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Orphée, allégorie de Jésus-Christ

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saint-michel


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Orphée, allégorie de Jésus-Christ Empty Orphée, allégorie de Jésus-Christ

Message par saint-michel Dim 10 Avr - 9:03

Orphée, allégorie de Jésus-Christ Orphee10

La peinture d’Orphée que l’on peut trouver dans le cimetière de Domitille nous rappelle la conversion des païens romains au christianisme. Dans ce nouveau contexte, Orphée n’est plus une divinité païenne. Désormais, c’est l’allégorie de Jésus-Christ que l’on peut admirer à travers lui. La plume du vénérable Dom Guéranger nous fait découvrir un fabuleux pan de notre histoire. Dans la seconde partie de son texte, nous trouverons un rappel fondamental sur la foi en la résurrection des corps.


« sainte Cécile et la société Romaine ». Tome II. Page 66 à 75


« Après avoir parlé de ce gracieux rinceau sur lequel se déploient si richement l’aisance et la richesse du pinceau antique, mises au service du plus intime sentiment chrétien, nous citerons cet autre plafond symbolique emprunté au même cimetière, et sur lequel le spectateur non initié pourrait croire, au premier abord, que l’idée chrétienne ne fait pas le centre de la composition. (Bosio, 239.) Orphée jouant de la lyre n’est évidemment pas un emprunt fait aux figures bibliques. Pourtant, il est là entouré des symboles habituels que les peintures cémétériales puisent dans les saintes Ecritures. On est donc obligé de recourir à l’idée, si l’on veut s’expliquer comment le mythe antique a pu s’unir ainsi au symbole chrétien, et il faut avant tout distinguer la forme païenne ou idolâtrique d’avec le sens nouveau que voient en lui les disciples du Christ.


Il s’agit ici d’un être supérieur, centre du concert de tous les êtres, et les attirant tous autour de lui par la mélodie de ses accords. Pour le chrétien qui a appris à le connaître et à le goûter comme principe de l’harmonie universelle, qu’est le Fils de Dieu incarné, sinon le véritable Orphée ? On comprend alors l’admirable langage de Clément d’Alexandrie, contemporain de notre peinture, faisant allusion à l’Orphée des païens.


« Combien, dit-il, est différent le chantre merveilleux dont j’ai à vous parler ! Il est venu, et à l’instant il a brisé nos chaînes, il a détruit la cruelle servitude sous laquelle nous tenaient les démons ; il nous a fait passer sous un autre joug, le plus doux, le plus facile à porter, celui de la piété. Nous rampions sur la terre, il nous rappelle au ciel. Lui seul a su attendrir la barbarie, apprivoiser l’homme, de tous les animaux le plus féroce. Déjà, comme créateur, le Verbe, ce chantre des cieux, avait mis ce bel ordre dans l’univers, enseignant aux éléments discordants à former un concert admirable, de même que le musicien sait tempérer le mode dorien par celui de la Lydie. Tels ne sont pas les accords du chantre de Thrace, semblables à ceux dont Tubal fut l’inventeur ; mais tels furent ceux de David, qui, dans l’harmonie de ses chants, fut en accord avec le Dieu créateur. Le Verbe de Dieu, né de David, bien qu’il fût avant lui, a rejeté la lyre et la harpe, instruments inanimés, et, saisissant ce monde avec l’homme qui est le microcosme, il a su accorder notre corps et notre âme au moyen de l’Esprit-Saint, et en faire un instrument à plusieurs voix pour célébrer Dieu. Il a dit à cet instrument : « Tu es ma harpe, ma flûte, mon « temple » ; harpe par l’harmonie des sons, flûte par le souffle qui t’inspire, temple pour le Verbe qui résidera en toi. »


« Mais le Verbe qui a fait de l’homme un si bel instrument, n’est-il pas lui-même une lyre plus sainte, plus complète, plus dégagée de toute discordance, celui dont Dieu se sert, la Sagesse qui est au-dessus du monde ? Quel est ce nouveau cantique qui a retenti ? La vue rendue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, les boiteux redressés, les égarés remis dans la ligne de la justice, Dieu a montré à ceux qui étaient insensés, la corruption détruite, la mort vaincue, les fils rebelles réconciliés avec le Père. Car la lyre de Dieu aime le genre humain ; le Verbe est rempli de compassion ; il exhorte, il avertit, il châtie, il conserve, il protège, et promet pour récompense le royaume des cieux, lui qui n’a d’autre avantage à retirer de nous que notre salut. »


« Ce cantique dont je parle, n’allez pas le croire nouveau, dans le sens d’un vase que l’on façonne ou d’un édifice qu’on élève. Il était avant l’aurore, ce cantique. (Psalm. CIX.) Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. (Johan., I.) Mais il a voulu paraître sur la terre en ces derniers temps, et être appelé du nom sanctifié et auguste de Christ, et c’est en ce sens que je l’appelle le Cantique nouveau. Dieu et homme tout ensemble, il a apparu récemment aux hommes, pour nous apporter la félicité complète. Formés par ses enseignements à bien vivre, nous passons à l’éternelle vie. » (Cohortatio ad Gentes.)


Le Christ est donc l’Orphée véritable, et les chrétiens craignaient d’autant moins d’invoquer en lui un personnage du paganisme, qu’il circulait des vers qu’on lui attribuait, et dans lesquels l’unité de Dieu était célébrée. Il n’était pas nécessaire que tous les chrétiens qui étaient appelés à contempler le centre de ce beau plafond, eussent conscience du Christ comme étant la lyre divine, le principe de l’harmonie de tous les êtres, qu’ils saisissent en propres termes la distinction du Cantique éternel au sein du Père et du Cantique nouveau au milieu des hommes ; une égale participation aux mystères divins les mettait suffisamment en rapport avec celui qui se donne aux grands et aux petits, aux parfaits et aux imparfaits.


Le mythe d’Orphée, type du Christ en tant qu’il est le principe et l’auteur de l’harmonie universelle, nous conduit à celui de Psyché, adopté par les chrétiens de Rome, à l’époque primitive. Sur les peintures des catacombes, il ne se rencontre qu’en un seul endroit, et c’est encore au cimetière de Domitille, dans la partie qui remonte évidemment au siècle des apôtres. Un cubiculum, qui ouvre sur le grand ambulacre, présente jusqu’à trois fois ce sujet caractéristique. On n’a pas droit de s’étonner de voir la fable antique préoccuper l’attention des chrétiens qui arrivaient à connaître l’amour du Fils de Dieu pour sa créature, qu’il a aimée jusqu’à la mort et à la mort de la croix. Un mythe qui plaçait en scène l’Amour et ses divines recherches à l’égard de l’âme, ne pouvait manquer d’intéresser, comme une sorte de prophétie, les néophytes d’un esprit cultivé, qui abordaient à la foi chrétienne. N’avaient-ils pas d’ailleurs, pour préparer leur pensée au divin mystère des noces de l’Epoux céleste avec l’Epouse terrestre, le cantique sacré qui en est l’épithalame, et qui fait partie des saintes Ecritures ? Le beau mythe que l’Orient avait transmis, et que la philosophie platonicienne avait complété, se présentait donc de lui-même, comme une expression toute choisie, à cette fraction élue de la société romaine qui avait donné au Christ Aurélia Petronilla et Flavia Domitilla. Quoi d’étonnant d’en rencontrer la trace, en cette région où furent leurs tombeaux ?


La synthèse des peintures cémétériales, autant qu’on en peut juger par les débris à l’aide desquels nous essayons de la former, ne conserva pas ce délicat et mystérieux sujet. Probablement l’œuvre d’Apulée, qui dénatura et souilla ce chaste symbole dans un livre obscène, en rendit l’usage chrétien moins convenable et moins libre. C’est une raison de plus pour nous de le signaler ici dans sa simplicité primitive, où il n’offre que modeste familiarité et tendresse.


Dans l’un des sujets que nous avons relevés, l’Amour et Psyché sont occupés à cueillir des fleurs qui doivent remplir une corbeille. Ces fleurs signifient le parfum et la pureté de leur union. Psyché porte ses ailes de papillon, auxquelles on la reconnaît toujours sur les monuments de l’art antique ; mais elle est modestement vêtue et la corbeille de fleurs qu’elle a préparée pour l’Amour est déjà remplie.


Les deux autres fresques respirent la même simplicité et la même tranquillité. On sent que le peintre a voulu seulement rendre l’idée, laissant à compléter par l’âme, la vraie Psyché, ce qui manque à l’expression des sentiments qu’elle éprouve envers celui qui, étant le Roi éternel, a daigné « convoiter sa beauté ». (Psalm. XLIV.) L’imperfection artistique de ces peintures saute aux yeux ; mais leur manière ne nous reporte pas moins à l’époque la plus classique.


Avant de terminer cette investigation de Rome souterraine à l’époque des Antonins, il nous reste à mettre en lumière un sujet que nous n’avons pas introduit plus tôt afin de ne pas interrompre notre marche. Il s’agit du dogme chrétien de la résurrection des corps, qu’il ne faut pas confondre avec celui de l’immortalité de l’âme. La croyance à cette restitution que le tombeau doit faire un jour de notre dépouille mortelle, est un des points fondamentaux du christianisme. Le dernier effet de la rédemption ne sera obtenu, la mort ne sera complètement vaincue, que lorsque le tombeau aura rendu à notre âme ce corps, dont elle n’est désunie que pour un temps, en expiation du péché. Le paganisme, sensuel par dessus tout, avait en horreur, comme nous l’avons dit, cette croyance chrétienne, qui, pour les martyrs, était un motif de plus de dédaigner le corps, que rien ne peut soustraire à sa juste et inévitable dissolution. L’apôtre Paul leur avait enseigné que le Christ, dans sa résurrection, est « le premier-né d’entre les morts » (Col., I), et que la chair est confiée à la tombe, « pour en sortir un jour comme le plus noble froment ». (I Cor., XV.) De là il était aisé de conclure que, pour ce qui est du corps, la mort n’est qu’un sommeil ; et ce fut pour cette raison que les chrétiens, dans toute l’Église, s’accordèrent à donner le nom de cimetière, qui en grec signifie dortoir, aux divers lieux où se trouvaient réunies leurs sépultures.


Les signes de leur foi dans la résurrection des corps ne pouvaient donc être omis sur les peintures cémétériales, et l’on peut même dire que rien n’y est plus fréquent. Tout est mis à contribution pour rendre l’idée de cette palingénésie sur laquelle le chrétien compte fermement. Souvent, comme au cimetière de Priscille (Bosio, 531, IV; 557, I), il y est fait appel par la représentation antique du paon, à la chair duquel les naturalistes de ces temps attribuaient l’incorruptibilité.


La succession des saisons fut employée aussi comme le symbole de cette reviviscence sur laquelle nous devons compter. « L’hiver et l’été, écrivait Tertullien à l’époque que nous racontons, le printemps et l’automne, se remplacent avec leurs énergies, leurs caractères et leurs produits. La règle assignée par le ciel est que les arbres dépouillés revêtent de nouveau leur feuillage, que les fleurs reprennent leurs riches couleurs, que les céréales reproduisent la semence absorbée par la terre. Cette succession des choses est une figure de la résurrection des morts. » (De resurrect. carnis, cap. XII.) Origène s’exprime de la môme manière dans son Commentaire sur l’Epître aux Romains. L’inépuisable cimetière de l’Ardéatine renferme une gracieuse peinture où les quatre saisons sont groupées autour du bon Pasteur. (Bosio, 223.)


Au cimetière de Prétextat, dans la crypte de saint Januarius, l’évolution des saisons est exprimée d’une autre manière. Au-dessus de la niche, le pinceau a tracé un arc occupé par des moissonneurs qui accomplissent la récolte du père de famille. Quant à la voûte elle-même, elle est partagée entre quatre zones circulaires destinées à rappeler le mouvement des saisons, sans l’intervention d’aucun personnage, en employant seulement des enroulements de feuillages et quelques accessoires. Les roses du printemps, les épis de l’été, les grappes de l’automne, le laurier toujours vert, même sous la neige, s’enroulent dans les plus gracieux rinceaux, peuplés de nids et de colombes. (De Rossi, Bulletin, janvier 1863.)


Enfin le dogme de la résurrection des corps s’affirme dans les catacombes, par la reproduction incessante, jusque sur le marbre des sarcophages, de l’histoire de Jonas, que le Christ lui-même a donné comme le type de sa propre résurrection, prélude de la nôtre. (Matth., XII.)


Ainsi s’affirme, par les signes les plus expressifs, le grand dogme que le christianisme devait faire prévaloir au milieu du monde païen, en renouvelant le sentiment de la dignité de l’homme jusque dans son corps. Ainsi s’explique le zèle pieux qui porta dès l’origine les chrétiens à attacher une si haute importance aux sépulcres, à conserver avec tant de respect les débris de ces corps qui avaient été les temples du Saint-Esprit, et devaient ressusciter glorieux. Rome souterraine, l’une des merveilles de ce monde, et peut-être la plus grande, dut son existence au dogme de la résurrection des corps. Sous l’inspiration de cette vérité primordiale, elle devint la cité mystérieuse et sacrée, la nécropole des martyrs, le lieu de réunion des fidèles, l’école où l’on apprenait à vivre et à mourir pour le Christ. »


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Message par Invité Dim 10 Avr - 12:45

Bonjour @ tous ,
Et merci @ saint michel pour ce texte très "intéressant " ...J'y ai appris beaucoup
de choses : surtout "l'art" pour les chrétiens de s'approprier les mythes antiques
qui expliquent si bien les réalités chrétiennes ...
marie Fleur
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saint-michel


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Orphée, allégorie de Jésus-Christ Empty Re: Orphée, allégorie de Jésus-Christ

Message par saint-michel Dim 10 Avr - 13:54

Merci Smile
Remercions l'abbé de Solesmes.
Dieu vous bénisse !
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