L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité mercredi une motion pour défendre... Noël.
Les élus québécois ont ainsi condamné la position de la Commission canadienne des droits de la personne, qui juge que cette fête constitue une discrimination religieuse systémique.
Dans son Document de réflexion sur l'intolérance religieuse, la Commission soutient que «la discrimination à l'égard des minorités religieuses au Canada est ancrée dans l'histoire du colonialisme au Canada. Cette histoire se manifeste aujourd'hui par une discrimination religieuse systémique. Un exemple évident est celui des jours fériés au Canada».
-Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice«Honnêtement, on va continuer de fêter Noël, puis on ne s'excusera pas de fêter Noël au Québec»
Le ministre responsable de la Lutte au racisme, Christopher Skeete, a déposé une motion pour protester contre ces affirmations, conjointement avec l'opposition libérale, le Parti québécois ainsi que les deux députés indépendants, mais sans Québec solidaire.
Les 109 élus présents en Chambre après la période de questions ont toutefois voté pour la motion, sans abstention.
Le libellé «dénonce les propos de la Commission canadienne des droits de la personne».
La motion rejette «toute polarisation autour d'événements rassembleurs qui font partie du patrimoine québécois depuis plusieurs générations».
Elle invite enfin «tous les Québécois et toutes les Québécoises à s'unir en cette période de Noël qui approche».
Les élus ont souligné par des salves d'applaudissements ostentatoires l'adoption de la motion.
Le leader parlementaire adjoint du gouvernement, Mathieu Lévesque, a ensuite demandé à ce qu'une copie de la motion soit transmise à la Commission canadienne des droits de la personne, au gouvernement fédéral, à la Chambre des communes et également… «au père Noël, au pôle Nord», a-t-il conclu.
«Les gens viennent de partout au Québec, on est une terre qui est accueillante et je pense que c'est important de dire que ça fait partie de la culture québécoise et d'inviter tout le monde à fêter Noël s'il le souhaite», a poursuivi M. Jolin-Barrette ensuite en mêlée de presse.
-Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice«C'est une fête qui est partagée»