Dans ce monde troublé, la littérature peut offrir un lieu d’évasion ou de réflexion. Voici l'extrait d'un ouvrage de C.S Lewis, grand écrivain chrétien, qui résonne particulièrement en ces temps incertains.
Évidemment il y a eu l’incendie de Notre-Dame, puis le Covid et maintenant la guerre en Ukraine avec en toile de fond la perspective d’un conflit généralisé sinon atomique. Disons-le, ces trois dernières années n’ont pas été joyeuses, voire clairement anxiogènes. On pourrait alors penser que le mal est puissant et que tout espoir est perdu… Et pourtant, il ne faut jamais oublier que rien n’est plus grand que la puissance de Dieu, l’amour de son prochain, et la foi en Jésus…
Et ce sont peut-être les écrivains qui peuvent nous éclairer et nous pousser à réfléchir. C’est en tout cas ce que tente C.S Lewis dans un essai écrit en 1948 et intitulé On Living in an Atomic Age. L’auteur explique pourquoi il ne faut pas paniquer, même face à l’effrayante « possibilité d’une mort douloureuse et prématurée ». Découvrez cet extrait qui résonne particulièrement aujourd’hui :
Dans un certain sens, nos pensées au sujet de la bombe atomique sont exagérées. Comment donc pourrons-nous vivre à l’ère atomique ?, pensons-nous. Pour ma part, je suis tenté de répondre : Pourquoi cette question ? Comment auriez-vous vécu au seizième siècle lorsque la peste s’abattait sur Londres presque chaque année ? Ou comment auriez-vous survécu à l’époque des raids Vikings lorsque l’un d’entre eux pouvait vous trancher la gorge n’importe quelle nuit ? D’ailleurs, l’âge dans lequel vous vivez aujourd’hui est celui des cancers, de la syphilis, de la paralysie, des bombardements, des accidents de trains et de voitures.
En d’autres termes, n’exagérons rien quant à la nouveauté de notre situation. Croyez-moi, cher Monsieur ou chère Madame, vous, et tous ceux que vous aimez, étiez déjà condamnés à mort avant même que la bombe atomique ne soit inventée, et un pourcentage important d’entre nous serait de toute façon mort de manière déplaisante. Nous avons, il faut le dire, un avantage important par rapport à nos prédécesseurs : l’anesthésie. Il est parfaitement ridicule de se plaindre parce que les scientifiques ont ajouté une possibilité supplémentaire de mort douloureuse et prématurée à un monde qui en comptait déjà plein. Dans ce monde, la mort elle-même n’est jamais une probabilité, mais une certitude.
La première action à entreprendre est donc de se ressaisir. Si nous devons tous être détruits par une bombe atomique, et bien que cette bombe, lorsqu’elle nous atteindra, nous trouve en train d’accomplir des choses sensées et humaines –prier, travailler, enseigner, lire, écouter de la musique, baigner nos enfants, jouer au tennis, discuter avec nos amis– et non terrés les uns contre les autres comme des moutons effrayés qui ne font que penser aux bombes. Ces bombes peuvent briser nos corps (d’ailleurs, un microbe peut le faire) mais elles ne doivent pas dominer notre esprit. »
Voici comment par logique et déduction, C.S Lewis nous invite à “savoir raison garder”. Vivre bien et heureux, d’une manière « raisonnable et humaine », est accessible à tout homme, chacun peut créer un oasis de paix chez soi, puis autour de soi. Et ce n’est pas une question d’époque !