Le 20 novembre 2024
La parabole des mines, Luc 19, 11-28 :
1 - A Maria Valtorta → Les Cahiers de 1944, 29 juin
Jésus dit :
«Tout être vivant et toute chose qui en relève meurt et s’évanouit pour ne plus revenir. La joie, la douleur, la santé, la maladie, la vie sont des épisodes qui viennent et se dissolvent tôt ou tard, et ne reviendront jamais plus sous la même forme. La joie ou la douleur, la santé ou la maladie pourront bien revenir sous d’autres formes et à d’autres reprises. Mais cette joie précise, cette douleur précise, cette maladie-ci, cette santé-là ne reviennent plus. C’est une chose d’un moment. Une fois ce moment passé, il en viendra un autre similaire, mais qui ne sera plus jamais le même.
Quant à la vie… Oh ! La vie, une fois passée, ne revient plus jamais. Il vous est donné une heure d’éternité, un moment d’éternité pour conquérir l’Éternité.
N’as-tu jamais considéré que l’on pourrait appliquer cette raison à la parabole des mines dont parle Luc ? Il vous est donné une seule pièce de monnaie d’éternité. Le Seigneur vous la confie et vous dit : “Allez. Faites des affaires avec votre argent jusqu’à mon retour.” Et à son retour – ou plutôt à votre retour à lui –, il vous demande : “Qu’as-tu fait de la pièce que tu as reçue ?” Le serviteur fidèle, tout heureux, peut répondre : “Voici, mon Roi. Grâce à cette monnaie d’éternité, j’ai fait tel et tel travail. Et, non d’après mes calculs mais d’après la parole évangélique, je sais avoir gagné dix fois plus.”
Le Seigneur lui dit alors : “Bon serviteur fidèle ! Puisque tu t’es montré fidèle en peu de choses, tu auras pouvoir sur dix villes et, dans ton cas, tu règneras ici, là où je règne pour l’éternité, immédiatement, car tu as fait de ton mieux.”
Un autre, appelé par Dieu, dira : “Avec ton argent, j’ai fait ceci et cela. Vois, mon Roi, ce qu’il est écrit de moi.” Alors, je lui répondrai : “Entre toi aussi, car tu as agi au mieux de tes possibilités.”
Mais à celui qui me dira : “Voici : ta pièce de monnaie est toujours la même. Je ne l’ai pas négociée, car j’avais peur de ta justice”, je rétorquerai: “Va connaître l’Amour au purgatoire et, là, travaille à conquérir le Royaume, car tu as été un serviteur paresseux ; en outre, tu ne t’es pas donné la peine d’apprendre qui je suis et tu m’as estimé injuste, tu as douté de ma justice et oublié que je suis l’Amour. Que ton argent se change en expiation.”
Enfin, à celui qui se présentera devant moi en disant : “J’ai dilapidé ton argent et j’en ai profité pour mon plaisir, parce que je n’ai pas cru à l’existence réelle de ce Royaume, et j’ai voulu jouir de l’heure qui m’était donnée”, je répondrai avec indignation: “Serviteur stupide et blasphémateur ! Que mon don te soit retiré et versé dans le Trésor éternel ; quant à toi, va là où Dieu est absent et où la Vie n’existe pas, car tu as voulu ne pas croire et profiter. Tu as profité. Tu as donc déjà obtenu ta joie charnelle sans âme. Cela suffit. Le Royaume d’éternité t’est fermé pour toujours.”
Combien de fois ne me faudrait-il pas tonner ces mots, si j’étais uniquement Justice ! Cependant l’Amour est plus grand que ma Justice. L’un et l’autre sont parfaits. Mais l’Amour est ma nature et a le pas sur mes autres perfections. Voilà pourquoi je temporise en faveur du pécheur, et j’agis en sorte que le coupable ne périsse pas totalement.
Je vous donne du temps. C’est faire preuve tout à la fois d’amour et de justice. Que diriez-vous si je vous frappais à la première erreur ? Vous diriez : “Mais, Seigneur ! Si tu m’avais donné le temps de réfléchir, je me serais repenti !” Je vous laisse du temps. Vous chutez une fois, deux fois, dix fois, soixante-dix fois et je pourrais vous frapper. Je vous donne du temps, afin que vous ne puissiez me dire : “Tu n’as pas fait preuve de bienveillance.”
Non. C’est vous qui n’êtes pas bienveillants avec vous-mêmes. Vous vous frustrez de la richesse que j’ai créée pour vous, et vous vous suicidez en vous ôtant la Vie que j’ai créée pour vous.
La plupart d’entre vous gâchent la monnaie d’éternité que je vous donne ou en font mauvais usage et, au lieu d’utiliser votre journée terrestre pour votre gloire éternelle, vous en faites le moyen d’une souffrance éternelle. La minorité, par peur de ma Justice, reste inerte et se condamne à apprendre qui est Dieu-Amour dans les flammes de l’amour purificateur.
Seule une toute petite partie sait apprécier ma monnaie et la faire fructifier de dix pour cent, sait se jeter dans l’amour comme des poissons dans une pêcherie limpide et remonter le courant pour parvenir à la source, à son Dieu, pour lui dire : “Me voici : j’ai cru, j’ai aimé, j’ai espéré en toi. Tu as été ma foi, mon amour, mon espérance. Maintenant je viens, ma foi et mon espérance cessent et tout devient amour. Car je n’ai plus besoin de croire à ton existence désormais, je n’ai plus besoin d’espérer en toi et en cette Vie désormais. Maintenant, je te possède, mon Dieu. Et mon rôle éternel dans ma vie éternelle est de t’aimer, seulement de t’aimer.”
Sois de ceux-ci, mon âme, et que ma paix soit avec toi pour t’aider dans cette œuvre.»
2 - A Luisa Piccarreta → Le livre du Ciel Tome 21, 22 avril 1927
Ma fille, pour celui qui vit dans ma Volonté, il n’existe pas d’acte qui ne soit présent et il n’est pas un acte que nous ayons accompli qui ne puisse être reçu. Reçois mon souffle et mon effusion d’amour.
Quel plaisir a été pour nous ce premier acte de la création de l’homme. Nous avions créé le ciel et la terre, mais nous ne sentions rien de nouveau en nous. C’était différent avec la création de l’homme. C’est une volonté qui était créée, et cette volonté était libre. Nous avons mis en elle notre Volonté, la déposant comme dans une banque pour en retirer des intérêts d’amour, de gloire et d’adoration.
Oh ! que nous débordions d’amour, que nous tremblions de joie en créant cette volonté libre pour l’entendre dire Je vous aime ! Et lorsque l’homme, comblé de notre amour, prononça ce premier Je vous aime, combien grande fut notre satisfaction, car c’était comme s’il nous rendait les intérêts de tous les biens que nous avions placés en lui.
Cette volonté libre que nous avions créée était l’endroit où nous avions déposé le capital d’une Divine Volonté et nous étions satisfaits de recevoir ce petit intérêt sans jamais penser à reprendre notre capital.
C’est pourquoi la douleur de la chute de l’homme a été grande, car il nous rendait le capital pour ne pas avoir à nous verser ce petit intérêt. Sa banque s’est retrouvée vide et comme son ennemi avait conclu un marché avec lui, il la remplit de passions et de misères, et le pauvre homme se retrouva en faillite.
Or, ma fille, l’acte de la création de l’homme fut un acte solennel qui nous donna la plus grande satisfaction, et c’est toi que nous appelons afin de répéter la solennité de cet acte en plaçant dans ta volonté le grand capital de notre Volonté. Et en faisant cela, nous sommes débordants d’amour et tremblants de joie, car nous voyons ainsi la réalisation de notre dessein.
Assurément, tu ne nous refuseras pas ce maigre intérêt et tu ne rejetteras pas notre capital, n’est-ce pas ? Chaque jour, je viendrai relever mon état de compte : je t’appellerai dans ce premier acte où nous avons créé cette volonté libre pour que tu me verses l’intérêt, et moi, je verrai si je peux ajouter quelque chose à mon capital.