Me trouvant dans mon état habituel, mon aimable Jésus se montra brièvement et me dit: «Ma fille, bien que les châtiments soient grands, les gens ne bougent pas; ils sont presque indifférents, comme s'ils assistaient à une scène tragique, pas à des événements réels. Plutôt que de venir tous ensemble pleurer à mes pieds et demander pardon, ils se contentent de regarder ce qui se passe. Ah! ma fille, comme est grande la perfidie humaine! Les gens obéissent aux gouvernements — par la crainte —, mais à moi, qui procède par l'amour, ils tournent le dos. Ah! pour moi seul, il n'y a ni obéissance ni sacrifice. S'ils font quelque chose, c'est plus par intérêt personnel qu'autrement. Mon amour n'est pas apprécié par les créatures, comme si je ne méritais rien d'elles!» Et il éclata en sanglots. Quel cruel tourment que de voir Jésus pleurer!
Il poursuivit: «Le sang et le feu purifieront tout et je restaurerai l'homme repentant. Plus il tarde, plus il y aura de sang versé: le carnage dépassera tout ce que l'homme aura pu imaginer.» Pendant qu'il disait cela, il me montra le carnage humain. Quel tourment que de vivre en ces temps! Que la Volonté Divine soit toujours faite.
Pendant que je suis dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus, tout en restant caché, veut que je le supplie continuellement pour mes frères. Aussi, pendant que je priais et que je pleurais pour le salut des pauvres militants, et voulant adhérer à Jésus de manière qu'aucun ne soit perdu, j'en vins à dire des non-sens. Bien que silencieux, Jésus semblait content de mes instances et prêt à m'accorder ce que je voulais.
Il me vint à l'esprit que je devrais aussi penser à mon propre salut. Jésus me dit: «Ma fille, pendant que tu pensais à toi-même, tu produisis en moi une sensation humaine et ma Volonté, pleinement divine, l'a remarqué. Dans ma Volonté, tout tourne autour de l'amour pour moi et pour les autres; on n'y trouve pas de choses personnelles, car l'âme qui contient ma Volonté contient tous les biens possibles pour elle; et si elle les contient tous, pourquoi me les demander. Ne serait-il pas plus correct qu'elle s'occupe plutôt de prier pour ceux qui n'ont pas ces avantages? Ah! si tu savais vers quelles calamités cette misérable humanité se dirige, tu serais, dans ma Volonté, plus active en sa faveur!» Pendant qu'il disait cela, il me montra ce que les francs-maçons manigancent.
Me trouvant dans mon état habituel, je me plaignais à Jésus en lui disant: «Jésus, ma Vie, tout est terminé; tout au plus, il me reste quelques éclairs et quelques ombres. Me coupant la parole, il me dit: «Ma fille, tout doit se terminer dans ma Volonté. Quand l'âme a atteint cela, elle a tout accompli. Par contre, si elle a fait beaucoup sans l'enclore dans ma Volonté, on peut dire qu'elle n'a rien fait.
«Je prends en compte tout ce qui aboutit à ma Volonté, parce qu'en elle seule se trouve ma vie réelle. Il est juste que je considère les plus petites choses, voire les bagatelles, comme mes propres choses, parce que, pour chaque petite chose que la créature fait en union avec ma Volonté, je sens que cela provient de moi et qu'ensuite la créature agit. Chacune de ces petites choses comprend la totalité de ma sainteté, de ma puissance, de ma sagesse, de mon amour et de tout ce que je suis et, ainsi, en ces choses, je sens ma vie, mes travaux, mes paroles, mes pensées, etc. Donc, si tes choses se terminent dans ma Volonté, que veux-tu de plus?
Chaque chose a un objectif ultime. Le soleil a celui d'envahir toute la terre de sa lumière. Le fermier sème, herse et travaille la terre, il souffre du froid et de la chaleur, mais son objectif ultime est de récolter les fruits et d'en faire sa nourriture. Il en va de même pour beaucoup d'autres choses qui, aussi variées qu'elles soient, ont comme objectif ultime la vie de l'homme. Pour ce qui est de l'âme, elle doit veiller à ce que tout ce qu'elle fait se termine dans ma Volonté: ma Volonté constituera sa vie et je ferai de sa vie ma nourriture.»
Il ajouta: «Dans ces tristes temps, toi et moi, nous allons traverser une période très douloureuse: les choses se bousculeront davantage. Cependant, sache que si j'éloigne de toi ma croix de bois, je te donne la croix de ma Volonté qui n'a ni longueur ni largeur: elle est sans limites. Je ne peux te donner une croix plus noble. Elle n'est pas faite de bois, mais de lumière et, dans cette lumière qui est plus brûlante que le feu, nous souffrirons ensemble dans chaque créature et dans leurs agonies et leurs tortures, et nous essayerons d'être la vie de tous.»