Vol d’argent, destruction de statue, incendie… Les profanations d’églises peuvent prendre de multiples formes. Mais il en est une particulièrement grave : la profanation d’une hostie consacrée.
Les profanations d’églises émaillent régulièrement l’actualité comme une triste et tragique litanie. Statues brisées, vol d’offrandes, sacristie mise à sac… Mais il en est une d’une extrême violence et particulièrement grave : la profanation d’hosties consacrées. En effet, c’est dans le pain et le vin de l’eucharistie que Jésus est présent “« “au plus haut niveau”, rappelle Vatican II dans la constitution de la Sainte Liturgie. “Le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la messe, dans la personne du ministre […] et, au plus haut degré, sous les espèces eucharistiques”, peut-on lire. “Il est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis : “Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux” (Mt 18, 20).”
“Le Christ est réellement présent lorsque le peuple de Dieu se rassemble “en son nom”, dans les saintes Écritures, lorsque le prêtre célèbre l’eucharistie à l’autel et puis, au plus haut sommet, dans les espèces eucharistiques”, détaille à Aleteia le père Simon de Violet, vicaire de la paroisse du Saint-Esprit, dans le XIIe arrondissement de Paris. “Dieu est présent dans plusieurs endroits mais il y a une présence qui dépasse les autres que nous avons comme héritage : celle de Jésus lui-même dans l’hostie consacrée.”
Toutes les formes de la présence réelle du Christ sont bien évidemment indissociables. Lors de la messe, les membres de l’assemblée ainsi que les prêtres écoutent par exemple les lectures de la Bible et reçoivent la Parole qui le “pain de vie” et qui nourrit leur foi. En célébrant l’eucharistie et en communiant, ils reçoivent ce “pain de vie” qu’est l’hostie consacrée et qui est le corps du Christ. Le terme de hiérarchie étant souvent mal compris, le père Simon préfère comparer la présence du Christ dans l’eucharistie comme “une forme de soleil qui rayonne sur les autres”. “La présence du Christ dans l’hostie consacrée est au-dessus des autres présences mais ne les écrase pas, elle les garantit.”
La présence du Christ dans l’hostie consacrée est au-dessus des autres présences mais ne les écrase pas, elle les garantit.
Les fidèles croient que dans les hosties conservées au tabernacle ainsi qu’en chacun de nous, pierre vivante de l’Église, c’est le même corps du Christ qui est présent. Comme le disait le jésuite et grand théologien du XXe Henri de Lubac, “si l’Église fait l’eucharistie, l’eucharistie aussi fait l’Église”. En célébrant le mystère pascal du Christ dans l’eucharistie, l’eucharistie constitue l’Église comme le peuple racheté et sauvé par le sacrifice du Seigneur, par le corps et le sang du Christ.