Certains enfants soupirent après la liberté dont ils pensent jouir après l’école. Leur regard n’est pas seulement tendu vers le bac, mais vers l’au-delà des barrières qui les compriment aujourd’hui. Encore un peu de temps, se disent-ils étourdiment, et je serai libre ! J’aurai mon téléphone, mon ordinateur, mon scooter, ma voiture, ma chambre, mes horaires, mon argent, mon avenir ; je serai maître et non plus soumis…
C’est à peu près ce que se disait l’enfant prodigue en recevant l’héritage de son père. C’est aussi ce que pensait la chèvre de monsieur Séguin en quittant son enclos. C’est également ce que croyait Ève en croquant la pomme.
Et c’est ainsi que rêvent les imprudents étourdis qui ne savent pas qu’il est périlleux d’être livré à soi-même. Chers élèves, c’est avec crainte que vous arriverez sur une autoroute dépourvue de hautes barrières.
Vos parents – qui en savent plus que vous sur bien des choses – tremblent en vous sachant bientôt exposés à des dangers que vous ne connaissez qu’à moitié, et si vous ne tremblez pas, ils tremblent de ce que vous ne tremblez pas. Profitez de vos belles années de jeunesse pour vous former à la piété, à l’obéissance et aux autres vertus, de sorte que vous pourrez supporter vertueusement le poids de la liberté.
Abbé Guillaume d’Orsanne
La Vierge Immaculée, présente parmi son peuple tout au long de son histoire, depuis son Fiat, plus encore son Stabat, s’est rendue encore plus présente en ces derniers temps. Elle s’est manifestée d’une manière très nouvelle, plus tendre, plus pathétique.
Ses apparitions depuis la Révolution française ne se limitent plus à une âme, leurs portées sont mondiales. La Reine du Ciel et de la terre visite son peuple distrait, oublieux et ingrat, en butte plus que jamais aux fureurs et aux machinations de l’Ennemi. Que la foi nous rende attentifs à la peine et la sollicitude toujours plus pressante de la Vierge de la rue du Bac, de la Salette, de Lourdes et de Fatima. C’est toujours la même Vierge Immaculée et c’est toujours le grand drame du salut des hommes.
Mais le drame a revêtu une acuité redoutable : alors notre Mère et notre Reine est intervenue. À Lourdes, elle nous presse de nous convertir et de vivre en enfants de Dieu ; à Fatima, elle insiste sur les conséquences effrayantes du refus de conversion : pour les âmes, l’Enfer éternel, et pour les peuples, l’esclavage d’un communisme multiforme avec sa puissance inouïe de pervertir la société et de perdre les âmes.
Quoi qu’il en soit de ces périls effrayants, la Vierge Marie est toujours présente au milieu de son peuple, puissante et invincible ; elle nous garde dans sa prière et dans son Cœur Immaculé, notre refuge.
La prudence dans l’éducation
L’éducation est affaire d’équilibre.
Elle n’est rien d’autre qu’un savant mélange d’indulgence et de fermeté, d’austérité et de détente. Mgr Lefebvre met en garde contre un certain laisser-aller dans l’éducation, mais il invite également les éducateurs à faire preuve de miséricorde.
Donnons aux enfants une solide éducation ascétique qui les porte au respect et à la pratique des vertus chrétiennes fondamentales : charité fraternelle, humilité, docilité, obéissance, abnégation. Il faut donner aux enfants des habitudes énergiques et savoir maîtriser cette nature qui a toujours tendance à faire ce qu’il lui plaît et non pas ce qu’elle doit. C’est aux petits détails de la vie que l’on peut mesurer la possession et la maîtrise que l’on a de soi.
Et il faut les rechercher non pas dans le but que nos enfants deviennent des ascètes ou des Spartiates. Il ne s’agit pas non plus d’éduquer les enfants comme on dresserait des animaux. Il s’agit de faire en sorte de les aider à être totalement à Notre Seigneur, si bien que, le jour où Notre-Seigneur leur demande quelque chose qui leur coûte, habitués à être soumis à lui, ils lui disent oui. Malheureusement trop souvent notre éducation moderne est lamentable.
L’égoïsme a été cultivé dans l’enfance parce que les parents se sont trop mis au service de leurs enfants et n’ont pas assez habitué leurs enfants au sacrifice, ne les ont pas assez encouragés à penser à leurs frères et sœurs, à penser aux autres. On a flatté les enfants, on a été à leur service, on leur a demandé ce qu’ils désiraient. L’enfant désirait manger, on lui a donné à manger.
Il désirait boire, on lui a donné à boire. Il désirait sortir, on l’a fait sortir. Les parents étaient tout le temps à son service. C’est absolument lamentable comme éducation. Les parents n’ont jamais eu l’idée de dire à leur enfant : Fais un sacrifice, voyons ; sache quand même te priver de quelque chose. Dès que l’enfant demandait quelque chose, tout de suite on le lui donnait.
Alors les enfants qui ont été éduqués comme cela ont beaucoup de peine à penser qu’il y a des gens autour d’eux. Ils ne pensent qu’à eux. Ils n’ont pas l’idée de s’occuper de leur voisin, de quelqu’un qui est malade, par exemple ; parce qu’on ne leur a pas appris à penser aux autres avant de penser à eux. C’est ce qui fait que la difficulté du sacrifice est très grande pour beaucoup de jeunes. On ne les a pas éduqués à la privation.
C’est dès l’âge de deux, trois, quatre, cinq ans que les parents doivent tenir leurs enfants en main. En bons chrétiens, ils doivent savoir que leurs enfants sont blessés. Ils ont ces blessures laissées en tout homme après le péché originel, si bien que l’on voit tout de suite germer en eux les défauts, l’égoïsme, la faiblesse.
Par conséquent, les parents ne doivent pas flatter les défauts de leurs enfants. Ils ne doivent pas aimer leurs petits caprices, leur petit égoïsme, leur petit orgueil. Il ne faut pas par exemple dire à leur sujet : Oh ! Il est amusant, ce petit, regardez-moi cela, comme il est vif comme il est volontaire ! Ah ! Il est volontaire, parce qu’il est orgueilleux. Bientôt on dirait que c’est une qualité. Vous le flattez, vous flattez son vice, il sera encore plus orgueilleux après.
Ne dites pas de lui : Ah ! Mon petit, cela fera un gaillard plus tard, vous allez voir. Ah oui, un beau gaillard ! Il fera peut-être pleurer ses parents plus tard par ses mauvaises habitudes et ses mauvaises tendances. Il faut aimer dans les enfants ce qui vient de Dieu et non pas ce qui vient du diable, du péché et de toutes les mauvaises tendances.
D’où la nécessité pour les parents de corriger tout de suite leurs enfants. Si les parents abandonnent leurs enfants à leurs désordres, leurs défauts ne feront que grandir, jusqu’au moment où ils risquent de faire des péchés graves parce qu’on ne les aura pas aidés à se corriger. C’est aux parents d’essayer de guérir ces blessures par la grâce, par la prière, par les sacrements, par les conseils, par l’exemple, etc. Les enfants élevés de cette manière se remettent bien dans l’ordre dans lequel ils doivent vivre et ils donnent après des consolations à leurs parents.
Mgr Marcel Lefebvre La vie Spirituelle, p. 396-397
Les enfants de Fatima, des modèles pour nos enfants!
Première condition
Les enfants ont besoin d’exemples. Par conséquent, la première condition pour qu’ils suivent la voie de François et de Jacinthe est que leurs propres parents et éducateurs répondent généreusement aux appels de Fatima.
Est-ce vraiment le cas ?
Deuxième condition
La deuxième condition est que les enfants puissent s’épanouir dans un contexte qui facilitera leur sanctification : le souci d’une bonne et solide éducation avec, entre autres, la prière en famille, un éloignement des plaisirs trompeurs de ce monde (musique rock et danses qui l’accompagnent, jeux informatiques, télévision, téléphone portable, etc.)…
L’esprit de pauvreté sans lequel les enfants seront gâtés et égoïstes, l’amour de la nature, une scolarité véritablement catholique, de bonnes compagnies, le mépris du « qu’en dira-t-on », en un mot : tout ce qu’ont vécu François et Jacinthe et qui a permis que la grâce ne travaillât pas en vain dans leurs âmes. Il faut écarter résolument de leur vie tout ce qui pourra constituer un obstacle à la grâce.
Combien de parents se montrent inconscients des effets désastreux de leur souci d’être à la mode, de leur attitude critique sinon insultante à l’égard des prêtres, et de leur vie plus mondaine que chrétienne, qui se perd en bavardages et en frivolités ! Ils en cueilleront les fruits amers : une jeunesse désabusée, de mauvais mariages, des vocations perdues. On ne fait pas pousser des fleurs sur du béton, même avec du soleil et de l’eau !
Jamais un enfant ne se sanctifiera, et encore moins sanctifiera son prochain s’il n’est pas élevé selon de bons principes et dans un contexte profondément chrétien, même si ses parents assistent chaque dimanche à la messe traditionnelle.
Troisième condition
La troisième condition est que les parents et les éducateurs mettent en évidence ce qui a motivé la sanctification de François et Jacinthe et encouragent, patiemment, dans cette même direction, les enfants qui leur sont confiés. La sainteté ne peut être que le fruit d’un combat, avec et par la grâce de Dieu, bien sûr. En pratique, il faut leur expliquer, sans respect humain, les souffrances de Notre-Seigneur pendant sa Passion, la Bonté de la Sainte Vierge, de son Cœur douloureux, ce qu’est le Ciel, l’Enfer (sans en parler continuellement, évidemment), la tristesse du Bon Dieu…
Les parents, les catéchistes ont une grâce d’état pour cela. Les enfants, moins compliqués que les adultes, vont droit à l’essentiel, comprennent vite et sont facilement émus par ce qui a bouleversé François et Jacinthe. La Sainte Vierge le sait bien aussi, pourquoi ne pas suivre sa pédagogie, toute de bonté, mais aussi d’exigence ; n’a-telle pas montré l’Enfer aux enfants ? Qui peut vouloir le bien des enfants mieux que Notre-Dame, la meilleure des mères ? Il est important, également, que les enfants sachent faire de petits sacrifices, avec pureté d’intention et de bon cœur.
Les occasions ne manquent pas d’en offrir « pour l’amour de Jésus, la conversion des pauvres pécheurs et en réparation des offenses faites au Cœur Immaculé de Marie ». Il faut leur montrer la valeur du renoncement, qui leur procurera « une joie qui dure », comme disait la petite Anne de Guigné…
Enfin, guider les enfants sur les pas de François et de Jacinthe ne pourra que favoriser l’éclosion de belles vocations sacerdotales et religieuses.
Extraits de « Fatima » de M. l’abbé Labouche
Stella Maris
Bulletin de liaison de l’École Sainte-Marie n° 81 Toussaint 2017
École Sainte-Marie, Le Bois Martin
35430 SAINT-PÈRE
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