2019, une année intense pour le Pape et pour l'Église
La fin de l’année est toujours propice aux bilans. Nous vous proposons ainsi une rétrospective sur l’année écoulée au Vatican. JMJ de Panama, sommet sur la protection des mineurs, signature du document d’Abou Dhabi… En 2019, les événements marquants de l’actualité du Pape et du Saint-Siège ont été nombreux et significatifs.
Xavier Sartre – Cité du Vatican
L’année 2019 s’est ouverte sur les Journées mondiales de la Jeunesse de Panama qui pour une fois, ne se sont pas déroulées en juillet ou en août, mais fin janvier en raison du climat de l’isthme. Lors de ce rendez-vous avec la jeunesse catholique du monde entier, le Pape François a pu vérifier que la valeur comptait plus que le nombre.
Lors de ce rassemblement, François a affirmé que les jeunes n’étaient pas l’avenir mais qu’ils étaient «l’heure de Dieu» ; d’où la mission de ne pas se satisfaire de l’enthousiasme d’un moment, de ne pas s’attacher à la virtualité illusoire des réseaux sociaux, mais de choisir le concret de l’amour, de se mettre en jeu, de risquer, de s’engager à l’école de la Vierge Marie.
Présent à ces JMJ, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les Évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il a été impressionné par la ferveur des jeunes, mais pas seulement:
«Il y a un capital d’espérance extraordinaire dans la jeunesse latino-américaine. Ces jeunes-là repartent avec une motivation plus profonde et je crois qu’ils sont plus conscients d’être des agents de transformation sociale, et de transformation à l’intérieur de l’Eglise. On sait que les jeunes manquent de travail, ils souffrent de toutes sorte d’addiction. Il ont des défis très gros à relever. Mais cette cohorte de jeunes JMJistes ils ont maintenant un nouvel enthousiasme, une foi confirmée et sont désormais des agents d’espérance.»
Depuis plusieurs années, les affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé défraient la chronique. Le Saint-Siège s’est engagé résolument dans la lutte contre ce fléau, déjà lors du pontificat de Benoît XVI.
Cette année, le sujet a été affronté de manière frontale au niveau mondial, le Pape ayant invité fin février tous les présidents des conférences épiscopales à venir au Vatican pour écouter les victimes et réfléchir à la manière de combattre efficacement ce mal. Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger, y a participé. Il reconnaissait à notre micro avoir été bouleversé par les témoignages des victimes:
«Les témoignages des victimes ont été des moments forts qui ont imposé le silence, où on aurait voulu dire "arrêtons, laissons nous entendre jusqu'au bout la souffrance de ces personnes’" C’est peut-être le chemin le plus important qui a été fait depuis un certain temps et qui continue d’être fait par tous les évêques du monde c’est, de fait, la prise de conscience de la destruction intérieure profonde qui s’est opérée chez les victimes suite à ces actes pédophiles invraisemblables. Celui qui parle aujourd’hui a 25, 40 ou 50 ans et, alors, on oublie qu’il a été enfant».
Ce sommet de février sur les abus a eu des conséquences concrètes au cours de l’année. Le 9 mai était rendu public le motu proprio Vos estis lux mundi ("Vous êtes la lumière du monde"), qui établit de nouvelles procédures pour signaler les cas de harcèlement et de violence pour l’ensemble de l’Église universelle. Les clercs sont dorénavant tenus de signaler les abus et chaque diocèse doit se doter d’un système facilement accessible au public pour recevoir les signalements.
Plus récemment, le 17 décembre, deux rescrits du Saint-Père levaient le secret pontifical dans les cas de violences sexuelles et d’abus sur mineurs et changeaient la norme concernant le délit de pédopornographie, faisant tomber dans la catégorie des "delicta graviora", -les délits les plus graves-, la détention et la diffusion d’images pornographiques montrant des mineurs âgés de moins de 18 ans.
Bernard Callebat, spécialiste du Droit canon, à l’Institut catholique de Toulouse revient sur le sens que l’Eglise veut donner avec de telles mesures:
«Ce geste s’adresse aux victimes certes, mais à tout le monde, à tous ceux qui sont parties prenantes. On parle de victimes, on parle de personnes coupables mais il faut toujours prendre garde d’ailleurs de signaler qu’on s’adresse à des personnes présumées victimes ou présumées poursuivies parce que c’est la garantie d’un procès équitable sans que des préjugés soient établis. Mais il est clair que le geste touche évidemment les victimes pour leur signifier que l’Église poursuit ce bien supérieur qu’est la Vérité, et c’est un point admirable de la juridiction ecclésiastique que de comprendre un personnel à son service qui ne défend pas seulement la victime ou assure la poursuite du coupable. Non, le but principal de la juridiction ecclésiastique, c’est la vérité qui est la finalitité même de l’ordre judiciaire: rendre justice y compris à toutes les victimes si possible».
Le dialogue interreligieux, et en particulier avec l’islam, a connu une avancée notable cette année. Lors de son voyage à Abou Dhabi, début février, le Pape et le Grand-Imam d’Al-Azhar ont signé le document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune. Le texte invite toutes les personnes qui portent dans leur cœur la foi en Dieu et la foi en la fraternité humaine, à s’unir et travailler ensemble. Le cardinal Miguel Ayuso Guixot, devenu depuis le président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, revenait sur l’importance d’un tel document:
«Nous devons parcourir le chemin de la paix à partir et à travers le dialogue interreligieux. Donc la déclaration le précise avec clarté: la promotion de la culture du dialogue, la collaboration commune et la connaissance réciproque, cela devrait être pour nous tous dans l’avenir le chemin, la conduite et la méthode afin que la fraternité universelle en vue de la paix, puisse devenir une réalité. Par conséquent, je crois et je vois combien est importante la nécessité de faire connaître cette déclaration».
Le soutien du Pape aux prêtres
Autre texte d’importance pour la vie de l’Eglise publié cette année, la lettre du Pape aux prêtres à l’occasion des 160 ans de la mort de saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars. François y exprime sa reconnaissance envers ses frères prêtres et les encourage dans ce temps de purification de l’Église qui les met à l’épreuve. Le père Patrice Chocholski, le recteur du sanctuaire d’Ars, estimait que cette lettre était un grand encouragement à continuer à se donner:
«Il nous invite nous-mêmes à retrouver cet esprit de gratitude envers le passage du Seigneur dans notre vie. Parce que, un jour ou l’autre, c’est bien parce que nous l’avons rencontré que nous avons pris conscience de la beauté de vivre avec Lui, pour Lui et en Lui et dans une mission que l’Église a confirmée par l’ordination. Nous sommes sur le front ‘dans les tranchées’ comme il dit, ou bien dans une grande abnégation ou dans l’indifférence de beaucoup. Personne ne se rend compte de tout le bien qu’ils font par le don de leur vie, de leur grande générosité. Pour nous, c’est un grand encouragement, et on se lance dans la mission de plus belle.»
Les défis de l'évangélisation en Amazonie
Avec le sommet sur les abus en février, ce fut le second grand événement cette année au Vatican: le synode sur l’Amazonie, l’occasion de se pencher sur les problèmes concrets que rencontre l’Église dans cette région du monde et de ceux qu’affrontent ses habitants. Pendant trois semaines les pères synodaux ont donc débattu pour savoir comment mieux porter le message du Christ aussi bien aux Amérindiens qu’aux autres populations et comment mieux défendre cette région menacée. Mgr Dominique You, évêque de Santissima Conceição do Araguaia, au Brésil, commentait pour nous le document final remis au Pape François
«Ce qui naît dans mon cœur, c’est que devant la probabilité que des hommes mariés vont être ordonnés prêtres en commençant dans certains diocèses puis d’autres d’Amazonie, etc, je crois qu’on va être amené à redécouvrir avec beaucoup plus de profondeur et de joie la grandiosité de notre célibat. J’ai bu à cette source pendant des années aussi bien de la source biblique patristique que du magistère de Jean-Paul II ; Jean-Paul II qui présente le prêtre comme le représentant de Jésus, époux devant son Église. C’est-à-dire que le prêtre doit venir à l’assemblée comme un époux qui vient chercher l’épouse et l’épouse attend d’être aimée par le prêtre avec le même amour total et irréversible qu’elle reçoit de Jésus. Ce sont des choses qu’on ne peut jamais oublier dans sa vie et donc, l’Église a besoin aujourd’hui de le redécouvrir et cela peut être un très belle opportunité.»
Observer les signes de Dieu après l'incendie de Notre-Dame
Cette année, pour la première fois depuis 1803 la messe de Noël n’a pas été célébrée dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est la conséquence de l’incendie qui a ravagé l’église emblématique de la capitale française le 15 avril, à quelques jours de Pâques. La toiture a pris feu et la charpente vieille de huit siècles a été entièrement consumée par les flammes. Les images ont fait le tour du monde et provoqué une vague d’émotion internationale. À rebours de la consternation et de la tristesse générale, le cardinal Paul Poupard, président émérite du conseil pontifical pour la culture, ancien recteur de l’université catholique de Paris, nous adressait un message d’espoir quelques heures après le sinistre et en tirait les leçons
«En voyant ces pierres sur lesquelles avec amour les pompiers déversaient l’eau, je pensais à l’eau du baptême. Dans notre vie, rien n’est accidentel. Les accidents eux-mêmes sont des signes et ils nous invitent, par-delà la matérialité du fait, à aller au plus profond des signes. Dieu qui semblait presque absent de cette culture revient en force. On ne peut pas chasser de l’imaginaire des centaines de millions de personnes ces images de Notre-Dame. Et voilà donc comment Dieu provoque encore, suscite, le bien à travers le mal, et cet incendie dans sa tragédie fait que l’homme qui était rivé à travers tous ces problèmes qui nous interpellent, toutes ces difficultés, redécouvre qu’Il est infiniment plus que l’homme, ça c’est extraordinaire.»
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-12/retropective-sur-l-annee-2019-du-pape-francois.html
La fin de l’année est toujours propice aux bilans. Nous vous proposons ainsi une rétrospective sur l’année écoulée au Vatican. JMJ de Panama, sommet sur la protection des mineurs, signature du document d’Abou Dhabi… En 2019, les événements marquants de l’actualité du Pape et du Saint-Siège ont été nombreux et significatifs.
Xavier Sartre – Cité du Vatican
L’année 2019 s’est ouverte sur les Journées mondiales de la Jeunesse de Panama qui pour une fois, ne se sont pas déroulées en juillet ou en août, mais fin janvier en raison du climat de l’isthme. Lors de ce rendez-vous avec la jeunesse catholique du monde entier, le Pape François a pu vérifier que la valeur comptait plus que le nombre.
Lors de ce rassemblement, François a affirmé que les jeunes n’étaient pas l’avenir mais qu’ils étaient «l’heure de Dieu» ; d’où la mission de ne pas se satisfaire de l’enthousiasme d’un moment, de ne pas s’attacher à la virtualité illusoire des réseaux sociaux, mais de choisir le concret de l’amour, de se mettre en jeu, de risquer, de s’engager à l’école de la Vierge Marie.
Présent à ces JMJ, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les Évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il a été impressionné par la ferveur des jeunes, mais pas seulement:
«Il y a un capital d’espérance extraordinaire dans la jeunesse latino-américaine. Ces jeunes-là repartent avec une motivation plus profonde et je crois qu’ils sont plus conscients d’être des agents de transformation sociale, et de transformation à l’intérieur de l’Eglise. On sait que les jeunes manquent de travail, ils souffrent de toutes sorte d’addiction. Il ont des défis très gros à relever. Mais cette cohorte de jeunes JMJistes ils ont maintenant un nouvel enthousiasme, une foi confirmée et sont désormais des agents d’espérance.»
Une lutte résolue contre le fléau des abus sur mineurs
Depuis plusieurs années, les affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé défraient la chronique. Le Saint-Siège s’est engagé résolument dans la lutte contre ce fléau, déjà lors du pontificat de Benoît XVI.
Cette année, le sujet a été affronté de manière frontale au niveau mondial, le Pape ayant invité fin février tous les présidents des conférences épiscopales à venir au Vatican pour écouter les victimes et réfléchir à la manière de combattre efficacement ce mal. Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger, y a participé. Il reconnaissait à notre micro avoir été bouleversé par les témoignages des victimes:
«Les témoignages des victimes ont été des moments forts qui ont imposé le silence, où on aurait voulu dire "arrêtons, laissons nous entendre jusqu'au bout la souffrance de ces personnes’" C’est peut-être le chemin le plus important qui a été fait depuis un certain temps et qui continue d’être fait par tous les évêques du monde c’est, de fait, la prise de conscience de la destruction intérieure profonde qui s’est opérée chez les victimes suite à ces actes pédophiles invraisemblables. Celui qui parle aujourd’hui a 25, 40 ou 50 ans et, alors, on oublie qu’il a été enfant».
Ce sommet de février sur les abus a eu des conséquences concrètes au cours de l’année. Le 9 mai était rendu public le motu proprio Vos estis lux mundi ("Vous êtes la lumière du monde"), qui établit de nouvelles procédures pour signaler les cas de harcèlement et de violence pour l’ensemble de l’Église universelle. Les clercs sont dorénavant tenus de signaler les abus et chaque diocèse doit se doter d’un système facilement accessible au public pour recevoir les signalements.
Plus récemment, le 17 décembre, deux rescrits du Saint-Père levaient le secret pontifical dans les cas de violences sexuelles et d’abus sur mineurs et changeaient la norme concernant le délit de pédopornographie, faisant tomber dans la catégorie des "delicta graviora", -les délits les plus graves-, la détention et la diffusion d’images pornographiques montrant des mineurs âgés de moins de 18 ans.
Bernard Callebat, spécialiste du Droit canon, à l’Institut catholique de Toulouse revient sur le sens que l’Eglise veut donner avec de telles mesures:
«Ce geste s’adresse aux victimes certes, mais à tout le monde, à tous ceux qui sont parties prenantes. On parle de victimes, on parle de personnes coupables mais il faut toujours prendre garde d’ailleurs de signaler qu’on s’adresse à des personnes présumées victimes ou présumées poursuivies parce que c’est la garantie d’un procès équitable sans que des préjugés soient établis. Mais il est clair que le geste touche évidemment les victimes pour leur signifier que l’Église poursuit ce bien supérieur qu’est la Vérité, et c’est un point admirable de la juridiction ecclésiastique que de comprendre un personnel à son service qui ne défend pas seulement la victime ou assure la poursuite du coupable. Non, le but principal de la juridiction ecclésiastique, c’est la vérité qui est la finalitité même de l’ordre judiciaire: rendre justice y compris à toutes les victimes si possible».
Les avancées du dialogue interreligieux
Le dialogue interreligieux, et en particulier avec l’islam, a connu une avancée notable cette année. Lors de son voyage à Abou Dhabi, début février, le Pape et le Grand-Imam d’Al-Azhar ont signé le document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune. Le texte invite toutes les personnes qui portent dans leur cœur la foi en Dieu et la foi en la fraternité humaine, à s’unir et travailler ensemble. Le cardinal Miguel Ayuso Guixot, devenu depuis le président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, revenait sur l’importance d’un tel document:
«Nous devons parcourir le chemin de la paix à partir et à travers le dialogue interreligieux. Donc la déclaration le précise avec clarté: la promotion de la culture du dialogue, la collaboration commune et la connaissance réciproque, cela devrait être pour nous tous dans l’avenir le chemin, la conduite et la méthode afin que la fraternité universelle en vue de la paix, puisse devenir une réalité. Par conséquent, je crois et je vois combien est importante la nécessité de faire connaître cette déclaration».
Le soutien du Pape aux prêtres
Autre texte d’importance pour la vie de l’Eglise publié cette année, la lettre du Pape aux prêtres à l’occasion des 160 ans de la mort de saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars. François y exprime sa reconnaissance envers ses frères prêtres et les encourage dans ce temps de purification de l’Église qui les met à l’épreuve. Le père Patrice Chocholski, le recteur du sanctuaire d’Ars, estimait que cette lettre était un grand encouragement à continuer à se donner:
«Il nous invite nous-mêmes à retrouver cet esprit de gratitude envers le passage du Seigneur dans notre vie. Parce que, un jour ou l’autre, c’est bien parce que nous l’avons rencontré que nous avons pris conscience de la beauté de vivre avec Lui, pour Lui et en Lui et dans une mission que l’Église a confirmée par l’ordination. Nous sommes sur le front ‘dans les tranchées’ comme il dit, ou bien dans une grande abnégation ou dans l’indifférence de beaucoup. Personne ne se rend compte de tout le bien qu’ils font par le don de leur vie, de leur grande générosité. Pour nous, c’est un grand encouragement, et on se lance dans la mission de plus belle.»
Les défis de l'évangélisation en Amazonie
Avec le sommet sur les abus en février, ce fut le second grand événement cette année au Vatican: le synode sur l’Amazonie, l’occasion de se pencher sur les problèmes concrets que rencontre l’Église dans cette région du monde et de ceux qu’affrontent ses habitants. Pendant trois semaines les pères synodaux ont donc débattu pour savoir comment mieux porter le message du Christ aussi bien aux Amérindiens qu’aux autres populations et comment mieux défendre cette région menacée. Mgr Dominique You, évêque de Santissima Conceição do Araguaia, au Brésil, commentait pour nous le document final remis au Pape François
«Ce qui naît dans mon cœur, c’est que devant la probabilité que des hommes mariés vont être ordonnés prêtres en commençant dans certains diocèses puis d’autres d’Amazonie, etc, je crois qu’on va être amené à redécouvrir avec beaucoup plus de profondeur et de joie la grandiosité de notre célibat. J’ai bu à cette source pendant des années aussi bien de la source biblique patristique que du magistère de Jean-Paul II ; Jean-Paul II qui présente le prêtre comme le représentant de Jésus, époux devant son Église. C’est-à-dire que le prêtre doit venir à l’assemblée comme un époux qui vient chercher l’épouse et l’épouse attend d’être aimée par le prêtre avec le même amour total et irréversible qu’elle reçoit de Jésus. Ce sont des choses qu’on ne peut jamais oublier dans sa vie et donc, l’Église a besoin aujourd’hui de le redécouvrir et cela peut être un très belle opportunité.»
Observer les signes de Dieu après l'incendie de Notre-Dame
Cette année, pour la première fois depuis 1803 la messe de Noël n’a pas été célébrée dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est la conséquence de l’incendie qui a ravagé l’église emblématique de la capitale française le 15 avril, à quelques jours de Pâques. La toiture a pris feu et la charpente vieille de huit siècles a été entièrement consumée par les flammes. Les images ont fait le tour du monde et provoqué une vague d’émotion internationale. À rebours de la consternation et de la tristesse générale, le cardinal Paul Poupard, président émérite du conseil pontifical pour la culture, ancien recteur de l’université catholique de Paris, nous adressait un message d’espoir quelques heures après le sinistre et en tirait les leçons
«En voyant ces pierres sur lesquelles avec amour les pompiers déversaient l’eau, je pensais à l’eau du baptême. Dans notre vie, rien n’est accidentel. Les accidents eux-mêmes sont des signes et ils nous invitent, par-delà la matérialité du fait, à aller au plus profond des signes. Dieu qui semblait presque absent de cette culture revient en force. On ne peut pas chasser de l’imaginaire des centaines de millions de personnes ces images de Notre-Dame. Et voilà donc comment Dieu provoque encore, suscite, le bien à travers le mal, et cet incendie dans sa tragédie fait que l’homme qui était rivé à travers tous ces problèmes qui nous interpellent, toutes ces difficultés, redécouvre qu’Il est infiniment plus que l’homme, ça c’est extraordinaire.»
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-12/retropective-sur-l-annee-2019-du-pape-francois.html