01 Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière de l’après-midi, à la neuvième heure.
Pierre et Jean montent au Temple, pour prier. Jusque-là, rien d'extraordinaire. Un détail, quand même : c'était la 9ème heure... L'heure où tout fut accompli.
02 On y amenait alors un homme, infirme de naissance, que l’on installait chaque jour à la porte du Temple, appelée la « Belle-Porte », pour qu’il demande l’aumône à ceux qui entraient
Aujourd'hui encore, il est fréquent de voir des mendiants et des infirmes demander la charité, à la porte des églises.
Cet homme était infirme de naissance. Malade, depuis sa naissance. Comme nous tous ! Malades du péché, depuis notre naissance. Quelque part, cet homme, c'est un peu une image de l'humanité blessée par le péché originel et qui a besoin que Jésus, le médecin des âmes, se penche sur elle.
Cet homme se tenait à la Porte du Temple : il n'entrait pas à l'intérieur, il restait dehors. Il se tenait à la Porte du Temple, à la Porte de Dieu, à la porte d'une vie avec Dieu. Il n'entrait pas, il restait là, à la porte. A mendier...
Cet homme, c'est un peu la figure de tous ces gens, qui ne connaissent pas encore le Christ, et qui se tiennent à sa Porte, attendant quelque chose, sans jamais rentrer.
03 Voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le Temple, il leur demanda l’aumône.
Pierre et Jean, eux, s'apprêtent à entrer dans le Temple. Ils ont cette relation avec le Seigneur. Eux, ils ne restent pas à la porte de Dieu: ils vont et viennent, ils entrent et sortent. Ils sont avec le Seigneur, ils vaquent à leurs occupations dans le monde, tout en restant présents à la présence du Seigneur. Ils vivent avec Dieu.
Ce mendiant les voit, qui sont sur le point d'entrer là où lui-même n'entre jamais et il leur demande l'aumône.
Combien de "mendiants" croisons nous sur notre route, chaque jour, qui nous voient franchir régulièrement la porte de la vie avec Dieu alors qu'ils se tiennent toujours dehors, incapables d'entrer, et qui nous mendient un peu de ce que nous avons : un peu de cette foi, un peu de cette paix, de cette joie ; un peu de cette espérance, un peu de cette certitude que la vie a un sens, que tout cela n'est pas vain ?
04 Alors Pierre, ainsi que Jean, fixa les yeux sur lui, et il dit : « Regarde-nous ! »
Pierre et Jean fixent leurs yeux sur lui. Pierre et Jean auraient pu ignorer ce mendiant, poursuivre leur route, indifférents. Mais ils le remarquent et ils s'arrêtent. Et nous ? Les remarquons-nous, ces pauvres qui nous entourent et qui nous mendient, parfois très discrètement, quelques miettes de ce que nous avons ?
"Regarde-nous !" Peut-être ce mendiant baissait-il la tête, honteux ? Peut-être n'osait-il pas les regarder ? Mais Pierre et Jean lui prêtent attention et il est nécessaire qu'il leur prête attention aussi, pour qu'il puisse y avoir un véritable échange.
Ces "mendiants infirmes" qui nous entourent, et qui attendent de connaître le Seigneur, observent aussi notre manière d'être, notre manière de vivre.
05 L’homme les observait, s’attendant à recevoir quelque chose de leur part.
Pierre et Jean ont désormais toute l'attention du mendiant : il est ouvert et prêt à recevoir "quelque chose de leur part", sans trop savoir quoi.
06 Pierre déclara : « De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. »
De l'or et de l'argent, Pierre n'en a pas. Mais il possède un trésor qui a bien plus de valeur que tout l'or du monde.
07 Alors, le prenant par la main droite, il le releva et, à l’instant même, ses pieds et ses chevilles s’affermirent.
"Le prenant par la main droite". Cet homme a besoin d'être soutenu : il n'y arrivera pas tout seul. Il doit prendre appui sur Jésus et aussi sur Pierre et Jean. De le même manière, ces "mendiants" qui nous entourent ont besoin de prendre appui sur notre foi pour pouvoir se relever à leur tour.
"Il le releva". Se relever, c'est le mot utilisé pour désigner une résurrection, dans la Bible.
"Ses pieds et ses chevilles s'affermirent". La foi a besoin de s'affermir chez les infirmes de notre entourage, pour qu'ils puissent se remettre debout.
08 D’un bond, il fut debout et il marchait. Entrant avec eux dans le Temple, il marchait, bondissait, et louait Dieu.
"D’un bond, il fut debout et il marchait". Le voilà remis debout, prêt à suivre le Christ.
"Entrant avec eux dans le Temple". Désormais, ce mendiant ne restera plus dehors. En compagnie de Pierre et de Jean, il franchit la porte du Temple, la porte d'entrée de la vie avec le Seigneur, la porte de la vie spirituelle, de la vie chrétienne.
"Il marchait, bondissait, et louait Dieu". Voilà cet homme entré dans la joie de la rencontre avec le Seigneur. Sa vie, tout à coup, se transforme et s'illumine. Il marche, il bondit, il loue Dieu.
On pense au Roi David, dansant en présence de l'arche d'alliance. Ou encore à cette parole du prophète Malachie :
Malachie 3
20 Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Vous sortirez en bondissant comme de jeunes veaux à la pâture.
09 Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.
Et voilà que ce mendiant, par sa guérison, par sa transformation, par sa joie, par sa louange, devient un témoin pour le Seigneur : il témoigne du Seigneur, il rend gloire à Dieu, par sa vie, par son attitude.
10 On le reconnaissait : c’est bien lui qui était assis à la « Belle-Porte » du Temple pour demander l’aumône. Et les gens étaient frappés de stupeur et désorientés devant ce qui lui était arrivé.
Les gens qui assistent au changement ne comprennent pas. Ils sont "désorientés", "frappés de stupeur".
Combien de fois cela arrive-t-il dans l'entourage d'une personne, lorsque celle-ci rencontre le Seigneur et vit une profonde expérience de conversion ? Les parents, les amis, les collègues de travail, les voisins se demandent : "Est-ce bien lui ? Mais qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ? Qu'est-ce qui a bien pu provoquer un tel changement, chez lui ?"
C'est normal. C'est un changement profond qui se fait en une personne, lorsqu'elle rencontre le Christ. Mais c'est pour le mieux, même si l'on se heurte parfois à des incompréhensions.
11 L’homme ne lâchait plus Pierre et Jean. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits
"L'homme ne lâchait plus Pierre et Jean". En d'autres termes, il rejoint l'Eglise. Il ne se séparera pas d'Elle : il deviendra un disciple.
"Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits"
Et voilà que d'autres personnes sont attirées à leur tour : cette guérison va entraîner d'autres guérisons, cette conversion va engendrer d'autres conversions.
Seigneur, donne-nous de remarquer tous ces mendiants qui nous entourent et de savoir nous arrêter, pour leur offrir ce dont ils ont besoin. Donne-nous de témoigner de toi, par notre vie, par nos actes, par nos paroles, nos attitudes, notre joie, par tout ce que nous sommes. Montre-nous comment aider ces infirmes à franchir, avec nous, la porte du Temple. Amen.
Dans la paix de Jésus-Christ