Bonjour à tous ^^
Personnellement, je rejoins plus l'avis de Jean et d'Emmanuel. Je ne vois pas Dieu supprimer les personnes damnées de nos mémoires ; je trouve que ce serait un manque d'amour vis-à-vis d'elles (même si elles auront choisi la haine plutôt que l'amour infini de Dieu). Et puis, ce serait aussi un manque d'amour et de respect vis-à-vis de nous-mêmes. En effet, nous les faire oublier, ce serait aussi nous faire oublier des actions qu'on aurait pu faire pour elles ici bas. Ce serait nous priver, si on veut, de la source de notre amour : si on ne sait plus pour qui on a agi ou fait telle action, comment pourrions-nous savoir pourquoi on a agi et être complets en nous-mêmes ? Je ne sais pas si je m'exprime bien...
Imaginez par exemple que vous faites plein d'actions par amour pour votre frère, disons, ou quelqu'un qui vous est très proche. Si Dieu nous le faisait oublier au Ciel parce que damné, ce serait comme ne plus voir son visage, ce serait oublier la raison pour laquelle on a fait toutes sortes des choses faites ici bas, simplement parce qu'on aimait la personne damnée. Même si on se souvient qu'on a fait telles choses pour x personne, ne plus savoir qui c'est en notre for intérieur, cela donnerait un manque. On ne saurait plus pourquoi on a fait cela. Et ce serait dommage, on ne saurait pas totalement s'ouvrir à l'amour, je pense, même de Dieu, si cela se produisait au Paradis.
Je pense plutôt qu'on se souvient de tout, et de toutes les personnes qu'on a rencontrées. Judas, par exemple, doit être toujours présent dans l'esprit des Apôtres : ils savent qu'ils l'ont connu et qu'ils ont vécu avec lui pour moi. Et ils se remémorent tous leurs souvenirs.
Par contre, on ne souffrira pas de la séparation, à mon sens, car on sera dans la plénitude de Dieu, et parce qu'on sera aussi dans une réalité toute autre que celle ici bas. Si on veut, je pense que Dieu nous comblera tellement, Lui et ses merveilles, qu'on ne souffrira pas de ne pas avoir notre être aimé avec nous, principalement aussi parce que l'âme aura choisi délibérément sa voie et qu'on ne peut pas forcer quelqu'un à aller au Paradis.
En un sens, je rejoins totalement le passage qu'a mis Emmanuel :
La mère de Judas, qui vit dans une angoisse continuelle, demande : "Et si quelqu'une ne réussit pas malgré son désir ? Quel sera son sort ?"
"Celui que son âme mérite par sa bonté."
"Le Ciel ? Mais, ô Seigneur, une femme, une sœur ou une mère qui... qui ne réussit pas à sauver ceux qu'elle aime et qui les voit damnés, pourrait-elle posséder le Paradis, tout en étant au Paradis ? Ne crois-tu pas qu'elle n'aura jamais de joie puisque... la chair de sa chair, le sang de son sang auront mérité la condamnation éternelle ? Moi, je pense qu'elle ne pourra pas jouir en voyant celui qu'elle aime en proie à une peine atroce..."
"Tu es dans l'erreur, Marie. La vue de Dieu, la possession de Dieu, sont les sources d'une béatitude tellement infinie qu'il ne subsiste pas de peine pour les bienheureux. Actifs et attentifs pour aider ceux qui peuvent encore être sauvés, ils ne souffrent plus pour ceux qui sont séparés de Dieu, et séparés d'eux-mêmes, qui sont en Dieu. La Communion des saints existe pour les saints."
http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2005/05-066.htm[/quote]Edit : et nous faire oublier la personne damnée, ce serait également nous priver de notre liberté d'aimer, je pense ^^ Ce serait s'infiltrer dans nos existences et remettre de l'ordre selon le goût de Dieu. Or non. Il respecte tous nos choix, encore plus la volonté de servir l'autre, d'aimer l'autre, d'être là pour lui, même s'il est damné ^^ A mon sens, il nous permet donc de nous souvenir de tout, mais de ne pas souffrir pour ces âmes séparées de Dieu et de la Communion des Saints ^^