Oeuvre de l'Évangile tel qu'il m'a été révélé de Maria Valtorta
[info]Les neufs premiers chapitres du Tome 1 de l'Oeuvre sont disponibles en cliquant sur ces liens:
- Tome 1, chapitre 1: Une pensée en guise d'introduction. Dieu a voulu un sein immaculé.
- Tome 1, chapitre 2: Joachim et Anne font un vœu au Seigneur
- Tome 1, chapitre 3: À la fête des Tentes. Anne et Joachim possédaient la Sagesse.
- Tome 1, chapitre 4: Anne annonce sa maternité par un cantique. Son sein porte l’âme immaculée de Marie
- Tome 1, chapitre 5: Naissance de la Vierge Marie
- Tome 1, chapitre 5: Naissance de la Vierge Marie (suite et fin)
- Tome 1, chapitre 6: Purification d’Anne et offrande de Marie, la petite fille parfaite pour le Royaume des Cieux
- Tome 1, chapitre 6: Purification d’Anne et offrande de Marie (suite et fin)
- Tome 1, chapitre 7: La petite Marie avec Anne et Joachim. La Sagesse du Fils est déjà sur ses lèvres
- Tome 1, chapitre 7: La petite Marie avec Anne et Joachim (suite et fin)
- Tome 1, chapitre 8: Marie accueillie au Temple. Dans son humilité, elle ignorait qu’elle était la femme pleine de Sagesse
- Tome 1, chapitre 8: Marie accueillie au Temple (suite et fin)
- Tome 1, chapitre 9: La mort de Joachim et d’Anne fut douce, après une vie de sage fidélité à Dieu dans les épreuves[/info]
Tome 1, chapitre 10: "Tu devrais être la mère du Christ". Le cantique de Marie
Ancienne édition : Tome 1, chapitre 16-17.
Nouvelle édition : Tome 1, chapitre 10.
Vision du samedi 2 septembre 1944
Été de l'an -9
Jérusalem
C'est seulement hier soir, vendredi, que mon âme a été éclairée pour la vision. Je n'ai vu autre chose que :
Une toute jeune Marie, une Marie de douze ans au plus. son petit visage n'a plus la rondeur qui caractérise l'enfance, mais déjà on devine les traits de la femme dans l'ovale qui se dessine.
Les cheveux aussi ne tombent plus épars sur la nuque avec leurs boucles légères; mais ils sont rassemblés en deux lourdes tresses d'un or très pâle - ils paraissent mêlés d'argent tellement ils sont clairs - sur les épaules, et descendent jusqu'aux hanches. Le visage est plus réfléchi, plus mûr, bien que ce soit toujours le visage d'une enfant, d'une belle et pure enfant.
Elle est toute vêtue de blanc. Elle coud dans une toute petite pièce, petite et toute blanche. De la fenêtre ouverte on découvre l'édifice imposant et central du Temple et puis toute la descente des escaliers des petites cours, des portiques et, au-delà de la muraille d'enceinte, la cité avec ses rues, ses maisons, ses jardins et au fond le sommet bosselé du Mont des Oliviers.
Elle coud et chante à mi-voix, Je ne sais si c'est un chant sacré. Le voici :
"Comme en un clair miroir d'eau, une étoile,
Tout au fond de mon cœur, brille et se dévoile.
Depuis mon enfance elle est en moi toujours
Et, avec toute suavité, me guide avec amour.
C'est un chant au fond de mon cœur
Mais d'où peut-il jamais venir ?
Ô homme tu ne le sais pas.
Il vient d'où le Saint repose.
Je regarde mon étoile claire
Tout en ne voulant pas aucune chose
qui n'est pas même si c'était la plus douce et plus chère.
Rien pour moi que sa douce clarté qui est tout à moi.
Tu m'as portée du haut des Cieux, Étoile, en un sein maternel.
En moi tu vis, à présent, mais au-delà des voiles,
Je te vois, glorieuse image du Père.
Quand me donneras-tu l'honneur
D'être l'humble servante du Sauveur ?
Envoie du Ciel, envoie-nous le Messie.
Reçois, ô Père Saint, l'offrande de Marie."
Marie se tait, sourit et soupire, puis se plie à genoux en prière. Son petit visage n'est que lumière. Le regard levé vers l'azur merveilleux d'un beau ciel d'été, elle semble en attirer sur elle toute la lumière et en être irradiée. Ou, mieux encore, il semble que de l'intérieur un soleil caché illumine de ses clartés et allume la neige à peine rosée de la chair de Marie et puis se répand sur les choses et sur le soleil qui illumine la terre, en la bénissant et lui promettant tant de bien.
Pendant que Marie va se lever après sa prière d'amour, sur son visage persiste la clarté de l'extase. À ce moment entre la vieille Anne de Phanouel [1]. Elle s'arrête interdite ou, pour le moins, surprise de l'acte et de l'aspect de Marie. Elle l'appelle : "Marie" et l'adolescente se retourne avec un sourire, différent, mais toujours si beau; elle salue : "Anne, la paix pour toi." "Tu priais ? Tu n'as jamais assez prié ?"
"La prière me suffirait. Mais je parle avec Dieu. Anne, tu ne peux savoir comme je le sens près de moi. Plus que proche : en mon cœur. Que Dieu me pardonne pareil orgueil, mais je ne me sens jamais seule.
Tu vois ? Là, dans cette Maison d'or et de neige, derrière le double Rideau, se trouve le Saint des Saints. Et jamais aucun œil, si ce n'est celui du Souverain Prêtre, ne peut s'arrêter sur le Propitiatoire sur lequel repose la gloire du Seigneur. Mais je n'ai pas besoin de regarder avec tout le respect de mon âme qui le vénère ce double Voile brodé que font vibrer les ondes des chants des vierges et des lévites, et qui répand les effluves des précieux encens comme pour en percer l'épaisseur et permettre de voir le Témoignage.
Bien sûr que je le regarde ! Ne crains pas que je ne le regarde pas avec respect, comme un fils d'Israël. Ne crains pas que l'orgueil m'aveugle en me faisant penser ce que je te dis maintenant.
Je le regarde et il n'y a pas d'humble serviteur du peuple de Dieu qui regarde plus humblement la maison de son Seigneur, plus humblement que moi qui suis convaincue d'être la plus insignifiante de tous. Mais que vois-je ? Un voile. Qu'est-ce que je me représente au delà du Voile ? Un Tabernacle.
Et quoi dans le Tabernacle ? Mais si je porte mes regards au fond de mon cœur, je vois Dieu resplendir dans sa gloire d'amour qui me dit : "Je t'aime" et moi, je Lui dis : "Je t'aime" et je me fonds et me renouvelle à chaque battement de mon cœur en ce baiser réciproque...
Je suis au milieu de vous, maîtresses et compagnes bien chères, mais un cercle de flamme m'isole de vous. Dans le cercle: Dieu et moi. Et je vous vois à travers le Feu de Dieu et c'est ainsi que je vous aime... mais, je ne puis pas vous aimer selon la chair ni jamais personne je pourrai aimer selon la chair. Mon seul amour est Celui-là qui m'aime et selon l'esprit. Je connais mon sort.
La Loi séculaire d'Israël veut faire de toute vierge une épouse et de toute épouse une mère. Mais moi qui suis soumise à la Loi, j'obéis à la Voix qui me dit : "Je te veux". Vierge je suis et resterai. Comment le pourrai-je ? Cette voix, Invisible Présence près de moi, m'apportera son aide car c'est Elle qui le veut. Je ne crains pas.
Je n'ai plus de père, ni de mère... et il n'y a que l'Éternel qui sache en quelle douleur s'est consumé ce que j'avais d'humain. Ça été une douleur cruelle, plus que cruelle. Maintenant je n'ai plus que Dieu. Je Lui obéis donc aveuglément…
Mais je l'aurais fait, contre père et mère, parce que la Voix m'enseigne que qui veut la suivre doit passer au-delà des ordres des parents, amoureuses gardes de ronde autour des murs qui protègent leur enfant mais qui la veulent conduire au bonheur par leur chemin à eux, ne sachant pas qu'il y a d'autres voies qui conduisent à une joie infinie... J'aurais abandonné vêtements et manteau pour suivre la Voix qui me dit : "Viens, ô mon Aimée, ô mon Épouse".
J'aurais tout laissé; et les perles de mes larmes, car j'aurai pleuré de devoir désobéir, et les rubis de mon sang, car j'aurais même défié la mort pour suivre la Voix qui appelle, ils leur auraient dit qu'il y a quelque chose de plus grand de l'amour d'un père et d'une mère et plus doux encore : c'est la Voix de Dieu.
Mais, maintenant sa volonté m'a dégagée aussi des liens de la piété filiale. D'ailleurs ils ne m'auraient pas tenue captive. Mes parents étaient deux justes et Dieu leur parlait au fond du cœur comme Il me parle à moi. Ils auraient suivi le chemin de la justice et de la vérité.
Quand je pense à eux, je les vois dans le repos, auprès des Patriarches, et je hâte par mon sacrifice l'avènement du Messie qui leur ouvrira les portes du Ciel. Sur la terre, c'est moi qui me tiens debout, ou plutôt c'est Dieu qui dirige sa pauvre servante en lui disant ses ordres. Et moi, je les accomplis, car c'est mon bonheur de les accomplir. Quand l'heure sera venue, je dirai à l'époux mon secret... et lui l'accueillera."
"Mais Marie... quelles paroles trouveras-tu pour le persuader ! Tu auras contre toi l'amour d'un homme, la Loi et la vie."
"Avec moi j'aurai Dieu… Dieu ouvrira à la lumière le cœur de mon époux… La vie perdra l'aiguillon des sens et deviendra une fleur pure qui exhalera le parfum de la charité. La Loi... Anne ne m'appelle pas blasphématrice, mais je pense que la Loi va changer.
je vous dis : "Toute proche est l'heure où on entendra vagir le Fils d'une ViergeQui le fera, si elle est divine ? Celui qui seul en a le pouvoir : par Dieu. Le temps est proche, plus que vous ne le pensiez, je vous le dis. En lisant Daniel [2] une grande clarté s'est faite en moi, venant du centre de mon cœur et mon esprit a compris le sens de ses secrètes paroles. Elles seront abrégées, les soixante dix semaines à cause des prières des justes. Il sera changé le nombre des années ? Non. La Prophétie ne ment pas. Mais non pas le cours du soleil, mais celui de la lune est la mesure du temps prophétique. Pour cela ".
Oh ! que je voudrais que cette Lumière qui m'aime et qui me dit tant de choses, me dise où est l'heureuse Vierge qui enfantera le Fils de Dieu et le Messie de son Peuple !
Je marcherais pieds nus et je parcourrais la terre. Ni froid, ni gel, ni poussière, ni canicule, ni fauves, ni faim ne m'arrêteraient pour la rejoindre et lui dire : "Accorde à ta servante et à la servante des serviteurs du Christ de vivre sous ton toit. Je tournerai la meule et le pressoir, mets-moi comme esclave à la meule, comme bergère à ton troupeau, à laver les langes de ton Enfant, aux cuisines, aux fours... où tu veux, mais accueille-moi.
Que je le voie ! Que j'entende sa voix ! Que j'en reçoive un regard". Et, si elle ne veut pas de moi, mendiante, à sa porte, je vivrai d'aumônes et de railleries sans un toit, exposée au bivouac et aux grandes chaleurs, pour entendre la voix du Messie enfant et l'écho de ses éclats de rire. Et puis, le voir passer... et peut-être un jour recevrai-je de Lui l'aumône d'un pain...
Oh ! si la faim me torture l'estomac et si je me sens défaillir après un si long jeûne, je ne mangerai pas ce pain. Je le serrerai comme un sachet de perles contre mon cœur et je le baiserai pour sentir le parfum de la main du Christ et je n'aurai plus ni faim, ni froid, parce que ce contact me donnerait extase et chaleur, extase et nourriture..." [3]
"Tu devrais être la Mère du Christ, toi qui l'aimes à ce point ! C'est pour cela que tu veux rester vierge ?"
pas cette ambition, mais à celui qui naîtra de Dieu et d'une Vierge, au Saint du Très Saint ne peut plaire que ce que au Ciel il a choisi pour sa Mère, et ce qui sur "Oh ! non. Je suis misère et poussière. Je n'ose lever le regard vers la Gloire. C'est pour cela que, plus que le double Voile derrière lequel je sais qu'est l'invisible Présence de Jéhovah, j'aime regarder au dedans de mon cœur. Là est le Dieu terrible du Sinaï; ici, en moi, je vois notre Père, un Visage qui resplendit d'amour, qui me sourit et me bénit parce que je suis toute petite comme un oisillon que le vent soulève sans en sentir le poids, et faible comme la tige du muguet sauvage qui ne sait que fleurir et parfumer et n'oppose au vent que la douceur de sa force parfumée et pure. Dieu, mon vent d'amour !
Non, je n'ai la terre Lui parle du Père céleste : la Pureté. Si la Loi méditait cela, si les rabbis qui l'ont amplifiée avec toutes les subtilités de leur enseignement, tournaient leurs esprits vers des horizons plus élevés et se plongeaient dans le surnaturel, laissant de côté l'humain et l'utile oubliant le But suprême de leurs recherches, ils devraient surtout orienter leur enseignement vers la Pureté pour que le Roi d'Israël la trouve à son arrivée. Avec l'olivier du Pacifique, les palmes du Triomphateur, répandez des lys et des lys et des lys;..
Que de Sang devra-t-il répandre pour nous racheter, le Sauveur ! Combien ! Des mille et mille blessures qu'Isaïe vit sur l'Homme des douleurs, voici que tombe, comme la rosée d'un vase poreux, une pluie de Sang. Qu'il ne tombe pas où il y a profanation et blasphèmes, ce Sang divin, mais dans les calices d'odorante pureté qui l'accueillent et le recueillent pour le répandre sur les malades d'esprit, sur les âmes lépreuses, sur tous ceux qui, pour Dieu, sont morts.
Donnez des lys, donnez des lys pour essuyer, avec la blanche robe des pures pétales, la sueur et les larmes du Christ ! Donnez des lys, donnez des lys, pour l'ardeur de sa fièvre de Martyr !
Oh ! Où sera-t-il le Lys qui te portes ? Où, celui qui étanchera ta soif? Où sera-t-il celui qui se teindra de ton Sang et mourra de douleur te voyant mourir ? Où celui qui pleurera sur ton Corps exsangue ? Oh ! Christ ! Oh ! Christ ! Mon Soupir !..." Marie se tait fondue en pleurs, effondrée.
Anne se tait quelque temps, puis de sa voix blanche de femme âgée, émue elle dit : "As-tu autre chose à m'enseigner, Marie ?"
Marie revient à elle. Elle doit croire dans son humilité que sa maîtresse la blâme et dit : "Oh ! pardon ! Tu es maîtresse, je suis un pauvre rien, mais cette parole me jaillit du cœur.
J'ai beau la surveiller pour ne pas parler. Mais c'est comme un fleuve qui dans son impétuosité croissante rompt les digues. Je suis prise et voilà elle est débordée. Ne tiens pas compte de mes paroles et mortifie ma présomption. Les paroles mystérieuses devraient rester dans l'arche secrète du cœur que Dieu par sa bonté bénéficie. Je le sais. Mais elle est si douce cette Invisible Présence que j'en suis toute ivre... Anne, pardonne à ta petite servante !"
Anne la serre contre son cœur. Tout le vieux visage ridé tremble et brille sous les pleurs. Les larmes s'insinuent entre les rides comme fait l'eau sur un terrain accidenté avant de se transformer en un tremblotant marécage. Mais la vieille maîtresse ne provoque pas le rire : bien plutôt, elle fait naître la plus grande vénération.
Marie est entre ses bras, son petit visage contre la poitrine de la vieille maîtresse... et tout finit ainsi.
Catéchèse du samedi septembre 1944
Jésus dit :
"Marie se rappelait de Dieu. Elle rêvait Dieu. Elle croyait rêver. Elle ne taisait que revoir tout ce que son esprit avait vu dans la splendeur du Ciel de Dieu, à l'instant où elle avait été créée pour être unie à la chair conçue sur la terre. Elle partageait avec Dieu, bien que d'une manière très inférieure, comme la justice l'exigeait, une des propriétés de Dieu : celle de se souvenir, de voir et de prévoir par l'attribut d'une intelligence puissante et parfaite parce qu'elle n'était pas blessée par la Faute.
L'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Une des ressemblances réside dans la possibilité pour l'esprit de se souvenir, de voir et de prévoir. Ceci explique la possibilité de lire dans le futur. Cette faculté s'exerce de par le vouloir de Dieu, très souvent d'une manière directe, d'autres fois par un souvenir qui se lève comme le soleil sur une matinée, éclairant un point précis de l'horizon des siècles, déjà observé au sein de Dieu. Ce sont des mystères qui sont trop élevés pour que vous puissiez les comprendre pleinement. Mais réfléchissez.
Cette Intelligence Suprême, cette Pensée qui connaît tout, cette Vue qui voit tout, qui vous a créés d'un acte de sa volonté, et d'un souffle de son amour infini, en vous faisant ses fils par votre origine, ses fils aussi par votre destinée, peut-Elle vous donner une chose qui soit différente de Lui ? Il vous la donne en partie infinitésimale, parce que la créature ne saurait contenir le Créateur. Mais cette participation est complète et parfaite en son infinie petitesse.
Quel trésor d'intelligence Dieu n'avait-Il pas donné à l'homme, à Adam ! La faute l'a amoindri, mais mon Sacrifice le rétablit et ouvre les splendeurs de l'Intelligence, ses fleuves, sa science. Oh ! sublimité de l'esprit humain uni par la Grâce à Dieu, partageant avec Lui sa capacité de connaissance !... De l'esprit humain uni par la Grâce à Dieu.
Il n'existe pas d'autre mode de connaissance. Qu'ils le rappellent ceux qui recherchent curieusement des secrets qui dépassent les capacités humaines. Toute connaissance de ce genre qui ne vient pas d'une âme en état de grâce - et elle n'est pas en grâce une âme qui s'oppose à la Loi de Dieu dont les ordres sont bien clairs - ne peut venir que de Satan. Il est difficile qu'elle corresponde à la vérité dans la mesure où elle se réfère aux arguments humains et n'y correspondent jamais dans la mesure où elle se réfère au supra humain, parce que le Démon est le père du mensonge et il entraîne avec lui sur le sentier du mensonge. Il n'y a aucune autre méthode pour connaître le vrai, que celle qui vient de Dieu. Il nous parle et dit ou rappelle à notre mémoire, comme un père rappelle à son fils un souvenir qui a trait à la maison paternelle et nous dit : "Te rappelles-tu quand avec moi tu as fait telle chose, tu as vu ceci, entendu cela ? Te rappelles-tu quand tu as reçu mon baiser à ton départ ? Te rappelles-tu quand tu as vu pour la première fois le soleil éclatant de mon visage sur ton âme vierge sitôt créée et encore pure, parce qu'à peine sortie de Moi, de la souillure qui t'a ensuite amoindri ? Te souviens-tu quand tu as compris dans un battement d'amour de ton cœur, ce que c'est que l'Amour ? Quel est le mystère de notre Être et Procéder ?" Et là, où la capacité limitée de l'homme en état de grâce ne peut parvenir, voilà l'Esprit de Science qui parle et instruit.
Mais pour posséder l'Esprit, il faut la Grâce. Mais, pour posséder la Vérité et la Science, il faut la Grâce. Pour avoir avec soi le Père, il faut la Grâce. C'est la Tente où les Trois Personnes établissent leur demeure, le Propitiatoire sur lequel se pose l'Éternel et parle, non pas de l'intérieur d'une nuée, mais en dévoilant sa Face à son fils fidèle.
Les saints se ressouviennent de Dieu, des paroles entendues dans la Pensée Créatrice, et que la Bonté fait ressusciter en leurs cœurs, pour les élever comme des aigles, dans la contemplation du Vrai, dans la connaissance du Temps.
Marie était la Pleine de Grâce. Toute la Grâce Une et Trine était en Elle. Toute la Grâce Une et Trine la préparait comme Épouse aux Noces, comme Lit Nuptial pour sa Descendance, comme Divine pour sa Maternité et à sa mission. C'est Elle qui ferme le cycle des Prophétesses de l'Ancien Testament, et ouvre celui des "porte-parole de Dieu" dans le Nouveau Testament.
Arche véritable de la Parole de Dieu, en regardant en son sein, éternellement inviolé, Elle découvrait, tracées par le Doigt de Dieu sur son cœur immaculé, les paroles de la Science éternelle et se souvenait, comme tous les saints, de les avoir entendues lorsqu'Elle avait été engendrée avec son esprit immortel par Dieu, Père Créateur de tout ce qui a la vie. Et si Elle ne se rappelait pas tout de sa future mission, c'était pour cette raison qu'en toute perfection humaine Dieu laisse des lacunes, dues à une divine prudence qui est bonté pour sa créature en lui fournissant des occasions de mérites. Seconde Ève, Marie a dû conquérir sa part de mérite pour être la Mère du Christ par sa fidèle, bonne volonté, que Dieu a voulue même de la part de son Christ pour en faire un Rédempteur.
L'esprit de Marie était au Ciel. Son état moral et sa chair sur la terre, et il lui fallait iouler aux pieds la terre et la chair pour rejoindre l'esprit et l'unir à l'Esprit dans un embrassement fécond."
Note personnelle. Toute la journée d'hier, j'avais pensé voir l'annonce de la mort des parents et, je ne sais pourquoi, donnée par Zacharie. De la même façon, je pensais, à ma manière, comment Jésus traiterait le point du "souvenir de Dieu de la part des saints". Ce matin, quand la vision a commencé, je me suis dit : "Voilà, maintenant on va dire que (Marie) est orpheline" et j'en avais déjà le cœur serré... C'était la même tristesse de ces jours derniers que j'avais éprouvée et perçue. Au contraire, la vision n'était rien de ce que j'avais pensé voir et entendre, pas même avec une simple allusion.
Cela me console parce que je me dis que de mon propre fond il n'y a rien à attendre pas même une simple prévision sur un point donné. Tout, exactement tout vient d'une autre source. Ma peur continuelle cesse... jusqu'à la prochaine fois. En effet, elle ne cessera jamais de m'accompagner, cette crainte de me tromper et de tromper les autres.
[1] Elle a presque 80 ans (elle aura 84 ans à la naissance de Jésus).
[2] Les soixante-dix semaines : Daniel 9,23-27.
[3] Ces sentiments sont attestés dans les révélations faites à sainte Élisabeth de Hongrie (1207-1231). Dom Prosper Guéranger (1805-1875), abbé de Solesmes, le mentionne dans son Année liturgique, à la date du 9 décembre : "Agée seulement de trois ans, elle (la Vierge Marie) est déjà initiée aux secrets du divin amour. «Je me levais toujours au milieu de la nuit, a-t-elle dit elle-même dans une révélation à sainte Elisabeth de Hongrie, et j'allais devant l'Autel du Temple, où je demandais à Dieu d'observer tous les préceptes de sa Loi, et je le suppliais de m'accorder les grâces dont j'avais besoin pour lui être agréable. Je lui demandais surtout qu'il me fît voir le temps où vivrait cette Vierge très sainte qui devait enfanter le Fils de Dieu. Je le priais de conserver mes yeux pour la voir, ma langue pour la louer, mes mains pour la servir, mes pieds pour marcher à ses ordres, mes genoux pour adorer le Fils de Dieu entre ses bras".
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus y fait allusion dans ses lettres : "Autrefois, dans votre humilité, vous souhaitiez d’être un jour la petite servante de l’heureuse Vierge qui aurait l’honneur d’être la Mère de Dieu" (Lettre du 19 octobre 1892 à Céline, pour sa fête – LT 137 dans le recueil joint - PDF).
(Anne de Phanouel était une prophétesse âgée qui prophétisa au sujet de Jésus dans le Temple de Jérusalem lors de l'épisode de sa présentation de Jésus au Temple. Elle intervient au moment de la prophétie de Syméon. Elle apparaît dans Luc 2:36-383:
Prophétie d’Anne :
« Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d’Asher. Elle était fort avancée en âge. Après avoir, depuis sa virginité, vécue sept ans avec son mari, elle était restée veuve ; parvenue à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Survenant au même moment4, elle se mit à louer Dieu et à parler de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. ».)
http://www.maria-valtorta.org/Thematiques/Oeuvre.htm