Le petit grain de riz
J’allais ,mendiant de porte en porte dans les rues du village.
Dans le lointain ton carrosse d’or m’apparut
Comme en un rêve étincelant.
Je me demandais : « Quel est ce roi ? »
Je me suis mis à espérer.
Les mauvais jours me semblaient finis.
J’aurais des aumônes sans les demander,
des richesses répandues à profusion sur le sable.
Le carrosse s’arrêta là où je me trouvais.
Ton regard tomba sur moi et tu descendis en souriant.
Je sentis arriver enfin le bonheur de ma vie.
Alors tu tendis la main droite
et tu me dis : « Qu’as-tu à me donner ? »
Quelle royale plaisanterie,
Demander l’aumône à un mendiant !
J’étais embarrassé, je restais indécis.
Alors de mon sac je tirai un minuscule grain de riz
et te le donnai.
Mais quelle ne fut pas ma surprise, le soir,
Lorsque je retournai le sac
Et découvris le petit grain de riz changé en or !
Alors je pleurai amèrement.
Ah ! Si j’avais eu le cœur de tout donner ! »
Rabindranath Tagore (1861-1941) poète indien
J’allais ,mendiant de porte en porte dans les rues du village.
Dans le lointain ton carrosse d’or m’apparut
Comme en un rêve étincelant.
Je me demandais : « Quel est ce roi ? »
Je me suis mis à espérer.
Les mauvais jours me semblaient finis.
J’aurais des aumônes sans les demander,
des richesses répandues à profusion sur le sable.
Le carrosse s’arrêta là où je me trouvais.
Ton regard tomba sur moi et tu descendis en souriant.
Je sentis arriver enfin le bonheur de ma vie.
Alors tu tendis la main droite
et tu me dis : « Qu’as-tu à me donner ? »
Quelle royale plaisanterie,
Demander l’aumône à un mendiant !
J’étais embarrassé, je restais indécis.
Alors de mon sac je tirai un minuscule grain de riz
et te le donnai.
Mais quelle ne fut pas ma surprise, le soir,
Lorsque je retournai le sac
Et découvris le petit grain de riz changé en or !
Alors je pleurai amèrement.
Ah ! Si j’avais eu le cœur de tout donner ! »
Rabindranath Tagore (1861-1941) poète indien
Ce poème est de 1913.