À Montmartre, l’adoration perpétuelle se poursuit malgré le confinement
La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre lors du deuxième jour de confinement mis en place pour lutter contre le coronavirus.
« Même pendant les bombardements en 1944, l’adoration eucharistique ne s’est pas interrompue. Alors il ne s’agirait pas que les prochaines générations disent que nous avons tout arrêté à cause du confinement ! » Avec treize autres bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, sœur Marie-Agathe est confinée dans la basilique surplombant Paris pour se protéger de l’épidémie de Covid-19.
Si en France la plupart des églises restent ouvertes malgré le confinement mis en place depuis mardi 17 mars, la basilique du Sacré-Cœur a, quant à elle, fermé ses portes. « Il s’agit d’une église, mais aussi d’un lieu touristique, le second plus visité de la capitale après Notre-Dame », justifie Mgr Jean Laverton, recteur du sanctuaire qui célèbre cette année le centième anniversaire de sa consécration.
« Nous avons une immense basilique, nous ne sommes vraiment pas à plaindre même si le confinement va certainement être un temps de purification fraternelle, rassure sœur Marie-Agathe. Mais nous sommes les seules à pouvoir y entrer et c’est donc à nous qu’incombe de poursuivre l’adoration perpétuelle. » Commencée le 1er août 1885, l’adoration du Saint-Sacrement dans la basilique parisienne n’a jamais cessé en presque 135 ans, avec toujours au moins une personne en prière. « Poursuivre cette chaîne de prière est notre première mission, souligne la bénédictine. Tout l’enjeu est désormais de s’adapter pour la maintenir à quatorze seulement. »
En temps normal à la fois contemplative et apostolique avec l’accueil des pèlerins, la communauté des bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre a donc dû réorganiser son emploi du temps pour trouver un rythme compatible avec cette mission. « Nous prions maintenant les laudes un peu plus tard et les complies un peu plus tôt », détaille sœur Marie-Agathe. « Cela permet d’avoir une nuit plus longue, mais charge à chacune de prendre ses responsabilités pour tenir sur la durée. » Tout au long des 24 heures que dure une journée, les sœurs s’engagent à prier une ou deux heures devant le Saint Sacrement. À midi, les religieuses se retrouvent pour prier l’Angélus « pour la France et pour le monde » avant de regarder l’enregistrement de la messe célébrée le matin par le pape François au Vatican.
« Nous sommes les gardiennes de cette adoration, mais nous ne possédons pas ce trésor », poursuit encore sœur Marie-Agathe. « Nous voulons garder un lien spirituel avec les personnes extérieures à la basilique », renchérit Mgr Laverton. Sur le site Internet du sanctuaire, il est ainsi possible de déposer une intention de prière ou de demander à une sœur d’allumer un cierge dans la basilique. Il est également possible de s’engager à prier pendant une heure déterminée en union avec les religieuses adoratrices. « Une dame nous a dit qu’elle se réveillerait au milieu de la nuit pour prier en communion avec nous », illustre sœur Marie-Agathe.
En haut du plus haut dôme de la basilique du Sacré-Cœur, raconte Mgr Laverton, une lanterne est toujours allumée, témoin de l’adoration perpétuelle. « C’est un signe de communion pour les Parisiens, une présence de continuité de la prière », assure le recteur. « Si la prière s’interrompt, il faudra éteindre cette lanterne, souligne sœur Marie-Agathe. Notre mission pendant le confinement, c’est de faire en sorte qu’elle ne soit pas éteinte. »
La Croix
À Paris, les bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre se relaient nuit et jour pour poursuivre l’adoration perpétuelle dans la basilique parisienne, malgré le confinement mis en place pour lutter contre la propagation du coronavirus. Tout en maintenant le lien avec l’extérieur, les religieuses se sont organisées pour poursuivre cette chaîne de prière longue de près de 135 ans.
- Xavier Le Normand,
- le 20/03/2020 à 15:31
La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre lors du deuxième jour de confinement mis en place pour lutter contre le coronavirus.
« Même pendant les bombardements en 1944, l’adoration eucharistique ne s’est pas interrompue. Alors il ne s’agirait pas que les prochaines générations disent que nous avons tout arrêté à cause du confinement ! » Avec treize autres bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, sœur Marie-Agathe est confinée dans la basilique surplombant Paris pour se protéger de l’épidémie de Covid-19.
Si en France la plupart des églises restent ouvertes malgré le confinement mis en place depuis mardi 17 mars, la basilique du Sacré-Cœur a, quant à elle, fermé ses portes. « Il s’agit d’une église, mais aussi d’un lieu touristique, le second plus visité de la capitale après Notre-Dame », justifie Mgr Jean Laverton, recteur du sanctuaire qui célèbre cette année le centième anniversaire de sa consécration.
« À chacune de prendre ses responsabilités »
« Nous avons une immense basilique, nous ne sommes vraiment pas à plaindre même si le confinement va certainement être un temps de purification fraternelle, rassure sœur Marie-Agathe. Mais nous sommes les seules à pouvoir y entrer et c’est donc à nous qu’incombe de poursuivre l’adoration perpétuelle. » Commencée le 1er août 1885, l’adoration du Saint-Sacrement dans la basilique parisienne n’a jamais cessé en presque 135 ans, avec toujours au moins une personne en prière. « Poursuivre cette chaîne de prière est notre première mission, souligne la bénédictine. Tout l’enjeu est désormais de s’adapter pour la maintenir à quatorze seulement. »
En temps normal à la fois contemplative et apostolique avec l’accueil des pèlerins, la communauté des bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre a donc dû réorganiser son emploi du temps pour trouver un rythme compatible avec cette mission. « Nous prions maintenant les laudes un peu plus tard et les complies un peu plus tôt », détaille sœur Marie-Agathe. « Cela permet d’avoir une nuit plus longue, mais charge à chacune de prendre ses responsabilités pour tenir sur la durée. » Tout au long des 24 heures que dure une journée, les sœurs s’engagent à prier une ou deux heures devant le Saint Sacrement. À midi, les religieuses se retrouvent pour prier l’Angélus « pour la France et pour le monde » avant de regarder l’enregistrement de la messe célébrée le matin par le pape François au Vatican.
La lanterne en haut de la basilique
« Nous sommes les gardiennes de cette adoration, mais nous ne possédons pas ce trésor », poursuit encore sœur Marie-Agathe. « Nous voulons garder un lien spirituel avec les personnes extérieures à la basilique », renchérit Mgr Laverton. Sur le site Internet du sanctuaire, il est ainsi possible de déposer une intention de prière ou de demander à une sœur d’allumer un cierge dans la basilique. Il est également possible de s’engager à prier pendant une heure déterminée en union avec les religieuses adoratrices. « Une dame nous a dit qu’elle se réveillerait au milieu de la nuit pour prier en communion avec nous », illustre sœur Marie-Agathe.
En haut du plus haut dôme de la basilique du Sacré-Cœur, raconte Mgr Laverton, une lanterne est toujours allumée, témoin de l’adoration perpétuelle. « C’est un signe de communion pour les Parisiens, une présence de continuité de la prière », assure le recteur. « Si la prière s’interrompt, il faudra éteindre cette lanterne, souligne sœur Marie-Agathe. Notre mission pendant le confinement, c’est de faire en sorte qu’elle ne soit pas éteinte. »
La Croix