Gilles- Responsable information catholique
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par Gilles Mar 23 Nov - 18:59
Pourquoi les catholiques ne croient pas à l'enlèvement...
J'avais l'habitude de travailler dans un bureau paroissial d'éducation religieuse, et une fois quand j'étais à ce travail, un paroissien m'a demandé quand l'enlèvement aurait lieu. Si vous ne savez pas ce qu'est l'enlèvement, c'est essentiellement l'idée que les vrais chrétiens seront sauvés de la tribulation mondiale qui précédera la consommation de l'histoire humaine et la venue de la nouvelle création prédite dans les derniers chapitres du livre de l'Apocalypse . Cette croyance postule que Jésus va venir et emmener ses disciples au ciel avec lui afin qu'ils puissent échapper à cette tribulation, laissant tout le monde en souffrir. Maintenant, quand cette personne m'a posé des questions à ce sujet, j'ai d'abord été surpris, mais après quelques instants, j'ai réalisé que la question n'était en fait pas aussi étrange que je le pensais.
Voyez, l'enlèvement est une idée protestante ; nous, catholiques, n'y croyons pas. En fait, même la plupart des protestants n'y croient pas. La croyance a à peine quelques centaines d'années et se retrouve principalement dans les courants américains du protestantisme. Dans d'autres pays, l'idée n'est pas aussi répandue qu'ici. Et c'est pourquoi j'ai été surpris par la question de cette femme. Je m'attendais à ce qu'un catholique sache que l'enlèvement n'est pas une croyance catholique. Cependant, après quelques instants, je me suis rendu compte que l'idée est si omniprésente dans le christianisme américain (qui est en grande partie protestant) qu'elle s'infiltrerait bien sûr dans certains cercles catholiques. Cela n'aurait pas du tout dû me surprendre qu'un catholique en entende tellement parler qu'il supposerait simplement que c'était un principe de base du christianisme comme la Trinité ou l'Incarnation.
Alors pourquoi nous, catholiques, n'y croyons-nous pas ? La raison fondamentale est que ce n'est pas enseigné dans les Écritures. Bien sûr, les partisans de l'enlèvement le prétendent, mais si nous regardons les preuves qu'ils rassemblent, ce n'est pas très convaincant. Voyons donc quels sont, selon mon expérience, les deux passages les plus couramment invoqués pour sa défense et voyons pourquoi ils ne parviennent pas à prouver cette doctrine douteuse.
Qui sera pris ?Premièrement, nous en avons un de l'évangile de Matthieu. En enseignant sur la fin des temps, Jésus a dit : Ensuite, deux hommes seront sur le terrain ; l'un est pris et l'autre est laissé. Deux femmes moudront au moulin ; l'un est pris et l'autre est laissé. (Matthieu 24:40-41)
Les croyants à l'enlèvement soutiennent que dans chacun de ces exemples, celui qui est pris est un chrétien qui est enlevé au ciel, et celui qui reste restera sur terre pour subir la grande tribulation. Au début, cela peut sembler assez convaincant, mais regardons ce que Jésus a dit juste avant ceci : Comme les jours de Noé, ainsi sera la venue du Fils de l'homme. Car comme en ces jours d'avant le déluge, ils mangeaient et buvaient, se mariaient et donnaient en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et ils ne savaient pas jusqu'à ce que le déluge vint et les emportât tous, ainsi sera l'avènement de le Fils de l'homme. (Matthieu 24 :37-49)
Une fois que nous comprenons le contexte de l'enseignement de Jésus, nous pouvons voir qu'il disait en fait quelque chose de très différent de ce que pensent les croyants dans l'enlèvement. Il a comparé la fin des temps au temps juste avant le grand déluge, et il a dit que ceux pris à la fin seraient comme les gens qui ont été tués dans le déluge. Et qui a été tué dans le déluge ? C'était les injustes, pas les pieux. Par conséquent, quand Jésus a dit que certaines personnes seraient « prises », il ne parlait pas des fidèles ; il parlait plutôt des impies. En termes simples, il parlait du jugement sur les pécheurs, pas du sauvetage des chrétiens.Rencontrer JésusL'autre passage le plus couramment utilisé pour soutenir la croyance en l'enlèvement vient d'une des lettres de saint Paul : C'est pourquoi nous vous déclarons, par la parole du Seigneur, que nous qui sommes vivants, qui sommes laissés jusqu'à la venue du Seigneur, ne précéderons pas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même descendra du ciel avec un cri de commandement, avec l'appel de l'archange et avec le son de la trompette de Dieu. Et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; alors nous qui sommes vivants, qui sommes restés, serons enlevés avec eux dans les nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. (1 Thessaloniciens 4:15-17)
Encore une fois, ce passage semble enseigner clairement l'enlèvement, mais creusons un peu plus profondément. Le principal problème ici est le timing. Rien dans ce passage n'implique que cela se produira avant toute sorte de grande tribulation. Il n'y a aucune indication dans le texte que ces personnes vont être sauvées de la souffrance. Au lieu de cela, Paul dit qu'ils vont être "rattrapés" par le Seigneur juste après la résurrection des morts, ce qui signifie que cela va arriver juste avant la consommation de l'histoire humaine et le début de la nouvelle création (sur le moment de la résurrection, voir 1 Corinthiens 15:20-28).
Une ancienne coutume
Donc, si le passage ne parle pas de l'enlèvement, que veut dire Paul quand il dit que les chrétiens qui sont vivants à la venue de Jésus seront « relevés ensemble... dans les nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs » ? Il fait référence à une coutume populaire dans les temps anciens. À son époque, lorsque des personnes importantes visitaient les villes, elles étaient souvent rencontrées par des personnes de ces villes alors qu'elles étaient encore en route. En d'autres termes, les gens quittaient leurs maisons et allaient à la rencontre de ces visiteurs importants, puis les raccompagnaient à la ville (c'est ce qui s'est passé le dimanche des Rameaux lorsque les gens sont sortis pour rencontrer Jésus alors qu'il entrait à Jérusalem). Et si nous lisons les paroles de Paul à travers cette lentille, elles prennent tout leur sens. Jésus vient sur terre, alors les fidèles (vivants et défunts) iront à sa rencontre pendant qu'il'est toujours en route et l'accompagner alors qu'il arrive ici.
Certes, Paul n'explique pas tout cela de manière explicite, mais il n'était pas obligé de le faire. Contrairement à nous, Américains du 21e siècle, son public d'origine aurait été suffisamment familiarisé avec la coutume pour ne pas avoir besoin de lui pour tout leur expliquer. Une fois qu'il a dit que les fidèles rencontreraient Jésus en descendant du ciel, ses lecteurs auraient pu comprendre le reste par eux-mêmes. La coutume faisait partie de l'air culturel qu'ils respiraient, donc ils auraient instinctivement su de quoi il parlait.
L'idée de base
Il y a une tonne de plus que nous pourrions dire sur ce sujet. La doctrine de l'enlèvement est liée à toute une série d'autres questions concernant la fin des temps, et nous pourrions passer toute la journée à parler de tout ce complexe de problèmes. Néanmoins, l'idée de base est assez simple : les catholiques ne croient pas à l'enlèvement. Nous ne croyons pas que les chrétiens seront emmenés au ciel et sauvés de la grande tribulation qui précédera la consommation de l'histoire humaine et la venue de la nouvelle création, et nous avons une très bonne raison pour cela. Ce n'est tout simplement pas une idée biblique, et les passages qui sont souvent invoqués pour sa défense peuvent être facilement expliqués par d'autres moyens plus convaincants.
JP NunezJP Nunez est passionné de théologie depuis le lycée. Il est titulaire d'une maîtrise en théologie et en philosophie (avec une concentration en bioéthique) de l'Université franciscaine de Steubenville, et il a passé trois ans dans le programme de doctorat en études bibliques de l'Université catholique d'Amérique avant de se rendre compte que le monde universitaire n'est pas là où il veut être. Pendant son séjour à Steubenville, il a travaillé pendant deux ans en tant que stagiaire au Centre Saint-Paul de théologie biblique, où ses responsabilités consistaient notamment à répondre à des questions théologiques et à aider à formater et éditer leurs études bibliques Journey Through Writing. Il blogue sur JP Nunez : Comprendre la foi à travers les Écritures
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"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21:4-5)
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