Quand une personne apprend que vous êtes chrétien, il arrive qu’elle vous interroge. Et ce d’autant plus quand vous assurez vivre pleinement votre foi. Voici quelques conseils si vous ne vous sentez pas bien préparé à répondre à ces demandes.
Vous sentez bien qu’il est normal qu’on s’adresse à vous. La révélation chrétienne se transmet de personne à personne. Le Seigneur Jésus n’a-t-il pas envoyé ses disciples annoncer sa Bonne Nouvelle à toutes les nations ? De cela vous êtes convaincu, mais vous êtes mal à l’aise. Ce malaise peut avoir deux causes : soit cela vient de vous ou de celui qui vous interroge. Soit vous ne savez pas quelle attitude adopter, ou bien l’attitude de celui qui vous interroge n’est pas claire.
La question est-elle formulée pour savoir ou pour piéger ?
Il vaut mieux parler de celui qui interroge que de la question car toute question est bonne à poser, mais selon l’état d’esprit de celui qui la pose, elle change de nature. Est-ce pour savoir ou pour piéger ? Jésus en a fait l’expérience. Nous pouvons puiser dans son attitude un enseignement pour notre comportement. Jésus est confronté à deux genres d’interrogateurs. Et déjà, dans leurs questions, on peut voir ce qu’ils attendent. Il y a ceux pour qui la réponse est importante, et ceux pour qui elle importe peu.
Jésus n’hésite pas à répondre et sa réponse est propre à éclairer celui qui l’a posée. Quand Jean-Baptiste demande à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Lc 7, 19) ; quand les disciples demandent à Jésus le sens des paraboles (Lc 8, 9) ; quand un jeune homme l’interroge sur la vie éternelle et la façon d’y accéder (Mt 19, 16). De même avec le légiste qui veut le mettre à l’épreuve parce qu’il cherche une preuve satisfaisante pour se convertir. Jésus lui raconte la parabole du bon Samaritain (Lc 10, 25). Dans tous ces cas, ceux qui posent la question attendent manifestement une réponse. Et cette réponse peut changer leur vie.
Suivre l’exemple de Jésus
Jésus est extrêmement circonspect face à ceux dont les intentions sont équivoques. Le roi Hérode veut voir des miracles. « Il l’interrogea avec force paroles, mais il ne lui répondit rien» (Lc 23, 9). À ses risques et périls, il garde un silence absolu. Il y a ceux qui veulent voir un signe. Jésus, qui pourtant fait bon nombre de miracles, ne les satisfait pas. Il pressent que, même s’ils voyaient un signe, ils ne changeraient pas de vie : « Même si quelqu’un ressuscite d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus » (Lc 16, 31). Il les renvoie à la foi car même une bonne réponse, bien claire, ne dispense pas de la foi.
Lorsqu’il pressent le piège, il est intraitable avec ceux qui n’attendent aucune réponse. Ainsi, lorsque les tenants de l’autorité religieuse du moment lui demandent par quelle autorité iI agit, Jésus veut amorcer un dialogue avec eux. Ils refusent. Alors Jésus dit que lui non plus ne répondra pas (Luc 20). Et pire encore, lorsque des gens se sont concertés pour « le surprendre en parole » avec la délicate question sur les impôts à payer ou pas, Jésus flaire le piège et en tend un autre. Il leur dit : « Hypocrites, pourquoi me tendez-vous un piège ? » (Mt 22, 18). Et il répond en les renvoyant à eux-mêmes.
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