24 mai 2019
Le 22 mai, à l'issue de l'audience générale, Denis Mukwege a rencontré le pape François. Dans l'interview qu'il a adressé ensuite à Radio Vatican, le gynécologue et pasteur pentecôtiste, lauréat du prix Nobel de la paix 2018, a évoqué les idéaux qu'il partage avec le souverain pontife, comme la justice, la paix et l'écologie humaine.
Denis Mukwege a notamment salué le respect de la vie humaine défendu par le Vatican, regrettant qu'en République démocratique du Congo, la vie humaine n'ait plus de valeur et que «les gens tuent pour n'importe quoi»: «il faut enseigner aux gens les valeurs de l’amour, de la considération de l’être créé à l'image de Dieu... Cette dignité que nous devons avoir est une grande valeur que nous sommes en train de perdre », a-t-il insisté.
Connu pour être l'homme qui «répare les femmes» victimes de viol de guerre et violences sexuelles, Denis Mukwege déplore l'infériorisation des femmes et invite à les respecter: « La femme est égale à nous, elle est notre vis-à-vis et Dieu l'a créée à son image», a insisté celui qui est également le président d'honneur du collectif «I respect women». Et le prix Nobel de la paix d'estimer qu' il est très important qu’au Congo, en Afrique et dans le monde, on puisse absolument donner à la femme sa place.»
Depuis qu'il a reçu le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege consacre 50% de son temps au plaidoyer contre les violences commises dans son pays. A ses yeux, le conflit n'est ni tribal, ni religieux, ni territorial: « C'est plutôt une guerre tout simplement pour l'exploitation des richesses que Dieu nous a données, les richesses naturelles du Congo».