Qui peut garantir qu’un défunt est au Ciel ou un pécheur en enfer ?

Bonsoir
Nous n'avons, je pense, d'ailleurs pas à tenir de tels raisonnements d'estimer qui ou qui est ou pas...
Nous sommes par contre invités à prier pour les défunts, les nôtres ... et les autres.

C'est vraie d'accord avec Jean. On ne peut dire à quel endroit le défunt se trouve.

Comment aller au Ciel ?

Un lecteur de ce blog nous demande :

Si tous les honnêtes gens vont au Ciel, à quoi sert le baptême ? Chacun ne sera-t-il pas jugé sur le capital que Dieu lui aura donné à faire valoir ? Dès lors, un capital n’en vaut-il pas un autre ? 

Il règne une terrible confusion dans l'esprit de beaucoup de catholiques sur ce qu'il faut faire pour être sauvé.

Sachez d'abord qu’il ne suffit pas d’être en général « une bonne personne » pour aller au Ciel. On ne peut pas se sauver de ses propres forces. Dieu ne pèse pas nos bonnes actions contre nos mauvaises actions pour décider si nous méritons d'entrer au Ciel. Une seule chose peut nous faire entrer au Ciel : la grâce de Dieu qui sauve ceux qui croient en Jésus-Christ. En effet, chacun d’entre nous est né dans le péché et nous serions définitivement perdus si Dieu n’était pas lui-même intervenu pour nous sauver en donnant son fils Jésus en sacrifice.

Même si Dieu a tout fait pour nous sauver, il ne nous sauvera pas sans notre accord. Il ne veut pas une amitié forcée. Il faut donc accepter le salut qu’il nous offre gratuitement. Autrement dit, c’est une grâce que Dieu nous fait en nous sauvant, tout ce qu’il nous faut faire est d’accepter cette faveur.

L’acceptation du salut s'exprime par le baptême, ce rituel que Dieu nous a donné pour dispenser son salut aux hommes. Le baptême communique la grâce du salut à notre âme. Mais ce que le baptême ne fait pas, c’est changer notre nature humaine. Or la nature humaine est faible et elle se laisse porter vers le mal. Dès le moment où l’on se laisse porter vers le mal et qu’on commet un péché grave, on perd la grâce du salut que Dieu nous a communiquée au baptême. En choisissant le mal, on se détourne de Dieu qui a pourtant tout fait pour nous réconcilier avec lui.

Heureusement, si on se ravise et qu’on se détourne du mal, Dieu ne ferme pas la porte à la réconciliation et il nous accueille à bras ouverts. Il nous restaure la grâce qui nous a été faite lors de notre baptême. Ce processus où l'on revient à Dieu s’appelle la conversion. Le moyen que Dieu nous donne d’accepter son pardon est le sacrement de la confession.

Donc, pour aller au Ciel, il suffit de mourir dans un état où la grâce qui nous sauve est présente dans notre âme. Comme cette grâce est communiquée initialement par le baptême, il est nécessaire d’avoir été baptisé pour l’obtenir la première fois. Pour la récupérer, si on commet un péché grave, il est nécessaire de se convertir et de confesser ses péchés pour recevoir le pardon. En bref, il faut avoir été baptisé et il faut avoir confessé tous ses péchés graves pour aller au Ciel.

La grâce de Dieu est aussi ce qui nous habilite à faire des bonnes œuvres. Si nous n'avons pas de bonnes œuvres, c'est que nous n'avons pas reçu la grâce de Dieu et nous ne pouvons pas être sauvés. Donc, même si nous ne sommes pas la cause première de notre salut, nous y participons par les mérites que Dieu nous permet d'acquérir sous l'effet de sa grâce.

Références du Catéchisme de l’Église catholique
Le baptême, 977-980.
La grâce et la justification, 1987-1995.
La grâce, 1996-2005.
Le mérite, 2006-2011.

FOI BIBLE ET APOLOGÉTIQUE CATHOLIQUE
par Daniel Arseneault

Il en reste pas moins que des personnes non catholiques vont au ciel. Ici on parle seulement des baptisés.

La réponse du Père Guillaume de Menthière – On ira tous au Paradis ?

« On ira tous au paradis », chantait Michel Polnareff. Qu'en est-il réellement d'un point de vue catholique ? Éclaircissement avec le père Guillaume de Menthière, auteur de Quelle espérance d’être sauvé ? Petit traité de la rédemption.

« On ira tous au Paradis » ?

Il n’y a aucune certitude qu’on ira tous au Paradis. La tonalité de l’Évangile n’est d’ailleurs pas tellement celle-là€. Jésus nous avertit : il est difficile d’entrer dans le Royaume des cieux ; large est la voie qui mène à la perdition et nombreux sont ceux qui s’y engagent ; le chemin qui mène au Royaume est escarpé et peu le trouvent, etc. Il faut avoir une gomme énorme pour effacer des propos de Jésus la perspective de la damnation éternelle.

Mais alors, qui n’ira pas au Paradis ?

Il est déjà certain que le Diable et ses anges mauvais n’iront pas au Paradis. Jésus a sans cesse maille à partir avec les petits démons et les esprits impurs. On ne peut pas biffer cela des Évangiles d’un trait de plume en disant que c’est un langage imagé. C’est la réalité : il y a, c’est sûr, des créatures spirituelles qui ne sont pas au paradis.

Pour ce qui est des hommes, on cite souvent le cas de Judas. De nos jours on cherche à l’innocenter : ce qu’il a fait n’est pas si grave, et même si ce l’était, Jésus est infiniment plus miséricordieux que Judas n’est pécheur. Cela est absolument vrai mais il ne s’ensuit pas pour autant que Judas soit au Paradis, ni qu’il soit en Enfer, parce que nous n’en savons rien.

On ne peut se contenter de dire : « y a pas d’Enfer, faut pas m’en faire. ». C’est le sérieux de l’aventure humaine qui est en jeu. Dieu ne se moque pas comme de l’an quarante de ce que nous faisons ici bas. Il y a à retrouver la consistance de notre vie humaine sur Terre car nous serons jugés sur la manière dont nous nous y comportons. Il n’est pas vrai que les bons et les méchants ont le même sort éternel, toute l’Écriture dit le contraire.

Que faire ?

Il faut tenir à la fois que Dieu veut que tout le monde soit sauvé, et en même temps, qu’il n’est pas sûr que tout le monde soit sauvé. « La coupe du Salut a en elle même de quoi servir à tous les hommes mais qui n’y boit pas n’est pas sauvé. » disait un vieux Concile.

Jusqu’au bout, je dois implorer la miséricorde de Dieu et demander le don de la persévérance finale. Je dois prier pour que, jusqu’à la fin, je tienne bon dans ma résolution d’aller vers Dieu et d’accueillir sa miséricorde. Or, la route est périlleuse.

Il est très important de se rappeler que ce n’est pas nous qui décidons qui ira au Paradis ou en Enfer. Nous ne sommes pas Dieu. Nous espérons que le Père accueillera un défunt dans son Paradis, dans sa maison, mais nous n’en savons rien. Nous pouvons le confier à la miséricorde de Dieu et espérer, mais c’est tout.

Pourquoi Dieu nous maintient-il dans cette crainte de l’Enfer ?

Le chrétien n’agit pas par crainte de l’Enfer mais par souci de plaire à Dieu et de le réjouir en le rejoignant. Il s’agit moins de craindre ce dont il nous menace que d’aimer ce qu’il nous commande et nous promet. Dieu est Père. Il voit bien que s’enfoncer dans les richesses est dangereux pour notre Salut, que refuser systématiquement d’aimer atrophie notre cœur et nous rend incapable d’aimer. Un certain nombre de choses et de tentations dans notre monde sont dangereuses pour nous et donc, Dieu nous en avertit vertement…

Je rappelle dans mon livre Quelle espérance d’être sauvé ? Petit traité de la Rédemption que :

1/ L’Enfer est un droit de l’homme : Dieu n’a pas fait semblant de nous laisser libres ; nous avons vraiment le choix de lui dire oui ou non nous avons le droit de refuser sa miséricorde. Il a pris le risque qu’un homme lui dise « non » jusqu’au bout.

2/ L’Enfer est le corollaire de cette réalité de foi essentielle qui est que « Dieu a tellement aimé le monde qu’il nous a donné son Fils unique ». Dieu nous a donné toute sa miséricorde, tout son amour en Jésus Christ. En Jésus, il nous a donné son Fils unique, il n’en a pas d’autre. Il n’a pas gardé un petit bout de miséricorde si jamais Jésus n’était pas suffisant. Alors, si on refuse Jésus et toute la miséricorde de Dieu qui est en lui, il n’y a pas d’autre fils qui puisse nous sauver.

Père Guillaume de Menthière

George Grosz, Caïn ou Hitler en enfer, 1944 (Huile sur toile, 99 x 124,5 cm)

Un conte très intéressant de Monsieur Arnaud Dumouch au sujet d'Adolf Hitler après son suicide :

Même Adolf Hitler… - eschatologie.free.fr

Merci Gilles pour les écrits de Catherine Emmerich

(...) En sortant du monde, l'âme n'emporte rien de la fibre mortelle qui l'attachait au corps. L'âme se repose avant de paraître au jugement du Seigneur ; elle se repose sur ces deux paroles : amour et miséricorde. Dans la première parole, elle voit, de son œil devenu éternel, toute l'étendue des biens que le Seigneur lui a donnés ; elle voit tout l'amour qui a fait que Jésus s'est livré pour elle.

Dans la seconde parole, celle de miséricorde, l'âme voit combien de fois sa clémence l'a relevée et rappelée dans sa grâce. Ces deux paroles enlèvent toute frayeur dans l'âme arrivée près de son Juge Éternel.

L'âme n'est pas jugée aussitôt : elle reste devant Dieu qu'elle adore, et dont elle médite la profondeur des bontés. La cour céleste, tout entière, l'entoure et acclame sa présence. La voix du Seigneur lui dit : «Âme immortelle, approche avec amour». L'âme s'approche de son Créateur, et le Seigneur la fait passer dans la balancé de droite. L'âme reçoit sa part de récompense.

Un peu à l'écart se tient une troupe nombreuse, celle des sujets de l'Enfer et des élus du Paradis. Alors qu'avant le jugement il se faisait grand bruit du côté de l'Enfer, au moment de la sentence, les damnés écoutent en silence et avec anxiété : ils deviennent calmes et muets.Dès la proclamation que l'âme est destinée au ciel, la cour éternelle se prosterne en louanges aux pieds du Souverain Juge.

Ces louanges embaument aussi l'âme, et la font participer, déjà, au bonheur éternel. Tous les démons poussent des vociférations ardentes ; ils se précipitent les uns sur les autres et s'accusent mutuellement de n'avoir pas fait d'efforts pour plonger cette âme dans leurs abîmes.

Ils retournent vers l'enfer, où ils vont prendre une horrible revanche sur les malheureux qui brûlent dans leurs supplices. Quand une âme va au ciel, les damnés, en enfer, peuvent s'attendre à recevoir, au retour de la troupe infernale, de grandes tortures. Leurs plaintes ne sont, à l'avance, que la réalité des supplices qu'ils savent devoir éprouver de la part de ces monstres qui reviennent les mains vides.

Voilà ce que je vois dans la lumière. Le bonheur éternel fait palpiter notre âme d'amour. La beauté du ciel fait envisager toutes les peines de la terre, sans qu'on se plaigne, sans que l'on en souffre : c'est le commencement du vrai bonheur. (...)

Révélations de le stigmatisée Marie-Julie Jahenny (1850-1941)

L'été avant la 7e année, mon grand-père est décédé. C'était la première fois que je rencontrais la mort d'un être cher.

Je me souviens avoir été frappé par le calme de ma grand-mère tout au long de cette période - les semaines qui ont précédé sa mort, les funérailles et les jours qui ont suivi. Bien sûr, elle était triste et affligée, elle était mariée à mon grand-père depuis 50 ans.

Pourtant, à travers tout cela, il y avait une paix qu'elle a maintenue, qui ne peut être attribuée qu'à sa foi profonde en Dieu. Mon grand-père et ma grand-mère étaient / sont des catholiques fervents. Sa mort a été replacée dans le contexte de notre foi par ma grand-mère et mes parents. Nous avons cherché du réconfort dans le fait qu'il serait réuni avec Dieu. Nous savions, au plus profond de nos cœurs, qu'il avait vécu toute sa vie sur terre avec l'espoir d'une vie plus grande à sa mort.

À l'âge de 12 ans, je n'ai compris que partiellement à quel point notre foi est un grand cadeau lorsque nous perdons un être cher. Peut-être un don encore plus grand était-il de savoir que mon grand-père avait vécu une vie authentiquement chrétienne, cherchant constamment à faire la volonté de Dieu. En vieillissant, j'en suis venu à l'apprécier plus pleinement. Mais je me suis souvent demandé comment les choses auraient été sans notre foi. De plus, comment aurions-nous pu faire face si mon grand-père n'avait pas été catholique ?

Qu'est-ce que le paradis ?

Nous avons tous notre propre vision du ciel et les joies que cet endroit contiendra. Mais en réalité, le ciel nous offre bien plus que ce que nous pourrions espérer atteindre ici sur terre. Le Ciel est la promesse de vivre éternellement, en parfaite amitié, avec la Très Sainte Trinité, notre Sainte Mère Marie et tous les anges et saints. On nous a offert ce cadeau parce que nos âmes ont été sauvées grâce au sacrifice de Jésus sur la croix. Alors que Jésus s'est offert librement pour tout le monde, Dieu était assez humble pour nous permettre de choisir le salut. Nous pouvons choisir d'accepter le sacrifice de Jésus et de vivre notre vie en tant qu'enfant de Dieu, ou nous pouvons le rejeter. En tant que catholiques, nous croyons que ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, ceux qui ont choisi d'accepter le salut, atteindront le ciel.

Cependant, nous croyons aussi en l'enfer - la séparation éternelle d'avec Dieu. Dans les Écritures, Jésus parle souvent de «Géhenne», de «feu inextinguible» réservé à ceux qui refusent de croire en Dieu et de se convertir (CEC 1034). Entendre cela peut nous inquiéter - pour nous-mêmes ou pour nos proches. Et cela soulève certainement la question: faut-il être catholique pour aller au paradis ?

Salut hors de l'Église

L'un des enseignements les plus mal interprétés de l'Église, et la cause de nombreuses discussions, est qu '«en dehors de l'Église, il n'y a pas de salut». En d'autres termes, tout salut vient du Christ Tête à travers l'Église qui est son Corps (CEC 846).

Bien que cela soit vrai, il est important de noter que cela «ne vise pas ceux qui, sans aucune faute de leur part, ne connaissent pas le Christ et son Église». En effet, si ces personnes cherchent Dieu avec un cœur sincère et essaient, dans leurs actions, de faire sa volonté telle qu'elles la connaissent, elles peuvent aussi atteindre le ciel (CEC 847).

Le baptême - une nécessité pour le salut

Baptême d'eau

Tous ceux qui ont entendu l'Évangile et qui ont eu la possibilité de demander le baptême ont besoin de se faire baptiser pour atteindre le salut. Jésus affirme la nécessité de cette Sainte-Cène en disant: «Très vraiment, je vous le dis, personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu sans être né d'eau et d'Esprit» (Jean 3: 5). Cependant, notre Dieu est un Dieu miséricordieux et aimant. Bien qu'il ait lié le salut au sacrement du baptême, Dieu n'est pas lié par ses sacrements.

Baptême du sang

L'Église a toujours enseigné que ceux qui meurent pour la foi, avant d'avoir reçu le sacrement du baptême, sont baptisés par leur mort pour et avec le Christ. Ce baptême de sang porte les fruits du baptême sans être un sacrement. Ainsi, le salut peut être atteint.

Baptême du désir

Comme pour un baptême de sang, le désir de baptême, bien que n'étant pas un sacrement, produit également les fruits du baptême. Un individu qui devait mourir avant d'être baptisé, mais qui avait manifesté un désir clair de recevoir cette Sainte-Cène et se serait repenti pour ses péchés, serait assuré du salut.

La miséricorde de Dieu et notre mission

Nous devons toujours nous souvenir de la grande miséricorde de Dieu. Jésus est mort pour chaque personne, le salut est destiné à tout le monde. Le Saint-Esprit offre à chaque personne, d'une manière connue de Dieu seul, la possibilité de participer au mystère pascal (Lumen Gentium, 16). «Tout homme qui ignore l'Évangile du Christ et de son Église, mais cherche la vérité et fait la volonté de Dieu conformément à sa compréhension de celle-ci, peut être sauvé» (CEC 1260).

Donc, en bref, non, vous n'avez pas besoin d'être catholique pour aller au paradis. Cependant, en tant que catholiques, nous devons être conscients du devoir que Dieu nous a donné d'évangéliser, de faire de tous les disciples des disciples. Ayez le courage de vivre votre vie d'une manière qui imite celle de Jésus, ayez le courage de dire la vérité à une époque où tant de gens en ont peur ! Bien que je sois souvent reconnaissant que le salut des autres ne soit pas entre mes mains, je suis conscient que j'ai la responsabilité d'aider à conduire les autres au Christ. C'est ma prière que grâce à votre vie, d'autres puissent connaître Jésus. Puissions-nous vivre une vie remplie de l'espérance du ciel !

Caitlin Sica  

KANSAS CITY, Kan. - L'un des enseignements les plus mal compris de l'Église catholique concerne qui peut atteindre la vie éternelle au ciel.

Selon le Catéchisme de l'Église catholique, « en dehors de l'Église, il n'y a pas de salut ».

Si oui, qu'est-ce que cela signifie pour les autres chrétiens ? Ou qu'en est-il des non-catholiques ou des personnes qui n'ont jamais entendu parler du Christ ?

Le Père Joseph Arsenault, SSA, consultant archidiocésain pour les affaires œcuméniques et interreligieuses, explique...

Question : Jésus a enseigné que ceux qui croyaient en lui et le suivaient pouvaient atteindre la vie éternelle. Que voulait-il dire par là ?

Réponse : Jésus voulait dire que ceux qui suivent, font sa volonté et croient en lui de la vie éternelle au ciel à leur disposition.

Question : À qui voulait-il s'adresser ?

Réponse : « A tous, dit le Père Joseph. « Il est venu appeler tout le monde au ciel.

Lire la suite : Traduire cette page

 

Question : Cher Père, j'ai un ami bien informé qui cite des papes et des saints pour essayer de me convaincre qu'il n'y a pas de musulmans, de juifs ou même de protestants au ciel, car l'Église enseigne qu'en dehors de l'Église il n'y a pas de salut. A-t-il raison ?

Réponse : L'affirmation selon laquelle en dehors de l'Église il n'y a pas de salut remonte à l'Église primitive et elle a été enseignée et clarifiée à travers les âges. Mais cela doit être bien compris, de peur que cela ne conduise à la conclusion radicale de votre ami qu'il n'y a que des catholiques au ciel.

Parmi les premiers Pères qui ont enseigné qu'en dehors de l'Église il n'y a pas de salut, saint Fulgence de Ruspe, vers l'an 500, est l'un des plus forts : « Non seulement tous les païens, mais aussi tous les juifs et tous les hérétiques et schismatiques, qui achèvent leur vit en dehors de l'Église catholique, ira dans le feu éternel… » (Sur la foi, à Pierre 38,81).

Quant aux papes, le Pape Eugène IV dans la Bulle Cantate Domino (1441), utilisant les mêmes termes que saint Fulgence, a enseigné dans une définition infaillible : « La Très Sainte Église romaine croit fermement, professe et prêche qu'aucun de ceux qui existent en dehors de l'Église catholique L'Église, non seulement les païens, mais aussi les Juifs, les hérétiques et les schismatiques peuvent toujours participer à la vie éternelle, mais qu'ils doivent entrer dans le feu éternel « qui a été préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25:41) à moins que avant la mort, ils sont joints à elle.

Quiconque lit ces textes pourrait bien être enclin à croire qu'il n'y a pas de musulmans, de juifs ou de protestants au ciel, seulement des catholiques. Mais cela signifierait que l'immense majorité de toute l'humanité irait en enfer. Jésus est-il devenu homme et est-il mort sur la croix pour quelques-uns seulement, ou veut-il vraiment que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ? (cf. 1 Tm 2, 4) C'est clairement ce dernier.

Mais alors, comment comprendre les enseignements clairs de l'Église qui viennent d'être cités ? Nous devons les comprendre à la lumière de la tradition selon laquelle on peut appartenir à l'Église non seulement par le baptême d'eau mais aussi par le baptême de désir. Ce désir peut être soit explicite, dans le cas des catéchumènes qui se préparent à entrer dans l'Église, soit implicite, dans le cas des personnes de bonne volonté qui s'efforcent de mener une bonne vie et qui suivent la volonté de Dieu telle qu'ils la comprennent.

Déjà au IIe siècle saint Justin parlait de ce dernier : « Ceux qui ont agi selon ce qui est universellement, naturellement et éternellement bon ont été agréables à Dieu et seront sauvés par le Christ… tout comme les justes qui les ont précédés » (Dialogue avec Tryphon , 45).

Cet enseignement a été énoncé officiellement par le Saint-Siège en réponse aux erreurs du Père Leonard Feeney, SJ, qui avait été professeur de théologie au Boston College et aumônier du St Benedict Center à Harvard à partir de 1945. Le Père Feeney a littéralement enseigné qu'en dehors de l'Église catholique, il n'y a pas de salut et que seuls les catholiques peuvent aller au ciel.

Pour clarifier l'enseignement de l'Église, le Saint-Office, avec l'approbation du pape Pie XII, a envoyé une lettre à l'archevêque de Boston, le cardinal Richard Cushing, le 8 août 1949. Elle stipulait, entre autres, que pour que quelqu'un soit sauvé, « il n'est pas toujours exigé qu'il soit incorporé dans l'Église en tant que membre, mais il est nécessaire qu'au moins il lui soit uni par le désir et la nostalgie. Cependant, ce désir n'a pas besoin d'être toujours explicite, comme c'est le cas chez les catéchumènes ; mais quand une personne est impliquée dans une ignorance invincible, Dieu accepte aussi un désir implicite, ainsi appelé parce qu'il est inclus dans cette bonne disposition d'âme par laquelle une personne souhaite que sa volonté soit conforme à la volonté de Dieu ».

Cet enseignement a été solennellement déclaré au Concile Vatican II dans les termes suivants : « Ceux qui, sans que ce soit leur faute, ne connaissent l'Évangile du Christ ou son Église, mais qui néanmoins cherchent Dieu d'un cœur sincère, et, émus par la grâce, essayez dans leurs actions de faire sa volonté telle qu'ils la connaissent à travers les préceptes de leur conscience – ceux-là aussi peuvent atteindre le salut éternel » (LG 16).

Ainsi, lorsque nous arriverons au ciel - et prions pour que nous le fassions - nous y trouverons non seulement nos concitoyens catholiques, mais aussi des personnes de toutes croyances qui ont bien vécu et sont bien mortes, aidées par la grâce, qui ont cherché à accomplir la volonté de Dieu comme elles je le savais. Remerciez Dieu pour cela.

Père John Flader

Le Père Flader est un prêtre né aux États-Unis qui est arrivé en Australie en 1968. Ancien directeur du Catholic Adult Education Center de Sydney, il écrit l'Heure des questions pour The Catholic Weekly depuis 2005.

     

Question : Souvent sur Facebook et d'autres sites, les gens parlent des êtres chers décédés comme étant au paradis. Que penser de ce genre d'expression, et comment parler du défunt ?

Réponse : D'une part, nous pouvons voir des expressions comme celle-ci comme une manière optimiste et polie de parler des morts. Théologiquement, cependant, simplement déclarer ou supposer qu'une personne est au paradis est faux pour un certain nombre de raisons. Premièrement, nous prenons le siège du jugement qui appartient à Christ. Deuxièmement, nous pouvons très bien nous engager dans une présomption. Troisièmement, nous induisons souvent les gens en erreur dans un espoir ou une présomption douteux. Quatrièmement, nous privons souvent les morts qui sont au purgatoire des prières dont ils ont besoin et qu'ils méritent de notre part.

L'Écriture ne dit pas que nous mourons et allons directement au ciel. Nous avons un petit rendez-vous à tenir : le siège du jugement du Christ (cf. 2 Co 5, 10 ; Hé 9, 27). Cela vaut certainement la peine de prier pour cela ! Et même si le jugement ne concerne pas l'enfer, un second jugement concerne les imperfections et les peines qui doivent être purgées (cf. 1 Co 3, 12-15), car rien d'imparfait ne peut entrer au ciel (cf. Ap 21, 27). Ce ne sont pas seulement nos péchés ou leurs effets qui doivent être enlevés, mais nous portons également des choses que nous savons que nous ne pouvons pas emporter au ciel, comme des regrets, des blessures passées, des chagrins, etc. Christ doit essuyer ces larmes de nos yeux (cf. Ap 7:17 ; 21:4).

Par conséquent, il convient de supposer que lorsque nos proches meurent, ils traversent une période de purification et de purgation. Combien de temps cela dure et comment le temps ici se rapporte au « temps » au purgatoire ou au ciel est inconnu.

Peut-être qu'une meilleure façon de parler de notre proche est la manière traditionnelle : « Oncle Joe est décédé il y a deux ans. Qu'il repose en paix." Cela évite les fausses canonisations et inspire la prière. Cela rappelle aux autres que l'oncle Joe est sous la garde de Dieu, qui sait ce qui est juste, juste, meilleur et nécessaire.

Mgr. Charles Pope

Mgr. Charles Pope est le pasteur de Holy Comforter-St. Cyprian Church à Washington, DC, et écrit pour l'archidiocèse de Washington, DC sur blog.adw.org

           

Dans Jean 6:38, Jésus a dit : « Car je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé » (NIV). Six fois dans Jean 6, il est souligné que Jésus est descendu du ciel, soulignant non seulement son origine divine, mais aussi que son but est de faire la volonté de Dieu. Le mot grec traduit par « ciel » est ouranos et, dans son contexte, fait référence à la demeure de Dieu. Dans la théologie chrétienne, c'est aussi là que les rachetés habiteront.

Il existe une perception commune selon laquelle tant qu'une personne mène une vie généralement bonne, elle ira au paradis. Mais la question : « Est-ce que toutes les bonnes personnes ne vont pas au ciel ? suppose un certain nombre de points. Premièrement, il y a généralement l'hypothèse que Dieu existe et qu'il est tout aimant. Deuxièmement, il existe une hypothèse selon laquelle, même si certaines personnes « mauvaises » peuvent avoir besoin d'être punies, la plupart des gens sont généralement « bons » et, à ce titre, ont droit au paradis. Troisièmement, il y a le point de vue selon lequel l'entrée au ciel se fait sur la base du mérite (nos œuvres) plutôt que sur la grâce de Dieu. Quatrièmement, liée à la question sur le paradis, il y a la suggestion implicite que l'enfer, s'il existe, n'est en réalité que pour quelques marginaux qui sont responsables d'actes particulièrement mauvais. Examinons brièvement ces points.

Dieu existe et est tout amour

Que Dieu existe est une composante évidente de la vision chrétienne du monde. Non seulement il existe, mais il est aussi créateur, concepteur et soutien de l'univers et de tout ce qu'il contient. Non seulement il est toujours présent, omniscient et tout-puissant, mais Dieu est aussi tout-aimant. Il est un être personnel actif dans sa création, mais distinct d'elle. Ceux qui soutiennent que toutes les bonnes personnes vont au ciel font alors valoir qu'un Dieu aimant ne repousserait pas les individus bons et sincères. Au lieu de cela, raisonnent-ils, il est évident qu'il leur permettrait d'entrer au ciel.

Cette position, cependant, ne tient pas compte du large spectre de la nature de Dieu. Bien que nous puissions glaner des principes généraux à son sujet à partir de ce qu'il a fait (Romains 1 : 20), tels que son existence, sa puissance et sa nature morale, nous apprenons des détails à son sujet dans la Bible, sa révélation spéciale. C'est ici que nous apprenons que Dieu est certes miséricordieux (Deutéronome 4 :31 ; Daniel 9 :9), mais aussi juste (Job 34 :12 ; Psaume 45 :6 ; Isaïe 30 :18). Il est aussi complètement saint. Ces aspects de sa nature, en particulier sa justice et sa sainteté, signifient que quoi que ce soit de pécheur, même lointain, ne peut demeurer en présence de Dieu.

La plupart des gens sont-ils bons ?

L'hypothèse suivante est que même si certaines personnes « mauvaises » peuvent avoir besoin d'être punies, la plupart sont généralement « bonnes » et ont droit au paradis. La position qui considère les gens comme généralement bons et ayant droit au ciel a tendance à commettre l'erreur de considérer la nature humaine comme fondamentalement bonne. Les preuves bibliques ainsi que les preuves empiriques montrent que cette vision est fausse. Comme l'explique la Bible : " Le cœur est trompeur par-dessus tout, et désespérément méchant : qui peut le savoir ? " (Jérémie 17:9, KJV). Le Psaume 51:5 est encore plus fort : « Certes, j'étais pécheur dès ma naissance, pécheur depuis que ma mère m'a conçu.

Bibliquement parlant, la plupart des gens ne sont pas « bons ». En fait, lorsqu'on les compare aux normes de sainteté de Dieu, personne n'est « bon ». À un degré ou à un autre, nous sommes tous « privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 :23). Cela ne signifie pas que nous sommes toujours activement engagés à faire le mal ou à participer à des actes dépravés tout le temps. Mais cela signifie que dans notre nature même, nous sommes « tombés », en rébellion contre Dieu et incapables de nous sauver.

Œuvres et Grâce

L'opinion selon laquelle l'entrée au ciel se fait sur la base du mérite (nos œuvres) plutôt que de la grâce de Dieu est également courante. Mais un système de salut basé sur les œuvres est étranger au message de Christ. Que l'on entre ou non au ciel ne dépend pas d'un continuum de bien et de mal, dans lequel nous espérons que nos bonnes actions l'emportent sur nos mauvaises. Bien que cette perspective soit courante, elle est bibliquement incorrecte. Comme le dit Éphésiens 2: 8-9, "Car c'est par la grâce que vous avez été sauvés, par la foi - et cela ne vient pas de vous-mêmes, c'est le don de Dieu - non par les œuvres, afin que personne ne puisse se glorifier". La grâce est la faveur imméritée de Dieu, démontrée le plus pleinement dans le sacrifice de Christ. En bref, le seul chemin vers le ciel passe par Jésus, « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 :6).

Ceux qui soutiennent que toutes les bonnes personnes vont au ciel suggèrent souvent que si l'enfer existe, il est réservé à une minorité de personnes particulièrement mauvaises. Mais comme la plupart des gens ne sont pas si méchants, soutiennent-ils, il est logique de prétendre que toutes les bonnes personnes iront au paradis, indépendamment de tout manquement mineur au comportement moral. Ce raisonnement tient-il la route ? Il ne le fait que s'il ne tient pas compte de la nature de Dieu, de la nature du péché et de ce que la Bible a à dire sur le sujet. Comme nous l'avons noté, Dieu est saint, mais il est aussi juste. La justice de Dieu exige la réalité de l'enfer pour les non rachetés. La nature du péché s'étend, bibliquement parlant, à tout le monde. Le salut n'est pas par les œuvres, mais par la grâce de Dieu par Christ.

Et si vous étiez sincère ?

Qu'en est-il des personnes sincères et bonnes qui ne sont pas chrétiennes ? Voir les articles de cette série, « Christ est-il le seul chemin ? et "Et ceux qui n'ont jamais entendu parler?" pour les informations connexes.Dieu ne les accueillera-t-il pas au ciel ? Cela suppose que la sincérité suffit à correspondre à la vérité, alors qu'en réalité ce n'est pas le cas. Comme le dit Proverbes 16:25, "Telle voie paraît droite à un homme, mais à la fin elle mène à la mort." La sincérité ne mènera quelqu'un que jusqu'à présent, alors il doit faire face à la réalité. Peu importe à quel point quelqu'un peut être sincère sur le fait de pouvoir voler en agitant frénétiquement les bras, sa sincérité ne le maintiendra pas en l'air. De plus, si quelqu'un croit activement quelque chose qui n'est pas vrai et, par conséquent, rejette implicitement sinon explicitement Dieu, il semble étrange que Dieu accueille une telle personne au paradis. La sincérité ne suffit donc pas. Il faut aussi croire ce qui est vrai.

"Personne n'est bon - sauf Dieu seul"

Comme l'homme qui s'est approché de Jésus et a utilisé le mot « bien », peut-être sans trop y penser, nous devons nous aussi faire attention à la façon dont nous utilisons et définissons nos termes. Comme Jésus a répondu : « Nul n'est bon, si ce n'est Dieu seul » (Marc 10 :18 ; Luc 18 :19). Est-ce que toutes les « bonnes » personnes vont au ciel ? Puisque personne n'est bon tel que défini par Dieu, la réponse est "Non". Ceux qui entrent au ciel ne le font pas sur la base du mérite, mais sur la base de la grâce de Dieu accordée par Jésus-Christ. Nous ne pouvons pas nous frayer un chemin vers le ciel ou prétendre être sans péché (1 Jean 1). Au lieu de cela, nous devons humblement nous soumettre à Dieu, nous détourner de notre mauvais comportement et nous tourner vers Christ pour le salut.

Robert Velarde

          

Je parlais récemment avec un autre chrétien pour savoir si les non-chrétiens peuvent aller au ciel. Elle a dit que la seule façon pour quelqu'un d'aller au ciel est par Jésus-Christ. Je crois qu'un Dieu qui aime tout ne refuserait pas le paradis à ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ. Les juifs et les musulmans aiment Dieu le Père. De plus, certaines personnes n'ont jamais été exposées au christianisme. Que puis-je lui dire ?

Quiconque est au ciel y est en effet à cause de la passion salvatrice, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Cela ne veut pas dire, cependant, que tout le monde au ciel avait une foi explicite en Jésus avant d'y arriver ou même s'y était fait baptiser.

Le dicton « Hors de l'Église il n'y a pas de salut » est attribué à saint Cyprien (IIIe siècle). Plus de 150 ans plus tard, saint Augustin a écrit que l'Église a des gens que Dieu n'a pas, et que Dieu a des gens que l'Église n'a pas. Le père Leonard Feeney, SJ, a été excommunié en 1953 pour son interprétation trop stricte du dicton de saint Cyprien. Il s'est ensuite réconcilié avec l'Église catholique romaine, qui continue de rejeter sa position sur cette question.

À Vatican II, un document sur la relation du catholicisme avec le judaïsme est finalement devenu le « Décret sur la relation de l'Église avec les religions non chrétiennes » (approuvé le 28 octobre 1965). Après avoir expliqué comment l'hindouisme et le bouddhisme répondent aux besoins humains profonds, les évêques ont écrit : « De même, d'autres religions que l'on trouve à travers le monde tentent de différentes manières de surmonter l'agitation du cœur des gens en esquissant un programme de vie couvrant la doctrine, la morale préceptes et rites sacrés.

« L'Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Il a une haute estime pour la manière de vivre et de se conduire, les préceptes et les doctrines qui, bien que différant à bien des égards de son propre enseignement, reflètent néanmoins souvent un rayon de cette vérité qui éclaire tous les hommes et toutes les femmes. Pourtant, il proclame et se doit de proclamer sans faute, le Christ qui est le chemin, la vérité et la vie (Jn 1, 6). En lui, en qui Dieu a tout réconcilié avec lui (2 Co 5, 18-19), l'homme trouve la plénitude de sa vie religieuse » (2).

Après avoir reconnu les musulmans qui adorent un seul Dieu, vénèrent Jésus comme prophète, honorent Marie et se consacrent à la prière, à l'aumône et au jeûne (3), le décret décrit la dette et la relation unique du catholicisme avec le peuple juif, rejetant spécifiquement l'affirmation selon laquelle ils sont maudits pour le rôle que certains Juifs ont joué avec les Romains dans la mort de Jésus (4).

Selon la « Constitution pastorale sur l'Église dans le monde moderne » de Vatican II, les chrétiens ont été configurés pour la mort du Christ mais avancent dans l'espérance vers la résurrection. Le texte ajoute aussitôt : « Tout cela vaut non seulement pour les chrétiens mais aussi pour toutes les personnes de bonne volonté dans le cœur desquelles la grâce agit de manière invisible. Car puisque le Christ est mort pour tous, et puisque tous sont en effet appelés à une seule et même destinée, qui est divine, nous devons considérer que l'Esprit Saint offre à tous la possibilité d'être associés, d'une manière connue de Dieu, dans le mystère pascal » (22).

Réponse : Vous soulevez une question très difficile. Non seulement il traite du Ciel et du mystère de ce que serait la vie éternelle avec Dieu, mais il implique également de penser à la réalité de l'Enfer. Votre question est une question à laquelle la plupart des gens n'aiment tout simplement pas beaucoup penser parce que c'est une perspective si horrible (quelqu'un que j'aime est en enfer). Nous ne savons pas comment y faire face, alors nous essayons généralement de ne pas y penser ou nous supposons simplement que nos proches sont au paradis.

Maintenant, nous n'avons pas à essayer de déterminer si cette personne ou cette personne est en enfer. Non seulement ce serait une perte de temps (nous n'avons aucun moyen de le savoir), mais nous devrions être plus préoccupés par notre propre choix d'aimer Dieu que de savoir si oui ou non quelqu'un d'autre choisit Dieu. De plus, nous le saurons bien assez tôt. Alors, comment le paradis pourrait-il être « le paradis » si une seule personne n'y est pas ?

Nous savons deux choses. Premièrement, l'enfer est réel. Jésus-Christ et la raison nous le disent. Si Dieu lui-même a affirmé la réalité de l'enfer, nous devrions probablement y prêter attention. Deuxièmement, au Ciel « il n'y a plus de larmes, plus de tristesse ». Comment pourrais-je ne pas pleurer si ma mère, mon père, mon enfant ou mon conjoint n'était pas au paradis ?

Jésus a parlé des conséquences de l'enfer dans les quatre évangiles. Si je vais être un disciple de Jésus, il ne sert à rien de protester contre l'existence de l'Enfer en faisant appel à une sorte de "Dieu-nous-aime-tous-pour-qu'il-ne-laisse-jamais-cela-arriver" mentalité. Bien sûr, Dieu nous aime tous. En fait, la raison pour laquelle vous êtes sur cette planète est de pouvoir vivre éternellement avec Dieu au Ciel (c'est le plan de Dieu pour votre vie). Mais vous et moi (et tous les autres) sommes libres de dire « non » à ce plan. Quand Dieu vous a créé, Il n'a pas créé un robot.

Tu peux choisir. C'est l'une des choses que Dieu a partagées avec nous, les êtres humains : le libre arbitre. Nous pouvons entrer dans la joie de Dieu ou nous pouvons rester repliés sur nous-mêmes.

On pourrait dire ceci : l'enfer est l'auto-absorption. Si l'amour pouvait être défini comme le don de soi à l'autre, son contraire pourrait être le refus d'être un don à qui que ce soit en dehors de soi.

L'amour est une décision. Choisir vraiment Dieu, c'est plus que simplement « vouloir » Dieu. L'auto-absorption est aussi une décision. C'est peut-être une décision qui est devenue une seconde nature, mais c'est quand même un choix.

Ils ont pris la décision qu'ils ne veulent pas être avec Dieu et qu'ils ne veulent pas être avec vous.

Par conséquent, chaque personne en enfer l'a choisi pour elle-même. Ils ont pris la décision qu'ils ne veulent pas être avec Dieu et qu'ils ne veulent pas être avec vous. Fondamentalement, ils veulent ce qu'ils veulent et ne se soucient de personne d'autre. Avez-vous déjà rencontré quelqu'un comme ça? (Avez-vous déjà agi ainsi vous-même ?) Avez-vous déjà eu un ami qui a toujours dicté l'ambiance du groupe ? D'autres ne pouvaient être heureux que lorsqu'ils étaient heureux. Quand ils étaient de mauvaise humeur ou qu'ils ne voulaient pas faire ce que le groupe (ou la famille) faisait, eh bien ! Personne ne peut s'amuser parce qu'il est de mauvaise humeur !

Choisirions-nous d'être pris en otage par ceux qui sont en Enfer ? Ceux qui ont choisi d'être séparés (« Je prends ma balle et je rentre ! ») ? Cela semble puéril et immature, mais c'est exactement ce qu'est l'enfer : il est entièrement peuplé de ceux qui disent « à moi ! comme les gosses de deux ans et ceux qui boudent comme des ados (« Je vais leur montrer ! J'irai en enfer ; après ils seront désolés. »). Si ceux qui sont en Enfer étaient autorisés à projeter même la plus mince des ombres sur les joies du Ciel, alors l'Enfer serait victorieux. Ensuite, chaque intimidateur et chaque grincheux que vous avez connus devient finalement le vainqueur éternel. Personne ne peut être heureux parce qu'il ne veut pas être heureux.
D'une manière ou d'une autre, dans la justice de Dieu, nous ne sommes pas tristes pour ceux qui sont en enfer. Ce n'est pas dû à un manque d'amour. Cela est dû à la miséricorde continue de Dieu. Nous pourrions poser qu'il nous permet simultanément de connaître la vérité sur la décision d'un autre pour l'enfer tout en préservant la joie qu'il avait promise. Comment? Je ne sais pas.

Dernière chose : on pourrait parfois être tenté de dire à quelqu'un qu'on aime : « Je ne veux pas du paradis si tu n'y es pas ». Je mettrais en garde contre ce genre de pensée. Cela peut ressembler à de l'amour, mais c'est en fait de l'idolâtrie. Essentiellement, une personne dit à une autre « TU es mon dieu. Je préférerais vous avoir plutôt que le vrai Dieu. C'est incroyablement dangereux; nous pourrions en fait obtenir ce que nous demandons.

Père Mike Schmitz

Le père Mike Schmitz est l'aumônier des Newman Catholic Campus Ministries à l'Université du Minnesota à Duluth (USA). Il est également directeur du Bureau de la pastorale des jeunes du diocèse de Duluth.

Lorsqu'une personne meurt des suites d'un suicide, c'est une tragédie qui peut dévaster une famille et une communauté. Dans ces moments-là, les gens se tournent souvent vers l'Église pour être réconfortés et guidés, et à juste titre. Cependant, lorsque nous considérons la mort, le jugement, l'enfer et le paradis, nous devons être prudents. La vérité ici est nuancée. « Si quelqu'un se suicide, ira-t-il quand même au paradis » est une question qui n'a pas, pour nous ici et maintenant, de réponse oui ou non.

Avant d'aborder directement le suicide, il peut être utile de se rappeler ce qui nous arrive après notre mort. Comme le catéchismeexplique, « la mort met fin à la vie humaine comme le temps ouvert pour accepter ou rejeter la grâce divine manifestée dans le Christ » (1021). A la mort, notre choix pour ou contre Dieu est fixé. Nous voyons cela dans la parabole de l'homme riche et de Lazare dans Luc 16:19-31.

Après notre mort, nous sommes immédiatement confrontés à ce qu'on appelle notre « jugement particulier ». À ce moment-là, nous sommes individuellement jugés par Jésus et récompensés par "soit l'entrée dans la béatitude du ciel - par une purification ou immédiatement - soit la damnation immédiate et éternelle" (CEC 1022). Nous devons être parfaits pour entrer au ciel, exempts même du plus petit des péchés. "Rien d'impur n'y entrera", dit le livre de l'Apocalypse (21:27). Mais si nous sommes parfaits à notre mort, nous entrerons immédiatement dans les joies du ciel.

Si, au contraire, nous mourons avec des imperfections dans notre âme, comme la culpabilité de péchés véniels, nous devons en être purifiés avant d'entrer au ciel. Cela se produit dans l'état appelé «purgatoire», dans lequel nos défauts sont «purgés» dans un processus désagréable mais plein d'espoir qui mène toujours au paradis. En fait, nos prières peuvent accélérer le processus de purification de ces âmes. C'est pourquoi nous prions pour les morts à chaque messe et demandons aux prêtres d'offrir des messes pour les défunts.

Si toutefois quelqu'un meurt après avoir commis un péché mortel sans s'en repentir, généralement via le sacrement de réconciliation, il se trouvera justement condamné à l'enfer. L'expression même « péché mortel » nous rappelle que ce type de péché est d'une gravité mortelle. Pour qu'un péché soit « mortel », trois conditions doivent être remplies : premièrement, le péché doit être grave ou grave ; deuxièmement, le péché doit être commis en connaissance de sa gravité ; et, enfin, le péché doit être commis librement.

Appliquons ces critères au péché de suicide. Comme le catéchismedit : « Nous sommes les intendants, et non les propriétaires, de la vie que Dieu nous a confiée. Ce n'est pas à nous d'en disposer » (2280). Prendre une vie est une affaire très sérieuse. Il satisfait certainement à la première condition d'un péché mortel. Dans la plupart des cas, la deuxième condition est également remplie. Les gens savent instinctivement qu'ils doivent préserver leur vie, et non y mettre fin. La troisième condition, cependant, n'est pas si claire. Si quelqu'un agit pour mettre fin à ses jours, avec quelle liberté a-t-il agi ? Seul Dieu sait généralement, et il considère toutes les circonstances lors de l'attribution de la culpabilité. Si le jugement d'une personne était altéré par la dépression ou la drogue, par exemple, Dieu comprendrait qu'il y avait un manque de liberté dans le choix fait, que le péché dans ce cas n'était peut-être pas mortel, que la personne ne méritait peut-être pas la damnation pour cela. Encore une fois, du Catéchisme :«De graves troubles psychologiques, de l'angoisse ou une grave peur des difficultés, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité de celui qui se suicide. Nous ne devons pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont suicidées. Par des voies connues de lui seul, Dieu peut fournir l'occasion d'une repentance salutaire. L'Église prie pour les personnes qui se sont suicidées » (2282-3).

Saint Jean Vianney, le célèbre curé d'Ars, en France, rencontra un jour une femme très troublée. Son mari irréligieux était mort après avoir sauté d'un pont. Elle craignait qu'il soit en enfer. Lorsqu'il la rencontra près de son église, le P. Vianney n'avait aucun moyen de connaître cette situation malheureuse, sauf par une grâce spéciale de Dieu. Il lui a chuchoté à l'oreille les mots "il est sauvé!" La femme a été décontenancée, alors le père. Vianney s'est répété en disant « Je vous dis qu'il est sauvé ! Il est au purgatoire et vous devez prier pour lui. Entre le parapet du pont et l'eau, il eut le temps de faire un acte de contrition. La femme fut grandement réconfortée par cette révélation. Nous pouvons aussi y trouver du réconfort.

Si quelqu'un se suicide, ira-t-il quand même au paradis ? Cela dépend de l'individu, et seul Dieu connaît la réponse. Mais, une chose est certaine : il y a toujours espoir que la réponse soit oui. Alors, nous prions pour eux. S'ils sont au purgatoire, que leur voyage vers le ciel soit rapide.

Père Jason Signalness

  

Le curé d'Ars a dit  :  Entre le parapet du pont et l'eau il a eu le temps de faire un acte de repentir.