Le crucifix a toujours sa place dans la salle du conseil, estiment quatre candidats à la mairie, alors que Jackie Smith est la seule à se prononcer en faveur de son retrait.
Le maire sortant de Québec, Régis Labeaume, a toujours été très clair sur le crucifix, qui trône à l’avant de la salle du conseil à l’hôtel de ville, à la gauche du président. C’est un objet patrimonial, affirmait-il, et il doit rester en place. Cette situation ne changera pas sous une administration de Marie-Josée Savard, de Jean-François Gosselin, de Bruno Marchand ou de Jean Rousseau.
Objet « patrimonial »
Les quatre candidats, questionnés en marge d’une visite à un événement caritatif, samedi, ont tous affirmé qu’ils laisseraient le crucifix en place. Il s’agit pour eux d’un « objet patrimonial », un rappel de l’histoire.
Au parlement, on l’a retiré du Salon bleu, dans la foulée de l’adoption de la loi 21 sur le port des signes religieux.
Mme Savard, qui a deux candidats de confession religieuse autre que catholique, estime que l’objet ne pose pas problème. Le candidat dans Le Plateau David Weiser, qui est juif, est d’accord. « Pour moi, c’est patrimonial, je ne pense pas que ça doit être enlevé. »
Boufeldja Benabdallah, candidat dans Cap-aux-Diamants, est musulman et abonde dans le même sens. « Si je me présente à la salle du conseil et qu’il y a le crucifix, c’est le respect total de la foi des gens qui m’ont devancé. Il n’offusque personne. Je ne m’opposerais pas du tout [à ce que le crucifix reste en place]. »
Smith fait bande à part
Jackie Smith, de Transition Québec, fait bande à part. « Je l’enlèverais et je le mettrais dans une petite exposition à l’hôtel de ville pour mettre en lumière sa valeur patrimoniale et l’influence que la religion a eue sur la politique autrefois. »
Elle imiterait ainsi les élus du gouvernement du Québec, qui ont choisi d’exposer l’objet à l’extérieur de la salle où se tiennent les débats parlementaires.
« Je ne veux pas supprimer l’histoire ni le patrimoine. C’est pas un secret que Québec était une ville très catholique. On ne devrait pas le supprimer. Mais la laïcité de l’État, c’est très important. »