deux officiers de la cour et d'une vengeance. L'un d'eux pour se débarrasser de l'autre, qu'Antipas avait favorisé en lui donnant la garde de Jean, contre une somme, ouvrit pendant la nuit la prison… Je crois qu'il avait étourdi son rival avec du vin épicé et le matin suivant... le malheureux fut décapité à la place du Baptiste évadé. C'est un dégoûtant, je te le dis."

"Et ton patron y reste ? Il me paraît bon."

"Oui, mais il ne peut faire autrement. Son père et son grand-père appartenaient à la cour d'Hérode le Grand et le fils doit forcément y rester. Il n'approuve pas, mais il ne peut que se borner à garder son épouse loin de cette cour vicieuse."

"Et, ne pourrait-il pas dire : ''Cela me dégoûte'' et s'en aller ?"

"Il le pourrait, mais, si bon qu'il soit, il n'en est pas encore capable. Cela voudrait dire certainement la mort. Et qui est-ce qui veut mourir par une fidélité, spirituelle, portée à son plus haut degré? Un saint comme le Baptiste. Mais nous, pauvrets !"

Jésus, qui les a laissés parler entre eux, intervient : "Dans peu de temps, sur tous les points de la terre connue, on verra, aussi nombreux que les fleurs sur un pré en avril, les saints contents de mourir pour cette fidélité à la Grâce et pour l'amour de Dieu."

"Vraiment ? Oh ! il me plairait saluer ces saints et leur dire : "Priez pour le pauvre Simon de Jonas !" dit Pierre.

Jésus le regarde en face, en souriant.

"Pourquoi me regardes-tu ainsi ?"

"Parce que tu les verras quand tu les assisteras et ils te verront quand ils t'assisteront."

"À quoi, Seigneur ?"

"À devenir la Pierre consacrée du Sacrifice sur laquelle se célébrera et s'édifiera mon Témoignage."

"Je ne te comprends pas."

"Tu comprendras."

Les autres disciples, qui s'étaient approchés et ont entendu, conversent entre eux.

Jésus se retourne : "En vérité je vous dis que, par un supplice ou un autre, vous serez tous mis à l'épreuve. Pour l’instant c'est celui du renoncement à vos aises, à vos affections, à vos intérêts. Après, ce sera un sacrifice de plus en plus vaste, jusqu'au sacrifice suprême qui vous ceindra d'un diadème immortel. Soyez fidèles. Mais vous le serez tous. C'est le sort qui vous attend."

"Nous serons mis à mort par les Juifs, par le Sanhédrin, peut-être à cause de l'amour que nous avons pour Toi ?"

"Jérusalem lave les seuils de son Temple avec le sang de ses prophètes et de ses saints. Mais le monde aussi attend d'être lavé... Il s'y trouve des temples et des temples de divinités horribles. Ils seront dans l'avenir des temples du vrai Dieu, et la lèpre du paganisme sera purifiée avec l'eau lustrale faite avec le sang des martyrs."


"Oh ! Dieu Très-Haut ! Seigneur ! Maître ! Je ne suis pas digne d’un pareil sort ! Je suis faible ! J'ai peur du mal ! Oh ! Seigneur ! ...Plutôt renvoie ton inutile serviteur ou bien, donne-moi, Toi, la force. Je ne voudrais pas qu'on te défigure, Maître, à cause de ma lâcheté." Pierre s'est jeté aux pieds du Maître et le supplie d'une voix qui révèle vraiment son cœur.

"Lève-toi, mon Pierre. N'aie pas peur. Tu as encore beaucoup de chemin à faire... et l'heure viendra où tu ne voudras plus qu'accomplir le dernier sacrifice. Et alors tu auras toute la force venant du Ciel et de toi-même. Je serai là plein d'admiration à te regarder."

"Tu le dis... et je le crois. Mais je suis un si pauvre homme !" Ils se remettent à marcher ...

...et après une assez longue interruption, je recommence à avoir la vision quand déjà ils ont quitté la plaine pour gravir une montagne boisée sur un chemin qui ne cesse de monter. Ce ne doit pourtant pas être le même jour, car précédemment la matinée était torride et maintenant c'est une belle aurore naissante qui sur toutes les tiges d'herbes, allume des diamants liquides. On a franchi des bois et encore des bois de conifères, on les domine de plus haut et, comme des dômes de verdure, ils accueillent entre leurs troncs les pèlerins infatigables.

Vraiment ce Liban est une chaîne extraordinaire. Je ne sais si le Liban c'est tout cet ensemble ou bien cette seule montagne. Je sais que je vois des massifs boisés qui se dressent en un enchevêtrement de crêtes et d'escarpements, de vallées et de plateaux le long desquels courent, pour retomber ensuite dans les vallées des torrents qui semblent des rubans d'argent légèrement verts azurés. Des oiseaux de toutes sortes remplissent de leurs chants et de leurs vols les bois de conifères.

On respire à cette heure matinale tout un parfum de résine. En se tournant vers la vallée, ou plutôt vers l'occident, on aperçoit la mer qui rit au loin, immense, paisible, solennelle, et toute la côte qui s'étend au nord, au sud avec ses villes, ses ports et les rares cours d'eau qui se jettent dans la mer, en traçant à peine une virgule brillante sur la terre aride avec leur peu d'eau que le soleil d'été sèche, et une traînée jaunâtre sur l'azur de la mer.

"Ce sont de beaux paysages." observe Pierre.

"Il ne fait plus aussi chaud." dit Simon.

"Avec ces arbres, le soleil nous gêne peu..." ajoute Matthieu.

"Est-ce ici qu'on a pris les cèdres du Temple ?" demande Jean.

"Oui, c'est ici. Ce sont ces forêts qui donnent les bois les plus beaux. Le maître de Daniel et de Benjamin en possède un très grand nombre sans compter des riches troupeaux. On les scie sur place et on les porte à la vallée par ces canaux ou à la main. C'est un travail difficile quand les troncs doivent être employés tout entier comme ce fut le cas pour le Temple. Mais le patron paie bien et il a beaucoup de gens à son service. Et puis, il est assez bon. Il n'est pas comme ce féroce Doras. Pauvre Jonas !" répond Jonathas.

"Mais comment se fait-il que ses serviteurs sont presque des esclaves ? Je disais à Jonas : "Mais laisse-le en plan et viens avec nous. Simon de Jonas aura toujours du pain pour toi"; mais il répondait : "Je ne peux si je ne me rachète pas". Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?"

"Voilà comment opère Doras, et il n'est pas le seul en Israël : quand il découvre un bon serviteur, il l'amène par une subtile astuce, à devenir esclave, Il lui met sur son compte des sommes inexactes que le pauvret ne peut payer, et quand il arrive à une certaine somme, il dit : "Maintenant tu es mon esclave pour dettes"

"Oh ! quelle honte ! Et c'est un pharisien !"

"Oui. Et Jonas, tant qu'il a eu des économies, il a pu payer... puis... Une année, ce fut la grêle, une autre la sécheresse. Le blé et la vigne rapportèrent peu de chose et Doras multiplia la perte par dix et encore par dix... Puis Jonas fut malade par excès de travail. Et Doras lui prêta une somme pour qu'il se soigne, mais il exigea le douze pour un et Jonas, n'ayant pas de quoi lui rendre, l'ajouta au reste. Bref : quelques années après, il devint esclave pour les dettes. Et il ne le laissera jamais partir... Il trouvera toujours des raisons et de nouvelles dettes... " Jonathas est triste en pensant à son ami.

"Et ton maître ne pouvait-il pas... "

"Quoi ? Le faire traiter en homme ? Et qui peut se mettre à dos les pharisiens ? Doras en est un des plus puissants. Je crois qu'il est parent aussi du Grand-Prêtre... Du moins, on le dit. Une fois, quand Jonas subit une bastonnade mortelle et que je l'appris, je pleurai tant que Chouza me dit : "Je le rachète moi pour te faire plaisir" .Mais Doras lui rit au nez et ne voulut rien savoir. Eh ! cet homme... il a les terres les plus riches d'Israël... mais, je te le jure : elles sont engraissées par le sang et les larmes de ses serviteurs."

Jésus regarde le Zélote et le Zélote le regarde. Tous les deux sont attristés.

"Et le maître de Daniel, est-il bon ?"

"Il est humain, au moins. Il est exigeant mais n'accable pas. Et comme les bergers sont honnêtes, il les traite amicalement. Ils sont à la tête du troupeau. Moi, il me connaît et me respecte parce que je suis le serviteur de Chouza... et que je pourrais servir ses intérêts... Mais, pourquoi, Seigneur, l'homme est-il si égoïste ?"

"Parce que l'amour a été étranglé au Paradis terrestre, mais je suis venu dénouer le lacet et rendre la vie à l'amour."

"Nous voici sur les terres d'Élisée. Les pâturages sont encore loin, mais à cette heure, les troupeaux sont presque toujours au bercail à cause du soleil. Je vais voir s'ils y sont." Et Jonathas part presque en courant.

Il revient quelque temps après, avec deux pâtres grisonnants et robustes qui se précipitent littéralement sur la pente pour rejoindre Jésus.

"Paix à vous. "

"Oh ! Oh ! Notre Bébé de Bethléem !" dit l'un, et l'autre : "Paix de Dieu, venue vers nous, que Tu sois bénie."

Les hommes sont allongés sur l'herbe. On ne salue pas aussi profondément un autel comme ils saluent le Maître.

"Relevez-vous. Je vous rends votre bénédiction et suis heureux de le faire, car elle vient joyeusement sur ceux qui en sont dignes."

"Oh ! dignes, nous !"

"Oui, vous, toujours fidèles."

"Et qui ne l'aurait été ? Qui pourrait faire oublier cette heure ! Qui pourrait dire : "Ce n'est pas réel ce que nous avons vu ?" Qui pourrait oublier que tu nous as souri pendant des mois, quand revenant le soir avec nos troupeaux, nous t'appelions et que tu battais les mains au son de nos flûtes ?...Tu te le rappelles Daniel ? Presque toujours vêtu de blanc dans les bras de sa Mère quand tu nous apparaissais dans un rayon de soleil sur le pré d'Anne ou à la fenêtre, et que tu semblais une fleur posée sur la neige du vêtement maternel."


"Et cette fois que tu es venu, quand tu faisais tes premiers pas pour caresser un agnelet moins frisé que Toi ? Comme tu étais heureux ! Et nous, nous ne savions que faire de notre rustique personne. Nous aurions voulu être des anges pour te paraître moins grossiers..."

"Oh ! mes amis ! Je voyais votre cœur et c'est lui que je vois maintenant."

"Et tu nous souris comme alors !"

"Et tu es venu jusqu'ici chez de pauvres bergers !"

"Chez mes amis. Maintenant, je suis content. Je vous ai tous retrouvés et je ne vous perdrai plus. Pouvez-vous donner l'hospitalité au Fils de l'homme et à ses amis ?"

"Oh ! Seigneur ! Tu le demandes ? Le pain et le lait ne nous manquent pas, mais si nous n'avions qu'une seule bouchée de pain nous te la donnerions pour te garder avec nous. N'est-ce pas, Benjamin ?"

"Notre cœur, nous te le donnerions en nourriture, ô notre désiré Seigneur !"

"Allons alors, nous allons parler de Dieu..."

"Et de tes patents, Seigneur, de Joseph, si bon ! de Marie... Oh ! la Mère ! Voici : vous voyez ce frais narcisse. Sa tête est belle et pure, on dirait une étoile de diamant. Mais Elle... Oh ! ce narcisse n'est que crasse en comparaison d'elle ! Un de ses sourires vous purifiait. C'était une fête de la rencontrer, sa parole vous sanctifiait. Te souviens-tu de ses paroles toi aussi, Benjamin ?"

"Oui, je peux te les redire, Seigneur, car tout ce qu'Elle nous a dit, dans les mois où nous pûmes l'entendre, est écrit ici (et il se frappe la poitrine). C'est la page de notre sagesse et nous la comprenions nous aussi car c'est une parole d'amour. Et l'amour... oh ! l'amour, c'est une chose que tout le monde comprend ! Viens, Seigneur, entre dans cette heureuse demeure et bénis-la."

Ils entrent dans une pièce près du vaste bercail et tout prend fin.


***

Benjamin (de Bethléem)

L'un des douze bergers de la Nativité

Présentation générale

L'un des douze bergers de la Nativité. Frère jumeau de Joseph qui sera tué dans le massacre d'Hérode et donc oncle de Joseph de Joseph (dit le Juste, celui qui sera pressenti pour succéder à Judas).
Devenu berger d’Élisée sur le Liban, avec Daniel.

Caractère et aspect

Grisonnant et robuste

Parcours apostolique

Témoin de la Nativité - de la - de la Résurrection

Son nom

"fils de ma droite", ou "chanceux". Historique : Nom du fils de Rachel et du dernier des 12 fils de Jacob

****

Daniel (de Bethléem)

Berger de la Nativité, disciple

Présentation générale

Berger de la Nativité puis berger d’Élisée sur le Liban, avec Benjamin. Il envoie une bergère faire guérir sa fille à Corozaïn : "Notre Enfant guérit tout mal. Va trouver le Messie".

Vers la fin de la Vie Publique, on retrouve tout le groupe survivant des bergers réunis en Judée.

Caractère et aspect

Homme d'âge mûr. Grisonnant et robuste

Parcours apostolique

Témoin de la Nativité - de la Crucifixion - de la Résurrection

Son nom

Daniel signifie "Dieu a jugé". Référence historique : le célèbre prophète déporté à la cour de Babylone, il interprète les songes et descend avec ses compagnons dans la fosse où il est sauvé par l'ange.

****

Mont. Hermon en Galilée

Aussi connu sous le nom de Ba’al Hermon, Mt. Liban, Jabel A-talg, 'Arqub, Massif Hermon, Pentes de l'Hermon, Jebel esh-Sheikh, Senir, Shenir, Sion, Sirion

"C'est comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion."

Cantiques 4:8 "Viens avec moi du Liban, ma fiancée...Regarde du sommet de l'Amana, du sommet du Senir et de l'Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards."

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Le_mon10
Le Mont Hermon

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-069.htm



_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 25 Sep - 7:46

"Jésus, dans la cité maritime, reçoit des lettres qui concernent Jonas"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Jésus se trouve dans cette magnifique cité maritime dont on voit sur une carte le golfe naturel, immense et bien protégé, capable de recevoir de nombreux navires, rendu encore plus sûr par une puissante digue portuaire. Il doit être aussi utilisé par les troupes, car je vois des trirèmes romaines avec des soldats à bord. Ils débarquent pour la relève ou pour renforcer la garnison. Le port, c'est à dire la cité portuaire, me rappelle vaguement Naples dominée par le Vésuve.

Jésus est assis dans une pauvre maison, près du port, maison de pêcheurs certainement, peut-être des amis de Pierre ou de Jean car je vois qu'ils sont à l'aise dans la maison et familiers avec ses habitants. Je ne vois pas le berger Joseph et non plus l'Iscariote, toujours absent; Jésus parle familièrement avec les habitants du logis et d'autres qui sont venus pour l'écouter. Mais ce n'est pas une vraie prédication. Ce sont des paroles qui apportent des conseils, du réconfort, comme Lui seul peut donner.

André rentre. Il semble être sorti pour quelque commission car il a dans ses mains des miches de pain. Il est tout rouge en s'approchant, parce qu'attirer l'attention sur lui, doit lui être un vrai supplice. Il murmure plutôt qu'il ne parle : "Maître, pourrais-tu venir avec moi ? Il y aurait un peu de bien à faire. Toi seul, tu le peux."

Jésus se lève sans même demander ce qu'est ce bien dont il s'agit. Mais Pierre demande: "Où l'emmènes-tu ? Il est si fatigué Et c'est l'heure du souper. Ne peuvent-ils pas attendre jusqu'à demain ?"

"Non... c'est à faire tout de suite. C'est... "

"Mais parle donc, gazelle apeurée ! Mais regardez si un homme grand et gros comme lui doit être ainsi ! ...On dirait un petit poisson empêtré dans le filet !"

André devient encore plus rouge. Jésus le défend en l’attirant contre Lui : "Comme il est, il me plaît, à Moi. Laisse-le faire. Ton frère est comme une eau favorable à la santé. Elle travaille dans les profondeurs et sans bruit. Elle sort comme, un filet de la terre mais qui s'en approche est guéri. Allons, André."

"Je viens, moi aussi. Je veux voir où il t'emmène." réplique Pierre.

André supplie : "Non, Maître, Toi et moi, seuls. S'il y a des gens, ce n'est plus possible... c'est une affaire de cœur ..."

"Qu'est-ce que c'est ? Maintenant tu fais le paranymphe ?"

André ne répond pas à son frère. Il dit à Jésus : "C'est un homme qui veut répudier son épouse et... et moi j'ai parlé. Je ne sais comment m'y prendre. Mais si tu parles, Toi... oh ! Toi tu vas réussir, car l'homme n'est pas méchant. C'est... c'est... enfin lui t'expliquera."

Jésus sort avec André sans rien dire. Pierre reste un peu hésitant, puis il dit : "Mais moi j'y vais. Je veux voir au moins où ils vont." Et il sort, bien que les autres lui disent de ne pas le faire.

André tourne par une ruelle. Et Pierre le suit. Il tourne à nouveau sur une petite place pleine de commères. Et Pierre le suit toujours. Il passe par une porte cochère qui donne sur une vaste cour entourée de maisons basses et pauvres. Je dis porte cochère, parce qu'elle est surmontée d'un arc, mais ce n'est qu'un passage. Pierre le suit encore. Jésus entre avec André dans une de ces maisonnettes. Pierre s'arrête au dehors. Une femme le voit et l'interroge : "Tu es parent de Aava ? Et ces deux aussi ? Vous êtes venus la reprendre ?"

"Tais-toi, poule bavarde ! Il ne faut pas qu'on me voie." Faire taire une femme ! C'est chose difficile. Pierre a beau la foudroyer du regard, elle va parler à d'autres commères. En un moment le pauvre Pierre est entouré d'un cercle de femmes, d'enfants et même d'hommes qui, pour imposer à leur tour le silence, font un vacarme qui dénonce leur présence. Pierre se ronge de dépit... mais ne réussit pas.

De l'intérieur arrive la voix pleine, agréable, paisible de Jésus en même temps que la voix brisée d'une femme et celle dure, rauque, d'un homme. "Si elle a toujours été bonne épouse, pourquoi la répudier ? T'a-t-elle jamais manqué ?"

"Non, Maître, je te le jure ! Je l'ai aimé comme la prunelle de mon œil." gémit la femme.

L'homme, bref et dur : "Non. Elle ne m'a jamais manqué autrement que par sa stérilité. Et moi, je veux des enfants. Je ne veux pas la malédiction de Dieu sur mon nom."

"Ce n'est pas sa faute, à ta femme si elle est ainsi."

"Il m'en accuse comme d'une faute à moi et de ma famille, il y voit une trahison."

"Femme, sois sincère. Savais-tu d'être ainsi ?"

"Non. J'étais et je suis en tout comme toutes les autres. Le médecin lui-même l'a dit. Mais je n'arrive pas à avoir d'enfant."

"Tu vois qu'elle ne t'a pas trahi. Même elle en souffre. Réponds-moi sincèrement : si elle était mère, la répudierais-tu ?"

"Non. Je le jure. Je n'ai pas de raisons. Mais le rabbin l'a dit et le scribe aussi : "La stérile c'est, dans la maison, une malédiction de Dieu. Tu as le droit et le devoir de lui donner un libelle de divorce et de ne pas affliger ta virilité en te privant d'enfants" Je fais ce que dit la Loi."

"Non. Écoute. La Loi dit de ne pas commettre l'adultère, et tu vas le commettre . Le commandement donné à l'origine, c'est celui-là et pas un autre. Si, à cause de la dureté de vos cœurs Moïse vous a permis le divorce, ce fut pour empêcher les liaisons immorales et les concubinages qui sont odieux à Dieu. Puis de plus en plus votre vice a étendu la clausule de Moïse jusqu'à obtenir les chaînes inhumaines et les pierres homicides qui sont les conditions actuelles de la femme, toujours victime de votre domination, de vos caprices, de votre surdité, de votre aveuglement en fait d'affections.

Je te le dis : il ne t'est pas permis de faire ce que tu veux faire. Cet acte est une offense envers Dieu Abraham a-t-il peut-être répudié Sara ? Et Jacob, Rachel? Et Elqana, Anne ? Et Manoah, son épouse ? Connais-tu le Baptiste ? Oui ? Eh bien, sa mère n'a-t-elle pas été stérile jusqu'à sa vieillesse avant d'enfanter le saint de Dieu, comme l'épouse de Manoah enfanta Samson et Anne d'Elqana Samuel, et Rachel, Joseph, et Sara Isaac ? À la continence de l'époux, à sa pitié pour la stérile, à sa fidélité à ses promesses, Dieu a accordé une récompense, une récompense célébrée au cours des siècles, comme Il donne le sourire à la stérile éplorée qui n'est plus stérile ni méprisée, mais glorieuse dans la joie d'être mère. Il ne t'est pas permis d'offenser l'amour de ta femme. Sois juste et honnête. Dieu te donnera une récompense qui dépassera tes mérites."

"Maître, tu es le seul à parler ainsi... Moi, je ne savais pas. J'avais demandé aux docteurs et ils m'avaient dit : "Fais-le". Mais pas un mot pour me dire que Dieu récompense de ses dons une bonne conduite. Nous sommes en leurs mains... et ils nous ferment les yeux et le cœur avec une main de fer. Je ne suis pas méchant, Maître. Ne me méprise pas."

"Je ne te méprise pas. Tu me fais encore plus pitié que cette femme en pleurs, car sa douleur finira avec sa vie. C'est alors que commencera la tienne, et pour l'éternité. Penses-y."

"Non; elle ne commencera pas. Je ne le veux pas. Me jures-tu sur le Dieu d'Abraham que ce que tu me dis est la vérité ?"

"Je suis la Vérité et la Science. Qui croit en Moi aura en lui : justice, sagesse, amour et paix."

"Je veux te croire. Oui, je veux te croire. Je sens qu'il y a en Toi quelque chose qui n'existe pas chez les autres. Voilà: maintenant, je vais au prêtre et je lui dis: "Je ne la répudie plus. Je la garde, et je demande seulement à Dieu qu'Il m'aide à ressentir moins la douleur d'être sans enfant". Aava, ne pleure pas. Nous dirons au Maître de venir encore pour que je sois bon, et toi... continue de m'aimer."

La femme pleure plus fort par le contraste de sa souffrance passée avec sa joie actuelle.

Jésus sourit, au contraire. "Ne pleure pas. Regarde-Moi. Regarde-Moi, femme."

Elle lève la tête et regarde, à travers ses larmes, le visage lumineux de Jésus.

"Viens ici, homme. Mets-toi à genoux près de ton épouse. Maintenant, je vous bénis et sanctifie votre union. Écoutez : "Seigneur, Dieu de nos pères, qui avec de la boue as fait Adam et lui as donné Ève pour compagne, pour qu'ils peuplent pour Toi la terre d'hommes les élevant dans ta sainte crainte. Descends avec ta bénédiction et ta miséricorde, ouvre et féconde les viscères que l'Ennemi maintenait fermées pour les porter à un double péché d'adultère et de désespoir.

Aie pitié de ces deux fils, Père Saint, Créateur Suprême. Rends-les heureux et saints. Elle féconde comme une vigne, lui son protecteur comme le tuteur qui la soutient. Descends, ô Vie, pour donner la vie. Descends, ô Feu, pour réchauffer. Descends, Puissant, pour opérer. Descends ! Fais que pour la fête de louange des moissons fécondes de l'année qui vient, ils t'offrent leur vivante gerbe, leur premier-né, fils consacré à Toi l'Éternel, qui bénis ceux qui espèrent en Toi" Jésus a prié d'une voix de tonnerre, les mains posées sur les deux têtes qui s'inclinent.

Les gens ne se retiennent plus et l'entourent, Pierre en première ligne.

"Relevez-vous. Ayez foi et soyez saints."

"Oh ! Reste, Maître." demandent les deux réconciliés.

"Je ne peux pas. Je reviendrai. Plusieurs, plusieurs fois."

"Reste, reste, parle-nous !" crie la foule.

Mais Jésus bénit sans s'arrêter. Il promet seulement de revenir bientôt. Et, suivi d'une petite foule, il se rend à la maison qui lui donne l'hospitalité.

"Homme curieux : que devrais-je te faire ?" demande-t-il en chemin à Pierre.

"Ce que tu veux, mais en attendant j'ai assisté..." Ils entrent dans la maison, congédient le peuple, qui commente les paroles qu'il a entendues, et se mettent à table.

Pierre est encore curieux. "Maître, mais ils auront vraiment un fils ?"

"M'as-tu jamais vu promettre des choses qui n'arriveront pas Te semble-t-il que je puisse me permettre de me servir de la confidence dans le Père pour mentir et décevoir ?"

"Non... mais... à tous les époux tu pourrais en faire autant ?"

"Je le pourrais, mais je ne le fais que là où je vois qu'un fils pourrait pousser à se sanctifier. Où il serait un obstacle, je ne le fais pas."

Pierre passe la main dans ses cheveux grisonnants et se tait. Mais voilà le berger Joseph. Il est tout couvert de Poussière comme après une longue marche.

"Toi ? Comment donc ?" demande Jésus après l'avoir baisé pour le saluer.

"J'ai des lettres pour Toi. Ta Mère me les a données. Une est à Elle. Les voilà." Et Joseph présente trois petits rouleaux d'une espèce de fin parchemin, attachés par un ruban. Le plus volumineux a aussi un sceau pour le fermer. Un autre est seulement noué. Le troisième a un sceau brisé. "Celui-ci est celui de ta Mère." dit Joseph en indiquant celui qui a un nœud.

Jésus le déroule et le lit, doucement d'abord, puis à haute voix :

"À mon Fils aimé, paix et bénédiction, Il m'est arrivé, à la première heure des calendes de la lune d'Ellul [1][13], un messager de Béthanie. C'était le berger Isaac auquel j'ai donné le baiser de paix et réconfort en ton nom et en ma reconnaissance. Il m'a apporté ces deux lettres que je t'envoie, me disant verbalement que l'ami Lazare de Béthanie te prie de condescendre à sa prière. Jésus bien aimé, mon Fils béni et mon Seigneur, je voudrais te demande instamment deux choses : la première de te rappeler que tu m'as promis d'appeler ta pauvre Maman pour l'instruire en ta Parole; la seconde de ne pas venir à Nazareth sans m'en avoir d'abord parlé".

Jésus arrête brusquement et se lève, allant entre Jacques et Jude. Il les serre étroitement dans ses bras et termine en répétant par cœur les paroles : "Alphée est retourné dans le sein d'Abraham à la dernière pleine lune, et grand a été le deuil de la cité...". " Les deux fils pleurent sur la poitrine de Jésus. Il termine : "...À sa dernière heure, il t'aurait voulu, mais tu étais loin. C'est pourtant un réconfort pour Marie qui voit en cela l'assurance du pardon de Dieu, et qui doit donner la paix même à ses neveux". Vous entendez ? C'est Elle qui le dit et elle sait ce qu'elle dit."

"Donne-moi la lettre." supplie Jacques.

"Non, elle te ferait du mal."

"Pourquoi ? Que peut-elle dire de plus pénible que la mort d'un père ?"

"Qu'il nous a maudits." soupire Jude.

"Non, non pas cela." dit Jésus.

"Tu le dis... pour ne pas nous affliger. Mais il en est bien ainsi."

"Lis, alors."

Et Jude lit : "Jésus, je t'en prie et Marie t'en prie aussi de ne pas venir à Nazareth avant la fin du deuil. L'amour des Nazaréens pour Alphée les rend injustes envers Toi, et ta Mère en pleure. Notre bon ami Alphée me console et calme le pays. Il y a eu beaucoup de bruit au sujet du récit d'Aser et d'Ismaël pour la femme de Chouza. Mais Nazareth est maintenant une mer agitée par des vents contraires. Je te bénis, mon Fils, et je te demande pour mon âme paix et bénédiction. Paix aux neveux. La Maman"

Les apôtres font des commentaires et réconfortent les deux frères en pleurs. Mais Pierre dit : "Et celles-là, tu ne les lis pas ?"

Jésus fait signe que oui et ouvre celle de Lazare, Il appelle Simon le Zélote et ils lisent ensemble dans un coin. Puis ils ouvrent l'autre rouleau et le lisent aussi. Ils discutent entre eux. Je vois que le Zélote cherche à persuader Jésus de quelque chose, mais il n'y arrive pas.

Jésus, les rouleaux en mains, vient au milieu de la pièce et dit : "Écoutez, amis. Nous formons tous une même famille et entre nous il n'y a pas de secrets. Pour le mal, c'est de la pitié de le tenir caché, mais pour le bien, c’est justice de le faire connaître. Écoutez ce qu'écrit Lazare de Béthanie :

"Au Seigneur Jésus, paix et bénédiction. Paix et salut à mon ami Simon. J'ai reçu ta lettre et, en qualité de serviteur, j'ai mis à ton service mon cœur, ma parole et tous mes moyens pour te faire plaisir et avoir l'honneur d'être pour Toi un serviteur qui ne soit pas inutile. Je suis allé chez Doras, dans son château de Judée, pour le prier de me vendre le serviteur Jonas, comme tu le désires. J'avoue que sans la prière de Simon, ton ami fidèle, je n'aurais pas affronté ce chacal railleur, cruel et néfaste. Mais pour Toi, mon Maître et Ami, je me sens capable d'affronter Mammon en personne. Je pense que, à qui travaille pour Toi, tu es tout proche et, par conséquent, tu le défends. J'ai été certainement aidé car, contre toute prévision j'ai vaincu. Dure a été la discussion et humiliants les premiers refus. Trois fois j'ai dû m'incliner devant cet argousin tout puissant. Ensuite il m'imposa un délai d'attente. Enfin voilà la lettre Digne d'un aspic.

Et moi j'ai à peine le courage de te dire : 'Cède pour arriver au but' car lui n'est pas digne de t'avoir. Mais autrement il n'y a rien à faire. J'ai accepté en ton nom et j'ai signé Si j'ai mal fait, réprimande-moi. Mais crois-le bien : j'ai essayé de mon mieux de te rendre service. Hier est venu un de tes disciples, juif, disant qu'il venait en ton nom pour savoir s'il y avait des nouvelles à t'apporter. Il s'est nommé Judas de Kériot. Mais j'ai préféré attendre Isaac pour te remettre la lettre. J'ai été étonné que tu aies envoyé quelqu'un d'autre, sachant qu'à chaque sabbat Isaac vient chez moi se reposer. Je n'ai rien d'autre à te dire Je baise seulement tes pieds saints. Je te prie de les diriger chez ton serviteur et ami Lazare, comme tu l'as promis. Salut à Simon À Toi, Maître et Ami, baiser de paix et prière de bénédiction. Lazare ".

Et maintenant voici l'autre :

"À Lazare, salut. J'ai décidé. Pour une somme double tu auras Jonas. Cependant j'y mets ces conditions et je ne les changerais pour aucun motif. Je veux d'abord que Jonas termine les récoltes de l'année, c'est à dire qu'il sera retenu jusqu'à la lune de Tisri , à la fin de la lune. Je veux que Jésus de Nazareth vienne Lui-même pour le prendre, et je Lui demande d'entrer sous mon toit pour faire sa connaissance. Je veux un paiement immédiat après la signature du contrat. Adieu. Doras"

"Quelle peste ! s'écrie Pierre. Mais qui paie ? Qui sait combien il demande et nous... nous sommes sans le moindre denier ! "

"C'est Simon qui paie, pour faire plaisir à Moi et au pauvre Jonas. Il n'acquiert qu'une ombre d'homme qui ne lui servira à rien. Mais il acquiert un grand mérite pour le Ciel."

"Toi ? Oh !" Tout le monde est stupéfait. Même aux fils d'Alphée la surprise fait oublier leur peine.

"C'est lui. Il est juste que cela soit connu."

"Il serait juste aussi que l'on sache pourquoi Judas de Kériot est allé chez Lazare. Qui l'y avait envoyé ? Toi ?"

Mais Jésus ne répond pas à Pierre. Il est très soucieux et pensif. Il ne sort de sa méditation que pour dire : "Donnez à dîner à Joseph, puis allons nous reposer. Je vais préparer la réponse pour Lazare... Isaac est encore à Nazareth ?"

"Il m'attend."

"Nous y irons tous."

"Oh non ! Ta Mère dit..." Tous sont bouleversés.

"Taisez-vous. C'est ma volonté. La Mère fait parler son cœur aimant. Moi je juge avec ma raison. J'aime mieux faire cette dé- marche pendant que Judas n'est pas là, et tendre une main amie aux cousins Simon et Joseph, pleurer avec eux avant la fin du deuil. Puis nous reviendrons à Capharnaüm, à Génésareth, sur le lac en somme, en attendant la fin de la lune de Tisri. Nous prendrons les Marie avec nous. Votre mère a besoin d'amour. Nous le lui donnerons. Et la mienne a besoin de paix. Je suis sa paix."

"Tu crois qu'à Nazareth..." demande Pierre.

"Je ne crois rien."

"Ah! Bien ! Parce que, s'ils devaient lui faire du mal ou la faire souffrir !... Ils auraient à faire avec moi !" dit Pierre tout ébouriffé.
Jésus le caresse, mais il est absorbé: je dirais qu'il est triste. Puis il va s'asseoir entre Jude et Jacques et les tient embrassés pour les consoler.

Les autres parlent doucement pour ne pas troubler leur douleur.

***

Paranymphe : l'ami(e) de l'époux(se) qui le(la) conduit dans la maison nuptiale. Le paranymphe est l'ami confident, le parrain, le témoin, l'entremetteur dans les noces. Ce rôle fait encore partie des liturgies de mariage de certaines Églises orientales dans lesquelles une prière est spécialement faite sur eux après celles sur les époux

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Emmanuel Mer 25 Sep - 9:36

Merci pour ce partage quotidien, @Maud.

J'ai beaucoup de difficulté à lire de longs écrits, en ce moment, mais j'ai été malgré tout capable, ces derniers jours, de lire deux beaux chapitres qui m'ont à nouveau fait beaucoup de bien.

Le tout dernier était la guérison de Jeanne de Chouza, puis ce matin, j'ai pu lire le partage du jour.

Comme c'est beau.

Puisse un grand nombre d'âmes puiser de nombreuses grâces dans ces écrits merveilleux.

Amicalement,

Emmanuel
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 26 Sep - 7:36

Merci @Emmanuel pour ton gentil commentaire et surtout de l'effort que tu fournis pour relire ces textes que tu connais bien , parfois sont longs,  mais, comme tu le dis, font du bien aux âmes

Gloire à toi Seigneu

Que le Seigneur te bénisse   sunny

Amicalement


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 26 Sep - 7:44

"Jésus dans la maison de Marie d’Alphée fait la paix avec le cousin Simon"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Le soir descend au milieu d'un rouge crépuscule qui, comme un feu qui s'éteint, devient toujours plus sombre jusqu'à prendre une couleur rubis violet. Une teinte splendide, rare, colore le couchant et s'estompe lentement jusqu'à s'évanouir dans le cobalt sombre du ciel, là où l'orient s’avance de plus en plus avec ses étoiles et le croissant de la lune qui arrive déjà à son second quartier. Les agriculteurs se hâtent de regagner leurs logis, ou les foyers allumés répandent dans l'air des volutes de fumée au-dessus des basses maisons de Nazareth.

Jésus va arriver en ville et, contrairement à ce que voudraient les autres, veut que personne n'aille prévenir la Mère. "Il n'arrivera rien. Pourquoi l'inquiéter d'avance ?" dit-il.

Le voilà déjà au milieu des maisons. Quelque salut, quelque chuchotement par derrière, quelque grossier haussement d'épaules et quelque porte qui claque quand passe le groupe des apôtres.

La mimique de Pierre est un vrai poème, mais les autres aussi sont un peu inquiets. Les fils d'Alphée semblent deux condamnés. Ils avancent, tête basse, aux côtés de Jésus, mais en observant tout et de temps à autre, ils échangent des regards effrayés, plein d'appréhension pour Jésus. Jésus, comme si rien n'était, répond aux saluts avec son ordinaire amabilité, et se penche pour caresser les enfants qui, dans leur simplicité, ne prennent pas parti pour celui-ci ou celui-là, et sont toujours amis de leur Jésus toujours si affectueux avec eux.

L'un d’eux : un bout de petit homme gros et gras, qui peut bien avoir au maximum quatre ans, court à sa rencontre en lâchant la robe maternelle. Il Lui tend ses petits bras en disant : "Prends-moi !" Lorsque Jésus le prend pour le contenter, il le baise de sa bouche toute barbouillée par une figue qu'il suce, et puis il pousse son amour jusqu'à offrir à Jésus un morceau de figue en disant : "Prends ! C'est bon !" Jésus accepte son cadeau et rit de recevoir la becquée de cet homme en herbe.

Isaac, chargé de brocs, arrive de la fontaine. Il voit Jésus, pose les brocs et s'écrie : "Oh ! mon Seigneur !" en courant à sa rencontre. "Ta Mère est retournée maintenant à la maison. Elle était chez sa belle-sœur. Mais... as-tu reçu la lettre ?" demande-t-il.

"C'est pour cela que je suis ici. Ne dis rien à la Maman pour l'instant. Je vais d'abord à la maison d’Alphée."

Isaac, prudent, dit simplement : "Je t'obéirai.", il prend ses amphores et va à sa maison.

"Maintenant, nous allons nous y rendre. Vous, mes amis, nous attendrez ici. Je resterai peu de temps."

"Non, bien sûr, nous n'entrerons pas dans la maison en deuil, mais nous attendrons là, au dehors. N'est-ce pas ?" dit Pierre.

"Pierre a raison, Nous resterons dans la rue. Mais pas loin de Toi."

Jésus cède à la volonté générale, mais il sourit et dit : "Ils ne me feront rien. Croyez-le. Ils ne sont pas méchants. Ils ne sont qu'humainement passionnés. Allons."

Les voilà sur le chemin de la maison, les voilà sur le seuil du jardin. Jésus le premier. Derrière Lui, Jude et Jacques. Voici Jésus sur le seuil de la cuisine. Là, près du foyer, se trouve Marie d'Alphée qui fait la cuisine et pleure. Dans un coin, Simon et Joseph avec d’autres hommes qui sont assis en cercle. Parmi les hommes, Alphée de Sara. Ils sont là, muets comme autant de statues. Est- ce là une habitude ? Je ne sais.

"Paix à cette maison et paix à l'esprit qui l'a quittée."

La veuve pousse un cri et instinctivement repousserait Jésus. Elle se met entre Lui et les autres. Simon et Joseph se lèvent, sombres et interdits. Mais Jésus ne montre pas qu'il s'aperçoit de leur attitude hostile. Il va vers les deux hommes (Simon a déjà cinquante ans et peut-être plus, à en juger sur sa mine). Il leur tend les mains, dans un geste d'affectueuse invitation. Les deux sont plus que jamais interdits, mais ils n'osent faire un acte de vilenie. Alphée de Sara tremble et souffre visiblement. Les autres hommes ont une attitude fermée, attendant ce qui va se passer.

"Simon, toi, chef de famille désormais ; pourquoi ne m'accueilles-tu pas ! Je viens pleurer avec toi. Combien j'aurais voulu être avec vous, à l'heure du deuil ! Ce n'est pas ma faute si j'étais éloigné. Tu es juste, Simon, et tu dois le dire."

L'homme reste debout, toujours réservé.

"Et toi, Joseph, au nom qui m'est si cher, pourquoi n'accueilles-tu pas mon baiser ? Vous ne me permettez pas de pleurer avec vous ? La mort est un lien qui resserre les vraies affections. Et nous nous aimions. Pourquoi maintenant doit-il y avoir désunion ?"

"C'est à cause de Toi que notre père est mort torturé." répond durement Joseph. Et Simon : "Tu aurais dû rester. Tu savais qu'il était mourant. Pourquoi n'es-tu pas resté ? Il te voulait."

"Je n'aurais pu faire pour lui plus que je n'avais déjà fait. Vous le savez bien..."

Simon, plus juste, dit : "C'est vrai. Je sais que tu es venu et qu'il t'a chassé. Mais c'était un malade et un affligé."

"Je le sais et je l'ai dit à ta mère et à tes frères : "Je n'ai pas de rancune, car je comprends son cœur". Mais au-dessus de tout, il y a Dieu. Et Dieu voulait cette souffrance pour tous. Pour Moi, croyez-le, j'en ai souffert comme si on m'avait arraché un lambeau de chair vivante; pour votre père, qui dans cette peine a compris une grande vérité qui pendant toute sa vie lui était restée cachée; pour vous qui, par cette souffrance, avez la possibilité de faire un sacrifice plus salutaire que l'immolation d'un jeune taureau; et pour Jacques et Jude qui maintenant sont de hommes aussi formés que toi, ô mon Simon, car ils l'ont bien payé par tant de souffrance. Elle les a moulus comme la pierre meulière. Elle les a rendus adultes et ils sont arrivés à l'âge parfait aux yeux de Dieu."

"Quelle vérité a vu le père ? Une seule : que son sang, à sa dernière heure, lui a été hostile." réplique durement Joseph.

"Non, au dessus du sang, il y a l'esprit. Il a compris la douleur d'Abraham et pour cela il a eu Abraham à son aide " répond Jésus.

"Que cela soit vrai ! Mais qui nous l'assure ? "

"Moi, Simon. Et plus que Moi, la mort de ton père. Ne m'a-t-il pas cherché ? Tu l'as dit."

"Je l'ai dit. C'est vrai. Il voulait Jésus. Et il disait. "Qu'au moins mon esprit ne meure pas. Lui peut le faire. Je l'ai repoussé et il ne viendra plus. Oh ! la mort sans Jésus ! Quelle horreur ! Pourquoi l'ai-je chassé ?" Oui, il disait cela et il disait encore : "Lui m'a demandé tant de fois : 'Dois-je m'en aller ?' et je l'ai renvoyé. Maintenant, il ne vient plus.". Il te voulait, il te voulait. Ta mère t'envoya quelqu'un pour te chercher, mais ils ne te trouvèrent pas à Capharnaüm et lui pleura tant. En rassemblant ses dernières forces, il prit la main de ta Mère et la voulut près de lui. Il ne parlait que difficilement, mais il disait : "La Mère, c'est un peu le Fils. Je tiens la main de la Mère pour avoir quelque chose de Lui, car j'ai peur de la mort". Mon pauvre père !"
Il y a ensuite une scène orientale de cris et de gestes de douleur à laquelle tous prennent part, même Jacques et Jude qui ont osé entrer. Le plus paisible est Jésus qui pleure seulement.

"Tu pleures ? Tu l'aimais, alors ?" demande Simon.

"Oh ! Simon, tu le demandes ? Mais si je l'avais pu, crois-tu que j'aurais permis sa douleur ? Mais Moi je suis avec le Père, mais pas au-dessus du Père."

"Tu guéris les mourants, mais lui, tu ne l'as pas guéri " dit Joseph avec âpreté.

"Il ne croyait pas en Moi."

"C'est vrai, Joseph." observe son frère Simon.

"Il ne croyait pas et ne déposait pas sa rancune. Je ne peux rien, là où se trouvent l'incrédulité et la haine. C'est pour cela que je vous dis : ne haïssez plus vos frères. Les voici. Que votre rancœur n'alourdisse pas leur déchirement. Votre mère est plus déchirée par cette haine toujours vivante que par la mort qui d'elle-même prend fin. Chez votre père, elle s'est éteinte dans la paix, car le désir qu'il eut de Moi, lui obtint le pardon de Dieu. Je ne vous parle pas de Moi et je ne vous demande rien pour Moi. Je suis dans le monde, mais je n'appartiens pas au monde. Celui qui vit en Moi, me dédommage de tout ce que le monde me refuse.

Je souffre en mon humanité, mais j'élève mon esprit au-delà de la terre et je jubile dans les réalités célestes. Mais eux !... Ne manquez pas à la loi de l'amour et du sang. Aimez-vous. Il n'y a pas eu en Jacques et Jude d'offense à l'égard du sang. Mais, même s'il y en avait eu, pardonnez. Regardez les choses d'un œil juste et vous verrez que ce sont eux qui ont été les plus accablés, pour n'avoir pas été compris dans les nécessités qu'imposait à leur âme l'appel de Dieu. Pourtant en eux, il n'y a pas de rancune, mais seulement le désir d'être aimés. N'est-ce pas, cousins ?"

Jude et Jacques, que leur mère tient serrés contre elle, acquiescent à travers leurs larmes.

"Simon, tu es l'aîné, donne l'exemple..."

"Moi... pour moi... Mais le monde... mais ..."

"Oh ! le monde ! Il oublie et change d'avis à chaque aube qui se lève... Et Moi ! Viens. Donne-moi ton baiser de frère. Je t'aime. Tu le sais. Laisse tomber ces écailles qui te rendent dur et ne t'appartiennent pas mais que t'imposent des étrangers moins justes que toi. Pour toi, juge toujours avec la droiture de ton cœur."

Simon, avec encore un peu de répugnance, ouvre les bras. Jésus l'embrasse et puis l'amène à ses frères. Ils s'embrassent au milieu des pleurs et des lamentations.

"Maintenant, à toi, Joseph."

"Non. N'insiste pas. Moi, je me souviens de la douleur du père."

"En vérité, tu l'éternises par cette rancœur."

"N'importe. Je suis fidèle."

Jésus n'insiste pas. Il se tourne vers Simon : "La soirée avance, mais, si tu voulais... Notre cœur brûle de vénérer sa dépouille. Où est Alphée ? Où l'avez-vous mis ?"

"Derrière la maison, au bout de l'oliveraie contre le talus. Un digne tombeau."

"Je t'en prie, conduis moi. Marie, prends courage. Ton époux jubile car il voit ses fils sur ton sein. Restez. Moi, je vais avec Simon. Soyez en paix ! Soyez en paix ! Joseph, à toi je dis ce que je disais à ton père : "Je n'ai pas de rancœur. Je t'aime, Quand tu me voudras, appelle-moi. Je viendrai pleurer avec toi". Adieu. Et Jésus sort avec Simon...

Les apôtres regardent furtivement avec curiosité, mais ils voient les deux bien d'accord et sont contents.

"Venez, vous aussi, dit Jésus. Ce sont mes disciples, Simon. Eux aussi désirent honorer ton père. Allons."

Ils traversent l'oliveraie et tout se termine.

***

Alphée, fils de Sara

Le voisin attentif de la sainte famille

Présentation générale

Voir l'arbre généalogique


Né vers 26 avant J.C.

Galiléen de Nazareth, c'est le cousin par alliance de Jésus (voir ci-dessous l'arbre généalogique). Sa mère Sara, est probablement la belle-sœur (voire une sœur aînée) de Marie de Cléophas, la tante de Jésus. Il a des petits frères dont Maria Valtorta ne dit rien de même pour son épouse que l'on présume morte au début de la vie publique.

Voisin prévenant de la sainte famille et ami d'enfance de la Vierge Marie, il en est l'aîné de cinq ans. C’est à lui que la Vierge Marie confie volontiers les clés de sa maison Il porte une grande affection pour Anne et Joachim, parents de la Vierge Marie, chez qui, jeune enfant, il allait souvent. Cette même affection touche la mémoire de Joseph, le saint. En souvenir de ces affections, il prénomme d'ailleurs une de ses filles Marie et ses petits-enfants (voir ses enfants ?) : Anne, Joachim et Joseph . Ce ne sont que quelques-uns de la nombreuse progéniture de ce grand-père et de ce père comblé

Caractère et aspect

Il est décrit, dans son enfance, comme ayant "les yeux d’un gris azur sombre. Ses cheveux frisés n'ont-ils pas la couleur des blés mûrs ? Regarde à l'intérieur ce mélange d'or et de cuivre". Il a 51 ans environ au début de la vie publique. On l'imagine facilement attaché aux enfants qui l'entourent sans cesse.

Parcours apostolique

C'est un disciple de la première heure. S'il quitte rarement Nazareth à cause de sa progéniture, c'est un prosélyte actif . C’est de lui et de Joseph que Jésus tient, entre autres, de nombreuses anecdotes de l’Évangile de l’enfance . Il héberge parfois les apôtres de passage à Nazareth .
Il est présent à la Passion et fidèle jusqu'au bout Son nom :

Alphée (Halphaï) veut dire "éphémère"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Arbre_11
Arbre Généalogique


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 27 Sep - 7:42

"Jésus mal accueilli à Nazareth"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Je vois une grande pièce carrée, J'en parle ainsi, tout en comprenant que c'est la synagogue de Nazareth (comme me dit celui qui m'avertit intérieurement) car il n'y a que des murs nus, peints en jaune et par côté une sorte de siège élevé. Il y a aussi un pupitre élevé avec des rouleaux dessus. Pupitre, étagère ? Choisissez l'appellation. En somme, c'est une sorte de table inclinée montée sur un pied, et sur laquelle sont rangés des rouleaux.

Il y a des gens qui prient, pas comme nous, mais tous tournés vers un côté, sans joindre les mains, mais à peu près comme un prêtre à l'autel.
Il y a des lampes disposées au-dessus du siège et du pupitre.

Je ne vois pas le but de cette vision qui demeure ainsi un certain temps sans changer. Mais Jésus me dit d'écrire et je le fais.
Je me trouve de nouveau dans la synagogue de Nazareth.

Maintenant, le rabbin lit. J'entends sa voix monotone et nasillarde, mais je ne comprends pas les paroles qu'il prononce dans une langue qui m'est inconnue. Dans la foule se trouve aussi Jésus avec ses cousins apôtres et d'autres qui sont certainement eux aussi des parents, mais que je ne connais pas.

Après la lecture, le rabbin tourne son regard sur la foule, comme en une muette invitation. Jésus s'avance et demande de tenir la réunion, aujourd’hui.

J'entends, de sa belle voix, lire le passage d'Isaïe cité par l'Évangile : "L'esprit du Seigneur est sur moi... ? ‘’ Et jentends le commentaire qu'il en fait en se donnant pour "le porteur de la Bonne Nouvelle, de la loi d'amour qui remplace l'ancienne rigueur par la miséricorde, pour qu'obtiennent le salut tous ceux dont la faute d'Adam rend l'esprit malade et, par contrecoup, la chair, car le péché engendre le vice, et le vice la maladie même physique.

Et pour que tous ceux que retient prisonniers l'Esprit du mal obtiennent leur libération. Je suis venu pour rompre ces chaînes et rouvrir le chemin du Ciel, pour donner la lumière aux âmes aveuglée et l'ouïe aux âmes sourdes. Il est venu le temps de la Grâce du Seigneur. Elle est parmi vous, c'est Elle qui vous parle. Les Patriarches ont désiré voir ce jour, dont la voix du Très-Haut a proclame l'existence et dont les Prophètes ont prédit le temps. Et déjà portée à leur connaissance par une action surnaturelle, ils savent que l'aube de ce jour s'est levée et que leur entrée au Paradis est proche désormais.

Ils en exultent, dans leurs esprits, les saints auxquels il ne manque que ma bénédiction pour être citoyens du Ciel. Vous le voyez. Venez à la Lumière qui s'est levée. Dépouillez-vous de vos passions, afin d'avoir l'agilité qu'il faut pour suivre le Christ. Ayez la bonne volonté de croire, de devenir meilleurs, de vouloir le salut, et le salut vous sera donné. Il est en mes mains mais je ne le donne qu'à ceux qui ont la bonne volonté de le posséder, car ce serait une offense à la Grâce que de le donner à qui veut continuer à servir Mammon."

Un murmure s'élève dans la synagogue. Jésus tourne son regard vers l'assistance. Il lit Sur les visages et dans les cœurs et continue : "Je comprends votre pensée. Parce que je suis de Nazareth, vous voudriez une faveur privilégiée. Mais cela, c'est par égoïsme de votre part et non par la puissance de votre foi. Aussi, je vous dis qu'en vérité aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie. D'autres pays m'ont accueilli et m'accueilleront avec une plus grande foi, même des pays dont le nom est pour vous un scandale. Là, je trouverai une moisson de disciples, tandis que sur cette terre je ne puis rien faire, parce qu'elle m'est fermée et hostile. Mais je vous rappelle Élie et Élisée.

Le premier trouva la foi chez une femme phénicienne et le second chez un Syrien. Et en faveur de celle-là et de celui-ci, ils purent opérer le miracle. Les gens qui mouraient de faim en Israël n'eurent pas de pain et les lépreux pas de purification, parce qu'il n'y avait pas dans leurs cœurs la bonne volonté, perle fine que le Prophète avait découverte ailleurs. C'est ce qui vous arrivera, à vous aussi qui êtes hostiles et incrédules à l'égard de la Parole de Dieu."

La foule s'agite et menace avec imprécations. Elle tente de mettre la main sur Jésus, mais les apôtres-cousins Jude, Jacques et Simon le défendent, et alors les Nazaréens en furie chassent Jésus hors de la ville. Ils le poursuivent avec des menaces, mais pas seulement verbales, jusqu'au sommet de la colline. Alors Jésus se retourne et les immobilise de son regard magnétique, il passe indemne au milieu d'eux et disparaît en montant par un sentier de la colline.

Je vois une petite, très petite bourgade, un groupe de maisons, un hameau, dirions-nous maintenant. Il est plus élevé que Nazareth, que l’on aperçoit en contrebas à quelques kilomètres. Une petite bourgade très misérable.

Jésus parle avec Marie, assis sur un muret, près d'une cabane. Peut-être est-ce une maison amie, ou du moins hospitalière, suivant les lois de l'hospitalité orientale. Jésus s'y est réfugié, après avoir été chassé de Nazareth, pour attendre les apôtres qui sûrement étaient éparpillés dans le voisinage, alors que Jésus était près de la Mère.

Avec Lui, il n'y a que les trois apôtres-cousins qui, en ce moment, sont rassemblés dans la cuisine et parlent avec une femme âgée que Thaddée appelle "mère". Pour cette raison, je comprends qu'il s'agit de Marie de Cléophas. C'est une femme, oui plutôt âgée, et je la reconnais pour celle qui était avec Marie très Sainte aux noces de Cana. Certainement elle et les fils se sont retirés là pour laisser à Jésus et à sa Mère toute liberté à leur conversation.

Marie est affligée. Elle a été informée de l'incident de la Synagogue et elle en est meurtrie. Jésus la console, Marie supplie son Fils de rester loin de Nazareth, où tous sont mal disposés à son égard, même les autres parents qui le regardent comme un fou qui cherche à susciter des brouilles et des disputes.

Mais Jésus fait un geste en souriant. Il semble dire : "Ici ou autre part, cela se vaut. Laisse tomber !" Mais Marie insiste. Alors il répond : "Maman, si le Fils de l'homme devait aller uniquement là où on l'aime, il devrait s'éloigner de cette terre et retourner au Ciel. J'ai partout des ennemis. Car on hait la Vérité, et Moi je suis la Vérité.

Mais je ne suis pas venu pour trouver un amour facile. Je suis venu pour faire la volonté du Père et racheter l'homme. L'amour, tu l'es, Maman. Tu es mon amour qui compense pour Moi tout le reste. Toi et ce petit troupeau qui chaque jour s'accroît de quelque brebis que j'arrache au loup des passions et que j'amène au bercail de Dieu. Pour le reste, c'est le devoir. Je suis venu accomplir ce devoir, et je dois l'accomplir jusqu'à me briser contre leurs cœurs de pierres réfractaires au bien. Et même ce n'est que lorsque je serai tombé, baignant dans mon sang ces cœurs, que je les attendrirai en y imprimant mon Signe qui annule celui de l'Ennemi. Maman, c'est pour cela que je suis descendu du Ciel. Je ne puis qu'en désirer l'accomplissement."

"Oh ! Fils ! Mon Fils !" Marie a la voix déchirée. Jésus la caresse Je remarque que Marie a, sur la tête, son manteau aussi, en plus du voile. Elle est plus que jamais voilée, comme une prêtresse.

"Je serai absent quelque temps, pour te faire plaisir. Quand je serai dans le voisinage, je te ferai prévenir."

"Envoie Jean. Il me semble un peu te voir quand je le vois. Sa mère aussi est pleine d'égards pour moi et pour Toi. Elle espère, il est vrai, une place privilégiée pour ses fils. C'est une femme et c'est une maman, Jésus. Il faut l'excuser. Elle t'en parlera aussi à Toi. Mais elle t'est sincèrement dévouée. Quand elle sera libérée de l'humanité qui fermente en elle comme en ses fils, comme chez les autres, comme chez tous, mon Fils, elle sera grande dans la foi. Il est douloureux que tous attendent de Toi un bien humain, un bien qui, s'il n'est pas humain, est égoïste. Mais le péché est en eux, avec sa concupiscence.

Elle n'est pas encore venue, l'heure bénie et tellement, tellement redoutable, bien que l'amour de Dieu et de l'homme me la fasse désirer, où tu annuleras le Péché, Oh cette heure ! Comme il tremble, le cœur de ta Maman, pour cette heure ! Que te feront-ils, Fils ? Fils Rédempteur dont les Prophète prédisent un tel martyre ?"

"N'y pense pas, Maman. Dieu t'aidera à cette heure là. Dieu nous aidera, Moi et Toi. Et après, ce sera la paix. Je te le dis encore une fois. Maintenant, va. La nuit va tomber et le chemin est long

Je te bénis.”

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jzosu109
Jésus mal accueilli à Nazareth


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 28 Sep - 7:45

"Jésus avec sa mère dans la maison de Jeanne de Chouza"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Je vois Jésus qui se dirige vers la maison de Jeanne de Chouza. Quand le portier reconnaît Celui qui arrive, il a un tel cri de joie que toute la maison est en rumeur. Jésus entre, souriant, bénissant.

Jeanne accourt du jardin tout en fleurs et se précipite pour baiser les pieds du Maître. Chouza vient aussi. Il s'incline d'abord profondément et puis baise le bord du vêtement de Jésus.

Chouza est un bel homme, d'environ quarante ans. Il n'est pas très grand, mais bien bâti, avec une chevelure noire qui commence à avoir aux tempes quelques fils d'argent. Il a les yeux vifs et foncés, un teint pâle et une barbe carrée, noire, bien entretenue.

Jeanne est plus grande que son mari. De sa précédente maladie, elle ne garde qu'une sveltesse caractérisée, moins squelettique pourtant qu'alors. Elle semble un palmier élancé et flexible que termine une tête gracieuse aux yeux profonds, noirs et très doux. Sa chevelure touffue, couleur de jais est soigneusement peignée. Le front lisse et dégagé paraît encore plus blanc sous cette sombre couleur. La bouche petite, bien dessinée se détache avec sa couleur rouge naturelle au milieu des joues d'une pâleur délicate, comme les pétales de certains camélias. C'est une très belle femme... et c'est elle qui, au Calvaire, donne la bourse à Longin. Là, elle est en pleurs, bouleversée et toute voilée. Ici elle sourit et a la tête découverte. Mais c'est bien elle.

"A quoi dois-je la joie de t'avoir pour hôte ?" demande Chouza.
"A mon besoin d'une halte pour attendre ma Mère. Je viens de Nazareth... et je dois faire venir avec Moi ma Mère pour quelque temps. J'irai à Capharnaüm avec elle."

"Pourquoi pas chez moi ? Je ne suis pas digne, mais..." dit Jeanne.

"Tu en es bien digne, mais ma Mère a avec elle sa belle-sœur, veuve depuis quelques jours."

"La maison est grande, pour accueillir plus d'une personne. Tu m'as donné tant de joie qu'elle t'est ouverte entièrement. Commande, Seigneur, Toi qui as éloigné la mort de cette demeure et lui as rendu ma rose fleurie et épanouie." dit Chouza en appuyant la demande de sa femme. Il doit beaucoup l'aimer. .Je m'en rends compte à son regard. "Je ne commande pas, mais j'accepte. Elle est très fatiguée et a beaucoup souffert ces derniers temps. Elle craint pour Moi, et je veux lui montrer qu'il y a quelqu'un qui m'aime."

"Oh ! Conduis-la ici, alors. Je l'aimerai comme sa fille et sa servante." s'écrie Jeanne.

Jésus accepte. Chouza sort tout de suite pour donner des ordres en conséquence. La vision se dédouble. Jésus reste dans le splendide jardin de Chouza occupé à parler avec lui et sa femme. Pendant ce temps, je suis et vois l'arrivée du char pratique et rapide avec lequel Jonathas est allé prendre Marie à Nazareth.

Naturellement, pour ce fait, la cité entre en émoi. Quand Marie et sa belle-sœur, respectées comme deux reines par Jonathas, montent sur le char après avoir confié les clés de la maison à Alphée de Sara, l'émoi augmente. Le char s'éloigne, pendant qu'Alphée se venge de la vilenie commise contre Jésus à la synagogue en disant : "Les Samaritains sont meilleurs que nous ! Voyez-vous comment un serviteur d'Hérode respecte la Mère de Jésus ? ... Et nous. J'ai honte d'être nazaréen."

Il se produit une vraie rixe entre les deux partis. Il y en a qui abandonnent le parti hostile pour aller vers Alphée et lui pose mille questions. "Mais certainement !" répond Alphée. "Hôtes de la maison du Procurateur. Vous avez entendu ce qu'a dit son intendant : "Mon maître te supplie d'honorer sa maison". Honorer ! vous comprenez ? Et c'est le riche et puissant Chouza, et sa femme est une princesse royale. Honorer ! Chez nous, vous plutôt, Lui avez lancé des pierres. Quelle honte !"

Les Nazaréens ne répliquent pas et Alphée parle avec plus de force. "Bien sûr, quand on l'a, Lui, on a tout ! Et on peut se passer d'appui humain. Mais, vous paraît-il inutile d'avoir Chouza pour ami ? Vous paraît-il avantageux qu'il nous méprise ? C'est le Procurateur du Tétrarque, le savez-vous ? Ça vous paraît peu de chose. Agissez, agissez comme des Samaritains avec le Christ ! Vous vous attirerez la haine des grands. Et alors... oh ! alors, je veux vous voir ! Sans aide du côté du Ciel, ni du côté de la terre ! Imbéciles ! Méchants ! Incrédules !" La grêle des injures et des reproches continue pendant que les Nazaréens s'en vont penauds comme de chiens déçus. Alphée reste seul comme un archange vengeur à l'entrée de la maison de Marie...

...La soirée est avancée lorsque, par la route splendide qui longe le lac, arrive au trot des robustes chevaux le char de Jonathas. Les serviteurs de Chouza, qui sont déjà en sentinelle à la porte avertissent et accourent avec des lampes qui augmentent la lumière du clair de lune.

Jeanne et Chouza accourent. Jésus, aussi, apparaît souriant et, derrière eux, le groupe apostolique. Quand Marie descend, Jeanne se prosterne jusqu'à terre et salue : "Louange à la fleur de la souche royale. Louange et bénédiction à la Mère du Verbe Sauveur." Chouza fait une inclination plus profonde que celles qu’il a jamais pu faite à la cour devant Hérode et il dit : "Bénie soit cette heure qui te conduit vers moi. Bénie sois-tu, Mère de Jésus."

Marie répond, douce et humble : "Béni notre Sauveur et bénis les bons qui aiment mon Fils."

Ils entrent tous dans la maison, accueillis avec les plus grandes marques de respect. Jeanne tient Marie par la main et lui sourit en disant : "Tu me permettras de te servir, n'est-ce pas ?"

"Pas moi. Lui, sers et aime-le toujours, Lui. Et tu m'auras déjà tout donné. Le monde ne l'aime pas... C'est ma souffrance."

"Je sais. Pourquoi cette indifférence d'une partie du monde, pendant que d'autres donneraient pour Lui leur vie ?"

"Parce qu'il est le signe de contradiction pour beaucoup, parce que Lui est le feu qui purifie le métal. L'or se purifie. Les scories tombent au fond et on les jette. Cela me fut dit alors qu'il était encore tout petit... Et jour après jour, la prophétie se réalise..."

"Ne pleure pas, Marie. Nous l'aimerons et le défendrons." dit Jeanne pour la réconforter.

Mais Marie continue à verser des larmes silencieuses que Jeanne est seule à voir dans ce coin .demi-obscur où elles sont assises

Tout prend fin

*****

Chouza
L’intendant d’Hérode

Présentation générale

Ce judéen de la haute-société est intendant (Procurateur) d’Hérode Antipas. Il s'inscrit ainsi dans la tradition familiale puisque son père et son grand-père appartenaient à la cour d’Hérode le grand . Il épouse une princesse de sang royal : Jeanne de Chouza, qui deviendra l’une des saintes femmes. Il souffre de vivre dans le climat délétère de la Cour, mais le supporte. Il se contente d’en tenir sa femme éloignée.

Riche propriétaire, il possède des propriétés dans les hauts lieux de la société : Tibériade, Jérusalem, mais aussi en Décapole, dans la région entre Tarichée et Gadara C’est cette région, proche de la Tétrarchie de Philippe, que Hérode le charge de surveiller. C’est peut-être dans cette propriété que se rendait Jeanne mourante. Son intendant est Jonathas un des bergers de Bethléem.

Sur l’instigation de Jésus, il devient le père adoptif de Marie et de Matthias, orphelins abandonnés.

Caractère et aspect

Chouza est un bel homme, d'environ quarante ans. Il n'est pas très grand, mais bien bâti, avec une chevelure noire qui commence à avoir aux tempes quelques fils d'argent. Il a les yeux vifs et foncés, un teint pâle et une barbe carrée, noire, bien entretenue.

Chouza est un courtisan. Indécis et calculateur . Il subit la fascination de la royauté et la domination du Pouvoir : "Il lui semble être roi, parce qu'il est avec le roi... Et il a peur de la disgrâce royale".

Parcours apostolique

Un disciple de haut rang :

Favorable à Jésus qui a guéri sa femme, il est cependant tiraillé par sa carrière. Il fait partie du groupe des « puissants » (avec Lazare, Nicodème, Joseph d’Arimathie) que Jésus imagine pour évangéliser la Judée des puissants . Il s’en exécute d’ailleurs en évangélisant Manaën, frère de lait d’Hérode et l’officier royal dont le fils sera guéri . Peu à peu la Cour le reprend : "S'ils sont seuls et que personne ne les voit, c'est le mari exemplaire de toujours. Mais si avec lui il y a d'autres personnes, de la Cour c'est naturel, voilà alors qu'il devient autoritaire et méprisant pour sa douce épouse." .

Courageux, mais pas téméraire : Il défend hardiment Jésus face à l’intrusion de la princesse Salomé, lors du banquet de charité organisé chez lui lors de la 3ème Pâque par son épouse . Il reste cependant un homme de Cour. Et lorsque les propos ambigus de Judas fera craindre une prise de pouvoir de Jésus, il demandera à sa femme de rompre avec Jésus : Il m'a seulement dit. au nom de sa puissance maritale, que s'il en est comme les derniers faits le font penser, je dois te quitter car lui, dignitaire d'Hérode, ne peut permettre que son épouse conspire contre Hérode. .

Qui complote croyant bien faire : Revirement d’attitude cependant lorsque, écarté et humilié par Hérode, il rêve, avec Manaën, de voir Jésus roi à la place d’Hérode et chassant les romains . "Et pourtant il t’aime", se défend Jeanne. "Oui, il m’aime par intérêt". Chouza entraînera Jésus dans sa maison de la Décapole où une quarantaine de notables sont réunis, prêts au complot, pour installer Jésus sur le trône : "Non" répond catégoriquement Jésus "Je ne te fais pas de reproches, Chouza, bien que je devrais le faire. Tu ne viens pas pour me prendre en faute, pour me dénoncer au Sanhédrin, au roi, à Rome. Mais plus que par amour, tu agis pour te venger des offenses qui te sont venues du palais royal".
et finira par préférer sa position sociale à sa foi : Après son "coup d'état" avorté, Chouza fait profil bas. Confiant dans le pardon de Jésus, il semble s'éveiller à la foi après la résurrection spectaculaire de Lazare : "Grand ! Grand ! Il est réellement Dieu !" . Mais sa foi ne résiste pas à la vague de fond provoquée par la Passion de Jésus et il interdit à sa femme de professer sa foi en Jésus et chasse son intendant Jonathas.

Son nom

Chouza, Chuza, Cuza : Origine non connue.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jzosu110
Jésus en compagnie de Sa Mère


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 30 Sep - 7:35

"Jésus à la vendange dans la maison d’Anne. Miracle de l’enfant paralytique"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Toutes les campagnes de Galilée sont occupées au gai travail de la vendange. Les hommes grimpés sur de hautes échelles font la cueillette sur les tonnelles et les pieds de vigne. Les femmes, le panier sur la tête, apportent les grappes rouges et dorées aux fouleurs qui les attendent. Chants, rires, plaisanteries circulent de coteau à coteau, de jardin à jardin.

En même temps se répand l'odeur du moût, et les abeilles, en grand nombre, bourdonnent dans une sorte d'ivresse, volant rapides et en dansant sur les sarments encore riches de petites grappes jusqu'aux paniers et aux cuves où les grains disparaissent méconnaissables dans la trouble bouillie du moût. Les enfants, barbouillés de suc comme autant de faunes, poussent des cris d'hirondelles, en courant sur l'herbe dans les cours, sur les chemins.

Jésus s'est dirigé vers un pays à peu de distance du lac. Un pays de plaine, cependant, qui forme une sorte de dépression entre deux chaînes montagneuses qui s'orientent vers le nord. La plaine est bien irriguée, parce qu'un fleuve (je pense que c'est le Jourdain) la traverse, Jésus passe par la route principale et beaucoup le saluent aux cris de : "Rabbi ! Rabbi !" Jésus passe et béni.

Avant d'arriver au pays, il y a une riche propriété et, à l'entré un couple âgé attend le Maître. "Entre. Quand le travail va finir tous se presseront pour t'écouter. Quelle joie tu apportes ! Venant de Toi, elle se répand comme la sève dans les sarments et devient un vin qui réjouit les cœurs. C'est ta Mère ?" demande le maître de maison.

"C'est elle. Je l'ai amenée parce que maintenant elle est dans la troupe de mes disciples. La dernière dans l'ordre de l'accueil la première dans l'ordre de la fidélité. C'est l'Apôtre. Elle m'a prêché dès avant ma naissance...

Mère, viens. Un jour, c'était dans les premiers temps que j'évangélisais, cette mère m'empêcha de te regretter, tant elle fut douce avec ton Fils fatigué."

"Que le Seigneur te donne sa grâce, femme compatissante."

"Je possède la grâce parce que je possède le Messie et toi. Viens. La maison est fraîche et la lumière adoucie. Tu pourras te reposer. Tu dois être fatiguée."

"Il n'y a pour moi d'autre lassitude que la haine du monde. Mais le suivre et l'entendre, ça été mon désir depuis ma plus lointaine enfance."

"Tu savais que tu serais la Mère du Messie ?"

"Oh ! non. Mais j'espérais vivre assez pour pouvoir l'entendre et le servir, la dernière des évangélisés, mais fidèle ! oh ! Fidèle !"

"Tu l'entends et tu le sers, et pour cette joie, tu as été la première. Je suis mère, moi aussi, et j'ai des fils qui sont sages. Quand je les entends parler, mon cœur bat de fierté. Et toi, qu'éprouves-tu quand tu l'entends ?"

"Une suave extase. Je me perds dans mon néant et la Bonté, qui n'est autre que Lui-même, me soulève également avec Lui. Je vois alors, dans un simple regard, la Vérité Éternelle et elle se fait la chair et le sang de mon esprit."

"Béni soit ton cœur ! Il est pur, et pour cette raison il comprend le Verbe. Nous, nous sommes plus durs, parce que remplis de fautes..."

"C'est pour cela que je voudrais donner à tout le monde mon cœur, car l'amour leur serait lumière pour comprendre. Parce que, crois-le, c'est l'amour qui rend facile toute entreprise et moi, je suis la Mère et en moi l'amour coule de source."

Les deux femmes parlent encore entre elles, la vieille près de la Mère de mon Seigneur, si jeune, toujours si jeune. Pendant ce temps, Jésus parle avec le maître près des cuves où des groupes et des groupes de vendangeurs déversent des grappes et encore des grappes. Les apôtres, assis à l'ombre d'une tonnelle de jasmins, mangent de bon appétit des raisins et du pain.

La journée arrive au crépuscule et le travail cesse lentement. Les paysans sont maintenant tous dans la grande cour rustique où se répand l'odeur des raisins écrasés. D'autres paysans viennent aussi des maisons voisines.

Jésus monte sur un escalier qui conduit à une aile à arcades, sous laquelle sont abrités des sacs de produits et des instruments agricoles. Comme il sourit, Jésus, en montant ces quelques marches ! J'aperçois son sourire à travers ses cheveux soyeux que fait onduler la brise du soir. Et je voudrais savoir le pourquoi de ce sourire si lumineux. La joie de ce sourire, comme le vin dont parlait le maître de la maison, entre dans mon cœur, très triste aujourd'hui, et le soulage.

Ce n'est pas la première chose qui me soulage aujourd'hui. Ce matin, et déjà vous m'aviez vu pleurer pour une souffrance spirituelle toujours plus vive, au moment de la Communion, Il m'était apparu comme toujours quand vous dites : "Voici l'Agneau de Dieu". Mais Il ne s'était pas borné à vous regarder avec amour, Père, et à me sourire. Il avait quitté sa place à gauche du lit et était passé à droite, de son pas allongé, ondoyé légèrement en avant et Il était venu à ma droite, me donnant, de ses mains allongées, des caresses sensibles et en me disant : "Ne pleure pas !..." Mais maintenant, son sourire m'inonde de paix.

*
Il se retourne. Il s'assied sur la dernière marche, au haut de l’escalier qui devient une tribune pour les plus favorisés des auditeurs. C'est à dire les maître et maîtresse de la maison, les apôtres et Marie. Celle-ci, toujours humble, n'avait pas cherché à monter à cette place d'honneur, mais y avait été amenée par la maîtresse. Elle est assise exactement sur la marche au dessous de Jésus, de sorte que sa tête blonde est au niveau des genoux du Fils et, assise de côté, elle peut regarder sa figure, de son regard de colombe enamourée. Le doux profil de Marie se détache clair comme sur un marbre, sur le mur sombre du rustique bâtiment.

Plus bas se trouvent les apôtres et les propriétaires. Dans la cour, tous les paysans, les uns debout, d'autres assis par terre d'autres grimpés sur les cuves et les figuiers qui sont aux quatre coins de la cour.

Jésus parle lentement, en plongeant la main dans un gros sac de graines qui est derrière Marie. Il semble jouer avec elles ou les caresser par plaisir, pendant que sa main droite fait des gestes paisibles.

"On m'a dit : "Viens, Jésus, bénir le travail de l'homme". Et je suis venu. Au nom de Dieu, je le bénis. Car tout travail, quand il est honnête, mérite bénédiction du Seigneur Éternel. Mais, je l'ai dit : la première condition pour avoir la bénédiction de Dieu, c'est d'être honnête en toutes ses actions.
Maintenant, regardons ensemble quand, et à quelles conditions les actions sont honnêtes. Elles le sont, quand on les accompli en ayant présent à l'esprit le Dieu Éternel.

Peut-il jamais pécher celui qui dit : "Dieu me regarde. Dieu à les yeux sur moi, et de mes actions aucun détail ne Lui échappe". Non. Il ne le peut. Car la pensée de Dieu est une pensée salutaire et plus que toute menace humaine, elle éloigne l'homme du péché. Mais doit-on seulement Le craindre, l'Éternel Dieu ?

Non. Écoutez. Il vous a été dit : "Crains le Seigneur ton Dieu" Et les Patriarches ont tremblé, et ont tremblé les Prophètes quand le Visage de Dieu ou un ange du Seigneur est apparu à leurs esprits de justes. Et, en réalité, au temps de la colère divine, l'apparition du surnaturel devait faire trembler le cœur. Qui, même s'il est pur comme un petit enfant, ne tremble pas devant le Puissant, devant l'éclat éternel duquel se tiennent en adoration les anges empressés à redire l'alléluia paradisiaque ?

L'insoutenable éclat d'un ange, Dieu le tempère par un voile de pitié, pour permettre à l'œil humain de le contempler sans que soient brûlés sa pupille et son esprit. Que sera-ce donc que de voir Dieu ?

Mais cela est tant que dure la colère. Quand à sa place arrive la paix, et le Dieu d'Israël dit : "Je l'ai juré et je tiendrai parole. Voici Celui que j'envoie, et c'est Moi, tout en n'étant pas Moi, mais ma Parole qui se fait chair pour être Rédemption", alors à la crainte doit succéder l'amour et c'est seulement l'amour qu'il faut donner au Dieu Éternel, joyeusement, car l'âge de la paix est venu polir la terre et entre Dieu et l'homme. Quand les premiers vents du printemps répandent le pollen des fleurs de la vigne, l'agriculteur doit encore craindre, car tant d'embûches peuvent être tendues au fruit par les intempéries et les insectes. Mais quand arrive l'heure joyeuse de la vendange, voici qu'alors cesse toute crainte, et le cœur jubile dans la certitude de la récolte.

Annoncé à l'avance par les Prophètes, le Rejeton de la souche de Jessé est venu. Maintenant, il est parmi vous, grappe merveilleuse qui vous apporte le suc de l'Éternelle Sagesse et qui ne demande qu'à être cueillie et pressée pour être le Vin pour les hommes. Vin de joie sans fin pour ceux qui se nourriront de Lui. Cependant, malheur à ceux qui, ayant eu ce Vin à leur portée, l'auront repoussé et trois fois malheur à ceux qui, après s'en être nourris, l'auront rejeté ou mélangé en eux aux mets de Mammon.

Et voilà que je reviens à ma première idée. La première puissance pour avoir la bénédiction de Dieu, tant sur les œuvres spirituelles que sur les humaines, c'est la droiture de l'intention.

Il est honnête celui qui dit : "Je suis la Loi, non pour être loué par les hommes, mais par fidélité à Dieu". Il est honnête celui qui dit : "Je suis le Christ, non pour les miracles qu'il fait, mais pour les conseils de vie éternelle qu'il me donne". Il est honnête encore celui qui dit : "Je travaille non par recherche avide du lucre, mais parce que le travail a été établi par Dieu comme moyen de sanctification car il a le pouvoir de former, de mortifier, de préserver, d'élever. Je travaille pour pouvoir aider mon prochain. Je travaille pour faire resplendir les prodiges de Dieu, qui d'un grain minuscule fait une touffe d'épis, d'une semence de raisin une grande vigne, d'un noyau un arbre, et de moi, homme, pauvre rien, tiré du néant par son vouloir, fait son aide dans l’œuvre infatigable de perpétuer les blés, les vignes et les fruits, ainsi que peupler la terre des hommes".

Il y a des personnes qui travaillent comme des bêtes de somme, mais sans autre religion que celle-ci : augmenter leurs richesses. Meure-t-il à leurs côtés le compagnon plus dépourvu, de privations et d'épuisement ? Les fils de ce misérable meurent-ils de faim ? Qu'importe à celui qui ne pense qu'à accumuler des richesses !

Il y en a d'autres qui, encore plus durs, ne travaillent pas, mais font travailler et entassent les richesses en exploitant la sueur des autres. D'autres encore qui dilapident ce que par cupidité ils tirent des fatigues d'autrui. En vérité, pour ceux-ci, ce n'est pas un travail honnête. Et ne dites pas : "Et pourtant Dieu les protège". Non. Il ne les protège pas. C'est pour eux aujourd'hui une heure de triomphe. Mais ils seront bientôt frappés par la sévérité de Dieu. Et, en ce temps ou dans l'éternité Il leur rappellera le précepte : "Je suis le Seigneur ton Dieu. Aime-Moi par-dessus toutes choses et aime le prochain comme toi-même". Oh ! alors, si ces paroles résonnent dans l'éternité, elles seront plus redoutables que les foudres du Sinaï !

Nombreuses, trop nombreuses sont les paroles que l'on vous dit. Moi, je ne vous dis que celles-ci : "Aimez Dieu. Aimez le prochain". Elles sont comme le travail qui féconde le cep quand on le pratique au pied de la vigne, au printemps. L'amour de Dieu et du prochain, c'est comme la herse qui nettoie le sol des herbes nuisibles de l'égoïsme et des mauvaises passions.

C'est comme la pioche qui creuse un cercle autour du pied de vigne pour l'isoler des herbes parasites et le nourrir avec les eaux fraîches de l'arrosage. C'est comme la serpette qui supprime les pousses superflues pour condenser la sève et la diriger là où doit se former le fruit. C'est le lacet qui serre la plante contre le tuteur solide qui la soutient, et enfin c'est le soleil qui fait mûrir les fruits de la bonne volonté et en fait des fruits de vie éternelle.

Maintenant, vous êtes joyeux parce que l'année a été bonne, les moissons riches et la vendange abondante. Mais en vérité je vous dis que cette joie que vous éprouvez est moins qu'un grain de sable, en comparaison de la joie sans mesure que vous aurez quand le Père Éternel vous dira : "Venez mes sarments féconds, greffés sur la vraie Vigne. Vous vous êtes prêtés à toutes les opérations, même quand elles étaient pénibles, pour donner beaucoup de fruit, et maintenant venez à Moi, riches des doux sucs de l'amour envers Moi et le prochain. Épanouissez-vous dans mes jardins pour l'éternité entière ".

Tournez-vous vers cette joie éternelle. Attachez-vous fidèlement à la poursuite de ce bien. Avec reconnaissance, bénissez l'Éternel qui vous aide à l'atteindre. Bénissez-Le pour la grâce de sa Parole, bénissez-Le pour la grâce d'une bonne récolte. Aimez le Seigneur en reconnaissant ses bienfaits et soyez sans crainte. Dieu donne le cent pour un à qui l'aime."
Jésus aurait fini, mais tous se mettent à crier : "Bénis, bénis ! Ta bénédiction sur nous !"

Jésus se lève, ouvre les bras et dit d'une voix de tonnerre : "Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Qu'il vous montre sa Face et ait pitié de vous. Que le Seigneur abaisse sur vous son Visage et vous donne sa paix. Que le Nom du Seigneur soit dans vos cœurs, sur vos maisons et sur vos champs."

La foule, la petite foule qui s'était rassemblée, pousse un cri de joie et acclame le Messie. Mais après, elle se tait et s'ouvre pour laisser passer une mère qui a sur les bras un garçon d'environ dix ans, paralytique. Au bas de l'escalier, elle le présente comme pour l'offrir à Jésus.

"C'est une de mes servantes" explique le maître de maison. "Son garçon est tombé l'an dernier du haut de la terrasse et s'est abîmé les reins. Toute sa vie il lui faudra rester couché sur le dos."

"Elle a espéré en Toi, tous ces derniers mois.." ajoute la maîtresse.
"Dis-lui qu'elle vienne à Moi." Mais la pauvre femme est tellement émue qu'il semble que c'est elle qui est paralysée. Elle tremble de tous ses membres et s'empêtre dans son long vêtement en montant les hautes marches avec son fils sur les bras.

Marie s'est levée, compatissante et descend à sa rencontre : "Viens, ne crains pas. Mon Fils t'aime. Donne-moi ta créature, tu monteras plus facilement. Viens, ma fille. Je suis mère, moi aussi." et elle lui prend l'enfant, auquel elle sourit doucement, en montant avec la charge pitoyable qu'elle porte sur ses bras.

Marie est maintenant devant Jésus. Elle s'agenouille et dit : "Fils ! Pour cette mère !" Rien d'autre.

Jésus ne pose pas non plus son habituelle question : "Que veux- tu que je te fasse ? Crois-tu que je puisse le faire ?" Non. Il sourit et dit : "Femme, viens ici."

La femme va juste à côté de Marie. Jésus lui met une main sur la tête et dit simplement : "Sois contente", et il n'a pas achevé la parole que l'enfant, qui reposait lourdement sur les bras de Marie avec les jambes inertes, s'assied brusquement et avec un cri joyeux : "Maman !" court se réfugier sur le sein maternel. Les hosannas semblent vouloir pénétrer dans le ciel que rougit le crépuscule. La femme, avec son fils serré contre son cœur, ne sait que dire et Lui demande : "Que dois-je, que dois-je faire pour te dire que je suis heureuse ?"

Et Jésus lui dit, en la caressant encore : "Être bonne, aime Dieu et ton prochain, et élever ton fils dans cet amour."

Mais la femme n'est pas encore contente. Elle voudrait... elle voudrait... et finit par demander : "Un baiser de Toi et de ta Mère à mon petit."

Jésus se penche et le baise, et Marie aussi. Et, pendant que la femme s'éloigne radieuse au milieu des acclamations d'un cortège d'amis enthousiastes, Jésus explique à la maîtresse : "Il ne fallait pas plus. Lui était dans les bras de ma Mère. Même sans qu'Elle parle, je l'aurais guéri. Elle est heureuse quand Elle peut consoler une affliction et Moi, je veux lui faire plaisir."

Et entre Jésus et Marie c'est un de ces regards que seul celui qui a vu peut comprendre, tant leur signification est profonde.


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jzosu112
Jésus guérit l' enfant paralysé


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 1 Oct - 7:34

"Jésus chez Doras. Mort de Jonas"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Je revois la plaine d'Esdrelon, pendant le jour, un jour demi couvert de fin d'automne. Il a dû pleuvoir pendant la nuit, un de ces premières pluies des tristes mois d'hiver, car la terre est humide, sans être boueuse, Et il y a aussi du vent, un vent humide qui arrache les feuilles jaunies et vous pénètre jusqu'aux os, de son souffle imprégné d'humidité.

Dans les champs quelques rares couples de bœufs au labour Ils retournent, péniblement, la terre grasse de cette plaine fertile pour la préparer aux semailles, Et, un spectacle qui me fait peine à voir, en certains endroits, ce sont les hommes eux-mêmes qui font le travail des bœufs, tirant la charrue de toute la force de leurs bras et même de leur poitrine, s'arc-boutant sur le sol déjà remué, s'épuisant comme des esclaves en ce travail pénible même pour de robustes bouvillons.

Jésus aussi regarde et arrête ses yeux sur ce spectacle. Son visage devient triste jusqu'aux larmes.

Les disciples : onze, car Judas est encore absent et les bergers ne sont plus là, parlent entre eux et Pierre dit : "Petite, pauvre, et fatigante la barque... Mais cent fois mieux que ce travail de bêtes de somme !" Puis il demande : "Maître, est-ce que ce sera déjà les serviteurs de Doras ?"

C'est Simon le Zélote qui répond : "Je ne pense pas. Ses champs sont au-delà de ce verger, me semble-t-il. Et nous ne les voyons pas encore."

Mais Pierre, toujours curieux, quitte la route et va le long d'un talus entre deux champs. Sur le bord sont assis pour un moment quatre laboureurs maigres et en sueur. La fatigue les fait haleter. Pierre les interroge : "Vous êtes à Doras ?"

"Non. Nous appartenons pourtant à un de ses parents. Nous sommes à Giocana. Et toi, qui es-tu ?"

"Je suis Simon de Jonas, pêcheur de Galilée jusqu'à la lune de Ziv . Maintenant, Pierre de Jésus de Nazareth, le Messie de la Bonne Nouvelle." Pierre le dit avec le respect et la fierté de quelqu'un qui dirait : "J'appartiens au haut et divin César de Rome" et plus encore. Son honnête visage s'illumine vraiment dans la joie de proclamer son appartenance à Jésus.

"Oh ! le Messie ! Où, où est-il ?" disent les quatre malheureux.

"C’est Celui-ci, ce grand blond, vêtu de rouge foncé. Celui qui regarde ici, maintenant, et sourit en m'attendant."

"Oh ! ...Si nous allions... Il nous chasserait ?"

"Vous chasser ? ... Pourquoi ! C'est l'ami des malheureux, des pauvres, de ceux qu'on opprime, et il me semble que vous... vous êtes vraiment de ceux-là..."

"Oh ! si nous le sommes ! Jamais comme ceux de Doras. Au moins, nous avons du pain à discrétion et on ne nous fouette que si nous laissons tomber le travail, mais..."

"De sorte que si maintenant le beau monsieur Giocana vous trouvait ici, à parler, vous... "

"Il nous fouetterait comme il ne fouette pas ses chiens..." Pierre sifflote d'une façon significative, Puis il dit : "alors, il vaut mieux faire ainsi..." Il met les mains en entonnoir à sa bouche et crie fort : "Maître, viens ici. Ce sont des cœurs qui souffrent et qui te désirent."

"Mais, que dis-tu ?! Lui ?! Vers nous ?! Mais nous sommes des ignobles serviteurs !" Les quatre sont effrayés d'une pareille hardiesse.

"Mais les coups de fouet ne sont pas agréables. Et si ce beau pharisien nous tombe dessus, je ne voudrais pas en avoir un part, moi aussi..." dit Pierre en riant et en secouant de sa grosse main le plus effrayé des quatre.

Jésus qui est en arrière arrive à longues enjambées. Les quatre ne savent que faire. Ils voudraient courir à sa rencontre, mais le respect les paralyse. Pauvres êtres que la méchanceté humaine rendus tout à fait craintifs. Ils tombent à plat ventre sur le sol adorant en cette position le Messie qui vient à eux.

"La paix à tous ceux qui me désirent. Qui me désire a le désir du bien et Moi, je J'aime comme un ami. Levez-vous. Qui êtes-vous ?"

Mais les quatre lèvent à peine le visage et ils restent à genoux et muets.

Pierre parle : "Ce sont quatre serviteurs du pharisien Giocana parent de Doras. Ils voudraient te parler, mais... si lui survient, ils seront frappés à coups de bâtons et alors, je t'ai dit : "Viens" Debout, garçons. Il ne va pas vous manger ! Ayez confiance ! Pensez que c'est pour vous un ami."

"Nous... nous avons entendu parler de Toi... Jonas nous disait..."

"Je viens pour lui. Je sais qu'il m'a annoncé. Que savez-vous de Moi ?"

"Que tu es le Messie, Qu'il t'a vu tout petit : que les Anges ont chanté la paix aux bons à ton arrivée, que tu as été persécuté... mais que tu t'es sauvé et que maintenant tu as cherché tes bergers et ...et que tu les aimes. C'est là, ces dernières choses qu'il disait maintenant. Et nous pensions : s'il est assez bon pour aimer et chercher des bergers, il voudrait sûrement nous faire à nous aussi un peu de bien... Nous avons tant besoin que quelqu'un nous aime..."

"Moi je vous aime. Vous souffrez beaucoup ?"

"Oh ! … Mais ceux de Doras plus encore. Si Giocana nous trouvait ici à parler !... Mais aujourd'hui, il est à Gerghesa. Il n'est pas encore revenu des Tabernacles.. Cependant, ce soir, son intendant nous donnera la nourriture après avoir mesuré le travail. Mais n'importe. Nous rattraperons le temps perdu, en nous passant de repos pour le repas de la sixième heure."

"Dis, garçon, ne serai-je pas capable de faire avancer ce boulot ? Est-ce un travail difficile ?" demande Pierre.

"Difficile, non. Mais fatigant. C'est un travail de force."

"Je l'ai. Montre-moi. Si j'y arrive, tu parles, et moi je fais le bœuf. Toi Jean et puis André et Jacques regardez la leçon. Nous passons des poissons de l'eau aux vers de la terre. Allons !"

Pierre prend en mains la traverse du timon. À chaque charrue, il y a deux hommes, un de chaque côté du timon. Il regarde et imite tous les mouvements du paysan. Fort comme il est, et reposé, il fait un bon travail et l'homme le félicite.

"Je suis un maître laboureur." s'exclame, content, le bon Pierre. "Allons, Jean ! Viens ici. Un bœuf et un bouvillon par charrue. À l'autre, Jacques et ce veau muet qu'est mon frère. Allons ! Ah !... hissez !" Et les deux charrues ainsi équipées s'en vont, retournant la terre et traçant les sillons le long du champ. À l'extrémité, ils retournent la charrue et commencent un nouveau sillon. Ils semblent avoir toujours fait ce travail de paysan.

"Comme ils sont bons, tes amis ! dit le plus hardi des serviteurs de Giocana. C'est Toi qui les as rendus tels ?"

"J'ai donné une direction à leur bonté, comme tu fais avec la serpe de l'émondeur. Mais la bonté était en eux. Maintenant elle s'épanouit, parce qu'il y a quelqu'un pour la soigner."

"Ils sont humbles, aussi, tes amis, de rendre ainsi service à de pauvres serviteurs !"

"Avec Moi, il ne peut y avoir que ceux qui aiment l'humilité, la douceur, la continence, l'honnêteté et l'amour, par-dessus tout l'amour, parce que celui qui aime Dieu et le prochain possède par suite toutes les vertus et gagne le Ciel."

"Nous aussi, nous pourrons l'avoir, nous qui n'avons le temps ni de prier, ni d'aller au Temple, pas même de lever la tête au-dessus du sillon ?"

"Répondez : y a-t-il en vous de la haine pour qui vous traite si durement ? Y a-t-il en vous de la révolte et des reproches à Dieu de vous avoir placés parmi les derniers de la terre ?"

"Oh ! non, Maître ! C'est notre sort. Mais, quand recrus de fatigue nous nous jetons sur le grabat, nous disons : "Eh bien, le Dieu d'Abraham sait que nous n'en pouvons plus et que nous ne pouvons que Lui dire : Sois béni, Seigneur !" et nous disons encore : "Aujourd'hui encore, nous avons vécu sans pécher"... Tu sais... Nous pourrions encore frauder un petit peu, et avec le pain manger un fruit, et verser de l'huile sur les légumes cuits à l'eau. Mais le maître a dit : "Les serviteurs ont assez avec le pain et les légumes cuits et, au temps de la moisson, un peu de vinaigre dans l'eau pour étancher la soif et donner des forces". Et nous obéissons. Enfin... ça pourrait être pire."

"Et Moi, je vous dis qu'en vérité le Dieu d'Abraham sourit à vos cœurs, alors qu'il tourne un visage sévère vers ceux qui l'insultent au Temple, avec des prières menteuses, alors qu'ils n'aiment pas leurs semblables."

"Oh ! mais entre eux ils s'aiment ! Au moins... il semble qu'il en soit ainsi, car ils se témoignent leur respect par des inclinations et des cadeaux. Ce n'est qu'avec nous qu'ils sont sans amour. Mais nous sommes différents d'eux. C'est juste."

"Non, dans le Royaume de mon Père ce n'est pas juste et la manière de juger sera différente. Ce ne sont pas les riches et les puissants, en tant que tels, qui auront des honneurs, mais seulement ceux qui auront toujours aimé Dieu en L'aimant plus qu'eux-mêmes et plus que toute autre chose comme l'argent, le pouvoir, la femme, la table; et en aimant leurs semblables que sont tous les hommes, riches comme pauvres, connus comme inconnus, savants ou sans culture, bons ou mauvais. Oui, même les mauvais il faut les aimer. Non pour leur méchanceté, mais par pitié pour leurs âmes qu'ils blessent à mort. Il faut les aimer d’un amour qui supplie le Père céleste de les guérir et de les racheter.

Dans le Royaume des Cieux seront bienheureux ceux qui auront honoré le Seigneur avec vérité et justice, et témoigné leur amour par le respect envers ceux qui les ont mis au monde et aussi leurs parents; ceux qui n'auront volé d'aucune façon et en rien, c'est à dire ceux qui auront donné et prétendu ce qui est juste, même pour le travail des serviteurs; ceux qui n'auront pas tué la réputation ou la personne et n'auront pas eu le désir de tuer, même si d'autres sont cruels au point de pousser le cœur au mépris et à la révolte; ceux qui n'auront pas fait de faux serments, faisant tort au prochain ou offensant la vérité; ceux qui n'auront pas commis d'adultères ni de péchés de la chair, quels qu'ils soient; ceux qui, doux et résignés, auront toujours accepté leur sort sans envier les autres, C'est à ceux-là qu’appartient le Royaume des Cieux, et le mendiant lui-même peut-être là-haut un roi bienheureux, pendant que le Tétrarque sera, en fait de pouvoir, réduit à moins que rien, à un sort pire que le néant : il sera une proie pour Mammon s’il a agi contre la loi éternelle du Décalogue."

Les hommes l'écoutent bouche bée. Près de Jésus se trouvent : Barthélemy, Matthieu, Simon, Philippe, Thomas, Jacques et Jude d'Alphée. Les quatre autres continuent leur travail, rouges, en sueur, mais joyeux. Pierre suffit pour maintenir la gaieté.

"Oh ! Comme il avait raison, Jonas, de te dire : ‘’Saint !’’ Tout en Toi est saint. Les paroles, le regard, le sourire. Nous n'avons jamais eu conscience de notre âme comme à présent !…"

"Il y a longtemps que vous n'avez vu Jonas ?"

"Depuis qu'il est malade."

"Malade ?"

"Oui, Maître. Il n'en peut plus. Il se traînait déjà : Mais depuis les travaux de l'été et la vendange, il ne tient plus debout. Et pourtant... il le fait travailler ce... Oh ! Tu dis qu'il faut aimer tout le monde. Mais il est bien difficile d'aimer une hyène ! Et Doras est pire qu'une hyène."

"Jonas l'aime..."

"Oui, Maître. Et je dis que c'est un saint, comme ceux qui, par fidélité au Seigneur notre Dieu, ont été tués martyrisés."

"Tu as bien parlé. Comment t'appelles-tu ?

"Michée, et celui-ci Saül et cet autre Joël, et ce dernier Isaïe."

"Je rappellerai vos noms au Père, Et vous dites que Jonas est très malade ?"

"Oui. Sitôt le travail fini, il se jette sur sa litière et nous ne le voyons pas. C’est ce que nous disent les autres serviteurs de Doras."

"Il est au travail à cette heure ?"

"S'il tient debout, oui. Il devrait se trouver au-delà de cette pommeraie."

"La récolte de Doras a été bonne ?"

"Oh ! célèbre dans tout le pays. On a dû étayer les arbres à cause des fruits d'une grosseur miraculeuse, et Doras a dû faire fabriquer de nouvelles cuves, car le raisin ne pouvait trouver place dans celles qu'il avait déjà, tellement il y en avait."

"Alors, Doras aura récompensé son serviteur !"

"Récompensé ! Oh ! Seigneur, comme tu le connais mal !"

"Mais Jonas m'a dit, qu'il y a quelques années, il fut frappé à mort pour la perte de quelques grappes et qu'il devint esclave pour dettes, le maître l'ayant accusé de la perte d'un peu de moisson. Cette année, qu'il a eu cette miraculeuse abondance . il aurait donc dû le récompenser."

"Non. Il l'a fouetté avec férocité, l'accusant de n'avoir pas, les années précédentes, obtenu la même abondance, parce qu'il n'avait pas soigné la terre comme il le fallait."

"Mais cet homme est une bête fauve !" s'exclame Matthieu.

"Non. Il n'a pas d'âme." dit Jésus. "Je vous laisse, fils, avec ma bénédiction. Avez-vous du pain et de la nourriture pour aujourd'hui ?"

"Nous avons ce pain." et il montre une miche de pain noir qu'il tire d'un sac jeté par terre.

"Prenez ma nourriture. Je n'ai que cela, mais je suis chez Doras, aujourd'hui et..."

"Toi, chez Doras ?"

"Oui, pour racheter Jonas. Vous ne le saviez pas ?"

"Personne ne sait rien, ici. Mais... méfie-toi, Maître. Tu es comme une brebis dans l'antre du loup."

"Il ne pourra me faire rien du tout. Prenez ma nourriture. Jacques, donne ce que nous avons, même votre vin. Réjouissez-vous un peu, vous aussi, pauvres amis. C'est pour l'âme et pour le corps. Pierre ! Allons."

"J'arrive, Maître. Il n'y a plus que ce sillon à finir." Et il court vers Jésus, congestionné par la fatigue. Il s'essuie avec son manteau qu'il avait quitté. Il le reprend et rit, heureux.

Les quatre n'en finissent plus de remercier. "Tu passeras par ici, Maître ?"

"Oui. Attendez-moi. Vous saluerez Jonas. Pouvez-vous le faire ?"

"Oh ! oui. Le champ devait être labouré pour ce soir. Il y a plus des deux tiers de faits. Si bien et si vite faits ! Ils sont forts, tes amis ! Dieu vous bénisse. Aujourd’hui, pour nous, c'est beaucoup plus que la fête des Azymes. Oh ! que Dieu vous bénisse tous ! Tous ! Tous !"

Jésus s'en va tout droit à la pommeraie. Ils la traversent, arrivent aux champs de Doras. D'autres paysans sont à la charrue ou courbés pour débarrasser les sillons des herbes arrachées. Mais Jonas n'y est pas. On reconnaît Jésus et, sans quitter le travail, les hommes le saluent.

"Où est Jonas ?"

"Après deux heures il est tombé sur le sillon et on l'a transporté à la maison. Pauvre Jonas. Il n'a plus que peu de temps à souffrir. Il est vraiment à bout. Jamais plus nous n'aurons un ami meilleur."

"Vous m'avez sur terre et lui dans le sein d'Abraham. Les morts aiment les vivants d'un double amour : le leur et celui qu'ils reçoivent se trouvant avec Dieu, amour parfait par conséquent."

"Oh ! va tout de suite vers lui. Qu'il te voie en sa souffrance !" Jésus bénit et s'en va.

"Et maintenant, que vas-tu faire ? Que diras-tu à Doras ?" demandent les disciples.

"J'irai comme si je ne savais rien. Si lui se voit surpris, il est capable de s'acharner sur Jonas et sur ses serviteurs."

"Ton ami a raison: c'est un chacal." dit Pierre à Simon.

"Lazare ne dit jamais que la vérité et ce n'est pas un médisant. Tu le connaîtras et l'aimeras." répond celui-ci.

On voit la maison du pharisien. Large, basse, mais bien bâtie, au milieu d'un verger actuellement dégarni. Maison de campagne, mais riche et pratique. Pierre et Simon vont en avant pour avertir.

Doras sort. C'est un vieux au profil dur de vieux rapace. Un regard ironique, une bouche de serpent qui esquisse un sourire faux dans sa barbe plutôt blanche que noire. "Salut, Jésus" dit-il en un salut familier et visiblement dédaigneux.

Jésus ne dit pas : "Paix" mais répond: "Que ton salut te revienne."

"Entre. La maison t'accueille. Tu es ponctuel comme un roi."

"Comme un homme honnête." réplique Jésus. Doras rit comme si c'était une plaisanterie.

Jésus se retourne et dit aux disciples qui ne sont pas invités : "Entrez: Ce sont mes amis."

"Qu'ils viennent... mais... celui-ci n'est-ce pas le gabelou fils d'Alphée ?"

"C'est Matthieu, disciple du Christ." dit Jésus sur un ton que... l'autre comprend et il se met à rire jaune, plus qu'auparavant.

Doras voudrait écraser le "pauvre" maître galiléen sous l'opulence de sa maison dont l'intérieur est vraiment fastueux. Fastueux et glacial. Les serviteurs semblent des esclaves. Ils vont penchés, s'éclipsant rapidement, redoutant toujours d'être punis. On sent que c'est une maison où règnent la froideur et la haine.

Mais Jésus ne se laisse pas impressionner par la vue des richesses ni par l'évocation de la fortune et de la parenté... et Doras qui se rend compte de l'indifférence du Maître, l'emmène avec lui au jardin fruitier. Il montre les arbres rares et en offre les fruits que des serviteurs apportent sur des plateaux et dans des coupes d'or. Jésus les goûte et loue leur goût exquis. Il y en a qui sont conservés dans un sirop et il y a des pêches magnifiques, au naturel et il y a des poires d'une grosseur inaccoutumée.

"Je suis seul à les avoir dans toute la Palestine et je crois qu'il n'y en a pas dans toute la péninsule. Je les ai fait venir de Perse et de plus loin encore. La caravane m'a bien coûté un talent. Les Tétrarques eux-mêmes n'ont pas ces fruits. Peut-être pas même César. J'en compte les fruits et j'exige tous les noyaux. Les poires ne sont consommées qu'à ma table, car je ne veux pas qu'on e prenne un pépin. À Anna je lui en envoie, mais cuites pour que les pépins soient stériles."

"Ce sont des arbres de Dieu, pourtant. Et tous les hommes sont égaux."

"Égaux ? Oh ! Moi égal à... à tes Galiléens ?"

"L'âme vient de Dieu, et Lui les crée égales."

"Mais moi, je suis Doras, le fidèle pharisien !..." On dirait un dindon qui fait la roue lorsqu'il le dit.

Jésus le transperce de ses yeux de saphir qui se font toujours plus étincelants. C'est un signe qui annonce en Lui un débordement de pitié ou de sévérité. Jésus est beaucoup plus grand que Doras et le domine, imposant dans son habit pourpre près du pharisien, petit, un peu voûté, parcheminé, dans son habit d'une ampleur et d'une abondance de franges impressionnante.

Doras, après quelques instants d'auto-admiration de sa personne, s'écrie : "Cependant, Jésus, pourquoi envoyer dans la maison de Doras, le pur pharisien, Lazare, le frère d'une prostituée ? Il est ton ami Lazare ? Mais tu ne dois pas ! Ne sais-tu pas qu'il est an thème parce que sa sœur Marie est prostituée ?"

"Je ne connais que Lazare, et sa conduite qui est honnête."

"Mais le monde se souvient du péché de cette maison, et considère que la tache en rejaillit sur les amis... N'y va pas. Pourquoi n'es-tu pas pharisien ? Si tu veux... je suis puissant... je te fais accueillir comme tel, bien que tu sois galiléen. J'ai tout pouvoir au Sanhédrin. Anna est en ma main comme ce morceau de mon manteau. On te craindrait davantage."

"Je veux seulement qu'on m'aime."

"Je t'aimerai. Tu vois que déjà je t'aime en accédant à ton désir et en te donnant Jonas."

"Je l'ai payé."

"C'est vrai et je me suis étonné que tu puisses verser une telle somme."

"Non pas Moi, mais un ami pour Moi."

"Bien, bien. Je ne fais pas d'enquête. Je dis : tu vois que je t'aime et que je veux te faire plaisir. Tu auras Jonas après le repas. Il faut que ce soit Toi, pour que je fasse ce sacrifice..." et il rit de son rire cruel.

Jésus, les bras croisés, le transperce de son regard de plus en plus sévère. Ils sont encore dans le jardin fruitier en attendant le repas.

"Cependant, tu dois me faire plaisir. Joie pour joie. Je te donne mon meilleur serviteur. Je me prive pour cela d'un revenu intéressant. Cette année, ta bénédiction, je sais que tu es venu au début des grandes chaleurs, m'a procuré des récoltes qui ont rendu célèbre mon domaine. Maintenant, bénis mes troupeaux et mes champs. L'année prochaine, je ne regretterai pas Jonas... et, en attendant, je lui trouverai un bon remplaçant. Viens, bénis. Donne-moi la joie d'être célèbre par toute la Palestine et d'avoir des bercails et des greniers qui regorgent de tout bien. Viens." et il le prend et cherche à l'entraîner, pris par la fièvre de l'or.

Mais Jésus résiste : "Où est Jonas ?" demande-t-il sévèrement. "Au labour. Il a encore voulu faire ce travail pour son bon maître. Mais il viendra avant la fin du repas. En attendant, viens bénir les troupeaux, les champs, les vergers, les vignes, les pressoirs. Tout, tout... Oh ! quelle fertilité l'année prochaine ! Viens donc."

"Où est Jonas ?" demande Jésus d'une voix de tonnerre.

"Mais, je te l'ai dit : il dirige le labour. C'est le premier serviteur et il ne travaille pas : il dirige."

"Menteur !"

"Menteur, moi ? Je le jure sur Jahvé !"

"Parjure !"

"Moi, moi parjure ? Moi qui suis le plus fidèle parmi les fidèles ? Attention à tes paroles !"

"Assassin !" Jésus a élevé toujours plus la voix et la dernière parole est un vrai tonnerre.

Les disciples se serrent autour de Jésus, les serviteurs se montrent craintifs sur les portes. Le visage de Jésus est insoutenable par sa sévérité. Des yeux semblent émaner des rayons phosphorescents.

Doras, un instant est pris de peur. Il se fait plus petit, paquet d'étoffes très fines, devant la personne altière de Jésus vêtu d'un lourd habit de laine rouge sombre. Mais ensuite, l'orgueil le ressaisit et il crie de sa voix glapissante de renard : "Chez moi, je suis seul à commander. Sors, vil galiléen."

"Je sortirai après t'avoir maudit avec tes champs, tes troupeaux, tes vignes pour cette année et celles qui viennent."

"Non, cela non ! Oui, c'est vrai. Jonas est malade, mais il est soigné, bien soigné. Retire ta malédiction !"

"Où est Jonas ? Qu'un serviteur me conduise à lui, tout de suite Je l'ai payé, et puisque pour toi, c'est une marchandise, une machine, je le regarde comme tel. Puisque je l'ai payé, je l'exige."

Doras tire un sifflet d'or de son sein et siffle par trois fois. Une nuée de serviteurs de la maison et des champs débouchent de tous côtés, accourent, tellement penchés qu'ils semblent ramper jusqu'à côté du terrible maître.

"Amenez Jonas à Celui-ci et le Lui remettez. Ou vas-tu ?"

Jésus ne répond même pas. Il suit les serviteurs qui se sont précipités au-delà du jardin vers les maisons des paysans, les lugubres tanières des pauvres paysans. Ils entrent dans le taudis de Jonas.

Celui-ci est devenu un squelette. Il halète, demi nu, harcelé par la fièvre sur un grabat de roseaux, sur lequel fait office de matelas un vêtement rapetassé avec, comme couverture, un manteau en lambeaux. La jeune femme de l'autre fois le soigne comme elle peut.

"Jonas ! Mon ami ! Je suis venu te chercher !"

"Toi ? Mon Seigneur ! Je me meurs... mais suis heureux de t'avoir ici !"

"Ami fidèle, tu es libre maintenant et tu ne mourras pas ici. Je te conduis à ma maison."

"Libre ? Pourquoi ? À ta maison ? Ah ! Oui ! Tu m'avais promis que je verrais ta Mère."

Jésus est tout amour, penché sur le misérable lit du malheureux et la joie paraît ranimer Jonas.

"Pierre : tu es fort. Soulève Jonas, et vous, donnez votre manteau. Ce lit est trop dur pour qui est dans son état."

Les disciples enlèvent promptement leurs manteaux. Ils les plient et les doublent, les étendent, et avec quelques uns font un oreiller. Pierre dépose sa charge décharnée et Jésus le couvre de son propre manteau.

"Pierre, as-tu de l'argent ?"

"Oui, Maître, j'ai quarante deniers "

"C'est bien, allons. Courage, Jonas. Encore un peu de fatigue, puis une grande paix, dans ma maison, près de Marie..."

"Marie... oui.., oh ! ta maison !" Dans son épuisement il pleure, le pauvre Jonas. Il ne sait que pleurer.

"Adieu, femme. Le Seigneur te bénira pour ta miséricorde."

"Adieu, Seigneur, adieu Jonas. Prie, priez pour moi." La jeune femme pleure...

Quand ils sont sur le seuil, voilà que Doras vient. Jonas a un mouvement de peur et se cache le visage. Mais Jésus lui met une main sur la tête et sort à son côté, plus sévère qu'un juge. Le cortège misérable sort dans la cour rustique, prend l'allée du potager.

"Ce lit est à moi ! Je t'ai vendu le serviteur, pas le lit." Sans dire un mot, Jésus jette la bourse à ses pieds. Doras la prend, la vide. "Quarante deniers et cinq didrachmes. C'est peu !"

Jésus dévisage l'avide et répugnant argousin. C'est une scène indescriptible. Il ne répond rien.

"Au moins dis-moi que tu retires l'anathème !" Jésus le foudroie d'un nouveau regard et d'une brève réplique : "Je te remets au Dieu du Sinaï." et très droit se retire à côté de la rustique litière, portée précautionneusement par Pierre et André.

Doras, voyant que tout est inutile, que la condamnation est certaine, crie : "Nous nous reverrons, Jésus ! Oh ! je t'aurai entre mes ongles ! Je te ferai une guerre à mort. Emporte donc cette ombre d'homme. Il ne m'est plus utile. Cela m'épargnera les frais de sépulture. Va, va, Satan maudit ! Mais je mettrai tout le Sanhédrin contre Toi. Satan ! Satan !"

Jésus fait semblant de ne pas entendre. Les disciples sont consternés. Jésus ne s'occupe que de Jonas. Il cherche les sentiers les moins raboteux, ceux qui sont en meilleur état, jusqu'à ce qu'ils arrivent à un carrefour près des champs de Giocana. Les quatre paysans accourent pour saluer l'ami qui s'en va et Jésus qui les bénit.

Mais le chemin est long d'Esdrelon à Nazareth, et ils ne peuvent aller bien vite avec leur charge pitoyable. Le long de la grande route, pas un char, pas un charreton. Rien. Ils avancent silencieux. Jonas semble dormir. Mais sa main ne quitte pas la main de Jésus.

Vers le soir, voilà un char militaire romain qui les rejoint. "Au nom de Dieu, arrêtez." dit Jésus en levant la main. Les deux soldats arrêtent. De sous la capote du char qui es tirée parce qu'il commence à pleuvoir, un gradé bien attifé sort la tête. "Que veux-tu ?" demande-t-il à Jésus.

"J'ai un ami qui se meurt. Je demande une place pour lui sur le char."

"On ne devrait pas... mais... monte. Nous ne sommes pas de chiens, non plus, nous autres."

On hisse le brancard. "Ton ami ? Qui es-tu ?"

"Le rabbin Jésus de Nazareth."

"Toi ? Oh !... Le gradé le regarde curieusement. Si c'est Toi alors... montez aussi nombreux que vous le pouvez. Suffit qu'on ne vous voie pas C'est la consigne... mais, au-dessus de la consigne, il y a l'humanité, pas vrai ? Et Toi, tu es bon. Je le sais Eh ! nous, soldats, nous savons tout... Comment je le sais ? Même les pierres parlent en bien ou en mal, et nous avons des oreilles pour les entendre pour servir César. Tu n'es pas un faux Christ comme les autres d'auparavant, séditieux et rebelles. Tu es bon. Rome le sait. Cet homme... est très malade."

"C'est pour cela que je le conduis chez ma Mère."

"Hum ! Elle n'aura pas longtemps à le soigner ! Donne-lui un peu de vin. Il y en a dans cette gourde. Toi, Aquila, fouette les chevaux, et toi, Quintus, donne-moi la ration de miel et de beurre Elle est à moi, mais elle lui fera du bien. Il tousse beaucoup, et le miel est bon pour la toux."

"Tu es bon. "

"Non. Je suis moins mauvais que beaucoup. Et je suis heureux de t'avoir avec moi. Souviens-toi de Publius Quintillianus de la légion Italique. Je suis à Césarée, mais maintenant, je vais à Tolemaïde. Inspection commandée."

"Tu ne m'es pas ennemi."

"Moi ? Ennemi des méchants, jamais des bons. Et je voudrai être bon, moi aussi. Dis-moi : pour nous, hommes d'armes, quelle doctrine prêches-tu ?"

"Il n'y a qu'une doctrine, pour tous. Justice, honnêteté, continence, pitié. Exercer son métier sans abuser. Même dans la dure nécessité du métier des armes, respecter l'humanité. Et cherche à connaître la Vérité, c'est à dire Dieu, Unique et Éternel, car sans cette connaissance, tout acte est privé de grâce et donc de récompense éternelle."

"Mais, à ma mort, qu'en est-il du bien que j'ai fait ?"

"Celui qui vient au Dieu Vrai retrouve ce bien dans l'autre vie."

"Je nais une seconde fois ? Je deviens tribun, ou même empereur ?"

"Non, tu deviens semblable à Dieu en t'unissant à son éternelle béatitude dans le Ciel."

"Comment ? Dans l'Olympe, moi, parmi les dieux ?"

"Il n'y a pas plusieurs dieux. Il n'y a que le Dieu vrai. Celui que je prêche. Celui-là qui t'entend et remarque ta bonté et ton désir de connaître le Bien."

"Cela me plaît ! Je ne savais pas que Dieu pouvait s'occuper d'un pauvre soldat païen."

"C'est Lui qui t'a créé, Publius. Il t'aime donc et te voudrait avec Lui."

"Eh... pourquoi pas ? Mais... personne ne nous parle de Dieu... jamais..."

"Je viendrai à Césarée et tu m'entendras."

"Oh ! oui, je viendrai t'écouter. Voilà Nazareth. Je voudrais te rendre encore service. Mais, si on me voit..."

"Je descends et te bénis pour ta bonté."

"Salut, Maître."

"Que le Seigneur se manifeste à vous, soldats. Adieu." Ils descendent. Ils reprennent leur marche.

"D'ici peu, tu reposeras, Jonas." dit Jésus pour le réconforter. Jonas sourit. Il est de plus en plus calme à mesure que la soirée avance et qu'il est sûr d'être loin de Doras.

Jean et son frère courent en avant prévenir Marie. Quand le petit cortège arrive à Nazareth, presque déserte à la nuit tombante, Marie est déjà sur le seuil, attendant le Fils.

"Mère, voici Jonas. Il va se réfugier en ta douceur pour commencer à goûter son Paradis. Heureux, Jonas ?"

"Heureux ! Heureux !" murmure comme en une extase l'homme épuisé.

On le porte dans la petite pièce où est mort Joseph.

"Tu es Sur le lit de mon père. Ici, c'est la Mère et ici, c'est Moi Tu vois ? Nazareth devient Bethléem. Toi, maintenant, tu es le petit Jésus entre deux qui t'aiment bien, et ceux-ci sont ceux qui vénèrent en toi le serviteur fidèle. Les anges, tu ne les vois pas, mais ils volent au-dessus de toi avec leurs ailes de lumière et chantent les paroles du psaume de la Naissance..."

Jésus coule sa douceur sur le pauvre Jonas qui s'affaiblit d'instant en instant. Il semble avoir résisté jusqu'à ce moment pour mourir ici... mais il est bienheureux. Il sourit, cherche à baiser la main de Jésus, celle de Marie, à parler à parler... mais l'épuisement brise sa parole. Marie le réconforte comme une mère. Et lui répète : "Oui... oui." avec son sourire bienheureux dans son visage décharné.

Les disciples, à la porte du jardin, observent en silence, profondément émus.

"Dieu a exaucé ton long désir. L'Étoile de ta longue nuit est devenue l'Étoile de ton Éternel Matin. Tu connais son Nom." dit Jésus.

"Jésus, le tien ! Oh ! Jésus ! Les anges... Qui est-ce qui me chante l'hymne angélique ? Mon âme l'entend... mais mon oreille aussi voudrait l'écouter... Oui, pour m'endormir heureux... J'ai tant sommeil ! J'ai tant supporté ! Tant de larmes... Tant d'insultes... Doras. je le pardonne... mais je ne veux pas entendre sa voix et je l'entends... C'est comme la voix de Satan, près de moi qui vais mourir. Qui me couvrira cette voix avec les paroles venues du Paradis ?"

Et Marie, sur le même air que sa berceuse, chante doucement "Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux et paix aux hommes ici-bas." Elle le répète deux ou trois fois parce qu'elle voit que Jonas se calme en l'entendant.

"Doras ne parle plus, dit-il après quelques temps. Seuls les anges... Il y avait un Bébé... dans une mangeoire... entre un bœuf et un âne... et c'était le Messie... Et je l'ai adoré... et avec Lui il y avait Joseph et Marie..." La voix s'éteint en un bref gargouillis et le silence lui succède.

"Paix au Ciel à l'homme de bonne volonté ! Il est mort. Nous le mettrons dans notre pauvre tombeau. Il mérite d'attendre la résurrection des morts près du juste ! mon père." dit Jésus.

Et toute la vision s'arrête, pendant que, prévenue par je ne sais qui, Marie d'Alphée arrive

***

Doras
le synhédriste avare et cruel

Présentation générale

Propriétaire dans le nord-ouest de la plaine d’Esdrelon, au pied de la colline de Seforis. Membre influent du Sanhédrin et en relation personnelle avec le Grand-Prêtre Anna son parent . C'est un maître dur qui épuise jusqu’à la mort Jonas, un des bergers de la Nativité.

"Il a les terres les plus riches d'Israël... mais, je te le jure : elles sont engraissées par le sang et les larmes de ses serviteurs" Jésus bénit cependant ses terres pour éviter de lourdes fatigues aux paysans . Les récoltes sont abondantes. Malgré cela, Doras trompe sciemment Jésus qui veut racheter le vieux Jonas. De ce fait ses terres sont maudites. Il part vers le Baptiste pour se faire enlever l’anathème. Il sera rejeté et renvoyé à Jésus, alors à la "Belle-Eau". "S'il me guérit et m'enlève l'anathème des terres, creusées comme par des machines de guerre par des armées de taupes, de vers et de courtilières qui vident les graines et rongent les racines des arbres à fruit et des vignes, car il n'y a pas moyen d'en venir à bout, je deviendrai pour Lui un ami. Mais autrement... malheur à Lui !". Doras mourra dans des circonstances dramatiques à la "Belle-Eau" "foudroyé comme Nadab et Abiu, par le feu de la colère divine".

Caractère et aspect

"chacal railleur, cruel et néfaste" dit de lui, Lazare contraint de négocier la liberté de Jonas "C'est un vieux au profil dur de vieux rapace. Un regard ironique, une bouche de serpent qui esquisse un sourire faux dans sa barbe plutôt blanche que noire. Petit, un peu voûté, parcheminé, dans son habit d'un ampleur et d'une abondance de franges impressionnantes"

Parcours apostolique

Jésus en fait le portrait spirituel lors de son prêche, le lendemain de sa mort violente sur "Ne tente pas le Seigneur Ton Dieu" Les circonstances dramatiques de sa mort exciteront la peur et le ressentiment

des "pharisiens" . Ce sera la cause de la première proscription de Jésus qui le chassera de la Belle-Eau au terme de la première année de vie publique - Son fils Doras reprendra à son compte la haine implacable que vouait Doras à Jésus

Son nom

Origine non connue

***

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Jonas


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par M8735 Mar 1 Oct - 10:40

@Maud : Le sort du juste Jonas m’a toujours fait frémir .....Crying or Very sad
Et surtout, combien de pauvres « Jonas « et de terribles « Doras « de nos jours??? 




« Il n'y a qu'une doctrine, pour tous. Justice, honnêteté, continence, pitié. (....)Et cherche à connaître la Vérité, c'est à dire Dieu, Unique et Éternel, car sans cette connaissance, tout acte est privé de grâce et donc de récompense éternelle.".....
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 2 Oct - 7:23

Bonjour et Merci @Marylin pour ce rappel à combien il est important de connaitre Dieu qui est " Vérité", qui Seul nous conduit à la Vie éternelle   sunny
« Il n'y a qu'une doctrine, pour tous. Justice, honnêteté, continence, pitié. (....)Et cherche à connaître la Vérité, c'est à dire Dieu, Unique et Éternel, car sans cette connaissance, tout acte est privé de grâce et donc de récompense éternelle.".....

Gloire à toi Seigneu


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 2 Oct - 7:30

"Jésus dans la maison de Jacob près du lac Méron"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Je dirais que, en plus du lac de Galilée et de la Mer Morte, la Palestine possède un autre petit lac ou un étang, un miroir d'eau en somme, dont j'ignore le nom. Je ne vaux rien en fait d'évaluations, mais au coup d’œil, je dirais que ce petit plan d'eau peut avoir trois kilomètres sur deux, environ. C'est peu, bien peu de chose, comme on voit. Mais il est gracieux, dans son cadre de verdure. C'est un miroir si azuré et si tranquille qu'on dirait une grande écaille d'émail céleste, avec au centre une coloration plus claire et légèrement mouvante, due sans doute au courant du fleuve qui s'y jette au nord pour en sortir au sud.

À cause de la faible profondeur du lac, le courant le traverse comme une veine vivante au milieu d'une eau stagnante, faisant remarquer sa présence par une couleur différente et une légère agitation de ses eaux. Pas de bateaux à voile sur ce petit lac. Mais seulement quelques petites barques d'où un pêcheur solitaire descend ou retire ses nasses, ou qu'emprunte un voyageur pour raccourcir sa route. Et des troupeaux, des troupeaux, des troupeaux qui descendent certainement des pâturages de montagne à cause de l'automne qui avance, et paissent sur les rives dans les prés où l'herbe est verte et grasse. À la pointe sud du lac dont la forme est ovale, passe une grande route qui s'allonge de l'est à l'ouest, ou plutôt du nord-est au sud-ouest. Elle est assez bien entretenue et fréquentée par des voyageurs qui se rendent dans les pays disséminés dans la région.

C'est sur cette route que Jésus s'avance avec les siens. La journée est plutôt sombre et Pierre fait une observation : "Il valait mieux ne pas aller chez cette femme. Les jours deviennent de plus en plus courts et sombres... et Jérusalem est encore loin."

"Nous arriverons à temps. Et crois-moi, Pierre, il vaut mieux obéir à Dieu en faisant le bien que d'assister à une cérémonie extérieure. Maintenant, cette femme bénit Dieu avec toutes ses créatures, autour du chef de famille qui est si bien guéri qu'il pourra se trouver à Jérusalem pour les Tabernacles, alors qu'il aurait dû à ce moment là, dormir dans un tombeau sous les bandelettes et au milieu des aromates. Ne confondez jamais la foi avec les actes extérieurs. Il ne faut jamais critiquer. Mais comment les pharisiens peuvent-ils t'étonner si toi aussi, tu t'illusionnes avec une piété mal comprise, et si tu fermes ton cœur au prochain en disant : "Je sers Dieu. Cela suffit" ?"

"Tu as raison, Maître. Je suis plus ignorant qu'un ânon."

"Et je te garde avec Moi, pour te rendre sage. N'aie pas peur. Chouza m'a offert un char presque jusqu'à Jaboc. De là au gué, il y a peu de chemin. Il a tant insisté, et avec des raisons si justes, que j'ai cédé, bien que je juge que le Roi des pauvres doit se servir des moyens des pauvres. Mais la mort de Jonas a imposé un retard et je dois adapter mes plans à l'imprévu."

Les disciples parlent de Jonas en plaignant sa misérable existence et en enviant son heureuse mort. Simon le Zélote murmure : "Je n'ai pas pu le rendre heureux et donner au Maître un vrai disciple mûri par un long martyre et une foi inébranlable... et j'en suis peiné. Le monde a tant besoin de créatures fidèles, pleines de foi en Jésus, pour compenser ceux, si nombreux, qui doutent et douteront !"

"N'importe, Simon" répond Jésus. "Lui est plus heureux maintenant, et plus actif. Et toi, tu as fait pour lui et pour Moi plus que nul n'aurait fait. Pour lui aussi, je te remercie. Maintenant, il sait qui a été son libérateur et il te bénit."

"Alors, il maudit Doras, aussi" s'exclame Pierre. Jésus le regarde et lui demande : "Tu le crois ? Tu es dans l'erreur. Jonas était un juste. Maintenant, c'est un saint. Il n'a haï et maudit personne de son vivant. Il ne hait et ne maudit pas maintenant. Il regarde vers le Paradis dans le lieu où il séjourne et il jubile, car il sait déjà que bientôt les Limbes laisseront sortir ceux qui s'y trouvent. Il ne fait rien, d'autre."

"Et à Doras ... ton anathème fonctionnera ?"

"En quel sens, Pierre ?"

"En l'amenant à réfléchir et à changer... ou bien... en le frappant d'un châtiment."

"Je l'ai livré à la justice de Dieu. Moi, l'Amour, je l'ai abandonné."

"Miséricorde ! Je ne voudrais pas être à sa place !"

"Moi, non plus !"

"Ni moi !"

"Personne ne le voudrait, car la justice du Parfait, que sera-t-elle donc ?" disent les disciples.

"Pour les bons, ce sera l'extase, pour les satans, ce sera la foudre, amis. En vérité je vous le dis : être toute la vie esclave, lépreux, mendiant, c'est une félicité royale en comparaison d'une heure, d'une seule heure de punition divine."

"Il pleut, Maître. Qu'allons-nous faire ? Où aller ?" En effet, sur le lac qui s'est assombri en reflétant le ciel, maintenant tout couvert de nuages couleur de plomb, tombent et rebondissent les premières gouttes d'une pluie qui menace de devenir plus violente.

"Dans quelque maison, nous demanderons abri au nom de Dieu."

"Espérons de trouver quelqu'un qui soit aussi bon que ce Romain. Je ne les croyais pas comme ça... Je les avais toujours évités comme impurs, et je vois que... oui, tout compte fait, ils valent mieux que beaucoup d'entre nous." dit Pierre.

"Les Romains te plaisent ?" demande Jésus.

"Eh !... je ne les trouve pas pires que nous. Ce sont des samaritains, voilà..."

Jésus sourit sans rien dire. Ils sont rejoints par une petite femme qui pousse devant elle huit brebis.

"Femme, sais-tu nous dire où nous pourrons trouver un toit ? ..." demande Pierre.

"Je suis la servante d'un homme pauvre et seul. Mais, si vous voulez venir ... je crois que le maître vous recevra avec bonté."

"Allons."

Ils s'en vont sous l'averse rapidement au milieu des brebis qui trottent avec leurs corps obèses pour fuir la pluie. Ils laissent la grande route pour prendre un chemin qui conduit à une maisonnette basse. Je reconnais la maison du paysan Jacob, ce Jacob de Mathias et Marie, les deux orphelins de la vision du mois d'août me semble-t-il. "Voilà : c'est ici ! Courez devant, pendant que je conduis les brebis au bercail. Au delà du muret il y a une cour et, par celle-là, on arrive à la maison. Il sera à la cuisine. Ne faites pas attention s'il dit peu de paroles... Il a beaucoup d'ennuis." La femme va vers un cagibi à droite. Jésus, avec les siens, tourne à gauche.

Voilà l'aire avec le puits et le four au fond et le pommier sur le côté, et voici la porte grande ouverte de la cuisine où brûle un feu de branches, et où un homme est en train de réparer un outil de culture endommagé.

"Paix à cette maison. Je te demande un abri pour la nuit pour Moi et mes compagnons" dit Jésus sur le seuil de la porte.

L'homme lève la tête. "Entre" dit-il, "et que Dieu te rende la paix que tu offres. Mais... la paix ici ! Elle est ennemie de Jacob depuis quelque temps. Entre, entre !... Entrez tous. Le feu est l'unique chose que je peux vous donner abondamment... parce que… Oh ! mais... Mais Toi, maintenant que tu as, enlevé le capuchon (Jésus s'était couvert la tête avec un pan de son manteau, en le tenant serré sous la gorge avec la main) et je te vois bien... Tu es, oui, tu es le Rabbi galiléen, celui qu'on nomme Messie et qui fait des miracles... Est-ce Toi ? Dis-le, au nom de Dieu."

"Je suis Jésus de Nazareth, le Messie. Tu me connais ?"

"Je t'ai entendu, à la dernière lune, tu parlais à la maison de Jude et Anne ... j'étais parmi les vendangeurs car... je suis pauvre. Une série de malheurs : la grêle, les chenilles, des arbres et des brebis malades... Pour moi, qui suis seul avec une servante, mon avoir me suffisait. Mais maintenant j'ai fait des dettes parce que le malheur s'acharne sur moi... Pour ne pas vendre toutes mes brebis, j'ai travaillé dans la maison des autres... Et puis, mes champs !... On aurait dit que la guerre y était passée tant ils étaient brûlés, et tant étaient stériles les vignes et les oliviers. Depuis la mort de ma femme, cela fait six ans, on dirait que Mammon s'amuse à mes dépens. Tu vois ? Je suis en train de travailler après cette charrue. Mais elle a le bois tout abîmé. Comment faire ? Je ne suis pas du métier, et je rattache, je rattache. Mais cela ne sert à rien. Je dois encore regarder aussi à ma bourse, maintenant... Je vais vendre une autre brebis pour réparer les outils. Le toit fait eau... mais les champs m'inquiètent plus que la maison. C'est dommage ! Les brebis sont toutes pleines... j'espérais reconstituer le troupeau... Mais !"

"Je vois que je viens apporter des ennuis, là où il y en a déjà tant."

"Des ennuis, Toi ? Non. Je t'ai entendu parler et... au fond du cœur m'est resté ce que tu disais. C'est vrai que j'ai travaillé honnêtement, et pourtant... Mais je pense que peut-être je n'étais pas assez bon. Je pense que peut-être celle qui était bonne, c'était ma femme qui avait pitié de tout le monde. Pauvre Lia, morte trop vite, trop vite pour son homme... Je pense que la prospérité de ces temps là venait du Ciel par elle. Et je veux devenir meilleur pour pratiquer ce que tu dis et imiter mon épouse.

Et je ne demande pas grand-chose... de rester seulement dans cette maison où elle est morte, où moi je suis né... et d'avoir du pain pour moi et la servante qui remplace ma femme, elle fait la bergère et m'aide comme elle peut. Je n'ai plus de serviteur. J'en avais deux et ils me suffisaient, en travaillant moi aussi aux champs et à l'oliveraie... Mais je n'ai plus de pain que pour moi et encore bien peu..."

"Ne te prive pas de pain pour nous..."

"Non, Maître, si je n'en avais qu'une bouchée, je te la donnerais. C'est un honneur pour moi de t'avoir... Je ne l'aurais jamais espéré. Mais je dis mes misères parce que tu es bon et que tu comprends."

"Oui, je comprends. Donne-moi ce marteau. Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Tu abîmes le bois. Donne-moi aussi ce poinçon, mais après l'avoir rougi au feu. Il percera mieux le bois et nous y passerons sans difficulté une cheville de fer. Laisse-moi faire. Je travaillais le bois..."

"Toi, travailler pour moi ? Non !"

"Laisse-moi faire. Tu m'abrites. Moi je t'aide. Il faut s'aimer entre hommes, en donnant chacun ce qu'il peut."

"Tu donnes la paix. Tu donnes la sagesse. Tu donnes le miracle. Tu donnes déjà beaucoup, beaucoup !"

"Je donne aussi le travail. Allons ! Obéis..." Et Jésus, qui n'a gardé que son habit, travaille rapidement et pratiquement au timon abîmé. Il perce, il attache, il cheville, l'essaie jusqu'à ce qu'il le voit solide. "Il pourra encore travailler longtemps, jusqu'à l'année prochaine. Et alors tu pourras le changer."

"Je le crois bien. Cette charrue est passée par tes mains et me bénira la terre."

"Ce n'est pas pour cela Jacob, qu'elle sera bénie."

"Pourquoi, alors, mon Seigneur ?"

"Parce que tu uses de miséricorde. Tu ne te renfermes pas dans la rancœur de l'égoïsme et de l'envie, mais tu reçois mon enseignement et le mets en pratique. Bienheureux les miséricordieux. Ils obtiendront miséricorde."

"En quoi j'en use pour Toi, mon Seigneur ? C'est à peine si j'ai une place et la nourriture dont tu as besoin. Je n'ai que la bonne volonté, et jamais je n'ai tant souffert d'être pauvre pour n'avoir pas de quoi faire honneur, à Toi et à tes amis."

"C'est assez de ton désir. En vérité, je te dis que même un seul verre d'eau donné en mon nom est une grande chose aux yeux de Dieu. J'étais un voyageur fatigué sous la bourrasque : tu m'as abrité. L'heure du repas arrive et tu me dis : "Je t'offre ce que j'ai". La nuit descend : et tu m'offres un toit ami. Que veux-tu faire de plus ? Fais confiance, Jacob. Le Fils de l'homme ne regarde pas au luxe de la réception et de la nourriture. Il regarde aux sentiments du cœur. Le Fils de Dieu dit au Père : "Père, bénis mes bienfaiteurs et tous ceux qui, en mon nom, sont miséricordieux pour leurs frères". Cela, je le dis pour toi."

Pendant que Jésus travaillait à la herse, la servante a parlé avec le maître, et elle revient avec du pain, du lait qu'elle vient de traire quelques pommes ratatinées et un plateau d'olives. "Je n'ai rien de plus" dit l'homme en s'excusant. "Oh ! Moi, je vois parmi ta nourriture une nourriture que tu ne vois pas ! Et je m'en nourris, car elle a une saveur céleste."

"Tu te nourris, peut-être, Toi, Fils de Dieu, d'une nourriture que t'apportent les anges ? Peut-être tu vis d'un pain spirituel."

"Oui, l'esprit vaut plus que le corps et pas seulement en Moi. Mais je ne me nourris pas de pain angélique. Bien plutôt de l'amour du Père et des hommes. Je le trouve aussi sur ta table, et j'en bénis le Père qui par amour m'a conduit à toi, et je te bénis de m'accueillir avec amour et de me donner l'amour. Voilà ma nourriture, avec l'exécution de la volonté de mon Père."

"Bénis, alors, et fais l'offrande de la nourriture à Dieu, à ma place. Aujourd'hui, tu es pour moi le Chef de famille et toujours tu seras mon Maître et mon Ami."

Jésus prend le pain et l'offre en le tenant haut levé entre ses mains. Il prie, avec un psaume, je crois.

Puis il s'assied, rompt le pain et le distribue...

***

Lac de Méron et ses environs
en Haute-Galilée

Habitants ou natifs

Jacob de Méron et sa servante

Descriptif

Au coup d’œil, je dirais que ce petit plan d'eau peut avoir trois kilomètres sur deux, environ. C'est peu, bien peu de chose, comme on voit. Mais il est gracieux, dans son cadre de verdure. C'est un miroir si azuré et si tranquille qu'on dirait une grande écaille d'émail céleste, avec au centre une coloration plus claire et légèrement mouvante, due sans doute au courant du fleuve qui s'y jette au nord pour en sortir au sud. A cause de la faible profondeur du lac, le courant le traverse comme une veine vivante au milieu d'une eau stagnante, faisant remarquer sa présence par une couleur différente et une légère agitation de ses eaux. Pas de bateaux à voile sur ce petit lac. Mais seulement quelques petites barques d'où un pêcheur solitaire descend ou retire ses nasses, ou qu'emprunte un voyageur pour raccourcir sa route.

Un petit lac tout gris et jaunâtre à cause de la boue des mille ruisseaux gonflés, et à cause du ciel nuageux de novembre. Un petit miroir d'eau alimenté par le Jourdain supérieur, qui en débouche ensuite pour alimenter l'autre lac plus grand de Génésareth.

Faits marquants

Jacob de Méron avait pourtant bénéficié d'un miracle de Jésus. Son coeur dur n'a pas pitié d'orphelins affamés. La bénédiction se change en malédiction.

Plus tard, c'est en allant vers ce lac que Pierre se fait rabrouer par Jésus : "passes derrière-moi, satan !" (vade retro satanas)

Son nom

Lac de Thoulé dans une région caractérisée par de nombreux petits étangs à l'époque.


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Galilz10



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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 3 Oct - 7:56

"Retour au gué du Jourdain près de Jéricho"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

"Je suis très étonné que le Baptiste ne soit pas ici " dit Jean au Maître. Ils sont tous sur la rive
orientale du Jourdain, près du fameux gué où, pendant un certain temps, le Baptiste baptisait.

"Et il n'est pas non plus sur l'autre rive." observe Jacques.

"Ils l'auront arrêté, espérant une nouvelle bourse, commente Pierre. Ce sont des pendards, ces gens d'Hérode !"

"Nous allons passer de l'autre côté et nous informer." dit Jésus.

En effet ils passent, et à un passeur de l'autre rive ils demandent : "Il ne baptise plus ici le Baptiste ?"

"Non. Il est sur les confins de la Samarie. On l'a réduit à cela ! Un saint doit s'établir près des Samaritains pour échapper aux citoyens d'Israël. Et vous vous étonnez si Dieu nous abandonne ! Une seule chose, m'étonne : qu'II ne traite pas toute la Palestine comme Sodome et Gomorrhe ! … "

"II ne le fait pas à cause des justes qui s'y trouvent, à cause de ceux qui, sans être tout à fait justes, ont soif de justice et s'attachent aux enseignements de ceux qui prêchent la sainteté." répond Jésus.

"Alors, ils sont deux : le Baptiste et le Messie. Le premier, je le connais car je l'ai servi aussi ici au Jourdain, en lui amenant avec ma barque des fidèles sans rien demander, car lui disait qu'il faut se contenter d'un juste salaire. Il me paraissait juste de me contenter du gain que je réalisais pour les autres services et injuste de réclamer un paiement pour amener une âme à la purification. Des amis m'ont traité de fou, Mais enfin... Je me contente du peu que j'ai. Qui peut y trouver à redire ? Du reste, je vois que je ne suis pas encore mort de faim, et j'espère qu'à ma mort Abraham me sourira."

"Tu as raison, homme. Qui es-tu ?" demande Jésus.

"Oh ! je porte un bien grand nom et j'en ris car je ne connais que les rames. Je m'appelle Salomon."

"Tu as la sagesse de juger que celui qui coopère à une purification ne doit pas la souiller en prenant de l'argent.. Je te le dis : ce n'est pas seulement Abraham, mais le Dieu d'Abraham qui sourira à ta mort comme à un fils fidèle."

"Oh ! mon Dieu ! Tu me le dis vraiment ? Qui es-tu ?"

"Je suis un juste."

"Écoutes : je t'ai dit qu'il y en a deux en Israël : l'un c'est le Baptiste et l'autre le Messie. Es-tu le Messie ?"

"Je le suis."

"Oh ! éternelle miséricorde ! Mais... j'ai entendu un jour des pharisiens qui disaient... Laissons tomber ... Je ne veux pas me salir la bouche. Tu n'es pas ce qu'ils disaient. Langues bifides, pires que celles des vipères !..."


"C'est Moi, et je te dis : tu n'es pas très loin de la Lumière. Adieu, Salomon. La paix soit avec toi."

"Où vas-tu, Seigneur ?"

L'homme est abasourdi par la révélation. Il a pris un ton tout différent. C'était d'abord un brave homme qui parlait. Maintenant, c'est un disciple qui adore.

"Je vais à Jérusalem par Jéricho, aux Tabernacles."

"À Jérusalem ? Mais... Toi aussi ?"

"Je suis fils de la Loi, Moi aussi. Je ne supprime pas la Loi Je vous donne lumière et force pour la suivre parfaitement."

"Mais Jérusalem a déjà de la haine pour Toi ! Je veux dire les grands, les pharisiens de Jérusalem. Je t'ai dit que j'ai entendu..."

"Laisse-les faire. Eux font leur devoir, ce qu'ils croient être leur devoir. Moi, je fais le mien. En vérité je te dis que tant que ce ne sera pas l'heure, ils ne pourront rien."

"Quelle heure, Seigneur ?" demandent les disciples et le passeur.

"Celle du triomphe des Ténèbres."

"Tu vivras jusqu'à la fin du monde ?"

"Non. Il y aura une ténèbre plus atroce que celle des astres éteints et de notre planète morte avec tous ses hommes. Ce sera quand les hommes étoufferont la Lumière que je suis. En beaucoup, le crime est déjà arrivé. Adieu, Salomon."

"Je te suis, Maître."

"Non. Viens dans trois jours au Bel Nidrash. Paix à toi." Jésus se met en route, au milieu des disciples pensifs.

"Que pensez-vous ? Ne craignez ni pour Moi ni pour vous. Nous sommes passés par la Décapole et la Pérée, et partout nous avons vu des agriculteurs au travail dans les champs. En certains endroits, la terre était encore occupée par le chaume et le chiendent aride, dure, encombrée de plantes nuisibles que les vents d'été avaient apportées et ensemencées en transportant les graines des déserts désolés. C'était les champs des paresseux et des jouisseurs Ailleurs, la terre était déjà ouverte par la charrue et débarrassée par le feu et la main, des pierres, des ronces, du chiendent. Et ce qui d'abord était nuisible, à savoir les plantes inutiles, voilà que par la purification du feu ou de la taille, elles s'étaient changées en choses utiles : fumier, sels utiles pour rendre la terre féconde.

La terre avait pleuré sous la douleur du soc qui l'ouvrait et la fouillait et sous la morsure du feu qui passait sur ses blessures. Mais elle sera plus riante au printemps et elle dira : "L'homme m'a torturée pour me donner cette opulente moisson qui est pour moi parure et beauté". Et ces champs appartenaient à ceux qui savent vouloir. Ailleurs encore la terre était déjà en parfait état, débarrassée même des cendres, un vrai lit nuptial pour les épousailles de la terre et de la semence et le mariage fécond qui donne une si glorieuse moisson d'épis. Et c'étaient les champs des généreux qui ne se satisfont que de la perfection du travail.

Et bien. Il en est de même des cœurs. Je suis le Soc et ma parole est le Feu. Pour préparer au triomphe éternel.

Il en est qui, paresseux ou jouisseurs, ne me cherchent pas encore, ne veulent pas de Moi, ne cherchent qu'à jouir de leurs vices et de leurs passions mauvaises. Tout ce qui leur semble parure de verdure et de fleurs, n'est que ronces et épines qui déchirent mortellement leur esprit, l'enchaînent et en font des fagots pour les feux de la Géhenne. Pour l'heure, la Décapole et la Pérée sont ainsi... et pas elles seulement.

On ne me demande pas de miracles parce qu'on ne veut pas de la taille de la parole ni de l'ardeur du feu, mais leur heure viendra. Ailleurs, il en est qui acceptent cette taille et cette ardeur, et ils pensent : "C'est pénible, mais cela me purifie et me rendra fertile en bonnes actions". Ce sont ceux qui n'ont pas l'héroïsme de faire, mais me permettent de faire. C'est le premier pas sur ma route. Il y en a enfin qui m'aident de leur travail actif inlassable. Ils font mon travail. Ils ne marchent pas, mais ils volent sur la route de Dieu. Ceux-là sont les disciples fidèles : vous et les autres disséminés en Israël."

"Mais, nous sommes peu nombreux... contre un si grand nombre. Nous sommes humbles... contre les puissants. Comment te défendre s'ils veulent te nuire ?"

"Amis, rappelez-vous le songe de Jacob. Il vit une multitude innombrable d'anges qui montaient et descendaient par l'échelle qui allait du Ciel au patriarche. Une multitude, et pourtant ce n'était qu'une partie des légions angéliques... Et bien, même si toutes les légions qui chantent l'alléluia à Dieu dans le Ciel descendaient autour de Moi pour me défendre, lorsque ce sera l'heure, elles ne pourront rien. La justice doit s'accomplir ..."

"L'injustice, voudrais-tu dire ! Car tu es saint, et s'ils te font du mal, s'ils te haïssent, ce sont des injustes."

"C'est pour cela que je dis que, pour certains, le crime est déjà accompli. Celui qui couve une pensée homicide est déjà homicide; si c'est le vol, c'est déjà un voleur; si c'est un adultère, il est déjà adultère; si c'est la trahison, c'est déjà un traître. Le Père sait et Moi je sais. Mais Lui me laisse aller, et je vais mon chemin, car c'est pour cela que je suis venu. Mais les moissons mûriront encore et on fera les semailles une première fois et une second avant que le Pain et le Vin ne soient donnés en nourriture aux hommes."

"On fera un banquet de joie et de paix, alors !"

"De paix ? Oui. De joie ? Aussi, mais... ô Pierre ! ô mes amis ! Que de larmes il y aura entre le premier et le second calice ! Et c'est seulement après qu'on aura bu la dernière goutte du troisième calice que la joie sera grande parmi les justes, et qu'il y aura un paix assurée pour les hommes dont la volonté est droite."

"Et tu y seras, n'est-ce pas ?"

"Moi ? ... Mais quand le chef de famille manque-t-il au rite ? E ne suis-je pas le Chef de la grande famille du Christ ?"

Simon le Zélote, qui n'a jamais parlé, dit comme en se parlant à lui-même : "Quel est Celui-là qui vient avec les vêtements teint de rouge ? Il est beau, en son vêtement, et il marche dans la grandeur de sa force ". "Je suis Celui qui parle avec justice et je protège de manière à sauver". "Pourquoi donc tes vêtements sont-ils teints de rouge et tes habits comme ceux des pileurs du pressoir ? " "J'ai été seul à fouler dans le pressoir L'année de ma rédemption est venue"

"Tu as compris, Simon." observe Jésus.

"J'ai compris, mon Seigneur."

Les deux se regardent. Les autres les regardent étonnés et se demandent entre eux : "Mais parle-t-il des vêtements rouges que porte maintenant Jésus, ou de la pourpre royale dont il sera revêtu quand ce sera l'heure ?"

Jésus s'absorbe en Lui-même et paraît ne plus rien entendre Pierre prend Simon à part et lui demande : "Toi qui es sage et humble, explique tes paroles à mon ignorance."

"Oui, frère ! Son nom est Rédempteur. Les calices de paix et de joie entre l'homme et Dieu, la terre et le Ciel, c'est Lui qui les remplira de son Vin, en se foulant Lui-Même dans la souffrance par amour pour nous tous. Il sera donc présent, bien qu'en apparence la puissance des Ténèbres aura étouffé la Lumière qui est Lui-Même. Oh ! il faut beaucoup l'aimer, ce Christ, notre Christ car beaucoup Lui refuseront leur amour. Faisons en sorte qu'à l'heure de sa déréliction on ne puisse nous adresser et nous reprocher la plainte de David : "Une meute de chiens (et nous aussi parmi eux) m'a entouré .’’

"Tu dis ? ...Mais nous, nous le défendrons, même s'il faut mourir avec Lui."

"Nous le défendrons... Mais nous sommes des hommes, Pierre. Et notre courage fondra avant qu'on ne Lui broie les os... Oui. Nous ferons comme l'eau prise en glace dans le ciel et que la foudre fait fondre en pluie et que le vent regèle sur le sol. C'est ça, nous ! C'est ça, nous ! Notre courage actuel qui nous fait pour Lui des disciples, du fait de son amour et de son voisinage qui le condensent en une hardiesse virile, fondra sous le coup de foudre de Satan et des satans... Et de nous, que restera-t-il ? Puis, après l'avilissante et nécessaire épreuve, voilà que la foi et l'amour nous solidifiera de nouveau et nous serons comme un cristal qui ne craint plus qu'on le rompe. Mais cela, nous le saurons et en serons capables, si nous l'aimons beaucoup tant que nous le possédons. Alors... oui, je pense qu'alors, par l'effet de sa parole, nous ne serons pas des ennemis et des traîtres."

"Tu es sage, Simon. Moi... je n'ai pas de lettres. Et Lui demander tant de choses me fait honte aussi... Et cela me fait mal quand je sens que ce sont des motifs de larmes.... Regarde son visage : il paraît inondé de larmes secrètes. Vois ses yeux. Ils ne regardent ni le ciel, ni le sol. Ils sont ouverts sur un monde qui nous est inconnu. Comme il paraît épuisé et courbé dans sa démarche ! Il semble vieilli par sa pensée. Oh ! je ne peux le voir ainsi ! Maître ! Maître ! Souris.

Je ne puis te voir si affligé. Tu m'es cher comme un fils et je te donnerais ma poitrine comme oreiller pour t'endormir et te faire rêver à d'autres mondes... Oh ! pardonne-moi si je t'ai dit "fils" ! C'est que je t'aime, Jésus."

"Je suis le Fils... Ce nom est mon Nom. Mais je ne suis plus triste. Tu le vois ? Je souris car vous êtes pour Moi des amis. Voici, là au fond, Jéricho toute rouge au crépuscule. Que deux de vous aillent pour chercher un logement. Moi et les autres, nous irons les attendre à côté de la synagogue. Allez."

Et tout termine pendant que Jean et Jude Thaddée partent à la recherche d'une maison hospitalière.

***

Le Jourdain

(en hébreu נהר הירדן, Nehar haYarden qui veut dire la Rivière de la Peine, du Jugement, mais aussi descendre : en arabe نهر الأردن‎ Nahr al-Urdun et en hébreu ירד Yarad)

est un fleuve du Moyen-Orient, qui a donné son nom à la Jordanie, à la Cisjordanie et à la ville de L'Isle-Jourdain (Gers) en France. Du mont Hermon à la mer Morte, le Jourdain s'écoule sur 360 km et sa vallée est la plus basse du monde puisqu'il rejoint la mer Morte à l'altitude de 392 m sous le niveau des océans

Géographie

Né dans les montagnes libanaises, sur le flanc occidental de l'Hermon (ses deux sources principales sont le Dan et le Baniyas), il traverse les lacs Houlé et de Tibériade puis se jette dans la mer Morte. Son cours, que l'on mesure depuis sa source la plus lointaine, celle d'Hâsbeiyâ au Liban1, suit une direction nord-sud presque rectiligne, correspondant à la dépression de Ghor. Peu avant son embouchure, il arrose la ville de Jéricho. C'est le seul cours d'eau notable de cette région. Depuis 1948, il sert en partie de frontière entre Israël et la Jordanie. Le Jourdain mesure 360 km de long.
Son principal affluent, le Yarmouk, sépare la Syrie de la Jordanie

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Le gué du Jourdain


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Localisation du Jourdain


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 4 Oct - 7:37

"Jésus dans la maison de Lazare.  Marthe parle de la Madeleine"

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La place du marché de Jéricho, avec ses arbres et les cris des vendeurs. Dans un coin le gabeleur Zachée occupé à ses... extorsions légales et illégales. Il doit faire un peu l'achat et la vente d'objets précieux. En effet je le vois qui pèse et expertise des colliers et des objets de métal précieux. Je ne sais si on les lui a remis dans l'impossibilité de payer avec la monnaie les taxes ou si on les a vendus pour d'autres besoins.

C'est maintenant le tour d'une femme, élancée, toute revêtue d'un manteau de couleur entre rouille et gris-brun. Son visage aussi est couvert d'un voile très fin de soie jaunâtre qui ne permet pas de la dévisager. On ne se rend compte que de la sveltesse du corps, qu'on devine malgré cet accoutrement de toile bise qui l'enveloppe. Elle doit être jeune, du moins à en juger par le peu qu'on en voit : une main qui sort un moment du manteau et présente un bracelet d'or, et des pieds chaussés de sandales pas tellement simples, mais déjà pourvues d'une empeigne et d'un entrelacement de courroies qui laissent voir les doigts lisses et jeunes, et une partie de la cheville fine et très blanche.

Elle tend son bracelet sans dire un mot, reçoit l'argent sans discuter et se retourne pour s'en aller. Je m'aperçois maintenant qu'elle a derrière elle l'Iscariote qui l'observe attentivement et lorsqu'elle est en train de s'en aller, il lui dit une parole que je ne comprends pas bien. Mais elle, comme si elle était muette, ne répond pas et s'éloigne vivement ainsi fagotée.

Judas interroge Zachée : "Qui est-elle ?"

"Je ne demande pas leur nom à mes clients, surtout quand ils sont aimables comme celle-là."

"Jeune, n'est-ce pas ?"

"On le dirait."

"Mais, est-elle juive ?"

"Et qui peut le savoir ? L'or est jaune dans tous les pays."

"Fais-moi voir ce bracelet."

"Tu veux l'acheter ?"

"Non."

"Alors, rien à faire. Qu'est-ce que tu crois ? Qu'il se mette à parler à sa place ?"

"Je voulais voir si je comprenais qui elle était ..."

"Ça te tient tellement à cœur ? Es-tu nécromancien pour le deviner ou chien policier que conduit son flair ? Va, sois tranquille. Ainsi attifée, ou elle est honnête et malheureuse, ou bien elle est lépreuse. Donc... rien à faire."

"Je n'ai pas envie de femme." répond Judas d'un air méprisant.

"Possible... mais avec ce visage, j'y crois peu. C'est bien. Si tu ne veux rien d'autre, cède la place. J'ai d'autres clients à servir."

Judas s'en va fâché et demande à un marchand de pain et à un marchand de fruits s'ils connaissent la femme qui auparavant leur avait acheté du pain et des pommes, et s'ils savent où elle habite. Ils ne le savent pas. Ils répondent : "Elle vient depuis quelque temps, tous les deux ou trois jours. Mais d'où elle est, nous ne le savons pas."

"Mais comment parle-t-elle ?" insiste Judas.

Les deux rient et l'un répond : "Avec la langue."

Judas les injurie et s'en va... tomber précisément au milieu du groupe de Jésus et des siens qui viennent acheter du pain et de quoi le garnir pour leur repas du jour. La surprise est réciproque... et pas très enthousiaste. Jésus lui dit seulement : "Tu es ici ?", et pendant que Judas bredouille quelque chose, Pierre éclate de rire bruyamment et dit : "Voilà, je suis aveugle et incrédule. Je ne vois pas les vignes et je ne crois pas au miracle."

"Mais, que dis-tu ?" demandent deux ou trois disciples.

"Je dis la vérité. Ici, il n'y a pas de vignes. Et je ne puis croire que Judas ici, dans cette poussière, fasse la vendange par le seul fait qu'il est disciple du Rabbi."

"La vendange est finie depuis quelque temps." répond sèchement Judas.

"Et, il y a plusieurs milles d’ici à Kériot." achève Pierre.

"Tu m'attaques tout d'un coup. Tu m'es hostile."

"Non. Je suis moins niais que tu ne le voudrais."

"Assez." interrompt Jésus. Mais il est sévère. Il se tourne vers Judas : "Je ne pensais pas te voir ici. Je te croyais au moins à Jérusalem pour les Tabernacles."

"J'y vais demain. J'étais ici, attendant un ami de la famille qui..."

"Je t'en prie : suffit."

"Tu ne me croies pas, Maître ? Je te jure que moi..."

"Je ne t'ai rien demandé et je te prie de ne me rien dire. Tu es ici. Ça suffit. Comptes-tu venir avec nous ou as-tu encore des affaires à régler ? Réponds simplement."

"Non... j'ai fini, d'autant plus que mon homme n'arrive pas et je vais pour la fête à Jérusalem. Et Toi, où vas-tu ?"

"À Jérusalem."

"Aujourd'hui même?"

"Ce soir je suis à Béthanie."

"Chez Lazare ?"

"Chez Lazare."

"Alors j'y vais moi aussi."

"Oui, tu viens jusqu'à Béthanie. Ensuite André, avec Jacques de Zébédée et Thomas iront à Get Semni faire les préparatifs et nous attendre tous, et toi, tu iras avec eux." Jésus articule tellement les paroles que celui-ci ne réagit pas.

"Et nous ?" demande Pierre.

"Toi, avec mes cousins et Matthieu, vous irez où je vous enverrai pour revenir le soir. Jean, Barthélemy, Simon et Philippe resteront avec Moi, c'est à dire qu'ils iront à Béthanie annoncer que le Rabbi est venu et leur parlera à la neuvième heure."

Ils vont avec empressement par les campagnes dépouillées. Il y a de l'orage, pas dans le ciel qui est serein, mais dans les cœurs. Tous s'en rendent compte et avancent silencieux.

En allant de Jéricho à Béthanie par cette route, la maison de Lazare, où ils arrivent, est dans les premières du pays. Jésus congédie le groupe qui doit aller à Jérusalem, puis l'autre qu'il envoie vers Bethléem en disant : "Allez-y sans inquiétude. Vous trouverez à mi-chemin Isaac, Élie et les autres. Dites-leur que je serai Jérusalem pour plusieurs jours et que je les attends pour les bénir."

En attendant, Simon a sonné à la grille et s'est fait ouvrir. Les serviteurs préviennent et Lazare accourt. Judas Iscariote, qui s'était déjà éloigné de quelques mètres, revient en arrière sous le prétexte de dire à Jésus : "Je t'ai déplu, Maître. Je l'ai compris Pardonne-moi" et en disant cela, il jette un coup d’œil furtif par la porte ouverte, du côté du jardin et de la maison.

"Oui. Ça va bien. Va. Va. Ne fais pas attendre tes compagnons." Judas n'a plus qu'à s'en aller.

Pierre murmure : "Il espérait qu'il y aurait un changement d'ordre."

"Cela, jamais, Pierre. Je sais ce que je fais. Mais toi, sois gentil pour cet homme-là..."

"J'essaierai. Mais je ne promets pas... Adieu, Maître. Viens, Matthieu, et vous deux. Allons vite."

"Ma paix avec vous, toujours."

Jésus, rentre avec les quatre qui sont restés et, après le baiser à Lazare, il lui présente Jean, Philippe et Barthélemy, et puis il les congédie, restant seul avec Lazare.

Ils vont vers la maison. Cette fois, sous le beau portique, il y a une femme. C'est Marthe. Elle n'est pas grande comme sa sœur, mais grande pourtant. Elle est brune alors que l'autre est blonde et rose; c'est pourtant une belle jeune fille, aux formes harmonieuses. Une chevelure, couleur de jais et dessous un front légèrement brun et uni. Les yeux, qui respirent la douceur, sont noirs, grands, veloutés, encadrés par des cils foncés. Son nez est légèrement aquilin et la bouche vermeille tranche sur la couleur brune des joues. Elle sourit en montrant de belles dents très blanches.

Son habit de laine est bleu foncé avec des galons rouges et vert foncé au cou et au bout des manches larges qui s'arrêtent au coude et d'où sortent d'autres manches d'un lin très fin et blanc, serrées au poignet par un petit cordon qui les plisse. En haut de la poitrine aussi, à la base du cou, ressort cette chemisette très fine et blanche que serre un cordon. Sa ceinture est une écharpe azur, rouge et vert, d'étoffe très fine qui serre le haut des hanches et retombe, avec un nœud de franges, du côté gauche. C'est un vêtement riche et chaste.

"J'ai une sœur, Maître. La voilà. C'est Marthe. Elle est bonne et pieuse. C'est le réconfort et l'honneur de la famille et la joie du pauvre Lazare. Auparavant, elle était ma première et unique joie. Maintenant, elle est la seconde, car la première c'est Toi."

Marthe se prosterne jusqu'à terre et baise le bord du vêtement de Jésus.

"Paix à l'excellente sœur et à la femme chaste. Lève-toi." Marthe se lève et entre dans la maison avec Jésus et Lazare. Puis elle s'excuse de s'absenter pour les besoins de la maison.

"C'est ma paix." murmure Lazare et il regarde Jésus. Un regard scrutateur. Mais Jésus ne montre pas de s'en apercevoir.

Lazare demande : "Et Jonas ?"

"Il est mort."

"Mort ? Alors..."

"Je l'ai eu à la fin de sa vie. Mais il est mort libre et heureux, dans ma maison de Nazareth, entre Moi et ma Mère."

"Doras l'a démoli, avant de te le donner !"

"Il est mort de fatigue, oui, et aussi des coups qu'il a reçus..."

"C'est un démon, et il te hait. Elle hait le monde entier cette hyène... À Toi, il ne t'a pas dit qu'il te hait ? ..."

"Il me l'a dit."

"Méfie-toi de lui, Jésus. Il est capable de tout. Seigneur ... que t'a dit Doras ? Ne t'a-t-il pas dit de me fuir ? Ne t'a-t-il pas fait voir le pauvre Lazare sous un jour ignominieux ?"

"Je crois que tu me connais suffisamment pour comprendre que c'est de Moi-même que je juge, et avec justice. Quand j'aime, j'aime sans me demander si cet amour peut me servir ou me desservir aux yeux du monde."

"Mais cet homme est féroce et atroce quand il blesse et tâche de nuire... Il m'a tourmenté encore ces jours passés. Il est venu ici et m'a dit... Oh! alors que j'ai déjà tant de tourment ! Pourquoi vouloir t'enlever à moi Toi aussi ?"

"Je suis le réconfort des tourmentés et le compagnon des abandonnés. C'est pour cela aussi que je suis venu vers toi."

"Oh ! alors tu sais ? ...Oh ! ma honte !"

"Non. Pourquoi la tienne ? Je sais. Et quoi ? Aurai-je un anathème pour toi qui souffres ? Je suis Miséricorde, Paix, Pardon, Amour pour tous, et que sera-ce pour les innocents ? Tu n'es pas responsable du péché qui te fait souffrir. Devrais-je m'acharner sur toi, alors que j'ai pitié d'elle aussi ?..."

"Tu l'as vue ?"

"Je l'ai vue. Ne pleure pas."

Mais Lazare a laissé retomber sa tête sur ses bras croisés sur la table. Il pleure et sanglote douloureusement. Marthe s'avance et regarde. Jésus lui fait signe de ne rien dire. Et Marthe s'en va avec des larmes qui coulent silencieusement. Lazare se calme peu à peu et s'humilie de sa faiblesse. Jésus le réconforte, et comme son ami désire rester seul un moment, il sort dans le jardin passe à travers les parterres où résistent encore quelques roses pourpres.

Marthe le rejoint peu après. "Maître... Lazare t'a parlé ?"

"Oui, Marthe."

"Lazare n'a plus de paix depuis qu'il sait que tu sais et que tu l'as vue..."

"Comment le soit-il ?"

"D'abord cet homme qui était avec Toi et qui se dit ton disciple : cet homme jeune, grand, brun et sans barbe... puis Doras. Celui-ci nous a fouettés de son mépris, et l'autre a seulement dit que vous l'aviez vue sur le lac... avec ses amants..."

"Mais, ne pleurez pas pour cela ! Croyez-vous que j'ignorais votre blessure ? Je le savais déjà quand j'étais près du Père... Ne te laisse pas abattre, Marthe. Relève ton cœur et ton front."

"Prie pour elle, Maître. Moi je prie... mais je ne sais pas pardonner tout à fait, et peut-être l'Éternel repousse ma prière."

"Tu as bien dit. Il faut pardonner pour être pardonné et écouté. Je prie déjà pour elle. Mais donne-moi ton pardon et celui de Lazare. Toi, avec ta fraternelle bonté, tu peux parler et obtenir encore plus que Moi. Sa blessure est trop ouverte et enflammée pour que même ma main l'effleure. Toi, tu peux le faire. Donnez-moi votre pardon plénier, saint, et Moi j'agirai..."

"Pardonner... Nous ne le pourrons pas. Notre mère est morte de douleur à cause de sa mauvaise conduite... et ce n'était encore que peu de chose au regard de sa conduite actuelle. Je vois les tortures de notre mère... elles sont toujours présentes à mon esprit. Et je vois ce que souffre Lazare."

"C'est une malade, Marthe, une folle. Pardonnez."

"Elle est possédée du démon, Maître."

"Et, qu'est-ce que la possession diabolique, sinon une maladie de l'esprit contaminé par Satan, dénaturé au point d'en faire un être spirituel diabolique ? Comment expliquer autrement certaines perversions chez les humains ? Perversions qui rendent l'homme pire que les fauves pour la férocité, plus libidineux que les singes pour la luxure, et ainsi de suite, pour en faire un être hybride où sont fondus ensemble l'homme, l'animal et le démon ? Voilà qui explique ce qui étonne comme une monstruosité qui passe pour inexplicable en tant de créatures. Ne pleure pas. Pardonne. Moi, je vois. C'est que j'ai une vue qui dépasse celle de l’œil et du Cœur. J'ai la vue de Dieu. Je vois. Je te dis : pardonne parce qu'elle est malade."

"Et guéris-la, alors !"

"Je la guérirai. Aie foi. Je te donnerai cette joie. Mais toi pardonne et dis à Lazare qu'il pardonne aussi. Pardonne. Aime-la encore. Tiens-lui compagnie. Parle-lui comme si elle était comme toi. Parle-lui de Moi..."

"Comment veux-tu qu'elle te comprenne, Toi qui est Saint ?"

"Elle semblera ne pas comprendre, mais déjà mon seul Nom est salut. Fais qu'elle pense à Moi et dise mon Nom. Oh ! Satan s'enfuit quand la pensée de mon Nom arrive dans un cœur. Souris, Marthe, à cette espérance. Regarde cette rose. La pluie de jours derniers l'avait abîmée, mais le soleil d'aujourd’hui, regarde : il l'a épanouie et elle est encore plus belle car les gouttes de pluie qui restent entre les pétales lui donnent une parure de diamants. Il en sera ainsi de votre maison... Larmes et douleur maintenant et puis... joie et gloire. Va. Parles-en à Lazare pendant que Moi, dans la paix de ton jardin, je prie le Père pour Marie et pour vous..."

Tout se termine ainsi.


****

Marthe de Béthanie, la disciple

Présentation générale

Judéo-syrienne de Béthanie, de la race de David par sa mère. Sœur de Lazare et de Marie (de Magdala). Deuxième enfant de Théophile, un prosélyte syrien, gouverneur d’Antioche, et d’Euchérie.

Elle subit les contrecoups de la vie dissolue de sa sœur : "Marthe sacrifiée à cause de toi. On n'épouse pas la sœur d'une courtisane". Elle espère la conversion de Marie de Magdala et sera la première à recevoir cette bonne nouvelle.

C'est une excellente maîtresse de maison. "Elle possède le génie pratique et intelligent de l'organisation. Elle est faite pour la maison, et pour être le réconfort physique et spirituel de ceux qui l'habitent." . Fait particulièrement important quand on songe que Béthanie est une base importante de l'évangélisation tant par la proximité de Jérusalem que par la protection qu'offre les romains à la famille de Béthanie.

Caractère et aspect

"Elle n'est pas grande comme sa sœur, mais grande pourtant. Elle est brune alors que l'autre est blonde et rose. C'est pourtant une belle jeune fille, aux formes harmonieuses. Une chevelure, couleur de jais et dessous un front légèrement brun et uni. Les yeux, qui respirent la douceur, sont noirs, grands, veloutés, encadrés par des cils foncés. Son nez est légèrement aquilin et la bouche vermeille tranche sur la couleur brune des joues. Elle sourit en montrant de belles dents très blanches. Son habit de laine est bleu foncé avec des galons rouges et vert foncé au cou et au bout des manches larges qui s'arrêtent au coude et d'où sortent d'autres manches d'un lin très fin et blanc, serrées au poignet par un petit cordon qui les plisse. En haut de la poitrine aussi, à la base du cou, ressort cette chemisette très fine et blanche que serre un cordon. Sa ceinture est une écharpe azur, rouge et vert, d'étoffe très fine qui serre le haut des hanches et retombe, avec un nœud de franges, du côté gauche. C'est un vêtement riche et chaste."

Ses dispositions à être une excellente maîtresse de maison donnent lieu à la fameuse interpellation de Jésus en : "Marthe, Marthe ! Tu te soucies pour beaucoup de choses. Marie (de Magdala) a choisi la meilleure part. Celle qui ne lui sera jamais ôtée". (Luc 10,38-42) - "Pourquoi agis-tu au lieu de contempler ?" commente Jésus lors de la résurrection de son frère
"Donne-moi cette main qui n'a jamais péché, qui a su être douce, miséricordieuse, active, pieuse. Elle a toujours fait des gestes d'amour et de prière. Elle n'est jamais devenue paresseuse. Elle ne s'est jamais corrompue" Ce dévouement prend toute sa valeur lors de la maladie de son frère Lazare dont elle ne cesse d'espérer la guérison par Jésus

Parcours apostolique

Témoin de la Résurrection de son frère Lazare puis de celle du Christ et de l'Ascension.

Disciple en même temps que son frère Lazare, elle rejoint le groupe des femmes qui suivent Jésus dans un apostolat spécifique, les femmes disciples . Elle a, comme son frère, une grande espérance dans la conversion de sa sœur, Marie de Magdala. Active dans cet appel à la conversion, elle a la joie de recevoir les premiers signes de cette conversion.

Marthe se révèle lors de la mort de son frère Lazare. Son esprit pratique, son sens du réconfort, mais aussi sa foi, y donnent toute leur plénitude. C'est elle qui fait prévenir Jésus, malgré ses instructions, de l'agonie de Lazare et qui espère, jusqu'à sa mort puis au-delà, au miracle.
Les persécutions s'accentuant, la famille de Béthanie choisit de s'expatrier : "On ne peut certainement pas se dire que Lazare, Marie et Marthe ont été des créatures craintives. Tu vois pourtant que, bien qu’avec une extrême douleur, ils se sont éloignés d’ici pour porter ailleurs la Parole divine qui ici aurait été étouffée par les juifs" . Ce qui corrobore la tradition de leur exil en Gaule

Son nom

En araméen "dame" ou "maîtresse"

En savoir plus sur ce personnage

L'Église honore sainte Marthe, le 29 juillet soit huit jours après sa sœur Marie de Magdala.

Selon la tradition, elle émigre avec toute la famille de Béthanie en Gaule (Provence) lors des premières persécutions contre les chrétiens. Cette émigration ne peut surprendre, la Gaule (France) était un lieu où se trouvent à l'époque des bannis et disgraciés historiques comme Hérode Antipas et Hérodiade, Pilate et Claudia Procula.

Marthe s'établit à Tarascon, où l'on célèbre son combat contre un monstre, la Tarasque, que l'on suppose être un crocodile échappé d'un cirque romain.

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Marthe la disciple et soeur de Lazare


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 5 Oct - 7:28

"Encore dans la maison de Lazare, après les Tabernacles. Invitation de Joseph à Arimathie"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Je ne sais comment arriver à écrire tellement, parce que je sens que Jésus veut se présenter avec son Évangile vécu et j'ai souffert toute la nuit pour me rappeler de la vision suivante. J'ai fait un brouillon des paroles entendue comme je pouvais, pour ne pas les oublier.

****

Puis, maintenant - il est 11 heures - je vois ce qui suit.

Jésus est de nouveau chez Lazare. D'après ce que j'entends, je comprends que les Tabernacles sont déjà passés, et que Jésus est revenu à Béthanie sur l'insistance de son ami qui ne voudrait jamais se séparer de Jésus. Je comprends aussi que Jésus est chez Lazare avec seulement Simon et Jean. Les autres sont disséminés dans la région. Et je comprends enfin qu'il s'agit d'une réunion d'amis, encore fidèles à Lazare, qui les a invités pour leur faire connaître Jésus.

Je comprends tout cela, car Lazare met encore mieux en lumière le caractère de chacun. C'est ainsi qu'il parle de Joseph d'Arimathie, en le présentant comme "un homme juste et un véritable Israélite". Il dit : "Il n'ose le dire, car il craint le Sanhédrin dont il fait partie et qui déjà te hait. Mais il espère que ce soit Toi le prédit des Prophètes. Il m'a, de lui-même, demandé de venir pour te connaître et te juger par lui-même, car ce que disaient de Toi tes ennemis, ne lui paraît pas juste...

C'est depuis la Galilée que des pharisiens sont venus pour t'accuser de péché. Mais Joseph en a jugé ainsi : "Celui qui fait des miracles, a Dieu avec lui. Qui a Dieu avec lui ne peut être dans le péché. Mais, au contraire, il ne peut être que quelqu'un que Dieu aime". Il voudrait bien que tu ailles à Arimathie, dans sa maison. Il m'a dit de te le dire. Et moi, je t'en prie : exauce en même temps sa prière et la mienne."

"Je suis venu pour les pauvres et pour ceux qui souffrent dans leur âme et leur corps plus que pour les puissants qui ne voient en Moi qu'un objet qui les intéresse. Mais j'irai chez Joseph. Il n'y a pas en Moi de parti-pris contre les puissants. Sur ce point un de mes disciples pourrait apporter un témoignage. C'est celui qui, par curiosité et pour se donner de l'importance, est venu chez toi, sans mon ordre... mais il est jeune, il faut l'excuser... Il pourrait témoigner de mon respect pour les castes puissantes qui se proclament d'elles-mêmes "les tutrices de la Loi" et... et font comprendre : les soutiens du Très-Haut. Oh ! l'Éternel de Lui seul se soutient ! Aucun des docteurs n'a jamais eu pareil respect pour les officiers du Temple."

"Je le sais et il y en a beaucoup qui le savent, beaucoup... Mais il n'y a que les meilleurs qui donnent à cette attitude son nom exact. Les autres... l'appellent "hypocrisie".

"Chacun donne ce qu'il a en lui, Lazare."

"C'est vrai. Mais va chez Joseph. Il te voudrait pour le prochain sabbat."

"Et j’irai. Tu peux le lui faire savoir."

"Nicodème aussi est bon. Mais il... il m'a dit... Puis-je te dire une critique à propos de l'un de tes disciples ?"

"Dis-la. S'il est juste, son jugement sera juste. S'il est injuste, il critiquera une conversion, car l'Esprit donne la lumière à l'esprit de l'homme, si c'est un homme droit; et l'esprit de l’homme, conduit par l'Esprit de Dieu, possède une sagesse surhumaine et lit ce qu'il y a dans les cœurs."

"Il m'a dit : "Je ne critique pas la présence d'ignorants ni de publicains parmi les disciples du Christ, mais je ne trouve pas convenable qu'il y ait parmi les siens quelqu'un qui ne sait pas s'il est pour Lui ou contre, et qui est comme un caméléon qui prend la couleur et l'aspect de ce qui l'entoure".

"Il s'agit de l'Iscariote. Je le sais. Mais croyez-le tous : la jeunesse est un vin qui fermente et puis s'éclaircit. Pendant la fermentation, il se gonfle et écume et déborde de tous côtés par exubérance de vie. Le vent du printemps secoue les arbres dans tous les sens, il semble ébouriffer follement les frondaisons. Mais c'est lui que nous devons remercier pour la fécondation des fleurs. Judas est vin et vent. Mais il n'est pas mauvais. Ses agissements bouleversent et troublent, heurtent même, et font souffrir. Mais il n'est pas foncièrement mauvais... c'est un poulain au sang ardent."

"Tu le dis... Moi, je ne suis pas compétent pour le juger. De lui m'est resté l'amer souvenir de m'avoir dit que tu l'avais vue..."

"Mais cette amertume est maintenant adoucie par le miel que t'apporte ma promesse..."

"Oui, mais moi je garde le souvenir de ce moment. On n'oublie pas la souffrance, même quand elle appartient, au passé."

"Lazare, Lazare tu t'inquiètes de trop de choses… et si peu importantes ! Laisse faire le temps : ce sont des bulles d'air qui crèvent et disparaissent avec leurs reflets gais ou tristes. Regarde vers le Ciel. Lui ne s'évanouit pas : il demeure pour les justes."

"Oui, Maître et Ami. Je ne veux pas juger les relations de Judas avec Toi, ni sa présence près de Toi que tu acceptes. Je prierai pour qu'il ne te nuise pas."

Jésus sourit et la vision prend fin

***

Joseph (d'Arimathie)
dit Joseph l’ancien, synhédriste et disciple

Présentation générale

Membre du Sanhédrin, ami de Gamaliel et lié à son collègue Nicodème. C’est aussi un ami de Lazare, malgré l’opprobre qui pèse sur lui à cause de l’inconduite de sa sœur.

Rencontré au Temple, lors de la première Pâque quand Jésus chasse les marchands. Aux pharisiens de Galilée qui viennent dénoncer Jésus, il répond : "Celui qui fait des miracles, a Dieu avec lui. Qui a Dieu avec lui ne peut être dans le péché. Mais, au contraire, il ne peut être que quelqu'un que Dieu aime".

Joseph d'Arimathie connaît la famille de Thomas Didyme, les bijoutiers, ainsi que Simon le Zélote, gamin d’alors qu’aimait bien son père. Par fidélité, Joseph défendra devant le Sanhédrin la propriété du réprouvé .
Il prendra aussi sous sa protection le jeune Martial, jeune orphelin romain recueilli par Joseph de Sephoris, et réprouvé de par l'origine de sa naissance .

Caractère et aspect

Son surnom d'Ancien indique sa fonction honorifique au sanhédrin et non son âge, bien qu'il soit âgé .. C'est plutôt un homme d'âge mûr qu'un vieillard. Homme généreux et croyant, c'est un caractère affirmé. Il ordonne de distribuer sans compter à des nécessiteux les fruits de sa moisson. À un serviteur qui récrimine sur l’imprudence, "Oui, maître. Mais le nombre, c'est le nombre..." Il répond par la foi "Mais la foi, c'est la foi. Et moi, pour te montrer que la foi peut tout. j'ordonne de doubler la mesure déjà donnée aux premiers". Le miracle se produira. .

Ce caractère déterminé se retrouve dans sa vie publique. Il affiche sans détours sa foi en plein Sanhédrin, même dans des situations difficiles : "Il(Jésus) est Dieu. Si j'avais encore des doutes..." dit-il lors du assemblée agitée par la résurrection de Lazare .

Parcours apostolique

Témoin de la Passion, de la Résurrection, de l'Ascension où il est placé à côté de Jésus : "Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger" .

C’est un disciple des toutes première heures. Malgré sa position sociale, il n’hésite pas à recevoir ouvertement Jésus chez lui à Arimathie. Il l’informe de ce que l’on trame contre lui (quand on ne le tient pas à l’écart). Ainsi, il n’hésite pas à faire lire les résumés des débats du Sanhédrin . Il fait partie du groupe des "puissants" (avec Lazare, Nicodème, Chouza) que Jésus imagine pour évangéliser la Judée des puissants . Il devient le "parrain" du jeune Margziam lors de sa réception comme fils de la Loi (Bar-Mitzva), puis invite le groupe apostolique dans sa maison de Bézéta dans Jérusalem. Il défend, comme Nicodème et Éléazar le synhédriste, la justice lors du procès d’Éléazar le fils d’Anna, violeur et meurtrier .

De même il tente de déjouer le piège qui s'est nouer autour de Jésus, avec la complicité de Judas, pour faire accuser Jésus de guérison patente pendant le sabbat à l'occasion de la guérison de l'aveugle-né. .
C’est lui qui ira demander à Pilate, avec Nicodème, le corps du Crucifié et fournira son tombeau neuf pour ensevelir Jésus. après avoir marqué publiquement sa rupture "À partir de ce moment, sache que Joseph l'Ancien est ennemi du Sanhédrin et ami du Christ." . Comme Lazare pour le Gethsémani Joseph clôturera la pommeraie où est le Tombeau afin de conserver ce lieu hautement sanctifié .

Son nom

Joseph (Iosseph - Iehosseph) signifie "Que Dieu ajoute !". Référence historique : onzième fils de Jacob qu'il eu de Rachel. Ce fils préféré vu vendu par ses frères et devint l'intendant de Pharaon.

En savoir plus sur ce personnage

L’Église fête saint Joseph d’Arimathie le 17 mars.

La légende lui fait apporter le Saint-Graal en Angleterre (vase qui aurait servi à la Cène et au Calvaire pour recevoir le sang du Christ). La tradition/légende le fait aussi venir en Gaule à la suite de la famille de Béthanie.

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-080.htm

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Joseph12
Joseph d' Arimathie


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 7 Oct - 7:43

"Jésus rencontre Gamaliel au banquet de Joseph d’Arimathie"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Arimathie est assez accidentée. Je ne sais pourquoi, je me la figurais en plaine. Pourtant ses collines s'abaissent graduellement vers la plaine qui, à certains détours de la route, apparaît fertile du côté du couchant et, en cette matinée de novembre disparaît à l'horizon sous une brume qui semble une étendue d'eau illimitée.

Jésus est avec Simon et Thomas. Il n'a pas d'autres apôtres avec Lui. J'ai l'impression qu'il tient sagement compte des sentiments et des caractères divers des gens qu'il doit fréquenter et que, selon les circonstances, il amène avec Lui ceux qu'un hôte peut accepter sans être trop heurté. Ces Juifs doivent être plus... susceptibles que des femmelettes romantiques…

Je me rends compte qu'ils parlent de Joseph d'Arimathie, et Thomas, qui peut-être le connaît très bien, montre ses vastes et belles propriétés sur la colline, spécialement du côté de Jérusalem, sur la route qui va de la capitale à Arimathie et relie ensuite cette localité avec Joppé. Tel est, je me rends compte, le sens de leur conversation, et Thomas parle aussi avec admiration des champs que possède Joseph qui bordent les routes de la plaine.

"Mais, au moins, ici les hommes ne sont pas traités comme des animaux ! Oh ! ce Doras !" dit Simon. En effet ici, les travailleurs sont bien nourris et bien vêtus, et montrent la satisfaction des gens qui ont une bonne situation. Ils saluent avec respect parce qu'ils savent certainement déjà quel est cet Homme de haute taille et distingué qui va à travers les campagnes d'Arimathie, vers la maison de leur maître, et ils l'observent en parlant entre eux à voix basse.

Lorsque déjà apparaît la maison de Joseph, voici qu'un serviteur qui demande, après une profonde inclination : "Es-tu le Rabbi attendu ?"

"C'est Moi." répond Jésus.

L'homme salue profondément et court avertir le maître. La maison est entourée d'une haute haie toujours verte qui remplace ici le mur élevé de la maison de Lazare, et l'isole de la route en faisant une suite harmonieuse au jardin très boisé qui entoure la maison, et dont les arbres maintenant ont presque complètement perdu leur feuillage, Avant que Jésus y arrive, Joseph d'Arimathie, dans ses amples vêtements à franges, vient à la rencontre de Jésus et s'incline profondément, les bras croisés sur la poitrine. Ce n'est pas le salut humble de quelqu'un qui reconnaît en Jésus le Dieu fait Chair et qui s'humilie en pliant le genou et en s'abaissant jusqu'au sol avec le baiser sur les pieds ou sur la frange du vêtement de Jésus, mais c'est toujours un salut très respectueux. Jésus s'incline Lui aussi et puis donne son salut de paix.

"Entre, Maître. Tu m'as fait plaisir en acceptant l'invitation. Je n'attendais pas de ta part tant de condescendance."

"Pourquoi ? Je vais aussi chez Lazare et..."

"Lazare est pour Toi un ami. Moi, je suis un inconnu."

"Tu es une âme qui cherche la vérité. La Vérité ne te repousse donc pas."

"Tu es la Vérité ?"

"Je suis le Chemin, la Vie et la Vérité. Celui qui m'aime et me suit trouvera en lui-même le Chemin sûr, la Vie bienheureuse et connaîtra Dieu, car Dieu qui est Amour et Justice est par surcroît la Vérité."

"Tu es un grand Docteur. Toutes tes paroles respirent la sagesse." Puis, il se tourne vers Simon : "Je suis heureux que toi aussi, après, une si longue absence, tu reviens dans ma maison."

"Mon absence n'était pas volontaire. Tu sais quel sort fut le mien et quelle douleur avait frappé la vie du petit Simon que ton père aimait bien."

"Je le sais, et tu dois savoir qu'il n'y a jamais eu de ma part une parole en ta défaveur."

"Je sais tout. Mon fidèle serviteur m'a dit que c'est à toi aussi que je dois d'avoir vu respecter ma propriété. Dieu t'en récompense."

"J'étais quelque chose au Sanhédrin, et j'ai usé de cette situation pour apporter une aide juste à un ami de ma maison."

"Nombreux étaient les amis de la mienne, et nombreux ceux qui étaient quelque chose au Sanhédrin, mais ils n'étaient pas justes comme toi..."

"Et celui-ci, qui est-il ? Ce n'est pas un nouveau visage pour moi... mais, je ne sais où..."

"Je suis Thomas, surnommé Didyme..."

"Ah ! voilà ! Est-ce que ton vieux père vit encore ?"

"Il vit. Il est toujours à ses affaires, avec mes frères. Je l'a quitté pour le Maître, mais il en est heureux."

"C'est un véritable Israélite et, puisqu'il est arrivé à croire que Jésus de Nazareth est le Messie, il ne peut qu'être heureux que son fils soit parmi ses préférés."

Ils se trouvent maintenant dans le jardin, près de la maison.

"J'ai retenu Lazare. Il est dans la bibliothèque, occupé à lire un résumé des dernières séances du Sanhédrin. Il ne voulait pas s'arrêter car... Je sais que maintenant tu sais... C'est pour cela qu'il ne voulait pas rester. Mais j'ai dit : "Non, il n'est pas juste que tu aies honte. Dans ma maison, personne ne te fera injure. Reste. À s'isoler, on reste seul contre tout un monde, et comme le monde est plutôt mauvais que bon, celui qui est seul, est abattu et foulé aux pieds". Ai-je bien parlé ?"

"Tu as bien parlé et bien agi." répond Jésus.

"Maître, aujourd'hui, il y aura Nicodème et... Gamaliel. Est-ce que cela te fait de la peine ?"

"Pourquoi devrai-je en souffrir ? Je reconnais sa sagesse."

"Oui, il avait envie de te voir et... et quand même rester ferme dans ses idées. Tu sais... des idées. Il dit que lui a déjà vu le Messie et qu'il attend le signe qu'Il lui a promis pour sa manifestation. Mais il dit aussi que tu es un homme de Dieu. Il ne dit pas "l'Homme". Il dit "un homme de Dieu". Subtilités rabbiniques, n'est-ce pas ? Tu n'en es pas offensé ?"

Jésus répond : "Subtilités. Tu as bien dit. Il faut les laisser faire. Les meilleurs pourront par eux-mêmes se greffer des branches inutiles qui ne donnent que des branches et pas de fruit, mais ensuite ils viendront à Moi."

"J'ai voulu te dire ses paroles à lui, car certainement il te les dira simplement lui-même. Il est franc." fait remarquer Joseph.

"C'est une vertu rare et que j'apprécie beaucoup." répond Jésus. "Oui, je lui ai dit encore : "Mais avec le Maître il y a Lazare de Béthanie". J'ai parlé ainsi parce que... eh bien oui, à cause de sa sœur. Mais Gamaliel a répondu : "Est-elle présente ? Non ? Et alors ? La boue tombe du vêtement qui n'est plus à son contact. Lazare l'a secouée de lui-même. Et je ne suis pas contaminé par son vêtement. Et puis, je pense que si un homme de Dieu va dans sa maison, je peux le fréquenter aussi, même si docteur de la Loi".

"Gamaliel a un bon jugement. Pharisien et docteur jusqu'à la moelle des os, mais aussi honnête et juste."

"Je suis content de te l'entendre dire. Maître, voici Lazare." Lazare se baisse pour baiser la pèlerine de Jésus. Il est heureux d'être avec Lui, mais on voit aussi sa satisfaction qui est manifeste dans l'attente des convives. Certes, je sais que le pauvre Lazare doit ajouter, à ses tortures déjà connues par les hommes à travers l'histoire, celle ignorée et pas assez réfléchie par le plus grand nombre, la souffrance morale de ce terrible aiguillon qui est la pensée et qui s'interroge : "Que me dira-t-il celui-ci ? Que pense-t-il de moi ? Me blessera-t-il avec des paroles ou avec un regard de mépris ?". C'est l'aiguillon qu'ont tous ceux qui ont une tache dans leur famille.

Dès maintenant qu'ils sont entrés dans la riche salle où sont dressées les tables, ils n'attendent plus que Gamaliel et Nicodème, car les autres quatre invités sont déjà arrivés. J’entends qu'on les présente sous les noms de Félix, Jean, Simon et Corneille.


Grand branle-bas des serviteurs qui accourent à l'arrivée de Nicodème et Gamaliel, celui-ci toujours imposant dans son splendide vêtement de neige filée qu'il porte avec la majesté d'un roi. Joseph se précipite à sa rencontre, et le salut, entre les deux, est marqué d'un respect pompeux. Jésus aussi s'est incliné et s'incline devant le grand rabbin qui Lui adresse le salut : "Le Seigneur soit avec Toi." Jésus répond : "Et que sa paix te soit toujours une compagne fidèle." Lazare aussi s'incline et pareillement les autres.

Gamaliel prend place au milieu de la table, entre Jésus et Joseph. Après Jésus est Lazare. Après Joseph, Nicodème. Le repas commence avec les prières rituelles que Gamaliel récite et après l'échange des politesses des principaux personnages : Jésus, Gamaliel et Joseph.

Gamaliel est très digne, mais sans orgueil. Il écoute plus qu'il ne parle. On se rend compte quand même qu'il réfléchit à chaque parole de Jésus et le regarde souvent de ses yeux profonds sombres et sévères. Quand Jésus se tait, parce que le sujet est terminé c'est Gamaliel qui, par une question opportune, ranime la conversation.

Lazare tout au début est d'abord un peu confus, mais après, il s'enhardit et parle lui-aussi.

Des allusions directes à l'égard de Jésus, il n'y en a pas jusque vers la fin du repas. C'est alors que s'allume une discussion entre celui qui s'appelle Félix et Lazare, et à laquelle s'unit ensuite Nicodème pour soutenir Lazare, et à la fin celui qui s'appelle Jean, au sujet de la preuve, pour ou contre un individu, pour ce qui concerne les miracles. Jésus se tait, Il sourit parfois d'un mystérieux sourire, mais il se tait. Gamaliel aussi se tait. Il a le coude appuyé sur le lit et fixe intensément Jésus. Il semble vouloir déchiffrer une parole surnaturelle gravée dans la peau pâle et lisse du maigre visage de Jésus. Il semble en analyser chaque fibre.

Félix soutient que la sainteté de Jean est incontestable et, de cette sainteté indiscutée et indiscutable, il tire une conséquence qui n'est pas favorable à Jésus de Nazareth, auteur de miracles nombreux et connus. Il dit : "Le miracle n'est pas une preuve de sainteté, car la vie du prophète Jean en est dépourvue. Et personne, en Israël, ne mène une vie pareille à la sienne. Pour lui, pas de banquets, pas d'amitiés, pas d'intérêts personnels. Pour lui, souffrance et emprisonnement pour l'honneur de la Loi. Pour lui, la solitude.


Car, oui, s'il a des disciples, il ne mène pas de vie en commun. Il trouve des fautes même chez les plus honnêtes et tonne contre tout le monde, tandis que... eh ! tandis que le Maître de Nazareth ici présent a fait, il est vrai, des miracles, mais je vois que Lui aime ce qu'offre la vie. Il ne dédaigne pas les amitiés et, pardonne si un des Anciens du Sanhédrin te le dit, il donne trop facilement au nom de Dieu, pardon et amour même aux pécheurs connus et flétris par l'anathème. Tu ne devrais pas le faire, Jésus."

Jésus sourit et ne parle pas. Lazare répond pour Lui : "Notre puissant Seigneur est libre de diriger ses serviteurs comme et où Il le veut. À Moïse, Il a accordé le miracle, à Aaron son premier pontife, il ne l'a pas accordé. Et alors, qu'est-ce que tu en conclu ? Le premier est-il plus saint que l'autre ?"

"Certainement." répond Félix.

"Alors, le plus saint c'est Jésus qui fait des miracles."

Félix est désorienté. Mais il se raccroche à un argument: "Aaron avait déjà reçu le pontificat : C'en était assez."

"Non, ami" répond Nicodème. "Le pontificat était une mission. Sainte, mais rien de plus qu'une mission. Ce n'est pas toujours que les pontifes d'Israël ont été saints, et ils ne l'ont pas tous été. Et pourtant ils étaient pontifes, même sans être saints."

"Tu ne voudrais pas dire que le Grand Prêtre est un homme dépourvu de la grâce !..." s'exclame Félix.

"Félix... n'entrons pas dans cette fournaise. Moi, toi, Gamaliel, Joseph, Nicodème, tous, nous savons tant de choses..." dit celui qui s'appelait Jean.

"Mais comment ? Mais comment ? Gamaliel, interviens, donc !..." Félix en est scandalisé.

"S'il est juste, il dira la vérité que tu ne veux pas écouter." disent les trois qui sont enflammés contre Félix.

Joseph cherche à rétablir le calme. Jésus reste muet et aussi Thomas, le Zélote et l'autre Simon ami de Joseph. Gamaliel semble jouer avec les franges de son vêtement, mais par en dessous regarde Jésus.

"Parle donc, Gamaliel." crie Félix.

"Oui. Parle, parle." disent les trois.

"Moi, je dis : les faiblesses de la famille, doivent rester cachées." dit Gamaliel.

"Ce n'est pas une réponse ! crie Félix. Tu sembles reconnaître qu'il y a des taches dans la maison du Pontife !"

"C'est l'expression de la vérité." disent les trois.

Gamaliel se redresse et se tourne vers Jésus : "Voici le Maître qui éclipse les plus doctes. Que Lui parle à ce sujet."

"Tu le veux. J'obéis. Je dis : l'homme, c'est l'homme. La mission dépasse l'homme. Mais l'homme, investi d'une mission, devient capable de l'accomplir en surhomme quand, par une vie sainte il a Dieu pour ami. C'est Lui qui a dit : "Tu es prêtre selon l'ordre que J'ai donné" . Qu'est-ce qui est écrit sur le Rational ? "Doctrine et Vérité". Voilà ce que devraient posséder ceux qui sont les Pontifes. À la Doctrine, on y arrive par une constante méditation tendue vers la connaissance de la Sagesse. À la Vérité, par une fidélité absolue au bien. Qui se mêle au mal, entre dans le Mensonge et perd la Vérité."

"Bien ! Tu as répondu comme un grand. rabbin. Moi, Gamaliel je te le dis. Tu me dépasses."

"Qu'il explique alors, celui-ci, pourquoi Aaron n'a pas fait de miracles et que Moïse en a fait." crie bruyamment Félix.

Jésus répond sans tarder : "C'est que Moïse devait s'imposer à la masse lourde et peu éclairée, et même opposée, des Israélites et arriver à avoir de l'ascendant sur eux, de manière à les plier à la volonté de Dieu. L'homme est l'éternel sauvage et l'éternel enfant. Il est frappé par tout ce qui sort de l'ordinaire. Le miracle c'est ça : une lumière que l'on agite devant des pupilles obscurcies c'est un bruit près des oreilles bouchées. Il réveille. Il appelle l'attention. Il fait dire : "Dieu est là".

"Tu le dis, à ton avantage." réplique Félix.

"À mon avantage ? Et qu'est-ce que cela me donne de plus quand je fais un miracle ? Puis-je paraître plus grand si je me mets un brin d'herbe sous le pied ? Le rapport est le même entre le miracle et la sainteté. Il y a des saints qui n'ont jamais fait de miracles. Il y a des mages et des nécromanciens qui mettent en œuvre des forces obscures pour en faire, c'est-à-dire qu'ils font des choses surhumaines mais qui ne sont pas saintes, et ils sont, eux, des démons. Je serai Moi-même, même si je ne fais plus de miracle."

"Très bien ! Tu es grand, Jésus !" approuve Gamaliel.

"Et qui est, d'après toi, ce "grand" ?" poursuit Félix en se tournant vers Gamaliel.

"Le plus grand prophète que je connaisse, autant dans ses œuvres que dans ses paroles." répond-il.

"C'est le Messie, je te le dis, Gamaliel. Crois en Lui, toi qui es sage et juste." dit Joseph.

"Comment ? Toi aussi, qui dirige les Juifs, toi, l'Ancien, notre gloire, tu tombes dans cette idolâtrie pour un homme ? Mais qu'est-ce qui te prouve que c'est le Christ ? Pour moi, je ne le croirai pas, même si je le voyais faire des miracles, Mais pourquoi n'en fait-il pas un devant nous ? Dis-le Lui; toi qui le loues; dis-le Lui, toi qui le défends." dit Félix à Gamaliel et à Joseph.

"Je ne l'ai pas invité pour amuser des amis et je te prie de te souvenir qu'il est mon hôte." répond sèchement Joseph.

Félix se lève et s'en va fâché et grossier. Il y a un moment de silence, Jésus se tourne vers Gamaliel : "Et toi, tu ne demandes pas de miracles pour croire ?"

"Ce ne seront pas les miracles d'un homme de Dieu qui m'enlèveront l'aiguillon que je porte au cœur de ces trois questions qui restent sans réponse."

"Quelles questions ?"

"Le Messie est-il vivant ? Était-ce celui-là ? Est-ce celui-ci ?"

"C'est Lui, je te le dis, Gamaliel !" s'exclame Joseph. "Ne te rends-tu pas compte qu'il est saint ? Différent des autres ? Puissant ? Oui ? Et alors, qu'attends-tu pour. croire ?"

Gamaliel ne répond pas à Joseph. Il se tourne vers Jésus : "Une fois... ne te déplaise, Jésus, si je suis tenace dans mes idées... Une fois, quand vivait encore le grand et sage Hillel, j'ai cru, et lui comme moi, que le Messie était en Israël.. Grand éclair du soleil divin en cette froide journée d'un hiver qui ne voulait pas finir ! C'était la Pâque... Les gens tremblaient à cause des moissons gelées… Moi, je dis, après avoir entendu ces paroles : "Israël est sauvé ! À partir d'aujourd'hui, abondance dans les champs et bénédiction dans les cœurs ! L'Attendu s’est manifesté par son premier éclair". Et je ne me suis pas trompé. Vous pouvez tous vous rappeler quelle récolte il y eut en cette année de treize mois, comme celle-ci et ça continue..."

"Quelles paroles as-tu entendues ? Qui les prononçait ?"

"C'était quelqu'un qui sortait de l'enfance... mais Dieu resplendissait sur son visage innocent et charmant... Il y a dix-neuf ans que j'y pense et que je garde ce souvenir ...et je cherche à entendre de nouveau cette voix... qui disait des paroles de sagesse... Quelle est la partie du monde qui l'accueille ? Moi, je pense: ...que c'était Dieu. Sous l'apparence d'un enfant pour ne pas effrayer l'homme.

Comme un éclair qui en sillonnant le ciel apparaît rapide à l'orient et au couchant, au nord et au midi; Lui, le Divin, sous son apparence de miséricordieuse bonté, avec la voix et le visage d'un enfant et une pensée divine, il parcourt la terre pour dire aux hommes : "C'est Moi". Telle est ma pensée... Quand reviendra-t-il en Israël ? ...Quand ? Et je pense: quand Israël sera un autel pour son pied divin; et mon cœur gémit en voyant l'abjection d'Israël : jamais. Oh ! dure réponse ! Et elle est vraie ! La Sainteté peut-Elle descendre en la personne de son Messie tant que l'abomination est en nous ?"

"Elle le peut et le fait parce qu'Elle est miséricorde." répond Jésus.

Gamaliel le regarde pensif et puis demande : "Quel est ton vrai Nom ?"

Jésus se lève, imposant, et dit : "Je suis Celui qui suis. La Pensée et la Parole du Père. Je suis le Messie du Seigneur."

"Toi ?... Je ne puis le croire. Grande est ta sainteté. Mais cet Enfant, auquel je crois, voici ce qu'il dit alors : "Je donnerai un signe... Ces pierres frémiront quand ce sera mon heure". J'attends ce signe pour croire. Peux-tu me le donner pour me persuader que tu es, Toi, l'Attendu ?"

Les deux, maintenant debout, grands, solennels, l'un dans son ample vêtement de lin blanc, l'autre dans son simple habit de laine rouge foncé, l'un âgé, l'autre jeune, aux yeux dominateurs et profonds tous les deux, se regardent fixement.

Puis Jésus abaisse le bras droit qui était plié sur sa poitrine et, comme s'il jurait, s'écrie : "Tu veux ce signe, et tu l'auras ! Je répète les lointaines paroles : "Les pierres du Temple du Seigneur frémiront à mes dernières paroles". Attends ce signe, docteur d'Israël, homme juste; et puis crois si tu veux obtenir le pardon et le salut. Bienheureux dès maintenant si tu pouvais déjà croire. Mais tu ne le peux. Des siècles de croyance erronée au sujet d’une juste promesse, et des amas d'orgueil te barrent comme un mur le chemin de la Vérité et de la Foi."

"Tu dis bien. J'attendrai ce signe. Adieu. Que le Seigneur soi avec Toi."

"Adieu, Gamaliel. Que l'Esprit Éternel t'éclaire et te conduise." Tous saluent Gamaliel qui s'en va avec Nicodème, Jean et Simon du Sanhédrin. Restent Jésus, Joseph, Lazare, Thomas, Simon le Zélote et Corneille.

"Il ne se rend pas ! ...Je voudrais que tu l'aies parmi tes disciples. Poids décisif en ta faveur... et je n'y réussis pas." dit Joseph.

"Ne t'en afflige pas. Aucune influence ne pourra me sauver de l'orage qui déjà se prépare. Mais Gamaliel, s'il ne se prononce pas en ma faveur, ne se prononcera pas non plus contre le Christ. C'est quelqu'un qui attend..."

Tout se termine


*****

Gamaliel
Le grand docteur d’Israël, synhédriste et disciple tardif

Présentation générale

Le grand Rabbi d’Israël, petit-fils de Hillel lui-même figure éminente, jouissant au temps de Jésus, d'une grande renommée dans le peuple comme en témoigne le Talmud. Parmi ses disciples, on trouve Étienne (le futur martyr), Hermas et Saül (le futur apôtre Paul), Joseph dit Barnabé son compagnon, Philippe de Canata, le jeune homme riche.

Hillel, qui mourra peu après, et Gamaliel font partie des docteurs qui écoutent le jeune Jésus au Temple. Gamaliel a hérité de l'ouverture d'esprit de son grand-père, fondateur de l'école rabbinique pharisienne la plus libérale. Son père, comme son fils, portent le même nom : Siméon. Ce dernier siège aussi au Sanhédrin. Il n'a pas cependant le charisme de ses ascendants.

Gamaliel réside habituellement à Gamala de Judée . Ce lieu, identifié à Kefar Gamala (Jammāla), est aujourd'hui localisé à 11 km à l'ouest de Ramallah, au nord de Jérusalem.

Caractère et aspect

"Les paupières presque abaissées sur des yeux sévères et, quand il les lève, ses yeux très foncés, profonds et pleins de pensée se découvrent, dans toute leur sévère beauté, de chaque côté d'un nez allongé et fin et sous le front un peu dégarni d'un homme âgé, haut, marqué de trois rides parallèles et où une grosse veine bleuâtre dessine un V au milieu de la tempe droite."

"Pharisien et docteur jusqu'à la moelle des os, mais aussi honnête et juste". "Yeux profonds sombres et sévères"

Gamaliel grand, à l’aspect noble, beau, aux traits fortement sémitiques, un front haut, des yeux très noirs, intelligents, pénétrants, longs et très enfoncés sous les sourcils épais et droits, aux côtés d’un nez droit, long et fin qui rappelle un peu celui de Jésus. La couleur de la peau, aussi, la bouche aux lèvres fines, rappellent celles du Christ. Seulement les moustaches et la barbe de Gamaliel, autrefois très noires, sont maintenant grisonnantes et plus longues.

Souvent vêtu de blanc.

Parcours apostolique

Il fait partie des docteurs qui se fascinent pour le jeune Jésus lors de son examen au Temple à l'âge de douze ans révolus (Bar Mitzva). À cette occasion Jésus lui prédit un signe qu’il attendra désormais : "au son de ma voix, les pierres trembleront…"

Retrouvant Jésus adulte et ne faisant pas le lien avec l'enfant qui l'avait fasciné, il demeure sceptique mais pas hostile :"Ce ne seront pas les miracles d'un homme de Dieu qui m'enlèveront l'aiguillon que je porte au cœur de ces trois questions qui restent sans réponse : Le Messie est-il vivant ? Était-ce celui-là ? Est-ce celui-ci ?" . "Je suis pour Toi un ami, Jésus. Je ne te crois pas inférieur à moi, mais plus grand" . Il n’arrivera à se décider pour la conversion qu’au pied de la croix.

Cette attitude ambiguë n'est pas dénuée de gestes à l'encontre de Jésus : il le renseigne indirectement sur les complots tramés contre Lui. Esprit droit, il est scandalisé lorsqu’au procès pour viol d’Eléazar le fils d’Anna, celui-ci est disculpé alors que son accusateur, parent de la victime, est condamné : "Que vienne vite le nouveau Samson pour faire périr les philistins corrompus". Son indépendance d'esprit se manifeste lors de la séance houleuse du Sanhédrin qui sut la résurrection de Lazare : "Moi-même je le reconnais pour le plus grand Rabbi d'Israël. Et je m'honore d'être... détrôné par Lui." dit-il publiquement de Jésus . La polémique se poursuivant, Gamaliel confesse même, un bref instant, sa divinité : "Il est Celui qui est." Mais avoue : "Tant qu'a duré la lumière du Très-Haut, je l'ai vu tel", car son esprit s'obscurcit à nouveau sans partager la haine du Sanhédrin

Au procès de Jésus, il se lève scandalisé : "Il n'est pas permis de procéder comme nous procédons, et j'en ferai une accusation publique." . Mais c'est "allongé par terre, au pied de la Croix" , quand la terre aura tremblé au dernier soupir de Jésus, qu'il se précipitera pour reconnaître le Messie . Bouleversé, vieilli, il se terre dans sa maison et remets en cause tous les fondements de sa science . Dès lors sa conversion est en route : il fréquente la maison de Nicodème " il cherche maintenant, avec angoisse, la vérité, la lumière, le pardon, la vie"

Lors du procès d'Étienne, il répond à Saül fanatisé qui lui demande s'il n'est pas disciple du "malfaiteur" Jésus : "Je ne le suis pas encore. Mais si Lui était ce qu’il disait, et en vérité beaucoup de choses tendent à prouver qu’il l’était, je prie Dieu de le devenir." . Ce n'est pourtant qu'une dizaine d'années plus tard que, devenu aveugle, il ira trouver Jean et la Vierge Marie au Gethsémani pour recevoir définitivement, non la vue des yeux, mais la vue de l'esprit

Selon des sources historiques, il mourra cinq ans plus tard. Soit à l'âge de 75 ans environ.

Son nom

Gamaliel signifierait "Récompense de Dieu.

En savoir plus sur ce personnage

Sources chrétiennes

Gamaliel est honoré comme saint par l'Église et porté au Martyrologe du 3 août.

Les Actes des apôtres relatent l'intervention que fit Gamaliel devant le Sanhédrin, lors de l'arrestation de Pierre et de Jean (Actes 5,35-39)

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Gamali10
Gamaliel


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 8 Oct - 7:19

"Guérison de l’enfant mourant. Le soldat Alexandre. Sommation à Jésus"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Voilà l'intérieur du Temple. Jésus est avec les siens près du Temple proprement dit, c'est à dire du Lieu Saint où doivent entrer seulement les prêtres. C'est une très belle cour à laquelle on accède par un atrium, où, par un autre, encore plus riche, on passe à la haute terrasse sur laquelle se trouve le cube du Saint. C'est inutile ! Eussé-je vu mille fois le Temple et l'eussé-je décrit deux mille fois, soit à cause de la complexité du lieu, soit à cause de mon ignorance des termes et de mon incapacité pour faire un plan, je serai toujours incomplète dans la description de ce lieu somptueux qui est un labyrinthe...

On les voit en prière. Il y a beaucoup d'autres Israélites, des hommes seulement qui prient chacun pour son propre compte. C'est le soir précoce d'une sombre journée de novembre.

Un brouhaha, où retentit la voix bruyante et inquiète d'un homme qui jure aussi en latin, à laquelle se mêlent des voix stridentes et aiguës d'Israélites. C'est comme le tumulte d'une rixe et une voix aiguë de femme crie: "Oh ! laissez-le aller. Il dit que Lui le sauvera."

Le recueillement de la somptueuse cour est rompu. Beaucoup de têtes se tournent vers l'endroit d'où arrivent les voix. Judas l'Iscariote, qui se trouve là aussi avec les disciples, se tourne de ce côté. Grand comme il est, il se rend compte et dit : "C'est un soldat romain qui se débat pour rentrer ! Il viole, il a déjà violé le Lieu Saint ! Horreur !" Beaucoup lui font écho.

"Laissez-moi passer, chiens de Juifs ! Jésus est ici. Je le sais ! C'est Lui que je veux ! Je ne sais que faire de vos pierres stupides. L'enfant meurt et Lui le sauve. Allez-vous-en, hyènes hypocrites..."


Jésus, quand il a compris que c'était Lui qu'on voulait, s'est dirigé tout de suite vers l'atrium sous lequel s'agitait la mêlée. Il arrive et crie: "Paix et respect à ce lieu et à l'heure de l'offrande."

"Oh ! Jésus ! Salut ! Je suis Alexandre. Écartez-vous, chiens !"

Et Jésus paisible : "Oui, écartez-vous. Je conduirai ailleurs le païen qui ignore ce qu'est pour nous ce lieu."

On s'écarte, et Jésus rejoint le soldat dont la cuirasse est ensanglantée. "Tu es blessé ? Viens. On ne peut s'arrêter ici. Et il le conduit plus loin à travers l'autre cour et plus loin encore.

"Ce n'est pas moi qui suis blessé. Un enfant... Mon cheval, près de l'Antonia, m'a échappé et l'a renversé. Les sabots lui ont ouvert la tête. Procule a dit : "Rien à faire !" Moi... ce n'est pas ma faute... mais c'est par moi que cela est arrivé et la mère est là, désespérée. Je t'avais vu passer ...venir ici... J'ai dit : "Le médecin, non mais Lui, oui". J'ai dit encore : "Femme, viens. Jésus le guérira, Ils m'ont retenu, ces idiots... et peut-être l'enfant sera mort."

"Où est-il ?" demande Jésus.

"Sous ce portique, sur le sein de sa mère." répond le soldat que j'ai déjà vu à la Porte des Poissons.

"Allons." Et Jésus va encore plus vite, suivi des siens et d'un cortège de gens.

Sur les marches, à l'entrée du portique, adossée à une colonne il y a une femme que déchire la douleur et qui pleure sur son petit qui va mourir. L'enfant a le teint terreux, les lèvres violacées semi-ouvertes par le râle caractéristique de ceux qui ont une blessure au cerveau. Une bande lui enserre la tête, rouge de sang sur la nuque et sur le front.

"Il a la tête ouverte, devant et derrière. On voit le cerveau C'est tendre, la tête à cet âge, et le cheval était fort et venait d'être ferré." explique Alexandre.

Jésus est près de la femme qui ne parle pas non plus, elle est l'agonie elle aussi, près de son fils qui se meurt. Il lui met la main sur la tête. "Ne pleure pas, femme, dit Jésus avec la douceur dont il est capable, une douceur infinie. Aie foi. Donne-moi ton petit."

La femme le regarde, hébétée. La foule s'en prend aux Romains et plaint le mourant et sa mère. Alexandre se débat entre les sentiments de colère que lui font éprouver des accusations injustes, la pitié et l'espoir.

Jésus s'assoit près de la femme après avoir vu qu'elle ne sait plus faire un geste. Il se penche, prend dans ses longues mains la petite tête blessée, se penche encore davantage, s'approche du minois de cire, souffle sur la petite bouche qui râle... Un instant.

Puis il a un sourire que l'on voit à peine à travers les mèches de cheveux qui pendent sur le front. Il se redresse. L'enfant ouvre les yeux et essaie de s'asseoir. La mère craint que ce soit le suprême effort et crie en le tenant sur son cœur.

"Laisse-le aller, femme. Bébé, viens vers Moi." dit Jésus toujours assis à côté de la femme lui tendant les bras avec un sourire. Et l'enfant se jette, rassuré, dans ces bras. Il pleure non pas de douleur, mais par la peur que lui rappelle le souvenir de la scène.

"Il n'y a plus de cheval. Il n'y en a plus, dit Jésus pour le rassurer. Tout est passé. Ça te fait encore mal ici ?"

"Non. Mais j'ai peur, j'ai peur !"

"Tu le vois, femme, il n'y a plus que la peur. Maintenant, c'est fini. Apportez-moi de l'eau. Le sang et la bande l'impressionnent. Donne-moi une de tes pommes, Jean... Prends, petit. Mange. C'est bon …"

On apporte de l'eau, ou plutôt c'est le soldat Alexandre qui l'apporte dans son casque.

Jésus s'apprête à détacher la bande. Alexandre et la mère disent : "Non ! Il revient bien à la vie... mais la tête est ouverte !..." Jésus sourit et enlève la bande. Une, deux, trois, huit tours. Il enlève le linge ensanglanté. Du milieu du front à la nuque, à droite, il y a un seul grumeau de sang encore mou parmi les cheveux du bambin. Jésus trempe une bande et lave.

"Mais, par dessous il y a la blessure... si tu enlèves le grumeau, elle va se remettre à saigner." insiste Alexandre.

La mère ferme les yeux pour ne pas voir.

Jésus lave, lave, lave. Le grumeau se détache... voici les cheveux nettoyés. Ils sont humides, mais par dessous il n'y a pas de blessure. Le front aussi est guéri. Il y a juste une petite marque rouge là où la cicatrice s'est formée.

Les gens crient de stupeur. La femme ose regarder, et quand elle voit, elle ne se retient plus. Elle s'écroule sur Jésus, l'embrasse en même temps que son petit, et pleure. Jésus supporte cet épanchement et cette pluie de larmes.

"Je te remercie, Jésus, dit Alexandre. Je souffrais d'avoir tué cet innocent."

"Tu as eu bonté et confiance. Adieu, Alexandre. Va à ton service."

Alexandre va s'en aller lorsque tout à coup arrivent comme un cyclone des officiers du Temple et des prêtres. "Le Grand Prêtre t'intime, par notre intermédiaire, l'ordre de sortir du Temple, Toi et le païen profanateur. Et tout de suite. Vous avez troublé l'offrande de l'encens. Celui-ci a pénétré dans un lieu réservé à Israël. Ce n'est pas la première fois qu'à cause de Toi, le Temple est en rumeur. Le Grand Prêtre, et avec lui les Anciens de service, t'ordonnent de ne plus mettre les pieds ici, à l'intérieur. Va et reste avec tes païens."

"Nous ne sommes pas des chiens, nous, non plus. C'est Lui qui le dit : "Il n'y a qu'un seul Dieu qui a créé les Juifs et les Romains". Si c'est sa Maison et si je suis sa créature, j'y puis entrer moi-aussi" répond Alexandre, blessé par le mépris avec lequel le: prêtres disent "païens".

"Tais-toi, Alexandre. Je vais parler." interrompt Jésus qui, après avoir baisé le petit, l'a rendu à sa mère et s'est levé. Il dit au groupe qui vient le chasser : "Personne ne peut défendre à un fidèle, à un vrai Israélite, dont personne ne peut prouver qu'il est en état de péché, de prier près du Saint."

"Mais d'expliquer la Loi dans le Temple, oui. Tu en as pris le droit sans l'avoir et sans le demander. Qui es-tu ? Qui te connaît ? Comment usurpes-tu un nom et une place qui ne t'appartiennent pas ?"

Jésus les regarde avec des yeux ! puis il dit : "Judas de Kériot avance ici."

Judas ne paraît pas enthousiaste de l'invitation. Il avait cherché à s'éclipser dès la venue des prêtres et des officiers du Temple (ils n'ont pas une tenue militaire, ce doit être une charge civile). Mais il lui faut obéir car Pierre et Jude d'Alphée le poussent en avant.

"Judas, réponds." dit Jésus. "Et vous, regardez-le. Vous le connaissez. Il est du Temple. Le connaissez-vous ?"

Ils doivent répondre forcément : "Oui."

"Judas, qu'est-ce que je t'ai fait faire quand j'ai parlé ici la première fois ? Dis ton étonnement et comment j'y ai répondu. Parle et sois franc."

"Il m'a dit : "Appelle l'officier de service pour que je puisse demander la permission de faire l'instruction". Il se nomma et donna des preuves de son identité et de sa tribu... Moi j'en étais étonné, jugeant que c'était une formalité inutile puisque Lui se dit le Messie. Et m'a dit : "Ce que je fais est nécessaire et, quand ce sera l'heure, rappelle-toi que je n'ai pas manqué de respect au Temple ni à ses officiers". Oui. C'est ainsi qu'il a parlé. Pour la vérité, je dois le dire." Judas, au début, parlait sans beaucoup d'assurance, comme si la chose l'ennuyait. Mais ensuite, par l'effet de ces brusques revirements qui lui sont propres, il a pris de l'aplomb et presque au point de devenir arrogant.

"Je suis surpris que tu le défendes. Tu as trahi la confiance que nous avions en toi." reproche un prêtre à Judas.

"Je n'ai trahi personne. Combien parmi vous appartiennent au Baptiste ! Sont-ils traîtres pour cela ? Moi, j'appartiens au Christ. Voilà."

"Et bien. Celui-ci ne doit pas parler ici. Qu'il vienne comme fidèle. C'est déjà trop pour un ami des païens, des prostituées, des publicains..."

"Répondez-moi, maintenant, dit Jésus sévère mais calme. Quels sont les Anciens de service ?"

"Doras et Félix, juifs. Joachim de Capharnaüm et Joseph de l'Iturée."

"J'ai compris, Allons. Rapportez au trois accusateurs, car l'Ituréen n'a pas qualité pour l'être, que le Temple n'est pas tout Israël et qu'Israël n'est pas le monde entier. Que la bave des reptiles, pour très venimeuse qu'elle soit, ne submergera pas la Voix de Dieu, ni son venin ne paralysera pas mes allées et venues parmi les hommes, tant que ce ne sera pas l'heure. Et puis... oh ! dites-leur qu'ensuite les hommes feront justice des bourreaux et exalteront la Victime en faisant d'Elle leur unique amour. Allez. Et quant à nous, allons." Jésus se revêt de son pesant manteau foncé, et sort au milieu des siens.

Derrière eux se trouve Alexandre qui est resté pendant la discussion; en dehors de l'enceinte, près de la Tour Antonia, il dit : "Je te salue, Maître. Et je te demande pardon d'avoir été pour Toi une cause de réprimande."

"Oh ! ne t'afflige pas ! Ils cherchaient un prétexte. Ils l'ont trouvé. Si ce n'avait pas été toi, ç'aurait été un autre... Vous, à Rome, vous faites des jeux au Cirque avec des fauves et des serpents, n'est-ce pas ? Eh bien, je te dis qu'il n'y a pas de fauve plus féroce et plus perfide que l'homme qui veut tuer un autre homme."

"Et moi, je te dis qu'au service de César j'ai parcouru toutes les régions romaines. Mais je n'ai jamais, à l'occasion de mille et mille rencontres, trouvé quelqu'un de plus divin que Toi. Non nos dieux ne sont pas divins comme Toi ! Ils sont vindicatifs cruels, bagarreurs, menteurs. Toi, tu es bon. Tu es vraiment un Homme mais qui n'est pas seulement homme. Salut, Maître."

"Adieu, Alexandre. Avance dans la Lumière." Tout prend fin.

*****

Alexandre, le romain
Soldat sensible aux paroles de Jésus

Présentation générale

Soldat romain de la Légion Italique et de la centurie de Jérusalem, sensible aux paroles de Jésus Malencontreusement il renverse un bébé avec son cheval en sortant de l’Antonia. Il se précipite dans le Temple pour y chercher Jésus, créant un immense scandale. Le bébé sera sauvé et Jésus chassé . Il est exilé à la garnison d'Antioche sous pression des pharisiens

Caractère et aspect

Un cœur simple d'enfant enfermé dans un grand corps de soldat, selon les paroles de Sintica

Parcours apostolique

Dans sa rude simplicité, Alexandre est proche de la Vérité

Son nom

Alexandre vient du grec "défenseur des hommes" – Historique : Référence à Alexandre le grand.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Le_sol11
Le soldat Alexandre


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 9 Oct - 7:26

"Jésus parle à Nicodème, pendant la nuit, à Gethsémani"

24 février 1945

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Jésus est dans la cuisine de la maisonnette de l'Oliveraie au souper avec ses disciples. Ils parlent des événements de la journée, qui cependant n'est pas celle précédemment décrite, car je constate qu'on parle d'autres faits, parmi lesquels la guérison d'un lépreux survenue près des tombeaux sur la route de Bethphagé .

"Il y avait aussi un centurion romain qui regardait , dit Barthélemy. Et il ajoute : "Il m'a demandé du haut de son cheval : "L'homme que tu suis fait souvent des choses semblables ?" et à ma réponse affirmative il s'est écrié : "Alors, il est plus grand qu'Esculape et il deviendra plus riche que Crésus ". J’ai répondu: "Il sera toujours pauvre aux yeux du monde, car il ne reçoit pas mais il donne, et ne veut que des âmes pour les conduire au Dieu Vrai". Le centurion m'a regardé très étonné et puis, il a éperonné son cheval et s'en est allé au galop."

"Il y avait aussi une dame romaine dans sa litière . Ce ne pouvait être qu'une femme. Elle avait baissé les rideaux, mais jetait des coups d’œil au dehors. Voilà ce que j’ai vu" dit Thomas.

"Oui, elle était au début de la courbe de la route. Elle avait donné l'ordre de s'arrêter quand le lépreux avait crié : "Fils de David, aie pitié de moi !" Il y avait le rideau déplacé et j'ai vu qu'elle t'a regardé avec une loupe précieuse et elle a ri ironiquement. Mais quand elle a vu que Toi, par ton seul commandement tu l'avais guéri ! Alors, elle m'a appelé et m'a demandé : "Mais c’est celui qu'on donne pour le vrai Messie ?". J'ai répondu que oui, et elle m'a dit : "Tu es avec Lui ?" Et puis elle a demandé : "Est-il vraiment bon ?" dit Jean.

"Alors, tu l'as vue ! Comment était-elle ?" demandent Pierre et Judas.

"Bah !... une femme..."

"Quelle découverte !" dit Pierre en riant.

Et l'Iscariote poursuit : "Mais elle était belle, jeune, riche ?"

"Oui. Il me semble qu'elle était jeune, et belle également. Mais je regardais toujours vers Jésus plutôt que de son côté. Je voulais voir si le Maître se remettait en route..."

"Imbécile !" murmure l'Iscariote entre ses dents.

"Pourquoi ?" dit Jacques de Zébédée pour le défendre. "Mon frère n'est pas un Ganymède en quête d'aventures . Il a répondu par politesse, mais il n'a pas manqué à sa première qualité."

"Laquelle ?" demande l'Iscariote.

"Celle d'un disciple qui garde pour son Maître son unique amour."

Judas baisse la tête, mécontent.

"Et puis... ce n'est pas bien que l'on vous voie parler avec les Romains" dit Philippe .

"Déjà ils nous accusent d'être Galiléens et, pour cette raison, moins "purs" que les Juifs. Et cela, par naissance. Puis, ils nous accusent de séjourner souvent à Tibériade, lieu de rendez-vous des Gentils, des Romains, des Phéniciens, des Syriens... Puis... encore... oh ! de combien de choses ils nous accusent ! ..."

"Tu es bon, Philippe, et tu mets un voile sur ce qu'a de dur la vérité que tu dis. Mais, sans voile, la vérité est là : de combien de choses ils m'accusent Moi" dit Jésus qui jusqu'alors s'est tu.

"Au fond, ils n'ont pas tout à fait tort. Trop de contacts avec les païens" dit l'Iscariote.

"Crois-tu que les païens sont uniquement ceux qui n'ont pas la loi mosaïque ?" dit Jésus.

"Et qui d'autres, alors ?"

"Judas !... Peux-tu jurer sur notre Dieu de ne pas avoir de paganisme dans ton cœur ? Et puis jurer que les Israélites, les plus en vue, en sont indemnes ?"

"Mais, Maître... des autres, je n'en sais rien... mais moi... je peux le jurer en ce qui me concerne."

"Dans ta pensée, qu'est-ce que c'est que le paganisme ?" demande encore Jésus.


"Mais, c'est suivre une religion qui n'est pas vraie, adorer les dieux" réplique vivement Judas.

"Quels dieux ?"

"Les dieux de la Grèce, de Rome, ceux d'Égypte... en somme les dieux aux mille noms, des êtres imaginaires qui, selon les païens, peuplent leur Olympe."

"Il n'y a pas d'autres dieux ? Seulement les dieux de l'Olympe ?"

"Et quels autres encore ? N'y en a-t-il pas déjà trop ?"

"Trop. Oui, trop. Mais il y en a d'autres, sur les autels desquels tous les hommes viennent brûler de l'encens, même les prêtres, les scribes, les rabbins, les pharisiens, les saducéens, les hérodiens, ce sont toutes des personnes d'Israël, n'est-ce pas ? Non seulement eux, mais même mes disciples."

"Ah ! pour cela, non !" affirment-ils tous unanimement.

"Non ? Amis... Qui, parmi vous, n'a pas un culte secret ou plusieurs ? Pour l'un, c'est la beauté et l'élégance. Pour un autre, l'orgueil de son savoir. Un autre encense l'espérance de devenir grand, humainement. Un autre encore adore la femme. Un autre l'argent... Un autre se prosterne devant son savoir... et ainsi de suite. En vérité, je vous dis qu'il n'y a pas d'homme qui ne soit marqué par l'idolâtrie. Comment alors dédaigner ceux qui, par malchance, sont païens, lorsque, malgré l'appartenance au Dieu Vrai, on reste païen dans sa volonté ?"

"Mais, nous sommes des hommes, Maître" s'exclament plusieurs.

"C'est vrai. Mais alors... ayez de la charité pour tous, car Moi, je suis venu pour tous et vous n'êtes pas plus que Moi."

"Mais, en attendant, ils nous accusent, et ta mission en est entravée."

"Elle ira quand même de l'avant."

Pierre, assis près de Jésus et qui en est très heureux - pour cela il est bon, bon - il dit à son tour : "À propos de femmes, il y a peu de jours ou plutôt depuis que tu as parlé la première fois à Béthanie, après le retour de Judée, qu'une femme toute voilée ne cesse de nous suivre . Je ne sais comment elle fait pour connaître nos intentions. Je sais qu'au fond des groupes de gens du peuple qui t'écoutent si tu parles, ou en arrière des gens qui te suivent si tu marches, ou encore derrière nous, quand nous allons pour t'annoncer dans les campagnes, elle est presque toujours là.

À Béthanie, la première fois, elle m'a murmuré derrière son voile : "Cet homme qui va parler, c'est bien Jésus de Nazareth ?" Je lui ai dit que oui et le soir elle était derrière un tronc d'arbre à t'écouter. Puis, je l'avais perdue de vue. Mais, maintenant, ici, à Jérusalem, je l'ai vue deux ou trois fois. Aujourd'hui, je lui ai demandé: "As-tu besoin de Lui ? Tu es malade ? Tu veux une obole ?" Elle m'a toujours répondu non par un signe de tête, car elle ne parle avec personne."

"Un jour elle m’a demandé : "où habite Jésus ?" Et je lui ai répondu : "Au Gethsémani !" dit Jean.

"Bravo, imbécile !" dit l'Iscariote en colère. "Il ne fallait pas. Tu devais lui dire : "Dévoile-toi. Fais-toi connaître et je te le dirai"

"Mais, depuis quand devons, nous demander cela ?!" s'exclame Jean, simple et innocent.

"Quant aux autres, on les voit. Celle-là est toute voilée. C'est peut-être une espionne, ou une lépreuse. Elle ne doit pas nous suivre et savoir quoique ce soit. Si c'est une espionne, c'est pour nous faire du mal. Peut-être est-elle payée par le Sanhédrin qui veut qu'elle nous suive…"

"Ah! il use de ces procédés, le Sanhédrin ?" demande Pierre. "En es-tu sûr ?"

"Absolument certain. J'ai appartenu au Temple, et je sais."

"Ça par exemple ! commente Pierre. À lui s'adapte, comme un capuchon, la raison indiquée par le Maître, il y a peu de temps..."

"Quelle raison ?" Judas est déjà rouge de colère.

"C'est que même parmi les prêtres il y a des païens."

"Qu'est-ce que ça rentre avec le fait de payer un espion ?"

"Ça y entre et comment ! Ça y est déjà, au contraire. Pourquoi payent-ils ? Pour abattre le Messie et assurer leur triomphe. Ils s'élèvent donc sur l'autel avec leur âme malpropre sous des habits soignés" répond Pierre avec son bon sens populaire.

"Bon, en somme, abrège Judas, cette femme est un danger pour nous ou pour la foule. Pour la foule si c'est une lépreuse, pour nous si c'est une espionne."

"C'est à dire : pour Lui, tout au plus" réplique Pierre.

"Mais, si Lui tombe, nous tombons aussi..."

"Ah ! Ah !" dit Pierre en riant et il termine : "si on tombe, l'idole tombe en morceaux, on a risqué son temps, sa réputation et peut-être sa peau, et alors ah ! ah !... et alors il vaut mieux chercher à empêcher sa chute ou... s'éloigner à temps, n'est-ce pas ? Pour moi, au contraire, regarde. Je l'embrasse plus étroitement. S'il tombe, abattu par ceux qui sont traîtres de Dieu, je veux tomber avec Lui" et Pierre, de ses bras courts, enserre étroitement Jésus.

"Je ne croyais pas avoir fait tant de mal, Maître, dit, tout attristé, Jean qui est en face de Jésus. Frappe-moi, maltraite-moi, mais sauve-Toi. Malheur ! si c'était moi, la cause de ta mort ! Oh ! je ne pourrais plus retrouver la paix. Je sens que mon visage fondrait en larmes et que mes yeux en seraient brûlés. Qu'ai-je jamais fait ! Judas a raison : je suis un sot !"

"Non, Jean, tu n'es pas sot et tu as bien agi. Laissez-la venir toujours. Et respectez son voile. Elle peut l'avoir mis pour se défendre dans une lutte entre le péché et sa soif de rédemption Savez-vous quelles blessures frappent un être quand cette lutte survient ? Connaissez-vous ses pleurs et la rougeur qui lui monte au front ? Tu as dit, Jean, cher fils au cœur enfantin et bon, que ton visage se creuserait par l'effet de tes pleurs intarissables si tu avais été pour Moi une cause de mal. Mais sache que lorsqu’une conscience qui s'éveille commence à ronger une chair qui a été péché, pour la détruire et triompher par l'esprit, elle doit forcément consumer tout ce qui a été attraction de la chair, et la créature vieillit, se fane sous l'ardeur de ce feu qui la travaille. Ce n'est qu'après, une fois que la rédemption a son terme, qu'elle se refait une nouvelle, sainte et plus parfaite beauté, car c'est la beauté de l'âme qui affleure du regard, du sourire, de la voix, de l'honnête hauteur du front sur lequel est descendu et resplendi comme un diadème le pardon de Dieu."

"Alors, je n'ai pas mal fait ? ..."

"Non, et Pierre non plus n'a pas mal fait. Laissez-la faire. Et maintenant que chacun aille se reposer. Moi je reste avec Jean et Simon auxquels je dois parler. Allez."

Les disciples se retirent. Peut-être dorment-ils dans la pièce du pressoir d'huile . Je ne sais. Ils s'en vont et sûrement ne rentrent pas à Jérusalem, car les portes sont fermées depuis longtemps.

"Tu as dit, Simon, que Lazare t'a envoyé Isaac avec Maximin aujourd'hui, pendant que j'étais près de la Tour de David Que voulait-il ?"

"Il voulait te dire que Nicodème est chez lui et qu'il voulait te parler en secret. Je me suis permis de dire : "Qu'il vienne. Le Maître l'attendra pendant la nuit". Tu n'as que la nuit pour être seul. C'est pour cela que je t'ai dit : "Congédie tout le monde, sauf Jean et moi". Jean aura à se rendre au pont du Cédron, pour attendre Nicodème qui se trouve dans une des maisons de Lazare, hors les murs Moi, j'ai servi à t'expliquer. Ai-je mal fait ?"

"Tu as bien fait. Va, Jean, prendre ta place." Simon et Jésus restent seuls. Jésus est pensif. Simon respecte son silence. Mais Jésus le rompt tout à coup et, comme s'il terminait à haute voix une conversation intérieure, il dit : "Oui, c'est bien d'agir ainsi. Isaac, Élie, les autres suffisent pour garder vivante l'idée qui déjà prend corps parmi les bons et chez les humbles. Pour les puissants... il y a d'autres leviers. Il y a Lazare, Chouza, Joseph, d'autres encore... Mais les puissants... ne veulent pas de Moi. Ils craignent et tremblent pour leur puissance. J'irai loin de ce cœur juif, toujours plus hostile au Christ."

"Nous revenons en Galilée ?"

"Non, mais loin de Jérusalem. Il faut évangéliser la Judée. C'est aussi Israël. Mais ici, tu le vois... on exploite tout pour m'accuser. Je me retire. Et pour la deuxième fois..."

"Maître, voici Nicodème" dit Jean en entrant le premier. On se salue et puis Simon prend Jean avec lui et sort de la cuisine, en laissant les deux seuls.

"Maître, pardonne-moi si j'ai voulu te parler en secret. Je me méfie, pour Toi et pour moi, de beaucoup de gens. Ma conduite n'est pas uniquement lâche. Il y a aussi la prudence et le désir de t'aider plus que si je t'appartenais ouvertement. Tu as beaucoup d'ennemis. Je suis du petit nombre de ceux qui, ici t'admirent. J'ai pris conseil de Lazare. Lazare est puissant par sa naissance. On le craint parce qu'il est en faveur près de Rome, juste aux yeux de Dieu, sage par maturité d'esprit et par sa culture. Il est ton véritable ami et mon véritable ami. C'est pour cela que j'ai voulu m'entretenir avec lui et je suis heureux qu'il ait jugé de la même manière que moi. Je lui ai dit les dernières... discussions du Sanhédrin à ton sujet."

"Les dernières accusations. Dis simplement la vérité, toute nue, telle qu'elle est."

"Les dernières accusations. Oui, Maître. J'étais sur le point de dire : "Et bien, moi aussi, je suis des siens", pour qu'au moins, dans cette assemblée, il y eût quelqu'un en ta faveur. Mais Joseph, qui s'était approché de moi, m'a dit tout bas: "Tais-toi. Gardons secrète notre manière de voir. Je te dirai après" .Et, à la sortie il a dit, oui, il a dit : "Il vaut mieux ainsi. S'ils savent que nous sommes disciples, ils nous tiendront à l'écart de leurs pensées et de leurs décisions, et ils peuvent Lui nuire et nous nuire. S'ils pensent que nous sommes simplement intéressés à tout ce que Lui dit, ils n'agiront pas en cachette à notre égard". J'ai compris qu'il avait raison. Ils sont tellement... mauvais ! J'ai encore mes intérêts et mes devoirs... et Joseph aussi... Tu comprends, Maître."

"Je ne vous fais aucune réprimande. Avant que tu viennes, je disais cela à Simon. Et j'ai décidé aussi de m'éloigner de Jérusalem."

"Tu nous hais parce que nous ne t'aimons pas !"

"Non. Je ne hais pas même mes ennemis."

"Tu le dis. Oui, c'est vrai. Tu as raison. Mais quelle douleur pour moi et Joseph ! Et Lazare ? Que dira Lazare qui, aujourd’hui même a décidé de te faire dire de quitter ce lieu pour aller dans une de ses propriétés de Sion. Tu sais ? Lazare est puissamment riche. Une bonne partie de la ville lui appartient ainsi que beaucoup de terres de la Palestine. Le père, à sa fortune et à celle d'Euchérie de ta tribu et de ta famille, avait ajouté ce qui était une récompense des Romains à leur serviteur fidèle et avait laissé à ses fils un important héritage. Mais ce qui a plus d'importance une puissante amitié, bien que voilée, avec Rome. Sans elle, qui aurait sauvé de l'infamie toute sa maison, après la conduite infamante de Marie, son divorce reconnu uniquement parce que c'était "elle", sa vie licencieuse dans cette cité qui est son fief et à Tibériade, l'élégant lupanar dont Rome et Athènes en ont fait un lieu de galants rendez-vous pour tant de gens du peuple élu ? Vraiment, si le syrien Théophile avait été un prosélyte plus convaincu, il n'aurait pas donné à ses enfants cette éducation hellénisante qui tue tant de vertus et sème tant de voluptés. Bue et éliminée sans conséquences fâcheuses par Lazare et spécialement par Marthe, elle a contaminé Marie, qui s'est développée dans sa nature passionnée et a fait d'elle la fange de sa famille et de la Palestine ! Non, sans la puissante faveur de Rome qui l'ombrage, plus qu'aux lépreux, on leur aurait envoyé l'anathème. Mais, puisqu'il en est ainsi, profite de la situation."

"Non. Je me retire. Qui me veut, viendra vers Moi."

"J'ai mal fait de parler." Nicodème est effondré.

"Non. Attends et sois-en persuadé." Jésus ouvre une porte et appelle : "Simon ! Jean ! Venez vers Moi." Les deux accourent.

"Simon, dis à Nicodème ce que je te disais quand lui est entré."

"Que pour les humbles, il suffisait des bergers, que pour les puissants Lazare, Nicodème et Joseph avec Chouza, et que tu te retirais loin de Jérusalem sans pourtant abandonner la Judée. Voilà ce que tu disais. Pourquoi me le fais-tu répéter ? Qu'est ce qui est arrivé ?"

"Rien. Nicodème craignait que je parte à cause de ses paroles."

"J'ai dit au Maître que le Sanhédrin Lui est de plus en plus hostile et que ce serait bien qu'il se mette sous la protection de Lazare. Il a protégé tes biens parce qu'il a Rome pour lui. Il protégerait aussi Jésus."

"C'est vrai. C'est un bon conseil. Bien que ma caste soit mal vue de Rome; pourtant une parole de Théophile m'a conservé mon avoir durant la proscription et la lèpre [8][19]. Et Lazare t'est très attaché, Maître."

"Je le sais. Mais j'ai décidé et je fais ce que j'ai décidé."

"Nous allons te perdre, alors !"

"Non, Nicodème. Vers le Baptiste viennent des hommes de toutes les sectes. Vers Moi pourront venir des hommes de toutes les sectes et de toutes situations."

"Nous venions à Toi, sachant que tu es plus que Jean."

"Vous pourrez y venir encore. Je serai un rabbi solitaire, comme Jean et je parlerai aux foules désireuses d'entendre la voix de Dieu et capables de croire que je suis cette Voix. Et les autres m'oublieront, si du moins ils en sont capables."

"Maître, tu es triste et déçu. Tu as raison. Tous t'écoutent, et croient en Toi tout juste pour obtenir des miracles. Même un courtisan d'Hérode  qui devait forcément avoir corrompu sa bonté naturelle dans cette cour incestueuse, et même encore des soldats romains croient en Toi. Il n'y a que nous de Sion qui sommes si durs... Mais pas tous. Tu le vois... Maître, nous savons que tu es venu de la part de Dieu, son docteur, et un plus grand n'existe pas. Même Gamaliel le dit. Personne ne peut faire les miracles que tu fais, s'il n'a pas Dieu avec lui. Cela, le croient même les savants comme Gamaliel. Comment alors se fait-il que nous ne pouvons avoir la foi que possèdent les petits d'Israël ? Oh ! dis-le-moi exactement. Je ne te trahirai pas même si tu me disais : "J'ai menti pour valoriser mes sages paroles sous un sceau que personne ne peut ridiculiser". Es-tu le Messie du Seigneur ? L'Attendu la Parole du Père, incarnée pour instruire et racheter Israël selon le Pacte ?"

"Est-ce toi qui pose la question, ou d'autres t'envoient-il pour la poser ?"

"De moi, de moi, Seigneur. J'ai un tourment, ici, au-dedans de moi. Je subis une bourrasque. Vents opposés, et voix qui se contrarient. Pourquoi n'ai-je pas en moi, homme mûr, cette certitude paisible que possède celui-ci, presque analphabète et tout jeune qui lui met ce sourire sur le visage, cette lumière dans les yeux, ce soleil dans le cœur ? Comment crois-tu, Jean, pour être si tranquille ? O fils, apprends-moi ton secret, le secret qui te permet de savoir, voir et reconnaître le Messie en Jésus le Nazaréen !"

Jean devient rouge comme une fraise, puis il baisse la tête comme pour s'excuser de dire une chose si grande, et il répond simplement : "C'est en aimant."

"En aimant ! Et toi, Simon, homme probe et au seuil de la vieillesse, toi qui est instruit et tellement éprouvé que tu es poussé à craindre partout la fourberie ?"

"En méditant."

"En aimant ! En méditant ! Moi aussi, j'aime et je médite et je n'ai pas encore acquis la certitude !"

Jésus l'interrompt en disant : "Moi, je vais te dire le vrai secret. Ceux-ci ont su renaître, avec un esprit nouveau, libre de toute chaîne, vierge de toute idée. Et c'est ainsi qu'ils ont compris Dieu. Si quelqu'un ne renaît pas, il ne peut voir le Royaume de Dieu, ni croire en son Roi."

"Comment quelqu'un peut-il renaître s'il est déjà adulte ? Une fois sorti du sein maternel, l'homme ne peut jamais plus y rentrer. Tu fais peut-être allusion à la réincarnation à laquelle croient beaucoup de païens ? Mais, non. Tu ne peux pas supposer, cela. Et puis ce ne serait pas rentrer dans le sein, mais reprendre une chair hors du temps. Par conséquent, il ne s'agit pas de renaître maintenant. Comment ? Comment ?"

"Il n'y a qu'une seule existence de la chair sur la Terre et une seule vie éternelle de l'esprit au-delà. Maintenant, Moi je ne parle pas de la chair et du sang, mais de l'esprit immortel qui, par deux choses, renaît à la vraie vie : par l'eau et par l'Esprit. Mais la plus grande, c'est l'Esprit sans Lequel l'eau n'est que symbole Qui s'est lavé avec l'eau doit se purifier ensuite avec l'Esprit et avec Celui-ci, s'allumer et resplendir, s'il veut vivre dans le sein de Dieu : ici et dans l'Éternel Royaume. Car ce qui est engendré par la chair, est, et reste chair, et meurt avec celle-ci après l'avoir servie dans ses appétits et ses péchés. Mais, ce qui est engendré par l'Esprit est esprit, et vit en retournant à l'Esprit qui engendre, après avoir élevé son propre esprit à l'âge parfait. Le Royaume des Cieux ne sera habité que par des êtres parvenus à l'âge spirituel parfait. Ne t'étonne donc pas si je dis : "Il faut que vous naissiez de nouveau".

Ceux-ci ont su renaître. Le jeune a tué la chair et fait renaître l'esprit, en mettant son moi sur le bûcher de l'amour. Tout fut brûlé de ce qui était matière. Des cendres voici surgir sa nouvelle fleur spirituelle, merveilleux hélianthe qui sait se tourner vers le Soleil Éternel. Le vieux a mis la hache de l'honnête méditation aux pieds de sa vieille pensée et a déraciné la vieille plante en laissant seulement la pousse de la bonne volonté, de laquelle il a fait naître sa nouvelle pensée. Maintenant, il aime Dieu avec un esprit nouveau et il Le voit. Chacun a sa méthode pour parvenir au port. N'importe quel vent convient pour celui qui sait se servir de la voile. Vous entendez souffler le vent et, sur sa direction, vous pouvez vous baser pour diriger la manœuvre. Mais, vous ne pouvez dire d'où il vient, ni appeler celui qu'il vous faut. L'Esprit aussi appelle, Il vient en appelant et il passe. Mais seul celui qui est attentif peut le suivre. Le fils connaît la voix de son père, et il connaît la voix de l'Esprit, l'esprit qui a été engendré par Lui."

"Comment cela peut-il se faire ?"

"Toi, maître en Israël, tu me le demandes ? Tu ignores ces choses ? On parle et on rend témoignage de ce qu'on sait et de ce qu’on a vu. Or donc, je parle et je témoigne de ce que je sais. Comment pourras-tu jamais accepter les choses que tu n'as pas vues, si tu n'acceptes pas le témoignage que je t'apporte ? Comment pourras-tu croire à l'Esprit, si tu ne crois pas à la Parole Incarnée ? Je suis descendu pour remonter et emporter avec Moi ceux qui sont ici-bas. Un seul est descendu du Ciel : le Fils de l'Homme. Et un seul montera au Ciel avec le pouvoir d'ouvrir le Ciel : Moi, Fils de l'Homme. Rappelle-toi Moïse. Il éleva un serpent dans le désert pour guérir ceux qui étaient malades en Israël .Quand je serai élevé, ceux, que maintenant la fièvre de la faute rend aveugles, sourds, muets, fous, lépreux, malades, seront guéris, et quiconque croira en Moi aura la vie éternelle. Même ceux qui auront cru en Moi, auront cette heureuse vie.

Ne baisse pas le front, Nicodème. Je suis venu pour sauver, non pas pour perdre. Dieu n'a pas envoyé son Fils Unique dans le monde pour que ceux qui l'habitent soient condamnés, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Dans le monde, j'ai trouvé tous les péchés, toutes les hérésies, toutes les idolâtries. Mais l'hirondelle qui rapidement vole au dessus de la poussière peut-elle souiller son plumage ? Non. Elle n'apporte sur les tristes chemins de la terre qu'une virgule d’azur, une odeur de ciel. Elle lance un appel pour secouer les hommes, pour faire élever leurs regards au-dessus de la boue et faire suivre son vol qui revient vers le ciel. Il en est ainsi de Moi. Je viens pour vous emmener avec Moi. Venez !... Celui qui croit au Fils Unique n'est pas jugé. Il est déjà sauvé, car ce Fils parle au Père et dit : "Celui-ci m'aime". Mais celui qui ne croit pas, il est inutile qu'il fasse des œuvres saintes. Il est déjà jugé car il n'a pas cru au nom du Fils Unique de Dieu. Quel est mon Nom, Nicodème ?"

"Jésus."

"Non. Sauveur. Je suis le Salut. Celui qui ne me croit pas refuse son salut, il est déjà jugé par la Justice Éternelle. Et voici ce jugement : "La Lumière t'avait été envoyée, à toi, et au monde , pour être pour vous le salut, mais toi et les autres hommes avez préféré les ténèbres à la lumière, parce que vous préfériez le œuvres mauvaises auxquelles vous étiez habitués, aux bonnes œuvres que Lui vous indiquait auxquelles il fallait s'y attacher pour devenir saints" .Vous avez haï la Lumière parce que les malfaiteurs aiment les ténèbres pour commettre leurs crimes, et vous avez fui la Lumière pour qu'elle ne vous révèle pas vos plaies cachées. Ce n'est pas spécialement à toi que je m'adresse, Nicodème. Mais c'est là la vérité. Et la punition sera en proportion de la condamnation, pour l'individu et pour la collectivité.

Quant à ceux qui m'aiment et mettent en pratique les vérités que j'enseigne, en naissant donc une seconde fois dans leur esprit par une naissance plus réelle, je dis qu'ils ne craignent pas la lumière mais au contraire qu'ils s'en approchent, car cette lumière augmente celle par laquelle ils ont été primitivement éclairés. C'est une gloire réciproque qui rend Dieu heureux en ses fils et à leur tour heureux eux aussi en leur Père. Non, les fils de la Lumière ne craignent pas d'être illuminés. Mais, au contraire, en leur cœur et par leurs œuvres, ils disent : "Non pas moi : mais Lui le Père, Lui le Fils, Lui l'Esprit ont accompli le bien en moi. À eux gloire dans l'éternité". Et du Ciel l'éternel chant des Trois qui s'aiment répond dans leur parfaite Unité : "À toi, bénédiction pour l'éternité, vrai fils de notre volonté". Jean, rappelle-toi ces paroles pour quand ce sera l'heure de les écrire Nicodème, es-tu convaincu ?"

"Maître... oui. Quand pourrai-je te parler encore ?"

"Lazare saura où te conduire : J'irai chez lui avant de m'éloigner d'ici."

"Je m'en vais, Maître. Bénis ton serviteur."

"Que ma paix soit avec toi."

Nicodème sort avec Jean. Jésus se tourne vers Simon : "Vois-tu l’œuvre de la puissance des Ténèbres ? Comme une araignée, elle tend son piège, englue et emprisonne celui qui ne sait pas mourir pour renaître papillon, assez fort pour déchirer la toile ténébreuse et passer outre, emportant en souvenir de sa victoire des lambeaux de la toile tout éclairés sur ses ailes d'or, comme des oriflammes et des étendards pris à l'ennemi. Mourir pour vivre. Mourir pour vous donner la force de mourir. Viens Simon te reposer, et que Dieu soit avec toi."

Tout prend fin.

******

Nicodème
Le synhédriste, disciple

Présentation générale

Membre du Sanhédrin, de la classe des gros propriétaire terrien. Il possède, entre autres, des terres près d’Emmaüs de la plaine et une propriété à Rama au nord de Jérusalem, là où habite les parents de Thomas l'apôtre. Ami de Lazare et de Joseph d’Arimathie.

"Je ne critique pas la présence d'ignorants ni de publicains parmi les disciples du Christ, mais je ne trouve pas convenable qu'il y ait parmi les siens quelqu'un (Judas) qui ne sait pas s'il est pour Lui ou contre, et qui est comme un caméléon qui prend la couleur et l'aspect de ce qui l'entoure"
C’est lui qui vient trouver Jésus de nuit. (Jean 3,5) Jésus répondit : ‘’Oui, je te le déclare, c'est la vérité: personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s'il ne naît pas d'eau et de l'Esprit’’.

Il fait partie du groupe des "puissants" (avec Lazare, Chouza, Joseph d’Arimathie) que Jésus imagine pour évangéliser la Judée des puissants .Lié à son collègue Joseph d’Arimathie, il informe Jésus de ce qui se trame contre Lui Sa prudence ne cache pas non plus un certain courage (Jean 7, 50-53). Il défend, comme Joseph d’Arimathie et Éléazar le synhédriste, la justice lors du procès d’Éléazar le fils d’Anna, violeur et meurtrier

Un bon maître, généreux avec les indigents : "Cette année, il nous a fait savoir que tout est pour nous, parce que c'est une année de grâce" Jésus plus tard lui demande :"Quelle voix t'a dit que c'est une année de grâce, et pas l'année qui vient, par exemple ?" - "...Je ne sais pas... Je ne suis pas prophète. Mais je ne suis pas obtus et à mon intelligence s'est unie une lumière du Ciel. Mon Maître... je voulais que les pauvres jouissent des dons de Dieu, pendant que Dieu est encore parmi les pauvres..."

Caractère et aspect

Sa prudence, liée sans doute à sa fonction laissera de plus en plus place à un courage certain. Au plus fort de l'hostilité du Temple envers Jésus, on le voit prendre faits et causes publiquement (et habilement) pour lui
On le verra aussi évoluer tout au long des années de Vie Publique en quittant ses préjugés sociaux et en s'ouvrant de plus en plus à la foi en Jésus.

Parcours apostolique

Témoin de la Passion, de la Résurrection, de l'Ascension où il sera placé à côté de Jésus : "Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger"
.
Il évangélise les alentours de Jérusalem, notamment Nobé et Rama, avec le concours des autres apôtres et disciples . C'est lui qui ira, avec son ami Joseph d'Arimathie, demander le corps de Jésus. Il fournira 50 kilos d'aromates (aloès et myrrhe) pour la sépulture. après avoir marquer publiquement ses convictions en quittant le Sanhédrin lors du procès de Jésus

Son nom

Nicodème, Naqdimôn, est un nom qui en grec signifie "Victoire du peuple".

En savoir plus sur ce personnage

Il était fort riche Nicodème : le Talmud dit de lui qu'il eût pu nourrir dix jours tout le peuple d'Israël". Une ancienne tradition veut qu'il ait été baptisé par saint Pierre et qu'il soit mort en martyr du Christ.

( Extraits de "Jésus en son temps" - Daniel-Rops - éd. Arthème Fayard -)

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Nicodz11
Nicodème le disciple


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 10 Oct - 7:36

"Jésus chez Lazare avant d’aller à La Belle Eau"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Jésus monte par le sentier escarpé qui conduit au plateau sur lequel est construite Béthanie. Il ne suit pas cette fois la route principale. Il a pris le sentier plus escarpé et plus direct qui va du nord-ouest vers l'est, et qui est beaucoup moins fréquenté peut-être à cause de sa forte pente. Il n'y a que les voyageurs pressés qui l'utilisent; ceux aussi qui conduisent des troupeaux et qui préfèrent éviter le va et vient de la route principale; ceux qui, comme Jésus aujourd'hui, ne veulent pas se faire remarquer d'un grand nombre de personnes. Lui monte en avant. Il parle en secret avec le Zélote. Derrière, un premier groupe où se trouvent les cousins avec Jean et André, puis un autre groupe avec Jacques de Zébédée, Matthieu, Thomas, Philippe, restent les derniers Barthélemy avec Pierre et l'Iscariote.

On arrive au plateau élevé sur lequel Béthanie rit au soleil d'une sereine journée de Novembre. En regardant vers l'Orient on voit la vallée du Jourdain et la route qui vient de Jéricho Jésus donne l'ordre à Jean d'aller avertir Lazare de son arrivée Pendant que Jean s'y rend rapidement, Jésus avance lentement avec les siens salué un peu partout par des personnes de l'endroit.

La première qui arrive de la maison de Lazare est une femme qui se prosterne jusqu'à terre en disant "Heureuse journée pour la maison de ma maîtresse. Viens, Maître. Voici Maximin, et déjà à la grille, voilà Lazare."

Maximin accourt. Je ne sais pas exactement qui c'est. J'ai l'impression que ça doit être un parent moins riche auquel les fils de Théophile donnent l'hospitalité, ou bien un régisseur de leurs importantes propriétés; mais traité en ami pour ses qualités et la longue durée de ses services dans la maison. Ou bien c'est le fils d'un régisseur du père qui lui a succédé dans cette charge auprès des enfants de Théophile. Il est un peu plus âgé que Lazare, sur les trente-cinq ans, un peu plus. "Nous n'espérions pas t'avoir si tôt". dit-il.

"Je viens demander un abri pour la nuit."

"Si c'était pour toujours, tu nous ferais plaisir" Ils sont sur le seuil. Lazare baise et embrasse Jésus et salue les disciples. Puis, entourant de son bras la taille de Jésus, il entre avec Lui dans le jardin. Il s'écarte des autres et demande tout à coup : "À quoi dois-je la joie de te voir ?"

"À la haine des gens du Sanhédrin."

"Ils t'ont fait du mal ? Encore !"

"Non, mais ils veulent m'en faire. Ce n'est pas l'heure. Tant que je n'aurai pas labouré toute la Palestine et répandu la semence, je ne dois pas être abattu."

"Tu dois aussi moissonner, bon Maître. Il est juste qu'il en soit ainsi."

"La moisson, ce sont mes amis qui la feront. Ils mettront la faux où j'ai fait les semailles. Lazare, j'ai décidé de m'éloigner de Jérusalem. Je sais que cela ne me sert pas personnellement je le sais d'avance. Mais cela me donnera la possibilité d'évangéliser, à défaut d'autre résultat. À Sion on m'a refusé même cela."

"Je t'avais envoyé dire par Nicodème d'aller dans une de mes propriétés. Personne n'ose les violer. Tu pourrais exercer ton ministère sans ennuis. Et, ô ma maison ! La plus heureuse de toutes mes maisons puisqu'elle serait sanctifiée par ton enseignement, parce que tu y respirerais ! Donne-moi la joie de t'être utile, mon Maître."

"Tu vois que déjà, je suis en train de te la donner, mais je ne peux rester à Jérusalem. Je ne serais pas ennuyé, Moi, mais on ennuierait ceux qui y viendraient. Je vais du côté d'Éphraïm, entre cette localité et le Jourdain. Là, j'évangéliserai et je baptiserai comme le Baptiste."

"Dans les environs de cette localité, je possède une petite maison. Mais c'est un abri pour les outils des travailleurs. De temps à autre ils y dorment, à la fenaison ou aux vendanges. Elle est misérable. Un simple toit sur quatre murs. Mais elle est toujours sur mes terres, et on le sait... Cela sera un épouvantail pour les chacals. Accepte, Seigneur. J’enverrai des serviteurs pour la mettre en état..."

"Inutile. Si tes paysans y dorment, elle ira bien aussi pour nous."

"Je n'y mettrai pas de luxe. Mais je compléterai le nombre des lits, oh ! pauvres comme tu veux : je ferai porter des couvertures, des sièges, des amphores et des coupes. Il vous faudra aussi manger et vous couvrir, surtout pendant ces mois d'hiver. Laisse-moi faire. Ce ne sera pas moi qui m'en occuperai. Voici Marthe qui vient vers nous. Elle a le génie pratique et attentif à tout ce qui a trait à la famille. Elle est faite pour la maison et pour être le réconfort des corps et des esprits qui s'y trouvent. Viens, ma douce et pure hôtesse ! Tu le vois? Moi aussi je me suis réfugié sous sa maternelle protection, dans sa part d'héritage. Ainsi je ne regrette pas trop douloureusement ma mère. Marthe, Jésus se retire dans la plaine de la Belle Eau. De beau, il n'y a que le sol fertile. La maison est un bercail. Mais Lui veut une maison de pauvres. Il faut y mettre ce qui est nécessaire. Donne des ordres, toi, si brave !" et Lazare baise la main très belle de sa sœur qu'elle lève ensuite pour le caresser avec un véritable amour maternel.

Puis Marthe dit : "J'y vais tout de suite. J'emmène avec moi Maximin et Marcelle. Les hommes du char aideront pour l'organisation. Bénis-moi, Maître, ainsi j'emporterai avec moi quelque chose de Toi."

"Oui, ma douce hôtesse. Je t'appellerai comme Lazare. Je te donne mon cœur pour que tu le portes avec toi, dans le tien."

"Sais-tu, Maître, qu'aujourd'hui Isaac se trouve avec Élie et le autres dans ces campagnes ? Ils m'ont demandé ce pâturage en bas dans la plaine, pour être un peu ensemble, et j'ai consenti. Aujourd'hui, ils changent de pâturage, et je les attends pour le repas."

"J'en suis heureux, et je leur donnerai des instructions..."

"Oui, pour pouvoir garder le contact. Mais de temps en temps tu viendras, n'est-ce pas ? ..."

"Je viendrai. J'en ai déjà parlé avec Simon. Et comme il n'est pas raisonnable que j'envahisse la maison avec les disciples, j'irai dans la maison de Simon..."

"Non, Maître. Pourquoi me donner de la peine ?"

"Ne recherche pas, Lazare, je sais que c'est bien."

"Mais alors..."

"Mais alors, je serai toujours dans ton domaine. Ce que Simon ignore encore, Je le sais. Celui qui voulait acquérir, sans se montrer et sans discuter, simplement pour rester près de Lazare de Béthanie c'était le fils de Théophile, le fidèle ami de Simon le Zélote et le grand ami de Jésus de Nazareth [1][1]. Celui qui a doublé la somme pour Jonas et n'a pas pris sur l'avoir de Simon pour donner à ce dernier le plaisir de pouvoir faire beaucoup pour le Maître qui est pauvre et pour les pauvres du Maître, c'est quelqu'un dont le nom est Lazare. Celui qui, discret et attentif met en train, dirige, soutient tous les bons efforts pour me donner une aide et un réconfort ainsi que protection, c'est Lazare de Béthanie. Je le sais."

"Oh ! ne le dis pas ! J'avais cru de si bien faire d'agir ainsi et en secret !"

"Pour les hommes, c'est un secret. Mais pas pour Moi. Je lis dans les cœurs. Veux-tu que je te dise pourquoi la bonté que tu as déjà naturellement se teinte d'une perfection surnaturelle ? C'est parce que tu demandes un don surnaturel : tu demandes le salut d'une âme en même temps que ta sainteté et celle de Marthe. Tu te rends compte qu'il ne suffit pas d'être bon suivant les idées du monde, mais qu'il faut être bon selon les lois de l’esprit, pour avoir la grâce de Dieu. Tu n'as pas entendu mes paroles. Mais j'ai dit : "Quand vous faites le bien, faites-le en secret, et le Père vous en récompensera grandement". Tu as agi par une naturelle impulsion vers l'humilité. Et, en vérité, je te dis que le Père te prépare une récompense que tu ne peux pas même imaginer."

"La rédemption de Marie ? ..."

"C'est ça, et plus, plus encore."

"Quoi alors, Maître, de plus impossible que celle-ci ?"

Jésus le regarde et sourit. Puis il dit, sur le ton d'un psaume: ‘’Le Seigneur règne, et avec Lui ses saints [2][2]. De ses rayons, Il tresse une couronne et, sur la tête de ses saints, Il la pose pour qu'éternellement elle resplendisse de ses feux aux yeux de Dieu et de l'univers. De quel métal est-elle faite ? De quelles pierreries est-elle décorée ? En or, en or très pur est obtenu son cercle, avec le double feu de l'amour divin et de l'amour de l'homme, et elle est travaillée au ciselet par la volonté qui martèle, lime, taille et affine. Il y a des perles en abondance, des émeraudes plus vertes que l'herbe qui pousse en avril, des turquoises couleur de ciel, des opales couleur de lune, des améthystes comme des violettes pudiques, et des jaspes et des saphirs et des jacinthes, et des topazes. Toutes ces pierres enchâssées pour la vie

Et puis, pour achever l’ouvrage, un cercle de rubis, un grand cercle sur le front glorieux. Puisque le béni aura eu foi et espérance, il aura eu douceur et chasteté, tempérance et force, justice et prudence, miséricorde sans mesure, et au fond il aura écrit, avec le sang, mon Nom et la foi en Moi, son amour en lui pour Moi et son nom dans le Ciel.

Exultez, ô justes du Seigneur. L'homme ignore et Dieu voit.

Il inscrit dans les livres éternels mes promesses et vos œuvres, et avec elles vos noms, princes du siècle à venir, triomphateurs éternels avec le Christ du Seigneur."

Lazare le regarde étonné. Puis il murmure: "Oh !... moi... je ne serai pas capable..."

" Tu le croix ? " et Jésus cueille sur le sentier un rameau flexible de saule pleureur et dit : "Regarde : comme ma main plie facilement ce rameau, ainsi l'amour pliera ton âme et en fera une couronne éternelle. L'amour est le rédempteur de l'individu. Celui qui aime commence sa rédemption.

Le Fils de l'homme la complétera."

***

Lazare (de Béthanie)

Le disciple ressuscité

Présentation générale

Lazare, dont le nom signifie Dieu vient en aide, est un homme de la haute société juive, fils d'un syrien, Théophile, gouverneur local de la Province et d'Euchérie, une judéenne de lignée royale. Cela explique la protection dont lui et ses propriétés, bénéficient de la part des autorités romaines.

Car Lazare, par héritage, est "puissamment riche. Une bonne partie de la ville (de Jérusalem) lui appartient ainsi que beaucoup de terres de Palestine." Il possède notamment :

- le Cénacle,

- une propriété à Jérusalem hors les murs, près du Cédron

- le Gethsémani, à l'extérieur de la ville, sur le Mont des Oliviers;

- un riche palais à Jérusalem, gardé par Lévi, qu'il déserte tant que dure l'inconduite de sa sœur, Marie de Magdala;

- Béthanie où il se réfugie auprès de son autre sœur Marthe;

- des vergers près de Gaza; une propriété aux confins de la Samarie premier refuge de Jésus.
Cette énumération montre combien nombre de propriétés de Lazare servent d'appui à l'évangélisation.

Comment Jésus "qui n'a même pas une pierre pour reposer sa tête" (Matthieu 8,20 – Luc 9,58) peut-il avoir un ami aussi riche et puissant ? Jésus s'en explique :

Caractère et aspect

Lazare est "Affable, distingué et plein d'assurance comme tous les hommes de grande naissance …" la petite trentaine, environ 1,65 m, il n'a rien d'imposant : "Toujours maigre et pâle, avec des cheveux courts, peu épais et sans boucles, rasé jusqu'au menton, seulement habillé de lin très blanc"

Quand Simon le zélote, l'apôtre de Béthanie, lui présente son voisin Lazare, Jésus découvre un personnage très cultivé, empreint de la culture hellénisante détestée par les dirigeants d'Israël : "Celui qui initie son fils dans la science des grecs ressemble à celui qui élève des porcs" dit le Talmud (Bara Kama f 82 b). Jésus l'encourage au contraire dans ces lectures profanes : "Cela te servira à connaître le monde païen… Continue". Cette remarque anodine est à rapprocher de la tradition qui fait de Lazare l'évangélisateur de la ville grecque de Massalia (Marseille).

Parcours apostolique

Si Lazare appartient à la haute-société, il en est écarté : c'est un sang-mêlé juif-syrien, protégé des envahisseurs romains, frère de celle qui fut d'abord la très scandaleuse Marie de Magdala. "Il est ton ami Lazare ? S'étonne un synhédriste auprès de Jésus. Mais tu ne dois pas ! Ne sais-tu pas qu’il est anathème parce que sa sœur Marie est prostituée ?".

Il perd tous ses amis sauf une poignée de fidèles : Joseph d'Arimathie, Nicodème, Simon le zélote, son voisin

Les tourments causés par l'inconduite de sa sœur s'ajoutent aux ennuis de santé de Lazare. Mais les souffrances et les mortifications servent à la conversion tant attendue de Marie de Magdala : "Réjouis-toi car, pour t'avoir, Lazare t'a arrachée au démon..."

Après le dernier repas que Jésus prend à Béthanie (Jean 12, 1- , il prend à part Lazare, lui annonce sa Passion imminente et lui ordonne formellement de ne pas quitter Béthanie à l'heure de la tourmente qui s'approche. Il doit accueillir les apôtres désorientés :

"... où iront-ils dans leur désarroi? Chez Lazare. … Rassemble-les. Rends leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans un plus grand péché en désespérant de mon pardon." (

Avec les persécutions naissantes Lazare, comme la famille de Béthanie, s'expatrie :

"On ne peut certainement pas se dire que Lazare, Marie et Marthe ont été des créatures craintives. Tu vois pourtant que, bien qu’avec une extrême douleur, ils se sont éloignés d’ici pour porter ailleurs la Parole divine qui ici aurait été étouffée par les juifs" . Ce qui corrobore la tradition de leur exil en Gaule .

Son nom

Forme grecque d'Éléazar [Èl'azar] qui signifie "Dieu à secouru". Référence historique : le fils d'Aaron qui devint grand prêtre comme lui à sa mort.

****

La Belle-Eau

Propriété de Lazare, près d’Éphraïm et de Jéricho, sur les rives du Jourdain

Habitants ou natifs

Asraël, l’enfant disciple - Dina guérie d’une jaunisse – Timon d’Aëra, le chef de la synagogue – Le régisseur de la propriété de Lazare, et sa famille

Descriptif

Un bercail, (description en propriété de Lazare où se retire Jésus en novembre-décembre de sa première année de vie publique. maisonnette rustique très basse et très large. Solidement construite. Les apôtres vont pêcher dans le Jourdain, un peu plus éloigné

Faits marquants

C’est là ou commence la vie commune avec les disciple. Jésus y fait une série de commentaires sur les dix commandements. C’est le lieu de la conversion d’Aglaé, poursuivie par un groupe de pharisiens. C’est le lieu où Jésus accueille des persécutés comme Timon le chef de la synagogue et comme Joseph d’Emmaüs accusé d’inceste

Son nom

D'après les différents descriptifs, nous localisons intuitivement la "Belle-Eau" dans la région de Uja-A-Tahta près du Jourdain

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Lazare11
Lazare, suivant l' Oeuvre de Maria Valtorta


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 11 Oct - 7:11

"Jésus à la Belle Eau. Débuts de la vie commune avec les disciples"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Si on veut faire une comparaison entre cette maisonnette basse et rustique et la maison de Béthanie, certes c'est un bercail, comme dit Lazare. Mais si on la compare aux maisons des paysans de Doras, c'est une habitation assez belle.

Très basse et très large, solidement construite, elle a une cuisine, c'est à dire une cheminée dans une pièce toute enfumée où se trouvent une table, des sièges, des amphores et un rustique égouttoir, avec des plats et des coupes, Une large porte de bois brut sert d’entrée et laisse pénétrer la lumière. Puis, sur la même paroi où elle s'ouvre, il y a trois autres portes qui donnent accès à trois grandes chambres, longues et étroites dont les murs sont blanchis à la chaux. Comme dans la cuisine, le sol est en terre battue. Dans deux d'entre elles, il y a maintenant des couchettes On dirait des petits dortoirs. Les nombreux crochets fixés dans les murs indiquent qu'on y accrochait des outils et peut-être des sacs de produits agricoles. Maintenant ils servent de porte-manteaux et on y suspend aussi les besaces. La troisième chambre (c'est plutôt un couloir qu'une chambre car la longueur et la largeur sont disproportionnées) est vide. Elle devait servir aussi à abriter des animaux car elle a une mangeoire et des anneaux au mur, elle présente ces trous particuliers aux terrains frappés par des sabots ferrés. À présent, il n'y a rien.

Au dehors, près de ce dernier local, il y a un large portique rustique. Il est couvert d'un toit de fascines et d'ardoises qui s'appuie sur des troncs d'arbres à peine équarris. Ce n'est même pas un portique. C'est un appentis, car il est ouvert sur trois côtés : deux de dix mètres, le troisième plus étroit, de cinq mètres pas plus. En été une vigne doit déployer ses rameaux d'un tronc à l'autre sur le côté qui est situé au midi. Maintenant les feuilles sont tombées et elle montre ses rameaux squelettiques. Il y a aussi, pareillement dégarni, un figuier gigantesque qui, en été, ombrage le bassin qu'on a installé au milieu de la cour pour abreuver les animaux. Et, à côté, un puits rudimentaire - ou plutôt un trou dans le sol - à peine signalé par un cercle de pierres plates et blanches.

Voici la maison qui abrite Jésus et les siens, au lieu nommé ‘’La Belle Eau’’. Il y a aussi des champs : des prés et des vignes l'entourent et à environ trente mètres (ne pas prendre mes indications comme des articles de foi) on voit une autre maison au milieu des champs, plus belle, car elle possède une terrasse que l'autre n'a pas. Plus loin que cette autre maison il y a des bosquets d'oliviers et d'autres arbres, en partie dépouillés, certains avec leur feuillage, qui coupent la vue.

Pierre, avec son frère et Jean, travaillent activement à balayer la cour et les chambres, à mettre en ordre les lits, à puiser de l'eau. Mais encore, Pierre fait tout un remue-ménage autour du puits pour ajuster et renforcer les cordes pour qu'il soit plus pratique et plus commode pour puiser l'eau. De leur côté, les deux cousins de Jésus travaillent, marteau et lime en main, aux fermetures et aux volets et Jacques de Zébédée les aide en travaillant de la scie et de la hache comme un ouvrier d'arsenal.

Dans la cuisine, Thomas est tout affairé et semble un cuisinier de métier, tant il sait régler le feu et la flamme et éplucher vivement les légumes que le beau Judas a daigné apporter du pays voisin. Je comprends qu'il s'agit d'un pays plus ou moins important, car Judas explique qu'on y fait le pain deux fois seulement par semaine et que ce jour-là il n'y en a pas.

Pierre l'entend et dit : "Nous ferons des fouaces sur la flamme. Il y a là de la farine. Vite, quitte ton vêtement et fais la pâte, je me charge ensuite de la cuisson. Je sais m'y prendre." Je ne puis m'empêcher de rire en voyant l'Iscariote, en bras de chemise, qui humecte la farine en s'enfarinant copieusement.

Jésus est absent ainsi que Simon, Barthélemy, Matthieu et Philippe.

"C'est aujourd'hui le plus dur." répond Pierre à Judas de Kériot qui bougonne. "Mais demain, ça ira déjà mieux et au printemps ce sera très bien..."

"Au printemps ? Mais va-t-on rester toujours ici !" dit Judas épouvanté.

"Pourquoi pas ? N'est-ce pas une maison ? S'il pleut, on est à l'abri. Il y a de l'eau potable. Le combustible ne manque pas. Et, que veux-tu de plus ? Je me trouve très bien ici. Et puis je ne sens pas la puanteur des pharisiens et des autres de même acabit..."

"Pierre, allons lever les filets." dit André et il emmène Pierre dehors, avant que la discussion éclate entre lui et l'Iscariote.

"Cet homme ne peut pas me voir." s'exclame Judas.

"Non. Tu ne peux pas dire cela. Il est aussi franc avec tout le monde. Mais il est bon. C'est toi qui es toujours mécontent." répond Thomas qui, au contraire, est toujours de bonne humeur.

"C'est que moi, je me figurais autre chose..."

"Mon cousin ne t'empêche pas d'aller vers d'autres choses" dit tranquillement Jacques d'Alphée. "Je crois que tous, par sottise, nous nous imaginions que de le suivre, c'était autre chose. Mais c'est parce que nous avons la nuque raide et que nous sommes très orgueilleux. Lui ne nous a jamais caché le danger et la peine qu'il y a à le suivre."

Judas grommelle quelque chose entre ses dents. C'est Jude Thaddée qui lui répond. Il travaille autour d'une console de la cuisine pour en faire un petit placard : "Tu as tort. Même selon les coutumes, tu as tort. Tout Israélite doit travailler. Et nous travaillons. Est-ce que le travail te pèse tant ? Moi, je ne le sens pas car, depuis que je suis avec Lui, toute fatigue perd son poids."

"Moi aussi, je ne me plains de rien et je suis content d'être ici et tout à fait comme en famille maintenant." dit Jacques de Zébédée.

"Nous allons faire des merveilles, ici !..." observe ironiquement Judas de Kériot.

"Mais, en somme, qu'est-ce que tu prétends ? dit en éclatant Thaddée. Une cour de satrape ? Je ne te permets pas de critiquer ce que fait mon cousin. As-tu compris ?"

"Tais-toi, frère, dit Jacques d'Alphée. Jésus ne veut pas de ces disputes. Parlons le moins possible et agissons le plus possible. Ce sera beaucoup mieux pour tous. D'ailleurs, si Lui ne réussit pas à changer les cœurs... peux-tu l'espérer, toi, avec tes paroles ?"

"Le cœur qu'on ne peut changer c'est le mien, n'est-ce pas ?" dit l'Iscariote agressif.

Mais Jacques ne répond pas. Bien plus, il met un clou entre les dents et cloue des planches avec tant d'énergie que les grognements de Judas se perdent dans le bruit.

Quelque temps passe, puis voilà qu'arrivent ensemble Isaac et André. Le premier avec des œufs et une corbeille de miches toutes chaudes et l'autre avec des poissons dans une nasse.

"Voilà, dit Isaac. C'est le régisseur qui l'envoie. Il demande s'il ne manque rien. Il a des ordres pour cela."

"Tu vois qu'on ne va pas mourir de faim ?" dit Thomas à l'Iscariote. Et puis il ajoute : "Donne-moi les poissons, André. Comme ils sont beaux ! Mais comment les prépare-t-on ? Pour ça je ne sais pas le faire."

"J'y pense, moi, dit André. Je suis pêcheur" et il se met dans un coin à vider ses poissons encore vivants.

"Le Maître est en train de venir. Il a fait un tour dans le pays et les campagnes. Vous allez voir qu’il va être bientôt ici. Il a déjà guéri des yeux malades. Et puis moi j'avais déjà parcouru ces campagnes et les gens étaient déjà au courant..."

"Eh ! bien sûr ! Moi, moi !... Les bergers eux seuls... Nous avons quitté, moi du moins, une vie tranquille et nous avons fait ceci et cela, mais ça ne compte pas..."

Isaac regarde, étonné, l'Iscariote... mais, philosophiquement s'abstient de répondre. Les autres aussi se taisent... mais ça bout à l’intérieur.

"La paix soit à vous tous." Jésus est sur le seuil, souriant, bon. On dirait que le soleil brille davantage, depuis qu'il est là. "Les braves ! Tous au travail ! Puis-je t'aider, cousin ?"

"Non, repose-toi, j'ai fini."

"Nous sommes chargés de nourriture. Tout le monde a voulu donner. Si tous les gens avaient le cœur des humbles !" dit Jésus un peu triste.

"Oh ! mon Maître ! Que Dieu te bénisse !" C'est Pierre qui entre avec un fagot sur les épaules et qui, sans le déposer, salue ainsi son Jésus.

"Que le Seigneur te bénisse, toi aussi, Pierre. Vous avez beaucoup travaillé !"

"Et puis nous travaillerons davantage aux heures de liberté. Nous avons une maison de campagne, nous ! ...Et il nous faut en faire un Eden. Entre temps j'ai arrangé le puits, pour qu'on voie la nuit où il se trouve, et pour être sûrs de ne pas perdre les brocs en les descendant. Et puis... Tu vois le travail de tes braves cousins ? Tout ce qu'il faut pour vivre longtemps dans un endroit. Moi, pêcheur je n'aurais pas su. Ils sont vraiment braves. Et aussi Thomas. Il pourrait être chef cuisinier chez Hérode. Judas aussi est brave. Il a fait des fouaces merveilleuses..."

"Et inutiles. Il y a du pain." répond Judas de mauvaise humeur. Pierre le regarde et je m'attends à une réponse salée, mais Pierre secoue la tête, arrange les cendres chaudes et étend les fouaces dessus.

"Tout va être prêt." dit Thomas en riant.

"Parleras-tu aujourd'hui ?" demande Jacques de Zébédée.

"Oui, entre la sixième et la neuvième heure, Vos compagnons l'ont dit. Mangeons donc sans tarder."

Encore un moment, et puis Jean met le pain sur la table, prépare les sièges, apporte les coupes et les amphores. Thomas apporte les légumes cuits et les poissons grillés.

Jésus est au centre. Il offre et bénit. Il fait la distribution et tous mangent de bon appétit.

Ils sont encore en train de manger quand, dans la cour, s'amènent des personnes. Pierre se lève et va à la porte: "Que voulez- vous ?"

"Le Rabbi. Ne parle-t-il pas ici ?"

"Il va parler mais, à présent il mange car il est homme, Lui aussi. Asseyez-vous là dessous et attendez."

Le petit groupe s'en va sous le hangar rustique.

"C'est que le froid va venir et il va souvent pleuvoir. Je dis que l'on pourrait bien utiliser cette étable vide. Je l'ai bien nettoyé. La crèche servira de siège..."

"Ne fais pas de stupides ironies, dit Judas. Le Rabbi est un rabbi."

Mais quelles ironies ? S'il est né dans une étable, il pourra parler d'une crèche !"
"Pierre a raison, mais, je vous en prie, aimez-vous !" Jésus paraît bien las en disant ces paroles.

Ils finissent de manger et Jésus sort tout de suite pour aller près de la petite foule.

"Attends, Maître, Lui crie par derrière Pierre. Ton cousin t'a fait un siège parce que le sol est humide là dessous."

"Pas besoin, tu sais bien que je parle debout. Les gens veulent me voir et Moi je veux les voir. Plutôt... faites des sièges et des civières. Peut-être il viendra des malades... Cela servira."

"Tu penses toujours aux autres, bon Maître !" dit Jean et il Lui baise la main.

Jésus se rend avec son sourire légèrement triste vers la petite foule. Les disciples vont avec Lui.

Pierre qui est exactement à côté de Jésus, le fait pencher vers lui et murmure doucement : "Par derrière le mur se trouve cette femme voilée. Je l'ai vue. Elle est là depuis ce matin. Elle nous a suivis depuis Béthanie. Faut-il la chasser ou la laisser ?"

"Laisse-la, je l'ai dit."

"Mais, si c'est une espionne, comme dit l'Iscariote ?"

"Non, elle ne l'est pas. Fie-toi à ce que je te dis. Laisse-la, ne dis rien aux autres. Et respecte son secret."

"Je me suis tu, car j'ai pensé que cela valait mieux..."

"Paix à vous qui cherchez la Parole." commence Jésus. Il s'en va au fond de la galerie et derrière Lui il y a le mur de la maison. Il parle lentement à une vingtaine de personnes assises par terre ou adossées aux colonnes dans la tiédeur d'un soleil de novembre.

"L'homme tombe dans une erreur quand il considère la vie et la mort et par l'application qu'il fait de ces deux termes. Il appelle "vie" le temps où, enfanté par sa mère, il commence la respiration, l'alimentation, le mouvement, la pensée, l'action; et il appelle "mort" le moment où il cesse de respirer, de manger, de bouger, de penser, d'agir, et devient une dépouille froide et insensible, prête à retourner dans un sein, celui d'un tombeau. Mais il n'en est pas ainsi. Je veux vous faire comprendre la "vie", vous indiquer les œuvres qui conviennent à la vie.

La vie n'est pas l'existence. L'existence n'est pas la vie. La vigne qui s'attache à cette colonne existe, mais elle n'a pas la vie dont je parle. Cette brebis qui bêle, attachée à cet arbre, au loin, existe aussi, mais elle n'a pas la vie dont je parle. La vie, dont je parle, ne commence pas avec l'existence et ne prend pas fin en même temps que la chair. La vie, dont je parle, ne commence pas dans un sein maternel. Elle commence quand, dans la Pensée de Dieu, naît, créée par Lui, une âme faite pour habiter une chair. Elle prend fin quand le péché la tue.

D'abord, l'homme n'est qu'une semence qui se développe, semence de chair au lieu de gluten ou de moelle comme l'est celle des blés ou des fruits. Tout d'abord, ce n'est qu'un animal qui se forme un embryon d'animal pas différent de celui qui maintenant grossit dans le sein de cette brebis. Mais, à partir du moment où dans cette conception humaine pénètre cette partie incorporelle et qui cependant est la plus puissante dans son incorporéité qui l'élève, voilà qu'alors l'embryon animal, non seulement existe avec les pulsations de son cœur, mais "vit" selon la Pensée Créatrice, et devient homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, fils de Dieu, futur citoyen du Ciel. Mais ceci arrive si la vie dure. L'homme peut exister en gardant sa figure d'homme, mais n'étant déjà plus un homme, mais devenu un tombeau où la vie se décompose.

Voilà pourquoi je dis : "La vie ne commence pas avec l'existence et ne se termine pas quand la chair prend fin". La vie commence avant la naissance. La vie, ensuite, n'a plus de fin, car l'âme ne meurt pas, c'est à dire ne s'anéantit pas. Elle meurt à son destin qui est céleste mais survit à son châtiment, si elle l'a mérité. Elle meurt à ce bienheureux destin quand elle meurt à la Grâce... Cette vie, atteinte par une gangrène qui est la mort à son destin, se prolonge le long des siècles dans la damnation et le tourment. Cette vie, au contraire conservée telle qu'elle a été créée, atteint la perfection de la vie en devenant éternelle, parfaite, bienheureuse comme son Créateur.

Avons-nous des devoirs envers la vie ? Oui, c'est un don de Dieu On doit employer et conserver avec soin tout don de Dieu, car c'est une chose aussi sainte que Celui qui la donne. Useriez-vous mal du cadeau d'un roi ? Non. Il passe aux héritiers et aux héritiers des héritiers comme une gloire de la famille. Et alors pourquoi maltraiter le don de Dieu ? Mais comment doit-on en user et le conserver, ce cadeau divin ? Comment garder vivante la fleur paradisiaque de l'âme afin de la conserver pour le Ciel ? Comment arriver à "vivre" pour là-haut et au-delà de l'existence ?

À ce sujet, Israël a des lois claires et il n'a qu'à les observer. Israël a des prophètes et des justes qui lui donnent l'exemple et la parole pour pratiquer les lois. Israël a aussi, maintenant ses saints. Israël ne peut, ne devrait donc pas se tromper. Moi, je vois les taches dans les cœurs, et des esprits morts qui pullulent partout. Je vous dis donc : faites pénitence; ouvrez vos âmes à la parole; mettez en pratique la Loi immuable; fortifiez la "vie" épuisée qui languit en vous; si elle est déjà morte, venez à la Vie Véritable : à Dieu. Pleurez sur vos fautes. Criez : "Pitié !" Mais relevez-vous. Ne soyez pas des morts vivants pour n'être pas demain livrés à l'éternelle souffrance. Je ne vous parlerai pas d'autre chose que de la manière de retrouver ou de conserver la vie. Un autre vous a dit : "Faites pénitence. Purifiez-vous du feu impur de la luxure, de la fange de vos fautes". Moi, je vous dis : pauvres amis, étudions ensemble la Loi. Écoutons de nouveau en elle la voix paternelle du Dieu Vrai. Et puis ensemble prions l'Éternel en disant : "Que ta miséricorde descende sur nos cœurs".

Maintenant, c'est le sombre hiver, mais bientôt viendra le printemps. Un esprit mort est plus triste qu'un bois dépouillé par le gel. Mais si l'humilité, la volonté, la pénitence et la foi pénètrent en vous, comme dans le bois au printemps, la vie reviendra en vous et vous fleurirez pour Dieu pour porter ensuite demain, dans le demain des siècles des siècles, le fruit éternel de la vraie vie.

"Venez à la Vie ! Cessez d'exister seulement et commencez à "vivre". La mort alors ne sera pas la "fin", mais le commencement. Le commencement d’un jour sans crépuscule, le commencement d'une joie sans lassitude et sans mesure. La mort sera le triomphe de ce qui vit avant la chair, et le triomphe de la chair qui sera appelée à la résurrection éternelle à participer à cette Vie que je promets au nom du Dieu Vrai à tous ceux qui auront "voulu " la "vie" pour leur âme, en foulant aux pieds les sens et les passions pour jouir de la liberté des fils de Dieu.

Allez. Tous les jours, à cette heure, je vous parlerai de l'éternelle vérité. Le Seigneur soit avec vous."

Les gens s'en vont lentement avec beaucoup de commentaires. Jésus revient dans la petite maison solitaire

et tout prend fin.

***
Béthanie

le village de Lazare, Marthe et Marie

Habitants ou natifs

Lazare, Marthe et Marie - Noémi, leur nourrice - Simon le zélote, l'apôtre et son vieux serviteur Joseph - Marcelle, la servante de Marthe - Maximin, le régisseur - Sara, la veuve guérie par Jésus - Ismaël, le vieillard abandonné - Aser, Tobie et Jonas, des serviteurs. Une riche romaine ou grecque qui élève des oiseaux.

Descriptif

"À Béthanie il n'y a pas seulement la belle maison de Lazare, mais aussi d'autres demeures de riches, peut-être citoyens de Jérusalem qui préfèrent vivre ici, près de leurs biens, et qui, au milieu des maisonnettes des villageois, font ressortir les masses imposantes et magnifiques de leurs villas aux jardins soigneuse ment entretenus. C'est une vision étrange sur ces collines, qui rappelle l'Orient, que celle de ces palmiers au fût élancé que surmonte une touffe dure et bruissante de feuilles. En arrière de ce vert jade on cherche instinctivement les sables jaunes illimités du désert."

Village construit sur un plateau à l'est de Jérusalem . Deux routes y conduisent : l'une, escarpée et directe, passe par le nord du Mont des oliviers. L'autre, plus confortable mais plus lognue, passe par le sud. C'est la route principale.

La propriété de Lazare est une des premières du village en venant de Jéricho. Elle est donc à l'est . "Béthanie appartient pour les trois quarts à Lazare" -

La tradition qui veut que la famille de Béthanie s'exile en Gaule sous l'effet des persécutions lancées par Hérode Agrippa, est sous-entendue dans cette confidence de Jésus à Lazare : "Béthanie sera toujours Béthanie tant que la Haine ne fouillera pas en ce foyer d'amour croyant en disperser les flammes, et au contraire elle les répandra sur le monde pour l'allumer tout entier". (9.6). En effet, ce refuge contre les persécutions naissantes, dû aux protections dont bénéficie Lazare, sera de courte durée. L'Eglise naissante est espionnée et menacée, obligeant les apôtres - sauf Jean - à l'exil

Faits marquants

C'est le lieu de la résurrection de Lazare et un lieu amical où Jésus trouve souvent le repos.

"J'ai deux maisons de paix, et je pourrais dire également chères : celle de Nazareth, et celle-ci. Si là-bas se trouve ma Mère, l'amour céleste pour ainsi dire aussi grand que le Ciel pour le Fils de Dieu, ici j'ai l'amour des hommes pour le Fils de l'homme, l'amour amical, plein de foi et de vénération" .

Son nom : ביתוניא (Bethany)

Béthanie "Maison de l’affligé". Dans le Talmud ce nom signifie "maison des dattes non mûres". Aujourd'hui Eizariya, El-Azarié, (el-Aziriyeh, el-Azariyah, village de Lazare) transcription de son nom byzantin Lazarion.

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Béthanie sur la carte



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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 12 Oct - 7:49

Jésus à La Belle Eau : "Je suis le Seigneur ton Dieu"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Aujourd'hui l'assistance d'hier a presque doublé. Il y a aussi des personnes qui ne sont pas de milieu populaire, Certains sont venus à dos d'âne et prennent leur repas sous le hangar. En attendant le Maître, ils ont attaché leurs montures aux poteaux.

La journée est froide, mais sereine. Les gens parlent entre eux, et ceux qui sont les mieux informés expliquent qui Il est et pourquoi le Maître parle à cet endroit. Quelqu'un dit : "Mais est-il plus que Jean ?"

"Non. Il est différent. J'appartenais à Jean : lui est le Précurseur et la voix de la justice. Celui-ci, c'est le Messie : c'est la voix de la sagesse et de la miséricorde."

"Comment le sais-tu ?" demandent plusieurs.

"Ce sont trois disciples attachés à Jean le Baptiste qui me l'ont dit. Si vous saviez ! Ils l'ont vu naître. Pensez : il est né de la lumière. C'était une lumière tellement forte, qu'eux qui étaient bergers, se sont sauvés hors du bercail au milieu des animaux affolés et terrorisés. Ils ont vu Bethléem tout en feu et puis du ciel sont venus ici-bas des anges. Avec leurs ailes, ils ont éteint le feu. Par terre, il y avait Lui, l'Enfant né de la lumière. Tout le feu est devenu une étoile..."

"Mais non, ce n'est pas ça."

"Oui, c'est comme ça. C'est ce que m'a dit, quand j'étais enfant un homme qui était palefrenier à Bethléem. Maintenant que le Messie est devenu homme, il s'en vante."

"Non, ce n'est pas non plus cela. L'étoile est venue plus tard. Elle est venue avec les Mages d'Orient. L'un d'eux était parent de Salomon et par conséquent du Messie, car Lui est de la race de David et David était le père de Salomon. Salomon s'éprit de la reine de Saba parce qu’elle était belle et à cause des présent qu'elle lui avait apportés. Elle en eut un fils qui est de Judée, tout en étant d'au-delà du Nil."

"Mais, qu'est-ce que tu racontes. Tu es fou ?!"

"Non. Tu veux dire que ce n'est pas vrai qu'il lui apporta, lui le parent, des aromates, comme c'est l'usage entre rois de cette lignée ?"

"Moi, je sais ce qu'il en est, dit un autre. C'est ainsi, Je sais car j'ai pour ami Isaac, l'un des bergers, Donc l'Enfant est né dans une étable de la maison de David. C'était la prophétie."

"Mais, n'est-il pas de Nazareth ?"

"Laissez-moi parler. Il est né à Bethléem parce qu'il est de la race de David, et c'était au temps de l'édit. Les bergers ont vu une lumière, la plus belle qui ait existé. Le plus jeune, parce qu’il était innocent, fut le premier à voir l'ange du Seigneur. Sa voix harmonieuse comme une harpe, disait : "Le Sauveur est né. Allez et adorez", et puis des anges, et encore des anges chantaient "Gloire à Dieu et paix aux hommes bons". Et les bergers allèrent et virent un tout petit enfant dans une mangeoire entre un bœuf et un âne, la Mère et le père. Et ils l'adorèrent et puis ils l'amenèrent dans la maison d'une brave femme. Et l'Enfant grandissait, comme tous les enfants, beau, gentil, tout amour. Et puis il vint des Mages d'au delà de l'Euphrate et du Nil, parce qu'il avaient vu une étoile et reconnu en elle l'étoile de Balaam .Mais l'Enfant était déjà capable de marcher. Le roi Hérode ordonna l'extermination par jalousie à l'égard du futur roi. Mais l'ange du Seigneur avait annoncé le danger.

Les enfants de Bethléem moururent, mais pas Lui qui s'était enfui plus loin que Matarea.. Et puis, Il revint à Nazareth pour faire le menuisier. Arrivé à son temps, après que le Baptiste, son cousin, l'eut annoncé, il a commencé sa mission et d'abord il a cherché ses bergers. Il a guéri Isaac de la paralysie, après trente années d'infirmité. Isaac est infatigable pour l'annoncer. Voilà."

"Mais les trois disciples du Baptiste m'ont dit exactement ces paroles !" dit le premier, mortifié...

"Et elles sont vraies. Ce qui ne l'est pas, c'est la description du palefrenier. Il s'en vante ? Il ferait bien de dire aux Bethléemites d'être bons. Il n'a pu prêcher ni à Bethléem ni à Jérusalem."

"Oui ! Mais penses-donc si les scribes et les pharisiens veulent de ses paroles ! Ce sont des vipères et des hyènes, comme les appelle le Baptiste."

"Moi, je voudrais guérir. Vois-tu ? J'ai une jambe gangrenée. J'ai souffert mortellement pour venir ici à dos de bourrique, mais je l'avais cherché à Sion et il n'y était plus..." dit quelqu'un.

"Ils l'ont menacé de mort..." dit un autre.

"Chiens !"

"Oui, d'où viens-tu ?"

"De Lidda."

"Longue route !"

"Moi... moi, je voudrais Lui dire mon erreur ... Je l'ai dite au Baptiste, mais je me suis sauvé, tant il m'a adressé de reproches. Je pense ne pouvoir plus être pardonné..." dit encore un autre.

"Qu'as-tu donc fait ?"

"Beaucoup de mal. Je le Lui dirai. Qu'en dites-vous ? Me maudira-t-il ?"

"Non. Je l'ai entendu parler à Bethsaïda. Je m'y trouvais par hasard, Quelles paroles !!! Il parlait d'une pécheresse. Ah ! j'aurais presque voulu être elle pour les mériter !..."dit un vieillard imposant.

"Le voilà qui vient " crient plusieurs voix.

"Miséricorde ! J'ai honte !" dit le coupable et il va s'enfuir.

"Où fuis-tu, mon fils ? As-tu le cœur si noir pour haïr la Lumière au point de devoir la fuir ? As-tu tellement péché que tu aies peur de Moi : le Pardon ? Mais quel péché peux-tu avoir commis ? Même si tu avais tué Dieu, tu ne devrais pas craindre, si tu as en toi un vrai repentir. Ne pleure pas ! Ou plutôt, viens, pleurons ensemble." Jésus qui, en levant la main a arrêté sa fuite, le serre maintenant contre Lui. Puis il se tourne vers ceux qui attendent et leur dit : "Un moment seulement, pour soulager ce cœur, et puis je viens à vous."

Il s'éloigne de la maison, se heurtant, en, tournant au coin, à la femme voilée qui est à son poste d'écoute. Jésus la regarde un moment fixement, puis il fait encore une dizaine de pas et s'arrête. "Qu'as-tu fait, fils ?"

L'homme tombe à genoux. C'est un homme d'une cinquantaine d'années. Un visage brûlé par les passions et dévasté par un tourment secret. Il tend les bras et crie : "Pour dépenser avec les femmes tout l’héritage paternel, j'ai tué ma mère et mon frère... Je n'ai plus eu de paix... Ma nourriture... du sang ! Mon sommeil... un cauchemar ...Mon plaisir ...Ah ! sur le sein des femmes, dans leur cri luxurieux, je sentais le cadavre glacé de ma mère morte, et le râle de mon frère empoisonné. Maudites les femmes de plaisir : aspics, méduses, murènes insatiables, ruine, ruine, ma ruine !"

"Ne maudis pas. Moi je ne te maudis pas..."

"Tu ne me maudis pas ?"

"Non. Je pleure et je prends sur Moi ton péché !... Comme il est lourd ! Il me brise les membres, mais je le serre étroitement, pour le consumer à ta place... et à toi, je donne le pardon. Oui. Je te remets ton grand péché." Il étend les mains sur la tête de l'homme qui sanglote et le prie : "Père, pour lui aussi mon sang sera versé. En attendant voici mes larmes et ma prière. Père, pardonne car il s'est repenti. Ton Fils, au jugement duquel tout est remis le veut !..." Il reste encore quelques minutes ainsi, puis il se penche, relève l'homme et lui dit : "La faute est remise, À toi, maintenant d'expier par une vie de pénitence ce qui reste de ton délit."

"Est-ce que Dieu m'a pardonné ? Et ma mère ? et mon frère ?"

"Ce que Dieu pardonne, tous le pardonnent. Va et ne pèche jamais plus."

L'homme pleure plus fort et Lui baise la main, Jésus le laisse à ses larmes. Il revient à la maison. La femme voilée semble vouloir aller à sa rencontre, mais ensuite, elle baisse la tête et ne bouge pas. Jésus passe devant elle sans la regarder.

Il a gagné sa place, Il parle : "Une âme est revenue au Seigneur Bénie soit sa toute puissance qui arrache à l'enlacement du démon les âmes qu'Il a créées et les remet sur le chemin du Ciel Pourquoi cette âme s'était-elle perdue, Parce qu'elle avait perdu de vue la Loi.

Il est dit dans le Livre que le Seigneur se manifesta sur le Sinaï dans toute sa terrible puissance pour dire aussi par elle : "Je suis Dieu. Voici ma volonté. Voilà les foudres toutes prêtes pour ceux qui seront rebelles au vouloir de Dieu". Et avant de parler, Il prescrivit que personne du peuple ne montât pour contempler Celui qui est, et que même les prêtres se purifiassent avant de s'approcher de la limite fixée par Dieu, pour n'être pas frappés. Cela, parce que c'était le temps de la justice et de l'épreuve. Les Cieux étaient fermés comme par la pierre sur le mystère du Ciel et sur le courroux de Dieu, et seules les flèches de la justice tombaient du Ciel sur les fils coupables. Mais maintenant, non. Maintenant le Juste est venu accomplir toute justice. Il est arrivé le temps où, sans foudre et sans limites, la Parole Divine parle à l'homme, pour donner à l'homme la Grâce et la Vie.

La première parole du Père et Seigneur est celle-ci : "Je suis le Seigneur ton Dieu".

Il n'est pas un instant du jour où cette parole ne résonne et ne soit manifestée par la voix et le doigt de Dieu. Où ? Partout... Tout ne cesse de le dire. Depuis l'herbe jusqu'à l'étoile, de l'eau au feu, de la laine à la nourriture, de la lumière aux ténèbres, de la santé à la maladie, de la richesse à la pauvreté. Tout le dit : "Je suis le Seigneur. C'est par Moi que tu as ceci. Une de mes pensées te le donne, une autre te l'enlève. Il n'est pas d'armée puissante ni de défense qui puisse te faire échapper à ma volonté". Elle crie dans la voix du vent, elle chante dans le murmure de l'eau, elle se répand dans le parfum des fleurs. Elle se grave sur le sommet des monts. Elle murmure, elle parle, elle appelle, elle crie dans les consciences : "Je suis le Seigneur ton Dieu".

Ne l'oubliez jamais ! Ne fermez pas vos yeux, vos oreilles, n'étranglez pas votre conscience pour ne pas l'entendre, cette parole. Elle n'en existe pas moins. Le moment vient où sur le mur de la salle du festin, ou sur les flots déchaînés de la mer, sur les lèvres rieuses de l'enfant ou sur la pâleur du vieillard qui va mourir, sur la rose parfumée ou dans le tombeau fétide, elle arrive, écrite par le doigt de feu de Dieu.. Il vient un moment où, dans l'ivresse du vin et des plaisirs, dans le tourbillon des affaires, dans le repos de la nuit, dans une promenade solitaire, elle élève la voix et dit : "Je suis le Seigneur ton Dieu" et cette chair que tu baises avidement, cette nourriture que tu avales goulûment, et cet or que ton avarice accumule, et ce lit où tu restes paresseuse- ment, et le silence, et la solitude et le sommeil, rien ne peut la faire taire.

"Je suis le Seigneur ton Dieu", le Compagnon qui ne t'abandonne pas, l'Hôte que tu ne peux chasser. Es-tu bon ? Voici que l'hôte et compagnon est le bon Ami. Es-tu pervers et coupable Voilà que l'hôte et compagnon devient le Roi irrité et ne donne pas la paix. Mais Il ne quitte pas, ne quitte pas, ne quitte pas. Il n'est permis qu'aux damnés de se séparer de Dieu. Mais la séparation est le tourment inapaisable et éternel. "Je suis le Seigneur ton Dieu" et j’ajoute "qui t'a tiré de la terre d'Égypte, de la maison de l'esclavage [1][9]". Oh ! combien en vérité maintenant, je le dit avec justesse ! De quelle Égypte, de quelle Égypte te tire-t-Il pour t'amener à la terre promise qui n'est pas ce lieu-ci, mais le Ciel ! L'éternel Royaume du Seigneur où il n'y aura plus de faim ni de soif, de froid ni de mort, mais où tout ruissellera de joie et de paix, et où tout esprit sera rassasié de paix et de joie.

C'est à la vraie servitude que maintenant Il vous arrache. Voici le Libérateur. C'est Moi. Je viens briser vos chaînes. Tout dominateur humain peut connaître la mort, et par sa mort les peuples esclaves recouvrer leur liberté. Mais Satan ne meurt pas. Il est éternel. C'est le dominateur qui vous a mis dans les fers pour vous traîner où il le veut. Le péché est en vous et le péché est la chaîne par laquelle Satan vous tient. Je viens briser la chaîne. C'est au nom du Père que je viens et c'est aussi mon désir. C'est pour que s'accomplisse la promesse qui n'a pas été comprise : "Je t'ai tiré de l'Égypte et de l'esclavage".

C'est maintenant qu'elle a son accomplissement spirituel. Le Seigneur votre Dieu vous enlève à la terre de l'idole qui séduisit les Premiers Parents, Il vous arrache à l'esclavage de la faute, Il vous revêt de la Grâce, Il vous admet à son Royaume. En vérité je vous dis que ceux qui viendront à Moi pourront, dans la douceur de la voix paternelle, entendre le Très-Haut dire en leur cœur bienheureux: "Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'attire à Moi libre et heureux".

Venez, Tournez vers le Seigneur votre cœur et votre visage, votre prière et votre volonté. L'heure de la Grâce est venue."

Jésus a terminé. Il passe en bénissant et en caressant une petite vieille et une enfant toute brune et toute rieuse.

"Guéris-moi, Maître. J'ai si mal !" dit le malade qui a la gangrène.

"L'âme d'abord. L'âme d'abord. Fais pénitence..."

"Donne-moi le baptême comme Jean. Je ne puis aller à lui. Je suis malade."

"Viens." Jésus descend vers le fleuve qui est au delà de deux prés très grands et d'un bois qui le cache. Il se déchausse, et de même l'homme qui s'est traîné là avec ses béquilles. Ils descendent à la rive et Jésus, faisant une coupe de ses deux mains réunies, répand l'eau sur la tête de l'homme qui est dans l'eau jusqu'à mi-jambe.

"Maintenant, enlève les bandes" commande Jésus pendant qu'il remonte sur le sentier.

L'homme obéit. La jambe est guérie. La foule crie de stupeur.

"Moi aussi !"

"Moi aussi."

"Moi aussi, le baptême de tes mains !" crient-ils, nombreux.

Jésus, qui est déjà à mi-chemin, se retourne : "Demain. Maintenant partez et soyez bons. La paix soit avec vous."

Tout se termine et Jésus revient à la maison dans la cuisine déjà sombre bien que ce ne soient encore que les premières heures de l'après-midi.

Les disciples s'empressent autour de Lui. Et Pierre demande : "Cet homme que tu as emmené derrière la maison, qu'est-ce qu'il avait ?"

"Besoin de purification."

"Il n'est pourtant pas revenu et n'a pas demandé le baptême."

"Il est allé où je l'ai envoyé."

"Où ?"

"À l'expiation, Pierre."

"En prison ?"

"Non, à la pénitence pour le reste de sa vie."

"Alors ce n'est pas avec l'eau qu'on purifie ?"

"Les larmes aussi, c'est de l'eau."

"C'est vrai. Maintenant que tu as fait un miracle, qui sait combien viendront !… Ils étaient déjà le double aujourd'hui..."

"Oui. Si je devais tout faire, je ne le pourrais pas. C'est vous qui baptiserez. D'abord un à la fois, puis vous serez à deux, à trois, à plusieurs. Et Moi je prêcherai et je guérirai les malades et les coupables."

"Nous baptiser ? Oh ! moi, je n'en suis pas digne ! Enlève-moi, Seigneur, cette mission ! C'est moi qui ai besoin d'être baptisé !"

Pierre est à genoux et supplie.

Mais Jésus se penche et dit : "C'est justement toi qui baptiseras, le premier. Dès demain."

"Non, Seigneur ! Comment ferai-je si je suis plus noir que cette cheminée ?"

Jésus sourit de l'humble sincérité de l'apôtre qui est à genoux contre ses genoux, sur lesquels il tient jointes ses deux grosses mains de pêcheur. Ensuite, il le baise au front à la limite des cheveux grisonnants qui se hérissent plutôt qu'ils ne frisent : "Voilà. Je te baptise d'un baiser. Es-tu content ?"

"Je ferais tout de suite un autre péché pour avoir un autre baiser !"

"Pour ça, non. On ne se moque pas de Dieu en abusant de ses dons."

"Et à moi, tu ne donnes pas un baiser ? J'ai bien encore quelque péché." dit l'Iscariote.

Jésus le regarde fixement. Son regard si mobile passe de la lumière joyeuse qui l'éclairait pendant qu'il parlait à Pierre, à une ombre sévère, je dirais de lassitude, et il dit : "Oui... à toi aussi. Viens. Je ne suis injuste avec personne. Sois bon, Judas. Si tu voulais !... Tu es jeune. Toute une vie devant toi pour monter sans cesse jusqu'à la perfection de la sainteté..." et il le baise.

"À ton tour, maintenant, Simon, mon ami. Et toi, Matthieu, ma victoire. Et toi, sage Barthélemy. Et toi, fidèle Philippe. Et toi, Thomas, à la joyeuse volonté. Viens. André à l'activité silencieuse. Et toi, Jacques de la première rencontre. Et maintenant toi, (Jean) joie de ton Maître. Et toi. Jude, compagnon d'enfance et de jeunesse. Et toi, Jacques, qui me rappelle le Juste dans ton physique et par ton cœur. Voilà. tous, tous... Mais rappelez-vous que si mon amour est multiple, il demande aussi votre bonne volonté. Un pas de plus en avant dans votre vie de mes disciples vous le ferez à partir de demain. Mais pensez que chaque pas en avant est un honneur, une obligation."

"Maître... dit Pierre, un jour tu as dit à Jean, Jacques, André et moi, que tu nous aurais enseigné à prier. Je pense que si nous priions comme tu pries, nous pourrions être capables et dignes du travail que tu nous demandes."

"Je t'ai aussi répondu, alors : "Quand vous serez suffisamment formés, je vous apprendrai la prière sublime. Pour vous laisser ma prière. Mais elle aussi ne sera rien du tout si elle n'est dite qu'avec les lèvres. Pour l'heure, élevez-vous, avec l'âme et la volonté, vers Dieu. La prière est un don que Dieu concède à l'homme et que l'homme donne à Dieu"

"Et comment ? Nous ne sommes pas encore dignes de prier ? Israël tout entier prie..." dit l'Iscariote.

"Oui, Judas, mais tu vois, d'après ses œuvres comment prie Israël, Je ne veux pas faire de vous des traîtres. Qui ne prie qu'extérieurement sans dispositions intérieures, s'oppose au bien, c'est un traître."

"Et les miracles, demande toujours Judas, quand est-ce que tu nous les feras faire ?"

"Nous, des miracles, nous ? Miséricorde éternelle ! Nous buvons pourtant de l'eau pure ! Nous, des miracles ? Mais, garçon, tu divagues ?" Pierre est scandalisé, effrayé, hors de lui-même.

"Il nous l'a dit, en Judée. N'est-il pas vrai, peut-être ?"

"Oui, que c'est vrai. Je l'ai dit et vous en ferez. Mais tant que vous serez trop charnels, vous n'aurez pas de miracles."

"Nous ferons des jeûnes." dit l’Iscariote.

"Inutile. Par la chair, j'entends les passions dépravées, la triple faim et, dans le sillage de cette perfide trinité, la cohorte de ses vices... Pareils aux enfants d'une déshonorante bigamie, l'orgueil de l'esprit engendre, avec la convoitise de la chair et de la domination, tous les maux qui se trouvent dans l'homme et dans le monde."

"Nous, pour Toi, nous avons quitté tout ce que nous avions." réplique Judas.

"Mais pas vous-mêmes."

"Nous devons mourir, alors ? Pour être avec Toi, nous le ferons, moi, du moins..."

"Non. Je ne demande pas votre mort matérielle. Je demande que meurent en vous les tendances animales et sataniques, et elles ne meurent pas tant que la chair garde ses désirs, tant que le mensonge, l'orgueil, la colère, la fierté, la gourmandise, l'avarice, la paresse demeurent en vous. "

"Nous sommes tellement hommes à côté de Toi tellement saint !" murmure Barthélemy.

"Et il a toujours été aussi saint. Nous pouvons le dire." affirme le cousin Jacques.

"Lui sait comme nous sommes..." dit Jean. "Nous ne devons pas être abattus pour cela. Mais Lui dire seulement : donne-nous, jour après jour, la force de te servir. Si nous disions : "Nous sommes sans péché" nous serions trompés et trompeurs. De qui donc ? De nous mêmes qui savons ce que nous sommes, même si nous ne voulons pas le dire ? De Dieu que l'on ne trompe pas ? Mais si nous disons : "Nous sommes faibles et pécheurs. Viens à notre aide avec ta force et ton pardon" Dieu, alors, ne nous décevra pas, et dans sa bonté et sa justice, Il nous pardonnera et nous purifiera de l'iniquité de nos pauvres cœurs."

"Tu es bienheureux, Jean, puisque la Vérité parle par tes lèvres qui ont le parfum de l'innocence et ne donnent de baiser qu'à l'adorable Amour."

Ce disant, Jésus se lève et attire sur son cœur le préféré qui a parlé de son coin obscur.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Le_chr10


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 14 Oct - 7:39

"Jésus à La Belle Eau : "Tu ne te feras pas de dieux en ma présence"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

"Il est dit : “Tu ne te feras pas des dieux en ma présence Tu ne te feras aucune sculpture, ni représentation de ce qui est là-haut dans le ciel, ou ici-bas sur la terre, ou dans les eaux, ou sous terre. Tu n’adoreras pas de tels objets ni ne leur rendras pas un culte Je suis le Seigneur ton Dieu, fort et jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur leurs fils jusqu’à la troisième et quatrième génération pour ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’à la millième génération pour ceux qui m’aiment et observent mes commandements ”.

La voix de Jésus retentit dans la pièce que la foule remplit, parce qu’il pleut et où tout le monde s’y est réfugié. Au premier rang, quatre malades : un aveugle que conduit une femme, un enfant tout couvert de croûtes, une femme qui a la jaunisse ou souffre de la malaria, et un quatrième que l’on porte sur un brancard.

Jésus parle, appuyé à la crèche vide. Jean et les deux cousins, ainsi que Matthieu et Philippe, sont près de Lui, tandis que Judas avec Pierre, Barthélemy, Jacques et André sont à la sortie et règlent l’entrée de ceux qui arrivent encore, Thomas et Simon circulent parmi les gens en faisant taire les enfants, recueillent les oboles tout en écoutant les requêtes.

"Tu ne te feras pas des dieux en ma présence".

Vous avez entendu comment Dieu est omniprésent par son regard et sa parole. En vérité nous sommes toujours en sa présence. Enfermés dans une chambre ou au milieu du public du Temple, nous sommes également en sa présence. Bienfaiteurs cachés qui dérobons notre visage à celui que nous assistons, assassins qui attaquons le voyageur dans un défilé solitaire et le tuons, nous sommes également en sa présence. Il est en sa présence le roi au milieu de sa cour, le soldat sur le champ de bataille, le lévite à l’intérieur du Temple, le sage penché sur ses livres, le paysan sur son sillon, le marchand à son comptoir, la mère penchée sur le berceau, l’épouse dans la chambre nuptiale, la jeune fille dans le secret de la maison paternelle, l’enfant qui étudie à l’école, le vieillard qui s’étend pour mourir. Tous sont en sa présence et pareillement les actions de l’homme sont en sa présence.

Toutes les actions de l’homme ! Parole terrible ! Et consolante parole ! Elles seront terribles si les actions ont pour but le péché, elles seront consolantes si elles poursuivent la sainteté. Savoir que Dieu voit est un frein pour la mauvaise conduite, un réconfort pour les bonnes actions. Dieu voit celui qui agit bien. Je sais qu’Il n’oublie pas ce qu’Il voit. Je crois qu’Il récompense les bonnes actions. Je suis donc certain d’avoir cette récompense et je me repose sur cette certitude. Elle me donnera une vie sereine et une mort tranquille, parce que dans la vie et dans la mort mon âme sera consolée par l’étoile rayonnante de l’amitié de Dieu. C’est ainsi que raisonne celui qui agit bien. Mais celui qui agit mal, pourquoi ne pense-t-il pas que parmi les actions défendues, il y a les cultes idolâtriques ? Pourquoi ce dernier ne dit-il pas : “Dieu voit que pendant que je simule un culte saint, j’adore un dieu ou des dieux menteurs auxquels j’ai érigé un autel qui est secret aux yeux des hommes, mais connu de Dieu” ?

Quels dieux, direz-vous, si, même au Temple, il n’y a pas de représentation de Dieu ? Quel visage ont ces dieux, s’il a été impossible de donner un visage au Dieu Vrai ? Oui. Impossible de Lui donner un visage, car le Parfait et le Très Pur ne peut-être dignement représenté par l’homme. Seul l’esprit entrevoit sa spirituelle et sublime beauté, entend sa voix, goûte sa tendresse, quand Il se répand près d’un saint qui mérite ce contact divin. Mais l’œil, l’ouïe, la main de l’homme ne peuvent voir ou entendre et par conséquent exprimer par le son d’une cithare ou par le marteau et le ciseau sur le marbre ce qu’est le Seigneur.

Oh ! bonheur sans fin lorsque, ô esprits des justes, vous verrez Dieu ! Le premier regard sera l’aurore d’une béatitude qui vous accompagnera dans les siècles des siècles. Cependant, ce que l’homme ne peut faire pour le Vrai Dieu, voilà qu’il le fait pour des dieux menteurs. L’un érige un autel à la femme, un second à l’or un autre à la puissance, un autre à la science, un autre aux triomphes militaires. L’un adore l’homme puissant, son semblable dans l’ordre naturel, qui ne le dépasse que par la force ou la chance. Un autre s’adore lui-même et dit : “Il n’y a personne qui m’égale”. Voilà les dieux de ceux qui appartiennent au peuple de Dieu.

Ne vous étonnez pas de voir les païens adorer les animaux, les reptiles ou les astres. Combien de reptiles ! Combien d’animaux ! Combien d’astres éteints vous adorez dans vos cœurs ! Les lèvres prononcent des paroles mensongères pour flatter, pour posséder, pour corrompre. Et n’y a-t-il pas là les prières d’une idolâtrie secrète ? Les cœurs couvent des pensées de vengeance, de trafic, de prostitution. Est-ce que ce n’est pas là le culte aux dieux immondes du plaisir, de l’avidité, du mal ?

Il est dit : “Tu n’adoreras rien de ce qui n’est pas ton Dieu Vrai, Unique, Éternel ”. Il est dit : “Je suis le Dieu fort et jaloux ”.

Fort : Aucune autre force n’est plus forte que la sienne. L’homme est libre d’agir, Satan est libre de tenter. Mais, quand Dieu dit : “Ça suffit ”, l’homme ne peut plus mal agir et Satan ne peut plus tenter. Ce dernier refoulé en son enfer, abattu l’autre dans l’excès de ses mauvaises actions, car il y a une limite que Dieu ne lui permet pas de dépasser.

Jaloux : De qui ? De quelle jalousie ? La mesquine jalousie des petits hommes ? Non, mais de la sainte jalousie de Dieu pour ses fils. La juste jalousie. L’amoureuse jalousie. Il vous a créés. Il vous aime. Il vous veut. Il sait ce qui vous nuit. Il connaît ce qui tend à vous séparer de Lui. Et Il est jaloux de ce qui se met entre le Père et ses fils et les dévie de l’unique amour qui est salut et paix : Dieu. Comprenez cette divine jalousie qui n’est pas mesquine, qui n’est pas cruelle, qui n’emprisonne pas. Mais qui est amour infini, bonté infinie et liberté sans limite, qui se donne à la créature finie pour l’aspirer à Lui et en Lui et la rendre coparticipante de son infinitude. Un bon père ne veut pas être seul à jouir de ses richesses. Mais il veut que ses enfants y participent. Au fond, c’est plus pour ses enfants que pour lui-même qu’il les a accumulées. C’est la même chose pour Dieu. Mais en portant, dans cet amour et ce désir, la perfection qui se trouve dans chacune de ses actions.

Ne décevez pas le Seigneur. Il promet le châtiment pour les coupables et pour les fils des fils coupables. Et Dieu ne ment jamais dans ses promesses. Mais que votre esprit ne s’abatte pas, ô fils de l’homme et de Dieu. Écoutez l’autre promesse et exultez : “Et Je fais miséricorde jusqu’à la millième génération à ceux qui m’aiment et observent mes commandements".

Jusqu’à la millième génération des bons et jusqu’à la millième faiblesse des pauvres fils de l’homme, qui tombent non par malice mais par étourderie et par les pièges du démon. Plus encore. Je vous dis que Lui ouvre ses bras si, le cœur contrit et le visage baigné de larmes, vous dites : “Père, j’ai péché. Je le sais. Je m’humilie et le reconnais devant Toi. Pardonne-moi. Ton pardon sera ma force pour revenir à ‘vivre’ la vraie vie ”.

Ne craignez pas. Avant que vous ne péchiez par faiblesse, Lui savait que vous auriez péché. Mais son Cœur ne se ferme que lorsque vous persistez dans le péché, en le voulant réellement, en faisant d’un péché ou de plusieurs péchés vos horribles dieux. Abattez toutes les idoles, faites place au Dieu Vrai. Il descendra par sa gloire pour consacrer votre cœur, quand Il ne verra que Lui seul en vous.

Rendez à Dieu sa demeure. Ce n’est pas dans des temples de pierre, mais dans le cœur des hommes qu’elle se trouve. Lavez-en le seuil, débarrassez l’intérieur de tout luxe inutile ou coupable. Dieu seul. Lui seul. Lui est Tout ! Et en rien n’est inférieur au Paradis le cœur d’un homme ou réside Dieu, le cœur d’un homme qui chante son amour à l’Hôte Divin.

Faites de tous vos cœurs un Ciel. Commencez la cohabitation avec le Très-Haut. Dans votre éternel demain, elle se perfectionnera en puissance et en joie parfaites. Mais ici-bas, elle pourra déjà surpasser l’étonnement tremblant d’Abraham, de Jacob et Moïse. Parce qu’elle ne sera plus en effet la rencontre fulgurante et effrayante avec le Puissant, mais le séjour avec le Père et l’Ami qui descend pour dire : “Ma joie est de me trouver parmi les hommes. Tu me rends heureux. Merci, fils."

La foule, qui dépasse la centaine de personnes, sort après quelque temps de l’enchantement. Il en est qui se surprennent à pleurer, d’autres à sourire par la même espérance joyeuse. Enfin, la foule semble s’éveiller. C’est comme un bourdonnement, un soupir puissant et finalement comme un cri de libération : " Toi béni ! Tu nous ouvres le chemin de la paix !"

Jésus sourit et répond : " La paix est en vous, si vous suivez dès maintenant le bon chemin."

Puis il va vers les malades. Il passe la main sur l’enfant malade, sur l’aveugle et sur la femme au teint jaune. Il se penche sur le paralytique et dit : "Je le veux."

L’homme le regarde et crie : "La chaleur est dans mon corps épuisé !" et il se lève comme il se trouve, jusqu’à ce qu’on lui jette dessus la couverture du grabat. La mère soulève le bambin qui n’a plus de croûtes, et l’aveugle se frotte les yeux pour le premier contact avec la lumière. Des femmes crient : "Dina n’est plus jaune comme les renoncules sauvages."

L’émotion est à son comble. On crie, on bénit, on se bouscule pour voir, on tâche de sortir pour aller le dire dans le pays. Jésus est assailli de tous côtés. Pierre voit qu’on l’écrase presque et il crie : "Mes amis ! Ils étouffent le Maître ! Venez le dégager ! " et à coups de coudes et même de quelques coups dans les tibias, les douze réussissent à dégager Jésus, à le libérer, et à l’amener à l’extérieur. "Demain, c’est moi qui y penserai, dit-il. Toi auprès de la porte et les autres au fond. Ils t’ont fait du mal ?"

"Non."

"Ils semblaient fous ! Quelles façons !"

"Laisse-les faire. Ils étaient heureux... et Moi avec eux. Allez baptiser ceux qui le demandent. Je rentre à la maison. Toi, Judas, avec Simon, donnez l’obole aux pauvres. Tout. Nous avons beaucoup plus qu’il ne faut pour des apôtres du Seigneur. Va, Pierre, va. Ne crains pas de trop faire. Je te justifie auprès du Père, puisque je te commande. Adieu, amis."

Et Jésus, épuisé et en sueur, s’enferme dans la maison pendant que les disciples s’acquittent chacun de sa tâche auprès des pèlerins.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jesus_41


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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 15 Oct - 7:27

" Jésus à La Belle Eau : "Ne nomme pas mon nom en vain"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Anniversaire inoubliable ! Le Visage voilé s'est découvert. "L'Inconnu" s'est fait connaître. Le Maître a appelé "Maria"... et Maria est devenue Jean. Mes pleurs essuyés par ton baiser et ta promesse !... Et "née de nouveau" spirituellement par ta volonté. Les gens ne savent pas, mais moi je sais. Vous, Père, vous savez. Puis-je ne pas célébrer cette date ? ...Et je la célèbre au service de Dieu, bénissant les fatigues et les peines de ce service car ...oh ! cette heure du 1er Mars 1943, elle est telle que même la croix n'est rien en comparaison.

*
Les disciples sont tout sens dessus dessous. On dirait une ruche en rumeur tant ils sont agités. Ils parlent, guettent dehors, regardent dans tous les sens... Jésus n'y est pas. Enfin ils décident pour ce qui les agite et Pierre ordonne à Jean : "Va chercher le Maître. Il est dans le bois du côté du fleuve. Dis-Lui de venir tout de suite ou bien qu'il dise ce que l'on doit faire."

Jean s'éloigne au galop. L'Iscariote dit : "Moi, je ne comprends pas pourquoi tant d'agitation et d'impolitesse. Je serais allé à lui et je l'aurais accueilli avec les honneurs dus à son rang. C'est un honneur pour nous, sa visite. Donc..."

"Je ne sais rien, moi, dit Pierre. Il sera différent de son frère de lait ... Mais... qui se trouve avec les hyènes en prend l'odeur et l'instinct. Par ailleurs tu voudrais que cette femme s'éloigne... Prends garde ! Le Maître ne veut pas, et moi je suis à sa tutelle. Si tu la touches... moi je ne suis pas le Maître... C'est seulement pour que tu te règles."

"Oh ! qui donc est-elle ?! La belle Hérodiade, par hasard ?"

"Ne fais pas de l'esprit !"

"C'est toi qui m'y pousse. Tu lui fais une garde royale, comme à une reine..."

"Le Maître m'a dit : "Veille à ce qu'on ne la dérange pas et respecte-la". C'est ce que je fais."

"Mais qui est-elle, le sais-tu ?" demande Thomas.

"Moi, non."

"Allons, dis-le... tu le sais..." insistent plusieurs.

"Je vous jure que je ne sais rien. Le Maître certainement le sait, mais pas moi."

"Il faut le Lui faire demander par Jean. À lui il dit tout."

"Pourquoi ? dit Judas. Qu'est-ce qu'il a de spécial, Jean ? Est-ce un dieu, ton frère ?"

"Non, Judas, c'est le meilleur d'entre nous."

"Vous pouvez vous épargner cette fatigue, dit Jacques d'Alphée. "Hier mon frère l'a vue pendant qu'elle revenait du fleuve avec le poisson que lui avait donné André et c'est lui qui a demandé à Jésus et Lui a répondu : "Elle n'a pas de visage. C'est un esprit qui cherche Dieu. Pour Moi, elle n'est rien d'autre et je veux qu'elle soit ainsi pour tous". Et il a dit ce "je veux" sur un tel ton que je ne vous conseille pas d'insister."

"J'irai moi la trouver" dit Judas de Kériot.

"Essaye, si tu en es capable." dit Pierre, rouge comme un coq.

"Tu fais l'espion avec Jésus ?"

"Je laisse ce métier à ceux du Temple. Nous, du lac, c'est par le travail que nous gagnons notre pain, mais pas par la délation. Ne crains pas que Simon de Jonas t'espionne. Mais ne m'agace pas et ne te permets pas de désobéir au Maître, parce que je suis là moi..."

"Et, qui es-tu ? Un pauvre homme comme moi."

"Oui, monsieur. Plus pauvre même, plus ignorant, plus rustre que toi. Je le sais et cela ne m'afflige pas. Mais je m'inquiéterais si j'étais pareil à toi pour le cœur. Mais le Maître m'a donné cette charge et je m'en acquitte."

"Pareil à moi pour le cœur ? Et qu'est-ce qu'il y a dans mon cœur pour te dégoûter ? Parle, accuse, attaque..."

"Mais, en somme ! dit le Zélote indisposé et avec lui Barthélemy. En somme, finis là, Judas. Respecte les cheveux de Pierre."

"Je respecte tout le monde, mais je veux savoir ce qu'il y a en moi..."

"Tout de suite servi... Laissez-moi parler ...Il y a l'orgueil, de quoi remplir cette cuisine, il y a la fausseté, il y a la luxure."

"Moi, faux ?"

Tout le monde s'interpose et Judas doit se taire.

Simon, calme, dit à Pierre : "Excuse-moi, ami si je te dis quelque chose. Lui a des défauts. Mais toi aussi tu en as quelques-uns. Un de cela est de ne pas comprendre les jeunes. Pourquoi ne tiens-tu pas compte de l'âge, de la naissance... de tant de choses ? Regarde : tu agis par affection pour Jésus, mais ne te rends-tu pas compte que ces discussions le fatiguent ? À lui, je ne le dis pas (et il montre Judas) mais à toi, mûr et si honnête, je fais cette prière. Lui a tant de peine avec ses ennemis, Lui en donner encore nous aussi ! Tant d'hostilité l'entoure. Mais pourquoi en créer jusque dans son nid ?"

"C'est vrai, dit Jude Thaddée. Jésus est très triste et même amaigri. La nuit je l'entends qui se tourne et se retourne sur son lit et il soupire. Souvent la nuit je me suis levé et j'ai vu qu'il pleurait en priant. Je Lui ai dit : "Qu'as-tu ?" et Lui m'a embrassé et m'a dit : "Aimes-moi bien. Comme il est dur d'être le Rédempteur" !"

"Moi aussi, je l'ai trouvé en larmes dans le bois du fleuve, dit Philippe. Et à mon regard interrogatif il a répondu : "Sais-tu ce qui fait le Ciel différent de la terre en dehors de celle qui résulte de la présence visible de Dieu ? C'est le manque d'amour entre les hommes. Cela me fait l'effet d'une corde qui m'étrangle. Je suis venu ici jeter le grain aux petits oiseaux pour être aimé par des êtres qui s'aiment entre eux !"

Judas Iscariote (il doit être un peu déséquilibré) se jette par terre et pleure comme un gosse. Jésus, accompagné de Jean, entre justement à ce moment : "Mais qu'arrive-t-il ? Et ces larmes ?..."

"C'est ma faute, Maître, dit franchement Pierre. J'ai mal agi. J'ai blâmé Judas trop durement."

"Non... c'est moi... moi... c'est moi le coupable. Je te fais de la peine... je ne suis pas bon... je mets du désordre, de la mésentente, de la désobéissance, je suis... Pierre a raison. Mais aidez-moi donc à être bon ! Car j'ai là quelque chose, là, dans le cœur, qui me fait faire ce que je ne voudrais pas. C’est plus fort que moi... et je ne te donne que de la souffrance, à Toi, à Toi, Maître, à qui je ne voudrais apporter que la joie... Crois-le ! Ce n'est pas fausseté..."

"Mais, oui, Judas. Je n'en doute pas. Tu es venu à Moi avec un cœur pleinement sincère, dans un élan réel. Mais tu es jeune... Personne, pas même toi, tu ne te connais comme je te connais. Allons, lève-toi et viens ici. Nous parlerons nous deux seuls. En attendant, parlons de celui pour qui vous m'avez appelé. Quel mal y a-t-il que Mananen soit venu aussi ? Quelqu'un ne peut-il pas, tout en étant parent d'Hérode, avoir soif du Dieu Vrai ? Vous craignez pour Moi ? Mais non. Fiez-vous en ma parole. Cet homme ne vient que dans une honnête intention."

"Pourquoi, alors, ne s'est-il pas fait connaître ?" demandent les disciples.

"Parce que, justement, il vient, en tant que "âme", non pas comme frère de lait d'Hérode. S'il s'est entouré de silence, c'est parce qu'il pense que devant la parole de Dieu la parenté avec un roi ne compte pas... Nous respecterons son silence."

"Mais si, au contraire, c'est lui qui l'a envoyé ?"

"Qui ? Hérode ? Non, n'ayez pas peur."

"Mais qui l'envoie, alors ? Comment te connaît-il ?"

"C'est par mon cousin Jean lui-même. Croyez-vous qu'en prison il ne m'aura pas prêché ? Mais aussi par Chouza... par la voix de la foule... par la haine même des pharisiens... Même les frondaisons et l'air parlent de Moi, désormais. Le caillou a été jeté dans l'eau immobile, et le bâton a frappé le bronze. Les ondes courent en cercles toujours plus vastes, portant aux eaux lointaines la révélation, et le son la livre à l'espace... La terre a appris à dire : "Jésus" et jamais plus elle ne se taira. Allez, et soyez courtois avec lui comme avec n'importe qui. Allez. Je reste avec Judas."

Les disciples s'en vont.

Jésus regarde Judas encore larmoyant et lui demande : "Eh bien. N'as-tu rien à me dire ? Je sais tout ce qui te concerne, mais je veux l'apprendre de toi. Pourquoi ces pleurs ? Et surtout : pourquoi ce déséquilibre qui fait de toi un perpétuel mécontent ?"

"Oh ! oui, Maître. Tu l'as dit. Je suis jaloux par nature. Tu le sais certainement et je souffre de voir que... de voir tant de choses, c'est ce qui me rend inquiet et... injuste. Et je deviens mauvais alors que je ne le voudrais pas, non..."

"Et ne recommence pas à pleurer ! De qui es-tu jaloux ? Habitues-toi à parler avec ta vraie âme. Tu parles beaucoup et même trop. Mais avec quoi ? Avec l'instinct et la pensée. Tu suis un fatigant et continuel travail pour dire ce que tu veux dire : je parle de toi, de ton être, car pour ce que tu dois dire des autres ou aux autres rien ne te retient ni ne t'arrête. Il en est de même pour la chair. Elle est ton cheval fou. Tu sembles un aurige auquel le directeur des courses a donné deux chevaux fous. L'un, c'est les sens. L'autre... veux-tu savoir quel est l'autre ? Oui ? C'est l'erreur que tu ne veux pas dompter. Toi, aurige adroit mais imprudent, tu te fies en ton savoir-faire et tu crois que cela suffit. Tu veux arriver le premier ... tu ne perds pas de temps à changer au moins un cheval. Au contraire tu les excites et les cravaches. Tu veux être "le vainqueur". Tu veux les applaudissements... Ne sais-tu pas que toute victoire est certaine lorsqu'on la conquiert par un travail constant patient et prudent ? Parle avec ton âme. C'est d'elle que je veux que vienne ton aveu. Dois-je te dire, Moi, ce que tu as au-dedans de toi ?"

"Je souffre de ce que, même Toi, tu n'es pas juste et pas d'accord avec Toi-même, et j'en souffre."

"Pourquoi m'accuses-tu ? En quoi ai-je manqué à tes yeux ?"

"Quand j'ai voulu te conduire chez mes amis, tu n'as pas voulu, en disant : "Je préfère rester avec les humbles". Puis Simon et Lazare t'ont dit que ce serait bien de te mettre sous la protection d’un homme puissant, et tu as accepté. Tu donnes la préférence à Pierre, à Simon, à Jean... Tu..."

"Quoi encore ?"

"Rien d'autre, Jésus."

"Des nuages !... Des bulles dans l'écume de l'eau. Tu me fais de la peine car tu es un pauvre être qui se torture alors qu'il pourrait être heureux. Peux-tu dire qu'il est luxueux, ce logement ? Peux-tu dire qu'il n'y a pas eu une raison importante pour me pousser à l'accepter ? Si Sion était moins marâtre pour ses prophètes, serais-je ici comme un homme qui craint la justice humaine et se réfugie dans un lieu d'asile ?"

"Non."

"Et alors ? Peux-tu dire que je ne t'ai pas donné des missions, à toi comme aux autres ? Peux-tu dire que j'ai été dur avec toi quand tu as eu des manquements ? Tu n'as pas été sincère... Les vignes... Oh ! les vignes ! Quel nom avaient-elles ces vignes ? Tu n'as pas été complaisant avec qui souffrait ou se rachetait. Tu n'as pas été non plus respectueux envers Moi. Et les autres ont vu... Pourtant une seule voix s'est élevée pour te défendre, et toujours. La mienne. Les autres auraient le droit d'être jaloux, car s'il y en a un que j'ai protégé, c'est toi."

Judas pleure, humilié et ému.

"Je m'en vais. C'est l'heure où j'appartiens à tout le monde. Pour toi, reste et réfléchis."

"Pardonne-moi, Maître. Je ne puis avoir la paix si je n'ai pas ton pardon. Ne t'attriste pas à cause de moi. Je suis un mauvais garçon... J'aime et je tourmente... Ainsi avec ma mère... ainsi avec Toi... Ce serait ainsi avec mon épouse si demain j'en avais une. Il vaudrait mieux que je meure :..."

"Il vaudrait mieux que tu te repentes. Mais tu es pardonné. Adieu."

Jésus sort et approche de la porte, Pierre est dehors : "Viens, Maître. C'est déjà tard, et il y a tant de monde. D'ici peu la nuit va tomber. Et tu n'as même pas mangé... C'est ce garçon qui est la cause de tout."

"Ce "garçon" a besoin de vous tous pour n'être plus la cause de ces choses. Tâche de te le rappeler, Pierre. Si c'était ton fils, le plaindrais-tu ?…"

"Hum ! oui et non. Je le plaindrais... mais... je lui enseignerais aussi quelque chose, même s’il était déjà un homme, comme à un méchant gamin. Mais, si c'était mon fils, il ne serait pas comme çà…"

"Suffit."

"Oui, c'est assez, mon Seigneur. Voilà Mannanen. C'est celui qui a un manteau presque noir, tant il est rouge foncé. Il m'a donné ceci pour les pauvres et m'a demandé s'il pouvait rester pour dormir."

"Et, qu'as-tu répondu ?"

"La vérité : "Nous n'avons de lits que pour nous. Va au pays" Jésus ne dit rien. Cependant il laisse Pierre en plan et va trouver Jean à qui il dit quelque chose, puis il gagne sa place et commence à parler.

"La paix soit avec vous tous et avec la paix la lumière et la sainteté. Il est dit : “Ne prononce pas en vain mon Nom ”.

Quand le nomme-t-on en vain et qui le fait ? C’est seulement quand on le blasphème ? Non. Même quand on le nomme sans se rendre digne de Dieu. Un fils peut-il dire : “J’aime mon père et je l’honore” si ensuite, à tout ce que désire son père, il oppose des œuvres contraires ? Ce n’est pas en disant : “père, père” qu’on l’aime réellement. Ce n’est pas en disant: “Dieu, Dieu” que l’on aime le Seigneur.

En Israël, je l’ai expliqué avant hier, il y a tant d’idoles dans le secret des cœurs, il y a là aussi une louange hypocrite à Dieu, louange à laquelle ne correspondent pas les œuvres de ceux qui Le louent. En Israël, il y a aussi une tendance : celle de trouver tant de péchés dans les choses extérieures, et à ne pas vouloir les trouver là où ils sont réellement, à l’intérieur. En Israël, il y a aussi un sot orgueil, une habitude antihumaine et anti-spirituelle : celle de considérer comme blasphème le Nom de notre Dieu sur des lèvres païennes, et on y ajoute la défense aux Gentils de s’approcher du Vrai Dieu parce qu’on juge que c’est là un sacrilège.

Ceci jusqu’à présent. Maintenant il n’en est plus ainsi.

Le Dieu d’Israël est le même Dieu qui a créé tous les hommes.

Pourquoi empêcher ceux qui ont été créés de sentir l’attraction de leur Créateur ? Croyez-vous que les païens n’éprouvent rien dans le fond de leur cœur, quelque chose d’insatisfait qui crie, qui s’agite, qui cherche ? Qui ? Quoi ? Le Dieu inconnu. Et croyez-vous que si un païen tend de tout lui-même vers l’autel du Dieu inconnu, vers cet autel immatériel qu’est l’âme, où il y a toujours un souvenir de son Créateur, l’âme qui attend d’être possédée par la gloire de Dieu, comme le fut le Tabernacle érigé par Moïse, selon l’ordre qu’il avait reçu [2][3], le païen qui pleure jusqu’à ce qu’il la possède, croyez-vous que Dieu repousse son offrande comme une profanation ? Et croyez-vous que ce soit un péché cet acte suscité par un honnête désir de l’âme qui, éveillée par des appels célestes, dit : “Je viens” à Dieu qui lui dit : “Viens”. Croyez-vous qu’il soit saint le culte corrompu d’un Israël qui offre au Temple les restes de ses plaisirs et entre en présence de Dieu, et Le nomme, le Très Pur, avec une âme et un corps où les fautes fourmillent comme des vers ?

Non. En vérité je vous dis que la perfection du sacrilège se trouve en cet Israélite qui, avec son âme impure, prononce en vain le Nom de Dieu. C’est le prononcer en vain lorsque, et vous n’êtes pas sots, lorsque, à cause de l’état de votre âme, c’est inutilement que vous le prononcez. Oh ! Je vois le visage indigné de Dieu qui se détourne avec dégoût d’un autre côté quand un hypocrite L’appelle, quand quelqu’un Le nomme sans se repentir ! Et j’en éprouve de la terreur, Moi qui pourtant ne mérite pas ce courroux divin.

Je lis dans plus d’un cœur cette pensée : “Mais alors, en dehors des tout petits, personne ne pourra appeler Dieu, puisque il n’y a dans l’homme qu’impureté et péché”. Non. Ne dites pas cela. C’est par les pécheurs que ce Nom doit être invoqué et par tous ceux qui se sentent étranglés par Satan et qui veulent se libérer du péché et du Séducteur. Ils veulent. Voilà ce qui change le sacrilège en rite. Vouloir guérir. Appeler le Puissant pour être pardonné et pour être guéris. L’invoquer pour mettre en fuite le Séducteur.

Il est dit dans la Genèse que le Serpent tenta Ève à l’heure où le Seigneur ne passait pas dans l’Eden Si Dieu avait été dans l’Eden, Satan n’aurait pu y être. Si Ève avait appelé Dieu, Satan aurait été mis en fuite. Ayez toujours dans le cœur cette pensée. Et, avec sincérité, appelez le Seigneur. Ce Nom est salut. Beaucoup d’entre vous veulent descendre au fleuve pour se purifier. Mais purifiez-vous le cœur sans cesse, en y écrivant par l’amour la parole : Dieu. Pas de prières menteuses. Pas de pratiques routinières. Mais, avec votre cœur, avec votre pensée, avec vos actes, avec tout vous mêmes, dites ce Nom : Dieu. Dites-le pour ne pas être seuls. Dites-le pour être soutenus. Dites-le pour être pardonnés.

Comprenez le sens de la parole du Dieu du Sinaï : “En vain” on prononce le Nom “Dieu” sans le changement en bien. C’est péché. Ce n’est pas “en vain” lorsque les battements de votre cœur, à chaque minute de la journée dans toutes vos actions honnêtes, lorsque le besoin, la tentation et la souffrance vous ramènent sur les lèvres la filiale parole d’amour, vous dites : “Viens, mon Dieu !” Alors, en vérité, vous ne péchez pas en nommant le Nom saint de Dieu.

Allez, la paix soit avec vous."

Il n'y a pas de malades. Jésus reste les bras croisés, adossé au mur sous le hangar où déjà descend l'ombre. Jésus regarde ceux qui partent sur leurs ânes, ceux qui s'empressent vers le fleuve, par le désir de se purifier, ceux qui, à travers champs, se dirigent vers le pays.

L'homme vêtu de rouge très sombre semble incertain sur sa décision. Jésus le tient d’œil. Finalement il s'en va vers son cheval. Il a un magnifique cheval blanc caparaçonné de rouge au dessous de la selle couverte de cabochons.

"Homme, attends-moi." dit Jésus et il le rejoint.

"La nuit tombe. As-tu où dormir ? Tu viens de loin ? Tu es seul ?"

L'homme répond : "De très loin... et j'irai... je ne sais... Au pays, si je trouve... sinon... à Jéricho ... J'y ai laissé mon escorte dont je ne me fiais pas."

"Non. Je t'offre mon lit. Il est tout prêt. As-tu de la nourriture ?"

"Je n'ai rien. Je croyais trouver un pays plus hospitalier ..."

"Il n'y manque rien."

"Rien. Pas même la haine pour Hérode. Sais-tu qui je suis ?"

"Pour ceux qui me cherchent, il n'y a qu'un nom : frères au nom de Dieu. Viens. Nous romprons le pain ensemble. Tu peux abriter le cheval sous ce hangar. J'y dormirai et te le garderai..."

"Non, cela jamais. Je dormirai ici. J'accepte le pain, mais rien de plus. Je ne mettrai pas mon corps souillé là où tu étends ton corps saint."

"Tu me crois saint ?"

"Je sais que tu es saint. Jean, Chouza... tes œuvres... tes paroles... La cour royale en résonne comme la coquille qui conserve le bruit de la mer. Je descendais chez Jean... puis, je l'ai perdu. Mais il m'avait dit : "Quelqu'un qui est plus que moi te recueillera et t'élèvera" Ce ne pouvait-être que Toi. Je suis venu quand j'ai su où tu étais."

Ils sont restés seuls sous le hangar. Les disciples parlent entre eux près de la cuisine et ils guettent.

Le Zélote, qui était aujourd'hui chargé de baptiser, revient du fleuve avec les derniers qui ont reçu le baptême. Jésus les bénit et puis il dit à Simon : "Cet homme est un pèlerin qui cherche un abri au nom de Dieu. Et, au nom de Dieu, nous le saluons comme ami."

Simon s'incline, et l'homme également. Ils entrent dans la pièce et Mannanen attache le cheval à la crèche. Jean, averti par un signe de Jésus, accourt, apportant de l'herbe et un seau d'eau. Pierre accourt aussi avec un lumignon à huile car il fait déjà sombre.

"Je serai très bien ici. Dieu vous récompense." dit le cavalier et puis il entre, entre Jésus et Simon, dans la cuisine éclairée par un feu de brindilles qu'on a allumé.

Tout se termine.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jesus_42
Jésus et ses Disciples


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 16 Oct - 7:17

"Jésus à La Belle Eau : "Honore ton père et ta mère"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Jésus fait les cent pas, lentement sur la rive du fleuve. Le jour pointe à travers le brouillard d'une triste journée d'hiver qui persiste sur les roseaux de la rive. Il n'y a personne, à perte de vue, sur les deux rives du Jourdain. Rien qu'une brume à fleur d'eau, le bruissement de l'eau contre les roseaux, le bruit des eaux qui courent plutôt boueuses à cause des pluies des jours précédents. Quelque cri d'oiseau, bref, triste comme il arrive après la saison des amours. La saison et le manque de nourriture les rend mélancoliques.

Jésus les écoute et paraît s'intéresser beaucoup à l'appel d'un petit oiseau qui, avec la régularité d'une horloge, tourne la tête vers le nord et dit un "tchirouit ?" plaintif, puis la tourne vers le sud et répète son "tchirouit ?" interrogateur. Finalement le petit oiseau semble avoir obtenu une réponse dans le "tchip" qui vient de l'autre rive et il s'en va avec un frémissement des ailes à travers le fleuve, avec un petit cri de joie. Jésus fait un geste comme pour dire : "Tant mieux !", puis il reprend sa marche.

"Je te dérange, Maître ?" demande Jean qui vient du côté des prés.

"Non. Que veux-tu ?"

"Je voulais te dire... il me semble que c'est une nouvelle qui peut te soulager et je suis venu tout de suite, pour aussi te demander conseil.

J'étais en train de balayer nos pièces et Judas de Kériot est arrivé. Il m'a dit : "Je t'aide". Je suis resté étonné, car il fait toujours peu volontiers ce travail, même quand on le lui commande... mais, je ne lui ai rien dit de plus que ceci : "Oh ! merci ! J'aurai plus vite fini, et ce sera mieux fait". Lui s'est mis à balayer et nous avons vite terminé. Alors il a dit : "Allons au bois. Ce sont toujours les vieux qui apportent le bois. Ce n'est pas bien. Allons-y, nous. Je ne sais pas très bien m'y prendre, mais, si tu m'apprends...". Et nous y sommes allés. Et pendant que j'étais là à faire les fagots avec lui, il m'a dit : "Jean, je veux te dire une chose". "Parles" je lui ai dit. Et je pensais que ce fut une critique.

Au contraire il a dit : "Moi et toi nous sommes les plus jeunes. Il faudrait être plus unis. Tu as presque peur de moi, et tu as raison car moi, je ne suis pas bon. Mais crois-le... je ne le fais pas exprès. Parfois, je sens le besoin d'être mauvais. C'est peut-être, qu'étant fils unique, j'ai été gâté. Et je voudrais devenir bon. Les vieux, je le sais, ne me voient pas d'un bon œil. Les cousins de Jésus, sont choqués... oui, je me suis très mal conduit à leur égard, et aussi à l'égard de leur cousin. Mais toi, tu es bon et patient. Aimes-moi. Fais tout comme si j'étais un frère à toi, mauvais, oui, mais qu'il faut aimer malgré tout. Le Maître aussi dit qu'il faut agir ainsi. Quand tu vois que je n'agis pas très bien, dis-le-moi.

Et puis ne me laisse pas toujours seul. Quand je vais au pays, viens toi aussi. Tu m'aideras à ne pas mal agir. Hier, j'ai beaucoup souffert. Jésus m'a parlé et je l'ai regardé. Dans ma sotte rancœur, je ne regardais ni moi-même ni les autres. Hier, j'ai regardé, et j'ai vu... Ils ont raison de dire que Jésus souffre... et je me rends compte que moi aussi j'en suis responsable. Je ne veux plus qu'il en soit ainsi. Viens avec moi. Viendras-tu ? M'aideras-tu à être moins mauvais ? "

C'est ainsi qu'il m'a parlé et, je l'avoue, j'avais le cœur qui me battait comme celui d'un oiseau pris par un garçon. Il battait de joie, parce que je suis content qu'il devienne bon, et pour Toi aussi j'étais heureux, mais le cœur me battait fort par la peur ... Car je ne voudrais pas devenir comme Judas. Mais ensuite, il m'est venu à l'esprit ce que tu avais dit le jour où tu as pris Judas, et j'ai répondu : "Oui, que je t'aiderai. Mais je dois obéir, si j'ai d'autres ordres..." Je pensais : maintenant, je le dis au Maître et si Lui le veut, je le fais. S'il ne le veut pas, je me ferai donner l'ordre de ne pas m'éloigner de la maison."

"Écoute, Jean. Moi, je te laisse aller. Cependant tu dois me promettre que si tu sens quelque chose qui te trouble, tu viendras me le dire. Tu m'as donné tant de joie, Jean. Voilà Pierre avec son poisson. Va, Jean."

Jésus se tourne vers Pierre : "Bonne pêche ?"

"Hum ! Pas tellement, du menu fretin... mais on en tire parti. C'est Jacques qui bougonne parce qu'un animal a rompu la corde et a perdu un filet. J'ai dit : "Ne fallait-il pas qu'il mange aussi ? Aie pitié de la pauvre bête". Mais Jacques ne l'entend pas de cette oreille..." dit Pierre en riant.

"C'est ce que je dis de quelqu'un qui est un frère. C'est ce que vous ne savez pas faire."

"Tu parles de Judas ?"

"Je parle de Judas. Il en souffre, Il a de bons désirs et des inclinations perverses. Mais, dis-moi un peu, toi qui es un pêcheur expérimenté. Quand je voudrais aller en barque sur le Jourdain et rejoindre le lac de Génésareth, comment pourrais-je faire ? y réussirai-je ?"

"Eh ! Ce serait un gros travail ! Mais tu réussirais avec une petite barque à fond plat... Ce serait fatigant, long ! Il faudrait sans cesse mesurer le fond, faire attention aux rives et aux bas-fonds, aux branchages qui flottent, au courant. La voile n'est pas utile en certains cas, au contraire... Mais tu veux revenir au lac en suivant le fleuve ? Saches qu'à contre-courant ça va mal. Il faut être à plusieurs, sinon..."

"Tu l'as dit. Quand quelqu'un est vicieux, pour aller vers le bien il doit aller à contre-courant et il ne peut y réussir tout seul. Judas est exactement un de ceux-ci, et vous, vous ne l'aidez pas. Le pauvre s'en va seul, il heurte les bas-fonds, s'y échoue, s'empêtre dans les branchages qui flottent, il se trouve pris dans les tourbillons. D'autre part, s'il jauge le fond, il ne peut, en même temps, tenir le gouvernail ou la rame. Pourquoi alors le lui reprocher s'il n'avance pas ? Vous avez pitié des étrangers et pas de lui, votre compagnon ? Ce n'est pas juste. Vois-tu là-bas Jean et lui qui vont au pays prendre du pain et des légumes ? Il a demandé en grâce de ne pas aller seul. Et il l'a demandé à Jean parce qu'il n'est pas sot et qu'il sait ce que vous, les âgés, vous pensez de lui."

"Et tu l'as envoyé ? Et si Jean se gâte aussi ?"

"Qui ? Mon frère ? Pourquoi se gâterait-il ?" demande Jacques qui arrive avec le filet repêché dans les roseaux.

"Parce que Judas va avec lui."

"Depuis quand ?"

"Depuis aujourd'hui, et c'est Moi qui l'ai permis."

"Alors, si c'est Toi qui le permets..."

"Oui, je le conseille même à tous. Vous le laissez trop seul. Ne soyez pas des juges que pour lui. Il n'est pas pire que tant d'autres mais il est le plus gâté, et depuis l'enfance."

"Oui, c'est vrai, ça doit être ainsi. S'il avait eu pour père et pour mère Zébédée et Salomé, il ne serait pas ce qu'il est. Mes parents sont bons. Mais ils se souviennent qu'ils ont des droits et des devoirs à l'égard de leurs fils."

"Ce que tu dis est juste. Aujourd'hui, je parlerai exactement de cela. Maintenant, allons. Je vois déjà des gens qui arrivent sur les prés."

"Moi, je ne sais pas comment nous arriverons désormais à vivre. Il n'y a plus d'heure pour manger, pour prier, pour se reposer… et les gens augmentent toujours." dit Pierre, partagé entre l'admiration et l'ennui.

"Tu t'en plains ? C'est signe qu'il y a encore des gens qui recherchent Dieu."

"Oui, Maître, mais tu en souffres. Tu es même resté hier sans manger et sans d'autre couverture cette nuit que ton manteau. Si ta Mère le savait !"

"Elle bénirait Dieu qui m'amène tant de fidèles."

"Et Elle me réprimanderait, moi à qui Elle a fait des recommandations." conclut Pierre.

Voilà qu'arrivent vers eux, en gesticulant, Philippe et Barthélemy. Ils voient Jésus, ils hâtent leurs pas en disant : "Oh ! Maître ! Comment allons-nous faire ? C'est un vrai pèlerinage : des malades, des gens qui pleurent, des pauvres sans ressources qui viennent de loin."

"Nous achèterons du pain. Les riches donnent l'obole. Il n'y a qu'à l'employer."

"Les jours sont courts. Le hangar est déjà encombré de gens qui bivouaquent. Les nuits sont humides et froides."

"Tu as raison, Philippe. Nous nous tasserons tous dans une seule pièce. Nous pouvons le faire et nous organiserons les autres pour ceux qui ne peuvent rejoindre leurs maisons dans la soirée."

"J'ai compris ! bougonne Pierre. Sous peu nous devrons demander à nos hôtes la permission de changer de vêtements. Ils nous envahiront tellement qu'ils nous feront fuir, nous."

"Tu verras d'autres fuites, mon Pierre ! Qu'a-t-elle cette femme ?" Ils sont déjà dans la cour et Jésus remarque une femme qui pleure.

"Je ne le sais pas. Elle était là déjà hier, et hier aussi elle pleurait. Quand tu parlais avec Mannanen, elle a été pour venir à ta rencontre, puis elle s'en est allée. Elle doit rester au pays, ou dans le voisinage puisqu'elle est revenue. Elle ne paraît pas malade..."

"La paix soit avec toi, femme." dit Jésus, en passant à côté. Et elle répond doucement : "Et avec Toi." Rien d'autre.

Il y a au moins trois cents personnes. Sous le hangar il y a des estropiés, des aveugles, des muets. Il y en a un qui est tout agité par un tremblement. C'est un tout jeune garçon, manifestement hydrocéphale, qu'un homme tient par la main. Il ne fait que geindre, baver, remuer sa tête, l'air hébété.

"C'est peut-être le fils de cette femme ?" demande Jésus.

"Je ne sais. Simon s'occupe des pèlerins et il est au courant."

On appelle le Zélote et on l'interroge. Mais l'homme n'est pas avec la femme. Elle est seule. "Elle ne fait que pleurer et prier. Elle m'a demandé, il y a peu de temps : " Est-ce que le Maître guérit aussi les cœurs ?" explique le Zélote.

"Ce sera quelque femme trahie." commente Pierre.

Pendant que Jésus va vers les malades, Barthélemy et Matthieu se rendent pour le baptême avec de nombreux pèlerins.

La femme pleure dans son coin et ne bouge pas. Jésus ne refuse le miracle à personne. Comme il est beau celui de l'hébété à qui, de son souffle, il infuse l'intelligence, en tenant la tête entre ses longues mains. Tout le monde se presse autour. La femme voilée même, c'est peut-être parce qu'il y a beaucoup de monde qu'elle ose s'approcher un peu et se met auprès de la femme en pleurs. Jésus dit au crétin : "Je veux en toi la lumière de l'intelligence pour qu'elle te conduise à la lumière de Dieu. Écoute dis avec Moi : "Jésus". Dis-le, je le veux."

L'hébété qui avant geignait comme une bête, et rien d'autre, bredouille avec peine : "Jésus" ou plutôt : "Gegiù."

"Encore" commande Jésus en tenant toujours entre ses mains la tête difforme et en le maîtrisant du regard.

"Jés-sus."

"Encore."

"Jésus !" dit finalement le crétin. Et son œil n'est plus inexpressif, sa bouche a un sourire différent.

"Homme, dit Jésus au père. Tu as eu la foi, ton fils est guéri Interroge-le. Le Nom de Jésus est miraculeux contre les maladies et les passions."

L'homme dit à son fils: "Qui suis-je ?"

Et le garçon: "Mon père."

L'homme serre son fils sur son cœur et explique : "Il est né comme ça. Ma femme est morte en le mettant au monde et lui était sans idées, sans parole. Maintenant, voyez. J'ai eu la foi, oui. Je viens de Joppé. Que dois-je faire pour Toi, Maître ?"

"Être bon, et ton fils avec toi. Rien de plus."

"Et t'aimer. Oh ! allons tout de suite le dire à la mère de ta mère. C’est elle qui m'a décidé à venir. Qu'elle soit bénie !"

Les deux s'en vont heureux. De l'infirmité passée il ne reste que la grosse tête du garçon. L'expression et la parole sont normales.

"Mais c'est par ta volonté qu'il est guéri, ou par la puissance de ton Nom ?" demandent en plusieurs.

"Par la volonté du Père, toujours bienveillant pour le Fils. Mais mon Nom aussi est salut. Vous le savez : Jésus veut dire Sauveur. Il y a la santé de l'âme et celle du corps. Celui qui prononce le Nom de Jésus avec une vraie foi se relève des maladies et du péché car, dans toute maladie spirituelle ou physique, il y a la griffe de Satan. Il crée les maladies physiques pour amener à la révolte et au désespoir par la souffrance de la chair, et les maladies morales ou spirituelles pour conduire à la damnation."

"Alors, selon Toi, dans toutes les afflictions du genre humain, Belzébuth n'est pas étranger."

"Il n'est pas étranger. C'est par lui que la maladie et la mort sont entrées dans le monde. C'est par lui également que sont entrés dans le monde le crime et la corruption. Quand vous voyez quelqu'un tourmenté par quelque malheur, pensez aussi que c'est par Satan qu'il souffre. Quand vous voyez que quelqu'un est cause de malheur, pensez aussi qu'il est un instrument de Satan."

"Mais les maladies viennent de Dieu."

"Les maladies sont un désordre dans l'ordre. Dieu, en effet a créé l'homme sain et parfait. Le désordre amené par Satan dans l'ordre donné par Dieu, a amené avec lui les infirmités de la chair et les conséquences qui en dérivent, à savoir la mort ou bien les hérédités funestes. L'homme a hérité d'Adam et d'Ève la tache d'origine, mais non pas celle-là seulement. Et la tache s’étend toujours plus, embrassant les trois branches de l'homme : la chair toujours plus vicieuse et par là faible et malade, le moral toujours plus orgueilleux et par là plus corrompu, l'esprit toujours plus incrédule, c'est à dire toujours plus idolâtre. À cause de cela, il faut, comme je l'ai fait avec ce déficient, enseigner le Nom qui met Satan en fuite, le graver dans l'esprit et dans le cœur, le mettre sur l’être intérieur comme un sceau de propriété."

"Mais, est-ce que tu nous possèdes ? Qui es-tu, pour tant te croire ?"

"S'il en était ainsi ! Mais non ce n'est pas ainsi. Si je vous possédais, vous seriez déjà sauvés. Et ce serait mon droit. Car Moi, je suis le Sauveur et je devrais posséder ceux que j'ai sauvés. Mais je sauverai ceux qui auront foi en Moi."

"Jean.… - je viens d'auprès de Jean (le Baptiste) - il m'a dit : "Va vers Celui qui parle et baptise près d'Éphraïm et de Jéricho. Lui a le pouvoir de lier et de délier, tandis que moi, je ne puis que dire : fais pénitence pour rendre à ton âme l'agilité qui lui permettra de suivre le chemin du salut" c'est un des miraculés qui parle. Auparavant il marchait avec des béquilles et maintenant il n'en a plus besoin pour se déplacer.

"Le Baptiste ne souffre-t-il pas que la foule le quitte ?" demande quelqu'un.

Et celui qui a parlé avant, répond : "Souffrir ? Il dit à tous : "Allez ! Allez ! Moi je suis l'astre qui descend. Lui est l'Astre qui monte et se fixe dans son éternelle splendeur. Pour ne pas rester dans les ténèbres, allez vers Lui avant que mon lumignon ne s'éteigne"."

"Ce n'est pas ce que disent les pharisiens ! Eux sont pleins de rancœur parce que tu attires les foules. Le sais-tu ?"

"Je le sais." répond brièvement Jésus.

Il s'ouvre une discussion sur les raisons ou du moins la façon d'agir des pharisiens. Mais Jésus coupe court par un : "Ne critiquez pas." qui n'admet pas de réplique.

Barthélemy et Matthieu reviennent avec ceux qu'ils ont baptisés.

Jésus commence à parler. "La paix soit avec vous tous.

Puisque maintenant vous venez ici dès le matin, j’ai pensé qu’il serait plus pratique que je vous parle de Dieu le matin et que vous partiez à midi. J’ai pensé aussi à loger les pèlerins qui ne peuvent pas retourner chez eux dans la soirée. Je suis pèlerin, à mon tour, et je ne possède que le minimum indispensable que m’a donné la piété d’un ami. Jean a encore moins que Moi. Mais vers Jean vont des personnes en bonne santé ou simplement peu malades, estropiés, aveugles, muets. Pas des mourants ou de grands fiévreux comme vers Moi.

Ils vont à lui pour le baptême de pénitence. Vers Moi, vous venez aussi pour la guérison des corps. La Loi dit : “Aime ton prochain comme toi-même” Je pense et je dis : comment montrerais-je mon amour pour les frères si je fermais mon cœur à leurs besoins, même physiques ? Et je conclu : je leur donnerai ce qu’on m’aura donné. Je tendrai la main aux riches, je quêterai pour le pain des pauvres. En renonçant à mon lit, j’accueillerai celui qui est fatigué et souffrant.

Nous sommes tous frères. Et l’amour ne se prouve pas par des paroles mais par des actes. Celui qui ferme son cœur à son semblable a un cœur de Caïn. Celui qui n’a pas d’amour est révolté contre le commandement de Dieu. Nous sommes tous frères. Et pourtant je vois et vous voyez que même à l’intérieur des familles — là où un même sang unit, et avec le sang et la chair, la fraternité qui nous vient d’Adam — il y a des haines et des désaccords. Les frères sont contre les frères, les fils contre leurs parents, les conjoints ennemis l’un de l’autre.

Mais, pour n’être pas toujours de mauvais frères, et des époux un jour adultères, il faut apprendre dès le premier âge le respect envers la famille, organisme qui est le plus petit et le plus grand du monde. Le plus petit par rapport à l’organisme d’une cité, d’une région, d’une nation, d’un continent. Mais le plus grand parce que le plus ancien; parce que établi par Dieu quand l’idée de patrie, de pays n’existait pas encore, mais que déjà était vivant et actif le noyau familial, source pour la race et pour les races, petit royaume où l’homme est roi, la femme reine et les fils des sujets. Est-ce qu’un royaume peut durer si entre ceux qui l’habitent il y a la division et l’inimitié ? Il ne peut pas durer. Et en vérité une famille ne se maintient pas sans obéissance, respect, économie, bonne volonté, amour du travail, affection.

“Honore ton père et ta mère” dit le Décalogue

Comment les honore-t-on ? Pourquoi doit-on les honorer ?

L’honneur suppose une obéissance véritable, un amour sans failles, un confiant respect, une crainte respectueuse qui n’exclut pas la confiance, mais en même temps ne nous fait pas traiter les personnes âgées comme si nous étions des esclaves et des inférieurs. On doit les honorer car, après Dieu, nos pères et mères nous ont donné la vie et ont subvenu à tous nos besoins matériels, ils ont été les premiers maîtres et les premiers amis du jeune être arrivé sur la terre.

On dit : “Dieu te bénisse ”, on dit : “merci ” à quelqu’un qui ramasse un objet tombé ou qui nous donne un morceau de pain. Et à ceux qui se tuent au travail pour nous rassasier, pour tisser nos vêtements et les tenir propres, à ceux qui se lèvent pour surveiller notre sommeil, se refusent le repos pour nous soigner, nous font un lit de leur sein dans nos plus douloureuses fatigues, nous ne dirions pas, avec amour : “Dieu te bénisse” et “merci” ?

Ce sont nos maîtres. Le maître, on le craint et on le respecte. Mais le maître nous prend en charge quand déjà nous savons ce qui est indispensable pour nous conduire, nous nourrir et dire les choses essentielles, et il nous laisse quand le plus dur enseignement de la vie, c’est à dire “le savoir vivre”, doit nous être encore enseigné. Et c’est le père et la mère qui nous préparent à l’école d’abord, puis à la vie.

Ce sont nos amis. Mais quel ami peut-être plus ami qu’un père ? Quelle amie plus amie qu’une mère ? Pouvez-vous avoir peur d’eux ? Pouvez-vous dire : “Il me trahit, elle me trahit ” ? Et pourtant, voici le sot jeune homme et la jeune fille encore plus sotte qui prennent pour amis des étrangers et ferment leur cœur à leur père et à leur mère et se gâtent l’esprit et le cœur par des relations imprudentes, pour ne pas dire coupables, et causes de larmes du père et de la mère, larmes qui coulent comme des gouttes de plomb fondu sur le cœur de leurs parents.

Ces larmes, pourtant, Je vous le dis, ne tombent pas dans la poussière et l’oubli. Dieu les recueille et les compte. Le martyre d’un père que l’on foule aux pieds sera récompensé par le Seigneur. Mais le supplice qu’un fils inflige à son père ne sera pas oublié, même si le père et la mère, dans leur douloureux amour, implorent la pitié de Dieu pour leur fils coupable.

“Honore ton père et ta mère, si tu veux vivre longuement sur la terre” est-il dit . Et j’ajoute : “Et éternellement dans le Ciel ”.

Trop léger serait le châtiment de vivre peu sur la terre pour avoir manqué à ses parents ! L’au-delà n’est pas une baliverne et, dans l’au-delà, on sera récompensé ou puni d’après la vie que l’on aura menée sur la terre. Celui qui manque à son père, manque à Dieu, car Dieu a donné en faveur du père un commandement d’amour, et celui-là pèche, qui ne l’aime pas. Aussi perd-il de cette façon plus que la vie matérielle, la vraie vie dont je vous ai parlé, il va à la rencontre de la mort, il est déjà mort puisque son âme est en disgrâce auprès de son Seigneur.

Il a déjà en lui-même le crime parce qu’il blesse l’amour le plus saint après celui de Dieu. Il porte en lui les germes des futurs adultères car un fils mauvais devient un époux infidèle. Il a en lui les tendances à la perversion sociale, parce que d’un mauvais fils sort un futur voleur, un assassin sinistre et violent, un froid usurier, un libertin séducteur, un jouisseur cynique, l’être répugnant qui trahit sa patrie, ses amis, ses enfants, son épouse, tout le monde. Et pouvez-vous avoir de l’estime et de la confiance pour celui qui n’a pas hésité à trahir l’amour d’une mère, et s’est moqué des cheveux blancs d’un père ?

Cependant, écoutez encore, car au devoir des enfants correspond un semblable devoir des parents. Malédiction aux fils coupables ! Mais malédiction aussi aux parents coupables. Agissez de façon que vos enfants ne puissent vous critiquer ni vous imiter dans le mal. Faites-vous aimer par un amour donné avec justice et miséricorde. Dieu est Miséricorde. Que les parents, qui viennent tout de suite après Dieu, soient miséricorde. Soyez l’exemple et le réconfort de vos enfants. Soyez pour eux la paix et leur guide. Soyez leur premier amour. Une mère est toujours la première image de l’épouse que nous voudrions avoir. Un père a, pour ses jeunes filles, le visage qu’elles rêvent pour leur époux. Faîtes surtout que vos fils et vos filles choisissent sagement leurs futurs conjoints, en pensant à leur mère, à leur père, et en voulant chez eux ce qui se trouve en leur père, en leur mère : une vertu vraie.

Si je devais parler jusqu’à épuiser ce sujet, le jour et la nuit ne suffiraient pas. J’abrège donc par amour pour vous. Pour le reste, que l’Esprit Éternel vous le dise. Moi, je jette la semence et puis je m’en vais. Mais la semence chez les bons fera pousser des racines et produira un épi. Allez. La paix soit avec vous."

Ceux qui partent, s’en vont tout de suite. Ceux qui restent, entrent dans la troisième pièce. Ils mangent leur pain ou celui que les disciples leur offrent, au nom de Dieu. On a disposé des planches et de la paille sur de rustiques chevalets et les pèlerins peuvent y dormir …

La femme voilée s'en va rapidement. Celle qui pleurait auparavant et a continué de pleurer pendant que Jésus parlait, tourne sur place, incertaine et puis se décide à partir.

Jésus entre dans la cuisine pour prendre sa nourriture, mais il a à peine commencé de manger que l'on frappe à la porte.

André qui en est le plus près, se lève et sort dans la cour. Il parle et puis rentre : "Maître, une femme, celle qui pleurait, te demande. Elle dit qu'elle doit partir et qu'elle doit te parler."

"Mais, de cette façon, comment et quand va manger le Maître ?" s'exclame Pierre.

"Il fallait lui dire de venir plus tard." dit Philippe.

"Silence. Je mangerai après. Continuez, vous autres." Jésus sort. La femme est là, dehors.

"Maître... un mot... Tu as dit... Oh ! viens derrière la maison ! Il est pénible de dire ma douleur !"
Jésus la satisfait, sans mot dire. C'est seulement quand il est derrière la maison, qu'il demande : "Que veux-tu de Moi ?"

"Maître... je t'ai écouté d'abord quand tu parlais parmi nous... et puis je t'ai écouté quand tu as prêché. On dirait que tu as parlé pour moi. Tu as dit que dans toute maladie physique ou morale il y a Satan... J'ai un fils qui a le cœur malade. S'il t'avait entendu quand tu parlais des parents ! C'est mon tourment. Il s'est fourvoyé avec de mauvais camarades et il est... il est exactement comme tu dis... voleur... dans la maison pour l'instant, mais... Il aime les rixes... il veut dominer... Jeune comme il est, il se ruine en luxure et ripaille. Mon mari veut le chasser. Moi... moi, je suis la mère... et je souffre à en mourir. Tu vois comme je suis angoissée ? Mon cœur se brise, par tant de douleur. C'est depuis hier que je veux te parler car... j'espère en Toi, mon Dieu. Mais je n'osais rien dire. C'est si douloureux pour une mère de dire : "J'ai un fils cruel !" La femme pleure, courbée et dolente devant Jésus.

"Ne pleure plus. Il va guérir de son mal."

"S'il pouvait t'entendre, oui. Mais Il ne veut pas t'écouter. Il ne guérira jamais !"

"Mais, as-tu de la foi pour lui ? Le veux-tu pour lui ?"

"Et tu me le demandes ? Je viens de la Haute Pérée pour te prier en sa faveur..."

"Et alors, va ! Quand tu arriveras à la maison, ton fils viendra à ta rencontre, repenti."

"Mais comment ?"

"Comment ? Et tu crois que Dieu ne peut faire ce que je Lui demande ? Ton fils est là-bas. Je suis ici. Mais Dieu est partout. Je dis à Dieu : "Père, pitié pour cette mère". Et Dieu fera retentir son appel dans le cœur de ton fils. Va, femme. Un jour je passerai dans la région de ton pays et toi, fière de ton garçon, tu viendras à ma rencontre avec lui . Quand il pleurera sur tes genoux en te demandant pardon et en te racontant la lutte mystérieuse d'où il est sorti avec une âme nouvelle, et qu'il te demandera comment cela est arrivé, dis-lui : "C'est par Jésus que tu es né une seconde fois au bien". Parle-lui de Moi. Si tu es venue vers Moi, cela veut dire que tu sais. Fais en sorte que lui sache et pense à Moi pour avoir avec lui la force qui sauve. Adieu. Paix à la mère qui a eu la foi, au fils qui revient, au père joyeux, à la famille rassemblée. Va."

La femme se dirige vers le pays et tout prend fin.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Jzosu120


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 17 Oct - 7:42

"Jésus à La Belle Eau : "Tu ne commettras pas l’impureté de corps ni de consentement"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

Jésus me dit : "Prends patience, mon âme, pour la double fatigue. C'est le temps de la souffrance. Tu sais comme j'étais las les derniers jours ?! Tu le vois. Pour aller, je m'appuie à Jean, à Pierre, à Simon, même à Judas... Oui. Et Moi de qui émanait le miracle, rien qu'à effleurer mes vêtements, je ne pouvais changer ce cœur ! Laisse-moi m'appuyer à toi, petit Jean, pour redire le paroles déjà dites dans mes derniers jours à ces esprits opiniâtrement fermés sur lesquels l'annonce de mon supplice coulait sans pénétrer. Laisse aussi au Maître de parler de ses heures de prédication sur la triste plaine de "La Belle Eau".

Je te bénirai deux fois : pour ta fatigue et pour ta pitié. Je compte tes efforts. Je recueille tes larmes. Aux efforts pour l'amour des frères, on donnera la récompense de ceux qui se consument à faire connaître Dieu aux hommes. Pour les larmes que tu verses sur les souffrances de ma dernière semaine, il te sera donné en récompense le baiser de Jésus. Écris et sois bénie."


****

Jésus est debout, sur un tas de tables dressées comme une tribune dans l'une des pièces, là dernière. Il parle à très haute voix près de la porte pour être entendu par ceux qui sont dans la pièce ainsi que par ceux qui sont sous le hangar et jusque dans la cour inondée par la pluie. Sous leurs sombres manteaux de laine brute sur laquelle l'eau glisse, on dirait des religieux. Dans la pièce ce sont les plus faibles, sous le hangar les femmes, dans la cour, exposés à l'eau, les gens robustes, des hommes surtout.

Pierre va et vient, déchaussé avec seulement son vêtement court protégé par une toile qu'il s'est mise sur la tête. Il ne perd pas sa bonne humeur, même s'il doit patauger dans l'eau et subir une douche imprévue. Avec lui il y a Jean, André et Jacques. Ils transportent avec précaution des malades dans l'autre pièce, guident des aveugles et soutiennent des estropiés.

Jésus attend avec patience que tout le monde soit à sa place et s'afflige seulement que les quatre disciples soient trempés comme une éponge qu'on retire d'un seau d'eau.

"Ce n'est rien, rien ! Nous sommes comme du bois poissé. Ne te tracasse pas. Nous recevons un second baptême, et le baptiseur, c'est Dieu Lui-même." répond Pierre aux regrets de Jésus.

Finalement tout le monde est en place et Pierre pense pouvoir aller mettre un vêtement sec. Et il le fait avec les trois autres. Mais quand il a rejoint de nouveau le Maître, il voit s'avancer vers le coin du hangar le manteau gris de la femme voilée. Il ne pense plus qu'à aller vers elle, sans se soucier quand même qu'il faudra traverser de nouveau la cour en diagonale sous l'averse plus drue et dans les flaques d'eau qui giclent jusqu'aux genoux, battues par les grosses gouttes. Il va la trouver, il lui prend le coude sans déplacer son manteau et l'entraîne plus haut près du mur de la pièce, à l'abri de l'eau et puis il se plante à côté, raide et immobile comme une sentinelle.

Jésus l'a vu. Il a souri en inclinant la tête pour cacher la clarté de son sourire. Maintenant, il parle.

"Ne dites pas, vous qui êtes venus régulièrement à mes instructions, que je ne parle pas selon l'ordre des commandements, et que je saute par-dessus quelques-uns. Vous écoutez. Je vois. Vous écoutez bien. J'applique aux souffrances et aux plaies que je vois en vous. Je suis le Médecin. Le médecin va d'abord aux plus malades, à ceux qui sont le plus près de la mort, ensuite il se tourne vers ceux qui sont moins malades. Je fais de même.

Aujourd’hui je dis : “Ne commettez pas l’impureté”

Ne tournez pas vos regards tout autour en cherchant à lire sur le visage de quelqu’un : “luxurieux”. Soyez charitables les uns envers les autres. Aimeriez-vous qu’on la lise sur votre visage ? Non. Alors, ne cherchez pas à lire dans l’œil troublé du voisin, sur son front qui rougit et s’incline vers le sol.

Et puis... Oh ! dites, vous surtout les hommes. Qui d’entre vous n’a jamais goûté ce pain de cendre et d’ordure qu’est la satisfaction sensuelle ? N’y a-t-il de luxure que celle qui vous pousse pour une heure entre les bras d’une courtisane ? N’est-ce pas luxure aussi la profanation du mariage avec l’épouse, profanation car c’est la légalisation du vice qui cherche la satisfaction réciproque des sens, en en évitant les conséquences ? Mariage veut dire procréation et l’acte signifie et doit être fécondation. Sans cela, c’est de l’immoralité.

On ne doit pas faire de la couche nuptiale un lupanar, et elle devient telle si elle est souillée par la passion et si elle n’est pas consacrée par des maternités. La terre ne repousse pas la semence. Elle l’accueille et en fait une plante. La semence ne quitte pas la glèbe après qu’on l’y a déposée, mais elle produit de suite une racine et s’y insère pour croître et former l’épi. La plante naît du mariage entre la terre et la semence. L’homme c’est la semence, la femme c’est la terre, l’épi c’est l’enfant. Se refuser à faire l’épi et perdre vicieusement sa force, c’est une faute. C’est une prostitution, commise sur le lit nuptial, mais en rien différente d’une autre, aggravée même par la désobéissance au commandement qui dit : “Soyez une seule chair multipliez-vous dans vos enfants”

Vous voyez donc, ô femmes volontairement stériles, épouses légales et honnêtes, non pas aux yeux de Dieu mais aux yeux du monde, que malgré cela vous pouvez être comme des prostituées et commettre également l’impureté, tout en étant avec votre seul mari, parce que ce n’est pas la maternité mais le plaisir que vous cherchez et bien trop souvent. Vous ne réfléchissez pas que le plaisir est un poison que l’on absorbe, de quelque bouche contagieuse qu’il vienne.

Il brûle d’un feu qui croyant se rassasier se pousse hors du foyer, et dévore, toujours plus insatiable. Il laisse une âcre saveur de cendre sur la langue. Il donne le dégoût, la nausée et le mépris de soi-même et de son compagnon de plaisir, parce que quand la conscience se réveille, et elle se réveille entre deux fièvres, il ne peut naître que le mépris de soi-même qu’on a avili au-dessous de la bête.

“Ne commettez pas l’impureté” est-il dit

La fornication vient en grande partie de l’homme. Et, je ne m’arrête pas non plus à cette inconcevable union qui est un cauchemar et que le Lévitique condamne par ces paroles : “Homme, tu ne t’uniras pas à l’homme comme si c’était une femme ” et “Tu ne t’uniras à aucun animal pour te souiller avec lui, et ainsi, aussi pour la femme, car ces unions sont criminelles ”.

Mais après avoir marqué le devoir des époux à l’égard du mariage qui cesse d’être saint quand, par malice, il devient infécond, j’en viens à parler de la fornication proprement dite entre homme et femme par malice réciproque et par paiement en argent ou en cadeaux.

Le corps humain est un temple magnifique qui renferme un autel. Sur l’autel, c’est Dieu qui devrait se trouver. Mais Dieu n’est pas où existe la corruption. Le corps de l’impur a donc un autel déconsacré et sans Dieu.

Semblable à un homme ivre qui se roule dans la fange et dans ses vomissements, l’homme s’avilit lui-même dans la bestialité de l’impureté et devient pire qu’un ver et que la bête la plus immonde. Et dites-moi, si parmi vous il y a quelqu’un qui s’est dépravé, au point de vendre son corps comme on vend du blé ou un animal, quel bien vous en est-il venu ? Prenez-vous le cœur en mains, examinez-le, interrogez-le, écoutez-le, voyez ses blessures, la douleur qui le fait frissonner et puis parlez et répondez-moi : était-il si doux ce fruit pour mériter cette souffrance d’un cœur qui était né pur et que vous avez contraint à vivre dans un corps impur, à battre pour donner vie et chaleur à la luxure, et l’user dans le vice ?

Dites-moi : mais êtes-vous si dépravés pour ne pas sangloter secrètement en entendant une voix d’enfant qui appelle : “maman” et en pensant à votre mère, ô femmes de plaisir, échappées de la maison, ou chassées pour que le fruit pourri ne gâtât pas, par sa pourriture, les autres enfants ? En pensant à votre mère qui peut-être est morte de la douleur de devoir se dire : “J’ai enfanté un être qui fait ma honte” ?

Mais n’avez-vous pas senti votre cœur se briser en rencontrant un vieillard que ses cheveux blancs rendaient respectable, à la pensée que vous avez jeté le déshonneur sur ceux de votre père comme de la boue prise à pleines mains et avec le déshonneur le mépris de son pays natal ?

Mais ne sentez-vous pas le regret vous étreindre les entrailles en voyant le bonheur d’une épouse ou l’innocence d’une jeune fille, et de devoir vous dire : “Moi, j’ai renoncé à tout cela et je ne l’aurai jamais plus !” ?

Mais ne sentez-vous pas la honte qui vous défigure lorsque vous rencontrez le regard d’un homme plein de convoitise ou de mépris ?

Mais ne ressentez-vous pas votre misère quand vous avez soif du baiser d’un bébé et que vous n’osez plus dire : “Donne-le-moi” parce que vous avez tué des vies qui devaient naître, rejetées par vous comme un fardeau ennuyeux et une gêne inutile, détachées de l’arbre qui les avait conçues, et jetées au fumier, et maintenant ces petites vies vous crient : “assassines !” ?

Mais ne tremblez-vous pas surtout à la pensée du Juge qui vous a créés et qui vous attend pour vous demander : “Qu’as-tu fait de toi-même ? Est-ce pour cela que je t’ai donné la vie ? Nid de vermine et pourriture, comment oses-tu te tenir en ma présence ? Tu as eu tout de ce qui était pour toi un dieu : la jouissance. Va au lieu de l’éternelle malédiction”.

Qui pleure ? Personne ? Vous dites : personne ? Et pourtant mon âme va à la rencontre d’une autre âme en pleurs. Pourquoi y va-t-elle ? Pour jeter l’anathème à une prostituée ? Non. Parce que son âme me fait pitié. Tout en Moi est répulsion pour son corps souillé, qui transpire une sueur immonde. Mais, son âme !

Oh ! Père ! Père ! C’est pour cette âme aussi que j’ai pris chair et que j’ai quitté le Ciel pour être son Rédempteur et celui de tant d’âmes, ses sœurs ! Pourquoi ne devrais-je pas recueillir cette brebis errante, l’amener au bercail, la purifier, l’unir au troupeau, lui donner des pâturages et un amour qui soit parfait comme seul le mien peut l’être ? Si différent de ce à quoi jusqu’ici elle donnait le nom d’amour, alors que ce n’était que haine, un amour si compatissant, si complet, si doux pour qu’elle ne pleure plus le temps passé, ou qu’elle le pleure seulement pour dire : “J'ai perdu trop de jours loin de Toi, Éternelle Beauté. Qui me rendra le temps perdu ? Comment goûter, dans le peu de temps qui me reste à vivre, ce que j’aurais goûté si j’étais toujours restée pure ?”

Et pourtant ne pleure pas, âme foulée aux pieds par toute la luxure du monde. Écoute : tu es une loque dégoûtante, mais tu peux devenir une fleur. Tu es un fumier, mais tu peux devenir un parterre fleuri. Tu es un animal immonde, mais tu peux devenir un ange. Un jour tu l’as été. Tu dansais sur les prés en fleurs, rose parmi les roses, fraîche comme elles, exhalant le parfum de ta virginité. Tu as chanté sereine tes chansons de bambine, et puis tu courais vers la mère, vers le père et tu leur disais : “Vous êtes mes amours”. Et l’invisible gardien que toute créature a à son côté souriait devant la blancheur azurée de ton âme...

Et puis ? Pourquoi ? Pourquoi as-tu arraché tes ailes de petite innocente ? Pourquoi as-tu foulé aux pieds un cœur de père et de mère pour courir vers d’autres cœurs dont tu n’étais pas sûre ? Pourquoi as-tu abaissée ta voix pure en lui faisant dire de mensongères paroles d’un faux amour ? Pourquoi as-tu brisé la tige de la rose en te violant toi-même ? Repens-toi, fille de Dieu. Le repentir est renouvellement, purification, élan vers les hauteurs. L’homme ne peut-il pas te pardonner ? Même ton père ne le pourrait-il pas ? Mais Dieu le peut. Car la bonté de Dieu ne peut se comparer à la bonté humaine et sa miséricorde est infiniment plus grande que la misère de l’homme. Honore toi-même, en rendant par une vie honnête, ton âme, digne d’honneur. Justifie-toi auprès de Dieu, en ne péchant plus contre ton âme. Fais-toi un nom nouveau auprès de Dieu. Voilà ce qui a de la valeur. Tu es le vice. Deviens l’honnêteté. Deviens le sacrifice. Deviens la martyre de ton repentir. Tu as bien su martyriser ton cœur pour faire jouir la chair. Maintenant, sache martyriser ta chair pour donner une paix éternelle à ton cœur.

Va. Allez tous. Chacun avec votre fardeau et votre pensée. Réfléchissez. Dieu vous attend tous et ne rejette aucun de ceux qui se repentent. Que le Seigneur vous donne la lumière pour connaître votre âme. Allez."

Beaucoup vont vers le pays. D’autres entrent dans la pièce. Jésus va vers les malades et les guérit …

Un groupe d’hommes discutent dans un coin. Partagés entre des opinions différentes, ils gesticulent et s’animent. Certains accusent Jésus, d’autres le défendent, d’autres encore conseillent à tous plus de maturité dans le jugement. Finalement, les plus acharnés, peut-être parce que peu nombreux par rapport aux deux autres groupes, prennent un chemin intermédiaire. Ils vont vers Pierre qui, en même temps que Simon, transporte les brancards désormais inutiles de trois miraculés, et l’assaillent, autoritaires, à l'intérieur de la pièce devenue une hôtellerie de pèlerins. Ils disent : "Homme de Galilée, écoute."

Pierre se retourne et les regarde comme des bêtes rares. Il ne parle pas, mais son visage est tout un poème. Simon se contente de jeter un regard vers les cinq énergumènes et puis il sort, les laissant tous en plan.

Un des cinq reprend : "Je suis Samuel le scribe; celui-ci, c'est l'autre scribe, Sadoq, et celui-là le juif Eléazar, très connu et influent; cet autre, c'est Collascebona l'ancien; et ce dernier pour terminer, Nahoum. Tu saisis ? Nahoum !" et le ton est tout à fait emphatique.

Pierre s'incline légèrement à chaque nom, mais au dernier il ne s'incline qu'à moitié, et il dit, avec la plus grande indifférence : "Je ne sais pas... jamais vu. Et puis... je ne comprends rien."

"Rustre de pêcheur ! Sache que c'est l'homme de confiance d'Anne !"

"Je ne connais pas Anne. C’est à dire je connais beaucoup de femmes qui s'appellent Anne. Il y en a une vraie champignonnière, même à Capharnaüm. Mais je ne sais de quel Anne, celui-ci est l'homme de confiance."

"Celui-ci ? C'est à moi que tu dis : "celui-ci" ?"

"Mais que veux-tu que je te dise ? Âne ou oiseau ? Quand j'allais à l'école, le maître m'a appris à dire "celui-ci" en parlant d'un homme et, si je n'ai pas la berlue, tu es un homme."

L'homme s'agite comme si cette parole l'écorchait vif. L'autre, le premier qui a parlé, explique : "Mais Anne est le beau-père de Caïphe..."

"Ah !... Compris !!! Et bien ?"

"Et bien sache que nous sommes indignés !"

"De quoi ? Du temps? Moi aussi. C'est la troisième fois que je change de vêtement et maintenant, je n'ai plus rien de sec."

"Mais ne fais pas l'imbécile !"

"L'imbécile ? C'est la vérité. Si vous n'êtes pas mécontents du temps de quoi alors ? Des Romains ?"

"De ton Maître ! Du faux prophète."

"Eh ! cher Samuel ! Attention à ne pas m'éveiller ! Je suis comme le lac. D'une bonace à la tempête il n'y a qu'un instant. Fais attention à tes paroles..." En attendant sont entrés aussi les fils de Zébédée et d'Alphée et avec eux l'Iscariote et Simon. Ils se rapprochent de Pierre qui élève toujours plus haut la voix.

"Tu ne toucheras pas avec tes mains de plébéien les grands de Sion !"

"Oh ! quels beaux seigneurs ! Et vous, ne touchez pas le Maître, parce que; autrement ! vous volez au puits, tout de suite pour vous purifier pour de bon à l'intérieur et à l'extérieur."

"Je fais observer aux savants du Temple, dit tranquillement Simon, que la maison est une propriété privée."

Et l’Iscariote renchérit : "Et que le Maître, j'en suis garant, a toujours eu pour la maison d'autrui, et la première entre toutes la maison du Seigneur, le plus grand respect. Qu'on traite la sienne avec le même respect."

"Tais-toi, ver sournois."

"Sournois, en quoi ! Vous m'avez dégoûté et je suis venu où il ne peut y avoir de dégoût. Dieu veuille que pour être resté avec vous je n'aie pas été complètement corrompu !"

"Bref, que voulez-vous ?" demande sèchement Jacques d'Alphée.

"Et toi, qui es-tu ?"

"Je suis Jacques d'Alphée, Alphée de Jacob, et Jacob de Mathan, et Mathan d'Eléazar, et si tu veux, je te nomme tous mes ancêtres, jusqu'au roi David d'où je descends [1][8]. Et je suis le cousin du Messie. Je te prie donc de parler avec moi de souche royale et de race juive, s'il déplait à ta grandeur de parler avec un honnête Israélite qui connaît Dieu, mieux que Gamaliel et que Caïphe. Allons. Parle."

"Ton Maître et parent se fait suivre par des prostituées. Cette femme voilée est l'une d'elles. Je l'ai vue au moment où elle vendait de l'or. Et je l'ai reconnue. C'est la maîtresse de Sciammaï, elle l'a quitté. Cela déshonore ton parent."

"De qui ? De Sciammaï le rabbin ? Alors ce doit être une vieille carcasse. Donc pas de danger..." dit l'Iscariote en plaisantant.

"Tais-toi, fou ! De Sciammaï de Elchi, le préféré d'Hérode."

"Tiens ! tiens ! Cela veut dire qu'elle ne le préfère plus, le préféré. C'est elle qui était sa maîtresse. Pas toi. Pourquoi alors te mets-tu en peine ?" dit Judas de Kériot tout à fait ironique.

"Homme ! ne penses-tu pas que tu te déshonores en faisant l'espion ? demande Jude d'Alphée. Et ne penses-tu pas que celui-là se déshonore qui tombe pour pécher, et non pas celui qui cherche à relever le pécheur ? Quel déshonneur en résulte-t-il pour mon Maître et frère si Lui, en parlant, fait parvenir sa voix jusqu'aux oreilles profanées par la bave des luxurieux de Sion ?"

"Sa voix ? Ah ! Ah ! Il a trente ans, ton Maître et cousin et il n'est que plus hypocrite que les autres ! Et toi, et vous tous, vous dormez comme des sourds, la nuit..."

"Reptile impudent, hors d'ici ou je t'étrangle !" crie Pierre auquel font écho Jacques et Jean, pendant que Simon se borne à dire : "Quelle honte ! Ton hypocrisie est si grande qu'elle ressort et déborde et tu baves comme une limace sur une fleur pure. Sors d'ici et deviens un homme car pour l'instant tu n'es que bave. Je te reconnais, Samuel. Tu as toujours le même cœur. Dieu te pardonne, mais va-t'en, loin de ma présence."

Mais pendant que le Kériot avec Jacques d'Alphée retiennent le bouillant Pierre, voici qu'intervient Jude Thaddée. Dans sa démarche, il ressemble plus que jamais à son Cousin et il a dans le regard la même flamme azurée et son air en impose. Il crie comme un tonnerre : "C'est lui-même qu'il déshonore, celui qui cherche à déshonorer l'innocent. Les yeux et la langue, Dieu les a faits pour opérer des œuvres saintes. Le calomniateur les profane et les avilit, en leur faisant faire des œuvres mauvaises; Je ne me souillerai pas moi-même par un acte mauvais contre tes cheveux blancs. Mais je te rappelle que les méchants haïssent l'homme intègre et que le sot épanche sa malveillance, sans même réfléchir qu’il se trahit. Qui vit dans les ténèbres échange, pour un reptile, le rameau fleuri. Mais qui vit dans la lumière, voit les choses comme celles sont, et les défend, si on les attaque, par amour de la justice.

Nous, nous vivons dans la lumière. Nous sommes la chaste et belle génération des fils de la lumière, et notre Chef c'est le Saint qui ne connaît pas la femme ni le péché. Nous le suivons et le défendons contre ses ennemis, pour lesquels, comme Lui nous l'a enseigné, nous n'avons pas de haine, mais au contraire nous prions pour eux. Apprends, vieillard, la leçon d'un jeune homme parvenu à la maturité parce que la Sagesse l'a instruit à ne pas tenir des propos irréfléchis et à ne pas être, en fait de bien, un propre à rien. Va et rapporte à celui qui t'a envoyé que ce n'est pas dans la maison profanée du mont Moriah, mais dans cette pauvre demeure que Dieu réside dans sa gloire. Adieu." Les cinq n'osent pas répliquer et s'en vont.

Les disciples s'interrogent. Faut-il le dire ou pas à Jésus qui est encore avec les malades guéris ? Le dire, c'est mieux.

Ils vont vers Lui, l'appellent et ils le Lui disent. Jésus sourit tranquillement et répond : "Je vous remercie de votre défense... mais que voulez-vous y faire ? Chacun donne ce qu'il a."

"Pourtant, ils ont un peu raison. On a des yeux pour voir et beaucoup voient. Elle est toujours à la porte, comme un chien. Elle te nuit." disent plusieurs.

"Laissez-la. Ce ne sera pas elle la pierre qui me frappera la tête. Et si elle se sauve... ma joie me paiera bien de toutes ces critiques !"

Tout se termine sur cette douce réponse.

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* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 18 Oct - 7:24

"La femme voilée à la "Belle-Eau"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

La journée est tellement affreuse qu'il n'y a aucun pèlerin. Il pleut à verse et la cour est devenue une mare où flottent des feuilles sèches, venues on ne sait d'où et amenées par le vent qui siffle et secoue portes et fenêtres. La cuisine est plus obscure que jamais car, pour empêcher la pluie d'entrer, on doit tout juste l'entrouvrir. La fumée fait pleurer et tousser car le vent la refoule à l'intérieur.

"Salomon avait raison, dit Pierre sentencieusement. Il y a trois choses qui chassent l'homme de chez lui: la femme querelleuse... celle-là, je l'ai laissée à Capharnaüm avec ses congénères, la cheminée qui fume et le toit qui laisse passer la pluie. Ces deux dernières choses, nous les avons... Mais demain, je vais penser à cette cheminée. Je vais sur le toit et toi, et toi, et toi (Jacques, Jean et André) venez avec moi. Avec des ardoises nous ferons une hausse et un toit au faîte."

"Et où vas-tu trouver des ardoises ?" demande Thomas.

"Sur le hangar. S'il pleut là, ce n'est pas la fin du monde. Mais ici... Ça te peine que tes plats ne soient plus décorés par des larmes fuligineuses ?"

"Figure-toi ! Si tu pouvais réussir ! Regarde comme je suis barbouillé. Ça me pleut sur la tête quand je suis auprès du feu."

"Tu parais un monstre d'Égypte." dit Jean en riant.

Et en fait Thomas a de bizarres virgules noires sur son visage plein et débonnaire. Il est le premier à en rire, toujours gai, et Jésus rit aussi, car juste au moment où il parle, une nouvelle goutte chargée de suie lui tombe dessus et noircit le bout du nez.

"Toi qui t'y connais pour le temps, qu'en dis-tu ? Ça va durer longtemps comme ça ?" demande à Pierre l'Iscariote qui est tout changé depuis quelques jours.

"Maintenant, je peux te le dire. Je m'en vais faire l'astrologue." dit Pierre. Il va à la porte, l'entrouvre un peu, passe à l'extérieur la tête et une main. Puis il annonce : "Vent faible du midi: chaleur et brouillard... Hum ! Il y a peu de..." Pierre se tait, puis il rentre doucement, laisse la porte entrouverte, et guette.

"Qu'y a-t-il ?" demandent trois ou quatre.

Mais, de la main, Pierre fait signe de se taire. Il regarde. Puis il murmure : "C'est cette femme. Elle a bu de l'eau du puits et elle a pris un fagot resté à ans la cour. Elle est trempée. Elle n'a sûrement pas chaud... Elle s'en va... Je la suis. Je veux voir ..." Il sort sans bruit.

"Mais, où peut-elle rester pour être toujours près d'ici ?" demande Thomas.

"Et rester ici par ce temps !" dit Matthieu.

"Elle va certainement au pays parce que avant-hier elle achetait du pain." dit Barthélemy.

"Elle a une belle constance pour rester ainsi voilée !" dit Jacques d'Alphée.

"Ou un motif sérieux." observe Thomas.

"Mais ce sera sûrement celle dont ce juif parlait hier ? demande Jean. Ils sont toujours si faux !"

Jésus reste toujours silencieux comme s'il était sourd. Tous le regardent, ils sont sûrs que Lui sait. Mais Lui est en train de travailler avec un couteau sur un morceau de bois tendre qui tout doucement se transforme en une longue fourchette pratique pour sortir les légumes de l'eau bouillante. Quand il l'a achevée, il offre son travail à Thomas qui s'est donné complètement à son métier de cuisinier.

"Tu es vraiment brave, Maître. Mais... nous dis-tu qui est-elle ?"

"Une âme. Pour moi, vous êtes tous des "âmes". Rien d'autre. Hommes, femmes, vieillards, enfants : des âmes, des âmes, des âmes. Âmes candides les bébés, âmes d'azur les enfants, âmes roses les jeunes gens, âmes d'or les justes, âmes de poix les pécheurs. Mais des âmes seulement. Rien d'autre que des âmes.

Et je souris aux âmes candides car il me semble sourire à des anges; et je me repose dans les fleurs de rose et d'azur des adolescents qui sont bons; je me réjouis dans les âmes précieuses des justes; et je peine et souffre pour rendre précieuses et lumineuses les âmes des pécheurs. Les visages ? ...Les corps ? ...Ce n'est rien. C'est par vos âmes que je vous connais et vous reconnais."

"Et elle, quelle âme est-elle ?" demande Thomas.

"Une âme moins curieuse que celles de mes amis, car elle ne s'enquiert pas, ne pose pas de questions, va et vient sans parler et sans regarder."

"Je croyais que c'était une femme de mauvaise vie ou une lépreuse, mais je me suis ravisé, car ... Maître, si je te dis une chose, tu ne me feras pas de reproches ?" L'Iscariote pose la question en allant s'asseoir par terre contre les genoux de Jésus, tout à fait changé, humble, bon, vraiment plus beau avec cet air modeste que lorsqu'il est le pompeux et orgueilleux Judas.

"Je ne te ferai pas de reproches. Parle."

"Je sais où elle habite. Je l'ai suivie un soir... en faisant semblant de sortir pour prendre de l'eau, car je me suis aperçu qu'elle vient au puits quand il fait sombre... Un matin, j'ai trouvé par terre une épingle à cheveux en argent... exactement sur le bord du puits... et j'ai compris que c'était elle qui l'avait perdue. Eh bien, elle est dans une petite cabane de bois dans le bois. Peut-être, ce réduit sert aux paysans. Il est pourtant à moitié pourri. Elle l'a couvert de branches en guise de toit. C'était peut-être pour cela qu'elle emportait le fagot. C'est une tanière. Je ne sais comment elle peut y rester. Elle serait bonne tout au moins pour un gros chien ou un tout petit âne. C'était un soir où il y avait clair de lune, et j'ai bien vu. La cabane est à moitié enfouie dans des ronces, mais vide à l'intérieur, et sans porte. Tout cela m'a détrompé et j'ai compris que ce n'était pas une femme de mauvaise vie."

"Tu ne devais pas le faire, mais, sois sincère, n'as-tu rien fait de plus ?"

"Non, Maître. J'aurais voulu la voir parce que c'est depuis Jéricho que je la remarque et il me semble reconnaître sa démarche si légère quand elle se rend quelque part où elle a à faire. Sa personne aussi doit être souple... et belle. Oui, on le devine malgré tous ces vêtements... Mais je n'ai pas osé l'observer pendant qu'elle se couchait sur la terre. Peut-être elle a quitté son voile. Mais je l'ai respectée..."

Jésus le regarde, fixement, fixement, et puis il dit : "Et tu en as souffert, mais tu as dit la vérité. Et Moi, je te dis que je suis content de toi. Une autre fois, cela te coûtera encore moins d'être bon. En tout, c'est de faire le premier pas. Bravo, Judas !" et il le caresse.

Pierre rentre : "Mais, Maître ! Cette femme est folle ! Mais sais- tu où elle est ? Presque sur la rive du fleuve dans une bicoque de bois sous un buisson. Elle a peut-être servi autrefois à un pêcheur ou à un bûcheron... Qui sait ? Je n'aurais jamais pensé que dans cet endroit humide, dans un fossé, au milieu d'un amas de ronces il y avait une pauvre femme. Et je lui ai dit : "Parle et sois sincère. Es-tu lépreuse ?". Elle m'a répondu dans un souffle : "Non". "Jure-le" ai-je dit. Et elle a dit : "Je le jure". "Fais attention que si tu l'es et tu ne le dis pas, si tu viens près de la maison et je viens à savoir que tu es impure, je te fais lapider. Mais si tu es poursuivie, si tu es voleuse ou meurtrière, et que tu restes ici par peur de nous, ne crains aucun mal. Mais maintenant, sors de là. Tu ne vois pas que tu es dans l'eau. As-tu faim ? As-tu froid ? Tu trembles. Je suis âgé, tu le vois. Je ne te fais pas la cour. Agé et honnête. Écoute-moi, donc" Voilà ce que j'ai dit, mais elle n'a pas voulu venir. Nous allons la trouver morte, car elle est vraiment dans l'eau."

Jésus est pensif. Il regarde les douze visages qui le regardent aussi. Puis il dit : "Que dites-vous qu'on doive faire ?"

"Mais. Maître, décide-Toi !"

"Non. Je veux que ce soit vous qui jugiez. C'est une chose où est en cause aussi votre estime. Et Moi je ne dois pas faire pression sur votre droit de la protéger."

"Au nom de la miséricorde, moi je dis qu'on ne peut la laisser là." dit Simon.

Et Barthélemy : "Je dirais de la mettre pour aujourd'hui dans la grande pièce. Les pèlerins n'y vont-ils pas ? Elle peut y aller, elle aussi."

"C'est enfin une créature comme toutes les autres enfin." commente André.

"Et puis, aujourd'hui, il ne vient personne, par conséquent..." observe Matthieu.

"Je proposerais de l'abriter pour aujourd'hui et d'en parler demain au régisseur. C'est un brave homme." dit Jude Thaddée.

"Tu as raison, bravo ! Et il a tant d'étables vides. Une étable c'est toujours un palais royal en comparaison de cette barquette défoncée !" s'exclame Pierre.

"Va le lui dire, alors." dit Thomas en l'encourageant.

"Les jeunes n'ont pas encore parlé." observe Jésus.

"Pour moi, tout est bien de ce que tu fais." dit le cousin Jacques. Et l'autre Jacques avec son frère : " Nous sommes d'accord."

"Je pense seulement, au cas malheureux où quelque pharisien en serait informé." dit Philippe.

"Oh ! même si nous partions dans les nuages, dit Judas de Kériot, crois-tu qu'ils ne nous accuseraient pas ? Ils n'accusent pas Dieu parce qu'Il est loin, Mais s'ils pouvaient L'avoir tout près comme Abraham, Jacob et Moïse, ils Lui feraient des reproches... Qui est exempt de fautes pour eux ?"

"Alors, allez lui dire, de venir s'abriter dans le logement des pèlerins. Va, toi Pierre, avec Simon et Barthélemy. Vous êtes âgés et ferez moins d'impression à la femme. Et dites-lui que nous lui donnerons une nourriture chaude et un vêtement sec. C'est celui qu'a laissé Isaac. Vous voyez que tout sert, même un vêtement de femme donné à un homme..."

Les jeunes rient parce que, à propos de l'habit en question, il doit y avoir eu quelque amusante plaisanterie.

Les trois âgés vont et reviennent peu de temps après.

"Elle ne voulait pas... mais elle a fini par venir, Nous lui avons juré que nous ne la dérangerions jamais. Maintenant, je lui porte de la paille et le vêtement. Donne-moi des légumes et un pain. Elle n'a même pas mangé aujourd'hui. En fait... qui va en tournée avec ce déluge ?" Le brave Pierre part avec ses trésors.

"Et maintenant, dit Jésus, un ordre pour tous : on ne va à son logement pour aucun motif. Demain nous pourvoirons. Habituez-vous à faire le bien pour le bien, sans curiosité, sans désirer à ce propos une distraction et ni pour toute autre raison. Voyez ? Vous vous plaigniez qu'aujourd'hui on ne ferait rien d'utile. Nous avons aimé le prochain et qu'est-ce que nous pouvions faire de plus grand ? Si c'est une malheureuse, et cela est certain, notre aide ne peut-elle lui donner un réconfort, une chaleur, une protection bien plus profonde que ce peu de nourriture, ce pauvre vêtement, ce toit sûr que nous lui avons procuré ? Si c'est une coupable, une pécheresse, une créature qui cherche Dieu, notre amour ne sera-t-il pas le plus bel enseignement, la parole la plus puissante, l'indication la plus nette pour la mettre sur le chemin de Dieu ?"

Pierre entre tout doucement et écoute son Maître.

"Voyez, amis, il y a beaucoup de maîtres en Israël et ils parlent, ils parlent... Et les âmes restent telles qu'elles sont. Pourquoi Parce que ces âmes entendent les paroles des maîtres mais ne voient pas les actes. Alors l'un détruit l'autre, et les âmes reste où elles étaient, si du moins elles ne reviennent pas en arrière Mais, quand un maître fait ce qu'il dit et agit saintement en toute ses actions, même s'il ne fait que des actions matérielles comme celle de donner un pain, un habit, un logement à la chair souffrante du prochain, il arrive à faire avancer les âmes et à les faire arriver à Dieu, parce que ce sont ses propres actions qui dise aux frères : "Il y a un Dieu, et Dieu est ici". Oh ! l'amour ! Je vous dis que celui qui aime se sauve lui-même et sauve les autres."

"Tu dis bien, Maître. Cette femme m'a dit: "Béni soit le Sauveur et Celui qui l'a envoyé, et vous tous avec Lui". Elle a voulu me baiser les pieds, à moi pauvre homme, et elle pleurait derrière son voile épais... Mais !... Espérons maintenant qu'il n'arrive pas quelque engoulevent de Jérusalem... Si non ! Qui leur échappera ?"

"Notre conscience nous sauve du jugement de notre Père. Cela suffit." dit Jésus. Et il s'assied à table après avoir béni et offert la nourriture.

Tout prend fin.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Femme_11
La femme voilée à " la Belle Eau "


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Dim 20 Oct - 17:14

Les discours à la Belle-Eau : "Tu sanctifieras les fêtes"

Vision du mardi 6 mars 1945.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

125.1 – Le temps est moins mauvais, bien qu'il pleuve encore un peu et les gens peuvent venir trouver le Maître.

Jésus écoute à part deux ou trois personnes qui ont des choses importantes à Lui dire et qui, après cela, regagnent leurs places plus tranquilles. Il bénit aussi un petit enfant qui souffre de fractures depuis le haut des jambes et qu'aucun médecin ne veut soigner disant que :

"C'est inutile. La fracture s'étend tout en haut jusque vers l'épine dorsale."

C'est ce que dit la mère toute en larmes, et elle explique :

"Il courait avec sa petite sœur dans la rue du pays. Un Hérodien est arrivé au galop avec son char et l'a renversé dessous. J'ai cru qu'il était mort. Mais, c'est pire. Tu le vois. Je l'allonge sur cette planche car ... il n'y a rien d'autre à faire. Et il souffre, il souffre car l'os perce. Mais ensuite, quand l'os ne percera plus, il souffrira car il ne pourra que rester allongé sur le dos."

"Tu as grand mal ?" demande avec compassion Jésus à l'enfant qui pleure.

"Oui."

"Où ?"

"Ici... et là."

Il touche de sa main hésitante les deux os iliaques [1].

"Et puis ici et là." et il touche les reins et les épaules. "Elle est dure, la planche, et je veux bouger, moi...".

Il pleure désespéré.

"Veux-tu venir dans mes bras, à Moi ? Y viens-tu ? Je t'emmène là haut. Tu vas voir tout le monde pendant que je parle."

"Oh ! oui…" (son "oui" est plein de désir). Le pauvre petit tend ses bras suppliants.

"Viens, alors."

"Mais il ne peut pas, Maître, c'est impossible ! Il a trop mal... Je ne peux même pas le bouger pour le laver."

"Je ne lui ferai pas de mal."

"Le médecin..."

"Le médecin, c'est le médecin, mais Moi, je suis Moi. Pourquoi es-tu venue ?"

"Parce que tu es le Messie." répond la femme qui pâlit et rougit, prise entre l'espérance et le désespoir.

"Et alors ? Viens, petit."

Jésus passe un bras sous ses jambes inertes, l'autre bras sous les petites épaules. Il prend le bambin et lui demande :

"Est-ce que je te fais mal ? Non ? Alors, dis adieu à la maman et partons."

Et, à travers la foule qui s'ouvre, il s'en va avec son fardeau. Il va jusqu'au fond, sur l'espèce d'estrade qu'on Lui a faite pour que tout le monde le voie, même de la cour. Il se fait donner un petit banc et s'y assied. Il installe le bambin sur ses genoux et lui demande :

"Ça te plaît ? Maintenant, tiens-toi tranquille et écoute toi aussi."

Puis il commence à parler. Il ne fait les gestes que d'une seule main, la droite, car de la gauche, il soutient l'enfant qui regarde les gens, heureux de voir quelque chose et sourit à sa maman qui est là-bas, au fond, le cœur palpitant d'espérance. Il joue avec le cordon du vêtement de Jésus et aussi avec la barbe soyeuse et blonde du Maître et même avec une mèche de ses longs cheveux.

125.1 – "Il est dit : “Travaille d’un travail honnête, et le septième jour consacre-le au Seigneur et à ton esprit” [2]. C’est cela que dit le commandement du repos sabbatique.

L’homme n’est pas plus que Dieu et Dieu aussi a fait la création en six jours et le septième s’est reposé. Comment alors, l’homme se permet-il de ne pas imiter le Père et de ne pas obéir à son commandement ? Est-ce un ordre inintelligent ? Non. En vérité c’est un commandement salutaire, que ce soit dans l’ordre physique, ou dans l’ordre moral, ou dans le spirituel.

Le corps de l’homme quand il est fatigué a besoin de repos comme celui de toute créature. Il repose aussi, et nous le laissons reposer pour ne pas le perdre, le bœuf qui laboure les champs, l’âne qui nous porte, la brebis qui a mis bas son agneau et nous donne le lait. Elle repose aussi, et nous la laissons reposer, la terre du champ, dans les mois où elle n’est pas ensemencée, elle se nourrit et se sature des sels qui lui tombent du ciel ou remontent du sol. Ils se reposent bien, et même sans nous demander notre avis, les animaux et les plantes qui obéissent aux lois éternelles d’une sage reproduction.

Pourquoi, alors, l’homme ne veut-il pas imiter le Créateur qui s’est reposé le septième jour, et les créatures inférieures, végétaux ou animaux qui, sans avoir eu qu’un ordre à leur instinct, savent s’y conformer et lui obéir ?

Le commandement est aussi utile à l’ordre moral qu’à l’ordre physique. Pendant six jours, l’homme a été occupé par tous et par tout. Pris comme le fil dans le mécanisme du métier à tisser, il est allé, en haut, en bas, sans jamais pouvoir dire : “Maintenant, je m’occupe de moi-même, et de ceux qui me sont les plus chers. Je suis le père, et aujourd’hui pour moi les fils existent; je suis l’époux, et aujourd’hui je me consacre à l’épouse; je suis le frère et je jouis de mes frères; je suis le fils et je donne mes soins à mes parents âgés”.

C’est un ordre spirituel. Le travail est saint. Plus saint l’amour. Très saint Dieu. Et alors, souviens-toi de donner au moins un jour sur sept à notre bon et saint Père, qui nous a donné la vie et nous la conserve. Pourquoi Le traiter moins bien qu’un père, que des fils, que des frères, qu’une épouse, que notre propre corps ? Que le jour du Seigneur Lui appartienne. Oh ! quelle douceur que de se retrouver après le travail du jour, le soir au foyer plein d’affections ! Quelle douceur que de le retrouver après un long voyage ! Et pourquoi ne pas se retrouver après six jours de travail dans la maison du Père ? Pourquoi ne pas être comme un fils qui revient d’un voyage de six jours et qui dit : “Voici que je viens passer mon jour de repos avec toi” ?

125.3 – Mais, maintenant, écoutez, j‘ai dit : “Travaille d’un travail honnête”

Vous savez que notre Loi commande l’amour du prochain. L’honnêteté du travail fait partie de l’amour du prochain. Celui qui est honnête dans son travail ne vole pas dans le commerce, ne frustre pas l’ouvrier de son salaire, ne le frustre pas malhonnêtement. Il se rappelle que le serviteur et l’ouvrier ont une chair et une âme semblable à la sienne. Il ne les traite pas comme des pierres inertes que l’on peut briser et frapper avec le pied ou le fer. Celui qui n’agit pas ainsi n’aime pas son prochain et pèche donc aux yeux de Dieu. Son gain est maudit, même s’il en tire une obole pour le Temple.

Oh ! quelle offrande menteuse ! Et comment peut-on oser la mettre au pied de l’autel, quand elle ruisselle des larmes et du sang de l’inférieur frustré, ou qu’elle s’appelle “larcin”, c’est à dire trahison à l’égard du prochain, car le voleur est un traître pour son prochain ? Ce n’est pas, croyez-le sanctifier une fête que de ne pas s’en servir pour s’examiner soi-même et s’employer à devenir meilleur, que de ne pas réparer les péchés commis pendant les six jours. Voici ce qu’est la sanctification d’une fête ! Ce n’est pas un acte tout extérieur et qui ne change pas d’un iota votre façon de penser.

Dieu veut des œuvres vivantes et non pas des simulacres d’œuvres. C’est un simulacre, l’obéissance fausse à sa Loi. C’est un simulacre la sanctification mensongère du sabbat, c’est à dire le repos qu’on observe pour manifester aux yeux des hommes qu’on obéit au commandement, mais en consumant ces heures de loisir, dans le vice, dans la luxure, dans la ripaille, en réfléchissant à la manière de frustrer le prochain et de lui nuire pendant la semaine suivante. C’est un simulacre, la sanctification du sabbat, c’est à dire le repos matériel que n’accompagne pas le travail intime, spirituel, sanctifiant, d’un sincère examen de soi-même, d’un humble aveu de sa propre misère, d’une sérieuse résolution de mieux agir la semaine suivante.

125.4 – Vous direz : “Et si ensuite on retombe dans le péché ?” Mais que diriez-vous d’un enfant qui, étant tombé ne voudrait plus faire un pas pour ne pas s’exposer à une chute ? Que c’est un sot. Qu’il ne doit pas avoir honte d’avoir une démarche mal assurée, puisque nous sommes tous passés par là quand nous étions petits et que ce n’est pas pour cela que notre père ne nous en a pas moins aimé. Qui ne se souvient comment nos chutes ont fait tomber sur nous une pluie de baisers maternels et de caresses de notre père ?

C’est la même chose que fait notre Très Doux Père qui est dans les Cieux. Il se penche sur son petit tombé par terre et qui pleure, et Il lui dit : “Ne pleure pas. Je te relève. Tu feras plus attention une autre fois. Maintenant, viens dans mes bras. Là, tout ton mal disparaîtra et tu en sortiras fortifié, guéri, heureux”. C’est cela que dit Notre Père qui est dans les Cieux. C’est cela que je vous dis, Moi. Si vous arrivez à avoir foi dans le Père, tout vous réussira. Une foi, mais faites attention, comme celle d’un tout petit. Le tout petit croit tout possible. Il ne se demande pas comment un fait peut se produire. Il n’en mesure pas sa profondeur.

Il croit en celui qui lui inspire confiance et fait ce qu’il lui dit. Soyez comme des tout petits auprès du Très-Haut. Comme Il les aime ces petits anges égarés sur notre terre et qui en font la beauté ! Il aime également les âmes qui se font simples, bonnes, pures comme un tout petit.

Voulez-vous voir la foi d’un tout petit, pour apprendre à avoir la foi ? Regardez bien. Vous avez eu tous compassion pour ce tout petit que je tiens sur ma poitrine. Contrairement à ce que disaient les médecins et la maman, il n’a pas pleuré quand je l’ai assis sur mon sein. Vous voyez ? Lui, qui depuis longtemps ne faisait que pleurer nuit et jour sans trouver de repos, ici, il n’a pas pleuré et s’est endormi tranquille sur mon cœur. Je lui ai demandé: “Veux-tu venir dans mes bras ?” et lui a répondu : “Oui” sans raisonner sur son misérable état, sur la douleur que probablement il aurait pu ressentir, sur les conséquences d’un déplacement. Sur mon visage il a vu l’amour et il a dit : “oui“, et il est venu. Il n’a pas ressenti de douleur. Il s’est réjoui d’être ici, tout en haut, et de voir, lui qui était cloué sur cette planche, il a joui qu’on le place sur la douceur de la chair, au lieu que sur la dureté du bois. Il a souri, il a joué et s’est endormi avec encore une mèche de mes cheveux dans ses petites mains.
125.5 – Maintenant, je vais l’éveiller avec un baiser..." et Jésus dépose un baiser sur les cheveux châtains du bambin, jusqu’à ce qu’il l’éveille en lui souriant.

"Comment t’appelles-tu ?"

"Jean."

"Écoute, Jean. Veux-tu marcher ? Aller vers ta maman et lui dire : “Le Messie te bénit à cause de ta foi” ?"

"Oui ! oui !" et puis le petit bat de ses petites mains et Lui demande : "Tu vas me faire marcher ? Sur les prés ? Plus cette méchante planche si dure ? Plus de médecins qui font mal ?"

"Plus, jamais plus."

"Ah ! Comme je t’aime !".

Il jette ses bras au cou de Jésus et le baise, et pour être plus à l’aise pour le baiser saute à genoux sur les genoux de Jésus, et une grêle de baisers innocents tombe sur le front, les yeux, les joues de Jésus.

Dans sa joie, le bambin ne s’est pas même aperçu qu’il pouvait remuer, lui, jusqu’alors brisé. Mais le cri de la mère et ceux de la foule le secouent et le font se retourner avec étonnement. Ses yeux innocents dans son visage amaigri se font interrogateurs. Toujours à genoux, le bras droit autour du cou de Jésus, il Lui demande confidentiellement - en désignant la foule tumultueuse, sa mère qui, au fond, l’appelle en unissant son nom à celui de Jésus : "Jean ! Jésus ! Jean ! Jésus !"

"Pourquoi la foule crie-t-elle, et maman aussi ? Qu’est-ce qu’ils ont ? Est-ce Toi, Jésus ?"

"C’est Moi. La foule crie parce qu’elle est contente que tu puisses marcher. Adieu, petit Jean (Jésus le baise et le bénit). Va vers ta maman et sois gentil."

Le bambin descend tranquillement des genoux de Jésus, puis par terre. Il court vers sa maman, saute à son cou et lui dit :

"Jésus te bénit. Pourquoi pleures-tu, alors ?"

Quand les gens sont un peu silencieux, Jésus dit d’une voix de tonnerre :

"Faites comme le petit Jean, vous qui tombez dans le péché et vous vous blessez. Ayez foi en l’amour de Dieu. La paix soit avec vous."

Et pendant que la foule crie des hosannas et que l’heureuse mère pleure, Jésus, protégé par les siens, quitte la pièce et la vision prend fin.

[1] Les os du bassin.

[2] Exode 20,8-11 - Deutéronome 5,12-15.

Exode 20-8-11

08 Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.

09 Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ;

10 mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville.

11 Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.

Deutéronome 5, 12-15

12 Observe le jour du sabbat, en le sanctifiant, selon l’ordre du Seigneur ton Dieu.

13 Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage,

14 mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante se reposeront.

15 Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu. C’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a ordonné de célébrer le jour du sabbat.


http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-092.htm

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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Lun 21 Oct - 20:56

Jésus à La Belle Eau : "Ne tue pas". Mort de Doras

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13


"Il est dit : “Ne tue pas” [1]. Auquel des deux groupes de commandements appartient celui-ci ? “Au second” dites-vous ? En êtes-vous sûrs ?        

Je vous demande encore : est-ce un péché qui offense Dieu ou celui qui en est la victime ? Vous dites : “Cette dernière“ ? Êtes-vous sûrs aussi de cela ?          

Et je vous demande encore : n’y a-t-il qu’un péché d’homicide ? En tuant, ne faites-vous que cet unique péché ? “Celui-là seul” dites-vous ? Personne n’en doute ? Dites à haute voix vos réponses. Qu’un seul parle pour vous tous. J’attends." Et Jésus se penche pour caresser une bambine qui est venue à côté de Lui et qui le regarde, extasiée, oubliant même de grignoter la pomme que sa mère lui a donnée pour qu’elle se tienne tranquille.        

Un vieillard imposant se lève et dit : "Maître, écoute. Je suis un vieux chef de synagogue et ils m’ont dit de parler au nom de tous. Je parle. Il me semble, et il nous semble, avoir répondu selon la justice et selon ce qu’on nous a enseigné. J’appuie ma certitude sur le chapitre de la Loi relatif à l’homicide et aux coups [2]. Mais Toi, tu sais pourquoi nous sommes venus : pour que tu nous enseignes, car nous reconnaissons en Toi la Sagesse et la Vérité. Si donc je me trompe, éclaire mes ténèbres pour que le vieux serviteur aille vers son Roi, revêtu de lumière, et rends aussi ce service à ceux-ci qui sont de mon troupeau et qui sont venus, avec leur berger, boire à la fontaine de Vie." et avant de s’asseoir, il s’incline avec le plus grand respect.  

"Qui es-tu, père ?"    

"Cléophas d’Emmaüs, ton serviteur."            

"Pas le mien : mais de Celui qui m’a envoyé parce qu’on doit donner au Père toute préséance et tout amour au Ciel, sur la terre et dans les cœurs. Et le premier à Lui donner cet honneur c’est son Verbe qui prend et offre, sur une table sans défauts, les cœurs des bons, comme fait le prêtre avec les pains de proposition. Mais écoute, Cléophas, pour aller à Dieu tout illuminé selon ton saint désir.      

Pour mesurer la culpabilité, il faut penser aux circonstances qui précèdent, préparent, justifient, expliquent la faute elle-même.        

“Qui ai-je frappé ? Qu’est-ce que j’ai frappé ? Où ai-je frappé ? Avec quels moyens ai-je frappé ? Pourquoi ai-je frappé ? Comment ai-je frappé ? Quand ai-je frappé ? “: c’est ce que doit se demander avant de se présenter à Dieu pour Lui demander pardon, celui qui a tué.          

“Qui ai-je frappé ?”

Un homme. Je dis un homme. Mais je ne pense pas et je ne considère pas s’il est riche ou s’il est pauvre, s’il est libre ou s’il est esclave. Pour Moi il n’existe pas d’esclaves ou de puissants. Il s’agit des hommes créés par un Être Unique, par conséquent tous égaux. En fait, devant la majesté de Dieu, même le plus puissant monarque de la terre n’est que poussière. Et à ses yeux, et aux miens, il n’existe qu’un seul esclavage: celui du péché et donc sous la domination de Satan. La Loi Antique distingue les hommes libres des esclaves, et se livre à des considérations subtiles selon que la mort a été immédiate ou qu’il y a eu un jour ou deux de survie, et de même si la femme enceinte est morte du coup ou si la mort n’a atteint que le fruit de ses entrailles. Mais tout cela a été dit lorsque la lumière de la perfection était encore bien lointaine. Maintenant, elle est parmi vous et vous dit : “Quiconque frappe mortellement un de ses semblables pèche ;  Et il ne pèche pas seulement à l’égard de l’homme, mais aussi contre Dieu”.    

Qu’est-ce que l’homme ? L’homme est la créature souveraine que Dieu a créée pour être le roi de la création. Il l’a créé à son image et à sa ressemblance, en lui donnant la ressemblance pour l’esprit et en tirant son image de l’image parfaite de sa pensée parfaite. Regardez dans l’air, sur la terre et dans les eaux. Y voyez-vous peut-être, un animal ou une plante qui, si beaux qu’ils soient, égalent l’homme ? L’animal court, mange, boit, dort, engendre, travaille, chante, vole, rampe, grimpe, mais il n’a pas la parole. L’homme aussi sait courir et sauter, et dans le saut il est si agile qu’il rivalise avec l’oiseau. Il sait nager, et il est si rapide à la nage qu’on dirait un poisson. Il sait ramper, et paraît un reptile. Il sait grimper, et semble un singe. Il sait chanter, et paraît un oiseau. Il sait engendrer et se reproduire. Mais, en plus, il sait parler.          

Et ne dites pas : “Tout animal a son langage”. Oui. L’un mugit, l’autre bêle, un autre brait, un autre encore gazouille, un dernier exécute des trilles. Mais, du premier bœuf au dernier, ce sera toujours le même et unique mugissement, et ainsi le mouton bêlera jusqu’à la fin du monde, et l’âne braira comme le fit le premier âne. Le passereau dira toujours son court gazouillement pendant que l’alouette et le rossignol diront le même hymne, au soleil la première, à la nuit étoilée le second.

Même au dernier jour de la terre, ils salueront comme à son premier jour et à sa première nuit. L’homme, au contraire, parce qu’il n’a pas seulement une luette et une langue, mais un ensemble complexe de nerfs dont le centre est au cerveau, siège de l’intelligence, sait saisir des sensations nouvelles, en faire l’objet de ses réflexions et leur donner un nom.        

Adam appela chien son ami et lion celui qui lui parut plus ressemblant avec son épaisse crinière toute hérissée au-dessus de son visage à peine barbu. Il appela brebis l’agnelle qui le saluait doucement, et donna le nom d’oiseau à cette fleur empennée qui volait comme le papillon mais qui émettait un doux chant que le papillon ne possède pas [3]. Et puis, au cours des siècles, voilà que les descendants d’Adam créèrent toujours de nouveaux noms au fur et à mesure qu’ils “connurent” les œuvres de Dieu dans les créatures ou à mesure qu’avec l’étincelle divine qui est en l’homme, ils n’engendrèrent pas seulement des enfants, mais créèrent aussi des objets utiles ou nuisibles à leurs enfants eux-mêmes, selon qu’ils étaient avec Dieu ou contre Dieu. Ils sont avec Dieu ceux qui créent et produisent de bonnes choses. Ils sont contre Dieu ceux qui créent des choses mauvaises qui nuisent au prochain. Dieu venge ses enfants torturés par le mauvais génie humain.      

L’homme est donc la créature bien-aimée de Dieu. Même si maintenant il est coupable, c’est toujours la créature qui Lui est la plus chère. Ce qui en témoigne, c’est qu’Il a envoyé son Verbe Lui-même, non pas un ange, non pas un archange, non pas un chérubin, ni un séraphin, mais son Verbe, en le revêtant de la chair humaine pour sauver l’homme. Il n’a pas estimé indigne ce vêtement pour rendre passible en vue de la souffrance expiatrice Celui qui, étant comme Lui un Très Pur Esprit, n’aurait pu, en tant que tel, souffrir et expier la faute de l’homme.    

Le Père m’a dit : “Tu seras homme : l’Homme. J’en avais fait un, parfait comme tout ce que Je fais. Je lui avais destiné une douce vie, une très douce dormition et un bienheureux réveil, un très heureux et éternel séjour dans mon céleste Paradis. Mais, Tu le sais, en ce Paradis ne peut entrer ce qui est souillé, car en ce lieu, Moi-Nous, Dieu Un et Trine, nous avons notre trône. Et en sa présence ne peut se trouver que sainteté. Je suis Celui qui suis [4]. Ma divine nature, notre mystérieuse essence ne peut être connue que par ceux qui sont sans tache.  

Maintenant l’homme, en Adam et par Adam, est souillé. Va. Purifie-le. Je le veux. Tu seras désormais : l’Homme. Le Premier-Né. Car Tu entreras le premier ici, avec ta chair mortelle exempte du péché, avec l’âme exempte du péché d’origine. Ceux qui t’ont précédé sur la terre et ceux qui te suivront, auront la vie par ta mort de Rédempteur.  Il ne pouvait mourir que quelqu’un qui était né. Moi je suis né et je mourrai.          

L’homme est la créature privilégiée de Dieu. Maintenant, dites-Moi : si un père a plusieurs enfants, mais que l’un d’eux est son privilégié, la pupille de son œil, et qu’on le tue, est-ce que ce père ne souffre pas plus que s’il s’agissait d’un autre de ses enfants ? Cela ne devrait pas être car le père devrait être juste avec tous ses enfants. Mais cela arrive parce que l’homme est imparfait. Dieu peut le faire avec justice car l’homme est l’unique créature dans la création qui possède en commun avec le Créateur l’âme spirituelle, marque indéniable de la paternité divine.      

En tuant un fils à son père, n’offense-t-on que le fils ? Non, le père aussi. Le fils en sa chair, le père en son cœur. Mais c’est aux deux que la blessure est donnée. En tuant un homme, n’offense-t-on que l’homme ? Non, Dieu aussi. L’homme dans sa chair, Dieu dans son droit. Car la vie et la mort, c’est par Lui seulement qu’elles doivent être données et enlevées. Tuer, c’est faire violence à Dieu et à l’homme. Tuer, c’est faire irruption dans le domaine de Dieu. Tuer, c’est manquer au précepte de l’amour. Il n’aime pas Dieu, celui qui tue, car il fait périr son travail : un homme. Le meurtrier n’aime pas le prochain, car il lui enlève ce qu’il veut pour lui-même: la vie.    

Et voilà que j’ai répondu aux deux premières questions.      

“Où ai-je tué ?”      

On peut tuer sur le chemin, dans la maison de la victime ou en l’attirant dans la sienne. On peut frapper l’un ou l’autre organe en produisant une souffrance plus grave et en commettant même deux homicides à la fois si on frappe la femme chargée du fruit de son sein.

On peut frapper dans la rue, sans en avoir l’intention. Un animal qui nous échappe peut tuer un passant. Mais alors, il n’y a pas préméditation. Mais, si quelqu’un se rend, armé d’un poignard qu’il dissimule hypocritement sous son habit de lin, dans la maison d’un ennemi - et souvent l’ennemi c’est celui qui a le tort d’être meilleur - ou bien s’il l’invite dans sa propre maison avec des marques d’honneur, et puis l’égorge et le jette dans la citerne, alors il y a préméditation et c’est le crime complet pour la malice, la férocité et la violence.        

Si avec la mère je tue son fruit, c’est des deux que Dieu me demandera de rendre compte. Parce que le ventre qui engendre un nouvel homme selon le commandement de Dieu est sacré, et sacrée la petite vie qui mûrit en lui, et à laquelle Dieu a donné une âme.        

“Par quels moyens ai-je frappé ?”

C’est vainement que quelqu’un affirme : “Je ne voulais pas frapper quand il est allé avec une arme véritable. Dans la colère, les mains mêmes deviennent une arme, et aussi la pierre que l’on prend sur la route, ou la branche arrachée à un arbre. Mais celui qui froidement examine le poignard ou la hache, et s’ils lui paraissent mal aiguisés les affile et puis s’en arme de façon qu’on ne les aperçoive pas, mais qu’il puisse facilement les brandir, s’il se rend ainsi chez son rival, il ne peut pas dire : “Je n’avais pas l’intention de frapper”. Celui qui prépare un poison en cueillant des herbes ou des fruits toxiques pour en faire une poudre ou une boisson, et puis les offre à sa victime comme si c’était des épices ou une boisson fermentée, ne peut certainement pas dire : “Je ne voulais pas tuer”.

Et, maintenant, écoutez-vous, femmes, silencieuses meurtrières cachées et impunies de tant de vies. C’est tuer aussi que d’arracher un fruit qui croît en votre sein parce qu’il est d’une provenance coupable ou qu’il n’était pas désiré n’étant qu’un poids inutile en vos flancs et indésirable pour votre richesse. Il n’y a qu’une façon d’éviter ce poids : c’est de rester chastes. N’unissez pas l’homicide à la luxure, à la violence et à la désobéissance, et ne croyez pas que Dieu ne voit pas ce que l’homme n’a pas vu. Dieu voit tout et se souvient de tout. Souvenez-vous-en, vous aussi.      

“Pourquoi ai-je frappé ?”  

Oh ! Il y a tant de raisons ! Le déséquilibre imprévu que crée en vous une émotion violente, celui de trouver la couche nuptiale profanée, ou le voleur surpris dans la maison, ou le dégoûtant qui viole votre propre fillette, ou le calcul froid et réfléchi de se débarrasser d’un témoin dangereux, de quelqu’un qui vous empêche d’arriver, ou dont on convoite la situation ou la fortune: il y a là tant de raisons. Si encore Dieu peut pardonner à celui qui dans la fièvre de la douleur devient assassin, Il ne pardonne pas à celui qui le devient par ambition ou parce qu’il recherche l’estime des hommes.      

Agissez toujours avec droiture, et vous ne craindrez pas le regard ou la parole de quiconque. Contentez-vous de ce que vous avez et vous ne convoiterez pas ce que possède autrui au point de devenir assassin pour posséder ce qui appartient au prochain.        

“Comment ai-je frappé ?”  

En m’acharnant avant et après le premier coup porté par l’émotion ? Il arrive que l’homme n’ait plus de frein. Satan le jette dans le crime, comme le frondeur lance sa pierre. Mais que diriez-vous d’une pierre qui, après avoir atteint la cible reviendrait à la fronde pour qu’on la lance de nouveau et qu’elle recommence à frapper ? Vous diriez : “Elle est possédée par une force magique et infernale“. Il en est ainsi de l’homme qui, après un premier coup en donne un second, un troisième, un dixième sans que sa férocité s’apaise. Car la colère tombe et l’on revient à la raison après le premier coup, lorsqu’il provient d’un motif qui peut se comprendre. Mais la férocité s’acharne d’autant plus que la victime a reçu plus de coups, chez le véritable assassin. C’est un satan qui n’a pas, qui ne peut avoir de pitié pour son frère, parce qu’il est un satan, c’est à dire la haine.        

“Quand ai-je frappé ?”        

Du premier coup ? Après que la victime est tombée par terre ? En simulant le pardon alors que la rancœur était toujours plus forte ? J’ai attendu, peut-être des années, pour frapper pour donner double douleur en tuant le père en la personne de ses enfants ?            

Vous voyez qu’en tuant, on viole le premier et le second groupe des commandements parce que vous vous arrogez le droit de Dieu et que vous foulez aux pieds le prochain. Donc péché contre Dieu et contre le prochain. Vous ne faites pas seulement un péché d’homicide. Mais vous faites un péché de colère, de violence, d’orgueil, de désobéissance, de sacrilège et aussi de cupidité si vous tuez pour vous emparer d’une place, d’une bourse. Mais, j’y fais à peine allusion et je vous l’expliquerai mieux un autre jour, on ne commet pas l’homicide uniquement avec l’arme et le poison, mais aussi par la calomnie. Méditez.        

Et j’ajoute encore : le maître qui frappe un esclave, en évitant par ruse qu’il ne lui meure entre les mains, est doublement coupable. L’esclave n’est pas l’argent du maître : c’est une âme qui appartient à son Dieu. Il est éternellement maudit celui qui lui inflige un traitement qu’il n’appliquerait pas à son bœuf. " [5]        

Les yeux de Jésus lancent des éclairs, et il tonne. Tous le regardent surpris car auparavant il parlait avec calme.      

"Maudit soit-il ! La Loi Nouvelle abolit cette dureté. C’était encore justice lorsque dans le peuple d’Israël n’existaient pas ces hypocrites qui simulent la sainteté et s’ingénient seulement à tourner la Loi de Dieu et l’exploiter à leur profit. Mais à présent où dans tout Israël on est envahi par ces vipères qui se permettent de faire ce qu’on leur laisse passer, parce que ce sont eux, les puissants misérables que Dieu regarde avec haine et dégoût, Moi, je dis : cela n’est plus.  

Les esclaves tombent sur les sillons ou en tournant la meule. Ils tombent avec les os brisés et les nerfs mis à nu par les coups de fouets. Pour pouvoir les frapper, ils les accusent de crimes mensongers pour justifier leur propre sadisme satanique. On fait servir jusqu’au miracle de Dieu pour les accuser et avoir le droit de les frapper. Ni la puissance de Dieu, ni la sainteté de l’esclave ne convertit leur âme farouche. Elle ne peut être convertie. Le bien n’entre pas en ce qui est saturé par le mal. Mais Dieu voit et dit : “Ça suffit !”            

Trop nombreux ce sont les Caïns qui tuent les Abels. Et que croyez-vous, tombeaux immondes dont l’extérieur est blanchi et recouvert des paroles de la Loi et à l’intérieur desquels Satan est devenu roi, où pullule le satanisme le plus rusé, que croyez-vous ? Qu’il n’y a eu d’Abel que le fils d’Adam et que le Seigneur ne regarde avec bienveillance que ceux qui ne sont pas esclaves d’homme, alors qu’Il rejette loin de Lui, l’unique offrande que peut faire l’esclave: celle de son honnêteté assaisonnée de ses larmes ? Non, en vérité je vous dis que chaque juste est un Abel, même s’il est chargé de chaînes, même s’il meurt sur le sillon ou ensanglanté par vos flagellations, et que ce sont des Caïns tous ceux qui sont injustes et qui font des cadeaux à Dieu par orgueil, non pas pour Lui rendre un culte vrai, mais ils font des cadeaux souillés par leurs péchés et tachés de sang.  

Profanateurs du miracle. Profanateurs de l’homme, tueurs, sacrilèges ! Dehors ! Éloignez-vous de ma présence ! Assez ! Je dis : assez. Et je puis le dire car je suis la Divine Parole expression de la Pensée Divine. Partez !"    

Jésus, debout sur la pauvre estrade, effraye par sa majesté. Le bras tendu, il indique la porte de sortie, ses yeux, comme des feux d’azur, semblent foudroyer les pécheurs présents. La bambine qui était à ses pieds se met à pleurer et court vers sa maman. Les disciples se regardent étonnés et cherchent à voir à qui s’adresse l’invective. La foule aussi se retourne, le regard interrogateur.  

Voilà que finalement le mystère s’explique. Au fond, hors de la porte, à moitié caché derrière un groupe de gens du peuple de grande taille, se montre Doras. Encore plus sec, jaune, ridé, tout nez et menton. Il a avec lui un serviteur qui l’aide à se déplacer car il paraît à moitié accidenté. Et qui donc l’avait aperçu, là au milieu de la cour ? Il ose parler de sa voix éraillée : "C’est à moi que tu parles ? C’est pour moi ce que tu dis ?"    

"Pour toi, oui. Sors de ma maison.  

"Je sors. Mais bientôt nous ferons les comptes, n’en doute pas."    

"Bientôt ? Tout de suite. Le Dieu du Sinaï, je te l’ai dit, t’attend."        

"Toi aussi, malfaisant, qui as fait arriver sur moi le malheur et les animaux nuisibles de la terre. Nous nous reverrons. Et ce sera ma joie."        

"Oui. Et tu ne voudras pas me revoir car Moi, je te jugerai."  

"Ah ! Ah ! maléd..." Il s’embrouille, murmure et tombe.          

"Il est mort ! crie le serviteur. Le maître est mort ! Béni sois-tu, Messie, notre vengeur !"        

"Non, pas Moi. Dieu, le Seigneur Éternel. Que personne ne se souille. Que le serviteur seul s’occupe de son maître. Et sois bon pour son corps. Soyez bons, vous tous, ses serviteurs. Ne vous réjouissez pas, par rancœur de sa mort, pour ne pas mériter une condamnation. Que Dieu et le juste Jonas soient toujours pour vous des amis et Moi avec eux. Adieu."

"Mais il est mort par ta volonté ?" demande Pierre.  

"Non, mais le Père est entré en Moi... C’est un mystère que tu ne peux comprendre. Sache seulement qu’il n’est pas permis de s’attaquer à Dieu. Lui se venge par Lui-même."  

"Mais ne pourrais-tu pas alors dire au Père de faire mourir tous ceux qui te haïssent ?"        

"Tais-toi ! Tu ne sais pas de quel esprit tu es ! Je suis la Miséricorde et non la Vengeance."

Le vieux maître de la synagogue s’approche : "Maître, tu as répondu à toutes mes questions et la lumière est en moi. Sois béni. Viens dans ma synagogue. Ne refuse pas ta parole à un pauvre vieillard."...          

"J'irai. Va en paix. Le Seigneur est avec toi."

Tout prend fin pendant que la foule s'en va très lentement.   


[1] Exode 20,13 – Deutéronome 5,17

[2] Lévitique 24,17-22

[3] Genèse 2,20

[4] Exode 3,14

[5] Allusion à la mort de Jonas tué par Doras. Cf. Tome 2, chapitre 76 /vo 109.1/15

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-093.htm

Maud
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ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 22 Oct - 7:24

Jésus à la Belle-Eau. Les trois disciples du Baptiste . «  Ne Tente pas le Seigneur Ton Dieu  «

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Maria_13

C'est une très sereine journée d'hiver. Le soleil et le vent dans un ciel serein, uni, sans la moindre trace de nuages. Le jour vient de se lever. Il y a encore une légère couche de givre ou plutôt de rosée presque gelée qui fait l'effet d'une poussière de diamant sur le sol et sur l'herbe.

Vers la maison arrivent trois hommes qui marchent d'un pas décidé, sachant où ils doivent se rendre. Enfin ils aperçoivent Jean qui traverse la cour, chargé de brocs d'eau qu'il a tirés du puits. Et ils l'appellent.

Jean se retourne, pose les brocs et dit : "Vous ici ? Soyez les bienvenus ! Le Maître vous verra avec joie. Venez, venez avant qu'arrive la foule. Maintenant beaucoup de monde vient ici ! ..."

Ce sont les trois bergers, disciples de Jean Baptiste. Siméon, Jean et Mathias, ils suivent l'apôtre avec plaisir.

"Maître, voici trois amis. Regarde." dit Jean en entrant dans la cuisine où flambe gaiement un grand feu de brindilles qui répand une agréable odeur de bois et de laurier brûlé.

"Oh ! Paix à vous, mes amis. Comment ça se fait que vous venez me voir ? Un malheur pour le Baptiste ?"

"Non, Maître. Nous sommes venus avec sa permission. Il te salue et te dit de recommander à Dieu le lion poursuivi par les archers. Il ne se fait pas d'illusions sur son sort, mais pour l'heure, il est libre. Et il est heureux car il sait que tu as beaucoup de fidèles, même ceux qui tout d'abord étaient les siens. Maître... nous aussi nous brûlons de l'être, mais... nous ne voulons pas l'abandonner maintenant qu'il est poursuivi. Comprends-nous..." dit Siméon.

"Bien sûr je vous bénis pour ce que vous faites. Le Baptiste mérite tout respect et tout amour."

"Oui. Tu dis bien. Il est grand le Baptiste et toujours plus grand. Il rappelle l'agave qui, près de mourir, sort un grand candélabre avec sa fleur à sept pétales qui flamboient et répandent son parfum. Lui, c'est pareil. Et il dit toujours : "Je voudrais seulement le voir une fois encore...". Te voir. Nous avons recueilli ce cri de son âme, et sans lui en avoir parlé, nous te l'apportons. Lui, c'est le "Pénitent", "l’Abstinent". Et il fait encore le sacrifice du désir saint de te voir et de t'entendre. Je suis Tobie, maintenant Mathias, mais je pense que l'archange donné au jeune Tobie ne devait pas être différent de lui. Tout en lui est sagesse."

"Il n'est pas dit que je ne le voie pas... Mais est-ce pour cela seulement que vous êtes venus ? La marche est pénible en cette saison. Aujourd'hui, il fait beau, mais ces trois jours passés, quelle pluie sur les routes !"

"Pas pour cela seulement. Il y a quelques jours, Doras le pharisien est venu pour se purifier. Mais le Baptiste lui a refusé le baptême en disant : "L'eau ne pénètre pas avec une pareille croûte de péchés. Un seul peut te pardonner: le Messie". Et lui alors a dit : "J'irai le trouver. Je veux guérir, et je pense que ce mal vient de son maléfice". Alors le Baptiste l'a chassé comme il aurait chassé Satan. Et lui, en s'en allant a rencontré Jean qu'il connaissait depuis le temps où il allait voir Jonas qui lui était un peu parent, et lui a dit : " J'y vais, tout le monde y va. Même Mannanen y a été et jusqu'aux... (je dis les courtisanes, mais lui a dit un nom plus dégoûtant) y vont. La Belle Eau est pleine de gens dans l'illusion. Maintenant, s'il me guérit et m'enlève l'anathème des terres, creusées comme par des machines de guerre par des armées de taupes, de vers et de courtilières qui vident les graines et rongent les racines des arbres à fruit et des vignes, car il n'y a pas moyen d'en venir à bout, je deviendrai pour Lui un ami. Mais autrement... malheur à Lui !" Nous lui avons répondu : "Et c'est avec ces sentiments que tu y vas ?" Et lui a répondu : "Et qui a foi en ce satanisé ? Du reste, comme il reçoit les courtisanes, il peut faire aussi alliance avec moi". Nous avons voulu venir te le dire pour que tu puisses savoir à quoi t'en tenir sur Doras."

"Tout est déjà fait."

"Déjà fait ? Ah ! c'est vrai ! Lui a des chars et des chevaux, nous n'avons que nos jambes. Quand est-il venu ? "

"Hier."

"Et, qu'est-il arrivé ? "

"Voilà: si vous avez l'intention de vous occuper de Doras, vous pouvez aller à sa maison de Jérusalem, et participer au deuil. On est en train de le préparer pour le tombeau."

"Mort ?!!"

"Mort. Ici. Mais ne parlons pas de lui."

"Oui, Maître... Dis-nous seulement une chose. Est-ce vrai ce qu'il a dit de Mannanen ?"

"Oui. Cela vous déplaît-il ?"

"Oh ! mais c'est notre joie ! Nous lui avons tant parlé de Toi, à lui, à Machéronte ! Et que veut un apôtre, sinon que son Maître soit aimé ? C'est ce que veut Jean, et nous avec lui."

"Tu parles bien, Mathias, la Sagesse est avec toi."

"Et moi... je ne le crois pas. Mais maintenant, nous l'avons rencontrée... Elle était même chez nous pour te chercher avant les Tabernacles et nous lui avons dit : "celui que tu cherches n'est pas ici, mais il sera bientôt à Jérusalem pour les Tabernacles". Nous lui avons parlé ainsi car le Baptiste nous a dit : "Voyez cette pécheresse : c'est une croûte d'ordure, Mais, à l'intérieur elle a une flamme qui va grandissant. Elle deviendra si forte qu'elle rompra la croûte et tout brûlera. L'ordure tombera et il ne restera que la flamme". C'est ainsi qu'il a parlé. Mais... est-il vrai qu'elle dort ici, comme sont venus le dire deux scribes puissants ?"

"Non, elle est dans une des étables du régisseur à plus d'un stade d'ici."

"Langues infernales. As-tu entendu ? Et eux !..."

"Laisse-les dire. Les bons ne croient pas à leurs paroles, mais à mes œuvres."

"C'est ce que dit aussi Jean. Il y a quelques jours, des disciples lui ont dit en notre présence : "Maître, Celui qui était avec toi au-delà du Jourdain et auquel tu as rendu témoignage, baptise maintenant. Et tous vont vers Lui. Tu vas rester sans fidèles ".
Et Jean a répondu : "Bienheureuse mon oreille qui entend cette nouvelle ! Vous ne savez pas quelle joie vous me donnez. Sachez que l'homme ne peut prendre rien qui ne lui soit donné par le Ciel. Vous pouvez témoigner que j'ai dit : 'Je ne suis pas le Christ, mais celui qui a été envoyé devant Lui pour Lui préparer le chemin'. L'homme juste ne s'approprie pas un nom qui n'est pas le sien et même si quelqu'un veut le louer en lui disant : 'C'est toi celui-là' c'est à dire le Saint, il dit : 'Non. En vérité, non. Je suis son serviteur'.

Et il en ressent également une grande joie car il dit : 'Voilà, c'est que je lui ressemble un peu si quelqu'un peut me prendre pour Lui'. Et que veut-il celui qui aime, sinon ressembler à celui qu'il aime ? Seule l'épouse jouit de l'époux. Celui qui s'est entremis pour le mariage ne pourrait en jouir car ce serait immoralité et larcin. Mais l'ami de l'époux qui se tient dans son voisinage et entend sa voix que remplit la joie nuptiale, éprouve une joie si vive qu'elle est un peu semblable à celle qui rend heureuse la vierge que l'ami a épousée et qu'il goûte le miel des paroles nuptiales. C'est ma joie et elle est complète. Que fait encore, l'ami de l'époux après avoir servi celui-ci des mois durant et après avoir escorté l'épouse jusqu'à la maison ? Il se retire et disparaît. Il en est ainsi de moi ! Un seul reste : l'époux avec l'épouse : l'Homme avec l'humanité. Oh ! profonde parole ! Il faut que Lui croisse et que moi je diminue.

Celui qui vient du Ciel est au-dessus de tous. Les Patriarches et les Prophètes disparaissent à son arrivée, car Lui est pareil au soleil qui éclaire tout et d'une lumière si vive que les astres et, les planètes, dont la lumière est éteinte, s'en revêtent, et ceux qui ne sont que ténèbres par eux-mêmes disparaissent dans sa suprême splendeur, C'est ainsi qu'il en est, car Lui vient du Ciel, tandis que les Patriarches et les Prophètes doivent aller au Ciel, mais n'en viennent pas. Celui qui vient du Ciel est au-dessus de tous et Il annonce ce qu'Il a vu et entendu. Mais personne ne peut accepter son témoignage s'il ne tend pas au Ciel et par conséquent il renie Dieu. Qui accepte le témoignage de Celui qui est descendu du Ciel scelle, par sa croyance, sa foi en Dieu vérité, et non pas fable sans vérité; il sent la Vérité parce qu'il a une âme qui La recherche. Car Celui que Dieu a envoyé, dit les paroles de Dieu, parce que Dieu lui a donné l'Esprit avec plénitude, et l'Esprit dit : 'Me voici. Prends-Moi, Je veux être avec Toi. Toi, délice de notre amour'. Car le Père aime le Fils sans mesure et Lui a tout remis en mains. Celui donc qui croit au Fils possède la vie éternelle. Mais qui refuse de croire au Fils, ne verra pas la Vie et la colère de Dieu restera en lui et sur lui'.

C'est ainsi qu'il a parlé. Ces paroles sont gravées dans mon esprit pour que je te les dise." dit Mathias.

"Et Moi, je t'en loue et t'en remercie. Le dernier des prophètes d'Israël n'est pas Celui qui descend du Ciel, mais ayant reçu le bénéfice des dons divins dès le sein de sa mère [1][3] - vous ne le savez pas, mais Moi, je vous le dis - c'est celui qui est le plus proche du Ciel."

"Quoi ? Quoi ? Oh! Raconte ! Il dit de lui-même : "Je suis le pécheur". Les trois bergers sont anxieux de savoir et les disciples aussi ont le même désir.

"Quand la Mère me portait, enceinte de Moi-Dieu, parce qu'Elle est l'Humble et l'Amoureuse, Elle alla rendre service à la mère de Jean qui était sa cousine par sa mère et avait conçu pendant sa vieillesse. Déjà le Baptiste avait son âme car il était au septième mois de sa formation et le germe d'homme, renfermé en son sein maternel, tressaillit de joie en entendant la voix de l'Épouse de Dieu. Il fut Précurseur aussi par le fait qu'il devança les rachetés car d'un sein à l'autre se répandit la Grâce, et Elle y pénétra et la Faute d'Origine disparut de l'âme de l'enfant. Je dis donc que sur la terre, il y en a trois qui possèdent la Sagesse, comme au Ciel il y en a Trois qui sont la Sagesse: le Verbe, la Mère, le Précurseur sur la terre; le Père, le Fils, l'Esprit Saint au Ciel."

"Notre âme est remplie d'étonnement... Presque comme lorsqu'il nous fut dit : "Le Messie est né..." Car tu es l'Abîme de la Miséricorde et notre Jean est l'abîme de l'humilité."

"Et ma Mère est l'Abîme de la Pureté, de la Grâce, de la Charité, de l'Obéissance, de l'Humilité, de toute autre vertu dont la source est en Dieu et que Dieu verse en ses saints."

"Maître, dit Jacques de Zébédée, il y a beaucoup de gens d'arrivés."

"Allons. Venez, vous aussi." Les gens sont très nombreux.

"La paix soit avec vous" dit Jésus, souriant comme il l'est peu souvent. Les gens bavardent et le montrent du doigt. Il y a beaucoup de curieux.

"Ne tente pas le Seigneur ton Dieu" est-il dit.

Trop souvent on oublie ce commandement. On tente Dieu quand on veut Lui imposer à Lui notre propre volonté. On tente Dieu quand, imprudemment on agit, contre les préceptes de la Loi, qui est sainte et parfaite et, en ce qu'elle a de spirituel, le principal, et qu'on s'occupe et se préoccupe de la chair que Dieu a créée. On tente Dieu quand, après avoir reçu son pardon, on revient au péché. On tente Dieu quand, après avoir reçu de Lui, on détourne, en vue du mal, le bénéfice ainsi offert pour notre bien et notre rapprochement de Dieu. On ne plaisante pas avec Dieu et on ne se moque pas de Lui. Trop souvent cela arrive.

Hier vous avez vu le châtiment qui atteint ceux qui se moquent de Dieu. Le Dieu Éternel, plein de pitié pour qui se repent, n'est au contraire que sévérité pour celui qui ne se repent pas et n'accepte pas de changer. Vous venez à Moi pour entendre la parole de Dieu. Vous venez à Moi pour avoir le miracle. Vous venez à Moi pour avoir le pardon. Et le Père vous donne la parole, le miracle et le pardon. Et Moi, je ne regrette pas le Ciel parce que je peux vous donner le miracle et le pardon et que je puis vous faire connaître Dieu.

L'homme est tombé hier, foudroyé comme Nadab et Abiu, par le feu de la colère divine. Mais pour vous, abstenez-vous de le juger. Seulement que ce qui est arrivé, nouveau miracle, vous fasse réfléchir sur la manière d'agir pour avoir Dieu pour ami. Lui voulait l'eau de la pénitence, mais sans esprit surnaturel. Il la voulait avec une mentalité humaine. Comme une pratique magique qui le guérît de la maladie et le délivrât du malheur. Son corps et sa récolte, il n'avait pas d'autre but. Rien pour sa pauvre âme. Elle n'avait pas de valeur pour lui. Ce qui comptait pour lui, c'était la vie et l'argent.

Je dis : le cœur est là où est le trésor et le trésor est là où est le cœur. C'est donc dans le cœur que se trouve le trésor. Lui, dans le cœur n'avait soif que de vivre et de posséder beaucoup d'argent. Comment le procurer ? Par un moyen quelconque, même par le crime. Et alors, demander le baptême n'était-ce pas se moquer de Dieu et Le tenter ? Il aurait suffi d'un repentir sincère pour sa longue vie de péché, pour lui procurer une sainte mort et même ce qu'il pouvait avoir avec justice sur la terre. Mais lui était l'impénitent. N'ayant jamais aimé personne en dehors de lui-même, il en arriva à ne pas s'aimer lui-même car la haine tue jusqu'à l'amour animal et égoïste qu'on a pour soi. C'étaient les larmes d'un repentir sincère qui devaient être son eau lustrale. Et qu'il en soit ainsi pour vous tous qui m'écoutez. Car personne n'est sans péché et tous, par conséquent, vous avez besoin de cette eau. Elle descend pressée par le cœur, elle lave, rend la virginité à ce qui était profané, relève celui qui est tombé, rend la vigueur à celui que la faute avait saigné à blanc.

Cet homme ne se préoccupait que des misères de la terre. Mais il n'y a qu'une misère qui doit faire réfléchir l'homme. C'est l'éternelle misère de perdre Dieu. Cet homme n'oubliait pas de faire les offrandes rituelles, mais il ne savait pas offrir à Dieu un sacrifice spirituel, c'est à dire s'éloigner du péché, faire pénitence, demander par ses actes le pardon.

Les offrandes hypocrites, faites avec des richesses provenant de biens mal acquis, c'est comme inviter Dieu à se faire complice des mauvaises actions de l'homme. Cela peut-il jamais arriver ? N'est-ce pas se moquer de Dieu que d'avoir cette audace ? Dieu repousse loin de Lui celui qui dit : "Voilà mon sacrifice" mais qui brûle de continuer sa vie de péché. Est-ce que par hasard le jeûne corporel sert à quelque chose lorsque l'âme ne s'impose pas le jeûne du péché ?

Que la mort de l'homme qui a eu lieu ici vous fasse réfléchir sur les conditions nécessaires pour être vraiment aimés par Dieu, Maintenant, dans son riche palais, les parents et les pleureurs mènent le deuil sur sa dépouille que l'on va bientôt conduire au tombeau.

Oh ! vrai deuil et vraie dépouille ! Il n'est plus qu'une dépouille ! Rien d'autre qu'un deuil sans espérance. Car l'âme, déjà morte, sera pour toujours séparée de ceux qu'il aima par parenté ou par affinité des idées. Si même un séjour identique les unit pour toujours, la haine qui y règne les séparera. Et alors la mort est une "vraie" séparation. Il vaudrait mieux que, au lieu des autres, ce soit l'homme qui pleure sur lui-même quand il a tué son âme. Et que, par ces pleurs d'un homme contrit et humble, il rende à l'âme la vie avec le pardon de Dieu.

Allez, sans haine ou commentaire, sans autre chose que l'humilité. Comme Moi qui sans haine, mais avec une juste appréciation, ai parlé de lui. La vie et la mort enseignent à bien vivre et à bien mourir, pour conquérir la Vie qui n'est pas sujette à la mort. La paix soit avec vous."

Il n'y a pas de malades ni de miracles, et Pierre dit aux trois disciples du Baptiste : "J'en suis fâché pour vous."

"Oh ! il ne faut pas l'être. Nous croyons sans voir. Nous avons eu le miracle de sa naissance pour nous rendre croyants. Et maintenant nous avons sa parole pour confirmer notre foi. Nous ne demandons que d'y être fidèles jusqu'au Ciel comme Jonas, notre frère."

Tout prend fin.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Les_di10
Les disciples de Jean " le Baptiste " questionnent Jésus


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Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 5 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
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