Extraits du Livre "Comment éviter le Purgatoire" Auteur-R.P. Paul O’Sullivan
Tous les catholiques devraient lire ce petit livre
Beaucoup s’imaginent qu’il est pratiquement impossible pour le chrétien moyen d’éviter le Purgatoire. Nous devrons tous y passer – diront-ils.
Ils ajoutent en plaisantant: «
Ce sera déjà beau si on y arrive jamais.» Hélas! Il sera trop tard lorsqu’ils comprendront la terrible imprudence de leurs paroles.
Ces idées fatalistes ont pour conséquence que la plupart ne font aucun effort sérieux pour éviter le Purgatoire, ou même en abréger le temps qu’ils devront y passer.
Grâce à Dieu, tous les chrétiens n’ont pas des idées aussi noires.
NOUS NOUS EFFORCERONS DANS LES PAGES QUI SUIVENT:a) Comment chacun peut raccourcir ce temps d’expiation dans le Purgatoire;
b) Comment il est même possible d’éviter tout à fait le Purgatoire.
Ces pages valent bien la peine d’être lues et relues. Le fait est que beaucoup d’âmes vont au Purgatoire et y demeurent longtemps simplement parce qu’on ne leur a jamais dit comment elles pouvaient l’éviter.
Les moyens que nous suggérons sont faciles, pratiques, et à la portée de tous. De plus, loin d’être ennuyeux, ils rendront simplement notre vie sur cette terre plus sainte et plus heureuse, et chasseront la peur exagérée de la mort qui en terrifie un si grand nombre.
Nous vous invitons, chers lecteurs, à mettre ce petit livre entre les mains de tous vos amis. Vous ne sauriez leur rendre un plus grand service.
Chapitre 2 ~ Comment pouvons-nous éviter le Purgatoire ?
La raison pour laquelle nous devons passer par le Purgatoire après la mort est que nous avons péché
sans avoir fait réparation pour ces péchés
1Tout péché individuel doit être expié – en cette vie ou dans l’autre ! Pas même la plus petite ombre de péché ou de mal ne peut entrer dans la très sainte Présence de Dieu.
Plus les péchés sont graves, plus ils sont fréquents, plus long sera le temps d’expiation et plus intense la souffrance.
Ce n’est pas la faute ni le désir de Dieu qui nous font aller au Purgatoire ! La faute nous en revient
entièrement.
Nous avons péché
sans avoir accompli des actes de
satisfaction.
Même après notre péché, Dieu, dans son infinie bonté, met à notre disposition de nombreux moyens
faciles et
efficaces nous permettant de réduire considérablement notre temps d’expiation, ou même de le supprimer entièrement.
La plupart des chrétiens, par une incompréhensible imprudence, négligent ces moyens et doivent payer leur dette dans la redoutable prison du Purgatoire.
Nous allons énumérer brièvement les principaux moyens par lesquels nous pouvons éviter le Purgatoire – ou du moins en réduire la sévérité et la durée.
1 L’absolution enlève le péché, mais elle ne remédie pas à tous les désordres que le péché à causés (
CEC n. 1459). – Note de l’éditeur.
Chapitre 3 ~ PREMIER MOYEN : ENLEVER LA CAUSE
Le premier moyen d’éviter le Purgatoire est manifestement d’enlever la cause qui nous y envoie,
laquelle est le péché.Il n’est peut-être pas facile de s’abstenir de tout péché, même des plus petits, mais la fréquentation habituelle des Sacrements permet à tout chrétien ordinaire d’éviter le péché mortel.
Deuxièmement, nous pouvons tous éviter le péché véniel grave et volontaire. C’est une chose terrible d’offenser
délibérément le Bon Dieu. La délibération augmente énormément la malice du péché et offense Dieu beaucoup plus gravement que les fautes de faiblesse ou les péchés commis lorsque nous ne sommes pas sur nos gardes.
Enfin, nous devons faire de notre mieux pour briser les mauvaises habitudes. Les habitudes, comme la délibération, ajoutent sérieusement à la malice du péché.
Mentir de propos délibéré est beaucoup plus grave que d’inventer rapidement une histoire pour s’excuser, et le mensonge qui résulte d’une
habitude invétérée de mentir est bien pire que le mensonge accidentel.
Une dame nous a un jour expliqué qu’elle avait, dans sa jeunesse, l’habitude de dire constamment du mal de ses voisins.
Après avoir entendu un sermon sur le sujet, elle prit la ferme résolution de s’arrêter et l’a tenue.
Cette simple et ferme résolution a changé le cours entier de son existence, l’a sauvée de milliers de péchés et lui a épargné très certainement un long et pénible Purgatoire. Qui ne peut prendre une résolution semblable et la tenir ?
Si un chrétien évite, comme il peut aisément le faire,
ces trois classes de péchés – les péchés mortels, les péchés véniels graves et délibérés, et les péchés d’habitude -, il lui sera relativement facile de réparer pour les fautes de faiblesse, comme nous le verrons bientôt.RÉSOLUTIONNous serions bien avisés de prononcer chaque fois avec une ferveur particulière ces paroles du Notre Père : «
Pardonnez-nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.»
Ce sont les propres paroles de Dieu et, répétées fréquemment avec ferveur, elles nous obtiendront certainement le pardon de nos péchés.
Chapitre 4 ~ DEUXIÈME MOYEN : LA PÉNITENCE
Le deuxième moyen d’éviter le Purgatoire est de satisfaire pour nos péchés dans cette vie en faisant pénitence. «
Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.» Faites pénitence ou vous brûlerez de longues années au Purgatoire, voilà un fait auquel il n’est pas possible d’échapper.
C’est là une pensée terrible et qui fait trembler les plus braves. Lequel d’entre nous ne frémit pas en pensant à ceux qui sont morts brûlés vifs à petit feu ? Quelle ne serait pas notre peur si nous devions affronter une mort semblable ! Et pourtant, leur souffrance fut relativement de courte durée.
Le feu incomparablement plus dévorant du Purgatoire que nous aurons peut-être à subir peut durer 20, 50 ou 100 années !Certains ont une telle horreur de la pénitence que jamais ils ne songeraient même à la pratiquer. C’est comme la peur des fantômes qui peut saisir les enfants, une peur très grande, mais tout à fait irraisonnée.
La pénitence est pour eux quelque chose d’
affreux ! Ils pensent peut-être aux dures pénitences des grands Saints et redoutent naturellement d’entreprendre de telles choses.
Dieu n’a pas pour habitude de nous demander des actes héroïques. Lorsqu’il le fait, il nous en donne la force nécessaire comme dans le cas des Saints. Il demande à chacun d’en faire un peu. Si nous avons peur d’en faire beaucoup, et cela est bien naturel pour certains, nous pouvons au moins en faire un peu. Il faut être lâche pour craindre de faire un peu de pénitence, spécialement lorsque nous recevons beaucoup en échange.
La voie facile de sainte
Thérèse, la Petite Fleur, pour aller au Ciel, consiste à faire beaucoup de petites choses. Le denier de la veuve a su plaire infiniment à Dieu. Il sera également satisfait de nos petites pénitences.
Ces
petites mortifications peuvent avoir pour résultat de nous délivrer des affreux tourments du Purgatoire et de nous amasser de riches mérites pour le Ciel.
Ajoutons que la mortification ou la pénitence ne présentent pas de réelles difficultés, si ce n’est la peur absurde que les gens peuvent en avoir.
La pénitence n’est pas seulement facile, elle est utile et nécessaire. Et de plus, elle nous rend très heureux. Ne pas faire pénitence est la plus grande pénitence qui soit.
De fait, dans le monde, tout homme se mortifie spontanément lui-même.
Par exemple, le premier principe de politesse et d’une bonne éducation est de faire le sacrifice de ses fantaisies et de ses goûts personnels pour l’amour des autres. L’homme égoïste est un butor ; l’homme généreux est l’idole de tous.
Nous savons également que la seule manière de se garder en bonne santé est d’éviter les mets appétissants lorsqu’ils nous font du tort et d’adopter une alimentation saine lorsqu’elle nous fait du bien. La suralimentation est cause de la vaste majorité des maladies et des morts prématurées.
Pour prendre un autre exemple, le secret du succès est un travail ardu, méthodique et constant.
La générosité, l’abnégation, la méthode et la régularité sont également des formes très authentiques mais pratiques de mortification. Or personne ne peut s’en dispenser. Vouloir imposer ses préférences et ne faire que ce qui nous plaît conduit à une existence hérissée de difficultés dans laquelle toute obligation devient un fardeau et chaque bonne action un effort et une peine.
Les scouts et les guides sont tenus de faire chaque jour une bonne action, même au prix d’un grand effort. Les chrétiens devraient assurément faire plus encore. Des actes quotidiens de retenue, de patience et de bonté envers les autres, l’accomplissement scrupuleux de ses devoirs sont de magnifiques pénitences et une grande source de bonheur.
RÉSOLUTIONSi nous avons peur de faire beaucoup, faisons un grand nombre de petites choses.
Chapitre 5 ~ TROISIÈME MOYEN : LA SOUFFRANCE
Le troisième moyen d’éviter le Purgatoire est très simple. Il consiste à faire de nécessité vertu en supportant patiemment ce que nous ne pouvons éviter,
et cela d’autant plus que la souffrance, supportée avec patience, devient facile et légère. La souffrance, acceptée avec calme et pour l’amour de Dieu, perd tout son aiguillon. Mal reçue, dans un esprit de révolte et avec répugnance, elle devient cent fois plus intense et presque intolérable.
Tous, dans cette vallée de larmes, nous devons connaître des peines innombrables et d’une infinie variété. Les croix, les unes légères et les autres lourdes, sont le lot de chacun. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces peines, dont la plupart d’entre nous se passeraient volontiers, sont en réalité de grandes grâces de Dieu. Elles sont la petite part de sa Passion que Dieu nous offre et qu’il nous demande de porter par amour pour lui et comme pénitence pour nos péchés.
Supportées dans cet esprit, elles vont raccourcir considérablement notre séjour au Purgatoire et peut-être bien le supprimer complètement – avec cette différence que le Purgatoire, même d’une durée de
50 ou 100 ans, n’augmentera d’aucune façon nos mérites dans le Ciel ; tandis que chacune des peines, des souffrances et des déceptions de cette vie réduira notre souffrance au Purgatoire en nous apportant
également une félicité et une gloire plus grandes au Ciel. Comme il est triste que tant de chrétiens, pas manque de réflexion, rendent leurs souffrances mille fois pires qu’elles ne le sont et perdent tous les mérites qu’elles pourraient facilement leur valoir.
RÉSOLUTIONSupportons nos souffrances dans le calme
et la sérénité pour l’amour de Dieu.
Nous nous épargnerons ainsi un Purgatoire.
Chapitre 6 ~ QUATRIÈME MOYEN : CONFESSION, COMMUNION, SAINTE MESSELe quatrième moyen par lequel nous pouvons réduire notre temps au Purgatoire, ou l’éviter tout à fait, est par la
Confession et la Communion fréquentes, et l’assistance quotidienne à la Messe.
La Confession applique à notre âme le
Précieux Sang du Christ, efface nos péchés, nous éclaire sur leur malice, nous remplit de l’horreur du péché et, surtout, nous donne la force de l’éviter.
Dans la Sainte Communion, nous recevons le Dieu d’amour et de miséricorde infinis, le Dieu très saint qui vient expressément nous pardonner nos péchés et nous aider à ne plus en commettre.
Il ne s’est rendu qu’une seule fois dans la maison de Zachée et par cette unique visite, Zachée a obtenu le pardon complet de tous ses péchés.
Serait-il possible que ce même Dieu de bonté et de douceur vienne non pas dans notre maison mais dans notre cœur par la Sainte Communion sans nous accorder cette grâce, et même de plus grandes? Il n’a rendu visite à Zachée qu’une seule fois; il vient en nous chaque jour si nous le lui permettons.
Beaucoup, hélas, ne saisissent pas et ne ressentent jamais les joies immenses et la consolation de la Sainte Communion.
La Messe est identique au Sacrifice du Calvaire, dans son essence, par sa valeur et par les grâces qu’elle obtient. Le Sacrifice du Calvaire a suffi pour sauver le monde entier, des millions et des millions d’âmes, et il suffisait également pour sauver d’innombrables mondes pécheurs s’ils avaient existé. En assistant à la Messe, nous pouvons appliquer tous ces océans de grâces à nos propres âmes, et cela non pas une fois seulement, mais chaque jour.
RÉSOLUTIONAssistons chaque jour à la Messe et recevons la Sainte Communion. Nous ne saurions
rien faire de mieux. Un seul jour avec Messe et Communion en vaut cent autres.