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J'ai récemment donné une conférence sur le salut dans laquelle j'ai cité Jacques 2 :24 (« Vous voyez qu'un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seule ») pour étayer l'affirmation catholique selon laquelle les œuvres sont nécessaires pour les dimensions actuelles et futures du salut
Au cours de la séance de questions-réponses, un jeune homme m'a posé des questions sur une objection protestante courante qui tente de saper ce verset. Il affirme que Jacques ne parlait pas d'être justifié aux yeux de Dieu, mais plutôt aux yeux des hommes. En d'autres termes, nos œuvres prouvent aux hommes que notre prétention à la foi est authentique. Jacques 2:18 est souvent utilisé comme texte de support : « Montre-moi ta foi en dehors de tes œuvres, et moi par mes œuvres je te montrerai ma foi. »
Puisque la justification dont parle Jacques est aux yeux des hommes et non de Dieu, disent les protestants, Jacques 2:24 n'est pas une preuve que les œuvres sont nécessaires pour le salut éternel.
Que penser de ce défi ? Nous allons jeter un coup d'oeil.
Un contexte salvateur
Le premier problème avec cette objection est qu'elle ne tient pas compte du contexte dans lequel James place son enseignement sur les œuvres. Jacques 2:14 l'établit : « À quoi bon, mes frères, si un homme dit qu'il a la foi mais qu'il n'a pas d'œuvres ? Sa foi peut-elle le sauver ? (c'est nous qui soulignons).
Le contexte ne suggère pas que Jacques parle du salut dans un sens temporel. Il ne parle pas d'être sauvé des ennemis physiques, ou de notre salut confirmé aux yeux des hommes. Il parle du véritable don du salut que Dieu nous accorde. Et il y a plusieurs raisons de le croire.
Premièrement, Jacques nous dit que « la foi par elle-même, si elle n'a pas d'œuvres, est morte » (v.17). Remarquez que Jacques ne dit pas « mort aux yeux des hommes ». Il dit que la foi elle - même est morte. En fait, il le fait clairement comprendre en le comparant à un cadavre : « Car, comme le corps sans l'esprit est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte » (v.26).
Si Jacques voulait dire que nos œuvres ne font que nous justifier aux yeux des hommes, alors notre manque d'œuvres n'aurait aucun effet négatif sur notre foi elle-même. Notre foi ne semblerait morte qu'aux yeux des hommes. Mais cela irait à l'encontre de ce que James nous dit réellement. De plus, cela rendrait inintelligible le parallèle avec un corps sans esprit. En quel sens l'absence de l'esprit peut-elle n'avoir aucun effet négatif sur le corps ?
Aussi , les trois autres fois où Jacques utilise le mot sauver (Gk. sozo ) dans son épître, il l'utilise en référence au salut que Dieu accorde à nos âmes (Jacques 1:21; 4:12; 5:20). À la lumière d'un tel contexte, il est raisonnable de conclure que Jacques utilise le mot de la même manière dans Jacques 2:14.
Enfin, il est intéressant de noter que le type d'œuvres que Jacques énumère comme nécessaires pour avoir une foi salvatrice (habiller les nus et nourrir les affamés, v.15) sont le même type d'œuvres qui, selon Jésus, mériteront la vie éternelle : « [ J']hérite du royaume préparé pour vous… car j'avais faim et vous m'avez donné à manger… j'étais nu et vous m'avez vêtu » (Matthieu 25 :35-36).
Il n'est pas déraisonnable de conclure que Jacques avait cet enseignement à l'esprit lorsqu'il a écrit sur les œuvres de miséricorde corporelles (2 :15). Et s'il en est ainsi, alors la justification qu'il a à l'esprit n'est pas une justification relative à la vue des hommes, mais une justification opérée par Dieu.
Le cas exemplaire du père Abraham
L'affirmation selon laquelle Jacques parle de la justification simplement aux yeux des hommes échoue également parce qu'elle ne cadre pas avec sa mention de l'offrande d'Isaac par Abraham comme un cas exemplaire de justification par les œuvres (Jacques 2:21-23). Il n'y avait personne autour d'Abraham et d'Isaac sur le mont Moriah pour qu'Abraham soit justifié aux yeux de ! (Ni Jacques ni l'auteur de la Genèse ne nous donnent d'indication qu'Abraham était justifié aux yeux d' Isaac .)
Peut-être qu'un protestant pourrait répondre qu'Abraham est justifié à nos yeux. Après avoir décrit l'offrande d'Isaac d'Abraham, Jacques commence sa phrase de conclusion sur la foi d'Abraham par « vous voyez » : « Vous voyez que la foi était active avec ses œuvres » (v.22 ; italiques ajoutés). Peut-être Jacques dit-il que l'offrande d'Isaac d'Abraham nous confirme qu'il avait la foi, non pas que ses œuvres l'ont justifié aux yeux de Dieu.
Le problème avec ceci est que Jacques enseigne explicitement que la foi d'Abraham a été rendue « complète » en offrant Isaac (v.22). Le mot grec ici, eteleiothe , signifie « être rendu parfait ». Comment la foi d'Abraham peut-elle être rendue parfaite s'il est simplement justifié aux yeux des hommes ? Si l'œuvre d'Abraham consistant à offrir Isaac nous confirmait simplement qu'il avait la foi, alors l'œuvre d'Abraham n'aurait aucun effet sur sa foi, encore moins la rendrait « complète ». Mais cela contredit ce que Jacques enseigne au verset vingt-deux.
De plus, l'accent mis par Jacques sur la perfection de la foi d'Abraham indique que c'est la même foi qui l'a justifié lorsqu'il a cru pour la première fois (Genèse 15:6). Et puisque sa foi initiale l'a justifié aux yeux de Dieu, il s'ensuit que sa foi « achevée » (sa foi rendue parfaite) fait de même.
La justification d'Abraham aux yeux de Dieu est encore confirmée par le fait qu'Abraham est appelé « l'ami de Dieu » en raison de son action d'obéissance. Pour James, l'offrande d'Isaac par Abraham a déclenché une réaction en chaîne. Sa foi a été « complétée par ses œuvres » (v.22a), « l'Écriture a été accomplie » par laquelle Abraham a été considéré comme juste (v.22b), et il a été appelé « l'ami de Dieu » (v.23).
Nous savons que Dieu était celui valorisant ce qui a été fait parce que , après les intervient d'ange et arrête Abraham de tuer Isaac, Dieu dit: « maintenant , je sais que tu crains Dieu, et que tu as pas refusé ton fils, ton fils unique, de moi » (Gen. 22:12). Dieu appréciait ce qu'Abraham avait fait et ainsi Abraham était justifié aux yeux de Dieu. Dieu a réitéré son approbation d'Abraham dans Ésaïe 41 : 8 lorsqu'il a appelé Abraham « mon ami » (c'est nous qui soulignons).
Donc, si Abraham a été justifié aux yeux de Dieu en offrant Isaac, et la justification par les œuvres dont parle Jacques est comme la justification d'Abraham, il s'ensuit que la justification par les œuvres est une justification aux yeux de Dieu.
Nos amis protestants ont raison de dire que nos bonnes œuvres prouveront notre foi authentique aux yeux des hommes (voir Jacques 2:18). Mais cela ne rend pas justice à l'enseignement de saint Jacques pour eux de s'arrêter à ce stade. Il y a plus dans l'histoire.
Le point principal pour Jacques est que nos œuvres « complètent » notre foi et la maintiennent vivante. Et dans la mesure où nos œuvres sont nécessaires à une foi vivante, elles sont nécessaires pour nous maintenir dans une relation salvatrice avec Dieu. C'est pourquoi Jacques peut écrire : « Vous voyez qu'un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seule.
Un catholique est donc justifié dans son appel à Jacques 2:24 à l'appui de sa croyance que les œuvres sont nécessaires pour le salut !
Karlo BroussardKarlo Broussard, originaire du sud de la Louisiane, a quitté une carrière musicale prometteuse pour se consacrer à plein temps au travail de l'apologétique catholique.
En tant qu'apologiste et conférencier pour Catholic Answers, il parcourt le pays et le monde pour donner des conférences sur l'apologétique, les études bibliques, la théologie et la philosophie.
