Les événements contemporains s’expliquent par l’absence d’enseignement moral et théologique. Bien évidemment, une partie de la population française nie ce fait pour la simple raison qu’elle est maintenue dans les filets spirituels de l’ennemi. Il faut le dire haut et fort : la civilisation occidentale est devenue orgueilleuse au plus haut point.
Ce phénomène n’est pas nouveau puisqu’il remonte à la nuit des temps, lorsque l’humanité rejette la supériorité divine. Ce sujet sera d’ailleurs abordé, en temps voulu, grâce aux merveilleux écrits de l’abbé de Broglié. Pour l’instant, contentons-nous de découvrir le programme officiel des écoles du XIXe siècle.
Un constant s’impose : beaucoup d’adultes du XXIe siècle ne connaissent plus ce que les enfants du XIXe siècle savaient. Par conséquent, la décadence contemporaine est un effet de cette absence de connaissance. Même si les gens ne veulent pas entendre ce genre de discours en cette année 2016, ils n’auront plus le choix lorsque la guerre civile aura commencé à tout dévaster. C’est à ce moment-là que nous interviendrons pour reprendre le contrôle de la nation afin qu’une dictature homicide ne puisse pas s’instaurer malicieusement.
« Programmes officiels du 27 juillet 1882 » tiré de « Dieu, la conscience, le devoir » de l’abbé de Broglié
Annexés à l’arrêté ministériel réglant l’organisation pédagogique et le plan d’études des écoles primaires publiques.
MORALE.
COURS ELEMENTAIRE (de 7 à 9 ans). — Entretiens familiers. Lecture avec explications (récits ; exemples, préceptes, paraboles et fables). Enseignement par le cœur. Exercices pratiques tendant à mettre la morale en action dans la classe même :
1° Par l’observation individuelle des caractères (tenir compte des prédispositions des enfants pour corriger leurs défauts avec douceur ou développer leurs qualités) ;
2° Par l’application intelligente de la discipline scolaire comme moyen d’éducation (distinguer soigneusement le manquement au devoir de la simple infraction au règlement, faire saisir le rapport de la faute à la punition, donner l’exemple dans le gouvernement de la classe d’un scrupuleux esprit d’équité, inspirer l’horreur de la délation, de la dissimulation, de l’hypocrisie, mettre au-dessus de tout la franchise et la droiture et pour cela ne jamais décourager le franc-parler des enfants, leurs réclamations, leurs demandes, etc.) ;
3° Par l’appel incessant au sentiment et au jugement moral de l’enfant lui-même (faire souvent les élèves juges de leur propre conduite, leur faire estimer surtout chez eux et chez les autres l’effort moral et intellectuel, savoir les laisser dire et les laisser faire, sauf à les amener ensuite à découvrir par eux-mêmes leurs erreurs ou leurs torts) ;
4° Par le redressement des notions grossières (préjugés et superstitions populaires, croyances aux sorciers, aux revenants, à l’influence de certains nombres, terreurs folles, etc.) ;
5° Par l’enseignement à tirer des faits observés par les enfants eux-mêmes ; à l’occasion, leur faire sentir les tristes suites des vices dont ils ont parfois l’exemple sous les yeux ; de l’ivrognerie, de la paresse, du désordre, de la cruauté, des appétits brutaux, etc., en leur inspirant autant de compassion encore pour les victimes du mal que d’horreur pour le mal lui-même ; — procéder de même par voie d’exemples concrets et d’appels à l’expérience immédiate des enfants pour les initier aux émotions morales, les élever, par exemple, au sentiment d’admiration pour l’ordre universel et au sentiment religieux en leur faisant contempler quelques grandes scènes de la nature ; au sentiment de la charité, en leur signalant une misère à soulager, en leur donnant l’occasion d’un acte effectif de charité à accomplir avec discrétion, aux sentiments de la reconnaissance et de la sympathie par le récit d’un trait de courage, par la visite à un établissement de bienfaisance, etc.
COURS MOYEN (de 9 à 11 ans). — Entretiens, lectures avec explications, exercices pratiques. — Même mode et mêmes moyens d’enseignement que précédemment, avec un peu plus de méthode et de précision. — Coordonner les leçons et les lectures de manière à n’omettre aucun point important des programmes ci-dessous :
I. L’enfant dans la famille. Devoir envers les parents et les grands-parents. — Obéissance, respect, amour, reconnaissance. — Aider les parents dans leurs travaux ; les soulager dans leurs maladies ; venir à leur aide dans leurs vieux jours.
Devoirs des frères et sœurs. — S’aimer les uns les autres ; protection des plus âgés à l’égard des plus jeunes ; action de l’exemple.
Devoirs envers les serviteurs. — Les traiter avec politesse, avec bonté.
L’enfant dans l’école. — Assiduité, docilité, travail, convenance. — Devoirs envers l’instituteur. — Devoirs envers les camarades.
La patrie. — La France, ses grandeurs et ses malheurs. — Devoirs envers la patrie et la société.
II. Devoirs envers soi-même. — Le corps : propreté, sobriété et tempérance ; dangers de l’ivresse, gymnastique.
Les biens extérieurs. — Économie (conseils de Franklin ; éviter les dettes ; funestes effets de la passion du jeu ; ne pas trop aimer l’argent et le gain ; avarice). Le travail (ne pas perdre de temps, obligation du travail pour tous les hommes, noblesse du travail manuel).
L’âme. — Véracité et sincérité ; ne jamais mentir. — Dignité personnelle, respect de soi-même. — Modestie : ne point s’aveugler sur ses défauts. — Éviter l’orgueil, la vanité, la coquetterie, la frivolité. — Avoir honte de l’ignorance et de la paresse. — Courage dans le péril et dans le malheur ; patience, esprit d’initiative. — Dangers de la colère. Traiter les animaux avec douceur ; ne point les faire souffrir inutilement. — Loi Grammont, sociétés protectrices des animaux.
Devoirs envers les autres hommes. — Justice et charité (ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît ; faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fissent). — Ne porter atteinte ni à la vie, ni à la personne, ni aux biens, ni à la réputation d’autrui. — Bonté, fraternité. — Tolérance, respect de la croyance d’autrui.
N. B. Dans tout ce cours, l’instituteur prend pour point de départ l’existence de la conscience, de la loi morale et de l’obligation. Il fait appel au sentiment et à l’idée du devoir, au sentiment et à l’idée de responsabilité, il n’entreprend pas de les démontrer par exposé théorique.
Devoirs envers Dieu. — L’instituteur n’est pas chargé de faire un cours ex professo sur la nature et les attributs de Dieu ; l’enseignement qu’il doit donner à tous indistinctement se borne à deux points : d’abord, il leur apprend à ne pas prononcer légèrement le nom de Dieu ; il associe étroitement dans leur esprit à l’idée de la cause première et de l’Être parfait un sentiment de respect et de vénération, et il habitue chacun d’eux à environner du même respect cette notion de Dieu, alors même qu’elle se présenterait à lui sous des formes différentes de celles de sa propre religion.
Ensuite, et sans s’occuper des prescriptions spéciales aux diverses communions, l’instituteur s’attache à faire comprendre et sentir à l’enfant que le premier hommage qu’il doit à la divinité, c’est l’obéissance aux lois de Dieu, telles que les lui révèlent sa conscience et sa raison.
COURS SUPÉRIEUR (de 11 à 13 ans). — Entretiens, lectures, exercices pratiques comme dans le cours élémentaire et le cours moyen. Celui-ci comprend de plus, en une série régulière de leçons dont le nombre et l’ordre pourront varier, un enseignement élémentaire de la morale en général et plus particulièrement de la morale sociale, d’après le programme ci-après :
I. La famille. — Devoirs des parents et des enfants ; devoirs réciproques des maîtres et des serviteurs.
II. La société. — Nécessité et bienfaits de la société. La justice, condition de toute société, La solidarité, la fraternité humaine. Applications et développements de l’idée de justice ; respect de la vie et de la liberté humaine, respect de la propriété, respect de la parole donnée, respect de l’honneur et de la réputation d’autrui. La probité, l’équité, la délicatesse. Respect des opinions et des croyances. Applications et développements de l’idée de charité ou de fraternité. Ses divers degrés, devoir de bienveillance, de reconnaissance, de tolérance, de clémence, etc. Le dévouement, forme suprême de la charité, montrer qu’il peut trouver place dans la vie de tous les jours.
III. La patrie. — Ce que l’homme doit à la patrie : l’obéissance aux lois, le service militaire, discipline, dévouement, fidélité au drapeau. — L’impôt (condamnation de toute fraude envers l’État). — Le vote (il est moralement obligatoire, il doit être libre, consciencieux, désintéressé, éclairé). — Droits qui correspondent à ces devoirs ; liberté individuelle, liberté de conscience, liberté du travail, liberté d’association, garantie de la sécurité de la vie et des biens de tous. La souveraineté nationale. Explication de La devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité-.
Dans chacun de ces deux chapitres du cours de morale sociale, on fera remarquer A, l’élève, sans entrer dans des discussions métaphysiques :
1° La différence entre le devoir et l’intérêt, même lorsqu’ils semblent se confondre, c’est-à-dire le caractère impératif et désintéressé du devoir.
2° La distinction entre la loi écrite et la loi morale : l’une fixe un minimum de prescriptions que la société impose à tous ses membres sous des peines déterminées ; l’autre impose dans le secret de sa conscience un devoir que nul ne le contraint à remplir, mais auquel il ne peut faillir sans se sentir coupable envers lui-même et envers Dieu.
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