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Cécile et Valérien - L'évangile de la foi (Maria Valtorta)

Anayel
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Cécile et Valérien - L'évangile de la foi (Maria Valtorta) Empty Cécile et Valérien - L'évangile de la foi (Maria Valtorta)

Message par Anayel Ven 11 Jan - 17:40

Bonjour à tous,

Je me permets de vous partager un "Evangile de foi" si on veut, tel qu'on le retrouve dans Maria Valtorta.

Il s'agit de la rencontre de Cécile et de Valérien, de l'évolution de ce couple, et de leur martyr.

Cela m'a beaucoup marquée à l'époque, parce qu'on retrouvait énormément d'enseignements dans ces textes, et puis, on est happé par la beauté et la force de ces chapitres...

Je le mets dans un fil à part, parce que les trois chapitres à leur sujets font 18 pages à eux tout seuls sunny

J'ai aussi mis en gras régulièrement des passages, pour aider la lecture. Mais si ça vous gêne, dites-le-moi et je peux enlever tout ça.

@Lucie, @Fleur, voilà les passages dont je vous parlais, je rajoute les deux chapitres restants à la suite de mon message ici Smile

***

Vision de Cécile et de Valérien dans l'oeuvre de Maria Valtorta

La prière de Cécile, les noces, le mariage, le voeu de virginité de Cécile

Fête de sainte Marie-Madeleine

Ce chapitre s'ouvre dans des catacombes, où des chrétiens de toutes catégories sociales se regroupent pour célébrer la Messe et prier ensemble. Parmi eux se trouvent Cécile, qui vient se recueillir avec eux avant son mariage avec Valérien, un patricien romain. Elle y prie intensément en mettant tout son espoir dans le Christ, puis vient l'heure de se retirer, de retrouver son époux, et de lui dire son voeu de virginité...

Belle et longue vision qui n'a rien à voir avec la sainte pénitente que j’ai toujours tant aimée. Je l’écris en ajoutant des feuilles à ce carnet parce que je suis seule, si bien que je prends ce que j’ai sous la main.

Je vois les catacombes. Bien que je ne sois jamais allée dans les catacombes, je comprends qu’il s’agit d’elles. J’ignore lesquelles. Je vois d’obscurs méandres de couloirs étroits creusés dans la terre, bas et humides, tout en lacets comme un labyrinthe. On marche de bout et on a beau avoir l’impression de pouvoir continuer, ou tout au moins de pouvoir tourner dans un autre couloir, on se trouve en face d’un mur en terre et il faut faire demi-tour, revenir en arrière jusqu’à ce qu’on retrouve un autre couloir qui aille plus loin.

Il s’y trouve une multitude de niches prêtes à recevoir des martyrs. Prêtes, en ce sens que chacune est légèrement creusée dans la paroi pour servir de norme pour les fossoyeurs. Au début, c’est ainsi. Mais plus l’on avance, plus les niches sont déjà profondes et achevées, toutes disposées dans le sens de la paroi, comme autant de couchettes de bateau. En revanche, d’autres sont déjà occupées par leur sainte dépouille et fermées par une pierre grossière sur laquelle le nom du martyr ou du défunt et les signes chrétiens sont maladroitement gravés, accompagnés d’un mot d’adieu ou de recommandation.

Cependant, ces niches déjà achevées et fermées se trouvent précisément dans cette zone que je suppose être la partie centrale de la catacombe, car de grandes pièces s’y ouvrent souvent, comme des salles et des chambres plus hautes, ornées de graffiti et plus lumineuses que les autres grâce à de petites lampes à huile disposées ici et là par dévotion et pour la commodité des fidèles dont la propre lampe viendrait à s’éteindre pour une raison ou une autre.

Les personnes sont elles aussi en plus grand nombre, et elles débouchent de tout côté, se saluant avec amour, à voix basse comme la sainteté du lieu l’exige. Il y a des hommes, des femmes et des enfants, de toute condition sociale, vêtus en pauvres ou en patriciens. Les femmes ont la tête couverte d’une étoffe légère semblable à de la mousseline. Il ne s’agit certes pas d’un voile de tulle, mais d’une espèce de gaze très épaisse, plus belle chez les riches, plus simple chez les pauvres, foncée chez les épouses et les veuves, blanche chez les vierges.

Certaines femmes portent leurs enfants dans les bras. Peut-être n’avaient-elles personne à qui les confier, si bien qu’elles les ont emmenés. Si les plus grands marchent à côté de leur maman, les plus petits  certains sont des nouveaux-nés  dorment comme des bienheureux sous le voile maternel, bercés par le pas de leur mère et par les chants lents et fervents qui s’élèvent sous les voûtes. On dirait de petits anges descendus du ciel et qui rêvent au paradis, auquel ils sourient dans leur sommeil.

La foule augmente et finit par se rassembler dans une très vaste salle semi-circulaire; au sommet du cercle se trouve l’autel, tourné vers l’assistance, et entièrement recouvert de peintures ou de mosaïques.  

Je ne comprends pas bien. Je sais qu’il s’agit de représentations colorées sur lesquelles les tons les plus vifs ou les plus clairs resplendissent et les halos d’or brillent. Un grand nombre de lampes allumées luisent sur l’autel. Tout autour de l’autel, des vierges vêtues et voilées de blanc forment couronne.

Un vieillard à l’aspect bon et majestueux entre en bénissant. Je pense qu’il s’agit du Pape, car tous se prosternent respectueusement. Il est entouré de prêtres et de diacres, et passe au milieu de la haie de têtes inclinées avec un sourire d’une beauté inexprimable sur le visage. Son seul sourire suffit à dire sa sainteté. Il monte à l’autel et se prépare pour le rite pendant que les fidèles chantent.

La célébration commence. Elle est pratiquement semblable à la nôtre (*264), bien plus complexe que celle  célébrée par l’apôtre Paul que j’ai vue au Tullianum, et que celle que j’ai vu célébrer dans la maison de Pétronille. (*265)

Le vieillard qui célèbre — certainement évêque, si ce n’est le Pape est assisté et servi par les diacres. Ceux-ci ont des vêtements fort différents du sien car, alors qu’il porte un vêtement de célébration qui ressemble — pour vous en donner une idée — à ces peignoirs de toilette que les femmes mettent pour se coiffer  de petits manteaux ronds qui couvrent devant et derrière ainsi que les épaules et les bras presque jusqu’aux poignets , les diacres portent un vêtement de célébration presque identique à celui d’aujourd’hui, long jusqu’aux genoux, avec des manches larges mais courtes.

La messe se compose de chants, dont je comprends qu’ils sont faits de passages de psaumes ou de l’Apocalypse, de lectures d’épîtres ou de textes bibliques ou évangéliques, qui sont commentés aux fidèles parles diacres, à tour de rôle.

Après la lecture de l’Evangile, chanté par un jeune diacre, le Pape se lève. Je l’appelle comme cela parce que j’entends une mère le désigner de cette manière à son enfant, assez turbulent. Le passage choisi était la parabole des dix vierges, sages ou folles.

Le Pape dit: « Propre aux vierges, cette parabole s’adresse néanmoins à toutes les âmes, puisque les mérites du sang du Sauveur et la grâce les rendent de nouveau vierges et font d’elles des enfants en attente de l’Epoux.

Souriez, vieillards affaiblis; relevez la tête, patriciens qui étiez plongés jusqu’hier dans la fange du paganisme corrompu; ne regrettez plus votre innocence d’enfant, vous les mères et les épouses. Dans votre âme, vous n’êtes pas différents de ces lys au milieu desquels l’Epoux se promène, et qui forment maintenant une couronne autour de son autel. Votre âme a des beautés de vierge qu’aucun baiser n’a effleurée, quand vous naissez et demeurez en Christ, notre Seigneur.

Sa venue rend l’âme, qui auparavant était souillée et noircie par les vices les plus abjects, plus pure que l’aube sur une montagne enneigée. Le repentir la nettoie, la volonté la purifie, mais l’amour, l’amour de notre saint Sauveur, cet amour qui vient de son Sang qui crie d’un cri d’amour, vous rend une parfaite virginité. Non pas celle que vous possédiez à l’aube de votre vie humaine, mais celle de notre père à tous: Adam, et celle de notre mère à tous: Eve, avant que Satan ne passe sur leur innocence angélique, sur ce don divin qu’est l’innocence qui les revêtait de grâce aux yeux de Dieu et de l’univers.

O sainte virginité de la vie chrétienne! Bain de Sang, du Sang d’un Dieu qui nous renouvelle et nous purifie comme l’homme et la femme sortis des mains du Très haut! O seconde naissance de votre vie, dans la vie chrétienne, prélude à cette troisième naissance qui vous donnera le ciel lorsque vous monterez, au signal de Dieu, dans la pureté de la foi ou la pourpre du martyre, beaux comme des anges et dignes de voir et de suivre Jésus, le Fils de Dieu, notre Sauveur!

Mais plus qu’aux âmes redevenues vierges par la grâce, je m’adresse aujourd’hui à celles qui sont enfermées dans des corps vierges, avec la volonté de le rester. Je me tourne vers les vierges sages qui ont compris l’invitation d’amour de notre Seigneur et les paroles de saint Jean, demeuré vierge, et qui veulent suivre pour toujours l’Agneau dans l’armée de ceux qui ne se sont pas souillés et qui rempliront éternellement les cieux du cantique que nul ne peut prononcer, excepté ceux qui sont restés vierges par amour pour Dieu.

Je m’adresse à la femme forte dans la foi, l’espérance et la charité, qui se nourrit cette nuit des Chairs immaculées du Verbe et se fortifie par son Sang comme par un Vin céleste pour devenir plus ferme dans son entreprise.

L’une d’entre vous se lèvera de cet autel pour aller à la rencontre d’un destin dont le nom peut être "mort". Elle y va en se fiant à Dieu; sa foi n’est pas celle qui est commune à tous les chrétiens, mais elle est encore plus parfaite; elle ne se borne pas à croire pour elle-même, à croire en la protection divine pour elle-même. Mais elle croit aussi pour les autres et espère amener à cet autel celui qui demain sera aux yeux du monde son époux, mais aux yeux de Dieu son frère bien-aimé. C’est là une double virginité, une virginité parfaite qui se sent sûre de sa force au point de ne pas redouter de violation, de ne pas craindre la colère d’un époux déçu, la faiblesse sensuelle, la peur des menaces, les espoirs déçus, la peur et la quasi-certitude du martyre.

Lève-toi et souris à ton véritable Epoux, chaste vierge du Christ, toi qui vas à la rencontre de l’homme en ayant les yeux tournés vers Dieu, et qui y vas pour amener l’homme à Dieu! Dieu te regarde et te sourit, tout comme la Mère qui fut Vierge et les anges qui te font une couronne. Lève-toi et viens te désaltérer à la Source immaculée avant de partir vers ta croix, vers ta gloire.

Viens, épouse du Christ. Répète-lui ton chant d’amour sous ces voûtes qui te sont plus chères que le berceau de ta naissance au monde, et emporte-le jusqu’au moment où ton âme le chantera au ciel tandis que ton corps reposera de son dernier sommeil dans les bras de cette véritable Mère qu’est l’Eglise apostolique. »

A la fin de l’homélie du Pape, on entend quelques murmures, car les chrétiens chuchotent en regardant et en désignant la foule des vierges. Mais les autres leur enjoignent de se taire, après quoi on fait sortir les catéchumènes, et la messe continue.

Il n’y a pas de credo, du moins je ne l’entends pas. Des diacres passent parmi les fidèles pour recueillir des offrandes, tandis que d’autres chantent de leur voix virile les strophes d’un hymne en alternance avec les voix pures des vierges. Des volutes d’encens montent vers la voûte de la pièce pendant que le Pape prie à l’autel et que les diacres élèvent sur leurs paumes les offrandes recueillies sur des plateaux et dans des amphores aussi précieux les uns que les autres.

La messe se poursuit de la même façon qu’aujourd’hui. Après le dialogue qui précède la Préface et la Préface chantée par les fidèles, il se fait un grand silence pendant lequel on n’entend rien d’autre que la respiration et les sifflements du célébrant qui prie, incliné sur l’autel, puis se relève et prononce plus distinctement les paroles de la consécration.

Le Notre-Père, entonné par tous, est superbe. Lorsqu’on en vient à la distribution des saintes espèces, les diacres chantent. Les vierges communient en premier. Puis elles aussi chantent le chant que j'ai entendu à l’enterrement d’Agnès (*266): « Je vis un Agneau debout sur la montagne de Sion... » Le cantique dure aussi longtemps que la distribution des saintes espèces en alternance avec le psaume: « Comme une biche languit après l’eau vive, ainsi languit mon âme vers toi, mon Dieu» (je crois avoir bien traduit).

La messe se termine. Les chrétiens se pressent autour du Pape pour en être bénis personnellement et vont prendre congé de la vierge à laquelle il s’est adressé. Ces salutations ont lieu, cependant, dans une salle voisine, une antichambre pourrait-on dire, de l’église à proprement parler. Ils s’en approchent quand la vierge, après avoir prié plus longuement que toutes les autres qui sont présentes, se lève de sa place, se prosterne aux pieds de l’autel et en embrasse le bord. Elle donne bien l’impression d’une biche qui ne saurait pas se détacher de sa source d’eau pure.

J’entends qu’on l’appelle: « Cécile, Cécile! », et je la vois enfin de face, car elle est maintenant debout à côté du Pape et a légèrement relevé son voile. Elle est extrêmement belle, très jeune encore. Grande, d’une silhouette gracieuse, les traits distingués, elle a une jolie voix ainsi qu'un sourire et un regard angéliques.

Des chrétiens la saluent les larmes aux yeux, d’autres en souriant. Certains lui demandent comment elle a pu se décider à un mariage terrestre, d’autres si elle ne redoute pas la colère du patricien lorsqu’il découvrira qu’elle est chrétienne.

Une vierge regrette qu’elle renonce à la virginité. Cécile lui répond pour répondre à tous: « Tu fais erreur, Balbina. Je ne renonce à aucune virginité. J’ai consacré à Dieu mon corps et mon cœur, et je lui reste fidèle. J’aime Dieu plus que mes parents. Toutefois, je les aime encore au point de ne pas vouloir les amener à la mort avant que Dieu ne les rappelle à lui.

J’aime Jésus, mon Epoux éternel, plus que tout homme. Mais j’aime les hommes au point de recourir à ce moyen pour ne pas perdre l’âme de Valérien. Il m’aime, et moi je l’aime chastement, je l’aime parfaitement, au point de vouloir qu’il m’accompagne dans la Lumière et la Vérité. Je ne crains pas ses colères. J’espère dans le Seigneur pour vaincre. J’espère en Jésus pour amener mon époux terrestre au christianisme. Si toutefois je n’obtiens pas la victoire et s’il me faut subir le martyre, je remporterai plus vite ma couronne. Mais non !... Je vois trois couronnes descendre du ciel: deux semblables, et une autre faite de trois sortes de pierres précieuses. Les deux semblables sont entièrement d’un rouge rubis. La troisième se compose de deux bandes de rubis tout autour, et d’un grand cordon de perles très pures. Elles nous attendent. Ne craignez rien pour moi. La puissance du Seigneur me défendra. Nous nous retrouverons bientôt réunis dans cette église pour saluer de nouveaux frères. Adieu. En Dieu. »

Ils sortent des catacombes. Tous se drapent d’un manteau sombre et s’esquivent dans les rues encore à demi obscures, car l’aube pointe à peine.

Je suis Cécile, qui marche en compagnie d’un diacre et de quelques vierges. Ils se quittent devant la porte d’un vaste édifice. Cécile entre, accompagnée de deux vierges seulement. Peut-être s’agit-il de servantes. Mais le portier doit être chrétien, car il lui dit en guise de salutation: « Paix à toi!»

Cécile se retire dans ses pièces, prie avec les deux femmes, puis se fait préparer pour les noces. Elles la coiffent fort bien. Elles lui passent un vêtement des plus fins de laine très blanche, orné d’une grecque en broderie blanche sur blanc. On dirait une broderie d’argent et de perles. Elles lui mettent des bijoux aux oreilles, aux doigts, au cou et aux poignets.

La maison s'anime. Des femmes entrent, ainsi que d’autres servantes. C’est un va-et-vient continuel et festif.

J’assiste ensuite à ce que je crois être des noces païennes: l’arrivée de l’époux au son des musiques et des invités; des cérémonies de salutations et d’aspersions, et d’autres choses semblables; le départ en litière vers la maison de l’époux toute décorée pour la fête. Je remarque que Cécile passe sous des arches de bandes de laine blanche et de branchages qui me paraissent être du myrte, et s’arrête devant le laraire, je crois, où ont lieu de nouvelles cérémonies d’aspersions et de formules. Je vois et j’entends les deux futurs époux se donner la main et se dire l’un à l’autre la phrase rituelle: « Là où tu es, Caïus, je suis Caïa.»

Il y a un monde tel  habillés presque tous de façon identique: des toges, des toges et encore des toges  que je ne comprends pas quel est le prêtre qui célèbre le rite, pour autant qu’il y en ait un. J’ai l’impression d’avoir la tête qui tourne.

Ensuite, Cécile, que son époux tient par la main, fait le tour de l’atrium (je ne sais si c’est le bon terme), autrement dit de la salle à niches et à colonnes où se trouve le laraire, et elle salue les statues des ancêtres de Valérien, je pense. Après cela, elle passe sous de nouvelles arches de myrtes et pénètre dans la maison à proprement parler. Sur le seuil, on lui présente des cadeaux dont, entre autres, une quenouille et un fuseau. C’est une vieille femme qui les lui offre. J’ignore de qui il s’agit.

La fête commence par l’habituel banquet romain et se prolonge parmi les chants et les danses. La pièce est somptueuse, comme d’ailleurs toute la maison. Il y a une cour  je crois que cela s’appelle un « impluvium », mais je ne me rappelle pas bien les noms des édifices romains et je ne sais si je les emploie à bon escient , qui est un joyau de fontaines, de statues et de parterres. Le triclinium se trouve entre cette cour et le jardin, touffu et fleuri, qui s’étend de l’autre côté de la maison. Entre les buissons, il y a des statues de marbre et de superbes fontaines.

Il me semble que beaucoup de temps a dû passer, car le soir descend. On voit que les Romains ne connaissaient pas les cartes de rationnement (*267)  Le banquet n’en finit pas. Il est vrai qu’il est entrecoupé de chants et de danses. Mais tout de même...

Cécile sourit à son époux, qui lui parle et la regarde avec amour

Elle me paraît un peu distraite. Valérien lui demande si elle est fatiguée et, pour lui être agréable peut-être, il se lève pour congédier les invités.

Cécile se retire dans ses nouvelles pièces. Ses servantes chrétiennes l’accompagnent. Elles prient et, pour se faire une croix, Cécile trempe un doigt dans une coupe qui doit servir à la toilette et trace une légère croix sombre sur le marbre d’un mur. Les servantes lui retirent son riche vêtement pour lui enfiler un simple habit de laine, elles lui dénouent les cheveux en lui enlevant ses précieuses épingles à cheveux, et les lui nouent en deux tresses. Sans bijoux, sans boucles, avec ses seules tresses sur les épaules, Cécile semble être une petite jeune fille, et je lui donne entre dix huit et vingt ans.

Une dernière prière et un signe aux servantes, qui sortent pour revenir avec d’autres plus âgées, sans doute de la maison de Valérien. En cortège, elles se dirigent vers une chambre magnifique, et les plus âgées accompagnent Cécile au lit, qui n’est guère différent des divans à la turque d’aujourd’hui; mais la base est en ivoire marqueté et des colonnes en ivoire s’élèvent aux quatre coins, soutenant un baldaquin pourpre. Le lit lui-même est couvert de somptueuses étoffes pourpres. On la laisse seule.

Valérien entre et, les mains tendues, s’avance vers Cécile. On voit qu’il l’aime beaucoup. Cécile répond à son sourire par un sourire, mais ne va pas à lui. Elle reste debout au centre de la pièce car, à peine sorties les servantes âgées qui l’avaient étendue sur le lit, elle s’était relevée.

Valérien s’en étonne. Il croit qu’elles n’ont pas accompli convenablement leur service et s’irrite déjà contre elles. Mais Cécile l’apaise en lui précisant qu’elle a elle-même voulu l’attendre debout.

«Alors viens, ma Cécile, dit Valérien, en essayant de l’embrasser. Viens, je t’aime tellement.

— Moi aussi. Mais ne me touche pas. Ne m’offense pas par des caresses humaines.

— Mais, Cécile ! ... tu es mon épouse.

— C’est à Dieu que j’appartiens, Valérien. Je suis chrétienne. Je t’aime, mais de mon âme qui est au ciel. Tu n’as pas épousé une femme, mais une fille de Dieu que les anges servent. Et l’ange de Dieu est à mes côtés pour me défendre. N’offense pas cette céleste créature par des actes d’amour trivial. Tu en serais châtié. »

Valérien a changé de couleur. Au début, la stupeur le paralyse mais ensuite la colère d’avoir été roulé le suffoque et il se démène, il hurle. C’est un violent,~ déçu dans ce qui lui tenait le plus à cœur. «Tu m’as trahi! Tu t’es jouée de moi. Je ne te crois pas. Je ne peux pas, je ne veux pas croire que tu es chrétienne. Tu es trop bonne, trop belle et intelligente pour appartenir à cette sale bande. Mais non !... C’est une plaisanterie. Tu veux jouer comme une enfant. C’est ta fête. Mais cette plaisanterie est trop cruelle. En voilà assez. Viens à moi.

— Je suis chrétienne. Je ne plaisante pas. Je me glorifie de l’être parce que cela signifie être grand sur terre et dans l'au-delà. Je t’aime, Valérien. Je t’aime tellement que je suis venue à toi pour t’amener à Dieu, pour t’avoir à mes côtés en Dieu.

— Tu es folle et parjure, sois maudite! Pourquoi m’as-tu trahi? N’as-tu pas peur de ma vengeance ?...

— Non, parce que tu es noble et bon, et que tu m’aimes. Non, parce que je sais que tu n’oses pas condamner sans preuve de faute. Or je ne suis coupable de rien...

— Tu mens en parlant d’anges et de dieux. Comment pourrais-je y croire? Il faudrait que je voie et, si je voyais... si je voyais, je te respecterais comme un ange. Mais, pour l’instant, tu es mon épouse. Je ne vois rien. Je ne vois que toi.

— Valérien, peux-tu croire que je mens? Peux-tu vraiment le croire, toi qui justement me connais? Les mensonges proviennent de gens vils. Crois à ce que je te dis. Si tu veux voir mon ange gardien, crois en moi et tu le verras. Crois en moi, qui t’aime. Regarde: je suis seule avec toi. Tu pourrais me tuer. Je n’ai pas peur. Je suis à ta merci. Tu pourrais me dénoncer au Préfet. Je n’ai pas peur. L’ange me protège de ses ailes. Oh! Si tu le voyais...

— Comment pourrais-je le voir?

— En croyant en ce que je crois. Regarde: sur mon cœur, il y a un petit rouleau. Sais-tu ce dont il s’agit? C’est la Parole de mon Dieu. Dieu ne ment pas, et Dieu a dit de ne pas craindre, nous qui croyons en lui, car les vipères et les scorpions resteront sans venin devant nos pieds...

— Vous mourez pourtant par milliers dans les arènes...

— Non. Nous ne mourons pas. Nous vivons éternellement. L’Olympe n’existe pas, mais le paradis, oui. On n’y trouve aucun dieu menteur, aucun qui ait des passions brutales, mais seulement des anges et des saints dans la lumière et les harmonies célestes. Je l’entends... Je le vois... O Lumière! O Voix! O Paradis! Descends! Descends! Viens faire tien mon époux, ton fils. Que ta couronne soit sur lui avant d’être sur moi. Que j’aie la douleur de rester sans son affection, mais la joie de le voir aimé de toi, en toi, avant ma propre venue. O ciel joyeux! O noces éternelles! Valérien, nous serons unis devant Dieu, en époux vierges et heureux d’un amour parfait... » Cécile est en extase.

Valérien la contemple avec admiration, tout ému. « Comment pourrais-je... comment pourrais-je obtenir cela? Je suis patricien romain. Jusqu’à hier, je faisais la noce et j’étais cruel. Comment puis-je être comme toi, un ange?

— Mon Seigneur est venu rendre vie aux morts, aux âmes mortes. Renais en lui et tu seras semblable à moi. Nous lirons sa Parole ensemble, et ton épouse sera heureuse de t’enseigner. Ensuite, je te conduirai chez le saint Pontife. Il t’apportera la lumière complète et la grâce. Comme un aveugle dont les yeux s’ouvrent, tu verras. Oh! Viens, Valérien, et écoute la Parole éternelle qui chante dans mon cœur. »

Cécile prend alors son époux par la main; il est maintenant tout humble et paisible comme un enfant. Elle s’assied auprès de lui sur deux grands sièges, et lit le premier chapitre de l’évangile selon saint Jean jusqu’au verset 14, puis l’épisode de Nicodème au chapitre 3.

A la lecture de ces pages, la voix de Cécile se fait musique de harpe; Valérien, encore un peu dubitatif et incrédule, l’écoute tout d’abord la tête posée sur les mains, les coudes appuyés sur les genoux. Puis il pose la tête sur l’épaule de son épouse et, les yeux clos, écoute attentivement; quand elle s’arrête, il supplie: « Encore, encore! » Cécile lit des passages de Matthieu et de Luc, tous propres à convaincre davantage son époux, puis elle termine en revenant à Jean, qu’elle lit à partir du lavement des pieds.

Valérien pleure maintenant. Ses larmes tombent de ses paupières closes sans soubresaut. Cécile le voit et sourit, mais elle n’en montre rien. Une fois lu l’épisode de l’incrédulité de Thomas, elle se tait...

Ils restent ainsi, l’une absorbée en Dieu et l’autre en lui-même, jusqu’à ce que Valérien s’écrie: « Je crois. Je crois, Cécile. Seul un vrai Dieu peut avoir dit de telles paroles et aimé de cette manière. Conduis-moi à ton Pape. Je veux aimer ce que tu aimes. Je veux ce que tu veux. Ne redoutes plus rien de ma part, Cécile. Nous serons comme tu le veux, des époux en Dieu et des frères ici. Allons-y, car je ne veux pas tarder à voir ce que tu vois: l’ange de ta pureté.»

Cécile se lève alors, rayonnante, ouvre la fenêtre, écarte les rideaux pour permettre à la lumière de la nouvelle journée d’entrer et se signe en récitant le Notre-Père: lentement, très lentement pour que son époux puisse la suivre; puis, de sa main, elle lui fait un signe de croix sur le front et sur le cœur, enfin, elle lui saisit la main et la lui porte au front, à la poitrine et aux épaules en signe de croix, après quoi elle sort en tenant toujours son époux par la main, et en le guidant vers la Lumière.

Je ne vois rien d’autre.

(*264) L’écrivain fait manifestement référence à la messe telle qu’elle était célébrée à son époque, avant la réforme liturgique introduite par le concile Vatican Il, même si la ressemblance entre la célébration qu’elle décrit et celle de nos jours demeure.
(*265) Le 29 février et le 4 mars.
(*266 )Le 20 janvier.
(*267) En ces jours de guerre pendant lesquels Maria Valtorta écrivait, les cartes servaient à régler le rationnement du pain et des autres aliments.
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Dernière édition par Anayel le Ven 11 Jan - 18:33, édité 1 fois
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Cécile et Valérien - L'évangile de la foi (Maria Valtorta) Empty Re: Cécile et Valérien - L'évangile de la foi (Maria Valtorta)

Message par Anayel Ven 11 Jan - 18:13

Dictée de Jésus sur la foi et la pureté de Cécile


Jésus me dit :

« Que de choses cet épisode de Cécile doit vous apprendre ! C’est un évangile de la foi. (*268) Car la foi de Cécile était encore plus grande que celle de bien d’autres vierges.

Voyez: elle va vers ses noces en me faisant confiance parce que j’ai dit: "Si vraiment vous avez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous direz à une montagne: déplace-toi, et il se déplacera." Elle y va avec la certitude du triple miracle d’être préservée de toute violence, d’être apôtre pour son époux païen et d’être indemne pour le moment de toute dénonciation de sa part. Sûre dans sa foi, elle fait un pas périlleux aux yeux de tous, mais pas aux siens, qui sont fixés sur moi et voient mon sourire. Et sa foi obtient ce qu’elle a espéré.

Comment marche-t-elle vers cette épreuve ? En étant fortifiée par moi. Elle se lève d’un autel pour aller à l’épreuve, non pas d’un lit. Elle ne parle pas à des hommes, elle parle à Dieu. Elle ne cherche aucun appui ailleurs qu’en moi.

Elle aimait saintement Valérien, elle l’aimait mieux que charnellement. En épouse angélique, elle veut continuer à aimer ainsi son conjoint durant toute la vraie Vie. Elle ne se borne pas à le rendre heureux ici-bas. Elle veut son bonheur éternel. Elle n’est pas égoïste. Elle lui donne ce qui est bon pour lui: la connaissance de Dieu. Elle affronte le péril à condition de le sauver. Comme une mère, elle ne se soucie pas du danger pour donner la Vie à une autre créature.

La vraie foi n’est jamais stérile. Elle suscite des ardeurs de paternité et de maternité spirituelles qui remplissent les siècles de saintes chaleurs. En ces vingt siècles, combien ne se sont-ils pas donnés eux-mêmes en eunuques volontaires pour être libres d’aimer, non pas quelques infidèles, mais beaucoup, et même tous?

Voyez combien de vierges servent de mères aux orphelins, combien d’hommes vierges en font autant à l’égard des abandonnés. Voyez combien de personnes généreuses sans habit religieux font le sacrifice de leur vie pour conduire à Dieu la plus grande des misères: les âmes qui se sont perdues et deviennent folles de désespoir et de solitude spirituelle. Regardez. Vous ne les connaissez pas. Mais moi je connais chacune d’elles et je vois en elles des bien-aimées du Père.

Cécile vous enseigne une autre chose: pour mériter de voir Dieu, il importe d’être pur. Elle l’enseigne à Valérien, mais aussi à vous. Je l’ai dit: "Bienheureux les purs, car ils verront Dieu."

Etre pur ne veut pas dire être vierge. Il est des vierges impures, comme des pères et des mères purs. La virginité est le fait d’être inviolé physiquement et  du moins cela devrait l’être aussi  spirituellement. La pureté est la chasteté qui perdure malgré toutes les contingences de la vie. Est pur celui qui ne pratique pas et ne satisfait pas les convoitises et les appétits de la chair. Est pur celui qui ne prend aucun plaisir aux pensées, paroles ou spectacles licencieux. Est pur celui qui, convaincu de l’omniprésence de Dieu, se comporte toujours comme s’il était au milieu de tout un public, qu’il soit seul ou avec d’autres.

Dites-moi: feriez-vous au milieu d’une place ce que vous vous permettez de faire dans votre chambre? Diriez-vous à d’autres, que vous désirez voir garder une haute opinion de vous, ce qui vous passe par la tête ? Non, car dans la rue vous encourriez les peines des hommes et, aux yeux des autres, le mépris. Alors pourquoi agissez-vous autrement à l’égard de Dieu? N’avez-vous pas de scrupule à lui paraître des porcs alors que vous auriez honte de le paraître aux yeux des hommes?

Valérien vit l’ange gardien de Cécile, il eut le sien et amena Tiburce à Dieu. Il l’a vu une fois que la grâce et sa propre volonté l’ont rendu digne de voir l’ange de Dieu. Pourtant, Valérien n’était pas vierge. Il n’était pas vierge. Mais quel mérite a-t-il eu de savoir éradiquer, sous la motion d’un amour surnaturel, toute habitude invétérée de païen! Le mérite de Cécile est grand, puisqu’elle a su maintenir son affection pour son époux en des sphères toutes spirituelles, avec une virginité doublement héroïque; le mérite de Valérien est grand, lui qui a su vouloir renaître à la pureté de l’enfance, pour arriver au ciel avec une étole blanche.

Les purs de cœur ! C’est un parterre parfumé et fleuri survolé par les anges. Les forts dans la foi ! C’est la roche sur laquelle ma croix se lève et resplendit. C’est la roche dont chaque pierre est un cœur cimenté à l’autre dans la foi commune qui les unit.

Je ne refuse rien à celui qui sait croire et vaincre la chair et les tentations. Comme à Cécile, je donne la victoire à celui qui croit et qui est pur de corps et d’esprit.

Le pape Urbain a parlé du retour des âmes à la virginité en renaissant et en demeurant en moi. Sachez y parvenir. Il ne suffit pas d’être baptisé pour être vivant en moi. Encore faut-il savoir le rester.

C’est un combat constant contre le démon et contre la chair. Mais vous n’êtes pas seuls à combattre. Votre ange gardien et moi même sommes avec vous. Et la terre s’acheminerait vers la paix véritable si les premiers à faire la paix étaient les cœurs avec eux-mêmes et avec Dieu, avec eux-mêmes et leurs frères, sans s’enflammer pour ce qui est mal et qui fait toujours aller de mal en pis, comme une avalanche qui, à partir de presque rien, devient une énorme masse.

J’aurais tant à dire aux époux. Mais à quoi bon ? J’ai déjà parlé. (*269) On ne veut pas comprendre. Dans ce monde en décadence, non seulement la virginité paraît une obsession anormale mais la chasteté dans le mariage, la continence qui fait de l’homme un Homme et non une bête sauvage, n’est plus considérée autrement que comme de la faiblesse et une infirmité.

Vous êtes impurs et vous suintez l’impureté.  Vous ne donnez pas de nom à vos maladies morales. Elles en portent trois, des noms de toujours et pourtant toujours nouveaux: orgueil, cupidité et sensualité. Mais, aujourd’hui, vous avez atteint la perfection en ces trois bêtes féroces qui vous mettent en pièces et que vous recherchez avec une folle avidité.

C’est pour les meilleurs d’entre vous que j’ai livré cet épisode; pour les autres, cela est inutile: leur âme souillée par la corruption n’en ressent qu’un chatouillement qui les porte à rire. Mais, vous les bons, soyez fidèles. Chantez d’un cœur pur votre foi à Dieu. Il vous consolera en se donnant à vous comme je l’ai dit. Aux meilleurs parmi les bons, j'accorderai la connaissance complète de la conversion de Valérien grâce aux mérites d’une vierge pure et fidèle.»

(*268) Voir la courte dictée du 28 février.
(*269 ) Dictées du 22 mars et du 21 juin.


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Message par Anayel Ven 11 Jan - 18:26

Suite de la vision précédente : le baptême de Valérien et de son frère Tiburce. Le martyre de Cécile.


La bonté du Seigneur m’accorde la suite de la vision. (*270)

Je vois ainsi le baptême des deux frères, instruits certainement par le pape Urbain et par Cécile. Je le comprends, parce que Valérien dit en saluant Urbain: « Toi qui m’as apporté la connaissance de cette foi glorieuse tandis que Cécile m’en a révélé la douceur, ouvre-moi maintenant les portes de la grâce. Que j’appartienne au Christ pour ressembler à cet ange qu’il m’a donné pour épouse et qui m’a ouvert les voies célestes dans lesquelles je m’avance en faisant table rase de tout mon passé. Ne tarde pas davantage, ô Pape. Je crois, et je brûle de le confesser pour la gloire de Jésus Christ, notre Seigneur.»

Il dit cela en présence d’un grand nombre de chrétiens qui semblent très émus et joyeux, et qui sourient au nouveau chrétien et à Cécile, tout heureuse, qui le tient par la main; debout entre son époux et son beau-frère, elle rayonne de la joie de cet instant.

L’église des catacombes est tout ornée pour la cérémonie. Je reconnais des étoffes et des coupes précieuses qui se trouvaient dans la maison de Valérien. Elles ont certainement été données pour l’occasion et pour marquer le début d’une vie de charité des nouveaux chrétiens.

Valérien et Tiburce sont vêtus de blanc sans aucun ornement. Cécile est tout en blanc elle aussi et semble être un bel ange.

Il n’y a pas de fonts baptismaux à proprement parler, du moins dans cette catacombe-ci. Il y a un grand bassin, richement orné, posé sur un bas trépied. Peut-être était-ce à l’origine un brûle parfums dans quelque maison patricienne, ou bien un brûle encens. Il fait maintenant office de fonts baptismaux. Le laminage d’or qui strie l’argent lourd du bassin, accompagné de grecques et de rosaces, resplendit à la lumière de toutes les petites lampes que les chrétiens tiennent à la main.

Cécile conduit les deux hommes près du bassin et reste à côté d’eux tandis que le pape Urbain, se servant d’une des coupes apportées par Valérien, puise l’eau lustrale et la verse sur les deux têtes inclinées au-dessus du bassin, tout en prononçant la formule sacramentelle. Cécile pleure de joie, et je ne saurais dire où elle regarde précisément, car bien que ses yeux se posent d’un air caressant sur son époux sauvé, elle semble regarder au-delà et sourire à ce qu’elle est seule à voir.

Il n’y a pas d’autre cérémonie. Celle-ci s’achève sur un hymne suivi de la bénédiction du Pape. Valérien, qui a encore des gouttes d’eau dans ses cheveux bruns et bouclés, reçoit le baiser fraternel des chrétiens ainsi que leurs félicitations pour avoir accueilli la Vérité. « Je n’étais pas capable de faire un tel pas, moi qui étais un malheureux païen entouré d’erreur. Tout le mérite revient à ma douce épouse que voici. Sa beauté et sa grâce m’avaient séduit en tant qu’homme. Mais sa foi et sa pureté ont séduit mon esprit. Je n’ai pas voulu être différent d’elle pour pouvoir l’aimer et la comprendre encore mieux. Elle a fait de moi, qui étais irascible et sensuel, ce que vous voyez: un homme doux et pur et j’espère, avec son aide, grandir toujours plus pendant cette vie. Désormais je te vois, ange à la pureté virginale, ange de ma femme, et je te souris puisque tu me souris. Désormais je te vois, splendeur angélique! La joie de te contempler est bien supérieure à toute la sévérité du martyre. Cécile, toi qui es sainte, prépare-moi à cela. Je veux écrire de mon sang le nom de l’Agneau sur cette étole. »

L’assemblée se dissout et les chrétiens rentrent chez eux.

La maison de Valérien révèle de grands changements. On y trouve encore une riche foison de statues et d’objets, mais déjà en nombre très réduit et surtout ils sont plus chastes. Le laraire et les petits braseros d’encens devant les dieux ont disparu. Les statues les plus impudiques ont fait place à d’autres objets sculptés qui représentent des enfants en fête ou des animaux, et donc apaisent l’œil sans offenser la pudeur. C’est une maison chrétienne.

Bon nombre de pauvres sont rassemblés dans le jardin, où les nouveaux chrétiens leur distribuent des vivres et des bourses contenant des oboles. Il n’y a plus d’esclaves dans la maison, mais des serviteurs affranchis et heureux.

Cécile passe en souriant, heureuse ; je la vois ensuite s’asseoir entre son époux et son beau-frère, leur lire des passages des saintes Ecritures et répondre à leurs questions. Puis, à la demande de Valérien, elle chante des hymnes qui doivent plaire grandement à son époux. Je comprends pourquoi elle est la patronne de la musique. Sa voix est souple et harmonieuse, et ses mains courent rapidement sur la cithare — ou peut-être est-ce une lyre — en en tirant des accords semblables à des perles qui tomberaient sur un cristal fin, ainsi que des arpèges dignes de la gorge d’un rossignol.

Je ne vois rien de plus, car la vision s’arrête sur cette harmonie.


***


Je retrouve Cécile seule, et je comprends qu’elle est déjà poursuivie par la loi romaine.

La maison est dévastée, dépouillée de toutes ses richesses. Ce pourrait être l’œuvre du couple chrétien lui-même. Mais le désordre laisse à penser que les persécuteurs y sont entrés avec violence et colère, et qu’ils ont tout fouillé.

Cécile se trouve dans une vaste pièce à moitié vide et prie avec ferveur. Elle pleure, mais sans montrer de désespoir. Ce sont des larmes qui proviennent d’une souffrance chrétienne unie à un réconfort spirituel.

Des personnes entrent. « La paix soit avec toi, Cécile, dit un homme sur la cinquantaine, plein de dignité.

— La paix à toi, mon frère. Mon époux?

— Son corps repose en paix et son âme jubile en Dieu. Le sang de ce martyr — ou plutôt des martyrs — uni à celui du persécuteur converti, est monté comme l’encens vers le trône de l’Agneau. Nous n’avons pas pu t’apporter les reliques pour ne pas les faire tomber aux mains des profanateurs.

— Ce n’est pas nécessaire. Ma couronne descend déjà. Je serai bientôt là où mon époux se trouve. Priez pour mon âme, mes frères. Et partez. Cette maison n’est plus sûre. Faites en sorte de ne pas tomber sous les crocs des loups, afin que le troupeau du Christ ne reste pas sans pasteurs. Vous saurez quand l’heure sera venue pour moi de mourir. La paix soit avec vous, mes frères. »

Je devine par ces mots que Cécile est déjà en état d’arrestation. Je ne sais pourquoi on l’a laissée chez elle, mais, virtuellement, elle est déjà prisonnière.

La vierge prie, entourée d’une lumière extrêmement vive et, tandis que des larmes coulent de ses yeux, un sourire céleste lui ouvre les lèvres. Cela fait un magnifique contraste dans lequel se lit la souffrance humaine, unie à la joie surnaturelle.

La scène du martyre m’est épargnée. Je retrouve Cécile dans une sorte de tour — j’emploie ce terme parce que la pièce est ronde comme une tour —. Cette salle n’est pas grande, plutôt basse; c’est du moins ce que me laisse penser le nuage de vapeur qui l’emplit et forme, en haut surtout, un nuage qui empêche de bien voir. Là encore, elle est seule. Elle est déjà abattue, mais n’a pas encore pris la pose éternisée par la statue de Maderno (*271) (à ce qu’il me semble).

Elle est couchée sur le côté comme si elle dormait, les jambes légèrement fléchies, les bras croisés sur la poitrine, les yeux clos, un léger souffle haletant. Ses lèvres cyanosées remuent légèrement.

Elle prie sûrement. Sa tête repose sur la masse de ses cheveux à moitié défaits comme sur un coussin de soie. On ne voit pas de sang. Il a coulé à travers les trous du sol, qui est entièrement perforé comme un crible. C’est seulement du côté de la tête que le marbre blanc montre des cercles rosâtres à chaque trou comme si on les avait teints chacun à l’intérieur avec du minium.

Cécile ne gémit pas, ne pleure pas. Elle prie. J’ai l’impression qu’elle est tombée dans cette position quand elle a été blessée, et qu’elle est peut-être restée ainsi à cause de son impossibilité à lever la tête, en particulier le cou, dont les nerfs sont sectionnés. La vie résiste cependant. Lorsqu’elle sent qu’elle va fuir, elle fait un effort surhumain pour bouger et se mettre à genoux. Mais elle n’arrive qu’à faire demi-tour sur elle-même, pour retomber ensuite dans l’attitude que nous lui voyons (*272), tant à la tête qu’aux bras, sur lesquels elle s’est vainement appuyée et qui ont glissé sur le marbre poli sans soutenir le buste. Là où se trouvait sa tête, une tache de sang frais apparaît et ses cheveux, de ce côté de la blessure, sont baignés de sang au point de ressembler à un écheveau de fils pourpres.

La sainte meurt sans soubresaut en un ultime acte de foi formé par les doigts à la place de la bouche qui ne peut parler. Je ne vois pas l’expression de son visage, car il est tourné vers le sol. Mais elle est certainement morte un sourire sur les lèvres.

(*270) Du 22 juillet.
(*271 ) On peut admirer cette célèbre statue dans l’église Sainte-Cécile in Trastevere, à Rome.
(*272) Dans la statue mentionnée ci-dessus. Commandée par le cardinal Paolo Sfondrati au sculpteur Stefano Maderno, elle représente le corps de la sainte martyre dans la position dans laquelle elle fut retrouvée en 1599.



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Message par Anayel Ven 11 Jan - 18:30

En guise de commentaire des visions précédentes, Jésus illustre la force de la foi comme de la pureté et de la sainteté du mariage conçu comme une élévation réciproque.


Jésus dit:

« La foi est une force qui entraîne et la pureté, un chant qui séduit. Vous en avez vu le prodige.

Le mariage doit être une école d’élévation, et non de corruption. Ne soyez pas inférieurs aux animaux, qui ne corrompent pas l’action d’engendrer par d’inutiles luxures. Le mariage est un sacrement. En tant que tel, il est et doit rester saint pour ne pas devenir sacrilège. Mais même si ce n’était pas un sacrement, c’est toujours l’acte le plus solennel de la vie humaine, et ses fruits vous rendent presque semblables au Créateur de toutes vies ; comme tel, il doit au moins s’inscrire dans une morale humaine saine. S’il n’en est pas ainsi, cela devient un délit et de la luxure.

Deux personnes qui s’aiment saintement dès le début, cela est bien rare, car la société est trop corrompue. Mais le mariage est une élévation réciproque. C’est du moins ce qu’il doit être. L’époux le meilleur se doit d’être source d’élévation et ne pas se borner à être bon, mais tout faire pour que son conjoint parvienne lui aussi à la bonté.

Il est une phrase du Cantique des cantiques qui explique le pouvoir de la vertu: "Entraîne-moi sur tes pas, courons ! Nous courrons derrière toi à l’odeur de tes parfums."

Le parfum de la vertu ! Cécile n’en a pas utilisé d’autre. Elle n’est pas allée vers Valérien avec des menaces ou de la condescendance. Elle s’est avancée vers lui comme une épouse qui va être présentée au roi, tout imprégnée de ses mérites comme d’autant d’huiles parfumées. C’est ainsi qu’elle a entraîné Valérien vers le bien.

"Entraîne-moi sur tes pas ", m’a-t-elle répété sa vie durant, et en particulier à l’heure où elle s’avançait vers ses noces. Elle était perdue en moi au point de n’être plus qu’une partie du Christ. De même que le Christ est tout entier dans un fragment d’hostie, j’étais dans cette vierge, agissant et sanctifiant comme si je me trouvais de nouveau sur les routes du monde.

"Entraîne-moi sur tes pas pour que Valérien te sente à travers moi, et nous (voici le véritable amour de l’épouse), nous courrons derrière toi. " Elle ne se borne pas à dire: "Et je courrai derrière toi parce que je ne peux plus vivre sans te sentir." Elle veut que son conjoint courre avec elle vers Dieu et qu’il soit, lui aussi, saintement nostalgique de l’odeur du Christ.

Et elle y parvient. Comme le capitaine d’un navire envahi par les vagues — le monde —, elle sauve ceux qui lui sont le plus cher et est la dernière à abandonner le bateau, seulement quand un port paisible leur est déjà ouvert. Alors seulement, sa tâche est terminée. Il ne reste qu’à témoigner encore de sa foi dans l'au-delà.

Il n’est plus besoin de larmes. Celles-ci n’étaient dues qu’à l’anxiété amoureuse pour les deux hommes qui marchaient vers le martyre et qui, en tant qu’êtres humains, pouvaient être tentés d’abjurer. A partir du moment où ils sont saints en Dieu, il n’y a plus de larmes, mais tout est seulement paix, prière et cri, cri muet de foi: "Je crois au Dieu un et trine.''

Quand on vit de foi, on meurt avec un rayonnement de foi dans le cœur et sur les lèvres. Quand on vit de pureté, on convertit sans avoir à beaucoup parler. L’odeur des vertus transforme le monde. Certes, tous ne se convertissent pas.

Mais les meilleurs le font, et cela suffit.

Lorsque les actions des hommes seront connues, on verra que, plus que les prédications grandiloquentes, ce sont les vertus des saints disséminés de par le monde qui auront servi à sanctifier. Les saints sont les amoureux de Dieu. »


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Message par Anayel Ven 11 Jan - 18:31

Voilà, voilà, c'est un texte long mais que je trouvais très puissant et encourageant pour des époux ^^

Je me permets de vous taguer une dernière fois, @Fleur, @Lucie, puisque vous étiez intéressée par ces textes.

Fraternellement,
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Message par Invité Ven 11 Jan - 19:18

Merci infiniment @ Anayel
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Message par Invité Ven 11 Jan - 19:51

Je viens de terminer la lecture de ces textes ...SUBLIME .
Fleur
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Message par Emmanuel Ven 11 Jan - 23:34

Fleur a écrit:Je viens de terminer la lecture de ces textes ...SUBLIME .
Fleur
Oui, je suis d'accord.
Que d'héroïsme d'Amour chez les premiers chrétiens.

Puissions-nous chercher à posséder, nous aussi, de plus en plus, cette soif du Ciel et des choses du Ciel, par-dessus toutes autres choses.
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Message par Anayel Dim 21 Juil - 19:53

Bonjour à tous,

Un peu par hasard, je suis tombée sur ce poème de Thérèse alors que je cherchais une autre de ses poésies.

Ce poème parlait de Sainte Cécile et de Valérien, et son récit m'a particulièrement frappée, parce que non seulement cela se lit avec plaisir, mais en plus il y a une belle concordance entre le récit de Maria Valtorta et celui de sainte Thérèse.

En plus, on ne se lasse jamais de découvrir ou de redécouvrir leur histoire sunny

Je me permets donc de poster ce poème ci-dessous, je l'ai trouvé sur le site du sanctuaire de Lisieux :  https://www.therese-de-lisieux.catholique.fr/therese/sa-spiritualite/ses-ecrits/poesies-de-sainte-therese-de-lisieux/sainte-cecile/over

Pendant le son des instruments Cécile chantait en son coeur…(Office de l’Eglise)


O Sainte bien-aimé, je contemple ravie
Le sillon lumineux qui demeure après toi
Je crois entendre encor ta douce mélodie,
Oui, ton céleste chant arrive jusqu’à moi.
De mon âme exilée, écoute la prière
Laisse-moi reposer sur ton coeur virginal
Ce lys immaculé qui brilla sur la terre
D’un éclat merveilleux et presque sans égal.

O très chaste Colombe, en traversant la vie
Tu ne cherchas jamais d’autre époux que Jésus,
Ayant choisi ton âme, Il se l’était unie
La trouvant embaumée de toutes les vertus.
Cependant un mortel, radieux de jeunesse,
Respira ton parfum, blanche et céleste fleur !
Afin de te cueillir, de gagner ta tendresse,
Valérien voulut te donner tout son coeur.
Bientôt il prépara des noces magnifiques,
Son palais retentit de chants mélodieux…
Mais ton coeur virginal redisait des cantiques
Dont l’écho tout divin s’élevait jusqu’aux Cieux !
Que pouvais-tu chanter, si loin de ta Patrie,
Et voyant près de toi ce fragile mortel ?
Sans doute tu voulais abandonner la vie
Et t’unir pour toujours à Jésus dans le Ciel…
Mais non… j’entends vibrer ta lyre séraphique,
Lyre de ton amour dont l’accent fut si doux,
Tu chantais au Seigneur ce sublime cantique :
« Conserve mon coeur pur, Jésus mon tendre Epoux !…»
Ineffable abandon ! Divine mélodie !
Tu dévoiles l’amour par ton céleste chant.
L’amour qui ne craint pas, qui s’endort et s’oublie
Sur le Coeur de son Dieu, comme un petit enfant…


Dans la voûte azurée parut la blanche étoile
Qui venait éclairer de ses timides feux
La lumineuse nuit qui nous montra sans voile
Le virginal amour des époux dans les Cieux…

Alors Valérien rêvait la jouissance,
Cécile, ton amour était tout son désir…
Il trouva le bonheur dans ta noble alliance
Tu lui montras la vie qui ne doit pas finir.
« Jeune ami, lui dis-tu, près de moi toujours veille
Un ange du Seigneur qui garde mon coeur pur,
Il ne me quitte pas, alors que je sommeille,
Il me couvre avec joie de ses ailes d’azur.
La nuit, je vois briller son aimable visage
D’un éclat bien plus doux que les feux du matin,
Sa face me paraît la transparente image
Le pur rayonnement du visage divin.»
Valérien reprit : «Montre-moi ce bel Ange,
Afin qu’à ton serment je puisse ajouter foi.
Autrement, crains déjà que mon amour se change
En terrible fureur, en haine contre toi… »


O Colombe cachée dans le creux de la pierre !
Tu ne redoutais pas les filets du chasseur
La Face de Jésus te montrait sa lumière,
L’Evangile sacré reposait sur ton coeur…
Tu repris aussitôt avec un doux sourire :
«Mon céleste Gardien exauce ton désir,
Bientôt tu le verras, il daignera te dire
Que pour voler aux Cieux, tu dois être martyr.
Mais avant de le voir, il faut que le baptême
Répande dans ton âme une sainte blancheur,
Il faut que le vrai Dieu l’habite par Lui-même
Il faut que l’Esprit-Saint soit la vie de ton coeur.
Le Verbe, Fils de Dieu et le Fils de Marie,
Dans son immense amour s’immole sur l’autel,
Tu dois aller t’asseoir au Banquet de la Vie
Afin de recevoir Jésus le Pain du Ciel.
Alors, le Séraphin t’appellera son frère,
Et voyant dans ton coeur le trône de son Dieu
Il te fera quitter les plages de la terre
Tu verras le séjour de cet esprit de feu.»
«Je sens brûler mon coeur d’une nouvelle flamme
S’écria dans sa joie l’ardent patricien.
Je veux que le vrai Dieu habite dans mon âme,
Cécile, mon amour sera digne du tien !…»

Revêtu de la robe emblème d’innocence,
Valérien put voir le bel ange des Cieux,
Il contempla ravi sa sublime puissance
Il vit le doux éclat de son front radieux.
Le brillant séraphin tenait de fraîches roses
Mélangées de beaux lys éclatants de blancheur.
Dans les jardins du Ciel, ces fleurs étaient écloses
Sous les rayons d’amour de l’Astre créateur.

« Epoux chéris des Cieux, les roses du martyre
Couronneront vos fronts, dit l’ange du Seigneur,
Il n’y a pas de voix, il n’y a pas de lyre
Capables de chanter cette grande faveur !
Je m’abîme en mon Dieu, je contemple ses charmes,
Mais je ne puis pour Lui m’immoler et souffrir,
Je ne puis lui donner ni mon sang ni mes larmes
Malgré tout mon amour, je ne saurais mourir…
La pureté, de l’ange est le brillant partage
Son immense bonheur ne doit jamais finir,
Mais sur le Séraphin, vous avez l’avantage
Vous pouvez être purs, et vous pouvez souffrir !… »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« De la virginité, vous voyez le symbole

Dans ces lys embaumés que vous envoie l’Agneau
Vous serez couronnés de la blanche auréole,
Vous chanterez toujours le cantique nouveau.
Votre chaste union enfantera des âmes
Qui ne rechercheront d’autre époux que Jésus,
Vous les verrez briller comme de pures flammes,
Près du trône divin, au séjour des élus.»

Cécile, prête-moi ta douce mélodie
Je voudrais convertir à Jésus tant de coeurs !
Je voudrais comme toi sacrifier ma vie
Je voudrais lui donner et mon sang et mes pleurs…
Obtiens-moi de goûter sur la rive étrangère
Le parfait abandon, ce doux fruit de l’amour.
O ma Sainte chérie ! bientôt, loin de la terre,
Obtiens-moi de voler près de toi sans retour…

28 Avril 1894
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Message par M8735 Sam 23 Nov - 20:31

@Anayel: je cherchais ces textes vendredi puisque c’était la sainte Cécile!

J’aurais dû faire un tour ici:Wink
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Message par Anayel Dim 24 Nov - 20:42

Ah, c'est toujours un plaisir de se replonger dans ce beau récit sur sainte Cécile ^^

Je suis contente si tu as fini par les trouver, que ce soit ici ou d'une autre façon Wink

Si ces textes aident les âmes à se plonger dans la pureté et la beauté des premiers chrétiens, alors le Seigneur en sera joyeux, et pourra peut-être faire descendre des belles grâces...
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Marie Eve Emmanuel Adam
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Message par Marie Eve Emmanuel Adam Ven 10 Nov - 12:14

, bonjour,
qui est Cécile, la Vierge épouse dont parle Jésus à Maria valtorta ? Dans le livre 
" Les évangiles tel qu'il m'a été révélé"

  Page 107,numéro 15.3
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Message par Anayel Sam 11 Nov - 19:40

Bonjour,

Voici l'extrait :

      15.3 Lorsque je t’ai montré Cécile, la vierge épouse, je t’ai dit qu’elle était imprégnée de mes parfums et qu’elle a entraîné dans leur sillage son mari, son beau-frère, ses serviteurs, ses parents et amis. Tu as joué – sans le savoir, mais je te l’affirme, moi qui sais – le rôle de Cécile dans ce monde devenu fou. Tu t’es remplie de moi, de ma Parole ; tu as porté mes désirs chez les gens, et les meilleurs ont compris, beaucoup se sont levés à la suite de cette victime que tu es. Si donc la ruine complète de ta patrie et des lieux qui te sont les plus chers ne s’est pas produite, c’est que des hosties nombreuses ont été consumées à ton exemple et par ton ministère.

      Merci, ma bénie. Mais continue. J’ai un grand besoin de sauver la terre, de racheter la terre. Or c’est vous, les âmes victimes, qui constituez la rançon nécessaire.

Si on le compare avec les textes que j'ai posté ci-dessus, il s'agit de la même personne : il s'agit donc de Cécile, épouse de Valérien, vierge et martyre qui vécut à Rome vers l'an 230 Wink

Jésus se réfère en particulier à ce passage-là :

Il est une phrase du Cantique des cantiques qui explique le pouvoir de la vertu: "Entraîne-moi sur tes pas, courons ! Nous courrons derrière toi à l’odeur de tes parfums."

Le parfum de la vertu ! Cécile n’en a pas utilisé d’autre. Elle n’est pas allée vers Valérien avec des menaces ou de la condescendance. Elle s’est avancée vers lui comme une épouse qui va être présentée au roi, tout imprégnée de ses mérites comme d’autant d’huiles parfumées. C’est ainsi qu’elle a entraîné Valérien vers le bien.

"Entraîne-moi sur tes pas ", m’a-t-elle répété sa vie durant, et en particulier à l’heure où elle s’avançait vers ses noces. Elle était perdue en moi au point de n’être plus qu’une partie du Christ. De même que le Christ est tout entier dans un fragment d’hostie, j’étais dans cette vierge, agissant et sanctifiant comme si je me trouvais de nouveau sur les routes du monde.

"Entraîne-moi sur tes pas pour que Valérien te sente à travers moi, et nous (voici le véritable amour de l’épouse), nous courrons derrière toi. " Elle ne se borne pas à dire: "Et je courrai derrière toi parce que je ne peux plus vivre sans te sentir." Elle veut que son conjoint courre avec elle vers Dieu et qu’il soit, lui aussi, saintement nostalgique de l’odeur du Christ.

Et elle y parvient. Comme le capitaine d’un navire envahi par les vagues — le monde —, elle sauve ceux qui lui sont le plus cher et est la dernière à abandonner le bateau, seulement quand un port paisible leur est déjà ouvert. Alors seulement, sa tâche est terminée. Il ne reste qu’à témoigner encore de sa foi dans l'au-delà.

J'espère que ça vous éclaire un peu ! Smile

Fraternellement,
Anayel
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La date/heure actuelle est Ven 29 Mar - 6:21