Bonjour à tous,
Aujourd'hui, lors d'un mariage, tout le monde attend le moment où la mariée fera son entrée, dans sa belle robe.
Du temps de Jésus, la coutume était apparemment un peu différente. C'était l'arrivée du marié que l'on attendait.
En fait, aux premières heures de la nuit, le marié sortait de chez lui, en tenue de cérémonie, et il se rendait (avec ses garçons d'honneur, je crois) jusque chez la mariée, pour aller la chercher et la conduire ensuite chez lui, où le mariage devait avoir lieu. La mariée attendait donc l'arrivée de son époux et les invités attendaient le marié avec elle. Et lorsque le marié arrivait pour conduire son épouse jusque chez lui, la foule se joignait à eux et tout le monde repartait avec eux chez le marié. Une fois arrivés, la porte était verrouillée et la cérémonie avait lieu.
@Jean, tu évoquais les examens, tout à l'heure, avec les professeurs qui peuvent être intransigeants sur le timing. Cela m'a rappelé que, lorsque j'étais élève dans le secondaire où étudiante à la fac, j'emportais toujours des affaires en doubles, lors des examens importants. Par exemple, quand j'étais au collège, j'avais eu une calculatrice lors de mes premières années de collège et j'en avais acheté une plus récente, plus moderne, lors de ma dernière année de collège. Eh bien, lors du brevet des collèges, j'avais emporté les deux, au cas où l'une des deux tomberait en panne de pile ou fonctionnerait mal.
Pour les examens et examens blancs, j'emportais toujours des stylos en double, au cas où l'un marcherait mal. J'emportais une boîte entière de cartouches d'encre de rechange, pour mon stylo plume. Lorsque les feuilles ne nous étaient pas fournies pour l'examen, j'emportais toujours un gros paquet de copies doubles, pour être sûre de ne pas en manquer et pour avoir des feuilles de brouillon.
Bref. On peut dire que je prenais les choses au sérieux!
L'idée, c'est que, quand on prend les choses au sérieux, on se prépare un minimum. Or, ici, les vierges savaient que le marié arriverait à la tombée de la nuit et qu'elles auraient besoin de lampes. Surtout si le marié devait être en retard, comme c'est le cas ici! La moindre des choses, c'est de penser à prendre de l'huile, pour recharger sa petite lampe.
De toute évidence, elles n'ont pas vraiment pris ces noces très au sérieux. Elle ne semblent pas très enthousiastes à la perspective de ces noces. Comme le dit
@Pilgrim, elles ne sont pas vraiment dans la bonne disposition d'esprit.
Cette parabole, je pense c'est un appel à prendre notre vie spirituelle et notre Salut au sérieux. Saint Paul, dans son épître aux Philippiens, au chapitre 2, verset 12, nous exhorte à travailler à notre Salut "avec crainte et tremblement" (ou "crainte et profond respect", selon les traductions). Nombreux sont les passages où il nous est demandé de "veiller", de "rester en tenue de service, avec nos lampes allumées".
Par ailleurs, d'après ce que j'ai lu dans les commentaires annotés d'une Bible, les pères de l'Eglise considéraient assez unanimement que la lampe représentait la foi et que l'huile symbolisait les bonnes oeuvres, qui vont venir alimenter et entretenir cette foi, pour qu'elle ne s'éteigne pas.
De même, j'ai entendu une homélie où le prêtre expliquait que la Vie que le Seigneur nous donne au moment de notre conversion, de notre Baptême, doit être entretenue, elle doit être alimentée pour ne pas s'évanouir. Il expliquait qu'on entretient cette Vie spirituelle par la prière et la réception fréquente des sacrements, par l'étude de la Parole de Dieu, par l'étude de notre foi, par de bonnes oeuvres, des oeuvres spirituelles et corporelles de miséricorde, par le fait de témoigner de notre foi (on dit que la foi augmente et se renforce quand on la partage), etc.
Cette interprétation semble cohérente avec ce qui est dit dans le chapitre précédent (Matthieu 24), où l'on voit un serviteur qui se dit "Mon maître tarde!" et qui commence à se comporter d'une manière impropre, contraire à la charité et au respect :
Matthieu 24
44 Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.
45 Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ?
46 Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
47 Amen, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.
48 Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde”,
49 et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes,
50 alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas,
51 il l’écartera et lui fera partager le sort des hypocrites ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
De même, toujours au chapitre 24, il y a l'idée de persévérer, de tenir bon dans la charité, jusqu'au bout:
Matthieu 24
12 À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira.
13 Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Pour que la lampe ne s'éteigne pas, il faut remettre de l'huile. Pour que la voiture continue à rouler, il faut remettre de l'essence, surtout si le chemin est long! Or, le Seigneur nous laisse entendre que l'attente pourra être longue. Ici, cette longue attente est représentée par le retard de l'époux, qui se fait désirer.
A nous de prendre notre vie spirituelle et notre Salut au sérieux et de prévoir de quoi alimenter notre foi pour qu'elle reste vive, jusqu'au bout, et qu'elle ne s'essouffle pas, qu'elle ne s'épuise pas.
Dans la paix de Jésus-Christ
PS: Avant qu'il ne soit trop tard, les vierges sages auraient pu penser à dire aux vierges folles : "Est-ce que vous avez pensé à prendre de l'huile, pour vos lampes? Vous en aurez besoin!" A méditer. Mais je suis aussi d'accord qu'elles auraient sans doute pu intercéder pour ces vierges insouciantes.