Forum catholique l'Imitation de Jésus-Christ

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Bannie11Bienvenue sur le Forum catholique
l'Imitation de Jésus-Christ!

Ce forum est un lieu d'échanges dédié à l'approfondissement de la foi catholique, afin de toujours mieux connaître, aimer et servir Jésus-Christ.

On peut y partager des témoignages personnels, proposer des méditations, se questionner sur la Bible et les différents enseignements de l'Église catholique, demander et apporter de l'aide dans le cheminement de l'âme vers Dieu, etc.

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum catholique l'Imitation de Jésus-Christ

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Bannie11Bienvenue sur le Forum catholique
l'Imitation de Jésus-Christ!

Ce forum est un lieu d'échanges dédié à l'approfondissement de la foi catholique, afin de toujours mieux connaître, aimer et servir Jésus-Christ.

On peut y partager des témoignages personnels, proposer des méditations, se questionner sur la Bible et les différents enseignements de l'Église catholique, demander et apporter de l'aide dans le cheminement de l'âme vers Dieu, etc.

Forum d'échanges visant à approfondir la foi catholique, afin de toujours mieux connaître, aimer et servir Jésus-Christ


+4
lysiane
Maud
M8735
Emmanuel
8 participants
  • Poster un nouveau sujet
  • Répondre au sujet

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 23 Aoû - 7:21

"La maison de Zacharie .Aglaé"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

"Vers quelle heure arriverons-nous ?" demande Jésus, qui marche au centre du groupe que précèdent les brebis qui broutent l'herbe des talus.
"Vers trois heures. Il y a environ dix milles" répond Élie.

"Et puis nous allons à Kériot ?" demande Judas.

"Oui. Nous y allons."

"Et n'était-il pas plus court d'aller de Jutta à Kériot ? Il ne doit pas être loin. Est-ce vrai, berger ?"

"Deux milles de plus, plus ou moins
"
"Ainsi, nous en faisons plus de vingt pour rien."

"Judas, pourquoi cette inquiétude ?" dit Jésus.

"Je ne suis pas inquiet, Maître, mais tu m'avais promis de venir à ma maison..."

"Et j'y irai. Je tiens toujours mes promesses."

"J'ai envoyé prévenir ma mère... et Toi, du reste, tu l'as dit : avec les morts, on est encore présent par l'esprit."

"Je l'ai dit. Mais, Judas, réfléchis : tu n'as pas encore souffert pour Moi. Ceux-ci, cela fait trente années qu'ils souffrent et ils n'ont jamais trahi, pas même le souvenir de Moi. Pas même le souvenir. Ils ne savaient pas si j'étais vivant ou mort... et pourtant ils sont restés fidèles. Ils se souvenaient de Moi, nouveau-né, enfant qui ne leur manifestait que mes pleurs et mon appétit au lait maternel, et pourtant, ils m'ont vénéré comme Dieu. A cause de Moi, ils ont été frappés, maudits, persécutés, comme la honte de la Judée, et pourtant leur foi à chaque coup ne vacillait pas, ne se desséchait pas, mais poussait des racines plus profondes et en devenait plus vigoureuse."

"A propos. Cela fait quelques jours que la question me brûle les lèvres. Ce sont tes amis, et ceux de Dieu, n'est-ce pas ? Les anges les ont bénis avec la paix du Ciel, n'est-il pas vrai ? Ils sont restés justes malgré toutes les tentations, n'est-ce pas ? Explique-moi, alors pourquoi ils ont été malheureux ? Et Anne ? Elle a été tuée pour t'avoir aimé..."

"Tu en conclus, par conséquent, que mon amour et celui qu'on me donne portent malchance."

"Non... mais..."

"Mais, c'est cela. Il me déplaît de te voir tellement fermé à la Lumière, tellement possédé par le sens humain. Non, laisse-le tranquille, Jean et toi aussi, Simon. Je préfère qu'il parle. Je ne lui en ferai jamais de reproches. Seulement je veux que les âmes s'ouvrent pour y faire entrer la lumière. Viens ici, Judas, écoute : Tu pars d'un jugement qui est commun à tant d'hommes qui vivent, à tant qui vivront. J'ai dit : jugement. Je devrais dire : erreur. Mais étant donné que vous le faites sans malice, par ignorance de ce qu'est la vérité, ce n'est pas une erreur, mais seulement un jugement imparfait comme le peut être le jugement d'un enfant. Et enfants, vous l'êtes, pauvres hommes. Et je suis ici Maître, pour faire de vous des adultes capables de discerner le vrai du faux, le bon du mauvais, le meilleur du bon. Écoutez donc.

Qu'est-ce que la vie ? C'est un temps d'attente, je dirais les limbes : des Limbes que vous donne le Dieu Père, pour prouver votre nature de bons fils ou de bâtards et pour vous réserver, d'après vos œuvres, un avenir qui ne connaîtra plus ni attentes ni épreuves.

Maintenant, vous, dites-moi : serait-il juste que quelqu'un parce qu'il a eu le rare avantage d'avoir la possibilité de servir Dieu d'une manière particulière, jouisse aussi d'un privilège spécial pendant toute sa vie ? Ne vous semble-t-il pas qu'il a déjà beaucoup reçu et que pour ce motif il puisse se dire heureux même s'il ne l'est pas humainement ? Ne serait-il pas injuste que celui qui possède déjà en son cœur la lumière d'une manifestation divine et le sourire approbatif de sa conscience, possède encore des honneurs et des biens terrestres ? Ne serait-ce pas aussi, imprudent ?"

"Maître, je dis que ce serait encore de la profanation. Pourquoi mettre des joies humaines, là où Tu es, Toi ? Quand quelqu'un te possède - et ils t'ont possédé, eux seuls riches en Israël pour t'avoir eu depuis trente ans - il ne lui faut avoir rien d'autre. On ne pose pas d’objet humain sur le Propitiatoire... et un vase consacré ne sert que pour des usages saints. Eux sont des consacrés, du jour qu'ils ont vu ton sourire... et rien, non, rien qui ne soit pas Toi ne doit entrer dans leur cœur qui te possède. Fussè-je, comme eux !" dit Simon.

"Cependant, tu t'es empressé, après avoir vu le Maître et après ta guérison, de reprendre possession de tes biens" répond ironiquement Judas.

"C'est vrai. Je l'ai dit et je l'ai fait; Mais sais-tu pourquoi ? Comment peux-tu juger si tu ne sais pas tout ? Mon homme d'affaires a reçu des ordres précis. Maintenant, Simon le Zélote est guéri - ses ennemis ne peuvent plus lui nuire, ni l'isoler, ni le faire poursuivre car il n'appartient plus à aucune secte, mais seulement à Jésus - il peut disposer de ses biens qu'un homme honnête et fidèle lui a gardés. Et moi, propriétaire encore pour une heure, j'ai fixé la destination de leur prix pour en tirer plus d'argent de leur vente et pouvoir dire... non, cela, je ne le dis pas."

"Ce sont les anges qui le disent pour toi, Simon et l'inscrivent dans le livre éternel." dit Jésus.

Simon regarde Jésus. Les deux regards se rencontrent l'un étonné, l'autre bénissant.

"Comme toujours, j'ai tort."

"Non, Judas, tu as le sens pratique. Toi-même tu le dis."

"Oh ! mais, avec Jésus ! ...Même Simon Pierre était attaché au sens pratique et maintenant au contraire !... Toi aussi Judas, tu deviendras comme lui. Il y a peu de temps que tu es avec le Maître, nous, il y a plus longtemps et nous sommes déjà meilleurs." dit Jean, toujours doux et conciliant.

"Il n'a pas voulu de moi. Autrement, j'aurais été à Lui depuis la Pâque." Judas est vraiment nerveux, aujourd'hui.

Jésus coupe court en disant à Lévi : "As-tu jamais été en Galilée ?"
"Oui, Seigneur."

"Tu viendras avec Moi, pour me conduire près de Jonas. Tu le connais ?"

"Oui, à Pâques, on se voyait toujours, j'allais vers lui alors." Joseph baisse la tête, mortifié. Jésus le voit. "Vous ne pouvez pas venir ensemble. Élie resterait seul avec le troupeau, mais tu viendras avec Moi jusqu'au passage de Jéricho, où nous nous séparerons pour quelque temps. Je te dirai ensuite ce que tu dois faire."

"Nous, plus rien ?"

"Vous aussi, Judas, vous aussi."

"On aperçoit des maisons." dit Jean qui précède les autres de quelques pas.

"C'est Hébron, à cheval sur deux rivières, avec sa crête. Tu vois, Maître, cette grande construction là-bas, un peu plus haute que les autres, dans cette verdure ? C'est la maison de Zacharie."

"Pressons le pas."

Ils parcourent rapidement les derniers mètres de route et entrent dans le pays. Les sonnailles des troupeaux font un bruit de castagnettes quand ils avancent sur les pierres irrégulières du chemin dont le pavage est très rudimentaire. Ils arrivent à la maison. Les gens regardent ce groupe d'hommes différents d'aspects, d'âges, de vêtements, au milieu de la blancheur du troupeau.

"Oh ! C'est changé ! Ici il y avait une grille" dit Élie. Maintenant à sa place, il y a un portail de fer qui coupe la vue et aussi un mur de clôture plus haut qu'un homme et ainsi, on ne voit rien. Peut-être y aura-t-il une ouverture par derrière. Allons voir."

Ils font le tour d'un vaste quadrilatère, d'un rectangle plutôt, mais le mur s'élève partout à la même hauteur.

"Le mur est construit depuis peu, dit Jean en l'observant. Il n'y a pas d'interruption et par terre il reste encore de la chaux et pierres."

"Je ne vois pas non plus le tombeau... Il était du côté du bosquet. Maintenant le bosquet est en dehors du mur et... et l'on dirait un terrain communal. On y fait du bois..." Élie est perplexe.

Un homme, un vieux bûcheron, de petite taille, mais robuste qui observe le groupe cesse de scier un tronc abattu et vient vers le groupe. "Qui cherchez-vous ?"

"Nous voulions entrer dans la maison pour prier au tombeau de Zacharie."

"Il n'y a plus de tombeau. Vous n'êtes pas au courant ? Qui êtes-vous ?"

"Je suis un ami de Samuel, le berger. Lui..."

"Il ne faut pas Élie..." dit Jésus, Élie se tait.

"Ah ! Samuel !... Oui, mais depuis que Jean, le fils de Zacharie est en prison, la maison n'est plus à lui. C'est un malheur, parce que lui faisait distribuer tous les revenus de sa propriété aux pauvres d'Hébron. Un matin il est venu un individu de la cour d'Hérode, il a jeté Joël dehors, a mis les scellés, puis est revenu avec des maçons pour faire construire le mur ...Le tombeau était là, au coin. Il n'en a pas voulu... et un matin, nous l'avons trouvé endommagé, déjà à moitié démoli... les pauvres ossements tous mélangés... Nous les avons ramassés comme nous avons pu... Ils sont maintenant dans un seul cercueil... Et, dans la maison du prêtre Zacharie, ce dégoûtant loge ses maîtresses.

Maintenant c'est une mime de Rome. C'est pour cela qu'il a élevé le mur. Il ne veut pas que l'on voie... La maison du prêtre, une maison close. La maison du miracle et du Précurseur ! Car c'est certainement lui, même si lui n'est pas le Messie. Et que d'ennuis nous avons eu pour le Baptiste ! Mais c'est notre grand ! Notre vraiment grand ! Déjà sa naissance était un miracle. Élisabeth, vieille comme un chardon sec, devint féconde comme un pommier d'Adar, premier miracle. Puis, arriva une cousine, une sainte, pour l'aider et délier la langue du prêtre. Elle s'appelait Marie. Je me souviens d'Elle bien qu'on ne la voyait que très rarement. Comment cela arriva-t-il, je ne sais.

On dit que pour faire plaisir à Élise elle lui fit poser la bouche muette de Zacharie sur son sein qui avait conçu, ou qu'on lut fit mettre ses doigts dans la bouche. Je ne sais pas bien, Ce qui est sûr, c'est qu'après neuf mois de silence, Zacharie parla en louant le Seigneur et en disant qu'il y avait le Messie. Je n'ai pas d'autres renseignements. Mais ma femme assure, elle qui y était ce jour, que Zacharie dit, en louant le Seigneur, que son fils serait allé en avant. Maintenant, moi, je dis : ce n'est pas comme les gens croient. Jean est le Messie et il va devant le Seigneur, comme Abraham allait devant Dieu. Voilà. N'ai-je pas raison ?"

"Tu as raison pour ce qui concerne l'esprit du Baptiste qui marche toujours devant Dieu, mais tu n'as pas raison en ce qui concerne le Messie."

"Alors celle dont on disait qu'Elle était la mère du Fils de Dieu - au dire de Samuel - Elle ne l'était pas réellement ? Elle ne l'est pas encore ?"

"Elle l'était. Le Messie est né, précédé de celui qui au désert éleva la voix, comme l'a dit le Prophète."

"Tu es le premier qui l'affirme. Jean, la dernière fois que Joël lui porta une peau de mouton, comme il le faisait tous les ans, à l'entrée de l'hiver, ne dit pas quand on l'interrogea sur le Messie: "Il existe". Quand lui le dira..."

"Homme, j'ai été disciple de Jean et je lui ai entendu dire : "Voici l'Agneau de Dieu" en le montrant du doigt..." dit Jean.

"Non, non, l'Agneau c'est lui. Véritable Agneau qui s'est développé tout seul, sans l'aide de sa mère et de son père, pour ainsi dire. A peine fils de la Loi, il s'est retiré dans les cavernes des montagnes en face du désert, et là il a grandi, s'entretenant avec Dieu. Élise et Zacharie sont morts et lui n'est pas venu. Père et mère, pour lui, c'était Dieu. Il n'y a pas de saint plus grand que lui. Demandez à tout Hébron, Samuel le disait, mais ce sont les Bethléemites qui doivent avoir eu raison. Le saint de Dieu, c'est Jean."

"Si quelqu'un te disait : "Je suis le Messie" que lui dirais-tu ?" demande Jésus.

"Je l'appellerais "blasphémateur" et je le chasserais à coup de pierres."
"Et s'il faisait un miracle pour prouver qu'il l'est ?"

"Je l'appellerais "possédé du démon". Le Messie viendra quand Jean se fera connaître dans sa véritable identité. La haine même d'Hérode en est la preuve. Lui, le rusé, sait que Jean est le Messie."

"Il n'est pas né à Bethléem."

"Mais, quand il sera libéré, après avoir annoncé lui-même son prochain avènement, il se manifestera à Bethléem. Bethléem aussi l'attend. Tandis que... oh ! vas-y, si tu n'as pas peur parler au Bethléemites d'un autre Messie... et tu verras."

"Vous avez une synagogue ?"

"Oui, tout droit, à deux cent pas, par ce chemin. Tu ne peux tromper. Tout près est la sépulture des restes violés."

"Adieu et que le Seigneur t'éclaire."

Ils s'en vont. Ils reviennent sur le devant.

Au portail, il y a une femme, jeune, à la tenue provocante. Très belle. "Seigneur, tu veux entrer dans la maison ? Entre."

Jésus la regarde, sévère comme un juge et ne parle pas. C'est Judas qui s'en charge, approuvé par tous. "Rentre, effrontée, ne nous profane pas de ta respiration, chienne famélique."

La femme rougit vivement et baisse la tête. Elle s'empresse de disparaître, confuse, insultée par les gamins et les passants.

"Qui est assez pur, pour dire : 'Je n'ai jamais désiré la pomme offerte par Ève ?' " dit Jésus, sévère, et il ajoute : "Indiquez-le moi, celui-là et j'irai le saluer : saint. Personne ? Et alors si, non pas par mépris, mais par faiblesse, vous vous sentez incapable de l'approcher, retirez-vous. Je n'oblige pas les faibles à une lutte inégale. Femme, je voudrais entrer.

Cette maison appartenait à quelqu'un qui m'était parent. Elle m'est chère."
"Entre, Seigneur, si tu n'éprouves pas de dégoût pour moi."

"Laisse la porte ouverte, pour que les gens voient et ne jasent pas..."

Jésus passe, sérieux, solennel. La femme le salue, subjuguée et n'ose bouger. Mais les insultes de la foule la piquent jusqu'a sang. Elle s'enfuit en courant au fond du jardin pendant que Jésus va jusqu'au pied de l'escalier, jette un coup d’œil par la porte entr'ouverte mais ne rentre pas. .Puis il va vers l'emplacement du tombeau, là où maintenant se trouve une espèce de petit temple païen.

"Les ossements des justes, même desséchés et dispersés répandent un baume purifiant et des semences de vie éternelle. Paix aux morts dont la vie a été bonne ! Paix aux purs qui dorment dans le Seigneur ! Paix à ceux qui ont souffert mais n'ont pas voulu connaître le vice ! Paix aux vrais grands du monde et du Ciel ! Paix !"

La femme, en suivant une haie qui la dissimule l'a rejoint. "Seigneur !"

"Femme."

"Ton nom, Seigneur."

"Jésus."

"Je ne l'ai jamais entendu. Je suis Romaine : mime et ballerine. Je ne suis experte qu'en lasciveté. Que veut dire ce Nom ? Le mien, c'est Aglaé et... et il veut dire : vice."

"Le mien veut dire: Sauveur."

"Comment sauves-tu ? Qui ?"

"Celui qui veut sincèrement le salut. Je sauve en enseignant à être pur, à vouloir la douleur ainsi que l'honneur, le bien à tout prix." Jésus parle sans aigreur, mais aussi sans se tourner vers la femme.

"Je suis perdue..."

"Je suis Celui qui cherche ceux qui sont perdus."

"Je suis morte."

"Je suis Celui qui donne la Vie."

"Je suis saleté et mensonge."

"Je suis Pureté et Vérité."

"Tu es Bonté, aussi, Toi qui ne me regarde pas, ne me touche pas, et ne me piétine pas. Pitié pour moi..."

"C'est à toi, d'abord d'avoir pitié de toi. De ton âme."

"Qu'est-ce que c'est, l'âme ?"

"C'est ce qui, de l'homme fait un dieu et non un animal. Le vice, le péché la tue, et, elle morte, l'homme devient un animal repoussant."

"Je pourrai te voir encore ?"

"Celui qui me cherche me trouve."

"Où résides-tu ?"

"Là où les cœurs ont besoin du médecin et des remèdes pour devenir honnêtes."

"Alors... je ne te verrai plus... Où je reste, on ne veut ni médecin, ni remède, ni honnêteté."

"Rien ne t'empêche de venir où je suis. Mon nom, on le criera dans les rues et il arrivera jusqu'à toi. Adieu."

"Adieu, Seigneur. Laisse-moi t'appeler "Jésus". Oh ! non pas par familiarité !... Pour que rentre un peu de salut en moi. Je suis Aglaé. Souviens-toi de moi."

"Oui, adieu." La femme reste au fond du jardin. Jésus sort, l'air sévère. Il regarde tout le monde. Il remarque la perplexité chez les disciples, le mépris chez les Hébronites. Un esclave ferme le portail.

Jésus va droit par le chemin. Il frappe à la synagogue. Un petit vieux s'avance, haineux. Il ne donne même pas à Jésus le temps de parler. "La synagogue est interdite, pas question de ce lieu saint, pour ceux qui parlent aux courtisanes. Va-t-en !"

Jésus se retourne sans parler et continue sa route, les siens derrière Lui. Jusqu'à la sortie d'Hébron. Alors, ils parlent.

"Pourtant, tu l'as bien voulu. Maître, dit Judas. Une courtisane !"

"Judas, en vérité je te le dis qu'elle s'élèvera au dessus de toi Et maintenant, toi qui me blâmes, que me dis-tu des Juifs ? Dans les lieux les plus saints de la Judée, nous avons été bafoués et chassés... Mais c'est ainsi. Le temps vient où Samarie et les Gentils adoreront le vrai Dieu, et le peuple du Seigneur sera souillé de sang et d'un crime... d'un crime au regard duquel les fautes des courtisanes qui vendent leur chair et leur âme seront peu de chose. Je n'ai pu prier sur les ossements de mes cousins et du juste Samuel. Mais n'importe. Reposez, ossements saints, réjouissez-vous, ô esprits qui les habitiez, La première résurrection est proche. Puis viendra le jour où on vous montrera aux anges comme ceux des serviteurs du Seigneur."

Jésus se tait et tout prend fin.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Aglae_11

Aglaé
la jeune mime sicilienne devenue disciple puis recluse

Présentation générale

Romaine, 26 ans, fille unique du procurateur (intendant) d’un grand seigneur romain de Syracuse en Sicile. Cette jeune mime sicilienne a échoué à Hébron. Elle change radicalement sa vie dissolue après sa rencontre avec Jésus et devient disciple puis recluse.

Caractère et aspect

"Jeune et très belle" à la démarche ondulante. Mains fines

Parcours apostolique

Prostituée dès 14 ans, elle finit par aboutir, comme maîtresse de Sciammaï, dans une riche villa d’Hébron où avait vécu Jean Baptiste. Elle y rencontre Jésus et en est bouleversée. À son départ, elle lui fait don de bijoux dont les 4 millions d’euros (10,5 talents d'argent) de la vente, réalisée par Judas en 2.46, serviront opportunément à "soudoyer" la libération de Jean-Baptiste à Machéronte.

N’y tenant plus, elle part, en se voilant, à la recherche de Jésus . Elle l’écoute prêcher les dix commandements à la Belle-Eau, réfugiée dans une cabane de branchages en bord du Jourdain alors que règnent des conditions climatiques épouvantables de pluie et de froid . Elle se convertie, notamment lors du prêche sur la pureté où Jésus s’adresse indirectement à elle : "Fais-toi un nom nouveau auprès de Dieu (Aglaé veut dire ‘’rayonnante de beauté’’). Voilà ce qui a de la valeur. Tu es le vice. Deviens l’honnêteté. Deviens le sacrifice. Deviens la martyre de ton repentir. Tu as bien su martyriser ton cœur pour faire jouir la chair. Maintenant, sache martyriser ta chair pour donner une paix éternelle à ton cœur." Ce sera suivie d’une magnifique prière sacerdotale Pendant son séjour, elle est évangélisée discrètement par André . Elle est chassée, probablement à coups de pierre, par un groupe de pharisiens.

Errante, elle trouve accueil auprès de la Vierge Marie qui la confie temporairement à Suzanne de Cana. Son parcours est raconté par elle-même en 3.28. Harcelée, elle se réfugie sur la demande de Jésus, dans un endroit désert où elle achèvera une vie brève "Tu me rejoindras sans tarder là où je serai après mon sacrifice et le tien. " - "Dans la solitude où tu seras et où Satan t'assaillira avec une haineuse violence au fur et à mesure que tu appartiendras davantage au Ciel, tu trouveras un de mes apôtres autrefois pécheur, puis racheté.(Matthieu ? Simon ?)" "Alors ce n'est pas l'apôtre béni qui me parlait de Toi ? Il est trop honnête pour avoir été pécheur." "Pas celui-là, un autre. Il te rejoindra à l'heure juste. Il te dira ce que encore tu ne peux savoir.

Je lui ai rendu la vie, non pas dans ses entrailles mais dans son âme desséchée par le paganisme et par le péché, et je l'ai rendue féconde en justice, en la délivrant de ce qui la retenait, aidé par sa bonne volonté. Et je vous la donne en modèle. Ne vous scandalisez pas. En vérité je vous dis qu'elle mérite d'être citée en exemple et imitée, car il y en a peu en Israël qui ont fait autant de chemin que cette païenne pécheresse pour rejoindre les sources de Dieu. "Et où est-elle maintenant?" - "Dieu seul le sait. Dans une dure pénitence, certainement. Priez pour la soutenir...

Son nom

Ce nom signifie, à ce qu’elle dit elle-même, "vice". C'est, en fait, une transposition morale de son étymologie grecque : "aglaïa = rayonnante de beauté".

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Hebron10

Hébron
la ville de Jean-Baptiste et des patriarches

Habitants ou natifs

Élizabeth et Zacharie, tante et oncle de Jésus - Sara et Samuel, leurs serviteurs - Aglaé, la mime devenue disciple et recluse – Jean-Baptiste, le précurseur, cousin de Jésus - Sciammaï un dévoyé de la cour d'Hérode - Masala, l'estropié difforme.

Descriptif

"C'est Hébron, à cheval sur deux rivières, avec sa crête. Tu vois, Maître, cette grande construction là-bas, un peu plus haute que les autres, dans cette verdure ? C'est la maison de Zacharie." - "Et voici Hébron au milieu de ses bois et de ses prés".

Faits marquants

C'est le lieu de la Visitation et de la naissance du Baptiste puis sa circoncision- Jésus va se recueillir devant la maison du Baptiste devenue une maison de débauche pour son nouveau propriétaire - Il y rencontrera Aglaé qui se convertira.

Son nom.

Hébron - El-Khalil - Qiryath-Arba - Ville la plus élevée de Palestine, à 927 m au-dessus du niveau de la mer, à 30 km au sud-sud-ouest de Jérusalem - Autres orthographes : City of Arba, Hevron, Kiriath-Arba, Kirjath Arba

Ville fondée vers 1720 av. J.C. (Nombres 13,22). Abraham vécut dans son voisinage, à Mambré, pendant de longues périodes et fut enterré non loin de là.

David reçut par deux fois l'onction royale à Hébron (2Samuel 2,4 et 5,3) qui fut sa capitale pendant plus de sept ans. Absalon y commença sa rébellion (2Samuel 15,7).

 Eucharistie    Colombe


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 24 Aoû - 7:28

"Jésus à Kériot. Mort du vieux Saül"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

J'ai l'impression que la partie la plus escarpée, c'est à dire le nœud le plus étroit des montagnes de Judée, se trouve entre Hébron et Jutta. Mais je pourrais aussi me tromper et qu'il s'agisse d'une vallée qui s'ouvre plus largement sur des horizons assez vastes d'où se détachent des monts isolés et non plus une chaîne. Peut-être est-ce une cuvette entre deux chaînes, je ne sais. C'est la première fois que je la vois et je n'y comprends pas grand-chose. Dans des champs assez étroits mais bien tenus, cultures diverses de céréales : orge, seigle surtout, et aussi de beaux vignobles sur les terres les plus ensoleillées. Puis, en montant, des bois de pins et de sapins et d'autres essences forestières. Une route... discrète donne entrée sur un petit village.

"C'est le faubourg de Kériot. Je te prie de venir à ma maison de campagne. Ma mère t'y attend. Puis nous irons dans Kériot" dit Judas qui n'y tient plus, tant il est agité.

Je n'ai pas dit que maintenant Jésus n'est plus qu'avec Judas, Simon et Jean. Les bergers n'y sont plus. Peut-être sont-ils restés dans les pâturages d'Hébron ou retournés vers Bethléem.

"Comme tu veux, Judas. Mais nous pouvions aussi nous arrêter ici pour faire connaissance avec ta mère."

"Oh ! non, c'est une maison paysanne. Ma mère y vient au temps des récoltes. Mais ensuite elle reste à Kériot. Et, ne veux-tu pas que ma cité te voie ? Ne veux-tu pas lui porter ta lumière ?"

"Bien sûr que je le veux, Judas, mais tu sais déjà que je ne regarde pas à l'humilité de l'endroit qui me donne l'hospitalité."

"Mais aujourd'hui tu es mon hôte... et Judas sait recevoir." Ils font encore quelques mètres au milieu de maisonnettes disséminées dans la campagne, et femmes et hommes s'avancent, appelés par les enfants. C'est évident que c'est de la curiosité provoquée. Judas doit avoir battu le rappel.

"Voici ma pauvre maison. Excuse sa pauvreté." Mais la maison n'est pas une masure. C'est un cube à un seul étage, mais vaste et bien entretenu au milieu d'un verger touffu et prospère. Une ruelle privée, très propre va de la route à la maison.

"Me permets-tu de passer devant ? Maître ?"

"Vas-y."

Judas s'en va.

"Maître, Judas a fait les choses en grand." dit Simon. "Je m'en étais douté. Mais maintenant, j'en suis sûr. Tu dis, Maître, et tu as bien raison : esprit, esprit... Mais lui... lui ne l'entend pas ainsi. Il ne te comprendra jamais... ou bien tard." rectifie-t-il pour ne pas peiner Jésus.

Jésus soupire et se tait.

Judas sort avec une femme sur la cinquantaine environ. Elle est plutôt grande, mais pas tant que son fils à qui elle a donné ses yeux noirs et ses cheveux frisés. Mais ses yeux sont doux, plutôt tristes, tandis que ceux de Judas sont impérieux et fourbes.

"Je te salue, Roi d'Israël." dit-elle en se courbant comme une vraie sujette. "Permets à ta servante de te recevoir."

"Paix à toi, femme. Et que Dieu soit avec toi et avec ta créature."

"Oh ! oui, avec ma créature !" C'est plutôt un soupir qu'une réponse.

"Lève-toi, mère. J'ai une Mère, moi aussi et je ne puis permettre que tu me baises les pieds. Au nom de ma Mère, je te donne un baiser, femme. C'est ta sœur... en amour et dans la destinée douloureuse des mères de ceux qui sont marqués."

"Que veux-tu dire, Messie ?" demande Judas un peu inquiet. Mais Jésus ne répond pas. Il est en train d'embrasser la femme qu'il a relevée et à laquelle il donne un baiser sur les joues. Puis, la tenant par la main, il va vers la maison.

Ils entrent dans une pièce fraîche à laquelle donnent de l'ombre des rideaux à rayures frais. Tout est prêt : des boissons fraîches et des fruits aussi. Mais la mère de Judas appelle d'abord une servante qui apporte de l'eau et des essuie-mains. La maîtresse voudrait déchausser Jésus et laver ses pieds poussiéreux. Mais Jésus s'y oppose : "Non, mère. La mère est une créature trop sainte, surtout quand elle est honnête et bonne comme toi, pour que je permette que tu prennes une attitude d'esclave."

La mère regarde Judas... un regard étrange; et puis elle s'éloigne. Jésus s'est rafraîchi. Quand il va remettre ses sandales, la femme revient avec une paire de sandales neuves. "Voici, notre Messie. Je crois avoir bien fait… comme Judas voulait... Il m'a dit : "Un peu plus longues que les miennes et de même largeur".

"Mais, pourquoi, Judas ?"

"Tu ne veux pas me permettre de t'offrir un cadeau ? N'es-tu pas mon Roi et Dieu ?"

"Oui, Judas, mais tu ne devais pas donner tant de dérangement à ta mère. Tu sais comme je suis..."

"Je le sais. Tu es saint. Mais tu dois te présenter comme un Roi saint. C'est ce qui s'impose. Dans le monde où les neuf dixièmes sont des sots, il faut une présentation qui en impose. Je le sais."

Jésus a chaussé ses sandales neuves de cuir rouge aux courroies percées avec une empeigne qui monte jusqu'à la cheville. Beaucoup plus belles que ses simples sandales d'artisan et semblables aux sandales de Judas qui sont des escarpins d'où sortent seulement les bouts de pied.

"Le vêtement aussi, mon Roi. Je l'avais préparé pour mon Judas... Mais lui te le donne. C'est du lin : frais et neuf. Permets qu'une mère t'habille... comme s'il s'agissait de son fils."

Jésus se retourne pour regarder Judas... mais ne réplique pas. Il délace la gaine de son vêtement au cou et fait retomber l'ample tunique de ses épaules en restant avec la tunicelle de dessous. La femme lui passe le beau vêtement neuf. Elle lui présente une ceinture qui est un galon tout brodé d'où part un cordon qui finit en gros pompons. Jésus, certainement se sentira à l'aise dans ses vêtements frais et nets. Mais il ne paraît pas très heureux. Pendant ce temps, les autres se sont. nettoyés.

"Viens, Maître. Ce sont des fruits de mon modeste verger et cela c'est de l'hydromel que ma mère fabrique. Toi, Simon, peut-être tu préfères ce vin blanc, Prends. C'est de ma vigne. Et toi, Jean ? Comme le Maître ?" Judas jubile en versant dans de belles coupes d'argent, en montrant qu'il a des moyens.

La mère parle peu. Elle regarde... regarde... regarde son Judas... et plus encore elle regarde Jésus... Jésus, avant de manger, lui présente le plus beau fruit (ce sont de gros abricots, me semble-t-il, des fruits jaunes rouges, mais ce n'est pas des pommes) et quand il lui dit : "Toujours la mère, d'abord." ses yeux s'emperlent de larmes.

"Maman, le reste est fait ?" demande Judas.

"Oui, mon fils, je crois avoir tout bien fait, mais j'ai toujours vécu ici et je ne sais pas... je ne sais pas les habitudes des rois."

"Quelles habitudes, femme ? Quels rois ? Mais qu'as-tu fait, Judas ?"
"Mais n'es-tu pas le Roi promis à Israël ? Il est temps que le monde te salue comme tel et cela devait arriver pour la première fois ici, dans ma cité, dans ma maison. Je te vénère avec ce titre. Par amour pour moi et par respect pour ton nom de Messie de Christ, de Roi que les Prophètes t'ont donné par ordre de Jéhovah ne me démens pas."

"Femme, amis, je vous en prie. J'ai besoin de parler avec Judas. Je dois lui donner des ordres précis." La mère et les disciples se retirent.

"Judas, qu'as tu fait ? M'as-tu si peu compris jusqu'à présent Pourquoi m'abaisser au point de faire de Moi un puissant de la terre et même un ambitieux qui recherche cette puissance ? Et tu ne comprends pas que c'est rabaisser ma mission et même lui faire obstacle ? Oui, un obstacle, c'est indéniable. Israël est soumis à Rome. Tu sais ce qui advint quand il voulut s'élever contre Rome quelqu'un qui fait figure de chef populaire et qui laisse soupçonner d'organiser une guerre de libération. Tu as vu, ces jours-ci précisément tu as vu, comment on s'est acharné sur un Bébé parce qu'on voyait en Lui un futur roi, selon le monde. Et toi et toi !

Oh ! Judas qu'attends-tu d'une souveraineté charnelle pour Moi ?

Qu'espères-tu ? Je t'ai donné le temps de réfléchir et de décider. Je t'ai parlé bien clairement, dès la première fois. Je t'ai même repoussé, parce que je savais... parce que je sais, oui, parce que je sais, je lis, je vois ce qu'il y a en toi. Pourquoi vouloir me suivre si tu ne veux pas être tel que je veux ? Va-t-en, Judas ! Ne te nuis pas et ne me nuis pas... Va. Cela vaut mieux pour toi. Tu n'es pas un ouvrier fait pour ce travail... C'est trop au dessus de toi. En toi, c'est l'orgueil, la cupidité, avec ses trois branches c'est l'esprit de domination... même ta mère doit te craindre. C'est la propension au mensonge…

Non. Ce n'est pas cela que doit être celui qui veut me suivre. Judas : je ne te hais pas. Je ne te maudis pas. Je te dis seulement, et c'est avec la douleur de ne pouvoir changer quelqu'un que j'aime, je te dis seulement : va ton chemin, fais-toi une situation dans le monde puisque c'est cela que tu veux, mais ne reste pas avec Moi.
Mon chemin ! ...Ma royauté ! Oh ! quelles souffrances y seront ! Sais-tu où je serai Roi ? Quand on proclamera ma Royauté !

Ce sera quand je serai élevé sur un bois infâme, quand j'aurai pour pourpre mon propre sang, pour couronne des épines entrelacées, pour enseigne un écriteau infâme, pour trompettes, cymbales, orgues et cithares saluant celui qu'on a proclamé Roi, les blasphèmes de tout un peuple : de mon peuple. .Et sais-tu par le travail de qui tout cela ? De quelqu'un qui ne m'aura pas compris. Qui n'aura rien compris. Cœur de bronze vide, où l'orgueil, la sensualité, l'avarice auront distillé leurs poisons d'où sera né un entrelacement de serpents qui seront pour Moi une chaîne et... et pour lui une malédiction. Les autres ne connaissent pas aussi clairement ma destinée. Et, je t'en prie : n'en parle pas. Que cela reste entre toi et Moi. Du reste... c'est un reproche... et tu te tairas pour ne pas dire : "J'ai été blâmé...". As-tu compris, Judas ?"

Judas est violet, tant il est rouge. Il est debout devant Jésus. Il est confus, tête basse... Puis il se jette à genoux et pleure, la tête sur les genoux de Jésus, "Je t'aime, Maître, ne me repousse pas. Oui, je suis un orgueilleux, je suis un sot, mais ne me renvoie pas. Non, Maître, ce sera la dernière fois que je te manque. Tu as raison je n'ai pas réfléchi.

Mais même dans cette erreur il y a de l'amour. Je voulais te faire tant d'honneur... et que les autres aussi te le donnent... parce que je t'aime. Tu l'as dit, il y a trois jours : "Quand vous vous méprenez sans malice, par ignorance, ce n'est pas erreur mais jugement imparfait, jugement d'enfants, et Moi je suis ici pour vous faire devenir adultes". Voici, Maître, je suis ici contre tes genoux... Tu m'as dit que tu serais pour moi un père... contre tes genoux, comme si tu étais mon père, et je te demande pardon.

Je te demande de faire de moi un "adulte", un adulte saint... Ne me renvoie pas, Jésus, Jésus, Jésus... Non ! Tout n'est pas mauvais en moi. Tu vois : pour Toi, j'ai tout quitté et je suis venu. Tu es pour moi supérieur aux honneurs et aux avantages que j'obtenais en servant les autres. Toi, oui, Tu es l'amour du pauvre, du malheureux Judas qui voudrait ne te donner que de la joie et te donne au contraire de la douleur ..."

"Cela suffit, Judas. Une fois de plus, je te pardonne... Jésus paraît fatigué... Je te pardonne, dans l'espoir... dans l'espoir que dans l'avenir tu me comprennes."

"Oui, Maître, oui. Et maintenant pourtant, maintenant ne m'écrase pas sous le poids d'un démenti qui ferait de moi un objet de dérision. Tout Kériot sait que je venais avec le Descendant de David, le Roi d'Israël et s'est préparé à Te recevoir dans cette cité qui est la mienne... J'avais cru bien faire... de te faire voir comme il le fait pour inspirer la crainte et l'obéissance et de le faire voir à Jean, à Simon, et par eux aux autres qui t'aiment; mais te traitent d'égal à égal... Même ma mère serait humiliée d'être la mère d'un fils menteur et insensé. A cause d'elle, mon Seigneur .. et je te jure que je..."

"Ne me fais pas de serment, mais jure-toi à toi même, si tu le peux, de ne plus pécher en ce sens. A cause de ta mère et de habitants, je ne ferai pas l'affront de partir sans m'arrêter. Relève toi."

"Que dis-tu aux autres ?"

"La vérité..."

"Oh ! non."

"La vérité : que je t'ai donné des ordres pour aujourd'hui. Il y a toujours manière de dire la vérité sans offenser la charité. Allons. Appelle ta mère et les autres."

Jésus est plutôt sévère. Il ne se remet à sourire que quand Judas revient avec sa mère et les disciples. La femme scrute le visage de Jésus; mais elle y voit la bienveillance. Elle se rassure J'ai l'impression que c'est une âme en peine.

"Voulons-nous aller à Kériot ? Je suis reposé et je te remercie mère, de toutes tes bontés. Que le Ciel te récompense, et donne pour la charité que tu as envers moi, repos et joie au conjoint que tu pleures."

La femme cherche à lui baiser la main, mais Jésus lui met la main sur la tête, en la caressant, et ne la laisse pas faire.

"Le char est prêt, Maître. Viens."

Dehors, en fait voilà qu'arrive un char tiré par des bœufs. C'est un beau char, pratique, sur lequel on a disposé, pour servir de sièges, des coussins couverts de housses rouges.

"Monte, Maître."

"La mère, d'abord."

La femme monte, puis Jésus et les autres.

"Ici, Maître" (Judas ne l'appelle plus roi).

Jésus s'assoit sur le devant avec Judas près de Lui. En arrière la femme et les disciples. Le conducteur pique les bœufs et le stimule en marchant à côté.

Le trajet est court. Quatre cents mètres, un peu plus, puis voila qu'on aperçoit les premières maisons de Kériot, qui me paraît une petite cité bien ordinaire. Dans la rue ensoleillée, un petit garçon regarde, et puis part comme une fusée. Quand le char arrive aux premières maisons, les notables et le peuple sont là pour l'accueillir, avec des tentures et de la verdure et de la verdure et des tentures tout le long des rues d'une maison à l'autre. .Cris de joie et inclinations profondes, jusqu'à terre. Jésus désormais ne peut se dérober, du haut de son trône vacillant, il salue et bénit.

Le char continue et puis tourne au delà d'une place dans une autre rue. Il s'arrête devant une maison qui a le portail grand ouvert avec, sur le seuil, deux ou trois femmes, On s'arrête. On descend.

"Ma maison est à Toi, Maître."

"Paix à elle, Judas, paix et sainteté." Ils entrent. Au delà du vestibule, il y a une salle spacieuse avec des divans bas et des meubles ornés de marqueteries. Avec Jésus et les autres, entrent les notables du pays. Inclinations, curiosité, ambiance de fête solennelle.

Un vieillard imposant prononce un discours : "Grand événement pour le pays de Kériot de te posséder, ô Seigneur. Grand événement ! Jour heureux ! Événement de te posséder, et événement pour voir qu'un de ses fils est pour Toi un ami et un collaborateur. Béni, celui-ci qui t'a connu avant tout autre ! Béni sois-Tu cent fois pour t'être manifesté : Toi, l'Attendu des générations et des générations. Parle, Seigneur et Roi. Nos cœurs
attendent ta parole, comme une terre desséchée par un été brûlant attend les premières douces pluies de septembre."

"Merci, qui que tu sois. Merci. Et merci à ces habitants qui ont incliné leurs cœurs vers le Verbe du Père, vers le Père dont je suis le Verbe, pour que vous sachiez que ce n'est pas au Fils de l'homme qui vous parle, mais qu'au Seigneur Très-Haut, grâces et honneurs sont rendus pour ce temps de paix où Il a rétabli sa paternité brisée, avec les fils des hommes. Louange au Seigneur véritable, au Dieu d'Abraham qui a eu pitié et amour pour son peuple et lui a accordé le Rédempteur promis. Pas à Jésus, serviteur de l'Éternelle Volonté, mais à cette Volonté d'amour, gloire et louange."

"Tu parles en saint... Je suis le chef de la synagogue. Ce n'est pas le sabbat, mais viens dans ma maison pour expliquer la Loi, Toi sur qui, mieux que l'huile qui consacre les rois est l'onction de la Sagesse."

"Je vais venir."

"Mon Seigneur, peut-être, est fatigué..."

"Non, Judas, jamais fatigué de parler de Dieu et jamais désireux de décevoir les cœurs."

"Viens, alors, insiste le chef de la synagogue. Tout Kériot est là, dehors qui t'attend."

"Allons."

Ils sortent. Jésus entre Judas et le chef. Puis, autour, les notables et la foule, la foule, la foule. Jésus passe et bénit.

La synagogue donne sur la place. Ils entrent. Jésus va vers l'endroit d'où l'on enseigne. Il commence à parler, tout blanc dans son splendide vêtement, le visage inspiré, les bras étendus en son geste habituel.

"Peuple de Kériot : le Verbe de Dieu parle. Écoutez. Il n'est que la Parole de Dieu, Celui qui vous parle. Sa souveraineté vient du Père et retournera au Père lorsqu'il aura évangélisé Israël. Que les cœurs s'ouvrent à la vérité ainsi que les esprits pour ne pas stagner dans l'erreur où naît la confusion.
Isaïe a dit : "Les vols faits à main armée et les vêtements tachés de sang seront la proie du feu. Voici, qu'il nous est né un petit Enfant, qu'on nous a donné un Fils. Sur ses épaules repose le pouvoir Voici son Nom :

l'Admirable, le Conseiller, Dieu, le Fort, le Père du siècle à venir, le Prince de la paix". Voilà mon Nom. Laissons aux Césars et aux Tétrarques leurs proies. Pour Moi, je ferai un vol, mais pas un vol qui mérite d'être puni par le feu. Au contraire, j'arracherai au feu de Satan des proies et des proies pou les amener au Royaume de paix dont je suis le Prince et au siècle futur : l'éternité dont je suis le Père.

"Dieu" dit encore David, de la souche duquel je viens, comme il avait été prédit par ceux qui ont joui de la vision à cause de leur sainteté agréable à Dieu et choisie pour parler de Dieu, Dieu donc "a choisi un seul... mon fils... mais l’œuvre est grandiose, car il ne s'agit pas de préparer la maison d'un homme, mais une maison pour Dieu". C'est ainsi : Dieu, le Roi des rois, a choisi un seul, son Fils, pour construire dans les cœurs sa maison. Et il a déjà préparé les matériaux. Oh ! que d'or de charité ! et de cuivre et d'argent et de fer et de bois rares et de pierres précieuses !

Tout cela est en réserve dans son Verbe et Lui emploie ces matériaux pour construire en vous la demeure de Dieu. Mais, si l'homme n'aide pas le Seigneur, c'est inutilement que le Seigneur voudra construire sa maison. A l'or, on répond par l'or, à l'argent par l'argent, au cuivre par le cuivre, au fer par le fer. Cela veut dire qu'il faut donner amour pour amour, continence pour servir la Pureté, constance pour être fidèle, force pour tenir bon. Et puis apporter aujourd'hui la pierre, demain le bois; aujourd’hui le sacrifice, demain le travail, et bâtir, bâtir toujours le temple de Dieu en vous.

Le Maître, le Messie, le Roi de l'Israël éternel, du peuple éternel de Dieu vous appelle. Mais il veut que vous soyez purs pour cette œuvre, A bas l'orgueil : à Dieu les louanges. A bas les pensées humaines : c'est à Dieu qu'appartient le Royaume. Avec humilité dites avec Moi : "Tout t'appartient, Père. A Toi tout ce qui est bon. Apprends-nous à Te connaître et à Te servir en vérité". Dites : "Qui suis-je ?" Et reconnaissez que vous ne serez quelque chose que lorsque vous serez des demeures purifiées où Dieu puisse descendre et se reposer.

Tous, pèlerins et étrangers sur cette terre, sachez vous unir et marcher vers le Royaume promis. Le chemin : ce sont les commandements, accomplis non par crainte du châtiment, mais par amour pour Toi, Père Saint. L'arche : un cœur parfait où se trouve la manne nourrissante de la sagesse et où fleurit le rameau d'une volonté pure. Et, pour que la maison soit éclairée, venez à la Lumière du monde.

C'est Moi qui vous l'apporte. Je vous apporte la Lumière. Rien d'autre. Je ne possède pas de richesses et je ne promets pas d'honneurs terrestres, mais je possède toutes les richesses surnaturelles de mon Père, et à ceux qui suivront Dieu dans l'amour et la charité, je promets l'honneur éternel du Ciel.

La paix soit avec vous."

Les gens qui ont écouté avec attention, parlottent un peu inquiets. Jésus parle avec le chef de la synagogue. Viennent s'unir au groupe d'autres personnes, peut-être les notables.

"Maître... mais n'est-tu pas le Roi d'Israël ? On nous avait dit..."

"Je le suis."

" Mais, Tu as dit..."

"Que je ne possède ni ne promets les richesses du monde. Je ne peux dire que la vérité. C'est ainsi. Je sais vos pensées. Mais l'erreur vient d'une faute d'interprétation et du très grand respect que vous avez à l'égard du Très-Haut. On vous a dit : "Le Messie vient", et vous avez pensé, comme beaucoup en Israël, que Messie et roi, c'était une même chose.

Élevez plus haut votre esprit. Observez ce beau ciel d'été. Il vous paraît qu'il finit là, que sa limite c'est où l'air semble une voûte de saphir ? Non, plus loin il y a d'autres couches plus pures, des azurs plus nets, jusqu'à l'azur inimaginable du Paradis où le Messie amènera les justes morts dans le Seigneur. C'est la même différence entre la royauté messianique qu'imagine l'homme et la royauté réelle : toute divine."

"Mais pourrons-nous, nous pauvres hommes, lever les yeux jusqu'à ces hauteurs ?"

"Il suffit de le vouloir, et si vous le voulez, voici que je vous aiderai."

"Comment devons-nous t'appeler, si tu n'es pas roi ?"

"Maître, Jésus, comme vous voulez. Je suis le Maître et je suis Jésus, le Sauveur."

Un vieillard dit : "Écoute, Seigneur. Il y a longtemps, très longtemps, au temps de l'édit, arriva jusqu'ici la nouvelle qu'était né le Sauveur à Bethléem... et moi, j'y allais avec d'autres... Je vis un petit Bébé, tout comme les autres. Mais je l'adorais avec un sentiment de foi. Puis j'appris qu'il y en avait un autre, un saint du nom de Jean. Quel est le vrai Messie ?"
"Celui que tu as adoré. L'autre est son Précurseur. Grand saint aux yeux du Très-Haut. Mais pas Messie."

"Alors c'était Toi ?"

"C'était Moi. Et qu'as-tu vu autour du nouveau né que j'étais alors ?"

"Pauvreté et propreté, honnêteté et pureté... Un artisan aimable et sérieux qui s'appelait Joseph, artisan, mais de la race de David, une jeune Mère, blonde et gentille qui s'appelait Marie. Auprès de sa grâce pâlissent les plus belles roses d'Engaddi et paraissent laids les lis des parterres royaux. Et un Bébé aux grands yeux célestes, aux cheveux d'or pâle... Je n'ai rien vu d'autre... Et j'entends encore la voix de la Mère qui me dit : "Au nom de ma Créature, je te dis que le Seigneur soit avec toi, jusqu'à l'éternelle rencontre et que sa Grâce vienne au devant de toi sur ton chemin".

J'ai quatre vingt quatre ans... je suis au bout de ma route. Je n'espérais plus rencontrer la Grâce de Dieu. Mais, au contraire, je t'ai trouvé... et maintenant je ne désire plus voir une autre lumière qui ne soit pas la tienne... Oui, je Te vois sous ce vêtement de pitié qu'est la chair que tu as prise. Je te vois. Écoutez la voix de celui qui en mourant voit la Lumière de Dieu !"

Les gens s'attroupent autour du vieillard inspiré qui est dans le groupe de Jésus, et qui, sans plus s'appuyer sur sa canne, lève ses bras tremblants, avec sa tête toute blanche, sa longue barbe qui se partage en deux, une vraie tête de patriarche ou de prophète.

"Je le vois Celui-ci : l'Élu, le Suprême, le Parfait, descendu vers nous par la force de son amour, remonter à la droite du Père, devenir Un avec Lui. Mais voilà ! Ce n'est pas une Voix et une Essence Immatérielle comme Moïse vit le Très-Haut, et comme la Genèse dit que le premier couple le connut lorsqu'il leur parlait dans la brise du soir.

C'est comme une Chair réelle que je Le vois monter vers l'Éternel. Chair étincelante ! Chair glorieuse ! Oh ! Éclat de la chair divine ! Oh ! Beauté de l'Homme-Dieu ! C'est le Roi ! Oui. C'est le Roi. Non pas d'Israël : du monde. Et devant Lui s'inclinent toutes les royautés de la terre et tous les sceptres et toutes les couronnes s'anéantissent, dans l'éclat de son sceptre et de ses joyaux. Une couronne, il porte sur son front une couronne. Un sceptre, il a en sa main un sceptre. Sur la poitrine, il a le rationnal, perles et rubis y éclatent avec une splendeur jamais vue.

Des flammes en sortent comme d'une fournaise sublime. Aux poignets deux rubis et une boucle de rubis à ses pieds saints. Lumière, lumière des rubis ! Regardez, ô peuples, le Roi éternel ! Je te vois ! Je te vois ! Je monte avec Toi... Ah ! Seigneur ! Notre Rédempteur !... La lumière croît aux yeux de mon âme... Le Roi est orné de son Sang ! La couronne, ce sont des épines ensanglantées, le sceptre est une croix... Voici l'Homme ! Le voilà ! C'est Toi !... Seigneur, par ton immolation aie pitié de ton serviteur. Jésus, à ta pitié, je remets mon esprit."

Le vieillard, tout droit jusqu'alors, redevenu jeune dans le feu de la prophétie, s'affaisse tout à coup et tomberait si Jésus ne le tenait tout de suite contre sa poitrine.

"Saül !"

"Saül meurt !"

"Au secours !"

"Accourez !"

"Paix autour du juste qui meurt." dit Jésus, qui lentement s'est agenouillé pour pouvoir soutenir plus aisément le vieillard toujours plus pesant.
On fait silence.

Puis Jésus l'allonge complètement sur le sol. Il se redresse. "Paix à son esprit. Il est mort en voyant la Lumière. Dans l'attente qui sera brève, il verra déjà le visage de Dieu et sera heureux. Ce n'est pas la mort, c'est à dire la séparation d'avec la vie, pour ceux qui mourront dans le Seigneur."

Les gens, après quelque temps, s'éloignent en commentant la scène.

Restent les notables, Jésus, les siens et le chef de la synagogue.

"Il a prophétisé, Seigneur ?"

"Ses yeux ont vu la Vérité. Partons." Ils sortent.

"Maître, Saul est mort investi par l'Esprit de Dieu. Nous qui l'avons touché, sommes-nous purs, ou impurs ?"

"Impurs."

"Et Toi ?"

"Moi comme les autres. Je ne change pas la Loi, La Loi, c'est la loi et un Israélite l'observe. Nous sommes impurs. Entre le troisième jour et le septième, nous nous purifierons. Jusque là, nous sommes impurs. Judas, je ne reviens pas chez ta mère. Je n'apporte pas l'impureté à sa maison. Fais-la prévenir par qui tu pourras. Paix à cette cité. Partons."
Je ne vois plus rien.

Colombe

Saül (de Kériot)
Le vieillard qui prophétise en mourant

Présentation générale

84 ans. A adoré Jésus enfant à Bethléem. Meurt à la synagogue dans les bras de Jésus après avoir vu sa gloire future. Je le vois : l'Élu, le Suprême, le Parfait, descendu vers nous par la force de son amour, remonter à la droite du Père, devenir Un avec Lui. C'est comme une Chair réelle que je Le vois monter vers l'Éternel. Chair étincelante ! Chair glorieuse ! Oh ! Éclat de la chair divine ! Oh ! Beauté de l'Homme-Dieu !

C'est le Roi ! Oui. C'est le Roi. Non pas d'Israël : du monde. Et devant Lui s'inclinent toutes les royautés de la terre et tous les sceptres et toutes les couronnes s'anéantissent, dans l'éclat de son sceptre et de ses joyaux.

Son nom

Shaoul veut dire "demandé à Dieu". Référence historique : le premier des rois d'Israël.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Kzorio10
Kériot sur la carte


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 26 Aoû - 7:34

"Jésus sur le chemin du retour avec les bergers près d’Hébron "

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus marche avec ses disciples sur un chemin, le long d'un torrent. Le long... c'est une façon de parler. Le torrent est en contrebas. En haut, le long de la côte, c'est la route en lacets, comme on en trouve facilement dans les pays montagneux. Jean est rouge comme de la pourpre, chargé comme un porte-faix d'un sac rebondi, plein. Judas, par ailleurs porte celui de Jésus avec le sien. Simon a seulement le sien et les manteaux. Jésus a repris son vêtement et ses sandales. La mère de Judas a donc dû le faire laver parce qu'il n'a pas de faux plis.

"Que de fruits ! Les beaux vignobles sur ces collines !" dit Jean auquel la chaleur et la fatigue ne font pas perdre sa bonne humeur. "Maître, est-ce le cours d'eau sur les rives duquel nos pères cueillirent les grappes miraculeuses ?"

"Non, c'est l'autre, et plus au midi. Mais toute la région était un endroit béni aux fruits excellents."

"Maintenant, elle ne l'est plus autant bien que belle encore."

"Trop de guerres ont dévasté le sol. C'est ici que s'est fait Israël... mais pour se faire, il dut le féconder avec son sang et celui des ennemis."

"Où les trouvons-nous, les bergers ?"

"A cinq milles d'Hébron, sur les rives du fleuve dont tu parlais."

"Au delà de cette colline, alors."

"Plus loin."

"Il fait très chaud. L'été... Où allons-nous après, Maître ?"

"Dans un endroit encore plus chaud, mais je vous prie de venir. Nous voyagerons de nuit. Les étoiles sont si claires qu'il n'y a pas d'obscurité. Je veux vous montrer un endroit..."

"Une ville ?"

"Non... un endroit... qui vous fera comprendre le Maître... peut-être mieux que ses paroles."

"Nous avons perdu des journées avec ce stupide incident. Il a tout gâté... et ma mère qui avait fait tant de préparatifs est restée déçue. Je ne sais plus pourquoi tu as voulu te séparer jusqu'à la purification."

"Judas, pourquoi appelles-tu stupide un fait qui fut une grâce pour un vrai fidèle. Ne voudrais-tu pas, toi, pour toi même une telle mort ? Il avait attendu toute sa vie le Messie. Il s'en était allé, déjà âgé par des chemins incommodes pour l'adorer quand on lui eut dit : "Il y est". Il avait conservé en son cœur pendant trente ans la parole de ma Mère.

L'amour et la foi l'ont investi de leurs feux, dans la dernière heure que Dieu lui réservait. Son cœur s'est brisé de joie, consumé, comme un holocauste agréable par le feu de Dieu. Quel sort meilleur que celui-là ? Il a gâté la fête que tu avais préparée ? Vois en cela une réponse de Dieu. On ne mélange pas ce qui est de l'homme avec ce qui vient de Dieu... Ta mère, elle m'aura encore. Ce vieillard ne devait plus m'avoir. Tout Kériot peut venir au Christ, le vieillard n'avait plus de force pour le faire. J'ai été heureux d'avoir accueilli sur mon cœur le vieux père mourant et d'avoir recommandé son esprit. Et, pour le reste... Pourquoi scandaliser en manifestant du mépris pour la Loi ? Pour dire : "Suivez-moi" il faut marcher. Pour amener sur une voie sainte, il faut suivre la même voie. Comment aurais-je pu ou comment pourrais-je dire : "Soyez fidèles", si Moi j'étais infidèle !"

"Je crois que cette erreur est la cause de notre décadence. Les rabbins et les pharisiens accablent le peuple sous le poids des prescriptions et puis... et puis, ils agissent comme celui qui a profané la maison de Jean en y faisant un lieu de débauche." observe Simon.

"C'est un homme d'Hérode..."

"Oui, Judas. Mais on trouve les mêmes fautes chez les castes que l'on dit, qui, d'elles-mêmes, se disent saintes. Qu'en dis-tu, Maître ?" dit Simon.
"Je dis que tant qu'il y aura une poignée de vrai levain et de vrai encens en Israël, on fera du pain et on parfumera l'autel."

"Que veux-tu dire ?"

"Je veux dire que si quelqu'un vient à la Vérité avec un cœur droit, la Vérité se répandra comme un levain dans la masse de farine et comme un encens pour Israël tout entier."

"Que t'a dit cette femme ?" demande Judas.

Jésus ne répond pas. Il se tourne vers Jean : "Cela pèse lourd et fatigue. Donne-moi ta charge."

"Non, Jésus, je suis entraîné et puis... la joie qu'en aura Isaac me la rend plus légère."

On a contourné le coteau. A l'ombre d'un bois, sur l'autre versant se trouvent les troupeaux d'Élie. Et les bergers, assis à l'ombre les gardent. Ils voient Jésus et accourent.

"La paix soit avec vous. Vous êtes ici ?"

"Nous pensions à Toi... et à cause du retard, nous demandant s'il fallait aller à ta rencontre ou obéir... nous avons décidé de venir jusqu'ici pour t'obéir, et à notre amour en même temps. Tu devais être ici depuis plusieurs jours."

"Nous avons dû nous arrêter..."

"Mais... rien de mal ?"

"Non, rien, ami. La mort d'un fidèle sur mon cœur. Rien d'autre."

"Que veux-tu qu'il arrive, berger ? Quand les choses sont bien préparées... Bien sûr il faut savoir les préparer et préparer les cœurs à les recevoir. Ma cité a donné au Christ tous les honneurs. N'est-ce pas vrai, Maître ?"

"C'est vrai, Isaac : nous y sommes passés en revenant de chez Sara. La cité de Jutta aussi, sans autre préparation que celle de la simple bonté et de la vérité des paroles d'Isaac, a su comprendre l'essentiel de ma doctrine et aimer, d'un amour pratique, désintéressé et saint. Elle t'a envoyé vêtements et nourriture, Isaac, et, aux oboles restées sur ton grabat, tous ont voulu ajouter quelque chose pour toi qui reviens dans le monde et qui manques de tout. Tiens. Je ne porte jamais d'argent, mais celui-là, je l'ai accepté parce qu'il est purifié par la charité."

"Non, Maître, garde-le, Toi. Je suis habitué à m'en passer."

"Maintenant tu devras aller dans des pays où je t'enverrai et tu en as besoin. L'ouvrier a droit au salaire, même s'il travaille sur les âmes... car il a encore un corps à nourrir, comme qui dirait l'âne qui aide son maître. Ce n’est pas grand-chose, mais tu sauras te débrouiller... Jean a dans ce sac des vêlements et des sandales. Joachim en a pris des siens. Ils seront grands... mais, il y a tant d'amour dans ce don !"

Isaac prend la besace et se retire derrière un buisson pour s'habiller. Il était encore pieds nus et vêtu de sa toge bizarre faite d'une couverture.

"Maître, dit Élie, cette femme... cette femme qui se trouve dans la maison de Jean... quand tu étais parti depuis trois jours et que nous faisions paître les troupeaux sur les prés d'Hébron - les prés sont à tout le monde et on ne pouvait pas nous chasser - cette femme nous envoya une servante avec cette bourse, en disant qu'elle voulait nous parler... Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais la première fois, j'ai rendu la bourse et j'ai dit : "Je ne veux rien entendre"... Puis, elle m'a fait dire : "Viens, au nom de Jésus" et je suis allé... Elle a attendu le départ de son... oui, homme qui l'a pour maîtresse... Que de choses elle a voulu... oui, elle voulait savoir. Moi, j'ai dit peu de choses, par prudence. C'est une courtisane. Je craignais un piège pour Toi. Elle m'a demandé qui tu es, où tu résides, ce que tu fais, si tu es un seigneur... J'ai dit : "C'est Jésus de Nazareth. Il est de partout car c'est un maître et il donne son enseignement à travers la Palestine". J'ai dit que tu es pauvre, un simple artisan que la Sagesse a pénétré de sagesse... Rien de plus."

"Tu as bien fait." dit Jésus, et au même instant Judas s'écrie : "Tu as mal fait ! Pourquoi n'as-tu pas dit que c'était le Messie et le Roi du monde ? Chasse-la cette orgueilleuse Romaine sous l'éclat de la splendeur de Dieu !"

"Elle ne m'aurait pas compris, et puis étais-je certain qu'elle était sincère ? Tu l'as dit, toi, quand tu l'as vue ce qu'elle est. Pouvais-je jeter les choses saintes, et tout ce qui touche Jésus est saint, dans sa bouche, à elle ? Pouvais-je mettre Jésus en danger en lui donnant trop d'informations ? Que de tous les autres lui vienne le mal, mais pas de moi."

"Allons-nous-en, Jean, dire qu'Il est le Maître, expliquer la vérité sainte."

"Moi, non, à moins que Jésus me l'ordonne."

"Tu as peur ? Que veux-tu que cela te fasse ? En as-tu du dégoût ? Le Maître ne l'a pas eu !"

"Ni peur, ni dégoût. J'ai pitié d'elle. Mais je pense que si Jésus le voulait, il pouvait s'arrêter pour l'instruire. Il ne l'a pas fait, Il n'est pas indiqué que nous le fassions."

"Alors, il n'y avait pas de signes de conversion... Maintenant. Élie, fais voir la bourse." Et Judas renverse sur un pan de son manteau, car il s'est assis sur l'herbe, le contenu de la bourse. Anneaux, pendentifs, bracelets, un collier, tout roule : jaune d'or sur le jaune foncé du vêtement de Judas. "Un tas de bijoux !... Qu'en faisons-nous ?"

"Cela peut se vendre." dit Simon.

"Ce sont des choses compromettantes." objecte Judas qui pourtant les admire.

"Je le lui ai dit, moi aussi en les prenant. J'ai ajouté : "Ton maître te battra". Elle m'a répondu: "Ce ne sont pas ses affaires c'est à moi. J'en fais ce que je veux. Je sais que c'est l'or du péché... mais il sera purifié s'il sert pour qui est pauvre et saint. Pour qu'il se souvienne de moi" et elle pleurait."

"Vas-y Maître."

"Non."

"Envoie Simon."

"Non."

"Alors, j'y vais."

"Non."

Les "non" de Jésus sont secs et impérieux.

"Ai-je mal fait, Maître, de lui parler et d'accepter cet or ?" demande Élie qui voit Jésus soucieux.

"Tu n'as pas mal fait, mais il n'y a rien de plus à faire."

"Mais, peut-être cette femme veut se racheter et a besoin qu'on l'instruise..." objecte encore Judas.

"En elle se trouvent déjà tant d'étincelles capables d'allumer l'incendie dans lequel peut se consumer son vice, laissant l'âme à nouveau redevenue vierge par l'effet du repentir. Il y a peu de temps, je vous ai parlé du levain qui agit sur toute la pâte et en fait un pain sanctifié. Écoutez une courte parabole.

Cette femme, c'est la farine, une farine où le Malin a mélangé ses poussières d'enfer. Je suis le levain : cela signifie que ma parole est le levain. Mais s'il y a trop de son dans la farine, ou si on y a mélangé des graviers et du sable, et de la cendre encore en plus, peut-on faire le pain, même si le levain est excellent ? On ne peut le faire. Il faut enlever patiemment de la farine, son, cendres, gravier et sable. La Miséricorde passe et offre le crible... Le premier : il est fait de courtes vérités fondamentales. Il est nécessaire qu'elles soient comprises par quelqu'un qui est dans le filet d'une complète ignorance, du vice, des erreurs de la gentilité. Si l'âme les accueille, elle commence la première purification. La seconde arrive avec le crible de l'âme elle-même, qui confronte son être avec l'Être qui s'est manifesté.

Elle a horreur d’elle même et commence son travail. Par une opération toujours plus précise, après les pierres, après le sable, après la cendre, elle en arrive aussi à enlever ce qui est déjà de la farine, mais avec des grains encore grossiers, trop grossiers pour donner un pain excellent. Maintenant, voilà que tout est prêt. Alors, la Miséricorde revient et se mélange à cette farine préparée - cela aussi est préparation, Judas - elle la fait lever et en fait le pain. Mais, c'est une longue opération où agit la volonté de l'âme.

Cette femme... cette femme possède déjà en elle-même ce minimum qu'il était juste de lui donner et qui peut lui servir à accomplir son travail. Laissons-la faire, si elle le veut, sans la troubler. Tout est trouble pour l'âme qui se travaille : la curiosité, le zèle inconsidéré, les intransigeances comme une pitié exagérée."

"Alors, nous n'y allons pas ?"

"Non, et pour que personne d'entre vous n'aie de tentation, nous partons tout de suite. Dans le bois, il y a de l'ombre. Nous arrêterons au fond de la vallée du Térébinthe et là, nous nous séparerons. Élie reviendra à ses pâturages avec Lévi, pendant que Joseph viendra avec Moi au gué de Jéricho. Puis... nous nous retrouverons encore. Toi, Isaac, continue ce que tu as fait à Jutta en allant de là par Arimathie et Lidda pour arriver à Doco. Là nous nous retrouverons. Il y a la Judée à préparer et tu sais comment faire. Comme tu as fait à Jutta."

"Et nous ?"

"Vous, vous viendrez, comme je l'ai dit pour voir ma préparation[i][3]. Moi aussi, je me suis préparé à la mission."

"En allant près d'un rabbi ?"

"Non."

"Près de Jean ?"

"Je n'en ai reçu que le Baptême."

"Et alors ?"

"Bethléem a parlé avec les pierres et les cœurs. Là aussi, où je te conduis, Judas, les pierres, et un cœur, le mien, parleront en répondront à ta question."

Élie qui a apporté du lait et du pain noir dit : "J'ai cherché, pendant mon attente, et Isaac a cherché avec moi, à persuader le gens d'Hébron... Mais ils ne croient, ne jurent, ne veulent que Jean C'est leur "saint" et ils ne veulent que lui."

"Péché commun à beaucoup de pays et à beaucoup de croyant présents et futurs. Ils regardent l'ouvrier et non pas le patron qui a envoyé l'ouvrier. Ils posent des questions à l'ouvrier sans même lui dire : "Dis cela à ton patron" Ils oublient qu'il y a l'ouvrier parce qu'il y a le patron et que c'est le patron qui instruit l'ouvrier et le rend apte au travail. Ils oublient que l'ouvrier peut intercéder. Mais qu'il n'y en a qu'un qui puisse concéder : le patron. En ce cas, Dieu et son Verbe avec Lui. N'importe. Le Verbe en a de la douleur, mais pas de rancœur. Partons."

La vision se termine.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Hzobro10
Hébron


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 27 Aoû - 7:34

"Jésus à la montagne du jeûne et au massif de la tentation"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Une très belle aube dans un lieu sauvage. Une aube en haut d'une pente montagneuse. A peine la première lueur du jour Dans le ciel les dernières étoiles visibles et un étroit croissant de la lune en décours qui reste, virgule d'argent, sur le velours sombre du ciel.

La montagne semble indépendante, sans liaison avec d'autre chaînes. Mais, c'est un vrai mont, pas une colline. La cime est beaucoup plus en haut et pourtant, à mi-hauteur on découvre un large horizon ce qui témoigne qu'on s'est élevé beaucoup au dessus du niveau du sol. Dans l'air frais du matin où se fraie sa route la lumière incertaine, blanc-verdâtre de l'aube, et qui se fait plus claire, se révèlent les contours et les détails que dissimulait d'abord la brume qui précède le jour, toujours plus sombre qu'une nuit, car la lumière des astres, dans le passage de la nuit au jour diminue et je dirais qu'elle s'efface. Je vois ainsi que la montagne est de roche nue, coupée d'anfractuosités qui forment des grottes, des antres et refuges dans la montagne. Dans les seuls endroits où un peu de terre s'est accumulée pour pouvoir recueillir aussi l'eau du ciel, et la conserver, il y a des touffes de verdure, des plantes qui n'ont guère qu'une tige épineuse, avec un rare feuillage et des buissons ligneux à ras de terre de végétaux qui semblent des baguettes vertes, et dont je ne sais pas le nom.

En bas se trouve une étendue, plus aride encore, plate, pierreuse et qui devient toujours plus aride à mesure qu'on se rapproche d'un point obscur, plus long que large, au moins cinq fois plus long que large. Je pense qu'il s'agit d'une oasis luxuriante qu'ont fait naître des eaux souterraines dans ce paysage désolé. Cependant, quand la lumière se fait plus vive, je vois que c'est une étendue d'eau. Une eau stagnante, sombre, morte. Un lac d'une tristesse infinie. Dans cette lumière encore incertaine, cela me remet en mémoire la vision du monde mort. Le lac semble attirer à lui l'image sombre du ciel, et toute la tristesse du paysage environnant. Il semble refléter dans ses eaux immobiles, le vert sombre des plantes épineuses et des herbes rigides qui sur des kilomètres et des kilomètres, en plaine et sur les pentes, sont l'unique parure du sol, et en faire un philtre de sombre tristesse qui s'en dégage et se répand sur tout l'environnement. Quelle différence avec le lumineux et riant lac de Génésareth !

En haut, en regardant le ciel, d'une absolue sérénité qui se fait toujours plus clair, en regardant la lumière qui de l'orient se répand comme une marée lumineuse, l'esprit redevient joyeux. Mais la vue de cette immense étendue d'eau morte vous serre le cœur. Aucun oiseau ne la survole. Aucun animal sur ses rives. Rien.

Pendant que je regarde cette désolation, la voix de Jésus vient me secouer : "Et, nous voici arrivés où je voulais." Je me retourne. Je le vois derrière moi, au milieu de Jean, Simon et Judas, près de la pente rocheuse de la montagne, là où arrive un sentier... il vaudrait mieux dire : là où un long travail des eaux, à la saison des pluies a érodé le calcaire, creusant au cours des siècles un canal à peine dessiné qui sert à l'écoulement des eaux venant des sommets et qui maintenant est un chemin pour les chèvres sauvages plutôt que pour les hommes.

Jésus regarde tout autour et répète : "Qui, c'est là que je voulais vous amener. Là le Christ s'est préparé à sa mission."

"Mais, ici, il n'y a rien !"

"Il n'y a rien, tu l'as dit."

"Avec qui étais-tu ?!"

"Avec mon esprit et avec le Père."

"Ah ! ce fut une halte de quelques heures !"

"Non, Judas, non pas de quelques heures, mais de plusieurs jours..."

"Mais, qui te servait ? Où as-tu dormi ?"

"J'avais pour serviteurs les onagres qui, la nuit, venaient dormir dans leur tanière... dans celle-ci où Moi aussi je m'étais réfugié. J'avais à mon service les aigles qui me disaient : "Il fait jour" avec leur cri sauvage quand ils partaient en chasse. J'avais pour amis les petits lièvres qui venaient brouter les herbes sauvages, pour ainsi dire à mes pieds... Ma nourriture et ma boisson c'était ce qui est nourriture et boisson pour les fleurs sauvages la rosée de la nuit, la lumière du soleil. Rien d'autre."

"Mais, pourquoi ?"

"Pour bien me préparer, comme tu dis, à ma mission. Les choses bien préparées réussissent bien. Tu l'as dit. Et mon affaire n'était pas la petite, l'inutile affaire de me mettre en lumière Moi, Serviteur du Seigneur, mais de faire comprendre aux hommes ce qu'est le Seigneur et par le moyen de cette compréhension de le faire aimer en esprit de vérité.

Misérable le serviteur du Seigneur qui pense à son triomphe et non à celui de Dieu ! Qui cherche à en tirer profit, qui songe à s'élever sur un trône fabriqué... oh ! fabriqué avec les intérêts de Dieu, avilis jusqu'à traîner par terre, eux qui sont des intérêts célestes. Ce n'est plus un serviteur, celui-là, même s'il en a l'aspect extérieur. C'est un marchand, un trafiquant, un être faux qui se trompe lui-même, qui trompe les hommes et voudrait tromper Dieu... un malheureux qui se prend pour un prince et qui est un esclave... Esclave du Démon son roi et son maître de mensonge. Ici, dans cette tanière, le Christ, pendant un grand nombre de jours a vécu de mortifications et de prière pour se préparer à sa mission. Et où voudrais tu que je fusse allé pour me préparer, Judas ?"

Judas est perplexe, désorienté. Il répond finalement : "Mais je ne saurais... Je pensais... chez quelque rabbi... près des Esséniens... Je ne sais."

"Et pouvais-je trouver un rabbi qui m'en dît davantage de ce que me disait la puissance et la sagesse de Dieu ? Et pouvais-je Moi - Moi, Verbe éternel du Père, qui étais quand le Père créa l'homme et qui sais par quel esprit immortel il est animé et de quelle capacité de libre jugement le Créateur l'a doté - pouvais-je aller chercher science et compréhension chez des gens qui nient l'immortalité de l'âme en niant la résurrection finale, qui nient le libre arbitre de l'homme en renvoyant dos à dos vertus et vices, actions saintes et mauvaises réglées par une destinée qu'ils disent fatale et invincible ? Ah ! non. Vous avez une destinée, oui. Vous l'avez. Dans l'esprit de Dieu qui vous a créés, il existe pour vous une destinée. Le Père la désire pour vous, et c'est une destinée d'amour, de paix, de gloire : "la sainteté qui fait de vous ses fils". Tel est le destin qui, présent à la pensée divine au moment où, avec de la boue, fut fait Adam, sera présent jusqu'à la création de la dernière âme humaine.

Mais le Père ne vous fait pas violence dans votre condition de roi. Le roi, s'il est prisonnier, n'est plus roi : il est déchu. Vous êtes rois parce que vous êtes libres dans votre petit royaume individuel, dans votre moi. En lui, vous pouvez faire ce que vous voulez, comme vous voulez.

En face, et aux frontières de votre petit royaume, vous avez un Roi ami et deux puissances ennemies. L'Ami vous montre les règles qu'il a faites pour rendre heureux ceux qui sont à Lui. Il vous les montre. Il vous dit : "Les voilà, avec elles est assurée l'éternelle victoire". Il vous les montre, Lui, le Sage et le Saint pour que vous puissiez, si vous le voulez, les mettre en pratique et en tirer une gloire éternelle. Les deux puissances ennemies sont Satan et la chair. Sous le nom de chair, je mets la vôtre et celle du monde : c'est à dire les pompes et les séductions du monde, c'est à dire la richesse, les fêtes, les honneurs, les puissances qui viennent du monde et qui s'y trouvent et qu'on n'acquiert pas toujours honnêtement et dont on sait encore moins user honnêtement si l'homme y parvient par suite d'un ensemble de circonstances. Satan, maître de la chair et du monde s'adresse à nous par lui-même et par la chair. Lui aussi a ses règles...

Oh ! s'il en a !... Et puisque le moi est entouré de chair et que la chair recherche la chair comme les parcelles de fer se dirigent vers l'aimant, et parce que le chant du Séducteur est plus doux que les roulades du rossignol énamouré au clair de lune dans le parfum de la roseraie, il est plus facile d'aller vers ces règles, de se soumettre à ces puissances, de leur dire : "Je vous tiens pour des amies. Entrez".

Entrez... Avez-vous jamais vu un allié qui reste toujours honnête, sans demander le cent pour un pour l'aide qu'il apporte ? Ainsi font-elles. Elles entrent... Elles deviennent maîtresses. Maîtresses ? Non : tyranniques. Elles vous attachent ô hommes aux bancs de galériens, elles vous y enchaînent, elles ne vous laissent plus dégager le cou de leur joug et leur fouet vous laisse des traces sanglantes si vous cherchez à leur échapper.

Oh ! se faire frapper jusqu'à en devenir une masse de chair broyée, devenue inutilisable au point que leur pied cruel la repousse, ou mourir sous les coups. Si vous savez vous donner ce martyre, vous donner ce martyre voilà alors que passe la Miséricorde, l'Unique qui puisse encore avoir pitié de cette répugnante misère pour laquelle le monde, un des deux maîtres, éprouve du dégoût et sur laquelle l'autre maître, Satan, décoche ses flèches vengeresses. Et la Miséricorde l'Unique qui passe auprès, se penche, l'accueille, la soigne, guérit et lui dit : "Viens, ne crains pas, Ne te regarde pas. Tes plaies ne sont plus que des cicatrices, mais tellement innombrables qu'elles te feraient horreur, tellement elles te défigure. Mais, Moi, ce n'est pas elles que je regarde, je regarde ta volonté. A cause ce cette bonne volonté, tu es ainsi marqué d'un signe, à cause de ce signe, je te dis : "je t'aime, viens avec Moi", et elle la porte dans son Royaume. Alors vous comprenez que Miséricorde et amitié Royale sont une même personne. Vous retrouvez les règles que Lui vous avait montrées et que vous n'aviez pas voulu suivre. Maintenant vous en avez la volonté... et arrivez à paix de la conscience d'abord, à la paix de Dieu ensuite.

Dites-moi, alors. Est-ce que cette destinée a été imposée par un Seul à tous, ou si personnellement chacun l'a voulue pour lui même ?"

"C'est chacun qui l'a voulue."

"Tu juges bien, Simon. Pouvais-je, Moi aller trouver ce qui nient la bienheureuse résurrection et le don de Dieu pour former ? C'est ici que je suis venu. J'ai pris mon âme de Fils l'homme et me la suis travaillée par les ultimes touches, tenant le travail de trente années d'anéantissement et de préparation pour aborder avec perfection mon ministère.

Maintenant, je vous demande de rester avec Moi, quelques jours, dans cette tanière. L'attente sera toujours moins désolée car nous serons quatre amis pour nous défendre contre les tristesses, les peurs, les tentations, les nécessités de la chair. Moi, j'étais seul. Ce sera moins pénible parce que maintenant c'est l'été, et ici, en altitude, il y le vent des sommets pour tempérer la chaleur. Moi j'y vins à la fin de la lune de Tebet et glacial était le vent qui descendait des neiges de la cime. L'attente sera moins torturante parce que plus courte et parce que nous avons maintenant ce minimum de nourriture qui peut apaiser notre faim, et dans les gourdes que je vous ai fait donner par les bergers, il y a assez d'eau pour ce court séjour. Moi... Moi, j'ai besoin d'arracher deux âmes à Satan

Il n'y a que la pénitence qui puisse en venir à bout. Je vous demande de l'aide. Cela servira aussi à votre formation. Vous apprendrez comment on arrache les proies à Mammon. Pas tant avec les paroles qu'avec le sacrifice... Les paroles !... Le vacarme satanique empêche qu'on les écoute… Les âmes qui sont la proie de l'Ennemi sont emportées dans un tourbillon de voix infernales... Voulez-vous rester avec Moi ? Mais si vous, vous ne voulez pas, partez. Moi je reste. Nous nous retrouverons à Tecua, près du marché."

"Non, Maître, je ne t'abandonne pas " dit Jean pendant qu'en même temps Simon s'écrie : "C'est pour nous élever que tu nous veux avec Toi dans cette rédemption." Judas... ne me paraît pas très enthousiaste mais il fait bon visage au... destin et dit : "Moi, je reste."

"Prenez alors les gourdes, les sacs et portez-les à l'intérieur et, avant que le soleil ne soit brûlant, cassez du bois et entassez-le près de l'ouverture. La nuit est froide, même en été ici, et toutes les bêtes ne sont pas inoffensives. Allumez tout de suite une branche, là de cette plante d'acacia gommeux. Il brûle bien. Nous la promènerons à travers les fissures pour chasser avec le feu aspics et scorpions. Allez-y "...

...Le même point de la montagne. Seulement, maintenant, c'est la nuit. Une nuit toute étoilée. Une beauté du ciel nocturne, comme je crois on ne peut jouir que dans ces pays déjà tropicaux. Étoiles d'une grandeur et d'un brillant merveilleux. Les grandes constellations semblent des grappes de brillants, de clairs topazes, de pâles saphirs, de doux opales, de tendres rubis. Elles tremblent, s'allument, s'éteignent, comme les regards quand les paupières les voilent un instant, et reprennent un éclat plus merveilleux. De temps à autre, une étoile filante trace dans le ciel une ligne de feu et disparaît vers on ne sait quel horizon. Un trait lumineux qui paraît le cri de joie d'une étoile charmée de voler ainsi dans ces prairies illimitées.

Jésus est assis à l'entrée de la caverne et parle aux trois qui font cercle avec Lui. Il doit y avoir eu du feu, parce que au milieu du cercle formé par les quatre, un tas de tisons a encore des lueurs de braises et rougit de son reflet les quatre visages.

"Oui, le séjour est terminé. Ce séjour. L'autre fois, il dura quarante jours... Et je vous redis encore : c'était encore l'hiver sur ces pentes,.. et je n'avais pas de nourriture. Un peu plus difficile que cette fois, n'est-ce pas ? Je sais que vous avez souffert aussi maintenant. Le peu que nous avions et que je vous donnais n'était rien spécialement pour la faim des jeunes. C'était tout juste pour vous empêcher de tomber de faiblesse. L'eau, il y en avait encore moins avec la chaleur torride du jour. Et vous direz que cela n'existait pas en hiver.

Mais alors c'était un vent sec qui descendait de la cime en brûlant les poumons et s'élevait de la plaine, chargé de la poussière du désert et desséchait plus encore que cette chaleur estivale que l'on peut adoucir en suçant ces fruits acidulés qui sont presque mûrs. Alors la montagne ne donnait que vent et herbes brûlées par le gel autour des acacias squelettiques. Je ne vous ai pas donné tout, car j'ai réservé les derniers pains et le dernier fromage avec la dernière gourde pour le retour ...Je sais ce que fut le retour, épuisé comme je l'étais dans la solitude du désert... Rassemblons nos affaires et partons. La nuit est encore plus claire que celle où nous sommes arrivés. Il n'y a pas de lune, mais le ciel pleut de la lumière. Partons. Gardez le souvenir de cette place. Sachez vous souvenir de la façon dont se prépara le Christ et dont se préparent les apôtres. C'est comme je l'ai enseigné que se préparent les apôtres."

Ils se lèvent. Simon, avec une branche remue les braises, les ravive, avant de les éteindre avec les pieds, avec des herbes sèches, et, à la flamme il allume un rameau d'acacia et le tient en l'air à l'entrée de la grotte pendant que Judas et Jean rassemblent les manteaux, les sacs et les gourdes dont une seule est encore pleine. Puis il éteint le rameau en le secouant contre le: roches, se charge de son sac, et comme tous les autres, se met le manteau en l'attachant à la taille pour qu'il ne gêne pas la marche.

Ils descendent sans plus parler l'un derrière l'autre par un sentier très rapide mettant en fuite de petits animaux qui broutent le peu d'herbes qui résiste encore au soleil. Le chemin est long et difficile. Finalement, ils arrivent à la plaine. La marche n'est pas très aisée non plus, ici, où pierres et éclats de pierres roulent traîtreusement sous le pied, en le blessant aussi, parce que la terre réduite en poussière les cache et qu'on ne peut les éviter, et où des buissons épineux brûlés par le soleil griffent les pieds et gênent la marche en s'accrochant au bas des vêtements. Mais le chemin est plus direct.

Là-haut, les étoiles sont toujours plus belles. Ils vont, ils vont, et vont, pendant des heures. La terre est toujours plus stérile et plus triste. Des éclats scintillants brillent dans des petites rides du sol, dans des trous parmi les aspérités du terrain. On dirait des éclats de brillants ternis. Jean se baisse pour les regarder. "C’est le sel du sous-sol. Il en est saturé. Il affleure avec les crues du printemps et puis se dessèche, Voilà pourquoi la vie ne résiste pas ici. La mer Orientale, par des veines profondes répand la mort à plusieurs stades alentour. Là seulement où des sources d’eau douce s’opposent à son action, là seulement on peut trouver des arbres pour s’abriter" explique Jésus.

Ils marchent encore. Puis Jésus s’arrête près de la grotte où je l’ai vu tenté par Satan.
"Arrêtons nous ici. Assoyez-vous. D’ici peu ce sera le chant du coq. Depuis six heures nous marchons et vous devez avoir faim et soif, être fatigués. Prenez. Mangez et buvez assis ici autour de Moi, pendant que je vous dis encore une chose que vous direz aux amis et au monde." Jésus a ouvert son sac et en a tiré pain et fromage qu’il coupe et distribue et il verse de l’eau de sa calebasse dans un bol et la distribue aussi.

"Tu ne manges pas Maître ?"

"Non. Je vous parle. Écoutez. Il y eut une fois quelqu’un, un homme qui me demanda si j’avais jamais été tenté. Qui me demanda si je n’avais jamais péché. Qui me demanda si, au cours de la tentation, je n’avais jamais cédé. Et qui fut stupéfait de ce que Moi, le Messie, j’eus demandé, pour résister, l’aide du Père en disant : ''Père, ne m’induis pas en tentation".

Jésus parle doucement, comme s’il racontait un fait ignoré de tous... Judas baisse la tête comme s’il était gêné. Mais les autres sont tellement attentifs à regarder Jésus qu’ils ne s’en aperçoivent pas.

Jésus continue : "Maintenant, vous, mes amis, vous pourrez savoir ce que très légèrement cet homme apprit. Après le Baptême - j’étais pur, mais on ne l’est jamais suffisamment par rapport au Très-Haut et l’humilité de dire : “Je suis un homme pécheur” est déjà un baptême qui purifie le cœur - après le Baptême, je suis venu ici. J’avais été appelé “l’Agneau de Dieu” par celui qui, saint et prophète, voyait la Vérité et voyait l’Esprit descendre sur le Verbe et le faire l’oint par son chrême d’amour pendant que la voix du Père remplissait les cieux du son de ses paroles en disant : “Voici mon Fils Bien-Aimé, en qui je me suis complu ”. Toi, Jean, tu étais présent quand le Baptiste a répété les paroles... Après le Baptême, bien que pur par nature et pur par ma personnalité, je voulus “me préparer” Oui, Judas. Regarde-moi. Mon œil te dit ce que encore tait ma bouche. Regarde-moi, Judas. Regarde ton Maître qui n’a pas eu conscience d’être supérieur à l’homme du fait qu’il était le Messie et qui, même sachant qu’Il était l’Homme, a voulu l’être en tout, sauf dans la condescendance au mal. Voilà : c’est ainsi."
Maintenant Judas a levé le visage et regarde Jésus qu’il a en vis-à-vis. La lumière des étoiles fait briller les yeux de Jésus comme si c’était deux étoiles éclairant son pâle visage.

"Pour se préparer à être Maître, il faut avoir été écolier. Moi, je savais tout comme Dieu. Mon intelligence pouvait aussi me faire comprendre les luttes de l’homme par mon intelligence et intellectuellement. Mais un jour, quelque pauvre ami à moi, quelque pauvre fils à moi, aurait pu dire et me dire : “Tu ne sais pas ce que c’est que d’être un homme et d’avoir sentiments et passions“. Ç'aurait été un reproche juste. Je suis venu ici-même, là, sur ce mont, pour me préparer... non seulement à la mission... mais à la tentation. Voyez-vous ? Là où vous êtes assis, Moi je fus tenté. Par qui ? Par un mortel ? Non. Trop faible aurait été sa puissance. J’ai été tenté par Satan, directement.

J’étais épuisé. Depuis quarante jours, je ne mangeais plus... Mais tant que j’avais été perdu dans l’oraison, tout s’était anéanti, dans la joie de parler avec Dieu, plus qu’anéanti : devenu supportable. Je le ressentais comme un amoindrissement matériel, qui se bornait à la matière seule... Puis, je suis revenu au monde... sur les routes du monde... et j’ai ressenti les besoins de qui vit en ce monde. J’ai eu faim. J’ai eu soif. J’ai senti le froid piquant de la nuit du désert. J’ai senti mon corps brisé par le manque de repas, de couche, et du long chemin accompli dans de telles conditions d’épuisement qu’elles m’empêchaient d’aller plus loin...

Car j’ai une chair, Moi aussi, amis. une vraie chair. Et elle est sujette aux mêmes faiblesses qu’éprouvent toutes les chairs. Et avec la chair, j’ai un cœur. Oui. De l’homme j’ai pris la première et la seconde des trois parties qui constituent l’homme. J’ai pris la matière avec ses exigences et la sensibilité avec ses passions. Si par l’effet de ma volonté j’ai réduit dès avant leur naissance toutes les passions qui ne sont pas bonnes, j’ai laissé croître, puissantes comme des cèdres centenaires, les saintes passions de l’amour filial, de l’amour de la patrie, des amitiés, du travail, de tout ce qui est excellent et saint.

Et ici, j’ai senti la nostalgie de la Maman lointaine, j’ai ressenti le besoin de ses soins sur ma fragilité d’homme. Ici, j’ai senti se renouveler la souffrance de m’être séparé de l’unique qui m’aimât parfaitement. Ici, j’ai ressenti la souffrance qui m’était réservée et la douleur de sa douleur, pauvre Maman, qui n’aura plus de larmes, tant elle devra en répandre pour son Fils et à cause des hommes. Ici, j’ai ressenti la lassitude du héros et de l’ascète qui, en une heure de prémonition, se rend compte de l’inutilité de son effort... J’ai pleuré... La tristesse.. appel magique pour Satan. Ce n’est pas péché d’être triste si l’heure est torturante. C’est péché de s’abandonner à la tristesse et de tomber dans l’inertie ou le désespoir. Mais Satan s’amène tout de suite quand il voit quelqu’un qui tombe dans la langueur spirituelle.

Il est venu, en habits de voyageur serviable. Il prend toujours un aspect sympathique... J’avais faim.., et j’avais mes trente ans dans le sang. Il m’a offert son aide et il a commencé par me dire :

“Dis à ces pierres qu’elles deviennent des pains“. Mais, avant encore... oui... encore avant, il m’avait parlé de la femme... Oh ! il sait en parler. Il la connaît à fond. Il a commencé par la corrompre pour s’en faire une alliée dans son oeuvre de corruption. Je ne suis pas seulement le Fils de Dieu. Je suis Jésus, l’artisan de Nazareth. A cet homme qui me parlait alors, me demandant si je connaissais la tentation et m’accusait presque d’être injustement heureux parce que je n’avais pas péché, à cet homme j’ai dit :
“L’acte s’apaise dans la satisfaction. La tentation quand on la repousse ne tombe pas, mais se fait plus forte surtout parce que Satan l’excite“. J’ai repoussé la double tentation de la faim de la femme et de la faim du pain. Et sachez que Satan me proposait la première et il n’avait pas tort, d’après le jugement des hommes, comme la meilleure alliée pour m’imposer dans le monde.

La Tentation, qui n’était pas vaincue par mon : “Ce n’est pas seulement des sens que vit l’homme“, me parla alors de ma mission. Elle voulait séduire le Messie après avoir tenté l’homme jeune. Elle me poussa à annihiler les indignes ministres du Temple par un miracle... Le miracle, flamme du Ciel, ne se prête pas à se faire cercle d’osier pour qu’on s’en fasse une couronne... Et on ne tente pas Dieu en Lui demandant des miracles à des fins humaines. C’est cela que voulait Satan. Le motif présenté était un prétexte; la vérité était : “Glorifie-toi d’être le Messie“, pour m’amener à l’autre concupiscence, celle de l’orgueil.

Pas vaincu par mon : “Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu” il chercha à me circonvenir par la troisième force de sa nature: l’or : Oh ! l’or. Grande chose que le pain et plus grande la femme pour qui est affamé de pain ou de jouissance. Très grande chose l’acclamation des foules pour l’homme... Pour ces trois choses que de fautes se commettent ! Mais l’or... mais l’or... Clef qui ouvre, moyen de corruption, c’est l’alpha et l’oméga de quatre vingt dix neuf actions sur cent pour les hommes. Pour le pain et la femme, l’homme devient voleur. Pour la puissance il va jusqu’à l’homicide. Mais, pour l’or, il devient idolâtre. Le roi de l’or : Satan, m’a offert son or pour que je l’adore,.. Je l’ai transpercé avec les paroles éternelles : “Tu n’adoreras que le Seigneur ton Dieu ”

C’est ici, ici que cela est arrivé."

Jésus s’est levé. Il paraît plus grand qu’à l’ordinaire dans la plaine qui l’entoure, dans la lumière légèrement phosphorescente qui tombe des étoiles. Les disciples se lèvent aussi. Jésus continue a parler en fixant intensément Judas.

"Alors sont venus les anges du Seigneur... L’Homme avait remporté la triple victoire. L’Homme savait ce que voulait dire être homme et il avait vaincu. Il était épuisé. La lutte avait été plus épuisante que le jeûne prolongé... Mais l’esprit dominait... Je crois que les Cieux ont tressailli à mon affirmation complète de créature douée de raison. Je crois que, de ce moment est venu en Moi le pouvoir du miracle. J’avais été Dieu. J’étais devenu l’Homme. Maintenant, triomphant de l’animal conjoint à la nature humaine, voilà que j’étais l’Homme-Dieu. Je le suis. Et comme Dieu, je puis tout. Et comme Homme j’ai l’expérience de tout. Agissez, vous aussi, comme Moi, si vous voulez faire ce que je fais. Et faites-le en souvenir de Moi.

Cet homme s’étonnait que j’eusse demandé l’aide du Père et que je l’eusse prié de ne pas m’induire en tentation. De ne pas m’abandonner donc au risque d’une tentation qui dépasserait mes forces. Je crois que cet homme, maintenant qu’il sait, ne s’étonnera plus. Agissez vous aussi de même en souvenir de Moi, et pour vaincre comme Moi et ne doutez jamais en me voyant fort dans toutes les épreuves de la vie, victorieux dans la bataille des cinq sens, de la sensibilité et du sentiment, sur ma nature de véritable Être humain, et en plus d’Être divin. Rappelez-vous de tout cela.

Je vous avais promis de vous conduire là où vous auriez pu connaître le Maître... depuis l’aube de son jour : une aube pure comme celle qui va se lever jusqu’au midi de sa vie, ce midi d’où je suis parti pour aller à la rencontre du soir de ma vie... J’ai dit à l’un de vous : “Moi aussi, je me suis préparé “. Vous voyez que c’était vrai. Je vous remercie de m’avoir tenu compagnie dans ce retour à mon lieu de naissance et à mon lieu de pénitence. Les premiers contacts avec le monde, m’avaient déjà donné la nausée et apporté le découragement. Il est trop laid. Maintenant mon âme s’est nourrie de la moëlle du lion : de la fusion avec le Père dans l’oraison et dans la solitude. Je puis retourner dans le monde pour reprendre ma croix, ma première croix de Rédempteur : celle du contact avec le monde, avec le monde où trop peu nombreuses sont les âmes qui s’appellent Marie, qui s’appellent Jean ...

Maintenant, écoutez, toi spécialement Jean. Nous revenons vers la Mère et vers les amis. Je vous en prie : ne dites pas à la Mère la dureté qui s'est opposée à l'amour de son Fils. Elle en souffrirait trop. De cette cruauté de l'homme Elle souffrira tellement, tellement, tellement... mais ne lui présentons pas le calice dès maintenant. Il sera si amer quand il lui sera donné ! Si amer, que tel un poison, il se glissera comme un serpent dans ses viscères saintes et dans ses veines et les mordra, lui glacera le cœur. Oh ! ne dites pas à ma Mère que Bethléem et Hébron m'ont repoussé comme un chien ! Pitié pour Elle ! Toi Simon, tu es âgé et bon, tu es réfléchi et ne parleras pas, je le sais. Toi, Judas, tu es juif et tu ne parleras pas par fierté patriotique. Mais toi, Jean, toi galiléen et jeune, ne tombe pas dans le péché d'orgueil, de critique, de cruauté. Tais-toi. Plus tard... plus tard tu diras aux autres ce que, maintenant je te prie de taire. Même aux autres. Il y a déjà tant à dire en ce qui concerne le Christ. Pourquoi y mêler ce qui vient de Satan contre le Christ ? Amis, me promettez-vous tout cela ?"
"Oh ! Maître, bien sûr que nous te le promettons ! Sois tranquille !"

"Merci. Allons jusqu'à cette petite oasis. Il y a là une source, une citerne pleine d'eau fraîche, de l'ombre, de la verdure. La route vers le fleuve est en lisière. Nous pourrons y trouver nourriture et repos jusqu'au soir. A la clarté des étoiles, nous atteindrons le fleuve, le gué. Nous attendrons Joseph où nous nous joindrons à lui, s'il est déjà revenu. Allons."

Et ils se mettent en route, pendant qu'à l'orient une première lueur rose annonce qu'un nouveau jour se lève

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_14


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 28 Aoû - 7:49

"Au gué du Jourdain.
Rencontre avec les bergers Jean, Mathias et Siméon
"


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Je revois le gué du Jourdain : la verte avenue qui côtoie le fleuve sur l'une et l'autre rive, très fréquentée par les voyageurs à cause de son ombrage. Des files d'ânons accompagnés par des hommes vont et viennent.
Sur le bord du fleuve, trois hommes font paître quelques brebis. Sur la route, Joseph regarde vers le haut et le bas. De loin, là où une route part de ce chemin fluvial, Jésus se montre avec les trois disciples. Joseph appelle les bergers, et ceux-ci poussent les brebis sur la route en les faisant cheminer sur la berge herbeuse. Ils vont vivement à la rencontre de Jésus.

"Moi, je n’ose guère... Que lui dirai-je comme salut ?"

"Oh ! Il est si bon. Tu lui diras : "La paix soit avec Toi" Lui aussi salue toujours ainsi."

"Lui, oui... mais nous..."

"Et moi, qui suis-je ? Je ne suis même pas un de ses premiers adorateurs, et il m'aime tant... oh ! tant !"

"Lequel est-il ?"

"Le plus grand et blond."

"Nous lui parlerons du Baptiste, Mathias ?"

"Oh ! oui !"

"Ne croira-t-il pas que nous l'avons préféré à Lui ?"

"Mais non, Siméon. S'il est le Messie, il voit dans les cœurs et il verra dans le nôtre que dans le Baptiste nous ne cherchions que Lui."

"Tu as raison."

Maintenant, les deux groupes sont à quelques mètres l'un de l'autre. Jésus déjà sourit de son sourire qu'on ne saurait décrire. Joseph presse le pas. Les brebis se mettent à trotter, elles aussi, poussées par les pâtres.

"La paix soit avec vous." dit Jésus en levant les bras comme pour les embrasser. Et il précise : "La paix soit avec toi, Siméon, Jean et Mathias, mes fidèles et les fidèles de Jean le Prophète ! Paix à toi, Joseph." et il l'embrasse sur la joue. Les trois autres sont maintenant à genoux."Venez, amis, sous ces arbres, sur la grève du fleuve et parlons."

Ils descendent et Jésus s'assoit sur une souche qui dépasse, les autres par terre. Jésus sourit et les regarde très attentivement, un par un : "Laissez-moi que je connaisse vos visages. Les âmes, je les connais déjà, comme des âmes de justes qui s'attachent au bien qu'ils aiment, contre tous les intérêts du monde. Je vous apporte le salut d'Isaac, Élie et Lévi. Et un autre salut : celui de ma Mère. Des nouvelles du Baptiste, en avez-vous ?"

Les hommes, jusqu'alors rendus muets par la timidité, se rassurent. Ils trouvent des paroles : "Il est encore en prison, et notre cœur tremble pour lui, car il est dans les mains d'un homme cruel, dominé par une créature infernale et entouré d'une cour corrompue. Nous l'aimons... Tu le sais que nous l'aimons et que lui mérite notre amour.

Depuis que tu as quitté Bethléem, nous avons été frappés par les hommes... mais plus que par leur haine, nous fûmes désolés, abattus comme des arbres, que le vent a brisés pour t'avoir perdu, Toi. Puis, après des années de peine, comme quelqu'un qui aurait les paupières cousues, cherchant le soleil et ne pouvant le voir parce qu'il est aussi dans une prison et ne peut le découvrir dans la tiédeur qu'il sent sur sa peau, voilà que nous avons pris conscience que le Baptiste était l'homme de Dieu prédit par les prophètes pour préparer le chemin à son Christ, et nous sommes allés à lui. Nous nous sommes dit : "Si lui le précède, en allant vers lui, nous le trouverons". Car c'est Toi, Seigneur, celui que nous cherchions."

"Je le sais, et vous m'avez trouvé. Je suis avec vous."

"Joseph nous a dit que tu es venu chez le Baptiste. Nous n'étions pas ce jour là. Peut-être étions-nous allés pour lui, quelque part. Nous le servions, dans les services spirituels que lui nous demandait, avec tant d'amour, comme nous l'écoutions nous aussi avec amour malgré sa grande sévérité, parce qu'il n'était pas Toi le Verbe, mais c'était toujours les paroles de Dieu qu'il disait."

"Je le sais. Et celui-ci, vous ne le connaissez pas ?" et il montre Jean.

"Nous le voyions avec d'autres Galiléens dans les foules les plus fidèles au Baptiste. Et, si nous ne nous trompons pas, tu es celui dont le nom est Jean et de qui lui disait, à nous ses intimes : "Voilà moi le premier, lui le dernier. Et puis ce sera lui le premier et moi le dernier". On n'a jamais compris ce qu'il voulait dire."

Jésus se tourne vers sa gauche où se trouve Jean. Il l'attire contre son cœur avec un sourire encore plus lumineux... Il explique "Lui voulait dire qu'il était le premier à dire : "Voici l'Agneau" et celui-ci sera le dernier des amis du Fils de l'homme qui parlera aux foules, de l'Agneau; mais que, dans le cœur de l'Agneau il est le premier, parce qu'il lui est cher plus qu'aucun autre homme. Voilà ce que le Baptiste voulait dire. Mais, quand vous le verrez - car vous le verrez encore et le servirez encore, jusqu'à l'heure marquée - dites-lui qu'il n'est pas le dernier dans le cœur du Christ.

Ce n'est pas tant par le sang mais par la sainteté qu'il est l'aimé autant que celui-ci. Et vous, gardez-en le souvenir. Si l'humilité du saint lui fait proclamer qu'il est "le dernier", la Parole de Dieu le proclame pareil au disciple qui m'est cher. Dites-lui que celui-là je l'aime parce qu'il porte son nom et que je trouve en lui les traits du Baptiste chargé de préparer les âmes au Christ."

"Nous le lui dirons... Mais, le verrons-nous encore ?"

"Vous le reverrez."

"Oui, Hérode n'ose le tuer par crainte du peuple et, dans cette Cour avide et corrompue, il serait facile de procurer sa libération si nous avions beaucoup d'argent. Mais... mais malgré la grande somme d'argent donnée par des amis, il nous manque beaucoup encore. Et nous avons grande peur de ne pas arriver à temps... et il sera quand même tué."

"Combien croyez-vous qu'il vous manque pour le racheter ?"

"Pas pour le racheter, Seigneur. Hérodiade le hait trop et elle en impose trop à Hérode pour penser qu'on puisse arriver à le racheter. Mais... à Machéronte sont réunis, je crois, tout ceux qui ambitionnent le trône. Tous veulent jouir, tous veulent dominer : des ministres jusqu'aux serviteurs. Mais pour faire le coup, on exige de l'argent... Nous aurions même trouvé quelqu'un qui pour une grosse somme laisserait sortir le Baptiste. Hérode même, peut-être le désire... parce qu'il a peur. Rien que pour cela. Peur du peuple et peur de sa femme. Ainsi il satisferait le peuple, et sa femme ne l'accuserait pas de l'avoir mécontentée."

"Et combien demande cette personne ?"

"Vingt talents d'argent et nous n'en avons que douze et demi."

"Judas, tu as dit que ces joyaux sont très beaux."

"Beaux et de grande valeur."

"Combien peuvent-ils valoir ? Il me semble que tu t'y entends."

"Oui, je m'y entends. Pourquoi veux-tu savoir leur valeur, Maître ? Veux-tu les vendre ? Pourquoi ?"

"Peut-être... Dis-moi, combien peuvent-ils valoir ?"

"Vendus dans de bonnes conditions; au moins... au moins six talents. "

"En es-tu sûr ?"

"Oui, Maître. Le collier à lui seul, gros et lourd vaut au moins trois talents .

Je l'ai bien examiné. Et aussi les bracelets... Je me demande comment les poignets fins d'Aglaé pouvaient en supporter le poids."

"C'était des menottes pour elle, Judas."

"C'est vrai, Maître... mais beaucoup voudraient avoir de ces menottes-là !"
"Tu le crois ? Qui ?"

"Mais... beaucoup !"

"Oui, beaucoup qui n'ont de l'homme que le nom... Connaîtrais- tu un acheteur éventuel ?"

"En somme, tu veux les vendre ? Et pour le Baptiste ? Mais, regarde : c'est de l'or maudit !"

"Oh ! Incohérence humaine ! Tu viens de dire, avec un désir évident que beaucoup voudraient avoir cet or, et puis tu l'appelles maudit ?! Judas, Judas !... C'est de l'or maudit, oui, maudit. Mais elle a dit : "Il sera sanctifié servant à qui est pauvre et saint". C'est pour cela qu'elle l'a donné, pour que le bénéficiaire prie pour sa pauvre âme qui, comme une chrysalide, est en train de pousser dans la semence de son cœur. .Qui est plus saint et plus pauvre que le Baptiste ? Il est, par sa mission, l'égal d'Élie, mais pour la sainteté, il est plus grand qu'Élie. Il est plus pauvre que Moi. Moi, j'ai une Mère et une maison... Lorsqu'on les a pures et saintes comme je les ai, on n'est jamais des délaissés. Lui n'a plus de maison et même plus le tombeau de sa mère, Tout a été violé, profané par la perversité humaine. Quel est donc l'acheteur ?"

"Il y en a un à Jéricho et beaucoup à Jérusalem. Mais celui de Jéricho !!! Ah ! c'est un rusé levantin, batteur d'or, usurier, brocanteur, entremetteur, un voleur sûrement, homicide peut-être... certainement poursuivi par Rome. Il se fait appeler Isaac pour paraître hébreu, mais son vrai nom est Diomède. Je le connais bien..."

"On le voit !" interrompt Simon le Zélote qui parle peu mais observe tout. Et il demande : "Comment as-tu fait pour le connaître si bien ?"

"Mais... tu sais... Pour faire plaisir à des amis influents. Je suis allé le voir... et j'ai fait des affaires... Nous, du Temple... tu sais..."

"Oui ! ...vous faites tous les métiers !" conclut Simon avec une froide ironie. Judas rougit, mais se tait.

"Peut-il acheter ?" demande Jésus.

"Je crois. L'argent ne lui manque jamais. Certainement, il faut savoir vendre car c'est un grec, et astucieux et s'il voit qu'il a affaire à une personne honnête, à une... colombe qui sort du nid, il la plume à souhait. Mais s'il a affaire à un vautour comme lui..."

"Vas-y toi, Judas. Tu es le type qu'il faut. Tu as la ruse du renard et la rapacité du vautour. Oh ! pardonne, Maître. J'ai parlé avant Toi !"

"Je suis de ton avis et je dis donc à Judas d'y aller. Jean, va avec lui. Nous nous retrouverons au coucher du soleil. Le lieu du rendez-vous sera près de la place du marché. Va et fais pour le mieux."

Judas se lève aussitôt. Jean a les yeux implorants d'un petit chien que l’on chasse. Mais Jésus a repris la conversation avec les bergers et n'aperçoit pas ce regard implorant. Et Jean se met en route à la suite de Judas.
"Je voudrais vous rendre contents" dit Jésus.

"Tu nous seras toujours agréable, Maître. Que le Très-Haut te bénisse pour nous. Cet homme est ton ami ?"

"Il l'est. Ne te paraît-il pas qu'il puisse l'être ?"

Jean, le berger, baisse la tête et se tait. Le disciple Simon prend la parole : "Seul celui qui est bon sait voir. Moi, je ne suis pas bon et je ne vois pas ce que voit la Bonté. Je vois l'extérieur. Celui qui est bon pénètre jusqu'à l'intérieur. Toi aussi, Jean, tu vois comme moi, mais le Maître est bon... et il voit..."

"Que vois-tu, Simon en Judas ? Je t'ordonne de parler."

"Voici : je pense, en le regardant, à certains endroits mystérieux qui semblent être antres de fauves et marais fiévreux. On n'en voit seulement qu’un grand enchevêtrement et l'on y tourne au large, peureux. Au contraire... au contraire, par derrière il y a aussi des tourterelles et des rossignols et le sol est riche de sources bienfaisantes et d'herbes salutaires. Je veux croire que Judas soit ainsi... Je le crois parce que tu l'as pris, Toi qui sais..."

"Oui. Moi qui sais... Il y a beaucoup de replis dans le cœur de cet homme... Mais, il ne manque pas de bons côtés. Tu l'as vu à Bethléem, et même à Kériot. Si ce bon côté humain et qui n'est que bonté humaine s'élevait à la hauteur d'une bonté spirituelle, alors Judas serait tel que tu voudrais qu'il fût. Il est jeune..."

"Jean aussi est jeune..."

"Et en ton cœur tu achèves : et il est meilleur. Mais Jean, c'est Jean ! Aime-le Simon, ce pauvre Judas... Je t'en prie. Si tu l'aimes... il te paraîtra meilleur."

"Je m'y efforce, à cause de Toi... Mais, c'est lui qui brise tous mes efforts comme on fait des roseaux d'une rivière... Mais, Maître, il n'y a pour moi qu'une loi : faire ce que tu veux. C'est pourquoi j'aime Judas, en dépit de quelque chose qui crie en moi contre lui et en ma conscience."

"Quelle chose, Simon ?"

"Je ne sais pas exactement... Quelque chose comme le cri de la sentinelle dans la nuit... et qui me dit : "Ne dors pas ! Observe !" Je ne sais pas... Cette chose n'a pas de nom. Mais c'est... c'est un cri qui s'élève en moi contre lui."

"N'y pense plus, Simon, n'essaye pas de la préciser. Cela fait mal de connaître certaines vérités... et leur connaissance pourrait être pour toi, cause de méprises. Laisse faire à ton Maître. Toi, donne-moi ton amour et pense qu'il me fait plaisir:.."Et tout s'achève.


****

Siméon (de Bethléem)
Berger de la Nativité, disciple

Présentation générale

Après le massacre de Hérode qui chasse les bergers de Bethléem, il devient berger sur le Liban. C'est un disciple de Jean-Baptiste, comme les bergers Jean et Matthias . Ils lui sont fidèles jusqu’à sa fin avec l'assentiment de Jésus.

Grâce à l’entremise de Manaën, lui-même disciple, Siméon sert aux écuries du château de Machéronte où le Baptiste a été enfermé pour la deuxième fois. A ce titre, il fait partie de ceux qui viennent annoncer sa mort à Jésus
Tous, ils suivront désormais Jésus.

Parcours apostolique

Témoin de la Nativité - de la Crucifixion - de la Résurrection

Son nom

Siméon, comme Simon (Chimon- Shim'ôn), veut dire "qui entend". Référence historique : le second fils de Jacob qui sera retenu en otage par son frère Joseph devenu intendant du Pharaon.

***

Mathias (Matthias) surnom de Tobie (de Bethléem)
Berger de la Nativité, disciple et apôtre


Présentation générale

Berger de la Nativité devenu berger sur le Liban. De son vrai nom Tobie. Il prend le nom de son père tué dans le massacre des innocents. Disciple de Jean-Baptiste comme Jean et Siméon, eux aussi bergers de la Nativité. "En eux et spécialement en Mathias, la Sagesse est réellement présente"

Grâce à l’entremise de Manaën, il sert aux cuisines du château de Machéronte où le Baptiste a été enfermé. Certains détails de sa morts lui seront rapportés par Selma, servante de Hérodiade. À ce titre, il fait partie de ceux qui viennent annoncer sa mort à Jésus et qui, avec Siméon et Jean, ont recueillis son corps). Libre d'engagement, il pourra se consacrer alors totalement à la suite de Jésus.

Caractère et aspect

Doué d'un ascendant naturel : il a le plus d'autorité parmi les bergers pour sa sagesse et sa justice (7.235).

Parcours apostolique

Témoin de la Nativité - de la Crucifixion - de la Résurrection , de l'Ascension et de la Pentecôte )

Son nom : סמתיא (Mathias)

Mattathias - Matthias - Matthieu : viennent de l’hébreu "mattityah" don de l’Éternel - Référence historique : le père des frères Maccabées, libérateurs d'Israël (1Maccabées 2,1-5)


****

Jean (de Bethléem)
berger de la Nativité, disciple

Présentation générale

Berger de la Nativité devenu berger sur le Liban. "un peu parent" de Jonas, le berger martyrisé par Doras. Disciple de Jean Baptiste avec Siméon et Matthias eux aussi bergers de la Nativité. Ils l'accompagneront par fidélité jusqu’au dernier moment. Grâce à l’entremise de Manaën, il sert aux cuisines du château de Machéronte où le Baptiste a été enfermé. A ce titre, il fait partie de ceux qui viennent annoncer sa mort à Jésus et qui, avec Mathias et Siméon, ont recueillis son corps

Parcours apostolique

Témoin de la Nativité - de la Crucifixion - de la Résurrection

Son nom

Jean veut dire "l’Éternel a fait grâce, a été favorable".

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Guzo_d10
Gué du Jourdain tel représenté dans l'Oeuvre de Maria Valtorta


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 29 Aoû - 7:43

"L’Iscariote vend à Diomède les bijoux d’Aglaé"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Voici la place du marché à Jéricho, Mais ce n'est pas le matin, c'est le soir, au cours d'un long crépuscule très chaud de plein été. Du marché du matin il ne reste que des déchets : débris de légumes, monceaux des excréments, paille tombée des paniers ou des bâts des ânes, morceaux de chiffons... Sur le tout, c'est le triomphe des mouches et de ce que tout le soleil fait des fermentations et des exhalations puantes et malodorantes. La vaste place est déserte.

Quelques rares passants, quelques gamins querelleurs lancent des pierres aux oiseaux qui sont sur les arbres de la place. Quelques femmes qui vont à la fontaine. C'est tout.

Jésus arrive par une rue et regarde autour de lui, mais il ne voit encore personne. Patiemment il s'appuie à un tronc d'arbre et attend.

Il trouve moyen de parler aux gamins de la charité qui a sa source en Dieu et descend du Créateur sur toutes les créatures "Ne soyez pas cruels. Pourquoi voulez-vous troubler les oiseaux ? Ils ont leurs nids là-haut. Ils ont leurs petits. Ils ne font de mal à personne. Ils nous donnent leurs chants et procurent la propreté en mangeant les restes de l'homme et les insectes qui nuisent aux moissons et aux fruits. Pourquoi les blesser et les tuer en privant leurs petits de leurs pères et mères, ou ceux-ci de leurs petits. Seriez-vous contents de voir entrer un méchant dans votre maison la démolir, ou tuer vos parents ou vous emporter loin d'eux ? Non, vous ne le seriez pas.

Et alors pourquoi faire à ces créatures innocentes ce que vous ne voudriez pas que l'on vous fît ? Comment pourrez-vous un jour ne pas faire de mal à l'homme si, encore enfants, vous endurcissez votre cœur contre des petites créatures inermes[1][1] et gentilles comme les oiseaux ?
Ne savez-vous pas que la Loi dit : "Aime ton prochain comme toi-même" ? Qui n’aime pas son prochain ne peut non plus aimer Dieu. Et qui n'aime pas Dieu, comment peut-il aller dans sa Maison et Le prier ? Dieu pourrait leur dire, et le dit du haut des Cieux : "Va-t-en. Je ne te connais pas, un fils, toi ? Non, tu n'aimes pas tes frères, tu ne respecte pas en eux le Père qui les a faits. Tu n'es donc pas un frère ni un fils, mais un bâtard, mauvais fils pour Dieu, faux frère pour tes frères". Voyez comme Il aime, Lui, le Seigneur Éternel ? Aux mois les plus froids, Il fait trouver des greniers et des granges pour que les oiseaux puissent s'y abriter. Pendant les chaleurs, Il leur donne l'ombre des feuilles pour les protéger du soleil. .En hiver, dans les champs, le grain est à peine couvert de terre et il est facile de trouver les semences et de s'en nourrir.

En été, des fruits succulents soulagent la soif, ils peuvent faire des nids solides et chauds avec les brins de foin et la laine que les troupeaux laissent après les ronces. Et Il est le Seigneur. Vous, petits hommes, créés comme des oiseaux par Lui, frères par conséquent de ces petites créatures, pourquoi voulez-vous être différents en vous croyant permis d'être cruels envers tous ces petits animaux ? Soyez pour tous miséricordieux en ne privant aucun de ce qui lui revient, ni parmi les hommes, vos frères, ni parmi les animaux, vos serviteurs et amis, et Dieu..."

"Maître, appelle Simon, Judas arrive."

"...et Dieu sera miséricordieux envers vous en vous donnant tout ce qu'il vous faut, comme Il le fait pour ces créatures innocentes. Allez et emportez avec vous la paix de Dieu."

Jésus fend le cercle des garçons auxquels s'étaient joints des adultes et va vers Judas et Jean qui arrivent rapidement par une autre rue. Judas jubile. Jean sourit à Jésus... mais ne semble pas tout à fait heureux.

"Viens, viens, Maître. Je crois d'avoir bien fait. Mais viens avec moi. Dans la rue, on ne peut parler."

"Où ? Judas ?"

"A l'auberge. J'ai déjà retenu quatre pièces... oh ! c'est modeste, ne crains pas. Tout juste pour pouvoir se reposer sur un lit après tant de privations et cette chaleur, pour pouvoir manger comme des hommes et non comme des oiseaux sur la branche, et aussi pour parler tranquillement. J'ai très bien vendu. N'est-ce pas, Jean ?"

Jean acquiesce, sans beaucoup d'enthousiasme. Mais Judas est tellement content de son opération qu'il ne remarque pas le peu de satisfaction qu'éprouve Jésus pour un logement confortable, ni l'attitude encore moins enthousiaste de Jean. Et il continue : "Ayant vendu au dessus de mon estimation, je me suis dit : "Il est juste d'en prélever une petite somme, cent deniers,[2][2] pour nos lits et nos repas. Si nous sommes épuisés, nous qui avons toujours mangé, Jésus doit être tout à fait à bout". J'ai le devoir de veiller à ce qu'il ne tombe pas malade, mon Maître ! Devoir d'amour car tu m'aimes et je t'aime... J'ai prévu aussi pour vous et pour les troupeaux." dit-il aux bergers[3][3]. "J'ai pensé à tout."

Jésus ne dit mot. Il le suit avec les autres. Ils arrivent à une petite place secondaire. Judas dit : "Vois cette maison sans fenêtres sur la rue et cette porte si petite qui semble une fente ? C'est la maison du batteur d'or Diomède. On dirait une pauvre habitation, n'est-ce pas ? Mais il y a assez d'or pour acheter tout Jéricho et... ah ! ah ! ... - Judas rit malicieusement... - et dans cet or, on peut trouver beaucoup de colliers et de vaisselle et... et aussi d'autres objets de toutes les personnes qui ont le plus d'influence en Israël. Diomède... Oh ! tout le monde fait semblant de ne pas le connaître, mais tous le connaissent : depuis les Hérodiens à... à tout le monde, voilà. Sur ce mur sans ornement, pauvre, on pourrait écrire "Mystère et Secret". Si ces murs parlaient, il y aurait plus à se scandaliser que de la façon dont j'ai traité l'affaire, Jean !... Toi... tu en mourrais étouffé par la stupeur et le scrupule. Mais plutôt écoute, Maître. Ne m'envoie plus avec Jean pour certaines affaires. Il a manqué peu que tout échouât. Il ne sait pas saisir au vol, il ne sait pas nier, et avec un fourbe comme Diomède il faut être rapide et vif. "

Jean murmure : "Tu disais certaines choses ! Si imprévues et tellement... et tellement... Oui, Maître, ne m'envoie plus. Moi, je ne sais qu'aimer, moi..."
"Nous aurons difficilement besoin de pareilles ventes." répond Jésus qui est préoccupé.

"Voilà l'auberge. Viens Maître. Je vais parler puisque... j'ai tout arrangé."
Ils entrent et Judas parle avec le patron qui fait conduire les brebis dans une étable et puis conduit lui-même ses hôtes dans une petite pièce où se trouvent deux nattes qui servent de lits, de sièges et une table qu'on a préparés. Puis il se retire.

"Parlons tout de suite, Maître, pendant que les bergers son occupés après leurs troupeaux."

"Je t'écoute."

"Jean peut dire si je suis sincère."

"Je n'en doute pas. Entre honnêtes gens, il n'est pas besoin de serments et de témoignages. Parle."

"Nous sommes arrivés à Jéricho à la sixième heure. Nous étions en sueur comme des bêtes de somme. Je n'ai pas voulu donner Diomède l'impression d'une affaire pressée. Et je suis d'abord venu ici. Je me suis rafraîchi. J'ai pris un vêtement propre et j'a voulu qu'il fasse de même. Oh ! il ne voulait rien savoir de se faire parfumer et arranger les cheveux... Mais, j'avais fait mon plan, le long de la route !...

A l'approche du soir, j'ai dit : "Allons-y". Alors, nous étions reposés et frais, comme deux richards en voyage d'agrément. Quand nous étions près d'arriver chez Diomède, j'ai dit à Jean : "Toi, aide-moi. Ne me démens pas et sois vif pour comprendre". Mais il eut mieux valu le laisser dehors. Il ne m'a pas du tout aidé. Et même... Heureusement que je suis vif pour deux et j'ai fait face à tout. Le gabeleur sortait de la maison. "Bien !" me suis-je dit. "Si lui sort, nous trouverons de l'argent et ce que je veux pour faire le marché". Car le gabeleur, usurier et voleur comme tous ses semblables a toujours des colliers arrachés par menaces et usure à quelque pauvre que lui taxe illicitement pour avoir beaucoup à dépenser en orgies et femmes, Et il est très ami de Diomède qui achète et vend or et chair... Nous sommes entrés après que je me fus fait connaître. Je dis : entrés.

Parce que autre chose est d'aller à l'entrée où lui fait semblant de travailler l'or honnêtement, et autre chose descendre dans le souterrain où lui traite les vraies affaires. Il faut être très connu de lui pour cette dernière invitation. Quand il m'a vu, il m'a dit : "Tu veux encore vendre de l'or ? Le moment est peu favorable. J'ai peu d'argent". Sa chanson habituelle. Je lui ai répondu : "Je ne viens pas pour vendre, mais pour acheter. As-tu des bijoux pour une femme ? Mais beaux, riches, de grande valeur, lourds, en or pur ? " Diomède est resté stupéfait et il m'a demandé : "Tu veux une femme ?" "Ne t'occupe pas de cela" lui ai-je répondu. "Ce n'est pas pour moi. C'est pour cet ami qui est marié et veut acheter des bijoux d'or pour son aimée". Et ici, Jean a commencé à faire le bambin. Diomède qui le regardait l'a vu rougir comme la pourpre et a dit, en vieux dégoûtant qu'il est : "Eh ! le garçon, rien qu'à entendre nommer son épouse en devient tout fiévreux.

Elle est très belle, ta femme ?" a-t-il demandé. J'ai donné un coup de pied à Jean pour le réveiller et lui faire comprendre de ne pas faire l'imbécile. Mais il a répondu un "oui" si étouffé, que Diomède est entré en défiance. Alors, moi, j'ai parlé : "Qu'elle soit belle ou non, cela ne doit pas t'intéresser, vieux. Elle ne sera jamais du nombre des femmes pour lesquelles tu iras en enfer. C'est une jeune fille honnête, et bientôt une honnête épouse. Pas besoin de ton or. C'est moi qui m'occupe du futur mariage et je suis chargé d'aider le jeune homme... moi, Juif et citadin". "Lui est Galiléen, n'est-ce pas ?". Toujours ces cheveux qui vous trahissent ! "il est riche ?".

"Très".

Alors, nous sommes allés en bas et Diomède a ouvert ses caisses, et ses coffres-forts. Mais, dis la vérité, Jean, ne semblait-il pas d'être aux cieux devant toutes ces pierreries et cet or ? Colliers, guirlandes, bracelets, boucles d'oreille, résilles d'or et de pierres précieuses, épingles à cheveux, boucles, anneaux... ah ! quelles splendeurs ! D'un air très hautain j'ai choisi un collier à peu près comme celui d'Aglaé, et puis des épingles à cheveux, des anneaux, des bracelets... tous semblables à ceux que j'avais dans la bourse et en nombre égal. Diomède était stupéfait et demandait : "Encore" Mais qui est-il ? Et qui est son épouse ? Une princesse ? "Quand j'ai eu tout ce que je voulais, j'ai dit : "Le prix ?".

Oh ! quelle litanie de lamentations sur la dureté des temps sur les impôts, sur les risques, sur les voleurs. Oh ! quelle autre litanie pour m'assurer de son honnêteté ! Enfin, voici la réponse : "Réellement, puisque c'est toi, je te dirai la vérité. Sans exagération. Mais je ne puis en rabattre une seule drachme. Je demande douze talents d'argent". "Voleur !" ai-je dit. J'ai ajouté : "Partons, Jean. A Jérusalem nous trouverons quelqu'un de moins voleur que lui". Et j'ai fait semblant de sortir.

Mais il m'a couru par derrière. "Mon grand ami, mon ami chéri, viens, comprends ton pauvre serviteur. A moins, je ne puis pas. Je ne puis vraiment pas. Regarde. Je fais réellement un effort et je me ruine. Je le fais parce que tu m'as toujours donné ton amitié et que tu m'as fait faire des affaires. Onze talents, voilà. C'est ce que je donnerais si je devais acheter cet or à quelqu'un qui meurt de faim. Pas un denier de moins. Ce serait saigner à blanc mes vieilles veines".

N'est-ce pas qu'il disait cela ? Cela faisait rire et donnait la nausée. Quand je l'ai vu bien arrêté sur le prix, j'ai fait le coup, "Vieux dégoûtant, apprends que je veux non pas acheter, mais vendre. Voici ce que je veux vendre. Regarde : c'est beau comme tes bijoux. Or de Rome et nouvelle forme. Tu ne manqueras pas d'acheteurs. C'est à toi pour onze talents. C'est toi qui as fixé le prix. Tu en as fait l'estimation et tu paies".

Oh ! Alors !... "C'est une trahison ! Tu as trahi l'estime que j'avais pour toi ! Tu me ruines ! Je ne puis donner autant !" criait-il. "C'est toi qui as fait l'estimation. Paie", "Je ne puis pas". "Prends garde que je le porte à d'autres". "Non, ami" et il allongeait les mains vers le tas de bijoux d'Aglaé. ."Et alors, paies je devrais exiger douze talents, mais je m'en tiens à ta dernière estimation". "Je ne puis pas". "Usurier ! Prends garde, j'ai là un témoin et je peux te dénoncer comme voleur..." et je lui ai attribué d'autres vertus que je ne répète pas devant ce garçon...

A la fin, comme j'étais pressé de vendre et de faire vite, je lui ai promis un petit quelque chose, entre nous deux... Je ne tiendrai pas cette promesse. Quelle valeur a-t-elle, faite à un voleur ? J'ai conclu l'affaire pour dix talents et demi[5][5]. Nous sommes partis au milieu des doléances et des offres d'amitiés et... de femmes. Et Jean, pour un peu allait pleurer. Mais que t'importe qu'ils te prennent pour un vicieux ? Il suffit que tu ne le sois pas. Ne sais-tu pas que le monde c'est ça et qu'il te regarde comme un avorton ? Un jeune homme qui ne sait pas le goût de la femme ? Qui veux-tu qui te croie ? Ou s'ils te croient... oh ! en ce qui me concerne, je ne voudrais pas qu'on pense de moi ce que peuvent penser de toi ceux qui s'imaginent que tu n'as pas d'inclination de ce côté.

Voilà, Maître. Compte Toi-même. J'avais un tas de monnaie, mais je suis passé chez le gabeleur et lui ai dit : "Reprends-moi toute cette mitraille et donne-moi les talents que tu as reçus d'Isaac". Parce que j'avais eu cette dernière nouvelle en traitant mon affaire. Cependant, en dernier lieu, j'ai dit à Isaac-Diomède : "Souviens-toi que le Judas du Temple n'existe plus. Maintenant, je suis disciple d'un saint. Fais donc semblant de ne m'avoir jamais connu, si tu tiens à ta peau". Et pour un peu je lui tordais le cou à l'instant parce qu'il m'a mal répondu."

"Que t'a-t-il dit ?" demande Simon avec indifférence.

"Il m'a dit : "Toi, le disciple d'un saint ? Je ne le croirai jamais ou bien je verrai bientôt ici ton saint me demander une femme". Il m'a dit : "Diomède est une vieille crapule, un malheur du monde, mais toi, tu en es la jeune réplique. Et moi, je pourrais encore changer car ce n'est que vieux que je suis devenu ce que je suis. Toi, tu ne changes pas, tu es né comme ça".

Vieux dégoûtant ! Nie ton pouvoir, as-tu compris ?"

"Et, en bon grec qu'il est, il dit beaucoup de vérités."

"Que veux-tu dire, Simon ? Est-ce pour moi que tu parles ?"

"Non. Pour tout le monde. C'en est un qui connaît l'or et les cœurs, aussi bien l'un que l'autre. C'est un voleur, un dégoûtant, en tout ce qu'il y a de plus dégoûtant comme trafic. Mais on trouve en lui la philosophie des grands Grecs . Il connaît l'homme, animal aux sept vices capitaux, polype destructeur de tout bien, de toute honnêteté, de tout amour et de tant d'autres choses, en lui et dans les autres."

"Mais, il ne connaît pas Dieu."

"Et toi, tu voudrais le lui enseigner ?"

"Moi. Oui. Pourquoi ? Ce sont les pécheurs qui ont besoin de connaître Dieu."

"C'est vrai. Cependant... le maître doit le connaître pour l'enseigner."

"Et moi, je ne le connais pas ?"

"Paix, amis. Les bergers arrivent. Ne troublons pas leurs âme par des querelles entre nous. Tu as compté l'argent ? Cela suffit. Achève toute cette affaire comme tu l'as entreprise et, je te le répète, si possible, à l'avenir, ne mens pas, même pour faciliter une bonne action..."

Les bergers entrent. "Amis, voilà ici dix talents et demi. Il maque seulement cent deniers que Judas a prélevé pour les dépenses de logement. Prenez."

"Tu donnes tout ?" demande Judas.

"Tout. Je ne veux pas garder la moindre pièce de monnaie de cet argent. Nous avons l'obole de Dieu et de ceux qui honnêtement cherchent Dieu... et il ne nous manquera jamais l'indispensable. Crois-le. Prenez et soyez heureux, comme je le suis pour le Baptiste. Demain, vous irez à sa prison. Deux d'entre vous : Jean et Mathias, Siméon ira avec Joseph trouver Élie pour tout lui rapporter et à se renseigner pour l'avenir. Élie sait.

Puis Joseph reviendra avec Lévi. Le rendez-vous dans dix jours près de la porte des Poissons à Jérusalem, à la première heure. Et maintenant mangeons et prenons du repos. Demain, de bon matin, je pars avec les miens. Je n'ai rien d'autre à vous dire pour l'instant. Plus tard, vous aurez de mes nouvelles. "

La scène disparaît au moment où Jésus fait la fraction du pain.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Les_bi12
Les bijoux d' Aglaé


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 30 Aoû - 7:34

"Jésus pleure à cause de Judas et Simon le zélote le réconforte"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

La campagne où se trouve Jésus est riche. Vergers magnifiques, vignobles splendides avec des grappes nombreuses qui commencent à prendre la couleur de l'or et du rubis. Jésus est assis dans un verger et mange des fruits que lui a offerts un paysan. Peut-être a-t-il parlé un peu auparavant car l'homme dit : "Je suis heureux d'apaiser ta soif, Maître. Ton disciple nous avait parlé de ta sagesse, mais nous sommes restés stupéfaits de t'écouter. Nous sommes près de la Cité Sainte, nous y allons fréquemment pour vendre des fruits et des légumes. On monte alors aussi au Temple et on entend les rabbis. Mais ils sont loin de parler comme Toi. On en revenait en disant : "S'il en est ainsi, qui arrivera au salut ?" Toi, au contraire ! Oh ! on dirait que l'on a le cœur allégé ! Un cœur qui redevient enfant tout en restant homme. Je suis inculte... je ne sais pas m'expliquer, voilà. Mais Toi, tu comprends certainement."

"Oui, je te comprends. Tu veux dire qu'avec le sérieux et la connaissance des choses qui est propre à l'adulte, tu ressens, après avoir écouté la Parole de Dieu, la simplicité, la foi, la pureté qui renaît en ton cœur et il te semble redevenir un bambin, sans fautes ni malices, avec autant de foi, que lorsque tenant la main de la maman tu montais au Temple pour la première fois, ou que tu priais sur ses genoux. C'est cela que tu veux dire."

"Cela, oui, exactement. Heureux vous, qui êtes toujours avec Lui !" dit-il ensuite à Jean, Simon et Judas qui mangent des figues succulentes, assis sur un petit muret. Et il termine : "Et moi je suis heureux de t'avoir donné l'hospitalité pour une nuit. Je ne crains plus de malheur dans ma maison car ta bénédiction y est entrée."

Jésus répond : "La bénédiction agit et persiste si les âmes restent fidèles à la Loi de Dieu et à mon enseignement. Dans le cas contraire, la grâce disparaît. Et c'est juste. Car s'il est vrai que Dieu donne le soleil et l'air aux bons comme aux méchants, pour qu'ils vivent, et s'ils sont bons deviennent meilleurs, et s'ils sont mauvais se convertissent, il est juste aussi que d'autre part, la protection du Père devienne châtiment pour le méchant afin de le rappeler par des peines au souvenir de Dieu."

"La douleur n'est-elle pas toujours un mal ?"

"Non, ami, c'est un mal du point de vue humain, mais d'un point de vue qui dépasse l'humain, c'est un bien. Elle augmente les mérites des justes qui la supportent sans désespérer ni se révolter et l'offrent, en s'offrant par leur résignation en sacrifice d'expiation pour leurs propres manquements et pour les fautes du monde. Elle est rédemption pour ceux qui ne sont pas justes."

"C'est si difficile de souffrir !" dit le paysan auquel se sont joints les membres de sa famille : une dizaine entre adultes et enfants.

"Je sais que l'homme trouve que c'est difficile. Et sachant comment l'homme l'aurait jugée telle, le Père ne l'avait pas donnée à ses fils. Elle est venue à la suite de la faute. Mais combien de temps dure la souffrance sur la terre ? Dans la vie d'un homme, peu de temps. Toujours peu, même si elle dure tout la vie. Maintenant je vous dis : n'est-il pas préférable de souffrir un peu de temps que toujours ? N'est-il pas préférable de souffrir ici qu'au Purgatoire ? Pensez, là le temps est multiplié par mille. Oh ! en vérité, je vous le dis qu'on ne devrait pas maudire mais bénir la souffrance et l'appeler "grâce" et l'appeler "pitié".

"Oh ! tes paroles, Maître ! Nous les buvons comme quelqu'un qui, en été, apaise sa soif avec de l'hydromel qu'il verse d'une amphore fraîche. Est-ce déjà demain que tu pars, Maître ?"

"Oui, demain, mais je reviendrai encore pour te remercier de tout ce que tu as fait pour Moi et ceux-ci, qui sont mes amis et pour te demander encore un pain et le repos."

"Toujours, Maître, tu les trouveras ici." Un homme s'amène avec un ânon chargé de légumes. "Voilà. Si ton ami veut aller... Mon fils se rend à Jérusalem pour le grand marché de la Parascève"

"Va, Jean, tu sais ce que tu dois faire. Dans quatre jours, nous nous reverrons. Ma paix soit avec toi." Jésus prend Jean dans ses bras et l'embrasse. Simon aussi fait de même.

"Maître, dit Judas. Si tu le permets, j'irai avec Jean. Je tiens à voir un ami. Chaque sabbat il est à Jérusalem. J'irais avec Jean jusqu'à Betphagé et puis je continuerai pour mon compte... C'est un ami de la maison... tu sais... ma mère m'a dit..."

"Je ne te demande rien, ami."

"Je suis désolé de te quitter. Mais d'ici quatre jours, je serai avec Toi de nouveau. Et je serai si fidèle jusqu'à t'ennuyer."

"Va donc. A l'aube qui se lèvera dans quatre jours, soyez à la Porte des Poissons. Adieu et que Dieu te garde."

Judas embrasse le Maître et s'en va à côté de l'ânon qui trottine sur la route poussiéreuse.

La nuit tombe sur la campagne qui se fait silencieuse. Simon observe le travail des horticulteurs qui arrosent leurs sillons.

Jésus est resté à sa place quelque temps. Puis il se lève, tourne derrière la maison et s'éloigne dans le verger. Il s'isole. Il va jusqu'au bosquet épais où de gros grenadiers sont séparés par des buissons peu élevés qui seraient bien des groseilliers. Mais je ne sais rien de précis. Ils n'ont pas de fruits et je connais peu leur feuillage. Jésus se cache là derrière. Il s'agenouille. Il prie... et puis se courbe, le visage contre terre, sur l'herbe et il pleure. C'est ce que ses soupirs profonds et entrecoupés me disent. Ce sont des pleurs découragés, sans sanglots, mais tellement tristes.

Il passe un long moment dans cette attitude. Voilà la faible clarté du crépuscule, mais il ne fait pas encore nuit pour empêcher de voir. Et dans la faible lumière, voici qu'on distingue par dessus un groseillier la figure laide et honnête de Simon. Il regarde, cherche et distingue la forme ramassée du Maître tout couvert de son manteau bleu foncé qui le fait presque disparaître dans les ombres du sol. On voit à peine la tête blonde et les mains jointes en prière, qui s'élèvent au-dessus de la tête appuyée sur les poignets. Simon le regarde de ses yeux plutôt bovins. Il comprend que Jésus est triste, par les soupirs qu'il pousse, et sa bouche aux lèvres épaisses et presque violettes s'ouvre: "Maître" appelle-t-il.

Jésus relève son visage. "Tu pleures, Maître, pourquoi ? Me permets-tu de venir ?" Le visage de Simon exprime l'étonnement et la peine. C'est un homme laid, décidément. Aux traits disgracieux, au teint olivâtre foncé, se joint la trace bleuâtre et profonde des cicatrices laissées par son mal. Mais il a un regard si bon que sa laideur disparaît.

"Viens, Simon, ami." Jésus s'est assis sur l'herbe. Simon s'assoit à côté de Lui.

"Pourquoi es-tu triste, mon Maître ? Moi, je ne suis pas Jean et je ne saurai te donner tout ce que lui te donne. Mais j'ai en moi le désir de te donner tout réconfort. Et je n'ai qu'une douleur : celle d'être incapable de le faire. Dis-moi : je t'ai peut-être déplu, ces jours derniers, au point d'être accablé de devoir rester avec moi ?"

"Non, mon bon ami, tu ne m'as jamais déplu depuis le moment où je t'ai vu. Et je crois que je n'aurai jamais de raisons de souffrir de toi."

"Et, alors, Maître ? Je ne suis pas digne de ta confiance, mais par mon âge, je pourrais presque être pour Toi un père, et tu sais quel désir j'ai toujours eu d'avoir un fils... Laisse-moi te caresser comme si tu m'étais un fils et qu'en ce moment de peine je te tienne lieu de père et de mère. C'est que tu as besoin de ta Mère pour oublier tant de choses..."

"Oh ! oui, de ma Mère !"

"Et, bien, en attendant que tu puisses te consoler près d'Elle, laisse à ton serviteur la joie de te consoler. Tu pleures, Maître, parce qu'il y a eu quelqu'un qui t'a déplu. Depuis plusieurs jours, ton visage est comme le soleil quand le voilent les nuages. Je t'observe. Ta bonté cache ta blessure, pour qu'on ne déteste pas celui qui te blesse. Mais cette blessure te fait souffrir et te donne la nausée. Mais, dis-moi, mon Seigneur : pourquoi n'éloignes-tu pas la source de cette peine ?"

"Parce que, humainement, c'est inutile et ce serait contre la charité."

"Ah ! Tu as compris que je parle de Judas ! C'est par lui que tu souffres. Comment peux-tu, Toi Vérité, supporter ce menteur ? Il ment sans changer de couleur. Il est fourbe plus qu'un renard, fermé plus qu'un rocher. Maintenant, il est parti. Pour quoi faire ? Combien d'amis peut-il avoir ? Je souffre de te laisser, mais je voudrais le suivre et voir... Oh ! non Jésus ! Cet homme... éloigne-le, mon Seigneur."

"C'est inutile. Ce qui doit être sera."

"Que veux-tu dire ?"

"Rien de spécial."

"Tu l'as laissé aller volontiers parce que... parce que il t'a dégoûté par sa manière d'agir à Jéricho."

"C'est vrai, Simon. Je te le dis encore : ce qui doit être sera, et Judas fait partie de cet avenir. Lui aussi doit y être !"

"Mais, Jean m'a dit que Simon-Pierre est toute franchise, tout feu... Est-ce qu'il le supportera celui-là ?"

"Il doit le supporter. Pierre a lui aussi sa partie à jouer et Judas est la trame sur laquelle il doit tisser sa part. C'est l'école où Pierre se formera plus qu'avec tout autre. Être bons avec des Jean, comprendre les esprits qui lui ressemblent, c'est à la portée même des idiots. Mais être bon avec un Judas, savoir comprendre les esprits comme le sien et être pour eux médecins et prêtres, c'est difficile, Judas est votre enseignement vivant."

"Le nôtre ?"

"Oui, le vôtre. Le Maître n'est pas éternel sur la terre. Il s'en ira après avoir mangé le pain le plus dur et bu le vin le plus âpre. Mais vous resterez pour me continuer ...et vous devez savoir. Car le monde ne finit pas avec le Maître, mais il dure après, jusqu'au retour final du Christ et au jugement final de l'homme. Et, en vérité, je te dis que pour un Jean, un Pierre, un Simon, un Jacques, André, Philippe, Barthélemy, Thomas il y a au moins autant de fois sept Judas. Et plus, plus encore !..."

Simon réfléchit et se tait. Puis il dit : "Les bergers sont bons, Judas les méprise, mais moi je les aime."

"Je les aime et les loue."

"Ce sont des âmes simples, comme il faut l'être pour te plaire."

"Judas a vécu en ville."

"Son unique excuse. Mais il y en a tant qu'ont vécu en ville, et pourtant... Quand viendras-tu chez mon ami ?"

"Demain, Simon. Bien volontiers car nous sommes seuls, Moi et toi. Je pense que c'est un homme cultivé et qui a, comme toi, de l'expérience."

"Il souffre beaucoup... Dans son corps et beaucoup plus dans son cœur. Maître... je voudrais te demander une chose: s'il ne te parle pas de ses tristesses, ne l'interroge pas, Toi, sur sa maison."

"Je ne le ferai pas, Je suis venu pour ceux qui souffrent, mais je ne force pas les confidences. Le chagrin a sa pudeur ..."

"Et moi, je ne l'ai pas respectée,.. Mais, j'ai senti tant de peine..."

"Tu es mon ami et déjà tu avais donné un nom à ma douleur. Moi, pour ton ami, je suis le Rabbin inconnu. Quand il me connaîtra... alors... Partons. La nuit est venue, Ne faisons pas attendre les hôtes qui sont fatigués.

Demain, à l'aube, nous irons à Béthanie."

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jzosu101
Jésus pleure à cause de Judas


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Anayel
Anayel
Modératrice


Féminin Messages : 2871
Date d'inscription : 22/01/2016

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Ven 30 Aoû - 8:46

Merci pour ta constance à poster l’Oeuvre, Maud sunny


Et prions pour tous les Judas qui foulent cette Terre et blessent le Cœur de Jésus...
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 30 Aoû - 10:21

Merci @Anayel pour ta gentillesse   Smile

 Et prions pour tous les Judas qui foulent cette Terre et blessent le Cœur de Jésus..
Oui hélas !


Prie   Seigneur prends piti  

Jésus, j'ai confianc et   Gloire à toi Seigneu


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 31 Aoû - 7:36


"Pour vous aussi, les bons sont dans la proportion qu’il y avait entre les bons et Judas"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus dit ensuite :

"Petit Jean, que de fois j'ai pleuré, le visage contre terre, pour les hommes. Et, vous, vous voudriez souffrir moins que Moi ?

Même pour vous, les bons sont dans là proportion qu'il y avait entre les bons et Judas. Et plus un homme est bon, plus il a à souffrir. Mais, pour vous aussi - et cela je le dis spécialement pour ceux qui sont préposés au soin des cœurs - il est nécessaire de s'instruire en étudiant Judas. Tous vous êtes des "Pierre", vous les prêtres, et vous devez lier et délier.

Mais combien, combien, combien d'esprit d'observation, quelle fusion avec Dieu, quelle étude éveillée, quelles comparaisons avec la méthode de votre Maître vous devez faire pour être comme Lui, comme vous devez l’être.
A certains cela semblera inutile, humain, impossible ce que je mets en lumière. Ce sont ceux qui ont l'habitude de nier les phases humaines de la vie de Jésus, et font de Moi une chose tellement en dehors de la vie humaine qui n'est uniquement qu'une chose divine.

Où donc alors la Très Sainte Humanité, où le sacrifice de la Seconde Personne en revêtant une chair ? Oh ! Combien vraiment j'étais l'Homme parmi les hommes. J'étais l'Homme et pour cette raison, je souffrais de voir le traître et les ingrats. Pour cela je jouissais de l'amour de qui m'aimait ou se convertissait à Moi. C'est pour cela que je frémissais et pleurais devant le cadavre spirituel de Judas. J'ai frémi et pleuré devant un ami mort, mais je savais que je l'aurais rappelé à la vie et je jouissais de le voir déjà par son esprit dans les Limbes. Ici... Ici j'avais en face de Moi le Démon.

Et je ne dis rien de plus.

« Toi, Jean (ici le surnom de Maria Valtorta), suis-moi. Faisons encore ce don aux hommes. Et puis...

Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et s'efforcent de pratiquer, ce qu'elle dit.

Bienheureux ceux qui veulent me connaître pour m'aimer. En eux et pour eux, je serai bénédiction"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_35
Jésus et Ses apôtres


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Anayel
Anayel
Modératrice


Féminin Messages : 2871
Date d'inscription : 22/01/2016

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Anayel Dim 1 Sep - 21:05


Même pour vous, les bons sont dans là proportion qu'il y avait entre les bons et Judas. Et plus un homme est bon, plus il a à souffrir. Mais, pour vous aussi - et cela je le dis spécialement pour ceux qui sont préposés au soin des cœurs - il est nécessaire de s'instruire en étudiant Judas. Tous vous êtes des "Pierre", vous les prêtres, et vous devez lier et délier.

Mais combien, combien, combien d'esprit d'observation, quelle fusion avec Dieu, quelle étude éveillée, quelles comparaisons avec la méthode de votre Maître vous devez faire pour être comme Lui, comme vous devez l’être.

Je crois sincèrement que si j'ai adoré les apôtres dans Valtorta (Pierre et Jean font partie de mes préférés, même si tous sont très attachants), l'attitude de Jésus envers Judas m'a toujours fortement marquée.

Autant je croyais que Judas était mauvais avant la lecture de l'Oeuvre ou avait des tendances mauvaises (l'Evangile dit bien que c'était un voleur, etc, et avec le déicide, il y avait quelque chose en lui que je n'ai jamais aimé), autant ça ne m'était jamais venu à l'esprit que, malgré son comportement, Jésus ait toujours voulu l'aider, le secourir, le pardonner.

Je crois que, de toutes les leçons que Jésus a données aux apôtres, c'est celle qui a le plus marqué et impressionné mon âme. Ca a été aussi une leçon pour moi en me disant que je devais le plus possible imiter le Maître, même si c'est long, fatigant, pénible.

Rien ne dit que nos efforts aideront notre frère, mais l'âme sait qu'elle doit faire l'effort d'essayer. Ensuite, si celui qu'elle veut aider n'accepte pas sa main tendue, elle ne doit jamais se rétracter si elle voit une autre occasion pour l'aider, tant qu'elle ne perd pas sa paix ou son équilibre spirituel.

Et après... Ceux qui veulent rester dans leurs ténèbres resteront dans leurs ténèbres, ceux qui veulent aller vers la Lumière iront vers la Lumière. A chacun son choix.

Le principal est de toujours aimer et de toujours rester en paix sunny
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 2 Sep - 7:23

Merci @Anayel pour ton commentaire qui complète parfaitement cet enseignement  Approuve


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 2 Sep - 7:32


"Rencontre de Jésus avec Lazare à Béthanie"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Une très claire aurore estivale. Plus qu'une aurore. Le jour déjà est né. Le soleil est sorti déjà de la ligne d'horizon et il monte toujours plus, riant à la terre riante. Il n'est pas un brin d'herbe, qui ne rie avec une goutte scintillante de rosée. On dirait que les astres de la nuit se sont pulvérisés en devenant or et pierreries pour toutes les tiges, pour toutes les frondaisons. C'est jusqu'aux cailloux qui couvrent le sol dont les éclats de silice couverts de rosée semblent une poudre de diamants et poussière d'or.

Jésus et Simon cheminent le long d'un petit chemin qui s'écarte de la route principale avec laquelle il forme un V. Ils vont vers de magnifiques vergers et des champs de lin de hauteur d'homme, prêt à être coupé. D'autres champs, plus loin ne montrent qu'un rougissement de coquelicots dans le jaune des blés.

"Nous sommes déjà dans les propriétés de mon ami. Tu vois, Maître, que la distance ne dépassait pas les prescriptions de la Loi. Je ne me serais jamais permis une tromperie avec Toi. Derrière cette pommeraie, il y a l'enceinte du jardin où se trouve la maison. Je t'ai fait justement arriver par ce raccourci pour respecter au mieux les limites fixées par la Loi."

"Il est très riche, ton ami !"

"Très, mais pas heureux. Il a encore des propriétés ailleurs."

"Il est pharisien ?"

"Le père ne l'était pas. Lui... est strict observateur de la Loi. Je te l'ai dit : un véritable Israélite."

Ils marchent encore un peu. Voici un mur élevé, et au delà, des arbres et des arbres où la maison se voit à peine. Le terrain ici est un peu surélevé, mais pas assez pour permettre à l’œil de découvrir le jardin, si beau que nous lui donnerions plutôt le nom de parc.

Ils tournent à l'angle du mur qui continue à la même hauteur, laissant retomber de son sommet des branches toutes couvertes de roses et de jasmins tout parfumés et splendides avec leurs corolles humides de rosée. Voici la lourde grille de fer ouvragé. Simon actionne le lourd battant de bronze.

"L'heure est bien matinale pour entrer, Simon." objecte Jésus.

"Oh ! mon ami se lève avec le soleil ne trouvant d'agrément que dans son jardin et parmi ses livres. La nuit est un tourment pour lui. Ne tarde pas, Maître, de lui donner ta joie."

Un serviteur ouvre la grille. "Aser, je te salue. Dis à ton maître que Simon le Zélote es venu avec son Ami."

Le serviteur s'en va vivement, après les avoir fait entrer, en disant : "Votre serviteur vous salue. Entrez, la maison de Lazare est ouverte aux amis."
Simon qui est un habitué, tourne non pas vers le sentier principal mais vers un sentier qui, au travers d'une bordure de rosiers, se dirige vers une tonnelle de jasmins.

En effet c'est par là que depuis un instant s'avance Lazare. Toujours maigre et pâle, comme je l’ai toujours vu, avec des cheveux courts, peu épais et sans boucles, rasé jusqu'au menton seulement Habillé de lin très blanc, il marche difficilement comme quelqu'un qui souffre des jambes. Quand il voit Simon, il le salue affectueusement et puis, comme il peut, court vers Jésus et se jette à genoux, en se baissant jusqu'au sol pour baiser la frange de son vêtement, en disant : "Je ne suis pas digne d'un tel honneur. Mais puisque ta sainteté s’abaisse jusqu'à ma misère, viens, mon Seigneur, entre et sois le Maître dans ma pauvre maison."

"Lève-toi, ami, et reçois ma paix." Lazare se lève et baise les mains de Jésus et le regarde avec une vénération qui n'est pas exempte de curiosité. Ils marchent vers la maison.

"Comme je t'ai attendu, Maître ! Chaque matin, à l’aube, je disais : "Il va venir aujourd'hui", et chaque soir je disais : "Aujourd'hui, encore il n'est pas venu !"

"Pourquoi m'attendais-tu si anxieusement ?"

"Parce que... qui attendons-nous, nous d'Israël, sinon Toi ?"

"Et tu crois que c'est moi, l'Attendu ?"

"Simon ne m'a jamais menti, et ce n'est pas un garçon qui s'exalte pour des nuées mensongères. L'âge et la souffrance l’ont mûri comme un sage. Et puis... même s'il ne t'avait pas connu par la réalité de ton être, tes œuvres auraient parlé et t'auraient proclamé "Saint". Qui fait les œuvres de Dieu doit être un homme de Dieu. Et Toi, tu les fais. Et tu les fais de telle façon qu'elles te proclament l'Homme de Dieu. Lui, mon ami, est venu à Toi attiré par ta renommée de thaumaturge et a obtenu le miracle. Et je sais que ton chemin est marqué par d'autres miracles. Pourquoi ne pas croire alors que tu es l'Attendu ? Oh ! Il est si doux de croire à ce qui est bon ! .

Tant de choses qui ne sont pas bonnes, nous devons feindre de les croire bonnes, par amour de la paix, parce qu'on n'y peut rien changer; tant de paroles rusées qui paraissent flatteries, louanges, gentillesses, et sont au contraire sarcasme et blâme, venin couvert de miel, nous devons montrer que nous y croyons, en sachant pourtant qu'elles sont venin, blâme et sarcasme... nous devons le faire parce que... on ne peut faire autrement et que nous sommes faibles contre tout un monde qui est puissant, et que nous sommes seuls contre tout un monde qui est pour nous un ennemi...

Pourquoi alors faire difficulté à croire ce qui est bon ? Au reste, les temps sont mûrs et les signes des temps existent. Ce qui pourrait encore manquer pour affermir notre foi et la mettre à l'abri du doute, cela, l'apporte notre volonté de croire et d'apaiser notre cœur dans la certitude que l'attente est finie et que le Rédempteur est là, le Messie existe... Celui qui rendra la paix à Israël et aux fils d'Israël. Celui qui... nous donnera un trépas tranquille, nous sachant rachetés et nous fera vivre sans ce souci nostalgique pour nos morts... Oh ! les morts ! Pourquoi les pleurer sinon parce que, n'ayant plus leurs enfants, ils n'ont pas encore le Père et Dieu ?"

"Il y a longtemps que ton père est mort ?"

"Trois ans, et sept qu'est morte ma mère. Mais, je ne les regrette plus depuis quelque temps... Moi aussi, je voudrais être où j'espère qu'ils sont en attendant le Ciel."

"Alors, tu n'aurais pas comme hôte le Messie."

"C'est vrai. Maintenant je suis plus favorisé qu'eux parce que je te possède... et mon cœur s'apaise dans cette joie. Entre, Maître. Accorde-moi l'honneur de faire de ma maison la tienne. Aujourd'hui, c'est le sabbat et je ne puis te faire l'honneur d’inviter des amis..."

"Ce n'est pas mon désir. Aujourd'hui je suis tout à celui qui est l'ami de Simon et le mien."

Ils entrent dans une belle salle où des serviteurs sont prêts à les recevoir.
"Je vous prie de les suivre, dit Lazare. Vous pourrez d'abord vous restaurer avec le repas du matin." Et, pendant que Jésus et Simon vont dans un autre endroit, Lazare donne des ordres aux serviteurs. Je me rends compte que la maison est riche, et seigneuriale aussi...

...Jésus boit du lait que Lazare veut absolument lui servir de sa main avant de s'asseoir pour le repas du matin.

Je m'aperçois que Lazare se tourne vers Simon et lui dit : "J'ai trouvé l'homme qui est disposé à acheter tes biens, et au prix que ton intendant a estimé juste. Pas une drachme de moins."

"Mais, est-il disposé à observer mes conditions ?"

"Oui, il accepte tout pour entrer en possession de ces terre et j'en suis, content, parce que, au moins je sais qui j'aurai comme voisin . Pourtant, de même que tu veux ne pas assister à la vente, lui aussi veut te demeurer inconnu. Je te prie d'accéder à son désir."

"Je ne vois pas de motif de m'y opposer. Toi, mon ami, tu me remplaceras... Tout ce que tu feras sera bien. Il suffit que mon fidèle serviteur ne soit pas mis à la rue... Maître : je vends, et pour mon compte, je suis heureux de n'avoir plus rien qui m'attache à quoi que ce soit qui ne soit pas ton service. Mais j'ai un serviteur fidèle qui est âgé, le seul qui m'est resté après mon malheur. Comme je te l'ai déjà dit, il m'a toujours aidé pendant que j'étais banni de la société. Il a pris soin de mes biens comme des siens, en les faisant passer, grâce à Lazare, pour ses biens, lui pour me sauver et subvenir à mes besoins, grâce à eux. Maintenant qu'il est âgé, il ne serait pas juste que je le laisse sans maison. J'ai décidé qu'une petite maison, à la limite de la propriété, reste en sa possession et qu'une partie de la somme lui soit remise pour ses besoins à venir. Les vieux, tu sais, ils sont comme le lierre. Quand ils ont toujours vécu dans un endroit, ils souffrent trop qu'on les en arrache. Lazare voulait le prendre chez lui, parce que Lazare est bon. Mais, j'ai préféré agir ainsi. Mon vieux serviteur souffrira moins..."

"Toi aussi, tu es bon, Simon. S'il n'y avait que des justes comme toi, ma mission serait plus facile..." observe Jésus.

"Tu trouves le monde rétif, Maître ?" demande Lazare.

"Le monde ? ...Non. La force du monde : Satan. Si lui n'était pas le maître des cœurs et ne les avait pas en sa possession, je ne trouverais pas de résistance. Mais le Mal est contre le Bien, et je dois vaincre en chacun le mal pour y mettre le bien... et tous ne le veulent pas..."

"C'est vrai. Ce n'est pas tous qui le veulent ! Maître : quelle paroles trouves-tu pour qui est coupable, pour le convertir, pour le soumettre ? Des paroles de réprimande sévère comme celle dont est remplie l'histoire d'Israël à l'égard des coupables, et le dernier à les employer c'est le Précurseur, ou des paroles de pitié ?"

"Je mets en œuvre l'amour et la miséricorde. Crois bien Lazare que, sur celui qui est tombé, un regard d'amour a plus de puissance qu'une malédiction."

"Et si l'amour est méprisé ?"

"Insister encore. Insister jusqu'au bout. Lazare, connais-tu ces terrains où la traîtrise du sol engloutit les imprudents ?"

"Oui, je les connais par mes lectures. Dans mon état de santé, je lis beaucoup et par passion et pour passer les longues heures d'insomnie. Je sais qu'il en existe en Syrie et en Égypte et d'autres encore près de la Chaldée et je sais qu'ils agissent comme des ventouses. Quand ils vous ont pris, ils vous aspirent. Un Romain dit que ce sont des bouches de l'Enfer habitées par des monstres païens. Est-ce vrai ?"

"Ce n'est pas vrai. Ce sont des formations spéciales du sol terrestre, L'Olympe n'est pas là dedans. On cessera de croire à l'Olympe, et ces terrains existeront toujours. Les progrès de l'homme pourront donner une explication plus véridique du fait mais ils ne pourront pas le faire disparaître. Maintenant, je te dis : comme tu les as connus par tes lectures, tu as pu lire aussi comment on peut sauver ceux qui y sont tombés."

"Oui, avec un cordage qu'on leur lance avec une perche, même avec une branche. Alors ce petit secours suffit pour donner à celui qui s'enlise, le peu d'aide qu'il lui faut pour se dégager et le fait se tenir tranquille sans se débattre, jusqu'à l'arrivée de secours plus efficaces."

"Et bien ! Le coupable, c'est celui qui s’est laissé posséder par un sol trompeur dont la surface est couverte de fleurs et qui par dessous est une boue mouvante. Crois-tu que si quelqu'un savait ce que c'est que de mettre un seul atome de soi au pouvoir de Satan, il le ferait ? Mais, il ne sait pas... et après... Ou il est paralysé par la stupeur et le venin du Mal, ou bien il s’affole et, pour échapper au remords de sa perdition, il se débat, s'enlise dans une autre fange, met en mouvement de lourdes ondes mouvantes par son mouvement inconsidéré et celles-ci précipitent sa perte. L'amour, c'est le cordage, le filin, la branche dont tu parles. Insister, insister... jusqu'à ce qu'il les saississe... Une parole... un pardon... une plus grande indulgence pour la faute... seulement pour arrêter la descente et attendre le secours de Dieu... Lazare sais-tu la Puissance du pardon ? Il amène Dieu à l'aide du sauveteur... Tu lis beaucoup ?"

"Beaucoup. Je ne sais pas si je fais bien. Mais la maladie et d'autres choses m'ont privé de nombreuses satisfactions humaines... et maintenant, je n'ai que la passion des fleurs et des livres... des arbres et aussi des chevaux,.. Je sais qu'on me critique. Mais puis-je aller sur mes terres en cet état (et il découvre ses énormes jambes toutes bandées) à pied ou sur le dos d'une mule. Je dois utiliser un char et rapide, en plus. C'est pour cela que j'ai pris des chevaux et que je m'y suis attaché, je l'avoue. Mais, si tu me dis que c'est mal... je les fais vendre."

"Non, Lazare, ce ne sont pas ces choses qui corrompent. Ce qui corrompt, c'est ce qui trouble l'esprit et l'éloigne de Dieu."

"Voici, Maître, une chose que je voudrais savoir. Je lis beaucoup. Je n'ai que ce réconfort. J'aime savoir... je crois qu'au fond il vaut mieux s'instruire que de faire le mal, qu'il vaut mieux lire que... que de faire d'autres choses. Mais je ne lis pas seulement nos écrits. J'aime connaître aussi le monde des autres : Rome et Athènes m'attirent. Maintenant, je sais combien de mal est venu à Israël quand il s'est corrompu au contact des Assyriens et de l'Égypte, et combien de mal nous ont fait les gouvernants hellénisants. Je ne sais si une personne privée peut faire à elle-même autant de mal que Juda s'est fait à lui-même et à nous ses fils. Mais Toi, qu'en penses-tu ? Je veux que Toi tu m'enseignes, Toi qui n'es pas un rabbi mais qui es le Verbe Sage et Divin."

Jésus le regarde fixement pendant quelques minutes d'un regard pénétrant, et en même temps lointain. Il semble qu'à travers le corps de Lazare, il lui scrute le cœur et qu'allant plus loin encore, il voit qui sait quoi... Il parle finalement : "Éprouves-tu un trouble en ce que tu lis ? Cela t'éloigne-t-il de Dieu et de sa Loi ?"

"Non Maître. Cela me pousse au contraire à comparer notre vérité à la fausseté païenne. Je les confronte et je médite les gloires d'Israël, ses justes, les Patriarches, les Prophètes et les louches figures des histoires étrangères. Je compare notre philosophie, si on peut donner ce nom à la Sagesse qui parle dans les textes sacrés, avec la pauvre philosophie grecque et romaine où il y a des étincelles, mais pas la flamme tranquille qui brûle et resplendit dans les livres de nos Sages. Et ensuite, avec encore plus de vénération, je m'incline en esprit pour adorer notre Dieu qui parle en Israël par l'intermédiaire dés faits, des personnes et de nos écrits."

"Et alors, continue à lire... cela te servira à connaître le monde païen... Continue. Tu peux continuer. Tu n'as pas le ferment du mal et de la gangrène spirituelle. Tu peux donc lire, et sans crainte. L'amour vrai que tu as pour ton Dieu rend stériles les germes profanes que la lecture pourrait introduire en toi. Dans toutes les actions de l'homme il y a une possibilité de bien ou de mal suivant la manière dont on les accomplit. Aimer n'est pas péché si on aime saintement. Travailler n'est pas péché, si on travaille quand il le faut. Gagner n'est pas péché, si on se contente d'un gain honnête. S'instruire n'est pas péché, si par l'instruction, on ne tue pas en soi l'idée de Dieu. Mais c'est péché même de servir à l'autel, si on le fait par intérêt personnel. En es-tu persuadé, Lazare ?"

"Oui, Maître. J'avais posé ces questions à d'autres, mais ils ont achevé de me mépriser ...Mais Toi, tu me donnes lumière et paix. Oh ! si tout le monde t'écoutait !... Viens, Maître : parmi les jasmins, il y a l'ombre et le silence. Il est doux de reposer en attendant le soir dans la fraîcheur de leur ombre."

Ils sortent et tout se termine.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Lazare10
Lazare suivant l' Oeuvre de Maria Valtorta




_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 3 Sep - 7:40

Jésus revient à Jérusalem et au Temple.
Il écoute l’Iscariote. A Gethsémani


Jésus est avec Simon à Jérusalem. Ils fendent la foule des marchands et des ânes qui ressemble à une procession dans la rue, et pendant ce temps, Jésus dit : "Montons au Temple, avant d'aller à Gethsémani. Nous prierons le Père dans sa Maison."

"Ça seulement, Maître ?"

"Ça seulement. Je ne puis rester. Demain à l'aube, il y a le rendez-vous à la Porte des Poissons et si la foule me retient comment puis-je être libre d'y aller ? Je veux voir les autres bergers. Je les dissémine, ces vrais bergers, à travers la Palestine pour qu'ils rassemblent les brebis et pour que le Maître du troupeau soit connu au moins de nom, de façon que, quand je dis ce nom, elles sachent que c'est Moi le Maître du troupeau et elles viennent à Moi pour se faire caresser."

"Il est doux d'avoir un Maître comme Toi. Les brebis t'aimeront."

"Les brebis, mais pas les boucs... Après avoir vu Jonas, nous irons à Nazareth et puis à Capharnaüm. Simon Pierre et les autres souffrent d'une si longue absence... Nous irons leur faire plaisir et nous faire plaisir. L'été aussi nous donne ce conseil. La nuit est faite pour le repos et trop peu nombreux sont ceux qui font passer le repos après la connaissance de la Vérité. L'homme... oh l'homme ! Il oublie trop qu'il a une âme. Il ne pense qu'à la chair et ne se soucie que d'elle. Le soleil, pendant le jour est brûlant. Il empêche de voyager et il empêche d'enseigner sur les places et dans les rues. Il fait sommeiller les esprits comme les corps tellement il les fatigue. Et alors... allons enseigner mes disciples. Là dans la douce Galilée, verte et fraîche d'eaux. Tu n'y as jamais été ?"

"Une fois, en passant et en hiver, dans un de mes pénibles déplacements d'un médecin à l'autre. Elle me plaît..."

"Oh ! Elle est belle ! Toujours. En hiver et plus encore aux autres saisons. Maintenant, en été elle a des nuits tellement angéliques... Oui, elles semblent faites pour que s'y déploient des vols d'anges, tant elles sont pures. Le lac... le lac, dans son cadre de montagnes plus ou moins proches semble exactement fait pour parler de Dieu aux âmes qui cherchent Dieu. C'est un morceau de ciel tombé dans la verdure, et le firmament ne l'abandonne pas, mais s'y mire avec ses astres et en multiplie ainsi le nombre... comme pour les présenter au Créateur, disséminés sur une plaque de saphir. Les oliviers descendent presque jusqu'aux eaux et sont pleins de rossignols. Et eux aussi chantent leur louange au Créateur qui les fait vivre en ce lieu si doux et si tranquille.

Et ma cité de Nazareth ! Elle s'offre au baiser du soleil, toute blanche et verte, riante, entre les deux géants du grand et du petit Hermon et le piédestal des monts qui soutiennent le Thabor, piédestal des douces pentes toutes vertes qui dressent en face du soleil leur Thabor qui est souvent neigeux mais si beau quand le soleil en enveloppe le sommet. Il devient alors un albâtre teinté de rose, pendant qu'en face le Carmel a des lapis-lazuli à certaines heures de grand soleil où les marbres, les eaux, les bosquets et les prés y dessinent des veines de couleurs variées, et une délicate améthyste au lever du jour; puis un béryl bleu-violet vers le soir, et un seul bloc de sardoine quand la lune le montre tout sombre dans la couleur argentée et laiteuse de sa lumière. Et puis, en bas ! au midi, le tapis fertile et fleuri de la plaine d'Esdrelon.

Et puis... et puis, oh ! Simon ! Là bas il y a une Fleur ! C'est une Fleur qui vit solitaire exhalant pureté et amour pour son Dieu et pour son Fils ! Il y a ma Mère. Tu feras sa connaissance, Simon, et tu me diras s'il y a une créature comme Elle, même en fait de grâce humaine, sur la terre. Elle est belle, mais ce qui émane de son intérieur surpasse toute cette beauté. Si un brutal la dévêtait, la balafrait et la renvoyait errante, Elle apparaîtrait encore comme une Reine et en robe royale, car sa sainteté la revêtirait d'un manteau de splendeur. Le monde peut tout me donner en fait de mal, mais je pardonnerai tout au monde parce que pour venir au monde et le racheter, je l'ai eue, Elle, l'humble et grande Reine du Monde, que le monde ignore, mais c'est par elle qu'il a eu le Bien et l'aura davantage au cours des siècles.

Nous voici au Temple. Observons la forme judaïque du culte, mais, en vérité, je te dis que la vraie Maison de Dieu, l'Arche Sainte, c'est son Cœur, dont le voile est sa chair très pure, sur laquelle les vertus font une merveilleuse broderie."

Ils sont entrés et traversent un premier palier. Ils passent par un portique, se dirigeant vers un second palier.

"Maître : regarde là-bas Judas au milieu d'un groupe de gens. Et il y a aussi des pharisiens et des membres du Sanhédrin. Je vais écouter ce qu'il dit. Me laisses-tu aller ?"

"Va, je t'attendrai près du Grand Portique." Simon y va rapidement et se place de façon à entendre, mais sans être vu...

Judas parle avec une grande conviction : "...et ici il y a des personnes que vous tous connaissez et respectez, qui peuvent dire ce que j'étais. Et bien, je vous dis que Lui m'a changé. Je suis le premier racheté. Beaucoup d’entre vous vénèrent le Baptiste. Lui aussi le vénère et l'appelle : ''le saint, pareil à Élie pour sa mission, mais encore plus grand qu'Élie". Maintenant, si tel est le Baptiste, Celui que le Baptiste appelle "l'Agneau de Dieu" et jure qu'à cause de sa sainteté, il l'a vu couronné du Feu de l'Esprit de Dieu, pendant qu'une voix venue du Ciel le proclamait : "Fils bien aimé de Dieu qu'il faut écouter"; Celui-là ne peut être que le Messie... Il l'est. Je vous le jure. Je ne suis pas un rustre, ni un sot. C'est Lui. Je l'ai vu à l’œuvre et j'ai entendu ses paroles et je vous dis : c’est Lui le Messie, Le miracle lui obéit comme un esclave obéit à son maître. Maladies et disgrâces disparaissent sans laisser de traces et se changent en joie et santé. Et les cœurs changent encore plus que les corps. Vous le voyez par moi. N'avez-vous pas de malades, de peines à Lui soumettre ! Si oui, venez demain à l'aube à la Porte des Poissons. Il y sera et vous rendra heureux. En attendant, voilà : en son nom je donne aux pauvres ce secours."

Et Judas distribue des pièces de monnaie à deux estropiés et à trois aveugles et pour finir oblige une petite vieille à accepter les dernières pièces. Puis, il congédie la foule et reste avec Joseph d'Arimathie, Nicodème et d'autres qui me sont inconnus.

"Ah! maintenant, je suis bien ! s'exclame Judas. Je n'ai plus rien et je suis comme Lui le veut."

"En vérité, je ne te connais plus. Je croyais que c'était une plaisanterie, mais je vois que tu agis sérieusement." s'exclame Joseph.

"Sérieusement. Oh ! moi, pour le premier je ne me reconnais pas. Je suis encore une bête immonde en comparaison de Lui, mais déjà, je suis bien changé."

"Et tu n'appartiendras plus au Temple ?" demande un des auditeurs qui me sont inconnus.

"Oh ! non, j'appartiens au Christ. Celui qui s'en approche, à moins d’être un aspic, ne peut que l'aimer et ne désire plus que Lui."

"Il ne viendra plus ici ?"

"Certainement qu'il viendra. Mais pas maintenant."

"Je voudrais l'entendre."

"Il a déjà parlé en cet endroit, Nicodème."

"Je le sais. J'étais avec Gamaliel... je l'ai vu... mais je ne me suis pas arrêté."
"Qu'a-t-il dit, Nicodème, Gamaliel ?"

"Il a dit : "C'est quelque nouveau prophète". Il n'a rien dit d'autre."
"Et tu ne lui as pas dit ce que moi, je t'ai dit, Joseph ? Tu es son ami."
"Je le lui ai dit, mais il m'a répondu : "Nous avons déjà Jean Baptiste et, selon l'enseignement des scribes, il faut au moins cent ans d'intervalle entre lui et le Messie pour préparer le peuple à la venue du Roi. Moi, je dis qu'il en faut moins, a-t-il ajouté, car les temps sont désormais accomplis". Et il a dit enfin : "Cependant, je ne peux admettre que le Messie se manifeste ainsi. Un jour, j'ai cru qu'était commencée la manifestation du Messie parce que sa première lueur avait été vraiment un éclair céleste .

Mais après... un grand silence s'est fait et je pense que je me suis trompé".

"Essaye d'en parler encore. Si Gamaliel était avec nous, et vous avec lui..."
"Je ne vous le conseille pas, objecte un des trois inconnus. Le Sanhédrin est puissant et Anna le domine avec ruse et avidité. Si ton Messie veut vivre, je lui conseille de rester dans l'ombre. A moins qu'il ne s'impose par la force. Mais alors, il y a Rome…"

"Si le Sanhédrin l'entendait, il se convertirait au Christ."

"Ah ! Ah ! Ah !" s'exclament en riant les trois inconnus et ils disent : "Judas, nous te croyions changé, mais encore intelligent. Si c'est vrai ce que tu dis de Lui, comment peux-tu penser que le Sanhédrin le suive ? Viens, viens, Joseph. Cela vaut mieux pour tous. Que Dieu te protège, Judas, tu en as besoin." Et ils s'en vont. Judas reste avec Nicodème seul.

Simon s'éclipse et va vers le Maître. "Maître, je m'accuse d'avoir commis une calomnie, en mes paroles et en mon cœur. Cet homme me désoriente. Je le croyais presque ton ennemi et je l'ai entendu parler de Toi en de tels termes que peu d'entre-nous le font, spécialement ici où la haine pourrait supprimer le disciple d'abord, puis le Maître. Et je l'ai vu donner de l'argent aux pauvres et chercher à convaincre des membres du Sanhédrin..."

"Tu l'as vu, Simon ? Je suis content que tu l’aies vu en pareille circonstance. Tu le diras aussi aux autres quand ils l'accuseront. Bénissons le Seigneur pour cette joie que tu me donnes et pour l'honnêteté de ton aveu en disant : "J'ai péché", et pour le travail du disciple que tu croyais malfaisant et qui ne l’est pas."

Ils prient longuement et puis ils sortent. "Il ne t'a pas vu ?"

"Non. J'en suis sûr."

"N'en dis rien. C'est une âme très malade. Une louange lui ferait l'effet d'une nourriture donnée à un convalescent en proie à une grande fièvre stomacale. Elle le rendrait pire, car il se glorifierait d'avoir été remarqué. Et là où entre l’orgueil…"

"Je me tairai. Où allons-nous ?"

"Vers Jean. A cette heure de chaleur, il sera à la maison de l'Oliveraie."
Ils s'y rendent rapidement, en cherchant de l'ombre par les rues chauffées par un soleil ardent. Ils dépassent le faubourg poudreux, traversent la porte des remparts, sortent dans la campagne éblouissante, puis vont de là à l'oliveraie, et enfin à la maison.

Dans la cuisine fraîche et sombre à cause de la toile qui couvre la porte, se trouve Jean. Il sommeille, et Jésus l'appelle : "Jean !"

"Toi, Maître ? Je t'attendais ce soir."

"Je suis venu plus tôt. Comment t'es-tu trouvé, Jean ?"

"Comme un agneau qui a perdu son berger. Et je parlais à tout le monde de Toi, parce que parler de Toi, c'était déjà un peu Te posséder. J'ai parlé à certains parents, à des connaissances, à des étrangers. Et à Anna... Et à un estropié dont je me suis fait ami avec trois deniers. On me les avait donnés et je les lui ai donnés. Et aussi à une pauvre femme de l'âge de ma mère, qui pleurait dans un groupe de femmes sur le pas d'une porte. Je lui ai demandé : "Pourquoi pleures-tu ?".

Elle m'a dit : "Le médecin m'a déclaré : 'Ta fille est phtisique. Résigne-toi. Elle mourra au début d'octobre'. Je n'ai qu'elle. Elle est belle, bonne, elle a quinze ans. Elle devait se marier au printemps, et au lieu du coffre de noces, je dois préparer sa tombe". Je lui ai dit : "Je connais un Médecin qui peut te la guérir, si tu as de la foi". "Plus personne peut la guérir. Trois médecins l'ont vue. Elle crache déjà du sang". "Le mien" ai-je dit "n'est pas un médecin comme les tiens. Il ne soigne pas avec des remèdes. Mais par sa puissance C'est le Messie...". Une petite vieille, alors, lui a dit : "Oh ! crois Élise ! Je connais un aveugle qui a recouvré la vue grâce à Lui !" Et la mère, alors, est passée de la méfiance à l'espoir et elle t'attend... Ai-je bien fait ? Je n'ai fait que cela."

"Tu as bien fait. Et, ce soir, nous irons chez tes amis. Judas, tu ne l'as plus vu ?"

"Plus, Maître. Mais il m'a envoyé de la nourriture et de l'argent que j'ai donnés aux pauvres. Il m'a envoyé dire que je les emploie à mon gré, car ils étaient à lui."

"C'est vrai. Jean, demain nous allons vers la Galilée..."

"J'en suis joyeux, Maître. Je pense à Simon Pierre. Qui sais combien il t'attend ! Nous passons aussi par Nazareth ?"

"Également, et nous y restons, en attendant Pierre, André et ton frère Jacques."

"Oh ! nous restons en Galilée ?"

"Nous y restons quelque temps"

Jean en est heureux. Et tout se termine sur la vision de son bonheur.

****

Jérusalem

Quelle joie, quand on m’a dit: "Nous allons à la maison du Seigneur !" Nos pas s’arrêtent enfin devant toi, Jérusalem ! Jérusalem, ville bien bâtie, où tout se tient ensemble ! C’est chez toi que les tribus d’Israël, les tribus du Seigneur, viennent en pèlerinage pour louer le Seigneur. - Psaume 122(121)

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jean_110
Jean suivant l'Oeuvre de Maria Valtorta


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 4 Sep - 7:33

"Jésus parle avec le soldat Alexandre, à la Porte des Poissons"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Encore une aurore. Encore les défilés d'ânes qui se pressent près de la Porte des Poissons encore fermée. Et encore Jésus avec Simon et Jean. Des marchands le reconnaissent et se groupent autour. Un soldat de garde accourt aussi vers Lui, à l'ouverture de la Porte quand il le voit. Et il le salue : "Salut, Galiléen. Dis à ces agités d'être moins turbulents. Ils se plaignent de nous, mais ils ne font que nous maudire et désobéir. Et ils disent que c'est pour eux un acte de religion. Quelle religion ont-ils si elle est basée sur la désobéissance ?"

"Comprends-les, soldat. Ils sont comme ceux qui ont dans leur maison un hôte indésirable et plus fort qu'eux. Et ils n'ont que la langue et la réplique pour se venger."

"Oui, mais nous, nous devons faire notre devoir et alors nous devons punir. Et ainsi nous devenons des hôtes toujours plus indésirables."

"Tu as raison. Tu dois faire ton devoir, mais fais-le toujours avec humanité. Pense toujours : "Si j'étais à leur place, qu'est-ce que je ferais ?". Tu verras qu'alors tu éprouveras tant de pitié pour ceux qui vous sont soumis."

"Il m'est agréable de t'entendre parler. Pas de mépris, pas de hauteur de ta part. Les autres Palestiniens nous crachent par derrière, nous insultent, montrent leur mépris pour nous... à moins qu'il ne s'agisse de nous écorcher consciencieusement pour une femme ou pour des achats. En ce cas, l'or de Rome n'est pas méprisé."

"L'homme est toujours l'homme, soldat."

"Oui, et plus trompeur qu'une guenon. Ce n'est pas agréable, pourtant de rester au milieu de gens qui sont comme des serpents qui vous guettent... Nous aussi nous avons des maisons, des mères, des épouses et des enfants, et nous y tenons, à la vie."

"Voilà : si chacun se le rappelait, il n'y aurait plus de haine. Tu as dit : "Quelle religion ont-ils ?". Je te réponds : une religion sainte dont le premier commandement est l'amour pour Dieu et le prochain. Une religion qui enseigne l'obéissance aux lois, même s'il s'agit d'États ennemis.

Écoutez donc, ô mes frères en Israël. Rien n'arrive sans que Dieu le permette, même la domination d'un peuple étranger : suprême malheur pour un peuple. Mais, presque toujours, si ce peuple s'interroge franchement, il peut dire que c'est lui qui l'a voulue par sa façon de vivre opposée à Dieu. Rappelez-vous les Prophètes.

Combien de fois ils en ont parlé ! Combien ont montré par les faits passés, présents et futurs que la conquête est le châtiment, la verge du châtiment sur les épaules du fils ingrat. Combien de fois ils ont enseigné la manière de ne plus la subir : revenir au Seigneur. Ce n'est pas la révolte ni la guerre qui guérit les blessures, essuie les larmes et rompt les chaînes. C'est la vie de justes. Alors Dieu intervient. Et que peuvent les armes et les troupes armées contre l'éclat des cohortes angéliques lorsqu'elles luttent en faveur des bons ? Nous sommes frappés ? Nous méritons de ne plus l'être davantage par notre façon de vivre, nous, fils de Dieu.

Ne rivez pas vos chaînes par des péchés toujours renouvelés Ne laissez pas penser que les gentils vous croient sans religion ou plus païens qu'eux par votre façon de vivre, Vous êtes le peuple à qui Dieu Lui-même a donné la Loi. Observez-la. Faites que vos maîtres s'inclinent devant vos chaînes en disant : "Ils nous sont soumis, mais ils sont plus grands que nous, d'une grandeur qui ne tient pas au nombre ni à l'argent, ni aux armes, ni à la puissance, mais qui provient de leur attachement à Dieu. En eux brille la paternité d'un Dieu Parfait, Saint, Puissant.

C'est là le signe d'une véritable Divinité. Elle resplendit à travers ses fils. Qu'ils méditent à ce sujet et arrivent à la vérité du Vrai Dieu en abandonnant l'erreur. Tous, même le plus pauvre, même le plus ignorant du peuple de Dieu, peut être un maître pour un gentil, maître par sa manière de vivre et de prêcher Dieu aux païens par les actions d'une vie sainte. Allez, la paix soit avec vous."

"Judas tarde, et aussi les bergers" observe Simon.

"Tu attends quelqu'un, Galiléen ?" demande le soldat qui écouté le discours avec attention.

"Des amis."

"Viens à l'ombre, dans l'entrée. Le soleil tape dur dès les premières heures. Tu vas en ville ?"

"Non, je retourne en Galilée."

"À pied ?"

"Je suis pauvre : à pied."

"Tu as une femme ?"

"J'ai une Mère."

"Moi aussi. Viens... si tu n'as pas pour nous le mépris des autres."

"Il n'y a que le péché qui me dégoûte."

Le soldat le regarde, admiratif et pensif. "Avec Toi, nous n'aurions jamais à intervenir. Le glaive ne se lèvera jamais sur Toi. Tu es bon. Mais les autres ! ..."

Jésus est dans la pénombre de l'entrée, Jean est tourné vers la ville. Simon est assis sur une pierre qui sert de banquette.

"Comment t'appelles-tu ?"

"Jésus."

"Ah ! c'est Toi qui fais des miracles même sur les malades ?! Je te croyais seulement magicien... Nous en avons, nous aussi. Un bon magicien, cependant, car il y en a certains... Mais les nôtres ne savent pas guérir les malades : Comment fais-tu ?"

Jésus sourit et se tait.

"Tu emploies des formules magiques ? Tu as des onguents de moelle de mort, des serpents séchés et réduits en poudre, des pierres magiques prises dans les antres des Pythons ?"

"Rien de tout cela. Je n'ai que ma puissance."

"Alors, tu es un vrai saint. Nous, nous avons les aruspices et les vestales ... et certains d'entre eux font des prodiges... et on dit que ce sont les plus saints. Mais y crois-tu ? Ils sont pires que les autres."

"Et alors pourquoi les vénérez-vous ?"

"Parce que... parce que c'est la religion de Rome. Et si un sujet ne respecte pas la religion de son État, comment peut-il respecter César et la patrie, et puis, et puis tant de choses ?"

Jésus regarde fixement le soldat. "En vérité, tu es avancé sur le chemin de la Justice. Continue, ô soldat, et tu arriveras à connaître ce que ton âme a le sentiment de posséder en soi, sans savoir donner un nom à cette chose."

"L'âme, qu'est-ce que c'est ?"

"Quand tu mourras, où iras-tu ?"

"Ma foi, je ne sais pas. Si je meurs en héros, sur le bûcher des héros... si je suis un pauvre vieux, un rien, peut-être je pourrirai dans ma tanière ou sur le bord d'un chemin."

"Cela pour le corps, mais l'âme, où ira-t-elle ?"

"Je ne sais si tous les hommes ont une âme, ou seulement ceux que Jupiter destine aux champs Élisées après une vie prodigieuse à moins qu'il ne les amène à l'Olympe comme il le fit pour Romulus."

"Tous les hommes ont une âme et c'est cette chose qui distingue l'homme de l'animal. Voudrais-tu être semblable à un cheval ? À un oiseau ? À un poisson ? Chair qui après la mort n'est que pourriture ?"

"Oh ! non. Je suis homme et je préfère l'être."

"Eh bien, ce qui te fait homme, c'est l'âme. Sans elle, tu ne serais rien de plus qu'un animal doué de la parole."

"Et où est-elle ? Comment est-elle ? "

"Elle n'est pas matérielle. Mais elle existe. Elle est en toi. Elle vient de Celui qui a créé le monde et retourne vers Lui après la mort du corps."

"Du Dieu d'Israël, selon vous."

"Du Seul Dieu, Unique, Éternel, Suprême Seigneur et Créateur de l'univers."

"Et même un pauvre soldat comme moi a une âme qui retourne vers Dieu ?"

"Oui, même un pauvre soldat, et son âme aura Dieu pour Ami si elle a toujours été bonne et Dieu la punira si elle a été mauvaise."

"Maître, voici Judas avec les bergers et des femmes. Si j'y vois clair, c'est la jeune fille d'hier." dit Jean.

"Je vais, soldat. Sois bon."

"Je ne te verrai plus ? Je voudrais savoir encore..."

"Je demeure en Galilée jusqu'en septembre. Si tu peux, viens à Capharnaüm ou à Nazareth, tout le monde te renseignera sur Moi. À Capharnaüm, demande Simon-Pierre. À Nazareth, Marie de Joseph. C'est ma Mère. Viens. Je te parlerai du Dieu Vrai."

"Simon-Pierre... Marie de Joseph... Je viendrai si je peux. Et si tu reviens, souviens-Toi d'Alexandre. Je suis de la centurie de Jérusalem."

Judas et les bergers sont arrivés sous le porche.

"Paix à vous tous" dit Jésus. Et il voudrait ajouter autre chose mais une toute jeune fille, maigre mais souriante fend le groupe et se jette à ses pieds : "Ta bénédiction, encore sur moi, Maître et Sauveur, et encore un baiser pour Toi !" Et elle lui baise les mains.

"Va, sois heureuse, bonne. Bonne fille, puis bonne épouse et puis bonne mère. Enseigne à tes futurs petits mon Nom et ma doctrine. Paix à toi et à ta mère. Paix et bénédiction à tous ceux qui sont les amis de Dieu. Paix aussi à toi, Alexandre."

Jésus s'éloigne.

"Nous sommes en retard. Mais nous avons été retardés par ces femmes" explique Judas. "Elles étaient à Gethsémani et voulaient te voir. Nous y étions allés, indépendamment l'un de l'autre pour faire route avec Toi. Mais tu étais déjà parti et, à ta place, on n'a vu qu'elles. Nous voulions les quitter... mais elles ont insisté plus que des mouches. Elles voulaient savoir tant de choses... As-tu guéri la petite ?"

"Oui."

"Et tu as parlé au Romain ?"

"Oui, c'est un cœur honnête, et il cherche la Vérité..." Judas soupire.

"Pourquoi soupires-tu, Judas ?" demande Jésus.

"Je soupire parce que... parce que je voudrais que ce soit les nôtres, ceux qui cherchent la Vérité. Au contraire, ou ils la fuient, ou ils la méprisent, ou ils restent indifférents Je suis découragé. Je ne veux plus remettre les pieds ici et ne veux plus rien faire d'autre que t'écouter. Car, comme disciple, je ne réussis à rien."

"Et crois-tu que je réussisse beaucoup ? Ne te décourage pas, Judas. Ce sont les luttes de l'apostolat. Plus de défaites que de victoires. Mais défaites ici. Là-haut, ce sont toujours des victoires. Le Père voit ta bonne volonté et même si elle n'aboutit pas, il ne t'en bénit pas moins."

"Oh ! Tu es bon ! Judas lui baise une main. Mais moi, deviendrai-je jamais bon ?"

"Oui, si tu le veux."

"Je crois l'avoir été ces jours-ci... J'ai souffert pour l'être... parce que j'ai beaucoup de désirs... Mais je l'ai été en pensant toujours à Toi."

"Persévère, donc, tu me donneras tant de joie. Et vous, quelles nouvelles m'apportez-vous ?" demande-t-il aux bergers.

"Élie te salue et t'envoie un peu de nourriture et te dit de ne pas l'oublier."

"Oh ! Moi je porte mes amis en mon cœur ! Allons jusqu'à ce petit pays dans la verdure. Puis ce soir, nous nous remettrons en route. Je suis heureux d'être avec vous, d'aller trouver ma Mère et d'avoir parlé de la Vérité à un homme honnête. Oui, je suis heureux. Si vous saviez ce que c'est pour Moi d'accomplir ma mission et voir que les cœurs y viennent, c'est à dire viennent au Père, oh ! comme toujours davantage vous me suivriez en esprit !…"

Je ne vois pas autre chose.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Le_sol10
Le soldat Alexandre

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-051.htm


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 5 Sep - 7:44

"Jésus et Isaac près de Doco.
Départ pour Esdrelon"


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

"Et moi, je te dis, Maître, que les meilleurs ce sont les humbles. Ceux vers qui je me suis tourné n'ont manifesté que mépris et indifférence. Oh ! les petits de Jutta !" Isaac parle à Jésus. Ils sont tous groupés sur l'herbe au bord du fleuve. Isaac semble donner le compte-rendu de ses efforts.

Judas intervient et, chose rare, il appelle par son nom le berger.

"Isaac, je pense comme toi. A leur contact, nous perdons notre temps et la foi. Moi, j'y renonce..."

"Moi, non, mais j'en souffre. Je ne renoncerai que si le Maître me le dit. Je suis habitué depuis des années à souffrir pour être fidèle à la Vérité. Je ne peux pas mentir pour être agréable aux puissants. Et sais-tu combien de fois ils sont venus pour se moquer de moi, dans mon réduit d'infirme, me promettant - oh certainement promesses fallacieuses - de me secourir si j'avais dit que j'avais menti et que Toi, Jésus, tu n'étais pas Toi, le Sauveur Nouveau-Né ?! Mais je ne pouvais pas mentir. Mentir, c'aurai été renier ma joie, c'aurait été tuer mon unique espérance, c'aurai été te repousser, ô mon Seigneur ! Te repousser, Toi ! Dans la nuit de ma misère, dans la tristesse de mon infirmité, je jouissais toujours d'un ciel parsemé d'étoiles : le visage de ma mère, unique joie de ma vie d'orphelin, le visage d'une épouse qui ne fut jamais mienne et à laquelle je gardais mon amour au delà de la mort. C’étaient les deux étoiles mineures.

Et puis deux étoiles plus grandes, semblables à des lunes très pures : Joseph et Marie souriant à un Nouveau-Né et à nous, pauvres bergers, et, étincelant, au centre du ciel de mon cœur, ton visage innocent, suave, saint, saint, saint. .Je ne pouvais pas repousser ce ciel qui était à moi ! Je ne pouvais pas renoncer à sa lumière, la plus pure qui puisse exister. J'aurais plutôt repoussé la vie, au milieu des tourments que te repousser, mon souvenir béni, mon Jésus Nouveau-Né !"

Jésus pose sa main sur l'épaule d'Isaac et sourit.

Judas parle encore : "Et alors, tu insistes ?"

"J'insiste aujourd'hui, demain et encore et toujours. Quelqu'un viendra."
"Combien durera le travail ?"

"Je ne sais. Mais crois-moi. Il suffit de ne pas regarder en avant, ni en arrière. Travailler jour après jour, et si au soir on a réussi, dire : "Merci, mon Dieu"; sinon, dire : "J'espère en ton secours pour demain".
"Tu es sage."

"Je ne sais même pas ce que cela veut dire. Mais je fais dans ma mission ce que j'ai fait dans ma maladie. Presque trente années d'infirmité, ce n'est pas un jour !"

"Et, je le crois ! Je n'étais pas encore né et déjà tu étais infirme."

"J'étais infirme. Mais, je ne les ai jamais comptées ces années. Je n'ai jamais dit : "Voilà : Nisan revient et je ne refleuris plus avec les roses. Voilà : Tisri revient et me voici encore à languir". J'allais de l'avant, me parlant à moi-même et aux bons de Lui. Je me rendais compte que les années passaient parce que ceux qui un jour avaient été les petits, venaient m'apporter les friandises des noces et celles de la naissance de leurs bébés. Maintenant, si je regarde en arrière, maintenant que de vieux je suis redevenu jeune, que vois-je du passé ? Rien. C'est le passé."

"Rien ici. Mais, au Ciel il y a "tout" pour toi, Isaac et ce tout t'y attend" dit Jésus. Et puis, parlant à tout le monde : "C'est ainsi qu'il faut faire. Je le fais, Moi aussi. .Aller de l'avant. Sans lassitude. La lassitude est encore une racine de l'orgueil humain. Et de même l'empressement. Pourquoi se dégoûte-t-on des défaites ? Pourquoi se trouble-t-on des lenteurs ? Parce que l'orgueil dit : "Me refuser, à moi ? Me faire si longtemps attendre ? C'est manquer de respect envers l'apôtre de Dieu ". Non, amis. Regardez la création et pensez à Celui qui l'a faite. Méditez sur le progrès de l'homme, et pensez à son origine.

Pensez à cette heure où nous sommes, et calculez combien de siècles l'ont précédée. Le monde créé est l’œuvre d'une tranquille création. Ce n'est pas d'une façon désordonnée que le Père a fait l'univers. Il a procédé par étapes. L'homme est l’œuvre d'un progrès patient, l'homme actuel, et il progressera toujours plus en savoir et en puissance, qui seront saints ou non, selon la volonté des hommes.

Mais l'homme n'est pas devenu savant en un jour. Les Premiers renvoyés du Jardin avaient tout à apprendre, lentement, progressivement. Apprendre jusqu'aux choses les plus simples : comment le grain de blé est meilleur réduit en farine, puis en pâte, puis après la cuisson. Apprendre comment le réduire en farine, comment le cuire. Apprendre à faire du feu avec le bois. Apprendre comment on fait un habit en regardant la fourrure des animaux. Comment se faire un abri en observant les fauves. Comment faire une couche en observant les nids.

Apprendre à se soigner avec les herbes et les eaux en observant comment agissent les bêtes poussées par l'instinct. Apprendre à voyager à travers les déserts et les mers en étudiant les étoiles, en domestiquant les chevaux, apprendre l'équilibre des embarcations qu'enseigne une coquille de noix flottant sur l'eau d'une rivière. Combien d'insuccès avant de réussir ! Mais la réussite vient, et on la dépasse. L'homme n'en sera pas plus heureux pour cela, parce qu'il se rendra plus habile dans le mal que dans le bien. Mais il progressera.

La Rédemption n'est-elle pas œuvre de patience ? Décidée, depuis des siècles de siècles et même au-delà des limites du temps, voici qu'arrive à présent l'heure que les siècles ont préparée. Tout est affaire de patience Pourquoi, alors, être impatient ? Dieu ne pouvait-Il pas tout faire en un éclair ? L'homme, doué de raison, sorti des mains de Dieu, ne pouvait-il pas tout savoir en un éclair ? Ne pouvais-je pas, Moi, venir au commencement des siècles ? Tout pouvait se produire ainsi mais rien ne doit être violence. Rien. La violence est toujours contraire à l'ordre. Dieu, et ce qui vient de Dieu est ordre. N'ambitionnez pas d'être plus que Dieu."

"Mais alors, quand seras-tu connu ?"

"De qui, Judas ?"

"Mais, du monde !"

"Jamais."

"Jamais ? Mais n'es-tu pas le Sauveur ?"

"Je le suis, mais le monde ne veut pas être sauvé. Ce n'est que dans la proportion de un sur mille qu'il voudra me connaître, et dans la proportion de un sur dix mille qu'il me suivra réellement. Et encore, j'exagère. Je ne serai pas connu même par mes plus intimes."

"Mais, s'ils te sont intimes, ils te connaîtront."

"Oui, Judas. Ils connaîtront de Moi, Jésus, l'Israélite Jésus. Mais ils ne me connaîtront pas pour Ce que je suis. En vérité je vous dis que je ne serai pas connu de tous mes intimes. Connaître veut dire aimer avec fidélité et vertu... et il y aura quelqu'un qui ne me connaîtra pas." Jésus a le geste de résignation découragée qu'il a toujours quand il annonce la future trahison : il ouvre les mains, et les tient ainsi, tournées vers l'extérieur, avec le visage affligé qui ne regarde ni les hommes, ni le ciel, mais seulement Sa future destinée de Trahi.

"Ne dis pas cela, Maître" dit Jean d'une voix suppliante.

"Nous te suivons pour toujours mieux te connaître" dit Simon et les bergers le disent avec lui.

"Comme une épouse nous te suivons et tu nous es plus cher qu'elle. Nous sommes plus jaloux de Toi que d'une femme. Oh ! non. Nous te connaissons déjà tellement que nous ne pouvons plus te méconnaître. Lui (et Judas montre Isaac) dit que renier ton souvenir de Nouveau-Né aurait été pour lui plus atroce que de perdre la vie. Et tu n'étais qu'un nouveau-né. Nous, nous te possédons comme Homme et comme Maître. Nous t'entendons et nous voyons tes œuvres. Ton contact, ton haleine, ton baiser sont pour nous une consécration continue, une continuelle purification. Seul un satan pourrait te renier après avoir été ton intime !"

"C'est vrai, Judas, mais il y sera."

"Malheur à lui ! Je serai pour lui le justicier."

"Non, laisse au Père la justice. Sois son rédempteur, le rédempteur de cette âme qui s'en va vers Satan. Mais, saluons Isaac. Le soir est venu. Je te bénis, serviteur fidèle. Tu sais maintenant que Lazare de Béthanie est notre ami et qu'il veut aider mes amis. Je vais. Toi reste. Laboure le terrain aride de Juda. Puis je viendrai. Tu sais, au besoin, où me trouver.

Ma paix soit avec toi" et Jésus bénit et baise son disciple.

*
Doco
un village sur la route de Galaad


Habitants ou natifs

Marianne, veuve de Lévi et belle-mère de Jérusa la cancéreuse - Ses enfants Dina, Osia, Anne, Seba, Melchi, David, Jude. Ses habitants sont plutôt favorables à Jésus, même s'il n'y a pas beaucoup de monde

Descriptif

Une petite ville. Ils arrivent à la petite place : une parcelle de terre boueuse avec, au centre, un grand chêne qui a poussé là, tout seul et qui peut- être en été donne une ombre agréable. Pour l'heure, il est plutôt triste avec sa frondaison touffue et sombre au-dessus des pauvres maisons auxquelles il enlève la lumière et le soleil.

Faits marquants

Jésus y guérit Jérusa la cancéreuse

Son nom

Tell Nimrin. à 15 km de Jéricho sur la rive est du Jourdain, entre le gué du Jourdain et Ramot.

***

Esdrelon

Ville et plaine d'alluvions triangulaire, au nord-est de la chaîne du Carmel

Habitants ou natifs

Jonas le berger de la Nativité, mort persécuté par Doras - Doras le pharisien cruel et son fils - Giocana son parent - Ismaël son intendant - Michée le paysan disciple et ses compagnons journaliers : Joël, Jacques, Jacob, Saül, ... - Margziam le jeune disciple orphelin et son grand-père - Rachel et Marc, le journalier ressuscité

Descriptif

Ville :

"des tours, qui servent à je ne sais quoi, se trouvent aux quatre coins de Jezraël. Elles doivent être déjà vieilles au moment où je les vois. Elles semblent quatre géants renfrognés que l'on a mis pour servir de geôliers à la petite ville située sur une hauteur qui domine la plaine, qui est en train de disparaître dans l'ombre précoce d'une soirée nuageuse."

Région :

les plus riches en Israël ont des terres excellentes et les exploitent avec une usure cruelle, exigeant des travailleurs le cent pour un. Je le sais depuis des années. Ici, tu pourras peu séjourner, car ici la secte pharisaïque est maîtresse et je ne crois pas qu'elle te sera jamais amie.

Faits marquants

Plaine riche où les pharisiens possédaient de grosses propriétés. Jésus y visite souvent des journaliers exploités et maltraités. C'est à leur intention que Jésus dit la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche (Luc 16,19-31)

Son nom

Esdrelon est le nom grec d'Yizréel "Dieu sème".

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Esdrel10
Esdrelon sur la carte


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 6 Sep - 7:43

"Jésus auprès du berger Jonas dans la plaine d’Esdrelon"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Par un petit sentier, à travers des champs brûlés, tout en chaume et cricris, Jésus chemine avec, à ses côtés, Lévi et Jean. En arrière, formant un groupe, Joseph, Judas et Simon.

Il fait nuit. Mais aucune fraîcheur. La terre est un feu qui continue de brûler, même après l'incendie du jour - La rosée ne peut rien sur ces terres desséchées. Je crois qu'elle s'évapore avant de toucher le sol, si grande est la chaleur qui se dégage des sillons et des crevasses du sol - Tous se taisent épuisés et en sueur. Mais je vois Jésus sourire. La nuit est claire, bien que la lune, qui va se coucher, soit à peine visible à l'orient.

"Tu crois qu'il sera là ?" demande Jésus a Lévi.

"Il y sera certainement. A cette époque, les moissons sont rentrées et la récolte des fruits n'est pas encore commencée. Les paysans sont donc occupés à surveiller les vignobles et les pommeraies contre les voleurs, et ne s'écartent pas, surtout quand les patrons sont exigeants comme celui de Jonas. La Samarie est proche et quand ces renégats le peuvent... oh ! ils nous pillent volontiers, nous d'Israël. Ils ne savent pas qu'après cela les serviteurs passent à la bastonnade? Oui, qu'ils le savent, mais ils nous haïssent, voila."

"N'aie pas de rancœur, Lévi" dit Jésus.

"Non. Mais tu verras comment par leur faute Jonas fut mis à mal il y a cinq ans. Depuis lors il passe la nuit à monter la garde, car la flagellation est un supplice cruel..."

"Il y a encore loin pour arriver ?"

"Non, Maître, regarde, là où finit cette terre désolée et où se trouve une tache sombre. Ce sont les pommeraies de Doras, le dur pharisien. Si tu permets, je te précède pour me faire reconnaître par Jonas."
"Va."

"Mais sont-ils tous comme çà les pharisiens, mon Seigneur ?" demande Jean.

"Oh ! je ne voudrais pas être à leur service ! Je préfère ma barque."
"La barque, c'est ta préférée ?" demande Jésus à moitié sérieux.

"Non, c'est Toi ! La barque c'était quand je ne savais pas ce que c'est que l'Amour sur la terre" répond Jean vivement. Jésus rit de sa vivacité.

"Tu ne savais pas que sur la terre il y avait l'amour ? Et comment es-tu né alors, si ton père n'a pas aimé ta mère ?" demande Jésus comme pour plaisanter.

"Cet amour est beau, mais ne me séduit pas. Tu es mon amour Toi, sur la terre, tu es l'Amour pour le pauvre Jean."

Jésus le serre contre Lui et dit : "Je voulais te l'entendre dire l'Amour est avide d'amour et l'homme donne et donnera toujours à son avidité d'imperceptibles gouttes comme celles qui tombent du ciel et sont si insignifiantes qu'elles s'évaporent dans l'atmosphère, dans l'embrasement de l'été. Même les gouttes d'amour des hommes se consumeront dans l'air, tuées par la fièvre de trop de choses. Le cœur encore les produira... mais les intérêts, les amours, les affaires, les désirs avides, tant, tant de choses humaines les vaporiseront.

Et qu'est-ce qui montera vers Jésus ? Oh ! trop peu de choses ! Les restes de toutes les palpitations du cœur humain, ce qui peut bien encore en survivre, les palpitations intéressées pour demander, demander, demander quand le besoin se fait sentir. M'aimer uniquement par amour sera le propre d'un petit nombre : des Jean… Regarde un épi poussé hors saison, C'est peut-être une graine tombée au moment de la moisson, Elle a su naître, résister au soleil, à la sécheresse, grandir, épier... Regarde : l'épi est déjà formé.

Il n'y a que lui de vivant dans ces champs dépouillés. D'ici peu les grains mûrs tomberont sur le sol en rompant l'enveloppe lisse qui les rattachait à là tige, et ce sera charité pour les oiseaux, ou bien, donnant le cent pour un, ils repousseront encore et, avant le labour d'hiver, ils arriveront de nouveau à maturité et rassasieront une foule d'oiseaux déjà tenaillés par la faim de la saison plus triste... Vois-tu, mon Jean, tout ce que peut réaliser une graine courageuse ?

Ainsi seront les hommes peu nombreux qui m'aimeront d'amour. Un seul suffira pour apaiser la faim d'un si grand nombre. Un seul embellira la région, où est l'horrible, où il n'y avait d'abord que néant. Un seul fera surgir la vie là où était la mort et vers lui viendront les affamés. Ils mangeront un grain de son amour laborieux et puis, égoïstes et distraits, ils s'envoleront ailleurs. Mais, même à leur insu, ce grain déposera un germe vital dans leur sang, dans leur esprit... et ils reviendront... Et, aujourd'hui, et demain, et après demain encore, comme disait Isaac, la connaissance de l'Amour se développera dans les cœurs. La tige, dépouillée, ne sera plus rien. Un brin de paille brûlé. Mais que de bien naîtra de son sacrifice et quelle récompense pour lui !"

Jésus qui s'était arrêté un instant devant un maigre épi, né au bord du sentier, dans un berceau qui au temps des pluies était peut-être un ruisselet, a continué de parler, toujours écouté, par Jean dans son attitude habituelle d'énamouré qui boit non seulement les paroles mais les gestes de l'aimé. Les autres, qui parlent entre eux, ne s'aperçoivent pas de ce doux colloque. Maintenant ils sont arrivés à la pommeraie, ils s'arrêtent et se groupent. La chaleur est telle qu'ils sont en sueur bien que sans manteau. Ils se taisent et attendent.

De la sombre plantation, qu'à peine éclaire un rayon de lune émerge la tâche claire que fait Lévi et, derrière, une ombre plu sombre.

"Maître, voici Jonas."

"Que ma paix vienne à toi !" dit Jésus en le saluant, avant encore que Jonas l'ait rejoint.

Mais Jonas ne répond pas. Il court, se jette en pleurant à se pieds et les baise, Quand il peut parler il dit : " Combien je t'ai attendu ! Combien ! Quel découragement de voir la vie passer, la mort arriver et devoir dire : " Je ne l'ai pas vu ! " Et pourtant non, toute mon espérance ne mourait pas. Même quand je fus sur le point de mourir. Je disais : "Elle me l'a dit : 'Vous le servirez encore' et Elle n'a pu me dire une chose qui ne soit pas vrai C'est la Mère de l'Emmanuel. personne donc, plus qu'Elle, n'a Dieu avec soi, et qui a Dieu sait ce qui est de Dieu"

"Lève-toi, Elle te salue. Tu l'as eue et tu l'as pour voisine. Elle habite Nazareth."

"Toi ! Elle ! A Nazareth ? Oh ! Si je l'avais su ! La nuit, dans les mois gelés de l'hiver, quand la campagne sommeille et que les méchants ne peuvent nuire aux cultivateurs, je serais venu en hâte baiser vos pieds et je serais rentré avec mon trésor de certitude. Pourquoi ne t'es-tu pas manifesté, Seigneur ?"

"C'est que ce n'était pas l'heure. Maintenant l'heure est venue. Il faut savoir attendre. Tu l'as dit : "Aux mois de gel, quand la campagne

sommeille". Et pourtant, elle est déjà ensemencée, n'est-ce pas? Et bien, Moi aussi, j'étais comme le grain déjà semé. Tu m'avais vu au moment des semailles. Puis j'étais disparu, enseveli dans un silence nécessaire. Pour croître et arriver au temps de la moisson et briller aux yeux de ceux qui m'avaient vu Nouveau-Né et aux yeux du monde. Ce temps est venu. Maintenant le Nouveau Né est prêt pour être le Pain du monde. Et avant tous les autres je cherche mes fidèles, et à eux je dis : "Venez, rassasiez-vous de Moi"

L'homme l'écoute en souriant, bienheureux et ne cesse de dire comme au dedans de lui même : "Oh ! c'est bien Toi ! C'est bien Toi !"

"Tu as été sur le point de mourir ? Quand ?"

"Quand je fus fustigé à mort parce qu'on avait dépouillé deux vignes. Regarde combien de blessures ! " Il descend son vêtement et montre ses épaules toutes marquées de cicatrices irrégulières. " Il m'a frappé avec un fouet garni de fer. Il a compté les grappes enlevées : cela se voyait par la trace du pédoncule arraché, et m'a assené un coup pour chaque grappe. Et puis, il m'a laissé sur place, à moitié mort. J'ai été secouru par Marie, la jeune femme d'un compagnon à moi.

Elle m'a toujours été secourable. Son père était régisseur avant moi, et lorsque je suis arrivé ici, je me suis attaché à cette petite parce qu'elle s'appelait Marie. Elle m'a soigné, et je suis guéri depuis deux mois car, par la chaleur, les plaies s'étaient envenimées et me donnaient une forte fièvre. J'ai dit au Dieu d'Israël : " N'importe. Fais-moi revoir ton Messie. Et ce mal ne m'importe pas. Accepte-le comme sacrifice. Je ne peux jamais aller t'offrir un sacrifice. Je suis le serviteur d'un homme cruel et Tu le sais. Même à la Pâque, il ne me laisse pas venir à ton autel. Prends-moi comme hostie, mais donne-le moi, Lui !"
"Et le Très-Haut t'a rendu content. Jonas, veux-tu me servir comme tes compagnons le font déjà ?"

"Oh ! Comment faire ?"

"Comme eux. Lévi sait, et il te dira combien il est simple de Me servir. Je ne veux que la bonne volonté."

"Je te l'ai donnée quand tu n'étais qu'un bébé vagissant. Par elle, j'ai triomphé de tout, aussi bien du découragement que des haines. C'est que... ici je ne puis que peu parler... Le patron, une fois m'a donné un coup de pied, parce que j'affirmais avec insistance que tu existais. Mais quand il était loin et avec des gens à qui je pouvais me fier, oh ! je le disais, le prodige de cette nuit là !"

"Et maintenant, parle du prodige de ma rencontre. Je vous ai retrouvés presque tous, et tous fidèles. N'est-ce pas un prodige ? Pour m'avoir contemplé uniquement avec foi et amour vous êtes devenus justes aux regards de Dieu et des hommes."

"Oh ! maintenant, j'aurai un courage ! Un courage ! Maintenant que je sais que tu es là et que je puis dire : "Il est là. Allez à Lui ! .." Mais où, mon Seigneur ?"

"Par tout Israël. Jusqu'à Septembre, je serai en Galilée. Nazareth ou Capharnaüm m'auront souvent et, d'ici, on pourra venir me trouver. Puis... je serai partout. Je suis venu rassembler les brebis d'Israël."

"Oh ! Mon Seigneur, tu trouveras beaucoup de boucs. Défie-toi des grands, en Israël !"

"Ils ne me feront pas de mal, si ce n'est pas l'heure. Toi, aux morts, à ceux qui dorment, aux vivants, dis : "Le Messie est parmi nous"

"Aux morts, Seigneur ?"

"Aux âmes mortes. Les autres, ceux qui sont morts dans le Seigneur, déjà tressaillent de joie pour leur prochaine libération des Limbes. Dis aux morts que Je suis la Vie, à ceux qui dorment que Je suis le Soleil qui se lève pour les tirer du sommeil. Dis aux vivants que Je suis la Vérité qu'ils cherchent."

"Et tu guéris aussi les malades? Lévi m'a parlé d'Isaac. Pour lui, seul le miracle, parce qu'il est ton berger, ou bien pour tous ?"

"Pour les bons, le miracle est une juste récompense. Pour les moins bons, c'est pour les amener à une bonté véritable. Pour les mauvais, aussi parfois, c'est pour les secouer, pour les persuader que j'existe et que Dieu est avec Moi. Le miracle est un don et ce don est pour les bons. Mais Celui qui est Miséricorde et qui voit combien les hommes sont lourds et que seul un événement prodigieux peut les secouer, y recourt aussi pour pouvoir dire : "J'ai tout fait pour vous, et cela n'a servi à rien. Dites-moi donc vous mêmes, ce que je dois faire de plus"

"Seigneur, ne dédaignes-tu pas d'entrer dans ma maison ? Si tu m'assures que le voleur ne pénétrera pas dans le domaine, je voudrais te donner l'hospitalité et appeler autour de Toi les quelques-uns qui te connaissent par ma parole. Le patron nous a foulés aux pieds et brisés comme des herbes vulgaires. Nous n'avons que l'espérance d'une récompense éternelle. Mais si tu te montres à des cœurs méprisés, ils auront en eux une autre force. "

"Je viens. Ne crains pas pour les arbres et les vignes. Peux-tu croire que les Anges feront pour toi une garde fidèle ?"

"Oh ! Seigneur ! Je les ai vus, tes serviteurs célestes. Je crois et je viens avec Toi en toute sécurité. Bénis soient-ils ces arbres et ces vignes dont la brise est le vol des ailes d'anges et les chants des voix angéliques ! Béni soit-il ce sol que tu sanctifies de ton pied ! Viens, Seigneur Jésus ! Écoutez arbres et vignes. Écoutez campagnes. Maintenant, ce Nom que je vous avais confié pour ma tranquillité, je le Lui dis à Lui. Jésus est ici. Écoutez et que dans les branches et les sarments tressaille la sève. Le Messie est avec nous."

Tout se termine avec ces joyeuses paroles.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jonas_10
Jonas le berger


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 7 Sep - 8:09

"Retour à Nazareth après avoir quitté Jonas"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

A peine, à peine une lueur de lumière. Sur la porte d'une misérable cabane, je l'appelle ainsi parce que ce serait lui faire trop d'honneur de l'appeler maison, Jésus se trouve avec les siens, Jonas et d'autres paysans misérables comme lui. C'est l'heure de l'adieu.

"Je ne te verrai plus, mon Seigneur ? demande Jonas. Tu as apporté la lumière à nos cœurs. Ta bonté a fait de ces jours une fête qui durera toute la vie. Mais Tu as vu comment nous sommes traités. On prend plus de soin des animaux que de nous et on traite plus humainement les arbres. Eux représentent de l'argent. Nous ne sommes que des machines à procurer de l'argent. Et on nous exploite jusqu'à ce qu'on meure à bout de forces. Mais tes paroles nous ont caressés comme des ailes angéliques. Le pain nous a semblé plus abondant et meilleur parce que tu l'as mangé avec nous, ce pain qu'il ne donne même pas à ses chiens. Reviens le rompre avec nous, Seigneur. C'est seulement parce que c'est Toi que j'ose le dire. Pour tout autre, ce serait l'offenser que de lui offrir un abri et une nourriture que dédaigne le mendiant. Mais Toi..."

"Mais Moi, j'y trouve un parfum et une saveur célestes parce qu'il s'y trouve la foi et l'amour. Je viendrai, Jonas, je viendrai. Reste à ta place, toi, comme un animal lié aux brancards. Que ta place soit pour toi l'échelle de Jacob. Et, réellement, du Ciel, sur toi circulent les anges, attentifs à recueillir tous tes mérites pour les porter à Dieu. Mais je viendrai vers toi. Pour soulever ton esprit. Demeurez-moi tous fidèles. Oh ! Je voudrais vous donner une paix même humaine. Mais je ne puis. Je dois vous dire : souffre encore. Et cela est douloureux pour Quelqu'un qui aime..."

"Seigneur, si tu nous aimes, il n'y a plus de souffrance. Auparavant, nous n'avions personne pour nous aimer ...Oh ! si je pouvais, moi au moins, voir ta Mère !"

"Ne te tourmente pas, je te l'amènerai. Quand la saison sera plus douce, je viendrai avec Elle. Ne t'expose pas à des châtiments inhumains par hâte de la voir. Sache l'attendre comme on attend le lever d'une étoile, de la première étoile. Elle t'apparaîtra à l'improviste comme la première étoile du soir qu'on ne voyait pas et qui soudain palpite dans le ciel. Et pense que même dès maintenant Elle répand ses dons d'amour sur toi. Adieu, vous tous. Que ma paix vous protège contre les duretés qui vous angoissent. Adieu, Jonas. Ne pleure pas. Tu as attendu tant d'années avec une foi patiente. Je te promets maintenant une attente qui sera bien courte. Ne pleure pas. Je ne te laisserai pas seul. Ta bonté a essuyé mes pleurs d'enfant. Ne faut-il pas que ma bonté essuie tes pleurs ?"

"Oui... mais tu pars... et moi je reste..."

"Ami, Jonas, ne me laisse pas partir accablé du poids de ne pouvoir te soulager ..."

"Je ne pleure pas, Seigneur… Mais comment ferai-je pour vivre sans plus te voir, maintenant que je sais que tu es vivant ?"

Jésus caresse encore le visage défait du vieillard et puis s'éloigne. Mais, debout, à la limite de la misérable cour, il ouvre les bras en bénissant la campagne. Puis il s'éloigne.

"Qu'est-ce que tu as fait ?" demande Simon qui a remarqué le geste inhabituel.

"J'ai imprimé un sceau sur toutes les choses pour que les satans ne puissent, en leur nuisant, nuire à ces malheureux. Je ne pouvais rien de plus..."

"Maître... allons vivement en avant. Je voudrais te dire une chose qu'on n'entende pas." Ils se détachent encore plus du groupe, et Simon parle : "Je voudrais te dire que Lazare a l'ordre d'employer la somme pour secourir tous ceux qui, au nom de Jésus, ont recours à lui. Ne pouvons-nous pas affranchir Jonas ? Cet homme est usé et n'a plus que la joie de te posséder. Donnons-la-lui. Son travail, ici, que veux-tu que ce soit ? Libre, il serait ton disciple dans cette plaine si belle et si désolée. Ici, les plus riches en Israël ont des terres excellentes et les exploitent avec une usure cruelle, exigeant des travailleurs le cent pour un. Je le sais depuis des années. Ici, tu pourras peu séjourner, car ici la secte pharisaïque est maîtresse et je ne crois pas qu'elle te sera jamais amie.

Les plus malheureux en Israël sont ces travailleurs opprimés et sans lumière. Tu l'as entendu. Même pour la Pâque on ne les laisse pas prier en paix, pendant que les durs patrons, avec de grands gestes et des mises en scène, se placent au premier rang des fidèles. Ils auront au moins la joie de savoir que tu es ici, d'entendre répéter tes paroles par quelqu'un qui n'y changera pas un iota. Si, c'est ton avis, Maître, donne des ordres et Lazare le fera."
"Simon, j'avais compris pourquoi tu t'es dépouillé de tout. Les pensées de l'homme ne me sont pas inconnues et je t'ai aimé aussi pour cette raison, En rendant heureux Jonas, tu rends heureux Jésus. Oh ! quelle angoisse, pour Moi, de voir souffrir celui qui est bon !

Ma condition d'être pauvre et méprisé par le monde ne m'angoisse que pour cela. Judas, s'il m'entendait, dirait : ''Mais, n'es-tu pas le Verbe de Dieu ? Commande et les pierres deviendront de l'or et du pain pour les malheureux.'' Il reprendrait le piège de Satan. Je veux bien rassasier les affamés, mais pas comme Judas voudrait. Vous êtes encore trop peu formés pour comprendre la profondeur de ce que je dis. Mais je le dis, à toi : si Dieu pourvoyait à tout, Il commettrait un vol envers ses amis. Il les priverait du pouvoir d'être miséricordieux et d'obéir par conséquent au commandement de l'amour. Mes amis doivent avoir cette marque de Dieu, qui leur soit commune avec Lui : la sainte miséricorde qui se manifeste en œuvres et ses paroles. Et les malheurs d'autrui fournissent à mes amis la manière de l'exercer. As-tu compris cette pensée ?"

"Elle est profonde, je la médite et je m'humilie comprenant combien je suis obtus et combien est grand Dieu qui nous veut avec tous ses attributs les plus doux pour nous appeler ses fils. Dieu se dévoile pour moi dans ses multiples perfections par toute la lumière que tu me mets au cœur. De jour en jour, comme quelqu'un qui avance dans un lieu inconnu, je développe la connaissance de cette Réalité immense qu'est la Perfection qui veut nous appeler "fils". Il semble que je m'élève comme un aigle ou que je plonge comme un poisson dans deux profondeurs sans fin comme le ciel et la mer, et plus je m'élève ou plus je plonge, je n'en touche jamais les limites, Mais qu'est-ce donc que Dieu ?"

"Dieu est la Perfection qu'on ne peut atteindre, Dieu est la Complète Beauté, Dieu est l'Infinie Puissance, Dieu est l'Incompréhensible Essence, Dieu est l'Insurpassable Bonté, Dieu est l'Indestructible Compassion, Dieu est l'Incommensurable Sagesse, Dieu est l'Amour devenu Dieu. C'est l'Amour ! C'est l'Amour ! .Tu dis que plus tu connais Dieu dans sa perfection et plus il te semble monter ou plonger dans deux profondeurs sans bornes, d'azur sans ombre...

Mais, quand tu comprendras ce que c'est que l'Amour devenu Dieu, tu ne monteras plus, ne plongeras plus dans l'azur, mais dans un tourbillon éblouissant de flammes tu seras aspiré par une béatitude qui sera pour toi mort et vie. Tu auras Dieu en une totale possession quand, par ta volonté, tu seras arrivé à Le comprendre et à Le mériter. Alors, tu seras fixé en sa perfection."

"O Seigneur !"... Simon est écrasé. Un temps de silence. On a rejoint la route. Jésus s'arrête en attendant les autres. Quand le groupe est réuni, Lévi s'agenouille : "Je devrais te quitter, Maître, mais ton serviteur te fait une prière : emmène-moi chez ta Mère. Celui-ci est orphelin comme moi : Ne me refuse pas ce que tu lui donnes pour que je voie le visage d'une mère..."

"Viens, tout ce qu'on demande au nom de ma Mère, je le donne au nom de ma Mère."...

...Jésus est seul. Il marche rapidement parmi les oliviers chargés de petites olives déjà bien formées. Le soleil, qui va se coucher, darde ses rayons sur les frondaisons des arbres précieux et pacifiques, mais n'arrive à faire filtrer que de rares rayons à travers les branches serrées. La route principale, par contre, encaissée entre deux talus, est un ruban poussiéreux d'une clarté éblouissante.

Jésus avance et sourit. Il arrive à un endroit escarpé... et sourit encore plus vivement. Voilà Nazareth... Elle paraît trembler au soleil tant sa clarté l'enveloppe. Jésus descend plus rapidement. Il rejoint la route, maintenant, sans se préoccuper du soleil. On dirait qu'il vole, tant il est rapide avec son manteau dont il se protège la tête et qui se gonfle et palpite à ses côtés et en arrière. Le chemin est désert et silencieux jusqu'aux premières maisons. Là on entend venir de l'intérieur des maisons ou des jardins, une voix d'enfant ou de femme, des jardins dont les frondaisons jettent leur ombre jusque sur la route. Jésus profite de ces taches d'ombre pour échapper à l'implacable soleil. Il tourne par une ruelle à moitié ombragée. Il s'y trouve des femmes groupées autour de la fraîcheur d'un puits. Elles le saluent presque toutes de leurs voix aiguës pour son heureux retour.

"La paix à vous toutes... Mais faites silence. Je veux faire une surprise à ma Mère."

"Sa belle-sœur est partie avec un broc d'eau fraîche, mais elle doit revenir. Elles sont restées sans eau. La source est à sec ou l'eau se perd dans le sol brûlé avant d'arriver à ton jardin. Nous ne savons pas. Marie d'Alphée le disait à l'instant. La voilà qui vient. "

La mère de Jude et de Jacques vient avec une amphore sur la tête et une dans chaque main. Elle ne voit pas Jésus tout de suite et crie : "Comme ça, ça va plus vite. Marie est toute triste parce que ses plantes meurent de soif. Ce sont encore celles de Joseph et de Jésus et on dirait que cela lui arrache le cœur de les voir languir."

"Mais maintenant qu'Elle va me voir ..." dit Jésus en apparaissant de derrière le groupe.

"Oh ! mon Jésus ! Je te bénis ! Je vais lui dire..."

"Non, j'y vais, Moi. Donne-moi les amphores."

"La porte est entrebâillée. Marie est dans le jardin. Oh ! comme Elle va être heureuse ! Elle parlait de Toi encore ce matin. Mais venir avec ce soleil ! Tu es tout en sueur ! Tu es seul ?"

"Non avec des amis, mais je suis venu en avant pour voir d'abord Maman. Et Jude ?"

"Il est à Capharnaüm. Il y va souvent..." Marie ne dit rien d'autre. Mais elle sourit, tout en essuyant de son voile le visage baigné de sueur de Jésus.
Les brocs sont prêts. Jésus en charge deux en équilibre sur ses épaules en se servant de sa ceinture et prend le troisième avec la main. Il va, rapide, arrive à la maison, pousse la porte, entre dans la petite pièce qui paraît sombre quand on vient du plein soleil. Il soulève doucement le rideau qui ferme l'entrée du jardin et observe. Marie est debout près d'un rosier, tournant le dos à la maison, et elle plaint la plante assoiffée. Jésus pose le broc par terre, et le cuivre résonne en heurtant un caillou.

"Déjà ici, Marie ? dit la Maman sans se retourner. Viens, viens. Regarde ce rosier ! Et ces pauvres lis. Ils vont tous mourir si on ne les secoure pas. Apporte aussi des tuteurs pour redresser cette tige qui tombe."

"Je t'apporte tout, Maman."

Marie se retourne brusquement. Elle reste une seconde les yeux
écarquillés, puis avec un cri, court en tendant les bras vers le Fils qui déjà a ouvert les siens et l'attend avec un sourire tout amour.

"Oh! Mon Fils !"

"Maman! Chérie !"

Ils s'épanchent longuement; doucement et Marie est si heureuse qu'elle ne voit pas, ni ne réalise pas que Jésus est en sueur. Mais ensuite, elle le remarque : "Pourquoi, Fils, à pareille heure ? Tu es rouge comme la pourpre et tu dégouttes de sueur comme une éponge. Viens, viens à l'intérieur. Que Maman t'essuie et te rafraîchisse. Je t'apporte de suite un habit neuf et des sandales propres. Mais, Fils ! Fils ! Pourquoi es-tu en route par ce soleil ? Les plantes meurent de chaleur et Toi, ma Fleur, tu es sur les routes !"
"Pour arriver d'abord chez toi, Maman !"

"Oh ! Fils chéri ! Tu as soif ? Oh ! bien sûr. Je vais te préparer..."

"Soif de ton baiser, Maman, de tes caresses. Laisse-moi rester ainsi, la tête sur ton épaule, comme quand j'étais tout petit... Oh ! Maman ! Comme tu me manques !"

"Mais, dis-moi de venir, Fils, et je viendrai. Qu'est-ce qui t'a manqué pendant mon absence ? Une nourriture préférée ? Des vêtements frais ? Un lit bien fait ? Oh ! dis-le moi, ma Joie, qu'est-ce qui t'a manqué. Ta servante, ô mon Seigneur, essaiera d'y pourvoir."

"Rien que toi..."

Jésus, qui est rentré tenu par la main de la Maman, s'est assis sur le coffre près du mur. En face est Marie qu'il entoure de ses bras, appuyant la tête contre son cœur et l'embrassant de temps à autre. Maintenant, il la regarde fixement. "Laisse-mol te regarder, que ma vue se remplisse de toi, ô ma sainte Maman !"

"D'abord le vêtement. Ça fait mal de rester ainsi trempé de sueur. Viens."
Jésus obéit. Quand il revient avec des vêtements frais, le colloque reprend, plein de suavité.

"Je suis venu avec des disciples et des amis. Je les ai quittés au bois de Melca. Ils viendront demain, à l'aurore. Moi... je ne pouvais plus attendre. Ma Maman !..." et il lui baise les mains. "Marie d'Alphée s'est retirée pour nous laisser seuls. Elle aussi a compris quelle soif j'avais de toi. Demain... demain, tu appartiendras à mes amis et Moi aux Nazaréens. Mais, ce soir, tu es pour Moi l'Amie et pareillement je suis à toi. Je t'ai amené... Oh ! Maman ! J'ai trouvé les bergers de Bethléem et je t'ai amené deux d'entre eux. Ils sont orphelins et tu es la Mère.

Pour tous, et encore plus des orphelins. Et je t'ai amené aussi quelqu'un qui a besoin de toi pour se vaincre lui-même. Et un autre qui est un juste qui a pleuré. Et puis Jean... Je t'apporte le souvenir d'Élie, d'Isaac, de Tobie, maintenant Mathias, Jean et Siméon. Jonas est le plus malheureux. Je te conduirai à lui. Je l'ai promis. Les autres j'ai encore à les chercher, Samuel et Joseph sont dans la paix de Dieu."

"Tu as été à Bethléem ?"

"Oui, Maman. J'y ai amené les disciples que j'avais avec Moi, et je t'ai apporté ces fleurettes qui ont poussé parmi les pierres du seuil."

"Oh ! - Marie prend les tiges séchées et les embrasse - Et Anne ?"

"Elle a péri dans le massacre d'Hérode."

"Oh ! pauvre ! Elle t'aimait tant !"

"Les Bethléemites ont beaucoup souffert et n'ont pas été justes avec les bergers. Mais ils ont beaucoup souffert..."

"Mais avec Toi, ont ils été bons alors !"

"Oui et pour cela il faut les plaindre. Satan est envieux de leur bonté et les excite au mal. J'ai aussi été à Hébron. Les bergers persécutés..."
"Oh ! Jusqu'a ce point ?!"

"Oui. Ils furent aidés par Zacharie et par lui eurent des patrons et du pain, même s'ils ont eu de durs patrons. Mais ce sont des âmes de justes et des persécutions et des blessures ils en ont fait un édifice de sainteté. Je les ai réunis. J'ai guéri Isaac et... et j'ai donné mon nom à un bébé... A Jutta, où habitait Isaac malade et où il est revenu à la vie, il y a maintenant un groupe innocent dont les noms sont Marie, Joseph et Jesaï..."

"Oh ! ton Nom !"

"Et le tien et celui du Juste. Et à Kériot, patrie d'un disciple, un fidèle Israélite est mort sur mon cœur... de la joie de me posséder... Et puis... oh ! que de choses j'ai à te dire, ma parfaite Amie douce Mère ! Mais, pour commencer je te prie d'avoir tant de pitié pour ceux qui viendront demain. Écoute : ils m'aiment... mais ils ne sont pas parfaits. Toi, Maîtresse de vertu... oh ! Mère, aide-moi à les rendre bons... Je voudrais les sauver tous..." Jésus s'est laissé glisser aux pieds de Marie. Maintenant elle apparaît dans sa majesté de Mère.

"Mon Fils ! Que veux-tu que ta pauvre Mère fasse de plus que Toi ?"
"Les sanctifier ...Ta vertu sanctifie. Je te les ai amenés exprès Maman... un jour, je te dirais : "Viens", parce qu'alors il sera urgent de sanctifier les esprits, pour que je puisse trouver en eux la volonté de rédemption. Et Moi seul je ne pourrai pas... Ton silence sera actif comme ma parole. Ta pureté viendra en aide à ma puissance. Ta présence éloignera Satan... et ton Fils, Maman, trouvera de la force en te sachant toute proche. Tu viendras, n'est-ce pas, ma douce Mère ?"

"Jésus ! Mon cher Fils ! Je ne te sens pas heureux... Qu'as-tu, Créature de mon cœur ? Le monde a été dur pour Toi ? Non ? Cela me soulage de le croire... mais... Oh ! oui, je viendrai. Où tu veux. Comme tu veux. Quand tu veux. Maintenant même, sous le soleil, sous les étoiles, comme dans la froidure et sous les bourrasques. Me veux-tu ? Me voici."

"Non, pas maintenant. Mais un jour ...Comme elle est douce la maison ! Et ta caresse ! Laisse-moi dormir ainsi, la tête sur tes genoux. Je suis si las. Je suis toujours ton Petit Enfant..." Et Jésus s'endort réellement, las et épuisé, assis sur la natte, la tête sur le sein de la Mère qui, bien heureuse, caresse ses cheveux.

***

Nazareth
La ville de la sainte famille

Habitants ou natifs

Jésus et sa famille (voir l'arbre généalogique - en PDF) : Anne et Joachim, ses grands-parents maternels - Joseph le saint, son père nourricier - la Vierge Marie, sa mère – Alphée de Jacob, son oncle - Alphée de Simon, son neveu - Ses cousins : Jacques l’apôtre - Joseph d’Alphée – Jude l’apôtre – Simon d’Alphée.

Les habitants : Alphée de Sara - Aser l’ânier – Ismaël l’ânier – Benjamin - Éliachim (8.23) – Esther et Samuel, le fils indigne – Siméon – Lévi le chef de la synagogue - Descriptif

La maison de la sainte famille : "Voici ta maison, Marie" dit Joseph en indiquant avec le fouet une petite maison qui se trouve exactement au bas d'une ondulation de la colline et qui a, par derrière, un beau et vaste jardin tout en fleurs qui se termine avec un tout petit olivier. Plus loin l'habituelle haie d'aubépine et de cactus marque la limite de la propriété. Les champs, autrefois à Joachim, sont plus loin.

"Il t'est resté peu de chose dit Zacharie. La maladie de ton père fut longue et coûteuse. Coûteuses aussi les dépenses pour les réparations, les dégâts faits par Rome. Tu vois, la route a supprimé les trois principales dépendances et la maison a été réduite. Pour l'agrandir sans lourdes dépenses, on a utilisé une partie de la colline qui fait grotte. Joachim y gardait les provisions et Anne ses métiers. Tu feras ce qui te semblera bon."

… Et Joseph lui montre ses travaux : "Tu vois, ici, j'ai fait ce trou pour recueillir l'eau de pluie, car ces vignes ont toujours soif. À cet olivier, j'ai coupé les branches les plus vieilles pour le revigorer. J'ai planté ces pommiers parce que deux étaient morts, et là j'ai mis des figuiers. Quand ils auront poussé, ils protégeront la maison d'un soleil trop ardent et des regards curieux. Là est l'ancienne tonnelle, j'ai seulement changé les supports pourris et travaillé avec les ciseaux. Elle donnera beaucoup de raisin, j'espère. Et là, regarde" et, tout fier, il la conduit vers la pente qui se dresse au dos de la maison et qui fait la limite du verger, "et là, j'ai creusé une petite grotte et l'ai étayée, et quand ces petites plantations auront grandi, elle sera à peu près aussi grande que celle que tu avais. Il n'y a plus la source... mais j'espère amener un filet d'eau. Je travaillerai pendant les longues soirées d'été quand je viendrai te voir ..."

Quand on vient de Sephoris, on entre à Nazareth du côté nord-occidental, c'est-à-dire par le plus élevé et le plus pierreux. L'amphithéâtre, sur lequel s'étend en terrasses Nazareth, apparaît tout entier quand on rejoint la crête de la dernière colline en venant de Sephoris, qui descend plutôt rapidement par des ravins vers la petite ville. L'endroit où se trouve Jésus est le point précis où ses concitoyens essayèrent de le lapider et où il les arrêta par son pouvoir pour leur passer au travers.

Un siège de pierre est contre la maison
Jésus décrit lui-même la Galilée et sa ville

Faits marquants

L'Annonciation à Marie (conception divine de Jésus- L'incroyance des nazaréens se transforme en hostilité lors de la Passion : "Oh ! non. Beaucoup, et même de Nazareth, l’injurièrent. On le sait. Quelle honte !"

Son nom : תנצר (Nasareth)

Nazareth (Naşèrèt) peut vouloir dire "verdoyant" ou "gardienne" - Autres noms : En Nasira, Japhia, Mash-had, en-Nasirah, Nazerat, Nazareth of(in) Galilee, Yafti en Nasra

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Nazare10
Nazareth sur la carte


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 9 Sep - 7:41

" Le lendemain dans la maison de Nazareth"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Je vois Marie qui, déchaussée et vive, va et vient par la petite maison aux premières heures du jour. Dans son vêtement légèrement azuré, elle semble un gentil papillon qui effleure sans bruit les murs et les objets. Elle s'approche de la porte qui donne sur la route et l'ouvre doucement sans bruit, elle la laisse entr'ouverte après avoir donné un coup d’œil sur le chemin encore désert. Elle remet de l'ordre, ouvre portes et fenêtres, entre dans l'atelier où, désormais abandonné par le Menuisier, se trouvent les métiers de Marie. Et là aussi elle se met à travailler. Elle couvre avec soin une toile en cours de tissage et sourit à une de ses pensées en la regardant.

Elle sort dans le jardin. Les colombes s'assemblent sur ses épaules. Elles volettent d'une épaule à l'autre pour avoir la meilleure place, querelleuses et jalouses, par amour de leur maîtresse, elles l'accompagnent jusqu'à une cabane où sont les provisions. Elle y prend du grain pour elles et dit : "Ici, aujourd'hui ici.

Ne faites pas de bruit. Il est si las !" Puis, elle prend de la farine et va dans une petite pièce près du four. Elle se met à faire le pain. Elle le pétrit et sourit. Oh ! comme elle sourit, aujourd'hui la Maman. On dirait la toute jeune Mère de la Nativité, tellement la joie la rajeunit. Elle enlève un peu de pâte qu'elle met de côté en la couvrant, et puis elle reprend son travail s'échauffant, ses cheveux sont devenus plus clairs à cause qu'une mince couche de farine.

Marie d'Alphée entre tout doucement : "Déjà au travail ?"

"Oui, je fais le pain, et regardes les galettes au miel qui lui plaisent tant."

"Occupe-toi d'elles. Il y a beaucoup de pâte pour le pain. Je vais te la pétrir."

Marie d'Alphée, robuste et d'allure populaire, pétrit énergiquement son pain, pendant que Marie mélange miel et beurre dans ses gâteaux et en fait des petits ronds qu'elle pose sur une plaque.

"Je ne sais comment faire pour prévenir Jude... Jacques. J'ose pas... et les autres..." Marie d'Alphée soupire.

"Aujourd’hui viendra Simon Pierre. Il vient toujours le surlendemain du sabbat avec du poisson. Nous l'enverrons trouver Jude."

"S'il voudra y aller ..."

"Oh ! Simon ne me dit jamais non."

"La paix soit sur cette journée, votre journée" dit Jésus, en apparaissant.

Les deux femmes sursautent en entendant sa voix.

"Déjà levé ? Pourquoi ? Je voulais que tu dormes..."

"J'ai dormi d'un sommeil d'enfant, Maman. C'est toi qui n'as pas dormi..."

"Je t'ai regardé dormir... Je faisais ainsi quand tu étais bébé. En dormant, tu souriais toujours... et toute la journée ton sourire me restait comme une perle sur le cœur ... Mais, cette nuit, tu ne souriais pas, Fils. Tu soupirais comme quelqu'un qui est affligé..." Marie le regarde avec tristesse.

"J'étais fatigué, Maman, Et le monde n'est pas cette maison où tout est honnêteté et amour. Toi... toi, tu sais qui je suis et tu peux comprendre ce qu'est pour Moi le contact avec le monde C'est comme quelqu'un qui marche sur une route puante et boueuse. Même s'il fait attention, un peu de boue rejaillit sur lui et la puanteur pénètre, s'il essaie quand même de ne pas respirer ... et si ce quelqu'un est un homme qui aime la propreté et l'air pur, tu peux penser si ça l'ennuie..."

"Oui, Fils. Je comprends. Mais cela me fait de la peine et savoir que tu souffres..."

"Maintenant, je suis avec toi et je ne souffre pas. C'est le souvenir... mais il sert à rendre plus belle la joie d'être avec toi." Et Jésus se penche pour baiser la Maman. Il caresse aussi l'autre Marie, qui rentre toute rouge d'avoir allumé le four.

"Il faudra prévenir Jude" c'est la préoccupation de Marie d'Alphée.

"Pas besoin, Jude sera ici, aujourd'hui."

"Comment le sais-tu ?" Jésus sourit et se tait.

"Fils, toutes les semaines, en ce jour, Simon Pierre vient. Il veut m'apporter du poisson pêché au petit matin et il arrive à la fin de la première heure. Il sera heureux, aujourd'hui. Il est bon Simon. Pendant le temps qu'il reste, il nous aide. N'est-ce pas Marie ?"

"Simon Pierre est un homme honnête et bon, dit Jésus. Mais l'autre Simon aussi, que tu vas voir sous peu, est un grand cœur. Je vais à leur rencontre. Ils vont arriver."

Jésus sort, pendant que les femmes, une fois le pain enfourné, reviennent à la maison où Marie remet ses sandales et d'où elle revient avec un vêtement de lin tout blanc.

Il se passe quelque temps, et pendant l'attente Marie d'Alphée dit : "Tu n'as pas fini ce travail à temps."

"Je l'aurai vite fini. Et mon Jésus y sera à l'ombre sans avoir un poids sur la tête."

On pousse la porte du dehors. "Maman, voici mes amis. Entrez."

Les disciples et les bergers entrent en groupe. Jésus a les mains sur les épaules des deux bergers et les conduit à la Mère : "Voici deux fils qui cherchent une mère. Sois leur joie, Femme."

"Je vous salue... Toi ?... Lévi... toi ? Je ne sais, mais par l'âge, Il m'a dit, tu es sûrement Joseph. Ce nom est doux et sacré en cette maison. Viens, venez. C'est avec joie que je vous dis : ma maison vous accueille et une Mère vous embrasse en souvenir de ce que vous, toi en ton père, vous avez eu d'amour pour mon Bébé."

C'est pour les bergers un enchantement, une extase.

"Je suis Marie, oui. Tu as vu la Mère heureuse. Je suis toujours celle-là. Heureuse, maintenant aussi de voir mon Fils parmi des cœurs fidèles."

"Et celui-ci est Simon, Maman"

"Tu as mérité la grâce parce que tu es bon. Je le sais. Que la Grâce de Dieu soit toujours avec toi."

Simon, plus au courant des usages du monde, se courbe jusqu'à terre et, tenant les bras croisés sur la poitrine, il salue : "Je te salue, vraie Mère de la Grâce, et je ne demande pas autre chose à l'Éternel, maintenant que je connais la Lumière et toi, son reflet plus doux que celui de la lune."

"Celui-ci, c'est Judas de Kériot."

"J'ai une mère, mais mon amour pour elle disparaît devant la vénération que j'éprouve pour toi."

"Non, pas pour moi. Pour Lui. Je suis parce qu'Il est. Je ne veux rien pour moi. C'est seulement pour Lui que je demande. Je sais comme tu as honoré mon Fils dans ta patrie. Mais je te dis encore : que ce soit ton cœur le lieu où Il reçoive de toi le suprême honneur. Alors, je te bénirai avec un cœur de Mère."

"Mon cœur est sous le talon de ton Fils. Heureuse soumission. La mort seule rompra ma fidélité"

"Et celui-ci, c'est notre Jean, Maman."

"J'ai été tranquille, depuis le moment où je t'ai su près de Jésus. Je te connais et ai l'esprit rassuré depuis que je te sais avec mon Fils. Sois béni, mon repos." Elle l'embrasse.

La voix rauque de Pierre se fait entendre de dehors : "Voici le pauvre Simon qui apporte son salut et..." Il est entré et est reste pétrifié.

Mais ensuite il jette par terre le panier rond qu'il portait sur le dos et se jette aussi par terre en disant : "Ah ! Seigneur Éternel ! Pourtant... Non, tu n'aurais pas dû me faire cela, Maître ! Être ici et ne rien faire savoir au pauvre Simon ! Que Dieu te bénisse, Maître ! Ah ! comme je suis heureux ! Je n'en pouvais plus de rester ici sans Toi !" et il lui caresse la main, sans écouter Jésus qui lui dit : "Lève-toi, Simon. Lève-toi, donc !"

"Je me lève, oui. Mais pourtant... Dis donc, toi, garçon ! (le garçon c'est Jean). Tu pouvais courir me le dire ! Maintenant, file tout de suite à Capharnaüm, pour le dire aux autres... et d'abord dans la maison de Jude. Il va arriver ton fils, femme. Vite. Imagine-toi que tu es un lièvre avec des chiens à tes trousses."

Jean part en riant.

Pierre s'est enfin levé. Dans ses courtes et grosses mains aux veines saillantes, il continue de tenir la longue main de Jésus et la baise sans la lâcher, bien qu'il veuille donner son poisson qui est à terre, dans le panier.

"Eh ! non. Je ne veux pas que tu t'en ailles une autre fois sans moi. Jamais plus, jamais plus tant de temps sans te voir ! Je te suivrai comme l'ombre suit le corps et comme le cordage suit l'ancre. Où as-tu été, Maître ? Je me disais : "Où est-il ? Que fait-il ? Et cet enfant qui est Jean, saura-t-il le soigner ? Veillera-t-il à ce qu'il ne se fatigue pas trop ? Qu'il ne reste pas sans manger ?" Eh ! je te connais bien !... Tu es plus maigre ! Oui, plus maigre. Il ne t'a pas bien soigné ! Je lui dirai que... Mais, où as-tu été, Maître ? Tu ne me dis rien !"

"J'attends que tu me laisses parler ! "

"C'est vrai. Mais... ah ! te voir, c'est comme du vin nouveau. Rien que l'odeur monte à la tête. Oh ! mon Jésus !" Pierre en pleure presque de joie.

"Moi aussi, j'ai éprouvé le désir de vous avoir, vous tous, même quand je me trouvais avec des amis très chers. Voilà, Pierre. Ceux-ci sont deux qui m'ont aimé depuis mes toutes premières heures. Plus encore : ils ont déjà souffert pour Moi. Ici, c'est un fils qui, à cause de Moi, n'a plus ni père ni mère. Mais il a tant de frères en vous tous, n'est-ce pas ?"

"Tu le demandes, Maître ? Mais si, par impossible, le Démon t'aimait, je l'aimerais à cause de son amour pour Toi. Vous êtes pauvres, vous aussi, je le vois. Et alors, nous sommes pareils. Venez que je vous embrasse. Je suis pêcheur, mais j'ai le cœur plus tendre qu'un pigeonneau. Et puis sincère. Ne faites pas attention si je suis rude. La rudesse est au dehors. À l'intérieur, c'est tout miel et beurre. Avec les bons pourtant... car avec les méchants..."

"Celui-ci, c'est le nouveau disciple."

"Il me semble l'avoir déjà vu..."

"Oui, c'est Judas de Kériot et, grâce à lui, Jésus fut bien accueilli dans sa ville. Je vous prie de vous aimer, même si vous êtes de régions différentes. Soyez tous frères dans le Seigneur."

"C'est en frère que je le traiterai, s'il le sera lui aussi. Et... oui... (Pierre regarde fixement Judas, d'un regard ouvert qui semble donner un avertissement) et... oui... il vaut mieux que je le dise, ainsi tu me connais tout de suite, et bien. Je le dis : je n'ai pas beaucoup d'estime pour les Juifs en général, et les habitants de Jérusalem en particulier. Mais je suis honnête. Et tu peux te reposer sur mon honnêteté, je mets de côté toutes les idées que j'ai sur vous et je ne veux voir en toi qu'un disciple fraternel. Maintenant c'est à toi de ne pas me faire changer d'idée et de conduite."

"Avec moi, aussi, Simon, tu as de ces préjugés ?" demande le Zélote en souriant.

"Oh ! Je ne t'avais pas vu ! Avec toi ? Oh ! avec toi, non. L'honnêteté est peinte sur ta figure. La bonté transsude de ton cœur à l'extérieur, comme une huile odorante à travers un vase poreux. Et tu es âgé. Ce n'est pas toujours une qualité. Parfois, plus on vieillit, plus on devient faux et méchant. Mais tu es de ceux qui se comportent comme des vins de qualité. Plus ils vieillissent et plus ils se dépouillent et s'améliorent."

"Tu as bien jugé, Pierre, dit Jésus. Maintenant venez. Pendant que les femmes travaillent pour nous, faisons une halte sous la tonnelle fraîche. Comme il est beau d'être avec les amis Nous irons ensuite tous ensemble à travers la Galilée et plus loin C'est à dire, pas tous. Lévi, maintenant qu'il est satisfait, retournera auprès d'Élie pour lui dire que Marie le salue. N'est-ce pas Maman ?"

"Que je le bénis et pareillement Isaac et les autres. Mon Fil m'a promis de m'emmener avec Lui... et je viendrai chez vous, premiers amis de mon Bébé."

"Maître, je voudrais que Lévi porte à Lazare l'écrit que tu sais "

"Prépares-le, Simon. Aujourd'hui c'est pleine fête. Demain soir Lévi partira, à temps pour arriver avant le sabbat. Venez, amis..."

Ils sortent dans le jardin tout vert et c'est fini

***

Marie, femme d'Alphée (dite de Cléophas)
La tante de Jésus


Présentation générale

De Nazareth C'est une galiléenne Tante de Jésus et belle-sœur de la vierge Marie. Elle a épousé Alphée, frère de saint-Joseph, et comme lui de souche royale Elle a comme fils Joseph, Simon, Jacques (l’apôtre), Jude (l’apôtre), les "frères" de Jésus (Matthieu 13,55).

Dans l'œuvre, Marie est indifféremment appelée "Marie (femme) d'Alphée" ou "Marie (fille) de Cléophas"

C'est cette parente de Jésus et de sa mère Marie, qui garde la maison de Nazareth dès lors que la Vierge Marie, après l'Ascension de Jésus, décide de se retirer dans la solitude du Gethsémani avec Jean

Caractère et aspect

Elle est robuste et d'allure populaire . Si Maria Valtorta attribue la cinquantaine à son fils aîné Joseph, Marie d’Alphée doit avoir 70 ans environ, ce que confirme . C’est une femme empreinte des préjugés de son époque. Elle sait cependant les dépasser : "son cœur est plein des préventions d'Israël, mais naturellement bon,

Parcours apostolique

Témoin de la Résurrection et de l'Ascension

Déchirée entre ses deux fils qui suivent Jésus et les deux qui sont hostiles, elle subit une nouvelle épreuve : elle perd son mari dès la première année de vie publique. Libre désormais, et selon son profond désir elle devient une des femmes-disciples qui suivent Jésus "la première des femmes disciples dans l'ordre du temps". Elle souffre et œuvre pour la conversion de tous ses enfants : ce qui se produit.

Elle est présente à de nombreux évènements.

Son nom : מרים (Miriam)

En hébreu Miryam (Myriam – Mirîam). Ce nom répandu peut désigner l'amertume ou "celle qui est élevée", "Prophétesse" ou le féminin de "Seigneur" - Référence historique : la sœur d'Aaron

En savoir plus sur ce personnage
Sainte Marie d'Alphée est fêtée le 9 avril.

Maria Valtorta nomme indifféremment ce personnage "Marie d'Alphée" ou "Marie de Cléophas". Un nom la désigne alternativement par référence à son époux et à son père. Cette deuxième désignation semblait nécessaire : la multiplicité des Marie et des Alphée dans la famille, devait être source de confusion.

Selon une tradition rapportée par Saint Césaire d'Arles (début du VIème siècle), elle serait venue en Camargue. On y célébrait solennellement sa fête bien avant le VIème siècle. La famille de Béthanie avait émigrée en Provence à la suite des premières persécutions initiées en 41 par Hérode Agrippa 1er. Elle y est connue sous le nom de Marie Jacobé : surnom qu'elle tient de son fils Jacques, premier évêque de Jérusalem.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Colomb15
Colombe de la Vierge Marie : d'après l' Oeuvre de Maria Valtorta


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 10 Sep - 7:36

"Leçon de Jésus aux disciples  dans l’oliveraie"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13


Je vois Jésus avec Pierre, André, Jean, Jacques, Philippe, Thomas, Barthélemy, Jude Thaddée, Simon et Judas l'Iscariote et le berger Joseph, qui sortent de sa maison et vont hors de Nazareth mais dans le voisinage immédiat, sous un bosquet d'oliviers.

Il dit : "Venez autour de Moi. Pendant ces mois de présence et d'absence, je vous ai pesés et étudiés. Je vous ai connus et j'ai connu le monde par expérience humaine. Maintenant j'ai décidé de vous envoyer dans le monde. Mais avant, je dois vous instruire pour vous rendre capables d'affronter le monde avec la douceur et la sagacité, le calme et la constance, avec la conscience et la science de votre mission. Ce temps de fureur solaire, qui empêche de longues pérégrinations en Palestine, je veux l'employer à vous instruire et à former en vous des disciples.

Comme un musicien, j'ai senti ce qu'il y a en vous de discordant et je viens vous donner le ton pour l'harmonie céleste que vous devez transmettre au monde, en mon nom. Je retiens ce fils (et il montre Joseph) car je lui délègue la charge de porter à ses compagnons mes paroles, pour qu'il se forme là un noyau solide qui ne m'annonce pas seulement en faisant connaître mon existence, mais les caractéristiques les plus essentielles de ma doctrine.

Je commence par vous dire qu'il est absolument nécessaire que vous vous aimiez et fusionniez ensemble. Qu'êtes-vous ? Des hommes de toutes classes sociales, de tout âge, et de toutes régions. J'ai préféré prendre des gens qui sont vierges en matière de doctrines et de connaissances, car je pénétrerai plus facilement en eux avec ma doctrine. Par ailleurs, vous êtes destinés à évangéliser des gens qui seront dans l'ignorance absolue du Vrai Dieu, je veux qu'en vous souvenant de leur primitive ignorance de Dieu, vous ne les dédaigniez pas et les enseigniez avec pitié, vous rappelant avec quelle pitié je les ai enseignés.

Je sens venir en vous une objection : "Nous ne sommes pas des païens, même si nous n'avons pas de culture intellectuelle". Non, vous ne l'êtes pas. Mais non seulement vous, mais même ceux qui parmi vous représentent les savants et les riches, vous vous êtes tous écartés dans une religion qui, dénaturée par trop de raisons, n'a de religion que le nom. En vérité, je vous le dis que nombreux sont ceux qui se glorifient d'être des fils de la Loi. Mais les huit dixièmes d'entre eux ne sont que des idolâtres qui ont embrouillé dans les nuages de mille petites religions humaines la vraie, la sainte, éternelle Loi du Dieu d'Abraham, de Isaac, et de Jacob.

Aussi, en vous regardant l'un l'autre, et vous aussi, pêcheurs humbles et sans culture, et vous qui êtes marchands ou fils de marchands, officiers ou fils d'officiers, riches ou fils de riches, vous puissiez dire : "Nous sommes tous pareils. Tous nous avons les mêmes lacunes et tous nous avons besoin du même enseignement. Frères en nos défauts personnels ou nationaux, nous devons désormais devenir frères dans la connaissance de la Vérité et dans l'effort pour la mettre en pratique".

Voici frères. Je veux que ce soit là le nom que vous vous donniez l'un l'autre et que vous vous considériez comme tels. Vous êtes comme une seule famille. Quand est-ce qu'une famille est prospère et que le monde l'admire ? Quand on y trouve l'union et la concorde. Si un fils devient l'ennemi de l'autre, si un frère nuit à l'autre, est-ce que la prospérité de cette famille peut jamais durer ? Non. C'est en vain que le père de famille s'efforce de travailler, d'aplanir les difficultés, et de s'imposer au monde. Ses efforts restent sans résultats, car les ressources s'effritent, les difficultés augmentent, le monde se moque de cet état de procès perpétuels qui émiettent les affections et les biens - qui, unis, étaient puissants contre le monde – en un tas de petits, de mesquins intérêts contraires, dont profitent les ennemis de la famille pou en accélérer toujours davantage la ruine.

Qu'il n'en soit jamais ainsi parmi vous. Soyez unis. Aimez-vous. Aimez-vous pour vous apporter une aide mutuelle. Aimez-vous pour enseigner à aimer. Observez. Même ce qui nous entoure, nous enseigne cette grande force. Regardez cette tribu de fourmis qui accourt toute entière vers un endroit. Suivons-la et nous découvrirons la raison de leur concours, qui n'est pas inutile, vers un point déterminé... Voilà : une de leurs petites sœurs a découvert avec ses organes minuscules, invisibles pour nous, un grand trésor sous cette large feuille de radis sauvage.

C'est un morceau de mil de pain tombé peut-être des mains d'un paysan venu pour soigner ses oliviers, ou bien des mains d'un voyageur qui s'est arrêté à l'ombre pour prendre sa nourriture, ou bien encore de celles d'un bambin joyeux courant sur l'herbe fleurie. Comment pouvait-elle à elle seule traîner dans sa tanière ce trésor mille fois plus gros qu'elle ? Et voilà : elle a appelé une sœur et lui a dit : "Regarde et cours vite dire aux sœurs qu'il y a là de la nourriture pour toute la tribu et pour plusieurs jours. Cours avant qu'un oiseau ne découvre ce trésor et n'appelle ses compagnons et qu'ils ne le dévorent". Et la petite fourmi est accourue, essoufflée par les accidents du terrain, à travers les graviers et les herbes jusqu'à la fourmilière et elle a dit : "Venez, une de nous vous appelle. Elle a fait une découverte pour toutes. Mais toute seule, elle ne peut la charrier jusqu'ici. Venez".

Et toutes, même celles qui, fatiguées du travail fait pendant toute la journée se reposaient dans les galeries de la fourmilière, sont accourues; et même celles qui étaient en train de ranger les provisions dans les chambres de réserve. Une, dix, cent, mille... Regardez... Elles saisissent avec leurs griffes, elles soulèvent en faisant de leur corps un chariot, elles traînent en appuyant leurs petites pattes au sol. Celle-ci tombe... l'autre, là, a failli s'estropier parce que l'extrémité du pain, quand elle rebondit, la cloue entre elle et un caillou. Celle-ci, encore, si petite, une jeune de la tribu, s'arrête épuisée... mais pourtant, après avoir repris son souffle, repart. Oh ! comme elles sont unies ! Regardez : maintenant le morceau de pain est bien enlacé et il avance, il avance lentement, mais il avance. Suivons-le... Encore un peu, petites sœurs, encore un peu et puis votre fatigue sera récompensée. Elles n'en peuvent plus, mais elles ne cèdent pas.

Elles se reposent et repartent... Voilà qu'elles arrivent à la fourmilière. Et maintenant ? Maintenant au travail pour réduire en miettes la grosse masse. Regardez quel travail ! Les unes découpent, les autres transportent... Voilà, c'est fini. Maintenant tout est en sécurité et, heureuses, elles disparaissent par les fissures au fond des galeries. Ce sont des fourmis, rien d'autre que des fourmis. Et pourtant elles sont fortes parce qu'elles sont unies.

Méditez là dessus. N'avez-vous rien à me demander ?"

"Je voudrais te demander: mais en Judée, nous n'y revenons plus ?" demande Judas Iscariote.

"Et qui le dit ?"

"Toi, Maître. Tu as dit que tu prépares Joseph pour qu'il instruise les autres en Judée ! Y as-tu eu tant de mal pour ne plus y retourner ?"

"Que t'ont-ils fait en Judée ?" demande Thomas curieux et Pierre avec véhémence, en même temps : "Ah ! alors, j'avais raison de dire que tu en étais revenu fatigué. Que t'ont-ils fait les "parfaits" en Israël ?"

"Rien, amis. Rien de plus de ce que je trouverai encore ici. Ferais-je le tour de la terre, j'aurai partout des amis mélangés à des ennemis. Mais, Judas, je t'avais prié de te taire..."

"C'est vrai, mais... je ne puis me taire quand je vois que tu préfères la Galilée à ma patrie. Tu es injuste, voilà. Même là-bas tu avais eu des honneurs..."

"Judas ! Judas... oh ! Judas. Tu es injuste en ce reproche. Et de toi-même tu t'accuses en te laissant gagner par la colère et l'envie. J'avais fait mon possible pour ne faire connaître que le bien reçu dans ta Judée et, sans mentir, j'avais pu, avec joie, parler de ce bien pour vous faire aimer, vous de Judée. Avec joie. Car, pour le Verbe de Dieu, il n'existe pas de frontières, de régions, d'antagonismes, d'inimitiés, de différences. Je vous aime tous, ô hommes. Tous... Comment peux-tu dire que je préfère la Galilée, alors que j'ai voulu accomplir les premiers miracles et me manifester d'abord sur le sol sacré du Temple et de la Cité Sainte, chère à tout Israélite ?

Comment peux-tu dire que je suis partial, si des onze que vous êtes, dix plutôt car pour mon cousin il n'est pas question d'amitié mais de parenté, quatre sont Juifs ? Et si j'ajoute les bergers tous Juifs, tu vois de combien de ceux de Judée je suis l'ami. Comment peux-tu dire que je ne vous aime pas si, Moi, qui sais, j'organise le voyage de façon à donner mon nom à un bébé d'Israël et à recueillir le dernier soupir d'un juste d'Israël ? Comment peux-tu dire que je ne vous aime pas, vous Juifs, si pour faire connaître le lieu de ma Naissance et celui de ma préparation à la mission j'ai voulu deux Juifs contre un seul de Galilée ? Tu me reproches de l'injustice. Mais examine-toi, Judas et vois si l'injuste ce n'est pas toi."

Jésus a parlé avec majesté et douceur. Mais, même s'il n'avait rien dit de plus, il aurait suffi les trois façons dont il a dit : "Judas" au commencement de son discours, pour donner une grande leçon. Le premier "Judas" était dit par le Dieu majestueux qui rappelle au respect, le second par le Maître qui donne un enseignement déjà tout paternel, le troisième était la prière d'un a contristé par l'attitude d'un ami. Judas a baissé la tête, mortifié, encore en colère, rendu brutal par la manifestation de ses bas sentiments.

Pierre ne peut se taire : "Et au moins, demande pardon, garçon. Si j'étais moi à la place de Jésus, je ne t'aurais pas mis en place avec des paroles ! C'est bien autre chose que de l'injustice ! C'est un manque de respect, mon beau monsieur. C'est comme ça que vous éduquent ceux du Temple ? Ou peut-être tu n'es pas éducable ? Parce que, si c'est eux..."

"Suffit, Pierre. J'ai dit, Moi, ce qu'il y avait à dire. Et même demain je vous ferai l'instruction à ce sujet, Et maintenant je répète à tous ce que j'avais dit à ceux-ci en Judée : ne dites pas ma Mère que son Fils a été mal traité par les Juifs. Elle était déjà toute désolée pour avoir compris que j'ai eu de la peine. Respectez ma Mère. Elle vit dans l'ombre et le silence. Sa seul activité, c'est la vertu, l'oraison pour Moi, pour vous, pour tous.

Que les lueurs troubles du monde et les âpres contestations restent loin de son asile enveloppé de réserve et de pureté. N'introduisez pas même l'écho de la haine là où tout est amour. Respectez-la. Elle est courageuse plus que Judith, et vous le verrez. Mais ne la forcez pas, avant l'heure, à goûter la lie que sont les sentiments des disgraciés du monde. De ceux qui ne savent pas, même d'une façon rudimentaire, ce qu'est Dieu et la Loi de Dieu. Ceux de qui je vous parlais au début : les idolâtres qui se prennent pour des sages de Dieu et qui, pour cette raison, unissent l'idolâtrie à l'orgueil. Allons."

Et Jésus reprend la route de Nazareth.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_36
Jésus et Ses disciples


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 11 Sep - 7:37

" Instructions de Jésus aux disciples près de la maison"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus instruit encore les siens qu'il a amenés à l'ombre d'un énorme noyer, qui s'étend de sa place; dominant le jardin de Marie, et tout le long de celui-ci. La journée est sombre et l'orage très proche, et c'est pour cela, peut-être, que Jésus ne s'éloigne pas beaucoup de la maison. Marie va et vient de la maison au jardin et chaque fois elle lève la tête et sourit à son Jésus assis sur l'herbe près du tronc, et entouré par les disciples.

Jésus dit : "Je vous ai dit hier que ce qui avait provoqué une parole imprudente servirait de sujet aujourd'hui. Voici l'instruction.

Pensez fermement, et que cela vous soit une règle de conduite, que rien de ce qui est caché ne le reste pour toujours. Ce peut-être Dieu qui prend soin de faire connaître les œuvres de l'un de ses fils au moyen de ses signes miraculeux, ou bien Il le fait par l'intermédiaire des justes qui reconnaissent le mérite d'un frère. Ce peut-être aussi Satan qui, par la bouche d'un imprudent, je ne veux rien dire de plus, révèle des choses que les bons auraient préféré de les taire, pour ne pas pousser au manque de charité, et il déforme la vérité de façon à créer de la confusion dans les pensées. C'est ainsi que le moment vient toujours où ce qui était caché est connu. Maintenant, ayez toujours cela présent à l'esprit.

Que cela vous arrête sur la pente du mal sans vous inciter par ailleurs à publier le bien que vous faites. Combien de fois on agit par bonté, par vraie bonté, mais par bonté toute humaine ! Or, comme cette action n'est qu'humaine et procède d'une intention qui n'est pas parfaitement pure, on désire que cette action soit connue des hommes, on écume, on s'énerve de voir qu'elle reste inconnue et on étudie des méthodes pour que ce bien soit connu. Non, mes amis Ce n'est pas ainsi. Faites le bien et abandonnez-le au Seigneur Éternel. Oh ! Lui saura, si la chose vous est profitable, de la faire connaître aussi aux hommes. Si, au contraire, la divulgation pouvait enlever toute valeur à vos actions entreprises dans un juste but par l'effet d'une résurgence d'orgueilleuse complaisance, voici qu'alors le Père la garde secrète, se réservant de vous en rendre gloire au Ciel en présence de toute la Cour Céleste.

Que celui qui voit une action, ne la juge jamais sur les apparences. N'accusez jamais, car les actions humaines peuvent avoir parfois un aspect déplaisant et cacher des motifs louables. Un père, par exemple, peut dire à un fils paresseux et bambocheur : "Va-t-en", cela peut passer pour de la dureté et une dérobade à ses devoirs de père. Mais il n'en est pas toujours ainsi. Son "Va-t-en" est assaisonné d'un pleur bien amer, plus de la part du père que de celle du fils, et il est accompagné de la parole et du vœu qu'elle se vérifie : "Tu reviendras quand tu te seras repenti de ta paresse". C'est même justice à l'égard des autres fils, parce que ce comportement empêche qu'un bambocheur dépense en débauches ce qui appartient aux autres en plus de ce qui lui appartient. Cette parole serait mauvaise, au contraire, si elle venait d'un père qui, en faute, à l'égard de Dieu et à l'égard de ses enfants dans son égoïsme, il se juge supérieur à Dieu et pense avoir des droits même sur l'esprit de son fils.

Non. L'esprit appartient à Dieu, et Dieu ne violente pas la liberté de l'esprit de se donner ou pas. Pour le monde, les actes sont pareils, mais combien l'un est différent de l'autre ! Le premier relève de la justice, le second d'un arbitraire coupable. Ne jugez donc jamais personne.

Hier, Pierre a dit à Judas : "Quel maître as-tu eu ?" Qu'il ne le dise plus. Que personne n'en accuse d'autres de ce qu'il voit dans quelqu'un ou en lui-même. Les maîtres n'ont qu'une seule parole pour tous leurs élèves. Comment se fait-il alors que dix deviennent justes et que dix deviennent mauvais ? C'est parce que chacun y ajoute du sien, de ce qu'il a dans le cœur, et c'est cela qui incline vers le bien ou vers le mal.

Comment peut-on alors accuser le maître d'avoir donné un mauvais enseignement si le bien qu'il cherche à inculquer est anéanti par l'excès de mal qui règne dans un cœur ? Le premier facteur de réussite est en vous. Le maître travaille votre moi. Mais si vous n'êtes pas susceptibles d'amélioration, que peut faire le maître ? Que suis-je, Moi ? En vérité, je vous dis que vous n'aurez pas de maître plus sage, plus patient et plus parfait que Moi. Et pourtant, voilà, que même de quelqu'un des miens on dira : "Mais quel maître avait-il ?"
Ne vous laissez jamais dominer, dans vos jugements, par des motifs personnels. Hier Judas, par un amour exagéré de sa région, a estimé voir en Moi une injustice envers elle. Souvent l'homme est influencé par ces éléments impondérables, qui sont l'amour de la patrie ou l'amour d'une idée, et dévie de son but comme un alcyon désorienté. Le but, c'est Dieu. Tout voir en Dieu pour y voir clair.

Ne pas mettre soi-même ni mettre autre chose au dessus de Dieu. Et, s'il arrive que quelqu'un se trompe... ô Pierre ! ô vous tous ! ne soyez pas intransigeants. L'erreur qui vous choque tant faite par l'un de vous, est-il bien sûr que vous ne l'avez jamais faite ? En êtes-vous bien certains ? Et, en admettant que vous ne l'ayez jamais faite, que vous reste-t-il à faire ? Vous devez remercier Dieu, et c'est tout. Et veiller. Veiller tellement, et continuellement, pour ne pas tomber demain dans ce que, jusqu'à ce jour, vous avez évité. Voyez ? Aujourd'hui le ciel est sombre, à cause d'une chute de grêle imminente. Et nous, en observant le ciel, nous avons dit : "Ne nous éloignons pas de la maison". Et bien, si nous savons ainsi juger pour les choses qui, pour bien dangereuses qu'elles soient, ne sont rien en comparaison de la perte de l'amitié de Dieu par le péché, pourquoi ne savons-nous pas où il peut y avoir du péril pour l'âme ?

Regardez : voici ma Mère. Pouvez-vous penser qu'il y ait en elle une tendance au mal ? Et bien, étant donné que l'amour la pousse à me suivre, elle quittera sa maison quand mon amour le voudra. Ce matin elle m'en avait encore prié car elle, ma Maîtresse, me disait : "Parmi tes disciples, fais qu'il y ait aussi ta Mère, Fils. Je veux apprendre ta doctrine", elle qui a possédé cette doctrine en son sein et, d'abord aussi en son esprit, par un don de Dieu à la future Mère de son Verbe Incarné, elle a dit : "Pourtant... c'est à Toi de juger si je puis venir sans avoir la possibilité de perdre l’union à Dieu, sans que ce monde, dont tu me dis qu'il pénètre partout avec ses puanteurs, puisse corrompre ce cœur, mon cœur, qui a été, qui est, et qui ne veut être qu'a Dieu. Je m'examine et autant que je sache, il me semble pouvoir le faire, parce que... (et là elle s'est donnée sans y penser la plus haut louange), en effet, je ne trouve pas de différence entre la paix

candide de l'époque où j'étais une fleur du Temple et celle que je possède en moi, maintenant que, depuis plus de six lustres, je suis la maîtresse de la maison. Mais je suis une indigne servante qui connaît mal et juge plus mal encore les choses de l'esprit. Tu es le Verbe, la Sagesse, la Lumière et tu peux être lumière pour ta pauvre Maman qui accepte de ne plus te voir plutôt que de n'être pas agréable au Seigneur". Et Moi, j'ai dû Lui dire, avec le cœur qui me tremblait d'admiration : "Maman, je te le dis. Ce n'est pas le monde qui pourra te corrompre, mais c'est lui qui sera embaumé par toi".

Ma Mère, vous l'entendez, a su voir les dangers de la vie au milieu du monde, dangers même pour elle, même pour elle. Et vous, hommes, vous ne les voyez pas ? Oh ! Il faut vous dire que vraiment Satan est aux aguets ! Seuls les vigilants seront victorieux. Les autres ? Vous demandez pour les autres ? Pour les autres, ce qui est écrit sera."

"Qu'est"ce qui est écrit, Maître ?"

"Et Caïn se jeta sur Abel et le tua. Et le Seigneur dit à Caïn : ‘Où est ton frère ? Qu'en as-tu fait ? La voix de son sang crie vers Moi. Voici donc que tu seras maudit sur toute la terre qui a connu la saveur du sang humain par la main d'un frère qui a ouvert les veines de son frère, et jamais plus ne cessera cette horrible faim de la terre pour le sang humain. Et la terre, empoisonnée par ce sang, sera pour toi stérile plus qu'une femme en qui l'âge a tari la fécondité. Et tu fuiras en cherchant la paix et du pain. Et tu ne les trouveras pas. Ton remords te fera voir du sang sur toute fleur sur toute plante, sur toute eau et sur toute nourriture. Le ciel te semblera du sang et du sang la mer, et du ciel et de la terre et de la mer te viendront trois voix : celle de Dieu, celle de l'Innocent, celle du Démon. Et pour ne pas les entendre, tu te donneras la mort"

"La Genèse ne parle pas ainsi" observe Pierre.

"Non, pas la Genèse. C'est Moi qui le dis. Et je ne me trompe pas. Et je le dis pour les nouveaux Caïn des nouveaux Abel. Pour ceux qui, pour n'avoir pas veillé sur eux-mêmes et sur l'Ennemi, ne deviendront qu'un avec lui."

"Mais, parmi nous, il n'y en aura pas, n'est-ce pas, Maître ?"

"Jean : quand le Voile du Temple se déchirera, une grande vérité brillera sur Sion toute entière."

"Quelle vérité, mon Seigneur ?"

"Que les fils des ténèbres ont été en vain au contact de la Lumière. Gardes-en le souvenir, Jean."

"Serai-je, moi un fils des ténèbres?"

"Non, pas toi, mais rappelle-t-en pour expliquer le Délit au monde."
"Quel délit, Seigneur ? Celui de Caïn ?"

"Non, celui-là était le premier accord de l'hymne de Satan. Je parle du Délit parfait.

L'inconcevable délit. Celui que, pour le comprendre, il faut regarder à travers le soleil du Divin Amour et à travers l'esprit de Satan. Car seul l'Amour Parfait et la Haine Parfaite, seuls le Bien Infini et le Mal Infini peuvent expliquer une telle Offrande et un tel Péché. Vous entendez ? Il semble que Satan écoute et crie du désir de l'accomplir. Partons avant que le nuage n'éclate en éclairs et en grêle."

Et ils descendent encourant et bondissant, en sautant dans le jardin de Marie, pendant que la tempête éclate avec violence.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_37
Jésus donne l' instruction à ses Disciples


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 12 Sep - 7:18

"Instructions aux disciples avec la Très Sainte Marie dans le jardin de Nazareth"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus sort dans le jardin qui apparaît tout lavé par l'orage de la veille, au soir. Et il voit sa Mère penchée sur des petites plantes. Il la salue, il la rejoint. Comme il est doux, leur baiser ! Jésus entoure ses épaules de son bras gauche et l'attire à Lui en la baisant sur le front, à la naissance des cheveux, et puis il s'incline pour que sa Mère lui donne un baiser sur la joue. Mais ce qui complète la suavité de cet acte est le regard qui accompagne le baiser. Le baiser de Jésus est tout amour avec pourtant quelque chose de majestueux et de protecteur. celui de Marie est toute vénération tout en étant tout amour. Dans ce baiser, il semble que Jésus soit le plus âgé et elle une fille toute jeune qui reçoit, de son père ou d'un frère beaucoup plus grand, le baiser matinal.

"Tes fleurs ont-elles beaucoup souffert de la grêle d'hier soir et du vent de la nuit ?" demande Jésus.

"Aucun mal, Maître. Mais les feuillages sont un peu décoiffés" répond, avant Marie, la voix un peu rauque de Pierre.

Jésus lève la tête et voit Simon Pierre qui, vêtu de la seule tunicelle, travaille à redresser des branches tordues en haut du figuier. "Tu es déjà au travail ?"

"Eh ! nous pêcheurs, nous dormons comme les poissons : à toute heure, en tout lieu, pourvu qu'on nous laisse en repos. On en prend l'habitude. Ce matin à l'aube, j'ai entendu grincer la porte et je me suis dit : "Simon, Elle est déjà levée. Allons, vite ! Va avec tes grosses mains lui donner de l'aide". Je pensais qu'elle songeait à ses fleurs pendant cette nuit toute venteuse. Et je ne me suis pas trompé.

Eh ! je les connais les femmes !... La mienne se retourne dans le lit comme un poisson dans le filet quand il y a la tempête, et elle pense à ses plantes... Pauvrette ! Quelquefois je lui dis : "Je parie que tu t'agites moins quand ton Simon bourlingue sur le lac". Mais, je suis injuste, car c'est une bonne épouse On ne dirait pas qu'elle a pour mère... Bien, tais-toi, Pierre. Il ne s'agit pas de cela. Ce n'est pas bien de murmurer et de faire imprudemment connaître ce qu'il est bon de taire. Vois-tu Maître que même dans ma tête d'âne ta parole est entrée ?"
Jésus répond en riant : "Tu dis tout de toi même. Je n'ai plus qu'à approuver et à admirer ta science de jardinier."

"Il a déjà rattaché tous les sarments qui s'étaient détachés" dit Marie. "Il a étagé le poirier trop chargé et passé des cordages par dessous le grenadier qui ne s'est développé que d'un côté"

"Bien sûr ! Il ressemble à un vieux pharisien. Il penche où çà lui plaît. Je l'ai arrangé comme une voile et je lui ai dit : "Ne sais-tu pas que ce qui est juste, est au juste milieu ? Arrive ici, tête dure pour ne pas rompre sous le poids". Maintenant je suis après le figuier, mais par égoïsme. Je pense à l'appétit de tout le monde : figues fraîches et pain chaud ! Ah ! l'Antipas en personne n'a pas un si bon repas ! Mais il faut y aller doucement, car le figuier a de branches tendres comme le cœur d'une fillette quand elle fait son premier aveu d'amour, et moi je suis lourd et les meilleures figues sont tout en haut. Elles se sont déjà ressuyées avec ce premier rayon de soleil. Elles doivent être délicieuses. Eh ! garçon, ne t'arrête pas à me regarder. Réveille-toi ! Passe-moi ce panier."

Jean, qui sort de l'atelier, obéit, grimpe lui aussi sur le gros figuier. Quand les deux pêcheurs descendent, sont sortis aussi de l'atelier Simon le Zélote, Joseph et Judas Iscariote. Je ne vois pas les autres.

Marie apporte du pain frais : des petites miches rondes de pain bis. Pierre, avec son coutelas, les ouvre et par dessus ouvre les figues qu'il offre à Jésus et puis à Marie et aux autres. Ils mangent de bon appétit, dans la fraîcheur du jardin resplendissant au soleil d'un matin serein, embelli par la pluie récente qui a purifié l'air. Pierre dit : "C'est vendredi... Maître, demain c'est le sabbat..."

"Tu ne fais pas une découverte" observe l'Iscariote.

"Non. Mais le Maître sait ce que je veux dire..."

"Je le sais. Ce soir, nous irons au lac où tu as laissé la barque et nous ferons voile pour Capharnaüm. Demain j'y parlerai."

Pierre est aux anges.

Ils entrent en groupe : Thomas, André, Jacques, Philippe, Barthélemy et Jude Thaddée qui sûrement dorment ailleurs. On se salue. Jésus dit : "Restons ici réunis. Ainsi il y aura encore un nouveau disciple. Maman, viens."

On s'assied, qui sur une roche, qui sur un tabouret, en faisant cercle autour de Jésus qui s'est assis sur le banc de pierre contre la maison. A côté de Lui, la Mère, et à ses pieds Jean qui a préféré rester par terre tout près. Jésus parle doucement et avec majesté, comme toujours.

"A quoi comparer la formation apostolique ? A la nature qui nous entoure. Voyez. La terre, en hiver, paraît morte, mais à l'intérieur les graines travaillent et la sève se nourrit d'humidité, gonflant les frondaisons souterraines - je pourrais nommer ainsi les racines - pour en avoir une grande provision en vue des floraisons supérieures quand ce sera le temps des fleurs. Vous aussi, vous êtes comparables à cette terre hivernale : aride, dépouillée, grossière.

Mais, sur vous est passé le Semeur et il a jeté sa semence. Près de vous est passé le Cultivateur et il a défoncé la terre autour de votre tronc planté dans la terre dure, dur et raboteux comme celle-là, pour qu'aux racines puisse arriver la nourriture à travers les nuages et l'air, afin de les fortifier pour les fruits à venir. Et vous avez reçu la semence et accepté le travail de la bêche, parce que vous avez la bonne volonté de porter du fruit dans le travail de Dieu.

Je comparerai encore la formation apostolique à cet orage qui a frappé et versé les plantes et on l'a jugé une violence inutile. Mais regardez quel bien il a fait. .Aujourd'hui, l'air est plus pur, il a abattu la poussière et a tout rafraîchi. Le soleil est le même qu'hier, mais il n'a plus cette ardeur fiévreuse parce que ses rayons nous arrivent à travers des couches d'air purifiées et fraîches.

La verdure, les plantes sont soulagées comme les hommes, car la propreté, la sérénité sont choses qui apportent la joie. Même les contrastes servent à atteindre une plus exacte connaissance et une plus grande clarté. Autrement ils ne seraient que méchancetés. Et que sont les contrastes sinon des orages que provoquent de nuages de différentes espèces ? Et ces nuages ne s'accumulent-il pas insensiblement dans les cœurs, avec des mauvaises humeurs inutiles, avec de petites jalousies, avec les orgueils fumeux ? Puis vient le vent de la Grâce pour purifier leurs mauvaises humeurs et ramener la sérénité.

La formation apostolique est encore semblable au travail que Pierre faisait ce matin pour faire plaisir à ma Mère : redresser rattacher, étayer, ou délier, selon les tendances et les besoins, pour faire de vous des "forts" au service de Dieu. Il faut redresser les idées fausses, maîtriser les prétentions charnelles, soutenir les faiblesses, modérer, au besoin, les penchants, se libérer des servitudes et des timidités. Vous devez être libres et forts. Comme des aigles qui, abandonnant le pic où ils sont nés, ne pensent qu'à voler toujours plus haut. Le service de Dieu, c'est le vol. Les affections sont le pic.

L'un de vous, aujourd'hui est triste parce que son père voit venir la mort et parce qu'il s'en approche avec le cœur fermé à la Vérité et à son fils qui la suit. Plus encore que fermé : hostile. Encore, ne lui a-t-il pas dit l'injuste : "Va-t-en" dont je parlais hier en se proclamant lui-même supérieur à Dieu. Mais son cœur serré et ses lèvres closes ne sont pas encore capables seulement de dire "Suis la voix qui t'appelle". Je ne prétendrais pas, Moi qui vous parle, ni non plus son fils, de voir s'ouvrir ces lèvres pour dire : "Viens, et qu'avec toi vienne le Maître. Et que Dieu soit béni pour avoir choisi dans ma maison un serviteur pour Lui, en créant ainsi une parenté plus élevée que celle du sang avec le Verbe du Seigneur". Mais au moins, Moi pour son bien, et le fils, pour un motif encore plus complexe, nous voudrions entendre de lui de paroles non plus ennemies.
Mais, qu'il ne pleure pas, ce fils. Qu'il sache qu'il n'y a en Moi ni rancœur ni dédain à l'égard de son père.

Mais seulement de la pitié. Je suis venu et j'ai attendu, tout en sachant l'inutilité de l'attente, pour qu'un jour son fils ne me dise pas : "Oh ! pourquoi n'es-tu pas venu ?" Je suis venu pour le persuader que tout est inutile quand le cœur se serre dans la rancœur. Je suis venu pour réconforter aussi la bonne personne qui souffre de cette scission dans la famille, comme d'un couteau qui sépare des faisceaux de fibres... Mais que ce fils, aussi bien que cette bonne mère soient persuadés que Moi je ne réponds pas à la rancœur par la rancœur. Je respecte l'honnêteté d'un croyant âgé, qui est fidèle malgré la déviation de sa foi, au point où en est restée sa religion jusqu'à cette heure.

Il y en a tant comme lui en Israël... C'est pour cela que je vous dis : je serai mieux reçu par les païens que par les fils d'Abraham. L'humanité a corrompu l'idée du Sauveur et en a abaissé la surnaturelle royauté à la pauvre idée de souveraineté humaine. Je dois fendre la dure écorce de l'hébraïsme, pénétrer, blesser pour arriver au fond, et porter, là où est l'âme de l'hébraïsme, la fécondation de la Loi nouvelle.

Oh ! comme il est vrai qu'Israël, qui a poussé autour du noyau vital de la Loi du Sinaï, est devenu semblable à un fruit monstrueux dont la pulpe à couches toujours plus fibreuses et plus dures, protégées à l'extérieur par une carapace résistant à toute pénétration, empêche même la sortie du germe. Et pourtant l'Éternel juge que le moment est venu où il crée le nouvel arbre de la foi au Dieu Un et Trine. Moi, pour permettre que la volonté de Dieu s'accomplisse et que l'hébraïsme devienne le christianisme, je dois entailler, percer, pénétrer, aller jusqu'au noyau, Et le réchauffer de mon amour pour qu'il se réveille et se gonfle, germe, croisse, croisse, croisse, et devienne l'arbre puissant du christianisme, religion parfaite, éternelle, divine. Et en vérité, je vous dis que l'hébraïsme ne se laissera percer que dans la proportion de un pour cent. Voilà pourquoi je ne considère pas comme réprouvé cet Israélite qui ne veut pas de Moi et qui ne voudrait pas me donner son fils.

Aussi, je dis au fils : ne pleure pas pour la chair et le sang qui souffrent de se voir repoussés par la chair et le sang qui les ont engendrés. Je dis aussi : ne pleure pas non plus pour l'esprit. Ta souffrance travaille plus que toute autre chose au profit de l'esprit du tien et du sien, de ce père qui est le tien et qui ne comprend et ne voit pas. Et j'ajoute : ne te fais pas de scrupule, d'appartenir plus à Dieu qu'à ton père. À vous tous je dis : Dieu est plus que le père, que la mère, que les frères. Je ne suis pas venu pour unir la chair et le sang à la manière terrestre, mais à la manière spirituelle et céleste. Aussi je dois séparer ce qui est chair et sang pour prendre avec Moi les esprits capables, dès cette terre, de s'élever à la hauteur du Ciel pour en faire les serviteurs du Ciel. Je suis donc venu appeler les "forts", et les rendre encore plus forts, car c'est avec les "forts" qu'est faite l'armée de ceux qui sont doux. Doux pour les frères, forts à l'encontre de leur moi et de l’être du sang familial.

Ne pleure pas, cousin. Ta souffrance, je te l'assure, travaille auprès de Dieu au profit de ton père, de tes frères plus que n'importe quelle parole, non seulement de toi, mais même de Moi. La parole ne rentre pas là où le préjugé fait barrière, crois-le. Mais la Grâce entre. Le sacrifice c'est l'aimant qui attire la grâce.

En vérité, je vous dis, que lorsque j'appelle quelqu'un à Dieu, il n'y a pas d'obéissance plus élevée que celle de répondre à cet appel. Et il faut répondre sans même s'arrêter à calculer à quel point et de quelle façon les autres réagiront à notre fidélité à l'appel. On ne doit pas s'arrêter même pour ensevelir le père. De cet héroïsme vous serez récompensés.

La récompense ne sera pas pour vous seuls, mais aussi pour ceux dont vous vous séparez avec un cri qui vient du cœur, pour ceux dont la parole vous frappe plus durement qu'un soufflet, parce qu'ils vous accusent d'être des fils ingrats et vous maudissent, dans leur égoïsme, comme si vous étiez des rebelles. Non. Pas des rebelles... des saints. Les premiers ennemis de ceux qui sont appelés, sont les membres de leur famille. Mais entre amour et amour, il faut savoir distinguer, et aimer surnaturellement. C'est dire qu'il faut aimer davantage le Maître du surnaturel que les serviteurs de ce Maître. Aimer les parents en Dieu et non pas plus que Dieu."

Jésus se tait et se lève pour aller près de son cousin qui, baissant la tête, a du mal à arrêter ses larmes. Il le caresse. "Jude... Moi j'ai quitté ma Mère pour suivre ma mission. Que cela t'enlève toute hésitation sur l'honnêteté de ta conduite. Si cela n'avait pas été un acte bon, aurai-je pu le faire à l'égard de ma Mère qui après tout, n'a que Moi seul ?"

Jude passe sur son visage la main de Jésus et acquiesce d'un signe de tête. Mais il ne peut rien exprimer de plus.

"Allons nous deux, tout seuls, comme quand nous étions des enfants, lorsque Alphée me regardait comme le plus sensé des garçons de Nazareth. Allons porter au vieillard ces belles grappes de raisin doré. Qu'il ne croie pas que je le délaisse et que je lui suis hostile. A ta mère aussi, et à Jacques cela fera plaisir. Je lui dirai que demain je serai à Capharnaüm et que son fils est tout à lui. Tu sais, les vieux sont comme les enfants : ils sont jaloux. Ils s'imaginent toujours qu'on les néglige. Il faut les comprendre..."

Jésus est disparu, laissant au jardin les disciples rendus muets par la révélation d'une souffrance et d'une incompréhension entre un père et un fils, à cause de Jésus. Marie a accompagné Jésus jusqu'à la porte, et maintenant Elle rentre avec un soupir douloureux

Tout finit

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jardin10
Jardin de Nazareth d'après l' Oeuvre de Maria Valtorta


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 13 Sep - 7:35

"Guérison de la Belle de Corozaïn.  Prédication à la synagogue de Capharnaüm"

Jésus sort de la maison de la belle-mère de Pierre en même temps que ses disciples, à l'exception de Jude Thaddée. C'est d'abord un garçon qui le voit et le fait savoir, même à ceux qui ne veulent pas le savoir. Jésus est sur la rive du lac, assis sur le bord de la barque de Pierre et il est tout de suite entouré de citadins qui fêtent son retour. Ils Lui font mille demandes. Jésus leur répond avec son insurpassable patience, souriant et tranquille comme si tout ce bavardage était une harmonie céleste.

Le chef de la synagogue vient aussi. Jésus se lève pour le saluer. Leur salut réciproque est plein de la solennité orientale. "Maître, puis-je compter sur Toi pour l'instruction au peuple ?"
"Certainement, si tu le désires et le peuple aussi."

"Nous l'avons désiré tous ces derniers temps. Eux peuvent le dire". Le peuple, en effet, le confirme avec un nouveau cri.

"Et alors, au milieu de la soirée, je serai chez toi. Pour l'instant, partez tous. Je dois aller trouver quelqu'un qui me désire."

Les gens s'éloignent à contrecœur, pendant que Jésus avec Pierre et André s'en vont sur le lac avec la barque. Les autres disciples restent à terre.

La barque fait un court trajet à la voile et puis les deux pêcheurs la poussent dans une crique entre deux collines peu élevées. Ces collines paraissent n'en avoir été, à l'origine, qu'une seule qui s'est creusée au milieu, par l'érosion ou un tremblement de terre, formant un fjord minuscule qui, n'étant pas norvégien, n'est pas peuplé de sapins, mais seulement d'oliviers ébouriffés qui ont poussé on ne sait comment, sur les pentes escarpées entre des rochers éboulés et d’autres qui affleurent. Ils entrelacent leurs frondaisons tordues par les vents qui viennent du lac et, qui ici doivent souffler fort. Elles forment une sorte de toit sous lequel écume un petit torrent capricieux, tout bruyant parce que tout en cascades tout écumant avec ses chutes d'un mètre à l'autre, mais en réalité comme un nain parmi les cours d'eau.

André saute à l'eau pour accoster la barque au plus près et l'attacher à un tronc d'olivier, pendant que Pierre cargue la voile et installe une planche pour faire un pont à Jésus. "Pourtant, dit-il, je te conseillerais de te déchausser, de quitter le vêtement et de faire comme nous. Ce fou (et il indique le petit torrent) fait tournoyer l'eau du lac et le pont n'est pas sûr avec ce roulis."

Jésus obéit sans discuter. Une fois à terre, on reprend les sandales et Jésus reprend aussi son long vêtement. Les autres restent avec leurs sous-vêtements foncés. "Où est-elle ?" demande Jésus.

"Elle se sera sauvée, en entendant des voix. Tu sais... avec ce qu'elle a sur elle..."

"Appelle-la."

Pierre crie à haute voix : "Je suis le disciple du Rabbi de Capharnaüm et le Rabbi est ici. Sors."

Personne ne donne signe de vie.

"Elle est méfiante " explique André."Un jour il y eut quelqu'un qui l'appela en disant : "Viens, voilà de la nourriture", et puis il la reçut à coups de pierres. Nous l'avons vue alors pour la première fois, parce que, moi du moins, je ne me souvenais pas du temps où elle était la Belle de Corozaïn."

"Et qu'avez-vous fait, alors ?"

"Nous lui avons jeté un pain et des poissons et un lambeau de toile, un morceau de voile déchirée que nous avions pour nous essuyer, parce qu'elle était nue. Puis nous nous sommes enfuis pour ne pas nous contaminer."

"Comment êtes-vous revenus, alors ?"

"Maître... Tu étais parti et nous ne pensions qu'à te faire connaître toujours plus. Nous avons pensé à tous les malades, à tous les aveugles, aux estropiés, aux muets... et aussi à elle. Nous avons dit : "Essayons". Tu sais... beaucoup... oh ! par notre faute certainement, nous ont traités de fous et n'ont pas voulu écouter. D'autres, au contraire, nous ont cru. À elle, c'est moi qui ai parlé. Je suis venu seul, avec la barque au clair de lune. Je l'appelais, je lui disais : "Sur la pierre, au pied de l'olivier, il y a du pain et des poissons. Viens sans crainte", et je m'en allais. Elle devait attendre de me voir disparaître, car je ne la voyais jamais. La sixième fois, je la vis debout sur la rive exactement où tu es. Elle m'attendait. Quelle horreur ! Je ne m'enfuis pas car je pensais à Toi... Elle me dit : "Qui es-tu ? Pourquoi as-tu pitié ?"

Je lui dis : "Parce que je suis disciple de la Pitié".

"Qui est-il ?"

"C'est Jésus de Galilée".

"Et il vous enseigne à avoir pitié de nous ?".

"De tout le monde".

"Mais, tu sais qui je suis ?".

"Tu es la Belle de Corozaïn, maintenant, la lépreuse ".

"Et même pour moi, il y a de la pitié ?"

"Lui dit que sa pitié s'adresse à tous, et nous, pour être comme Lui, nous devons avoir de la pitié pour tous".

Ici, Maître, la lépreuse a blasphémé sans le vouloir. Elle a dit : "Alors, Lui aussi doit avoir été un grand pécheur".

Je voulais lui dire : "Sois maudite à cause de ta langue, mais je lui ai dit : "Non, c'est le Messie, le saint de Dieu". Je ne lui ai pas dit autre chose parce que j'ai pensé : "Dans sa détresse, elle ne peut penser à la miséricorde divine". Alors, elle s'est mise à pleurer et elle a dit : "Oh ! s'il est le Saint, il ne peut, il ne peut avoir pitié de la Belle. Pour la lépreuse il pourrait... mais pour la Belle, non. Et moi qui espérais..."

J'ai demandé : "Qu'espérais-tu, femme ?"

"La guérison... retourner dans le monde... parmi les hommes... mourir mendiante, mais parmi les hommes... non comme une bête fauve, dans une tanière de fauves à qui je fais horreur".

Je lui ai dit : "Me jures-tu que si tu reviens au monde tu seras honnête ?"

Et elle : "Oui, Dieu m'a punie justement pour mes péchés. Je me repens profondément. Mon âme subit l'expiation, mais déteste le péché, éternellement".

Il m'a semblé alors pouvoir lui promettre en ton nom le salut. Elle m'a dit : " Reviens, reviens encore... Parle-moi de Lui. Que mon âme le connaisse avant que mon œil ne le voie... ". Et je venais lui parler de Toi, comme je sais..."

"Et Moi, je viens apporter le salut à la première convertie de mon André " (c'est André, en effet qui a toujours parlé pendant que Pierre s'en est allé, remontant le torrent en sautant de pierre en pierre, appelant la lépreuse).

Enfin, elle montre son horrible visage entre les branches d'un olivier. Elle voit et pousse un cri.

"Et descends donc, crie Pierre. Je ne veux pas te lapider. Là, tu le vois, c'est le Rabbi Jésus."

La femme se laisse dévaler sur la pente. Je m'exprime ainsi tant elle descend rapidement et elle arrive aux pieds de Jésus avant que Pierre revienne près du Maître. "Pitié, Seigneur !"

"Peux-tu croire que Moi je puis avoir pitié ?"

"Oui, parce que tu es saint et que je suis repentie. Je suis le Péché, mais tu es la Miséricorde. Ton disciple a été le premier à avoir de la miséricorde pour moi. Il est venu me donner du pain et la foi. Purifie-moi, Seigneur, mais l'âme avant la chair, Car je suis trois fois impure, et si tu dois me donner une purification, une seule, voilà, je te la demande pour mon âme pécheresse. Avant d'avoir entendu tes paroles que lui me répétait, je disais : "Guérir pour retourner parmi les hommes". Maintenant que je sais, je dis : "Guérir pour avoir la vie éternelle"

"Et je te donne le pardon. Rien autre que cela, pourtant..."

"Bénis sois-tu ! Je vivrai en paix avec Dieu dans ma tanière... libre... oh ! délivrée des remords et des peurs. Plus peur de la mort, maintenant que je suis pardonnée ! Plus peur de Dieu, maintenant que tu m'as absoute !"

"Va au lac, lave-toi et restes-y jusqu'à ce que je t'appelle". La femme, misérable fantôme de femme squelettique, rongée par la lèpre, à la chevelure en désordre, raide, toute blanche, se lève et descend dans l'eau du lac, elle s'y plonge avec son vêtement en loques qui la couvre bien peu.

"Pourquoi l'as-tu envoyée se laver ? Il est vrai que sa puanteur rendrait malade, mais... je ne comprends pas" dit Pierre.

"Femme : sors et viens ici. Prends le linge qui est sur la branche" (c'est le linge avec lequel Jésus s'est essuyé après le passage à gué de la barque à la terre)

La femme obéit et sort, toute nue, car elle a laissé ses loques dans l'eau, pour prendre le linge sec. Le premier à s'écrier, c'est Pierre qui la regarde, pendant qu'André, plus réservé, lui tourne le dos. Mais en entendant son frère, il se retourne et crie à son tour. La femme avait les yeux tellement fixés sur Jésus, qu'elle ne s'occupait de rien d'autre. En entendant ces cris, en voyant ces mains qui attirent sur elle l'attention, elle se regarde... Elle constate qu'en même temps que ses loques, elle a laissé sa lèpre dans le lac. Elle ne court pas, comme on pourrait le penser. Elle se laisse tomber sur la rive, se pelotonne sur elle même, honteuse de sa nudité, émue au point qu'elle demeure incapable d'autre chose que de pleurer en une lamentation longue, interminable, plus déchirante que des cris.

Jésus s'approche... arrive près d'elle... jette sur elle le linge, lui fait sur la tête une légère caresse et lui dit : "Adieu. Sois bonne. Tu as mérité la grâce par la sincérité de ton repentir. Grandis dans la foi au Christ. Et obéis à la loi de la purification."

La femme pleure, toujours, toujours, toujours... C'est seulement quand elle entend le bruit de la planche que Pierre retire sur la barque, qu'elle lève la tête, tend les bras et crie : "Merci, Seigneur. Merci, béni. Oh ! béni, béni !..."

Jésus lui fait un geste d'adieu avant que la barque contourne l'éperon du petit fjord et disparaît...

****

...Jésus, qui est maintenant avec tous ses disciples, entre dans la synagogue de Capharnaüm, après avoir traversé la place et le chemin qui y conduit. La nouvelle du nouveau miracle doit déjà s'être répandue car il y a beaucoup de chuchotements et beaucoup de commentaires.

Voilà que sur le seuil de la porte de la synagogue, je vois le futur apôtre Matthieu. Il est là, on dirait qu'il se demande s'il doit entrer ou sortir, je ne sais s'il est honteux ou ennuyé par tous les clins d’œil qui le désignent et même de quelque épithète peu agréable qu'on lui adresse. Deux pharisiens, drapés dans leurs manteaux les serrent soigneusement contre eux, comme s'ils avaient peur d'attraper la peste en effleurant le vêtement de Matthieu.

Jésus, en entrant le fixe un instant, et pour un instant il s'arrête. Mais Matthieu baisse la tête. C'est tout.

À peine l'a-t-on dépassé que Pierre dit à Jésus : "Sais-tu qui est cet homme frisé, parfumé plus qu'une femme ? C'est Matthieu, notre percepteur ... Que vient-il faire ici ? C'est la première fois. Il n'a peut-être pas trouvé les compagnons, les compagnes surtout, avec lesquels il passe le sabbat, dépensant en orgies ce qu'il nous extorque en taxes doublées et triplées pour avoir de l'argent pour le fisc et pour sa conduite vicieuse."

Jésus regarde Pierre si sévèrement que Pierre rougit comme un coquelicot et baisse la tête, en s'arrêtant, de sorte qu'il passe du premier rang au dernier du groupe des apôtres.

Jésus a pris place. Après des cantiques et des prières faites avec le peuple, il se retourne pour parler. Le chef de la synagogue Lui demande s'il veut un rouleau, mais Jésus répond : "Je n'en ai pas besoin. J'ai déjà le sujet".

Et il commence : "Le grand roi d'Israël, David de Bethléem après avoir péché [1][2] pleura, le cœur contrit, criant à Dieu son repentir et demandant à Dieu son pardon. David avait eu l'esprit obscurci par le brouillard des sens, et cela l'avait empêché de voir le Visage de Dieu et de comprendre ses paroles.

J'ai dit : le Visage. Dans le cœur de l'homme, il est un point qui garde le souvenir du Visage de Dieu, un point particulièrement choisi qui est notre "Saint des Saints" d'où lui viennent les saintes inspirations et les saintes résolutions, un endroit qui parfume comme un autel, qui brille comme un bûcher, résonne de chant: comme la demeure des séraphins. Mais, quand le péché répand en nous sa fumée, voici que ce point s'assombrit tellement que disparaissent la lumière, le parfum, les chants, et il ne reste que l'odeur suffocante d'une lourde fumée et un goût de cendre. Mais quand la clarté revient, parce qu'un serviteur de Dieu la porte aux malheureux sans lumière, voilà qu'alors il voit sa laideur, sa déchéance et, horrifié de lui-même, s'écrie comme le roi David "Aie pitié de moi, Seigneur, selon ta grande miséricorde et, à cause de ton infinie bonté, lave-moi de mon péché" . Il ne dit pas : "Je ne puis être pardonné, et pour cela je reste dans mon péché", mail il dit : "Je suis humilié, j'ai le cœur brisé, mais, je t'en prie, Toi qui sais comment je suis né dans le péché, de m'asperger et de m'inonder pour que je redevienne semblable à la neige des cimes" Mais, il dit encore : "Ce ne sera pas pour moi un holocauste de béliers et de bœufs, mais un vrai brisement de mon cœur, car je sais que c'est lui que Tu veux de nous et que Tu ne le méprises pas".

Voilà ce que disait David après son péché et après que Nathan le serviteur du Seigneur, l'eut amené à se repentir. C'est encore ça et à plus forte raison, que doivent dire les pécheurs, maintenant que le Seigneur leur envoie non pas un de ses serviteurs, mais le Rédempteur lui-même, son Verbe. .C'est Lui le Juste, le Maître non seulement des hommes mais des êtres célestes et des infernaux. Il est sorti du milieu de son peuple, comme sort de l'aurore la lumière qui, au lever matinal du soleil, resplendit dans un air sans nuages.

Vous avez déjà lu comment l'homme, proie de Mammon, est plus faible qu'un poitrinaire qui va mourir, même si auparavant il était le fort. Vous savez comment Samson fut réduit à rien après avoir cédé à la sensualité. Je veux que vous connaissiez la leçon que nous donne Samson, fils de Manoah, destiné à vaincre les Philistins qui opprimaient Israël [3][4]. La première condition pour remplir sa mission était que, dès sa conception, il fut tenu vierge de tout ce qui excite les sens, et associe les viscères de l'homme à des chairs impures : c'est à dire le vin et les viandes grasses qui allument dans les reins un feu impur. La seconde condition, pour être le libérateur, était qu'il fût consacré au Seigneur dès l'enfance et le restât dans un nazirat perpétuel. Consacré est celui qui se garde non seulement dans une sainteté extérieure, mais dans une sainteté intérieure.

Mais la chair, c'est la chair, et Satan c'est la Tentation. Et la Tentation se sert pour combattre Dieu dans un cœur et dans ses saints décrets, de la chair qui excite l'homme : de la femme. Voici alors la force du "fort" tremble et il devient un faible qui gâche les prérogatives que Dieu lui avait accordées. Et maintenant, écoutez : Samson fut lié avec sept cordes de nerfs frais, avec sept cordes neuves, fixé au sol avec sept tresses de ses cheveux. Et il avait toujours vaincu. Mais on ne met pas en vain à l'épreuve le Seigneur, pas même en sa bonté. Ce n'est pas permis. Lui pardonne, pardonne, pardonne. Mais Il exige la volonté de sortir du péché pour continuer à pardonner. Sot est celui qui dit : "Seigneur, pardon" et ensuite ne fuit pas ce qui le pousse continuellement au péché ! Samson, victorieux trois fois, n'a pas fui Dalila, la sensualité, le péché, et ennuyé jusqu'à la mort, dit le Livre, et sa force d'âme une fois amoindrie, dit encore le Livre, il révéla le secret : "Ma force réside dans mes sept tresses"

N'y a-t-il personne parmi vous, qui las de la grande lassitude du péché, ne sente s'affaiblir son âme, car rien n'accable autant que la conscience du mal consenti, et ne se trouve sur le point de se livrer vaincu à l'Ennemi ? Non, qui que tu sois, non, ne le fais pas. Samson livra à la tentation le secret de vaincre ses sept vertus : les sept tresses symboliques, ses vertus, c'est à dire sa fidélité au nazirat. Il s'endormit fatigué sur le sein de la femme et fut vaincu. Aveugle, esclave, impuissant pour avoir refusé de reste fidèle à son vœu. Il ne redevint le "fort", le "libérateur" que lorsque, dans la douleur d'un vrai repentir, il retrouva sa force. Repentir, patience, constance,

héroïsme et puis, ô pécheurs, je vous promets que vous serez vos propres libérateurs. En vérité je vous dis qu'il n'est pas de baptême qui vaille, ni de rite qui serve, s'il n'y a pas le repentir et la volonté de renoncer au péché. En vérité je vous le dis qu'il n'y a pas pécheur si grand qu'il ne puisse faire renaître par ses pleurs de repentir les vertus que le péché a arrachées de son cœur.

Aujourd'hui une femme, une pécheresse d'Israël, punie par Dieu de son péché, a obtenu miséricorde par son repentir. J'ai dit : miséricorde. Ils en auront moins ceux qui n'en eurent pas pour elle et sur la pauvre déjà punie s'acharnèrent sans pitié. Ces gens là n'avaient-ils pas en eux la lèpre de leur faute ? Que chacun s'examine... et aie pitié pour mériter, pour lui même, la pitié. Je vous tends la main pour cette repentie qui revient parmi les vivants après avoir été reléguée parmi les morts.

C'est Simon de Jonas pas Moi qui recueillera l'obole pour la repentie, qui sur le point de quitter la vie, revient à la Vie véritable. Et ne murmurez pas vous, les grands. Ne murmurez pas. Je n'étais pas au monde quand elle était la Belle. Vous, vous y étiez. Et avec ça, je n'ajoute plus rien."

"Tu nous accuses d'avoir été ses amants ?" demande avec rancœur un des deux anciens.
"Que chacun considère son cœur et sa conduite. Pour moi, je n'accuse pas. Je parle au nom de la Justice. Partons." Et Jésus sort avec les siens.

Mais Judas Iscariote se trouve retenu par deux hommes qui semblent le connaître assez . J’entends qu'ils disent : "Même toi, tu es avec Lui ? Est-il saint, réellement ?"

L'Iscariote a une de ses répliques imprévues : "Je vous souhaite d'arriver au moins à comprendre sa sainteté."

"Mais pourtant c'est le sabbat qu'il a guéri."

"Non. Il a pardonné le jour du sabbat. Quel jour est plus indiqué pour le pardon que le sabbat ? Ne me donnez-vous rien pour celle qui a été rachetée ?"

"Nous ne donnons pas notre argent aux prostituées. C'est l'offrande pour le Temple saint."

Irrévérencieusement, Judas éclate de rire et les plante là pour rejoindre le Maître. Jésus va rentrer dans la maison de Pierre qui est en train de lui dire : "Voilà, le petit Jacques, au sortir de la synagogue, m'a donné aujourd'hui deux bourses au lieu d'une, et toujours de la part de cet inconnu. Mais qui est-il, Maître ? [5][7] Tu le sais... Dis-le moi."
Jésus sourit : "Je te le dirai quand tu auras appris à ne médire de personne."

Et tout prend fin.


*****

"La Belle" de Corozaïn . La courtisane devenue lépreuse

Présentation générale

"La première convertie" d'André

Femme légère dans sa jeunesse, d’où son surnom. "Adultère, septante fois sept, avec tout ce qui s'appelait "homme" et avait de l'argent. Homicide, sept fois sept fois, de ses enfantements bâtards; prostituée par vice et non par besoin"

Elle devient lépreuse en son âge mûr (elle doit avoir 50 ou 60 ans). Évangélisée par André sur les bords du lac où elle s’est réfugiée, elle est guérie par Jésus. Elle demande la réconciliation avec Dieu. Jésus lui accordera en plus la guérison du corps

Son nom

Anonyme

**

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Synago10
La Synagogue de Capharnaüm


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Sam 14 Sep - 7:52

"Jacques d’Alphée reçu parmi les disciples.
Jésus prêche à côté du comptoir de Matthieu"


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

C'est un matin de marché à Capharnaüm. La place est pleine de marchands d'objets les plus disparates.

Jésus qui arrive, venant du lac, voit venir à sa rencontre les cousins Jude et Jacques. Il se hâte vers eux et, après les avoir embrassés affectueusement, il demande avec empressement : "Votre père ? Qu'en est-il ?"

"Rien de nouveau qui intéresse sa vie" répond Jude.

"Et alors, pourquoi es-tu venu ? Je t'avais dit : reste."

Jude baisse la tête et se tait, mais celui qui explose, maintenant, c'est Jacques : "C'est ma faute s'il ne t'a pas obéi. Oui, c'est ma faute. Mais je n'ai pu continuer de les supporter. Tous contre nous. Et pourquoi ? Est-ce que j'agis mal en t'aimant ? Le faisons-nous, peut-être ? Jusqu'à présent j'étais retenu par le scrupule de mal faire. Mais maintenant que je sais, maintenant que tu m'as dit que même au dessus du père, il y a Dieu, alors je n'ai pu continuer de supporter. Oh ! j'ai essayé d'être respectueux, de faire entendre raison, de redresser les idées. J'ai dit : "Pourquoi me combattez-vous ? Si c'est le Prophète, si c'est le Messie, pourquoi voulez-vous que le monde dise : ‘Sa famille lui fut hostile.

Au milieu d'un monde qui Le suivait, elle seule devait-elle manquer' ? Pourquoi, si c'est le malheureux que vous dites, ne devons-nous pas, nous de la famille, l'assister dans sa démence pour empêcher qu'elle ne soit pas nuisible pour Lui, et pour nous ?" .O Jésus, je parlais ainsi pour raisonner humainement comme eux raisonnent. Mais tu sais bien que Jude et moi, nous ne te croyons pas fou.

Tu sais bien que nous voyons en Toi le Saint de Dieu. Tu sais que toujours nous t'avons regardé comme notre Grande Étoile. Mais, ils n'ont pas voulu nous comprendre et ils n'ont pas voulu même nous écouter. Et je suis parti. Mis en demeure de choisir : Jésus ou la famille, c'est Toi que j'ai choisi. Me voici, si du moins, tu me veux. Si après cela tu ne veux pas, alors je serai le plus malheureux des hommes parce que je n'aurai plus rien. Plus d'amitié de ta part et plus d'amour du côté de la famille."

"Nous en sommes là ? O mon Jacques, mon pauvre Jacques ! Je n'aurais pas voulu te voir souffrir ainsi, car je t'aime. Mais si le Jésus-Homme pleure avec toi, le Jésus-Verbe jubile pour toi. Viens. Je suis certain que la joie de porter Dieu parmi les hommes augmentera d'heure en heure jusqu'à atteindre la pleine extase, à la dernière heure de la terre et à l'heure éternelle du Ciel."

Jésus se retourne et appelle ses disciples qui s'étaient arrêtés par délicatesse quelques mètres plus loin. "Venez, amis. Mon cousin Jacques fait maintenant partie de mes amis et par conséquent il est aussi le vôtre. Oh ! comme j'ai désiré cette heure, ce jour pour lui, mon parfait ami d'enfance, celui qui fut mon frère pendant notre jeunesse !"

Les disciples font fête au nouveau venu et à Jude qu'ils ne voyaient plus depuis quelques jours.

"Nous t’avions cherché à la maison... mais tu étais sur le lac."

"Oui, sur le lac pendant deux jours, avec Pierre et les autres. Pierre a fait bonne pêche. N'est-ce pas ?"

"Oui et maintenant, cela me fait mal au cœur, je devrai donner tant de didrachmes à ce voleur là..." et il montre du doigt le gabeleur Matthieu dont le comptoir est assiégé par des gens qui paient pour leur place, je crois, ou les denrées.

"Tout sera en proportion, je dis. Plus de poissons et plus de redevances, mais aussi plus de gain."

"Non, Maître. Plus de poisson et plus de gain. Mais si je fais deux fois plus de prises, celui-là ne me fait pas payer le double. Il faut lui donner le quadruple... Chacal !"

"Pierre ! Eh bien ! allons tout près de là. Je veux parler. Il y a toujours des gens près du comptoir de la gabelle."

"Je le crois bien ! dit Pierre en grommelant. Des gens et des malédictions."
"Eh bien ! J'irai y mettre des bénédictions. Qui sait si un peu d'honnêteté ne va pas rentrer chez le gabelou."

"Tu peux être tranquille que ta parole ne traversera pas sa peau de crocodile."

"Nous verrons."

"Que lui diras-tu ?"

"Rien directement, mais je parlerai de façon qu'il en prenne aussi pour lui."

"Tu diras qu'il est larron celui qui nous attaque sur les routes aussi bien que celui qui dépouille les pauvres qui travaillent pour gagner leur pain, et pas pour les femmes et les ivresses ?"
"Pierre : veux-tu parler à ma place ?"

"Non, Maître. Je ne saurais pas bien m'expliquer."

"Et avec l'amertume que tu as en toi, tu te ferais du mal, et à lui aussi".
Ils sont arrivés près du comptoir de la gabelle. Pierre se dispose à payer. Jésus l'arrête et lui dit : "Donne-moi l'argent. C'est Moi qui paie aujourd'hui." Pierre le regarde, étonné, et lui donne une bourse de peau bien garnie.

Jésus attend son tour et, quand il est en face du gabelier, il dit : "Je paie pour huit corbeilles de poisson de Simon de Jonas. Elles sont là, aux pieds des garçons. Vérifie, si tu veux. Mais, entre honnêtes gens, la parole devrait suffire. Et je pense que tu me prends pour tel. Combien pour la taxe ?"

Matthieu qui était assis à son comptoir, au moment où Jésus disait : "Je crois que tu me prends pour tel", se lève debout. De petite taille et déjà âgé, à peu près comme Pierre, il montre pourtant un visage fatigué de jouisseur et une évidente confusion. Il reste tête basse au début, puis la lève et regarde Jésus. Jésus le regarde fixement, gravement, le dominant de sa haute stature.

"Combien ?" demande Jésus après un moment.

"Il n'y a pas de taxe pour le disciple du Maître" répond Matthieu, et à voix plus basse : "Prie pour mon âme."

"Je la porte en Moi, car j'y abrite les pécheurs. Mais toi... pourquoi n'en as-tu pas souci ?" Et Jésus se retourne aussitôt après, revenant vers Pierre tout ébahi. Les autres aussi sont ébahis. Ils chuchotent, n'en croyant pas leurs yeux...

Jésus s'adosse à un arbre, à une dizaine de mètres de Matthieu et commence à parler.

"Le monde est comparable à une grande famille dont les membres exercent des métiers différents et tous nécessaires. Il y a les agriculteurs, les bergers, les vignerons, les charpentiers, les pêcheurs, les maçons, les ouvriers du bois et du fer, et puis les écrivains, les soldats, les fonctionnaires affectés à des missions spéciales, les médecins, les prêtres. Il y a de tout. Le monde ne saurait être composé d'une seule catégorie. Les professions sont toutes nécessaires, toutes saintes, si toutes font leur travail avec honnêteté et justice. Comment peut-on y arriver, si Satan nous tente de tant de côtés ? En pensant à Dieu qui voit tout, même les actions les plus cachées et à sa Loi qui dit : "Aime ton prochain comme toi-même, ne lui fais pas ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse. Ne dérobe pas, en aucune manière"

Dites-moi, vous qui m'écoutez: quand quelqu'un meurt, emporte t-il avec lui ses sacs d'argent?
Et même s'il était assez sot pour les vouloir auprès de lui en son tombeau, pourrait-il s'en servir dans l'autre vie ?

Non. Les pièces de monnaies s'abîment au contact de la pourriture d'un corps décomposé . Mais son âme, d'autre part serait nue, plus pauvre que celle du bienheureux Job, ne disposant pas de la plus petite pièce de monnaie, même si, ici-bas et dans la tombe, elle avait laissé des talents et talents.

Aussi, écoutez, écoutez ! En vérité, au contraire, je vous le dis, avec les richesses on acquiert difficilement le Ciel mais au contraire, avec elles on le perd généralement, même si elles proviennent d'un héritage ou d'un gain honnête, car il y a peu de riches qui sachent en user avec justice.

Que faut-il alors, pour posséder ce Ciel béni, ce repos au sein du Père ? Il faut n'être pas avide de richesses. Pas avide dans le sens de ne pas les vouloir à tout prix, même en manquant à l'honnêteté et à l'amour. Pas avide en ce sens que, les possédant, on les aime plus que le Ciel ou le prochain, en refusant la charité au prochain quand il est dans le besoin. Pas avide pour ce que les richesses peuvent donner, c'est à dire femmes, plaisirs, table opulente, vêtements fastueux qui insultent à la misère de ceux qui ont froid et faim. Il y a, oui, il y a une monnaie d'échange pour les injustes monnaies du monde et qui vaut dans le Royaume des Cieux. Il y faut la sainte ruse de transformer les richesses humaines, souvent injustes ou causes d'injustices, en richesses éternelles. Il faut pour cela l'honnêteté dans le gain, la restitution de ce qu'on a eu injustement, faire un usage des biens du monde mais modéré et sans s'y attacher. .Il faut savoir quitter les richesses parce que, tôt ou tard, elles nous quitteront – oh ! il faut y penser ! - tandis que le bien accompli ne nous abandonne jamais.

Tous voudraient qu'on les appelle "justes" et être considérés comme tels et comme tels être récompensés par Dieu. Mais comment Dieu pourrait-Il récompenser celui qui n'a de juste que le nom, mais n'en a pas les œuvres ? Comment pourrait-Il dire : "Je te pardonne", s'Il voit que le repentir n'est que dans les mots et que dans l'esprit il n'y a pas de changement véritable ? Il n'y a pas de repentir, tant que dure le désir de l'objet qui est cause du péché. Mais quand quelqu'un s'humilie, quand il mutile moralement ce qui est en lui la source d'une passion mauvaise, et ça pourrait être la femme ou l'or, quand il dit : "Pour Toi, Seigneur, plus rien de tout cela", voilà alors un repentir authentique. Et Dieu l'accueille en disant : "Viens, tu m'es cher comme une créature innocente ou un héros"

Jésus a fini. Il s'en va sans même se tourner vers Matthieu, qui s'est approché au cercle des auditeurs dès les premières paroles.

Quand ils sont près de la maison de Pierre, sa femme accourt pour dire quelque chose à son mari. Pierre fait signe à Jésus de s'approcher de lui. "C'est la mère de Jude et de Jacques. Elle veut te parler, mais sans être vue. Comment faire ?"

"Ainsi : j'entre dans la maison comme pour me reposer et vous tous allez distribuer l'obole aux pauvres. Prends aussi l'argent de la taxe dont il n'a pas voulu. Va." Jésus fait un signe pour les congédier tous, pendant que Pierre se charge de les persuader d'aller avec lui.

"Où est la mère, femme" demande Jésus à l'épouse de Pierre.

"Sur la terrasse, Maître. Il y a encore de l'ombre et de la fraîcheur. Monte tranquillement. Tu y seras plus libre que dans la maison."

Jésus monte le petit escalier. Dans un coin, sous la tonnelle que forme la vigne, assise sur un petit coffre près du muret de clôture, en vêtements sombres, le visage presque caché par son voile, il y a Marie d'Alphée. Elle pleure doucement, sans bruit. Jésus l'appelle : "Marie, chère tante !" Elle redresse son pauvre visage angoissé et tend les mains : "Jésus ! Quelle douleur dans mon cœur !"

Jésus est tout près. Il la force à rester assise, mais lui reste debout, avec son manteau dont il est encore drapé, tenant une main sur l'épaule de sa tante et l'autre dans ses mains. "Qu'as-tu ? Pourquoi tant de larmes ?"

"Oh ! Jésus ! Je me suis échappée de la maison en disant : "Je vais à Cana chercher des œufs et du vin pour le malade". Près d'Alphée, il y a ta Mère, qui en prend soin. Elle sait si bien le faire elle, et je suis tranquille. Mais en réalité, je suis venue ici. J'ai couru deux nuits entières pour y arriver plus tôt. Je n'en peu plus... Mais pour la fatigue, ce n'est rien. C'est la douleur du cœur qui me fait mal !

... Mon Alphée... mon Alphée... mes fils... Oh ! pourquoi tant de différence entre eux alors qu'ils sont d'un même sang ? C'est comme les deux meules d'un moulin pour broyer le cœur d'une mère. Jude et Jacques sont avec Toi ? Oui ? Alors, tu sais... Mon Jésus ! Pourquoi mon Alphée ne comprend-il pas ? Pourquoi mourir ? Pourquoi veut-il mourir ainsi ? Et Simon et Joseph ? Pourquoi, pourquoi ne sont-ils pas avec Toi, mais contre Toi ?"

"Ne pleure pas, Marie. Moi, je n'ai aucune rancœur à leur égard Je l'ai dit aussi à Jude. Je comprends et je compatis. Si c'est pou cela que tu pleures, il ne faut plus pleurer."

"Pour cela, oui, car ils t'offensent. Pour cela et puis, et puis, et puis... parce que je ne veux pas que mon époux meure comme ennemi à Toi. Dieu ne lui pardonnera pas... et moi... oh ! je ne l'aurai plus dans l'autre vie..." Marie est vraiment angoissée. Elle pleure à chaudes larmes sur la main que Jésus lui a abandonnée, et de temps à autre elle la baise et lève vers Lui son visage défait.

"Non" dit Jésus. "Non, ne parle pas ainsi. Moi je pardonne et si c'est Moi qui pardonne..."

"Oh ! viens, Jésus. Viens sauver son âme et son corps. Viens. Ils disent encore pour t'accuser, oui, ils disent que tu as enlevé deux fils à un père qui va mourir et ils le disent à Nazareth. Comprends-tu ? Mais ils disent aussi : "Il fait partout des miracles et dans sa maison, il ne sait pas en faire". Et moi, je te défends en disant : "Que peut-il, si vous l'avez chassé par vos reproches ? Vous ne le croyez pas". C'est alors qu'ils ne veulent rien entendre."

"Tu as bien dit : s'ils ne croient pas. Comment puis-je en faire là où on ne croit pas ?"

"Oh ! Tu peux tout ! Je crois pour tous ! Viens. Fais un miracle pour ta pauvre tante..."

"Je ne puis". Jésus est profondément attristé de le dire. Debout, serrant contre sa poitrine la tête de Marie en pleurs, il semble avouer son impuissance à la nature sereine, il semble en faire le témoin de sa peine d'en être empêché par un décret éternel. La femme pleure plus fort.

"Écoute, Marie. Sois bonne. Je te jure que si je pouvais, s'il était bien de le faire, je le ferais. Oh ! j'arracherais au Père cette grâce pour toi, pour ma Mère, pour Jude et Jacques et aussi, oui, aussi pour Alphée, Joseph et Simon. Mais je ne puis.

A présent, le cœur te fait trop mal et tu ne peux comprendre la justice de mon impuissance. Je t'en parle, mais, pour autant, tu ne la comprendras pas. Quand ce fut l'heure du départ de mon père ! et tu sais s'il était juste et si ma Mère l'aimait, je n'ai pas prolongé sa vie. Il n'est pas juste que la famille où vit un saint, soit exempte des inévitables malheurs de la vie. S'il en était ainsi, je devrais rester éternellement sur la terre, mais je mourrai, bientôt, et Marie, ma Sainte Mère, ne pourra m'arracher à la mort. Je ne puis.

Voici ce qui m'est possible et je le ferai". Jésus s'est assis et serre contre son épaule la tête de sa parente. "Je ferai ceci, A cause de ta souffrance, je te promets la paix pour ton Alphée, je t'assure que tu n'en seras pas séparée. Je te donne ma parole que notre famille sera réunie au Ciel, rassemblée pour toujours. Tant que je vivrai, et après, je verserai toujours au cœur de ma parente tant de paix, tant de force que je ferai d'elle une apôtre auprès de tant de pauvres femmes, qu'à toi, femme, il sera plus facile d'approcher. Tu seras pour Moi une amie bien-aimée en ce temps d'évangélisation. La mort - ne pleure pas -

la mort d'Alphée te délivre de tes devoirs d'épouse et t'élève aux devoirs plus sublimes d'un mystique sacerdoce féminin, si nécessaire près de l'autel de la Grande Victime et devant tant de païens dont l'âme sera plus touchée en présence de l'héroïsme saint des femmes disciples, qu'en présence de celui des disciples. Oh ! ton nom, tante chérie, sera comme une flamme dans le ciel chrétien... Ne pleure plus. Va en paix. Sois forte, résignée, sainte. Ma Mère... fut veuve avant toi... Elle te réconfortera comme elle sait le faire. Viens. Je ne veux pas que tu partes seule sous ce soleil. Pierre t'accompagnera avec la barque jusqu'au Jourdain et de là à Nazareth avec un âne. Sois bonne."

"Bénis-moi, Jésus. Toi, donne-moi la, force."

"Oui, je te bénis et te donne un baiser, chère tante." Et il la baise tendrement, la serrant encore longuement contre son cœur jusqu'à ce qu'il la voit calmée.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jacque10
Jacques, fils d' Alphée


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Dim 15 Sep - 7:44

"Jésus à Bethsaïda. Il prêche à la foule"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus est à Bethsaïda. Il parle debout sur la barque qui l'a amené et qui est comme échouée sur la rive, attachée à un pieu d'un petit môle rudimentaire. Beaucoup de gens sont assis en demi-cercle sur le sable pour l'écouter. Jésus vient de commencer son discours.

"...et je vois ici des gens qui m'aiment bien, vous de Capharnaüm, vous qui m'avez suivi, laissant de côté le commerce et la tranquillité de la maison, pour écouter la parole dont je me sers pour vous instruire. Je sais aussi que plus que les pertes qui nuisent à votre bourse, votre démarche vous apporte des moqueries et peut vous causer un dommage social.

Je sais bien que Simon, Éli, Urie et Joachim sont contre moi. Contraires aujourd'hui, demain ennemis. Je vous le dis, car je ne trompe personne et je ne veux pas vous tromper, vous, mes amis fidèles. Je vous dis que pour me nuire, pour me faire souffrir, pour triompher de Moi en m'isolant, eux, les puissants de Capharnaüm, mettront en œuvre tous les moyens... Insinuations, aussi bien que menaces, moqueries et calomnies. L'ennemi commun se servira de tout pour arracher les âmes au Christ et s'en faire une proie. Je vous le dis : qui persévérera sera sauvé; mais je dis aussi : celui qui aime la vie et le bien-être plus que le salut éternel, est libre de partir, de me quitter, de s'occuper de sa petite existence et d'un bien-être passager. Moi, je ne retiens personne.

L'homme est un être libre. Je suis venu le libérer de plus en plus, du péché en ce qui concerne l'esprit et des chaînes d'une religion déviée, oppressive, qui étouffe sous des flots de détails, de paroles, de prescriptions, la vraie parole de Dieu qui est nette, brève, claire, facile, sainte, parfaite. Ma venue passe au crible les consciences. Je rassemble mon grain sur l'aire et je le bats avec la doctrine du sacrifice et je le crible avec le crible de sa propre volonté .La balle, le sorgho, la vesce, l'ivraie s'envoleront légères et inutiles, elles tomberont lourdes et nuisibles et nourriront les oiseaux. Dans mon grenier n'entrera que le grain choisi, pur, résistant, excellent. Le grain : les saints.

Un défi séculaire a eu lieu entre l'Éternel et Satan. Satan, enorgueilli de sa première victoire sur l'homme a dit à Dieu : "Tes créatures seront pour toujours à moi. Rien, pas même le châtiment, pas même la Loi que Tu veux leur donner, ne les rendra capables de gagner le Ciel. Cette demeure, la tienne, d'où Tu m'as chassé, dont tu as chassé le seul intelligent parmi tes créatures, te restera vide, inutile, triste, comme tout ce qui est inutile". Et l'Éternel a répondu au Maudit : "Cela encore est en ton pouvoir tant que ton venin est le seul à régner dans l'homme.

Mais J'enverrai mon Verbe, et sa parole neutralisera ton venin, assainira les cœurs, les guérira de la folie dont tu les as endiablés et eux reviendront à Moi. Comme des brebis égarées qui retrouvent leur berger, ils retourneront à mon Bercail et le Ciel sera peuplé. C'est pour eux que Je l'ai fait. Et toi, dans ta rage impuissante, tu grinceras de tes horribles dents là, dans ton horrible royaume, prisonnier et maudit, les anges rabattront sur toi la pierre de Dieu. Une fois scellée, les ténèbres et la haine seront ton partage et celui des tiens. Les chants bienheureux, la liberté infinie, éternelle, sublime sera le lot des miens". Et Mammon, avec son rire moqueur, a juré : "Et sur ma Géhenne, je jure, que quand ce sera l'heure, je viendrai. Je serai partout présent près de ceux qui seront évangélisés et nous verrons qui des deux, moi ou Toi, sera le vainqueur".

Oui, Satan vous dresse des embûches pour vous cribler et Moi aussi, je vous entoure pour vous cribler. Il y a deux adversaires : Moi et lui. Vous êtes entre les deux. C'est le duel de l'Amour contre la Haine, de la Sagesse contre l'Ignorance, de la Bonté contre le Mal sur vous et autour de vous. Pour détourner les mauvais coups qu'il dirige sur vous, ma présence suffit. Je m'interposerai entre les armes sataniques et vos personnes, et j'accepte d'être blessé à votre place parce que je vous aime.

Mais les coups qui vous frappent au dedans, c'est vous qui devez les détourner par votre volonté, en courant vers Moi, en vous mettant sur ma route qui est Vérité et Vie. Celui qui n'a pas le ferme désir du Ciel ne le possédera pas. Celui qui n'est pas capable d'être le disciple du Christ, sera la balle légère que le vent du monde emporte avec lui. Qui est ennemi du Christ est une semence nuisible qui renaîtra dans le royaume de Satan. Je sais pourquoi vous êtes venus, vous de Capharnaüm.

J'ai la conscience parfaitement nette du péché qu'on m'impute, et au nom de ce péché inexistant on murmure par derrière, en insinuant que m'écouter et me suivre est complicité avec le pécheur. J'en ai la conscience si pure que je ne crains pas d'en rendre compte à ceux de Bethsaïda. Parmi vous, habitants de Bethsaïda, il y a des anciens qui, pour des raisons diverses, n'ont pas oublié la Belle de Corozaïn.

Il y a des hommes qui ont péché avec elle, des femmes qu'elle a fait pleurer. Je n'étais pas encore venu dire : "Aime celui qui vous nuit" et après les pleurs, ce fut la jubilation quand elles surent qu'elle était atteinte de la pourriture passée de ses entrailles impures à la surface de son corps magnifique. C'était le symbole de la lèpre plus grave qui avait rongé son âme adultère, homicide, prostituée. Adultère, septante fois sept, avec tout ce qui s'appelait "homme " et avait de l'argent. Homicide, sept fois sept fois, de ses enfantements bâtards; prostituée par vice et non par besoin.

Oh ! Je vous comprends, femmes trahies ! Je comprends votre jubilation quand il vous fut dit : "Les chairs de la Belle sont plus puantes et plus pourries que celles d'une charogne qui gît dans le fossé d'un grand chemin, proie des corbeaux et des vers". Mais je vous dis : sachez pardonner. Dieu a exécuté vos vengeances, et puis encore Dieu a pardonné. Pardonnez vous aussi. Je lui ai pardonné en votre nom, parce que je sais que vous êtes bonnes, femmes de Bethsaïda, qui me saluez avec le cri : "Béni l’Agneau de Dieu ! Béni Celui qui vient au nom du Seigneur !" Si je suis Agneau, et vous me connaissez comme tel, si je viens parmi vous, Moi Agneau, vous devez devenir toutes de douces brebis, même celles auxquelles une douleur lointaine, désormais lointaine, d'épouses trahies a donné l'instinct de fauves qui défendent leur nids. Je ne pourrais rester parmi vous si vous étiez des tigresses, des hyènes, Moi qui suis Agneau.

Celui qui vient au nom très saint de Dieu rassembler les justes et les pécheurs pour les amener au Ciel, il est allé vers la repentie et lui a dit : "Sois purifiée. Va, et expie". Cela je l'ai fait le jour du sabbat. Et de cela on m'accuse. Accusation officielle. La seconde est d'avoir approché une prostituée. Une qui avait été prostituée mais qui n'était plus qu'une âme pleurant son péché.

Et bien ! Je vous dis : je l'ai fait et le ferai encore. Amenez-moi le Livre : scrutez-le, étudiez-le; dans toute sa profondeur. Trouvez si possible, un passage qui défend au médecin de soigner un malade, à un lévite de s'occuper de l'autel, à un prêtre d'écouter un fidèle, et uniquement parce que c'est le sabbat. Et Moi, si vous le trouvez et me le montrerez, je dirai, en me battant la poitrine : "Seigneur, j'ai péché en ta présence et en présence des hommes. Je ne suis pas digne de ton pardon, mais si Tu veux être pitoyable envers ton serviteur, je te bénirai jusqu'à mon dernier soupir".

Car cette âme était une malade, et les malades ont besoin du médecin. C'était un autel profané et il avait besoin qu'un lévite le purifiât. C'était un fidèle qui allait pleurer dans le vrai Temple du Vrai Dieu et il avait besoin du prêtre pour l'y introduire. En vérité je vous dis que je suis Médecin, Lévite, Prêtre. En vérité je vous dis que, si je ne fais pas mon devoir en laissant périr même une seule des âmes qu'aiguillonne le désir du salut, en ne la sauvant pas, le Dieu Père m'en demandera compte et me punira pour la perte de cette âme.

Voilà mon péché, d'après les puissants de Capharnaüm . J'aurais pu attendre le lendemain du sabbat pour la guérir. Oui. Mais pourquoi attendre vingt quatre heures pour remettre dans la paix de Dieu un cœur contrit ? Il y avait en ce cœur une humilité vraie, une vraie sincérité, une douleur parfaite. J'ai lu en ce cœur. Son corps était encore lépreux, mais son cœur était déjà guéri par le baume des années de larmes, de repentir, d'expiation. Ce cœur n'avait besoin pour être approché de Dieu, sans pour cela rendre impur par ce voisinage l'air de sainteté qui entoure Dieu, que de ma consécration renouvelée. Je l'ai faite. Elle est sortie du lac pure aussi dans sa chair, mais encore plus pure en son cœur. Combien, oh ! combien de ceux qui sont entrés dans les eaux du Jourdain pour obéir à l'ordre du Précurseur n'en sont pas sortis aussi purs qu'elle !

Car leur baptême n'était pas un acte volontaire, ressenti, sincère d'un esprit qui voulait se préparer à mon avènement, mais une formalité pour paraître parfaits en sainteté aux yeux du monde. C'était donc hypocrisie et orgueil. Deux fautes qui venaient s'ajouter au monceau de fautes qui existaient déjà en leurs cœurs. Le baptême de Jean n'était qu'un symbole. Il voulait dire : "Purifiez- vous de l'orgueil, humiliez-vous en vous avouant pécheurs; purifiez-vous de vos péchés de luxure en vous lavant de ce qui reste en vous". Le baptême efficace est celui qui répond à la volonté de votre âme, de devenir pure pour le banquet de Dieu.

Il n'y a pas de faute si grande qu'elle ne puisse être lavée par le repentir d'abord, puis par la Grâce ensuite, enfin par le Sauveur. Il n'y a pas de pécheur si grand qu'il ne puisse lever son visage humilié et sourire à une espérance de rédemption. Il lui suffit de renoncer complètement à la faute, de résister héroïquement à la tentation, d'être sincère dans la volonté de renaître.

Moi, à présent, je vais vous dire une vérité qui semblerait à mes ennemis un blasphème. Mais vous, vous êtes mes amis. Je parle spécialement pour vous, disciples que j'ai déjà choisis et puis, pour vous tous qui m'écoutez. Je vous dis : les anges, esprits purs, et parfaits, qui vivent dans la lumière de la Très Sainte Trinité et, en Elle, sont comblés de joie, ont, dans leur perfection et reconnaissent de l'avoir, une infériorité par rapport à vous qui êtes si loin du Ciel. Ils ont l'infériorité de ne pouvoir se sacrifier et souffrir pour coopérer à la rédemption de l'homme. Et qu'en pensez-vous ? Dieu ne prend pas un ange pour lui dire : "Sois le rédempteur de l'humanité". Mais Il prend son Fils. Et sachant bien que ce Sacrifice, tout en ayant une valeur incalculable, et que son pouvoir soit infini, Il sait qu'il lui manque quelque chose - car sa bonté de Père ne veut pas faire de différence entre le Fils de son amour et les fils de sa puissance - il manque quelque chose à la somme des mérites qu'il faut opposer à la somme des péchés que d'heure en heure l'humanité accumule. Mais Il ne prend pas d'autres anges pour combler la mesure et Il ne leur dit pas : "Souffrez pour imiter le Christ", mais c'est à vous qu'Il s'adresse, à vous les hommes. Il vous dit : "Souffrez, sacrifiez-vous, soyez semblables à mon Agneau. Soyez corédempteurs..." Oh ! voici que je vois des cohortes d'anges qui, cessant un instant de tourner dans une extase d'adoration autour de la Trinité qui est leur Centre s'agenouillent tournés vers la terre et disent : "Bénis soyez vous vous qui pouvez souffrir avec le Christ et pour le Dieu éternel, le nôtre et le vôtre !"

Beaucoup ne comprendront pas encore cette grandeur. Elle est trop au-dessus de l'homme. Mais quand l'Hostie sera immolée quand le Grain éternel ressuscitera pour ne plus jamais mourir après avoir été moissonné, battu, dépouillé et enseveli dans les entrailles du sol, alors viendra l'Illuminateur superspirituel et Il éclairera les esprits, même les plus lents, demeurés cependant fidèles au Christ Rédempteur, alors vous comprendrez que je n'ai pas blasphémé, mais que je vous ai annoncé la plus haute dignité de l'homme : celle d'être corédempteur, même si d'abord il n'était que pécheur. En attendant, préparez-vous à cette destinée avec pureté de cœur et d'intention. Plus purs vous serez et plus vous comprendrez. Car l'impureté, quelle qu'elle soit, est toujours une fumée qui obscurcit et alourdit la vue et l'intelligence.

Soyez purs. Commencez à l'être en votre corps pour passer ensuite à l'esprit. Commencez par les cinq sens pour passer aux sept passions. Commencez par l’œil : le sens de la vue est roi, il ouvre le chemin à la plus mordante et la plus complexe des faims. L’œil voit la chair de la femme et désire la chair. L’œil voit l'opulence des riches et désire l'or. L’œil voit la puissance de ceux qui gouvernent et désire le pouvoir. Ayez un œil paisible, honnête, modéré, pur, et vous aurez des désirs paisibles, honnêtes, modérés et purs. Plus pur sera votre œil et plus pur sera votre cœur. Veillez- avec soin sur votre œil, avide de découvrir les pommes tentatrices. Soyez chastes dans vos regards si vous voulez être chastes dans votre corps. Si vous avez la chasteté de la chair, vous aurez la chasteté des richesses et de la puissance. Vous aurez toutes les chastetés et serez les amis de Dieu.

Ne craignez pas qu'on vous raille si vous êtes chastes. Craignez seulement d'être les ennemis de Dieu. Un jour, j'ai entendu dire : "Le monde te ridiculisera comme menteur ou comme eunuque si tu montres n'avoir pas d'attrait pour la femme". En vérité je vous dis que Dieu a établi le mariage pour vous élever à son imitation dans la procréation et à sa coopération pour peupler le Ciel. Mais il y a un état plus élevé, devant lequel s'inclinent les anges qui en voient la sublimité sans pouvoir l'imiter. Cet état, parfait, quand il dure de la naissance à la mort, n'est cependant pas fermé à ceux qui ne sont plus vierges, mais qui réduisent à rien leur fécondité d'hommes ou de femmes, qui annulent leur virilité animale pour devenir féconds et virils seulement en leurs esprits. C'est l'état d'eunuque sans imperfection naturelle ni mutilation violente ou volontaire. Cet état n'interdit pas d'approcher de l'autel, bien au contraire, dans les siècles à venir, ceux qui s'y obligent serviront l'autel et l'entoureront. C'est l'état le plus élevé séparant la volonté de tout ce qui n'est pas l'appartenance à Dieu seul, gardant pour Lui la chasteté du corps et du cœur pour avoir éternellement la blancheur lumineuse chère à l'Agneau.

J'ai parlé pour le peuple et pour ceux du peuple qui sont choisis. Maintenant, avant d'entrer pour rompre le pain et partager le sel dans la maison de Philippe, voici que je vous bénis tous : les bons pour les récompenser, les pécheurs pour leur mettre au cœur le courage de venir vers Celui qui est venu pour pardonner. La paix soit avec vous tous."

Jésus descend de la barque et passe à travers la foule qui se presse autour de Lui. Au coin d'une maison, il y a encore Matthieu qui, de là, a écouté le Maître, n'osant davantage. Arrivé à sa hauteur, Jésus s'arrête et, comme s'il bénissait tout le monde, béni une seconde fois, regarde Matthieu et rejoint le groupe des siens, suivi du peuple. Il disparaît dans une maison

Tout prend fin

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jzosu104
Jesus enseigne à la foule

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-061.htm


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Lun 16 Sep - 7:50

"Appel de Matthieu parmi les disciples"

4 février 1945

Ce matin, je repensais à l'expression que vous aviez hier, quand je vous faisais la lecture de la vision. Vous étiez vraiment stupéfait. Et je l'ai dit à Jésus qui était à côté de moi. Il m'a répondu : "C'est pour cela que je les donne. Tu ne peux imaginer avec quelle joie je me fais lumière pour mes vrais amis. Je me donne ainsi à mon Romuald, pour le réjouir, par amour, pour l'aider et parce que Je le vois. Je n'avais pas de secrets pour Jean. Je n'en ai pas pour les Jean (surnom affectueux de Maria Valtorta donné par Jésus). Dis au vieux Jean que je lui donne grande paix et bonne pêche. Pour toi, pas de pêche Pour toi le seul travail de femme, celui de croiser les mailles des filets ave le fil que je te donne. Travaille, travaille... Ne te fais pas de soucis s'il ne te reste pas de temps pour faire autre chose. En ce travail il y a tout. Et ne te formalise pas si je ne viens pas te dire : "La paix pour toi" ... Les salutations c'est quand on arrive ou quand on part, mais pas de salut quand on est toujours présent. La présence continuelle c'est déjà la paix. Ma compagnie. Et ce n'est pas comme hôte que tu Me possèdes. Tu es vraiment entre mes bras et je ne te dépose pas un moment. J'ai tant à te dire sur mon existence mortelle. Pourtant, voilà : aujourd'hui je te fais plaisir et te dis : "Ma paix soit avec toi"..."

*******

Presque aussitôt après, je vois ce qui suit.

Encore la place du marché de Capharnaüm. Mais c'est à une heure plus chaude où le marché est déjà fini et sur la place il n'y a que des désœuvrés qui parlent et des enfants qui jouent.

Jésus, au milieu de son groupe, vient du lac vers la place, caressant les enfants qui accourent à sa rencontre et s'intéressant à leurs confidences. Une bambine lui montre une grande éraflure saignante sur le front et elle accuse son frère de la lui avoir faite.

"Pourquoi as-tu fait mal à ta sœur ? Ce n'est pas bien."

"Je ne l'ai pas fait exprès. Je voulais cueillir ces figues, et j'ai pris un bâton, mais il était trop lourd et il est tombé sur elle... Je les cueillais aussi pour elle."

"C'est vrai, Jeanne ?"

"C'est vrai."

"Tu vois bien alors que ton frère n'a pas voulu te faire du mal. Il voulait même te faire plaisir. Aussi maintenant, faites tout de suite la paix et donnez-vous un baiser. Les bons frères et même les bons camarades ne doivent jamais connaître la rancœur. Allons..."

Les deux enfants se baisent tout en larmes. Ils pleurent tous les deux : l'une pour la souffrance de l'égratignure, l'autre par la douleur d'avoir donné de la douleur.

Jésus sourit devant ce baiser baigné de larmes. "Oh ! voilà ! Maintenant, vu que vous êtes bons, je vais vous cueillir des figues, et sans bâton." Je crois bien ! Grand comme il est, avec ses longs bras, il y arrive sans peine. Il fait la cueillette et la distribution.

Une femme accourt : "Prends, prends, Maître, je vais t'apporter du pain."

"Non, non, ce n’est pas pour Moi. C'est pour Jeanne et Tobie. Ils en avaient envie."

"Et vous avez dérangé le Maître pour çà ? Oh ! quels indiscrets ! Pardonne, Seigneur."

"Femme, c'était pour faire la paix... et je l'ai faite avec l'objet même de la guerre : les figues. Mais les enfants ne sont jamais indiscrets. Les douces figues, c'est un plaisir pour eux, et pour Moi, mon plaisir c'est leurs douces âmes innocentes. Elles m'enlèvent tant d'amertume...".

"Maître... ce sont les seigneurs qui ne t'aiment pas, mais nous, le peuple, nous t'aimons bien. Eux ne sont que quelques-uns, mais nous, nous sommes si nombreux !"

"Je le sais, femme. Merci de ton réconfort. La paix soit avec toi. Adieu, Jeanne ! Adieu, Tobie ! Soyez gentils. Sans vous faire de mal et sans vous vouloir du mal. N'est-ce pas ?"

"Oui, oui, Jésus" répondent les deux petits.

Jésus se met en route et dit en souriant : "Oh ! maintenant que grâce aux figues le tout s'est éclairci, allons à... Où dites-vous d'aller ?"

Les apôtres ne savent pas, qui indique un endroit, qui un autre. Jésus secoue toujours la tête et rit. Pierre dit : "J'y renonce à moins que tu ne le dises... J'ai des idées noires aujourd'hui. Tu ne l'as pas vu, mais quand nous débarquions, il y avait là Éli, le pharisien. Plus jaune que d'habitude. Et il nous regardait d'un air !"

"Laisse-le regarder."

"Eh ! par force. Mais je t'assure, Maître, que pour faire la paix avec celui-là il faudra plus de deux figues !"

"Qu'ai-je dit à la maman de Tobie ? "J'ai fait la paix avec l'objet même de la guerre". Et ainsi je tâcherai à faire la paix en leur témoignant du respect, puisque selon eux je les ai offensés, les notables de Capharnaüm. Ainsi, même quelqu'un d'autre sera content"

"Qui ?"

Jésus ne répond pas à la demande et continue : "Je ne réussirai pas probablement, car à eux, il leur manque la volonté de faire la paix. Mais écoutez : si dans toutes les disputes le plus modéré savait céder et ne pas s'acharner à avoir raison, et se montrait conciliant en partageant en deux l'objet du litige même si, je veux l'admettre, ses réclamations étaient fondées, ce serait mieux et plus saint. Ce n'est pas toujours que quelqu'un nuit par parti-pris de nuire. Parfois on agit mal sans le vouloir.

Pensez toujours à cela et pardonnez. Éli et les autres croient servir Dieu avec justice en agissant comme ils le font. Je chercherai, avec patience et constance et tant d'humilité et de bonne grâce, à les persuader qu'un nouveau temps est venu et que Dieu, maintenant, veut être servi d'après mon enseignement. La ruse de l'apôtre : c'est la bonne grâce, son arme : la constance, le secret de la réussite : l'exemple et la prière pour ceux qu'il faut convertir."

Ils sont arrivés sur la place. Jésus va tout droit au comptoir de la gabelle où Matthieu est en train de faire ses comptes et de vérifier les monnaies qu'il répartit par catégories en les mettant dans des sacs de diverses couleurs qu'il place dans un coffre de fer que deux serviteurs attendent de transporter autre part. À peine l'ombre projetée par la grande taille de Jésus s'allonge sur le comptoir, Matthieu lève la tête pour voir celui qui vient payer en retard. Pierre, en attendant, dit à Jésus le tirant par la manche : "Il n'y a rien à payer, Maître. Que fais-tu?"

Mais Jésus ne s'en occupe pas. Il fixe Matthieu qui, tout de suite s'est levé par respect. Un second regard pénétrant. Mais ce n'est pas, comme l'autrefois, le regard du juge sévère. C'est un regard d'appel affectueux. Il l'enveloppe, le pénètre d'amour. Matthieu devient rouge. Il ne sait que faire, que dire...

"Matthieu, fils d'Alphée, l'heure est sonnée. Viens. Suis-Moi !" lui déclare Jésus majestueusement.

"Moi ? Maître, Seigneur ! Mais sais-tu qui je suis ? C'est pour Toi, pas pour moi, que je le dis..."

"Viens, suis-Moi, Matthieu, fils d'Alphée" répète Jésus plus doucement.

"Oh ! comment puis-je avoir trouvé grâce près de Dieu ? Moi... Moi..."

"Matthieu, fils d'Alphée, j'ai lu dans ton cœur. Viens, Suis-Moi." La troisième invitation est une caresse.

"Oh ! tout de suite, mon Seigneur !" et Matthieu, en pleurant, sort de derrière le comptoir sans plus s'occuper de ramasser les pièces de monnaies éparses, de fermer le coffre. Rien.

"Où allons- nous, Seigneur ? demande-t-il quand il est près de Jésus. Où me conduis-tu?"

"Dans ta maison. Veux-tu donner l'hospitalité au Fils de l'homme ?"

"Oh !... mais... mais que vont-ils dire ceux qui te haïssent ?"

"Moi, j'écoute ce qu'on dit au Ciel, et là, on dit : "Gloire à Dieu pour un pécheur qui se sauve !", et le Père dit : "Éternellement la Miséricorde se lèvera dans les Cieux et se répandra sur la terre et puisque Je t'aime d'un amour éternel, d'un amour parfait, voici qu'aussi, à ton égard J'use de miséricorde". Viens. Et par ma venue, en plus du cœur, que ta maison soit sanctifiée."

"Je l'ai déjà purifiée par l'espérance que j'avais dans l'âme... mais que mon esprit ne pouvait admettre qu'elle fût vraie... Oh ! moi avec tes saints..." et il regarde les disciples.

"Oui, avec mes amis. Venez. Je vous unis. Et soyez frères." Les disciples sont tellement stupéfaits qu'ils n'ont pas encore trouvé manière de dire une parole. Ils ont cheminé en groupe, derrière Jésus et Matthieu, sur la place toute ensoleillée, et maintenant absolument déserte, par un bout de route qui brûle dans un soleil éblouissant. Il n'y a personne dans les rues. Mais seulement le soleil et la poussière.

Ils entrent dans la maison. Une belle maison avec une large entrée qui donne sur la rue. Une jolie cour ombragée et fraîche, au delà de laquelle on en voit une grande organisée en jardin.

"Entre, mon Maître ! Apportez de l'eau et des boissons."

Les serviteurs accourent avec tout ce qu'il faut.

Matthieu sort pour donner des ordres, pendant que Jésus et les siens se rafraîchissent. Puis, il revient. "Viens maintenant, Maître. La salle est plus fraîche... Maintenant des amis vont venir ... Oh ! je veux que ce soit grande fête ! C'est ma régénération... C'est ma... ma circoncision vraie, celle-là... Tu m'as circoncis le cœur par ton amour ...Maître, ce sera la dernière fête... Maintenant, plus de fêtes pour le publicain Matthieu. Plus de fêtes de ce monde... Seulement la fête intérieure, celle d'être racheté et de te servir... d'être aimé de Toi... Combien j'ai pleuré... Combien ces derniers mois... Cela fait presque trois mois que je pleure... Je ne savais comment faire... je voulais venir ...Mais, comment venir vers Toi, Saint, avec mon âme souillée ?"

"Tu l'as lavée par ton repentir et par ta charité. Pour Moi et pour le prochain. Pierre ? Viens ici."

Pierre qui n'a pas encore parlé, tant il est ébahi, s'avance. Les deux hommes, âgés tous les deux, petits, trapus, sont en face l'un de l'autre, et Jésus est entre eux deux, souriant, beau.

"Pierre, tu m'as demandé tant de fois qui était l'inconnu de la bourse apportée par Jacques. Le voici : il est là."

"Qui ? Ce vol... Oh ! pardon, Matthieu ! Mais qui pouvait penser que c'était toi, toi, vraiment. qui nous désespérais par ton usure, que tu fusses capable de t'arracher chaque semaine un morceau de ton cœur pour donner cette riche obole ?"

"Je le sais. Je vous ai injustement taxés. Mais, voici que je m'agenouille devant vous tous et que je vous dis : ne me chassez pas ! Lui m'a accueilli. Ne soyez pas plus sévères que Lui."

Pierre, qui a Matthieu à ses pieds, le relève d'un seul coup, rudement, affectueusement : "Debout, debout ! Pas à moi, ni aux autres. Ce n'est qu'à Lui qu'il faut demander pardon. Nous... allons, nous sommes tous plus ou moins voleurs comme toi... Oh ! je l'ai dit ! Maudite langue ! Mais moi, je suis fait comme ça : ce que je pense, je le dis, ce que j'ai sur le cœur, je l'ai sur les lèvres. Viens, que nous fassions un pacte d'affectueuse paix" et il embrasse Matthieu sur les joues.

Les autres aussi le font avec plus ou moins d'affection. Je dis cela, car André est retenu par sa timidité, et Judas Iscariote est glacial. On dirait qu'il embrasse un tas de reptiles, tant son accolade est détachée et brève.

Matthieu sort, entendant du bruit.

"Pourtant, Maître, dit Judas Iscariote, il me semble que cela n'est pas prudent. Déjà les pharisiens d'ici t'accusent, et Toi... Voilà un publicain parmi les tiens ! Un publicain après une prostituée !... As-tu décidé ta ruine ? S'il en est ainsi, dis-le, que..."

"Que nous filions, pas vrai ?" dit Pierre ironique.

"Et toi qui te parle ?"

"Je sais bien que tu ne t'adresses pas à moi, mais moi, par contre, je parle à ton âme de grand seigneur, à ton âme très pure, à ton âme de sage. Je sais que toi, membre du Temple, tu sens l'odeur de péché en nous, pauvres, et qui ne sommes pas du Temple. Je sais bien, que toi, juif complet, mélange de pharisien, de sadducéen et d'hérodien, à moitié scribe et un brin essénien - veux-tu d'autres de nobles appellations ? - tu te sens mal à l'aise parmi nous, comme une magnifique alose prise dans un filet rempli de goujons. Mais, que veux-tu y faire ? Lui nous a pris et nous... nous restons. Si tu te sens mal à l'aise... va-t'en, toi. Nous respirerons mieux, nous tous. Même Lui, qui, tu le vois, est indigné par moi et par toi. Par moi parce que je manque de patience et aussi... oui, et aussi de charité, mais plus par toi qui ne comprends rien, avec toute ta chamarrure de nobles titres, et qui n'as ni charité, ni humilité, ni respect. Tu n'as rien, garçon. Une grande fumée seulement, et Dieu veuille qu'elle soit inoffensive."

Jésus a laissé Pierre parler. Il est resté debout, sévère, les bras croisés, les lèvres serrées et les yeux... peu rassurants. À la fin il dit : "As-tu tout dit, Pierre ? As-tu aussi libéré ton cœur de tout le levain qu'il contenait ? Tu as bien fait. Aujourd'hui, ce sont les Azymes de Pâques pour un fils d'Abraham. L'appel du Christ est comme le sang de l'agneau sur vos âmes, et où il vient, la faute ne descendra plus. Elle ne descendra pas, si celui qui le reçoit, lui est fidèle. Mon appel est libération et il faut le fêter sans levain d'aucune sorte."

À Judas, pas un mot. Pierre se tait, mortifié.

"Notre hôte revient, dit Jésus. Il est avec des amis. Ne leur montrons pas autre chose que la vertu. Si quelqu'un ne peut y parvenir, qu'il sorte. Ne soyez pas semblables à des pharisiens qui accablent les gens de préceptes qu'eux, les premiers, n'observent pas."

Matthieu rentre avec d'autres hommes et le repas se déroule. Jésus est au centre, entre Pierre et Matthieu. Ils parlent de sujets divers et Jésus répond patiemment à toutes les questions qu'on Lui pose. Ce sont aussi des plaintes à l'égard des pharisiens qui les méprisent.

"Eh bien ! venez à qui ne vous méprise pas et puis agissez de telle façon que les bons, au moins, ne vous méprisent" répond Jésus.

"Tu es bon. Mais tu es le seul !"

"Non ceux-ci sont comme Moi et puis... c'est le Dieu Père qui aime qui se repent et veut devenir son ami. Si tout manquait à l'homme, sauf le Père, ne serait-elle pas complète la joie de l'homme ?"

Le repas en est au dessert, quand un serviteur fait signe au maître de maison et lui dit quelque chose.

"Maître : Éli, Simon et Joachim demandent à entrer et à te parler. Veux-tu les voir ?"

"Certainement."

"Mais... mes amis sont publicains."

"Et c'est justement pour cela qu'ils viennent. Laissons, qu'ils voient. Il ne servirait à rien de dissimuler. Cela ne servirait pas au bien, et la malice augmenterait l'épisode jusqu'à dire qu'il y avait des courtisanes, Qu'ils entrent."

Les trois pharisiens entrent. Ils regardent tout autour avec un rire méchant et vont parler. Mais Jésus, qui s'est levé et est allé leur rencontre avec Matthieu, les devance. Il met une main sur l'épaule de Matthieu et dit : "O vrais fils d'Israël, je vous salue et vous donne une grande nouvelle qui certainement comblera de joie votre cœur de parfaits Israélites, qui soupire après l'observance de la Loi par tous les cœurs, pour donner gloire à Dieu. Voici : Matthieu fils d'Alphée, n'est plus, à partir d'aujourd'hui, le pécheur, le scandale de Capharnaüm. Une brebis galeuse d'Israël est guérie.

Réjouissez-vous ! Après lui, d'autres brebis pécheresses redeviendront saines et votre cité, à la sainteté de laquelle vous vous intéressez tant, deviendra par sa sainteté agréable au Seigneur. Lui laisse tout pour servir Dieu. Donnez le baiser de paix à l'Israélite égaré qui revient dans le sein d'Abraham."

"Et y revient avec les publicains ? Dans un gai banquet ? Oh ! vraiment, c'est une conversion avantageuse ! Tiens, regarde-là, Éli c'est Josias, le souteneur."

"Et celui-ci Simon d'Isaac, l'adultère."

"Et celui-là ? C'est Azarias, le tenancier du tripot, où Romain et Juifs vont jouer, se quereller, s'enivrer et se livrer à la débauche."

"Mais, Maître, sais-tu au moins qui sont ces gens-là ? Le savais-tu ?"

"Je le savais."

"Et vous, alors, vous de Capharnaüm, vous disciples, pourquoi avez-vous permis la chose ? Tu me stupéfies, Simon de Jonas !"

"Et toi, Philippe, bien connu ici, et toi, Nathanaël ! Mais j'en suis fort stupéfait ! Comment as-tu pu supporter que ton Maître mange avec des publicains et des pécheurs ?"

"Mais, il n'y a donc plus de retenue en Israël ?" Les trois sont tout à fait scandalisés.

Jésus dit : "Laissez en paix mes disciples. C'est Moi qui l'ai voulu. Moi seul."

"Oh ! oui, on comprend. Quand on veut faire les saints et qu'on ne l'est pas, on tombe vite dans des erreurs impardonnables!"

"Et quand on habitue les disciples à manquer de respect - il me brûle encore l'éclat de rire irrespectueux de celui-ci, juif et du Temple, à moi, Éli le pharisien ! - on ne peut qu'être sans respect pour la Loi. On enseigne ce qu'on sait. "

"Tu te trompes, Éli. Vous vous trompez tous. On enseigne ce qu'on sait, c'est vrai. Et Moi qui connais la Loi, je l'enseigne à qui ne la connaît pas : aux pécheurs par conséquent. Vous... je sais bien que vous êtes maîtres de votre âme. Les pécheurs ne le sont pas. Je recherche leur âme, je la leur rends, pour que à leur tour, ils me la rapportent comme elle est : malade, blessée, souillée, pour que je la soigne et la purifie. Je suis venu pour cela. Ce sont les pécheurs qui ont besoin du Sauveur et Moi, je viens les sauver. Comprenez-moi... et ne me haïssez pas sans raison."

Jésus est doux, persuasif, humble... Mais les trois sont trois chardons tout hérissés de piquants... et ils sortent avec une moue de dégoût.

"Ils sont partis... Maintenant, ils vont nous critiquer partout" murmure Judas l'Iscariote.

"Et, laisse-les faire ! Agis seulement de façon à ce que le Père n'ait pas à te critiquer. Ne sois pas mortifié, Matthieu, ni vous, ses amis. La conscience nous dit : "Vous ne faites pas de mal". Cela suffit."

Jésus s'assoit de nouveau à sa place et tout prend fin.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Le_rep10
Le repas chez Matthieu


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mar 17 Sep - 7:22


"Jésus à Tibériade cherche Jonathas dans la maison de Chouza"


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Je vois la belle cité de Tibériade, toute neuve. Qu'elle soit neuve et riche, tout son ensemble me l'indique. Elle suit un plan plus ordonné que toute autre ville de Palestine et présente un ensemble harmonieux et organisé que n'offre pas même Jérusalem. Des belles avenues, rues droites pourvues déjà d'un système d'égouts pour empêcher la stagnation des eaux et l'accumulation des ordures dans les rues, des vastes places ornées de fontaines avec de magnifiques bassins de marbre. Palais déjà bien dégagés dans le style de Rome avec des portiques aérés. Par certaines portes cochères, ouvertes à cette heure matinale, l’œil aperçoit d'amples vestibules, des péristyles de marbre ornés de tentures précieuses, garnis de sièges, de petites tables. Presque tous ont, au centre, une cour pavée de marbre, avec fontaines et jets d'eau et vasques de marbre garnies de plantes en fleur.

En somme, c'est une imitation de l'architecture de Rome assez bien reproduite et richement imitée. Les plus belles maisons sont dans les rues qui avoisinent le lac. Les trois premières, parallèles à la côte, sont vraiment seigneuriales. La première, le long d'une avenue qui suit la douce courbure du lac, est tout à fait splendide. La dernière partie est une suite de villas qui ont leur façade principale sur la rue qui passe par derrière, et vers le lac elles ont de riches jardins qui descendent au point d'être caressés par les eaux. Presque toutes ont un petit port où se trouvent des bateaux pour les promenades avec des baldaquins précieux et des sièges de couleur pourpre.

Jésus semble être descendu de la barque de Pierre non pas dans le port de Tibériade, mais dans quelque autre endroit, peut-être des faubourgs, et s'avance par une avenue le long du lac.

"Tu n'as jamais été à Tibériade, Maître ?" demande Pierre.

"Jamais."

"Eh ! l'Antipas a bien fait les choses, et en grand, pour flatter Tibère ! C'est bien un vendu, celui-là!..."

"On dirait une cité de repos plutôt q'une ville de commerce."

"Les commerces sont de l'autre côté. Mais elle a aussi beaucoup de commerces. Elle est riche."

"Ces maisons-là ? Palestiniennes ?"

"Oui et non. Beaucoup appartiennent aux Romains, mais beaucoup... eh ! oui ! Bien que pleines de statues et pareilles bagatelles sont aux Hébreux."
Pierre soupire et murmure : "...s'ils ne nous avaient enlevé que l'indépendance;.. mais ils nous ont enlevé la foi... Nous sommes en train de devenir plus païens qu'eux !"

"Ce n'est pas leur faute, Pierre. Eux ont leurs habitudes et ils ne nous forcent pas à les prendre. Mais c'est nous qui voulons la corruption : par intérêt, pour suivre la mode, par servilisme..."

"Tu dis bien, mais le premier à le faire, c'est le Tétrarque..."

"Maître, nous sommes arrivés" dit le berger Joseph. "C'est la maison de l'intendant d'Hérode."

Ils sont arrêtés à l'extrémité de l'avenue où il y a un carrefour à partir duquel l'avenue devient la seconde des rues, alors que les villas restent entre elle et le lac. La maison qu'il indique est la première, toute entourée d'un jardin fleuri. Les parfums et les parterres de jasmins et de roses s'étendent jusqu'au lac.

"C'est ici qu'habite Jonathas ?"

"C'est ici que l'on m'a dit. C'est l'intendant de l'intendant et il est bien tombé. Chouza n'est pas mauvais et il sait reconnaître les mérites de son intendant. C'est un des rares de la cour qui soit honnête. Dois-je l'appeler ?"

"Va."

Joseph va au grand portail et frappe. Le portier accourt. Ils parlent entre eux. Je vois que Joseph fait une moue de désappointement. Le portier sort sa tête grise, regarde Jésus et puis demande une chose sur laquelle Joseph est d'accord. Ils parlent encore entre eux.

Puis Joseph vient trouver Jésus qui attend patiemment à l'ombre d'un arbre. "Jonathas n'est pas ici. Il est sur le Haut Liban. Il est allé conduire dans un air frais et pur Jeanne de Chouza, très malade. Le serviteur dit que c'est lui qui est allé parce que Chouza est à la cour et n'en peut sortir depuis le scandale de la fuite de Jean le Baptiste. L'état de la malade s'aggravait et le médecin disait qu'ici elle serait morte. Cependant le serviteur dit de rentrer pour te reposer. Jonathas a parlé du Messie enfant et, même ici, tu es connu de nom et attendu."

"Allons."

Le groupe bouge. Le portier, qui a jeté un coup d’œil, voit et appelle d'autres serviteurs. Il ouvre tout grand le portail qui n'était qu'entrouvert jusqu'alors et court à la rencontre de Jésus avec un véritable respect. "Répands, Seigneur, ta bénédiction sur nous et sur cette triste maison. Entre. Oh ! comme Jonathas regrettera de n'être pas ici ! C'était son espérance : te voir. Entre, entre, et avec Toi tes amis."

Dans l'atrium il y a des serviteurs et des servantes de tout âge, tous respectueusement empressés à saluer, et un peu curieux aussi. Une petite vieille pleure dans un coin.

Jésus entre et bénit avec son geste et son salut de paix. On offre un goûter. Jésus prend place sur un siège et tout le monde l'entoure.
"Je vois que je ne vous suis pas inconnu" observe Jésus.

"Oh ! Jonathas nous a élevés dans le souvenir de ton histoire. Il est bon, Jonathas. Lui dit que c'est, grâce au baiser qu'il t'a donné. Mais il l'est aussi par nature."

"J'ai donné et reçu des baisers... mais, comme tu dis, il n'y a que chez les bons qu'ils firent croître la bonté. Maintenant il est absent ? C'est pour lui que j'étais venu."

"Je l'ai dit : il est sur le Liban. Là-bas il a des amis... C'est le dernier espoir pour la jeune maîtresse, et si cela ne réussit pas..."

La petite vieille, dans son coin, pleure plus fortement. Jésus la regarde d'un air interrogateur.

"C'est Esther, la nourrice de la maîtresse. Elle pleure car elle ne peut se résigner à la perdre."

Jésus l'invite à venir près de Lui : "Viens, mère, ne pleure pas ainsi. Viens près de Moi. Il n'est pas dit que maladie signifie mort !"

"Oh ! c'est la mort ! la mort ! Depuis son unique enfantement malheureux, elle meurt ! Les adultères enfantent en cachette et pourtant, elles vivent, et elle, elle bonne, honnête, chère, si chère, doit mourir !"

"Mais qu'est-ce qu'elle a présentement ?"

"Une fièvre qui la consume... C'est comme une lampe qui brûle en plein vent... dans un vent toujours plus fort et elle est toujours plus faible. Oh ! je voulais aller avec elle, mais Jonathas a voulu des servantes jeunes, car elle est sans force, c'est un corps inerte qu'il faut déplacer, et moi je ne suis plus bonne... Pas bonne pour cela... mais pour l'aimer, oui... Je l'ai recueillie sur le sein de sa mère... J'étais servante, mariée moi aussi, et j'avais eu un enfant un mois auparavant. Je lui ai donné le lait car la mère, trop faible, ne le pouvait pas... Je lui ai servi de mère quand elle fut orpheline, alors qu'elle savait à peine dire "maman", Mes cheveux ont blanchi et mon front s'est ridé, à force de la veiller malade... je lui ai fait ses vêtements d'épouse, je l'ai conduite au mariage... J'ai souri à ses espoirs maternels... j'ai pleuré avec elle sur son enfant, mort... J'ai recueilli tous les sourires et toutes les larmes de sa vie... Je lui ai donné tous les sourires et les réconforts de mon amour... et à présent elle se meurt et elle ne m'a pas près d'elle..." La vieille fait de la peine.

Jésus la caresse, mais sans résultat. "Écoute, mère, as-tu de la foi ?"

"En Toi, oui."

"En Dieu, femme. Peux-tu croire que Dieu peut tout ?"

"Je le crois, et je crois que Toi, son Messie, tu le peux. Oh ! oui, on parle dans la ville de ta puissance ! Cet homme (elle montre Philippe) il y a quelque temps, parlait de tes miracles près de la synagogue. Et Jonathas lui a dit : "Où est le Messie ?" et il lui a répondu : "Je ne sais". Jonathas me dit alors : "S'il était ici, je te le jure, elle guérirait". Mais tu n'étais pas ici... et il est parti avec elle... et maintenant elle va mourir ..."

"Non. Aie foi. Dis-moi vraiment ce que tu as dans le cœur. Peux-tu croire qu'elle ne mourra pas, à cause de ta foi ? "

"A cause de ma foi ? Oh ! si tu la veux, la voilà. Prends aussi ma vie, ma vielle vie... seulement fais-la moi voir guérie."

"Je suis la Vie. Je donne la vie et pas la mort. Tu lui as donné la vie autrefois avec le lait de ton sein, et c'était une pauvre vie qui pouvait finir. Maintenant, avec ta foi, donne-lui une vie sans fin. Souris, mère."

"Mais elle n'est pas ici..." la vieille est partagée entre l'espérance et la crainte. "Elle est absente et tu es ici..."

"Aie foi. Écoute. Je vais maintenant à Nazareth pour quelques jours. Là aussi j'ai des amis malades... Puis j'irai au Liban. Si Jonathas revient dans les six jours, envoie-le à Nazareth chez Jésus de Joseph. S'il ne vient pas, Moi je viendrai."

"Comment le trouveras-tu ?"

"L'ange de Tobie me guidera. Pour toi, fortifie-toi dans la foi. Je ne te demande que cela. Ne pleure plus, mère."

La vieille, au contraire, pleure plus fortement. Elle est aux pieds de Jésus et tient sa tête sur ses genoux divins, baisant sa main bénie qu'elle mouille de ses larmes. Jésus, de l'autre main, la caresse et comme les autres serviteurs la grondent doucement de continuer de pleurer, il dit : "Laissez-la faire. Maintenant ce sont des pleurs de soulagement. Cela lui fait du bien. Êtes-vous tous contents que la maîtresse puisse recouvrer la santé ?"
"Oh ! elle est si bonne ! Une telle maîtresse est une amie, et on l'aime. Nous l'aimons. Crois-le."

"Je lis dans vos cœurs, vous aussi, soyez meilleurs. Je pars. Je ne puis attendre. La barque est là. Je vous bénis."

"Reviens, Maître, reviens encore !"

"Je reviendrai ! plusieurs, plusieurs fois. Adieu. La paix a cette maison et à vous tous."

Jésus sort avec les siens, accompagné des serviteurs qui l'acclament.

"Tu es plus connu ici qu'à Nazareth" observe tristement le cousin Jacques.
"Cette maison est préparée par quelqu'un qui a eu foi dans le Messie. Pour Nazareth, je suis le menuisier ...Rien de plus."

"Et... et nous, nous n'avons pas la force de te prêcher pour ce que tu es…"
"Vous ne l'avez pas ?"

"Non cousin, nous ne sommes pas héroïques comme tes bergers..."

"Tu le crois, Jacques ?" Jésus sourit en regardant son cousin qui ressemble si bien a son père putatif qui a, comme lui, les yeux et les cheveux châtains, et le visage légèrement brun, tandis que Jude a un visage pâle encadré dans une barbe très noire et des cheveux frisés, avec des yeux d'un azur qui tire sur le violet et qui rappellent vaguement ceux de Jésus. "Et bien ! Je te dis que tu ne te connais pas. Toi et Jude, vous êtes deux forts."

Les cousins secouent la tête.

"Vous verrez que je ne me trompe pas."

"Nous allons vraiment a Nazareth ?"

"Oui. Je veux parler a ma Mère et... et faire encore une autre chose. Qui veut venir qu'il vienne."

Tous veulent venir. Les plus contents sont les cousins : "C'est pour le père et la mère, comprends-tu ?"

"Je comprends. Nous passerons par Cana et puis nous irons là."

"Par Cana ? Alors, nous irons chez Suzanne. Elle nous donnera des oeufs et des fruits pour le père, Jacques."

"Et assurément aussi de son bon miel. Il l'aime tant !"

"Et puis ça le nourrit."

"Pauvre père ! Il souffre tant ! C'est comme une plante déracinée, qui sent que la vie lui échappe.., et il ne voudrait pas mourir..." Jacques regarde Jésus en une muette prière… Mais Jésus ne paraît pas le voir. "Joseph aussi a eu une mort douloureuse ?"

"Oui" répond Jésus. "Mais il souffrait moins car il était résigné."

"Et puis, il t'avait, Toi."

"Alphée aussi pourrait m'avoir..."
Les cousins soupirent, affligés

et tout se termine.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Tibzor10
Tibériade sur la carte


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Mer 18 Sep - 7:22

"Jésus dans la maison de l’oncle Alphée et puis dans sa maison"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus se trouve avec les siens au milieu des belles collines de Galilée. Le soleil est encore haut sur l'horizon bien que le crépuscule arrive. Pour lui échapper, les voyageurs cheminent sous les arbres, qui sont presque toujours des oliviers.

"Après cette montée, c'est Nazareth" Jésus dit. "Maintenant je vous dis qu'en y arrivant, nous allons nous séparer. Jude et Jacques iront tout de suite chez leur père, comme leur cœur le désire. Pierre et Jean distribueront l'obole aux pauvres qui certainement seront près de la fontaine. Moi et les autres, nous irons à la maison pour le repas et puis nous penserons au repos."

"Nous, nous irons chez le bon Alphée. Nous le lui avons promis l'autre fois, mais cependant, moi, j'irai juste pour le saluer. Je cède mon lit à Matthieu qui n'est pas encore habitué à la dure". dit Philippe.

"Non, non pas toi qui es âgé. Je ne le permets pas. J'ai eu un lit confortable jusqu'à présent. Mais quels sommeils infernaux j'y faisais ! Crois-moi : maintenant je suis si bien en paix qu'il me semble dormir sur la plume même si je m'étends sur les cailloux. Oh ! c'est la conscience qui vous donne ou pas un bon sommeil ! répond Matthieu.

C'est une émulation de charité qui s'allume entre les disciples Thomas, Philippe et Barthélemy, qui, si je comprends bien, sont ceux qui, l'autre fois, étaient dans la maison de cet Alphée (qui n'est sûrement pas le père de Jacques, car celui-ci parle avec André et lui dit : "Il y aura toujours une place pour toi comme l'autre fois, même si le père est plus malade"). C'est Thomas qui triomphe : "Je suis le plus jeune du groupe. Le lit c'est moi qui le cède. Laisse-moi faire, Matthieu, tu t'habitueras un peu à la fois. Tu crois que ça me coûte ? Non. Je suis comme un amoureux qui rêve... Je serai sur la dure, mais tout proche de mon amour". Thomas, un homme dans les trente huit ans, un rire jovial et Matthieu cède. Voici maintenant, à quelques mètres, les premières maisons de Nazareth.

"Jésus... nous allons" dit Jude.

"Allez, allez."

Les deux frères partent presque au pas de course. "Eh ! le père c'est le père" murmure Pierre. "Même s'il boude c'est toujours notre sang et le sang ça vous tire plus qu'un cordage. Et puis... ils me plaisent tes cousins. Ils sont très bons."

"Ils sont très bons, oui. Et ils sont humbles, assez pour ne pas mesurer d'où ils en sont. Ils se croient toujours en faute, car leur esprit voit le bien chez tous, plutôt que chez eux. Ils feront beaucoup de chemin..."

Maintenant, ils sont à Nazareth. Des femmes voient Jésus et le saluent, des hommes aussi et des enfants également. Mais ici, ce ne sont pas les acclamations au Messie des autres endroits : ici, ce sont des amis qui saluent, de façon plus ou moins expansive, l'Ami qui revient. Chez beaucoup je remarque aussi une curiosité ironique en observant le groupe hétérogène qui est avec Jésus. Ce n'est certainement pas une cour de dignitaires royaux ni un cortège pompeux de prêtres. Transpirés, couverts de poussière, vêtus très modestement sauf Judas Iscariote, Matthieu, Simon et Barthélemy - je les ai mis par ordre décroissant d'élégance - ils semblent plutôt un groupe d'hommes du peuple en voyage qui se rendent à un marché, plutôt qu'à la suite d'un roi. Ce Roi n'a pour lui que l'ascendant de la taille et celui de son aspect.

Ils font quelques mètres, et puis Pierre et Jean s'éloignent sur la droite, tandis qu'avec les autres, Jésus s'avance jusqu'à une petite place remplie d'enfants qui crient autour d'une vasque pleine d'eau où les mères vont puiser.

Un homme aperçoit Jésus et fait un signe de joyeux étonnement. Il se hâte vers Lui et le salue : "Bon retour ! Je ne t'attendais pas si tôt ! Tiens : embrasse mon dernier rejeton. C'est le petit Joseph. Il est né en ton absence" et il Lui tend un bébé qu'il a dans les bras.

"Tu l'as appelé Joseph ?"

"Oui, je ne l'oublie pas, lui qui m'était un peu parent et plus que parent. C'était pour moi un grand ami. Maintenant, j'ai donné aussi à mes petits enfants, les noms qui m'étaient les plus chers : Anne, mon amie de quand j'étais tout petit, et Joachim. Puis Marie... Oh ! quand elle naquit, quelle fête ! Je me souviens qu'ils me la firent embrasser et me dirent : "Tu vois cet arc-en-ciel : ça été le pont par où elle est descendue du Ciel. C'était un chemin angélique" et, c'est vrai, elle paraissait un petit ange tant elle était belle... Maintenant voici Joseph. Si j'avais su que tu revenais si tôt, je t'aurais attendu pour la circoncision."

"Je te remercie de ton amour pour mes grands-parents et pour mon père et ma Mère. C'est un bel enfant. Qu'il soit juste pour l'éternité comme le juste Joseph." Jésus balance le petit qui Lui fait d'enfantines risettes.

"Si tu m'attends, je viens avec Toi. J'attends que les amphores soient pleines. Je ne veux pas que ma fille Marie se fatigue. Et même, regarde ce que je fais. Je donne les brocs aux tiens, s'ils veulent les prendre, et je parle un peu seul avec Toi."

"Mais, bien sûr que nous les prenons ! Nous ne sommes pas des rois assyriens." s'exclame Thomas, et pour commencer il saisit un broc.

"Alors, attention. Marie de Joseph n'est pas à la maison. Elle est chez son beau-frère, sais-tu ? Mais la clef est chez moi. Faites-vous la remettre pour entrer dans la maison, dans l'atelier, je veux dire."

"Oui, oui, allez même dans la maison, et puis je viendrai ensuite."

Les apôtres s'en vont et Jésus reste avec Alphée.

"Je voulais te dire... Je suis pour Toi un véritable ami... Quand on est vrai ami et plus âgé, et du pays, on peut parler. Je crois que je dois parler ...Moi... mais je ne veux pas te conseiller. Tu sais mieux que moi. Je veux seulement t'avertir que... oh ! non, je ne veux pas faire l'espion, ni te faire voir les parents sous un mauvais jour. Mais, je crois en Toi, Messie et... et cela me fait de la peine, voilà, de voir qu'ils disent que tu n'es pas Toi, c'est à dire le Messie, que tu es un malade, que tu ruines la famille et les parents. La ville... Tu sais, Alphée est très estimé et la ville les écoute eux aussi, et maintenant lui est malade et il fait pitié... Même la pitié parfois, pousse à faire des choses injustes. Vois, j'y étais, ce soir là où Jude et Jacques t'ont défendu, ainsi que la liberté de te suivre... Oh ! quelle scène ! Je ne sais comment ta Mère y résiste ! Et cette pauvre Marie d'Alphée ? Les femmes sont toujours victimes dans certaines situations de famille."

"À cette heure, les cousins sont chez le père..."

"Chez le père ? Oh ! je les plains ! Le vieillard est vraiment hors de lui et, c'est sûrement l'âge et la maladie, mais il se conduit comme un fou. S'il n'était pas fou, il me ferait encore davantage pitié car ...il ruinerait son âme."

"Penses-tu qu'il maltraitera les fils ?"

"J'en suis certain. Je le regrette pour eux et pour les femmes... où vas-tu ?"

"À la maison d'Alphée."

"Non, Jésus ! Ne te fais pas manquer de respect !"

"Les cousins m'aiment plus qu'eux-mêmes, et il est juste que je les paie d'un égal amour ...Là, il y a deux femmes qui me sont chères... J'y vais, Ne me retiens pas."

Et Jésus se hâte vers la maison d'Alphée, pendant que l'autre reste, pensif, au milieu de la rue.

Jésus marche rapidement. Je le vois à la limite du jardin d'Alphée. Il est rejoint par les pleurs d’une femme et les hurlements exagérés d'un homme. Jésus parcourt encore plus vite les derniers mètres qui le séparent de la maison, à travers le jardin tout vert. Il va arriver au seuil de la maison, au moment où s'avance vers la porte la Maman qui voit le Fils.

"Maman !"

"Jésus !"

Deux cris d'amour.

Jésus va entrer, mais Marie Lui dit : "Non, Fils." Et elle se met sur le seuil, les bras ouverts, les mains serrées aux montants de la porte : une barrière de chair et d'amour, et elle répète : "Non Fils, ne fais pas cela."

"Laisse, Maman, il n'arrivera rien." Jésus est tout à fait calme, bien que la pâleur si accentuée de Marie le trouble certainement. Il saisit son fin poignet, détache la main du montant et passe.

Dans la cuisine sont répandus sur le sol, les réduits à l'état de pâtée gluante, les œufs, les grappes de raisin, le vase de miel apportés de Cana. D'une autre pièce arrive une voix querelleuse d'un vieux qui menace, qui accuse, qui se lamente dans une de ces colères séniles si injustes, impuissantes, pénibles à voir et douloureuses à subir. "...voilà ma maison détruite, devenue la fable de tout Nazareth et moi, ici, seul, sans aide, blessé au cœur, au respect, à mes besoins !... Voilà ce qui te reste, Alphée, après avoir agi en vrai fidèle ! Et pourquoi ? Pourquoi ? Pour un fou. Un fou qui rend fous mes imbéciles de fils. Ah ! Ah ! Quelle douleur !"

Et la voix de Marie d'Alphée, en larmes, qui supplie : "Sois bon, Alphée, sois bon ! Ne vois-tu pas que tu te fais du mal ? Viens, que je t'aide à te coucher... Toujours bon, toi, toujours juste... Pourquoi maintenant es-tu ainsi avec toi, avec moi, avec ces pauvres enfants ? ..."

"Rien ! Rien ! Ne me touche pas ! Je ne veux pas ! Bons les fils? Ah ! Oui, vraiment ! Deux ingrats ! Ils m'apportent du miel après m'avoir abreuvé d'absinthe. Ils m'apportent des œufs et des fruits après m'avoir mangé le cœur ! Va-t'en, je te le dis. Va-t'en ! Je ne veux pas de toi. Je veux Marie. Elle sait y faire. Où est-elle, maintenant, cette femme sans énergie qui ne sait pas se faire obéir de son Fils ?"

Marie d'Alphée, chassée, entre dans la cuisine au moment où Jésus va entrer dans la pièce d'Alphée. Elle se cramponne à Lui en sanglotant, désespérée, pendant que Marie, la Vierge, s'approche, humble et patiente du vieillard courroucé. "Ne pleure pas, tante, maintenant j'y vais."

"Oh ! non, ne te fais pas insulter ! Il semble fou. Il a son bâton. Non, Jésus, non. Il a frappé même ses fils."

"Il ne me fera rien." et Jésus fermement, bien qu'avec douceur, met de côté la tante et entre.

"Paix à toi, Alphée." Le vieillard va se coucher tout en se plaignant et faisant mille reproches à Marie parce qu'elle ne sait pas s'y prendre (tandis qu'il venait de dire que Elle seule savait faire). Il se retourne brusquement : "Ici ? Ici à te moquer de moi ? Même ça ?"

"Non, pour t'apporter la paix. Pourquoi es-tu aussi inquiet ? Tu te fais du mal ! Maman, laisse. Je vais le soulever, Moi. Tu ne te feras pas de mal et tu ne te fatigueras pas. Maman, soulève les couvertures." Et Jésus prend délicatement ce petit tas d'ossements qui râle, sans forces, méchant, pleurant, misérable et l'allonge comme si c'était un nouveau-né sur le lit.

"Voilà. Comme ça, comme je faisais pour mon père. Plus haut, ce coussin. Il le tiendra soulevé et il respirera mieux. Maman, mets-lui, sous les reins, ce petit coussin. Ce sera plus doux. Maintenant, la lumière, ainsi, pour qu'elle ne lui frappe pas les yeux, tout en laissant entrer l'air pur. Voilà qui est fait. J'ai vu une décoction sur le feu. Apporte-la, Maman. Elle est bien douce. Tu es tout en sueur et tu es en train de prendre froid. Cela te fera du bien." Marie sort, obéissante.

"Mais moi... mais moi... Pourquoi es-tu bon avec moi ?"

"Parce que je t'aime, Tu le sais."

"Moi, je t'en voulais... mais maintenant..."

"Maintenant, tu ne m'en veux plus. Je le sais. Mais Moi, je t'aime bien et cela me suffit. Après, tu m'aimeras..."

"Et alors... ah !... ah !... quelle souffrance ! Et alors s'il est vrai que tu m'aimes pourquoi offenses-tu mes cheveux blancs !"

"Je ne t'offense pas, Alphée. En aucune façon. Je t'honore."

"Tu m'honores ? Je suis la fable de Nazareth, voilà."

"Pourquoi, Alphée parles-tu ainsi ? En quoi je fais de toi la fable de Nazareth ?"

"En mes fils. Pourquoi sont-ils rebelles ? Pour Toi. Pourquoi les moqueries ? À cause de Toi."

"Dis-moi : si Nazareth te louait pour le sort de tes fils, éprouverais-tu la même souffrance ?"

"Alors non ! Mais Nazareth ne me loue pas. Elle me louerait si réellement tu étais quelqu'un qui va à la conquête. Mais me laisser pour un qui est presque fou et qui va par le monde s'attirant les haines et les railleries, pauvre au milieu des pauvres. Ah ! qui ne rirait ! Ah ! ma pauvre maison ! Pauvre maison de David, comment finis-tu ! Et moi qui dois vivre encore pour voir ce malheur ? Te voir, dernier rejeton de la glorieuse souche, te voir sombrer dans la folie par trop de servilité ! Ah ! malheur sur nous à partir du jour où mon faible frère s'est laissé unir à cette femme insipide et pourtant autoritaire, et qui a eu tout pouvoir sur lui. Je l'avais dit alors : "Joseph n'est pas pour les noces, Il sera malheureux !" Et il l'a été. Lui savait comme elle était, et de noces il n'en avait rien voulu savoir. Malédiction à la loi de l'orpheline héritière ! .Malédiction au destin. Malédiction sur ce mariage."

La ‘’Vierge héritière’’ est revenue avec la décoction, juste à temps pour entendre les jérémiades du beau-frère. Elle est encore plus pâle, mais sa grâce patiente n'en est pas troublée. Elle s'approche d'Alphée et avec un doux sourire l'aide à boire.

"Tu es injuste, Alphée, mais tu as tant de mal qu'on te pardonne tout." dit Jésus, qui lui soulève la tête.

"Oh ! oui, tant de mal ! Tu dis que tu es le Messie. Tu fais des prodiges. C'est ça que l'on dit. Au moins, pour me payer des fils que tu m'as pris, guéris-moi. Guéris-moi... et je te pardonnerai."

"Toi, pardonne aux fils, comprends leur âme et je te soulagerai. Si tu as de la rancune, je ne peux rien faire."

"Pardonner ?" Le vieillard fait un saut qui naturellement exaspère ses souffrances et cela le rend de nouveau furieux. "Pardonner ? Jamais ! Va-t'en ! Va-t'en, si tu dois me dire cela ! Va-t'en ! Je veux mourir sans qu'on me trouble davantage."

Jésus a un geste de résignation. "Adieu, Alphée. Je m'en vais... Dois-je vraiment partir ? Mon oncle... dois-je vraiment partir ?"

"Si tu ne me contentes pas, oui va-t'en et dis à ces deux serpents que le vieux père meurt avec rancune."

"Non, cela non. Ne perds pas ton âme. Ne m'aime pas, si tu veux. Ne me crois pas le Messie. Mais tu ne dois pas haïr, tu ne dois pas haïr, Alphée. Ridiculise-moi. Dis que je suis fou. Mais ne hais pas."

"Mais pourquoi m'aimes-tu, si je t'insulte ?"

"Parce que je suis Celui que tu ne veux pas reconnaître. Je suis l'Amour. Maman, je vais à la maison."

"Oui, mon Fils. Dans peu de temps je viendrai."

"Je te laisse ma paix, Alphée. Si tu me veux, envoie-moi chercher. Je viendrai à n'importe quelle heure."

Jésus sort, calme comme s'il ne s'était rien passé. Il est seulement plus pâle.

"Oh ! Jésus, Jésus, pardonne-lui" gémit Marie d'Alphée.

"Mais oui, Marie. Il n'y a même pas besoin de le faire. À celui qui souffre, on pardonne tout. Maintenant, il est déjà plus calme. La Grâce travaille même à l'insu des cœurs. Et puis il y a tes pleurs, et certainement la souffrance de Jude et de Jacques et la fidélité à leur vocation. La paix dans ton cœur angoissé, tante." Il la baise et sort dans le jardin pour aller à la maison.

Au moment où il sort sur la rue, voici qu'entre Pierre et derrière lui Jean, essoufflés après la course. "Oh ! Maître ! mais qu'est-il arrivé ? Jacques m'a dit : "Cours à ma maison. Qui sait comment Jésus est traité". Mais, non, je me trompe. Alphée, celui de la fontaine, est entré et il a dit à Jude : "Jésus est chez toi" et alors Jacques voilà ce qu'il a dit... Tes cousins sont atterrés. Moi je ne comprends rien, mais je te vois... et je me rassure."

"Rien, Pierre. Un pauvre malade que les souffrances rendent intolérant. Maintenant, tout est fini."

"Oh ! j'en suis content ! Et toi, pourquoi ici ?" Pierre interpelle l'Iscariote qui accourt lui aussi. Le ton n'est pas très doux.

"Tu y es aussi, il me semble."

"On m'a prié d'y venir et j'y suis venu."

"Moi aussi, je suis venu. Si le Maître était en danger, et dans sa patrie, moi, qui l'ai déjà défendu en Judée, je puis le défendre aussi en Galilée."

"Pour cela, il y en a assez de nous. Mais en Galilée il n'y en a pas besoin."

"Ah ! Ah ! Ah ! En effet, sa patrie le rejette comme une nourriture indigeste. C'est bien. J'en suis content pour toi qui t'es scandalisé d'un petit incident survenu en Judée, où Lui est inconnu. Ici, par contre !..." et Judas achève en sifflotant d'un air moqueur.

"Écoute, garçon, Je suis peu en humeur de te supporter. Arrête donc, si tu y tiens à... quelque chose. Maître, ils t'ont fait du mal ?"

"Mais non, mon Pierre. Je te l'assure. Hâtons-nous d'aller consoler les cousins."

Ils partent et entrent dans le grand atelier. Jude et Jacques sont près du grand établi de menuisier. Jacques debout, Jude assis sur un tabouret, le coude appuyé sur le banc, la tête sur la main. Jésus va à eux en souriant, pour leur témoigner tout de suite son affection : "Alphée est plus tranquille, maintenant. Les douleurs se calment et la paix revient tout à fait. Soyez tranquilles, vous aussi."

"Tu l'as vu ? Et maman ?"

"J'ai vu tout le monde..."

Jude demande : "Même les frères ?"

"Non, ils n'étaient pas là."

"Ils étaient là. Ils n'ont pas voulu se montrer à Toi. Mais, à nous ! Oh ! si nous avions commis un crime, ils ne nous auraient pas traités de la sorte. Et nous qui venions de Cana, volant par la joie de le revoir et de lui apporter des choses qui lui plaisent ! Nous l'aimons et... et il ne nous comprend plus... il n'a plus confiance en nous. " Jude baisse son bras et pleure, la tête sur le banc. Jacques est plus fort, mais son visage reflète un vrai martyre intérieur.

"Ne pleure pas, Jude. Et toi, ne t'abandonne pas à la souffrance."

"Oh ! Jésus ! Nous sommes des fils et... il nous a maudits. Mais malgré notre déchirement, non, nous ne revenons pas en arrière ! Nous sommes à Toi, et c'est avec Toi que nous demeurerons, même si, pour nous en détacher, on nous menace de mort !" s'écrie Jacques.

"Et tu disais que tu n'étais pas capable d'héroïsme ? Moi, je le savais. Mais toi, tu le dis de toi-même. En vérité tu seras fidèle même devant la mort. Et toi aussi." Jésus les caresse, mais eux souffrent. Les pleurs de Jude résonnent sous la voûte de pierre. Et là, j'ai l'occasion de mieux voir l'âme des disciples.

Pierre, avec son honnête visage attristé, s'écrie : "Eh oui ! C'est une souffrance... Quelle tristesse ! Mais, mes enfants (et il les secoue affectueusement) il n'est pas donné à tous de mériter ces paroles... Moi... moi je me rends compte que je suis un chanceux, dans l'appel que Jésus m'a fait. Cette brave femme d'épouse ne cesse de me dire : "C'est comme si j'étais répudiée, puisque tu n'es plus à moi. Mais je dis : 'Heureuse répudiation !' ". Dites-le, vous aussi. Vous perdez un père, mais vous gagnez Dieu." Le berger Joseph, étonné, dans son sort d'orphelin, ignorant qu'un père puisse être occasion de peine, dit : "Je croyais être le plus malheureux, parce que sans père. Mais je m'aperçois qu'il vaut mieux le pleurer mort qu'ennemi."

Jean se borne à baiser et caresser ses compagnons. André soupire et se tait. Il brûle de parler, mais sa timidité lui serre la gorge. Thomas, Philippe, Matthieu et Nathanaël parlent doucement dans un coin, avec le respect qu'on éprouve devant une vraie douleur. Jacques de Zébédée prie, à voix basse, pour que Dieu donne sa paix. Simon le Zélote, oh ! comme il me plaît dans son attitude ! Il quitte son coin et vient près des deux disciples en peine. Il met une main sur la tête de Jude, l'autre bras enserre la taille de Jacques et il dit : "Ne pleure pas, fils. Lui nous l'avait dit, à toi et à moi : "Je vous unis : toi, qui, pour Moi, perds un père, et toi qui as un cœur de père sans avoir de fils". Et nous n'avions pas compris combien ces paroles étaient prophétiques. Mais Lui le savait. Voilà : je vous en prie. Je suis âgé et j'ai toujours rêvé qu'on m'appelle "père". Acceptez-moi comme tel et moi, comme père, je vous bénirai matin et soir. Je vous en prie acceptez-moi comme un père."

Les deux acquiescent en sanglotant plus fortement.

Marie entre et accourt près des deux affligés. Elle caresse la chevelure d'ébène de Jude et la joue de Jacques. Elle est blanche comme un lis. Jude lui prend la main, la baise et demande : "Que fait-il ?"

"Il dort, fils. La maman vous envoie son baiser" et elle les embrasse tous les deux.

La voix rauque de Pierre explose : "Allons, viens ici un moment je veux te dire quelque chose" et je vois Pierre qui saisit de sa robuste main un bras de l'Iscariote et l'emmène dehors dans la rue. Puis il revient seul.

"Où l'as-tu envoyé ?" demande Jésus.

"Où ? Prendre l'air. Car si l'air ne l'avait pas calmé, moi, je le lui aurais donné d'une autre façon... ce n'est qu'à cause de Toi que je ne l'ai pas fait. Oh ! maintenant, ça va mieux. Qui rit devant la souffrance, est un aspic, et moi, les serpents, je les chasse... Oui, heureusement, que tu es là... je l'ai seulement envoyé au clair de lune. Ça se pourrait... mais moi je deviendrais plutôt un scribe chose que Dieu seul est capable de faire de moi qui ai une juste conscience d'être au monde, mais lui, même avec l'aide de Dieu je doute qu'il devienne bon. Simon de Jonas te l'assure, et je ne me trompe pas. Non ! Ne t'en fais pas ! Il a été heureux d'en sortir et ne pas partager une tristesse. Il est plus sec qu'un caillou sous le soleil d'août. Allons, les enfants ! Ici il y a une Mère plus douce qu'il n'en pourrait y avoir au Ciel. Ici il y a un Maître qui est meilleur que tout le Paradis. Ici il y a tant de cœurs honnêtes qui vous aiment sincèrement. Les averses, ça fait du bien : ça fait tomber la poussière. Demain, vous serez plus frais que des fleurs plus légers que des oiseaux, pour suivre notre Jésus."

Et c'est sur ces simples et bonnes paroles de Pierre que tout se termine.

***

Jésus dit ensuite :

"Après cette vision, tu mettras celle que je t'ai donnée au printemps 1944 celle où je demandais à ma Mère ses impressions sur les Apôtres. Désormais leur physionomie morale a été suffisamment mise en lumière pour qu'on puisse placer ici cette vision, sans créer de scandale pour personne.

Je n'avais pas besoin de conseils, mais quand nous étions seuls, pendant que les disciples étaient disséminés dans des familles amies, ou dans les bourgades voisines, durant mes séjours à Nazareth, comme il m'était doux de parler à ma douce Amie et de demander conseil à la Maman pour voir confirmer, par sa bouche pleine de grâce et de sagesse, tout ce que, déjà, j'avais vu. Avec Elle, je n'ai jamais été autre chose que "le Fils". Et au milieu des enfants des femmes, il n'y a jamais eu de mère plus "mère" qu'Elle, dans toute la perfection des vertus maternelles, humaines et morales, et il n'y a jamais eu de fils plus "fils" que Moi en fait de respect, de confiance, d'amour.

Et maintenant que vous avez un minimum de renseignements sur les Douze, sur leurs vertus, leurs défauts, leurs caractères, sur leurs efforts, y a-t-il encore quelqu'un pour dire qu'il me fut facile de les unir, de les élever, de les former ? Et y a-t-il encore quelqu'un qui pense que la vie de l'apôtre est facile et que pour être un apôtre, c'est à dire pour croire qu'il l'est, quelqu'un juge souvent avoir droit à une vie facile, sans souffrances, sans heurts, sans insuccès ! Ya-t-il encore quelqu'un qui pour le fait qu'il me sert prétend que je sois son serviteur et que je fasse en sa faveur des miracles à jet continu, et de sa vie un tapis fleuri, agréable, humainement glorieux ? Mon chemin, mon travail, mon service, c'est la croix, la souffrance, le renoncement, le sacrifice. J'y suis passé, Moi. Que ceux qui veulent se dire "miens" le suivent.

Ceci n’est pas pour les "Jean", mais pour les docteurs mécontents et exigeants. Et encore pour les chicaneurs, je dis que j'ai employé les termes "oncle" et "tante", qui n'existent pas dans les langues de Palestine, pour apporter des éclaircissements et mettre un point final à une question irrespectueuse sur ma condition de Fils Unique de Marie, et sur la Virginité de ma Mère, avant et après l'enfantement, sur la nature spirituelle et divine de l'union dont j'ai reçu la vie. Je le redis encore une fois, ma Mère ne connut pas d'autres unions et n'eut pas d'autres enfants. Chair Inviolée, que Moi-même je n'ai pas déchirée, fermée sur le mystère d'un sein-tabernacle, trône de la Trinité et du Verbe Incarné."

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_38


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Jeu 19 Sep - 7:34


"Jésus interroge sa mère au sujet de ses disciples"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Maintenant, environ deux heures après la description précédente, je vois la maison de Nazareth. Je reconnais la pièce de l'adieu qui donne sur le petit jardin où tous les arbres sont couverts de feuilles.

Jésus est avec Marie. Assis l'un près de l'autre sur le siège de pierre qui est contre la maison. On dirait que le souper ait déjà eu lieu. Les autres, s'il y a encore quelqu'un - car je ne vois personne - se sont déjà retirés. La Mère et le Fils se délectent réciproquement dans une douce conversation. La voix intérieure me dit que c'est une des premières fois que Jésus revient à Nazareth, après le Baptême, le jeûne au désert et surtout le rassemblement du collège apostolique. . Il raconte à la Mère ses premières journées d'évangélisation, les premières conquêtes des cœurs. Marie est suspendue aux lèvres de son Jésus.

Elle est plus pâle, plus maigre, comme si Elle avait souffert ces derniers temps. Sous ses yeux se sont creusés deux cernes, comme pour quelqu'un qui a beaucoup pleuré et réfléchi. Mais maintenant elle est heureuse et sourit. Elle sourit en caressant la main de son Jésus. Elle est heureuse de l'avoir là, de rester cœur à cœur avec Lui, dans le silence de la nuit qui tombe.

Ce doit être l'été, car déjà le figuier a ses premiers fruits mûris qui pendent jusqu'aux approches de la maison. Jésus en cueille quelques uns en s'élevant sur la pointe des pieds et il donne à sa Mère les plus beaux. Il les épluche avec soin et les offre, en retournant la peau qui forme une couronne, comme si c'était des boutons blancs rayés de rouge dans une corolle de pétales blancs à l'intérieur, violacés à l'extérieur. Il les présente sur la paume de la main et sourit en voyant sa mère qui les goûte.

Puis, brusquement il lui demande : "Maman, tu as vu les disciples. Qu'en penses-tu ?"

Marie, qui allait porter à sa bouche la troisième figue, lève la tête, arrête son geste, tressaille, regarde Jésus.

"Qu'en penses-tu, maintenant que je te les ai tous montrés ?" poursuit-il.
"Je crois qu'ils t'aiment et que tu pourras beaucoup obtenir d'eux. Jean... aime-le Jean comme tu sais aimer. C'est un ange. Je suis tranquille de penser qu'il est avec Toi. Pierre aussi... est bon. Plus dur parce que plus âgé, mais franc et convaincu. De même son frère. Ils t'aiment comme ils en sont capables, à présent. Après, ils t'aimeront davantage. Même nos cousins, maintenant qu'ils sont convaincus, te seront fidèles. Mais l'homme de Kériot... celui-là ne me plaît pas, Fils. Son œil n'est pas limpide, et son cœur encore moins. Il me fait peur."

"Avec toi, il est tout à fait respectueux."

"Beaucoup trop de respect. Même avec Toi il est parfaitement respectueux. Mais tu n'es pas pour lui le Maître. Tu es le futur Roi, dont il espère tirer des avantages et du lustre. Il n'était rien, un peu plus que les autres à Kériot. Il espère avoir près de Toi un rôle important et... oh ! Jésus ! je ne veux pas offenser la charité, mais je pense, même si je ne veux pas y penser, que dans le cas où tu le décevrais, il n'hésiterait pas à prendre ta place ou à chercher à le faire. Il est ambitieux, avide et vicieux. Il est fait pour être le courtisan d'un roi de la terre plutôt que ton apôtre, mon Fils. Il me fait peur !" Et la Maman regarde son Jésus de ses deux yeux effrayés dans son visage pâle.

Jésus soupire. Il réfléchit. Il regarde sa Mère. Il lui sourit pour l'encourager de nouveau : "Même celui-là il nous le faut, Maman. Si ce n'était pas lui, ce serait un autre. Mon Collège doit représenter le monde et, dans le monde, tous ne sont pas des anges et ce n'est tous qui ont la trempe de Pierre et André. Si j'avais choisi toutes les perfections, comment les pauvres âmes malades oseraient-elles devenir mes disciples ? Je suis venu sauver ce qui était perdu, Maman. Jean est sauvé de lui même. Mais combien ne le sont pas !"

"Je n'ai pas peur de Lévi. Lui s'est racheté parce qu'il a voulu se racheter. Il a quitté son péché en même temps que son comptoir de gabelle et il s'est fait une âme neuve pour venir avec Toi. Mais Judas de Kériot, non. Au contraire, l'orgueil accapare toujours davantage sa vieille âme vilaine. Mais Toi, tu sais ces choses, Fils. Pourquoi me les demandes-tu ? Je ne puis que prier et pleurer pour Toi. Tu es le Maître. Même de ta pauvre Maman."

La vision s'arrête ici.

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_39
Jésus parle à sa Mère de ses disciples


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maud
Maud


Féminin Messages : 9656
Date d'inscription : 20/01/2016
Localisation : France
Saint intercesseur : Sainte Vierge Marie , Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face , Sainte Thérèse d' Avila

ÉTQMÉR de M.V. Re: Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10

Message par Maud Ven 20 Sep - 7:38

"L’humanité des apôtres ! Comme elle est lourde !"

Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Maria_13

Jésus dit :

"Petit Jean, beaucoup de travail aujourd’hui. Mais nous sommes en retard d'un jour et on ne peut marcher lentement. Je t'ai donné la force pour ce travail, aujourd'hui. Les quatre contemplations, je te les ai accordées pour que tu puisses parler des souffrances de Marie et des miennes, qui préparent la Passion. J'aurais dû en parler hier, samedi, jour dédié à ma Mère. Mais j'ai eu pitié de toi. Aujourd'hui, on rattrape le temps perdu. Après les souffrances que je t'ai fait connaître, Marie a eu aussi celles-ci. Et Moi avec Elle.

Mon regard avait lu dans le cœur de Judas Iscariote. Personne ne doit penser que la Sagesse de Dieu n'ait pas été capable de comprendre ce cœur. Mais, comme je l'ai dit à ma Mère, il nous le fallait. Malheur à lui d'avoir été le traître ! Mais c'était un traître qui, je le répète, nous fallait. Il était dissimulé, rusé, avide, luxurieux, voleur, mais d'autre part, intelligent et plus cultivé que le autres, il avait su s'imposer à tous. Audacieux, il m'aplanissait le chemin, même quand il était difficile. Ce qui lui plaisait plus que tout, c'était de sortir du rang et de faire valoir sa place de confiance auprès de Moi. Il n'était pas serviable par l'effet d'une charité spontanée, mais c'était un de ces hommes que vous appelleriez "faiseur". Cela lui permettait aussi de garder la bourse et d'approcher des femmes. C'était deux choses qu'il aimait effrénément avec une troisième, sa charge privilégiée.

La Pure, l'Humble, la Détachée des richesses terrestres, ne pouvait ne pas avoir de dégoût pour ce serpent. À Moi aussi il me faisait horreur. Et Moi seul, avec le Père et l'Esprit, nous savons quel fardeau j'ai dû porter pour pouvoir endurer son voisinage. Mais, je te l'expliquerai à un autre moment.

Pareillement je n'ignorais pas l'hostilité des prêtres, des pharisiens, des scribes et des sadducéens. C'étaient des renards astucieux qui cherchaient à me pousser dans leur tanière pour me mettre en pièces. Ils avaient faim de mon sang et ils cherchaient à mettre des pièges partout pour me capturer, pour avoir des armes pour m'accuser, pour me faire disparaître. Pendant trois années, ils n'ont pas cessé de me dresser des embûches, et ils ne se sont apaisés que lorsqu'ils m'ont su mort.

Cette nuit-là, ils ont dormi heureux. La voix de leur accusateur était pour toujours éteinte. Ils le croyaient. Non, elle n'était pas encore éteinte. Elle ne le sera jamais et elle tonne, tonne et maudit ceux qui leur ressemblent à l'heure présente.

Quelle souffrance supporta ma Mère par leur faute ! Et Moi, cette douleur je ne l'oublie pas non plus.

Que la foule fût changeante, ce n'était pas une nouveauté. C'est la bête fauve qui lèche la main du dompteur, si elle est armée de la cravache ou si elle leur offre un morceau de chair pour calmer sa faim. Mais il suffit que le dompteur tombe et ne puisse plus se servir de la cravache, ou n'ait plus de nourriture pour la satisfaire, pour qu'elle se jette sur lui et le mette en pièces. Il suffit de dire la vérité et d'être bon pour s'attirer la haine de la foule après le premier moment d'enthousiasme.

La vérité est reproche et avertissement. La bonté prive de la cravache et amène ceux qui ne sont pas bons à ne plus craindre. D'où les "crucifie-le !", après avoir dit "hosanna". Ma vie de Maître est saturée de ces deux cris, et le dernier a été "crucifie-le !". L'hosanna, c'est la respiration qu'effectue le chanteur afin d'avoir du souffle pour monter à l'aigu. Marie, le soir du Vendredi Saint, a réentendu en Elle même les hosannas menteurs, devenus des cris de mort pour sa Créature, et son cœur en a été transpercé. Cela aussi, Moi, je ne l'oublie pas.

L'humanité des apôtres ! Comme elle est lourde ! Je portais sur mes bras, pour les élever vers le Ciel, des masses dont là pesanteur attirait vers la terre. Même ceux qui ne se voyaient pas ministres d'un roi de la terre, comme Judas Iscariote, ceux qui ne pensaient pas comme lui à monter, à l'occasion, à ma place sur le trône, recherchaient toujours anxieusement la gloire.

Le jour vint où même mon Jean et son frère désirèrent cette gloire qui vous éblouit comme un mirage, même dans les choses du Ciel. Ce n'est pas la sainte aspiration vers le Ciel que je veux que vous ayez, mais le désir humain pour que votre sainteté soit connue. Et non seulement cela, mais avidité de changeur, d'usurier pour que, pour un peu d'amour donné à Celui auquel je vous ai dit de vous donner vous-mêmes tout entiers, prétendiez avoir place à sa droite dans le Ciel.

Non, mes fils, non. Il faut d'abord boire tout le calice que Moi j'ai bu. Tout : avec la charité donnée en échange de la haine, avec la chasteté qui s'oppose à la voix des sens, avec l'héroïsme dans les épreuves, avec l'holocauste de Soi-même pour l'amour de Dieu et des frères.

Puis, quand on s'est acquitté de son devoir, dire encore : "Nous sommes des serviteurs inutiles", et attendre que mon Père, qui est aussi le vôtre, vous accorde, par sa bonté, une place dans son Royaume. Il faut se dépouiller, comme tu m'as vu dépouillé au Prétoire, de tout ce qui est humain, en gardant seulement l'indispensable qui est respect pour le don de Dieu qu'est la vie, et pour les frères, auxquels nous pouvons être plus utiles du haut du Ciel que sur la terre, et laisser à Dieu le soin de vous revêtir de la robe immortelle blanchie dans le sang de l'Agneau.

Je t'ai montré les souffrances qui préparaient la Passion. Les autres, je te les montrerai. Bien que ce soit des souffrances, ç'a été pour ton âme un repos que de les contempler. C’est assez pour maintenant

Sois en paix."


Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Jesus_40
Jésus et Son Eglise


_________________
Partage de "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, tomes 1 à 10 - Page 4 Signat12

* "J'ai compris que " Marie " veillait sur moi  , que j'étais Son enfant  .
Aussi , je ne pouvais que lui donner le nom de " Maman " , car il me semblait  encore plus tendre que celui de "  Mère "
 *

Ste Thérèse de l' Enfant Jésus et de la Sainte Face
  • Poster un nouveau sujet
  • Répondre au sujet

La date/heure actuelle est Lun 20 Mai - 17:35