Comment se préparer à sa propre mort ? Ou plutôt comment songer à son salut ? Sept conseils pratiques et spirituels pour vivre le passage vers l’au-delà avec confiance.
Il s’y prépare depuis le début de sa maladie. Il y a quelques années le diagnostic est tombé. En un instant, le monde d’Étienne, 60 ans, consultant en stratégie à Paris, s’est écroulé avec toutes les certitudes d’une vie bien réussie : bon job, famille plutôt épanouie, projets de voyage avec ses amis… Si Étienne, après la consternation, s’est mis en mode de combat contre son cancer, il sait qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps à vivre. « Au début, j’étais très révolté contre tous et contre Dieu. Pourquoi moi, alors que je menais une vie sans aucun excès ? », confie-t-il à Aleteia.
Grâce à des rencontres de la part des personnes qu’il n’aurait jamais croisées avant, Étienne a petit à petit accepté la nouvelle réalité : « Il était temps que j’accepte ma maladie et que je me prépare au passage probablement assez proche vers l’au-delà. C’est devenu quelque chose d’essentiel. J’ai commencé à faire de l’ordre dans mes papiers, à réfléchir à ce que je souhaitais transmettre à mes enfants, sur le plan matériel bien sûr, mais surtout sur le plan personnel. Et plus j’y réfléchissais, plus je me disais qu’il fallait penser d’abord à faire de l’ordre dans ma vie spirituelle, jusqu’à présent assez chaotique. Il m’a paru alors clair, explique Étienne, que c’est avec la préparation spirituelle que les autres choses se mettront en place : le testament, les lettres que je suis en train d’écrire à chacun de mes enfants, la messe d’enterrement… »
Bien sûr, je mentirai en disant que je n’ai pas peur de mourir. Mais en même temps, je me sens beaucoup plus en paix aujourd’hui qu’avant ma maladie. Il m’a fallu finalement être désaxé de ma routine de vie pour rencontrer le Christ.
Un ami prêtre qui l’accompagne dans cette dernière étape, lui a dit un jour qu’il était maintenant essentiel de mettre le pardon au centre de sa vie : pardonner et demander pardon. « Pas facile avec certains de mes proches, mais j’essaye de le faire par différents moyens, parfois seulement par des petits gestes. Bien sûr, je mentirai en disant que je n’ai pas peur de souffrir ni de mourir. J’espère au fond de moi-même un miracle. Mais en même temps, je me sens beaucoup plus en paix aujourd’hui qu’avant ma maladie, beaucoup plus centré sur mon amitié avec le Christ. Il m’a fallu finalement être désaxé de ma routine de vie pour Le rencontrer. J’ai souvent le sentiment qu’Il me tape sur l’épaule et me dit de ne pas avoir peur car il sera toujours avec moi », conclut-il.
Qu’est-ce qui reste encore à faire ?
Comme le remarque la psychologue et psychothérapeute Marie de Hennezel dans un entretien publié dans Conversations sur la mortet donc sur la vie (Service catholique des Funérailles) « notre vie est limitée et c’est cette limite qui nous oblige à prendre conscience de l’importance de la vie, de son caractère précieux, et à nous poser les bonnes questions : qu’est-ce qui est essentiel pour moi ? Qu’est-ce qui me reste encore à faire si je suis âgée et que je sens que j’approche du terme ? Toutes ces questions aident à vivre et donnent le goût de vivre ».
C’est ce que confirment Anne, 79 ans et Fabrice, 80 ans, mariés depuis 36 ans. L’idée du passage vers l’au-delà ne les effraie pas. Leur approche est sereine, peut-être parce qu’ils savent intérieurement ce qui est essentiel pour eux. Plutôt sportif, ce couple rennais en pleine forme ne fait pas tellement son âge. Heureux parents de trois enfants et grands-parents de douze petits-enfants, ils réfléchissent beaucoup ensemble comment transmettre aux jeunes générations leur petit bagage d’expériences et de choses à cultiver au quotidien. Si la foi est centrale pour Fabrice comme pour Anne, ils n’ont pas envie d’ennuyer les plus jeunes avec un « recueil d’homélies plus ou moins bien dites ou écrites » : « Nous aimons la bonne humeur, la fête, les sports nautiques pratiqués ensemble peu importe l’âge, nous aimons aussi les grandes tablées familiales qui ne se terminent jamais… C’est notre art de vivre à travers lequel il est possible de transmettre aussi les choses essentielles. Rien de mieux qu’une conversation en mettant avec ma petite-fille le couvert ou en préparant avec mon fils dans la cuisine le café pour tout le monde », explique Anne.J’ai envie de laisser à nos enfants et petits-enfants un livre sur toutes les traditions de Noël cultivées par notre famille. Et c’est entre les lignes que je glisse quelques pensées sur les ingrédients d’une vie vraiment réussie… »
Elle est d’ailleurs en train d’écrire un livre spécial : « L’idée me trottait depuis un certain temps et enfin j’ai réussi à me lancer. C’est un livre sur toutes les traditions de Noël cultivées par ma famille. J’ai envie de laisser à nos enfants et petits-enfants un ensemble d’anecdotes, de recettes, de prières, de chants de Noël, comme d’autres rituels amusants typiques pour notre famille. Et c’est entre les lignes que je glisse quelques pensées sur les ingrédients d’une vie vraiment réussie… », poursuit-elle.
De son côté, Fabrice a également une plume facile puisqu’il a décidé de s’attaquer à son deuxième livre. Après son Guide pour les grands-parents, il termine le Guide pour les amoureux après avoir longtemps observé les premiers émois de ses petits-enfants. « C’est une manière pour moi de raconter aux jeunes générations mon amour pour leur mère et grand-mère et, à travers ce récit très personnel, donner quelques recettes pour que le mariage fonctionne », confie-t-il à Aleteia.
Un pied dans l’éternité
Préparer le testament, écrire des lettres ou des guides personnels adressés à ses proches, mettre ses papiers en ordre, se concentrer sur sa vie intérieure… Comment préparer sa mort ? Ou plutôt comment préparer son salut ? Le conseil du père Paul Habsburg de la paroisse Notre-Dame d’Auteuil à Paris, est de visualiser son dernier jour « avec un pied dans l’éternité ». Cette perspective aide à s’y préparer et à voir ce qui est réellement important. C’est, comme l’explique très bien le pape François : « Vivre le passé avec reconnaissance, le présent avec passion et le futur avec confiance ».
Voici quelques pistes :
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