Une vertu catholique est l'une des sept vertus codifiées dans la théologie scolastique chrétienne depuis le Moyen Âge.
Elles sont au nombre de sept et comprennent :
Elles sont au nombre de sept et comprennent :
- Trois vertus théologales (la foi, l'espérance et la charité)
- Quatre vertus cardinales (la justice, la prudence, la force et la tempérance).
1- Vertus théologales
qui disposent l’homme à vivre en relation avec Dieu. Vertus d’ordre surnaturel, elles adaptent les facultés de l’homme à la participation de la nature divine. Au nombre de trois, ce sont la Foi, l’Espérance et la Charité.
On trouve la première mention des vertus théologales dans la première épître de Saint Paul aux Théssaloniciens « Nous nous rappelons en présence de notre Dieu et Père l'activité de votre foi, le labeur de votre charité, la constance de votre espérance, qui sont dus à notre Seigneur Jésus Christ » ( 1Th 1,3 ).
Saint Paul ajoute dans la première lettre aux Corinthiens : « Mais ce que nous proclamons, c'est, comme dit l'Écriture : ce que personne n'avait vu de ses yeux ni entendu de ses oreilles, ce que le coeur de l'homme n'avait pas imaginé, ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu. Et c'est à nous que Dieu, par l'Esprit, a révélé cette sagesse. » ( 1Co 2,9-10 ) .
Il exprime ainsi qu’il a fallu ajouter quelque chose à l’homme pour qu’il accède à ce savoir :
- la foi par laquelle il croit en Dieu ,
- l’espérance par laquelle il désire avec confiance ce qu’a promis Jésus-Christ et
- la charité par laquelle il aime Dieu et son prochain.
Saint Paul place la charité au dessus des autres vertus. « Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité. » ( 1Co 13,13 ).
Selon lui, à la fin des temps, « Quand viendra l'achèvement, ce qui est partiel disparaîtra » ( 1Co 13,10 ) il ne sera plus nécessaire de croire en Dieu puisqu’il sera parmi les hommes et d’espérer dans la réalisation des promesses de Jésus-Christ puisqu’elles seront réalisées. La foi et l’espérance disparaîtront donc d’elles mêmes.
« Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu. » ( 1Co 13,12-12 ).
Dans les œuvres d’art les vertus théologales sont représentées soit par des symboles soit sous les traits de femmes portant les attributs suivants :
- la foi : un livre ou un ostensoir .
- l’espérance : une ancre .
- la charité : femme représentée les bras ouverts , accueillant ou nourrissant un enfant.
Les symboles :
- la foi : colombe ou croix tréflée ( croix avec des trèfle aux bouts de chaque branche )
- l’espérance : une ancre ou une barque
- la charité : un cœur enflammé.
- la foi : colombe ou croix tréflée ( croix avec des trèfle aux bouts de chaque branche )
- l’espérance : une ancre ou une barque
- la charité : un cœur enflammé.
2- Vertus cardinales
qui jouent un rôle charnière (d’où leur nom tiré du latin « cardo »:charnière, pivot) dans l’action humaine et parmi les autres vertus. Au nombre de quatre, ce sont la Prudence, la Tempérance, la Force et la Justice. Prudence, tempérance, force, justice… A vrai dire, les vertus convergent vers une seule qui est l’amour. C’est la charité qui les féconde et les fait grandir. Sinon, elles peuvent devenir de petites idoles. Elles ne se conjuguent pas seulement dans les grandes circonstances, mais dans l’ordinaire de nos vies.
Nom donné aux quatre vertus morales : prudence, justice, force, tempérance, qui sont comme des "pivots" sur lesquels repose la vie morale.
La Prudence :
Vertu cardinale qui allie force d’esprit et faculté de discernement. A la fois intellectuelle et morale, la prudence désigne une sagesse pratique qui dispose la raison à la connaissance de la vérité dans la conduite de la vie. La vertu de prudence ne se confond pas avec la timidité ou la peur.
La Prudence dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance le véritable bien, et à choisir les justes moyens de l’accomplir. Elle permet donc de fixer des objectifs dans notre vie quotidienne et de choisir les moyens adéquats pour y parvenir.
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Discerner ce à quoi notre époque nous appelle :
Rappelons-nous que Jésus recommande aux malades qu’il guérit d’être prudents et de ne pas en faire état, car le temps de le proclamer n’est pas encore venu. A son invitation, il est important que nous sachions convoquer toute la prudence voulue pour discerner ce à quoi notre époque nous appelle prioritairement. Et toute l’audace nécessaire pour apporter les
bonnes réponses aux défis majeurs du XXIe siècle. Car le christianisme est d’une étonnante modernité. Pour peu que l’Église sache se faire toujours plus proche et dialoguante. Non pas craintive, mais engagée et fraternelle.
La Justice :
- du latin jus : droit
Vertu cardinale qui consiste à donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû. Dans l’Ecriture, la notion de justice est indissociable de la sainteté. Dans toute la tradition de l’Eglise, l’invitation à la justice personnelle et sociable a été constante en raison de sa source évangélique.
La Justice, dont le symbole est la balance, consiste dans la constante et ferme volonté de donner moralement à chacun ce qui lui est universellement dû. Elle est un principe fondamental de l’existence et de la coexistence des hommes, des communautés, des sociétés et des nations. Loin d’être une science théorique, elle est une force de l’esprit, de la volonté et du cœur.
- Plus d'infos:
Ainsi que nous l’a transmis le Pape Benoit XVI, dans sa Lettre encyclique Caritas in veritate, « La charité dépasse la justice, parce qu’aimer c’est donner, offrir du mien à l’autre ; mais elle n’existe jamais sans la justice qui amène à donner à l’autre ce qui est sien, c’est-à-dire ce qui lui revient en raison de son être et de son agir. »
Qui aime les autres avec charité est d’abord juste envers eux. Je ne peux pas « donner » à l’autre du mien, sans lui avoir donné tout d’abord ce qui lui revient selon la justice.
« Non seulement la justice n’est pas étrangère, alternative ou parallèle à la charité, mais elle est « inséparable de la charité », elle lui est intrinsèque. Le Christ nous a laissé le commandement de l’amour du prochain. Ce commandement renferme tout ce qui concerne la justice. Car il ne peut y avoir d’amour sans justice.
« Il est par conséquent nécessaire d’approfondir sans cesse la connaissance de la justice. Nous ne pouvons oublier la parole de Notre-Seigneur : C’est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous (Mt 7,2).
Homme juste, homme de juste mesure, que nous le soyons tous, que nous ne cessions d’essayer de le devenir ! » (Jean-Paul II)
La Force :
Vertu cardinale et l’un des sept dons du Saint Esprit qui permet d’agir sous l’emprise de la raison et de la prudence. Elle rend ferme et courageux dans l’adversité. Elle requiert que l’on surmonte la peur, la faiblesse humaine et dispose à aller jusqu’au sacrifice de notre vie (1 Co. 16,13). La vertu de force doit être éclairée par la vertu de prudence. Comme toutes les vertus morales elle peut être naturelle ou surnaturelle.
La Force permet, dans les difficultés, de garder fermeté et constance dans la poursuite du bien. En affermissant la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie physique ou morale, elle nous permet de poursuivre nos objectifs malgré toutes les sollicitations qui peuvent nous en écarter.
- Plus d'infos:
On a généralement une représentation faussée du courage. Pour la plupart de nos contemporains, c’est une qualité qui permet d’affronter l’autre. En réalité, nous devons reconsidérer notre concept de la puissance que l’on prête à Dieu.
La force de Dieu est ce qui lui permet de dépasser sa transcendance pour rejoindre l’homme dans un retrait et un abaissement volontaire. En écho, la force de l’homme est ce qui lui permet d’accueillir cet amour en unifiant les énergies animales ou chaotiques et les énergies divines ou transcendantes qui habitent simultanément en lui. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » : cet enseignement de l’Eglise, au fondement de notre foi, mène à une expérience de mutation rendue possible par beaucoup d’entrainement et une grande force pour ne pas céder aux pensées négatives qui sont souvent plus dangereuses qu’elles paraissent anodines. Et d’être animé, non par un désir infantile de maîtrise de soi sans secours extérieur, mais par l’amour du Christ à la grâce duquel on s’abandonne.
La Tempérance :
- du latin temperare: garder la mesure, l’équilibre.
C’est une des quatre vertus morales, dites vertus cardinales, qui nous permet de discipliner nos désirs et nos passions. Elle est l’inverse de l’excès.
Possède la vertu de tempérance celui qui sait se maîtriser, celui qui ne permet pas à ses passions de l’emporter sur la raison, sur la volonté et aussi sur le cœur. Car si l’on ne met pas un frein au plaisir, ce dernier se rend maître de la personne de telle façon que cette dernière ne vit que pour lui.
- Plus d'infos:
Egalement appelée «sobriété », la vertu de tempérance est liée aux trois autres vertus cardinales. Elle est nécessaire à l’harmonie et à la beauté intérieure de l’homme, de même qu’à sa santé psychique et physique, car elle fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans l’être humain. L’homme n’est ni un esprit pur ni un esprit enfermé dans un corps, mais un unique être spirituel et matériel à la fois.
Dans les œuvres d’art les vertus cardinales sont représentées sous les traits de femmes portant les attributs suivants :
- la prudence : miroir et serpent
- la tempérance : deux récipients avec de l’eau passant de l’un à l’autre
- la force : le glaive
- la justice : la balance