Au-dessus du tombeau de don Dolindo Ruotolo, dans l’église de San Giuseppe dei Vecchi à Naples (Italie), se trouve accroché un tableau représentant le visage de Jésus. L'histoire de cette image peinte à la demande du mystique italien quelques années avant sa mort, est fascinante.
En entrant dans la belle église San Giuseppe dei Vecchi à Naples du XVIIe siècle, on est souvent frappé par l’important flux de visiteurs et la quantité d’ex-voto accrochés sur à peu près tous les murs du sanctuaire. Mais c’est surtout une simple sépulture placée le long de la nef menant à la chapelle de Lourdes qui retient l’attention. C’est le tombeau de Don Dolindo Ruotolo (1882-1970), serviteur de Dieu, mystique, confesseur très recherché et maître spirituel pour des milliers de fidèles. Sa dévotion qui se répand dans le monde entier depuis sa mort, le 19 novembre 1970, est probablement à la mesure des grâces dont de nombreux chrétiens témoignent.
« Fais confiance à Dieu ! Quand tu viendras auprès de ma tombe, frappe, même d’outre-tombe je te répondrai : fais confiance à Dieu ! » Cette phrase gravée dans le marbre de sa pierre tombale fait le lien avec l’acte de consécration à Jésus écrit par lui-même avec cette prière que beaucoup connaissent : « Je m’abandonne à toi, à toi d’y penser pour moi ».
Le Christ vu dans sa vision mystique
De plus, il est frappant de voir juste au-dessus du tombeau du mystique, un visage du Christ qui attire le passant de façon saisissante. Le bleu de ses yeux, un regard poignant et un sourire magnétique font tout de suite penser au Christ peint à la demande de sainte Faustine, ou à celui de la Sainte Face de Manoppello. « Il semble vraiment vivant, n’est-ce pas ? » souligne la nièce du mystique, Grazia Ruotolo. Et d’expliquer que l’histoire de ce tableau permet de cerner la spiritualité de son oncle. « Quelques années avant sa mort, mon oncle voulait faire peindre un visage du Christ, tel qu’il disait l’avoir vu, lors de ses visions mystiques, accompagnés de ses dialogues avec le Christ. C’est Jésus lui-même qui lui a demandé de le faire », assure-t-elle.
En effet, ce frère capucin contemporain de Padre Pio et qui, comme ce dernier, portait des stigmates du Christ, demande un jour à l’artiste Lucia Altomare La Porta, l’une de ses filles spirituelles, de réaliser un tableau avec le visage de Jésus. Le capucin lui donne tous les détails et insiste pour que l’œuvre ressemble à sa vision. Lucia estime ne pas en être capable. Le père Ruotolo bénit les mains et ses outils. Lucia, encouragée, se lance alors dans les esquisses. Les trois premières sont rejetées par le capucin : elles ne correspondent pas à sa vision. Résignée, Lucia lui propose de chercher un autre artiste. Don Dolindo refuse. Il l’emmène dans une église et lui demande de s’agenouiller. Lui posant le chapelet sur la tête, il la bénit en disant : « Maintenant tu ne dois plus t’inquiéter, abandonne-toi à Jésus et ce n’est plus toi qui le peindra, mais Jésus qui le fera de ses propres mains ». Une fois le travail terminé, le capucin constate sans hésitation : « Oui, c’est Lui. »