POUR MEMOIRE :
7 raisons pour lesquelles le pape François inquiète certains catholiques -et pour lesquelles ils ne devraient pas s’inquiéter
Il semble que notre nouveau Saint-Père, le Pape François, agace un certain nombre de catholiques. Il n'est certes pas le premier pape à qui cela arrive, mais la différence est qu’il dérange une catégorie très différente de catholiques que notre précédent Saint-Père, le pape Benoît XVI.
On a dit que Benoît était un “conservateur" et qu’il n’était pas tolérant, ni compatissant, ni bienveillant, ou autres accusations. Ce ne sont pas des griefs précis et il ne mérite pas d'être ainsi accusé. Au contraire, il est (comme François) catholique. Ce qui veut dire qu’il ne rentre pas dans un cadre politique bien défini : libéral, conservateur, progressif, modéré etc.
Prenez, par exemple ces citations de Benoît XVI –qu’ on pourrait, pour la plupart, qualifier de « libérales » :
**« Est déplorable la « malice violente, en parole ou en action » dont des personnes homosexuelles ont pu faire l'objet…Un tel traitement mérite une condamnation de la part des pasteurs de l’Eglise là où cela se produit."
** « Il est théologiquement et anthropologiquement important pour la femme d'être au centre de la chrétienté. A travers Marie, et les autres saintes femmes, l'élément féminin est au cœur de la religion chrétienne ».
**« la prévalence d'une mentalité égoïste et individualiste qui s'exprime également au travers d'un capitalisme financier sans régulation »
**« si nous refusons de partager ce que nous avons avec l’affamé et avec le pauvre, alors nous transformons ces biens en une fausse divinité. Combien de voix, dans notre société matérialiste, nous disent que le bonheur se trouve en s’appropriant le plus grand nombre possible de biens et d’objets de luxe ! Mais cela signifie transformer les biens en fausses divinités ».
Alors, quelle étiquette pourrions-nous appliquer à Benoît? Que diriez-vous de ‘catholique’. De même que Benoît ne peut être réduit à des étiquettes politiques, François non plus. Cela ne convient ni à l’un ni à l’autre.
Pourquoi donc François dérange-t-il certaines personnes ? Je pense qu'il pourrait y avoir plusieurs raisons. En voici sept.
1. Beaucoup de catholiques sont figés dans un modèle de formation catéchétique. Cela signifie que, selon eux, le travail de l'Eglise catholique consiste à transmettre doctrines et enseignements. Bien que ce soit un rôle important, telle n'est pas la mission de l'Église. La mission de l'Église est de susciter des disciples de Jésus. Cela se fait par l'évangélisation. L'évangélisation doit être centrée sur les relations. Notre relation à l'autre (par la parole et le témoignage) aide quelqu'un à nouer une relation avec Jésus. Si certains se trompent sur la mission de l’Eglise, alors ils ne vont pas comprendre que « faire des disciples », ce sur quoi François met l’accent, est ce qui est au cœur de l’Eglise. La formation doctrinale doit nécessairement suivre la proclamation de l'Evangile – pas l’inverse.
2. François s’adresse fréquemment à ceux qui sont en marge de l’Eglise et hors de l’Eglise – non à ceux qui sont déjà fidèlement catholiques. S’il ne se concentre pas sur ce que nombre de catholiques estiment les questions les plus importantes (sujets de guerre culturelle : par exemple, l'avortement, le sexe etc.), alors c’est qu’il ne doit pas se soucier d'eux. C’est faux. Il a dit qu'il est un enfant de l'Eglise et accepte tout ce que l'Église enseigne. S'il ne se concentre pas sur ces sujets, c'est parce qu'il sait qu'il va éloigner ceux qui sont à la marge plutôt que les attirer s’il commence avec ces sujets.
3. François est un homme très simple. Il sait aller à la rencontre des pauvres comme peu d'entre nous dans le monde occidental le font. Personnellement, il me serait difficile d'abandonner le luxe et le faste du pontificat. C’est parce que j’aimerais que l’attention de tous se concentre sur moi. Mais François semble vouloir attirer constamment l'attention sur les pauvres, les gens simples, et sur celui qui les aime le mieux – Jésus. Alors, il vit humblement et simplement. C'est pourquoi tant de non-catholiques sont attirés par lui. Nous devrions en prendre bonne note si nous voulons les atteindre.
4. Son style oratoire improvisé est facile à mal interpréter. Nous devrions l’ avoir vu venir. C’est un prédicateur et un pasteur par nature, donc ses paroles viennent spontanément du cœur. Cela lui vaut quelques ennuis lorsqu’il fait des déclarations ambigües qui sonnent comme un programme dicté par les médias et ses opposants. Quelle honte ! Si programme il y a, c’est bien celui de proclamer le nom de Jésus.
5. Les catholiques n'aiment pas le changement. Mais zut, personne ne l’aime ! A quand remonte la dernière fois où quelqu'un a vraiment chatouillé notre conscience ou contesté nos préjugés sur la foi -et nous l’avons remercié pour cela ?! François est radicalement hors-norme pour ce qui est du style. Il n'est pas ce que nous attendions d’un pape, et nous avons du mal à considérer le rôle de Pierre d’une manière différente. Cela peut faire un peu mal.
6. Il nous rappelle qu’être chrétien ne consiste pas à être "sûr". Nous devons nous défaire de l'idée qu'être catholique, c’est un peu comme être républicain ou démocrate. Ce n’est pas la meilleure façon d’expliquer la doctrine. Il n’est pas question de politique, de règle, ou d’un document. Il est question de Jésus. Tout à propos de Jésus. À certains égards, nous l’avons oublié et il va falloir beaucoup de travail pour y revenir
7 raisons pour lesquelles le pape François inquiète certains catholiques -et pour lesquelles ils ne devraient pas s’inquiéter
Si vous pensez que le Pape François est très différent de son prédécesseur sur le plan doctrinal, c’est que vous ne connaissez pas très bien Benoît XVI.
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Article original publié le 23.09.2013, traduit de l'américain pour Aleteia par Elisabeth de Lavigne.
Il semble que notre nouveau Saint-Père, le Pape François, agace un certain nombre de catholiques. Il n'est certes pas le premier pape à qui cela arrive, mais la différence est qu’il dérange une catégorie très différente de catholiques que notre précédent Saint-Père, le pape Benoît XVI.
On a dit que Benoît était un “conservateur" et qu’il n’était pas tolérant, ni compatissant, ni bienveillant, ou autres accusations. Ce ne sont pas des griefs précis et il ne mérite pas d'être ainsi accusé. Au contraire, il est (comme François) catholique. Ce qui veut dire qu’il ne rentre pas dans un cadre politique bien défini : libéral, conservateur, progressif, modéré etc.
Prenez, par exemple ces citations de Benoît XVI –qu’ on pourrait, pour la plupart, qualifier de « libérales » :
**« Est déplorable la « malice violente, en parole ou en action » dont des personnes homosexuelles ont pu faire l'objet…Un tel traitement mérite une condamnation de la part des pasteurs de l’Eglise là où cela se produit."
** « Il est théologiquement et anthropologiquement important pour la femme d'être au centre de la chrétienté. A travers Marie, et les autres saintes femmes, l'élément féminin est au cœur de la religion chrétienne ».
**« la prévalence d'une mentalité égoïste et individualiste qui s'exprime également au travers d'un capitalisme financier sans régulation »
**« si nous refusons de partager ce que nous avons avec l’affamé et avec le pauvre, alors nous transformons ces biens en une fausse divinité. Combien de voix, dans notre société matérialiste, nous disent que le bonheur se trouve en s’appropriant le plus grand nombre possible de biens et d’objets de luxe ! Mais cela signifie transformer les biens en fausses divinités ».
Alors, quelle étiquette pourrions-nous appliquer à Benoît? Que diriez-vous de ‘catholique’. De même que Benoît ne peut être réduit à des étiquettes politiques, François non plus. Cela ne convient ni à l’un ni à l’autre.
Pourquoi donc François dérange-t-il certaines personnes ? Je pense qu'il pourrait y avoir plusieurs raisons. En voici sept.
1. Beaucoup de catholiques sont figés dans un modèle de formation catéchétique. Cela signifie que, selon eux, le travail de l'Eglise catholique consiste à transmettre doctrines et enseignements. Bien que ce soit un rôle important, telle n'est pas la mission de l'Église. La mission de l'Église est de susciter des disciples de Jésus. Cela se fait par l'évangélisation. L'évangélisation doit être centrée sur les relations. Notre relation à l'autre (par la parole et le témoignage) aide quelqu'un à nouer une relation avec Jésus. Si certains se trompent sur la mission de l’Eglise, alors ils ne vont pas comprendre que « faire des disciples », ce sur quoi François met l’accent, est ce qui est au cœur de l’Eglise. La formation doctrinale doit nécessairement suivre la proclamation de l'Evangile – pas l’inverse.
2. François s’adresse fréquemment à ceux qui sont en marge de l’Eglise et hors de l’Eglise – non à ceux qui sont déjà fidèlement catholiques. S’il ne se concentre pas sur ce que nombre de catholiques estiment les questions les plus importantes (sujets de guerre culturelle : par exemple, l'avortement, le sexe etc.), alors c’est qu’il ne doit pas se soucier d'eux. C’est faux. Il a dit qu'il est un enfant de l'Eglise et accepte tout ce que l'Église enseigne. S'il ne se concentre pas sur ces sujets, c'est parce qu'il sait qu'il va éloigner ceux qui sont à la marge plutôt que les attirer s’il commence avec ces sujets.
3. François est un homme très simple. Il sait aller à la rencontre des pauvres comme peu d'entre nous dans le monde occidental le font. Personnellement, il me serait difficile d'abandonner le luxe et le faste du pontificat. C’est parce que j’aimerais que l’attention de tous se concentre sur moi. Mais François semble vouloir attirer constamment l'attention sur les pauvres, les gens simples, et sur celui qui les aime le mieux – Jésus. Alors, il vit humblement et simplement. C'est pourquoi tant de non-catholiques sont attirés par lui. Nous devrions en prendre bonne note si nous voulons les atteindre.
4. Son style oratoire improvisé est facile à mal interpréter. Nous devrions l’ avoir vu venir. C’est un prédicateur et un pasteur par nature, donc ses paroles viennent spontanément du cœur. Cela lui vaut quelques ennuis lorsqu’il fait des déclarations ambigües qui sonnent comme un programme dicté par les médias et ses opposants. Quelle honte ! Si programme il y a, c’est bien celui de proclamer le nom de Jésus.
5. Les catholiques n'aiment pas le changement. Mais zut, personne ne l’aime ! A quand remonte la dernière fois où quelqu'un a vraiment chatouillé notre conscience ou contesté nos préjugés sur la foi -et nous l’avons remercié pour cela ?! François est radicalement hors-norme pour ce qui est du style. Il n'est pas ce que nous attendions d’un pape, et nous avons du mal à considérer le rôle de Pierre d’une manière différente. Cela peut faire un peu mal.
6. Il nous rappelle qu’être chrétien ne consiste pas à être "sûr". Nous devons nous défaire de l'idée qu'être catholique, c’est un peu comme être républicain ou démocrate. Ce n’est pas la meilleure façon d’expliquer la doctrine. Il n’est pas question de politique, de règle, ou d’un document. Il est question de Jésus. Tout à propos de Jésus. À certains égards, nous l’avons oublié et il va falloir beaucoup de travail pour y revenir
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