Judas et les trente pièces d'argent: une somme dérisoire? (méditation)

Nous entrons dans la semaine sainte. Bientôt, le Seigneur sera trahi par Judas, renié par Pierre, abandonné par ses disciples et mis à mort. 

A propos de la trahison de Judas, il y a une question que l'on se pose quelquefois: Pourquoi Judas a-t-il trahi Jésus pour "seulement" (serait-t-on tenté de dire) trente pièces d'argent?

Nous savons que Judas aimait l'argent. Saint Jean l'évangéliste précise que Judas, qui était trésorier, volait l'argent de la bourse commune:

Jean 12

03 Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.

04 Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :

05 « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »

06 Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.

Mais certains font parfois valoir que trente pièces d'argent, ce n'est pas si énorme! (A ce qu'il paraît, c'était l'équivalent d'environ un mois de salaire).


Alors que penser de ces trente pièces d'argent?

Certes, il y a un aspect prophétique dans ces trente pièces d'argent. Dans l'ancien testament, trente pièces d'argent, c'était le prix pour le rachat de la vie d'un esclave. Il y a aussi ce passage du livre de Zacharie:

Zacharie 11

12 Je leur dis alors : « Si cela vous semble bon, donnez-moi mon salaire, sinon n’en faites rien. » Ils pesèrent mon salaire : trente pièces d’argent.

13 Le Seigneur me dit : « Jette-le au fondeur, ce joli prix auquel ils m’ont apprécié ! » Alors je ramassai les trente pièces d’argent et je les jetai au fondeur dans la Maison du Seigneur.

Il n'empêche que cela paraît quand même insuffisant!


Alors posons-nous la question:

Si trente deniers nous semblent être une somme insuffisante, voire dérisoire... A partir de quelle somme estimerions-nous que cela vaudrait le coup de trahir le Seigneur? Quelle somme Judas aurait-il dû réclamer? Quel serait notre prix?

Cela vaudrait-il le coup de trahir le Seigneur pour trois cents pièces d'argent? Pour trois cent mille pièces d'argent? Pour trois cent millions?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour un palais? Pour plusieurs villas de grand luxe, avec tout le confort et tous les équipements sportifs?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour un "harem"?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour conserver un poste? Cela vaudrait-il le coup de le trahir en échange d'une carrière professionnelle ou politique florissante?

Cela vaudrait-il le coup de trahir le Seigneur en échange de la célébrité ou de la popularité?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour avoir la beauté? Pour conserver la santé? Pour assouvir une vengeance?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour protéger sa bonne réputation et son image?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour conserver le respect des autres?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour conserver l'affection de ses amis?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour conserver l'affection des membres de sa famille?

Cela vaudrait-il le coup de le trahir pour conserver la liberté et pour préserver son intégrité physique?

Et pour protéger sa vie sur cette terre, cela vaudrait-il le coup?

Quel est notre prix? Quelle somme mériterait que l'on trahisse le Seigneur?

Chacun doit apporter sa propre réponse à cette question, même si la réponse se trouve aussi, bien évidemment, dans le Nouveau Testament:

Matthieu 16

24 Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

25 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera.

26 Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?

Trente deniers, est-ce une somme dérisoire? Peut-être! Mais quelle somme ne l'est pas?

Matthieu 13

45 Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.

46 Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.

Marie, la soeur de Marthe et de Lazare, l'a bien compris, elle qui a "sacrifié" un parfum de très grande valeur - 300 pièces d'argent, 10 fois la somme obtenue par Judas! - pour l'offrir à Jésus.


Puissions-nous toujours préférer le Seigneur Jésus à tous les parfums que ce monde voudrait nous offrir.


Dans la paix de Jésus-Christ

PS:

Actes des apôtres 19

19 Bon nombre de ceux qui avaient pratiqué les sciences occultes rassemblaient leurs livres et les brûlaient devant tout le monde ; on en évalua le prix : cela faisait cinquante mille pièces d’argent.

Bonjour T.A.P!

Je ne sais pas si vous êtes une lectrice de l'oeuvre de Maria Valtorta.
Si vous l'êtes, lisez le passage relatif à cet épisode.
En résumé, il s'agissait d'un acompte rituel, concoctés par des esprits kabbalistiques, dont Judas faisait partie.
Je dis kabbalistique mais le mot le plus approprié est Satanique.
Il avait été promis à Judas par les sinistres comploteurs, qu'il deviendrait une Gloire d'Israël, 
couvert d'or et d'honneur après qu'il eut accompli l'acte dit prophétique 
de livrer son Maître pour trente pièces d'argent,
Somme prophétisée dans dans le livre de Zacharie. (cela vous l'avez justement mentionné)
Mais les comploteurs pensaient se débarrasser aussi bien du traître 
que de la Victime Innocente, Vers qui nous montons en ces jours.

Cela n'est pas étonnant, car observant les rabbins d'aujourd'hui, 
je me rends compte qu'en vérité, un même esprit magique et ritualiste anime beaucoup d'entre eux, 
les enfermant dans un aveuglement sordide,
derrière lequel ils dissimulent leur opiniâtre opposition à un Dieu qu'il croient servir 
à coup de calculs retors et de tactiques rituelles.
Pauvre peuple juif, si mal guidé...

Donc, si vous êtes lectrice de cette oeuvre  de Maria Valtorta
Voici un extrait d'un passage révélateur.
Je met en gras les passage les  plus intéressants pour votre réflexion Ci-dessus.
Ce sont les dignitaires israélites qui s'adressent à Judas en premier

L'entourant avec respect, avec une affection simulée, ils le pressent : "Tu ne nous crois pas ? Regarde : nous sommes les chefs des vingt-quatre familles sacerdotales, les Anciens du peuple, les scribes, les plus grands pharisiens d'Israël, les rabbis sages, les magistrats du Temple. L'élite d'Israël est ici, autour de toi, prête à t'acclamer, et qui te dit d'une seule voix : "Fais cela que c'est saint".  

"Et Gamaliel, où est-il ? Et Joseph et Nicodème, où sont-ils ? Et Éléazar, l'ami de Joseph, et Jean de Gaas ? Je ne les vois pas."         

"Gamaliel est en grande pénitence, Jean auprès de sa femme enceinte et souffrante ce soir. Eléazar... nous ne savons pas pourquoi il n'est pas venu. Mais un malaise peut frapper n'importe qui et à l'improviste, n'est-ce pas ? Pour ce qui est de Joseph et de Nicodème nous ne les avons pas avisés de cette séance secrète, par amour pour toi, par souci de ton honneur... Pour que, dans le cas malheureux où la chose échouerait, ton nom ne soit pas rapporté au Maître... Nous protégeons ton nom, nous t'aimons Judas, nouveau Maccabée, sauveur de la Patrie."           

 "Le Maccabée combattait le bon combat. Moi... je commets une trahison."     

"Ne regarde pas les détails de l'acte, mais la justice du but. Parle toi, ô Sadoc, scribe d'or. De ta bouche coulent de précieuses paroles. Si Gamaliel est docte, toi tu es sage, car sur tes lèvres se trouve la sagesse de Dieu. Parle toi à celui qui hésite encore."  

Cette bonne peau de Sadoc s'avance et avec lui Canania tout décrépit : un renard squelettique et mourant à côté d'un rusé chacal robuste et féroce.    

"Écoute, ô homme de Dieu !" commence pompeusement Sadoc en prenant une pose inspirée et oratoire, le bras droit levé en un geste cicéronien, le gauche occupé à soutenir tout cet encombrement de plis que forme son habit de scribe. Et puis il lève aussi le bras gauche, laissant son vêtement monumental perdre ses plis et se mettre en désordre et ainsi, le visage et les bras levés vers le plafond de la pièce, il tonne : "Moi, je te le dis ! Je te le dis devant la Très Haute Présence de Dieu !"     

"Maran-Atà ![size=13][url=https://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME 09/09-007.htm#_ftn2][size=16][[/url] [/size][/size]" font tous écho en se courbant comme si un souffle d'en haut les courbait et puis se relevant les bras croisés sur la poitrine.        

"Moi, je te le dis : c'est écrit dans les pages de notre histoire et de notre destin ! C'est écrit dans les signes et les figures laissés par les siècles ! C'est écrit dans le rite qui n'a pas cessé depuis la nuit fatale aux Égyptiens ! C'est écrit dans la figure d'Isaac ! C'est écrit dans la figure d'Abel ! Et que ce qui est écrit se réalise."      

"Maran-Atà !" disent les autres dans un chœur assourdi et lugubre, suggestionnant, avec les gestes déjà faits, les visages bizarrement frappés par la lumière des deux lampadaires allumés aux extrémités de la salle, aux micas violet pâle, qui émanent une lumière fantasmagorique. Et cette assemblée d'hommes presque tous vêtus de blanc, avec les couleurs pâles et olivâtres de leur race rendues encore plus pâles et plus olivâtres par la lumière diffuse, semble vraiment une assemblée de spectres.           

"La parole de Dieu est descendue sur les lèvres des prophètes pour marquer ce décret. Il doit mourir ! C'est dit !"        

"C'est dit ! Maran-Atà !"        

"Il doit mourir, et son sort est marqué !"        

"Il doit mourir. Maran-Atà !"   

"Dans les plus minutieux détails est décrit son destin fatal, et on ne brise pas la fatalité !"



Maran-Atà !"     

"Est indiqué jusqu'au prix symbolique qui sera versé à celui qui se fait l'instrument de Dieu pour la consommation de la promesse."    

"C'est indiqué ! Maran-Atà !"

"Comme Rédempteur, ou comme faux prophète, il doit mourir !"       

"Il doit mourir ! Maran-Atà !"  

"L'heure est venue ! Jéhovah le veut ! J'entends sa voix ! Elle crie : "Que cela s'accomplisse" !"     

"Le Très-Haut a parlé ! Que cela s'accomplisse ! Que cela s'accomplisse ! Maran-Atà !"

Oui @tous artisans de paix!
Jésus vaut mieux mieux que tous les gains et tous les honneurs de la terre.
Infiniment mieux!
Comme Marie choisissons la bonne part!

Bonjour @Sofoyal

Merci pour votre commentaire.

J'ai lu quelques passages de l'oeuvre de Maria Valtorta ici et là. J'y ai vu certaines réflexions intéressantes. Mais je ne suis pas à proprement parler une lectrice de cette oeuvre, que je ne connais pas très bien. Je ne connaissais d'ailleurs pas le passage que vous avez mentionné.

Sofoyal a écrit:Jésus vaut mieux mieux que tous les gains et tous les honneurs de la terre.
Infiniment mieux!
Comme Marie choisissons la bonne part!

Dans la paix de Jésus-Christ

tous artisans de paix a écrit:Bonjour @Sofoyal

Merci pour votre commentaire.

J'ai lu quelques passages de l'oeuvre de Maria Valtorta ici et là. J'y ai vu certaines réflexions intéressantes. Mais je ne suis pas à proprement parler une lectrice de cette oeuvre, que je ne connais pas très bien. Je ne connaissais d'ailleurs pas le passage que vous avez mentionné.

Sofoyal a écrit:Jésus vaut mieux mieux que tous les gains et tous les honneurs de la terre.
Infiniment mieux!
Comme Marie choisissons la bonne part!

Dans la paix de Jésus-Christ

Avec plaisir T.A.P.

(Maintenant que je sais que vous n'êtes pas familière de l'oeuvre de Maria Valtorta, je pourrai vous en parler avec autant de tact que j'ai essayé d'en avoir plus haut,
et en évitant de vous le citer comme l’Évangile lui-même, ce que je serais tenté de faire,
conquis comme je l'ai été par cette oeuvre.

Mais je peux quand même dire que je pense qu'il y a des trésors de joie spirituelle dans cette oeuvre.
Et je pèse mes mots...