31 août 2021
Jean Paul Ier, le « Pape au sourire », dont le pontificat de trente-trois jours aura été le plus bref de l’histoire récente de l’Église, pourrait être béatifié à l’automne prochain.
Issu d’une famille rurale très modeste, comme Jean XXIII qui l’a consacré évêque de Vittorio Veneto dès 1958, Albino Luciani a eu l’intuition spirituelle de faire du cardinal Ratzinger, le futur pape Benoît XVI, son légat pour un congrès marial en Amérique latine, le continent du futur pape François. Fin novembre 2017, après une enquête du diocèse de Buenos-Aires, la Congrégation romaine pour la cause des saints a enregistré le cas d’une guérison extraordinaire advenue en Argentine en 2011 pour une fillette atteinte d’une forme grave d’encéphalite par l’intercession du pape Luciani. Fin octobre 2019, la commission médicale du Vatican a conclu à une guérison scientifiquement inexplicable. Le vote ultime des évêques et cardinaux sur ce miracle est prévu pour le mois d’octobre prochain. Il ne restera plus alors qu’à fixer la date de la béatification.
Un pape très proche des fidèles
Fils d’un ouvrier agricole anticlérical et d’une paysanne catholique très pieuse, le futur Jean Paul Ier n’a pas toujours mangé à sa faim pendant son enfance. Comme pape, il s’est immédiatement montré très proche des fidèles et soucieux de simplicité : il a abandonné l’usage du « nous de majesté » pour s’exprimer tout de suite à la première personne du singulier. Il a refusé la tiare, préférant une simple mitre d’évêque. Et il ne s’est plié que par nécessité — pour que les fidèles puissent le voir — à l’utilisation de la sedia gestatoria aux apparences monarchiques pour venir place Saint-Pierre.
Défenseur sans réserve de la vie à naître, Jean Paul Ier a assumé et relayé l’enseignement de l’encyclique Humanae Vitae de son prédécesseur Paul VI. Comme lui, il s’opposait à la dimension abortive de la contraception chimique artificielle, et il a réaffirmé le rejet de l’avortement par l’Église. Soucieux du sort des plus pauvres, il a soutenu l’idée d’un « salaire équitable » pour le monde du travail.Il a pris le nom de ses deux prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI, en hommage à ces artisans du concile Vatican II.
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