Reconversion professionnelle !
Quelle édification pour l'âme recevons nous des uns les autres !
Cette phrase, ce n'est pas une interrogation, c'est une affirmation, et plus encore, un cri qui se veut être, afin de faire savoir une vérité au plus grand nombre, tel un partisan des plus féru pour son candidat à une élection présidentielle.
Si je dis cela, c'est parce que même sans que nous en ayons conscience, une simple phrase, ou juste un mot que nous pouvons dire ou poster, peut avoir un effet grandiose insoupçonnable pour quelqu'un d'autre. Et cette phrase, dite ou postée, peut bouleverser un coeur à tout jamais, dans la situation de vie qui est la sienne.
C'est ce qui c'est passé précisément pour moi aujourd'hui par la lecture d'un post d'un frère.
Ce frère, c'est @etienne lorant. Mais son post ne fut pas posté ici sur l'Imitation de Jésus Christ, mais sur un autre forum catholique, bien plus petit, mais l'un des plus anciens sur le net.
Son commentaire de l'évangile du jour à été pour mon âme comme un fer rougi au feu qui marquerait à jamais le corps d'un étalon.
Avant de citer sa phrase qui m'a si secouer intérieurement, il me faut vous relater quelque chose:
Jusque là, je n'ai jamais eu une grande proximité de coeur avec sainte Bernadette Soubirous.
Je prie pourtant chaque jour le chapelet avec KTO en direct de Lourdes, mais Bernadette elle même m'est "indifférente".
Je n'ai jamais ressenti avec elle, cette proximité d'âme comme il y a entre Thérèse et moi, ou padre Pio ... saint Paul ... Gemma Galgani ... Elisabeth de la Trinité, sans parler de Marie et Joseph évidemment.
Mais dimanche dernier, j'ai été comme vraiment attristé du fait que c'était le dimanche de Pâques, et que tout à été uniquement axé sur la Résurrection de Notre Seigneur au niveau de l'Eglise, alors qu'en même temps c'était sa fête, et que nulle part, il a été fait mention d'elle.
Cela m'a tant peiné pour elle, que je me suis volontairement approché d'elle en mon coeur, lorsque je me suis couché. Et depuis dimanche, il s'est créé un véritable lien qui s'est approfondi de jour en jour entre Bernadette et moi. Jusqu'à ce matin, ce n'était pas encore au niveau de mes autres amis de l'Eglise Triomphante, mais ça s'en rapprochait.
Et ce matin, coup de massue ! Comme chaque jour, je vais lire le commentaire d'Etienne sur l'évangile du jour, et je lis ceci :
" ... sainte Bernadette qui déclarait avec un humour désarmant: "Ma profession, c'est malade !..."
Cette phrase, elle m'a véritablement relevé à tout jamais.
En fait je ressens que sainte Bernadette, c'est elle qui est venu m'accoster depuis dimanche, pour me préparer de plus en plus à accueillir cette phrase en mon coeur, pour la faire mienne.
Et ce qui est encore plus merveilleux, c'est qu'elle à été missionnée par le Seigneur pour venir m'apporter elle même la Vérité au moyen du post d'Etienne.
Car ce qu'il est concrètement, c'est que je me rabaisse de plus en plus chaque jour, au point de plus m'aimer. Ça pourrait passer pour de l'humilité, mais je sais qu'il en est tout autrement, que c'est un péché. Et surtout qu'il s'accentue de mois en mois, de semaine en semaine, de jour en jour.
Tant que je souffrais en mon corps, mais que je pouvais néanmoins travailler comme tout le monde, ça passait.
Quand je fus mis à mi temps, ça allait toujours, même mieux car je pouvais prier davantage et aller à la messe bien plus souvent en semaine.
Quand j'ai été mis en invalidité totale en novembre 2015, au début ça allait encore bien plus.
Quand mon état me le permettait, je fus ravi de pouvoir aller à la messe chaque jour.
Mes temps de prières, d'oraisons, d'intercessions, occupèrent alors la plus grandes parties de mes journées. C'était merveilleux.
Mais peu à peu, je me suis mis à me dégoutter moi même, parce que j'avais l'impression d'être un imposteur aux yeux des autres, surtout à ceux qui souffraient réellement, bien plus que ce que je laissais paraître aux regards des gens.
Car je côtoies beaucoup de personnes handicapées diverses, qui ont des souffrances quotidiennes autrement plus intenses que les miennes.
Il s'est ajouté ensuite à cela, le dégoût pour moi même de devoir être un mari qui laisse tout faire à sa femme, tant dans la maison que dehors. Je me suis hautement accusé d'être un fainéant de première catégorie au lieu d'être une personne handicapée.
Et bien que mon corps ne peut plus effectivement rien faire, je sombrais toujours de plus en plus dans ce dégoût de mon être.
J'avais beau offrir ces douleurs intérieures aux Coeurs unis de Jésus et Marie pour Leurs intentions, pour les âmes du Purgatoire et la conversion de ceux qui rejettent Dieu, de la même manière que je le fais pour mes souffrances physiques, rien n'y faisait, je me mésestimais de plus en plus.
Mercredi dernier, il s'est passé autre chose en moi. J'ai souffert atrocement en mon corps, comme rarement ça le fut, au point d'avoir été conduit aux urgences médicales et d'avoir faillit m'évanouir entre les bras de mon épouse et ceux du médecin.
Je suis monté à une tension artérielle hors normes, avec une température de cadavres, 34°c !
Bien que ce qu'il se passait était la confirmation qu'il m'était dorénavant impossible de prendre tout médicament quels qu'ils soient, aussi bien des antidouleurs que du sirop contre la toux, je me trouvais dans une grande paix intérieur, alors que je sentais intérieurement que mon état de santé allait en s’aggravant. Je n'avais plus ce dégoût de moi même.
Mais étrangement, mes pensées allaient vers le Ciel comme à l'accoutumée, mais plus spécifiquement vers sainte Bernadette, sans savoir pourquoi.
Puis ce matin, je lus les écrits d'Etienne. Et tout fut autre en mon coeur.
Par pure grâce, le Seigneur à voulu pour moi une reconversion professionnelle, et non pas juste un arrêt maladie abusif, comme je le percevais.
De technicien plasturgiste, il m'a voulu à présent comme fournisseur de souffrances à offrir.
Alors Jésus, ne m'épargne pas les heures supplémentaires, et que Ste Bernadette puisse remettre elle même mon rendement à Marie !
Dernière édition par Thierry le Mer 26 Avr - 4:06, édité 1 fois