Gilles- Responsable information catholique
- Messages : 13431
Date d'inscription : 22/01/2016
Age : 69
Localisation : Ville de Québec - P.Q. Canada
Idéal : Mourir en étât de grâce !
Saint intercesseur : La Sainte Trinité - La Vierge Marie et mon ange-gardien
par Gilles Lun 3 Sep - 18:21
LA COMPAGNIE DES BIENHEUREUXIls seront assis « avec Abraham, Isaac et Jacob ». Il en est qui croient qu’au ciel nous ne reconnaîtrons personne ; mais ici notre texte déclare que nous serons assis avec Abraham, Isaac et Jacob. Il faudra donc bien que nous sachions qui ils sont. On m’a raconté qu’en mourant une pauvre femme disait à son mari : « Mon ami, crois-tu que nous nous reconnaîtrons quand nous serons au ciel ? » — « Si je te reconnaîtrai, reprit le mari, je t’ai toujours reconnue tant que nous avons vécu ici-bas ; et penses-tu donc qu’en entrant au ciel je sois plus stupide que je ne l’étais en ce monde ?… » — La réponse, selon moi, était excellente puisque nous nous sommes connus, il faut que nous nous reconnaissions.
Je possède là-haut plus d’un être bien-aimé, et je me console bien souvent par la pensée que lorsque je poserai mon pied sur le seuil du paradis (comme j’en ai la ferme espérance), je verrai venir au-devant de moi mes sœurs et mes frères, me disant en m’embrassant : « Enfin, te voilà, ô bien-aimé ! »
Prenez courage, vous qui avez perdu des parents et des amis, objets de vos plus tendres affections ! Vous les retrouverez au ciel. L’un de vous a perdu une mère ; elle est allée là-haut ; mais si tu suis les traces de Jésus, tu l’y retrouveras. Il me semble la voir venant à ta rencontre aux portes du ciel, et, quoique les liens du sang doivent être en quelque mesure oubliés dans les lieux célestes, je l’entends dire en se retournant vers son Dieu : « Me voici, avec les enfants que tu m’as donnés ! » — Oui, nous reconnaîtrons ceux que nous avons chéris. Oui, mari, tu reconnaîtras ta femme ! Mère, tu reconnaîtras tes chers petits enfants ! Leurs petits traits tourmentés par les approches de la mort, alors qu’ils gisaient haletants, respirant avec peine, sont restés empreints dans ton douloureux souvenir … Tu te rappelles le moment où, te penchant une dernière fois sur la fosse entr’ouverte, tu entendis résonner la terre qui tombait sur le cercueil et retentir ces lugubres paroles : La terre, à la terre ! La poussière, à la poussière ! La cendre, à la cendre ! Oh ! Mais, ces douces petites voix, tu les entendras encore ; oui, elles feront encore tressaillir ton âme, et tu apprendras alors que Dieu, lui aussi, a aimé ceux que tu aimais.
Un ciel où nous serions incapables de nous reconnaître, où nous serions tous étrangers les uns aux autres, ne serait-il pas une bien triste demeure ? Je ne me sentirais, pour ma part, aucun attrait pour y aller. Je crois que le ciel sera une communion des saints, et que par conséquent nous nous y reconnaîtrons. Souvent je me suis dit que j’aimerais bien voir Ésaïe ; et il me semble qu’en arrivant au ciel je demanderai aussitôt où il se trouve, parce que de tous les prophètes c’est lui qui a le plus parlé de Jésus. Oh ! Que je serai heureux de voir George Whitefield, cet homme, qui prêchait au peuple sans relâche, et qui, avec un zèle plus qu’angélique, a usé sa vie et sacrifié sa santé pour le service de son Maître ! Oh ! Oui, nous trouverons au ciel une société d’élite. Là il n’y aura plus de distinction entre ignorants et savants, entre clergé et laïques ; mais nous circulerons librement les uns au milieu des autres et nous sentirons que nous sommes frères. Nous irons « nous asseoir auprès d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ».
On me racontait qu’une dame qui allait mourir dit au pasteur qui la visitait : « Puisque je vais mourir, je veux vous demander une chose. » — « Dites », répondit le pasteur. — « Oh ! » dit-elle d’un air affecté, « je voudrais savoir si dans le ciel il y aura deux catégories de places, car je répugnerais beaucoup de m’y trouver assise côte à côte avec ma cuisinière qui est si mal élevée. » Le pasteur, se détournant, répondit : « Oh ! Madame, que cela ne vous inquiète pas. Vous ne courez pour le moment aucun danger de la rencontrer, car tant que vous ne serez pas dépouillée de ce maudit orgueil, vous n’entrerez pas dans le ciel. » Oui, il faut que nous nous dépouillions de notre orgueil. Il faut, pour que nous puissions parvenir au royaume de l’éternelle gloire, que nous descendions de notre piédestal et que nous nous placions devant Dieu comme les égaux des autres hommes, les considérant tous comme nos frères. Oui, nous bénissons Dieu et nous le remercions de ce qu’il n’a pas dressé deux tables différentes, l’une pour les uns et l’autre pour les autres. Juifs et païens s’assoiront ensemble ; les grands de la terre et les petits de ce monde participeront à la même nourriture, et nous serons « tous assis avec Abraham, Isaac et Jacob ».
UNE COMPAGNIE INNOMBRABLE
Mais mon texte contient une pensée plus profondément réjouissante encore. Certains bigots à l’esprit étroit voudraient que le ciel soit un lieu très restreint, où ne se rencontrent que ceux qui se rendent à leur église ou à leur chapelle. Pour moi, je n’ai, je l’avoue, aucun désir que le ciel soit un lieu si petit, et je me réjouis au contraire en lisant dans les Écritures qu’il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Que de fois j’entends dire autour de moi : « Ah ! La porte est étroite et le chemin est étroit, et il y en a peu qui le trouvent. Il n’y aura que peu de gens de sauvés ; il y en aura beaucoup de perdus. » — Mon ami, je ne suis pas de votre avis. Christ laisserait-il la victoire au démon ? Permettrait-il au diable d’emmener plus d’âmes en enfer qu’il n’en recueillerait lui-même dans le ciel ? Non ! Cela est impossible ! Car dans ce cas Satan aurait de quoi se moquer de Christ. Il y aura plus d’âmes sauvées que d’âmes perdues. Dieu dit qu’une grande multitude que personne ne saurait compter sera sauvée ; Il n’a jamais dit que nul ne saurait compter ceux qui seront condamnés. Le nombre de ceux qui entreront dans le ciel dépasse donc tout calcul humain. Quelle réjouissante nouvelle pour vous et pour moi ! Car, puisque la multitude des élus sera si grande, qui empêche que je ne sois, moi aussi, de ce nombre ? Qui empêche que vous n’en soyez vous-même ? Qui empêche que cet homme, tout là-bas dans la foule, ne dise : « Et moi aussi, je veux être sauvé ! » Pourquoi cette femme , ici près, ne prendrait-elle pas courage, en se disant : « S’il n’y en avait en tout que six de sauvés, je pourrais craindre de ne pas être d’un si petit nombre, mais puisqu’il doit en venir des multitudes innombrables d’Orient et d’Occident, qui empêche que moi aussi je sois sauvée ? » — Prends courage, toi qui es abattu ! Toi qui es dans le deuil, enfant de l’affliction, prends courage ! Tu peux encore espérer ; tout n’est pas perdu pour toi ! Je ne connais pas d’homme pour lequel il n’y ait plus d’espoir. S’il en est quelques-uns qui sont abandonnés de Dieu, parce qu’ils ont commis le péché qui va à la mort, la plus grande partie de l’humanité est encore à la portée de la souveraine miséricorde, et « plusieurs viendront d’Orient et d’Occident et seront assis à table au royaume des cieux ».Extrait d'un sermon prêché à Londres par Charles Spurgeon
_________________
"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)