«Attention! Prenez garde au levain des pharisiens et à celui d'Hérode!»
Abbé Juan Carlos CLAVIJO Cifuentes
(Bogotá, Colombie)
Aujourd'hui, une fois de plus, nous voyons la sagacité du Seigneur Jésus. Sa façon d'agir est surprenante, car il ne fait pas comme le commun des mortels, il est original. Il vient d'accomplir quelques miracles et il se dirige vers un autre secteur où la Grâce de Dieu doit aussi arriver. C'est dans ce contexte de miracles, face à un nouveau groupe de personnes qui l'attend, qu'il les prévient: «Ouvrez les yeux et prenez garde au levain des pharisiens et à celui d'Hérode» (Mc 8,15), car ils —les pharisiens et les gens d'Hérode— ne veulent pas que l'on connaisse la Grâce de Dieu et ils passent leur temps à répandre dans le monde le mauvais levain, en semant la zizanie.
La foi ne dépend pas des œuvres, car «une foi que nous pouvons nous-mêmes déterminer n'est pas du tout une foi» (Benoît XVI). Au contraire, ce sont les œuvres qui dépendent de la foi. Avoir une foi vraie et authentique implique d'avoir une foi active, dynamique; pas une foi conditionnée et qui reste seulement en dehors, qui s'arrête aux apparences, qui tourne autour du pot… La nôtre doit être une foi réelle. Il faut regarder avec les yeux de Dieu, pas avec ceux de l'homme pêcheur: «N'entendez-vous pas encore et ne comprenez-vous pas? Avez-vous donc l'esprit engourdi?» (Mc 8,17).
Le règne de Dieu se répand dans le monde comme lorsqu'on met une dose de levain dans la pâte: elle croît sans que l'on sache comment. C'est ainsi que doit être la foi authentique, qui grandit dans l'amour de Dieu. C'est pour cela que rien ni personne ne doit nous détourner de la vraie rencontre avec le Seigneur et son message salvateur. Le Seigneur ne perd pas l'occasion de l'enseigner et il continue à le faire de nos jours: «Nous devons nous libérer de l'idée fausse que la foi n'a plus rien à dire aux hommes de notre époque» (Benoît XVI).
«Vous avez des yeux et vous ne regardez pas, vous avez des oreilles et vous n'écoutez pas?»
+ Abbé Lluís ROQUÉ i Roqué
(Manresa, Barcelona, Espagne)
Aujourd'hui nous remarquons que Jésus, comme cela lui arrivait parfois avec les apôtres, n'était pas toujours compris. Parfois c'est difficile. Même si on voit beaucoup de prodiges, et qu'on nous dit les choses clairement, et qu'on nous donne une bonne doctrine, nous méritons vraiment ses reproches: «Vous ne voyez pas? Vous ne comprenez pas encore? Vous avez le cœur aveuglé?» (Mc 8,17).
Nous aimerions lui dire que nous comprenons que notre jugement n'est pas troublé, mais nous n'osons pas. Nous osons, comme l'aveugle, lui demander: «Seigneur fais que je vois» (Lc 18,41); pour avoir la foi et voir, il faut, comme le dit le psalmodier: «Incline mon cœur vers tes enseignements, et non vers le gain» (Ps 119,36) pour avoir une bonne disposition, entendre et accueillir la parole de Dieu et la faire fructifier.
Il faudrait aussi toujours faire attention à la mise en garde du Seigneur: «Voyez à vous défier du levain des Pharisiens» (Mc 8,15), qui sont éloignés de la vérité, des fanatiques, qui ne sont pas des adorateurs en esprit et en vérité (cf. Jn 4,23) et «du levain d'Hérode», orgueilleux, despote, sensuel qui veut juste entendre et voir Jésus pour se faire plaisir.
Et comment nous préserver de ce "levain"?...et bien en faisant une lecture assidue, intelligente, et pieuse de la Parole de Dieu, pleine de sagesse, et le fruit d'êtres «… pieux comme des enfants, mais pas ignorants. Chacun de nous doit s'efforcer, dans la mesure de ses moyens, d'approfondir sa foi avec sérieux et avec une rigueur scientifique: c'est cela la théologie. Nous devons allier une piété d'enfants à une doctrine sûre de théologiens» (Josémarie Escriva).
De cette manière, illuminés et fortifiés par l'Esprit Saint, avertis et conduits par des bons pasteurs, motivés par nos frères chrétiens, nous croirons ce que nous devons croire et nous ferons ce que nous devons faire. Cependant, afin de "voir" il faut le vouloir, «Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous» (Jn 1,14), visible, palpable; afin d'"entendre" il faut le vouloir: Marie était le déclic pour ces paroles de Jésus: «Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent!» (Lc 11,28).
http://evangeli.net/evangile/jour/2018-02-13