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Nous observons la propagation du coronavirus depuis de nombreuses semaines maintenant. Nous avons d'abord observé les chiffres alarmants en Chine, puis la propagation en Asie, puis en Australie, puis en Europe. Maintenant, ce qui semblait être un problème lointain est ici à la maison.
La propagation du virus et son impact frappent tous les peuples et c'est alarmant. À mesure que la situation évolue, de plus en plus de difficultés viennent aux personnes: les personnes infectées en premier, en particulier les personnes âgées parmi nous; puis ceux qui craignent d'être infectés; les étudiants qui doivent déménager et tout le monde touché par les conséquences économiques. Les dirigeants des pays, des États et des gouvernements locaux s'efforcent d'aider tout le monde, et nous devons tous faire notre part pour coopérer et protéger.
Aujourd'hui, il nous est rappelé une autre source d'aide et d'assistance. Cette aide vient du Seigneur. Il vient au milieu de l'anxiété et de la peur pour nous rappeler sa grâce salvatrice. Il vient pour remonter le moral et pour nous rappeler que même dans les moments les plus sombres, il y a une lumière pour nous faire avancer afin que nous puissions trouver la paix. Les lectures de la messe d'aujourd'hui portent ce rappel.
L'Evangile rappelle l'histoire de la rencontre de Jésus avec la femme au puits. Lorsque nous entendons parler pour la première fois de la femme au puits, nous pouvons penser qu'elle ne s'occupe que de son activité quotidienne consistant à obtenir de l'eau pour la maison. Pourtant, à mesure que l'histoire se développe, nous en apprenons davantage sur elle.
Tout d'abord, nous apprenons qu'elle est Samaritaine. Les Samaritains étaient des parias de la société juive. Il y avait une grande animosité entre les deux peuples vivant sur la même terre. Elle aurait été méprisée par les Juifs.
Nous apprenons également qu'elle a eu plusieurs tentatives infructueuses de mariage. Ses relations sont rompues, à tel point que l'homme avec qui elle vit maintenant n'est même pas son mari.
Les choses ne vont pas bien dans sa vie. Il manque quelque chose. Quelque chose est cassé et demande la guérison. Peut-être qu'elle est tellement prise dans sa routine quotidienne qu'elle n'en est même pas pleinement consciente. Quoi qu'il en soit, elle est alourdie par les situations que la vie lui a présentées. C'est dans cette vie que Jésus entre maintenant.
Jésus vient à elle et lui demande de l'eau. Elle est pour le moins surprise, et peut-être même choquée, que Jésus lui parle, et elle répond: "Comment pouvez-vous, juive, me demander, une Samaritaine, pour boire un verre?"
Jésus, cependant, brise les attentes coutumières et sociales et rencontre la femme en tant que personne, en tant qu'être humain. Ce faisant, il lui dit qu'elle a de la valeur, qu'elle compte, qu'elle est importante. Il propose ensuite de la délivrer de ses conflits et de lever les charges auxquelles elle est confrontée.
Cela ne viendra pas d'une intervention extérieure mais de l'intérieur. Il lui promet une «eau vive» qui jaillira de l'intérieur pour lui apporter la vie, la vie éternelle.
Alors que le dialogue se poursuit et que la relation se développe, Jésus l'invite à la foi. La femme dit à Jésus: «Je sais que le Messie vient, celui appelé le Christ; quand il viendra, il nous dira tout. » Jésus répond: "Je suis lui, celui qui te parle." À ce stade, elle retourne en ville et raconte les habitants de la rencontre. Beaucoup viennent à lui et y croient. Ils le pressent de rester et il le fait.
«L'eau vive» dont parle Jésus est annoncée de diverses manières dans la vie d'Israël. Une première manière est racontée dans la première lecture qui rappelle les Israélites voyageant à travers le désert en route vers la Terre Promise. Délivrés de l'esclavage en Égypte, ils se plaignent maintenant du Seigneur: «Pourquoi nous as-tu fait quitter l'Égypte? Était-ce juste pour nous faire mourir de soif ici avec nos enfants et notre bétail? » Le Seigneur ignore les grognements mais satisfait le besoin. Il dit à Moïse d'aller rassembler les anciens afin qu'ils puissent témoigner de l'activité salvatrice du Seigneur. Il assure à Moïse qu'il est proche, "debout devant le rocher d'Horeb". Le Seigneur lui dit alors de frapper le rocher. Il fait. L'eau coule et la soif des gens est satisfaite.
Dieu a pourvu à son peuple en cas de besoin. Plusieurs années plus tard, le psalmiste a écrit un chant de louange, le Psaume 95. Ici, il invite le peuple à chanter les louanges de Dieu: «Viens, chantons joyeusement au Seigneur; Acclamons le Rocher de notre salut. » Au fur et à mesure que le psaume progresse, les gens sont invités à se souvenir de l'activité salvatrice du passé de Dieu et à tenir ferme au Dieu qui sauve: «Venez, inclinons-nous dans l'adoration; agenouillons-nous devant le Seigneur qui nous a créés. Car il est notre Dieu, et nous sommes le peuple qu'il élève, le troupeau qu'il guide. »
Nous nous souvenons aujourd'hui que Dieu nous a sauvés par son fils. En lui, nous avons été réconciliés avec le Père et les portes de la vie éternelle ont été ouvertes par sa passion, sa mort et sa résurrection. Les «eaux vives» dont parle Jésus sont la source de la vie qui est la vie en union avec lui. Notre participation à cette vie a commencé lorsque l'eau du baptême a été versée sur nos têtes.
L'eau vive jaillit maintenant de l'intérieur. C'est l'eau qui peut étancher toute soif. L'eau qui lave la peur. L'eau qui dissipe l'obscurité. L'eau qui donne la vie.
Saint Paul, dans sa Lettre aux Romains , nous rappelle que nous vivons dans la grâce du Seigneur Jésus. En lui est notre espérance et «l'espérance ne déçoit pas, parce que l'amour de Dieu s'est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné».
L'Esprit a été répandu dans nos cœurs et réside en nous. Il apporte sagesse, courage, force, pour faire face aux défis et aux difficultés de la vie. Il nous aide à nous souvenir que Dieu nous sauve et déverse sa vie en nous et cette vie est éternelle.
Les jours et les semaines à venir seront difficiles pour nous et nos communautés à bien des égards. Il y aura la maladie et la mort. Il y aura de l'isolement et de la solitude. Il y aura de la frustration et de la soif. Aujourd'hui, il nous est rappelé que le Seigneur nous est présent dans toutes ces situations. Il est avec nous et nous délivrera comme il l'a fait dans le passé. Il nous conduira du chagrin à la joie, de la peur à la paix, des ténèbres à la lumière et de la mort à la vie.
Mgr. Joseph PriorMgr. Joseph Prior est pasteur de la paroisse Our Lady of Grace de Penndel (U.S.A.) et ancien professeur d'écriture sacrée et recteur du séminaire Saint-Charles-Borromée.
