5 octobre 2016
Ces erreurs que l’on commet le plus fréquemment à la messe
Ce qui est obligatoire, permis ou conseillé au cours de la célébration liturgique.
Dire les prières réservées au prêtre
Les fidèles dévots tombent dans l’un des petits travers les plus courants en matière de liturgie. Certaines prières sont exclusivement réservées au prêtre. Dans le cas particulier, prier le « Per christum cum christo in christo » (Par Lui, avec Lui et en Lui), la doxologie par laquelle le prêtre conclut l’anaphore (partie centrale de la messe). Seul le prêtre peut la prononcer. Même si le célébrant invite (« tous ensemble », etc.), le fidèle doit rester silencieux, immobile et répondre à la fin, le solennel « Amen », (cf. Présentation générale du Missel romain « PGMR » 151). De même, les laïcs n’ont pas à prononcer la prière pour la paix (« Seigneur Jésus-Christ, qui avez dit à vos apôtres ; Je vous laisse la paix, Je vous donne ma paix… »). Seul le prêtre l’exprime à voix haute.
Il convient de distinguer les rôles du prêtre et du laïc à la messe : « Il faut éviter le danger d’obscurcir la complémentarité entre l’action des clercs et celle des laïcs, afin que le rôle des laïcs ne subisse pas, comme on dit, une sorte de “cléricalisation”, et que, de leur côté, les ministres sacrés n’assument pas indûment ce qui relève en propre de la vie et de l’action des fidèles laïcs » (Redemptionis Sacramentum).
Comportement incorrect des fidèles
Conversations, brouhaha, danses… Rien de cela ne convient. À la messe vaut la « règle d’or »: ce que tu ne ferais pas au Calvaire, ne le fais pas à la messe. Nous sommes devant le sacrifice du Fils de Dieu ! À l’autel, Jésus lui-même s’offre au Père comme victime pour nos péchés. Parler au voisin, répondre à des appels téléphoniques, applaudir ou faire des chorégraphies, danses, etc. n’apparaît pas fort à propos.
Abus commis par le célébrant
La photo ci-contre a été prise sur Internet, lors des JMJ de Toronto/2002. Si la scène est bien réelle, il a tout faux : le prêtre ne porte pas les vêtements qu’il faut (manque au moins la chasuble) ; le chapeau ; les lunettes de soleil ; l’autel de fortune (une boîte !) ; rien, enfin, qui rappelle – de près ou de loin – la dignité et la sainteté du mystère célébré !
« Dans la célébration eucharistique », la grande responsabilité incombe « surtout aux prêtres, auxquels il revient de la présider in persona Christi (en la personne du Christ), assurant un témoignage et un service de la communion, non seulement pour la communauté qui participe directement à la célébration, mais aussi pour l’Église universelle, qui est toujours concernée par l’Eucharistie. Il faut malheureusement déplorer que, surtout à partir des années de la réforme post-conciliaire, en raison d’un sens mal compris de la créativité et de l’adaptation, les abus n’ont pas manqué, et ils ont été des motifs de souffrance pour beaucoup » (Redemptionis Sacramentum : 30).
En effet, à côté des avantages de la réforme liturgique, nous vivons un certain « protagonisme » dans le rôle du ministre. Le prêtre lui-même sent la pression de correspondre à cette attente des fidèles, d’avoir toujours du « nouveau » dans les messes dominicales. D’où les expérimentations, les abus, les improvisations, une véritable Babel liturgique. Encore une fois se rappeler : la messe n’est pas un lieu pour de telles expériences.
Voici quelques abus liturgiques :
Modifier les textes liturgiques
« L’usage suivant, qui est expressément réprouvé, doit cesser : ici ou là, il arrive que les prêtres, les diacres ou les fidèles introduisent, de leur propre initiative, des changements ou des variations dans les textes de la sainte Liturgie, qu’ils sont chargés de prononcer. En effet, cette manière d’agir a pour conséquence de rendre instable la célébration de la sainte Liturgie, et il n’est pas rare qu’elle aille jusqu’à altérer le sens authentique de la Liturgie » (R.S. : 59).
Demander que les fidèles accompagnent le prêtre dans la Prière eucharistique
« La proclamation de la Prière eucharistique, qui, par nature, est le sommet de toute la célébration, est réservée au prêtre en vertu de son ordination. Ainsi, c’est un abus de faire dire certaines parties de la Prière eucharistique par un diacre, par un ministre laïc, ou bien par un fidèle ou par tous les fidèles ensemble. C’est pourquoi la Prière eucharistique doit être dite entièrement par le prêtre, et par lui seul » (R.S. : 52).
Interrompre le rite de la messe pour intercaler des prières non prévues
Ajouter des prières de guérison ou de libération autres que celles prévues dans le missel, des intentions libres après la consécration, etc.
Confier l’homélie à des laïcs
L’homélie pourra être supprimée aux messes de semaine, mais est de rigueur aux messes dominicales : elle « est faite habituellement par le prêtre célébrant lui-même ou par un prêtre concélébrant à qui il l’aura demandé, ou parfois, si cela est opportun, aussi par le diacre, mais jamais par un laïc » (R.S. : 64). Sont également des pratiques abusives : les représentations théâtrales, témoignages de particuliers, etc.
Profiter de l’homélie pour parler de sujets sans aucun rapport avec les lectures
« Celui qui prononce l’homélie doit veiller à projeter la lumière du Christ sur les événements de la vie. Il ne doit pas pour autant priver la parole de Dieu de son sens authentique et véritable, par exemple, en se référant uniquement à des considérations d’ordre politique ou à des arguments profanes, ou en s’inspirant de notions empruntées à des mouvements pseudo-religieux répandus à notre époque » (R.S. : 67). Il faut garder présent à l’esprit que « le gouvernement de la sainte Liturgie dépend uniquement de l’autorité de l’Église : il appartient au Siège Apostolique et, dans les règles du droit, à l’évêque » (R.S. : 14).
Personne n’a le droit de « toucher » à la liturgie, même s’il est animé des meilleures intentions.
Les « ministres de l’Eucharistie »
Seul le prêtre est le ministre de l’Eucharistie. L’Église recommande de ne jamais dénommer les laïcs qui aident le prêtre à distribuer la communion “ministres de l’Eucharistie”, mais “ministres extraordinaires de l’Eucharistie ”, “ministres spéciaux de l’Eucharistie ” ou “ministres spéciaux de la Sainte Communion”. Le nom recommandé est “ministres extraordinaires de la Sainte Communion”.
Les images ci-contre (prises sur Internet) constituent un exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
L’église est petite, la quantité de fidèles doit aussi être sûrement petite. Les ministres extraordinaires seraient donc inutiles. En effet, leur présence est admise seulement lorsque le nombre de communiants est important de sorte que la distribution de la communion retarderait la messe au-delà du raisonnable. Sinon, l’acolyte suffit.
Sur les images on voit aussi le prêtre remettre les fractions du pain eucharistique à des laïcs, ce qui est expressément interdit par les normes liturgiques (R.S. : 73). La fraction du pain eucharistique commence après l’échange de la paix et pendant que l’on dit l’Agnus Dei. Elle est accomplie seulement par le prêtre célébrant, et, si le cas se présente, avec l’aide d’un diacre ou d’un concélébrant, mais jamais d’un laïc.
Les ministres extraordinaires de la Sainte Communion doivent se présenter au prêtre après qu’il ait communié, reçoivent la communion du prêtre avant de distribuer la communion aux fidèles aux lieux indiqués par le célébrant. Est abusive la pratique d’improviser des phrases dans la distribution de la communion. On dit « Le Corps du Christ ». Le fidèle répond « Amen », en communiant en présence du ministre (ordinaire ou extraordinaire). Bien évidemment, les laïcs chargés de ce service doivent être vêtus avec la plus grande décence. Le modèle de conduite doit être la discrétion ; rien d’exagéré ou pour se mettre en valeur.
La distribution de la communion
On peut communier à genoux ou debout. Toutefois, quand les fidèles communient debout, il leur est recommandé de faire, avant de recevoir le Sacrement, le geste de respect qui lui est dû (R.S. : 90). En outre, tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la Sainte Communion dans la bouche ou dans la main. La façon traditionnelle de communier est directement dans la bouche. S’il préfère communier dans la main, le fidèle doit se présenter avec les mains ouvertes, superposées, prêtes à recevoir la Sainte Communion. Il n’est pas correct de « prendre » l’hostie comme s’il s’agissait d’un objet courant. Une fois l’hostie reçue, le communiant doit la consommer aussitôt, devant le ministre.
Mais encore : « Il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice, encore moins de se les transmettre de main en main » (R.S. : 94). L’image ci-dessus montre justement une violation flagrante de cette règle. On ne doit pas permettre que la distribution de la communion soit du type self-service, de sorte que chacun prenne l’hostie avec ses mains dans le ciboire et que le ministre se donne la communion de son côté. Dans la distribution de la communion sous les deux espèces, la communion doit obligatoirement être donnée directement dans la bouche du communiant.
Mais que puis-je faire par rapport à tout ça ?
Vous pouvez aider, sans manquer à la charité, en parlant avec votre curé et, si nécessaire, avec votre évêque.
par A Fé Explicada
Ces erreurs que l’on commet le plus fréquemment à la messe
Ce qui est obligatoire, permis ou conseillé au cours de la célébration liturgique.
Dire les prières réservées au prêtre
Les fidèles dévots tombent dans l’un des petits travers les plus courants en matière de liturgie. Certaines prières sont exclusivement réservées au prêtre. Dans le cas particulier, prier le « Per christum cum christo in christo » (Par Lui, avec Lui et en Lui), la doxologie par laquelle le prêtre conclut l’anaphore (partie centrale de la messe). Seul le prêtre peut la prononcer. Même si le célébrant invite (« tous ensemble », etc.), le fidèle doit rester silencieux, immobile et répondre à la fin, le solennel « Amen », (cf. Présentation générale du Missel romain « PGMR » 151). De même, les laïcs n’ont pas à prononcer la prière pour la paix (« Seigneur Jésus-Christ, qui avez dit à vos apôtres ; Je vous laisse la paix, Je vous donne ma paix… »). Seul le prêtre l’exprime à voix haute.
Il convient de distinguer les rôles du prêtre et du laïc à la messe : « Il faut éviter le danger d’obscurcir la complémentarité entre l’action des clercs et celle des laïcs, afin que le rôle des laïcs ne subisse pas, comme on dit, une sorte de “cléricalisation”, et que, de leur côté, les ministres sacrés n’assument pas indûment ce qui relève en propre de la vie et de l’action des fidèles laïcs » (Redemptionis Sacramentum).
Comportement incorrect des fidèles
Conversations, brouhaha, danses… Rien de cela ne convient. À la messe vaut la « règle d’or »: ce que tu ne ferais pas au Calvaire, ne le fais pas à la messe. Nous sommes devant le sacrifice du Fils de Dieu ! À l’autel, Jésus lui-même s’offre au Père comme victime pour nos péchés. Parler au voisin, répondre à des appels téléphoniques, applaudir ou faire des chorégraphies, danses, etc. n’apparaît pas fort à propos.
Abus commis par le célébrant
La photo ci-contre a été prise sur Internet, lors des JMJ de Toronto/2002. Si la scène est bien réelle, il a tout faux : le prêtre ne porte pas les vêtements qu’il faut (manque au moins la chasuble) ; le chapeau ; les lunettes de soleil ; l’autel de fortune (une boîte !) ; rien, enfin, qui rappelle – de près ou de loin – la dignité et la sainteté du mystère célébré !
« Dans la célébration eucharistique », la grande responsabilité incombe « surtout aux prêtres, auxquels il revient de la présider in persona Christi (en la personne du Christ), assurant un témoignage et un service de la communion, non seulement pour la communauté qui participe directement à la célébration, mais aussi pour l’Église universelle, qui est toujours concernée par l’Eucharistie. Il faut malheureusement déplorer que, surtout à partir des années de la réforme post-conciliaire, en raison d’un sens mal compris de la créativité et de l’adaptation, les abus n’ont pas manqué, et ils ont été des motifs de souffrance pour beaucoup » (Redemptionis Sacramentum : 30).
En effet, à côté des avantages de la réforme liturgique, nous vivons un certain « protagonisme » dans le rôle du ministre. Le prêtre lui-même sent la pression de correspondre à cette attente des fidèles, d’avoir toujours du « nouveau » dans les messes dominicales. D’où les expérimentations, les abus, les improvisations, une véritable Babel liturgique. Encore une fois se rappeler : la messe n’est pas un lieu pour de telles expériences.
Voici quelques abus liturgiques :
Modifier les textes liturgiques
« L’usage suivant, qui est expressément réprouvé, doit cesser : ici ou là, il arrive que les prêtres, les diacres ou les fidèles introduisent, de leur propre initiative, des changements ou des variations dans les textes de la sainte Liturgie, qu’ils sont chargés de prononcer. En effet, cette manière d’agir a pour conséquence de rendre instable la célébration de la sainte Liturgie, et il n’est pas rare qu’elle aille jusqu’à altérer le sens authentique de la Liturgie » (R.S. : 59).
Demander que les fidèles accompagnent le prêtre dans la Prière eucharistique
« La proclamation de la Prière eucharistique, qui, par nature, est le sommet de toute la célébration, est réservée au prêtre en vertu de son ordination. Ainsi, c’est un abus de faire dire certaines parties de la Prière eucharistique par un diacre, par un ministre laïc, ou bien par un fidèle ou par tous les fidèles ensemble. C’est pourquoi la Prière eucharistique doit être dite entièrement par le prêtre, et par lui seul » (R.S. : 52).
Interrompre le rite de la messe pour intercaler des prières non prévues
Ajouter des prières de guérison ou de libération autres que celles prévues dans le missel, des intentions libres après la consécration, etc.
Confier l’homélie à des laïcs
L’homélie pourra être supprimée aux messes de semaine, mais est de rigueur aux messes dominicales : elle « est faite habituellement par le prêtre célébrant lui-même ou par un prêtre concélébrant à qui il l’aura demandé, ou parfois, si cela est opportun, aussi par le diacre, mais jamais par un laïc » (R.S. : 64). Sont également des pratiques abusives : les représentations théâtrales, témoignages de particuliers, etc.
Profiter de l’homélie pour parler de sujets sans aucun rapport avec les lectures
« Celui qui prononce l’homélie doit veiller à projeter la lumière du Christ sur les événements de la vie. Il ne doit pas pour autant priver la parole de Dieu de son sens authentique et véritable, par exemple, en se référant uniquement à des considérations d’ordre politique ou à des arguments profanes, ou en s’inspirant de notions empruntées à des mouvements pseudo-religieux répandus à notre époque » (R.S. : 67). Il faut garder présent à l’esprit que « le gouvernement de la sainte Liturgie dépend uniquement de l’autorité de l’Église : il appartient au Siège Apostolique et, dans les règles du droit, à l’évêque » (R.S. : 14).
Personne n’a le droit de « toucher » à la liturgie, même s’il est animé des meilleures intentions.
Les « ministres de l’Eucharistie »
Seul le prêtre est le ministre de l’Eucharistie. L’Église recommande de ne jamais dénommer les laïcs qui aident le prêtre à distribuer la communion “ministres de l’Eucharistie”, mais “ministres extraordinaires de l’Eucharistie ”, “ministres spéciaux de l’Eucharistie ” ou “ministres spéciaux de la Sainte Communion”. Le nom recommandé est “ministres extraordinaires de la Sainte Communion”.
Les images ci-contre (prises sur Internet) constituent un exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
L’église est petite, la quantité de fidèles doit aussi être sûrement petite. Les ministres extraordinaires seraient donc inutiles. En effet, leur présence est admise seulement lorsque le nombre de communiants est important de sorte que la distribution de la communion retarderait la messe au-delà du raisonnable. Sinon, l’acolyte suffit.
Sur les images on voit aussi le prêtre remettre les fractions du pain eucharistique à des laïcs, ce qui est expressément interdit par les normes liturgiques (R.S. : 73). La fraction du pain eucharistique commence après l’échange de la paix et pendant que l’on dit l’Agnus Dei. Elle est accomplie seulement par le prêtre célébrant, et, si le cas se présente, avec l’aide d’un diacre ou d’un concélébrant, mais jamais d’un laïc.
Les ministres extraordinaires de la Sainte Communion doivent se présenter au prêtre après qu’il ait communié, reçoivent la communion du prêtre avant de distribuer la communion aux fidèles aux lieux indiqués par le célébrant. Est abusive la pratique d’improviser des phrases dans la distribution de la communion. On dit « Le Corps du Christ ». Le fidèle répond « Amen », en communiant en présence du ministre (ordinaire ou extraordinaire). Bien évidemment, les laïcs chargés de ce service doivent être vêtus avec la plus grande décence. Le modèle de conduite doit être la discrétion ; rien d’exagéré ou pour se mettre en valeur.
La distribution de la communion
On peut communier à genoux ou debout. Toutefois, quand les fidèles communient debout, il leur est recommandé de faire, avant de recevoir le Sacrement, le geste de respect qui lui est dû (R.S. : 90). En outre, tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la Sainte Communion dans la bouche ou dans la main. La façon traditionnelle de communier est directement dans la bouche. S’il préfère communier dans la main, le fidèle doit se présenter avec les mains ouvertes, superposées, prêtes à recevoir la Sainte Communion. Il n’est pas correct de « prendre » l’hostie comme s’il s’agissait d’un objet courant. Une fois l’hostie reçue, le communiant doit la consommer aussitôt, devant le ministre.
Mais encore : « Il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice, encore moins de se les transmettre de main en main » (R.S. : 94). L’image ci-dessus montre justement une violation flagrante de cette règle. On ne doit pas permettre que la distribution de la communion soit du type self-service, de sorte que chacun prenne l’hostie avec ses mains dans le ciboire et que le ministre se donne la communion de son côté. Dans la distribution de la communion sous les deux espèces, la communion doit obligatoirement être donnée directement dans la bouche du communiant.
Mais que puis-je faire par rapport à tout ça ?
Vous pouvez aider, sans manquer à la charité, en parlant avec votre curé et, si nécessaire, avec votre évêque.
par A Fé Explicada