9 Avril 1926
La différence entre les vertus et la Divine Volonté
Je pensais: " Mon doux Jésus dit de grandes choses admirables, très élevées, merveilleuses à propos de la Volonté de Dieu. Pourtant, je n'ai pas le sentiment que les créatures en aient le concept qu'Elle mérite ni qu'elles soient impressionnées par les merveilles qu'Elle détient, au contraire, on dirait qu'elles La mettent au même niveau que les vertus tenant peut-être davantage à elles qu'à la très Sainte Volonté de Dieu." Alors, mon toujours aimable Jésus, bougeant en moi, me dit:
" Ma fille, tu veux savoir pourquoi? C'est le fait d'avoir le palais sale, étant habituées à la nourriture ordinaire de ce bas monde, telle les vertus, et non pas à celle céleste et divine telle ma Volonté. Seules les personnes pour qui, elles mêmes, la terre, les choses n'ont aucune valeur ou sont toutes alignées sur Dieu, peuvent goûter à la nourriture céleste. Les vertus pratiquées sur la terre sont rarement exemptes de buts humains, d'estime de soi, de sa propre gloire, du plaisir de se montrer et de plaire aux autres. On peut comparer toutes ces fins aux goûts du palais ordinaire de l'âme. Bien souvent, on agit davantage pour ces goûts que pour ce que la vertu représente. Voilà pourquoi les vertus ont plus d'essor, la volonté humaine ayant toujours quelque chose à gagner. Tandis que, la volonté humaine est la première chose que ma Volonté terrasse ne tolérant aucune fin humaine. Elle est Céleste et veut donner à l'âme ce qui est divin et appartient au Ciel. Ainsi l'ego est à jeun et mourant et, se sentant mourir perdant l'espoir de retrouver de la nourriture, Il se décide à se nourrir de ma Volonté et en y goûtant, son palais étant purifié, Il sent le vrai goût de la nourriture de ma Volonté à tel point qu'Il n'en changerait pas, même au prix de sa propre vie. Ma Volonté ne s'entend pas avec les choses viles et petites, comme le font les vertus qui se pratiquent sur la terre, mais Elle veut se servir de tout et de tous, comme support à ses pieds, pour changer l'intérieur de l'âme et les vertus-mêmes en Volonté Divine. En un mot, Elle veut son ciel au fond de l'âme qui, sans Elle, resterait bloquée ne pouvant pas effectuer sa vie divine. La grande différence entre les vertus et ma Volonté, entre la sainteté de l'une et de l'autre, réside donc dans le fait que les vertus peuvent être des créatures et former, tout au plus, une sainteté humaine. mais ma Volonté est à Dieu et sa sainteté est toute divine. Quelle différence! Malheureusement, les créatures ayant l'habitude de regarder vers le bas, se sentent plus attirées par les petites lumières des vertus que par le grand Soleil de ma Volonté."
Au moment où, je me retrouvais hors de mon corps, le Soleil se mit à briller, toutes les choses changèrent d'aspect, les arbres étant lumineux, la fleur recevant la vie de son parfum et des diverses couleurs que la lumière du Soleil apportait à chaque fleur. Cette lumière donnant la vie, à petites gorgées à toutes choses Celles-ci se formaient, se développaient. Pourtant Il y avait la lumière, la chaleur mais on ne voyait rien d'autre. Alors d'où jaillissaient ces effets différents, ces teintes variées que la nature recevait? Mon doux Jésus me dit:
" Ma fille, que le Soleil possède le germe de la fécondité, celui de l'essence de toutes les couleurs, la lumière est plus grande que les biens qu'elle détient et donc elle les cache. On ne peut pas donner ce que l'on ne possède pas. Voilà pourquoi le Soleil n'aurait pu donner ni la fécondité, ni la douceur aux fruits, ni les couleurs aux fleurs, ni créer autant de merveilles sur la terre, la transformant d'abîme de ténèbres en abîme de lumière, s'Il n'avait pas eu en lui les effets qu'Il produit. Le Soleil est le symbole de ma Volonté. Dès qu'Elle se lève dans une âme, Elle la revivifie la couvrant de grâces, lui donnant les teintes les plus belles des couleurs divines, Elle la transforme en Dieu. Elle fait tout en même temps. Il suffit de La faire naître pour qu'Elle accomplisse des merveilles. En donnant, Elle ne perd rien, de même que le Soleil, apportant autant de bien à la terre, bien au contraire, restant glorifiée dans l'œuvre de la créature. Notre Être est toujours en parfait équilibre. IL ne peut ni grandir ni diminuer, mais sais-tu comment cela se passe? Imagine une mer pleine à ras bord. Un vent peut investir la surface et provoquer des ondes qui la font déborder. Les eaux remontent à nouveau et le niveau redevient comme avant. La mer n’a rien perdu C'est ainsi que cela se passe entre l'âme et Dieu: on peut comparer l’âme au petit vent qui forme les ondes de la mer divine, elle peut prendre toute l'eau qu'elle veut mais le niveau de la mer divine restera toujours le même car notre nature n'est pas soumise aux mutations. Donc, plus tu prendras, plus tu me donneras du plaisir et Je resterai glorifié en toi."
Par rapport à cela je réfléchis à la différence entre celui qui se soumet à la Volonté de Dieu et celui qui se laisse dominer par la volonté humaine. Là-dessus, dans mon esprit je vis une personne courbée dont le front touchait ses genoux, recouverte d'un voile noir, entourée d'un brouillard épais l'empêchant de voir la lumière. La pauvre! Elle paraissait ivre et titubante tombant tantôt à droite, tantôt à gauche, elle faisait vraiment pitié. Au moment où j'eus cette vision mon doux Jésus bougea en moi et me disait:
" Ma fille, ceci est l'image de qui se laisse dominer par sa volonté . La volonté humaine incurve l'âme de façon à la contraindre à regarder toujours la terre, qu'elle finit par connaître et aimer. Ce sont cette connaissance et cet amour qui provoquent ces émanations qui forment ce brouillard dense et noir qui l'enveloppe complètement et qui l'empêche de voir le Ciel ainsi que la belle lumière des vérités éternelles. C'est pourquoi la dot de la raison humaine, enivrée des choses de la terre, son pas n'étant pas ferme elle chavire, à droite et à gauche, elle s'enfonce de plus en plus dans les ténèbres épaisses qui l'entourent. Il n'y a donc rien de pire pour une âme que de se faire dominer par sa volonté. A l'inverse, celle qui se soumet à ma Volonté grandit droite, de façon qu’elle ne peut plus se plier vers la terre mais regarde toujours le Ciel Faisant cela, elle produit des émanations de lumière qui l'enveloppent et ce nuage de lumière est si dense qu’Il cache les choses de la terre et les fait disparaître. En contrepartie Il fait réapparaître les choses du Ciel et l'âme connaît le Ciel, et l’aime puisqu'elles Lui appartiennent. Ma Volonté rend le pas ferme, l’âme ne risque aucunement de vaciller. Avec la belle dot de la raison saine étant éclairée par la lumière qui l'enveloppe, elle passe d'une vérité à l'autre. Cette lumière lui fait découvrir les arcanes divins, des choses inimaginables, les joies célestes. Par conséquent, se soumettre à ma Volonté est pour l'âme la meilleure chose qui peut lui arriver : ayant la suprématie sur tout, occupant la première place d'honneur dans la Création, ne quittant jamais le point d'où Dieu l'a sortie, et Dieu la prend toujours sur ses genoux paternels lui rechantant sa gloire, son amour et son Éternelle Volonté. Étant sur les genoux du Père Céleste le premier amour est pour elle ainsi que les mers de grâce qui débordent sans cesse du sein divin, les premiers baisers, les caresses les plus amoureuses. Nous ne confions nos secrets qu'à elle. Car, étant la plus proche et celle qui est le plus avec nous, nous lui faisons part de tout ce qui est à nous formant sa vie, sa joie, son bonheur, autant qu'elle fait notre joie et notre bonheur. Il n'est donc pas étonnant que l'âme, sa volonté ne faisant qu'un avec la nôtre, possédant Notre Volonté et notre propre bonheur, puisse Nous apporter joie et bonheur, ce qui nous amène à nous féliciter mutuellement."
Je pensais, dans mon pauvre esprit, à la différence entre celui qui se laisse dominer par la Volonté Suprême et qui se laisse dominer par la volonté humaine. Mon plus grand et unique Bien ajouta:
" Ma fille, ma Volonté a la puissance créatrice. Elle crée ainsi dans l'âme : la force, la grâce, la lumière et la même beauté qu'Elle demande à l'âme d'accomplir en retour. L'âme ressent alors en elle une force divine, comme étant la sienne, une grâce suffisante pour le bien qu'elle doit accomplir ou pour une souffrance qu'elle doit subir, comme une lumière qui, étant de sa même nature, lui montre le bien qu'elle fait, et séduite par la beauté de l'œuvre divine réalisée, se réjouit et fait la fête, car les œuvres effectuées dans l'âme par ma Volonté, ont l'empreinte de la joie et de la fête éternelle. Cette réjouissance fut entamée au moment de la Création par mon FIAT et ensuite stoppée suite à la rupture entre la volonté humaine et celle Divine. Mais quand l'âme qui fait opérer et dominer la Suprême Volonté, la fête reprend son cours et les divertissements, les jeux, les délices recommencent entre la créature et Nous. Le malheur, la douleur n'existant pas en Nous, Comment pourrions-nous les donner aux créatures? La souffrance les atteint lorsqu'elles quittent la Divine Volonté pour se renfermer dans le champ limité de la volonté humaine. Ce n'est qu'une fois revenues dans la Suprême Volonté, qu'elles retrouvent les joies, le bonheur, la puissance, la force, la lumière, la beauté de leur Créateur et en se les appropriant, elles ressentent en elles une substance divine, comme une seconde nature, qui infuse joie et bonheur dans leur propre douleur. C'est pourquoi entre l'âme et Nous c'est toujours la fête, dans les rires et le ravissement réciproque. Tandis que la volonté humaine n'a pas la force créatrice qui, lorsque l’âme veut pratiquer les vertus, donne la patience, l'humilité, l'obéissance, etc ... au contraire où l’âme ressent de la peine, de la fatigue dans la pratique de ces vertus la force Divine qui la soutient, la puissance créatrice qui les alimente et leur donne la vie, lui fait défaut. Ceci montre leur inconstance. Ils passent facilement des vertus aux vices, de la prière à la dissipation, de l'église aux divertissements, de la patience à l'impatience; Ce mélange de bien et de mal est la cause du malheur de la créature. Par contre, celle qui fait régner en elle ma Volonté, ressent la fermeté dans le bien chaque chose la rende heureuse, lui apporte la joie, D’autant plus que les choses que nous avons créées portent notre empreinte, notre germe de la joie et du bonheur .Elles furent créées pour rendre l'homme heureux. Chaque chose créée a Notre mandat: apporter à la créature joie et bonheur. D'ailleurs la lumière du Soleil n'apporte-t-elle pas tout cela? Un ciel bleu, un pré fleuri, le murmure de la mer ne sont-Ils pas un plaisir pour les yeux? Un fruit sucré et savoureux, une eau très fraîche et bien d'autres ne sont Ils pas un plaisir pour le palais? Toutes les choses créées disent à l'homme, dans leur langage muet: « Nous t'apportons le bonheur, la joie de notre Créateur." Mais veux-tu savoir qui fait écho à leur joie et à leur bonheur? Celle en qui ma Volonté règne et domine. Car, cette Volonté qui règne intègre en elles, possédée par Dieu Lui-même et régnant dans l'âme, en devient une seule. Chacune apporte à l'autre des océans de joie, bonheur et satisfactions. C'est à dire, une vraie fête. Voilà pourquoi ma fille, chaque fois que tu te fonds dans ma Volonté, que tu te promènes dans tout ce que J'ai créé pour sceller ton amour, ta gloire, ton adoration pour chaque chose créée par Moi, pour te féliciter, je ressens une joie, un bonheur, une gloire renouvelés, comme dans l'acte où nous sortîmes la Création.; Tu ne peux pas comprendre quel plaisir tu Nous en voyant ta petitesse, qui, voulant tout étreindre dans notre Volonté, nous paie en retour par l'amour, la gloire pour toutes les choses créées. Notre joie est telle que Nous laissons tout de côté, afin de savourer la joie et la fête que tu Nous offres. ln fine, vivre dans la Suprême Volonté est la chose la plus grande pour Nous et pour l'âme, C'est l'accès du Créateur à sa créature puisque, Il se déverse en elle, Il lui donne sa forme Il lui transmettant toutes les qualités divines pour qu'elle reproduise nos œuvres, notre joie, notre bonheur."