Avertissement important
Angèle de Foligno n’a pas laissé de récit de la Passion du Christ qu’elle fut amenée à vivre à plusieurs reprises. Elle ne rapporte que quelques traits particulièrement saisissants des souffrances subies par Jésus dans son corps. Mais elle insiste beaucoup sur les douleurs intimes de l’âme de Jésus, douleurs qu’elle nous fait partager intensément, et elle montre comment nous sommes amenés à prendre en compte les douleurs de Jésus et à les vivre.
Les souffrances physiques de Jésus
Jésus dit à Angèle “qu’Il a souffert avec grande humilité et patience.” Et Il énumérait une par une les souffrances de sa Passion dans tous ses membres, les peines et les paroles dures et injurieuses. Jésus dit: ”La coupe que je bus était amère, mais, à cause de l’amour je la trouvais douce.”
Dès le début de sa passion Jésus incita ses apôtres à prier pour ne pas entrer en tentation. Lui-même priait sans cesse: “Alors qu’Il priait plus intensément, sa sueur devint comme des gouttes de sang tombant à terre... Jésus alors priait pour nous... Il se laissa blasphémer, abaisser, injurier, prendre, emmener, flageller et crucifier, et toujours il resta comme quelqu’un d’impuissant. Cette pauvreté est un modèle pour notre vie; de cette pauvreté nous devons prendre exemple.”
Dans une autre de ses visions, Angèle contemple les résultats de l’écartèlement que Jésus dut subir pendant sa crucifixion:”Il semblait que toutes les articulations de ce corps béni étaient si disjointes, disloquées et désunies, à cause de la cruelle tension et de l’horrible traction infligées à ses membres virginaux, sur le gibet de la croix, par les mains homicides de ces perfides. Les tendons et les jointures des os de ce corps très sacré semblaient avoir totalement quitté leur harmonie normale.”
Angèle parle également des cinq couteaux qui transpercèrent Jésus, Dieu et homme.
– Le premier type de couteaux fut la cruauté perverse de ceux dont le cœur était obstiné contre Lui.
– Le deuxième type de couteaux fut celui des langues criant contre Lui les choses les plus méchantes.
– Le troisième type de couteaux fut celui des colères immenses et démesurées...
– Le quatrième type de couteaux fut l’oeuvre qui consomma toute leur maudite intention, car ils firent contre Lui tout ce qu’ils voulurent.
– Le cinquième type de couteaux qui transpercèrent le Christ furent ces clous terribles par lesquels ils le fixèrent à la croix.
Les douleurs intimes de l’âme de Jésus
La passion de Jésus fut montrée à Angèle. Elle vit ce que le Christ voyait:”tous les cœurs dressés contre Lui de façon impie. Il vit tous les membres s’employer à détruire son nom... Il vit toutes leurs subtilités contre Lui, le Fils de Dieu, la multitude de leurs desseins et l’énormité de leur colère. Il vit tous leurs préparatifs et toutes leurs cogitations afin de Le faire souffrir plus cruellement.”
Une autre fois il fut montré à Angèle la douleur aiguë que le Christ eut dans son âme...”Étant donné que l’homme n’offense pas Dieu avec le corps, mais avec l’âme, je me rends compte que l’âme du Fils de Dieu avait la plus grande raison d’avoir mal... Il a souffert à cause de la grande compassion qu’Il a eue pour ses élus... L’âme du Christ eut encore mal de toutes les douleurs et de toutes les peines qui furent infligées à son corps, car elles étaient toutes réunies dans son âme. Cette douleur si intense... faisait partie du plan divin... Je vois une telle douleur dans l’âme du Fils de la Sainte Vierge Marie, que mon âme en devient toute affligée et transformée en une douleur telle que je n’en ai jamais eue.” Plus loin, Angèle reçoit la révélation que Jésus, l’homme de douleur, n’a connu dans sa vie qu’une seule situation: la croix, une croix très amère et dans la pénitence.